Vous êtes sur la page 1sur 372

TOIITE LA ï.OHHESPONl>ANCE CONCEHNANT ,,l)ACIA,, l>OJT f.

:THE
ADHESSf.;r,: A LA DrHEï.TIOl'I/ DlJ MUSf:E NATIONAi. DES ANTll)l 1 1Tf:S DE
IHICAHEST, 11. H!IE ION FHIM!I

SOMMAIRE

HADll VlJLPE: t Paul Nicorrscu ........................................... pog. 1- 6

KUHT HOHEDT: Zur Enddntirrung drr Dronzrzcit in Siehenhiirgrn .. 7- 16


Dr. C. S. NICOLÀESC!I-PI.OP~OH: Anti<1uités celtiques rn Oltrnic. Hépcrtoir<' .... 17- 33
DOHIN POPESCll: Nonvcuux trésors géto-durrs rn urge-nt 35-- 69
OCT A VIAN FLOCA: Monnnirs ; dociqurs • du typr llunedooro ................... . 71-104
Dr. ZOLTAN SZ"f:KELY: Le trésor de Alungcni . .. .. . . . . . . . . . . . . . . . . .. . . . . . . . . . ,, 105--114
G II. ~TE FAN: Le cump romoin de Drujna-de-Sus ............................. . 115 144
D. TUDOR: Sucidovo III . . . .. . . . . .. . . .. . . .. . . . . .. .. . . . ... . . . .. . . . . . . . . .. . . . . ,, 145-208
GH. FLOHESCU: Les fouilles urch{-ologiques <le Copidavn 1940-1945.. .. .. . . . . 209--220
I. BARNEA: Nouvelles considérations sur les basiliques chrétiennes de Dobroudja .. 221 211 "---
D. TUDOR: Miroirs byzantins de verre doublé de plomb trouvés en
Roumanie .............................................................. . 243 -255 -

MISCELLANEA

MARIUS MOGA: Dépôt de Gurusliiu (départrmrnt de Siiluj) . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . pog. 257---264


KURT HOHEDT: Kleine dukische Silherfundr.. .. . . .. . . .. . . .. .. .. .. . . . . . . .. . . . . . • 265--267
ION I: R USSlJ: Notes épigraphiques I . . . . . . . . . . . . . . . . .. .. .. .. .. . .. . . . . . . . . . . . 269-270
D. TUDOR: Jupiter Turmasgadis à Romulu . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .. .. 271--272
D. TUDOR: Fragment d'un diplôme militaire romuin..... .. .. .. . . . . . . . . . . 273---274
M. MACREA: Note au sujet des hriquetrries en Dacie...... . . . . . . . . . . . . . . . . .. . . . 275-280
M. MACREA: À propos de quelques <lécouvrrtcs chrétiennes en Dac:c . .. .. .. .. .. . 281---302
GH. ~TEFAN: Anciens vestiges chrétiens ù Dinogetio-Bisericuio .. . . .. . . . . .. . . . . . 303-307
C. S. NICOLÀESCU-PLOP~OR: Notes archéologiques . .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. . 309--311
GEORGES CANTACUZINO: Antiquités inédites d'Oltrnie..... .. . . . . . . . . .. . . . . . . . 313-322
........
....

Carte d es pr' ncipales localités ment'onnées d an s le volume XI-XII de Daria.


t PAUL NJCOHESCU
Né à Gioseni (distr. de Bae,iu), dans la Moldavie Inférieure, le 29 juin 1890, le Profc~, .. 11r
Paul Nicorescu est mort à lassy, au crépuscule de la journée du 2,i juin 1946, à la suite d'111w
congcl'Stion cérébrale qui l'avait frappé onze jours avant, pendant qu'il travaillait à une {,tud.,
pour Dacia. Cette fin soudaine, que rien ne laissait prévoir, a produit une douloureuse ,urprise
à tous ses amis et collègues, qui s'étaient habitués à admirer sa mine robuste, qui l'aimaiPnt
à cause de son caractère aussi paisible que ferme et qui estimaient à leur remarquable ,,1ll'11r
ses qualités d'archéologue et d'historien.
Il fit son lycée à Tulcea, en Dobroudja. Après avoir obtenu le baccalauréat, en 1()09, il
entra à l'Université de Bucarest. Licencié en droit (1913) et è-s lettres (191-1), il se Mdia sp{,-
cialement aux études d'archéologie et d'histoire ancienne, qu'il continua sous la conduite ma-
gistrale de V asile Pârvan. Nommé assistant honoraire (1913), puis titulaire ( 1916), au Musfo
des Antiquités de Bucarest, il commença son activité archéologif1uc en Dobroudja, en partiri-
pant d'abord aux fouilles de son maître à Ulmelum et à Histria, ensuite aux explorations
dirigées par D. M. Teodorescu à Callalis (1915), en procédant enfin à des recherches direl'l(·s
qu'il fit à Tomi (1915-16), ainsi que dans le camp romain de Vetren (Te~ulicium), dans le
district de Durostor (1915). C'est à cette époque qu'il publia aussi ses premiers articles: /,iber-
Dionysos (dans Rule!. Comisitmii monum. isl., VIII, 1915) et Monumente 110mi din leriloriul
ora/jului Tomi (ibidem, IX, 1916), fruits déjà mûrs de l'excellente préparation épigraphique
et archéologique qu'il avait acquise pendant ses études universitaires.
Après les années de la participation roumaine à la Grande Guerre (1916-1918), il entra
dans l'enseignement secondaire (1919), comme professeur d'histoire et de géographie au lycée
de Cetatea-Albâ, dont il prit aussi la direction. Attiré pendant un certain temps par la poli-
tique active, il fut "élu député (1920-1922 et 1926-1927) et maire de la ville de Cetatca-Albii
(1926-1929). li profita de son séjour dans cette localité pour y développer une belle activité
archéologique, en explorant les ruines de l'ancienne colonie milésienne de Tyras, en contri-
buant à la restauration des murs du château moldave de l'endroit et en organisant un musée.
En même temps, il fonctionna comme membre de la section bessarabicnnc de la Commission
des Monuments historiques. Il n'abandonna cependant pas ses anciennes préoccupation, con-
cernant la Scythie Mineure: témoins son article sur l'établissement romain de Cicracci (auj.
Sibioara, distr. de Constantza), paru dans Analele Dobrogei, III (1922), de même que ses inves-
tigations préliminaires dans la région du lac de Razclm, où son père possédait une propriété
près du village de Canlî-Bugeae (auj. Lunca).
Lors de la fondation de l' f:cole roùmaine de Rome, sous la direction de V asile Pârvan,
il fut nommé membre de cette institution académique (1922--1924) . .En cette qualité, il fit
de minuticuiu,s recherches dans la tomhe des Scipions, ,1u'il puhlia dans le premier volume dl·
HADU VIILPE

l'annuairn de I' f colc, 1':pl,emeris Daroromana (1923). DnnR le cleuxirme volume de cc pério•
clique, il fit parnîtrc 1111 riche rnpport sur Res fouilles et dérnuvertes à Tyras (1924). C'c;;t à
la mî-mc époque que, préoccupé des prohlèmes modernes concernant sa patrie, il écrivit un
arlide documenté wr la population de la Roumanie cl'apri'-s guerre, dans le volume Studi srûla
Rom,mia (Home 1923) et publia un livre entier sur La Roumu11ÎI! 11ou1·elle (llucarcRt 1924),
ouvrage remarquable par son information scrupuleuse et objective. Pendant son séjour à Rome
en 1924, il représenta aussi la Honmanic à la Conférence internationale cl' f.'.migraLion et d'lm·
migration.
Après avoir passé son Doctorat t•s Lettres à Bucarest (1925), avec comme thèse Bon étude
sur La tomba degli Scipioni, il prit de nouveau le chemin des pays classiques, cette fois comme
membre étranger de I' f:colc fran<;aise <l' Athènes. A cette occasion, il étudia le monument <le
Paulc-tmile à Delphes, mais, malhcureuscmcnl, les résultats de ses redwrches sont restés
inédits. Dans la même année, il prépara une étude sur La campagne de Philippe en 339, qu'il
publia dans le deuxième volume de Dacia. C'est une reconstitution judicieuse d'un épisode
assez obscur de l'histoire ancienne des régions balkaniques, à savoir la victoirl' de Philippe
de Macédoine contre les Scythes d' Atéas.
De retour en Roumanie, en 1926, il commença des fouilles systématiques dans les ruines
de l'ancienne ville romaine et byzantine d'Argamum, sur le promontoire de Dolojman, ou bord
du lac de Razelm, ainsi que dans l'île voisine de Bisericuta, Ces fouilles se suivirent pendant
plusieurs années, jusqu'en 1932. Il reprit, en même temps, ses explorations de Tyras.
Le 1er octobre 1927, quelques mois après la mort de son maître Vasile Pârvan, scs mérites
furent couronnés par sa nomination comme professeur d'Histoire ancienne et d' f.'pigraphic
à l'Université de Jassy. L'activité didactique que lui imposait cette nouvelle charge, ne l'em•
pêcha pas de poursuivre ses travaux scientifiques. Aussi continua-t-il ses fouilles à Tyros et
à Argamum. En 1928, son article au sujet du toureau figuré sur les monnaies de Tyras pnrut
dans Anuarul Comisiunii Monum. ist., sec(. din Basarabia, II. Au cours de la même année,
il publia, dans le volume commémoratif Cetalea Albii, un raccourci de l'histoire de cette ville.
En 1931, il fit paraître une belle brochure, au même sujet, dans la collection Apollo de M. AI.
Busuioceanu et publia un rapport sur les travaux de consolidement et de restaurotion qu'il
avait accomplis dans le château médiéval de la même localité ( Anuarul Comis. Monum. ist.,
sec(. din Basarabia, III). En 1932 parut, dans Dacia, III-IV (1927-1932), son second mé-
moire sur les fouilles de Tyras, aussi complet et soigneux que le premier (Ephem. Dacor:, II),
ainsi que son bref article sur Un nouvel aes grave olbien. En 1934, il donna sa contribution au
volume de Mélanges ln Memoria lui Vasile Pârvan, par l'article Une croix-reliquaire de Dobrou-
dja, dans lequel il s'agit d'un menu objet d'époque byzantine trouvé dans l'ile de
Bisericuta,
Après avoir terminé ses explorations d' Argamum, dont les ruines, faute de meilleurs
moyens de conservation, furent de nouveau ensevelies nfin d'être préservées de la destruction,
il passa à Adamclissi, sur le site de Tropaeum Trajani, où il reprit les anciennes fouilles de
Gr. Tocilescu et <le M. G. Murnu, qu'on n'avait plus continuées depuis 1910. Ses travaux,
qui, par leur méthode, ainsi que par leur soin méticuleux, marquent, sans doute, un sens:ble
progrès dans l'histoire de l'exploration de cette localité romaine, se sont suivis jusqu'à ces
dernières années. Ils ont abouti à des résultats importants, comme le débloycmcnt systéma•
tique d'une partie des fortifications constantiniennes, la découverte d'un nouveau fragment

2
PA lJL NICORESCU

de l'inscription monumentale du Trophée de Trajan, la mise à jour des ouvrages pour l'acl-
duction de l'eau dans la ville, etc. L'organisation du chantier fut achevée par la construction
d'une maiRon spéciale pour le personnel chargé des fouilles.
En dehors de son travail archéologique sur le terrain et de ses cours universitaires, Paul
Nicorcscu déploya aussi une notable activité de vulgarisation scientifique, en tenant des con-
férences publiques à lassy, Bucarest, Chi~inàu, Cetatca-Albà, lliilti, Hotin, Ismail, llolgrad,
Turnu-Scvcrin, Vàlcnii-dc-Muntc, Bazargic, etc. Il avait le don de raconter avec charme, sur-
tout quand il s'agissait de choses vues et vécues.
En 1929-30, il fit un long voyage en :Égypte. Entre 1932 et 1936, il publia plusieurs
comptes rendus dans Cercetiiri istorice de lassy. Il tint aussi des communications scientifiques
aux divers Congrès nationaux de Numismatique qui curent lieu à Bucarest (1933: I\Jon11aies
d'or de Tyras), à Ccrnâuti (1935: Estampilles romaines sur briques), à lassy ( 1937: Nounlles
décourerles à Adamclissi). Au cours de l'année 1936, il envoya au Congrès international de
Numismatique, à Londres, une communication sur Two gold coins of Tyras, qui parut deux
ans plus tard dans les Transactions du congrès. Toujours en 1936, il participa au Ve Congrès
international d':Étudcs byzantines à Rome, où il fit une communication sur le bisexarchus,
un grade inconnu de l'armée pré-byzantine, à propos d'une inscription du IVe s. trouvée près
de Bahadag. Le même sujet fut traité dans un mémoire qu'il présenta l'année suivante à
l'Académie roumaine, avec une autre étude sur la garnison romaine de la Bessarabie méri•
dionalc. Pendant la même année, la revue Cercetiiri istorice publia son article concernant cer-
taines monnaies moldaves frappées à Cetatca-Albii. Vers la fin de 1937, il fut nommé Directeur
du Musée des Antiquités de lassy, à la place devenue vacante par la mort de Oreste Tafrali.
Au moment où la nouvelle guerre mondiale éclata, en 1939, il se trouvait à Berlin, comme
membre du VIe Congrès international d' Archéologie, devant lequel il venait de faire une com-
munication intitulée Neues über das Tropaeum von Adamklissi (cf. le résumé paru dans le
Bericht du Congrès, p. 472 et suiv.). Pendant les années suivantes, qui virent la Roumanie
aussi entraînée dans la tragique mêlée, Paul Nicorescu dut se soumettre aux ordres de mobi-
lisation qui le tinrent durant un certain temps à la disposition d'une unité militaire spéciale
(1941-1942). Mais, dès qu'il eut la possibilité, il revint à ses occupations universitaires et
scientifiques, en procédant à des recherches en Bessarabie et en Dobroudja et en continuant
avec assiduité l'étude des matériaux résultés des fouilles antérieures. En 1943, il contribua
au XVIIIe volume de Studii §Ï Cercetiiri istorice, dédié à la mémoire de son ami Ilie Minea,
avec un article sur la Colonne Trajane. En 1944 parurent, dans les périodiques de l'Académie
roumaine, ses mémoires O inscrip/ie a împiiratului Traian giisitii la Cetatea Albii ( Mem. sec/.
ist.) et Les basiliques byzantines de Dolojman ( Bulletin de la Sect. hist., XXV, 1), dans lesquelles
il fait preuve, une fois de plus, des éminentes qualités qui caractérisent son œuvrc tout entière:
information sûre et consciencieuse, interprétation sage, exposé clair et sobre.
La lecture de ses ouvrages laisse toujours l'impression du solide, du durable. C'est qu'il
travaillait avec une patience peu commune, qui portait parfois au désespoir les directeurs des
périodiques qui lui sollicitaient sa contrihution. Son tempérament ne s'accordait pas avec
la hâte. Il ne bousculait pas le temps et le temps le récompensera, sans doute, en assurant la
validité de son œuvre. Ses contributions au progrès des connaissances sur le passé antique
de la Bessarabie méridionale et de la Scythie Mineure, ainsi que ses observations sur le sépulcre
des Scipions, restent des biens définitivement acquis au patrimoine de la science,

3
HAllll VULl'I•:

Paul Nicorescu sm·eomha en faiHanl son devoir. 11 pr(,parait 1111 rapport sur ses fouilles
d'Argn11111111. L'ouvrage (,1aiL aHsez avanc(,, de sorte qu'on pourra le puhlier. Malheureusement,
11111, gramlc parlie des mal{-riaux provenant de se,- autres explorations demeurent encore
i11{-ili1s. On \'a fos puhlicr, errlcs, muis la plupart des détaili, concernant les circonslaneeR de
1,·ur tlfrou\'erlr, que lui seul 1·0111111issait, sont à jamais perdus.
On a peitw à croire fJlie Paul Nicorcscu n'est plus parmi nouR. Son énergie contenue. son
air sérieux• cl cal1111,, sa Yigueur physi!JUC scmhlaicnl aulant d'indices d'une grande longévit(,,
lorsque la mort Yint y opposer son cruel d,~menli. L'explorateur assidu de Tyras, d' Argamum,
de Tropa.,11111 n'existe plus. li est allé rejoindre les omhres de cc passé lointuin ;1 l'éYoc, tion
,luqud il conlrilrna cn y consacrant Loule sa vie.
Devant sa tomhe prématurément ouverte, on plaint la disparition d'un savant de mérite,
,l'un professeur cstim(,, d'un eollPgue aim(,. Qu'il nous soit permis de verser une lurmc uussi
pour la pmlc d'un ami d{-vuu{-.
O. S. 1'. T. L.
HADU VULPE

4
BIBLIOGRAPHIE DE PAUL NICORESCU

I. Liber-Dionysos. Doua inedite (Liber-Dionysos. Deux inédits), Ilucure1ti 1915, 18 pp. Rfimpression J'après
Buletinul Comisiunii Monumentelor islorire, VIII (1915), pp. 41-45 (ovec un résumé fronçais).
2. Monumente noud Jin teritoriul ora~ului Tomi (Nouveaux monuments provenant du territoire de lo ville
de Tomi), Ilucure~ti 1920, 46 pp. Réimpression d'après Buletinul Comisiunii Monumentelor i,torice, IX (1916),
pp. 71- 81 (avec un résumé français).
3. 0 o~ezore ontica la Cicârâcci (Un établissement antique ù Ci,·ûrûcci), dnns Analele Dobrogri, III (1922),
pp. 559-566.
4. l.a popolo:ione della Romania, dans le vnl. Studi sulla Romania, Nopoli 1923, pp. 137-146 (Pubbli-
r.azioni dell'lslilulo per l'Europa Orienlale, Homo, Secon<lo srrie, Politica - Storio - Fconomio, IV).
5. l,a lomba degli Scipioni, dans Ephemeris Docoromana, I (1923), PP- 1-56.
6. Scovi e scoperle a Tyras, dans Ephemeris Dacoromana, II (1924)- pp. 378-415.
7. La Roumanie nouvelle, Bucarest 1924• 164 pp. et 1 pl. hors-texte.
8. I a campagne de PhilipJ>e en -l-19, dons Daria, II (1925), pp. 22-28.
'1. Din lreculul Crta/ii Albe (Sur le poeeé de Cetatee-Albé), dans le vol. Cetalea Alba: Zece ani de/a realipire,
Ducure,ti 1928, pp. 54-68 (.Funda\io culturalii , Principele Carol•>).
10. Taurul pe monedele dela Tyras (Le toureou sur lee monnuies <le Tyras), dans Anuarul Comisiunii Monu-
menlrlor islorice, Sec/ia din Basarabia, II (1928), Chi~iniiu, pp. 81-88.
11. Lucrari de consolidare fi reslaurare la Celalea-Alba (Travaux de consoli<lement et <le restauration il Ce-
tutea-Albé), Chi,inlu 1931, 16 pp. Réimprimé d'après Anuarul Comisiunii Monumentelor isloricr, Serfia din
Basarabia, Ill (1931), pp. 115-128.
12. Cetalea-Albèi, Craiova [1931), 33 pp. et 24 pl. hors-texte (Colec/ia •Apollo~- Orafe Ji locuri de aria româ-
ne~ti).
13. Fouilles Je Tyras, dans Dacia, III-IV (1927-1932), pp. 557-601.
14. Un nouvel aes grave olbien, dons Daria, III-IV (1927-1932), pp. 626-627.
15. Une croix-reliquaire Je Dobroudja, dans le vol. ln Memoria lui Vasile Pârvan, Ilucure,ti 1934, pp. 222-
226 et 1 pl. hors-texte.
16. Compte rendu sur li. Schroller, Die Stein und Kupferzeit Siebenbürgens, <luns Cercetari istorice, VIII-IX
(1932 -1933), 1, pp. 243-246.
17. Compte rendu sur N. Iorga, lstoria Românilor, Il, 1, dans Cercelari islorice, X-XII (1934-1936), pp.
235-237.
18. Compte rendu sur C. Daicoviciu, Observa/ii cu privire la noua elimologie a Sarmizegetusei, dans Cerce-
tiiri istorice, X-XII (1934-1936), l, pp. 423-424.
19. Compte rendu sur C. Doicoviciu, Exista monumenle cre~line în Dacia Traianii din sec. li-Ill?, dans
Cercetari istorice, X--XII (1934-1936), 1, p. 424.
20. Risexarchu.,, un grado sconosciuto dell'esercito pre-bizantino, dans les Atti del V Congresso internazionale
di Studi Rizan1i11i, Roma 20-26 sellembre 1936, 1, Roma 1939, pp. 227-228 et l pl. hors-texte (Studi Bizantini
e Neoellenici, V).
21. Risexarchus, un grad necunoscul în armala pre-byzanlinii (Bisexarchus, un grade inconnu dans l'armée
pré-byzantine), Ilucure,ti 1937, 6 pp. et 5 pl. hors-texte (Aca<lemia Homânii, Memoriile Sec/iunii islorice, ser.
III, t. XIX, mem. 15).
22. Garnizoana romana în Sudul Basarabiei (La ~arnison romaine <lane le Sud ile la Bessarabie), Ducure~ti
1937, 9 pp. et 7 pl. hors-texte (Acudemia Românii, ,\femoriile Sec/iunii islorice, ser. III, t. XIX. mem. 16, pp.
217-225). Avec un résumé frunçuis.

5
HADll Vlll.PE

23. Mo11rle moldol'rnr~ti btitulr la Crtatra-AIIJti (Monnoie• moldovr• frnppres il Cetuten-Alhll), lo~i 1937,
14 pp.
24. Two gold coins of T_yras, dnns Tra11sartio11.• ~( tire i111rrrrational Numi.,matir Co11grr.,.,, London 1939, p. 96.
25. Nrue., iibrr da., Tropacum ron Adamkli.,.,;, rr,umr dun• /frrir/11 iibrr drn VI. i111rrrralionalen Ko11grrH
fiir Archiiologir, lier/in 21.-26. Augu.<I 19:l'-J, Onlin 19-10, pp. 472 473.
26. Colonna Trnia11il (Lu Colonne Trnjune), duns Studii ~i Cercettiri istorirr, XVIII (19-13), pp. 78-- 83.
27. 0 in.,rripfie a împ,iratului Traia11 g,i.,itii la Crtatra-Albii (llne inscription de l'rrnperrur Trujnn trouvée
1)Celnten-Alhii), Oucure~ti 1944, 10 pp. et I pl. hor•-lexle (Arnde111iu Homânli: M,moriile Srrfi1111ii i.,1orirr, •er.
III, t. XXVI, mem. 16, pp. 501 -510).
28. Les bn.,iliques b_y:antines de Dolojman, Bucure~Li 1944, 7 pp. et 7 pl. hors-texte (Acudémic roumaine:
Bullrlin de la Section historiq11,, XXV, 1, pp. 95-101).
R. V.

6
ZUR ENDDATIERUNG DER BRONZEZEIT
IN SIE BEN BORGEN
EIN SKYTIIE'.\'ZEITLICHEn VEH\\'AIIRFUND AUS ~rnL\RTI'.\'

Bei ~omàrtin, Jud. Târnava Mare, 1) wurde 1888 ein Verwahrfund geborgen, auf den
~ehon kurz hingewiesen wurde. 2 ) Der Fundort liegt abscits von den grossen natürlichen Ver-
kehrsstrassen cntlang der Flusstaler, in dem Gebict zwischen Hârtibaciu und Olt, in der Nahe
von Toarcla und Cincu, in cinem Raum, der in vorgcschichtlicher Zeit anscheinend cine gros-
sere sicdlungsgeschichtliche Bcdeutung bcsass.
Das Geschaftsprotokoll des Ilrukenthalischen Museums in Sibiu enthalt unter Zahl 36
vom 22. August 1888 folgende Eintragung:
<• Ein von luon Rotar vor einigen Wochen bei Martinsberg im << Poro Luorcz >> gemachter

Fund wird für 3 fl. vom Finder angekauft. Der Fund enthalt:
1-3. 3 Kclte von 9, 7 und 5 cm Lange.
4- 7. 4 tellerformige Bronzehuckel von c.(irca) 10 cm Durchm. (esser) /vielfach besehadigt/.
8. Bruchstück eines eisernen Mciszcls od.(er) einer schmalen Axt.
9. Bruchstück eincr eisernen Lanze odcr Spitzhaue (konntc auch mit 8 zusammen einer
Doppelhaue angehoren).
10. Stück eines runden Kupferplattchens mit aufgeworfenem Rande.
11-17. Roh gehrannte Gefaszhruchstücke >>.
Auf Grund der Einlaufszahl liessen sich alle ohen genannten Gegenstande in der vor-
gesehichtlichen Abteilung des Museums crmitteln und werden der Übersichtlichkeit wegen
m der Reihenfolge des Eingangsverzeichnisses beschriehen:
1. Drei Tüllenaxte aus Bronze.
a) (lnv. Nr. 1606. Ahh. 2 a). Axt mit Ôhr, wagcrechter Mündung und wenig ausladender
Schneide. Die Breitseiten sind eben, die Schmalseiten dachformig gekantet, der Axtkorper
selbst ist durch vicr Hauptkanten gcgliedert. Unter dem Rand laufen vier Leisten, die unten
durch den wulstartig verdickten V crhindungsstcg der Seitenkanten ahgeschlossen werden.
Die Oherflache ist narbig aufgerauht und zeigt eine dementsprechend ungleichmassige, matte
Patinierung. Die Ilronzelcgierung hat, soweit sic durchschimmert, eine rotliche Farbe. Lange
9, Brcite der Schneide 4,4, Durchmesser der Mündung 3,6 : 2,8 cm.
b) (lnv. Nr. 1605. Ahh. 2 h). Axt mit Ôhr, wagerechter Ôffnung und wenig verbreiterter
Schneidc. Die Form hat abgerundete Seitenkanten und wird an der Mündung von einem Rund-
1) Es wird am Schlu@se ein Verzeichnis der mehr- lichkeit von Verwechslungcn und irrigen Lokalisie-
spruchigen Ortsnomen gegeben, um damit die Jden- rungen auszu,chalten.
) Reinecke, A rrh. P.,1., 19, 1899, S. 328. K. Horedt,
2
tifizierung ungurischer und deutscher Dezeichnun 6 en
au• iilteren Veriiffentlichungcn mit den amtlichen Mill. a. d. Br. Bruke11tholischen Museum, 9-10,
Denennungen zu erleichtcrn und gleichzeitig die Miig- 1944, S. l 00.

7
KUHT llOREDT

stab abgcschlosscn , auf den cinc Lcistc folgt. Din OLcrflücLc is t rauh uncl b a t cinc vcrschic•
dcnfarLigc, dunkcl - hi~ giftgriia c Patina. In der ühc clcr Scbncidc ist dicsc st llcawcisc
abgcricbcn und lcgt die glcicbfall s stark 1·ü tlich chimm crndc Bronze frci. Liinge 7,1, Brcite
d er Sclmeide 4, Durchmcsser der Miindun g 3 : 2,7 cm.

2
4

-
3

C
a b
b
a
5

Abb. 1-5 . ~oma rtin; 1- 3. Bronze; 4. Eis.c u; 5. Ton.

c) (Inv. r. 1607. Ahb. 2 c). KleinaÀ't mit nach unten gerücktem Ôhr, wagercchter Miiu-
dung und schmaler Schneide. D er Axtkorper ist abgerundet und wciter unteu plattcnfon~ïg
zusammengedrückt. Unter dem Rand befindet sich ein auscheinend hei dem Guss entstandencs
Loch in der Wandung. Die rauhe Oberflache zeigt in d er Hauptsache Kupferfarbc und ist
nur in der oberen Hiilfte sparlich mit mattgrüner Patina bedeckt, die in der Farhe der von la
ent pricht. Lange 5,1, Breite der Schneide 2,3, Durchm esscr der Müncl ung 2 : 1,5 cm.

8
z1:n ENDDATIERNG DER flfl.ONZEZEIT I:\ SIEBE:'\Bi'HGE;\

2. \' icr flache Schalcn aus Bronze.


a) (lnv. Nr. 12.095. Abb. 1 au. 6a). Die Schale hat einen Standring mit flach cingcdriiektcm
Tio1kn. lhrc Wandung ist bauchig gewolht und durch acht strahlenformig angc!Pgte Rillrn
in Srgmente geteilt. Etwa die Halfte des Randcs mit !'inem Teil der Wand ist ausgehrochcn.
Die hlaugriine Patina weist verschicdene Schattierungcn auf. Hohe 2,9 - 3,2, Bodendurch-
messer 3, Durchmcsser der Miindung etwa 10 cm. Dickc des Tironzehleches etwa 0,5 mm.
h) (lnv. Nr. 12.095. Abb. lb u. 6 b). Flache Schalc ohne gesondert ausgepriigten lloden mit
kleinem Omphalos. Die Wand ist auch hier durch eng gclcgtc konzentrische Kanneluren und
Zwickclrautcn gegliedert, die aber nicht gleichmassig über die Schale vertcilt sind, sondern auch
ebene Fliichcn freilassen. Die Patina ist dunkclgriin. Die W amlstarke liegt auch hier unter eincm
Millimetcr, ist aber von alleu vier Stiickcn am griisstcn und dementsprechcnd ist àuch die Schale
am hesten erhalten. Hühe 2 - 2,5, Durchmcsscr der Mündung 10 cm, Wandstlirke ctwa
0,5 mm.
c) (Inv. Nr. 12.095. Abh. l. c· u 6 c). Stark bcschadigte Schale mit Standring und kraftig aus-
gehildeter Tiodcnvnticfung. Die gcwolbt aufstcigende Wand ist mit zehn herausgctrichencn
Buckelkreiscn vcrziert. Der Rand und ctwa die Halftc der Gcfasswand sind verwittert. Die
grobc Patina zeigt einen weisslichen Einschlag. Erhaltcnc Hühc 3,4, Bodendurchmcsser 4,2
cm, Wandst1irkc etwa 0,5 mm.
d) (lnv. Nr. 12.095. Abh. 1 du. 6 d ). Halbkugclig gewi:ilhte Schale mit ganz eingedriicktem
Boden ohnc Standring. Sie ist ctwa zur Halfte zcrsti:ict. Unter <lem Rand liegen ais Verzierung
fiinf Buckclringc. Auch hier ist die Patinicrung verschicdenfarbig und wechselnd. Hühe 3
Tiodcndurehmesser 2,6, Wandstiirkc ctwa 0,5 mm.
3. Zwci Eisenstiickc.
a) (lnv. Nr. 13.047. Abb. 4 a). Ilruchstück mit der Schneidc cincr Axt, <las in mchrcrc
Tcilc zcrsprungen ist. Es ist wahrschcinlich dass, wie schon in der Eintragung des Eingangs•
protokollcs angenommen wurde, die heiden gefundcnen Tcilc zusammcngehi:ircn. Lange 6,3,
Brcite der Schncide 3,3, gri:isste Dicke 2,3 cm.
b) (lnv. _Nr. 13.017. Abh. 4 b). Rundlichcs Bruchstiick, das gleichfalls in mehrerc Splitter
zerhrochcn ist. Lange 5,7, Durchmcsser 2,8 - 2,2 cm.
1-. (lnv. Nr. 11.556. Abb. 3). Kleincs halbrundcs Bronzepliittchcn mit eingcbogcnem
Hand, ohnc Patina. Liingc 2, Brcitc 1,6, Hi:ihe 0,6, Dickc 0,2 cm.
5. (Inv. Nr. 11.555. Ahh. 5). Drci Rand- und vicr Wandschcrhen von einem mittclgrossen
Gcfiiss, in <lem der Fund lag. Die Form zeigt kcine besondercn Kennzeichen und ist fleckig,
fahlgelb bis schwarz g~brannt und mit der Band gearheitct. Der niedere wagerecht vcrstri-
chcnc Rand stcht clwa senkrecht und gcht ohnc Halseinschnürung in die Gcfasswi:ilhung über.
Die Wandstiirke hclrligt durchschnittlich 1 cm und verringcrt sich am Rand auf O ,7 cm.
Wie crwiihnt, hat die Patina der Ilronzegcgenstande kein cinheitlichcs Geprage. Es lassen
~ich daraus aber auf clic Zusammcngchürigkcit des Fundcs keine Folgerungen zichen, da die
Patina der Schalcn, clic sichcr zusammengchürcn, vcrschieden ist und auch auf der gleichcn
Axt ( 1 h ) vcrschicdcnc Ti:inungcn vcrtrctcn sind. Man wird im Gegcnteil clic verschieden-
farhigc, unrcgelmassigc Patinicrung ais ein gemcinsamcs Kcnnzcichen der Bronzcgcrate und
-gcfassc ansprcchcn dürfon. Der Fundzusammcnhang kann nicht in Zweifel gezogen werdcn,
da die kurzc Eintragung des Einlaufsverzcichnisscs verhaltnismüssig gcnau und unverdachtig
ist. Ebcnso ist auch jedc Fundgruppc in mchreren Exemplaren vertrctcn, was auf einen

!)
KUHT IIORFDT

gcRchlosscncn Fnnd hinwcist, von dcm ansscnlem a11ch die Bruchsliil'kc des IlortgefiisscH
mitcingelicfcrt wunlcn.
Rcincckc parallclisicrt dns Dcpot von ~01111irtin mil den Vcrwahrfunden von Fizc~ul
Ghcrlci 1 ) und Krasnahorka 2 ) und rciht sic der End phase scincr IV. Pcriocle der<• ungarischcn •>
Ilronzczcit cin 3 ). ln Fizc~ul Ghcrlei sind u. a. Tiillcnüxlc, llrillcmpiralcn und l!lullc und ver-
zierle Dronzeschalcn vcrtreten, wührcml in Krasnuhorka cine Brillenfibel, cin tordiertcr Hals-
ring mit brcitcn Endcn und Eiscngcriilc vorkommcn. ln V crbindung mit Krusnahorka wcist
Rcineeke auch auf den Moorfund von Papau hin, wo der glciche Halsringtypus wicdcrkehrt,
der Montelius VI ungchort 4 ). lnzwischen sincl zwei wcitere Funclc bckannt gcwordcn,
die der gleichen Funclgruppc zugeteilt wurdcn. Roska vcrliffcntlichte dus Dcpot von Sûngeor-
giul-de-Murc~ 6), das wicder eine Anzahl von Tüllcniixtcn, glu ttc Dronzcschalen und eine Ilron-

Abb. 6. -- Schematischc Dar,tellung der Bronzescbelen.

zetassc 'mit S-formigcm Griff und cincr riickgebildeten Ticrprotome cnthiilt. Auf die Bedcu•
tung der Tasse für die zeitlichc Einordnung wics Nestor hin 6 ), die allgemein ais einc kcnn·
zeichnende Form der Arnoaldistufe anerkannt ist 7 ). Sic ist in Mittcleuropa hiinfig vcrtrcten,
wo sie Hallstatt C angehort und erscheint u. a. in Hallstatt 8 ) und in Süddeutechland (Günd-
lingen, Mergelstetten, Wiesenacker) 9 ). ln einem Skelettgrab in Prag-Strdoviec 10 ) und in
KI. Lesau in Bayern 11 ) wurde sic jedesmal mit zwei Schalcn mit Uhrpcndclmuster zusammengc-
funden. Sprockhoff kennzcichnct ihre zeitlichc Stellung folgendcrmassen: <• Bronze- oder
1) llampel, Rron:kor emlékei, Taf. 218--219. der Chronologie Rcinecke• und Abcrgs ouf du• unl(U·
2) Ebenda, Taf. 183-184. riHrhc Motcriul '1enuucre 1.eitliche Anhultspunkte
a) Reinecke, Arch. P:r1., 19, l 89~, S. ;128. noria nm ehc•ten dos itolische Ge,chirr bieten
') Reinecke, Korr.B/011 d. dtsrh. Gesell. f. Anthr., konn.
1 ) Nestor, Stand, S. 135 f.
Er1,n. 1·u. Urgesch, 31, 1900, S. 29. Ebert, Realluikon,
7 ) Reinecke, A. u. h. V., V, S. 327 und Taf. 56;
V, S. 339.
') Rosko, Emlékkonyv a S:ékely Nem:eli Mu:er,m 1028. N. Aberg, Bronzezeitlirhe und frühcisenzc'.tlicb~
éitvenl!ves jubileumara, Sf. Gheorghe l 929, S. 295 Chronologie, I, S, 171, 173 und Abb. 56, 58.
8 ) E. v. Surken, Dos Grohfeld 1·011 Hollstoll in
Abb. 49. A. Mozsolics, Kü:lemén_yrk, 1, 1941, S. 99 107
behundelte es gesondert und wies dabei ouf den Fund Obcriislcrrcich, Wien 1866, Tnf. 25; 4.
9 ) Ileinccke, A. "· h. V., V. S. 327 un<l Tuf. 56;
von Niedzielisko hin, der der gleichen Gruppe angehôrt
und ebenfnlls schon Eisen fobrt, T. Sulimir.ki, Swio- 1028. Aherg, Il, S. 47 f. und Abb. 115, S. 61 und
lowit, 17, 1936/1937, S. 255~292. Sie •ctzt Sângeor- Abb. 119.
giul-de-Mure, und ilie verwondten Funde in Holl•tatt 10) _J, Schr611il, Die Vorp;escltichte Hohmens und
B., unterstreicht aber, dass eine Reihe von Me1k- Miihre11s, Ilerlin-Leipzil( 1928, S. 196 und Tnf. 40; 6.
11 ) :E. Spro,·khuff, Zur Ila11delsge.,chich1e der germo-
molen schon ouf die folgende Stufe hinweisen. Sie
betont, doss bei der Schwierigkeit einer (; bertrugung r1ische11 Ilrort:e:eil, Berlin 1930, S. 78.

1()
ZUR ENDDATIERUNG DER BRONZEZEIT IN SIEBENB'CRGEN

Tongefüssc mit solehen Henkeln, die mit Hol'nent versehen sind oder in eine Platte auslaufcn,
kommcn in Mitteleuropa in Hallstatt C vor und gehüren in Norditalien der Stufc Arnoaldi
an, die der nordisehen Periode VI entspricht •> 1 ). Aberg etellt gleiehfalls den Fund von Sân-
gcorgiul-de-Mure, zu dem von Fize 9ul Ghcrlei in Beziehung und ordnet ihn aber rclativ alter
in seine Periode V der mitteleuropiiisehen Bronzezeit ein 2 ). Der Fund von Biilviine~ti sehliess-
lieh führt zwei doppels,~hncidige Eiseniixte und zwei Brillenspiralcn, eine Knotenfibel und
tordierte Halsringe. Nestor schliesst ihn an Krasnahorka an und weist ihn Hallstatt C zu. 3 ).
D. Bereiu unterzog ihn kürzlieh einer eingehenden Analyse und datiert ihn spiit- bzw. nach-
hallstiittiseh 4). Die Funde aus Fize~ul Ghcrlei, Krasnahorka, Sângeorgiul-de-Mure~ und Biil-
viine~ti, deren Zusammensetzung jcweils nur sowcit angeführt wurde, ais sie für ~omàrtin
von Belang ist, gehi:iren cincm einhcitlichen zeitlichen Horizont an, der ais Rcinecke IV, 3 -
Hallstatt C - Montclius VI - Arnoaldi umschrieben werden kann.
Die einzclncn Fundgruppen von ~omiirtin lassen sich zwanglos an diese Depots anschlics-
sen. Die Bronzeschalen haben eine cinheitliche flaeh gewêilbte Form, doch sind sie ihrer
Verzierung und Gestaltung der Bodcnfliiche nach jeweils verschieden. Sie kehren in Sân-
georgiul-dc-Mure~ und Fize~ul Gherlei wieder, doch sind dort die Standfliichen einfacher ge-
bildet und soweit sich naeh den Abbildungen erkennen liisst, fehlen Standringe. Der Omphalos
ist niedriger und der Rand bei einigen eingezogen 6). Die ais Verzierung verwendeten heraus-
gctriehencn Punktkreise und Buckel sind allgemein übliche hallstiittische Ziermotive und
bedeutcn nichts ungewêihnliehes. Eher bemerkenswert sind die beidcn Schalen << à godrons•>,
bci denen die Kanneluren versehieden eng gclegt sind, aber die gleiche Sehmuckriehtung
erkennen lassen. Sie unterscheiden sich von den Schalen mit Uhrpendelmuster, bei denen
umgekehrt die Rippen erhaben sind 6 ). Moglichcrweise war eine Sehale aus Fize 9ul Gherlei
denen eus ~omiirtin iihnlieh gestaltet, doeh ist von ihr nur der Rand erhalten, der eine siehere
Entscheidung nicht zuliisst 7 ). Die Goldschalen aus Bihor zeigen ein iihnliches Muster, doch
sind sie eher geriefelt und die Zwickelrauten bei ihnen nicht scharf ausgebildet s). Das Orna-
ment crscheint a~f eincr Sehale aus dcm Grab 732 in Hallstatt 9 ) und es ki:innte vielleicht in
diesem Zusammcnhang an die Goldschale aus Michalk6w erinnert werden 10). Schliesslich sci
auf die Bronzcschale von dem Glasinac hingewiesen, die zusammen mit Beinsehienen griechi-
Hcher Arbeit und mit doppelschneidigcn Eiseniixten in einem Grabhügel lag 11 ). Man geht ver-
mutlich nicht irre, für dicse Zicrform cinen südlichen, wohl gricchischcn, Ursprung anzu-
nchmen, die nürdilch der Alpcn und im Südosten nieht allzu haufig vertrcten ist.
Die drci Tüllcnüxte aus ~omàrtin verkêirpcrn nach Form und Verzierung jede einen bcson •
dcren Typus. Es kcnnzcichnen sic die mchrfachen um die Mündung gelegtcn Rippen, der die
Tüllcni:iffnung umgebcndc Rundstab oder aueh die von dem Axtblatt abgesetzte Tüllenwan-
dung der Klcinform. Alle dicsc Mcrkmalc habcn in den Funden von Sângeorgiul-dc-Mure~

1) A. o. o. B) Hampe), Taf. 246.


2) Aherp;, V. S. 119 f. 9) Sacken, a. a. O. Taf. 25; 3.
3 ) Nc•tor, Stand, S. 141 Anm. 570. 10 )Ebert, Reallexikon, VIII, Taf. 52 b. Ilinweise
') D. Derciu, Apulum, I, 1939- -1942, S. 83 ff. für eine spiite Dai ierung von Micbalkôw gibt Nestor,
6 ) Für mitteleuropüi,1che Formen vgl. Sprockhoff, Stand, S. 125 f.
u. u. O., S. 84. ll) Fiala, Wi ... Mill. a. Bo,. u. Herz., I, 1893, S.
8 ) Vgl. für diese Sprockhoff, a. a. O., S. 77 ff. 136 Ahb. 19, 20.
7 ) Ilompel, Taf. 219, 17.

11
KIIHT JIOHEDT

und Fizr~ul Ghrrlei iilwrz1·11gl'rulc Parallr•len 111111 hrlPgrn die I ypologischr Z11g1•hiirigkeit ,lrr
Tiillcn1ixlc zu rien g1•11:111nl1·n Funden.
])as klcirw halhrmulc Bronzchrul'hsliil'k ist al ypisrh und Hïsst keirw wcitcn,n I linweise zu.
Ticl'cits HPinl'rkc wics darauf hin, dnss in ,for En1lph11se 1<Pi1wr Pniodl' IV Eis,•n aufzu-
trctcn hPginnl 1) 111111 die Eisl'nsliil'kl' aus ~omiirlin, d1c11so wic Krasnalwrkn und Bùlviine~li
hestiitigrn dicse F11ststcllnn/!:, ])ariihl'r hinaus liisst sid1 nhcr zwischrn dl'n EisPngcr1ilrn der
crw1ilmlcn nrpots anschcinrnd kcinc typologischc (;crr11,insamkeit foslslellcn. Sl'hon in 1l1•m
Einlaufsvcl'zcidmis w11r1lc fiir di1, hl'id,m Brnchsliick,, ans ~omiirlin di1, V1,rn111l1111g ausge-
sprochcn, ,Iass si1, zn cinl'r << I>oppdhanc •> gchortcn. Hiese Ansicltl diirfte zulrcffrn, in dcm
Sinne, dass es sich wahrsclwinlich 11111 cine Hnmmeraxt hamlclt. Sowrit das kurzc Bruchsl iirk
mit der Schncide und das zw1,it1, im Qucrschnitt rundc Fra!!:ment crkcnncn lassen, hcsass
die Axl gcgcniihcr dl'n massivcn, g,,dr1ingtcn Formcn aus Tiiilv1ine~Li cinc liinglidt gcRlrnckle
Gestalt, der am ehcsten die Ilammerlixte mis 11"111 Komitat Borwd, ans Pilin, Hatvau Bolclog
und im Szcntcser l\Juscum cnlsprechen cliirftcn, hestenfalls noch, falls doch zwci Schneiden vor•
handcn warcn, clic Axte aus Aiucl oclcr vnm Glasinac 2 ). In Borsod, Pilin, Szentcs und Aiml
crschcincn clic Âxtc in skythischcm, in Boldog in kdtisdwm und auf clcm Glasinac in
gricchischcm Fumlzusammcnhang.
Das Handprofil und die Schcrhcn des Gcf1isscs aus ~omiirtin sind zn wcnig kennzcirhnnnd,
um Analogien namhaft zu machcn. Am ehesten noch künnten aus clcr Farhc uncl <lem Brand
<les Gcflisses Hiil'kschliissc gczogen wcrden.
Fiir jcde clcr hcmcrkcnswertcn Fnnclgrnppcn ans ~omiirlin kiinnen zn den iihrigen ange-
fiihrten Fnn<lcn Bcziehungen aufgezeigt wcrdcn, clic die Zngehürigkcit von ~omiirlin zu dem
ohen gckcnnzcichneten chronologisehen Ilorizont sichern.
Wenn somit die relative Zeitstcllung unBcrcs Verwahrfull(Ies fcststcht, so ,liirftc seine
ahsolnte Ansctznng grüsserc SchwicrigkeiLen hercitcn. 1899 liess Heincckc seine drille Phas1~
der IV. Periodc im 9. Jahrlnm<lcrt endcn und 1911 lcgtc cr die untcrc Grenzc von Hallstatt
Cauf etwa 700 fcst 1921 und 1927 riicklc Schuhmacher Hallstatt C in cl11s 7. Jahrbnndcrt
3 ).

hinunter m!d lwgren:r.Lc es nach nnten 11111 600 4 ), wührcncl hci Aherg seine ,, Altere Hallstatt-

zcit >> von 650 bis 500 andauert, die cr sciner nordisehcn Periodc VI gfoichsctzt 6). Diesc Zahlcn
lasscn das Bcstrehen der Forscbung crkennen, für den in Frage stehcndcn ZeiLraurn irnmcr
spiitere "'crte anzuncbmcn. Nach der jetzt gcltcndcn Anschauung wiirdc man demnaeh ~o-
rnàrtin am c-hesten allgemein in <las 7 . .J ahrhundcrt stcllcn. Einige Ersdwinungcu aus der
Umgehungslandschaft schcincn aber einc unmittcllrnrc Ankniipfung des Fundcs an ahsolutc
Zahlwcrte zu gestatten uncl lasscn cine spüterc Datiernng ais wahrschcinliclwr erseheinen.
Bei der Behandlnng der Ilronzcschalen wurclc clarauf hingcwicscn, dass clas vcrwen<letc
Motiv der Kannellicrung <• à godrons•> griechischer Ilcrkunft sein cliirfte. Wird diese Ansiebt
fiir zutrcffcnd anerkannt, so kann diescr Einfluss zcitlich genaucr urnschrichcn wcrden. Hciiwckc

1) Ht•inrrke, Arch. l:rt., 19, 1899, 330. ') K. Srhuh111n,·hrr, s;,,,1,,1,,,,1{,<- ru11I K 11l111rg,•,.,·lii-
2) Vizl. fiir die Eisrnüxle clir llinwrisr hei Ht·inrckr, r/11r d,•r W11·i11l,111d,•, 1, Muinz
1921, S. 1111 111111 in
Arrh. F:rt., 17, 1!197, S . .11111d 21, hci Brrriu, Ap11l11m, Elwrl, Ur·nllrxiko11, VIII, S. 260 ff.
1, 19:19 --19-12, S. 95 f. A. Lesz;h, Folin Arharologiw, r,) .Aht•rµ:~ n. n. O., V, !-ly11d1ro11Ît-.lÎ!-1<'IH' TalH·llt·-
1--IT, 1939, S. 6q ff. Vµ:l. a. a. O., li, S. 1 7 ,l,•n Ührrhlirk iihn die Vrr-
3 ) Hriru•rkr, Arch. F:rt., 19, 1899, S. 328 und A. 11. h. suchc ,•inn Stur,•n~lied~run!l <in llullstul Lzi·iL und
V .. V, S. 103. ihrr Zritunsiitzc.

12
ZUH ENDDATIERUNG DER DHONZEZEIT IN SIEBENBCRGEN

liisst zwar den Import der seine Spüthallstattstufe bczcichncnden griechischen Bronzearbeiten
hcrcits im 7. Jahrhundert heginnen, aber _auch in Westcuropa z. B. füngt griechisches Kul-
turgut erst irn 6. und 5. Jahrhundert an in gri:lsserer Menge einzustri:lrnen 1 ). Nach Sieben•
hiirgen kann dicse Stilrichtung durch die Skythcn gelangt sein, oder waren unabhangig davon
die gricehischen Kolonien an der Westküste des Schwarzen Meeres die V crrnittler oder schliess-
lich iiussert sich hier cine Bczichung, die ihren Ursprung unmittelbar im Sü~cn hat. Das
Eindringen der Skythen in die Donaulünder wird gcgenwürtig ctwa um 600 angesctzt 2 ) und
die erstcn gricchisehen Kolonien am Schwarzcn Meer werdcn um die Mitte des 7. Jahrhun-
dcrts gegriindct 8 ). In bcidcn Füllcn kann demnach eine gricchische Einwirkung in Siebcn-
hürgcn sieh erst im 6. Jahrhundert geltend gemaeht haben. Für die dritte ~lüglichkeit hictet
die in spathallstattisehe Bczichungen einzuordncnde Hydria aus Bene 4 ) eincn Ilcleg, die
wohl dirckt aus dem Süden stammt und ohne den Umweg über den Pontus an den Rand der
Nordkarpaten kam. Sic wircl in das 6.-5. Jahrhundcrt datiert und in ihr ist der griechische
Import zucrst unmittelbar greifbar. Die gleiche Zeitstellung crgibt sieh für einen noch wenig
heachtcten Bronzehelm aus Siebcnhürgcn 6). Jede der clrei Moglichkeiten wcist demnach
übcrcinstimmend auf <las 6. Jahrhundcrt und deswegen wird das in ~omiirtin auftretcnde
gricchische Stilmerkmal der Schalenverzierung nicht über das 6. Jahrhundert hinaufgcriickt
wcrclcn ki:lnncn.
Eine weitere Moglichkeit für eine absolute zeitliche Fixiuung von ~omiirtin hieten die
beidcn Eisenbruchstücke. Für den Zeitpunkt des frühesten Auftretcns von Eisen im Karpa•
tcnbcckcn liegen kcine cingchendcren Untersuchungen vor. Nach der allgemcinen Auffassung
die auch Tompa vertritt 6 ), erscheint <las Eisen erst in Verbindung mit den Skythen in diesen
Gebieten. Wenn sich die vorskythische Eisenverwendung in Siebenbürgen und sciner U mge•
bungslandsehaft nachweisen lassen sollte 7), so handelt es sich doeh um vereinzelte Erschei-
nungen und das Fundmaterial hestiitigt die Feststellung, dass in gri:lsserem Ausmasse die Eisen-
verarheitung erst mit den Skythcn beginnt. Für Balvane~ti, das in diesem Zusammenhang
genannt wird, kann darauf hingewicsen werdcn, dass kürzlich dafür eine wesentlich jüngere
Datierung vorgeschlagen wurde. Das Vorkommen von Eisen in ~omiirtin setzt demnaeh den
Verwahrfund zcitlich zu <lem Skythcneinfall in Beziehung und erschliesst ais seine Zeitstellung
wieder das 6. Jahrhundcrt. Dicse Ansicht erfahrt durch die Vcrmutung, dass die Eiscnfrag-
mentc zu eincr llammcraxt, cinem skythischen hzw. skythenzeitlichen Typus, gehürten,
eine weitere Stütze.

1) Heinecke, A. u. h. V., V. S. 146,329,103; Radema- Arch. ltrt., 17, 1897, S. 8. erwühnt weiteres im Museum
cher in Ebert, Reallexiko11, VI, S. 128. in Sighi~nara einen goldenen Ohrring griechischer
") Nestor, Stand, S. 111, gegenüber den hüheren Ilerkunrt, der aber nicht mehr vorliegt. Nestor, Sta11d,
Dutierungen, die noch des 7. Juhrhundert annehmen. S. 113 Anm. 578 a macht aur den e;r:echischen Typus
8 ) V. Pûrvan, lJull. de la .,ectio11 historique, Acud. eines llalsringes nus Uileucul !;îimleului, Areh. f:rt.,
Huum., 10, 1923, S. 21. R. Vulpe, Histoire a11cie1111e de 22, 1902, S. 132, aufmerksarn. BP,ide Funde lassen
la Dobroudja, in: La Dobroudja, Bucarest 1838, S. 61. sich aber wobl kaum im Hinblick auf die hier interes-
') B. Poslu, Dolgo:atok, 5, 1911, S. 15 ff. Neuge- sierende Fragestellung mit der nüligen Genauigkeit
huuer, Rümische M i11eilu11gen, 28 - 29, 1923 -1921, dalieren. Uileacul ~imleului ist übrigens nechrümisch.
S. 376. 8 ) Tumpa, lJrge ..chicht.sforschu11g in Ungarn, S. 103.

•) M. Mocreu, A11. Just. de Studii Cla.,ice, Cluj 1937, 7 ) Vgl. die Angahen bei Nestor, Stand, S. 110 und

S. 9 (Sonderdruck). Für die Verbreitung und Zeil•Lel- Anm. 570 und Ders., PZ, 26, 1933, S. 56.
lung der Form Ebert. Reallexiko11, V, S. 296. Hei ner·ke,

13
KUHT IIOHEDT

lnfolgc des sich liusscrndcn griechischcn SLilnll'rkrnnlcR 1111d ,ll'r Vcrwc1Hl1111g von Eisen
111 cincr müglicherweise HkyLischcn Form ergibt sich ais 11brnl11Lcs ])atum für ~omiirtin das 6.

Jahrh1111d1\rt. Es wird dadurch zeitlich die V crhindnng zu den mit I clhallstiiltiRclwn Funden
gcwahrt, zu dcncn cr scincr kult urellen SLcllung nnch gchiirt. und nnden,rHeits die Bcriihrung
zu dcm friihcstcn gricchischcn lmportgut in Siebenbiirgcn und seincr li mgdnmg hcrgcstcllt.
Es darf aber nieht iihcrschcn wcrdcn, dass dnmit nnr der friilwst müglidu, Terminus a quo
crmittclt ist, wiihrcnd fiir cinc Abgrcnzung nach untcn nur mittclharc Anhaltspunkte
vorlicgcn. Es blcibt dahingcstcllt, oh man in <lem Fund von ~omiirtin nur cinc vcrspil-
tctc Auspragung im 6. Jnhrhundcrt des obcn gckcnnzcichnctcn Fundhorizontcs crlilicken
will und diesen weiter vorskythisch daticrt, oder aber fiir ihn in sci,wr Giinzc gcnrigt
ist, nus ~omiirtin zeitlichc Rückschliisse zu zichcn. Es kann dafiir nuf die j iingcrc zcitlichc
Einordnung von Biilvanc~ti vcrwiesen wcrdcn und auf die Daticrung der Amoul<lisLufc, <lie
auch nach den hüchsten fiir sic gcnnnnten Zahlcn noch in das 6 . .J ahrhundcrt hincinrcicht,
in der Ilauptsachc aber eben dicscs Jahrhundert ausfiillt 1 ). Schlicsslich schcint es, ais oh dio
nicdcrcn Ansiitzc der Chronologie Abergs sich auf ~omiirtin cher anwcndcu licsscn, 11ls die
bisherigen hüheren W erte.
Betraehtet man die Zugehürigkeit zum 6. Jahrhundcrt und die in der SpüLhallstattstufe
wirksam werdendcn grieehichen Einflüssc für ausschlaggcbcnd, so kann der Ilortfund von
~omiirtin auch spiitthallstiittiseh gcnannt werdcn. Der sich zwischcn seincr kulturellcu Stcllung
und seiner absoluten Datierung ergcbende Gcgensatz wurde dadureh üLcrbriickt, dass er ais
skythenzeitlich bczeiehnet wird. ln der Terminologie Heincckcs für die <1 ungarische >> Bron-
zezeit und der Pârvans kann cr auch ais endbronzezeitlich angeschcu werdcn uu<l cr hclcgt in
dicscm Sinne die Fortdauer der Bronzezeit über den Bcginn der SkyLhenperiode hina111-1 hiH
in das 6. Jahrhundert. Ein solches Nachwirken vorskythiseher Elemcntc, wie es aueh bishcr
sehon, vor allem in Grabinventarcn dieses Zcitraumes, beobachtct wurdc, ist von der For-
sehung anerkannt und herausgestellt wordcn 2). Durch ~omiirtin wird dicse Suchlagc wcitcr
bestatigt und liisst sich zeitlieh sehiirfer umreissen. Es licgt nun kein Anlass mehr vor, den
Fundzusammenhang von Vala~ut anzuzweifeln, wo u. a. bronzcne Tülleniixte und <1 Besehlilgc >>:
davon einer mit <1 Entcnküpfen >>, zusammen mit cinem skythischen Spiegcl geborgen wurdcn 8 ).
Vala~ut bietet den gleichen Anblick wie ~omiirtin, nur ist hier der skythischc Einfluss noch
klarer ausgepriigt und leiehter greifbar. Das Fundmatcrial der Skythcnperiodc giLt bisnoeh
keinen eindeutigen Aufsehluss darüber, oL das vorskythischc, bzw. bronzezeitlichc K ulturgut
auch in den folgcnden Jahrhunderten bis zu dem Vorstoss der Kcltcn andaucrt oder im 6.
Jahrhundert abbricht. Es muss unterstrichen werden, dass Pârvan auf Grund von Vaia,ut
und Bereiu in Verbindung mit Biilviine~ti die erste Milg1ichkeit bcjahen. Tatsiichlich sind bis
zu dem Eindringen der Kelten keine grüsseren Umwülzungen odcr kulturcllc Vcründcrungen
mehr in Siebenbiirgen bckannt.
• ••
1) Monlel:us: 750 --550, Ducali: 6. Jahrhunderl, bzw. Getica, Hucure~ti, 1926, S. 318 ff. NcHtor, S1t111d, 115
650 bis fast 500, Randell-Muc lver: 750/700-- 500 ff. und S. 111. C. Duicoviciu, Siebenbürgcn im Alterlum,
Sundwell: 675-525, Aberg: 625 bis fast 500, vgl. Aberg, BukureHI 1913, S. 36 ff.
1. 5, 149 und Zeittebelle und E. Sprockhoff, Die 3) Ncslor, PZ, 26, 1935, S. 56. I•ür den Fund vgl.
germani•chen Vollgriffschwerler. Berlin-Leipzig 1834, J. G. Sei dl, Arch. f K unde osier. Gesc/1ich1s-Q1tellen, 13,
S. 39. 1854, S. 135 f. LiLcruturhinweisc gibt Hosko, J•,'SA,
2
) Reinecke. Arrh. ~ri., 17, 1897, S. 10. V. Pûrvan, XI, S. 193.

1'1
ZUll ENDDATIERUNG DER BRONZEZEIT IN SIEDENBÜRGEN

Zu d,m Ausführungen von Nestor über den Kelteneinfall in Siebenbürgen 1) se1 es


gestattet hier einige Bemerkungen anzusehliessen.
ln seiner Zusammenstellung der keltisehen Funde Siebenbürgens vertritt Roska den
Standpunkt, dass die Kelten dureh aile sieh naeh Westen offnenden Flusstliler des ~furr~,
Cri~ und Sorne~ naeh Siebenbürgen eingedrungen seien 2 ). Es erübrigt sieh damit ein Eingehen
auf die Frage, oh er sieh früher <• lihnlieh, we1_m aueh nieht so genau gefasst >> für den Mu-
re~weg ausgesproehen habe 8 ).
Für den Naehweis des liltesten keltisehen Einfallsweges dureh das Mure~tal fehlen, übri-
gens ebcnso wie für die Some~pforte, Bclege. Ein volkiseher Wanderweg darf aber, wie aueh
eine vorgcsehiehtliehe Handelsstrasse, nur dann ais gesiehert gelten, wenn cr an Hand von
typengleiehen Leitfunden in einer hestimmten Riehtung verfolgt werden kann. Der gegen-
wlirtigen Fundlage naeh seheint demnaeh eine eindeutige Entseheidung für eine der beiden
Mogliehkeiten nieht getroffen werden zu konnen und es stcht dem mehr subjektiven Ermessen
frei, einen der bciden Wege für den wahrseheinlieheren zu halten.
Für ein Übergreifen der kcltisehen Nordgruppe naeh Südsiebenbürgen spreehen die Funde
aus A\cl, Mieia, Uroiu und Râ~nov 4 ), wlihrend ein Eisenmesser im Museum in Cluj, dazu einige
Altsaehen aus Dezmir und Saeheihid 6 vermutlieh mit der Südgruppe in Zusammenhang zu
bringen sind. Der Einzelfund der Südgruppe aus Vorumloc ist auszuseheiden da es sieh
um eine, die erste im eigentliehen Siebenbürgen gefundene, << thrakisehe » Fibel handelt 6).
Aus den Museumsbestiinden in Sibiu liess sich nun aueh für Media~ Wagenbestattung
nachweisen. Eine Überprüfung der Liste Roskas auf Grund des Materials selhst konnte
vielleieht weitere Anhaltspunkte ergeben, die cine Übersehneidung des V erhreitungsgebietes
beider Gruppen stiirker hervortreten liisst.
Für die Eidnordnung des Fundes von Vurpiir ist die Zeitstellung des Depots von
~omirtin masr,gebend. 7 ) Selbst wenn Vurpiir aber allgemein an den Ausgang der Bron-
zezeit gesctzt wird so muss berücksichtigt werden, dass auf Grund von ~omirtin nun
das Ende der Bronzezeit in Siebenbürgen bis in die skythische Zeit hinein und damit
vie! weiter herabzurüeken ist, ais bishcr angenommen wurde 8).
Kl1RT HOREDT

1) Ne•lor, Dacia, 9-10, 1941--1944, S. 547---549. 13015, 13051, 13052, 13066) verwiesen werden, die
2
)Hosku, Küzlemények, 4, 1944, S. 73. den gleichen Durchme;ser be,itztcn.
8 ) Ho•ka, Dolgozutok, 5, 1929, S. 39. 8 ) V gl. l\estor, PZ, 26, 1935, S. 56 und Dacia,
') Ho•ku, Kozleményck, 4, 1944, S. 53 ff. Nr. 27, 9--10, 1911-1914, S. 518. Die schwankende Beur-
142, 7 und Nestor, Daria, 7-- -8, 1937 -1940, S. 180. teilung von Wagenfonden dieses Zeitab,chnittes üu,-
1 ) Ro~cn, a. a. O .• Nr. 28, 23, 127. •ert •ich nuch in der Datierung der Wagenrüder aus
1 ) Horcdt, Mill. a. d. Br. Hrukentaliachen Mu.,eum, Arcalia, Arneth, Arch. Analekten, Wien 1851, Taf.
12, 1947, S. 43. 19. Hampe), Hronzkor emlékei, Taf. 59, 2 a-c, die
7) Von dc.-n zum Vergleich für die Hinge aus b:.her für bronzezeitlich an~e;procber wurden. Bei
Vurpllr herangezogenen Stücken nus Arnsheim, A. der l'ieuauf•tellnn(l des Ungarischen Nationalmuseums
u. h. V., III, 3 Tnf. 2, 3 musa abgesehcn werden, im Jabre 1936 wurden d;ern aber der spütkeltisch-
da diese gril,ser sind. Es kann nher demgegenübc.-r riimiscben Übergangszeit ZUl(ewiesen, St. Paulovics,
ouf Reifen au, dem lntènczeitlichen Fund nus Ocna, Dacia keleti hatàri-onala és az u. n. « dàk • ezü.,tkin-
Sibiului (Brukenlhn!mu,eum, Sibiu, lnv. Nr. 13044 csek kérdése, 19 H, S. 113,

15
KllHT IIOREDT

JIIEIIIISl'HACIIIl;J,;S VEHZEICII;-.JIS DEil VEllWENDETE:', OllTS:'<IAMEN

Ai111l ;'>Jugyenyc,l S1russh11r1,1 n. M. 11,•z. Alhu


Arealiu Arokalju Kall,•,dorf Ni\si\1ul
A\1•1 E<'zl'i l letzeldorl' T1irnnvu Mure
Cill('ll i\ugysink Gross-Sehrnk F,igùrn,
Cluj Kolozi,1vllr Kluuscnhurg Cluj
Dczmir Dezmér Cluj
Fizl'~11l GIH'rlt·i ÜrdOn~n~riizt•M Cluj
Media~ J\lcdgycs Tûrnnvn Mure
Micia Vcezl'I Il unc<louru
Murcni (friiher Sedrin~) Sze<lerjcs Odorlll'in
Hît~nov Burczarozl'inyù Hoscnnu Bru~ov
SùC'heihi<l (j,•tzt umhennnnl) Székl'lyhi<l Hihor
Sângeorgiul-<lc-Mure~ (friihl'r Errliiszentgyiirgy. Mun·,
Sângeorgiul de Piidure, Sf.
Ghcorghe Piidurcni)
Sibiu Nngyszehl'n llcrmunnsl n<lt Sihiu
Sighi~ouru Scgc•vur Schiisshurg Tùrnnvn Mare
~omiirlin M,irtonhegy Mnrlinshcrg Tûrnnvn Mare
Tonrcla Kispraz~n1f1r Turlrln Fiignra,
Uileucul ~imleului S11111ly6i1jluk Siiluj
Uroiu Arouy li nnc<lonra
Vule,ul (jetzt 11111hl'nu1111t) Vi1l11sztil Cluj
Vorumloc Nogylrnromlukn Wurmlorh Tùrnnvn Mure
Vurpàr Vurpiul Burghng Sibiu

'1G
) ,
ANTl<.)UITES CELTl<.)UES EN OLTl~NJE
HÉPEHTOIHE

Au cours du classcmrml d'archivrs archéologiques oilénicnncs, géographiqucfncnt, par


département, par village, par ordre alphabétique d'abord, par épo<fUC ensuite, en relevant
rc '{Ili a été écrit, cc <fUC l'on sait du passé archéologique de l'Olténie, nous observâmes que
dans la mesure où s'enrichissait le répertoire, rpic s'établissait un elassemcnt de ces archives,
de nombreux proLli.•meR se posaient tandis que d'autres se résolvaient d'eux-mêmes.
Pour conférer une réelle valeur au plan de travail du répertoire archéologique pour l'Ol-
ténic - en terminant le classement de la bibliographie ainsi tJ:uc celui des informations inédites
concernant les antirp1ilés celtiques d'Olténic - nous prions instamment les lecteurs de bien
vouloir nous signaler tous lc11 manrp1cs tant en cc qui concerne la méthode de travail que les
informai ions.
Étant donné '(IIC certaines découv,~rtcs fortuilcs cl mi'·mc des découvertes faites au cours
de fouilles archéologiques régulihcs ont été publiée~ par certains chercheurs incompétents
1111 trop pressés, de honnc ou de mauvaise foi, avec la plus grande confusion, les antiquités

ecltir1ucs rnront exposées ici wus un mode absolument criti,pw, afin de ne pas retomber dans
les incertitudes nées. des présentations crronnécs faites jusqu'à présent.
Donnons d'abord la bibliographie par ordre chronologique,

BIBLIOGRAPHIE

J. 1912, J.~lmli lJr. C. /., Cût,n•a date relative la rliferite clwstiuni rie rirheologie prit-itoarc
fo Romtî11i. An. Acad. Horn. To 111. XXXIV. Mcm. Scct. St. Buc. 1912.
2. 1912, lstmti Dr. C. /., Comunicriri arlwologice. An. Acad. Rom. Sect. St. Tom. XXXIV.
lluc. 1912.
3. 1913, Istmti JJr. C. /., Nicolae lJe11su~ianu. Viea/a Ji opera sa. Prcfata la Nic. Dcnw-
~iunu, lJacia l'reisl. Bucurc§ti. 1913.
1. 1921-, Biircèicil,i Alex., Antiquités préhistoriques el protohistoriques des environs de Turnu-
Severin. Dacia. I. 1924.
5. 1921-, Pârvan V., Considération.~ .mr les sépultures celtiques de Gruia. Vacia. I. 1921.
6. 1926, l'tîrvan V., Getica. 0 proloistorie a /)riciei. Ilucurc 7ti. 1926.
7. 1932, Nicolaescu Plop!jor C. S., LP-s Celtes en Olténie. Oxford. 1932.
B. 1933, Nestor.•/., Der Stand ,for Vorgeschicht1;J<irschu11g in Rumünien. 1933. 22 Bcrieht
<l. Hom. Germ. Komm.
9. 1933, Nicola,scu Plop~or. C. S., Les Celtes en Olténie. In « Homenagen a ]Wartins Sar-
menlo >> Guimuracs. Portugal. 1933.
10. 1933, Nicolilescu Plop~or. C. S., C<ilauza Muzcului Regional al Olteniei. Craiova. 1933.
11. 1939, Bcrciu. D., Arheologia preistoricèi a Olteniei. Arhii·ele Olteniei. An. XVIII. 1939.

17
] 2. /9-f,I, ,\',•.,tor /., Ru port 11.rnpra .s,ip,iturilor ~i cercet,irilor arlreolo,u,ic,• tli11 rn111p1111i" 111111/ui
19-13. /laporl usupra 11ctivi11i{ii ~tii11/i.fire a J\111ze11/ui N11/io1111l ,fr 1111ticlrit11/i î11 a11ii 19-12 §Ï 19·13.
l\ous n'avons mrnl ionn(, que l,·s travaux et les communications contribuant 11 la con-
naissanee ries anticpiités celLiques, le problème historique des Celtes cn Olténie n'entrant pus
dans le caclre de la pr(-sentc étudc.
Présentons mai ni cnant les antiquités celtiques par ordre nlphah(,1 iquc, par département,
par lieu de découverte.

Riibeni-Olte(- Vâlcea.
Monsieur Ion Nestor signale la prfsencc dans cette localité de <1 un ou plusieurs tom-
beaux d'incinération de l'époque dace. I>es objets qui se trouvaient dans ces tombes on put
sauver un vase et les fragments de deux glaives en fer du type celtique, qui, grâce à la Licn-
vcillancc <les propriétaires du lien de découvc1 te, M-mc et le Docteur Petrc lordiichcscu et
de M-llc Maria Golescu qui les a signalés et apportés à Bucarest, entrèrent dans la collection
du Musée Municipal 1> 12. p. 55.
Fragment No. 1. Longueur totale: 0 111 355; longueur <le la poignée: 0 m 065. Largeur
maxima: 0 m 040. Pl. I, 1.
Fragment No. 2. Une portion de lame longue de O m 122 et large de O m 033. Pl. I, 2.

Ciiliira!!• Dolj.
1. Une lance portant des traces de feu rougeâtres. La pointe est rouillée au repli rituel.
Elle appartient à la collection Istrati - Cap~a, Turnu-Scverin.
Longueur totale: 0 m 510. Pl. 1, 4,.
2. <1 Un glaive analogue à celui de Orodel, mais fragmentaire, fut découvert à Cèliira~, dé-
partement de Dolj. Il provient très probablement d'un tombeau détruit par les habitants de
la localité1> 11. p. 210. Il appartient à la collection lstrati-Cap~a, Turnu-Scvcrin.No. inv.16/425/8.
Il s'agit ici d'un fragment de hase d'un glaive portant des traces de feu. Cette patine manque
sur la poignée, celle-ci ayant été protégée davantage des flammes de l'incinération par le manche
en bois.
Cc fragment fut utilisé après la découverte. Le tranchant fut émoussé récemment et la
pointe légèrement recourbée. Pl. 1, 3.
Longueur de la poignée: 0 m 123; longueur du fragment: 0 m 130; largeur du glaive à
la hase: 0 m 045.
Il fut acheté par le commandanl Tupagu de Câliira~ en Décembre 1905.
3. C'est encore d'un tombeau découvert à Calâra~ que proviennent le couteau recourbé
et les deux lances que, sur mes instances, l'école primaire offrit au Musée National des Anti-
quités.
A la suite des recherches opérées sur les lieux avec mon ami Vladimir Dumitrescu en 1943,
nous apprîmes les circonstances de la découverte.
Au cours du labour de printemps d'un champ situé au Sud du village, à proximité de
l'étang, l'un des boeufs enfonça jusqu'au genoux dans un trou.
Le paysan, intrigué, creusant à cet endroit exhuma les objets.
Longueur totale du couteau: 0 m 450. Longueur du manche: 0 m 120; largeur de la
lame: 0 m 031.

18
ANT(()UITC.:S CEi.Ti QUES EN 01.Tf:NIE

La lame s' orne d'une ligne ondulée continue, parallèle au dos du couteau; sous celle-ci
~e trouve une autre ligne plus prononcée surmontant deux lignes ondulées parallèles et inter-
rompues. On diRtinguc nu centre de la lame les traces de deux aigles affrontés. Le bois du
munche était fixé à l'uidc de trois cloue sur la tÎ~tc desquels est incrustée une croix. Pl. 1, 6.
Lance 1. Longueur totale: 0 m 393; longueur du manche: 0 m 154. Diamètre du manche
à la base: 0 m 020; diamètre du manche au sommet: 0 m 016. Largeur maxima de la lance:
0 m 046. Pl. I, 5.
Lance 2. Longueur totale: 0 m 27; longueur du manche: 0 m 150. Diamètre du manche
à la base: 0 m 020; diami'~trc du manche au sommet: 0 m 018. Largeur maxima de la lance:
O m 016. Pl. I, 7.
Cetate- Dol j.

Crtate 1. Nous écrivions en 1933 quel'on avait découvert à Cet a te (Dolj) avant la guerre,
<<

une tomhe dans laquelle on avait trouvé un glaive, un couteau recourbé avec sa gaine et une
lance. Mnlhcurcusemcnt, depuis, le glaive a été perdu>>. 9, p. 310.
Monsieur Bcrciu met en doute la découverte d'un couteau recourbé voisinant avec un
glaive celtique.
<< Ainsi que je l'ai affirmé, tant l'épée de Orodel que celle ,de Cctate (par épée Mr. B., afin

de se faire mieux comprend rc, entend le couteau recourbé), où aurait été découvert également
un glaive long (C. N. Plop~or O. C. p. 310), ne semblent avoir aucun rapport avec des décou-
vertes purement celtiques•>· 11, p. 365, note 351.
Cc doute se trouve dissipé par la déclaration suivante émanant du donateur.
<< Il me souvient que le glaive dont le croquis est annexé me fut vendu par un paysan de

Cctate (Dolj) ninei qu'un fer de lance et un couteau recourbé, tranchant à l'intérieur. Cette
arme aurait été découverte, d'après les déclarations qui me furent faites, dans la colline << de
Saali>> qui s'élève sur la propriété de Cetalea à proximité du Danube. Ceci se passait avant
1913. Je ne puis me souvenir du nom du paysan. J'ajoute que cette arme était recouverte
d'une patine noirâtre et que la lame possédait une gaine.
1. Câncea
20 Dec. 1945 ».
Par conséquent un tombeau d'incinération fut découvert dans la colline de << Saali >> à
Cctatc. Cc tombeau contenait l'inventaire suivant:
1. Un glaive long qui a disparu.
2. Un couteau rccourhé ayant: longueur totale: 0 m 380; longueur du manche: 0 m 092;
longueur de la lame: 0 m 282 ; largeur maxima de la lame: 0 m 028. Pl. 111, 6,
Parallèle au dos du couteau se trouve une ligne cannelée soue laquelle une ligne plus pro•
noncée est interrompue au centre. Param~Ie à cette dernière s'étend une ligne ondulée continue.
Une face de la lame de ce couteau e'orne de deux aigles affroraté9.
Le~ trous de trois clous fixant le hoie se di5tingucnl sur le manche.
3. Un fourreau. Longueur totale: 0 m 236. Largeur maxima: 0 m 036. Pl. Ill, 3.
4. Une lance. Longueur totale: 0 m 515. Longueur du manche: 0 m 126. Largeur maxima
de la lame: 0 m 040. Pl. III, 2.
Fort bien conservée, elle possède la patine due au feu, très uniforme, de teinte noirâtre,
Ceci prouve qu'elle appartient sans aucun doute au même inventaire.

19
nn. C. S. JCOLÀE Cl1-PLOP$0H

r;,,1nre 2 . C'P~l Pucorc à CcLale <1uc l'on a clfrouvert une Jane portant des Lraces cl• fe u.
E ll e appartient à la collee lion I stra t i- ap ~a de Turnu- eve rin , no. inv. 38.
Longueur totale : 0 m 580; longueur du manche: 0 m 14,5; di a mè tre de la ba e: 0 m 020;
diamètre du so mmet: 0 m 018; largeur m axima de la lam e : 0 m 028.
Travaill<-e scion la technique de lame de glaive ceh iq ues, ce lle la nce est fin ment can -
nd ée sur le bord. Le man ch e con serve la t ête d 'un clou des tiné à la fi xe r. P l. III , 8.

Co rlate-Dolj .

Je pr(-scntai les découvert s de Corlate clan un e co mrn1111ication faito à Londres


en 1932 (7); découvertes que j e publiai dan la suite au Portu ga l en un article illu tré dan
le volum e dédi é à Martius Sarmcnto en 1933 (9) . J'écrivais : << A orlatc-Dolj les rech rchcs
fait es par l'Institut d'Arch éologic Olté-
nienne pendant l'é té de l'a n 1931, ont
m en é à la découverte d'un cimc tièr<: cel-
tique et les fouill es ont mis à jour troi
tombes d'in cin ération ayant un inventaire
très intéressant. La première tombe contient
un e épée tordue ritu ell e ment, une fibul e,
un umbo e t de ornements d e boucli er.
La d euxième, une lan ce pliée rituel-
lement e t un anneau; la troisième un e b elle
chaîn e de ccin turc>> . 9, p. 310.
Cc qu e j'annon ça is là , aussi hi n crue
l'énumération d e l'inventaire de tombeaux,
étaient basés sur l'e nqu ête et les fouilles
auxquell es ava i nt pri s part Mrs. Ion
es tor et D. Berciu, alor trè j eune.
En d épit de cela, le r ésultat d es
rech erch es e t des fouill e de )! Ins titut
d' Archéologie Olténicnne fut, plu tard ,
contest é e t cm brouill é.
<< L'inventaire de ces tombes, cité
ci-de u par M. P lop~or n'es t pas
F ig. 1. -- Co ri a te. certain . Le nombre des tombes p eut êtr<l
plus élevé ou moindre. >> . (10).
<< Le découvertes de Corlate n e proviennent pas d e fouill es r égulière . Il s'est fait là-ba ,
Luut a u plu s, u~ c enquête arch éologique pour d étermin er les condition dan s lesquelles les
ou vriers découvrirent les prem iers objets>> .
Cet-. étonn a nt pouvoir d 'oubli de M. B. n 'a d' éga l, à cet éga rd , que sa vive ima-
gina tion .
Ca r c'est avec I on es tor et D . Berciu, alor d ébutant . et qui maintenant prétend m'ap -
prendre le rudiments d 'arch éologie, que j'a i procédé, non seulement à une << enquête archéo-
logique>> mais encore à des excava tion s et à dr.s recherches s tratigraphiques.

20
A~TH)llITf.:s C.ELTl(){JES EN OLTf:,'\jJE

Voil'i ec fJUe je retrouve dans mes notes du 22 aoî1t 1931:


(< Mon ami V. G. Palcolog de Corlate me fit don, il y a quelques années d'une superhe pointf'
<le lance en for découverte dans la pierraille au cours <le l'exploitation <l'une carrière située
sur sa propriété. (Pl. JI, 3).
Cette earrihc appartenant au Levantin Supérieur - dernière couche tertiaire olténicnnc -
cc for de lance ne se trouvait pas 011, normalement, il aurait du être.
Par dessus cc cailloutis torrcntid carpathü1uc offrant une stratification lenticulaire, s'é-
tend une strate de loeRR calcaire rccouvcrlc à son tour d'une strate <le terre noire récente.
Fouillant cette Rtratc Rupéricure d'o11 provenait in<luhitahlement le fer de lance, je n'ai
trouvé, dans la i-cction cxistcntc, aucun vestige permettant de soupçonner la présence d'un
étahlisscmcnt quelconque.
Toutefois, dans les labours qui s'étendent au dos cle la carrihc j'ai découvert quelques
fragments céramiques dont la pfttc et la form<, sont d'un primitif quasi néolithique.
La conclusion logique que chacun pouvait en tirer est que l'on se trouvait devant un fer
<le lance perdu, une découverte fortuite d'un objet isolé, comme il arrive fréquemment dans
cette région clc Dolj.
Nous ne pouvions néanmoins négliger la caractéristique nouvelle qu'offrait cc fer de lance,
c'est-à-dire la patine provoquée par le feu dont die était recouverte .
.Au printempQ de la même anm:-:c, mon ami m'annonça qu'au cours d'une plantation cxécutfo
au clos de la carrière, il avait découvert clans un trou, parmi d'autres ferrailles, une épée tordue.
N'ignorant pas l'importance <l'une scmblahle découverte il arrî-ta les travaux jusqu'it mon
arrivée. Sur les lieux, je comtatai qu'il s'agissait <l'une tombe celtique. L'épée et une belle fibule
en étaient une preuve flagrante.
Faute de temps et de moyen je remcttai leR fouilles qui devaient permettre d'élucider le
problème que présentait la présence <le cette tombe en cet endroit.
Plus tard mon ami Palcolog, au cours <le l'établissement <le plates-bandes découvrit à Om
,t.5 <le l'épée verR l'Ouest une superbe chaîne de ceinture.
Trois découvertes côte à côte, sur une même crête de colline, renforçaient si puissamment
m!'s présomptions que je me décidai, accompagné de MM. J. Nestor et D. Berciu, mes amis de
l'i nsLiLut d' Archéologie Olténicnnc, à consacrer une journée à Corlate pour tenter d'éclaircir
sur place le problème archéologique que posaient ces découvertes inattendues.
Soupçonnant, dès le début, l'emplacement d'un cimetière, j'excavai une tranchée large
<le un mètre entre le point où se trouvait le glaive et celui où se trouvait la chaîne de
ceinture.
Fouillant avec la pins grande attention les alentours du trou ayant contenu le glaive et
la fibule, je découvris dans la terre de déblai quelques ossements carbonisés et plusieurs débris
<le fourraux sans importance.
Crcu~ant davantage je rencontrai à une profondeur de 25-30 cm seulement, répandus
sur un rayon d'environ lm20, quantité d'ossements humains carbonisés, des fragments de fer
et f{uelqucs piÎ'ccs ornementales.
Notons que le glaive et la filmlc avaient été trouvés à une plus grande profondeur.
Les parois d'un trou de vigne portaient les vestiges d'un autre trou dont le fond, comblé
clc terre cendrée noirâtre, s'enfonçait à une profondeur de 60cm dans le lœss jaune clair qui
s'étend ici sous la terre labourée. Bien que les bords n'existaient plus que d'un seul côté on

21
J) H. C. S. NI COI.A 1-:su '-l'l.01'~0 H

rcrnarquaiL 1pw le trou {-tait conirpu,, pluR larµ;i, au E-ornnwt qu'il la bas,·, n'ayant pas un
<liam,·trP supfricur à 60 - 65 cw.
1.es ossements et les menus oLjets de fer se trouvant dunis surloul duns la partie Est du
trou, il est permis de cmH·lurc que le corps fut 111(11(, sur sps honls rt cc rprn Ir, fou uvait épargné,
jdé sans grand soin dans le fond, abandonnant sur les bords .li,s ossmrn,nts et quclrp1cs ferrailles.
li n'est pas impossihlc, dans cc cas, que l'a1111pa11 clc fpr trouvé i'1 lmll0 à l'Ouest <lu tombeau
d'incinération et à 0m30 de profondeur appartienne i1 1·cllc 111,~mc lomLe.
Etendant l'excavation <le 10m60 vers l'Ouest je <lfrouvris à 011130 de profondeur une lance
hrisfo rituellement ainsi que des o8scmcnts humains carbonisés, des fragments céramiques
informes et un mince fil de for, puis un second tombeau d'incinération tri'-s pauvre, excavation
plus large dans laquelle le corps avait été brûlé et recouvert ensuite avec la terre de
remhlai.
Rien d'important ne fut découvert sur la distance séparant cet endroit de celui où fut
trouvée la chaîne de ceinture, si cc n'est à l 7m70 de la première tombe un fin anneau et
à 44,m20 un morceau de chaine de 22 cm de long appartenant à celle découverte auparavant.
Bien que je pense que nous nous trouvons ici en présence d'une troisième tombe, aucun
vestige d'ossements carbonisés ni d'excavation ne furent relevés.
Plusieurs tranchées parallèles ·ou perpendiculaires ne donnèrent aucun rcsultat.
Mais un fait est certain, c'est que nous avons affaire ici à des tombes d'incinération qui
nous ont conservé certains objets de fer méritant toute notre attention>>.
Penchons nous donc su, eux et examinons-les de près.
Tombe No. 1.
Glaive - Fibule - Umbo de bouclier.
Glai,,e. Longueur totale: 0 m 95; longueur du manche: 0 m 150. Largeur de la lame:
0 m 040. Replié rituellement. Pl. II, 1.
Fibule. Faite d'un seul morceau de fer, l'arc est formé de 10 spires. Sa lon!!ucur totale est
de o m 165. Pl. II, 4.
Umbo de bouclier. Fragment d'un umbo de bouclier comportant la partie latérale, la mieux
conservée, qui se fixait sur le bouclier à l'aide de deux clous de fer à tête sphérique. La rouille
a détruit la calotte de cet umbo. Pl. Il, 2.
Fragments de pièces ornementales dont le décor se compose de circonférences entrelacées.
Aucune de ces pièces n'est entière et clics ne pourraient t'.•trc reconstituées que de façon pro-
blématique. PI. II, 8-10, 12-13.
Déchclette (v. fig. 535, p. 759 1 ) dénomme <• plaque de ceinture>> une pièce ornementale de cc
genre. Il est certain que nos pièces furent appliquées à l'aide de clous sur un objet quelconque.
Toutefois certaines observations me portent à croire que jamais elles ne garnirent des cein-
tures. Faute de matériel de comparaison, force nous est de les donner pour le moment sans
tentative de reconstruction. Pourtant, en cc qui concerne leur utilisation, nous pouvons décla-
rer avec certitude qu'elles ornaient le Lord d'un bouclier.
Tombe No. 2.
Lance. La tige est conique et se termine en carré. La base a 20 mm, le sommel, 12 mm,
s'amincissant à 8 mm sur une distance de 82 mm. La nervure puissante et très proéminente
a 12 mm à la base. Les ailerons sont larges et s'amincissent ver~ le sommet.
1
) Manuel, vol. IV.

22
A'.'lTll,llllTf.:s CELTll,llJES EN 01:r,::NIE

A 15 mm, ;1 la hase de la tige se trouv11 un clou rivé d1~s deux I ôtés traver~anl de part en
part la lance dans le scm; des ailerons. Il servait à fï,;cr le long manche de bois de la lance.
La surfncf' de la lance, hien conservée, est recouverte de la patine rougeâtre duc à l'action
du feu. Pl. Il, 5.
f.cttc patine - le hon état de ces ohjcts le prouve -- fut un puissant agent de protection
contre la rouille. La lance, tordue après l'incinération, clone lorsque le métal était détrempé,
fut fortement atta1p1éc par la rouille à l'endroit où la torsion provoqua la chute de cette
patine.
Tombe No. 3.
Clwînr. La chaîne trouvée dans le tombeau No. 3 se compose de trois fragments; le pre-
mier d'une long1icur de 0 m 800 - le second de deux petits morceaux, l'un de 0 m 500, l'autre
de 0 m 115. A l'une des cxtrcmités se trouvent deux pla11ues, à l'autre une seule. Ces plaques
sont en forme de hache ayant les bords orn,:';s d'un cordon de perles embouties à l'envers de la
plaque à l'aide d'un clou et de quatre proéminences sphériques plus grandes pointillées sur les
bords par le mfme procédé. Pl. Il, 11 et fig. 1.
Cframique. Quelques fragments de céramique furent découverts au cours des fouilles à
diverses profondeur entre le wl vierge et la terre arable.
A part un tesson trouvé dans le tombeau No. 2, aucun tesson ne fut découvert voisinant
avec des objets en fer ou dans les autres tombes, je les considère toutefois contemporains de
celles-ci, la pâte étant semblable à celle du premier fragment.
Deux rebords de vases et une proéminence rappellent la forme chalcolithique.
Pur consé'luent: ces fouilles ont amené la découverte d'une troisième tombe et complété
l'examen des deux premières; la lance trouvée dans la carrière indique la présence d'une qua•
trièmc. C'est tout.
Mais afin de susciter des doutes quant à l'ordonnance de l'inventaire, ordonnance honni'-
tcment établie par nous, M. Bcrciu, invente<< une épée longue nouvelle et une seconde lance>>,
11, p. 358.
Mais, dites-moi, où donc sont-clics? Car pas plus M. Nestor que moi ne les avons vue •
Alors d'où ont donc surgit à Curiate un glaive et une lance?
La chose est facile à comprendre.
Une méthode archéologique toute personnelle fut employée, méthode qui revient à
faire <1 deux >> de un !

Dobrosloveni- Romana{i.
La collection du MNA possède, sans indication de lieu de découverte l'inventaire d'une
tombe celtique comprenant:
Un fragment d'épée. Deux lances. Un umho. Un mors.
Description.
Fragment d'épée. Il a une longueur totale de 0 m 360, la longueur de la poignée est de
0 m 150 et la largeur maxima de 0 m 048. La patine a disparu de la poignée. La lame est munie
de deux plaques étroités destinées à fixer le fourreau. Pl. V, 12.
Les lances. Fragmentaires, non reproduites.
Umbo de bouclier. li a la forme d'une calotte sphérique d'un diamètre de 0 m 163. Conservé
entier, il est recouvert de la patine duc à l'action du feu. Pl. V, 10.

23
OH. C. S. NICOLAJ•:SctT.J'J.Ol'~Oll

]\for.~. Il est eompos,~ tic deux barres de ft•r torsh,s, tlont les extrémit{,s sont tonlues en
forme d'anneaux. Les harrcs s'emhoîlf'nt nu centre pour fnrmtff le mors, dans les amwaux
des extrémités extérieures wnt passés d'autres anneaux cl molcLLcs destinées II r1:cevoir les
hritles. Pl. V, 9. Les rcchcrehes effectuées dans le~ urehi\'es du Musée ont pu déterminer la
provcnnnce de eet inventaire.
Voici cc 1p1c dit l'adresse du 25 Septcmhrc 1869:
J\li11is1,~r1, ,1,,s Cultrs rt de l' T11structio11 Rurnrt•st 2!i S1•pt1'111brn 1!169. T'ussr; dr111s
11111,liqrie. l>é{'11rtrmr11t de.~ Erofi..~. l' i1u•1•nlaire sous l,• No. 6:l (Curiosités).
No. 12..105.
Mr111sir11r le J)irrcle11r,
Par ordre de l\lonsicur le Ministre de l'Intérieur 1pii les a rc1;us au dit Ministhe, le sous-
signé vous adresse neuf morceaux de for et d'acier comprenant des fragments d'épées anciennes,
un frein de cheval et un casque découverts par les ouvriers travaillant à la chaus6éc Caracal
Hîmnicu Vîlci le 29 Aoî1t dernier au cours de l'excavation d'une tranchée à droite du chemin
de pierres de la commune DoLrosloveni sus-nommée, dite de Trajan, afin que vous les conser-
viez clans cc Musée et les passiez II l'inventairc. Scion l'usage veuillez Lien en nccuscr réception.
Rcccvc:r., Monsieur le Directeur, l'expression <le ma haute considfration.
Pour le l\Iinistrn, Le chef de division,
M. /lre:;i,1110 Dr. Nifufrsco
A l\Jonsieur Ir Dirrclrm, du .Musée des Arttiquitrs ,i Jlurnrrst.
Le ca~quc est l'umho et le<• frein de cheval>>, Hans contredit, le mors. Les autres fragments
du µlaiYc, perdus ou égarés <lans les collections du Musée National wnt de toute évidcncc des
frngments provenant de la rupture rituelle de l'épée.

Gârla-Micii Melwdi11/i
De Gârla-Micii M. Alei,;:. Bàrcàcil:i public une épée cclti1p1c,<< longue de O m 8:'i, larg1!

de 0 012 qui porte sur la soie dont l'extrémité est en bouton, deux anneaux et la croisière
111

d'attache du pommeau II la lame». Elle a été trouvé a Gârla-Micii, vilh,gc prî·s <lu Danuhc
en aval du port de Cruia, fig. 270- 271, p. 296, (1).
La poignée à quatre angles de ce glnive celtique, marrp1éc de la patine duc ;1 l'aclion du feu,
porte deux rondelles, l'une supérieure, l'autre inférieure, et diamétralement opposées, destinées
à la fixer. Pl. IV, 1.
Gogo.~i/a-Dolj.

Le docteur C. J. Istrati a publié en 1912 <• un glaive brisé et recourbé à la partie centrale
ayant seulement O m 39 <le long, ainsi qu'un second, scmhlablc, mais tordu davantage ayant
0 m 36 de long.
lis furent <lécouvcrls dans le département de Dolj, dans la commune de Gogo~ita, arron-
dissement de Dumhrava de sus, située à l'Ouest <le Craiova à proximité de la limite du dépar-
tement de Mchcdinti.
On a trouvé encore au même endroit une lance longue de O m 30. La pointe <le cette lance
est retournée et étant donné l'épaisseur de l'arme ceci n'a pu se faire qu'en déployant une
grande force.

24
ANTH)l 11Tf:s CELTll)UES EN 01.Tf::i\JE

Ces trois ohjcts furent dfrouvcrts chez C. lorcHd1cst u >>. 1, p. 116.


Sur la Pl. ·yn fig. ~4, le Dr. htrati r1\produisait les deux épécs, la lance et deux
autres frugrnentR de glaive.
M. llerciu parlant de la découverte de Gogo~i~a dit:
<< On peut considérer comme provenant auRsi de Lombes <l'incinération l,~s quatre glairl'.~ et
le for de lance de Gogo~ita dans le département de Dolj.
La pointe de l'un d11s glaives csl aig1:ë, détail caractéristique de la période B de l'époque
la T,·ne ,,, Il, p. 360.
On voit en confrontant lcR deux textes que, 011 le chimiste dit deux épées, l'archéologue
dit quatre.
Aussi hien que M. Bcrciu j'ai étudié la collection Istrati-Cap~a et, en cc qui concerne le
nombre d11 glaives c'est à l'avis du chimiste que je me rallie et non point à celui de
l'archéologue.
Il est certain que deux fragments du même type de glaive sont fixés sur la même planche
et si le chimiste n'a pas compriR cc flu'il en était, la même inadvertance n'est pas permise à
l'archéologue.
Voici l'état des choses: Les deux fragments d'épées du même type fixés sur la planche
ne S'Ont autres que les fragments d'une des deux épées.
Un simple coup <l'œil sur la planche suffit à me convaincre et décousant les fragments
je constatai, qu'ils se raccordaient parfaitement.
Nous avons clone à Gogo~i~a un glaive à peu près enlier composé de trois fragments et un
fragment de hase avec la poignée d'un second.
Mais si cc glaive reconstitué par nous à l'aide de deux fragments, chacun d'eux plus impor-
tant que le fragment de haFe, n'est néanmoins pas complet - la pointe en est cassée - quel
est donc le glaive que vit M. Bcrciu << glaive dont la pointe est aiguë, détail caractéristique de la
période Il de l'époque La Tène>>?
Description.
Glaive N(). 1. Longueur totale: 0 m 700; longueur de la poignée: 0 m 290. Largeur maxima:
0 111 100. Pl. IV, 4.
Cc glaive porte la patine duc au feu, la rouille a entamé fortement l'endroit de la rupture
dépourvue de cette patine.
Le long de la lame est légè',rcmcnt cannelé et la poignée s'ornc à l'extrémité d'un bouton
à quatre pans.
Glaive N". 2. Longueur Lo talc: 0 m 960; longueur de la poignée: 0 m 150. Largeur maxima:
0 m 015. Pl. IV, 2.
La pointe du glaive manque.
l,a11ce. La pointe est repliée. Longueur totale: 0 m 490. Largeur maxima: 0 m 0-1-.
Le manche de la lance est muni d'un clou de fixation. Pl. IV. 5.

Golen/i-Dolj.
C'est Istrati qui nous parle le premier <le la découverte faite en cet endroit.
L'ingénieur sylviculteur Ernest Ghcorghiu suivait en 1904 les traces <lu commandant Cap~a,
qui en 1877, avec des soldats du 7. régiment de Dorohanii entreprit des fouilles dans plusieurs
collines:

25
DH. C. S. NICOLÀESCll-J'LOl'$0H

<• Excavant à proximité <ln puits de la vallé,1, 11 25 111 environ dans la direction de la er,1 tc
dr la cullirw, il dfronvnt dans un mur en profonclmrr, u11r, brique romaine rt ù œtte même
profo11drur, r,nviro11 2 111, <lcnx armes de for 1"Î1lé à côté•>, 2, p. 11.
En cc 1p1i ronccnw la localisation de crltc dr.1"011vcrtc, Istrati, la précise <• dnns le rnvin,
sons Golcn\i >>.
(;olen\i cHt 1111 ,.-illagc situé i1 la limite méridionale de la terre de l\laglavit qui fut, jusqu'en
1930, un hameau de celte commune. C'est pourquoi nous fixons cette dfrouvcrtc ù Golcnli,
comme clic est du reste stipulée 8Ur l'inscription l'onccrnnnt ces dm1x armes.
Description faitr par /.~Irati.
Coult'<IU recourbr. <• Cc glaive dace trouvé à l\laglavit a une l011gucur, en ligne <lroitc, de
0 m 392, dont la poignée en comporte 12 cm. Cette arme est plutôt 1111 couteau long. Il faut
noter que le manche proprement dit n'a que 8 cm.
La grande courbure a 425 mm, la largeur maxima est de 3 cm, l'épais~cur maxima 4 mm.
Cette arme en acier est faite avec soin comme l'indique la bordure ornant la partie con-
vexe 1> (2, p. 12 et 3 p. LXXIX et suivantes).
Elle porte la patine due à l'action du feu. Pl. IV, 7.
Ayant étudié ces objets au Musée Istrati de Turnu-Sevcrin je suis d'avis d'aprt!s la patine
qui lc6 recouvre tous deux que la lance aussi bien que le glaive appartenaient au même tom•
beau d'incinération.
Lance. Longueur totale: 0 m 530. Longueur du manche: 0 m 120. Largeur maxima: 0 m 04
Elle porte la même patine due à l'action du fou. Le manche ne possède pas le clou destiné
à le fixer. Pl. IV, 6.
Notons également un léger détail: M. Ilcrciu, parlant des couteaux recourbés d'Olténic cite
celui de Golenti-Maglavit renvoyant à la page 259, fig. 4, alors que le couteau de Golen\i est
celui représenté vers la marge de la Cig. 6.

Gmia-Mehedin(Ï.

1. Une épée à deux tranchants de l'époque La Tène longue <le 1020 mm et large de 45 mm.
<• Cn très bel exemple typique des longues épées du second âge de fer. L'épée bien conservée
de Gruia a été trouvée avec une grande partie de son fourreau, cependant, par un certain hasard
malencontreux la gaine qui était très rouillée, après avoir rempli sa mission de nous conserver
presque intacte la lame de cette épée, s'est évanouie en poussière 11.
2. <,Un tronçon de la lame (mince et à nervure assez saillante) long <le 60cm et large de 4 cm.>>
Pârvan, Dacia, I, fig. 10, 4. Pl. V, 1.
On a découvert à Gruia plusieurs tombeaux d'incinération dans lesquels se trouvaient
deux glaives et sept lances dont six en for et une, le No. 5, en bronze. PI. V, 1-8.
Elles ont été décrites abondamment par Pârvan.

H inora-Mehedin(i.

Le commar.dant Tupagca acquit de Jean Ilejan une lance portant la patine duc à l'action
du feu et provenant <le HinoYa.
ANTIQUITf:s CELTIQUES EN OLTf:Nrn

Elle se trouve ùans la collection lstrati-Cap~a.


Longueur totale: 0m 610. Longueur ùu manche: 0m 230. Largeur maxima: 0m 84.
La lance est cannelée sur les horùs et porte la patine duc à l'action du feu. PI. IV, 8,

Orodel-Dolj.

J'écrivais en 1933:
<1 A Orodcl-Dolj on a découvert acciùcntellemcnt en 1917, une tombe celtique, contenant
une épée, un couteau recouché, une lance et un mors>>, 6, p. 310.
Il cRt évident que M. llerciu <levait parler, lui aURRi, de cette découverte:
<1 M. C. N. Plop~or affirme que l'épée de Orodcl a été découverte dans un tombeau celtique

à côté d'un glaive recourhé et un mors en fer, ceci nous parait fort sujet à caution.
Nous avons affaire ici, en premier lieu à des découvertes fortuites, pa~mi lesquelles il faut
noter aussi les deux fragments d'épée~ du même type que la première (pour ceci le lecteur est
renvoyé à la_ fig. 257, 2-3). Ceci prouve qu'il y a à Orodcl plusieurs tombes celtiques>>.
Ce doute affirmé, M. B. s'emprcsRe d'exprimer son précieux aviA:
(1 En cc qui concerne le glaive recourbé et le mors de fer, nous somme., d' avi.,, qu'il provien•

ncnt d'une tomhe antérieure à celles au glaive celtique•>, 11, p. 359-360.


Voici cc qu'il ressort, au sujet d'Orodcl, de mes anciennes notes:
Sur le côté oriental de la vigne de Gheorghe ~~nache Puiu située sur le versant droit du
val d'Orodcl, au dos Ùcs croix de pierre de l'ancien cimetière et de l'église d'Orodel-vieux, on
à trouvé, en 1917, en creusant le sol pour la plantation d'un arbre, à une profondeur de deux
mains (environ 0 m 50) un objet de fer que heurta la bêche. Examinant le fer on constata
qu'il s'agissait d'un mors de cheval et en poussant les recherches on découvrit un glaive <1 couché
au côté •> d'un couteau rccourhé et d'une lance.
En plus des objets de fer dont la position d'enfouissement nous est inconnue, notre infor-
mateur, M. Virgil Gheorghc Puiu n'a aucune souvenance de la présence soit 11 d'ossements,
de ccnùrcs, ou de tessons >>,
Après la découverte, M. Virgil Enatcscu, alors élève de lycée, excava tout autour de cet
emplacement sans plus rien découvrir.
Les objets découverts furent conservée précieusement par l'instituteur D. Enatescu, qui en
fit don le 15 N ovcmhrc 1931 à l'Institut ù' Archéologie Olténicnnc.
La même patine duc à l'action du feu recouvre chacun Ùe ces objets, prouvant ainsi que
tous proviennent <l'un seul tombeau d'incinération.
Épée, Longueur totale: 940 mm; longueur Ùc la lame: 790 mm; longueur de la poignée:
150 mm; largeur de la hase: 41 mm; largeur vers la pointe: 36 mm. PI. Ill, 1.
Couteau. Longueur totale prise ùc la courbure extérieur: 416 mm; longueur de la poignée:
101 mm; largeur de la lame à la poignée: 26 mm; largeur de la lame au milieu: 26 mm;
largeur de la lame vers la pointe: 10 mm. PI. III, 5.
Lance. Longueur totale: 226 mm; épaisseur à la hase du tube: 18 mm; épaisseur au
sommet: 15 mm; largeur maxima de la lame: 29 mm. Elle était jadis plus longue mais elle
a été brisée. PI. Ill, 7.
Mors. Il est formé de deux barres de fer minces et inégales, recourbées aux extrémités.
Dans les espaces viùes des Ùcux extrémités supérieures sont pris des anneaux de fer; dans les

27
llH. <:. S. NIC:01.ÀESC:l -PI.Ol':;,011

1·xln~mi1(,s i11ffriP11r1·s, mw harrc ile for ondulée lermi111:e ,l'un cÎilé par une boudl', poi11L1w
di, l'autre pour permcllrc le rclrait ;1 volonté. Un peu plus haul se trouve une aulrc harrc pliée
en deux cl fixrc par <les rÏYcLs.
La lo11g11cur de la plus grande liarrc est de Om 216. (Pl. III, 4-.
Par co11s(-1p1ent les rcl'herchcs 011l élr i,ffccluécs par moi ac1·0111pag11é, d,~s i11ve11tcurs, au
lii,u de d(-couvcrle du tombeau et de son inventaire, et ~ nous l'avons vu -- rien n'anlorisc
M. Bnl'iu à affirmer qu'il y ;1 Orndcl <<<<plusieurs tomhcaux >>.
]\fois j'oubliais les deux fragments de glaives apparte11a11l au même type 1pm le
premier.
11 e~t évi<lenl que, M. B<'fciu les rcproduii,mlt et de plus les rcpro<luisanls <l'aprè~ mm
illustration d'un de mes travaux, ces fragmcnls doivent exister.
Mais, pcrmctlcz une petite observation: Comment un archéologue peut-il préciser que ces
fragments de base i'.tc ces deux soi-disant glaives sont dépourvus, précisément, des parties cp1i,
étant plus prot(,gécs, auraient du se conserver mieux, j'enlends, les poignées?
Il est aiëé <le comprendre qu'à l'origine ces << deux fragmcnls de glaives du même type
que celui mentionné>> étaient deux fragments de fourreaux.
Une étude plus approfondie de l'inventaire de la tombe de Orodcl aurait évilé à M B.
le démenti que lui vaut cette affirmation.
La patine duc à l'action du feu, de teinte uniforme, autant que la couche de cendre relevée
par endroit sur tous les objects, disent assez qu'ils apparlicnncnt à un même et unique
tombeau.
La mélhodc de négation et l'ellc de multiplicalion font des progrés. La présence du couteau
recourbé et du mors dans cc tombeau est niée, d'autre part une épée est mulLipliéc par trois.
Les redoutables faussaires dont le métier est de faire de un -- deux, doivent se senlir ja•
loux de la méthode de M. Il.

$imia11-Mehedin/i.

M. Alex. Barcàcilà public une épée trouvée dans cette île.


C'est une épée à deux tranchants de l'époque La Ti':nc. Elles est longue de O m 975 cl large
de O m 055. Pl. IV, 9:
<• avec la lame terminée en pointe aiguc gardant la croisière campaniformc >>
Dacia. I. fig. 270 - 271. p. 296.

Sise~lii de Jos-Mehedin/i.

C'est de cette localité que provil'nncnt les objets trouvés dans une tombe d'incinération
offerts par le Professeur G. Popcscu Sura, au Musée du Palais de la Culture à Tu mu-Severin.
L'inventaire se compose d'un çouteau recourbé avec sa gaine et de deux lances.
Couleau recourbé. Longueur en ligne droite: 0 m 290; largeur maxima: 0 m 028.
La lame est cannelée à la partie extérieure. Au milieu de la lame se trouve un ornamcnt.
La rouille a aminci la poignée, qu'un clou rouillé fixe. Pl. IV, 11.
Gaine. Longueur: 0 m 183; largeur maxima: 0 111 036. Pl. IV, 15.

28
ANTIQUIT(~S CELTIQUES EN OLTÉNIE

Lance. Longueur totale: 0 m 395; longueur du manche: 0 m 135; largeur maxima:


0 m 032. La nervure est très prononcée. Pl. IV, 10.
Petite lance. Longueur totale: 0 m 201; longueur du manche: 0 m 065; largeur maxima:
0 m 028. Pl. IV, 12.
Tous ces ohjcts portent la patine due à l'action du fou.

$opot-Dolj.
M. Ion Nestor signale un mors découvert dans cette localité et faisant partie de la col-
lection du Musée Aman de Craiova.
J'ai retrouvé cet objet portant les inscriptions suivantes:
~opot-Dolj. << Mors découvert en même temps qu'un javelot (Pl. IV, 3) dans le ravm Brii-
güroaia par Ion Joitoiu de la localité et offert au Musée par l'élève Constantinescu Alex. 1914 >>.
Ayant demandé à l'ancien clève Constantincscu Alex., aujourd'hui le lieutenant- olonel
.(\lcx. Constantinescu-Badca, de rappeller ses souvenirs au sujet de cette découverte, nous
nous sommes rendus ensemble au Musée Aman où me furent donné les renseignements écrits
que voici:
<< Cc mors fut découvert en 1913 par Ion D . .Toi\;a (Joitoiu) habitant la commune de ~ 1.

potu-Dolj, sur le flanc de la colline de Briigiiroaia, à un km N-0 de ~opotu. L'objet fut ra•
mené au jour par la charrue.
L'information donnée par le Musée Aman qu'un javelot aurait été découvert avec ce
mors est dépourvue de fondements.
J'ai acquis ce mors pour la somme de deux Ici de Ion D. Joita, et en ai fait don au Musée
en 1914 par l'intermédiaire de feu le professeur Ciuceanu en même temps qu"une pointe de
lance, déterrée au cours du labour et découverte par moi sur le territoire de la commune de
Raznicu-Dolj.
Lt. Col. Badea Const. Alex.
22.Xl.1946 »
Le mors est composé de deux barres de fer torsées à chaque extrémité.
Les barres de fer s'emboîtent au milieu du mors. De.part et d'autre de cet emboîtage se
trouvent trois rondelles dentées sur les deux bords, séparées l'une de l'autre par un anneau
cylindrique en métal. Les extrémités extérieures po~tent chacune un anneau et les barres dans
lesquelles passaient les rênes du mors. (Pl. IY, 13).

Turnu-Severin. Mehedin/Î.
M. A. Bürcücilii public une épée celtique découverte à Turnu-Severin: <clongue de O m 995,
large de O m 050, à pointe arrondie, avec l'extrémité de la soie frappée en bouton, a été trouvée
prés du Castcllum Romain de Turnu-Severin >>. Dacia. I. p. 296 fig. 270, 3.
On aperçoit les traces du pliement rituel de l'épée, car aprés la découverte celle-ci fut
redressée. Pl. IV, 13.
Mehedin/Î.
Description du Dr. I. Istrati.
Couteau recourbé. << Je possède dans ma collection une arme semblable, plus petite. La seule
indication du lieu de découverte est le département de Mehedinti >>. Pl. V, 11.

29
DH. C. S. NICOLÂESCll-l'LOl'!;,Oll

<< L'aspcrt extérieur est Ir m,~m.,, loulcfois die scmhlc a\'oir Plé de facl ure moinR soignfo.
La poignfr mesure aussi 12 cm et possilrle cieux farci.tes latérales. La longueur totale est de
32 cm seulement et de 35 cm dans la plus grande courbe. La larg<•ur maxima de 3 cm, l'épais-
seur maxima 3 111111. Cc couteau poss,~de la 111,~nw bordure mais d'un travail inférii,ur >> •• JI est
drprrnrvu de la pali1w duc à l'action du feu. Dacia l'rr•istoricii p. LXXIX.
J'ârtopu-Volj.
Deux lances portant la patine due à l'aclion du fou et appartenant à la collection htrati-
Cap~a de Turnu-Sevcrin portent l'indi<-ation de découverte à Vârtopu-Dolj.
Lance 1. Longueur totale: 530 mm; longueur du manche: 206 111111; largeur de la lame:
90 111111.
La nervure de celte lance est trils prono~cfa,. Un clou destiné à la fixer traverse le manche
de part en part. Elle porte la patine duc à l'action du feu. PI. IV, 16.
Lance 2. Longueur totale: 370 mm; longueur du manche: 81, mm; largeur maxima:
10 mm.
La lance est longue et porte une nervure très prononcée. Elle est couverte de ln patine
due à l'action du feu. PI. IV, 14.
Orlea et Cura Pmli11ei-Romana(i.
Dernièrement nous pCunrs identifier encore les objet, suivants, d'origine celtique:
Une fibule en bronze, provenant de Orlca (Coll. Georgescu i1 Corabia). Fig. 2.
Une fibule en fer, trouv(,c également à Orlea (Coll. Cumpiina~u). Fig. 3.
Une fibule en fer, de Gura Padinci (Coll. Otincclcscu à Cura Padinci). Fig. 4.
Cette simple présentation descriptive et géographique des
objets de fer appartenant aux tomLcs des guerriers de l'époque
La Tène géto - celtique soulève, sans doute, de nombreux
probl/',mes tant historiques que archéologiques,
li est évident que le proLl/',mc historique de la pénétration
des Celtes en Olténie, étudié en corrélation avec la dispcrFion
géographique des traces qu'ils laissèrent
derrihc eux prendra un tout autre aspect.
Nous pourrons en suivant la 1.:arlc (fig. 5)
reconnaître les gués sur le Danube et les voies
d'acc/',s.
ii
Camille Julian, G. Katzaroff et N. Vulié
ont étudié d'après les sources histori11ues,
l' étaLlissemen t des Celtes dans la Péninsule
Halcanique; Pârvan a fait des rapprochements,
pour cc qui concerne la Dacie, entre les
Fig. 2. - Orlca. auteurs anciens et les découvcrtrs archéo- f"ig. 3. - Urlcu.
lo~iques.
Le problrmc fut repris par Nestor, Daicoviciu, Dorin Popcscu. Notre communication
l'envisage au point de vue purement archéologique. La première question qui inévitablement
se pose est celle-ci: Ces monuments appartiennent-ils tous à des guerriers celtes? Peut-on
l'affirmer pour la majorité d'entre eux?

30
ANTI()llITf:S CELTl<)CJES EN OLTf:NIE

Le doute nait, pour certains, dl' la présence du couteau recourbé, arme illyro-thrace.
Arrêtons-nous un instant sur ce point et prenons la prfaendue << Archéologie
préhistorique d'Olténic •> de M. D. Bcrciu. Voici cc que nous y lisons concernant le couteau
recourbé:
1< On en a découvert sept exemplaires au total: Cetate, fig. 257 /7 /fJ (trèR bien et
correspondant), Orodel, fig. 2.57 /6 (parfait encore), Golenti-Maglavit, fig. 259!4 (erreur, la
fig. 4 ne représente pas le couteau de Golenti. Bien que citant les om, rages dans lesquels cette
arme est rcprocluite, donnant exactement le No. de la planche et de la fip;ure, le couteau en
qncstion n'est pas celni portant le No. 1 niais bien le No. 6); Si~e~ti (identification parfaite),
une autre localité de Mclwdin\i restée inconnue et encore un exemplaire de provenence inco-
nue: clone au total 6 1>.
Cctate 1 - Orodcl 1 - Golen\i 1 - Si~e7ti 1 - Mchedin\i 1 -- mconnue 1. - Mais M. B.
ajoute: Il existe dans la collection Istrati-Cap~a cieux autres
exemplaires encore, de provenance inconnue (fig. 259/5/6).
Mais le No. 5 est celui de Mehedin~i, le No. 6 celui cle
Golenti, M. Ilereiu reproduit ces couteaux sous forme de taches
sombres qui ne nous disent pas grand chose, il nomme six cou-
teaux recourbés tout en annonçant sept. Il tient à sa méthode.
Résumons: Quatre couteaux recourbés dont le lieu de
découverte est connu; un, provenant du département de
Mehedinti et un d'une provenance tout-à-fait inconnue. Selon
les indications de Istrati, le couteau de la fig. 17 /3 de haut en
bas (fig. 259/5 de M. B.) ~vient de Mehedinti. Il ne nous en
reste donc qu'un seul de <c provenance inconnue 1> c'est-à-dire
celui de la fig. 259/4.
Fig. 1. -- Guru-Padinei.
Si nous ajoutons à celui-ci le couteau de Ciiliira~u, nous
aurons enfin sept couteaux.
Le problème de la simultanéité de la présence de ces couteaux recourbés de type dacique
et des épées longues de type celtique reste néanmoins pendant.
Voici cc que nous apprenons à ce sujet:
<< En tout cas, pour autant que l'on sache, ils ne peuvent voisiner avec des épées longues
celtiques, comme le croyait M. C. N. Plop~or qui leur donne une origine celtique, affirmation
infirmée à juste titre par M. Radu Vulpc qui, il est vrai, suppose que les Celtes, dans leur
marche vers le Danube empruntérent cette arme aux autochtones.
Mais un fait est certain. C'est que nous n'avons jusqu'à présent aucune preuve indéniable
que de semblables couteaux aient été découverts simultanément avec des épées typiquement
celtiques 1>, 11, p. 363-365.
Etant donné qu'à Orodel aussi bien qu'à Cetate - et je l'ai démontré - l'épée du type cel-
tique apparait simultanément avec le couteau du type dacique; qu'à Ciiliira~u, où nous nous
trouvons sans contredit devant un cimetière celtique, où indépendamment du tombeau con•
tenant le couteau du type daciquc apparait aussi une épée du type celtique, que pareil voisi-
nage se rencontre non seulement en Olténie mais encore en Bulgarie - à Hassan Fakâ - où
l'inventaire d'une tombe comporte une épée repliée selon le ri te, un couteau recourbé, un umbo,
un mors, et une lance, il faut se rallier à l'opinion de Vulpe quand il dit que les guerriers de

31
DIL C. S. NICOLAESCli-1'1.0l'~OH

l'cttc épo11uc, en plus du IJ()u..Ji,~r, <le la lance cl de l',~pée longue - armes appropriées i1 111
lutte équestre unl usé (-galcmcnt de cet autre type <l'armc8,
Nous connaissons dune jusqu'ici et après des rccherclrns contrôlées, en Olténie deux tom•
hcaux, et en llulgaric un où, les Celtes ignorants <les théories archéologiques <le M. Bcrciu
ont eu l'impcrlinencc de se faire ensevelir avec, côte-à-côte, une épée longue et un couteau
rcl'uurhé.
Notons que jusqu'à présent aucun de ces couteaux recourbés, même s'il accompagnait
111w épée celtique repliée rilucllemcnt - - cas <le Hassan Fakâ - n'a été découvert replié scion
ln rite, pas plus qun ne ln sont toutes les épées, tandis qu'en certains cas - Curiate, Gogu~i~a,
Ciilàra~u -- les lances sont, clics aussi, repliées rituellement.

1 s,sestii de Jos 11 ~•pot 21 G Kremena


·:·::... •···· 2 Turne Severi., 12 Cac1ulet 22 Vldeoselo
3 Simiao Ostrov 13 Virropu 23 Plevna
············ ····· 4 Hinova 14 Corlate 24 Btlene
5 Gruia 15 8iben1 25 Bahovita
6 Gârla Micii 1G Oobrooloven, 26 Nade;Ja
7 Cetate 17 Càlàra,, 27 V,nograd
8 Golenti 17e Gurs Padini, 28 Omur Bey
9 Orodei 17b Orlea 29 Oeré
10 Gogo~ita 18 Popest, -VI 30 Haun-Faka
1~ Oobrà1evo
20 Popita

ZO 'i,O 60 10 IOOKm

28

21
e

22
=
Fil(, 5. - Curtr des tronvuill,·s ,· .. ltiques 1•11 011{,nie rt rn nul,:urir du Nord.

Je me résnrvc d'approfondir cc cas dans une étude future lorsque le répertoire archéolo-
gique des antiquités celtiques sera complété.
Qu'il me soit permis, en terminant, d'affirmer que l'archéologie est, elle aussi, une science
dont les ohjectifs sont établis depuis longtemps et les mfahodes <le travail connue8,
..". S'il est vrai que les vérités archéologiques - cornme les verités de tant d'autres sciences -
~ont encore relatives, cette relativité doit être <le plus en plus réduite par un jugement archéo-
logique droit, pénétré d'objectivité, ne suivant que la voie tracée par la pensée objective,
pour que ces vérités archéologiques atteignent une valeur universelle.
Quand, au prix de tant d'efforts, l'archéologie s'enrichit constammemt de données nou-
velles, quand et surtout, par la méthode comparative, vérifiant les donnéns acquises, clics
confirment cc qui était connu déjà;

32
ANTH)llJTf:s CELTI QllES EN 01.Tf:NIE

Quand nous posRédons en archéologie une discipline de pensée s'accordant avec les faits
et les phénomt•nes connus qui détermine des règles d'orientation; quand après tant de travail
et de raisonnements nous atteignons des vérités qui doivent acquérir-leur valeur comme telles:
Comment, je me le demande, cette science peut-elle se développer quand les vérités
acquises et fixées par la méthode et la logique de l'archéologie, sont bouleversées par un soi-
disant adepte qui écrit et signe les inexactitudes que j'ai signalé? J'écris ceci, le coeur serré
pour notre chère discipline. mais je considère qu'en le faisant je ne fait que remplir un de-
voir de conscience.

Dr. C. S. NICOLÂESCU-PLOP~OR
1

'./

,,
'
C. S. N fCOLAESC U-PLOP$0 1l. l'i.A CH E I

- -..-
2
;zEî 1
1
--~.---·
';-1:, ~ '( 1
1 1
1
' ~'-.,,,.{· 1
1
-~
., 1 1

-~'--%: ~: ~"
1

1
., ' ... ()

1
1
1
1
1
1
1
t
1
1
.,,
~
"l
1

1
1
1

1
1

·~ 1

1
1
1

1
1

1
1

~
Pl. I . .- l • 2 B·u bem-
. 01 te~. 3 4
' ' , 5, 6 , 7 - -.
c-alara~1. _,,
C. S. NICOL..\ E CU-PLOP ~O R. PLA CHE li

: ,,..4'-..:::.....- - ~
~--
' ~

l
(
- - - - - - - - - - - - -
·--.,,\
''
''
''
_\,..J -·
'\
'
\
'1 '11
1
1
1

- - - - - - v~9 - - - - -

◊- ------ 3 I
1

' '
,''
I
,, ,I
'
/ ,/ /
/ / ,'
' '
,' .,. ......," ,, ,1

-----~\-rrt----
.,.,,,,,' ,.. .,,✓/

-------
1
1
4 I~

1 : 1 --h 5
' 1 11
~ 11
..;: 11
,)
1 1
1
1 1 • . 11
: 11
·: \ Il
~ ' ': 1 r
< . : 1

1
1

i
~

_ _ _ - 0.21,z_ - - - - - - t
1
1

.!------ ---
13

PL JL - 1- 13 Corlate.
C. S. ' ICOLÀE. CU -1'1.0P~O H. PLA NC HE III

- - - --
-~,~~~·.,. C
l ~·
--1 1 V!
1 f,
/ ~;
1/"

1ti
1 ¼'
! ~ '
r1 _____ _ - o ,J6 - - --- J ;
i
~j
P,.
1
1 i1
!f;fi
1
~ ''~'- 3
"f;:

il
~i
!1
1r!J,
1 /J,
{ ~/
,~
1
i 1 1 i , ,.
i r-------- "" 6
------ -f- 4
~
1
1
1

1~
;
~ 1j,
1
1

-~
i'!I
1 •
1~
1
1
' l' . ·,:.;' - •Î 1
1.~ll:3~.
,
1 -'r-~ 5

:r1,~I
1
1
~
1
1 t
1

~
1 1
1
1 1
1 - - - - - - - Q +o16 - - - - -
- - - -
1
1
1
'?'~
1
1
1
1
1 i ,,~ \

~1
1 1 rJ~
, ~~
1
1
1

') •:~~.
1
1
1
~ -11,~ -
¾
1
1
1
10~,
r~ 1 ½~f,
~ 1
6 ;,JJ
,
l~
1
1 .
~
~~
'1,: 1 I.
0 "1
~
\\~1
1
1
1
1 -'<-~ •il:· '
il
~
1 "'l.
1
1 1
"'8 - - - - - - - - --- - 1
. ---~ 1 ~ . i {îJ ¼i?,;
1 /

1 !;;
1/, ½

-
,,,. ll'Q
~Pr:-~·,~
-"'~- ]
i@
J/11

ii
- - - - ll 224 ----- ~
-
¼
1 ~~~\»h½h •' + ttrM:l!"'S--+iw â --== 7
2 _J
1
8 ltr,-~
Pl. JJJ. - 1, 4, 5, 7 Orodel ; 2, 3, 6, 8 Cet11te.
C. ICOLAE CU- PLOP~OH. PLANCHE IV

6 13
C)

'
. )

3 '
-0 '.f.
, '/
"/

, ,-:,
i;!'2.;'
I ~
/, / ~

1~

f. ,~
t ~,i
f
0,,
1'
/ ' '
-½ l'/4
-~ i;;,
'"I /,
1/
1
1

d '1
~I ~

~t
// '.#,
~
~,1//,
~( t ;,
/.,

~ ~
~ ~
~
~~

~
'
!
1

Pl. IV, - l Câ rl a Micli; 2, 4, 5 Gogo~ ita; 3 Razni cu. ; 6, 7 Gu len~i ; 8 Hinova; 9 ~im ian;
JO, 11 , 12, 15 ~i~e, li ; 13 ( mors) ~opot; 13 (épée) Turnu- evcrin; 14, 16 Vârtopu,
C. . 1 ICO I.ÂE CU-PLOP.,O H. PLA CII E V

2
r-<>-1 1~
1 4 5 6 ~7
r----, ---i t-=-, ..-1 ~
-..! ,
1,
1, F, 11 1
1'
I' '
1
.
1'
1

:, 1
è 1'
1 1 ,1 j

1:
1 1
'1 ili 1
'
1:
·,
il
1
~
~
.
~ I·

.
1
1 . '•
~

1
~
. 0
.L

.
1
..:

·'
.,( 1
l
,,.f
l'-= 1
1
1
'J 0 'd

Pl. V. - 1-8 Grwn ; 9, 10, l 2 Dobrosloveni ; 11 dép. Mehedin\i.


NOUVEAUX THl;:sons CÉTO-DACES EN AHGENT
THf.:SOH DE HERÀSTRA U
On a cl(,couvert le 16 mars 1938 grâce i1 un Mger éboulement clans une carrière des environs
<le llucarcst appartenant à M. C. C. Haclu, un trésor composé de plusie rs objets en argent
et de monnaies, imitations <les tétraclrachmcs <le Thasos. Cette carrière de sable située à côté
du Parc National de HeriiRtriiu eRt à environ 600- 700 mètres du poste de cantonnement no.
5 <le la ligne <le chemin <le fer Bucarcst-Constan\a, et, perpencliculaircment à la chaussée reliant
le poste de cantonnement no. 5 - 80 mètres environ - au quartier Heriistriiu. Il ressort des
procés-vcrbaux conservés sous les nos. 403 et 435 de 1938 par la Commission des Monuments
Historiques, que le trésor clécouvcrt par plusieurs ouvriers, fut partagé entre eux. Les recherches
entreprises par la gendarmerie locale permirent de récupérer la majeure partie du trésor, excep-
tion faite pourtant <les monnaies, dont plus des deux tiers sont perdus.
Le trésor fut remis à la Commission des Monuments Historiques et le droit de publication
donné à M. D. V. Rosctti, directeur du Musée Municipal de la Capitale, qui fit une enquête
sur les lieux.
Le 14 Juin 1939 la Commission des Monuments Historiques livra le trésor au Musée Na-
tional des Antiquités par le procés-verbal no. 216 enregistré au musée le même jour.
Cc sont ces objets que nous clécrirons · ci-après, à part les trois monnaies et la protomé
d'animal - extrémité d'un bracelet spiral - trouvés ultérieurement dans le village de He-
riistriiu et cléposés au musée par M. D. V. Rosetti 1 ). Celui-ci nous a cédé récemment le droit
de publication de cc trésor; nous l'en remercions, ici, très sincèrement.

1. Vase en argent moKSif, ,le forme demi-ovole et dont les bords sont légèrement évasés. On remarque sur
lu surface du vase <les tro,·es <le morteloge et ù l'intérieur, tout autour du vase, sous les bords, une étroite can-
nelure d'environ 2 111111 uyunt les rebords aigus; une raie, moins profonde, flanque de chaque côté cette canne-
lure. Lu bouteur du vase est de 11 cm; le diamètre de l'orifice 17 cm 3; l'épaisseur des parois est d'environ 4 mm;
le poids 467 p:r (fig. 1/1 et fig. 1).
2. Fibule-phalère en argent doré représentant le huste d'une figure musculine. La phalère a un diamètre
de 9 cm2 X 8 cm3. Lu tête, travaillée • au repoussé>►, très en relief, e•t celle d'un personnage imberbe dont la
chevelure opulente retombe sur les épaules. Le visage est joufflu, les lèvres épaisses, le nez long et épais, les yeux
gronds et proéminents. Les narines sont indiquées par deux points creuir, les sourcils et les paupières, par une
ligne horizontnle en relief.
Le personnage porte, il est aisé de le voir sur le reproduction de cette phalère, un vêtement épais, faisant
quatre plis sur l'époule, plis qui pourraient aussi bien représenter une bonde de fourrure que les épaules d'une
armure. L'épeule droite et une partie de la poitrine sont reconstitués. La surface entière de lo phalère est ornée,

1 ) I.e trésor <le Hcrostriiu fot mentionné encore VII--VIII, 1937-1940, p. 199 (erroné); Revista lsto-
dons les journaux: Curentul du 25 Mars 1938 el Tempo rira Românü, XI-XII, 1941-42, p. 441; Ephemeris
du 26 Mars 1938; duns Cro11ica 11umisma1ira ~i arheolo- Daroroma11a, X, 1945, p. 68.
gicti, XV, 1940, p. 294; XVII, 1943, p. 159; Daria,

4, Vncia, XI-XII (1945-1947).


Dom POPESC.U

le d essin c l ln phologrnphie le monlrenl, de li gnes incisées e t surLOul de poinls gravés (p oi n çon nés) (fig. l/ 2
et fi g. 5). Lo fibul e, séparée, es l d e bron ze et porle neltemenl la ca ro cl érisLique d'une fibul e Lo Tène. E lle es l foi l e
« d 'une seul e pi èce i; l'ure es t étroit et ploL, le pied relourné sur l'arc. Le resso rt bilnLérnl o trois spires de choque
cô l é et une co rde 1). La longueur lotule de lu fibule es l de 8 cm (fig. l/1, fi g. 6/4 et f ig. 7/4). Des Lrnces d e
soudure, visibles ù l'intéri eur d e lu phol ère, indiqu ent que lu fibul e était fix ée e u lon gueur sur lo partie ln plu s
longue de ln phalère.
3. Fihule-phalère semblable ù la précéd ente. Lo partie sup érieure, nu dess us de ln t ête, étnul bri sée, il manque
une partie d es cheveux du per-

"//' ,-----------
--- 1=
- -1
son nage. Bien qu e ln fibul e
proprem ent dite nit di spa ru , les
tra ces de so udure ù l'intérieur
el don s le bu s de ln phulère,
indiquent où elle était so udée
1 (fig. I /3 e t fi g. 5).
4. Bracele t spirnl en fil
d'arge nt épai s. Les extrémités
1 sont cassées. ne d e ces extré-
mités, trouvée sépnrement, s'é-
pai ssit vers le bout et form e
1
une Lhe styli sée d'animal. Le
bru celet, tel qu ' il fut retrouvé,
se compo se de cinq spires dont
- . ---- l'ouverture est d 'environ 11 cm5
z
/_ fig. 2/1 et 3).
.· "' 5. B.rncelcl' spiral en argent,
plu s petit et dont l' une des

~
extrémités es t bri sée. Il est form é
de trois spires de fil plus fin ,
de section ovule. L'extrémité
con servée en tière s'épaiss it légè-
r ement, s'étran gle, pour s'aplatir
ensuite et est traversée d'une
li gne ponctuée dessinant, mois
de façon extrêmement stylisée,
une tête d'animal.
L'ouverture approximative
des spires est de 5 cm (fi g.
3/1).
6. Bracelet spiral bri sé, en
argent, composé d e deux spires
de section rectongulnire et irré-
gulière. Une des ex trémités" est
brisée, l ' autre, bien que brisée,
Fig. 1. se raccorde parfaitement. La
t ête est simple, sun s aucun orne-
ment. L'ouverture approximative des spires est de 9 cm (fig. 3/2 et fi g. 7/1).
7. Fragment de bracele t spiral en argent, form é d 'une spire unique de section ronde irrég uli ère. U ne des
ex trémités, conservée entière, s'épaissit légèrem ent pour se termiuer droite et u~e.
Le fil d e l a spire est rongé au centre et porte des tra ces de rouille de fer et d'oxydation de bron ze (fig. 3/3
et fig. 7/2).
1 ) Une fibule semblable en bronze, mois de sec tion Kazleményck - Publications dtt Mus ée National de
ronde, a été trouvée il Dezmir (Cluj) avec d'autres Transylvariie, IV, l - 2, f:luj, 194,4, p. 60, fig. ll / 2.
objets d e l'époque d e Ln T èn e. Voir M. R oska dan s

36
l'\O VEA Ux
, TRt on s , -DAC"'S
C(.'TO r.. E ARG ET

F'ij!. 2.

37
DOHI POPl~SCU

8. Fra g ment d e brocelet spirnl , ru urgent, formé d'une seule spire cle ser tion rec11111gul uire et irrég uli ère.
L'o uverture d e la s pire es t d e 6 rrn7 (fi g. l/5 et fig, 7/3).
9. Deux fr ag ments d'un bro re le t en nrgent, appartenant probabl ement ù 111 mrm e s pire. Ln sec lion es t
rcctun gulnire mai s arrondie (fi g. 7/5 et 6).
10. Deux frn g ments d ' une fine chnin e d'~rgent portant d es trn ces d e rouill e de fer (fig . 2/2 et fig . 6/ 1).

}' ig. 3.

11. Cinq fragment s d'un objet en arge11t fait d ' une mince plaque de re métal. L'objet re sec mble à nnc fibule
« à navi cella • (fig. 3/4 et fi g. 6/2).
12, Fra gment de parois d'un vase en bronze. La plaque de bronze qui provi ent des bords du vase porte
d es traces de rouille (fig. 2/5 et fig. 6/3).
13. Anse en fer fortement oxydée, provenant probablement du va se en bronze. L'une des extrémités de
l'an se est tordue v ers le haut, l ' autre est brisée. La lon gueur entre les deux bout s 16 c111 3 (fig. 2/4 et fi g. 7/7)

38
OU VEA UX TRÉSOR S GÉTO-DACE S EN ARC E T

L'importance du trésor de H eriistriiu r éside surtout dans l'enri chisse ment des trésors
géto-daces, qu'il apporte par deux ty pes fort rares ju scru'à présent. L e premier est r epré enté
par le vase semi-ovale en argent, offrant des analogies avec un va c plu s petit, mais de form e
identique, con servé dans les col-
lections du Mu sée ational des
Antiquités et dont la prov nance
est rc tée inconnue (voir plu s bas
fig. 11/1). Indépendamment de
celui-ci, 10 vases semblables furent
d écouvert à Bolzot 1 ) dans la
région de Plevna en Bulgarie,
ainsi qu'un vase en cuivre (plus
probablement en bronze) dont
l'anse est pareill à celle du vase
de H eriis triiu.
La notice concernant la dé-
couverte de Bohot mentionne
encore 12 vases semblables, dé- Fig. 4.
couverts en 1911 en Bul garie
également, à Caraagatchi-Soufonlar dans la reg10n de Provadia 2 ).
Le trésor de Merii-Coala (dép. de Teleorman) contenait un p etit vase en argent que l'on
ne put retrouver, sans doute fut-il v endu par un des inventeurs. Ce vase, d'après la description

Fig. 5.

qu'en donnèrent ceux qui le découvrirent, était de forme h émisphérique, assez semblable à
celle des plats à barbe 3). Il est fort probable qu'il faisait au ssi partie de la série des vases décrits.
1) Izves1ia-Bullcli11 cle l' lnslitul A rclufol. bulgare, 2) Ibiclem, p. 443.
XII, 19:lS, p. 442- 443 et fig. 238. 3) Dacia. VII- VIII, 1937- 1940, p. 163.

39
DORI POPESC

Le seco nd type, rencontré pour la première fois sur le territoire dace, est rcpré ent ' par
le deux fibules-phalères en argent, ornée d'un buste d'homme. ous n'en connaissons ju q u•
à présent aucune autre identique 1 ).
Elles doivent en tout cas être rapproch ées des phalère en or du kourgane d'Alexandropol 2)
et, en tout premier lieu, de la phalère d'argent doré de Janéokrah·, dans la r égion de MélitopoJ3)
et de celle de Galitché en Bulga rie (Izvestia, VII, Sophia 1919 - 1920, p. 148, fig. 106),
plialèrcs sur lesqu elles nous trouvons un ornement iden tiqu e à celui des bords de la phalère
de Hcriistrau. La découverte de Jancokrak appartient à la p ériode scytho- annale clc la
Russie méridionale (voir aussi Aherg, Kelt. och. orient. Stilinflyt., 194,1, p. 55).

Fig. 6.

II es t indéniable qu'il existe, indépendamment de cela, une parenté entre les pbal' res
de Herâstrâu et la plaque décorative en argent doré de Cioara 4) (au centre de la Tran sylvanie),
1
) Mallieureusement il nous manque 1a documenta- Gctica, o protoistoric a Daciei, Bucarest, 1926, p.
ti on nécessaire et en tout premier li eu l es puMica- 532, etc. Voir aussi Fr. Drexel, Ober dcri ilberkessel
1ions russes, car les nnalo!(ies d oiven t être rech erch ées von G1111deslrr.tp, dnns Ja./1.rbuch d.d. arch. l11sl. , XXX,
clans le vaste cercle de cul ture !(réco -irani en de la 1915, p. 1- 36, nvce des consid ération s jus tes sur
Russie mé ridi on ale. l'orig ine d e cet art. Pour les mo t ifs feuilles de l a plu-
2) Ebert, R eallexiko ri d. Vo rgesch ., XII I, p l 36 c. c1ue de Cioara voir les p la ques en or de 'frébénisclité,
8 ) J/,idem , pl. 4 1 c. B. Filow, Die archaische Nekropolu von Trebe,iischle,
') Arch aeologiai f:rtesito, 1893, p . 201; V. Pârvau . Berlin-Leipzig, l CJ27, pl. III et IV
0 V EA TR É OR S GÉTO-DACES EN AR GF: T

qui elle au si p orte une fi gure humain e, et, plu encore, avec les fibul es d 'a rgent daces antro·
pomorphcs, dont nous connaisson s ju qu'à présent trois exemplaires d écouverts en Dacie. 1 )
Ce fibul es s'ornent de la m ême t ête d 'homme à v isage j oufflu , imberbe, dont les ch eve ux
s' épandent sur les ép aules, que sur la phalèr e d e H eriistrii u.
ous n'insist erons pas sur les autres obj ets que comportait le trésor de H eras trii u, ce ux -ci
étant plus commun s, exception faite p ourtant du vase en bronze dont la form e, si elle ne peut
être r econstituée, p eut-être supposée a nalogu e à celle du v ase de Bohot.
otons en core que les protomés d 'animaux qui t ermin ent le grand bracelet spiral en ar-
gent ont les m êmes, mai s st ylisés d 'a utre manière, que ceu x des bracelet s spira ux de Tran-

Fi g. 7.

sylvanie. Les t êtes d e ceux-ci sont plus plates et précédées chacune d' un rang de feuilles
gravées .
Les 58 monnaies de H erastrii u, imitations des tétradrachmes de Thasos, appartiennent
au type gén éral très connu, ayant à l'avers la t êt e de Dionysos couronnée de lierre, au rever s
Héraclès appuyé du bras droit sur la massue, t enant sur le bras gauche , posé sur la hanch e,
la peau du lion de N émée .
La légende es t celle qui se trouve habiteullcment sur ces monnaies et disposée en trois
parties : HPAKAEOîL LilTHPOL 0ALii1N.
Bien que certaines imitations se reconnaissent difficilement des originaux, nous croyon s
que toutes les monnaies de H eriistriiu sont des imita tions barbares . Sur plusieurs d'entre elles
le caractère barbare est n ettement marqué, les autres se rapprochent davantage d e l' original.
Toutes portent au r evers un sigle en M ou en M barré d'une ligne horizontale.
1) Arch. Ertesitii, 1891, p. 438; Getiw, p. 554, fig. 393. P our les deux autres von dans ce volume, p. 266 .

41
I>O HI N l'Ol'ESCl'

l'oi<ls Dinm.
A V E H S R E V E R S
c-n ~r t-n n1n1

---- ---'------------------------------ -------------


16,5615 30>' 31 TêLe de Dionysos à droile, reinle d'une llrrocli's debout, uppuyé du bras droit
ronronne de lierre, romposéc de troi• sur lu massue, lient sur le hrBM gauche
feuilles dirigées vers le haut et de posé sur le hunrhe, ln peau du lion
deux, vers le bos. Le front est sur- de Némée. Lu légende est celle hohi
monlé de deux rosettes composées de tuclle: JIP AKAEO l'I: I:OTH-
sept perles. Il est entouré d'une ban- PO:E 0AI:ION.
delette. Une mèche de cheveux rele- Un sigle en forme de M barré se
vée dons le nuque porte un dobule trouve entre le mossue et le pied
eu centre de so spirale. Deux boucles droit d'lléroclès.
de cheveux pendent sur le cou. Le
cou est long, le nez droit, l'œil bien
marqué et les lèvres entr'ouvertes.

2 16,2947 32X 31 Idem. Très ressemblant avec le no. 1. Idem. Hérnclès à ln poitrine lnrgc et
Nez et lèvres plus épais. musdée. Les lettres de ln légende se
terminent par des globules. Sigle
M bnrrt'.

3 16,2623 31X 32 Idem. Visnge plus réduit. Idem. llérnclès grond et minee. Le
légende plus primitive. Sigle confus,
probnblemcnl M barré.

4 16,6839 34X 33 Idem. Visage grand, d'un bon relief; Idem. Héraclès petit de tuille. Le massue
nez droit dont le bout et ln norine est formée de perles. Légende bonne.
sont bien marqués; l'œil est grand et Sigle confus M ou M burré.
lo bouche petite; le menton rond.
Trois mèches de cheveux tombent
sur le cou.

5 16,3402 33X 32 Idem. THe plus petite, nez épais, lèvres Idem. Hérocl~s huut et droit. Mussue
ouvt'rtes, expression de souffronre. épnisse. Le •ommet des lettres de la
légende est globulé. Léger intervalle
entre l:UTII et POI: Si11:le M lu,m'.

6 15,2114 31X31 Idem. Front étroit, nez aquilin, œil Idem. Hérneli,s petit de tuille, poitrine
grand, )i'vres épaisses, menton pro- !orge. Légende bonne, légèrement cf-
noncé; 1,ur le con, deux n1è-ches de fnçée. Sigle confus, probublement
rheveux. M burré.

16,l00B 30X 31 Idem. Ressemblant nvec le précédent, Idem. Hfroclès en bon relief; rourt de
mais plus en relief. tuille, poitrine et brus puissants. Les
letres HP de 111 légende n'entrent pos
dune le chomp de lu monnuie. Sigle
M barrt'.

8 16,7308 31X 31 Id,•m. Nez plus court et plus droit J,e Idem. Hérecl,,s court de taille. Les
boucle de cheveux ne possède pos de lettres de 111 légende petites et nettes.
globule dans le spirek. Lu première et ln dernière lettre de
HP AKAEOTl: n'entrent pas dans
le champ de lu monnuie. Sigle M.

42
NOi/VEAUX TH(.;sons GÉTO-DACES EN AHGENT

Poi<ls Dinm.
A V E Il S R E V E H S
en gr rn mm

lJ 16,2077 30X 31 Idem. Hesscmblant uu précédent. Tnché Idem. Héraclès court de taille, assez
de rouille dP. fer. effoçé. Rouille de fer. Les lettres de
la légende sont grandes. l: de
l:!lTHPO:I: et 0A de 0Al:I!lN
sont effaçés par lo rouille. Sigle
M barrè.

10 16,8145 30/ 32 Idem. Plus net. le couronne a trois Idem. Héraclès court de taille, la poi-
feuilles dirigées vers le bas; l'œil est trine en gros relief; un peu de rouille
grand, le nez fin. Deux mèches de de fer tache le sommet Île la monnaie,
cheveux tombent sur le cou, le glo- et de l'oxydation de bronze, les reins
bule de la boucle de cheveux du dos d'Héraclès. l: de l:!lTHPO:E est
fait défont. Une pointe d'oxydation effaçé, ainsi que 0A:EI du bas. Le
de bronze au bout du nez. sigle est probablement M barré.

Il 16,6840 31 X 31 Idem. L'ertteille centrale des feuilles Idem. Héraclès court de taille, la poi-
de lierre est marquée. Il y a trois trine large. Les lettres de la légende
feuilles dirigées vers le bas. Les deux sont inégales, le sigle confus, probo-
rosettes sont formées chacune d'un blement M taché de rouille de fer.
globule plus grand entouré de sept
plus petits. Le nez est court et droit.
Petit globule dans le spirale de la
boucle de cheveux.

12 16,3907 31X 31 Idem. Très ressemblant avec le précé- Idem. Héraclès fortement à droite si
dent. Trois feuilles de la couronne bien que la légende HP AKAEOT:E
dirigées vers le bas. Une tache de n'entre pas entière dans le champ de
rouille de fer ae trouve devant le nez. la monnaie. Taches de rouille de fer à
gauche et d'oxydation de bronze sur
la poitrine du dieu. Sigle M barré.

13 16,8488 29X 30 Idem. En três bon relief. La couronne Idem. Héraclès plus élancé et plus
ne possède que deux feuilles infé- mince. Les lettres de la légende sont
rieures; elles sont petites et en partie grandes et ont les bouts perlés.
effacées et lochées d'oxydation de Sigle M barré.
bronzr. Le nez es~ long, la bouche
ouverte. Sur le <·ou, les deux boucles
de rheveux, dont celle du dus, possède
le globule au centre de la spirale.

14 16,6781 31X 32 Idem. Les feuilles de la couronne en- Idem. Héraclès court de taille et de
taillées au centre. Deux feuilles infé- travers. Les lettres de la légende sont
rieures. Les rosettes sont petites et globuléea aux bouta. Sigle M barré.
faites de six glol,ules. Le nez est long,
la bouche ouverte. Sur le cou trois
boucles de cheveux.

15 16,635B 31 X 32 Tdem. PluA effacé. La couronne ne Idem. Héraclès haut et souple. La lé-
comporte que deux feuilles inférieures. gende est bonne. Les trois premières

43
llOHIN POl'E~CII

-------------

Poids Dinm.
A V E H S H E V E H S
en p;r en mr11

Sur le cou deux ùourle• de cheveux_ lettre• •ont effnçfe•. Le hord droit est
Légère tache d'oxydation de bronze tnché pnr de l'oxydotion de bronze.
sur une des feuille~ inr~rieures. Sip;le M hurré.

J<, 16,759:l J0X 32 Idem. Leo feuille• de ln ronronne sont Idem. lléroclès court tle teille, lu poi-
petites et bomb;es. I.o rosette de trine lurp;e et les jombes minrr•. Ln
clevent ne possède 11ue c1uetre glo- légende est claire. Le sigle M. Torhes
hules. Le tfte est petite, le nez grand d'oxydolion de bronze.
et aquilin; deux boucle• de cheveux
sur le cou, Le globule de le spi-
rale du dos est grand.

17 H,,-1430 30X 30 Idem. Les feuille, de le couronne sont Idem. Héraclès est court de tuille, moi,
entaillées. Le nez est p;rond et a le trapu. Le légende est d11ire. I: de
bout pointu. Pas de globule dons le I:nTHPOI: est effoçé. Sigle M barré.
spirale de lo boucle.

lB 16,5222 32X 32 Idem. Le nez est long et le menton Idem. Héraclès élancé et mince. Le•
n'entre pas entier dons le champ de hou ts des lettres sont globulés. Les
ln monnaie. deux premières lettres de 0AI:I ilN
son effoçées. Sigle M.

19 16,4202 30X 3(1 Idem. Les feuilles de le couronne •ont Idem. Héraclès court de teille assez
entaillées. Le nez est droit, l'œil vigoureux. Le légende est bonne.
grand, le menton pointu. Sigle M.

20 16,421 'I 29X 32 Idem. Ne~ long, houche grande. Deux Idem. Héraclès court de taille ot très lar-
mèches de cheveux sur le cou. ge. Le massue est longue. Le sommet
des lettres est globulé. Sigle M barré.

21 16,7805 31 X 31 Idem. Très net. Les feuilles, trois eu- Idem. Héraclès court de teille, le poi-
dessus et deux en dessous, sont bom- trine bombée. La légende est bonne.
bées et portent une légère entaille Le première lettre li n'entre pas dons
ii le partie supérieure. Le nez est le champ de le monnoie. Le sigle est
grand, droit et le bouche est grande confus M ou M barré.
et ouverte. Deux mèches de cheYeux
sur le cou. Le boucle dons le dos a
un globule eu centre de ln spirale.

22 16,5546 32X 32 Idem. Ressemblent eu précédent mnis Idem. Iléraclt's court de taille, les épeu-
un peu plus grand. Les traits sont les lurges. Les bouts des lettres sont
plus accentués et le cou plus court. globulés. Sigle M.

23 16,6102 32X 3~ Idem. Le visage est plus petit, le nez Idem. Jléraclès court de teille. lu poi-
plus épais et le bout lég~rement trine bombée. Les lettres de ln légJntle
relevé. sont globulées. 0A dans le bas sont
effuçés. Le sigle M barré a les bouts
globulés.

44
NOIJVEAlJX Tnf.;solls Gf:TO-DACl-:S EN AHGENT

Poids Dio m.
A V E H S H E V E R S
rn ~r f'n mn1

24 16,:1721 30X 31 Idem. Lo tête e•t pins petite el plus Idem. lléruclès court de teille, a une
effeçée. Le ,·isoge est petit et le nez grande tête. Les lettres de la légende
long. sont perlées. Sigle M ou M banr.

25 16,612(, 3] X 32 Idem. Le tête est pPtite et le cou long. Idem. Héraclès court de taille. Les bouts
Le nez est droit et 10011:. Le bouche des lettres sont légèrement perlés.
petite et lippue. Deux mèches épaisses Sigle M barré.
tomhent sur le cou; celle qui se
trouve dans le dos est courte et porte
une perle dans le centre de le spirale.
Petites taches d'oxydation de bronze.

26 15,8522 JOX 30 Idem. Lo tête est petite. Les feuilles Idem. Héraclès élancé et vigoureux.
supérieures de la couronne sont plus La massue est longue. La première
petites que les feuilles inférieures. lettre de la légende n'entre pas dans
Trois mèches de cheveux pendent le champ de la monnaie, ainsi que
sur le cou. Le globnle dons le spirale la partie inférieure de 0Al:ION.
fait défaut. Sigle M.

27 l 6,311J'J 31 X 30 Id,m. Le téte est plue large et plue Idem. Auez effaçé. Héraclès court de
effeçée. La seconde rosette est effeçée. taille et vigoureux. La massue est
Le nez est court et droit et le bout haute. Les lettres de la légende sont
épais. Lee lèvres sont lippues. La inégales. Le sigle est indistinct.
mèche sur le dos est épaisse et courte.

28 1(,,5997 32X 32 Idem. Les feuilles de le couronne et le~ Idem. Héraclès petit et maigre. La
rosettes sont petites. Le nez est long, massue est mince. Lee lettres sont
la bouche ouverte. Sur le cou deux minces et leurs bouts sont perlés.
mèches de cheveux dont celle du dos La première lettre est effeçée. Le
possède le perle au centre de lo spirale. sigle est confus M ou M barré.
Deux légères entoillee Il. droite et Il
gauche du bord inrérieur de la mon-
naie.

29 16,6591 32X 31 Idem. Tête petite et cou très long. Le Idem. Héraclès court de taille, le poi-
tout plu• ou moine effacé. La rosette trine bombée. Les lettres de le légende
de devant n'entre pos dans le champ sont relativement bonnes. Sigle
de la monnaie. Le nez, le menton et M barré.
le cou sont tachés légèrement par
l'oxydation du bron1e. Les feuilles
sont petites, entaillée• au centre. La
mèche de cheveux sur le dos est
courte et porte un globule ou centre
de la spirale.

30 16,112<, JOX 30 Idem. Tête petite, ne, droit, œ;I grand, Idem. Plus ou moine effeçé. Héraclès
bouche petite. Les fouilles eupérieures court de taille et les épeules larges.
portent une entaille au centre. Deux La légende est bonne. Lee deux pre-

45
DOIHN POl'ESCll

~
;,
Poids Diom.
AVEHS
1
H E V E H S
0 rn !?r en mm
0 1
z
----'--------------'----~-
-1

mfrhl'R RUr )I' mu el le globule Rur mièree lellrcs n'entrent pns don• le
celle du dos. champ de lu monooie. Sigle M burrf.

:li 16,5716 :iox 30 Idem. THe petite plu, on moins effuçfe. Idem. llérudès éloncé et le• époules
La rosette de devant est effnçée. I.e !urges. Lee boute des lettres sont
visege est petit, le nez droit, l'œil pcrlfs. De choque cllté de lu mussue
grand. On remarque l'entaille du se trouvent deux perles. Sigle M bnrré.
centre des feuilles supérieures.

32 14, 7976 31 X 30 Tdem. Tête petite plu~ ou moins effuefe. Idem. Hérecl<'s élancé et mince. Lo
Les feuilles supérieures de la couronne légende est bonne. Le première rl ln
sont creuses. La rosette de devant dernière lettre de IIPAKAEO fl~
est effoçée. Le visage est petit, le nez sont plus ou moins effuçécs. Le 0 de
p:rend. Deux mi·chee de cheveu~ sur 0AI:I.QN est fruppé deux fois; I: de
le cou, lo mèch~ du dos e le globule lu fin est en dehors du chump de lu
ou centre de la epirole. monnaie. Sigle M borré.

33 16,5638 30X 30 Idem. Tête plus ou moins effuçéc. Le Idem. Héraclès court de tuille, ln poi-
front est plue heul, le nez droit bien trine large. Les lettres légèrement
marqué. Les feuilles de la couronne effeçées sont perlées nux hauts. Le
sont gonflées. si~le est confus M ou M burri'.

34 16,4226 31 X 32 Idem. Tite plus ou moin• effeçée. Le Idem. IIéruclès court de tuilJe, assez
nez est court et le bout fpnie. Le bien proportionné. Lu J(,gen,lc est
cou est court. bonne, On ne distingue du premier
rang que A KAE le reste est plus ou
moins effeçé. Sigle M barré.

35 16,1321 30X 31 Idem. Plus net que le précédent et Idem. Hérecli,s court de luillc, épunles
ressemblent. Lo mi'che du dos est larges. Le massue est courte et fpoiese.
dépourvue de globule. Deux mèehr• Les bouts des lettres sont perlées.
sur le rou. Tache d'oxydation cl, Le pnrtie inférieure de lo légende est
bron1.e. cffuçéc. Sigle M.

36 16,5433 31X 31 Idem Pareil ou no. 35 mois le CCIU Idem. Lettres plus fines el sun• perle•.
et lo mèche Hur le dos n'entrent pus Siii;le M borré, 'ruche de rouille de
dons Je champ de Je rnonnoie. Trace fer sur lo portie droite.
de rouille de fer sur lo partie
gouche.

37 16,-1181 30X 30 Idem. Tri·s resscmhJunt avec le no. 35, Idem. lléruclrs court de tnille el les
mais plus net. épaules )urges. Le mnssue est courte
et les hords en sont perlés. Lo pre-
mière lettre du rong de droite et les
trois dernières du rong du bus, sont
effuçées. Sigle M.

46
l\OllVEAllX THf:SOHS Gf.:TO-DACES EN ARGF'.NT

t
.;,,.
"'Cl
Poids Diem .
A V F, R s R E V E R S
en gr enmm
0
~

38 16,1024 32X 31 Idem. l'lus nel et d'un meilleur relief. Idem. Héraclès court de taille et les
Les feuiiles sonl petites el bombées, épaules !orges. Les lettres sont fines
légèrement entaillées vers la base. Le et perlées aux bouto. Si!!;le M barré.
boucle de cheveux dans le dos est
claire eL perlée en ceutre de le spirale.
I ,es rosettes sont nettes et composée•
de sept perles, Sur le cou, deux minces
mèche• de cheveux. I.e nez esl court,
l'œil grund, la bouche petite et lippue,
le cou est long.

39 16,6200 J0X JI Idem. Très resoemblent ovec le prece- Id,m. Héraclè, élancé et mince. La
dent mais plus effeçé. Turbe d'oxy- massue est longue et fine. Les lettres
dation de bronze. sont épaisses et perlées eu sommet.
0 du rang inférieur est en dehors du
~hamp de la monnaie. Sigle M berrf.

40 16,1903 31X 33 Idem, Tri,s ressemblent nvec le no. 38. Idem. De mauvaise frappe. Héraclès
court de taille et large, fortement
incliné vers la gauche. Les lettres
sont perlées eux bouts et inégales.
N de 0A:EION n'entre pas dans le
champ <l~ la monnaie. Sigle M barré.

41 16,5471 32X 32 Idem. Comme au no. 38, mais fortement Idem. De bonne frappe. Héraclès court
décentré ,·ers le gauche. Le boucle de taille et d'épaules larges. Les
cle le mèche du dos n'entre pas dans lettres sont grosses et perlées au
le champ de la monnaie. Petites taches sommet. Sigle M barré.
d'oxydation de bronze.

42 16,5040 30 X 30 Idem. Comme eu no. 38, mais pins Idem. Héraclès petit. La légende, la
effeçé. mnssue et le sigle fortement perlés.
Le sigle M ou M barré. i

43 16,6663 30X 30 Idem. Comme eu no. 38. Idem. Héraclès court de taille. La
massue est perlée. Les lettres sont iné-
gales et perlées. :EO du second rang
n'entre pas complètement dans le
champ de le_ monnaie. Sigle M barré.

44 16,7628 30X 32 Idem. Reosemblent eu no. 38, mois plus Idem. Héraclès petit et mince. Les
petit. Le cou plus court. lettres, la massue et le sigle perlés.
Le sigle est confus, M ou M barré.

45 16,5787 30X 31 Idem. Comme ou no. 38. Taches de Idem. Héraclès petit et mince. Les let-
rouille de fer et d'oxydation de bronze. tres sont fines et perlées ainsi que
la massue et Je sigle qui semble être M.
Grande tache de rouille de fer et
petites 'taches d'oxydation de bronze.

47
DOHIN POPESClJ

Poids Diom.
A V E H S Il E V E H S
1•nmrn

46 16,5482 29X 30 Idem. Comme ou no. 38, mois plu• effuç<'. Idem. Hérnclils court de tnille. Lo massue
Le cou plu• rourt. est perlée. Les lrttrea sont t'pnissrs
et perlées. Si11:lc M barré.

47 16,H,99 32X 35 Idem. Comme ou no, 38, mois fortement Idem. llérnclils petit et mince. Lo
décentré vers la droite. massue est perlée. Les lettres iné-
gales, fines et perlées. Sigle M barrr-.

48 16,6203 31X 30 Idem. Ressemblant ou no. 38, mnis plus Idem. lléroclès éloncé et mince. Lo
effuçé el le visege plus petit. Gronde moesue est perlée. Les lettres sont
loche de rouill~ de fer et petite tache fines et inégales et perlées. Sigle
d'oxydation de bronze. M barré

49 16,3260 31 X 32 Idem. Trte petite. Lee feuilles et les Idem. Héraclès court de toille et à
rosettes petites. Le nez petit et droit, épaules larges. La légende est bonne.
le visnge petit, le cou long, couvert Sigle M barré.
de deux mèches; celle du dos porte
le globule ou centre de lu boucle.

50 H,,3575 ~9X 31 Idem. Grandes feuilles coupées ou cen- Idem. Héraclès court de taille et ln poi-
tre, Grandes rosettes. Le front est trine hombée. Lo moseue est grosse.
plus élevé, le nez droit, l'œil grond, Les lettres •ont inégales, épnisses.
la bouche gronde, assez cffoçée. Une Siglc M borré.
mèche sur le cou et celle duos le dos
effaçées.

51 16,6238 31X 32 Idem. Feuilles coupées au centre. Les Idem. Héraclès court de teille et les
roeet tes nettes. Le nez court et droit. épnules larges. Lo moeeue est courte.
Le cou long, couvert pur deux milches. Lo légende bonne. Le sigle plus ou
La boucle dans le dos o le globule ou moins effuçé est probablement M borré.
centre.

52 16,4940 30X 31 Idem. Feuilles supérieures petites. Le Idem. Héraclès court de teille. Lee lettres
front est étroit, le nez long et arqué. sont perlées. Du premier rang on ne
Sur le cou deux mèches de cheveux. di•tingue que AKAE. le reste n'est
Dans le dos une mèche courte ayant pas entré dans le champ de ln mon-
au centre le globule. naie. Le sigle est M ou H,

53 16,7721 30X 29 Idem. Comme au no. 52. Grondes toches Idem. Héraclès plus élancé et plus mince.
de rouille de fer et plus petites d'oxy- Les lettres sont globulées. Gronde
dation de bronze. tache de rouille de fer, Sigle M barré.

54 15,2016 30X 30 Idem. Deux feuilles au dessus eu lieu Idem. Héraclès court de teille et les
de trois et coupées eu centre. Le nez épaules très larges. Les lettres sont
est légèrement arqué. Deux mèches perlées ou bouts. Le II du premier
de cheveux sur le cou. Lo boucle rong n'est pos entré dons le chump
dons le dos est dépourvue de globule. de ln monnaie. Sigle M barrr.
Taches de bronze.

li8
NOUVEAUX THÎ~SORS G1::TO-DACES EN ARGENT

.
~.
0
Poido Diam .
A V E R s R E V E R S
;,
en gr enmm
ci
,".;

55 15,473'1 29X 32 Idem. Comme ou no. 54. Idem. Héraclès bien proportionné. La
première lettre de lo légende n'est
pos entrée dans le champ de la mon-
noie. Intervalle entre E et O du
même rang, également entre le H et
le P du second rang. Sigle M barré.

56 14,6794 29X 30 Idem. Comme au no. 54. Idem. Héraclès court de teille et les
épaules larges. La légende est bonne,
légèrement perlée. Le sigle semble
être M barré.

57 16,3305 29X 30 Idem. Comme ou no. 54. Idem. Héraclès court de taille et les
épeules larges. La première et la der-
nière lettre du premier rong ne sont
pas entrées dans le champ de le
monnaie ainsi que la partie inférieure
du dernier rang. Les lettres sont
irrégulières, légèrement perlées. Sigle
M barré.

511 16,6744 Idem. La monnaie a été brisée par les Idem. Héraclès élancé et large d'é-
inventeurs en quatre morceaux. Les paules. La massue est mince et les
trois feuilles supérieures et les trois lettres fines. Sigle confus.
inférieures sont petites. Le nez est
court, droit; l'œil est grand, la bouche
petite, le visoge grand. Deux mèches
de cheveux, sur le cou. La spirale
de lo boucle du dos n'est pas entré
dons le chomp de la monnaie.

59 De cette monnaie il ne reste plus que Idem. Héraclès court de teille et


la photographie. Elle a été perdue maigre ayant une massue courte.
ovant que le trésor eût été donné ou La légende est bonne. 0 de 0Al:I ON
Musée National des Antiquités. L'a- un pen brouillé. Sigle M barr~.
ver~ comme chez les outres. La cou-
ronne a trois feuilles supérieures et
deux inférieures, étant toutes entail-
lées au milieu. Le nez est court et
pointu, le menton proéminent. Boucle
de cheveux dans le dos et deux
mèches sur le cou.

Il ressort donc de cette description sommaire qu'il n'est pas deux monnaies du trésor de
Heriistriiu qui aient été frappées avec la même matrice; et s'il s'en trouve deux et même plus,
portant un avers identique, elles diffèrent par le revers. C'est le cas des monnaies 34-47 qui

49
DOHI POPE SCU

offrent à l'avcr d 'incontes tables r esse mblan ces, la form e ùu n e:,; co urt et busqu é notamm nt,
e t qui pourtant diffèrent par le rcve1·s . Les no . 52 e t 53 possèdent 110 avers semblable, carac-
t éri sé par le typ e - pourrait-on dire - ori ental de Dionyso , tandis que les revers sont di •
se mblables en ce qui regarde le rendu de la fi gure d'IIéraclè bi en qu'il y ait resse mblance
quant à la forme des lettres .
La monnaie portant le no . 1 se rapproch e davantage, semble-t-il, de l'original. E lle c t
de bonne exéc ution tant ~1 l'avers qu'au revers et la légende est co mposée d e le ttres n e tte et
non p erlées .

Carte 1. - Monnai es thu sicnn es trouvées en Houmanic.

En somme, on peut dire que les monnaies de Heriistràu forment une sé rie d'imitations
barbares, de bonne exécution, dont toutes les pièces portent la légende nette et claire san
adultération 1 ).
Le poids moyen des p1cces c t de 16 gr 5 - poids habituel des originaux 2 ). La monnaie
la plu s lourde pèse 16 gr 8488) (no. 13), la plus légère pèse 14 gr 6794 (no. 56).
1) Pour com paraison avec des imitations bien plu s 538 - 541; pl. XXIII/ 542- 549; pl. XXXIV/831 -
barba risées voir H. Forret, K elt.ische Numi., matik der 836; pl. XXXV/837- 844- 845; pl. XX XI 992-
Rhein-und Donaulande, Strassburg, 1908, p. 22'3- 995; pl. LT/ 1260, 1261; pl. LII; pl. un, 1272- 1277.
2) R. Forrer, op. cit., p. 226.
23 l e t Grôf Desse wffy Barbtir pénzei, Budapest, 1910,
pl. X IV/39 1, 392,393, pl. XV; pl. XVI/ 404; pl. XXII/

50
NOllVEAllX THÉSOHS G~:TO-llACES EN AHGEi',j'f

Sur les 58 monnaies, six ont un poids inférieur à ] 6 gr à savoir le: no. 6, 15 gr 2114, no.
26, 15 gr 8522, no. 32, 11 gr 7976, no. 54, 15 gr 2016, no. 55, 15 gr 4739, et no. 56, 14 gr 6794.
On sait que le télradrachmc thasicn du type clécrit ci-dessus, a un rayonnement <le eir-
eulaLion très étendu, quancl, apr,~~ 146 avant J .-C., Thasos, sous la protection romaine, reprcncl
Ron émission monétaire.
Originaux cl imilalions harharcs se répanclcnt au loin, au Norcl 1 ), en Russie mériclionale,
en S1ffhic, en Ilulgaric, en Roumanie et en Hongrie.
Les tétradraehmcs thasicns voisinent, en Roumanie, avec des monnaies romaines répu-
hlicaincs <lu 1-cr siècle avant J .-C et même de la fin <le cc siècle; il nous est donc permis de
supposer que ces premiers circulèrent clurant tout le 1-cr siècle, surtout les imitations qui en
partie sont, évidement, postérieures aux monnaies originales et d'autant plus récentes,
qu'elles sont plus harbarisées.
Sans insister davantage sur cc prohl,~me, nous nous contenterons d'indiquer ici deux tra-
vaux plus récents, étudiant tout particulièrement la diffusion des tétradrachmes thasiens
dans notre pays, et de présenter une carte indiquant cette diffusion, sans toutefois préciser
- ù causes de.; dates liuéraires incomplètes -- s'il s'agit de monnaies originales ou d'imitation~
harhares 2 )

TRÉSOR DE SLIMNIC
En autommc 1940, l'inventaire <lu Musée National des Antiquités s'enrichit de quatre
ohjcts en argent, faisant partie du trésor <le Slimnic (dép. de Sibiu). Ces objets - un torques
tordu, un bracelet à tête d'animal et deux bracelets spiraux - furent remis au musée avec
le procès-verbal no. 356 du 27 Septembre 1940, par M. le Prof. Tzigara-Samurca~, directeur
du Musée d'Art National.
Celui-ci les acquit pour le musée qu'il clirigcait, chez l'antiquaire Candrca de Sibiu (actu-
ellement à Bucarest).
M. K. Horcdt découvrant dans les collections de photographies du Musée Brukenthal
de Sibiu, qucl_ques clichés représentant des objets en argent géto-daces, les publie en un article
dans cc volume. Afin qu'une publication homogène du trésor de Slimnic put être faite, M.
llorcdt nous autorisa 11 introduire la partie concernant ce trésor dans notre étude. Nous lui
en exprimons ici touH nos remerciements.
Indépendamment des pièces acquises par le Musée National des Antiquités, le trésor de
Slimnic en aurait comporté - d'après les photographies communiquées - cinq autres encore,
mais on ignore ce qu'elles sont devenues.
Nous transcrivons la note de M. Horedt à ce sujet:
<< Die Aufnahme tragt auf der Rückseite die Anmcrkung: « Silberfund in Stolzenburg
[nom allemand de la commune de Slimnic] 1920 verkauft nach Ilukarest an einen Handler
um 10.000 lei. << Es handelt sieh ohne Zweifcl um den Fund der sich gegenwartig im National-
museum für Altcrtümcr bcfindct. Wie aus cincm Vergleich seincr Ilcsehreibung mit der Photo•
1 ) Ibidem. Voir uu•oi B. V. lleud, llistoria numorum, p. 119--165 et en français dan• Balcania, VII, l,
A manuel of grcel, numi.<malics, Oxforcl, 1911, p. 266. Bucarest, 19H, p. 3-22. H. Mitrea, Penetra•ione
•) C. Moisi!, Tetradrahmele oraJului 1'hasos ~i a'.e commerciale e circolazione monetaria nella Dacia prima
regiunii Macedo11ia Prima, dons Cronica numismatirii della ronquista, dans J<:phemeris Dncoromana, X, 1915,
~i nrheologicü, X V 11, no. 127-1211, Ilucure~Li, 1913, p. M-73.

51
DORIN POPESCU

grafie hervor gcht, die ihn in semer ursprünglicheu Zu ammcn ctz un g zcigt, w urde er nur un-
vollstiindig von d cm Na tionalmuseum crworbcn. Dcswcgcn wird hier die wenn a uch man-
gelhafle Aufnahme wiedergcgcben >> 1).

OBJETS PROVE ANT D U TR.ÊSOR DE SLIM rc, CO SERY.ÈS AU MUS.ÊE


ATIO AL DE S A TIQUlT.ÊS
1. Torq ues to rdu eu argent, qu i s'é poiss il vers le ce11Lrc. Lu torsio n cs l irréguli è re. Les xLrém iL 1es, s'a min-
cissa nt, se terminent cho cuu e pur un cro ch et perm e llnnl de les entrec roiser. Le dinmèlre interne esl de 12 cmS
(fig. 8 /2 et fi g. 10 /1).
2. Lourd brn celel d'orgenl d e sec tio n ronde irréguli ère. Les ex trémités, légèrement aplaties el t ermin ées
por un e Lê te d'onimul st yli sée, se chevn u chenl. Le dinmèlre intérieur es l de 6 cml, ex térieu r de 8 cm]. (fig. 8 /1
et fi g. 10 /2).
3. Brncelet sp irnl en argent formé de trois spires de fil é pais, cle sec ti o n irrég uli ère. Les extrémités du bra-
celet se term inen t droites e l saus ornement. L'ouverture opproximolive des spires es t d e 9 cm 8 (fig. 9 /1 e t
fi g, 10 /4).
4. Bracelet sp iral en urgent co mpo rtant trois spires d e fil de sec ti on r ecta ng ulaire irrégu li ère. L'une des
ex trémités est bri sée, J'o utre est droite et clrpourvue d'ornement. L 'o uverture approx imative des sp ires est de
8 cm 5. (fig. 9 /2 e t fi g. 10 /:l).

l'

Fig. 8.

Outre ces obj et s on r econnait sur la photogra phie conservée dans les archives du Musée
Brukenthal de Sibiu, un torques plp s mince, tordu, dont les extrémités se t ermin ent par un
oeillet double {fig. 10/ 5); deux bracelet s spiraux identiques à ceux décrits plu s haut et deux
bracelet s du type connu, aux extrémités enroulées sur la barre, (fig. 10/5).
L e trésor de Slimnic entre par les types qu'il présente dans la catégo rie connue des tré•
sors géto-daces de la fin de l' époque La T èn e. ou s r en contron s le torques tordu en plusieurs
endroits, ayant, comme nous pouvons le remarquer, en d épit de la modicité de la documentation
illustrée dont nous disposon s, d es extrémités différentes : les unes, tordues en forme de
1) D an s ce volume, p. 266

52
NO UVEAUX TR :l::SOR S G:l::TO-D ACES EN AR GENT

crochet, les a utre , en oeil le ts, en boutons, en t êtes d' a nim au x ou encore ornées de différentes
fa çons 1 ) .

F ig. 9.

Les bracele ts piraux en argen t 2 ) se r encontrent égalem ent dans ces trésors mais se term inent
le plus souvent en t ê te d ' animal s tylisée .
1 ) Voi r : A rch. J!:rtes itii, 1886, p . 205, fi g. 2; p . 391. 2) D es bracelets en arge nt très resse mbla nts ont
fig . 3, 5 e t 6; Dacia, Vll - VJTT , p. 193, fi g. 13/ 1, 3, 4 été trouvés en Ch ypre, à Vouni , voir The swedis h
e t 5, p. 204, fi g. 1/ 1 et 2. Cyprus exped ition, vo l. III , Plates, pl. 90 /1 et 92 /n.

53
DOHI POPE

L es deux braeeJ t s, dont les extrémité sont enroulée ur la barre out, ux aus i, d'un
type connu, apparais ant, sou différent variante et dimeu ion , dan le tré or d 'orfè-
vren e gHo-da ees 1 ).

0
Fig. 10.

ous retrouvons aussi le lourd bracelet d'argent dont le c trémités e ehevau h nt t


sont ornée de diverses façon 2 ).
1) A Cerbel, voir Arch. f:rtesitii, 1875, p. 216; fig. 3/10- 13; 213, fig. 6/ 1 el 3 et en d'autres endroits.
Getica, p. 545, fig. 378 etc. ; à Poiana- Gorj, voir Dacia, 1) Voir Arcli . .E:,1., 1886, p. 391, fif!, 7, 8, JO, li,
VII- VIU, p. 204, fig. 1/ 3, 6, 9. 10, 11, 12, 14; p. 206, 13, 14.

54
NOUVEAUX THtSORS GtTO-DACES E All GE T

Tl.1E. OllJET E ARCE T APPARTE A TA COLLECTIO rs D U M ÉE


ATIO AL DE S A TIQ ITf.:

l. VaJe Je mi-ovale en arge11t, se mblabl e de form e li celui de Heriistrii u mois beaucoup plus petit et plus
min ce. Lu hauteur es t de 7 cm 3, le di a mètre ex téri eur de l'o rifi ce es t de 11 cm4, l'épaisseur des parois de 2 mm,
le poids 75 gr. Ce vnsc fnit partie de l'a ncienne collection du Mu,ée Na tional des Antiquités. La provenance
en est in co nnu e (fig. 11 /1).
2. Fibule nodttlaire en
arge nt. L 'u re es t pl nt et se
retrécit vers le pied. Celui-ci
es t r eto urn 6 et de section
ronde . Il est pris dnns l'arc
par un e nodosité an nulaire
divi sée en deux. Trois autres
nodosités suivent vers le pi ed.
Le resso rt, trè~ grand, es t
composé de 23 spires e t d' un e
co rde anté rieure. L'épingle est
pui ssante, le porte-agrafe bns ;
la longueur de la fibul e es t de
10 cm6 ; la lon gueur du resso rt,
8 cml (fi g. Il /3 et fi g. 12).
Cette fibul e qui provient
de Tntorrnra (d ép. de Dolj)
appartenait li la collection
e!(re;;cu de Craiova et fat
offerte ou Musée ntionnl des
Antiquités par M. Nicoliiescu-
Plop~or, direc teu r du Mu sée
R ég ional d 'O lt6nie 1 ) .

Les fibules en argent


portant des nodo ités
annulaires forment l'un Fig. 11.
d es types les plus ca-
ractéristiques des trésors d'orfèvrerie géto-daces. Ce type présente d eux variantes princi-
pales : d ans la première, le pied es t retourné et pris sur l'arc, dans la seconde, le pied n' e t pas
retourné mais se termine droit. Indépendamment de cette différence ces deux types en corn-
portent encore d'autres plus petites.

1 ) Ln fibul e n été publi ée pnr D. B ereiu dnas Portuga l, 1 Q33, p. 310 et p. 311, fi g. 2, a é té trouvé à
Arheolog it1 preiJtorica a Oltcniei, Craiova, 1939, p. Bârca(Dolj) et se trouve au Musée de Craiova. D'autres
218 et fi JI . 255/:1. Dans notre travail Objets de p'lrure erreurs: p. 199 il fout lire au lieu de F eldio ara H etiur
géto-daceJ en argent (Dacia, VII/ VIU) nous avons comme plus b as; il n 'ex iste qu'une seule trouvaill e.
fait plu sieurs erreurs. Ainsi, p. 199, nou s citons so us La confusio n provient du même nom allemand (Marien-
lntorJura de ux fihul es, une a u Musée de Craiova, burg} des deux localités. P. 198 au lieu de Drau ~eni,
l 'autre au Mu sée Municipal de Rucares\. JI s'n~it en Dârlo* comme su r la carte de la p. 195; p. 202,
réa lité d'une se ule fibule, celle que nous pnl,lion s ici. la localité• S tupini est celle du départam ent de
L ' autre fibule cité par C. S. Nicol liesr.u-Plop, or Mure,, non pas de Bra ~ov. Enfin, les fibules de Beia
dnns Homcnagem a Martins Sarmen to, Guimnraes- sont romaines (ce vol. p. 265).

55
nom PO PESCIJ

De semblables fibules furent découvertes à Bistri/ri 1 ) , à .!'11oigrrul 2 ) , Cojocna 3 ), acala-


lasau 4) etc.
3. Fibule e11 C1rgc,, t dtt t_ype t.hrn ro g1\tc. E ll e es t fuit e d 'u 11 c se ul e pi èce; hil'n 11r11u ée, l'arc, en fu ce lles,
s'épai ss it a u centre. La t êt e de ce derni er s'e nroul e e11 un e s pire et se continu e en ln rob uste épin gle d e
ln fibul e. L e piecl es t retourn é vers le haut en S et se t errnin e p nr un b outon en form e d e ·cô ne. Le porte•
agrafe est p etit, h orizo ntal, ù bords légè reme nt relevés. L u longueur mnx i11111 de la fibule es t de 7,3 cm
(fig. 11 / 2 et fi g. 13). E lle prov ient cl'Olt éni c sa ns li eu d e Mcouvertc . Do11 néc nu Mu sée l uti onol des
Antiquités par M. ieolllcscu -Plop ~or.
Les fibul es thrneo-gé tes, le plu s sou vent en
bron ze, rnai s que l'on rccontrc au s i eu fer, en
argent et en or, ont fait l'obj et de plu sieurs étud es .
E lles se di vi cnt en plu icurs va riao le Lant au
point de vu e typique que chron ologiqu e. C'e t
ain i qu e Vulpe 5) les divi c en troi s variantes,
Mikov 6) en qu a tre, Lan di qu e dans un e étude
r écente D. BcJ"Ciu 7 ) les divise en cinq variante
et plu sieurs ous-variantes .
Le seule va;iantc qui nous intérc se ici es t
cell e qu e prése nte la fibule ayant le pied en forme
de S t ermin é par un b outon. E lle apparli nt au
2-c type de Vulpc, au 3-e de Mikov, au 5-c d e
B crciu.
Les quatre autres fibules en argent du m ême
genre, trouvées en Roumanie, à Epureni près de
Hu~i 8) a ppar tiennent ù la m ême variante, bien
qu'elles diffèrent quant à la forme de l'arc et du
bouton terminal.
Fi g. 12.
Mikov cite en core trois fibules en argent d é-
couvertes en Bulgarie, appartenant à sa variante no. 4, caractéri éc par l'appendice dirigé
v ers le haut et en forme d 'un cône aya nt la base en haut 9) .
Berciu, qui , le d ernier en date, étudie les fibul es thraco-gé Lcs connait 36 lieux de déco u-
verte 10) ayant donné un total cle 66 exemplaire , dont se ulemen t 21 furent trouvés au ord du
Danube. Les exemplaires les plus septentrionaux sont ceux cle Epureni en Moldavie, le plus
occidentaux, d e Pecica, clan s le département d e Ara cl 11 ).
1) Àrchiio logischer An,eiger, 191 5, p. 40, fi g. 16. 7 ) D. Berciu, E in Problcm aus der Friihgeschicl,te

3) Dacia, VII- VTIT, p . 200. Sü do stei,ropas , D ie t.hrakischen Fibeln , don s BC1lca11ia,


8) Ib idem, p . 191, fi g. 11/ 2- 4; fi g. 11 /1 et 5- 8 VI, Bu cares t, 1943, p. 283- 306.
d es lieux inconnus cle Tran sylvanie . 8 ) G. Severeu no , Trésor de l11t*i, d a ns B1tcure~tii,

') Ibidem , p. 20 1. R evista Mttzettlui M,micipiuli,i Bttwrc§IÎ, T, 1935,


5) R. Vnlp e, L 'âge dtt f er dans les rég ions thracrs p. 17- 36.
de la p éninsule balca11iqtte, P ari s, Gambe r, 1930, p. G) V. Mikov, op. cit. , p. 181.
59- 62. 10 ) Y uj oulcr la fibul e de Vorumlo c (Tll rn nvn-Mure) ,

8) V. Mikov, cl ans h vest.ia-Bulletin de l' In stitut co nnu e jusqu'à présent clou s la l illérature co mm e
archéologique bulgare, VI, 1930- 193 1, p. 171- 181. fibul e celtiqu e. K. Ho recl t, dnu s Ex tr. d es Mittei-
Voir au ssi I. estor, Der S tand der Vorgeschic/11.s- lw,gen ans dem }foron Brtthe11tlwlischen M usettm,
for schung in Rttmii nien, dans 22. B er. d. riim. germ. Il , Sibiu, 1947, p. 3.
Komm ., 1933, p. 158- 160. ll) D. Berciu , op . cit.

56
NOUVEA X TRÉSORS G!:TO-DACES EN ARGE T

Au trois fibul es d'argent citées par Mikov on p eut ajouter encore l' exemplaire trouvé à
Mumdzilar, en Bulgarie du ord-Est 1 ).
En ce qui concerne la chronologie de ces fibules, certaines appartenant à cette m ème fa.
mille, apparais ent encore au V-e siècle avant J-C. 2 ), t andis que la variante qui nou s inté•
re se se date avec assez de précision, ayant été décou•
verte dans un co mplcx appartenant au La T ène tardif,
dans les établisse ments de Tinosul 3 ) et de Poiana 4 )
par exemple.
On sait qu e Pârvan , qui s'occupa particulièrement
d es tré ors d'orfèvrerie géto-daces, aboutit à la con·
clu ion, basée sur des travaux hongrois plus anciens 6) -
conclusion à laquelle aboutit également G. T églâs 6) - Fi g. 13.
que les Daces possédèr ent un art de l'orfèvrerie propre,
qu'ils d éveloppèrent, modifiant les éléments h ét érogèn es circulant à l'époque La T ène, leur
donnant un caractère spécifique.

Carte 2. - Obj ets en argen t gé to-d aces trouvés en Rouman ie.

(Ajouter : Derna-de-Sus (Bibor) , Stupini (Mure!J), Cucuteni (la!Ji) et Poiana (Tecuci)).


L) Ib idem, p. 293. 4) R. Volpe, L'âge dtt .fer, p. 60 - 61 et fig. VI
•) Voir les nutenrs cités ; Volpe, Nestor, Bercio. 5) Getica, p. 561.
1) R. et Ec. Vulpe, L es fottill es de Tinosul, dans •) G. Tégliis, d ans Btinytiszati és kohtiszati lapok,
Dacia, I. 1924, p. 212, fi g. 43. XLIV, t . I. no. 9. Budapest, 1911, p. 521.

57
llOBI N 1'01'1•:sn:

C'c~t là, en réalit(-, la sc11l11 interprr-tation valable des trrsors géto-daces et, npr,·s examen
des types principaux composant ces trésors, nous arrivons, nous aussi, aux conclusions 1rni-
vantcs: On peut affirmer ca1r-goriq11cmcnt que les Daces cléployèrcnt un nrt personnel clans
la fahrication des parures en argent, et clans une mesure hicn moindre, dans laquelle ils trans-
formrrent et intcrprét,·rcnt de façon originale les rléments reçus <le l'extfricur ou hérités <les
époques antérieures, nous pouvons parler d'un .~tylr. duce.
Mais n'anticipons pas et passons rapidement en revue les types principnux que nous
offrent les trésors d'orfèvrerie géto-dH<'!'s.
Les chuî11es orneme111ules étaient portées par les femmes celtes, soit 1111tour <le la taille,
comme le montre Déchclettc 1 ), soit suspendues sur la poitrine cl maintenues de chaque cî,té
par une fibule. Bien qu'il suit permis de parler d'une mode celtique il semble qu'elle ait été
Lien plus ancienne. Toutefois il est probable que les Daces l'empruntèrent aux Cdtr.s. C'est
pourquoi nous considèrerons la chaîne dace r,n argent, furmfo de maillons doubles, qur, l'on
rencontre à Cerbd 2), à Cioara 3 ), à Moigrad 4 ), Cojoena 6 ), Mr.rii-Guala 0 ), etc. commr, un élé-
ment d'influence celtique.
Les chaî11es entrelacées, terminées par des t,~tes d'animaux dans Jr, gr.nrc de celle d11 l\forii-
Goala 7 ), ou bien tcrminér,s comme les chaînes de la catégorie précédente par des tubes dans
lesquels est pris un anneau 011 s'accroche à son tour un pendentif, commr, sur une chaîne truuvr-c
en Transylvanie 8 ), constituent un autre type de clwÎllr, ornementale dont nous devons cctle
fuis chercher l'origine en Orient. Elle est, aussi bien 11uc l'anneau qui quelquefois la ferme,
sans conteste, d'origine grr.cque. Nous rencontrons la chaîne entrelacée notamment au Nord
de la Mer Noire 9 ), mais aussi r,n Chypre 10 ) et plus loin, vers l'Ouest, dans le trésor de Vcttcr-
sfelde.
Comme la plupart des formes ornmnr.ntales des derniers sirclcs avant J.-C,, clics persistèrent
tri•s avant dans le Moyen-A gc. Nous les retrouvons - en Suède, avec une t(-tr, de serpent, 11 l'é-
poque des Vikings 11 ) - apportées du vaste cercle de culture gréco-iraniennc de la Hussic méri-
dionale jusqu'au Nord de l'Europe par les migrations barbares.
Rappelons, en continuant, les pendentifs en forme <le pointe ou <le clou, suspendus quel-
quefois à l'anneau de ces chaînes - à Some 9ul-Cald 12 ) ou 11 Mcrii-Goala 13 ) ~ qui, aussi !Jicn
que les plaques triangulaires en forme de hache, pos8édaicnt ou avaient possédé un caractère
apotropnque. Tl est difficile d'en établir l'origine, étant donné la faveur dont jouirent dès l'âge
de fer et jusqu'au Moyen-Age, dans l'Europe entirre, ces petits hijoux suspendus à de plus
importants. D'autre part, si nous les considérons comme la reproduction r,n miniature de quel-
ques armes, il faut nous souvenir que des haches en miniature existaient déjà î1 l'époque

1 ) J. Déchelrlle, Manuel d'arrhéololl,ie pré/1is1oriq11e, 8) Ihidem, p. 190, rig. 1O.


rrltique el p;allo-romairre, l V, 2-e i'<l. Paris, 1927, 1) En or: S. Heinorh, Antiq11ilés d1t llosplwrr rimmÎ'-
fi~. 253. rien, l'uris, 1892, pl. XII o, no. 10 cl E. li. Minns,
2) Arr/1. Pr1esi1;;, 1875, p 217; Gerira, p. 536, riµ:. Scythians a11d Grreks, t:,rrnbridge, 1913, p. 101, fig.
369, etc. 291/1.
3 ) G,tira, p. 535 536, rie. 10) L. Pulma cli Ccsnola, C_,pern, Jrnu, 1879, pl.
•) Ibidem. p. 536; voir aussi /Juria, Vil - Vlll, 58/1 (en or).
p. 200. 11) l'rühistorisclie Zeilschrift, IV, 1912, p. 212, fig.
5 ) Daria, VII-VIII, p. 189, fig. 9/1. 19/h.
8 ) Ibidem, p. 184, fig. I. lZ) Getira, p. 53(,, fig. 370.
7 ) Ibidem, p. 185, fig. 2/1. 13) Dacia. VII - VIII. p. 181, [ig. 1.

58
NOl!VEAllX Tllf.:sons Gf.:TO-DACES EN AHGENT

néoli1hi1p11~. Nous trouvons ces clous en forme de poignard, suspendus à des fibules en bronze
du type carpnthirpie, dans nos régions,
Nous pouvons, croyons-nous, reconnaître cette grande prédilection pour les bijoux pen-
deloques mfüne à Ilallstalt et les considérer éventuellement, dirons-nous, comme de << natio-
nalité illyrienne•>, notamment les plaques trian.~ulaires, trouvées fréquemment en Bosnie et en
Herzégovine 1 ), par conséquent <lare une province illyrienne.
Le torques ou collier était, à l'époque La T,~ne, une parure fort appréciée. Nous le trou-
vons dans nos trésors, ainsi que nous l'avons indiqué plus haut, ayant les extrémités affectant
diverses formes,
Les Daces n'adopttmmt pas la forme caractéristique du collier celtique, mais continuèrent
de reproduire en argent les formel'! anciennement connues en bronze. Quant à la protomé d'a-
nimal qui termine les extrémités de certains de ces colliers, elle doit être considérée d'origine
gréco-oricntale.
Tant les torques aux extrémités stylisées en forme de tête <l'animal, que les bracelets, simples,
mas~ifs, ou à multiples spires avec les extrémités dorées, ont la même origine - orientale et très
ancienne - répandus sous une forme i-enouvelléc par l'art grec.
Il est possible que les bracelets simples, terminés en tête d'animal~ dans le genre de celui
de Slimnic, aient été inspirés par les petits anneaux en electrum scythes ou, plus exactement,
gréco-scythcs, qnc nous trouvons assez frér1uemment durant la période scythe en Hongrie, par
2
exemple ).

Certains petits anneaux <l'argent servant a attacher les cheveux et découverts en Chypre 3 ),

offrent une grande analogie avec le bracelet de Slimnic. Ces anneaux datent du V-e siècle avant
J.-C. et font partie du même et important groupe gréco-oriental, qui répandit ses produits sur
toute l'Europe à l'époque La Tène.
La même chose peut Î'tre dite des énormes hracelcts spiraux dont les extrémités stylisées
en forme de feuilles se terminent en protomé d'animal. Ils sont le produit le plus caractéristique
de l'orfèvrerie géto-dace. Les parures en spirales pour le bras ou la cheville sont trop communes
dès l'âge du bronze pour attribuer aux bracelets d'argent quelque réminiscence plus ancienne,
comme le fait Pârvan. Cc dernier, toutefois, les englobe aussi dans le mêm~ groupe gréeo-oriental,
cl' 011 ils se répandent par le Sud jusqu'en Italie et en Espagne; par le Nord, jusqu'en Prusse
Orientale et en Suède 4 ).
Les Daces connurent des fibules d'argent les formes suivantes: le type de fibule du La
Tène moyen, <l'origine celtique 6), ayant le pied retourné, pris sur l'arc et portant sur ce pied,
qui double l'arc, plusieurs nodosités annulaires 6 ). Un type, plus évolué, de cette fibule porte
des nodosités sur l'are mais le pied n'est plus retourné 7).

1) Wi.,s. Mittheilungcn au., Rosnien und der llerce- 5) Il faut voir dans ces fibules aussi une influence
govi11a, Ill, p. 132 fig. 353; p. 163 fig. 501; IV, p. 193 illyrienne, influence que Ilona Hunyady admet pour
fig. 17; VI, p. 77 fig. 52; p. 106 fig. 166; p. 108 fig. les fibules de Szârazd-Regiily apparentées aux fibules
173; p. 109 fig. 174; p. 131. fig. 26 et 29; IX, p. 71 daces. Les découvertes de Szârazd-Regiily peuvent
fig. 18; pl. 1/11 et 12; pl. LVIll/18; pl. LXX/7 et 8; être datées au 1-er siècle av. J.-C. 1. Hunyudy, Kcltak
pl. LXXV/17 et 18. a Ktirpalmedencében (Disa. Punnonicae, II, 18), Buda-
2) Gctica, p. 453, fig. 319. pest, 1944, p. 41 et 19.
B) The Swedish C_yprus cxpedition. Vol. JI, Pintes, •) Comme la figure 12.
pl. 55/38 et 57; 63/ 12; 68/66 et 73, etc. 7) Comme à Remetea: Arch. P:rtesilo, 1906, p. 361,

•) Cf. Getica, p. 514, note 4, fig. 1/2 et p .365, fig. 2/1 et 2; Getica, p. 538, fig. 372/2.

59
I>Ollli'i l'Ol'ESCI'

lln aulw type de filrnlc, dans le gPnre de !'dl1·s <fo Sae~ 1) d{-,wmmé par Pi\rvan populairn
daCI' et qu'il fait dériver des fiLulcs 1·on11ues di les<• 11 boudi1•r•> hallstallienncs, semble avoir pour-
tant une autre origine. Nous le verrons plus loin.
A ces types se joignent les fihules-phnlèrcs de Henis! niu, offrant un type particulier, nli
de ln combinaison d'une phalère ornementale grfro •orientale avec une simple fibule de bronze
du type La 'l't,nc.
Il fout aussi établir un rapport entre cette dernière parure et les fibules d'argent rcpré,cn-
tant une tÎ'lc d'homme, ayant une rPsscmhliml'e frappante avec celle ile la phali!re cle Hcriistriiu
et dont la tcclrni1p1c du rcssort,clu pied et du portc-agrafo se rapproche de celle des fibules de Sac~.
l\Icntionnnns encore les filrnl,is d'origine étrangère, dérivées des fibules Nauheim apparais-
sant dans les trésors d'orfèvrerie g,.~to-da!'cs 2 ).
Une parure fort estimfo dès l'époque La Tène jusqu'à très tard dans la période des migra-
tions, est formée d'un cercle plus on moins grand, dont les extrémités sont enroulées sur la
barre, servant soit de bracelet soit de bague ou encore d'anneau fermoir aux chaînes orne-
mentales. Cc bijou qui se rencontre fréqucmcnt dans nos trésors 3 ) est d'origine grecque et 11i
répandu en bronze, en argent et même en or et avec de nombreuses variantes dans tout le monde
antique qu'il est impossible d'en suivre la diffusion 4 ).
La boucle de ceinture en argent qui se rencontre en plusieurs exemplaires dans le trésor
de Poiana-Gorj 6) se retrouve sous une forme plus ou moins identique en bronze ou en fer,
tant à Hallstatt 6 ) qu'à Glasinac 7 ), par conséquent dans une province illyrienne. Nous la
retrouvons encore sous une forme très approchante à Lohnia 8 ), en Silésie, province qui fut
occupée par les Illyriens jus11u'au V-e siècle avant J.-C. Nous croyons donc ne pas nous tromper
en donnant 1'1 cette boucle une origine illyrienne.
Un rapprochement doit f!tre fait aussi entre cette boucle et les fibules en argent dite1, <• à Lou-
clicr», que nous trouvons à Mcrii-Goala 9 ), à Cerhcl 10 ) à Sac~ 11 ) et à Poiana-Tecuci 12). Leurres-
semblance est frappante, l'ornementation même des fibules semble inspirée de celle de ces boucles.
Quelques bracelets de fil rond en argent, à extrémités coniques (l'une d'elles plus grande),
trouvés à Poiana-Gorj, doivent être rapprochés, croyons-nous, des bracelets en bronze ou en
or, à têtes coniques, dé~ouverts dans les tombes de la période scythe en ArdcaJl 3) et considérés
comme objets hallstattiens originaires d'Europe centrale 14) et encore plutôt avec les boucles
d'oreilles en or de Dournnli 16 ) quoiqu'un des leurs bouts ne présente un cône parfait. Cet orne-
ment structural se trouve à l'époque romaine sous des formes différentes 16).
1) Getira, pl. 37, no. 4- 8. 8 ) Altschlesien, I, 1926, p. 265 fig. 7.

2) A. Iletiur, Senereu~. Remeteo, Merii-Goule. •) Daria, VII--VIII, p. 186 fig. 3/5 cl p. 187 fig. 5.
•) A C'erhel ( Arc/,. f:tersiro, 1886, p. 387), à Poiuna- '") Arch. P:r1esi1ii, 1886, l'· 387.
Gorj (Dacia, VII/VIII, p. 206 fig. 3/10--1:1), elc, 11) Grtica, pl. XXXVII.
') Voir aussi A. Alfüldi, Funde aus der Ilunnenzeil 12) Dacia, III-IV, 1927--1932, p. 326 fig. 106/21.
und ihre ethnische Sonderung (Archoeologia Ilungorice, 13 ) Hoslowzcw, Skylhien und drr Rosporus, Berlin,

IX), nudnpe~t. l 93~. p. 37-- 38. 1931, p. 533. Voir IIIIABi Dorin PopeAcu. Sci/ii ln 1'ran-
i) Daria, VII- -VIII, p. 206 fig. 3, p. 208 fig. 4. silt-ania, cxtr. de Transil,,ania, 74, no. 3--4, Sibiu,
') Fd. von Sacken, nas Grabfeld t·on llallstall, Wicn, 19"3, p. 16.
1868, pl. X/6; pl. XI/10 et N. Aberp;, Jlro,i:ezeitliche 1') I. Nestor, op. cil., p. 141, note 575.
und (r;;heisenzeitliche Chrc,nologie, II, llallslnllzeil, Stork- 15) 1=,·estia-Tlull. de l'lnsl. arc~. bulg., IV, 1926/27,
holrn, 1931, p. 79 fig. 116. p. 36, fiic, 17.
7) lfïss. JHirrheil. aus Rosnien u. d. llerc., VI, p. 1•) Ibidem, VII, 1932/33, p. 410, fig. 166.
16 fig. 14; p. 35 fig. 3.

GO
NOllVEAIIX THf.:sons Gf:TO-DACl-:S EN AHGENT

Une autre parure d'argent est représentée par l'applique en forme de tête de cheval trouvée
à Merii-Goala 1 ). Elle garnissait probablement )'harnachement des chevaux. Le seul rappro-
chement que nous ayons pu faire pour cet objet est avec une plaque en or en forme de tête
de cheval également, mais deux fois plus grande, découverte dans un kourgane scythe à Oul,
au Couhan 2 ).
Huppclons parmi les formes encore inconnues au temps de Pârvan, les fibules du type
thraco-gètc dont le pied est retourné vers le haut et qui dérivent des fibules hallstattiennes
thraco-illyricnncs, ainsi que deux fragments d'une ceinture d'argent, trouvés à Fântânele (dép.
de Dolj 8 ), composés d'anneaux du mod,,Ic connu à extrémités enroulées sur la barre, alternant
avec des plaques rectangulaires doublées, formant un curieux ensemble d'éléments grecs dans
un modèle probablement celtique.
Quant, aux vases en argent, mentionnons le gobelet trouvé à Marca 4 ) (dép. de Salaj), le
vase de Mcrii-Goalu 5) et celui de Hcrastrâu 8 ). L'autre, enfin, plus petit mais de même forme,
décrit ci-dessus. L'origine de ces deux derniers, bien que non précisée encore, peut-être con•
sidérée, étant donné l'endroit 011 ils furent découverts, comme thraco-gète.
Nous ignorons la forme du gobelet de Marca; celle du vase de Merii-Goala rappelle une
forme préhistorique plus ancienne se rapprochant des urnes villanoviennes, urnes que nous
trouvons plus tard dans nos établissements La Tène, où elles deviennent les petites cruches
bien connues.

Avant de clore cc rapide aperçu des origines des principaux éléments de nos trésors d'orfè-
vrerie, nous résumerons succintcmcnt les conclusions auxquelles aboutit Pârvan, examinant
ce 1111i peut en être maintenu.
A l'instar de Rcincckc 7 ) Pârvan admcl un parallélisme i, entre les régions des Alpes Orien-
tale.~ ou fleurissent des formes similaires>>, relevant d'une part, les formes locales plus anciennes
et d'autre part, les formes illyriennes, sans toutefois préciser ces dernières.
Pour plus de clarté nous nous permettrons de citer dans son entier, le passage par lequel
Pârvan termine ses considérations sur l'art de l'orfèvrerie géto-dacc 8 ):
<< En réalité, rien des formes hosniaques, épirotes, ou grecques de l'art en argent, notamment

dans le travail cxtrt'-mcment luxueux et flambo_yant exagéré comme détails des fibules, n'appa-
raît pas en Dacie. Cc Hallstatt tardif <1ui nous rappelle dans le La Tène bosniaque telle forme
de Fokoru n'a rien à faire avec le La Tène dace qui semble se relier par les Celtes du Nord, comme
nous l'avons dit plus haut en examinant les différentes armes, outils et joyaux, à l'authentique
La Tène du centre el de l'Ouest européen. Par contre, certaines formes daces étrangères à l'Occi-
dent (les pendentifs à << clous >>, les bracelets à << têtes de serpents>>), trouvent une explication
suffisante dans une tradition typologique locale des temps plus anciens. Pourtant même les
principaux types, de fibules par ex. d'inspiration incontestablement étrangère, ou plus exac-
tement de La Tène II, qui ont circulé en même temps que les Celtes d'un bout à l'autre de

1) Dacia, VII-VIII, p. 184 fig. 2/2 et p. 188 fig. 7. antiquitatum transsilvanicarum, T. 1, Praehistorica,
•) Ebert, Reallexikori der Vorgeschichte, XIV, pl. 1/i,. Cluj, 1942, p. 171, avec toute le littérature.
3 ) C. S. Nicoliiescu-PloNor, Les Celte• en Olténie, 8 ) Dacia, VII-VIII, p. 188, fig. 8.

dons /IomerraJ!,em a Martirrs Sarmenta, Gnimariles ') Plus haut, fig. 4.


(Portugal), 1933, p. 311, fig. 2 en bas à droite. 7 ) Reinecke, dans Main:er Festschrift, 1902, p. 70,

') Dacia, VII--VIII, p. 200 et M. Roske, Thesauriu B) Getica, p. 560-561,

61
J>OHIN l'Ol'ESCII

l'Europe, ne sont pas rest(,s immualilcs. En effet, au cours du La Tène lll lrs (;,·les ont stylisé
de façon personnelle les mod,·lcs venu d'Occident: tant les fil,ulcs dont l'arc est orné des nœuds
(fig. 389), comme aussi les fihulcs à << houclin •> (fig. 391) se remurqucnt sans aucune peine
comme <les variantes bien individualisfrs, p:rlt'-', de 1·crtains l VJII s plus général celtiques ou
eommuns curopfrns. Plus earactéristi1p1cs encore que les fihulrs ~ont les collier~, les hrucclcts,
les bagues, les rhaîncs ornementales, ele., en l1ref l'inventaire général des trésors en urgent
qui après l'analyse que nous avons faite, peuvent de hou droit i:·trc dénommé <c daces•>.
A l'encontre <le cc qu'avance Pi'trvan, nous trouvons aujour<l'hui en Olténie ces fibules
d'argent gréco-illyriennes 1) dont il parle cl si nous ne les avons pas mentionnées c'est qu'elles
ne peuvent élre incorporl'es dans cet art d'orfèvn,ric gélo-dacc de la fin de l'époque Lu Tène.
Toutefois dans leurs grandes lignes, les considérations <le Pî,rvan restent justes, pourtant
il ne faut pas, à notre avis, <lonner une imporlanee trop grande aux élémenls lofUIIX. C'est
ainsi que sous aucun prétexte nous ne pouvons tenir pour locaux les hracclets spiraux à proto-
més d'animaux ni les fibules <c à boucliers 1> que Pârvan nomme <c populaires daces 1> et qui res-
semblent par trop aux boucles de ceinture que nous avons considérés comme illyriennes.
Nous avons vu, d'autre ·part, que Pî,rvan a raison lorsqu'il parle d'influences grecques -
les plus importantes scl~n nous - d'influences orientales et celliqucs. Mais dans ces conditions
peut-on parler encore d'un art d'orfèvrerie dace? Assurément, en dépit de tous les éléments
hétérogènes qui le composent il reste un art dace, parce que les joyaux sont fabriqués sur le ter-
ritoire dace 2) et probablement en Ar<lcal même, où ses trésors sont plus nombreux, cl'où
îls se répandent jusqu'au Su<l <lu Danube 3) et qu'ils portent la note originale d'une inter-
prétalion dace.
L'archéologue hongrois, Gabriel TégU,s, qui, il y a longlcmps, étu<liait ces trésors, émet
une opmrnn semblable. Dans un passage où il traite cle l'art <l'orfèvrerie en or et en argent
de la Dacie préhistorique 4) il dit: <1 ... cette exploitation des métaux précieux ne servit pas
uniquement à l'approvisionnement de l'art <l'orfèvrerie des territoires avoisinants, par exem-
ple des stations commerciales des provinces pontiqucs, mais clic put être 'encore la source
créatrice d'une orfèvrerie locale, ici, à proximité des mines, utilisant et modifiant les motifs
classiques scion son goût >>.

•••
Dans un ouvrage paru en 1942, l'historien et archéologue hongrois bien connu, Istvan
Paulovics 6), <lonne des trésors d'orfèvrerie géto-daccs une toute autre explication que ccllo
généralement admise, se référant pour cela à quelques monuments funéraires romains, décou•
verts à CristeJti 6 ) (dép. de Mure~) au centre de la Transylvanie. Nous exposerons brièvement
la thèse de Paulovics afin de relever les objections qu'il y a lieu de faire.
1 ) D. Berciu, Arhcologia preistorica a Olteniei, p. tique, 4-e série, t. 26, 1932, p. 17-18.
177, fig. 223. •) G. Téglûs, dans Ba11yâsz111i és kohaszali lapok,
2) Sl ces objets eussent été fabriqués dons les colo-
XI.IV-e année, T. I, Budapest, 19ll, p. 521.
nies grecques ils n'auraient pu pénétrer en si grnn<l •) Puulovics Istvan, Dacia kcleli hatârvo11ala és nz
nombre en Transylvanie. ugyneuzetl « dûk » ezüstkincsek kérdésc (La ligne de
1 ) Pour leur diffusion au Sud du Danube voir: D. V.
frontière orientale de la Dacie et le problème <les
Hosetti, dans Revista lstorica Românri, XI-XII, 1941- trésors en argent soi-disant «daces»), Cluj, 1944,
42, p. 440; A. Alfôl<li, Zur Gescl,ichte des Karpatrn- p. l0t-116.
beckem im I. Jahrhundert v. Chr., Budapest-Leipzig, •) Ibidem, p. 81-101 au sujet de l'établissement
19-12, p. 6, note 6; G. Seure, dans la Revue numisma- <le Criste,ti el la description <les monumenta.

62
i',()ljVJ.:AliX THf.:sons Gf:TO-DACES EN AHGEi\T

Sur deux de ces monuments, peut-(~trc <les fragments <l'ac<liculcs, se trouve représentée
parmi d'autres, une femme vÎ,tuc, selon l'aulovics, du ·vÎ,tcmcnt celto-pannonien, retenu sur
charpie épaule par une fibule placée tête en bas.
Sur le troisirme monument, trouvé certainement en Transylvanie mais dont le lieu de
découverte reste inconnu, on retrouve les mêmes fibules sur les épaules d'une femme.
Paulovics identifie ces fibules - par leur ressemblance, qui est indéniable - a"ec les
film les dacci1 bien connues en argent, ornées de nœuds et de cc fait date tous les trésors d'or-
fèvrerie géto-daces, <lu II-c sii,clc après J.-C., époque à laquelle appartiennent ces monuments.
Donc, selon lui, les créateurs de cet art d'orfèvrerie seraient des Celtes de Pannonie, établis
en Dacie apri,s l'occupation de cette province par les Homains.
Afin de ne pas trop étendre cette discussion, remarquons dès à présent qu'il ne peut être
question, dans les représentations citées par Paulovics, de fibules daces mais bien de quelques
fibules de bronze avec une ou deux nodosités annulaires, communes dès le début <le l'époque
impériale et rp1i certain1,ment se sont maintnnues jusqu'au 11-e siècle 1 ).
D'autre part, et Paulovics lui-même le rcH,ve 2 ), les fibules représentées sur ces monuments
portent un bouton terminal dont les fibules daces sont toujours dépourvues, mais qui existe
sur les fibules en bronze dont nous avons parlé.
Les monuments cités par Paulovics ne sont pas les seuls où apparaissent de Eemblables
fibules. Sur un monument conservé au Musée de Alba-Iulia :i), sont représentés au medaillon
l'époux, l'épouse et deux enfants. Les épaules <le la femme s'ornent de fibules analogues, placées
tête en bas, ses vêtements, cette fois, sont romains et l'inscription fragmentaire que porte le
monument est la suivante:
D[isJ M[anibus] Ulp[iacj Maximil[ae) posuit Artorius Vigior coniugi bene[mcrenti vixit)
an[nis] ..•
Les noms <le Ulpia Maximilia n'ont rien de celtique et même si le prénom de Ulpia décè·
lcrait une récente romanisation, le nom de Artorius autant que celui de Vigior sont nettement
italiques 4 ).

Loin <le nous l'idée <le contester la présence <les colons celtes en Dacie après l'occupation
romaine - les inscriptions appartenant à cette province l'attestent fréquemment - mais nou11
ne croyons pas que ceci ait le moindre rapport avec la thèse de Paulovics.
Sur un autre monument daté de la fin <lu 11-e siècle après J .-C. et découvert à Drobeta 6)

(Turnu-Scverin) sur le Danube, nous retrouvons sur les épaules d'un des personnages la même
fibule placée tête en bas. Le monument est incomplet et l'inscription manque.
Voici ce que dit encore Paulovics ·au sujet des trésors d'orfèvrerie daces 6): <1 ••• Les bagues,
colliers, bracelets, pendentifs, chaînes entrelacées dont les extrémités portent des tubes ornés
de filigrane, trahissaient même avant un caractère non seulement très ressemblant mais identique
aux découvertes d'orfèvrerie <les trésors de Dunantul (Tata, Aszar, Szalacska, Pécs, de la col-
:cction Horvath, Zalahosszufalu, etc.). Et précisement, ni les fibules dont nous avons parlé

1 ) Comme par ex. I. Kovrig. Die llaupllypen der 1930, p. 103, fi,;. 39.
kai.,erzcillicheri Fibeln in Pannonien (Dis.,. Panno- ') Communiqué aimablement par M. 1. I. Russu.
nicae. Ser. Il, Nr. 4), Budapest, 1937, pl. 1/8. ~) Gr. Florcscu, I monume111i fu11erari romani della
1 ) Poulovics, op. cil., p. 107. Dacia fo(eriore (Bibliothéque du Musée National des
8 ) Gr. Florcscu, I monumenli funerari romani della Antiquités, 1), Bucarest, 19·12, p. 32, fig. 1~.
Dacia S11periore, dans J•,'p/iemeris Dacoromana, IV, 8) Paulovics, op. cil., p. 107-100.

63
IJOHIN l'Ol'ESCll

ni les Lraeclcts à E--piralcs caractéristiques n'upparaisscnl dans c·c groupe occidental. Je n'ai
pas osé, moi-m11 mr, jusqu'à préHent établir un rapporl entre ces 1Ucouvcrtcs pannonicnnci<, qui
<latent clics 1111ssi au plus ti'1t du 11-c siècle après J.-C. (mais en partie <l'une époque plus tardive
aussi, dans la découverte plus récente de Szalaeska 011 apparaissent des filiulcs d',~poque tardive
en forme de T) et les découvertes daces et cela par le fait d'une incorporation cl <l'une fixation
erro11écs <le dates profondément enral'inées dans la liLtératurc.
La lumière se fait maintenant sur les trésors d'orfèvcric de Dacie: ils deviennent - imlé-
pendammcnt des analogies de forme - identiques au poinL de vue chronologique. En plus <les
dates concernant l'habillement que nous avons mentionnées, les analogies <le technique, d11
forme, d'ornemcntatio11, qui peuvent être relevées entre les objets d'argent duces et pnnnonirns,
nous conduisent à cette constatation importante, historique mênw: ils représentent un hien
culturel d'un même peuple, épris d'objcls en argent et qui sut travailler cc métal, même en
Dacie, productrice d'or>>.
Dans le groupe occidental <lu Danube, <lit Puulovics, on ne rencontre. ni les fibules, ni les
spirales en argent spécifiquement daces. Or, cc sont précisément ces objets là qui sont les plus
typiques, les plus caractéristiques des trésors duces. Comment se fait-il que ces objets qui ne se
rencontrent pas en Pannonie - leur pays d'origine selon Paulovics - se trouvent en aussi
grande quantité en Dacie?
Mais continuons l'exposé succint de la thèse de Paulovics. Se réfèrant à la carte de dis-
persion des trésors d'orfèvrerie, publiée dans notre ouvrage Objrts de parure g{>to-daces en argent 1 )
le savant hongrois constate qu'ils se trouvent surtout en Transylvanie, c'est-ù-dirc dans lu région
la plus romanisée de la Dacie. Mais cette région, notamment le département <le Hunedoara,
n'était-elle pas aussi la plus dace?
Paulovics explique la présence de ces trésors en Munténie {-gaiement par l'enfouissement
qu'en auraient fait les habitants de la Dacie, fuyant devant le péril qu'apportaient les guerres
des Marcomans. Il est vrai, qu'à l'époque de Marc-Aurèle, les graves perturbations qui boule-
versèrent la Transylvanie ont pu inciter quelques habitants <le la Dacie à se réfugier par-dclù
les monts, mais nous ne voyons pas en quoi le trésor de Merii-Goala par ex. est situé sur les
voies de communication reliant, la Transylvanie à la Munlénic - comme l'affirme Paulovics -
et en quoi la présence des trésors au sud du Danube est expliquée. Continuant la dénaturali-
2
sation des trésors daces, l'archéologue hongrois divise son argumentation en 11 points ) que
nous croyons utile de rappeler brièvement afin de les discuter 1mcccssivement.
1. <<Tant ici que là [c'est-à-dire tant en Dacie qu'en Pannonie] on trouve dans les trésors,
des chaînes entrelaçées de façon plus ou moins fine et dont les cxtrèmités, en protomés d'animaux
avec des anneaux ou avec des anneaux seuls, ont des tubes cylindriques >>,
Nous ne contestons pas que ceci soit parfaitement exact et nous en verrons plus loin Ja
ra1Eon.
2. << Ces tubes sont ornés parfois, tant en Dacie qu'en Pannonie, de la même technique
en filigrane, formant une ornementation en serpentine enroulée autour d'une tête de clou;
comme, par exemple, dans la découverte de Merii-Goala, dans la plus ancienne et dans la plus
récente aussi des découvertes de Szalacska >>.
Les deux premiers points se réfèrent donc à ces tubes caractéristiques qui ferment la chaîne
ornementale, et à leur motif décoratif. Or ces tubes ne doivent rien aux Celtes; on les retrouve
1) Vacia, VII - VIII, p. 195. 1) Paulovic•, op. cir., p. 109 -113.

G4
l\OliVEAUX Tllf:SOHS Gf:TO-DACES EN AHGEl\T

cluns <les rrgions 1p1i furent clominées par une civilisalion bien plus puissanlc, la civilisation
grecque 1 ).
Nous n'osons pas les attribuer aux Thraces hicn que nous puissions trouver un point de
repère dans un petit cylinclrc en Of! orné de pareille façon, trouvé dans l'établissement très
connu de l'époque <lu bronze de Vattina, clans le llanat serbe 2).
En réalité, l'erreur fondamentale commise par quelques archéologues hongrois est de consiclé•
rcr la civilisation toute ,~ntil're <le l'époque La Tène comme une civilisation purement celtique
et c'est cette m/\inc erreur que commettent Roska Murton 3), Ilunyacli Ilona 4 ) et cl'autres. Ils
oublient 1pie la civilisation La Tène est faite <le plusieurs civilisations et que si celles-ci portent
une empreinte celtique c'est parce que ces éléments <le clifférentes civilisatium1 utilis,~rent les
Celtes comme véhicule <le clispersion. Pourtant, beaucoup <le ces éléments ont pu atteindre
certaines régions, les nôtres par exemple, sans passer par l'intcrmécliaire <les Celtes 6 ). Il ne
faut donc pas s'étonner <le voir <les objets <le caracti~re grec pénétrer chez nous par le Sud ou
le Sud-Est, tanclis qu'ils étaient apportés en Pannonie par les Celtes de l'Ouest. V ers le déclin
de l'époque La Tène la civilisation entière de cette seconde époque du fer acquiert de plus en
plus d"unité. Ses différentes formes sont empruntées par les Romains et deviennent ainsi élé-
ments de base de la civilisation romaine, qui, rapiclemcnt sera bien plus répandue que ne l'était
la civilisation celtique. D'autre part, on sait combien les formes anciennes La Tène persistèrent
fort avant dans la période des invasions et combien elles se répandirent au loin à l'Ouest et
au Nord de l'Europe. C'est pourquoi nous ne comprenons pas l'importance que donne Paulovics
au fait que des éléments identiques se retrouvent dans les trésors d'orfèvrerie daces et dans
les trésors du 11-c et mi\mc du 111-e siècle après J .-C. en Pannonie, quand on sait que cet art
de l'époque La Tène s'étend jusqu'au IX-e siècle.
Mais continuons l'analyse des arguments de Paulovics.
3. <c On trouve des chaînes formées de mailles doubles, par ex. dans les trésors de Aszar (en or)
dans la découverte récente de S:r.alaceka, à Cojocna, Cerbel et Mcrii-Goala: ayant toutes, les
extrémités faites d'un tuhc en forme de cylindre>>.
Après ce qui a été dit ci-dessus, la chose n'est pas pour nous surprendre,
mais il eRt interéssant de noter qu'à Aszar par ex. la chaîne ornementale caractéristique
pour la Dacie, voisine avec la fibule pannonienne 6), fibule absolument différente de la fibule
dace.

1 ) Voir pnr ex. dons lzve,tia-B,.llelin. de l'lnsl. Transyli-anie), dans Kiizleménsyek az F:rdélyi M'izmm
arch. bulg., IV, 1911, p. 292, fig. 252. türt. müv.-és néprajzi tcircibol, IV, 1-2, Cluj, 191 i,
1) Archaeologiai f:,tcsito, 1902, p. 53 fig. 23. Voir p. j3-76 nvec un résumé en français, p. 76-80.
nussi G. f:hilde, The mi11oan influence on 1he drrnubian t) Ilona v. Hunyady, Die Kelten im Karpatenbecke11
bronze age, du11s F,,u,,ys in aegean archaeologr, Oxford, (Dis;. Pannonicae. Ser. II, no. 18), Budapest, 1942
1927, p. 1, qui puhlie un tube en os de Vattino, oyant Tnfe!Land. Il est, cependant, vrai que dons le texte
le même ornement dont perle Puulovics. Ces cilyndres de cet ouvra~e, que nous n'avon~ pu con.:!u?ter
en os se trouvent nussi en Bulgarie mais beaucoup qu'après ln rédaction de notre trava'I, le, différent;
plus tard, voir par ex. I.vestia-Bul/elin de l' ln.,t. éléments de la civilirnt:on La Tène ,ont ana:ysé;
arcli. bulg., V, 192 8/29, p. 49, fi~. 611 et 69. En ce qui d'une facon rninutiruse.
concerne l'ornement en serpentine enroulée autour 1 ) I. 'Nestor, dans Dacia, VII-VIH, p. 178-179;

d'une t<'te de clou, on le trouve sur des plaques en voir aussi Dorin Popescu, Crlfii în Transifrania. dan;
or (lzveslia, III, 1912/13, p. 202, pl. 111/2), Transilrnnia, 75, no 8-9, Sibiu, 19B.
') M. Roskn, A ke/U,k 1','rdélyben (Les Gaulois en •) Arch. f:r1. 1885, p. 29.

G5
])OHJ N l'Ol'f:SUJ

Traitant d'une auln, foi-me rem·ontr{-c fr{,1pu,111111ent dans le~ tr{-~ors d'orn,vrrric, rdll'
de l'amrnau donl les cxlrémités sont enroulées sur sa barr,,, afin de pouvoir ù l'occasion i-Lre
{-largi, Paulo,·ics ,·onslalc au poinL:
1-. Qu'il se l'etrouvc en Anlcal ù C,,rbcl, {i Aill(l, en dcr;i1 des Carpathes il Poiana-Gorj et
il l\lerii-Goala, aussi hicn qu'en Hongrie, ù 1hz[1r, Tala, Zalahossz(1falu d Gyiir-llomokgiidiir.
Il y voit, cl'aprt•s un autre arrhh,logue hongrois, Hadnoti, l'infhwnre de rrlations, il l'i-poqnc
romaine rn Bosnie, avec une population in,ligènc, prohahlcmcnl les Boïens et datt\ leur dif-
fusion en Pannonie au II-c sièdc a prés J .-C. La présence de 1·ct annrau il C,•rl,d s'expliquerait
done par les relations qu'cntrctenail'nt les llaces avec les Boïens.
Or, rcllc parure d'origine gn·cquc est, nous l'avons imliq111~ plus haut, si ri-pamluc avec
toutes ses variantes ù l'époque La Tène cl fort avant clans la pfrimlc des invasions, qu'elle
ne peut être attribuée ù un seul peuple, mais doit ηLrn considérée comme un hicn universel;
clic parvint, croyons-nous, en Dacie, direelement de la Thrace méridionale.
5. << Les colliers tordus, les torques, apparaissent dans des proporlions si gramles tant
représcnlés (sur les monuments de pierre) que dans les trésors en argent en Pannonie, en ])aci,,,
mais aussi ailleurs, offrant l'alternance des cxtrémiLés plates, poinçonées, et des cxtrémiLés en
protomés d'animal, que leur claFscmcnt est inutile sinon irnpossiblc )).
11 est vrai que les colliers étaient Lcllcmcnt répandus dt,s la premiére époque du fer,
fabriqués en brom:e, puis en argent ù l'époque La Tène, qu'il est vain comme le dit Pau-
lovies de tenler ·un classement. Mais tandis que les colliers sans tête <l'animal apparticn•
nent au'< anciennes formes du centre européen, ceux portant la tête d'animal, tout comme
les bracelets spiraux, proviennent du m,~mc cercle de culture gréco-oricntale, <l'oit ils se
répandent dans toute l'Europe. Jamais nous n'avons rencontré dans les trésors d'orfèvrerie de
Dacie le collier celtique qui est d'une toute autre forme.
Le point 6, plus étendu, dit en résumé: On ne trouve pas en Occident les film les
dites <<daces)), par contre on trouve en Pannonie aussi hicn qu'en Dacie, les fibules en ancre,
même en argent, et possèdant des chaînes cntrclaçécs. C!'s fibules se wnt formées, d'après Pau-
lovics, dans le cercle de culture celtique.
Pour autant que nous sachions, personne n'a pris le tré~or de Vârtopu 1) (dép. de Dolj),
par exemple, pour un trésor géto-dacc, même s'il contenait <les éléments qui en font généra-
lement partie. C'est là, préciscmcnt le point culminant de tout le problème. Il faut dislinguer cc
qui est dace du point de vue chronologique ou typique - fibules ou hracclcts caractérisli1Jnes-
dc cc qui n'est qu'une rcminisccnce d'un art devenu universel. Or si les fibules-ancres ne peuvent
être considérées comme fibules daces, clics ne peuvent l'être ni comme cdLiques, que dans
la ntcsurc où elles dérivent du type primitif de la fibule celtique, mais elles présentent, de
l'aveu d'un auteur hongrois, une forme thraco-illyritmnc ~).
Aux points 7 et 8 Paulovics tente un rapprochement tout aussi incompatible entre des
éléments qui n'entrent plus dans le groupe qui nous inléressc. C'est ainsi 1111'il rapproche les
pendentifs de Szalacska 3) avec ceux de Untersiebenbrrmn 4) et ceux de Co~oveni 5) (dép. <le
Dolj) ces derniers portant aussi des ornements similaires à ceux du trésor de Asz[1r.
1) M. Demetrescu ~i C. S. i\ïcolücscu-Plop~nr, _ll1u- ") Arc·h. F:rt,, 1900, p. 387,
:eul Regional al Olteni,i, Càlàuzri, Craio,·a, 193:1, p. 66, •) ./uhrb. J. A/1-Kdc. 5, 1911, 32-71, pl. 1- 6, cf,
fi~.. 23 et D. Bcrciu, Arheologia prei.,1. a Olteniei,fiµ:. 281. au-si Gcrmania, XVII, 1933, p. 275.
2 ) E. v. Patek, Verbreilung und Herkunfl der riimis- ") C. S. NicnUe•cn-l'lop~or rl IL Zeiss, J-:in Srha1,-
chen Fibeltypen t·on Pannonien (Dis.,. l'annonicae, fund der Grnppe U111cr.,iebe11bru11n von Coiot:cni (Kleine
Ser. II, no. 19), Ilndaprst, l 9-i2, p.' 32 el 105. U:'alachei), <luu• G,•rmar11a, XVII, 1933, p. 272- -277.
NOIIVEAl1X THf:sons Gf:TO-DACES EN AHGENT

On ~ait que le I résor de Co~oveni est un trésor gcrmani1p1e de la fin du IV-e siècle, il n'a, par
eonséqucnt, rien <le commun avec les Daces; <l'autre part on trouve à Szalacska une infinité
d'objets R'échclonnant <le l'époque La Ti'~nc jusqu'à cc siècle. Tenter de remonter à l'origine
et de suivre l'évolution <le ces pendentifs, demanderait une incursion jusqu'à bien loin dans l'é·
poque <lu hrnnzc. Toutefoi11, une cho8c est certaine, nous ne comprenons p_as l'appel à ces analogies
dans un travail qui ne cherche qu'à démontrer que les trésors d'orfèvrerie daces sont celtiques.
9. Paulovics cite un petit ornement en relief, en forme de rosette qui se trouve sur l'ap•
pli1pw en tête de cheval <le Mcrii-Goala et identique sur une fibule pannonienne de Aszar.
Nous répétons une fois de plus que semblables analogies ne doivent pas nous surprendre,
même si nous avons rapproché l'applirprn de Mcrii-Goala d'une applique de Oui, au Couban.
Cc sont des motifs ornementaux qui s'emploient abondamment dès la fin de l'époque La Ti~ne
jusqu'à tri'~s tard au Moyen-Age, et il n'y aurait rien d'étonnant à en re _contrer de semblables
<le nos jours. Le mfanc raisonnement peut s'appliquer aux <c petits cercles celtiques>>, comme
les nomme Paulovics, qui forment un élément décoratif très apprécié à l'époque La Tène et
que l'archéologue hongrois mentionne au point 10 pour étayer sa thèse, démontrant qu'on
les trouve tant sur le11 ohjets <l'argent <laces que pannoniens.
En a<lmctlant même que cet ornement soit <l'origine celtique, bien qu'il puisse· être aussi
Lien illyrien, cela ne signifierait rien, étant donné qu'il est, comme les autres, universel.
D'autre part, loin <le nous l'idée <le nier lu présence d'éléments celtiques tant structuraux,
1p1' ornementaux, <luns les trésors et sur les objets en argent daces, au contraire nous croyons
lcM avoir miR en évidence <luns ce que nous avonR dit plus haut.
Nous arrivons avec ceci au point 11 et dernier de l'argumentation de Paulovics. Ce point
étant le plus étendu, nous le résumerons en quelques mots: Le savant hongrois dénomme
la céramique romaine estampillée de Cristc~ti <c céramique celtique>> .Cette céramique 1 ) porte,
parmi d'autres motifs décoratif,, estampillés, des feuilles très approchantes de celles qui ornent
les tÎ~tes <le bracelets spiraux en argent. Conclusion: cette céramique étant celtique, les hrace•
lets sont auR11i celtiques.
Il est dangereux en archéologie de s'arrêter aux ressemblances; bien souvent elles ne sont
que l'effet du hasard. Et même en admettant qu'il s'agisse ici d'un motif identique, ne peut-il
avoir été inspiré par les bracelets pour la céramique ou bien n'être qu'un élément décoratif
ordinaire 2 ). En aucun cas cette céramique n'est celtique, l'argument est donc sans valeur pour
la thèse <le Paulovics.
Celui-ci, au point 11 encore, rapproche les roues de chariot Lien connues <le Arcalia des
roues <le chariot celtiques représentées sur différents monuments en pierre et cherche à prouver,
par cela également, la présence des Celtes en Dacie après l'occupation romaine.
Enfin, Paulovics clos son argumentation par ces paroles téméraires:
<< Il est indéniable après cc que nous venons de dire, qu'il ne peut être question d'une ethni-

que locale, indigi'mc, de coutumes, d'un art géto-dace >> 3 ).


Au risque d'être tout aussi téméraire, nous nous permettons d'affirmer à notre tour que
l'argumentation toute entière <le Pauluvics tombe à faux, qu'elle se désagrège sans laisser de trace.

1 ) Ln même céramique n élé lrouvéc par M. Gh. Z) Pârvun, Getica, I, p. S4 7) rapproche cette feuille
!;,tcfun rions la •talion civile •itu{,e pri·s du camp ou cette palmette de l'ornement des coupes déliennes.
romuin de nrujnu-<lc-Sus (Prahova). Elle peut î-tre 3) Paulovics, op. cil., p. 114.
<lutée de ln premihc moiti{, du 11-e siècle ap. J.-Chr.

G7
I>OHTN l'Ol'ESCII

En effet, voyons une fois encore en cpwi se résume celle Lh1,sc:


1. Paulovics constate l'existence de quelques Celtes pannoniens en Dacie, présence révélée
par les monuments funéraires du 11-e siècle après J .-C., chose que nous ne contestons nullement.
2. Il identifie les fibules portées par les femmes représentées sur ces monuments avec les
fibules daces en argent, bien connues, chose incxaet!', comme nous l'avons démontré.
3. Il conbtatc la présence d'éléments communs dans les tré~ors d'orfèvrcrir c,~ Dacie.et
en Pannonie, chose qu'il explique de façon erronée.
1. Il considère ln céramique romaine de Cristc~ti, celtique, chose é~alr\ment inexacte.
Dans la conelusion, il n'l'st question que dr\s Celtes, les Daces disparaissent complt:tc1111·nt
de cc problème.
Pas un instant, Paulovics ne se demande pourquoi les éléments les plus caractéristirpws
de ces trésors apparaissent uniquement sur le territoire dace, quoi qu'il avoue lui-mfatrn leur
absence de Pannonie, et de plus, jamais il ne songe à l'expansion des Duces - argument au-
quel nous ne voulons pus donner une trop grande importance - dont lu présence est constatée
par l'archfolugie hongroise et jusqu'à Budapest 1 ).
Pour dure ces considérations, nous répétons, une fois encore et avec d'autres: nous nou!i
trouvons avec les trésors géto-daccs devant un art, cp1i évidemment n'est pas 11riginal mais
qui a réussi par certains détails, certaines caractéristiques apportées aux motifs initiaux venus
d'autres centres de culture, à créer un style dace proprement dit.

Passons maintenant, pour terminer, à un autre aspect du problème, celui de l'épo1pic


à laquelle appartiennent ces trésors d'orfèvrerie et cela à l'nide dcis monrwies, cumnic on a tenté
de la faire jusqu'à prèsent. Sur plus de 60 découvertes, 15 étaient uccornpagnées de monnaies
de différentes espèces. Paulovics conteste aux monnaies la possibilité de dater ces trésors,
parce que, dans certains cas, il existe entre elles un très grand intervalle de temps et dès lors
les considère uniquement comme argent thésaurisé. Mais examinons de plus près ces 111umiai11s.
Il est significatif que les monnaies <<daces>> n'apparaissent pas dans les trésors daces, exception
faite de la découverte de Fpureni près de 1Iu 7i, dont lu contenu est, du reste, sujet à cuutio11.
Excluant les monnaies << daces •>, il nous reste les monnaies suivantes:
monnaies romaines républicaines,
monnaies de Dyrrhachium,
monnaies de Apollonia,
tétradrachmes de Thasos (originaux et imitations),
monnaies romaines impériales.
Nous trouvons les premières - monnaies républicaines - à Cerl•el (dép. de Hunedoara)
dont 181 pièces identifiées sur un total de 491 s'échelonnent de 267 à 14 avant J-C., t, lfrnwieu
(Timii;;-Torontal) où 169 monnaies s'échelonnant de 144 à 16 avant J-C, voi~inaicnt avcl' 17
pièces thasiennes; à Gherla (Some~) quelques pièces datant de 124 à 95 avant J-C., à Som1•~11l-
Cald (Cluj) 120 pièces datant de 74 à 50 avant J-C., parmi 3111 drachmes de Dyrrhachium, à
St>rrereu§ (Târnava Micii) 10 pièces, dont la dernièrc appartient ü l'époque de C,~sar.

1 ) (f. A. Alfoltli, Zur Geschichte des Karpatenbec~·,ns thek, "°· 37), Bu<luprst-J.cipzi~, l 9-l2, p. II.
im I . .Tahrhundert ,.. Chr. (Ostmitteleuropiiisrhe Riblio-

(i8
NOllVEAl'X Tlll::sons Gf.:TO-DACES Et\ AHGE:'.T

On en a encore trouvé à GliPlin(a (Trci Scaune) rcRtées indéterminées et à Stupi11i (.\fore~)


400 pièces environ datant du 111-c flièclc jmqu'cn 42 avant J.-C. Nous ne pouvons mentionner
1outcfois <le cette dernière découverte qu'un anneau hémisphérique en argent.
Cc qu'il faut retenir c'cf!t que toutes les séries de cette liflte se terminent au 1-er siècle
avant J .-C. et le pluR souvent dans la seconde moitié.
A part lcf! monnaicR de Dyrrhachium d(,ji1 mentionnées, retenons encore celles trouvées
à Slir.,ilifa,iu (Ilihor) avec l'arc d'une fibule dace, celles de Agârbiciu (Târnava Marc, voir dans
cc vol. p. 265) et des monnaies <le Apollonia trouvées à Guravaii (Arad) 1 ).

Nous rencontrons des imitations <les tétra<lrachmes <le Thasos dans le trésor de Hercistrciu,
des monnaies impfaiales mêlées à des monnaies républicaines datant de 124 avant J-C. à 8,l
uprès J •• c. dans celui de Poiana (Gorj).
Celui-ci est donc, prenant pour hase les monnaies, le dernier en date des trésors d'orfè-
vrerie daces.
Sans insister davantage sur cc problème, notons pourtant que toutes les découvertes de
monnaies - à part celle de Poiana-Gorj - se terminent au 1-er siècle avant J.-C., car Rimul-
tanémcnt avec les monnaies républicaines romaines, les monnaies de Dyrrhachium, d' Apol-
lonia et <le Thasos avaient cours en Dacie à cette époque.
En ce qui concerne le problème des monnaies en général, en tant qu'élément de chronologie,
il ef!t indubitable que la dernière en date des monnaies indique l'époque après laquelle fut enfoui
le trésor. Ceci est clair et indiscutable, mais il est impossible de connaître le temps écoulé entre
la frappe de la dernière monnaie et l'enfouissement du trésor. En tous cas, cet intervalle ne
<lut jamais être très grand.
Une question fort importante se pose encore. Quelle est la limite de circulation d'un type
de monnaie? La circulation d'une monnaie cesse-t-elle au bout de quelques années - et nous
référant ici uniquement aux monnaies romaines - ou circulent-elles longtemps après leur
émission?
La question eRt de caractère numismatique et nous pensons que la réponse ne peut être
donnée qu'après un examen attentif de chaque cas en particulier. Il reste établi, pour nous,
t}'IC les monnaieH les plus récentes trouvées dans les trésors daces appartiennent à la seconde

moitié du 1-er siècle avant J .-C. Ce fait se niproduisant dans presque toutes les découvertes
ne peut donc être l'effet du hasard.
Le trésor de Poiana-Gorj démontre l'existence jusqu'à la fin du 1-er siècle apri~s J.-C. de
cet art <lace, prouvant - par les boucles en argent dérivées, nous l'avons montré plus haut,
des Loudes hallstattiennes - la persistance des éléments de culture.
Des fibules rlérivécs du type (( Nauheim >>, type appartenant lui aussi à la seconde moitié
du 1-cr sii~cle avant J .-C., trouvées dans quelques trésors: à He__ti_ur, à_Se11er~u.7,_ Remetea1 Mnii-
Goalti, datent par leur présence les trésors d'orfèvrerie daces de cette même époque.
,.---

') A Derna-de-Sut (Ilihor) des monnaies de Dyrrhnrhium et r(.puhlicnines avrc un hrorelet en nr::ent
il têtes de ,rrprnt ((Daria VII-VIII, p. 322-32:l).

DORIN POPESCU

G!l
Dorin P o pcscu , No u1·t•a11 x trésor.is gé to~dacrs en nrge nt PLA. CH E I

...
' ~ , i

â-. .
: .~·'
. jl;;
l· /
Dori n P opr~ru , No111 ·ra 11 x lré.,ors µ.ho- dace, c11 argent PLA ~C. II E JI
Do r in Popt•i..<·u. I'Vu111 1flt111 ..\ trt':H,rs f!,f l o-do.re, en nrgrut PLANCHE Ill


Oo rin P opc~cu, Nou1 caux trésors g;ito-dares en arge nt
1
PLANC HE IV
Dor in Pop"'H' II , 'n ul'ra 11 x tn~.fllo r .~ p./. to- rlarPs r 11 nrfl,l! lll PI.A0iCIIE V
ll ori n P opcscu, No111:ea u x trlso rs géto-cla ces en arge nl
PLANCHE V I
MONNAlr◄:S ,,DACH.)lJES'; DU TYPE HUNEDOAHA
LES THf.:sons DE MONNAIES DE RADULE,TT ET DE SALA,UL-DE-SUS

La direction du Musée Hégional du département de Hunedoara de Dcva, dont la con-


stante et principale préocupation est de rechercher et de sauvegarder tous les vestiges du passé
provenant de cc département historique, a fait l'acquisition, pour la collection numismatique

Distr. Turda
..... - ,,-\,"'"'
,
'' ....., (),
'ü'
',... _,,\ ~.

'
'-,
,,.....
1

1 1
1 ._.,.,
'

1. Radule~ti
2. Silssul de Sus
3 Temeseyfi
4. Cugir
5 Sibi~el
0 100Km
6. Toc

Fig. I. - Corte des trouvailles ù monnuies « daciquea o du type Hunedoara.

de l'Institution, de deux trésors de monnaies daciques particulièrement intéressants, pro•


venant de Radulc~ti et de Sala~ul-dc-Sus, département de Hunedoara (fig. 1).
Ces deux trésors, que nous décrirons dans les pages suivantes, revêtent une singulière
importance, tant par le caractère local des monnaies qu'ils contiennent que pour les conclu-
sions plus générales d'ordre numismatique et historique qui découlent de leur étude.

71
OC'rAVIAN FJ.OCA

La description que nous ferons des monnaies sera des plus détaillées, car, jusqu'à présent
fort peu de découvertes monétaires furent commentées et publiées 8ur la base d'observations
numismatiques de cabinet plus approfondies .
L'examen minutieux, la description dans les moindres détails, tant des différents élé-
ments composant les figures des avers et des r evers, qu e les autres détails propres à ces mon-
naies, auquels nous nous livrerons, auront pour but de m ettre en évidence de façon toute par·
ticulièrc le fait, que m ême dans un ensemble de trésors présentant un seul type de monnaies
on peut observer une série de dissemblances, et en premi er lieu, celle r és ultant de la frappe
avec des matrices différentes.
De semblables détails ne peuvent être omis dans l'étude de trésors de l'importance de
ceux-ci car de cette étude attentive peuvent naître d'intéressantes constatations.

TRf:SOR DE RÀDULE~TI

Le trésor de Riidule~ti fut découvert au printemps de 1944 au S-0 de Riidule~ti, à la limite


de la commune, au lieu dénommé << Valea Dosului », à droite du ruisseau du m ême nom, sur
_ ---, la propriété de Virgil Martinescu.
/ ç_L_-_- -_-_-·_--_· :·.·::-_-_·_-_-·_·_----:;..-_., C'est pendant un labour que le
I
I
I

/
, ..--- .....~... ,,, ,-' trésor fut amené au jour.
S 1 1
I
1 1 1

:
I
Le propriétaire du tenain, au
I
1
\ \
1 1 1 cours de travaux agricoles avait
1 1 1 1
1 1 1
I \ \ découvert déjà, à cette m ême place,
1 \
1 1 1 quelques monnaies isolées, identiques
\ 1
1
1 \ \
\ 1
à celles du trésor découvert en 1944,
\ \ \
\
\
\
\
\
\
mais il n'y avait attaché aucune
1 \
\ \ importance.
\ \
\ 1
\ \
Les monnaies étaient contenues
\
\
'\ dans un vase de terre cuite dont je
n'ai trouvé que des fragments et le
fait que des monnaies isolées ont été
trouvées dans cet endroit antérieure-
ment, indique que le vase avait été
déplacé de sa position initiale bien
avant que le heurt en plein eut eu
pour résultat l'apparition de la tota•
lité des monnaies à la surface du sol.
Les autorités administratives
et policières ont, comme toujours,
négligé toute mesure de sâuvegarde
Fig. 2. - Vase du trésor de Rlidule, ti. d'une découverte d'une telle ini-
portance.
Ayant appris par hasard l'existence de ce trésor, je me suis rendu sur les lieux avec M.
le prof. Ion Nestor du Musée National des Antiquités de Bucarest alors réfugié à Deva. Après
une sévère enquête j'ai pu acquérir pour le Musée 245 pièces; quantité qui ne représente

72
MO NAIES « DACIQUES t DU TYPE HUNEDOARA

pas la totalité des pièces composant le trésor 1 ); toutefois ayant examiné une partie des
monnaies en possession de collectionneurs parliculiers, j'ai pu constater que pas une ne diffère
des pièces entrées au Musée de Deva, aucune d' elle ne fut frappée avec une matrice différente,
la dispersion de certaines d'entre elles n'a donc aucune importonce pour l'étude de ce trésor.
Ajoutant aux 245 pièces acquises pour le Musée de Deva, les pièces entrées dans des
collections particulières et tenant compte de la capacité du récipient, il nous est permis de
supposer que le trésor découvert à Riidule~ti comptait au moins 300 pièces.
Examinant plus attentivement le lieu de découverte, j'ai trouvé à côté de deux pièces
mêlées à la terre labourée, des tessons de poteries qui n'appartiennent pas au vase ayant
contenu les monnaies; d'autre part, à environs 60 mètres à l'Est de cet endroit, un paysan
Ion Ghiarii a lui Petru, a trouvé dans son terrain une pierre de moulin. Ces indices sont
suffisants, semble-t-il, pour permettre de songer à un ancien établissement dacique à pro-
ximité du lieu d'enfouissement du trésor de monnaies. Cette supposition nous porte à ne pas
négliger de faire à la première occasion favorable des fouilles dans ce terain .

•••
Le trésor de monnaies de Riidule~ti était enfoui dan s le sol, dans un vase de terre
cuite qui fut brisé au cours des
travaux agricoles (fig. 2). ,'
Les tessons du vase (et son
identité avec un autre vase de même ,,
1
forme, de même argile et de même
technique trouvé aux confins de
Deva et conservé au Musée local
(fig. 3)) ont pe,mis de reconstituer
assez facillement, en un croquis,
cet important objet archéologique 2 ).
''
Ce vase fait à la main, de fabri-
cation indigène, indique une tradition
locale l' allstatienne. Reconstitué il
est haut de 19 cm, en forme de
double cone tronqué, svelte, l'arrête
du milieu de la panse est aiguë et
très prononcée. Il n'a qu'une anse
dont le haut s'attachait aux bords
du vase et en bas un peu au dessus
de l'arrête de la panse.
Les parois sont épaisses d'envi-
ron 1 cm et la hase est formée Fig. 3. - -Vase trouvé ù Deva.

1 ) D es pièces isolées variant entre 1 et 3 exemplaires 2 ) Je tiens a remercier ici M. le pr~f. Ion Nestor
furent donn ées so us-main par le paysan qui les dé- pour l'aide bienveillance et les indications qu'il a bien
couvrit li p lusieurs personnes, telles A. Mibut, pope li voulu m'apporter au cours de l'identification e t de
Arad, col. Bllnceseu de Orli~tie, N. Belei étudiant à la reconstitution de ce vase, autant que pour celui
B elin\i, Olivia Moise de Lllpu~nic, Dr. P. Mihu\, d éco uvert contenant le trésor de Sa la~ul-de-Sus.
médecin ù D cva, C. Sturzu, prof. ù Deva.

73
OCTAVIAN FI.OCA

d'une moulure circulaire haule de 1 cm. La pâte assez fine, mais non point de tr1·s honne
qualité, de couleur noirâtre avec des couches superficielles rougcf1lres, est bien cuite.
Indépendamment du vase appartenant au .Musée de Deva et que j'eus sous la main pour
le reconstitution du nôtre, les fouilles nrchéologi<p1cs sur l'ensemble du lerriloirc roumain
nous fournissent d'autres analogies qui permettent ,l'identifier et do fixer dans le temps le
vase déterré à Hüdulc~ti 1 ).
•••
Avant que de passer à l'analyse des monnaies, chaque pièce séparément, nous esquis-
serons une vue d'ensemble de ces monnaies, ,Ji.scription valnble en cc qrti concerne lertr aspect
général portr torttes le.~ pièces appartenant aux dertx d€cortvertes.
Nous ne nous arrêterons, dans la description des différentes monnaies d'apr1·s la matrice
de la frappe, que sur les détails caractéristiques de chaque série (émission) prise séparcmcnt .

• ••
Toutes les monnaies provenant des trésors de Riidulc~ti et de Süla~ul-dc-Sus (Pl. !-VIII)
appartiennent au type hybride (avers, les monnaies d'Alexandre, revers, celles de Philippe II)
des monnaies barbares daciqucs imitées des monnaies grecques.
La forme kyphosée (convcxo-concave) est une caractéris~iquc de toutes les pièces et la
ligne géometrique joue un rôle prépondérant dans la représentation des figures stylisées de
l'avers et du revers.
Figuration sur l'avers. La tête d'Hercule-Alexandre, toujours vers la droite et avec la
peau de lion, le tout stylisé. La bouche est représentée par deux lignes généralement arquées,
terminées par une petite perle aux bouts des lèvres.
Une ligne droite marque le nez terminé à la partie inférieure par une petite perle. Au dcs-
i;;us du nez, sur le front, deux arcs concentriques (Ringcnlockc) représentent les boucles de
cheveux que nous rencontrons sur certaines monnaies originales d'Alexandre le Grand 2 ).
L'ocil est marqué quelquefois par un cercle, habituellement ear une ellipse dont l'axe longi•
tudinal est, soit horizontal, soit oblique, ayant un point au centre.
On aperçoit la peau de lion cnchassant la nuque d'Hercule, les poils de la fourrure sont
marqués par plusieurs demi-lunes succcsivcs. Sous le menton, un V couché ayant au centre
et aux deux extrémités une perle. Ce signe représente les griffes du lion des monnaies
d'Alexandre le Grand 3).
Il est plus difficile d'interpréter le signe en forme de S qui se trouve devant le nez,
peut-être est-ce un bout de mêchc de cheveux ou encore un signe particulier, isolé et que
nous rencontrons sur d'autres monnaies, mais où il n'a alors aucun rapport avec une mèche
de cheveux 4).
Toute la figuration est enfermée dans un cercle perlé. La partie concave est toujours
l'avers de la monnaie.
1 ) 1. Nestor, Der Stand der Vorgeschichtsforschung Copenhop;ue 1855, pl. I.
in Rumiinien, Sonderabdruck aus dem 22. Bericl,1 &) L. Müller, 1. c.
der Romisch-Germanischen Kommission 193.3, puge IM, ') Hohcrt Forrer, Keltische Numismatik der Rltein-
sqq., pl. 21/3; Redu et Ecaterina Vulpe, Les fouilles und Donaulande, Stroshourg, 1908, p. 307, fig. 508;
de Poiana, dans Dacia, III-IV, 1927-1932, p. 281 Grôf Desscwffy Miklôs, Barbar pérrzei, Ilu<lnpest 1910,
sqq. et fig. 26/3,7 et notamment 26/8. pl. VI, Nû. lH.
2 ) L. Müller, Numismatique d'Alexandre le Grand,

74
VIOi\i\,\IES ,, DACI(.lUES ,, ])lf TYPE lll!NEDOAHA

Fig11rnti11n .mr le rl'Vl'rs. Un cavalier toujours vers la droite; le poitrail du cheval est
a~Rez hien rendu; la ti·te séparée de l'encolure est représentée par un carré dont la dimen-
sion diffi·rc scion la matrice. La crinit:rc est marquée par une série de points qui varie de
6 (pl. VI, 8) à 10 (pl. VI, l l ). Les jambes et les sabots de derrière sont bien rendus, les jambes
de devant, par contre, sont représentées, l'une, celle qui est relevée, par une simple ligne
brisée, l'autre par deux lignes paralll'lcs se rejoignant en une forme oblongue.
La cavalier est plus schématique encore; il est formé uniquement de lignes droites. Au
desRus de celui-ci un élément isolé, ligne sinueuse, en forme d'oméga aplati, représente le
casque surmonté du panache du cavalier. Au dos du cheval, isolé également, un triangle
très allongé forme la queue.
Sous le cheval, entre ses jambes, une ligne droite avec une perle à chaque extrémité
et une au centre est un signe qui fut interprété de maintes façons par les chercheurs; les
uns y voient le sol, les autres le faisceau de foudres qui se trouve sur les pièces grecques
ayant servi de modi~lc 1), tandis que le numismate Gohl Ôdon y voit l'entrave mise aux
chcveaux quand ils paissent.
De ces trois hypothèses, ln prcm1crc semble la plus valable, la seconde un peu moins,
quant à ln troisi,~me, celle de Gohl, nous la considérons insoutenable autant que les con-
clusions qui ressortent de la fausse interprétation de cet élément.

DESCRIPTION DES MONNAIES (pl. 1, Il, V, VI).

Ln clasHification et la description des monnaies seront faites d'après les différentes ma-
trices avec lesquelles clics furent frappées. Les treize postes sous lesquels nous les décri-
rons correspondent aux treize revers de ces matrices. Pour leur calssification, cc seront encore
les revers qui nous serviront, car ils sont toujours plus nets et plus faciles a déterminer que
les avers.
Les treize revers dissemblables, étant dès le début triés, nous avons chercher à appareiller
ces J"cvcrs aux différents avers qui, eux, appartiennent à huit matrices différentes.
C'est ce mi-me critère d'orientation et de base - le revers - qui servit pour l'étude
du trésor de Siila~ul-dc-Sus.
2
_j, Quntorze pii-ce• (l-11) ).

Aver•: frnppé• ovec deux matrice• différentes.


Revers: le mt'me pour toutes.

Poids: ll O ll _ 115 _II_ 10• _ 11 _ 10•. 105 _ 11 _ 10• _ IO' _ 11 _ 10•. ll':\)mm.
Diamètre: 30 '31 '32 '32 '31 '31 '30 '31 '31 '29 '31 '29 '29 '30/ /gr.

',4_ V. Tête Ilercnle-Alexandre, vers ln droite, styli•ée comme nous l'avons indiqué au début, nvec les détails
suivunts, cnractéristique de tous les avers qui suivent.
AV-a. Neuf monnnies (pl. 1, l, pl. V, 1).
Le~ différent• élément• composent les figures sont clairement rendus, bien contourés et d'un relief net.
Ln bouche est large el bien orquée. La lèvre supérieure est légèrement plus courte que la lèvre inférieure.

') C. Moisi), Mo11elelc Dacilor dans B,,lelinul Socielii- pour des raisons techniques, pourtant la connnissance
lii Numismatice, XV, p. 10. de la composition du matériel des diverses pièces, eut
2) Le désir de fuire une analyse chimique de ces eu son importance.
monnuiee (de chacune en particulier) n'o pu se réali~er

75
OC.TA VI AN FI.OC.A

J.'œil, i1uli1p1r pnr un ovule nynnt un point nu cl'nlrl', l'Bl orienté dons l'axe 101111:itudinnl obliqul'.
L'ovnlc (orrille ?) dont le hout pointe ver• le menton, c•t dirigé dans l'nxe longitudinnl horizon toi.
Lu li11:nc sinueuse qui commence ou coin supérieur 11:ouehe du triangle de lu partie inrérieure de le tête et
pusse Il rOté des extrémités supérieures d~s Aigne• en forme de demi-lune (provl'nont de ln peau de lion) de
la gnuche du triangle, est bien rendue et très visible.
Ln quatrième demi-lune en pnrtnnt du signe trinnguluire mentionné, ver• le p;nuche, celle avec l'ouverture
vers le cercle perlé, autant que lu demi-lune du dos, il gnuche, des deux arcs concentriques du front d'Hercule-
Alexnndre, sont très arquées, oyant ln forme d'un demi-cercle.
Le sii:1ne en forme de S devant le nez est placé trrs près de celui-ri. Lo pnrtie aupfrieure de cc signe
ne dépnsse pas lo hnuteur du nez.
Sous le signe en forme de V couché, entre deux points habituels du cercle perlé, se trouve enserré un
point plus petit.
Cet avers est cerertéristique aussi pour les monnuiee des postes Il, VI, A V-b et XI, À V-b.
A V-b. Cinq monnaies (pl. I, 2, pl. V. 2).
Avers très reesemblunt uvcc celui dfrrit plue haut, sous o, muie pourlont pas identique.
Les lrvres de le figure sont moins arquées, notnmment ln lèvre du bns, que sur les monnaies précédentes.
La quntrième demi-lune en porlnnt du signe trinnp;uleire de le partie inîérieure de lu tête vers le gauche,
relie oyant une ouverture vers le cercle perlé el uuRsi la demi-lune du do,, à gauche des deux arcs concen-
triques du front dïlercule-Alexendre, ne sont po• aussi arquées que sur les monnaies de l'aven o.
Le triangle oip;u dont lu base est formée par le nez est plus petit que dans les avers précédents.
Le signe en forme de V couché, sous le menton, a le côté inférieur plus long que le côté supérieur.
Cet avers est caractéristique également pour les monnaies du poete IX, À V-c.
RV. (Pl. I, I, 2; pl. VI, 1).
La c11valicr macédonien, vers le droite, représenté comme noue l'avons indiqué ou début, avec les détails
111ivonte, cor11ctfristiq11ee de toutes les pièces décrites à ce poste.
Les naseaux rectonp;uleiree du cheval sont un peu plus larges que sur les outres pièces de ce tré•or.
Entre l'extrémité inffrieure des naseaux et le poitrail du cheval il y a un point en relief.
Lee trois lignes transversales et porellèles entre le cou et les naseaux du cheval, peut-être le licou, a un
relief très faible. De ces trois lignes, lu première tombe perpendiculairement sur le cou, la seconde est tangente
avec l'extrémité inférieure du cou du rhevol (à toutes les autres monnaies du trésor ln première ligne est tan-
gente avec le bord du cou, et la seconde se trouve nu milieu de l'espnce existant entre le cou et les naseaux), la
troisième est tangente avec les nesenux du cheval.
La deuxième et la troisième lignes se prolongent jusqu'au poitrail du cheval, tondis que la première ne
dépasse pus, à la partie inférieure, la lnrgcur du cou.
A côté de ces trois lignes mentionnées plue haut, communes il toutes les pièces du trésor, il y a encore sur
les monnnies de ce poste, une ligne tronsversnle Il l'intérieur sur les naseaux et une à l'extérieur, porollèle avec
le cOté qui forme l'extrémité inrérieure des ne•eoux rectonguloires.
L'extrémité du col vers les noscuux, très étroite et allongée, porte trunsvers11lcment un bourrelet double,
très visible sur certaines monnaies.
Le crinière du cheval est indiquée pur huit pointe en relief.
L'un des pieds de devant du chcvol, celui formé d'un carré ollongé, se termine vers le bue par deux
lignes pareilèlee (sabot?).
Le corps du cavalier est pincé très près du cou et du dos cambré du cheval.
Le ligne verticale d'en haut qui marque l'extrémité supérieure du cavalier est droite et perpendiculaire
à l'ovale ouvert et irrégulier en forme d'omé1t:e aplati qui marque le casque du cavalier.
Les pieds du cavalier dépassent le ventre du chevul.
Lo ligne droite horizontale munie de trois perles, longue de 10 mm, est placée soue le cheval nu niveau
de la partie supérieure des sabots.
Lo plante du pieds, très courte, du covolier, est porellNe à cette ligne.
A la partie inférieure du pied de devant du cheval formé d'un rectangle ullongé, se trouve un point.
Celui-ci forme avec le point se trouvant près des naseaux, en plue des autres éléments cités plus haut,
une autre preuve évidente que la frappe des monnaies décrites à ce poste fut exécutée avec la même
matrice.

76
~IONNAIES ,, DACIQUES • DU TYPE HUNEDOARA

Il. Vinp;L el une pii-res (15- 35). Revers et evers unique pour toute•.

Poids: 1o• li• 1 1 10'- 11 1 1 11 Il 11 105 1 1 10 5 li 11 11 10·' Il 11 gr.


Diamètre:
-·-·-·
31 '31 •;1'31 ·J"i•31'31' 31 ' 31 ' 31 ' 30 ' 30 30 mm.
32 32 32 30 30

Poids: Il.~\.~
Diamètre: 31 ' 31 ' 31 mm.

AV. (pl. 1, 3, pl. V, 1).


Le têto d'Hercule-Alexnndre vers le droiLe, slylisée comme nous l'avons indiqué eu début, evec les détails
suivants, caractéristiques de toua les a vers des monnuies de ce poste.
L'avers est froppé evec le même motrice que celui du poste précédent, l'avers a, ceux du po•te VI, aver.
b, et IX, av. b, avec les observeLions suivantes qui résultent de le frappé des monnaies et non pes d'une dif-
férence de motrice ou de style.
Lo signe en forme de triangle de le partie inférieure de le tête est plein dans se moitié inférieure.
Du signe ci-dessus, vers la gouche, le seconde des demi-lunes a eu centre de l'arc un gros point et le
demi-lune suivante est très épaissie.
Le plus petit des deux arcs concentriques du front d'Hercule-Alexandre est sur certaines pièces plein à
l'intérieur.

Mois ce qui montre, exception faite de ces dissemblances apparentes d'ordre technique et non typique,
et jusqu'à l'évidence que ces pièces furent frappées sur la même matrice que celles du poste 1, rev. a est
l'existence, - en plus de le similitude totale dans les moindre détails, - tant eu revers du poste I rev. a que
sur celles décrites ici, d'un pelit point enserré entre deux points habituels du cercle perlé, sous le signe en forme
de V couché sous le menton de le figure.
RV. (pl. 1, 3, pl. VI, 2).
Le cavalier macédonien vers le droite, représenté comme nous l'avons indiqué eu début, avec les détail•
suivants, caractéristiques de toutes les pièces décrites Il ce poste.
Les naseaux rectangulaires du cheval sont légèrement plus petits, surtout phu étroits que sur les pièces
du poste précérlent.
Les trois lignes transversales et parallèles entre le cou et les naseaux du cheval quoique très fines sont
très visibles et se prolongent ju•qu'eu poitrail.
Indépendamment de ces trois lignes il en existe enrore deux, une. transversale sur l'intérieur des naseaux
l'outre à l'extérieur, parallèle avec le côté qui forme l'extrémité inférieure des naseaux rectangulaires.
Le cou du cheval est très large surtout en comparaison de celui du cheval des monnaies précé-
dentes.
Le crinière du cheval est marquée par huit points en relief.
Un des pieds <le devant du cheval, celui formé par un carré allongé est très légèrement plus lar11;e que
celui décrit des monnaies précédentes.
Le corps du cavalier est plus éloigné du cou et du dos cambré du cheval que sur les pièces pré•
cédentes.
La ligne verticale qui marque l'extrémité supérieure du cavalier est droite, perpendiculaire à l'ovale en
forme d'oméga aplati marquant la tête casquée du cavalier.
Les pied, du cavalier, légèrement ellongés, dépassent le ventre du cheval.
Sous le cheval, eu-dessus des deux genoux des jambes de derrière de celui-ci, puis de chaque co',té de le
plante du pied du cavalier et Il co',té du pied de devant de forme carrée du cheval se trouvent des points
en relief (en tout six points). La ligne droite horizontale avec trois perles qui se trouve sous le cheval est
longue de 11 mm et placée au niveau des extrémités inférieures des pieds.
Le plante <lu pied, allongée. du cavalier n'est pas perellèle avec cette ligne.
Le ligne en relief en forme d'oméga aplati à le partie supérieure du cavalier (forment le tête casquée
de celui- ci) est épaissie à se partie inférieure gauche Ce signe distinctif de toutes les monnaies appartenant à
ce poste ainsi que les six points mentionnés sous le cheval, f,.rment il co',té des autre ■ éléments cités plus haut,
une autre preuve évidente de le frappe de ces monnaies avec une même matrice.
Une de ces monnaies est contremarquée.

77
OCTAVJ.\N FLOCA

II 1. Vingt drnx pil'cc~ (36-57)


Avers cl revers unique pour tonies.

Poids:
Dinmètre: 30
JO
.- ·.-o•· - · - ·
10'
31
1 10
32 ' 31
)06

30
JO 10:• 10 10 JO 9'• 10 I 0'
- ., -- .' - .' - ., - ., ~-- .' - ,.
31 ' 30 3 0 2 9 3 1 30 3 1 31
l0 10'
:l 1 30
.
31
JO• 10
-·-·-
31
. .
10
31 32 mm.

Poids: 10" 10 10 ir.


Dio mètre: 32 31 31 mm.

A V. (pl. J, 4, pl. V, 3).


The d'Hcrculc-Alexundrc vers la droite, stylisée comme nous l'avons indiqué ou début, ovcc les détails
suivunte, ruractéristiques de tous les overs nppartennnt à ce poste.
Lèvres pin• cnurlcs qu'eux pièces du poste 1.
T.n lèvre supérieure peu nr<1née, ln lèvre inf{-rieure droite. Elles ne s'entrouvrent pas en eommençont de
ln hose romme sur les rnonnuics précédentes mois l{>gèrement plus hout. Lo longueur des lèvres est égole.
L "oeil mnrqué par une ellipse suit un o1le loni;ituclinul oblique (pas oussi incliné pourtant que sur les
pii•ces précédentes).
Lu figure de forme elliptique (l"oreille ?) sous !'oeil n'est pos ou.si pointue il lo portie droite que sur les
monnoies précédentes.
Le signe en forme cle triongle uigu ovec le sommet vers le cercle perlé, de lo partie inférieure de le tHe,
est épaissi dons so moitié inférieure gauche.
Le ligne sinueuse qui commenre de l'ongle supérieur gauche du triangle de lo purtie inférieure de lu
tête et pnsse à côté des extrémités supérieures cles demi-lunes est fort peu marquée et serrée entre les demi-
lunes et le bout proprement dit de lo figure. ceci conlroiremcnl oux outres monnaies où elle est très nette-
ment marquée.
Lo quatrième demi-lune se trouvent vers lu 11:ouche du signe triangulaire mentionné plus hout et oyant
l'ouvert ure dirigée vers le cercle perlé, csl plus lurgcmcnt ouverte, moins orquée que sur les monnaies du poste
précédent. La même ohservution peut se foire pour lu demi-lune de gauche des deux ures concentriques du front
de lu figure.
Ces deux arcs sont aussi légèrement plus huuts et plus étroits que sur les monnaies du poste J et Il.
Le signe en forme de S en face du nez est situé légèrement plus loin du nez que sur les monnaies précé-
dentes. Le partie supérieure de ce signe est à lu même hauteur que l'extrémité supérieure du nez.
Cet avers est le caractéristique aussi des monnaies du poste IV, V, av. r., VII, VIII, IX, av. c, X el XI.
R V. (pl. I, 1, pl. VI, 3).
Le cavalier macé1lenien , ers lu droite, représenté comme nous l'ovons indiqué ou début, avec les détails
suivants, caractéristique de toutes les pièces décrites à ce poste.
Les naseaux rectangulaires du chevul sont plus étroits que sur les pièces clu poste I et très lrgèrcmcnt
plus longs que sur celles du poste I J.
Des trois lignes transversoles et parallèles de le tête du chcvul, lu première et lu seconde se prolongent
jusqu'au poitrail du cheval.
Sous les naseaux se trouve une ligne porullèle uvcc le côté formunt l'extrémité inférieure des
naseaux.
Le cou du cheval est plus gros que sur les monnuics du poste I et plus étroit que sur celfos du point 11.
Le crinière du cheval est marquée pur huit points en relief.
Une des jambes de devant du chev~ celle eyont la forme d'un carré prolongé, est plus étroite que sur
les monnaies du poste II et plus courte qu'e sur celles du poste l.
Le corps du cavalier est resserré entre le cou et le dos cambré du cheval.
Lo ligne verticale supérieure qui marque l'extrémité supérieure du cavalier est très légèremn1l indinéc
vers la droite.
Les pieds du cavalier dépassent le ventre du chevul.
L~ ligne droite horizontale, avec les trois perles, qui se trouve sous le cheval est longue de 10 mm et
placée ou niveau des sabots de celui-ci.
La plante allongée du pied du cavulier est à peu près porollHe ovec cette ligne.

78
MONNAIES ,, DA(:JQlJES >) nu TYPE HUNEDOARA

L'ovolr ouvnl rl irrépmlier en forme d'omrflin nplali o un· petit prolongement recourbé vers la droite.
Cc signe 1li•linr1ir de tonies les monnaies drcritrs ,ons ce poste forme, à côté des autres éléments cités plu•
haut, une autre preuve évidente de le frappe de ces monnaies avec le même matdce,
Une des pièces ut contremarquée.
IV. D0111.e pi~ces (58-69).
Avers el revers unique pour tontes.
Poi<ls:
Diamètre: 31
10
. JO•
29
10
31
11
32
. .
10'
31
10
30
10'
30
10'
31
. 10 5
30
10•
31
. .
10
31
10• gr.
30 mm.
AV. (pl. I, 5, pl. V, 3).
L'avers est identique et frappé avec le même matrice que ceux du poste III, V, Av. c, VII, VIII, XI,
A,,. e, X et XI.
R V. (pl. I, 5, pl. VI, 4).
Le cavulier macédonien vers ln droite présente ln forme indiquée ou déhut el. les détails suivants, carec-
téri•tir1ue des pièces décrites sous ce poste.
Les naseaux rectangulaires du cheval sont plus allongés que ceux des pièces du poste III.
Des trois lignes transversales et perollèles entre le cou et les naseaux, seule la ligne médiane se prolonge
jusqu'un poilreil du cheval.
I.e ligne parallèle au côté qui forme l'extrémité inférieure des naseaux est fort peu arquée.
La crini~re du cheval est marquée par huit points, en relief.
Un des pied• de devant du cheval, celui formé par un carré allongé, est légèrement plus long que sur
les pièces précédentes.
Le corps du covolier est nettement détaché de celui du cLevol, à peu de distance du cou et du dos
cambré de celui-ci.
La ligne verticale supérieure qui marque l'extrémité supérieure du cavalier est légèrement inclinée vers
la droite.
Les pieds du covolier, allongés, dépassent le ventre du cheval.
Lo ligne droite horizontale avec les trois perles, placée sous le cheval, longue de 9 mm, se trouve ou
niveau des sabots de celui-ci.
Lo plante allongée du pied du covulier n'est pas exactement parallèle à cette ligne.
Deux pièces sont contremar11uées.
V. Trente trois pièces (70-102).
L'avers est frappé sur trois matrices différentes. Le revers est le même pour toutes les pièces.
Poids:
Diamètre: 30
. .
10• ..10•
30
11
31
10'
31 32
9
. . .
10
31
10
31 31
. o• . o . o• ·. - ·. - .
10 5 10 5
31
1o•
31
1
32
1
31
1
31
105
31
105
32
10 5 gr,
31 mm.

. 31 ; 30 ; 32; 32 ; 32 . . . . .
10 5 10 5 10 10 10 10·1 10• 10• 105 10 105 105 10' 10 5 10' 10 5 10 5 gr.
Diumètre: 31 31 31 30 ; 30 30 31 30 31 31 31 32 mm.
A11. Tête d'Hercule-Alexandre, vers la droite, stylisée comme nous l'avons indiqué au début, avec les dé-
tails suivants, caractéristique de chacun des trois avers.
Ar. a. Dix-sept monnaies (pl. I, 6, pl. V, 6).
Les lèvres courtes, celle de dessus légèrement plus courte que celle du bas.
La lèvre supérieure légèrement arquée. l'inférieure droite.
L'oeil marqué par une ellipse e l'extrémité vers le nez pointue et est orienté sur un axe longitudinal légè-
rement oblique.
La figure de forme elliptique (oreille'/) sous )'oeil a l'extrémité dirigée vers le menton également effilée et
nt orientée horizontalement dans l'axe longitudinal.
Lo ligne sinueuse qui commence eu coin supérieur gauche du triangle de la partie inférieure de la tHe
passe à côté des extrémités supérieures des demi-lunes situées à gauche du triangle, à une petite distance des
demi-lunes et de la tête proprement dite de 111 figure.
Du signe triangulaire mentionné plus haut vers la gauche, la quatrième demi-lune, celle avec l'ouverture
vers la cercle perlé, est largement ouverte; la même observation est à faire pour la demi-lune de gauche des
deux arcs concentriques du front de la figure.

79
OCTAVIAN FLOCA

L'extrémité supérieure du signe en forme de crochet de ln nuque de ln figure, est pincée plus vers
ln gauche de )'extrémité inférieure de le ligne en relief qui le surmonte, de même que •ur l'avers que nous
décrirons ou poste X. av. d.
Pour toutes les entres pièces de ce trésor si l'on nllongceit les extrémités de ces deux signes elles tornbe-
roient perpendiculnires et s'uniraient.
Le partie supi\rieure du signe en forme de S qui se trouve en fnce _du nez est à le hauteur de le pnrtie
supérieure de celui-ci.
Av.-b. Douze monnaies (pl. 1, 7, pl. V, 5).
Les lèvres courtes; celle du dessus est légèrement orquée, celle du bas est droite. Par conséquent ressem-
blantes mois non pareilles à celles du poste III.
Le lèvre supérieure, très légèrement plus courte que la lèvre inférieure.
L'œil est morqué par une ellipse dont le portie vers le nez est effilée; il est orienté ovec l'oxe longitudinul
oblique.
Lo figure de forme elliptique (oreille?) sous l'œil, est pointue à l'extrémit<', vers le menton, et orientée
horizontolement avec l'axe longitudinal.
Lo ligne sinueuse qui commence à l'angle supérieur gauche du triangle de ln partie inférieure de ln tête
et pesse à coté des extrémités supérieures des demi-lunes il gouche du triangle, est nettement marquée.
Du signe triongulaire mentionné vers le gauche, ln quatrième demi-lune, celle avec l'ouverture vers le cercle
perlé, est plus largement ouverte, pourtant légèrement moins que sur l'avers du poste III. La même observa-
tion est volable pour le demi-lune à gauche des deux arcs concentriques du front de le figure.
Le signe en forme de S en face du nez est placé avec sa pertid inférieure un peu plus bus que l'extré-
mité inférieure du nez. Cette disposition ne se trouve que sur ces pièces et sur celle du poste XII.
Cet avers est identique à celui du poste XII.
Av. c. Quatre monnaies, (pl. 1, 8, pl. V, 3).
Avers identique et frappé avec le même motrice que celle des monnaies du poste III, IV, VII, VIII,
IX, av.-e, X et XI.
RV. (p. I, 6, 7, 8, pl. VI, 5).
Le cavalier macédonien vers le droite, représenté comme nous l'avons indiqué ou début, avec les détails
suivants, caractéristique des pièces décrites à ce poste.
Le revers de ces monnaies ressemble beacoup à celui des monnaies du poste précédent, toutefois il est
frappé avec une autre matrice.
Les naseaux rectangulaires du cheval sont semblable à ceux décrits pour les pièces précédentes.
Des trois lignes transversales et parallèles entre le cou et les naseaux du cheval, le ligne médinne seule
se prolonge jusqu'au poitrail de celui-ci,
Dons le bas, une ligne perellèle avec le côté qui forme l'extrémité inférieure des naseaux.
La crinière du cheval est marquée par sept points en relief.
Le corps du cavalier est à une petite distance de l'encolure et du dos cambré du cheval.
Le ligne verticale qui marque l'extrémité supérieure du cavalier est légèrement inclinée vers la droite.
Les pieds du cavalier se terminent immédiatement eu-dessous du ventre du cheval.
Le ligne horizontale avec les trois perles sous le cbevel, longue de 9 mm, est placée eu dessus des BBbots
de celui-ci.
Le plante du pied du cavalier n'est pas exactement parallèle avec celte ligne; elles sont très rappro-
chées l'une de l'autre et sur certaines pièces se touchent il l'extrémité droite.
Dix monnaies son contremarquées.
VI. Cinquante-deux pi;\ces (103-1 q),
Avers frappés avec deux matrices différentes. Les revers est identique pour toutes.

Poids: 10• 105 11 11 11 11 11 10• 105 11 Il 10 10• 10 11 11 JO• gr.


-· -· -·-· - . -· -· - ·-·-·-. -· -·-·-· -· -
Diamètre: 30 '31 • 31' 31 • 30 • 30' 30' 31 '30 • 29 • 30' 31 • 31 '31' 30' 30' 30 mm.
Poids, 105 105 105 10 5 11 11 11 11 10 5 10' 10' 11 11 10' li 10 l i gr.
Diamètre: 30 ' 30 '31 ' 31 ' 30' 30' 31 ' 30' JO '30 '29 '30' 30' 30 • 32' 31' 30 mm.
Poids: 105 11 10 11 li 10 10 5 10 10 105 IO• 11 106 li 10• 10• 10• IO• gr.
-·-·-·-
Diai:nètre: 31 ' :H ' 30' 30 • 30' 30' 30 ' 30 • 30 • 29 • 30 ' 30' 30 • 30' 31 • 30 • 30 '30 mm.

80
MONNAIES ,, DACIQlJES ,, DU TYPE HUNEDOAHA

A V. Trtr d'Ilrrcule-Alexondre vers lo droite, stylisée comme nous l'avons indii1ué ou début, ovec les dé-
tail• suivnnls, rornrtéristique des avers décrits sous ce poste.
A •·.-a. Quarante-neuf monnaies (pl. I, 9, pl. V, 4). Les lèvres longues, toutes deux hien arquées. Le
lèvre supérieure plu, longue que le lèvre inférieure.
L'oeil marqué por une ellipse dont l'extrémité vers le nez plus pointue est orientée dons l'axe logitudinol
légèrement oblique de bas en bout de gauche à droite.
Lo figure de forme elliptique (oreille?) sous ]'oeil o l'extrémité vers le menton pointue et est orientée ovec
1'11xe longitudinal horizontul.
Lo ligne sinueuse qui commence à l'ongle supérieur gauche du triangle à le partie inférieure de le tête
pesse à côté des extrémités supérieures des demi-lunes à gauche du triangle, à une petite distance des demi-
lunes et de le tête proprement dite de le figure.
Du signe triangulaire mentionné plus haut vers le gauche, le quatrième demi-lune, celle qui est ouverte
vers le cercle perlé, aussi est plus courte et très ouverte et plutôt droite. Cette observation est volable aussi
pour le demi-lune à gouche des deux ores concentriques du front de le figure.
Les deux ore• concentriques mentionnés sont plus larges qu'eux monnaie• du poste précédent.
Lo partie supérieure du signe en forme de S en face du nez est placée légèrement plus haut de le parlie
supérieure de celui-ci.
Cet avers est caractéristique aussi pour les monnaies IX, Av.-a.
Av. b. Trois monnaies (pl. I, 10, pl. V, 1).
Avers identique et froppé avec le même motrice que le poste I, Av.-a, Il et IX, Av.-b.
RV. (pl. I, 9, 10, pl. VI, 6).
Le cavalier macédonien vers la droite représenté sous la forme indiquée ou début et DVo!C les détails sui-
vants, caractéristique des pièces décrites à ce poste.
Les naseaux rectangulaires du cheval courts et légèrement plus larges que sur les monnaies décrites eu
poste précédent.
Les trois lignes transversales et parallèles entre le cou et les naseaux du cheval se prolongent toutes
jusqu'au poitrail. Lo ligne médiane, à se partie infé~ieure est fendué en deux.
Sous les naseaux, une li11:ne porolléle à celle qui forme l'extrémité inférieure des naseaux.
L'encolure du cheval, comme ou poste V.
Le crinière est marquée par huit points en relief.
L'un des sobots de devant du chevol, celui représenté par un rectangle, est un peu plus court que sur
les monnaies précédentes.
Le corps du cavalier est à une petite distance de l'encolure et du dos cambré du cheval; ce dernier étant
parfois légèrement aplati (défaut de frappe), fait corps avec le dos du cavalier.
Lo ligne verticale qui marque l'extrémité supérieure du cavalier est légèrement inclinée vers la droite.
Les pieds du cavalier ne dépassent pas le ventre du cheval, le plante du pied est indiquée toutefois sépa-
rément.
I.e ligne droite avec les trois perles sous le cheval, longue de 10 mm, est placée ou niveau des extré-
mités inférieures des sabots de celui-ci.
Lo plante du pied du cavalier n'est pas absolument parallèle avec cette ligne.
Lo ligne prolongée vers le bas du signe ou dos du cheval appartient à le queue de celui-ci et est eu bout
divisée en deux. Ce signe, ainsi que celui de la division de le ligne médiane des naseaux du cheval sont dis-
tinctifs pour toutes le monnaies décrites à ce poste et forment, à côté d'autres éléments relevés ci-dessus, une
outre preuve encore de le frappe de ces monnaies avec une seule matrice.
Six pièces sont contremarquées.
VII. Trois pièces (155-157).
Avers et revers unique pour toutes.

Poids: 10•
Diamètre: 31
. .
Il
29
JO• gr.
30 mm.

AV. (pl. Il, 11, pl. V, 3).


Avers identique frappé avec le même matrice que celui des postes III, IV, V, av.c., VIII, IX, av. e,
X et XI.

81
OCTAVIAN FI.OC\

nv. (pl. II, 11, pl. VI, 7).


Hrvrrs t ri·s rnpprorhé <le rrlui drs monnaies dn poste V 1.
Le rnvnlirr n1nrt~1lonirn vrrs ln droite rrprt.;,~rnté dnn~ ln for111c indil[nl'c 1111 dl'hnt rt UV("(' lt"s dl'tnih
suivuntR, rnrnrlf'riRtiquc cleR pi(·crs dt~critrs ~OUR c·r postr.
Les nnsenux rcctnngulaircs du rhevnl sont rourts rt léf!:i'rrmrnt pins lnrl(rs que •ur le• monnuirs décrilrs
nu poste V.
Les t.roiH li~nrs trnnsvrrsnlrs rt pnrnllèlrs 1·ntrc h· rou rt Ir• nnsenux ,lu rhrvnl RC prolnn11rnt Ioule• jus-
tp1'uu poitruil de f'('lui-ci.
I.n lii:ne pnrnlli·le nvrc Ir dîté formnnt l'extrémité infi'rieure drs nnsrnux nllrint nvrc une extrémité
le i:enuux plié du rhcval.
I.11 rou dn chcvnl rst Iéi:i-remrnl. plus lnr~e el plus ruurt que sur lrs monnnirs du poste préc{,,Jrnt.
Ln crinière du d,evnl rst mnrquéc pur huit points rn rrlief.
Le pied nvnnt du ch('vnL c<'lni forrné d'un rrctnnA:lr, est prolonA"é cornrnc uu po~lc prl-céclcnt.
I.e snhot d'un drs pird nrrii·rc rst très nlloni:é.
Lr rorps du cnvnlirr rst serré cntrr l'crwulurc el le dos cnml,r{, du rhrvnl.
ln liirnc VC'rlirnlc suprrirurc qui 111nrquc l'cxtrl'mité supl'rirurc du cuvnlirr rRt inrlinl'e vcrR ln droite C"l
plueée nu hnrd droit du rorps du cnvolier.
Les pieds du cnvulirr ne dépassent pus le ventre du rhrvnl, toutefois la plnntc du pied est mnrquée
sf'par1;111l'nt.
La li~ne droite horizontnle avec les trois perles nu dessous du chevnl, lilllf!:Ue de 10 mm, est pincée plus
hnut que les sabots de relui-ri.
La plante nllon~éc du pied du cavnlirr n'est pus nhsolument pnrnlli-le nvec cette li~ne.
I.a ligne en relief qui forme l'oméi:11 nplati de ln pnrtic supérieure du cnYulicr olleint, ù droile, le
cercle perlé.
Une de ers monnnics est contrrmurquée.
VIII. Quinze pières (158-172).
Avers et revers uniques pour toutes.

.32 29 . .
Poids: 10 10• 10 10 I O 105 )05 10• 10 I 05 11 )OC, gr.
Diamètre: 31 ; 31 30 '30; 29 30 ' 31 30 32 ' 31 33 31 30 mm.

AV. (pl. II, 12, pl. V, 3).


Avers identique et frappé avec la même matrice que celui des monnuies du poste III, IV, V, av. c, VII,
IX av. e, X et XI.
RV. (pl. Il, 12, pl. VI, 8).
Le cavalier macédonien ver• la droite représenté sous la forme indiquée ou début et avec les détuils sui-
vants, caractéristique des pièces décrites à cc poste.
Les naseaux du cheval plus longs et très légèrement plus étroits que sur les pièces du poste VI.
Des trois lignes transversales et parallèles entre le cou et les naseaux du cheval, les deux dernières se pro-
longent jusqu'au poitrail de celui-ci.
Sous les naseaux se trouve une ligne parallèle avec le côté formant l'extrémité inférieure des naseaux.
Le cou du cheval est un peu plus étroit et plus long que sur les pièces précédentes.
La crinière est marquée par six points en relief.
Un des pieds avant du cheval, celui formé par un rectangle allongé, est semblable il celui des monnaies
du poste IV et V.
Le corps du cavalier est à une petite distance de l'encolure et du dos cambré du cheval.
La ligne verticale supérieure qui marque l'extrémité supérieure du cavalier est droite et perpendiculaire
à l'ovale ouvert· et irrégulier en forme d'oméga aplati qui provient de la tête casquée du cavalier.
Les pieds allongés du cavalier dépassent le ventre du cheval.
La ligne droite horizontale avec les trois perles, longue de 8 mm, est plucéc au dessus des sabots du cheval.
La plante du pied du cavalier est presque parallèle avec cette li!!ne.
Deux monnaies sont contremarquées.
IX. Soixante-neuf pièces (173-241).

82
MONNAIES • DACIQlJES ,, DU TYPE IIUNEDOAfiA

Avers frappé ovcc cinq motrices différentes. Le même revers pour toutes.
" ,. " • ,. , ~ oil , ,,. •

Poids: 1 1 1U" 10 10• 11 10 10·' l i 10 10" l 01 l l 1.11'' l 0 I Il' 11 1 1 l 0 li l 0' 10 10 10 gr.


Diamètre: 30°:.IO •~1'30 '3o';w'30 '31'3_0'30 '31 '29':ll •~•29 'a'J'Jo3__f31'31 '30'31'30 mm.

Poid•:
,.
IQ' lQ' JO• 11 10 10
.
IQ•
, . ,
l i 10' 10 10 n• 10 JO• 10•
10 Il 10 10• 10 1Q5 gr
... . .....
- · - . --- . -+. - . - . - · ......,... · - . - . - . - ·-. . . - .
- ■ ---r--. - • - - • - • -
DinmHrc: 30 '30 '32 '30'31' 29 '30' 30'29 '29'30' 30 '30' 31 '30 '29' 30' 31' 30 '30' 30 mm.
- .- - - ., .- • ■

Poids:
.... , • • 5
1 0 1o• 1 l 10 1 0 li l O'• l0
'·•.,,
I O'• 10 l i l I l i 6 • 10"
5 l o• 1os los l o•
l1 10 l 0
.
11 9' Ul' gr.
-•-•+--•-•-•-•-•-•-•-•-•T"-"•-•-•-• r •.-- .=-::...J,.,,......!....,_,_,-+•--,-•-•-
Dinrnètre: 31 '30 '30 '30 •~o '29 '31 ':i_o '31 '3_0 '30 '30 '29 '30 '29 '31 '30 '30 '30 '30 '29 '30'31 "31 '31 mm.

A V. Tête d'llrrcule-Alexondre vers ln droite, stylisée sous lo forme indi11uée ou début et avec les détails
1uivnnts, cnrortéristiquc de chacun de cr• cinq over•.
Â1>. a. Qunruntc-huit monnaies (pl. II, 13, pl. V, 4).
Avers identique et froppé sur la même motrice que celui du poste VI, av. a.
Av. b. Onze monnaies (pl. II, 11, pl. V, 1). Avers identique et frappé sur lu même motrice que celui des
postes I, av. a, II et VI, av. b.
Av. c. Deux monnaies (pl. II, 15, pl. V, 2).
Avers identique et froppé avec ln même motrice que celui des monnaies du poste I, av. b.
Av. d. Sept monnaies (pl. Il, 16, pl. V, 7).
Les lèvres longues et de longueur égale et bien arquées.
L'œil morqué pur une ellipse est orienté dons l'oxe longitudinal un peu oblique.
eLo figure de forme elliptique (oreille?) sous l'œil a le pointe vers le menton plus effilée et est orientée
horizontolemenl ovec l'oxe longitudinal.
L'extrémité du menton à ln portie supérieure porte une légère proéminence vers la bouche.
Lo ligne sinueuse qui commence à l'ongle supérieur gauche du triangle de ln partie inférieure de la tête
et passe à côté de l'extrémité supérieure des signes en forme de demi-lune de gauche du triangle est très rap-
prochée des demi-lunes et de ln tête proprement dite de la figure.
A gauche du signe triunguloire mentionné plus hout, la quatrième demi-lune, celle qui est ouverte vers
le cercle perlé et oussi celle è gauche des deux ores concentriques du front, sont très étendues et largement
ouvertes.
Le signe en forme de crochet de la nuque de le figure est semblable è celui de l'avers des monnaies du
poste V, av. b.
Le signe en forme de S devant le nez est plus long que sur les outres monnoies, se partie supéri-
eure dépasse ln bouteur du nez.
Av. e. Une monnaie (pl. II, 17, pl. V, 3).
Avers identique et frappé ovec ln même motrice que les monnaies du poste III, IV, V, av. c. VII,
VIII, X et XI.
RV. (pl. Il, 13, 14, 15, 16, 17, pl. IV, 9).
Le covolier macédonien vers la droite, représenté sous ln forme indiquée ou début et avec les détails
suivunts, coroctéristique <les pièces décrites à ce poste.
J,es noscoux rectonguloires du chevol ne sont pas trop gronds et ses côtés montrent un relief irregulier.
Des trois lignes tronsvcrsoles et parallèles entre le cou et les naseaux du cheval, la seconde et le troi-
eième se prolongent jusqu'au poitrail de celui-ci.
A côté de ces trois lignes mentionnées plus haut il y en e encore une transversale sur l'intérieur des na-
seaux et une outre à l'extérieur, tangente avec lo base des naseaux.
Toutes ces lignes sont très faiblement rendues, il est difficile de les remorquer sur certaines monnaies,
eur d'autres elles n'existent pas. Les outres indices, toutefois, nous prouvent d'une manière absolument cer-
tnine ciue ces monnoics ont été froppées sur le mème ma tri ce.
Le cou du chevol est sembloble 11 celui des monnaies du poste III.
Le crinière est marquée par huit points en relief.
Un des pied de devant du cheval, celui formé pur un carré allongé, est plus large que sur les outres
pièce• du trésor.
Le corps du cavalier est ù une petite distance de l'encolure et du dos cambré du cheval.

83
OCTAVIAN FLOC.A

Lo lif!:ne verticolc •upérieure qui morque l'extrémité supérieure du covolier est cl roi te et perpendiculaire
ù l'ovale ouvert et irrégulier en forme d'oméga oploti, provenant de ln tête en,quée <lu cnvolirr.
Les piecls légèrement allongés du cavalier dépassent de peu les fluncs du chcvol.
Lo lip;ne horizontale avec les trois perles en dessous du chevol, longue cle 12 mm, est tri'• lég~rrment
orquée et placée nu niveau de le portic inffricure des pieds.
Ln plante du pied clu cavalier est ù peu près pnrnllrle nvec celte ligne.
L'ovale ouvert et irrégulier en forme d'omégu upluti est épni.si et fendu en lonp;ucur il lo purtie inférieure
médiane.
Ce sip;ne distinctif de toutes les pièces clécrites ù ce poste forme nvec les outres éléments relevés plus
haut, une outre preuve encore que ces pièces furent frnppées nvee ln nu'me mntrice.
Quatre monnaies sont contremarquées.
X. Une pièce (212).

Poids: 106 gr.


Diamètre: 30 mm,

AV. (Pl. Il. 18, pl. V, 3).


Avers identique et frappé nvec lo même motrice que celles du poste III, IV, V, ""· c, VII, VIII, IX,
av. e et XI.
RV. (pl. 11, 18, pl. VI, 10).
Le revers est très ressemblant à celui des monnaies du poste VII.
Ln cavalier macédonien vers ln droite représenté sous ln forme indiquée dès le début et avec les détail•
suivants, caractéristique de lo pièce décrite sous ce poste. •
Les naseaux rectangulaires du cheval sont courts et légèrement plus étroits que sur les pièces du point VII.
Les trois lignes transversales et parallèles entre le cou et les noseoux du cheval se prolongent jusqu'un
poitrail de celui-ci.
La ligne de l'extrémité inférieure des naseaux du cheval n'est pns absolument parollNe avec le côté qui
forme la base des naseaux.
Le cou du cheval est légèrement plus long que sur les monnaies du poste VII et un peu plus étroit.
La crinière est marquée par sept(?) points en relief.
Au pied de devant du cheval au dos de l'arc formé par le pliement du genoux, la ligne en relief qui
commence sous la partie supérieure du pied et pesse sous la jambe, existente sur ù peu près toutes les monnaies
de ce trésor, semble foire défaut sur celte pièce autant que sur celles répondant nu poste Vil.
L'autre pied de devant du cheval, celui formé por un carré allongé, est plus étroit et de beuucoup plus
long que sur les pièces du poste précédent.
Le corps du cavalier est effacé, on ne peut plus l'étudier.
Les pieds du cavalier dépassent légèrement les flancs du cheval.
La ligne droite horizontale avec trois perles ou dessous du ehevul, longue de 9 mm., est plaere plu•
haut que les sabots du cheval.
Lo plante du pieds du cavalier est parallèle avec cette ligne.
XI. Une pièce (243).

Poids: 10 gr.
Diamètre: 31 mm.

A V. (pl. II, 19, pl. V, 3).


Avers identique et frappé avec la même motrice que les pièces du poste III, IV, V, av. c, VII, VIII, IX,
av. e et X.
RV. (pl. II. 19, pl. VI, Il).
Le cavalier macédonien vers la droite représenté sous la forme indiquée ou début et ovec les détnils
suivants, caractéristique de la pièce décrite à ce poste.
Les naseaux rectangulaires du cheval s'allongent jusqu'au genoux replié du cheval. Des trois ligues trnns-
versoles et parallèles entre le cou et les naseaux du cheval, seule, la ligne médiune •ullonge ju•qu'uu poitrail
de celui-ci.

84
MONNAIES. DACIQl!ES' nu TYPE ÜUNEDOARA

Lo ligne porallèle au cllté inférieur des noseoux, existont sur toutes les pièces de ce trésor, manque sur
celle-ri.
Lu crinière du cheval est morquée par dix points en relief.
Le pied de devant du cheval formé d'un rectangle est semblable è celui du poste Vil.
Le corps du covolier est distancé du cou et clu dos cambré du cheval.
Lo ligne verlicule supérieure qui marque l'extrPmité supérieure du cavalier e•t droite et perpendiculaire
à l'ovule en forme d'oméga aplati indiquant la tête casquée du cavalier.
Les pieds du cavalier sont allong<'s et dépassent le ventre du cheval.
Lo ligne droite horizontule avec les trois perles en dessous du cheval, longue de 9 mm, est placée plus
hnut que les sabots du cheval.
Lo plunte des pieds du covolier est pnroll~le ovec celle ligne.
XII. Une pièce (211).

Poids: 10" gr.


Diumètre: 30 mm.

AV. (pl. II, 20, pl. V, 5).


Avers identique el froppé ovec la même matrice que celui du poste V, av. b.
RV. (pl. Il, 20, pl. VI, 12).
Le cavalier macédonien vers la droite, sous la forme indiquée au début et avec les détails suivants, carac-
téristique <le ln pièce décrite à ce poste.
Les naseaux rectangulaires du cheval, longs et larges, sont les plu; grands de toute la série décrite.
Des trois lignes transversales et parallèles entre le cou et les naseaux du cheval, seule, la ligne médiane
semble •e prolonger jusqu'au poitrail de celui-ci.
La ligne purallèle ou côté inférieur des naseaux du cheval manque comme à la monnaie précédente. Le
cou du cheval est légèrement plus large et plus court que sur 111 pièce précédente.
La crinière du cheval est morquée par sept points en relief.
Nous ne pouvons faire aucune observation en ce qui concerne le pied de devant, celui-ci étant usé.
Le corps du cavalier est à une petite distance du cou et du dos cambré du cheval.
La ligne verticale 1upérieure qui marque l'extrémité supérieure du cavalier est très inclinée vers la droite
bien clovantage que sur les autres pièces du trésor.
Les pieds du cavalier dépassent légèrement les flancs du cheval.
La ligne droite horizontale avec les trois perles, longue de 9 mm, est placée plus haut que les sabots
du cheval.
Lo plonte du pied du cavulier est parallèle avec cette ligne.
XIII. Une pièce (245).

Poids: 104 gr.


Dinmètre: 31 mm.

Quoique cette pièce fasse partie du même type que les autres p1eces du trésor, par certains détails de
style et <l'exécution plus faibles, ainsi que par sa forme plus ovale, elle se différencie pourtant des autres mon-
noies du trésor découvert à Rlldule~ti.
AV. (pl. II, 21, pl. V, 8).
La Vte d'Hercule-Alexandre vers la droite, 1tylisée sous la forme indiquée au début et avec les détail,
suivonts, caractéristique de cette pièce.
Les éléments composent les figures sont plus faiblement rendus que sur les autres pièces du trésor.
Les lèvres, particulièrement la lèvre supérieure, sont bien arquées.
L'œil très effacé semble ovoir été morqué par une ellipse.
Le figure de forme elliptique (oreille?) dont une extrémité, celle de droite, est effilée, est orientée obli-
quement avec l'oxe longitudinale, de haut en bas et de gauche à droite.
Lo ligne sinueuse qui commence à l'angle supérieur gauche du triangle de la partie inférieure de la tête
et posse à l'extrémité supérieure des signes en forme de demi-lune è gauche du' triangle, est très faiblement
marquée.

85
OCTAVIAN FI.OC:\

De rni'me le triangle et les demi-lunes, nutnul que le signe eu forme de rrochcL de lu nuque de ln figure.
Ln quntrii-rnc d<'mi-]unr, ct·llr- •111i Rnr lt•H nulrrs 1110111111i1·s du I réi-.or <'sl plnt>1~c OV<"C J"ouvl'rlurt• vcrM le
,·crrle JH·rll', u ~ur t·cttc 1nonnnÎ<", ln n1f·n1c po1-oilion que lrs troii; premil·rr!-1.
Ln dcrni-luuc ,Icrrii•re (il gnurhe) ks deux nr<·s •ur le front d'llerculc-Alexundre est tri·• fuihlcmeut urqurc,
il peu pri-s droite.
Le signe en forme de S en fore <lu nez est fnihlcmcnt et rnnlndroitement rendu.
A droite et ù gnuchc du signe en forme <le V roud1é. plnré sou• k mc11Lo11, se trou,·e de d111quc r<tlé
une petite perle en relief.
RV. (pl. II, 21, pl. VI, 13).
Le rnvulirr n1nrl'<lonicn vrrs ln droite rrprl'Mrnté HOUH ln forme indi11ul',• nu di-but cl uvec leM cll'tniht sui-
vnnts. curnrtl'ristiquc de ln pièce dl't·rilc souH rc postr.
Le 1111scnux du cheval sont d'un relief tri·s •impie.
Les lil,!'rtl'H truru;vt•r1-1ulrH «·t pnrnlli-lt>s t~ntrc le cou cl leH IIUHt'unx. du ,·ht•vul rt 11u1-1Hi rt•ll1• purnlli·le un rÎJlé
inf,;ricur dl'!-1 1111Rr-uux, qui cxiMlcnt R\H Loule-~ le~ uutrc~ pit"·cei,;, 11rn1u1ut•nt ~nir rrllc-c·i.
Le cou du chcvnl est mince cl tri's nllon11:i'.
Ln crinif·rc C!4l n1nrqut'c pnr E,Cpl pointH l"II rl"li("f.
Le pied de devnut du chcvnl, cdui formé pur 1111 rccL1111glc, est Lri·• nllongé.
Ln <]Ueue du rhevnl repri'HenLée •ur les nulres mounuies <le fuçou plu• •LyliHi'c, pur un tri111111:lc dont lu
pointe inffrieure e•t prolongée pnr une simple ligue. est, •ur relie pière, représentée nvec plu• de Mouri de rculité.
Le rorps du cnvnlier est ù une petite distuncc de l'encolure et du <los rnmhré du chevnl.
Lo ligne vertirnlc supérieure <JUi rnurquc l'cxLr<'rniLé •upéricurc du cuvulier est droite et perprndiculuire
il l'ovale ouvert et irrrgulicr en forme d'omrgn npluti.
Les pieds du covolier, d'une longueur iurgnle, dépussent les fluucs du chevul.
Lo plunte du pied du covolier manque.
Lo ligne droite en dessous du chevnl, longue de 11 111111, est plueéc ou niveau des snhot• du ,·hevnl.

TRÉSOR DE SÂ.LA~UL-DE-SUS

Le trésor de Sala~ul-de-Sus fut découvert en hiver 1935 dans le potager attenant 11 sa


maison par Gheorghc l~toc habitant la commune de Sàla~ul-dc-Sus 1 ).
C'est en travaillant son jardin avec une houe que le paysan découvrit le trésor; celui-ci
ne pouvait donc être enfoui à une profondeur dépassant 20 cm. Le vase fut brisé par l'outil
et les pièces répandues dans le sol.
Cette fois encore, tant le paysan que les autorités administratives et policières ont fait
montre d'une complète incurie devant cette découverte.
Le paysan, superstitieux, de crainte que les pièces lui portassent malheur (il les nommait
<< bumbi >> (boutons) et il était convaincu qu'elles étaient maléfiques) se garda hicn de les tou-
cher avec la main, il les retira avec la houe et les jeta 1mr le côté.
Les autorités administratives, quoiqu'ayant été avisées de la découverte, ne bougèrent
pas et les gendarmes de la localité, après avoir prélevé quelques pièces comme <<souvenir>>,
pièces, qui bien entendu, n'ont pu être acquises pour le Musée, ne firent rien pour sauver cc
trésor appartenant au patrimoine national.
Instruit indirectement de cette découverte, je me rendis dans la localité et découvris la
majorité des pièces chez un petit commerçant de l'endroit qui avait l'intention de les com-
mercialiser; le reste servait de jouet aux enfants du paysan et quelques unes furent retrouvées
par moi dans le sol avec une partie des fragments du vase qui les avait contenu.

1) Une courte note d'informution concernunt cc XXXII[, no. JO li, Home, 1936.
tri'sor o été puhlii'e par nous dans Ra.,s,g11a Mo11etaria,

8G
MONNAIES ,, J>ACIQUES ,, DU TYPE HUNEDOARA

J'ai pu établir après une minutieuse em1ui:tc que le trésor comprenait environ une ccn·
tainc de pièce11, dont j'ac1p1is pins de la moitié pour le Musée de Dcva, mais dont 51 seulement
se prétent 11 l'élude.
Le rcliquant fut éparpillé, quelques unes prélevées par les gendarmes, deux entrées dans
la eollcclion du Musée Universitaire de Clnj, les autres acquises par des amateurs 1 ).
Examinant ultérieurement les pièces entrées au Musée de Cluj et celles en la possession
dcR amateurs de Ueva, j'ai pu me convaincre qu'elles avaient été frappées sur la même ma•
trice que celleR appartenant au Musée de Dcva, leur dispersion n'a donc pas plus d'impor-
tance que celle des pièces du trésor de
Radulc~ti.
Le trésor de Sala~ul-de-Sus comme celui ,, ,·
~., . -....... - - - - : -_ -.-.- ~ -.- - - - - - - - -.:-)
I
I I \ t •
de Ràdulc~ti était enfermé dans un vase de 1
1
, I '
~ .'
I ,

terre cuite dont les morceaux furent dispersés ' 1


1
'

sur les lieux de la découverte. Ce qui en '' 1


1

reste est pourtant suffisant pour reconstituer ' 1


1
1
1
1
1 1
avec certitude sa forme originale. 1
1
1
1
'
Le vase, une cruche d'une hauteur de 17 1
1
1

cm (rcconstit uéc) est en forme de double cône '.~ :,


tronqué avec une seule anse. La pâte est assez
fine, relativement bien cuite, de teinte grise
\ ~ ;tL·· :,. .. :·.::::i.~~-:~.-i;: .
1,,
légèrement luisante. Une moulure circulaire, . 1
d'environ 1 cm de haut forme la base, le '
pied plat, de ce vase travaillé au tour.
Le seul ornement, pour autant qu'ils puis-
1\'
sent iltrc considéré@ comme tels, sont quelques
creux, en forme de cannelures qui ceignent le \\ . 1\ \ 1
vase un peu au dessus de la panse, à peu
près ù la hauteur de la partie inférieure de
l'anse. •
• Ces cannelures, résultant d'une technique
Fi,:. 4. - Vase du t ré•or de Sila~ul-de-Sus.
de fabrication, se retrouvent encore 11 la partie
intérieure du Las du vase.
Ce type de vase de facture et. de technique indigène est carac :éristique du La Tène III.
En général les vases tels celui-ci et celui de Radule~ti sont considérés comme les vases <• type •>
de la culture géto-dacc de cette époque; leur parenté avec ceux découverts dans les sta•
tions préhistoriques de la Transylvanie ou encore dans celles de .Poiana, Crasani, Tmosul
etc. 2 ) est aisée a reconnaître.
Indépendamment des considérations d'ordre technique_et stylistique et surtout des con•
statations resultant des conclusions et des · chronologies fixées par les archéologues concernant

1) Dr. P. Mihut, <le Dcva; Dr. S. Mo~oigo, de Devn, der Vorgeschicht.,forsr.hung in Rumiinien, p. 164 sq.;
Sculpteur Becker. <le Bucarest; Prof. C. Sturzu, de voir aussi I. Nestor, Dacia, VII-VIII, 1937-40,
Devn. Chacun d'eux [H•••èdc une ou deux pii,ces. p. 175 sq.; Ra<lu rt Ecatcrina Vulpe, Les fouillu
M. lrimin Dimiun, <le Bucure•l, en possède sept. de Poiana dans Dacia Ill-IV, 1927-32, p. 281 sq.
•) Pûrvun, Getica, p. 561 "'l'i; 1. Nestor, Dtr Stand et fig. 60, 1-4 et 128, 1-2.

87
8, Haria, XI-XII (19-i5-J<H7).
OCTAVIAN FLOCA

les vases de cette catégorie, le fuit que ces deux vases contenaient des monnaies ayant un ca-
racti-rc local comme nous le démontrerons, et dont la circulation est limitée i1 un temps
restreint, démontre d'autant plus leur contcmporanrité.

DESCIUPTION DES MONNAIES DE SÀLA~UL-l>E-SlJS (PL. III, IV, VII, Vlll)


1. Huit pière• (l- 8).
Avers et revers idenli'lues pour toutes.
Poids:
DiamHre: 31
-10 . . . .
10'
29
9•
29
10 5
30
Il
30
9'*
30
9'*
30
ll
30
l(r.

1n1n.

AV. (pl. III, l, pl. VII, l).


Tête de Herculc-Alexnndre vers le droite stylisée sous ln formr indiquée nu déLut et nvec les dHnil, sui-
vants, curnctéristique des pièces décrites sous ce poste.
Les différents éléments composnnt les figurrs n'ont pns 1111 tri·• bon relief.
Lo lèvre supérieure est peu nrqnée, celle du bns est droite. Elles ne s'ouvrent pns de ln bnse, mai• lrgè-
rement plus en avant.
L 'œil marqué par une ellipse dont ln partie vers le nez est plus effilée, est orienté horizontulement a,·ec
l'axe lonl(itudinol.
Le figure de forme elliptique (l'oreille?) sous l'œil est pointue il l'extrémité dirigée ver• le menton et
orientée horizontalement avec l'axe longitudinnl.
Les deux arcs concentriques sur le front de le figure sont petits. Le signe en arrière des deux arcs, con-
trairement à tous les avers où il a une forme de demi-lune, est ici une simple ligne droite.
Le signe en forme de S devant le nez est allongé et peu régulier.
Le partie supérieure du sip:ne est eu nivenu de lo pnrtie supérieure du nez.
Cet nver~ est caractéristique pour les monnnies du poste Il, VI, av. b, IX, av. b et X, a11. c, également.
RV. (pl. III, l, pl. VIII, l).
Le cavalier macédonien vers la droite, représente! sous la forme indiquée au début et avec les détails sui-
vants, caractéristique des pièces décrites sous ce poste.
Lee naseaux rectangulaires du cheval prolongée jusqu'à le hauteur du genoux avent.
Du trois lignes en relief transversales et parallèles entre le cou et les naseaux, les deux premières se
prolongent jusqu'au poitrail du cheval, et la troisième, tangente avec les nnseaux, ne dépusse pue, à le pnrtie
inférieure, le largeur de ceux-ci. Lo première ligne, tangente eu cou du chevul n'est pas absolument pnrnllèle
avec le seconde.
Le crinière du cheval marquée par sept points parmi lesq'!els six se suivent A un intervnle petit et égal
et le septième à un intervele plus grand que les autres, située à l'extrémité du cou près de la p:emière ligne
transversale mentionnée ci-dessus.
Le corps du cavalier est placé près de l'encolure et du dos cambré du cheval.
La ligne courte droite qui marque l'extrémité supérieure du cnvulier est très foiLlement inclinée vers le
droite.
Les pieds du cavalier dépassent fortement les flancs du cheval.
Le ligne horizontale avec trois perles en dessous du cheval, longue de 12 mm, est à I a même hnuteur
que le partie inférieure des sabots du cheval.
Le plante du pied du cavalier est parallèle avec celte ligne.
La ligne en relief de forme d'oméga aplati de le partie supérieure du cevulier, provenant de le tête
casquée du cavalier, est fendue à une des extrémités (l'extrémité supérieure) signe distinctif pour toutes les
pièces décrites sous ce poste. Il forme, avec les autres éléments relevés plus haut, une preuve en plus en
faveur de le frappe avec une même matrice.
Quatre de ces monnaies portent le trace évidente de contremarques,
II, Six pièces (9-14).
Même avers et revers pour toutes.
Poids: 10• 10• Il 10 9• 10 gr.
Diamètre: 30 ' 3 l
·-·-
' 30 ' 30 ' 30 30mm.

88
MONNAIES • DACIQUES • DU TYPE HUNEDOARA

A V. (pl. III, 2, pl. VII, 1).


Avers identique froppé ovec le m~me motrice que les pièces du poste I, VI, av. b, IX, av. b et X, at1. c.
RV. (pl. III, 2, pl. VIII, 2).
Le covolier macé'donien vers la droite, représenté sous la forme indiquée au début et avec les détails sui-
vant•, caroctéristique rlea pièces décrites sous ce poste.
Les noseaux du chevol sont légèrement plus courts que sur les pièces décrites au poste 1.
Des trois lip:nes en relief tronsversoles et parollèles entre le cou et les naseaux du cheval, le troisième
ne continue pas comme les deux outres sous les noseaux jusqu'au poitrail. La ligne du milieu est divisée en deux
il l'extrémité inférieure, près du poitrail du chevol.
Lo crinière est marquée par six points.
Le corps du cavalier est serré entre l'encolure et le dos cambré du cheval.
Lo courte ligne qui marque l'extrémité supérieure du cavalier est légèrement inclinée vers le droite.
Les pieds du cavalier dépassent très légèrement les flancs du cheval.
La ligne horizontole avec les trois perles en dessous du cheval, lonp:ue de 10 mm, est placée entre les
pieds de celui-ci, au dessus des sobots.
La plante du pied du cavalier est porollèle avec celte ligne.
La ligne en relief en forme d'oméga aplati provenant de la tête casquée du cavalier est fendue à l'extré-
mité gauche. Ce signe ainsi que lo rupture de la ligne transversale centrale près des naseaux du cheval sont
les signes distinctif de toutes les pièces décrites sous ce poste, et forment à côté des autres éléments relevés plus
haut, une preuve évidente de la frappe de ces pièces avec une seule matrice.
Trois de ces pièces portent des rontremarques.
III. Une pièce (15).
Poids: 10 gr.
Diamètre: 30 mm.

AV. (pl. III, 3, pl. VII, 2).


Tl-te d'Hercule-Alexondre vers la droite, stylisée sous la forme indiquée au début et avec les détails sui-
vants, caroctéristique des pièces décrites à ce poste.
Les différents éléments composant la figure sont nets, bien contourés et de bon relief.
La lèvre supérieure est légèrement arquée, celle du bas droite.
L'œil marqué por une ellipse est orienté obliquement avec l'axe longitudinal.
La figure de forme elliptique (oreille?) est légèrement plus grande que sur les autres monnaies du trésor.
Elle est bien formée et orientée obliquement avec l'axe longitudinal.
Lo ligne sinueuse qui commence à l'angle supérieur gauche du triangle de la partie inférieure de la tête
et passe à côté des extrémités supérieures des signes en forme de demi-lune à gauche du triangle, est bien mar-
quée et trèa visible.
Le signe derrière (Il gouche) les deux arcs concentriques du front de Hercule-Alexandre, contrairement
oux monnaies du poste précédent, est en forme de demi-lune.
L'extrémité supérieure du sigl)e en forme de crochet de la nuque de la figure est placée plus vers la
gauche de l'extrémité inférieure de la ligne en relief ou dessus de lui. Si oux monnaies précédentes on allongeait
les extrèmités de ces signes ils tomberaient perpendiculaires et s'uniraient.
Le signe en forme de S devant le nez a les deux extrémités prolongée,, en prenant approximativement
la forme d'un 8.
Cet avers est la caractéristique des monnaies du poste VII, av. a également.
R V. (pl. III, 3, pl. VIII, 3).
Le cavalier macédonien vers lo droite, représenté sous la forme indiquée au début et avec les détails sui-
vants, caractéristique des pièces décrites sous ce poste.
Les naseoux rectangulaires du cheval sont plus courts que sur la pièce précédente.
Lo partie inférieure des trois lignes en relief, transversales et parallèles, entre le cou et les naseaux du
cheval ne se distingue plus guère; il semble qu'elles ne se prolongent pas jusqu'au poitrail du cheval.
La crinière est marquée de sept points en relief.
Le corps du cavalier est à une certaine distance de l'encolure et du dos cambré du cheval.
La courte ligne qui marque l'extrémité supérieure du cavalier est inclinée vers la droite.

89
OCTAVIAN FLOCA

Les piecls du eovnlier clépnssent les flnnrs clu chrvnl.


Les portics inférieures cles piccls du l'IIVnlier, dépnssnnt les flunrs du chevul, sont légèrement cléplnrérs
vers ln gnuche; elles sont indépendnntes de leur pnrlic •upérieure.
Lu ligne horizontule ovec les trois perles en dessous du chcvul, longue ,le 10 111111, csl plnc{-c i\ peu près
il ln hauteur de• subots du cheval.
La pluntc du pied du cuvnlier est pornlli-le il celle ligne.
Ln 1nonneic porte les lrucc~ d'une conlrernurcruc.
IV. Une pircc (16).
Poids: 10 gr.
Dinmètre: 30 111111.

A V. (pl. Ill, 4, pl. VII, 3).


Tête d' Ilerculc-Alcxondre vers le droite, stylisée sous le forme indiquée 11u début et uvec les détuils
suivnnts, caractéristique de ln piè~e décrite sous ce poste.
Les lèvres bien 11rquées.
L'œil marqué por une ellipse est orienté horizontnlemcnt avec l'oxe longitudinol.
Lo figure de forme elliptique (oreille?) o l'extrémité vers ln bouche légèrement pointue et est orientée
obliquement ovec l'oxe longitudinal.
Le triongle de le partie inférieure de le tête est plus court que sur les eulrcs pièces du trésor.
Le ligne sinueuse qui commence il l'angle supérieur gauche du triongle mentionné et pusse il c0té des
extrémités supérieures des demi-lunes il gouche du triungle, est bien marquée.
Le signe en forme de S devant le nez est pl11cé ovec ln partie supérieure il lu huutcur de ln pnrlie supé-
rieure du nez.
Cet avers est le cerectéri•tique oussi des monnoies du poste IX, av. a.
RV. (pl. III, 4, pl. VIII, 4).
Le cavalier macédonien vers le droite, représenté sous lu forme indiquée ou début et ovec les détnils sui-
vants, caractéristique de le pièce décrite sous ce poste.
Les naseaux rectanguloires du cheval plus longs que sur les pièces présentées jusqu'a présent.
Il semble que des trois lignes parallèles et transversales entre les noseoux et le cou du cheval, l'une d'elles
se prolonge jusqu'au poitrail du cheval.
Le crinière du cheval est marquée par sept points en relief.
Le corps du cavalier est à une certaine distance de l'encolure et du dos cambré du cheval.
La courte ligne supérieure qui marque l'extrémité supérieure du cuvolier est légèrement inclinée vers
la droite.
Les pieds du cavalier dépassent de beaucoup les fluncs du chevol.
La ligne avec les trois perles sous le cheval, longue de 11 mm, est légèrement orquéc et pincée en boe
à la hauteur des extrémités des pieds du chevol.
La plante du pied du cavalier n'est pas parallèle avec celle ligne.
V. Une pièce (17).

Poids: 95 gr.
Diamètre: 31 mm.

AV. (pl. III, 5, pl. VII, 4).


La tête d'Hercule-Alexandre vers la droite, stylisée sous la forme indiquée ou début et ovec les détoils
suivants, caractéristique de le pièce décrite à ce poste.
Les lèvres de la figure sont courtes, légèrement entr'ouvertes et droites.
L'œil, marqué par une ellipse avec la partie vers le nez légèrement pointue est orienté horizontolement
avec l'axe longitudinal.
La figure de forme elliptique (oreille?) en dessous de l'œil, dont la pur Lie vers ln bouche est pointue,
est orientée obliquement avec l'axe longitudinal.
La ligne sinueuse qui commence dans l'ongle supérieur gauche du triangle de ln partie inférieure de le tête
et passe près des extrémités supérieures des signes en forme de demi-lune à gauche du trianl(le, est nettement
tracée au début, puis se perd dans la nuque.

90
~10NNAIES ,, DACH)UES, DU TYPE HUNEDOARA

Le •ip;nc en forme <le S devunt le nez est aymétrique.


Cet over• r•t lu coructéristique rgnlemcnt des monnnies du poste VIII, X, av. d et XII.
RV. (pl. III, 5, pl. VIII, 5).
Le ruvulin mnrédonicn vers ln rlroitc, représenté eous la forme indiquée au début et avec les détail•
euivunt•, cnrnctéristi,p1e de ln pièce décrite sous ce poste.
Les nnscnux <lu cheval plue courte et plue larges que sur les pièces décrites sous le poste IV.
Un ne peut distinguer si les trois lignes pnrullèles entre le cou et lee naseaux du cheval se prolon,zent
jusip1"nu poitrnil de celui-ci.
Le crini(,re pnruit être marquée pnr six points en relief.
Lo courte ligne qui rnnrque l'extrémité supérieure du cavalier est à peu près droite.
Le• picrl• <ln cavalier sont légèrement allongés et dépassent les flancs du cheval.
Lu ligne horizontale avec les trois perles sous le cheval, longue de 8 mm, est placée au niveau des sabot•
du cheval.
Lo plante du pied <lu covolicr semhle être parallèle avec cette ligne.
La monnaie porte une contremarque très visihle.
VI. Cinq pièces (18-22).
Avers frappé avec deux motrices différentes. Le même revers pour toutes.
Poids:
Diamètre: 30
10 5 10 5
32
. .
10
31
10 5
32
11 gr.
31 mm.

A V. Tête rl'Ilercule-Alexondre vers la droite, stylisée sous la forme indiquée au début et avec les détaih
suivants, caractéristiques pour chacun des avers qui suivent.
A11. a. Trois monnuics (pl. III, 6, pl. VIT, 5).
La lèvre supérieure légèrement arquée, celle du bas, droite.
J,'œil marqué pur une ellipse à l'extrémité vers le nez pointue est orienté horizontalement avec l'axe lon-
gitndinul.
Lo figure de forme elliptique (oreille'!) sous l'œil a l'extrémité vers le menton effilée.
La ligne sinueuse qui commence à l'angle supérieur gauche du triangle de la partie inférieure de le tête
et passe à côté des extrémités supérieures dee signes en forme de demi-lune, à gauche du triangle, est bien
marquée.
Du signe triangulaire mentionné vers la gauche, le quatrième demi-lune, celle avec l'ouverture vers
le cercle perlé et le demi-lune derrière (à guuche) les deux arcs concentriques du front d'Hercule-Alexandre,
ont ln forme de demi-lune allongée.
Le signe en forme de S devant le nez e•t placé très près, même collé à celui-ci.
Av. b. Deux monnaies (pl. III, 7, pl. VII, I).
Aver• identiques et frappée avec le même matrice que les pièces du poste I, II, IX, av. b et X av. c.
RV. (pl. III, 6, 7, pl. VIII, 6).
Lo cavalier macédonien vers le droite, représenté soue le forme indiquée eu début et avec les détails sui-
vants, coructérietique des pièces décrites à ce poste.
Les naseaux rectangulaires du cheval sont plus petits que sur toutes les pièces décrites jusqu'à présent.
Pue une dee trois ligne• parallèles entre le cou et les naseaux du cheval ne ee prolonge jusqu'au poitrail
de celui-ci.
Une ligne parallèle à l'extrémité de• naseaux, qui ne se trouve pas sur les pièces précédentes, est
présente ici.
Le crinière du cheval est marquée par neuf points en relief.
Le corps du cavalier e•t peu rapproché de l'encolure et du do• cambré du cheval.
Ln ligne marquant l'extrémité supérieure du cavalier eet légèrement inclinée à droite.
Lee pieds du cavalier dépeseent les flancs du cheval.
Le ligne horizontale avec lee trois perles sous le cheval, longue de Il mm, est placée à le hauteur des
extrémités des pieds de celui-ci.
La plante du pied du cavalier est parallèle à cette ligne.
Une des monnaies porte une contremarque.
VII. Deux pièces (23- 24).

91
OCTAVIAN FLOC.A

Avers fruppé uvcc deux mntrices différentes, le même revrr• ponr tonlr• cfoux.

Poids: Il Il* gr.


Diamètre: 31 31 mm.

AV. La tête d'Hercule-Alexandre vers lu droite, représentée •ous ln forme imli<tufe uu début nvec Ica détails
suivant•, caractéristique des pièces décrites •oua ce poste.
Av. a. Une monnnie (pl. III, 8, pl. VII, 2).
Avers identique et frappé nvec ln même motrice que celui du po•te III.
Av. b. Une monnnie (ri. III, 9), indéchiffrnble.
RV. (pl. III, 8-9, pl. VIII, 7).
Le cnvnlier macédonien vers lu droite, représenté sous lu forme indiquée précédemment et avec les détuil•
suivants, caractéristique des pièces de re poste.
Les nueaux rectangulnires dn chevul sont petits et léi:~rement plu• étroit• que sur les pièces précédente•.
En plus des trois lignes purollHes entre le cou et les nnseaux du cheval, on en distingue une autre trans-
versale sur l'intérieur des naseaux et une outre encore purnlli'le nvec le côté qui forme l'extri'milé des nnseaux.
Lo ligne médiane seule, des trois lignes parroll~les, •c prolonge jusqu'au poitrnil du cheval.
Lo crinière du chevnl est morquée pnr 10 points en relief.
Le corps du cavalier n'est pus très rapproché de l'encolure ni du dos comhré du cheval.
La courte ligne qui morque l'extrémité supérieure du covolier est légèrement inclinée vers la droite,
Les pieds du cevolier dépassent les flancs du cheval.
Lo partie inférieure des pieds du cavalier, dépossont les flancs du chevol, est lég~rement déplacée ver•
le gauche. Ils ne sont pas en continuation avec leur partie supérieure.
Le ligne horizontale avec les trois perles sous le cheval, longue de 10 mm, est @ituée en h88 il la hauteur
des parties inférieures des sabots du cheval.
La plante des pieds du cavalier n'est pas pernllèle avec cette ligne.
Une des pièce• porte une contremarque,
VIII. Deux pièces (25- 26).
Les même avers el revers pour les deux.

Poids:
Diamètre: 30 30 mm.

A V. (pl. III, 10, pl. VII, 4).


Avers identique et frappé avec lu même motrice que celui des postes V, X, av. d el XII.
RV. (ri. III, 10, pl. VIII 8).
Le cavalier macédonien vers la droite, sous la forme indiquée ou début et avec les détnils suivants,
caractéristique des pièces décrites il ce poste.
Les naseaux rectangulaires du cheval sont légèrement plus longs et plue larges que sur les deux derniers
postes.
Des trois lignes transversales et perollèles entre le cou el les naseaux du cheval, seule, la ligne médiane
se prolonge jusqu'au poitrail de celui-ci.
Sur ces pièces, en plus des troi• lignes mentionnées, se distingue une quatrième ligne droite et parallèle au
côté inférieur des naseaux rectangulaires du cheval, ligne qui tombe perpencliculoirement sur une cinquième,
qui est parallèle au genou de devant, replié, du cheval.
La crinière est marquée par sept ( ?) points en relief.
Le corps du cavalier serré entre l'encolure et le dos cambré du cheval.
La courte ligne supérieure qui marque l'extr,mité supérieure du cavalier est droite.
Lee pieds du cavalier dépassent très légèrement les flancs du cheval.
La ligne avec trois perles soue le cheval, plus courte qu'eux pièces précédentes (8 mm), est légèrement
arquée et placée entre les pieds du cheval.
La plante du pied du cavalier est très rapprochée et parallèle avec cette ligne.
IX. Sept pièces (27-33).

92
MONNAIES • DACIQUES • DU TYPE HUNEDOARA

L'aven est frappé avec deux matrices différentes. Le même revers pour toutes les pièces.

Poids: 10. ~ . ~ . ~ . ~ . ~ . ~ g r .
DiamHre: 30 • 30 • 31 • 30 • 30 • 31 • 31 mm.
Av. a. Six monnaies (pl. IV, 11, pl. VII, 3).
Avers identiques et frappés avec lo même matrice que celui du poste IV.
Av. b. Une monnaie (pl. IV, 12, pl. VII, 1).
Avers identique et frappé avec la même motrice que le poste I, 11, VI, Av. b et X, Av. c.
RV. (pl. IV, 11, 12, pl. VIII, 9).
Le cavalier macédonien vers le droite, représenté sous le forme indiquée eu début et avec les détails sui-
vante, caractéristique des pièces de ce poste.
Les naseaux rectangulaires du cheval sont très légèrement plue petite que sur les pièces précédentes et
l'extrémité est très rapprochée du genou replié du cheval. L'extrémité inférieure des naseaux, vers le cercle
perlé, est eplotie.
Aucune des trois lignes en relief entre le cou et les naseaux du cheval ne se prolonge vers le poitrail de
celui-ci.
Parallèle eu c6té qui forme le base des naseaux et très rapprochée de celui-ci, se trouve une autre ligne
droite.
Le crinière du cheval est marquée por neuf points en relief.
Le cou du cheval est légèrement mouluré sur le bord de l'extrémité inférieure.
Le corps du cevolier est un peu plus éloigné de l'encolure et du dos cambré du cheval.
Le ligne droite, courte, qui marque l'extrémité supérieure du cavalier est très légèrement inclinée vers
le droite.
Le, pied, du cevali4!r dépassent légèrement les flancs du cheval.
La ligne horizontale ovec trois perles sous le cheval, longue de 9 mm, est placée un peu plus bout que
les sabots de celui-ci.
I.e plante du pied du cavalier est perollèle avec cette ligne.
Entre le ligne en relief en forme de oméga aplati et l'extrémité supérieure du cavalier se trouve un petit
signe en forme de virgule.
Ce signe ainsi que le bout aplati des no•eaux du cheval sont les signes distinctifs des pièces décrites sous
ce poste et forment, à côté des autres éléments relevés ci-dessus, une preuve évidente de le frappe de ces pièces
avec lo même motrice.
Deux de ces monnaies sont contremarquées.
X. Quatorze pièces (34-47).
Avers frappés ovec quotre différentes matrices, le revers identique pour toutes.

Poids: 95 10' 105 10 5 10' 10~ 105 9'* 10 10 10 10 9 10 gr.


Diomètre: 31 '30 '30 '30 '31 '30 '30 '30 '30 • 31 '30 • 30 '30' 30 mm.
A V. Tête d'Hercule-Alexandre vers le droite, stylisée sous le forme indiquée eu début et avec les détails
suivants, caractéristique pour chacun des avers:
Av. a. Deux monnaies (pl. IV, 15, pl. VII, 6).
Avers identique et frappé avec la même matrice que les pièces de Riduletti, poste V, av. a et de Siilat,
poste XIII.
Av. b. Une monnaie (pl. IV, 16, pl. VII, 7).
Avers identique avec celui de Riidule~ti poste I, av. b. et IX, av. c.
Av. c. Quatre monnaies (pl. IV, 13, pl. VII, 1).
Avers identique et frappé avec la même matrice que le poste I, II, VI, av. b et IX, av. b.
Av. d. Sept monnaies (pl. IV, 14, pl. VII, 4).
Avers identique et frappé avec la même matrice que le poste V, VIII et XII.
RV. (pl. IV, 13, 14, 15, 16, pl. VIII, 10).
Le cavalier macédonien vers la droite, représenté sous la forme indiquée au début et avec les détails sui-
vants, caractéristique des pièces de ce poste.
Les naseaux du cheval sont un peu plus grands et surtout plus longe que sur les autres pièces du trésor.

93
OCTAVIAN FLOCA

Sur rintéri("ur <Ir!-\ nHsenux rr.ctnnjil;uluir .. !-', lt l'onp;lc de l'cxtrr.Jnilé inféricurr, se trouve un petit trinngle,
mnr((nc duc à l'cslumpugc.
Seule lu lip;ne médinne tirs trois lip;nes en relief entre le cou et les nnseuux 1111 chevul se prolonge jusqu'uu
poilrnil de celui-ci.
l'nrnllèlc nu r,,té qui forme ln bnsc tirs nnsrnux se plnre une lif(ne clroitr, Lombnnt pcrpencliculuircment nu
genou replié du pied de devunt.
Ln crinière mnr((née pur onze poinls en rrlicL
Le rou du rhevul e•L légèrement mouluré 11 l'extrémité inférieure sur le hord.
Le rorps du cuvulirr est h'gèrrmenl éloip;né cle l'encolure et du dos rnmhré du chevnl.
Lo ligne qui mnr((ue l'extrémité supérieure du cnvnlier est légèrement inrlinée ver• lo droite.
Les pieds du rnvnlirr d1'pusscnl lri·s légi'rcmrnt les flunrs du cheval.
Lo lip;ne horizontale ovec les Lrois perles sous le cheval, lonp;uc de 10 mm. est pincée un peu plus hnul
que les snbots du chevnl.
Lu plunte du pied du cnvulier est très ropprochée et porollèle à cette ligne.
Six monnaies ont des contremarques.
XI. Une pi<'ce (1-8).

Poids:
Diami-trc: 31 mm.

AV. (pl. IV, 17, pl. VII, 8).


Le té'Le d'Hnrule-Alexandre vers lo droite, stylissée sous la forme indiquée ou début et avec les dé-
tuils suivant~, rnrnctéristique de ces monnnies.
Les lèvres de la fip;ure sont lonp;ues et arquées.
L'œil esl marqué pnr une ellipse dont l'extrémiLé vers la nuque est un peu pl~• étroite el orientée hori-
zontalement nvec l'nxe lonf(itudinnl.
La fip;ure de forme ellipLique (oreille?) sous l'œil n, contruirement nux outres monnnies du trésor, au lieu
du point hnbituel un cenlre, un petit cercle. L'oreille est donc mnrquée sur cet avers pnr deux cercle•
concentriques.
Le signe en forme de V couché, avec des perles, sous le menton, o le clllé inférieur plus long que le côlé
supérieur.
RV. (pl. IV, 17, pl. VIII, Il).
Le cavalier macédonien vers lo droite est représenlé sous lo forme indiquée au début, avec les détnils
suivnnts, cornctéristique de cette piece.
Les naseaux rectnnguloires du cheval sont à peu près de la même dimension que sur les pièces du poste
VIII.
· Des trois lignes transversales et parallèles entre le cou et les naseaux du cheval, seule, lo ligne médiane
se prolonp;e jusqu'au poitruil de celui-ci.
Une autre lip;ne droite se trouve pnrollèle ou côté qui forme l'extrémité des nnseuux.
Ln crinière est marquée par huit points en relief.
Le corps du cavalier est forlemcnt imprimé dons celui du cheval. Lu dislunre entre le cavulicr cl l'en-
colure et le dos cambré du chevnl est plus prononcée que sur les autres pièces.
Lo lip;ne supérieure qui marque l'extrémité supérieure du cuvulier est légèrement inclinée vers lo droile.
Les pied• du cavalier dépassent légèrement le ventre du chevul. Lo lip;ne uvec les trois perles sous le
cheval, longue de 10 mm, est plucée au dessus des sabots de derrière de celui-ci.
La plunte du pied du cnvalier est parallèle avec cette ligne.
XII. Une pièce (1-9).

Poids: 10 gr.
Dinmètre: 31 mm.

AV. (pl. IV, 18, pl. VII, 4).


Avers identic1ue et frappé avec ln même mutrire que les po•tes V, VIII, X, au. a.
JW. (pl. IV, 18, pl. VIII, 12).

94
MONNAIES "DACIQUES •► DU TYPE HUNEDOARA

Lo covolier macédonien vers la droite, rcpré•enté sous lu forme indiquée au début et a"·ec les détails sui-
vonls, cornclérislique de cette pièce.
Tr~• re•scmblunt mais non pn• identique ovec celui du poste VIII.
Les nnscnux et le cou du chevol sont invisibles.
Une li11ne droite se trouve porollèle avec le côté qui forme la base des naseaux.
Les point• formant la crinière ne peuvent être comptés, étant effacés. Seuls quelques uns sont encore visi-
bles, Il l'extrémité inférieure du cou et se trouvent très rapprochés du corps du cavalier.
Le cavalier est serré entre l'encolure et le dos cambré du cheval.
Lo ligne en relief qui marque l'extrémité supérieure du cavalier est a peu près droite.
Les pieds du cavalier dépassent légèrement les flancs <ln cheval.
La ligne horizontale avec trois perles sous le cheval, longue environ de 8 mm, est placée légèrement plus
haut que le sabot de derrière du cheval.
Lo plante du pied du cavalier semble être p·arollèle avec cette ligne.
XIII. Une pièce (50).
Poids: 8* gr.
Diami\tre: 30 mm.
AV. (pl. IV, 19, pl. VII, 6).
Avers identique et frappé avec la même matrice que ceux du poste X, av. a.
RV. (pl. IV, 19, pl. VIII, 13).
Le cavalier macédonien vers lo droite, représenté sous la forme indiquée au début et avec les détails sui-
vants, caractéristique de cette piece.
Les noseoux rectangulaire• du cheval, légèrement plus grands que sur les autres pièces, assez semblables
Il ceux décrits ou poste X.
Des trois lignes en relief, tran•versoles et porollèlea entre le cou et les naseaux du cheval, seule, la ligne
médiane se prolonge jusqu'au poitrail cle celui-ci.
Le corps du cavalier est Il une certaine distance de l'encolure et du dos cambré du cheval.
Les pieds du cuvnlier dépassent légèrement les flancs du cheval.
Ln ligne droite avec les trois perles sous le eheval, longue de 8 mm, est placée plus haut que d'habitude.
Ln plante du pied du cavalier n'est pas purullèle avec cette ligne.
Lo partie inférieure d'un des sabots de derrière est fortement épaissie.
XIV. Une pièce (51).
Poids: 10 gr.
Diamètre: 31 mm.
A V. (pl. IV, 20, pl. VIII, 9).
Avers identique et frappé avec ln même matrice que ceux de Riidule~ti, poste V, Av. a,
RV. (pl. IV, 20, pl. VIII, 14).
Hever• identique et frappé avec ln même matrice que ceux de Riidule~ti, poste IX.

CONSIDf:RATIONS ET CONCLUSIONS GÉNÉRALES AU SUJET DES TRÉSORS


DE RÀ.DULE~TI ET SÀLA~UL-DE-SUS
Ainsi donc, les pièces composant ces trésors appartiennent toutes au type hybride-avers·
Alexandre le Grand-revers-Philippe II 1 ) avec les caractéristiques relevées; aucune d'elles ne sort
de cc type, ne s'apparente même avec un autre type.
Elles sont à ce point de vue étonnamment uniformes et cette même uniformité se retrouve
dans la forme kyphosée des monnaies (résultat de la forme des matrices) et dans la rcprésen•
tation des figures à l'aide de lignes géométriques •

•••
1) Il existe une série de monnaies imitation barbare Alexandre. Forrer, o. c., p. 178, fig. 341.
portant ln combinaison inverse. Avere-Philippe,Hevers-

95
OCTAVIAN FJ.OCA

Toutefois il n'en est pns ainsi en cc qui concerne l'allingc des pièces de ces deux Lrésors,
il diffère mÎ'mc dans celles nppartennnt au même trésor.
Les pièces du trésor de Riidulc~ti wnt faites d'une matière supérieure à celles de Siila~ul-
dc-Sus, elles sont en argent, mais l'alliage n'est pas le mi\mc pour Loutcs les pièces. Différence
qui se manifeste dans leur aspect extérieur. Les monnaies d'argent, d'un alliage plus fin, sont
frappées, quelques unes, et c'est le cas de celles décrites aux postes I et 11-Riidulc~ti, nvcc
la même matrice; d'autre part, nous trouvons des monnaies frapp{-cs avec cette mÎ'mc ma-
trice dont l'alliage différent comporte un pourcentage plus ou moins grand d'argent; c'est
le cas pour celles du poste IX-Hiidulc~ti. Il semble donc ne pas y avoir de règle 11 cc sujet.
Il est des cas où la quantité d'argent de l'alliage étant pins réduite, les pièces ont été re-
couvertes d'une mince pellicule d'argent. Nous nous en référons spécialement aux monnaies
du trésor de Siila~ul-dc-Sus.
En ce qui concerne la composition de l'alliage des monnaies de cc dernier, elles doivent
être considérées comme monnaies de bronze, la part d'argent qui entre dans leur composition
est trop minime. Celles dont le pourcentage d'argent est le plus élevé en contiennent environ
18°/c1, les autres moins 1 ).
C'est précisément parce que les monnaies de Siila~ul-de- Sus sont en bronze que leur état
de conservation est moins bon que celui des monnaies de Riidulc,ti; pourtant il ne nous manque
pas dans ce trésor de beaux exemplaires recouverts de la vive patine verte caractéristique de
tout objet de bronze antique.
Certaines monnaies du trésor de Riidulc~ti et quelques-unes de Sala~, bien qu'en bronze
et recouvertes seulement d'une mince pellicule d'argent, ont pu compter comme monnaie
d'argent.
Au point de vue de leur composition les monnaies des deux trésors diffèrent. Les monnaies
de Siila~ul-de-Sus, sont en bronze avec une infime quantité d'argent et recouvertes d'une mince
pellicule d'argent, tandis que les pièces <c saucées 1> du trésor de Riidulc,ti, parccqu'elles conti-
ennent à l'intérieur un pourcentage d'argent plus élevé, ne peuvent en aucun cas être con-
sidérées comme des monnaies de bronze.
En ce qui concerne le poids des monnaies, il diffère également, non seulement d'un trésor
à l'autre, mais encore d'une pièce à l'autre, appartenant au même trésor. Certaines monnaies
frappées avec la même matrice différent de poids; cette dissemblance provient moins de la
différence qualitative que (et ce, à peu près exclusivement) de la différence quantitative de
métal employé pour la frappe.
Le poids maxima des monnaies du trésor de Radulc~ti est de 11 gr. 5, le poids minima
de 9 gr. 5.
Le poids maxima des monnaies du trésor de Sâla~ul-de-Sus est de 11 gr. 5, le poids mi-
nima de 9 gr.).
La moyenne du poids des monnaies de Riidule~ti est de 10 gr. 5.
La moyenne du poids des monnaies de Sàla~ul-dc-Sus est de 10 gr. 2 2 ).
Les monnaies de ces deux trésors, quoique inférieures au tétradrachme classique grec
(16-17 gr.), entrent néanmoins dans la catégorie de celui-ci.
Les mêmes observations peuvent être faites au sujet des dimensions (diamètre des pièces).

1) J'ai fait l'analyse chimique de quelques pièces. seulement de 9 gr. ou lieu de 9 gr. 5 sont des pièces
2 ) Les pièces de ces deux trésors dont le poids est dont il munque quelques fragments.

96
'10NNAIES • DACIQUES, DU TYPE HUNEDOARA

Les dimensions des pièces des deux découvertes sont différentes, non seulement d'un
trésor à l'autre mais encore d'une pièce à l'autre appartenant au même trésor. Des pièces frap•
pécs avec la même matrice présentent quelques différences dans leur dimension; il est évident
que cette différence n'est pas très grande, elle provient de ce qu'après la frappe les bords ont
été arrondis au ciseau.
Les traces de ce travail sont visibles notamment sur les pièces de Riidule~ti. On corrigeait
la forme après la frappe lorsqu'elle était par trop irregulière (en général elles ne sont pas par-
faitement rondes) ou encore pour un autre motif plus improbable.
Le diamètre maxima des monnajcs de Riidule~ti est de 33 mm,
Le diamètre minima des monnaies de ce trésor est de 29 mm.
Le diamètre maxima des monnaies de Siila~ul-de-Sus est de 32 mm.
Le diamètre minima des monnaies de cc trésor est de 29 mm.
Lo moyenne générale du diamètre des monnaies du trésor de Ràdule~ti este de 30 mm.
La moyenne générale du diamètre des monnaies de Sâla~ul-de-Sus est de 30 mm .

• ••
Il est intéressant d'étudier les monnaies des deux découvertes tout particulièrement en
cc qui concerne les matrices avec lesquelles elles furent frappées 1 ).
L'avers des monnaies de Riidule~ti fut frappé avec huit matrices différentes, le revers
avec treize, donc au total avers et revers 21 matrices.
Celles de Siila~ul-de-Sus, avers avec 9, revers avec 14 matrices différentes, au total, avers
et revers 23 matrices.
Il appert de ces calculs que les matrices des revers sont plus variées, plus nombreuses
que celles des avers. Je ne pense pas que ce soit l'effet du hasard. Cela peut s'expliquer par
le fait que l'avers frappé sur la matrice inférieure creusée en forme de coupe (afin de contenir
mieux le métal) s'usait moins rapidement et par conséquent était changée moins souvent
que celle du revers. Cela explique aussi la netteté des revers, en général bien supérieure à celle
des avers; de plus, les matrices faites en bronze ou en argent s'usaient très rapidement, d'où
le grand nombre de matrices pour un nombre relativement petit de monnaies 2).
L'avers d'une monnaie frappée avec une matrice donnée ne correspond pas toujours à
un même revers et vice-versa, parcequ'unc matrice usée était remplacée aussitôt, tandis que
celle avec laquelle elle avait été appareillée et encore en bon état servait plus avant.
Parmi les matrices de nos monnaies, la plus résistante fut celle du revers du poste IX
du trésor de Râdule~ti, avec laquelle 69 pièces ont été frappées. Elle fut appareillée à cinq avers
différents.
Il est utile de constater que les pièces du trésor de Ràdule~ti et celles du trésor de Siila~ul-
dc-Sus furent frappées avec les mêmes matrices; par exemple: les avers 2, 5, 6, de la planche V
de Riidulc~ti et les avers 6, 7, 9, pl. VIII de Sâla~ul-de-Sus, plus encore, le revers de la monnaie
du trésor de Teme~c~ti, trésor dont il sera parlé plus loin et reproduite dans le Numizmatikai
Kozlôny, année XV (1916) p. 98, est frappé avec la matrice de la monnaie 10, pl. III du
trésor de Sâla~ul-dc-Sus 8).

1) En ce qui concerne la frappe des monnaies imi- 1901, p. 218.


8 ) Les caractéristiques de la matrice du revers de
tetions berbores, voir PArven, Getica, p. 600 et toute
la bibliographie citée. la pl. 111, 10, correspondent parfaitement pour le
2 ) Archaeologiai Erte•ito, 1906, p. 416 sq; Ibidem, monnaie de Temete,ti également.

97
OCTA\'IA~ FI.OCA

Par co11séq11P11t, ft.s mo111rnics du trfsor ,fo ]Wd11lf'.~IÎ, rf'lfrs du trésor de SâlnJul-de-Sus, qru,l-
quc.~ ruws du tr,:.~or de Tnnf'~1•~1i, sorlf'llt du 111,;me 11t1•lif'r monétaire.
Le fait d'offrir un type local, cl pour certaines, d',~1 rc frnppéc11 avec la même mntricc l'in-
dique clairement et nous le verrou~ dans la suile, il s'agit ici d'un nlelier monétaire central
hunedorien, dont les monnaies avaient un pouvoir de eirculation limité uniquement ù cette
région.
Plusieurs <les monnaies des deux lrésors portent de11 t r11ccs <le contremarque. Ces signes,
pouvant se trouver à l'avers aussi Lil'n qu'au revers, se trouvent g(,nérnlcmcnt à peu près au
centre des monnaies et sont formfr le plus souvent d'u11 ovale semi-sphérique excisé dans la
monnaie par une frappe.
L'impression de la contremarque amincit considérahlemcnt les monnaies à l'endroit de
l'estampage, si bien qu'à certaine pièce cet endroit s'est perforé dans la suite (pl. III, 7, 8,
pl. IV, 14).
Au côté opposé à la frappe de l'ovale semi-sphérique creusé profondément, les monnaies
présentent d'habitude, soit de petites incisions irrégulières, soit une déformation, un apla-
tissement du relief du sujet, conséquences de la frappe (pl. III, 7, pl. 14) 1 ).
Indépendamment de ces <<contremarques>>, on rencontre sur certaines monnaies d'autres
signes caractéristiques. J'ai, du reste, dans la partie descriptive des monnaies, indiqué pour
certains revers se rapp01tant aux postes T et Il clu trésor <le Hiidulc~ti quelques petites perles
en relief 2), perles appartenant à la frappe initiale des monnaies 3).
On peut constater ce phénomène sur certaines pii'~ces originales cl' Alexandre le Grand 4).
Sur les pii'•ccs antiques cc signe est considéré comme << regardant l'atelier monétaire ou le mon-
nayage>> 6).
Nous sommes enclin à voir dans le signe spécial des monnaies du trésor de Hiidulc~ti uno
indication de la qualité du métal et cc, par le fait que les pièces ainsi marquées sont toujours
d'un alliage d'argent supérieur. Aucune des monnaies d'un alliage ayant un pourcentage d'ar•
gent plus réduit ne porte un signe semblable.
Le type des monnaies des trésors de Hiiclulc~ti (Hunedoara) et de S,ila~ul-dc-Sus (Hune-
doara) se retrouve encore dans les découvertes de Tcmc~e~ti (Arad), de Sibi~cl (Hunedoara),
de Cugir (Hunedoara) et de Toc (Arad) 6).

Des pièces isolées ont été mentionnées comme prov.cnant d'autres localités d' Ardcal.
Toutefois le lieu de provenance n'a jamais pu être controlé, par exemple: les pièces mention-

1) Rasseg. Mon., l. r., dons ln note que j'y oi donnée rnonnnir-~.


sur le trésor de SUia~, j'ni pris en con~i«.léralion ces 2) Sur crllrs nvcc revers décrit nu poste 1, 1111 8cul
incisions, je les oi même reproduites. Toutefois ces point, •nus Ira nnscnux ,lu ehcvnl; sur cdlrs du poste
signes étaient, sur les n1onnoies de ce trésor, purticu- II, rinc1 points, nux cmlroit in,li<[ut's nu début, pl. li,
lièrement difficiles à déchiffrer, vu le mauvais étot I, 2, 3, pl. VI, 1, 2.
des pièces de bronze. Exominunt ultérieurçment les 8 ) Elles ne doivent pns ètrc confomlue• uvec les
n1onnaies découvertes à Hiidule~ti, mieux conscrvéeR, petit• points que portent cr-rtuincH pièces et qui
par conséquent plus convenables à l'étude et certaines r:'sulr rnt de prt.itcs cuvilés uccidcntellcs dnns lu
portant ce signe, j'ai pu constater que les petites inci- 1nutrice.
sions étaient provoquées par la force méconiqqe ') Müller, o. r .• p. 48-49.
employée pour la frappe de l'ovale sur la face opposée• 6 ) Müller, 1. c.

Elles n'ont, du reste, aucune importance, ce qui nous 8 ) Une seule dans cc tré,or.

intéresse est la contremarque ovale que portent cc•

U8
MONNAIE~ ,, DACIQUES ,, Dlj TYPE HUNEDOARA

nées par Pink, comme ayant été trouvées à Orii~tie appartiennent, scion nous, à la découverte
des environs de Sihi~cl 1 ).
En ce qui concerne les types de monnaies propres à chaque trésor, nous faisons les cons-
tatations suivantes:
Les trésors de monnaies de Ràdule~ti et de Sàla~, les plus complets, les mieux étudiés
et entrés en grande partie dans une collection publique, se composent comme nous l'avons vu
d'un seul type de monnaie dans lequel nous ne pouvons relever que les petites variantes inhé-
rentes aux différentes matrices qui servirent à la frappe. Nous avons, par conséquent, dans
ces deux trésors un type unique de monnaie frappé avec différentes matrices.
Les trois autres trésors, celui de Teme~e~ti et plus encore ceux de Cugir et de Sibi~el non
seulement n'ont pas été étudiés de près lors de la découverte, mais encore les mentions les con-
cernant, parues dans la littérature archéologique, ont été des plus laconiques et de plus la dé-
termination des figurations était généralement erronée 2 ), les dessins, quand on en a relevé,
schématiques et inexacts; c'est ainsi que, pour ne citer que les cinq dessins des monnaies de
Cugir, non seulement le dessin en est très approximatif, mais encore l'avers (tête d'Hercule)
a été absolument incompris, sinon il n'eut pas été reproduit tête en bas; ceci ne peut être un
simple lapsus 8 ).
Une reconstitution de ces trésors, fondée spécialement sur les pièces appartenant à dif-
férentes collections ne peut donc plus être faite avec certitude, car on ne peut prendre pour
base des monnaies ayant passé, comme d'habitude, par plusieurs mains avant que d'entrer
dans une quelconque collection. Toutefois nous considérerons comme valables, ne serait-ce
qu'en partie, les recherches ultérieures dirigées dans ce sens et basées sur les études numisma-
tiques et les recherches faites dans les collections, par ceux qui s'occupèrent de ce trésor.
Le trésor de Temc~e~ti 4 ) offre une certaine unité en cc qui concerne les pièces qui le com·
posent. Toutes appartiennent au type hybride Alexandre-Philippe, avec toutefois quelques
petites variantes (pl. IX, 4). Ces variantes ne proviennent pas uniquement de la différence
des matrices avec lesquelles clics furent frappées, comme c'est le cas pour les monnaies de
Ràdulc~ti et de Sala~, mais aussi de la façon dont furent rendues et plus encore ornées les figu•
rations de chaque pièce.
A côté de quelques exemplaires identiques à ceux de Radule~ti et de Sala~ dont certains
frappés comme nous l'avons vu avec la même matrice, d'autres pièces portent des éléments
ornementaux que ne possèdent pas les premiers.
Ainsi certaines pièces ont sur l'avers, derrière la nuque de la figuration, à la partie supé-
rieure ou inférieure, une demi-rosette au dessus de la rosette; devant la bouche el sous le menton
quelques demi-cercles ornementaux, tandis que le signe en forme d'ongle effilé ou en V couché
sous le menton se trifurque au lieu de bifurquer.
La moitié droite du revers à l'intérieur du cercle perlé est orné aussi de demi-cercles sim-
ples ou doubles; l'ovale en forme d'oméga aplati qui représente le casque du cavalier est rendu

1) K. Pink, Die MUnzprügung der Ostkellen und Sibiu.


3 ) Archaeologiai f:rtesito, 1870. p. 89.
ihrer Nachbaren (Diss. l'annonicae, ser. Il, fasc. 15),
4 ) Goh1, O. A lemesdi barbârpénzlelel in Numizmall-
Budapest, 1939, p. 146.
1
2 ) Le iieu de découverte du trésor de Sibi~el fut kai Kozlün_v, année XV (1916), p. 97 101.; Pink., o. c.,
aussi discuté, certains ont placé cette localité du p. 147.
déportement de Iluncdoore ,Ions le département de

99
OCTAVIAN FLOCA

diffèremment sur certaines monnaies de cc trésor que sur eclleR des deux trésors décrits par
nous dans ee travail 1 ).
Nous appuyons pourtant sur le fait que ces éléments ne sont pus de nature à séparer ces
pièces de celles de Riidule~ti et de Siila~ul-dc-Sus. Elles appartiennent toutes ù un seul et même
type nettement déterminé.
Le trésor de Sibi~cl 2 ) d'après l'étude qu'en 11 faite Pink, se baRant sur des documents
écrits et à la suite de recherches entreprises dans quelques unes des collections dans lesquelles
est entrée une partie de ces monnaies, semble nvoir été composé de pièces ayant à l'avers ln
tête de Zeus, celle d'Hercule et d' Artémi~, au revers le cavalier 3 ).
Il s'agit ici, d'après les représentations de l'avers, de trois types, de la classification rcla-
t ive desquels nous reparlerons.
Le trésor de Cugir 4) semble avoir contenu des tétrndrachmes présentant à l'avers l11 tête
de Zeus 6) et celle d'Hercule et au revers, le cavalier.
Nous avons donc, deux types de monnaies très apparentés.
Dnns le trésor de Toc 6 ) d'après ce qu'en relate Pink 1) une seule monnaie appartiendrait
au type Riidulc~ti, Sala~ et Teme 9e~ti, le reste au type à l'avers << Bartkranz >> 8).
Le fait que ce trésor ne contient qu'une seule pièce du type Riidule~ti-Siilu~ n'a pour
nous qu'une importance secondaire.
Ceci constituerait les plus importantes découvertes connues et qui apportèrent un nombre
plus ou moins grand de monnaies du type Riidule~ti-Siila~ul-de-Sus.
A côté de ces découvertes il faut mentionner encore, soit appnrtenant à des collec-
tions, soit publiées dans des travaux archéologiques, un nombre que l'on ne peut dédaigner
de semblables monnaies dont le lieu de découverte n'est pas connu exactement, mais qui
proviennent de Transylvanie, très probablement de la vallée du Mure, et d'autres trou-
vées isolées avec une mention du lieu de découverte qui, il est vrai, n'est pas toujours
certain 9), ou qui n'est pas indiqué ou encore est absolument inconnu.
Nous avons tenu à les mentionner en passant, car dans le cadre du type de monnaie
qui nous occupe, les pièces qui se trouvent en tête de la série en tant que rapprochement
marqué avec les monnaies grecques (monnaie modèle) et les imitations barbares, sont les
pièces du type reproduit par nous dans la pl. IX, 1 avec un lieu de découverte inconnu 10).
L'épaisseur, la dimension, l'exécution des figures des avers et des revers et le poids de
ces pièces nous conduisent à un type intermédiaire entre les pièces originales desquclfos il
sortit et celles pour lesquelles il servit à son tour de modèle (Siila,•Riidule~ti) 11 ).

1) Voir les figures dans Gobi, l. c. 7) Voir bibliographie de Pink, o. c., p. 14 7, no. 360.

•) Voir la bibliographie dans M. Rosko, Erdély régé- ') Pink, o. c., 73.
zeri reperlllriuma, I. Kolozsvàr, 1942, p. 243, no. 35 ') Pink, o. c., 73-74, fig. 267. Ainsi par exemple,
et Pink, o. c., p. 139-148 et 144. les pièces, présentées par Pink, o. c., comme étant
•) Pink, o. c., p. 72-74 fig. no. 248, 265, 276, 277, d'Orli,tie, proviennent trèA probablement des environs
') Voir bibliographie dans M. Rosko, o. c. p. 144, de Sibi,el, car aucun marché n'était plus proche
no. 332, Pink, o. c., p. 139, no. 158. de cette localité que celui d 'Orliytie.
1 ) Gr6f Dessewffy Mikl6s, Barba, pénzei, Budapest, 10 ) Forrer, o. c., fig. 345, Pink, o. c., p. 73 et fijl:. 552,

1910, no. 1259; Archaeologiai :€rtesir6, vol. III, 1870, 253. Dans Gr6f Dessewffy Mikl6s, Barbar Péruei, pl.
p. 89, fig. l. • XXI, nr 528 une monnaie semblable est présentée
•) Archaeologiai ltrte•iro, l. c., fig. 2, 3, 4, 5; Pink, romme provenant de Craiova ce qui est peu certain.
o. c., no. 266. 11) Forrer, o. c., p. 178-179; Pink., o. c., p, 73,

100
MONNAIES • DACIQlJES ,, DU TYPE HUNEDOARA

Nous ne pouvons citer que quelques monnaies de cette facture et bien qu'aucune d'el-
les n'ait été trouvée dans l'un des cinq trésors, objet de cette étude, il est évident •1u'elles,
forment l'intermédiaire entre les pièces de ceux-ci et la monnaie modèle 1 ).
Les monnaies du modèle reproduit plus haut se classent par style et aussi chronologi-
quement, croyons-nous, en tête des deux trésors décrits dans ce travail.
De l'examen comparatif des monnaies grecques modèle, des pièces de la pl. IX, 1 type
intermédiaire, et des monnaies du type Ràdulc~ti-Sàla~ul-de-Sus-Teme~e~ti il appert que la
figuration des différentes pièces dégénère en exécution et en style de pair avec l'amincis•
sement et l'agrandissement du diamètre et les frappes successives au cours des temps. Nous
foisons les mêmes constatations pour la composition chimique; les monnaies de la pl. IX,
1 sont d'un alliage d'argent supérieur à celui des pièces de Ràdule~ti etc.
En étudiant l'ensemble du materiel de toutes les découvertes mentionnées ci-dessus,
nous observons que les monnaies kyphosées hybrides du type Ràdule~ti-Siila~ul-de-Sus se
rencontrent dans le même trésor, ou bien seules, c'est le cas pour les deux découvertes et
pour celle de Temc~e~ti, soit encore mélangées à d'autres types, c'est le cas des trésors de
Sihi~el, Cugir et Toc.
Poussant plus loin l'examen comparatif, nous constatons qu'indiffèremment de la re•
présentation rlr. l'avers tous les revers portent le cavalier, orienté régulièrement vers la droite,
des monnaies de Philippe II.
Nous avons vu, en ce qui concerne les avers, que ceux des monnaies des trésors décrits
représentent la tête d'Hercule, d'Alexandre, de Zeus ou d' Artemis. Les figurations sont
tellement schématiques, les caractéristiques techniques des matrices et la fabrication en gé-
néral si semblables qu'il est difficile d'établir avec certitude leur ascendance avec la pièce
modèle.
Dans certains cas, par exemple, Forrer étudiant un avers se trouvant aussi dana le tré1,or
de Cugir, l'interprète comme représentant la tête d'Hercule, tandis que Pink y voit la tête
de Zeus.
Le fait en lui-même n'a pas grande importance, car que ce soit la tête de Zeus ou celle
d'Hercule que portent ces monnaies, elles appartiennent toutes à une catégorie liée étroite•
ment aux monnaies de Rii.dule~ti, Siila~ul-de-Sus et Teme~e~ti tant par leur grand diamètre,
que par leur poids, leur composition et plus encore par leur présence dans le même trésor
(Cugir, Sihi~cl) parmi des monnaies du type Ràdule~ti._
Mais la découverte simultanée dans les trésors de Cugir et de Sibi~el de ces trois types
de monnaies très apparentés ne signifie nullement une thésaurisation en ce sens que ces
monnaies auraient été enfouies avec d'autres pièces et plus vieilles et plus neuves parce que,
en raison de certaines circonstances, l'un de ces types aurait représenté, après le temps pro•
prement dit de sa circulation, une valeur matérielle. D'ailleurs ces monnaies ne se rencon•
trent guère avec d'autres pièces auxquelles elles pourraient êtres liées, à part celles indi-
quées plus haut.

1) Certnins éléments des monnaies de Teme~e~ti, V couché, pas simple mais trifurqué sous la tête
tels que le semi-cercle devant la bouche d'Hercule d'Hercule, pl. IX, 14, rapproche davantage cette
(Gobi, o. e., p. 101, fig. du bn•), ln façon dont est monnaies des premières imitations et même du modèle
trnité le cnsque du cavalier et le signe en forme de original.

101
OCTAVIAN FLOCA

La découverte dans les trois localités (Sihi~cl, Cugir et Toc) de ces monnaies mêlées
aux monnaies du I ypc Hudule~ti-Siila~-Tcme~c~ti et à des pièces étrangères à cc type ne
doit pas pourtant l'lrc considérée comme le simple effet du hasard. Le poids, leur grande
dimension, leur minceur et leur kyphoséc, la figuration abâtardie qni les couvrent autant
que le territoire géographique de leur cliffusion, nous conduisent à classer toutes ces mon-
naies <lans un même groupe. Groupe spécifique, comme nous le verrons, <l'une certaine ou
de certaines rC-gions avoisinantes, d'une population ou d'une trihu et, croyons-nous, <l'une
même époque, ou en tous cas d'un temps <le fabrication tout à fait rapproché.
Les similitude de forme, de style, de technique, la conception ornementale et figurative
de ces monnaies auxqucllc se joint leur existence simultanée sont trop évidentes que pour
ne pas admettre la véracité du point de vue exposé ci-<lcssus.
Mais arrêtons-nous un instant et cherchons quelle pouvait être la <liffusion géogra-
phique de ces monnaies. Ccll<'-ci ressort très clairement du repérage sur la carte <les localités
où furent <lécouvcrts les différents trésor~ (fig. 1).
Dans les découvertes étudiées jusqu'à présent, le plus gran<l nombre des monnaies por-
tent la tête d'Hercule et appartiennent aux trésors de Riidule~ti, Siila~ul-de-Sus et Teme-
~c~ti, tous trois formés, comme nous l'avons démontré, de monnaies du même type,
offrant de minimes différences, résultant de la frappe sur des matrices différentes 1 ).
Les trois trésors furent remis au jour dans la région de la vallée du Mure~ moyen, plus
exactement dans les vallées secondaires du Sud et du Nord <le cette rivière, dans le
département de Hunedoara et dans la région immédiatement voisine du département de
Hunedoara, avec le département de Arad 2 ).
Nous ne trouvons pas uniquement, dans les trésors de Cugir et de Sibi~el du départc-
mentde Hunedoara, de Toc du département de Arad, donc une fois encore deux découver-
tes dans le département de Hunedoara et une <lans celui d' Arad, département voisin, un
seul type de monnaie comme dans les trésors cités plus haut, mais dans chacun de ces tré-
sors les monnaies du type Riidule~ti-Siila~ et Temc~c~ti voisinent avec des types dissem-
blables.
Différence qui n'est pas seulement la résultante d'une frappe avec une matrice dif-
férente, comme c'était le cas pour Rii.dulc~ti etc., mais hicn celle du sujet lui-même et de
sa représentation sur l'avers.
Dans ces trésors, à côtés de pièces absolument identiques à celles de Riidule~ti-Siila-
~ul-dc-Sus-Temc~c~ti, on trouve des pièces qui leur sont apparentées de très près faisant
partie comme je l'ai démontré de la même famille plus étendue des pièces kyphosécs
daciques.
Les monnaies du type Radule~ti, Siila~ul-de-Sus et Temc~c~ti se trouvent exclusive-
ment dans la région huncdoarienne 3), les autres monnaies provenant des trésors de Cugir,

1) De ces trésors de hase, d'importance fondamen- verte ~n Transylvanie, voir D. Popeecu, dnne Daria,
tale pour l'étude des monnaies do,·iques kyphosées, IX--X 1941--1944, p. 228, note 2.
) Teme~c,ti en réulité se trouve duns le déporte-
2
seul, celui de Teme,e,ti était connu depuis long-
temps; les deux outres, restés inédits ne purent ment ndminietrutif de Arad, muis pur su proximité
être étudiée, par conséquent commentés jusr1u'à avec les localités du d{-pnrtement de Hunedoara nous
présent dans les études numismatiques. le considérons tel ici ù notre point de vue,
2
) Pour la liste de• tr{-sors hnrharcs daces décou-

102
MONNAIES , DAf:I f)UES • m; TYPE HUNEDOARA

Sibi~cl et Toc se trouvent, soit dans la reg10n h~ncdoariennc mêlées aux monnaies du type
Ha<lulc~ti, soit dans des régions voisines de Hunedoara, Alba et Turda 1 ).
Toutefois le type Radule~ti-Sala~ n'est pas représenté dans ces découvertes non-hune•
doarienes. Ceci nous permet de conclure que les monnaies du type Ràdule~ti, Sala~ul-de-Sus
et Tcmc~c~ti sont des monnaies spécifique à ces région, ayant un territoire de fabrication et
de circulation limité exclusivement au département de Hunedoara. Les autres types de mon-
naies découverts en Hunedoara avec le type Radule~ti-Sala~ul-de-Sus,c'est le cas quelques
monnaies <le Cugir <le et Sibi~cl, - ou seuls, - c'est le cas de monnaies trouvées à Alba et
Turda (pl. IX, 2-3), sont d'origine et <le circulation, non seulement hunedoarienne, mais
encore et surtout spécifiques des régions N. E. du territoire hunedoarien, les départements
<le Alba et de Turda 2 ).
Mais autant l'une que l'autre, elles sont monnaies de circulation et d'origine strictement
centrale transylvane.
Quelle peut être l'époque de circulation de ces monnaies 3)? Avant de répondre à cette
question, nous tennos à préciser un point d'ordre plus général.
Nous sommes d'avis que l'époque de fabrication et de circulation des monnaies d'imi-
tation barbare daciquc doit être en général concentrée le plus possible.
Nous croyons de même que la tentative de chronologie, basée entre autre sur l'aba-
tardissement du style de leurs différents types, que firent tous ceux qui s'en occupèrent, ne
doit pas trop s'étendre. L'abatardisscment du style ne doit s'expliquer uniquement que par
la succession dans le temps des différentes émissions, des différents types.
Les types sont plus fins ou plus rudimentaires selon que les tribus, les, organisations
locales les ont compris, les ont réussi ou encore, ont voulu les fabriquer. Certaines de ces
organisations locales, de ces tribus ont eu des relations plus étendues, ont été touchées plus
directement par le Sud grec ou le monde celtique, subissant ainsi plus aisément et plus pro-
fondément l'influence de ces voisins, utilisant peut-être même des types communs, que d'au-
tres tribus, d'autres organisations, comme par exemple celle qui conçut la monnaie du type
hunedoarien, absolument caractéristiques et spécifique de ce département.
Le fait que dans certains départements on le rencontre à côté d'autres types fortement
apparentés, employés par conséquent dans les régions immédiatement voisines mais d'o11
notre monnaie est absente, nous permet de supposer qu'ils pouvaient circuler simultanément
chacun dans l'étendue assez limitée de sa région, comme il résulte de la circulation assez res-
treinte, du reste, de ces valeurs d'échange.
On ne peut en aucun cas imaginer pour certaines monnaies imitations barbares un pouvoir
de circulati.on plus étendu. L'exemple nous en est donné par celles que nous étudions ici et
la même observation est valable certainement pour d'autres types de la numismatique
<lace.
1 ) Bielz, Die dakischen Telradrachmen Siebenbürgens: elles appartiennent. Le chronologie des monnaies
ein Reitrag :ur Kennlnis der larbar. Mün:en dam celto-daces est fort controversée, il est difficile et
Arrl,iv f. Siebenb. J,andeBkunde, XI, 1874. inutile de présenter ici tous les avis à ce sujet. Il
2 ) O. Floco, Co, .. ideraJiuni asupra unor monele suffit de rappeler qu'on les date du IV siècle av. J.-C.
barbare dace. Deva, 1935. jusqu'au I siècle ep. J.-C., chaque chercheur fixant
1) Il n'e•t à peu près point <le numi•male qui, une période plus ou moins longue pour la fabrication
•occupunt <le• monnaies imilutions barbares n'ait fait et la circulation de ces monnaies.
qucl1p1cK réflexion• •• rHérunt ù l'époque ù laquelle

9, l>ncin, XI-XII (l'H5-19iï).


OCTAVIAN FI.OCA

Forrcr et Pink examinant au point <le v;rn ,lu style 11\s rnonnairs du type Turda-Alha (pl.
IX, 23) les pr{-scntent comme dfrivant du type <le S1ila~-Hiirlulc~ti, rar c'est li', pour eux
le criterium qui permi,t de constater le fait; pour notre part, il nous porterait i1 retourner
le problème de leur ascendance si toutdois il y avait nfr,·sit{, de dé·rivcr l'un de )'nuire.
Pour nous, nous croyons que ces deux types et 111,~mc trois, de monnnics sm1t contcmpornins,
ayant un territoire d,: circulation voisin d mf-mc 1·ornmun dans certains ,·as (dh·ouvrrles
,le Cugir, SiLü,;cl).
Nous reportant à l'exposé ci-dessus cl tenant compte <le C<\ <pie ces trrsors ne contien-
nent aucmrn pièce qui pourrait nous conduire à une in( luenrc rornnine en mal ihc monrlaire,
tenant compte aussi <le certaines céramiques acco111png111111t ces trrsors: nous datons ces deux
dfruuvcrtes, Radulr~ti et Siila~ul-de-Sus, aux en,·irons de l'an ]00 av. J.-C. 011 pcul-ηln· des
premières drccnnirs <lu I-cr si,·dc av . .1.-t:. 1 ).

OCTAVIAN FLOCA

1) Ces dates ne sont pas en contradiction avec stotée dnns lo citndrllc de C11str~1i, citnd,•lle dont
l'ubsenre <le monnaies daces imitations barbares con- l'origine rrruontc à l','p111111c OorrrLi•tu.

1.U4
Octnvino Flocn, Monnai es • claciqucs • du ty pe Hun edoara PLANCHE I

Pl. I. - Monnaies~ dnciqucs_ cle _ Rliclul e~ ti


Ortn vion F lo('n , Mo1111aics , da ciq11 e,, du ty p e lfu.11 cdoarn PLA CHE II

Pl. Il. - Monnaies daciques de Rlldule~ti.


Octaviun Flo!'n, Mo111wi<•s « dacique s, du ty pe llu11edonra PLA , CH E III

Pl. III - Monnaies da ciques de Sllln~ul-d e-Sus.


Ortnvinn F) o('H , Mo111rnif,."' , d ariqu ej 1> du ty p e ll unedonrfl PLA CH E lV

Pl. I V. Monnui es da ciques de Ala~ul-de- us.


Octavian Flocu, MormaieJ • ,laciqrte~; drt ty pe Jl 1rncdo11ra PLANCHE V

,,
~~ -
'o
ï:>
~-
/ 0'~0000·

11.J;,·•1 /4~/)).,v:,·· /,_((((I


J

~
/~·~ °';.,?. ~
- 't (
P~· ~~@>
~~ ·
~~
/ 0
8J)-'-
i ,,:; @ .J ;:---.\:,~
0
1
0, ~~---·
~b
.J
'{ l
~~

Y,) ,-.

~,~,~ -
Ooo

2 J '-,-

I // J"
.)J, i'(
17( ~
1

1-· l'J; .
-:?J

5 ô 7 8

P l. V. - Monnaies dt1ciques de Rlidule~ti. Gr. nat.


Octnvion Floco, M o11r1nies t daciques ~ <fo type lf,m edoara PLANCHE VI

.--:-~...~ .. .
.#~~\·

i~
CJO
~~
~

~\\\~'~" 1 '

111\
' \ \ ' \ , .... ,~

2. J 4

C'::,-ui::;
-~~"51 ooo

1~ ;;0 0%.'-
,, ,:\~ <'.
.
5 6 7 8

10
9 11
-~~
·-,

' ~. f~
~ ~:
('- Tt{ {•-:
\\ . ••---"~~- :::
<--=:~
I1, . ' ,,.
, . ,,,... -

12 13

Pl. VI. - Monn aies daciques de Riidule~ti. Gr. nat..


Octnvinn Flo cn, Monnaie& • daciqucs • du ty p e Hunedoara PLA CITE VII

2 .3 4

' •• ··· ,.. ..


6 1 8
5

PL V il. - Monnai es du ciqucs de Sala ~uJ -de-Sus. Gr. na l.


Ùrlnvion Floco , M o1111airs • darÎq1te.• , di, ty pe 1f1111eduar11 f>LA CHE VIII

2. J 4

s 6 7 8

9 10 11 12

13 14

Pl. Vlll . - Monnai es daciques de Sil. ln~ul de Sus. Gr. nnt.


. n
r t av1n FI oru, M o11naies • dac,qu
. e., • du IY p e /[ un c,lollra PL A CH E IX

Pl. IX . - .
Monno,cs . es .• 1. J', cu in connu; 2. dép. Alb a•. J . dép . Turda; 4. Teme~e~ti.
da c,qu
,
LE THESOH DE ALUNGENI
Df:PARTEMENT TREI-SCAUNE

Monsieur Joseph Gaudi, Sous-Préfet de l'arrondissement de Târgul Secuesc, de passage,


pendant l'été 1945, dans la commune de Alungcni (Fntâsfalva) apprenant la découverte d'un
trésor dans cette commune, visita les découvreurs et reçut en présent cinq pièces de monnaies.
Le 10 Septembre de la même année, M. J. Gaudi, alors Préfet du département, avisa de
cette découverte la direction du Musée des Szekler de Sf. Gheorghe et offrit à ce Musée les
cinq pièces reçues.
C'est à la suite de ces informations que le 15 Septembre 1945 nous nous sommes rendus
sur les lieux afin d'effectuer les recherches concernant cette découverte. Nos constatations
personnelles, les informations données par le découvreur et les résultats de l'enquête officielle
menée, à la demande de la direction du Musée des Szekler, par les autorités policières locales
permirent d'établir les circonstances dans lesquelles fut découvert le trésor, que nous énu-
mérons plus loin.
La découverte se fit dans la cour de l'habitant Stefan Lukâcs, domicilié dans la partie de
la commune dénommée <c Fântâna sa.rata » (Soskut). Celui-ci voulant niveler la surface de son
terrain, fut obligé de creuser le prolongement du jardin qui descendait en pente vers la cour;
ce faisant, il découvrit, à une profondeur d'environ 1 m 50, un âtre de pierres à côté duquel
trouvaient des vases, des fragments de poterie en argile et de~ ossements d'animaux, et à une
distance d'environ 1 m de cet âtre, un autre vase contenant d~ Iil_!>!:J.naies.
Ce même habitant raconte que, continuant les excavations il ramena au jour, approximati-
vement à 25 m du lieu de découverte du trésor, les vestiges d'un mur formé de nombreuses
dalles de pierre ( ?). Quelques unes de ces dalles conservées par l'habitant et examinées par nous,
ne portent aucune trace de préparation ni de mortier. Nous avons recueilli, dans la terre pro-
venant de ces travaux de nivellement, charriée en face de la porte et employée à la construction
d'une digue, des fragments de céramique et de crépi que nous décrirons plus loin.
Nous avons obtenu pour le Musée National des Szekler le vase ayant contenu Je trésor et
l'autorisation d'étudier, en présence du propriétaire, 64 ries monnaies d'argent découvertes et
que celui-ci avait sur lui. Nous pûmes constater que ces 64 pièces étaient des deniers romains
républicains d'argent, mais nous n'avons pu prendre note du nom de chacun des magistrats
monétaires, n'y ayant pas été autorisés par le propriétaire. Interrogeant celui-ci sur le nombre
de monnaies que contenait la vase, Lukâcs nous assura qu'il était plein et que le nombre de
monnaies, pour autant qu'il s'en souvenait, devait être de 120. Le vase, lors de l'examen des
pièces restantes, n'était plus qu'à demi-rempli, ceci permettrait donc de croire à la véracité
de cette affirmation.

103
DH. SZf:KELY ZOLTÂ.N

Nous cnquêrant du sort des autres pièces, il nous fut répondu par le propriétaire qu'une
vingtaine environ avaient été données par lui à un charron (c pour s'arranger la denture>) et le
reste distribué entre différentes personnes dont il entendait taire le nom. Par l'intermédiaire
de parents habitants la localité le Docteur Francise Gazda entra en possession de 18 pièces.
Avec grande amabilité il les mit, dans la suite, à ma disposition pour l'étude. otons que ces
monnaies avaient été détachées de l'ensemble avant mou examen des 64 restantes. Pour obtenir
plus de détails et retrouver les autres pièces de cc trésor nou s avons fait appel à la gendarmerie
qui, au cours d'une perquisition réussit a récupérer 10 deniers romains républicains qui plus
tard furent envoyés par voie hiérarchique au Musée des Antiquités de Bucares t ot1 ils e trou-
vent encore . Toutes les tentatives faites, tant par les autorités que par nou s-même pour obtenir
d'autres monnaies, se sont heurtées au refus catégorique du découvreur. En résumé, nou avons
réussi à identifier avec certitude la quantite de monnaies suivante:
5-entrécs au Musée National des Szekler.
18-entrées dans des collections particulières à Cluj.
64-examinées par le soussigné et dont 10 sont entrées au Musée National des Antiquités,
au total 87 pièces.
Nous donnons plus bas la description des 18 monnaies faisant partie de la collection du Doc-
teur Gazda, des 10 déposées au Musée National d es Antiquités de Bucarest et des 5 entrées
au Musée National de des Szekler 1 ).

DESCRIPTION DES C:ÉRAMIQUES DECOUVERTES A ALU GE I

Le vase dans lequel furent trouvées les monnaies est de terre cuite de couleur gris foncé
~- -.......--------:-~ à l'extérieur. li a une hautt>ur de 8 cm, la largeur de l' ouver-

: 1/~\)\l;~fS/~ ture est de 7 cm 5, le diamètre du fond de 5 cm, et l' épai scur

/,%✓, ' :'if'!~


des parois environ 7 et 9 mm. La pâte est d'argile impure
1 mélangée de corps étrangers. Le vase est décoré à l'extérieur
,,1 / ~ :..- /,
d'une série de protubérances disposées en croix, (fig. 1, scct,
~
~ fig. 2/2).
1

1 Fig. 3- 4.
1
1. Fragment de va se ù pied, de cou leur cendrée (sec tion : fi g. 2/ 1).
1
2. Fragment de va se de couleur rou ge décoré de cannelures.
-l-- - - ""~"'"-"'l!!U== - 3. Couvercle de vase de cou leur cendrée.
Fig. l. - Le vase du tréso r de ,i. Fragment de vase de couleur rouge.
Alungeni
5. Fragment de vase de co uleur cendrée décoré de cannelures.
6. Fragment de vase vernissé, de couleur brun noirâtre à l'extérieur décoré de li gnes pnrollèles et de
couleur rouge à l'intérieur (section: fig. 2/8).
7. Anse de vase de couleur noire.
8. Fragment de vase de co uleur brune.
9. Fragment de va se de co ul eur cendrée d écoré de li gnes parallèles.
10. Fragment de vase dont les bord s so nt tournés vers l'inlérieur; de co ul eur noire ù l'intérieur, il est de
couleur cendrée à l'extérieur (sectio n: fi g. 2 /7).
11. Fragment de vase de couleur brune et travaillé il ln main.

2
) Je remercie cordialement Monsieur B. Mitrea tification des monnaies.
de l'aide que si aimablement il m'apporta pour l'idcn-

106
LE TRtSOR DE ALUNGENI

12. Fragment de vnse de couleur rose travaillé à ln main, déco ré d'alvéoles.


13. 1'' rogment de vase dont les bords sont retournés et garnis au dessous d' une petite proéminence.
14. F'rng ment de vase de couleur brune, les flan cs déco rés de lignes verticales (section: fig. 2/5).
15. Frugment de vase de coul eur noire, oyant une anse (section : fig. 2/4).
16. Fragment de vase de co uleur brune trnvnillé à ln main , les bords légèrement évasés (section : fig. 2/9).
17. Fragment de vase Il bord s droits.
18. Fragment d'un fond de vase travaill é à la main.
l 9. Fragment de vase, de couleur noire à l'intérieur et brune à l'extérieur, les bords sont retournés Il
l'intérieur .
20, 21. Fragments de vases de co uleur brune déco rés de cannelures.
22. Fragment de vnse de couleur cendrée décoré de lignes ondulées.
23. Fragment de va se de couleur noire à l'intérieur et brune à l'ex térieur.
24. Frngment de vase de couleur brune à l'extérieur et noire à l'intérieur.

La céramique trouvée à la station de Alungeni peut être divisée en deux groupes: la céra-
mique attribuée à la population dacique et celle attribuée à la population romaine.
Le vase ayant contenu les monnaies
appartient au groupe de fabrication daci-
que. Un vase semblable provenant de la
station dacique de Crasani 1 ) fut publié
par M. J. Nestor (d'après Andrie~escu). Le
fragment de vase no 1 appartient à un
vase à pied dont le type se retrouve fré-
quemment parmi les tessons de céramique
des stations daciqucs. Un vase à pied scm· 8
hlablc fut trouvé à Comolau, en dehors du t
camp romain, dans le jardin du villageois
Joan Szilâgyi 2 ) et d'autres encore furent
publiées par C. Daicoviciu 3 ) et J. cstor 4 ).
Les vases no. JO à 24 faits à la main sont
très probablement de fabrication daciquc •).
Les fragments de vases 2, 5, 7, 9, analo-
gues à la céramique du camp de Comoliiu 5 ) i. 9
appartiennent au deuxième groupe.
:f:tant donné que la terre et les frag-
Fig. 2. - Section» de quelques tessons trouvés à AJungeni
ments de vases provenant des deux endroits
excavés furent melangécs et transportés devant la porte, il est impossible de savoir si la
céramique romaine se trouvait près de l'âtre à côté de celle dacique ou plus loin près du mur
que nous avons mentionné.
1) J. Nestor, Der Stand der Vorgeschichtsforsch,mg •) Quoique n'ayant pas vu la céramique trouvée à
in Rumifoieri, Sonderabdruck, aus dem 22, Bericht Alungeni, je crois ne pas me tromper en en atribuant
der rômi sch-germanischen Kommission. 1933, planche une partie, d'après la description qu'en donne M.
35, fig. 2. Székely (couleur brune à l'intérieur et noire à l'exté-
2 ) Székcly Zoltân, A komoll6i er6ditett r6mai tabor, rieur ou inversement, cannelures) et d'après les photo-
1943, p. 8, pl. VIII, 4. graphies reproduites, - au premier âge du fer (époque
3 ) C. Daicoviciu, Siebenbürgen im Altertum, Bucu- de Hallstatt). Ion Nestor.
re~ti 1943, fig. 7. •) Z. Székely, o. c., planche XII, fig. 8, XIII, 4,
') J. Nestor, o. c., pl. 20, fig. 2. 5, XIV, 89.

107
D.Jl. z:e:KEL Y ZOLTA

Des observations ci-de sus il rés ulte de façon certaine qu e c'est dans un établi emen t
dacique que fut decouvert ce d épôt. L'état incomplet dans lequel cc dernier nous est parvenu,
ne nous I ermet pas d' en tirer des conclu sions
1 d'µrdrc historiqu e, pourtant il pourrait se
rapprocher du trésor découvert à Ilieni (II-
lyefalva) , département de Treiscaune (Hu-
romszék) 1 ).
3 L' établissement de Alungeni fut aban-
donné à la suite d'un violent incendie qui
le d étrui it au moins en partie ; l'épaisse strate
de cendres que nous y avons r emarqué le
prouve.
Indépendemment de cette station d a,
cique nous avons con taté encore à Alun-
geni l' existence d'un établisse ment pré-
i3
historique. C' es t, en sortant du village à

Fig. 3. - •
gauche du chemin qui conduit vers Turia
(Torja) , entre les affluents << Bélmez6 >> et
<< Hidegkut >> où s'élève un mamelon dénommé
Tessons trouvés à Alungcni.

Fig. 4. - T essons trouvés à Alungcni.

par le peuple << Kotartomany >>, que nous avons découvert de nombreux fragm ents
de va,ses préhis~oriques .
Sfânlu-Gheorghe
Dr. SZ:.ÉKEL Y ZOLTA

1
) L; R évay, Rllmai consularis érmek, dans A Székely Nemzeti Muzeum értesitüje li, 1891, p. 1 et suiv.

108
1.1-: nn=:son IJE AI.IJNGENI

TABLEAU CIIIWI\OLO<; JQUE DES MONNAIES IDENTIFif.:ES DU TRf:SOR
DE ALlJNGENI
(Futasfalva), dép. Treiscaune.

A V E H S HE VE H S Date

L Julius.
Tête de Rome avec le casque ailé ROMA (sur une tablette). Les Dios- Environ
vers la droite, derrière la tête XVI. cures à cheval galopant vers la dr. 150-125
Denier. Grueber, Rome, 899, poids Sous les chevaux L. IVLI (av. li-
3 gr 91; diam. 19 mm 3. gature).
Au MNA 1 ·)

2 M. BaPbiu., Tampilus.
Tête de Rome avec le casque ailé M. BAEBI. Q[F]. (en exergue). ,,
vers la gauche, sous le menton X, Apollon dans un quaclrige galo-
derrière la tête T AMPIL. pant vers la dr. Sous les pieds des
Denier. Gruebcr, Rome, 935, chevaux ROMA.
poids 3 gr 73, diam. 19 mm. Au MNA.

3 Curiatiu., Filius Trigeminus.


Tête de Rome avec le casque ailé ROMA (en exergue). Une divinité ,.
vers la dr., sous le menton X, der- en quadrige au galop vers la dr.
rière TRIG. Dans le champ des Sous les chevaux C. CUR. F. avec
contremarques? une ligature.
Denier mécliucrcmcnt conservé. Prop. Fr. Gazda. Cluj.
Gruebcr, Rome, 942.

4 C. Mi11uciu.~ A ugurinu.~.
Tête de Rome comme ci-dessus, C. AUG (dans le champ au dessus).
mais derrière la tête ROMA. Une colonne surmontée d'une sta-
Dcnier. Gruebcr, Rome, 952. tue, dans le bas deux personnages
en toge.
Prop. Fr. Gazda, Cluj.

5 L Trebanius.
Tête de Rome avec le casque ailé, ROMA (en exergue). Jupiter avec ,,
derrière X. les foudres et le sceptre en qua-
Denier. Gruebcr, Roma, 957. drige au galop vers la dr. Sous les
chevaux L. TREBAN! (avec liga-
ture .
Prop. Fr. Gazda, Cluj.

1 = Musr-e National <les Anti11uité• de Bucare•l.


) M. N. A.

109
1)1{, sz(.:KEI.Y ZOI.Ti\N

A V E H S Il E V E H S Ü Dl e
0
;,,

6 M. Ft11111i11s.
Tête clc Rome avec le casque ailé M. FAN(C. F]. Victoire avec une Environ
vers la dr., sous le menton X, derrière couronne dans la main dr., en qua- 150-125
la tNc [ HJO:\IA. drigc au galop vers lu dr.
Deni11r, tri:·s u~é. (;rucher, Itnlia, Même propriétaire.
468.

7 /'11. Cnlidius, Q. Mrtellus, C11.


Vimlrius.
Tête clc Rome avec le casque ailé
vers la dr., sous le menton X, derrière Incuse. 124-103
la tête HOMA. Au MNA.
Denier incuse. Grueber, ltalia,
474? - poids 3 gr 82, diam. 19 mm.

8 M. 1'11lli11s.
Tête de Rome av11c ln casque ailé M. TVLLI (en exergue). Victoire 102-100
\'ers la dr., derrière le tête HOMA. avec une palme, en quadrige vers
Denier. Grucber, ltalia, 502. la dr., au dessus la couronne, en
dessous X.
Prop. Fr. Gazda, Cluj.

9 C. Coili11,ç Cnldu.~.
Tête de Rome avec le casque ailé Incuse. 90
vers la gauche. Au MNA.
Denier incuse. Grucher, Rome,
1463 (type gfo.). Pds. 3 gr 81; diam.
Ill mm 5.

10 L. Flami11i11s Cilo.
T,;te de Rome avec le casque ailé L. FLAM[INI CILO]. Victoire 99-94
vers la dr., sous le menton X, derrière avec une couronne dans la main dr.
la tête: HOMA. dans un bige au galop vers la dr.
Denier lég<'rcmcnt usé. Grucbcr, Prop. Fr. Gazda. Cluj.
ltalia, 537.

Il L. Appuleius Saturni11us.
Tête de Home avec le casque ailé L. SATURN (en exergue). Saturne 90
vers la gauche. en quadrige galopant vers la dr.
Denier. Grueber, 1493 (type gén.). Sous les pieds de chevaux Vfl.?

Musée de Sf. Gheorghe.

110
U: THl-'SOH 1)1-: ALl:NGENl

A V E H S Il E V E II S 1) o t e

- - ~ - - - - --- - - - - -

12 M. J,uri.liu.~ R,4us.
Tête de Rome avec le casque ailé Victoire en bige au galop vers la En\-iron 90
vers la dr., derrière la t,~te PV, le dr., au dessous M. LUCILI, au
tout d11rn1 une couronne de laurier. dessus RVF.
Denier ébréché. Grucher, Home, Au MNA.
1613 variante.

13 Q. Minuciu., Thermus.
Tête de Mars cas1p1é vers la gauche. Q. THERM. MF (avec ligatures)
"
Denier usé. Grucher, Italia, 653. (en exergue). Deux lutteurs armés
luttent entre eux; un blesse est
protégé avec le bouclier.
Prop. Fr. Gazda, Cluj.
14 C. Allius B"fo.
Tête féminine ceinte d'un dia- C. ALLI (en exergue). Diane en 89
dême, vers la dr., sous le menton bige attelé de deux cerfs galopant "
la lettre C, derrière la tête IlALA. vers la dr., sous les pieds des cerfs,
Denier. Grueber, Rome, 1717. une sauterelle.
Prop. Fr. Gazda, Cluj.
15 /). Silanus.
Tête de Rome avec le casque ailé D. SILANUS[L. F) ROMA (en 88
vers la dr., derriiire la tête la lettre F. exergue) Victoire en bige galopant
Denier, Grueher, Hume 1788. vers la dr., au dessus le chiffre
XVIII.
Prop. Fr. Gazda, Cluj.
16 D. Sifonu.~.
Comme ci-dessui;, mais derrière Comme ci-dessus, mais [D) SI- ,.
la tête la lettre T. LANVS L[F) [ROMA] et chiffre ITII.
Denier. Grueher, Rome, 1832 Prop. Fr. Gazda, Cluj.
variante.

17 L. C"lp11rni11., Pi.~o Fruf!.i,


Tête d'Apollon laurée, derrière la Cavalier avec une palme au galop
ti~te une étoile. verR la dr., sous le cheval L. PISO "
Denier. Grueber, Rome, 1861 L. F. FRV[G]; au dessous Q ?
(type gén.). Musée de Sf. Gheorghe.
18 C. Licinius Macer.
Iluste de VeiovÏ!1 jeune et diadémé C. LICINIUS L. F. MACER (en 85
agitant les foudres vers la gauche. exergue). Minerve avec un bouclier
"
Denier. Grueher, Roma, 2467. et une lance galopant en quadrige
vers la dr.
Musée de Sf. Gheorghe.

J 11
---------,------------------

A V E Tl S H E VE HS Dn 1~

----~----
1
19 Du mêrmi ma,l{i.~trat.
Comme ci-dessus, Comme ci-dessus. Environ 85
Denier légèrement usé. Gruebcr, Prop. Fr. Gazda, Cluj.
Rome, 2467.
20 Mari. Fonteius.
Tête de Vciovis jeune, laurée, vcn Génie ailé chevauchant une chêvrc ,,
la dr.; en dessous les foudres, der- vers la dr ., au dessus les bonnet .
"
rière la tête M(an.). FONEI. C. F, clcs Dioscures, dans le bas un thyrse,
sous le menton RA en monogramme. le tout dans une couronne de myrtL
Denier. Grucbcr, Roma, 2476. Prop. Fr. Gazda, Cluj.

21 C. Mamilius Limetanus.
Buste de Mercure vers la dr. C. MAMIL LIMETAN, devant et ,, 83
portant le pétase et la chlamyde; derrière Ulysse marchant vers la dr.
derrière le caducée et une lettre ... ( ?). s'appuyant sur un baton; devant
Denier serré. Grueber, Roma 2716 lui un chien.
(type gén.). Musée de Sf. Gheorghc.

22 Q. Antonius Balbus.
Tête de Jupiter laurée vers la dr., Q. ANTO. BALB (avec ligatures) 82
derrière S. C, en bas la lettre ... ? PR (en exergue). Victoire couronnée "
Denier serré. Grueber, Rome, 2730 et palme dans un quadrige au galop
(type gén). vers la dr.
Prop. Fr. Gazda, Cluj.
23 Du même magistrat.
Comme ci-dessus, mais sans lettre. Comme ci-dessus, mais la légende ,,
Denier serré. Grueber, Rome, 2753. [Q. ANTO. B]ALB (avec ligature) "
Poids 3 gr 915; diam. 18 mm 5. PR, sous les chevaux la lettre C.
Au MNA.
24 Du même magistrat.
Comme ci-dessus, en plus une eon- Comme ci-dessus mais la légende ,,
ANTO. BALB PR, sous les chevaux "
tremarquo en forme de demi-lune à
la hauteur de la tempe. la lettre E.
Denier serré. Grueber, Rome, 2755, Au MNA.
Poids 3 gr 68; diam. 18 mm.
25 C. Poblicius.
Buste de Rome drapé et casqué C. POBLICI. Q. F. (à droite). ,, 81
vers la dr., derrière ROMA, au dessus Hercule debout lutte avec le lion de
la lettre V. Némée, dans le bas, des armes, au
Denier serré. Grueber, Rome 2914, dessus la lettre V.
variante, Prop. Fr. Gazda, Cluj.

112
I.E TH.f.:SOH DE AL UNGENI

.
0
=o A V E H S REVERS Dote
0
~

26 C. Naevius Balbus.
Tête diadémée de Junon vers la C. NAE BALB (avec ligatures) (en Environ 81
dr., derrière la tête S. C. exergue). Victoire en trige galopant
Denier serré. Gruebcr, Home, vers la dr., au dessus TV?
2926, (type gén). Prop. Fr. Gazda, Cluj.

27 Ti. Claudius.
Buste diadémé et drapé de Diane TI. CLAUD[TI F] [AP. N] (en 80
vers la dr., sur le dos l'arc et le exergue). Victoire avec une palme et
carquois, devant S. C. couronnée en bige au galop vers la
Denier serré. Grucher, Rome, dr., sous les chevaux le chiffre
3111, variante. Poids 3 gr 795; diam. cxxxx.
18 mm. Au MNA.

28 /,. Pror.ilius Filius.


Tête de Junon Sospita coiffée L. PROCILI F (en exergue). Junon 78
d'une peau de chêvre, derrière la Sospita armée galope en bige vers la
tête S. C. dr., au dessous un serpent.
Denier serré. Grueber, Rome, 3150. Musée Sf. Gheorhe.

29 Du même magistrat.
Comme ci-dessus. Comme ci-dessus.
Denier serré. Grueber, Rome, 3150. Prop. Fr. Gazda, Cluj.
30 L Ruiilius Fluccus.
Tête de Rome avec le casque ailé L. RUTILI (en exergue). Vic- 77
vers la dr., derrière la tête FLAC. toire une couronne en main en bige
Denier. Grueher, Rome, 3242. galopant vers la dr.
Poids 3 gr 563; dia m. 20 mm 3. Au MNA.

31 C. llosidius Gela.
Buste de Diane avec l'arc et le C. HOSIDI. C. [F] (en exergue). 71
carquois vers la dr., d!Jrrière le buste Sanglier percé d'une pique et attaqué
GETA, devant III VIR. par un chien.
Denier dentelé. Grueber, Rome, Prop. Fr. Gazda, Cluj.
3386.
32 M. Nonius Sufenas.
Tête de Saturne vers la dr., de- SEX. NONI PR. L. V. P. F. (en 63
vant SVFENAS, derrière une harpe exergue et dans le champ). Rome
et S. C. en armure assise vers la gauche est
Denier. Grueher, Rome, 3820. couronnée par unf' victoire.
Prop. Fr. Gazda, Cluj.

113
nn. ~Zl~KELY ZOLTAJ\

- - ------ -- ---- --·----


--------- - ·-

.
-

C
;, A V E H s R E V E 1l s 1) Dt e
0
;a,;

33 I rnitation barabre.
Tête de Rome de facture bar- Traces de lcttrrs en exergue. Un --

bare vers la dr. personnage en quadrige galopant


Imitation barbare. Poids 4 gr vers la droite. Dans le champ cn
620; diam. 19 min 421. haut ln lettre M, 80118 les chevaux
X. Le tout d'un travail barbare.
Au MNA.

114
LE CA~IP RO\L\IN DE DRA.INA-DE-SUS
Df~PARTEMENT DE PHAHOVA

T.e camp romain de Drajna-dc-Sus entra dans la littérature apr«:s 1888, par la publication
que fit Gr. Tocilcscu d'une Férie d'eslampillcs, au nom d.•s unités militaires romaines, trouvées
dans cette localité.
Le mérite de la découverte du camp revient cependant à M. D. Bazilcscu, instituteur
à Drajna. Celui-ci, dès 1883, avisa le Ministère de l'instruction publique des découvertes faites
au cours des travaux agricoles, envoyant même quelques briques cstampilécs; celles-ci, comme
de juste, furent déposées au Musée National des Antiquités.
Les recherches du professeur Gr. Tocilcscu, ancien directeur du Musée, se limitèrent à
une fouille d'essai, exécutée rapidement en 1888, fouille qui mit au jour un hypocauste. Les
résultats épigraphiques de ses recherches furent seuls publiés; ils parurent dans Archüologisch-
Epigraphische Mittheilungen aus Oeste.rr.-Unp,arn XIV, p. 14, VII cl passhcnt ensuite dans CH,,
III, 12530. a c. M. D. Bazilcscu publia à son tour, un article <• Drajna-cle-Sus » dans Marele
Dic/ionar Geografic al României, III, p. 226 (Buc. 1900) 1 ).
Aucune investigation archéologique n'eut lieu dans cc camp depuis 1888 quoique son
importance fut reconnue par chacun '). Le professeur C. Daicoviciu public 1m 1932 une série
d'cstampilles de tuiles données par D. Bazilescu 3 ).
Enfin, nous devons mentionner les recherches de M. Al. Ilârcâcilâ qui n'a pas pratiqué
d'ailleurs aucune fouille à Drajna 4 ).
Lors de la première visite que nous fîmes au camp, au printemps de 1938, il ne se voyait
à la surface qu'une petite portion du mur Sud, servant même de limite entre la propriété de
Nicolas Enescu et celle de Ion Popescu. Cc dernier avait retiré de son terrain une grande quan-
tité de pierres dont une partie se trouvait encore en tas pour être transportée ailleurs.
Il est indéniable que le côté Sud fut détruit récemment et qu'une prompte intervention
des archéologues dès 1888, eut sauvé une grande partie du camp.
Ayant trouvé une aide enthousiaste chez le collègue C. Râ.peanu, professeur au Lycée
Commercial de Ploe~ti, nous entreprîmes, l'été de la même année, une excavation d'inter-
vention avec le concours de la légion des << strajeri >> Prahova.

1) Duns cet article qui utilise au,si le matériel 3 ) Anuarul foslitulului de S1udii Clasice Jin Cluj,

épigraphique, il est dit que lo superficie du camp années 1928-1932. Nolile archeologicqi epigrafire, p. 61.
serait de 20 hectnres, ce qui est fort eXo!(éré. ') V. Bulelinul Comisiunii Morium. lst., fuse. 81
2 ) Cf. por ex. Cori Putsch, Der Kampf 11m den Vo- (1935), p. 91 rt Raporl asupra cercettirilor dela Draj11a
nauraum u111er Vomilian und Trajan, dnn• Si1:ung.,- de Sus-Prahorn, dan; A nuarr,l Comisiu11ii Monum.
berich1e d. Academie der Wi.,.,e11schaf1m in ll"ï,11, 2 I 7. I.,torice pe 1942, B111·arest l9l3, p. 106 -10:J.
)fond; Wien Leipûg 1937, p. 170 ~ 171.
CH . $TEFAN

Soutenus par la Commission des Monu ments H istor iques nous effect uâmes par in tcrmi•
t en ce, en 1939 et 1940, de petits sondages t ant d ans l'é ta blissement militaire que d ans l' éta-
blissement civ il.

1 : 20 .000
F ig. 1. - A le ca mp, B éta blissement civ il

Les r ésultats de ces fouilles et les conclusions historiques qui p euvent en être tirées sont
exposés ici, toutefoi s nous attirons l'attention sur les conditions défa vorables dan s lesquelles
nous avons ex cavé, à cause des v ergers r ecouvrant le camp, en dépit de toute la bonne volonté
d es habitants-propriétaires qui, en gén éral , n e nous fit pas d éfaut et que j e me dois de PCI™:r·
cier ici.
A ) LE CAMP
Situatiorl. Le camp de Drajna de Sus est situé au Sud-Est de la commune, sur la colline de
Gradi~tea qui sépare du ord au Sud la vallée de la Drajna de celle de l'Ogretin (fig. 1) . L e

116
LE CAMP ROMAIN DE DRAJ N.A-DE -SUS

camp était qaudrangu]airc, les coins arrondis et dépourvus de tours. Il est orienté dans l'axe
-S. Le côté, mesuré sur le mur ext érieur ord a une longueur :de 200 mètres tandis que :es
cô tés E t et Ou st ont environ 176 m. La superficie du camp est donc au-dessous de 4 h ectares.
Ces chiffres sont approximatifs, vu qu' il nous a été impossible de déterminer exact ement aucun
d es côt' s dans sa lon gu eur entière.

- .,.=:J -, r r
,,, ,,
' !
.:-
)
' 1
)
' '
'
1 '
'
1

1 '
' 1
1

1 1
1 1
:.· . ~-_:: :·. ·>:·:,::_.::::::~;:::}.:. :
· r+.: : i: : .. · 1
1 ' 1
1
'
}
1
:
1

'
1

1 '
1 1
1 1
1 1 1
1 1 1

1
'' 1
1
1 1 .\· 'f":<-:•."_•:•,:' :-:-:.:•:• ·::-.•:-:-:.-:-:-~ ·-:-:-:-:-~.:::::; -:,;.,-:-
'
1

1 ' 1 '
1 1 1 '
1 1 ' 1
' 1 ' 1
1 1 1 1
1 '

I
1 ' 1
1
1 1
1
1
, ·
'
1
' 1'
1

' ' ' '


1' 1' '' ''
1 1 1
1 1
_•_:._::::::::·:::·-.:t.:::i:t!•~·~:·:::·.:::::·~-~ :
'
:t
',,, '•'.' , .
:,'. :.:;::;: 1

'
1

' , 1

'-,-------------------
\
_.,,,✓.,
- - - - - -.- - .
- - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - ,,., '

. - --- - - - - - - - - - --
·- - - - -- - - ---- - - -- ~ -
Fig. 2. - Le cam p.

Le camp est bâti à cheval sur la colline; le côté ord la coupe en biais à son point le plus
él~v é - cote 475 - et puis <l:escend sur le versant oriental, vers _la vallée de l'Ogretin.
Le mur d'enceinte. La culture des céréales, des plantes fourragères et plus encore, les ver-
gers de pruniers, nous empêchèrent d'exécuter des fouilles plus complètes au delà du côté
Nord, notamment dans le voisinage de la porte et à la moitié E st de celui-ci, et, encore n'avons
nou s pu suivre que le mur intérieur tandis que le mur extérieur ne fut relevé que de-ci, de-là, où
ce fut possible. Au coin N -E seul, le tracé des deux murs put être suivi (fig. ·2).
Néanmoins nous :ivons pu établir que du côté Nord, deux murs d' encein1;e s'élevaient
parallèlement: a) un mur extérieur, épais de 1 m 20; b) un mur intérieur épais de 80 cm

117
JI , Dacia , X I -X II (19 45 -1947).
Gll. $TEFA

à 90 cm. U n inte rvale de 1 m 90 de large 1)


sép are les deux murs. Les angles étaient dépourv us
d e to ur , sembla bles en cela a u château-fort de Urspring 2 ) co nstruit entre 74 et 100 a p . J.-C.
et peut- être à celui de Main z 3).
Une eulc p orte était prévue de ce côté, probablement la porta dccumana, à la moitié de
la longueur de ce cô té; large de 3 m. 10 elle n' est pas fl anqu ée de tours (fig. 3). La hauteur
du mur, à la porte, mesurée au côté S-E de celle-ci, es t de 1 m dan s lequ el ent re le ran g do
pierres des fondati ons.
Du mur intéri eur, du côté ord , à une di tance de 14 m 90 vers l' Es t de la porte, part un
mur perpendiculaire a u premier , long d e 3 m 40.
P crpendiculairem P. nt en core à celui-ci et parallèle au mur d' enceinte, un autre, lon g de
13 m 90, se dirige vers l'Ouest formant ainsi un es pace r ectangulaire ferm é de troi côtés .
Le même espace s'é tend à la partie Oues t de la porte (v. plan fi g. 2 cl ~). Au cun de cc mur
int érieur n e se réunit au mur de la citadelle mais tous s'appuyent sur lui.
- ___
- - - - - -- -- -- -- ---
_ .,. - ---- ------ --

...

Fi g. 3. -
1.
c · c. o
~

Ln porte du côté Nord.


o ~ 2 3 't f G l Il 9 10ttt ,

Nou s pouvon s conclure qu'ils n'avaient pas été prévus dan s le plan initial mais qu' ils
furent ajoutés ultérieurement. Toutefois, la technique et le matériel employé étant iden tiques,
leur da te de construction doit être très rapproch ée de celle du mur d'enceinte.
L es mues furent édifiés avec les pierres extraites dans la r égion, soit de la colline Ca tunul
à l'Est de l'Ogretin, soit d'un point dénommé << Pest e Vârf >> qui se trouve sur un sommet sépa-
r ant la vallée de la Drajna de celle du Teleaj en. L es pierres petites e t irrégulières, furent uti-
lisées à l'intérieur de la maçonnerie - opus caemeutieium - les plus grandes, plus régulières
et légèrement dégrossies, à l'extérieur.
ou s n ' avons pu suivre qu'un seul mur du côté Sud sur une longueur de 60 m ainsi que
le coin S-O. Le matériel employé et la technique de maçonnerie sont les m êmes .
Dan s la strate de débris à côté du mur, un tambour de colonne d'un diamètre de 49 cm
haut de 20 cm et un fragment d'un second furent découverts ; documents de grande
importance ~ar ils indiquent que d'imposants batiments à colonnes occupaient l' enceinte du
camp de Drajna.
ous n' avons pu découvrir ni la porte, ni l'angle S-E qui doit se trouver probablem ent
sur la propriét é de l'habitant Codin, plus exactement sous deux grands noyers qu'il était im-
p ossible de sacrifier.
1 ) P our des murs parallèles se mbla bl es, v. le petit 2) Cf. E. Fabriciùs, ORL, Bd. VI, B, n o. 66-n,
châ tea u-fo rt d e Tri enz, cfr. E . F ahri cius, ORL, XLIV pl. 1.
Bd. V A. Strecke 10, Der Odenwaldli mes vo n Worth, 1 ) E. Schmidt, ORL, Bd. IIB, no. 30, pl. I. pouvant

am M aùi bis Jl"impfen am Nec kar, p. 103- 104 et ê tre daté du I er siècle np. J .-C.
pl. 13, 3.

118
LE CAMP ROM AI DE DRAJ NA -DE- S

E n d épit de nos efforts pour détermin er le parcour des côLé E t et Ouc t, nou s n'avons
pu relever des vc tiges de mur , excep-
tion faite pour les angl s -E et S-O, cc
qui semble indiquer que leur de tru c-
tion dat de lbin .
PRAETORI UM. A 78,50 m au
Sud de la porte, quelqu es chambres
fai sant partie du prétoir furent dé-
co uverte . De l' ensemhl c des pièces qui
formaient le siège du Commandement
du ca mp, n ous n'avons pu dégager
co mplètement qu e les chambres b et c,
uno pa rtie de celles a et d, nous con-
tentant, pour le rest e, de suivre le tracé
des mur . Cet ensemble se trouve sur
la propr~été de Riia Enescu, L es fouilles

C
devront s'étendre dans la suite vers le
Sud, sur la propriété voisine.
n e oh crvation générale et ext rê·
m cment importante pour les conclusions
qu'on en peut tirer, doit être notée d ès

0 1 Z 3 ~ Sm
~

C d
; 1

1 10
(. , .w
L
1 :
1 1
1

1
• 1

F ig. 4. - Le prétoire et le maga sin .

à présent. On n'a trouvé dans l' ensemble de ces chambres, que des tuiles, des tuyaux, excessive-
ment peu de .fragments de céramique et à p eine deu x monnaies .

11!)
Gll. !;,'l'EFAN

Le groupe des ehamhres eomposant les hâtinwnts du pr{-toirc comprend: a) Une rhambrc
à al:si<lc lonj.(UC dr 6,50 rn, au ce11trc de la11urllc se trouve, 1111 réduit soutrrrain carré, largo de
1,75 m, profond de 1,1,0 rn (v. plan ,Je la fig. 4 d111mbre b et les sections A-B et C-D1. Le sol
de ee r{-duiL {,tait pavé de cailloux de rivi,·rc recouverts d'urn, légi'-rc couche de ciment. Au
1·cnlre s'{,lcvait un bloc carré de pierre.
Aucun escalier ne donnait acd,s à cc réduit; c'était un aerarium qui se trouvait, comme
on sait, clans les locaux du Commandement 1 ).
Le mur mfriclional de la chambre ahsidalc clans lequel très probablement était percée lu
porte, est plus clétfrioré que les autres. On y remarque toutefois mm pierre trouée, trou dans
lcrp1el, probablmnc1. t, jouait l'axe de la porte.
b) Chambre c du plan, longue de 6,60 m large de 2 m divisée en trois.
c) Chambre ri du plan, longue de 6,60 m, large de 3,10 m. Elle ne conserve qu'une faible
partie du mur oriental au coin N-E pri'-s duquel on a découvert une grande quantité de tuiles
estampillées, la plupart de la Légion V Macedonica, moins de la Légion I Italien et un gros
tube crénelé à sa partie supérieure et orné d'un bourrelet alvéolé, provenant probablement
de l'installation de chauffage (fig. 14,, 5). Haut, 39 cm, dium. inf. 25 cm, diam. sup. 21 cm.
d) Chambre a du plan. Longue de 6,60 m, large de 3,80 m, cllu ferme lu partie de ces bâti-
ments vers l'Ouest.
Pas plus à l'Est qu'à l'Ouest de cet édifice, d'autres murs n'ont été découverts dans lu
section faite à la hauteur et en prolongement du mur septentrional. La chambre b possédait
une entrée dont l'ouverture se trouve dans le mur méridional. Le mauvais état de conservation
des murs, dont il ne reste presque rien au dessus des fondations, no permet pas de reconnaître
la communication des chambres entrn elles ni si celles-ci avaient, chacune, une entrée parti-
culière.
En ce qui concerne la technique de la maçonnerie, de prec1euses observations purent
être faites dans la chambre b, en particulier dans la partie à abside. Les' murs sont faits de pier-
res de carrière tout comme les murs d'enceinte avec la différence toutefois que les pierres em-
ployées sont plus petites. Sur ce mur de pierres on relève les traces d'un placago fait de briques
minces recouvert à son tour d'un crépi. De cc fait les murs de lu chambre b sont plus épais
que ceux des autres chambres, soit que tous ces éléments aient manqué dans leur construction
soit qu'ils aient disparu complètement.
Autres bâtiments intérieurs. Au Nord de l'absice du prétoire nous avons découvert un
pavage de cailloux de rivière, large de 2,50 m, mais qui n'a pu être suivi ni vers l'Est ni vers
l'Ouest. A 6,20 m au Nord du mur du prétoire, sur la propriété du Colonel Negoita Enescu,
un bâtiment de grandes dimensions s'étendant, vers le Nord, sur la propriété voisine, fut
découvert et dont une partie seulement, construite en pierres, put être dégagée (v. plan de la
fig. 4). Les vestiges des murs ne s'élévant qu'à 50 cm - 80 cm, y compris les fondations, por-
tent les traces d'un violent incendie. li faut ajouter à la découverte des tuiles estampillées de lu
Légion I ltalica et de la V Macedonica, celle d'un umbo de bouclier de fer sur le bord duquel
est enfoncé une pointe de pilum. D'après sa forme cet édifice devait être un lwrreum 2 ).

1) Un ensemble semblable à celui de fJrujno se D,u Kastell Wiesbaden dans ORL, no. JI pl. IV, 2.
retrouve dans le camp Ouest de W,lzheim (ORL. 2 ) Comme à Ur.,pring (cf. E. l•ob~iciuH, ORL 66-a, .

no. 45 et 45-a. Prof. Dr. A. l\lettler, Die Kastelle bei Das Kastell Urspring, p. 20 scq. pl. Il) <Jlli est un
W,hh,im, pl. IV, 1 h). rf. Prof. Dr. Em. llitterling, chî11eo11-fort de l','po<JU" de Domitien.
I.E CAMI' HOMAIN DE ])HAJNA-DE-Sl'S

Des vcsLiges d'autres ht,timents ~e reconnaissent dans le secteur méridional du camp sur
la propriété de M. Nicolas Enescu.
Sur la propriété de C. Enescu, à 50 m environ au Nord du mur méridional du camp cl
à 8/i m Ede la chaussée, nous avons découvert les vestiges d'une conduite d'eau, formée de
tubes cylindriques placés en· pente sur une mince couche de pierraille, se dirigeant 0S0-ENE.
Les tubes longs de 50 cm ()nt un diamètre de 14 cm et les parois une épaisseur de 2 cm. Une
des extrémités est plus mince afin de pouvoir s'emlwiter dans le tube suivant.
Les rues. Certains tronçons de rues que nos sondages ont relevé montrent que l'aménage•
ment du camp de Drajna ne différait en rien de l'aménagement classique de cc genre d'établis-
sement. A part la portion de rue au Nord du prétoire, une des plus importantes est celle qui
partant de la porte septentrionale, aboutissait au prétoire. Large de 2,20 m, ses bords sont
légèrement surélevés. Le pavage est formé de deux épaisseurs de pierres de rivière reliées
par des éclats de pierres et de la terre battue. tes deux côtés i;ont bordés d'une rangée de
pierres plus grandes.
Une autre portion de rue se reconnait à 25 m au Nord du mur méridional, en direction
E-0, sur la propriété de M. N. Enescu. Le terrain étant en pente vers l'Est, un autre mode
de construction, permettant l'écoulement rapide des eaux, fut adopté pour celle-ci. La largeur
de cette rue est de 3,80 m; au centre de cette largeur totale, une bande large de 80 cm et
profonde de 20 cm forme au milieu de la rue une sorte de canal d'écoulement des eaux.
Observations stratigraphiques. Tous les sondages pratiqués dans l'ensemble du camp, ont
révélé une seule couche de civilisation. Le résultat le plus important à ce point de vue fut oh-
tenu par les fouilles intensives du côté du mu.r septentrional.
Commençant par la surface, notons une couche de terre végétale dont l'épaisseur varie
entre 5 cm et 40 cm, différence qu'explique la pente du terrain. Des fragments de pierres, de
tuiles apparaissent même à la surface, extraits aux cours des travaux agricoles.
Sous cette couche et plus particulièrement près de la porte, succède une strate d'incendie
épaisse de 40-60 cm, composée d'une grande quantité de tuiles, de tuyaux calcinés et brisés
recouvrant des vases déformés et brûlés, des lampes, des monnaies. Le métal, par l'intensité
de l'incendie, s'est fondu, emprisonnant dans sa masse, au cours du refroidissement, des débris
de pierre, de tuiles etc C'ei;t le cas d'une charnière de porte découverte dans cette strate
(fig. 13,6).
11 est à remarquer qu'à la poterie romaine se mêlent des càssolcttes daces, (fig. 15) abso•
lumcnt semblables à celles trouvées dans les établissements gètes 1 ).
Des tessons de terra sigillata, tel l'exemplaire de l'atelier de Patricius (fig. 10,4) ou la lampe
de celui de Fortis (fig. lG,3) voisinent avec des urnes de forme et de glaise locales. Cet ensemble
se situe dans le temps par les monnaies datant de Domitien 11 Trajan inclusivement.
Sous cette strate s'étend une couche de terre drpourvue de vestiges archéologiques,
épaisse de 20-30 cm, cuite jusqu'au rouge par le violent incendie qui sévit au-dessus. Vient
ensuite le sol qui jamais ne fut touché.
Il est donc établi, du moins pour les parties excavées par nous, qu'il n'existe au camp
de Drajna qu'une seule strate de culture. Aussitôt après l'incendie, le camp fut donc aband-
donné définitivement, conclusion confirmée par les sondage pratiqués dans l'établissement

1) Voir plus bos page. 133

121
ï. Il. ~TEFA :\

l"ivil l'I '" prr-toin•. Les chamlm,~ faisan! partie d" ct'lui-ci d fouillfrs pnr nous rtnient nl,so-
lum1"nl vides. JI semhle (p1'ellcs ail"nl rt(- vidfrs avant l'r-vacuntion du camp, soit q1w celle-ci
fut ordonnfr pour une raison que nous ignorons, soit qu'elle se fit sous la pression de l'ennemi
au cours des luttes.

B) f~TABLISSEMENT CIVIL
A environ 30 m au Sud de camp se trouvent les vcst.ig,•s d'un étahlissemcnt civil contem-
porain de celui-ci. Il en (,tait srparr par 1111 fossr largt' et profond qui n'a pu titre recherché.
Cet rtaLlissemcnt s'étendait sur le versant oric·ntal de la colline clc Griicli~tca jusqu'à
pm,imité du chemin qui sépare Cl'llc-ci de l\fuchc,1 P,irpala. Nom; i(!:n111·ons si dans l'antiquité
le chemin, dfoomrn(, La Tl ula et qui unit la v.illée de la Drnjna à celle de l'Ogretin, existait. En
tous cas, il semhle cp1'a11cun vestige ancien ,rn subsiste 1111 Muehca Pnrpali,; d'autre pnrt, 111
sc•ction naturelle formr-<, par le chemin prfcitf ne recèle aucune ruine anthp1c, aussi bien, l'éta•
bliss(>mcnt civil de lhajna n'occupait qu'une surface réduite qui s'étend sur la propriété de
l'habitant D. Siivult'scu cl sur le terrain acquis par la commune de Drajna pour le nouvcuu
cimeLihc du village.
Les quelques tranchées pratiquées en différents points de l'établissement nous montrent,
ici aussi, une seule strate de culture. Elle se trouve sous une strate de terre végétnle moderne,
épaisse de 10 à 25 cm, son épuisscur vurie entre 4,0 et 60 cm, caractérisée par des fragments
de torchis, de tuiles, de tessons de vases romuins ruugc-jaunf,trc, des cfrumiqucs d'usages
domestiques parmi lesquels apparaissent de temps en temps des tessons de vases décorés de
motifs imprimés ou de figures (v. plus bas p. 128-132). Cette unique strate de civilisation
s' (,tend directement sur le sol vierge.
L'absence totale de murs et l'apparition au cours des fouilles de fragments de tori:his,
sont des preuves suffisantes que ces logements construits en torchis (mode de construction
très ancien dans nos rfgions) n'étaient que de simples cabanes provisoires. Le toit était pro·
bablemcnt fait des tuiles provenant des unités militaires du camp. C'est l'hypothèse qui
explique, du moins, la présence de tuiles portant l'estampille des légions I ltalica et V
Macedonica, en tous points semblables à celles trouvées dans le camp.
Les fragments de poterie révèlent que les marchands établis à la porte du camp, avec
des marchandises répondant au~ besoins des soldats, s'étaient instullés dans un établissement
indigène plus ancien dont nous avons découvert les vestiges mêlés aux vestiges romains. Il
est possible que les fouilles intensives futures, qui sont absolument nécessaires, amèneront la
découverte d'une strate plus ancienne.
D'autre part il est évident que cet établissement civil n'a pas dépassé la phase des caba-
nes, ni n'a donné naissance à aucune localité durable. Son existence, liée uniquement à cello
du camp, cessa avec lui .

.Matériel de construction. Nous avons vu plus haut que le camp de Drajna-de-Sus, fut con•
struit en pierres des carrières exploitées dans la région. Il est possible qu'à l'origine il n'exis-
tait qu'une fortification de terre avec palissade, rcmplaçéc ultérieurement par un· camp do
maçonnerie. Il se peut que le système de fortification du côté Nord, curieux et rare, conserve
encore le retranchement primitif de terre renforcé par le mur extérieur, épais de 1,20 m et
par un autre intérieur, épais de 80-90 cm (v. plan de la fig. 3).

12'2
LE CAMP ROMAIN DE DRAJ A-DE-S S

Cette observation peut être étayée par le fait que, si entre ces deux mur on a découve rt
des te sons de céramique et une amphore incomplète, pas une tuile, qui logiquement devait
tomber dans cet espace s'il eut été libre, n e fut trouvée. ous rappelons le petit ca mp de
Trienz 1 ) qui présente les mêmes caractéristiques.

'g ~qÎ O'lf /1/'~U


,--------------

'([ Œ: ~ - □ :, Ul~ 6

7 8
Fig. 5. - Timbres des corps de troupe identifiés à Drajna-de-Sus.

En ce qui concerne les objets en pierre nous avons trouvé deux tambours de colonnes
dont l'un in complet, deux pierres de moulin et de nombreux projectil s.
La construction de l' établissement civil nécessita une grande quantité de bois et de glaise .
Certains morceaux de torchis brûlés présentent encore la trace imprimée dans la glaise des
morceaux de branchages renforçant les parois des baraques des négociants.
La brique fut utilisée comme pavement dans les b~tisses du camp. ous n'avons trouvé
que des fra gments de très épaisses briques (6 ,5 cm). L'Eglise Saint -Jean de Drajna-de-Sus,
conserve le fragment d'une brique ayant un seul côté intact d e 43 cm et une épai~seur de
6,5 cm, marquée de l'estampille de la légion I ltalica. Ces briques et plus encore, les tuiles,
elles aussi de grande dimension, sont travaillées et ornées avec grand soin de multiples
lignes ondulées ou en demi-cercle, disposées en losange ou en croix. Ces motifs sont exécutés,
soit par pression dans la pâte molle, soit tracés avec un instrument pointu.
Tuiles et briques estampillées . a) Legio I Italica. La plupart des tuiles portent l' estam-
pille de la légion I Italica. Elles se réduisent à trois t ypes qui diffèrent uniquement par la di•
mension et la forme des lettres , l'inscription étant la même.
1) Cfr. plus haut p. ll8, note 1.

123
Cil. ~TEFAN

1. Estampille Tec tan gulairc, lon gue de 15 cm, large de 4 cm. L'inscription est bord ée
en haut et en bas, d'une bande en r elief. Les lettres également en relief et hautes de 2,5 cm
sont très belles: LEGIITA (fig. 5).
2. Estampille rectangulaire des dim ensions ·c1e la précédente. Les lettTes toujours en
relief sont plu s épaisses et hautes seulement de 15 - 16 mm. L'inscription est dépourvue
de bordure: LEGIITAL (fig. 5,3).
3. Estampille rectangulaire, longue de ll ,3 cm, large de 2,9 cm. La hauteur des lettres
en relief varie entre 16 mm et 19 mm_: LEGIITAL (fig. 5,5).
B) Legio V Macedonica. Au second rang, en ce qui concerne le nombre, se placent les
estampilles de la légion V Macedonica. Ces estampilles rectangulaires sont longues de 12,5
cm, larges de 3,9 cm. Les lettre en relief, assez belles, sont hautes de 1,5 cm à 2 cm: LE-
GVMAC (fig. 5, 7- 8).
C) Legio XI Claudia Pia Fidelis. Les estampilJes de la légion I Claudia qui n'appa-
raissent que sur des fragments de briques, probablement bipédales, sont plus rares. Le car-
touche est rectangtùaire, long de 9,1 cm, large de 3,8 cm. L'inscription est enfermée dans
une << tabula ansata >> (fig. 4,2), les lettres en relief et serrées les unes contre les autres ont 2,4
cm de haut: LEG (io) XI C(laudia) P(ia) F(idelis);
D) Cohors I Commagenorum. Le seul corps de troupe auxiliaire qui ait laissé des traces
à Drajna-de-Sus, est la Cohors I Commagenorum, dont les es tampilles présentent trois types.
1. Estampille rectangulaire, longue de 9,8 cm, large de 4,8 cm. Les lettres en relief sont les
unes hautes de 3,4 cm, les autres très petites (le second O a seulement 1 cm et le M à peine 6
mm) sans indications du numéro d'ordre de la cohorte (fig. 5,6): COH(ors) COM(magenorum).
2. Estampille rectangulaire,

~--;~~\:;; L_
, 1
:r.7:;
4
longue de 7,8 cm, large de 1,7
cm. Les lettres sont hautes de
1,2 cm. à part le second O ayant
1///
seulement 6 mm et qui entre dans
c·~:: ~~".: 3 =
I= =::=-...=-:.:-::::- ~ - 9 fi//.'
la boucle du C comme l'exemplaire

l:J.,
du type précédent (fig. 5,4):
COHCOM.
3. E stampille rectangulaire
bri 'e à l' extrèmité de droite, large
de 3,9. Les lettres sont hautes de
1,9 cm et 2,3 cm. L'in cription
porte COHICO (fig. 5,9).
. Les trois premières lettres
,. donnent le mot COH(ors) la
J,' ig. 6. 1/ 3.
quatrième ne peut être que le
chiffre I parceque la lettre suivante est sans conteste un C s uivi d'un O dont la partie
inférieure seule subsiste. On lit donc COH(ors) I CO[M(magenorum) .
Cet exemplaire est très important en ce qu'il indique le numéro de la cohorte et met fin
ainsi à toute discussion à ce suj et 1 ) . ·'

1
) Cichorius d éjà attribuait les briqu es nvec l'estum- (art. Coho,& ·dans R E. IV, col. 273).
pille du type COH COM à la cohorte I des Commagènes

12.4
LE CAMP 110MAI DE D Il A.J NA- D E-SUS

C:ÉRAMIQUE
Les céramiques du camp et celles de l' établissement civil offrant des caractères identi-
ques, nou s le traiteron s donc ensemble, indiquant toutefois pour les pièces importantes le
lieux de découverte.
Les vestiges de la poterie de Draj na peuvent se diviser en deux groupes: 1. Céramique
romaine; 2. Céramique indigène.
1. Céramiqtte romaine. Les produits de cette classe se divisent à leur tour en deux caté-
gories:
A) La céramique commune représentée par des vases et des tesson s de couleur rouge ou
grise, travaillée au tour, d'une pâte p~tric avec soin et bien cuite. Ses formes sont très variées.
1. Des plats, aux parois obliques, les bords ornés d'un filet creux et avec un fond plat sont
très fréquents (fig. 6,1) . Une variante de cette forme présente les bords légèrement évasés, le
filet creux plus près de la marg~ intérieure (fig. 6,3) ou au contraire plus près de la marge
extérieure du bord (fig. 6,5). Une autre variante a des parois très épaisses en comparaison de
l'épaisseur du fond et les bords fortement tournés vers l'extérieur (fig. 6,4).
2. Les fragments de mo ~taires (Reibschalc) sont assez nombreux possédant un bec de
déversement sur la partie supérieure des rebords très rejetés en dehors (fig. 10,2).
3. Une forme habituell e est celle du pot à une seule anse, la panse rebondie, et l'orifice
épais (fig . 7,1) .
Une fo1m e différen te est celle de la ruche dont l'orifice évasé est en forme d'entonnoir
et l a ligne de séparati~m de l'anse et de la panse nettement marquée ainsi que la ligne de
démarcation des flancs rebondis et du bas du vase . L'anse est angulaire (fig. 7,4) . .
Deux larges tasses . -~
- ~

(fig. 7,3) dont la marge


du fond est en forme
/1 , ~r .
a
'

d'anneau (Ringfuss).
4. Seul de ce genre
jusqu'à préBcnt est le
vase (fig. 7 ,2) dont le
fond est petit, les parois
légèrement courbes vers
le fond et le rebord re-
tourné obliquement vers
l'extérieur.
5. Les fragm ents
d'amphore déterminent
une forme très précise .
Le plus complet est celui Fig. 7. - Poterie romaine. I /3.
de la fig. 13,5 découvert
à l' angle - E du camp, entre les deux murs parallèles édifiés au côté septentrional.
Deux fragments d'anses provenant de l'établisssment civil présentent des caractéristique ·
rencontrées plus rarement dans nos régions, des anses à bosses (fig. 14,3) 1 ). Un spécimen d'anse

1) Ce type d'anse apparait dép dans i-Inltern, · mania, XIII (1929), p. 17, fig . 6, 3.
cf. l'exemplaire de Uriterkirchberg-Viana, dans Ger-

125
GII. ~TEFAN

avec un nœ ud près d t' l'orifice du vasr (fig . 7,7 ne peut t- tre a ltrib11 ée à a ucun e form e d r tcr·
min ée de vase .
.
.,-- - -
1 ~l~.,_.,""
,_""'
_llffl
-r
6 . Les fr ag ments . de cru ch c ttcs s pé-
cifiqu c mr nt ro ma in e , n e m a nquent pas
(fi g 7,5 ). U n des plu s j oli exe mpla ires
1
trou vés dans n o r eg1on es t la cruche à
1
deux an es (fig . 8) de terre r ouge-briqu e
1
découve rte dan s l'intérieure du camp . Le
: a..<r.«~r.a:•J:.11
co rps à peu près cylindriqu e es t orn é de
~ !!'••rmctfTIIX•(Q;JIJI.I six bou rrclct s à al véo le qui ceignent le va e
ti h ori zontalem ent. L es an es, très éléga nte ,
1 sont di visées dan la lon gueur en quatre
1 b andes. Le go ul o t possède un anneau ext é-
rieur de tiné au couvercle. L e fond porte
1
ext éri eurem ent un omphal os . L es dimen-
1 sions sont les suivantes : Hauteur 28,2
1 cm , dia mètre du fond 9,2 cm, diam ètre
L des bords 4,,8 cm.
7. Une écu elle rappell e la form e des
F ig. 8. - Cru ch e à cieux nme,;.
v ases en t erra sig illata .
La partie inférieure est en con tronqué, la supérieure, cylindrique. L e v ase de t erre gri s-
j a unf1tre (fig. 14,4) , à fond p etit et deux a nses p a reilles à celles d'un cratère, a ppartient à la

't',
-.,.._..
....,,.._.,....,,, ..
,..........

~-- • · ? · 1 · ♦ -- 1
~ ...'"",.n,,
...
,,._,,,_,,,
111 , 1 1'1'•'•'1'i't'1 ' , 1~
..... ,.... ..,.. ,...,.j... •.~
,... -
-z
2

Fig. 9. E nv. 1/2 .


J
m ême ca tégorie. La lign e de dém arcation entre la p artie supérieure et la partie inférieure est

126
I.E CAMI' HOMAIN DE l>HAJNA-DE-SlJS

acccnluéc par une ceinlurc circulaire. Les dimensions sont: hauteur 19 cm, le diamètre <lu
fond 5 cm, celui de l'orifice, 21 cm.
8. On rencontre fréquemment clans la céramique de Drajna des couvercles ayant l'ha-
Lituclle forme d'entonnoir renversé et possédant un manche plus ou moins développé (fig. 6,6
et 11,6).
Il) Cfrruniqnr rlr foxl'. Elle est peu représentée à Drajna. Il n'est question que de la
polerie importée avec certitude <les centres <le fabrication occidentaux. Elle peut être divisée
en plusieurs catégories partagées à leur tour en sous-divisions.
I. TPrra sigillata. Le fragment le plus important est un fond de plat. Le fond est bombé
1111 <·entre uussi Lien i1 la surface extérieure qu'à celle intérieure. Sur cettr, dernière, dans un
cercle soulignant la ligne <lu fond, s'imprime l'estampille rectangulaire du fabricant: PA TRIC
(fig. 10,4). Fabricunt gaulois tr1:s connu, Patricius travaillait au 1-11-e siècle ap. J.-C. Il
scmhle <lu reste qu'il ait existé en Gaule, plusieurs fabricants de ce nom 1 ). Nous croyons que
l'exemplaire de Drajna doit êLrc attribué à la manufacture <le La Graufesenque en activité
jusqu'à l'époque <le Trajan 2 ).
Le fragment <l'une <• oreille <le plateau ovale>> (fig. 9,3) est fait aussi de fine glaise rouge.
La face <lu bord est ornée d'un motif végétal et d'une colonnette en relief, puis d'un filet perlé
et, à la ligne <le jonction au corps du vase, d'un filet de petits disques en relief. La partie inté-
rieure <lu vase porte une zone garnie <le filets <le petites incisions triangulaires placées irrégu-
lièrement. Une profonde incision sépare cette zone <lu reste <lu vase. Il est probable que co
fragment appartient à un plat ovale du type Dragendorff 39 clans une de ses variantes 3).
D'autres petits fragments <le terra sigillata véritable, trop insignifiants, ne méritent que
d'être mentionnés.
2. Les fragments en barbotine à décor en relief, appartiennent aussi à cette première
catégorie.
Nous possédons cieux tessons d'un vase à parois droites à la partie supérieure, les hords
droits et la marge très légèrement évasée, ornés d'un motif de houtons de fleur, répété
cieux fois sur notre fragment. Entre ces cieux motifs est posée obliquement vers la droite une
boucle (ou une fcuill(') stylisée (fig. 10,5). Cc motif se rencontre habituellement sur les vases
en barbotine et la forme du vase se rapproche du type 45 <le Olbia 4 ).

Un autre fragment présente le même motif mais ornant la surface du bord <l'un vase <le
glaise grise, peut-être une imitation de la céramique <le bonne qualite importée.

1) Des produit• signés de Pulril'ius oppuruiSHent auppl. VII col. 1329--1330, I. J. Déchelette, Les vases
ouHsi à Pompei, rfr. Fd. Oswuld, An /111rod11rrio11 céramique., ornés de la Gaule . Romaine, t. 1, Paris
to the Stud,r of Terra Sigillata, London I '120, p. 56. 1904, p. 104 et 294, 141 reproduit une estampille
Il c•t difficile d'udmcllrc que celle poterie clc Pompei PA TRIC appartenant à un fabricant Patricus et non
sorte clc l'utelicr de cc même Pntriciu• ,I1111t lrH pièces pus l'atricius.
opporui•sent uu Rhin et uu Dunuhc il la fin clu fer 3
) F. Oswald-T. Davies Pryce, Terra sigillata, pl.
si~cle ou dflrnL du Il• si~c:le. Pour lcH chî1tcuux du LVII; cle •emhlahles oreilles de plateau ovaire se
Rhin et de Guule voir CIL, XIII, I, 15 II el OR/, tr,rnvent décrites dans J. Déchelette, o. c., II p. 318,
en purliculier 66c. Fr. Drexel Da, Kastrll Faimi11ge11 nos 18-19 et sont des produits des ateliers de Lezoux.
p. 65: 16, L. locohi, Da.• Kastell Zugma11trl, p. 30 4 ) Voir T. Knipowitsch, Die Keramik riimischer Zeit

etc. Pour lu Pannonie voir Georgine Juhüsz, A tlUS Olbia in der Sammlung der. Eremitage, dans Male-

Brigetioi Terra-Sigillatak, don,. Di•• Pann. Ser. 2, no 3. rialie11 :ur romisch-germanischen Keramik, Frankfort am
2 M. 1929, p. 43-44, type 45, fig. 9.
) Cfr. Howard-Comfort, Terra Sigillata, dans RE

127
CH. ~TEFA

3. Une s6ric de fragments de va es aux paroix général ement minces, fails de pâ te fine
jaune-rougeâ tre, sa ns vernis. L'ornementation se co mpose d e très fin es inci ion (Had cb en•
verzierung) disposées en bandes (fig. 9,4 et 6) ou recouvrant une bonne parlie du va c, habi-
tuellement la partie supérieure (fig. 9,4) ou rncore en dessous de la lign m édiane du vase
dans l'exemplaire de la fig. 9,6

..
•" 111 ,
/.
,. .. ~-=-..: ·,,,
J~-~r~.: ~ ~t.
~ ,/~\~\~ !,)
-:: • ,. .ctll\•
.~ . i#-::.~
~... ....._
·~ '"''✓"·

.- - -- -
Fig. 10. - Clochette en bron ze (no. 1) et poterie romaine. 1/2.

Sur un 'tesson appartenant certainemen t au fond d'un plat, l'ornement est formé de trois
cercles incisés entourés d'une couronne faite de deux rangs de grandes incisions qui se rap-
prochent des points d'exclamation (fig. 9,5).
Ce décor, dans cette technique, se rencontre sur les plats, soit à l'intérieur (fig. 9,5) s6it
sur les bords (fig. 9,7), sur des vases à parois obliques (fig. 9,1-2) ou droits (fig. 9,4) ainsi que
sur les petits vases à partie supérieure large, séparée par un bourrelet uni de la partie inférie ure
brusquement retrécie en forme de cône tronqué (fig. 9,6).
C) Poterie estampillée. Celle-ci est bien représent6e tant dans le camp de Drajna-de-Sus
que dans l'établissement civil. Elle compren d une série de fragments de vases dont la déco•
ration estampillée est caractéristique de la r égion danubienne et Nord Pont~que. Cette tech-
nique s'observe parfaitement dans les vases à parois minces. Les ornements s'imprimaient
C?Omme une estampille sur la glaise crue. A chaque ornement çorrespond, à intérieur du vase,
une boursouflure due à la pression sur l'estampille. Les motifs consis.t aicnt en simples alvéoles
disposées en rang et horizontalement à la partie supérieure du vase, entre la ligne médiane

128
I.E CAMP ROMAI DE DRAJNA-DE-S S

et le col (fig. 7,2.), de losanges simples ou combinés avec des impressions circulaires (fig. 11,1)
ou encore de rangs d'alvéoles circulaires dans lesquelles s' imprime une étoile à plusieurs bran•
ches (fig. 11 ,3).
ou s voyons sur un fragment de gobelet, un cercle formé d'X à bras égaux sous une cein-
ture en relief, ensuite un second cercle du même motif et enfin un cercle composé de penta-
gones irréguliers en forme d'ogive contenant un petit perlé parallèle aux côtés du motif. Pour
autant qu'on pui sse l'observer cc cercle de motifs se répète une seconde fois (fig. 11, 4). Un
autre fragment malheureu sement trop petit, décoré de cercles imprimés en forme d'étoiles (ou
de fleur , alternant avec un cercle de rosettes et un autre de 8 plus ou moins approximatifs
(fig. 11,2), rappelle le motif d'un fragment de m,ua (Transylvanie) 1 ).
Une très belle pièce
est l'écuelle incomplète
1
(fig. 12) découverte dans
l'établissement civil. La {
1:1
largeur totale aux bords ;i
est de 30 cm. La forme '1
~
est arrondie, la marge
- ,'l'
des bords, droite. Le ..•/ 1
fond concave repose sur
../ 1 1
un pied court (Stand- ,y
1 j
fuss), de la marge des i
bords se . détachaient 1 -------'
deux ans es horizontales
(d'une forme analogue à
~:
celle ,de la fig. 10,6) qui
Fig. 11. - Céramique estampillée.
s'élèvent un peu au
dessus de leur niveau.
La surface intérieure du fond cot décorée d'un bel ornement enfermé dans deux cercles
concentriques incisés. Il est composé, au centre, de deux plantes de pieds en pointillé, collées
l'une à l'autre et entourées d'un cercle formé de quatre rosettes pointées aux extrémités des
deux diamètres idéaux et de C[llatre croix dans l'intervalle des rosettes t).
Il est évident que le potier employa une estampille pour chacun des motifs qui compo-
sent cet ornement très réussi. Les rosettes sont semblables à celles du fragment de la fig. 11,2
et les croix ressemblent aux X du fragment de la fig. 11,4, motif qui eut pu être employé
en tournant légèrement l'estampille.
Il est certain que le motif<< planta pedis >> sur cette pièce ne joue plus son rôle initial <l'es-
tampille d'atelier, mais bien celui de simple ornement. La preuve en est donné par le frag-
ment de la fig. 11 ,G trouvé dans l'établissement civil et appartenant à un vase de technique et
cle forme identiques. Sur celui-ci, le motif planta-pedis est imprimé deux fois mais intercal.é
d'une rosette avec points intérieurs. Comme ces motifs sont disposés en cercle à l'extérieur du

,1) V. Chris tescu, l sloria economica a Daciei Romane description p . 30) et que l'auteur classe dans « Kleina-
Pite~ti, 1929, pl. III, 2. sia1isch, Ga11u11g D &, le datant de la première moitié
2 ) Deux plantes de pieds accolées se trouvent sur du 1-er siècle ap. J .-C.
un plat de Olbin (Knipowitsch o. c., pl. VIII, 10 et la

j29
C H. $T E FA

(ond duquel les sépare un e li gne sinueuse et qu 'ils se répè tont jusqu'à ferm e ture du cercle,
il est évidc ut qu'ils constituent une d écoration e t non plu s une es tampille de fabrication.
Ces fra gment sont travaillé au tour, de glai se rou ge assez bonn e mais dont la qualité
ne peut être comparée à celle des pote ries itali<Ju es et ga uloi es. li leur manqu e au si l • ver-
nis spécifique aux produits occidentaux.

Fig. 12.

Une étude approfondie des types de cette _poteri e es tampillée propres à notre te rritoire et qui
apparaissent en Dacie, à Porolissum 1 ), à Apahida 2 ) au camp d'Ili §na 3) dans la station de Lcch-
inta de Mure~ 4 ), à Cri t e§ ti e t les derniers t emps au Sud des Carpath cs 5) , fait encore défaut.
1 ) Dr. Buday .Arpâd, Romai villak E rdély ben, clans ( Siebenbürgen) da ns Mannus, Z eitschrift filr De11tscl1 e
Dol/!o: atok-Trnvdux. Cluj, IV (1 913), fi g. l 9. Vorgeschichte 'JO. (l 938), p. l 22 - 14 l. L ' interprét.u-
2 ) A rch. Ert. 190 1, p. 239 sqq . p l. 3, 36- 38 el Lion qu e le va se uvec serp enls (fi g. 2) seruiL en li ai son
pl. 4, 40 - 22. nvee le culle de Mithra es t peu fond ée .
3 ) V. Christescu, l storia eronomicii a Daciei Romane, p. 6 ) En dehors de Drajn a de Sus la pote ri e es tampillée

6S, fig. 2-6 . C. D aicoviciu, Problema co ntirrnitafii fo Da- app arut encore au sud des Carpathes au ca mp
ria, da ns Anuarul fn stit. de Studii clasice al Univc rsitu/ii clc ,,pata de los daté pur Christcscu du Ill s. up .
din Cluj, vo l. III (1936- 1940), Si biu, 1941, pl. II, 5. J. - C. Cfr. V. Christescu. Le << castellu.m D romain de
') Dorin Popescu, Fouilles de L ech in(,a de Mr,rc1 Sii pata-de- Jo.s, dnn s Dncia V- VI , (1935- 1936) Buco-
dan s Daria li (1925), p. 334 et pl. XV, 12. Ed. Be- res t, 1938, p. 446, fi g. 15, ou nous renco ntron s des
nin ge r, F.in wcstgot.isches Brandgrab von Maro s-L ek enc:e exe mpl es de ro se tte estampill ée.

130
LE CAMP ROMAI N DF, DRA.J A-DE-SUS

Signal ée e n Pannonie fga lcm cn t, nou s ne possédons pas enco re pour cette région l'étude
que pré- parc M. Lajos agy 1 ). Le type avec orne ments imprim és apparait auss i en Ru ssie
du S ud , à Olbia ~) el la com paraison avec ce ux de chez nous pourrait conduire à des conclu-
sion impor ta ntes . L a cé ramiqu e avec ornements estampill és est datée là-bas de la fin du
1-er siècle e t de la première moiti é du second a p. J.-C. ") ce qui correspond parfaitement avec
le mi li eu archéologiqu e dans lequel nou s la trouvons à Drajn a-de-S us. C'es t en cela que l'o-
pinion de Lajos Nagy - qu' en Dacie ce ll e es pèc1., se place entre 150 - 250 alors qu' en Pannonie
elle apparait auss itôt
après 70 a p. J .- C. 4 ), de-
m a nd e à être rev ue car
elle appa raît plu s tôt à
Drajna-de-Su .
Au dem eurant, ce
genre de poterie se trou-
ve en Dacie dans un
milieu famili er , pour-
rait-on dire, ca r l'orne-
ment esta mpillé é tait
onnu des Daco-G è tes
avant l'occupation ro-
maioc 6 ).
Dans l'excmplaire clc
Olbia reproduit par Kni-
F ig. 13. - (Les n os. 1- 4 et 7 e nv. 1/3. Le 110. 5, 1/L0, le 110 . 6, 1/30,
powitsch, nous r etrou-
vons le motif des rose ttes avec de3 points intérieurs 6); quant au motif en ogive du gobelet
(fig. 11,4), il rnppell e le motif en cône d e pin d e Olbia également 7 ).
Cette céramique qui semble venir d'Asie Mineure par l'intermédiaire des villes grecques
de la Mer oire, es t carac térisée par l'absence de signature du fabricant et par les motifs estam-
pillés de plante de pied, de palm ette, de cercles concentriques. Les modèles importés pouvaient
ê tre au ssi imités p ar un e fabrique locale.
En tous cas l'impress ion généra le es t qu e ce tte céramique s'apparente à celle d'Asie-
Mineure 8) . '
D) Vases e,i forme de jïµurines ( Gesichtsvasen). Cette catégorie de poterie es t repré-
sentée à Drajna par un fragm ent d e cru ch e sur les parois de laquelle es t appliquée une figure
humaine dont n'apparait, du res te de façon assez grossière, que le nez très proéminent (qui
sert d'anse), le yeux, la bouche, les arcades so urcilières prolon gées fortement ve rs le h,a s
(fig . 1 ,1) . D es vases semblables, dont les parois form ent des fi gurines furent découverts

1) Jnformntions duo s E d. B enin ger, o. c. ') O. c., pl. IX, 8 e t p. 45.


2) T . Knipowitscb, o. c. 1) Ibid. , pl. I Il, 44-a, pl. VII, 3 et p. 43 .
3 ) Ib id., p. 50- 51. si Voir à part Krupowitsch l'étude de Loesch cke
') Apud B euin ger, art. cil., p . 132. s ur la céramique de T schan.dtirli, dans Athen. Mill.
6) Citon s, ex. gr. le vu se avec d es cava li ers en reli ef XXXV II, 344- 407. Pour la Dobroudja même obser-
et d es ro se ttes es t a mpill ées d e Zimn icea ( Mus ée vation rel evée par Schu chhardt (d'apre Ul rich Kahr~-
Nn tiu11ul des A 111iqui1és de B11carest) . t cclt, Drei limites Domitia11 s clans B .J 142 (1937, p. 31).

131
GII. ~TEFAN

en douhle exemplaire (ils wnt encore inédits) à Homula (Hc~ea, Dép. de Homann\i) et
déposés nu Musée National des Antiquités de Ilucarcst (fig. 13,2- 3).
Ils apparaissent particulièrement dans la région du Rhin 1), du Danuhe 2 ) et 111{,mc en
Italie 3), toutefois avec quelques différences quant à la forme et la dimension avec ceux de
Roumanie. Tous sont de facture grossière et fos traitH du visag,, imli1p1és dans leurs lignes
principales. J. Déchelcttc dit: <c Ces vases se classent à la période du Haut-Empire >> sans
autre précision chronologique 4).
Une anse de vase, d'une ocnochoé semhlc-t-il, représente une figure féminine dont on
ne distingue que la face, le corps et la tête étant enfouis dans des voiles (fig. 13,4). De
scmhlables figurations sont inconnues dans la trt,s modeste documentation littéraire dont
nous disposons. En ·tout cas c'est une oeuvre d'un tout autre style, qui pourrait être comparée
à une figurine en terre cuite.
E) Manches de patères. Deux manches de patère en glaise, imités des manches de
patère en bronze, s'encadrent parfaitement quant à ln chronologie avec le matériel
trouvé dans l'établissement civil. L'un d'entre eux, découvert dans cc dernier, est ln
reproduction fidèle, en glaise, des manches cannelés terminés en tête de bélier que nous
rencontrons fréquemment sur les patères en bronze.
Leur apparition est antérieure à l'an 70 et elles reproduisent fo modèle des manches
en bronze du temps d' Auguste 6). Connues en Occident, clics y sont neanmoins plus
rares 6) que dans les provinces danubiennes et orientales. Elles sont fréquentes même au delà
des frontières de l'Empire 7 ) où elles apparaissent dans des tombes datées de la fin du I-cr
siècle, début du II-e siècle ap. J .-C. 8)
L'autre exem_plaire n'affecte pas une forme de tête d'animal, mais se termine par une
pointe effilée ornée de petits cerHes incisées (peut-être estampillés), se classe néanmoins parmi
les premiers, tant par sa forme générale que par ses cannelures longitudinales, cannelures em-
pruntées sans conteste aux patères de bronze (fig. 14, 2). Les cercles incisés se ré.trouvent
sur l'exemplaire en bronze de Poiana (v. ici-bas, note 7), toutefois dans un étahlissment
différent et avec une toute autre signification.
II. Céramique indigène. La céramique, travaillée à la main, de glaise et de forme
indigène, revêt une grande importance par les conditions de découverte.

1 ) J. Décheletle, o. c., II, p. 322; H. Forrer, L'Alsace duvie (H11du el Eculerina Volpe, Lesfo11illes de Poiana
Romaine, Paris 1935, pl. XVII, 2 et p. 123-124; dons Daria, III-IV, p. 336 fig. 112, II).
Fr. Fremersdorf, St. Severin in Kain, dans B. J. 131 1 ) C'est le cas de l'excmpluire de Cologne-Lindcnthal

(1926), p. 300, fig. 11. (Fremersdorf, !. c,) qui fut découvert don• une tombe
2 ) V. ex. gr. Arch. 1:rtesita 1885, p. 193, pour Car- du 3-e quort de I-er sii-Ple. La polère de Nag_ylak
nuntum cfr. RLiO, IX, p. 39, fig. 15, 2. (comitut Fejér) opporlienl au I-er s. et celui de Bohème
3 ) J. Déchelette, o. c., p. 322. (Pit, Die Urnengriiber Bahmens. 1907, 124, pl. 54, 3-4
') Ibid. et Alodér Radn6ti, Die ramischen Bronzeg~fiisse von
•) Déchelette, o. c., II, p. 319. Pannonieri, dons Diss. Pann. Ser. II, no. 6, Rudopest
•) Id. cite une patère en bronze des premiers 1938, p. 86-87). De Mésie on peut citer l'exemplaire
Lemps de l'Empire, découverte dons une tombe -à de Balcic. (v. Skorpil dons O. .Th. 15 (1912), Beibl. ll9
l'ilmes. Quelques exemplaires en argile du Musée de suiv. no. 21, fig. 98--99), Stralaja ( lzvestija Bulletin,
Aquileia et un du Musée de Munich sont mentionnés VII (1932-1933), p. 388), Garcinovo, Izvestija Bulletin,
par Déchelette, ibid. VIII, p. 60, fig. 46). Tumulus de Rosrhava doté du 1-èr
7) Fr. Fremersdorf. Germa nia, 17 ( 1933), p. 271. s. (cfr. lvon Wekov, Izvestija, Bull., XII (1938), p.
Un exemplaire fut découvert à Poiana, en Dosse-Mol- 271, fig. 75). Tomi (V. Pûrvon, Getica, p. 27, pl. IV, 4).

132
LE CAMP ROMAIN DE DRA.J NA -DE- SUS

La forme la plu s caractéristique de cette céramique est celle des cassolettes daces repré-
sentées p ar deux exemplaires .
r~----- 010l - •~

1 ~
- ~r . .

:.,i::t[jil]j~zi:;-
1
1
r- - - - - - O IJ/ - - - - - -
1

F ig. 14. - Céramique romaine.

Elles sont en forme de cône tronqu é, les parois obliques, le fond droit, l' orifice large
porte des bords droits. Dans un de ces exemplaires une anse ma sive se détache du bord
m ême pour se terminer sur le fond du vase (fig. 15,1), dans l'autre l'anse est plus petite, se
détache des parois du vase plus bas que les borda , et comme au précédent, se t ermine au
fond du v ase (fig. J5,2). ,
Cette dernière pi èce r7;\I/,°''~ -=---=-:-c_c::_,,.._=
_....,_=--=n
est o.rnée verticalement :__ "~1~';'l ,
d'une sêrie de bourrelets ,
1

~~: ~v::!:: ~é~i::i;:::ol: :~ '• . 1


' ---;
le territoire d'influen ce
Fig. 15. - Cassolettes daces l /3.
géto-daee tant au Sud 1 ),
qu'au Nord de Carpathes 2), furent découvertes dans l'intérieur du camp de Drajna de- ~us, au
') A Piswl Crcïsani, dans la vallée de la I alomi tza fig. 10, 8, fi g. 41, 10- 11, fig. 42, 1-4).
(v. I. Andri esescu, Pisc ul Crcïsani dans A nalele Ac. 2
) Voir l'exemplaire de la forte resse dace de Coste,ti,

Romt'î11e, M em. Sec1. I storice., seria III, T. III, Mem. I , (I s. op. J.-C.) p ublié par C. Daicoviciu dans Anuarul
Buc. 1924, fi g. 62- 67). A Tinosul au Sud de Ploe, ti Institut. de St udi i Cla sice, Cluj, III (1 936-1940) Sibiu
(cfr. Radu et Eca lerin a Vulpe, L es fouill es de Tinosul 1941, pl. I , 4. Pour l'Est de la Transylvanie v. le vase
duns Daci.a , I , Bucarest 19 24, p. 203, fi g. 32). A semblable de Jigodin II. (A. Ferenczi, Cetcï1i antice în
Poiana dép. T ecuci (V. R ad u el Eca teri na Vulpe, jud. Ciuc,dansAnuarul Comisiunii Mon. 1st, Sec\ia pen-
L es j 6uilles de Poia11a da ns Da cia III - IV (1 927 - J 932), Lru Transy lvania I V (1932- 1938), p. 258- 259, fig. 26).

133
C il . $TEFA N

cours d' un sonda ge à l'Oues t de la porte, à côté de vases, de lam pe et d monn aies impériales. La
,; tratc es t n ettement datée par la pré encc de la <c lu ccrna >> ignée <c Fortis>> (v. plus h a )
plu encore, par le monnaies de crva et de Trajan, fait trè important ar il indiqu e qu o
les cassolettes se fabriquèrent ju qu'à Trajan et prouve le milieu thographiquc da ce dans
lequ el c t élabli le camp. Ces deux exe mplaires n e ont pas culs, des fragments de va es du

.----~,
.... -- -- .....
. , ~\\· '.
'.\ '
., .... \
~ -'- ~ ,,
. ¼
.

. / \\\', ~ -- -
_\\\ t'--.....---
i _...,.,,;~ ~- • 1 ---::_.1
..._ _. 1
1
'
1 1 -
i
1 • ;_ \·,' ,-.,;
1
1 1
~1 1j; -:~:.; :·!I\\\~\; ..
' ,. - , ,... ~ [,,
.....~,.. ,;~!!l/t'+\\,'' . .1'~·
.,._.··,,. .,:::!
4 ('~~~ \)}~~' 5

Fig. 16. - 1/2.

même type furent découverts également dans l' établisement civil et dans un milieu iden•
tique.
D'autre part, on a r econnu une autre forme locale, celle de l'urne sans an e, faite à la main
et d écorée d'une ceinture d 'alvéoles sur l' épaule, forme d'ailleurs courante dans le milieu
daco -gète.
Lampes . L es fouilles dans le camp ont mis au jour huit lu cernae, les sondages dans
l'établissement civil, deux fragm ents. La majorité des pièces découvertes dans le camp
sont m'o noly clmes (fig. 16,1, 3, 6), le disqu e est uni et il n'y à qu'un orifice de remplissage,
placé au centre.
Seuls, deux exemplaires sont trilychnes avec un b assin (infundibulum) plu s large et plus
haut que les autres (fig. 16,5).
D eux lampes appartiennent au type sans anse, mais possèdent sur le rebord (margo) deux
protubérances (fig. 16,3). Le disque e t séparé du <c margo » par un fil et en r elief entourant
non seul ement celui-ci mais encore le h ec(nasus). Sur le fond d'un e des lampes on r etrouve

134
LE CAM P ROMAIN DE DRAJ A-DE-SUS

l'estampille FORTIS, le fabricant de lamp11s si connu à l' époque de Domitien et d'Hadrien 1 ).


La lampe fut découverte au cours d'un sondage à l'Ouest de la porte, dans la strate datée
par les monnaies de Néron et de Trajan à côté des deux cassolet tes décrites plus haut.
Une seule de ces lampes possède un bord (margo) orné de rayons en point d'exclamation 2 ) .
Quant aux d eux fra gments d écouverts dan s l' établissement civil, l'un a conservé la moitié
supérieure et l'anse et est dépourvu d'ornemen t (fi g. 16,4) l'autre, seulement une partie
du disque et du bord. Le disque était d écoré et l'on peut distinguer encore la partie
supérieure d'une ara s urmontée d'une flamme; à droite, une oenochoé. tfig . 16,2).

Fibules .
l. Fibule de bronze et émail découverte dans l'établisse·
ment civil. Incomplète , il lui manque la t ête et l' épingle, le
porte agrafe est très dét érioré. Elle est longue de ~ cm , la
largeur de l'arc est de 2,2 cm. Si nous ajoutons la longueur
de la t ête, qui dans cc type de fibule était égale à celle du pied,
c'est-à-dire 2 cm, nous obtiendrons la longueur totale de 7
Fig. 17. - F ibul es en bronze. l /2.
cm. Le profil de l'arc est en demi-lun e. Le centre de celui-ci
se relève en une plaque rectangulaire de 1,9 cm X 1,1 cm ornée de deux rangs de quatre
motifs en forme de clepsydre remplis alternativement d' émail blanc et d' émail r ouge.
Les deux branches de l'arc s' ornent de huit petits r ectangles niellés (fig. 17 ,1).
Cet exemplaire s' incorpore dans le groupe II (gleichseitige Fibeln) classe 1-ère (Fibel
mit breitem Bügcl, hoch profilicrt) établi par Kurt Exner 3). On r etrouve des fibules sem-
blables dans la région rhénane, à Cologne, Oppenheim, Trier , H eddcrnheim 4) a ussi bien
qu'en P ·a nnonie 6).
Les centres belges sont renommés pour les obj ets émaillés; pour des t em ps plus an-
ciens, ceux de Bibracte 6) et enfin pour l'époque qui nous intéresse, ceux de la villa
d'Anthéc 7).
L'opinion de K. Exncr qu'il aurait existé un atelier à H eddernheim , étant donné la
découverte de nombreux exemplaires en cet endroit, paraît dénuée de fondement 8). Le nom-
bre d'exemplaires n'implique pas forcément la présence d'un atelier. En ce qui concerne
l'époque à laquelle appartiennent ces fibules, elles peuv ent être datées de la première moi-
tiéc du 11-e siècle, bien qu' elles soient plus r épandues dans la seconde moitié 9).

1 ) Cfr. C.J.L ., XIII , I , 10001, 136, exempl aires de &) J . Sell ye, Les bronzes émaillés de la Pannonie
Gaul e et de Germanie. D'après la classifi cation de Fr. romaine, dan s Diss. Pann. 28 (1939), p. 71-72,
Drexel, ORL, 66c (Do s Kastell Faimingeri), p. 101., pl. X, 15, 20 - 22. Ilon a Kovrig, Die Hauptt y pe1t der
notre lampe uppartiendroit ù lu catégori e ~ mit offener kaiserzeitlichen Fibeln in Pannoriien. dans Diss. Par,n,
Rinne ~ qui prédomine dès 100 ap . J .- C. Em . Rit- ser. Il, 4 (1937). E. v. P atek, Verbreitung und H er-
terling (ORL, 31 Das Kastell Wiesbaderi, p. 120) éta blit kunf, der riimischen Fibeltypen vo n Pa,rnonien dans
que l'é poqu e flori ssante pour le s lampes de Fortis Diss . Pann, ser. 2, 19, Budapest (1942), pl. XIV, ll - 15
s'é tend de la fin du I -er s. nu premi er tiers du 11-e s. et p. ll 9.'
2 ) E lle ~st semblable ù la pi èce trouvée à Faimingeri 9 ) Fr. H enry, Emailleurs d'Occidmt, dan s Préhistoire

(cfr. Drexel, o. c., pl. VI, 37 et p. 106 no. 7). JI , p . 65- 146.
3 ) Die provinzial-riimischcn E mailfibelr, der Rhein- 7 ) Exner, o. c., p. 41 ; cf. Henry, l. c., p. 123.

lande dans 29. B ericht der rümisch-germaniscl1 en Kom- 8 ) o. c. , p. 41.

miss iori, 1939, Berlin (1941) , p. 88. 8 ) I. SeJlye, o. c., p. 35; Exner, o. c., p. 58.

') Ibid., p. 89, pl. 10, I.

135
GIL ~TEFAN

2. Fibule de bronze nppartcnant 11 la sfric de celles à tNe en forme de trompe! te. Ello
ci;t longue de 3,3 cm, il lui 111111u111c l'(,pinglc et une partie du portc-ugrafc. L'ure possi'·dc
deux di~<pres. Le profil s'apparente 11 ceux fortement contot1rn(,s (kriiftigprofilicrtc Fibeln).
Une variante caractfrisc notre exemplaire en cc que le pied ne se termine pus en un noeud
muis est coupé perpendieulièrcmcnt (fig. l 7,2) 1 ). Type de fibule qui se rencontre aussi
bien dans les rr-gions du Hhin cl de l'Elhe 2 ) que dans les camps des honls du Danube 3), il
appartient génfralcmcnt au 11-c et 111-e ~ièclc np. J .-C. quoique dans la rr-giun de Oder·
Passargc il apparait Mjà vers 100 ap. J.-C 4 ).
3. Fibule fortement contournfo possédant un seul noeud 6). L'épingle manque et une
partie du porte-agrafe est brisée. Elle fut dfrouvcrte duns le camp, à proximité de la porte.
Cc type se rencontre aussi bien dans l'Italie du Nord <llll' dans les provinceK danuhi-
cnnes au 1-er sih'.!e mais s'utilise enrorc nu 11-c siècle ap. J.-C. 6 ).
Autre.~ obiets en mrtal.
Les fouilles de Drajna n'ont pns amené au jour beaucoup d'objets en métal.
A part les fibules décrites ci-dessus nous possédons en bronze un fragment de miroir
(fig. 18,3), un anneau (diam. int. 1,8 cm), une sorte de pincette (fig. 13,î) et une clochette
(fig. 10,1) semblable à tous l!'s modl'les trouvés dans les camps romains 7), J.a figurc 111,1,
représente un objet qui pourrait avoir appartenu à un char. Un petit clou de chaussure,
une Loude simple et quelques fragments informes complètent cc maigre inventaire.
Nous avons encore en fer, à part une série de gros clous provenant d'une construction,
quatre pièces du plus haut intérêt.
1. Un umbo de bouclier dans le bord duquel se trouve enfoncée une pointe de pilum (fig.
18,5). Il fut découvert, incomplet, dans le magasin à provisions au Nord du prétoire,
dans la strate d'un violent incendie.
2. Une pointe de lance, longue de 22,5 tm (fig. 18,1) léghemcnt brisée à l'extrémité de la
tige et la pointe rongée par la rouille. Elle fut trouvée à l'Ouest de la chambre A du pré•
toire.
3. Un pic dont l' oeil destiné à recevoir le manche est rectangulaire. La longueur lo•
tale est de 25,6 cm, une pointe est aiguisée, l'autre entaillée comme le montre la section
fig. 18,2.
4. Une charnière de porte brisée en plusieurs morceaux qui, réunis, donnent uno longueur
de 1 m 50 (fig. 13_,6).
Sous l'action de la chaleur dégagée par le violent incendie, le métal de la charnière
s'est fondu emprisonnant dans sa masse, en refroidissant, des picHcs et des tessons. On ne

1) O. Almgren, Srudien über nordeuropüische Fi- IJie germunischen S1ümme und K ullure11, pl. I 1, 1.
belformen, Leip,ig 1923, Gruppe IV Zwcilc llnupl•Lufe •) Almgren, o. c. 1V; 1. Kovril(, o. c. gr. V111,
pl. IV, 77 --78; 1. Konig, o. c., groupe VIII, pl. XIII, P.itek, o. c. 5, p. 91 et pl. lV, 7.
133 --136. l'atek, o. c., p. 113, pl. XXH, 2 3 et 1 ) V. Putek, o. c p. 95~96.

surtout 4. 7) Citons ex. gr. l'exemplaire tr/is ressemblant de


2
) Por exemple dans les châteaux-forts de Oster- Carnunturn (cfr. M. V. Grolier., Grnbung im l,r/l,ions-
1.mrken (cfr. ORL II, Bd. IVB, no. 10, p. 33, fig.) lager l'OII C,rrrrrrnlurn, duns R.l,.i.O., V, col. 79- 80,
et de Zugmantel (L. Jocohi, ORI,, XXXIII, Bd. fig. 35, 3).
I IB, no. 8, p. 71 et fig. 6, 1).
3
) J. Kovrig, o. c. Patek, o. c,

•) Pa tek o. c., p. 112 -] 13, note 3, d'après E. Tilume,


I. E C:A MP IHl MA I DE DR A.I NA-DE-SU

pe ut qu e dev in er cl cci-dclà les trous des clous fixant la ch arni ère a u cha mbra nle de la porte
ous pouvo ns toutefoi s affirm er qu e la porte était en bois, à deu x ba tta nts m aintenu s d ans
les gond s pa r les bou cles du omm et des ch arnières .

,,
·'
4

.'~-
~• •i)
. ' "..,.
:--
~, ~

F ig. 18. - Obj ets en bronze (3 - 4) et en fer.

La longue ur de notre exempla ire correspond à l'ouverture d'un des battants ay ant
lm 50. La porte entière avait 3 mètres, largeur de l'ouve rture dans le mur.
5. Fragment d'un obj et indéterminable, de for me à peu près triangulaire dont les bords
sont légère ment pliês et possédant une trouée trian gulaire.
Le fragm ent a une longueur de 15 cm. , la largeur de la base est de 6,5 cm .
6. Un objet de fer si fort ement rongé p ar la rouille qu'il est impossible de le dét erminer.
Il semble, mais cc n'est pas certain , cru e ce soit un rest e de glaive.
Verr erie. Nous possédons fort peu de fragm ents d'obj et s en v erres . Les fragments appar·
ti ennent à des v erres sur pied 011 à un flacon avec un col fin et haut.
Une perl e incomplète et un anneau torse déformé et orné d'une pierre déteriorée par
le feu, sont les seuls obj et s dignes d'attention -en ce qui con cerne la v errerie.

137
GII. !;,TEFAN

MONNAIES

I. /), SILANUS. an 8ll av . .J.-C., denarius.


Avers: têt1, de fommc vers la droilt• (Salus), légende: SALllS A
Hcvers: Victoire avec un palme dans un bige vers la droite; sous les chevaux: ROMA
En exergue: [D] SILAN li S. L.F.
Dans la collection de M. D. Ilazilcscu.
H. A. Grucbcr. Coins of the Roman Rl'public in the British Mu.~l'llm I, London 1910 p.
218- 2'19, Nr. 181-2 1•1 1852, pl. XXXIl, 17, 20
2. C. JULIUS CAESAR. an 45 av. J.-C., dcnarius, établissement civil.
Ar. Tî,Le de César couronné de laurier vers la droite; derrière: le hf1ton augural et le
simpulum. CAESARIMP
Hev.: Effacé.
Cohm, I, p. 11-, No. .H .figurl',
3. MARCUS ANTON/US, dernières années d'Antonius, dcnarius, coin N-O du camp
Av.: (Al\TAUG), galère prétorienne IIIVIR. R.P.C.
Ret,.: Effacé, prohablcmcnt l'aigle entre deux signa.
Cohm I, p. 41, No 26 sqq et p. 37, 6-7. Grucber, II, p. 526, 183.
4. OCTAVIANUS AUGUSTUS, or, an. 27 av. J.-C., établissement civil.
Av.: Tête d' Auguste jeune vers la droite. CAESARDIVIF. COS. VII.
Rev.: crocodile AEGYPTOCAPTA
Cohen I, p. 62, I; H. Mattingly, I, 06, 655.
5. Claudius I, an 41 ap. J.-C. Bronze moyen, camp.
Av.: tête de Claudius vers la gauche. (TICLAUD)IUS CAESAR AUG PM TRP IMP.
Rev.: Minerve casquée, avançant vers la droite, tient à droite une lance, ù gauchc un
houclicr rond; dans le champ, en bas, S C
Cohen I, p. 257, No. 83-84; H. Mattingly, Coins of the Roman Empire in the British
Museum, I, p. 185, No. 149, pl. 35, 4.
6. Nero, env. 66 -67 ap. J.-C., bronze moyen.
Ai·.: Têtc de Nero de profil vers la gauche. JMPNEROCAESAUG PMAXTRPPP
s p
Rei·.: Victoire vers la gauche, tenant à droite un bouclier avcc les lcttrcs Q R' dans le

<·hamp S C
Mattingly I, p. 246, No 241, p!. 44, 11, (le rcv,} Pour l'avers v. ibid p. !:59, a.
7. Vespasianus, 69- 70 ap. J.-C., dcnarius.
Av.: Tête couronneé de laurier vers la droite. IMPCAES VESPAUGPM
Rer.: Vesta assise vers la gauche, tient tendu à droite un simpulum. TIUPOT
1Hattingly, Il, p. 10. No. 57-58, pl. I. 20.
Il. Titus, 80-81 ap. J.-C. denarius, établissement civil.
Ai·.: Tête couronnée vers la droite DIVUSAUGUSTUSVESPASIANUS
Rev.: bouclier rond avec S C sur une colonne; rameau de laurier à droite et à gauche
de la colonne. L'E et l'X à droite et à gauche de la colonne, effacés.
1'.fattingly Il, p. 244, No. 123-127, pl. 47, 5.
9. DOA1ITIAN 85 ap. J.-C., bronze grand.
LE CAMP HOMAIN I>E DHA.JNA-DE-SUS

Av.: Tî~tc de Domitian vers la droite. IMPCAESDOMITAVGGERl\ICOSXICENSPOTPP


Rev.: S C. Domitian debout ver~ la gauche tenant une lance, devant lui un Germain age·
nouillé dépose un bouclier et un casque.
Cohen I, No. 488-490; Mattingly II, p. 371, No. 337, pl. 73, I.
IO. Domilian, 85 ap. J.-C., bronze moyen.
Av. : Tc~tc de Domitian vers la droite. IMPCAESDOMITAUGGEilMCOSXICENSPOTPP
Rev.: La Fortune avec une corne d'abondance [FORTUNAEAUGUST] S. C.
Cohen, I, p. 48, No. 118-120; Mattingly II, p. 373, No. 349, pl. 73, 5.
11. Domitian. 92 ap. J.-C., denarius camp (prop. N. Enescu)
Av.: tête de Domitian couronné, vers la droite. IMPCAESDOMITAUGGEHMPM THPXI
Rev.: Minerve avançant vers la droite, tenant à droite, la lance; à gauche, le bouclier.
IMPXXICOSXVI CENS PPP.
Mattingly II, p. 336, No. 187, p. 65. 12.
12. Nerva, 96 ap. J.-C., bronze moyen.
Av.: tête de Nerva couronné de laurier vers la droite. IMPNERVACAESAUGPM TRP
COSIIPP
Rev.: Fortune debout tenant un timon et une corne d'.abondancc. FORTUNA [AUGUSTJSC.
Cohen 2, No. 80; Mattingly III, p. 16, No. 93, pl. 4, B.
13. Nerva, 96 ap. J.-C., bronze petit.
Av.: tête couronnée, vers la droite. IMPNERV ACAESAUGPMTRPCOSIIPP
Rev.: Deux mains unies: CONCORDIAEXERCITUUM. En exergue S C.
Cohen 2, No 15-17; Mattingly III, p. 16, 96.
14. Nerva, 96 ap. J.-C., bronze moyen.
Av.: tête couronnée de laurier vers la droite IMPNERVACAESAUGPMTRPCOSIIPP
Rev.: Liberté debout tenant à droite un pileus, à gauche un sceptre.LIIlERTAS[PUBLICA]
Dans le champ S C.
Mattingly III, p. 16, 96, pl. 5. I.
15. Nerva. Restauration d' August , bronze moyen, établissement civil.
Av.: Tête d' Auguste vers la droite, légende éffacée.
Rev.: Autel à battants; corne à droite et à gauche.
IMPNER (va Cacs. Aug. Re) ST. en exergue S C.
Cohen I, p. 146, 566. Mattingly I, No 159, pl. B. 7.
16--18. Trajan 98-99 ap J.-C., bronze moyen.
Av.: Tête de Trajan couronnée de laurier vers la droite. IMPCAESNERVATRAIAN AUG
GERMPM
Rev.: Victoire drapée avançant vers la gauche tient à droite un bouclier avec
SP
- TRPOTCOS II, dans le champ S C
QR
Mattingly III, p. 150, No 726, pl.25. 10.
19. Trajan, 100 ap. J.-C., denarius.
Av.: tête de l'empereur couronnée de laurier vers la droite. IMPCAESNERVATRAIANA
(JGGERM
Rev.: Hercule nu sur un socle tenant une massue et la peau de lion PMTRPCOSIIIPP
Cohen 2, No. 215; Mattingly III, p. 39, 59.

13!)
GH. ~TEFAN

20. Trajan lO•t-111 ap. J.-C. hronzc grand, camp, sur la propr. N. Enescu.
At•.: tî,te de Trajan vers la droite IMPCAESNEHVAETRAIANOAUG GEHMUAC
PMTHPCOSVPP
Uev.: Annona drapée, vers la gauclrn, tenant deux épis de hlé ù droite et la curnc d'aLun·
dance à gauche SPQHOPTIMOPRINCIPI. Dans le champ S C
Mattingly Ill, p. 165. No 781, pl. 28, 5
21. Trajan. 116 ap. J.-C., bronze grand.
Av.: huste de !'Empereur vers la droite. IMPCAESTRAIANOOPTIMOAUGGEHM DAC
PMTRPCOSVIPP
Rev.: Fortune drapée, assise vers la gauche, tenant à gauche une corne d'aLondance et
à droite un timon. SENATUSPOPULUSQUEROMANUS. En exergue: FORTRED S C
Cohen 2, No 157; Matti11gl_y 1 ll, No 1026, pl. 41, 8.
22. Trajan. 101--117 1 ), hronzc moyen, établissement civil.
Av.: tête de Trajan de profil vers la droite, légende effacée.
Rev.: Annona dehout, de face, la tête tournée vers la gauche. Tient à droite deux
épis de Lié au dessus d'un enfant vêtu de la toge, à gauche, uno corne d'abondance.
(SPQROPTIM]OPRINCIPI. Dans le. champ, à gauche et à droite S C. En cxcrgu,:
ALIMITAL.
Cohen 2, p. 18,8 ou 8,10-12; Mattingly I Il, No. 996, pl. 39, 6.
Les autres monnaies, très détériorées, se rapportent en général à Trajan.
Deux bronzes à l'effigie de Trajan font partie de la collection Bazilcscu, tandis que
d'autres appartiennent ;1 des habitants de Drajna-de-Sue,

CONCLUSIONS
Après le compte rendu des fouilles, Lien que celles-ci ne s'étendirent que sur une infime
partie du camp et de l'établissement civil, un examen attentif des résultats et l'exposé des
conclusions d'ordre historique qui en dccoulcnt, s'imposent.
En ce qui concerne la situation du camp il est indispensable de mettre au point la vieille
affirmation que << celui-ci se trouve dans la vallée du Telcajcn >> 2). En réalité, il s'étend dans
la vallée moins importante de la Drajna; une crête de collines le sépare de la vallée du Tc-
lcajen. Sa mission de protéger cette dernière est, par conséquent, tout-à-fait secondaire.
D'autre part, par la situation qu'il occupe, le camp do Drajna-dc-Sus, ferme, non seule-
ment la vallée de la Drajna et le chemin facile qui conduit vers la << Tabla Butii >>, mais encore
celle de l'Ogrctin, par laquelle on atteint la vallée du lluzi'iu.
La vallée du Teleajen, plus large, est gardée par un autre camp, bâti plus au Sud, au
confluent de celui-ci et du Varbilàu, à Malae~ti 3).
Les observations stratigraphiques, dans le camp et l'établissement civil, ont fait ressortir
l'existence d'une seule c1,mhc de culture, fait que nous avons déjà relevé plus haut. D'autre
part, le matériel découvert présente une unité d'époque, début du 11-c siècle ap. J.-C.
dont la preuve principale nous est apportée par les monnaies.
1 ) Elle ne peut être datée de façon plus précise, 1937, p. 49.
la légende de l'avers étant effaçée. 3 ) Colonel G. Zagorit, Ca.,trul roman d,la Mtil,i,11i

2 ) Voir la carte de H. Ki.-pert. CIL. III. et V. Ji Cetalea daca dela v. Humei din Jud,ful Prahova,
Christescu, lstoria militara a Daciei romane. Bucure,ti, Plor,ti, 1940.

140
LE CAMP ROMAIN DE DRAJNA-DE-SUS

Si d'autre11 6lémentR indiquent la fin du I-cr ou le début du 11-c siècle, les monnaies s'ar-
rêtent à Trajan, les plus récentes datant de 116 -117 ap. J .-C. Il ne faut pas, évidemment, négliger
le facteur <<hasard•>, pourtant cc hasard qui aurait gardé des pièces de César et d'Antoine et
aucune postérieure à Trajan, Rcrait bien extraordinaire.
li ré11ulte clairement de ces conditions que le camp de Drajna eut une durée relativement
courte, les marchands n' curent mi:mcs pas le temps de faire de leurs installations un véritable
établissement civil. Ceci admis, il reste à établir la date à laquelle il fut construit et celle à
la1p1elle il fut abandonné.
A défaut, malheureusement, de toute inscription sur pierre, il faut examiner les indica-
tions que nous offrent leR estampilles de tuiles.
LeR plus nombreuses, comme nous l'avons constaté plus haut (p. 123) appartiennent à
la légion I Italien, que nous trouvom1 en Mœsie dès 69 ap. J.-C. 1 ); viennent, par ordre nu-
mérique, les estampilles de la légion V Maccdonica. Nous savons qu'elle rentre en Mocsic en
automne 71 2) et prendra part aux guerres de Domitien et de Trajan.
La légion XI Claudia - Pia Fidelis de l'an 42 - est transférée de Germanie en Mocsie
Inférieure Rous Trajan, stîrement avant 114 et scion B. Filow 3) dès l'an 101; par conséquent
une vexillation, comprenant des soldats de la légion XI Claudia, est impossible avant l'anl0l.
Les estampilles COil(ors), COM(magenorum) appartiennent, comme le prouve le numéro
d'ordre qu'elles portent (voir plus haut) à la cohorte I Commagenorum.
Par les tuilos du camp de Slâveni sur l'Olt, sur lesquelles l'épithète de <<Flavia•> 4 ) lui
est donnée, nouR savons que celte cohorte se trouve en Moesie Inférieure dès le 1-er siècle ap.
J.-C. 5). Un diplomc la stipule en 105 parmi les troupes de Mœsie Inférieure 6).
Conclusion. La construction du camp de Drajna ne peut pas être antérieure à l'an 101,
car, avant cette époque la légion XI Claudia n'avait pas paru encore en Mœsie.
Une étude plus détailéc des évènements qui précèdent la fin de la première guerre dace,
montre qu'à côté des batailles que livrait Trajan au roi dace sur le front principal, dans le Ba-
nat, une série de luttes sanglantes se déroulaient en Mœsie Inférieure ou les Daces et leurs
alliés, les Sarmates, déclanchaient une violente attaque de diversion. La province ne pouvait
opposer que des troupes auxiliaires, et l'empereur dut faire intervenir les légions et la cavalerie
appelées en hâte pour faire face à la situation. Ces évènements se déroulèrent au printemps
de l'an 102. Les DaceR et leurs alliés furent vaincus et pour perpétuer le souvenir de sa vic-
toire, Trajan bâtira une ville, Nicopolis ad Istrum 7 ).
Cette campagne de Mœsie, loin d'avoir été facile, elle est commémorée sur la colonne
Trajane 8), attira l'attention de l'empereur sur la valeur de son adversaire. Il se rendit compte
que la forteresse transylvaine ne pouvait être emportée que par encerclement et qu'il falait
dorénavant mettre le roi dace dans l'impossibilité de déclancher une attaque de flanc de l'am•
pleur de celle de 101-102. Il est à supposer que c'est entre les deux guerres daces, ou dès le
1 ) B. Filow, Die Lrgionen der Provinz Moesia, 8) W. Wagner, Die Dislokaiion der romischen Auxi-
Leipzig, 1906, p. 27. liarformalionen etc., Berlin, 1938, p. 123.
2 ) ibid. p. 35
7) Ammianus Marcellinus, XXXI, 5, 14, et Jor-
") ibid. p. 66 et 70-72.
danes, De rebus Geticis, c. 18, p. 83, 26.
•) Gr. Tocilescu. AEM, XIX (1896) p. 83 el CIL.
Ill. 14216, 26.
0 8) Voir plus récent R. Vulpe, Histoire ancienne
5) Voir l'inscription de Tomi dans Arch. Anzeiger, de la Dobroudja, Bucarest 1938, p. 136 et suiv.
29 (1914), 433. et les renvois nécessaires.

141
GII. ~TEFAN

commençcmcnl de la seconde, rp1'il fit construire les camps de la r{-gion subrarpathiqucdc la Mun-
ténie: celui de Miilàc~ti 1 ), de Pictroasa (Mp. de Iluziiu) 2 ) et de Drajna-dc-Sus, afin de main-
tenir les tribus <laces de ces régions, d11 préserver la province de Mœsic <l'allaqucs éventuelles
el <l'élever, à son tour, une sericusc menace pour le flanc et le dos de l'armée de Décébal.
Si nous envisageons les faits sous cet angle nous arrivons 11 la conclusion que cc camp fut
bâti de 102 à 105 ap. J.-C.
Que cette région appartienne à l'antiquité thrace, cela ne fait aucun doute; de nom•
brcux dépols de l'époque de bronze ou de l'époque La Tène qu'on y à découvert en font foi.
Il suffit de rappeler quc c'est à Drajna-dc-Jos, à 5 km S-O du camp de Drajna-dc-Sus
que fut découvert le dépôt très connu de faucilles et de h11chcs de l'époque de bronze 8 ); qu'à,
environ 3 km N-O du camp se trouve un établissement citadelle du type de celle de Monteoru sur
la colline Cetàtcaua, à une altitude de 716 et que sur la mèmc colline des vcsLiges d'habitations
de la seconde époque du fer 4) furent découverts, tandis qu'à l'c11t, à Starchiojd dans la vallée de
Chiojdeanca près du passage de Buziiu, des pieds de fruitiers en pfite grise 6) pareils a ceux
de Poiana étaient mis au jour; sans oublier les vestiges La Tène signalés à Gura Vitioarci 8)
dans la vallée du Teleajcn ni les importants établissements gètes ,de Tinosul, au Sud de Plo-
ie~ti, excavés par les époux Vulpe 7).
D'autre part, il existait dans ce département des tribus daces dont les noms sont in-
connus et que les Romains avaient tout intérêt à surveiller. Le camp de Drajna ne fait pas
partie d'un limes, qui n'existe pas dans la région subcarpathiquc. C'est un camp défensif
sur un chemin exposé aux attaques.
Il semble que cette route conduisait è travers la vallée du Telcajcn jusqu'au Nord de
Vàlenii-dc-Munte, montait jusqu'à Drajna-dc-Jos et par la vallée de Stiinc~ti, vers la
vallée de la Drajna où elle bifurquait. Une ramification passait par Ogretin dans la direction
N-E vers le défilé de Buziiu; l'autre suivait la vallée de la Drajna jusqu'à Sion, escaladait la mon•
tagne, continuait en plaine jusqu'à <c Tabla Butii >> d'où elle pénétrait en Transylvanie. Le
chemin parait être très ancien. Au Nord de Sion on remarque un endroit où dut s'élever au-
trefois une citadelle mais qui n'a pas été visité par nous, tandis qu'à Tabla Butii, au dessus
du cimetière des Héros de la première guerre mondiale, on retrouve les ruines d'une forteresse
médiévale dont le but était certainement de garder la voie qui passait par là et que les habi-
tants nomment <c Drumul Butilor >>.
Après la conquête de la Dacie et son organisation militaire, les camps du Nord de la Mun-
ténie, tel celui de Drajna, n'avaient plus de raison d'être. L'état actuel de nos connaissances
ne permet pas de savoir si ceux de Malàe~ti et de Pietroasa furent abandonnés; toutefois en
ce qui concerne Drajna-dc-Sus, la réponse nous en est donnée par le matériel archéologique.
Celui-ci ne dépasse pas l'époque d'Hadrien.

1 ) Quoique n'étant pas été excav{,, ce camp ,emblc ') Gh. Pctrescu Sovn et 1. Nestor, Doua lor.alitiili
avoir été construit à l'époque de Trajan. Le colonel preistorice pe Teleajen = Cetiifuia dela Homorici 9i
Zagorit parle d'estampilles de la légion V Macedo-- Movila dela Gura-Vilioarri, dam Rev. de preislorie
nica. Lors d'une visite à Maliie~ti nous avons vu ~i antir.hitiifi na/ionale, H-IV (1940), p. 71-88.
aussi une monnaie d'argent du temps de Trajan. •) Un <'chnnLillon me fut apporté par mon ancien
2 ) Les v~stiges du camp se trouvent dans les élève M. Popeocu.
cours des habitants de Pietroasa. 8) Gb. Petrescu Suva et 1. Nestor, arl. cil.
8 ) I. Andrierescu, Nouvelles contributions sur l'âge 7 ) Hadu et Ecnterina Vulpe, dan• Daria I p.
du bron•e en Roumanie, dans Dacia II, p. 345-384. 166-223.
LE f.AMP HOMAIN DE DHA.JNA-DE-SUS

Les découvertes du camp de Drajna replacent au premier plan toute la question de la


Munténie à l'époque romaine. Ce ne sera, certes, qu'après que des recherches auront été faites
dans tous les camps de la région des collines, que l'on.pourra résoudre définitivement ce pro-
blème.
Toutefois on peut affirmer que jamais la Munténie ne fit partie intégrante de la province
de Mœsic mais semble avoir servi uniquement de zone de protection à cette dernière, tenant
en face de l'Empire le rôle de pays de chalands. La situation de la Munténie peut être comparée
à celle de la plaine de la Tisa ou les lazyges, en rapport de commerce avec les Romains, séparent
la province de Pannonie de la Dacie.
Au temps des guerres de Trajan, les Romains durent construire les forteresses de la zone
carpathiquc car ils devaient consolider leurs flancs, mais après la conquête de la Dacie et
l'organisation militaire de ses frontières, la présence des troupes du Danube, de )'Olt et d' Ar-
dcal étaient suffisantes pour maintenir l'ordre en Munténie, que surveillait encore la ligne du
Siret.
Nous supposons que les troupes romaines se sont retirées de Drajna sous Hadrien, peut-
être même en 118. En réalité, les sources littéraires nous informent qu'une série de troubles
se produisirent au Danube à la mort de Trajan, troubles provoqués par les Roxolans mécon-
tents de la diminution des soldes et dont le caractère fut assez grave pour nécessiter la pré-
sence de Hadrien en Moesic.
Spartianus, dans Vita Hadriani V nous dit << Nam deficientibus his nationibus quas Tra-
ianus subegerat, Mauri lacessebant, Sarmatae bellum inferebant >>. Dans le chapitre VI il ajoute
<< audito dein tumultu Sarmatarum et Roxolanorum, praemissis exercitibus Moesiam petiit »,

et encore, << cum rege Roxolanorum qui de inminutis stipendiis qucrebatur, cognito negotio
paccm composuit >>.
Il ressort de cc passage de la biographie d'Hadricn qu'il existait entre l'Empire et les Ro-
xolans des rapports de chalands et que ces rapports existaient déjà au temps de Trajan 1 ).
Nous ne pouvons affirmer que cc soit précisemcnt ces Roxolans qui obligèrent Hadrien à
évacuer le camp de Drajna mais, entre temps, la ligne de l'Olt autant que la frontière du Sud-
Est de Transylvanie, se aéraient suffisament organisées pour permettre le retrait des troupes
moésicnnes, qui du reste se trouvaient assez loin de leur base du Danube.
On peut supposer cependant que les Roxolans se seront déplacés du Sud de la Moldavie à
l'Ouest et qu'Hadrien y aurait consenti au cours du traité de paix conclu avec eux, traité
dont nous entretient malheureusement de façon trop succinte le passage cité.
On sait qu'Hadricn mena en général une politique de paix, renonçant même à certaines
conquêtes orientales de Trajan. L'information de Eutropius, Breviarium historiae Romanae
VIII, 6: (< idem de Dacia facere conatum deterruerunt, ne multi cives Romani barbaris tra-
derentur >> doit être issue d'une source, peut-être défavorable à Hadrien, mais dans laquelle
on dev·rait trouver tout au long les mesures prises par ce dernier pour le Bas-Danube.
En tous cas, le plan d'Hadrien était plein de bon sens et de grande compréhension,
facteurs nécessaires à l'organisation des conquêtes de Trajan et à la solution pacifique des
conflits sans diminuer en rien le prestige de l'Empire.

1 ) Voir aussi Job. Klose, Rom• Klienlel-Randslaalen et ~uiv,


am Rhein und an der Donau, Breslau, 1943, p. 127
Etant donné ses I cndanrcs, il est à suppospr que 1-, s11c1·cs~cur de Trajan rPmm,;a ;1
faire garder la Munténie par les troupes romaines, exceplion faite pour certaines tt·tcs de
pont du Danube, laissant aux chalands.barbares, payés 11 rel effet, le soin de ln protéger contre
les incursions d'autres peuples.
Etablir d'aprt,s les dates d11 Ptolémée quelle localité était Drnjna-<lc-Su~, ne Rcrait jamaiR
qu'une simple hypothèse. Toutefois cet essai repose ~ur deux points connus: Cumidnvn et
Pirohoridava. La prcmii'-rc fut identifiée par M. Mihail Marrca 1) comme un établissement,
de la commune de Hâ1;mov, qui se trouve pri'-s d'un camp dans lc1p1cl on a découvert unr,
inscription portant le nom C11midm·e11si . .. En cc qui concerne Piroboridat'<l M. Hadu Vulpe
la situe à Poiana (drp. de Tccuci) 2 ).
Vu la distance et la direction en rapport avec ces deux points de rcphc, c'est dans la
région de Drajna que devait se trouver Rumitlm•u,
Nous ignorons le tracé de la route qui reliait la Mœsic aux camps de la rcgion des collines,
Il est probable que les Homains se servaient de l'ancienne route gète, bien qu'il semble impo•
siblc qu'ils aient laissé cette voie d'étapes 3 ) sans défense sur un parcours de plus de 150 km.
Gr. Tocilescu imaginait une route qui partant de Sextanta Pristn, passait par Bucarest,
Ploe~ti, Drajna, puis en Transylvanie 4 ), V. Pârvan donne comme certaine une route, à part
celle de Giurgiu, qui partant d'Oltcni\a, Spantov, montait vers la montagne par Ploe~ti et
Drajna-dc-Sus 0).
Etant donné qu'un grand établissement gètc, dont les fouilles en cours sont conduites
par M. Dinu V. Hosctti fut découvert à Popc~ti-Novaci de I' Argeey Inférieur et que d'autre
part aucune station gètc de quelque importance n' C8t connue entre Oltcnita, Spantov et
Tinusul, le tracé imaginé par Tocilcscu semble le plus probable.
GH. ~TEFAN

1 ) Cumidai-a, dans Ànuarul lristit11tului de Studii ") Ulrich Knhrstrdt, Drri limite.• Domitian•, dons
clasice, Cluj, IV (1941-1943) Sibiu, 1911, p. 2:J.1-261. Il . ./., Ï42 (1937), p. 31.
2 ) Piroboridat•a, Considera/iuni archeologice Ji isto- •) Fouille• el recherche• archéologiques, Ilncnrcsl, 1900,
rice asupra ceta/uiei de/a Poiana î11 Moldoi-a-de-jo.,, p. 127.
Extrait de Via/a Romîneasca XXII, 1930 (9-10) et •) l11ceputurile vie/ii romane la gurile Dunarii
XXIll, 1931 (5-6) p. 1-34. Ilucurr~ti, 1923, •P· 146.

144
SUCIDAVA III.
QUATRIÈME (1942), CINQUIÈME (1943) ET SIXIÈME (1945) CAMPAGNES DE
FOUILLES ET DE RECHERCHES ARCHÉOLOGIQUES DANS LA FORTERESSE
DE CELEI, DÉPARTEMENT DE ROMANATI

En dépit des grandes difficultés inhérentes à la guerre, les fouilles archéologi':l.ues de ces
dernières années se sont poursuivies afin de compléter les trois premières campagnes 1 ) pour
relever le tracé et la topographie du mur de défense de la forteresse.
La partie occidentale <'t plue des trois quarts de la partie septentrionale de la citadelle,
ont pu être dégagées.
Pour reconnaitre le mur de défense, ses tours intérieures et extérieures, le mur qui rem•
plaçait le rem part et la ligne des soubasscmcn te de maçonnerie qui s'étend parallèlement dans
l'intérieur de la citadelle, les travaux d'excavation se sont étendus sur une portion de ter•
ruin large de 5 à 8 mètres et profond de 2 m 50. Sur cette surface, le sol a été tellement
bouleversé par des fouilles antérieures, officielles et privées, que fort peu de couches furent
trouvées intactes et dont on ait pu relever le profil 2 ).

I. Le côw Ouest (fig. 1).


Les fouilles de cc côté ont été achevées pendant la campagne de 1942. Reprises du point
d'arrivée de la campagne de 194,0 3), elles se sont étendues jusqu'à l'angle SO de la forteresse,
Exploités sur cet espace, comme carrières de pierres et de briques, le mur de défense
et ses tours furent détruits jusqu'aux fondements et les couches de terre, retournées à une
grande profondeur. En dépit de cela, les recherches de 1942 ont apporté de sérieux complé-
ments et des modifications au plan dressé par Tocilcscu 4).
A une distance de 21 m 40 de la double tour A dégagée en 1940 6), le mur de la cita•
delle, vu la conformation du plateau sur lequel elle est bâtie, change de direction - de
1 ) Dacia V-VI, (1935-1936), p .. 387-422 el Dacia, VII-VIII, p. 359-361). La maçonnerie de la
VII-VIII (1937-1940), p. 359-400. courline et <les tours dégagées en 1937 et 1940 a été
2
) Nou• ovon• publié <les rapports sommaires <les démolie à coups de pioche par les troupes allemandes,
troi• dernière• campngnes de fouille• <lnns: Anuarul pour remblayer la chaussée défoncée pur les tanks.
Comisiunii Monumcntelor lstorire pe 1942, Ducure~ti, Un· complément de ces fouilles donnant en même
1943, p. 159; Idem, pe 1913, nucure~ti, p. 189 et temps que le plan définitif, la topographie el la chro-
Huiv. et dons Rnport a.mpra activila/ÏÏ ~liinJifice a nologie <les fortifications, sera publié dans un prochain
Muzeului Na/ional de AntichittiJi în anii 1942 el 1943, numéro <le la revue Dacia.
p. 35--37 et 78- 81. 3 ) Daria, VII-VIII, fig. 1 (p. 359).

Il est utile de spécifier que le résultat des fouilles •) Ibidem, V-VI, p. 393 et fig. 3.
<le 1910, <lu côlé Ou,e•t <le la citadelle, n'o pus été •) lb., VII-VIII, p. 362 et fig. 1.
publié romplHement dans l'étude r<·spective (cl'.

145
D. TUDOR

NE-SO en N-S . Les fouilles de T ocilcscu ont dégagé en ce t endroit quelques vestige de ma-
çonnerie, travail qui n e fut poursuivi ni en profondeur ni en longueur.
Procédant à leur dégagement total, nous avon s pu reconnaître les vestiges d'une puis-
sante b ase trapézoïdale formée de pierres concassées m élangées à une gra nde quantilé de
mortier de chau x (fig. l , A -B) .
Quoique les carrières aient détruit com plète ment la maço nnerie qui se trouva it sur ce tte
hase de bé ton, il est possible de déduire qu'en ce l endroit s'élevaient deux tours trapézoï-
dales, une intérieure, l'autre -e térieure, d e form e e t de dispo ition rencontrées déjà à l'a ngle
0 d e la citadelle 1 ).

.___.._ __.__.....__......zo____._~
10 fS 3o ;n

Fi!(. 1. - Le cô té Oues t.

La tour intérieure (fig. 1, A) avait la form e trapézoïdale de la plate-forme sur laquelle


elle s'élève et qui est travaillée en opus incertum.
L es côtés mesuraient à l' ext érieur: 3,10 m ( ) 6,50 (E ) + +
et 3,80 m (S). Il es t impossible
de d éterminer qu'elles étaient les dimen ion s des côtés de la tour, vu la totale disp arition de
sa maçonnerie .
On a pu établir qu'entre cette tour et les extrémités du mur de défen se, existaient deux
escalier s de pierre. Les marches ont complètement disparu, il n' en res te que les soubasse-
ments e t, d'après les vestiges de la maçonnerie dans laquelle ces marches é taient fixées,
elles étaient longu es de 2 m 20 et larges de 1 m 80 2 ).
La tour extérieure (fig. l , B) s'élevait sur une table de b eton coulée sur la pente du plateau
Elle a souffert de grandes avaries et n'a pas con servé le nivea u de la tour intérieure B . Il
est probable que ses dimen sions étaient celles d e la tour similaire de l'an gle O de la cita-
3
delle, qui a un côté de base d' environ 10 m ), et une épaisseur d e mur d'au moin s
1 m 80 à 2 m .
Le fait que les plates-formes des deux tours A et B n'ont pas de liaison avec les fonda -
tions du mur de la citadelle, implique qu'elles fur ent élevées. séparém ent.
La courtine qui r eliait les tours A-B avec la tour A (dégagée en 194,0) 4) avait, mesurée
à l'intérieur, une longu eur de 21 m 45 . Elle s'interrompait sur une distance de 4 m 30 dans la
double tour A-B et changeait, là, de direction pour former un an gle de 135° avec une

1) 1b. p. 361 et suiv. et fi g. l , B. 3) Ibidem.


2) Dacia VII - VIII, p. 36 1. ') Ibidem.

1/i6
SUCIDA V A 111

seconde courtine qui s'~ tcn dait sur une longu eur de 23 m, jusqu'à la double tour C-D
( fig. 1, C).
La dernière courtin e, conservée se ul ement sur une longueur de 12 m , est détruite jus-
qu'aux fondations.
La tour intérieare C (fi g. 1, C) fut complètement fouillée par Tocilescu qui y voyait un
magasin à blé 1 ). os fouill es l'ont dégagée en core une fois, mais seulemen t de l' extérieur.
La tour, située à un e distance de 23 m de celles de l'angle A-B, était carrée et mesurait à
l' extérieur 5,35 X 7 X 5,35 m; à l'intérieur 5 X 4,40 X 4 m. Elle possèdait à l'Est une
entrée large de 1 m 10 dont la maçonnerie, conservée sur une hauteur de 1 m (de la base
de la tour) est épaisse de 1 m 05.
Les fouilll es de Tocilescu avaient mis au jour une quantité de blé carbonisé, qui prouve
qu' elle s rvait de grenier à blé (à une époque tardive, croyons nous).
Différents matériaux furent employés pour sa construction, pierr es cassées, fra gments
de monuments architectoniques, épigraphiques etc. 2 ).
Les extrémités de la maçonnerie de cette tour sont dis tantes approximativement de
d eux mètres de la ligne intérieure du mur de défense . Entre celui-ci et la tour correspon-
dante D existait un autr escalier de pierre, fixé dans un fond de maçonnerie long de 2 m 20
et large de 1 m 80 auquel étaient accolées deux entrées de 0 m 50.
La tour extérieure D (fig. 1, D) inconnue de Tocilescu, était, elle aussi, construite sur une
plate-forme de maçonnerie mai s de proportion moindre, la pente de la colline n'étant pas
aussi prononcée qu'à l'angle A-B.
Il ne reste de sa maçonnerie que de modestes vestiges de fondations, épaisses de 1 m 80.·
Toutefois, ces faibles indices permettent de lui donner une forme rectangulaire et de recon-
uaître une chambre intérieure mesurant 2 m 50 X 7 m 60.
La forme de· cette tour rappelle celle de la t!')ur A du même côté, dégagée en 1940 3).
Il est aisé de comprendre que les fouill es clandestines et les extractions de pierr es ont com-
plètement détruit ces
deux tours.
A cause de la pente
du plateau, les fonda-
tions de la tour C se
trouvent à un niveau
plus élévé d'un mètre
que celles de la tour D
(fig. 2). otons encore
que cette tour (C) fut
bâtie à une époque pos-
térieure à celle qui lui Fig. 2. - Profil a- b (cô té Ouest)
fait face {byzantine?).
La courtine qui s' étend au Sud des tours C-D sur une longueur de 27 m , est détruite, pour
la plus grande partie, jusqu'aux fondation s. Le terrain est complètement bouleversé (fig. 3).
1) Dacia V- VI, p. 394. 3) Da ria VII - VIII, p . 362.
2) fofra , p. ] 55 nos 1 et 4.

147
D. Tlll)OB

Le côté Ouest de la citaddlc se termine par 1lcux murs épais 1pii formrnt un anglo aigu
(fig. 1, F). Ils furent décrits par Torilcscu qui fos croyait les vestiges d'une tour 1 ). Ils ont
respectivement 14 m et 15 m de long.
Comme nous l'avons expliqué déja, en une autre orcasion, un mur reliait le coin de la
citadelle, au portail du Pont de Constantin-le-Grand et aux fortifications des étaLlissemcnls
civils, tandis que celui du Sud barrait l'acds entre la citadelle et le Danube 2 ).

Quoique toute trace en ait disparu, un second mur, acrolé au mur de défcm;c et i'1 l'in-
térieur de la ritadclle, aurait existé. Des vestiges ont été découverts en 1910 vers l'extrémité
Nord du côté Ouest 3) puis, en 191.3, du côté Nord 4 ). L'existence de ce mur est confirmée par
des vestiges d'escalier découverts dans les deux groupes de tours. Les dimensions, l'utilité
et la technique de cc mur furent expliquées dans une étude précédente 6 ).

A une distance de 6 à 6,50 m de la ligne intérieure du mur de défense, nous voyons une
file de hases carrées faites de matériaux mélangés et détruites jusqu'au socle (fig. 1, nos.
1 - 15). Les dimensions de ces Lascs varient de 1,10 X 1,40 à 2,10 X 1,50 111 6 ). Les
distances entre clics ne sont pas constantes, clics varient de 3,60 m à 4,10 m. 7).
Leurs fondations sont faites de pierres cassées ou de morceaux de briques mélangés à
une petite quantité de mortier et leur socle ne dépasse pas une largeur de O m 10.
La seule base, conservée sur une hauteur de 1 mètre et ayant au milieu une porte large
de O m 50, est la hase no. 12. Celle-ci est surmontée d'un pilier carré construit de pierres con-
cassées liées fortement avec du mortier (opus incertum), et dans lequel, en un certain endroit
s'encastre une couche formée de quatre rangs de briques prises solidement dans du mortier
(fig. 3).
Parallèlement à la courtine qui s'avance entre les tours carrées A, fouillées en 1940 8)

et les tours trapézoïdales A-B (fig. 1), existaient (,gaiement six hases.
Les deux hases qui font face à la tour trapézoïdale A (fig. 1, nos. 3-4) sont orientées de
façon à maintenir le parallélisme avec le mur de défense de la forteresse. Les hases voisines à
la tour C (fig. 1, nos. 9 et 10) sont à peu près accolées au mur de celle-ci et furent désaffoc-
técs après la construction de cette tour qui leur est postérieure.
Entre les hases nos. 14 et 15, et à une distance de 4 m 70, l'existence d'une troisième
hase intérmediaire, maintenant complètement détruite, est à présumer 9).
Entre les tours C-D et l'angle E (fig. 1), apparait une seconde rangée de hases située
entre la courtine et les soubassements décrits plus haut (fig. 1, nos. 16-20). Ces bases car-
rées ou rectangulaires sont bâties en briques minces, prises dans une grande quantité de
mortier (section c-d, fig. 3).
1) Dacia V-VI, p. 391; depuis ils ont suhi de leur rî1lc, cf. Dacia VII --VIII, p. 363.
sérieux dommages. 7) SnnH doulc ù cuu•c des modifient.ions et d1•H
2) Idem, p. 388 et Podul foi Co11sla111i11 r,/ Mare, rH,•clions qu'elles subirent ullrricurcrncnt.
Craiova, 193-1, p. 8. 8) /)"ria VII- VIII, p. 363.
') Daria VII-VIII, p. 361. 8)
Ln slralc de l'incendie du V-c sii·cle n'éLnit pos
') Infra, p. 151. boulversée entre lcH huHcs nos. 6 8 cc qui o permis
1 ) Dacia VII-VIII, p. 391. de <lé<"onvrir, dons celle zone: une statuette eu bronze
1 ) Leurs dimensions sont 1,30 X l,10 (nos 3 - 1); (p. 192, no. 3:1), cinq houdcs gothiques (cr. Daria,
1,70 X 1,70 (no. 6); l,10 X l,10 (no. 7); 1,50 X 1,50 IX X, p. 513 <'L suiv.), d,·m< lri',ors de monnnic•
(nos. 8 et Il); l,10 X 1,10 (no. 9); 1,30 X l,:lO (no. 10); (infru p. 11JH, un fraµ:111,•nt d'unse d'un chuudron
2,10 X 1,50 (no. 12); 2,00 X 1,50 (no. 13); l,60 X 1,60 h111111i1111e (infra, p. Ili?) l'Lc.
(no. 11) et 1,65 >'. 1.50 (no. 15). En ,.,. 1p1i ,·oneerne

1li8
S ClDAVA III

Le pr mier oubasscmc nt {fig. 1, no. 16) distant de lm 80 de la tour C mesure 0,60


m X 1,70 m . U ne di tance de 2 m 10, le sépare du suivant. Le soubasse ment no. 17 mesu-
rant 0,60 X 1,10 c t di tant de 3 m 60 du s uivan t. Sur le soubasseme nt no. 18 on r emarqu e
d eux parties cons truite i olémcnt, l' une, rec tangulaire (2 X 0,60 m) , l'autre ù peu près carrée
{l X 1,20 m} . L' x i tcnce d'un e base similaire, entrn le no. 18 e t le no. 19, est probabl e,
la di ta n ce e ntre ell es étant trop grande. Les bases no . 19 et 20 sont carrées (1 X lm). Ces
Lases (fig . l , nos. 16 - 20) sont byza ntines et construites lors de la res tauration de la cita-
dell e par Ju tinien. Leurs fondation s sont creusées à un niveau p lu s élevé et dans la couche
de l' incendie du V-e siècle.

Fi g. 3. - Profil c- d (côté Ouest).

So u les fond ements de la base no . 19 on a découvert un âtre en briq ues dont l'une
porte l' es tampille DARP 1 ).
En un seul endroit , les fouilles de 1943 ont rencontré des couch es de civ ilisations moins
bouleversées dont on put obtenir une sec tion nette (fig. 1, c-d et fi g. 3) . On l'ob serve de
fa çon plu s précise au dos du soubassem ent no. 12.
Au dess us de la terre jaune (vierge) s'étend la strate d'un établissement préhisto -
rique avec des céramiques La T ène.
Au de sus il y a une cou ch e romaine formée de débri s d'os d'animaux, de squelettes
de poissons, d'âtres de briques, de monnaies romaines en bronze dont , les plu s tardives,
sont de Théodose II (408 - 450). Cette s trate fut étudi ée en une autre occasion et marque
une époque qui v a de Cons tantin le Grand à Théodose II 2 ) .
Vient ensuite une strate épaisse , form ée des ruin es de l' incen di e provoqu ée par l' cm-
·brasc ment de qu elqu es co nstructions en boi s, recouvertes de tuiles .
L' étud e de cette s trate a démontré qu'i l s' agit de l'in cendie allumé par les Huns en
447 3).

1) Do ci11 V- VJ, p. 416, nos. 15- 16. 3) D. T ud or, A rderea Cetci!ii S ucida va, d a ns R r11.
2) Do,-ia V- VI, p . 42 1 e t sui v . e t V II - VIII, l sr. Rom. , XV (1945), p. 151.
p. 399.

13. Dacie,, X I - X II (1945-1 947).


D. TUDOH

La strate s uivante, d ' une épaisEe ur de O m 80 es t constitu ée par des débris de murs (pier-
r es et briques), méla ngé à une faible quantité de charbon.
E lle corre pondrait à l'é poque qui s'étend de Théodo e II, à
Jus tinien , quand les Romain s abandonnèrent la itadelle.
Sur ce tte s trate s' étend une cou che de débri s, de ve tiges
d 'âtres, de fra gments d 'amphores et de monnaies d ' une époque
b yza ntine du VI -e siècle .
Dans aucune autre partie de la ci tadell e, sauf dans son
angle S0 , on n'a pu con tater l' existen ce d'une nouvelle p é·
riodc, reconnue par une couch e po tbyzantine et dans
laquelle, parmi des traces d'incendie, on a trouvé une céramique
caractéri tiqu e représentée par deux vases à p eu près intac t s
(infra, p. 17 Li no. 18).
Les deux dernières strates de la urface sont formées de
pierraille, de platras, de t essons etc., r ésultat du bouleversement
du sol par les fouilles antéri •ures et , par dessus, une couche
végétale.

II . L e côté Nord (fig. 4).


"80
Ce côté a fait l'obj et des fouilles de 1943 et 1945. E lles
Z débutèrent à la partie orientale de l'angle -0 de la citadelle,
,.,
.~ qui avait été d égagé en 194,0 1 ) et se sont étendues jusqu'à l'angle
"" S-E de celle-ci. Dans cette r égion également, les fouilles de
....:l
~ Toeileseu s'avèrent absolument incomplèt es . Le mur de défense
.;, apparaît continu et s'élève par endroit à une hauteur de
~
1 m 50. Il est des tours et des particularités de ces tours qui
..... manquent sur le plan dressé par lui 2 ) •
~ A l'es t d es tours de l'angle 0, fouillées en 1940 3) s' étend
...
C,

une courtine droite, longue de 27 m 80, épaisse, au dessus des


fondations de 1,60 - 1,80 m et haute de 0,30 m - 1 m. Elle
est construite in opus incertum. En deux endroits de sa
longueur on a pu relever l' exist ence d'un mur intérieur accolé,
qui r emplaçait le r empart et qui, à ôté des tours, con erve
d es traces d'escaliers d'accès aux ereneaux.
La tour extérieure A (fig. 4 et fig. 5, 1) a é té fouill ée
complètement, dessinée et décrite par ToeiJeseu, ce qui nous
a dét erminé à ne plu s la dégager 4).
La four intérieure B (fig. 4 et 5,1) inconnue jusqu'à pré•
sent, était d e forme presque carrée, mesurait à l'extérieur ·
6 X 7,15 m et avait à l'intérieur une chambre de 3 X 4 m.

1) Dacia VII- VIII, p. 361 et suiv.


2) Cf. Dacia V- VI, p. 392, fi g. 3.
3) Dacia, VII - VIII, p. 361 et sui v.
4) Voir sn deEcr ip tion dons Dacia V - V J p. 393 et fi g. 4.

150
SUClDA V A Jll

La moitié de cette tour es t détruite jusqu'aux fondations (fig. 5, 1). U ne porte, large
de 1 m s'ouvrait à l'intérieur de la citadelle, une seconde, semblable, communiquait avec
la tour opposée. Le mur oriental de la tour se
maintient à une hauteur de lm 80, et est le
seul (dégagé par les fouilles jusqu'à présent)
qui avait conservé un parement de blocs taillés .
La chambre de cette tour était remplie de
débris de matériaux et, près de la porte
intérieure, se di tinguent de nombreu c traces
d'incendie.
La courtine reliant les tours A-B avec la
tour C est longue de 31 m 50 et sur la même
ligne que la première. L e mur intérieur, rem-
plaçant le rempart, ne fut découvert qu'en
un seul point (fig. 4, c-d et fig. 6). Dans le mur
d e défense à cet endroit trois rangs de briques,
sans interval sont l'indice d'une réfection ulté-
0 2 3 4 6 7 8 9 IO m
rieure, datant probablement de l' époque by-
zantine. A l' extrémité du mur intérieur et 2 , - - - --- --- -- - - - - - - -
seulement dans l'angle du côté de la tour B, 1 i-·- - - - - - - ·- - ·- ,
des vestiges d'escalier ont été découverts; 1 1 1
1 1
il a une làrgeur moindre que le mur lui 1 1
même.
La tour extérieure C inconnue à Tocilescu
s'élève à un point oùla ligne du mur de défense
se rompt. En dépit de la destruction de la
tour ju qu'aux fondations, les fouilles ont pu
établir qu'elle était de forme rectangulaire
0 J 4 5 6 8 9 10 m
et de dimensions extérieures: 10,50 m? X 5
Fig. 5 - Le côté Nord (les tours A -- B et C).
m (fig. 4 C e t fig. 5,2).
L'habituelle tour intérieure est remplacée, ici, par un mur posé comme une barrière, long
de 5 m 50, épais de 1 m 35 percé d'une porte de 0 m 50. Entre ce mur et un second, qui
ferme la chambre de la tour (épais de 1 m),
existe une chambrette (4,50 m X 1,00 m)
possédant trois petites cavitées laisées dans
les murs par les poutres qui soutenaient
son plancher.
La courtine qui continue à l'Est de la
tour C, se rompt vers l'intérieur pour é-
pouser la forme du plateau sur lequel est
bâtie la citadelle. La maçonnerie descend
à une hauteur de 0 m 10 et ne pré-
Fig. 6. - Section c- d (côté Nord).
sente plus rien de particulier. Sa longueur
est de 34 m 10.

151
D. TUDOR

La tour extériettre D (fig. 4, D. et fi g. 7) a échappée éga lement aux fouille de Tocilc eu.
Quoique détruite à peu près complètement on peut cons tater encore qu'elle s'élevait sur un
puissant fondement de béton. De forme rectangulaire, elle m es ure ~1 l'extérieur 7,70 X 5,55 m.
A l'Es t, à une di stance d' environ 1 mètre
du mur auquel elle se relie, on ap rçoit le
vestiges d'une p etite porte de O m 90, qui
conduisait hors de la citadelle 1 }; une se•
condc, large de lm 80 , ouvrait ur un corri-
dor permettant de communiquer avec la
forteresse. Cette tour, non plu , n'a pas do
seconde tour corresponda nte s'élevant à
l'intérieur. A sa place , nous trouvons, à
une dis tance de 1 m 75, un mur parall èle,
massif, lon g do 8 m 50, épai de 3 m 50,
conservé jusqu'i1 une hauteur do 0 m 70.
Exactement en fa ce de la porte de la tour
D, cc mur massif est cre usé d'une grande
0 2 3 ', 5 6 7 8 9 10 m niche carrée (1,45 X 1,4,5) qui contenait
vraisemblab lement un esca lier conduisant
Fig. 7. - La tour D (côté Nord) .
éventuellement à une p etite chambre située
à l'étage sur ce bloc de b éton . En continuat ion do la tour D, les dimen ion s, la technique et
la nature du mur de défense chan.
gent complètement. Il fera l'obj et
d es recherches de la prochaine
campagne de fouilles.
Les soubassements intérieurs,
parallèles au mur de défense,
apparaissent également au côté
septentrional de la forteresse. Il
sont irréguliers en ce qui concerne
la forme et les dimensions . Les uns
ont complètement disparu (fig. 4,
nos. 3, 4, 18 et 20 - 22) . Le pre•
mier soubassement de 5 m X 1,
40 m était double et possédait une
porte au milieu. Il offre des simi-
litudes avec un autre soubasscmen t
du côté occidental de la forte·
resse 2). A une distance de 2 m 50
un soubassement de forme allon-
Fig. 8. - Les soubnssemenls nos. 8 - 10 (côté ord).
gée (1,30 X 3 m) est détruit

1 ) C'est une porte semb lable il celle de la tour ex té- (fig. 4, no. 1) ne fut fouillé que parliellemenl en 1940
rieure A sur le même cô té (fig. 4, A, et fig. 5, 1). (cf. Dacia, VII- VIII, p. 363 et fig. 1), ù co use d'un
2
) S upra , p. 148 el fig. l , no . 12 . Cc so uba sse ment ob servatoire unli-ué ricn nllc nrnnd pincé rl cBs us.

152
SUCIDAVA TJI

jusqu'au x fondation s. Les soubassements suivants (nos. 3- 4) jusqu'à l'ent rée de la tour
intéri eure B , ont complètement disparu. Près de l'angle SE de la tour intérieure B, un
puissant ouhasscmcnt en opu.~ incertum , recouvert de blo cs de pierre taillés irrégulièrement,
lon g de 2 m 75, large de
] m 30 haut de 1 m 80
(fi g. 4,, no. 5) porte de
fortes traces de l' in cendie
provoqué par les Hun s.
A tro is mètres v ers l'Est,
un autre soubassement
(fig. 4 no. 6), haut de
0 m 50, long et large de
1 m 25 se lie au précédent
par un mur barbare. A Fig. 9. - Section o - b (côté Nord).
une dis tance de 4 mètres,
un soubassement identique (fig. 4, no. 7) est d étruit jusqu'aux fondations et• sui vi d'un
soubassemen t rectangul aire de 2 m 50, êpais de 1 m 25 (fig. 4, no. 9). Sur la m ême rangée, le

Fig. 1O. - Âtre byza ntin (cô té Nord).

soubasse ment no. 8 est suivi à 2 mètres de distance, par un autre identique de forme et de di-
mension, doublé l1 l'intérieur (à une dis tance de 1 m 50) d'un second, de pierres amalgamées
avec de la t erre (fig. 4, nos 9-- 10). A une distance de 3 m 50 le soubassement no. 10 est suivi
d'uu autre carré (1,25 m X 1,25 m, fig. 4, no. 11) suivi à son tour, à 4 mètres de distance,
d'un autre soubassement de 2 m 50 de long et large de 1 m 25 (fig . 4, no. 12). Entre ce dernier

153
D. TUDOR

so ub assement et la tour C apparaissent deux faibles fondations carrée (1 ,45 m X 1,45 m)


placées irréguliércment. fous ne savons pas ïl faut les co mpter dans le ran g des soubassements
uu les considérer simplement com me Jos ha es de quelques vieux â tre (fig. 4, no. 13 - 14).
Après le soubassement no. 12 vient un autre, carré, à 2 m 50 de distance (fig. 4,, no. 15)
suivi à 1a même distance d'un autre encore, lon g de 2 m 50 épais de 1 m 25 (fig. 4, no. 16);
un soubassement carré est le dernier de la ligne de soubassemen t décrite jusqu'ici (fig. 4,
no. 17). A partir de cehù-ci, la ligne se rompt pour suivre parallèlement le mur de défense,
mais, sur une distance de 8 mètres nou s n 'en recontrons plu , ce qui prouve qu'un a disparu
sans laisser de trace (fig. 4, no. ] 8). A la place de celui-là nos foui lles ont r elevé les vestiges
de deux puissants pylones de chêne putréfié entre le quels il y aurait eu une porte large de
3 'i:nètres. Le soubassement suivant est construit de blocs de pierre taillées, il a 5 m de long
et 1 m 30 de large.
A partir d e ce sou-
bassement jusque près
de la tour D on n'en a
pu découvrir aucun, bien
qu'il dut y en avoir au
moins trois. Ils furent
détruits par le creuse·
ment de la tranchée
d'une redoute au X VI-e
siècle, c'est ce qui reste à
préciser dans la prochaine
Fig. 10 bis. - Section e- f (côté ord)
campagne do fouilles.
Au dos du mur massif barrant la tour D , apparaissent les fondations d'un soubassement
de 2,10 m X 1,70 m qui fut désaffect é dès la construction du mur qui lui fait face (fig. 4, no. 23) .
Près de la tour intérieure B et à l'angle que fait celle-ci avec le mur de défense, on a retrouvé
les vestiges d'une chambre d e 5,80 m X 7 m. Elle a résulté de la liaison de l'angle SE de la
tour B avec les soubassem ents no. 5 et 6, par un mur de pierres et de terre épais de 0 m 60
qui à l'Est du soubassement no. 6 forme coin avec le mur de défense de la citadelle. Au centre
du logement existait un â tre (fig. 4 et fi g. 9) près duquel on a trouvé des fragments de vases,
des amphores entièr es (infra, p. 171 , no. 9) et des monnaies de Théodose li (408 - 450).
Ce terrain n'ayant subi aucun boulever sement antérieur on a pu obtenir une belle sec tion
des strates (fig. 4,, a-b et fig. 9).
Au dessus du bloc de t erre jaune (fig. 9, no. 1) s'ét end une mince couche de vestiges pré-
historiques (fig. 9, no. 2).
Le sol fut si bien battu qu'il a formé un plancher d'argile, épais de 5 cm qui constitua
la base de la cham bre (fig. 9, no. 3).
Sur une épaisse ur d'environ O m 50 ce tte hase fut recouverte d'une couche d e cendres
et de charbon mélangé avec des tuiles tombées du toit (fig. 9, no. 4-). A cette couche succède
une autre ayant jusqu'à 1 mètre d' épaisse ur composée de différents débris : briques, du
platra s, deux bases de colonnes brisées, du genre de celles découvertes en 1940 1 ) etc.

1) Dacia VII- VIII, p. 366, no. 7- 8.

154
SUCIDAVA III

Ces doux couches appartiennent à l'incendie do l'époque d'Attila et aux temps qui suivirent
jusqu'à Justinien. Vient ensuite une autre couche composée uniquement de débris de toutes
sortes, puis, celle de terre rejetée au cours des fouilles de Tocilescu (fig. 9, no. 7-8).
Les restes d'un outre logis (uniquement de l'époque hyzantine) furent découverts entre la
tour C et les scmbassements no: 16- lî (fig. 4). A cet endroit les deux soubassements étaient
réunis ou mur de lo citadelle, par les mêmes murs bâtis de pierres et de terre mélangées.
On o trouvé à l'intérieur du logement, accolé au soubassement no. 16, un âtre mesurant
1,20 m X 0,80 m et formé de trois rangs de briques dont les bords présentent un profil en
escalier (fig. 10) et sur foqucl un vase fut retrouvé entier (infra, p. 174, no. 16). Un logis
semblable parait avoir existé près du soubassement no. 19, où s'étend, par dessus un âtre,
la strate de l'incendie des Huns, recouverte à son tour par une autre, composée de débris (fig.
4, e-f et fig. 10, bis).

III. OBJETS Df:COUVERTS


A) Inscriptions et sculptures en pierrr.

1. Fragment du profil supérieur d'un autel, en calcaire de Vratza, long de 0,410 □, large
de 0,260 m, trouvé encastré dans le côté méridional de la tour C de la partie occidentale de la
forteresse. Hauteur des lettres: 0,040 m, (fig. 11, 5). Il ne reste du texte que: CERERI. Epoque:
111-e siècle ap. J.-C. Le culte de la déesse Cérès, quoique relevé pour la première fois sur le
territoire de Sucidava et même dans toute la Dacie inférieure, s'explique par la richesse agri-
cole de cette région.
2. Fragment de calcaire provenant du bord gauche d'un texte épigraphique; dimensions:
0,130 X 0,095 X 0,075 m. Les lettres existantes: SIM ... hautes de 0,045 m, ne permettent pas
d'arriver à une lecture (fig. 11, 3).
3. Fragment du côté droit mouluré et un débris de raisin, provenant d'un monument
funéraire en calcaire de Vratza. Haut de 0,310 m. Les lettres sont hautes de 0,0î0 m. On con-
serve les deux lettres finales de la seconde ligne de l'inscription: A et S (fig. 11, 1).
4. Fragment d'un autel sculpté dans du calcaire de Vratza, trouvé scellé dans le mur Est
de la tour C du côté occidental de la forteresse (fig. 1, C). Il est haut de 0,410 m, large de 0,330m
et les lettres sont hautes de 0,020 à 0,060 m (fig. 11, 2). Nous lisons:

[Re] gina(e]
Aurel(ius) Anfto]-
ninus ex [v] -
oto pos[u] •
it.

f;poque: début du 111-e siècle ap. J .-C. La dédicace est faite à une déesse à laquelle on
donnait l'épithète de Regina (Junon, Diane, Isis, Vénus, etc.).
5. Coin droit du bas d'une grande dalle de calcaire de Vratza (fig. 12). Il mesure: 1 m X
0,540 m X 0,380 m. Hauteur des lettres: 0,065 m. Le texte est enfermé dans un simple cadre

155
D. Tl l OOH

Le fra g ment, fi xé au seuil de la porte de la tour A, foui llée en 1940, du côtf Ourst de la cita •
dcstru ctiou de la maço nneri e

• - - . O. Yt() - - - - - -

.
1 \

~- - - - c, o/ - ,,

~ =: : : .· :: ~... ..
9 ,,.:·-··
12

Il

- - .1. 11) _ _ - - -

r~----.. -,-:::
·,ï1:::;m;;;i1

1 ·iill\ 1
l!lllil1//1'l
11 •

1 1 II
110!1,
I ///,
1 ' ' , ,.· ,,
L -- - ~ ,,,.
Fig. 11 : · Pierre e t verre.

L. 1: on peut donner co mme certaines les lettres : TRIB . POT. L. 2: es t co mpl ètement
martelée . L. 3: la première lettre est un fragment de T ce qui justifie la lec tuce de: [trib .pot].

156
SUCIDAV A 111

L. 4: les premières lcLLr s sont IL , que suit une cassure supprimant deux autres lettres. L'en•
semble: [rn]il[it] cs c t s ulc possible.
Le pluriel FECER[unt] autant qu e la répétition de la puissance tribunice indiquent les
noms de deux cm·
p rcu rs dont le der•
nier a s ubi la dam•
natio rncrnoria.e.
Trib.pot. llll, cos .
11, et la condamna·
tiott de la mémoire
sont caractéris-
tiques pour Geta en
211 - 212 ap. J.-C.
L'en semble est
le suivant:
: ~~- - - -- - - - -- - - - •...:::=-=~ -:
1
[Imp. Caes . M. 1

Aurelius Antoni-- L- -- --- -- - - - - - - - - - - 1,oom - - - -------~ 1

nus P-iusFeli xAug] Fig. 12. Calcaire.


[Parth. max. Britt. max. pont. rnax. t]rib. pot. [XV. cos. III]
[procos. p. p. et irnp. Caes. P. Septimius Geta Pius]

l' ig. 13. Calcaire.

[Aug. Brittanicus, trib.po]t. , Il II, cos . I l,pro[cos.p .p.]


[ ...... .. .... per rn]il[it] es siws fece , [unt].
ous ignoron s quel fut le travail qu'exécutèrent
c s deux empereurs [p er m]il[itJes suos. Eu tou s cas. à
cette oeuvre ont dû participer des unités différentes et si
nombreuses que leurs noms, par le manque de place sur la Fig. 14. Marbre.
dalle, sont remplacée par le terme générique <le milites 1 ).

1) Cos semblubles, cf. Dessa u, 396; CIL. VIII, circuitum muri manu militari a soloJecerunt: en N ui.n idie:
= Dessau 293; ... , opera militum suorum, etc.;
1O. 'Il 7 p er ve.-illationem militum suorum restituerunt, cf. CIL.
il Romula en Dacie (CIL. III, 8031 = Dessau, S10): VIII, 17. 727 = Dessa u 8916 (Sep t. Severus et ses fil s).

157
D. TllDOH

6. Fragment d'un relief de calcaire, provenant du bord supérieur d'une plaque et décou-
vert dans des ruines de maçonnerie. li mesure: 0,114 m X 0,080 m X 0,020 m (fig. ll,8).
11 ne reste du sujet qu'une tête d' Hécate triformis et un polos central flanqué de deux torches 1 ).
7. Angle d'un monument Junéraire en calcaire de V ratza. Dimensions: 0,390 X 0,320
X 0,200 m. On aperçoit encore les restes d'une surfnce proéminente sur laquelle s'entortille
1111 pampre chargé de fouilles et de fruits. Le fragment, d'un bon travail du II-e siècle ap. J.-C.

fut employé plus tard en maçonnerie (fig. 13) 2).


8. Relief mithriaque en marbre trouvé très abîmé par le fou dans les ruines de maçonnerie
ù côté de la tour C du côté occidental de la forteresse (fig. 14). Le coin de gauche en bas est
perdu. La sculpture est très usée. Dimensions: 0,275 m de haut, 0,212 m de large et 0,040 m
d'épaisseur. Epo -1ue: 111-e siècle ap.J.-r.. La plaque, cintrée au dessus, est divisée en deux zones.
a) Au centre: Mithra taurocton en costume oriental (bonnet phrygien, tunique et chla-
myde flottante). Le dieu regarde en arrière vers le corbeau qui lui transmet un message. Au-
dessus de l'oiseau il y avait sept autels (il en reste trois). Dans les coins, les bustes de Sol et
Luna sont très abîmés. Au-dessus de la tête du taureau, Mithra 1te:-rpoye:11~ç a les mains levées
et la tête couverte du bonnet phrygien. Sous le taureau, s'élèvent, vers la blessure du cou de
l'animal, un serpent et une protomé dc chien. Les dadophores encadrent la scène: Cardes, à
gauche, suivi d'une tête de lion, renverse la torche; Cautopates, à droite, tend le bras droit
tenant la torche vers le muffle du taureau et le gauche est replié sur sa poitrine. Tous deux
portent le costume de Mithra, se tiennent de face et suivent la scène du sacrifice.
b) Le motif sculpté sur le socle du relief comporte deux scènes enfermées sous une voute:
Sol et Mithra (bustes) au banquet sacré et les deux divinités montant dans le char solaire
qui les enlèvera dans les airs 3 ).
9. Fronton brisé d'un relief de marbre blanc, découvert dans les ruines du côté Ouest
de la citadelle. Le fragment est haut de 0,330 m, large de 0,450 m, épais de 0,075 m (fig. 15).
Le dos du monument est simplement dégrossi. Le fronton, sculpté en forme de tympan
s'attachait à l'aide d'un crampon de métal, dont la tête, fixée dans un trou, avait 0,010 m X
0,010 m, dimensions qui montrent que le monument était de grandeur appréciable (environ
0,550 m).
Le fronton était enfermé. dans un profil triangulaire dont la base formai: au centre une
petite arche destinée à recevoir la tête d'un personnage de la scène inférieure. Le fronton est
occupé par les Dioscures en costume oriental (bonnet, tunique et chlamyde flottante) disposés
en un schèma héraldique. Les chevaux trés en relief, avancent lentement, crinière abondante
et queue flottant au vent. Au coin de gauche, une sorte de crampon de soutien du fronton est
un élément purement décoratif.
De la scène inférieure nous ne distinguons que la tête abîmée d'un jeune homme (sans
bonnet) vu de face. Derrière lui, à la même hauteur et assez loin on aperçoit le coin d'un man•
teau flottant, fait important, car il permet de conclure que nous avons affaire ici à un cavalier
qui ne peut être que le Cat·alier thrace.

1 ) Le culte d'Ilécate c•t connu à Sucida vo, cf. inferiore, Bucarest, 1942, pas;im.
Dacia VII- VIII, p. 387, no. 1. Pour la Dacie infé- ') On ne connait jusqu'à préeent qu'un seul monu-
rieure, voir D. Tudor, Oltenia romana, Ducure,ti 1942, ment mithriaque à Sucidove: CIL. Ill, 801-1, (Mdicocc
p. ll l. a Sanctu• Sol lnt·ictus Mithra).
2) Gr. Florescu, I monumenli funerari della Dacia

'158
SUCIDAVA Ill

Cette sculpture, appartenant à la fin du 11-e siècle ap.J.-C. semble avoir été polyehromée.
C'est un des plus beaux monuments sculptés qui aient été importés en Dacie Inférieure 1 ).

Fig. 15. Marbre.

10. Base d'une colonnette en calcaire de Vratza, haute de 0,170 m, large de '0,240 m; le
diamètre du fût est de 0,160 m. Travail médiocre ayant une double plinthe et qui peut avoir
appartenu à un lrirarium (fig. 11, 10).
11. Fusaïole de travertin ciselé, long de 0,032 m, il est très abîmé par le feu (fig. 11, 6).

B. OBJETS EN TERRE CUITE


a) Briques et tuiles.
1. Deux fragments de tuiles trouvés dans la strate de l'incendie hunnique à côté de la
tour C du côté ord de la citadelle (fig. 16, 1- 2). Toutes deux sont marquées rn relief d'un
cartouche de 0,130 X 0,028 m qui enferme des lettres hautes çle 0,022 - 0,025 m. L'inscription
retournée porte:
LE·XIII GPS

Drs estampilles portant la même inscription ont été trouvées à Praovo et à Kladovo 2).
Filow les a déchiffrées ainsi: le(gio) XI II G( emina) p(ia) S ( everiana)3). Ritterling n'accepte pas
1 ) Une relation de coite et d'iconographie entre le Budapest, 1938. (Disser t. Pann., II, 14), p. 13. Au
Cavalier thrace et les Dioscures, est, aujourd'hui, sujet des monuments du Cavalier thrace découverts à
chose bien établi e, cf. F. Chapouthier, Les Dioscures au Sucidava, voir D. Tudor, Germania, 22 (1938),
•crvicc d'une déesse. Paris, 1935. (Bibl. te. Fr. d'Athènes p. 245; Oltenia romana, •p. l 05 et I. Vendelin dans
et Rome. fasc. 137) p. 281 et suiv. Sur un relief du R ev. de preistorie, II- IV (1940), p. 105.
Cavalier thrace à Pestera ( distr. Plovdiv) on lit la 2 ) C TL. III, 14.216• et 14.599.

dédicace: Gcoic; t1Loox6pou;;, cf. G. Kazarow, Die 1) B. Fi!ow, Die Legionen der Provinz Moesia, dans
Denkmiiler des tlirakischen Reiter-Gottes in Bulgarien, Klio VI (1906), p. 82, note 3.

159
D. TUDOH

cette lecture et remarque qu e nou s avons à faire it qu elq ues cslampillcs po téri eurc à l'év a-
cua tion de la Dacie par Aurélien , et que dans les lettres PS, il faut vo ir le n om d'une localiLé
où la lég ion avait, dan s la suite, établi nu détach em ent 1 ). Mc ba ant sur l'opi nion de Hilter-
,,
...

ti qJ~~
ID 5

11

·:;:·:j l~~) ?\._ ·:~:t ~ lJ j /


- -- C" -
Il

10

Fig. 16. - Briques et tuiles.

iog j'ai proposé déjà de lire 2 ) et le maintiens encore : le(gionis) XIII g( emi11ae) , P(onte)s.
E n réalité, c'est à Pontes = Transdrobeta, que Not. dign. or. , XLII, 35, installe une de cinq
préfectures de cette légion établies en Dacia ripensis. De nombreuses garnisons romaines des
bords du D anube, parmi lesquelles un détachement de ce tte légion envoyée de Pontes =
Transdrobeta , a pportèrent leurs con cours aux grands travaux militaires de Sucidava.
2. Trois fragments de tuiles trouvés dans les ruines à côté du mur occidental d e la forte-
resse (fig. 16, 3, 4, et 18, 7); les lettres cle l' es tampille _q u'ils portent sont hautes de 0,043 et
1) Il.itterling, a rt. legio, d ans RE. X lf , co l. 17 20. ÂLtrelian la Cons1.,rn1i,, cel Ma re, dans Rov. 1st. Rom.,
2) D. Tudor, Stapânirea roman a î n sudul Daciei dcla X (1 940), p. 217, note 6,

160
SlJCIDAVA III

0,016m, et wnt imprimécR retournées ... '.>l'I. .. ; A~'.,J. .. et. .. A~ ... Elles appartiennent
à la V-e légion Macédonienne que nous savons avoir séjourné au 111-c - V-c siècle ap. J.-C
11 Sucidava, par Not. dign. or. XI,/ I, 39 et par de nombreuses estampilles que j'ai publiées 1 ).
3. Fragment de bri11ue portant, pr1:s de la cassure inférieure, les restes d'une estampille
en relief dont les lettres ont 0,010 --- 0,013 m de haut (fig. 111,6). Quoique d'écriture grossière
el 1pwl1p1es lettres retournées, on peut néanmoins transcrire:

LVIICLSC ...
Le texte l(egio) VII Cl(audia) Sc ... et le caractère épigraphique tardif de l'estampille,
nous conduisent à la fin du 111-c sÏl~clc et au début du IV-c siècle ap. J.-C.
Le sens des deux dcrni,~rcs lettres SC ... reste momentannémcnt inconnu 2 ). A cette époque
la légion était établie en Moesia prima, à Viminacium et à Cuppae ( Not. dign. or. XLI, 31-32)
d'o11 clic aurait envoyé des vexillaires pour des travaux, ou la guerre, à Sucidava.
1. Brique de 0,270 X 0,180 X 0,055 m, découverte dans les ruines de la tour C du côté
septentrional de la citadelle (fig. 16, 7). Elle porte un cartouche de forme irrégulière, mal
conservé, dont les lettres sont hautes de 0,016 - 0,020m:

CorSARI

Une estampille absolument identique fut découverte à Sirmium (Mitrovitza) et jusqu'à


présent les éditeurs ont lu CO R SA R I 3).
Le nom de Corsarus me semble inaccoutumé et un briquetier particulier ne pouvait guère
envoyer cette marchandise de Sirmium à Sucidava. Seule, une unitè militaire, par la dislo-
cation de vexillations pouvait fabriquer des briques portant des estampilles identiques dans
des endroits aussi éloignés l'un de l'autre. C'est pourquoi, il n'est pas hasardeux de complèter
les quatre prcmi,ircs lettres par co(ho)rs.
L'identification de cette cohorte présente, pour le moment, de sérieuses difficultés; les
dernières lettres peuvent être ARI,ARPou ARD. L'estampille étant d'une époque tardive
(111-c-IV-e siècle) nous proposons la lecture uniquement hypothètique: co(ho)rs (tertia)
A(lpino)r(um) D(ardanorum) (?) dont le sii~ge est situé par Not. dign. occ., XXXII, 53 et
57, en Pannonia secunda.
5. Plusieurs fragments de tuiles estampillées, découvertes dans la couche d'incendie hun•
ni1111e dans différentes parties de la citadelle. Elles sont marquées de lettres hautes de 0,013-
0,017 m enfermées dans un cartouche de 0,090 X 0,023 m. L'écriture est normale ou retournée
et leur signification indique la même officina (fig. 16, 6, 8 ---10):

V ARI DAL et DAL V ARI

1 ) /Jacia V--Vl, p. 414, no. 8 (= Rev. arch., 1939, sntisfaisante, notamment en ce qui concerne les der-
p. 263, no. 95), p. 413, no. 4 (= Rev. arch., 1939, nières lettres. Probablement indiquent-t-elles le nom
p. 262, no. 91). VII---Vlll, p. 377, no. 9 (= Rev. 1st. de quelque localité, comme c'est le cas pour les estam-
Rom., 1940, p. 223), p. 378. ( = /Jncia, VI-VI, p. 414, pilles: LEG. VII TA (liatis), cf. CIL., III, 13.814.
no. 7, et Ue11. arr/,., 1939, p. 262, no. 94) et Oltenia 1 ) 1. Szilâgyi, foscript. teg. Pann., Budapest, 1933,

romana, p. 342 p. 109 et pl. XXXI, 49. Partant des exemplaires


2 ) Elle re•scmLlc ù l'estompile: LEGVMSCRO ... publiés par Szilâgyi et par nous, le moment est venu
découverte aussi ù Celei (l'f. Dacia VII --VIII, p. 378 = de corriger CIL III, 10. 702 (de Sirmium également),
Dacia V---VI, p. 414, no, 7 et Ret•. arch. 1939, p. 262, Corsapi en CORSARI.
no. 94), restée elle uussi cnrore il Mchiffrcr de muniÏ're

Hi1
n. TUDOH

Les fouilles antérieures ont fait connaître déjà de nombreuses estampilles V AHIDAL dans
lesquelles nous proposions de voir (ainsi que pour celles marquées V AHINIA) la production
d'une localité portant ce nom 1 ). Devant les nouvelles découvertes nous devons abandonner
cette version ainsi que l'identification toponymique d'une hypolh,~tiquc Varidal(ia) ou Vari-
dal(iana).
Ces dernières estampilles montrent qu'il s'agit de deux mots séparés dans l'inscription:
V ARI et DAL; le premier nous indique V ARI (nia), localité bien connue comme lieu de gar-
nison romaine à l'époque tardive, sur la rive droite du Dunubc, près du villugc de Selanovtzi 2 ).
Les lettres DAL ne peuvent suggérer que les mots DAL (matia)-DAL (mali) etc. Nof. dign.
or. XLII, 13-18 établit en Dacia ripensis cinq corps de cavalerie dalmate et entre autre à
Varinia, un: cuneus equitum Dalmatarum (ibid., 18).
Il faut reconnaître dans les estampilles ci-dessus, ces Dalmati et le nom de leur garnison
fixe, c'est-à-dire VARINIA. Dans ce cas, le texte se lit: VARI (nicnses) DAL (rnnti) et
DAL (mati) V ARI (nienses); et nous comprenons dès lors le: cuneus equitum Dalma-
tarum mentionné à Varinia, par Nor. dign. or. XLII, 18. Cette lecture apparaît d'autant plus
logique si nous nous souvenons que dans cette province existaient encore d'autres troupes de
cavalerie dalmate, portant le même nom officiel que cclics de Varinia 3 ). La présence de ces
Dalmati Variniani à Sucidava s'explique, comme pour les autres troupes de garnisons danu-
biennes, par drs nécessités d'ordre stratégique temporaire.
Leur séjour à Celci colncide avec l'envoi d'un détachement par la préfeclure de la légion
V Macédonienne de Varinia 4).
6. Fragment de brique, portant gravé la lettre P (haute de 0,026 m) et d'autres ligne;
sans signification 5). Ce sont des essais d'écriture, dont nous avons suffisament d'exemples
à Sucidava (fig. 16, 5).
7. Fragment de brique de la même catégorie portant la lettre T incomplète et tracée avec
le doigt. Elle est haute de 0,075 m (fig. 17, 6).
8. Fragment de tuile trouvé dans les ruines du côté S E de la citadelle; les lettres tracées
avec le doigt sont hautes de 0,040-0,070m. Le briquetier a tenté d'écrire le mot Varinici, mais
par ignorance, il omit, retourna ou dénatura les lettres (fig. 21, 10) .
. . . INA= (Var)in(i)a .
. . . A51IN = [V]arin(ia).
9. Fragment de wile portant les lettres ... VN ... hautes de 0,095 m et tracécP avec
le doigt sur la terre humide (fig. 17, no. 15).
1) Dacia V-VI, p. 413, no. 6 ( = Rev. arch., tenia rùmana, p. 343, no. 136) permettra d'attribuer
1939, p. 262, no. 93) et Oltenia romana, p. 343, no. 129. celle-ci ù la troupe: c(uneus) a(equilitm) D(11lmalamm).
2) Dacia VII-VIII, p. 378 et Rev. 1st. Rom., X Les cos sont fréquents dons l'épigraphie tardive ou
(1940), p. 222. On retrouve de• briques e•tampillées aequites apparait pro equites, cf. CIL VI, 32.965 et
Varinia jusqu'à Rusciuk, Pli•ka et Mudora dons Dessau, 279 l.
l'Est de la Bulgarie, cf. Detschew dans An. Bibl. Nat. 1. Szilagyi, Die Besatzungen de, Verteidigunasystems
el Musée de Plo,.Jiv, 1937-1938, p. 120 et suiv. von Dazien und ihre Ziegelstempel, Budapc•t, 1946
1) A Bononia, Dorticum, Drobeta el Augusta, cf. (Diss. Pann., II, 21), p. 25 et. n. 135, a propos(,
Not. dig. or. 13-14 et 16-17. la lecture: c(ohors) (I) A (lpinorum?) [A(frorum)?J
') Cf. Dacia VII-VIII, p. 378 et Rev. 1st. Rom., D ( ... ? quingenaria?).
1940, p. 222. Il est possible que la lecture de l'estnm- 1 ) Toujours un P sur une antre brique; cf. Dacia,

pille CAD sur la tuile découverte depuis longtemps V-VI, p. 416, no. 14.
à Sucidavo (cf. Daria VII- Vlll, p. 379, no. 3 = OI-

Hi2
SUCIDAVA III

10. Fragment de tuile portant un ... R ... tracé avec le doigt et haut de 0,060 m (fig.
17, 14).

Fig. 17. Briques et métal.

11. Fragment de tuile portant une estampille incompléte avec les lettres .. . PETC ...
hautes de 0,035 m, trouvé dans le coin SO de la citadelle (fig. 18, 5) . L'écriture est du II-e -

163
D. TIIDOH

lll-e sii'cle ap. J.-C. et semble signifipr le nom d'un fahrirant parliculi,•r tr.l que: I'l't(iu.s) C ... ;
I'l'l{roniu.~) C ..• ; I'l'l(illi11.~) <: ... etc.
12. Fragment de l1riq1rn portant les lcllrns SI hautes de 0,070 m et tracrPA avec le doigt
avec braucoup de maladresse (fig. li, l).
13. I>eux fragnwnts de /11ifrs portant, tracé avec le 1loigt le no. XI haut de 0,060111 11
0,120 m. Ils scrvaiPnt soit de point d'orientation pour la pose sur le toit, soit de numrration
,!ans le dépôt (fig. 17, 2 et 5).
14. Fragment de 1ttile portant le no. X haut de 0,080 m pour lcqncl s'applif1uent les expli-
cations du numrro précédent (fig. 17, 4).
] 5. Coin de brique portant l'estampille VTO connue à Sucidava 1) (fig, 16, 11). Le briquetier
a répété ces trois lettres au dessus de l'estampille à l'aide d'un outil éffilé (hauteur 0,018 m).
Sous l'écriture le mrme onvriPr a esquissé trois silhouettes de cheval courant en ligne vers la
gauchP 2 ).
16. Fragment de brique ayant 0,170 X 0,113 X 0,043 m. Il porle un dessin losangé sur
lequel se détache une fleur. Il semble qu'il s'agit ici d'une sorte de jeu d'échec (tabufa lusori11)
comme pour d'autres exemplaires découvert!' déjà à Sucidava 3 ) (fig. 17, 3).
17. f'ragment d'une grnndE tuile (0,310 X 0,280 X 0,040 ru qui porte une estampille de
0,072 X 0,032 m avec quatre lettres, hautes de 0,020 - 0,025m (fig. 18, 1).
Le fragment fut découvert par les fouilles de Tocilescu. Partant des observations lais sreR
par son assistant, Pamfil Polonic, je les ai notées la première fois: E QA V G 4 ). Découvrant l' ori•
ginal dans le d(>pôt de briques du Musée National des Antiquités, après un nettoyage minutieux
j'ai constaté que l'inscription réelle est:
EQNC

Le fragment porte des traces de chaux cc qui indique son emploi comme matériel de con-
struction, après le bris de la tuile. Le caractère des lettres dénote une époque tardive, IV-c -
V-e siècle ap. J.-C. Le déchiffrement de cette estampille ne rencontre une difficulté qu'en cc
qui concerne le sens des lettres NC car pour les premières, la solution ne saurait être que:
eq(uites). En Dacia ripensis à laquelle appartenait Sucidava, Not dig. or. XLll., ne nous 11
transmis aucun corps d' equites et ceux rencontrés dans les provinces danubiennes ( Pannonia
prima, Pannonia secunda et Valeria 5), portent des noms qui ne nom, aident en rien pour
obtenir une lecture satisfaisante. C'est pourquoi nous proposons de voir ici un aut.rc corps de
cavalerie, auquel on donna la dénomination habituelle et généra[p, de numerus, à une (>potp1c
postérieure à Dioclétien 6 ). Dans cc cas nous pouvons identifirr ici un cuneus de Dacia rispen.çÎs
1) DaciaV-VJ,p. 416, no 12-13et0lteniaroman,i, 6) Not. dig11. Occ., XXXII, 28-38; XXXIII,29-15
p. 313, no. 13:l. et XXXI V, 16 --23. En oucun cos nous ne pouvons
2
) Au sujet de la représentation de chevaux sur les songer ù ce numeru• campcslrorum mentionné dnns
monuments de l'époque tardive, cf. Leclerrq, dnns Dacio Traie na ( CI/,. III 1607), (garnison cenorr
Dirl. arch. chrél. et liturg. III, 1, roi. 1286. Les dess;ns inconnue). Cf. -w.
W ugoer, Die Di.,lokation riim.
d"orimaux sont fréquents sur les briques. cl. Spome11ik. Auxiliarformalionen, Berlin 1938, p. 205 et suiv.
Arad. Serbe, XLVII (1909), p. 137, no. ISO et p. 138, Notre estampille a un carnrti-re {,pigrophique visible-
no. 156 etc.; Bul. lnst. Arch. Jlulg., VIII ( 1931), ment tardif:
p. 469 fig. 286; etc. 8) Th. Mommsen, Ge.mm. Schriftrn, VI, Drrlin 1910,
3 ) Daria V-VI, p. 416, no. 20. p. 10-l, note 3, nprt,s cette époque:« Konn jed-, Truppc
•) Oltenia romanii, p. 357, no. H3, oi1 nous déchif- nuch für si<-h ullein numerr,., genonnt werden, sop;ur
rons: ei(uit•s) Au_~(usti). die Lrgionrn ,,. Cf. nnssi H. Cognat, duns /Jirl. dr.,

Hifi
SUCJOAVA III

et lire: eq( uites} n( umeri) C( onstantin.norum), qui est le cuneus equitum Constantianorum
établi par ot. dign. or., 21 dans le château Utus . otre lecture rencontre de nombreuses ana-
logies épigraphiques, entre autre une de Dacia Ripensis même: CIL. V, 7000. = Dessau. 2629:
cl. m. Maximi(nus) exar(chus) num(eri) Dal(matarum) Divit(ensium) qui vixit an(nis) XX.
Aur. Victorin( us} ( cen•
wrio) posuit. Ce numerus
n'e t autre que le cuneus
equitutn Dalmatarum Di-
vitensium mis par Not .
dign. or. XLII, 14 dans
le château Dorticum, sub
clispositione ducis D(l(:iae
ripensis. (cf. Dessau, loc.
cit. ).
18. Fragment d'une
tuile qui porte une estam-
pille de 0,075 x 0,020 m 5
et des lettres hautes de
0,017, (fig. 18, 1). Cette
estampi_lle intacte app1!-r·
tient à la même catégorie
que cell es décou·v ertes au
cours des fouilles de Tô-
cilescu et d es nôtres 1 ),
mais on n'a pu les inte~-
prétcr encore. Le présent
exe mplaire (avec une
liai son V A) est certaine-
ment:·
PPRIPVAR
19. Fragment d'une
brique, maintenant a u Fig. 18. Briques, tuiles et verre.
Musée National des An-
tiquités, et découverte par Tocilescu qui n'en a rien publié. L' estampille qu' elle porte est
encadrée d'un décor végétal simple et a 0,065 X 0,020 m. Les lettres sont hautes de 0,018 i:µ
(fig.18 , 3) . Son contenu est en relation avec le no. précédent:
NVPPR
En ce qui concerne la lec ture et l'interprétation des estampilles PPRIPV AR et NVPPR, çi:
dessus, il est utile de se souvenir d'une troisième inscription sur une tuile découverte en ~ulgarie;
A rit., IV, l p. 118: R. Grosse, R ijm. Militiirgeschichte remplace au IV- V-e siècle ce ux officiels de Zegio,
vo,, Gallienus bis zum B eg inn der b yzan.tiriischeri Th e- ala, cohors, cu,ieus, et c. cf.. D essau; 2796'-2812. •· ·
menverfa ssung, Berlin, 1920, p. 25 et suiv. et Rowell 2) Dacia VII - VIII, p . 376, no. 5- et Olt. ro'manii~

RE, XVlI, co l. 1340 e t 2544. Pour de nombre'ux p. 344, no . 146.


exemples épi gra phiques, quand le terme d e numeh.s

165
14, Ducia, XI -X II (1945-1947).
D. Tlll)OH

PRVAR, que son commentateur M. Dctschcw lit: (ex) pr(aedi.~J Var(i11ii.~) 1 ). Cette lecture ne
peut plus être maintenue devant lcH exemplaires trouvés à Sucidava. Toujours en Bulgarie, et dé-
couverte à Vidin, nous avons encore l'estampille PRL VMOES, pour laquelle les deux premi-
ères lettres sont restées jusqu'à présent incomprises 2 ). Je crois ne pas me tromper si, pour ces
dernières estampilles trouvées en Bulgarie je propose la lecture: p(rnrfliclllra} r(ipensis) Var(i-
niae) ctp(raefiiclllra) r(ipe11si.~) l(egioni.~) V M(acedo11icae) Oes(ci). En réalité toutes ces estam-
pilles appartiennent à une époque tardive (IV-e sit•cle), quand la 1(-gion V Macédonienne éta-
blissait une préfecture à Oesms et une autre à Varinia (cf. Not. dig11. or. XLII 31 et 33) d'où
clic envoya de nombreux détachements de travail dans la vallée du Danube.
L'estampille publiée par M. Detschew, présente une variante plus développée dans la
forme PPRI PVAR de Sucidava. Quant à celle de Sucidava le seul déchiffrement certain est:
p(raefectura) rip(ensis) 3) et Var(i11i11). Nous croyons que la première Jcttrc (P) cache le nom
d'une unité de frontière ( pedites, promoti, ou primani) sur laquelle, en cc qui concerne la localité
qui nous intéresse, nous ne trouvons aucune trace dans Not. dign. _or. LXII. Pour la seconde
estampille il faut comprendre ces mrmcs unités sous le nom habituel de nu(merus) 4). Dans
cc cas, la lecture hypothètique 6), des deux estampilles de Sucidava serait la suivante: p .. . ?
p(ra1'fecturae) rip(ensis) Var(iniae) et nu(merus) p ... ? p(raefecturae) r(ipensis) (Variniae).

C) LAMPES

a) Lampes romaines du II-e et III-e siècle ap. J.-C.


1. On a retiré, ces dernières années, des ruines de la cité civile, trois lampes du type
Firmalampen, marquées sur le fond: FORTIS, SEXTI et OCTAVI.
Leur longueur est de 0,090 m - 0,095 m. Les deux premières sont de fabrication déjà
connue à Sucidava 6 ), la dernière y apparait pour la première fois 7).
2) Anse de lampe, large de 0,041 m, formée de trois colonnettes torses accolées et
creuses (fig. 19, 5).
b) Lampes romaines du IV- V-e siècle ap. J.-C.
Les fouilles antérieures ont mis à jour fort peu d'exemplaires et encore sont-ils incom-
plets 8). Par contre, les découvertes faites du côté septentrional, pendant les deux dernières
campagnes, ont enrichi considérablement, par leur nombre, leur forme et leur chronologie,
l'étude de ces objets. Le récipient est rond, le bec (rostrum), court et ovale, se détache
nettement (fig. 19, 1-3 et 6, 8, 11 et fig. 20, 1). Le couvercle est légèrement creux, sans
ornement et un petit collier entoure l'orifice d'alimentation. Un seul exemplaire possède deux
de ces orifices (fig. 19, 13) tandis qu'un autre présente aux extrémités une série d'ondulations
faites avec le doigt (fig. 19, 3) 9).
1 ) An. Bibl. Nat. et Musée de Plovdiv, 1937-1939, 6
)Et cela par le manque <l'unologies.
p. 17 no. 5 et fig. A. 8) Jlacia V-VI, p. 417, no. 1-2 et Oltenia roma11à,
2 ) Rev. arch., 1938, p. 337 le no. 105, trouvé 1) p. 345, no. 151 - -152.
Bononia (Vidin). 7 ) Connue à Romula, Ràcari et en Dacie •upfrieure,

1 ) En ce qui concerne les praef"eclurae ripae, voir Th. cf. CIL. III, 8076, 25, a-b; D. Tudor, Monumenle
Mommsen, op. cil. VI, 3, p. 222 et suiv. où se donnent inedite din Romula, II, p. 65, no. 465, Vlllenii de Munte,
les références sur d'autres <lu Danube. 1940 et 011. romanà, p. 171.
•) Le sens de numerus à l'époque antérieure à Dio- 8 ) Dacia VII--VIII, p. 382, nos. 5-6.

clétien est expliqué plus haut, au no. 17. 1 ) Celle lumpe e•t vernie également à l'intérieur.

166
SUCIDAVA III

1
1 1

w
1 1
-4 1
//}/ t- - -- -" o,H, - - - - 1 _ _ _ o u8J - ~ - -1
'\\\\\\\' ~/ ~

' C

1
1
L-
1
-

1
L- - - - - -
1
o,,, - - 1
1
1
,_ __ ï 1
1 f-- .. "'8 0 ---1
1

Fig. 19 __ Lampes (TV V• siècles).

167
1>. TllDOH

Elles ont un fond massif et élargi; l'anse est, en général, pleine, courte et lourde, ex-
ception faite pour un seul exemplaire qui porte une anse annulaire (fig. 19, 10). 1'outes ces
lampes sont recouvertes d'un ,u,lacis ou d'1111 remis ,fo tr•i111e 1•erte arll1érn11 bien à ln surface
de l'objet. Leur longueur varie de O m 068 à Om 112. Elles furent découvertes sons ou dans
la couthe de l'incendie hnnnique, une partie, près des âtres, à côté <le monnaies <le la fin du
JV-e et du début du V-e siècle ap. J.-f.. On a trouvé jus1p1'à présent, un nombre <le 25
lampes, entières ou incomplètes de celle catégorie.
3. L11cer11a trylichnis-longuc de 0 m 090, sans vernis et avec l'anse brisée. Trouvée dans
les décombres (fig. 19, 9).
4. Lampe trouvée près du foyer Z, du eôté de la tour B (côté septentrional), long111• <le
0 m 113, large de O m 089, haute de O m 076. Elle est recouverte de vernis. Sa forme sc rap•
proche de celle des lampes ci-dessus (no. 1), mais clic possi·de un véritable entonnoir" a
l'orifice d'alimentation, le fond est relevé et concave, afin de permettre <le la fixer dans un
candclabrc (fig. 19, 12).
5. Lampe trylich11is très abîmée par le feu et en partie détruite. Elle a O m 080 de long.
Le fond est massif, tronqué, avec un profil qui permettait de la fixer sur un support con-
cave (fig. 19, 14).

c) Lampes byza11ti11es du Vl-e .~iècle ap. J.-C.


6. Lampe à récipient rond, l'anse est pleine et le bec cassé. Elle est longur. de O m 091
(fig. 20, 4). L'unique ornement du couvercle est formé d'un tapis de petites perles disposées
en cinq rangées. Le bas du bec est orné d'une croix tracée à l'aide d'une pointe et formée
de plusieurs raies annulaires. Un décor floral, terminé par trois perles, orne le dessous de
l'anse. C'est une lampe spécifiquement byzantine déjà rencontrée à Suciduva 1 ) et très répandue
dans le Bas-Danube et en Orient 2 ).
7. Lampe, bec et anse cassés, longue de 0 m 107 (fig. 20, 5) de silhouette piriforme et
moulée dans de la glaise rouge. Elle est décorée d'une double rosette perforée par l'orifice
d'alimentation et sur le bord du couvercle d'une ligne qui s'incurve vers l'orifice de la
mèche. Cette ligne est flanquée d'autres lignes en relief. L'anse est modelée en forme de croix
byzantine ayant au centre un petit cercle, (le bras droit de la croix est cassé). Une lampe pos•
sédant une anse semblable fut découvntc par les fouilles de 191,0 3 ). Ce type de lampe est
aussi très connu en Scythie Mineure, étant fort répandu en Orient et même en Sicile 4 ).
8. Lampe longue de 0 m 100 dont l'anse est cassée. Elle est de même forme et ornemen.
tation que la précédente, sauf qu'un petit cercle est ajouté entre les pointes de la rosette
et que la ceinture de lignes du bord du disque est remplacée par deux bandes ondulantes
(fig. 20, 8). Les ornements en forme de rosette, placés sur les disques de ces deux lampes,
ayant quatre bras, peuvent être interprétés comme des croix. Le signe chrétien est, clans
certains cas, perforé par l'orifice d'alimentation sans que cela fut considéré comme acte
d'impiété 6 ).
1) Dacia VII-VIII, p. 381, fig. 13, k. Germa11ia, XIX (1935), pl. 20, 2.
2
Bibliographie et détails sur ce type de lampe,
) ") Dacia VII-VIII, I'· 381, no. 3.
cf. I. Ilarnea, Opai(e cre~line din Scy1hia M inor, dans •) llurnea, op. cil., p. 173 et suiv.
Ret·. /si. Rom., XIV (1944), p. 175, no. 6; appuroît 6) Barnea, op. cil., p. 166 et suiv. et Tudor duns
également Jans la citadelle Je Sadowetz (llulgarie) Ralra11ia, VII, 2 ( I 911), p. 197 ,·t suiv.
contemporaine <le Sucidava, cf. 1. \Ve)kow, Jons

Hi8
SUCIDAVA Ill

9. Lampe avec bec et anse cassés, longue de 0 m 088. Elle possède sur le bord du
disque une décoration similaire à celle du no. 7 ci-dessus. Autour de l'orifice d'alimentation,
une étoile dont le huit
pointes alternent ainsi:
une pointue, l'autre, !--
serni-circuJaire double,
(fig. 20, 7) 1). l 1
~-
1
......,:.ww,,_. 1
f- - o ,u86 - ---4,


10. Fragment d'une ' ,,
' '
1

lampe byzantine long de


0 m 064, décorée s ur le
couvercle de lignes ra-
diantes; le man he af-
fecte la forme d'une
6
tête de taureau (fig.
20, 6).
11. Base ~ircu'Jaire
(diamètre · 0 m 145) qui
appartenait à une lampe
(maintenant brisée) mu•
nie d'une an c. L'objet
est décoré à l' extédeur
de simple incisions . Il
fut découvert en même
temps que le vase no. 18,
(p. 174,) et appartient
à une époque proba·
blement postérieure à la
domination byzantine à
Sucidava (fig. 20, 9).
Contrairement aux
lampes vernissées du V-e
siècle, les lampes by-
zantines découvertes à
Sucidava, présentent une Fig. 20. - Lampes (IV- VI• siècles).
grande variété en ce qui
concerne la terre avec laquelle elles furent moulées, la technique et l'ornementation,
Ceci prouve qu'elles auraient été _importées, et à en juger par les ornements, d'un centre
de fabrication situé en Scythie Mineure .
D) CÉRAM! QUE
ix) Vases de fab rication locale du IV-e et V-e siècle ap . J. -C.
l. De la couche romaine et aussi de la couche d~ l'incendie hunnique, autour des âtres,
on a retiré de nombreux tessons de céramique, indiquant une fabrication locale spécifique.
2 ) Rosettes analogues à Sadowetz, cf. Welkow, pl. XXX, 2, no. 9. ( An. Ac. Rom., XXXVI. Mem
op . cil., pl. XX, 4 et V. Pùrvun, Cetatea Ulmetum, Il, l, Sec1. lst., Bucure~ti, 1913).

169
D. TUDOH

La pâte est de couleur cendrée, bien malaxée et cuite. Les va e sont de petite dimension
et les parois très minces par rapport à la grandeur, (fig. 21, 1- 8) ; leur galbe tend vers
1 1.......,i---==• l'ovale, la panse est sphé-
.,,.,,,,""""'~ 1---·- ,~~1, rll rique (fig. 21, 8). Le bord
1
''~' de l'orifice est fortement
~ 1 } Î rejeté en dehors et incisé,
• .<I 1 (fig. 21, 1, 2, 4, 8). Les
Il 1 ~Î LI - - - - - - - - anses sont cylindriques,
1 1 1 4 bien arquées et fortes.
1 - - - :. ---=:----. L'ornementation se
L réduit à une simple bande
de traits disposée comme
une ceinture sur les flancs
du vase (fig. 21, 8) ou
~
~ au dessus de l'anse. ous
~
1 rencontrons dans cette
ewl~ ë:' ....::c
....~....~
....'::= ,,..~
.. -:;;: ....'=.'
.... ';;=.;;;3 , 1 catégorie beaucoup de
1
'"'·'""'iii•.'.:i:ni,.,1\WW 1 cruches et de pots avec
,\
____ 1
__,.1 anse (21, 1, 4- 6- 7) des
pots sans anse (fig. 21, 8)
hauts de OID 161, et des
écuelles (fig. 21, 5) hautes
de OID 058, de petites
cruches n'ont pas été
découvertes jusqu'a pré-
sent 1 ).
2. Fragment d'un
grand plat (reconstitué il
avait' un diamètre de
0 m 346) d'une technique
similaire à celle des vases
précédents. Il fut dé-
couvert dans la couche
d'incendie à l'entrée de
Fig. 21. Vases (IV-V·• Ei ècle~).
la tour B du côté sep-
tentrional de la citadelle (fig. 30, 26). Les bords sont ornés d'un filet perlé.
3. Poterie sans anse, en cône tronqué, haute de O i:xi 108, de même technique et époque
(fig. 30, 29).
4. Vase en cône tronqué haut de O m 206; le fond est petit et les bords de l'orifice,
droits. Il n'avait pas d'anse et manquait de stabilité '. fig. (22,2).

1) Au cours de cette camp agne on a retiré de la vase dont le corps est de forme angulaire. L'identifica -
cou che préhistorique des fragm ents céramiques La tion de ces poteries est due à M. ·le prof. 1. Nestor.
T éne, parmi lesquels une grande écuelle et un petit

170
SUCIDAVA Ill

5. Petite cruche d' argile rouge; haute de 0 m 093, elle possède une anse, l'ouverture
en forme d'entonnoir et le col court. · La technique est différente de celle des vases pré·
céd nts 1 ) (fig. 30, 27).
. .
.,
1
~'.1.-----------·--··--. 1I _._.-······-~-·=·
_ -·~·'-' . .;.,.;'~z~., .""'1i!',;>'
-J. ..r,_.!...J.. __. • , , 11 ,
'"
"•'1111
1

1 1 ' ///~ '


~ 1 ·, -~ \\
6
1
1 ¼✓ "" 11111 11 \

1
L 1
i 11 ''il 1/ 1
11
l ;i111il1
1/Il' 11!!
1

,~
t ,.-.- - - , n , . - - = m n , 1
l1111 !1//!I
l,J[lIIl!~{/JI 5
1 !.}{1111,
~

1
1
1
~
....
\)

1
1
l __
Fig. 22. - Vases (V •Vf·• siècles).

6. Petite amphore haute de 0 m 155, d'argile rouge recouverte d'un vernis vert, trouvé
près d'un âtre (fig. 22,5).
7. Amphoridion vernissé, haut de 0 m 130, d'une technique et d'une forme déjà
rencontrée dans les fouilles antérieures 2 ) .
8.' Assiette d'argile rouge dont le diamètre total est de 0 m 257 et la profondeur de
o· m 070 '. Les bords sont peu épais. La pâte et la technique indiquent une reminiscence, au
IV•e- V-e siècle ap. J.-C. de la bonne céramique de terra sigillata (fig. 22, l3).
, 9. Quatre amphores d'argile rouge. Hautes de 0,570 - 0,650 m, découvertes près
des âtres, du côté septentrional de la citadelle (fig. 24, 4, 5, 8 et 9) . Elles sont de sil-
houette svelte, le corps est conique et présente une légère concavité aux parois inférieures .
Le col est haut, cylindrique, soutenu par deux courtes anses, bien fixées et un peu difformes .
1)
Sn forme rapp elle les poteries romaines lo cales 3) Sur cette céramique, voir l'étude de S. Lam-
du II- Ill siècle, cf. Oltenia rom., p. 161. brino, Empereur pré•byzanlin figuré sur une coupe
2) Dacia VII- VIII, p. 382, nos. 7- 8, doit être en terre cuite, dans Rev. 1st. Rom. I, (1931), p. 63
considéré comme accidentellement m êlé à la couche et suiv.
byzantine, par Je bouleversement du sol de la citadelle.

171
D. TUDOR

La pâle est hicn pélric cl cuite, mai s en ce qui concerne la régularilé de la form e, ces
amphores c mblenl primilivcs et leur capacilé est réduite (4 à 6 litres). Ces cacactéri liquci!
plaident en fave ur d'une production locale. Deux d'entre-clic (fig. 211, 4- 5) portent entre
les anses une inscription en couleur rouge. L'une, les lettre M 0 (hautes de 0,025 - 0,04-0 m)

2
&, M0- 3

Fig. 23. In· cription, peinte~.

l'a utre, les lettres IA (hautes de 0,045 m) (fig. 23, 2, et 9). Les premières peuvent iu-
diqucr les mots chrétien u uels M (~-r'Y)p) 0 (e:ou) si toutefois elles n e sont pas la signature
du potier.
Les lettres I A si elles n' appar tiennent pas au nom d'un fabricant, indiquent un chiffre
de capacité ux· = 11, or, le vase a une capacité de 6 litres, cc qui corre pond à lJ setie1s
(calculé d'après le sextari us romanus qui valait 0,547 1). Ces amphores se bouchaient avec de
petits couvercles d 'argile surmontés d ' un bouton formant prise (fig. 21, 9).
10. Fragment de mortier en t erre (mortaria) , long de 0 m 150 qui porte l'estampille d'une
croix cantonnée de points et les restes d'une rose tte. L'intérieur du vase es t vernissé en
vert j aunâ tre. C'est un objet chrétien parmi les plus anciens découverts dans le Sud de la
Dacie (fig. 30, 31) (V- VI siècle) 1 ).

1 ) Une croix similaire sur une amph ore datable nople, es t datée du Vl -e siècle par Alfons Muria
de 400- 450 ap. J.-C., cf. CIL. XV, 4896. ne a utre, Schneider, Die Grabung im Westhof cler So phicnkircli o
sur le fond d'un fragment de va se avec glaci s décou- zu I stanbul, Berli n 194 1 (Isia11buler Forsclw11ge", Bel .
vert dan s les fouill es de Sainte Sop hi e à Con st onti- 12), p. 21 et pl. 29, 7.

172
S CJDAVA II[

11. Tesson d'alnphore portant l'in cription peinte M 0 (les lettres ont une hauteur de
0 m 020), trouvé dan s la strate de terre fouillée par Tocilescu (fig. 23, 3). Leur explication,
supra, no. 9.
12. Fragment d'un bord d',assiette dont la marge est retournée droit à l'extérieur et
ondu lée. L'objet c t verni en vert et ur la surface du bord court un ornement ondulant et
continu (fig. 30, 22).

~) Amphores d'importation du IV- c- V-e siècle


Ce groupe d 'amphores se reconnaît aisément par sa technique, sa forme, et plus encore
par le in criptions qu'elles portent.

Fig. 24. -Amphores (IV- VI siècles).

13 . Grand tesson cl' amphore qui porte, peintes , les lettres . .. A H, hautes de Om 085;
elles appartiennent au nom soit du fabricant, soit de l'exportateur (fig. 25, 3).
14. Amphore d'argile violet, brisée et reconstituée (fig. 24, 1); elle a une panse sphérique
terminée au fond par un bouton; ous le col, elle porte une ceinture de lignes profondément

173
D . TU D OR

incisées. Les anse , ont cour tes et épaisses, le col à la forme d 'un entonnoir 1 ) . L' amphore a une
h auteur de 0 m 650
3
et une croix peinte
en rouge sur le col.
De chaque côté d'une
des anses, on voit une
inscription, exécutée
touj ours en couleur
rou ge et r épêtée. Les
lettres sont hautes
de 0,040 - 0,065 m
et se lisent 6. IOî
(fig. 25, 2). Ce 6.(oç
aurait ét é un fabri-
cant potier ou un
Fi g. 25. Inscri p tions peintes.
ex portateur d'huile,
ou de vin d'Orient, car ses amphores se retrouvent aussi à Rome 2 ).

y) Vases byzantins locaux du VI-e siècle.


La couche b y zantine, étant près de la surfa ce du sol, apparaît très boulever sée par les
fouilles antérieures . C' est pourquoi la céramique de cette période est faibl ement r eprésentée
ou imparfaitem ent précisée par les fouilles jusqu'à cc jour.
Par contre les vases d'importation (amphores) sont représentés par de nombreux fra gments
et facilement r econnaissables par leur t echnique et les inscriptions qu'ils portent.
16. P etite cruche d'argile violet haute de Om 168, découverte sur un âtre. E lle est d'une
forme déj à connue à Sucidava 3 ).
17. A mphore d'argile v iolet-jaunâtre. Haute de O m 550, elle fait p ~rtie d e la collection
Georgescu (fig. 24, 7). Le fond est légèrement pointu, le col court et soutenu par deux pe-
tites .anses. Le corps est garni de grosses rayures .
18. Oenocho6 d'argile violet dont les bord sont cassés . Haute de 0 m 200. Elle fut trouvée
en m ême t emps qu'une base de lampe ( pra, p. 169 no. 11). Le vase, dont le fond est
haut et le corps allongé, es t de belle forme. Sous le col il s'orne d'une simple bande d'in-
cisions (fig. :w, 28).
19. Fragment d'un bord de cruche, la marge est légèrement r etournée et d écorée d'une
bande de lignes incisées et parallèles (fig. 30, 30).

a) Amphores byzantines d'importation du VI-e siècle.


Elles forment la céramique la plus connue dans la ci~adelle et portent de
nombreuses inscriptions en couleur. On a pu, jusqu'à présent, préciser deux types d'am-
phores by zantines d ' im portation. Le type le plus fréquent et dont on a d écouvert des spéci-
1) T ype d' amp hore très répa ndu da ns tout l'E mpire colore scriptum ». Une publi cati on avec photog raphi es
romain et con nu p ar les fouilles an térieures, cf. Dac ia, ou dessin s des ces amphores n'a pas ét é faite.
V- VI, p. 405, fi g. 11, 7. 3 ) Dacia V- VI. p. 421, no . 26 et VII- VIII, p. 3fl 2

2 ) CIL. XV, 4873 : •.ô. IOY, litt. magnis : in ca mp ana no. 2.


am pborae fo r mae 24 similis eod em lo co rep. , rubro

174
SUCIDAVA III

mens entiers 1 ), est fait d'argile jaunâtre. Le fond est arrondi, le col court et cylindrique,
los anses sont liées grossièrement et le corps garni de larges rayures. La seconde catégorie
est faite d'argile rouge-violacé vernie; le corps est cylindrique, le fond en cône tronqué, le
col droit. Les premières portent des in scriptions uniquement sur le col, les secondes sur
tout le corps.

1
1 1 2
' 1
,,
1

i ~

fig. 26. Inscriptions peintes.



20. Amphore, longue de 0 m 850, le col et les anses sont détruits. Elle est faite d'argile
rouge, ciselée à la surface et fait partie de la collection Georgescu (fig. 24, 6).
21. Deux fragments d'amphores de· la même technique que la précédente. Ils portent,
peints en rouge, le globe avec une croix (ou simplement le signe chrétien) flanqué par·les deux
lettres apocalyptiques AO. La hauteur des lettres est de 0,070 - 0,105 m (fig. 25, 1 et 4).
1) Dacia V- VI, p. 419, no. 4-5 et VII- VIII, n'était pas encore bien définie.
384, no. 16, où l'époque à laquelle elles appartiennent

175
n. TllDOH

22 . T esson d'un col <l ' mnplwru de la m ê me catégo rie; celui-ci porte une rro 1x accom-
pagnée d ' un ovale e t de dcu le ttres (hautes de 0,030 - 0,050 m) (fig. 26, l) :

·,[
23. Fragm ents d'amphores provenant du flan c de va e dont la tcchniqnc imite celle des
précédents ! fig. 26, 2). 011 l' a n e se trou ve nt les lettre J N (haute de 0,004 m) sou s les-
quelles se voit un a utre J, e nsuite, cieux lignes d'écriture, abîmées par Ja ca sure et cla n les-
quelles on reconnaît JJn e écriture o;icntale avec les le ttres li ées . A droite on peut reconstitu er
1 ", , '\

ûyi(tcrToc;?) A +n
~e:. 1 ). La resse mblance épigraphiqu e et sy mb oliqu e indique que ces deux
amp hores sortai'ç nt d'une même officina..

Fig. 27. L' in scrip ti on du prê tre tonkoriochos.

24. Partie supérieure d'une amphore d 'argiJ e j a une, teinte en blanc à l'extérieur, haute de 0,32 0
m. E ll e fait partie de la ca tégorie de celles à fond arrondi et d écorées de larges bandes s ur le
corps (fig. 24,, 3) . Le vase porte une première inscription faite avec de la couleur rou ge en m "'me
temps que le modelage . Les lettres 0 Y hautes de 0,070 m, form ent une abréviation des mots O-
(e:ou) u 4t6c;) ou simpl ement 0 (e:o)u. Bien longtemps après, le propriét aire de l'amphore a
recouvert cette première in cription d'une seconde, écrite avec de la couleur marron e t disposée en
cinq lignes {lettres hautes de 0,004 - 0,025 m). Il a voulu comm encer l'inscription vers la
gauche, mais y a renoncé étant gené par l'anse . Il écrivit seulem ent en entier un A. Au d ébut
de la l. 3, la lettre T étant mal venue, es t répétée. Sur la troi ième ligne on oh erve encore
les lettres AT accolée parce que la dernière lettre n'aurait pu être r econnue, le sommet

1) Pour ii ·}lc:ITO; cf. CIG. 1 V, 9065.

176
SUCJDAVA Ill

de la croix se m êlant à cet endroit, avec la lettre J. Au dernier rang il y a une croix fl anquée
des lettr s Il et P. Le texte est le suivant (fig. 27):

A X ( pt.O"t"OV) M (C'l.p[a) r(
evv~).
Aoyxov6xou .
(-r) 't"oy Ayxa't"loy
(scxtarii) A'

TI t P (ea~u't"épou).

••

Fig. 28. In scriptions peinte, .

r
La formule énigmatique des lettres XM qui a provoqué de grandes discussions parmi
,les épigraphi tes spécialisés dans les textes paléochrétiens 1 ) était très r épandue en Oriertt
( yrie, Arabie, Grèce, etc.) et à peu près inconnue dans les provinces danubiennes 2 ) . Louko-

) Le d échiffrementX(plcrToç) , M(l,(OlY,À), I;'ta~Pf'•"?


1 t erde, dan s Dict. arch chrét., VIII, I , col. 630, et
a é té abandonné vu la contribution apportée par suiv., où l'on r ésume toute la di scussion, accompagnée
certains papyrus chré ti ens. A ce sujet, voir Leclercq, d'une la rge hihliographie. Les le ttres ·xMI' se
dan s Dict. arch. chrél. el lilurg. t, 1, col. 180 et suiv. r enco ntrent aussi . sur d'autres amphores de Rome, cf.
avec d es renvois ù I, 2, col. 1691 e t suiv.; K. M . CIL. XV, 4853, 4890 etc.
Kaufmann, Handbuch der altchristlicl, en Epigraphik, 2 ) Connue par une inscription fun érai re d e la région

Frcib. im Breisga u, 1917, p. 72 et suiv. , 398,413, etc. d e Varna, cf. S k orpil, cl a ns Bull. lnst. A rch. Bulg. XV
Sttppl. epigr. graec., I, 2, no . 474 et J alamh ert-Mou- (1940- 1942), pt. xx 1y. 19.

177
D. TUDOH

nochos est un nom que nous n'avons pas encore rencontré sous cette forme 1 ), étant donné
la faible Lihliographie dont nous disposons, tondis que Lykatios est commun, même sur les
amphores 2 ). Loukonochos, fils de Lykatios, est un prêtre local. Le vase qui lui appartient,
avait une capacité de 30 setiers ( = 16,410 1) et servait probablement à conserver le vin ou
l'huile, dans une hasilique de Suciclava.
25. Tesson d'amphore, brisée près du col; il porte un fragment d'inscription peinte en rougo
flanquée à droite d'un globe avec une croix. Les lettres ont 0,020 -0,015 m (fig. 28,1), le
texte commence et finit par les deux lettres apocalyptiques:

A
X (p!.cr-ràv) M (ixplix) r (e:vvifl
t TRAI ( anus) •........
È't"L? ••.••••.•

( Q)
r
Pour les lettres XM voir les explications du no. précédent. Dans la troisième ligne, nous
avons une ligature TR. L'amphore appartenait à un personnage qui portait le nom romain
de Traianus. Le fait que son nom est précédé d'une croix, indique qu'il aurait été un servi-
teur de l'église, peut-être même un prêtre, comme Loukonoehos.
26. Col d'amphore d'argile jaune, haut de 0,113 m. Sur le côté et entre les anses il porte
une inscription, en couleur rouge, effacée en grande partie et indéchiffrable. Les lettres, hautes
de 0,005-0,020 m sont mélangées de majuscules et minuscules grecques (fig. 28,2). La trans•
cription du texte est la suivante:

t XP (r.cr-roü)
0e:oü ••..................
CJ"C"OO"C"? ••• , , • , ••• , , , , , • •

KAPococr .•...............
AH ........ z ........... .
Les lettres XP du premier rang se lient à celles du bas par dessus lesquelles est prolongé
de beaucoup la queue du 0. A la quatrième ligne, nous avons une liaison AP, tandis qu'à la sui-
vante une AH.
Le texte comprenait, peut-être, une sèrie d'épithètes données au Christ. Nous pouvons
ainsi imaginer pour la troisième ligne un GCùTIJP mal écrit et dans le rang suivant un xcxpix(v)oc:;,
ce qui demeure, évidemment, une simple hypothèse.
27. Fragment d'un col d'amphore sur lequel sont tracées gauchement les lettres XM r
liées entre elles (fig. 28,3).
28. Tesson d'un fond d'amphore sur laquelle existaient des dessins et une inscription dont
il reste les lettres AA (hautes de 0,070 m); elles peuvent indiquer la capacité du vase "Aix' = 31,
c'est-à-dire 31 sextari, ce qui fait 16,957 1 (fig. 23,4).
1 ) En échange, nous avons de nombreuses formes 2 ) CIL. XV, 3694 (Monte Testoccio de Rome);
approchantes, telles: Locho CIL. III, 1994 = Dessau pour le signe que précède A en forme de svastico et
8575., et Lucconianus, CIL. VI, 8575 = Dessou 1502. qui est une indication des setiers, voir les commentaires
Chez Procope, De aedif., IV, 4 (ed. Bonn, p. 283) de H. Dresse! dons CI I,. XV, I: 4892, 4894 et 4895, a.<.
nous Lrouvon• une localité: Aoux6vcr.v,ct.

178
S CIDAVA III

29. ur le fragment d'un col d'amphore nou s voyons+ CG '(lettres hautes de 0,015 m),
ignifiant certainement le nom du fabricant (fig. 23,5).
30. Diffêrentcs lettres se rencontrent sur de nombreux tessons d'amphores, telles que:
A, so us un dessin végétal (fig. 23,6); B, (fig. 23,7); Al (haut de 0,17 m = fig. 23,8); Ail (haut
de 0,013 m = fig. 29,4); S précédé d'un ovale (haut de 0,030 m = fig. 29,8) 1) et w (fig. 29,9)
qui faisait partie d'un monogramme dans le genre de celui du no. 21.

8 ~ 9

0 Fig. 29. Inscriptions peintes.

31. Sur les tessons nous rencontrons des inscriptions liées ou en monogrammes, tellement
compliqués qu'il nous a été impossible de les déchiffrer (fig. 29,1 - 3 et 5); d'autres présen-
tent des dessins tels que: une croix byzantine (fig. 29,6); une fibule (fig. 29,10) et un espèce
de sigle peint sous une anse (fig. 23,1) 2 ); une simple croix (fig. 29,7), etc.
On constate que les types d'amphores chrétiennes découvertes par hasard dans une cella
vinaria sur le Monte Testaccio à Rome, présentent de nombreuses ressemblances avec celles
de Sucidava 3 ), cc qui constitu4< une preuve valable que les deux villes avaient, au IV-e -
VI-c siècle, le même centre d'importation et qui ne peut être que l'Orient.

1 ) C'est le signe qui in diquait la menmra sextarialis, 2, col. 2463 et II, 2, col. 2106, fig. 2068.
3 ) Leclercq, op. cit., 1, 2, col. 1686, fig. 421 et les
rencontré souvent sur les amphores romaines, cf. CIL.
XV, 4895 et Leclercq, Dict. arch. chrét . I, 2, col. 1688. conclu ion s de la col. 1710 et suiv. Voir le matériel
2 ) Peut-ê tre, est-i l un sigle pour le nom de Jé sus- rassemblé par Dresse) dans CIL. XV, passim.
Chri st. cf. Leclercq, op. cit., III, 1, co l. 1491; VII ,

179
I>. TlillOH

E) VEHHE, PÂTE J>E VEHHE ET COHNALINE

]. Coup<' incompli·lc à pied pl'lil l'I rond, haulc de 0,0 1)5 111 (fig. 11,9). Elle esl de cou-
leur vcnlt11n·, de formr cylindrique, les hords soul J{-gi,rcmcnl rl'lournés, Le ccnlrc de la coupe
csl dfroré tk pcrlt's oval1,s hleue~. Cc111, coupe fut d{-couvcrlc, hris{-c, sous 111w Luile lombéc
lors de l'i11ct"11di1, hunniquc, ec 1p1i d1~monl rc 'I'' 'clic apparl icnt à la première par lie clu V-~
sii·dc.
2. Coupe simple in1·111npli,11,, 11" fornic rylimlri1pic et i', fmul eonrave, les hords sont légi,-
rcmcnl rclournés ù l'extérieur. Sa hauteur csl de 11,070 111. l•.llc fut dfrouvcrlc <larn, la coudw
de l'inc1mclic l:unniquc (fig. ] J, 13) 1 ).
l>c la eat{-gorie des coupes ci-dessus d';rntres fragments ont ..té dfrouverts encore, tels
que: 1111 pi<'d rornl ayanl un beau profil (fig. 11, tl-); iles tessons clu bord d'une coupe orn{-e de
deux lignes bleues cnhtç{-es 1>t en rdicf (fig. 11, 14); deux fragments de mf,me nalurn, ornés de
perles vertes (fig. 30, 21) ou simplement de Lrails incisés (fip;. 30, 21).
3. Fragment d'un fond cle coupe qui avait la forme des précéclcnles, mais tlont l'rxté-
ricur est orné de traiLs disposés en un réseau de mailles hexagonales. Elle <lute de l'époque
byzantine (fig. 11, 7) 2 ).
4. Difffrcnts fragments de uases dont la forme était conlluc par les fouilles unléricurm,
tels que: ans<'.~ (fig. 11, 12 et 15); une bulla (diami,Lre 0,032 111); deux morceaux <le bracdet
3
(fig. 30, H); une misa cil forme <l'anneau etc. ).

5. Dans la couche byzantine on a découvert de noml,rcux fragments de verre dont certains,


découpés Cil silhouette d'oiseaux ou clc pied humain, destinés ù être appliqués comme ceux
déjà découverts ici 4 ).
6. Bo11clr. d'oreille avec un cadre de bronze pris dans un fil tordu pour former un œillct
(hauteur 0,032 m); clic possède deux pierres semi sphériques inégales et travaillées dans une
pfltc d'un blanc jnunfltre (fig. tll, 17).
7.- Les perles <lfrouvcrtcs sont de formes déjà connues à Sucidava, leur longueur .varie
entre 0,017 met 0,019 m (fig. 30 25).
8. Deux pierres ritrcuses scmi-sphi~ri11ucs <le couleur noire ou grise ayant un diamètre
de 0,016 m.
9. Deux perle,ç dl? cor11ali1w (une est brisée) du type dit <• sarmale •> longues de 0,021 m
(fig. 30, 20); leur forme e~t octo(,drique, un prisme r{,gulicr à faces rectangulaires i't pans
coupés 5).
10. Fragment d'une petite assit'lle en verre de teinte vcrclâlrc, qui, reconstituée, avait
un diamètre de 0,115 m (fig. 11, 11).'
11. Poids de verre (<lénéral) en forme de monnaie, trouvé dans la couche des ruines
byzantines, près de la tour C du côté septentrional de la cita<lcllc. li a un diamètre de 0,021 m,
une grosseur de 0,002 m et un poids de 1,810 gr, correspondant au· demi soi..s ( semissis;.

1) Daria V-VI, p. 410, no. 2. mules moiM doit i·tre conKidérée rornrnunc dnns 1~
2) Forme et technique semblables à rrllrs ,l'une morule romain uulnnt <]UC dans le monde hnrhure,
coupe du Musée de Trier cf. Trierer Zeitsrhrifi, Pour ce• perles voir: M. Piirducz, dons Arch. P.rt., 19~1,
1911-1942, pl. 2,. p. 106 cl suiv. et 1912, p. 316 cl ouiv. L'élude du même:
3) Daria V-VI, p. 109 et VII-VIII, p. 3(18, 11. /,es mo1rr,me111., de l'époque S11rmatique en Hongrie
') Daria VII--VH[, p. 368, no. 2-3. Jluduprsl, 1911. ( Arrh. 111111,~. XXV) nous 1111111,,ue.
5) En Lous le!-- ras, rllt· n"apparti.-nt pal'i aux Sar-

'180
SUCID AVA III

r-. .
\'>%,~~\.)
.:~··{1,-,..,.... -
~ -"" .. '\ " '"'~'--
\. ..-l:., _--. -~'

1
1

1
I - - - - 0 Od ~ - - - -
1
1

' M»''>" Yr+ )S;»Z_;~ \~ -~ :


9- - '-'hl - - ·- - - .. 18 1,.. :;. - cl<I - - - ---1

r- -co '-~ - ----1 =~ 20 _t"U?f,_:+ ~_..=,


r
~~ ~ ·~_J @~~
0 - @J
17 19 -~---~

1 ~8 1 16 ~ .,,.,. ""11111 ; ·1- . IL


I

,--------~
" - ' ~ ~- 1 -_.,._;... :._, ; · ;· - - .
1/, ,...,_~ . . . - -. ..

.... -· .... · 1 :
1

. ....·1

·=~ - ~="--
/,

~~
1 --
-=-- -:· . . 1
1 - _l
-- - - - - _ _ _ _j
-=•-=~,---:. ~=~''\ :. :-:. : -:- .:: ::-. :: 7
1
:.-::::·:.- ::l
Fi g. 30. Verre, mé t al , argil e, os et corn e.

181
15, Dacia, X I - X II (1945 - l 94î ). J
D. TUDOR

Sur une des fa ces creusée en cadre, on voit un bu ste autour duquel se d éroule, en ,r elief,
l'inscrip ti on (fi g. 18, 2) dont les lettres sont hautes do 0,002 rn . Voici la légen de : ETI I

, î

1~5.
1
~'
... t--1 - ,, . 1
i::=~~~ i
é 1
~ ..".
~~~~~~~
~ 1
1
Il>
I - O · O.J/ - -t
1~ 1
1
1
-/ - _<u
2
""---? 4
i
1)

~,
·-~,
--:,,:
,,,,,,,/

· Il,
,
a
-
l
~

~
1
1
1
1

. ,

r -
i
1

r- - - - ._ - - - 0 78 - - - - - - - -1
1

1 -- - - - - - - - - - ... 1

1 /'/ ..... ,, '


1 ,,,, ' 1

1/ _1
' ,- '
JI)
"'

Fig. 31. Bronze et fer.

<I>ASrEPONTIS = 'E7tl <l>À(ocu(ou) r e:pov,((ou). (L e sigle S remplace lu point pour une


abréà ation).

182
SUCIDAVA 111

L'effigie est celle de l'e:mxpxoç (préfot) de la ville de Constantinople, Flavios Gerontio.~


déjà connu par d'autres objets et qui vivait à l'époque de Justinien et de Justin Il 1 ). Le
poids servait à peser les pièces d'or.
Il résulte de ceci que Sucidava possédait un bureau de vérification des monnaies qui pas-
saient ou venaient du monde barbare 2 ).

F) OS ET CORNE
1. Tête de Silène sculptée en os, posée sur une petite hase circulaire qui permettait de
la fixer dans un cadre de métal. Hauteur 0,020 m. Elle appartenait à l'ancienne collection de
l':f:tot donnée au Musée National des Antiquités. La tête de la divinité, quoique usée, est pleine
d'expression (fig. 38).
2. Deux styles en os, les pointes sont cassées et les têtes, l'une octoédrique (haute de 0,87
m = fig. 30, 8), l'autre, sphérique (haute de 0,080 m = fig. 30, 9).
3. Fragment de peigne, long de 0,025 m et percé de clous de bronze (fig. 30, 10) 3 ).
4. Fragment d'un manche en os, décoré de lignes entrecoupées en forme de losanges et,
au centre, d'une ligne en zigzag avec des alvéoles; long de 0,056 m (fig. 30, 12).
5. Morceau de tuyau d'os long de 0,060 m, décoré d'un groupe de demi-cercles entre-
croisée qui se terminent par quatre alvéoles et des bandes de lignes incisées (fig. 30, 13).
6. Fragment de lame de corne calcinée, ornée de lignes en spirales groupées deux par deux
autour d'une alvéole, long de 0,043 m (fig. 30, 11).
7. Petite roue de corne, sculptée maladroitement, large de 0,023 m (fig. 21, 18).
8. Fragment de tuyau d'os, long de 0,079 m, bombé, perforé au centre et décoré d'un
rang de simples lignes (fig, 50, 7).
9. Deux fragment d'instruments d'os travaillés en moulures, longs de 0,042 m et 0,049 m
(fig. 30, 10 et 17).
G) OBJETS DE METAL
a) Plomb
I. Bague d'un diamètre de 0,025 m; son anneau est plat, sur la tête carrée, quelques m-
cisions (fig. 41, 31).
2. Petit vase rond, haut de 0,042 m, déformé par le feu (fig. 17,8).
3. Trois poids de plomb, hauts de 0,105 m à 0,115 m, larges de 0,110 m à 0,112 m,
épais de 0,020 m. à 0,025 m. Leur poids varie de 1,900 kg à 2,125 kg. Leur forme est celle
d'une hache plate perforée en largeur (fig. 30, 2) 4).
1 ) En 561, il était préfet de Constantinople et fut VII (1898) p. 605 no. 5, qui présente une pièce
accusé de conspiration contre Justinien, mais inno- identique à celle de Sucideve.
centé ( Théophane, 235, de Boor); cf. aussi Benjamin 1) Ce type de peigne, connu à Sucidevn (cf. Dacia,
dons RE. VII, col. 1268 et suiv. Au sujet de ces poids VII-VITI, p. 368, no. 10) est spécifique aux IV-V
de verre, voir Dr. G. Severeanu, dans Bull. Soc. siècle•. cf. F. Hettner, Führer Provin:ialmu•. Trier,
Numi•m. Române, XVIII, 47 (1923), p. 82 et Buiv. Trier, 1903, p. 73, no. 161. On a trouvé encore avec
") Notre poida fut mi• à la disposition de M. le ce peigne le semelle de cuir d'un talon de chaussure,
prof. N. Blne&cu, qui en donna une deECription large de 0,048, épaisse de 0,008 m; quoique très carbo-
den• le Bull. Je la Sect. Historique Je l'AcaJ. Rou- nisée elle a gardé sa forme et au bord, les trous deR
maine, t. XXVI, p. I avec une pl. A la bibliographie clous (fig. 30, 4.)
donnée par M. Blincijcu, il fout ajouter, Dr. Mordt- ') Un exemplaire de forme et de destination iden-
menn, By:antinische Gla .. tempel, dons By,z. Zeitschrift, tiques dans Dacia V-VII, p. 4ll no. 17.

183
n. T11non

I
1
-/...
r---
1
1
''
'

\
9
.,. .': 'i' ~, -
~1Àr
1='V
1
1
I ~ '} 1

•/1 ◄:.
<.-

----;- - ~
1 ~6
) __
.,-
, - 0 0(

I
,

O'
r,
1-'ig . 32. Fe

184
SUClDAVA 111

lis ervaient à su pendre, comme le prouve l'orifice d'un exemplaire fortement usé par
le gli crneut de la corde 1 ).
b) Fer
Tou les ohjct de cc métal furent trouvés dans la couche du IV-e cl V-e iècle, oit dans
cell e de l' incendie hunn iquc, sous laquell e il~ furent bien conservés, soit dans les débris de dé-
molition rrui ont absorbé l'humidité. Les objets de fer de l'r.poqlle byzanti ne, trop près de la
surfa ce, se sont effrité et n'ont lai ssé qu' un e masse de rouille et de débris.
ex) Armes
1. Martiobarbulus, - --- -- ~-r
' 1
longdc0,121 met courLe. 1
1
La gaine de plomb en- 1
tourant le manche es t 1
1
bien conservée (fig. 32, 1
1
5) 2). 1

2. Umbo bri é en
plusieurs endroits, il
avait la forme d'un cha-
peau du d;amètre de
0,195 Ill (fig. 34, 1).
3. Pointe de flèche,
haute de 0,050 m (fig.
32, 8) ; la Lige a la forme
--- - - - ---

d'un clou, la pointe est .......


rhomboïdale, et la base Fig. 33. Fer.
cylindriqu e.
4. Pointe de lance à douille, long ue de 0,160 rn (fig. 32, 3 .
~) Différents ustensiles
5. Plusieurs clous, dont certains très gros . Les têtes sont bombées ou annu laire ; longs
de 0,050 - 0,200 m (fig. 31, 5, 7; 32, 7, 9, ll )
6. Lames de couteati lon gues de 0,138 m et 0J70 ra (fig. 32, 2).
7. Ligue de pêche h aute de 0,080 m {fig. 30, 6).
8. Fragment d'anse de chaudière long de 0,115 m (fig. 32, 4).
9. Crampon avec trois clous, lon g de 0,065 m (fig. 31, 6) .
10. Fragment d'une chaîne dont les maillons sont ellipsoïdaux, longs de 0,158 rn (fig. 31,9
un maillon a 0,070 de long.
11. Serrnre de forme cubique; longue de 0,130 m et large de 0,060 - 0,090 m (fig. 32, 6) .
Le levier intérieur, que maneuvre la clef, est relié à un autre extérieur; le mécanisme ne pc~t
être reconstitué à ca use du mauvais état de l'objet 3 ) .
1 ) Les miroirs 11 cad re de plomb déco uverts dan s ces Antiquités de Bucarest fut déco uvert par Tocilesru,
fouille s ont ét é publi és dan s ce tte revue, p. 243 e t suiv. à Cerna vodii.
2 ) L. Linden schmidt, Tracht und Bewaffnung dM 3 ) Pour les différents sys t èmes de fermeture, cadenas ,

rümischeii H eeres wnhrend der Kaiser:eit, Braunsch- clefs etc. voir l'importante étud e de Alexandre Gaheis,
weig, 1882, p. 28 et pl. X, 22. Un exemp lai re similaire Das rom ische Tür-tind Kast enschloss, clan ./ahreshefte
ù celui de Sucidavu, co nse rvé au Mu sée Nationa l des iisterr. A rch. Inst . (Beiblatt) XXVI ( l930) col. 232 - 262 .

185
D. TllDOH

12. Trousseau de clefs à tiges longues, relmes par une chaîne dont les maillons sont en
forme de S (fig. 31, 8). On distingue deux clefs longues de 0,105 m chacune. Elles furent très
ahîmées par l'incendie hunniquc.
13. Deux louches incomplètes longues de 0,180 m et 0,113 m (fig. 31, 11 et 33, 1). Lo
manche de l'une d'elle est fixé au cuillcron par une plaque de bronze, rivée (fig. 33, 1).
14. Coin à douille pour fendre le bois, long de 0,190 m. Duns le trou du coin on plaçait
un morceau de bois que l'on enfonçait avec le maillet (fig. 32, 1).
15. Deux bt'iches dont l'une est incomplète. L'exemplaire mieux conservé a un manche
à douille, trois côtés et les tranchants latéraux courbes. Hauteur 0,220 m; en bon état il devait
avoir 0,225 m (fig. 33, 2-3).

c) Bronze
oc) Objets du II - V• siècl11
1. Trois cloches de forme pyramidale hautes de 0,107,. 0,100 et 0,145 m, trouvées le long du
côté septentrional de la citadelle, à côté des piliers de maçonnerie. Trois dutres exemplaires furent
trouvés dans un tel mauvais état qu'ils se sont effrités nu contact de l'air. Chacune avait une ansa
en demi-cercle qui servait à l'agiter; elle traverse la paroi de la cloche et forme à l'intcrieur un
anneau dans lequel se fixait le battant, celui-ci était de fer. Les cloches sont faites d'une plaque
emboutie au marteau et soudée d'un côté 1) (fig. 34, 2-4). Elle furent toutes retirées de la
strate de l'incendie hunnique. Leur utilisation soit au cou des animaux, soit dans les cérémonies
du culte, ne parait pas devoir être retenue. Nous nous expliquons leur présence de distance
en distance le long du mur de défense et près des baraques des soldats, par des nécessités de
service du camp et à portée de la main des sentinelles pour, en cas de péril, donner l'alarme.
2. Lampe longue de 0,124 m, large de 0,067 m, haute de 0.044 m (fig. 34,6), découverte
sous la couche de l'incendie hunnique. Sa forme est allongée et clic possède un très large orifice
d'alimentation (diam. 0,033 m) fermé par un petit couvercle en bronze également; le fond
est concave. Elle se suspendait par trois ansae en forme de tête de cygne, fixées aux bords do
la lampe; c'est un exemplaire coulé habilement. Un excmplaim absolument semblable fut
découvert dans une tombe à Lüleburga:i: en Thrace, avec des monnaies de Vespasien à Ha-
drien 2 ). La lampe de Sucidava date de la même époque (11-e siècle ap. J.-C.), mais fut remise
en usage par les soldats locaux, au IV-V siècles,
3. Trois clefs, dont une à tige courte (type anneau) longue de 0,042 m a le panneton formé
de petits batonnets soudés (fig. 31, 2); les deux autres, longues de 0,067 m et 0,102 m, ont une
tige allongée et une proéminence sur l'anneau. Les pannetons ont deux ou trois dents (fig.
31,3 et 34,5), celui de la plus grande (fig. 34, 5) est percé d'un orifice, certainement un secret
de fermeture 3 ).
4. Ret•êtement de tôle, de forme ellipsoïdale, long de 0,196 m et constitué de plusieurs pla-
qµes disparates, unies entre elles par de simples rivets (fig. 34, 7). Il servait de couverture à un
objet de bois (un bouclier?). Un fragment d'une autre plaque carrée et destinée au même usage,
long de 0,062 m est perforé aux coins et décoré de perles (fig. 17, 10).

1) Une cloche identique à Breolovica (llulgorie) cr. exemplaire en bronze connu à présent en Oltèni~,
Hull. lnst. Arch. Bulg., XIV (1940--1912), p. 191. cr. Olt. romana, p. 168.
") La Turquie Kemalisle, nos. 21- -22 (Dcc. 1937), a) Gahci•, op. cil., p. 231 el suiv. cf. aussi Saglio,
p. 39 et fig. 19. Lo lampe de Sucidava est le cinquième dans Dict. Ani., t. 1, 1, p. 295.

J 8(j
SUCIDA VA Ill

5. Trois fragments de parois de chaudières hun11iques découverts dans la couche d'incendie


du V-e siècle en différents points de la citadelle, près des âtres. Un fragm ent de poignée 1 ) haut
de 0,125 m (fig. 35, 7), fut trouvé du côté Ouest, à proximité d'un trésor de monnaies de Con-
tantin-le-Grand à Théodose li 2 ). Des parois du vase se détache une poignée en forme de cham-
~ -r.3::)
: . -~

1 : ·-::.: (
-:: t
: 1 ''
1

, i\i, [:
t:::;,
-· . - - ~~('• - - - - - - .11
1

-- ~ \\

Fig. 34, - Bronze. •

pignon, épaisse de 0,005 m , haute de 0,C62 m. Les bords de la tête du champignon furent limés
après la fonte. La hase et le pied sont encadrés par une moulure en forme de raies simples qui
se croisent avec deux autres horizontales, sur les parois de la chaudière. Une troisième raie
part verticalement de la racine du champignon. Ce fragment faisait partie du bord d'une anse

1) Un dessin et quelques commentaires ont été Cinq garnitures de bronze (cf. Dacia, IX- X, 1941 -
publiés par nous dan s Rev. 1st. Rom., XV (1945), 1944), p. 513 et suiv.; une statue tte de bronze (cf.
p. 151. infra, p. 192 no. 33) et d'autres objets, tous du V-e
2) 11'fra, p. 198 a. On a encore trouvé à côté de cela: siècle.

187
Il. Tl'DOH

dans la1p11·1lt' PLairnt fix,;s plusil'nrs champignons de l'r grnrr 1 ). Lrs dm1x uutrrs fraµmrnts
provil'nncnt de l'orilïcc du vase. L'un, haut de 0,147 m, épais dr 0,005 m (fiµ. 35, l) porte trois
liµncs horizontales rt paralli'-lcs à un intrrn11lc de 0,010 111 cl, plus haut, à unr distance de
0,030 111 une <piatrii'·mc. Il fut clreouvcrt près d'un f1trc du côté Nord dr la citadelle en même
lt'mps 1p1'un fraµmrnt cl,~ poëlr 11 frire (in.fm. no. 20), 1111 moulin, un fraµmrnt d'amphorn
cl une tuile de l'orirn, l'onmrn i). Lr dl'rnirr fra~mcnt, drrouvrrl lui aussi au l'Î1té Nord, prèH
1l'1111 âtre, rst haul de 0,080 111, {-pais de 0,005 m et porte deux raies parullèlc distanlrs de 0,035
111 (fig. :\5,2).

La d{-rouvcrlc de 1·cs trois fraµments pernrnt de reconnuître st'1rcmcnt dans un quatrième,


1rnuvé auparavant. 1111 aulrl' fragment de chaudii',re hunniqnc 3 ). Par rapport aux découvertes
d'{-po1p1<' inr1,rtainl' d'Oltm1ie 4), les fragments de Sncidava penvPnt Î'tn• daLés de la prcmihe
moiti{- du V-e sièrlc np.J.-C. La préspncc de l'es chaudihes dans 1111 milieu miliLairc romain ne
~c rencontre rp1'11ne seule fois encore 5 ) et permet plusieurs hypotht>scs: apportée par des merce-
naires huns ou des fuyards; par les marchés hunno-romains du Danube 6 ), ou comme prises
de gu!'rre romaines. ~i nous tenons compte de l'état et du milieu dans l!'squcls ces fragments
furent dfrou,·crts, nous sommes en droit de conclure que 1·cs chaudihcs n'étaient plus utili-
sées ni pour Ir culte ni pour des usages ménagers, mais constituaient de simples morceaux de
hronzc destinés à Î'trc fondus pour ln fahricaLion d'autres objets, car, ainsi qu'il ressort de la
tcrhniquc de fabrication des objets du début du V-c sii·cle, cc mélal devenait très onéreux à
Suridava. Attribuer ces fragments au V -e siècle concorde avec d'aulrcs découvertes de
rhaudièrcs hunniqucs, faites en Europe Centrale 7 ).

6. Six corwereles circulaires dont le diamétre varie entre 0,037 et 0,063 m (fig. 31, 4;
fig 35, 12, H; fig. 17, 9, 12). Ils sont de différentes épaisseurs et certains, perforés au ccnlrc
(fig. 35, 12, 14), d'aulrcs sur les Lords (31, 4), un seul possède un décor composé de simples
ah·éolcs (fiir. 17, 9). Ils servaient à couvrir des objets cylindrilp1cs en bois.
7. Différents dou.~, le corps est pyramidal et la tête circulaire, longs de 0,040 - 0,070 m
(fig. 31, 5).
8. Fragmrnt de tuyau cylindrique, haut de 0,041 m, recouvert de bandes de simples lignes.
9. Huit anneaux différents, de 0,030 à 0,040 m (fiµ. 35, 5, 6).
10. Une double plaque qui recouvrait un morceau de bois (1·arhonisé) sur lequel clic était
fixée par deux rivets (fig. 17, 7), haut de 0,042 m.
11. Tête de lion incomplète, haute de 0,028 m perforée dans son épaisseur (fig. 17, 13),
destinée à recevoir un robinet 8 ).
12. Deux bagurs, une avec tête ronde, l'autre carrée, décorées de lignes entrecoupée~
(fig. 41, 30). Elles ont un diaml'trc de 0,025 m.

1) Z. rnn Tukiics, dans Bull. In.,t. Arch. lfolg., zoglu, voir Nestor et Plop~or, art. cil.
III (1925), p. 19'1- et suiv.; A. Alfüldi, F,wd, au., der 5) Un fragment découvert dnn• un hfttimen L du

llunrrerr:eit und ihre ethrri.,che Sorrd,run~, Budapest château Interci.,a (Dunapentele) en Hongrie, cf.
l '132 passim. (Arch. Ilunl(. 9) et 1. Nestor et C.S. Tokrtcs, op. cil., p. 209.
".\icoliiescu-Plop~or, llurrnisrhe Kessel au., der Kleirr•n 8 ) Prise us, Excerpla de leg. Rom., ed. Bonn ( 1825),

Il alachei, dans Germarria 21 (1937), JI· 178 et suiv. p. 1611.


') Daria V-VI, p. 409, fig. 13, no. 22. 7) Indications l,il,liogrophiques chez Nestor et l'lop-

") Dacia VII~ VIII. p. :ns, no. 43 et fig, LO, c. ~or, art. dt., p. 180.
•; Pour le• découvertes de Hotiirani-Mehedin/i, 8 ) D. Tndor, Monumenlc ineditc din Romula, Vêlenii

LJ,rn-Dolj et un autre fragment de la collection Papa- de Munte, 1938, I, p. 39, no. 166.

J88
S CIDAVA lll

l 3. E ntrée de serrure d'un diam ètre de 0,090 m, épai se de 0,001 (fig. 35, 4), perforée en deux
endroit .
- -·- - - - - - - - - - ·-t - -
1
1
1

2
1
_J.

::.--:
,. .%
~/
// ::.
If/ • - f'

,.,,,,,, ,, ~,,,,,
- ,, .,.
-:/

~ ~· r,nw,,. •· •

~-· ,, =· , .,,,,,.,,
1 •, r, V/,.
~

%:

---"5?":L. . r
1
1

'
~
m r-,,,,,,,.~ ~

' -- ~ ',
) -~

, ___"_"63 - - -11
1
1 1
- __ J - - J...

Fig. 35. Bronze.

14. Aile ga uche d'un vautour ou d'une Victorie. Haute de 0,070 m; les plumes sont dis-
posées en trois rangs et très joliment coulées (fig. 35, 10).

189
]), 'J'liJ)()lt

15. Capsule en cône Lronquii avec moulure et des lignes inciRécs; haute de 0,051 m, pcr•
forée à côté de la moulure, clic servait à recouvrir un couvercle de hois (fig. 35,8).
16. Pe111le1111j' d' équipemml militaire, haut de 0,060 111 (fig. 35, 13); il a lu forme d'un cœur
et une a11sn d'attache, fixée par un rivet (byzantin?).
17. Bmcelet dont les extrémités sont libres, plates et ornées de trois lignes incisées (dia-
mètre, 0,061 m) (fig. 35, 9) 1 ).
18. Chaînette. frag11 cntairc formfo d'un cordon de fil d'argent (calciné par le feu) auquel
est accroché un clou de bronze en forme de S terminé par une tête élargie. A cc crochet
étaient fixés, par des anneaux, des ornements de métal maintenant perdus 2 ). Elle fut trouvée
dans les ruines de la tour B du côté Nord (fig. 35, 11).
19. Un poids sphérique dont le noyau en plomh était recouvert de hronze. Haut de 0,060 m.
Il se suspend par un anneau (fig. 36, 1). Le plomb qu'il contcnaiL a coulé en se fondant, à cÔLé
d'une amphore, lors de l'incendie hunniquc dans la strate duquel il fut découvert.
20. Poële à frire longue de 0,340 m, trouvée près d'un âtre (fig. 36, 12). Le manche de fer
est cassé en plusieurs fragments. La poële est faite de nombreuses plaques de bronze soudées
et fixées par des rivets difformes. L'objet constitue une nouvelle preuve de la pénurie du bronze
dont souffrait la citadelle à l'époque de Théodose II. Cette preuve est confirmée encore par
d'autres plaques de bronze rivées de la même façon et dont l'utilité n'est pas connue (fig. 36, 11).
21. Base de candelcibre, haute de 0,115 m, le corps, en bronze peu épais est orné de trois
moulures; il avait été bourré de plomb, par cinq trous ménagés dans la base de l'objet (plomb
maintenant fondu). Deux clous pyramidaux fixaient les deux têtes dans le bois (fig. 36, 6).
Une autre base appartenant peut-être, clic aussi, à un petit candclabrc a un diamètre de
0,034 m (fig. 36, 2).
22. Fléau de balance long de 0,165 m. Les deux extrémités étaient pourvues d'un anneau
à chacun desquels se suspendait un plateau; au centre du fléau s'attachait une plaque avec
un anneau de prise pour le doigt et dans laquelle était ménagée une ouverture pour permettre
l'oscillation de l'aiguille (fig. 36, 4). Btant donné le soin apporté à sa fabrication, cc fléau devait
appartenir à une balance de précision.
23. Instrument de chirurgie, long de 0,098 m, composé d'un manche en forme de clou
terminé par un cuillcron (fig. 36, 9).
24. Deux fragments de lames, longs de 0,077 m et 0,045 m.
25. Applique circulaire de 0,035 rn de diamètre (fig. 41, 19). La partie bombée est ornée
d'une tête de Faune, cornue, appartenant au type socratique.
26. Boucle de forme ovale dont l'ardillon est. perdu. Longue de 0,028 m; deux clous la
fixait sur une ceinture 3 ) (fig. 14, 24).
27. Applique longue de 0,045 m (fig. 41, 21); elle se fixait sur la ceinture à l'aide de rivets
en forme de bouton. Elle portait une décoration <c à jour 1>. An dessus quelques silhouettes
d'oiseaux, au centre un ornement perforé en forme de T retourné. Découverte dans la couche

1) D'autres exemplaires similaires furent di>cou- nu 1·ordon reproduit par E. Potck, Verbreitung und
verts avec des fibules du IV-e •ifrle. Cf. 1. Kovri11:, Ilcrkun/1 der riimischcn Fibeltype11 von Pa1111011ien,
Die Haupllypen der kaiserzeitlichen Fibcln in Pan- Jluclapest, 1942, pl. IX, 7, et 9--10 (Dissert. Ponn.,
nonien, Budapest, 1937, pl. XXX\', 3 (Di.sert. Pann .• Il, 19).
Il, 4). 3 ) Pour d'uutres exemplaires dfcouverts avec des

2) Peut-être y accrochait-on fibules d'ar~ent comme fibules du IV-e siècle, voir Kovrig, op. cil., pl. XXXV, 1.

190
SU CID A VA III

-r- -·----
1
8 1c:.:::;;;; ... ;-+fll'l œ , , : s , , ; ~
r---- ,..,,.
O ·P~" - - · - -'tI

&==================
t-- --- _,.....
î "' <'.J'6 - - - -

"'-:11§1\\\\\IS§I\I SIS SI $S$\<


9

11

-~ T _,_
1 1 1

+-- ,-:::::,--,--- ~ --- 1


1 1 12
l 1
1
1
1
1 1

1 1
1
1

F ig.
n. TIDOH

hyzantine, die dut y arriver arl'idc•ntellemrnt rar sa trd111i1pw i,ulirpw 1111P (-poque 1,irn
plus anricnne.
2ll. Appliq,u•s longues de 0,013 m formfrs d'un dis11uc· d de drux t rapi'·wH orn(-s 11'111w
ligne et de deux iilv(-oles. Elles ronsc·rvc,nt, au dos, les restes de deux rivcts (fig. 11, 20) 1 ).

29. Deux 111uil/1111s de <"haine, orn(-s d'in!'isions, hauts de, 0,029 111 (fig. 41, 26) 2).
30. Fragnwnt de boucle lonp; de 0,037 111 et dfror(- cl'alvfolrs (fig. '11, 22).
31. Fragment du hout d'un .fo11rrr•u11 de, sahre long <fo 0,036 111 (fip;. 41, 29) 3).
32. Fragment d'un miroir rond, di111n1·t re 0,O!ill m. Le <los rst dfrorf' rfo l'erl'les 1·01u·r11t ri•
ques en relief, entrecoupés d'un orncnwnl en pointes d'(-Loile (fip;. 41, 111). C'rst un type de
miroir birn l'Onnu 4 ).

33. StalrH•tlr, r/'1111 di1•1t Lare, haute de 0,2'1-3 m (fip;. 37, pl. l) dé!'ouvcrlc, dans 111 partie
occidentale de la citadelle dans la strate de l'inœndic hunnique. Le dieu est représenté danM
l'attit udc classique, d,msant sur les pointes, Ir pied droit porté rn a vaut ( l,ar1•.~ lrulr'llte.~),
vêtu de la llwira .mrci111a retenue par une ceinture garnie en face de deux agrafes et formant
une épaisseur. Recouvrant l'avant Lras droit, passant dans le dos et ramm1é sur le bras p;au-
che, un tissu joliment drapé descend vers le sol. Quoique trPs endommagé par le feu, on re-
marque que le visage du dieu est jeune, les cheveux, largement boudés sur le front, forment
une couronne. Aux pieds, le dieu porte des sandales à tiges hautes desquelles pendent, sur
les côt<-s, des lanières. Un patère marqué au centre d'un omplwlos occupe sa main droite et
la gauche élève un rhyton en tête de bélier. La statuette repose sur une hase rectangulaire d<,
0,058 x 0,034 m (fig. 36, 13). Le buste de la statuette est fondu en creux et consLiL1rn fo se·
coiid exemplaire de dieux Lares découvert en Oltcnic 6 ). Quoiqu'elle ait été trouvée dans une
rouchc pouvant appartenir à la fin du règne de Théodose II, la slatul:'Llc, d'apr,,H sa lcch11i1pic
6
soignée, est une oeuvre romaine du 11-111 siècle ap. J.-C ).

~) Objets du VI-e siècle après J.-C.


34. Profil, apparemment un fragment de la moulure d'un cadrl' long de 0,095 m (fip;. 36,
16). Un des coins est taillé obliquement afin de correspondre 11 l'angle de l'autre coin. Son profil
comporte deux parties bombées et une série de dcnticoles profondes qui alternent <·ommc
longueur.
35. Griffe longue de 0,110 m à deux branches, la plus grande est perforée afin de pouvoir
f·tre fixèe (fig. 36, 15).
1 ) Appli11ucs identiques il Bregenz avec des mo11n11irs pl. VIII. Voir aussi W. Kubitsclu·k, dum ./alarb. J.
de Mag11en1ius ou Dere11li11.< (350-353) trouvfrs dnn, Altrr111msk1111de, V, (1911), pl. V, 11.
une tombe. cf. A. Hild, dans Jahresh. osterr. Arrh. Just. 5 ) ll11 lllllfl' de Orlc11-H111111111ti, rr. naria, VII -VIII,

XXXVI (1930) roi. 167, fig. 75, pour d'autres exem- p. 356 el 0/renia rnmami, p. 114.
plaires de mênw forme cl de mi-me i'po1Jue de Pü., 6 ) Des slutuelles anulnl(ues ,·hcz G. Bchrr11s, duns

Relvciros, , oir Tiiriik, dans Fol. Arch, III- IV (1941) Germrrnio, I ( 1917), p. 68; S. Ht·innl'h, Uép. rie la .<la-
p. B5 et pl. IV, 5, 6. 8, 9, II, 12, 11, 15, et 17. luaire grecque. ri rom., l'uris, 1898, li, 1, p. 493--497
') Kuvrig, op. cit., pl. XXXV, 2. rt J. A. llild duns IJ11re111her11-S1111lin, J)ir-1., Il I, 2,
3 ) Lindensd,midt, op. rit .• p. 26, no. 8- 9 et pl. fi,:. 131-8 et 4350. Sur le ,·ultc rt les repr{,sentutinn, de
XI, 8-9. <·rltc rnlt'goric de J.ar familiaris, cf. \Vi,urnwn, dn1u1
') J. Hampe!, Alterthümer des Jrüh,11 Mi11elal1ers i11 Hoseher, AusfU/ir. Lex. griech. rom. M_ytholo.~Ε II,
r_·ngarn, Il, pp. 51 et 68, et III, pl. 44, A, 4 el 56, l, 2, roi., 1891 •uiv. cl D·,ehm dans UK, XII, c·ol. 814
a; Bull. ln.sr. Arch. JJul!!,, I (1921-1922), p. 240, et ~miv.
fig. 135; XII ( 1938), p. 424, fig. 207 et Alfiildi, op. cit.,

Hl2
D. Tud or, S ucida,,a 1 PLA NC HE 1.
I/.

Fig. 37. - Sucidavo (Br onz e).


SUC TDAVA 111

36. Chaînette de suspension découverte dans les ruines by zantin es, à côté de la tour C du
côté septentrional. Elle est longue de 0,225 m et formée de deux parties (fig. 35, 3) dont l'une
est incomplète. Les maillons ont la forme d'un S. La chaîne complète se termine par un
crochet, à l'autre extrémité s'attache
à une tige dont les pointes perforées,
s'accroch ent dans les oeillets d'une
plaque. n exemplaire identique de
forme, mais plus grand, fut d écouvert
au cours des fouilles de Tocilescu à
Axiopolis et d éposé au Musée ati-
onal d es Antiquités . Elle servait
à su pendre les lampes au cand e-
labre 1 ).
37. Boucle dont l' ardillon man•
que, longue de 0,047 m, large de
0,027 m (fig. 41, 23). Quatre per·
foration s au centre forment une
croix. Au dos, deux ansae permettent
d e la fixer sur une ceinture. Cc type
d e boucle byzantine est connu à Suci-
dava par les fouilles antérieures 2 ).

y) Objets découv<rts dans la cité civile


38. Figurine de Priapus, haute
de 0,053 m, fondue précipitamment
(fig. 38, 2). Le di eu , barbe et ch eveux
abondants, soutient à l'aide du phal-
lus, un groupe de fruits 3 ).
39. Lame d'un culter sacrificalis
à doubl~ tranchant, long de 0,156 m.
L'extrémité se termine par un bout
effilé permettant d'y fixer un manche
de bois (f.ig. 38, 1).
40. Fibule dont l'épingle est
cassée. Longue de 0,053 m 4 ) (fig.
38, 3). .
Fig. 38. (Cité civile).

1) Dacia, VII- VIII, p. 374, fi g. 9, a et d-g. Voir 1929); p. 265 . (toutes byzantines du VI-e siècle).
un exemplaire presque identique trouvé en Bulgarie 3 ) Figurine de t echnique semblable de Bulgarie,
à Zegli cn avec un exogion et un e croix (byzantines), dan s Bull. Inst. Arch. Bulg. , XIV (1940- 1942), p. 271
cf. T. Geru ssimow, don s Bull. lnst. Arch. Bulg., XV et fi g. 368. Au suj et du culte de Pria pe en Dacie
(1946), p. 204, fig. 108- 110. Inférieure, cf. Olt. romana, p. 120 et ailleurs; Jesseo,
2) Dacia VII - VIII, p. 372, fig. 8, a.- c. Pour duo s Roscher, L ex. III, 2, col. 298 1, et suiv. et Cumont
d'autres exem plaires semblables de Bulgarie voir dans Dict. Ant. IV, 1, p. 645 et suiv.
Welkow, op. cit., pl. 17, 3, 7, 10 et 12 (Sndo'\'etz} et ') Pour le typ e de ces fibul es (fin du III-e siècle) voir
Tnckcnberg, dans Bull. Irist. '.A rch. Bulg., V (1928- Dorin Pope~cu, dans Dacia, IX--X, p. 496, nos. 70-73.

193
D. TUDOH

4-1. A nse de vase, haulc de 0,096 m. U n bout se fi ·ail par un orncmcnl en feuill s de vigne,
l'autre par un e rose tte. Le corps es t d éco ré de pampre e t de fe uilles de chêne. C'es t un j oli
obj et du II-e siècle a p. J.-C. (fig. 38, 7) 1 ).
42. Barre de f ermeture, longue de 0,090 m , ayant sur le corps dix perfora tions des tinées
au panne ton de la clef (fig. 38, 5) 2 ).
43 . Miroir rond , brisé en trois morcea ux. Le diamè tre es t de 0,172 m , l'épai s cur de
0,002 rn (fig. 39). Il apparlcnait tl la collec tion Bulculcsc u maintenant au Mu ée ational

l '}-..._/ • ~

ç·
1 ;;..,,.
1.

~
1

1 -~
... .
1

Fig. 39. (Cité civile).

des Antiquités d e Bucarest. Les bords du disqu e, qui es t légère ment bombé du côté du miroir,
présentent 24 pointes placées en form e de rayon à so mm e ts dentel és . E ll es s'iuterrompent à
l'endroit ou se fixait le manch e, maintenant di paru. L e côt é réservé au miroir proprement
dit est très poli , afin d'être r ecouvert d'une feuille d ' argent, complè te ment di parue . Chaque
bord est orné de trois cercles simples et creux, les m ême cercles se r etrouvent au nombre de
cinq au dos du miroir, complét és, au ce ntre, par cinq autres plus pclils groupés autom· d'un
petit bouton. L e miroir, découvert dans l' établis em cnt civil, c t un b el objet de toiJcttc ap-
partenant au II-III siècle ap. J .-C. 3 ).
44. Figurine haute de 0,100 m de la collection Ilutculcscu (fig. 40, 1) C{Li r eprésente un enfant
nu, qui paraît avoir ét é assis sur une chaise et t enir qu elque chose dans les bras (la main gau che
est cassée). Les joues du P.er sonnage sont enflées comme 'il oufflait. Quoiqu e mal con servés

1) Les déco rs so nt du genre de ceux de Pannonie, X L[ (1 937 ), p . 49 1, fi g. 7 (avec man ch e). Pour ces
cf. A. R adnoli. Die riimischen Bro11 zengejiisse vo n miroirs, orn és ou do s de cercles co ncentriqu es cl avec
Pannonien, Budapest, 1938. (Di ss. P aon, II, 6), pl. les b ord s d cntellés, voir v. etoli cz ku , R E. I, co l.
XL- XLII. 43 sq. e t celui plu s ancien de A. de Ridder dan s D nre m-
2) Gabeis, art. cit., p assim. b crg-Snglio, Dict. des A nt., s. v., p. 1429. Un exe m-
3 ) Exemplai re se mblable dans Mitth. Bosn. u, H erzeg., plaire de T . Severin , chez Al. Bilrcocilii, Noi monu -
III (1895), p. 521, fig. 33; Bull. In st. A rc/, . Rulg., me11te fwwrar c dir, Droln•l/1, Crniovo, 1932, p. 16,
XI (1 937 ), p. 314, fi g. 25 1 cl A mer. Journal of A rch., no. 4, fi g. J 3.

194
SU CID AVA III

on peut observer que les cheveux de l'enfant sont arrangés sur les t empes en forme de petites
ailes. Peut-être s'agit-il ici de la figuration d'un des quatre Vents 1 ).
45. Fragment d'un vase circulaire (coupe) d'argile violet-jaunâtre, haut de 0,075 m, épais
de 0,008 m . Reconstitué, le vase avait un diamètre de 0,160 m (fig. 40, 2). L'objet fut découvert
en 1919 dans la cité civile de Sucidava et offert par Mr. le prof. P. Mirodescu. Le vase était
orné à l'extérieur d'un album formé de 12 tableaux larges de 0,040 met séparés chacun par une
rangée d'alvéoles. Les deux tablea ux, qui seuls nous sont parvenus, quoique très abîmés sont

~
~

J
1 L_
Fig. 40. (Cité civile).

d'une belle exécution. La première scène montre Pan, courant vers la gauche, une nébride
j etée sur ces épaules flotte au vent, il tient dans la main droite un pedum(?). Bacchus occupt:
la scène suivante, il est debout, presque nu, un vêtement lui tombe dans le dos, à gauch e il
tient un thyrse, à droite un rhyton. Aux pieds de la divinité, à gauche, une protomé de panthère
tourn e la tête vers le vase du dieu 2 ).
Ce deux scènes faisaient partie d'une série qui ceignait le vase et se rapportait au culte
dionysiaque. Le culte du dieu du vin était lié à Sucidava à la culture de la vigne qui fleurissait
dans cette région. (CIL. III, 14493). '
~) Fibules
46. Quatre fibules, longues de 0,042 m- 0,067 m (fig. 41, 1- 4) appartenant au type
caracterisé par l'enroulement de la pointe du pied au tour de l'arc ( mit umgeschlagenem Fuss).
1 ) Comme le sont les 16 Vents de l'no émio seope dell' aglio, Dict. Ant., V, p. 715 et suiv. et Tudor, dans
Arco di Sun Lazzaro, cf. Pollak dans Bull. Commi•s. Ep/1. Dacorom., VII, p. 251 et suiv.
arch. comm., LXI (1933), p. 131, fig. 1- 2. Il est 2) Représentation semblab le, chez, Remzi Oguz
probable que l e bronze de Sucidnva tenait uoe trompette Arik, Adanadan gele n vazo, I stanbul 1936, p. let suiv.
dans laquell e il soufflait, cr. F. Cumont, T extes el Le Musée de Bucarest possède deux vases semblab les,
moriume,its figurés relatifs aux m_ystères de Mithra, entiers, de provenance inconnue et inédits, décor<'s
Bruxelles, 1896, I, p. 96, et suiv.; le même dans Rev. à l'extérieur d'un triumpl1us Bacchit11s.
Arch., 1939, p . 26 et suiv.; Lantier dans Daremberg-

195
D. TUDOR

Elles furent toutes découvertes du côté septentrional de lu forteresse à une gronde profondeur
et appartiennent à la fin du III-e et au débu t du IV-e siècle ap. J.-C . 1 ).

7 J '

,20

21
rl
,1

-1-!
22

ô
~

~
OOJ!I •-+

30

Fig. 41. Bronze.

1
) Kovrig, op. cit., p. 122 et suiv. et Dorin Popescu, Dacia, IX-X, p. 502 et suiv.

196
SUC IDAVA llJ

47. Sixfibnles entières ou in co mpl èt es, lon gues de 0,026 m - 0,066m (fig. 41, 5- 7 et 9- 11).
Elles appartiennent au groupe d es fibules cru ciform es ou en forme de T (Z1ciebelkopffibeln)
dont l'arc es t plus co urt et bi en co urbé, les boutons de la tête du ressort et le pied massif son t
déco rés d'in ci ion s 1 ). L'époque de fabri ca tion massive de ces fibules se place en plein IV-e
siècle ap. J.-C. 2 ). Celles déco uverte à Suciclava appartiennent aussi au JV-e siècle (monnaies
trouvées à côté).
48. Quatre fibules du même type que les précédentes, longues de 0,055 - 0,070 m
fur nt d écouvertes clan s la cité civile de Sucidava et' appartiennent à la collec tion Gcorgescu-

Fig. 42. Coll ecLion Georgescu-Corabia.

Corabia. Dans ces spécimens l'ornementation est b eauco up plu riche, mais se limite aux mêmes
motif -incisions et alvéoles (fig . 42, 1- 4).
49 . Troi fibules du type des précéd entes, longu es de 0,033 - 0,090 m, d éco uvertes dan s
la c ucl e de l'incendie hunniquc (fig. 41, 8, 9 et 12). Le~r pied est beaucoup plus lourd mais
formé d'un ensemble d fioritures sym étriques. Le ty pe appartient à la fin du IV-e siècle 3 ),
mai R celles-ci sont plus tardives.
50. Troi fibules byzantines du type connu dans les fouilles antérieures 4), longues de
0,040 - 0,062 m (fig . 41, 13 - 15). L'une d' elle e t richement ornée d'incisions en spirales
et en angles, sur le pied et sur l'arc. La tige de ces fibul es était de fer. Toutes trois appartiennent
à la dernière moitié du VI-c siècle ap. J .-C. 5) .
51. Fragment d'une fibule, longue de 0,038 (fig. 4-1, 16); il ne reste d'elle qu'un petit
a1·c très courbé qui se termine par deux plaques . Elle appartient au groupe des fibules à bran-

1) Dacia VII- VIII, p. 373, no. 8- 9, où on donne rarement. Ce sont les premiers exemplaires découverts
au ssi une bibliogrnphic (note 2). e n Olténie.
2 ) Kovrig, op. cit., p. l 25; Pa tek, op. cil., p. 146 ') Dacia V- VI, p . 4ll , no . 15 et VU - VIII, p .
et suiv., pl. XXVII, 1- 10 et pl. XXVJII, 3- 4; 373, no s. 10- 13.
Dorin Popescu, op. cil., p. 496 et suiv. 1 ) Da cia VII- YIII, p. 373; Welkow. art. cit., p. 329

8 ) Ko v ri g, op. cit., p . 126 avec pl. XIX, 194; X XIII, et Dorin Pop escu , Dacia, IX- X, p. 505, no.117 - 120 .
et XX IV, 1- 3 et 7. En !(énéral , on les ren co ntre

197
Il. TliDOH

clics égales, (Gleichamrige Fib,,fn) mais un ne peut établir exactement, <l'après cc qui reste,
le type auquel elle correspond. Le fragment fut ch-.couvert <lans la strate <les ruines byzantines
et est spécifique de }'(-poque des migrations 1 ).

H) Df:COUVERTES MONf;TAIHES
De même que clans les trois premières campagnes cle fouilles, une grande quantit(- de mon•
naies füt découverte au cours des dcrnil'res. Toutes sont de bronze, aucune en or ni en argent,
et en g<-néral, de types déjà connus à Sur.iclava; clics s'étendent, en tant qu'émission, du IV-c
au Vl-c siècle ap. J .-C. Jndépcndamcnt de cela, on a découvert clu côté septentrional cncoro
cieux tr<-sors monnétaircs qui s'ajoutent à ceux trouvés déjà de cc même côté 2).
On a encore trouvé dans le second tr<-sor deux pièces soi-disant <1 barbares >>, imitations de
monnaies romaines du IV-c siècle ap. J.-C. 3 ). Sur l'avers de l'une d'elle figurent une tête imberbe
et allongée portant une double couronne et comme légende les signes: IIAOï A.; au revers
un soldat frappant de sa lance un cavalier, au dessus la légende <1 ELIX>>, L'imitation est
faite d'après les pièces portant la légende FEL. TEMP. REPARATIO, et au revers, une scène,
similaire, entre 333-363 ap. J.-C. 4 ). La seconde imitation est anépigraphe, l'avers porte une
tête barbue ( ?), le revers, deux personnages les mains levées. L'original romain porte la
l<-gende GLORIA EXEHCITUS 5 ), est fut frappé entre 337-361 ap. J.-C.

a) Second trésor décourert da11.~ la citadelle


Il fut découvert pendant la campagne de fouilles de 1942 près du soubassement no. 6
du côté occidental de la citadelle (fig. 1). Déposées dans une cassette de bois, qui a brûlé ou
s'est décomposé, les pièces furent retrouvées dans la terre. Le trésor est composé de 889 pièces,
toutes de bronze et dont l'émission s'étend de Constantin-le-Grand à Thfodose II. La ma•
j orité de ces monnaies est mal conservée ou frappée de façon rudimentaire.

"'
1:!
""'
"E0 '"
'ia. Dute
"' A V E R s H E V E R s Dibliogrophic
:..:, "
"Cl ou utelier
0
;,; z0
1 3 D. N. CONSTANTINUS. P. F. AUG. Bu,tr On ne vo:t rien 306 - 337
2 2 D. N. CONSTANTINUS P. F. AllGG. Ilustc UN/MH. à l'exergue CON, Femme voilée Coh. 716 up. 337 C-pol
,,oilé.
3 1 Constantin us .lunior ( P) BusfP,. VIRTUS EXERCITUS. Deux soldats
-l 1 D. N. CONSTAl'ffIUS P. F. AUG. Buste FEL. TEMP. REPARATIO Soldat
chossnnt un borbore Coh. 45 337-361
5 4 Idem VICTOHIAE AD AUGG. Q. NN., il
l'exergue: 337- H,
SMTSr et rs1s. Deux Vicroire.,. Coh. 293 Siscin.

1 ) Nils Aherg, Die Goten und die Langobarden in pii'res ont été faites pur moi dons Rev. 1st. Rom.,
Italien, Uppsala, 1923, p. 14 et 70 ovec fig. 107-112; XV (1945), p. 343 et suiv.
J<'r, A. v. S,·heltema, Die Kunsl unserer Vorzeit, Leipzig, ') Cohen, VIl 2 , p. 406, nos. 15-17; p. 447, no•.
1936, pl. LI, 2; Alfoldi, op. rit .. pl. VIII et Rull. Inst. 44-50; VIII, p. 10, no. 14, p. 32, nos. 7-111, et
Arrh. Bulg., XII (1938), p. 422, fig. 205. p. 44, nos. 9-12.
2
) Dacia VII-VIII, p. 388 et suiv. 1 ) Id., VIl2, p. 257, no•. 244-258, p. 378, nos. 122-

1 ) La <lesrription et une large interprétution de ces 130, p. 412. nos. 46 - 77 cl p. 455, nns. 92-106.

198
SUCIDAVA Ill

" ,.,""' Il

'Ë0 ·a.
:,,, A V E H s Il E V E H S Date
li
'"Cl et atelier
0 ô
;,; ;,;

6 1 ... CONSTAN ... VOT. XX. MULT. XXX, dan, une


rouronne ~06- 361
7 I D. N. CONSTAN ... Couroruie éffuc~e 306 - 361
b 1 Co,utantin. ou sea fib VIHTlJS EXEHCITUS,à l'exergue ANT.
Deux soldat, :I06 - 361
'} 1 Idem l'HOVIDENTIAE AUGG où CAESS.
Porte.
306 361
LO 2 Idem On ne voit rien 306-361
li I O. N. CONSTANTIIIS NOll. CAES. Buste FEL. TEMP. JŒPARATIO. Soldat
chossnnt un harbore Cnh. 17 351 -· 351
12 5 Julien le l'hilosophe. Duslc SPES HEIPUBLJCAE. Julien debout 1 Coh. 11 -52 355-363
13 6 D. N. VALENTINIANUS P. F. AUG. llu•tc. GLORIA IlOMANORUM, D riens le
champ et 1"l l'exergue BSIS. Valénti- 361 375
nien I et un coptif., Coh. 12 Siscia
11 3 Idem SECURITAS REIPUBLICAE. Victoire Coh. J7 361-- 375
15 4 Valéntinien I ou 11. On ne voit rien
16 6 D. N. VALENS P. F. AUG. Buste. GLOHIA HOMANOHUM, ù l'exergue 361-378
TES. L'empereur et un captif. Coh. 11 Théssolonique
17 I D. N. GRATIANUS P. F. AUG. Buste. CONCORDIA AUGG., à l'ex. CON B. 367 -383
Rome ·assh,e. Coh. 3 f.-pol
18 I Idem GLORIA HOMANOHUM. Victoire Coh. 16 367-383
19 1 Idem VOT. XX. MULT. XXX, 1"l l'exergue
SMHD. Couronne Coh. 77 367 --383
20 2 Idem VOT ... Couronne 367--383
21 5 D. N. VALENTINIANUS. IUN. P. F. AUG. SALUS REIPUBLICAE, à l'exergue 375-392
Busto, CONS. Victoire Coh. 32 C-pol
22 5 D. N. VALENTINIANUS P. i,·. AUG. Bustf Idem Coh. 33 Idem
23 l D. N. VALENTINIANUS. IUN. P. F. AUG. SPES HEIPUBLICAE. Soldat et un
Buste captif. Coh. 31 375 - 392
21 1 D. N. VALENTINIANUS P. F. AUG. llnst<- VICTOHIA AUGGG, à l'exergue BSIS. Coh. 375-392
Victoire 15-46 Si scia
25 3 Idem VOT. X. MULT. XX, à l'exergue CONS. 375 -392
Couronne Coh. 73 C-pol
26 1 Idem VOT. . . . Couronne.
27 II D. N. THEODOSIUS. l'. F. AUG. Buste. GLORIA REIPUBLICE (sic). Porte. Coh. 16 379-395
28 2 Idem GLORIA ROMANORUM, à l'exergue Coh. 21 379-395
CON. L'empereur à cheval. C-pol
29 I Id,m Même legende., à l'exergue SMTES, Coh. 23 379-395
L'empereur Théssaloniqne
30 30 Idem SAI.US REIPUBLICAE, à l'ex. CONS 379-395
et SMKA. Victoire Cnh. 30 C-pol
31 2 Idem VICTORIA AUGGG .. à J"ex. SMTES Coh. 379-395
et B SI S. Deux Victoires 41- 43 Théss. et
Siscia
32 l Idem VOT. V. MULT. X. Couronne. Coh. 65 379-395
33 5 Idem VOT.X.MULT.XX. Couronne. Coh. 68 379-395
34 I Idem VOT.XV ... Couronne. 379-:!95

Jf)9
Il. Tl 1IlOH

.,... 1.§
~
·a.,, Dote
0 ., A V E Il s Il I•: V 1-: H S Bibliogruphir
:,, "Cl cl atelier
0 0
-,r, ;,,

35 s ldrm Lé11,er11le <'ffurér. Couro1111r 379 - 395


36 4 ldrm I;:ffJcé,•. 379 - 395
37 7 '1'/1éodose I ou Arcad,, VOT. V ... Coun,r111r. 379- 1011
31:1 1 D. N. IlONOHllJS l'. F. AllG. Buste CONCOIIIJIA AUG(;(;. Croix ("!) 395-121'
39 4 ldrm SALUS HEll'UBLI<.:AE. hrtoin• Coh. 32 395-121
40 1 Idem Éffnrée. 395-12-1
41 23 D. N. AHCADlllS I'. F. A 11 G. Bu.le CONCOIWIA. AllGGG., ù l'ex. CONS, C-pol
COi'IA et SMK.:l, Croir,: Snh. I, 32 395-108
42 26 Idem SALUS HEIPUBLlCAE, ù l'excrµ;ur C-pol
UJN ST. Victoire Snh. I, -11 395 108
43 1 Id""' VICTOHlA AllGGG., ù l'exrrf!uc AVlÂ
Victoire Sub. I, 2<,
C-pol
,u s Idrm VOT. V., ù l'excrµ;ue CONS. Couro111rr Snb. I, 47 395- 108
45 li ldrm f:ffnrée. 395-108
46 8 D. N. THEODOSil1S I'. F. Al 1 G. Busl~. CONCUHDIA AUGGG., ù l'ex. SM"i''HI C-pol
et CONO Croix. Snb. I, 26 108 -450
47 93 Théodose II ou Arcade ldrm 395-450
48 s On ne voit rien FEL. TEMP. HEPAHATIO. 80/dat
ch~ssunt un burbure IV ,ièclr
49 20 Id,·m GLOHIA HOMANOHUM. Empereur el
cuplir ld,m
50 8H l,fom SALUS HElPlJbLICAE, ù l'exNguc:
CONS; CONST; ... JIMA: SMK ...
el TESA. Victoire IV -V
SI 1 Idem SALUS où SPES IŒlPl/lJLICAE. •i('('le
Victoire
52 1 Huste de face cuiraul Rome n••i•e lenunt un 11,lobe et lu hnstc Idem
53 1 On ne voit rien VIHTl/S HOMANOHUM. Victoire Idem
54 10 Idem VOT. X. MULT. XX., n l'ex, CONS.
Couronnt• IV siècle
SS 2 Idem VOT. XV. MlJI.T. XX. Couronne. IV-V •iêde
56 8 Idem VOT, XX. MULT. XXX., ù l'ex. ANT.
Couronne Idem
57 8 Idem Léf!;ende éfforée. Couronne. Idem
58 8 Idem Empereur portont le glohc cl ln hastr Idem
59 3 Idem Lé11:ende éffucée. Victoire l V siècle
60 428 Idem On ne voit rien Idem

L) Troisième trésor clécout"ert clans la citacldle

Il fut également découvert du côté occidental de la forteresse, près du soubassement no. 11


(fig. 1) et conservé dans les mêmes conditions. Ayant été enfoui dans la terre saine, il ne fut
pas atteint par l'incendie hunnique, si bien que sur les 129 monnaies qu'il contient, 39 pièces
seulement sont illisibles. L'émission s'étend de Con~tantin-le-Grand à Théodose Il.

'200
SlJCII>AVA HI

.'E ïi.....
,,
!,;

0
s Dnte
:,, ..,~ A V E R Bibliographie
et atelier
0
;,; ;;,;0

1 3 CONSTANTINUS P. F. AUG. Buste GLOHIA EXEHCITUS, à l'ex. SMTS.


Deux soldfltB Coh. 245 324---337
2 1 DV. CONSTANTINUS P. F. AUGG. Buste L'empereur ilons une quarlrige, Il l'exer-
voilé i,;1 e ..• NA ... Coh. 760 Ap. 337
3 I CONSTANTIUS P. F. AVG. Bu•Le VICTORIA AUGG. NN. Victoire Coh. 211 337-361
4 3 D. N. CONSTANTIUS NOD. CAES. Bu•te 1-'EL. TEMP. HEPARATIO. Soldat
ebassant un barbare Coh. 17-IR 351-354
5 1 Valentinien I ( ?) Ilu•te VIRTUS EXERCITUS. Deux •old,,t• ('/) 364 --375
6 5 Effocéu. VIHTUS EXERCITI Empereur debout 367-395
7 1 D. N. VALENTINIANUS P. F. AU G. Buste SECUHITAS REIPUBLICAE, 11. l'ex. C-pol
CON... Victoire Coh. 37 364-375
8 1 D. N. GRATIANUS P. F. AUG. Buste Meme légende. Victoire Coh. 34 J67 ---383
9 6 D. N. VALENTINIANUS P. F. AUG. Buste SALUS REIPUBLICAE, à l'exergue:
CONS; CON SA et TESA. Victoire et
un captif. Coh. 30 375 --392,C-pol
et Théssal.
10 2 Idem VOT. X. MULT. XX, à l'ex. SMNB
Couronne Coh. 73 375-392
Il 1 D. N. THEODOSIUS P. 1-', AUG. BuEte GLORIA ROMANORUM. L'empereur
11. cheval Coh. 21 379- 395
12 6 Idem SALUS REIPUBLICAE, à l'exergue:
AOC, ASIS; SMKA et SMND. Victoire
et un captif. Cob. 30 379-395.
Siscia et
et Sirm. ( ?)
13 3 Idem VICTORIA AUGGG. Deux Victoire., Coh. 43 379-395
14 3 Idem VOT. X. MULT. XX. Couronne Coh. 68-70 379-395
15 l Idem Lé,tende éffacée. Couronne 379-395
16 7 D. N. ARCADIUS P. F. AUG. Buste CONCORDIA AUGGG, à l'ex. CON ct C-pol
SMK.6. Croix Sab I, 32 395-408
17 7 Idem SALUS REIPUBLICAE, à l'ex. CON
et SMK.6. Victoire et un captif. Sab 1, 41 395-408
C-pol
18 7 D. N. THEODOSIUS P. F. AUG. Buste CONCORDIA AUGGG., à l'ex. SMHA.
Croix Sab I, 26 408-450
19 2 Idem VOT. XV. MULTIS. XX. dans une
couronne Inconnue? 408-450
20 19 Buste. Légende éffacée SALUS REIPUBLICAE. Victoire et
captif. IV siècle
21 10 Arcade oil. Théodo•• 11 CONCORDIA AUGGG., à l'e][, CONS.
Croix C-pol
22 39 Effacées Effacées IV--V siècle

201
Il. TIIDOH

l') MO'NNAIFS n,::nHJVI-:HTFS AU r.m1ns DES FOUII.I.F.S (1912 1915)


m

t "u
"E0 '"
'ô. Dote
:,:, .,., A V E H s n F. V E H s Bil,lio1,trophir
cl otrlier
0 ""0
;,, ;,,

1 1 !Ml'. C. C. VAL. DIOCI.ETIANl!S AllG. GENIO POl'lll.I HOMANI, à l'ex. TSA.


Bu,lr Genius Coh. 85 - 1 ~3 Thésrnlonique
285-305
2 J c;At,. VALEHIA Ali(;, llu,tr VENEHI VICTHICI, Vl,111• Coh. 2 +
305
:J I FI.. VAL. SEVEllllS NOH. CAES. 1'ê1,, GENIO POPULI ROMANI. ù l'ex. llTA.
Genius Coh. 27 305-306
4 1 IMP. C. VAL. LICIN. LICINillS. I'. F. IOVI CONSEHVATOHI. .lupilrr de-
At:G. Tê1r bout. Coh. 71 307-323
5 1 D. N. VAL. I.ICIN. I.ICINIUS. NOB. C. PROVIUENTIAE CAES, il l'ex. SMN.
Dusle Jupiter. C:oh. JI) 317-323
h I FI.. AELENA AUG. 1111,lr SECURITAS REIPUDLICAE. F,·mmr Coh. 12 + 328
7 2 CONSTAN1'1Nl1S AlJG. 1','te D. N. CONSTANTINUS MAX. AUG.
dans une couronne VOT. XX, ù l'ex.
SMNA Coh. 123 312-3:17
8 Mi'me légende, les VOT. sont éffor,'e•, ù
l'ex. TSTU r C:ob. 120-12-i 312-337
9 2 CONSTANTINUS MAX. Ali(;, Bu.te GLORIA EXEHCITUS. Deux soldat., Coh. 250 306-337
JO I Idem Idem. Coh. 251 306-337
Il l CONSTANTINUS I'. F. At:G. Bu•tr. GLORIA EXEHCITUS. ù l'ex. SMT.
Deux soldais Coh. 211-25H 306 -337
12 1 D. N. CONSTANTINUS P. F. AUG. Têlr. M,1 mr Mgende. ù l'ex. SMND. Deux
soldais Coh. 249 :J06-337
13 1 D. N. CONSTANTINUS P . .F. AllGG Têt, V!\'JMH. La Pitil (?) voilée. Coh. 716 up. 337
\"oilée.
11 1 CONSTANTINUS AUG. Tête. Effncée 306-337
15 1 CONSTANTINOPOLIS Buste. Sons lé11ende, Il l'ex. SMTSD. Victoire. Coh. VIJ2, 22 IV-e siècle
16 I Idem VOT. XX. MULT. XXX, dons une
ronronne Coh. 20 IV-e sièr.le
17 2 VRBS ROMA. Buste f,a louve ellnitnnt Romulu., et Remru Coh. VII, 17 IV-e Hiècle
18 I f:.poq,,, ronslantinienne IOVI CONSERVATORI. .l1111itrr 306-361
19 2 CONSTANTINUS Il!N. 1\OB. C. Buste. GLORIA EXEHCITUS, ù l'ex. SMTS~.
Deux soldats Coh. I B 317-337
20 1 Idem PROVIDENTIAE CAESS., ù l'ex.
SMTS~. l'orle Coh. 265 317-337
21 I D. N. CONSTANTIUS P. }'. AVG. Buale FEL. TEMP. HEPARATIO. Soldat
perçnnt un berhore Coh. 45 337 · 361
22 1 FL. IUL. CONSTANTIUS NOD. C. Buste GLORIA EXERCTTUS, ù l'ex. SMKB.
Deux soldat., Coh. 101 324-337
2:J J D. N. CONSTANTIUS IUN. NOB. C. I!u,1, FEL. TEMP. HEPAHATIO, à l'ex.
TSIS. Soldat pcrçnnt un borbnre Cnh. 10 Siscio
351-351
2-1 I Même /;gende. derrière la tête: A Td,m, rien il l'cxer11ue. Coh. 13 351-354
25 2 D. N. CONSTA;\TIUS N. B. CAES. Buste. Idem Coh. 17 351-351
26 2 D. N. FL. CL. IULIANUS P. F. AUG. Bu•t.e SECURITAS REIPUB. il l'ex. BSIRM
et Hl~RACLA Apis ovec deux étoile•
el unr C01HOTIJlf~ Coh. 38 Sirmium
et Hrraclrea
:J61 - 363

'.W2
SIJCJDAVA III

. .,,
.'E" ..."
"j;.
.,,•.
Date
0
;,
A V E R s Il E V E Il S Bibliographie
et atelier
0 0
;,, ;,,

27 2 U. N. GIIATIANUS I'. F. AUG. llu•Lc GLORIA HOMANOHUM, il l'ex. TES,


dans le champ D. L'empereur Coh. 23 Théssolonique
367-383
28 2 Id,m Même lé/l,ende. L'rmpereur ••ir un
buteau Coh. 25 367-383
29 2 Id,m HEPAHATIO HEIPUB. Gralien et une
femme Lourelée Coh. 30 367-383
30 D. N. VAI.ENTINIANljS I'. F. AlJG.B11•1<· GLOHIA ROMANORUM, il l'ex. TES.
L'empereur Cob. 12 364-375
31 1 SECURITAS HEIPULICAE, il l'ex.
.6.SIS, dons le champ A•. Vicroire Coh. 37 Siscia
364-375
32 1 Idem VIRTUS EXERCITI. L'empereur Cob. 57 364-375
33 1 D. N. VAi.ENS l'. F. AlJG. Tiusle, Sl'ES REIPUBLICAE, à l'ex. TES.
Victoire Coh. 49 364-378
34 1 D. N. VALENTINIANUS. IUJ'i. I'. F. AUG. REPARATIO REIPUB. il l'ex. ASISC.
Bu,Le L'empereur. Coh. 26 375-392
35 SALUS HEIPUBLICAE. Victoire. Coh. 33 375-392
36 1 Id,m VOT. X. MULT. XX. Couronne. Coh. 73 375-392
37 6 D. N. THEODOSIUS I'. F. AliG. Bu•te. SALUS HEIPUBLICAE, à l'ex. COS. C-pol
Vicroire. Coh. 30 379-395
38 1 Idem VICTOHIA AUGGG, à l'ex. SIS.
Victoire. Coh. 157 Siscio
379-395
3'1 l Idem VOT. X. MULT. XX. à l'ex. SMKT.
Couron.n.e. Coh. 68 379-395
40 1 l'héodo•• I (?) VOT. V. à l'ex. CONF. Couronne. Coh. 63 (?) 379-395
41 1 D. N. HONORIUS P. F. AlJG. Busle. GLOHIA ROMANORUM. Trois empe-
reurs. Coh. 28 379-395
42 1 Idem Même légende. Honoriu, et Arcadiu,. Coh. 27 395-408
43 2 Idem VIHTUS EXEHCITI Victoire couronne
Ilonoriu• Coh. 56 395-423
44 1 Idem Eff11cée
45 1 D. N. AHCADilJS P. F. AUG. Bnsk. CONCOHDIA AUGGG. Croix. S11b. I, 32 395-408
46 Idem SAI.US HEIPUBLICAE. Vic1oire. Sab. 1, 41 395-408
47 1 Idem VICTOHIA AUGGG. Victoire Inconnue
Sob. 1, 36 1) 395-408
48 l Idem VIHTUS EXERCITI à l'ex. CONS. C-pol
Victoire et l'empereur Sab. 1, 6 395-408
49 1 D. N. THEODOSIUS I'. F. AljG. Bu,tc SAI.US HEIPUHLICAE. Victqire et
cupLif. Sab. I, 26 408 -450
50 2 On ne voit rien VOT. XX. MULT. XXX. Couronne IV siècle
51 1 Idem HESTITUTOH HEIPUDLICAE 'Em-
pereur IV-e siècle
52 1 AEL EVDOXIA. AUG. Bu•te f~ffacée Sab. 1, 121 408-450
53 1 D. N. IUSTINUS P. P. AUG. Busle Indice K, croix et à l'ex. NI. .. Wroth 1, 60 --~8-527
5~ Idem Indice M, à l'ex. CON, differént et _., ~-pol
année éffacées Wroth I, 14 518-527
1) Connue eeulement en argent, cf. Sabotier, I, p. 101, no. 26 et pl. IV, 7.

203
D. TllDOH

.,,.
,.,"
o.,

.
.a ï5.,..
0 A V E H S R E V E H S Bihliogrophir Dole
;,
0 """
0
el atelier
?: i'.

55 1 Idem Indice M, croix, étoile, diff. l' et Il


l'exergue CON Wroth I, 31 Con•t.
518--527
56 1 D. N. IUSTINIANUS . PP. AUG. Dustr Indice M, croix, diff. B. ANNO XXII et
Il l'exergue KYZ. Cyzique
\Vrn1h I,
251 548/549
57 1 Justinien I ( ?) lndire M, croix, diff. D et ANNO X 1.
5H I D. N. IUSTINlJS PP. AUG. Justin II Indirc K, croix, ANNO il rt Il l'exrrl(nc Thfssulonique
Wrn1h I,
rt Sophie n••Ï•. TES 107 568/9
59 1 Idem Indire M, croix, diff. B., ANNO Il li, ù Nicomédie
Wrnth I,
l'ex. NICO 131 568/9
60 1 Idem Indice K, croix, ANNO V, Il l'ex. TES Théssoloniquc
Wroth I,
111 569/70
61 2 Indice M, croix, ANNO VII, diff. E,. ù
l'ex.CON Wroth I, 62 C-pol 572/3
62 1 Idem Indice K surmonté d'une croix et 0C, Théssnloniqu,
Wroth I,
diff.X Il l'exergue TES 574/5
117~118
63 1 Idem Indice M surmonté d'une croix, ANNO 574/75
Wroth J,
X, diff. X, il l'ex. CON C-pol
74
64 1 Idem Indice K, croix, ANNO X, et il l'ex. Cy1ique
Wroth I,
KYZ. 189 574/5
65 1 Idem Indice K, croix et cl> C, ANNO XII, il Th{-ssolonique
Wroth J,
l'ex. TES 576/5
122/3
6o 1 Ju,tin Il et Sophie ( ?l Indice M, croix, ANNO GIil, ù l'ex. NicomÎ'die
67 1 Idem Indice K, ANNO ... , à l'ex. TES. Thésselonique
68 1 Idem Indice K, croix, diff. I', ANNO Il
69 1 D. N. TIB. CONSTANTPP AUI Buste de face XX surmonté d'une croix à l'exer,iue Wroth 1, C-pol
COND 44 578-582
70 I D. N. TIB CONSTANT PP. AUG. Tib. 11 Indice K, croix, ANNO Y, ù l't!x. TES Wroth I, 60 578/9
et A nasrasie ossis
71 1 D. N. MAURCTIUEH . PP. AUG. Indice M, croix, diff. Il, ANNO Y, 11 l'ex. Wroth I, C-pol
CON. 38 586/7
72 D. N. MAURC TIBER. PP. AUG. Bust., Indice M, croix, diff. Y, ANNO I' et à C-pol
l'ex. CON. Wroth 1, 586/7
73 1 Idem Indice K, croix, diff. B. ANNO I 40 VI-e •iècle
74 1 Effacie Indice K, croix, ANNO II, à l'ex. NIC V l-e •iècle
75 1 l(ffacie Indice K, diff. A, ANNO X VI-e siècle
76 1 Effacée Indice K, ANNO X, ù l'ex. TES. VI-e siècle
77 15~ Effacée P..Jjacre, IV-VI-e
1 siècle

Dans un tas de terre, bouleversée par les fouilles de Tocilescu, on a découvert une troi-
sième pièce. (t barbare>> de bronze. L'avers porte le buste d'un monarque casqué ayant le
crista perlé et d'autres rangs de perles sur la tête. Autour la légende: [l C VVDVVV::)VVDVVV::)
et, le revers: 14 perles irrégulières enfermées dans une couronne. Cette monnaie est copiée
d'une pièce de Constantin-l e-Grand, portant au revers: VOT ... MULT. Cette imitation, par

204
SlJCID.\ VA III

ses éléments art1sllques, nous conduit directement dans le monde barbare et constitue une
des plus intéressantes pièces de cc genre 1).
Dans une tranchée de contrôle du côté SE de la citadelle, on a découvert une monnaie
d'argent de l'empereur Rodolphe Il d'Autriche (1576-1611). Enfouie à 1,50 m de profon-
deur, sa présence est en liaison avec l'excavation à cet endroit d'une redoute au XVI-e siècle.
Les fouilles à venir permettront d'apporter plus de précision à 800 sujet, mais on constate que
cc coin de la citadelle a été très bouleversé au XVI-e siècle.

IV. CONCLUSIONS

Les trois dernières campagnes de fouilles de Sucidava ont contribué, pour une largt> part,
à préeiser la situation stratigraphique, chronologique et culturelle de la forteresse. Cc résul-
tat est df1 à l'extension du champ de fouilles et surtout à la découverte de quelques régions
qui n' curent jamais à subir le boulevereement de fouilles cla ndl'stincs. Ce fait permit d'appor-
ter un complément important aux résultats acquis précédemment.
Si du côté occidental de la citadelle, le sol apparait fortement bouleversé, du côté sep-
tentrional, par contre, des surfaces entières sont restées. intactes depuis l'antiquité. Grâce à
cela, la stratigraphie et les époques culturelles révélées dans les premières campagnes, se des-
sinent clairement et de façon définitive (cf. Dacia, V - VI, p. 422).
Les vestiges préhistoriques, découverts par Tocilcscu et au cours de nos fouilles, appar•
tiennent à l'époque néolithique (hache de pierre, sil!'x et céramique) et à la période La Tène
(vases entiers). L'époque néolithique ne se présente pas en une couche continue mais seulement
en des îlots échappés aux travaux d'excavation des Romains, lors de la construction de la
citadelle.
L'absence de poterie et de monnaies nous indique qu'un établissement romain, sur la
couche préhistorique, ne fut réalisé qu'au IV-c siècle ap. J .-C., lors de la construction de la ci-
tadelle par Constantin-le-Grand. Les monnaies, les fibules et la céramique démontrent une
domination romaine continue de Comtantin-lc-Grand à Théodose II (env.: 328-447). L'hiatus
supposé, de Julien I' Apostat à Gratien (cf. Dacia, VII-VIII, p. 399), fut comblé par les dé-
couvertes numismatiques.
Cette période, qui s'étend sur plus d'un siècle, fut relevée le long du mur Nord de la for-
teresse. Entre cc mur et les soubas11ements de pierre dé l'intérieur, se groupaient une série de
baraques militaires, des magasins et autres dépendances. Ils étaient construits de fortes pou-
tres dont les extrémités reposaient sur le mur de la citadelle et sur ·les soubassements qui
étaient à l'origine, des piliers de maçonnerie ayant jusqu'à 5 et 6 mètres de haut.
Des tuiles grandes et épaisses constituaient la toiture résistante de ces baraques. Les con-
structions, accolées au mur de la citadelle, furent détruites par un violent incendie qui laissa
une couche de calcination s'étendant par dessus la couche constantinienne. La date de l'in-
cendie se déduit clairement des monnaies trouvées isolées sous la couche de cendre et par
les trois trésors abandonnés dans la fuite.
L'évacuation de la citadelle eut lieu sous Théodose Il (408-450) lors des premières
al taques d'Attila contre l'Empire d'Orient. Les informations que nous donne Proc;1pe (De
uedif., IV, 6, ed. Bonn., p. 286) à ce sujet, sont confirmées par les découvertes archéologiques

1) J'ui donné à ce sujet une analyse plus approfondie dans Rcv. 131. Rom., XV (1946), p. ;J43 et suiv.

20~
D. TllDOH

à Sucidava. Il nous dit que le roi des Huns, envahissant avec une v;ran<le nrrnr-e. d(-truisit toutes
les fortifications romaines di,s deux rives du Danube et, ne rencontrant pns de résistance
sérieuse, s'empara d'une grande partie de l'Empirn (Xp/,vc:> llè: Ü<nEpov 'A'î'îLÀIXÇ <1'tp1X'î(:'
µeyocÀc:> fo~E~Àî)XÔc;, 'toc 'îE ox_upc~fLIX'tlX rc/,vc:> oÙÔE'JL Èc; è:ôxrpoc; xoc9-ÛÀE, XIXL y~v. PcùfLIXL(ùV
urcocvnoc~OV'îOÇ ot oÙÔEvoc; ÈÀ'1)L<11X'î0 TIJV rcoÀÀ~v.) Attila envahit en 442 et 447. Le pillage
des Huns semble, la première fois, n'avoir atteint que la r(-gion de Ratiaria (cf. O. Sccck, Gesch.
Untergangs antik. TVelt, Stuttgart, 1922, VP, p. 293). Toutefois, en 447, les luttes entre Ro-
mains et Huns ont lieu dans la r(-gion voisine de Sueiclava, sur la rivière Utus (Vid). Le com-
mandant militaire de la Dacia Hipcns1s tombe m~ cours de la bataille (cf. Mommsen, Cliron.
min., II, p. 112: Âml'gisclus magistl'r rnilitiae in l)acia ripcnse iuxta lltum amnem ab Attila
rege virilitcr p11gm111s plurimis hostium i11tere111pti.~ occi.ms est). li semhlc que se soit lors de
cet événement que la forteresse serait devenue la proie des flammes.
L'évacuation de la citadelle se fit en hâte, comme nous l'indiquent les amphores, les tré·
sors et autres objets abandonnés pI'ès de âtres, clans les baraques. N'ayant, j11squ'11 présent,
découvert aucun ossement humain ni d'autres indices nous permettant de supposer que l'é-
vacuation se fit sans lutte et il n'est pas impossible, que la garnison ait mis, elle-mi-me, le feu
à la citadelle avant de se retirer.
Sur la couche résultant de la combustion du matériel en hois, s'est Hcndue pendant
un siècle environ, une nouvelle couche faite de débris et de détritus. [Voir au sujet de ces
événements notre étude plus détaillée: Arderea cetii(ii Sucidava, dans Rev. 1st. Rom., XII
(1945), p. 149 et suiv.).
Les monnaies mises au jour par les fouilles antérieures limitaient la réfection de la cita-
delle et la domination byzantine ici, aux règnes de Justinien et de Justin II seulement (cf.
Daria, VII- VIII, p. 399). Les nouvelles découvertes permettent de prolonger cette période
jusqu'à Maurice Tibère (582-602). Les dernières monnaies de cet empereur, que nous possé-
dons, datent de 586-587 mais il est possible que les fouilles à venir nous en apportent d'au-
tres postérieures. Les poteries byzantines découvertes indiquent une vie militaire intense à
Sucidava.
La première campagne de fouilles a permis d'établir qu'après l'incendie hunniquc de 447,
l'intérieur de la citadelle fut habité par une population romano-barbare qui ne se servait pas
des murs pour la défense (cf. Dacia, V- VI, p. 422). Quelques vases trouvés dans l'angle Sud-
Ouest de la forteresse révèlent, qu'après l'évacuation byzantine, une population (barbare?)
s'établit à son tour par dessus les ruines, au VI-e-VII-c siècle ap. J.-C.
Le dégagement complet du mur de défense permet de le voir sous 1111 tout autre jour que
celui présenté par les fouilles de Tocileseu. Celui-ci ne connaissait, du côté Ouest, qu'une seule
tour quand, en réalité elles sont six; le même cas se reproduit pour le côté Nord de la citadelle.
Les plans relevés par Tocilescu indiquent deux tours, quand on en compte sept !
Des tours extérieures trapézoldales s'élevaient aux angles plus prononcés de la citadelle;
tours identiques de forme et comme rôle à celle découverte à l'angle NO (cf. Dacia, VII-VIII,
p. 361). Ces tours correspondaient à l'intérieur avec des tours de même forme, mais plus pc•
tites. Nous avons, d'ailleurs, des tours carrées aussi bien à l'intérieur qu'à l'extérieur. Une
particularité (que nous n'avons rencontré dans aucune autre citadelle) est la substitution,
dans deux cas, de la tour intérieure par une masse puissante de maçonnerie qui barre l'entrée,
Les tours extérieures furent construites en même temps que les courtines.

200
SUCIDAVA Ill

Les tours intérieures (et le fait paraît anormal) furent ajoutées plus tard certainement pour
assurer une meilleure défense du mur qui ne présentait pas une sérieuse épaisseur (1,60-
1,80 m). Sur ln technique et la chronologie de ces tours, nous donnerons les résultats
plus tard.
L'importance de Sucidava comme centre militaire croît en mesure de la découverte
de briques estampillées. Dans aucune localité de Dacie on n'a constaté, jusqu'à présent,
un nombre aussi grand de troupes et aussi différentes qu'à Sucidava; les unes tenaient gar•
nison dans la localité, mais il faut compter parmi les plus nombreuses celles des vexillaires
envoyés, soit pour la défense, soit en campagne de travail.
A en juger par les objets et les monnaies découverts, la garnison qui veillait sur la cita-
delle était composée de ces milites riparienses, soldats de frontière, pauvres et mal payés. L'in•
ventairc des objets trouvés dans les haraques montre que sur les milliers de monnaies aban-
données, il n'en est pas une, jusqu'à présent, qui soit en or ou en argent. Le bronze et le fer
sont rares, les vases et autres ustensiles découverts près des âtres sont fait de morceaux ou
de plaques de métal rivés et le bronze, venant à manquer, on y mélangeait le fer. Cette pau•
vrcté se reflète encore dans les monnaies dont ces soldats faisaient usage, pièces vieilles d'un
siècle et demi, les unes usées, les autres incomplètes; en plus, ils thésaurisaient, acceptant
pour l'échange mi'~mc les pièces provenant du monde barbare. Beaucoup de ces pièces frappées
sous Théodose I, Arcadius et Théodose II sont de simples petits morceaux de cuivre, irrégu-
liers, la frappe est excentrique et faite à la hâte. Il est certain que ces monnaies ne sortent
pas des grands ateliers impériaux mais furent frappées par les chefs militaires et administra•
tifs locaux pour la solde des troupes. La pénurie du bronze détermina les hommes à faire usage
d'objets trouvés par hasard, dans les tombes ou dans les ruines du 11-c- 111-e siècle ap. J .-C.
Vu la pauvreté dans laquelle vivaient ces soldats, il n'est pas étonnant que jusqu'à présent
nous n'avons pas trouvé d'inscriptions sur pierre, appartenant au IV-VI-e siècle, car le ma-
tériel devait être apporté de l'autre rive du Danube où existaient des carrières de pierre.
La présence de certain objets, qui appartiennent à la technique et à l'art barbare, prou-
verait que dans la garnison de la citadelle entraient aussi un contingent de recrues germaines
et hunniqucs. Le fait ne peut être confirmé uniquement par la présence de ces objets, car il
est possible aussi, qu'ils fussent des produits d'exportation ou fruits de rapine.
Il est certain qu'à Sucidava existait un point de contact important entre la culture ro-
maine et la culture barbare rt particulièrement gothe.
L'époque byzantine offre de sérieuses analogies culturelles avec les centres urbains
de la Scythie Mineure. En plus de son importance militaire, Sucidava conserve un rôle
économique en tant que centre de liaison entre le monde barbare et byzantin, d'où il résulte
la création d'un bureau de contrôle des monnaies d'or.
En dépit de la pauvreté qui règne au IV• et V• siècles et à l'époque byzantine, les rela.
tions commerciales de Sucidava s'étendent néanmoins jusqu'aux points les plus lointains de
l'Empire. Toutefois ces relations ne semblent pas rendre la vie locale florissante. Les grandes
amphores apportées pleines d'huile d'Orient, étaient transportées par la flotte militaire, exclu-
sivement pour le ravitaillement de la garnison de Sucidava, sans être commercialisées sur place.
Ceci avait lieu surtout en période de siège quand l'approvisionnement ne pouvait se faire que
par eau. La flotte romaine d'abord, la flotte byzantine ensuite, restèrent maîtresses du fleuve
même au temps ou ses rives étaient occupées par les barbares.

207
D. TUDOR

L'époque byzantine de Sucidava offre encore <le sérieuses analogies <le vie avec lu for-
teresse de Sadowctz en Bulgarie (cf. Wtlkow, ar/. cit., p. 156--158 et Bersu, art. cit., p. 42 et
suiv.). Là aussi, les monnaies in<liquent l'occupation, s'étendant de Justinien à Tibère Mau-
rice, d'une citadelle construite scion la tcchniqltl: hyzanline mais occupée par une enclave
gothe.
La forteresse de Sadowetz fût, elle aussi, détruite sous Maurice Tibère par une invasion
des Avars, identifiés par des flèches à trois ailerons, flèches que l'on u découvert à Suci<luva
également (cf. Dacia, VII-VIII, p. 370, no. 6:, La <listuncc qui s{-parc les deux citadelles n'est
pas grande, la citadelle bulgare étant située sur 1a rivi,•re Utus (Vit) il est possible que toutes
deux furent détruites lors des invasions avaro-slaves à la fin <lu Vl-c siècle up. J .-C. (Jusqu'à
présent nos fouilles n'ont pas rencontré des fragments de la soi-<lisantc céramique slave).

D. TUDOR

208
,
LES FOUILLES ARCHEOLOGIQUES DE CAPIDAVA
1940-1945
Les fouilles archéologiques de Capidava avaient pour but jusqu'en 1940, le dégagement
du mur d'enceinte, la comolidation des murs des tours et de quelques unes des courtines qui
avaient été dégagées à l'intérieur.
Pendant l'été 1940, j'ai entrepris les recherches et le déblayement de l'intérieur de la
forteresse. En réalité, je n'ai pu travailler de façon intense que deux années 1942-1943, du-
rant les trois autres 1941, 1944-1945 le travail fut très .réduit, soit par manque de fonds,
soit à cause des évènements.
C'est pourquoi une partie seulement des résultats des fouilles sera présentée dans cette
étude; c'est à dire uniquement les résultats d'ordre topographique, sur toute l'étendue de la
superficie fouillée, ainsi que les monuments épigraphiques et sculpturaux découverts. Quant
au menu matériel, céramique et objets de caractère usuel, il sera présenté en totalité à la fin des
fouilles de chaque couche et sur toute l'étendue de la forteresse. Ceci, parce que jusqu'à présent,
nous n'avons aucune étude synthétique d'un matériel de ce genre appartenant à notre terri-
toire et que, pour déterminer les formes habituelles, les variations et provenance etc.
il est indispensable de posséder l'ensemble du matériel découvert dans les couches respectives.
La surface du terrain intérieur de la citadelle est généralement plane, exception faite de la
surélévation d'environ 1,50 n;i des bords, due aux décombres plus abondantes du mur d'enceinte
de différentes époques. Sur un quart environ de son étendue, uniquement à l'angle Sud-Est,
le sol de la forteresse est plus accidenté, nous en verrons l'explication par la suite.
Avant de procéder au déblayement il fallut établir, dans ses grandes lignes la stratigraphie
du sol. 11 n'a pas été nécessaire, pour ce faire, de creuser une tranchée transversale, une section
se trouvant toute faite dans deux directions perpendiculaires sur le côté Sud-Ouest jusqu'à
environ la moitié de cette partie de la forteresse qui jadis avait été convertie en carrière. L'ex-
ploitation fut arrêtée en 1913 1 ) et les bords, coupés verticalement par l'extraction, ont permis
d'apercevoir une parfaite stratification jusqu'au rocher; puis sur le côté Nord-Ouest où le mur
d'enceinte de la seconde réfection 2 ) étant désagrégé jusqu'au niveau du pavement, les pierres
et le mortier tombèrent avec le temps laissant le bord des débris parfaitement vertical dans
lequel se distinguent clairement, les couches supérieures, c'est-à-dire jusqu'au pavement de
la seconde réfection qui est la dernière dans cette partie de la forteresee.
Quant aux couches inférieures, je me suis uniquement servi pour les reconnaître des parois
de l'ancienne carrière.
1 ) V. Pûrvun, Descoperiri nou,i in Scythia minor, 2
) Voir Gr. Florescu, Fouille• . .. dans Dacia, III-IV

Analele A. R., Tome XXXV, Mem. Secl. lslorice, (1927-19~2), p. 483 sqq.
I'· 475.

209
CH. FLORESCU

:É tudiant minutieusement ce tte section trouvée toute fai te, j 'ai con ta té les s tra tifica ti ons
sui vantes pr ises de bas en h aut :
1. L a première cou ch es, du b as, corresp ond à la première époqu e, celle du camp 1 ). E paisse
de 30 cm elle es t composée de platra , de tes ons de p ot erie et do mo rceau x de briqu es, de
pierrailles, les gr andes pierres ont été p rob ablement r etirées et employées p our la rccon tru c-
t ion, différen ts obj ets usu els enti ers ou en fr ag ments, le to ut fo rtement pilonn é. P our ce t te
raison et peut- être aussi p ar l' acti on de eaux, le platras co mposé d e ch a ux et de a ble 'e t
transform é en une sort e de glaise compact e de t eiOtc 1aunt,tre.
2. La seconde couch e corresp ond à la première r çfcc tion . E p aisse de 80 cm elle es t com-
posée des m êmes éléments qu e la première. L a différence r é ide uniqu ement d an s la form e
et la technique des obj ets fabr iqués qui y furent découvert . Aussi bien pilonnée que la pre-
mière, ce tte couch e es t d e la m ême t einte j aunâ tre . Ce deux cou ch es vérifiées uniqu ement d ans
les p arois de l'a ncienne ca rrière furent con s ta tées a ussi lors de l' enlèvemen t d es d ébris de
l' extérieur du mur d' en ceinte 2 ). Quant aux cou ch es supérieure j' ai eu à ma di position p our
les .étudier , la section du côt é ord-Oues t (fig . 1).
-t
1

l'l
IN
~,jY,;!,~ m
M:M..~ ~
1
lfil~

Fig. 1.

D' après les constatations faites dans les deux sections, troi cou ch es en core se su ccèdent
vers le haut.
3. Une couche épaisse d'environ 1 m correspondant à la seconde r econstru ction de la forte-
r esse; elle es t composée d e pla tras de chau..-x et de sable qui n e se sont pas transformés comme
les deux premièr es couches, de briques, de pierres de toutes dimen sions et de différents objets
u su els.
4 . Une autre couche épaisse de 60 · cm séparée par endroit de la précedentc par une fine
couche de ch arbon e_t de cendres et composée de t erre, de pierres sa~s chaux ni able, de fra g-
ments de briques, de tuiles, de céramiqu e de fabrica tion romaine t ardive et de différents obj et s
usuels en os et en métal.
5. La dernière couch e à la surface, épaisse de 4,0 cm , est composée de t erre, de pierres, de
m or ceaux de briques , de tuiles, d e t essons de poterie dite << barbare >> et différ ents obj et s en
os, en fer etc., trouvés prin r.ipalem ent sur les âtres , m élangés au charbon et au x cendre .
La chronologie de ces strates sera dét erminée sans doute avec pl us de précision au cours
des fouill es de chacune d 'entre elles en particulier .
La premi ère couch e se place entre le début du II-e siècle et le milieu du III-e siè:cl e 3 ) , la
suivante entre le milieu du III-e siècle et la première moitié du IV- e 4), la troisième, de ce tte
d at e jusqu' à peut-être le d ébut du V-e siècle.
1 ) Gr . F lorescu , Fo uilles... d ans D ac ia, V-V I 3 ) Vo ir mon ouvra ge dons Dacia, III- I V, p. SI 3 sqq .

(1935 - 1936), p. 362 sqq. •) Gr. F lorescu , M on. l!pigraph . in édits cle C«pidava,
2 da ns l stros I (l 934), fa sc. H , p. 260 sqq ; Daciq,
) Id em. Fouilles . .• da ns Dacia, III - I V, p . 483,

sqq. V- VI , p . 365 sq.

210
LE S FOUILLES ARCffÉOLOGIQUES DE CAPIDAVA

Ayant de cette façon déterminé la s tratigraphie j'ai passé aux fouilles et au déblayement
de la dernière coude de débri s, la couche supérie ure, J'ai Jéblayé également toute la superficie
êlc 'la moitié -0 de la fort eresse, c'est à-dire jusqu'à la lign e qui relie la grande tour du côté
de la chaus ée (voir sur le plan o. 4) avec l' excava tion de l'an ciene carrière, constatant que sur
cette étendue les débris n'appartiennent pas uniqu ement à la dernière couche, à la couche << bar-
bare >> comme on l'appelle habituellement, mais aussi à la couche suivante, celle du IV 0
siècle, qui d'après son contenu appartient au romain tardif, quelque peu rural.
C'e t seulem ent par endroits,
et plus généralem ent vers le bords
où l'épaisse ur des débris est plus •
forte, que des cabanes e n forme
de << bordeiu >> avaient été con-
s truites, nous verrons plus bas
comment. Toutefois il fallut en-
lever successivement les débris
pour établir un seul niveau, celui
des cabanes, tenant compte bien
entendu de l'emplacement qu'oc•
cupaient les objets découverts.
Sur le bord, où la couche de
débris e t plus épaisse, s'élève un
mur de pierre et de terre, épais Fig. 2.
d'environ 2 m. J'avais constaté
déjà ce mur au cours du dégagement du mur d' en ceinte à l' ext érieur (fig. 2); il suivait la
crête des débris, légèrement vers l'intérie ur par rapport à la ligne extérieure 1u mur romain.
Ce n'est que pr s de la grande tour, du côté orcl-Ouest (sur le plan, No. 1) qu'il ressort à
l'extérieur et traverse la
tour près du pilas tre cen-
tral (voir plan).
Pour dégager la
tour, il a fallu amputer,
ce mur << barbare >> de la
portion saillante. Vers
la chauseée, il existe
encore seule la partie
intérieure du mur (fig. 3),
la partie extérieure s'est
écroulée au cours des
Fig. 3. ans .
Ce mur suit exactement la ligne du mur romain, avec la différence, pourtant, qu'il se trouve
légèrement repoussé vers l'intérieur par rapport à la ligne extérieure de celui-ci. Il suivait
certainement la crête la plus élevée du terrain et, d'a près l'état de conservation du mur romain,
en général meilleur dan s sa moitié intérieure, se trouvait en retrait d'à peu près 2 m de son
côté extérieur. Au côté Sud-Est le mur << barbare » était établi presque exactement au dessus

211
17, Dncia , XI - XII (1945- 1947).
GH. FLORE SCU

de l'ancien mur romain , mais cc dernier, en très mauvais état de co11se1vation s' écroula, eu trai-
nant avec lui le mur qui le surmontait.
A l'endroit de la porte romain e et au dessus se trouvait la porte du mur << b a rbare>>, chai-ci
était interrompu à cet endroit sur une distan ce d 'environ 2,50 m . On a trouvé, à droite, vers
l'intérieur, un bloc de pierre ayant un creux au centre
d an s lequel sc mouvait certainement le pivot de la porte.
Plus loin, le mur traverse !a tour de la porte au élessus
de laquell e il est détruit ur une distance d' em ·iron 6
m ètres, r eprenant en s uite de l'autre côté de la tour pen·
dant 4,50 m et toujours par dessu s le mur romain, il
'arrête en se joignant au mur de mortier de chaux et de
sable, tombant perpendiculairement sur l'ancien mur de
la fortere se (fig. 4).
ous venons que ce mur perpendiculaire fait partie
de l'enceinte de la dernière fortification romaine de Capi•
dava, r éduite alors au quart de l'ancienne étendue de la
forteresse.
:Fi g. 4. D an s ce cas, si le mur << barbare>> fixe son extrémité
dan s le mur de cette fortifi ca tion, il s'en suit qu'ils sont
contemporains . L e mur << barbare >> aurait alors été construit par la population indigèn e, une
population certainement civile qui , aux t emps très durs des invasions, se groupe autour des forti-
fications militaires, se fortifiant elle aussi et prenant part à la résistance contre les envahisseurs.
Toutefois cette po·
pulation appartient à l'a•
vant dernière couche à
laquelle appartient auss i •
le mur d' enceinte de
pierres et de t erre et non
pas à la dernière strate,
car la population de
celle-ci possède des ca•
bancs, celles voisines du
mur d'enceinte, ét a blies
sur les ruines de ce mu.,r;
il en est de m ême dans la Fig. S.
fortification militaire où
elles sont, comme nou s le verrons dans la suite, constmites dans les décombres de son mur
Continuant les rech erch es sur la seconde moitié de la fortere sse, la partie Sud-Est, j'ai
d ébuté par le cô té vers le Danube afin d'assurer le transport du déblai dans le ravin. Cette
partie, nous l'avons remarqué, présente une surface plus accidentée. Indépendamment de la
différence de niveau explicable par le relief du sol à l'origine (la partie vers le Danube est
plus basse que celle vers le village), et des élévations dues à l'abondance des ruines de quelque
b âtiment plus important, la surface du terrain a, ici, un relief qui fait supposer à première
vue, la présence d'une fortifica tion n'ayant aucun rapport avec le r es te de la citadelle.

212
LES FOUILLES ARCHf:OLOG IQ UES DE CAPIDAVA

En r éalité, ce terrain est fermé par un retranchement formant un carré d'environ 60 m


de côté, deva nt lequel et parallèlem ent es t creusé un fossé (fig. 5). Cette hypothèse fut plei•
n ement confirm ée par une sec tion pratiqu é au cô té -E , à cô té de la tour de la porte. Les
fouill es partant à droite de la porte de la citadelle, à 3 m env iron de l'angle dans la direction
de l' entrée de la tour de la porte, ont ren contré un fo ssé d' environ 5 m de lar ge et 3 m de
profond eur (fig. t - 7). L es parois en sont obliqu es, se j oignant dans le b as en un angle à somm et
arrondi, et doublées de pierres pour
éviter, san s doute, l' éboulem ent des
débris dans lesqu els le fo ssé est creusé .
Les anciens murs r econtrés sur le
tracé du fo ssé furent percés pour laisser
passer celui-ci. Dans la tran ch ée excavée
j'en ai trouvé de semblables, même les
murs de la tour de la porte, mal gré leur
épaisseur, on.t été p ercés tant celui de
l'intérieur que celui du côté vers le Da-
nube. Le fossé avançait ainsi à l'extérieur
et continuait vers le fleuve, on l'a répéré,
en cet endroit, lors du dégagement du
mur d' enceinte 1 ).
Le fossé continue encore sur les
deux autres cô tés ; du quatrième côté
seul, celui vers le Danube, il n'a pas été
relevé, aussi bien , n' était-il pas b esoin
de fossé de cc côté, car le terrain descend
en p ente quelques m ètres et suit ensuite Fig. 6.
les rives abruptes du Danube.
Mais r evenons au passage du fossé dans la tour de la porte. J'ai dis plus haut, quand nous
nous sommes occupés du mur << barbare >> qui forme l'enceinte de l'avant-dernièr e couche,
qu'au dessu s de cette tour le mur es t détruit sur une longu eur d 'environ 6 m. Cette destruction
s' explique maintenant par la déco uverte du fossé à l'endroit de la partie détruite. Cela signifie
que le fossé est post érieur à ce mur .
En ce cas, ou le château-fort fut construit pri-
mitivement sans fossé et plu s tard, lors du creusement
de celui-ci , on détruisit le mur << barbare >> , ou bien
le château-fort fut construit dans toutes ses parties
à une époque plu s tardive, à l'usage d'une troupe
Fig. 7.
spéciale, tandis qu e restait en fonction, à ses côt és,
la fortification au mur << barbare>> c'est-à-dire de pierres et de t erre .
On ne trouve pas dans le ch âteau-fort une seconde couche, trés probablement les soldats
se sont-ils installés dans les habitations existantes sur la place, se cont entant de les trans•
form er selon leurs b esoins.

1) Voir mon ouvrugc dan s Dacia , VII- Vlfl, p. 345 sq.

21 3
GR. FLORE SC

En continuati on de notre section vers le mur du ch âteau-fort vient une berma large environ
de 4,30 m , largeur expli cable par la n ature du terrain compo é de platras, puis enfin lc · mur
d 'en ceinte épa is d 'environ 2,68 m.
En recherchant le mur d'enceinte , j'ai pu cons ta ter que: sur le côté Sud-Est on a utilisé
les restes de l'ancien mur de la forterc se en con s trui sant a u-dessus le n ouveau mur, dont
toutefois il n e r este qu'une p etite
po1 tion vers le Nord• Est où il fait
angle avec le côté co rrespo,11da nt
{fig. 8). La ligne de démarcation ,
entre l'ancien mur et la partie
exhaussée est très nette, la partie
nouvelle es t liée de façon plus
compacte avec un mortier plu~
blanc mêlé à une grand quantité
d' édats de briques pilés, tandis
que l'ancien mur est plus dété-:
rioré, le mortier tombé d' entre les
pierres est de t einte plus foncée,
étant com posé de chaux, de sable
Fig. 8.
et de gravier , sans fra gmen t de
briques .
Cet exhaussement ne s'est conservé, du r est e, que sur une distance d' environ 5 m ver s
l'extrémité ord-Est. Ce qui fait que nous ignorons s'il suivait plus loin le tracé exact de l'ancien
mur, c'est-à-dire s'il poursuivait aussi le tracé de l'autre mur que j 'ai déno mmé ailleurs << tour>>
(dans le plan, o. 8) et qui, lorsque les fouilles intérieures auront atteint cet endroit, recevra, j e
crois, une autre attribu-
tion, ou bien s'il avançait
une certaine distance_'p.i-
rectement encore sur les
débris pour former, a près
60 m, angle avec le côté
du château-fort vers le
Danube. Sur ce côté le
mur a un aspect abso·
lument bizarre. Il est
inex istant auprés du coin
Fig. 9.
mais à trois m ètres en·
viron de _là, apparait un
rang de grosses pierres, 2 autres mètres encore et les rangs se multiplient pour hausser le mur
à 1,50 m environ (fig. 9); 7 m ètres plus loin il est à nouveau détruit et n e peut plus être suivi
qu'à grand peine jusqu'à l'autre angle. Bâti tantôt sur des anciens murs, tantôt par
dessus les débris, il ne s'étend pas en ligt1e droite, mais de façon sinueuse et de plus
ne possède de parement qu'à l' ext érieur, il es t à l'intérieur accolé à l'escarpement de la rive
form ée de débris et coupé verticalement, tandis que le parement ex térieur, au li eu de tomb~r

214
LE S FOUILLES ARCH"ÊOLOGIQ UES DE CAPIDAVA

verticalement , incline sa partie supérieure vers l'intérieur. Tout ceci semble indiquer que ce
mur servait do substruction pour consolider le terrain et que c'est sur lui seulement que s'élé-
vait lo mur d'enceinte.
Du côté -E l'état de conservation du mur est auss i précaire; conservé sur une hauteur
de 0,30 m à partir de l'angle jusqu'à la moitié du côté, il est ensuite complètement dé-
truit jusqu'à l'angle opposé, seule la tranchée dans laquelle il était construit, demeure. Cela
signifie qu'après la destruction du château fort , le mur fut transformé en carrière, les pierres
enlevées et le platras rejeté de part et d'autre.
C'est ainsi que la tranchée du mur est restée entre les débris qui l'avait ensevelie jusqu'à une
certaine hauteur. J'ai, toutefois, constaté que les fondations n'étaient pas au même niveau sur
toute la longueur. Dans la portion vers le S-E, donc vers le mur de la forteresse, elles sont plus
hautes de 1,50- 2 m par rapport au reste et ceci parcequ'il existait dan s la première portiont
des murs plus anciens, conservés jusqu'à cette hauteur et sur lesquels le nouveau mur fut,
très exactement, élevé. C'est ainsi qu'à l'angle même se trouve le mur d'une
· grande construction appartenant à la III-e couche, long de 17 m, épais de . , · '
1,46 met que de l'autre côté, collé à lui, un autre mur long de 4,45 m, épais / ~ 1 -_-_-__
de 1,22 m, formait avec le mur de la tour de la porte, une chambre étroite ~
(voir plan). Le nouveau mur du château-fort fut construit exactement par
Fi g. 10.
dessus ces deux derniers (voir section, fig. 10).
A 4,45 m, de l'extrémité du mur de la chambre à côté de la tour, et sur une distance
de 1,25 m on a construit des fondations formées de pierres et de terre, on a utilisé ensuite
un autre mur parallèle au mur de la grande construction de la III-e couche, toutefois à l m
de distance de ce dernier. L'intervalle entre ces deux murs est comblé avec des débris, platras
de chaux et de sable, morceaux de briques, pierres et tessons de vases, le
tout bien pilonné (voir section, fig . 11).
Là où ces murs anciens finissent, les fondations du nouveau mur
'abaissent au niveau des débris et continuent encore trois mètres environ
après quoi elles sont complètement détruites.
Fig. Il. Il faut noter que l'ancien mur, celui de la grande construction no•
tamment, conservait encore sa forme primitive quand il fut dégagé, mais
peu de temps après s'écroula ne laissant que le crépi du mur nouveau jusqu'à ce que, le
poids aidant, il tomba à son tour. Il est probable que le vieux mur, par la violence de
l'incendie d'abord, sous l'action des eaux de la saison des pluies et du gel ensuite, commença
à se désagréger avant que le nouveau mur fut bâti par dessus, désagrégation qui continua
après jusqu'à ce que l'enlèvement des débris qui l'étayaient amena son écroulement.
Le mur est complétement détruit du côté -0. La tranchée qui indique sa place demeure
seule, tranchée due à l'enlèvement du matériel de construction et au rejet de chaque côté du
platras.
Il résulte de ces observations que la nouvelle fortification, réduite à un quart de toute
l'étendue de la citadelle, la chose était courante dans le monde romain d'époque tardive, fut
construite en très grande hâte, elle a toute l'apparence d'une improvisation.
Cela s'explique par la situation troublée de cette frontière de l'Empire, quand les inva-
sions se succédant ne laissaient aucun répit permettant l'exécution d'un pareil ouvrage dans
toutes les règles de la technique qui, negligée elle aussi, dégénère à son tour.

215
GR. FLORESCU

En ce qui regarde la porte du ch âteau-fo rt, elle ne put être relevé , les murs étant de-
truils. J e crois, néanmoin s, qu' elle ne pouvait exister que d'un des deux côtés intérieurs du
castellurn.
Après avoi r déterminé l' enceinte du ch âtea u-fort quelque peu impro visé à une époque
tardive, j'ai commencé les recherches à l'intérieur. Pour me rendre comp te là aussi de la stra-
tification, j'ai fait d'abord une large tranchée transver ale dan s la direction S ud- Est, choi-
sissant pour l' e ·cavation de cette tranchée à peu prè les deux tiers de la longueur des
côtés respectives, vers le Danube. Le choix de cet emplacement fut déterminé par la possi-
bilité pratique du transport du déblai au ravin car, le niveau du terrain, en commençant de
cette ligne dans la direction ord-Es t, s'élève fortement par rapport au niveau du ravin des-
tiné à recevoir le déblai.
Par cette tranchée j'ai pu cons tater que la stratification de l'intfaieur du château-fort tar-
dif était la même que celle de la moitié ord-Ouest de la citadelle. Au dessus, la co uch e ,t bar-
bare>> épaisse ici de 1 à 2,50 rn; a près celle-ci, une couche romaine épaisse d' environ 0,50 m
appartenant au ca mp tardif et contempora ine de la couche <t rurale>> de la citadelle, puis la
seconde cou che romaine épaisse de 0,75
appartenant à la réfection de la cita-
delle. Toujours pour des motifs d'ordre
pratique je n'ai pas approfondi la
tranchée pour retrouver les deux autres
couch es, mais j'en ai con staté l'exist ence
ici aussi par deux sondages exécutés en
deux endroits différen ts de la tranchée.
J'ai procédé ensuite aux rech erches ·
et au déblayemen t de _d ébris de la couche
<t barbare >> . ·celle-ci est fouillée jusqu'à

présent sur une surface d'environ la


moitié de toute l'ét endue du château-fort.
J e n e montrerai, ici aussi, que la
topographie . de cette couche, laissant,
comme je l'ai dit plus haut, la présen-
Fig. 12. tation du matériel d écouvert pour le
moment oit les fouilles de la couche
<t barbare>> seront terminées sur toute l'étendue de la citadelle.

Les cabanes logements, sur toute cette partie déblayée se rencontrent davantage à 'proxi-
mité du mur d'enceinte. C'est probablement parceque l,~ terrain exh aussé à cause du mur e t
de ses débris plus abondantes offrait un meilleur abri contre le vent. hlles n 'étaient pas situées,
tant .s 'en faut. sur un plan régulier (voir pl.). Enfouies dans les débris à la façon de huttes sou-
terraines (<1bordei u >>) jusqu'à une profondeur de 1,50 m, ell es tournent le dos à l'escarpement le
plus élevé. De forme rectangulaire, leurs dimension s varient entre 2 X 4 m et 3 X 5 m. Les paroi s
coupées verticulement dan s les d ébris so nt doublées d'un mur composé d'un seul ran~ de pierres
et de terre (fig. 12- 13). La plupart de ce ux-ci sont écroulés et ce n' est que par-ci par-là
qu'une pierre de leur base restée en place permet de déterminer leur étendue , surtout â
l'intérieur du chât eau-fort où les débris sont composés, eux aussi, de pierres et de terres car

216
LES FOUILLES ARCIItOLOGIQUES DE CAPIDAVA

ses logements, nous le verrons plus loin , étaien t faits du même matériel que les logements
<<barbares>> avec la seule différen ce qu'il n 'é taient pas constru its so us terre.
Le fait que ces logements sont enfouis dans les d ébris
du château-fort indique nettement qu'ils sont postérieurs
à la destruction de celui-ci et contemporains des cabanes
de la couche supérieure de la moitié ord-Oucst de la
forteresse et cela aussi pour le motif que le matériel décou -
vert dans les unes et da ns les autres es t semblable.
En ce qui concerne la chronologie nous t enterons de
la fixer après avoir t erminé les fouilles des deux coucnes
afin d'av oir à notre disposition l' en se mble du m a térie
qu'elles contiennent.

MONUME TS~PIGRAPHIQUESETSCULPTURA UX
Ces monuments furent découverts soit d an s les débris
des dernières couches où il s avaient ét é utilisés comme , Fig. 13.
matériel de construction dans les maçonneries avec de la
t cne, soit dans les couches plu s anciennes. Ti s sont présentés dan s leur ordre chronologique, pour
autant qu'il soit possible de l' établir et en ~omm ençant par les monum en ts ép igra phiques .
1. Autel fun éraire en calcaire, trouvé dans le r evêt ement du mur de la fo ur de la porte
à l'intérieur de la forteresse et au cours de la section-tran ch ée pratiqu ée pour reconnaître l' en-
ceinte du château-fort tardif.
Il était placé face écrite dans Je mur. J e l' en ai retiré, r emplissant le v ide par d 'autres
pierres. Brisé en deux à p eu prés à la moitié, il a une hauteur totale de 1,22, une largeur de
0,46, une épaisseur de 0,50. La moulure de la base et du couronnement est taillée des deux côtés
pour faciliter la pose dans le mur. Il a au dessus un creux et un e rainure atteignant Ja marge,
permettant le coulage du plomb. Le couronnement avait donc été travai_ll é sépa rement (fig. 14).
L'inscription com prend 9 rangs bien r églés et ordonnés. Les lettres
sont hautes de 45 mm e t gravées avec soin. On remarque quelque liaison s :
Au 3-e ran g, la sixième lettre est liée avec I; au 4-e rang, les cinquième
et sixième deux sont liées ; au 7-e rang, la sixième C liée avec O et la 9-e
un monogramme de trois lettres G.E.R. Au 3-e rang, les deux dernières
lettres P et A, cette dernière plus petite par manque d 'espace, ne

peuvent être, j e suppose, qu'une abréviation du mot PIA;
Au demeurant l'inscription est claire et se lit facilement:
D(iis) M (anibus) S (acrum)
Fabricia Q(uinti) f(ilia)
Saturnina p(i)a
vix(it) ann(is) XXI.
C. Munatius
Venustus
Praef( ectus) coh(ortis) I Ger(manorum)
coniugi piis
Fig. 14. simae pos( uit).

217
en. FI.OHESC!J

Cette in cription es t le seco nd docum ent d6couv crt à Capid ava, con cernant la Coh I
Germanorum.
La prcmi èrn es t a uss i un e in scription votive 1 ) qui , bien qu'in co mpl ète permet de d éduire
la présence de cette cohorte en ga rnison à Capidava .
La demi' re inscription le confirme de fa çon cat égorique étant donné qu' elle es t l'inscrip-
tion fun éraire posée par le commandant de la cohorte en m émoire de sa femme morte là i:1 21 an .
rou s apprenons ainsi qu e le co m°;landant de la co horte é tait un praef ectus et non un tri-
bumis et qu e par con équ cnt la cohorte était quingenaria.
La présence d e ce tte cohorte à Capidava n e peut êtr datée de fa çon plu précise car
nous n'avons d'autre élém ent perme ttant d e dater l'inscription, que la form e des lettres et clics
marqueraient la dernière décenni e du II-c siè_clc.
Le nom C. Ma.nutius Venustns se retrouve dans une sc1Ùc inscription, funéraire elle
aussi, trouvée à Lambaesis 2 ) mais san s praenomen : D(iis) M(anibus) L. Nltmatio Moero, filio
piissimo. Muna.tins Venustus pater trib(unus) leg (ioni s) Ill aug(ustae) v(i x it) a(nnis nov(em).
Si le Munatiu s Venustus d e ce tte inscription est le m ê me que celui de Capidava, nous
ne pouvons l'affirmer de fa çon certaine, ignorant s'il s avaient le m ême praenomen.
Au dem eurant le trop g rand inte rvalle de temps qui sépare la préfecture de la cohorte
et le tribunat de la légion , co mptant d'après l'âge de l'enfant, 9 ans ou peut-ê tre moin , si nous
s upposons la nai sauce de celui-ci 3 ou 4 ans av~nt la mort de s a m ère à l'âge de 21 ans à Capi-
dava, n e s' oppose p as à ce tte identification. On sait que << militiae equestres >> de façon habi-
tuelle dcpui Hadrien pouvaient être de plus de trois et, m ême avant Hadrien, la chose n' était
p~s exceptionnelle. L'Empc reur Trajan lui-même passa environ dix ans au camp comme tribun
militaire. On pourrait clone admettre que notre Munatius de Capidava put occuper, lui au ssi,
jusqu'au tribunat de la légion , d'autres postes de commandement dans d'autres unités.
Ensuite le fait qu e dan s l'in scription fun éraire d e l'enfant sa m ère n'est point du to,ut
m entionnée serait un indice que celle-ci était morte, cc q';',i nou rapprocherait de Munatius
de Capidava.
Ainsi donc ayant ces éléments, nous pouvons admettre en tant qu'hypothèsc que le Mu-
natius Venustus de Lambaesis est le m ême que le C. Munatius Venustus de Capiclava.
2. ~ragm ent probablement d'une s tèle funéraire en calcaire trouvé dans
les ruines du mur << barbare >> . Haut de 0,12 m, large de 0,15 m, épais de 0,15
m il conserve qu elques lettres sur deux rangs probablement de la fin (fig. 15).
ben[emercnti]
po[suit].
3. Fragment d'un monument fu-
n éraire de calcaire •trouvé également
dan s les ruines du mur << barbai;e' >> . Haut
de 0,142 m, large de 0)6 m, épais de
0,12 m. Il conserve quelque lettres, s ur
d eux rang . Les le ttres sont hautes
d'environ 5 mm (fig. 16).
Fig. 15. Fig. 16.
. . . [ Pos ]teri( sque) . .. ,
rsibi] vivo. . . '
1) V . G. Florescu , Monuments ép igr. in édit s de c;,,pidlLvcr., l stros l (1934), Fasc. 11, p . 253 _sq_.
2) CIL VITI , 2770.

218
LE S FOU ILL ES ARCHf.:OLOGIQ ES DE CA PID AVA

4,. Fragment d'une cornich e de marbre avec une inscription grecque trouvé d ans la couche
<< b a rbare>> . Long de 0,15 m, large de 0,064 m, épais de 0,07.
L'in scription fragmentaire,
quelque lettres d'un nom . est
gravée sur la go rge d'une corniche
(fig . 17) .
. . : ourl.Àe:p
5. Fragment d ' un e plaqu e de
marbre trou vée à l'entrée de .l a Fig. 17.
p etite chamf,rc près de la tour.
L on g de 0,60 m, large à l'cxtrcm ité de droite de 0,53 m, à celle de gauch e 0,31 m,
épais de 0,13 m.
Elle formait peut-être le linteau dJunc porte. La partie apparente a la forme d'une cor-
niche dont la gorge est déco rée de feuilles stylisées. Sur la droite se -trouve une sorte de petit
- t- -~:---,
1

:1
~ 1

·------------------- -l
66 --- - -- --4 0

rfTîîîTI
Fig. 18.

chapiteau décoré, lui au ss i, de feuilles stylisées, correspondant probablement au pilastre d'un


des montants (fig. 18) . Sur la corniche, un fragment d'inscription grecque sur un seul rang
dont les lettres sont hautes de 0,35 m.
• . . OUXEL'IOÇ

2..1.9
GR. F LOR ESCU

6. Chapiteau de pilastre de calcaire qui probablement ét ait fixé au m ur car il n'es t dé-
coré que du côté principal, les autres côtés sont simplement mo ulurés . Sa partie inférieure
du côt é principal est brisée laissant aper çevoir les entailles permettant de le sceller sur le sommet
du pilastre. Il es t haut de 0,29 m, large de 0,45 m et épai s de 0,43 m. D éco uvert au cours de
l' excavation d'une tranch ée , section fa ite à traver s le ch âteau• fort tardif, dans la troi-
sième couch e. Ce ch a piteau est remarquable par son développement décor a tif.
Au dessou une r angée de larges feuill es

t( rl~ ,,, ~ .
t- - - 0 -45 - - -1 19 r- ·- - 0 ·43 - - ~ p ar dessus celles-ci de part et d 'autre, deux
fe uilles allon gées s'élèvent vers le coins
form ant volute, sur celles-ci deux feuilles
d' acanthe s'étendent jusqu' à la volute
du centre et des b ords se dresse une
1.!a:..--"""'- - '..., - - - L --- - - . ,.....,,,.,.,_.., tige sinueu se dont les fleurs s' étalent
Fig. 19. le long du bord supérieur du chapiteau
(fig. 19).
L a disposition de cette décoration rappelle, évidemment sou s une form e plus simple, le
chapiteau du théatre de Dionysos à Athènes (J. Durm, Die Baulcunst der Gricchcn fi g . 331,
p. 347 sqq.) en ce qui r egarde la superposition des feuilles
d' acanthe sur les palmes et aussi le chapiteau d ' Eleusis (P. ~ ,,
Du cati , A rtc classica, p. 474, fi g. 587) en ce qui r egarde les
tiges qui ent ourent la partie sup érieure du chapiteau. ~
'-> ~'
7. Fragment appartenant probablement à une st èle calca·
~ ~
ire, le coin de droite de la partie supérieu fe . Haut de 225 mm ,
large de 160 mm, épais de 7 mm. Il fut trouvé dans la strate
j )W!.~/!L~V }
<< barbare >> . La décoration se compose de quelques p almettes
-t - -- ,~
st ylisées en fo rme de S et sur le bord, d'une feuille d ' acanthe Fi g. 20.
(fig. 20).

GR. FLORESCU

220
Gr. Florcscu , Les Fouilles nrrl, éo log iquc.• de CapicJn,,a. PlA!\CilE I

O $ 10 20
' , 1

Le plan des fouill es d e Capi dava.


,
NOUVELLES CO,NSlDEHATIONS SUR Ll~S BASILIQUES
Cl 111~TIENN~S DE DOBHOUDJA
La présentation, en un Reul ensemble, de toutes les basiliques chrétiennes de Dobroudja,
en uLilisant les données qu'apportaient ceux qui les découvraient, Gr. Tocileseu et V asile Pârvan
en tête, a été faite, comme on sait, par l'archevêque catholique Raymond Netzhammer dans
son ouvrage bien connu Die christlichen Altertümer der Dobrudscha, Bukarest, 1918, 224 pp.
in 8° 1 ). Peu après, Ch. Auner 2 ), J. Zeiller 3 ), V. Pârvan 4 ) et plus récemment E. Condurachi 6 ),
Radu Vulpc 6 ) et D. Ciurca 7 ) ont publié soit des études réduites, soit tout simplement une
liste des basiliques.
Nous tenterons dans les pages qui suivent une présentation sommaire de ces basiliques
dont la liste, ces derniers temps, s'est accrue de nouvelles découvertes. Notre présentation
diffhc de eellcR faites jusqu'à présent tant par le plan, que par les rapprochements aussi naturels
que nécessaires qu'il convient de faire entre les motifs d'ordre liturgique et historique qui déter•
minèrent l'évolution de ces basiliques. C'eRt pourquoi, dès le début, nous marquerons pour
l'ensemble du monde paléochrétien et pour la Dobroudja antique chrétienne, une différence
entre les basiliques <1 cœmctcriales >> et les basiliques <1 paroissiales >>. On sait que les
basiliques cœmeteriales s'élévaicnt en dehors des murs des citadelles, près des cimetières 8)
et qu'elles sont les plus anciennes. Preuve évidente de l'étroite liaison qui existait
entre la liturgie et le culte des martyrs, elles étaient bâties, soit sur le tombeau d'un
ou de plusicurR martyrs, soit danR un endroit très rapproché de ce tombeau, d'où leur vient
le nom de <1 basilicac martyrum •>, << martyria conciliabula >> 9) ou directement µcxp-rupw; 10).
On y célébrait les cérémonies religieuses exceptionnelles, une ou plusieurs fois par an,
généralement le jour anniversaire de la mort du martyr dans ce monde et sa naissance dans
l'autre (dies natalitia). La seconde sorte de basiliques se trouvait à l'intérieur de la citadelle
1) Cr. <lu même, Die altchri5tliche Kirchenprovin: 1 ) Histoire ancienne de la Dobroudja, dans La Do-

Sc_ythien (Tamis), <lans Strena 1/uliciana, Zagreb- broudja, Bucarest 1938, p. 333-337, 340-346.
Split 1924, p. 397 -412. 7 ) La basilica cristiana in Romania, dans Atti del

2
) Dobrogea, nrt. dons Dictionnaire d'archi!nl. chré- IV Congresso interna:ionale di archeologia cristiana,
liwne el de litur/1,ie, t. IV, 1, Puri• 1920, col. 1231 1260. l, Roma 1940, p. 381-389.
3 ) Anciens monuments chrftiens des prot•inces danu- 1 ) Au sujet des cimetières byzantin• voir: Phaidon

bienne• de l'empire romain, dans Strena llulicinna, Koukoulé., Bu~Otvm,wv VE:KptKIX flhwx, dans • Er:t't''l]-
p. 415-416. Cf. <lu mî•me: Les origines chrétiermes plc; 'ET0ttpdocç Bu~ttv-nvwv ~r.ou8wv 16 (1940), p.
1la11s le., provi~ces danubiennes de l'empire romain, 3·-80 et particulièrement, p. 39-40.
Paris 1918, p. 196-204. ') Jérôme, epist. 48, no. 15; 60 no. 12 et 107, no. 9.
') JYuove considera:ioni sui vescovalo della Sci:ia Migne, P.L., t. 22, col. 506, 597, 875.
Minore, dons Rendiconli della Ponti/icia Accademia 10) Didyme d'Alexandrie, Eli; 't'1JV 'Ay. Tp11x80t 28.

Romana di Archeologia, 2 (1924), p. 117-135. Migne, P.G., t. 39, col. 589; cf. Hufin, Hist. eccl., II,
1 ) Mo11umenti cristiani nell' Illirico, dons 1'."phemeris
27. Migne, P.L., t. 21, col. 336.
Dacoroman!J, 9 (1940), p. 89--90, 105-108.

221
I. BAR EA

et servait de lieu de réunion régulier au x communautés chrétiennes; de là, la dénominalion


e:ÙXTY)pWL oixot 1 ) , << basilicac cccle iae>> ou simplement txXÀY)crtcxt, 2 ) (ccclcsiae). E ll es étaient
plus vastes que les basiliques des martyrs et leur nombre augmenta avec l'accroissement de la
p opulation chrétienne de la citadelle .
D ès le milieu du IV• siècle ap . J.- C., les sa rco phages contenan t les reliques d es martyrs,
qui se trouvaient en dehor , so nt apportés en grande pompe à l' intérieur de la citadelle et
déposés dans des b asiliques élevées à cette intention 011 déjà existantes. Les saintes reliques,
considérées, selon J ea n Chrysostome, &crcpcxMcr-re:pcx 1tcxv-ràç 1tupyou xcxl 1te:pt-re:txlcrµcx-roç 3 ), sont
obj ets de grand respect et portent eu elles tout l' es poir d'une protection contre tout péril de
l,a -citadelle, d 'ot1 la h â te de chaque citadelle d'en fermer dans ses murs des r eliques saintes.
9uand celles-ci ne suffirent plus, ou prit l'habitude de di viser le corps des martyrs en une
J?Ultitudc de parcelles, comme on l'avait fait déj à pour le bois de la Sainte Croix. ous trou•
'.'ons dans Chrysostome, Grégoire de Nazianze, Théocloret, la justification de ces parcellements.
Sc référant a u texte de !'Apocalypse (VI , 9): « J e vis en dessous de l'autel les âmes des égorgés
à cause de la parole do Dieu et à cause du témoignag~ qu'ils possédaient >>, le dessou s de
l'autel sur lequel se con sommait le sacrifice du Chri t, fut considéré comme le lieu
indiqué pour le dépôt des reliques de ceux qui eux au ss i s'étaient sacrifiés . Cette coutume
supprima la différence qui existait entre les b asiliques des martyrs et les basiliqu es parois-
siales, les deu x catégories se confondirent pour n'en plus former qu'une . L'haJ:>itude devint
obligation et par le 14• canon du III• conci l.c de Carthage d e l'an 401, , et plu s tard
par le 7• canon du VII 0 concile œcuménique (787), chaque église fut t enue de posséder des
reliques de martyrs sous l' autel 4).
A la suite des fouilles entreprises en Dobroudja, on a découvert trois ha iliquos cœmeterialos,
une en dehors des murs de cha cune des citadelles suivantes : Tropaeum, Axiopolis et Histria .
La basilica extramurana de Tropaeum
(fig. 1), s'élève sur un plateau à la
partie ord de la citadelle et on la con·
sidère comme le lieu de prière le plus
ancien de cette << citadelle des basili-
ques>> . Elle fut dégagée et publiée ·pour
la première fois par Gr. G. Tocil cscu 6).
P ârvan la croit construite sous Constantin
le Grand, peu après la mort de Licinius 6).
2 :l
C'est un e basilique simpl e, de forme rec-
Fig. J - 3. - Les basilique cœme l erialcs de Trô p aeum ,
d 'Ax iopolis et d'Histria *). tangulaire, dont les dimen sions sont les
*) Échelle pour t ous les p lans des basi liques = l :500. plus grandes que l' on ait ren contré jusqu'à
présent pour une basilique cœmeteriale
au · cours des fouilles en Dobroudj a : 16,30 x 12,60 m. Nous n e croyo ns pas fondée l'opinion de
Eusèbe, Etc; -rèv ~(ov -roü l\fe:y. Kwvcmxv·dvou
1) 3) 'OµLÀl.ot 32', Etç TIJV 1tpèç 'Pwµ«E ou~ èmcr,·
3, (Griech. chris t!. Scbriftsteller, etc. 93 9); cf. Did yme
33 Migne, P. G., t. 60, col. 680. Cf. idem, Etc; -rè l:voµx
d'Alexa ndrie, o. c. Voir d'autres déno minations d ans ,oü xo•.µ1JTI)pEou. Jbicl., t . 49, col. 393.
1. Barnea, Tè 1t.otÀct LO)'.pt.an:xvtx èv 6ooLotcr,~pLov, ') I. B a rnea, o. c., p. 72- 77.
Athènes 1940, p . 62- 63. 5) Fotiilles el recherches arcl, éologiqties en R otimanie,
2 ) D idyme d ' Alexandrie, o. c. Cf. Cyri ll e d e J é ru- Bucarest 1900, p . 91, fig . 60.
salem , KotTT);(7)<JLÇ LI>' (Migne P. G.. t . 33, co l. 832). 6 ) Cetatca Tropa ctim, dans Bulet inu.l Comisiunii

222
NO li VELLES CONSIDf:HATIONS Slm LES BASILI QliES c11nf.:TIENNES DE DODHO!JDJA

M. Ciurea qui dit que la baRilique se trouvant à une diFtance d'environ 1 km de la citadelle et
qu'aux alentours on ne relève aujourd'hui aucun vestige de cimetière, elle ne serait pas la
basilique cœmeterialis de la citadelle de Tropaeum, mais celle de <1uclque village 1 ).
La basilique cœmeteriafü de Axiopolis (fig. 2), qui fut excavée en 1898-1899, en face de
la porte septentrionale de la citadelle, possède en plus au Sud, une chapelle annexe. La basi-
lique proprement dite a comme dimensions 11,40 X 4,95m, la chapelle à peine 4 X 2m. Des
pierres disposées en forme de croix furent trouvées à peu près au centre de la basilique, indi-
quant peut-être l'emplacement de la tombe d'un martyr dont les reliques auraient été, dans
la suite, transférées dans la citadelle et de là on ne sait où. Une inscription grcc11ue rappelle
que là <1 repose Anthousu, noble fille du comes G[ib ]as tes >>, dont le nom serait gothique 2).
Nous supposons que la basilique fut fondée par ce G[ib]ustcs ou par sa fille, sur le tombeau
d'un ou de plusieurs martyrs inscrits au martyrologe d' Axiopolis. En témoignage de recon•
naissance il leur fut permis de reposer dans la chapelle adjacente.
La basilicu. extramurana découverte au cours de la campagne de fouilles commencée p~r
V. Pârvàn à Histria 'lstros) en 1914, s'élève sur une colline faisant face à la porte occidentale
de lu citadelle (fig. 3). C'est un bâtiment carré (10 X 10m) 3 ), divisé en trois nefs, dont celle
du milieu, large de Sm, n'est pas conforme au canon établi, qui :veut qu'elle ait seulement une
fois la largeur de chacune des nefs latérales, larges à peine ici de lm80. Mais ce que l'on a
poursuivi grâce aux piliers intérieurs, et on le remarque aussi sur le plan de le basilique, n'est
pas tant la division en trois nefs, que le mode de soutien du toit, nécessité par les exigences
de la solidité, étant donné la largeur du bâtiment. C'est pourquoi le rang de piliers s'étend
également sur le côté occidental de la basili1ue formant une sorte de U. L'abside de cette
basilique est d'une profondeur inaccoutumée par rapport à ses autres dimensions. Datée par
Pârvan d'une époque byzantino-barbare tardive, le VI• siècle ap. J.-C., 4) elle nous apparaîtrait
quelque peu anachronique en ce qui concerne l'habituel mode d'ensevelissement des martyrs
en dehors de la citadelle, si nous n'avions admis qu'elle peut être reconstruite sur l'emplacement
d'une plus ancienne basilique ou bien encore élevée par des barbares, auxquels le christianisme
était alors à peine révélé.
On n'a pas encore découvert la basilique datant des environs de 386 qui s'élevait en dehors
des murs de la citadelle de Tomis, dont nous parle l'historien Zosime 6 ). Par contre, on a trouvé
à l'extérieur des murs de cette citadelle deux petites chambres souterraines, sortes de chapelles
sepulcrales (cellae coemeteriales) dont l'une mesure 3 X 4,60m. C'est d'urie chapelle semblable
que provient le dénommé «Grabaltar » 6), table servant dux: agapes. Elle se trouve au Musée
National des Antiquités de Bucarest et, par sa forme, constitue un exemplaire unique pour

Mon. /alorice, IV (1911), p. 181, n. 166. R. Netzham· Congreuo inlernaz. di arch. crisliana, p. 363-365.
mer, Die chri•ll. Allerl. d. Dobrudacha, p. 183-184, ') Anuarul Cam. Mon. /JI. 1914, Bucarest 1915, p.
fig. 69. 118-119. Cf. Netzhammer, o. c., p. 159-161,fig. 58-59.
l) 0, c,, p. 385. 1 ) . . . Toùç 8è: &.1to8 p&.V't'(XÇ l8ézE't'O mxpœ XPta't'LJ
2
) Gr. Tocilesco, Fouilles d' A :r:iopoli•, dans Rev. p. (X'IW'I nµwµevov otY.oMµ7Jµ'll, voµt~6µEVC.'I IXO'UÀO'I
isl., archeol. ,i filol., V (1903), p. 271; Netzhammer, (IV, 40). Cf. D. M. Teoclorescu, dans Bul. Com. Mqn.
o. c., p. 119-121,fig. 38-39.R. Vulpe, o. c.,p. 339 2 , 319 2 • I.1., VII (1914), p. 188; V. Pârvan, Zidul cetiilii Tomi,
La lecture Anialhousa de i\'.etzhammcr est fausse. dans Anal. Acad. Rom., s. Il, t. 37 (1915), Mem.
De même, il paraît qu'il fout lire G[er]a•los (gree), Secl, Ist., p. 436.
au lieu de G[ib]asles (suppo;é gothique). 1 ) NeLzbammer, o. c., p. 78-91, fig. 13, 16-18.
8 Cf., pour la Grèce, G. Sotiriou, dan• Alli del IV
)

223
I. BAR EA

le monde paléochrétien tout entier 1 ). Il faut me ttre dans la ca tégorie des << co llao cœmeteriales >)
de Tomis, la chapelle fun éraire du VI• siècle ap. J.-C. , n forme de arco olium (pcut-êtro
chapelle d'un m ar tyr on d ' un saint), découverte en dehors de l'enceinte de la citadelle do
Kïo sé-Aïdin , par mi les ruines de laquelle a été trouvé le reli f en pierre bien connu du Vll 0
siècle, représentant la Vierge Marie avec ]' E nfant J ésus entre deux anges 2). Il e t à
s upposer que des égli es de martyrs seront
découvertes un jour en d hors des murs de
chacune des citadelles de Dobroudja , où ont
m entionnés des noms de martyrs 3). Parmi
celles-ci, la plus ancienne, le premier édifice
chrétien sur le sol de Dobroudja , pourrait
être la basiliqu e élevée sur ou à côté des tombes
d ' Epictète et Astion, premiers martyr s connus
de Scythie Mineure, ensévelis à Halmyris ver
l'an 290, ous le r ègne de Dioclétien 4 ).
Les basiliques intérieures de la citadelle,
dites << hasilicae ecclesiae >>, - nous dirion
aujourd'hui <<égli es paroi siale >), - sont les plus
nombreuses que l'on ait d écouvert en Do-
broudja. Selon nos calculs, dix-neuf, dont
quatre n'ont pas ét é identifi ées avec certitude
comme étant chrétiennes, soit à cause de leur
apparence (Ulmctum) soit -JU'cllcs n'aient pas
encore été dégagées entièrement (Histria,
Cullatis, Axiopoli ). A part quatre h a iliques
qui n'ont qu'une seule nef (Tropacum: basilique,
citerne ( ?) , Argamum: la petite basilique , la
basilique près de Balcic, Histria: basilique
voisine des thermes), toutes les autres ont
troi nefs. Une seule a une nef transver sale :
:Fig. 4. - Tropa eum Traj aui : la <• basilique de marLr J •>. la basilique (< byzantine >) de Tropaeum.
L'autre, la . basilique citerne du m ême
endroit, offre un cas particulier du à sa construction au dessus d'une citerne romaine. La
plus vast e de toutes, la basilique by zantine de Tropaeum, est longue de 33 m 80. Après elle
viennent: la basilique voisine des thermes de Hi stria, longue de plus de 31 m , la hasiliqp.e
de lbida et la plus grande des trois basiliques de Troes mis, longue de 30 m. €e sont toutes
des basiliques hellénistiques, sans atrium; nous ne rencontrerons qu'une seule fois un atrium et
c'est dans la << basilique de marbre >> de Tropacum, g;µe--r'""on suppose être une église épiscopale,

1) Au suj et de cet « autel • voir 1. Bnrnen, o. c., sentant la Sainte Vierge, dan s Bull. de la Sect. Hist. de
p. 58- 59. l'A cadémie Roumaine XI (1924), p. 221 - 227.
2) [V. P ârvan], Raport a&Upra activitiiJii Muzeului 8 ) Voir R. Vulpe, o. c., fi g. 78.

Nafional de AntichitiiJi i n cursul an. 1915, extr. de ') Voir R. etzbammer, Epiktet und Astiori, Dio-
Anuar. Corn. Mon. l st., an. 1915, p. 39- 40, 42 - 46; kletianische Miirty rer am Donaudclta, Zug 1936, p.
V. P ârvan, S tLr un relie/ inédit du VI Je siècle, repré- 5- 22.

224.
0 VELLES CON SIDf; RATIO NS S R LES BASILIQ UES CHR tTIE NES DE DOBROUDJA

D'après le plan que nous av ons sous la main, une de ces basiliques, la plu s petite de celles
d égagées à Troes mis et dont les vestiges ont complètemen t disparus aujourd'hui, aurait ét é
de type nettement syrien. Elles appartiennent toutes au IV- VI• siècle ap. J.-C.
A l'intérieur seul de la citadelle de Tropaeum, quatre basiliqu es furent d écouvertes de
part et d'antre de la via principalis 1 ). L'une d' entre elles , la << basilique de marbre», ainsi
dénomm ée du matériel employé pour sa reconstruc•
tion sou s Justinien, considérée comme la plus an•
cienne et aussi la plus importante, fut dégagée en
1906, par l'architecte G. von Cube (fig. 4). Elle
avait été, à partir de 530, érigée
en église épiscopal e. Les tra•
vaux de fouilles ont r évélé
pour cette basilique quatre
phases de construction. La
o.
premi ère, v ers 350, sous Con·
stance ; la seconde, du début -
du V• siècle, sou s A~cadius et
Honorius ; la troisième, sous
Justinien , quand elle fut r e·
con struite comme église épis•
copale, en m ême t emps que
le baptist ère voisin, avec le 1
marbre apporté du Sud et F ig. 6. - Tropaeum
Fig. 5. - Trop oe um Trajani: la basilique
enfin, la quatrième phase de Traj ani : la, b as ilique-
• foren sis , .
r éparations et d'embellisse· dterne •·
ments, inachevés , de la con•
struction précédente, sous l'empereur Maurice (582 - 602), au t emps des invasions des Avars.
La longueur de cette basilique sans atrium, est de 25 m 50, la nef centrale a 8 m de largeur,
les nefs latérales, 4 m. L'abside a un diam ètre de 7 m 2 ).
La plus ancienne des basiliques après celle de marbre, c'est-à-dire appartenant à la seconde
moitié du IV•, si pas au V• siècle, est la basilique dite << forensis>> ou <<simple >>, bien qu'elle
ne soit ni l'un ni l'autre (fig. 5) . C'était la basilique la mieux proportionnée, 21 ,30 x 11,70 m
ayant trois nefs, un narthex divisé en trois et une large abside d'un diamètre de 10 m 40 3 ),
Par les vestiges du mur qui fermait l'abside laissant peut-être une porte au centre, par la largeur
de la nef médiane (8 m) qui dépasse légèrement le double de la largeur des nefs latérales (3 m 70),
cette basilique se rapproche, d'abord, d'une basilique de Laï (Thessalie) sur le Mont P élion,
ensuite, d'une autre de l'anci enne Démétriade, près de Volo, en Grèce 4 ). Par contre, par sa
1 ) Ch. Aun er, l. c., fi g. 3794, reproduit • d ' après bapti st ère selon l' arch. G. von Cube.
3 ) Tocilescu, Fouilles et recherche& , etc., p. 91, fi g. 57;
Netzhnmmer, Das altchrislliche Tomi 1903 • (?), le plan
de la citadelle indiquant ces qua tre ba siliques, qui P â rvan, o. c., p. 181- 182, fig. 28; Ne tzha mm er, o. c.,
n e sont pa s d égagées enti èrem ent. p. 190- 192, fi g. 72. Cf. D. Ciurea , o. c., p. 386.
2) V. Pârvnn, Ce1a1ca T ropaeum, l. c. , p. 181, fig.
') G. Sotiri ou, A! 7t<XÀ<XL OX fllOTL<X\ILX<X t f3oco1À1xcd Tijç
15- 26. Cf. ctzh nmmer, Die christ!. Altertümer d. 'Encx8oç, dans 'ApxocwÀoytx'I) 'E <p'Y)µE p(ç 1929, p.
Dobrudsclia, p. 198- 209; Ch . Aune r, o. c., fig. 3797- lRl- 182, fi g. 12- 13.
3799: section et recon stitution d e la ba silique et du

225
I. DARNEA

largeur elle rappelle une ha iliqu con tempora ine de Bukhovo en Bulgarie (dép. de ofia) >),
La <•basilique-citerne>>, comme l'a dénommé très justement G. 1urnu, fut excavée avec
des interrupti ons des an née durant, en débutant on 1892. L nun onsi tent auj urd'hui
en un c pacc rectangulaire de 19,70 X 6,80 m, fermé par d ux mur , épa is cha cun de 0 m 90.
n vide i olatcur d'à peine 0 m 75 sépa r e le mur extérieur du mur intérieur (fig. 6) . L'arehit •etc
von Cube est d'avis qu'au de sus d e la citern e romaine deux basiliqu es chrétiennes se seraient
élevées s ucccss ivcmen·t, ne posséda nt chacune qu'une cule n e f, d'où le nom de << ba iliqu e
doub le>> qu'il lui donna; d'autre part, l'a rchitec te Sp. Ccgiincanu, qui lui a uss i rc onstitua
la <c ba i liqu c citerne>>, lui donne trois nef: 2 ) . Des cb ap i1·ca ux provenant d e celte basiliqu e,
parmi lesq uels quelques uns à protom cs de b ~licrs 3 ), confirment cttc op inion, tout au moins
-- en ce qui concerne Ja seconde de d ux ba ili-

,.fi..
qucs. Le fondation a ymé triques d la crypte
.par rapp ort à l'axe longitudinal d e la ba iliqu ,
autant que l'idée bizarre de transformer une
••
- .,
1111
citerne en basilique, portent· V. Pârvan à attri•
huer cette construction chrétienne à des habi-
• ■ ■
tants barbares d e Tropaeum, plutôt qu'à d es
• 1
!
....'-'
Il
d escendant d es g réco-romains. L'époque d e Cons-
tantin le Grand e t une date acceptable pour
.
....._,, il . la pr~mièrc ba ilique. Quont à la seconde cl!
t .... p eut ê tre daté~ de la econde moitié du V•
siècle 4 ). Pour exceptionnel que soit le cas de Tro-



Ill
paeum , il n'est pourtant pas unique, car une
basilique construite au de us d'un e ancienne
citerne fut d écouverte dans la suite à Korykos
. en ~Cilicie d'Asie Mineure 6 ). D es murs latéraux
doubles, mais avec une ra!son d' ê tre différen te,
. apparaissent en core dans la grande ha ilique au
Nord du th éâtr e de Sabratha en Tripolitaine 6) .
..
,

Fig. 7. ~ Tropacum Trajani: lu h_asi lique à transept.


'
- La <c basi lique b yzan tine>> pour laquell e
nous proposerons plutôt la dénomination d e

.
<c basilique à t~an scpt » ou encor e <c basilique n
' .
forme d e T >l, dut ê tre non scufeoient la plu s
grande, mais aussi la plus célèbre de Tropaeum, tant par sa s plendeur que, et surtout, par
1 ) ' V. lvnnova, Deux basiliques paléochrétiennes cislema •>. tudiu arheologic, dans Anallle Acad. Român e,
(bulg. nver résumé françni s), dnns Godifnik - Annuaire s. II, t. 36 (1913 - 1914), Bucarest 1914, p . 421 -
du Musée Bulgare VI (19 32 - 1934), Sofia 1936, p . 300, 440; Nc tzhnmmer, o. c., p. 184- 189, fi g. 70.
fig. 185 . 6) E. Herzfeld-S. Guyer, Meriamlik und Kory kos,
2
) Pdrvan, o. c., fig. 31. R. Volpe, o. c., pl. XXXIX, zwei chrislliche Ruincnsllillcn des rauh en Kilikie,ris
fig. 68- 69. (Monumenta Asiae Minoris Antiqua Il), The Man-
• 8) G. Murnu, Monumenle de pialra din colecfia de chester Universi ty Prnss 1930, p. 109- 137, fig. 108,
anlichiliifi a Muzeului dela Adamclissi, dans Bulel. 141- 142.
Comisiunii Mo·n. 1st. VI (1913), p. 101. fig. 1- 3 l 8) Pietro Roman elli , La basilica cristinrw nell'Afriw
p. 117- 118. fig. 29- 32 . . sellentrio nale italiana, cluns Atti del IV Congresso
') V. Pi\rvan, o. c., p. 183- 185, fig, 30- 34; G. int.erna z. di archeologia cristia,w, p. 259- 260, fig. l O.
Murnu, Dela cetatea Tropaenm-Adamclissi: « basilica

226
NOUVELLES CONsm(.:HATIONS S!JH LES BASILIQUES cnntTIENNES DE DOBROUDJA

sa crypte contenant de saintes reliques, qui en firent un lieu de pélérinagc (fig. 7). Les Lrois
nefs sont séparées par deux rangées de colonnes qui se prolongent <lam1 le transept, raison pour
laquelle clic fut dénommée <c basilique à <louhlc transept>>, dénomination que nous ne croyons
pas bien choisie, car, justement clic n'indique pa11 cc r1u'est en réalité cette basilique. L'inté-
rieur a les dimensions suivantes: longueur 33 m 80, largeur 13 m 70 (la nef centrale a 7 m 10,
les nefs latérales 3 m 30). La longueur du transept est <le 24 m 10 et la largeur de 10 m 70.
L'abside a un diamètre de 9 m 60, le narthex une largeur de 3 m et les murs une épaisseur
de 1 m 30. Quant à la date de construction d'une semblable basilique, Pârvan propose soit
la périodo de calme qui s'étend de 457 à 491 et qui corréspond aux règnes des empereurs Léon
et Zénon, soit la dernière et la plus florissante époque de Tropaeum, le temps de Justinien 1 ).
Les premières basiliques chrétiennes de Dobroudja furent exhumées à Troesmis, en 1865,
par deux Français: Gustave Boissière et Ambroise Baudry. Les vestiges en ont disparu depuis
longtemps, mais il nous en est resté les plarn1 relevés par Baudry qui nous montrent deux basi-
liques à trois nefs et la dernière à une seule. La plus vaste, celle du centre de la citadelle, a
30 m de long et se termine à l'Est par une abside demi-circulaire(fig. 8); la seconde, au Nord
de la première, a 24 m de long et se termine à l'Est par une abside à cinq pans extérieurement
(fig. 9); la troisième, au Sud, est plus petite que les autreR, ne possède qu'une nef et une abside
pentagonale à l'extérieur (fig. 10). Elles datent toutes trois de l'époque de Justinien 2 ).
Feu Paul Nicorcseu, professeur de l'Université de Jassy, a publié récemment deux
basiliques qu'il a exhumées à Argamum (Dolojman). La première a trois nefs, une seule
abside et les dimensions extérieures suivantes; 20,20 X 13,60 m (l'épaisseur du mur
est de O m 80) (fig. 11). La seconde, plus modeste, a une seule nef et se termine par une
abside. Les dimensions extérieures sont: longueur 20 m 60 jusqu'à la base de l'abside, la
largeur 7 m, au centre. Le narthex, de 7,30 X 5 m, est plus large dans sa partie gauche
que le naos, offrant une forme asymétrique. L'épaisseur du mur varie entre 0,65 et 0,70 m.
L'abside, parfaitement semi-circulaire, a un rayon de 2 m 80 (fig. 12). Chacune de ces
basiliques possède au Sud une construction annexe 3 ).
Une basilique ayant trois nefs et trois absides vers l'Est, dont l'abside correspondant
à la nef centrale est plus grande que les autres, fut excavée en 1917 par le lieutenant bul-
gare Iconomof à Jbida (citadelle à l'ouest de Sjgn-}.!usii). Sa largeur est d'environ 22 m, sa
longucr ne peut hre donnée avec précision (fig. 13) 4 ).

1) Tocile•cu, Fourllca el recherches .. , p. 90, fig. 55; 135, fig. 50, reproduit uniquement le mur d'enceinte
Parvnn, o. c., p. 182 185; Nrlzhammer, o. c., p. de la citadelle et les trois ha•iliques. Tous trois copient
192-198. •oit incomplètement ou erronément les plan• de
) Revue archéologilJlle, 17 ( l 86 8), pl. IX - X:
2
0
Baudry: Torilescu et Auner reproduisent toutes les
plans de lu citadelle sur lesquds se voient le• huiliques huiliques avec uh•ideH ronde& ii l'extérieur.Netzhammer
(cf. E. Snglio, Caslra, ort. don• Duremberg-Saf!lio, Dic- en plus de cette erreur, ne reproduit que le corps
tionnaire des antiquiM.• grecque• el romaine., 1, 2, Pari• proprement dit des hasiliques, sans leurs annexes.
1887, fig. 1223). Ces pions sont reproduit• par Gr. G. Au demeurant, plusieurs des plans du livre de Netz-
Tocilescu, Monum,nle epigrafice ,; •culplurali ale Muze- hammer prfsentent celte omission aussi bien, du reste,
ului NaJional de Antichitii/i din Burure,1i, I, Bucure~li •1ue ceux reproduits par Ciurea, o. c., tav. J-111,
3
1902, p. 74-75 et por Ch. Auner, o. c., fig. 3803, qui ) Paul Nicoresru, Le. ba•ilique• byzanlinea de Do-

reproduit en plus, d'après Victor Duruy, Hisloire dea lojman, dans Bullelin de la Seclion Hislorique de l'Aca-
Romains, Paris 1883, t. V, pl. p. 26, ln reconsti- démie Roumaine, t. 25 1 , Bucarest 1944, p. 95-101,
tution de la citadelle et de tous ses bâtiments, exécutée pl. 1-VII.
également por Baudry. Netzhommer, o. c., p. 134- ') Netzhammer, o. c., p. 154- 156, fig. 57.

227
18, Dacia, XI-XII (1945-1947).
I. BAR EA

Troi s basiliques furent déblayées à l'intérieur de la cité d' Histria. La prcmi\re à pro imité
de la porte occidentale, par V. Pârvan 1); la deuxième, près de therm c , dans la partie -0,
par le professeur S. Lambrino 2 ) et la troisième, auss i par V. Pârvan et res tée encore
inédite, dans la partie SE de la cité 3 ). La première (fig. 14) es t rectangulaire (16,20 X 11,15 m)
à trois nefs; la nef centrale est large de 2 m 90, les n efs latérales de 3 m 20, proportions
inusitées pour une basilique chrétienne. En dehors du niveau de cette construction, on
pourrait encore invoquer contre son caractère chrétien, l'absence
d'abside, encore que cela ait peu d'importance; d'autre part,
tant la parfaite orientation que les fragments de parapet
portant une croix byzantine, trouvés dans les ruines, témoi-
gnent en faveur du caractère chrfaien de cette ha ilique. etz-
hammer, à notre avis, présente la vraie solution quand il dit
qu'il est possible que ces constructions aient servi de fondation
à une église 4)· La basilique à côté des thermes est longue

,. •
de 31 m, elle ne possède qu'une seule nef et une abside à six
pans à l'extérieur (fig. 15). L'orientation -S du bâtiment,
• d'abord, l'absence du plus petit indice chrétien, ensuite, ont

• • incité le découvreur à croire, << que notre ha ilique, au moins
• • dans sa forme primitive, n'avait pa un caractère chrétien 5) •
• • Toutefois l'abside extét-ieurement polygonale indique non seule-
• • ment que cette basilique c t chrétienne, mais encore nous
aide, comme nous le verrons dan s la suite (p. 233), à lui
assigner une date aproximative de fondation.
Il est plus difficile d'attl'ibucr un caractère chrétien au
1 complexe des chambres asym é triques de Ulmetum, orientées
d N- E, et ayant ensemble 35,50 X 17,70 m (fig. 16). Toutefois ,
Fig. 8. - Troesmi s : Jère bnsilique. l'abside, autant que l'époque de Justinien qui lui est assignée,
nous portent à supposer que nous nous trouvons bien devant
une basilique chrétienne. L'inscription au dessus de la porte d'entrée, les autres petits objets
chrétiens trouvés dans la citadelle, témoignent en faveur de notre thè e; de plus, il est difficile
d'admettre qu'une citadelle semblable, où il ne semble exister aucun autre ve tige de bâti-
ments de ce genre, fut dépourvue d'une basilique chrétienne 6) . Pour étayer notre avis il
serait bon sans doute de rappeler les complexes pareil , mais en vérité, plu symétriques,
de Syrie (basilique de Julien à Hauran 7), la basilique de Schakka 8), d'Afrique du Nord
(les deux basiliques au ord du théâtre de Sabratha en Tripolitaine 9) etc.

1 ) V. Pârvan, Raport provizoriu .. , dan s Ariuarul Com. 8 ) Cf. V. Pârvan, Ce1,.1ea Ulmetum, dan s Anal.
Mon. 1st. 1914, p. 120. Netzhammer, o. c., p. 162- 163. Acad. Rom., serin IJ, t. 36 (1913-1914), Bu ca res t
2 ) S. Lambrino, Fouilles d'Histria, dans Dacia 1914, p. 295 - 299, 326 - 327 et R etzho111me~, o. c.,
III- IV (1927 --1932), Bucarest 1933, p. 384- 391; p . 152.
409- 410. 7) G. A. Sotiriou, XptaTttxvtx~ xcd ~U~<XV't't'n)
3 ) V. Pârvan, Nuove considerazioni sui vescornto, 'ApxatoÀoy(a I, Athènes 1942, p. 255, fi g. 139.
p. 125; R. Vulpe, o. c., p. 344. 8 ) Victor Schnltze, Archiiologie der altcliristlichen

') O. c., p. 163; cf. R. Cognat-V. Chnpot, Manuel Kur,st, Münch en 1895, p. 78, fig. 25.
d'archéologie romaine I, Paris 1916/ 1917, fig. 63. 1 ) P. Rornanelli, o. c., p. 259, fig. 10.

•) LQmbrino, o. c., p . 389.

228
NOUVELLES O JD :f:rlATIO S SUR LES BA SILIQ UES CHRÊTIEN ES DE DOBRO UDJA

M. Gr. Florescu ve u t bien nou s inform er qu'i l es t en train d 'exhumer à Capidava une
b asilique, qu'il publiera proch ain ement.
A p eu près au centre de l'ancienne citadelle de Axiopolis, on a dégagé précipitamment
en 1899, un espace rectangulaire (8 X 12 m) orien té ver s l' Est , pavé de grandes briques
romaines, ayant dan s le coin S-E une excava tion cruciforme profonde de Om5O. };;tant donné
les fra gmen ts de plaques et de colonn es de marbre, des morceaux de briques marquées d'une
croix trouvés en un endroit, les quelqu es 40 lampes de t erre cuite, ainsi que d 'autres vestiges
inco ntes tablement chrétiens découverts dans la chambre voisine de la porte septentrionale
de la:ci tadcll , c'est de bon droit qu e l' on a v u dans ces ruines incomplètement dégagées, les
ves ti ges d'une basiliqu e 1 ). Il reste à préci ser, et ce faire se pourra lorsque les fouilles seront
reprises, si dans cet espace rectan gulaire il faut voir le
n arth ex (<< Vorraum >>) de la b asiliqu e ou plutôt une annexe,
un XCY.'t'"f)XOUµe:ve:fov ou bien un baptis tère avec une xoÀuµ-
• • ~~0 pcx (piscina) cruciforme .
• • Ce sont de nouvelles rech erches complèt es et détaillées
• • que réclame le compléxe des ruines que fu. . D. M. T eodorescu
• • a commen cé de déblayer et qu'a continué O. Taftali à Callatis
• •
• • et dan s lequel le premier, suiv i en cela par d'autres, a vu une
•• •• basilique chrétienne 2 ) et le second, des thermes 3 ). ous
• • référant aux multiples fragm ents de plaques de marbre • • • • • •
portant la croix by zantine qui semblent prov~nir de <<can-
Fig. 9. - Tro- Fig. 10. - Tro•
cclli >> , au si qu'aux chapiteaux avec une croix byzantine et
esmi s: li·• esm is: III •
à d'autres en marbre de Proconnèse, ornés de t êtes de b éliers, basilique.
basilique.
san s contes te b yzantins 4 ) etc., qui furen t trouvées parmi les
ruines, nous nous trouvons bien , croyon -nous, d evant une basilique chrétienne. Quant à
l'opinion de Tafrali , il se mble qu'il y ait en elle une part de vérité, si nous en croyons
le t émoi gnage de l'hi storien Eusèb e au suj et de l' exis tence de bains à côté de l'église des
Saints-Apôtres de Constantinople 5) et encore le r ésultat des fouilles archéologiques
qui ont ram ené à la lumière plusieurs b asiliques paléochrétiennes ayant en annexe
des ins talations de Loutrones, aghiasmata-loutrones ou marty ria aghiasmata 6), quelquefois
véritable compl exe de constructions: la b asilique de Saint-Ménas en Egypte 7 ), de
Saint-Démètrius à alonique, la ha iliqu e A de 1éa Anchialos en Grèce 8), les basiliques

1) R. ctzh nrnm cr, o. r., p. 123 - 124. Scythie Mineure, dan s Balca r,ia VII 2 (Bucarest 1944),
2) Raport asupra activitèiJi i M uze ului N a/iorial de p. 40 416, fip:. 1- 5.
Antichitèi/i 1915 (ex trait de l'A riuarul Comisiuriii 1) Etç Tàv ~(ov KwvcmxvT(vou TOÜ ~cxcnwç, livre
Mori. 1st. 191 5), Burnrest 1916, p. 33- 35. Cf. Ne tz- rV, chap . 59, dans Migne, P. G., t. 20, col. 1209:
ho·mer, o. c., p. 167 - 171 et fi g. 62- 63; du même, , . . . o!xo( Te ~cxa(Àe:tot TCXLÇ OTOCXLÇ , Ào1npoc Te xcxt &.-
Die: altchristl. K irchenprovinz cythien, p. 409; Zeiller vcxxcxµrrtjptcx rrcxpd;e:Tdve:To liANX Te: rrÀe:(aTcx xcxTctyw -
Anciens mou um e11ts cl,rét. des prov. danubiennes, p . 416; ytcx Toîç TOÜ T6rrou cppoupoîç bttni8dwç dpycxaµÉ'lcx .
Pàrvan, N uove co ,uiderazioni, p. 128 et notommcn 4 J A u suj et de ce tte ca tégorie de monuments paléo-

R. Vulpe, o. c., p . 343- 344 et fi g. 72. chréti ens et byzantins, voir G. Sotiriou, o. c., p. 224-23-1.
3 ) O. Tnfrnli, La cité pontique de Cu.l latis, d ans 7) U. Monneret de Villard, La basilica cristiana in

Arta ~i Arheologi11, I (19 27), p. 48 - 49 et fig. p . 46: Egitto, da ns Atti del IV Congresso interna:. di arch.
« les bnins •> (plan). crist., p. 292, fig . 3.
4 ) 1. Bnrnea, Ch apiteaux à protom es de béliers 'de la 1 ) Sotirio u, o. c., fig. 99 et 126.

229
L DAH EA

de Meriamlik et de Korykos en Asie Mineure 1 ), de Sabratba en Afrique du Nord


(Tripolilainc) 2) etc.3 ).

On a découvert à Abrittus, il y à quelque tcmp d ' jà, les rumes cl'une basilique
chrétienne possédant trois nefs séparée par six pilastres et quatre colonne et dont le sol
est recouvert d'un beau pavement en mo alque 4 ). Elie fut à nouveau fouillée sous les direc-
tives du Professeur S. Lambrino par M. Dorin Popescu, du Musée ational de Antiquités,
avant la cession du Quadrilatère à la Bulgarie, san s cependant que les résultats des recher-
ches fussent publiés . 11 s'agit, pour autant qu'il en parai se, d'une basilique appartenant à
la florissante époque de cette citadelle épiscopale sous J uslinicn.
Peu de t emps également avant la cession du Quadrilatère, Paul icorernu , aidé par M.
D. V. Rosetti, ont mis au jour une bonne parlic des ruines d'une ha iljque à nef unique, ayant
une abside polygonale à l'extérieur, à environ 4 km au ord de Balcic (la Dionysopolis des
Anciens) 6). Cette basilique avait, semhle-t-il, à l'origine
une abside à trois pans; dans la suite elle fut agranclie et
munie d'une abside pentagonale. M. D . Rosetti nous assure
qu'on y a trouvé des fragments de can-
a a cels en marbre blanc sculptés à jour, ce
D a qui indique l'époque de Justinien. Le
a Ill
plan et surtout les contreforts exté-
t!lJ a
rieurs de cette ha ilique nous inclinent i",
penser qu'elle aurait pu être transformée
dan s le bas moyen-âge.
Indépendamment des basiliques que
nous ont révélé les fouilles, l'existence
de deux autres à Tomis est nettement
-
1:pécifiée par l'historim Sozom 'ne à
l'occasion de la visite que fit en 369 Fig. 12. - Argumum:
Fig. 11 . - Argamum: la basi)jqu e
l'empereur Valens à cette citadelle 6 ) . lu basilique ù une
à trois nefs. seule nef.
Vers le VI• siècle, une de églises de

• 1~ H erzfeld-Guyer, o. c., p. 82- 84; p. 135- 136. 5) Nous adrea,ons nos plus vifs remercîments a M.
2
) Romauelli, o. c., p . 259, fig. 1 O. ~t. Bal, , architecte près lu Commission des Monu-
3
• ) Voir H. Dum aine, Bains, art. dans Dicl. d'arch. ments Historiques, qui a mi s ù notre di sposition le
chrét. et de liturgie I/ 1 , Paris 1910, col. 101- 105 plan de cette basilique. Il n'exi ste aucun mur d'en-
et •notamment 1. Zellinger, Bad und Biider in der ceinte autour de cette basilique, comme l'affirmait
al1chris1l. Kircl,e, München 1928, étude qui ne me D. Ciurea, o. c., p. 388- 389. M. R. Vulpe, Noutafi
fut. pas a,ccessihle en ce moment. arheologice dobrogene, don s A ,,alelc Vobrogei 16 (1935),
4
) J . Weiss, Die Dobrudscha im Allerlum, Sarajevo p. 189- 190, parle d'une autre basilique sur l'acro-
l.~I~~ -P·: 79-80~ fi g. 19 et notamm ent V. Ivanovo, pole de l'ancienne Dionysopolis. La pn~sente é tude
Sfari JÜrcvi i monastiri và'. bülgarskite zemi (IV- XII v.), était déjù à l'impression quand nous avons appris
GQd>s11ik - Annuaire du Musée Na1ion.al de Sofia,. qu'une autre basilique a ét é déco uverte à l'Est de
1922-25, Sofia 1926, p. i64. Cit. d'après Coodu- Cavarna (l'ancienne Bizorie), par le général Vllrte-
rochi, o. c. p. 108. Netzhammer (Die christl. Aliertümer janu, p eu avant la cessio n du Quadrilatère aux
der Dobrudscha, p. 120, note 1) rut avoir vu au centre Bulgares (19 40).
d~ cette basilique des dalles disposées en forme de 1) 'ExXÀ"IJO"LO(CJTIX'Y) 'fo-rop(O( VI, 21, dans Migne,
croix, comme dans ln basilique extramurana de P. G., t. 67, co l. 134.5.
Axiopolis.

230
NOU\'1-:1.1.ES CONSIDf.:IlATIONS SlJH LES BASILIQUES CIIHf.:TIENNES BE DOHl!Ol)J)JA

Tomis était ùédiée à « saint Jean ►> 1 ). Une inscription très connue du V• siècle ap. J .-C. 2 ) fait
mention d'une basilique dédiée aux saints Côme et Damien à Bizone. Des documents littéraires,
des inscriptions, etc., permettent d'en soupçonner d'autres encore dans les ruines enfouies ou scu•
lemcnt en partie déblayées de la plupart des citadelles de l'ancienne Scythie-Mineure 3 ). Et pour
la première fois enfin nous pouvons nous demander si les célèbres (< moines scythes ►>, originaires
de cette région, qui se trouvaient (< sous la clépcnclancc canonique de la prov.incc ecclésias-
tique de la Scythie Mi neurc et de Patcrnus, évêque de 'l'omis>> 4), possédaient un monastère
et, dans l'affirmative, où se trouvaient les bâtiments conventuels? Les recherches archéolo-
giques à venir apporteront peut-être un jour quelques éclaircissements, aussi faibl<:-s soient-ils,
sur ces questions.

• ••
Après l'énumération des basiliques chrétiennes de Dobroudja, une analync des parties
qui les compw1cnt, pour les comprendre le mieux et le plus exactement possible, s'impose.
Nous commencerons donc par des observations élémentaires et de caractère général que trop
souvent on néglige: La division intérieure de la basilique chrétienne fut conçue pour répondre
aux besoins liturgiques et pour les trois classes de croyants prenant part aux offices. La
célébration de la liturgie différait d'un endroit à un autre, mais en général suivait celle dé-
crite au livre VIII•, ehap. 21--26 des Constitutions apostoliques (ôLIX't"X'(IXL TC>v ixy(c,>'J IX.7t00'·
T6Àwv); les trois classes de croyants étaient: les clercs, les croyants baptisés et les catéchumène~,
auxquels se joignaient les pénitents. C'est pourquoi la basilique était divisée en pre$lJyterium
pour les clercs, le naos pour les chrétiens, le narthex et l'atrium pour les cathécumènes et les
pénitents 11 ). Les textes classiques suivants aideront à l'intelligence des lieux de prière paléo;
chrétiens et constitueront les sources essentielles auxquelles on aura recours pour l'étude de1~
basiliques chrétiennes de Dobroudja et leurs annexes: Constitutions apostoliques (IV• siècle),
livre Il, chep. 57, Discours de l'historien Eusèbe à l'occasion de l'inauguration de la ba-
silique de Tyr, en l'an 311- et Te.,tamentum Domini (V• siècle), livre I, chap. 29.
Sc conformant aux prescriptions des Constitution., apostoliques 6), à peu près toutes les
basiliques chrétiennes de Dobroudja sont orientées vers l'Orient. La basilique à une seule
nef de Argamum (Dolojman) << dévie vers le N-E d'un angle de 20° environ 7 ) •>. La construc-
tion absidale de Ulmetum est orientée vers N-NE 8). La basilique de Callatis 9 ) et la basilique
voisine des thermes de Histria 10 ) font totalement exception à la règle, étant orientées N-S
et c'est là le motif principal pour lequel on pourrait clouter du caractère chrétien de ces cons-
tructions. Toutefois, il ne faut pas perdre de vue que l'orientation des basiliques paléochré-

1 ):t' Ev&oc8E Kot't'OC)(LTE Moc pou .. , .0-l)yoc't"l)p 'Iwocwou doctorat), Bucarest 1938, p. 66-70.
1tpotyµix.e:u-roü [-r~ç; bcû7Ja!ocç; -roüJ ixy!ou 'Iw(œwou). 1 ) Voir ces questions largement traitées par Soti-

Netzhammer, o. c., p. 96-97, fi~. 23. Cf. D. M. riou, o. c., p. 172-178.


Teodorescu, o. c., p. 177-178, fig. 22. 1 ) ... 6 o!Koc; oo-rw Éntµ~/4-l)Ç, Xot,à. &vnoHç -re-rpotµ-
2
) V. Pârven, Cont,ibulii epigrafice la istoria creflÎ- µl:voc; . . . Migne, P. G., t. 1, col, 724 ou H. Lietz-
nismului daco-roman, Bucarest 1911, p. 62. Cf. H. mann, Liturgiuhe Te:r:le, I (Kleine Texte 5), Bonn
Vulpe, o. c,, p. 344, 348. 1923, p. 7.
) Cf. R. Vulpe, o. c., p. 344-346.
3 7 ) P. Nicoreaco, o. c., p. 99.

') Pr. Vasile Gh. Sibiescu, Calugarii sci/i, reimpres- 8 ) Pârvan, Cetatea U/metum, p. 296.

•ion de t Reviala Teologicd •• Sibiu 1936, p. 26 ( étude 1 ) Netzhammer, o. c., p. 168.

fondamentale en ce qui concerne celte question). Cf. 10) S. Lt1mbrino, o. c., p. 384, 389.

du même, lmpdralul Justiniari fÏ ereziile (thè@e de

231
I. BAR EA

tiennes n' était pas règle préci e suivie partout, surtout aux premi er temps. On sa it qu'à
Rome, la majorité des plu ancienn es b a iliqu c avaient une orientation précisément inverse :
de E à O (S. Pietro, S. Giovanni in Latcrano, S. Lorenzo, S. Maria Maggiore). En Orient,
la basilique du Saint-Sépulcre de J éru salem , de Paulin à Tyr et la grande basilique d 'Antioche
avaient la même ' orientation 1 ). Saint Paulin de ola nou s inform e qu e la basilique d Saint
Félix de ola en Campanie n'é tait pas orientée ver l' E t,
co mme le voulait la coutu me, mais bien vers le tombeau
(mcmoria) de Sa int F élix 2 ). En cc qui con ernc le cas
qui nous occupe, il semble qu e l'ori ntation, en dehors de
toute ca nonicité, des basiliqu es chrétienn es de Histria et de
D D
Callati , soit due ou à la lnm sforrnation d ' ancien s bâtiments
D D en ba iliqu e chrétiennes ou au fait, qu' élant con truites à
côté d'autres bâtiments x i tants, on ne pouvait ch oi ir leur
D 0 orirntation. L'explication es t facil e pour la ha ilique de
0 lmetum et plu s encore pour cell e de Argaumm, la déro-
0
gation à la r ègle étant plus minime et due probablemen t
D D soit à la nature du t errain, oit à un e orientation, en une
certaine me, ure mal calculée par ceux qui les b â tirent , etc. 3 ) .
D D
L'abside, t ête de toute ha ilique chr ' ticnnc, présente
dan s les basiliqu es de Dobroudja, des · types différents par
rapport au corp des b â timents. Dans la majorité des cas elle
est demicirculai.rc, non seulement à l'intéri ur, mais encore,
à l' extérieur. Vans les basiliques à trois nef , la largeur de

Fig. 13 . - lbida: la basilique


l'abside représente plus ou moins la largeur do la n ef
byzantine. centrale: basiliqu e de marbre de Tropa eum - diamètre de
l'abside = 7 m, largeur de la n ef centrale = 8 m; ha-
silique << forensis >> du même endroit - diamètre de l'abside = 10 m 4,0, largeur de la n f mé-
diane = 8 m; basilique <<byzantine >> - diam ètre de l'abside = 9 m 60, largeur de la n ef
centrale = 7 m 10. L'abside de la basilique (< ex tramuraua >> de His tria dépas e en profondeur
la moitié d'un cercle: profondeur 3 rn 80, vis-à-vis d e 5 m de largeur de la nef méd ian e 4 ).
L'abside des basiliques à un e seule n ef est ou au si large que cell e-ci (basiliques de Doloj-
man) ou un peu plus étroite (basilique cœme terialc de Axiopoli 5), basilique voisine des
1 ) J . Sauer, Osiung oder Orienti erung, url.. dan s ') D es absid es d e se mblable profoudcur se ren co n-
Le,cikon für Th eologie und Kirche 2 7. Bd ., Freiburg tren t encore d a ns d 'u~tres bu siliqu es rœrncteriules:
i. B. 1935, col. 827- 828. Cf. H. Leclercq, Orienta1io11, ù lvani nné, don s la région de Sofin (Bul garie), à Ki s-
art. dans Dict. d'arch. chrél. et de liturgie, XII2, Pari ~ dios pu sztu en Hon grie et a ill eurs. Véra I vanovn,
1936, col. 2665 - 2666. Les deu,c ancienn es églises près d' I vania11~, don s
2 ) Epist. 32, ad Seve rum, no. 13 (Migne, P. L ., I zvestija - Bull. de l'Inst. archéol. Bulg., 8 (1934),
t. 61, col. 337). Cf. Leclercq, o. c., et A. W. Byvanck, p. 228,' fi g. 144 ; L. ugy, Cltristlich-riimische Denk-
Die Grabeskirche in Jerusalem und die Bout.en am miiler aus U11g(!m , dau s Archaeologiai ~,iesiiü 45 (1931) ,
Crabe des hl. Fe/i,c bei No /a in Kampanien, dan s p. 30, fi !(. 19 (en h ongro is avec uu résum é allemand,
By:antinische Zeitschriji 30 (1929- 1930), p. 552 . p. 299 - 300).
3 ) Cf. Giu ~eppe Gerola, L 'or ienta:io11e delle chiese 5) L'abside de la basilique de Axiopolis es t semblable

di Rave11na antica, dan ; Rivista del R. I stilulo d'Ar- à celle de ln ba silique de T égée (Grèce). G. A. otiriou,
cheologia e S toria dell'A rte, V (Roma 1935- 1936), Die altchristlicheri Basiliko" GriechenlMuls, dons Atti ciel
p. 242- 266. 1 V Congrcsso i111.em <1i, di archeol. cri. 1ic11111 , p. 366, fig. 12

232
OUVl~LLE CONS ID F:nATIONS so n LES BA SILIQ UES CIIR'tTIEN ES DE DOBROUDJA

thermes de Histria) ou encore exactement la moitié de la largeur de la nef (basilique ex•


tramurana de Tropaeum - diamètre de l'abside = 5 m 60, largeur de la basilique, sans l'épais-
seur des murs = 11 m 20). La plus grande des basiliques de Troesmis, la basilique de marbre
de Tropaeum, et en partie la basiliqu e << byzantine>> de la même citadelle, n'ont point d'ab-
sides libres; elles sont englobées dans les chambres annexées dans la suite ou bien construites
en m ême tem p que la basiliqu e. Le fait que ces pièces, selon toute apparence les 7t<XO"tocp6pt1X
(voir plus ha ), ne cmblent pa s avoir fait corps avec la bâtisse, mais paraissent plutôt étran•
gères au r cs lc de celle-ci, ne nous permet pas de faire des rapprochements directs entre
elle et les basiliques syriennes à absides ferm ées à l'Est et flanquées de pastophoria 1 ). La
basilique-citerne offre un cas à part, son abside non plus n' es t pas
libre à l' extérieur. Deux basiliques de Tro es mis et la basilique
près ,de Balcic, danR sa d eu xième phase, ont eu des absides à
cinq pans à l' extérieur (fi g. 9- 10). L'absid e à six pans à l'ext érieur
de la basilique voisine des thermes de Histria,
constitue un bon indice qui permet de la fixer
• • dans le temps, pas avant la première moitié

• • du VI 0 siècle ap. J .-C. On sait que l'abside à


troi pans à l'ex térieur se présente pour la premièr e
• • foi s en 463 à la basilique Studios de Constantinople
• • et deviendra co urante à peine à la fin du V• ''
• • ''

Fig. 14. - Hi stri o:


siècle, d ébut du VI• et qu'en tout cas, elle pré·
céde et non pas suit, l'abside à cinq et plu s tard
à six pans à l' extérieur, circulaire à l'intérieur 2 ) .
,

~---- J-•-L------J
'
1
'
______...
basilique utilisée Seule des basiliques de Dobroudja, celle d'Ibida, F ig. 15. - Histria: la ba•
pur les chréti ens. possède trois absides correspondant chacune à siliqu e à cô té des thermes.
l'une des troi s nefs . C'est encore là un nouvel indice
pour dater cette basilique d'une époque ultérieure à Justinien , peut-être aux environs de l'an 580
ap. J.-C. ou aussitôt après, pour autant que l'invasion des Avars ait permi s sa construction. Elle
est ainsi la dernière en date d es basiliques de Dobroudja 3 ). Ces trois absides font ressortir cette
basilique de l'arch éologie byzantine : elle a b eaucoup plus droit, à ce point de vue, à la

1 ) Voir II. W. Dcycr, Der sy rische Kirch e11bau 33 (1933), p. 151.


( Studi en zur spii t.a ntik cn Kun stgcschi chte I), Berlin 3 ) D es basiliqu es à trois absides à l'Est se renco n-

1925, passim. trent m ême avant le VI• siècle en Orient (Kal 'a t
2 ) Cf. H erzfcld- Guyer, o. c., p. 99 - 101, fig. 46, Sim'â n et ailleurs). Celle d'Ibida ressemble aux basilj.
87, 88; Véra l va novu, Trois basiliqties récemm ent ques à trois absides de Nicopo lis et de H y pa tes (Grèce).
déblayées à Ilissar (e n bu lgnrc avec résumé fron ça is) Voir A. Orlandos- G. So tiri ou, 'Avotoxotcpotl NL>rn·
dans !z l!estiia - Bull. de l' Inst. A rchéol. Bulg., XI rr6Àewc; , dans Ilpotimxà rijc; Èv 'A0·~votr.c; •Apxotto·
(193 7), Sofia 1938, p. 239; G. Bélov, Fouilles dans Àoytx'ijc; 'E-.ottpelo:c; 1937, p. 81, fi g. 9 et G. Sotiriou
la partie nord de Chersonèse en 1931- 1933, dao s At 1totÀottoXpi.o·notvtxotl ~ototÀtxo:l rijc; 'EM&8oc;, dans
Materialy i - Matériaux et recherches d'archéologie • APXottoÀoytx7) 'Ecp7Jµ.epEc; 1929, p. 187, fig. 191. La
de l'URSS, no. 4,: Montiments archéologiqu es du basiliq ue • anatolienne • de Bélovo, en Bulgarie a,
Bosphore Cimmérien et Chersonèse Taurique, Mo scou elle au ssi, trois absides semi-circulaires ù l'Est, co rres-
1941, p . 276 (rés. fr.), pl. II (p. 250- 25 1); E. Wei· pondant chacune avec l'une des trois nef•. Véra lva-
J!Ond: G. A. So ti ri ou, At 1totÀot1oxpi.onotv1xotl ~otoiÀtxotl nova, L es ancierines basiliques de Bulgarie, dans
rijc; 'EM&8oi; etc. , rcc. dans B y zanti11ische Z eitschrift Bulletin de l'Institut Arch. B11lg., X (1936), p. 212.

233
1. BAR E/\

dénomination de << ba iliq uc b yza ntin e 1> qu e la b a iliqu e à trnn cpt d e Tr opacum l). Cette
dernière a un e a bside plus p etite, concent rique à la plu s grande. E lle a un diamètre
de 3 m 20, l'ép aisseur des murs e t do O m 50. L 'esp ace libre de 2 m 80 entre les
deux absides n ous semble t r op grand p our n ou contenter de la solution pr oposée par
Ne tzh ammer << que la p etite abside aurait été élevée clan s le but de créer , au clos, un déa rn-
pul at ori um 1> ), ous supposons plutôt que le mur en fo rme d 'a bside ser vit de synthronum,
2

élevé sur la parti e Est de la cry pte contenant


les r eliques e t au de u do laquelle e trouvait
l'autel do la b asilique. Des dispositionn classi-
qu es semblables à n otre cas, nou s sont offertes
par la basiliqu e Saint - J oan le Th éologien à
E ph èse et la ha iliquc Saiut-Ménas en Egypte.
L e fait que jusqu'à présent aucun cher-
cheur n ' ait fait une m ention sp éciale du ni veau
du sol des absides des b asiliques do Dobroudj a ,
donne à supposer qu'il était le m ême dan
tout l' en semble do la ha iliquc. ou s savons,
on cc qui con cern e la p etite abside do la basi-
:: liqu e à transept de Tropacum , que le niveau
ï de celle-ci était plus élev é de 12 cm que le sol
d e la n ef tran sversale. La plate-forme r ect an-
gulaire (4, 65 X 6,80 m) de la partie E t d e
\ la nef m édiane de la basilique de marbre de Tro-
F ig. 16. - paeum , à la place exact e du prcsb y terium, c t ,
Ulm etum : lu bas iliqu e- chrétienn e ( ?)
elle aussi, surelevée de quelques centimètre .
On n ' a découve rt , dans les basiliques de la Dobroudja, presqu e au cun v estige de l'autel,
point cent ral. de toute basilique chrétienne, à p art la crypte sur laquelle il s'élevait, l'une
dans la basilique à transept, l'autre dans la basilique-citerne de Tropacum. Des v es tiges d e
b ases, d e colonnnes, de chapiteaux de ciborium ont seuls été découverts dans les ruines do
la basilique-citerne de Tropaeum. Il es t très probable qu e la b asilique do marbre de cette
cita delle av ait un ciborium au-dessus de l' autel, comme on p eut l'observer dans la r econs titution
due à l' ar chitec te G. von Cube; toutefois les fouilles n ' ont pas confirmé la chose claire-
ment 3 ). Dans des cas semblables, l' emplacement de l'autel et la forme de celui-ci n e
peuvent être que suj ets de suppositions, basées p our la plupart sur des analogie . Dan s
la b asiliqu e à << transept >> de Tropaeum , il se trouvait san s au cun d oute sur la plate-form e
r ecouvr ant la cryp te. Il en était de m ême peut- être à la basilique-citerne. La place la plu s
a ppropriée pour l'autel d ans la basilique de m arbre était le centre de la plate-form e à la
p artie orien t'ale de la· n ef médiane et dans la b asilique cœmcteriale de His tria, le ce ntre,
croyons nous, de l'abside, i anormalement profonde. Dans d'autres basiliqu es il devait être

l ) Cf. So t iriou, X pLcrnoMXî) xcx.t f3o~cx.v-riv~ 'Apxcx.L- V. I v nn ova, o. c., p. 23 9.


3
oÀoy[cx., p. 199. ) Ne tzha mmer, o. c., p. 189, fi g. 71, p. 202 ; P :i cv un ,
2
) O. c., p . 195- 196. La b asilique de Sai nt-11: tienne Cctatea Tropaettm , fii,. l6.
de Hissar (Bulgarie) 'I un déa mbula toire large de 1 m.

234
NOUVELLES CONSJDf.:RATIONS SlJR LES IlASILIQUES CIIRtTIENNES DE DOBROUDJA

placé sous l'arc triomphal de l'ahside ou encore en face de celle-ci, à une distance plus ou
moins grande de Ron diamètre 1 ).
Des vestiges de synthronum se sont conservés dans l'abside de la basilique à trois nefs de
Dolojman (fig. 11) 2 ) et aussi, comme nous l'avons supposé, dans la basilique à transept de
Tropacum. Dans les deux cas, celui-ci est en maçonnerie et semi-circulaire. Ni l'un ni l'autre
ne présente plus aucune trace de la cathèdre épiscopale surélevée, qui devait se trouver au
milieu (et non pas au centre) du demi-ccrclc 3 ). S'il en était ainsi, l'abside poligonale à l'intérieur
de la basilique-citerne de Tropaeum nous met en face du problème de savoir si le synthronum
n'aurait pns eu la forme d'un 17, comme ceux des basiliques A et Il de Nicopolis et A de Néa
Anchinlm1 4 ).
Des cancelli il ne reste que peu de traces. Au cours des fouilles de la basilique de marbre
de Tropacum furent découverts queJ.::iucs fragments assez complets de ces plaques couvertes
d'entrelacs, de cercles, de figures géométriques, si caractéristiques du V• et VI• siècle ap.
J.-C. 6). Quelques fragments de colonnettes et de petits chapiteaux provenant des parapets
de la busilique-citcrnc, ont été déposés au Musée d' Adamclissi 6). On a employé, pour les pa-
rapets de la basilique cxtramurana de Histria, des plaques et des colonnettes en calcaire et
même de marhrc d'origine païenne. Des fragments de semblables plaques de marbre, trouvés
au début des fouilles de V. Pârvan dans l'intérieur de la même citadelle, portent le signe de la
croix 7 ). Le mur de la traverse de l'abside, dont on distingue encore la trace, tenait lieu, croyons
nous, des plaques de marbre, dans la basilique << forensis ~ de Tropaeum (fig. 5). Il est pos-
sible que le parapet de la basilique à trois nefs de Dolojman se trouvait sur la ligne des avant-
derniers piliers devant l'abside (fig. 11), place où P. Nicorescu suppose leur existence 8), bien
que nous n'en n'ayons aucune preuve. La rareté des vestiges archéologiques de parapets nous
fait supposer que leur disaarition tient à ce que très souvent ils étaient construits de bois,
comme nous l'apprend Eusèbe, pour la basilique de Tyr 9).
Les pastophoria se trouvent, dans la basilique à trois nefs de Argamum, à l'Est, de part
et d'autre du preshyterium 10), en prolongation des nefs latérales, et communiquant avec celles-
1) En cc qui regarde l'emplucement <le l'autel dons Comisiunii Mon. l•torice, 4 (19ll), p. 193. Cf. Netz·
lo bosilique poléochrétiennc, voir différents exemples hommer, o. c., p. 202.
dans I. Baroen, To 7t!XÀ!XLOXPI.O'TL!XVLXOV 6ooL!XCJT·(jpLOV, 1 ) G. Murnu, Basilica-cisternii . . , pl. IX, fig. 18.
p. 93--101. pl. X, fig. 19.
2) P. Nicorescu, o. c,, p. 98. 7) V. Pârvan, Archiiologische Funde im Jahre 1914

3
) • Dein<le sil lhronus (episcopi) versus orientem, (Son<lerob<lruck eus dem Jahrbuch d. Kaiserlich-
a cujus dexleris el ainistris sint loca (seu subsellio) deut,chen Arrhiiolog. lnst., Arch, Anzeiger 1915), col.
presbyterorum; e regione quidem dextera sedent 256-257, 269.
illi (presbyteri) qui eminentiores et honorebilioreB 1 ) o. c., p. 97-98.

sunt, 11uique laborant in verbo; e regione vero sinistre '> ... ,or,; &:l"l:I, ~uÀou ne:pLÉ<pp!XTTe: 8LKTUOLc;, de;
illi, qui sunt mediae aetotis. Sit porro locus tbroni &xpov wrt.zvou Àe:n,r,upyl!Xi; È;7Jax7JµÉv,,,,, C::.c; tJixu-
(episcopi) elevutus (a solo) tribus gredibus ... • Tesla- µ&,nov -;c,Ic; opi;';aLV mipe.;<.e:LV 't~V 6fuv.'ExxÀ. 'ICJ'\".
menlum Domini no•tri Jesu Christi 1, 29, e<l. Ignatius 10,4. Migne, P. G., t. 20, col. 865---867. Cf. So:,omène,
Ephraem Il Rohmoni, Moinz 1899, p. 25. Cf. Constit. 'ExxÀ. 'la,. 7 26 : 8pU<piXXT!X. Migne, P. G., t. 67,
Apost. Il, 57. col. 1496.
4
) Sotiriou, Al XPI.O'TLIXVLX!Xl 0'ij[3!XL 'tljc; 0e:aaixÀlixc; 10 ) ... o ofaoc; bnll •.. È; Éxuépwv ,wv µ~pwv
xixl ix! T'l:IXÀIXLOXPI.O'TL!XVLK!Xl [3ixaLÀLX!Xl ,'ijc; 'EU&:8oc;, lzwv TIX 7tota't"O <p6piix rt poc; iiv!XTOÀ~v. Constitutions
pl. II, fig. 155; fig. 33 et 37 (p. 202 et 206). apostoliques, l. c. Cf. Poulin <le Nole, ep. 3218:
1 ) Sp. Cegineanu, C.iteva observafiuni a,upra basi- secretario circa apsidam.
licii eu baptisteriu dela Adamclissi, dons Buletinul

235
1. BAH NI•:.\

ci et le hèma. Lrs c-hamhrrs ajoutées à droitr cl à gauc-hr de l'nlisidc dr la hasili(pir de rnarhro


de Tropacum (fig. 4), jouèrent, croyons-nou~, le rn,~mc rôle; elles devaient communiquer
pour cela avec les nefs lalfrales, comme c'est le cas, par exemple, dans la basilique de Cinq
Martyrs de Kapljnè (Salonc) 1), celles de Toumpa (Saloni1p1c), de Afcntclli et Ilyp~ilo-
métopon de Lesbos 2 ), etc. Les 1111stophoria de la ha~ilique de lbida arrivèrent à faire fonction
de prothèsis et de diaeonicon des églises byzantines, à la suite <le l'introduction officielle dans
la liturgie de l'hymne Chéronbicon et de la Grande Entrée (Me:yix),:r, Efooôoç), un des événements
les pins importants de l'histoire de l'évolution de la liturgie l't des basiliques chrétiennes cl
dont l'introduction à Byzance nous est racontée par Eutychios, patriarche de Constantinople 3 )
et, le plus prfris, par l'historien byzantin Georges Ce(1rcn: Tc:> O' È:TE:t (de l'empire de Jmtin
II= 574 ap. J.-C.) ~ÀOov ol ''A~xpe:ç dç -rov l'.lixvou~tv xoct Èv(x"t]crocv -roùç 'Pwµoc(ouç ... ,
hum:io'IJ ôÈ: 4IIXÀÀe:crOoct XOCL O xe:pou~txoç üµvoç 4 ).

En traitant du Naos, partie réservée aux fidèles, c'est le transept de la basilique <)Il forme
de T de Trupaeum qui mérite la plus grund attention (fig. 7). Quelle que soit l'opinion que
l'on ait sur l'origine du transept dans les basiliques chrétiennes en général 6), nous y voyons
uniquement, dans cc cas ci, la nécessité de créer un cspa.:e aussi grand que possible, destiné
au clergé et aux fidèles autour du tombeau-autel, centre d'importance primordiale dans cette
basilique. La justification de l'existence du transept serait ci, pour ne citer qu'un cas célèbre et
plus près de nous, ln même que pour la basilique de Saint-Démètrius à Salonique. Le transept
de la basilique de Tropacum présente, par sa structure architectonique, une frappante ana-
logie avec les basiliques de Philippes en Macédoine 6 ), de Ilissos d'Athènes 7 ) et de Perga de
Pamphylie, en Asie Mineure (deux basiliques) 8 ). Toutes se caractèriscnt en cc que la nef cen-
trale avance dans le transept d'une longueur égale à peu près à la largeur d'une des nefs latérales,

1) E. Dyggvc-J, Dronsted, Rrrherrhe., ti Sa/one, l,



Lauriacum, Grabungen in l.fons im .la/ire 1936, dons
Copenhague 1928, p. 50 et 60, fig. 33. Jal,re.,hefte d. Ostcrreich. Archiiolog. /r,st, Uïen 30
2
) Soti riou, A! 'l\'IXÀotLO;(p LOTLIXVLXC.v:t (3ixaLÀLXOlt -~ç (1936~ 1937) Briblutt, col. 28(, - 287. Il nous fut
'En&8oç, p. 177, fig. 9, p. 191, fig. 22. impossible d'nttcindrc l'étude de G. Sotiriou roncn-
3 ) Migne, P. G., t. 86 2, col. 2400~2401. nunt ces questinnR, publiée <lnns la rcv. 0toÀoy[,x l'HI,
') l:uvo,jn~ !a,opLwv, dons Mi1me, P. G., t. 121, p. 7(, -100.
col. 748. Cf. Dr. Anton Baumstork, Die Ko11sta11ti- 1 ) A cc point de vue, voir: O. Wulff, l~ntwirklung•-

nopolitanische Messliturgie vor dem IX Jahrhundert liiufc der al1chris1lichen /Ja.,ilika, dune Uyzantini•ch-
(Kleine Texte 35). Bonn 1909, p. 5; Adrien :Fortescue, Neugrierhische Jahrbürl&er, 12 (1936), p. 70-76; Dr.
Chéroubicon, art. dans Viet. d'archéologie chrél. et de Th. Klauser, Das Qu,.craohiff der rümischcn Prachtbasi-
liturgie 1111 (Paris 1914),col.1281- 1286 et notamment lika des vierten .lahrlmnderts, dans Forschungen und
J. M. Hamsens S. .1., Institutionrs lilurgirae de Forlschritte 13 (1937) no. 5, p. 57-58; J. P. Kirsch,
ritibus orientalibus JIJ2, Roma 1932, p. 286-287. Das Quer.,chiff in den Bladtrümischcn chri.,tlichen
Pour l'évolution des pastophorio et des pro- Hasilikeri des Altertums, dons Antike und Christentum
thèsis-diaconicon, voir: pour ln Syrie, H. Beyer, Ergünzung•hond 1 ( Pisciculi), Münster in Westfolen
Der syrische Kirchenbau, Berlin 1925, p. 34-35; .1939, p. 148--156 ~t G. Sotiriou, Di, altchristlichen
pour l'Afrique du Nord, Louis Leschi. La basilique lJasilikeri Griechmla11ds, o. r., p. 373 --376.
chrétienne en A/girie, dans Atti del IV Congresso 1 ) G. Sotiriou, o. r., p. 367, fi11:. 14.

interna:. di archeol. cristiana, p. 152 et P. G. I.npeyre, 7) Id,•m, At 7t<XÀ'XLOXPLOTLIXVL><:IX (3ocaLÀLX1Xt rij;


La basilique chrétienne en T,misie, ibid., p. 242-243. 'E1.M80,;, p. 20H-2 l o, fig. 39.
Pour Byzance, à laquelle se lie, au point de vue litur- 8 ) li. Roll, Kleiriasialisclie Denkmiiler au• Pisidien,

gique. la province qui nous orrupe, voir: G. Sotiriou, Pamphylien, Kappadokien und Lykien (Studien über
XpLOTLIXVLX~ x:xt (3u~IXVTLV1J 'ApxixLOÀoylix, p. 190 - chrislliche Dcnkmüler, herausgegeben von .1. Ficker
199. Cf. aussi E. Weigaud, rec. cil., p.151 et E. Swobodu, 5. u. 6 Hrft), Leipzig 1908, p. 47, fig. 19; p. 51, fig. 21.

23G
NOUVELLES f.ONsmr.:nATIONS SlJR LES BASII.JQllES CIIR~TIENNES DE DOBHOlJDJA

tandis que les rangées de colonnes continuent 11ur les deux côtés (bras) du transept, puis vers
l'Est, jusqu'au mur, où elles s'arrêtent. C'est un type de transept crée, croit-on, à Rome 1 ),
mais modifié à Byzance et dans les centres dépendant 1.l'elle, d'abord sous la conception de
trois nefs (basiliques de Saint-Démètrius à Salonique, de l'empereur Arcadius à KarmAbouMina
en Egypte), réduit ensuite à deux nefs, pour les basiliques plus petites, telles que celles décrites
plus haut et dans lesquelles mancp1c le rang de colonnes sur le côté oriental du transept 2 ).
Une autre observation qui doit être faite en ce qui concerne le11 basiliques de Dobroudja,
c'est que dans la nef d'aucune d'ellc11 on n'a trouvé le moindre vestige d'ambon. Toutefois,
parmi les fragments de plaques de marbre déposés au Musée National des Antiquités de Bucarest
et dont la provenance de Dobroudja ne peut être déterminée davantage, nous supposons qu'il
doit y en avoir (les plus minces) qui servirent au revêtement de quelque ambon. Ces frag•
mcnts seront publiés par nous dans un prochain article.
Sous les réserves faites auparavant concernant le caractère chrétien de la plus petite des
basiliques et à une seule nef de Troesmis (fig. 10), de son plan horizontal nous déduisons que
les piliers collés au mur intérieur de la nef étaient reliés par des arcs transversaux selon le type
de certaines basiliques syriennes. Si notre supposition se trouvait confirmée, cette basilique
aurait été la seule basilique voûtée et par conséquent de type oriental parmi celles de type
héllénistique de la Dobroudja paléochrétienne 3 ).
D'après les Constitutions apostoliques (Il, 57), les femmes devaient, dans l'église, être
séparées des hommes 4 ). D'autre pa.rt, une loi spéciale de Licinius interdisait aux hommes et
aux femmes de se trouver ensemble aux prières 6). Les Constitution& apostoliques parlent
encore d'entrées différentes pour les femmes et pour les hommes et prévoient comment
et en quel endroit doivent se tenir, debouts ou assis, les enfants, les vierges, les veuves et les
vieillards, hommes et femmes 6); fait qui résulte en partie aussi des inscriptions 7).
Par contre, saint Jean Chrysostome, se basant sur certaine textes des f:critures (Lee Actes des
Apôtres 1, 13-14; Galates Ill, 28), se prononce en faveur de la prière en commun S)
(des hommes et des femmes). Cette divergence d'opinions se reconnaît en une certaine mesure
dans les ruines des basiliques chrétiennes de Dobroudja, où évidemment il ne peut être ques•
tion d'une séparation entre hommes et femmes dans les basiliques à une seule nef. Mais est-il
1 ) Au sujet des origines des basiliques en forme deuus de A. M. Schneider et E. Weigand. Cf. dans le
de T, voir: Huns Christ, Zur l•.'rkUirung des T~(ormigen sens de ces deux auteurs, m&is avec moins de précision,
Grundrisses der Konstantinischen Peterskirche in 1'om, J. Bernea, Chapiteaux à prolome. de béliers, etc.,
dons Ridsta di archeologia cristiana XII (1935) 3-4, p. 414-415.
p. 293-311. 3 ) Cf. Véra I vanova, Lea anciennes basiliques de

2
Au sujet des différent• type• de bosili<p1es ù
) Bulgarie, l. c.: basilique de Bélovo.
transept, voir: Alfons Morio Schneider, Die Rrotver- ') K0tl al yuvai:><e<; ><e;(c.>piaµ.mc; ... Migne, P.
mehrung.,kirrhe von el-ttibga am Genesarethsee und ihre G., t. 1, col. 725.
Mosaiken (Collectaneu Ilierosolymitana IV), l'oder- •) Eusèbe, m c; ,OV [1(011 Kc.>va,av,(vou ,où ~OtatÀfu><;
born 1934, p. 36 --39, pl. 1-111; E. Weigand, rec. c., 1, 53. Migne, P. G., t. 20, col. 968.
p. 152 et G. Sotiriou, Die altchri,tl. Ba•iliken Grie- •, L. c., col. 732-733. Cf. H. Beyer, Der •yrioche
chenlands, o. c., p. 367-373. En ce qui concerne le Kirchenbau, p. 33 et J. P. Kirsch, Die Kirche• in der
transept, le problème de• influences • syriennes• antiken griechisch-romischen Kulturwe/1 I, Freiburg
ee présente inversement dans l'exposé de M. Em. Con- i. B. 1930, p. 523.
durachi: .f;léments syriens dam l'architecture chritienne 7) C.I.L., VIII, 17.801: cancelli virginum. Cf. Leschi,

d' Illyrie, dans Atti del V congresso interna:. di studi La basilique chrét. en Algérie, o. c., p. 150-151.
bizantini Il (Studi bizantini e neoellenici VI), Roma 8 ) Homélie 73 aur l'Evangile de Saint Mathieu.
1940, p. 84. Voir notamment les études citées ci- Migne, P. G., t. 58, col. 677.

237
I. BAHNEA

permis de supposer une semblable distribution dans les basiliques ù troi11 nefs et tout par•
ticulièrement pour celles dont chaque nef poss1\clc une porte d'entrée, comme à la basilique
de marhr1, de Tropaeum et celle de Dolojman 1), et avec un pcn moins di: vraisr,mblanec, les
basiliques <<byzantine>> et << forcnsis >> de Tropucum, 011 le nurllrnx, divisé en trois parties,
ne possède pourtant les vestiges que d'une entrée uniq1rn dans Ir. naos?
Le 11artlrex existe dans tontes les basiliques paroissiales de Dobroudja. Les basiliques
cœmeteriales, si petites d{,jà, en sont dépourvues: peut-être est-ce Ili un indice que des céré-
monies religieuses exceptionnelles s'y déroulaient, cérémonies réservées aux chrétiens et dont
étaient exclus les catéchumènes. La basilique à une seule nef de Dolojman (fig. 12) et
particulièrement la basilique voisine de11 thermes de Histria ( fig. 15) ont un narthex d'une
dimension inaccoutumée par rapport an naos 2 ). Il semble vouloir tenir lien d'atrium et cela
non sans raison dans- une région aux hivers aussi rigoureux que la SeyLhic Mineure. L'entrée
du narthex se trouve généralement à la moitié du côté occidental de celui ci, correspondant
ainsi à l'axe longitudinal de la basilique, exception faite pour les basiliques à une seule nef
de Histria et de Dolojman, où l'entrée est déplacée vers la gauche, pour cette dernière par
l'extension asymétrique du narthex vers le Nord. Tout comme une basilique d'une région à
climat méditerranéen, la basilique de marbre de Tropaeum (fig. 4) possède trois entrées sur le côté
Ouest: une large (2 m 40) au milieu et une de chaque côté, d'environ 1 m 70 de large 3 ). Indé-
pendamment de celles-ci, une autre encore, avec porche, s'ouvre sur le côté Sud, tout comme la
basilique à trois nefs de Dolojman (fig. 11), où toutefois cette dernière porte est dépourvue de
porche. Il est difficile d'admettre que les basiliques à transept et << forensis >> de Tropaeum,
n'aient eu qu'une seule entrée, du côté occidental, étant donné la division en trois du narthex.
La grande basilique de Troesmis avait deux entrées au narthex, une du côté Ouest, qui au-
rait été l'entrée principale et l'autre du côté Nord. Le niveau du narthex et du naos des basi-
liques chrétiennes de Dobroudja semble avoir été, généralement, le même, à part la basilique
de marbre, où le narthex étant plus bas, des marches étaient nécessaires à l'entrée du naos.
L'atrium, qui se rencontre assez rarement dans les basiliques balkaniques (on le trouve
à Nicopolis, Néa Anchialos, Salona), existe seulement à la basilique de marbre de Tropaeum,
où il avait trois entrées: au Nord, au Sud et à l'Ouest; cette dernière, semble-t-il, avait un
porche. De la phiale, qui se trouvait au centre de l'atrium, il ne reste plus qu'à l'Ouest quel-
ques vestiges de la conduite d'eau (fig. 4).
En dehors des parties qui constituent le corps proprement dit des basiliques de Dobroudja, les
bâtiments annexes méritent une particulière attention. Leur destination peu.,t: être connue dans une
certaine mesure, tant à l'aide des textes, que par les analogies offertes par d'autres monuments.
La basilique paléochrétienne était non seulement le centre de la vie liturgique et religieuse
de la communauté chrétienne, mais encore le centre de la vie dans toutes ses manifcstatoins 4 ).

1) La • basilique-citerne•> se présente de la mi'me ( Sotiriou, A[ 7totÀotLOXpr.aTUXVLXOtt ~OtcrLÀLXOtt njc;' F,)..)..cx-


façon sur le plan horizontal de l'arrhiterte Cl'glneanu. 8oc;, p. 192, fig. 21 ), etc.
Pârvan, Cetatea Tropaeum, fig. 31. 4
) Cf. Victor Schultze, Archiiologie der alrchrisll.
2 ) A Histria, le narthex est long de 12 m 85 et Kur1.•t, Münrhrn 1895, p. 77; C. M. Kuufmnnn,
le naos, 9 m 98, llandbuch der christ/, Archiiologic •, Paderborn 1922,
3 ) Cf. Testamentum Domini, I, 29, o. c., p, 23: p. 225 -238 el surtout G. Sotiriou, Xpr.a-rLOtVLY.~ x0tl
• habeat (ecclesia) lres ingressus in typum Trinitatis ,. ~U~OtVTLVîj 'ApX,0tL0Àoy(0t, p. 238-242, où nussi diffé-
Pareilles sont: la basilique à trois absides de Nicopolis rents textes que noua ne reproduisons poa ici, rappellent
(voir plus haut), la basilique de Pbona, en ChioH uniquement ceux que l'auteur n'a pas mentionnés.

238
NOUVELLES CONsmf.:HATIONS SUR LES AASTL1QUE5 cnnf:TIENNES DE DOBROUDJA

Nous savons qu'auprès du baptistère, annexe la plus importante, ee liant à la basilique au


point de quclqucfoi9 faire corps avec clic, nous trouverons des diaconicons (11xe:1Jo'.ptÀ&xw:),
des Ralles d'enseignement pour les catéchumènes (xoc't'e:zou11.e:vdoc), des logementR des clercs,
des hôtes (i;i::voôozdoc, i;i::vc7)vi::c;, hospitia) 1 ), des maisons pour les orphelins, les pauvres,
les veuves, les vieillards, des hôpitaux, etc. 2 ), avec leurs dépendances, bains (voir plus haut,
p. 229-230), cuisines, réfectoires, etc.
On croit avoir trouvé des vestiges de baptistères à côté ou dans les basiliques suivantes:
la basilique de marbre et celle à transept de Tropaeum, les basiliques à l'intérieur des cita•
delles de Argamum (dans les deux), Axiopolis, Histria, Ulmetum 3 ) et Callatis 4 ). Il ne peut
y avoir le moindre doute en cc qui concerne le premier: il forme un bâtiment séparé, construit,
scmblc-t-il, scion les prescriptions de la V• catéchèse mystagogiquc de saint Cyrille de Jé-
rusalem et du TcstamcnlLlm Domini 6 ). Il faut se souvenir, pour ce qui concerne les autres
baptistères, des cérémonies du baptême à l'époque paléochrétienne, car c'est à clics que se
lient l'existence et la forme de ceux-ci. On sait, qu'en général le baptême se conférait en grande
pompe aux catéchumènes à I':f:piphanic, à Pâques et à la Pentecôte, par l'évêque du lieu.
C'est pourquoi les églises ne possèdent pas toutes un baptistère: il était le privilège des églises
épiscopales (cathédrales). C'est ainsi que l'historien Palladius nous informe que le seul bap-
tistère de Constantinople était, au V• siècle, celui de Sainte-Sophie 6). Et saint Grégoire de
Nazianze exhorte les catéchumènes qui retardent leur baptême, appréhendant la longue route
qu'ils auront à fournir et qui ne manque pas de dangers avant d'arriver à une basilique ayant
un baptistè're, à affronter tous ces obstacles, à ne plus attendre pour recevoir la grâce du bap·
têmc 7). Toutefois, tant les sources littéraires que les résultats des fouilles, confirment l'existence
de baptistères dans des localités (villages) où ne résidait pas un évêque. Le baptême, dans ce
cas, était conféré aux catéchumènes par un prêtre 8).
En ce qui concerne la Scythie Mineure, rien ne nous empêche de supposer que chaque
citadelle possédait un baptistère, même si, malgré le décret des environs de l'an 480 de l'empe•
rcur Zénon 9), un évêque n'était pas attaché à chaque citadelle en particulier. Il serait diffi-
1 ) • Hebeet ecclesie in proximitele ho.,pitium, in quo 1 ) Voir ruines, plan, •ection de ce baptistère, exé-

protodieconus recipit peregrinos •· Testamentum Domini, cutés por Sp. Cegineanu, dans V. Pêrven, Cetatea
o. c., p. 25, où se trouvent aussi prescriptions concer- Tropaeum, fig. 22-25.
nent les logis des clercs, des veuves, indi<1uent dans 1) ~tiÀl)y~c; la,l)pLKl,c; 1te:pl ~tou -roü Xfl.(JllaT6µou,
quelle partie de 111 basilique chacun devait se tenir. dans Migne, P. G., t. 47, col. 33. Cf. A. M. Schneider,
Cf. Peul Peeters, La vie géorgienne de Saint Porphyre Das Martyrion der hl. Euphemia, etc., dons By:anti-
de Gaza, dans Analecta Bollandiana 59 ( 1941 ), p. 205: nische Zeitschrift 42 (1942), p. 180, note l et lllus-
« Rursum prope ecclesiom oedificevit sanctus Porphy- trated London News du 13 octobre 1945, p. 415,
rius xenodochium empli••imum od excipiendos edvenas cité par G. I. B[ritianu] dans Revue historique du
peregrinos; in quo cellos fecit complurcs eegrotis sud-est européen :!3 (1946), Bucarest 1947, p. 382.
egentibusque destinetes. Ibidem constituit homines 7 ) A6yoc; µ' de; -;/, iyLov ~i1t,l.(Jµ'X, dans Migne, P.

fideles ac Deum timentes, qui peregrinis eegrotisque G., t. 36, col. 397.
ruinistrorent ~- Cf. encore Procope, lle:pl KTl.(JµIXTWV 1 ) Cf. H. Leclercq, Baptistère, art. dans Dictionnaire

V•, éd. Bonn 1838, p. 321: !;e:vwv.::; Be -r'iji; !-ré:pcx:; d'archéol. chrél. el de liturgie 111, Paris 1910. col.
è9 'b<ihe:pcx Buo et C.J.L., XV, 7257- 7258. 391 et P. N. Trempelas, Bcx1tT!.O'Tf,ptov (-r6), art. dans
2
) Procope, l. c.: IÎ.VOC7t7.00T·~pLûV V(,O'IJÜO'L 7tTWXr,t'c;. Me:ya.À71 'Ell71vLK"i, 'EyxuKÀ07tOCL8e:lcx VI, Athènes
Cf. Il. Vincent-F. M. Abel, Jérusalem Il, fesc. IV, 1928, p. 661-662.
Paris 1926, p. 9 I 5. 1 ) « 'EKMT1J 1tl,ÀLc; t81ov bdaxo1tov t,( ~Ci) •>. Cod.
3
) P. Nicorescu, o. c., p. 100. Just. I, 3,31 cité d'après V. Pârvon, Nuove conside-
•) J. Zeiller, A11ciens monuments chrétiens, etc., p. 416. razioni aul t·escoi·ato della Scizia Minore, p. 119.

23!)
1. BAHNEA

cilc d'expliquer la présence de deux baplistèrcs clans une seule citaddle; lorsque cela arrive,
ils n'avaient pas été bâtis, ni n'élaient employés en même temps 1). C'est le cas cle la basilique
à transept de Tropacum, dont le bâtiment annexe du Nord de bon clroit P. Nicorcscu consi-
dère comme un baptistère 2 ), ajoutant toutefois que celui-ci apparlient à la seconde moiLié
du V siècle, tandis que celui cle la basilique de marbre est contemporain de Juslinien. Les
0

deux pièces de ces bâtimcnls annexes reliées par un corridor trouvcraint aisément alors leur
explication dani- la V• catfrhèsc mystatogiquc de saint Cyrille <le J érusalcm, l'une étant ô è~w-
'îE'poc; o!xoc;, l'autre ô fow'îe:poc; o!xoc; ('îo r.pwncrTI)pwv) avec la xoÀuµ~~Opoc. La première
chambre devait communiquer avec le narthex, d'où venaient les catéchumènes, l'autre nvec
le naos par où sortaient, pour se diriger vers l'autel pour communier, les nouveaux baptisés.
La troisième chambre, plus grande, était peut-être un XIX'îe:x_ouµe:ve:î:ov. Nous serions tenté
de donner la même explication aux bf1timents annexes du Sud de la basilique à trois nefs cle
Dolojman (fig. 11 ), sil' emplacement de la piscine clans le corridor, en face de la porte latérale
et ses dimensions relativement réduites (diamètre et profondeur O m 52), ne nous incitait à faire
une réserve à ce sujet 3 ). J'ignore si c'est encore un baptistère qu'il faut voir, comme le fait
P. Nicorescu, dans le hâLiment accolé au côté Sud de la basilique à nef unique <le la même lo-
calité (fig. 12), ou plutôt un diaconicum, dans le genre de ceux qui se trouvent à côté de la ba-
silique de l'évêque Gcnesius de Jerash en Palestine 4 ), de Epidaure en Grèce 6), etc. Duns cette
basilique de Dolojman, la piscine dans l'angle S-E, large de Om 64 et profonde de Om 60, ne serait
qu'un simple bassin d'écoulement, comme nous en voyons un, par exemple, dons la basilique
A de Néa Anchialos 6 ). La construction circulaire de O m 70 de diamètre de l'angle N-E du nar-
thex de la basilique voisine des thèrmes d'Histria (fig. 5), rappelle une fontaine se trouvant le
long des murs Ouest du narthex de la basilique de Sainte Thècle de Mcriamlik, en Asie Mineure 7),
sans que l'on puisse en déterminer davantage la destination. L'excavation profonde de O m 50
en forme de croix, découverte dans l'angle S-E de la chambre incomplètement encore dégagée
de Axiopolis (voir plus haut, p. 229) i,st en réalité la piscine d'un baptistère. Ses dimensions
réduites viendraient dans ce cas renforcer l'attribution de baptistère à une parlie du bâtiment
méridional de la basilique à trois nefs de Dolojman. Cela signifierait que celui que l'on bap-
tisait se baissait ou s'agenouillait dans la piscine 8 ) ou bien que celle-ci s'élevait plus ou moins

Voir 111 liste et la carte des évéchés certains et probables ,1i11a. dons Alli del l V Congr. inlerna•. di archeol.
de la Dobroudja chrétienne antique, chez R. Vulpc, rri.,1ia11a, p. 328, fig. 2.
o. c., p. 340- 341 et fig. 78. 8) G. A. Sotiriou, 'J l (3@LÀLK~ njç 'Em8ixupou,

1 ) A côté d'une seule et même basilique au Nord dons IIpixK,LK'X •~Ç 'Axix8l)µ!ixç 'A&l]vwv 4 (1929),
du théâtre de Sabratha (Tripolitaine), on a trouvé fuse. III, p. 92.
les vestiges de deux baptistères qui furent construits et 1 ) Idem, XpLa,LIXVLK~ xixt (3uÇixv,LVIJ "ApxcxtoÀoy(,x,

employés à des époques différentes. P. Rom11nelli, fig. 99.


o. c., p. 262, fig. 10. 7 ) Herzfeld-Guyer, o. c., p. 30. Une don Luine• sem-

) o. c., p. 100.
2
hl11hle, dont 111 destination demeure également incon-
3
) Dans une construction annexe de la partie Nord nue, fut trouvée dons l'uhside de la basilique de Ko-
de 111 basilique de Heraion dans l'ile de Samos, quelque lophon en A~ie Mineure. V. Scbultze, Alrchristlichs.
peu semblable à la basilique Il trois nefs de Dolojmun, Stiidte und Landschaften II: Klcinasien 2., Güter~loh
A. M. Schneider voit un diaconlcum: Samos in früh- 1926, p. 80, fig. 28. cr. I. D11rnea, Tè, 7t1XÀIXLOXPLGTLIX·
rhristl. u. byzanl. Zeil, dans Milleilungen d. deulsch. VLKàV 800LIXCJ"njpLOV, p. 199-202: ÜcxÀIXcrcrlX ( Üo:ÀC<CJ·
Archiiolog. lnst., Athen. Abteilung 64 (1929), p. 124, a(8tw).
fig. 14. 1 ) Cf. I.eclercq, Baptistère, o. c., roi. 395.

') J. W. Crowfoot, The christian basilica_ in Pale-

240
NOi/VELLES CONSIDf:HATIONS SlJH LES TIASII.IQliES CHH(~TfENNES DE DOBROUDJA

au dessus du sol; des analogies se rencontrent pour l'un et l'autre cas. C'est avec réserve qu'il
faut accueillir l'opinion que le catillus d'une chambre annexe de la ba1,ilique d'Ulmetum <c ait
servi de fonts baptismaux>> 1 ). Quant à la citadelle de Callatis, qui était certainement le
centre d'un siège r.piscopal et par conséquent devait posséder un baptistère, il serait prématuré,
sur la base des découvertes faites jusqu'à présent dans cette localité, de se prononcer par
l'affirmative.
Nous croyons qu'une partie au moins des bâtiments annexes de droite de la basilique
<c forensis >> de Tropaeum servit de diaconicum 2 ) (fig. 5). Les chrétiens y déposaient leurs offrandes

pour l'église, les clercs et les institutions charitables. Les diacres chargés du soin des locaux,
d'où leur nom de <c diaconicon >>, prélevaient uniquement le nécessaire à la célébration des offi-
ces et l'apportaient à l'autel. La chambre la plus grande du bâtiment annexe dont il est ques•
tion, servait sans doute de xenodochium, comme on l'a proposé pour une construction simi-
laire voisine de la basilique de Argala dans l'île de Lesbos 3 ). Les deux chambres de gauche
du narthex de la basilique à trois nefs de Dolojman remplirent aussi, croyons-nous, le rôle de
diaconicum. La plus grande d'entre clics communiquait directement avec le narthex 4 ).
Enfin, tant le Tcstamentum Domini 5), que les découvertes de Néa Anchialos 8 ), nous
démontrent que nous devons voir dans la partie Ouest de l'atrium de la basilique de marbre
de Tropacum, l'habitation de l'évêque 7 ).
Il n'existe point de mur d'enceinte autour des basiliques chrétiennes de Dobroudja, comme
par exemple à la basilique de Tyr, décrite par Eusèbe, mur dont le besoin ne se faisait nulle•
ment sentir tant qu'elles se trouvèrent dans l'intérieur de la citadelle.
I. BARNEA

1) Nicorescu, o. c., p. 100. 1) • Aedee episcopi sit prope locum qui vocatur
2
) « Diaconicon eit e regione dextern ingreBSua ... • atrium•· O. c., p. 25.
Te•lamenlum Domini, o. c., p. 23. 8 ) Jahrbuch d. deulachen Archaolog. I n•liluta 55 ( 1940),

3 ) Sotiriou, Die allchri•llichen Ba•iliken Griechen- Archaologisrher An:reiger, col. 250-253, fig. 64-65.
1 ) Ces con&tructions annexes manquent dans le
land•, dans Àlli del IV Congreuo interna:r. di arch.
criai., p. 363, fig. l O. plan reproduit par noua à la fi11;. no. 4, mais se
') Cf. Sotiriou, Xpr.a·nocvt)(~ )(o:t 6u?:o:V't'tV7) 'Ap)'.'Xt- trouvent dans le plan horizontal dressé par l'archit.
o>..oy(o:, p. 195, note 1, fig. 109: Basilique 11 de Néo Sp. Cep;àneanu et reproduit par V. PArvan: Celalea
Anchiolo1. Tropaeum, o. c., p. 178, fig. 20.

241
J

MIROIRS BYZANTINS DE VERRE DOUBLE DE PLOMB


TROUVÉS EN ROUMANIE
En dépit de l'important matériel archéologique se référant aux miroirR <le verre doublé de
plomb romano-byzantins, déposé dans <lifférimts Musées et partiellement publié, nou11 n'avais
pas, jusqu'à ce jour, un corpus complété par une étude analytique de ces objets. L'absence
<le cet ouvrage est duc, en grande partie, à l'incntitude qui planait, ces quarante dernières
années encore, sur l'existence même des tels miroirs dans le monde antique. Les indications
littéraires, classiques ou byzantines se rapportant à l'existence des miroirs de plomb et de verre
se réduisent à un passage assez vague et, de plus, pour la majorité des spécimens découverts,
les verres ont disparu 1 ).
Ce n'est qu'après un examen approfondi du matériel découvert dans les citadelles et les
cimetières romains d'Orient, de Gaule, du limes germanique suivi de sérieuses discussions au
cours de différents congrès archéologiques, que l'on a pu conclure en faveur de leur existence.
C'est le mérite de Ét. Michon 2 ) d'avoir apporté la lumière par une argumentation serrée
et la présentation d'une première collection de 150 miroirs découverts en différentes régions
de l'Empire romain et byzantin, mais ses travaux, médiocrement illustrés et comportant une
description trop sommaire des objets, sont incomplets et aujourd'hui, insuffisants.
C'est pourquoi, un corpus des miroirs de verre doublé de plomb antiques demeure un indis-
pensable et difficile travail à venir dont la plus grande partie de l'inventaire sera fournie par
de nombreuses pièces encore inédites dans les musées. Une sérieuse difficullé à laquelle se
. f
bcurtcront les recherches futures, pour suivre l'évolution des éléments décoratifs typiques

· .l) L'unique mention et ù lu11uellc se réfi-rent touH décoration marginale en forme <le fleurs eux multiples
les urd1énlngue• qui s'occupent de l'étude de lu ~errerie pétales, indi,1ue nettement un métal et en premier
antique, se trouve dons Problcmata I, 132, ouvrage rung le plomb employé pour le fabrication des origi-
ullrihué ù Alexandre d'Aphrodi.,ia•, commentateur naux.
) Ét. Michon, Miroir, a11tiques de verre doubl, de
2
d'Aristote, qui vivait ou 111-e sièrle de l'i,re chrf-
tienne (d'eprè• outres suvonts. un ouvrage d'Alexandre plomb, dans Bull. arch. du Comité des trav. hi•t. et
de Tra/le., <lu VI• siècle op. J.-C.): t.d -rl -roc uéÀtva. scientifique•, 1909, 2, pp. 231-· 250, et Nouvelles
x&-ro1t-rFa. Mµ1touaw &ya.v; i~n fv8o0e:v iiu-r& zp(ooot ob•ervatio11s sur le, miroir. antiquea de i·erre, dans le
xcxat-répw. On remarque, gravés sur ce.rtoins monu- même Bull. arch., 19Ll, 2, p. 196-207. A une con-
ments chrétiens, <les miroirs parmi lesquels quelques- clusion identique, de façon in<lépendente et en même
uns semblent appartenir ù la catégorie qui nous inté- temps, aboutissait E. Nowotny, Gliüerne Konvex.,piegel
resse. Les pierres funéraires de deux herbiers chré- dons Jahre,hefte o,terr. Arch. ln•t., Beiblott, XIII,
tiens (cf. K. M. Kaufmann, Handbuch der altchri•t- (1910), p. 107-128 et 261-270, (Nachtrag); voir
lichen J,,pigraphik, Frciburg im Drei•gau, 1917, p. 110 encore: A. de Ridder, s. v. •peculum, dans Daremherg-
et H. Leclercq, dons: Dirt. arch. chrél. et liturg., XI, 2, Seglio, Dict. des. Ant., IV, 2, p. 1429 et suiv.; v.
col. 1415, s. et les fig. 8182 8183). (eité DAC/,). Netoliczka, s. v. )((X't07t'tFOV, dans Pauly-Wissowa,
con•ervées ou musée <le Loiron à Home, préMentent RE., XXI, roi. 44 et suiv. et Il. Lerlercq s. v. miroir,
entre outres objet• de coiffurr, deux miroirs dont la et miroitiers, clans DAC!., XI, 2, col. 14):; et suiv.
D. TUDOR

des cadres de ces miroirs, cra l'absence, à peu près totale, de toute indication chronologique
dans les fouill es et dans les d écouverts. Quelques miroirs seulement, trouvés avec des mon-
naies ou dans d'autres circonstances h eureuses, out pu être datés approx im ativement. De la
documentation acquise jusqu'à pré ent, au cours des fouille , il ressort que les miroirs de verre
doublé de plomb apparais cnt au I-cr siècle après J.-C. et la fabri cation s'é tend jusqu'au Moyen-
Âge, mais nous ignorons quels sont leR ' <, officina.c, >> r1ui les produisent et leur rayon de diffusion,
par le commerce, dans les mondes classique et barbare. '
Les spécimens que nous préscntero,n plus loin seront une aide précieuse pour établir une
chronologie et pour suivre l'évolution du style des miroirs .
Quelques-uns furent découverts par nous au cours des fouilles de la citadelle romano-
byzantine de Sucidava. (Cclei, distr. Romanati), dans un milieu topographique nettement daté.
1. (fig. 1). Petite- Va.la.chie? Ce miroir, qui faisait partie de la collection de César Bolliac est
passé dans celle du Musée ational des Antiquités de Bucarest (lnv. 0692), sa~s que l'on en
connaisse le lieu de déco uverte. Mais, comme Bolliac a formé sa collection presque unique-
ment en Olténie (Dacie Inférieure), il est à supposer qu'il en a fait l'acquisition dans cette région.
Le cadre de plomb, circulaire et plat en forme de médail-
Ion, a une hauteur de 0,070 m, le diamètre du disque est de
0,032 m. La cavité circulaire dans laquelle s' mboitait le miroir
(maintenant perdu) a 0,023 m de diamètre. L'objet s'orne au
sommet d'une double ansa (haute de 0,011 m) en col d'am• ,
phore; dans le bas, deux proéminences, s'ouvrant en sens'
opposés, ébauchent une base irréelle. Le dos de la plaque n'offre
aucun ornement ni particularité dignes d'être signalés. Le cadre
est en plomb coulé et le verre, fixé entre deux plaques de
plomb, n'avait pas la forme ronde de la cavité dans laquelle
il était enchassé,' mais celle d'un polygone irrégulier. Entre
les deux parois de fixation subsistent des parcelles d'une ma•
Fig. 1. - Petite-Vala chie ( ?). tière blanchâtre, assez semblable à de la limaille de plomb, ré-
sultat de l'émiettement. A part une fente dans la cavité destinée
au verre et deux petites perforations sous le cercle, l'état de conservation du miroir est sa•
tisfaisant. La décoration du plat du disque comprend quatre zones annulaires : au bord des
lignes en relief, courtes et parallèles, disposées obliquement par rapport à la ligne marginale
du médaillon; - ensuite - une ligne de perles inégales, placées irrégulièrement; - enfin - la
zone ornementale plus large, ornée d'une branche dont les extrémités se terminent face-à-face
sous le verre du miroir. Elle se déroule en spirales asymètriques qui enclosent des groupes de
4 à 8 perles. Le long de la tige et par endroit, se détachent, à peine visibles, de courts rameaux
en forme de vrille de vigne se terminant par une perle. Le dernier anneau est formé d'u.n e
succession de petits compartiments carrés marqués chacun au centre, d'une perle.
L'anse du médaillon est ornée des mêmes perles et une semi-spirale occupe le centre.
2. (fig. 2). Sucidava . Plaque de plomb d'un miroir avec manche haute de 0,090 m. Sa
forme, ornamentation et dimensions sont identiques à celles du miroir précédent.
L'obj et fut découvert dans une basilique byzantine du VI• siècle, rendant nos f01,illes
de 1946. Il est conservé au Musée ational des Antiquités de Bucarest.
L'identité des deux miroirs est une preuve que le médaillon dérive de ce dernier.
MIROIRS BYZANTINS DE VERRE DOUBLÊ DE PLOMB TROUVÊS EN ROUMA lE

3 (fig. 3). Sucidava. Ce cadre de plomb, découvert, très détérioré, dans la couche byzan•
tine de nos fouilles de Celei (fouilles de 1945) est conservé au Musée ational des Antiquités
de Bucarest (Inv. III. 404).
Il possède un manche dont le bout cassé est déformé par le feu et, au sommet, un minus•
cule fronton composé d'une proéminence conique flanquée de deux demi-lunes 1 ).
Dans son état primitif ce miroir mesurait de 0,095 m à
0,100 m de haut, il a 0,002 m d'épaisseur, le disque, un
diamètre de 0,051 m et la cavité circulaire destinée au miroir
(perdu) 0,025 m de diamètre.
Pareillement aux miroirs précédents, le verre se fixait à
l' aide de deux plaques de plomb. La première, - un cercle -
ayant au centre un vide de forme polygonale irrégulière, - la
seconde - soudée au dos, fermait le tout. Le dos est uni et
seules, deux lignes en relief courent autour du couvercle.
L'ornementation du disque se compose de spirales
formées · de telle façon qu'elles donnent l'impression d'une
branche sans fin, dans les courbures de laquelle sont disposés
des groupes de trois perles. La tige, à son tour, est accom•
pagnée de chaque côté d'un rang de perles très rapprochées
les unes des autres. Fig. 2. - Sucidava.
Le manche a la forme stylisée d'une colonnette, dont
le füt est orné d'alvéoles pointilJées 2 ). Le chapiteau, composé de deux demi-lunes (volutes
t end à l'ordre ionique, le corp~ s'orne de rleux lignes en•
trecoupécs, barrées en rlesous et en dessous de deux lignes
horizontales.
4 (fig. 4). Sucidava. La plaque de plomb, pareille de
forme à celle des miroirs précédents, fut découverte à Celei,
dans la couche byzantine de la citadelle. Elle fait partie de la
collection de Mr. Gh. Georgescu-Corabia, sa hauteur est de
0,085- m, son épaisseur de 0,002 m, le diamètre du disque
est de 0.055 m et le vide réservé au verre: 0,025 m.
Par bonheur, quoique très dét 'rioré, le verre du miroir
est conservé, ce dont nous ne pouvons nous féliciter que pour
.,
trop peu d'objets de ce genre. Le verre est légèrement bombé
ce qui indique que le côte intérieur est concave. A travers les
cassures ont aperçoit, sous le verre, une substance ayant la
teinte du mercure mais qui n'est autre que du plomb émietté.
F ig. 3. - Sucidavn. Au dos, le miroir proprement dit se ferme par un disque uni
comme l'est toute la surface qui l'entoure. Au dessus une
ansa, en forme d'anneau, maintenant brisée 3 ).

1 ) Un ornement semblable se retrouve sur un miroir cf. Main:er Zeit.chriji, XXX (1935), p. 68, fig. 1.
3
découvert en Hongrie. cf. M. Hoernes, dnns A rch . Similaire à l'exemplaire de Carnunlum, cf. No-
}

P:,1., XXIV, (1904), p. 209, fig. 12. wotny, op. cit., col. llS, no. c2 et fig. 43 = Michon,
2) Ornementation similare sur un miroir de Mninz. Bull. arch., 1911, p. 199, no. 7.

245
D. TUDOR

La décoration du disqu11 est formée de quatre riches ornementation annulaire séparée

Fig. 4. - Sucidava.

par de simples cercles et composée par les deux motifs habituels: le perlé et la ligne sinueuse.
Sur la marge du disque court une rangée de petites d entellures en demi-cercle, perlées au centre

246
MIROIR S BY ZANTI NS D E VERR E DO UBL f: DE PLOMB TRO UV.ÉS EN RO MAN IE

et appuyées sur la lign e de séparation de la zone suivante. Un e ligne sinueuse suiL, dont les
courbes r enferment un nombre constant de trois p erles . La zone qui su ccède est la plus
étendue. Nous y voyons un sarment de vign e complèt em ent fermé, tracé avec une r égularité
presque parfaite et formant une étoile à sept pointes . Les vrilles de la tige se déroulent en
spirale alternent ainsi: un e vrille à l' extérieur, une yrille à l' intérieur de l'étoile. L es espa-
....- ces rest és libres sont couverts de six ou sept p erles . La
/ dernière bande décorative se compose d'un simple cercle
perlé.
Sur le m anche du miroir grimpe un sarment, pareil à
celui du cercle principal du disque, chargé de trois ou quatre
p erles . L e p oint d'attach e du manch e et du disque s'élargit,
donnant l'impression d 'un chapiteau, actuellement fort
abîmé.
5. (fig. 5). Ce cadre de plomb très dét érioré fut aussi
découvert dan s nos fouilles dans la couche by zantine de Celei,
en 1946. Auj ourd'hui il est déposé au Musée ational des
Antiquités de Bucares~. Daiis son état primitif, il m esurait
ô,095 m de haut, 0,055 m diam ètre du disque et 0,003 m
d'épaisseur.
_,., _ L'ornementation du disqu e se compose d'une simple
Fig. S. - Sucidav n. branch e encadrée par deux ce rcles en relief. Le manche
était trian gul aire et sans ornemen tation .
6. (fig. 6 et 7). Sucidava. Ce miroir à cadre de plomb faisait partie de la collection du
Major D. Papazoglu qui fut acquise par le Musée N ational des Antiquités 1 ).
Le cadre est cassé en deux et l'on ignore où le miroir fut d écou vert (citadelle ? tombe ?) 2 ).
La pièce entière est haute de 0,128 m, épaisse de 0,002 m - 0,005 m; le diamètre du cadre
est de 0,066 m , le vide r éservé au v erre (parfaitement rond) a 0,038 m e t le manch e, une lon-
gueur de 0,052 m. Le di sque qui couv rait la partie du verre est conservé et a 0,043 m de dia-
mètre et 0,002 m d'épaisseur. Les lettres ornant le disque sont hautes de 0,004- 0,005 m
tandis que celles de la partie supérieure du manch e varient entre 0,002 et 0,004 m; la surface
du disque annulaire es t légèrement usée. .
Le cadre du miroir es t décoré des de ux côtés de motifs des plus importants et dont quel-
ques uns inconnus, jusqu'à présent, sur de t els obj et s. La surface du cadre annulaire porte
vers l'extérieur, un simple cercle ; deux autres, un perlé et un autre linéaire , entourent le v erre.
Entre les deux s' ét end, en un mouvement sinueu x, un superbe pampre de v igne couvert de
raisins qui remplissent les v ides laissés entre les sinuosités de la branche. L es deux extrémités
du pampre se réunissent sur le sommet du manche où elles forment, chacune, un groupe de
trois perles.

1 ) La lo calité es t inscrite sur l'étiq uetle co llée p ar 2) D' ap rês l'éta t de co nserva tio n, l'obj e t semble

Papazoglu lui-mêm e sur le carton sur lequ el é tait avoir été t rouvé da ns l'une o.es nombreuses tombes
fix é l' objet et qui porte : « S icibida. (Celeiu-R omanafi), ouvertes p ar P a pazoglu à Celei; cf. Al. I. Odobescu,
escursiu,iea. Mai. D. Papa zoglu ~- Une seconde éti- À,itichitiiJile jude/ului Romanafi, (An . A r.. Rom.,
quette appliquée en 1919 porte l'in scripti on-« Comisia tome X (1 877), S ecl , II, M em. 1i N ote. Bucure~ti,
de recep~ie a colecçiei Papa zoglu », no, 801. 1878, p. 22 9.

247
D. TUDOR

Entre elles, se détache un oiseau de profil, tourné ver la gauche. Il a un long cou et de
longues pattes et peut être identifié comme un paon.
Derrière l'oiseau s'élève un arbuste et devant lui, un groupe de perles (de fruits ?) qu'il
picore.

Fig. 6. - Sucidava.

Le manche du miroir est plat et imite une colonne byzantine, Comme pour le no. 3, le
fût est orné d'alvéoles pointillées, suivies de six cannelures qui se tel'minent par une perle, au
~hapiteau. Celui-ci est plat, encadré sur les côtés des angles supérieurs, d'un fil perlé, tandis
que les volutes se réduisent à quelques simples saillies, maintenant détruites.
Sur la face non ornée du chapiteau se lit une inscription disposée en trois li~n?s, vu le
manque d'espace.
KYPIA
KAA
H
Kup(~ xixÀ7Ï.
~u revers, le cercle du miroir présente autour du verre un simple cadre dans lequel ee
fixe le disque de fermeture. Sur le champ libre de l'anneau se déroulent, sinueux, deux rameaux

248
MIROIRS BYZANTINS DE VERlŒ DOUBLf: DE PLOMB TROUVÉ S EN ROUMA IE

qui, sortant du ch apiteau et croisant leurs extrémités à la partie opposée, se terminent chacun
par trois grosses perles. Le8 deux rameaux sont chargés de fruits (raisins ? glands?) remplissant
les espaces libres entre les sin uosités des branches 1 ).
La face du manche, de cc cô té, s' orne d'alvéoles avec un point central et le fût se prolonge
jusqu'a u miroir par dessus le chapi teau dépourvu d'ornem ent.
Le co uvercle qui enfermait le verre, se soudait à son cadre par trois griffes de
plomb dont les traces sont visibles 2 ). Il forme la parti e la plus intéres11ante de tout l'objet.
La face adhérente
au verre est unie
et celle opposée est
encadrée d'un sim-
'
,' ple filet. La surface
' ornementée est di-
visée en deux zo-
nes par une ligne
en relief. Au des•
.: s
'~\ ~; --.:r ., -:-: J
'~ • =vv,._ ~ ,v ê,,•
"" (.• C
sus: une scène dis-
.: ......._,~ : -. - .::, posée en un schéma
~ héraldique, mon-
tre, au centre, un
cratère d'où é-
merge un arbuste
1
couvert de fruits,
sur les côtés se
1
dressent deux oi-
j
seaux don~ les
Fig. 7. - Sucidava. silhou ettes sont
assez expressives
pour y reconnaître deux faisans. Dans le demi-cercle inférieur, court, au dessus, une rangée
de six perles; dans le bas, un rameau chargé de fruits est couché sur le sol. Dans un coin au
dessus à droite on distingue, vaguement, une silhouette qui ressemble à un petit arbre(?) du-
quel sort un serpent (visible sur la photographie, fi g. 6).
L'espace vide réservé dans le demi-cercle est occupé par cette inscription:
TH KAAE
IIIKAAQ
Trj xcû,71 II txccÀw
7. (fig. 8). Ulmetum. Ce cadre de miroir trouvé en double exemplaire au cours des fouilles
de cette citadelle 3 ), appartient au Musée ational des Antiquités. Ils ont une hauteur
1 ) Forme identique chez Gb. Stefan, dans Dacia tome XXXV, M em. Setf. l ot.), Bucure~ti, 1913, le
IX- X (1941 - 1944), p. 480, fig. 8, ou il s sont dénom- nomme • ornement, une so rte d'applique en form ,: de
m és • raisins t. cadre, ronde, avec un manche travaillé en partie
2
) Similitude chez Micbon, Bull. arch., 1909, p. 11 iour et en p a rti e estampé•. JJ ne lui a pa s donné
239, no. 12. toute l'attention qui convenait ce qui m'a détérminé
3 ) V. Pârvan, Cetalea Ulmetum , II, 1, p. 65 et pl. 11 le republier ici.
XXXII, fig. 1, no. 10- 11. (An. Ac. Rom. Sec/. Il.

249
D. TlJDOR

de 0,100 m et 0,103 m, une épaisseur de 0,002 m. Le miroir de verre avait un diam èlro
d e 0,036 m.
Ce miroir a l'asp ec t d ' un e fl eur travaillée en p e rforations. Le manche court et plat est
orné d ' une circonférence divisée en six ra yon s d e sec t eur égaux e t parsemés d e p etites perles .
L'objet est surmonté d ' un anneau rond et huit de mi-cercles se soudent au cercle du cadre.
Celui-ci pos ède un ornement continu et fe rm é composé d e p eti t s cercles ayant ch acun au
centre une perle et unis entre eux par un filet. Ce d erni er es t en adré d e deux point entre les
petits cercles. L e
grand anneau du
d essu s e t les demi-
cercles d es côtés
sont garnis d ' un e
p erle au centre
d ont la hase se
lie au cadre du
miroir.
L e dos de ce
cadre es t co ulé et
uni; en quatre en-
droits seul ement
on r emarque de
barres, vestiges d es
griffés qui main- L
tenaient le couver- Fig 8. - Ulm etum ..
cle enferment le
verre. Pârvan n e r ech er cha pas l' époque à laquelle appartiennent ces cadre de miroirs, mais
le fait d'avoir ét é d écouverts au cours des fouill es d e la citadelle d' Ulmetum, d étruite pas
longtemps après Justinien, par les Avars ou les Slaves et trouvés dan un état de conserva-
tion r elativement bon, nous porte à croire qu' ils appartiennent à la de rnièr e moitié de VI-e
siècle ap. J.-C.
La décoration qui les couvre, sp écifique aux lampes byzantines du siècle de J us tinicn ,
contribue à étayer cette chronologie .

Le plomb fut e mployé pour la fabrication des cadres mé talliques d e la g rande majorité
d es miroirs d e verre . La préfér ence donnée à ce m étal es t la con séqu en ce d'une nécessité
d'ordre t eclinique. L e plomb était le plus indiqu é parmi les m é taux pour la fabrication , si
compliquée, d e ce t yp e de specula .
On a cru longtemps que les ancien , pour obtenir la r éflexion d'une image dans un miroir
de verr e, employ aient d e minces feuil les d'or, d'argent, d e fer, d' étain ou d e cuivre, appliquées
par collage sur une d es faces du verre .
L e secret d e fabrica tion fut d éco uvert par l' exa men chimiqne d'un nombre important
d e ces miroirs p a r le savant fran çais M. B er thelot 1 ). Il établit qu e le procéd é, pour obtenir
la r éflexion de l ' image p a r application d e feuilles m étalliques, n e donna pas d e bons r és ultats
2) M. "Btrthelot, A rch fologie et histoire de., .,cienccs, Pari s, 1906, p. 104 e t sui v.

250
VIIHOIIIS IIYZAI\TI!\S DE VEHHE DOliBL(.: DE PLOVIII THOl:Vf:s EN HOIJ\f \~IE

et ne fut cmploy{, que trt,s rarement dans l'antiquit{,. Par contre, Ir, grand chimiste réussit
à identifier un autre procédé pour obtenir une surface brillante. On taillait dans des ballonnets
de verre soufflé des petits calottes sphériques dans la partie concave desquelles on coulait,
avec grand soin, sans les briser, une couche de plomh fondu. Par cc procédé on obtenait la
réflexion d'imngcs 1rnr la face convexe 1 ). Ce fut le procédé employé pour la fabrication du
miroir de la collection Georgescu (no. 4 ). La grande difficulté de tailler ces calottes dans des
ballonnets ne pcrmettai t pas de leur donner une forme parfaitement ronde. Elles étaient de
forme polygonale im'-gulihe 2 ), quoique le vide, destiné à être rempli par le miroir dans le cadre
de plomb, fut nettement circulaire. Les contours irréguliers du verre forçaient les fabricants
à l'ajuster sur une plaque dont l'orifice avait rigoureusement sa forme et sa dimension. L'ajus-
tage du contour s'exécutait à l'aide d'un outil effilé. Ce mode de fabrication qui explique les
dimensions réduites de la surface du miroir est reconnaissable dans deux exemplaires de Suci-
dava (no. 3 et 4). Après la fixation du verre on appliquait, au revers, un couvercle de fer-
meture parfaitement circulaire 3 ). Cc couvercle se soudait hermétiquement au plomb (no. 1
et no. 4) ou se fixait simplement à l'aide de griffes de même métal (no. 6 et-7). Ce procédé de
fabrication fut celui employé durant les six premiers siècfos de l'ère chrétienne. En regard
du grand nomhre de miroirs de métal ciselé, ceux de plomb doublé de verre représentent une
quantité infime 4).
La partie la plu11 importante des miroirs de verre doublé de plomb réside, au point de vue
archéologique, dan11 leurs cadres qui sont généralement de forme circulaire (très rarement
carrée), et souvent pourvus d'un manche 6 ).
En étudiant l'i\volution des cadres de plomb des miroirs on constate que les plus anciens
(1-111 siècle ap. J.-C.) sont de dimension réduite, rarement munis d'un manche et possèdent
une décoration sommaire. A l'époque tardive de l'Empire Romain, le disque circulaire se déve-
loppe, le manche apparaît de plus en plus et la surface du verre s'agrandit.
Le premier groupe emploie fréquemment l'ornement géométrique; - la décoration animale,
symbolique, religieuse et végétale luxuriante sont la caractéristique des spécimens tardifs 6 )
(no. 6- 7 de Sucidava et Ulmetum).
l) Id., p. li 7. 4--6 (A111inoë d'J<:gyple); Lcclercq, op. cil., col. 1418,
2) Michon, Hull arch., 1911, JI· 204. lig. 8181; Michon, dans S1rena Buliciana, Zo~reb,
3 ) Michon, Hull. arrh., 1909, p. 235, no. 8.
1924, p. 161 et suiv. (Orient) et B. Pharmakowsky,
4
) Michon, Hull. arch., 1911. p. 207, les nomme dans Arch. An:., XXI (1906), col. 113 ( Panticapaeum).
<• miroirs de poche,, i'l couse de l'éxiguité de la partie Le buste des divinités de la lumière (Soleil et Lune)
réflécbi•snnte. s'harmonise avec la nature de l'objet de Noviodunum.
· 1 ) Dons deux ·exemplaires de ('arnunlum, le manrhe La décoration des cadres de miroirs par des morceaux
est remplacé par un clemi-nnnenu fixé au dos du de verre coloré est employée pour ceux de forme
cli•11ue, cf. Nowolny, op. cil., col. 113, fig. 37--39. = carrée ou polygonale.
Michon, op. cil., 19ll p. 198, no. 2-3. C'est encore un 1 J Vu la modeste documentation illustrée dont
miroir qu'il faut voir dans le cadre carré et cle plomb disposent les bibliothèques de Bucarest, la forme du
découvert i'l Noviodunum. [Voir Gh. ~tefan, dans médaillon de Sucidava (no. l), avec son double manche
IJacia IX-X (1911--1941) JI· 480 suiv. et fig. 8.] au sommet et les ramifications de la base, nous était
Il y a au centre un grand vide destiné 11u miroir pro- encore inconnue. Bien que le miroir soit dépourvu
prement dit et aux bords, quatre plus petit• qui d'éléments symboliques spécifique,, par sa forme
contenoient, soit des miroirs plus petits soit des nous JIOUvon• conclure qu'il servait de talisman porté
fragments de verre coloré. On l'onnait encore d'autres ou cou ou dans un sachet, destination qui fut proposée
type semblables, voir: Berthelot, op. cil., p. ll 4 et pour d'autres exemplaires (cf. Michon, Bull. arc/,.,
•uiv.; Michon Bull. arch., 1909, p. 233 et suiv., nos. 1909, p. 249). La puissance magique attribuée au

251
D. TUDOR

Quant à la caractéristique des miroirs avec cadre de plomb et leur diffusion dans les pays
balkaniques, on ne peut tirer aucune conclusion satisfaisante des études publiées jusqu'à pré•
sent sur cette matière.
Nous possédons deux rapports concernant. d'importantes découvertes faites en Bulgarie.
Au cours des fouilles d'un sanctuaire dédié aux Nymphes à Orochak (près rlc Salndinovo sur
les bords de l'Hèbre), on a trouvé, parmi des monnaies de la dynastie rles Sévhcs, un nombre de
treize miroirs portant chacun (au dos) l'inscription:~ zixpLç dµ.[ 1). Ils avaient ét6 déposés au tcm•
pie comme ex-voto. Il est aisé de comprendre le sentiment qui porta les jeunes adoratrices à choisir
un tel objet comme offrande à des divinités si plaisantes et si populaires dans le monde thrace.
Des ruines d'un sanctuaire consacré à Zeus et à son f:pouse à Kopilovtsi (district de Kus-
tendil, Bulgarie), on a retiré, en 1914, neuf cadres de miroirs de plomb et verre datant du
IV• siècle ap. J .-C 2 ). La caractéristique de ces miroirs de Kopilovtsi est la présence d'une
Victoire sur la proue d'un navire 3 ), sur le couvercle de fermeture du verre, ainsi qu'un oeillet
et une décoration réduite à une simple branche 4 ).
Les motifs ornementaux des miroirs de Sucidava (nos. 2-6) sont formés de perles, de
1 ranche , de spirales, d'alvéoles pointillées, de ceps nus ou chargés de raisins et pour un seul
exemplaire, d'oiseaux (no. 6). Les décorations angulaires et effilées, caractéristiques des miroirs
du I et III• siècle, n'apparaissent pas. La préférence que montrent es fondeurs pour les orne•
ments ci-dessus est determinée, en premier lieu par a forme annulaire et l'étroitesse des cadres de
plomb qui ne permettait>nt qu'une décoration étroite et développée en cerde. Celle-ci 8e divise
en zones dont le nombre s'élève jusqu'à cinq pour les miroirs du IV• el du VI• siècle 6).
Indépendamment de sa forme, favorable au développement d'une décoration annulaire
le cep de vigne était aussi un motif d'ornement courant dans l'art paléochrétien oriental. En
sculpture, en décorations ordinaires, en peinture, il jouit d'une large diffuson dans l'art chré•
tien syrien et d'autres provinces asiatiques 8). Si la présentation des ceps de vigne sur les miroirs
à cadre de plomb ne pouvait être exécutée avec des déai ls d'une précision sculpturale ni avec
élégance, la faute n'en est pas aux maîtres fondeurs mais bien à la malléabilité du plomb. C'est
pourquoi nous voyons sur les deux premiers miroirs le cep de vigne schématisé, effeuillé et
les raisins, indiqués seulement par des groupes de perles jetés dans les vides des courbes de la

) Id., pl. XVIII, 5 et 9. Lo scène est certoinement


3
plomb autant qu'aux miroirs dons les pratiques
occultes des anciens est très connue. Nowotny (op. cil,, copife des monnaies romaines du IV• siècle. Les
p. 124) remorque que l'érotique, la cosmétique et le premières monnaies qui eurent ou revers une Victoire
charlatanisme étaient intimement mêlés à la fabri- sur une proue de novire, furent froppées sous Con-
cation et à l'usage de ces miroirs. L'exemplaire de stantin le Grond, cf. H. Cohen, Déscriplion hi,1. de
Ulm,lum(no. 7) il une forme 11ui se rapproche beaucoup monnaiesfrapples sous l'Empire Romain, VII". no. 319.
de celle d'un miroir découvert don• une tombe féminine 4 ) Kozorow, op. cil., pl. XVIII, 1-3 et 6.

byzantine à Antinoë, cf, Mi chon, op. cil., p. 235, no. 8, 6 ) La disposition des zones décoratives du 'miroir

fig. 1, et de celle d'un outre gravé sur une pierre Georgescu (no. 4) s'apparente à celle d'un miroir de
funéraire du Musées de Latran, cf. Leclercq, op. cil., lntercisa (Dunopentelt, en Pannonie) découvert
col. 1416, fig. 8183. dons une tombe romaine de 305-3 li, cf. Stefan
1 ) V. Dobruschi, dons Bull, Corr. Héli., XXII Paulovics, Die rnmische Aruiedlung von Dunapenlele,
(1897), p. l 1, no. 1-3 = Michon, Bull. arch., 1909, Budapest, 1927, p. 120, et pl. III (Arch. llungarica, Il).
p. 240, no. 14-26, fig. 3-6. 8 ) J. Str2ygowski, L'ancien arl chrétien ,le Syrie
2) G. I. Kazorow, dons Bull. Soc. Arch. Bulg., IV Paris, 1936, p. 91 et I. Bornea, Diacul l~pi,copului
(1914), p. 106 et ll2, pl. XVIII, 1-9. cf. le même, dons l'alernus, Bucarest, 1944, p. Il et suiv. (extr. de
Pouly-Wissowo, RE. Suppl. III, col. ll36. Analecta, II).

252
l\11ROIHS BYZANTINS DE VERRE DOUBLt:: DE PLOMB TROUVP:S EN ROUMANIE

branche. Sur le11 miroirs de métal dur (or, argent ou bronze) le pampre pouvait s'exécuter avec
un puissant réalisme et une grande richesse de feuillages, raisins, oiseaux perchés etc., tel qu'il
se présente 11ur un miroir d'argent découvert dans une tombe romaine du III• siècle, près de
Sofia et conservé aujourd'hui au British Museum 1 ).
L'apparition dans la Mcoration des miroirs de plomb du motif<, oiseau• (aigle, colombe,
paon, fai,,an, etc.) comme emhlême chrétien ou simplement comme motif ornemental, se fit
tardivement, au IV•-- VI• siècle, lors du triomphe définitif rle celte religion. La prenvfl nous
en est donnée par un miroir découvert à Tréhir.onde et conservé au Musée du Louvre 2 ). La
décoration se compose de deux pampres chargés de fruits picorés par des oiseaux flanqués
d'étoiles. A la jonction du manche avec le disque, un aigle, aux ailes déployées, se prépare à
prendre son vol. On a vu dans les oiseaux de ce miroir des symboles chrétiens 3 ). La date de
fabrication n'est pas fixée mais elle se place certainement au IV•-\' I• Rièclc.
Nous avons constaté la présence sur le miroir Papazoglu de faisans P,t d'un paon, oiseaux
employés couramment dans l'ornementation deR monuments religieux et qui eurent une large
part dans la symbolique et les décors paléochrétiens,
Toutefois, le problème de l'apparition de symboles chrétiens sur les miroirs de plomb et
de verre n'a pas été jus11u'11 présent résolu 4 ). Pour les premiers chrétiens, le paon symbolisait
la vie éternelle, l'immortalité dans le Paradis; il était le symbole du Printemps et de la lumière
bicn-faisante. La colombe, elle aus8i, occupait une grande pldce dans la symbolique chrétienne
et dans l'art des ouvriers chrétiens primitifs 6). Communément les paons sont affrontés, plus
rarement nous les trouvons picorant des fruits ou deM grains clc raisin, comme ceux du miroir
Papazoglu 6). Deux faisans, entourant un vase d'où émerge un arbre est un décor rencontré
rarement 7). Le vase flanqué de paons est un motif employé plus souvent au IV• siècle ap.
J.-C. et qui se maintint très tard, jusqu'au Moyen-Âge 8).
1 ) B. JI. Welters, Catalogue of the sÜ1•er plates in seaux domestiques, sauvages, voire même fantasti-
British Museum, London 1921, no. 106, reproduit ques, qu'ils finirent par n'être plus qu'un simple
par Barneo, op. cil., p. 12, fig. 6. élement décoratif, cf. Kirsch, art. cil., col. 2209;
2) Michon, Bull. arch., 1909, p. 238, no. li, fig. 20, I.eclercq, DACL. XII, 2, col. 2038 et suiv. Fr. Sühling,
et Leclcrcq, 'DACL. XI, 2, col. 1419, fig. 8186. Le Die Taube als reli~iiises Symbol im christlichen Alterlum,
masque sur un cadre de plomb de Carnunlum e•t un Freibourg im Breisgau, 1930, p. 192 et suiv. Afin de
simple motif décoratif, cf. Nowotny, arl. cil., p. 115, donner l'impu•sion de le vie , les artistes chrétien•
no. 5 et Micbon, Bull. arch., 1911, p. 198, no. 5, parsemaient leurs tableaux d'innombrables oiseaux,
3) Leclercq, arl. cil., col. 1420. en vol, perchés sur des branches, picorant des fruits
') Idem, col. 1417. ou flanquant des symboles ou des objets de culte
1 ) l:n ce qui concerne le paon dons le croyance
chrétien. Nous avons un exemple typique dans la
el dune l'art chrétien, voir le monographie de JI. tombe des Cinq Saints, dons les calacombes de Saint
-Lother, Dèr P/au in der altchristlichen Kunsl, Leipzig, Kel!i.tu• à Rome, cf. Kaufmann. Handb. der altchrist-
1929; Kaufmann, op. cil., p. 283; Marucchi, op. cil., lichtn Epigraphik, p. 136. Cette prédilection pour la
p. 292: Leclercq, DACL. XIII, 1, col. 1075 et suiv décoration avec des oiseaux vient des côtes orientales
et Steier, dons Pauly-Wissove, RF.. XIX, col. 1420. de la Méditerranée (Syrie, Egypte et Asie Mineure),
1) Tels que seraient ceux de la moselque du centre cf. aussi Bernes, arl, cil., p. 13.
de la coupole du baptistère de Naples, cf. Leclercq, 7) P. G. Lapeyre, La basilique chr~tienne de Tunisie,

DACL., XII, col. 741 et fig. 8692. La représentation dans Àlli del IV Congresso lnlern. di Arh~ologia
d'oiseaux picorent des fruits, symbolisant l'âme chré- Cristiana, Roma, 1940, I, p. 235, fig. 35: mosaïque
tienne jouissent de la féliciLé céleste, ne prend un sens de Furma ou deux faisans flanquent un cratère d'oO.
eligieux qu'au III• siècle ap. J.-C., cf. Kirsch, dons émergent deux arbres, voir encore Leclercq, DACL,
DACL. III, 2, col. 2210. Dans la décoration murale V, 1. col. 1080 et suiv. et Il, 2, col. 2038, et suiv.
ou d'objets paléochrétiens, il se fit un tel abus d'oi- 1) Le motif est d'origine orientale et paraît sur

253
D. Tl'DOH

La rcpn,;scntation du faisan scion cette même norme ne peut être qu'une iinitatinn.
On est en droit de se demander, vu l'importance donnée aux oiseaux dans différentes
manifestations de l'art chrétien primitif, si les faisans du miroir Papazoglu doivent être regardés
comme cmblî-mc sacré, ou simplement comme un motif décoratif qui n'éveillait plus aucun
scntim(mt religieux dans l'âme des chrétiens du VI• sièclr?
Lu paon apparait comme ornement sur des bagues, boudes d'oreilles, bracelets, peignes,
vases, couteaux, assiettes, etc,. objets qui, par leur nature même, ne pouvaient avoir aucun
rapport aYCc la religion au V•-VJ• siècle ap. J.-C. 1 ).
Pour les gnostiques, les juifs et les chrétiens, l'image de cet oiseau eut une valeur décorntive
avant d'acquérir une valeur religieuse, fait qui détermine Lcclcrcq à recommander aux archéo-
logues, une prudence extrême, quant au symbolisme, lorsqu'ils rencontrent ses imngcs sur
des monuments 2 ).
Tenant compte de l'époque à laquelle fut coulé le miroir Pnpnzoglu, des inscriptions qu'il
porte et des observations ci-dessus, nous croyons ne pns nous tromper en enlevant toute valeur
symbolique et religieuse au motif des faisans affrontés autour du vnse et du paon picorant
les fruits.
Il faut le réduire à un simple élément décoratif qui, avec le décor végétal dans lequel il
est placé, sont les ornements les plus indiqués pour un miroir de toilette féminine.
Les inscriptions, qui y sont gravées, sont des dédicaces appropriées au décor et à la nature
de cet objet, plaisant par sa grâce, tel un bijou destiné à une femme. Kup(~ XIXÀ'ij s'adresse
à une jolie femme, une noble maîtresse. L'épithète n'a aucun rnpport avec le sens donné aux
inscriptions religieuses chrétiennes 3 ). Au revers du miroir, une nouvelle dédicace s'adresse a
une autre jolie femme <• -tjj xixÀ"/j II LXotÀw •>. Pikalos est un nom féminin que nous n'avons re-
trouvé, jusqu'à présent, dans aucune source littéraire ou épigraphique byzantine 4 ). Peut-être
s'agit-il d'un nom dérivé d'un autre, de forme populaire ou un terme de gentillesse. Les dé-
dicaces à de jolies femmes, des voeux adressés à quelque déesse de la beauté, afin qu'elle dis-
pense de sa propre beauté aux simples mortelles, sont choses communes sur de tels objets.
Nous avons vu plus haut, que les miroirs découverts dans le sanctuaire thrace dédié aux
Nymphes, à Orochak, portent l'inscription ~ zocptc; e:tµ( 6). Se rapprochant beaucoup plus du
sens des dédicaces du miroir Papazoglu, est celle qu'on lit sur un miroir du même genre, de
Kcrtsch: -tjj xixÀ'ij -rà
âw pov 6). Toutes ces dédicaces doivent être considérées comme des
hommages apportés aux femmes, clientes habituelles pour des objets de cc genre.
Des qucl(1ucs centaines de miroirs avec cadre de plomb, découverts jusqu'à présent dans
les ruines de différents édifices classiques ou byzantins, le' miroir Papazoglu repré.,ente le plus
bel exemplaire el aussi le plus intéressant par l'omemenlation et les inscriptions qu'il porte. li
n'est pas une production locale mais un objet d'importation. Les motifs végétaux et animaux
des quatre premiers miroirs dénotent des << oj)ïcinaf' )) orientaux, très probablement syl"icns
3
de nombreux monuments polens et chrétiens, cf. ) Bibliogrophie chez I.ietzmann-Ilees-Sotiriu, Corpus

Leclercq DACL. XIII, 1, col. 10!14 suiv. et Barnen der griech. chrisl. lnschi/len von Hel/as, Bd. I, p. 30
/oc. cil. et suiv., no. 15.)
1 ) Steier, art. cit., col. 1420 et Lother, !oc. cil. 4
) Un géant échoppé uux foudres de Jupiter se
2 ) Art. ci,., col. 1077. Lo prudence est recommonMe nommuit IlLK6ÀÀooç cf. Thes. gr. ling. VI, col. 1075.
quant à la colombe aussi (cf. Kirsch, arl. cil., col. 1 ) Supra, p. 250.

2118, et Sühling, op. cit., passim). Leclercq va jusqu"à 1 ) Phurrnokowsky, !oc. cit.

les appeler • papiers peints• (lb., col. 107'\).

254
MIHOIHS BYZANTINS DE VERRE noun1,(.; DE PLOMB TROuv(.;s EN ROUMANIE

ou égypticnR. Ces miroirs furent apportés pour les soldats de la garnison de Sucidava au IV-
VIe siècle ap. J .-C.
L'existence de puissantes relations commerciales entre les provinces méditerranéennes de
l'Asie Mineure et les garnisons romaine!! du Danube, au IV-e-Vl-e siècle ap. J.-C. se confirme
encore par la découverte à Celei de quelques amphores dont les inscriptions sont restées jusqu"à
présent inédites 1). La flotte romano-byzantine assurait le commerce par la Mer Noire et le
Danube. Elle dominait le chemin martime et fluvial, en dépit des destructions causées danR
les provinces et aux fortifications dunuLienucs, par le~ Huns, les Slave11 et les Avares.
D. TUDOR

1) D. Tudor, Sucidava Ill dan• Dacia, XI-XII (1945-1947), p. 169 •uiv,


DJ~PÔT DE GURUSLAU
DEPARTEMENT'DE S.ALAJ
A
la suite d'informations, le professeur L. La commune de Guruslau est située au
Ghergariu se rendit, en août 1940, à Guruslàu N - E <le Zalau, sur la rive droite du Sorne,,
(département de Sàlaj) afin <l'acquérir des rivière de Transylvanie le long de laquelle
objets archéologiques qu'il trouverait dans la les découvertes archéologiques, surtout pré-
localité. Se basant sur les recherches faites historiques, sont très nombreuses.
sur les lieux, celui-ci pratiqua une petite Notre dépôt @e compose des pièces sui-
section aux confins <l'un endroit dénommé vantes: 3 haèhes à douille-6 bracelets-3 frag-
<<sub vii >>, indiqué par des paysans. Il y ments de bracelets-5 boutons-5 morceaux d'un
découvrit un dépôt de bronzes composé de pendentif-JO fragments de chaîne-] fragment
33 pièces, quelques-unes entières, la plupart d'un objet qui n'a pu être identifié-et plusieurs
incomplètes. Ces objets, ajoutés à d'autres fragments de petits objets, notamment des mail-
acquis par lui, étaient destinés à enrichir le lons de chaîne.
fond nécessaire à l'installation d'un musée Hache à douille (fig. 1, 1). Longue de 9,5
local à Zalàu, chef-lieu du département de cm, large, au centre, de 3,5 cm, elle constitue
Sàlaj. l'exemplaire en meilleur état, ayant conservé
Les évènements <le l'automne 1940, amenés le corps aussi bien que la douille entiers.
par l'arbitrage de Vienne, forcèrent le Pro- Seul, un petit fragment de l'œillet de fixation,
fesseur Ghergariu à quitter Zalàu, abandon- se voit encore sur le corps de la hache. Celle-ci
nant tout le.fond archéologique amassé par est légèrement arquée aux deux extrémités
lui et une partie de celui découvert à Poro- et la courbe est plus accentuée vers la douille.
lissum par le professeur C. Daicoviciu. Toute• Le tranchant, droit, est ébréché sur toute sa
fois, le dépôt de Guruslàu, s'étant égaré longueur. L'arc plus marqué vers la douille
parmi les objets empaquetés par le professeur fait contraste, donnant une forme plus élé-
Ghergariu lors de l'évacuation, parvint à gante à cet exemplaire. La douille est enca-
Arad et fut déposé temporairement au domi- drée sur toute son étendue par un filet légè-
cile de l'ancien directeur <lu collège de Zalàu. rement en relief d'une largeur de 5 mm.
Celui-ci eut l'amabilité, lors d'une de mes La hache entière est recouverte d'une pro-
visites à Arad, de les mettre à ma dispo- fonde patine vert foncé.
sition pour l'étude ainsi qu'une série de pho- Second exemplaire (fig. 1, 2). Moins bien
tographies des objets. conservé que le premier, il a une longueur
Pour la bienveillance qu'il montra en cette de 9,5 cm. La douille et une partie du corps,
occasion, _je tiens à le remercier, ici, très vers l'œillet, sont brisés. Le corps de cette
!!incèrement. hache est également arqué mais de façon

••• plus accentuée vers le tranchant qui, de ce

257
MA HT U, MOCA

Fig. 1. - Gurusla u (dép. d e Sù luj) .


DÉPÔT DE GURUSLAU

fait, d épasse la largeur du centre de 1 cm. ou s avons vu que les trois haches ont les
La trancha nt, maintenant cassé, lais e né- tranchants cassés et de ux d' entre elles ne
anmoins deviner a forme initiale légèrement pos èdcnt m ême plus les douilles entières. Ces
concave. détails nous font supposer que ces haches
Comme pour l'exemplaire précédent, la constituaient une réserve de matériel brut,
douille est bordée d'un filet en relief. Une n'étant plus utilisables comme outils.
patine vert foncé recouvre uniformément tout Les hach es de Guruslau appartiennent au
l'objet. type transylvain bien connu, comme le con-
Troisième exemplaire (fig. 1, 3). Il à une firment de nombre ux dépôts de Transylva ni e
longueur de 9,5 cm et une large ur de 3 cm. et de Hongrie 1 ).

F ig. 2. - Guruslliu (dép. de Salai}.

Les bords de celui-ci sont .plus arqués encore Bracelets.


vers le tranchant qui était convexe . On ne Bracelet ~assif à section ovale ; il a 8,2
peut déterminer la forme de la douille que sous cm X 7,5 cm en diamètre, une grosseur de
certaines r éserves étant donné que la plus 2,5 cm, une ouverture de 2,4 cm. Il est dé-
grande partie en est bri ée, comme du res te pourvu d'ornement. La patine, vert clair, est
l'est aussi le tranchant sur toute sa surface. uniforme (fig. 2, 5) .
La patine es t semblable à celle des excmp- Bracelet massif à section en rhombe ; il a
plaires précédents. 8,5 cm X 7,2 cm, en diamètre, une grosseur

1 ) Nous rappelons quelques dépôts qui, comp renant rul Com. Mon. Istorice, sec/. Transilvania, 1930- 31,
dans leur inventaire ce tte variante, contribuerons au p. 79 ; Moigrad: I. estor, Ein Bronzedepot aus
classement du dépôt de Gurusliiu : Panticer,: Hnmpel, Moigrad ( Rumiinien), dans P. Z., XXVI, 1935, 1- 2,
Bronzkor II, pl. CXLIII; Prejmer : I. Nestor, Der p. 29, fig. 2, nos. 5 el 9, fi g. 3, nos. 1- 2; Bradu/:
Stand, p. 138 ; Tcfoteni: VI. Dumitrescu, L e dépôt de la V. Pârvan, Getica, p. 308; Domüne!jti : Hampe], I,
fin de l'âge du bronze découvert à Tauteni, dans Dacia, pl. XCXII; Bihor: V. Pàrvan, o. c., fig. 257 et Lazar-
V- VI, p. 227; Uriul de Sus: M. Ro ska, D epozitul patak: Hampel, I, pl. CVIII.
de bronz dela Uriul de S us (judeJul Somll§), dans Anua-

259
20, Dacia, XI - XII (1945-1947).
l\lAHJUS MOGA

de 2,5 cm, une ouvcrlurc de 3,3 cm. li est Un autre typr dr bouton (fig. 1, 7} légè-
dépourvu d'ornement et sa palinc est plus rcnwnt LomLé, à peu-près droit, portant au
faible que cdle 1lu préeédcnt (fig. 2, 3). centre un << nmho » de forme nettement côni-
Bracelet mass~{ à section cyli11drique (fig. que, est incomplet. La queue dépasse lég•~-
2, 4); il a 11 X 10 cm eu diamhrc, une rcmcnt à l'intérieur le cône central. Les bords
grosEcur de 8 mm. C'est le seul exemplaire sont hrisés sur toute lu ~urfuce ~).
sur lequel on dislinguc un ornement à la face Le dernier boulon (fig. l, 5) est incomplet.
intérieure et en pelitc partie sur une face Le corps porte au ccntrn un cône en biais. La
latfrale. L'ornement consiste en lignes paral- queue, fixée comme aux exemplaires précé-
dents, dépasse le cône. 3 ).
lèles pointillées.
- Quatre bracelets massif~ à section cylin- Le pendentif.
drique (fig. 2, 1, 2, 6, 7). Jls ont les dimen- La plus hellc pièce du dépM, qu'il est
sions suivantes: 11,3 cm X 10,6 cm-11 cm X facile de reconstituer avec les morceaux que
11,6 cm-12 cm X 11,2 cm. Dépourvus d'orne- l'on possède, le pendentif de Guruslau, fait
ment ils appartiennent tous quatre au type partie de la catégorie des grands pendentifs.
de l'exemplaire antérieur. Il est composé, comme l'exemplaire découvert
Boutons. à Kemccse, avec lequel, du reste, il a beaucoup
Parmi les cinq boutons découverts à Gu- d'affinité de technique et de style, de trois
ruslau, on distingue trois types dont l'un est parties reliées entre-elles par des chaînes
représenté en double exemplaire. joliment travaillées (fig. 3) '). La pièce supé-
- Grands boulons (fig. 1, 8-9) de forme rieure retenue par la chaîne de cou, retenait
ronde, bombée, munis d'une queue; ils sont à son tour le reste du pendentif composé
tous de même dimension (8 cm). Le bord, sur d'un disque du diamètre de 8,4 cm; la face
une largeur de 1 cm, est droit, vers le milieu du disque est ornée de cinq cercles concen·
une bande bombée large de 7 mm le sépare triques en relief, égaux de largeur (5 mm),
du centre cônique terminé au sommet par entourant un << umho >> de 7 mm de dia mètre.
un umbo. Ces deux exemplaires ont la queue Le disque, dont le bord soigneusement poli
légèrement arquée et fixée à peu près au est abîmé à sa partie gauche, porte à la partie
centre de l'intérieur de la partie cônique. La supérieure les fragments des deux œillets dans
patine vert-de-gris est uniforme 1 ). lesquels passait la chaîne de cou. A la partie
Un autre bouton plus petit (fig. 1, 6) a un inférieure, sous les trois œillets précités, trois
diamètre de 5 cm. Il est de même forme que antres, dont seul celui du centre est intact,
fos boutons décrits ci-dessus, mais dépourvu servaient à maintenir, à l'aide de trois chaînes,
de la bande bombée qui sépare le hord du dont un fragment composé de quatre mail-
centre. La queue, fixée comme aux exem- lons est encore attaché à l'œillct entier, une
plaires précédents, a une grosseur de 5 mm. pièce centrale. Le dos du disque, dépourvu

1 ) Un exemplaire semblable se trouve dons le dépôt dépôt de Dinnye& et dans celui de Szenda. 24-25.
de Lï-S:ony, Hampe!, I, pl. CXXV, no. 52; Lazar- Berichl d. Rom. Germ. Kommission, 1934-35, pl. 50,
patak, llampel, I, pl. CIX, no. 8; celui-ci contraire- no. 12 et pl. 49, no. 7. Les deux déptits sont dotés du
ment à notre exemplaire a deux ranp;s sur le bord; Frühhallslatt.
un bouton semblable dans Hampe! 1., pl. 55 no. 4 ') Le pendentif est reproduit por C. Daicoviciu dam
de Cehalul, département de Sëlaj. La Transilvania nell'anlichita et dans ln version alle-
1 ) Un exemplaire à peu près semblable de Spülnaca mande SiebenbUrgen im Altertum, toutes deux, Buca-
dans Daria, V-VI, 1935-36, p. 221, fig. 15, no. 3. rest, 1943, fig. 4 et aussi dons le dernière édition
3 ) Le même type de bouton fut trouvé dons le française.

260
Df:PÔT DE G RUSLAU

.
d'ornement est lisse et poli. De par la place séparés de la plaque proprement dite, par le
qu'il occupe dans la compos1t1on du pen- fil et bombé qui l'entoure et avec lequel il
dentif, le disque était
destiné à n'avoir qu'une
seule face ornée.
La seconde partie du
pendentif, composée d'u•
ne ,plaque rectangulaire
était suspendue au disque
par trois chaînes. Lon-
gue de 10,5 cm, large
de 5 cm, elle est en•
tourée d'un filet bombé
large de 3 mm; l'espace
compris à l'intérieur est
décoré, au centre, d'un
motif angulaire consti-
tué par un grand X.
Les deux angles de
l'X forment chacun un V
dont la pointe est dirigée
vers le centre de la pièce ,
divisé en deux parties à
peu-près égales par une
ligne en relief partant
des pointes et s'appu•
yant, comme d'ailleurs
tout le motif, sur les
côtés longs de la plaque.
Cet ornement est flan•
qué de chaque côté d'une
roue formée de trois
cercles concentriques
comprenant à l'intérieur
quatre bras en forme de
croix sortant d'un petit
moyen. Les cercles de la
Fig. 3. - Gurosliiu (dép. de Salaj).
roue, épais de 1 mm, ont
un diamètre de 3 cm, 2,6 cm, et 2 cm. font corps. Tandis que les œillets du disque
L'espace compris entre les quatre bras et le ont une dimension de 2 cm X 2 cm5, ceux
cercle qui les entoure est vide. A chacun des de la pièce centrale n'ont que 2 X 2 cm.
deux côtés longs se trouvent trois œillets, un Le dos de la plaque, soigneusement P?li,
au centre, les deux autres aux extrémités, est, comme celui du pendentif, d épourvu
leur grosseur est de 3 mm. Ces œillets sont d'ornement. La pièce est brisée en quatre

261
MAHILIS MOGA

morceaux dnnl il ne nu11111uc qu'une pclile La dernière pih·c du dépôt (fig, 1, 4) incom-
partie. L' orncrncntation est en relief. plète et non retouchée après le coulage est
Des pla1p1cs triangulaires, derni,,rc partie peut-,~Lre une 1loublc prolorné d'oiseau 1 ).
de pendentif, étaient su~pcnducH à lu plaque
rectangulaire par I rois rhaîncs accrochées aux Les ohjel s découYcrls i'I Gurusl.iu forment
œillcts inf(-ricurs de !'elle-ci. Chacune clc ces un cnscrnble homogt•nc. L'inventaire est ana-
pi1·ces est composfr de trois parties: l'anneau, logue à celui d'aulrcs clépî,Ls dans lesquels
la gorge et la plaque proprement dite. Toutes sc trouYcnt des ohjets de parure.
ces parties forment un corps commun élant Sa ehronologie, rclath,imcnt facile;, éLuhlir,
coulées en une seule pièce. L'anneau, <le est basée tout particulfrrcrncnt sur les haches
2,7 cm de diamètre, est scmhlaLlc aux mail- et le pcndcnlif.
lons des chaînes, la gorge est ornée tout Dans un court article sur le dépôt de
Siiplac 2 ), partanl en parlic des dépôts dans
autour de quatre lignes parallèles en relief.
Deux V enlacés ornent chacune des faces lcsc1ucls se trouvait la hache transylvaine,
de la plaque dont la pointe est clirigéc vers j'ai insisté, dans les grandes lignes, sur sa
l'anneau d'attache. Sa partie inférieure, hase forme, préconisant une division en trois grands
du triangle, se termine par cinq dents à pointe types distincts scion la forme de la douille,
arrondie. L'ornementation des deux faces de celle du tranchant et du corps de la hache
ces pièces s'explique par leur rôle de pende- proprement dit.
loques. Elles se retournaient fréquemment En cette occasion j'ai montré que ces
par les mouvements imprimés par la marche trois types, que pour plus de facilité, nous
de celui qui portait le pendentif. Les chaînes désignerons par A, Il, C, sont f,équcnts en
qui reliaient les différentes parties· du pen- transylvanie et en Hongrie, un type succédant
dentif ont été retrouvées en dix tronçons à l'autre, commençant du bronze III et
composés de deux à huit maillons. On dis- s'étendant jusqu'au Ilallslall 3 ), tandis qu'en
tingue deux sortes de maillons ; des grands d'autres cas, dans le dépôt de Lâzârpatak,
(3,2 cm) et des petits (3 cm) disposés alterna- par exemple, les trois types sont représentés.
tivement. En tête, aux œillets des pièces ou Il est évident que ces présences simultanées
aux anneaux des plaques suspendues les ne peuvent être généralisées, pourtant clics
maillons sont grands. Cc sont ces• maillons ne doivent pas surprendre quand il s'agit
qui terminent trois des fragments de chaîne d'un dépôt de l'importance de cc dernier.
des plaques; un des fragment comprend deux Dans celle classification sommaire, basée
maillons. Il est fort probable que toutes les seulement sur une partie du matériel en
chaînes accrochées à la plaque rectangulaire question, nous n'avons insisté ni sur les
maintenaient chacune deux plaques. La sec- détails ni sur les particularités de chacun des
tion des maillons est en rhombe. exemplaires; nous n'insisterons pas encore,
En plus de ces fragments de chaîne plus car une étude approfondie des déLails demande
ou moins bien conservés, il existe encore un un examen minutieux des originaux et ne
grand nombre de fragments de maillons ou saurait être faite d'après quelques repro-
des maillons entiers dont l'ensemble indique ductions, L'observation de tout le matériel
la dimension assez grande du pendentif. amènera, sans doute, une sous-division des

1) Il s'agit plutôt d'un reste de couleire (1, Guss- 1911-42, p. 167-·1i3.


) Ibidem.
3
zepfen ,). Ion Ne,tor.
2) Anuarul Inslilulului de studii clasice, vol. IV,

2G2
MISCEI.LANEA

types préconisés par nous cl fixera éventuelle- que, pluH nettement encore la durée de ce
ment, de façon plus précise, la durée de chacun. type. 7 ) NouH le retrouvons, appartenant à
Partant de la classification précitée, les cette mi:me épo,p1c, dans le dépôt de Bihor 8 ),
trois haches de Guruslau appartiennent au dont la position est clairement déterminée
type B caracteriFé pur une douill,~ concave, par l'inventaire tout entier. Le pendentif
posée ohli!Juemcnt par rapport au plan nous conduit, lui aussi, à la fin du hronzc
central du corps. Celui-ci est arrp1é pareil- 1 V, au commencement du Hallstatt.
lement vers les extrémités, le tranchant est Le nombre dc11 pendentifs connus est réduit
de forme droite 011 concave. Quant à l'époque et les grands pendentifs trouvés entiers sont
et à la durée de cc type, il apparait dans la très rares. L'essai de reconstruction esquissé
première période du bronze IV et ~'étend dans la figure 3 et la dénomination même des
jusqu'au Hafülatt. pii~ecs qui le composent sont basés sur les
Le mÎ\mc type Fe retrouve dans un inven- œillcts. Ils indiquent exactement la place
taire de Tiiutcni 1 ), offrant les caractéristi,p1es occupée par chacune des différentes pièces.
du début du hronze IV; nous le retrouvons Il existe une grande analogie, quant à la
encore, appartcnent à la mî,mc épo!JUC, dans forme et à l'ornementation entre le pendentif
le dépîit de Ilriidu t 2). de Guruslàu et• celui de Hongrie 9) qui est,
La découverte de Panticcu 3 ) prouve l'exi- du reste avec celui de Kemccse 10), le mieux
stence de celle forme dans le bronze IV/2 conservé du groupe des grands pendentif •
aussi, tandis qu'à Domàne~ti 4) nous le trou- Il est probable que les pièces reproduites
vons dans un milieu caractéristique de la fin sans indication de lieu de découverte par
de notre bronze. Plus tard, c'eRt à Uriul de J. Hampcl 11 ) et peut-être aussi les anneaux
Sus 6) que nous le rencontrons, daté par trouvés à Lozna-Mare-Somc~ 12 ) faisaient partie
M. Roska, de la première période du bronze de grands pendentifs.
IV, quoique selon nous, ce dépôt appartienne Le second groupe de pendentifs, les petits,
à la dernière période du bronze IV, étant trouvés en plus grande ,1uantité ne peut offrir
donné qu'à côté de haches d'armes à disque, que des analogies et des comparaisons moins
variante B 3 a, nous en trouvons appartc· importantes.
nant à la variante B 4 a. 8 ). On distingue en tout premier lieu dans la
Nous avons rappelé qu'à Lâzârpatak, le décoration du pendentif de Guruslau la roue,
type B voisine avec les autres. La présence symbole du soleil. Celle-ci se rencontre fré-
du type B, ici, à côté de faucilles à houton, 1p1emment, tant sur les ohjcts de bronze que
de plaques maitresses de pendentifs en forme sur la céramir1ue. D. Popescu, dans une étude
de poignard et d'autres objets mettant en spéciale conrncrée à la représentation de ce
évidence le caractère hallstattien, nous indi- symhole sur les amulettes hallstattiennes 13 ),

l) VI. Dumitrcscu, o. c. 1) J. Hampe], Bronzkor, I, pl. LXII.


•) V. Pârvun, Getica, p. 308. 10) Cf. J. Hampel, CXVI, no. 19, fig. 27, p. l:i6 et
3 ) Ibid., p. 409.
Getira, p. 411, fil!, 312.
4) J. Hampe], Bronzkor, I, pl. 123--2,l et I. Neslor, li) I. Hampcl, I, pl. LXII, nos. 3-4-5.
Die verzierlen Streitüxte mit Nackenscheibe a1t., Weslru- 12) ~- Hoeke, Le dépôt de bronze de Lozna Mare
miinien, dons Marburger Studien, p. 181 et 192. (Nagylozna), dep. de Some~, dans Dacia, III-IV,
•) M. Rosko, o. c., p. 78. 1927-32, p. 357, fig. l, no,, 3-5.
6 ) I. Nestor, o. c., p. 192. 1 3) D. Popescu, Amulete hallstatliene din Transilvania,
•) J. Humpel, o. c., pl. 108-109. <lans Anuarul Com. Mon. 1st. Sec/. Transifoania, vol.
8) V. Pûrvon, o. c., p. 371. IV, p. 177-193.

2G3
MARIUS MOGA

montre que la signification inilialc de la roue s'expliquer lu présence des hoches à double
fut abandonnée, en tant que symbole du tranchant sur la pièce rectangulaire aussi Lien
Soleil, pour ne conserver que le caractère d'une que la forme de hache simple, excessivement
amulette apotropalquc. Cette interprétation stylisée des plaqucA terminales du pendentif.
est valable pour le pendentif de Gurusliiu Nous avons vu que sur la plaque rectan-
destiné à protéger de tout mal celui qui le gulaire le motif-roue est représenté deux fois
portait. et séparé par un X dont les branches s'ap-
Cette utilisation nouvelle et à peu près puyent sur les côtés longs de la plaque.
exclusivement ornementale du motif-roue se Peut-être devrions-nous voir dans cc motif
retrouve dans le pendentif de Kcmccse 1 ) où une stylisation des bipennes. Non seulement
il constitue le disque retenant la pi1~cc cntit~rc. les haches 11 double tranchant, mais encore
Soue une forme identique en cc qui concerne les haches simples avaient un caractère talis-
sa représentation, la roue se rencontre encore manique comme semble l'indiquer ce motif
dans le dépôt apocryphe de Oradea Mare 2 ) ornant le pendentif de Zagon-Cercmu~ 5),
et en pièce isolée, uniquement soue forme beaucoup plus petit que ceux de Kemecse et
d'amulette, dans le dépôt de Fize~ul Gherlci. de Gurusliiu. Nous discernons une figuration
Il cet inutile de relever le caractère nette- de haches simples dans les plaques principales
ment hallstattien de ces découvertes, tout de ce dernier pendentif aussi bien que de
particulièrement de celle de Fize~ul Gherlci 3 ). celui de Kemecse, en dépit de l'exagération
Le caractère talismanique de la roue en de la stylisation, mais les tranchants ajourée
plein Hallstatt est confirmé par la découverte viennent ajouter une difficulté de plus à la
de la croix-rosette utilisée comme bouton à possibilité d'une affirmation catégorique.
Aiud sur le Dcalul Coco~ului 4 ). De ce qui a été démontré plus haut, et de
La décoration du pendentif de Gurusliiu se l'inventaire entier des objets découverts, le
complète d'un autre motif qui ne peut être caractère hallstattien du dépôt de Gurusliiu
considéré uniquement comme ornemental car ressort nettement. V ers cette interprétation
il possède, lui aussi, un caractère talismanique. permet d'incliner également la stylisation très
De cette façon seule, croyons-nous, peuvent prononçée des ornements du pendentif.

MARIUS MOGA

1 ) Pârvan, Getica, p. 317, considère les pendentifs prédomine à une période tardive cle cette civilisation.
du type de celui de Kemecse comme des expressions Il fait une distinction entre les fibules simples snns
ortistiques et religieuses de culte du Soleil. ornement intermédiaire torsé en forme de 8 et celles
1 ) I. Hampe), I, pl. LXIII, no. 1 et Nestor, Der du type Bilvine~li. Lo fibule du type BilvAnetti,
Stand, p. 119, n. 490. mais sans boulon rivé, se retrouve oussi à }ïze,u
3 ) Pârvon, se basant sur les fragments de petits Gherlei. Un exomen dea dépôts et des découvertes
chaudrons et sur les fibules à lunettes a démontré opérées jusqu'à présent et parmi lesquels ae trouvent
de façon assez claire le caroctère hallstattien de f'e des fibules à lunettes pourrait éventuellement étoblir
dépôt. La fibule à lunette, selon Pârvon, doit être quel est le modele le plus ancien. La forme la. pluo
considérée spécifiquement hallstattienne et il l'incor- ancienne, appartenant aux dépôts précités est celle
pore dans le bronze IV/2 (Gelica, p. 390). L'incorpo- sans boulon rivé, et non inversement, comme aembl~
ration de cette fibule a été dernièrement reprise par le croire Berciu, o. c., note 28.
D. Berciu, dons son étude Depozitul de bronz dela 4 ) Pilrvan, Gelica, fig. 203 et p. 311.

Orthlie, dans Apulum, I, p. 80-9i. Selon Berciu, la •) D. Popescu, o. c., fip;. l O.


fibule à lunette apparait au début du Hallstatt mais

264
KLEINE DA KISCr-TE SJLBERJi U DE
1. Agârbiciu - Egerbcgy - Arbcgen, J ud. a) Schlosser, 1 ) S. 58 Nr. 248- 254.
Târnava Mare (Abb. 1). Hinter dem << Ramrcg >> b) Schlosser, S. 57 r. 228-231.
etwa 3/4 km vom Dorfo cntfernt, wurde von c) Schlosser, S. 55 r. 197 - 201 odcr S.
dem Bauern Joan Bârsa, ein kleiner Silber- 62 Nr. 315.
fund gemacht, den das Mu-
seum in Sibiu untcr Zahl
456/1909 ankaufte (Inv. r.
4552 - 4559). Er enthalt die
Bru chstücke von zwei silbernen
Kugclfibcln und sechs Münzen.
1. a) Bruchstück der Bü-
gelplatte, von der ohen einige
Spiralwindungen ab s te h en.
Liingc 4,,9, gri:\sste Breite 1,6
cm.
b) Bruehstiick des den B ügel
umklammcrnden Fusses mit
vier Kugeln. Lange 5,7 cm.
c) Brucbstück der Fcder-
rolle. Lange 3, Durcbmesser Abb. 1. - 8rucbstücke von Silherfibeln aus Agârbiciu.
0,9 cm.
2. K leineres Bruchstück, wie 1 h von einer cl) Schlos er, S. 45 r. 43.
zweiten Fibel mit zwei Kugeln. Lange 3,6 cm. e) nbestimmbar.
3. Die Münzen liegen nicht mehr vor. Sie J) Bronzemünze mit vollstiind.ig verwit·
wurden aber von M. v. Kimakowiez mit- terter Oberflache, unbestimmhar ·-).
inventarisiert ( r. 4554 - 4559) und liessen Der Fund ist wenig bemerkenswert. Kugel-
sich dadurch einordnen . fibeln sind eine in den dakiscben Silber-
a- c) Dyrrbachische Münzen. schiitzen ühliche Form 3 ). Ebenso sind etwa ein
1) J . v. Sch losser, Beschreibung der altgriechisch•n J ud. Târnavn-Mare provinzinlrôm.isch ist, wie nus der
MU ,uen, Wicn, 1893. bei C. Goose, Arch. d. Ver. f. sieb. Ldkcle, XI!I (1876),
2 ) Di e Bestimruung der Münzen verdanke i ch M. S. 532 und Taf. 7; 7 abgebildclen Ankerfibel hervor-
Macrea-Cluj . geht. Di e Armspirale aus Feldioara-Fôldvâr-Marien-
• 3 ) Siehe die wcrlvolle Zu sa ruruenstellung der da- burg, Jud. Bra~ov, ist mit der aus Hetiur-Hélur-
kisehen Silberfunde durch D. Popcscu, Dacia, VII- Marienburg, Jud. Tàrnava Mare identisch. Der Irrtum.
VIII (1937- 1940), S. 197 - 202. Ricbli gz uslell en ist. erkliirt sieh aus der gleich lau lenden deutschen Be-
dass der F110d nus Beia-Homorodbene-Me hburg, zeichnung beider Orte.

265
J ' " ! ff
KURT llOTI EDT

Viertcl all er Fuudc münzdaticrt, vo n dcnen Vcrmerkcu Aufnahmcn vo n zwei wci teren
die aus Dcma - Fel odcrna, Jucl . Bihor, Silbcrfunden , die niclit in das Museum gc·
Siiciiliisiiu - Sastclck , J ud. Bihor und So- langten, ondcrn vc rmutlich nur zum Kauf
m c~ ul Cald- Mclcgszamos, Jud. Cluj , auch angcboten und in Pliotographieu vorgclegt
dyrrhachische Müuzen enthalteu 1 ). wurdcn. Sic wcrdcn ohn c eine eingchendcre
Bcschrcibun g, die zu geb en un•
moglich ist , hier mitgcteilt.
2. Slimnic - Szcli.ndek - Stol-
zcnburg, J ud. ibiu (Abb. 2).
Di e Aufnahme trag t auf der
Rück 5eite die Anmcrkung : << il-
0 berfünd in Stolzenburg, 1920 ver-
Abb. 2. - Silberfund nu s Slimnic. kauft oach Bukarest an cin cu
Handler um 10.000 Lei>>. E han-

Abb. 3. - Silberfund aus Villenii-de-Muntc.

In der Photographiensammlung des Bru- delt sich ohne Zweifel um den Fund, der sich ge•
kenthalmuseums befinden sich mit kurzen genwiirtig im Nationalmuscum für Altertümer

1) C. Dnicovi ciu, Dacia, VII- VIII (1 937-1940), S. 322- 323.~Popescu, n. a. O., S. 201, 202.

266
KI.EINE DAKISCIIE SILBEHFlJNDE

bcfindct 1 ). Wic aus cmcm V crglcich sciner aufgetaucht ist, wird cr glcichfalls hier
Bcsd1rcih11ng mit der Abhildung hcrvorgeht, ahgcbildet.
die ihn in scincr ursprünglichen Zusammcn• Er cnthiilt eine der üblichen in zwci Tcile
sctzung zcigt, wurde cr nur unvollstiindig gehrochene Armspiralcn mit Palmetten- und
von dcm N ationalmuseum erworhcn. Des• Schlangenkopfenden, zwei flache Silhcrfibcln
wcgen wird hier die wenn auch mangelhafte mit je eincm gctrichcnen Miinncrkopf, eine
Aufnahmc wicdergegeben. Kctte mit Ringen an den Enden und eine
3. Vrilenii de Munie, Jud. Prahova kleine Hülse. Die Fibeln hilden vermutlich zu•
(Ahh. 3). eammcn mit der Kettc eine Garnitur, wie sie in
Der Umschlag, in dem <lie Photographien romischen Funden mit Ankcrfibcln bckannt
lagcn, trügt von vcrschiedenen Handschriften ist. Die Fibeln verdicnen bcsondere Ilcachtung,
<lie Aufschrift: (( 10 Mart. 1932. Aus der da antropomorphc Darstellungen im Rahmen
Dakenzeit. Fundstelle Vâleni de Munte. des dakischen Kunstgewcrbes iiusserst selten
Unhekannt von wem übcrgcben. Angeblich sind. Sic bcsitzcn eine Entsprechung aus
im Ilcsitz des Antiquitiitenhiindlcrs Cândrea >>, Sicbenbürgen im Buda pester Nationalmuseum,
Da der Fund bishcr in der Literatur nicht die aber anscheincnd grüber gearbeitet ist 2 ).

KURT HOREDT

1) PopcHcu, a. o. O., S. 196, 201.


2) Af:, XI (1891), S. 438 und 449. Pârvon, Gelica, Abb. 393.

2G7
NOTES ItPIGRAPH[QUES I
1. A. Kerényi A Daciai személynevek (Bu- 10282, Abiria V 2183, Abero, Aberra, Aber-
dapest, 1941) No. 227 4 reproduit sans resti- rinus, Thes. l. Lat. I 72). Mais il faut lire
tutions, mais avec quelques erreurs (d'après Laberius Priscus, sans prénom.
la copie de A. Alfoldi-jun.), l'inscription dé- 4. lzvestija-Bulletin de l' lnst. a,ch. bulg.
couverte par Gh. Pintea dans le camp ro- XIV (1940-2, 1943) 112, fig. 185 (Pliska):
main de Gherla (dép. Sorne~) en 1937 et fragment d'un bloc de pierre encastré dans
conservée au Musée archéologique. de Cluj. un mur du palais du tsar Krum. Kr. Mija-
Dans la 1.1 il faut lire non Ael. lngenuae, tev lit: DM/BIAEMV ... r. Dans la 1.2 on
mais Ael. I ngenua E[ ... ] ; 1.4 non alita e peut déchiffrer: ... BIAE MVSICE, qu'on
sinan, mais alita es in ann. Voici le texte doit compléter en [ Vi- ou Bae]biae Musice.
de l'épitaphe: Le dernier nom, d'origine grecque, est assez
fréquent dans le monde romain (CIL II 80
AEL • INGENVA • E [•••
Musice, V 3047 Tilonia Musice, 3777 Tossia
INIS. IRIS. HIC. IAC[et
Musice, VJ 27991 Vibia Musice, Vibiae Musi-
SVB. TERRA. MIS[cra?
cenis, X 7365 Musice, etc.).
ALITA • ES. IN • ANN[is
5. lzvestija-Bull. XI (1937) 286-7 (=Arch.
5. PL VS • FAT A. VETA[runt
-epigr. Mitt. Oesterr. XV 218, 106 = etc., Gor-
I AM • NVLLA • EST • / •••
na-Orechovitza,Blg.): autel en marbre; danH la
PARENTES. MATER.
1.7 TO' E-A, ?OV on a lu Ilou[3]e:[ v-n]oc[ v]oG
Ligatures: 1. 3 T + E (TERRA), I. 7 N + ( Arch.-epigr. mitt.), ou bien Toue:·rn. ou (Ka-
T+ E (PARENTES), M +A et T + E zarov, admis par Flacelière-Robert Rev. ét.
(MATER).
gr. LII (1939) 477); il faut lire 't'o[u] hoc[[] pou,
2. Dacia IX-X (1941-4, 1945) 268, fig. 13, qui est le substantif hoc~poç, et non le nom
6, fragment de bas-relief (de Callatis-Man• propre 'E't'oc~poç (pour le quel v. des exemples
galia): le nom de l'offrant, lu par M. Th. chez Bech tel o.c. 168): 0e:w" H p@ Bopx:IJL•lHoc
Sauciuc-Siveanu: PXAEXVfAXEXX P. Ae Al'.J,Loç Ilo't'cxµwv U7t~p Aùp·'iÀLOCVOU <l>~Àe:Lxoç
(li us )•ex ( ?) ( ib. p. 288-9), est plutôt: P. 't"o[u] h~[t]pou [zocpL]cr[~pLJov.
Ae (lius) Vindex (NDE en ligature). 6. Kazarov Denkmiiler thrak. Reiters Bulg.
3. Glasnik-Bulletin de la soc. du musée de (Budapest, 1938) 55, No. 236, fig. 128 (=Sbor-
Slot·énie XXII (1941) 133 (Lubliana): DM nik big. XIII (1896) 425,8, Dipsiz-Gol, Boris-
ANTONIAE MAXIMILLAE IABEHIVS sovgrad) relief du <1 cavalier» thrace. On a lu
PRISCVS NVRI DIGNIS. BM. Selon l'édi- dans la 1.1: MouxLOÇ ~Lvxe:v-rupcxÀe:o: Ç) &e:w,
teur B. Saria, IABERIVS serait L(ucius) c'est-à-dire les noms thraces Mucior (var. de
ou T(itus) Aberius, le dernier ayant la fonc- Mucius, Matecscu Ephem. dacor. I 1072 , etc.)
tion de gentilice ( cf. Aber( ius?) CIL III et Dincenw(t) ralis ( = Din( i) cent+(t) ralis,

269
ION 1. Hl 1SSll

Seure, Matccscu ib. 195--66 , 203 4 ), ou bien mainc v. la hibliographic indicp1ée <lanR Eplw,n
~L\l}(E:'..rrnupocve:o( ç), - OCV"f)Ç ( ?), Kazarov). dricor. I 72, A111rnrul ln.~,. studii ctris. Cluj-
Ces noms hyhridcs n'ont aucune analogie dans Sil,i11, Ill 155.
la riche ononrnst iqnc des anciens Thraces, et 10. M. Dimitsas J\fal.-e1lo11iri en litlwi.~ (gr.,
le texte de l'inscription, contenant le nom 11196) 339, No. 301 (Sti1hi): 'JI piXY.ÀÉCùV <l>LÀLTC·
et la qualité du personnage qui déclic l'ex- 1tou II octjiocdvo::c; T"Ïjc; yuvocLxlic;, etc. Le troiHième
voto: Mt,;KJOP~INKENTt.!PANE8(0En doit nom <•Papsacinas>>, considéré d'origine thrace
être lu et complété: Mouxto( c;) ÔpÔLv(ii,oc; par l\latcescu (Arwarul lnst. ist. nri/. Cluj, III
xe:vToup'.(Cùv) &vé&("f)XEV) &e:c:)- C'est un ro• (1921 -5) 11,fl << dérivé avec le suffixe -n- d'une
main d'origine thrace Mucius, ordi11atus cen- racine inconnue•>), mais dont <<l'élément radi-
turio, probaLlcmcnt d'un corps auxiliaire de cal ne présente aucune analogie dans l'ono•
Thrace. Pour les ordi11ati, << qu'il faut consi• mastique thrace, - semble être plutôt le pro•
dércr tous comme simples centurions, pour duit d'une lecture erronée>>, comme nous
la plupart légionnaires, parfois aussi des cen- l'avons relevé en 1943 (Anuarul lnst. stml.
turions de corps de troupes bien pins mode- clas. Cluj-Sihiu. IV 103). Cependant, si la
stes, de cohortes et mêmes de simples numcri >> lecture do l'inscription est correcte, il s'agit
v. E. Stein Byzantion VIII (1933) 381-2. de la confusion do 'Y avec Y (comme IToctji,oc-
7. Kazarov ib. 181, no. 1093, fig. ~20 (mu- ÀtWT"f)Ç= 11 IXU't'·, cre:µvtjivoUO"L\I =cre:µvuv-, 4JLE=
sée de Plovdiv): fragment <l'un relief du <• ca- ulé, etc., J. Zingcrle Jahresh. üsterr. arch. bist.
valier>> thrace ... nP~INATO~ lu par l'au- XXX (1936) llbl. 163-4) et do la transcrip-
teur .•. Cùp ~L\IIX't'OÇ, doit être corrigé en wp- tion de A par A, et ITA \}'AEINA~ doit être
OLVéi,oc;, ordinatus ( centurio), comme le no. lu ITocuÀdvocc;.
précédent. 11. Archaiolo~ikon Deltion II (1916) parar-
8. lzvestija Muzej, Sofia I (1907) 33-5, tcma, p. 11 (Thasos): épitaphe <le l'époque
1, fig. 7 (Glava Pancga, Big.): bas-relief avec romaine ALXLVVLIX ALxLVv(ou -0-uychl)p, µl)-rpàc;
dédicace à Asclepios de 'louÀLoc; Kévcrou, oè Sixt~~ pocç. Dans le dernier mot il fout
0

qu'on a considéré comme variante du nom reconnaître le nom romain Serera (écrit d'habi-
thracti Centus, -centus (M:itccscu o. c. 203-4 4 ) : tude ~e:~~ poc, ou 2:eou~ poc, ~e:u-), cf. S,rnbcrac
c'est plutôt une forme mal lue (ou mal écrite) CIL VI 26448, Aurdia S,•bera XV 71-15, etc.
du nom KéÀcrou, lat. Celsus, car il est peu 12. Bulletin de corresp. hell. XLV (1921)
probable qu'il puisse s'agir d'un nom propre 18, 1.84, (Delphes): A. TCIXLOU doit être lu •A[ p]-
romain formé du substantif census. 1tocÀou, le nom grec et macédonien '' Ap1tocÀoc;
9. Belomorski Pre~led, Sofia I (1942) 326-7, (Ephem.dacor. VIII 173): èµ MopuÀÀCfl"Aou-
19 (Serres): longue liste de ~yopocvoµ1)x6,ec; µoç ~éÀeuxoc; •A[ p]mxÀou.
7tpOO"'t'IXTEUOV't'OÇ OLOC ~LOU Aùp ,l)ÀLOU) ~LOÇ- INDEX
xoùvoc; ,où 1tpLvÀoux(ou; le dnnier mot doit &vHl (7J1<.Ev) 6 Musice 4
être lu 1tptv Aoux(ou, Lueiri.~, le sobriquet [? B]aebia 4 0p8L\I i-ro; XE\1-
(signum, supernomen) d' A unlius Dioscunos, KEJ,aoç 7 -roup(wv 6, 7
introduit par 1tp(v, cf.• PoôoyouV'lJc; .•. ovoµoc TO l<.E\ITOUptCùV V. c,p3wiii.TOÇ lJ et UÂtÎ \let 10
"A pnetÀo ç 12 1rplv 9
1tp(v µe 1téic; ~XÀ7J~EV. E1tocyoc&w, vùv ôè: • Poôo-
lTct:poç 5 Severa 11
yoÙV"f)V, ~IXO"LÀLÔoc; TO è1twvuµov, lnscr. Gr. Laberiu:, .1 [?V]ibia 4
XIV 499 (chez Lambertz Glotta IV (1913) 84). 6 AouxLo; 9 Vindex 2
,o 1tptv, Ann. Brit. School Athens 1911-2, J58. 1\louxLo; 6 =etL'.~r,px=Severa 11
Pour les sobriquets dans l'onomastique ro- ION I. RUSSU

270
' ROMULA
JUPITER TURMASGADIS A
Il y a cinquante ou soi xante ans, le Musée étant dét ériorée, on ignore si elle portait ou
ational des Antiquités de Bucarest r ecevait non une inscription.
un intéressa nt fragment d'un groupe sculpté, Le fragment présente pourtant assez de
provenant de Re~ca (département de Roma• détails pour que l'on puisse y reconnaître un
nati) où se trouvait an-
,f -
ciennement colonia Ro-
mula. Ce fragment, partie
inférieure d'un groupe
taillé dans du calcaire
de Vratza (Bulgarie)
haut de 0m380, large
de 0m385 , épais de
0ml2, montre le bas
d'un corps d'aigle (la
patte et l'aile droites)
(fig. 1). Les serres de
l'oiseau pèsent sur le
corps d'un quadrupède
étendu sur la partie su-
périeure de la base du
monument. Cet animal,
dont la tête est détruite
et le corps sommaire-
ment ébauché, ne peut
être identifié qu e par
L_ /

analogie comme un che- Fig. 1. - Romula.


vreuil ou un cerf.
Une forte barre de fel' fichée dans un trou, monument se rattachant au culte de Jupiter
visible au dcs:,ous de la base, fixait le g-roupe Turmasgadis 1 ), culte extrêmement peu connu.
sur une colonne uu pilastre et de ce qut' sa Parmi les monuments élt:vés à cette divinité ,
partie postérieure est à peine dégrossie, on celui qui nous occupe est le sixième découvert
peut conclure qu'il était adossé contre un dans tout l'Bmpire Romain 2 ) et le second à
mur. La face de la hase, lrnute de 0ml20, Romula 3 ).
1 ) Au suj et de ce culte, voir K eun e, dans Ro scher, ibid. , no. 2 et Tudor, d ans Dacia, IX- X, p . 412
L ex. gr. rüm. M y thologie, V, p. 1289 et F. H eichclb eim, e• suiv.: Turmasga da, Max( imus} Ma ximinus e l
RE. A, 2 col. 1392 et s11iv. Juliarius exvoto pos(tterunt}, où nous voyons un aigle
2
) Expos-S complet dans Uci chelheim , 1. c. tenant un cerf dans les serres.
3
) ClL. III, 8027 (= Dessa11, 4074\; IIcichelheim,

271
D. TllDOH

Dans la suite, d'autres monument!' furent pire Homain comme une divinité de la guerre,
dédiés à Jupiter T11rmas~adis à Rome 1 ), Tri- de la chasse, des bêtes sauvages, elc 5 ).
er 2 ), rt Micia 3 ). Les imeriptions l'assimilent à Jupiter Opti-
On peul déduire de l'étude de ces six mo- 11111s Maximus, divinité fort répandue plus
numents que le culte du dieu pénétra dans tard dans le panthfon militaire, d'o11 l'emploi
l'Empire uniquement par des éléments orien- de l'aigle comme emblème sur les monuments
taux: soldats, pélerins et affranchis. Sa dif- de cc dieu.
fusion fut tardive, au IJl-e siècle, et dura li est à remarquer que, parmi les six monu-
peu. ments dédiés à Jupiter Turmasgaclis quatre
La similitude de sujet, la disposition sem- appartiennent à la Dacie dont deux à Romula
blabe de l'aigle et du chevreuilet l'identité de et deux à Micia.
la pici-rc des deux monuments de Romula Les inscriptions nous révèlent la présence,
sont des preuves qui permettent de conclure dans ces deux localités, d'un puissant con-
qu'ils sortirent d'un atelier unique. tingent oriental aux côtés des unités de sol-
Le symbole de l'aigle, tenant t-a proie dans dats Commagéniens et Syriers.
les serres, nous est inconnu, car rien de cc C'est, pour Homula: coliors l Flavia Com-
qui concerne la mythologie du dieu asiatique magenorum 6 ) et ,mmeru.~ Surorum sagittari-
n'est parvenu jusqu'à nous, soit par des orum ; pour Micia: cohors II Flavia Com-
écrits soit par des monuments. magenormn eq. sagitt. 7 ).
Heichelheim qui ~ étudié tout particuliè- On peut donc conclure que le culte de
rement ce culte lui donne une origine syrienne cette divinité est originaire de la région
ou aramaïque-de Commagene ou de Syrie- montagneuse de Commagène ou do la Syrie
et traduit Turmasgad par Berg der An-
<< et le nom de TurmaSl{adis qui lui fut donné
betung 4
>> ). Le dieu aurait pénétré dans l'Em- le confirme.
D. TUDOR

1) CIL. VI, 30.950, a (= Dessau. 4073) et Ilei- ment. Le second monument de Micia porte la dédicace
chelheim, ibid., no. l: J. O. M. Turmasgade, Orthius suivante: [l]ovi Turmasgadi, coh(ors) 11 Fl(avia)
Aug(usti) lib(erlus) tab(ularius) v. s. L'aigle, ici [C~]mmag(enomm) rq(uitata) s[ag(illariorum) cui]
ajoute à sa proie une tête de cheval, et., Stuart Jones pr(aest) M. Arru[ntiu]s. Agrippinu[s], ,,. •· l. m. A ce
À Catalogue of the Sculptures of 1he Museo Capitolino, sujet compulser: A nn. lpigr., 1903, 1, no 65; Jahres-
Roma, 1912, p. 60, hefte osterr. arch. lnst,, V, (1903), Bdblatt, col. 121, no.
2) CIL. XIII, 3645 et Heichelheim no. 4. Le monu- 3; Daicoviciu, dans An. Com. Mon. 1st. pl. 1·ransilvania,
ment (maintenant disparu) portait seulement la Mdi- 1930-1931, p. 37, no 6 et Heichdheim, no. 3.
4
cace: l(n) H(onorem) D(omus) D(ivinae) l(ot'Ï) ) Lo•:. cil.

O(ptimo) M(aximo) TurmtJs\gadi) IL. EL(?), Fl(aviu,) 6 ) Ibid.

Viet. b(ene)f(icia•ius) leg(ionis) VIII Àu)l"(ustae) 8 ) CIL. III, 8074, 14 et 14.126, 26; cl, Tudor,
t·. s. l. m. Arh. Olteniei, 1933, p. 229. V. Christe•cu, Istoria mili-
3
) CIL. III, 1338 (= Dessau, 4074, o.): G. T. Ma:. larà a Da<iei Romane, Duc., 1937, p. 185; W. Wognt'r,
Aur(elius) Dioni•ius cur(ator) p(o•uit). De•sau (ibid) Dislokation rom. Au:,;iliarjorm., Berlin 193~, p. 123.
donne l'ensemble corrert: G(enio) T(ur)maz(god,,e) t't Tudor, Ollenia romanà, Duc., 1942, p. 274.
au lieu c!e: G(en io) l(urmo,) Maz ... que lisait Mommsen 7 ) Christescu, op. r.it., p. 131 et Wagner. op. dt.,

dans le Corpu•. HP.ichelheim ne connaît pas ce nonu- p. 124 et suiv.

272
A

FRAGMENT D'UN DIPLOME MILITAIRE ROMAIN


Le Musée National <les Antiquités de Bu- habuiss(ent), cum [est civ,t(as) iis dat(a)'
carcst conserve dans ses collection11 un petit aut, siqui caelib( es)
fragment de bronze <l'un diplôme militaire. essent, cum ii[s, quas postea duxiss( ent)
Le lieu <le découverte est inconnu. La plaque dumtaxat]
est haute de 6cm5, large de 5 cm, et épaisse singuli sin(gulas) [ ............ M. Annio
<le 1 mm. Le fragment provient du coin supé- Vero II et]
rieur gauche d'une tabella posterior (fig. 1). Cn. Arrio Au[gure co(n)s(ulibus) ......... .]
L'inscription de la face antérieure est
grossiére et comporte une série d'a· \-
hréviations. Les lettres dont la hau•
(Y(I ·" ïTb t r 1 L P\/LLl
tcur varie entre 3 mm et 6 mm
sont inégales et serrées. L'étroi-
• H "'e,\J tS S (\J "-'··
tesse du champ ne permit pas au fSStf'!î<~N'I 1 Cll\\/D l
graveur de respecter les intervalles ~' r-.1(-.1l'LS t t-' ~
du texte dans les cinq premières
lignes. ( N • 1't BI i' }--
1
1
r f\TI N l
Les caractères de la face postérie- i
ure sont uniformes et gravés avec 1
0
soin (hauteur 6 mm). ._J_ . -'4-
Le texte peut être reconstitué Fig. 1.
comme suit:
gr[ egali]
intus: Tabella I
lunio lun[ iano ......................... ]
[ I mp. Caesar, divi Traiani Parthici f., divi
Nervae nepos, Traianus Hadrianus Aug(us-
extrinsecus: Tabella II
tus),
pon(tifex) max(imus), trib(unicia) pot(estate)
V, co(n)s(ul) III] ...................... . L. Pulli........................ [Anthi?]
Ti. Claudi . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . [ Erotis ?]
[quor(um) nomina subscripta sunt, ips(is) li- P. Atini . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . [ Crescentis ?]
beris En ce qui concerne le texte de la tabella
posterisque eor(um)]. posterior, il faut noter:
L. 1: CI est suivi d'un point injustifié; I
intus: Tabella II dans les deux cas est trapu et serré.
ci vit( atem) dedit [et conub( ium) cum uxoribus, L. 2: Après l'abréviation HABVISS il
quas tune] manque le point.

273
n. TU])QH

L. 4: Après le dernier N un c~pacc cxccp· le graveur n'a pas séparé les noms des consuls
tionnellemcnt grand justifie l'abréviation (une ligne par nom) mais les a placés en conti-
si11(gu/as) en dépit de l'absence du signe nuantion du texte, ce qui se rencontre assez
d'abréviation, employé, du reste, incorrecte· rarement 2),
ment dans le texte. L'unité à laquelle appartenait Iunius
L. 5: Les deux dernières lettres A V sont I,mianus est inconnue 3 ). Mais, notons le fait
absolument certaines. intéressant que les trois témoins de ce frag-
L. 6: Quoique mal conservée la dernière ment portent des praenomina et nomina identi•
lettre est sans conteste un R. ques à ceux de trois témoins d'un diplôme
L. 7: A certainement un datif dans daté du 29 juin 120 4 ), noms gravés, sur
lequel on ne peut que reconnaître le nom l'un et l'autre de ces diplômes exactement
du détenteur du diplôme. dans le même ordre. De ce fait, l'hypothèse
Le diplôme est donc décerné par HADRIA- de la réstitution de leur cognomen d'après
N US à IVNIO IUNIANO et daté de 121 le diplôme de 120 ap. J.-C. et d'une identité
ap. J.-C., date confirmée par le nom du des témoins est permise 6 ). Ce diplôme mili-
consul ordinaire, Cn. Arrius Augur, collègue taire est, jusqu'à présent le seul connu de
de Marcus A,mius Verus II dont le l'an 121 ap. J.-C. Il s'intercale entre celui du
nom, sur les monuments, précède tou• 29 juin 120 6) et l'autre, daté du 17 juillet
jours celui du premier 1 ). Faute d'espace, 122 7).

D. TUDOR

1) CIL. III, 9759 (avec p. 2328/156); 12.283 et XV, hlnhles exceptions CIL. XVI. 1, 7, 9, 11, 12, 16, 18,
7359. cf. P. v. Rohden, RE. supl. 1-2. col. 140, no. 14, 32, 68, 75, 99.
4 ) CIL. XVI, 68. trouvé ê Porolissum. cf. aussi C.
a et II, roi. 2312, no. 58; W. Liebenam, Fasli cnns.
Bonn, 1909, p. 20 Daicoviciu, dons An. lnsl. S1uJ. Clas., II (1933/4),p. 71.
) CIL. XVI, nos: 4, 13, 14, 16 et 18. •) Au sujet du problème de ces •ignalores, voir:
2

3
) Peut-être n'était-elle pas même mentionnée, bien H. NesselhauF, CIL. XVI, p. 197 et suiv. Il est pro-
qu'il y ait eu un espoce suffisant à la 5-e ligne pour bable que l'unité de loquelle étnit libfré lunius Iuninnus
contenir son nom et celui du commandant avec lo lor- appartenait aux troupes <le Docie.
mule cui praesl. Fréquemment le nom du commondont 8 ) CIL. XVI, 68.

n'est pus accolé à celui de l'unité, cf. pour de sem- 7) CIL. XVI, 69.

274

NOTE AU SUJET DES BRIQUKfEHJES EN DACIE
Le modelage de l'argile est une des pre- scigncnt mieux encore à cc sujet. Nous
mières industries humaines. La poterie date connaissons des fours en Allemagne de Sud
du néolithique à laquelle s'ajoute, quelques et de l'Ouest, en France, en Angleterre et
temps après, dans certaines régions, la fa. aussi en Italie, à Pompei et ailleurs 6). Un
Lrication des briques et des tuile~. La cuisson ensemble de fours de potier et de fours à
des poteries et des briques se faisait dans briques fut dégagé aussi dans les provinces
des fours construits à cet effet. voisines, en Pannonie, à Aquincum 6).
Les plus anciens fours de potier connus Les briques non cuites, séchées seulement
en archéologie datent du néolithique 1 ) et les au soleil et les tuiles du type grec sont em-
premiers fours à Lriqucs furent découverts ployées pour la première fois en Dacie dans
en Babylonie, à Nippur, Assur et ailleurs la construction des tours habitées de cita-
encore 2 ). delles daces (Costc~ti, Ciipâlna), mais c'est
A l'époque classique l'industrie de l'argile seulement après la conquête de la Dacie
acquiert un développement extraordinaire. par Rome que la brique et la tuile ~e fabri-
Les briques, connues aussi dans le monde quent sur une grande échelle. Elles sont
grec, trouvent partout leur utilisation comme employées comme matériel de construction
matériel de construction dans l'empire ro• pour toute sorte de bâtiments urbains et
main. La briqueterie devient une des in- de fortifications militaires.
dustries les plus importantes de Rome et En plus des transformations ducs à la nou-
de ses provinces. vcllr civilisation, la province change complète-
Certaines informations sur les fours (for- ment d'aspect par de grands travaux édilitaires
naces) nous sont données par les auteurs el d'intérêt militaire: Des camps, château-forts,
anciens 3 ), et nous pouvons nous faire une spaecula, villes neuves comme Sarmizegetusa,
idée de la forme des fours antiques par quel- Ulpia Traiana et d'autres encore qui se déve-
ques représentations sur des vases grecs 4 ), loppent autour d'anciens établissements au-
mais les vestiges archéologiques nous rcn- tochtones, des villas suburbaines ou rustiques

1) TI. Meissner 8. v. Ofe11 ,Ions Ebcrl's Realle:icikon ') Daremherg-Sag\io, Dict. des anl., 8. v. Fornax,
der Vor11;eschich1c, IX et E. Ungcr, ibidem, XIIL 8. v fig. 3031 3031) et 8. v. figlinum opus, fig. 3200.
1"Bpferofen. 5 ) \lau dans R-E. VII. 8. v. Fornax. H. Thédenat

2) D. MciA8ner, ibidem, p. 162 et F Unger, ibidem, dans Dier. J. a111., Il, 2 8. v. Forna:r. H. 8lümner,
p. 335) Technologie und Terminologie, Il, p. 23 -29_, 46 sqq.
3
) Vitruve, VIJ, 4. Fe~tus, p. 82, 31 (ed. Lindsay). ') V, Kuz8inszki, Das grosse riimische Topfer-
Pline, Nat. hist. XXVIII, 16 et XXXV, 163. Cicérnn, vierrel in Aquincum. bei lJudapesl dans Budapest
De nal. deorum. J, 37. Régiségei, XI, 1932.

275
M. MACHEA

des villages s'élrvent et d'un bout i1 l'autre il mesure 6,20 X 6,40 m, et se compose d'un
dela province. Il fallait pour ces travaux prm'fumium (creusé dans le flanc de la colline),
une quantité 11nmcnsc de briques et de d'un canal de combustion (fur11i1un) par
tuiles faites sur place. Pour les travaux de lequel l'air chaud sc répandait, d'abord par
caractère militaire le matériel de construction des canaux latéraux, ensuite par une série
était fourni pnr les unités respectives, légions, de petites ouvertures, dans lu chambre su-
cohortes, alar, ,mmeri et par leurs propres périeure (Jlrcnnraum) où se cuisait le matériel
moyens. La preuve en est les innombrables confectionné.
tuiles estampillées. Les briqueteries parti- Cc four servait uniquement 11 la cuisson
culières n'ont pas manqué, surtout dans les des briques, des tuiles et des pièces de mo·
centres urbaines nouveaux. Certaines estam- salque. Aucun vase ne fut trouvé ni dans
pilles, en nombre plus restreint il est vrai, le four, ni autour de lui. Il eut été dispro•
indiquent le nom de quelques particuliers, portionné pour la poterie. Ses dimensions
propriétaires de briqueteries à Sarmizegetusa, et le plan Tectangulairc sont spécifiques aux
Apulum, Micia, Potaissa, Porolissum, Dierna, fours à briques 6). Des fours à peu près
Drobeta, Sucidava, Romula 1). semblables comme plan et construction se
Malgré cela, on ne connaissait en Dacie, retrouvent à Nied, Hedderhcim, Grosskrotzcn-
jusqu'à ces derniers temps, aucun four à bri- dorf, Rheinzabcm 7 ), à Saalburg 8 ), à Spei-
ques. Quelques fours dégagés ou signalés à Apu- eher 9 ), à Friedrichsdorf 10 ), et à Aquincum 11 ).
lum 2 ), à Napoca 3 ) à Criste~ti "'), étaient pe· Les estampilles de quelques tuiles trou•
tits et ne servirent qu'à la cuisson des pote- vées au cours des fouilles révèlent le nom
ries. du propriétaire de la briqueterie voisine de
Un four à briques bien conservé fut dégagé, Sarmizegetusa. Il se nommait M(anitis)
en automne 1943 au cours de fouilles systé- Ser(i,ius) Donatus (sur l'estampille M. SER.
matiques, à Hobita, près de Sarmizegetusa G). DONAT] avec les deux dernières lettres
De forme rectangulaire, à peu près carrée, liées) 12 ).

1) Voir la liste dans V. Christescu, L-. 11ie lconomique zubern voir au••i W. Ludo"ici, Jlfei11e Au1grabunger1
de la Dacie romaine (en roumain avec un résumé lran- in Rhei11:abern. Il, 1901--1905, p. 174 sq. et III,
çai•), Pite~ti 1929, p. 179 sq. Pour !'Olténie, voir 190j-l901l, p. 139.
aussi D. Tudor, Oltenia romand (en roumain), llucure~ti 8 ) Jahrbuch Saalbur/li, VI, 1914-1924, p. 42, pl. I,

1912, p. 179 sq. Les listes n'épuisent pus tout le sujet; no'. 1111, V.
d'autre part les briqueteries de moindre importance 1 ) S. Loeschke, Die riimiachen Zirgelofen im Gemein-

n'appliquaient aucune estampille. Pour Sarmizegetusu dewald von Speicher, dans Trierer Zei11rhrift, 6, 193 I,
voir aussi C. Daicoviciu dans Docia, J, 1924, p. 540--- p. 1-7, pl. 1-11.
543. 10) H. Jacobi, Ein riimi.,cher Ziegelolen bea Frie
2) B. Csernv, dans Jlfozeumi ls kony111âri Ertesitii, driclndorf i. T, dans Saalburger Jahrburh, VIT, 1930,
VJ, 1913. p. 267 sq. et fip;. 9. p. ll0-112, pl. XXV.
1 ) Il fut découvert en 1912, au coure de8 f'luilles 11) V. Kuzsinsk,, o. c., p. 25--46).
de Ét Kovlics, à MAnil~tur de Cluj (une reprodurtion 1 2) Chez Oct, Floco, p. 439 et pl. l, 8, le praerwmen

en plâtre du four se trouve au Musée de Cluj et n'est est transcrit M(arcu•), mais celui-ci a bien voulu
pas publié encore). m'aviser, oprès vérificotion, que l'estampille porte
') A. Filimon dans Revisla de preislorie 1i anti- M(anius). Je le remercie corcliulemcnt de cette commu-
chilliti na(1onalt, Il-IV, I 940, p 89-94. nication et de la bienveillonce qu'il eut de contrôler
•) OcL Floca, Der rëimi.-che Ziegelo/°en 110n Sarmi- et de mettre à ma disposition les dessins de quelques
ze_11etusa, Dada. IX-X, p. 431-440 el pl J. · outres eslompilles apportenunt au Mu•ée de Deva dont
1 ) Cl. Muu, 1. r. il est directeur.
7 ) Voir la bibliographie chez Mou, l. e. Pour Rhein-

276
OTE AU SUJET DES BRIQUETERIES EN DACIE

Grâce à ces estampilles trouvées in- C.I.L.III 12.638 elle est transcrite ainsi:
tactes sur troi s exemplaires, nous pouvons DO AI (de même par V. Christcscu, o. c.,
identifier sur quelques autres incomplètes, p. 75). A. Kerényi, dans Die Personennamen
connues auparavant, le nom du même per- von Dazien, Budapest, 1941 (Diss. Pann,
sonnage. Dans C.I.L.III 8075, 17 figurent I, 9), o. 709 la lit.: C. DO A[t]I.
deux estampilles semblables de Sarmize- En réalité, elle ne représente que la fin
getusa, transcrites ain si: a) M / .SER.Djd; de l' estampille de Hobita et doit être com-
b) M / .SER.DD. La première variante fut pu· plétée ainsi: [M/(anii) SER(vii)] DO ATI
bliée d'abord par Téglâs et Koenig dans (T et I lié ).
A .E.M., VIII, p. 55, o. 10 et revue à l'oc-
casion de sa republieation dans le Corpus
par Domaszewsk.i. La seconde fut envoyée
par Téglâs aux éditeurs du Corpus avec
l'indication qu'elle se trouvait au Musée de
Fig. 2. - Estampille de brique, du Musée de Deva.
Deva comme la première. V. Christeseu (o. c., CIL, III, 12.63 8.
p. 75) les combine et les transcrit ainsi =
M/.SERD. En réalité la variante a est iden- On distingue très nettement sur ce frag-
tique à l'estampille des exemplaires décou- ment conservé au Musée de Deva et que
verts récemment au cours du dégagement nous reproduisons dans la figure 2, la barre
du four. Le second d (petit) n'a donc aucun du bas de l'R et que A. Kerényi prit pour
sens . Il fut très probablement ajouté par la trace d'un C. M. Oct. Floea attire mon
analogie avec la variante b. L'estampille attention sur le fait que même l'ondulation qui
déposée au Musée do Deva et que nous repro- se voit au dessus de la lettre N se répète sus les
duisons dans la figure 1 doit se lire : M/(anii) trois exemplaires découverts dans les fouilles,
~ ER(vii) DONAT(!). par conséquent l'empreinte fut appliquée par
la même estampille. Conclusion: excluant
I \
\ JVV► SE R:l;
l'existence d'une variante b dans C.I.L. III,
8675, 17, nous avons, en tous cas (exemplai-
res des fouilles, C.I.L. III, 8075, 17 a et
III 12.638) une seule et même estampille.
Fig. l. - Fraizment d e l'estampi ll e du Mu sée d e Deva,
en, III, 8075, 17 , a. Qui donc était ce Manius Servius Donatus
propriétaire de la briqueterie des environs
La seconde variante (b) n'a pu être retrouvée de la capitale dace? D'après son .nom, un
au Musée de Deva et M. Oct. Floca m'assure authentique italique. Un L. Servius Fortu-
qu'elle n'y a jamais existé. Il semble qu'elle natus est connu comme briquetier à Rome
soit une seule et même estampille avec la vers le milieu du I-er siècle ap. J.-C. (C.I.L.
variante a que Tégliis, la lisant un peu dif- XV, 1442, cf. R.-E., II A, e. 1848, No. 9).
féremment, a envoyée aux éditeurs du Corpus Un autre Servius est très connu comme
qui l'ont enregistrée une seconde fois 1 ) . potier, fabricant de terra sigillata en Gaule,
Il existe encore une troisième estampille Bretagne et Germanie (Keune dans R.-E.,
toujours de Griidi~te portant, croyons nous, II A, c. 1848, o. 10 et 11). Il nous est
le même nom que les précédentes. Dans donc permis de supposer que le fabricant

1 ) Au cas où el le eût toutefois existé c'eût été le Le d ernier mot pourrait être dans ce cas DD = DON
même nom sur une estampille l égèrement différente. (ati) avec les deux dernière, lettres liées.

277
M. MACREA

de Sarmizegctusa faisait partie d'une fa- s'éléva à 15-20.000 habitants 5 ). Pour ~a-
mille, qui <le tradition, s'occupait de l'in- tisfairc les demandes en matériel <le eonstruc-
dustrie de l'argile. tion que suscite une aussi vive activité, no•
L'occupation de le Dacie ouvre, à beau- tamment dans les prcmii',rcs décennies après
coup d'industriels de Rome et des provinces, la fondation, le besoin de fabriques de briques
de mcrvcuilleuscs perspectives. et de tuiles près <le la ville naissante se fit
Parmi les premiers travaux publics de certainement i;entir. Les grands industriels
grand envergure exécutés dans la nouvelle <le l'empire spécialisés dans celte branche
province romaine, se place la construction s'empressèrent d'ouvrir ici des ateliers, d'au-
d'une capitale, nommée Colonia Ulpia Tra- tant plus que les conditions devaient être
iana Augusta Daciea, à laquelle s'ajoutera très avantageuses: terrain et main-d'œuvrc
dans la suite l'épithète de Sarmizcgctusa cl à discrètion et fonctionnement de l'entre•
plus tard celle de Métropolis 1 ). La nouvelle prise assuré pour une longue période.
capitale est une création romaine, fondée Nous supposons que parmi les prcmit,rcs
par Trajan. Une inscription, datant des pre- briqueteries mises en fonction à Sarmizc-
mières années qui suivent la conquête, est getusa se trouvait celle de cc Manius Seri•ius
consacrée à la fondation de la Colonie ( con- Donatus. Le praenomen est raro au temps
dita colonia) par ordre de l'Empcreur Trajan <le l'empire et appartient à une ~poque tar-
et par les soins du premier gouverneur de la dive. Il est porté seulement par les membres
province D. Tercntius Scaurianus 2 ). Cet <le quelques familles romaines plus ancien-
évènement est commémoré encore sur une nes 6 ). Toutefois il serait difficile de pré-
médaille officielle du Sénat datant de 107 - ciser SI ie briquetier de Sarmizcgctusa vient
108 sur le revers de laquelle est figurée la de Rome ou d'une des provinces. Nous igno-
scène de consécration du tracé de l'enceinte rons également combien <le temps fonctionna
de la Colonia deducta 3 ). sa fabrique. Jusqu'à présent nous ne trou•
La ville se développa très rapidement, les vons ses produits qu'à Sarmizegctusa.
bâtiments publiques les plus importants tels Le four dégagé en 1943 servait uniquement
que I' Aedes Augustalium existaient <lès le à la cuisson des briques. M. Oct. Floea
milieu du 11-e siècle 4 ). Il dut se construire suppose toutefois qu'un autre four devait
en même temps une quantité d.: maisons exister dans le voisinage et nous pouvons nous
particulières et la population de la ville demander si ce même M/. Servius Donatus

1 ) C'est un fait aujourd'liui pleinement établi qur 2 ) CIL, III, 1443. Cf. H. Puribrni, Optimus Prinreps,

la nouvell~ capitale de la Dacie romaine située nu fond I, Messina 1926, p. :H4. C. Duicoviciu. Sarmizeget,ua
de la plaine l'e Hateg n'est pas la Sarmi,egetusu de ( Vlpia Traiann), p. 5. sq.
Dérébal située, elle, dans les montap:nes, au Sud ") Cohen 2 , II, JI· 73, no. 539. P. L. SLrok, Die
de Ori'!~tie. Voir D. M. Teodoreecu, Recherches arcl,éo- Rei, hspriigu.~g zur Zeit des Traian, Stuttgnrt I 931,
logiques dans les montagnes de Hunedoara, I. Les no. 3e4, JI· 129. El. Jonûs dons Arch. f:,1. 11, 1927,
lorteresses anli<rues dans le. montagnes de llun~doa,a p. 133-J:17. C. Duicoviciu, o. c., p. 6.
(en roumain avec résumé frunçui•) Cluj 1923, 24. ') C. Dnicoviriu donH Daria, III--IV, 1927-- 1932,
Idem, l.a rité de Cosle~ti (en roumain avec ré.umt' JI• 521 sq.
rrançais) dans l' A nuarul Comisiunii Monumentelor 1 ) C. I>aicoviciu, Sarmizegeru.,a p. l O.

Istorice secfia pentru Transilt-ania, 192Q, p. 291; C. 8 ) Munius s'ubrègc toujours en Mi jomnis en M. qui

Daicoviciu dans Dacia, I, 19H, p. 225, note I. Idem, est l'abréviation de Marcus, ni en M' qui est une
Sarmizegetusa (U/r,ia Traiana}, Cluj, 1939, p. 7. forme moderne. Cf. Sundys-Cumphcll, Latin 1':pi_~raphy,
Idem, La Trans_ylrnnie dans l'anli'luité. Bucarest 1945, Cumhriclgr 1927, p. 5 I et 60.
p. 87 et 128 et uote 2.

'.!78
NOTE Al! SUJET DES BHIQL;ETEIUES EN DACIE

ne produisait pas éventuellement des vases magis I ter super m I ilites LX .~cripsit I Au-
et <les lampes 1 ). relius lulianus I mili.~ Co(ho)rtis l'rima(e) 6).
La briqueterie de M/. Servius Dona tus Quant à cc magister in Jiglinis, Al. Bar•
n'était pas la seule de Sarmizcgctusa. Les càcilii fait une supposition érronéc lorsqu'il
estampilles des tuiles indiquent d'autres dit <pic <<C'est lui qui conduisit, en cc qui
fabriques encore 2 ). On suppose qu'une hri- concernait la partie en brique, la réfection
quctcric semblahlc se trouvait au N-E du des thermes de Druhcta >>. Il traduit ainsi
village <le Gràdi~tc, pri,s de Apa-Marc, mais l,! texte de l'inscription: <r Aurclius Mercurius,
rien n'est moins certain 3 ). D'autant plus soldat de la 1-e cohorte de sagittaires, maître
problématique reste l'attribution de cette en terre cuite de plus de 60 soldats. A écrit
fabrique à un certain G(aius) lul(ius) Va- Aurclius lulianus, soldat de la 1-e cohorte>>.
I(ens ?), comme le croyait V. Christescu (1,a II ressortirait donc que Aurelius Mcrcurius
vie êconomique de la Dacie romaine, p. 75). est un spécialiste en construction en bri-
<rucs, par conséquent un mllÇon qui avec
Les tuiles militaires Mont signées en Dacie 60 hommes construit les thermes de Dru-
comme dans le reste de l'empire du nom hcta 6 ). Faire de cet in figlinis magister un
des corps respectifs. Nous possédons un do- maçon est une erreur absolue et de plus,
cument qui nous permet d'entrevoir l'orga- la traduction même <• maître en terre cuite>>
nisation des hriquctcries militaires. ou <• maître en travaux de terre cuite >> n'est
Trouvé dans le bassin rond des thermes pas correcte. En premier parccqu'il naît une
de Drobcta 4 ), il ne fut pas compris convé- confusion entre figlinum opus qui signifie en
nablcmcnt par ceux qui jusqu'à présent réalité l'art de travailler l'argile 7 ), ou un
l'ont interprété. Il s'agit d'une hriquc trouvée produit quelconque de l'art céramique et
in situ sur laquelle se trouve C'rcuséc l'inscrip- Jiglinae, nom commun désignant la fabrique
tion suivante: Aurelius Me I rcurius milis même où se préparaient et se cuisaient les
l
c(ohor) tis P(rimae) Sagiu(ariorum) in lfiglinis briques: ex figlinis. . . sur nombre d' cstam-

1) Une lampe de Apulum est signée DONATI: être reparées. Chez Al. Blirclicilil dans A() XVII,
Cl L, Ill 807(,, 12. lln ,,Uonotu"'' e•t connu comme potier /. c., le premier nom est transcrit Aurelius Meruriu• au
ou Ile siècle en Goule: R-J•:., V, c. I 5411, nr. 1O. De• lieu de Mercuriu,, et il fut copié de cette même façon
lumpes el des vose• signé• Donatus ou Dunu•i se ren- dans A nn. ép. l 9J9, 1. c., Puis autant Al. Biirciicilli
contrent nussi en l'unnonie et en Rhétie: Cl[,, III (.Jonc également dans Ànn. ép.) que D. Tudor trans-
6008, 19.6010, 81. 12.012, 6. 12011, B. Cf. et Th. L. L. crivent à la 1. J le numéro d'ordre de la cohorte par
Onomnslicon, 11, 232. I au lieu de P(rima) que l'on ,listingue nellement sur
2) C. Dnieoviciu dons Dacia, Ill-IV, p. 541 soup- la photographie du Bu!. Mu:. mil. nal., I, 2, fig. 2
, onne l'existence d'une ou de plusieurs brir1ueteries. (qui doit hre retournée) et pour laquelle il faut noter
3 ) C"est de ce lieu <JUC St. Moldovnnu (Foaia p,n1ru encore que l'inscription n'est pas écrite, comme eur
minle, inimà ~i literaturii, 1853, p. 252 sq.) dit qu'à les tablettes de cire, en cursive, ainsi que l'affirme
son temps les hubitnnts se procuraient les grandes Al. Dt'lrclicilli, mais bien en capitale.
briques nécessaires ù leurs besoins. 1 ) La traduction de M. D. Tudor est, elle aussi
4 ) AI. Bt'lrclieile, Din IJrubeta: Un soldat magi.,ter ambigue, (o. c., p. 256): • Aurelius Mereurius ...
(en roumnin) dans le Buletinul Mu~eului militar na/ional maître en travaux de terre cuite et placé au dessus
I, 2, 1937, p. 26-27. Idem dans les Arhivele Olteniei de 60 soldats etc.•• tandis qu'ailleurs il perle de cet
XVIII, 1938, p. 49. Année épigr. 1939, p. 242, no. 19. Aurelius Mercurius comme d'un• briquetier spécialiste•
D. Tudor, Oltenia romanà, p. 331, no. 40, cf. p. 256, (p. 257) ou encore d'un « soldat briquetier•.• (p. 284).
275, 285. 7) Voir l'article figlinum ou Jictile opu• dans Darem- ·

•) Dans le texte édité jusqu'à présent se sont glis- berg-Saglio, Dictionnaire de, anl., Il, 2.
sées des erreurs de transcription qui demandent a

279
APHOPOS DE QUELOUES 01tcouVERTES CHRETIENNES
EN DACIE
L'ctude du profcsscur C. Daicoviciu 1) pa- ments chreticns tant de la Dobroudja
ruc cn 1936, projetait unc lumicre nouvelle voisine que de la Dacic meridionale, rap-
sur le probleme du christianismc en Dacie. pelait que I' on ne pouvait citer, en 1936,
Ayant soumis tous Ies documents cpigra- que deux monuments funeraires romains: l'un
phiques et archculogiques considcri-s comme a Napoca, l'autrc probablement de Ampclum,
chrctiens appartenant â I' epoquc romainc en sur lcsqucls au IV-e siecle un embleme chre-
Dacic, â un scricux examen critiquc, l'auteur tien avait ele ajoute.
dcmontrait qu'aurun d'cux, pas mcrilc la Cette ctudc souleva un vif interet parmi IIOS
famcuse inscription au pretendu monogramme rcchcrcheurs de diffcrentes specialites. Tous
chreticn de Napoca (C. I. L. III, 866) n'etait Ies documents concernant la diffusion du
chrctien. christianismc en Dacic furent remis en ques-
Toutefois, le savant roumain, d'accord cu tion, un materiei epigraphique et archcolo-
cela avec V. Pârvan 2 ) n' excluait pas en prin- giquc nouveau, sortant des archives ct des
cipe, la possibilitc de I' cxistcnrc, non prouvcc musecs, fot mis en evidence. D'excellcnts re-
jusqu'a prcscnt, de quclques rhrcticns isoles sultats prouvcrent le bien funde de la these
cn Dacic avant Aun'licn 3 ), tout cn ctant soutenue, ii y a dix ans, par le professeur
d'avis quc la diffusion du christianismc au C. Daicoviciu.
Nord du Danubc ct la convcr,ion cffoctive Le materiei archeologique chreticn ou pre-
de la population daco-romaine de notrc ter- tendu tel en Dacie, postcricur â Aurelien, aug-
ritoirc, cut !icu â peinc au I V-c sieclc, pcndant menta considcrablcmcnt a la suite de ces
et apres le rcgne de Constantin Ic Grand. recherches savammcnt conduites.
A l'appui de sa thcoric, C. Daicoviciu, II faut rappclcr en premier lieu l'heureuse
outrc Ies justes considcrations d' ordre histori- initiativc de K. Horedt qui remit en ques-
quc, ct Ies rcfcrcnccs donnccs par Ies monu- tion le t·otum chretien de Biertan (pres de

1) 1-.'<isle-1-il des mnnumn,ts c/,retiens dans la Dacie n'ftre pas chrflil"nnc. ~H•n1e avec celte preuve i1
Trajane du 11-111-e siecle? (cn roumain a,·cc un conri-dc toutefois (11. 197) qu'en Dacie Trajane <• nous
rcsumc nllcmand) Jaos .1r11tarul lrrsti111111l11i de studii ne pou,·ons pas parler cl'une gencralisation de la foi
clasice, II, 1933-1935 (1936), p. 192 208. chrf'ticnuc qu'aprt's Constantin le Gran<l 11.
2 ) <1 C'est une nl'cessitC log:it[UC et hi!--toriqut> qu'il 3) Du mi'mc uvis. et avant V. Pârvan, i'tait L.
a dll existrr Lles ehn~licns; dans la Daeic ele Trajan, Duche"'inc quand <lans son llistoire ancieruie de l'l'.';!lise,
avant l'annt'e 270 aussi ,>, afrirme Y. Pârvan dans son II, Paris 1910, p. 567, se r.:ferant aux ri'gions d'au
etude Contributiorrs epigraphiques a l"hisloire du delâ du Rhin et d"au dela du Danuhe, la Germanie
christiarrisme daco-romairt (en roumain) de l')l l, et la Dacie, ii affirme qu',, ii est possihie que le chri-
p. î-l. Le regrettc savant croyait pouvoir apporter stianisme s'y fut dî-ja implal't~ en quelques endroits:
pour soutcnir celte <, necessitC ]o~ico-hislorique ,1 une mais de cela n 'avans ni indice ni trmoignoge >>.
prenve cpigrapliique (CJJ,, 111, 066) qui s'cst av~ree

281
M. MACREA

Mediaş, cn Transylvanie) (fig. ] ). Celui-ci D'autrcs objets ou monuments chretiens


constitue, mieux que toute interpretation, la inedits jusqu'alors, furent publies recemment
preuve la plus eloquente de l'existencc du par trois archeologues de Bucarest, Cluj et
christianisme chez Ies Daco-Romains du I V-e Sibiu: B. Mitrea, J. Novâk et K. Horedt.
siecle 1 ). Ces decouvertes font l'objet de l'etude
qui suit; nous Ies discuterons suc•
cessivement et incidemment rap-
pellerons quclques autres decouvertes
chretienneş faites en Dacic ou dans
Ies territoires avoisinants .
.
• •
Apres De Rossi, E . Diehl, I. L. C. V., I, 1920
reprocluisit inscription et monogramme. Plus
recemment ce donarium fut mentionne per
H. Leclercq dans Dicl. d'arch. chrltienne
.-1 de li1urgie, IV, c. 1454, fig. 3863 et VI,

c. 7, specifiant que Ies objets se trouvent


au musee· Brukrnthal, et comme lieu de de-
rouverte <• Meha,lia en Transylvanie •· Puis
enrore par L. ~agv dans Pannonia sacra,
du volum e Szcnr J.,1,·tinkiraly 1-.'mlekkonvve,
Huclaflesl 1938, p . J.12 . Mulgre tout cela,
f'Cllc importante dC cou v erte res te inutilisee
pour J'his to ire du christinnis111e daco-ro-
rnain . K. lforedt, rcnsei~nant sur l'Cpoque,
le lieux ci Ies rirconslances de la derouverte

derncure r rl f: finitive, tont en n1ettant en


fviclence l'importance toule particulii're quc
reprc,cnte en lla,·ie une semblable inscrip-
tinn ,lu l V-e sirele. En reali te, celle derou-
F ig. I . Lr donarium el e Riertan . verte r e ,·rilla un vif intcrct et de nouvellcs
discnssions . I. B a rnea. puhlia aussitbt aprCs
1) K. Horedt, Einr lateinische ln!chrill des ,t. Jahr- dans Rrri,ta Istorifli Român,,, XlJ , 19-13, p. 32 sqq. ,
hunderts aus S i,berbiireen dan s Anuarul Institutului fii(. 3 la Jelire de l:AO du Nonre du Pape ii \'ienne , en
de !tudii clas ice, IV, 1941-1943, fi· 10 16. pi. I. mfmc temps qur le dessin du ruonoµ;rarnme conserve
(l'el<trait n pnru en I 9 ,ţ2) . La dfrou\'erte cut li eu v ers dans le mannserit de la bibliotheque Vaticane qu'avait
1775 et se composait d'un disque a\'er le m ono~ra mme connu anssi De Hossi. ludcpendamment de l. llarnea, de
du Christ, auquel etait suspenclue une « tabula ansata ., serieuses analogies furent relevees, au sujet de cr, dona-
avec unc inscriotion: ton!- deux enlrCrent au mu ~Ce ri11m par A. Alfiildi, dans son artirle Einelateirtische christ-
Brukcnthal de Sibiu ainsi que cleux vases qui n e furent liche lnscri(t aus Siebenbiirgen dans Arch. f:rt. I 942, fi ·
pas conservcs. L 'inscript.ion est ref1roduite dan s C. r.L, 252-258, pi. X I.- XLI. Mllis l'importance exceptionnellc
III sous le no . 1617 sans desil(nation ele lieu de rlt'coll- de celte clfrnuvcrte pour Ies oriJ!ines du chrislianismc
verte et s an s mention du disque avec m o nol?rammc. daro-romain el pour le proble me ele la continuite
Toutefois. insc ription rl monogranune avaient f te ro maine en• Da,·ie fut n1ise e n evidence toul par ticu ·
publics anpara vant par lle Rossi dans Jlulletinn di lii'remenl par C. Daicnviciu, U nc sensationn,1/e dicou-
arch . <ristiana, 1871, p. 66, pi. VI, I. d'aprcs un manuscrit i·erte archeologique en Transylt•anie (en rnumoin) dans
de la bibliotheque Vaticane. I.e lieu de d ccou\'erle la revue Trartsifra11i a de Sibiu, t . 72, 1942 (extrait)
est iudique par confnsion ,, aci Mediam , r'est-i1-dire et dans La Trnns y !t-a11ie dans l'anliquir~. llucarest
Mehodia (dans le Banat) au lieu de Media~. 19-15, p. 254 sqq.

282
APROPOS DE QUELQUES DECOUVERTES CHRtTIENNES EN DACIE

I. B. Mitrea presente une lampe de avec celles-ci que la lampe de Apulum offre
terre - cuite, du musee Brukenthal de Si- le plus d'analogies. Notons encore que des
biu 1 ) (Fig. 2). lampes similaires sont relativement rares
Le caractere chretien de cette lampe, pro- dans Ies autres parties de I'Empire 5).
venant tres probablement de Apulum, est
indiscutable. La croix du disque, ornee en
losanges, est un symbolc frcquent sur Ies
Iampes chreticnnes des le debut du IV-e
siecle; la forme allongee, en poire, le bec long,
le canal crcuse en prolongation du disque sont
la caractcristique des lampes de cette epo-
que 2). II est clonc tout naturel que ce soit
cette forme qui ait prcdomine dans Ies lam-
pes chreliennes ornees sur le disque de figu-
rations et de simboles chretiens Ies plus
varies 3 ).
La lampe de Apulum porte une croix im-
missa ou latine. Le plus grand nombre des
lampes s'ornant d'une croix, le plus sou-
vent latine, quclque fois quadrata ou grerque,
ce qui a rcttc cpoquc n'assumait pas une va-
leur , istinctive, vicnnent de Carthage et plus
specialement d' Afrique du Nord 4); c 'est t 1g. 2. -- Lampe de Apulum.

1) lrn(' lampe chrCtie,u,c rlt'cou.r·erte ('n Trans_)franie <l'un antre type, comme par exemple: fig. 0561/1/,
dans Dacia IX--X, 1943-1944 (1915). p. 50'/-511. 6583 19;, 6631/lt, 6648.21. 6649 20/, 6657/7/.
L'objet est mcntionn,: ct reproduit par K. Iloredt ') Voir Dictionnaire, VIII, 1, c. 1090 sq., no. 7,
nussi, dans Anuarul Ins!. de studii rla.,ire, IV, p. 166, fig. 6566 (3), no. 6, fii!, 6565 (5), c. 1117, no. 70-71,
note 21 et dans v~rgeschichtlirhe und riimisrhe Abtei- fif!. 6612-13 (2 -3) el c. 1152 sqq., nos 822 -922 et
lun!{ :ies Barun Brukenthalis,·hen 111useums, cxtrait de 926--9 n. Des larnpes similaires du Muscc Alour prcs
Milleilunl!en aus dem B. Brukenthalisc'ien i\fuseum, de Tnnis mentionne auss, G. Stuhlfauth dans Bemer-
IX--X, 19H, p. 11, pi. [VI]. kungen rou einer christlirh-arrh. Studienr,isr clans
2 ) O. Broneer, Corinth, IV, 2: Terrarolla Lamps, Rom. J\'1itt, XIII, I 898, p. 285 et 288, pi. IX-X
1930, p. 119 (m"est inaccessible), cf. D. Ivânyi, Die (pi. I X, 2-e rang a droitc, 4-e rang gauche et droite,
Pannanisrhen Lam11en, Rudapest 19:l.5 (Diss. Pann., pi. X, 3-me rang droile).
II, 2), p. 11 sq., pi. XXXIX- XI. et Hug dans R- F., 5 ) IT. Leclcrcq dans Dirtiounaire, VIII, 1, c. 1155,

XIII, c. 1612. s, ~- Lucerna. nos. 923 --925 ritc d'apres O. Wulff, Altchristliche und
3 ) Huµ, I. r.: «Die;e Lampe, die im -i Jhdt. die IH"liebte mittelalterlirhe byzantiuische und italienische Bildwerke,
Form dcr rhristlirhen Lampe wird ... •> Cf. D. hiinyi, 1910, p. 245, no. 1231, pi. LIX el p. H7, nos. 1H2-3,
I. c.: <• ein Teii des llildschmuckes gehiirt in den pi. LX, une larnpe avcc croix de Smyrne du V-e
Krcis der christlichen Symbolik•>. II eut suffi. peut- sii·de et deux autres larnpes de l'ancien l\lusee Imperial
Hrc ,, ce sujet d'un simple rcmoi â l"article Lampes de Berlin de provcnance inconnue, du TV- V-e
du Dictionnaire d"arch. rhretie1111e el de liturgie sirele. Unc lampe avec croix provenant de Nea An-
de H. Leelercq et tout spccialement aux figurcs chialos en Grece citee par B. Mitrea (p. 509, note 6)
qui l'illustrent. la conviction que cette forme de d'aprcs la revue Praktik,,. I 937, p. 57 avec fig. 6. Le
lampe est par excellcnce la forme de la lampe materiei etant rare, disperse et tri-s dificile â rechercher,
chrctienne, est tellement forte qu'elle jette un ii existe certes ailleurs aussi d'autres lampes semhlebles,
doute sur le caractere chretien de certaines lampes ii est en tous cas certain que Cartbage est un centre

283
M. MACREA

Les lampes piriformes, chretiennes ou palen- contre sur certaines lampcs pannoniennes 7 ),

nes, apparaissent en grand nomhre notam- Un orncmcnt a peu pres semhlahle (des
ment dans la partie occidentale de l'Empire, feuilles remplaccnt Ies ccrcles), se deroule sur
en Afrique du Nord, a Rome, en ltalie d'ou la hordure des lampes chretiennes de Aquin-
elles se repandent dans d' autres provinces 1 ), cum 8 ).
sans excepter la Grece 2 ); mais elles portent Les lampes de Pannonie offrant ce type, a
le type caracteristique des provinces occiden- part Ies exemplaircs plus rudimcntaires de
tales de langue latine de I' empire aussi hien, fahrication locale, sont, en general, consi-
evidemment, que de l'ltalie et de I' Afrique derees comme importees d'ltalie 9 ); la lampe
du Nord. chretienne de Apulum doit donc etre, elle
Toutefois, la preference reste, en Grece, a aussi, d' origine italique.
I' epoque chrctienne, a la forme ronde, au J'ai montrc, cependant, que l'ornement du
bec arrondi 3 ). Les lampes des provinccs ori- disque, croix latine ornee de cercles ou de
entales, de Syrie comme d'Egypte ont, au losanges, se rencontre surtout sur Ies lampes
IV-e-V-e siecle, une autre forme, elles sont d' Afrique du Nord, mais ii est difficile de
ovales, le sommet est pointu ou en forme de preciser si la lampe qui nous occupe sort
poulpe 4 ). d'un atelier africain ou de quclques atelier
Les decors chretiens des lampes piriformes d'ltalie. De toutes fa-;ons, ii est a supposer
d'ltalie et des provinces occidcntales sont qu' elle parvint cn Dacic par Ies voies connues
varies. Places sur le disque, heaucoup con- qui reliaient notre province aux importanta
sistent, - et I' origine de ceux-la est indis- centres industrieles et commerciaux de I' Ita-
cutahle - , dans le chrismc et le monogrammc lic du Nord, ou par l'Illyrie ct la Dalmatie,
chretien dans leurs variantcs 6 ). a !'Italic centrale et de Sud.
Ces lampes sont asscz nombrcuscs dans la Etant donnc Ies analogics trouvccs cn Pan-
province volsiue tle I'auuuuic. La plup,u-l .n.onio, j} ost ponrt:1nt prPfPr~1hlr ,Ir i;:nnePr ;_

sont · paiennes, quelques-uncs, sans conteste, la voie fluviale, qui de Dacic, par le Danuhe
chretiennes, car clles portent Ic monogramme et la Sava conduit cn Pannonic meridionale
du Christ en relief sur le disque 6 ) a la place ct de la, par Ies chemins habituels vers
ou l'exemplaire de Apulum porte une croix Aquilce et d'autres centrcs de l'Italie du
latine. Nord.
En ce qui concerne le type, la lampe de Dater la lampc de Apulum n' offre pas grande
Apulum se rapproche bcaucoup des lampes difficulte. Le type de celte lampe indiffere-
de Pannonic, memc le decor forme de ccr- mcnt de son caractere chrctien ou palen,
cles garnissant la hordure du disque se ren- nait et se repand ahondammcnt au IV-c sicclc,

tres important de fabrication des lampes de ce genre J. C. 1145 sqq.


d'oii elles se sont repandues en Italie et dans diverses 1) D. Ivânyi, pi. XL, 3. 7-9 (cf. 4-6) et pi
provinces. XL VI, 13. Trois autres lampes chretienne~ a vec
1 ) Cf. Hug, R-E, XIII, 1599 sq. et 1612. monogramme sont inscrites dans le catalogue descriptif.
2
) Chez Broneer, o. c., elles forment le type XXX I. p. 106 sq, nos 991-993. Voir aussi L. l'iagy. Pa11nnnia
Cf. Hug, I. c. sacra, p. 66, fig. 31, p. P5, fig. 51-52 et p. 107, fig. 69.
a) Hug, c. 1612. 7 ) D. lvânyi, pi. XL, 6 et pi. XLVI, 13.

4 ) Leclercq, ari. cit., c. ll0ţ sqq., fig. 6588- 6611, 8 ) L. Nagy, Die altchristliche cella trichora der
cf. Kaufmann, Handbuch der christlichen Archaeolo)!ie, Rakt:irgasse in Obuda (Altufen), 1931, p. 24, fi~. 16
p. 582 et Hug, c. 1613. a. D. Ivânyi, pi. XL, 3.
•) Voir surtout Leclercq dans Dic1io11naire, VIU, 8 ) D. Ivanyi, p. 15.

284
APROPOS DE QUELQUES DECOUVERTES CHRf:TIENNES EN DACIE

mais ii et se maintient auss1 durant le V-e C'est cncore au IV-e siecle qu'appartien-
sieclc, mcme en Pannonie 1 ). nent le votum avec l'inscription de Zenovius,
II n'y a aucune raison pour que la cro1x de Bicrtan et de nombreux monuments chrc-
simple, ,t1·1lc qu' clic est figurce sur la lampc tiens de la partie meridionale de la Dacie,
de Apulum, ne date pas du IV-e sieclc. ou la domination romaine s'ctend a nouveau
II rcssort des plus recentes recherches que avec Constantin-le-Grand sur une portion de
si le signc de la ero ix apparaît d' abord dans terre, le long de la rive gauche du Danube.
Ies provinces oricntales des le 11-e sieclc, ii La decouverte de Biertan offre un type
est connu et utilisc aussi dans Ies provinces en liaison nettement affirmee avec !'Occident.
occidcntales de l'Empire au plus tard V!'rs Des similitudes se rencontrent egalement en
le milieu du IV-c siecle 2 ). Panonnie comme le demontre A. Alfoldi 4 ).
Les lampes de Carthage ne nous donnent C' est clonc sur la base des plus authentiques
aucune indication plus precise en ce qui con- et des plus certains d'cntre Ies monuments
cerne leur date de fahrication, ii apparaît chrelicns du IV-e siecle que nous pouvons
neanmoins que ccllcs ornces d'une croix sur affirmer que c'cst sous sa forme occidentale,
Ic disque se fahriquerent en masse pcndant venant d'ltalie et d'Illyrie, que le chris-
tout le IV-e siecle. tianisme s'introduit ct se repand en Dacie.
Les cvcnements historiques de Dacic nous L'orientation economique et commerciale,
portent a datcr, avec B. Mitrea, la lampe avec ses consequences d'ordre spirituel et
de Apulum du I V-c sieclc, piu tot quc d'une culturel, de la Dacic vers l'Illyrie et plus
epoque plus tardive. loin, vers l'ltalie du Nord est, pour le IV-e
C'est en rcalitc au IV-e siecle que le chris- siecle, confirmee par d'autres decouvertes
tianisme se rcpand de fa(,'on certaine en Dacie paiennes 6 ).
et c'est au debut de cc siecle que Ies deux En regie generale, c'est durant tout le
monum!'nts romains de Napoca ct de An1- IV-c ~icclc, jusqu'a la vcnue des Huns et
pelum, primitivcment paiens, sont << chris- de leurs grandes invasions qui deferlent sur
tianises >> par l'adjonction cn gravurc de la tout l'Empire romain, d'abord vers le Sud-
croix ou des lcttres symboliques A-Q 3). Est puis vers l'Ouest, que la Dacie et notam-

1 ) D. lvilnyi, p. 15, Broneer, p. 119. Hug, c. 1112 255 sq. note I.


el B. Mitrea, p. 500 sqq. ') D'origine orcidentale sont par exemple Ies gar-
2 ) M.
Sulzhergcr dans Ryzar1tior1, IJ, 192:i, p. 447. nitures de ceinture travaillees d'incisions en raÎC"s~
I. Barneo dans Redsta Ist. Rom., Xlll, 1943, p. 34 (Kerhschnitttechnik) ronnues en Dacia par Gherla,
Pqq., ou ii cite cgalement l'opinion du prctre J. Kol- Diernn, Drobeta et Sucidevn: Ilampel, Alterthi.imer
sonis. li. Leclercq, s. v. Croix et crucifix dans le Dictinn- des fri.ihen Mittelalters in Ur1garn, II, p. 5-1 sq. el III,
nairr, III, cf. C. Daicoviciu dans Am,arul fost. st. rl. II, pl. 46, J. Werner clnns Oesterr. Jhefte 26, 1930, p. 59-60
p. 197 et B. Mitrea, p. 509 et note 7. et note 3, D. Tudor, Spătromische Gi.irtelbeschliige aus
I) C. Daicoviciu dans Ar1uarul lnst. st. el. I/, i'· 20-1 Si.idrumiir1ien dans Dacia, IX-X, p. 513-519 et un de
et suiv. mes rapports qui paraitra dans Revista ist. rom.
') Fine lateinische rhrist. lr1schrif1 aus SiebenWrger1, De mcme Ies barres d'or du trcsor de Cra,na dep.
avee une hihliographit'. Voir aussi I. Barnea, o. c., de Treiscaune, proviennenl, d'apres l'estampille dont
p. 33. D"aulrc part K. llon·dt a saisi lui oussi dans elles sont marquces de la monnayerie de Sirruium.
un J\iarhtrag (Anuar, p. 16) la ressemhlance entre le Fr. Kenner dans J\ium. Zschrift 18q8, 19 sqq. A.E.M.
disque i\ monogramme de Biertan et celui de Bonyhăd 1888, p. 1 sqq. Th. Mommsen dans Ztsrhr. f. Num.
de Pannonie, cf. idem dans Mittheilur1gen aus dem 1888, p. 351 sqq. E. Babelon dans Revue l\"11m.
Baron Drukenthalischen Museum XI, 1946, p. 14 et 1889, U3 sqq CIL. III, 8080.
C. Daicoviciu, La Trar1sylvynie dans l'antiquiti, p.

285
M. MACREA

ment la Transylvanie et Ie Banat s'orientent, tie la situation. Cet empereur etablit des
au point de vue economique et culturel, vers tetes de pont sur la rive gauche du Danube
l'Illyrie, et dont l'annexe en dehors des frontie- et par l'alliancc conclue avec Ies Goths, ra-
res de I'Empire, se place a la meme epoque. mena pour une bonne periode la paix et la
Cette orientation, naturelle et ancienne, elle tranquillite dans ces regions.
existait deja a l'epoque prehistorique, se main- Des garnisons romaines traversent â nou-
tient preponderante a l'epoque romaine, en veau le fleuve et s'etablissent en diferents
depit des colons, des militaires, des divinites points, tant en Muntenie et cn Oltenie qu'au
meme, venus d'Orient. La solidarite avec Ies Banat, ou la domination romaine effective
provinces Illyriques s'affirme encore de plus, peut etre constatee non seulement a Dierna
peu avant la perte de la province de Trajan, (Orşova) et en d'autres points des rives du
par l'emission de monnaies imperiales portant Danube, mais cncore dans l'interieur du pays.
<< Dacia Felixsimultanement avec cellcs por-
>> (Les fouillcs cntreprises par moi au camp
tant la legende G nius Illuri(ci) et Pannoniae 1 ). de Mehadia ont demontre de fat;on incon-
II semble que nous assistions ici, preci- testable l'occupation, par une garnison ro-
sement dans !'ultime phasc de l'cxistcnce de maine contemporaine de Constantin-le-Grand,
la Dacic Romaine, a unc renaissance de l'cs- de ce point fortifie du Banat). Ces circon-
prit <• dace >> cn etroite conncxion avec Ic stanccs pcrmircnt de rcnouer Ies rapports
role politiquc et militaire assume a cettc economiqucs avec le Sud romain. Les mon-
epoquc par l'Illyrie. naics de l'Empire penetrent a nouveau dans
L'abandon de la Dacic au tcmps d'Aurc- l'ancien territoirc dace et avec elles une
lien amena une interruption, interruption qui quantite d' objcts de toutes sortes 2 ).

toutefois ne fot pas complete semble-t-il, des Aux produits vcnant d'Illyrie et d'ltalie se
relations avec Ies regions du Sud du Danube. joignent des courants spirituels. La religion
~epentlaut, l\n:LiviLC puliti'-luc juiutc au ...: .ll.OUYollo pCnOtrc, eot ~(Io rî-r~no nn Norii rln

actions militaires entrcpri~es au Danube Danubc en mcme tcmps que Ies objets
par Constantin-le-Grand, rclevcrent cn par- chrcticns 3 ). II existait certes avant le l Y-e

1) A. Alfol<li, Le mouremenl des Goths el l'aba11don Le probleme de la continuite (extrait de la Rerne de


de la Dacie (en honi:rois) Jludapest 1930. p. -l5 sqq. Tra11syli-a11ir, \"I) Bucarest 1940, p. 62. M. Macrea,
(extrait de F,gyetemes Pl,ilologiai Kozlii11y, 1929- 1930). Les monnaies el /'abandon de la Dacie (en roumain
2 ) Pour tout ceci v.:>ir: A. Alfoldi, Die Donaubriirke avec un resume en allemand) dans Anuarul Tnst. st. rl.
Constantins des Gros.sen u11d i-erU'andte Darstellu11ge11 III, 1936-1940, p. 295 sqq.
au/ spătr6mischen Miinzen dans Zeits,hr. f. Num. 36, 3
) Au sujet du christianisme da('o-romain voir
1926, p. 121 sqq. C. C. Diculesru, Die ll"andalen und spfrialement · V. Pârvan, Contributions iipîgraphiques
die Goten in Ungarn und Rumănien, Leipzil! 1923, ti l'histoire du christianisme daco-romain, Bucare~t
19 sqq. A. Alfiildi, Le mouremenl des Goths, p. 51 sqq. 1911 (en rournain). C. Daicoviriu, Existe-I-ii des monu-
D. Tudor, Le pont de Constantin le Grand sur le Danube ments rliritîens?. Idem, Le probleme de la conlinuit,,
dane Arhii-ele Olteniei, XIII, 1934, p. 107-12-1, idem, chapilrt IV: Le christianisme el le parlicularisme
Ei11 Konstaminischer 1\feilenslein a1is Dazien dans Serta paien dare, p. 36 sqq. Voir aussi A. Velcu, Contribu-
Hofjilleriana, Zal!reb 19-10, p. 241--24 7, idem, Oltenia lion., ,; l"ltude du chri.stianisme daco-rvmain, s. I-IV
romană, Bucarest, 1942, p. 292 sq<j., idem, Conslanlin (en roumain). Ducarest 1934. Pour Ies sources litte-
le Grand el la reoccupation de la Darie Trajane (en raire~ voir rrremment A. Iordănescu, Observations
roumain) dans la Ret·isla Ist. Rom., XI-XII, 1941- sur Ies origines d1t christianisme daco-romain. (en
19-12, p. 134 sqq., C. Patscb, Banater Sarmaten dan• roumain) dans Rrvi.<ta clasiră, XI -XII, 1939-1940.
Sitz11nJ1:Sberichte der IViener Akad. de Jf'issenschafien, p. 193-20 I et D. M. Pippidi, I ntorno alle fonii letterarie
phil. hist. Klasse, 1925, p. 181 sqq .. C. Daicoviciu, del cristianesimo daco-romeno dans la Rei•ue hisl. du
La Transylt•anie dans l'antiquitii. p. 219 sqq., idem, Sud-E.<t F:uropeen, XX, 1943, p. 166-181.

286
Ă PROPOS DE QUELQUES DECOt:VERTES CHRF.TIENNES EN DACIE

siecle cn Illyric des elements chreticns christianismc se generalise ici lorsque Constan•
isoles, orientaux pour la plupart 1 ), mais ce tin-le-Grand )'aura proclame << religion offi-
n'est qu'au commcncemcnt de siecle que le cielle >>
2 ).

1) J'ai insiste sprcialement sur )'origine et Ies ana- souvent (ou Ies trouvent trCs rarement rCunis dans une
logies occidentales de la lampe chretienne de Apulum seule composition) sur des monuments chretiens de
et du volum de Biertan. On pourrait ajouter mainte- Rome et d'ltalie, a partir du li-e sii-cle. Leur signifi-
nant a la meme categorie d'objets la tres discutee cation comme symbols chretiens est claire.
gemme de Potaissa (Turda). Elle appartenait jadis a la C'est surtout l'immage du Bon Pasteur qui trouve
collection du comte J. Kemeny de Turda, rtant decrite son debut dans la peinture des catacombes de Rome,
d'abord par J. F. l'ieigebaur, dans son ouvrage Dacia. d'ou elle passe ensuite sur Ies monuments en pierre,
Aus den Cberreslen des kl. Alterlums, Kronnstadt dans l'art statuaire et co1nme motif ornamental sur
(Braşov) 1851, p. 217, no. 230. du stuc, des gravures, des lampes, des gcmmes et sur
Apres une periode Oli l'on doutait de son caractere des objets de toute sorte. L'arbre ii l'oiseau est un
chretien el surtout de son aulhenticite (voir C. Dai simple accessoire (,·oir l'article (Bon) Pasteur dans
coviciu, E,'xiste-t-il des monuments chrftiens?, p. 191, Dic1ionnaire d'arch. clrret. et de lirurgie, XIII, c. 2272
Le probleme de la continuite, p. 36, note 2 el La Tran- sqq.). De meme la scene du mythe de Jonas, on la
•yli-anie dans l'anliquite, p. 256), des rerherches minu- trouve d'abord toujours dans la peinture des cata-
tieuses, conduites par B. Mitrea ( L"ne gemme chre- combes de Rome (O. Mitius, ]onas auf den Denkmălern
lieune de Turda, en roumuin aver rCsume fran~ais, des christlirhe,i Allertums dans Archiiologische Studien
dans Rer. ist. rom., XVI, 19,16, p. 51---62) semblent :um rhristlichen Alterlum u. Mitlelalter, IV, 1897, cite
nous ronvainrre qu'en effet cetre intaille ait CtC par B. Mitrea).
trouvee a Turda ou quelque part dans le voisinaia;e. Des sci-nes representant le Bon Pasteur, l'agneau
Le dessin, reproduit par B. Mitrea, o. c., p. 57, en sur l'epaule, dans une attitude pareille a celle de l'in-
est conserve dans un manuscrit de Kemeny de la taille de Turda, se rencontrent souv ent sur Ies gemmes
Bibliotheque universitaire de Cluj. Son caractere chre- ou sur d'autres petits objets, tron ves et probablement
tien et son importance pour Ies drlmts du christianisrne fabriques ii Rome: Dicr. d'arch. chri't. el de liturgie,
en Dacie ont etc reconnus aussi par K. Horedt ( Mittei- XIII, c. 2385, fig. 9952 (collection Campo Santo de
lungen aus dem Baron Bruckenthalischen Afuseum, XI, Rome (, VJ, c. 821, fii(. 1959(de Rome, au musce du
1946, p. 13 sq.) qui attribue l'intaille au IV-e sii-ele Vatican), c. 835, fig. 5036 (de Rome). D'ailleurs ii
aprcs J. Chr. On n'en connait pas l'original qui, depuis semble qu 'une bon ne partie des gemmcs chretiennes
bien des annees n 'est plus dans la collection du comte qui se trouvent dans Ies grandes musres d'Europe
Kemeny de Turda. On suppose qu'il ait disparu au sont sorties justement des catacombes: L. Le Blant
cours des eveniments de 1818 -18-19 (B. Mitrea, o. c .• cite par H. Leclercq., Dic1. d'arch. chrrt., VI, c. 796,
p. 57). Mais L. i'iagy, dans Pannonia sacra, p. 90, note 2.
note 5, cite une gemme du Musee i'1ational de Buda- Enfin, le motif du Bon Pasteur, tel que nous le
peste qu'il affirme provenir d'un endroit inconnu de voyons figure sur J'intaille de Turda, se trouve presque
Dacie et qui, d•aprt's la description tri-s sommaire identique sur une gemme de Carnunlum: L. i\agy,
qu'on en fait, ressemblerait fort avcc l'intaille de Turda. Pannonia sacra, p. 99 et fig. 62. Ici le mythe de Jonas
K. Horedt, o. c., p. 13, croit rneme que c'est !'ori- manque, mais le reste prcsente une ressemblancc frap-
ginal de la gemme de Turda, ce que pour le moment pante avec l'intaille de Turda (la scule difference
n'est pas trop sur. Si ce sera possible, je reviendrai serait qu'aux pieds du Bon Pasteur ii y a deux agneaux
au plus tot possible sur celte gemme. au lieu d 'un seul).
Ce que nous interesse pour le moment, relativement Donc, ainsi que dans le cas de la lampe de Apulum
a la question du commencement du christianisme en et celui du .-olum de Biertan, Ies analogies plaident
Dacie, c'est !'origine occidentale de la gemme de pour !'origine italique, en tout cas occidentale, de la
Turda, qui date, dit-on, du I V-e sirele (ainsi K. Horedt, gemmc de Turda.
I. c. et B. Mitrea, o. c., p. 61). Les motifs qu'elle reprc- 2
) V. Pârvan, Contrihutions, p. 8 sqq. J. Zeiller,

sente sont: le Bon Pasteur, l'arbre ă l'oiseau sur la Les ori_r:ines chrUiennes dans Ies prorinces danubiennes
branche et le mythc de Jonas, tombe du navire et de l'Empire romain, Paris 1918. Pour la Pannonie, T.
avale par un monstre 111arin, accompagnes de J"in- Nagy, Die Geschichle des Chrislentums in Pannonien
scription IXOYC. Separes, ces motifs se rencontrent bis :u dem Zusammenbruch des romischen Gren:schut:es

287
Par conseqcent, la propagation du christia- turelle el religieuse entre l'ltalie et Ies pro-
nisme en Dacie avant Aurelien ne peut ctre vinces du Danuhe >> 2 ).
consideree comme une necesite <• logico-histo• Comme nous l'avons vu pour la Pannonie
rique >> comme l'avancc V. Pârvan; tout au et pour la Dacie 3 ), c'est simultanement a,·ec
plus pouvons nous supposer, avec C. Daico- l'importation de produits d'origines nord-
viciu 1 ), qu'il y avait ici des chretiens isolcs italique que l'influence spirituelle, cmanant
venus d'Orient qui, loin de s' ctre convertis des centres religieux plus importants du Nord
a la religion nouvelle sur notre territoire, de l'ltalie, propage le christianisme victo-
I' avaient, au contaire, apportce avec eux. rieux dans l'Illyrie enticre, et meme au dela
C'est ainsi donc que le developpement eco- du Danube chez )ps populations d' outrc Ies
nomique et spirituel de la Dacie, sous la frontieres de l'Empire. Ravcnne et Aquilee
dependance de l'Illyrie et d'e l'ltalie, amenc joucrent, a cet egard, un role preponderant 4 ).
l'evangelisation des populations daco-romai- Le christianisme daeo-romain de forme la-
nes a la suite de la propagation du christia- tine qui se developpe au IV-e sii-cle sous
nisme dans tout l'Illyricum au IV-e siccle. l'influence des evechcs des nves du Danube,
Celui-ci s'etend en Illyrie grâce aux etroi- comme l'affirme C. Daicoviciu 5 ), de l'Illyrie
tes <<relations existant avec le monde romano- en general, comme le soutient V. Pârvan 6),
chretien d'Occident et a tel point, que nous des liai~ons directes avcc l' ltalie du Nord et
pouvons parler d'une parfaite continuite eul- bon nombre d.'analogies materialles avec la

(en hongrois) Budapest 1939 (Diss. Pann. II, 12). nographie la lie ii !'Orient. Si clle est authentique et si
Pour Ies monumcnts chretiens voir l'etude de Em. vraiment elle fut trouvee â Tornis, son inscription
Condurachi, Monumenti cristiani nell' 1/liri<o dans Ephe- latine inclique plullit une origine occidentale, i taliquc
meris Dacoromana, IX, 1940, p. 1-118 el pour ceux que orientale. Le sujct, prCsentC s.ous celle forme,
de Pannonie l'etudc citee de L. Nogy, Pannonia sacru. est, semble-t-il, inconnu sur Ies lampes romaines.
1\ P.ri.,1,-1-il des m"numenls chr,ltiens? p. 203 sq el Toutcfois sur de nomhreuses larnpes clu IV-c-V-e
Le probleme de !a continuite, p. 36. siecle, Jt'sus est rrpn~~ente soit debout. ~oit assis,
2 ) V. Pârvan, Contrib11tio11s, p. 195 sqq. Les mfmes personnifiant le Bon Pasteur ou ,, le vainqueur du
conclusions ressorlent de l'rxcellcnt ouvra!'e de J. dra~on infernal 1): J-1. Ledercq dans Dictionnaite,
Zeiller. VIII, l r. 1167 et suiv. De merne Ies bustes des 12
3
) Les produits italiques d'un caractere chrctien apotres sunt connus sur d'autrcs lampes el li. LeclerccJ
ont pu, bien entcndu, penetrer plus profond,'menl suppose que le motif ,'inspire d'un sujet favori au
vers rOrient, oU existait aussi une population purlanl l\r-e s., JCsus enseignant Ies apC'trcs. reprt?sente sur le~
latin. Je note ici qu'une lampe d'une ornamenlation I resques. sarcophages et mosaiqnes: Diclionnaire, V III,
riche et unique ( ?) a etc puhliee par J. D. Ştefănescu I. c •• 1172 -1175. Cette reprcsenlation se rencontre
dans Byzantion VI, 1931, p. 571--57-1 el pi. 23. rgalement sur une lampe de Brigctio: L. :\agv, Pan·
Celte lampe appartient au meme type piriforme. nonia sacra, p. 85 sq. fi~. 51 et D. hânyi, pi. XI. 9.
Elle se trouve dans la collection du pretre Vrsăces!'U li se trouve encore dans la collection de ce prctre
de Curteni (dep. de Fălciu, Moldavie Inferieure) el une lampc de m„me type portant sur le disque un
aurait ete decouverte en 1906 dans un sarcophaµ:e monogranune constantinien et sur Ies deux scgmcnts
romain ă Tomis (information qui n'a pas etc verifiee). ele la bordure cleux rameaux d"olivier: .T. D. Ştefă­
Sur le disque Jesus est represente debout, barbe el nescu, ibidem, p. 374, rig. 3, sans indicatiou du lien
cbeveux longs, vetu d'une toge longue, Ies bras ctendus de decouverte.
en un geste de hencdiction. Tout autour l'inscrip- ') T. :'<iagy, o. c., p. 13 sqq., 188 sqq. cf. A. Alloldi,
tion PACEM MEAM DO VOBTS. Sur le pourtour, Ies Eine lateini.sche christliche lnsrhrift, p. 257. Voir aussi
hustes des 12 apotres et au dessus de la ti'te de Jesus, V Pârvan, Contributions, p. 17 sqq., 36 sqq., 46.
une forme feminine debout, qui ne se distingue pas 6) Le probPme de 1a ronlin11ite, p. 37 el I.a Transyl-
bien. L'editeur de la lampe, qui ne doute pas ele son rnnie dans /'antiquili, p. 2:;6 sq.
aulhenticite, la date du IV-e siecle et pense que son ico- 8) Contrihutions, p. I 98 s<Jq.

288
Â_PROPOS DE QUELQUES DECOUVERTES CHRETIE.l\NES EN DACIE

Pannonie, ajoutons-nous, trouve son expli- puissc ctre attribuce aux Goths de Tran-
cation historique dans Ies conditions gene- sylvanie 2 ).
rales d' assujettissement politique, economique Le christianisme qui gagna Ies Goths du
et culturcl de la Dacie · par l'unite plus im- Bas-Danube et de la Mer Noire et celui que
portante que constitue I'lllyrie. professent Ies populations daco-romaines de
L' essence occidentale de ce christianisme l'ancienne Dacie, se developpent chacun in-
est sans conteste confirmee par Ies caractcres dependamment, chacun suit · une orientation
specifiques des plus authentiques et des plus differente.
anciens monuments chretiens de Dacie. C' est pourquoi toute tentative d' expli-
Par contre, Ia propagation du christia- quer ou de voir une correlation, soit du
nisme dans Ies parties orientales des regions t•otum de Biertan, soit de la lampe de Apulum,
balcano-danubiens est absolument diffcrente. soit en general des debuts du christianisme
II conserve la une forme grecque, se main- daco-romain avec l'evangelisation des Goths,
tient en liaison etroite avec le christianisme comme le firent K. Horedt 3 ), A. Alfoldi 4 )
d'Asie-Mineure. Les communautl!s chretien- et avec moins de conviction B. Mitrea 5),
nes de Scythie Mineure, Ies missionnaires, Ies est insoutenable et doit etre rejetee 6).
prisonniers de guerre pris ou accueiris du Sud L' evangelisation des Goths du Pont et
et mcme de Cappadoce, sont au IV-e ~iede, celle des Daco-Romains de Transylvanie se
autant d'agents de diffusion du christianisme font en langues differentes, avec des nuances
tant chez Ies Goths de Crimce que chcz religieuses et dans des circonstances dissem•
ceux de la Moldavie du Sud et de la Mun- blables.
tenie Orientale. Pour Ies uns, des sources historiques rela-
Les sources concernant l'evangclisation des tivement riches nous le demontrent, pour Ies
Goths au IV-e siccle sont tres nomhreuses, autres, la preuve nous est donnee par l'ar-
mais se referent uniquement aux Goths orien- cheologie chretienne et Ies termes fondamen-
taux ctablis en dehors du territoire daco- taux de la doctrine conserves dans Ie langage;
romain 1 ). Par contre, nous ne possedons en realite ces termes chretiens de basc, main-
aucun document litteraire, nous ne connais- tenus dans la langue roumaine, sont d' origine
sons aucun ohjets appartenant a ce siccle, latine et dans toute leur acception, chretienne,
offrant une caracteristiquc chrctienne qui appartienncnt au IV-c siecle 7 ).

1 ) J. Mnnsion. Les origi11es du christia11isme chez Ies 2) Le trrsor dl' Crasna date du IV-e sii·cle mais· Ies
Goth., dans A11alecta Bollandiana, 23, 1914, p. 5-30. quelqu es monogrammcs chretiens des cstampilles des
J. Zeiller, Les origines chretiennes, p. 407 sqq., idem, barres n "ont rien ii voir avec Ies Goths, a yant ete
Le premier etablissement des Goth., chretîe11s dans appliques â la monnayerie de ~irmium. Vc,ir plus
l'Empire d Orient, extrait des Melanges offerrs tJ haut note 23. Le tresor de Apahida, dam lequel se
M. Gustare Schlumberger, Paris 19H, C. Pat,ch, Bei- trouYent Cl!alement deux anneaux avec ero.ix est
tră,:e :ur Volkerkunde 1·on Siidost-Europa, III, Wicn ulterieur au IV-e sierle: E. Finâly dans Arch. ltrt.,
1928, p. 23-27 et 56--69. L. Schmidt, Geschirhte der IX, 1889, p. 31)5 sqq., Hampei, HI, pi. 32-36 et 45,1.
deulschen .'-tămme. Die Ostgermanen. 2 A11fl., Miinchen 8) Eine lateinische Inschri/i, p. B sq.
1934, p. 233 sqq. V. Pârvan, Co11trib111îons, ;,. 15-t- ') Eîne lateiai.«he chrîstliche Inschrîft, p. 258.
138. T. Na~y. Die Geschichte des Clrristentums in &) l.:ne lampe ,·hrelîenne, p. 505.
Pannonien, p. 189-192. Cf. C. Daicoviciu, Une sen- 6) Cf. C. Daicoviciu, Cne sensationelle decout"erle
sationnellc di!coui·erte archeologique en Trunsyll'llnie, archeoloaiquc p. 4 et La Transylvanie dans l'antiquite,
p. 4 et La Transylrnnie dans l'antiquire. p. 255 sq. p. 255, note I.
note I. C. C. Diculcscu, Die Wandalen und die Gcten, 7 ) V. Pârvan, Contributions, p, 85 sqq. C. C. Dicu-

p. 32 et 3~-39. lescu, l'echimea creştinismulrti la Români. Argumentul

289
M. MACREA

L'argumentation philologique renforce ainsi Cette florissante activite commerciale atteint


es conclusions historico-archeologiques. son apogee au tcmps de J ustinien, mais clic
Toutefois, le contact etroit de la Dacie et debute des le Y-e siccle.
de l'Illyrie ne dure guere. Vers la fin du II suffira, sans doute, de rappeler, pour
IV-e siecle Ies rapports avec Ies provinces demontrer Ies nouvelles influences qui se font
du Sud ou plus lointaines d'Occident, de- sentir egalement dans le domainc religicux
viennent difficiles. L'invasion des Huns ren- de la population nord-danubienne au V-e
verse la situation politique et economique siecle, deux faits significatifs. L'un, positif,
existente. Ils repouss,mt d'alors vers )'Oc- d'ordre archeologique; l'autre, negatif, dans
cident Ies C oths qui sont accueillis dans le domaine philologique.
l'Empire et ceux etablis en Moesie Supe- 11 n'y a pas bien longtemps, on a decouvert
rieure et en Pannonie, entravent Ies rela- a Tapiogyorgye, sur la rive droitc de la Tissa,
tions entre la Dacic et le Sud, et plus loin, au confluent des Criş et de la Tissa, une
avec la Dalmatie et l'Italie. Les Goths de belle lampe chrctienne en bronze. Cette
Transylvanie, ainsi que Ies autres peuples lampe comme le demontre J. Laszlo qui I' a
Germains qui successivement prennent pos- publiee 1 ), est d'originc cgyptienne, relevant
session du territoire, s' orienteront dorenavant, de l'art copte chretien.
politiquement, vers l'Empire d'Orient. Elle parvint dans la plaine de la Tissa par
L' ctablisscmcnt des Huns dans la plaine de l'intermediaire de Byzance. Le chemin qu'elle
la Tissa ct lcurs grandes invasion du milieu suivit est cchelonnc de quclqucs dccouvcrtcs
du V-e siecle, consommcnt l'isolemcnt de la similaires dans la Peninsule des Balkans.
Dacie de l'Occident. J. Liiszl6, cite, outre Ies exemplaires du
L'unitc economique et politique de l'Illyric musee Benaki d' Athcnes, provenant de
est des lors virtuellement dctruite. Ahou-Simbel, quclques lampcs semblablcs du
L'Empirc occidental s' effrite tandis que musce de Bclgradc, dccouvcrtes a Stobi. On
l'Empire d'Oricnt se consolidc politiquemcnt. peut citer cncorc de ces mi\mcs rcg10ns, par
Byzance devicnt Ic centre d'une grande cx- exemple, la lampe de hronze de Stara-Za-
pansion commerciale. Le territoire carpato- gora conscrvce au muscc de Sofia 2 ), celle,
danubien tout entier cntre dans cette sphcre plus petite, en hronzc ct chreticnnc du musce
d'influcnce economique. Les monnaies by- de Vama 3 ).
zantincs ainsi quc toutes sortes de produits r areillcment, la lampe de hronze trouvce
fabriques se rcpandent dans une vaste region a /,ucii·, en Muntenic, dans Ic dcpartcment
au Nord du Danubc ct plus loin mcmc, de lalomitza, sur Ies bords du Danube 4 ) est
jusqu'aux ctats Baltcs. de toute evidence d'origine copte. Elle porte

filologic, Rucure~ti 1910. C. C. Giuresru, lstorit1 Ro- Stara-Za~ora (en bulgare avrc un courl rCsnrnC cn
mânilor, P, Hucnre~li 1935, 198 sqq. N. lor,,;a, all~manil) dans Annuaire de la Bibliothe•jUe nationale
Historie des Roumai11s el de la romanite orientale, el du Musee national d,, PlovdiL·. 1937--1939, Sofia

II. Bucarest 1937, p. 109 sqq. C. Daicoviciu, E,iste-t-il l9·l0, p. 173- 185.
des monuments c/1retie11s?, p. 209, idem, Le probleme ") Ibidem, fig. ::i.
de la continuir,, p 36 sq. el La Tra11sylrn11ie dari, ') Se trouve au Muscc :\ational des Antiquiles de
l"antiquite, p. 222. Bu~arest et fot publiee par V. Pârvan simultanement
1) J. Lâszl6, La lampe de hron:e copre rroul'er ,i dans Arch. A11=eiger, 1913, p. 391 sq. fig. 22 et dans
Tâ1•i6gyiirgye dans Folia Archacolol(ica, I-II, Şriri 11ouă diri Dacia Malvensis (Aria/. Ac. Rom. t. 36,
Budapest 1939, p. 110 -115. M,·m. s,ocţ. ist.\. Ilucurcşli 1913, p. 30, pi. IX, fi~. 2-a
2
) D. P. Dimitrov, Alrchrisrliche Bron:elampe aus 2 b.

:.:90
APROPO~ DE Ql'ELQCES DECOUVERTES CIIHETIENNES EN DACIE

au dos une croix et posscde un rcflcctcur s'uricnte des le V-e siecle vers le Sud-Est. La
cn forme de coquille. Des spccimcns scmbla- Transylvanie ne pouvait restcr en dehors de
blcs, mais sans croix, se trouvcnt au musec celte spherc <l'influence.
du Cairc 1 ). Une fois Ies relations avcc la partie occi-
La lampc de Luciu tout comme la lampc dentale de l'Illyric ct de l'Italie interrompucs,
cgyptienne et celle de Tâpi6gyorgyc se fixait la pupulation daco-romainc de !'anse carpathi-
sur un candelabre grâcc a unc cuncavitc du quc, qui au cuurs du IV-c siecle assimile Ies
fond de la lampe. clcmcnts fondamentaux de la croyancc cluc-
II est a presumer que le candelabre de tiennc, rcstc, des le debut du siecle suivant,
bronze de Hăcari, depuse au musce de Buca- cn dchurs. de toutcs Ies innovatiuns qui se
rest, supportait unc lampe parcillc. Le pie<l font juur cn Occident.
de cc candelabre « tri,s simplemcnt urne, se La persistancc dans la languc ruumainc du
termine par unc basc formcc de six ramcaux terme basilica dcsignant le !icu de priere
ornes d'un motif compuse de pctits puissom>> 2 ). (biserica) est significatif a cct egard. On
Les objets chreticns cites ci-dcssus sont sait quc Ies etudcs rcccntes unt demontre,
attribues approximativcmcnt au IV-c-VII-c quc contraircmcnt a I' opiniun aneienncment
3 10 ),
siccles ). ~la:s certaincs dccouvertes, celle de re-,,uc le mot basilica apparut avant le
Stohi 4 ), ou celle de Stara-Zagora 6 ), par terme ecclesia ct etait l'exprcssiun courammcnt
exemple, marquent davantagc le V-c sicclc employec au IV-c sicclc pour designer I' e·
qu'une epoque plus tardive 6 ). Nous ne nuus glisc 11 ). Vcnu d'Italic, le terme basilica se
trompons donc pas cn datant tuujuurs du V-c repand aussi dans Ies provinces danubiennes.
siecle la lampc de Tâpi6gyorgyc 7 ). Dans ee cas Pourtant a Ia fin du IV-e sieclc, l'insistancc
cllc duit se rapportcr aux Gepidcs donl la des reussit a rcmplacer Ic mot
Percs 12 )

duminatiun s' etend, apres la <lefaite des Huns, basilica par ecclesia. C'cst puurquui dans Ies
au dela de la Tissa 8 ) ct qui a rcttc r,poqui, lang11P, rornanp, occidPntaJ,., Ic mot cglisc
se cunvertissent a I' Arianismc 9 ). est derive du latin ecclesia, tandis qu'au
La dccouvertc de Tapi6gyorgyc, dans la runtrairc la langue roumaine conserve I' cx-
plainc de la Tissa, celle de Luciu dans la prc~siun basilica. La population daco-romainc
plaine de Muntenie, pcut-etrc aussi celle de de Dacie, isolec au Y-c sieclc de tuutc roma-
Răcari cn Oltcnie, muntrent claircmcnt que nite occcidcntalc, ne connut pas Ic terme
la region carpato-danuhienne tuutc cnticrc nouvcau ecclesia. Le memc phenomenc se

1 ) J. SLrzygowski, Koptisrhe Ku11sl, Viennc 190-1, 9) L. Schmidt, Di,, Ostgerma11e11, p. 533 ct C. C.


p. 286 sq., nos 9124 --1925, pi. XXXIII. Jlieulcstu, Contribuţie la rerhimea cr"şlinismului În
2 ) V. Pfuvan, .~tiri nouă din Dacia Afufre11sij, IJacia. J);,i istoria reli.c.ioas,i a Gepiztlor dans Anuar.
p. 18, pi. VI, 5 et Arrh. A11:., 1913 e. 3i7 ave,· lig. fost. isl. 11at„ III, 1921 1925, Cluj 1926, p. 357-376.
11, 3. to) V. PfuYan, Contributions, p. 88 et ~uiv. avec une
3) J. Strzy1i;owski, o. c., p. 2H5 sq. bi~>lioţ_!raphir.

') J. Laszlo, o. r., p. 112. li) \'oir C. Daicoviciu, F.xisle-t-il des monumenls
6) D. P. Dimitrov, o. r., p. 183. rhretie11.,?. p. 209, note 1: idem Le probleme de la con-
8) V. P,irvan proposait lui ausâ !c V-c-- VT-c sih·lr 1i11ui1• p. 38. note 2 et Th. Capidan. Basilira dans la
pour la lampe de Luciu. Bisnîra ortodoxă rom1î11<i (Burure~ti) 56, 1938, p. 3--12,
7) C"est al.i.S!'.!Î au V-e sit"de que pense C~alrmc-nt oii se trouve une bibliograJ:;hie ~urla qur~tion, ă laquelle
A. Alfoldi, Erne lateinische rhris,lichc lnschri/t, p. 25H, 011 peut ajouter A. Ferma, I piu a11tirhî esempli di
note 15. basilira per aedes sacra dans Archi1·io glottologico
8 ) L. S,·hmidt, Die Ostgermanen, p. 532. Cf. C. C. italia110, 25, 1931-19, p. B2-B6.
Dirulescu, Die Gepiden, I, Hallc (Saalr) 1922, I'· 66. 12) C. Daieoviriu, I. ,.

Wl
M. MACREA

produit dans d'autres zones romames isolees. pas completement en Dacic apres 271. La
Les Macedo-Roumains et Ies Rhcto-Roumains population appauvrie se case dans Ies hâtisscs
conservent, eux aussi, le terme basiliw ; par autrcfois somptueuses des vieilles villes, clle
contre le mot alhanais kishii est derive d' eccle- Ies adaptc a ses hcsoins rcduits, utilisant
sia, la Dalmatie etant etroitement liee tout au mfme quelquefois. Ies monuments anciens.
moins jusqu'au VII-e siecle avec l'Italie 1 ). Unc telle population fot constatcc a Sarmi-
Les conclusions d'ordre archeologique, telles zegctusa, a Napoca, a Porolissum et ailleurs
que je Ies ai precisees, sont ainsi confir- encore 3 ). Des decouvertes de monnaies et
mees par Ies resultats des recherches lin- d'ohjets attestent quc cettc vie persistait,
guistiques. en une certaine mcsurc, aprcs Aurelien dans
Pour en revenir a la lampe de Apulum, Ies la plus florissante des citces de la Dacie de
considerations historico-archeologiques et ty- Trajan, a Apulum 11:erre.
pologiqucs exposces ci-dessus, viennent etayer En 1907, au cours des fouilles sur le territoire
unc affirmation de B. Mitrea, ahsolument de la Colonia Apulcnsis, l'archeologue amateur
exacte et a laquellc nous pouvons souscrirc B. Cserny, decouvrit dans Ies murs d'un
sans reserve: << Au point de vue historique, la hatimcnt romain, un trcsor de monnaies qui
presence de cette lampc chrcticnne du IV-c s'etendent de Septime Shere a Aur(:lien, ce
siecle, dans le milieu archeologiqmi de la dernier represente par deux monnaics 4 ).
Dacie Trajane n'cst nullement surprenante; L'enfouissement de ce tresor, sans conteste
au contrai re, nous dirions qu' elle est toutc en correlation avec l'ahandon dcfinitif de la
naturclle et que ce qui nous surprcnd, c' est Dacic au temps d' Aurelicn, demontre que
qu'elle ait tant tardc a apparaître >>. son possesseur, pas plus du rcste qu'une
La lieu de decouvcrtc, le territoirc de partie de la population de Apulum, ne suivit
l'antique Apulum 2 ), nous surprend moins ni Ies armecs ni l' officialitc romaines dans
encore. CtaLaJuco J.Cţ.;vu, c1. tc.:, J..1u1..11ion:1atiq11"g 1„nr r .. , rait" an Sud du Danuhc, mais quc
ou archcologiques et plus encore Ies con- decide a rcstcr sur place, il cacha, par mcsure
statations dircctcs au cours des fouilles, de precaution en ccs temps troulilrs, le capital
dont il disposait 5 ).
ont prouve que la vie urhaine ne disparaît

1) Th. Capidan, o. c •• p. 11. l\1. Marrea. Les mor,naie., el l"aba11dcn de fo Darie,


2) Les investigations de B. Mitrea dans Ies archives p. 31 sqq. J. Jung pensait de meme an snjct du tri'sor
du Musce de Sibiu l'ont convaincu que l'objet public de l'amphitheatre de Sarmizcgctusa: Zur Gesrhichte
par lui provient tri-s probablemenl ele Apulum der Păsse in Siebenbilr{ţen dans Mitl d. Irrsr. f ăsterr.
affirmalion confirmce pur l'actuel ronservateur Geschichls/orschung, F.rµ;. fiand I\', 1893, p. 13 note
du Musee Brukenthal; celui-ci etablit que tant la 6 et p. 17 note 3.
4
lampe que Ies autres objets entres en meme temps \ B. Cserny dans Az als6Jehermeg_yei tortrnelmi,
au Musi'e avant 1837, proviennent << mit grosser Wahr- regi!s:eti e., 1ermi!s:et1udomâ11y egylel erki;11yve (I.'An-
schcinlichkeit•> dP. Apulum: K. Horedt, Die vorgeschichl- nuaire de la Societe historique et ele scienres natu-
liche und riimische Abteilung des Baron Brukenlha- rellcs dn dcpartement de Alba) XIV, I 'JOB. p. H. Cf.
lischen Museums, p. 1 et 11, note 91 el le meme dans A. Alfoldi, Le moul'emenl des Goths el /"abandon de la
Anuarnl Insl. sr. ci. IV, p. 166 sq., ou la proveflance Dacie, p. 15.
5) Tel est le sens qu'il faut donner en µ;encral aux
est discutee avec d'amples references des archives du
Musee. enfouissen1ents de tresors de n1onnaies ou composes
3 ) C. Daicoviciu, dans Dacia, III-IV, 1927-1932, p. d'objets de valeur: celui qui part sans esprit de retour,
527, idem, Sarmi:egetusa ( Vipia Traiana) (en roumain) ne confie pas ă la terre son prerieux avoir. mais bien
Clnj 1939, p. 19. Idem, Le probleme de la continuite, p. celui decide ii rester sur place: 1\1. l\facrea, Les monnairs
67. Idem, La Transylranie dans l'antiquite, p. 232 sqq. el /'abandon de la Da, ,e. p. 19.
Ă PROPOS DE Ql'ELQUES DECOUVERTES CHRETIENNES EN DACIF:

L'existence d'unc population daco-romaine subissait aussi l'influcnce des nouveaux cou-
dans Ies temps qui suivirent est demontree rants spirituels dont la conversion au chris-
a Apulum, non seulement par la lampe chrc- tianisme << constitue une de ces forces qui
tienne commentee ci-dessus, mais encore par dcterminent a longue echcance le devenir
quelques autres decouvertes d' objets romams historique 5) •>.
appartenant au IV-e siecle. Nous ne pouvons songer aux Goths qui,
II faut rappcler tout d'abord une lampe politiquement, gouvernent la Dacie, car Ies
du type de celle presentee par B. Mitrea, de sources litteraires, Ies preuves archeologiques
forme ovale, tres allongee, depourvue toute- ou autres de leur evangelisation, manquent
fois de tout signe chretien 1 ); puis encore totalement pour le IV-e siecle.
d'autrcs ohjets romains d'epoque tardive, Par contre le votrim portant l'inscription
publies rccemment: un peigne, une coupe en latine (Ego Zenot'ius rotum posui) de Biertan,
terre, un gobelet de Yerre datant probable- Ies similitudes de typcs des autres ~bjets
2 ).
ment du IV-e siecle Une autre lampe chrcticns de Dacie, au IV-e siecle, le milieu
chretienne de la mcme cpoque, peut-ctre, se archeologique dans lequel ils apparaissent, le
trouverait au musee de Alba-Iulia 8 ). fait, enfin, de la survivance des termes fonda-
Vu Ies considfrations ei-dessus et tenant mentaux ehretiens dans le langage roumain
comp te des resultats positifa obtenus jusqu' a de nos jours, autant que le complexe histo-
present, en ce qui concerne la permanence a rique qui permet le contact de la romanite
une epoque postcrieurc a Aurelien d'une Nord-danubienne avec la romanitc occiden-
population daco-romainc au Nord du Danube'), tale, par l'intermcdiaire de l'Illyrie, designent,
nous ne pouvons attribuer cette lampe chre- me semhlc-t-il, de fa<;on incontestahle, eomme
ticnne de Apulum qu'a cette population posscsscurs de ces objets chretiens, la popu-
autochtone qui, au IY-e sii'-elc, parlait cncore lation autochtone daco-romaine demeuree
Ic latin. R,•sf{,I' l'n liaison ftroitl' avcc Ic dans son uncicn tcTTÎLoirc.
Sud-Oucst romain, clic cn recevait non 2. line lampc, prctendue chretienne, fut
sculement toutes sortes de produits confor- publice rccemment par K. Horedt (Fig. 3) 6).
mcmcnt a ses gouts et a ses hcsoins, mais Dccouverte a Mercheaşa dans le departement
1 ) K. Ilorrdt d.ins Ar.11arul lnst. sl. rl. I\", p. I 66 4 propos des nou,·elles rem11rq11es de M. Ferdinand
pi. I, 5. rt idem, Die rnrgeschichtlirhe 11nd romisrhe 1,ot dans Ren,e /,ist. du Sud-Est europeerr, XX. 1943, r
Al,1eil11ng des Baron Bru~·enthalisrhen Museums, p. I I -16 - 79. Pour Ies arguments d'orrlre numismatique
et pi. [VIII]. ,uir !li. !lfac,ea, Les monnaies ei !'abandon de la Dacie.
2
) K. Horedl dans Anuarul fust. st. rl. IV, p. 165, La thi-se opposer, de la non-continuite, est soutenu"
pi. I et IV, 5. D'aulres objets de la meme cpoque lout specialcment par A. Alfol<li dans son ou,·ragr.
,·hez Ed. Bennini:er dans 1Wannus, 31', I 938, p. 129. Daci e Romani in Tran,ifrarria, Budapest I 940. Une
3
) Rappelce par C. Daicoviein, 1,a Trarrsylrnnie dans rdiLion amplifire a apparu sous le titre impropre:
l"anliquitf, p. 2f>5 sq. n. 3. I.a Hon11rie orientale a /"epoque romaine (en hongrois)
') II est suffisant de rem·o\"er pour ces questions dans le volume de propagande lHagyarok ls Romârrok
aux ouvraj!:es fondamrntanx dunt quelqnes uns ont ( Hongrois et lloumains) Huclapest 19-13. Idem, Zu
Cte l'ite!s dans les pag;es p1t!cCder:tes: C. Daicoviciu, den Schicbalen Siebenbilrl!ens im Alterlum, Budapest
Le probleme de la ro11tin11i1;, idem, La Trarrsyfrani,· 19-H, ehapitre III, p. 68- li I.
5 ) C. Daicoviciu, La Transylrnnie dans l'anliquite,
dans l"antiquite. rhap. lll: La Dac,e apres !'abandon,
p. I 119 sqq. ou l'on trouve i'galement une vaste bil,lio- p. 2;7_
graphie de la contreverse an sujet de la continuitc ') Dans Anuarul Inst. st. ci. IV, p. 167, pi. 4, 2a-2b.
dat'o-ro1naine. Pui::.- G. J. Hr_ătianu, Fne fni~me Pf un Elle est mentionnees et reproduile rgalernent dans
mirarlr historir;ue: le pPuple roumain, 2e ed .. Buearcst Die rnrţeschirhtlic/,e und riimisrhe Abteilung des B.
194-2, idc-111~ Lr pr(Jblt!me dt• la ro11tiuui1{, daco-rnmnine. Rrukrrrtl1r,lischm M11seum.<. p. li, pi. [VII]
M. MACREA

de Târnava-Mare, elle est deposce au musce pretcndu caractere chrctien, car, pas plus la
Brukenthal de Sibiu. On ignore le milieu forme de cettc lampe que Ic signc se trouvant
archeologique dans lcqucl cllc apparut et sur Ic fond, ne justifient l'intcrpretation pro•
selon la classification de 1\1-cllc D. I vânyi, posee.
elle appartient au type XI des lampes. Les lampes de la categoric de celle de
:\Icrchcaşa sont communes au 11-e
ct au 111-c sieclc. Sur la base d'une
unique dccouverte en Pannonie ou,
dans une tombe apparaisscnt quatre
lampcs de ce type( ?) voisinant avec
des monnaies s'cchelonnant de Do-
mitien a Dioclctien et Maximien
Herculc 1 ), D. hânyi deduit que
ce type fut pcut-etrc conserve jus-
qu'au IY-e siecle. Encore faudrait ii
preciscr tout au plus jusqu'a la fin
du regne de Dioclctien, donc la moitie
de la premihc decennie du IV-e
siecle.
Mais pour la Dacic celte date est
inacceptablc, l'cxpansion romaine au
Nord du Danube rcprend plus tard,
a l'cpoque de Constantin-le-Grnnd,
donc au plus tot au cours de la
troisiemc dccennie <lu IV-e siecle 2)
Hclevons cnsuite que Ic disquc des
lampes <le ce type est ome de diffe-
rents molifs (par deux fo,is des
hustes d'Hadrien ct de Sabine) mais
jamais d'une reprcsentation ou d'un
Fig. :l. - Lampe en argile de )lerchca9« llcp. 'fam~,a-.,1are.
0
symbole chretiens. Cc qui signifie
rp1e ce type de lampc ne persiste
La fond de la lucerne porte cn relief deux pas jusqu'a l'cpo1p1e 011 Ies fabricants ornent
traits croiscs. L'cditeur conclut a unc origine lcurs produits de toutes sortcs de symboles
probablcmcnt chretienne et la date du IV-e ou de sujets chretiens.
siecle. Ccttc prctendue croix ne semble etre qu'une
Nous ne pouvons le suivrc m en ce qui simple marque de fabl'ication. Par rapport a
regarde la date, ni en ce qui concerne le la position donnce normalcment aux lampes,

1) R. Floris dans Anh. Ko:I. I\', 186-l. p. 101-102 renrontrees dans 1c catalogue redi~e par D. I vanyi
(Ies lampes sont mcntionnrcs ii la page lO'J, et la des- (p. 99-1 05)
cription des monnaies se trouve â la page 112--116). 2) Le milliaiie de Celei est ele J'nn 326 tandis que
Je n•ai pu ,·erifier si le!-- ]an1pcs etaiC"nt en rCa!itC Ies 1nonnaie~ reprrst"ntant le pont de Sucidava sont,
du tYpe Ivânyi XI. car R. I-'li,ris n"en donnc ni cn tous Ies ras, ultcr,rurcs â !"an 324
dessin ni de,cription dctaillec. Jc ne Ies ni pas
A PH.OPOS DE QlEI.QCES Df:COL'YEHTES CHHt:TIEN:\E S EN D1\CIE

le signe que porte celle de Mcrc hca ş a, ne que le cerclc cntourant la << croix •> n' est que
peut ctre une croix, mais tout simple mcnt, Ic bord moulure sur lequel reposait habitucl-
deux traits croises . lcmcn t la lampe.
La croix imprimce au revers ou a la partic 3. La troisieme lampe, en bronze celte
laterale des lampes aussi bien que des vases, fois, fot publice ccs d ernicrcs annees par
eonstitue une marque de fabrique bien connue,
frequemment utilisee par Ies potiers paiens 1).
Elle ne peut , a clic seule, assurer du caract ere
chretien de l'objet. II est hidcnt qu e Ies
potiers chretien s cmploycrent cux aussi, ct
c'etait naturel , des signcs chretien s c t cntrcs
autres la croix, croix souvent inscrite dans
un cercle 2 ) , comme marque de fahriqu e .
Mais ce qui de termine le caracthe in contcs -
tablcment chrc tien d'une lucerne est un orne-
ment du disqu e ou un signe chrctien indu-
bitable, tel que scrait Ic chrisme, et qui n e
puisse ctrc confondu avcc unc anc1cnnc
marquc d e fabrique. II est indispcnsal,lc ,
encorc, que la forme de la lampc corrcs ponde
a un typc eourant de l'i-poqne chretiennc,
ou quc le milieu ard1eologiquc dans lcqucl
elle apparaît, justific unc tcllc cl ass ifi-
cation.
La lampr df' ,r.-rrh,,a 7a rw rrmpli ss ant
aucunc dn ccs dcux conditions nuus ne
pouvons la considcrcr l'hretienne. Fii!, -1. ·- I.ampe en bronze de Dej.
Nous la datons d'unc epoquc antfricurc a
Aurelien, quand cc typc de lampc, fr{,qu cnt J. :\oYâk 8 ) (Fi~. 4). L'objct provenant de
en Pannonic, se rcncontrc au ssi dans d'autrcs l' ancicn mu se,~ r(-gional de Dej est dcpose
provinces et probahlcmcnt r.n Dacic . Ajoutons actucllemcnt au muscc de Cluj.

1; H. Leclerc'] dans Dirtioruwire, YIIL I, r. 1088 rr,1 Îx !-f'n1hlahlc <'~ l iinprim Ce en relief (un des bras
sq., no . I e t note 1, fij!. 6561 el I, '.!, r. I iO (, J 707. ne !- e distine:ue pa ~ rl airc ment) s.ur le fond d 'une
CIL, XV, 63 66 r.; 6377 r., 1. u; 6W3 h: 6166 ; 6-1.6 1, larnpe du :\lu, ec d e Cluj . in,·. L 8093, qni provient de
24 c; 6560, 2H f : 6562 e; 6621. La lamp,· M Pa n nu ui,, Ol'cnhaia, dcp. d e Turda, e t pourtant celte lampe
D. lvânyi, p . 314, no. 4199, pi. XCIX. 3, rit.cc r o rnrn e ,'1ant du type Luesd,k c III= D. hânyi III - IV,
analogic par K. Horedt n'cst pas el.rcti cnnr , pas plus qni nr ,Vpasse pas le III -r siccle, ne peut-rtre chre-
<JUe le no. 4500, p XCIX,~- Dans H. For«·r, Stra,bourg- licnne.
Ar_~ fntnrat e, I , 38 f'l II. 7,12 ii r st q1H• !, lion d "e~ tarn- 2 ) Hnz. R-F:, XIII , 1593. CIL. XV, 2, 1, p. 860.

pilles de bri<fues. Si12," ne en rorn1e de croix , s;.in s i- lre tou- Vuir au se i I . Barn ea, I..amp es chri'tiennes de Scythia
tcfois chre tien voir cncorc chez D. h fl nyi , pi. I.XXVII , Minor , (en roumain) dans R e< ista ist. rom., XIV ,
12-13. Ni en ce qni coo r croe la lampe i\o . 356-l , 11I. 19.\t, Jl• 166 SCJ'].
LXXVIII, 9. l'auteur ne mentionne pas qu'clle pour- 3) Chri.,rlirhe Brorr:elampe im ehemali11err Museum
rait ctre chre tieone . La lampe c!u Dirtionnairr, VIII, ,·on Des (en honJ!roi~ a vec un trfs court resume en
1. no. 730 est chrt'ti~rme non par la ero ix qu 'ell c port~ allemand) dans K ozlem ~nyek -Cluj, IV, 1944, p. 89-91
au revers, nt ais par Ic n1onogramu1e du di s11uc. Unc
M. MACRF.A

Le lien de decouverte est inconnu, mais Dej 1 ). L'auteurs s'appuie plus particulierement
le fait d'avoir appartenu au musee de Dej sur la similitude, tr<'s significative a ses yeux,
nous donne l'assurance qu'il fot trouve dans existant entre la colombe de celle-ci et I' oiseau
la region avoisinant cette ville. de bronze coule, du musee ci-dessus men-
La lampe se compose d'un reservoir de tionne 2 ). En consequence de quoi, ii conclut
forme circulaire, communiquant directement que la lampe de Dej est un objet sortant
avec le bec tres prolonge. Au dos ~st fixe d'un atelier copte de l'Egypte chretienne, par-
une anse a peu pres circulaire (munie d'une venu en Dacic par la mcme voie commerciale
poignee presque annulaire) sur laquelle verti- que suivit au IV-e- VIII-e siecle, par l'inter-
calement et legerement rejetee en arricre mediaire de Byzance, la lampc de Tăpi6-
s'eleve une croix enfermec dans un rhombe, gyorgye.
apmt deux boutons lateraux et, sur le sommet, Mais nous remarquons, des le debut, que la
une colnmbe. Cette lampe est donc incontesta- colombe, en tant que symbole chretien n' est
blement chretienne; clic est caracterisee par pas l'apanage exclusif de !'art copte, mais
des dimensions reduites (longueur 7, 75 cm, qu'elle apparaît frcqucmment dans diffe-
hauteur 2, 7 cm, avec la croix 7,9 cm) autant rentes representations plastiques, sur Ies plus
que par une execution rudimentaire qui lui anciens monuments chretiens d'Italie et d'ail•
donne l'apparence d'un travail provincial. La !curs.
croix, mcme travaillee separement et soudee SyiHhole chrctien reprcscntant la Paix
ensuite, est faite du mcme metal et sort du 3
Divine, I' Esprit ou le Saint-Esprit ), ses
mcme atelier. applications sont multiples, dcpuis le role
J. Novăk, cherchant a classer le type a de piece ornementale de bâtimcnts rcligieux
part de cet inleressant objct, ne trouvc aucun ou de monuments funcraires ju,qu:aux plus
cxcmplaire similaire, ni en Dacie ni en Pan- miuimes des produits de l'art industricl; nous
nnn,,-. f"' Pi-t po11r,111n-i 11 '--P to11rn,.._ ii tort. r<>tronvons la cnlnmhe. motif orncmental de
croyons nous, vers des contrees par trop nombrcuses lampes tant cn argile 4 ) qu'en
lointaines. hronze 5 ). L'analogic la plus proehe de la
Jugeant qu'il existe une similitude qucl- croix de la lampc de Dej est ufferte par une
conque avec la bellc lampc de Tapi6gyorgye, lampc du musfr de Leringrad portant sur Ic
dont nous avons parlc plus haut, l'auteur sommct unc croix sur chacun des bras de
cherchc d'autres analogies parmi Ies lampes du laquellc est posee une colombe et dont Ic
musce du Caire, et SC refere plus spccialement couvcrclc cn porte unc autre 6 ).

a trois lampes appartcnant a ce muscc qui, Ln<' autrc lampe dont la eroix est surmonlrc
selon lui, offrent des ressemblances, de forme, d'une colombe se trouvc au British )iuseum
de tcchnique et de dimensions avec celle de de Londres 7 ). La provenance de ccs lampcs

1) Voir J. Strzygowsk;, Koplische K1111s1. p. 290 sq., ') Dictiorrnairr, VIII, s, r. I 13-1 1139, no•. 389 -485.
r.os 9136~ 9138 (et non 9036 9038) et pi. XXXIII. 5) Dictionrrairr, III, 2, r. 2229 avec une bibliograph'e
2
) Ibidem, p. 327, no. 7007, fig. 387. Strzygowski dit ci,.l::e dans ]a note 4 et qui n1\--~t inacces~iblc. Potir
<• hi rondcllc •► (Srhwalhe) mais J. NoYâk pense quc exemplifin Yoir /}ictionnaire, II, 2, e. 1799 sq., fi;(.
e"est une colomhr, On pourrait citcr enrore de ret 1976- 1977.
ouvrage le no. 7008, de la p. 327, fig. 388. puis le, 6)DirlÎtJnrraire. VIII, s. c. 1201 sq., fii:. 6275 112),
lampe; en forme de rolomhc: lh ► S. 9D9 el 9J.ll de 7)Citce par H. Lerlerrq dans Dirtionnaire, VIII.
la p. 291 sq., pi. XXXIII. I. e., 1206 d"aprcs O. M. Dalton, Catalo,gue o( earl_v
3
) Dictionnaire, III, 2, s. v. colombe, frrit par J-P. rhristian r.ntiquity ... of the British Museum, London
Kirsch 1901. no. ,ţl)(J, pi. XXVI.

296
APROPOS DE QUELQUES DECOUVERTES CHRETIENNES EN DACIE

est inconnue, mais il est certain que le motif possedent dcux, trois proeminences et quel-
de la croix et de la colombe n'appartient pas quefois davantage, qui au debut, etant per-
cxclusivement a l'art copte, mais bien a l'art forees, permettaient d'accrocher la lampe.
chretien de partout ailleurs 1 ). Perdant dans la suite cette attribution, ces
En regie generale lcs lampes de bronze proeminences devinrcnt massives et servirent
egyptienncs, comme la plupart des belles d'ornement 3 ). Ce type fot imite en bronze 4 )
lucernes de Rome ou de Carthagc ont la forme et c'est a cette categorie qu'appartient la
d'un recipient arrondi, ferme a la partic lampe de Dej. Elle a conserve du modele
superienrc, elles posscdent un largc orifice original jusqu' aux proeminences, c' est-a-dire
pour l'alimcntation en huile, ferme Ic plus deux sur le bord du disque (la troisieme est
souvcnt par un couvercle mobile pouvant remplacce par l'anse) en ajoutant trois autres
servir a volonte de reflecteur. Ccs lampes se disposces symetriquement tout autour de
termincnt soit par une croix, soit par un l' orifice de la meche.
monogrammc, surmontes ou non d'une co- Contrairemcnt pourtant aux lampes de cette
lombe ou d'un griffon, sur la tete duquel peut categorie dont I' orifice sur le disque, lorsqu'il
aussi etre fichec une croix surmontee a son est unique, est de forme circulaire, celui de
tour d'unc colombe. la lampe qui nons occupe, est en forme de
Non sculement la lampe de Dej se diffe- coeur. Ccci se retrouve cncore sur des lampes
rencie nettement autant des lampes egyp- romaincs de bronzc appartenant a un autrc
tiennes que de ccllcs de Rome et de Carthage typc 5). Une caractcristique de cette lampc
par sa forme, mais encorc par son execution est dans le ecrele en relief qui, bordant la
modeste, imparfaite. surfacc plate de la face superieurc, se relevc
La partic supcricure de cctte lampe est cn prolongation des parois latcrales sans Jais-
plate, entouree d'unc etroitc bordurc plus ser place, comme aux autrcs cxcmplaircs
hautc d'cnviron 2 mm, un orificc cn forme d'argilc ou de bronze de ce meme type, a
de fcuille ou de cocur s'ouvre au centre, une bordure extcrieure large de quelques mil-
un autre orifice, de forme circulaire destine limetres, voire mcme de 1-2 cm. Cette bor-
au passage ele la meche termine Ic bec. Aucun dure tend a s'inclincr, puis a disparaitre com-
couvercle ne fut jamais prevu. pletement, comme on peut le constatcr dans
Abstraction faite de la croix, clic me semble d'autres exemplaires 6 ). Quant a la lampe de
imiter un type provincial des lampes romaines, Dej, elle I' a elimine completement 7 ).
c'cst-a-dire la forme la plus courante des lampes Si j'insiste tant sur des details c'est pour
dites a signature (Firmalampen, Loeschke X rcndre plus evident encore le fait que celte
= D. lvânyi XVII). Ccllcs-ci ont le bec allonge, lampe n'cst nullement d'origine egyptienne,
un ecrele en relief entouranl le disque se clic n' est pas meme l'imitation d'un modele
prolonge le long du bec formant un canal. venu d'Egypte, ainsi qu'on l'a cru.
Elles sont ordinairemcnt depourvues de Aussi reduitc de proportions, que modeste
tout ornement 2) mais, en un mode constant, d' exccution, clic se relie a un type de lampe

1 ) Par exemple la lampe dr.jâ cilre du lllusee Campo 4) D. lviinyi, pi. LXII, 1- 3, 6, LXIII, 11, LXV, -i.
Santo (Dictionnaire, II, 2, ~- 1800, fig. 1977, d"apres D"autres exemplaires au musce de Cluj.
Jfomi.sche Quartalschri/i, IX, 1895, pi. V-VI) est 5) D. himy, pi. LXI, 6.
probal.ilement de Rome. •1 J\lusce de Cluj, inv. I. 395 de Şimleu] Silvaniei.
2 ) D. lvânyi, pi. XLVIII--XLIX 7 ) (f. Ies lampe,; de forme un peu differente: D.

') CI. D. h-imyi. p. 15. lvânyi, pi. LXI, I. 8.

W7
M. MACREA

romainc commun dans Ies provinccs danu- mains, la lampe de Dej constitue un nouvel
bicnncs de l'Empire. Oeuvre d'un artisan clement, et pas de moindre valeur signifi-
ordinaire, celui-ci, par l'adjonction de la cative, d'entre Ies dccouvertes archeologiques
croix, donna a sa lampe un indeniable ca- destinees a nous documenter sans equivoque
ractere chretien. possible sur la diffusion du christianisme chez
Nous croyons pouvoir, dans ce cas, la da- Ies populations romaniques restccs dans l'an-
ter avec moins d'approximation. cicnne Dacic.
Si Ies lampes d'argile du type Loeschke Rien n'indique que l'on puisse l'attribuer
X= D. lvânyi XVII, restent en usage dans aux Goths ou a d'autres peuples germaniques
Ies provinces danubiennes jusqu' a la moitie de Transylvanie, qui au eours de tou le IV-e
du IV-e siecle 1 ), comme I'indiquent Ies lampcs siccle restcrent fideles a !curs croyances pa-
decouvertes a cote de monnaies, Ies lampes 1ennes. Rien ne pouvait Ies attirer dans un
de bronze ne semblent pas etre plus tardivcs, objet aussi insignifiant, depourvu, non seu-
celle de Dej ne peut donc ctre de beaucoup Icmcnt de valeur artistique mais encorc de
ulterieure a celte date, pas de beaucoup an- valeur intrinseque, qui de plus repondait mal
terieure non plus, car Ia croix n'apparait dans au but pratique d' eclairage. II en ctait tout
Ies provinccs occidentales que vers la moitic autrcmcnt pour ceux qui pouvaient en ap-
de cc sieclc. Nous datcrons donc ccttc lampe prccicr la valeur et surtout la signification
du IV-e siccle, mais pas avant Constantin lc- rclii!icuse. Probablemcnt ravis par l'admi-
Grand. rable croyancc qui !cur clevait I' âme, plcins
Faute de toute source indiquant une acti- d'cnthousiasmc ct d'admiration, Ies neophy-
vitc industrielle quekonque de la population tcs, individucllement ou en commun, cher-
daeo romaine de Dacic, a l'cpoque qui suivit chaient a se procurcr de tels objets cn depit
l'ahan<lon de la provine<' - des Goths ou de toutcs Ies difficultfs inhercntes a lcur si-
cl'~utrp~ h:-1rh!lr,~1; /.h1hli'-- <'n Tr:tn1.:yh·:1nÎl", ii nt• tn~ tion t':-tr rP'- pnpnlatinn'-. ]P!i- rlPrnnvPrtP~
pcut ctrc qucstion a propos d'un ohjet de archfologiques une fois de plus le prouvent,
facture purcment romaine - , nous considfrons n'avaicnt pas pcrdu, a cette epoque, Ic goî1t
que celte lampe fot apportcc de quel1p1'endroit de tous l<'s acccssoires propres a une civili-
du Sud du Danube 011 clic eî1t (,t(, fabriqufc sation qui avait He la !cur et vers laquclle
dans !'atelier <Ic qud<(IH' artisan loc-al, indis- ils se scntaicnt toujours attircs.
cutablcmcnt chrftien, ma1s dfpo11r,·u de Tous Ies objcts, petits gcneralement, qui
l'habiletc ncccssairc, a laqucllc, apri'-s tont, pouvair•nt cncorc leur parvenir de Ia rivc
ii ne tendait pcut-ctre pas, pour moddcr un oppo,rc du fleuvc, !curs ctaicnt familiers, ils
objet de forme parfaite. 1·11 c-onnaissaicnt l'utilisation pratique ct, le
Cctte lampe fot utilisce sans conteste dans cas rchcant, la valeur symholique.
le 1\ord de la Dacic, par un chrcticn cons- Les rapprochcments de typcs quc nous
cient de „a signification symboliquc. Qui avons cm poun>ir fairc au sujct de la lampe
pouvait-il ctrc? II ne pouvait appartcnir qu' a chrcticnnc de Dej, loin d'infirmer l'oricnta-
la population autochtonc, chreticnnc ou cn tiun de la Dacic au IV-e siecle nrs I'lllyric
voie de la devcnir. latine <'l I' !talie en ce qui concerne Ies pro-
Parmi tous Ies autres objcts chretiens con- duits industricls et Ies courants spirituels,
nus cn Dacic, produits indubitablcmcnt ro- rcnfurccnt, au contrairc, Ies conclusions que

1) D hân\'i. p. 16 17.
APROPOS DE QUELQUES DECOliVERTES CHRi<~TIENNES E'\' DACII•:

nous avons exposees plus haut. Si la liaison K. Horcdt y voit un signc chrctit•n: <• chri ·
d'unc region plus eloignee avec l'Italie du sme >> rcsultant de la suppcrposition du
Nord ne peut ctre prouvce en ce cas, au,si monogrammc constantinicn sans I,~ dcmi-
bien ii n' est pas necessaire de la rechercher cercle du Rho par dessus la cro1x droitc et
croyons-nous, ii est certain, toutefois, que la a bras cgaux >>. II conclut quc Ic monument
lampe de Dej est originaire d'une des pro- fot, comme celui de Ampclurn, << christianisc >>
vinces romaines du Sud du Danube. et cela preciscrnent parccquc Ic dauphin avait
Autant que le Donarium de Biertan dans unc signification dans la symholiquc chrc-
)'Est de la Dacie, que la lampe de Apulum tiennc.
dans le centre, la lucerne de Dej atteste l'exis- Le chrisrnc de cctt<' forme etant utilisc
tence de communautes chrctiennes dans le surtout drs le Y-c sirele, Ic relief de Potaissa
Nord de la Dacie au IV-e siecle. aurait cte << christianisc >> postfricurcment au
Nous savons que Ies lampes de bronze IV-e sii'·cle. Cette interprctation est ricn moins
ornces d'une croix surmontee d'une colombe, que Pcrtaine ct cn tcms cas, di,l'utabll'. II est
symbole du Saint-Esprit, bn'.ilaient sur l'autel impossiblc de se rcndrc eomptc, unicp1ement
ou devant Ies tombeaux des martyrs 1 ). Nous d'apres le dessin, si le ecrele aux huit rayons
cstimons que c'est a I'un ou l'autre de ces est en realitf- antiquc ou ajoutf- plus rfrcm-
deux usages qu'etait destinee la lampe de Dej. mcnt. II pcut aussi bicn rcprcsenter unc
4. Un monument pretend1: chretien fot simple roue a huit rayons, qu'un <• symhole
signale tout rfremmcnt par K. Horedt 2 ). soiai re •> dans Ic gen re de l't·ux 1p1e I' on voit
II est extrait d'un carton a dessins de l'ar- aujourdhui encore, au fronton des ma1sons
chcologue plus ancien M. J. Ackner, qui ne paysanncs 4 ). La place qu'il oceupe, asyrnc•
lui attribuait pas unc origine chretiennc. li triquc, sous un seul dauphin, n<' rcnforce
fot dessinc a Turda. Le monument n'est plus pas l'intcrprctation d'un ehrisme; au eon-
visihlt, a11jo11rd'h11i. L'autcur, faute d'unc rc- trairr, le fait quc li: rcrd,· ,·mpii-L,· l1\.;i-r,·111r11l
production du dcssin Ic decrit comme suit: sur le dauphin, prouYc 1p1e celui qui tard
- << Das ... Relief wird durch cin zickzack- seulpta Ic signc n'attachait aucunc 1m1111r-
formiges Band gegliedert und zeigt in der tance au dauphin.
Mitte cincn bărtigen Kopf, in dcn hcidcn da- L'analogic qu'il prf-scntc avcc la pl('rre
rtiber gelegcnen Winkclfcdcrn zwt'i Roscttcn fonfraire de Ampclum, 011 unc eroix simple
und wird auf den Seiten von zwei schrăg mit est jolimcnt seulptcc sur Ic corps m<'rn<' du
dem Kopf nach unten stehendcn Delphinen dauphin, ne peut ctrc inn,qucc a,·t·c grand
abgeschlossen >>. espoir de pcrsuasion. Quant a )'idee « ••.
Bref, un relief romain 3 ).
class das Relief schon urspriinglich als christ-
Sous le dauphin de gauche, touchant la lichcr Bildstcin angcfertigt wurde, und der
marge du bas ct une partic du dauphin, on bartige Kopf als Christus und dic Delphine
distingue un ecrele avec huit rayons. II est als Fischsymbol aufgcfasst wurdcn •>-clic est
evident qu'il fot sculpte ulterieurement. inacccptahlc mf'mc cn tant c1uc vaguc hy-

1) Dirrionnaire, III. 2,2229. anclrrf'n Zwc-ckc-11 1).

2
Ein chris1liches Denkmal a1ts Potaissa, e'<lrnit de
) 4) l.'nc ropic- du drssin qu"..1 Lien ,-ou111 mc n1onlrer
Milleilungen a11s dem B. Brnkenlhalisr/,en .'W'usrum, XI K. Iloredt a rcnforcf rna ronviction de l'inauthentieitC
1946, p. 11-H. du (( (_·hri~nu· ,,. rar Ies huit rayons ne se rCunissP.nt pas
3
K. Horedt n'aflirme pas nettement rette rho,c
) au <"rnlrc pour former une rroix suprrposPe d"un
mais dit vag:uement que le relief sen·it ,, ur;priin1di,·h X, mais c·onvert;"rnt \'Cr~ un serond rercle plus petit.
M. MACREA

pothese, car le relief est de facture incontes- micres exhortations a la croyance chre•
tahlement romaine et que ce serait en con- tiennc.
tradiction flagrante avec tout ce que nous Le triomphe du christianisme dans l'Illyrie
savons jusqu'a present des origines du chris- entiere au IV-e siecle permet son expansion
tianisme daco-romain et en general de l'idee vers le Nord, au dela des fronticrcs de l'Empire.
que nous nous faisons des conditions de vie Le caractere occidental, latin, du christi-
des populations daco-romaines aprcs l'eva- anisme daco-romain est un second point net-
i:uation de la province. tement prouve, surtout par Ies dccouvertes
archeologiques. L'influence des importants
• •
Conclusio11s: A la fin de ce dernier examen centres chreticns d'ltalie, tout particuliere-
de quelques unes des plus importantcs de- ment de l'ltalie du :'lord, sur le developpement
couvcrtes chreticnnes en Dacie, examen qui du christianisme en Illyrie, se reflete dans
amena une discussion, fastidieuse parfois, certains objets de Dacic, tcls ceux de Biertan
mais necessaire, sur plusieurs questions de et de Apulum.
dctails, je crois que certains faits concernant Les faits de langue confirment celte orien-
le christianisme au Nord du Danuhc se trou- tation du christianisme naissant chez Ies Daco-
vcnt elucidcs et que des conclusions d' ordre Romains. La communaute de langue de cette
general peuvent ctre tirees sans depasser le population et des habitants de I' Empire cons-
cadre des realites historiqucs. titue, et j'appuic sur ce fait, le facteur decisif
Si, maintenant encore, comme ii y a dix de la diffusion de la doctrine du Christ au Nord
ans, toute so urce concernant I' cxistence de du Danubc. Parlant la meme langue, ces
quelques chrctiens a l'epoque de la domina- populations ctaient plus aptes a recevoir la
tion romaine cffective en Dacic jusqu'a Aure- nouvelle croyance et c' est cc qui explique la
lien, manque totalement, par contre, la conversion, en un temps relativemcnt court
prol'af;alio1.1 Ju olu·ictia11Îcn1.o cho2 Ic>~ rClfHl~ .. t rt:,ns rtP< <>Îr<>on"tanf'P" de vii, peu favora-
lations daco-romaines ;1 I' epoque et apres bles, d'une population vivant en dehors des
Constantin-lc-Grand est incontestablement fonticres de l'Empire. La situation politique,
prouvce. rclativemcnt calme ctablie le long des fron•
Les preuvcs archcologiques sont mainte- tieres danubiennes apres Constantin-lc-Grand,
nant nombrcuses; si quclques unes sont dis- fot un autre factcur qui favorisa I' cxpansion
cutahles, d'autrcs a rejetcr, ii cu rcste quel- du christianisme. Les tcrritoires situes sur la
qucs unes dont la valeur est indubitablc. rive gauche du Danube, occupes du tcmps
Parmi ces dernieres le donarium de Bierlan, de l'Empereur et sans interruption longtcmps
la lampe d'argile de Apulum, la lampe de aprcs lui, constituaicnt une cxccllcnte basc
bronze de Dej sont Ies plus importantes et de penctration dans l'anciennc Dacie, non
particuliercment significatives quant aux on- seulcment pour toutes sortes de produits ro•
gines du christianisme daco-romain. mains mais encore pour Ies courants d'idees
L' examen <les car actcrcs typiques de ccs et le culte chretien. Plus que l'Oltenie, la
authcntiqucs objcts chrctiens de Dacie, tel partie meridionale du Banat, grâce a ses voies
que je l'ai fait dans Ies pagcs preccdentes, d'acccs, par la rcgion montagneuse vers la
indique clairement la provenance de ces ob- Transylvanie, joua, croyons-nous, un role im-
jets et d'ou, avec eux, emanaient Ies pre- portant a cet egard l).

1) Fante de rerberches systcmatiques, ln domin2tion romaine dans le Ranat commen~ant avec Constantin.·

300
APROPOS DE QUELQL'ES DECOUVERTES CHRETIENNES EN DACIE

Les moyens de diffusion de la doctrine encore que dans Ies monuments parvcnus
nouvelle, nous Ies imaginons simples el pai- jusqu'a nous, la preuve nous en est restee dans
siblcs. L'evangelisation des Daco-Romains le langage du peuple roumain qui jusqu'a
n'eut pas le caractere de conversion en masse, nos jours a conserve la forme latine dans Ies
imposee par des chefs politiques et soutenue expressions essentielles de ce qui regarde la
par des missionnaires officiels. La conversion foi et la vie religieuse.
a la foi nouvelle se fit par le contact direct Par contre Ies Goths de Transylvanie sem-
aves la population chretienne de l'Empire, blent en ctre restes au IV-e siecle, a leurs an-
par de modestes disciples. Les chroniqueurs ciennes eroyances. Des tentatives d' evange-
de l'cpoque n'ont pas signale cet evenement, lisation se firent uniquement ehez Ies Goths
aussi bien aucun de leurs ecrits ne rappellent- du Bas-Danubc. La conversion generale de
ils cette population convertie. Elle n'cut pas ces Visigoths mcmes se produisit a peine
d' << apotre •> auquel on put attribuer sa con- aprcs leur ctablissemcnt dans l'Empire, en
version. Sans doute son christianisme reve- l'an 376 2 ).
tait-il une forme simple, populaire, rcduite a La premiere trace de ehristianisme chez
la conna1ssance des points fondamentaux Ies peuples germains de Transylvanic date
grcffes sur d'ancienne~ croyances paiennes. du Y-e sicclc. C' est dans la secoude partie de
II ne possedait point de fastueux ctablis- ce sicclc qu'ils accueilleront le christianisme
semcnts rcligieux, ni d' organisaiion ecclcsias- sous sa forme arienne.
tique supfricure 1). Nous ne savons plus nen du ehristia-
La rcligion nouvclle cnforn;a pourtant des nisme des Daeo-Romains aprcs le IV-c siecle.
racincs profondes dans l'âme du pcuple. Plus En general, Ies traees archcologiques quc

le-Crand esl fort peu ronnue. II ne manque pourlanl 5. Annt•au de hronzc en forrne de croix df'couvert
pe111 Îf'i de monum<'nt~ chrftiPns ci<' Ct"ttr Ppo- clnn~ ll• ri,•it·r(" Cnrnş: Tiirt. Cs r~F- Pri., IV, 1088, p.
que: 141. Au Musre du Banat.
I. Un onncau rhrctien cn or dfrouvert cn 1841 6. Un autrc anncuu de bronze avec unc croix est
a Răile Ilerrnlanc (et non pas ii l\lehadia): I. G. rnentiornu~ IU ous~i pro,·enant de Secaşul Turce.'îr,
Seidl, Chronik d. arch. Funde, I, Wien 1816, p. 32. di'p. Tirniş-Torontal. Au rni'rnc Musce.
I. llarnca dans Rn·i<la. ist. rom., XIII, 1913, J 'ignore si Ies deux dcrniers ohjets sont an-
p. 38. liques.
2. Croix r-n mt~lal hlanc, privee d"ornemenlation, line lampe d'argile en forme de poisson, sur le
pourvue d'un orifif'e pour flre susprndue. Trou,·re en câtC un monogran1n1e chrCtien ~t une rroix. se trouve
1895 a Vârşe(. ll. l\lilleker, o. c., II, p. 187. au Mu~Ce du Banat de Tin1i~oara: Tort. es reges:eti
:J. Deux petiles croix parcilles ont etc Lrouvees Îl Ert., IV, 1888, p. 14-1, ll. Mille~er, Delmagyarors«ig
Dubot'liţ (dep. Timiş Torontal: ll. Milleker, o. r., III• rigi<igleletei (Les trouvaillcs arrht'olo!(iques en
p. 276). Banat) II, Timişoara 1899, p. 126. Selon R. Mille-
4. Bnucle de eeinturc avec une croix quadrata ker, l'objet, donne en 1888 au Musee de Timi~oara
perforee. Truuvce en 190:l i\ Sziiregh dans le dep. sewit une falsification moderne, d'aprrs unc lampe
Torontal. dans J'ani:le du Mureş el de la Tissa. Au provrn~nt de Rome. line verification en est 11{--

Musce de Seµ:he,lin: Arch. Erl.; 2-1, 190-1, p. 192, cessaire (l'objl't se truu,·e toujours au l\fosce de
fig. I et B. Millcker, o. c., III, 1906, p. 290. Des Lou- Timişoara).

cles semblahles furent dccouvertes a Sucidava: D. 1) C. Daicoviciu, Le probleme de la continuite, p. 37


Tudor, Dacia, VII-VIII, p. 371, fiţ. 8 a-c. Sont et La Transylt-anie dans l'antiquile, p. 257. N. Iorga.
considcrces romaines et datent du IV-e-V-e Histoires des Roumains, II, p. 98 sqq.
si,'cle. 2 ) Voir notnmment J. Zeiller, Le premier ~tablis-

D'autres boucles de ceinture du meme type se sement des Goths chreliens dan; l'empire d'Orient.
trouvcnt dan; le Mu,ec de Timişoara.

301
M. MACREA

l'on pourrait lui attribuer sont plus diffi- nube reste isolee et retrograde vers une vie
ciles a saisir. L' ambiance historique a de plus en plus primitive. La promiscuite
change, le contact avec le monde romain avec Ies Slaves sera decisive pour le christi-
du Sud, en pleine transformation, est anisme aussi. Une autre vie religieuse orga-
arrcte. nisee thcologiquement se superposera au vieux
La population romanisee du Nord du Da- fond latin.

M. MACREA

302
, '
ANCIENS VESTIGES CHRETIENS A DINOGETIA-
BISERICUTA
II y a 36 ans, l'inlassahle numismate et Tomis) reste inexpliquee et affaiblit d'autant
areheologue, M. C. Moisil s'occupait dans la valeur de l'hypothcse de :M. C. Moisil.
une ctude intitulee << Bisericuţele>> 1 ) de ces Les circonstances ont voulu quc ces der-
lieux de Dobroudja conservant des vestiges niers temps des fouilles archcologiqucs fus-
antiques, et qui, fait important, apparais- sent entreprises sur deux des points signalcs
sent dans des regions occupces uniquement par M. l\loisil sous le nom de << Bisericuţa •>
par des Roumains, qui Ies nomment << Bise- -a Dolojman et a Bisericuţa-Dinogetia, dans
ricuţa •> 2 ). la commune de Garvăn. Deux basiliqucs chrc-
Le fait que, dans deux de ces << Bisericuţe>>, tiennes Curent decouvertes a Dolojman mais
celle de Salsovia (pres de Mahmudia) et celle aucun Mithraeum 3 ) et de plus nous connais-
de la colline de Boclogea (pres de Meidan- sons, de Dolojman encore, une croix rcli-
chioi, rcgion de Niculiţel) auxquelles M. Moisil quaire du Xl-e sieclc 4 ).
ajoute Adamclissi, mot dont, selon lui, la Quoique Ies fouilles de Bisericuţa-Dinoge­
finale clissi ne serait que la traduction turque tia, aient eu pour but, jusqu'a prrsent, Ic
du terme roumain << bisericuţa •>, on mit au degagement de l'enceinte de la citadellc ct
jour des monuments prouvant l'existence du que l'interieur ait etc fort pcu cxcavc 5 ), nous
culte de Mithra, de Jupiter Dolichenus el sommes en mesurc de presenler quclques an-
potir Adamclissi, de Sol lnvictus, incitait ciens ohjets chretiens qui permettront de pro-
l'autcur a tirer la conclusion que << Ies Rou- poser une autre explicat ion de I' origine des
mains de Dohroujda avaient donne le nom <<Bisericuţele•> de Dobroudja.
de <<bisericuţa>> a d'ancicns monuments, tem-
ples eleves jadis a Mithra et a Jupiter Doli- I. Encensoir (thymiaterion, turihulum) de
chenus >>. hronze, decouvert a l'interieur de la citadelle,
L'ahsence de cette denomination a Acpu- pres du mur S-O, dans la strate d'incendie
nar, ou fot decouvert un Mithraeum, aussi de l'epoque de Justinien. II est composc d'un
hien que dans d' autres localites ou I' on re- hassin en forme de prisme hexagonal, re-
leva des vestiges du culte de Mithra (Troesmis, posant sur trois pieds. Sur le bord evase,

1 ) Buletinul Comisiunii Monumentelor Istorice, 1910, de l' Acadlmie Roumaine, T. XXV, I, Buc. 194-1. p. 1-- 7.
p. 29-3-1. ') Id., Une croix-reliquaire de Dobroudja, dans , /rr
2
) Le mot • Bisericuţă• est le diminutif du mot memoria lui Vasile Pârrnn • Bucarest 1934, p. 222.
d'origine lotine <•biserică• (Lasilica), Le sufixe est 6 ) Gh. Ştefan, Dino.11/elia I. Risultali delia prima

d'origine slavone et tres frequent en roumain. campai:na di scat•i, dans Dacia, VII-- Vlll., pp.
8) Paul Nicorescu, Les basiliques by:antines de 401-425.
Dolojman, extroit du Bulletin de la Section Historique

303
GH. ŞTEFAN

trois oeillets permettaient de la suspendre Le thymiaterion de Kerynia sur le littora


par une triple chaîne. Le corps de I' objet nord de Chypre, peut etre classe dans la
est moulure aussi bicn a sa partie supcrieure mcme serie bien qu'il soit en argent, d'un
qu'a sa partie inferieure. II a une haut eur travail infiniment plus artistique. Chaque
totale de 7 cm, une largeur totale de 8 cm. face de l'hexagone porte, en relief, un huste:
Le Christ, St. Pierre, St. Paul, la Vierge, St.
Jean l'Evangeliste et St. Jean-Baptiste 3 ).
II differe des specimens sus•mentionnes en
ce qui 'ii repose sur un pied rond et bas. Dalton
le date du VI-VIl-e siecle.
Des exemplaires semblahles, hcxagonaux,
sont signales dans d'autres endroits par Vol-
bach 4 ).

:Fig. 1.

Le cote de l'hexagone est de 4 cm. La


position des oeillets indique qu'il ne possc-
dait pas de couverclc (fig. 1 ct 2).
Cet exemplairc constitue Ie premier 0uµLot·
't~ pLOv que nous poss(-dions en Dobroudja. II

appartient a une serie assez bien connue dans


l'Oricnt chretien. L'excmplaire qui offre le
plus d'analogie avec celui-ci fut dccouvcrt
en Egypte 1 ), avec la diffcrcncc qu'il a gardc
Ies chaînes qui Ic suspendaicnt. II est date
du VI-e siecle ap. J.C.
L' cncensoir dccouvert en 1906 a Crikvinc,
en Dalmatic, appartient a la mcme cpoqne.
Comme dans la pieee de Biscricuţa-Dinogctia,
Ies six faees du prisme sont unics mais ii .Fig. 2.
a conserve la patine verte que notre cxem-
plaire a perdu par l'action du fcu lors de L' encensoir de Bisericuţa-Dinogetia, plus
l'ineendie, de plus, ii est muni d'un joii cou- simple que celui de Chypre et semhlahlc a
vcrcle en coupole en areades 2 ). ceux d'Egypte et de Dalmatic decrits ci-

1 ) StrzygowsJ..i, Koptiuhe Kunst 1904, pi. XXXII, quities and obiecte /rom 1he christian Eas! o/ the Bri!ish
cf. H. Leclercq, Enccnsoir dans Cubrol-Leclercq, J\foseum, London 1901, 110. 399, fig. p. 8~ = W. 1:r.
Dictionnaire d"archiiologie chretienne el de lilurgie, Volbach, 1Wetalarbeiten des christlichen K11ltes in der
5, I, col. 27 et fig. 4068, no. 3. Spătantifce und im jrilhen Mittelalter ( Kataloge des
2 ) H. Leclercq, art. cit. col. 25, fig. 1066 d"upr/>s
Răm-Germ. Crntral-1\1 useums, 9), Mai nz. 1921, p. 14.
Bulletino, di arch. crisl., 1908, p. 99. ') o. c •• p. 15.
3
) O. M. Dalton, ratalo!,u• of ,ar/y christian anti-
ANCIENS VESTIGES CHRETIENS A DINOGETIA-BISEHICuŢA

dessus, pcut donc l\tre date du YI-e siecle nous servirons de trois elements: la strate
ap. J.-C. dans laquelle ii fot dccouvert, sa technique
Ccs objcts, qui ne forent pas crc5s pour de fabrication et la forme des croix impri-
Ies hesoins du culte chrctien mais empruntcs mees.
par lui aux cultes paîen et hebraîque, consti- a) Cctte terrine fot decouverte a la basc
tuaicnt des pieces votivcs deposecs sur Ies de la strate Justinienne, pres du mur cxtc-
tombaux des Saints ou suspendues devant
l'autel 1 ).
On ignore le lieu d' origine de ccs objets
de metal. Toutcfois le fait que la majorite
des excmplaires connus provienncnt d'Orient
porte a croire quc le centre de production
doive ctre rcchcrche dans la moitie orientale
du hassin de la Mediterranec. La similitude
de forme entre Ies excmplaircs d'Egyptc, de
Dalmatic et du Bas-Danube indiquc, de
toutes fa1,on, qu'il ne devait existcr qu'un
scul centre de fabrication. II nous semblc
qu'il faille songer tout d'abord a la Syric, ou
a Constantinoplc, en secund lieu sculcmcnt a
Alcxandrie d'Egypte.
2. Une tcrrine a bord evasc; elle est faite
au tour, d'une glaise rougc-briqu'c de tres Fig. 3.
honnc qualitc. Le diametre superieur est de
31 cm 4, celui du fond de 13 cm, la profon- rieur d'un bâtiment cn voie de dcgugcmcnt
deur de 7 cm. La surfacc intcrieurc du fond, et au niveau superieur des fondations de ce
lcgcremcnt haussee au centre est orncc d'unc mur. Par conscquent Ies conditions de de-
croix monogrammatique repctce sept fois. couvcrte ne sont pas absolument nettes,
L'ornemcnt est execute cn creux ct imprime l'objet pcut parfaitcment appartcnir au Yl-c
a l' envers. L' estampillc est composec en po- siecle, mais ctant donnc qu'une tranchcc a
sitif et imprimee en ncgatif (fig. 3 et 4,1 ). du forccmcnt ctrc crcusce lors de la cons-
Nos connaissances quant a la ccramique truction du mur, ii pcut tont aussi bicu pro-
romaine tardive; de l'cpoque prc-byzantine, vcnir d'une strate plus ancicnne.
c'est-a-dire du IV-Vie siecle, sont cxcessive- b) La techniquc cs t trcs bonne, la glaise
ment reduitcs et inccrtaines cn ce qui con- excellente, epuree ct bien petrie, cuitc uni-
cerne nos rcgions. C'est pourquoi on ne peut formcment, rcsistante et douce d'uuc hellc
attribuer avcc certitude chez nous, tellc ou rcsonnance. Ces dctails, autant que sa cou-
tdle espcce de ceramiquc a tel ou tel siccle. leur, rappcllent la glaise romaine des vases
Pour celte raison nous nous occupcrons de prix, la t€rra sigillata.
plus particulicrement de cc vase qui con- II nous est dune permis de songer a
stitue un <• u11icum •> pour nos regions. En ce une date antcricurn au VI-c siecl~, mcme au
qui concerne sa date de fahrication, nous IV-e sir.ele ap. J.-C.

1) lbid. p. -10- 41.


GH. ŞTEFAN

c) La croix monogrammatiquc, repetee en gion riche cn antiquites chretiennes, on trouve


ecrele sept fois, prend unc forme latiniscc, imprime sur le fond interieur du vase et en
c'cst-a-dirc quc la houcle fermec du rho creux une serie de coeurs disposes en ecrele.
est remplacee par unc houele ouvcrte, rejetee Chacun d'eux contient un monogramme com-
a l'extcrieure comme le R latin. (fig. 4,1). pose de X et P. En completant le dessin on
Selon H. Leclcrcq 1 ) celte forme de criox a constate quc lui aussi comportait sept fois
apparaît sur Ies monuments chrctiens a le motif 6). Le symbole de ce nomhre est trop
Rome a pcinc vers le milieu du Y-e siccle, ii connu que pour y insister davantage 7 ) H.
en est de mcme en Grece 2 ) ct cn Afrique 3 ). Leclcrcq considere que la majeurc partie de

Fii[. -L - (1, 1 d„ la µ-rand . nat.)

Par contre, cn Orient, clle apparaît plus ces assiettes chretienncs scrvaicnt a des
tot. A Constantinoplc, des la fin du IV·e sicclc u~ages domestiqucs 8), cc qui est fort
ct cn Syrie, au debut du V-e 4 ). probable.
i\ou:s pouvuu s t.lt't.luin~ t.lc t.:c~ C)Cuacul~ .:J. F111.1.fr111cut J'uu foucl d'uflciotto tH1. gJ!liilo

chronologiques quc notrc tcrrinc est antc- rougc de bonnc qualitc, sur lequel on di-
ricurc a l' cpoquc de J ustinicn. San s allcr stinguc unc partie de croix dont Ies bras sont
jusqu'a la fin du IV-c si,~clc, clic peut clre diviscs cn dcux dans Ic sens de la longueur
datcc du cl~but du V-c sicelc. ct Ies traces de deux ldtres tres faiblcmcnt
Le nombrc des croix ct leur groupcment cn imprimecs (prohablcmcnt A ct !2), fig. 4, 2 .
ecrele se retrouvcnt sur Ic fond d'unc assictte La croix occupe le centre ele l' assicttc comme
ele Dcrmcchc, ou sept fcuillcs ou sept cocurs dans un cxcmplaire inedit d'Adamclissi. Nous
sont disposes cn couronnc entrc dcux ccrcles. ignorons si la hranchc supcricure qui manque
Au centre de chaquc motif se trouvcnt un se tcrminait en forme de P comme l'cxcm-
chrisme et deux grappes de raisins 5). plairc de Byblos 9 ) mais la chose est prohahlc.
Sur un fragment d'assiettc de couleur rouge, 4. Un fragment de jarre ou de brique por-
dccouvcrt par P. Dclattrc a Carthage, re- tant imprime une etoile a huit branches

1 ) Art. Cl1risme d:in, f.abrol Lerlerrq, Dirrionnnir, 8 ) P. Delattre, I.ampes el plals cliri!l>ens de Carlhage

3, col. 150-l. dans ket•. de /'art Chr. 1895, p . 3'1, no. 51.
7 ) Cf. art. F. Cabrol, J\'ombre., , dans Cabrol-Leclercq
} lbid., co1. l .~09.
2

') Jbid. Dictiomwirt, 12, 2, col. J.165.


') foiJ. 8) Voir art. Plat, b-c, cn!. 1176, meme Dict.
5 ) H. I.eclercq . .irt., Plat dans Dirtio11nnir,•, fo se. 1) M. Dunand, Fouillcs de Byb/os, I, p. 21, 1784.
CLVJ -- CLVII, rol. I Ii7, fig. 10.337, i.

30G
ANCIENS VESTIGES CHR~TIENS Â DINOGETIA-BISERICUŢA

formce par la superposition de deux croix. part, ii est difficile d'admettre que des chre-
(fig. 4, 3). tiens roumains aient pu confondre un Mi-
thraeum ou quelqu'autre temple paien avec
Ces anciens objets chrctiens, auxquels ii une << hasilique >> chretienne au point de l'ap-
faut ajouter la pierre abraxoide et la moitie peler << Bisericuţa >>.
de la croix reliquaire du XI-e siecle publiees Constatant I' existence d'importants vesti-
anterieurement 1 ) prouvent que la Bisericuţa• ges chretiens dans des endroits nommcs << Bi-
Dinogetia se trouvait dans un centre chrctien sericuţa>>, vestiges qui s'etendent jusqu'au
fort important. II n'est pas impossiblc que !'e- XI-XII siecle, ii nous est permis de supposer
difice, en voie de degagement, prcs duquel fut que Ies Roumains Ies ont denommes ainsi,
trouvce la tcrrine No. 2, ait etc unc basilique• precisement parce que des basiliques chre•
Pour en revenir a l'articlc de M. C. Moisil tiennes s'y elevaient. Le terme doit etre vieux,
ii nous semble qqe l'hypothese faite par lui dater tres prohahlement du temps ou la
pcut etre aujourd'hui rcmplacce par unc basilique ctait debout ou tout au moins ses
explication plus plausible. ruines encore visibles.
En rcalitc, Ies fouillcs de Dolojman et de II est possible qu' elles formaient, dans des
Dinogetia, deux des <<Bisericuţele>> de Do- lieux deserts, Ies seuls points de repere pour
broudja, ont mis au jour d'importants vestiges tous Ies voyageurs, plus particulierement pour
chrctiens et rien se rapportant au culte de Ies pastcurs roumains menant leurs troupcaux
Mithra et de Jupiter Dolichcnus. D'autre hiverner en Dobroudja.

GH. ŞTEFAN

1) Dirwgetia, I, dana Dacia, VII-VIII, fig. 27,2 et 28.

:30,
23, Dacia, XI-XII (194S-1947).
NOTES ARCHEOLOGIQUES
Dans son Oltenia Romană Dumitru Tudor Sud de Brădeşti. Voici des textes plus anciens
cite parmi Ies camps romains celui de Pre- concernant la citadelle de Brădeşti:
deşti-Dolj. -- De Laurian - t Nous quittâmes Craiova
<< A Predeşti-Dolj, le long du chemin de et suivîmes la rive du Jiu, en amont jusqu'au
Pelendava-Amutrium, a un endroit denomme village de Brădcşti qui se trouve a environ
Valea-Rea se trouve un camp romain qui fot 2½ millcs vers le Nord de la citadelle en
connu et fouille par Laurian et Bolliac d'abord, question. Dans le haut du village, du c6te
par Tocilescu ensuite. En partie detruit, ii Sud de la vallee dite Valea-Rea, sur l'escar-
mesure 230 X 100 pas. Le cote Est - le seul pement de la berge du Jiu, nous decouvrîmes
reste dehout - est haut de 2 metres et pro- une citadellc de terre oblongue, entouree d'un
tege par un fosse profond de 3 metres. fosse profond de deux stângini » (environ 4
Les sondages ramenerent au jour des hriques, metres) du role oppose a la riviere. Le fosse
des monnaies, des pointes de fleches en fer du cole oriental est long de 230 pas, celui
romaines. II semble avoir existe a ce meme du cote Nord-Est de 100. La porte de la
endroit des vestiges anterieurs a la conquete citadelllc se trouvc au point d'intersection des
de la Dacie. ces deux lignPs, et dans la partie haute on
Nous n'avons pas visite Ies lieux et ne aper«;oit Ies trac('s d'une ancienne voie pavee
pouvons affirmer qu'il s'agisse d'un camp qui, partant <lu lit de la riviere, escalade le
romain •>. 1, p. 234-235. sommct meridional de Valea-Rea et ressemble
Situant en cet endroit un camp romain fort au rhl'min rcliant Celei a Reşca.
puis une voie romaine, ii change la direction ~I. Br ădr,cu, proprietaire de cet empla-
de cette dernierc, la faisanl passer par Ies cement nous affirma que de nombreux objets
villages de Dolj: antiqucs avaicnt ete decouverts dans toute
Buiceşti (village inexistant en Dolj; ii est la region, ii nous montra entre autres, une
silue en Mehedinţi), Argetoaia, Salcia, Raznic, grande brique romaine, plusieurs monnaies et
Predeşti (camp) et Craiova. << Cette voie ro- une pointe de fleche en fer romaines. Selon
maine se reconnait parfaitement pres du ses dires, on aurait trouve encore des mon-
camp de Valea Rea (Predeşti) •>. 1, p. 196. naics anricnncs ayant quatre doigts de dia-
Mais, pas plus Laurian que Bolliac ni metre, dcux fers de lance dont l'un pesait
Tocilescu ne parlent de Predeşti. Ils se ren- 3 oca (4 kg 200) ainsi qu'un anneau garni
dirent tou sa Brădeşti sur la rive gauche du de diamants qu'il vendil a M. M. Ghika
Jiu et non pas a Predeşti qui , e trouve, lui, pour 150 galbeni (pieces d'or) >>. 2,
sur la rive d,oite, exactement a 16 km au p. 104.

30\)
C. S. NICOLĂESCU-PLOPŞOR

Bolliac nous dit. - << A une poşta (20 km) Mais alors qui donc a excave? Pas Toci-
entre Craiova et Severin, a Valea-Rea, s'etend, Iescu, bien qu'il parle, ii est vrai, du camp
sur Ie sommet d'une eminence situee au bord de Valea Rea.
du chemin, vers la gauche, un plateau magni- M. Tudor n'a pas visite l'endroit et n'est
fique sur lequel Ies Roma '.ns et peut-etre Ies << pas certain que ce soit un camp romain •>.

Daces avant eux, ont eleve une citadelle. Un << chemin pave •> ayant une grande simi-
J'ai trouve a la surface du sol de nombreux litude avec celui qui conduit de Celei a Reşca
tessons, des fragments de vases de teinte passe a cote du camp et ceci, joint a la con-
cendree ou rouge, mais ii m'a ete impossible fusion apportee par Brădcşti et Prcdeşti a fait
d'excaver n'ayant pas trouve d'ouvriers •>. 3. naître sur la carte de l'Oltenie romaine pre-
Tocilescu ecrit: << 19). Au camp de Valea scntee par M. Tudor, un nouveau chemin
Rea, a I' cmbouchure de Ia riviere Valea Rea rcliant, sur la rive droite du Jiu, Admutrium
se trouvcnt Ies vestiges d'une grande cita- a Pelendava, passant evidemmcnt par Pre-
delie dont le mur d'enceinte existe encore •>. 4. deşti.
II ressort donc de cc qu'on vient de lire Je signale cette confusion car, jamais un
qu'aucun de ccs trois chercheurs n'a excare camp romain n'a existe a Predcşti pas plus
ii cel endroit. Mais alors, qu'cllc est la source du reste, qu'une voie romaine.
de l'affirmation de 1\1. Tudor << des sondages
Une fibule germaniquc d Desa-Dolj
ont ramene au jour des briques, des mon-
naics, des pointes de fleche en fer ro- Dans son ouvrage Fibeln aus dem Natio-

mames. •>. ?
almuseum fiir Altertiimer, public a Buca-
Le proprictairc Brădescu a dit a Laurian rest 1 ), M. Dorin Popescu ecrit a la pagc 11,
que << dans cette rcgion on a decouvert de no. 121, que la fibule gcrmaniquc a cinq
nombrcux objets antiqucs parmi Icsquels ii boutons (<< Fiinfknopffibcl >>) ayant fait partie
111uul1c.1 uuc e,1L111Jc L1i'-fuc .1.u111ui11c, plu- do Ja colloction P:1pa2oslu :1 du Ptro t.ro1n·P"

sicurs monnaies et unc pointe de flechc en en Oltenie.


fer romaines •> qui purcnt fort Lien etrc En 1864, Papazoglu, au cours d'une
apportcs du camp de Răcari, eloigne d'a cxcursion archeologiquc en Dolj et Romanaţi,
pcinc 6 km de Yalea Rea en amont du a dressc l'invcntaire de tous Ies objets anti-
Jiu. ques qu'il a pu decouvrir au cours d'une
Les informations quc donnc Brădcscu a cxcursion de quatre mois dans Ies anciennes
Laurian ne sont pas dcpourvues de fan- citadelles romaincs de ces departcments (22
taisie. La dccouverte de monnaies antiques aout 1864).
ayant un diametre de quatrc doigts, Ies dcux Parmi Ies objets decouverts dans << l'an-
fcrs de lance dont !'un ne pcsait pas moins cicne citadclle Raciaria, aujourd'hui Arcer *,
de 3 oca (4 km 200) ! ! et un anneau orne au village de Desa dans le departement de
de diamants vcndu a M. M. Ghika pour Dolj, se trouvait << une agrafe d'un metal
150 galbeni ! ! ! (pieces d'or). Bolliac dit que quclconque, gravee et a cinq cotes •>.
sur cet admirable plateau << Les romains, sinon Le lieu denomme Arccr est situe sur Ie
Ies << Daces >> ont construit une citadelle •> et bord du Danube, au Sud de Desa, a droitc
ii ajoute << mais je n'ai pu cxcave ici faute du point de frontiere du meme nom, sur la
d'ouvriers >>. route du village Arcer en Bulgarie.

1) Dacia, IX-X. 1911-19-U. p. 505.

310

NOTES ARCHEOLOGI QUES

C'est la, ou se trouvait la tete de pont de Nous pensons qu'en ce qui regarde l'cx-
Ratiaria, que doit etre marque sur Ia carte le pansion geographique de ces objcts antiques
lieu de decouverte de la fibule germanique, rares en Oltenie, la connaissance du lieu de
parceque la description qui se rapporte a dccouverte a son importance et qu'il meri-
l' agrafe grai·ee et a cinq cotes correspond parfai- tait d'etrc signale.
tcmcnt a une << Fiinfknopffibel •>.

BIBLIOGRAPHIE
1) D. Tudor, Oltenia Romană, Bucureşti, 1946. i819 relativ la excursiunea sa arheologică în România
2) Laurian A. Trib., Isrriana, dans iW'aga:in Istoric dans Monitorul Oficial, no. 223, Octomvrie 1869.
pentru Dacia, tome II. ,ţ) Torilesru Gr., Cetăţile şi castrele romane din

3) Bolliac Cesar, Raport căire D-l Ministru al Oltenia şi din jude1ele de Munte ale Ţării Româneşti'
Ins1ruc1iunii Publice şi al cullelor, înregistrai la Nr. Academia Română, Ms. :\r. 5139.

C. S. NICOLĂESCli-PLOPŞOR

311
ANTIQUITES INEDITES D'OLTENIE
La plupart des objets antiques, que nous Baia de Fier d'ou le major Const. V. Ionescu
decrivons ci-dessous, sont la propriete du l'a fait ensuitc parvenir au Musee regional de
Musee Regional de Craiova. Craiova 1).
M. Nicolăescu-Plopşor, le conservatcur de Du mcmc village provient l'entablement
ce Musee, a eu la bienveillance d'en auto- d'une stele funeraire, ornementee de 2 lions
riser la publication et nous lui exprimons et d'une pomme de pin, monument conserve
notre gratitude. L'une des antiquites, la au meme muscc et edite par M. Gr. Florescu 2 ).
chouette de bronzc, fait partie de la collec• La lampe reprnduite a la fig. No. 1 est une
tion privee de l'architecte Vincenz, que nous lampe a huile (lucerna, lychnus, Auxvoc;) du
remercions de nous I' avoir confiee. type a recipient recouvert, formee d'un fond
1. En 1939, a ete decouvcrte a 40-50 m et d'un couvcrclc (infundibulum) et ayant
du bien denomme Oborul Jidovilor, situe sur un bec allonge qui produisait l'eclairage au
la rive gauche des dcfilcs que l'Oltcţ forme moyen d'unc mcchc imbibee d'huile. Sur le
sur le territoire de la communc de Polo• contour du disquc superieur et du bec s'eleve
vragi dans le departement de Gorj en 01- un rebord.
tenie, une lampc en bronze (voir fig. No. 1), Cette lampe, llont le fond a ete deteriore
qui est parvenue par Ies soins du poste local comprend: un rfcipient ovale, recouvert
de gendarmes au Musee Regional de Craiova, d'un disquc peree a sa partie superieure
ou elle est actuellement conservee. d'un orifice de,tinc a rccevoir l'huile; un bec
M. Nicolas Hădulcscu, habitant de Craiova, (rostrum, mrxrts, (J/J;o:;, µu~oc) ayant une
nous a signale Ies circonstanccs de cctte trou- tete arrondic cutre deux echancrures, muni
vaille d.ms une declaration cerite. Ayant ete d'un aut re orificc d' ou jaillissait la flamme.
informe en qualitc de chef du poste des gen- Ccs deux parties c ... mmuniquent au centre
darmcs etabli dans la commune de Baia de de cette lampc, qui est creux et qui conte-
Fier (departemcnt de Gorj) qu'une << tete de nait )'huile entrrtcnant la flamme. A la base
cheval en or >> venait d' etre decouverte sur Ic du recipient, on apcr«;oit un ecrele qui deli-
territoire de la commune voisine Polovraci mitait sur Ic fond une partie concave.
par un forestier Păunescu dans une carriere Par l'orificc du disque supeneur etait
de chaux, situce a 40-50 m sous la colline, ditc versee l'huile (oleum, EAOCLov), melee a du
Oborul Jidovilor et sur la rive gauche des defiles sel, ct etait inlroduite la meche, elychnium,
qu'y traverse l'Olteţ, ii s' est rendu sur Ies lieux s:.AAu,:1w:; composfr, soit d'une etoupe, mo-
et a depose l'objet au poste des gendarmes de retum, soit de diverses plantes (1:erbascum

1) La lampe est rnentionnee par D. Tudor, Oltenia Bucureşti,1912, :\n. 3.1, dans Biblioteca Muzeului
Romană, Burarcst 1942, p. 101 el 68. Na/ional de Anlichit,i/i, voi. No. 1.
2) Monumenti funerari romani delia Dacia inferiore,

313
GEORGES CANTACUnNO

(j)AOfLO~), molene au bouillon blanc, ricin, La decoration des flancs et des bords du
papyrus, etc. 1 ). recipient avec des feuilles, des palmettes, des
Cette lampe a une anse (ansa) represen- masques sceniques, des tetes humaines, des
tant une tete de cheval au cou garni de cri- mufles d'animaux, etait une caracteristi-
que des lampes greco-romaines en bronze 4).
niere, qui s'elance la bouche ouvertc vers le

Fig. I. --- Lampe en bronze de Polovragi.

recipient comme s'il voulait v boire. Entre Notre lampc est maintenant deterioree a
l'orifice de la flamme et le disque superieur sa base, ou l'on aper,;oit un grand trou dans
du recipient, la surface a ete ornec d'un le disque infcricur du recipient. L'orifice du
dessin qui figurc sans doute un fruit et deux disquc superieur qui recevait )'huile a cte
feuilles 2 ). On sait que les lampes antiques elargi et la paroi en a ete percec sur un cote
etaient souvent ornementees entre le disque Au dessous du bec, on rcmarque aussi ac-
superieur et le trou du bec 3 ). Les aretes de tuellement plusieurs trous.
la base de notre recipient etaient ornementees La largeur de cctte lampc a sa partie cir-
dans l'antiquite de feuilles ou de fruits, dont culaire la plus ample est de 0m051, et au
on apcrc;oit des vestiges a cet endroit, ac- bec de 0m048; sa longucur est de 0m075,
tuellement detcriore. mesurce du pied de I'anse a l'extremite du

1) J. Toutain •· v., lucerna, lychnu, dans Darem- 2


) La represenlation d'un pliallus est moins probable.
berg-Saglio. Diclionnaire des A nliquills II I, 1904, 3) J. Toutain, op. laud, p. D27.
pp. 1320-1322. ') J. Toutain, op. laud., p. 1327.

314
A'\TIQUTf:S I'\EOJTF:S D"OLTJ'.:'\IE

lwc; !'an,,· a mu· laq!clir de Omll5. Les plus ou moms allongc, arrondi ct dcpourn1
lam1ws en hronzc, hien <111'cmploy{-cs drs la d'ornemcnt ct un mallchc plcill ct pointu
plus ancirn111· Ppoquc de la lampe 1) jusqu'a a la place d'ansc J). "\otre cxcmplaire a en
('{,prn111e C'hr{,Li,·11111·, <'laicnt nPanmoins heau- plus \lile an;.;,•, qui se rccourlw Cil a\'ant
coup moin, nombreusc, <111e le, lampc;; cn rcprPscntant unc t,~te de chcYal a l'instar
argil,·. Dan, I' Empin· romain, le, lamprs Cil d'unc lampe d,· hronze cditee par J. Tou-
tain dans Ic mi·mc artide 5 ).
hronz,· {•lait'nl n·lalin·nwnt ran·s. Sur 1600

t:houette rn hronze de Hunia.

larnpc, dfrou\'crtc, i1 \·indonissa, ,P1il,·111rnt Spfrialcment sous I' Empire romain, Ies
13 sont de hronzc. "\olrc t'Xrmplain· fait fabriquant, ,e ,ont ingrni,;, a ,lonllrr aux
partie de, <111atn, lamp,·s cn mPLal, qui ont amw, d,·s formcs arlisti<[ll<'s et Yariec,. II,
{,ţ{, trouyfrs jw-c111'i1 JHPs<·nt cn Olt,;nir. Ies ont dfrorces de t{·tes d' animaux, telles
donl un cxcmplairc proYient dr H.nmula 2 ). quc: t{•tes de b{-licr, ci,~ !'heYal, de tigrr, de
"\otrc lampc ,·st unc Yariantc du troisii'rnc lion, de cygn<', de <'oq, de dauphin ou de
1 ype, d{,crit par J. Toutain 3) d attribu{, a masques sceniqucs 6 ). La ti'tc de chcYal,
l'i·rc chrPticnnc de l'J-:mpirc romam. D'or- d't111c, de taurcau, etc., rcpr(-selltcc sur Ies
dillairc cc typ<' ci,· lampc dP J'(,poquc impe- ohjcts a ctc maintes fois usitcc comrnc un
riale, a un rfripielll pn·,<pte oYalr, un bec prophylactt•rc (i;;c.-:-pr,;;(l(WV) pour se ga-

1) t·nc ]ampe Pn bronz,· a t:ll: tll'cotn:erte ,lan~ lf's ') .I. Tuutain, op. laucl., fig;. -157 l.
fnnilles fait,·s ,•n ChYprt· par ( Jhnefal,rh Hiehler, ') Op. laud„ p. I 327, fig. I.S91.
K ,prns, p. :Iii note I. 6 ) J. Toutain, up. foud., p. l:l27; )lnsec Burhuni
2
) Il. Tudor, O/terria Romarr,i, Burnrest, 19-12. VI, pi. XXX; A11rirhita di lcrcola11eum, \'III, pi.
p. 168. XXX VIII et XLII.
") Up. laud., p. 1323, fig. -157-l.
GEORGES CANTACUZINO

rantir contre Ies puissances occultes, les ma- La figuration de cette chouette est un in-
lefices et Ie mauvais sort 1 ). teressant travail autant par sa technique
L'ornementation du disque supeneur de que par l'ohservation du corps des oiseaux.
notre lampe contient des motifs que I' on Quelques antiques chouettcs votives sont
observe aussi sur d' autres lampes trouvees attestees dans Ies musees ou dans Ies collec-
en Oltenie 2). tions. L'unc en hronze, privee de pattes, est
2. Chouette en hronze, decouverte a Hunia conservee au Musee National d'Athenes 6 ),
dans le departement de Dolj a 5 km du Da- une deuxieme en hronze fait partie de la
nuhe, actuellement en possesion de M. A. collection du comte de Caylus 6 ), une troi-
Vincenz, architecte de Craiova. Les dimen• sieme, qui est de marhre, et une quatrieme, qui
sions de I' oh jet sont: ha uter 0m09; le tour est en hronze, proviennent encore d'Athenes 7 ).
du corps de l'oiseau a son milieu mesure 3. En 1933, M. Nicolăescu-Plopşor a de-
0ml 7; son tour de tete comprend 0ml25 couvert au village de Moţăţei, dans Ic de-
(voir fig. 2). La chouette est representee partement de Dolj en Oltenie, a 12 km a
dressee sur de petites pattes, dissimulees l'est de Cetatea, entre Ies routes menant de
sous Ies plumeaux ciseles en relief et qui lui Craiova a Calafat et a Cetatea, plusieurs
couvrent la tete et Ie corps. L'artiste Ies a ohjets formant un petit << tresor •> antique.
ciseles avec tant de soin, que nous apercc• Dans la meme commune de Moţăţei ont ete
vons meme leur plus petites plumes. La trouvees en 1906 vingt cinq monnaies con•
chouette a des puissants yeux, ahrites dans servees dans une cruche 8 ) et plus tard une
de profondes orhites, un bec crochu, des autre cruche renfermant 100 autres mon•
ailes rahattues a la partie inferieure du corps, naies de Septime Severe a Gordien III, dont
une queue courte, ramenee vers le bas, ayant 80 sont cntrees en posscsion du Musee Re-
Ies plumes redressecs vers le dehors. gional de Craiova 9 ).
T.'int Pri Pur Pn Pli:t PrPnY Pt rl::anli: lP rlo1a: ,lp Dn villAgP ,l„ MoţiiţPi provif'nnPnt ""~~;
l'oiseau a ele amenage un orifice, qui servail trois torques tordus en argcnt dont 2 sont
a l'introduclion d'un supporl, el qui indique conserves au ~lusee de Craiova et plusicurs
que cet ohjel n'a pas ete employe indepen- fragments de torques, qui ont cte mentionncs
dent. II est probable que cet oiscau en bronze par M. Dorin Popescu dans sont etu<lc con-
decorail dans l'antiquite un ohjet plus grand, cern ant Ies objets de parure geto-daces en
peul-elre un edifice cultuel. argent 10). Ces objets ont ete trouves separe-
II faut rapprocher cette chouctte des ob- ment de notrc << tresor ►> et cn sont <listincls.
jets ou des appliqucs figurant des oiseaux, Dans le memc village, on a trouve des ves-
qui ont ete decouvertes a Romula: un pigeon cn tigcs d'habitations antiques et des tessons
plomb, creux a I'interieur 3 ), des aigles '), etc. de ceramique dacoromaine.

1 ) E. Labatut, s. v. Amuletum, dans Daremberg-Sa- 5 ) S. Reinach, Repertoire des srulptures, II, p. 772

glio, Dirtionnaire des A ntiquiles, I, p. 256. nr. 2.


2 8 ) S. Reinach, op. laud., p. 772, nr. 3.
) Une etude sommaire des lampes romaines, pro-
venant d'Oltcnie ă i'II: faite par M. D. Tudor, dans 7 ) Hidder ... , p. 381, fig. 79; S. Reinach, op. /arid.,

son recent ouvrage Oltenia Romană, Buc. 1942 p. p. 773, nr. 7.


166-172. 8 1 Musec National des Antiquites de Bucarest,
3
) D. Tudor, Monumente inedite din Romula, partie I, Dos,icr 1906, p. 68.
1938, p. 26 nr. 126 dans Buletinul Comisiei Monu- •· D. Tudor, Oltenia Romană, Bucarest, 1942, p. 59.
mentelor Istorice. 1938 (extrait). ·") Dacia, VII-VIII, 1937-19,10, p. 200.
•) D. Tudor, op. laud., p. 27, nr. 141, p. 33 Nr. 248.

316
ANTI QUITES INEDITES D'OL TENIE

Dans celte reg10n ont ete decouverts de tionale de Buearest de soumettre cet anneau
nombreux objets antiques: pres du village de a une analyse; celle-ci a demontre l'existence
Dobridor un tresor de monnaies, dont 32 en d'un alliage non homogene qui contient
argent, ernises de Antonin le Pieux a Gordien 4000fo 0 d'argent, resultat qui a ete consigne
III 1 ), et de la ceramique romaine; dans dans le Bulletin d' Analyse No. 1375 du
celui de Vârtop, des monnaies romaines el 2 fcvrier 1942.
une brique marquce; dans celui de Hunia- Des anneaux en bronze et en argent ont
Mare, des vestiges prehistoriques et de la etc decouverts en divers lieux de Dacie.
ceramique romaine; au village de Galiciuica- Certains de ces anneaux sont d'origine
Mare, une petite statue d'argile, des vases geto-dace et leur liste a ete etablie par M.
et d'autres objets romains; a Maglavit des Dorin Popescu a I' occasion de l'inventaire
briques et des restes de ceramique romaine 2.). qu'il a dresse des objets de parure geto-
Le << tresor >> trouve a Moţăţei comprend Ies daces 4 ).
objets suivante: Des anneaux de l'epoque imperiale ro•
a) Anncau cn alliage de bronze et d'argent maine ont etc decouverts a Vârtişcoi en
forme d'un châton, que sertissait une pierre Moldavie 5 ), a Reşca dans l'Oltenie (datant
de jaspe, actuellement detachee et trouvee du 111-eme siecle ap. J .-C.) et en Oltenie 6 ).
au merne licu ct d'un ecrele aux cotes applatis Un anneau d'or, pourvu â l'interieur et a
faisant anglc avec Ic châton. Les dimen• I' extcrieur d'une inscription grecque, a ete
s10ns de I' anneau sont: longueur trans- trouvc a Sucidava 7 ).
versale maxima 0m025, largeur maxima b) Huit fragments d'un bracelet en bronze,
0m02. La châton a une longueur de 0rn03, dont 6 fragments sont en forme de bande
e.t un largeur de Om015. L'anneau pese quadrangulaire, large de 0m006, et Ies
10,313 grammes. Cet anneau (anulus) ap• deux autres ont servi d'extrcmites au bra-
partient au type de bague composcc d'un cclet. Elles sont ornementees de deux cercles,
cercle, qui se renfle pour forrner un châton, qui forment une petite orbite entouree d'un
pala, 1tue:1.6c;, 1tue:1.L:;, destine a enchâsser sillon exterieur, renfermant chacune un point,
une pierre appclcegemma ou crqiprty[c;, fijrpoc; 3 ). et reprcsentant Ies yeux du serpent et de lignes
Nous avons chargc Ic service de verification doubles de points incises et disposcs en Io-
des mctaux precieux ( sen·iciul marcării obiec- sanges, le long d'un sillon et encadrant la
telor preţioase), dcpendant de la Direction tete de chaque serpent. Les fragments rc-
des Poids et Mesures (Direcţia Măsurilor şi trouves ne permcttent pas de reconstituer le
Greutăţilor) du Ministere de !'Economie Na- bracelet en entier. Des 6 fragments en forme

1) D. Tudor, Oltenia Romanii, Burarest 19,12, p. 58-59. ă Mediaş (Arneth, Gold 1tnd Silbermonumcntc nr. 98);
2
D. Tudor, op. laud., p. 99.
) p. 200: ii. Olpret dens le depart. de Someş (Arch.
') E. Saglio s. v. anulus dans Daremberg-Saglio, Ertesită, 1886, p. 358 = Getica, p. 536-539, 559,
nicrionnair, des An1iq1tites, I, 1877, p. 29-1. 785), p. 197: trois bagues en argent trouveeF a Aiud
1) Dacia, VII -VIII, p. 201: 3 bagues en fii Lresse (Arch. f:rcesită, 1895, p. 276, Getica, p. 559).
t1ouvees â Senereuş dans le departement de Târnava 5 ) Arta şi Arheologia, laşi 1929, 2 p. 18 fig. 19.

Mare; p. 199: ă Ghelinţa dans le de part. de Trei-Scaune •, D. Tudor, Oltenia Romană, 1942, p. 83 fig. 12;
( Arch. f:rcesică 1895, p. 275 = V. Pârvan, p. 559); dcux anneaux appartenant ii. la collection de M.
p. 198: â Cioara, depart. d'Alba (= Arch. P:rtesită Ilic Constantinescu de Caracal.
1886, p. 387 l 892, p. 408 et suiv.; 1893 p. I 99 et suiv = 7 ) Gr. Tocilescu, Archiiologische und epigraphische

Getica, p. 531-533 535--536; 538; 559; 785; p 200: Miu,ilungen. 1891. p. 11.

317
GEORGES CANTACUZINO

de bande rectangulaire, trouves au moment mentes ont ete trouves en Dacie, des Ies
de la decouverte du tresor, 3 fragments ont temps Ies plus recules. Des bracelets en
ete perdus en sorte que le bracelet comprend bronze, parfois ornementes de points incises,
actuellement 3 fragments rectangulaires, longs ayant Ies extremites arrondies, se trouvent
respectivement de 0ml9, Om023, et 0m028 meme dans Ies tombeaux a inhumation sous
et 2 fragments en forme de tete de serpent. tumuli 3 ), tandis que d'autres exemplaires
Le fragment long de 0m019 a a l'une des proviennent des tombeaux a incineration
extrcmites une largeur plus ample 0m0061 dans Ies champs d'urnes 4 ), tous situes pres
et s'emboite parfaitement aux cotes inte- de Balta Verde en Oltenie et appartenant
rieurs de l'une des tetes de serpent, qui a la derniere epoque du bronze. Des bracelets

Fig. 3. - Bracelet en bronze de Moţăţei.

forme une des extremites recourbees du en spirales avec section triangulaire ont ete
bracelet, en sorte que nous pouvons admettrn trouves dans Ies tombeaux a incineration
que ce fragment y avait sa· place. De plus, sous tumuli remontant a la premiere periode
ce fragment est ornemente des lignes incisees, du fer 5 ). D'autre bracelets en bronze a sec-
qui forment des losanges et qui prolongent tion ronde ou rhomboîde, plus epaisse au
Ies lignes similaires disposees autour de la centre, plus mince aux cxtremites, datent de
tete du serpent. Ainsi le bracelet etait forme la meme periode 6 ). Les deux cerclcs et la
d'une bande de metal, large de 0m005, double ligne des points incises en losange
tPrminPP """ PYlrPmÎtP• Jl"r rlPnY pPtÎtP• qni fignrPnt IP• yPnY Pt 1" tPlP OP rhaqnr
plaques de metal, longues chacune de 0m022, serpent sur notre bracclet, rapellent la de-
larges de 0m014, ayant la forme d'un los- coration geto-dace. La date de notre bra-
ange ornemente d'une tete de serpent (voir celet est indiquee par Ies autres objets de
fig. 3). notre tresor, notamment par l'intaille sertie
Chez Ies Greco-Romains, ii etait d'usage dans l'anneau d'argent, qui remonte a la
de porter des bracelets ( armilla) en metal periode de 160-250 ap. J.-C. On peut ad-
(bronze, or, argent) ou en une autre matiere, mettre que ce bracelet a etc ouvrc par un
qui empruntaient la forme d'un serpent et artiste indigene de la Dacie Romaine, qui
qui s'appelaient apxXOVŢE:c; 1). Ils etaient s'etait inspire des traditions dccoratives geto-
enroules, soit autour du poignet et s'appe- daces.
laient 1te:ptxipmoc, soit autour du bras et M. Dorin Popescu, en editant un tresor
recevaient le nom de 1te:pt~poczt6vtoc 2 ). compuse d'objets daces en argent trouve a
Toutefois notre bracelet appartient moins Merii Goala, eommune du departement de
a l'art romain qu'a l'art decoratif des peuples Teleorman, a etabli la liste des objets de pa•
geto-daces. Des bracelcts en bronze orne• rure geto-daces en argent, decouverts en

1 ) E. Saglio s. v., Armilla dans Daremberg-Saglio, p. 104.


op. laud., I, 1877, p. 435-436, fig. 527. ') D. Berciu, ibidem, p. 107.
2
) E. Saglio, ibidem, p. 437-438. 6) D. Berciu, ibidem, p. 162.
3 ) D. Berciu, Arheologia preistorică a Olteniei, 1939, •) D. Berciu, ibidem, p. 177-178.

318
ANTIQUITES INEDITES D'OLTENIE

Dacie, jusqu'en 1940 1 ). Cette liste complete breux colliers et bracelets en argent ayant
celles qu'avait anterieurement etablies C. les extremites terminees ou dccorees par des
Romer 2 ), C. Moisil 3 ), V. Pârvan 4 ) et I. tetes de serpent 9 ). Quelques uns de ces
Nestor 5 ). objets etaient ornamentes par des tetes de la
La decoration des objets de parure geto- vipere a cornes (Vipera Amodytes L.).
daces, comprend souvent specialement dans Par consequent les bracelets ornementes
Ies colliers ( torques) et Ies bracelets la ter- de protomes de serpents doivent etre consi-
minaison des deux extremitcs en protomes deres eomme une caracteristique de la civi-
d'animal, mode usitc aussi dans la region lisation des Geto-Daces. Et il n' est pas te-
greco-scythe des cotes de la Mer Noire, dans meraire d'admettre que le bracelet apparte-
lequel V. Pârvan a pense reconnaître une nant au tresor de Moţăţei est l' ouvrage d'un
reminiscence cimmero-scythique 6 ). Durant la • artiste indigene de la Dacic romaine, qui a
troisieme periode de La Tcne un art de l'ar- continue et a repris les tres anciennes tra-
gent a fleuri en Dacic, spccialement en Tran- ditions ornamentales geto-daces.
sylvanie et y a trouve son application dans c) Fragments epars d'un collier (torques),
la eonfectiou des objets de parure, tels que: confecţionne en verre, qui a du etre plus
chaînes, colliers, bracelets, bagucs, fibules, grand et dont on a retrouve Ies partics de-
etc. 7 ). critcs ci-dessous:
Le serpent est un viei) clement cpicho- Un morceau de verre bleu en forme de
rique de Dacie; on )'observe sur Ies vases ma nchon prismatique et octogonal, long de
comme un element de decoration daco- 0m015 et large de 0m07. ll fait partie
gete depuis l'epoque du fer, ensuite a l'e- <lu type des perles en verre colore, a corps
poque romaine, enfin a l'cpoque des migra- prismatique et a angles limes (fig. 4, 2) ; deux
tions barbares 8). Dans la liste etablie par petites perles spheroîdes de couleur verte,
M. Dorin Popescu, on r!'marqu<' de nom- ayant un diami'-tre de OmOO., dont l'une a

1 ) Dans la revue Dacia, VII -VIII, p. 163 ct suiv., Olteniei, 1939, p. 225); des vases en ar~ile de Rnmula,
197 et ,uiv., avec la carte representec, p. 195 rig. H. datant de l'epoque romaine (O. Tudor, Buletin Corn.
2 ) Arch. P:rtesită, 1686, p. 201 el suiv.; 385 el suiv. Mon. Ist., Bucarest, fasc. 96, fi!(. 63 nr. 16).
3
) Cronica 1\iumismatică şi Arheologic,i, Burarcst, ') Drarelets en spirale ayant Ies extremites
I 923, pp. 66- 72. terrnincs par une tete de serpent, Dacia, VII--VIII.
') Getica, p. 530 et suiv. p. 198: â Cer hei, de part. de Hunedoara; â Coada
5 ) Der Stand der Vorgeschichtsforschung în Ruma- Malului, departcment de Prahova; â Dârloş depar-
nien, p. 168 dans 22-er Rericht der romisch-germani- zement de Târnava Mare; â Hetiur, depart. de Târ-
schen Kommission, 1932. nava-Mare; p. 200: â Orăştie, de part. de Hunedoara;
1 ) V. Pârvan, Getica, pp. 540-544. â Maroda depart. d'Arad; p. 201: â Poiana, depart.
7) V. Pârvan, ibidem, p. 530 el suiv. de Tecuci; â Senereuş, depart. de Târnava-Micii;
8 ) l:n serpent ornemente l'urne funeraire prove- â V a idei, de part. de Hunedoara.
nent de Pirohoridava, editce par M. Miloail Dimitriu Torqucs aux extrcmitcs en forme de serpent: Daria
(Cronica Numism. şi Arch., Buc., XIII, 1938, :'ir. 109, VII-VIII. p. 20 O â Marca, depart. de Sălaj; p. 201:
p. 19 -20 fig. l); une lampe en argile dccouverte en â Sânger, de part. de Turda; p. 203 dcux torqucs
Transylvanie dans la regior1 aurifi-re, dcrrite par O. faisant partie du tresor dace, derouvcrt â Poiana,
Floca, dans la revue Sargc•in I, p. 67 fig. I ; des frag- depart. de Gorj (i\irolăescu-Plop~or, Dacia, VII-VIII,
rnents de terra sigilata indigi'ne trouv,'s a llişua p. 203 el [ig. nr. 2); grosse chaîne en arţent â section
et datant des siccles 11-111 ap. J. C. (C. Daicoviciu, carree ayant Ies extremitCs serpPntifonnes, faisant
Anuarul lnst. de Studii Clasice, III, 1936--1940, partie du tresor d'ohjets en argent decouverts n Merii
p. 268, pi. 11, Cluj-Sibiu); des vases de La Tene, Goala en Teleorman (Dacia, VII-VIII, p. 181, fig. 2).
provenant d'Oltfnie (O. Derriu, Arc/,. preistoricu a

319
GEORGES CANTACUZINO

ete egarree depuis la trouvaille ; deux perles Ces perles de verre, enfilees par nous,
hleues de taille un peu plus ample, en forme forment le collier reproduit a la figure 5 qui a
de sphere applatie, longue de 0m08, large actuelement une longueur de 0m44.
de 0m006, dont un exemplaire a ete perdu En dehors des perles colorees, qui ont pu
depuis la trouvaille (fig. 4, l); trente quatre etre 'lmfilees et sont representees dans la

2
1

3 4


5
Fig. -1. -·· Perles en nrrP rle Mo\ă\ei.

perles bleues ou debris des perles bleues, fig. 5, le collier antique comprenait des
ayant toutes la forme allongee du type pir.ces, dont on a trouvc seulement des frag-
macaron (fig. 4, 3); de ces perles une vingtaine ments: 5-6 perles blanches, globulaires;
comprennent six pieces, longues de 0m015, 3 -- 4 perles bleues allongees et une perle
qui, bien qu'ebrcchees, se rapprochent de la sphcro'idc ct trichrome au:<: couleurs bleu,
longueur originelle, et 13 pieces longues de blanc et rouge (voir fig. 4, 5), Une perle tri-
0m0l, a 0m03, qui representent, soit des chrome, coloree de rouge mat et ornee de
fragments des pieces precedentes, soit des quatrc ycux jaunes a taches vertes, irregu-
perles de format plus petit. Le reste se corn· lierement disposes, fait partie du tresor dace
pose de debris de perles bleues; six perles dccouvert a Poiana dans le departement
blanches spheroîdes doubles, longues de 0m005, de Gorj 1 ).
(voir fig. 4, 4); soixante neuf perles blan• La matiere employee dans toutes Ies per·
ches, glohulaires, simples, ayant un diametre Ies est une substance vitreuse, de nature
de 0m002, et quelques debris des memes opaque, coloree ou blanche. Elle appartient
perles (fig . 4, 4). a la categorie des pâtes vitreuses, qui
2) C. S. Ni c olăescu-Plop~or, Dacia, V li -VII I, pp. 203-208, fig. I, nr. 8.

320
ANTIQUITES JNtDITES D'OLTtNIE

acqueraient diverses colorations par la com- face de la gemme est incisc un Eros, assie
binaison des sahlcs avec des oxydes me- sur un rocher, regardant vers la gauche,
talliques 1) . Sous l'Empire Romain, Ies pâtes ayant Ies ailes ployees et tenant en main
vitreuses ont etc employces a la confection un long objet marque par deux lignes garnies
des menus objets de toilctte, des objets de de barbelures et oriente avec la pointe vers
parure, des bijoux, etc. 2 ). Specialc-
ment Ies ateliers d' Alexandrie ont
exporte des objets en verre colore ou
diapre dans toutes Ies parties du
mondi, romain et jnsqu'en Chine 3 ).
Des perlcs en pâte vitreusc coloree
datant de l' cpoque romainc ct servant
de parure ont ele trouvees en Olte-
nie 4 ). Selon D. Tudor 5) des ateliers
de verriers ont existe a Romula pen·
dant la pcriode romaine et ont travaille
le verre eolore, tandis que du IV-eme
au VI-eme sicclcs ap. J.-C. une
industrie du verre a existe a Torni et
dans d'autres cites de la Petite Scythie,
qui exportait ces produits. Des perles
rondes ou allongees en pâte de verre
colorce ont etc trouvees attachces a
des colliers qui servaient de prophy-
lacteres contn, le mauvais wil (fascinum)
et contre Ies puissances occultes ou Fig. 5. · Collier et picrrc -;ravee de :'11:oţăţei.

invisiblcs 6).
d) Pierre gemme en jaspe de couleur rose- le sol, qui indique evidemment une fleche
orange, peu translucide, de forme ovale, de- barbelec. La figure de cet Eros est exquissee
couvcrte a cote de l'auneau decrit ci-dessus sommairemcnt, mais l'aile gauche et la fleche
avec Ic mcmc << tresor >> (voir fig. 5). Elle ont un dessin plus precis.
ctait sertic dans le châton de l'anneau D •ordinaire Ies pierres gra vees fixces a un
dans l'antiquite et s'en est detachce. Cette ehâton, ctaient utilisecs en guise de sceaux
gcmme est plus large a sa basc ou son dia- personnels ( sigillum) et ii est probable que
metre est de 0m012, et plus ctroite a sa notre entaille a servi a cette fin. Un nombre
partie supcrieure, ou son diametre est de important des gemmes '\ntiques ont ete
0m0l; l'epaisseur en est de 0m003. A la trouvees en Oltcnie pour la plupart dans les
1) Jean Morin s. v. t·itrum, Daremberg-SaJ1,lio, (D. Tudor, Oltenia Romană, Bucarest 1942, p. 124).
Dictionnaire des Antiquitis, V. p. 935 . 1 ) Op. laud., p. 185-lP-6.
2 ) Jean
Morin, ibidem, p. 938. 1 ) E. Labatut, s., v. amuletum dans
Daremberg·
3
) Jean Morin, ibidem, p. 937. Sa~lio, Dictionnaire des Antiquites. I, p. 257: collier
') Dans un tombeau ii. inhumation, construit en decouvert dans un tombeau ii. Kertsch en Crimee,
briques, explore par C. Bolliac ii Sucidava (aujourd'bui pu!.,Jie par Achik, An1iqui1es du Bosphore Cimmerien,
Celeiu), on a trouve un hracelet en verre, des perle• III, p. 210.
en verre et une monnaie de l'empereur Coracalla

321
GEORGES CANTACUZINO

ruines des antiques cites daco-romaines de versee aux flancs stries et attrape a la ligne
Romu.la, Sucidava, Drobeta. Specialement Ro- un po1sson peche a I' embouchure du
mula a eu une industrie des pierres taillees vase 4 ).
florissante entre 150-200 ap. J.-C., mais qui 3. Amour naviguant debout sur une amphore
travaillait meme au 111-eme siecle ap. J.-C. a laquelle est attachee une voile tendue par
et qui exportait ses produits. Les ateliers le vent: scene gravee sur un jaspe rouge 5 ).
de Romula ouvrageaient surtout le jaspe 4. Camee, gravee sur un onyx violet,
(iaspis) de couleur rouge ou jaune-orange, representant un Amour qui marche vers la
transporte comme materiei brut des Car- gauche, le bras leve 6 ).
pathes. Une bonne partie des gemmes de- 5. J aspe rouge, representant une lutte
couvertes en Oltenie ont ete confectionnees entre Eros et Anteros 7).
en jaspe surtout pendant le 111-eme siecle 6. Amour figure avanc;ant vers la droite
ap. J.-C. 1 ). et tenant dans une main la foudre de Ju-
N otre intaille est une des rares gemmes piter et dans l'autre la bourse de Mercure 8 ).
trouvees dans un village en Dacie Malvensis. 7. Jaspe rouge figurant un Amour dehout
Par comparaison avec d' autres gemmes taillees sur un char, traine sur l'eau par un cygne 9).
a Romula, nous pouvons la dater de la On sait que Eros etait un Dieu secondaire,
periode comprise entre 150-250 ap. J.-C. subordonne a Aphrodite. Les gemmes, de-
Parmi Ies gemmes d'Oltenie, editees par corees de scenes agricoles ou religeuses, ont
M. D. Tudor 2 ), on observe de nombreux ete travaillees a Romula par des graveurs
exemplaires, qui representent des Eros dans en pierres fines, appeles dans I' antiquite
diverses situations, notamment: cavatores, signarii gemmarum, sculptores 10).
1. Gemme en jaspe rouge, figurant un En general, Ies sujets le plus simples, tels
Amour, assis sur un bige et conduisant un que celui de notre intaille sont l'reuvre d'ar-
attelage de deux dauphins par dessus Ies tistes locaux, qui ont active dans la Dacie
vagues 3 ). romaine, tandis que Ies gemmes a sujets plus
2. Gemme en jaspe rouge, decoree d'un complexes ont ete importees d' autres pro-
Amour, qui chevauche une amphore ren- vinces de l'Empire romain.

GEORGES CANTACUZINO

1) D. Tudor, Oltenia Romană, Bucarest, 1942, p. nr. 21 et pl. VII, 21.


186-189. 0
) Ibidem, p. 210, nr. 22, pl. VII, 22.
2
) Cronica Numism. şi Arh., XI, Nr. 102, 1935; 8 ) Ibidem, p. 210, nr. 24, pl. VII, 24.

1936, nr. 106, 107, p. 205 et suiv.; Monumente inedite 7) Ibidem, p. 210, nr. 23, pl. VII, 23.

din Romula, dans Buletinul Com. Mon. Ist. XXVIII, 8) Ibidem, p. 214 nr. 50 pl. VIII, 19; Monumente
1935, p. 42-47. inedite din Romula, 1935, p. 47, nr. 99.
3 1 ) Monumente inedite din Romula, 1935, p. 4 7, nr. 99,
) Monumente inedite din Romula, 1935, nr. 61 et

100; Cron, Numism. şi Arh. 1936 nr. 106-107, p. 207 fig. 20 K.


nr. 11 et pi. VII, 6. 10) E. Babelon s. v., Gemma dans Daremberg-Saglio,

) Cron. Numism. şi Arh., 1936, nr. 106-107 p. 209,


4
Dictionnaire des Antiquites, II, p. 1468.

322

Vous aimerez peut-être aussi