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Objet conclusif 

: Les frontières internes et externes de l’Union européenne

Définition - L’Europe : un terme, des espaces (carte p.228)


Le continent européen n’existe pas en temps qu’unité physique. Les limites de
l’Europe sont conventionnelles. A l’ouest, elles s’appuient sur des éléments
géographiques forts (océans arctique, atlantique, détroit de Gibraltar) bien que
les états possèdent des territoires ultramarins (Canaries, Guyane…)
A l’est les limites ont été définies au XVIIe siècle sur la volonté du tsar Pierre le
Grand d’ancrer la Russie en Occident (déplacement de la capitale à St
Pétersbourg). Le choix de l’Oural (montagne moyenne), du Caucase (ou fleuve
Araxe), du Bosphore (détroit qui scinde la Turquie) est encore plus discuté.

I) Des limites fluctuantes


L’Union européenne est une organisation régionale, unique au monde, qui associe 27 états autour d’un projet d’unification
(politique, économique, monétaire…). Les frontières actuelles de cette organisation régionale sont le résultat d’élargissements
successifs depuis sa création en 1957 (Traité de Rome) par 6 membres fondateurs.
L’UE est un espace attractif (niveau de vie élevé, sécurité) qui draine de nombreux flux migratoires. Les candidatures des pays
souhaitant intégrer l’union sont étudiées selon des critères d’adhésion définis par le Conseil européen de Copenhague (1993)  :
démocratie, respect des droits de l’homme, économie de marché viable, acceptation des acquis communautaires (transposer dans
la législation nationale le droit européen).
A défaut d’entrer dans l’UE, une politique européenne de bon voisinage permet d’établir des relations privilégiées avec certains
pays (partenariat économique, surveillance des frontières…).

II) Des frontières intérieures ouvertes


La construction européenne s’est accompagnée d’un effacement des frontières avec la mise en place d’un marché commun (CEE,
1957), puis de l’Union européenne (Traité de Maastricht, 1992) qui a permis la circulation sans entraves, ni droits de douanes des
marchandises et l’utilisation d’une monnaie unique.
Les accords de Schengen (signés en 1985, entrée en vigueur en 1995) créés un espace de libre circulation des personnes entre
les 26 états signataires = 22 états membres de l’UE plus 4 états associés (Norvège, Islande, Suisse, Liechtenstein). De plus,
certains micro-Etats (Monaco, Vatican, San Marin, Gibraltar) sont, de par leur localisation, inclus dans l’espace Schengen.
La suppression des contrôles aux frontières internes favorise les mobilités transfrontalières (travailleurs frontaliers ou
détachés, touristes, étudiants) => +1 milliard de déplacements à l’intérieur de l’espace Schengen par an.
=> 2 M de « navetteurs » traversent quotidiennement une frontière pour travailler dans un pays voisin de leur domicile.
Avec l’intégration européenne les frontières ne sont plus des ruptures mais des espaces de coopération transfrontalière
(Eurorégion) dont le développement est soutenu financièrement par l’UE (programme Interreg).

Exercice : La frontière entre France et Allemagne, une interface symbolique (p.238-239)


La frontière franco-allemande est une interface parcourue par de nombreux flux aussi bien humains (travailleurs frontaliers), que
matériels (marchandises) ou immatériels (capitaux, informations, services). => schéma projet d’aménagement « Deux Rives »

Cependant, l’ouverture des frontières est inégale car certains membres de l’UE n’appartiennent pas à l’espace Schengen
(Roumanie, Bulgarie, Croatie, Chypre, Irlande). De plus, le contexte international amène les états à rétablir temporairement les
contrôles aux frontières nationales ex: crise des migrants (2015), lutte contre le terrorisme, crise sanitaire de la covid-19 (2020).

III) Des frontières extérieures renforcées


Les accords de Schengen impliquent un déplacement des moyens de surveillance vers les frontières extérieures de l’Europe grâce
au programme Frontex ou à la création d’un système informatique de partage des données pour faciliter la coopération en matière
de justice et de police.
Cependant, la pression migratoire provoquée par le printemps arabe (2011) et les conflits au Moyen Orient (Syrie, Irak, Afghanistan)
révèle la fragilité du dispositif : la crise atteint son apogée en 2015, un million de personnes arrive en Europe par la Méditerranée
et les Balkans. L’opinion publique est frappée par la crise humanitaire en Méditerranée (carte p.247) et les drames vécus par les
migrants (doc.2 p.234) : réseaux clandestins, naufrages d’embarcations vétustes, conditions de vie dans les camps de rétention
(Lampedusa), campements précaires… L’immigration et les frontières deviennent un enjeu politique. Le débat est alimenté par les
eurosceptiques et les partis nationalistes.
Le renforcement des moyens de contrôles (effectifs, mur de grillage, drones, radars) diffuse l’idée que l’Europe devient une
« forteresse » ou une « citadelle » (doc.2 p.227 et doc.4 p.321). Une attention particulière est accordée aux points d’entrée
stratégiques : Gibraltar, îles grecques ou italiennes mais aussi aux aéroports internationaux (Roissy) et aux ports (Calais).

Migrants décédés sur la route vers l’Europe (+32 000 morts depuis 2016) https://asile.ch/2016/05/24/carte-15-annees-de-forteresse-europe/
Musée sous marin  https://www.mensup.fr/buzz/extreme/a,98725,un-musee-entierement-sous-l-eau-en-hommage-aux-migrants.html
Vocabulaire
- La « jungle de Calais » : expression qui désigne les habitats précaires, campements et squats occupés par les migrants à proximité de
l’entrée du Tunnel sous la Manche dans l’attente d’un passage au Royaume Uni.
- Frontex : agence européenne de garde-frontières et de garde-côtes créée en 2004 pour aider les états membres de l’UE et les états
associés à l’espace Schengen à protéger leurs frontières extérieures.

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