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Thème : Dénoncer les travers de la société / Agir dans la cité, Individu et pouvoir
L’éloquence
Quelle peut être la force des mots ?
Support : Projection du documentaire : A voix haute : La Force de la parole, Stéphane de Freitas, Ladj Ly.
ENJEUX LITTERAIRES
- Découvrir l’art de bien parler, de bien s’exprimer
Écriture en classe du discours et passage à l’oral pour le choix de 2 finalistes par classe puis un seul.
PARCOURS CITOYEN
Discours argumentatif devant un public
Séance 1 : L’éloquence Qu’est-ce que l’éloquence ?
Notions à acquérir : concept de l’éloquence, différents type de discours, qualités de l’orateur
Séance Fil rouge: Ecriture du discours Tenir compte des différents conseils
Méthodologie : Convaincre et persuader
SEANCE 1
L’éloquence
Support : Des extraits de discours célèbres (Martin Luther King, Simone Veil, Barack Obama,
etc.)
Ecouter, par exemple, le "I have a dream" de Martin Luther King, le discours de Simone Veil en
faveur de l'avortement à l'Assemblée nationale, ou encore le discours d'investiture de Barack
Obama en 2009.
Analyser les caractéristiques de ces discours (structure, registre, figures de style, etc.), rédiger
une définition personnelle de l'éloquence.
« Si jamais quelqu'un doute encore que l'Amérique est un endroit où tout est possible,
se demande si le rêve de nos pères fondateurs est encore vivant, doute encore du
pouvoir de notre démocratie, la réponse lui est donnée ce soir (…).
C'est la réponse que donnent jeunes et vieux, riches et pauvres, démocrates et
républicains, Noirs, Blancs, Latinos, Asiatiques, Indiens, gays, hétéros, handicapés et
non handicapés– des Américains qui ont signifié au monde que nous n'avons jamais
été un assemblage d’États rouges et bleus, mais que nous serons toujours les États-
Unis d'Amérique.
(…)
Je ne serais jamais là ce soir sans le soutien indéfectible de celle qui est ma meilleure
amie depuis les seize dernières années, le pilier de notre famille et l'amour de ma vie,
la prochaine Première dame de notre nation : Michelle Obama. Sasha et Malia, je vous
aime et vous avez gagné un nouveau chiot qui viendra avec nous à la Maison
Blanche. Et même si elle n'est plus avec nous, je sais que ma grand-mère est
présente, tout comme la famille qui a fait de moi ce que je suis. Ils me manquent ce
soir et je sais que ma dette envers eux est incommensurable.
(…)
Mais avant tout, je n'oublierai jamais que cette victoire vous appartient. Je n'étais pas
le candidat le plus évident pour ce poste (…). Cette campagne a été menée par des
travailleurs et des travailleuses qui ont pioché dans le peu d'économies qu'ils avaient
pour donner cinq, dix, vingt dollars pour cette cause. Elle a gagné en force grâce aux
jeunes qui ont rejeté le mythe de l'apathie de leur génération, qui ont quitté leurs
maisons et leurs familles pour des emplois qui leur offraient peu d'argent et peu de
sommeil, grâce aux personnes pas si jeunes qui ont défié le froid et la chaleur pour
frapper aux portes de parfaits inconnus, grâce aux millions d'Américains volontaires
qui se sont organisés et qui ont prouvé que plus de deux siècles plus tard, le
gouvernement pour le peuple et par le peuple n'a pas péri. C'est votre victoire.
(…)
Il y aura des revers et des faux départs. Nombreux sont ceux qui ne seront pas
d'accord avec chaque décision que je prendrai en tant que président et nous savons
que le gouvernement ne peut résoudre tous les problèmes. Mais je serai toujours
honnête avec vous quant aux défis auxquels nous sommes confrontés. Je vous
écouterai, particulièrement lorsque nous serons en désaccord. Et par-dessus tout, je
vous demanderai de me rejoindre pour reconstruire cette nation de la seule manière
possible en Amérique depuis deux cent vingt-et-un ans : bloc par bloc, brique par
brique, avec nos mains calleuses.
A tous ces Américains dont je n'ai pas encore le soutien, je n'ai peut-être pas
remporté votre vote, mais je vous entends, j'ai besoin de votre aide, et je serai
également votre président (…). A ceux qui veulent démolir ce monde : nous vous
vaincrons. A ceux qui veulent la paix et la sécurité, nous vous soutenons. Et à ceux qui
se demandent si le phare de l'Amérique brille toujours, ce soir nous vous prouvons
une fois encore que la force de notre nation ne vient pas de la puissance de nos armes
ou de l'étendue de notre richesse, mais du pouvoir de nos idées : la démocratie, la
liberté, l'opportunité et l'espoir inébranlable. Là est le véritable génie de l'Amérique :
l'Amérique peut changer.
(…)
« Oui nous le pouvons ! »
C'est notre moment. Le temps est venu de remettre les personnes au travail et
d'ouvrir les portes de l'opportunité pour nos enfants, de rétablir la prospérité et
d'encourager la paix, de se réapproprier le rêve américain et de réaffirmer la vérité
fondamentale : nous ne sommes qu'un, tandis que nous respirons, nous espérons et
quand nous ferons face au cynisme, au doute et à ceux qui nous disent que nous ne
pouvons pas, nous répondrons avec ce credo intemporel qui résume l'esprit du peuple:
« Oui nous le pouvons ! »
Merci, Dieu vous bénisse, Dieu bénisse les États-Unis d'Amérique."
Document 4- "I have a dream", Discours de Martin Luther King, Le 28 août 1963
« Il y a cent ans, un grand américain, qui jette sur nous aujourd'hui son ombre
symbolique, a signé la Proclamation d'Émancipation. Cet arrête d'une importance
capitale venait porter lumière, comme un phare d'espoir, aux millions d'esclaves Noirs
marqués par les flammes d'une injustice foudroyante, et annonçait l'aube joyeuse qui
allait mettre fin à la longue nuit de la captivité.
Mais un siècle plus tard, nous devons faire le constat tragique que les Noirs ne sont
pas encore libres. Un siècle plus tard, la vie des Noirs reste entravée par la
ségrégation et enchainée par la discrimination. Un siècle plus tard, les Noirs
représentent un îlot de pauvreté au milieu d'un vaste océan de prospérité matérielle.
Un siècle plus tard, les Noirs languissent toujours dans les marges de la société
américaine, des exilés dans leur propre terre. Alors nous venons ici aujourd'hui pour
dramatiser notre condition effroyable.
(…)
Je vous dis aujourd'hui, mes amis, que malgré les difficultés et les frustrations du
moment, je fais quand même un rêve. C'est un rêve profondément enraciné dans le
rêve américain.
Je fais le rêve qu’un jour, cette nation se lèvera et vivra la vraie signification de sa
croyance : « Nous tenons ces vérités comme allant de soi, que les hommes naissent
égaux. »
Je fais le rêve qu’un jour, sur les collines de terre rouge de la Géorgie, les fils des
anciens esclaves et les fils des anciens propriétaires d'esclaves pourront s'asseoir
ensemble à la table de la fraternité.
Je fais le rêve qu’un jour même l'état de Mississippi, un désert étouffant d'injustice et
d'oppression, sera transformé en une oasis de liberté et de justice.
Je fais le rêve que mes quatre enfants habiteront un jour une nation où ils seront
jugés non pas par la couleur de leur peau, mais par le contenu de leur caractère.
J'ai un rêve aujourd'hui.
Je fais le rêve qu’un jour l'état de l'Alabama, dont le gouverneur actuel parle
d'interposition et de nullification, sera transformé en un endroit où des petits enfants
noirs pourront prendre la main des petits enfants blancs et marcher ensemble comme
frères et sœurs.
(…)
Ceci est notre espoir. C'est avec cet espoir que je rentre au Sud. Avec cette foi, nous
pourrons transformer les discordances de notre nation en une belle symphonie de
fraternité. Avec cette foi, nous pourrons travailler ensemble, prier ensemble, lutter
ensemble, être emprisonnés ensemble, nous révoltons pour la liberté ensemble, en
sachant qu'un jour nous serons libres.
Quand ce jour arrivera, tous les enfants de Dieu pourront chanter avec un sens
nouveau cette chanson patriotique, « Mon pays, c'est de toi, douce patrie de la liberté,
c'est de toi que je chante. Terre où reposent mes aïeux, fierté des pèlerins, de chaque
montagne, que la liberté retentisse. »
(…)
Quand nous laisserons retentir la liberté, quand nous la laisserons retentir de chaque
village et de chaque lieu-dit, de chaque état et de chaque ville, nous ferons approcher
ce jour quand tous les enfants de Dieu, Noirs et Blancs, Juifs et Gentils, Catholiques et
Protestants, pourront se prendre par la main et chanter les paroles du vieux spiritual
noir, « Enfin libres ! Enfin libres ! Dieu Tout-Puissant, merci, nous somme enfin libres !
»
Types et formes de discours
Un discours persuasif
vise à modifier les
opinions ou les
comportements,
L'émotion consiste à
La clarté consiste à
susciter l'intérêt et la
exprimer ses idées
sympathie du public.
avec simplicité et
précision.
Un bon
orateur
La conviction consiste
à montrer sa confiance
et sa crédibilité.
Un peu d’Histoire, de culture…
Origines de la rhétorique
Les origines de la rhétorique remontent à la Grèce antique. Plus précisément, la rhétorique naît
au Ve siècle avant J-C en Sicile, alors colonie grecque.
La rhétorique naît dans un contexte judiciaire. Les tyrans qui régnaient sur la Sicile avaient en
effet exproprié un certain nombre de propriétaires au cours de leur règne. Lorsque les tyrans
furent chassés, ces propriétaires eurent à faire valoir leurs droits face à des tribunaux
populaires.
C'est alors qu'un élève du philosophe Empédocle nommé Corax mit au point
une technique destinée à venir en aide aux justiciables. Il en publia les principes, accompagnés
d'exemples concrets, dans un traité d'art oratoire.
Cette origine met en lumière deux aspects caractéristiques de la rhétorique: la rhétorique vise
à défendre des intérêts. Pour ce faire, elle s'efforce de persuader un auditoire.
Le traité publié par Corax portait avant tout sur les propriétés persuasives du discours oral,
prononcé devant un tribunal. Mais dès le IVe siècle avant J-C, Aristote étend au discours écrit
la réflexion sur les propriétés persuasives de la parole dans un traité fondateur intitulé La
Rhétorique.
Dans La Rhétorique sont notamment examinés les effets psychologiques produits par la parole
sur ses destinataires, les attitudes à adopter vis-à-vis de son auditoire, les effets de style, les
structures de raisonnement susceptibles de donner au langage sa force de persuasion.
Aristote insiste aussi sur le caractère transdisciplinaire de la rhétorique. Celle-ci constitue une
technique applicable à tous les domaines où s'impose, à un titre ou à un autre, la nécessité de
persuader.
Au Ier siècle avant J-C., Cicéron aborde à son tour la rhétorique, notamment dans deux traités:
le De Oratore et l'Orator. Il y réfléchit sur sa pratique d'avocat et l'usage qu'il fait de la parole
dans le cadre de cette pratique.
Dans le De Oratore comme dans l'Orator, Cicéron attribue à la rhétorique un rôle central dans la
vie du citoyen romain. Celui-ci est en effet appelé à s'exprimer efficacement en matière
politique, juridique ou économique. Quel que soit le sujet abordé au forum, autrement dit sur la
place publique, le citoyen romain parfait doit donc toujours pouvoir exprimer son point de vue
et, autant que possible, le faire partager aux autres. La rhétorique lui donne précisément les
moyens de s'exprimer efficacement.
Enfin, au Ier siècle après J-C., Quintilien systématise les apports de ses prédécesseurs dans
un ouvrage intitulé L'Institution oratoire.
L'Institution oratoire est une vaste synthèse en forme de traité d'éducation qui place
l'apprentissage de la technique rhétorique au cœur de la formation de l'individu. La rhétorique y
est envisagée à la fois dans sa dimension technique et dans ses rapports avec l'ensemble de la
culture, notamment avec la philosophie et la morale. À bien des égards, L'Institution
oratoire apparaît comme une somme du savoir rhétorique de l'Antiquité classique.
II. Les trois genres rhétoriques
Le terme de genre ne doit pas être ici confondu avec celui qui désigne les genres littéraires
(roman, théâtre, poésie...). Ce terme fait référence non à une forme particulière de discours,
mais à la fonction qu'exerce le discours.
1. Le genre judiciaire
Le genre judiciaire est donc surtout destiné au tribunal, puisque c'est là principalement qu'on
accuse ou qu'on défend.
De plus, le genre judiciaire renvoie essentiellement au passé, puisque lorsqu'on juge des faits,
ces faits sont en principe déjà accomplis.
Enfin, le genre judiciaire met nécessairement en œuvre les valeurs du juste et de l'injuste.
2. Le genre délibératif
Le genre délibératif s'adresse donc à une assemblée publique. En effet, c'est au forum, dans un
conseil, ou encore au Parlement qu'on persuade ou dissuade d'entreprendre la guerre, d'élever
un bâtiment, d'accomplir telle ou telle action concernant l'ensemble de la société.
Le genre délibératif renvoie par conséquent au futur, puisqu'il s'efforce d'amener l'auditoire à
prendre une décision qui engage l'avenir.
Le genre démonstratif renvoie à un discours dont la fonction est de louer, blâmer, ou plus
généralement d'instruire. Il est parfois aussi appelé genre épidictique.
Le genre démonstratif s'adresse à un auditoire réuni à l'occasion d'un événement particulier tel
qu'un mariage, un décès, une réception officielle. C'est là qu'on loue ou blâme; c'est là qu'au
travers de la louange ou du blâme, on instruit des choses de la vie.
Les genres rhétoriques entretiennent un rapport étroit avec les genres littéraires.
Le genre judiciaire est très présent dans la tragédie, où les situations de conflits abondent.
Les personnages tragiques sont en effet souvent amenés à se justifier, à accuser, ou à se
disculper. Ainsi, dans Le Cid de Corneille, Chimène accuse Rodrigue du meurtre de son père et
demande réparation au roi qui se trouve alors en position de juge (II, 8). À son tour, le père de
Rodrigue prend la défense de son fils et fait valoir ses arguments.
Le genre délibératif est présent dans divers genres littéraires. Il intervient dès que les
personnages doivent se décider à agir dans un sens ou dans un autre.
Dans la poésie lyrique, les vers dans lesquels le poète exhorte sa Dame à se montrer moins
cruelle ressortissent également au genre délibératif.
Le genre démonstratif ou épidictique est très présent dans la poésie lyrique où le poète
chante la beauté de sa Dame, de même que dans la poésie officielle où il chante la grandeur
d'un monarque et dans la poésie religieuse où il chante la grandeur de Dieu. On trouve
également le genre démonstratif au théâtre, dans les scènes d'exposition, au cours desquelles
un personnage met un autre personnage au courant de faits qu'il doit connaître.
Les trois genres rhétoriques peuvent se trouver dans une seule et même œuvre littéraire. Le
Cid présente une scène d'exposition qui relève du genre démonstratif (I, 1), aussi bien qu'une
scène marquée par le genre délibératif (les stances de Rodrigue, I, 6) et une scène
caractéristique du genre judiciaire (II, 8). On peut donc dire du discours littéraire qu'il est en fait
constitué d'une suite de discours articulés les uns aux autres, chacun de ces discours relevant
d'un des trois genres rhétoriques.
SEANCE 1
L’éloquence
Support : Des extraits de discours célèbres (Martin Luther King, Simone Veil, Barack Obama,
etc.)
Ecouter, par exemple, le "I have a dream" de Martin Luther King, le discours de Simone Veil en
faveur de l'avortement à l'Assemblée nationale, ou encore le discours d'investiture de Barack
Obama en 2009, L'appel de l'abbé Pierre le 1er février 1954.
Analyser les caractéristiques de ces discours (structure, registre, figures de style, etc.), rédiger
une définition personnelle de l'éloquence.
Une loi historique et un discours qui a marqué les esprits. En 1974, Simone Veil
prononce l'un des discours les plus marquants de l'Assemblée nationale. Voici ce
qu'elle disait. Monsieur le Président, Mesdames, Messieurs, si j’interviens aujourd’hui
à cette tribune, Ministre de la Santé, femme et non-parlementaire, pour proposer aux
élus de la nation une profonde modification de la législation sur l’avortement, croyez
bien que c’est avec un profond sentiment d’humilité devant la difficulté du problème,
comme devant l’ampleur des résonances qu’il suscite au plus intime de chacun des
Françaises, et en pleine conscience de la gravité des responsabilités que nous allons
assumer ensemble. Mais c’est aussi avec la plus grande conviction que je défendrai un
projet longuement réfléchi et délibéré pour l’ensemble du gouvernement, un projet
qui, selon les termes même du président de la République, a pour objet de « mettre
fin à une situation de désordre et d’injustice et d’apporter une solution mesurée et
humaine à un des problèmes les plus difficiles de notre temps ».
(…) Pourtant, d’aucuns s’interrogent encore : une nouvelle loi est-elle vraiment
nécessaire ?
(…)
Je voudrais tout d’abord vous faire partager une conviction de femme – je m’excuse
de le faire devant cette Assemblée presque exclusivement composée d’hommes :
aucune femme ne recourt de gaieté de cœur à l’avortement. Il suffit d’écouter les
femmes. C’est toujours un drame et cela restera toujours un drame ... C’est pourquoi,
si le projet qui vous est présenté tient compte de la situation de fait existante, s’il
admet la possibilité d’une interruption de grossesse, c’est pour la contrôler et, autant
que possible, en dissuader la femme. Nous pensons ainsi répondre au désir conscient
ou inconscient de toutes les femmes qui se trouvent dans cette situation d’angoisse, si
bien décrite et analysée par certaines des personnalités que votre commission
spéciale a entendues au cours de l’automne 1973. Actuellement, celles qui se trouvent
dans cette situation de détresse, qui s’en préoccupe ? La loi les rejette non seulement
dans l’opprobre, la honte et la solitude, mais aussi dans l’anonymat et l’angoisse des
poursuites. Contraintes de cacher leur état, trop souvent elles ne trouvent personne
pour les écouter, les éclairer et leur apporter un appui et une protection. Parmi ceux
qui combattent aujourd’hui une éventuelle modification de la loi répressive, combien
sont- ils ceux qui se sont préoccupés d’aider ces femmes dans leur détresse ?
Combien sont- ils ceux qui au-delà de ce qu’ils jugent comme une faute, ont su
manifester aux jeunes mères célibataires la compréhension et l’appui moral dont elles
avaient grand besoin ?
Je sais qu’il en existe et je me garderai de généraliser. Je n’ignore pas l’action de ceux
qui, profondément conscients de leurs responsabilités, font tout ce qui est à leur
portée pour permettre à ces femmes d’assumer leur maternité. Nous aiderons leur
entreprise ; nous ferons appel à eux pour nous aider à assurer les consultations
sociales prévues par la loi. Mais la sollicitude et l’aide, lorsqu’elles existent, ne
suffisent pas toujours à dissuader.
(…)
Je voudrais enfin vous dire ceci : au cours de la discussion, je défendrai ce texte, au
nom du gouvernement, sans arrière-pensée, et avec toute ma conviction, mais il est
vrai que personne ne peut éprouver une satisfaction profonde à défendre un tel texte
– le meilleur possible à mon avis – sur un tel sujet : personne n’a jamais contesté, et
le ministre de la Santé moins que quiconque, que l’avortement soit un échec quand il
n’est pas un drame.
Mais nous ne pouvons plus fermer les yeux sur les trois cent mille avortements qui,
chaque année, mutilent les femmes de ce pays, qui bafouent nos lois et qui humilient
ou traumatisent celles qui y ont recours.(…) Je ne suis pas de ceux et de celles qui
redoutent l’avenir. Les jeunes générations nous surprennent parfois en ce qu’elles
diffèrent de nous ; nous les avons nous-mêmes élevées de façon différente de celle
dont nous l’avons été. Mais cette jeunesse est courageuse, capable d’enthousiasme et
de sacrifices comme les autres.
Sachons lui faire confiance pour conserver à la vie sa valeur suprême.
« Si jamais quelqu'un doute encore que l'Amérique est un endroit où tout est possible,
se demande si le rêve de nos pères fondateurs est encore vivant, doute encore du
pouvoir de notre démocratie, la réponse lui est donnée ce soir (…).
C'est la réponse que donnent jeunes et vieux, riches et pauvres, démocrates et
républicains, Noirs, Blancs, Latinos, Asiatiques, Indiens, gays, hétéros, handicapés et
non handicapés– des Américains qui ont signifié au monde que nous n'avons jamais
été un assemblage d’États rouges et bleus, mais que nous serons toujours les États-
Unis d'Amérique.
(…)
Je ne serais jamais là ce soir sans le soutien indéfectible de celle qui est ma meilleure
amie depuis les seize dernières années, le pilier de notre famille et l'amour de ma vie,
la prochaine Première dame de notre nation : Michelle Obama. Sasha et Malia, je vous
aime et vous avez gagné un nouveau chiot qui viendra avec nous à la Maison
Blanche. Et même si elle n'est plus avec nous, je sais que ma grand-mère est
présente, tout comme la famille qui a fait de moi ce que je suis. Ils me manquent ce
soir et je sais que ma dette envers eux est incommensurable.
(…)
Mais avant tout, je n'oublierai jamais que cette victoire vous appartient. Je n'étais pas
le candidat le plus évident pour ce poste (…). Cette campagne a été menée par des
travailleurs et des travailleuses qui ont pioché dans le peu d'économies qu'ils avaient
pour donner cinq, dix, vingt dollars pour cette cause. Elle a gagné en force grâce aux
jeunes qui ont rejeté le mythe de l'apathie de leur génération, qui ont quitté leurs
maisons et leurs familles pour des emplois qui leur offraient peu d'argent et peu de
sommeil, grâce aux personnes pas si jeunes qui ont défié le froid et la chaleur pour
frapper aux portes de parfaits inconnus, grâce aux millions d'Américains volontaires
qui se sont organisés et qui ont prouvé que plus de deux siècles plus tard, le
gouvernement pour le peuple et par le peuple n'a pas péri. C'est votre victoire.
(…)
Il y aura des revers et des faux départs. Nombreux sont ceux qui ne seront pas
d'accord avec chaque décision que je prendrai en tant que président et nous savons
que le gouvernement ne peut résoudre tous les problèmes. Mais je serai toujours
honnête avec vous quant aux défis auxquels nous sommes confrontés. Je vous
écouterai, particulièrement lorsque nous serons en désaccord. Et par-dessus tout, je
vous demanderai de me rejoindre pour reconstruire cette nation de la seule manière
possible en Amérique depuis deux cent vingt-et-un ans : bloc par bloc, brique par
brique, avec nos mains calleuses.
A tous ces Américains dont je n'ai pas encore le soutien, je n'ai peut-être pas
remporté votre vote, mais je vous entends, j'ai besoin de votre aide, et je serai
également votre président (…). A ceux qui veulent démolir ce monde : nous vous
vaincrons. A ceux qui veulent la paix et la sécurité, nous vous soutenons. Et à ceux qui
se demandent si le phare de l'Amérique brille toujours, ce soir nous vous prouvons
une fois encore que la force de notre nation ne vient pas de la puissance de nos armes
ou de l'étendue de notre richesse, mais du pouvoir de nos idées : la démocratie, la
liberté, l'opportunité et l'espoir inébranlable. Là est le véritable génie de l'Amérique :
l'Amérique peut changer.
(…)
« Oui nous le pouvons ! »
C'est notre moment. Le temps est venu de remettre les personnes au travail et
d'ouvrir les portes de l'opportunité pour nos enfants, de rétablir la prospérité et
d'encourager la paix, de se réapproprier le rêve américain et de réaffirmer la vérité
fondamentale : nous ne sommes qu'un, tandis que nous respirons, nous espérons et
quand nous ferons face au cynisme, au doute et à ceux qui nous disent que nous ne
pouvons pas, nous répondrons avec ce credo intemporel qui résume l'esprit du peuple:
« Oui nous le pouvons ! »
Merci, Dieu vous bénisse, Dieu bénisse les États-Unis d'Amérique."
Document 4- "I have a dream", Discours de Martin Luther King, Le 28 août 1963
« Il y a cent ans, un grand américain, qui jette sur nous aujourd'hui son ombre
symbolique, a signé la Proclamation d'Émancipation. Cet arrête d'une importance
capitale venait porter lumière, comme un phare d'espoir, aux millions d'esclaves Noirs
marqués par les flammes d'une injustice foudroyante, et annonçait l'aube joyeuse qui
allait mettre fin à la longue nuit de la captivité.
Mais un siècle plus tard, nous devons faire le constat tragique que les Noirs ne sont
pas encore libres. Un siècle plus tard, la vie des Noirs reste entravée par la
ségrégation et enchainée par la discrimination. Un siècle plus tard, les Noirs
représentent un îlot de pauvreté au milieu d'un vaste océan de prospérité matérielle.
Un siècle plus tard, les Noirs languissent toujours dans les marges de la société
américaine, des exilés dans leur propre terre. Alors nous venons ici aujourd'hui pour
dramatiser notre condition effroyable.
(…)
Je vous dis aujourd'hui, mes amis, que malgré les difficultés et les frustrations du
moment, je fais quand même un rêve. C'est un rêve profondément enraciné dans le
rêve américain.
Je fais le rêve qu’un jour, cette nation se lèvera et vivra la vraie signification de sa
croyance : « Nous tenons ces vérités comme allant de soi, que les hommes naissent
égaux. »
Je fais le rêve qu’un jour, sur les collines de terre rouge de la Géorgie, les fils des
anciens esclaves et les fils des anciens propriétaires d'esclaves pourront s'asseoir
ensemble à la table de la fraternité.
Je fais le rêve qu’un jour même l'état de Mississippi, un désert étouffant d'injustice et
d'oppression, sera transformé en une oasis de liberté et de justice.
Je fais le rêve que mes quatre enfants habiteront un jour une nation où ils seront
jugés non pas par la couleur de leur peau, mais par le contenu de leur caractère.
J'ai un rêve aujourd'hui.
Je fais le rêve qu’un jour l'état de l'Alabama, dont le gouverneur actuel parle
d'interposition et de nullification, sera transformé en un endroit où des petits enfants
noirs pourront prendre la main des petits enfants blancs et marcher ensemble comme
frères et sœurs.
(…)
Ceci est notre espoir. C'est avec cet espoir que je rentre au Sud. Avec cette foi, nous
pourrons transformer les discordances de notre nation en une belle symphonie de
fraternité. Avec cette foi, nous pourrons travailler ensemble, prier ensemble, lutter
ensemble, être emprisonnés ensemble, nous révoltons pour la liberté ensemble, en
sachant qu'un jour nous serons libres.
Quand ce jour arrivera, tous les enfants de Dieu pourront chanter avec un sens
nouveau cette chanson patriotique, « Mon pays, c'est de toi, douce patrie de la liberté,
c'est de toi que je chante. Terre où reposent mes aïeux, fierté des pèlerins, de chaque
montagne, que la liberté retentisse. »
(…)
Quand nous laisserons retentir la liberté, quand nous la laisserons retentir de chaque
village et de chaque lieu-dit, de chaque état et de chaque ville, nous ferons approcher
ce jour quand tous les enfants de Dieu, Noirs et Blancs, Juifs et Gentils, Catholiques et
Protestants, pourront se prendre par la main et chanter les paroles du vieux spiritual
noir, « Enfin libres ! Enfin libres ! Dieu Tout-Puissant, merci, nous somme enfin libres !
»
En visionnant ces extraits, on peut analyser les caractéristiques de ces discours qui font leur
force et leur beauté. On peut observer la structure du discours, qui suit généralement une
introduction, un développement et une conclusion. On peut aussi repérer le registre de langue
utilisé par l'orateur, qui peut être soutenu, courant ou familier selon le contexte, le public et le
message. On peut enfin identifier les figures de style employées par l'orateur pour embellir son
propos, renforcer son argumentation ou créer des effets d'émotion. Par exemple, on peut
relever des métaphores, des comparaisons, des anaphores, des antithèses, des hyperboles, etc.
Après avoir visionné et analysé ces extraits de discours célèbres, on peut rédiger une définition
personnelle de l'éloquence:
Choisir un sujet d'actualité ou d'intérêt personnel, effectuer des recherches documentaires sur
ce sujet, élaborer un plan détaillé du discours, rédiger une introduction et une conclusion.
Conseils :
Tout d'abord, il faut choisir un sujet qui intéresse le public et qui correspond à l'objectif du
discours.
Ensuite, il faut rechercher des informations fiables et pertinentes sur le sujet, en
utilisant des sources variées et crédibles.
Puis, il faut organiser les idées principales et secondaires du discours, en suivant un plan
logique et clair.
Depuis l’Antiquité, les compétences requises pour maitriser l’art du discours ont été
définies :
Enfin, il faut rédiger le discours en utilisant des connecteurs logiques et des transitions pour
assurer la cohérence et la fluidité du propos.
Il faut également réviser le discours pour corriger les éventuelles fautes d'orthographe, de
grammaire ou de syntaxe, et pour vérifier que le discours respecte bien le temps imparti.
Transition et connecteurs logiques
Une transition correspond simplement à un paragraphe de quelques phrases qui créent un lien
entre deux parties de votre document.
Exemples de transitions
Sujet : Le travail n’est-il qu’une contrainte ?
Nous avons mis en exergue que le travail permet à l’Homme de se libérer de la nature qui est en lui et de sa misère
existentielle (Partie 1). Toutefois, notre étude ne s’est pas encore intéressée aux autres apports du travail (critique).
Nous allons désormais nous intéresser au travail comme une fin en soi (Partie 2).
Embellir un discours
Texte et questions :
“Lorsque j'ai pris la parole devant cette assemblée, il y a quatre ans, je n'étais
qu'un candidat parmi d'autres, porté par l'espoir d'un changement possible.
Aujourd'hui, je suis le président élu de la République, investi d'une
responsabilité immense et d'une confiance renouvelée. Je mesure l'honneur qui
m'est fait et je mesure le défi qui m'attend. Je veux vous dire ma gratitude et
ma détermination à servir notre pays, à le rassembler, à le faire avancer.”
Quelles sont les figures de style employées ici par l'orateur pour renforcer son propos et
toucher son auditoire ?
Les figures de style
Pour enrichir son vocabulaire et son expression écrite, il est utile de recourir à des
figures de style qui permettent de rendre son discours plus vivant et plus persuasif.
Ces figures de style permettent de créer des effets de sens et de sonorité qui captent l'attention
du lecteur ou de l'auditeur.
Il faut toutefois les utiliser avec modération et à bon escient, en les adaptant au registre de
langue approprié au contexte et au public visé. En effet, il ne s'agit pas d'utiliser un langage trop
soutenu ou trop familier, mais de trouver le juste milieu entre le respect des normes et la
créativité.`
La métaphore consiste à
L'anaphore est une
comparer deux éléments sans La comparaison utilise un mot de
répétition d'un même mot
utiliser de mot de comparaison, comparaison, comme dans cette
ou groupe de mots en
comme dans cette phrase : "La phrase : "Ses yeux sont bleus
début de phrase ou de
vie est un long fleuve tranquille". comme le ciel".
"Je suis le capitaine du navire France, qui doit vers, comme dans ce
"je n'étais qu'un candidat parmi
affronter la tempête et garder le cap vers
d'autres" est une comparaison qui discours : "Je vous ai
l'horizon." Cette métaphore compare le
président à un capitaine et le pays à un souligne l'humilité et le parcours du compris. Je vous ai
navire, pour exprimer son autorité et sa président, qui s'est distingué des autres compris. Je vous ai
vision. prétendants. compris".
"Je mesure" et la répétition
affirmée du “je” : "Je veux",
"Je suis" sont des expressions
La périphrase consiste à
répétées en début de phrase
remplacer un mot ou un pour marquer l'engagement
groupe de mots par personnel et la volonté du
plusieurs mots dans un but président.
stylistique, comme dans
cette expression : « L’île Les figures de
L'antithèse oppose deux
de beauté » pour la Corse. style
termes ou deux idées, comme
"L'élu du suffrage universel, le
dans cette expression : "Partir
gardien de la Constitution, le
chef des armées." Cette pour mieux revenir".
périphrase désigne le président "une responsabilité immense et d'une
par ses attributions officielles, confiance renouvelée" est une
pour souligner sa légitimité et sa antithèse qui oppose deux notions
puissance. contrastées pour mettre en valeur la
complexité et la grandeur de la
La gradation consiste à fonction présidentielle.
utiliser une série de
La litote consiste à en dire termes selon un ordre
moins pour en suggérer ascendant ou descendant,
davantage comme dans comme dans cette phrase
cette phrase : « Va, je ne te : « C’est un roc ! c’est un
hais point ». L'hyperbole consiste à exagérer
pic ! c’est un cap !
Ce n'est pas sans émotion que je une idée, une réalité, un sentiment,
Que dis-je, c’est un cap ?
m'adresse à vous." Cette litote etc. dans le but de l'accentuer et
atténue l'expression de l'émotion … c’est une péninsule ! ».
de créer une forte impression,
du président, pour montrer sa "Je vous remercie du fond du
cœur, de toute mon âme, de comme dans cette expression «Je
retenue et son respect.
toute ma force." Cette suis mort de fatigue »
gradation intensifie la gratitude "l'honneur qui m'est fait" et "le défi qui
du président, en utilisant des m'attend" sont des hyperboles qui
termes de plus en plus forts. amplifient les sentiments du président,
entre fierté et conscience des difficultés.
Les figures de style
Je m’entraîne
3) Identifiez les figures de style présentes dans ces phrases de la vie quotidienne : une
métaphore, une hyperbole, une antithèse, une litote, une antiphrase ou une métonymie.
Je m’entraîne
1. Cette phrase est une métaphore : grâce au verbe être, qui introduit une identification, les
«cœurs » sont comparés à des « flambeaux ».
2. Cette phrase est une comparaison : « est pareil » est l'outil de comparaison, qui permet de
comparer le « regard » d'une personne (désignée par le pronom possessif « son ») à celui des «
statues » (comparant).
3. Cette phrase contient une métaphore : le « noir » du ciel est comparé implicitement, grâce à
sa fonction de complément du nom, à celui de la « suie ».
4. Cette phrase contient une comparaison : « était semblable à » est l'outil de comparaison qui
permet de rapprocher le comparé (« je ») au comparant (« la feuille flétrie »).
5. Cette phrase contient une métaphore : dans « les rivages duvetés de ta chevelure », la
chevelure est implicitement comparée à la fois à un « rivage » par son aspect et à du
« duvet [...] » au toucher.
3) Identifiez les figures de style présentes dans ces phrases de la vie quotidienne : une
métaphore, une hyperbole, une antithèse, une litote, une antiphrase ou une métonymie.
1. Cette phrase contient une hyperbole : elle est marquée par l'opposition entre « une »
part de gâteau (la cause) et sa conséquence, « dix kilos », qui est une exagération.
2. Cette phrase contient une litote : 18/20 est une excellente note, et le commentaire
montre une volonté de dire moins par la négation (« pas trop mal »). En réalité, cela
permet d'insister sur le résultat obtenu.
3. Cette phrase contient une antithèse, dans l'opposition entre « plus » et « moins ».
4. Cette phrase contient une hyperbole : la fatigue est présentée comme ayant la mort
pour conséquence, ce qui est une exagération de la réalité. Cette figure d'amplification
permet d'insister sur la très grande fatigue ressentie par la locutrice.
5. Cette phrase contient une antithèse : « derniers » s'oppose à « premier ».
6. Cette phrase contient une métaphore : les « yeux » sont le comparé, et les « étoiles
dans la nuit » sont le comparant. C'est le verbe être qui permet l'identification des deux
éléments l'un à l'autre.
1. Cette phrase contient une antithèse : « anges » s'oppose à « enfer ». Cette figure
permet de souligner la cœxistence d'éléments radicalement opposés : des innocents au
milieu d'un lieu réservé aux coupables, et donc particulièrement dur.
2. Cette phrase contient une comparaison : « la une / Comme un point sur un i », dans
laquelle « la lune » est le comparé, « comme » est l'outil de comparaison et « un point
sur un i » est
le comparant.
3. Cette phrase contient une comparaison : « le ciel [...] pèse comme un couvercle »,
dans laquelle « le ciel » est le comparé, « comme » est l'outil de comparaison et « un
couvercle » est le comparant.
4. Cette phrase contient une métaphore : « la lune » est implicitement comparée à un «
galet» par l'apposition, qui introduit un rapport d'identification.
5. Cette phrase contient une hyperbole : il s'agit d'une exagération de la réalité pour
faire ressortir la maigreur du loup, et ainsi exprimer la faim qui le tenaille.
SEANCE 3
Embellir un discours
Texte et questions :
“Lorsque j'ai pris la parole devant cette assemblée, il y a quatre ans, je n'étais
qu'un candidat parmi d'autres, porté par l'espoir d'un changement possible.
Aujourd'hui, je suis le président élu de la République, investi d'une
responsabilité immense et d'une confiance renouvelée. Je mesure l'honneur qui
m'est fait et je mesure le défi qui m'attend. Je veux vous dire ma gratitude et
ma détermination à servir notre pays, à le rassembler, à le faire avancer.”
Quelles sont les figures de style employées ici par l'orateur pour renforcer son propos et
toucher son auditoire ?
Corrigé :
- L'anaphore: "Je mesure" et la répétition affirmée du “je” : "Je veux", "Je suis" sont des
expressions répétées en début de phrase pour marquer l'engagement personnel et la volonté du
président.
- La comparaison: "je n'étais qu'un candidat parmi d'autres" est une comparaison qui souligne
l'humilité et le parcours du président, qui s'est distingué des autres prétendants.
- L'antithèse: "une responsabilité immense et d'une confiance renouvelée" est une antithèse
qui oppose deux notions contrastées pour mettre en valeur la complexité et la grandeur de la
fonction présidentielle.
- L'hyperbole: "l'honneur qui m'est fait" et "le défi qui m'attend" sont des hyperboles qui
amplifient les sentiments du président, entre fierté et conscience des difficultés.
On pourrait reformuler certaines phrases en utilisant des figures de style différentes, par
exemple:
- La métaphore: "Je suis le capitaine du navire France, qui doit affronter la tempête et garder le
cap vers l'horizon." Cette métaphore compare le président à un capitaine et le pays à un navire,
pour exprimer son autorité et sa vision.
- La gradation: "Je vous remercie du fond du cœur, de toute mon âme, de toute ma force."
Cette gradation intensifie la gratitude du président, en utilisant des termes de plus en plus forts.
- La périphrase: "L'élu du suffrage universel, le gardien de la Constitution, le chef des armées."
Cette périphrase désigne le président par ses attributions officielles, pour souligner sa légitimité
et sa puissance.
- La litote: "Ce n'est pas sans émotion que je m'adresse à vous." Cette litote atténue
l'expression de l'émotion du président, pour montrer sa retenue et son respect.
SEANCE 4
Il existe plusieurs techniques de mémorisation qui peuvent aider à retenir les informations
plus facilement et plus longtemps.
-la répétition espacée, qui consiste à réviser le discours à des intervalles de temps de
plus en plus longs,
-l'association d'idées, qui consiste à relier les informations entre elles par des liens logiques ou
mnémoniques,
-la visualisation mentale, qui consiste à se représenter les informations sous forme d'images ou
de scènes dans son esprit.
2. Réduire son discours à des mots-clés ou à des phrases simples qui serviront de
repères pour structurer son exposé. Il ne s'agit pas de réciter le discours mot pour mot,
mais de s'appuyer sur ces éléments essentiels pour développer ses idées avec ses propres
mots. Il faut éviter de trop charger son discours de détails ou de termes complexes qui
pourraient perturber la compréhension ou la fluidité du propos.
Présentation à l’oral
Je ne suis pas, messieurs, de ceux qui croient qu'on peut supprimer la souffrance en ce monde ;
la souffrance est une loi divine ; mais je suis de ceux qui pensent et qui affirment qu'on peut
détruire la misère.
Remarquez-le bien, messieurs, je ne dis pas diminuer, amoindrir, limiter, circonscrire, je dis
détruire. Les législateurs et les gouvernants doivent y songer sans cesse ; car, en pareille
matière, tant que le possible n'est pas fait, le devoir n'est pas rempli.
La misère, messieurs, j'aborde ici le vif de la question, voulez-vous savoir jusqu'où elle est, la
misère ? Voulez-vous savoir jusqu'où elle peut aller, jusqu'où elle va, je ne dis pas en Irlande, je
ne dis pas au Moyen Âge, je dis en France, je dis à Paris, et au temps où nous vivons ? Voulez-
vous des faits ?
Il y a dans Paris, dans ces faubourgs de Paris que le vent de l'émeute soulevait naguère si
aisément, il y a des rues, des maisons, des cloaques, où des familles, des familles entières,
vivent pêle-mêle, hommes, femmes, jeunes filles, enfants, n'ayant pour lits, n'ayant pour
couvertures, j'ai presque dit pour vêtement, que des monceaux infects de chiffons en
fermentation, ramassés dans la fange du coin des bornes, espèce de fumier des villes, où des
créatures s'enfouissent toutes vivantes pour échapper au froid de l'hiver.
Voilà un fait. En voulez-vous d'autres ? Ces jours-ci, un homme, mon Dieu, un malheureux
homme de lettres, car la misère n'épargne pas plus les professions libérales que les professions
manuelles, un malheureux homme est mort de faim, mort de faim à la lettre, et l'on a constaté,
après sa mort, qu'il n'avait pas mangé depuis six jours.
Eh bien, messieurs, je dis que ce sont là des choses qui ne doivent pas être ; je dis que la
société doit dépenser toute sa force, toute sa sollicitude, toute son intelligence, toute sa volonté,
pour que de telles choses ne soient pas ! Je dis que de tels faits, dans un pays civilisé, engagent
la conscience de la société tout entière ; que je m'en sens, moi qui parle, complice et solidaire,
et que de tels faits ne sont pas seulement des torts envers l'homme, que ce sont des crimes
envers Dieu !
Vous n'avez rien fait, j'insiste sur ce point, tant que l'ordre matériel raffermi n'a point pour base
l'ordre moral consolidé !
SEANCE 5
Auto-évaluation du discours
CONSEILS……
Devant l’auditoire
Quel que soit le genre rhétorique d'un discours, ce discours doit obéir à certains principes
communs aux trois genres pour être efficace.
Un discours doit ainsi présenter des arguments pertinents ou relater des faits pertinents; un
discours doit aussi suivre un plan qui en assure la cohérence et l'organisation; un discours doit
également adopter un style approprié aux circonstances; il doit enfin être prononcé de façon
vivante.
Au début : cinq actions renforcent l’impact de son arrivée face au public : avancer (aller vers le
public), accueillir (geste d’ouverture), regarder (entrer en relation), respirer (se poser), sourire
(faire plaisir).
- Utiliser des phrases simples et commencer par les faits les plus importants.
- Éviter le jargon et le langage inhabituel. Utiliser les procédés rhétoriques (rythme binaire,
ternaire, anaphores, allitérations) et les figures de style (antithèse, paradoxe, métaphore etc.).
Jouer sur les mots. Varier le vocabulaire et le style de phrases.
- L'ajout d'émotions rend la présentation vivante et intéressante (ex. : utiliser les mots qui
parlent de ressenti).
- Éviter les détails. Choisir à l’avance ce qui doit absolument être dit, ce qu'il est bon de savoir,
les choses amusantes, celles bonnes à savoir.
Quelques conseils
Posture
La position idéale pour une présentation est la station debout, les jambes légèrement écartées
de façon à répartir le poids du corps de manière égale sur chaque jambe. Les bras décontractés
le long du corps. Vous donnez ainsi une impression de neutralité.
Évitez de croiser les jambes ou de vous appuyer sur une seule jambe. Cela rend votre position
instable. En outre, vous donnez l'impression de manquer de confiance en vous.
Contact visuel
Laissez voyager votre regard sur l'assistance et n'oubliez pas les gens assis au fond de la salle.
Ne cédez pas à la tentation de réserver vos regards aux personnes les plus enthousiastes plutôt
qu'aux personnes qui vous écoutent d'un air absent.
Apparence
Ne portez pas de vêtements ou d'accessoires qui pourraient détourner l'attention du public (par
ex. couleurs très vives et des mots sur le t-shirt).
Arrangez-vous pour que vos cheveux ne vous tombent pas continuellement dans les yeux et que
vous ne soyez pas obligé de les repousser en permanence. Vous donneriez l'impression d'être
nerveux et de manquer de confiance en vous aussi.
S’habiller convenablement, c’est reconnaître l’importance des gens qui composent l’auditoire.
Négliger son apparence équivaut à manifester à vos auditeurs votre peu d’estime pour eux.
Mouvements et gestes
Évitez de croiser les bras ou d’avoir des mouvements nerveux continus. L’idéal c’est de
«oublier» ses mains et de les laisser accompagner votre message.
Évitez en tout cas l’absence totale de gestes. Vous pouvez bouger un peu si c’est cohérent avec
le discours.
Vous approcher un peu de l’auditoire si vous vous adressez à eux est très positif par exemple.
Vous réussirez votre présentation très facilement si vous donnez l'impression d'être naturel et
spontané.
NB : Savez-vous que l’impact d’une présentation compte 90% pour tout ce qui est non verbal,
alors que les mots comptent pour 10% ? Cela veut dire que si votre contenu est très bon mais
vous n’utilisez pas les techniques de présentations énoncées dans cette section, votre auditoire
ne le percevra pas comme tel.
Attention : cela ne veut pas dire que vous pouvez ignorer le contenu. Cette étude part du
principe que le contenu est bien préparé et intéressant pour son auditoire.
Evaluation orale : l’éloquence
Nom : /20
Compétences
S’exprimer Je ne suis capable Je suis capable de Je sais présenter une Je sais présenter une
devant un de restituer à restituer à l’oral ce production développée production développée de cinq
auditoire l’oral qu’une que j’ai appris ou ce de moins de trois minutes sans être prisonnier
partie de ce que que j’ai préparé. Mais minutes sans être de mes notes, en regardant
j’ai appris. J’ai mon expression n’est prisonnier de mes notes, mon auditoire et en
préparé mon pas adaptée à une en regardant mon m’adaptant à lui.
discours mais prise de parole en auditoire et en
celui-ci est public et/ou je suis m’adaptant à lui.
maladroit, peu trop dépendant de
clair et/ou ne mes notes.
correspond pas à
ce qui était
demandé.