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USEK – Faculté des Arts et des Sciences

ABBOUD Jane – 201901853

LFR 420 : Lectures plurielles, Dr. Samar EL HAGE

Semestre 202110 – Semaine 8 : Les écrits romanesques de Jean Cocteau - Le Fantôme de


Marseille

Assignment

1- Quels motifs coctaliens repérez-vous dans ce court récit ? (références à la biographie de


l'auteur, références intertextuelles, etc.)
Dans plusieurs œuvres de Jean Cocteau, se trouvent des traces de ses écritures
précédentes, ce que nous pouvons nommer « les constantes coctaliennes ». Dans Le
Fantôme de Marseille, il y a présence de trois personnages : Rachel, qui est l’oratrice.
Maxime qui est au centre de l’histoire racontée par Rachel, et M. Valmorel qui y joue
aussi un rôle important.
Tout d’abord, le personnage de Maxime, nous rappelle un autre personnage qui est
présent dans Les Enfants terribles et dans Le Livre Blanc : Dargelos. Plusieurs points
communs relient Maxime et Dargelos : tous deux sont d’une beauté extrême et
impossible de ne pas tomber dans leurs charmes : « Il faut d’abord vous dire que
Maxime était joli – joli comme vous ne vous en faites pas une idée, tellement joli que j’en
avais honte. […] Il était si joli, si joli que toutes les femmes étaient jalouses de ses
cheveux, de ses cils, de sa taille, de sa peau. » (Le Fantôme de Marseille, en parlant de
Maxime). Dargelos lui, présente le même portrait : « Les privilèges de la beauté sont
immenses. Elle agit même sur ceux qui ne la constatent pas. Les maîtres aimaient
Dargelos. » (Les Enfants terribles, en parlant de Dargelos). Sans oublier aussi qu’ils
aiment s’habiller en femme, pour Maxime, c’est devenu une habitude : « […] mais on
s’habituait à le voir habillé en femme […] Et il voulait absolument sortir habillé en
femme […] » Quant à Dargelos : « L’autre épreuve le montre en costume d’Athalie. […]
Dargelos avait voulu tenir le rôle qui servait de titre à la pièce. »
De plus, les thèmes de la fatalité, la mort et la folie ne sont pas uniquement présents dans
cette œuvre : Maxime est mort après avoir échappé à un accident précèdent et Paul des
Enfants terribles est aussi mort après qu’il fuit la boule de Dargelos. La folie de la
narratrice, Rachel : « Je devenais folle !» quand elle apprend la mort de son bien-aimé
Maxime et elle tire sur M. Valmorel, rappelle une scène pareille des Enfants terribles
lorsque Elisabeth joue le rôle de pantomime, un acte de folie, et se suicide lorsque son
frère/amoureux Paul meurt aussi.
Aussi, la scène de l’accident produit avec Maxime peut être mise en parallèle avec cette
de Paul. Maxime est tombé et renversé par une voiture et puis ramené par M. Valmorel à
la maison. Paul dans la même situation est emmené par son ami Gérard à sa maison.
Mais, les paroles de Rachel : « […] c’était un faux accident exprès ! […] C’est le sort.
C’est la malchance ! […] il n’a pas osé dire la vérité […] » Le « sort » et la
« malchance » insinuent la « boule de neige » lancée par Dargelos comme si le destin agit
sur les personnages.
M. Valmorel qui est « […] malheureux avec sa femme et ses filles […] » à cause de son
homosexualité se trouve dans la même situation que le père du narrateur dans Le Livre
Blanc.
Avec les références intertextuelles, se trouvent des références propres à la vie personnelle
de Cocteau. La manière dont Rachel essaye de faire comprendre son histoire au Juge
d’Instruction,
qu’elle se sent incomprise, renvoie au vécu de Cocteau qui proteste toujours qu’il est
l’écrivain incompris de son siècle et utilise son œuvre pour se faire comprendre. De la
même manière que Rachel « […] (se) trouvai(t) trop laide […] », Cocteau se sent aussi
laid et toujours « mal dans sa peau ».
Apres l’accident de Maxime, il est installé dans une garçonnière, ce que Cocteau a fait et
là où il s’est inspire le plus pour écrire ses œuvres.

2- En quoi ce texte est-il un discours argumentatif?


Ce récit est tout d’abord un « discours » parce que premièrement nous avons une oratrice,
qui est Rachel, qui s’adresse à un Juge d’Instruction, avec peut-être la présence d’un
public, puisque le cadre spatial est probablement une salle d’audience. Ce discours prend
une voie argumentative puisque nous pouvons le qualifier de discours judiciaire : Rachel
se défend devant un Juge pour prouver son innocence, en présentant des arguments et des
preuves. Nous assistons donc à un plaidoyer. Rachel base ses arguments sur le pathos :
elle joue sur le sentiment des auditeurs pour les persuader. Elle commence au début par
déclarer de dire : « Toute la vérité et rien que la vérité. » Ainsi, elle capte leur
bienveillance à travers son honnêteté. Elle désigne son histoire de « triste » et au lieu de
commencer par elle-même, elle évoque Maxime, son amoureux qui la rend folle, qui est
d’un charme extrême. Elle accuse donc Maxime d’être la raison de son malheur, alors
Maxime est devenu l’accuse, mais elle essaye de l’innocenter lui et ses actes. Le
travestissement de Maxime a commencé pour l’aider à fuir la police, mais, l’idée l’a plu
et celle-ci est devenue une habitude pour lui. Il ne veut faire du mal à personne. Rachel
accuse le destin et l’ignorance de ce qui va arriver : « Mais on se savait pas ! On ne se
sait jamais. » C’est le caractère impulsif de Maxime qui lui cause ses problèmes. Son
accident est faute à la « malchance » et par « peur » il prétend devant M. Valmorel d’être
une fille, pour susciter sa pitié, alors il l’héberge. Jouant un sale tour à M. Valmorel,
Rachel prétend vouloir seulement rire avec Maxime, ayant toujours de pures intentions.
Même le revolver est acheté uniquement pour faire peur. Le deuxième accident de
Maxime, qui fut fatal, est mal-compris par Rachel : elle croit que quelqu’un a tué
Maxime, mais c’est toujours le destin. Même lorsque Rachel tire sur M. Valmorel, elle lui
fait du bien puisque sa « nature » est un cauchemar dans ce monde. Mais il ne doit pas
être jugé pour ce qu’il est, puisque de sa nature coule de l’amour, du bien. Donc, elle est
bel et bien innocente se son crime.

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