Correction de la question 1 de l’activité 3 du

thème II, 2024

1) A l’aide des deux cartes fournies, rédigez un paragraphe argumenté sur la France en Révolution,
en pleine guerre civile et extérieure.

Correction :

Si la capitale est l’épicentre de la révolution politique, la ville de Versailles est celle de la

révolution sociale en 1789. Le roi et sa famille sont ramenés à Paris (5-6 octobre 1789) pour montrer
la rupture avec l’Ancien Régime et pouvoir le contrôler plus facilement en le logeant au château des
Tuileries où il vit sous bonne garde. La Révolution est en effet aussi une guerre civile, qui embrase les
campagnes soulevées à la moindre rumeur, comme le montre la Grande Peur de l’été 1789, dont les
destructions cherchent à faire disparaître les titres de propriété nobiliaires. L’abolition des privilèges
de la noblesse et du clergé, demandée par deux nobles le 4 août 1789, cherche à y mettre un terme.
Confrontés au rejet de ce qu’ils symbolisent, beaucoup d’aristocrates de l’ancienne noblesse fuient la
France : ce sont les « émigrés », qui se réfugient à Coblence, en Angleterre et en Italie. Les prêtres
catholiques qui refusent la Constitution civile du clergé s’enfuient par exemple en Espagne puisque le
texte, pourtant signé par Louis XVI, les sépare du pape et de l’Eglise latine de Rome. Louis XVI lui-
même, devenu roi constitutionnel responsable de l’exécutif avec un seul droit de veto pour
s’opposer aux décisions de l’Assemblée nationale qui fait la loi, finit par tenter de fuir le 20 juin 1791
avant d’être arrêté à Varennes puis ramené à Paris. Son frère, le comte de Provence (futur Louis
XVIII) a réussi sa fuite parce qu’il a pris plus discrètement un autre itinéraire. Pensant pouvoir
récupérer son rôle de monarque absolu en cas de défaite, Louis XVI soutient la déclaration de guerre
à l’Autriche en avril 1792. Les armées françaises envahissent les territoires des pays voisins : les
premiers mois sont très difficiles mais la victoire de Valmy le 20 septembre 1792 auréole les débuts
de la Ière République (21-22 septembre 1792).

La France remporte des victoires mais elle est aussi assiégée par une coalition de pays
européens soutenue par les nobles émigrés opposés à la Révolution. La France, avec ses soldats ,
annexe une partie des Pays-Bas, du Luxembourg et de la Belgique actuels où elle impose
l’organisation révolutionnaire. En Suisse et en Italie, la France crée des républiques dites « sœurs ».
Les menaces intérieures demeurent : alors que la Commune insurrectionnelle de Paris et le Comité
de Salut public donnent à la capitale un rôle prioritaire sur les départements en province, s’opposant
aux Girondins, leurs anciens alliés finalement éliminés par les Sans-Culottes entre le 31 mai et 2 juin
1793, les territoires périphériques (littoraux et espaces transfrontaliers) sont des foyers de
contestation royaliste, de révolte (ex. : Corse et Vendée) qui fragilisent l’application des décisions
parisiennes. La répression républicaine est sans pitié à l’égard du mouvement vendéen, dont la
population est atrocement massacrée par les troupes révolutionnaires. La Révolution s’y impose
ensuite par la force après avoir sciemment dévasté et ruiné la Vendée pour la soumettre à l’autorité
de la capitale. La France en révolution est donc en pleine guerre civile et en guerre extéri eure.