CHAPITRE II- CADRE THÉORIQUE ET CONCEPTUEL

Dans cette partie du travail nous nous intéressons à présenter et à analyser les différents concepts
et théories faisant partie de notre sujet d’étude. Pour ce faire, nous ferons appel à différents
auteurs qui ont développé des théories.

A. Propagande politique

Selon Jean-Marie Domenach, la propagande politique est

1. Conditions de la propagande

2. Règles de la propagande

Selon Jean-Marie Domenach, il y a cinq règles bien spécifiques que l’on utilise pour faire de la
propagande. Mais la propagande n’a pas forcement des règles fixes que l’on devrait appliquer à
tout prix. C’est pourquoi Domenach soutient : « Nul ne saurait prétendre enfermer la propagande
dans un certain nombre de lois fonctionnelles. La propagande est polymorphe et joue de
ressources presque indéfinies. […] Le vrai propagandiste, l'homme qui veut convaincre, applique
toute sorte de recettes, selon la nature de l'idée et celle des auditeurs, mais d'abord il agit par la
contagion de sa foi personnelle, par ses qualités propres de sympathie et d'élocution.1 » Ainsi,
pour Domenach, il y a cinq principales règles dans le fonctionnement de la propagande : règle de
simplification et de l'ennemi unique, règle de grossissement et de défiguration, règle
d’orchestration, règle de transfusion, règle d'unanimité et de contagion, contre-propagande.

Règle de simplification et de l'ennemi unique

La règle de simplification consiste en simplifier la doctrine ou le message à communiquer. Selon

Domenach, la propagande politique consiste à faire simple en divisant sa doctrine et son
argumentation en quelques points qui seront aussi clairement définis que possible 2. Cette
technique vise à constituer le message en quelques formules et symboles frappants, que puisse
conserver la mémoire. Ce procédé consiste également à identifier clairement l’adversaire si bien
que Domenach enseigne que :

1
Jean-Marie DOMENACH, idid, p. 45.
2
Cf. Jean-Marie DOMENACH, idid, p. 49.
Concentrer sur une seule personne les espoirs du camp auquel on appartient ou la haine qu'on
porte au camp adverse, c'est évidemment la forme de simplification la plus élémentaire et la plus
rentable. Les cris de « Vive un tel ! » ou « A bas un tel ! » appartiennent aux balbutiements de la
propagande politique et lui ont toujours fourni une bonne partie de son langage de masses.3

Quand on individualise l’adversaire, selon Domenach, on permet à la masse de bien identifier

son adversaire puisque les hommes aiment être affrontés à des personnes visibles plutôt qu'à des
forces obscures. Pour mieux permettre aux gens de d’identifier leur adversaire, cette règle
consiste à remplacer une nation, un système en une seule personne visible. Ainsi « on s'attaquera
donc toujours à des individus ou à de petites fractions, jamais à des masses sociales ou nationales
dans leur ensemble4 ».

Règle de grossissement et de défiguration

Le grossissement des faits est une technique de désinformation. Cette technique est utilisée pour
donner aux informations une allure qu’elles n’ont pas dans la réalité. N’importe quelle simple
information peut faire l’objet de défiguration comme par exemple une phrase hasardée d'un
politicien, le passage d'un avion ou d'un navire inconnu, la démission d’un chef de cabinet, etc..
Ces fait peuvent être transformes d’un coup en preuves menaçantes. Il y a aussi un procédé
fréquent qui est l'usage habile de citations détachées de leur contexte.

Règle d’orchestration

Bien qu’ « une bonne propagande dépend de la répétition inlassable des thèmes principaux 5 »,
mais « la répétition pure et simple engendrerait vite la lassitude 6 ». Il s'agit donc, tout en
maintenant obstinément le thème central, selon Domenach, de le présenter sous des aspects
variés. C’est pourquoi, il définit l’orchestration en ces mots : « L'orchestration d'un thème
consiste en sa répétition par tous les organes de propagande dans des formes adaptées aux divers
publics et aussi variées que possible7. » Plus loin Domenach continue pour renchérir :

3
Jean-Marie DOMENACH, idid, p. 51.
4
Jean-Marie DOMENACH, idid, p. 52.
5
Jean-Marie DOMENACH, idid, p. 55.
6
Jean-Marie DOMENACH, idid, p. 55.
7
Jean-Marie DOMENACH, idid, p. 56.
Une grande campagne de propagande réussit lorsqu'elle s'amplifie en échos indéfinis,
lorsqu'elle parvient à susciter un peu partout les reprises les plus diverses du même thème, et
que s'établit entre ceux qui l'ont lancée et ceux qui la répercutent un véritable phénomène de
résonance dont le rythme peut être suivi et amplifié. Il est d'ailleurs évident que, pour que cette
résonance soit obtenue, l'objectif de la campagne doit correspondre à un désir plus ou moins
conscient dans l'esprit de larges masses.8

Règle de transfusion

Cette méthode consiste à rattacher par la parole et par des associations sentimentales le
programme proposé. Le message à diffuser doit passer par l’imaginaire des foules. De manière
générale, « la propagande opère toujours sur un substrat préexistant, qu'il s'agisse d'une
mythologie nationale […], ou d'un simple complexe de haines et de préjugés traditionnels […]
diverses9 ».

Règle d'unanimité et de contagion,

La plupart des opinions publiques sont généralement dus à « une addition de conformismes
et ne se maintiennent que par l'impression qu'a le sujet que l'opinion qu'il professe est bien
l'opinion générale, unanimement professée autour de lui10 ». Ainsi, cette technique de
propagande a pour effet de renforcer cette unanimité. Elle vise surtout à créer un sentiment pétri
d'exaltation et de peur, qui pousse l'individu à adopter les mêmes idées que semblent partager la
quasi-totalité des gens autour de lui. Pour créer cette unanimité, les propagandistes font recours,
fréquemment, à des manifestations et à des défilés de masses.

Contre-propagande

La contre-propagande est une technique qui vise à combattre les thèses de l'adversaire. Elle peut
être caractérisée par quelques règles qui lui sont propres comme Repérer les thèmes de
l'adversaire, Attaquer les points faibles, Ne jamais attaquer de front la propagande adverse
lorsqu'elle est puissante, Attaquer et déconsidérer l'adversaire, Mettre la propagande de

8
Jean-Marie DOMENACH, idid, p. 57.
9
Jean-Marie DOMENACH, idid, p. 62.
10
Jean-Marie DOMENACH, idid, p. 65.
l'adversaire en contradiction avec les faits, Ridiculiser l'adversaire, Faite prédominer son « climat
de force ».

B. Manipulation

1. Techniques qui agissent sur la forme du message

2. Techniques qui agissent sur le contenu du message

C. Démocratie

1. Démocratie et espace public

2. Démocratie et liberté d’opinion

3. Démocratie et légitimité

D. Discours politique

1. Discours politique et populiste

2. Discours politique et argumentation

E. Société civile

1. Caractéristiques et attributions

2. Limites