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« (…) lorsqu’un mensonge très précis et bien construit peut recevoir une certaine crédibilité́, il
engendre performativement la possibilité́ d’un monde et d’une vie en porte-à-faux. »
Vous discuterez cette affirmation pour éclairer la question du « faire croire » dans les œuvres
au programme.
présupposé:
problématique: Le mensonge efficace peut mener à un monde et une vie instable et fictif
Lorrebzo
La seconde justification qui peut être avancée pour défendre le men- songe en politique est le
fait qu'il demeurerait moins dommageable que la violence pure. En ce sens, le mensonge peut
apparaître comme l'un des « Philippe, Philippe, j'ai été honnête. La main qui a soulevé une
fois le voile de la vérité ne peut plus le laisser retomber.» (Lorenzo, III
Dans les deux textes, Arendt se demande si le pouvoir politique est voué à la tromperie. Pour
comprendre comment une telle question peut se poser, il convient de mettre en lumière les
raisons pour lesquelles le men- songe pourrait paraître justifié dans le domaine politique. Il est
possible d'en identifier au moins deux.
II/ Le mensonge efficace ne mène pas toujours à un monde et une vie instable et fictif
a) la vérité peut être dangereuse
b) le mensonge devient alors légitime
c) Le mensonges est même parfois nécessaire quand la survie est en jeu
[Rappel de la partie 1.] A première vue, il semblerait que l'analyse de Diderot trouve aisément
confirmation. Le mensonge efficace peut mener à un monde et une vie instable et fictif.
A) pour mentir efficacement, il faut se baser sur la réalité et ainsi créer un monde fictif
Le locuteur peut trahir le réel en le dissimulant, le travestissant ou le dés- avouant. Arendt, qui
associe l'altération de la réalité par le langage à la transformation des faits par l'action,
souligne que ce divorce entre le mot et la chose est une manifestation de la liberté humaine.
L'écart entre le discours et le réel trouve à s'exprimer diversement chez un romancier, Laclos,
qui juxtapose avec ironie deux récits concurrents du même événement (Du mensonge en
politique) [...] la négation délibérée de la réalité - la capacité de mentir et la possibilité de
modifier les faits - celle d'agir - sont intimement liées; elles procèdent l'une et l'autre de la
même source: l'imagination. Car il ne va pas de soi que nous soyons capables de dire : « le
soleil brille », à l'instant même où il pleut [...].
Lorrebzo et ld
Pour mentir efficacement, il faut se baser sur la réalité et ainsi créer un monde fictif.
Le menteur peut trahir le réel en le dissimulant, le travestissant ou le désavouant. Arendt, qui
associe l'altération de la réalité par le langage à la transformation des faits par l'action,
souligne qu’un mensonge efficace nécessite également une part de vérité. L'écart entre le
discours et le réel trouve à s'exprimer diversement chez un romancier, Laclos, qui juxtapose
avec ironie deux récits concurrents du même événement une raconter par Valmont et une
autre version plus vertueuse par celle de Mme de Tourvel. Cette dernière est basé sur les faits
réels des actions de Valmont. Cette appropriation de la vérité permet d’une part de convaincre
mais aussi de créer un monde totalement fictif basé sur la réalité.
C’est justement l’efficacité et la simplicité qui fait qu’un mensonge en amène toujours un autre. En
effet, dans les Liaisons dangereuses, Valmont affirme : "Je persiste ma belle amie: non, je ne suis
point amoureux ; et ce n'est pas ma faute, si les circonstances me forcent d'en jouer le rôle".
Valmont qui a menti une première fois et encore ici, s’enfonce toujours autant dans le
mensonge qui le pousse à mentir et vivre dans le mensonge. Lorenzo lui aussi qui a pour
objectif de tuer le duc ne cesse de mentir pour atteindre son but, comme l’épisode de sa tante,
de la perte de la côte de maille et même du meurtre. Arendt aussi démontre que pour préserver
l’image des Etats Unis, les gouvernements successifs n’ont cessé de mentir mensonge après
mensonges s’enfonçant dans le mensonge. Les mensonges successifs du gouvernement à la
population américaine durant la guerre du Vietnam, (DMEP) p 29 : « (…) en résumé, « nous
comporter (c’est nous qui soulignons) comme la plus grande puissance du monde » pour la seule
raison qu’il nous faut convaincre le monde de ce « simple fait » (comme le déclarait Walt Rostow), tel
fut le seul objectif poursuivi en permanence, et qui, dès le début de la présidence de Johnson, a
rejeté tous les autres à l’arrière-plan ... » Pourtant, cette campagne massive de diffusion d’un récit
totalement décarrelé de la réalité a conduit les Etats-Unis dans l’impasse, contraignant les politiques
à mentir toujours plus.
C’est d’ailleurs parce que les mensonges en impliquent d’autre que cela transforme le monde réel
basé sur la réalité en un monde fictif basé sur le mensonge. En effet dans Lorenzaccio,
Florence est vu comme un mode de tyrannie et de mensonges trahissant la confiance des
florentins comme le marchand : Adieu, Florence, peste de l’Italie » ou encore « Alors tu n’es
qu’un bâtard, car ta mère n’est qu’une catin » en parlant toujours de Florence.
Musset définit son propre monde de la tromperie en montrant les coulisse de l’aristocratie
noble mais plutôt sous de l’apparence ou tout n’est que tromperie, mensonge et artifice qui
vise à donner une image ou à tromper comme les fameuses lettres entre Valmont et la
marquise de Merteuil. Arendt va quant à elle beaucoup plus loin en définissant le monde de
la politique comme monde nécessairement fictif et corrompu par la vérité à telle point qu’il
en devient normal de mentir : « La véracité n'a jamais figuré au nombre des vertus
politiques, et le mensonge a toujours été considéré comme un moyen parfaitement justifié
dans les affaires politiques. » Les mensonges successifs font donc du monde politique un
monde instable ou il est impossible de démêler le vrai du faux. Mais le mensonge étant, pour
Arendt « la base de toute politique », n’est-il donc pas nécessaire voire légitime de mentir ?
Le mensonge est même préférable à la vérité dans certaine mesure il en devient même
nécessaire
Bien que le mensonge soit destructeur, La vérité peut parfois l’être encore. En effet, à la fin de
l’œuvre après le duel, on voit la peur extrême de Valmont d’avouer ses sentiments pour madame de
Tourvel lui a pour une fois fait plus de mal qu’un de ses nombreux mensonges. Lui avoué lui est
dangereux c’est pourquoi il l’a nié durant toute l’œuvre.
Lorenzo aussi fait preuve de prudence lorsqu’il affirme qu’il tuera le duc. Il fait bien attention à qui il
doit le dire d’autant plus que le compte Giomo a eu vent de cette rumeur. La vérité est ici est
dangereuse car Lorenzo joue met sa vie en jeu pour débarrasser Florence de la tyrannie du duc,
l’obligeant à dissimuler cette dangereuse vérité.
Enfin, explique dans du mensonge en politique que l’état et tout politique ne devait pas être su en
totalité car révéler certains secrets d’état s’avère donner ses faiblesses à l’ennemie et pourrait donc
constituer un grand danger pour la sécurité voire la survie de l’état comme dans le cas d’informations
sensibles sur les opérations au Vietnam.
Lorsque la vérité est dangereuse plus dangereuse que le mensonge, celui-ci devient légitime.
Arendt s’intéresse moins au ciel des idées qu’au monde réel où elle constate la récurrence du
mensonge (VP, p 289) : « Il n’a jamais fait de doute pour personne que la vérité et la politique sont en
assez mauvais termes, et nul, autant que je sache, n’a jamais compté la bonne foi au nombre des
vertus politiques. » Paradoxalement, le mensonge est donc perçu en politique comme un moyen
légitime d’agir car il a maintes fois fait la preuve de son efficacité à orienter les opinions et les
décisions. Dans cette mesure, le mensonge acquiert une légitimité en tant que moyen mis au service
de la survie du groupe. Pour Musset, Lorenzo décide finalement de mentir aux grandes famille
florentines quand il affirme que quelqu’un tuera le duc et que ce ne sera pas lui. Il décide que tuer le
duc est légitime car celui-ci est trop tyrannique et dangereux pour la liberté à Florence. Il décide donc
de cacher la faite que c’est lui-même qui tuera le duc car personne ne le croit et personne n’agit.
Le mensonge est même parfois nécessaire quand la survie est en jeu. Une justification qui peut être
avancée pour défendre voir montrer la nécessité du mensonge est le fait qu'il demeurerait moins
dommageable que la violence pure. En ce sens, le mensonge peut donc apparaître comme l'un des
protecteurs de la vérité comme dans Lorenzaccio: « Philippe, Philippe, j'ai été honnête. La main qui a
soulevé une fois le voile de la vérité ne peut plus le laisser retomber. » (Lorenzo, III) caractérisant les
bonnes actions de Lorenzaccio qui, par le mensonge arrive à ses fins. La marquise de Merteuil joue
également sa survie dans une société misogyne, on peut penser que son seul moyen d’exister et
même de survie est le monde mensonger qu’elle forme basé sur l’image même d’elle. Ainsi, l’accès à
la vérité peut rendre ici des évènements totalement incontrôlables pour la marquise qui doit mentir
pour obtenir une place et survivre dans cette société.
De plus Arendt va encore plus loin, de manière tout à fait contre-intuitive, le mensonge constituerait,
pour elle, la condition paradoxale de la vérité. Il pourrait, par exemple, contribuer à « sauvegarder un
régime politique qui, par ailleurs, permet la mise en place de conditions propices à la recherche et à
l'expression de la vérité » (VP, p. 291). Le mensonge passe donc de légitime à nécessaire lorsque la
liberté ou la survie est en jeu.
III/ Néanmoins nous pouvons retrouver un monde réelle
a) Les aveux pour atteindre la vérité
b) Mentir laisse donc souvent place à la vérité
c) Elle laisse ainsi entrevoir un retour à la réalité
Enfin, même si nous vivons dans un monde fictif, il est néanmoins possible de
retrouver un monde réel