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Gestion Du Stress Au Quotidien - Prudence Nazeyrollas
Gestion Du Stress Au Quotidien - Prudence Nazeyrollas
Prudence Nazeyrollas
Psychopraticienne et coach
PsyNancy.com
ISBN: 978-2-9564878-0-7
Merci aux amis, à la famille, à celles et ceux qui m’ont soutenue dans
l’écriture de ce livre, qui l’ont relu et corrigé (un grand merci!). À celles qui
m’ont fait vivre une studieuse et joyeuse sororité : Julie et Lucie qui
rédigeaient leurs thèses, à mes côtés, pendant que j’écrivais ce livre ; Lucie
pour les précieuses relectures ; Joanne pour les impulsions.
Sommaire
I. Introduction
b) Sympathique, para-sympathique
1. La respiration abdominale
c) L’apnée
d) Visualisations
e) Récapitulatif
2. La décharge physique
b) Ici et Maintenant
c) Exercices de gratitude
V. Le CINE du stress
c) Déconstruction du stress
d) Résolution de problème
1. Relaxations
a) La relaxation de Jacobson
b) Le bébé en colère
d) La respiration du cœur
e) Le stylo
f) La noix de cajou
g) Le tambourin de mendiant
2. Visualisations
a) Le mur de cire
b) Bulle d'isolement
d ) Lieu sûr
VII. Conclusion
a) Le stress
c) Les gommettes
e) Et ensuite...
Bibliographie
I. Introduction
Pression du temps, impératifs, urgences… Ce sont souvent les réponses
que l’on obtient quand on demande à la plus part des personnes ce que
représente le stress pour eux. Et pour vous, qu’est-ce ? Quelles en sont les
conséquences ? Comment le vivez-vous ?
Ce livre est avant tout un guide pratique pour vous aider à mieux vivre
votre stress au quotidien, vous apprendre à le gérer, augmenter votre bien-
être et votre confort de vie. Vous pouvez compléter sa lecture par une visite
de mon site internet PsyNancy où je partage des articles sur la psychologie,
la santé mentale, le développement personnel et le bien-être.
Les deux premières réactions sont les plus connues, elles sont d’ailleurs
nommées en français la réaction de combat-fuite. Dans les deux cas, nos
muscles vont demander un afflux de sang et d’oxygène pour pouvoir courir
ou se battre et on observe ainsi une augmentation du rythme cardiaque, de
la pression sanguine et de la respiration. Tout est mis en œuvre pour que
nous puissions agir pour nous protéger. Il faut se représenter cela comme
une gigantesque alarme qui retentit dans tout le corps pour signaler un
danger imminent, l’éviter, ou si on ne peut ou ne veut pas l’éviter, y
survivre. Le système immunitaire se met en branle-bas de combat pour
lutter contre une éventuelle infection tandis que le système vasculaire
périphérique se contracte pour limiter le risque hémorragique en cas de
blessure.
Il s’agit du froze, du gel, de la sidération. Bien que plus rare dans nos
vies quotidiennes, il est cependant essentiel de le connaître. Il survient la
plupart du temps lors de confrontations à des dangers extrêmes, et plus
précisément dans trois situations : dans les actes de barbarie, de torture et
les agressions sexuelles. C’est ce mécanisme qui explique que de
nombreuses victimes de viol ou d’agressions sexuelles n’ont tout
simplement pas pu réagir lors de leur agression : parce que leur système ne
le leur a pas permis. Nous le comparons souvent au lapin pris dans les
phares d’une voiture. Ce mécanisme s’enclenche face à des terreurs
extrêmes, des actes si violents qu’ils déclenchent une sidération. Il agit
comme un véritable disjoncteur et a la même fonction. Dans notre panneau
électrique, si le système est trop sollicité, le plomb fond pour protéger
l’ensemble du circuit électrique. Il se produit la même chose dans notre
cerveau : face à un danger mortel et une sécrétion d’hormones de stress trop
intense, le risque de défaillance cardiaque fait que le système se met en
panne pour protéger la survie du corps. Ce mécanisme engendre des
conséquences particulières et souvent graves comme des amnésies
traumatiques, Syndrome de Stress Post Traumatique (SSPT, également
nommés TSPT, Trouble de Stress Post Traumatique ou ESPT, État de Stress
Post Traumatique). Il est important de connaître et de faire connaître ce
mécanisme pour éviter de culpabiliser les victimes. On entend encore trop
souvent des phrases comme « Mais pourquoi tu n'as pas bougé/crié?
Pourquoi tu t’es laissée faire ? ».
Le système sympathique est celui qui nous met en action, qui nous aide
à bouger, à agir. C’est celui qui nous réveille le matin, qui est au maximum
de son activité lorsque nous faisons du sport…
Le système para-sympathique est celui qui nous rassure, qui nous dit
que tout va bien, qu’on peut se détendre, dormir et/ou digérer.
Lorsque vous faites du sport ou que vous êtes stressé, vous respirez
par le haut du corps. Si vous accentuez la respiration, que vous
augmentez son intensité, vous allez observer que seule la main placée
en haut de votre corps bouge. Cette respiration de stress, ou de sport
est appelée respiration thoracique.
Lorsque vous regardez un petit enfant dormir, ou quelqu’un qui
semble particulièrement détendu, vous verrez que cette fois le bas du
ventre se gonfler à l’inspiration. C’est cette respiration par le ventre
que nous allons travailler : à l’inspiration, lorsque vous faites entrer de
l’air à l’intérieur de votre corps, gonflez votre ventre en même temps.
Continuez à gonfler votre ventre à chaque inspiration, jusqu’à ce que
cela vous paraisse plutôt facile, avant de passer à l’étape suivante avec
l’ajout de l’apnée que nous verrons plus tard. Cette respiration
abdominale est une respiration de détente, qui est également utilisée
dans certaines disciplines nécessitant un souffle contrôlé comme le
chant, le yoga ou la calligraphie. Visuellement, lorsque vous inspirez,
votre ventre pourrait imiter celui d’une femme enceinte.
Une troisième respiration existe : c’est une respiration mixte,
appelée respiration complète . Cette dernière est à la fois thoracique et
abdominale, et mobilise tout le tronc. Elle peut être plus lente à être
efficace pour la gestion du stress mais elle fonctionne également. Si
vous n’arrivez pas à pratiquer une respiration purement abdominale
mais que vous arrivez à faire une respiration complète qui mobilise
tout le torse, vous étirez tout de même votre diaphragme et allez
pouvoir profiter du réflexe de détente, appelé aussi « réflexe de
Valsalva ».
Mais comme vous n'êtes pas « la plupart des personnes dans la plupart
des cas », il est très important d'adapter ce temps à ce qui vous convient. Il
faut que cela reste confortable pour vous, et que vous ne vous en demandiez
pas trop.
La notion de confort est très importante car elle est un guide de ce qui
va être bon pour vous. Le but n'est pas d'avoir la tête qui tourne, et si vous
arrivez à ce résultat, arrêtez la pratique et respirez normalement. L’objectif
reste celui de vous détendre et d'envoyer à votre corps le message que tout
va bien.
Pour que la méthode soit efficace, il faut encore une dernière petite
chose : répéter l'ensemble de cette respiration avec apnée en moyenne 5 à
10 fois minimum. Encore une fois, cela concerne « la plupart des personnes
dans la plupart des cas » et vous n'êtes pas « la plupart des personnes dans
la plupart des cas ». L’effet se fait sentir, parfois dès deux ou trois cycles
respiratoires, et cela suffit alors, d’autres fois il faudra une bonne dizaine de
respirations pour que vous sentiez le calme vous envahir. Il n’y a toutefois
pas de maximum, vous pouvez vous arrêter quand vous vous sentez calmé·e
ou que vous souhaitez essayer un autre exercice.
d) Visualisations
Lorsque vous maîtrisez la pratique de la respiration abdominale et que
vous avez un peu plus de temps, vous pouvez y ajouter une ou des
visualisations. En voici quelques exemples :
Vous inspirez ce qui est bon, sain, ce qui vous fait du bien.
Pendant l'apnée, vous profitez, vous vous nourrissez de tout ce qui est
bon, qui vous libère de vos soucis, qui vous apaise.
Le plus important est de toujours adapter les outils à vos capacité, à vos
sensations, à votre ressenti, à ce qui est confortable, c’est-à-dire à ce qui
vous fait du bien, à cet instant.
La pratique régulière d’un exercice physique ou d’un sport est une très
bonne chose déjà pour la santé physique mais aussi pour la santé mentale.
Ici, nous ne parlons pas d’une stratégie à long terme, mais d’une réponse
immédiate à un stress physiologique déjà enclenché.
Epictète
Vous pouvez vous servir des colonnes de Beck dès qu'une émotion
désagréable vous gêne et vous paraît d’une intensité inadaptée à la situation.
Voici par exemple les colonnes que pourrait remplir une personne qui
souffre d’arachnophobie, la peur des araignées :
Peur 8/10
Dégoût 7/10
Tristesse 2/10
Culpabilité/honte 4/10
Quand on a fait le tour des réponses que l’on peut trouver à la première
pensée automatique, on passe à la suivante : « Je la trouve dégoûtante, mais
pourquoi les araignées seraient plus sales que les chats ou les chiens ? Ou
même que moi ? Et puis, moi aussi j’ai des poils, et les lapins que je trouve
mignons, aussi. », « Au Cambodge, on mange même des araignées grillées,
ce n’est visiblement pas répugnant pour tout le monde ».
Tristesse 2/10 → 0/10 → On peut arrêter là. Cette émotion est calmée,
vous pouvez prendre le temps de savourer cette victoire, vous féliciter ou
simplement profiter de l’apaisement.
Maintenant que vous avez réalisé ce premier bilan, vous pouvez passer
à la suite de l’action qu’il induit :
Si vous avez des difficultés avec cet exercice, pensez à demander l’aide
d’un·e professionnel·le pour apprendre à le maîtriser. Une ou deux séances
peuvent suffire et vous permettre de l’utiliser ensuite de manière totalement
autonome.
b) Ici et Maintenant
Notre esprit a la capacité merveilleuse de pouvoir être partout et tout le
temps : dans le passé, le futur, le présent, sur le lieu des vacances, au travail,
à la maison etc.
Vous pouvez trouver une, deux, trois, quatre, cinq choses, qui se sont
passées dans la journée et qui vous ont apporté du plaisir. Vous pouvez le
faire le matin, le soir, les écrire, les dessiner, les dire ou juste y repenser
avant de vous endormir.
Qu’il s’agisse d’un café partagé avec quelqu’un que vous appréciez,
d’un cadeau qu’on vous a fait, d’un compliment reçu, du fait d’avoir vu un
bel oiseau passer dans le ciel, d’avoir partagé un repas savoureux, d’avoir
réussi un défi professionnel… des touts petits événements aux grands
accomplissements peuvent nourrir votre gratitude et augmenter la
satisfaction que vous ressentez à l’égard de votre vie et contribuer à
diminuer votre stress.
Toutes vos émotions font partie de vous et ont donc le droit d’être
présentes et de s’exprimer, elles ont le droit d’être ressenties et vous avez le
droit de les ressentir.
Ainsi, débuter dans un nouveau service peut être stressant : car on n’est
pas en mesure de contrôler ce qui va s’y passer, car c’est une situation
nouvelle, parce qu’on ne connaît pas les collègues ou le travail qui sera
attendu ou que l’on a peur d’échouer.
Prenons l’exemple d’un enfant qui va faire sa rentrée dans une nouvelle
école. Il se sent mal. Plus la fin des vacances approche, plus il se plaint
d’avoir mal au ventre, de faire des cauchemars, d’avoir du mal à
s’endormir : il est de plus en plus stressé.
Peut-être a-t-il peur parce que l’école est nouvelle et qu’il ne la connaît
pas. Aimerait-il faire le chemin de la maison à l’école plusieurs fois,
accompagné, pendant les vacances, et aller la regarder, pour voir comment
elle est, à quoi elle ressemble ? Peut-on trouver des photos de l’école ? Y-a-
t-il une journée portes ouvertes ou une pré-rentrée lors de laquelle il
pourrait visiter l’école ?
Il est très rapide avec ses huit questions et a été élaboré par Sonia
Lupens. On peut le retrouver dans « Par amour du Stress » aux Éditions au
Carré.
Questionnaire CINE
1. Vous avez économisé toute l'année pour un beau voyage dans le sud
(tout inclus). Une fois arrivé à destination, il pleut toute la semaine.
3. Votre fille de 18 ans a toujours été fascinée par l’Afrique. Elle vous
annonce qu’elle part trois mois au Togo pour faire du bénévolat dans une
clinique qui se spécialise dans le traitement des sidéens.
4. Imaginez que vous n’avez aucun talent en cuisine et que vous êtes
même connu comme étant un désastre en la matière. Cependant, c’est à
votre tour de recevoir toute la famille pour le repas de Pâques.
5. Vous avez planifié vos vacances d’été. Vous partez en auto-caravane,
et la veille de votre départ, le prix de l’essence augmente énormément.
6. Votre collègue, qui a moins d’expérience que vous, est choisi comme
chef d’équipe.
Additionnez les scores pour voir à quels facteurs vous êtes le plus
sensible :
Cherchez des situations qui vous stressent ainsi que les facteurs que
vous pouvez identifier. Lorsque vous aurez découvert ces facteurs, vous
serez capable d’y répondre.
Tous les jours, nous devons résoudre des problèmes et vivre avec les
conséquences de nos décisions. Cette méthode de résolution de problème en
7 étapes permet de diminuer le stress et ses éventuelles conséquences
négatives. Vous pouvez la réécrire sur ordinateur ou papier, ou encore la
télécharger depuis mon site au format pdf et l'imprimer pour la compléter.
Cette dernière étape est très importante : tout ne s’arrête pas à la prise
de décision ou son exécution. Si vous n’êtes pas satisfait·e, vous pouvez
changer et améliorer vos solutions, les réajuster à tout moment.
VI. Exercices complémentaires de
relaxation, de sophrologie et visualisations
Si ces conseils ne suffisent pas, pensez à vous faire aider. Il n’y a rien de
honteux à cela, au contraire : vous pouvez être fier·ère d’oser demander de
l’aide lorsque vous en avez besoin pour vous prendre en main et améliorer
votre confort de vie.
1. Relaxations
Contractez tous les muscles que vous pouvez : vos doigts dans vos
poings serrés, vos avant-bras, vos bras, vos épaules, vos orteils en
remontant vers les chevilles, les mollets, les cuisses et les fesses, et
l’ensemble de votre corps avec votre torse, le ventre et le dos, ainsi que
votre cou et les muscles de votre visage. Contractez autant que possible tous
les muscles de votre corps et quand vous n’en pouvez plus, relâchez et
sentez la vague de soulagement, de lourdeur, de chaleur se diffuser dans
tout votre corps vous apportant une profonde détente et un réel apaisement.
Bien que délicate à réaliser en public, c’est une relaxation très utile car
rapide et intense, qui peut être utilisée efficacement chez les grands stressés.
Lorsqu’elle est la seule praticable, mais que l’on est dans un espace
public, on peut opérer des aménagements : par exemple, on peut l’effectuer
dans les toilettes d’un avion, ou ne faire qu'une partie du corps. Faire une
jambe lorsqu’on est assis·e, reste assez discret. Dans ce cas, il vous faudra
vous concentrer encore plus fortement sur les sensations apportées par le
relâchement dans la partie précédemment contractée, et essayer d’« étaler »
cette détente dans tout le corps, zone par zone.
c) Le Training Auto-gène du Dr
Schultz, TAS
Pour commencer avec le TAS, choisissez une phrase qui va vous
apaiser. Par exemple dans mes enregistrements, disponibles sur mon site,
j’ai choisi : « Je suis calme, tout à fait calme. Je me sens bien, tranquille,
paisible », mais vous pouvez imaginer vous-même votre propre phrase
d’amorce. Cette phrase va vous permettre de créer un conditionnement de
relaxation et favoriser une détente de plus en plus rapide et de plus en plus
profonde à chaque fois.
En résumé :
Prenez un stylo sur votre bureau et vous concentrez toute votre attention
sur celui-ci. Vous vous focalisez sur lui, comme s’il n’y avait plus que ce
stylo au monde, comme si la seule chose importante maintenant était ce
stylo et uniquement ce stylo.
Sentez son poids dans votre main, regardez sa couleur, sa longueur, les
reflets de la lumière sur son corps. À-t-il un capuchon, un bouton, des
parties en métal, en plastique ? De quoi est-il constitué ? Est-il lourd, lisse,
doux ? Sentez sa solidité sous vos doigts, sa dureté. Appréciez sa forme, ses
éraflures s’il en a, et tout ce qui vous permettrait de le reconnaître entre
mille. Ce stylo est unique, et vous essayez de percevoir en quoi il est
singulier, de repérer chaque petite rayure, chaque décoloration, de le
connaître suffisamment pour pouvoir parfaitement le décrire ultérieurement.
D’autres variantes existent comme celle du grain de raisin que l’on peut
utiliser en pleine conscience. Dans l’exercice suivant nous abordons cette
variante qui ajoute la sensation du goût.
f) La noix de cajou
L’exercice de la noix de cajou est une variante du stylo, ou du grain de
raisin, utilisé en pleine conscience. Il permet quant à lui d’utiliser le goût,
ce que je déconseille dans l’exercice du stylo, et présente l’avantage d’une
meilleure conservation que le grain de raisin. Choisissez un aliment
quelconque que vous puissiez tenir dans la main et toucher : une graine, un
petit fruit, un bonbon…
Enfin, dans le dernier groupe, c'est un peu étrange, car les personnes se
trouvent derrière des murs transparents, translucides, comme des murs de
cire. C’est une matière inhabituelle qui semble malléable, douce au toucher
et qui laisse passer la lumière.
3. Toutes les personnes sont assez éloignées les unes des autres, alors
pour communiquer, parce que crier ne serait pas très pratique, elles
prennent un papier, écrivent ce qu'elles ont à dire, attachent le papier à
une flèche et la décochent à la personne à qui elles veulent transmettre
leur message. Il y a trois possibilités :
Pour les personnes du premier groupe avec leurs murs de châteaux forts,
leurs bunkers, leurs murailles... les flèches rebondissent sur la pierre, et le
béton. Aucun message n’est transmis, rien ne pénètre, rien ne rentre. Jamais
rien ne passe. Ni bien, ni mal, tout est verrouillé, bloqué, arrêté par ces murs
impénétrables.
Pour les personnes du deuxième groupe, qui n'ont rien autour d'elles,
aucune protection, c'est complètement différent. C'est même l'opposé, elles
prennent tout, tout passe, tout leur arrive... et parfois en plein cœur. Rien
n'est arrêté, toutes les flèches passent, tous les messages les atteignent.
Enfin, dans le dernier groupe, les personnes qui ont ce mur transparent,
translucide autour d'elles. Les flèches se plantent dans le mur, et vous voyez
ces personnes pousser la matière avec leurs mains, elles creusent un trou
pour accéder à la flèche et elles déroulent le papier et le lisent. On voit bien
sur leur visage si le message leur plaît ou non, si elles aiment ce qu'elles
lisent ou pas. Des fois, elles froncent les sourcils : ça ne leur plaît pas, alors
elles attrapent la tige de la flèche et la repoussent à l'extérieur. D'autres fois,
elles sourient en lisant le message, et alors elles tirent sur la flèche et la
ramènent à l'intérieur : elles acceptent le message. Ainsi, vous comprenez
que ces personnes ont le choix : elles ont le choix d'accepter ou de refuser
les messages qui leurs arrivent, le choix d'accepter ce qui leur plaît et de
refuser ce qui ne leur plaît pas.
4. À votre tour, vous avez le choix : vous pouvez voir à vos pieds des
matériaux de construction : béton, pierre, et des briques de cire.
Fermez les yeux, si ce n’est pas déjà fait, et tout en restant là où vous
êtes, tout en ayant conscience de l’espace autour de vous, imaginez une
bulle qui vous englobe et vient amortir tout ce qui se arrive de l’extérieur de
la bulle vers vous. Cette bulle assourdit les sons, diminue les odeurs, et à
l’intérieur de celle-ci, vous pouvez imaginer une douce chaleur, un air frais
et pur, une lumière agréable ou tout ce qui vous conviendra et viendra vous
apaiser, vous détendre et vous ressourcer.
Quand vous êtes prêt, vous pouvez faire revenir votre conscience à
votre environnement tout en maintenant la bulle autour de vous. Pensez que
vous allez bientôt ouvrir les yeux, que l’espace autour de vous sera pareil et
que pourtant tout sera différent, puisque vous serez protégé, à l’abri,
puisque les choses ne vous atteindront plus comme avant.
Enfin, prenez une grande inspiration et ouvrez les yeux sur votre
environnement, tout en conservant le calme et l’apaisement que vous avez
su créer.
c) Se placer sur le bord de la rivière
Je vous propose maintenant de revenir sur la visualisation que nous
avons évoquée dans le chapitre sur les pensées et les émotions, et dans
laquelle vous vous placez sur la rive.
Imaginez vos émotions et vos pensées comme l’eau d’une rivière qui
s’écoule avec quelques rochers plantés dans son lit. Souvent, vous allez
vous accrocher pour ne pas vous laisser emporter par le courant, lutter
contre vos émotions, et parfois, vous allez avoir l’impression d’être pris·e
dans le courant et de ne pas pouvoir sortir la tête de l’eau.
Maintenant, vous allez vous placer sur la rive, en sécurité sur le bord de
la rivière et regarder le courant passer. Vous n’êtes pas vos émotions ou vos
pensées, mais elles sont effectivement présentes. À un moment donné vous
allez ressentir certaines choses, mais vous êtes bien plus que cela et vous
pouvez accepter ces ressentis tout en restant en sécurité sur la berge et tout
en observant la rivière de vos pensées et de vos émotions.
En règle générale, il est plus facile de faire les exercices lorsque tout va
bien, que vous avez tout votre temps et que vous vous sentez en sécurité.
L’objectif est qu’avec la pratique et l’entraînement, vous puissiez les utiliser
partout, tout le temps, et dans toutes les circonstances.
Prenez le temps de bien construire cet espace autour de vous : quelle est
la texture du sol sous vos pieds ? Sentez les objets que vous touchez.
Regardez autour de vous, la lumière, les couleurs, l’espace, les meubles, les
plantes, les animaux… qu’y-a-t-il autour de vous ? Quelle odeur se dégage
de cet espace ? Est-ce que les bruits résonnent, est-ce silencieux, y-a-t-il de
la musique ? Une fois que vous visualisez le lieu dans son ensemble et ses
détails, réalisez un Ici et Maintenant en son sein. Lorsque vous connaissez
bien l’endroit, prenez le temps de ressentir et développer la sensation d’être
en parfaite sécurité dans ce lieu plaisant. Connectez-vous pleinement aux
sentiments de sécurité, de bien-être, d’apaisement, de confort, de
tranquillité, de ressourcement ou tout autre sentiment agréable que vous
pourriez ressentir. Vous pouvez d’ailleurs ramener ces sentiments avec vous
puisque vous avez su les créer et les développer à l’intérieur de vous, de la
même manière qu’à tout moment vous pourrez revenir dans ce lieu de
sécurité.
Idéalement, tous les exercices sont à travailler d’abord quand vous allez
bien pour pouvoir les utiliser lorsque vous en aurez besoin.
Nous allons nous servir de cette faculté : collez les gommettes de votre
choix à des endroits que vous voyez souvent (téléphone, ordinateur,
portefeuille, bouteille d’eau etc.) ou à des endroits symboliques, qui
marquent des frontières ou des espaces temporels importants (porte de
chambre, d’appartement, voiture, vestiaire etc.). À chaque fois que vous
verrez une gommette, faites un exercice de votre choix. Je propose
généralement cette méthode pour la respiration abdominale et l’ici et
maintenant. Il est possible de choisir de les faire en version très courte :
pour faire six cycles respiratoires en respiration abdominale, il faut à peu
près une minute et l’ici et maintenant peut être pratiqué en dix ou quinze
secondes, c’est extrêmement rapide.
Nous ne partons pas toutes et tous avec le même capital, les mêmes
facilités au bonheur, et à cela s’ajoute notre passé et nos éventuels
traumatismes. J’entends souvent des personnes souffrant de dépression dire
« pourtant j’ai tout pour être heureux.se » et ce qui génère de la culpabilité
pour elles d’être malade. Il n’y a aucune honte à être malade ou seulement
pas tout le temps au « top ». Vous avez le droit d’aller bien, mais vous avez
aussi le droit d’aller mal. Vous êtes vous-même et cela est bien. Si la
dépression était un choix, vous pensez bien que cette maladie n’existerait
plus.
La vie est un chemin, vous avez tout votre temps pour le parcourir. Vous
pouvez aussi fixer un objectif au loin, inatteignable, tout en étant
heureux.se, satisfait·e de ne jamais pouvoir l’atteindre, et alors percevoir
chaque moment où on trébuche comme faisant partie intégrante de ce
chemin.
Nous sommes tous et toutes des êtres humains et par là-même faillibles.
Nous commettons des erreurs, mais nous pouvons apprendre de ces erreurs.
Une de mes sentences préférée est « errare humanum est perseverare
diabolicum », « l’erreur est humaine mais persévérer (dans son erreur) est
diabolique ». Vous avez pleinement le droit de vous tromper et de vous
améliorer à votre rythme et à votre manière. Vous avez aussi le droit d’être
stressé·e et sans culpabiliser !
e) Et ensuite...
Vous avez maintenant toutes les clefs en main pour pouvoir gérer votre
stress au quotidien. Vous pouvez également retrouver des ressources
supplémentaires sur mon site : PsyNancy.com. Si vous avez besoin de plus,
vous pouvez également consulter un·e psy ou un·e coach, il ou elle pourra
vous accompagner vers les changements que vous souhaitez accomplir dans
votre vie.
Si vous avez aimé ce livre, pensez à lui mettre 5 étoiles sur Amazon et à
ajouter un petit commentaire sur ce qui vous a plu et/ou aidé. J’aurai ainsi le
plaisir de vous lire à mon tour.
Bibliographie
Aich P. (2008). Guide des protocoles. Hypnose PNL. Éditions du Centre
Conseil.
Gollac M., & Coll (2011). Mesurer les facteurs psychosociaux de risque
au travail pour les maîtriser. Rapport du Collège d’expertise sur le suivi de
RPS.
Graziani P., Romo L. (2013). Soigner les addictions par les TCC.
Elsevier Masson.