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REGRM 015

Beatriz Ferreyra
«GRM Works»

«Demeures aquatiques» (1967) 7’30


«Un fil invisible» (2009) 17’00
«Médisances» (1968/69) 7’00
«Les Larmes de l’inconnu» (2011) 18’27

/ Digital Transfer: Jonathan Fitoussi


/ Cut by Rashad Becker
at Dubplates & Mastering, Berlin, November 2014
/ Layout: Stephen O’Malley /
/ Photos: Laszlo Ruszka (1983/87) © Ina,
Bernard Perrine (1969)
/ Translations: Valérie Vivancos

Coordination GRM: Christian Zanési & François Bonnet


Executive Production: Peter Rehberg

℗ 1967, 1968/69, 2009, 2011 INA-GRM


© 2015 Recollection GRM.
Released in association with Editions Mego.
Courtesy of INA-GRM.
«Demeures aquatiques» (1967)
Le flux affronte sans cesse le reflux. Tout est là. C’est cette tentative perpétuelle
d’interpénétration du solide et du fluide que j’ai voulu illustrer dans cet essai de démarche à
travers la terre, la mer, l’air : les éléments se chevauchent, se replient en eux-mêmes, explosent
en particules infimes vers des zones doucement étales. La sensation de fixité apportée par la
répétition obsessionnelle d’un même objet sonore se dilue et se brise par ce dialogue établi
entre des êtres sonores de différente nature, pour se transformer en mouvement.
Cette œuvre électroacoustique en deux parties nettement différenciées puise sa source sonore
à partir d’instruments classiques et d’instruments moins orthodoxes – tôles, tiges de verre, etc.
– inventés par les frères Baschet. J’ai voulu montrer le contraste entre la répétition rythmique
d’un même objet sonore qui donne une sensation de fixité, un goût électroacoustique, et la
re-création continuelle d’une même sensation à travers des sons semblables mais jamais
identiques. (B. F.)

«Un fil invisible» (2009)


À Christine Groult – Pièce inspirée des différentes étapes de l’Alchimie du Moyen Age. Le
processus alchimique est un processus de transformation, dont le véritable objet est
l’alchimiste lui-même. Ici, ce processus est inextricablement mélangé avec la transformation
des sons et la structure de l’œuvre.» (B. F.)

«Médisances» (1968/69)
Cette œuvre électroacoustique pour 4 pistes a été réalisée à partir de la manipulation
d’instruments d’orchestre, d’un arc à bouche, du souffle et avec la participation de quelques
défauts techniques.
«Médisances» ne prétend nullement revêtir un caractère descriptif, et toute interprétation de
cette musique à ce niveau relève du plus grand malentendu.
Honni soit qui mal y pense ! (B. F.)

«Les Larmes de l’inconnu» (2011)


«Il y a autant de Qâbales que de Qâbalistes» (Carlo Suarès). Première partie d’une œuvre
inspirée par les Qâbalistes Carlos Suarès (la conscience-énergie), Rivka Cremici (le charme de Il y a dans la musique de Beatriz Ferreyra une force magnétique qui génère un
l’énergie mystique) et Shinta Zenke (l’éblouissante calligraphie hébraïque) auxquels je dédie style parfaitement reconnaissable. Le sens et l'intuition du son pourraient le
cette musique. définir. Et, que ce soit dans ses premières œuvres (Médisances, Demeures
aquatiques), ou dans les plus récentes présentées ici, on sentira aisément une
La Qâbala exprime, par ses lettres-nombres, trois différents niveaux de «l’équation
personnalité musicale éprise de liberté.
primordiale de l’univers» : le niveau de l’archétype, celui de la manifestation et l’incarnation,
Pionnière au côté de Pierre Schaeffer dans les années 50 et 60, elle a
et celui de l’universel et du cosmique. Les schèmes construits par les lettres, les nombres et les collaboré à l’élaboration du fameux Solfège de l’Objet Sonore avant de
trois niveaux de compréhension de l’univers seront les sources d’inspiration que soutiendront s’affranchir de l’institution pour se consacrer à la création d’une musique
la totalité de l’oeuvre. exigeante et indépendante.
Je remercie le magnifique flûtiste Hernan Gomez pour sa gentillesse et sa musicalité lors de sa
prise de son. (B. F.) — Christian Zanési & François Bonnet, Paris, 2015
«Demeures aquatiques» (1967)
The flow is constantly facing the ebb. Everything lies here. I wanted to illustrate the perpetual
attempt by the solid and the fluid to interpenetrate via this experimental approach through
earth, sea and air: overlapping elements folding inwards, bursting as tiny particles toward
soft and flat surfaces. The impression of fixity conveyed by the obsessive repetition of a
sounding object dissolves and breaks through this dialogue between sound entities of a
different nature, eventually shifting into a movement.
This electroacoustic piece, articulated into two clearly distinct parts, draws its sound source
from the classical and unorthodox instruments – metal sheets, glass rods, etc. – invented by
the Baschet brothers. I wanted to show the contrast between the rhythmic repetition of a
sounding object, which gives out a feeling of fixity, an electroacoustic flavour and the
continuous re-creation of the same sensation through similar yet not identical sounds. (B. F.)

«Un fil invisible» (2009)


For Christine Groult – This piece was inspired by the various stages of Medieval Alchemy. The
alchemical process is one of transformation, whose actual subject is the alchemist himself. Here,
the process is inextricably tangled with the transformation of sounds and the very structure of
the piece.? (B. F.)

«Médisances» (1968/69)
This electroacoustic piece for 4 channels was produced by manipulating such items as
orchestral instruments, a mouth bow, breath and some unexpected technical defects.
«Slander» is not meant to be of a descriptive nature and any interpretation of the music along
those lines would be a complete misconception.
Honi soit qui mal y pense! (B. F.)

«Les Larmes de l’inconnu» (2011)


The music of Beatriz Ferreyra bears a magnetic force, which generates a truly
«There are as many Qabalahs as there are Qabalists» (Carlo Suares). This is the first part of a recognisable style that could be defined as a unique sense and intuition for
work inspired by the Qabalists Carlos Suares (consciousness-energy), Rivka Cremici (charm of sound. Whether in her early works (Médisances, Demeures aquatiques) or in
the mystic energy) and Shinta Zenke (dazzling Hebrew calligraphy) to whom I dedicate the more recent ones featured here, one can easily perceive a freedom-loving
this music. musical personality.
Through its letters-numbers, the Qabalah expresses three different levels of «primordial A pioneer alongside Pierre Schaeffer, in the 50s and 60s, she worked on the
equation of the universe» : the level of the archetype, that of the event and the incarnation, and development of the famous Solfège de l’Objet Sonore (Music Theory of the
the universal and cosmic level. This whole piece draws its fundamental inspiration from the Sounding Object) before freeing herself from the institution to focus on creating
schemes built by letters and numbers, added to the three levels of understanding of the universe. a challenging and independent music.
I would like to thank the wonderful flutist Hernan Gomez for his kindness and his musicality
during the recording. (B. F.) — Christian Zanési & François Bonnet, Paris, 2015

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