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CULTURE : musiques du XXème siècle


Vocabulaire
Impressionnisme
L’origine de ce terme est picturale : en effet, lors d’une exposition à Paris, en 1974, Manet présente un
tableau, Impression, soleil levant. Désigne ainsi à l’origine la peinture de plein air, mêlant jeux d’ombre et
de lumière, où la couleur dorénavant prime sur le trait.

Musique d’ameublement
Éric Satie, figure essentielle.
Michelle Biget : « La musique d’ameublement fut souvent assimilée à une esthétique de l’imposture. […] la
musique d’ameublement, au-delà d’une forme musicale caractérisée, est avant tout une façon de concevoir et
d’entendre la résultante sonore. Elle permet de passer le temps, elle n’est surtout pas dérangeante. Elle tient
lieu de bruit de fond par ses qualités d’effacement, d’abstraction. Il ne faut pas lui accorder d’importance
puisqu’elle est faite pour ne pas capter l’attention : l’auditeur-consommateur agit comme si elle ne se faisait
pas entendre. Au plan théorique, cette musique nie qu’elle vaille la peine d’être écoutée. […] Cette musique-
ornement trouverait éventuellement sa validité au cinéma. Elle est générée par une époque où tout ce qui
avait eu auparavant un sens de beauté devait être détruit, où l’on fait tout pour irriter le public : elle est
désacralisation de l’Art. »

Expressionnisme
Extrêmes, contrastes, passions, folies.

Dodécaphonisme
Dérivé du grec dodeka, le dodécaphonisme est une méthode d’écriture qui vise à exploiter de manière
systématique les douze sons de l’échelle tempérée. Les principes sont définis par Schönberg : exposition des
douze sons, une série est ainsi formée, puis est soumise à des principes de variation. Plusieurs opérations
possibles : rétrograde (ou récurrence) / renversement (miroir) / rétrograde du renversement / 12 transposition
de chacun (soit 48 possibilités).

Atonalité
Abolition de la tonalité, des principes de subordination et privilèges instaurés par la tonalité. Schönberg
refusait cette dénomination, pour la première fois caractérisant son Pierrot Lunaire : dans son traité
d’harmonie, en 1911, il écrit son projet de « démocratisation de l’harmonie ».

Sprechgesang
Des verbes allemands sprechen : parler ; singen : chanter.

Klangenfarbenmelodie
Littéralement, mélodie de couleurs de son. Notion définie par Arnold Schönberg en 1911 dans son Traité
d’Harmonie. Cf. la troisième pièce « Farben » des Cinq pièces op. 16. (1909)

Proxémisation
Écriture diagonale, répartition des motifs entre les instruments, spatialisation.

Néoclassicisme
Né aux alentours de 1920 en réaction contre le post-romantisme, l’impressionnisme* et l’expressionnisme*.
Retour au XVIIIe, à l’Antiquité, au formalisme, au structuralisme. Les références et emprunts aux
compositeurs et styles du passé se multiplient à travers ce courant. Cf. adeptes du Groupe des Six, P.
Hindemith, S. Prokofiev.
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Timbre
Schönberg : « Je ne puis admettre qu’il existe entre le timbre et la hauteur la distinction absolue que l’on fait
habituellement. Il me semble qu’un son est perçu essentiellement par son timbre, dont la hauteur n’est
qu’une dimension. Le timbre est un vaste domaine dont la hauteur n’occupe qu’une parcelle.

Musique spectrale
Musique dont le matériau exploite les propriétés acoustiques du son (spectre harmonique).

Musique concrète
La notion de musique concrète implique au départ des prises de son et la manipulation d’éléments
préexistants, empruntés à un matériau sonore quel qu’il soit.

Enveloppes
Boulez, Jalons pour une décennie, p. 269.
« Les enveloppes ont un caractère global, elles marquent la prévalence pour un temps d’une dimension
thématique par rapport aux autres.
C’est un type d’écriture, une notion globale englobante qui va au-delà de toute figure thématique.
Phénomène généralisable qui conjugue plusieurs composantes : l’enveloppe ne se discerne pas par le
contenu, mais par le contour, l’allure, l’effet global.
A l’enveloppe, il faut opposer le signal (entité courte qui peut assurer une transition d’une enveloppe à une
autre), ou encore un silence. »

Pop art
Technique picturale (cf. Warhol).
Richard Hamilton (1957) :
Le Pop art est par essence superficiel. Il décline et accumule les sujets quotidiens, banal jusqu’à l’indigence
et l’écoeurement. Démarche associée à une critique de la société de consommation.

Cluster
Grappes de sons très serrés, en accords compacts, formant souvent un total chromatique. Désigne également
le geste pianistique consistant à plaquer le plat de la main, le poing ou l’avant-bras sur la clavier, avec
parfois des effets de glissando.
Henry Cowell est l’un des premiers à avoir utilisé cette technique.

Musique électro-acoustique
Michel Chion et Guy Rebel, Les musiques électro-acoustiques, INA/GRM, Edisud, 1976,
p. 9 : « Cette musique est un fleuve sonore qui résulte de la confluence de deux courants distincts au début :
la musique concrète (attachée à l’utilisation de sons naturels enregistrés) et la musique électronique (qui
travaillait exclusivement sur des sons fournis par des appareils nommés générateurs de fréquence).
Autrement dit la musique électro-acoustique utilise et associe librement les deux types de sources sonores –
naturelle et électronique – selon les intentions du compositeur.

Minimalisme
Le concept de « musique minimale » s’est développé au cours des années 1970, mais il date du début des
années 1960 aux Etats-Unis, en particulier à New York, San Francisco (Cage, groupe Fluxus). Liens étroits
avec les arts visuels (Donald Judd, Ricahrd Serra).
Les traits les plus marquants de cette musique, se confondant souvent avec la musique répétitive, sont une
réduction délibérée et souvent radicale du matériau compositionnel (structure, rythme, mélodies…). La
Monte Young peut être considéré comme le fondateur de ce courant, où s’illustrent également Terry Riley,
Steve Reich, Philip Glass, etc.
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Musique mixte
Musique employant les domaines instrumental et électroacoustique ensemble. Une des premières œuvres en
ce sens est Déserts (1952) de Varèse.

Le post-modernisme
Steve Reich, « quelques prédilections optimistes sur l’avenir de la musique (1970), Ecrits et entretiens sur la
musique, Bourgois, 1981, p. 73 :
« La pulsation et l’exigence d’un centre d’attraction tonale clairement défini réémergeront comme l’une des
sources fondamentales de la nouvelle musique.
Jean François Lyotard, Le Post-moderne expliqué aux enfants, Galilée, 1986.
« Le « post » de « post-moderne » ne signifie pas un mouvement de come back, de flash back, de feed back,
c'est-à-dire de répétition, mais un procès en « ana- », un procès d’analyse, d’anamnèse, d’anagogie, et
d’anamorphose, qui élabore un « oubli initial ».

Sérialisme
Issue du dodécaphonisme et de l’Ecole de Vienne, la technique sérielle favorise un élargissement
considérable du contrôle sur le phénomène sonore, en raison de l’extension qu’elle propose de la notion de
série aux autres caractéristiques du son, c'est-à-dire, en plus de la hauteur, à celle de la durée, du timbre et de
l’intensité.

Stochastique
Michel Philippot : « processus stochastique : l’expression est souvent employée pour désigner des processus
liés au hasard ou aléatoires. D’une manière moins large, elle désigne aussi des phénomènes dans lesquels,
chaque évènement étant aléatoire, l’ensemble de ces derniers constitue un évènement global prévisible.
Lorsque les variables aléatoires tendent vers une valeur donnée, on parle de convergence stochastique. »

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