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SOMMAIRE

INTRODUCTION
TITRE I : LA PLANIFICATION URBAINE
SOUS-TITRE I : LES ORGANES ET LES OUTILS DE PLANIFICATION URBAINE
CHAPITRE I : LES ORGANES DE PLANIFICATION
SECTION I : LES ORGANES DE PLANIFICATION

Paragraphe I : L’Etat
Paragraphe II : Les collectivités territoriales
SECTION II : LES ORGANES EN CHARGE DE L’URBANISME

Paragraphe I : Le ministère de la construction et de l’urbanisme


Paragraphe II : Les organes consultatifs
Paragraphe III : Les collectivités territoriales
CHAPITRE II : LES OUTILS DE PLANIFICATION
SECTION I : LES DOCUMENTS D’URBANISME PREVISIONNELS

Paragraphe I : Les documents de planification d’urbanisme


Paragraphe II : Les documents d’urbanisme d’information
SECTION II : LES DOCUMENTS D’URBANISME OPERATIONNELS

Paragraphe I : Les documents d’urbanisme opérationnels


Paragraphe II : Les documents d’urbanisme de contrôle
SOUS-TITRE II : LES OPERATIONS D’URBANISME
CHAPITRE I : LES OPERATIONS D’AMENAGEMENT FONCIER
SECTION I : LES OPERATIONS D’AMENAGEMENT FONCIER ET DE LOTISSEMENT

Paragraphe I : L’aménagement foncier


Paragraphe II : Le lotissement

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SECTION II : LES OPERATIONS DE REAMENAGEMENT URBAIN

Paragraphe I : la restructuration urbaine


Paragraphe II : la restauration immobilière
Paragraphe III : la rénovation et le démembrement urbains
TITRE II : LES REGLES D’URBANISME
CHAPITRE I : LES REGLES GENERALES D’URBANISME
SECTION I : LES REGLES D’URBANISME APPLICABLES SUR L’ENSEMBLE DU
TERRITOIRE

Paragraphe I : Le règlement général d’urbanisme et les principes


généraux d’urbanisme
Paragraphe II : La règle de l’approbation préalable et les servitudes
d’utilité publique
SECTION II : LES REGLES D’URBANISME LOCALES

Paragraphe I : Les règles de gestion du domaine public des


collectivités locales
Paragraphe II : La délivrance des documents d’urbanisme
CHAPITRE II : LA SANCTION DES REGLES D’URBANISME
SECTION I : LE CONTROLE DES REGLES D’URBANISME
Paragraphe I : Les organes de contrôle
Paragraphe II : Les moyens de contrôle
SECTION II : LES SANCTIONS
Paragraphe I : Les sanctions administratives
Paragraphe II : les sanctions judiciaires
CHAPITRE III : LES REGLES SPECIALES D’URBANISME
SECTION UNIQUE : LES REGLES SPECIFIQUES D’URBANISME

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Paragraphe I : aéroports, aérodromes et voiries
Paragraphe II : zones industrielles et commerces
Paragraphe III : zones touristiques et artisanales

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INTRODUCTION GENERALE
Enseigné dans les facultés de droit français depuis 1962, le droit de l’urbanisme
fait timidement son entrée dans les universités ivoiriennes depuis une époque
très récente.
Longtemps considéré comme une branche du droit administratif, le droit
administratif tend progressivement à devenir une discipline véritable et
autonome qui développe des principes spécifiques avec le code de l’urbanisme
adopté en 2000.
Pour une bonne compréhension de la discipline, il est important de préciser les
notions d’urbanisme et d’urbanisation, très souvent confondues. Elles ont des
significations différentes.
L’urbanisation est présentée comme le processus de concentration croissante
ou progressive de la population dans les villes.
Quant à l’urbanisme, il est appréhendé comme la science de l’aménagement
urbain des villes si bien que l’aménagement urbain lui est devenu synonyme.
L’urbanisme apparait comme un instrument de maitrise de l’urbanisation
consistant en des interventions des pouvoirs publics visant à ordonner
l’urbanisation, à faire en sorte que celle-ci se déroule dans un environnement
adéquat et préparé.
L’urbanisme se caractérise par son objet, celui de combiner des mesures
techniques, économiques, sociales et juridiques, qui doivent permettre un
développement harmonieux, rationnel et humain des villes.
Il est difficile de définir la notion de ville compte tenu de la multiplicité de
définitions au sujet de la notion même en droit de l’urbanisme.
D’après la définition fonctionnelle, la ville serait essentiellement le lieu où la
proportion d’emplois non agricoles dépassent largement les emplois agricoles.
Se référant à la définition culturelle, la ville est présentée comme le lieu de
diffusion d’un système de valeurs, d’attitudes et de comportements produits
par la dimension, la densité et l’hétérogénéité sociale. Il y a donc une culture
urbaine qui serait opposée à la culture rurale.

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La troisième définition se repose sur un critère numérique d’après lequel il y
aurait ville à partir d’un certain nombre de population. En Côte d’Ivoire, le seuil
est de 4 000 habitants est fréquemment utilisé pour considérer qu’une zone
peut porter le nom de ville.
Défini comme l’ensemble des règles et des institutions établies en vue
d’obtenir une affectation de l’espace conforme aux objectifs d’aménagement
des collectivités publiques, Le droit de l’urbanisme au regard des constats à une
faible emprise sur le phénomène de l’urbanisation qui provoque, notamment à
Abidjan, une certaine anarchie immobilière, avec une prolifération inquiétante
de bidonvilles. La commune de Yopougon, à elle seule, comptabilise une
vingtaine de quartiers illégaux ou précaires.
La règle d’urbanisme peine à réguler l’évolution désordonnée de la ville
ivoirienne parfois en dépit de ses règles impératives.
Les constructions illégales, les lotissements non approuvés, les occupations
sans titre des terrains domaniaux des personnes publiques se multiplient en
contradictions avec les prévisions formelles de l’urbanisme.
Il convient, dès lors, d’examiner le contenu de la règlementation à partir des
éléments essentiels qu’il renferme.
Le cours s’articulera autour de deux grands axes principalement :
- Titre premier : la planification urbaine ;
- Titre deuxième : les règles d’urbanisme

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TITRE I : LA PLANIFICATION URBAINE
SOUS-TITRE I : LES ORGANES ET LES OUTILS DE PLANIFICATION URBAINE
CHAPITRE I : LES ORGANES DE PLANIFICATION ET LES ORGANES EN CHARGE
DE L’URBANISME
SECTION I : LES ORGANES DE PLANIFICATION
Aux termes de l’article 4 de la loi n°2020-624 du 14 aout 2020 instituant Code
de l’urbanisme et domaine foncier urbain, l’Etat et les collectivités territoriales
ont le devoir de planifier et d’organiser l’utilisation du sol en vue d’assurer,
sans discrimination défavorable, aux populations, des conditions durables et
optimales de vie et d’habitats, de circulation et d’offres de services répondant à
la diversité de leurs besoins.
Ils ont également le devoir d’aménager le cadre de vie des populations sur le
territoire national.
Au regard, de ces différentes dispositions, les organes de planification des
règles de l’urbanisme à l’échelle nationale sont l’Etat et les collectivités
territoriales.
Paragraphe I : L’Etat
Il est l’organe principal de la planification urbaine en ce sens qu’il détermine les
grandes orientations de la politique nationale de développement économique
et social. Il lui donc de définir les grands axes de l’aménagement du territoire
national en conformité avec ses objectifs de développement.
Il assure le développement coordonné, équilibré et harmonieux du territoire
national.
Toutefois dans la mise en œuvre de sa politique de décentralisation, l’Etat va
transférer certaines de ces prérogatives en matière de planification urbaine et
d’aménagent du cadre de vie des populations aux organes décentralisés qu’il a
lui-même créer.

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Paragraphe II : Les collectivités territoriales
Conformément à la loi n°2003-208 du 07 juillet 2003 portant transfert et
répartition des compétences de l’Etat aux collectivités territoriales et le décret
n° 2005-261 du 21 juillet 2005 fixant les modalités d’application en matière
d’urbanisme et d’habitat de la présente loi, les collectivités territoriales
exercent les compétences qui leur sont dévolues en matière d’urbanisme et
d’habitat selon les conditions et modalités prévues.
Il s’agit notamment de la région, du district autonome, des villes, du
département et de la commune.
Ces organes sont tous investis des pouvoirs de planification urbaine et
d’aménagement des cadres de vie au niveau local.
Parmi les différents organes cités ci-dessus, seules les communes et les districts
ont de véritables compétences de planification et d’aménagement de leur
territoire. Quant aux autres à savoir les régions et les départements, ils ont en
charge l’émission d’avis consultatif sur les plans directeurs et les plans
d’urbanisme de détail des villes et communes situées sur leurs territoires ainsi
qu’une mission de soutien et d’appui à la mise en œuvre de ces plans
d’urbanisme.
Ainsi les communes, les villes et les districts ont pour missions dans les limites
de leur circonscription en matière de d’urbanisme et d’habitat de :
- L’élaboration et la mise en œuvre de leurs plans directeur d’urbanisme
et de leurs plans d’urbanisme de détail ;
- La proposition de déclassement des réserves administratives et de leur
domaine privé au ministère en charge de la construction et de
l’urbanisme ;
- De l’élaboration et la mise en œuvre de leurs projets de lotissements ;
- De la délivrance des documents d’attribution de terrains à usage
d’habitations.
L’exercice et la gestion des compétences d’urbanisme transférées aux
collectivités territoriales doivent strictement se conformer aux orientations et
prescription de la politique nationale en matière d’urbanisme et d’habitat.

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SECTION II : LES ORGANES EN CHARGE DE L’URBANISME
Paragraphe I : Le ministère en charge de l’urbanisme
Aux termes de l’article 7 du code de l’urbanisme, le ministère chargé de
l’urbanisme organise et gère l’activité d’urbanisme sur l’ensemble du territoire
national.
Ainsi pour accomplir cette charge, le ministère de l’urbanisme est fortement
déconcentré techniquement avec des services d’urbanisme présents dans
toutes les localités sur tout le territoire national.
Les agents qui composent le service d’urbanisme ont pour mission de
renseigner la population sur les questions d’urbanisme. Ils sont également en
charge de l’application des règles d’urbanisme en matière de rénovation et de
construction. Pour ce faire, ils enregistrent les demandent liées aux projets des
particuliers ou des entreprises.
Le ministère de l’urbanisme est seul compétent pour délivrer une autorisation
en fonction de la nature du projet, mais aussi de la localisation du projet si ces
travaux ne relèvent pas de la compétence des collectivités territoriales.
Il est également chargé d’approuver pour le compte de l’Etat, les plans de
détail d’urbanisme des collectivités locales ainsi que les projets de
lotissements.
Paragraphe II : Les organes consultatifs
Le code de l’urbanisme prévoit en son article 8, la création de structures
consultatives dans le domaine de la construction, de l’habitat et de
l’urbanisme.
Ces structures auront pour mission d’appuyer et de soutenir les activités du
ministère en charge de la construction, de l’habitat et de l’urbanisme dans la
mise en œuvre de la politique nationale de la construction, de l’habitat et de
l’urbanisme.
En dehors de ces organes consultatifs consacrés par le code de l’urbanisme, le
décret fixant les modalités de transfert et la répartition des compétences de
l’Etat aux collectivités territoriales, permet à certaines collectivités territoriales
telles que la région et le département d’émettre des avis consultatifs,

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d’apporter leur soutien et de soutenir la mise en œuvre des plans d’urbanisme
locaux.
Paragraphe III : Les collectivités territoriales
Les collectivités territoriales sont elles aussi chargées de l’urbanisme.
Il s’agit notamment de la commune, du district et de la ville. Ces collectivités
dotées de réelles compétences de planification et d’aménagement urbains ont
également en charge la gestion et la mise en œuvre des politiques d’urbanisme
dans leurs différentes localités ou territoires.
A cet effet, elles sont chargées de la délivrance des documents d’attribution
des terrains, des projets lotissement, instruire et délivrer des permis de
construire concernant certains bâtiments.
CHAPITRE II : LES OUTILS DE PLANIFICATION
SECTION I : LES DOCUMENTS D’URBANISME PREVISIONNELS
Les documents d’urbanisme peuvent être classés en deux grands groupes à
savoir les documents de planification prévisionnels et les documents
d’urbanisme d’information.
Paragraphe I : Les documents de planification d’urbanisme
Enumérés par l’article 10 du code de l’urbanisme, les documents d’urbanisme
prévisionnels sont :
A- Le schéma directeur
Outil de planification urbaine, à caractère prévisionnel et prospectif, le schéma
directeur trace sur une période déterminée, les perspectives de
développement et les grandes orientations d’aménagement de l’espace urbain.
Il définit les grands axes de développement et les principales structures de
l’espace considéré. Le schéma directeur couvre une ou plusieurs
agglomérations.
Le schéma directeur est composé de :
- D’un rapport
- Un règlement général d’urbanisme et
- Des documents graphiques.

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1- L’élaboration du schéma directeur d’urbanisme
L’initiative de l’élaboration du schéma directeur d’urbanisme relève de la
compétence de l’Etat, et est réalisé après l’autorisation du ministre chargé de
l’urbanisme. Il est élaboré par un urbaniste agréé ou par un bureau d’études
public de compétence reconnue en matière d’urbanisme.
2- Les effets du schéma directeur d’urbanisme
Le schéma directeur est opposable à l’Etat, aux collectivités territoriales et aux
personnes morales de droit public qui sont tenus de faire appliquer strictement
ses prescriptions.
Il est également opposable aux particuliers ou personnes physiques ou morales
de droit privé.
Les plans d’urbanisme de détail, les acquisitions, les projets d’équipement et
d’aménagement visant l’occupation d’une parcelle et les opérations
d’urbanisme doivent être conformes aux prescriptions du schéma directeur.
Le schéma directeur d’urbanisme approuvé est révisé tous les quinze ans à
compter de la date du décret d’approbation.
Le schéma directeur d’urbanisme est publié par affichage dans les locaux des
collectivités territoriales concernées et dans les ministères de la construction,
de l’urbanisme et l’habitat.
B- Le plan directeur d’urbanisme
Outil de planification urbaine, le plan directeur d’urbanisme trace le cadre
général et normatif de l’aménagement et du développement spatial de
l’agglomération qu’il couvre. Il fixe les éléments essentiels à savoir les
principales structures, les servitudes, établit une prévision à court, moyen et
long terme sur la forme et les étapes du développement et de la modernisation
de ladite agglomération.
Les règles et servitudes fixées par le plan directeur ne peuvent l’objet de
dérogation à l’exception de quelques adaptations indispensables.

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Le plan directeur d’urbanisme est composé comme suit :
- Un rapport ;
- Des documents graphiques ;
- Un règlement général d’urbanisme ;
- Un document de programmation.

1- L’élaboration du plan directeur d’urbanisme


L’initiative de l’élaboration du plan d’urbanisme directeur relève de la
compétence de l’Etat représenté par le ministre chargé de l’urbanisme ou des
collectivités territoriales.
Il est l’œuvre d’urbaniste agréé ou d’un bureau d’études public.
Le plan d’urbanisme directeur est approuvé par décret pris en conseil de
ministre sur proposition du ministre chargé de l’urbanisme.
A la suite de son approbation, le plan d’urbanisme directeur est décliné en
plusieurs plans d’urbanisme de détail précisant les zones et l’affectation du sol.
2- Les effets du plan directeur d’urbanisme
Le plan directeur d’urbanisme est opposable à l’Etat, aux collectivités
territoriales et aux personnes morales de droit public qui sont tenus de faire
appliquer strictement ses prescriptions.
Il est également opposable aux particuliers ou personnes physiques ou morales
de droit privés.
Toute construction ou occupation du sol contraire au plan d’urbanisme
directeur est illégale.
Le plan directeur d’urbanisme approuvé est révisé tous les dix ans. Toutefois
comme le schéma directeur, il peut faire l’objet d’une révision anticipée dans
les formes et conditions prévues pour son élaboration.
Le plan d’urbanisme directeur est publié par affichage dans les locaux des
collectivités territoriales concernées et dans les ministères en charge de
l’urbanisme et de l’habitat.

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C- Le schéma de structure
Le schéma de structure vise à doter d’outils de planification urbaine une zone
ou un quartier non couvert par un schéma directeur ou un plan directeur
d’urbanisme.
Il comprend les mêmes éléments que le plan d’urbanisme directeur. Toutefois
ces éléments sont plus précis et plus détaillés.
La procédure d’élaboration, les effets, la révision et la publicité du schéma de
structure obéissent aux mêmes règles que celles du plan directeur
d’urbanisme.

D- Le plan d’urbanisme de détail


Le plan d’urbanisme de détail est un outil de planification urbaine qui complète
le schéma directeur d’urbanisme ou le plan directeur d’urbanisme en précisant,
pour le secteur ou le quartier qu’il couvre, le détail de l’organisation urbaine et
les règles d’occupation du sol.
Il comprend :
- Un rapport ;
- Un règlement particulier d’urbanisme et ;
- Des documents graphiques.
L’initiative de l’élaboration du plan d’urbanisme de détail est de la compétence
de l’Etat représenté par le ministre de l’urbanisme ou des représentants des
collectivités territoriales.
Il est l’œuvre d’un urbaniste agréé ou d’un bureau d’études public.
Le projet de plan d’urbanisme de détail est approuvé par arrêté ministériel du
ministre d’urbanisme s’il est conforme au plan d’urbanisme directeur.

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Les effets du plan d’urbanisme de détail :
- Le plan d’urbanisme de détail approuvé est implanté par un géomètre
agréé ;
- Le plan d’urbanisme de détail approuvé est opposable à l’Etat et aux
collectivités territoriales et aux personnes morales et physiques ;
- Le plan d’urbanisme de détail approuvé est révisé tous les dix ans et est
susceptible de révision anticipée ;
- Toute occupation du sol ou toute opération d’urbanisme contraire aux
prescriptions du plan d’urbanisme sont illégales.
L’arrêté d’approbation du plan de détail d’urbanisme est publié au journal
officiel et affiché dans les locaux des collectivité territoriales concerné et dans
le ministère en charge de la construction et de l’urbanisme.
Paragraphe II : Les documents d’urbanisme d’information
Divers actes informatifs sont prévus et organisés par les règles d’urbanisme et
qui sont destinés soit à indiquer l’affectation et l’utilisation des sols, soit
attester l’application régulière des règles d’urbanisme dans un projet de
construction ou d’occupation du sol ou soit une autorisation pour la réalisation
de projet. Ces documents informatifs d’urbanisme sont notamment le certificat
d’urbanisme, les visas extrait topographiques et l’accord préalable
d’urbanisme.
A- Le certificat d’urbanisme
Le certificat d’urbanisme est un acte administratif fournissant les règles à
respecter pour un terrain donné. C’est l’acte par lequel, l’administration
indique à un particulier qui en fait la demande, l’état des servitudes et règles
d’occupation du sol relatives à un terrain.
Il permet au demandeur de requérir de l’administration qu’elle lui délivre des
renseignements clairs et complets sur l’utilisation des terrains identifiés relatifs
à la constructibilité, à l’affectation du sol, aux conditions de construction.
Ce document est nécessaire pour tous types de projets et est obligatoire et
préalables à l’obtention du permis de construire.

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Ce document est délivré par les services du guichet unique du permis de
construire composés des représentants de la direction de l’urbanisme, de la
direction de la planification urbaine et du service de la législation et de
réglementation après vérifications des documents suivants :
- Un formulaire de demande,
- Deux extraits topographiques ;
- Une photocopie de la pièce d’identité du demandeur ;
- Une copie du titre de propriété.
Si l’usager est une société :
- Une photocopie de la pièce d’identité du gérant de la société ;
- Une copie des statuts de la société.
Le délai de délivrance est de 10 jours.
B- Les visas extraits topographiques
Il s’agit de différents visas apposés sur l’extrait qui indique à l’usager le niveau
de viabilisation et la constructibilité du terrain pour lequel il sollicite un permis
de construire. Ces visas sont obligatoires et préalables à l’obtention du permis
et sont délivrés par des services au sein du guichet unique du permis de
construire. Il s’agit du :
- Visa de la CIE sur l’extrait topographique : le visa de la CIE permet de
vérifier que le terrain identifié est viabilisé et que l’alimentation
électrique est bel et bien présente ;
- Visa de la SODECI sur l’extrait topographique : le visa de la SODECI
permet de vérifier que le terrain identifié est suffisamment viabilisé et
que l’alimentation d’eau est bel et bien présente ;
- Visa de direction domaine urbain sur l’extrait topographique : il permet
de certifier la propriété du terrain identifié et d’authentifier le
propriétaire du terrain ;
- Visa de la direction de l’assainissement et du drainage sur l’extrait
topographique : il renseigne l’usager sur l’existence ou non d’un réseau
d’assainissement et de drainage et le conseille le cas échéant sur le type
d’assainissement à réaliser ;
- Visa plan d’assainissement ordinaire : il permet de vérifier que le projet
conçu par l’architecte est conforme aux normes d’assainissement. On

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vérifie la conformité des plans d’assainissement avec les normes en
vigueur.
- Visa plan d’assainissement VRD : : il permet de vérifier que le projet
conçu par l’architecte est conforme aux normes d’assainissement en
matière de voiries et réseaux divers. On vérifie la conformité des plans
d’assainissement avec les normes en vigueur.
Ces différents visas sont obtenus après vérifications des pièces suivantes :
- Une copie de l’extrait topographique de la parcelle
- Une copie du titre de propriété
- Une photocopie de la carte d’identité du demandeur
Si l’usager est une personne morale
- Une photocopie de la pièce d’identité du gérant de la société ;
- Une copie des statuts de la société.
En ce qui concerne les visas d’assainissement, l’usager doit produire les pièces
suivantes :
- Un formulaire de demande
- Un jeu de plans d’assainissement composé :
- Un plan de masse indiquant les réseaux d’assainissement et de drainage
sur la parcelle
- Un plan d’assainissement de chaque niveau et
- Un plan de toiture
- Un plan d’assainissement non collectif s’il n’existe pas de réseaux
d’égouts publics
- Un certificat d’urbanisme
- Une copie de l’extrait topographique visé par la direction de
l’assainissement et du drainage.

C- L’accord préalable d’urbanisme


Régie par le décret N° 92-398 du 1er juillet 1992 portant règlementation du
permis de construire, l’accord préalable est un document d’urbanisme qui
précise, le cas échéant, les conditions particulières à remplir en matière d’accès
et de stationnement des véhicules, de raccordement aux réseaux
d’assainissement, d’aspect des bâtiments et d’aménagement des espaces libres

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ainsi que, dans le cas de grands ensembles immobiliers, en matière de
réalisation d’équipements d’intérêt général.
C’est un acte administratif qui précise les conditions d’implantation et le
volume des constructions projetées.
Peuvent présenter des demandes d’accord préalables, les personnes physiques
ou morales agissant en qualité de maitre d’ouvrage justifiant de leur droit
d’occupation du terrain par un titre de propriété ou d’un contrat de location.
L’accord préalable est obligatoire lorsque les projets de construction se situent
à l’intérieur de périmètres sensibles tels que les centres urbains, ensembles
monumentaux ou sites protégés. L’accord préalable ne peut être délivré que
par le ministre en charge de la construction et de l’urbanisme.
La durée de validité de l’accord préalable est d’un an, il précède le permis de
construire.
SECTION II : LES DOCUMENTS D’URBANISME OPERATIONNELS
L’urbanisme est avant tout une police, il contient des règles obligatoires qui
méritent d’être respectées pour un aménagement harmonieux du cadre de vie.
De ce fait, il est impérieux pour les pouvoirs publics de déployer des outils
permettant l’application, la vérification et le respect des normes urbanistiques
qui se déclinent soit en autorisation, soit en certificat. Il s’agit notamment du
permis de construire, des servitudes et du certificat de conformité.
Paragraphe I : Le permis de construire
Régi par le décret N° 2014 – 363 du 12 juin 2014 portant réglementation du
permis de construire, le décret N° 2015-195 du 24 mars 1995 portant création
du GUPC et l’arrêté N° 280/PM/CAB du 12 avril 2016 portant fixation des
délais, coûts et procédures applicables au guichet unique du permis de
construire, le permis de construire est un acte administratif individuel et
obligatoire, délivré à la demande du maitre de l’ouvrage ou le maitre d’œuvre,
par l’autorité compétente autorisant la réalisation de l’ouvrage concerné.
Le permis de construire est délivré sur une zone aménagée et approuvée. Il
peut être délivré sur des parcelles en dehors des plans de lotissement
approuvés pour des grands projets.
Le permis de construire aux termes de l’article 12 du code de la construction
est exigé pour :

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- La construction de tout bâtiment ;
- Toute extension d’un bâtiment ;
- Les travaux exécutés sur les constructions existantes, lorsqu’ils ont pour
effet d’en changer la destination, d’en modifier la structure, l’aspect
extérieur, le volume ou la distribution intérieure ;
- Les reprises de gros -œuvres ;
- Les clôtures et ;
- Tous travaux ayant un impact sur le paysage urbain.
Vu son importance dans le contrôle et la maitrise de l’aménagement urbain, la
puissance publique à créer un organe spécial pour sa délivrance.
A- Le guichet unique du permis de construire (GUPC) et la procédure de
délivrance du permis de construire

1- Attribution et organisation du GUPC


Placé sous tutelle technique du ministère de la construction et de l’urbanisme,
le GUPC est un service public chargé de :
- Recueillir, de vérifier et de traiter les demandes de permis de construire ;
- Mettre en place un système électronique des actes constitutifs de la
demande de permis de construire ;
- Procèdera à l’instruction du dossier en vue de la délivrance du permis de
construire ;
- Soumettre à la signature du ministre en charge de la construction et de
l’urbanisme le projet d’arrêté de permis de construire,
- Archiver, numériser, sauvegarder et sécuriser les actes des dossiers du
permis de construire.
- Des visites collaboratives de contrôle et d’inspection de terrain
nécessaires à la délivrance des actes du permis de construire.
Il dispose à cet effet d’un personnel permanent composé des représentants de
tous les organes qui interviennent dans la procédure d’obtention des
documents constitutifs du dossier du permis de construire.
2- La procédure de délivrance du permis de construire.
La délivrance du permis de construire se déroule en deux phases suivies de la
phase du certificat de conformité.
La première est relative au dépôt de la demande et comprend :

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- Le dépôt d’un dossier de demande au GUPC
La demande de permis de construire ainsi que celle des actes intervenant dans
la délivrance du permis de construire sont déposés au GUPC.
Les dossiers de demande de permis de construire sont composés en fonction
de la classe du projet, de toutes les pièces et actes nécessaires.
En effet, les projets de constructions sont classés en fonction du risque à la
construction et à l’usage selon cinq catégories suivantes :
 Classe I : les constructions qui ne nécessitent pas de permis de construire
 Classe II : les constructions à faible facteur de risque ;
 Classe III : les constructions avec facteur de risque moyen ;
 Classe IV : les constructions avec facteur de risque élevé ;
 Classe V : les constructions avec facteur de risque très élevé.
Le demandeur dispose d’un délai de 6 mois à compter de la date de la
délivrance des visas des extraits topographiques et du certificat d’urbanisme
pour déposer son dossier de demande de permis de construire au GUPC.
Les dossiers complets sont réceptionnés par GUPC contre délivrance d’un
récépissé. Les dossiers incomplets sont remis au demandeur en vue d’être
complétés.
- La première inspection conjointe.
La deuxième phase est relative à la délivrance du permis de construire qui
comprend :
- La deuxième inspection conjointe ;
- Le traitement de la demande à travers la commission du permis de
construire ;
- Et l’élaboration du projet d’arrêté suivie de sa signature par l’autorité
compétente.
A l’issue des travaux, le maitre de l’ouvrage demande auprès du GUPC la
délivrance d’un certificat de conformité dont le dossier et la procédure se
présentent comme suit :
- Le dépôt du dossier de demande du certificat de conformité ;
- La visite conjointe pour constater la conformité du projet exécuté selon
les prescriptions du permis de construire ;

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- La rédaction du certificat de conformité à soumettre à la signature de
l’autorité compétente ou du courrier de rejet de la demande en cas de
non-conformité.
A la fin de travaux, les techniciens de contrôles délivrent au maitre de l’ouvrage
une attestation de bonne exécution des travaux qui doit obligatoirement faire
partie du dossier de demande de certificat de conformité.
Les acteurs impliqués dans la délivrance du certificat de conformité effectuent
une visite collaborative obligatoire afin de constater la conformité des travaux
aux plans et règlements approuvés par la commission du permis de construire.
3- Les différents types de permis de construire
Il existe deux types de permis de construire qui sont :
 Le permis de construire municipal : aux termes de l’article 14 du décret
fixant le transfert de compétences aux collectivités territoriales, la
commune a compétence pour instruire les dossiers et délivrer sur son
territoire, les permis de construire des bâtiments à usage d’habitation et
des immeubles ne dépassant pas le niveau de R+ 3. Apres instruction du
dossier de demande par le GUPC, le projet de permis de construire est
transmis au maire de la commune concernée pour signature.
 Le permis de construire ministériel : conformément au même article
précité, en son alinéas 2, la délivrance des permis des permis de
construire pour les autres catégories des bâtiments de niveau R+4 et
plus, les établissements et installations classés, les établissements
recevant du public, les programmes immobiliers relèvent de la
compétence du ministre en charge de la construction et de l’urbanisme.

4- Les exemptions du permis de construire


Conformément aux termes de l’article 17 du code de la construction et de
l’habitat du 26 juin 2019, sont exemptés du permis de construire :
- Les logements et familiaux conformes à des plans-types préalablement
approuvés par le ministre de la construction et de l’urbanisme ;
- Les travaux de ravalement ;
- L’installations de dispositifs publicitaires
- Les constructions de travaux couverts par le secret de défense.

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B- Les effets du permis de construire
Le permis de construire est délivré pour une durée d’un an. Il devient périmé
si :
- Les travaux ne débutent pas dans le délai d’un an à compter de la date
de délivrance ;
- Les travaux sont interrompus pendant au moins deux années
consécutives.
Le permis de construire est un acte administratif individuel créateur de droit et
en tant que tel peut être annulé par la procédure de recours pour excès de
pouvoir. Il produit des effets aussi bien à l’égard du bénéficiaire, de
l’administration et des tiers.
1- Les effets à l’égard du bénéficiaire
Le permis de construire donne droit au bénéficiaire de réaliser les travaux ou
opérations pour lesquelles ils ont été sollicités. Le bénéficiaire doit respecter
les termes de l’autorisation sous peine de sanction.
Le titulaire du permis de construire doit dès l’ouverture du chantier et jusqu’à
achèvement complet des travaux apposer de façon apparente et visible de la
voie principale un panneau indiquant les mentions de son permis de construire.
2- Les effets à l’égard de l’administration
En tant que mesure de police administrative, le permis de construire s’impose à
l’administration qui doit en respecter les dispositions. Ainsi elle ne peut le
retirer que dans les conditions et délais de retrait des actes administratifs.
Aussi doit-elle assurer le contrôle et l’exécution à travers des visites sur le
chantier
3- Les effets à l’égard des tiers.
Le permis de construire pour être opposable aux tires doit faire l’objet de
mesures de publicité à travers la règle du double affichage :

20
- Un affichage en mairie : c’est à la diligence du maire. Il doit l’afficher
pendant au moins deux mois.
- Un affichage du permis sur le chantier : cet affichage doit être lisible
pendant toute la durée.
Le double affichage est le point de départ pour le décompte du délai des
recours contentieux à l’encontre du permis de construire et à l’égard des
tiers. Ce délai est de deux mois à compter de l’affichage du permis de
construire.
Paragraphe II : Les servitudes et l’expropriation
A- Les servitudes administratives
Les servitudes administratives constituent des charges existant de plein droit
sur des immeubles, bâtiments ou terrains, ayant pour effet soit de limiter, voire
d’interdire, l’exercice des droits des propriétaires sur ces immeubles, soit
d’imposer la réalisation des travaux.
La servitude administrative, dite servitude d’utilité publique, constitue une
limitation administrative au droit de propriété, instituée par l’autorité publique
dans un but d’utilité publique. Elles sont susceptibles d’avoir une incidence sur
la constructibilité et plus largement sur l’occupation des sols.
Les servitudes administratives ne doivent pas être confondues avec les
servitudes de droit privé qui pèsent d’une manière générale sur des fonds
privés entre des voisins. Les servitudes de droit privé prévues dans le code civil
n’étant pas constitutives de règles d’urbanisme ne font l’objet de ce cours.
1- Les différentes catégories de servitudes administratives
Les servitudes d’utilité publiques sont prévues par le code de l’urbanisme et du
domaine foncier urbain en ses articles 226 et suivants.
Ces servitudes peuvent être regroupées en 5 catégories :
 Les servitudes relatives à la conservation du patrimoine naturel, culturel
et sportif ;
Exemple : les périmètres de protection de certains sites
 Les servitudes relatives à l’utilisation de certaines ressources
Exemple : les servitudes qui permettent de poser des canalisations de
gaz, d’eau, d’électricité etc.

21
 Les servitudes relatives à la défense nationale
Exemple : servitude d’inconstructibilité autour des dépôts de munition
ou aux abords des champ de tir.

 Les servitudes relatives à la salubrité ;


Exemple : servitude d’hygiène
 Les servitudes relatives à la sécurité publique
Exemple : servitude de protection contre les risques naturels
 Les servitudes relatives à l’exécution de travaux, ouvrages ou
aménagements du domaine public.
Exemple : servitude de passer sur le terrain, d’y stationner ou d’y faire
tous travaux en vue d’exécuter un ouvrage public.

2- Les conditions d’exercice des servitudes administratives


Toutes les propriétés privées urbaines sont susceptibles d’être assujetties aux
servitudes qui peuvent qui peuvent être imposées par un plan d’aménagement
et d’extension dont les conditions d’établissement et d’exécution sont fixées
par la règlementation sur l’urbanisme.
Les servitudes d’utilité publique peuvent être exercées ou établies d’office par
les agents assermentés dument mandatés par l’administration ou ses
délégataires lorsqu’elles ne sont susceptibles d’occasionner aucun dommage,
ni aucun trouble de jouissance sur une propriété privée.
En cas de servitudes permanentes, mention doit être faite sur l’avis préalable
en grands caractères lisibles.
Quant aux servitudes temporaires pour travaux publics, un mois avant le début
des travaux, les services concernés sont tenus de donner aux riverains par
notification individuelle ou par publication dans différents médias de la date de
début et de fin des travaux.
En cas de doute et de contestation sur les limites du domaine public ou
l’étendue des servitudes, il est statué sur ces contestations par le ministre de la
construction et de l’urbanisme.

22
Dans tous les cas, l’administration est tenue de remettre en état les propriétés
ayant subi la servitude dans le délai maximum de trois mois à compter de la fin
des travaux.

3- Les effets des servitudes


Les servitudes administratives ont pour effets :
- D’interdire ou de limiter l’exercice par les propriétaires de leur droit de
construire et plus généralement leur droit d’occuper le sol ;
- Imposer certaines obligations de faire à la charge des propriétaires
(travaux d’entretien et de réparation).
Les servitudes sont d’ordre public. Il n’est pas d’y déroger par convention et en
cas de conflit entre une servitude administrative et un autre document
d’urbanisme, c’est la règle la plus sévère qui prévaudra lors de la délivrance
d’une autorisation d’urbanisme.

B- L’expropriation
Prévue par les articles 238 et suivants du code de l’urbanisme, l’expropriation
pour cause d’utilité publique est une procédure par laquelle la puissance
publique contraint toute personne physique ou morale à la cession forcée de
ses droits de propriété sur un bien immobilier, moyennant une indemnisation
juste et préalable.

A- Les conditions de l’expropriation


Ces conditions sont relatives à l’enquête publique préalable, au décret d’utilité
publique, aux personnes expropriantes et au paiement d’un indemnité juste.
1- L’enquête préalable
Aux termes de l’article 240 du code de l’urbanisme, l’utilité publique est
déclarée après une enquête publique diligentée par décret pris en conseil des
ministres.
Il s’agit d’une enquête publique utilisée préalablement à une déclaration
d’utilité publique.

23
Elle vise à permettre l’implication du public dans le cadre de projets nécessitant
une expropriation pour cause d’utilité publique.
Cette enquête publique suppose notamment :
- La désignation d’un commissaire enquêteur ou d’une commission
d’enquête ;
- L’ouverture et l’organisation de l’enquête par l’autorité compétente ;
- La constitution d’un dossier d’enquête publique mis en disposition du
public
- Les modalités de recueil, pendant la durée de l’enquête, des
observations sur l’utilité publique de l’opération soumise à l’enquête ;
- L’examen des observations recueillies ;
- La rédaction d’un rapport par le commissaire enquêteur ou la
commission d’enquête, assorti des conclusions motivées (favorable ou
non à l’opération projetée)
-
2- Le décret d’utilité publique
Aux termes de l’article précité, l’utilité publique est déclarée par décret pris en
conseil de ministre. Ce décret doit être publié dans un journal d’annonces
légales.
Ce décret et son arrêté d’exécution doivent désigner les propriétaires et les
zones concernés, la liste exhaustive des parcelles ou des droits réels à
exproprier.
Ils doivent également préciser le délai au cours duquel l’expropriation devra
être exécutée.
Le décret d’expropriation et son arrêté d’exécution doivent être notifiés aux
propriétaires concernés ainsi qu’aux occupants et usagers notoires.
Dans le délai de deux mois, les propriétaires des immeubles faisant l’objet
d’expropriation doivent transmettre à l’autorité compétente chargé de
l’expropriation les contrats de bail, les locataires ainsi que les noms de tous les
détenteurs de droits réels sur les immeubles en cause et la preuve de leurs
droits.
A défaut de communication de ces informations, l’indemnisation de
l’expropriation incomberait au propriétaire.
3- Les personnes expropriantes

24
Aux termes des dispositions du code de l’urbanisme, les personnes à l’initiative
de l’expropriation peuvent être l’Etat et les collectivités territoriales.
En ce qui concerne les collectivités publiques, elles peuvent procéder à
l’expropriation pour utilité publique mais aussi à l’expropriation pour cause de
non mise en valeur ou pour insuffisance de mise en valeur d’un terrain détenu
en pleine propriété à quelque titre que ce soit.
L’expropriation est décidée par l’organe délibérant et dans les mêmes
conditions que celles effectuées par l’Etat.
L’expropriation dans ce cas est prononcée par arrêté conjoint des ministres
chargés de l’urbanisme et de l’économie et des finances ou dans certaines
conditions par arrêté du préfet.
4- L’indemnisation de l’expropriation
Aux termes de l’articles 238 du code de l’urbanisme qui définit l’expropriation
prévoit que celle-ci est réalisée moyennant une indemnisation juste et
préalable.
L’article 251 du même code dispose que l’expropriant doit notifier aux
intéressés le montant de l’indemnité proposée et les inviter à comparaitre
devant la commission d’expropriation pour parvenir à un accord amiable sur le
montant de l’indemnité.
En cas d’accord, toutes les parties à l’expropriation y compris l’exproprié
signent le procès-verbal dressé à cet effet. L’indemnité convenue est versée à
l’exproprié au moment de la signature du protocole d’accord.
En cas de désaccord le montant de l’expropriation sera fixé par le président du
tribunal du lieu de situation des immeubles saisi sur simple requête par la
partie la plus diligente.

B- Les différentes phases d’expropriation


Le code de l’urbanisme lui-même prévoit deux phases d’expropriation à savoir
la phase administrative et la phase judiciaire.
1- La phase administrative
Cette phase administrative relève des autorités publiques qui ont l’initiative de
l’expropriation à savoir l’Etat, les collectivités territoriales et déroule comme
suit :

25
- Une enquête publique préalable diligentée par l’autorité compétente ;
- Un décret d’utilité publique pris en conseil des ministres s’il s’agit d’un
projet gouvernemental ou d’un arrêté ministériel ou préfectoral s’il s’agit
d’une expropriation décidée par une collectivité territoriale ;
- L’indemnisation d’expropriation en cas d’accord sur le montant.
Le défaut d’accord sur le montant de l’indemnisation ouvre la seconde phase
qui est la phase judicaire.
2- La phase judiciaire
Elle ne peut avoir lieu qu’après la phase administrative et fait intervenir le
président du tribunal de première instance à défaut d’accord amiable entre
l’expropriant et l’exproprié.
Le juge prononce une ordonnance d’expropriation au profit de l’autorité
expropriante et fixe les indemnités à verser à l’exproprié.

SOUS-TITRE II : LES OPERATIONS D’URBANISME


CHAPITRE UNIQUE : LES OPERATIONS D’AMENAGEMENT FONCIER
Les opérations d’urbanisme prévues par l’article 60 du code de l’urbanisme
sont initiées conformément aux prescriptions du schéma directeur
d’urbanisme, des plans directeurs d’urbanisme, des schémas de structure et
des plans d’urbanisme de détail.
Les opérations d’urbanisme projetées par les collectivités territoriales doivent
être autorisées par leur organe délibérant après avis conforme du ministre
chargé de l’urbanisme. Quant aux opérations initiées par le ministère en charge
de l’urbanisme sur un territoire communal donné, elles sont effectuées après
avis consultatif du conseil municipal.
Les plans relatifs aux opérations d’urbanisme sont établis par un urbaniste
agréé.
Ces différentes opérations peuvent être regroupées en deux grands groupes à
savoir les opérations d’aménagement urbain et les opérations de
réaménagement urbain
SECTION I : LES OPERATIONS D’AMENAGEMENT URBAIN
Paragraphe I : L’aménagement foncier

26
L’aménagement foncier est l’opération de topométrie et d’urbanisme qui vise
le lotissement et la viabilisation des parcelles de terrain urbain. Il concerne, la
viabilisation du site loti et la commercialisation des terrains appartenant au
domaine privé de l’Etat ou des collectivités.
Tout aménagement foncier obéit à des règles bien précises et est précédé par
la constitution de réserves foncières.

A- La constitution de réserves foncières et les règles de


l’aménagement foncier
1- La constitution de réserves foncières
Les réserves foncières peuvent être constituées par l’Etat ou les collectivités
territoriales.
Leur constitution se justifie par la réalisation des objectifs des schémas
directeurs, de plans directeurs, des schémas de structures et des plans
d’urbanisme de détail.
Elles sont constituées par la purge des droits d’usage coutumiers,
l’expropriation pour cause d’utilité publiques et l’exercice par l’Etat de son
droit de préemption.
Les réserves administratives sont des parcelles ou immeubles réservées par les
documents d’urbanisme prévisionnel et opérationnel pour servir d’emprises
aux services publics et aux installations d’intérêt général.
2- Les règles de l’aménagement foncier
Tout projet d’aménagement foncier est soumis à l’approbation du ministre de
l’urbanisme et ne peut être approuvé que s’il est conforme au plan
d’urbanisme.
Les projets d’aménagement sont dressés par un urbaniste agréé, ceux de l’Etat
et des collectivités territoriales peuvent être dressés par des urbanistes de
l’administration publique.
Les projets d’aménagement approuvés sont appliqués par un géomètre agréé
ou par les services compétents de l’administration en ce qui concerne l’Etat et
les collectivités territoriales.
Les projets d’aménagement approuvé appliqué et viabilisé doivent faire l’objet
d’un certificat de conformité délivré par le ministère de l’urbanisme.

27
L’Etat et les collectivités territoriales peuvent concéder à un opérateur public
ou privé, la mission d’aménager des terrains déterminés et délimités,
préalablement libérés de tous droits et occupations antérieurs.

B- L’aménageur foncier
1- Définition
Avant la réalisation d’un programme de construction, l’aménageur foncier
également appelé lotisseur ou parfois promoteur foncier, personne physique
ou morale étudie et détermine les possibilités de division d’un terrain dans le
but de le lotir puis les aménage pour la vente.
2- Les attributions de l’aménageur foncier
L’aménageur foncier est chargé de :
- Réaliser en amont les études techniques, administratives et financières
afin de monter un projet de lotissement adapté aux besoins actuels et à
venir de la ville et en conformité avec les règles d’urbanisme de celle-ci
- Apres l’obtention d’un permis d’aménagement, il assure le suivi des
travaux (travaux de viabilisation, création de voies d’accès) et s’occupe
des diverses formalités (obtention des permis de construire et
autorisations)
- Développer en concertation avec la municipalité les nouveaux quartiers
d’habitation ainsi que toutes les infrastructures nécessaires.
- De la vente des différents terrains à bâtir par lots.
Paragraphe II : Les lotissements
Le lotissement est une opération d’urbanisme règlementé par divers textes à
savoir le décret N°77-906 du 06 novembre 1977 relatif au lotissement
villageois, le décret N° 95-520 du 5 juillet 1995 portant organisation des
procédures d’élaboration, d’approbation et d’application des lotissements du
domaine privé de l’Etat et des communes et la loi N° 2020-624 du 14 aout 2020
instituant code de l’urbanisme et du domaine foncier urbain.
Le lotissement est défini par le code de l’urbanisme comme l’opération
d’urbanisme qui a pour objet ou pour effet la division volontaire en lots d’une
ou plusieurs propriétés foncières, destinées à l’usage d’habitation, de jardins,

28
d’établissement industriel ou commercial ou de tout autre équipement socio-
collectif en vue de la vente.
La section 7 de la loi précitée relative aux lotissements prévoit trois types de
lotissement à savoir le lotissement administratif, le lotissement privé
d’habitation et le lotissement rural.

A- Les principes généraux de lotissement


Les principes prévus par le code de l’urbanisme s’appliquent à tous les types de
lotissement. Il s’agit de :
 L’autorisation de lotir
Tout projet de lotissement est assujetti à l’obtention d’un accord préalable du
ministre chargé de l’urbanisme. Le lotissement ne peut être autorisé que s’il est
conforme aux documents d’urbanisme prévisionnel et opérationnel. Cette
autorisation ne peut être obtenu qu’après une approbation du plan de
lotissement.
L’arrêté d’autorisation doit faire l’objet d’une publicité. Il doit afficher dans les
sous-préfectures et dans les mairies des localités concernées jusqu’ à la fin des
opérations de lotissement.
 Le cahier de charges de lotissement est un document indiquant aux
propriétaires des lots les droits et les obligations personnelles afin de
maintenir une bonne vie en communauté. Le cahier ne doit pas être non
conforme au plan local d’urbanisme.
Un cahier de charge de lotissement peut par exemple contenir une
interdiction de construire sur une partie du lot, des règlementations
concernant l’implantation des bâtiments. Un propriétaire dans un
lotissement peut à tout moment demander à avoir accès au cahier de
charge.
 Le règlement de lotissement : c’est un document d’urbanisme par lequel
une commune définit les normes relatives au découpage des lots, à
l’aménagement des voies de circulation, régir ou interdire les opérations
cadastrales et exiger des conditions à respecter pour l’approbation d’un
plan cadastrale.
Il permet à la commune :

29
- De contrôler le découpage des lots sur son territoire ;
- De restreindre le lotissement dans certains secteurs ;
- De régir les voies de circulation.
Le règlement de lotissement permet enfin de traduire en termes
réglementaires et de rendre opposables aux personnes qui demandent
une autorisation de lotissement, des préoccupations qui ont pour but de
structurer et d’organiser le territoire.
 La réception de travaux de lotissement
Les travaux d’implantation sont exécutés sur la base d’un plan de lotissement
régulièrement approuvé. A l’issue des travaux d’implantation du plan de
lotissement, les services techniques de l’urbanisme compétents procèdent aux
réceptions provisoires et définitives desdits travaux.
A l’issue de la réception provisoire des travaux, les services techniques de
l’urbanisme dressent un procès-verbal. En cas de non-conformité, injonction
est faite au maitre de l’ouvrage de procéder dans un délai imparti à la mise en
conformité des travaux.
A l’expiration du délai, le service technique si le maitre d’ouvrage ne s’exécute
pas, saisit le ministre en charge de l’urbanisme qui fait procéder aux frais du
maitre de l’ouvrage, ladite mise en conformité.
Le plan de lotissement approuvé devient caduc si après deux ans les travaux ne
sont entamés.
B- Les différents types de lotissement
On distingue trois types de lotissement prévus par le code de l’urbanisme en
fonction de leur localisation ou de la qualité de leur initiateur.
1- Le lotissement administratif
Le lotissement administratif est celui initié par le sous-préfet ou le maire de la
commune.
Il s’agit des lotissements du domaine privé de l’Etat ou des communes qui sont
réalisés à l’initiative ou avec l’autorisation du ministre chargé de l’urbanisme.
Les projets de lotissement doivent être dressés par des urbanistes agréés.
Le dossier d’autorisation du lotissement doit comporter les documents
suivants :

30
- Une note de présentation exposant l’opération, ses objectifs, justifiant
son insertion dans le développement de la commune ;
- Un extrait du plan d’urbanisme directeur de la commune ou dans le cas
contraire une carte simplifiée d’occupation du sol ;
- Un plan d’état des lieux du terrain à lotir ;
- Un plan parcellaire au 1/ 2000 assorti d’un plan de règlement ;
- Une étude d’impact du projet sur l’environnement.
Le projet de lotissement est soumis à une enquête d’une durée d’un mois à la
mairie ou à la sous-préfecture. Elle annoncée par voie de presse écrite, de radio
et d’affiches aux lieux publics.
Dans les quinze jours suivant la clôture de l’enquête, le dossier de lotissement
et les conclusions de l’enquête sont transmis à une commission présidée par le
préfet chargée de l’instruction du dossier et après avis favorable, transmet le
dossier au ministre de l’urbanisme pour l’arrêté d’approbation.
2- Le lotissement privé d’habitation
Régi par le décret N° 70- 294 du 13 mai 1970, le lotissement privé d’habitation
est celui initié par un propriétaire privé en vue de la production de terrains à
usage d’habitation destinés à être vendus nus ou après exécution d’une
opération immobilière.
L’ordonnance N° 2013-481 du 02 juillet 2013, fixant les règles d’acquisition de
la propriété des terrains urbains en son article 5 précise « aucun terrain ne peut
faire l’objet d’un arrêté de concession définitive, s’il n’est issu d’un lotissement
approuvé par le ministre en charge de l’urbanisme et dont le périmètre n’a pas
été préalablement immatriculé »
Pour être valable le lotissement privé doit être régulièrement approuvé suite à
la présentation d’un dossier de demande.
 Composition du dossier de demande :
Le dossier comprend trois sous dossiers constitués comme suit :
a- Sous-dossier A
Le sous-dossier A comprend :
- Une demande d’autorisation de lotissement
- Un extrait topographique visé par le service du domaine urbain ou la
conservation foncière ;

31
- Une pièce justificative du droit de propriété ;
- Un certificat d’urbanisme délivré par le ministre de l’urbanisme ;
- Une note de présentation du projet (facultatif)
b- Le sous-dossier B
Les sous-dossier B comprend :
- Un plan de situation du terrain à lotir établi à l’échelle de 1/15000é
- Un plan de l’état actuel du terrain à lotir dressé par un géomètre agréé
- Un plan de lotissement comportant le découpage parcellaire
- Le cahier des charges du lotissement
-
c- Les sous -dossier C
Le sous -dossier n’est pas à fournir lorsqu’il s’agit d’un lotissement simple c’est-
à-dire ne comportant pas de travaux de construction mais un simple
découpage parcellaire.
- Un avant-projet des terrassements généraux
- L’avant-projet des réseaux (eau, assainissement, éclairage public,
téléphone)
- Eventuellement les statuts de l’association syndicale obligatoire formée
par l’ensemble des acquéreurs chargée de la gestion des ouvrages
communs non pris en charge par les collectivités publiques ou leurs
concessionnaires.
 Instruction de la demande
Le maire ou le sous-préfet transmet le dossier au ministre de l’urbanisme avec
son avis.
Le dossier est instruit par la direction de l’urbanisme et de l’architecture qui
peut solliciter la production de documents supplémentaires nécessaires à la
compréhension du lotissement
 Exécution de la décision
Le lotisseur informe le ministre de l’urbanisme ainsi que le maire ou le sous-
préfet de la date d’ouverture du chantier et de la date d’achèvement complet
du chantier.
A l’issue des travaux, après une visite sur les lieux du service d’urbanisme
compètent, si les conclusions sont favorables, le ministre délivre alors un
certificat de conformité.

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3- Le lotissement rural
Le lotissement rural est réglementé par le décret N°77-906 du 06 novembre
1977 et l’arrêté N° 0555 du 13 novembre 1963.
Il est le lotissement effectué sur tout terrain non immatriculé, pour le compte
d’une ou plusieurs communauté villageoise à la demande de celle-ci .
La communauté villageoise désireuse de réaliser un lotissement commet un
géomètre-expert agréé pour produire :
- Un état foncier (délimitation et identification des parcelles
coutumières) ;
- Un plan de l’état actuel du terrain à lotir
Le dossier de demande d’autorisations doit comporter :
- Une demande du chef du village au sous-préfet ou au maire ;
- Une demande du sous-préfet ou du maire avec avis favorable au ministre
de l’urbanisme ;
- Un dossier d’état des lieux ;
- Un exemplaire du découpage parcellaire
L’approbation du projet de lotissement rural intervient après une enquête
publique d’une durée d’un mois. La décision d’approbation est pise par le
ministre chargé de l’urbanisme et le ministre de l’intérieur sur un arrêté
conjoint. Le plan de lotissement est appliqué sur le terrain sous le contrôle de
la direction régionale de l’urbanisme.

C- La régularisation des lotissements


Depuis la réforme de de l’arrêté de concession définitive (ACD) en 2013 par
l’ordonnance précitée qui impose impérativement l’approbation préalable par
l’administration des lotissements pour la délivrance de l’ACD, on assiste à un
rejet massif des demandes d’ACD des usagers sur les parcelles issues des
lotissements non approuvés mais qui sont habités.
Pour y remédier la loi portant code de l’urbanisme promulguée en 2021
dispose en son article 293 que « la régularisation de lotissement ne concerne

33
les lotissements appliqués, partiellement ou totalement appliqués habités non
approuvés avant l’entrée en vigueur de la présente loi.

SECTION II : LES OPERATIONS DE REAMENAGEMENT URBAIN


Paragraphe I : La restructuration urbaine
La restructuration urbaine est l’opération d’urbanisme qui consiste en
l’aménagement et en la modernisation ainsi qu’en l’équipement d’un quartier
ou d’un secteur existant mais dont la configuration, la structuration et le niveau
d’équipement ne répondent pas aux normes de l’urbanisme moderne.
Le plan de restructuration urbaine est prescrit et approuvé par le ministre
chargé de l’urbanisme.
L’opération de restructuration, la réalisation des travaux et la coordination
relèvent de la compétence de l’Etat représenté par le ministre de l’urbanisme.
Toutefois l’Etat peut concéder la réalisation de l’opération de restructuration à
un établissement public, privé ou une société d’économie mixte.
Paragraphe II : La restauration immobilière
La restauration immobilière est l’opération qui consiste à sauvegarder et à
mettre en valeur des immeubles en ruine ou défectueux.
La restauration immobilière peut être initiée par toute personne physique ou
morale mais seul l’Etat représenté par le ministre de l’urbanisme a l’initiative
des opérations de restauration immobilière déclarées d’utilité publique.
L’établissement des plans de restauration immobilière d’un ou plusieurs
secteurs ou quartiers est prescrit par décret pris en conseil des ministres sur
proposition conjointe de l’urbanisme et de celui du budget.
Pour les immeubles qui ne font pas l’objet de déclaration d’utilité publique, la
restauration est soumise à l’obtention d’un permis de construire.
Paragraphe III : La rénovation et le démembrement urbains
C’est l’opération d’urbanisme qui consiste en l’aménagement d’un quartier
ancien impliquant des immeubles situés dans périmètre visé, leur démolition
puis une reconstruction planifiée de l’ensemble.

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Le projet de rénovation urbaine est initié et conduite par l’Etat à travers le
ministre de l’urbanisme. Toutefois peut concéder la réalisation des travaux de
rénovation à un établissement public, privé ou une société d’économie mixte.
Quant au remembrement urbain c’est la réunion de différentes parcelles en un
seul tenant afin d’effectuer une redistribution rationnelle pour l’aménagement.
Seul l’Etat peut initier et conduire une opération de remembrement urbain.
Le projet de remembrement est approuvé par décret pris en conseil de
ministre sur proposition du ministre de l’urbanisme.

TITRE II : LES REGLES D’URBANISME


Les règles d’urbanisme sont des règles contraignantes et obligatoires sur tout
l’étendue du territoire ivoirien. Certaines sont générales et s’intéressent aux
divers travaux d’aménagement, d’autres par contre sont spécifiques à certaines
zones ou certaines activités.
CHAPITRE I : LES REGLES GENERALES D’URBANISME
Les règles générales d’urbanisme s’imposent à tous types de travaux ou
d’aménagement urbain et certaines s’appliquent sur l’ensemble du territoire,
d’autres sont applicables au plan local.
SECTION I : LES REGLES D’URBANISME APPLICABLES SUR TOUT L’ENSEMBLE
DU TERRITOIRE.
Il s’agit du règlement national d’urbanisme, des principes généraux du droit de
l’urbanisme, de la règle de la construction limitée et les servitudes d’utilité
publique.

Paragraphe I : la règlementation générale d’urbanisme et les


principes généraux du droit de l’urbanisme.
A- Le règlement national de l’urbanisme
Il s’agit des normes législatives ou d’origine étatiques qui s’imposent aux
communes et permettent à l’Etat de maintenir une application unifiée du droit
de l’urbanisme sur tout le territoire.
Le règlement national d’urbanisme ou encore appelé règles générales
d’urbanisme comprend :

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1- La localisation et la desserte des constructions
Il s’agit des règles qui tiennent à la salubrité et sécurité publique, à la
réalisation d’équipements collectifs et enfin à la protection de la nature et du
patrimoine culturel.

2- L’implantation et le volume des constructions


Les règles relatives à l’implantation et au volume des constructions sont des
règles impératives et quasiment insusceptibles de dérogations. Ce sont des
règles qui complètent celles du droit civil et du droit de la construction pour
préserver la vue et l’ensoleillement en fixant des distances minimales entre les
constructions ou la distance par rapport aux voies publiques.
3- L’aspect des constructions
Ces règles permettent d’éviter que les constructions de par leur situation, par
leur architecture, par leur dimension, par leur aspect extérieur ne soient de
nature à porter atteinte au caractère ou à l’intérêt des lieux avoisinants, aux
sites, aux paysages naturels ou urbains.
Il permet de rejeter les projets qui portent atteinte à l’esthétique au sens large
en limitant la hauteur des constructions à celles constructions environnantes,
en exigent des constructeurs que les murs séparatifs ou aveugles aient un
aspect qui s’harmonisent avec celui des façades.

B- Les principes généraux du droit de l’urbanisme


Depuis l’indépendance de la Cote d’Ivoire, le législateur et plus
particulièrement l’Etat ont voulu que le droit de l’urbanisme respecte un
principe d’équilibre entre l’aménagement et la protection de l’environnement.
Pour renforcer cet objectif, le législateur va voter en 2020, la loi relative au
code de l’urbanisme qui asseoir les principes généraux du droit de l’urbanisme
ivoirien.
Il s’agit de principes qui encadrent l’ensemble du droit de l’urbanisme, et qui
s’imposent à la totalité des documents et plans d’urbanisme.
Ces principes concernent :
- L’affirmation du principe général selon lequel « le territoire ivoirien est le
patrimoine de l’Etat ;

36
- Les grandes finalités de l’urbanisme que doivent respecter les
documents ;
- La gestion et l’affectation des sols.
Il y a toute une liste de principes groupés dans le code de l’urbanisme que les
documents d’urbanisme locaux doivent respecter sous peine d’illégalité :
- Le principe d’équilibre entre l’aménagement et la protection de
l’environnement ;
- Le document d’urbanisme doit définir les finalités sociales de la politique
de la ville ;
- Les documents d’urbanisme doivent tenir compte d’un ensemble de
questions nouvelles : les pollutions et les nuisances, les risques naturels
et technologiques, la qualité de l’air, de l’eau et des milieux, la maitrise
des déplacements urbains etc.
Ces objectifs doivent encadrer toute l’activité urbanistique sur l’ensemble du
territoire ivoirien.

Paragraphe II : La règle de l’approbation préalable et les servitudes


d’utilité publique.
A- La règle de l’approbation préalable
Cette règle est posée par l’ordonnance N° 2013-481 du 02 juillet 2013, fixant
les règles d’acquisition de la propriété des terrains urbains en son article 5
précise « aucun terrain ne peut faire l’objet d’un arrêté de concession
définitive, s’il n’est issu d’un lotissement approuvé par le ministre en charge de
l’urbanisme et dont le périmètre n’a pas été préalablement immatriculé »
Cette règle permet surtout l’étendue du territoire à l’Etat de maitriser
entièrement la politique d’urbanisation des communes et la conformité des
plans de lotissement aux normes d’urbanisme.
Il s’agit de lutter au niveau national contre les occupations et les affectations
anarchiques du sol et permettre une utilisation du sol qui entre dans le cadre
de la politique générale de l’urbanisation du pays.

B- Les servitudes d’utilité publique


Les servitudes administratives limitent l’utilisation des sols et le droit de
propriété. Ces servitudes telles que définies par le code de l’urbanisme

37
s’imposent sur l’ensemble du territoire et sont d’ordre public. Les particuliers,
ni même les collectivités territoriales ne peuvent y déroger.
Elles s’imposent au plan local d’urbanisme et sont opposables aux autorisations
d’urbanismes.
Elles sont mises en œuvre par les services de l’Etat. Il est fait obligation aux
communes d’annexer au plan local d’urbanisme, les servitudes d’utilité
publiques.

SECTION II : LES REGLES D’URBANISME LOCALES


Aux termes de l’article 125 du code de L’urbanisme, les communes sont tenues
de disposer d’un document d’urbanisme prévisionnel optant ainsi pour un
urbanisme quelque peu décentralisé.
Toutefois c’est le décret N° 2005-261 du 21 juillet 2005 fixant les modalités de
transfert et de répartition de compétences de l’Etat aux collectivités
territoriales qui définit les règles d’urbanisme au plan local.
L’article 4 de ce décret prévoit que la collectivité locale assure la gestion de son
domaine public et accorde des autorisations d’occupation.
Ainsi les règles d’urbanisme applicables aux plan local concernent la gestion du
domaine public de collectivités locales et l’octroi de certaines autorisations
d’urbanisme.

Paragraphe I : les règles de gestion du domaine public des


collectivités territoriales.
Conformément à l’article 9 de ce même décret, pour l’exercice de leurs
compétences en matière d’urbanisme et d’habitat, la collectivité territoriale à
en charge :
- L’élaboration et la mise en œuvre de ses plans directeurs d’urbanisme et
de ses plans d’urbanisme de détails après avis de l’autorité compétente ;
- De la proposition de déclassement des réserves administratives et du
domaine privé de la collectivité au ministre de l’urbanisme ;
- De l’élaboration et de la mise en œuvre de ses projets de lotissement ;
- Initier et réaliser des projets de construction de logement sociaux ;
- De créer et d’entretenir des espaces verts.

38
Ainsi chaque localité a le droit d’asseoir ses règles particulières
d’aménagement urbain, ses règles d’occupation et d’affectation du sol en
fonction de ses réalités et en conformité avec les objectifs d’urbanisme
nationaux.

Paragraphe II : la délivrance des documents d’urbanisme


En plus des règles de gestion édictées par les collectivités territoriales, celle-ci
sont chargées de la délivrance de certains documents d’urbanisme tels que les
autorisations et permis.
Ainsi conformément au décret précité, les collectivités territoriales peuvent :
- Instruire des dossiers et délivrer des documents d’attribution des
terrains pour des opération de lotissement réalisées. Il s’agit de lettres
d’attribution et d’arrêtés de concession provisoire ou de tout autre
document tenant lieu ;
- Instruire les dossiers et délivrer sur son territoire, les permis de
construire des bâtiments à usage d’habitation et des immeubles ne
dépassant le niveau R+3.

CHAPITRE II : LA SANCTION DES REGLES D’URBANISME


Les règles de l’urbanisme sont des règles impératives et généralement d’ordre
public qui demande un respect scrupuleux. Pour éviter la violation de ces
règles, l’Etat en amont va prévoir une procédure de contrôle qui peut donner
lieu à des sanctions.
SECTION I : LE CONTROLE DES REGLES D’URBANISME

Paragraphes I : les organes de contrôle


Le contrôle des règles d’urbanisme peut être effectué par l’administration ou
par des organismes techniques publics ou privés :

A- Le contrôle par l’administration.


Il s’agit du contrôle effectué par les services du ministère chargé de la
construction et de l’urbanisme qui ont en charge de faire respecter et appliquer
sur tout l’étendue du territoire les règles d’urbanisme. Ainsi dans chaque

39
localité, nous notons la présence d’un service local de ce ministère qui délivre
les autorisations et les certificats d’urbanisme et produit toutes les
informations en ce qui concernent les prescriptions d’urbanisme applicables
aux espaces. Ils sont chargés de contrôler pendant l’exécution la conformité
des travaux des travaux avec les exigences d’urbanisme.
Il en est également ainsi pour les services d’urbanisme des collectivités
territoriales qui ont en charge la mise en œuvre des plans directeurs
d’urbanisme et des plans d’urbanisme de détail de leur localité. A travers leur
service technique, elles assurent la conformité des réalisations avec les plans
d’urbanisme locaux.

A- Le contrôleur technique
Le code de la construction et de l’habitat dans le cadre du contrôle des
constructions institue le contrôleur technique ou contrôleur des constructions
constitué d’ingénieurs-conseils qui est chargé :
- De valider les plans de construction et de suivre leur mise en œuvre ;
- De valider l’implantation conformément aux prescriptions d’urbanisme
- De s’assurer que les travaux sont effectués de manière satisfaisante dans
le respect des normes de construction.
Le maitre d’ouvrage est tenu de se conformer aux recommandations du
contrôleurs des constructions.

Paragraphe II : les moyens de contrôle


Les moyens de contrôle des règles d’urbanisme peuvent analysés à travers le
contrôle avant la réalisation des travaux, pendant la réalisation ou l’exécution
des travaux et après la réalisation des travaux.

A- Le contrôle avant la réalisation des travaux


Ce contrôle s’effectue à travers des autorisations et des certificats délivrés par
les autorités d’urbanisme avant le commencement de tous travaux
d’aménagement ou de construction. Ainsi nous avons notamment :
- Le certificat d’urbanisme qui donne toutes les informations et les
prescriptions d’urbanisme concernant l’utilisation du terrain ;
- Le permis de construire qui donne l’autorisation pour des travaux de
construction selon des prescriptions d’urbanisme ;
- Les permis de modifier ou de démolir ;

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- Les autorisations diverses d’occupation du domaine public
- Les autorisations de lotissement ou d’aménagement foncier.
Tous ces documents d’urbanisme tentent en amont de veiller au respect des
règles d’urbanisme et permettre à l’administration de maitriser le contrôle des
travaux d’aménagement.

B- Le contrôle pendant les travaux


Il est constitué essentiellement par des déplacements effectués par les agents
des services de contrôle du ministère de l’urbanisme et des collectivités
territoriales et même des contrôleurs techniques sur lieux d’exécution des
travaux. Ces différentes visites de terrain sont obligatoires pour certains
travaux tels que ceux nécessitant un permis de construire. Les opérations
d’aménagement et de lotissement également nécessitent des visites de
terrains pour constater l’application des réglées d’urbanisme.
En ce qui concerne les travaux de construction, le contrôle exercé par le
contrôleur des constructions pendant l’exécution des travaux est quasi
permanent car la loi lui fait obligation de produire de façon périodique des
rapports aux services compétents du ministère de l’urbanisme.

C- Le contrôle après les travaux


Le contrôle après les travaux combine à la fois les visites de terrain et la
production et délivrance de certains documents de conformité.
A la fin de certains travaux de construction ou d’aménagement, les services
d’urbanismes compétents font des visites pour s’assurer des conformités des
réalisations avec les règles d’urbanisme prescrites soit dans le permis soit dans
l’autorisation.
En ce qui concerne les travaux de construction, le maitre de l’ouvrage est tenu
de produire à la fin des travaux une attestation de bonne exécution délivrée
par le contrôleur des constructions.
Pour tous les travaux nécessitant un permis de construire ou une autorisation
préalable, à la fin des travaux, le maitre de l’ouvrage doit requérir de l’autorité
compétente un certificat de conformité qui constitue le moyen de preuve
indispensable de la conformité des réalisations avec les prescriptions
d’urbanisme.
SECTION II : LES SANCTIONS DES REGLES D’URBANISME

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Deux types de sanctions se dégagent de la lecture du code de l’urbanisme et de
diverses normes règlementaires en matière d’urbanisme à savoir les sanctions
administratives et les sanctions judicaires.

Paragraphe I : les sanctions administratives


Les sanctions administratives en cas de défaut de conformité ou de violation
des règles d’urbanisme sont l’injonction de mise en conformité, la démolition
et des amendes administratives

A- Les injonctions de mise en conformité


Le défaut de conformité ou la violation des règles d’urbanisme est constaté par
un procès-verbal dressé par les services compétents et signifié au maitre de
l’ouvrage avec une injonction de procéder ou faire procéder dans un délai
imparti par ledit procès-verbal à la mise en conformité.
A l’expiration du délai imparti, les services techniques de l’urbanisme saisissent
le ministre de l’urbanisme qui fait procéder d’office, aux frais du maitre de
l’ouvrage, à ladite mise en conformité.

B- La démolition
Conformément aux dispositions du code de construction et de l’habitat, en
l’absence de toute saisine du tribunal, les constructions édifiées sans permis de
construire ou en violations des prescriptions du permis peuvent faire l’objet de
démolition après notification par l’administration d’une demeure de
démolition.
L’administration peut également de plein droit procéder à la démolition, toute
construction qui s’est poursuivie après une mise en demeure d’arrêt des
travaux ou de démolitions ou en violation des prescriptions de mise en
conformité.

C- Les amendes administratives


Sans préjudice des peines pénales prévues, des amendes administratives
peuvent être infligées aux personnes ayant entrepris, implanté, modifié, démoli
ou ont fait entreprendre, implanter, modifier ou démolir des constructions sans
autorisation préalable de l’autorité compétente.

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Les architectes, entrepreneurs, bénéficiaires des travaux et autres responsables
de leur exécution sont infligés des mêmes amendes administratives.
Ces amendes administratives sont fixées selon les modalités suivantes :
- 12 500 FCFA par mètre carré hors œuvre de tous les planchers pour les
bâtiments à usage d’habitation ;
- 15 000 FCFA par mètre carré pour les bâtiments à usage de bureaux ou
de commerce ;
- 20 000 FCFA par mètre carré pour les bâtiments industriels.
Sont également soumis à des amendes administratives, ceux qui poursuivent
les travaux au mépris de l’arrêt des travaux ordonnés par l’autorité compétente
selon les modalités suivantes :
- 15 000 FCFA par mètre carré hors de tous les planchers pour les
bâtiments à usage d’habitation ;
- 20 000 FCFA par mètre carré pour les bâtiments à usage de bureaux ou
de commerce ;
- 25 000 FCFA par mètre carré pour les bâtiments à usage industriel.
Aussi quiconque n’observerait-il pas la formalité d’affichage sur le terrain du
panneau de chantier, est soumis à une amende administrative de 100 000 CFA.
Ces sommes sont mises au recouvrement des services du guichet unique du
permis de construire.
Paragraphe II : les sanctions judiciaires
Deux types de sanctions judiciaires sont prévus par le législateur pour la
sanction des infractions contre les règles d’urbanisme à savoir la remise en
l’état des lieux et les sanctions pénales.
A- La remise en l’état des lieux
Il est prévu à l’article 284 du code de l’urbanisme que le juge outre les
sanctions pénales en vigueur, doit dans un délai prescrit, ordonné l’interruption
des travaux et la remise en l’état primitif des lieux.
Ainsi le tribunal compètent en cas d’infraction aux règles d’urbanisme peut
ordonner la démolition des ouvrages concernés pour une mise en l’état des
lieux. Il peut également prescrire l’arrêt des travaux pendant un délai qu’il fixe
lui-même.

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B- Les sanctions pénales
Dans le domaine de l’urbanisme, les manquements aux règles d’urbanisme
peuvent donner lieu à des poursuites pénales. Ainsi les infractions liées aux
règles d’urbanisme sont considérées comme des délits et punies comme telles.
Ainsi de nombreuses peines d’emprisonnement et de très lourdes amendes ont
été prévues pour les infractions aux règles de l’urbanisme.

CHAPITRE II : LES REGLES SPECIALES D’URBANISME


Le champ d’application de ces règles est très limité puisqu’elles ne s’appliquent
que dans des zones très déterminées du territoire. Certaines de ces règles ont
pour but essentiellement la protection de la zone contre l’excès d’urbanisation
par contre d’autres ont pour objectif l’aménagement d’un espace.

Section unique : les règles spécifiques d’urbanisme


Paragraphe I : les aéroports, aérodromes et la voirie
Il s’agit des règles spécifiques d’urbanisme relatives aux aéroports et
aérodromes et celles relatives aux zones industrielles.

A- Les règles d’urbanisme applicable aux aéroports et


aérodromes
Les documents d’urbanisme prévoyant les zones d’implantation des aéroports
et aérodromes doivent tenir compte des nuisances sonores susceptibles d’être
produites.
Les concessionnaires des marchés de construction des aéroports et
aérodromes doivent tenir compte prévoir les dispositifs nécessaires pour
minimiser au maximum les nuisances sonores provoquées par le trafic
aéroportuaire.

B- La voirie

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Les voiries dans les agglomérations doivent être conformes aux règles
d’urbanisme en vigueur. Les passages piétons doivent être conçus en tenant
compte des personnes à mobilité réduite.
Les documents d’urbanisme doivent prévoir des emprises de voies prennent en
compte tout type de transport en commun de masse.
Il est interdit à des initiatives privées de réaliser sur la voie publique des
dispositifs de ralentissement des véhicules.

Paragraphe II : les zones industrielles et les commerces


A- Les zones industrielles
Les zones industrielles sont des espaces concentrant plusieurs entreprises
ayant des activités industrielles. Elles doivent être implantées en dehors des
agglomérations, en périphérie des villes et de manière à ne pas compromettre
la santé et la sécurité des populations.
La création d’une zone industrielle doit faire l’objet d’une étude d’impact
environnemental et social.

B- Les commerces
Les documents d’urbanisme opérationnel tels que le plan d’urbanisme de
détail, le plan d’aménagement foncier et le plan de lotissement doivent
disposer de réserves foncières affectées aux sites et équipements commerciaux
conformément à la grille d’équipement agréé ou celle en vigueur au ministère
en charge de l’urbanisme.
Il est désormais institué au sein du ministère en charge de l’urbanisme, une
commission d’urbanisme commercial avec pour mission la surveillance
générale de l’urbanisme commercial.

Paragraphe III : les zones artisanales et les zones touristiques


A- Les zones de développement et d’expansion touristique
La politique nationale d’aménagement du territoire et les plans d’urbanisme
directeurs des collectivités territoriales doivent tenir compte des zones de
développement et d’expansion touristique. L’Etat veille à la mise en place des
zones touristiques par :

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- L’identification, la délimitation, l’aménagement et la protection desdites
zones ;
- La libération de ces zones de toute servitude ;
- La création de structures chargées de la gestion de ces zones.
L’Etat veille également à l’aménagement et à l’exploitation à des fins
touristiques du littoral, des berges, des parcs nationaux et des réserves
naturelles.

B- Les zones artisanales


La politique nationale d’aménagement du territoire et les plans d’urbanisme
directeurs des collectivités territoriales doivent prévoir des réserves foncières
spécifiques pour l’implantation des activités du secteur de l’artisanat en
général et la création des centres artisanaux privés ou publics en particulier.
Des structures privées peuvent conduire et aménager des zones d’implantation
artisanale.

PROGRESSION DU COURS DE DROIT DE


L’URBANISME

PREMIERE PARTIE : LA PLANIFICATION URBAINE


TITRE I : LES ORGANES ET LES OUTILS DE PLANIFICATION URBAINE

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CHAPITRE I : LES ORGANES DE PLANIFICATION
SECTION I : LES ORGANES DE PLANIFICATION
SECTION II : LES ORGANES EN CHARGE DE L’URBANISME
CHAPITRE II : LES OUTILS DE PLANIFICATION
SECTION I : LES DOCUMENTS D’URBANISME PREVISIONNELS
SECTION II : LES DOCUMENTS D’URBANISME OPERATIONNELS
TITRE II : LES OPERATIONS D’URBANISME
CHAPITRE I : LES OPERATIONS D’AMENAGEMENT FONCIER
SECTION I : LES OPERATIONS D’AMENAGEMENT FONCIER ET DE LOTISSEMENT
SECTION II : LES OPERATIONS DE REAMENAGEMENT URBAIN

PARTIE II : LES REGLES D’URBANISME


TITRE I : LES REGLES GENERALES D’URBANISME
CHAPITRE I : CLASSIFICATION DES REGLES D’URBANISME
SECTION I : LES REGLES D’URBANISME APPLICABLES SUR L’ENSEMBLE DU
TERRITOIRE
SECTION II : LES REGLES D’URBANISME LOCALES

CHAPITRE II : LA SANCTION DES REGLES D’URBANISME


SECTION I : LE CONTROLE DES REGLES D’URBANISME
SECTION II : LES SANCTIONS
CHAPITRE II : LES REGLES SPECIALES D’URBANISME
SECTION UNIQUE : LES REGLES SPECIFIQUES D’URBANISME

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