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Introduction
On peut avoir affaire à des signes médiatiques. En effet, La télévision et les publicités nous
renvoient aux signes. Partout ou qu‟on aille on est assailli de signes.
Les peintures rupestres étaient une première façon de communiquer avec ses semblables.
L‟homme en a toujours crée.
On a l‟impression que l‟on communique de manière naturelle mais on est en réalité confronté
à certains dispositifs communicationnels.
L’image n’est pas la réalité mais la représentation de la réalité (« la carte n‟est pas le
territoire »). C‟est une schématisation de la réalité.
Exemple, le mythe de la caverne de Platon illustre un peu cette idée. Pour Platon c‟était la
caractéristique de la condition humaine. Le mythe de la caverne est repris aujourd‟hui sur le
ton humoristique notamment. (le mythe de la caverne moderne – caricature).
Ou encore le tableau célèbre de Magritte : « ceci n‟est pas une pipe ». Magritte fait bien la
distinction entre la réalité et l‟image. C‟est un dessin d‟une pipe, pas une pipe !
Umberto Eco (1972) : « Sur la page, il n'y a pas de bière, pas de verre, pas de patine humide
et glacée. Mais, en réalité, quand je vois un verre de bière, je perçois la bière, le verre et la
fraicheur. Mais je ne les sens pas; je sens, au contraire, quelques stimuli visuels, couleurs,
rapports spatiaux, incidences de lumière, etc. […] et je coordonne jusqu'a ce que s'engendre
une structure perçue qui, sur la base d'expériences acquises, me permet de penser: 'bière
glacée dans un verre'. »
Aucune image n‟est neutre, c‟est une construction. Même si une image parait la plus fidèle
possible, on se doute bien que la publicité joue sur la construction de l‟image. On joue avec
des codes (couleurs). Exemple : Blue Jupiler- couleur copie conforme des produits Maes.
Chaque entreprise veut garder ses codes, ses propres constructions.
L‟image fournit un discours sur le réel et elle en témoigne. Dans le cas de Jupiler le discours
c‟est la vente.
Par un simple cadrage sur une image, on peut dire plusieurs choses.
En quelques mots, le monde est compose d‟une multitude de signes ; l‟homme en produit
constamment pour communiquer. Il en produit depuis la nuit des temps.
Tout signe (par exemple une image) est une schématisation du réel, jamais neutre.
Informations pédagogiques
3 objectifs:
– 1. Objectif théorique : acquisition de notions théoriques
– 2. Objectif méthodologique: méthodes d‟analyse sémiologique appliquées aux images,
aux medias et aux arts du spectacle (vus au cours)
– 3. Objectif pratique : application des notions et méthodes à un corpus non vu au cours
1) Le signe
2) Sémiotique ou sémiologie
C‟est l‟étude générale des systèmes de signes (verbaux, iconiques, gestuels, sonores, etc.)
A l‟origine, on a deux courants sémiologiques très différents. Dans les années 1980, les
différences entre les deux termes s‟estompent. D‟ailleurs, aujourd‟hui ils sont souvent utiliser
comme des synonymes.
Mais la sémiologie en médecine est tout à fait différente. Il s‟agit des symptômes et des
signes d‟une maladie.
Il y a une difficulté du mode d‟analyse. En effet, c‟est l‟utilisation de signes pour étudier les
signes. Il s‟agit d‟un métalangage
Il est nécessaire de s‟interroger sur les signes qu‟on utilise dans l‟analyse sémiologique.
Pour analyser des signes, on utilise des signes. C‟est pourquoi Verhaegen considère le
sémiologue comme un funambule car il réfléchit sur ses propres concepts. Le sémiologue
est à la fois juge et parti.
Pierce s‟attardait à tous les types de signes. Lui et Saussure n‟ont eu aucun contacte et leurs
théories sont très différentes.
La linguistique est le modèle de la sémiologie de Saussure, appelé la sémiologie structurale.
1) La domination du langage
Le langage verbal prend une place particulière parmi les signes. Pour certains chercheurs,
linguistique et sémiologie étaient deux champs disciplinaires qui tendaient à se confondre.
« Les signes de la société peuvent être intégralement interprétés par ceux de la langue, non
l‟inverse. La langue sera donc l‟interprétant de la société. » (Benveniste 1974 : 54)
La langue sera donc l‟interprétant de la société. Grâce à la langue on pourra analyser la
société. Le langage verbal est le premier outil de communication.
« La langue peut, en principe, tout catégoriser et interpréter, y compris elle-même. […] C‟est
dans cette faculté métalinguistique que nous trouvons l‟origine de la relation d‟interprétance
par laquelle la parole englobe les autres systèmes. » (Benveniste 1974 : 62-65)
Grâce à la langue, on peut analyser la langue et les autres objets.
Le langage verbal peut nier ce qu‟il représente. Une image si elle est présente, elle est
présente. Le langage verbal possède le pouvoir de négation.
La langue est constituée de règles que l‟on partage tous et qui nous permettent de
communiquer.
Elle est une représentation mentale associées à des sons et non des sons en eux-mêmes. Il
se penche essentiellement sur la langue d‟une même communauté et non aux individualités,
à la voix, au timbre et aux accents. Malgré l‟accent, les personnes ont le même patron
linguistique en tête, c‟est la raison pour laquelle elles peuvent se comprendre.
- Saisir la façon dont ces unités sont organisées, mettre à jour la structure.
Chaque signe est intégré dans un système de signes. Il n‟est pas pris individuellement.
Une langue se n‟est pas simplement des mots séparés par un espace.
Il faut faire intervenir simultanément le son et le sens pour faire apparaître la structure du
langage.
Un signe n‟est pas forcément un mot, dans le mot « belle », il y a deux signes, beauté et
féminin.
Un mot n’est pas forcément un signe et un signe n’est pas forcément un mot.
« Soit en français sijlapran : puis-je couper cette chaîne après l et poser sijl comme unité ?
Non : il suffit de considérer les concepts pour voir que cette division est fausse. La coupe en
syllabe : sij-la-pran n‟a rien non plus de linguistique a priori. Les seules divisions possibles
sont : 1° si-j-la-pran (si je la prends) et 2° si-j-l-apran (si je l‟apprends), et elles sont
déterminées par le sens qu‟on attache à ces paroles. » (Saussure 1972 :146)
Si on coupe en mot en syllabe ou au milieu et qu‟on regarde le sens, ça ne veut plus rien
dire. Donc ce n‟est pas un signe.
Pour identifier les unités élémentaires, il faut tenir compte de la chaîne acoustique et de la
chaîne des concepts.
Signe linguistique >< syllabe: une syllabe n‟est pas forcément un signe.
Exemple : la syllabe /sij/ = Si + je (deux signes)
C‟est une erreur de considérer que /cheval/ et /chevaux/ sont deux signes différents sans
lien ou qu‟il n‟y a qu‟un signe au total.
Cheval et chevaux ont un lien ensemble mais on ne peut pas non plus dire que c‟est un
même signe ou qu‟ils sont complètement différents. Ils possèdent une base commune.
Le signe est la plus petite unité dotée d’un sens propre. Dans un seul mot, il peut y avoir
un ou plusieurs signes.
Il existe une distinction entre les signes élémentaires et les signes complexes.
Exemple:
Avec = élémentaire.
Refaire = complexe. C‟est un signe qui est composé de plusieurs signes.
Fruit de mer = complexe.
Exercices :
1°) Expliquez pourquoi « tapis » est un signe linguistique et pourquoi la première syllabe de
ce mot (ta-) n‟en est pas un.
2°) Identifiez si nous avons affaire à des signes élémentaires ou complexes. Dans le cas des
signes complexes, identifier les signes élémentaires qui les composent, dans les mots
suivants : écrirons, reporter, avantageusement, char à voile
1°) Le ta ne veut rien dire, ça n‟a pas de sens. On ne peut pas découper le mot tapis.
Tapis possède à la fois du sens et du son. Donc c‟est un signe linguistique.
Un signe est constitué d’un concept (signifié-> le sens) et d’un patron acoustique
(signifiant-> image phonique ou graphique. La représentation mentale que j‟ai du son.)
La signification c’est l’acte qui unit un signifiant à un signifié, acte dont le produit est
le signe. La signification dépend aussi de la place du signe dans le système (pas
seulement isolément).
Signifiant = Plate
Signifié = Sans poitrine, sans forme >< l‟opposé de l‟eau pétillante. Donc il existe deux
signifiés.
Il y a deux signes, créés avec le même signifiant :
– Femme avec peu de poitrine: Sa + Sé 1
– Femme « non pétillante »: Sa + Sé 2 (signe rejeté par la publicité)
– Jeu linguistique: femme à la fois plate et pétillante
Saussure préfère utiliser le terme d‟immotivé. « Immotivé, c‟est-à-dire arbitraire par rapport
au signifié, avec lequel il n‟a aucune attache naturelle dans la réalité. » (de Saussure 1972
:101)
Le signe est analysé dans son contexte d‟énonciation (une phrase par exemple).
Dans une image, il n‟y a pas de chaîne chronologique qu‟il y a dans une phrase. On perçoit
tous les signes en même temps mais on va réaliser une chronologie. Il y a une linéarité dans
l‟image.
Rappel :
Les trois caractéristiques du signe linguistique :
- Binaire : Le signifiant et le signifié.
- Arbitraire : Il n‟y a pas de lien de ressemblance entre le Signifiant et le Signifié.
- Linéaire : L‟un après l‟autre.
4) Le système de la langue
« C‟est une grande illusion de considérer un terme simplement comme l‟union d‟un certain
son avec un certain concept. Le définir ainsi, ce serait l‟isoler du système dont il fait partie ;
ce serait croire qu‟on peut commencer par les termes et construire le système en en faisant
la somme, alors qu‟au contraire c‟est du tout solidaire qu‟il faut partir pour obtenir par
analyse les éléments qu‟il renferme. » (de Saussure 1972 :157)
Signification (sens lexical, pris isolément (dictionnaire)) >< valeur (sens attribué par le
système)
1°) Oui
2°) En français : deux signes : « porc » et « cochon »
En anglais : deux signes : « pork » et « pig »
Ensuite on analyse le mot pomme avec d‟autres signes avec lesquels il partage une même
sonorité, un même sens et une même fonction grammaticale. « Pomme », « poire »,
« prune », « pommette », « pommeau », etc. Il s‟agit du plan paradigme (= association).
Chaque signe est au cœur d‟une constellation. Les signes solidaires, ils liés les uns aux
autres.
Plan du syntagme:
-« Les absents ont toujours tort. »
Plan du paradigme:
-Les : Mes, tes, mai, etc.
- Absents : présents, participants, abrutis, etc.
- Ont : on, etc.
- Toujours : souvent, jamais, séjour, etc.
- Tort : raison, port, torture, etc.
En quelques mots
Rappel :
Le signe est la plus petite unité de signification. Il ne faut pas le confondre avec le mot.
C‟est une vision restreinte de la sémiologie car elle semble être influencée par la linguistique.
Dans la mode, l‟architecture, la publicité, etc., la «langue» est élaborée par un groupe de
décision et non par les utilisateurs.
« En ce sens, on peut dire que dans la plupart des langues sémiologiques, le signe est
véritablement « arbitraire» puisqu‟il est fonde d‟une façon artificielle par une décision
unilatérale. » (Barthes 1964 : 103)
Quid arts d‟expression (peinture, danse, etc.)? Sont-ils des systèmes sémiologiques?
Pour certaines théories sémiologiques tous les messages peuvent être analysés s‟ils ont un
but de communiquer.
2) Signe et indice
Donc, concernant le pied, il s‟agit d‟un indice. En effet il n‟y a pas d‟intention de
communiquer, ce n‟est pas volontaire.
Nous pouvons distinguer deux types de trace : en effet, on distingue l‟indice du signal.
« Il est possible d‟agir sur autrui sans le vouloir : la façon de parler de notre ami peut nous
suggérer qu‟il est soucieux ; la prononciation d‟un inconnu peut révéler qu‟il est étranger ; le
comportement de l‟épileptique suscite notre pitié. Il s‟agit la d‟indices ; nous en prenons
connaissance, nous les identifions, nous les interprétons, mais il n‟y a pas communication.
Le sémiologue n‟étudie pas ces cas ; il se limite aux moyens conventionnels, c‟est-a-dire aux
moyens reconnus comme des moyens. » (Buyssens 1967 :12)
Exemple :
Il existe une différence entre ces deux fumés. L‟une représente un indice et l‟autre un signe.
L‟incendie est un indice car il n‟y a aucune volonté. Tandis que la fumé faite par l‟indien est
volontaire, il y a de la communication. Il s‟agit donc d‟un signe.
Un son peut être un signe (=une alarme) ou un indice (=le bruit d‟une tronçonneuse).
La lune et le soleil peuvent être des indices mais on peut les utiliser comme signes.
3) Signe et symbole
Attention le symbole selon Priéto n‟a pas la même signification que celui de Peirce. Pour
Peirce, il n‟existe pas d‟analogie entre le symbole et l‟objet. Il s‟agit d‟une convention.
Par exemple : Le panneau sens unique est un symbole pour Pierce (pas de ressemblance
avec un objet de la réalité) mais il s‟agit d‟un signe pour Priéto (sémiologie de la
communication). Ce panneau est une convention pure qu‟il faut apprendre pour comprendre.
Le fait que l‟on utile un rond ou une couleur rouge indique une convention. C‟est pareil pour
le panneau bleu. Mais la flèche sur celui-ci fait penser à la direction que la route prend.
SYMBOLE
Priéto Peirce
Symbole Icône, indice, symbole
Motivé= ressemblance avec un objet ! Immotivé= pas d‟analogie entre le symbole
et l‟objet
Ce qu‟il faut retenir de la sémiologie de la communication c‟est: L‟analyse des signes est
un décodage et non une interprétation. Il y a une différence entre l‟indice et le signe.
Exercice : les signaux ci-dessous sont-ils des signes ou des symboles pour la sémiologie de
la communication (Prieto, Mounin, Buyssens) ? Quel est leur degré de motivation ?
1. 2. 3. 4. 5.
6. 7. 8. 9.
1. Symbole mais le rapport d‟échelle n‟est pas maintenue. Le poisson est presque plus
grand que l‟arbre.
2. Signe. La H est conventionnel
3. Il y a des deux mais plus symbole. Il y a une ressemblance avec la réalité.
4. Symbole et signe. Il y a une ressemblance mais il y a également le rond rouge qui
signifie interdiction qui est conventionnel.
5. Symbole
6. Symbole et signe. Ressemblance mais les couleurs bleues et blanches relèvent des
conventions.
7. Symbole et signe. Ressemblance mais rond rouge qui représente l‟interdiction créée
par convention.
8. Signe
9. Symbole.
Il survient toujours un peu des deux mais ça penche souvent vers l‟un ou l‟autre.
Le signe possède une relation entre le plan du contenu (ensemble de signifiés) et le plan
de l’expression (ensemble de signifiants).
Il prend en compte les ensembles, il n‟y a pas de découpe des images et de recherche des
plus petites unités de signification (=les unités élémentaires).
Plan de l’expression :
– Substance :
• Matière constituant le support d‟un système sémiotique détermine
• = La matière a l‟état brut, non fonctionnelle et non articulée, telle qu‟elle apparait en dehors
de toute organisation signifiante
• = Support matériel du message
On regarde de quoi est composé l‟image. Le support en vrac.
– Forme :
• Tout ce qui appartient en propre au système sémiotique considère
• = Organisation formelle des signifiants, selon les règles et les conventions du système
• = Agencement des supports matériels.
Comment les couleurs sont agencées ? Comment les éléments plastiques sont organisés ?
Plan du contenu:
– Substance:
• « Pensée même », considérée comme une entité non organisée.
• = Valeurs du monde socioculturel permettant de partager la fiction représentée dans le
message
– Forme:
• Tout ce qui appartient en propre au système sémiotique considère
• = Organisation formelle des signifiés entre eux
• = Thème du message, structuration des idées
– Plan de l’expression:
• Substance: De quoi est composée l‟image ? Photographie (portrait sur fond blanc), lettrage
en couleurs et en noir et blanc, cadre en bois.
• Forme: logo en haut à droite, photographie au centre (grand format), cadre qui semble
brise par le poids du personnage (fesses hors cadre).
– Plan du contenu:
• Substance: dans notre société de la performance, l‟homme moderne doit prendre soin de
lui, adopter un mode de vie sain (alimentation, sport, etc.).
• Forme: Faites du sport (avant qu‟il ne soit trop tard)! + Fitness Company est une salle ou
règne la bonne humeur.
Avion et Araignée-visage
-Plan du contenu:
Forme:
- Niveau figuratif
3 motifs
1. L'attentat suicide aérien
2. La toile d'araignée
3. L'assaut d'un commando
– Enchainement (1, 3, 2)
- Niveau thématique
– 2 valeurs contraires: puissance du pentagone >< fragilité de la toile d‟araignée
– Puissance et non-puissance. Puissance remise en cause par l‟attentat.
– Fragilité et non-fragilité. Ben Laden a longtemps résisté avant sa capture.
Cet article montrait la puissance des Etats Unis mais avec ce dessin, on montre également
leur non puissance.
-Plan de l’expression
Substance :
- Photographie, texte, couleurs blanche et rouge, graphisme du logo.
Forme:
-Plan du contenu
Substance :
-L‟élection présidentielle s‟inscrit dans un processus démocratique ; les hommes politiques
ne sont pas les seuls à pouvoir décider (syndicats, voix du peuple, organisations, etc.).
Forme :
-Avec l'impératif: phrase centrée sur le destinataire (l‟électeur), plutôt que sur l'énonciateur
(le Front de gauche).
-Le vote : pas une fin, mais un moyen pour faire changer les choses.
-Alors que certains candidats sollicitent la confiance aveugle des électeurs pour faire le
travail en leur nom, Mélenchon et le FG invitent ici l‟électeur à se prendre en main.
-Les électeurs peuvent prendre le pouvoir en votant pour un candidat qui représente le
peuple et qui renversera la relation traditionnelle entre le peuple et l‟homme politique.
-Candidature moins axée sur la personnalisation.
Reprise du message: l‟objectif n‟est pas de prendre le pouvoir pour le pouvoir, mais de
l‟obtenir pour le rendre au peuple.
On travaille sur des ensembles de signifiants et de signifiés. On ne décortique pas avec un
scalpel. On décode, on n‟interprète pas. Par conséquent, on devrait obtenir plus ou moins
les mêmes analyses.
5) Le signe plastique
Il existe trois types de signes : linguistique (qui émane de la langue), iconique (qui
émane de l‟image) et plastique.
Le signe iconique a souvent été perçu comme un signe plastique pendant longtemps. On se
référait à a la ressemblance d‟une image par rapport à son modèle.
La dimension plastique a été mise sur le côté pendant longtemps. Mais la théorie de
Hjelmslev prend en compte la dimension plastique du signe avec les plans de l‟expression.
Ils sont non spécifiques aux messages visuels, la couleur, l‟éclairage ou la texture. C‟est
différent du cadrage et de la pose du modèle qui est des signes spécifiques.
- La couleur : proprement dite, l‟éclairage, les plus claires et les plus foncés. Les
valeurs et les tonalités.
- La texture : opposition du grain et du lisse, de l‟épais et du mince, de la tache, du
continu, etc.
- Forme : Formes proprement dites (triangle, rondeurs, etc.), les lignes, les ronds et les
points.
- Spatialité : la composition interne de la représentation, la dimension relative
(grand/petit), la position par rapport au cadre (haut/bas), droite/gauche, loin/près.
Niveau 1 : La couleur
L‟interprétation des couleurs est culturelle et non universelle. La couleur a déjà une
signification.
Kandinsky: « Le rouge, tel qu‟on se l‟imagine, couleurs sans limites, essentiellement chaude,
agit intérieurement comme une couleur débordante d‟une vie ardente et agitée. Elle n‟a
cependant pas le caractère dissipe du jaune, qui se répand et se dépense de tous cotes […]
Le rouge témoigne d‟une immense et irrésistible puissance […] Le bleu profond attire
l‟homme vers l‟infini, il éveille en lui le désir de pureté et une soif de surnaturel […] il apaise
et calme en s‟approfondissant. […] Le vert absolu est la couleur la plus calme qui soit […],
elle ne s‟accompagne ni de joie, ni de tristesse, ni de passion. Le vert est la couleur
dominante de l‟été, le temps de l‟année ou la nature, ayant triomphé du printemps et de ses
tempêtes, baigne dans un reposant contentement de soi. […] »
Cette citation nous montre que cette interprétation est personnelle et culturelle. Ex. le blanc,
couleur du deuil dans certain pays (Japon).
Niveau 1 : l‟éclairage
Selon Alekan il existe deux types d‟éclairage : l’éclairage directionnel et l’éclairage diffus.
• Directionnel:
Effets de reliefs.
Sur cette première image, on insiste sur les lames. Tandis que sur la deuxième image, on
met en avant les courbes de la féminité.
– Gravite →haut et bas, axe sémiotique de la verticalité. Les éléments en bas de l‟image
n‟ont pas la même signification que les éléments en haut.
– En mouvement → avant-arrière, axe sémiotique de frontalité.
– Nos organes sont symétriques → gauche-droite, axe de latéralité. On est dans une culture
de la gauche vers la droite.
Il y a un axe de latéralité, une orientation vers la gauche. (lecture de droite à gauche)
Niveau 4 : la texture
Le cadre c’est ce qui va délimiter l’image, qui va séparer l’objet du monde représenté
de l’extérieur.
Ce n‟est qu‟un jeu de construction visuelle (le cadre est à la fois dans l‟image et en dehors
de l‟image)
Le cadrage
• Echelle des plans: du gros plan au plan de grand ensemble, en passant par le plan
rapproche, le plan américain, etc.
Par des effets de cadrage, on peut induire des significations différentes. Il n‟y a pas de grille
universelle qui permette de lire le cadrage. C‟est un jeu de construction.
L’angle de vue
A. La relation plastique-iconique
Publicité Belga
Publicité Primerose
B. La relation linguistique-plastique
On s‟intéresse aux caractères en tant que tel avant de s‟intéresser à leur signification.
Il y a un effet de congruence.
Les caractères se rétrécissent : l‟idée de rétrécissement qui vient renforcer le signifié
linguistique.
– Plasticité du graphisme
– « Iconotextualite »
Exemple 1
–Signifiant pictographique
– Signifie littéral (cœur) puis 2e signifié par métonymie (amour)
– Signifiant verbal: « love »
– 2 fonctionnements du cœur:
• Pictogramme
• Réalisation du Graphème «O»
1. La coquille qui représente Shell est tout à fait redondante par rapport au message
global. La coquille vient répéter visuellement ce qui est dit verbalement.
4. On utilise un seul pictogramme (la coquille) pour les deux idées. L‟idée d‟aimer et
l‟idée de Shell. Tout est condensé ici dans un seul et même pictogramme.
- La fonction d’ancrage
≪ Toute image est polysémique, elle implique, sous-jacente a ses signifiants, une ≪ chaine
flottante ≫ de signifies, dont le lecteur peut choisir certains et ignorer les autres. La
polysémie produit une interrogation sur le sens […] Aussi, se développent dans toute société
des techniques diverses destinées a fixer la chaine flottante des signifies, de façon a
combattre la terreur des signes incertains : le message linguistique est l'une de ces
techniques. ≫ Barthes (Rhétorique de l‟image: 1964)
La fonction principale de l‟ancrage est idéologique. On nous téléguide vers un sens donné
par avance.
Si on regarde l‟image sans le texte, on pourrait se dire deux choses contradictoires (on
pourrait voir l‟hamburger soit comme quelque chose de bon, soit comme quelque chose de
mauvais.)
Le texte nous oriente (guidage au niveau de l‟interprétation) : « c‟est une nourriture de
qualité ».
Ancrage idéologique : la nourriture fast food, ce n‟est pas si mauvais que cela. Le texte
n’est pas neutre. Le texte est au service de certaines valeurs.
- La fonction de relais
Ancrage, car l‟image est expliquée par le texte. Sinon on ne comprend pas pourquoi il y a un
mammouth (fonction de clé de lecture).
Relais: on peut imaginer une bulle de BD (fonction de petite histoire).
Ancrage, il y a des bulles, mais ce ne sont pas des bulles de BD. Ce sont des légendes qui
servent à décrire l‟image. (Fonction de clé de lecture)
En quelques mots
Rappel
– Dénotation du nom de la firme : le nom de la firme n‟a pas été choisi au hasard.
– Connotation: italianité artificielle vu que c‟est un produit français.
2) Signes iconiques
Il y a une différence entre connotation idéologique (Idée. Jeu sur le contenu. Ex. italianité)
et connotation esthétique (imitation d‟un style, intérêt pour le signifiant, plutôt rare)
->Dénotation : Ce n‟est pas un sens suggéré : il n‟y a pas de connotation. C‟est un sens
explicite
Signifiant : Eglise, cloches qui sonnent, le bruit des oiseaux, musique asse douce,
papillons, village champêtre, pots en terre cuite remplis de lait, de crème, dessin
vieillot (1)
Signifié : cadre bucolique, représentation immuable de la campagne, produits
artisanaux, attitude conservatrice, non adoption des dernières techniques, attitude
conservatrice, côté traditionnel (cette publicité date de 2001) (2)
Les connotations sont en général idéologiques. Ici on assiste à une connotation idéologique
avec le style du dessin animé quelque peu suranné.
Exemple 5 Les portraits de la campagne présidentielle française de 2002 (de Channay)
Ces images de campagne sont intéressantes pour déceler la relation entre image et
pouvoir. Quand on analyse les propos des hommes politiques, on a tendance à critiquer
leur langue de bois.
Quand on a affaire à des images, l‟image est plus floue, moins transparente et peut nous
suggérer des systèmes sémiologiques plus ou moins connotés.
Il y a deux objectifs à ces affiches. Le premier est d‟inviter les citoyens à voter pour le
candidat. Et le deuxième objectif est de montrer le candidat sous un jour favorable.
Les hommes politiques, sur ces images, développent un éthos (L‟image que l‟orateur donne
de lui-même dans et par son discours) d‟eux-mêmes.
Généralement, l‟orateur n‟est pas un inconnu étant donné qu‟il a été choisi par son parti. Il
est précédé d‟une réputation qu‟il veut entretenir.
La vie privée des hommes politiques est beaucoup moins importante en France (Europe)
qu‟aux Etats-Unis.
Dans ces portraits, la vie privée de ceux-ci est peu présente. Bien que nous pouvons croire
que qu‟Olivier Besancenot utilise sa vie privée. Grâce à cette image, on sait qu‟il a 27 ans et
qu‟il est facteur. Il n‟utilise pas vraiment sa vie privée : il ne nous propose pas de cartes de
visites, mais il se positionne par rapport aux autres candidats. En effet, car il est le plus jeune
à l‟époque et la profession de facteur signifie qu‟il est un agent de lien social (connotation
positive). Pour finir, il se présente comme faisant partie de la classe des travailleurs, classe à
laquelle son part s‟adresse. La vie privée est utilisée symboliquement.
Besancenot est pris en plongée. C‟est le seul à l‟époque qui a fait ce choix. C‟est un angle
extrêmement rare, parce qu‟il semble nous regarder par en-dessous. On a l‟impression que
c‟est la France d‟en bas qui parle au peuple français.
L’échelle
= La taille des éléments que l‟on voit sur l‟image.
Plus le sujet est près de nous, plus il rentre dans notre bulle individuel/personnelle.
On peut au moins distinguer deux niveaux. Le niveau proche (de Besancenot car il n‟est
pas collé mais il n‟est pas trop loin non plus) et le niveau intime (de Bayrou car son visage
est cadré en gros plan). Cet effet intime peut être contre-productif car considéré comme
intrusif.
B. Marqueurs de contenu
Les couleurs peuvent être porteuses de connotations. Refus moral de la couleur à l‟époque
(68) : les vêtements des hommes politiques sont généralement très sombres. On a trouvé
une alternative au noir : le bleu marine.
Les femmes sont parfois habillées dans des tailleurs plus colorés.
Le vêtement en tant que tel peut connoter toute une série de choses. On va donner une
image de nous. On peut distinguer deux extrême : la décontraction (pull) et le respect des
formes (habit traditionnel : costume-cravate).
L’inclinaison de la tête
=Association avec la direction du regard
Ce que l‟on constate : deux photographies différentes sur plusieurs niveaux (d‟un point de
vue de contenu et d‟un point de vue plastique)
Image de gauche
Elle fait pénétrer le leader du FN dans l‟aspect intime de l‟électeur. Il ne sourit pas, il a les
sourcils froncés, la bouche entre-ouverte prêt à contester.
Deux effets peuvent être ressentis par le spectateur face à cette image : un sentiment
d’agression si n ne partage pas les idées du FN (sentiment négatif) ou un effet de
complicité dans la révolte si on partage les idées de Le Pen qui comprend nos problème,
les défend et qui est proche de nous.
C‟est une opposition binaire que l‟image propose. L‟éthos ne peut pas être révélateur. Les
spectateurs sont répartis entre deux catégories : les partisans et les détracteurs.
L’image est prise sur le vif et ne semble pas avoir été travaillé par la suite.
Cette image va droit au but. On ne l‟esthétise pas du tout.
Image de droite
La bouche entre-ouverte a laissé place à un sourire. Sa cravate a changé, elle n‟est plus
fantaisiste. Ces lunettes ont également changé, elles sont plus rondes. Sa couleur de
cheveux a changé. Ici, on a un travail esthétique plus important que dans la première
image.
Cette image montre que l‟on est passé à un autre Jean-Marie Le Pen. C‟est désormais un Le
Pen fédérateur.
Il tente de séduire les deux types d‟électorat. Il est devenu bienveillant et respectable d‟une
certaine manière. On nous présente un Jean-Marie Le Pen qui dégage une impression de
douceur puisque forcément dans le cadre du deuxième tour, il faut séduire ceux qui n‟avaient
pas voté pour lui au premier.
Il n‟utile pas la pose modèle. Il regarde au loin vers sa gauche, ce qui signifie qu‟il regarde
vers l‟avenir, vers le progrès. Il a les mains déposées sur des livres. La présence de ces
livres connote un sentiment d‟intellectualisme.
Pompidou
Il regarde de l‟autre côté que Charles de Gaulle. On pourrait avoir l‟impression qu‟il regarde
vers le passé. Il se trouve au même endroit et porte les mêmes habits que de Gaulle.
Pompidou et le général de Gaulle utilisent la contre-plongée. On a l‟impression qu‟ils se
trouvent au dessus des français.
Giscard d’Estaing
On ne voit que son visage et ses épaules. Il a le visage plus détendu. La pause est moins
solennelle et le drapeau oblique donne une sorte de dynamique au cliché. Ce n‟est pas un
hasard si les obliques du drapeau sont dans ce sens-là.
Il se présente comme un président proche des français.
François Mitterrand
Il y a un changement de décor. Le drapeau français est illustré plus loin. Léger sourire,
détendu.
Nicolas Sarkozy
On a de nouveau affaire à un espace proxémique restreint. Il est plus petit que les drapeaux.
Il prend assez peu de place sur la photo. Il nous fait passer un double message : la France,
mais aussi l‟Europe. On a un regard austère, mais également rassurant avec ce demi-
sourire. On a un travail sur l‟éclairage.
François Hollande
Changement de décor pour marquer la rupture. Il reprend l‟Elysée comme l‟avait fait Chirac
(affinité entre les deux hommes politiques). On a affaire à un Président qui nous montre une
photo d‟instantané (photo en mouvement). Il veut nous montrer qu‟il est un président en
action. Le mouvement semble le plus naturel possible.
Bush
Il porte un costume sombre et son regard est lointain. Son portrait est plutôt traditionnel,
empreint d‟austérité.
Madame Bush
Il y a des codes très différents. Il y a beaucoup de couleurs, une latéralité de gauche à droite.
Tout se passe vers la droite. Les fleurs connotent la féminité. L‟impression est différente.
SEMIOLOGIE STRUCTURALE V: MYTHE ET IDEOLOGIE
Barthes: Définitions
– Lecture des mythes comme des systèmes de signes.
– Mythification de la culture petite-bourgeoise en culture universelle.
->Pour Barthes, le mythe est un langage que l‟on peut analyser avec des systèmes
sémiologiques.
Le mythe est une parole mais pas n‟importe laquelle. Barthes insiste sur le fait que le mythe
est un système de communication, un mode de signification. Ce n‟est pas l‟histoire en elle-
même qui est importante dans le mythe, mais la façon de raconter l‟histoire. Il peut y avoir
des mythes très anciens mais aucun mythe n’est forcément éternel car on les construit.
La parole est un mode de communication particulier. Elle peut être écrite ou orale.
Le mythe (signe 2) : cette image nous donne le mythe de la France comme un grand Empire
où tout le monde est intégré et sert le pays de façon patriotique.
« Les vicissitudes de notre siècle sont résumées par peu de photos exemplaires qui ont fait
date : […] le milicien tue de Robert Capa ; les marines qui plantent un drapeau dans un ilot
du Pacifique ; le prisonnier vietnamien exécute d‟un coup de pistolet a la tempe ; Che
Guevara martyrise, étendu sur le lit d‟une caserne. Chacune de ces images est devenue un
mythe et a condense une série de discours. Elle a dépasse les circonstances individuelles
qui l‟ont produite, elle ne parle plus de ce ou de ces personnages individuels, mais exprime
des concepts. Elle est unique, mais en même temps elle renvoie à d‟autres images qui l‟ont
précédée ou qui l‟ont suivie par imitation. […] La photo […] n‟était pas la description d‟un cas
singulier (et en effet peu importe qui était le personnage, que la photo d‟ailleurs ne sert pas à
identifier) : elle était un raisonnement et dans ce sens elle a fonctionne. Il importe peu de
savoir s‟il s‟agissait d‟une pose (et donc d‟un faux) ; si au contraire elle était le témoignage
d‟une bravade inconsciente ; si elle a été l‟œuvre d‟un photographe professionnel qui a
calcule le moment, la lumière, le cadrage ; ou si elle s‟est faite presque toute seule, tirée par
hasard par des mains inexpérimentées ou chanceuses. Au moment ou elle est apparue, sa
démarche communicative a commence : encore une fois le politique et le prive ont été
traverses par les trames du symbolique qui, comme c‟est toujours le cas, a prouve qu‟il était
producteur de réel. » (Eco, La Guerre du faux)
L‟individualité des personnalités trouvées dans cette photo disparaît quelque peu et c‟est là
qu‟on obtient des mythes.
C‟est parce qu‟on gomme l‟histoire personnelle qu‟on laisse la place à d‟autres significations.
->Plus le personnage est lui-même universel, plus il sera facile de l‟utiliser de façon
mythique.
Le mythe ne supprime rien, n‟invente rein, mais déforme, parce qu‟il prend en compte
certains signifiés. On déforme en appauvrissement le premier niveau de sens.
1) Signe I (le signifiant du mythe) est comme un signifiant vide; je laisse le signifie II
remplir le mythe. Le soldat->patriotisme.
->La coiffure simple de l‟abbé Pierre, ponctuelle à une certaine époque, est extraite de son
contexte pour devenir un archétype de la sainteté. On y retrouve ainsi les deux dimensions
de la 3ème lecture de Barthes.
->Critique du mythe de l’abbé Pierre par Barthes. D‟après Roland Barthes, cette image
de sainteté permettait au peuple français de ne pas se montrer charitable. On connaît tous le
mythe de l‟abbé Pierre, mais pas forcément les actions concrète qu‟il a réalisées, notamment
sa lutte pour le logement.
« Le mythe est une parole. […] Le mythe ne se définit pas par l‟objet de son message mais
par la façon dont il le profère. »
->Le mythe superpose deux niveaux de sens avec un niveau de sens vidé pour tendre vers
l‟universalité.
On a à la fois une personne qui a réellement existé dans un espace-temps bien délimité. En
même temps, James Dean incarne des idées universelles qui l‟ont transformé en figure
universelle : la rébellion, la rage, la tristesse de grandir etc. On a le niveau ponctuel et
l‟incarnation.
Pour Lévi-Strauss, l‟objet mythique est important. Ce n‟est pas simplement un mode de
communication, c‟est un objet en tant que tel. La substance du mythe ne se trouve ni dans
le style, ni dans le mode de la narration mais dans l’histoire qui y est racontée. Alors que
pour Barthes, beaucoup d‟histoires pourraient être mytiques.
« C‟est une histoire qui cherche à rendre compte des gens, des histoires, du monde, du
temps… Un mythe c‟est une histoire qui expliquera à la fois que le soleil est à bonne
distance de la terre par exemple… » (Lévi-Strauss)
Une dimension diachronique du mythe est importante pour lui. Ce sont des histoires
produites bien avant les connaissances scientifiques. Un mythe, c’est une histoire qui
nous explique l’ordre du monde, qui nous permet de comprendre le monde avant les
connaissances scientifiques. Il y a aussi une dimension synchronique, du présent.
Par conséquent, pour Lévi-Strauss, le mythe a un caractère vivant. On aura cette idée de
mythe originel déclinée dans des variantes, dans différentes versions. Pour Barthes, en
revanche, il n‟y a pas de mythe éternel.
Il y a une opposition entre le plus grand et le plus petit (le plus faible et le plus fort). Ce qui
fait référence au mythe de David et Goliath
Exemple 2 Variante du mythe d‟Icare
Navette Challenger qui a explosé. Contradiction de l‟homme qui ne sait pas voler, mais qui
va se brûler les ailes.
• La sémiologie est restreinte, non pas parce que l‟objet analysé est restreint mais parce que
l’approche est restreinte. Cette approche et issue de la linguistique.
• L‟analyste va décoder des signes : il ne va rien interpréter ! C‟est le même travail que le
linguiste : décoder des codes qui préexistent avant lui.
Ce sont des messages expressément mis par les concepteurs. S‟il y a interprétation, c‟est
une erreur pour la sémiologie structurale. La sémiologie structurale ne se limite donc
qu’à l’opération de décodage.
SEMIO-PRAGMATIQUE STRUCTURALE
->Il parle de la sémiologie structurale. On va tenir compte de la relation d‟échange entre les
partenaires.
Cela peut sembler évident qu‟il faut prendre en compte le contexte du message.
Par exemple : « Vous êtes ici ! » Sans le contexte, le message est flou.
On a un problème d’identification des partenaires. On ne sait pas qui parle à qui. On n‟a
pas non plus d‟informations sur le lieu d‟échange ni sur la référence adéquate, sur le sujet
dont on parle.
Le sens minimal d‟une phrase ou d‟un signe ne peut pas être déduit à partir de ses unités
élémentaires. La sémio-pragmatique considère que ce travail proposé par Saussure n‟est
pas suffisant.
Pour ce courant, l‟idée, c‟est que le contenu informatif d’un message est déterminé par
la relation. Communiquer, c’est établir une relation entre les différents utilisateurs.
C‟est parce que l‟on est dans un échange qu‟on a un contenu, et pas l‟inverse.
- Le sens sémantique : La langue est universelle. C‟est le type de sens que l‟on
pouvait décoder avec Saussure.
- Le sens pragmatique : Il est créé grâce à la prise en compte du contexte. C‟est un
sens qui vient s‟ajouter.
Type : la classe du chien, la race (sans prendre en compte les individualités des chiens)
Token : un husky, un chiot (chien concrète qui apparaissent dans un contexte particulier)
N‟importe quel mouton est un token, parce que c‟est la concrétisation de la classe générale
des moutons. Ils existent tous concrètement, indépendants les uns des autres.
C‟est le même cas que celui des moutons. Par exemple, un villo a parcouru une certaine
distance, est plus usé qu‟un autre.
Toutes les prémisses nécessaires à l‟occurrence dans le type ? Faut-il tenir compte du
contexte d‟énonciation pour la compréhension totale ?
Oui pour les structuralistes, parce que tout est dans le système abstrait quoi nous domine.
Pour l‟instant, l‟utilisateur est très peu pris en compte.
Oui pour la sémio-pragmatique structurale.
Pour les autres courants, il est fondamental de s‟intéresser aux occurrences et donc aux
contextes particuliers (Tokens).
Point de vue opposé : le sens d‟une phrase dépend fondamentalement de son occurrence.
Dans ce cas, la signification de la phrase n‟est pas la même. D‟un côté, c‟est une affirmation.
De l‟autre côté, c‟est de l‟ironie.
Ce sont trois parties qui n‟acquièrent leur sens que grâce au contexte.
Il existe deux types de marqueurs :
- Les marqueurs de personne : qui sont les protagonistes ?
- Les indicateurs spatiotemporels : où et quand se passe l‟action ?
« Ici » n‟a pas de signification prédéfinie. Ici aura une signification différente selon le
contexte.
« Vous » est inscrit sur la pancarte en permanence, mais la personne est différente et le
« vous » change à chaque fois qu‟une nouvelle personne regarde la pancarte.
L‟énonciation trace un cadre au sein duquel les différents protagonistes sont désignés.
Tableau de Verhaegen (2011): les pronoms et les usages des pronoms
C‟est le « je » qui va construire les relations entre les personnes. C‟est moi qui parle et qui
décide comment créer la relation avec les autres et ce que je vais et comment le dire.
Exemple 1
A chaque locution, le locuteur propose une certaine configuration de ses rapports aux autres.
Il désigne son ou ses allocutaires.
A chaque fois qu‟un spectateur va voir l‟affiche, le « vous » change. C’est un marqueur
déictique. La relation est à chaque fois différente. En revanche, le ça n’est pas un
marqueur déictique. Il ne va pas changer de signification. Il ne contient pas lui-même sa
signification totale, mais l‟image la donne. C‟est un gilet jaune.
Exemple 2
A chaque locution, le locuteur propose une certaine configuration de ses rapports aux autres.
Il désigne son ou ses allocutaires. Il en rejette d‟autres.
On se doute dans cette affiche qu‟on s‟adresse à des personnes en âge d‟être recrutées :
pas des enfants, pas des vieillards. Tout le monde n‟est pas visé par cette compagne
d‟affichage. Le locuteur rejette certains allocutaires.
Exemple 3
A chaque locution, le locuteur propose une certaine configuration de ses rapports aux
autres : il tente d‟occuper une position haute ou basse en signe d‟autorité ou de soumission.
Ici, la pub quick fait office d‟autorité.
Exemple 4
A chaque locution, le locuteur propose une certaine configuration de ses rapports aux
autres : le locuteur suggère également aux autres d‟occuper telle ou telle place, etc.
En conclusion
A chaque locution, le locuteur propose une certaine configuration de ses rapports aux
autres :
Il désigne son ou ses allocutaires.
Il rejette son ou ses allocutaires.
Il tente d’occuper une position haute ou basse en signe d’autorité ou de soumission.
Il suggère aux autres d’occuper telle ou telle place.
« Parce que je le vaux bien » : le « je » n‟est pas déictique parce qu‟il y a l‟image. Le je c‟est
la dame qui parle dans la publicité.
« Parce que vous le valez bien » : « vous » est déictique dans ce cas. Les spectatrices sont
prises en compte.
Les marqueurs déictiques ont convertit le langage qui est universelle en discours qui est
concret.
« Arthur est arrivé chez Jules. Henry était déjà là. Il avait l‟air content. La veille, il avait
terminé la rédaction de son article. » : Le « là » n‟est pas déictique puisque la phrase
précédente nous indique que c‟est chez Jules. Le « Il » n‟est pas déictique parce qu‟il est
précisé par la phrase précédente : c‟est henry. Idem pour « la veille » et « son ».
EXERCICE :
1) Est-ce que l‟image exploite le discours ou le récit ?
2) Est-ce qu‟il y a des marqueurs de personne ou indice spatiotemporel ? Si oui, est-ce
qu‟il s‟agit de marqueurs déictiques ?
1. 2.
3. 4.
5. 6.
1. Récit. On nous raconte une histoire. On n‟implique pas les spectateurs. On crée pas
de relation avec le spectateur. Il n‟y a pas de marqueurs de personne et de
marqueurs spatiotemporels.
4. Récit. On nous raconte une histoire. On ne crée pas de relation avec le spectateur.
Ce sont les crinières en général qui sont visées.
5. Discours. Une relation très claire avec les électeurs de gauche. Le « leurs » n‟est pas
déictique: il se rapporte aux capitalistes, mais le « nos » est déictique : il va changer
en fonction de la personne qui regarde l‟affiche.
THEORIE PEIRCIENNE
Les théories de Peirce et de Saussure sont apparues plus au moins en même temps, mais
elles s‟opposent à tous les niveaux.
Les théories de Saussure avaient débouché sur la sémiologie structurale, basée sur le
modèle linguistique. Chez Pierce, il n’y a pas de théories à la base de son modèle. Il va
s’intéresser à la pragmatique.
L‟interprétation que peut se faire une personne d‟un objet est très importante.
On a ainsi une communication risquée : on n‟est pas sur que le sens qui veut être produit
soit perçu correctement.
Avant, avec la sémiologie structurale, ce n’était pas possible : il y avait décodage des
systèmes qui étaient crées. Ici, le destinataire peut interpréter les choses comme bon
lui semble. C’est pourquoi la communication est qualifié de risquée.
La sémiologie de Pierce est générale : elle ne repose pas sur un système particulier comme
Saussure s‟intéressait à la langue.
Pour Pierce, tout peut devenir un signe. Il prend en compte tous les phénomènes culturels.
Sa vision du monde se nomme la phanéroscopie peircienne.
1) La phanéroscopie peircienne
Il n’y a pas de code privilégié. On ne recherche pas à découper les signes en unités
élémentaires.
Tout est signe à partir d’un moment où un effet est présent chez le spectateur. Peirce
ne cherche pas à obtenir les plus petites unités. On a un signe dès qu‟il y a un fait produit sur
un destinataire.
Par contre pour la sémiologie structurale, il y a l‟allégorie du boucher.
Ces effets de la phanéroscopie peircienne sont des processus sémiotiques qu‟on retrouvera
au nombre de trois.
Par exemple, un texte d‟une page peut devenir un signe pour Peirce et créer trois effets
différents chez le lecteur. (Plusieurs processus sémiotiques différents pour un même mode
d‟expression)
Peirce n‟essaye pas de classer les signes. Il s‟intéresse à plusieurs processus sémiotiques
différents.
1°) La priméité
Mode d’être qui « consiste dans le fait qu’un sujet est positivement tel qu’il est,
sans considération de quoi que ce soit d’autres. » (Peirce)
Exemple : On voit quelque chose qui est rouge sans réfléchir à cette couleur. De
façon sensible, on voit quelque chose de rouge.
Dans la priméité, il n‟y a que du « un ».On ne distingue pas les objets. Il n‟y a pas de
distinction : je reçois le monde de façon sensible et globale. C’est la catégorie de la
qualité, du sentiment, des qualités sensorielles.
2°) La secondéité
C‟est la conception de l‟être relatif à quelque chose d‟autre : je distingue les divers objets
entre eux.
Exemple : les tableaux d‟Yves Klein : je fais la distinction entre le bleu et le vert.
Exemple : une pierre qui tombe sur le sol.
Exemple : la douleur parce que j‟ai mal au ventre. C‟est de la secondéité, on ne réfléchit pas
mais on distingue les choses d‟autres choses.
3°) La tiercéité
Ces trois catégories font partie de l‟évolution humaine. Ce sont les trois façons d‟aborder le
monde selon Peirce.
Le signe relie un signifiant (la matière que l’on perçoit), le référent (la réalité physique
du monde dans sa totalité qui sert de référence au signifiant) et le signifié (la sens de
tout ça, le sens que l’on donne).
A retenir de ce schéma: Pour Peirce, les trois angles de ce triangle peuvent être abordés par
les trois façons de voir le monde. Chaque destinataire décide de quelle approche il s‟agit.
ICÔNE
Pour Peirce, une icône renvoie à une classe des signes dont le signifiant entretient
une relation d’analogie avec ce qu’il représente, c’est-à-dire avec son référent (l’objet).
Il y a une ressemblance entre une image et son objet. Cette idée de ressemblance n‟est
pas uniquement visuelle. Cette ressemblance peut être audio ou visuel. Les odeurs et les
goûts peuvent être considérés comme des icônes.
Icône dans le sens strict : la priméité ne permet pas d‟intellectualiser les choses. Il faut
nuancer cette iconisité.
L‟icône a une similarité avec l‟objet, mais une similarité construite.
Ces catégories peirciennes ne sont pas pures et imperméables les unes par rapports aux
autres. Exemple : La reconstruction de synthèse de l‟amerrissage de l‟Airbus dans l‟Hudson.
INDICE
Classe des signes qui entretiennent avec leur référent une relation causale de
contiguïté physique. Il y a un lien de cause à effet.
Secondéité.
Exemple : une photo ou une vidéo prises sur le vif : Dans ce cas-là, il n‟y a pas de
construction de l‟image. La caméra fait office de trace de ce qu‟elle a pu observer. Il n‟y a
pas anticipation de l‟image.
Exemple : CCTY US Airways Landing Hudson River : caméra de surveillance qui a été
témoin de cet accident. Il n‟y a pas de volonté de filmer. Le cadrage n‟est pas bien fait. Il n‟y
a pas de construction de l‟image. Cette vidéo, telle qu’elle est, est un indice.
La deuxième vidéo sur l‟atterrissage de cet avion est une icône car il y a une reconstruction
de synthèse qui vise à reproduire les faits de manière précise.
Exemple d‟indice :
La fumée pour le feu.
Les nuages pour la pluie.
Une trace que l‟on va laisser sur le sable.
L’indice ne fait que désigner les choses. Il ne signifie pas : il n‟y a pas de volonté de
nous signifier quelque chose. On est dans l‟idée de trace et dans l‟idée de cause à effet.
Exemple 1
Ce n‟est pas une simple trace, il y a une construction médiatique : l‟évènement a été filmé au
plus près. On construit avec ce gros plan qui nous montre le sauvetage des passagers.
Exemple 2: Campagne d‟affichage contre l‟extrême droite (élections communales belges en
2000)
Les éléments sont travaillés. On peut observer un processus de connotation. Dénotation (le
message littéral) : ce chien est agressif. Connotation (sens suggéré) : tous ces chiens sont
agressifs.
Par cette image, cette association montre que ces chiens ne sont pas dangereux.
SYMBOLE
Classe des signes qui entretiennent avec le référent une relation de convention.
Les choses ne se ressemblent pas. Elles ont été construites dans notre culture. Nous
devons avoir appris le symbole pour en connaître sa signification.
Classification à nuancer !
SAUSSURE PIERCE
Lien motivé entre le signe et l‟objet. Lien immotivé entre le symbole et l‟objet.
Par Exemple :
Saussure et Peirce nuancent tout de même leur théorie. Ils ajoutent la/les dimension (s)
véhiculée (s).
INTERPRETANT AFFECTIFS
On peut prendre en compte les sentiments et nos émotions. Cette affiche nous donne une
impression de tension et de violence. (Priméité) Un sentiment de peur, d‟angoisse que va
générer cette image n‟est pas obtenu par la lecture de l‟image. Le premier effet est un effet
négatif.
Les interprétants affectifs ne sont pas forcément négatifs. Ils peuvent être des impressions,
des envies, des sentiments primitifs.
La sémiologie structurale ne s‟intéresse pas du tout à ça. On voit donc que la théorie de
Peirce est beaucoup plus large.
INTERPRETANTS ENERGETIQUES
Il s‟agit d‟une réaction physique face à un stimulus. Il y a un lien de cause à effet, d‟action-
réaction.
Par rapport à la campagne postée ci-dessus, il y a un mouvement de recul.
INTERPRETANTS LOGIQUES
On est dans une interprétation ouverte et intellectuelle. Elle n‟est pas déterminée à partir du
signe mais de l‟effet qu‟il peut produire : le destinataire est central chez Peirce.
Il peut aborder le monde comme il l‟entend. On se rend quand même compte que dans la vie
quotidienne, on ne parvient pas à communiquer de la sorte et Peirce en tuent compte.
– Cuisinière =
Appareil+de+cuisson+alimentaire+monobloc+jumelant+une+table+de+cuisson+et+un+four
– Appareil =Objet, machine, dispositif électrique, électronique, mécanique, etc., formés d'un
assemblage de pièces destinées à fonctionner ensemble
– De = …
– Cuisson = …
En théorie c‟est illimité. Cette chaîne sans fin va être stoppée par l‟habitude (de considérer
que quelque chose désigne quelque chose). Cette habitude-là est culturelle.
Avec l‟interprétant logique final, on stoppe cette chaîne qui est théoriquement illimitée. On
peut attribuer n‟importe quelle situation à un signe.
L‟individu au sein d‟une culture : communication qu‟on aura figé par l‟habitude.
Ce dessin avait comme volonté d‟être le plus neutre possible, le moins culturellement ancré
que possible. Même en essayant d‟être le plus neutre, on regorge de stéréotypes culturels.
Par exemple, la trajectoire de la navette est représentée par une flèche (héritage de l‟époque
des chasseurs cueilleurs) ; le lever de la main droite de l‟homme (voulu comme un signe de
bonne volonté, d‟accueil) ; les deux personnes ne sont pas non plus universelles (elles sont
blanches : ancrage culturel) ; la femme avec des cheveux longs ; l‟absence de sexe chez la
femme (choix délibéré qui voulait éviter la censure). On voit les tabous de l’époque. Les
représentations, même si elles se veulent neutres, restent ancrées culturellement.
Rappel :
Les théories de Peirce et Saussure sont très différentes. Dans la théorie de Peirce, le
récepteur possède une place centrale ce qui n‟est pas le cas chez Saussure.
Pour Peirce, il existe trois manières d‟aborder le monde : la priméité, la secondéité et la
tercéité.
L‟interprétant n‟équivaut pas à l‟individu. C‟est l‟effet que produit le signe sur l‟interprète.
1) La sémio-pragmatique
On est dans l‟idée de transmission d’un message d‟un émetteur vers un récepteur.
La sémio-pragmatique est sensible au modèle de la communication au niveau de la relation.
C‟est un lieu d‟échange dans lequel les malentendus peuvent intervenir. Le destinataire va
utiliser ses connaissances et ses compétences pour comprendre ce que l‟émetteur veut lui
dire.
Peirce tient compte de l’habitude. Certaines habitudes nous permettent de communiquer
avec les membres de notre communauté. Si nous ne connaissons pas ses conventions,
nous ne pouvons pas communiquer.
Ce sont toutes les connaissances et compétences que l‟on peut activer dans la
compréhension et l‟approche des signes que l‟on perçoit tous les jours.
2) L’encyclopédie du destinataire
Le destinataire doit activer plusieurs compétences. En effet, il doit savoir lire et connaitre
l‟anglais. Mais il doit également avoir une certaine connaissance. Il doit savoir qui est le
Dalaï Lama, à quoi il ressemble, ce qu‟est le Tibet ?
– Intertextualité
– Intericonicité
– Interplasticité
– Interdiscursivité
– Intermédialité
A. Intertextualité
• Riffaterre: « pour exister l‟intertextualité a besoin d‟être reconnue comme telle par un
lecteur [...] » (Rabau 2002 : 161)
Si l‟auteur joue avec un texte mentionné précédemment et que le lecteur passe à côté, pour
Riffaterre, il n‟y a pas d‟intertextualité.
Si le lecteur qui ne reconnait pas l‟intertextualité, c‟est qu‟il n‟y en a pas. L’intertextualité
est présente pour le lecteur.
• ≪L‟intertextualité est la perception, par le lecteur, de rapports entre une œuvre et d‟autres,
qui l‟ont précédée ou suivie. Ces autres œuvres constituent l‟intertexte de la première. ≫
(Riffaterre 1980 : 4)
« Ainsi compris, l‟intertexte varie selon le lecteur : les passages que celui-ci réunit dans sa
mémoire, les rapprochements qu‟il fait, lui sont dictes par l‟accident d‟une culture plus ou
moins profonde plutôt que par la lettre du texte. » (Riffaterre 1980: 5)
L‟intertexte varie selon le lecteur. Le rôle du récepteur est central. Parfois, le lecteur peut
repérer une intertextualité non dépendante de la volonté de l’auteur.
Aléatoire : « l‟occultation accidentelle n‟affecte pas le sens, ou en tout cas ne suspend pas
la compréhension. »
L‟auteur a mis une référence à un texte mais le lecteur ne la pas remarqué. Ce n’est pas
grave.
Obligatoire : « parce que l‟intertexte laisse dans le texte une trace indélébile, une constante
formelle qui joue le rôle d‟un impératif de lecture, et gouverne le déchiffrement du
message. »
Il s‟agit d‟une trace indispensable que le lecteur repère. C’est un impératif de lecture. Si
on passe à côté de cette trace, on ne comprend pas ce que l‟on a voulu nous dire.
Ce sont des théories littéraires (intertextualité).Il s‟agit du lecteur qui repère tout. Un
parcours balisé dans le texte va lui être proposé (ex : référence).
Ca ne veut pas dire que le lecteur se reconnait dans la réalité. Il y a des dissonances entre
l‟imaginaire du destinataire et le destinataire.
On peut considérer le texte comme une œuvre littéraire, mais aussi comme une œuvre
tout court, voire une œuvre médiatique.
Exemple 1 : Publicité : Vichy Célestins
http://www.youtube.com/watch?v=lRcrow4oyjQ&feature=related
L‟air, la mélodie est la même que dans le film Tourbillon de la vie de Jeanne Moreau et dans
une musique de Vanessa Paradis.
B. Intericonicité
Dans ce cas-là, il n‟y a aucune réappropriation de l‟image. Il n‟y a pas de travail sur l‟image
et donc pas d’intericonicité.
Exemple 2 : magasins El Corte, 2009
Il s‟agit d‟une photo qui reprend la composition d‟une peinture. C‟est une intericonicité
obligatoire parce que l‟on fait une référence explicité au monde de l‟art et à l‟histoire de
l‟Espagne.
Réappropriation du tableau des ménines par Picasso
Picasso avait réalisé 58 déclinaisons du tableau des Ménines. Ça n‟a rien de publicitaire.
Picasso interroge la conception de la peinture et les codes artistiques de l‟époque de
Velasquez. Il s‟interroge sur la soumission de l‟artiste.
Il crée un monde dans lequel il est le maître. Il s‟agit aussi d‟une intericonicité obligatoire.
On reprend l‟image en tant que tel, il s‟agit d‟un homme un peu bouffi avec des fruits sur la
figure.
Sentiment de déjà vu : ≪ Dès le 11-Septembre, dès que nous découvrons ces images (en
direct ou aux journaux du soir), nous ressentons une impression de déjà-vu ≫ , journaliste
Daniel Schneidermann.
« Hier, le 7 décembre 1941, une date qui restera à jamais frappée d‟infamie, les Etats-
Unis d‟Amérique ont été soudainement et délibérément attaques par les forces aériennes
et navales de l‟empire du Japon. » F.D. Roosevelt après l‟attaque de Pearl Harbour. »
On s‟est rendu compte que cette image de Pearl Harbour était l‟analogie réalisée
fréquemment par les journaux américains pour dépeindre les attentats. Le texte a déjà
tendance à montrer le lien avec les deux évènements, mais les images entrent aussi en
compte. Le texte et les images en rappel d’autres.
L‟image des pompiers qui hissent le drapeau américain sur les décombres rappel l‟image
des six marines qui déploient le drapeau américain au sommet de l‟île japonaise d‟Iwo Jima.
Cette dernière photo est une icone de la victoire, elle est très connue et elle a même été
utilisée par la NEVI.
Cette photo est le plus reproduite. Il y a également une statue des pompiers à Washington.
Il est intéressant de savoir que cette photo n‟a pas été prise de manière imprévisible.
Rudolph Giuliani (maire de New York à l‟époque) : « l‟une des plus importantes
photographies qu‟il avait jamais vues).
Pourquoi Pearl Harbour ? Ce n‟est pas le seul acte de guerre qu‟ont connu les Etats Unis.
Le recours a des images d‟archivez, nous montre l‟importance des évènements actuels. Le
11 septembre est d‟une portée historique importante.
Pearl Harbour n’a pas été pris par hasard, d‟autres évènements auraient pu servir de
point de départ :
On a pris l‟évènement Pearl Harbour pour faire une analogie à un acte de guerre. Il y a cette
volonté de rendre compte du 11 septembre comme d‟un acte de guerre.
Titres de Unes: “Act of War”, “Assault on America”, ou plus simplement “It’sWar”.
L’histoire se répète-t-elle ?
Pour les historiens, l’histoire ne se répète pas.
« L‟idée qu‟il y a des répétitions dans l‟histoire […] qu‟“il n‟y a rien de nouveau sous le soleil”
[…] ne peu[t] avoir de sens que pour une mentalité non historienne. » Jacques Le Goff. ->
Elle ne se répète pas.
Par contre, les médias vont répéter l’histoire (Chéroux) et faire des analogies entre
divers évènements.
Le film permet de réactiver la mémoire. Il est composé d‟une histoire d‟amour mais c‟est un
long festival d‟explosions.
On reprend une technique sans pour autant reprendre une peinture particulière.
On reprend une technique qui existait déjà chez un autre artiste. Il ne s‟agit pas d‟une image
dans une image.
Exemple 2 : Marilyn
C‟est une technique de collage que l‟on reprend. Il n‟y a pas de lien avec des peintures.
Exemple 3 : Publicité : Malibu
On reprend les techniques de composition, mais il n‟y a pas de référence à une peinture.
Il s‟agit d‟un objet électronique. On ne fait pas de référence à une image en particulier.
Interplasticité / Inspiration
Couleurs saturées.
Si on dit ça, on peut considérer qu‟il y a une interplasticité partout. Il ne faut pas oublier que
l’interplasticité est une stratégie de lecture. Cela doit avoir un sens pour le lecteur. On
ne voit pas comment aborder le clip de Lady Gaga avec les peintures de Hopper.
Interplasticité / Discours
Exemple 1 : Ben
L‟artiste français est connu pour ses calligraphies. Son style visuel a été repris par des
publicitaires. Il a collaboré à ces campagnes d‟affichages.
Dans son travail artistique on retrouve le discours iconoclaste. Mais dans son travail
publicitaire, il s‟agit de marketing.
Il y a un développement de deux discours a priori contradictoire.
D. Interdiscursivité
Il s’agit du travail sur le fond et les idées. On reprend une idée, un slogan, une phrase
choc.
Exemple 1 : Un travail sur le contenu
http://www.youtube.com/watch?v=whBWUhdlm7o
Publicité Ikea
La Marianne qui est au centre du tableau est devenue un symbole fort. C‟est une peinture
importante pour les français. 9a fait partie de leur patrimoine.
La photo va créer cet effet de reconnaissance : une nouvelle Marianne qui rappelle celle de
Delacroix.
Cette intericonicité était cherchée par le photographe.
« La jolie fille juchée sur les épaules d‟un manifestant et un drapeau vietnamien à la main
n‟échappe pas à son regard. A maintes reprises, il l‟avait déjà remarquée dans son viseur
mais il lui manquait toujours un peu plus de lumière, un peu plus de décor, un peu plus
d‟atmosphère jusqu‟au déclic final pour immortaliser en souvenir de Delacroix et sa Liberté
guidant le peuple, la « Marianne de Mai 68 ». L‟image sera reproduite par la presse nationale
et internationale. Quarante ans après, elle est encore la référence de l‟époque. » (Jean-
Pierre Rey (?), photographe) http://jeanpierre-rey.over-blog.com
Changement de cadrage
Ce n‟est pas la seule photographie de l‟artiste. Une dame avec les cheveux bruns qui agite
le drapeau anarchiste.
E. Intermédialité
Le clip Telephone est un clip féministe. L‟interdiscursivité est en lien avec un discours
féministe.
On a une image d’une pin-up qui comportait un discours un peu sexy voire sexiste
(pose relativement « lassive » avec sa boule de glace qui tombe dans son décolleté).
Lady Gaga s’oppose à cette idée de pin-up. Elle reprend cette idée de manger. Elle se
dégage de cette dimension érotique de la nourriture : elle mange parce qu‟elle a faim et ça
n‟a rien de sexy. On prend un discours qu‟on refuse et on l‟inverse.
SEMIOPRAGMATIQUE ET TELEVISIONS
Quelle est la relation que je vais instaurer avec le téléspectateur ? Comment capter son
attention ? Et encore plus aujourd‟hui avec la concurrence des autres chaines. L‟enjeu
principal est de capter l‟attention du téléspectateur.
Dès le départ, aux USA, les chaines étaient commerciales. On essaye de créer des
programmes à l‟attention des téléspectateurs.
Au départ en France, il n‟y avait qu‟une seule chaine, la RTF.
Donc il n‟existait pas de compétitions entre les chaines. Cette chaine ne diffuse des
émissions qu‟en soirée.
Sur le RTF on ne va pas essayer de calquer le programme sur la vie quotidienne des
personnes. Comment le téléspectateur vit et comment adapter ses programmes ?
Par contre le choix des programmes est influencé par la vie sociale (Exemple : le mardi,
une pièce de théâtre était diffusé. Le jeudi beaucoup de programmes pour les enfants étaient
diffusés car il n‟avait pas cours.)
1) Paléo et néotélévision
« Autrefois il y avait la paléotélévision, faite, à Rome ou à Milan pour tous les spectateurs ;
elle parlait d‟inaugurations présidées par les ministres et s‟assurait que le public n‟apprit
que des choses innocentes, quitte à dire des mensonges. Maintenant, avec la privatisation
et la multiplication des chaînes, nous sommes entrés dans l‟époque de la néotélévision. »
(Eco 1985: 196)
On va nuancer ces deux propos. Il n‟est pas question d‟une seule télévision. Aujourd‟hui, on
a plutôt des structures mixtes, paléo et néo-télévision. Ce n‟est pas l‟un ou l‟autre.
A. Paléotélévision
Le ciblage du public. Les émissions pour enfant ou l‟émission « troisième âge » ciblent son
public. On sait le contenu que l‟on va retrouver dans ces émissions et on sait le public auquel
elles s‟adressent.
Structure temporelle rigide. Cette structure est bien définit. On sait quand et à quelle heure
se diffuse l‟émission. Parfois, le titre des émissions montre également la temporalité, le
moment de la semaine auquel elles apparaissaient.
Il y avait aussi des rendez-vous particulier à un moment précis de la semaine.
B. Néotélévision
Les programmes se lient les uns aux autres. Lorsque l‟on regarde par exemple le journal
de 13h on sait ce qui suit. (Exemple : Delahouse donne la parole à Drucker et Drucker le
remercie -> impression de direct.)
Les émissions s‟imbriquent les unes aux autres. On a affaire à un flux continu ou chaque
émission est lié les unes aux autres.
Il existe un métissage au sein même de l‟émission en tant que tel. Aujourd‟hui, on vise de
moins en moins un public cible. On espère que l‟émission sera vue par toute la famille. On a
donc des émissions destinées à tout le monde. Elles sont moins spécifiques. Il s‟agit d‟un
meltingbot.
La fusion de genre.
Exemple : doc fiction, on mélange les deux -> émission métissée. On a des feuilletons dans
le journal télévisé. Certains parlent d‟émissions attrapent tout ou à tout faire.
On voit aussi l‟apparition du terme émission omnibus. Ce sont des émissions qui sont à la
fois de la variété, du sport…Cette multiplication de genre donne parfois l‟impression que l‟on
a une grande émission avec plusieurs parties. La séparation des émissions n‟existe plus.
La néo-télévision est le royaume de l’insert. Le royaume de l‟insert c‟est par exemple, les
bandes annonces, les parties que l‟on va voir dans la prochaine émission. On est dans des
inserts qui fragmentent l‟émission. L‟émission parle d‟elle-même (ex : avant une pub on dit
quelque chose que l‟on va voir après la pub, après la pub on voit ce que l‟on a déjà vu puis il
y a une nouvelle pub etc.…) On nous donne l‟impression de donner de nouvelles images,
des images exclusives.
Dans la néo télévision, tout va toujours plus vite. Ces fragments brisent la monotonie. Les
images sont de plus en plus courtes et elles apparaissent de plus en plus vite. « Images -
fragments, images -vitesse, « images-pulsation » » (Jean-Marc Vernier 1988 :16)
Ce n’est plus l’expert qui aura la parole la plus importante mais le citoyen ordinaire.
A priori ce n‟est pas nouveau mais on remarque un changement de sens. Avant les
témoignages illustraient la théorie apportée par les spécialistes. On est dans des
témoignages exemples. L‟expert est encore le détenteur du savoir.
Mais aujourd‟hui dans les émissions de confession, on a face a un témoignage qui vaut
comme vérité et non plus comme une illustration d‟une vérité. Témoignages arguments. Ils
ne sont plus là pour illustrer.
La néotélévision n‟est plus un espace de formation mais de convivialité, ou l‟on discute. On a
affaire à un libre échange. On chercher un contact de proximité. La vie quotidienne est
prise comme référent premier. C‟est différent de la hiérarchie de la paléotélévision.
D’un point de vue temporel : les émissions vont suivre le rythme des téléspectateurs,
programme de midi avec les programmes de cuisine, puis après 4heure les programmes
pour les enfants. On se colle à la vie des citoyens.
D’un point de vue spatial : La scénographie va aussi coller à la vie quotidienne ex : sans
chichi, se trouve dans un loft avec une cuisine...
La néotélévision parle de moins en moins du monde extérieur mais elle parle du contact
qu‟elle est en train d‟établir avec le public. La télévision était un canal plus au moins neutre
aujourd‟hui ce n‟est plus le cas, la télévision crée son propre contenu.
Mac Luhan: “The medium is the message.”
Est-ce que la télé montre encore des faits qui se produisent indépendamment d’elle ?
(Eco)
Ce n‟est plus le cas maintenant.
Mise en scène de l’évènement. Les audiences télés étaient très importantes. Evènement à
échelle internationale.
Tout direct suppose des choix, toutes émissions aussi et donc supposent une certaine mise
en scène.
Ça commence par un décompte. Un compte à rebours qui maintient le suspense pour les
téléspectateurs.
Ensuite, on voit que la caméra était à l’épaule ce qui nous offre le point de vue de
quelqu‟un qui est sur place. Nous voyons l‟image comme si nous y étions.
On voit de long plan rapproché sur la famille du chilien. On peu supposer que le
comportement des proches n‟est pas le même lorsque toutes les caméras du monde vous
observe.
Il y a des plans sur les lunettes que le mineur porte. (Dangereux qu‟il soit soumis à la
lumière du jour directement). Pendant les vingt-quatre heure qu‟a duré le sauvetage, on a
surtout vu ces lunettes OCLI. Cette campagne de marketing vaudrait l‟équivalent de 40 000
d‟euro.
On voit aussi une récupération politique. En direct Barack Obama prononce un discours. Il
nous dit qu‟il est content pour les mineurs chiliens et il passe très vite sur les équipes
techniques que les ont aidées, et surtout les équipes américaines.
Il y a une autopromotion et un rappel de la puissance américaine. Son discours montre
que les USA sont une grande puissance et aide beaucoup dans ce genre d‟évènement.
Le président chilien a également été très critiqué. Il a dit lors d‟un discours que l‟évènement
qui avait touché les mineurs chiliens, montre que lorsque le Chili s‟unit, il peut faire de
grande chose. On a une récupération politique. S‟il n‟y avait pas la télévision, il n‟aurait pas
dit autant.
Tout ceci existait il y a trente ans mais ca c‟est amplifier avec la néotélévision.
Il y a une mise en scène du direct. Dès le départ, on a pensé à l‟organisation de l‟évènement
en fonction du fait qu‟il allait être retransmis.
Ca n‟aurait pas pu exister avec la paléotélévision. En effet, cette libération par rapport à l‟état
a été remarquée lors des premiers talk shows. Le but était de montrer que la télévision peut
faire mieux que l‟état et qu‟elle peut retrouver des personnes disparues alors que la police
n‟en est pas capable.
Le contenu de l‟émission est basé sur la vie des personnes lambda qui viennent sur le
plateau.
Soi-même comme centre. La télé parle d‟elle-même et se montre tel qu‟elle est
La mise en scène de l‟évènement.
Extrait de ça se discute :
Ca se discute nous donne une promesse dans son titre. On est entre l’info et le
divertissement. D‟un côté, on veut nous apprendre quelque chose sur une autre
planète, on est donc dans l‟info. De l‟autre côté, on est dans le rêve, le divertissement.
Le témoignage occupe une place prépondérante. Le sujet est abordé par les jeunes
de cette jeunesse dorée. Le bandeau nous donne des informations essentielles; l‟âge, le
nom en deux mot, la profession. On indique qui il est.
La disposition du plateau est conçue comme une arène. Jean Luc Delarue est le
médiateur.
Les images diffusées sont des images de la vie quotidienne du jeune homme. La caméra
essaye de se rendre invisible. Par contre, à d‟autre moment, elle se montre parce que
le journaliste pose des questions au cousin.
Au début de l‟émission, Jean Luc Delarue sort des coulisses, il n‟est pas directement
présent sur le plateau. On voit son porte document et son oreillette. Ce sont ses
dispositifs télévisuels. Donc, on montre les artifices ; le matériel technique que la télé
utilise. La télé assume le fait que l‟on voit son dispositif.
Mise en scène : la caméra essaye d‟être la plus invisible possible mais lors des
dialogues sur le terrain de golf, on peut imaginer une autre conversation si la caméra
n‟avait pas été présente. Ces évènements existent indépendamment de la caméra mais
on peut imaginer qu‟elle influence son déroulement.
Avant on avait un public qui partageait un savoir. Pour la paléo, il s’agisait d’une
collectivité. Regarder la télévision était un acte social. Le lendemain de l‟émission, on en
parlait avec ses proches, ses collègues…
La réduction des enjeux de la relation est radicale: le téléspectateur est soumis. On vide
la relation de son contenu. On est plus la pour lui apprendre quelque chose. Le
téléspectateur vibre avec des images et du son sans qu‟il y ait un contenu. La relation n‟est
plus basée sur du contenu.
Lorsqu‟une nouvelle émission apparait, les professions mettent des étiquettes sur celles-ci.
Exemple : téléréalité…
Tous ses exemples ne sont pas au même niveau. Certaines étiquettes de ses genres
prennent la forme de l‟émission comme point de repère. D‟autre prennent la matérialité.
(Qu‟est ce qui est à la base de l‟émission ?)
D‟autres étiquettes sont basées sur d‟autres catégorisations : par mondes (réel, fiction etc.)
A. Trois mondes
- Le monde réel
Lorsque l‟on observe les images du 11 septembre, on peut se demande si c‟est réel ou non.
On peut se poser la même question face à une émission de téléréalité.
On ramène toujours les choses au réel. Le premier interprétant des images est le monde
réel, notre monde. Face à des images inconnues, on se demande si c‟est réel ou pas. On
évalue les choses par rapport au monde réel.
- Monde fictif
Le monde de la fiction. Si on pense qu‟une émission relève de la fiction, on est prêt à
accepter des choses car on sait que c‟est une fiction. On suspend notre incrédulité.
Exemple : Roswel, (extra terrestre) si on le ramène au monde réel on le refuse mais si on
sait que c‟est une fiction on l‟accepte.
- Monde ludique
Il s‟agit du monde intermédiaire entre les deux. Il suppose le respect des règles de jeu.
Par exemple si on prend un jeu comme Fear Factor, on impose à une personne de marcher
sur une poudre les yeux bandés. Si on a du plaisir à voir ça, c‟est parce que c‟est une
personne qui n‟est pas un cascadeur. Ce monde ludique est un intermédiaire entre le
monde réel et le monde de la fiction. On prend des règles de la fiction, on crée des
personnages mais en même temps c‟est du réel car cil s‟agit d‟une personne comme nous.
On n‟oublie jamais qu‟on est dans un jeu quand on est dans un jeu.
Les personnages vivent dans un monde réel, ce sont des personnes issues de la vie réelle
mais on est dans la fiction car il y a une série de règles que ces personnes doivent
respecter.
Pour le réel, on a le pour de vrai.
Pour la fiction, on a le pour de faux.
Pour le ludique, on a le pour de rire.
Rappel
Il y a toute une série d‟étiquettes qui existent et qui renvoient à différents type de
catégorisation
On va se baser sur les mondes auxquels les émissions renvoient.
Il y a trois mondes : réel, fiction et le monde du jeu.
Le ton qu‟une émission emploi ne va pas signifier que l‟on est dans un des trois mondes.
Exemple : on a une même star qui est interviewée dans trois émissions différentes pendant
la même journée. D‟abord au JT, elle est donc interrogée de manière sérieuse par le
présentateur. Ensuite, elle est interviewée dans une émission présentée par Laurent
Ruquier, le ton sera plus humoristique. Et pour finir, chez Thierry Ardison, le ton est plus
insolent.
On voit qu‟on a trois tons différents alors qu‟on a une interview qui renvoi au monde réel.
Le téléspectateur reçoit cette promesse, mais cela ne veut pas dire qu‟il est obligé de
l‟accepter. Le producteur promet et le téléspectateur croit ou non à cette promesse c‟est ce
que l‟on appelle la croyance.
= Catégorie général
La promesse est inscrite dans le terme du genre. Exemple comédie (promesse de faire rire).
Toutes émissions en direct est porteuse d‟authenticité. Il y a une part de spontané que l‟on
n‟a pas dans les émissions enregistrées. Toutes fictions reposent sur l‟idée d‟un monde
inventé crée qui n‟existe pas. Il s‟agit des genres.
La promesse pragmatique
Parfois on mentionne « en direct » mais ce n‟est pas le cas. Exemple Patrick Bruel (Star
Académie et au théâtre le même soir)
Souvent sur France 2, les interviews sont réalisées avant le journal mais le présentateur le
précise.
1) Au nom du réel
Les reportages, les talk shows, la téléréalité renvoient au réel et nous promet donc la vérité
et l’authenticité. Ce qu’on nous dit est vrai !
Quels sont les indices que la production utilise pour montrer que l‟on est dans cette
promesse ?
- Le bandeau « en direct » nous permet de repérer cette promesse.
- Il existe trois grandes stratégies :
« Je suis extrêmement heureux d‟être avec vous en direct sur M6 pour le coup d‟envoi de
Loft Story. […] Six garçons, cinq filles, qui ne se connaissent absolument pas, vont vivre
ensemble une expérience unique, celle de vivre totalement coupes et isoles du monde
extérieur pendant 70 jours dans une maison, dans une maison qu‟on va découvrir
maintenant, en direct. Regardons ces images…Voila, c‟était hier soir. On a filme… »
(Benjamin Castaldi, lancement de la 1e saison de Loft Story, 2001)
Pour coller au présent certains journalistes vont anticiper l‟information. (Exemple avec Alain
Jupé dans les deux journaux. L‟un des journalistes nous informait qu‟il comptait
démissionner alors qu‟il répondait sur une autre antenne sur le fait qu‟il ne démissionnerait
pas.)
Avant le premier débat entre Mitt Romney et Obama, les journalistes étaient persuadé que
ce dernier allait faire un taba mais finalement ça n‟a pas été le cas, ils ont donc du changer
la première photo de la couverture de leur magazine.
On fait référence à un autre évènement. Pour comprendre cette couverture il faut
comprendre autre chose ; A Clint Eastwood lorsqu‟il s‟est adressé à l‟assistance comme s‟il
s‟adressait à Obama.
Tyrannie du visible
La télévision d‟aujourd‟hui considère que ce sont les images qui sont porteuses de
vérités. Les dépêches pour lesquelles on a moins d‟images seront moins diffusées.
Lorsqu‟on procède à des micros trottoirs ont possède des images mais on sait que ceux-ci
ne donnent pas réellement des informations néanmoins on a l‟image avec la personne
interrogée.
- En contexte
Se pencher sur les collections plutôt que sur des émissions isolées.
Comment l‟émission est présentée au public ?
Situer l‟émission dans la grille. Des émissions diffusées à 20 heure ont une autre
promesse que celles diffuées à 16heure.
- Renvois aux mondes
Stratégies en lien avec le monde de référence. Quelles sont les stratégies et les
indices qui vont venir renforcer la promesse ? Est ce que ce sont des feintises,
des trucages ou non ?
- Contexte
Ce n‟est pas une émission mais un reportage. Il s‟agit d‟un dossier. Il est présenté
par le présentateur du journal.
C‟est un reportage qui apparait dans le journal du 20h ce qui nous donne déjà
une promesse.
Ce récit n‟est pas aborder comme un récit vrai car il y a un cadrage. La vérité absolue
n‟existe pas ce n‟est pas un récit vrai mais Il s‟agit un récit factuel.
On n‟a pas une invention du réel (fiction).
Concernant le témoignage de la maman, celle-ci n‟est pas une experte mais elle est
un acteur du réel. On prend un témoignage issu du monde réel.
Les captations des vidéos de surveillance sont importantes car on a affaire à des
caméras de surveillance qui portent une promesse de vérité. Ce sont des images qui
ne sont pas préparées. Il y a une forte promesse d’authenticité avec de telle image.
Il n‟y a pas de feintise. Je peux croire à cette promesse que me propose le journal
télévisé. Les informations diffusées qui renvoient à une promesse authenticité
peuvent être vérifiées. On peut vérifier les infos supposées être réel.
Exemple 2 : « Attention corrosion »
- Contexte :
Petite émission est diffusée pendant les publicités. Elle est différente chaque jour.
L‟idée est de travailler comme si c‟était une petite émission et d‟avoir des invités
différents tous les jours.
On a une publicité qui reprend les codes d‟une émission qui nous promet du réel
avec un expert et des images preuves.
2) La fiction
Le terme fiction provient du terme latin médiéval fictio qui signifie tromperie.
On associe la fiction à la tromperie.
Une fiction n‟est pas forcément une tromperie. Si on dit une chose n‟est pas la réalité, ça ne
veut pas dire que cette chose nous ment. Il y a une tromperie lorsque la fiction nous dit
qu‟elle est la réalité alors que ce n‟est pas le cas.
Le statut de la diffusion.
Est-ce que c‟est une émission en direct ou pas ?
Ce style d‟émission a été réalisé avec beaucoup de sérieux donc beaucoup de personnes
pensent que ça fait partie du monde réel.
La fiction commence à partir du moment où l‟on crée un monde même s‟il ressemble à notre
monde. Quand on est des personnages, on est dans la fiction.
Si on voit un film basé sur une histoire vrai c‟est de la fiction car c‟est un monde inventé avec
des personnages. Toute fiction comprend des éléments tirés du réel. Et en même temps des
éléments purement imaginaires.
C‟est un monde inventé mais il existe une cohérence du monde. La fiction est basée sur
une cohérence. Une fiction ne se base pas en fonction du vrai mais du vraisemblable. Si ce
monde existait est ce qu‟il serait cohérent ? On juge la fiction interne.
« Le jour ou tout à basculé », c‟est une fiction il y a des acteurs qui vont raconter une histoire
vraie mais ce sont des acteurs qui jouent ces scènes en étant le plus propre possible de ce
qui s‟est passé.
A priori cette programmation suit la réalité sociale de l‟enfant. Ces dessins animés
établissent un parcours pour l‟enfant qui dans un premier temps le sort de son sommeil pour
aller vers le monde de la vie sociale, de l‟école et de la famille. On sort du sommeil pour
rentrer dans la société.
Développement en série
Jusqu‟en 1992, c‟était les films qui avaient la plus large audience, ensuite les séries ont eu
plus d‟importance.
« Les habitudes, les gestes, les traits de caractères nous permettent de reconnaitre ipso
facto un vieil ami et d‟entrer immédiatement dans l‟histoire. » (Eco 1987: 21)
Il y a un effet de familiarité. On est chez nous donc on a cette familiarité qui est possible.
On a un prolongement du foyer.
Souvent les héros des séries sont des héros sans famille donc notre foyer peut créer un
nouveau foyer pour celui-ci. Il y a une connexion plus facile à faire avec des personnages qui
sont seules.
3) Le jeu
C’est un intermédiaire avec un monde réel. On reprend des règles comme pour une
fiction et il y a des personnages.
Les jeux sont une catégorie très large mais ne renvoient pas forcément à la même catégorie.
On voit que ces degrés de « lucidité » renvoient à différent monde.
Les jeux sont éminemment ludiques, on joue pour jouer. Les jeux pour le jeu. (Exemple : le
saut à l‟élastique, jeu de hasard).
A la télé il y a aussi des jeux pour le jeu comme fort boyard.
Le plaisir de jouer pour jouer.
On a des jeux basés sur le mimétisme. Ca concerne tous les jeux de rôles. Mais on joue un
rôle donc on ne va pas tromper le téléspectateur. (Koh Lanta, il s‟agit d‟un rôle, on doit
survivre sur une île déserte)
Jeu et divertissement
Comment tracer une frontière entre les deux ? Quelle est la différence ?
Un divertissement, c‟est un spectacle qui distrait celui qui regarde. Ca distrait la personne a
qui c‟est destiné.
Le jeu est basé sur le plaisir. Je joue pour moi car ça m‟amuse moi.
Les producteurs vont essayés de renverser cette tendance. Ils veulent créer un jeu ou les
téléspectateurs y trouvent un intérêt. Ils veulent offrir un spectacle aux téléspectateurs.
Rappel
Il n‟y a pas un type de jeux, donc il n‟y a pas un seul rapport au monde.
Certains jeux étaient plus proches du monde réel et d‟autres plus proches du monde fictif.
Le statut des personnes n‟est pas le même car le joueur joue pour lui alors que le spectacle
est pour celui qui regarde. Le but des producteurs est de réalisé un jeu qui a aussi de
l‟intérêt pour le téléspectateur.
Il y a un décor authentique. Des règles sont imposées aux candidats. Il a tout d‟un jeu
de rôle grandeur nature. Cette caractéristique correspond aussi aux téléréalités. Ce jeu de
rôle a échappé aux téléspectateurs. Malgré que l‟on insiste souvent que ce n‟est pas la
réalité, on n‟oublie que c‟est un jeu de rôle.
« C‟est un jeu. Ce n‟est pas la réalité. C‟est pourquoi on a essayé d‟inventer ce mot de fiction
réelle. Fiction parce qu‟il y a scénarisation, il y a une règle du jeu. Et réel parce qu‟il s‟agit de
personnages réels et pas d‟acteurs. » (Thomas Valentin, 4 mai 2001)
La règle principale est la mise en œuvre d’un scénario. Est-ce que c‟est la production ou le
téléspectateur qui créent le scénario ? On donne l‟impression que c‟est le téléspectateur qui
choisit alors que c‟est la production qui met en scène des personnages.
Koh lanta, empreinte surtout au jeu de rôle. Tous les ingrédients sont réunit; un monde
naturel qui est hostile et on a un maitre du jeu qui éparpille certains indices. Il y a aussi des
portraits filmés des candidats pour nous les présenter de manière stéréotypée. On les
choisit de manière à ce que toutes les couches du public soient identifiées. Tous les
candidats sont choisis avec soin. On a aussi un scénario qui est mis sur pied. Ce
personnage joue vraiment un rôle.
Koh Lanta: « Ils vivent l‟existence de Robinson Crusoé depuis 7 jours […], ils sont naufragés
volontaires à 10 000 km de Paris. Tous n‟ont qu‟un seul objectif : être le dernier survivant de
l‟île. Ils vivent prévis du monde, coupés de tout, en autonomie presque totale. Trouver de
quoi manger, faire du feu, se protéger d‟un monde animal parfois hostile, tel est le quotidien
des naufragés. En plus, bien sûr, ils doivent survivre aux autres. »
(Vidéo) Elle est une battante, on a affaire à une image stéréotypée. On donne une image
limitée. La coach dit que c‟est une battante, c‟est écrit dans le bandeau et on parle de sa
jeunesse difficile. On affaire à des personnages stéréotypés.
Dans Koh Lanta, on a des scénario qui est l‟Aventure (avec un grand A). On aura aussi
d‟autre type d‟émissions avec l‟aventure (avec un petit A) comme l‟île de la tentation… Les
scénarios sont préétablis, ils mettent en scène des personnages de fiction.
- La téléréalité
Il s‟agit donc d’une triple promesse qui renvoi aux trois mondes.
Cette promesse est coupée en trois pour pouvoir répondre aux différentes attaques. Ca
permet d‟avoir un discours qui convient à tout le monde.
Les indices renvoient à ces trois stratégies ; la stratégie authentifiante, la stratégie fictive et
la stratégie ludique.
Quels sont les moyens utilisés par la production pour mettre en évidence le caractère réel de
l‟émission ? (Pour Jost)
- La piste authentifiante :
La fragmentation (au moyen de portraits, de la famille/amis sur le plateau, de l‟avis des
psychologues).
Dans loft story on a aussi les portraits.
- La réalité et la fiction
Espace du loft.
Le loft est directement inspiré de série télévisé que les jeunes adolescents connaissent bien,
avec un canapé comme espace de sociabilisassions. Et la salle de bain qui est un lieu de
confidence.
Certains étaient surpris par le fait que la salle de bain soit également un endroit de
sociabilisassions mais pour les psychologues, c‟est un lieu ou se croise les différents
membres de la famille. Si on a cette salle de bain comme lieu c‟est parce qu‟on reprend une
série de codes télévisés. On a une référence à des séries plutôt qu‟au monde réel. Elles
seront ravivées auprès des téléspectateurs.
- La piste ludique
Les jeux de rôle sont imposés aux lofteurs parce que certains soirs, on leur imposent
certaines activité (se déguiser, faire un karaoké…)
Rappel
Dans le monde réel, il y a des références aux réality shows (portrait, intervention de
professionnels, témoignages de proches de la famille qui connaissent bien le candidat
Dans le monde ludique, (On leur demande certaines épreuves).
Dans le monde fictif (évènement repris de séries télévisées).
Les promesses n‟ont pas été tenues très longtemps car l‟une des promesses était que ces
personnes devaient être coupées du monde or quelques jours après le lancement de
l‟émission, les anciens candidats sont revenus. Ces personnes devaient entretenir le potager
ca n‟a pas été le cas.
La promesse n‟est qu‟un discours. On prétend quelque chose que l‟on ne va peut être pas
faire.
1) Les plus crédules. Ceux qui ont cru les promesses sur parole. Ils n‟ont pas fait
attention au dispositif indiquant que l‟image est construite. Ils ont pris les images pour
vrai. Pour certains, c‟était le meilleur reportage, le plus réaliste sur les jeunes. On
n‟utilise pas son savoir critique.
2) Ceux que l‟on appelle les enfants de la télé. Ceux qui ont pris ça comme une fiction.
Il ne croit pas à l‟histoire où ils savent que c‟est une histoire construite. Il y a une
certaine distante qu‟il n‟y avait pas pour l‟autre catégorie.
3) Les adeptes du second degré. Ils étaient conscients qu‟il y avait des règles. Ils
étaient conscients de la manipulation mais ça ne les empêchaient pas de voter quand
même pour un candidat et de jouer. Ils savent que c‟est construit.
Récapitulatif pédagogique
• Trois objectifs :
3. Objectif pratique : application des notions et méthodes à des images fixes et animées
non vues au cours.
- Chez Saussure, sa sémiologie est basée sur sa linguistique. Il tient compte qu‟au
langage verbal. Ces successeurs se sont intéressés à d‟autres objets linguistiques.
Peirce aborde tous les phénomènes du monde. Les signaux, les œuvres d‟art, une
odeur. Tout peut devenir un signe chez Peirce.
1) Identifier la fonction de chacun des deux textes (compris dans les deux bulles
rouges). Définissez cette/ces fonctions. Justifiez la/les sur base de la
caricature.
- La fonction relais : c‟est un texte qui nous raconte une histoire ou complète l‟histoire
que l‟image veut nous montrer. (la belle de Cadix)
- La fonction d‟ancrage : texte qui nous indique le bon niveau de lecture de l‟image.
Comment lire l‟image ? Le texte nous invite à comprendre ce qui se passe. Ca nous
permet de lire ce dessin selon un certain point de vue.
La néotélévision :
- Métissage des genres : il y a une dimension réelle, ce sont des vrais camionneurs,
sur une vraie route. Dimension ludique, il y a un jeu et un défi entre les différents
chauffeurs.
Contexte :
C‟est une émission régulière, il y a des épisodes.
Elle est présentée par cette bande annonce.
Il y a une dimension ludique car il y a un défi pour ces camionneurs. C‟est surtout un
défi par rapport à eux-mêmes. On leur demande de dépasser leurs limites pour
mener à bien leurs missions.