ÉONS

ÉONS est la traduction de EONS, un jeu PROTOCOL.

ÉONS est un jeu de rôle à propos de l'horreur inexplicable et des sciences marginales.
Les joueurs prennent le rôle d'enquêteurs, de journalistes, de scientifiques et de
théoriciens de la fringe science. S'attardant sur des événements supposément distincts,
ils vont devoir résoudre ce puzzle d'affaires étranges et isolées, et décrypter les
secrets cachés derrière pour empêcher les horreurs qui se trouvent derrière le voile de
corrompre notre monde.
UN JEU PROTOCOL ?
Ce jeu est un jeu de la série PROTOCOL. Ces jeux sont destinés à des parties courtes (entre 2
et 3 heures environ), sans préparation et sans meneur de jeu. La pratique d'autres jeux du
même genre ou la lecture de documents comme le GMZERO INTRODUCTION DOCUMENT ou le
PROTOCOL PRIMER pourront vous permettre de mieux saisir le fonctionnement de tels jeux.

Protocol ‐ Éons
Dans ce document, vous trouverez les règles complètes du système PROTOCOL, ainsi que les
règles spéciales et les tables vous permettant de mener une partie dans le cadre présenté.
Si vous disposez déjà des règles génériques par le biais d'un autre jeu PROTOCOL, vous
pouvez ignorer les pages 2 à 11, qui reprennent les mêmes informations. Notez que les
exemples peuvent appartenir à d'autres cadres que celui de ce jeu.
CRÉDITS
Les jeux PROTOCOL et le cadre EONS sont l'oeuvre de Jim Pinto. Copyright Post World
Games et Jim Pinto. Tous droits réservés.
https://postworldgames.com/
Cette traduction est l'oeuvre de Nicolas 'Gulix' Ronvel, avec l'aimable autorisation de
Jim Pinto.
http://www.gulix.fr

UN JEU PROTOCOL
SANS PRÉPARATION, SANS MENEUR
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COMMENCER À JOUER
La série des jeux PROTOCOL ont été conçus pour pouvoir être joués sans préparation.
Dès que les joueurs s'asseyent et commencent à lire le jeu, la partie peut commencer.
Ce document présente les règles communes à tous les jeux PROTOCOL, ainsi que les
spécificités du cadre proposé. Les exemples proposés peuvent provenir d'autres
cadres.
Les personnages impliqués dans l'histoire vont avoir besoin de rôles, de noms, de
motivations et de relations, ainsi que d'un aperçu du fonctionnement du monde visité
lors de la partie. Chacune de ces étapes est couverte dans les prochaines pages. Une
feuille vierge suffira pour noter les informations nécessaires pour constituer votre
feuille de personnage.
Il vous faudra aussi un paquet de 52 cartes à jouer standard, auquel vous pouvez
ajouter les deux jokers optionnels. Ce paquet doit être mélangé d'entrée de jeu, et
servira à la création des personnages et à la partie en elle-même.
Voici les étapes à suivre avant de démarrer véritablement la partie :
• Choisir un rôle pour votre personnage. Cela n’a aucune incidence mécanique.
• Nommer votre personnage.
• Déterminer la motivation de votre personnage en tirant une carte.
• Déterminer la relation de votre personnage avec un autre personnage.
• Déterminer des éléments à propos du cadre de jeu.
RÔLES
Les rôles correspondent aux classes de personnage que l'on peut trouver dans d'autres
jeux. Votre rôle dans l'histoire permet de définir qui vous êtes, ce que vous êtes et ce
que vous allez être amené à réaliser dans l'histoire. Il s'agit du point de départ de vos
autres idées. Être un archer n'apporte peut-être pas beaucoup de contexte, mais une
fois que vous aurez décidé que votre personnage est un alcoolique poursuivant une
vendetta contre son beau-frère, bercé par les valeurs traditionnelles, alors vous
disposerez d'une bien meilleure image de lui. Les rôles n'ont aucune incidence
mécanique. Chaque cadre de jeu propose une liste de rôles.
NOMS
Nommer votre personnage est une étape importante. Cela donne aux autres joueurs
une idée de qui vous êtes. Un nom mythique (Athena) enflamme l'imagination. Un nom
héroïque (Roland) inspire la confiance. Un nom allégorique (Atticus) donne un ton et
une signification. Un nom farfelu indique tout de suite qu'il ne faut pas vous prendre au
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sérieux. Chaque cadre de jeu propose une liste de noms.
MOTIVATIONS
Il ne faut pas confondre les motivations avec les besoins ou les objectifs. L'objectif est
défini par le cadre du jeu PROTOCOL que vous avez choisi. Ce qui motive un personnage
est une extension du rôle du personnage dans l'histoire. Une fois que vous connaissez
votre rôle, vous pouvez commencer à réfléchir à ce qui vous pousse à atteindre votre
objectif. La fierté de sauver un autre personnage de lui-même peut être une
motivation, mais votre objectif n'est pas la fierté.
Chaque joueur définit la motivation de son personnage en tirant une carte et en
consultant la table proposée par le cadre. Les descriptions des motivations sont
volontairement vagues afin que vous puissiez remplir les blancs. Par exemple, votre
tirage pourrait vous donner les propositions Particulièrement flagrant et Rédemption .
C'est à vous de les interpréter. Peut-être votre personnage cherche-t-il à tourner la
page avec la mauvaise personne. Ou bien peut-être cherche-t-il conseil et rédemption
auprès d'un prêtre, espérant obtenir l'absolution, pour au final réaliser que le vide qu'il
ressent est toujours présent.
Les motivations sont un outil permettant d'écrire de bonnes histoires. Elles peuvent
être dramatiques, n'apporter aucun bénéfice. Être motivé par votre maladie ne vous
empêche pas de tousser au mauvais moment ni de tenir la distance avec les autres.
Voyez vos personnages en teintes de gris, avec des envies et des besoins qui
pourraient ne pas être obtenus.
2
RELATIONS
Les jeux de rôle traditionnels ont parfois tendance à négliger l'aspect qui concerne les
relations. Parfois, les joueurs s'asseyent à table et se posent la question : « Bon,
comment est-ce qu'on s'est tous connu ? ». Ce n'est pas toujours le cas. Si vous êtes prêt
à jouer à un jeu du style de ceux de la série PROTOCOL, vous avez besoin de savoir
comment les personnages sont reliés les uns aux autres. Définir la carte des relations
est essentiel.
Les relations sont importantes lors de l'étape visant à définir le cadre et ce qui est
canon. Mais elles jouent également un rôle dans les règles. Vous verrez plus tard,
lorsque vous vous intéresserez aux interludes, que seuls des personnages partageant
une relation peuvent participer à un interlude ensemble. Aussi, lorsque vous établissez
les relations, créez-les avec des joueurs avec qui vous avez envie de partager des
scènes.
Afin de découvrir qui partage une relation avec qui, chaque joueur choisit un
personnage avec qui le sien a une relation pré-existante. Cette relation est antérieure
au moment où la partie débute.
Chaque paire définit sa relation en tirant une carte et en consultant la table adéquate,
fournie par le cadre de jeu. Les descriptions des relations sont volontairement vagues,
comme les motivations, afin que vous vous en empariez. Par exemple, votre tirage
pourrait indiquer les éléments Famille et Confiance. Les joueurs pourraient choisir de
jouer deux frères ayant un problème de confiance, ayant multiplié les mensonges
depuis leur enfance. Ou ils pourraient partir sur une mère et sa fille qui se font
confiance aveuglément (jusqu'à ce que quelque chose arrive et que ce ne soit plus le
cas ?).
LE PAQUET DE CARTES
Un paquet de 52 cartes standard est nécessaire pour jouer. Vous pouvez y ajouter
deux jokers, si vous le souhaitez. Ils permettent d'utiliser des types de scènes
différentes et optionnelles. Les cartes tirées et utilisées sont mises à la défausse. Ne
réintégrez pas les cartes tirées pour les Motivations ou les Relations dans le paquet au
début de la partie. De même pour celles tirées pour les Scènes et les Lieux. Quand la
pioche est épuisée, mélangez la défausse et reconstituez le paquet de cartes.
DÉFINITION DU CADRE
Les jeux de rôle traditionnels proposent parfois des centaines de pages de contenu
pour décrire le cadre du jeu. Rien n'est laissé au hasard. Cependant, à la fin de la partie,
les joueurs ont surtout tendance à se rappeler les trois faits les plus importants qui
concernent directement leur personnage. Aussi, à moins de jouer une campagne au
très long cours, toute cette masse d'informations est souvent superflue.
Une partie d'un jeu PROTOCOL dure généralement moins de trois heures. Demander aux
joueurs de lire ne serait-ce qu'une dizaine de pages concernant l'univers est déjà
superflu. Puisque l'intrigue générale de la partie est définie par le cadre, il n'y a besoin
de définir que quelques faits pour créer l'environnement.
Contrairement à un jeu de rôle traditionnel, dans lequel un joueur a autorité sur le
cadre de jeu (le maître de jeu), celui d'une partie de PROTOCOL est créé ensemble par les
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joueurs. Oubliez l'idée d'une autorité unique. Tout le monde a voix au chapitre pour
choisir les ingrédients qui vont façonner la partie.
Chaque jeu Protocol propose une liste de 10 questions dans ce but. À tour de rôle,
chaque joueur va choisir une de ces questions et y répondre. Il y répondra selon la
vision qu'il a de l'environnement et des conflits que l'histoire va utiliser et engendrer. Il
est possible d'utiliser le hasard pour déterminer la question à laquelle on doit
répondre, plutôt que de choisir.
POINTS DRAMA
Chaque joueur commence la partie avec un point Drama , et n’en gagne de nouveaux
que lors de scènes spécifiques. Si votre groupe souhaite avoir un meilleur contrôle sur
l'histoire, vous pouvez monter le nombre de points au départ à 2 ou 3. L'utilisation des
points Drama est expliquée plus loin. En gros, ils permettent de briser les règles.
NOUS Y VOILÀ PRESQUE !
Vous êtes presque parvenus à l'étape de création des personnages et d'établissement
des relations. Rassemblez vos amis. Prenez et mélangez un paquet de cartes. Saisissez-
vous de quelques crayons et feuilles volantes. Et jouez!
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RÈGLES DU JEU
Dans une partie de PROTOCOL, les joueurs vont diriger à tour de rôle des scènes dans
lesquelles interviennent certains ou tous les personnages. Ils vont devenir des
metteurs en scène. Être le metteur en scène revient à devenir maître de jeu. Vous
décidez du propos de la scène, des personnages présents, du lieu et ainsi de suite. Mais
vous ne partez pas d'une feuille blanche. Le paquet de cartes va vous permettre de
vous concentrer sur l'histoire et vous aider à établir les scènes.
Chaque tour, le joueur actif (le metteur en scène) pioche deux cartes, qui déterminent le
type de scène (vignette, interrogatoire, interlude ou ensemble) ainsi que le lieu. Le type
de scène est déterminé par l'enseigne (ou la couleur) de la première carte, et le propos de
la scène est déterminé par sa valeur. Le lieu est déterminé par la seconde carte.
Chaque type de scène est décrit plus loin dans ce document. Les éléments déterminés
par les cartes servent de stimulateurs à votre imagination. Créez des scènes qui se
connecteront entre elles pour créer une histoire complète. Les différents types de
scènes se succèderont aléatoirement en suivant le flux de l'histoire. Cela fonctionne.
Tout ce que vous avez à faire est d'écouter attentivement ce qui se raconte, ce qui s'est
raconté, puis de bien réfléchir aux éléments tirés par les cartes avant de faire
confiance à votre instinct.
CONCERNANT LE TIRAGE DES CARTES
Si le même type de scènes est obtenu trois fois de rang, défaussez la carte obtenue et
piochez-en une nouvelle jusqu'à obtenir un nouveau type de scène. Le metteur en
scène a la possibilité de dépenser un point Drama pour défausser une carte qu'il vient
de tirer et en piocher une nouvelle. Le metteur en scène peut aussi choisir de rester
dans le même lieu que la scène précédente. Dans ce cas, il ne pioche qu'une seule carte
qui va définir le type et le propos de la scène.
ÉTABLIR UNE SCÈNE
Un des aspects les plus difficiles d'un jeu sans MJ concerne l'établissement des scènes.
Gardez à l'esprit qu'une scène doit apporter une information aux spectacteurs que
vous êtes, et faire avancer l'histoire. Déterminez le lieu et les personnes présentes
dans la scène. Précisez les objectifs des personnages, l'objectif de la scène. Cela peut
être de découvrir une relation sous un nouveau jour, de faire avancer une intrigue, de
révéler un mystère, de désigner une personne pour une tâche.
N'en faites pas trop dans une scène, et essayez de ne pas trop vous éloigner de
l'intrigue principale. Vous jouez une session unique, et non une campagne.
PERSONNAGES NON‐JOUEURS
Les personnages non-joueurs, ou PNJ, sont les personnages qui apparaissent en jeu
sans être sous le contrôle d'un joueur en particulier. Un policier en patrouille, le
serveur du restaurant ou le caissier du supermarché : ce sont tous des PNJ. Parfois il
s'agit du bruit de fond de l'univers, mais il peut arriver qu'ils interagissent avec les
personnages des joueurs. La fréquence de leurs apparitions et de leurs interventions
vous appartient.
Créer des PNJ en jeu est facile. Si vous êtes le metteur en scène, vous pouvez créer un
PNJ à tout moment lors de la scène que vous dirigez. Chaque type de scène précise
comment les PNJ sont utilisés. Quand vous n'êtes pas le metteur en scène, dépensez
un point Drama pour créer un PNJ , en suivant les mêmes règles que le metteur en
scène.
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Gardez la trace des PNJ créés sur une feuille à part, qui sera facilement accessible à
tous les joueurs. Quiconque ajoute un PNJ dans une scène le joue durant cette scène.
N'importe qui peut jouer ce PNJ lors des scènes suivantes.
RÉSOUDRE LES CONFLITS
Quand deux personnages ou plus, y compris des PNJ, en arrivent à un conflit inévitable
et à l'issue incertaine, le metteur en scène en décrit la conclusion et termine la scène.
Si un joueur souhaite outrepasser ce droit, il doit dépenser un point Drama pour
narrer lui-même la conclusion . Dans le cas où plusieurs joueurs souhaitent le faire,
celui qui dépense le plus de points Drama l'emporte. Sinon, le metteur en scène a le
dernier mot.
Il peut arriver qu'une scène se termine sans être résolue. Il s'agit d'un cliffhanger. Vous
pourriez être tentés de résoudre la situation dans la scène suivante, mais cela n'est pas
forcément nécessaire. Utilisez votre jugement. Parfois, les meilleures choses se
trouvent dans les silences et les non-dits.
Règle optionnelle
Si tous les joueurs sont d'accord sur ce point, un conflit peut être résolu par un tirage
de carte (d'un autre paquet, dédié à cet aspect, si possible). La carte la plus élevée
l'emporte, et les égalités restent non résolues. Les joueurs peuvent dépenser des
points Drama pour piocher des cartes supplémentaires.
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POINTS DRAMA
Les Points Drama sont l'un des ingrédients clés du système des jeux PROTOCOL. Ils
représentent votre autorité sur l'histoire.
Les règles concernant les points Drama sont volontairement vagues. Tout est possible
avec les points Drama. Quand vous voulez briser une règle, brisez-la en dépensant un
point Drama. Vous voulez ignorer une question lors d'un interrogatoire ? Dépensez un
point Drama. Vous voulez réaliser une scène supplémentaire ou en dehors de l'ordre
habituel ? Dépensez un point Drama. Vous voulez remporter un combat contre un
autre personnage ? Dépensez plus de points Drama que lui.
Il est impossible de lister tout ce que les points Drama peuvent autoriser, mais une
manière efficace de savoir combien de points une action recquiert consiste à compter
le nombre de règles brisées. Une règle brisée équivaut à un point Drama.
• Jouer un PNJ lors d'une scène plutôt que votre personnage : 1 point
• Établir quelqu'un d'autre comme metteur en scène de votre scène : 1 point
• Devenir metteur en scène quand ce n'est pas votre tour : 1 point
• Poser une question supplémentaire lors d'un interrogatoire : 1 point
• Et ainsi de suite ...
Les points Drama donnent également de l'autorité aux joueurs concernant le final.
Chaque point restant à la fin de la partie équivaut à une vignette. Garder des points en
prévision de la fin de la partie est une bonne idée si vous souhaitez avoir le contrôle du
destin final des personnages. Mais, en même temps, ces points pourraient être
dépensés pour secouer un peu l'action avant le final.
FLUX & REFLUX
Il y a une logique inhérente à l'établissement des scènes et au tirage des cartes dans les
jeux PROTOCOL. Imaginez que vous jouiez une partie en 16 scènes, avec 4 joueurs.
Chaque tour de table représente un acte de l'histoire, et chaque tirage de carte
représente une scène telle qu'on peut en trouver dans un film. Les films n'enchaînent
pas les plans larges les uns à la suite des autres, et les scènes d'action ont
généralement des temps de repos entre elles. Les scènes varient et forcent parfois leur
chemin de manière inattendue.
Dans un jeu PROTOCOL, il y a quatre types de scène : vignette, interrogatoire, interlude
et ensemble. Chaque type a sa propre logique et ses propres règles. Chaque type
utilise un nombre de personnages différents. Chaque type brise le rythme imposé par
la scène précédente. Et puisque ce système est imprévisible, les metteur en scène se
voient forcés de réagir, de réfléchir sur l'instant afin de créer la meilleure histoire
possible, plutôt que de se reposer sur un canevas convenu.
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Cela fonctionne vraiment bien quand les joueurs sont flexibles et impliqués. Les types
de scène et les stimulateurs vous donnent les outils nécessaires pour remplir la feuille
blanche qu'est la scène à venir. Rebondir sur ce qu'on vous donne pour en tirer le
meilleur est la marque d'un bon metteur en scène et d'une bonne histoire. Ce qui ne
fonctionne pas, c'est un joueur borné qui essaie de forcer son programme dans une
scène, qui réalise un cinquième interlude à la suite ou qui ruine les intentions du
personnage d'un autre joueur. Le but n'est pas de voir son personnage triompher, mais
de passer du bon temps en racontant une histoire prenante.
Les rôles, les motivations, les relations, le cadre de jeu, les stimulateurs de scènes et de
lieux : tout cela fonctionne tel un collage narratif. Résister aux intentions de
conception du jeu et tenter de créer de nouvelles tensions dans ce mécanisme sont le
meilleur moyen de passer une soirée désagréable.
Entourés que nous sommes par les livres, les films et la télévision, nous disposons
d'une compréhension inhérente de la narration, du drame. Tout le monde n'a pas le
vocabulaire pour expliquer pourquoi un saut brutal d'une scène à l'autre peut sembler
déstabilisant, mais « vous le saurez quand le verrez ». Il en va de même pour les
personnages dont tout le monde se fout, ou les arcs narratifs qui ne vont nulle part.
Dans les jeux PROTOCOL, les cartes prennent en charge une grosse partie du travail
ingrat pour les joueurs, laissant au groupe les éléments intéressants et créatifs qui font
que des gens lisent des histoires.
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 LES VIGNETTES
Les vignettes n'impliquent pas de dialogue. Elles définissent l'atmosphère de l'histoire, ou
créent des moments d'action et de drame qui ne pourraient pas être racontées dans
d'autres types de scènes. Le metteur en scène raconte une courte scène basée sur son
tirage de carte. Raconter une vignette ne devrait pas prendre plus d'une minute ou deux.
Gardez les vignettes courtes et simples. Exprimez le ton voulu par des détails, mais n'en
faites pas trop. Les phrases concises sont les meilleures amies du conteur.
Les vignettes représentent l'opportunité de raconter ce qu'il passe dans l'histoire sans
impliquer les personnages principaux. On peut éclairer un événement, résoudre une
crise liée à une autre scène ou faire monter la tension. Personne ne peut interrompre
une vignette : explorez l'espace qui vous est offert à votre convenance.
Pensez aux vignettes comme aux plans d'exposition dans un film. Ou aux plans larges
entre deux scènes tendues. Le spectateur a besoin d'une pause pour respirer entre
deux phases d'action. Les vignettes servent à raconter ce qu'il se passe entre deux
scènes dramatiques. Cela peut amener une cinématique, une voix off. Parfois, il s'agira
simplement de l'expression silencieuse des sentiments d'une personne.
Vous n'avez pas besoin d'inclure les personnages dans une vignette. Concentrez la
vision sur un élément précis, et surtout, faites en sorte que les autres joueurs soient
accrochés. Utilisez leurs réactions pour conduire votre vignette plus en avant ou pour
faire marche arrière.
PNJ
N'importe quel nombre de PNJ peut venir colorer l'arrière-plan d'une vignette. En fait,
puisqu'une vignette peut concerner tout et n'importe qui, c'est là une opportunité de
montrer au 'public' ce qu'il se passe ailleurs dans l'histoire. Pointez la caméra sur le
méchant de l'histoire, s'il y en a un. Ou montrez quelqu'un qui est loin d'être important
dans l'histoire. Semez des graines concernant des choses à venir.
POINTS DRAMA
• Un joueur peut dépenser un point Drama pour ajouter un détail mineur à une
vignette, sans contredire le metteur en scène.
• Un joueur peut dépenser un point Drama pour ajouter un PNJ à une vignette qu'il
ne réalise pas.
• Un joueur peut dépenser un point Drama pour mettre fin à une vignette, la
raccourcir ou l'allonger.
EXEMPLES
Alicia met en scène. Elle tire le 7 de pour la scène et le 10 de pour le lieu.
Comme elle a tiré un trèfle ( ), la scène sera une Vignette. Le focus de cette vignette
sera la Magie. Le lieu est un Lieu Notable (ruines, temple ...) (10) Sécurisé ou Non
sécurisé ( ). Elle choisit l'option Sécurisée.
« Le Tertre au Feu est sans doute le dernier endroit où la guerre a encore lieu. Le
Prince Leopold, qui par sa folie et sa trop grande fierté a mené son peuple à une
guerre perdue d'avance, a trouvé refuge dans le cercle de pierres améthystes qui
ceint le lieu. Accompagné de son frère d'armes le mage Edomacus d'Arrimanche, ils
tiennent tête à un petit bataillon du royaume d'Aquilon. Edomacus a utilisé les
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pierres pour dresser un mur inviolable autour d'eux, et depuis des jours ils attendent.
Des renforts. De l'aide. Des nouvelles. Chaque jour, Edomacus puise dans la magie
du lieu pour faire pousser quelques baies qui peinent à nourrir les deux hommes. La
folie les guette, si elle n'est pas déjà là. Mais le roi d'Aquilon veut faire un exemple, et
peut se permettre de laisser un bataillon complet les surveiller et empêcher
quiconque de les contacter. Chaque nuit, les pires musiciens du royaume se relaient
près du cercle de pierre. Chaque jour, les plus grands festins sont donnés face aux
deux hommes affamés. Tout ça pour punir l'homme qui déclara une guerre pour une
pécadille. »
---------
Rizh met en scène. Il tire le 10 de pour la scène et le 7 de pour le lieu.
La scène sera une Vignette dont le focus sera l'Union fait la force. Le lieu est un
Bureau de Rédaction ou une Conférence de Presse (7) Abandonnée ou
Barricadée ( ). Ce sera un Bureau de Rédaction Barricadé.
« Le Daily Telegraph a refusé de publier la dernière lettre codée du Tueur au
Calendrier, et la rédactrice en chef reçoit maintenant des menaces de mort. Elle s’est
réfugiée dans ses bureaux, accompagnée des principaux rédacteurs, jusqu’à ce que
les menaces cessent ou que la police ne résolvent l’affaire. »
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 LES INTERROGATOIRES
Les interrogatoires impliquent deux joueurs, l'un posant des questions à l'autre. Il
s'agit d'un type de scène qui peut être compliqué à mettre en scène, mais qui propose
beaucoup de variétés dans sa mise en oeuvre. Il existe de nombreuses manières de
réaliser un interrogatoire, mais le principe est toujours identique : le metteur en scène
pose jusqu'à cinq questions à un autre joueur. La façon dont sont posées ces questions,
leur contenu et les réponses apportées peuvent impacter la partie très fortement.
MÉTHODES
1. Le metteur en scène choisit un joueur, lui prend un point Drama, et pose à ce joueur
et son personnage jusqu'à cinq questions.
2. Le metteur en scène choisit un joueur et lui assigne le rôle d'un PNJ. Le metteur en scène
pose alors au joueur cinq questions, auxquelles il répond par l'intermédiaire du PNJ.
POINTS DRAMA
• Le metteur en scène peut donner un point Drama à un autre joueur pour renverser
l'interrogatoire et être interrogé.
• Le metteur en scène peut dépenser un point Drama pour voir un autre joueur poser
les questions.
• Un joueur peut dépenser un point Drama pour répondre à une question par une
autre question, qui doit être répondue par l'interrogateur.
EXEMPLE
Carl met en scène. Il tire le 3 de pour la scène et le 6 de pour le lieu.
Comme il a tiré un carreau ( ), la scène sera un Interrogatoire. Le focus de cet

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interrogatoire sera Sourd en plus d'être stupide. Le lieu est Quelque part de public, À
POSER LES QUESTIONS la nuit tombée.
Lors d'un interrogatoire, l'attention est centrée sur un unique personnage, qui peut
être un PNJ. Il s'agit d'un moment dans l'histoire où les joueurs recueillent plus L'interrogatoire a lieu au tribunal. Gideon y a convoqué Hadara pour une nouvelle
d'informations ou poussent un personnage dans les cordes. Un interrogatoire est une entrevue à propos de la Reine, espérant obtenir des réponses mais s'attendant
opportunité d'en apprendre plus sur quelqu'un, sur l'intrigue, sur le monde. surtout à de nouveaux blocages. Carl joue Gideon est prend un point Drama à
Diana, qui joue Hadara.
Le metteur en scène peut poser les questions à travers un PNJ ou son propre
personnage. Le choix devrait être naturel. L'interrogatoire peut également se faire de Carl et Diana vont ensuite jouer la scène de l'interrogatoire devant le tribunal,
manière désincarnée, le metteur en scène posant ses questions de manière abstraite. Gideon posant les questions en tant que procureur à la cour. Il pourra poser cinq
Dans tous les cas, les questions peuvent porter sur n'importe quel sujet, tout en se questions à Hadara, qui devra y répondre sans mentir (ou dépenser un point Drama).
raccrochant au thème obtenu sur la carte tirée pour définir la scène.
Le joueur interrogé ne peut pas ne pas répondre ou éviter de répondre directement à
une question, à moins de dépenser un point Drama. Si une question amène un
personnage dans ses derniers retranchements, c'est qu'il s'agit d'une bonne question.
CONSEILS
Un interrogatoire n'a pas pour sujet l'interrogateur, mais l'interrogé. Posez des
questions significatives. Préférez les questions ouvertes aux questions fermées.
Quand, Qui, Pourquoi plutôt que Est-ce que. Évitez les questions sans intérêt du style
« Comment vas-tu ? ».
Ne vous limitez pas aux interactions entre personnages. Jouez l'interrogatoire dans la
tête de quelqu'un, sur une feuille de papier (confession, journal intime ...). Réalisez un
montage s'étalant sur plusieurs jours. Posez vos questions via un PNJ étonnant dans 7
ce rôle (compagnon de cellule, inconnu sur le banc, compagnon de voyage ...)
 LES INTERLUDES
Les interludes impliquent deux, et seulement deux, personnages ayant une relation
pré-existante. Le metteur en scène n'est pas obligé d'utiliser son propre personnage. Il
installe le décor en suivant les éléments obtenus par le biais des cartes, et la scène se
déroule sur autant de temps que nécessaire. Veillez à ne pas la faire s'éterniser et
devenir lassante. Quand les personnages en ont dit ou fait assez, le metteur en scène
peut annoncer "Coupé !" pour clore la scène. Un interlude a une unité de lieu. Si les
personnages sont amenés à quitter ce lieu, ou s'ils en arrivent à un conflit, la scène se
termine.
Tous les joueurs qui ne sont pas impliqués dans la scène gagnent un point Drama
quand l'interlude se termine.
Les interludes servent à explorer la relation existant entre deux personnages. Même si
les interludes peuvent faire avancer l'intrigue, il s'agit d'un point secondaire venant
après les actions et réactions interpersonnelles des personnages. Explorez leur
relation et son évolution dans le contexte de la scène et des éléments obtenus par les
cartes.
Contrairement à un interrogatoire, la scène a pour cible les deux personnages. Des
questions peuvent être posées et ignorées. Les joueurs peuvent répondre à des
questions par d'autres questions, ou en laisser sans réponse. Concentrez-vous sur
l'histoire et l'interprétation. Les meilleurs interludes font évoluer la personnalité d'un
personnage et la tension de l'histoire. Certains introduisent même de nouvelles
complications.
La position d'un interlude dans l'histoire est importante. Les premiers interludes
servent surtout à présenter les personnages, à les révéler. Quand la fin de la partie
approche, les interludes servent à résoudre les tensions qui existent autour des
personnages.
PNJ
Normalement, il n'y a pas de PNJ lors d'un interlude. Il est possible de dépenser un
point Drama pour en inclure un. Un personnage en arrière-plan n'est pas gênant, mais
veillez à ce que personne n'interrompe l'action.
POINTS DRAMA
• Le metteur en scène peut dépenser un point Drama pour placer dans un interlude
deux personnages qui n'ont pas de relation pré-existante.
• Le metteur en scène peut dépenser un point Drama pour ajouter un PNJ à un
interlude.
• Un joueur peut dépenser un point Drama pour rejoindre un interlude.
• Un joueur peut dépenser deux points Drama pour rejoindre un interlude en tant
que PNJ.
• Un joueur peut dépenser un point Drama pour terminer un interlude plus tôt que
prévu, ou pour l'étendre après que le metteur en scène l'ait terminé.
EXEMPLE
P r o t o co l ‐ R è g l e s d u j e u
Diana met en scène. Elle tire le 6 de pour la scène et le 10 de pour le lieu.
Comme elle a tiré un coeur ( ), la scène sera un Interlude. Le focus de cet interlude
sera Loyal jusqu'à la déraison. Le lieu est Un lieu exposé, Des gardes tout près.
Diana interprète la carte du lieu. Des menaces ont été faites contre de nombreuses
personnes proches de la Reine. Peu importe où elles se trouvent dans le chateau, leur
vie est en danger. En retour, Fatima a demandé à ce que des gardes veillent nuit et
jour sur elle et sa soeur Beth.
De plus, on commence à s'interroger sur la loyauté des deux soeurs. Des rumeurs
battent en brèche leur dévotion à la Reine. Il ne s'agit que de bruits de couloir, mais
certaines remarques ont fait mouche. Beth a coincé sa soeur dans la salle du Trône
pour en discuter. Joseph (Beth) et Joanna (Fatima) vont jouer cette rencontre.
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 LES ENSEMBLES
Les ensembles regroupent tous les personnages dans une même scène. Comme pour
un interlude, c'est le metteur en scène qui détermine le focus de la scène ainsi que le
lieu. Le metteur en scène peut installer le décor à sa guise, mais une fois que l'ensemble
démarre, chaque joueur interprète son personnage comme il le désire. Laissez
l'histoire se développer naturellement.
Le metteur en scène a la possibilité d'annoncer « Coupé ! » à tout instant pour terminer
la scène, mais un joueur peut dépenser un point Drama pour étendre la scène.
Un joueur peut dépenser un point Drama pour prendre le rôle d'un PNJ déjà établi au
lieu de jouer son propre personnage. Le metteur en scène peut choisir de jouer le rôle
d'un PNJ lors de l'ensemble au lieu de son personnage, sans payer de coût en point
Drama. Il n'est pas permis de jouer deux personnages différents lors d'un ensemble.
Un ensemble place tous les joueurs dans un lieu unique. Ainsi, le metteur en scène doit
établir au début de la scène les raisons qui amènent tous les personnages à se
retrouver ensemble au même moment et dans le même lieu.
CONSEILS
Un ensemble regroupe tous les joueurs, et chacun devrait avoir l'opportunité d'y
progresser. Mais ne trainez pas trop. Autant de personnages peuvent ralentir le jeu et
vous distraire de l'histoire si la scène s'étire trop et commence à diverger vers autre
chose que l'histoire principale. Coupez avant qu'il ne soit trop tard !
Chaque joueur devrait avoir droit à son coup de projecteur, mais une fois que l'objectif
principal de la scène a été résolu, il est temps de conclure. N'oubliez pas qu'en cas de
conflit, la scène se termine. À moins que quelqu'un ne dépense un point Drama.
Récompensez les bonnes idées et sachez quand coupez court à l'action.
POINTS DRAMA
• Un joueur peut dépenser un point Drama pour terminer l'ensemble plus tôt ou pour
étendre sa durée après que le metteur en scène l'ait conclu.
• Un joueur peut dépenser un point Drama pour prendre le rôle d'un PNJ dans
l'ensemble.
• Un joueur peut dépenser un point Drama pour quitter la scène sans que celle-ci ne
s'arrête.
EXEMPLE
Élise met en scène. Elle tire le 7 de pour la scène et le 8 de pour le lieu.
Comme elle a tiré un pique ( ), la scène sera un Ensemble. Le focus de cet interlude
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sera Chasse / Pillage. Le lieu est une Auberge / Taverne Sécurisée / Non-sécurisée.
Élise interprète la carte du lieu. L'auberge est celle de la Chope Verte. Éloignée des
routes qui ont servi aux armées, elle a été en partie épargnée par la guerre. Les
personnages, qui reviennent de campagne et évitent les troupes ennemies, ont fait
un détour qui les amenés à cette auberge calme. Quelques visiteurs y séjournent, et
les personnages affamés, sans le sou, armés et revanchards vont avoir le champ libre
pour se servir et laisser libre court à leurs vices. À moins qu'ils ne décident d'agir
humainement ? Cet ensemble va nous l'apprendre.
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LA SCÈNE D'OUVERTURE
Avant que la première scène ne soit jouée, quelqu'un doit démarrer la partie par une
scène d'ouverture. Celle-ci peut donner le ton de l'histoire, créer un conflit immédiat
ou solidifier des éléments du cadre de jeu. Dans tous les cas, chaque jeu de la série
PROTOCOL dispose de sa propre scène d'ouverture.
La scène d'ouverture permet de donner aux joueurs un aperçu de là où l'histoire va les
mener. Mettre en branle d'entrée de jeu autant d'éléments constitutifs du cadre de jeu
que possible permet de s'assurer que ces éléments ne seront pas oubliés en cours de
partie. La scène d'ouverture permet d'ouvrir la voie aux intrigues sans refermer
aucune porte sur de futures idées.
Déterminez aléatoirement un joueur pour réaliser la scène d'ouverture. Ou désignez
entre vous celui qui est le plus à même et le plus à l'aise pour lancer la partie. La scène
d'ouverture ne demande aucun tirage de carte. Elle ne compte pas dans le nombre de
scènes dirigées par un joueur.
Une fois la scène d'ouverture jouée, commencez la partie et enchaînez les scènes
jusqu'à ce que chaque joueur en ait réalisé quatre.
Généralement, la scène d'ouverture n'a pas de dialogue, mais un nombre variable de
PNJ peut venir colorer l'arrière-plan. Puisque la scène d'ouverture est ouverte et n'est
pas reliée à un personnage en particulier, c'est là l'occasion de montrer à tous ce qu'il
se passe dans les coulisses de votre histoire.
LES FLASHBACKS (JOKER)
Si vous obtenez un Joker pour définir votre scène, vous pouvez choisir de mettre en
scène un flashback. Il s'agit d'un interlude ou d'un ensemble spécifique, situé dans le
P r o t o co l ‐ R è g l e s d u j e u
passé, avant même que l'histoire racontée ici ne débute. Le metteur en scène choisit le
focus de la scène, et suit sa seconde carte pour le lieu. Les règles habituelles des
interludes et des ensembles, selon le type de scène choisi, s'appliquent.
La distinction importante à faire lors d'un flashback est que celui-ci se déroule avant la
scène d'ouverture. Cela ne sert pas à combler les trous de l'histoire qui a déjà été
racontée. Un bon flashback doit avoir lieu à un moment et à un endroit inattendu. Il
ajoute un rebondissement à l'histoire.
Il est possible que la relation entre deux personnages soit différente lors d'un
flashback par rapport à l'instant présent de l'histoire.
LES MONOLOGUES (JOKER)
Si vous obtenez un Joker pour définir votre scène, vous pouvez choisir de mettre en
scène un monologue. Un monologue est une scène lors de laquelle le personnage du
metteur en scène (ou un PNJ de son choix) délivre un monologue ne pouvant être
interrompu. Le metteur en scène choisit qui d'autre se trouve sur le lieu au moment où
le monologue est déclamé.
Le metteur en scène gagne un point Drama une fois le monologue terminé.
10
ORDRE DE JEU
Les joueurs vont réaliser des scènes à tour de rôle. L'ordre de jeu exact n'est pas
important. Vous pouvez jouer dans l'ordre des aiguilles d'une montre autour de la
table. Ou déterminer au hasard l'ordre à chaque tour de table. Ou encore pratiquer
des enchères. Assurez-vous juste que tout le monde soit sur la même longueur d'onde
et que personne ne réalise deux scènes à la suite.
La partie va entrer dans sa conclusion quand tout le monde aura réalisé quatre scènes.
La personne qui va réaliser la dernière scène du jeu n'a pas la responsabilité de
clôturer toutes les intrigues encore en cours. Ce serait trop de responsabilité, et ça
reviendrait à voler aux autres joueurs leur pouvoir de décision. À la place, quand toute
le monde a joué quatre scènes, on entre dans le Final.
RÈGLES AVANCÉES
Voici quelques règles avancées et optionnelles, pour changer un peu la manière de
jouer. N'hésitez pas à définir les vôtres :
• Au début de la partie, retirez 10 cartes aléatoires du paquet. Ne les regardez pas et
ne les réintégrez pas dans le paquet de toute la partie.
• Le joueur réalisant la scène d'ouverture gagne un point Drama.
• Lors du final, un joueur dispose toujours d'un minimum d'un point Drama.
• Une fois par partie, chaque joueur peut récompenser un autre joueur par un point
Drama pour une scène particulièrement bien réalisée ou jouée, pour une
contribution forte et renversante.
LE FINAL
Une fois que tout le monde a réalisé ses quatre scènes, le final débute. Le joueur avec
le plus de points Drama (ou le joueur qui a réalisé la dernière scène, en cas d'égalité)
réalise la première vignette du final.
Tirez une carte pour déterminer le focus du final. Celui-ci est différent pour chaque jeu
PROTOCOL, et dépend de l'histoire racontée. Si un joker est obtenu, tirez une nouvelle
carte, mais amplifiez le résultat obtenu. Il peut arriver que le tirage d'une carte ne soit
pas nécessaire, et qu'une des options soit naturellement évidente au vu de l'histoire
racontée. S'il y a consensus sur le sujet, choisissez cette option.
Chaque joueur va ensuite dépenser ses points Drama. Pour chaque point Drama ainsi
dépensé, le joueur peut réaliser une vignette concernant le destin de son personnage
ou d'un autre (y compris un PNJ), en relation avec l'histoire. L'ordre de jeu importe peu,
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et devrait découler de l'inspiration des joueurs et du déroulement de l'histoire. Il n'est
possible de narrer qu'une seule vignette à propos d'un personnage autre que le sien.
Ainsi s'achèvent les règles de base des jeux Protocol. La suite du
document va vous proposer les éléments spécifiques du cadre de
jeu que vous avez choisi. Vous trouverez ainsi les rôles, les
motivations, les relations, la définition du cadre, la scène
d'ouverture, des éventuelles règles spéciales ainsi que des listes de
noms, et enfin le tableau des scènes et des lieux.
Bon jeu ! 11
LES RÔLES UNE LISTE DE NOMS
La première chose à faire pour chaque joueur est de choisir un rôle. Les rôles amènent
une coloration, un contexte à la partie mais aucun bénéfice mécanique. Il y a toujours
une liste de 13 rôles, et vous pouvez choisir le vôtre dans cette liste ou tirer une carte Albert Alice
pour le déterminer au hasard. Cette deuxième méthode permet de créer un Annie Bailey
environnement différent à chaque partie. Beatrice Benjamin
Bernard Beverly
Dans ce jeu Protocol, l'univers est empreint de fantastique et les personnages peuvent Billy Blake
être issus de tout peuple qui convient à votre imaginaire collectif. Cecil Clark
Clemens Dee
RÔLES Donald Doris
1. Analyste. Faire des recherches sur le connu est une chose. Faire des recherches Dorothy Douglass
sur l'inconnu et relier tous ces points en est une autre. Earl Edna
2. Docteur. Ok. Mais docteur en quoi ? Eugene Evelyn
3. Amateur. Grâce à internet, tout le monde est expert en quelque chose. Frances George
4. Medium. Clairvoyant, spiritiste, shaman, sorcière. On lui donne de nombreux Gerald Gilbert

Protocol ‐ Éons
noms. Mais ce qu'elle dit est-il véridique ou pas ? Gloria Gordon
5. Enquêteur. Il a la truc pour poser les bonnes questions et repérer ce qui n'est Grace Hazel
pas à sa place. Henry Ida
6. Journaliste. Qui va enquêter sur l'inconnu sans un reporter ? Irene Jean
7. Prêtre. Même ceux qui servent la foi veulent découvrir la vérité sur l'inconnu. À John Josephine
moins d'être un exorciste. Kenneth Lang
8. Professeur. Même s'il n'a pas donné de cours depuis des années, son titre est Lawrence Leslie
toujours valide. Et il a toujours accès à la bibliothèque. Lillian Lloyd
9. Chercheur. Ayant une approche plus directe et pratique de la théorie que le Lucille Marion
scientifique, le chercheur teste ce que le scientifique croit. Mel Milton
10. Scientifique. Pensez à choisir une spécialité comme coniologie, exogéologie, Morgan Norman
kymatologie, lépidoptérologie, odonatologie ou rhéologie. Orville Patrice
11. Survivant. Il a déjà vu ça avant. Peut-être pas exactement ça, mais un truc Rathburn Raymond
approchant. Il sait que les choses ne sont jamais ce qu'elles paraissent. Royce Ruby
12. Théoricien. Ils ont vu des choses qui ne peuvent pas être expliquées facilement. Santiago Shelley
Cela les a amené à des théories ayant une véracité éphémère. Mais cela ne veut Sheridan Stanley
pas dire que leurs théories sont fausses ... Theobald Vernon
13. L'Affecté. Quelque chose de surnaturel a changé la façon qu'a l'Affecté de voir Vincent Virginia
le monde. S'il le voit encore, bien sûr. Walter William

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MOTIVATIONS
Il est maintenant temps de déterminer la motivation de chaque personnage. Pour cela,
chaque joueur tire une carte et consulte la table ci-dessous. En combinant l'enseigne et
la valeur de la carte, on obtient une motivation unique parmi la cinquantaine possible.
Interpréter la table des motivations peut rendre perplexe. Qu'est-ce que cela signifie
d'être motivé par la rédemption ? Qui plus est avec l'attribut Impulsif ? Ces éléments
sont des stimulateurs pour enflammer l'imagination. Ce ne sont pas des limitations, et
il ne faut pas vous sentir bloqué par eux. Les motivations des personnages sont liées à
l'objectif de l'histoire du cadre de jeu PROTOCOL choisi. Elles servent à orienter l'histoire.
Si vraiment votre tirage vous bloque, demandez de l'aide autour de vous, ou dépensez
un point Drama pour tirer une autre carte ou choisir des éléments de votre choix.
ENSEIGNE
Désespéré
RELATIONS
À tour de rôle, chaque joueur choisit un personnage avec qui le sien a une relation. Le
joueur tire une carte pour définir la relation, obtenant une relation unique parmi une
cinquantaine possible, selon la table fournie ci-dessous.
Les relations entre les personnages se doivent d'être dynamiques. Positives ou négatives, elles
ne doivent pas être faciles. Une relation est généralement facile à détailler, mais il peut arriver
que deux joueurs ne souhaitent pas voir leurs personnages impliqués dans une relation
romantique ou être du même sang. Ces éléments sont des stimulateurs, et non des absolus.
Les relations familiales peuvent l'être par alliance. Une relation romantique peut signifier que
deux personnages sont impliqués avec une même tierce personne. Une relation de
communauté signifie que les personnages partagent un même environnement proche.
ENSEIGNE
Famille / Long-Terme

Protocol ‐ Éons
Provocant Amis / Rivaux
Inexplicable Romance
Impulsif Communauté / Travail
VALEUR VALEUR
A Découverte / Exploration A Survie
2 Universitaire / Curiosité 2 Éducation / Entraînement
3 Devoir 3 Perte / Réconciliation
4 Envie / Avidité 4 Codépendance
5 Désespoir / Peur 5 Peu fiable
6 Preuve / Légitimité 6 Générosité
7 Gloire / Publication 7 Foi
8 Folie 8 Inégal
9 Distance / Temps 9 Échec
10 Vies passées 10 Confiance
J Vengeance / Châtiment J Folie
Q Amour / Haine Q Compassion
K Récompense K Méprisable (Rage)
Jkr Piocher deux cartes et mélanger leurs résultats Jkr Tirer une nouvelle carte, ajouter quelqu'un à la Relation 13
DÉFINITION DU CADRE
La définition du cadre se fait par l'entremise de 10 questions. Chaque joueur doit
répondre à l'une d'entre elles. Toutes ne seront pas répondues à chaque partie. Les
questions (et les réponses) servent à alimenter l'histoire. Les informations fournies à
ce stade de la partie définissent les détails que les personnages connaissent ou pas. À
vous de décider quelle quantité de ces informations est secrète, et quelle quantité est
connue.
Le choix de la question à répondre peut être fait par le joueur qui doit y répondre, ou
par un autre joueur. Vous pouvez également tirer une carte et vous référez à sa valeur
pour déterminer la question à répondre.
Il est maintenant temps de déterminer l'époque et le lieu de la partie.
1. Est-ce que vous vous connaissez tous entre vous ? Est-ce là votre première
rencontre ?
2. Pourquoi l'inexplicable est-il dissimulé ? Par qui l'est-il ? Comment êtes-vous au
courant ? Est-ce que cela peut être prouvé ?
3. Quel nom donnez-vous aux ombres ? Aux cauchemars inexpliqués ?
Quel phénomène météorologique inexplicable frappe la ville ?
4. Qui parmi vous suit un traitement ? Pourquoi ?
Quels sont les effets secondaires ?
5. Dirigez une vignette à propos de votre dernier enlèvement ou confession.
6. Nommez et décrivez un meneur de culte ou un tueur en série issu du passé de la
ville.
7. Décrivez une rue de la ville que vous ne pouvez emprunter seul.
8. Décrivez une nécrologie ou une petite annonce récente qui vous a parlé.
Décrivez un gros titre de la presse récent qui ne peut pas être expliqué.
9. Décrivez un journal de fringe science dans lequel vous avez écrit, et les
réactions des gens à cet article.
10. Nommez et décrivez votre mécène PNJ. Définissez votre relation avec lui.
LES POINTS DRAMA
Lors de cette étape du jeu, les joueurs peuvent dépenser des points Drama. Il est
possible d'en dépenser pour répondre à une question supplémentaire après que tout
le monde ait répondu à la sienne. Il est aussi possible d'enrichir la réponse d'un autre
joueur en dépensant un point Drama.
SCÈNE D'OUVERTURE
La scène d'ouverture de ce jeu est toujours une vignette qui explique comment
l'équipe s'est réunie en ce lieu pour explorer l'inconnu. Le focus de la vignette porte
soit sur le Désespoir, soit sur les Recherches / Secrets.
FINAL
Tirez une carte pour déterminer le contenu des scènes finales.
L'Horreur n'a pas obtenu satisfaction.
La Dernière Clé, le Septième Sceau, le Dernier ...
L'Horreur prend l'un de nous avec elle.
Protocol ‐ Éons
L'Horreur prend une nouvelle forme, arpentant le monde au milieu des mortels.
RÈGLE SPÉCIALE : FIN DU MONDE
Dans ÉONS, les joueurs interprètent des personnages ayant une étrange perspective
sur le monde. Que leurs théories soient correctes ou non est ouvert au débat. À
n'importe quel moment de la partie, un joueur peut dépenser deux points Drama pour
mettre en scène une vignette concernant un gros titre d'un bulletin d'information ou
d'un journal qui réfute ou valide les théories de son personnage. Cette vignette ne
compte pas dans les quatre scènes que doit mettre en scène chaque joueur.
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SCÈNES LIEUX
ENSEIGNE ENSEIGNE
Vignette Isolé
Interrogatoire Abandonné / Barricadé
Interlude Public / Changement de temps
Ensemble Gardé
VALEUR VALEUR
A Désespoir alimenté par la peur A Asile / Cimetière
2 Fauses pistes / Rumeurs 2 Médical
3 L'Inexpliqué / Le Voile 3 Forêt / Marais
4 Des vies innocentes en échange d'un Péché 4 Quelque part où les Ombres sont plus fortes

Protocol ‐ Éons
5 Un indice en plein jour 5 Commissariat / Caserne de pompiers
6 Attrapé la main dans le sac 6 Dépôt de bus, trains ...
7 Le monde ordinaire marche en dormant 7 Résidence / Logement
8 Recherches / Secrets 8 Café / Diner
9 Terrains de chasse 9 Bureaux d'entreprise
10 L'union fait la force 10 Bibliothèque / Université
J Il n'y a pas de coïncidences J Parc d'attractions / Stade
Q Tenir en quête d'un espoir Q Réunion / Regroupement de personnes
K Et la gloire meurt avec nous K Industrie
Jkr Flashback ou Monologue Jkr Le Monde des Ombres

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