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Chapitre 17 – Droit de la propriété industrielle

Éléments du programme du concours traités dans ce chapitre :


Point supplémentaire du programme

Table des matières


Éléments du programme du concours traités dans ce chapitre : ......................................................... 1
Partie 1 – Le brevet ............................................................................................................... 2
I- Le domaine du brevet ............................................................................................................ 2
A- Les conditions de la brevetabilité ................................................................................................. 2
B- L’objet du brevet : un produit ou un procédé ............................................................................... 3
C- Les exclusions du champ du brevet .............................................................................................. 3
II- Le titulaire du brevet ............................................................................................................. 3
A- Le privilège du premier déposant ................................................................................................. 3
B- Les inventions des salariés ........................................................................................................... 3
C- Les brevets déposés à plusieurs ................................................................................................... 4
III- La demande de brevet ........................................................................................................... 4
A- La procédure nationale devant l’INPI ........................................................................................... 4
B- La demande internationale de brevet .......................................................................................... 4
IV- Les droits sur le brevet........................................................................................................... 4
Partie 2 – La marque.............................................................................................................. 5
I- Les conditions d’appropriation de la marque.......................................................................... 5
A- La forme de la marque........................................................................................................... 5
B- Les conditions de validité de la marque ........................................................................................ 5
C- La disponibilité de la marque ....................................................................................................... 6
II- L’enregistrement national de la marque................................................................................. 6
A- La procédure d’enregistrement .............................................................................................. 6
B- Les effets de l’enregistrement ...................................................................................................... 6
III- L’enregistrement international et européen des marques ...................................................... 7
A- La marque au niveau de l’Union Européenne ......................................................................... 7
B- La marque internationale ............................................................................................................ 7
Partie 3 : La protection du Brevet et de la Marque ................................................................. 7
I) La protection du Brevet ......................................................................................................... 7
II) La protection de la marque .................................................................................................... 8

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Partie 1 – Le brevet
Le brevet d’invention est un titre de propriété industrielle qui confère à son détenteur un droit exclusif
d’exploitation pendant 20 ans. Il protège un produit ou un procédé qui apporte une solution nouvelle
à un problème technique.
Le brevet permet aux entreprises de rentabiliser et de sécuriser leurs investissements dans la R&D. Le
mécanisme du brevet est censé stimuler la recherche et l’innovation. Il a une dimension stratégique
pour les entreprises. Lorsqu’un brevet est déposé, l’invention est divulguée : partage des
connaissances, (documentation conservée par l’INPI).

I- Le domaine du brevet
A- Les conditions de la brevetabilité

Toutes les inventions ne sont pas brevetables. Un brevet n’est obtenu qu’après vérification par les
autorités de dépôt des conditions de brevetabilité. Une invention brevetable ne peut pas être une
découverte, ni une simple théorie scientifique abstraite ou une méthode mathématique, ni un plan ou
des méthodes (abstraits et non techniques), ni une simple présentation d’informations.
Sont brevetables les inventions nouvelles, impliquant une activité inventive et susceptible d’une
application industrielle. Il est nécessaire d’avoir trois critères cumulatifs pour pouvoir déposer un
brevet : la nouveauté, l’activité inventive, l’application industrielle.

La condition de nouveauté. Une invention est nouvelle si elle n’est pas comprise dans l’état de la
technique, c’est-à-dire tout ce qui a été rendu accessible au public avant la date de dépôt de la
demande.
La nouveauté est détruite par la divulgation antérieure de l’invention c’est-à-dire par le fait d’avoir
rendu l’invention accessible au public avant le dépôt de la demande.
Si une invention est divulguée, c’est qu’elle est expliquée de façon suffisamment claire et précise pour
être exécutée, exploitée. De simples informations générales rendues publiques ne constituent pas une
divulgation. Par exemple, l’exposition d’une machine agricole ne permet pas, par une simple
observation, de comprendre et de reproduire la technologie innovante dont elle est dotée.

Une activité inventive. Une invention est considérée comme impliquant une activité inventive si, pour
l’homme du métier, elle ne découle pas de manière évidente de l’état de la technique. Le critère de
référence, pour juger de l’inventivité, est donc les connaissances techniques de l’homme de métier.
L’homme de métier est celui de la branche dans laquelle se pose le problème technique résolu par
l’invention. L’homme du métier est un personnage abstrait : il n’est ni un savant, ni un inventeur, ni un
homme de la rue. C’est un homme de l’art normalement compétent, à savoir un spécialiste qualifié
dans le domaine considéré, mais de qualité moyenne. L’appréciation de ce critère est donc délicate.

Une application industrielle. Il est impossible de breveter une invention trop abstraite, théorique. Il
suffit que l’invention ait une utilisation concrète, exploitable économiquement. Il suffit de démontrer
qu’il est possible de réaliser ou d’employer l’invention.

Même si les conditions classiques de brevetabilité sont respectées, breveter une invention contraire à
l’ordre public et aux bonnes mœurs est impossible.

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B- L’objet du brevet : un produit ou un procédé

Il existe différentes catégories de brevets. Il est possible d’avoir :


- un brevet de produit (un objet) ;
- un brevet de procédé (le langage morse a été breveté comme procédé de communication ou
plus couramment un procédé de fabrication). ;
- un brevet d’application nouvelle :
- un brevet de combinaison nouvelle, par exemple, une balance automatique calculant
simultanément le poids et le prix a été brevetable.

C- Les exclusions du champ du brevet

Le champ du brevet se limite à des aspects techniques. Ainsi, pour des raisons éthiques, il a été décidé
d’exclure du champ du brevet le corps humain. Dans toutes les phases de sa constitution et de son
développement, il n’est pas possible de brevet le corps humain ou l’un de ses gènes. Cependant, les
produits dérivés d’éléments issus du corps humains eux sont brevetables (médicaments préparés à
l’aide de cellules souches par ex.). Pour les mêmes raisons, les animaux ne sont pas brevetables.
Les nouvelles variétés végétales (issues de procédés naturels ou non) sont protégées par un autre
mécanisme, le « certificat d’obtention végétale » qui donne un monopole de production, reproduction,
vente… de 20 ans. Les procédés d’obtention naturels comme la greffe, le bouturage ou la sélection
naturelle sont exclus du brevet.
Enfin, les créations purement esthétiques n’entrent pas dans le régime du brevet mais dans celui des
dessins et des modèles.

II- Le titulaire du brevet


A- Le privilège du premier déposant

Le droit au titre de propriété industrielle appartient à l’inventeur ou à son ayant-cause. La loi présume
que l’inventeur est le premier déposant. Il arrive que plusieurs personnes travaillent en même temps
sur les mêmes innovations. Le premier à déposer le brevet aura le monopole d’exploitation. Cette règle
n’est qu’une présomption simple qui peut être renversée par la preuve contraire. Lorsque l’invention
a été usurpée ou dérobée (espionnage industriel, vol, détournement par un salarié…), le dépôt du
brevet à l’INPI peut être contesté par le véritable inventeur ultérieurement (voir partie 3).

B- Les inventions des salariés

Près de 80% des inventions sont réalisées par des salariés. Il peut y avoir des conflits entre les
employeurs et les salariés sur la paternité des inventions. Ces conflits relèvent de la compétence de la
Commission nationale des inventions de salariés qui organise une conciliation. Sans conciliation, les
parties peuvent saisir le TGI.

Quand le salarié a une mission de recherche, l’invention appartient en principe à l’employeur. C’est lui
qui dépose en son nom le brevet. Quand l’invention est créée par un salarié dont ce n’était pas la
mission, réalisée soit pendant le temps de travail du salarié, soit dans le domaine d’activité de
l’entreprise, soit à l’aide des moyens de l’entreprise : elle appartient au salarié qui peut la breveter.
Mais l’entreprise est informée du dépôt de la demande et peut décider de se faire attribuer l’invention.
Dans ce cas le salarié est compensé justement.

Enfin pour les inventions hors missions non attribuables, réalisées en dehors des missions, sans lien
technique avec l’activité de l’entreprise, dans l’aide des moyens de l’entreprise, elles appartiennent au
salarié.

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C- Les brevets déposés à plusieurs

Les inventions mises au point à plusieurs appartiennent en copropriété aux inventeurs. La propriété
du brevet est partagée. Chaque cotitulaire du brevet peut exploiter l’invention à son profit mais il doit
indemniser les autres.

III- La demande de brevet

La demande faite en France ne protège l’inventeur que pour la France. L’entreprise doit donc souvent
aussi déposer le brevet à l’étranger. Les règles de brevetabilité varient selon les pays.

A- La procédure nationale devant l’INPI

Pour obtenir un brevet, il est nécessaire d’établir une demande sur un formulaire express. C’est à partir
de la date de la demande que la protection commence (20 ans). Le déposant est protégé contre les
contrefaçons dès ce jour. Durant l’examen de la demande, il y a un contrôle du respect de la forme du
dépôt et un contrôle des conditions de fond de la brevetabilité. A l’issue de cet examen, l’INPI procède
au rejet ou à l’admission de la demande de brevet.

B- La demande internationale de brevet

Il existe au niveau européen et mondial des accords permettant de protéger les inventions (ne vaut
que pour les pays signataires). Les brevets soutiennent l’innovation et la compétitivité. Malgré de
nombreuses tentatives depuis les années 60, le système du brevet européen restait incomplet.
L'accord intervenu le 25 juin 2015 réduit fortement les coûts du brevet et assure une protection
automatique dans les 25 Etats membres participants.
Avant, pour que le brevet européen actuel soit valable au sein de l'Organisation européenne des
brevets (OEB), l’inventeur devait obtenir 38 validations dans des pays parlant 29 langues. Cette
situation entraînant des frais considérables, notamment de traduction. Désormais, depuis 2016, tout
inventeur peut demander à l'Office européen des brevets (OEB) un brevet unitaire européen lui
assurant une protection dans les 25 États membres participants. Le brevet doit être demandé dans
l'une des trois langues officielles : l'allemand, l'anglais et le français. Il permet à son titulaire de
bénéficier d'une traduction automatique.
Avec cette décision, le coût de la protection dans 25 États correspondra au coût actuel d'un brevet
déposé dans seulement quatre États, à savoir moins de 5 000 euros sur 10 ans, au lieu de 30 000
euros auparavant.

IV- Les droits sur le brevet

Le brevet offre un monopole d’exploitation pour une durée de 20 ans à compter du jour de dépôt de
la demande à l’INPI. Cependant, il faut payer une redevance annuelle.
Si le brevet porte sur des médicaments, ces derniers doivent pour être commercialisés obtenir une
autorisation de mise sur le marché délivrée par l’administration. L’autorisation peut prendre plusieurs
années. Le titulaire peut compenser en demandant un certificat complémentaire de protection.

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Partie 2 – La marque
La marque de fabrique, de commerce ou de service est un signe susceptible de représentation
graphique servant à distinguer les produits ou services d'une personne physique ou morale. Une
marque de fabrique est apposée sur les produits, une marque de service désigne les prestations de
services offertes tandis qu’une marque de commerce est apposée par un distributeur sur les produits
qu’il commercialise mais ne fabrique pas.
La marque est un signe distinctif dont la fonction essentielle est de garantir au consommateur ou à
l’utilisateur final l’identité d’origine du produit. Phénomène culturel et social, elle a une importance
stratégique pour les organisations, qui ont un « capital marque » (valeur économique).
Elle comprend toutes les dénominations sous toutes les formes (mots, assemblages de mots, noms
patronymiques, sigles…), signes sonores (sons, phrases musicales), signes figuratifs (dessins, logos,
formes, dispositions, combinaisons ou nuances de couleurs…).
Ni le support, ni la fonction ne conduit à un régime juridique différent.

I- Les conditions d’appropriation de la marque

A- La forme de la marque

Le signe doit être susceptible de représentation graphique. Ce peut être une marque nominale comme
les deux C de Chanel, une marque figurative comme la pomme d’Apple ou le panda de la WWF, ce peut
être aussi une marque tridimensionnelle comme la forme de la pastille Vichy ou encore une marque
sonore comme le jingle de la SNCF. La Cour de justice de l’Union européenne a considéré quele slogan
peut également avoir une fonction distinctive.
Il est cependant exclu que la forme de la marque soit une odeur ou un goût.

B- Les conditions de validité de la marque

Pour que la marque soit reconnue comme telle, il est nécessaire que cette dernière ait un caractère
distinctif. Le signe ne doit pas être a priori et banalement associé avec le produit ou le service. Le logo
Apple ne serait pas distinctif pour des produits à base de pomme. La distinctivité résulte de la manière
dont le public va percevoir la relation entre le produit/service et le signe. Le code de la propriété
intellectuelle ne donne pas de définition du caractère distinctif du signe utilisé (appréciation au cas par
cas par le juge). Ainsi, il est possible d’en déduire les éléments suivants :
- La marque ne doit pas être un signe nécessaire : elle ne doit pas être le seul signe possible pour
désigner un produit/service (ex. yo yo)..
- La marque ne peut pas utiliser des noms génériques : farine de blé, vente à distance. Sinon, ça
interdit aux concurrents d’utiliser ces termes. La jurisprudence a indiqué que les appellations :
entreprise, galerie, polo, expert- comptable, visagiste ne peuvent être réservées à une seule
entreprise pour ses produits/services.
- La marque ne peut pas utiliser de signes usuels : portable pour un ordinateur, vélo pour une
bicyclette, H2O pour de l’eau. Pour les marques figuratives : est usuel une feuille de vigne pour
du vin, une clé de sol pour des produits musicaux, une vache pour du fromage. Pour être
appropriables ils doivent être présentés de manière originale (vache rouge qui rit). On ne peut
pas s’approprier bleu pour du lait demi écrémé et rouge pour du lait entier.
- La marque ne peut pas utiliser de signes purement descriptifs : indication du poids, de la taille,
de la provenance géographique. La marque est nulle si elle est composée de termes purement
descriptifs.
- Certains signes sont interdits comme les signes officiels d’appartenance aux États membres de
la Convention d’Union de Paris et aux organisations internationales dépendant d’au moins un
de ces États. Les armoiries, drapeaux, emblèmes d’Etat ou autres signes ou poinçons officiels
ont été refusés tout comme la marque France Bijoux qui pouvait faire croire à un label officiel
d’origine et de garantie.
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- Les signes contraires à l’ordre public et bonnes mœurs ont également fait l’objet d’une
interdiction. Lamarque Opium pour le produit du parfumeur Yves Saint-Laurent a d’abord été
refusée puis acceptée après appel. L’analyse porte sur le signelui-même.
- Enfin, la dernière interdiction porte sur les marques déceptions. Il ne faut pas avoir une
marque de nature à tromper le public, sur la nature, la qualité et la provenance géographique.
Les yaourts Bio ont dû devenir Activia car ils ne sont pas biologiques.

C- La disponibilité de la marque

L’INPI ne vérifie pas la disponibilité de la marque dont on demande le dépôt. Avant l’enregistrement,
il est nécessaire de rechercher les antériorités (outils en ligne mis à disposition par l’INPI). Le titulaire
d’un droit antérieur peut s’opposer à l’enregistrement. La marque antérieure est opposable dès qu’il
y a une ressemblance avec le signe.
On dépose une marque pour une liste limitative de produits et de services énumérés dans la demande,
c’est le principe de spécialité de la marque. Les produits et services protégeables par une marque sont
divisés en classes. La personne qui dépose une marque indique pour quelles classes elle entend utiliser
la marque. Si une marque n’a été déposée que pour des jouets, le signe pourra être déposé par
quelqu’un d’autre à propos d’autres classes de produits ou de services. Cette règle ne vaut pas pour
les marques de haute renommée selon la directive de 1988. Dès qu’elle est connue
internationalement, une marque ne peut plus être utilisée indépendamment des produits offerts et
donc du principe de spécialité.

II- L’enregistrement national de la marque

A- La procédure d’enregistrement

Pour protéger la marque, il est nécessaire de procéder à son enregistrement à l’INPI. Cependant, les
marques notoires sont protégées sans obligation d’enregistrement. En pratique, les marques non
enregistrées sont très rares. La demande indique pour quelles classes de produits/services elle est
déposée.
L’INPI effectue un examen préalable pour vérifier les conditions de fond et de forme mais elle ne
procède pas à une vérification de la disponibilité du signe. C’est au titulaire du droit antérieur de veiller
et de manifester son opposition à l’enregistrement si la marque est déjà prise.

B- Les effets de l’enregistrement

L’enregistrement offre au titulaire un droit de propriété sur la marque pour les produits et services
désignés. Ce droit de propriété vaut pour une durée de 10 ans à compter du dépôt. L’enregistrement
est renouvelable sans limite et obligatoire tous les 10 ans pour conserver la marque. Le propriétaire a
le droit d’exploiter, de concéder, de céder la marque.
Le propriétaire peut autoriser des tiers à exploiter la marque contre rémunération : contrat de licence.
La licence peut être totale ou partielle, soit pour certains produits ou services seulement. Toute
exploitation en dehors des limites est une contrefaçon. Le licencié paye une redevance au propriétaire
(forfaitaire ou proportionnelle aux résultats de l’exploitation).

Le titulaire d’une marque est obligé d’exploiter la marque. Le droit n’est conservé que s’il est exercé :
le propriétaire qui ne fait pas un usage sérieux de la marque sans juste motif pendant 5 ans peut être
frappé de déchéance pour défaut d’exploitation. Toute personne intéressée peut demander la
déchéance. Le titulaire a l’obligation de défendre la marque s’il veut conserver ses droits.
Ainsi, une veille juridique et concurrentielle est pour réagir contre les attaques au titre et contre les
tentatives de dépôt de la même marque par les concurrents.

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III- L’enregistrement international et européen des marques

A- La marque au niveau de l’Union Européenne

Pour l’Union européenne, la procédure d’enregistrement est centralisée auprès de l’OHMI (Office de
l'harmonisation dans le marché intérieur) qui permet d’obtenir un titre unique couvrant le territoire
des États membres de l'UE. Le titre communautaire coexiste avec les titres nationaux.
L’enregistrement est valable pour 10 ans à compter du dépôt de la demande. Il est possible d’effectuer
une demande directe à l’OHMI ou par l’intermédiaire de l’INPI. L’OHMI examine la demande puis la
transmet aux offices nationaux des 27 États membres qui font leurs propres recherches (selon leur
droit interne). L’OHMI rédige un rapport de recherche d’antériorité parmi marques communautaires
déjà déposées.
S’il y a un accord de l’OHMI, la marque est enregistrée (titre délivré et marque inscrite au registre des
marques communautaires) ce qui va permettre une protection sur tout le territoire de l’Union contre
la contrefaçon.
B- La marque internationale

Une marque enregistrée en France n’est protégée qu’en France. Des accords internationaux
permettent d’étendre la protection aux pays signataires.

Partie 3 : La protection du Brevet et de la Marque

I) La protection du Brevet

• L’action en revendication

Il s’agit d’une action par laquelle le véritable inventeur du brevet va venir réclamer la paternité d’une
invention breveté par un tier. Cette action est ouverte à toute personne qui s’est fait usurpé ou volé son
brevet.
En cas d’aboutissement de cette action, le l’inventeur se substitue au déposant.
Cette action relève de la compétence du tribunal judiciaire et se prescrit par 5 ans après la publication du
brevet si le déposant est de bonne foi et pas 5 ans après l’expiration du brevet (donc 25 ans), si le
déposant est de mauvaise foi.

• La procédure d’opposition

Depuis la loi PACTE de 2019, une procédure d’opposition a été instauré. Elle permet au titulaire d’un droit
antérieur d s’opposer à l’enregistrement d’un nouveau brevet en prouvant l’absence de nouveauté du dit
brevet. Cette procédure se déroule devant l’INPI et est limité à la période d’enregistrement qui dure
généralement 6 à 8 mois.

• L’action en nullité

La procédure en nullité permet à toute personne qui a un intérêt à agir de demander la nullité d’un brevet
à partir de la date de dépôt de la demande de brevet. Depuis la loi PACTE de 2019, il n’y a plus de délai de
prescription à cette action. Cette action, qui se déroule devant le juge judiciaire, trouve comme
fondement soit la preuve de non-brevetabilité soit l’insuffisance de description du brevet.
Si l’action en nullité aboutit, elle entraine l’annulation rétroactive du brevet.

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Bien souvent, la partie qui est accusé lors d’une action en nullité va utiliser l’exception de nullité pour
renverser l’accusation et opposé la nullité du brevet à l’autre partie.

• L’action en contrefaçon

La mise dans le commerce ou l’utilisation de tels produits, sont constitutives de contrefaçon directe. Ilen
est de même pour l’utilisation d’un procédé breveté, ainsi que pour l’offre, à des tiers et en connaissance
de cause, d’un tel procédé.
Il est possible d’agir grâce à une action en contrefaçon dès le dépôt de la demande. Une contrefaçon estla
copie du produit ou du procédé couvert par le brevet. Le demandeur peut établir la preuve de cette
contrefaçon comme tout fait juridique, par tout moyen. Le Président du TGI de Paris peut ordonner une
saisie-contrefaçon des biens contrefaits ou produits grâce à des procédés contrefaits.
L’action se prescrit au bout de cinq ans. Elle permet d’obtenir des dommages-intérêts, la confiscationdes
produits illégaux et l’interdiction pour l’auteur de la contrefaçon de poursuivre l’exploitation des biens.

II) La protection de la marque

• L’action en revendication

Elle est fondée sur un droit antérieur opposable. Le revendiquant peut apporter la preuve d’un dépôt
abusif ou d’un droit antérieur opposable. Ledemandeur ne demande pas la nullité de l’enregistrement
mais demande à être substitué au déposant. Comme pour le Brevet, cette action est possible en cas
d’usurpation ou de vol. Elle est de la compétence du tribunal judiciaire et se prescrit par 5 ans.

• La procédure d’opposition

Il s’agit d’un titulaire d’une marque antérieure qui s’oppose à la délivrance d’une marque d’un tiers. La
procédure s’enclenche dans les 2 fois suivant la publication de la demande et se fait devant l’INPI.
Contrairement au brevet, cette procédure existait avant la loi PACTE de 2019.

• L’action en nullité

Les causes de nullité sont le non-respect des conditions defond ou l’indisponibilité du signe en raison d’un
droit antérieur opposable. Peuvent agir d'office en nullité en cas de non-respect des conditions de fond
toute personne qui a un intérêt à agir, dont le ministère public, mais seul le titulaire d'un droit antérieur
peut agir en nullité sur le fondement d’une atteinte à ce droit antérieur. Pour le caractère d’ordre public il
s’agit donc d’une nullité absolue et pour l’atteinte à un droit antérieur d’une nullité relative.

La loi PACTE est venue apporter des modifications quant à la procédure. Alors qu’auparavant la procédure
de l’action en nullité était de la compétence du juge judiciaire, il y a désormais une compétence partagée
entre le juge judiciaire et l’INPI. INPI est compétent pour les marques antérieurs et les noms de domaines
(donc la majorité des contentieux) alors que le juge judiciaire est compétent pour les droits d’auteur, les
dessin ou modèle.
La procédure devant l’INPI comprend 3 phases :
- 1ère phase : une pré instruction durant laquelle les pièces sont vérifiées
- 2ème phase : une phase d’instruction avec le respect du principe du contradictoire
- 2ème phase : l’INPI rend sa décision. En cas de nullité, cela entraine la rétroactivité de la marque.
La partie qui se sent lésée peut faire appel de la décision de l’INPI.

Depuis la loi PACTE, l’action en nullité n’est pas plus soumise à prescription. De plus, la mauvaise saisine
entre le juge judiciaire et l’INPI entraine une irrecevabilité de la déclaration.

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• L’action en contrefaçon

La contrefaçon est un usage illégitime de la marque dans la vie des affaires. Le titulaire d’une marque
peut exercer l’action en contrefaçon. Il peut aussi exercer une action en concurrence déloyale selon
les règles du droit de la concurrence.

Les contrefaçons regroupent les atteintes pour lesquelles le risque de confusion est présumé. Il existe
différentes formes de contrefaçons :
- par reproduction de la marque pour des produits ou services identiques à ceux protégés. Il y
a reproduction lorsque la marque contrefaisante reproduit, sans modification ni ajout, tous les
éléments constituant la marque ou lorsque, considérée dans son ensemble, elle recèle des
différences si insignifiantes qu’elles peuvent passer inaperçues aux yeux d’un consommateur
moyen.
- par usage de la marque pour des produits ou services identiques. L’usage est distinct de la
reproduction puisque l’usage fait référence la marque dans des documents commerciaux ou
publicitaires, emploi de la marque comme enseigne, nom commercial ou dénomination
sociale, importation de produits marqués en provenance de l’étranger...

Les atteintes pour lesquelles le risque de confusion doit être démontré. Le demandeur doit ici prouver
que la pratique risque d’entraîner une confusion dans l’esprit du public.

La contrefaçon engage la responsabilité civile (une faute civile) et la responsabilité pénale (un délit). Il
est possible d’agir soit devant juge civil ou par le dépôt d’une plainte au pénal avec constitution de
partie civile. Le propriétaire de la marque ou toute partie à un contrat de licence peut agir dans un
délai de 5 ans à compter du dernier acte de contrefaçon.
Cette action peut conduire au versement de dommages et intérêts, à l’interdiction d’utiliser la marque,
à la radiation de la marque ou à la publication d’un jugement condamnant le contrefacteur.
De plus, il est possible d’avoir une saisie-contrefaçon (par huissier) ordonnée par le Président du
Tribunal judiciaire et une procédure de retenue en douane pour éviter l’entrée sur le territoire de
produits contrefaits.

• L’action en déchéance

Voir II) B)

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