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CHAPITRE 7

LA RESPONSABILITE DES INSTITUTEURS


DU FAIT DE LEURS ELEVES

Responsabilité civile Pr.Hilani Imane Année 2020-2021


La responsabilité des instituteurs du fait des élèves qui sont sous leur garde est
prévue par les dispositions de l’article 85 bis du DOC 18. Ce texte concerne
également la responsabilité des fonctionnaires du service de la jeunesse et des
sports responsables des jeunes gens qui commettant des dommages pendant
qu’ils sont sous leur garde.

Section 1
Conditions de la responsabilité des instituteurs

Les conditions de cette responsabilité sont l’existence d’une faute dans la


surveillance et l’existence d’un lien causal entre la faute et le dommage.

§1. La faute

Conformément aux dispositions du premier et du deuxième alinéa de l’article


85 bis, les instituteurs sont responsables des fautes, imprudences ou négligences
invoquées contre eux, comme ayant causé le fait dommageable, et qui devront
être prouvées conformément au droit commun par le demandeur à l'instance.
Cette responsabilité s’exerce pendant le temps où les élèves sont sous leur
surveillance.

A- Faute de surveillance

La responsabilité de l’instituteur repose sur la faute, imprudences ou


négligences ; le texte de l’article impose à la victime d’apporter la preuve de
l’existence de ces fautes ; ce n’est pas donc une faute présumée.
B- Temps de la surveillance
L’article 85 bis précise que les instituteurs sont responsables du dommage causé
par les enfants pendant le temps qu’ils sont sous leur surveillance ; il en sera
ainsi toutes les fois que, pendant la scolarité ou en dehors de la scolarité, dans un
but d'éducation morale ou physique non interdit par les règlements, les enfants
ou jeunes gens confiés ainsi audits agents se trouveront sous la surveillance de
ces derniers.

18
L’article 85 bis ci-dessus a été modifié en vertu de l’article premier du dahir 19 juillet 1937
(10 joumada 1356) modifiant et complétant le dahir du 12 août 1913 (9 ramadan 1351)
formant code des obligations et contrats; Bulletin officiel n° 1298 du 10 septembre 1937,
p.1222.

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§2. L’existence d’un lien causal
Le dommage doit avoir eu lieu par le fait de l’élève ; c’est ce qui résulte de
l’article 85 bis du DOC qui indique que la responsabilité de l’instituteur résulte
du dommage causé par les enfants pendant qu’ils sont sous sa surveillance. Si le
dommage résulte par exemple du fait de la victime ou du fait d’un tiers, la
responsabilité civile n’est pas encourue.

Section 2
Régime juridique de la responsabilité des instituteurs

Il convient de relever que la responsabilité civile des instituteurs contenue dans


l’article 85 bis du DOC opère une substitution dans cette responsabilité et que le
même texte a prévu des règles particulières qui doivent être observées.
§1. Substitution de la responsabilité de l’Etat

Une distinction doit être faite entre la responsabilité des établissements scolaires
publics et les écoles privées des dommages causés par les élèves qui sont sous la
garde et la surveillance des instituteurs ; si l’article 85 bis s’applique pour les
instituteurs du secteur public, dans l’enseignement privé, la victime peut
chercher soit la responsabilité personnelle de l’instituteur soit celle de son
commettant dans le cadre du 3ème alinéa de l’article 85 du DOC, l’instituteur est
considéré comme un préposé.
§2. Règles particulières relatives à la responsabilité des instituteurs

L’article 85 bis du DOC contient certaines règles particulières se rapportant à la


responsabilité des instituteurs du fait de leurs élèves qui sont sous leur
surveillance ; ainsi, conformément au 6ème alinéa de l’article 85 bis du DOC,
« dans l'action principale, les fonctionnaires contre lesquels l'Etat pourrait
éventuellement exercer l'action récursoire ne pourront être entendus comme
témoins » ; de même, l'action en responsabilité exercée par la victime, ses
parents ou ses ayants droit, intentée contre l'Etat ainsi responsable du dommage,
sera portée devant le tribunal de première instance du lieu où le dommage a été
causé 19.
L’article 85 bis du DOC tel qu’il a été modifié par le Dahir du 19 juillet 1937 a
écourté le délai de prescription en ce qui concerne la réparation des dommages
qui sera acquise par trois années à partir du jour où le fait dommageable a été
commis. Ce délai est différent par rapport à celui fixé par l’article 106 du DOC à
19
Alinéa 7 de l’article 85 bis du DOC.

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cinq années à partir du moment où la partie lésée a eu connaissance du
dommage et de celui qui est tenu d'en répondre.

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