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MANUEL DE CONTROL DE VENUES

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SERVICE SIMAP

Opérations
HASSI MESSAOUD
VERSION - 3 -

Service Formation

CERTIFICATION IWCF LEVEL 3 & 4

MANUEL DE COURS
Préparé par : M.A.Bary
MANUEL DE CONTROL DE VENUES

PRINCIPES ET
PROCEDURES

Certification Well Control – Levels 3 / 4 3


MANUEL DE CONTROL DE VENUES

1. AVANT PROPOS

1. Problèmes causés par les venues non contrôlées


Durant le forage d'un puits pétrolier, des couches contenant des fluides, tels que
l'eau, le pétrole ou le gaz sont traversées. Ces fluides sont emprisonnés dans les
pores de cette roche sous une forte pression. Dès que l'outil perce la roche, les
fluides qui y sont contenus ont tendance à sortir.
Il est nécessaire de les en empêcher, sinon ils sortent dans le puits, chassent
complètement la boue, et sortent à l'air libre où ils peuvent commettre des
dégâts importants, surtout les hydrocarbures qui s'enflamment et compliquent
ainsi le contrôle de la situation.
En effet, arrivant d'une façon non contrôlée jusqu'en surface, l’hydrocarbure
prend feu, ce qui entraîne:
• Un dégât matériel important, en détruisant dans l'incendie l'appareil de
forage,
• Des blessures du personnel pouvant être très graves et entraînant même
le décès,
• Des sommes colossales sont dépensées pour arrêter cette éruption,
• De grandes quantités d’hydrocarbure sont parties en fumée, représentant
un manque à gagner colossal et détruisant l'environnement,
• La suspension ou même l'abandon du forage du puits.

Un incident de cette envergure a un impact négatif important sur le personnel, la


réputation de la compagnie, l'environnement,…

2. Formation et certification en contrôle de venues


Afin d'éviter des catastrophes pareilles, il est nécessaire que le personnel
intervenant sur les puits, durant ou après le forage, doive être suffisamment
formé pour prévenir et contrôler une venue, avant qu'elle ne se dégénère en
éruption.

Pour cela, l'IWCF (International Well Control Forum) possède les compétences
nécessaires pour confirmer que le personnel intervenant sur les puits en forage
ou en production est en mesure de prévenir et contrôler une venue, en:
• Etablissant les règles standards sur le contrôle de venues,
• Accréditant les centres de formation et les formateurs sur le contrôle de
venues,
• Certifiant les candidats ayant passé avec succès l'examen de contrôle de
venues.

NB :
- Ce document est basé principalement sur les recommandations API RP 53
et API RP 16E.
- Les examens en langue française utilisent les unités suivantes:
Le bar pour les pressions, le mètre pour les longueurs et le litre pour
les volumes.

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2. INTRODUCTION AU WELL CONTROL


Pression hydrostatique
Elle est définie comme étant le poids d'une colonne verticale de fluide par unité
de surface, et dépend de la hauteur ou la profondeur verticale de la colonne de
fluide, sans tenir compte de sa forme.
PH= (Z x d)/10.2

Avec :
PH = pression hydrostatique en bars
Z = hauteur verticale en m
d = masse volumique du fluide (communément appelée ‘‘densité’’) en kg/l

Le gradient de pression (exprimé en bars/m) est la pente de la droite PH = f(Z),


et représente la pression par unité de longueur :
GP = d /10.2
Donc :
PH = GP x Z

Exemples de calcul:
Calculer la pression hydrostatique dans les cas
suivants:

Cas A: PH= (3000 x 1.50)/10.2 = 441 bars


Cas B: PH= (2500 x 1.10 + 500 x 1.50)/10.2 = 343 bars

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Pression de formation
C'est la pression du fluide contenu dans les pores d'une formation. Elle est
également appelée pression de réservoir, pression de pores ou pression de
gisement.

Cette pression est dite normale lorsqu'elle a pour seule cause la pression
hydrostatique des eaux contenues dans les pores d’une roche réservoir qui
communiquent avec l’atmosphère.
La densité des eaux est, en fonction de la salinité, généralement comprise entre
1.00 kg/l et 1.15 kg/l. Une formation à pression normale contient de l'eau ayant
une densité moyenne de 1.07 kg/l (gradient = 0.105 bar/m).

La pression de pore est dite anormale lorsqu'elle ne répond pas à la règle ci-
dessus. Elle est générée par un agent créateur de pression, lié à une couche
imperméable qui empêche le fluide contenu dans les pores de s’échapper ; il
supporte alors une partie de la contrainte géostatique.

Exemple de pressions anormales :


Puits artésiens
Puits A : la pression de formation est anormalement élevée parce que le
réservoir affleure à une altitude supérieure à la côte d'implantation du puits.

Puits B : la pression de formation est anormalement basse parce que le réservoir


affleure à une altitude inférieure à la côte d'implantation du puits.

Autres exemples de pressions anormales :


• Gaz cap
• Bancs de sel et d'argile
• Forces tectoniques latérales
• Failles

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Puits B

Puits A

Prévention des pressions anormales


Il est nécessaire, durant tout le forage, de surveiller de près, d'un côté la densité
de la boue, de l'autre, ce qui sort du puits, son débit et le niveau des bacs, pour
déceler une éventuelle formation à pression anormale.

La densité de la boue devrait être suffisante pour empêcher une venue, mais,
surtout en exploration, où les données sont insuffisantes, on peut tomber sur une
formation à pression anormale, et la pression hydrostatique devient insuffisante,
même si la densité de la boue n'a pas changé.
Pression de fracturation
C’est la pression à laquelle il y aurait rupture de la roche.
La formation sous le sabot représente en général le point le plus fragile du puits.

Les contrôles du puits


Contrôle primaire
Consiste à maintenir, durant toutes les phases de réalisation du puits, une
pression hydrostatique appliquée par la colonne de boue égale ou légèrement
supérieure à la pression de pores sans toutefois dépasser la pression de
fracturation au niveau du point le plus fragile (située juste sous le sabot).
Le fluide contenu dans les pores de la roche réservoir peut être un liquide (eau,
pétrole) ou un gaz hydrocarbure ou autre (H2S, CO2, …).
Lorsque ce contrôle disparait, même durant une courte durée, un écoulement du
fluide de formation se produit du réservoir vers le puits.
La gravité de cette intrusion dépend du volume et de la nature du fluide intrus.
En effet, si ce fluide est de l'eau ou du brut, la colonne hydrostatique s'allège
mais l'effet de la pression de pore sur le puits n'est pas trop important.
Par contre, une venue de gaz allège la colonne en continu lorsqu'elle se déplace
dans le puits avec expansion, ce qui augmente son volume (donc sa hauteur) et
diminue sa densité. Si le puits est fermé, sa migration sans expansion, par le fait
de la loi des gaz, génère une augmentation des pressions très importantes dans
tout le puits.

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Contrôle secondaire
Lorsque la pression appliquée sur le fond (contrôle primaire) devient inférieure à
la pression de pores, le fluide contenu dans le réservoir commence à en sortir et
s'écouler dans le puits.
Le contrôle secondaire consiste en la fermeture d'un obturateur du puits pour
stopper cet écoulement, et contrôler la venue en utilisant l’une des deux
méthodes conventionnelles : Driller's ou Wait & Weight.
Les obturateurs
Les obturateurs servent à fermer rapidement le puits en cas de venue. Cette
fermeture peut s'effectuer aussi bien de l'intérieur des tubulaires dans le puits
que l'extérieur (espace annulaire). Il existe alors des obturateurs externes et
d'autres internes, toujours disponibles et en bon état de fonctionnement, et sont
testés périodiquement.

L’empilage des obturateurs doit permettre de :


• Fermer le puits totalement vide ou contenant du matériel tubulaire,
• Fermer sur le matériel tubulaire contenu dans le puits quelque soient son
diamètre et sa forme (à condition qu'elle soit régulière),
• Permettre la circulation sous pression contrôlée pour évacuer l'effluent
ayant pénétré dans le puits,
• Injecter un fluide à l'intérieur de puits sous forte pression pour le
neutraliser.

Exemple de configuration d'empilage

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Notions de barrières
La barrière est tout élément empêchant l’écoulement du fluide du réservoir à
travers l’annulaire ou à l’intérieur de la garniture.

Au moins deux barrières doivent être disponibles : une activée, appelée barrière
primaire, et l’autre en secours, appelée barrière secondaire.
Durant le forage, la barrière primaire est représentée par la boue, tandis que les
obturateurs (intérieurs et extérieurs), le ciment derrière la dernière colonne de
tubage, les joints d'étanchéité autour du tube ancré dans la tête de puits (P
seals) et les vannes des kill et choke lines représentent la barrière secondaire.

Exemples de barrières :
• La colonne hydrostatique de la boue,
• Les BOP externes et internes,
• Les bouchons mécaniques (packer, bridge
plug, cement retainer, …)
• Les bouchons de ciment.

L’enveloppe de barrière
L’enveloppe de barrière constitue l’ensemble des
éléments qui entourent le puits pour empêcher toute
intrusion du fluide du réservoir vers le puits ou fuite
du fluide du puits fermé durant les opérations de
forage, le work over, la production ou après
abandon.
Les barrières sont définies avant de commencer
toute opération.
Elles sont choisies pour résister aux pressions dans
le puits et testées avant de forer le réservoir.

Evaluation du risque
Le risque est la possibilité qu'un évènement fâcheux se produise, entraînant des
conséquences graves sur l'atteinte des objectifs.
Le risque est évalué en fonction de la probabilité de l'arrivée de l'évènement et
l'amplitude ou sévérité des conséquences.

Risque = Evènement x Conséquence

Il faut agir simultanément sur la probabilité de l'arrivée de l'évènement et la


sévérité des conséquences pour réduire le risque.

Le management de changement
La réduction des risques nécessite des changements dans le fonctionnement du
chantier afin d’éliminer les habitudes de travail non sécurisantes, installer de

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nouveaux équipements et intégrer de nouvelles procédures de prévention et


lutte contre les risques d’éruption.
Un management du changement efficace est mieux géré pas le personnel du
chantier car il est le premier à bénéficier de ce changement. Il est responsable
de l’application des procédures et doit être soutenu par des spécialistes en cas de
situations délicates.

Le management du changement consiste à anticiper les risques, définir et mettre


en œuvre des procédures et des moyens efficaces pour conduire les opérations
en toute sécurité.

Ceci nécessite :
La participation : associer le personnel intervenant dans la réalisation des
opérations et prendre leur avis afin de réduire le risque au maximaum

La communication : mettre en place un dispositif de communication


permettant au personnel, durant toutes les opérations, de comprendre et de
réaliser les procédures de sécurité

La formation : s'assurer que le personnel a acquis les connaissances théoriques


et pratiques nécessaires pour minimiser les risques.

Exercices de sécurité
Une venue elle-même n'est pas considérée comme un risque majeur, et peut
être contrôlée correctement si certaines mesures sont prises au préalable. Le vrai
risque est lorsque cette venue devient plus compliquée et entraîne l'éruption ou
l'utilisation de moyens onéreux.
Le facteur le plus important lorsqu’une venue est détectée est de fermer le puits
correctement est rapidement. Ceci n'est possible que si les :
• équipements sont montés, testés et prêts à fonctionner ;
• équipes formées et entraînées.

Les exercices de sécurité ont pour objectif l’évaluation de la réaction des équipes
de forage en cas de venue pendant le forage ou la manœuvre.
La durée de chaque exercice représente le temps de réaction de l’équipe du
début de l’alerte jusqu'à la fin de l’exercice.
La réaction de l’équipe doit être correcte et conforme aux normes, sinon les
exercices doivent se poursuivre avec la même fréquence jusqu'à obtenir une
bonne réaction.
Les étapes à suivre selon chaque type d’exercice et la position de chaque
membre de l’équipe doivent être affichées dans le dog house.
Le superviseur doit choisir le bon moment sans aviser au préalable les membres
de l’équipe et ne doit pas engendrer un incident technique (comme le coincement
de la garniture par exemple) lors de sa réalisation du début jusqu'à la fin.
Un rapport doit être rempli par le superviseur à la fin de chaque exercice. Dans
le cas d’une mauvaise réaction, il doit mentionner les points faibles de chaque
équipe afin d’améliorer leur comportement durant les prochains exercices.

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Pit drill/BOP drill (durée : 1 min)


Cet exercice est réalisé durant le forage.
• Le superviseur soulève le flotteur du bac de circulation pour simuler un
gain.
• Le chef de poste doit déclencher l’alerte et suit les étapes suivantes :
o arrête la rotation ;
o dégage la garniture jusqu'à avoir le tool joint à environ 1 m au-
dessus de la table de rotation ;
o arrête les pompes.

L’exercice peut être arrêté à ce niveau.


Dans le cas où l’outil est dans le tubage, le chef de poste peut continuer
l'exercice en fermant le puits selon la procédure de la compagnie.

Trip drill (durée : 2 à 3 min)


Exercice pendant la manœuvre, avec l'outil dans le tubage.
• Le superviseur soulève le flotteur du trip tank pour simuler un gain.
• Le chef de poste déclenche l’alerte et suit les étapes suivantes :
o arrête la manœuvre et pose la garniture sur cale ;
o demande à l'équipe d’installer la safety valve (ou la gray valve
puisque le puits ne débite pas dans l'exercice) et fermer la safety
valve (ou la gray valve) ;
o ferme le puits selon la procédure de la compagnie.

Strip drill
Après la cimentation du tubage et avant le reforage du ciment, fermer le BOP,
pomper un certain volume dans le puits pour augmenter la pression.
L’exercice consiste à descendre, en stripping à travers l’obturateur annulaire,
quelques longueurs de tiges.

Choke drill
L’objectif de cet exercice est de circuler sous duse. Il est réalisé après la
cimentation du tubage et avant le reforage du ciment. Il consiste en la fermeture
du BOP et le pompage d’un certain volume dans le puits pour augmenter la
pression, puis de circuler sous duse.

Diverter drill
L’objectif de cet exercice est de réaliser la déviation rapide d’une venue de
shallow gas.
Après le forage d’une certaine distance sous le tube guide, le signal est donné.
Le chef de poste :
• arrête le forage et accélère les pompes ;
• positionne le premier tool joint au-dessus de la table ;
• ouvre la ligne d’évacuation ;
• ferme le diverter.

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Check list
Des préparatifs sont toujours nécessaires avant toute opération, pour parer à
toute éventualité.
Il n’est pas demandé aux différents intervenants de mémoriser les étapes à
suivre pour préparer une opération, mais il leur est demandé de les réaliser
correctement et sans oublier le moindre détail.
Pour cela, il est recommandé, avant toute opération, d’utiliser une check list,
énumérant les préparatifs. Le chef de poste doit la suivre point par point, en
cochant les actions terminées.
Par exemple, à la prise du poste, avant d’entamer le forage, une check list
comme celle-ci est mise à la disposition du chef de poste, qui doit suivre les
étapes et cocher au fur et à mesure, pour ne pas en oublier :
□ Aligner le manifold du plancher en utilisant les 2 pompes et le stand pipe 1

□ Aligner le manifold de duses avec retour sur dégazeur en passant par la


duse hydraulique 1
□ S’assurer que tous les BOP sont ouverts, les HCR des kill et choke lines
fermées
□ S’assurer que les pressions de l’air et de l’unité d’accumulateurs sont
correctes
□Fermer la duse hydraulique 1
□ Mesurer les pertes de charge des deux pompes aux débits réduits de 30 et
40 cps/mn
□ Démarrer lentement les pompes puis les accélérer aux vitesses de 50
cps/mn chacune
□Ajuster l’alarme du return flow à ±10% et l’activer
□Ajuster l’alarme du pit volume totalizer à ±1 m3 et l’activer.
Les différentes check lists doivent être des imprimés mis à la disposition du chef
de poste.
Les opérations, telles que le forage, doivent être communiquées sous forme de
consignes et non pas de check lists.

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3. CAUSES DE VENUES
Il y a venue lorsqu’un certain volume de fluide de la formation pénètre dans le
puits.

Durant toutes les opérations de réalisation d’un puits, il est nécessaire


d’appliquer une pression sur le fond du puits égale ou légèrement supérieure à
celle du réservoir, sans toutefois dépasser la pression de fracturation au niveau
du point le plus fragile dans le découvert. La perte de cet équilibre, ne serait-ce
que de très courte durée, permettra au fluide contenu dans le réservoir d'entrer
dans le puits, et créer ainsi une venue.

Les causes de venues les plus fréquentes sont :


1. Formation à pression anormalement élevée
La formation est à pression normale lorsqu'elle a pour seule cause la pression
hydrostatique des eaux contenues dans les pores d’une roche réservoir qui
communiquent avec l’atmosphère.
La densité moyenne de l'eau étant de 1.07 kg/l (gradient = 0.105 bar/m).

Les formations ayant des pressions supérieures sont appelées "formations à


pression anormalement élevée", et celles ayant une pression inférieure sont
appelées "formations à pression anormalement basse".

Les formations à pression anormalement élevée (gradient supérieur à 0.105


bar/m) sont souvent prévues et détectées par l'analyse détaillée des données
sismiques avant de commencer le forage. Mais, en exploration, les données sont
souvent insuffisantes ou incorrectes, ce qui peut entrainer leur forage à l'aide
d'une boue de densité insuffisante, causant ainsi la venue.

Un autre moyen plus direct de détecter ces formations pendant le forage est
l'observation de tendances de certains paramètres, tels que :
• vitesse de pénétration (ROP) ;
• d-exposant ;
• température de sortie de la boue à la goulotte ;
• torque et frottements ;
• densité et porosité des argiles ;
• …

2. Défaut de remplissage durant la remontée


Durant la remontée de la garniture de forage, une baisse de niveau de la boue
dans l'annulaire, due au fait que le volume de remplissage est inférieur à celui
remonté, causerait la chute de la pression hydrostatique appliquée sur le fond, ce
qui déclencherait une venue.
Si la garniture de forage est remontée vide, le volume à remplir doit être égal au
volume acier, et si elle est remontée pleine, le volume à remplir doit être égal au
volume extérieur.

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Exemple 1 :
Z = 3000 m, d = 1.40.
Si le niveau chute de 150 m, la pression hydrostatique chutera de :
∆P = 150 1.40 = 21 bars
10.2

Exemple 2 :
Si on remonte 10 longueurs de 28 m chacune pleines sans remplir le puits, d =
1.40, capacité acier tiges = 4 l/m, capacité intérieure tiges = 9 l/m, capacité
casing = 40 l/m, la réduction de la pression hydrostatique est :

10 28 (4 + 9) 1.40

∆P = 10.2 [40 − (4 + 9)]


= 19 bars

Exemple 3 :
Si les tiges sont remontées vides, la réduction de la pression hydrostatique est :

10 28 4 1.40

∆P = 10.2 (40 − 4)
= 4 bars

3. Densité de boue insuffisante


La densité à l'entrée comme à la sortie du puits doit être maintenue égale à la
valeur requise, en traitant la boue par dilution ou par utilisation des équipements
d'épuration mécanique (tamis vibrant, desilter, mud cleaner...).

Des mesures de la densité doivent être effectuées au moins une fois chaque
demi-heure, en utilisant un densimètre normal ou pressurisé. L’insuffisance de la
densité de la boue peut être due à :
• une sous-estimation de la pression de pores ;
• une diminution accidentelle de la densité de boue en surface, due à une
communication entre les bacs, une dilution non contrôlée avec de l'eau,
une élimination non contrôlée des solides par la centrifugeuse, … ;
• une contamination de la boue par le fluide contenu dans les pores de la
roche forée.
La chute de la densité peut être également causée par :
• communication avec les fluides derrière le tubage en cas de mauvaise
cimentation
• décantation des solides de la boue avec le temps
• déshydratation rapide d'un laitier de ciment
• température élevée.

Exemple :
A Z = 3000 m, si la densité de la boue chute de 0.10 kg/l, la réduction de la pression hydrostatique est :

3000 0.10
∆P = = 30 bars
10.2

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4. Forage d'un réservoir de gaz


En forant un réservoir de gaz, ce dernier est évacué (gas cuttings) de la même
façon que les déblais, et vient se mélanger avec la boue, réduisant ainsi sa
densité.
Durant le forage du réservoir, il est primordial de dégazer la boue une fois
arrivée en surface en utilisant le dégazeur à vide avant de la réinjecter dans le
puits. Sinon, sa densité diminue à chaque cycle jusqu’à devenir insuffisante pour
contrebalancer la pression de formation.

5. Perte de circulation
La baisse de niveau peut-être causée par une perte totale de circulation. La
hauteur de la boue chuterait et si la pression hydrostatique de la boue devienne
inférieure à celle des pores, une venue va se déclencher.

Les différentes causes de pertes sont :


• Formation non consolidée, fissurée, traversant une faille ou caverneuse.
• Fracturation due à l’utilisation d’une boue de densité supérieure à dfrac,
pertes de charge annulaire excessives, pistonnage vers le bas.

La hauteur maximale du vide à ne pas dépasser est :


h = ∆P x 10.2 / d

Avec ∆P = pression différentielle entre la pression du fond et la pression de


pores.

Exemple :
A Z = 3000 m, la pression hydrostatique avec une d = 1.40 est de 411 bars.
Si Ppore = 395 bars, ∆P = 16 bars.
Pour avoir une venue si une perte totale se déclenche, le niveau doit baisser de :
= 16 10.2 = 117 m
1.40

Afin de réduire les risques de perte, il faut utiliser les paramètres minimaux
requis :
• Densité juste nécessaire pour tenir les parois du puits et les fluides
contenus dans les réservoirs ;
• Débit minimal pour réduire les pertes de charge annulaires : la réduction
du débit entraine la réduction de la vitesse d’avancement (ROP), en forant
avec des paramètres (poids sur l’outil et vitesse de rotation) réduits ;
• Forer la zone à pertes avec des colmatants ;
• Descendre la garniture lentement pour réduire l’effet du pistonnage vers le
bas.

En cas de perte totale, il faut arrêter le forage et remonter la garniture en


remplissant l’annulaire avec de l’eau (si on utilise une boue à base d’eau) ou une
boue légère (dans le cas d’une boue à base d’huile) et préparer un bouchon de
colmatants pour le pomper dans le puits dès que possible.

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6. Pistonnage vers le haut (Swabbing)


Le pistonnage vers le haut se manifeste durant la remontée de la garniture de
forage, créant ainsi une dépression sur le fond, entraînant la venue. Cette
dépression est d'autant plus importante que :
• la vitesse de remontée est trop rapide ;
• la rhéologie de la boue (viscosité, gel ...) est élevée ;
• le jeu entre le découvert et la BHA est réduit ;
• l'outil est bourré ;
• la marge de sécurité durant la manœuvre (trip margin) est faible.

La détection d’un pistonnage vers le haut (différence entre le volume retourné


dans le trip tank et celui calculé dans la trip sheet) est un signe positif et l’arrêt
immédiat de la manœuvre est nécessaire, même si le puits ne débite pas. Si la
trip margin est importante, le flow check ne donnera rien, alors que la venue a
eu lieu.

Si, par exemple, la pression de gisement est de 400 bars, et la pression


hydrostatique est de 415 bars (trip margin = 15 bars), une venue va alléger la
colonne hydrostatique et diminuer ainsi la trip margin.
Si l’allègement est par exemple de 10 bars (inférieur à la trip margin), la
pression hydrostatique (405 bars) reste supérieure à celle du gisement (400
bars) et le puits ne débitera pas. Le flow check ne donnera rien, alors qu’il y a
réellement une venue. Si on continue la remontée de la garniture, le bouchon
intrus, si c’est un gaz, va migrer avec expansion (puits ouvert), jusqu’à ce que
sa hauteur devienne suffisante pour éliminer complètement la trip margin, et le
puits se mettra à débiter, nécessitant le retour au fond en stripping pour
contrôler la venue.
Alors, il aurait mieux fallu retourner au fond avant que le puits ne se mette à
débiter, ce qui est plus facile, plus rapide et moins risqué que de descendre en
stripping.

Dans un puits horizontal, le volume d'une venue due au pistonnage en cours de


remontée est plus important que dans un puits vertical.
Le flow check ou la lecture des pressions après fermeture du puits ne donnent
rien tant que le gaz est dans le drain horizontal.
La déformation de la section horizontale à cause des contraintes de la formation
qui ne sont pas équilibrées, en ajoutant la décantation possible le long du drain
par des déblais à cause d’une mauvaise rhéologie de la boue et insuffisance de
débit, peuvent conduire au phénomène de pistonnage vers le haut et vers le bas
durant la manœuvre.
Il est donc recommandé de remonter en circulation afin d’éviter le pistonnage.

7. Pistonnage vers le bas (surging)


Le pistonnage vers le bas se manifeste durant la descente de la garniture de
forage, créant ainsi une surpression sur le fond, entraînant la fracturation au
niveau du point fragile du découvert, causant une perte de la boue, entraînant
une baisse de niveau.

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8. La manœuvre
La majorité des venues survient en cours de manœuvre, où la pression de fond
est réduite suite à :
• l'annulation des pertes de charge annulaire ;
• la chute de niveau de boue dans l'annulaire durant la remontée ;
• le pistonnage vers le haut.

Afin d'éviter la réduction de la pression hydrostatique


durant la manœuvre, il est nécessaire de :
• utiliser une feuille de manœuvre (trip sheet) pour
suivre les volumes à remplir en cours de
remontée ou à récupérer en cours de descente ;
• utiliser le bac de manœuvre (trip tank) pour
mesurer d'une manière précise le volume
récupéré ou pompé. L'utilisation de ce bac et
cette feuille permettent de détecter les anomalies
de remplissage ;
• s'assurer de la disponibilité sur le plancher de la
gray valve, de la safety valve et de leurs
réductions appropriées.

Utilisation de la feuille de manœuvre :


Avant d'entamer la remontée, il faut calculer le volume qui doit être pompé dans
le puits pour remplacer le volume acier si la garniture est remontée vide, ou le
volume extérieur si elle est remontée pleine (bouchage ou présence de la float
valve).

Si le volume pompé durant cette remontée est supérieur à celui calculé, ceci
explique qu'il y a une perte. Si ce volume est inférieur à celui calculé, cela veut
dire qu'il y a une venue, souvent par pistonnage.

L'observation du puits (flow check) ne donne rien si la réduction de la pression


hydrostatique est inférieure à la marge de sécurité (trip margin). Le puits ne
débitera pas dans ce cas, mais cela ne prouve pas qu'il n'y ait pas eu venue. Le
fait que le volume injecté est inférieur à celui calculé est un indicateur sûr de
venue.

Exemple :
Si on remonte 5 longueurs de 28 m chacune vides, ayant une capacité acier de 4
l/m, le volume de remplissage (lu sur la trip sheet) est de :
28 x 5 x 4 = 560 l

Si le volume mesuré dans le trip tank est de 200 l, cela explique qu’il y a une
venue de 360 l.
S’il est de 700 l, cela explique qu’il y a une perte de 140 l.

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MANUEL DE CONTROL DE VENUES

Marge de sécurité pour la manœuvre (trip margin):


Parfois, il est nécessaire de forer à l’équilibre (∆P = 0). Par exemple, si la
pression de pore est élevée et la pression de fracturation est faible (forage en
MPD), ou on veut avoir un ROP maximal. Durant le forage avec les pompes en
marche, la ∆P est assurée par les pertes de charge annulaires, qui disparaissent
lorsqu’on arrête les pompes pour entamer la remontée.
Dans ce cas, on peut augmenter la pression hydrostatique de la boue d’une
certaine valeur (par exemple égale aux pertes de charge annulaire) avant
d’entamer la remontée.
Cette augmentation peut se faire en :
• Augmentant la densité de la boue d’une valeur de : ∆d = 10.2 x Pca / Z
• Pompant un bouchon lourd et le mettre à l’équilibre dans le puits en le
chassant avec la boue initiale. Une fois à l’équilibre, ce bouchon
augmentera la pression de fond.

Mise en place d'un bouchon lourd (slugging):


C'est un bouchon de boue plus lourde que celle dans le puits ; son volume doit
être suffisant pour créer le vide au minimum dans deux longueurs. Ceci
permettrait de remonter la longueur à dévisser vide, pour ne pas perdre la boue
et éviter de fausser le suivi des volumes sur la feuille et le bac de manœuvre.

Le volume du bouchon est :


Vbouchon = Vvide/(db/di – 1)

Tant que le bouchon lourd est à l'intérieur de la garniture, il n'a aucun effet sur
la pression appliquée sur le fond.
Dans le cas d'une garniture mixte, lorsque le bouchon lourd passe dans les tiges
de faible diamètre, sa hauteur augmente et provoque un retour de boue à la
goulotte.

Venue par l’intérieur de la garniture :


En forage lorsque les pompes sont en marche, la venue est entraînée par la boue
dans l’espace annulaire. Si la circulation est arrêtée mais le top drive n’est pas
déconnecté, toute la venue passe dans l’espace annulaire ; mais si on
déconnecte le top drive et que la garniture ne comporte pas de clapet anti-
retour, la venue entre également à l’intérieur de la garniture.
Si on pistonne vers le haut et on ferme le puits lorsqu’il se met à débiter, on lira
les mêmes pressions en têtes des tiges et de l’annulaire.

Observation puits (flow check)


Le flow check est réalisé, surtout avant la remontée, avec les pompes arrêtées,
au fond, au sabot et avant la remontée de la BHA, et lorsqu’il est jugé
nécessaire.

Short trip
Dans certains cas, un short trip de 5 à 10 longueurs peut être nécessaire avant
d'entamer la remontée pour s’assurer qu’il n’y a pas de risques de pistonnage
(swabbing). Une fois l'outil retourné au fond, circuler le volume annulaire tout en
surveillant le retour de la boue et évaluer la situation.

Certification Well Control – Levels 3 / 4 19


MANUEL DE CONTROL DE VENUES

4. SIGNES D'UNE VENUE


La détection rapide d'une venue suivie d'une action appropriée réduirait
considérablement les risques qui peuvent compliquer le contrôle du puits.

Plusieurs signes avertisseurs indiquent qu'il y a risque d'avoir – ou d'avoir eu –


une venue. En surveillant constamment différents paramètres, on peut se rendre
compte de la venue assez tôt pour intervenir avant que la situation ne se
complique.

1. Signes précurseurs d’une venue


Un signe précurseur prévient qu'il est probable d'avoir eu une venue. Ce n'est
pas un signe sûr.
Plusieurs paramètres sont rigoureusement surveillés. Le changement de la
tendance d'un paramètre, surtout durant le forage d'un réservoir, doit entraîner
l'inquiétude : il est possible que ce soit un signe indiquant une venue.

Les signes précurseurs sont :


• augmentation de la vitesse d’avancement (drilling break) ;
• augmentation du torque et des frottements ;
• diminution de la densité des argiles ;
• changement des taille, forme et volume des déblais ;
• changement des propriétés de la boue, due à la contamination par un
fluide plus léger ;
• diminution puis augmentation de la température de la boue à la sortie ;
• indices de gaz dans la boue libéré des pores du réservoir (gas cutting).

Si un signe précurseur est détecté, les opérations en cours doivent être arrêtées
et une observation du puits (flow check), doit être effectuée, c'est-à-dire :
arrêter l'opération en cours (forage ou manœuvre), arrêter les pompes et
observer le puits pour détecter une éventuelle venue.

La procédure d'un flow check durant le forage est la suivante :


• arrêter la rotation,
• dégager la tige d'entraînement jusqu'à ce que le tool-joint de la première
tige soit positionné à ±1 mètre de la table de rotation,
• arrêter les pompes,
• observer le retour de la boue à la goulotte.

La procédure d'un flow check durant la manœuvre est la suivante :


• arrêter la manœuvre,
• positionner le tool-joint de la première tige à ±1 mètre de la table de
rotation,
• observer le retour de la boue à la goulotte.

2. Signes positifs d’une venue


Un signe positif d'une venue confirme qu’un certain volume d'effluent est
introduit dans le puits, ce qui nécessite l'arrêt immédiat des opérations en cours
et la fermeture rapide du puits.

Certification Well Control – Levels 3 / 4 20


MANUEL DE CONTROL DE VENUES

Dans le cas d’un signe positif, il est interdit de faire un flow check : la perte de
temps engendrée ne fait qu’augmenter le gain et rendre le contrôle de la venue
difficile.
Les signes positifs d'une venue en cours de forage sont :
• augmentation du débit à la goulotte ;
• augmentation du niveau de la boue dans le bac actif ;
• présence de débit à la goulotte avec les pompes arrêtées.

En cours de manœuvre, les signes positifs d'une venue sont :


• volume de remplissage inférieur au volume remonté ;
• volume de boue récupéré supérieur au volume descendu ;
• présence de débit à la sortie avec les pompes arrêtées.

3. Les alarmes
Deux types d’alarmes sont installés dans le circuit de retour de la boue pour
détecter les signes positifs d’une venue durant le forage. Cela veut dire que si
l’une des alarmes se déclenche, il faut immédiatement arrêter le forage et fermer
le puits selon la procédure.

Débit retour (Return Mud Flow)


C’est un débitmètre différentiel à palette
qui mesure les variations du débit à la
sortie du puits en pourcentage (par
exemple: à ±10%).
Ce débitmètre est relié à une alarme
audiovisuelle préalablement ajustée et
activée lorsque le débit de forage est
atteint. Si on arrête la circulation,
l’alarme se déclenche : il est nécessaire
de la désactiver, mais ne pas oublier de
la réactiver à la reprise de la circulation.

Indicateur de niveau (Pit volume totalizer)


Une alarme audiovisuelle est reliée à un flotteur positionné à la surface du bac
actif, pour surveiller la perte ou la venue d’un certain volume (par exemple:
±1m3).
Cette alarme ne se déclenche pas si on arrête la circulation, mais il est
nécessaire de la remettre à zéro après le démarrage des pompes et lorsque le
forage d’une grande section a été fait.

Certification Well Control – Levels 3 / 4 21


MANUEL DE CONTROL DE VENUES

5. FORAGE DE LA PREMIERE PHASE


Durant le forage de la première phase, il arrive parfois de tomber sur des poches
de gaz à faibles profondeurs (shallow gas). Ce gaz doit être évacué, mais en
sortant du puits, il risque de s'enflammer et provoquer un incendie, mettant la
sécurité du personnel et du matériel en danger. Il est donc nécessaire de placer,
sur le tube fontaine, un obturateur de grand diamètre et faible pression appelé
diverter, muni à sa partie inférieure d'une ligne d'évacuation assez large
(diamètre minimal = 6’’) munie d’une vanne hydraulique, pour diriger le gaz vers
une torche située assez loin de l'appareil de forage, et dirigée dans le sens du
vent, pour éviter le retour de la flamme vers le chantier.
Etant donné que les formations de surface ont un faible gradient de fracturation,
il faut éviter de fermer le puits pour ne pas fracturer. Un système d’obturation
est installé pour pouvoir ouvrir la vanne hydraulique de la ligne d'évacuation en
même temps que la fermeture du diverter.

Les recommandations de forage de la première phase susceptible de contenir le


shallow gas sont les suivantes :
• choisir le débit optimal qui assure un bon nettoyage du puits,
• contrôler la densité à l’entrée et à la sortie pour ne pas tomber en perte,
• contrôler la vitesse d'avancement lors du forage de la zone à gaz pour
éviter l’allègement rapide de la boue,
• éviter le pistonnage durant les ajouts et la manœuvre,
• placer un clapet anti-retour dans la garniture,
• forer avec un outil open ou équipé de duses de gros diamètre,
• forer un trou pilote de diamètre inférieur ou égal à 12’’¼ puis élargir au
diamètre prévu dans le programme, pour réduire le volume de gaz,
• utiliser une ligne d’évacuation de gros diamètre (supérieur ou égal à 6’’).

Au moindre signe de venue:


• arrêter la rotation,
• dégager la garniture jusqu’à positionner le joint de la première tige à ±1
mètre de la table de rotation,
• ouvrir la HCR de ligne d'évacuation,
• fermer le diverter,
• maintenir les pompes à fort débit et pomper la boue lourde déjà préparée,
• arrêter les équipements non nécessaires au contrôle du puits (blowers,
poste de soudure, ...).

NB :
• Si les conditions du puits le permettent et en cas d'épuisement de la
boue, continuer le pompage avec de l'eau.
• Fermer la vanne de la ligne de torche opposée à la direction du vent.

Certification Well Control – Levels 3 / 4 22


MANUEL DE CONTROL DE VENUES

Les obturateurs utilisés comme diverter sont les obturateurs annulaires Hydril
MSP ou FSP et l’obturateur rotatif.

Certification Well Control – Levels 3 / 4 23


MANUEL DE CONTROL DE VENUES

6. SYSTEME DE CIRCULATION
L'installation de forage doit assurer la circulation de la boue dans le puits avec un
débit suffisant pour bien nettoyer le puits et augmenter la vitesse de pénétration.

Des pompes de forage assurent cette circulation en aspirant la boue des bacs
actifs de l'installation et la refoulant dans le circuit. Cette boue doit traverser tout
le circuit jusqu'à ce qu'elle sorte du puits et revienne dans les bassins actifs.
1. Les pertes de charges
Le passage de la boue dans ce
circuit crée des frottements
entre les particules de la boue
d'une part, et entre la boue et
les parois des conduites d'une
autre part. Ces frottements,
s'opposant au déplacement du
fluide, sont des pertes de
charges, exigeant de la pompe
une certaine pression pour les
vaincre.

Ces pertes dépendent :


− du régime d'écoulement,
− de la nature du fluide en mouvement,
− de la loi d'écoulement à laquelle il obéit,
− de la géométrie de la conduite.

Elles comprennent :
PCS : pertes de charges dans les équipements de surface,
PCDP : pertes de charges dans les tiges,
PCDC : pertes de charges dans les masse – tiges,
PCO : pertes de charges à l’outil,
PCA : pertes de charges dans l'espace annulaire.

Si le fluide en circulation est homogène, la pression de refoulement des pompes


(PR) est la somme de toutes les pertes de charge dans le circuit de circulation.
PR = PCS+ PCDP+ PCDC+ PCO+ PCa

Si la circulation se fait avec une boue dans l’espace annulaire chargée de


cuttings, la pression de refoulement devient :

PR = PCS+ PCDP+ PCDC+ PCO+ PCa+ (PHA- PHI)

Avec :
PHA= pression hydrostatique de la boue dans l’espace annulaire
PHI= pression hydrostatique de la boue à l’intérieur de la garniture

Certification Well Control – Levels 3 / 4 24


Si la circulation se fait à travers la duse, avec une boue dans l’espace annulaire
chargée de cuttings, la pression de refoulement devient :

PR = PCS+ PCDP+ PCDC+ PCO+ PCa+ (PHA- PHI) + PCL+ PC

ou

PR = PCS+ PCDP+ PCDC+ PCO+ PCa+ (PHA- PHI) + Pa

Avec :
Pa= pertes de charge en tête de l’espace annulaire.

Pression exercée sur le fond


Lorsque les pompes sont arrêtées (statique), les pertes de charge sont nulles et
seule la pression hydrostatique de la boue s'exerce sur le fond.

En statique : PF = PH

Mais lorsqu'elles sont en marche (dynamique), les pertes de charge dans


l'espace annulaire s'ajoutent à la pression hydrostatique.

En dynamique : PF = PH + PCa = Z x deqv / 10.2

La densité équivalente en circulation est : deqv = 10.2 x PF / Z

Ou : deqv = d + 10.2 x Pca / Z

Exemple :
Z = 3000 m, d = 1.40 kg/l, Ppore = 420 bars, Pca = 15
bars PH = 3000 x 1.40 / 10.2 = 411 bars

En circulation : Pfond = PH + Pca = 411 + 15 = 426


bars deqv = 1.40 + 15 x 10.2 / 3000 = 1.45 kg/l
Puisque Pfond est supérieure à Ppore, il n’y a pas de venue

Si on arrête la circulation : Pfond = PH = 411 bars


Pfond devient inférieure à Ppore, il y aura donc une venue

Changement des caractéristiques de la boue et du circuit


Les pertes de charges peuvent être exprimées comme suit :
5
Pc = k d L Q² / D
Avec :
k = facteur de proportionnalité,
d = densité de la boue,
L = longueur de la conduite,
Q = débit,
D = diamètre de la conduite.

De cette formule, connaissant les pertes de charge initiales, il est possible de


déterminer les nouvelles si la densité ou le débit change :

Certification Well Control – Levels 3 / 4 25


2
Pc2/Pc1 = d2/d1 = (Q2/Q1)² = (N2/N1)

Puisque Q = q x N, N étant le nombre de coups et q le débit unitaire.

Exemple 1 :
Les pertes de charge sont de 150 bars, avec d = 1.40 kg/l.
Si on remplace la boue par une autre de d = 1.55, les pertes de charge
deviennent :
Pc2 = Pc1 x d2 / d1 = 150 x 1.55 / 1.40 = 166 bars

Exemple 1 :
Les pertes de charge sont de 150 bars, avec N = 80 cps/mn.
Si on accélère la pompe à 120 cps/mn, les pertes de charge deviennent :
Pc2 = Pc1 x (N2 / N1)² = 150 x (120 / 80)² = 338 bars

1. Choix du débit de contrôle


Dans le cas de contrôle d’une venue, la circulation sous duse doit se faire à un
débit faible (réduit), afin de :
• réduire les surpressions exercées dans le puits par la réduction des pertes
de charge annulaire ;
• donner le temps nécessaire à l'opérateur de la duse de l'ajuster et réagir
efficacement en cas de problème ;
• donner le temps nécessaire au dégazeur pour dégazer la boue ;
• réduire les risques d'usure de la duse.

Les pertes de charge à débit réduit préalablement choisi doivent être mesurées
(lues sur le manomètre du panel de commande des duses) et tenues à jour
avant d'avoir une venue :
• à chaque changement d'équipe, de BHA, ou de caractéristiques de la boue;

• après forage d'une section d'environ 150 à 200 m ;


• après réparation sur les pompes..

Certification Well Control – Levels 3 / 4 26


7. PRESSION DE FRACTURATION ET PRESSION
MAXIMALE ADMISSIBLE
La pression de fracturation est la pression à laquelle il y aurait rupture de la
roche.
La formation sous le sabot représente en général le point le plus fragile du puits.

La densité du fluide de forage doit être adaptée aux formations à forer. Elle doit
être suffisante pour maintenir les fluides de formation et les parois du trou en
place, sans toutefois être trop élevée pour ne pas fracturer les formations les
plus fragiles.
Il est donc nécessaire de connaître les pressions de pore et de fracturation des
formations pour établir le programme de forage, tubage et boue.

Le Leak Off Test


Pour connaître la pression de fracturation, on réalise, pendant le forage d’un
puits, un test d’injectivité (Leak Off Test). Il consiste à pomper la boue dans le
puits jusqu’au début de l’injection, détecté par le changement de pente de la
courbe de la pression en fonction du temps, tracée à dédit constant (P LOT).

La pression de fracturation est:


Pfrac= PLOT + Zs x d / 10.2

La densité équivalente de fracturation est la densité maximale de la boue qui


causerait la fracturation de la formation :
dfrac= 10.2 x Pfrac/ Z = d + PLOT x 10.2 / Zs

Certification Well Control – Levels 3 / 4 27


Pour réussir un leak off test, il faut :
• utiliser des manomètres précis
• utiliser une pompe faible débit (comme celle de l’unité de cimentation)
• s'assurer de l'étanchéité de la colonne de tubage en réalisant un casing
test
• s'assurer de l'étanchéité du ciment sous le sabot en réalisant un shoe
bond test
• forer 2 à 5 mètres sous le sabot dans la nouvelle formation
• circuler jusqu’à avoir une boue homogène dans le puits
• remonter l'outil au sabot et connecter la ligne de pompage
• tester la ligne de pompage
• fermer l'obturateur
• pomper par l'intérieur des tiges ou par l'espace annulaire avec un débit de
40 à 80 l/min
• arrêter la pompe une fois la déflexion confirmée
• purger et mesurer le volume retour

Pression maximale admissible


C’est la pression limite à ne pas dépasser en tête d'annulaire pour ne pas
fracturer la formation la plus fragile.
Padm = Pfrac- Z x d / 10.2 = (dfrac– d) x Z / 10.2 = (Gfrac– G) x Z

Etant donné qu’en général la formation la plus fragile est située en haut du
découvert, juste sous le sabot, on prend Z = Zsabot.
La Padm change quand la densité de la boue change.

Exemple :
Zs = 2000 m, d = 1.20 kg/l, PLOT = 74 bars.
Pfrac = 74 + 2000 x 1.20 / 10.2 = 309 bars
dfrac = 1.20 + 74 x 10.2 / 2000 = 1.57 kg/l
Si on remplace la boue par une autre de d = 1.40 kg/l :
Padm = (1.57 – 1.40) x 2000 / 10.2 = 33 bars

Gain maximal
C’est le volume maximal de la venue, après fermeture du puits, qui peut être
circulé en toute sécurité sans fracturer au niveau du point fragile. La hauteur
maximale de la venue durant le forage est :
Hmax = (Padm – Pt1)/ (Gb - Gv)

Le volume de la venue au fond est donc :


V1 = Hmax x Vea

Durant la circulation de la venue, son volume augmente et lorsque son top arrive
au point fragile (juste sous le sabot), la pression maximale est P frac. Le volume
de la venue au fond qui entraîne la fracturation de la zone fragile sous le sabot
est donc :
V2 = Pfrac x Vea x (Padm – Pt1) / [Ppores x (Gb - Gv)]
Le gain maximal admissible (Gmax) est égal au plus petit des deux volumes V1 et
V2.

Certification Well Control – Levels 3 / 4 28


8. NATURE ET COMPORTEMENT DE L'EFFLUENT
L'effluent peut être un liquide (eau ou pétrole) ou gaz (hydrocarbure, CO 2, H2S,
…).
Le comportement pour ces fluides dépend de leur nature et leurs
caractéristiques.
Le plus difficile à contrôler est le gaz, du fait qu'il est instable et fortement
inflammable.
Il est parfois difficile de connaître la nature de l'effluent intrus dans le puits. Afin
de ne pas avoir de mauvaises surprises, il est recommandé de considérer toute
venue comme étant du gaz.

Venue d'un liquide


Le liquide a une densité élevée, qui peut parfois équilibrer la pression de pore
avant même que le fluide atteigne la surface (réservoirs déplétés). Ceci entraîne
l'enregistrement de faibles pressions en tête.
La venue de l'eau est encore moins dangereuse puisqu'elle ne s'enflamme pas
une fois en surface.
En plus, les liquides, tels que le pétrole ou l'eau, gardent le même volume du
fond jusqu’à la surface, ce qui rend le contrôle facile et évite les dangers liés à la
migration.

Venue d'un gaz


Le gaz répond à la loi:
PV = constante

En appliquant cette loi : durant la circulation d’une venue de gaz, sa pression


diminue et son volume augmente, entrainant l'augmentation de sa hauteur et la
diminution de sa densité. Ces deux changements réduiront la pression appliquée
sur le fond et augmenteront, par conséquent, la pression dans l'espace annulaire
d'une valeur parfois suffisante pour fracturer la zone la plus fragile du découvert.

La migration
La migration d’un fluide par rapport à un autre est
due à la différence entre les densités : le fluide le
plus lourd, sous l’effet de la pesanteur, se déplace
vers le bas, chassant le plus léger qui remonte vers
le haut.
La vitesse de migration dépend de la différence entre
les densités.
Dans le cas d’une venue, la migration commence
immédiatement après l’intrusion du fluide de densité
plus légère que la boue dans le puits, avec le puits
ouvert ou fermé, en circulation ou à l’arrêt. Sauf que
durant la circulation avec un débit supérieur à celui
de la migration, l’effet de cette dernière ne se fait
pas sentir.

Certification Well Control – Levels 3 / 4 29


Migration d’un liquide
Le liquide, en migrant, ne change pas de comportement, puisque son volume
n’augmente pas. Cette migration ne présente aucun danger, avec le puits fermé
ou ouvert. Après fermeture du puits suite à une venue de liquide (eau ou
pétrole), les pressions en tête, une fois stabilisées, restent constantes et les
risques de fracturation sont écartés.

Migration d’un gaz


Par application de la loi des gaz, la migration d’une venue de gaz dans un puits
ouvert augmente son volume et diminue sa pression. L’augmentation du volume
de la venue entraine l'augmentation de sa hauteur et la diminution de sa densité,
d’où l’allègement de la colonne hydrostatique, entraînant l’intrusion d’un autre
bouchon si la marge de sécurité (trip margin) est faible.
Mais si le puits est fermé, le gaz migrera en gardant son volume, puisque le
volume du puits (fermé) est constant. En appliquant la loi des gaz, sa pression
reste également constante. La pression initiale en bas de la bulle, qui n'est autre
que la pression de pores, est donc déplacée tout le long du puits, augmentant
dangereusement les pressions dans le puits, fracturant inévitablement la zone
fragile du découvert.
Il est à noter que le forage d’un drain horizontal, le forage avec une boue à base
d’huile ou le forage avec une boue trop visqueuse défavorisent la migration du
gaz.

La vitesse de migration (en m/h) est donnée par la formule suivante :

Vm = 10.2 x ∆P / d1

Avec : ∆P = variation de la pression en bars/heure.

Lorsque le gaz migre sans expansion, la pression qui s’applique sur le fond
augmente également :
PFond = Pgaz + PHa, or Pgaz = Ppore, donc :

PFond = Ppore + PHa


Avec : PHa = pression hydrostatique de la colonne de boue sous le bouchon

La pression en tête des tiges étant : Pt = PFond - PHint, augmente aussi.


Avec : PHint = pression hydrostatique de la colonne de boue à l’intérieur de la
garniture.

Comportement du gaz dans la boue


La solubilité du gaz dans une boue à base d’eau est faible, ce qui rend son
expansion immédiate et l’intrusion d’un faible volume est détectée très tôt, ce qui
permet la fermeture du puits rapidement pour limiter le gain.
Par contre, dans certaines conditions de température et de pression, les gaz
légers peuvent se dissoudre dans la boue à base d’huile, rendant la détection
d’un faible volume (inférieur à environ 800 litres) difficile avant d’atteindre leur
point de bulle très proche de la surface. L’expansion se fait alors rapidement,

Certification Well Control – Levels 3 / 4 30


allégeant ainsi la colonne hydrostatique, ce qui déséquilibre le puits et complique
sa fermeture et le contrôle de la venue.

Gaz dans une boue à base d’eau Gaz dans une boue à base d’huile

Il est alors nécessaire d’être très attentif si on fore un réservoir à gaz avec une
boue à base d’huile. Si on doute qu’il y’a intrusion d’un volume très petit, il ne
faut pas hésiter à circuler un bottom-up avec le puits ouvert, puis le fermer et
continuer la circulation à travers la duse totalement ouverte lorsque le bouchon
arrive à la côte approximative de 1000 mètre.

Autres gaz
D’autres gaz, comme le sulfure d'hydrogène ou hydrogène sulfuré (H 2S), le gaz
carbonique (CO2) et l’azote (N2) peuvent être rencontrés dans les hydrocarbures.
Ils sont également faiblement solubles dans une boue à base d'eau et solubles
dans la boue à base d’huile.
Le H2S est un gaz très dangereux aussi bien pour le personnel que pour le
matériel et les produits. En plus du fait qu’il est inflammable, il est fortement
toxique et peut entraîner la mort d’une personne exposée à son action pendant
une certaine durée, en fonction de sa teneur.
En plus, il est très corrosif pour le matériel même inoxydable et un fort
contaminant pour la boue.

Certification Well Control – Levels 3 / 4 31


9. PROCEDURES DE FERMETURE DU PUITS
Une fois la venue détectée, le puits doit être fermé rapidement. En effet, le
volume de la venue a une grande influence sur la suite des opérations. S'il est
important, les opérations de contrôle deviennent difficiles.
Pour cela, des procédures de fermeture du puits ont été fixées et sont utilisées
en fonction de la situation.

Les différentes procédures de fermeture sont :


1. Soft shut in

• vanne manuelle de la choke line ouverte,


• vanne hydraulique de la choke line (HCR) fermée,
• duse hydraulique ouverte,
• toutes les vannes de la ligne après la HCR passant par la duse
hydraulique, allant au séparateur doivent être ouvertes,
• les autres vannes et duses du manifold doivent être fermées.

Lorsqu’un signe de venue se manifeste :


1. arrêter la rotation,
2. dégager la garniture avec les pompes en marche et positionner le
premier tool joint à environ un mètre au-dessus de la table de rotation,
3. arrêter les pompes et observer le retour de la boue à la goulotte.

Si le puits débite :
4. ouvrir la vanne hydraulique de la choke line,
5. fermer un obturateur (annulaire ou pipe rams),
6. fermer la duse hydraulique et avertir le superviseur,
7. noter le gain, relever les pressions en tête de tiges et d’annulaire.

Certification Well Control – Levels 3 / 4 32


2. Hard shut in

• vanne manuelle de la choke line ouverte,


• vanne hydraulique de la choke line (HCR) fermée,
• duse hydraulique fermée,
• toutes les vannes de la ligne après la HCR passant par la duse
hydraulique, allant au séparateur doivent être ouvertes,
• les autres vannes et duses du manifold doivent être fermées.

Lorsqu’un signe de venue se manifeste :


1. arrêter la rotation,
2. dégager la garniture avec les pompes en marche et positionner le
premier tool joint environ un mètre au-dessus de la table de rotation,
3. arrêter les pompes et observer le retour de la boue à la goulotte.

Si le puits débite :
4. fermer un obturateur (annulaire ou pipe rams),
5. ouvrir la vanne hydraulique de la choke line et avertir le superviseur,
6. noter le gain, relever les pressions en tête de tiges et d’annulaire.

Fermeture en manœuvre
Lorsqu’un signe de venue est détecté durant la manœuvre (volume de
remplissage mesuré dans le trip tank inférieur au volume calculé dans la trip
sheet), il faut arrêter immédiatement la manœuvre, en posant la garniture sur
cales et continuer les opérations selon les cas :
Si le puits ne débite pas
Dans ce cas, l’installation de la gray valve est facile : il suffit de la visser sur la
tige posée sur cales, enlever son chapeau avec la tige de verrouillage, et
continuer la descente avec le puits ouvert. Si le puits se met à débiter, fermer
l’obturateur annulaire selon la procédure de fermeture, et continuer la descente
en stripping jusqu’au fond, pour contrôler la venue.

Certification Well Control – Levels 3 / 4 33


Si le puits débite
Si l’écoulement qui vient de l’intérieur de la garniture est important, la mise en
place de la gray valve devient très difficile ou même impossible, et le fait
d’insister ne fait qu’aggraver la situation. Il est donc nécessaire de recourir à un
autre moyen plus sûr : utiliser la full open safety valve (lower kelly cock) qui a
un passage intérieur assez gros pour permettre le passage de la boue à
l’intérieur durant sa mise en place. Une fois placée, elle est fermée pour arrêter
l’écoulement et permette ainsi la mise en place de la gray valve.
Une fois cette dernière placée, la safety valve est ouverte : elle n’est d’aucune
utilité pour le contrôle de la venue. Puisqu’on ne peut pas l’enlever, elle est
descendue dans la garniture. N’étant pas conçue pour travailler dans le puits, le
joint d’étanchéité de l’axe servant à sa manipulation par la clé peut présenter
des fuites.
Fermer ensuite l’obturateur annulaire selon la procédure de fermeture, et
continuer la descente en stripping jusqu’au fond, pour contrôler la venue.

Fermeture durant la descente du tubage :


• Si le sabot est très proche de la surface et si possible, il est préférable de
remonter le tubage et fermer les blind rams.
• Si la colonne de tubage est à une profondeur faible et comporte un clapet
anti-retour, il faut immédiatement l’amarrer à la table de rotation et la
remplir pour éviter son éjection.
• Si le sabot n’est pas très loin du fond, continuer la descente de la colonne
en stripping.

Fermeture durant la descente d’un liner :


• Si la venue survient pendant la descente des tubes, il faut la traiter
comme dans le cas de la descente de tubage.
• Si elle survient pendant la descente des tiges, il faut la traiter comme dans
le cas de la descente de la garniture de forage.

Fermeture durant la cimentation du tubage :


• Si une venue se déclenche durant la mise en place du ciment, il faut ouvrir
la HCR de la choke line et la duse, fermer les casing rams et continuer la
chasse à travers la duse. Normalement, la pression hydrostatique du
laitier de ciment est suffisante pour contre balancer la pression de pores.
• Si la venue se déclenche durant l’attente de prise du ciment, fermer les
casing rams et la duse, et surveiller la pression annulaire qui ne doit pas
dépasser la Padm. Sinon, purger par la duse.

Procédure de fermeture lors des opérations de wire-line


• Durant les opérations de logging ou travaux au câble (wire line) avec le
réservoir ouvert, il est recommandé de circuler en continu à travers le trip
tank pour déceler toute venue.
• Un pistonnage vers le haut peut être déclenché si l’outil descendu au bout
du câble est remonté rapidement.
• Le BOP annulaire doit être en bon état de fonctionnement et testé avant
l’opération.

Certification Well Control – Levels 3 / 4 34


• L’obturateur shear ram n’est pas conçu pour couper les éléments du train
d’outil wire line. Une cisaille pour couper le câble doit être prête sur le
plancher.

En cas de venue pendant les opérations de wire-line, il faut :


1. arrêter les opérations de wire line et fermer l'obturateur annulaire ;
2. ouvrir la vanne hydraulique de la choke line et avertir le superviseur ;
3. noter le gain et relever la pression en tête ;
4. établir un programme de neutralisation.

Il est recommandé de remonter le câble du wire line en stripping. En cas de


complication, le couper et fermer le blind shear rams.

3. Relevé des pressions


Immédiatement après la fermeture du puits, il faut suivre et consigner l’évolution
des pressions en tête des tiges et de l’espace annulaire, lues sur les manomètres
placés sur la console des duses hydrauliques, jusqu’à la stabilisation.

Evolution de la pression en tête des tiges juste après la fermeture du puits

Pression
en tête
des tiges
(Bars) Recompression Cheminement du gaz dans la boue
du gisement sans expansion ( migration )
Valeur correcte de Pt1

Temps de fermeture (min)

Interprétation : une fois le puits fermé, on remarque une augmentation assez


rapide des pressions en tête des tiges et de l’annulaire, due à la recompression
du réservoir après la fermeture du BOP.
Si l’effluent est gazeux, il n’y aurait pas de stabilisation, et les pressions
continuent à évoluer lentement. Ceci est dû à la migration du gaz dans le puits
sans expansion.
Par contre, si la venue est un liquide, sa migration n’entraîne pas l’augmentation
des pressions en tête après la recompression.

Certification Well Control – Levels 3 / 4 35


Si la venue intervient depuis le forage, l’effluent remonte dans l’espace annulaire
et allège la colonne hydrostatique, ce qui donne une pression en tête de
l’annulaire supérieure à celle en tête des tiges.
Cette différence dépend de la densité du fluide de la venue, la densité de la boue
dans l’espace annulaire chargée de déblais, l’inclinaison du puits,…
Il ne faut pas exclure le fait que l’un des manomètres soit défaillant ; dans le
doute, confirmer avec d’autres manomètres.

Dans le cas d’une venue en cours de forage vertical où les pressions en tête des
tiges et de l’annulaire sont identiques, cela explique qu’une pression est piégée
dans le puits. Il faut la purger totalement par la duse, puis refermer cette
dernière et rester en observation du puits avant d’ouvrir le BOP.

Observations : une fois le puits fermé, il faut relever les pressions en tête
jusqu’à la stabilisation.

Si la garniture comporte un clapet anti-retour, la pression lue en tête des tiges


est nulle. Pour pouvoir la lire, il faut pomper à très faible débit par l'intérieur des
tiges tout en observant la pression annulaire ; dès qu’elle commence à
augmenter, arrêter la pompe et lire la pression stabilisée en tête des tiges.

Pour faire une lecture de pressions correcte, il est nécessaire de disposer de


manomètres en bon état et correctement calibrés. Pour chaque mesure, au
moins deux manomètres doivent être montés. La lecture doit se faire
obligatoirement sur les manomètres du panel de commande à distance des
duses, et les manomètres placés ailleurs doivent confirmer la lecture sur ce
panel.

Migration du fluide : une fois le puits fermé, le fluide commence à migrer dans
l’annulaire, c'est-à-dire se déplacer vers le haut. La vitesse de migration dépend
surtout de la différence de densités entre l’effluent et la boue dans l’annulaire.
Cette migration s’arrête lorsque l’effluent arrive sous les BOP.
Si l’effluent est liquide, la migration se fait sans augmentation de pression.
Par contre, si c’est du gaz, les deux pressions augmentent de la même valeur
jusqu’à ce que l’effluent arrive sous les BOP. La pression dans l’espace annulaire
peut atteindre la Padm et fracturer la formation sous le sabot.
Pour éviter ce problème, il est nécessaire de continuer à observer les pressions
en tête avant de commencer le contrôle de la venue, et purger de temps en
temps en gardant la pression en tête des tiges constante.

Certification Well Control – Levels 3 / 4 36


10. CONTROLE DE LA VENUE ET NEUTRALISATION
DU PUITS
Si une venue se déclenche, il faut fermer le BOP et contrôler la venue. Le BOP ne
sera ouvert et le forage repris que lorsque le puits est complètement neutralisé.

Le contrôle d’une venue consiste à :


1. évacuer l'effluent en circulant sous duse, en appliquant sur le fond une
pression suffisante pour contrebalancer la pression de pore et éviter
l'intrusion d'un autre bouchon, tout en évitant la fracturation au niveau de
la zone la plus fragile du découvert ;
2. remplacer la boue dans le puits par une autre de densité égale ou
légèrement supérieure à la densité équivalente de réservoir.

2. Calculs préalables
Durant le forage, avant d’avoir une venue, un ensemble de calculs et mesures
sont effectués et portés sur la première page d’une fiche de contrôle (kill sheet).
Ces calculs et mesures sont mis à jour chaque fois que des données changent
d’une façon significative.
Cette première page contient les données sur la formation pour pouvoir calculer
la pression maximale admissible à ne pas dépasser durant le contrôle de la
venue, les pertes de charges aux débits réduits préalablement choisis, tous les
volumes dans le puits et en surface, ainsi que le nombre de coups et les temps
nécessaires pour les circuler.

La deuxième page, comportant les données et calculs relatifs à la venue, est


remplie juste au moment de la stabilisation des pressions et servira au contrôle
de cette venue.

3. Calculs après la venue


Pression de pore
Lorsque la venue survient pendant le forage d’un réservoir, l’effluent, en
pénétrant dans le puits, suivra le sens de la circulation de la boue, c'est-à-dire
remonte dans l’espace annulaire et non à l’intérieur de la garniture, même si elle
ne comporte pas de clapet anti-retour.

Après fermeture et lecture des pressions stabilisées en tête, on doit calculer la


pression de pore pour déterminer la valeur de la densité de boue requise pour
contrebalancer cette pression.
La pression de pore peut être calculée à partir de Pt1 ou Pa1.

Ppore = Pa1 + Phann

Ou Ppore = Pt1 + Phint

La pression hydrostatique dans l'espace annulaire est composée des pressions


hydrostatiques de la colonne de boue (chargée de déblais, donc densité
incertaine) et du bouchon de gaz, dont la densité est inconnue et le calcul de la
hauteur n'est pas précis.

Certification Well Control – Levels 3 / 4 37


Donc, il est plus précis et plus facile de calculer la pression de pore à l'aide de P t1 :

Ppore = Pt1 + Phint


P
t1

P
a1

A la fermeture du puits juste après la venue, le gain et la profondeur sont notés


et les pressions en tête des tiges (P t1) et de l’annulaire (Pa1) sont relevées après
stabilisation. Toutes ces valeurs sont portées sur la deuxième page de la kill
sheet et les calculs suivants sont immédiatement effectués :
• Densité requise :
C’est la densité de la boue nécessaire à contrebalancer la pression de pore pour
éviter toute autre venue.
Ppore = Pt1 + Z x d1/10.2 = Z x dr/10.2
D’où : dr = Ppore x 10.2/Z
dr = d1 + 10.2 x Pt1/Z

• Pression de refoulement initiale


C’est la pression de refoulement à débit réduit avec la boue de densité initiale.
PR1 = Pt1 + PC1

• Pression de refoulement finale


C’est la pression de refoulement à débit réduit avec la boue de densité
requise. PRr = PC1 x dr/d1

Certification Well Control – Levels 3 / 4 38


4. Choix du débit de contrôle
Dans le cas de contrôle d’une venue, la circulation sous duse doit se faire à un
débit faible (réduit), afin de :
• réduire les surpressions exercées dans le puits par la réduction des pertes
de charge annulaire ;
• donner le temps nécessaire à l'opérateur de la duse de l'ajuster et réagir
efficacement en cas de problème ;
• donner le temps nécessaire au dégazeur pour dégazer la boue ;
• réduire les risques d'usure de la duse.

Les pertes de charge à débit réduit préalablement choisi doivent être mesurées
(lues sur le manomètre du panel de commande des duses) et tenues à jour
avant d'avoir une venue :
• à chaque changement d'équipe, de BHA, ou de caractéristiques de la boue;

• après forage d'une section d'environ 150 à 200 m ;


• après réparation sur les pompes..

5. Venue avec outil au fond


Plusieurs méthodes de contrôle ont été développées pour traiter diverses
situations de venues. Elles ont le même principe de base qui consiste à maintenir
une pression sur le fond constante et égale ou légèrement supérieure à la
pression de pores durant toute la durée du contrôle, et différentes les unes des
autres par la procédure de mise en œuvre et le nombre de cycles.

Durant la circulation d'une venue de gaz dans le découvert, la pression annulaire


augmente à cause de l'expansion du gaz (loi des gaz). Elle ne doit en aucun cas
dépasser la pression maximale admissible en tête (P adm) pour ne pas fracturer au
sabot (point le plus fragile). Une fois la venue dans le tubage, le risque de
fracturation est écarté si la pression de fond est maintenue constante.

La pression au sabot est :


Ps = Pfond – (PHboue+PHgaz)

Or, lorsque le gaz remonte dans le découvert, son volume augmente, donc sa
hauteur augmente et sa densité diminue ; la pression hydrostatique
(PHboue+PHgaz) diminue et, par conséquent, Ps augmente, et devient maximale
lorsque le top du bouchon atteint la zone fragile, juste sous le sabot. Mais
lorsque le bouchon commence à entrer dans le tubage, la pression hydrostatique
(PHboue+PHgaz) augmente, puisque la hauteur du bouchon de gaz dans le
découvert diminue, ce qui entraîne la diminution de la pression au niveau du
sabot. Cette diminution continue jusqu’à ce que le bouchon entre complètement
dans le tubage. A partir de ce moment la pression au sabot devient :
Ps = Pfond – PHboue

Elle reste alors constante, et le suivi de la pression en tête n’est pas nécessaire,
puisque Pa peut dépasser la Padm sans danger pour la zone fragile au niveau du
sabot, à condition que la pression appliquée sur le fond reste constante.

Certification Well Control – Levels 3 / 4 39


6. Venue avec outil loin du fond
Si une venue se déclenche durant la manœuvre, il est nécessaire de revenir au
fond pour pouvoir contrôler la venue.
Si le puits ne débite pas, il faut placer un BOP interne au top de la garniture de
forage et descendre au fond. Si le puits débite, il faut placer une safety valve et
la fermer pour pouvoir placer le BOP interne. Une fois fait, fermer le BOP
annulaire et descendre au fond en stripping.
Il faut noter qu’à la fermeture du BOP durant la manœuvre et si l’outil est au-
dessus du bouchon, on lira Pa1 = Pt1.
Lorsqu’on descend et l’outil pénètre dans le bouchon, la hauteur de ce dernier
augmente et Pa1 augmente.

7. Démarrage et arrêt du contrôle


Le démarrage de la pompe doit se faire par paliers (de 5 coups par minute par
exemple) en manipulant la duse pour garder la pression en tête de l’annulaire
égale ou légèrement supérieure à Pa1, jusqu’à l’atteinte du débit de contrôle.
Ceci évitera d’appliquer des surpressions dans le puits.
Pour arrêter le contrôle, il faut procéder de la même façon, en arrêtant par
paliers en manipulant la duse pour garder la pression en tête de l’annulaire égale
ou légèrement supérieure à Pa1, jusqu’à l’arrêt total de la pompe.

8. Paramètres à surveiller durant le contrôle


Il est nécessaire de suivre et noter, durant tout le contrôle de la venue, les
pressions en tête ainsi que le gain et la vitesse de la pompe pour détecter toute
anomalie et intervenir rapidement avant de fracturer ou avoir un deuxième
bouchon.

Certification Well Control – Levels 3 / 4 40


11. METHODES DE CONTROLE DE LA VENUE
Lorsqu’une venue se déclenche, l’opération en cours doit être immédiatement
arrêtée et le puits sécurisé. Il est nécessaire de neutraliser le puits avant d’ouvrir
le BOP et reprendre les opérations.
Pour neutraliser le puits, plusieurs méthodes sont disponibles, et il faut choisir
celle qui convient à la situation en cours.

Le contrôle d’une venue consiste à :


3. évacuer l'effluent en circulant sous duse, en appliquant sur le fond une
pression suffisante pour contrebalancer la pression de pore et éviter
l'intrusion d'un autre bouchon, tout en évitant la fracturation au niveau de
la zone la plus fragile du découvert ;
4. remplacer la boue dans le puits par une autre de densité égale ou
légèrement supérieure à la densité équivalente de réservoir.

1. Méthodes de contrôle
Plusieurs méthodes de contrôle ont été développées pour traiter diverses
situations de venues. Elles ont le même principe de base qui consiste à maintenir
une pression sur le fond constante et égale ou légèrement supérieure à la
pression de pores durant toute la durée du contrôle, et différentes les unes des
autres par la procédure de mise en œuvre et le nombre de cycles.
Durant la circulation d'une venue de gaz dans le découvert, la pression annulaire
augmente à cause de l'expansion du gaz (loi des gaz). Elle ne doit en aucun cas
dépasser la pression maximale admissible en tête (P adm) pour ne pas fracturer au
sabot (point le plus fragile). Une fois la venue dans le tubage, le risque de
fracturation est écarté si la pression de fond est maintenue constante.

La pression au sabot est :


Ps = Pfond – (PHboue+PHgaz)

Or, lorsque le gaz remonte dans le découvert, son volume augmente, donc sa
hauteur augmente et sa densité diminue ; la pression hydrostatique
(PHboue+PHgaz) diminue et, par conséquent, Ps augmente, et devient maximale
lorsque le top du bouchon atteint la zone fragile, juste sous le sabot. Mais
lorsque le bouchon commence à entrer dans le tubage, la pression hydrostatique
(PHboue+PHgaz) augmente, puisque la hauteur du bouchon de gaz dans le
découvert diminue, ce qui entraîne la diminution de la pression au niveau du
sabot. Cette diminution continue jusqu’à ce que le bouchon entre complètement
dans le tubage. A partir de ce moment la pression au sabot devient :
Ps = Pfond – PHboue

Elle reste alors constante, et le suivi de la pression en tête n’est pas nécessaire,
puisque Pa peut dépasser la Padm sans danger pour la zone fragile au niveau du
sabot, à condition que la pression appliquée sur le fond reste constante.

Certification Well Control – Levels 3 / 4 41


Pt = Pa = Pt1
2. Choix de la méthode de contrôle
Pour contrôler correctement une venue, l’outil doit être au fond, pour pouvoir
pomper sous le bouchon de gaz et le remonter. Les méthodes utilisées alors sont
la wait and weight ou la driller’s.
Si l’outil est loin du fond, il faut essayer d’y retourner avec le puits ouvert s’il ne
débite pas, ou en stripping s’il débite.
S’il est impossible de retourner au fond suite à un problème, il faut utiliser une
autre méthode appropriée (volumetric, bull heading, …).

3. Règles à respecter
Quelle que soit la méthode de contrôle utilisée, il est nécessaire de maintenir la
pression appliquée sur le fond égale ou légèrement supérieure à la pression de
formation. Durant toute l’opération, il faut veiller à ne pas fracturer la zone
fragile, située sous le sabot.
Il est nécessaire, durant tout le contrôle, de suivre attentivement la vitesse de la
pompe, les pressions en tête et le gain pour détecter toute anomalie et intervenir
dans l’immédiat pour ne par avoir une autre venue ou fracturer la zone la plus
fragile.

4. Driller's Method

1. circulation sous duse pour évacuer la venue avec la densité de boue


initiale,
2. remplacement de la boue initiale par la boue de densité requise pour
équilibrer la pression de pores.

Première circulation: évacuation de la venue


− démarrer le contrôle en ouvrant légèrement la duse et démarrant la
pompe par paliers jusqu'à atteindre le débit de contrôle (Q r) en ajustant la
duse pour maintenir la pression annulaire constante et égale ou
légèrement supérieure à la valeur de la pression stabilisée en tête
d'annulaire (Pa1),
− une fois le débit de contrôle atteint, la pression de refoulement (lue en
tête des tiges) doit être égale ou légèrement supérieure à la pression de
circulation initiale calculée (PR1),
− continuer à circuler à débit constant jusqu'à l'évacuation complète de la
venue tout en ajustant la duse pour maintenir la pression de refoulement
constante et égale à la pression de circulation initiale :
PR1 = P t1 + Pc1

− durant la circulation de la venue, P a augmentera progressivement jusqu’à


atteindre sa valeur maximale lorsque le top du bouchon arrive sous les
BOP, puis commence à diminuer avec l’évacuation du gaz,
− après évacuation de tout le bouchon de gaz, et s’il n’y a pas un autre
bouchon intrus, on doit lire : Paù = P t1
− si la circulation est arrêtée, on doit lire :

Certification Well Control – Levels 3 / 4 42


Deuxième circulation: remplacement de la boue
− démarrer la pompe par paliers jusqu'à atteindre le débit de contrôle en
ajustant la duse pour maintenir la pression annulaire constante et égale à
Pt1,
− continuer à circuler à débit constant en maintenant la pression annulaire
constante et égale à Pt1 en ajustant la duse. La pression de refoulement
va décroître de la pression initiale de circulation P R1 à la pression finale de
circulation PRr lorsque la boue lourde arrive à l’outil,
− lorsque la boue lourde commence à monter dans l’espace annulaire,
continuer à circuler en maintenant cette fois-ci la pression de refoulement
constante et égale à PRr jusqu'à l'arrivée de la boue lourde en surface. La
pression annulaire décroît de Pt1, lorsque la boue lourde atteint l’outil,
jusqu’à devenir nulle lorsque la boue arrive en surface,
− arrêter la circulation, fermer complètement la duse et observer les
pressions en tête des tiges et de l'annulaire qui doivent être nulles,
− ouvrir le puits et continuer le forage,

Avantages et inconvénients de la Driller’s method


− Cette méthode de contrôle est pratiquement simple. Le démarrage se fait
directement après stabilisation des pressions, ce qui réduit l’effet de la
migration du gaz.
− Mais dans le cas d’une venue de gaz, un gain important peut entraîner des
pressions élevées dans l'annulaire risquant de provoquer la fracturation au
point fragile.
er
Driller's method : 1 cycle

Certification Well Control – Levels 3 / 4 43


ème
Driller's method : 2 cycle

5. Wait and Weight Method


Le contrôle se fait en un seul cycle. Il consiste à évacuer la venue avec
circulation sous duse au débit de contrôle, tout en remplaçant la boue initiale par
celle à densité requise.
Pour maintenir sur le fond une pression égale à la pression de pores, la pression
de refoulement décroit de la valeur initiale P R1 à la valeur finale P Rr lorsque la
boue lourde arrive à l’outil puis reste constante jusqu'à l’arrivée de cette boue en
surface. Ceci suppose que les pertes de charge dans l'annulaire sont nulles.

Au début du cycle :
PR1 = Pc1 +Pt1

Quand la boue lourde arrive à l’outil :


PRr = Pc1 x dr/d1

A la fin du cycle et après arrêt de la pompe :


Pa = Pt = 0

Certification Well Control – Levels 3 / 4 44


Avantages et inconvénients de la wait and weight method
Cette méthode a l’avantage de réduire les risques de fracturation surtout pour
des découverts très longs. Cependant, le temps de préparation de la boue à
densité requise peut être important et causer le coincement ou bouchage de la
garniture, en plus de la migration du gaz.

6. La feuille de contrôle (kill sheet)


Durant le forage, avant d’avoir une venue, un ensemble de calculs et mesures
sont effectués et portés sur la première page d’une fiche de contrôle (kill sheet).
Ces calculs et mesures sont mis à jour chaque fois que des données changent
d’une façon significative.
Cette première page contient les données sur la formation pour pouvoir calculer
la pression maximale admissible à ne pas dépasser durant le contrôle de la
venue, les pertes de charges aux débits réduits préalablement choisis, tous les
volumes dans le puits et en surface, ainsi que le nombre de coups et les temps
nécessaires pour les circuler.

La deuxième page, comportant les données et calculs relatifs à la venue, est


remplie juste au moment de la stabilisation des pressions et servira au contrôle
de cette venue.

Certification Well Control – Levels 3 / 4 45


Certification Well Control – Levels 3 / 4 46
Certification Well Control – Levels 3 / 4 47
Exemple :
Donnée du puits :
Diamètre : 12"¼
Profondeur verticale : 2540 m
Profondeur mesurée : 2805 m
Côte verticale du sabot : 1230 m
Côte mesurée du sabot : 1402 m
Densité de la boue : 1.42 kg/l
Pression du LOT : 79 bars avec une densité de 1.28 kg/l

Volumes intérieurs:
165 m de drill collars : 4.01 l/m
130 m de heavy weight : 4.64 l/m
Tiges de forage : 9.15 l/m

Volumes annulaires:
DC / OH: 43.6 l/m
DP / OH: 62.7 l/m
DP / Csg: 64.8 l/m

Pompes et pertes de charge:


Débit unitaire : 19.02 l/cp
Pc à 40 cps/mn : 42 bars

Données de la venue:
Pt1 : 31 bars
Pa1 : 36 bars
Gain : 1220 l

Remplir la fiche de contrôle.

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Certification Well Control – Levels 3 / 4 49
1. Méthodes de contrôle

Certification Well Control – Levels 3 / 4 50


7. Volumetric Method
Utilisée au cas où la circulation au fond est impossible : arrêt de la force motrice,
garniture de forage hors du trou, coincée loin du fond, bouchée, sifflée ou
cisaillée, ….
Elle consiste à laisser le gaz migrer jusqu'en surface dans le puits fermé, tout en
purgeant par la duse pour lui permettre de se détendre selon la loi des gaz, en
gardant une pression sur le fond suffisante pour ne pas avoir une autre venue.
Si on peut lire la pression en tête des tiges (P t1), il suffit de laisser le gaz migrer
tout en purgeant pour garder Pt1 constante ou, de préférence, augmentée d’une
marge de sécurité, jusqu’à l’arrivée du gaz sous les BOP.

Mais s’il n’ya pas de communication entre l’intérieur de la garniture de forage et


l’espace annulaire (bouchage), le contrôle de la migration du gaz ne peut pas
être suivi à partir de la pression en tête des tiges, ce qui nous oblige à utiliser la
pression en tête de l’annulaire (Pa).
Pour cela, il faut laisser le gaz migrer et observer P a. Lorsqu’elle atteint une
certaine valeur, il faut purger un volume qui permet de :
• Laisser le volume de gaz augmenter selon la loi des gaz,
• Laisser Pa augmenter pour compenser l’allègement de la colonne
hydrostatique dans l’annulaire, due à l’augmentation de la hauteur du gaz
et la diminution de sa densité.
Ainsi, on maintient une pression sur le fond suffisante pour ne pas avoir une
deuxième venue. En pratique, la pression appliquée sur le fond est égale à la
pression de pore augmentée d’une sécurité, pour éviter la chute de pression au-
dessous de celle de pore lors de la manipulation de la duse.

Mise en œuvre de la méthode :


Fixer préalablement deux pressions qui serviront au contrôle en toute sécurité :
• ∆P = augmentation de pression autorisée due à la migration du gaz
• S = sécurité ajoutée à la pression de fond pour ne pas déséquilibrer le
puits lors de la manipulation de la duse.

Après fermeture du puits et lecture des pressions stabilisées, une augmentation


lente de ces dernières, due à la migration du gaz, est observée. Garder la duse
fermée et continuer à observer Pa. Lorsqu’elle atteint :
Pa2 = Pa1 + ∆P + S,

Ouvrir légèrement la duse pour purger un certain volume préalablement calculé,


correspondant à ∆P, en maintenant Pa constante et égale à Pa2.

Le volume à purger est celui qui a entraîné l’augmentation ∆P :


V = (∆P x 10.2 / d1) x Vea

Lorsque Pa atteint Pa2, la pression appliquée sur le fond est :


PFond = Ppore + ∆P + S

Si on purge à Pa constante la valeur de ∆P, la pression appliquée sur le fond


devient :
PFond = Ppore + S

Certification Well Control – Levels 3 / 4 51


Pa étant constante et toujours égale à :
Pa2 = Pa1 + ∆P + S

Lorsque le volume correspondant à ∆P est purgé, on referme complètement la


duse et on observe l’augmentation de Pa.
Lorsqu’elle atteint :
Pa3 = Pa2 + ∆P,

On purge le volume correspondant à ∆P en gardant Pa3 constante. La PFond


chutera de ∆P, et redevient :
PFond = Ppore + S

On continuera ainsi, en laissant Pa augmenter de ∆P avant de purger le volume


correspondant à cette augmentation, jusqu’à ce que le gaz arrive sous les BOP.

A ce moment, il ne faut pas le laisser sortir, sinon, le puits se videra d’un volume
égal à celui du bouchon de gaz sans qu’il soit remplacé par la boue, ce qui
déclenchera une autre venue. Il faut continuer le contrôle en utilisant la
lubricating method.

Le volume à chaque fois purgé correspond à la hauteur hydrostatique de la boue


qui donne la pression ∆P. Il dépend de la position du bouchon dans l’espace
annulaire, puisque les volumes unitaires découvert/drill collars, découvert/tiges
et casing/tiges ne sont pas les mêmes. Pour connaître la position du bouchon de
gaz à tout moment, il faut calculer sa vitesse de migration.

Certification Well Control – Levels 3 / 4 52


Ainsi, pour augmenter la pression de ∆P, la vitesse de migration du gaz avec le
puits fermé est :
Vm = 10.2 x ∆P / d1

8. Lubricating Method
Une fois le gaz, ayant migré en utilisant la volumetric, arrive sous les BOP, on ne
doit pas le laisser sortir, sinon le vide créé par le volume de gaz sorti va réduire
la pression hydrostatique et déclencher une autre venue.
Il faut alors, tout en évacuant le gaz, le remplacer par le même volume de boue.
La méthode consiste à pomper la boue par la kill line, en gardant la duse fermée,
jusqu’à atteindre une certaine pression en tête de l’annulaire (inférieure, bien sûr,
à Padm). On arrête alors le pompage et on attend quelques instants, pour
permettre à la boue pompée de décanter (sinon elle sort directement par la choke
line), puis on purge le gaz pour réduire la pression pression.
Cette opération est répétée jusqu’à évacuation totale du gaz et sortie de la boue
par la choke line.

Mise en œuvre de la méthode :


• Noter la pression annulaire Pa,
• Fixer préalablement une ΔP (comprise entre 5 et 10 bars),
• Calculer le volume de boue correspondant à ΔP choisie : V
= (∆P x 10.2 / d1) x Vea
• Pomper par la kill line le volume de boue V calculé,
• Attendre quelques minutes pour permettre à la boue pompée de se
décanter,
• Purger le gaz par la duse pour réduire la pression annulaire d'une valeur
totale comprenant la surpression due à l'injection de la boue et ΔP,
• Répéter ces séquences jusqu'à l'évacuation totale du gaz.

Certification Well Control – Levels 3 / 4 53


9. Le stripping
Si une venue se déclenche durant la manœuvre (pistonnage vers le haut par
exemple), il faut retourner au fond pour la contrôler. La descente est possible si
le puits ne débite pas (trip margin suffisante), mais s’il débite, il faut placer un
BOP interne et descendre jusqu’au fond en stripping, c'est-à-dire à travers un
BOP fermé.
Durant la descente en stripping, il faut maintenir la pression appliquée sur le
fond constante, en purgeant, à pression annulaire constante, un volume de boue
égal au volume extérieur de la garniture introduite, augmenté d’un volume
correspondant à l'augmentation de la pression annulaire due à la migration du
gaz.

Mise en œuvre de la méthode :


• Noter la pression annulaire Pa1,
• Fixer préalablement une ΔP (comprise entre 5 et 10 bars),
• Calculer le volume de boue correspondant à ΔP choisie :
V1 = (∆P x 10.2 / d1) x Vea
• Choisir une marge de sécurité S, comprise entre 10 et 15 bars, pour
pallier aux fluctuations de pression dues à la manipulation de la duse,
• Calculer la chute de pression hydrostatique due à la pénétration de la
garniture dans la venue (augmentation de la hauteur du gaz) :
Phg = [(d1 – dgaz)/10.2] –G x (1/Vea - 1/Vtrou)

Avec :
Vea = volume de l’espace annulaire
OH/DC G = gain

• Aligner le manifold de duse sur le trip tank et réduire la pression de


régulation de l'obturateur annulaire jusqu'à l'obtention d'une légère fuite
(si possible),
• Descendre en stripping jusqu’à ce que Pa devienne :
Pa2 = Pa1 + S + Phg + P

• Continuer la descente en stripping avec une faible vitesse (de l’ordre de


0.3 m/s) en purgeant à pression annulaire constante et égale à P a2,
• Après chaque longueur introduite, noter le volume total purgé V et calculer
la différence entre ce dernier et le volume extérieur total de la garniture
introduite depuis le début de la purge Vext,
• Poursuivre la descente en purgeant à pression annulaire constante égale à
Pa2 jusqu'à ce que la différence entre le volume total purgé V et le volume
total extérieur introduit depuis le début de la purge V ext soit égale au
volume calculé V1:
V1 = V - Vext
• Fermer la duse manuelle et continuer le stripping en laissant la pression
annulaire monter de ΔP jusqu'à la valeur :
Pa3 = Pa2 + P

• Répéter l’opération jusqu'à ce que l'outil arrive au fond.

Certification Well Control – Levels 3 / 4 54


BOP utilisé pour l’opération de stripping :
Le BOP le mieux adapté à cette opération est l’annulaire, avec la pression
appliquée sur sa membrane réduite au minimum après fermeture, pour
permettre, si possible, une légère fuite entre la membrane et la tige de forage
sur laquelle elle est fermée.
En cas de problème lors du passage du tool joint à travers la membrane, on peut
utiliser le BOP annulaire et celui à mâchoires.
On peut même utiliser deux BOP à mâchoires, si la membrane est défaillante.
Si on utilise deux BOP pour faire le stripping, il faut s’assurer que l’espace entre
eux est suffisant pour contenir le tool joint. Il faut également connecter une
conduite entre ces BOP pour mettre en pression et purger entre eux.

Mise en œuvre dans le cas de stripping avec 2 BOP à rams :


• Fermer le BOP supérieur et stripper jusqu’à l’arrivée du tool joint à son
niveau,
• Fermer le BOP inferieur et purger la pression piégée entre les deux,
• Ouvrir le BOP supérieur et stripper à travers l’inferieur jusqu’à l’arrivée du
tool joint à son niveau,
• Fermer le BOP supérieur,
• Mettre sous pression entre les deux BOP pour égaliser les pressions avant
ouverture du BOP inferieur,
• Ouvrir le BOP inferieur et stripper à travers le BOP supérieur jusqu’à
l’arrivée du tool joint à son niveau,
• Continuer ainsi jusqu’à la fin de l’opération.

Recommandations :
Durant le stripping :
• Ne pas oublier de remplir la garniture,
• Enlever les protecteurs de tubage et graisser les tool-joints,
• Limer les bavures,
• Utiliser un trip tank de faible capacité gradué pour le suivi des volumes,
• Installer une bouteille d'accumulateur sur la ligne de fermeture du BOP
annulaire, pré-chargée à 50% de la pression de fermeture, pour absorber
les surpressions causées par le passage des tool-joints à travers la
membrane,
• Avoir toujours un BOP de secours.

Certification Well Control – Levels 3 / 4 55


12. VENUE DURANT LA DESCENTE ET CIMENTATION
DU TUBAGE

1. Préparation avant descente :


• Bien aléser le découvert pour éliminer les restrictions et avoir un espace
annulaire entre le tubage et le trou régulier, afin de réduire les risques de
pistonnage et les pertes de charge.
• Réaliser un test d’intégrité de formation (FIT) pour s’assurer que le
découvert résiste à la pression maximale qui sera atteinte lors de
l’opération de descente et cimentation de la colonne et évitera de tomber
en perte.
• Tracer les courbes du poids de la colonne et volume retour en fonction de la
profondeur. Ces courbes serviront à détecter toute défaillance dans les
clapets anti-retour du sabot ou anneau, perte ou venue.
• Remplacer les pipe rams par des casing rams et les tester.
• Avoir une tête de circulation ou de cimentation en bon état de
fonctionnement et prête à l’utilisation.
• Avoir une réduction tige/tubage (top sub) pour raccorder les tiges à la
colonne si nécessaire.

2. Descente de la colonne :
• Descendre la colonne à une vitesse calculée au préalable pour éviter le
pistonnage vers le bas, causé par la réduction de l’espace annulaire.
• Remplir tous les 5 tubes maximum durant la descente.
• Faire une circulation au sabot de la colonne précédente.

3. Remplissage automatique :
Permet de remplir la colonne de tubage automatiquement au fur et à mesure de
la descente à 90 % du niveau du fluide en place dans l'annulaire et à 81 % si
l'anneau de retenue contient également le même dispositif. Il permet également
de protéger les formations des risques de fracturation dus aux surpressions
engendrées par la descente rapide de la colonne si le sabot est muni d’une
soupape normale.
Ce système peut être transformé en clapet anti-retour par l’envoi d’une bille à
partir de la surface.

L’inconvénient de ce système est la réduction de la pression hydrostatique à


l’intérieur du tubage qui peut déséquilibrer le puits et déclencher une venue
difficilement contrôlable par l’intérieur.

Si on utilise ce système, il est nécessaire de suivre l’évolution du poids de la


colonne et les volumes retour afin de détecter une éventuelle venue.

4. Suivi de la descente du tubage


Des graphes de suivi de la descente du tubage sont préparés à l’avance. Ils
permettent de détecter tout problème durant la descente.
Le tubage doit être rempli au fur et à mesure de sa descente, mais l’utilisation
d’un système d’auto-remplissage a l’avantage de remplir la colonne
automatiquement, ce qui élimine les risque dus au mauvais remplissage.

Certification Well Control – Levels 3 / 4 56


Graphe "suivi du poids de la colonne"
Il donne l'évolution du poids de la colonne en fonction de la profondeur atteinte
pour 3 coefficients de remplissage différents (100%, 90%, 80%).
Ce graphe ainsi construit permettra de vérifier le remplissage du tubage en cours
de descente.

Graphe "suivi du volume retour"


Il donne les volumes retour cumulés en cours de descente du tubage en fonction
du remplissage.
Le suivi des retours permettra de vérifier la présence des pertes ou venues en
cours de descente.

Suivi du poids de la colonne

Certification Well Control – Levels 3 / 4 57


Suivi du volume retour

5. Venue durant la descente de la colonne :


• Si le sabot est descendu à une profondeur importante et ne peut pas être
remonté au dessus du blind shear rams, il faut fermer les casing rams
selon la procédure de fermeture.
• Si le sabot n’est pas très loin du fond, continuer la descente de la colonne
en stripping.
• Si la venue survient alors que le tubage est descendu à une profondeur
faible et comporte un clapet anti-retour, il faut immédiatement l’amarrer à
la table de rotation et le remplir pour éviter son éjection.
• Si la colonne de tubage est descendue vide, l’augmentation de la pression
dans l’espace annulaire due à la fermeture du puits après venue risque de
l’écraser. Dans la limite du possible, ne fermer complètement la duse
qu’après le remplissage de la colonne.
• L’espace annulaire étant réduit, un faible gain donne une grande hauteur
de la venue, entraînant la réduction de la colonne hydrostatique et, par
conséquent, une Pa importante. La pression dans le découvert risque de
fracturer la formation fragile sous le sabot de la colonne précédente.
• Si le clapet anti-retour lâche durant la descente d’une colonne vide ou
partiellement remplie, un déplacement de la boue de l’espace annulaire
vers l’intérieur de la colonne (back flow) diminuera la pression
hydrostatique et risque de déclencher une venue si la trip margin est
faible.
La réduction de la pression appliquée sur le fond au cas où le clapet anti-
retour lâche est : ∆P = Hcsg vide x Gb x Vint csg /(Vint csg + Vea)

Certification Well Control – Levels 3 / 4 58


• Si une perte faible est décelée, continuer la descente de la colonne de
tubage en réduisant la vitesse et en gardant l’espace annulaire rempli de
boue en permanence.
• Si la perte est plus importante, pomper un bouchon colmatant. Sinon,
remonter la colonne de tubage tout en gardant l’espace annulaire plein,
traiter la perte et reprendre la descente.
• Si une venue survient et le clapet anti-retour lâche, et si on ferme le BOP
avant de fermer l’intérieur de la colonne (en plaçant le top sub et la gray
valve), le gaz montera par l’intérieur de la colonne.

6. Venue durant la descente d’un liner :


• Si la venue survient pendant la descente des tubes, il faut la traiter
comme dans le cas de la descente de tubage.
• Si elle survient pendant la descente des tiges, il faut la traiter comme dans
le cas de la descente de la garniture de forage.

7. Cimentation de la colonne de tubage :


• Durant toute la durée de l’opération de cimentation, il faut veiller à ce que
la pression appliquée sur le fond soit supérieure ou égale à celle de pore.
Veiller particulièrement lorsque les bouchons laveurs montent dans
l’espace annulaire, ce qui allège la colonne hydrostatique et réduit la
pression appliquée sur le fond.
• Si la densité équivalente durant la cimentation est élevée, elle peut
fracturer le point fragile du découvert ou déclencher une perte. Si ce cas
se présente, il faut réaliser une cimentation étagée.
• Si une venue se déclenche durant la mise en place du ciment, il faut ouvrir
la HCR de la choke line, fermer les casing rams et continuer la chasse à
travers la duse. Normalement, la pression hydrostatique du laitier de
ciment est suffisante pour contre balancer la pression de pores.
• Si la venue se déclenche durant l’attente de prise du ciment, fermer les
casing rams et la duse, et surveiller la pression annulaire qui ne doit pas
dépasser la Padm. Sinon, purger par la duse.

8. Venue durant la cimentation :


A cause de l’insuffisance de la colonne hydrostatique au dessus de la zone de
venue, cela est du principalement aux:
• déshydratation du ciment et séparation d’eau
• Mauvaise composition du ciment et additifs
• l’annulaire n’est pas plein
• perte durant la cimentation
• contamination du laitier et boue avec du gaz
• swabbing durant la reciprocating du casing

Cette situation entraîne une mauvaise cimentation due à la présence de


canalisation de gaz à travers la gaine du ciment. Le retour doit être dirigé sous
duse jusqu’à la fin de l’opération. Le BOP ne doit pas être démonté jusqu’à ce
que Pa = 0.

Précautions:
• assurer une bonne formulation et pilot test.

Certification Well Control – Levels 3 / 4 59


• assurer un passage libre dans le découvert
• conditionner la boue et assurer la bonne rhéologie
• faire un FIT selon le programme des pressions.
• respecter le programme de descente du casing et les débits de circulation.

9. Qualité de la cimentation :
Le laitier de ciment mis en place est une barrière permanente entre les
réservoirs et le reste du puits.
Si, après la cimentation, durant le forage ou la production, le laitier s’avère de
mauvaise qualité, il ne retiendra pas le gaz qui s’échappera d’un réservoir et
migrera vers le haut avec une forte pression (puits fermé). Ceci peut écraser le
tubage de bas, éclater celui de haut ou fracturer la zone fragile au niveau du
sabot de la colonne précédente.
Une cimentation de bonne qualité doit être bien préparée et bien mise en place.
Pendant toute la durée de mise en place du ciment, des mesures sont réalisées
régulièrement et comparées avec les calculs faits au préalable.
Pour cela, il faut surveiller la pression, les volumes, le temps de chasse jusqu’à
l’à-coup de pression, le back flow à la fin de la chasse et réaliser un test de
casing à la fin de l’opération.

Certification Well Control – Levels 3 / 4 60


13. CONTROLE DE VENUES DANS LES
PUITS HORIZONTAUX
Dans un puits fortement dévié ou horizontal, la venue est détectée, aussi bien en
forage qu’en manœuvre, de la même façon que si le puits est vertical :
augmentation du niveau de la boue dans le bac actif et du débit à la sortie de la
goulotte durant le forage, ou volume retourné dans le trip tank inférieur au
volume de remplissage durant la manœuvre de remontée.

La déformation de la section horizontale et la décantation des déblais le long du


drain, causée par une mauvaise rhéologie de la boue et un débit insuffisant,
favorisent le pistonnage durant les manœuvres.

Si on ferme le puits après détection d’une venue, les pressions en tête des tiges
et de l’annulaire, dépendant de la profondeur verticale, restent identiques tant
que le bouchon de gaz est dans le drain horizontal. Ce n’est que lorsqu’il
remonte dans la section verticale qu’il allège la colonne hydrostatique et P a
augmente rapidement.

Le pompage d’un bouchon lourd en haut de la garniture pour empêcher la boue


de dégueuler durant la remontée n’aura aucun effet tant que l’outil est dans le
drain horizontal. Donc, il ne faut le pomper que lorsque l’outil arrive dans la
section verticale.

Evacuation de la venue :
Durant le contrôle de la venue, tant que le gaz est dans le drain, la pression
hydrostatique dans l’espace annulaire reste inchangée et P a est constante. Ce
n’est que lorsque le gaz remonte dans la section verticale que la pression
hydrostatique chute et Pa croit rapidement.

Souvent, il est difficile d’évacuer une venue de gaz de la section horizontale, du


fait qu’il migre vers la paroi supérieure du drain, et un certain volume reste piégé
dans ses irrégularités. En plus, si l’inclinaison dépasse 90°, le gaz y est piégé et
il est difficile, ou même impossible de l’évacuer.
Il est alors nécessaire d’utiliser un débit de contrôle suffisant pour pouvoir
chasser le gaz du drain horizontal. La vitesse recommandée est supérieure ou
égale à 39.6 m/min.

Injection de la boue de densité requise :


Lors du pompage de la boue de densité requise, l’évolution de la pression de
refoulement n’est pas représentée par une seule droite comme dans le cas d’un
puits vertical.
En effet, la pression de refoulement dépend de P t1 qui diminue en fonction de la
profondeur verticale, et des pertes de charge qui augmentent en fonction de la
profondeur horizontale.
Il faut alors calculer la pression hydrostatique et les pertes de charge par section
du puits :
• Section verticale : de la surface jusqu'au point d'amorce de la déviation
(KOP)
• Section déviée : du KOP jusqu'au point d'atterrissage (EOB)

Certification Well Control – Levels 3 / 4 61


• Section horizontale: du point d'atterrissage (EOB) jusqu'à la côte finale.

Au début (point A):


PR1 = Pt1 + Pc1

Lorsque la boue de densité requise arrive à l’outil (point D) :


PRr = Pc1 x dr / d1

Donc : Pt va diminuer de Pt1 en A jusqu’à devenir nulle en C,


Les pertes de charge vont augmenter de Pc1 en A jusqu’à PRr en D.

Section verticale AB
Pt au point B est :
PtB = Pt1 x (1–ZB / ZD)

Les pertes de charge au point B sont :


PcB = Pci + (PRr - Pci) x LB / LD

Section déviée BC
Pt au point C est :
PtC = Pt1 x (1–ZC / ZD)

Certification Well Control – Levels 3 / 4 62


Les pertes de charge au point C sont :
PcC = Pci + (PRr - Pci) x LC / LD

Section verticale CD
Pt au point D est :
PtD = 0

Les pertes de charge au point D sont :


PcD = Pci + (PRr - Pci) x LC / LD

Certification Well Control – Levels 3 / 4 63


14. WELL CONTROL MANAGEMENT

1. Avant démarrage du contrôle


Des préparatifs sont toujours nécessaires avant toute opération, pour parer à
toute éventualité.
Il n’est pas demandé aux différents intervenants de mémoriser les étapes à
suivre pour préparer ou réaliser une opération, mais il leur est demandé de les
réaliser correctement et sans oublier le moindre détail.
Pour cela, il est recommandé, avant toute opération, d’établir une check list,
énumérant les préparatifs. Le chef de poste doit la suivre point par point, en
cochant les actions terminées.
Par exemple, à la prise du poste, avant d’entamer le forage, une check list
comme celle-ci est mise à la disposition du chef de poste, qui doit suivre les
étapes et cocher au fur et à mesure, pour ne pas en oublier :
□ Aligner le manifold du plancher en utilisant les 2 pompes et le stand pipe 1

□ Aligner le manifold de duses avec retour sur dégazeur en passant par la


duse hydraulique 1
□ S’assurer que tous les BOP sont ouverts, les HCR des kill et choke lines
fermées
□ S’assurer que les pressions de l’air et de l’unité d’accumulateurs sont
correctes
□Fermer la duse hydraulique 1
□ Mesurer les pertes de charge des deux pompes aux débits réduits de 30 et
40 cps/mn
□ Démarrer lentement les pompes puis les accélérer aux vitesses de 50
cps/mn chacune
□Ajuster l’alarme du return flow à ±10% et l’activer
□Ajuster l’alarme du pit volume totalizer à ±1 m3 et l’activer.
Les différentes check lists doivent être des imprimés mis à la disposition du chef
de poste.
Les opérations, telles que le forage, doivent être communiquées sous forme de
consignes et non pas de check lists.

2. Durant le contrôle
Il est nécessaire de tout contrôler avant le démarrage pour réduire les incidents.
Par exemple, pour procéder au stripping, il faut:
• contrôler l’alignement des circuits
• contrôler le bon fonctionnement du BOP à utiliser
• préparer la graisse pour graisser les tool-joints
• faire les calculs nécessaires
• contrôler les pompes, duses, enregistreurs, etc…

Certification Well Control – Levels 3 / 4 64


3. Cas de perte durant le contrôle :
Si l’on constate une perte durant le contrôle de la venue, il faut commencer par
arrêter et observer les pressions. Essayer de continuer avec un débit plus faible
et évaluer la situation, sinon, il faut passer à la volumetric.

4. Risque de dépasser la Padm:


Après la fermeture du puits, dans le cas où la P adm risque d’être dépassée, la
duse doit être ouverte légèrement pour éviter une éruption interne (ajuster la
duse pour avoir Pa inférieure à la Padm).
Le volume de boue lourde déjà près en surface à tout moment, doit être pompé
avec un débit de contrôle et mis entre le fond du puits et le point fragile, Le
volume à pomper doit remplir du fond jusqu’au point fragile.
Durant le pompage la pression en tête d’annulaire doit être toujours inférieure à
la Padm.
Après la mise en place du bouchon lourd, arrêter les pompes et fermer la duse,
on doit lire moins de pression en tête d’annulaire.
La venue peut être contrôlée par la suite avec la Driller’s method.

5. Interprétation des lectures de pression


Les pressions en tête des tiges et de l’annulaire doivent être suivies et leurs
valeurs interprétées en permanence pour détecter toute anomalie durant le
contrôle.
Ainsi, une augmentation de la pression indique un bouchage dans le circuit, et
une diminution indique une fuite.

Une fois le gaz totalement évacué et les pompes arrêtées, si tout s’est
normalement passé, les pressions en tête doivent être identiques. Une différence
indique qu’il reste encore un certain volume dans le puits.

A la fin du contrôle, lorsque la boue lourde sort par le manifold de duse, et après
arrêt de la pompe, les deux pressions doivent être nulles pour pouvoir ouvrir le
BOP.

Certification Well Control – Levels 3 / 4 65


15. PLAN D’URGENCE

1. Incidents durant le contrôle :


Une fois le débit de contrôle atteint, il faut ajuster la duse par à-coups légers
pour stabiliser les pressions. Une fois la position optimale atteinte, P t restera
constante alors que Pa augmentera progressivement à cause de l’ascension du
gaz dans l’espace annulaire.
Le superviseur et le chef de poste doivent alors surveiller simultanément P t, Pa et
la vitesse de la pompe pour déceler toute anomalie de fonctionnement.
Si une anomalie est décelée, il faut réagir immédiatement. Pour cela, en premier
lieu, il n’est pas nécessaire de comprendre ce qui s’est réellement passé
(bouchage de la duse de l’outil, sifflement de la duse du manifold,…), mais plutôt
quel est le risque encouru : par exemple, si P a chute, on risque d’avoir une autre
venue, donc l’action immédiate est d’arrêter la pompe et fermer immédiatement
la HCR ; si elle augmente, le risque immédiat est de fracturer, donc il faut arrêter
immédiatement la pompe, puis fermer la HCR. L’interprétation sera faite après
avoir sécurisé le puits.

Le tableau ci -dessous résume les incidents qui peuvent survenir durant le


contrôle d’une venue et les actions à entreprendre pour continuer l’opération.

ACTION
INCIDENT Pt Pa SOLUTION
IMMEDIATE
Fuite au BOP Faibles à nulles Fermer un autre
à la fermeture BOP
Arrêt pompe Chutent Fermer Continuer avec l’autre
immédiatement la pompe.
duse.
Bouchage Augmente Stable Arrêter par palier Reprendre avec la
duse outil nouvelle Pt
Bouchage Augmentent Arrêter pompe et Reprendre avec
duse manifold fermer HCR l’autre duse
Sifflement Chutent Arrêter pompe et Reprendre avec
duse manifold fermer HCR l’autre duse
Sifflement Chute Stable Arrêter par palier Reprendre avec une
garniture méthode appropriée

2. Défaillance des manomètres


Les manomètres sont soumis à quelques contraintes qui peuvent les détériorer
ou réduire leur fiabilité, alors que la précision de lecture est essentielle durant
toute l’intervention sur le puits pour bien suivre l’opération et détecter toute
anomalie, qui nécessite une intervention rapide. Les causes de défaillance
peuvent être :
• les vibrations si le manomètre est installé sur une conduite
• les chocs reçus par un coup ou la chute d’un objet lourd
• une fuite d’huile hydraulique

Certification Well Control – Levels 3 / 4 66


Il est recommandé de disposer d’au moins deux manomètres pour détecter si l’un
d’eux est défaillant.
Pour préserver les manomètres, il est préférable de les installer à l’abri des chocs
et de vibrations.

Dans le cas où un manomètre devient défectueux, il faut arrêter le contrôle, le


changer rapidement et reprendre le contrôle.

3. Séparateur boue-gaz
Si, durant le contrôle, la pression dans le séparateur s’approche de celle du mud
seal, il y a risque que le gaz sorte par le bas. Ceci est du à la quantité important
de boue gazée qui passe au séparateur. Il est nécessaire d’arrêter le contrôle et
attendre que la pression dans le séparateur diminue pour le reprendre.

4. Fuite au BOP
La fuite au BOP durant le contrôle est détectée par la chute des pressions. Elle
peut être visuelle.
Il est nécessaire d’arrêter le contrôle et changer immédiatement de BOP.
Quelquefois, la réparation s’impose, comme par exemple, la fuite au niveau de la
mud cross, qui impose la fermeture du BOP inférieur et réparer avant de
reprendre le contrôle.

5. Perte de circulation
Essayer de réduire le débit pour réduire les pertes de charges au niveau de la
zone à perte, sinon passer à la volumetric method en purgeant la surpression
due à la migration avant l’atteint de la pression qui déclenche la perte.

6. Formation des hydrates


La formation des hydrates est un phénomène qui peut se manifester en aval des
restrictions causé par une détente brusque et importante d’un gaz humide.
Les hydrates peuvent se former à une température supérieure à celle de
cristallisation de l’eau, sous certaines conditions de pression et de température
pour un gaz de densité donnée.
Pour éviter la formation des hydrates durant les opérations d’intervention, trois
actions peuvent être prises:
• réduire la pression différentielle
• augmenter la température en surface
• injecter des produits antigel

Injecter des produits antigel comme le glycol qui a une température de


cristallisation de - 7°C (débit d’injection entre 0.25 et 1 l/mn) empêche la
formation des hydrates.
Pour éliminer les hydrates déjà formés on augmente la température ou on
injecte le méthanol au point d’intérêt (le méthanol ayant une température de
cristallisation de -63°C).

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7. Risque de dépasser la Padm à la fermeture
Après la fermeture du puits, dans le cas où la P adm risque d’être dépassée, la
duse doit être ouverte légèrement pour éviter une éruption interne (ajuster la
duse pour avoir Pa inférieure à la Padm).
Le volume de boue lourde déjà près en surface à tout moment, doit être pompé
avec un débit de contrôle et mis entre le fond du puits et le point fragile, Le
volume à pomper doit remplir du fond jusqu’au point fragile.
Durant le pompage la pression en tête d’annulaire doit être toujours inférieure à
la Padm.
Après la mise en place du bouchon lourd, arrêter les pompes et fermer la duse,
on doit lire moins de pression en tête d’annulaire.
La venue peut être contrôlée par la suite avec la Driller’s method.

8. Effet des incidents sur la pression de fond


Quelle que soit la méthode de contrôle utilisée, il faut toujours garder la pression
de fond égale ou légèrement supérieure à la pression de formation sans toutefois
dépasser la pression de fracturation au niveau du sabot.
Une chute de la pression déclenchera une autre venue, ce qui complique
l’opération de contrôle et augmente sa durée.

La fuite dans les équipements de surface (duse, BOP, pompe, rupture du flexible
d’injection,…) sont les causes de la chute de la pression de fond.

Le bouchage entraîne l’augmentation de la pression et le risque de fracturation.

Le chef de poste et le manipulateur de la duse doivent suivre attentivement les


pressions en tête et intervenir dans un délais très court pour éviter ces
problèmes.

Certification Well Control – Levels 3 / 4 68


LES EQUIPEMENTS

Certification Well Control – Levels 3 / 4 69


1. LES OBTURATEURS

La fonction principale des obturateurs est de permettre la fermeture du puits en


cas de venue et la circulation à travers une duse durant le contrôle.

Un obturateur est désigné par :


− sa marque : Cameron, Shaffer, Hydril, ...
− son type : U, UII, T, TL, SL, LWS, GK, GX, …
− sa dimension nominale qui correspond au diamètre minimal d'alésage :
11", 13"5/8, ...
− sa série qui correspond à sa pression de service : 2000, 3000, ...

1. Pression de service de l'empilage


La pression de service minimale de l'empilage doit être supérieure ou égale à la
pression de service de l'ouvrage calculée phase par phase.

2. Empilages des obturateurs


Le choix des éléments de l'empilage des obturateurs est fonction de :
• la pression maximale attendue en surface ;
• les diamètres des outils et tubulaires à descendre ;
• la présence d'agents corrosifs (H2S).

L'empilage des obturateurs doit toujours assurer :


• la fermeture du puits avec ou sans garniture ;
• l'évacuation d'une venue ;
• l'injection dans le puits fermé ;
• le stripping.

Exemple de configuration d'empilage

Certification Well Control – Levels 3 / 4 70


2. OBTURATEURS A MACHOIRES

1. Obturateur à mâchoires Cameron type U

• un alésage central vertical qui permet le passage des outils et tubulaires,


• un alésage horizontal dans lequel se déplace un jeu de deux mâchoires,
agrafées chacune sur une tige solidaire à un piston manœuvrée par de
l’huile hydraulique,
• une bride intermédiaire et un bonnet terminent les deux extrémités de
l’alésage horizontal,
• deux vis de verrouillage (locking screws) permettant le blocage des
mâchoires lorsqu’elles sont en position fermée.

Certification Well Control – Levels 3 / 4 71


Le système hydraulique de l'obturateur Cameron type U est conçu pour
fonctionner sous une pression de 1500 psi, mais une pression de 300 à 500 psi
est normalement suffisante. En cas de nécessité, on pourra admettre des
pressions allant jusqu'a 5000 psi.

Etanchéité de secours
La bride intermédiaire comporte un joint à lèvres du côté puits et un joint O-ring
du côté chambre de manœuvre du piston, avec une mise à l'atmosphère entre
les deux, qui permet la détection d'une éventuelle fuite d’huile ou de boue, pour
indiquer lequel des joints est défectueux. Ce système de détection de fuite existe
sur toutes les marques d’obturateurs à mâchoires.
En haut de cette bride se trouve un système d’étanchéité de secours actionné par
l’injection de bâtonnets de graisse plastique, utilisé en cas d’urgence, si
l’obturateur est utilisé et le remplacement du joint défectueux est impossible.

Certification Well Control – Levels 3 / 4 72


Les mâchoires
Elles sont constituées d’un bloc métallique, sur lequel viennent s’agrafer deux
garnitures d'étanchéité, une supérieure (top seal) et l’autre frontale (front
packer). Le caoutchouc de la garniture d'étanchéité frontale est placé entre deux
plaques métalliques pour être guidé et éviter son extrusion
Quel que soient les marque et type, la fixation des mâchoires sur la tige de
piston leur permet un déplacement latéral et vertical. L’étanchéité est faite en
haut par le top seal plaqué par la pression du puits contre la cavité de la
mâchoire et latéralement par le front packer.
Certains types de mâchoires permettent de suspendre la garniture.

Différents types de mâchoires


• Fermeture sur tiges (pipe rams) : ferment sur un seul diamètre de tiges.
• Fermeture variable (variable rams) : ferment sur une gamme de diamètres
(en général de l’ordre de 3"). Le flexpacker permet la fermeture de la
même mâchoire sur différents diamètres.

Variable rams Flexpacker

2. Le rapport de fermeture
En cas d'une venue, afin de fermer le puits en toute sécurité, il faut que la force
exercée par l'huile sur la section S du piston, soit supérieure ou égale à la force
exercée en tête de puits sur la section s de la mâchoire.

Certification Well Control – Levels 3 / 4 73


Phuile x S = Ppuits x s, d’où : Phuile = Ppuits x s / S = Ppuits / R

Le rapport de fermeture est :


R = S/s

Il indique la pression hydraulique à appliquer pour fermer le BOP en fonction de


la pression dans le puits.
Jusqu’à 10 000 psi, ce rapport est tel que l’on puisse fermer avec 1 500 psi.
La pression à appliquer sur les shear rams pour cisailler la tige est de 3 000 psi.

Exemple : Pour un obturateur 10 000 psi et un rapport de fermeture 10.56 / 1,


la pression d'huile doit être égale à ;
Phuile = 10 000 / 10.56 = 947 psi (environ 1000 psi).

3. Obturateur à mâchoires Shaffer type SL:

Certification Well Control – Levels 3 / 4 74


4. Obturateur à mâchoires Hydril:

5. Changement des mâchoires


Les pipe rams sont utilisés lorsqu’on fore avec des tiges de diamètre déterminé,
et doivent être changés si des tiges de diamètre différents sont descendues dans
le puits.
Les variable rams peuvent être utilisés pour fermer sur des tiges de différents
diamètres. Par exemple : les variable rams 3’’1/2 – 7’’ ferment aussi bien sur les
tiges 3’’1/2, 5’’, 5’’1/2 et même le tubage 7’’.
Si les pire rams sont fixes et on prévoit de descendre le tubage, il est nécessaire
de replacer les pipe rams par des casing rams et les tester avant d’entamer la
descente de la colonne.

6. Le BOP blind shear


Permet de cisailler les tiges et assurer ensuite l’étanchéité en fin de course, pour
fermer totalement le puits. La coupe est assurée en appliquant une pression de
3000 psi.
Les pistons de l’obturateur utilisant des mâchoires cisaillantes ont des diamètres
plus importants pour supporter l’effort de cisaillement.
La bride intermédiaire est plus large parce que le déplacement est plus important
à cause du chevauchement des rams.
Les chambres d’huile doivent être robustes pour supporter la pression de 3000
psi.

Certification Well Control – Levels 3 / 4 75


Certification Well Control – Levels 3 / 4 76
3. OBTURATEURS ANNULAIRES
Placé au top de l'empilage des obturateurs, l'obturateur annulaire comprend une
garniture élastique capable de fermer sur n'importe quel diamètre et quelle
forme régulière du matériel tubulaire descendu dans le puits. Cette garniture
peut même fermer complètement le puits s’il est vide ou permettre le stripping
de la garniture de forage en cas de venue avec l’outil loin du fond.
L’huile envoyée dans la chambre de fermeture pousse le piston vers le haut,
comprimant la garniture élastique. Etant bloquée en haut par le couvercle et en
bas par une chemise, cette garniture flue vers l'intérieur et se ferme sur le
matériel tubulaire.

1. Obturateur annulaire Hydril type GK

Dans cet obturateur, la chemise est perforée pour permettre le passage des
fluides dans le puits sous le piston et le pousser vers le haut pour aider à la
fermeture.
Le chapeau, vissé sur le corps, comporte une vis d'arrêt qui indique son serrage
maximal, et une tige qui permet de connaître la position du piston et l’évaluation
de l’usure de la membrane.

Certification Well Control – Levels 3 / 4 77


Le chapeau peut être verrouillé par des éléments dentelés, appelés latch, pour
faciliter sa fixation.

2. Obturateur annulaire Hydril type GL


Conçu principalement pour le forage en mer, cet obturateur comporte deux
chambres de fermeture, pour équilibrer la pression hydrostatique de la colonne
de boue dans le riser qui s’oppose à sa fermeture.

Certification Well Control – Levels 3 / 4 78


Membrane Hydril
Le choix du caoutchouc (élastomère) des membranes dépend du type de boue et
de la température. La présence d’H2S n’a pas d’effet sur le caoutchouc.
Ces membranes doivent être stockées dans un endroit froid, sec et sombre.

• Les membranes en caoutchouc naturel


(totalement noires) sont utilisées avec une boue
à base d’eau et des températures allant de -34
à 107 °C.

• Les membranes en nitrile (marquées d’une


bande rouge) sont utilisées avec une boue à
base d’huile et des températures allant de -6
à 88°C.

• Les membranes en néoprène (marquées d’une


bande verte) sont utilisées avec une boue à
base d’huile et des températures allant de -34 à
77°C.

Certification Well Control – Levels 3 / 4 79


Il est possible de remplacer
une membrane usée avec les
tiges dans le puits. Il suffit de
couper la membrane usée,
l’enlever de l’obturateur, puis
couper celle neuve et la
placer, en les faisant passer
autour de la tige.

Pression minimale de fermeture

La pression d’huile de fermeture initiale d’un obturateur annulaire Hydril est


donnée par ce graphe, en fonction du diamètre de la tubulaire. Une fois
l’étanchéité établie, cette pression peut être réduite en fonction de la pression
dans le puits.

Par exemple, pour fermer sur des tiges 5", il faut appliquer une pression initiale
d’environ 650 psi. Si la pression dans le puits atteint 1000 psi, la pression de
fermeture peut être réduite à environ 350 psi.
Note : en fermant cet obturateur sur le tubage, il ne faut pas que la pression de
fermeture dépasse sa résistance à l’écrasement.

Certification Well Control – Levels 3 / 4 80


3. L'obturateur annulaire Shaffer sphérique

Le couvercle de cet obturateur est fixé au


corps à l’aide de goujons.
Malgré que la pression dans le puits aide à
l'étanchéité de la membrane, le
constructeur recommande une pression de
fermeture de 1500 psi, pouvant atteindre
3000 psi si le puits est vide.
La forme hémisphérique de la membrane
facilite le passage des tool joints dans le cas
de stripping.

4. L'obturateur annulaire Cameron type DL


Cet obturateur présente l’avantage d’avoir un couvercle qui se démonte
rapidement pour changer la membrane, constituée d’une garniture en
caoutchouc appelée donut qui se comprime par le biais du pusher plate poussé
par le piston. Le donut encercle un packer contenant des inserts disposés en iris.
En se déformant radialement, ce packer fait pivoter les inserts qui viennent
fermer sur la tige. Il est recommandé de changer le donut et le packer en même
temps.

La pression de fermeture recommandée est de 1500 psi, qui doit être augmentée
à 3000 psi pour fermer sur le puits vide. La pression dans le puits n’aide pas à la
fermeture de cet obturateur.

Cet obturateur est équipé de deux vent lines qui permettent de détecter des
fuites au niveau des joints du piston.

Certification Well Control – Levels 3 / 4 81


Position des vannes
Quelles que soient la procédure de fermeture et l’opération en cours, les vannes
latérales manuelles de la kill et la choke line doivent être fermées, alors que les
vannes à commande à distance fermées.

Certification Well Control – Levels 3 / 4 82


3. Les brides et joints toriques
Les brides permettent la connexion de deux éléments de la tête de puits ou des
BOP. L’étanchéité est assurée par un joint tore en acier doux, placé dans les
gorges des brides, et fait étanchéité métal sur métal lorsque les brides sont
correctement serrées.

Les brides sont caractérisées par :


• type (6B, 6BX)
• diamètre nominal qui représente le diamètre intérieur de passage,
• pression de service,
• type de connexion.

Certification Well Control – Levels 3 / 4 83


Les brides 6B sont utilisées pour les pressions 2000, 3000 et 5000 jusqu'à la
dimension 11". Les joints tores qui assurent l’étanchéité entre elles sont de type R
ou RX, et sont interchangeables. Le raccordement de deux brides entre elles laissent
un espace appelé stand-off.

Pdsqw<
stand-off
Joint tore R Joint tore RX

Les brides 6BX sont utilisées pour les pressions de 5000 à partir de 13’’5/8,
10000, 15000 et 20000 psi, ainsi que pour les pressions de 2000 et 3000 psi de
diamètre nominal 26"3/4.
Les joints tores qui assurent l’étanchéité entre elles sont de type BX. Le
raccordement de deux brides entre elles ne laissent pas d’espace, c'est-à-dire
que le stand-off est nul.

Joint tore BX

Recommandations d’utilisation
− un joint tore ne doit jamais être ré – utilisé,
− les gorges des brides doivent être parfaitement propres,
− le joint tore doit être inspecté avant sa mise en place et ne doit porter
aucune trace de choc,
− le montage peut se faire à sec ou à l'huile légère,
− lors du stockage, il est impératif de graisser les gorges non inox pour
éviter leur oxydation,
− surveiller le parallélisme des brides au serrage des goujons.

5. Le diverter
Durant le forage de la première phase, les obturateurs ne sont pas encore placés
parce qu'ils doivent être raccordés à la tête de puits de base, solidement reliée à
la première colonne de tubage, cimentée dans le puits.
Il arrive parfois de tomber sur des poches de gaz emprisonnées dans des argiles
à faible profondeurs (shallow gas). Ce gaz doit être évacué, mais en sortant du
puits, il risque de s'enflammer et provoquer un incendie, mettant la sécurité du
personnel et du matériel en danger.
Il est donc nécessaire de placer, sur le tube fontaine, un obturateur de grand
diamètre et faible pression appelé diverter, muni à sa partie inférieure d'une
ligne d'évacuation, pour diriger le shallow gaz vers une torche située assez loin

Certification Well Control – Levels 3 / 4 84


de l'appareil de forage, et dirigée dans le sens du vent, pour éviter le retour de la
flamme vers le chantier.
Afin de ne pas créer une surpression sur le fond et provoquer une perte, le
diverter ne doit être fermé totalement que si la vanne de la ligne d'évacuation
est totalement ouverte.

Les obturateurs utilisés comme diverter sont :


• L’obturateur rotatif
• L’obturateur annulaire Hydril MSP 30’’ – 1000 psi
• L’obturateur Hydril FSP

Obturateur Hydril MSP 30’’ – 1000 psi

Obturateur Hydril FSP

Certification Well Control – Levels 3 / 4 85


6. L’obturateur rotatif
Placé au top de l'empilage des obturateurs, il est destiné à assurer l'étanchéité
autour de la garniture ou la tige d’entraînement durant le forage si le puits est
sous pression. Sa partie supérieure tourne tout en assurant l’étanchéité autour
de la tige d’entraînement, alors que la partie inférieure est fixée sur les autres
éléments de l’empilage.
L’étanchéité est assurée par la pression régnant dans le puits.
Sa pression de travail est comprise entre 500 à 700 psi.
Cet obturateur peut être utilisé comme diverter.

Certification Well Control – Levels 3 / 4 86


4. OBTURATEURS INTERNES ET KELLY COCKS
Permettent d'obturer rapidement l’intérieur de la garniture de forage en cas de
venue avec la kelly ou le top drive enlevés, comme, par exemple, en cours de
manœuvre.

1. Clapet anti retour (float valve)


Placé au-dessus de l'outil, il empêche
une venue par l’intérieur de la
garniture, ou le back flow à l'arrêt de
la circulation pour éviter le bouchage
des duses de l’outil.
Les inconvénients de cet
équipement sont la surpression
durant la descente, la difficulté de
lecture de la pression en tête des
tiges en cas de venue et la
nécessité de remplir la garniture
durant la descente

Si la garniture n’est pas remplie durant la descente et le clapet lâche


soudainement, le back flow vers l’intérieur de la garniture entraîne la chute de
niveau qui provoquera une venue.

A la différence des autres, le modèle GC est descendu ouvert et ne s’active que


si on établit la circulation une fois au fond. Il permet ainsi le remplissage de la
garniture et réduit l’effet de pistonnage vers le bas durant la descente.

2. Vannes de sécurité de la tige d'entraînement


La tige d'entraînement est équipée d'une vanne à sa partie
supérieure (upper kelly cock), entre la tête d'injection et son
filetage femelle supérieur. C'est un dispositif de sécurité
destiné à fermer rapidement (quart de tour) l'intérieur de la
garniture en cas de venue et de protéger ainsi l'ensemble du
circuit de refoulement.

Par mesure de sécurité, on équipe aussi la partie inférieure de


la tige d'entraînement d'une deuxième vanne (lower kelly
cock). Située immédiatement au-dessus du raccord d'usure,
elle est plus accessible au personnel de plancher et permet
après fermeture de déconnecter la tige d'entraînement malgré
la pression dans le puits

Certification Well Control – Levels 3 / 4 87


3. Gray valve
C'est un clapet anti-retour,
maintenu ouvert à l'aide d'une
tige. Il est vissé sur la garniture
lorsqu'une venue se manifeste
pendant la manœuvre.

Si une venue survient durant la


manœuvre et le puits débite, il est
difficile et même impossible de
placer la gray valve. Si on insiste,
on ne fait que perdre du temps et
le gain ne fait qu'augmenter.
Dans ce cas, il faut placer une
vanne de sécurité à ouverture
totale (full open safety valve), qui
n'est autre qu'une lower kelly
cock non raccordée à la tige
d'entrainement.

Etant toujours prête sur le plancher avec la gray valve, elle est immédiatement
vissée sur la garniture en cas de venue avec la boue qui dégueule de l'intérieur
des tiges, puis fermée pour arrêter le débit et permettre de placer la gray valve.
Une fois cette dernière vissée et fermée, ne pas oublier d'ouvrir la safety valve
avant de descendre la garniture dans le puits.

La gray valve présente l’inconvénient de ne rien laisser passer dans la garniture


de forage : coiled tubings, wire line, logging…
La full open safety valve, étant plein trou et descendue ouverte, permet le
passage de tous ces équipements, mais présente l’inconvénient de risque de
fuite au niveau de la commande d'ouverture et fermeture.

Des réductions doivent être également prêtes sur le plancher pour le


raccordement de la gray valve et la safety valve sur tous les éléments de la
garniture de forage. Si, par exemple, les composants de la garniture de forage
comportent des filetages 4½ IF, 3½ IF et 6 5/8 Reg, et les vannes de sécurité
sont filetées 4½ IF, les réductions nécessaires sur le plancher sont : 3½ IF male
x 4½ IF femelle et 6 5/8 REG male x 4½ IF femelle.

4. Drop in back pressure


valve (DIBPV)
C'est un clapet anti -retour, pompé à travers les tiges, vient siéger dans un
raccord placé au top des masse tiges, permettant ainsi la circulation de la boue
en évitant tout retour par les tiges.

Certification Well Control – Levels 3 / 4 88


5. Fast shut off coupling
C'est un dispositif à verrouillage
rapide utilisé en cas de venue par
l'intérieur de la garniture.
Il permet le pompage du dart de la
drop in check valve à travers la
garniture.

Certification Well Control – Levels 3 / 4 89


6. Vannes de sécurité du top drive
Le top drive contient deux vannes : une en haut, manipulée hydrauliquement, et
l’autre, en bas, manipulée manuellement.

Certification Well Control – Levels 3 / 4 90


5. MANIFOLD DE DUSES

1. Croix de circulation (mud cross)


Placée sous les obturateurs, elle permet la circulation si l’un de ces obturateurs
est fermé suite à une venue. Elle comporte deux sorties latérales : la kill line et
la choke line.
Les deux sorties latérales sont munies de deux vannes, l’une manuelle, à
l’amont, et l’autre à commande hydraulique.
La vanne hydraulique dans la choke line est obligatoire pour permettre son
ouverture rapidement en cas de venue, surtout si la soft est utilisée. Tandis que
la vanne hydraulique de la kill line est facultative.
Durant les opérations normales de forage, quelle que soit la procédure de
fermeture, la vanne manuelle est ouverte et la vanne hydraulique est fermée.

Certification Well Control – Levels 3 / 4 91


Kill line
Ayant un diamètre de 2’’ et une pression de service au moins égale à celle de
l’empilage des obturateurs, elle permet, en cas de besoin, le pompage dans le
puits.
En plus de deux vannes, dont l’une peut être à commande hydraulique, cette
ligne comporte un clapet anti-retour qui protège l’installation de surface contre
toute pression venant du puits.

Choke line
Ayant un diamètre au moins égal à 3’’ et une pression de service au moins égale
à celle de l’empilage des obturateurs, elle permet de diriger le fluide sortant du
puits vers le manifold de duses. En plus, elle doit être rectiligne et fermement
amarrée. Les brides des coudes sont rechargées pour résister à l’érosion.
Cette ligne comporte deux vannes en série, dont la première à partir de la croix
de circulation est manuelle et celle qui vient après hydraulique.

2. Manifold de duses
Durant le contrôle d’une venue, il permet d'appliquer une contre pression dans le
puits à l'aide d'une duse réglable et de diriger le fluide sorti du puits vers les bacs
(ou séparateur), la torche ou le bourbier.

Ce manifold doit être équipé d’au moins deux duses réglables afin de basculer
sur l’autre duse et continuer le contrôle de la venue si celle qu’on utilise se
bouche ou s’use.
Il est fortement recommandé de disposer, en plus de duses à commande à
distance, d’une duse à commande manuelle, utilisée au cas où le circuit de
commande à distance est défaillant.

La pression de service du manifold avant les duses doit être au moins égale à
celle des obturateurs, alors que celle de la partie après les duses est
généralement d'une série inférieure.

Afin d’éviter le bouchage des conduites par les hydrates durant le contrôle d’une
venue de gaz, certains manifolds comportent des piquages avant la duse pour
l’injection du glycol ou du méthanol.

Les vannes avant les duses doivent être doublées pour arriver à isoler une duse
défaillante et basculer sur l’autre pour continuer le contrôle, même si l’une des
vannes fuit.

La ligne de purge qui court-circuite les duses a un diamètre au moins égal à celui
de la choke line. Elle permet de circuler dans le puits avec les obturateurs fermés
tout en maintenant une contre pression minimale. Elle permet également la
purge d’un important volume de fluide provenant du puits pour soulager la
pression annulaire avec les obturateurs fermés.

Certification Well Control – Levels 3 / 4 92


Duse ajustable manuelle
Les vannes du circuit haute
pression (de la sortie de la
mud cross jusqu’à la sortie
du manifold de duses)
doivent travailler
totalement ouvertes ou
totalement fermées pour
éviter leur usure. Seules les
duses peuvent travailler
dans des positions
intermédiaires. Pour cela, le
pointeau et le siège sont en
carbure de tungstène.

En déplaçant le pointeau, la surface de passage du fluide varie, entraînant une


variation des pertes de charge à l’intérieur de la duse. Une douille sur la vis
ème
pointeau graduée de 0 à 64/64 de pouce indique l’ouverture de la duse.
En variant ainsi les pertes de charge dans la duse, on peut appliquer une contre
pression sur le fond pour éviter l’intrusion d’un autre bouchon de gaz, sans
toutefois atteindre la pression de fracturation de la formation fragile située sous
le sabot.

Certification Well Control – Levels 3 / 4 93


Duse ajustable commandée à distance

La duse SWACO comporte deux disques en carbure de tungstène ayant chacun


une ouverture semi-circulaire. Le disque de fond est fixe, l'autre est mobile et
actionné par une tige. La rotation du disque mobile, limitée à 180°, est effectuée
par l'intermédiaire d'un piston hydraulique monté sur une crémaillère.

Commande à distance des duses


Le circuit de commande comprend un réservoir d'huile hydraulique pour le
fonctionnement de la duse, une pompe principale entraînée par un moteur à air,
et une autre manuelle utilisée en cas de non disponibilité de l’air.

Placé sur le plancher de travail de l’appareil de forage, un pupitre comprend


toutes les commandes et indicateurs nécessaires pour la manipulation de la duse
et le contrôle d’une venue à distance.

Certification Well Control – Levels 3 / 4 94


Certification Well Control – Levels 3 / 4 95
6. EQUIPEMENTS DE DEGAZAGE DE LA BOUE
Installés après le manifold de duses, ils permettent de ventiler le gaz en sécurité
et récupérer la boue dans les bacs.

Le séparateur boue-gaz (mud gas separator)


Utilisé pour séparer des quantités importantes de gaz de la boue de forage quand
la circulation se fait à travers le manifold de duses.
La boue, dégazée par ruissellement sur des chicanes, est récupérée en bas du
séparateur alors que le gaz s'échappe par la ligne d'évacuation (vent line), en
haut.
Les pertes de charge produites par le gaz s’échappant par la ligne d'évacuation
génèrent une certaine pression dans le séparateur, qui pousse la boue vers le
bas. Pour empêcher le gaz de chasser complètement la boue vers le bas et sortir
derrière elle, un système de tube en U (mud seal) de hauteur comprise entre 2
et 7 m équipe la sortie du séparateur vers le circuit boue.
La pression maximale générée dans le séparateur ne donc pas doit pas dépasser
la pression hydrostatique exercée par la boue dans le mud seal, sinon, le gaz
sort par le bas et envahit le circuit boue.
Si, durant le contrôle d’une venue, la pression dans le séparateur atteint une
valeur proche de la pression hydrostatique du mud seal, il faut arrêter
immédiatement le contrôle, et le reprendre avec un débit plus faible, une fois la
pression dans le séparateur chutée.
Le diamètre du séparateur est compris entre 30 et 48", et sa longueur entre 3 et
5 m.
La ligne d’évacuation a un diamètre minimal de 8", et une longueur dépendante
de l’installation.
Le diamètre de la conduite d'entrée de la boue est égal à celui de la choke line
(généralement 4").

Certification Well Control – Levels 3 / 4 96


Certification Well Control – Levels 3 / 4 97
Le dégazeur sous vide (Vacuum degasser)
Installé après les tamis vibrant, cet équipement dégaze la boue durant le forage
d’un réservoir pour éliminer le gaz cut, ou élimine le gaz résiduel (surtout dans
une boue à viscosité élevée) de la boue venant du séparateur boue-gaz.
La boue est aspirée et injectée dans une enceinte ou elle est soumise à un vide
partiel à l'aide d'une pompe à vide, qui crée une dépression dans le dégazeur.
Une autre pompe centrifuge assure la circulation de la boue dégazée vers les
bacs.

Certification Well Control – Levels 3 / 4 98


7. LES BARRIERES
La barrière est tout élément empêchant l’écoulement du fluide du réservoir à
travers l’annulaire ou à l’intérieur de la garniture.

Au moins deux barrières doivent être disponibles : une activée, appelée barrière
primaire, et l’autre en secours, appelée barrière secondaire. Ces deux barrières
doivent être testées et mises en place durant le forage, la production et même si
le puits est abandonné.

En forage, la barrière primaire est représentée par la boue, tandis que les
obturateurs (intérieurs et extérieurs), le ciment derrière la dernière colonne de
tubage, les joints d'étanchéité autour du tube ancré dans la tête de puits (P
seals) et les vannes des kill et choke lines représentent la barrière secondaire.

Exemples de barrières :
• La colonne hydrostatique de la boue,
• Les BOP externes et internes,
• Les bouchons mécaniques (packer, bridge plug, cement retainer, …)
• Les bouchons de ciment.

Les barrières sont définies avant de commencer toute opération.

L’enveloppe de barrière
Elle constitue l’ensemble des éléments qui
entourent le puits pour empêcher toute
intrusion du fluide du réservoir vers le
puits ou fuite du fluide du puits fermé
durant les opérations de forage, le work
over, la production ou après abandon.

Certification Well Control – Levels 3 / 4 99


Test des barrières
Tous les éléments de barrière doivent être intègres, c'est-à-dire étanches et
résistants, et doivent être testés avant de forer le réservoir à la pression
maximale qu’ils doivent supporter.

Les documents des tests doivent comprendre :


• Un enregistrement de la pression de test
• Un rapport de test signé par les responsables de l’opération (chef de
chantier et superviseur, par exemple).

Ces documents doivent être transmis à la hiérarchie et archivés au niveau du


chantier, pour prouver que les tests ont été réalisés.

Au cas où un test s’avère négatif, avant d’entreprendre toute opération de


réparation (serrage, desserrage, démontage, déplacement, manutention,…), il
faut purger complètement la pression jusqu’à lire zéro sur les manomètres. En
plus, il faut s’assurer qu’aucune pression n’est encore piégée.

Certification Well Control – Levels 3 / 4 100


8. TEST DES EQUIPEMENTS
Il existe deux types de tests :
• Les tests de fonctionnement des organes de commande des
équipements de sécurité, qui doivent, à tout moment, fonctionner
normalement et rapidement. Ces tests, qui consistent en la fermeture et
ouverture de chaque fonction de l’empilage, doivent être réalisés au moins
une fois par semaine. Ces tests doivent être alternés entre le BOP panel et
l’unité koomey. Les temps de fermeture et d’ouverture doivent être
enregistrés.
• Les tests en pression des équipements de sécurité qui doivent résister, à
tout moment, aux pressions maximales attendues. Ces tests sont réalisés
après montage ou intervention sur tout équipement de sécurité, avant
d’entamer une opération susceptible de déclencher une venue (forage du
réservoir, DST, …), ou au moins une fois chaque trois semaines. Les tests
doivent commencer par augmenter la pression jusqu’à atteindre 200 à 300
psi, à maintenir pendant 5 minutes, puis augmentée à la pression de test.

Règles générales
• Tous les éléments seront testés à la pression nominale de l’empilage, qui
correspond à la pression de travail de l’élément le plus faible dans cet
empilage.
• Pour les puits de développement la pression de test pourra être réduite.
• L’obturateur annulaire est testé à 70% de sa pression de service pour
éviter une déformation excessive de sa membrane.
• Les pressions sont appliquées dans le sens dans lequel les éléments sont
appelés à travailler.
• Les tests en pression seront effectués avec une pompe de test (haute
pression et faible débit).
• Le maximum de baisse de pression admissible est de 5% pour une
pression de test allant jusqu'à 5800 psi et de 300 Psi pour les pressions
supérieures à 5800 psi.
• Les tests seront enregistrés et les valeurs de pressions consignées sur la
fiche de test périodique des équipements de sécurité.
• Les tests sont faits avec de l'eau pour les boues à base d’eau et avec du
gas-oil pour les boues à l’huile.
• Si les tests sont effectués à l'aide d'un tester cup, la valeur de la pression
de test ne doit pas dépasser 70% de la résistance à l'éclatement du
tubage dans lequel il est descendu.
• Si on utilise un tester cup, il faut ouvrir la sortie latérale qui communique
avec l’espace annulaire des dernières colonnes de tubage pour éviter
l’écrasement du dernier tubage en cas de fuite au niveau des casing
hangers.
• Si on utilise un tester plug, il faut ouvrir la vanne au-dessous pour ne pas
mettre le tubage en pression s'il y a une fuite dans sa garniture.
• Les BOP internes seront testés en même temps et de la même façon que
les BOP à leur pression de service, en commençant par un palier de 200 à
300 psi pendant 5 minutes.

Certification Well Control – Levels 3 / 4 101


Il est nécessaire d’ouvrir une vanne à l’aval de l’élément à tester pour être sûr
qu’il ne fuit pas. Par exemple, si on teste la vanne 3 de la choke line, toutes les
vannes qui viennent après doivent être ouverte (4, 10 et 13 par exemple).

Test de fonctionnement
Il faut s’assurer que les éléments se ferment et s’ouvrent à la pression
recommandée par le constructeur.
Les temps de fermeture et d’ouvertures doivent être en conformité avec les
règles API.

Certification Well Control – Levels 3 / 4 102


Procédure de test en pression
• Circuler avec de l'eau pour nettoyer les lignes à tester
• Remplir l'espace à tester jusqu'au retour par la goulotte et fermer
l'obturateur à tester
• Ouvrir la ligne derrière les éléments qui vont être mis sous pression
• Effectuer un test à basse pression de 30 bars pendant 5 mn minimum,
puis monter avec palier jusqu'à atteindre la pression de test à maintenir
pendant 5 mn minimum
• Purger par la pompe de test ou par le choke manifold.

Utilisation du tester cup


L’utilisation du tester cup nécessite de prendre les
précautions suivantes :
• Adapter le tester cup à la dimension du
tubage
• Choisir le grade de la tige qui doit résister à
la surtension générée par la pression de test
• Ouvrir la vanne latérale de la tête de puits
dans laquelle est suspendue la colonne de
tubage
• S’assurer que la longueur de tiges dans
laquelle est vissé le tester cup n’est pas
bouchée, afin de permettre la détection d’une
fuite au niveau du tester cup
• Se limiter à 70% de la pression d’éclatement
du tubage.

Utilisation du tester plug


L’utilisation du tester plug nécessite l’ouverture d’une
sortie latérale au-dessous afin d’éviter de soumettre la
colonne de tubage et le découvert à la pression en cas de
fuite au niveau du tester plug.

Résultats du test
Les résultats de tous les tests de fonctionnement et en pression doivent être
documentés et comprennent, au minimum, les basses et hautes pressions de
test, la durée de chaque test, et les résultats des tests.

Certification Well Control – Levels 3 / 4 103


Des enregistrements (logs) des pressions de test doivent être effectués et signés
par l'opérateur de la pompe, le chef de chantier (représentant de l’entrepreneur)
et le représentant de la compagnie.
Les problèmes rencontrés, fuites et réparations doivent également être
documentés et signés.

Le constructeur de l’équipement doit être informé de toute anomalie de son


produit.

Considérations générales
Seules les personnes autorisées par le superviseur peuvent s’approcher des
équipements sous pression en cours de test.
Toute opération de réparation ne doit être effectuée que si la pression et
complètement purgée et toutes les parties doivent s’assurer et se consulter pour
confirmer qu’il n’y a aucune pression emprisonnée.

Certification Well Control – Levels 3 / 4 104


9. TEST DE L’AFFLUX

1. Test de l’afflux (inflow testing)


Le test d’afflux est réalisé sur une barrière donnée pour vérifier qu’elle est
étanche est qu’elle maintient la pression dans le sens de l’écoulement.
Le test de l'afflux est effectué pour vérifier s'il y a une communication avec la
formation à travers le tubage, le chevauchement du liner avec le tubage, le
clapet du sabot ou l'anneau d'un tubage, au-dessus d'un bouchon de ciment ou
d'un bridge plug.
Ce test est réalisé en réduisant la pression hydrostatique au-dessus de l'élément
à tester en circulant avec un fluide plus léger.

Procédure du test d’afflux puits sous pression :


• Réduire la pression au-dessus de la barrière à tester
• Observer le retour du puits
• Si le niveau dans le puits reste stable l’inflow test de la barrière est étanche

Réduction de la pression
La pression peut être réduite :
• En réduisant la hauteur de la boue dans le puits en vidant un certain volume
par la méthode du tube en U. la méthode consiste à pomper un bouchon
léger (en général du gasoil) dans la garniture, puis on arrête le pompage et
on purge l’intérieur de la garniture, il y aurait un retour et le niveau dans
l’espace annulaire chute et fait chuter ainsi la pression hydrostatique dans le
puits.
• En remplaçant la boue dans le puits par une boue plus légère pour réduire la
pression hydrostatique dans le puits.
• En descendant un train de DST et en éliminant la pression hydrostatique par
l’ancrage du packer et l’ouverture de la vanne de fond.

Si le test est négatif


Il faut commencer par sécuriser le puits en fermant le BOP et puis évacuer la
venue et rétablir la pression hydrostatique initiale.
Une fois le puits sous contrôle, il faut réparer ou remplacer la barrière
défaillante. Rôles et responsabilités
La responsabilité de l’opération de test est confiée à l’opérateur ou le
superviseur, qui doit veiller à la sécurité de l’équipe, le respect des procédures
de travail et la sécurisation du puits en cas d’incident.
Tous les membres de l’équipe doivent être vigilants et chacun est responsable en
ce qui le concerne.
Par exemple, il est strictement interdit de réparer un élément sous pression. La
réparation ne doit être effectuée que si la pression est totalement purgée. Même
si le ou les responsables se sont mis d’accord de réparer avec la pression non
purgée ou purgée partiellement, les agents ne doivent pas accepter.

Certification Well Control – Levels 3 / 4 105


10. UNITE DE COMMANDE DES OBTURATEURS
Elle assure la fermeture et l'ouverture individuelle de chacun des obturateurs et
vannes hydrauliques, de façon convenable, rapide et facile à répéter et, si
nécessaire, sans avoir à utiliser d'énergie extérieure.

Cette unité comprend :


– un réservoir atmosphérique contenant de l’huile hydraulique,
– des pompes haute pression et faible débit,
– des bouteilles pour stocker l'huile sous pression,
– un manifold de commande hydraulique,
– des pupitres de commande à distance.

Dans cette unité, on commence par pré-charger l'azote (par le haut des
bouteilles des accumulateurs) dans les membranes en caoutchouc contenues
dans les bouteilles, à la pression de 1000 psi.
Ensuite, on pompe de l'huile par le bas de la bouteille jusqu'à atteindre la
pression de 3000 psi.
Cette pression est réduite à 1500 psi pour commander les obturateurs à
mâchoires et les vannes hydrauliques (manifold). Un by-pass permet l'application
de 3000 psi sur les shear rams qui nécessitent une force importante pour couper
la tige de forage.
Un régulateur de pression permet de faire varier la pression de l'obturateur
annulaire entre 0 et 1500 psi, en cas de stripping.

Certification Well Control – Levels 3 / 4 106


Certification Well Control – Levels 3 / 4 107
Description de l’unité
1. Arrivée d'air
2. Huileur
3. Vanne by-pass (normalement fermée), qui permet de by passer la vanne
d'admission hydropneumatique 4
4. Vanne d'admission hydropneumatique automatique, ferme l'arrivée d'air
quand la pression hydraulique est comprise entre 2900 et 3000 psi. S'ouvre
automatiquement à 2700 psi suivant réglage
5. Vannes manuelles d'isolement des pompes hydropneumatiques (normalement
ouvertes)
6. Pompes hydropneumatiques
7. Vanne manuelle d'isolement de l'aspiration des pompes hydropneumatiques
(normalement ouvertes)
8. Filtre à l'aspiration
9. Clapet anti-retour
10. Pompe duplex ou triplex entraînée par un moteur électrique
11. Manocontact qui démarre le moteur électrique si la pression chute à 2700 psi
et l'arrête à 3000 psi
12. Coffret de démarrage à trois positions (arrêt, auto, manuel), normalement
en automatique
13. Vanne manuelle d'isolement de l'aspiration de la pompe électrique
14. Filtre à l'aspiration
15. Clapet anti-retour
16. Vanne d'isolement de la batterie d'accumulateurs (normalement ouverte)
17. Accumulateur pré-chargé avec de l’azote à 1000 psi ± 10%
18. Soupape de sécurité tarée de 3300 à 3500 psi avec retour au réservoir
19. Filtre à huile circuit HP
20. Régulateur qui réduit la pression de 3000 psi à 1500 psi pour le circuit
manifold (obturateurs à mâchoires et HCR)
21. Clapet anti-retour
22. Vannes à 4 voies / 3 positions (jamais en position neutre), pouvant être
commandées à distance par des vérins pneumatiques, commandés à partir du
panel de commande à distance
23. Vanne by-pass (normalement fermée) qui permet d'appliquer directement la
pression des accumulateurs (3000 psi) au manifold. Peut être commandée à
distance
24. Soupape de sécurité
25. Vanne de purge du circuit HP (normalement fermée)
26. Sélecteur à 2 positions (unit ou panel). S’il est sur unit, la pression annulaire
ne peut pas être commandée a distance
27. Régulateur annulaire qui permet de régler la pression de fermeture de
l'obturateur annulaire de 0 à 3000 psi. Il peut être commandé à partir du panel
de plancher
28. Manomètre de pression accumulateur
29. Manomètre de pression manifold
30. Manomètre de pression annulaire
31,32 et 33 Transmetteurs pneumatiques de pressions vers le panel de
commande à distance
34. Filtre à air
35, 36, 37 et 38 Régulateurs à air pour les transmetteurs pneumatiques

Certification Well Control – Levels 3 / 4 108


39. Platine de connexion du faisceau de lignes de télécommande pneumatique
40. Indicateur de niveau d'huile dans le réservoir
41. Bouchon de remplissage du réservoir
42. Vannes à quatre voies / trois positions pour la commande des lignes
auxiliaires
43. Clapet anti-retour
44. Soupape de sécurité
45 et 46 Lignes auxiliaires (test ou skidding)
47. Retour au réservoir lors de l'utilisation d'une ligne auxiliaire
48. Bouchon d'inspection.

Différents composant de l’unité :


Le réservoir d’huile :
Sert au stockage à la pression atmosphérique de l’huile hydraulique servant à la
manœuvre des obturateurs et vannes commandées à distance. Sa capacité doit
être au minimum égale à deux fois le volume d'huile nécessaire pour assurer la
séquence exigée par la compagnie.

Le système d'accumulation
Des bouteilles montées sur une ou plusieurs rampes, contiennent chacune une
chambre à air en caoutchouc, pré-chargée à 1000 psi avec de l’azote (N 2).
L’huile est aspirée du réservoir par les pompes et envoyée dans ces bouteilles
jusqu’à la pression de travail 3000 psi.
Le système d’accumulation est protégé par une soupape de sécurité tarée de
3300 à 3500 psi.
En sortant de l’accumulateur, l’huile passe dans deux régulateurs :
– l’un régle la pression entre 0 et 3000 psi pour manœuvrer
l’obturateur annulaire,
– l’autre la réduit à 1500 psi pour manœuvrer les obturateurs à
mâchoires et les vannes hydrauliques. Un by-pass permet de passer
la pression de 3000 psi directement dans les shear rams pour
cisailler la tige sans passer par le régulateur.

L’unité de pompage
Deux pompes à faible débit et haute pression, l’une électrique et l’autre
pneumatique, servent à aspirer l’huile du réservoir atmosphérique, l’envoyer
dans les accumulateurs et la comprimer à 3000 psi.
Les pompes peuvent être commandées automatiquement en fonction de la
pression des accumulateurs : elles démarrent lorsque la pression chute de 10%
de la pression de travail, c'est-à-dire 2700 psi, et s’arrêtent lorsqu’elle atteint
3000 psi. Elles peuvent également fonctionner manuellement et atteindre des
pressions plus élevées, si on veut les utiliser pour tester les BOP par exemple.

Le manifold pour BOP à mâchoires et HCR


Le fluide sous 3000 psi passe dans un régulateur pour chuter à 1500 psi,
pression de commande normale des BOP à mâchoires et HCR. En cas de
nécessité, il est possible d’appliquer directement 3000 psi dans le manifold, en
by-passant ce régulateur.

Certification Well Control – Levels 3 / 4 109


Le manifold annulaire
Le fluide sous 3000 psi passe dans un régulateur qui permet d’ajuster la pression
de commande du BOP annulaire entre 0 et 3000 psi, suivant les opérations en
cours.

La vanne à quatre voies trois positions


Pour actionner un BOP ou une HCR, il faut envoyer l’huile dans la chambre
correspondante du vérin à partir des accumulateurs. L’huile se trouvant dans
l’autre chambre est retournée au réservoir atmosphérique.
Une vanne comportant quatre sorties reliées respectivement au manifold, aux
chambres d’ouverture et de fermeture du BOP ou HCR, et au réservoir
atmosphérique, est actionnée dans trois positions différentes : fermeture,
ouverture et neutre.
Le changement d’une position à l’autre s’effectue à l’aide d’un bras commandé
soit manuellement soit à distance.
Le bras actionne l’interrupteur qui allume ou éteint les voyants lumineux du
panneau de commande à distance.

Vanne à quatre voies type manipulator

Dans ce type de vanne, en position neutre, la voie du manifold est bloquée,


tandis que celles d’ouverture et de fermeture sont connectées au réservoir, ce
qui rend cette position interdite durant les opérations de forage, sinon l’huile va
se vider complètement des chambres du BOP et les rams, sous l’effet des
vibrations, fermeront sur la garniture de forage.
Cette position est utilisée uniquement pour les vannes non connectées aux BOP
ou pendant le DTM.

Vanne à quatre voies de type selector

Dans ce type de vanne, en position neutre, toutes les voies sont bloquées.

Certification Well Control – Levels 3 / 4 110


Le panneau de commande à
distance Placé sur le plancher ou dans
le dog-house, il sert à commander à
distance les vannes à quatre voies.
Un panneau auxiliaire peut être placé
en dehors du périmètre de sécurité.

Pour actionner un BOP, il faut tirer la


vanne maîtresse d’air vers le bas et
manœuvrer la manette du BOP
concerné pour envoyer l’air vers la
vanne à 4 voies sur l'unité. Une fois le
voyant lumineux s’allume, relâcher les
manettes. On remarque une chute de
la pression d’accumulateur.

Les manomètres qui indiquent les


pressions sur l’unité d’accumulateurs
sont reliés à des transmetteurs, placés
sur le côté de l’unité, qui transforment
la haute pression hydraulique en une
basse pression pneumatique (comprise
entre 0 et 30 psi environ), pour
l’acheminer en toute sécurité vers le
panneau de commande à distance.

Incidents
• Défaillance du circuit électrique : la vanne à quatre voies est activée, mais
le voyant reste éteint.
• Bouchage de la ligne hydraulique reliant le BOP avec l'unité : les pressions
restent inchangées.
• Fuite dans la ligne hydraulique : les pressions n’arrêtent pas de chuter.
• Vanne à quatre voies non actionnée : insuffisance de pression d'air ou la
vanne maitresse d’air n’a pas été manipulée correctement, conduite d'air
bouchée ou sifflée.

Choix de l'unité
Le volume de fluide nécessaire doit être suffisant pour réaliser les manipulations
des BOP imposées par le maître d'œuvre.

Exemple
Dimensionnement de l'unité d'accumulation pour l'empilage suivant :
Composition de Volume d'ouverture Volume de fermeture
l'empilage (gallons) (gallons)
Annulaire Hydril GK 14.16 17.98
Pipe rams Cameron U 5.46 5.54
Blind rams Cameron U 5.46 5.54
Vanne HCR choke line 1.00 1.00

Certification Well Control – Levels 3 / 4 111


Le maître d'œuvre impose :
Le volume du fluide utile doit assurer la fermeture et l'ouverture de toutes les
fonctions, plus une réserve de 25% de ce volume qui restera dans l'accumulateur
à une pression minimale de 1200 psi.

Solution
Le volume total est :
Le volume imposé est : (14.16 + 2 x 5.46 + 1.00) + (17.98 + 2 x 5.54 + 1) =
56.14 gallons
Vu = 56.14 x 1.25 = 70.175 gallons.

Calcul du volume total des bouteilles :


P1 : pression de pré charge (1000 Psi)
P2 : pression minimale (1200 Psi)
P3 : pression maximale de travail (3000 Psi)
V1 : volume de l'azote à P1
V2 : volume de l'azote à P2
V3 : volume de l'azote à P3
Vu : volume utile d'huile = 70.175 gallons

Loi de BOYLE : P1 x V1 = P2 x V2 = P3 x V3

D’où : V1 = Vu x ( − )

V1 est le volume total des bouteilles (il est le même que celui de l’azote à la pré-
charge).
Donc : V1 = 2 x Vu = 2 x 70.175 = 140 gallons.
Il faut donc disposer de 14 bouteilles de 10 gallons chacune.

Le réservoir doit avoir une capacité minimale égale à deux fois le volume utile.
Soit, dans cet exemple : 140 gallons.

Contrôle de l'unité de commande des obturateurs


• Inspection complète à chaque déménagement
• Tests de fonctionnement à chaque test de BOP, alternativement à partir de
chaque panneau de commande
• Les deux pompes doivent assurer ensemble la compression des bouteilles
d’accumulateur de 1000 psi à 3000 psi en moins de 15 minutes
• Chaque pompe doit démarrer quand la pression chute au maximum de
10% (2700 psi) et s'arrêter quand elle atteint 3000 psi
• Le niveau d'huile doit se situer au milieu du réservoir avec les
accumulateurs à 3000 psi
• Mesurer le volume récupéré après purge des bouteilles de 3000 psi à 2000
psi et calculer la pression de pré charge P, (P = 6000 x V récupéré / V
accumulateur)
• Avec les bouteilles d'accumulateur isolées, chaque pompe doit permettre
de fermer le BOP annulaire sur les tiges utilisées et d'ouvrir une vanne

Certification Well Control – Levels 3 / 4 112


HCR dans une durée maximale de 2 min tout en conservant une pression
qui assure l’étanchéité sur le diamètre minimal des tiges utilisées.
• Avec les pompes isolées, les bouteilles d'accumulateur doivent permettre
la fermeture de tous les obturateurs avec un volume de sécurité de 50%
et une pression finale supérieure à la pression calculée correspondante à la
fermeture de tous les obturateurs à mâchoires, à l'exception des shear
rams.
• Le temps de fermeture doit être inférieur à 30 secondes pour les
obturateurs à mâchoires de tous diamètres ainsi que les obturateurs
annulaires de diamètre inférieur à 18"3/4. Pour les obturateurs annulaires
de diamètre supérieur ou égal à 18"3/4, il est inférieur ou égal à 45
secondes. Le temps de fermeture des vannes HCR est inférieur à celui des
obturateurs à mâchoires.

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