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Programme :

§ Introduction aux soft skills


§ Les techniques de communication
§ La communication dans la théorie d’Aristote
§ L’écoute active
§ La confiance en soi
§ La gestion de temps
§ L’intelligence émotionnelle

I. Introduction aux soft skills


Définition

Que sont les soft skills ?


Ce sont les compétences comportementales qui ne s’apprennent pas à l’école et qui sont
pourtant essentielles à tout métier. D’autant plus que les métiers évoluent en permanence.
Définition des soft skills ou compétences transversales.
Assimilé à des compétences humaines, le terme soft skills désigne les compétences
comportementales, qui sont souvent mises de côté dans les écoles au profit de leur opposé les
Hard skills, ou compétences dites techniques.
« Les soft skills se définissent comme les capacités à se comporter et à être compte-tenu
de la situation. Ces compétences comportementales constituent donc la partie visible de
chaque personnalité et sont mobilisées différemment selon l’environnement de travail et la
situation. En partie innées, elles peuvent aussi avoir été développées ou acquises dans la
sphère extra-scolaire, lors de pratiques artistiques ou sportives par exemple. Caroline
Vène1.
Nous savons transmettre les compétences utiles dans la vente et dans le management, comme:
Savoir écouter activement, discerner, convaincre et engager
Être flexible, ouvert aux changements, s’adapter et faire évoluer son travail, adapter son
discours selon la situation et selon les personnes
Être créatif, proactif, prendre des initiatives, proposer des idées, prendre du temps pour réfléchir
à de nouvelles manières de faire
Être organisé, gérer son temps, son stress, ses priorités
Déléguer, motiver, faire monter en compétence.

1
Associée Fondatrice de Iwips, imagine your World in Progress

Najoua GRICH, Enseignante-chercheuse, COPE-RABAT 1


- Des compétences indispensables au travail
Nous travaillons les soft skills puisque nous pensons qu’elles sont nécessaires pour
l’épanouissement personnel et professionnel.
Ce sont des compétences personnelles permettant d’harmoniser ses relations à autrui, de bien
vivre son travail et au final d’être un productif « impliqué ».
- Compétences clés pour s’adapter aux évolutions, pourquoi ?
Le monde du travail est en perpétuelle évolution. Par conséquence, c’est un réel avantage de
savoir s’adapter à ces changements. Cette capacité d’adaptation est largement facilitée
lorsqu’on progresse sur ces soft skills.

Hard skills et soft skills : quelles différences et comment se former?

Les compétences professionnelles peuvent se décliner en hard skills et en soft skills. Quelles
sont les différences ? Alors que les hard skills sont des compétences professionnelles au sens
strict, c’est-à-dire spécifiques à chaque métier, l’expression soft skills désigne des compétences
transversales, relevant davantage de la personnalité et de son développement. Un équilibre
harmonieux entre hard skills et soft skills contribue indéniablement à la réussite dans le monde
du travail. Il s’agit en quelque sorte des deux facettes complémentaires du profil d’un
candidat. Hard skills et soft skills ne s’excluent pas, mais se complètent. Dans cet article, nous
vous proposons de cerner plus précisément ces deux notions et de découvrir comment
développer les soft skills.

Hard skills et soft skills : de quoi parle-t-on ?

On désigne par hard skills des qualifications indispensables à l’exercice d’une profession. Ces
qualifications ont généralement été acquises par le biais d’une formation scolaire ou
universitaire. Elles relèvent aussi d’une formation professionnalisante, d’une formation en
alternance ou encore d’un stage de reconversion. Parmi les hard skills, on peut citer des
connaissances commerciales ou linguistiques, un savoir technique lié à un secteur d’activité ou
encore des compétences dans le domaine du numérique et de l’informatique.

A l’inverse des hard skills, les soft skills ne relèvent pas des qualifications professionnelles au
sens strict. Ces qualités renvoient aux qualités personnelles. Il s’agit en particulier
des compétences relationnelles et comportementales. Elles dépendent fortement de
l’environnement dans lequel la personne a grandi, des structures qui l’ont formée, dans la
famille et à l’école. Mais les compétences relationnelles et comportementales sont des soft
skills que l’on peut développer et que l’on continue à acquérir lorsque l’on est en activité.

Les soft skills désignent donc des compétences personnelles, sociales, mais aussi
méthodologiques. Pour l’entreprise, ces qualités transversales et relationnelles sont
particulièrement importantes, puisque ce sont elles qui permettent une intégration dans les

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équipes. Elles sont également incontournables chez les personnes chargées du management.
Sachez qu’il est possible de développer ces qualités en suivant une formation en soft skills.

Les soft skills les plus recherchées

Les soft skills constituent un facteur de réussite professionnelle. Ces compétences se révèlent
essentielles lors d’une candidature à un poste ou pour développer sa carrière. Les employeurs
et les recruteurs accordent de plus en plus d’importance aux compétences transversales ou soft
skills. Ces qualités complètent évidemment ce que l’on appelle les hard skills, mais elles sont
aussi la clé des relations au sein des équipes.

Certaines compétences relevant des soft skills reviennent régulièrement dans les attentes des
employeurs. Mais quelles sont les soft skills les plus recherchées ? Et peut-on les développer
si on ne les maîtrise pas ?

Le premier ensemble de compétences relève d’aptitudes méthodologiques, mais comportent


aussi une forte dimension comportementale. Il s’agit par exemple de capacités de
compréhension et de réflexion ou de déduction. L’organisation actuelle du travail bénéficie de
la capacité des collaborateurs à l’autonomie, ce qui nécessite un réel talent d’organisation, tout
comme la capacité à développer une pensée orientée vers la résolution de problèmes, centrée
sur les objectifs. Parmi les compétences relationnelles et comportementales, il faut mentionner
aussi l’assertivité, l’intelligence émotionnelle, la capacité à l’empathie et une bonne
connaissance de la psychologie des personnes. Les collaborateurs aptes à manier la
communication et à s’en servir pour gérer les conflits sont très appréciés. Ce sont les conditions
d’un travail en équipe fructueux.

Parmi les qualités relevant plus spécifiquement du caractère, on peut mentionner parmi les soft
skills les plus recherchées une bonne résistance au stress et à la pression, un esprit d’initiative,
l’engagement, la flexibilité, la confiance en soi, le sens des responsabilités, mais aussi la
capacité à l’autocritique, pour tirer parti de ce qui n’a pas marché et savoir rebondir.

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II. Les techniques de communication

La communication interpersonnelle, appelée aussi comportementale, se définit par l’échange


de messages et de codes entre deux individus. La notion de distance constitue un vecteur très
important de la communication, car elle permet d’identifier quel genre de communication les
interlocuteurs s’octroient. La notion de proxémie fait référence à cette distance interpersonnelle
entre deux personnes.

Le modèle de Shannon (figure 1) est un modèle linéaire de communication. Il s’appuie sur


l’étude de la problématique de la transmission de l’information, visant à l’époque (fin des
années 1940) à améliorer l’efficacité du télégraphe.

Le message, codé, produit par la source d’informations (émetteur) est envoyé au transmetteur
qui transforme le message en signal (acoustique) transmis sur le canal (fil électrique). Le
récepteur décode le message reçu par le destinataire. Les bruits correspondent à toute altération
ou perte d’informations (parasites, défauts de transmission...).

Ce modèle permet de quantifier l’information et d’analyser le message en termes de codage et


de décodage, par exemple par l’analyse linguistique.

L’inconvénient de ce modèle est qu’il se limite à une communication où l’identification des


interlocuteurs est ignorée.

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Quelles sont les quatre techniques de communication de base?

- Poser des questions


- L'écoute
- Prise de parole
- Reformulation

Poser des questions


Poser des questions, c'est pour des partenaires une manière de se connaître, d'explorer une
situation, d'obtenir des informations, d'approfondir certains points, de se préparer à agir.
Différents types de questions peuvent donner à la communication son efficacité. Les questions
sont pertinentes si elles sont adaptées à la situation d'échange et si elles permettent de recueillir
l'information attendue auprès de l'interlocuteur.
Les questions fermées sont utilisées pour obtenir des informations.
Ce sont des questions délimitées qui implique des réponses précises qui permettent de faire le
tour d'un sujet ou de recueillir à son propos les informations essentielles.
L'écoute
Savez-vous Toujours Écouter Correctement ?
Écouter votre interlocuteur, cela parait simple. Mais en fait, que signifie réellement écouter ?
Écouter c'est d'abord se taire. Cela peut paraître évident, mais combien de fois lors d'une
discussion, deux personnes parlent-elles en même temps ?
Combien de fois l'une d'elles est coupée, interrompue dans sa suite d'idées et même contrée par
l'expression d'une opinion, par des conclusions hâtives ou des arguments agressifs ?
ÉCOUTER ce n'est pas seulement se taire, combien de fois avez-vous constaté que votre
interlocuteur n'avait pas entendu un seul mot de votre exposé ? Ne vous est-il pas arrivé souvent
d'agir de même ? D'avoir la tête ailleurs ? De penser à ce que vous alliez répondre ? En un mot,
de ne pas écouter ?
Si l'ÉCOUTE est la technique de communication la plus évidente et la plus efficace, c'est
également celle qui est la plus mal utilisée.
La non-écoute est souvent à la base des malentendus et des conflits de la vie de l'entreprise.
A long terme, l'ÉCOUTE est aussi un moyen de mettre en place une relation et un climat
satisfaisant entre des personnes ou des groupes.
On se trompe profondément si on pense que l'écoute est un acte passif. Les mots que vous
entendez ne se transforment pas en idées et en informations sans que vous ayez à intervenir.
Et puisque vous passez les trois quarts de votre temps dans des activités de communication
orale avec d'autres personnes, autant faire que ce temps soit le plus rentable possible.
Ce qu'il faut faire :
Laisser parler l'interlocuteur sans lui couper la parole, identifier les points importants, les
arguments du discours de l'autre, rester attentif au ton, aux gestes, aux mimiques, à tout ce qui
révèle les sentiments.

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Se concentrer sur ce que dit celui qui parle sans penser à ce que vous allez dire "si seulement il
veut bien s'arrêter", prendre du temps pour bien enregistrer et penser à ce qui est dit.
Se concentrer sur le contenu du message et les idées importantes sans se laisser absorber par
des faits isolés afin d'obtenir une idée générale et globale de ce que vous entendez
Laisser un temps de réponse permettant d'évaluer avant d'agir (réaction différée), écouter avant
de juger ou d'intervenir, laisser les idées neuves et différentes vous atteindre
La prise de parole
Prendre la parole pour exprimer son point de vue ou ses sentiments, c'est développer sa
spontanéité, ce qui implique :
Un élan et/ou
Une acquisition culturelle et/ou
Une réponse nouvelle et adéquate à une situation nouvelle (Moreno)
L'expression libre favorise une diminution de l'anxiété personnelle et participe à l'évolution de
la dynamique d'un groupe.
Les limites de la prise de parole :
Ce que vous dites n'est pas que ce que vous avez expérimenté.
Ce qui est entendu n'est pas ce que vous avez dit
Ce qui est interprété n'est pas ce qui est entendu
La reformulation
Quand et pourquoi utiliser la reformulation
La reformulation est une intervention orale qui vise à redire avec d'autres mots d'une manière
plus concise ou plus explicite ce qui vient d'être exprimé par une personne.
Reformuler ce n'est pas répéter mais redire avec d'autres mots ce que l'interlocuteur a dit. La
reformulation est un instrument de l'écoute. Elle sert à améliorer l'écoute, à encourager la parole
de chacun, à la mettre en valeur. Elle sert aussi à vérifier, à rectifier avec nuance, à dédramatiser
ce qui a été prononcé.
III. La communication dans la théorie d’Aristote
Les trois registres de la persuasion
Ethos/Pathos/Logos

L’art de la communication
selon Aristote

Philosophe et savant grec


384 – 322 avant JC

Les trois éléments fondamentaux de la


communication

ETHOS LOGOS PATHOS

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« Quand nous posséderions la science la plus exacte, il est certains hommes qu’il ne nous serait
pas facile de persuader en puisant notre discours à cette seule source ; le discours selon la
science appartient à l’enseignement, et il est impossible de l’employer ici, où les preuves et les
discours doivent nécessairement en passer par les notions communes. »

Aristote, La Rhétorique

L’un des objectifs de la prise de parole en public est de persuader l’auditoire. Il y a trois registres
de la persuasion définis par Aristote et toujours fondamentaux : l’Ethos, le Pathos et le Logos.

Ethos (crédibilité que l’orateur inspire à l’auditoire) : Il s’agit ici des moyens de persuasion
résultant de la personnalité de l’orateur. On a tendance à croire les gens que l’on respecte. Un
des problèmes centraux lorsqu’on s’exprime en public est d’être précédé d’une réputation et de
projeter les signes qui vont rassurer sur notre personne en ce qu’elle prend la parole sur un sujet
donné dans un contexte donné. Ces éléments vont contribuer à gagner ou non l’écoute de
l’auditoire. Il s’agit de faire en sorte de devenir une autorité que le sujet sur lequel on s’exprime,
tout en incarnant une personne agréable et digne de respect.

Pathos (l’émotion que l’orateur parvient à susciter dans l’auditoire) : Moyens visant à
persuader un public en faisant appel aux émotions, à sa sympathie et à son imaginaire. Utiliser
le Pathos n’engage pas uniquement l’émotionnel de l’auditoire mais permet aussi au public de
s’identifier aux arguments de l’orateur. La manière la plus commune d’y parvenir est d’utiliser
la narration ou de raconter une histoire qui adapte la logique rationnelle en un objet palpable et
présent.

Logos (logique et rationalité) : C’est la persuasion par le raisonnement. Il s’agit ici de la clarté
du message, la logique du raisonnement tout autant que l’effectivité et la justesse des exemples
utilisés. La logique se déploie dans l’argumentation et la réfutation.

IV. La prise de parole en public

Définir un objectif
Avant toute intervention, même de courte durée, vous devez savoir très clairement ce que vous
visez.

« Pourquoi prendre la parole ? »

Pour : informer, justifier, convaincre, introduire un débat, un questionnement, expliquer ;


déclencher une action, distraire, expliquer...

Autant d'intentions qui doivent être claires pour vous et que le public doit pouvoir percevoir.

Définir un objectif revient à se poser une série de questions : qu'est-ce que j'attends de
l'auditoire?

si mon public ne devait retenir qu'une idée, quelle serait-elle ?

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Autant de questions qui vous permettront de mieux cibler votre intervention.

Choisir et organiser ses idées


Fondamentalement généreux, nous voulons souvent tout dire. Pourtant, en tant qu'auditeur, il
nous est difficile de tout retenir.

Le travail de préparation s'effectuera en 3 phases.


Le « déballage d'idées ». En vrac, notez ce qui vous vient à l'es-

prit dans le cadre de l'objectif visé.

Le choix et la hiérarchie des idées : moment difficile, ce choix se fera par élimination en
fonction du public, de l'objectif, du temps disponible. Se limiter à deux ou trois idées-force
facili- te la mémorisation. La hiérarchisation de ces idées permet à l'au- ditoire de recevoir et
de retenir plus efficacement encore le message.

L'organisation des idées consiste à faire un plan qui sera le point de repère tant pour vous que
pour votre auditoire, auquel vous l'aurez clairement annoncé.

Structurer son intervention


Feriez-vous confiance à un guide qui hésite ou ne semble pas savoir où il va ? Un point commun
à l'organisation de tout type de discours sera la règle de trois : introduction, développement,
conclusion.

Introduction : voilà ce que je vais vous dire Développement : voilà ce que je vous dis
Conclusion: voilà ce que je vous ai dit

Commencer et conclure une intervention sont des phases impor- tantes et indispensables.

L'introduction

Indispensable entrée en matière, sorte de « bonjour », l'intro- duction est un moment clé de
l'intervention. Votre objectif est de vous faire entendre et comprendre. La réussite de votre inter-
vention dépend en grande partie de votre départ. Vous devez intéresser les auditeurs en les «
forçant », éventuellement, par la vigueur mais le plus souvent par le charme, l'inattendu, la perti-
nence des paroles initiales...

Une introduction peut être mise au point à la fin, lorsque le sujet est structuré, que l'on connaît
les différentes parties que l'on va traiter.

Deux objectifs

Accrocher l'auditoire : il s'agit dès les premières minutes de retenir l'attention de votre public,
de l'inviter à être à l'écoute en utilisant une image frappante, une question, une citation, des faits
le concernant... le tout en donnant de vous une image adaptée.

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Informer sur ce qui va suivre, ce qui consiste à répondre aux questions :
quoi ? Le sujet, le thème ;
pourquoi ? L'intérêt du sujet ;

comment ? La gestion du temps ; l'implication du public.

Que dire dans l'introduction ? La structure

Énoncer la question que vous allez traiter. Il faut que le sujet soit clair dès le début. Réservez
cependant le suspens, en évi- tant de donner d'emblée la réponse à la question que vous posez.

Vous pouvez, situer le sujet une fois l’avoir énoncé par rapport à son contexte : pourquoi ce
problème ? le préciser, le limiter, le définir...

Enfin, vous allez indiquer les points traités : c'est l'annonce du plan, qui doit se faire
adroitement.

Le destinataire a besoin d'être averti par avance des différentes étapes de l'exposé. Il doit
disposer de repères afin de ne pas s'é- garer. Ainsi vous préparez vos auditeurs à cheminer avec
vous et leur donnez envie d'aller plus loin.

Le développement

Le plan est une structure organique, indispensable dans un texte qui présente un mouvement et
une unité. Il existe différents types de plan pour agencer un discours (ou un texte écrit) :

le plan chronologique. Articulation autour du temps (hier, aujourd'hui, demain... avant,


maintenant, après...) ;

le plan dialectique et ses variantes. Thèse-antithèse-synthèse / pour ou contre / avantages-


inconvénients.

réparer son argumentation, soigner son vocabulaire et s’appuyer sur des visuels pour illustrer
ses propos aident à réussir sa prise de parole.

La conclusion

Rappel : le départ d'une intervention ne peut être convenable- ment orienté que si nous savons
où nous allons. Sauf dans le cas de l'improvisation, l'ouverture d'un discours ne peut être
composée sérieusement qu'après une mise au point de l'en-

semble. En règle générale, la conclusion et la structure de l'in- tervention se préparent donc


avant de préparer l'introduction.

Argumenter

solidement son discours

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N'affirmez rien que vous ne puissiez justifier.
Structurez votre message pour finir sur un temps fort.
Choisissez vos arguments en fonction du public. Devancez certaines oppositions ou contre-
argumentations.

V. La gestion de stress
Comment lutter contre le stress?
Le stress fait partie de la réalité quotidienne, qui donc n’est pas soumis au stress? Les
individus qui ont le temps, qui paraissent non-stressés, sont rapidement qualifiés de
«paresseux». Dans ce contexte, le stress est la cause de nombreux problèmes, maladies et
accidents. Pour cela une bonne gestion du stress peut se révéler indispensable.

Le stress – l'origine de nos maladies

Le médecin américain Bruce Lipton de la Stanford University’s School of Medicine conclut


que 95% de toutes les maladies sont provoquées par le stress. Pour le Center for Disease Control
and Prevention aux Etats-Unis (CDC, centre de contrôle des maladies et des préventions), le
taux est de 90%.

A l’époque préhistorique, le stress constituait un facteur de survie car, en tant que chasseurs et
cueilleurs, nous étions entourés d’animaux qui n’hésitaient pas, dans leur recherche de

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nourriture, à consommer un petit encas au goût humain. Cela impliquait soit de lutter, soit de
courir – mais, pour cela, il faut de la force.

Que se passe-t-il en fait en cas de stress?

L’axe hypothalamus-hypophyse-cortex surrénal (en anglais HPA-Axis) régule de nombreux


processus dans le corps et contrôle les réactions par rapport au stress. En cas de stress, des
hormones sont produites, celles-ci étant responsables de donner une plus grande force (les
individus dans des situations de stress très intensives peuvent développer des forces qui, sinon,
seraient impossibles), la pression sanguine monte, plus de sang parvient aux extrémités de sorte
que la vue et les pupilles sont concentrées, et encore bien d’autres conséquences. D’un autre
côté, tout ce qui n’est pas nécessaire sera déconnecté, par exemple la digestion, mais aussi la
pensée logique.

Ces hormones de stress doivent ensuite être détruites afin de ne pas porter atteinte à notre état
de santé, car les hormones attaquent les artères et, sur la durée, une trop forte pression artérielle
ne favorise pas la santé. Vient s’y ajouter le fait que le stress provoque une hyperacidité et que
les maladies ne peuvent se développer que dans un milieu en excès d’acide.

Nos précurseurs réduisaient le stress d’une manière naturelle en ramenant – une fois que le
combat débouchait sur une victoire – la proie tuée dans leur grotte, autrement dit, ils avaient
une saine activité physique en plein air – ce que nous appelons de nos jours faire du sport.

En 2017, notre corps fonctionne toujours comme il y a des millénaires, simplement nos
«ennemis», autrement dit les facteurs de stress, non plus dans la nature, mais plutôt au bureau,
au poste de travail, dans la rue, en famille et beaucoup se stressent également pendant leurs
loisirs et en vacances.

Contrôle et gestion du stress

Le panier stress-hormones indique ce qui se passe lorsque nous ne faisons rien contre le stress:
o Le stress normal, donc insignifiant, est dissipé durant le sommeil (s’il a duré un nombre
suffisant d’heures – env. 7 à 8 heures)
o Le stress durable ne disparaît plus, les premiers signes tels que la nervosité, la forte pression
sanguine, etc. apparaissent, le système immunitaire est réduit

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o La prochaine étape se traduit par des maladies psychosomatiques, des médicaments sont
prescrits, le risque de dépression et de Burnout augmente très fortement, le système
immunitaire est agressé
o Lors d’une dernière étape, les maladies graves surviennent et – en l’absence d’intervention
quelconque – elles peuvent déboucher sur le décès

Gestion du stress – Alors, que peut-on faire?

1. Prendre en considération
o Ayez conscience de ce qui vous stresse. Le stress est très individuel, ce qui n’est source
d’aucun stress chez les uns provoque déjà un stress considérable chez les autres. Cela n’a
pas non plus de valeur en tant que telle. Soyez honnête avec vous-même, le principe de «ce
qui ne me tue pas me rend plus fort» n’a perdu en rien de sa force dans ce cadre.
o Ayez conscience de la manière dont vous réagissez au stress.

2. Accepter le stress
o Acceptez-le: «Maintenant, je suis stressé!»
o Ayez également conscience de ce que cela signifie pour vous d’accepter que vous êtes
stressé.
o Placer une ancre «formule magique personnelle» qui vous renvoie vers votre équilibre.
o Important: accepter ne veut pas dire cautionner!

3. Décompresser et activer

Décompresser et activer sont le Yin et le Yang en gestion du stress, car, avant de pouvoir
reprendre ses esprits, il faut d’abord rétablir l’équilibre corporel.

Trouver des méthodes pour les situations de stress, telles que:


o Etre présent ici et maintenant.
o Penser en petites étapes → Les succès partiels sont aussi des succès!
o Fêter les succès partiels et se donner du courage.
o Etre et rester dans l’affaire.
o Trouver un rythme personnel de travail
o Energiser – refaire le plein

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4. Changer les habitudes comme technique de gestion du stress
o Fixer des objectifs (réalistes) («quiconque se fixe des objectifs déraisonnables joue à la
roulette russe avec sa confiance en soi»)
o Planifier (mieux vaut un mauvais plan que pas de plan)
o Fixer des priorités
o Principe de Pareto (règle des 80/20)
o Matrice importance/urgence
o Prévoir un espace tampon
o Ne pas se contenter de faire les choses correctement, mais surtout faire les choses correctes
o Prendre des décisions («les tensions et la discorde intérieure sont plus épuisantes que du
travail dur et infatigable!»)

5. Changer d’attitude
o Le stress dépend, dans une large mesure, de considérations subjectives et de l’attitude
o Une décision ne doit pas être définitive, elle peut aussi être prise pour une période déterminée
o Personne n’a d’obligation! Il faut convertir les obligations en volontés. Il faut rejeter le rôle
de la victime
o Attentes réalistes (attente vient du mot attendre, les déceptions sont la fin des tromperies)
o Dites non quand vous voulez dire non!
o Se valoriser soi-même
o Apprendre de ses erreur
o Voir les choses positivement
o Se décider en faveur du bonheur!

Mangez sainement

Mal manger stresse le corps – dans les situations de stress, nous avons tendance à ne pas
consommer correctement – un véritable cercle vicieux.

Bien que cela soit connu et prouvé depuis longtemps, c’est toujours la mauvaise pyramide
alimentaire qui est recommandée, celle-ci reposant principalement sur les hydrates de carbone
(produits céréaliers, etc.). Cela débouche justement sur des maladies et du surpoids, car les
hydrates de carbone ne rassasient que sur une courte durée. Autrement dit, mangez, si possible,
peu d’hydrates de carbone (sucre – quel qu’il soit, pain, pâtes, etc.). Il faut recommander la

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salade, les légumes, le blanc d’oeuf, la graisse, mais rester plutôt en retrait sur les fruits (car le
fructose est aussi un sucre).

Oui, vous avez lu correctement. La graisse ne rend pas gros, mais elle rassasie! Et oubliez tout
ce que vous avez lu concernant la nourriture et le cholestérol, entre-temps, tout a été nié.

Buvez beaucoup d’eau plate. L’eau du robinet est disponible en quantité suffisante, mais elle
doit être filtrée car, même en Suisse, on trouve beaucoup de résidus dans l’eau qui ne sont pas
présents dans le corps. Il existe de nombreux filtres appropriés, idéalement couplés à un
activateur d’eau qui produit de l’eau de base.

Généralement, il faut veiller à l’équilibre entre acides et bases, car la plupart des individus se
nourrissent de manière trop acide.

Conseils pour une bonne gestion du stress:


o Faites régulièrement du sport, marquez vos «rendez-vous sportifs» dans votre calendrier et
traitez-les comme des rendez-vous d’affaires
o Trouvez un genre de détente qui vous convienne (méditation, Mental Training, Yoga,
Training autogène, etc.)
o Dormez suffisamment
o Apprenez à dire NON
o Trouvez des loisirs satisfaisants qui vous détendent
o Travaillez régulièrement à votre Work-Life Balance –
o Si votre travail vous stresse en permanence, demandez-vous si vous êtes fait pour ce travail
ou s’il ne vaudrait pas mieux changer
o Lancez-vous sur le chemin en direction de votre vision – ne reportez pas les objectifs
importants

VI. L’écoute active


Définition du mot écoute active
L’écoute active est une technique de communication visant à verbaliser les émotions que son
interlocuteur peine à exprimer. Développé par l’américain Carl Rogers, ce concept qui va au-delà du
principe de reformulation est utilisé en psychologie mais également dans le commerce. Le vendeur
pose des questions ouvertes afin de recueillir les motifs d’adhésion et de résistance de son client.
L’écoute active consiste donc à comprendre l’interlocuteur sans juger ses arguments. Celui qui pratique

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l’écoute bienveillante évite les idées préconçues et les interprétations. Il peut utiliser les silences et faire
preuve d’empathie. Le prospect peut ainsi se sentir écouté et respecté. Une relation de confiance peut
alors naître entre vendeur et acheteur.
Quels sont quelques conseils à suivre concernant l'écoute active?

• Établir un contact visuel. Savoir toutefois que dans certaines cultures, un contact visuel
excessif peut être perçu comme inapproprié, agressif ou impoli. Demeurer attentif, mais
ne pas fixer son interlocuteur outre mesure.
• Se concentrer sur ce qui est dit. Ne pas faire d'autres activités en même temps, comme
surveiller ses courriels ou répondre au téléphone.
• Écouter son interlocuteur pour lui permettre de s'exprimer. Ne pas l'interrompre. Vous
voudrez peut-être « régler » des choses, mais si vous n'avez pas entendu toute la
situation, il se pourrait que vous régliez le mauvais problème.
• Accorder des pauses. Certaines personnes peuvent avoir besoin de temps pour réfléchir
et formuler leurs réponses. Ne pas faire pression sur quelqu'un pour qu'il réponde
rapidement.
• Poser des questions. Si quelque chose n'est pas clair, le fait de demander plus de détails
de façon amicale et sans porter de jugement montre votre intérêt.
• Répéter pour confirmer. Lorsque vous répétez ce que vous avez entendu, vous réduisez
la possibilité de perception erronée et de confusion. Donner à l'autre personne l'occasion
de corriger tout malentendu quant à ce que vous croyez avoir compris.
• Réfléchir à ce que vous avez entendu.
• Savoir lire entre les lignes. Chercher des indices dans le langage corporel qui pourraient
révéler les sentiments de la personne quant au sujet de discussion (posture, expressions
faciales, contact visuel, etc.).

VII. La confiance en soi


La confiance en soi c’est avoir la conviction d’avoir les ressources en soi pour faire face à ce
qui va arriver. C’est donc la capacité à se jeter dans l’action malgré les doutes.
Beaucoup de grands leaders disent souvent les mots « si tu veux avoir confiance en toi, il faut
être sûr de toi ».
C’est tout le contraire, et dès lors que vous l’aurez compris, cela changera votre vie. La
confiance en soi, c’est aller de l’avant quoi qu’il arrive, sans certitude du résultat.
Dans quel domaine est-on sûr du résultat ? Aucun, sauf dans votre zone de confort. La société
nous incite à tout contrôler, que cela soit en couple, au travail, cela rassure. Le peureux par
exemple attend d’être prêt, de tout maitriser avant de se lancer, donc il n’y va jamais. Il ne prend
pas la parole dans une réunion et le regrette, il cherche des excuses pour aborder une personne
qu’il apprécie.
La confiance c’est accepter de surmonter ses peurs et ses doutes et y aller quand même. La
confiance en soi est différente de l’estime de soi. L’estime de soi est la valeur que l’on se porte,
le degré d’amour que l’on a pour soi. C’est un autre sujet. Comment donner envie de vous aimer
si l’on ne s’aime pas ? On peut avoir confiance en soi sans estime de soi ou inversement.

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Comment avoir confiance en soi ?

1. À l’intérieur de soi

Le meilleur de soi se révèle quand on fonctionne de façon alignée avec ses valeurs, ses passions
et non celles des autres. C’est là que l’on est à plein potentiel.

Il faut accepter ses doutes, accueillir ses peurs car on ne peut pas tout contrôler. Si vous
réfléchissez de quoi vous inquiétez vous dans la vie ? D’être en retard ? De payer votre loyer ?
Si vous lisez cet article c’est que vous vivez dans le luxe, il ne vous manque rien.

Le premier moyen est donc d’accepter d’avoir des doutes et d’arrêter de vouloir être prêt, que
tout soit parfait pour passer à l’action. Faîtes vous confiance, à vous, à votre intuition qui ne
vous a que très peu souvent trompée, dîtes-vous j’y vais peu importe le résultat.

Il n’y a pas d’échec, que des expériences.

2. La confiance vient des autres

Quel est le niveau de confiance d’un enfant aimé, bien entouré et félicité ? Et celui d’un enfant
critiqué ? Le niveau de confiance en soi dépend aussi de son entourage.

Adulte, c’est pareil, C’est pourquoi il y a une dimension extérieure pour développer la confiance
en soi. Savoir bien s’entourer, de vrais amis, qui vous veulent du bien de façon désintéressée.
Vous devez fuir les personnes toxiques, et vous ouvrir aux autres, aux bienveillants. Car vous
apprendrez auprès d’eux, ils vous donneront confiance avant de vous faire confiance, « je vais
t’apprendre à sauter à la corde, et après tu le fais toi-même. ».

Pour savoir si les personnes que vous fréquentez sont toxiques ou bienveillants, posez-vous
simplement la question. Comment je me sens quand je suis avec eux, et après les avoir vu. Si
vous ne vous sentez pas bien à chaque fois, vous savez ce que vous devez faire.

3. La clarté des objectifs

Quand vous savez exactement où vous allez, je suis sûr que vous ne vous laissez pas influencer
par ce qui se passe autour de vous et ce que les gens pensent. Vous vous faîtes confiance. Plus
vos objectifs sont clairs, plus vite vous les atteindrez et plus votre niveau de confiance est élevé.
Un objectif clair signifie précis. Si la plupart des personnes n’obtiennent pas ce qu’elles veulent,
il y a deux raisons : elles ne savent pas ce qu’elles veulent. Ou,elles ne savent pas pourquoi
elles le veulent. Sans objectif clair, et sans raison de l’obtenir puissante, on abandonne au
premier obstacle, comme les résolutions non tenues du début d’année que l’on répète chaque
année.

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4. Le savoir faire – la compétence – la répétition

Quel est votre niveau de confiance en vous si je vous interroge sur un sujet que vous maitrisez
parfaitement ? Élevé, très probablement.

La compétence qui bien sûr apporte de la confiance. Pour réussir un examen, un entretien, vous
devez avoir de la préparation.
Pour augmenter votre niveau de compétence, investissez dans ce qui vous permet de progresser
(livre, formation, s’inspirer des modèles de réussite pour vous) plutôt que dans ce que le
philosophe Spinoza appelle « le plaisir », qui lui est fugace. Derrière le sentiment d’avoir appris,
il y a pour Nietzsche une « augmentation de la force vitale ».

Plus vous répétez un exercice, plus vous développerez votre compétence.

5. L’action

Sans action, il y a stagnation, sans mouvement dans la mer, vous coulez. L’action en dehors de
votre zone de confort, c’est-à-dire ce que vous savez déjà faire, vous permettra de développer
votre confiance en vous. Plus vite vous échouez, plus vite vous apprendrez. Et le temps est
compté. On attend souvent d’être motivé, inspiré pour agir.

Agissez maintenant, l’inspiration et la motivation suivront, comme l’appétit vient en mangeant.

6. La confiance en soi est fille de joie

Quel est votre niveau d’audace quand vous vous sentez bien ? Votre niveau de confiance en
vous ? Tout vous semble alors possible. Au contraire quand vous vous sentez mal, fatigué,
stressé, le niveau de confiance et d’audace chute.

Plus vous découvrez ce qui provoque chez vous ce sentiment de bien être (différent du bonheur),
plus vous aurez confiance en vous. Pour y arriver, rappelez-vous avec précision les moments
où vous vous sentiez bien, et trouvez ce que vous faisiez, qui était avec vous, en clair, le
pourquoi vous vous sentiez bien.

VIII. La gestion de temps

Qu'est-ce que la gestion du temps?

La gestion du temps est souvent appelée auto-gestion, ce qui décrit les choses mieux et de
manière plus complète. Fondamentalement, la gestion du temps nous apprend à classer nos
propres tâches et activités et ainsi établir des priorités afin d’obtenir, d’une part, une meilleure

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vue d'ensemble et d'autre part, tout peut se faire l'un après l'autre dans un ordre significatif sans
sombrer dans le stress et le chaos.

Organization et prioritization - la clé du succès


Il s’agit donc d’apprendre à classer les choses correctement, à configurer une liste de tâches
correspondante, puis à les résoudre une par une. Pour ce faire, quatre très bonnes méthodes ont
vu le jour:

• Le principe d'Eisenhower
• Le principe de Pareto
• L'analyse ABC en gestion du temps
• La méthode des Alpes

Le principe dit d'Eisenhower est largement connu et très éprouvé. Cela aide à hiérarchiser vos
propres tâches et à identifier les choses vraiment importantes. Il utilise un système de
coordonnées pour cela, où un axe représente l’importance et l’autre l’axe trace l’urgence des
tâches.

Toutes les activités et tâches sont désormais planifiées dans ce schéma. Plus il est important,
plus la tâche se trouve en haut du schéma, plus il est urgent plus il se retrouve à droit. Ensuite,
vous mettez sur une liste de tâches, avec A en haut de la liste et D à la fin. En conséquence,
vous effectuez les tâches suivantes:

• Des tâches sont effectuées immédiatement et par vous-même.


• Les tâches B sont effectuées par vous-même, mais à une heure ultérieure.

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• Les tâches C sont déléguées aux employés appropriés.
• D tâches ne sont pas du tout effectuées.

Le principe d'Eisenhower donne donc des suggestions d'action très concrètes. Le principe dit
de Pareto, qui est davantage une considération théorique, vise à montrer aux employés et aux
gestionnaires l’importance de bien hiérarchiser toutes les tâches. Le principe de Pareto en dit
long sur la proportionnalité, tout comme pour les autres domaines de la vie. Dans ce cas, les
règles suivantes s'appliquent: Afin d'atteindre 80% du résultat, 20% d'effort doivent être
réalisés. Si vous souhaitez atteindre les 20% restants du résultat, un effort de 80% est requis.

La soi-disant analyse ABC est très utile pour chronométrer correctement l'heure. On devrait
toujours poser les deux questions suivantes et répondre honnêtement:

• Quelle est l'importance d'une tâche pour vos propres objectifs?


• Combien de temps investit-on pour les différentes tâches?

Ce qui suit est divisé:

A: Très important pour vos propres objectifs


B: pertinents pour vos propres objectifs, mais pas prioritaires
C: tâches de routine qui n'apportent pas de progrès

Ensuite, vous attribuez les tâches puis l'heure appropriée, par exemple:

60% pour les tâches A


20-25% pour les tâches B
15% maximum pour les tâches en C

La pratique, cependant, semble souvent différente et c'est exactement le problème. Trop


souvent, nous passons beaucoup de temps à faire des tâches routinières sans importance (classés
C), puis nous n'avons plus de temps pour les tâches beaucoup plus importantes (A et B).

Enfin, la méthode ALPEN permet de planifier la journée en détail, en 5 étapes:

A - Tâches écrites
L - estimer la longueur de chaque tâche
P - planifier les temps tampon
E - classifier des priorités
N - suivi

Il est important que vous preniez les temps tampon au sérieux, et ne pas planifier toute la journée
jusqu’à la dernière minute. Car il y a toujours quelque chose entre deux tâches, même si l'on n'a
fait que bavarder avec des collègues dans le couloir, répondre à un appel téléphonique de la

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maison ou participer à une petite fête d'anniversaire de son collègue - sans parler des problèmes
techniques avec votre ordinateur personnel ou une imprimante, ou des choses imprévisibles
semblables.

Grâce à une combinaison judicieuse de différentes techniques, vous pouvez rendre votre
journée plus productive, organisée et avec beaucoup moins de stress.

IX. L’intelligence émotionnelle


- Éléments de définition

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L’intelligence émotionnelle est une notion très complexe qui se décline de diverses façons
dans la littérature scientifique. Dans cette recension d’écrits, cette notion se dit de différentes
façons. De plus, il existe plusieurs définitions comme l’attestent les recherches qui ont été
menées autant en psychologie que dans le domaine de l’éducation ou de la
psychoéducation.
D’un point de vue lexical, le vocable « intelligence émotionnelle » est composé de
deux termes que sont « émotion » et « intelligence ». Au pluriel, le terme anglais «
emotions » est défini par Weimer, Sallquist et Bolnick (2012) comme suit: “Internal
feelings attributable to some cause and recognizable to others through emotional
behaviors, primarily facial expressions”. Dans leur étude, ces auteurs ont montré que les
enfants âgés d’environ un an reconnaissent les émotions à travers les expressions du
visage. Quand parle-t-on alors d’intelligence émotionnelle? Dans quelles circonstances
l’intelligence émotionnelle se manifeste-t-elle? Quels sont les attributs essentiels de
l’intelligence émotionnelle?
Saklofske et Leschied (2013), l’intelligence émotionnelle est « un ensemble de
compétences émotionnelles qui facilitent l'identification, le traitement et la régulation des
émotions » (p. 72). Des définitions précédentes, on voit que l’intelligence émotionnelle
est toujours contextuellement située, puisque l’exercice d’une compétence est de nature
situationnelle. Comme l’écrit Allred (2014), il y a quatre phases successives à travers
lesquelles se manifeste l’intelligence émotionnelle :
· la perception émotionnelle : les émotions sont perçues et exprimées et elles
commencent à influer sur la cognition;
· l’intégration émotionnelle : les émotions sont reconnues et elles entrent dans le
système cognitif et elles commencent à modifier la cognition;
· la compréhension émotionnelle : les émotions et leurs implications interactives
et temporelles sont comprises;
· la gestion émotionnelle : les émotions sont pleinement comprises, et on est capable
de faire face aux états d'instabilité de l'humeur.
Dans le contexte de l'enseignement, le travail émotionnel est principalement
considéré comme le processus par lequel les enseignants tentent d'inhiber, de générer et de
gérer leurs sentiments et expressions d'émotions selon les croyances normatives ou les
règles d'affichage affectif concernant la profession enseignante.
La relation entre l'intelligence émotionnelle et les capacités cognitives a fait l’objet
de plusieurs études dans des contextes sociaux différents (Mavroveli, Petrides, Sangareau
et Furnham, 2009; Thomas, 2010 ; Weimer et al., 2012). Caruso et Salovey (2004), par
exemple, ont identifié quatre habiletés autour desquelles s’organisent, ce qu’ils appellent,
The Emotionally Intelligent Manager : l’identification des émotions, l’utilisation des
émotions, la compréhension des émotions et la gestion des émotions.

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1. QE / QI et mieux se connaître par rapport aux émotions QE
En 1995, Daniel Goleman, psychologue américain, publie son livre, traduit en 1997 en
français, L’intelligence émotionnelle : comment transformer ses émotions en intelligence. 9
Ily défend l’idée que l’intelligence émotionnelle est l’aptitude maîtresse à la base de toutes
les autres, y compris de l’intelligence intellectuelle. Goleman va montrer que le QE (quotient
émotionnel) prédit la réussite encore mieux que le QI. En effet, ce ne sont pas les personnes
qui ont le meilleur QI qui réussissent le mieux. Selon Goleman, l’intelligence émotionnelle
bloque ou amplifie notre capacité mentale de penser, d’apprendre, de résoudre un problème.
Qu’en penser ? L’idée que le quotient émotionnel a détrôné le quotient Intellectuel est un
faux-débat et un abus de langage, une astuce vendeuse. En réalité, il est très difficile de
mesurer le quotient émotionnel de quelqu’un. Ensuite, l’intelligence émotionnelle n’est pas
opposée, mais complémentaire à l’intelligence « rationnelle ».
Caroline Letor, docteur en sciences de l’éducation, chercheuse à l’UCL et auteur d’une thèse
sur le sujet, que nous avons interrogée, précise encore que la différence entre intelligence
intellectuelle et émotionnelle n’est pas seulement dans le rapport entre les deux mais aussi
dans la manière de comprendre l’intelligence :
1. parler d'IE c'est déjà parler d'intelligence multiple et supposer qu’il y en a plusieurs.
2. parler d'intelligence multiple (Gardner12) c'est remettre en question la mesure de
l'intelligence, la comparaison interindividuelle, (ne pas mettre les gens sur des échelles
univariées +-) mais connaître le profil sur plusieurs axes de chaque personne.
L’importance de l’intelligence émotionnelle va bien au-delà de la réussite d’un individu.
C’est son bonheur qui est en jeu parce qu’elle le met en contact avec ce qu’il y a d’humain
en lui.
Isabelle Filliozat va plus loin dans son analyse : la démocratie est au prix d’une bonne
gestion des émotions : « Les émotions que l’on ne veut pas écouter prennent le pouvoir.
Fascisme et racisme sont des réponses émotionnelles à des peurs, des souffrances qui
n’arrivent pas à se dire. La raison seule ne peut leur faire obstacle. Sectes et partis extrémistes
profitent de l’insécurité et de l’analphabétisme émotionnel. […] Faute de gérer adéquatement
nos émotions, véritables infirmes relationnels, nous nous heurtons les unsaux autres. […]
Il est urgent d’apprendre à faire face à nos émotions. »
De même, la complexité de notre société actuelle et ses défis requiert de développer notre
intelligence émotionnelle. Le monde actuel demande autonomie, initiative, créativité,
authenticité, empathie.
3. Comprendre le fonctionnement des émotions

Voyage dans le cerveau pour mieux comprendre comment fonctionnent les émotions, pour
ensuite mieux les apprivoiser, notamment en milieu professionnel.

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Illustration : Alice Dubourg

Le cerveau est constitué de trois grandes parties : le néocortex, le système limbique, et le


système reptilien. Ce dernier représente le cerveau primaire, responsable des instincts (survie,
fuite…). Le système limbique fait figure du centre des émotions et de la mémoire. Le néocortex
représente le centre des fonctions cognitives supérieures et concerne ainsi par exemple la
stratégie, les raisonnements spatiaux et long terme, la perception, la pensée consciente ou
encore le langage. Ce dernier, le néocortex ou « nouveau cerveau », s’est développé à partir du
système limbique dans l’histoire de l’évolution du cerveau de l’homme, ce qui pourrait
expliquer le rôle crucial des émotions sur le fonctionnement du cerveau et notamment de la
pensée.

Lorsque le cerveau reçoit des signaux sensoriels, deux voies sont empruntées en parallèle par
les informations reçues. Prenons l’exemple d’une réaction émotionnelle de la peur suite à un
signal visuel : celui de l’apparition d’une mygale dans notre champ de vision (vous sentez le
frisson parcourir vos bras et votre dos à cette pensée ?). Revenons-en au fonctionnement dans
notre cerveau :

• Le signal visuel part de la rétine lors de la vision de cette mygale pour aller vers le
thalamus.
• Le thalamus se charge alors de transmettre l’information, selon le langage de notre
cerveau, au cortex visuel.
• Le cortex visuel est finalement chargé d’analyser le signal reçu pour trouver la réponse
nécessaire.
o Si la solution appropriée est de nature émotionnelle, le signal sera à nouveau
transmis du néocortex vers l’amygdale, située dans le système limbique et donc
au centre des commandes émotionnelles.
o Mais en parallèle de ce trajet, une partie du signal est envoyée par une seule
synapse, par le thalamus directement vers l’amygdale, et peut ainsi engendrer
une réponse émotionnelle très rapidement. Cette voie rapide reste néanmoins
primitive et détachée de toute analyse cognitive. Elle est ainsi complétée à

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posteriori par la voie empruntée par le néocortex qui peut établir un plan d’action
plus élaboré et adéquat.

4. Les signes d’un manque d’intelligence émotionnelle


L'intelligence émotionnelle est un choix et une discipline, pas une qualité innée propre à
quelques chanceux. Le Dr Travis Bradberry vous explique comment repérer les comportements
caractéristiques d'un faible QE et tirer parti de cette faculté.

Quand l'existence de l'intelligence émotionnelle (ou QE) a été révélée pour la première fois,
elle est apparue comme le chaînon manquant pour expliquer ce fait étrange: dans 70% des cas,
des personnes au QI moyen se montrent plus performantes que d'autres au QI plus élevé. Cette
anomalie a totalement remis en cause l'idée, globalement acceptée, selon laquelle le QI était
l'unique cause du succès.

Aujourd'hui, des décennies de recherches désignent l'intelligence émotionnelle comme le


facteur critique différenciant les meilleurs éléments de la majorité. Le lien de causalité est si
net que 90% des personnes les plus performantes ont un quotient émotionnel élevé.

"Bien sûr, l'intelligence émotionnelle est plus rare que l'intelligence classique mais, selon
mon expérience, elle est en fait plus importante pour façonner un leader. On ne peut pas
se contenter de l'ignorer." – Jack Welch.

- Vous stressez facilement

Des sentiments refoulés ont vite tendance à faire naître tension, stress et anxiété. Les émotions
que l'on réprime mettent l'esprit et le corps sous pression. Une intelligence émotionnelle
développée aide à gérer le stress en vous permettant de repérer et de gérer les situations difficiles
avant qu'elles dégénèrent.

- Vous avez du mal à vous affirmer

Les gens au QE élevé possèdent à la fois une bonne éducation, de l'empathie et de la


bienveillance, mais aussi la capacité de s'affirmer et de poser des limites. Cet équilibre délicat
est l'idéal pour bien gérer les conflits. La plupart des gens, quand on les contrarie, adoptent
automatiquement une attitude passive ou agressive. Les personnes émotionnellement
intelligentes, elles, demeurent fermes et posées en évitant les réactions émotives excessives.
Cela leur permet de neutraliser les individus au caractère difficile, voire toxique, sans s'en faire
des ennemis.

- Votre vocabulaire émotionnel est limité

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Nous ressentons tous des émotions, mais seuls 36% des gens savent les identifier avec précision
dès qu'elles se produisent, selon nos études. Cela pose problème, car les émotions mal définies
sont souvent aussi mal comprises, ce qui entraîne des décisions irrationnelles et des actions
contre-productives. Les personnes au QE élevé contrôlent leurs émotions parce qu'elles les
comprennent, et usent d'un lexique émotionnel développé pour les décrire.

- Vous portez des jugements rapides et les défendez avec véhémence

Les personnes au QE faible se font très vite une opinion, puis montrent un biais de confirmation,
c'est-à-dire qu'elles ne relèvent que les arguments allant dans leur sens, en ignorant tout élément
contradictoire. Le plus souvent, elles défendront leur position bec et ongles. Cette tendance est
particulièrement dangereuse chez les dirigeants, dont les idées irraisonnées définissent la
stratégie de toute une équipe..

- Vous êtes rancunier

Les émotions négatives provoquées par une rancune tenace ne sont en fait qu'une réaction au
stress. Le simple fait de repenser à un événement précis provoque dans votre corps une réaction
d'alarme, réflexe de survie qui, face à une menace, vous pousse au combat ou à la fuite. Quand
la menace en question est imminente, ce mécanisme est essentiel pour votre sécurité; si elle est
déjà ancienne, nourrir ce stress est néfaste pour votre corps et peut même à long terme avoir de
graves conséquences sur votre santé.

- Vous n'oubliez jamais vos erreurs

Les personnes émotionnellement intelligentes prennent du recul vis-à-vis de leurs erreurs, sans
les oublier pour autant. En gardant une distance raisonnable, mais pas au point de perdre les
faits de vue, elles sont en mesure d'adapter leur comportement afin de mieux réussir à l'avenir.
Il faut une grande conscience de soi pour trouver cet équilibre entre mémoire et rumination.

- Vous vous sentez souvent incompris

Quand on manque d'intelligence émotionnelle, il est difficile de comprendre comment les autres
nous perçoivent. Si vous vous sentez incompris, c'est parce que vous ne parvenez pas à faire
passer vos messages de manière intelligible pour autrui. Les personnes émotionnellement
intelligentes savent que même avec de l'expérience elles ne peuvent communiquer toutes leurs
idées à la perfection.

- Vous ne connaissez pas vos points sensibles

On a tous des points sensibles: certaines personnes ou situations nous poussent à bout et
provoquent chez nous des réactions impulsives. Les personnes émotionnellement intelligentes
analysent ces facteurs et les anticipent en évitant les gens et les situations "à risque".

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- Vous ne vous mettez jamais en colère

L'intelligence émotionnelle, ce n'est pas être gentil. C'est savoir gérer ses émotions pour obtenir
les meilleurs résultats possibles, ce qui implique parfois de le montrer quand on est triste, frustré
ou bouleversé. Cacher constamment ses émotions sous un masque joyeux et positif n'est ni
sincère ni constructif. Les personnes émotionnellement intelligentes savent exprimer leurs
émotions négatives ou positives, en fonction de la situation.

- Vous blâmez les autres pour les réactions qu'ils provoquent chez vous

Les émotions sont un processus interne. Il est tentant de pointer du doigt les actions des autres
pour justifier son état émotionnel, mais il vaut mieux en assumer la responsabilité. Personne ne
peut vous forcer à ressentir quoi que ce soit contre votre gré. Croire le contraire ne fera que
vous freiner.

- Vous vous vexez facilement

Quand on sait exactement qui on est, les autres ont bien du mal à dire ou faire quoi que ce soit
qui puisse nous faire sortir de nos gonds. Les personnes émotionnellement intelligentes sont
dotées d'assurance et d'ouverture d'esprit, ce qui les rend bien plus résistantes. Cela permet
même de faire preuve d'autodérision ou d'accepter plus facilement les plaisanteries des autres,
si on est capable de faire la différence entre humour et humiliation.

5. Les signes d’une présence d’une intelligence émotionnelle supérieure

Le QE permet notamment de détecter les personnes ayant un haut potentiel émotionnel (HPE)
Signe n°1 : Vous savez identifier les émotions et les verbaliser

Tout d’abord, vous avez un quotient émotionnel élevé si vous êtes capable de reconnaître,
d’identifier vos émotions et de les verbaliser avec précision.

L’apprentissage de l’intelligence émotionnelle passe en premier lieu par l’identification de vos


émotions. Or, il est plutôt fréquent de les ignorer. En effet, la prise en compte de l’intelligence
émotionnelle dans l’éducation est récente, ce qui signifie que beaucoup de personnes n’ont
pas eu l’opportunité d’évoluer dans un environnement où les émotions avaient de la place pour
s’exprimer.

Signe n°2 : Vous savez maîtriser vos émotions en toutes circonstances

Avoir un quotient émotionnel élevé c’est également savoir s’exprimer sans se laisser
submerger totalement par vos émotions, en tenant compte du contexte dans lequel vous êtes et
de la personne à laquelle vous faites face. Vous avez pleinement conscience de ce que vous êtes
en train de dire ou de faire et des retombées de vos dires et de vos actions.

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Signe n°3 : Vous savez vous remettre en question

L’intelligence émotionnelle se prouve aussi par votre capacité à vous autoanalyser afin de
prendre du recul pour mettre en lumière vos points forts et vos axes d’amélioration, en vue de
continuer à progresser et à améliorer votre qualité de vie, vos relations avec vous-même et avec
les autres.

Signe n°4 : Vous savez utiliser vos émotions à bon escient

Apprendre à gérer ses émotions sous le prisme de l’intelligence émotionnelle passe également
par l’expression de celles-ci lorsque cela est approprié, c’est-à-dire, suivant le contexte et les
personnes avec lesquelles vous échangez : vous maîtrisez les conséquences de vos mots et de
vos actions sur vous et sur les autres.

Signe n°5 : Vous avez une analyse émotionnelle fine des émotions chez les autres

L’intelligence émotionnelle comporte une dimension personnelle avec la compréhension de vos


émotions, mais aussi une dimension sociale avec la prise en compte des émotions de votre
entourage. En cultivant une forte intelligence des émotions, vous améliorez la qualité de vos
interactions avec les autres, car vous avez conscience de ce que vous dites et de ce que vous
faites. Ainsi, l’impact de vos actions est maîtrisé.

Signe n°6 : Vous savez gérer les relations au travail

L'intelligence émotionnelle, désormais reconnue comme une forme d'intelligence à part


entière, est le fondement des relations saines. Bien plus qu'un concept permettant de mieux
gérer ses émotions, elle permet aux personnes qui en font preuve, de développer des
compétences personnelles (soft skills) de plus en plus recherchées dans le milieu professionnel.

Signe n°7 : Vous prenez soin de vous

Bénéficier d’une intelligence émotionnelle vous permet de prendre soin de vous en toutes
circonstances. Premièrement vous savez refuser et dire non, ce qui nécessite maîtrise et
affirmation de soi. Se faisant, vous évitez des situations de stress, d’épuisement professionnel et
de surcharge émotionnelle.
6. Comment développer son intelligence émotionnelle

"L'intelligence émotionnelle permet de s'adapter à des situations humaines complexes et aux


pressions du quotidien" explique la coach Latifa Gallo, auteure de "Les 50 règles d'or de
l'intelligence émotionnelle" (Larousse, mars 2016). Du coup, les décisions sont plus justes et
le charisme s'accroît. Ses conseils pour se mettre au diapason.

- Enrichir son vocabulaire émotionnel

Bouleversé, on traverse souvent un "brouillard émotionnel", qui empêche de raisonner avec


lucidité. Pourtant notre langue recèle une large palette de mots, pour caractériser une perception,

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affiner les expressions vagues ou les termes qui désignent les quatre émotions de base : peur,
colère, tristesse, joie. Plutôt que de dire "je vais mal" interrogez-vous : suis-je énervé, inquiet,
anxieux, dépité, outré, mélancolique, etc.

- Chasser les pensées ruminantes

Selon les neurosciences, nous avons en moyenne 60 000 pensées par jour, 95% sont identiques
à celles de la veille, et parmi elles, 80% sont négatives. Or, la pensée précède l'émotion. Se dire
"quelle galère !" va entraîner un sentiment négatif, se dire "ça va bien se passer" va enclencher
un sentiment positif. Il faut donc éduquer ses neurones à penser en positif.

- Détecter les émotions cachées

Il s'agit de déjouer le phénomène appelé "racket émotionnel", qui fausse les rapports avec soi
et avec autrui. En effet, lorsqu'une émotion n'a pas pu être vécue dans le passé, parce qu'elle
n'était pas admise dans la famille ("il n'y a aucune raison d'avoir peur"), elle resurgit tel un
élastique dans le présent, de façon excessive, en se planquant derrière une autre émotion.
Exemple, un torrent de larmes qui masque l'anxiété ou la colère refoulées.

- Faire des compliments et remercier.

Merci + sourire + l'expression du ressenti : vous entrez d'avantage en relation, vous vous
ouvrez.

« Merci, cela me touche beaucoup », « Merci, j'apprécie», «Je vous remercie, c'est important
pour moi », « Cela me fait plaisir, même si je suis un peu embarrassé (ou désarçonné) par le
chaleur de votre compliment.

- Apprendre à pardonner.
Qu’il s’agisse d’un conjoint infidèle, d’un parent qui vous a laissé tomber étant enfant, ou d’un
ami qui a révélé vos secrets, nous devons tous faire face à la question du pardon. Doit-on
vraiment pardonner, et si oui comment ?

Maintenant que vous avez été lésé et que la vague initiale d’émotion est passée, vous êtes
confronté à un nouveau défi : pardonnerez-vous à cette personne ? En pardonnant, vous
abandonnez vos griefs et votre rancœur pour vous permettre de guérir.

Pardonner a des effets très concrets, certaines recherches ont montré que pardonner réduit
l’anxiété, la dépression de même qu’il diminue le taux de mortalité.
- Adopter l'écoute empathique.
L’écoute active a sa place dans toute situation de face à face où l’une des parties veut exprimer
son ressenti et l’autre l’écouter avec bienveillance le message.

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Il s’agit donc, pour ce dernier, de créer un cadre assez rassurant pour que l’interlocuteur puisse
s’exprimer pleinement et se sentir compris.
Avoir cette oreille complètement ouverte est une attitude qui n’est ni naturelle ni évidente.
Conclusion

Il existe un autre mot pour désigner l’intelligence émotionnelle : le caractère. Développer son
intelligence émotionnelle, c’est affermir son caractère, garder la maîtrise de soi, se motiver, se
gouverner, savoir différer la satisfaction de ses désirs.

Najoua GRICH, Enseignante-chercheuse, COPE-RABAT 29

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