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4ème semaine 

: Les faits générateurs de la responsabilité civile (2ème partie)

§3.2. Responsabilité du fait d’autrui

A. Le principe

L’obligation de prouver la faute de l’auteur est une lourde charge pour la


victime du dommage, et souvent celle-ci échoue, ne pouvant y satisfaire.
Aussi, dans certains cas, la loi décharge la victime de la charge de prouver la
faute de l’auteur du dommage en instituant des présomptions de faute
contre les individus sous leur dépendance.

B. Personnes énumérées par l’article 1384

L’article 1384 établit une présomption de faute contre trois groupes de


personnes :

1. Le père et mère, pour le dommage causé par leurs enfants mineurs


habitant avec eux ;
2. Les instituteurs et les artisans, pour le dommage causé par leurs
élèves et apprentis pendant le temps qu’ils sont sous leur
surveillance ;
3. Les maîtres et les commettants, pour le dommage causé par leurs
domestiques et préposés dans les fonctions auxquelles ils les ont
employés.

1384 al. 1: On est responsable non seulement du dommage que l'on


cause par son propre fait, mais encore de celui qui est
cause, par le fait des personnes dont on doit répondre, ou
des choses que l'on a sous sa garde.

1384 al. 2 Le père et la mère, en tant qu'ils exercent le droit de


garde sont solidairement responsables du dommage
causé par leurs enfants mineurs habitant avec eux.

1384 al. 3 Les maîtres et les commettants, du dommage causé


par leurs domestiques et préposés dans les fonctions
auxquelles ils les ont employés.

1384 al. 4 Les instituteurs et les artisans, du dommage causé par


leurs élèves et apprentis pendant le temps qu'ils sont
sous leur surveillance.

1384 al. 6 La responsabilité ci-dessus a lieu, à moins que les père et


mère, instituteurs et artisans, ne prouvent qu'ils n'ont
pu empêcher le fait qui donne lieu à cette responsabilité
ou que le gardien de la chose ne prouve que le dommage
a été causé par l'effet d'une force majeure ou de la
faute exclusive de la victime.

Fondement de cette responsabilité

Le fondement de cette responsabilité repose sur deux idées :

1. Sur la présomption qu’il y a eu de la part des personnes


susmentionnées, défaut de surveillance ou tout au moins mauvais
choix en ce qui s’agit des domestiques et des préposés ;
2. Le plus souvent, le coupable lui-même est sans ressources et par
conséquent hors d’état d’indemniser la victime de sa faute. La
responsabilité des personnes énoncées est donc souvent la seule
garantie de la réparation des dommages.

Caractère limitatif de l’énumération

Il en va de soi que l’énumération faite par l’art. 1384 est rigoureusement


limitative.

C. La responsabilité des pères et mères du fait de leur


enfant mineur

a. Qui est responsable ?

Les pères et mères, ayant conjointement la garde de leurs enfants mineurs,


sont responsables des dommages causés par ces derniers. Il s’agit d’une
responsabilité solidaire.

La responsabilité des parents étant liée au droit de garde, il en découle qu’en


cas de divorce ou de séparation de corps, la responsabilité pèse sur celui des
parents qui a la garde.
Pour l’enfant naturel.la responsabilité incombe à celui des père et mère qui
exerce l’autorité parentale, les deux parents étant solidairement
responsables dans l’hypothèse où le tribunal décide que l’autorité parentale
sera exercée par le père et la mère conjointement.

Pour l’enfant adoptif, la responsabilité incombe à l’adoptant.

L’art. 1384, de par son caractère limitatif, ne s’applique pas au tuteur, à


moins qu’il ne soit le père ou la mère. Il en est de même pour les grands-
parents et toute autre personne qui n’étant pas le père ou la mère, a la
garde de l’enfant. La victime ne pourra donc en principe engager la
responsabilité du tuteur, des grands-parents ou tout autre gardien qu’en
pouvant une faute commise par ces dernier, par exemple un défaut de
surveillance.

b. Conditions de responsabilité

Cette responsabilité n’existe qu’à trois conditions :

1. Que l’enfant soit mineur

Les parents ne répondent plus des faits dommageables de l’enfant devenu


majeur ou émancipé par mariage.

2. Que l’enfant habite avec ses parents

3. Que le dommage ait été causé par le fait personnel de l’enfant

c. Les effets

i. Cumul des responsabilités

Sauf dans l’hypothèse où l’auteur du dommage est en bas âge, donc


irresponsable, deux responsabilités peuvent se cumuler jusqu’à concurrence
de la réparation intégrale : la responsabilité personnelle du mineur et la
responsabilité d’autrui pesant solidairement sur les parents. Mais le plus
souvent le demandeur se contentera de mettre en jeu la responsabilité des
parents.

ii. Caractère de la responsabilité des pères et


mères
La victime, pour rendre les parents responsables n’a pas besoin de
démontrer la faute qu’ils auraient commise dans la surveillance ou
l’éducation de l’enfant – c’est l’intérêt de la présomption légale.

Mais cette présomption n’est pas irréfragable. L’art. 1384 al. 6 autorise les
parents à s’exonérer en prouvant qu’ils n’ont pas pu empêcher le fait
dommageable.

La présomption édictée à l’encontre des parents est écartée :

(i) Lorsqu’ils prouvent que le dommage causé par l’enfant n’est que
le résultat d’une force majeure ou du fait d’un tiers qui a eu
pour l’enfant et pour eux-mêmes des caractères de force
majeure. Dans ce cas, on dirait que le fait de l’enfant n’est pas la
cause génératrice du dommage ;

(ii) Lorsque les parents prouvent qu’ils n’ont pas manqué à leur
devoir de surveillance et d’éducation, qu’ils se sont conduits avec
toute la prudence désirable et que malgré cette prudence, ils
n’ont pu prévoir ou empêcher le dommage.

Cette cause d’exonération n’est plus utilisée en France – voir


l’arrêt Bertrand 2e Chambre Civile, 19 fev. 1997

A lire les affaires suivantes :

Dhurmea v. Bhagea 1968 MR 43

Rabaille v. Boodhun 1978 MR 34

A voir aussi l’arrêt Blieck Assemblee Pleniere 29 mars 1991

D. Responsabilité de l’artisan du fait de ses apprentis

L’artisan est le patron chargé d’enseigner à un apprenti un art ou un métier.


Il y a contre l’artisan une présomption de défaut de surveillance et cette
présomption tombe devant l’absence de faute de la part de l’artisan comme
le prévoit l’art. 1384 al. 6 du CCM.
a. Personnes responsables

Deux responsabilités vont se cumuler jusqu’à concurrence de la réparation


intégrale: celle de l’apprenti personnellement responsable et celle de
l’artisan, présumé responsable du fait de son apprenti.

b. Conditions de la responsabilité

Les artisans sont responsables du dommage causé par leurs apprentis


pendant le temps qu’ils sont sous leur surveillance. La responsabilité de
l’artisan continue quand il loge et nourrit les apprentis chez lui ; elle ne
concerne que les heures de travail pour les apprentis qui vivent chez leurs
parents.

La responsabilité de l’artisan suppose un fait dommageable constituant une


faute de l’apprenti.

La condition de minorité n’est pas nécessaire, de même que la condition de


communauté d’habitation – à défaut de cohabitation, l’artisan n’est
responsable que pendant le temps de surveillance.

Ce régime est aujourd’hui peu utilisé, laissant souvent place à la


responsabilité du commettant du fait de son préposé.

A lire l’affaire Moulinie v. Lalande 1959 MR 125 – il s’agit aussi d’une


affaire ou l’auteur du dommage a été exonéré pour avoir établi la faute
exclusive de la victime.

E. Responsabilité de l’instituteur du fait de leurs élèves

L’art. 1384 al. 4 du CCM déclare également les instituteurs responsables du


dommage causé par leurs élèves pendant le temps que ceux-ci étaient sous
leur surveillance. Le texte s’applique à toutes personnes chargées en dehors
du domicile des parents, de l’éducation et de l’instruction des enfants.

La responsabilité suppose : (i) que l’élève était sous la surveillance du


maitre; (ii) que le dommage était dû à l’enfant, peu importe que le
dommage ait été causé à un autre élève ou à un tiers.

La responsabilité des instituteurs est capable d’être écartée par la preuve


contraire qu’une surveillance attentive n’aurait normalement pas pu
empêcher le dommage (le test est objectif).
La position en France

La situation faite aux instituteurs par le Code Civil était fort rigoureuse, étant
donné surtout qu’ils ne choisissent pas leurs élèves. A la suite de l’émotion
soulevée parmi les instituteurs publics par la fameuse affaire Le Blanc (31
mai 1892), une première loi du 20 juillet 1899, vint ajouter à l’art. 1384
un paragraphe substituant la responsabilité civile de l’Etat à celle des
membres de l’enseignement public.

La présomption subsistait : la victime n’avait pas à prouver la faute de l’Etat


ou de l’instituteur, mais le procès devait être fait à l’Etat, au moins pour les
accidents causés par les élèves aux heures régulières d’enseignement ou de
surveillance.

L’Etat substitue à l’instituteur pouvait toutefois se dégager de la présomption


en prouvant que l’instituteur n’avait pas pu empêcher le fait dommageable.

En revanche, les instituteurs privés continuaient à être soumis au régime de


l’art. 1384 al. 4 du CCM.

La loi du 5 avril 1937 est venu achever la reforme en France en édictant 2


mesures :

(i) La suppression tant à l’égard des instituteurs privés que des


instituteurs publics, de la présomption de faute ;
(ii) Le maintien, et même l’extension de la substitution de l’Etat aux
instituteurs publics.

Agissant contre l’Etat, la victime doit donc prouver la faute de l’instituteur, la


présomption de faute édictée par l’art. 1384 al. 4 à l’encontre de tous les
instituteurs, ayant été supprimée par la loi de 1937.

L’Etat, condamné, a d’ailleurs une action récusoire contre l’instituteur.


Pratiquement, elle ne sera exercée qu’en cas de faute grave de l’instituteur.

F. Responsabilité des commettants du fait de leur


préposé

a. Le principe
L’art. 1384 al. 3 du CCM pose le principe de la responsabilité des
commettants du fait de leurs préposés. Les commettants sont responsables
du dommage causé par leur préposés dans les fonctions auxquelles ils les
ont employés.

A lire l’affaire de Rummun v. Sun Insurance 1992 SCJ 85:

« La responsabilit dict e par l'article é é é 1384, para 5, suppose six


conditions; il faut:

1. Qu'il s'agisse d'un domestique ou d'un prepose;

2. Que le domestique ou le prepose ait commis une faute;

3. Que cette faute ait ete commise dans 1'exercice de fonctions;

4. Que le maitre ou le commettant ait autorite et direction sur le


domestique ou prepose au moment du fait dommageable;

5. Que celui qui a autorite et direction exerce celles-ci pour son propre
compte;

6. Que le maitre ou commettant n'agissent pas comme personnes morales


publiques.”

b. Fondement de la responsabilité des


commettants

Longtemps on a voulu expliquer la responsabilite du commettant par une


presomption de faute, la faute presumee etant, non pas d’avoir mal
surveille-comme dans le cas des père et mere ou de l’artisan – mais d’avoir
mal choisi. Cette explication permet de comprendre pourquoi le commettant
ne peut s’exonerer en prouvant qu’il n’a pas commis de faute, qu’il n’a pas
pu empecher le dommage. Cette explication toutefois ne tient pas compte du
fait que les commettant n’ont parfois pas la possibilites de choisir leurs
preposes.

Certains auteurs font intervenir la notion de representation : le prepose


etant le representant du commettant. Les fautes commises oar le preposes
sont censees etre commises par le commettant qui exerce sur le prepose
une autorite. C’est pour cela qu’e ne commettant ne peut echaper a la
responsabilite en prouvant l’absence de faute : sa faute a déjà été etablie
dans la faute meme du prepose. Mais l’idee de representation est
contestable car on ne concoit pas que le commettant ait donner pouvoir a
son prepose de commettre des faute.

On a alors tente de soutenir que la responsabilite du fait des preposes


constitue une application de la theorie des risques. Le commettant qui
profite de l’activite du prepose doit repondre du risque qu’elle provoque.

A lire plus en detail sur le fondement de la responsabilite du commettant


pour le fait de son prepose.

Les conditions d’application de la responsabilité des commettants concernent


le lien qui doit unir le commettant au préposé et le fait dommageable
imputable au préposé.

c. Lien de commettant à préposé

La jurisprudence fonde la responsabilité du commettant sur la notion


d’autorité et de subordination que supposent les rapports entre commettants
et préposés. C’est parce que le commettant commande qu’il a la
responsabilité des actes de son préposés tenus de lui obéir.

Un lien de subordination ne suffit donc pas à caractériser les notions de


commettant et de préposé ; il faut encore que celui qui commande ne soit
pas lui-même subordonné ; si tel est le cas, la responsabilité pèserait sur le
chef d’entreprise, de l’organisme collectif, en tant que c’est lui qui détient
l’autorité.

Transfer du lien de subordination

Il arrive que l’on puisse hésiter entre deux commettants possibles, le


commettant primitif et un tiers à qui il semble avoir transféré ses pouvoirs.
Exemples : un employé est mis avec le camion qu’il conduit à la disposition
d’un client ; une équipe d’ouvriers est mise par l’employeur à la disposition
d’une autre entreprise. C’est la même idée de direction qui permet de
qualifier la notion de commettant, qui permet de trancher le problème que
pose le cas de la personne, placée ordinairement sous les ordres d’un patron
et momentanément mise à la disposition d’une autre personne. Il faut
rechercher lequel des deux avait, au moment de l’accident, l’autorité
effective, le droit de donner des instructions.

d. Fait dommageable du préposé

Deux conditions sont nécessaires pour que le fait dommageable du préposé


entraine la responsabilité du commettant :
(I) Il doit constituer une faute

Il faut que la victime prouve que le dommage a été causé par la


faute du préposé. Si le dommage a comme origine un fait
étranger au préposé (par exemple force majeure ou faute
exclusive de la victime), la responsabilité n’existe pas. En effet,
le commettant n’est responsable que lorsque le préposé l’est lui-
même. Le commettant peut donc soulever les défenses qu’aurait
pu soulever le préposé lui-même.

(II) Il doit avoir été accompli dans l’exercice des fonctions


auxquelles le préposé est employé

A lire l’affaire Dookhy v. SBM 2007 SCJ 1 :


“La responsabilité du commettant est engagée par l’activité du
préposé utilisant, à des fins étrangères, les moyens mis à sa
disposition, pourvu toutefois que le fait dommageable se
rattache par un lien de causalité ou de connexité à l’exercise des
fonctions et que le préposé puisse être reputé avoir agi pour le
compte du commettant …” Dalloz, Code Civil, 73ême ed.
Article 1384, note 27.

“la responsabilité de ce dernier ne peut être retenue,


lorsque le fait dommageable a trouvé sa source dans un abus
de fonctions de la part du préposé, ledit abus supposant
nécessairement que cet acte est étranger à la fonction.” Civ.
2ême sect. civ. 14 juin 1957, D. 1958. 53, note de M.
Savatier.

e. Effets de la responsabilité des commettants

Action de la victime

La victime dispose de deux actions, l’une contre le préposé en vertu de l’art.


1382 du CCM, l’autre contre le commettant sur le fondement de l’art. 1384
al. 3 du CCM. Le commettant et le préposé coresponsables sont tenus d’une
obligation in solidum.

Action de la victime contre le commettant


Des lors que la victime a établi que les conditions de la responsabilité du fait
des préposés sont réunies (faute commise par le préposé dans l’exercice de
ses fonctions), la responsabilité du commettant est engagée. L’art. 1384 du
CCM n’autorise pas le commettant à se libérer de la responsabilité qui pèse
sur lui en prouvant qu’il n’a pas commis de faute et qu’il n’a pas pu
empêcher le fait dommageable – il ne permet cette preuve qu’aux pères et
mères, artisans et instituteurs.

Le commettant ne pourra donc écarter les conséquences de l’art. 1384 du


CCM qu’en démontrant que le fait de son préposé est dû à un cas de force
majeure ou à la faute exclusive d’un tiers ou de la victime, que le préposé
lui-même ne pouvait ni prévoir ni empêcher. Le commettant dispose de tous
les moyens de défense que le préposé aurait pu invoquer. Toutefois, le
commettant peut être poursuivi seul, sans mettre en cause le préposé.

Situation du préposé

La victime peut poursuivre le prepose personellement sous l’art. 1382 du


CCM mais elle aura la charge de prouve que le dommage a été cause par la
faute du prepose. Mais generalement, la victime ne s’addressera que
rarement au prepose, le plus souvent elle demandera directement
reparation au commettant.

Le commettant qui a indemnise la victime se trouve dans la situation de


celui qui a paye pour d’autres et il a donc subroge dans les droits de la
victime contre le prepose : il a recours contre lui.

A lire aussi les affaires suivantes:

ACMS Ltd v. Blencowe 2014 SCJ 112

Beau Villa Ltd v. Chuckowree & Lamco Insurance Ltd 1992 SCJ 83
Boodhoo v. Taylor Smith & Co. 1971 MR 207

Cheong Chan Cheung Kooah v. Chamroo 1977 MR 50

Curé v. Universel Sound Equipment & Anor 1941 MR 28

Dina v. State Trading Corporation 2006 SCJ 48

Putten v. Sun Resorts 2011 SCJ 92


G. Responsabilité de l’Etat du fait des fonctionnaires

A lire les affaires suivantes :

Hurnam v. State of Mauritius 2003 SCJ 54 : La


responsabilite de l’Etat ne peut etre invoque que comme
commettant pour une faute commise par un fonctionnaire
dans l’exercice de ses fonctions

Consolidated Steel Ltd v State of Mauritius 2014 SCJ


301 - On ne peut poursuivre l’Etat en responsabilite
delictuelle pour les lois votes par le Parlement

Augnu v. State 2014 SCJ 236

Chadien v. Commisioner of Police 2013 SCJ 351

Boyaram v. State of Mauritius 2013 SCJ 190

Migale v. Ministry of Health 2013 SCJ 59

Ruttan v. State 2012 ACJ 199

Peerally v. Commissioner of Police 2007 SCJ 275

Ismael v. Commissioner of Prison 2009 SCJ 374

La necessite d’etablir la « faute lourde »

Mauritius Housing Coporation v. Cooroopdass 1991 MR 274

State v. Sookna 2001 SCJ 51

La protection dont bénéficient l’Etat et les fonctionnaires

Pour poursuivre l’Etat comme commettant des fonctionnaires pour une faute
commise par ces derniers dans l’exercice de leurs fonctions, il y a un délai de
prescription de 2 ans à partir de l’évènement générateur de responsabilité.
Exceptionellement, il faut d’abord donner une mise-en-demeure d’au moins
un mois avant de loger l’affaire en Cour.

Voir Section 4 du Public Officers’ Protection Act et Section 1 et 2 du


State Proceedings Act
A lire :

Sunassee v. The Government of Mauritius 1998 SCJ 335

Vikas Trading Co Ltd v The Government of Mauritius 2001 MR 189

Government of Mauritius v R Dusmohamud 2002 MR 88

Yong Ching & Anor v The Mauritius Tourism Promotion Authority


2006 MR 161

DSA Company Ltd v. Ministry of Infrastructure & Super Construction


Co Ltd v. State of Mauritius 2013 SCJ 485

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