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Section II : Droits personnels

Chapitre 1 : La responsabilité civile délictuelle

I. Le fait générateur
a. Le fait personnel
b. Le fait d’autrui
c. Le fait de la chose
II. Le dommage
III. Le lien de causalité
IV. La responsabilité : réparation du préjudice

Article 1240 du code civil : Tout fait quelconque de l'homme, qui cause à autrui un dommage, oblige
celui par la faute duquel il est arrivé à le réparer.

I. Le fait générateur
II. Le préjudice
III. Le lien de causalité
IV. La responsabilité
I. Le fait générateur

Ce fait peut consister en tout acte volontaire (par omission ou commission) :

- la transgression :
 d’une règle légale ex: faute pénale (délit) ou obligation de concurrence loyale
 d’une règle coutumière ex: règles d’un jeu sportif
 de la morale sociale, les bonnes mœurs
- une négligence :

« Chacun est responsable du dommage qu'il a causé non seulement par son fait, mais encore par sa
négligence ou par son imprudence. » article 1241 Cciv

La personne responsable :

Article 1240 Cciv: « Tout fait quelconque de l'homme, qui cause à autrui un dommage, oblige celui
par la faute duquel il est arrivé à le réparer. »

 responsabilité du fait personnel

Article 1242 Cciv: « On est responsable non seulement du dommage que l'on cause par son propre
fait, mais encore de celui qui est causé par le fait des personnes dont on doit répondre, ou des choses
que l'on a sous sa garde.»

 responsabilité du fait d’autrui et du fait des choses

1. Le fait personnel

Une personne qui cause un dommage par un acte qu’elle commet volontairement (librement) est
responsable des dommages qu’elle cause à autrui.

La personne morale est responsable du fait personnel si :

 Le fait a été commis par son représentant légale (ex: gérant de la société) et
 Celui-ci a agi au nom et pour le compte de la personne morale

2. Le fait d’autrui

Selon le code civil, il existe plusieurs situations dans lesquels une personne sera responsable pour un
fait commis par une autre personne et notamment :

 La responsabilité des parents du fait de leur enfant


 La responsabilité des commettants du fait de leur préposé.
a. La responsabilité des parents du fait de leur enfant

Les parents sont responsables du fait de leur enfants sous 2 conditions cumulatives :

- l’enfant est sous l’autorité parentale des parents


- l’enfant a sa résidence habituelle au domicile des parents

ex: un enfant met le feu à la grange alors qu’il en vacances chez sa grand-mère.

b. La responsabilité des commettants du fait de leur préposé (employeur/employé)

Le commettant est responsable du fait de son préposé sous 2 conditions cumulatives :

- l’existence d’un lien de subordination entre le commettant et le préposé. Ce dernier exercer


son activité sous la direction et le contrôle du commettant.
- le préposé a agis dans le cadre de ses fonctions

ex: un ouvrier travaillant pour une entreprise de BTP fait tomber des matériaux qu’il déplaçait avec
une grue . Un immeuble voisin est endommagé.

3. Le fait des choses

La responsabilité du fait des choses peut concerner n’importe quel type de choses (non appropriée
ou des biens immeubles ou meubles).

Toutefois, il existe une réglementation spécifique concernant certains types de biens :

 Les VTM
 Les animaux domestiques
 Les produits défectueux

La responsabilité du fait des choses suppose :

- que la chose soit à l’origine d’un fait générateur


- alors que la personne responsable avait cette chose sous sa garde

a. Le fait de la chose

La chose doit avoir jouer un rôle actif dans la survenance du dommage.

On distingue 2 situations :

- la chose était en mouvement ou avait un dynamisme propre au moment de la survenance du


dommage => le rôle actif est présumé Ex: une TV qui explose
- la chose était inerte au moment où elle entre en contact avec la victime ou en mouvement
mais n’est pas entrée en contact avec la victime  la victime doit démontrer le caractère
anormal de la chose ( état ou positionnement anormal).
Ex: une marche au milieu d’un magasin
b. La garde de la chose

Une personne a la garde d’une chose s’il a sur cette chose :

 l’usage : se servir de la chose


 la direction : la liberté dont jouit une personne quant à l’utilisation de la chose
 le contrôle : la maîtrise de la chose – faculté d’empêcher la survenance du dommage.

Le propriétaire d’un bien est présumé en être le gardien mais cette présomption est réfragable.

II. Le préjudice
1. Les types de préjudices

Classiquement on distingue 3 catégories de préjudice:

 matériel : atteinte à une valeur patrimonial ex: la destruction de mon ordinateur


 moral : atteinte à un intérêt extrapatrimonial ex:
 publication de photos sans autorisation => atteinte à l’honneur, au droit à la vie
privée …
 perte d’un être cher : préjudice d’affection
 corporel : préjudice mixte
 matériel : perte de revenu, frais médicaux
 moral : pretium doloris, préjudice d’agrément, préjudice esthétique …

2. Le dommage réparable

Le dommage réparable ou préjudice doit être :

- certain et actuel
- personnel et direct
- licite

a. Le préjudice certain et actuel

Un préjudice éventuel n’est pas réparable Ex: préjudice corporel parce qu’une personne se promène
en tenant un couteau à la main

Cela n’exclue pas la réparation d’un dommage future Ex: une danseuse se casse la jambe et ne pourra
pas assurer un spectacle dans une semaine

Cela n’exclue pas la réparation de la perte de chance Ex: suite à un accident de voiture, une personne
ne peut pas se présenter à un examen d’entrer pour une grande école…
b. Le préjudice personnel et direct

Le préjudice réparable est celui qui est directement souffert par la victime Ex: le voisin a abimé la
boite aux lettres de ma sœur. Je ne peux pas agir en justice pour demander réparation pour préjudice
matériel.

En revanche, cela n’exclue pas :

- la réparation du préjudice subi par les victimes par ricochet Ex: un père de famille meurt dans
un accident de voiture, sa femme et ses enfants peuvent agir en justice ! préjudice matériel
de perte de revenu mais aussi moral: préjudice d’affection
- Le préjudice collectif ! l’action de groupe ex: des milliers de téléphones défectueux mis en
vente ! la défense d’un intérêt collectif ex: action d’une association de défense de
l’environnement

c. le préjudice licite

L’intérêt lésé ne doit pas être illégitime, contraire au droit

Ex: demande de compensation d’une perte de revenu alors que la personne travaille sans être
déclarée.

III. Le lien de causalité


1. La cause du dommage

Le fait générateur doit avoir été la cause du dommage

Plusieurs théories sont utilisées par la jurisprudence

Théorie de la causalité adéquate : entre les différentes cause du dommage on choisira celle qui
d’après le cours normal des choses rendait le dommage probable ex: sur un bateau, une personne sur
le pont regarde le paysage. Soudain, le bateau vire brusquement, un autre passager tombe sur le
premier faisant passer celui-ci par-dessus bord.

2. Rupture du lien de causalité et exonération

Le lien de causalité est rompu lorsque le dommage est causé par : - un cas de force majeure
(événement imprévisible, irrésistible et extérieur

 exonération totale

la faute de la victime

 exonération partielle ou totale si elle revêt les caractère de la force majeure.

la faute d’un tiers

 exonération partielle ou totale si elle revêt les caractère de la force majeure.


IV. Le droit à la réparation
1. La responsabilité

La personne auteur d’un fait générateur ayant causé un dommage à autrui est responsable
délictuellement

Elle peut toutefois invoquer divers moyens pour s’exonérer

 La force majeure (cf supra)


 Le fait de la victime (cf supra)
 Le fait du tiers (cf supra)
 La légitime défense
 L’ordre de la loi : commandement de l’autorité légitime
 L’état de nécessité : dommage volontaire pour éviter un dommage plus grand
 Le consentement de la victime (sauf atteinte aux bonnes mœurs)

2. La réparation du préjudice

Principe de la réparation intégrale du préjudice :

Tout le préjudice

=> - pas de réparation par l’attribution d’une somme forfaitaire

- pas de limitation de la réparation aux dommages prévisibles


- inapplicabilité des limitations ou exclusion de responsabilité ex: panneau à l’entrée d’un
magasin: « la direction décline toute responsabilité … »

Rien que le préjudice

=> interdiction des dommages punitifs

En général, la réparation prend la forme d’une indemnisation :

 le versement de dommages et intérêts.

Cette indemnisation est appréciée au jour où le tribunal statue.

Lorsque cela est possible, le juge pourra ordonner une réparation en nature

ex: fourniture d’un bien identique à celui détruit publication d’un démenti

3. L’action en responsabilité civile délictuelle

La compétence matérielle et géographique va dépendre du type de litige

L’action en responsabilité délictuelle se prescrit par :

5 ans à compter du jour où la victime en a eu connaissance ou aurait dû en avoir connaissance.


(prescription de droit commun) 10 ans concernant un dommage corporel à partir du moment où
celui-ci est survenu ou à compter du jour où il a été consolidé ou aggravé

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