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UNIVERSITE D’ETAT D’HAITI

DIRECTION DES ETUDES POST GRADUEES

DEVOIR DE METHODOLOGIE JURIDIQUE

TERME: LA SERVITUDE

Commentaires de l’Article 1.1.13 de la loi de la lutte sur la Traite des


Personnes

Présenté par Me CADET WILNA

02 Juin 2023
Sujet du Commentaire de texte

Article 1.1.13 de la loi du 02 Juin 2014 contre la traite des Personnes : Le terme « servitude » est
l’état de soumission ou la condition de dépendance d’une personne illicitement forcée ou
contrainte par une personne de fournir un service à celle-ci ou à autrui, et qui n’a d’autre alternative
que de fournir ledit service. La servitude peut comprendre également les services domestiques.

Accroche : L’article 4 de la Déclaration universelle des droits de l’Homme stipule que :


« Nul ne sera tenu en esclavage ni en servitude ; l’esclavage et la traite d’esclaves sont interdits
sous toutes ses formes1 ». L’article 1.1.13 de la loi du 30 Avril 2014 n’est pas un texte isolé. Il doit
être situé dans un cadre mondial où tous les pays font un effort pour mater l’esclavage sous toutes
ses formes ».

Présentation du texte :
Ce texte est tiré de la loi sur la lutte contre la traite des Personnes en Haïti qui comprend cinquante-
huit (58) articles avec des définitions à l’intérieur. Elle est une loi pénale spéciale prévoyant des
peines différentes à celle de notre code pénal de 1865. Elle prévoit aussi l’entraide judiciaire
puisqu’il a été écrit dans une circonstance où tous les pays membres des Nations Unies veulent
éradiquer la traite sous toutes ses formes.

Domaine General du texte

La Déclaration universelle des droits de l’homme (DUDH) est un document servant de feuille de
route mondiale en matière de liberté et d’égalité et qui protège les droits de chaque personne,
partout dans le monde. Pour la première fois lors de sa rédaction, des pays se sont mis d’accord
sur les droits et les libertés qui nécessitaient une protection universelle, afin que chacun et chacune
puisse vivre dans la liberté, l’égalité et la dignité. La DUDH définit trente (30) droits et libertés
inhérents à tous les humains et dont personne ne peut les priver. Aujourd’hui encore, ces droits
constituent la base de l’ensemble du droit international en matière de droits humains. La DUDH
reste un document vivant2. C’est le document le plus traduit au monde.

1
. Droits de l’homme et les prisons,p1
2
. Droits de l’homme et les prisons, P4
Domaine restreint du texte
C’est une loi spéciale qui prend en compte les différentes formes de Traite des personnes y compris
la servitude évoquée dans l’article 1.1.13. Il est un outil probant contre la domesticité dans toutes
ses formes et teneurs. Il est applicable sur le territoire haïtien.

Intérêt du texte
C’est un texte qui réprime, criminalise la servitude et la traite des êtres humains. Il sensibilise les
intervenants dans la chaine de protection des victimes à avoir une définition juridique claire,
précise et nette sur la servitude et la Traite des Personnes dans les différentes manières de les
découvrir. Il a sa souche dans la Déclaration Universelle des Droits de
l’Homme(1948),Convention pour la répression de la traite des êtres humains et de l’exploitation
de la Prostitution ratifiée par le décret de 2 Décembre 1952 ,le Pacte International relatif aux
Droits Sociaux, Economiques et Culturels(PIDESC,1969),le Pacte International relatif aux Droits
Civils et Politiques(PIDCP,1971),la Convention pour l’Elimination de toutes formes de
Discrimination à l’Egard des Femmes(CEDEF,1971),la Convention Internationale relative aux
Droits de l’Enfant(CIDE),ratifié en 1989.

Problématique
La servitude, une des formes de traite de personnes définies par la loi de 2014, mérite l’attention
de plus d’un. Les intervenants dans la lutte, comprennent-ils les éléments constitutifs de la Traite
des Personnes y compris la servitude avec les méthodes de prise en charge des victimes en Haïti ?

Annonce plan
Dans le cadre de notre commentaire de l’article 1.1.13 nous ferons le devoir de voir le rôle de
l’Etat dans la lutte contre la Traite des personnes. Dans cette première partie, nous traiterons la
Traite des personnes, son historicité et la portée de la loi de Juillet 2014(compétence et étiologie).
Nous regarderons ensuite la servitude avec ses éléments constitutifs et la domesticité. Dans la
deuxième partie, nous verrons le rôle des organisations Internationales, la société civile Haïtienne
dans la lutte contre la Traite des Personnes. Nous ferons, en outre, un survol sur quelques rapports
du Département d’Etat Américain à cet effet, l’Evaluation périodique sera aussi prise en compte.
Pour finir, nous jetterons un regard sur des mécanismes proposés par les acteurs luttant contre la
Traite des personnes en Haïti.
I- L’Etat dans la Lutte contre la Traite des Personnes
Indubitablement, parler de la servitude, en Haïti, vous incite à regarder les champs lexicaux de ce
phénomène tel : Domesticité, Traite des êtres humains et tant d’autres qui en dérivent. Nos
commentaires sur l’article 1.1.13 seraient anodins si on ne tiendrait pas compte de cet aspect. C’est
pourquoi nous faisons un survol sur la Traite des Personnes en Haïti du 16 e siècle jusqu’à
aujourd’hui avec des phénomènes collatéraux.

Les Etats sont capables d’influer sur la demande des biens et de services issus de la traite au moyen
de lois et de politiques touchant divers domaines, notamment l’immigration, l’emploi, les services
sociaux et le développement économique. Ainsi, le fait de ne pas accorder de protection législative
a certaines personnes, comme les domestiques, les « entraineuses » ou les travailleurs migrants
crée un environnement qui encourage la demande3. Donc, le rôle de l’Etat Haïtien est de créer un
climat propice pour décourager la servitude.

A. La Traite des Personnes en Haïti


Le 16 e siècle a été un siècle où les tenants du système esclavagiste commencent à acheter, vendre
les nègres venant d’Afrique. Dépendamment de l’objectif de la Colonie (Exploitation,
peuplement, plantation), ils achètent tel type d’esclave capable d’accomplir soit des tâches
domestiques, soit des taches de jardins, soit des taches de chantier sous la couverture de la Traite
négrière. Au fait la Servitude n’a pas commencé avec les esclaves noirs néanmoins ils l’en ont
subi atrocement. Depuis lors la servitude intègre l’espace et malgré on est libre, il est demeuré
sous d’autres formes telles :

1. La domesticité

Cette catégorie concerne généralement un enfant place par ses parents ou un tiers chez quelqu’un
qui engendre une exploitation. En 2014, FAFO, une institution internationalement reconnue pour
les réalisations d’enquêtes, a effectué une enquête en Haïti sur la domesticité et découvert que
mêmes les parents pauvres vivant dans les campagnes ne veulent pas donner leurs enfants pour
des travaux des champs. Voilà pourquoi, les enfants de 5 à 17 ans sont confiés à des familles

3
.Droits de l’homme et traite des êtres humains, fiche d’information #36,p54
urbaines, qui malheureusement, exploitent d’une autre manière les enfants. Ainsi, on peut dire que
la domesticité est similaire à la servitude

2. La zombification

Un phénomène qui consiste à infliger une sorte de mort apparente à un individu ou une personne
humaine aux fins de placer quelqu’un sous sa domination servile.

3. Le Kidnapping

C’est la nouvelle méthode de servitude : Vous êtes abusé, maltraité, oppressé et exploité sans
pouvoir réclamer vos droits naturels et fondamentaux. Qui pis est, on paie une rançon pour être
libéré vivant ou mort. C’est un phénomène nouveau date de moins de dix (10) ans en Haïti.
Néanmoins, on peut remonter jusqu’à l’enlèvement de Toussaint Louverture en 1802 pour en faire
une idée.

Portée de la loi contre la traite des personnes (Capacité, compétences, causes et


conséquences)

C’est dans ces phrases qui se situent à la fin du préambule de cette loi que nous pouvons
identifier la quintessence de cette loi. En voici in extenso tout en mettant en évidence les
« considérant que » :

la traite des personnes constitue un problème majeur de dimension nationale et internationale,


mettant en péril la dignité et l’intégrité de l’être humain et constituant un abus des droits
fondamentaux de la personne ; des mesures législatives doivent intervenir pour assurer la mise en
œuvre de ces instruments internationaux sur le plan interne et pour renforcer l’intervention de
l’Etat dans la protection des victimes de la traite des personnes ;toute action ou initiative dans le
domaine de la lutte contre la traite des êtres humains doit être non discriminatoire et prendre en
considération l’égalité entre les femmes et les hommes, ainsi qu’une approche respectueuse des
enfants ; la mobilisation, la sensibilisation, l’éducation, la recherche, la formation, le conseil et
d’autres mesures sont nécessaires pour aider les familles, les communautés locales, les organismes
publics et les institutions de la société civile à s’acquitter de leurs responsabilités en matière de
prévention de la traite des personnes, de protection des victimes de la traite et d’aide à ces
dernières, ainsi qu’en matière de détection et de répression ; les enfants victimes ou témoins sont
particulièrement vulnérables et ont besoin d’une protection, d’une assistance et d’un soutien
particuliers adaptés à leur âge, à leur sexe, à leur degré de maturité et à leurs besoins spécifiques
afin de leur éviter des épreuves et traumatismes supplémentaires du fait de leur participation au
processus de justice pénale ;il y a lieu d’édicter des règles destinées à prévenir, réprimer et
combattre la traite des personnes, à punir les délinquants responsables, ou qui se sont rendus
coupables de la traite des personnes, et à protéger les victimes de la traite sans distinction aucune4.

B. La Servitude
Les normes relatives aux droits de l’homme lient tous les Etats et leurs agents5.C’est donc un
impératif pour les Etats coloniaux, dits, Etats modèles dans le respect des droits humains de s’y
conformer : Etats signataires et adoptants la Déclaration Universelle des Droits de l’Homme
doivent le respecter. D’ailleurs les droits humains sont inséparables, universels, imprescriptibles
prescrivent la doctrine : Est inséparable veut dire que les droits humains est un bloc qu’on peut
prendre une partie et laisse tomber une autre ; Est universel sont confectionnes dans le cadre des
Nations Unies ou de ses organe subsidiaires qui agissent universellement, transcendent les
frontières culturelles ,géographiques et idéologiques et sont imposables a tout le monde (Etat) ;
Etre inaliénable affirme que les droits ne peuvent être l’objet restreint d’un Etat
quelconque ; imprescriptible veut dire qu’il peut faire l’objet d’être limite par un individu ou
l’Etat, Etre libre revient à dire qu’on n’est pas lié sous le jour d’un oppresseur et un exploiteur
qui vous considéré comme sa chose son bien meuble avec qui il peut réaliser traite et trafic d’être
humain. La servitude est ne saurait pas être la règle voire l’exception. C’est doit être un interdit.
Tous les humains naissent libres et demeurent égaux en droit6. La servitude vous prive d’accès :

1. Accès à la libre circulation


2. Accès aux services sociaux de base
3. Accès à sa volonté pensée et ses opinions

Une telle démarche des Etats consiste à se regarder dans les miroirs de l’histoire et
se focaliser sur le bien-être de tous.

4
. Préambule de la loi contre la traite des personnes,pp2-3
5
- Les droits de l’Homme et les prisons, p 1
6
.op. cit. p 2
a. Eléments constitutifs de la servitude
Nous restons dans l’origine latine du mot servitude pour trouver ses caractéristiques. Ce mot vient
du latin servus, servitutem et signifie esclave. Depuis l’antiquité jusqu’à notre siècle, l’esclavage
prend des tournures différentes. Néanmoins les caractéristiques restent et demeurent les mêmes.
Dans la traduction d’un mot, d’une pensée sous une autre forme quelconque cela peut évoluer.
Les premiers à décrire les esclaves d’origine africaine dans les colonies françaises sont des
missionnaires religieux. Il s’agit d’abord d’un jésuite, Pierre Pelleprat (1609-1667), et de deux
dominicains, Raymond Breton (1609-1679) et Jean-Baptiste Du Tertre (1610-1687), qui ont laissé
les premiers témoignages des contacts entre premiers colons et esclaves. Les ordres auxquels
appartiennent ces religieux sont eux-mêmes propriétaires d’esclaves. Ainsi le père Pelleprat écrit-
il en 1655 : « Ceux qu’on leur amène d’Afrique sont noirs comme des Mores, et pour cette raison
on les appelle Nègres ; les autres sont de couleur olivâtre, comme tous les Sauvages de la zone
torride7. Cela nous conduit à faire notre commentaire vers une description qui ne saurait pas
exhaustive mais apporte des éléments qui pourraient satisfaire un lecteur avise :

1) Un humain
C’est humain qui possède le souffle de vie, un œil, des yeux, des oreilles etc… Mais ne
possède une âme et ne peuvent réagir comme les blancs
2) Une nouvelle espèce d’homme
Cela nous rapproche à la thèse de Gobineau qui croirait que les noirs font parties d’une
espèce inferieure
3) Une chose, un bien meuble, une propriété
C’est la lecture de l’article 44 du Code Noir de Jean Baptiste Colbert qui voit en ses
nègres/négresses une espèce qu’on doit dominer, exploiter, oppresser sans tenir contre du
moindre détail des droits. Donc la servitude est juridique, social et économique, à mon
humble avis.
b. La domesticité
La protection Sociale et la promotion sociale sont deux concepts qu’il faut tenir compte en
regardant ce phénomène social qu’est la servitude ou la domesticité. Pour ce faire, à travers cette

7
- PELLEPRAT (Père), Relation des missions des PP de la Compagnie de Jésus dans les isles et dans la Terre Ferme de l’Amérique Méridionale,
Paris, chez Sébastien Cramoisy, 1655, p. 50-51
paragraphe, nous tacherons de le les voir très succinctement et revenir sur la domesticité entre
autre.

La protection sociale a pour fonctions principales de construire de garantir un revenu suffisant,


de fournir un revenu de remplacement face aux pertes liées aux accidents de la vie, de rendre
possible l’accès aux services sociaux de base et de créer les conditions de travail décent8. A cet
effet, la vulnérabilité sera prise en compte et que l’Etat détient le contrôle de ses actions sociales
au service des plus faibles. Donc, il y aura opportunité pour tous de subvenir à ses besoins et que
personne ne sera sous la domination de quiconque. Chaque Père, chaque mère, chaque parent se
responsabilise de ses actions. Elle comprend quatre volets :

1. Assistance sociale
2. Les soins sociaux aux personnes
3. L’assurance sociale
4. Régulation du marché du travail.

La politique de protection sociale, une fois appliquée, transformera notre société qui fait la
promotion pour une justice sociale : Équité, Egalite et orientation sociale. Qu’en est-il pour la
promotion Sociale ?

La promotion sociale a pour rôle de construire et renforcer les capacités des personnes et des
ménages en situation de pauvreté et de vulnérabilité socioéconomique, pris séparément ou
constitues en groupes, à générer des revenus de manière autonome, sur la base d’activités de
production de bien et de services. Elle compte quatre volets :

1. Les politiques d’accès aux dispositifs de la formation de la main-d’œuvre


2. Les politiques d’insertion professionnelle
3. Les politiques de création d’emplois directe ou indirecte temporaire
4. Les politiques d’appui aux services des ménages pauvres9.
II- Les Organisations de la Société Civile, les ONG internationales et les agences
Internationales dans la lutte contre la Traite des Personnes en Haïti
A. Rapport du Département d’Etat

8
-Politique nationale de Protection et de promotion Sociales, Février 2020,Page 15
9
.op. cit. 15
Les rapports du Département d’Etat Américains sont des évaluations qui dictent dans quel niveau
qu’un Etat respecte l’engament pris. Ainsi regardons quelques-uns pour en faire une idée sur la
servitude, une des caractéristiques de la Traite des Personnes :

a. Rapport de 2018, 2020,2021


2018 : « À Port-au-Prince, l’Ambassadeur des États-Unis en Haïti, Madame Michèle Sison, a
déclaré: «Nous continuerons de travailler avec Haïti alors que le pays est en train de finaliser un
Plan d’Action National contre la Traite des Personnes. L’adoption de ce plan, combinée au
renforcement de la capacité du pouvoir judiciaire à poursuivre les trafiquants, représente des étapes
essentielles pour progresser dans notre objectif commun visant à mettre fin à la traite des personnes
dans le monde entier10»

Comme l’exige la loi américaine sur la protection des victimes de la traite (Trafficking Victims
Protection Act), le rapport TIP évalue les efforts déployés par les gouvernements du monde pour
lutter contre la traite des personnes, et met en évidence des stratégies pour lutter contre ce fléau et
protéger les victimes. Le rapport de cette année, la 18ème édition, inclut des analyses concernant
187 pays et territoires, y compris les États-Unis. Le gouvernement américain a établi des
partenariats avec d’autres pays, des organisations internationales et des Organisations Non
Gouvernementales (ONGs) en vue de lutter contre la traite des personnes. Ces projets ont une
portée mondiale, régionale, nationale et locale et reflètent toute une série d’efforts dans la lutte
contre la traite, conformes au paradigme des «3P» de la Poursuite, la Protection et la Prévention,
tels que la formation en matière d’application de la loi, les services complets aux victimes et la
sensibilisation du public. Au cours de l’année écoulée, le soutien des États-Unis a permis aux
bénéficiaires, y compris en Haïti, de contribuer à l’élaboration et à la promulgation de lois contre
la traite, de renforcer les capacités et la sensibilisation afin de combattre la traite des personnes et
répondre aux divers besoins de protection des victimes.

b. Le but et l’objectif du rapport


Le but de ce rapport est de dresser un tableau sur le niveau du respect des droits humains dans ce
pays dit champion dans la lutte contre la Traite des Personnes. Tous les mécanismes régionaux et
internationaux doivent en tenir compte. Malheureusement, en Haïti, il n’y a pas beaucoup de

10
Rapport du department d’Etat de 2021
projets de gouvernance soutenus ; cela engendre un manque d’intéressés dans ce domaine. Il se
pourrait qu’on fasse mieux mais le manque de fonds peut faire défaut. Et, l’Etat n’a pas vraiment
une politique publique solide dans cette dite structure. Cependant, tout le monde croit qu’on doit
faire mieux même si cela exigerait une certaine abnégation. Tenant compte de l’universalité,
l’inaliénabilité, l’imprescriptibilité des droits humains.

Dans toutes les lèvres, aujourd’hui, résonne la protection : Protection des droits de toute sorte
(enfant, femmes, refugiés, déplacés, migrants, etc….), protection l’environnement, protection des
territoires. Si ce n’est pas le fruit de l’hypocrisie, aucun aspect ne doit pas être négligé. La
protection est définie Toutes les activités tendant à assurer le respect plein et entier des droits de
l’individu en conformité avec la lettre et l’esprit des entités juridiques pertinentes. Le respect plein
nécessité une déférence et une révérence des droits dans toute sa teneur, on ne peut pas prendre
une partie et on laisse tomber une autre ; Les droits de l’individu sont des droits fondamentaux
contraire à la servitude (vie, se nourrir, se vêtir, libre circulation, opiner, etc…) ; Les entités
juridiques sont des instruments ou normes que l’on peut se référer pour assurer la défense des
droits.

B. Mécanismes d’éradiquer la Servitude en Haïti


a. Engagement de la communauté et les organisations locales et
internationales
En 2020, La fondation Lumos à travers le projet Bâtir un Environnement Solide contre la Traite
des Personnes en Haïti (BEST/USAID) a réalisé une cartographie des acteurs intervenant dans la
protection de victimes de Traite. Ce monitoring est disponible sur son site http : www.lumos.org.
Elle a identifié un ensemble d’organisations locales et internationales œuvrant dans le secteur
mais sans même disposer un outil capable d’assurer une prise en charge. En appui à l’Etat Haïtien
et de concert avec l’Organisation Internationale de la Migration, elle a élaboré les Procédures
opérationnelles Standards pour prendre en charge les victimes, dès leur identification jusqu’à leur
réintégration dans leur communauté respective. Le projet BEST a même finance des projets en
cascade pour expérimenter l’outil à travers des séances de formation et de la prise en charge. Cela
a conduit à l’identification de plus de 100 cas de Traite des personnes qui devraient être déférés
par devant qui de droit.
Un fait saillant à signaler, la lutte contre la servitude, la domesticité, grosomodo, la Traite des
Personnes en Haïti ne fait partie d’une politique publique de l’Etat. C’est toujours l’œuvre des
ONG Internationales et locales en invitant l’Etat à Participer. Ce qui constitue un handicap majeur
dans cette lutte. Indubitablement, le Comité National de Lutte contre la Traite des
Personnes(CNLTP) essaie de mettre en place des structures qui ne sont pas parallèles aux acteurs
existants mais ne disposent pas des ressources pour se lancer dans l’élaboration d’une stratégie de
combat et consolider les acquis.

b. Engagement de l’Etat et des agences des Nations Unies

Haïti, un État démocratique où l'être humain, sa dignité, sa liberté, sa prospérité et sa sécurité


constituent des axes sans exclusion d'aucune sorte, conformément aux vœux des pères fondateurs
de la Patrie. Haïti, un État de droit qui promeut la paix démocratique et qui respecte ses
engagements régionaux et internationaux11. A cet effet l’Etat est ses partenaires doivent mettre en
place des structures qui combattent la Servitude et la Traite des Personnes

L’Etat Haïtien et les Organisations Internationales ont permis de monter :

1. Dix Task force

Les task force sont des organes formés avec des partenaires répressifs qui sont formes et
sensibilises sur la violation des droits humains en particulier sur la traite des personnes avec les
dangers qui en découlent

2. Dix sous-comités de Lutte contre la traite des personnes dans les dix
départements du pays.

Les sous-comités de lutte contre la Traite des Personnes sont des organes formés avec les organes
déconcentrés de l’Etat et des organisations de la société civile œuvrant dans la lutte contre la Traite
des Personnes. Ils sont aussi outilles et capable de travailler sur un cas de traite telle la servitude
depuis l’identification du cas jusqu’à la réintégration définitive de la victime dans sa communauté.

11
LIVRE BLANC SUR LA SÉCURITÉ ET LA DÉFENSE NATIONALE POUR LE DÉVELOPPEMENT ÉCONOMIQUE ET SOCIAL DURABLE D’HAÏTI.2015,p 41

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