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Fiche 2 COHÉSION

1. Cohésion – vers une définition


F. Rastier (1986 : 52) affirme que la cohésion textuelle est principalement un phénomène
sémantique qui renvoie à des relations intralinguistiques entre éléments du contenu tandis
que la cohérence est définie comme un rapport entre contenu linguistique et référent. Ainsi,
la cohésion détermine-t-elle l’appropriation d’une phrase bien formée à son contexte
linguistique.

La cohésion renvoie à des phénomènes dits de surface, que le sujet doit détecter et
interpréter s’il est confronté à une tâche de compréhension ou dont il lui faut connaître
l’organisation en sous-systèmes structurés par des oppositions afin de les employer à bon
escient, en production. La cohésion concerne de manière très précise la psycholinguistique.
Donc, lorsque plusieurs propositions s’insèrent dans la même phrase ou se trouvent
coordonnées, apparaissent le plus souvent des marques de surface assurant une cohésion
entre elles.

Un texte est toujours organisé, « articulé », il a un sens, une cohérence. Il faut que le lecteur
puisse suivre, de phrase en phrase, « le fil du texte », son sens. Il faut aussi que le texte
avance, que chaque paragraphe apporte une information nouvelle. Les textes constitués
d’un grand nombre de phrases sont aussi liés à des situations définies mais on y observe
souvent de différents moyens qui servent à relier une phrase à une autre, un paragraphe à
un autre, les différentes parties entre elles, constituant ainsi la cohésion et la cohérence du
texte.

Les mécanismes de cohésion marquent des relations de solidarité entre deux sous-
ensembles de constituants internes aux structures de phrase. Ainsi, la cohésion détermine-
t-elle l’appropriation d’une phrase bien formée à son contexte linguistique. Lorsque
plusieurs propositions s’insèrent dans la même phrase ou se trouvent coordonnées,
apparaissent le plus souvent des marques de surface assurant une cohésion entre elles.
2. Anaphore et cataphore
Ces marques consistent à introduire les arguments et à organiser leur reprise dans la suite
du texte, c’est-à-dire qu’elles assurent le rappel de ce dont on parle, le thème ; elles sont
réalisées par un sous-ensemble d’unités que l’on qualifie d’anaphores comme l’anaphore
pronominale, l’anaphore lexicale, la nominalisation, etc. Ces procédés assurent la stabilité
et la continuité du texte. D’abord, la cohésion peut être assurée par la répétition d’un mot
avec ou sans changement de déterminant. Par déterminants, nous entendons les articles
définis/indéfinis, les adjectifs possessifs/démonstratifs/indéfinis, etc.

Anaphore se définit comme toute reprise d’un élément antérieur dans un texte. Une
expression est anaphorique si son interprétation référentielle dépend d’une autre expression
qui figure dans le texte.

(1) Ma mère a décidé de passer les vacances en Italie. C’est une bonne idée !

Le pronom remplace un constituant qui le précède, c’est à dire il fait référence à un élément
du discours qui a été cité. En effet, le pronom ce remplace la décision de passer les vacances
en Italie qui le précède. L’anaphore peut renvoyer à divers éléments du texte, à un mot, à
un syntagme, à une phrase complète.

Cataphore : désigne le renvoi à un élément postérieur


(2) Je te le répète : c’est une drogue.
Le pronom le se réfère à un constituant placé après lui.
La cohésion du texte consiste dans le fait que les mots essentiels doivent se répéter
d’une phrase à l’autre. Cependant la répétition continue d’un mot alourdit les phrases, donc
on utilise des substituts pour un mot à répéter.

3. Procédés de cohésion
La cohésion du texte consiste dans le fait que les mots essentiels doivent se répéter d’une
phrase à l’autre. Cependant la répétition continue d’un mot alourdit les phrases, donc on
utilise des substituts pour un mot à répéter.
Les substituts ou mots de reprise
L’objet principal de l’information – une chose, un être humain, un animal ou une idée –
peut être désigné par des mots ou groupes de mots différents qui permettent d’éviter les
répétitions et peuvent même apporter des informations complémentaires : ce sont les
substituts.
La valeur des substituts
- Les substituts grammaticaux permettent seulement d’éviter les répétitions.

- Les substituts lexicaux peuvent apporter, en plus, des informations nouvelles.

Complétez ce tableau

Substituts grammaticaux Substituts lexicaux

Les pronoms Ex : Groupe nominal minimal Le chat mange une souris


personnels (nom propre ; déterminant Minet mange une souris
+ nom) Cet animal domestique
Ce félin mange une souris
Les pronoms Groupe nominal expansé Le chat noir
démonstratifs par un ou plusieurs
adjectifs
Les pronoms Groupe nominal expansé Le chat de ma voisine
possessifs par un ou plusieurs
compléments
Les pronoms Groupe nominal + Le chat noir de ma
indéfinis plusieurs expansions voisine

…. Groupe nominal expansé Le chat qui boit son


par une proposition lait…
relative
Ainsi, pour suivre étroitement le raisonnement d’un texte, le lecteur doit-il accorder une
attention particulière à tous les indices qui en assurent l’enchaînement et la construction.
Pour écrire un texte, il faut à la fois suivre la cohésion superficielle (enchaînement local)
et constituer la cohérence profonde (structure globale).

En bref, la textualité propose un équilibre délicat entre une continuité-répétition d’une part
et une progression de l’information d’autre part. La cohésion est nécessaire mais non
suffisante pour la formation d’un texte. En effet, une séquence de phrases cohésives ne
formerait pas un texte si elles ne traduisaient pas des idées reliées à un ensemble. Pourtant,
sans la cohésion, le processus d’interprétation d’un texte sera plus coûteux. Il semble que
la notion de cohérence englobe celle de cohésion et qu’il existe entre elles une relation
étroite. Pour assurer la cohérence, il faut la cohésion textuelle et vice versa.

Activités

1. Quelle est la définition de la cohésion ?

2. Présentez les procédés de cohésion.

3. Observez. Dans les textes suivants, comment reprend-on un élément de la phrase


précédente pour faire avancer le texte ?
Texte 1
Il était une fois un roi très puissant qui avait une fille belle comme le jour. Elle s’appelait
Rosette et avait tout juste seize ans.
Un jour, le roi décida que la jeune fille devait se marier. Celle-ci le supplia : elle n’avait
pas envie de le quitter mais il avait l’habitude d’être obéi et il ne céda pas. Aussi envoya-
t-il des serviteurs dans tous les pays voisins. Ils emportaient avec eux le portrait de la
princesse.
Texte 2
Dans le pays voisin régnait un roi très bon et fort respecté de ses sujets. Hélas, son fils
unique était atteint de mélancolie. Ce prince, que l’on appelait Aimé, restait des heures à
sa fenêtre sans manger et sans boire. Aucun des médecins de la cour n’avait réussi à guérir
le jeune homme. Celui-ci maigrissait à vue d’oeil et tous craignaient pour sa vie. La reine
le suppliait à genoux de révéler les raisons de sa mélancolie mais il se contentait de soupirer
en silence.
 Relevez dans ces deux textes les pronoms personnels et indiquez quels noms ils
reprennent.
Relevez les mots ou les groupes de mots qui désignent le personnage-sujet.
Dans quels buts l’auteur utilise-t-il des termes différents ?
Classez selon leur nature, les différents substituts précédemment relevés.
Comparez les substituts.
a. Quels sont ceux qui permettent simplement d’éviter la répétition ?
b. Quels sont ceux qui apportent des informations nouvelles ?
Par quels moyens les phrases sont – elles liées ?

3. Le petit texte qui suit est très difficile à lire à cause des répétitions
Supprimez-les quand c’est possible : pour cela, utilisez des termes de reprise. Précisez
leur nature.
Pierre attend le train. Mais le train a du retard et Pierre s’impatiente parce que Pierre est
pressé de partir. Pierre va à Strasbourg. Jean, l’ami de Pierre, habite à Strasbourg depuis
deux ans. Jean ne veut pas revenir à Poitiers. Jean a passé son enfance à Poitiers mais Jean
est fâché avec sa famille et Jean déteste Poitiers. Mais Jean n’est pas fâché avec Pierre !
Pierre a promis de rendre visite à Jean quand Jean est parti mais Pierre ne l’a pas encore
fait et Pierre et Jean ne se sont pas revus depuis le départ de Jean. Pierre sait que Jean attend
Pierre avec impatience et Pierre pense souvent à Jean. La semaine dernière, Jean a
téléphoné à Pierre pour demander à Pierre de venir voir Jean. Pierre a enfin accepté. Pierre
est très content de revoir Jean, Pierre a beaucoup de choses à dire à Jean.
4. Cherchez les substituts pour les mots suivants selon le modèle :
- Internet – une invention technologique – la fenêtre ouverte sur le monde…
La pluie….
Le chômage….
La crise économique…..
Le chaperon rouge…….
Le loup…….

5. Soulignez les mots de reprise et expliquez leur nature et leur valeur. C’est anaphore
ou cataphore ?
1. Sa conférence était bonne. Mais la tienne était meilleure.
2. J’ai visité la maison de Bruno ; la mienne est plus spacieuse.
3. Aujourd’hui, les élèves participent à une journée d’activités sportives : certains
joueront au hockey, d’autres feront du ski.
4. Il faudrait multiplier les petits bois. Ce sont des haltes et des abris pour les animaux.
5. Mais je me suis aussi rendu compte qu’il est plus important encore de se demander
ceci : réussir sa vie, qu’est-ce que cela veut dire ?
6. Ton jardin de fleurs est beau mais je préfère celui de Danielle.
7. La lumière grisâtre qui pénétrait dans la verrière du toit tombait directement sur le
tableau posé sur le chevalet. […] Elle s’arrêta devant la peinture, l’observa longuement.
Fiche 3 COHÉRENCE

1. Les règles de cohérence

Un texte, quel qu’en soit le genre doit toujours avoir un sens cohérent. Les phrases doivent
former un tout significatif, c’est le texte. Pour qu’un texte soit cohérent, il faut :

 qu’il comporte dans son développement des informations qui se répètent


(RÉPÉTITION ou REPRISE) ;
 qu’il comporte dans son développement des informations nouvelles
(PROGRESSION) ;
 qu’il n’y ait aucune contradiction entre les informations présentées (NON
CONTRADICTION) et entre les informations avec les connaissances du monde du
destinataire ;
Dans un texte, les phrases suivent un ordre : une phrase est relative à celle qui précède ou
qui suit, les unes après les autres et que les mots essentiels doivent se répéter. Cependant
la répétition continue d’un mot alourdit les phrases. On utilise donc des mots de reprise (ou
des substituts) pour un mot à répéter.

2. La reprise
2.1 Reprise par un pronom
C’est le procédé le plus souvent utilisé. La répétition est réalisée par l’emploi des pronoms
personnels, pronoms possessifs, démonstratifs, relatifs, indéfinis et interrogatifs. Le
pronom peut remplacer un constituant qu’on peut repérer dans le texte ou hors du texte lui-
même.

Dans un texte, le pronom se substitue à un mot ou un groupe de mots qui se trouvent


habituellement avant le pronom
(1) Monsieur B monte dans la voiture. Il s’installe confortablement et démarre.
Le pronom il remplace le constituant : Monsieur B.
Certains pronoms ne prennent leur signification qu’en se référant au contexte. C’est le cas
des pronoms JE et TU : le Je désigne la personne qui parle et le TU celle à qui le JE
s’adresse. Ces deux pronoms n’ont pas de référent possible en dehors d’une situation
d’énonciation. La répétition de ces pronoms dans le texte ne fait que rappeler les partenaires
d’une situation de communication. L’emploi du pronom indéfini on amène aussi des
références extra-textuelles.
(2) Chez nous, on prend la moto comme véhicule principal.
Dans cet exemple, le pronom on n’a pas de référent dans la phrase même. Il renvoie à un
référent hors texte, qui ici désigne les gens en général. Ce mode de rappel a recours à des
éléments extra-textuels. Le pronom peut reprendre tout de l’énoncé antérieur comme le cas
du pronom personnel « le ».
(3) Nous étions heureux ; mais nous ne le sommes plus.

2.1.1 Reprise totale


Le pronom peut assumer une représentation totale. Certains pronoms peuvent remplacer
tout un fragment du texte comme le cas des pronoms personnels de troisième personne il,
de certains démonstratifs ceci, cela, ça, celui-ci, celui-là, et des relatifs qui, etc. La
transformation consiste à remplacer un nom ou un groupe de mots par un pronom.
(4) Elle a échoué. Cela rend tristes ses parents.
Cela remplace la totalité du constituant Elle a échoué.

2.1.2 Reprise partielle


Certains pronoms ne remplacent qu’une partie du groupe nominal. Ce sont souvent des
pronoms indéfinis comme certains, plusieurs, quelques-uns, la plupart, etc.
(5) Sur cent personnes interrogées, la plupart disent aimer la vie en ville.
La plupart ne remplace qu’une partie du groupe nominal cent personnes interrogées.

2.1.3 Représentation conceptuelle


(6) J’ai vu la moto de Julie. La mienne est plus confortable.
Le pronom possessif la mienne renvoie au concept moto et non au constituant explicite du
texte la moto de Julie. Dans ce cas, il s’agit de la représentation conceptuelle.

2.2 Les substitutions lexicales


Le constituant peut être remplacé par un nom ou un groupe nominal qui peuvent être un
simple synonyme ou une expression, ou par hyperonyme.

2.2.1 Substitution fidèle


C’est la reprise du nom avec simple changement de déterminant. Les déterminants se
retrouvent dans l’entourage du nom, comme les articles définis/indéfinis, les adjectifs
possessifs/démonstratifs/interrogatifs, etc. Il vient préciser la signification du mot qu’il
accompagne. Le déterminant ajoute un complément d’information lié au contexte.
La répétition peut être assurée par les déterminants, le plus souvent par un déterminant
défini (article défini, déterminant possessif ou démonstratif). L’emploi des déterminants
permet d’établir des liens en référant à des informations livrées dans le texte ou supposées
connues hors du texte.
(7) Une carte n’est utilisable que si elle n’est pas périmée.
Ma carte est sur la table.
L’emploi de l’article indéfini une dans ce cas nous fait savoir qu’il fait référence à
n’importe quelle carte. Par contre, Ma carte fait référence à une carte particulière, la carte
du locuteur. L’adjectif possessif permet de l’identifier.

2.2.2 Substitution infidèle (par un groupe nominal)


C’est une reprise avec changements lexicaux ou la reprise par un terme plus général
est possible.
(8) J’ai vu le tableau de Julie. La peinture est vraiment très originale
(9) Toute la soirée, Julie ne pense qu’à son nouvel ami. Le garçon aux
cheveux noirs est vraiment séduisant (substitution par une expression
nominale).
Balzac → cet écrivain
La voiture → ce moyen de transport

2.2.3 Substitution par un mot synthèse


(10) Les oranges coûtent 3 euros le kg, les pommes 2 euros le kg, les prunes
4 euros le kg et les poires 2 euros le kg. Ces fruits sont tous importés des pays
du nord. (substitution par un hyperonyme).

2.3 D’autres procédés


 La nominalisation
(11) Paul est parti. Son départ ne me rend pas triste.
La substitution peut apporter une information supplémentaire qui se comprend par le texte
ou par le contexte de l’énonciation. En fait, le phénomène des substitutions lexicales offre
de multiples possibilités de varier l’expression, tout en assurant des liens par la répétition.
À la différence des pronominalisations, la substitution lexicale véhicule souvent un apport
efficace d’éléments nouveaux et constitue un facteur de progression du texte.

En outre, on observe que quelques adverbes comme ainsi ou pareillement ou adjectif


comme tel peut assurer aussi la reprise.

(12) C’est là que je vais aller faire mes études.


(13) Une telle conduite lui a valu la médaille du sauvetage.
 Reprise par un GAdv
Les GAdv comme là, là-bas, pareillement, etc., peuvent assurer aussi la reprise
(14) Je suis allée au club, les enfants étaient là.
Là reprend le constituant au club.
 Les recouvrements présuppositionnels et les reprises d’inférences
Avec les recouvrements présuppositionnels, le rappel porte sur des contenus sémantiques
non manifestés, qui doivent être reconstruits pour qu’apparaissent explicitement les
récurrences. Pour comprendre le lien entre les phrases, il faut construire le sens implicite.
(15)
- Anne va ce soir au cinéma ? (a)
- Non, sa mère est malade. (b)
- Non, elle mange. (c)
(a) va bien avec (b). Il semble que la cohérence de cette séquence (a+b) est assurée. (b)
rappelle une présupposition de la question (Anne a l’intention de faire quelque chose ce
soir). La réponse (b) (Non, elle ne le ferait plus parce que sa mère est malade) porte cette
considération implicite tandis que la réponse (c) ne recouvre aucune. Il n’y a donc pas de
moyen de reconstruire la continuité.
Les reprises d’inférences opèrent sensiblement de la même manière. Une information doit
être déduite pour établir des liens sémantiques. Toutefois, c’est par le recours à des
connaissances extra-textuelles ou des connaissances du monde que la récupération peut
s’effectuer.
(16) Ça y est : les Bleus sont en finale. Après avoir éliminé son adversaire en
demi-finale, l’équipe de France est jugée maintenant le candidat le plus lourd
pour la Coupe du monde.

Dans notre monde, une équipe de football n’accède à la finale que lorsqu’elle gagne la
demi-finale. La phrase « les Bleus sont en finale » permet donc de déduire que les Bleus
ou l’équipe de France a remporté la demi-finale. Cette idée inférée est répétée dans la
deuxième phrase « Après avoir éliminé son adversaire en demi-finale, l’équipe de
France… ». Cette reprise d’inférences renforce donc la cohérence de la séquence.

Les recouvrements présuppositionnels et les reprises d’inférences sont des facteurs de


cohérence essentiels au niveau de la structure profonde du texte. Avec la
pronominalisation, les déterminants et la substitution lexicale, ils constituent l’éventail des
procédés de rappel qui créent des liens dans le texte. Ces éléments de répétition sont
nécessaires pour assurer la cohérence du discours, mais ils ne peuvent la garantir à eux
seuls. De plus, un texte qui contiendrait trop de répétitions deviendrait rabâchage. Le texte
doit également dire quelque chose et se développer progressivement.
3. La non-contradition
Comme à chaque dimanche, Julien s’est rendu chez son voisin pour le visiter. Celui-ci
ouvre la porte et lui demande de s’identifier.
Dans cet exemple, vue la première phrase, le lecteur peut comprendre que Julien connaît
son voisin et a l’habitude de le visiter. Celui-ci connaît donc son nom. Le contenu de la
deuxième phrase ne tient pas compte de ces données. La demande d’identification ne peut
se situer logiquement dans ce contexte. De plus, la première phrase situe l’action dans le
passé avec le verbe conjugué au passé composé « Julien s’est rendu » tandis que la
deuxième phrase nous ramène au présent « Celui-ci ouvre la porte et lui demande … ».
Un énoncé est toujours situé dans un certain cadre qui définit les conditions d’énonciation
et c’est la référence à ce contexte qui détermine la pertinence du discours.

4. L’emploi des temps et des modes du verbe


Le verbe, centre de phrase, est un élément cohésif au plan syntaxique. L’emploi des temps
verbaux peut se rattacher à LA PROGRESSION, LA NON-CONTRADICTION. Un
changement de temps verbal peut éliminer une contradiction et rétablir la cohérence.
Selon les types de textes, certains temps et modes verbaux sont privilégiés par rapport à
d’autres.
- Temps commentatifs : passé composé, présent, futur simple, futur antérieur. Ils
expriment souvent la tension.
- Temps narratifs : plus-que-parfait, passé antérieur, imparfait, passé simple,
conditionnel. Ils expriment la détente.
- L’impératif et l’infinitif sont souvent utilisés dans le texte injonctif.
(17) Quelques personnes parlaient dans la rue. Deux femmes attendaient à
la boulangerie. Trois jeunes buvaient du thé dans un café. Soudain, on a
entendu une explosion : c’était peut-être un attentat ! Les gens sont sortis
dans la rue ; les trois jeunes ont couru après la moto. Mais ils n’ont pas
réussi à l’attraper. Ils sont allés au commissariat et ils ont décrit : il avait
une cinquantaine d’années, il portait une veste bleue ; il avait les cheveux
frisés et le visage rond…
Par l’emploi de ces temps, le locuteur peut transmettre de l’information dans des
dimensions différentes. Dans cet exemple, l’imparfait est utilisé pour décrire et le passé
composé pour exprimer une série d’action.

Activités
Travail en groupe : Chaque groupe doit repérer dans un extrait de livres littéraires les
procédés de cohérence que les auteurs ont utilisés.
1. Présentez les règles de cohérence
2. Soulignez les mots de reprise. Précisez leur nature et leur valeur.
Texte 1 Mots de reprise
On le connaissait à dix lieues aux ………………………………………………
environs le père Toine, le gros Toine, ………………………………………………
Toine-ma-Fine, dit Brûlot, le ………………………………………………
cabaretier de Tournevent. Il avait ………………………………………………
rendu célèbre le hameau enfoncé dans ………………………………………………
un pli du vallon qui descendait vers la ………………………………………………
mer, pauvre hameau paysan composé ………………………………………………
de dix maisons normandes entourées ………………………………………………
de fossés et d’arbres. ………………………………………………
Elles étaient là, ces maisons, blotties ………………………………………………
dans ce ravin couvert d’herbe et ………………………………………………
d’ajonc derrière la courbe qui avait ……………………………………………….
fait nommer ce lieu Tournevent. Elles ………………………………………………
semblaient avoir cherché un abri dans ………………………………………………
ce trou comme les oiseaux qui se
cachent dans les sillons les jours ………………………………………………
d’ouragan, un abri contre le grand vent ………………………………………………
de mer, le vent du large, le vent dur et ………………………………………………
salé, qui ronge et brûle comme le feu, ………………………………………………
dessèche et détruit comme les gelées ………………………………………………
d’hiver. ……………………………………………….
………………………………………………
………………………………………………
………………………………………………

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