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naturelles
Jacqueline Jourdan
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DL BERGER-LEVRAULT
Digitized by the Internet Archive
in 2022 with funding from
Kahle/Austin Foundation
https://archive.org/details/lesteinturesnatu0000jour
Les teintures
naturelles
Les teintures
naturelles
Jacqueline Jourdan
Le berger vert
BERGER-LEVRAULT
Cet ouvrage a été réalisé sous la direction
de Jean-Marie Martin
La couverture a été conçue par
l'atelier Pascal Vercken
d'après un dessin
de Jean-Paul Barthe
Les illustrations sont
de Lise Devivaise
Le secrétariat de rédaction a été assuré
par Anne-Marie Veujoz
sn Lrout 183
EEOU |
© Berger-Levrault. 1980.
229. bd Saint-Germain 75007 Paris
ISBN 2.7013.0336-2
LA COULEUR
AU NATUREL
D: les temps les plus reculés, l’homme, émerveillé par
les couleurs environnantes (ciel, végétaux, terres et
roches, animaux...), a éprouvé le besoin de colorer tout
d’abord certaines parties de son corps, puis ses vêtements, ses
objets familiers et son habitation.
II a utilisé, en premier lieu, les terres colorées que la nature lui
offrait, ensuite il a réussi à extraire de certaines plantes et
certains animaux une plus grande gamme de teintes.
Plus tard, depuis l’antiquité jusqu'à l'ère industrielle du siècle
dernier, on employait encore les pigments végétaux de plantes,
graines ou fruits. D'ailleurs, bon nombre de ces végétaux
tinctoriaux étaient cultivés dans nos régions (garance. gaude...)
et on utilisait aussi la cochenille.
Si, aujourd’hui, l’industrie textile a abandonné ces teintures
naturelles pour les produits de la chimie organique, certains
colorants sont toujours utilisés dans l’alimentation : cochenille,
safran, curcuma.., et quelques autres dans les produits de
beauté.
Et le besoin des citadins de renouer avec la nature remet au
goût du jour tous ces colorants et teintures naturels.
Dans une première partie de cet ouvrage, deux tableaux
indiquent les principales matières végétales et animales, ainsi
que leur utilisation textile.
La pratique de la teinture textile est abordée dans ses grandes
lignes. Travail long et minutieux, exigeant un espace suffisant et
beaucoup de patience et de courage. Mais les résultats se
révèlent souvent étonnants et admirables.
un
Les préparations cosmétiques pour l’épiderme et les cheveux,
avec l’art d’accommoder les plantes familières, sont traitées
dans ce livre ainsi que les colorants alimentaires convenant à
chaque usage culinaire. Ceux-ci sont accompagnés de quelques
recettes élémentaires.
Enfin, la dernière partie est destinée à la coloration de
matériaux aussi divers que le bois, le cuir, la paille et le raphia,
les cires et encaustiques, les bougies, les fleurs séchées et la
mousse naturelle.
Kermeés et cochenille
a uee
Beige | Bouleau blanc Sols légers en Automne (écorce) Coton, laine, lin
brun et toutes régions sur toute son épais- et soie
marron seur
1. Peut être remplacée par les bogues de marron d'Inde ou les faines du hêtre.
2. De petits morceaux d’écorce sont vendus sous l’appellation de Quercus cortex
chez les droguistes.
3. Seul conifère perdant ses aiguilles.
4. Les écorces du merisier des oiseaux, ou bois puant ou merisier d'Amérique,
conviennent aussi.
8
Coloris|\ Plantes Habitai Saisons de la Textiles
récolte
adresses ci-après).
6. Même utilisation et mêmes nuances avec le lierre et la vigne vierge.
7. Même coloris et même procédé avec le genêt à balai.
10
1 Plantes Habitat Saisons de la Textiles
récolte
Jaune |Chénopode Mauvaise herbe des | Printemps-été Laine
terrains en friches, | (toute la plante
bords des chemins | sans les racines)
et potagers
Verge d’or Sauvage : bords des | Eté (toute la plante |Coton, laine et
routes, des haies avant floraison, soie
et des bosquets sauf racines)
Cultivée : plante
d’ornement
8. Les feuilles de pommier peuvent être remplacées par celles d’abricotier, d’aman-
dier, de pêcher et de poirier.
12
Plantes Habitat Saisons de la Textiles
récolte
13
Plantes Habitat Saisons de la
récolte
Violet Myrtille ou Terrains acides des | Eté (baies müres) L aine et soie
airelle noire sous-bois monta- non mordancées
gneux (Alsace en
particulier)
15
# Teintures animales et végétales exotiques
Origine et présentation Textiles
Safran des Indes Plante des Indes et de Malaisie (racine Coton, laine
(Curcuma) en poudre appelée curcuma, employée et soie
en teinture à la place du safran, moins
solide mais moins onéreux ; sert égale-
ment comme épice dans le curry)
Bois de Campêche
(voir ci-dessus : co
loris gris)**
Bois de Pernam-
bouc (voir ci-des-
sus : coloris
rouge)**
Cochenille (voir
ci-dessus : coloris
rouge)**
Cueillir à point
19
e Les fleurs sont cueillies au début de floraison ou avant leur
complet épanouissement selon les cas.
e Les baies et les fruits se récoltent en début de maturité.
e Les racines : à l'automne et de préférence le soir.
e Ecorces et bois : au printemps sur les branches élaguées de
tous les arbres et sur les résineux ; en automne et à la fin de
l'hiver, sur les branches tombées des feuillus.
° Les algues: après la récolte, les laver à l’eau de mer pour les
débarrasser de leurs impuretés et les faire sécher à l'ombre.
20
On peut ainsi conserver les plantes pendant un an, les racines et
les écorces jusqu’à deux ans, les lichens de deux à trois ans.
Le materiel
10
1) |
bois avec trépied ou réchaud pour lessiveuse ou cuisinière. Des
bâtons ou spatules pour remuer les bains. Un thermomètre à
conserves. Une balance pour peser végétaux et fibres. Une
petite balance de précision (pèse-lettres) pour les produits
chimiques. Cordelettes et ficelles pour les écheveaux.
24
La préparation des fibres
Avant de teindre, il est souvent nécessaire de laver ou de
dégraisser les fibres :
La laine
e Pour une laine brute (laine en suint) : un simple lavage à l’eau
tiède et au savon de Marseille en paillettes (50 g par kilo de
laine).
e Pour une toison : dans une eau ammoniacale (2 dl pour 20
litres d’eau), puis laver à l’eau savonneuse tiède ou avec des
cristaux de soude (30 g par kilo de laine). Bien rincer. Mêmes
principes pour certaines soies, cotons ou lins bruts.
e Pour les écheveaux (de 100 à 150 g retenus par 4 liens assez
lâches) : dans une eau savonneuse tiède, rincer à l’eau tiède puis
progressivement froide.
e Pour blanchir une laine dessuintée : tremper avec de l’eau
oxygénée à 120 volumes (15 cm° pour 1 litre d’eau froide) et 3
gouttes d’ammoniaque. Remuer, plonger la laine et brasser
durant 30 minutes minimum. Ou encore, étaler les laines sur la
rosée des prés (également valable pour les toiles brutes en fibres
de coton ou de lin).
e Rincer les tissus apprêtés.
La soie
e Pour faire disparaître la charge d’une soie grège en tissu ou
en écheveaux (enfermer ceux-ci dans des sachets en gaze ou
toile à beurre pour éviter d’emméêler les fils), tremper durant 30
minutes en remuant dans un bain savonneux très chaud, puis
rincer à l’eau chaude à même température et ensuite tiède.
Cette opération s’appelle décreusage.
e Pour une soie déjà déchargée des grès (ou séricine), laver
simplement dans un bain tiède savonneux, puis rincer à l’eau
également tiède.
Le coton et le lin
Ils peuvent subir, selon les cas, trois opérations : | a
e Pour les fibres brutes enveloppées de corps gras, faire bouillir
25
les écheveaux ou le tissu durant 2 heures dans un bain de savon
et de cristaux de soude (100 g de savon et 60 g de cristaux pour
1 kilo de coton ou de lin). Rincer et laisser sécher.
e Les cotons et lins bruts en échereaux, ou les tissus neufs non
deécatis doivent ètre soumis à un bain contenant beaucoup de
tanin pour prendre la teinture. Faire bouillir durant 2 heures le
coton ou le lin dans un bain de sumac.
e Pour les tissus ayant subi plusieurs nettoyages, un simple
lavage à l’eau très chaude savonneuse et un bon rinçage
suffisent.
La qualite de l’eau
La qualité de l’eau pour le lavage et la teinture est très impor-
tante. L'eau de pluie est la meilleure.
e Une eau « dure » (calcaire) forme avec les sels calcaires et le
savon des auréoles de chaux qui s’incrustent dans les fibres,
d’où une mauvaise fixation de la teinture et des différences de
tonalités. Elle ternit aussi les nuances ou fait virer la couleur.
e Une eau ferrugineuse peut produire de l’oxyde de fer, qui,
en se fixant sur les fibres, produit des taches de rouille. L’oxyde
de fer est susceptible également d’agir comme mordant en
modifiant la couleur désirée.
Il est donc nécessaire, si l’on ne dispose pas d’eau de pluie,
d’épurer ces eaux de deux façons :
— Faire bouillir l’eau avant toute opération. L’ébullition pro-
longée élimine les carbonates de chaux et de magnésie, ainsi
que l’oxyde de fer.
— On peut adoucir une eau « dure » chimiquement en l’addi-
tionnant d’ammoniaque, de carbonate de soude ou de bicar-
bonate de soude ou d’acide acétique (vinaigre) qui précipitent
les sels de chaux et les rendent insolubles.
Le meilleur moyen est d’avoir recours à des appareils adoucis-
seurs d’eau qui, placés sur les canalisations d’amenée d’eau, la
traitent automatiquement avant la distribution.
e Quant à une eau trop douce, il convient de la durcir en y
diluant de la craie en poudre (5 g par 15 1 d’eau) (voir p. 28
et 41).
26
La teinture
des textiles
B Autres mordants
28
Pouvoir colorant
des principaux mordants chimiques
d'origine naturelle
29
Comment mor dancer
La laine
Pour 1! kg : 250 à 200g d'alun - 50 g de crème de tartre - 25
litres d’eau froide.
Remplir d’eau le récipient émaillé. Faire dissoudre dans une
écuelle d’eau tiède la crème de tartre puis l’alun. Verser dans le
chaudron en remuant. Lorsque l’eau est tiède, plonger la laine
(préalablement mouillée).
Continuer à chauffer doucement pendant 1 heure environ mais
sans faire bouillir (eau frémissante).
Eloigner du feu et laisser refroidir le bain.
Sortir la laine, l’égoutter. Ne pas rincer. On peut teindre
aussitôt.
Ou enfermer la laine humide dans un chiffon pendant 5 à 6
jours, en humectant de temps à autre avec l’eau de mordança-
ge. Faire sécher la laine avant de procéder à la teinture (la laine
sèche peut attendre plusieurs semaines ou plusieurs mois avant
d’être teinte).
La soie
Pour 500 g : 225 g d’alun - 30 g de crème de tartre - 15 litres
d’eau.
Dissoudre dans de l’eau tiède la crème de tartre. puis l'alun.
Verser ce mélange dans le bain d’eau tiède (récipient émaillé).
Y plonger la soie et chauffer doucement jusqu’à 45 °C environ.
Eloigner du feu et laisser ainsi macérer pendant 12 heures, en
remuant souvent le tissu. |
Retirer la soie, la rincer et la teindre humide.
Le coton et le lin
Pour 1! kg : 250 g d'alun - 60 g de crème de tartre - 16 g de
soude - 25 litres d’eau.
Dissoudre dans de l’eau tiède la crème de tartre, l’alun et la
soude. Bien mélanger. Ajouter les fibres mouillées et laisser
bouillir à feu doux pendant une heure.
30
La mise en couleur
B Za préparation du bain
Mettre en très petits morceaux les végétaux frais ou secs (voir
cueillette et préparation en p. 19); ceux réduits en poudre
doivent être trempés à l’avance dans une eau tiède. En principe,
utiliser le même poids de végétaux que de matières à teindre.
Verser l’eau nécessaire (24 litres environ pour 1 kilo d’éche-
veaux ou 30 litres pour 1 kilo de tissu sec). Porter à ébullition
pendant un temps variant suivant la nature et l'intensité du
coloris désiré (de 30 minutes environ pour les fleurs à plusieurs
heures pour les plantes ligneuses, les écorces...).
Retirer du feu et laisser refroidir jusqu’à 40 °C environ.
Plonger le coton ou le lin, chauffer et laisser bouillir 90 minutes.
Faire refroidir pendant 24 heures, puis rincer.
B Za coloration
Dans le bain tiède, placer les écheveaux ou les tissus préalable-
ment mouillés. Chauffer doucement à la température conve-
nant à chaque type de fibre.
sil
e La laine
Porter à ébullition en remuant souvent pendant 30 à 60 minutes
environ selon la teinte voulue. Baisser le feu et laisser frémir
(90 °C). Eloigner de la source de chaleur et laisser refroidir
dans le bain la teinture (la pièce continue à prendre la couleur)
jusqu’à 30 ou 40 °C. Retirer la laine et la plonger dans l’eau de
rinçage à même température que celle de la teinture (tiède).
Rincer abondamment à l’eau tiède jusqu’à ce qu’elle ne dégorge
plus (facultatif : ajouter à l’eau du dernier rinçage du vinaigre à
raison d’une cuillerée à café pour 2 litres d’eau). Essorer
légèrement sans tordre. Suspendre sur une corde à linge ou un
séchoir et laisser sécher à l’ombre dans un endroit bien aéré.
Retourner plusieurs fois les écheveaux.
e La soie
Même recette que pour la laine en prenant toutefois les
précautions suivantes : enfermer le produit tinctorial dans un
sachet de gaze, ou filtrer la décoction avant d’y plonger la soie
(pour éviter les taches) et ne pas faire bouillir, mais chauffer
jusqu’à 50 °C au maximum.
e Le coton et le lin
Ils supportent l’ébullition et demandent des durées de teinture
plus longues que celles de la laine (de 1 à 1 heure 30 au,
minimum). En fin d'opération, il est possible de les laisser
refroidir dans le bain de teinture durant 12 à 24 heures.
Les lichens sont valables pour toutes les fibres : laine, soie,
coton et lin.
34
(1 volume d'ammoniaque pour 2 volumes d'eau). Boucher.
Placer le récipient dans un endroit chaud (20°C minimum).
Rajouter, si le mélange devient trop épais. un peu d'eau
ammoniacale dans les mêmes proportions. remuer au moins
deux fois par jour et laisser fermenter pendant | à 4 semaines
(nuance violette au début. virant au rouge intense ensuite). Une
fois la fermentation terminée. déboucher le bocal et faire
évaporer dans un endroit bien chauffé, en continuant à remuer
de temps en temps la mixture. Le résultat donne une poudre se
conservant très longtemps.
BbEU)
B Cuve à l’indigo
Très recherchées et utilisées autrefois pour leur très belle
teinture, les feuilles de l’indigotier sont peu employées de nos |
jours, En raison de la longue préparation qu’elles nécessitent.
Parmi les recettes, retenons une des plus simples :
215 g d’indigo en poudre - 100g de garance en poudre - 100g
de son - 650 g de carbonate de soude.
Mélanger les ingrédients dans 15 litres d’eau et laisser macérer |
une semaine environ dans un endroit chaud (30 °C) jusqu’à ce |
qu’une écume bleue apparaisse à la surface et qu’une forte |
odeur s’en dégage ; ne pas oublier de remuer. Puis placer la |
laine ou le coton préalablement mordancé à l’alun (voir |
page 29) en chauffant sans faire bouillir et en remuant de temps
à autre. Retirer régulièrement la laine du bain (30 minutes
36
d’aération, 30 minutes dans le bain et ainsi de suite) pour
vérifier l'intensité du bleu et ce jusqu’à la couleur désirée. Sortis
du bain d’indigo, la laine et le coton sont de couleur verte. C’est
par oxydation à l'air qu’ils deviennent bleu plus ou moins
intense selon la durée d’immersion. Rincer à l’eau tiède et faire
sécher.
Attention ! Brasser modérément l’indigo (sans remuer le dépôt
au fond du récipient) de façon que le liquide demeure bieñ vert.
S’il tourne au bleu par oxydation, le bain n’a plus d’effet.
JAUNE
B Cuve à la gaude (jaune)
Mordançage : Préparer un bain avec 20 litres d’eau froide,
250 g d’alun et 60 g de crème de tartre. Mélanger et faire
chauffer. Lorsque le bain atteint 35-40 °C, introduire la laine
et porter à ébullition pendant 2 heures. Remuer tout au long
de la cuisson. Retirer et faire égoutter les écheveaux au-dessus
du bain, les presser dans un torchon de toile et laisser sécher
dans un endroit humide 2 à 4 jours.
Teinture : jeter 1 kg de laine mordancée depuis deux à trois
jours dans environ 18 litres de décoction à 35 ou 40° (décoc-
tion passée), puis élever progressivement la température jus-
qu’à 80° pendant une heure.
Sortir les écheveaux du bain, les laisser égoutter et les mettre
à sécher à l’ombre.
Pour obtenir un jaune clair : mettre 1 kg de gaude sèche dans
30 litres d’eau froide et porter à ébullition une heure à une
heure trente.
Pour obtenir un jaune moyen : verser 2 kg de gaude sèche
dans 30 litres d’eau froide et porter à ébullition pendant le
_ même laps de temps.
37
ROUGE
B Cuve
à la garance
bre Pour 1 kg de laine, verser dans 20 litres d’eau
315 g d’alun et 65 g de crème de tartre environ. Se reporter!
aux mêmes opérations et aux mêmes cuissons que pour le
mordançage de la gaude (voir page précédente).
Teinture :Un kilo de laine mordancée exige un bain de 500 g de}
garance en poudre dans 20 litres d’eau. Comme toujours, |
diluer fréquemment la solution et porter celle-ci jusqu’à 40 °C.}
C’est le moment propice pour plonger la laine en ayant soin|
de tourner très souvent à l’aide du bâton. Augmenter progres-|
sivement la température du bain de 40 à 90 °C durant troisf!
heures. Enlever les écheveaux du bain, les essorer et les faireh
sécherà l'ombre.
Attention ! Ne jamais baisser la température du bain del!
garance sous peine de faire descendre au fond de la cuve Fi
masse colorante du bain.
38 |
_
DU BEIGE CLAIR
AU TON FAUVE
B Le brou de noix
À côté de ces couleurs fondamentales, il faut
noter la préparation particulière du brou de
noix, utilisé dans de nombreux domaines
(bois et produits de beauté par exemple).
Le brou de noix donne des tonalités allant
du beige clair au brun très foncé, en passant
par le noisette et le fauve.
Mordançage : Faire un bain se composant
de 250 g d’alun et de 60 g de crème de tartre
pour 20 litres d’eau. Pratiquer les mêmes
opérations que celles du mordançage de la
gaude (page 37).
Teinture : Pour 1 kg de laine mordancée,
faire bouillir pendant 15 minutes 18 ou
20 litres de macération de brou (plus diluée
d'eau pour les tons clairs, ou en laissant
bouillir la macération plus longtemps afin
d'obtenir une macération plus concentrée
destinée aux tons très foncés).
Tremper les écheveaux humectés & eau tiède
dans le bain à une température de 40 °C
durant une heure, monter jusqu'à 80 °C au
maximum sans faire bouillir. Sortir les
écheveaux, les essorer et les faire sécher à
l'ombre. Pour les couleurs composées, voir
page 56.
39
Quelques conseils
42
B Crèmes et fards
Pour teindre les cheveux, les plus belles teintures végétales sont
celles obtenues par l’emploi du henné! et du brou de noix (voir
page 39), tandis que les reflets sont réalisés à l’aide de romarin,
sauge et camomille.
1"° recette :
Broyer les écorces, jeter dessus de l’eau douce dans laquelle on
a fait dissoudre 1 % de sel de cuisine. Au bout de 3 jours,
verser dans un grand chaudron et chauffer 4 à 5 heures à une
température voisine de l’ébullition ; au cours de l’opération,
ajouter une quantité d’eau égale à celle évaporée. Laisser
refroidir. Exprimer le liquide au moyen d’une toile ou d’un petit
pressoir ; remettre le liquide dans le chaudron et laisser réduire
du quart de son volume. Laisser refroidir à nouveau et ajouter
15 % d’alcool pharmaceutique à 90°. On peut ajouter une
essence parfumée? (10 à 15 g). Mettre en flacon.
1. Le henné : petit arbuste d'Afrique du Nord et d’Asie dont les feuilles, d’un vert
grisâtre, sont séchées et réduites en poudre. Les femmes arabes se teignent en jaune
safran les ongles des doigts et des orteils, ainsi que les cheveux pour leur donner des
reflets roux.
2. Voir La maison parfumée dans la même collection.
43
Au moment de son utilisation, il est bon d’ajouter à cet extrait
de brou de noix un peu de glycérine pure pour adoucir la
chevelure.
N.B.: Avant d’appliquer la teinture, il faut dégraisser les
cheveux avec un shampooing.
45
Les colorants
alimentaires
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Les laitages
e Le carmin de cochenille, qui donne une couleur fraise, aux
yaourts.
e Le rocou, donnant un ton jaune aux beurres et fromages.
e Le caramel brun ou la carotte pour les bruns jaunes.
Les poissons
e Le carmin de cochenille (rouge), le caramel (brun) et le rocou
(jaune).
Les recettes
Les infusions
Matières colorantes : thé, café, chicorée...
Jeter les matières colorantes dans l’eau, porter à ébullition,
laisser infuser et passer.
Les ébullitions
Matières colorantes : betterave rouge, épinard, pelures d’oi-
gnon rouge.
48
Mettre dans l’eau bouillante (la betterave crue à l’eau froide),
laisser bouillir le temps nécessaire. Passer le jus.
Le sucre caramélisé
Faire fondre à feu doux quelques morceaux de sucre (ou en
poudre ou cristallisé) avec un peu d’eau dans une casserole ou
un moule (pour les entremets et gâteaux). Une fois fondu,
chauffer à feu vif jusqu’à l'obtention de la couleur désirée (ou
brun clair ou brun fonce).
50
La teinture
des materiaux divers
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B Cirages et crèmes
B Cires et encaustiques
B Cuirs et peaux
1. Sauf pour les peaux vouées au rouge qui se teignent avant le tannage.
2. Voir tableaux page 8 à 17.
53
Les bains
54
Les couleurs du cuir
Maroquin rouge
Cochenille en poudre : 30 g par peau - mordant : 50 g environ
d’alun par peau.
Dissoudre l’alun dans un litre et demi environ d’eau bouillante.
Laisser refroidir. Dans l’eau encore tiède, plonger la peau pliée
en deux dans le sens de la longueur, chair contre chair. Laisser
immerger quelques instants. Retirer du bain la peau que l’on
met à égoutter, puis qu’on tord et qu’on étend, enfin, sur un
chevalet pour éviter les plis. On peut également se contenter de
passer une éponge imprégnée du mordant sur le côté de la fleur
(côte chair).
La peau étant mordancée, il faut la teindre. Préparer un bain de
cochenille : faire bouillir quelques minutes, dans un récipient en
cuivre, avec un litre et quart d’eau (proportion pour une seule
peau), avec une petite quantité d’alun et de crème de tartre pour
un meilleur rendement. Passer cette décoction à travers un linge
fin et la verser dans l’auge.
Employer alors le procédé par immersion ou au moyen de la
brosse (voir ci-dessus).
Faire sécher les peaux à l’ombre, les rincer à l’eau claire, les
égoutter, les faire sécher à nouveau.
Maroquin bleu
Avec de l’indigo
Le bain se prépare de la même façon que celui destiné aux
textiles (voir page 31).
Il s’applique à la brosse et à froid.
Maroquin jaune
Nerprun des teinturiers : 1 kg pour 13 litres d'eau pure - alun :
500 g.
Faire bouillir durant 3/4 d’heures de la graine de nerprun
concassée dans l’eau, en y ajoutant l’alun. Quand l’alun est
55
dissous, éloigner le récipient du feu et brasser le contenu. Cette
nuance s'applique à la brosse, lorsque la peau est bien sèche, et
en deux couches : l’une en longueur, l’autre en travers.
Remarque.
Les couleurs composées s’obtiennent, soit en mélangeant les
couleurs simples (voir page 36), soit en appliquant une ou
plusieurs couleurs l’une sur l’autre. La difficulté consiste à
répartir uniformément la couleur sur la surface de la peau, quel
que soit le procédé utilisé : à la plonge, à la brosse ou à
l'éponge.
Voici quelques couleurs que l’on peut obtenir avec les couleurs
fondamentales ou simples (rouge, bleu et jaune) selon les
proportions du mélange :
avec le rouge et le bleu : violet, pourpre, lilas, amarante,
mauve...
avec le rouge et le jaune : orangé, souci...
avec le jaune et le bleu : une grande variété de verts...
56
pour 1008 d’eau ou 1 di). Laisser tremper plusieurs heures
jusqu’au moment où le végétal a pris la couleur désirée.
Retirer alors les tiges du bain. Faire sécher à l’air, soit en les
suspendant par la queue, soit en les étalant sur un papier de
Journal ou un papier absorbant.
Si certaines plantes absorbent mal par la tige le colorant, les
plonger dans le bain de coloration pendant plusieurs heures,
puis les faire sécher comme indiqué ci-dessus.
B Mousse naturelle
Laver la mousse à l’eau, la faire sécher. Choisir les brins les
plus beaux et les plus longs pour les mettre en paquet. En
séchant, la couleur a tendance à passer, seule la teinture permet
de lui redonner des coloris lumineux.
B Paille et raphia
La paille et le raphia peuvent se teindre avec des colorants à
base végétale, mais ils demandent une préparation préalable.
fl
Les mettre en écheveaux ou en petites bottes. Les faire tremper
dans de l’eau tiède légèrement savonneuse jusqu’à ramolisse-
ment puis les rincer. Ensuite les plonger dans le bain de teinture
tiède additionnée du produit de mordançage choisi (en général
l’alun). La couleur désirée obtenue, les retirer du bain, les rincer
et les mettre à sécher à plat sur des linges éponge usagés ou du
papier absorbant.
B Bougies décoratives
Le matériel
3/4 de paraffine et 1/4 de stéarine ; des colorants : solides à
râper au couteau ou avec une lame émoussée (craie à la cire ou
pastels à l’huile)', ou secs à piler au mortier (gouache. craie,
pastel), ou liquides (voir teinture pour textiles, page 27)? ; des
moules (du commerce) ou un récipient en verre (pot à
confitures, verre à moutarde...) ou une boîte d'emballage en
Carton, boite à conserves... ; une mêche de coton tressé de
grosseur proportionnée au diamètre de la bougie et de 2 à 3 cm
plus longue que la hauteur du moule ; un bâton où une cuillère
en bois.
La fabrication
Faire fondre doucement au bain-marie* le mélange paraffine-
stéarine. Retirer du feu avant ébullition, incorporer le colorant
liquide ou sec (pulvérisé), bien remuer avec le bâton. Tremper,
dans le mélange liquéfié pas trop chaud, la mèche, la retirer et
bien la tendre en la tenant par les deux extrémités et laisser
sécher jusqu’à durcissement. Placer la mèche ainsi raidie au
centre du moule. La maintenir en place d’une main ; avec
l’autre main, couler une première couche pour fixer la base de
la mèche, puis verser le reste en une ou deux fois. Laisser
refroidir. Si une cavité se forme autour de la mèche, combler
cette cavité en ajoutant de la cire fondue.
1. Les pastels à l’huile ou à sec offrent une très riche palette de coloris.
2. Ces articles s’achètent dans les librairies éducatives, drogueries ou magasins de
fournitures pour artistes ou artisanat.
58
Attention ! La cire chaude réagit comme la graisse bouillante :
elle s’enflamme au contact d’une source de chaleur et provoque
des brûlures profondes. Eviter de chauffer directement sur une
flamme (de plus, la cire surchauffée s’abime) ou intercaler une
plaque d’amiante entre celle-ci et le récipient. Ne jamais trop
remplir la casserole pour éviter tout débordement. Donc il est
préférable d’opter pour le bain-marie.
5)
Teintures à effets décoratifs
60
Index
Alun, 28 Cueillette des plantes, 19
Bains colorants (textiles), 31 Cuirs et peaux, 53
Cuve à la cochenille, 38
Bains de mordançage (textiles), 31
Cuve à l’indigo, 36
Beige, 8-38
Cuve à la garance, 38
Beige-brun, 8, 53
Bleu, 36, 53
Cuve à la gaude, 37
Bleu pâle, 8 Eau douce, 26
Bougies décoratives, 58 Eau dure, 26
Bougies multicolores, 59 Eau ferrugineuse, 26
Bouquets secs, 56 Ebullitions, 48
Bois, 52 Encaustique, 52
Brou de noix, 38 Entremets, 47
Brun fauve, 38
Fibres animales, 24
Carmin, 6, 37 Fibres artificielles et synthétiques,
Carottes (sauces et bouillons), 49 2475?
Charcuterie, 48 Fibres végétales, 24
Cire, 52
Gaude, 37
Cirages et crèmes, 52
Garance (cuve à la), 38
Chrome (bichromate de potassium),
Glaces, 47
56
Gris, 9, 10
Cochenille, 6, 38
Colorants alimentaires, 46, 49, 50, Herbes, 56
56
Infusions, 48
Colorants du cuir, 53
Indigo (cuve à l”), 36
Coloration des extraits, huiles et
pommades, 45 Jaune 10 M2 375$
Confiseries, 47
Kermès, 6
Condiments, 48
Conseils (textiles), 40 Laine, 25, 32, 34, 35
Conservation des végétaux, 20 Laitages, 47
Coton, 25, 30, 32, 34 Lichens, 33 à 35
Crèmes et fards, 43 Lin, 25, 30, 32, 34
Couleurs composées, 56 Liqueurs, 47
61
Macération, 48 Sauces, 48
Maroquin rouge, bleu, jaune, 55 Sirops, 47
Marron, 8, 53 Sucre caramélisé, 49
Matériel (teintures textiles), 22, 23 Soie, 25, 30, 32, 34,35
Mordançage, 30,31 Tartre (ou bitartrate de potassium),
Mordants, 28, 29
28
Mousse naturelle, 57
Teinture à la brosse, 54
Teinture à la plonge, 54
Noir, 18, 53
Teinture des fibres textiles, 27
Œufs colorés, 49 Teintures animales et végétales exo-
Orange, 13, 14 tiques, 16, 17
Teintures à effets décoratifs, 60
Paille, 57 Teintures aux lichens, 34, 35
Patisserie, 47 Teintures et lotions pour cheveux,
Plantes tinctoriales, 8 à 17, 57 43
Poissons, 48 Teintures de matériaux divers, 51
Potages, 48 Textiles, 24
Préparation des fibres, 25
Préparation des plantes tinctoriales, Végétaux colorants, 7 à 17
19 Vert, 14, 15, 53
Vins, 47
Raphia, 57 Violet, 15
Rouge, 13; 38,53 Vitriol bleu (ou sulfate de cuivre),
Rouge écarlate, 38, 53 28
5 ©
Table
un La couleur au naturel 34 La mise en couleur
Principaux végétaux tinctoriaux de 34 La préparation du bain
nos régions 34 La coloration
Bleu pâle 36 Préparation spéciale des trois cou-
Beige, brun et marron leurs fondamentales
Gris 36 Bleu
Jaune 37 Jaune
Rouge 38 Rouge
Orange 39 Le beige et les tons fauves
Vert 40 Quelques conseils
Violet
Teintures animales et végétales 42 La coloration des produits de
exotiques beauté
Bleu 43 Crèmes et fards
Brun 43 Teintures et lotions pour les che-
Gris veux
Jaune 45 Pour colorer les extraits, les huiles
Orange et les pommades
Rouge
Violet
Où trouver ces produits exotiques
46 Les colorants alimentaires
Comment savoir si une plante a un
47 Les laitages
47 Les vins, liqueurs, sirops, pâtisse-
pouvoir colorant
ries, entremets, glaces et confise-
La préparation des plantes tincto-
ries
riales
48 La charcuterie
Le matériel
48 Les poissons
Les textiles
48 Les sauces, potages et condiments
La qualité de l’eau
49 Les œufs colorés
La teinture des textiles
Le mordançage 51 La teinture des matériaux divers
Pouvoir colorant des différents 52 Le bois
mordants chimiques d’origine natu- 52 Les cirages et les crèmes
relle 52 Cires et encaustiques
Le mordançage de la laine 53 Cuirs et peaux
Le mordançage de la soie 56 Herbes et bouquets secs
Le mordançage du coton et du lin Si Mousse naturelle
La mise en couleur sf Paille et raphia
La teinture aux lichens 58 Bougies
Achevé d'imprimer
sur les presses
de l’Imprimerie Moderne de l’Est
25, Baume-les-Dames.
Dépôt légal : 1‘ trimestre 1980
N° d’imprimeur : 6256
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