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L’ACTION CIVILE

I°) Définition.
L’action exercée par une personne lésée pour obtenir la réparation
du préjudice causé par l’infraction (art 2 du CPP)
La réparation consiste en une condamnation :

- à des dommages et intérêts (qui compensent la perte subie),


- à des restitutions qui compensent au sens strict (objets volés,
pièces à conviction) ; au sens large (réparation d’une clôture,
réaffectation à sa première destination d’un local) ;
- aux frais et dépenses d’un procès, qui sont les dépenses
occasionnées par le procès pénal.

L’action civile appartient à la personne lésée, qui en a la libre


disposition, elle en est, en quelque sorte propriétaire. Elle peut :

- céder
- y renoncer,
- transiger

L’affaire a un caractère d’intérêt privé.

II°) Conditions pour que la personne lésée puisse exercer l’action


civile.

a)- Existence d’une infraction qui doit être crime, délit ou


contravention ( exemple :une personne circulant en voiture sur une route
nationale est victime d’un accident provoqué par la faute d’un autre usager –
bilan : blessure pour la personne ( frais d’hospitalisation) – dégâts causés sur
la voiture (frais réparation). L’auteur de l’infraction sera suivi par le
ministère public pour blessures par imprudence et la victime déclenchera
l’action civile pour demander des dommages- intérêts pour ses blessures et la
réparation de sa voiture (l’action civile est recevable pour tous chef de
dommages, aussi bien matériels que corporels ou moraux, qui découleront
des faits de la poursuite).

b) Existence d’un préjudice : ce préjudice doit être :


- actuel : donc exister au moment de l’infraction ;
- personnel à celui qui intente ou celui au nom duquel l’action
civile est intentée ( art3, alinéa 2 et art 2, alinéa 1 du CPP) .
Il peut bien être corporel, matériel que moral.
c)-Relation de cause à effet entre l’infraction et le préjudice causé.

III°)- Mise en mouvement de l’action civile


Lorsqu’un dommage résulte d’une infraction pénale, la personne
lésée a, pour obtenir réparation, le choix entre la voie civile et pénale.

Toutefois, si la victime a d’abord choisi la juridiction, elle ne peut


plus abandonner celle-ci pour porter son action devant la juridiction pénale
( quand une voie a été choisie, il n’est pas permis d’en changer) . Elle ne
peut le faire que si la juridiction pénale se trouve par la suite par le ministère
pour les mêmes faits et si la juridiction civile n’a pas encore rendu son
jugement.
Par contre, si la victime a d’abord choisi la juridiction pénale, la
jurisprudence admet qu’elle peut abandonner cette voie pour porter son
action devant la juridiction civile.
Mais l’auteur de l’infraction peut, lui, ne pas accepter et demander que
l’action civile continue à exercer devant la juridiction pénale qui reste saisi
de l’action publique.

NB / Toutefois, les juridictions militaires et, d’une manière générale les


juridictions
exception sont incompétentes pour statuer sur l’action civile.

CHOIX DES JURIDICTIONS


Toutefois, si dans une même
affaire la juridiction pénale se
Juridiction
trouve civile civil
saisie, le tribunal Juridiction Pénale
doit surseoir à statuer jusqu’à ce
que une décision intervienne
au pénal.
2 CAS

L’action publique
«  le criminel tient le civil à L’action publique a n’a pas encore été
l’état ». déjà été mise en mise en
mouvement par le mouvement par le
ministère public ministère public
Le ministère public n’a
La victime peut pas encore agi soit :
La victime dirige son action intervenir à tout - parce qu’il ignore
comme elle l’entend moment au procès les faits ;
pénal, mais avant - parce qu’il
les réquisitions du n’estime pas
ministère public opportun de
devant le tribunal, poursuivre ;
en se constituant - parce qu’il attend
partie civile une plainte.
IV°) Exercice de l’action civile

a) le sujet actif : la personne lésée est le sujet actif de l’action civile.


En effet, c’est elle qui « attaque » au procès.

Par personne lésée ou victime, il faut entendre par toute personne qui
justifie d’un préjudice actuel, personnel, directement causé par l’infraction.

1°) Particularités :
La victime peut être :
11-une personne morale : personne juridique représentant une
collectivité (commune, préfecture, société) ;
12-un mineur : pour l’exercice de l’action civile il est assisté de son
père ou de son tuteur ;
13-un interdit : (prodigue ou dément) : il est assisté de son conseiller.

2°) Transmission – cession de l’action publique


L’action civile a un caractère patrimonial. Elle peut donc faire
l’objet :
21-d’une transmission :
- à des héritiers : ils peuvent être des descendants, ascendants, époux
ou épouse , frère ou sœur, légataire,
- à des créanciers : ils peuvent exercer l’action publique quand
l’infraction est atteint le patrimoine de leur débiteur.
22-d’une cession :
- à des tiers : le cessionnaire peut être une compagnie d’assurance, une
caisse de sécurité sociale.
Il est subrogé de plein droit à l’intéressé pour le remboursement des
dépenses qui l’occasionne, par exemple, un accident subi par la victime.
L’action civile appartient donc aux ayants droit de la personne lésée.
b) le sujet passif : l’auteur de l’infraction est le sujet passif de l’action
civile.
En effet c’est lui qui «se défend » au procès.
L’action civile, en raison de son caractère patrimonial peut aussi être
exercée soit contre :
1)- la personne civilement responsable : c'est-à-dire, sous l’autorité de
laquelle se trouvait l’auteur de l’infraction, quand celle-ci a été commise.

SOIT

Le père de la victime le maître ou le patron L’instituteur La


personne morale

Pour l’enfant mineur ; Pour l’employé ; Pour les élèves ;


Pour l’apprenti pour le préposé ou l’employé.

2) – le cessionnaire (dans ce cas, l’action civile n’est pas exercée


directement contre l’auteur de l’infraction. Elle ne peut donc exercée que
devant la juridiction civile.

Exemple : La compagnie d’assurances.


3)- les héritiers, l’obligation de réparation grève le patrimoine de l’auteur.
En conséquence, les héritiers sont obligés de réparer le dommage causé par
la personne dont ils ont accepté la succession.

V°) Clôture de l’action civile.

La clôture de l’action civile s’effectue normalement par un jugement qui


devient définitif après épuisement des voies de recours (Appel, Cassation).

VI°)Extinction de l’action civile

Au cours de l’exercice de l’action civile, certains évènements peuvent


provoquer l’extinction de l’action de celle-ci ; sont des causes d’extinction :

- le désistement : abandon de l’action :


- transaction : accord de gré à gré entre la victime et l’auteur ;
- l’acquiescement : fait de laisser s’écouler le délai d’appel après le
jugement de première instance ;
- l’autorité de la chose jugée : jugement devenue définitif ;
- la prescription : les délais sont les mêmes que pour l’action publique,
lorsque celle-ci a été mise en mouvement, que l’action civile soit portée
devant la juridiction civile toutefois l’action publique a déjà été jugée et
qu’il a été prononcé une condamnation pénale, l’action civile mise en
mouvement après condamnation se prescrit par 10 ans. Elle n’est plus
alors qu’une simple action en dommages intérêts exercée devant la
juridiction civile.

Le décès de l’auteur de l’infraction :

Malgré l’extinction de l’action publique, si l’action civile


était
engagée devant le tribunal pénal, elle continue à l’encontre
des
héritiers. Si elle n’avait pas été engagée, elle peut l’être
encore
contre les héritiers mais seulement devant les juridictions
civiles.

Par contre : L’amnistie :

En effet, si elle éteint l’action publique, elle ne fait pas


pourtant
disparaître l’obligation de réparer le dommage causé.

TABLEAU COMPARATIF

ACTION PUBLIQUE ET ACTION CIVILE


Une infraction pénale ayant causé ORIGINE Une infraction
ou non un préjudice pénale ayant causé
un préjudice
Faire appliquer une peine OBJET Obtenir la réparation
du préjudice causé.
Par le magistrat du MP MISE EN Par la personne lésée
____________________________ MOUVEMENT ou ses ayants droit
Personne lésée ou ses ayants droit
Constitution partie
civile
Juridictions répressives COMPETENCE Juridictions civiles
et juridictions
répressives
Ministère public EXERCICE Personne lésée ou
ses héritiers

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