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DOSSIER DE PRESSE

LA FONDATION DU PATRIMOINE
LANCE UNE SOUSCRIPTION
NATIONALE
POUR LA RESTAURATION DE
LA CROIX DE LORRAINE
CONFÉRENCE DE PRESSE SUR LE SITE DE COLOMBEY-LES-DEUX-ÉGLISES
(CHAMPAGNE-ARDENNE) VENDREDI 8 NOVEMBRE 2013 À 12H
LANCEMENT DE LA SOUSCRIPTION SAMEDI 9 NOVEMBRE 2013

www.fondation-patrimoine.org/don-
croixdelorraine

SOMMAIRE
I. COMMUNIQUÉ DE PRESSE PAGE 2
II. MONTANT ET NATURE DES TRAVAUX PAGE 3
III. LA FONDATION DU PATRIMOINE EN QUELQUES MOTS PAGE 4
chef de service presse & internet IV. LA FONDATION CHARLES DE GAULLE PAGE 4
Laurence Lévy
téléphone
V. INFORMATIONS PRATIQUES PAGE 6
01 53 67 76 05 LA CONSTRUCTION DE LA CROIX DE LORRAINE
mail
laurence.levy@fondation- De Gaulle fait le choix de la croix de Lorraine dès 1938 page 7
patrimoine.org Le choix de 1940 page 7
La décision de la croix de Lorraine de Colombey page 9
chargée de mission presse
régionale
L’approbation d’Yvonne de Gaulle page 10
Mélanie Prévost Le comité national chargé de la construction page 10
téléphone Un financement populaire page 10
01 53 67 75 99 Le cahier des charges page 11
mail
melanie.prevost@fondation-
Le défi technique page 12
patrimoine.org La construction page 13
L’inauguration page 14
adresse L’avenir page 14
Fondation du patrimoine
23-25, rue Charles Fourier ANNEXES
75013 Paris
site
Historique de la croix de Lorraine page 15
www.fondation-patrimoine.org Discours du président Pompidou lors de l’inauguration page 15
Croix de Lorraine de Colombey-les-Deux-Eglises © Fondation C.de Gaulle

I. COMMUNIQUÉ DE PRESSE
LA FONDATION DU PATRIMOINE LANCE
UNE SOUSCRIPTION NATIONALE
POUR LA RESTAURATION DE
LA CROIX DE LORRAINE
CONFÉRENCE DE PRESSE SUR SITE VENDREDI 8 NOVEMBRE 2013 À 12H
LANCEMENT DE LA SOUSCRIPTION SAMEDI 9 NOVEMBRE 2013

www.fondation-patrimoine.org/don-
croixdelorraine
chef de service presse & internet
Laurence Lévy
téléphone
01 53 67 76 05
mail
laurence.levy@fondation-
patrimoine.org

chargée de mission presse La décision de réaliser la croix de Lorraine de Colombey trouve son origine
régionale en 1954, le jour où le général de Gaulle confie à un journaliste : « Voyez
Mélanie Prévost
téléphone
cette colline. C'est la plus élevée. On y édifiera une croix de Lorraine quand
01 53 67 75 99 je serai mort et de partout on pourra la voir ». D'après André Malraux, le
mail Général sceptique aurait ajouté : « Personne n'y viendra, sauf les lapins
melanie.prevost@fondation-
patrimoine.org
pour y faire de la résistance… ». En réalité, dès son édification, la croix
attire 400 000 visiteurs…
adresse
Fondation du patrimoine Inaugurée le 18 juin 1972, près de deux ans après la mort du Général,
23-25, rue Charles Fourier
75013 Paris grâce à une souscription nationale et l’aide de 67 pays étrangers, la croix
site de Lorraine de Colombey rappelle à jamais le souvenir de celui qui a
www.fondation-patrimoine.org redonné à la France son honneur et son indépendance.
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Aujourd’hui, la croix de Lorraine nécessite des travaux de restauration, qui


seront l’occasion de procéder à des aménagements permettant de mieux
accueillir les 100 000 visiteurs qui viennent chaque année retrouver le
souvenir et l’esprit du général de Gaulle, et de garantir leur sécurité.

A cette fin, la Fondation du patrimoine et la Fondation Charles de Gaulle ont


signé une convention-cadre de partenariat et lancent, samedi 9 novembre
2013, jour anniversaire de la mort du Général, une souscription nationale
historique pour réunir les fonds nécessaires aux travaux.

UNE CONFERENCE DE PRESSE AURA LIEU SUR LE SITE DE LA CROIX DE LORRAINE


À COLOMBEY-LES-DEUX-ÉGLISES EN HAUTE-MARNE
VENDREDI 8 NOVEMBRE 2013 À 12 H

APPEL AUX DONS

Aidez-nous à préserver ce lieu qui appartient au patrimoine de tous les


Français ! Pour faire un don, rendez-vous sur la page consacrée au
projet du site internet sécurisé de la Fondation du patrimoine :
www.fondation-patrimoine.org/don-croixdelorraine
où vous pourrez :
► FAIRE UN DON EN LIGNE
ou
► TÉLÉCHARGER LE BULLETIN DE SOUSCRIPTION ET L’ENVOYER ACCOMPAGNÉ DE
VOTRE CHÈQUE à la délégation Champagne-Ardenne de la Fondation du
patrimoine (le bulletin de souscription sera également disponible sur le site
de la croix, à la délégation Champagne-Ardenne, etc.)

II. MONTANT ET NATURE DES TRAVAUX

Le montant des travaux s’élève à 359 625 €.


La croix de Lorraine mesure 44,30 mètres de haut pour un poids total
sans fondations de 950 tonnes. Elle est revêtue d'un parement en granit
rose de Perros-Guirec et est habillée de surfaces en bronze de 10 mm
d'épaisseur (voir Le défi technique page 12).
Plus de quarante ans après son édification, elle nécessite un nettoyage
global et une restauration au niveau des jointements.
Sur l’esplanade, les pierres en granit gris clair du Tarn doivent être
changées.
L’espace dans son ensemble reçoit chaque année 100 000 visiteurs pour
lesquels il convient d’assurer la sécurité.
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III. LA FONDATION DU PATRIMOINE EN QUELQUES MOTS


Créée par la loi du 2 juillet 1996 et reconnue d'utilité publique par le
décret du 18 avril 1997, la Fondation du patrimoine, organisme privé
indépendant à but non-lucratif, a pour mission de promouvoir la
connaissance, la sauvegarde et la mise en valeur du patrimoine
national, et plus particulièrement du patrimoine non-protégé par l'Etat
au titre des monuments historiques.
L'action poursuivie par la Fondation du patrimoine s'inscrit au service du
développement local durable, en soutenant la création d'emplois ainsi
que la formation et l'insertion professionnelle des jeunes, et en
favorisant la transmission des savoir-faire traditionnels.
La Fondation du patrimoine veille, dans l'accomplissement de ses
missions, à mobiliser les énergies privées (entreprises, associations,
particuliers) susceptibles de s'investir en faveur de la cause de la
sauvegarde du patrimoine et travaille en étroit partenariat avec les
collectivités territoriales et les services de l'Etat.
La Fondation du patrimoine contribue à l'identification des éléments de
patrimoine bâti et naturel confrontés à des risques de dégradation ou
de disparition et apporte son assistance aux propriétaires dans
l'élaboration de projets de sauvegarde et de mise en valeur, en
contribuant, le cas échéant, au financement desdits projets.
Depuis l'année 2002, la Fondation du patrimoine développe le mécénat
populaire par l'organisation de souscriptions publiques dédiées à la
sauvegarde ou à la mise en valeur d'éléments notables de patrimoine
bâti ou mobilier appartenant à des collectivités ou à des associations.
Elle encourage les initiatives développées par les porteurs de projets
pour stimuler la mobilisation de la population et du tissu économique
local.
Au 1er janvier 2013, la Fondation du patrimoine a soutenu plus de
18200 projets, ce qui correspond à un montant total de travaux
engagés de 1,36 milliards d’euros, et à 3100 emplois créés ou
maintenus chaque année dans le bâtiment.

IV. LA FONDATION CHARLES DE GAULLE

La Fondation Charles de Gaulle est indépendante et apolitique. Elle est


reconnue d’utilité publique depuis le décret du 22 septembre 1992.
Créée avec l’accord du général de Gaulle en 1971, la Fondation Charles
de Gaulle a pour mission de perpétuer la mémoire de « l’homme du 18
juin ».
LA MISSION DE LA FONDATION
La mission de la Fondation est de servir la mémoire du général de Gaulle,
de faire connaître son action en France comme à l’étranger et de
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transmettre les valeurs qu’il nous a laissées qui sont le patrimoine commun à
tous les Français.
C’est dans ce but que la Fondation
- rassemble tous les documents écrits, sonores, photographiques ou
cinématographiques, ainsi que tous les objets concernant l’œuvre et l’action
du général de Gaulle,
- facilite les recherches concernant la vie et l’œuvre du général de Gaulle,
notamment par l’attribution de bourses d’études ou de prix,
- fait connaître l’action du général de Gaulle au grand public et aux
scolaires en France comme à l’étranger grâce à la publication d’ouvrages
de référence et de revues et à l’organisation d’exposition permanentes ou
temporaires.
ENTRETENIR LA MEMOIRE
L’action de la Fondation s’inscrit également dans une perspective
mémorielle : celle de la mémoire combattante, de l’Homme du 18 juin et du
chef des Français libres mais aussi celle du fondateur de la Vème
République. C’est pourquoi, elle participe aux grandes commémorations
gaulliennes, conçoit et réalise des manifestations en France et à l’étranger
et s’attache à conserver et à ouvrir au public les « lieux de mémoire »
gaulliens.
DE NOUVEAUX OUTILS DE COMMUNICATION
Aujourd’hui, afin de toucher un public toujours plus large, la Fondation
s’ouvre aux nouveaux modes de communication et à l’utilisation des
nouvelles technologies. Elle s’est notamment donné les moyens d’assumer
une politique muséale ambitieuse visant à doter les « lieux gaulliens » des
équipements muséographiques les plus contemporains (Maison natale du
général de Gaulle à Lille, Historial Charles de Gaulle au musée de l’Armée
des Invalides, Mémorial Charles de Gaulle et La Boisserie à Colombey-les-
deux-Eglises). Ne pouvant financer à elle seule ces projets, la Fondation,
quand elle n’est pas maître d’ouvrage, a su garder un magistère moral et
une présence garantissant la continuité de sa mission originelle.
ECLAIRER L’AVENIR
L’objectif de la Fondation est également de s’inscrire dans l’avenir en
associant le nom du général de Gaulle aux préoccupations
contemporaines, notamment dans les pays où son action a particulièrement
marqué les esprits. Forte de cette légitimité, la Fondation Charles de
Gaulle fédère ses partenaires institutionnels et privés autour de projets
porteurs en France comme à l’étranger. Ainsi, la Fondation souligne-t-elle
l’actualité des valeurs qui irriguent la pensée du général de Gaulle.
Le Club d’entreprises de la Fondation Charles de Gaulle :
Animé par Bertrand Collomb, président d’honneur de Lafarge, le club
d’entreprises de la Fondation Charles de Gaulle est composé à ce jour :
Aéroports de Paris, Air France, Caisse des Dépôts, CEA, EDF, GDF Suez,
Moët-Hennessy,Total.
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V. INFORMATIONS PRATIQUES

FONDATION DU PATRIMOINE
23/25, rue Charles Fourier – 75013 Paris
Tél. : 01 53 67 76 00
Site : www.fondation-patrimoine.org

DÉLÉGATION CHAMPAGNE-ARDENNE DE LA FONDATION DU PATRIMOINE


25 rue Libergier – 51100 Reims
Délégué régional : Pierre Possémé
Chargée de mission : Céline Vilain
Tél. : 03 26 97 81 72
Mail : champagneardenne@fondation-patrimoine.org
Site : www.champagne-ardenne.fondation-patrimoine.org

FONDATION CHARLES DE GAULLE


5, rue de Solférino – 75007 Paris
Tél. : 01 44 18 66 77
Mail : contact@charles-de-gaulle.org
Site : www.charles-de-gaulle.org
Page du site consacrée au projet :
www.fondation-patrimoine.org/don-croixdelorraine
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LA CONSTRUCTION DE LA CROIX DE LORRAINE

De Gaulle fait le choix de la croix de Lorraine dès 1938

Insigne du 507e régiment de chars de combat

Le lieutenant-colonel de Gaulle prend le commandement du 507e


Régiment de Chars de Combat le 5 septembre 1937 basé au quartier
Lizé de Montigny-lès- Metz. Désireux d’établir un lien particulier entre
les habitants et le régiment, de Gaulle décide de baptiser les quatre-
vingt-dix chars de son régiment dont les marraines seront principalement
des épouses d’officiers. A cet effet et afin de renforcer le sentiment
d’appartenance régimentaire, le colonel de Gaulle crée un insigne
ovale en argent dont la bordure est constituée de lames d’épée. La
partie supérieure porte un heaume de chevalier sur deux bombardes
entrecroisées au-dessous duquel on trouve une salamandre et une croix
de Lorraine. Charles de Gaulle ne méconnait pas l’attachement de la
nation à cette terre de Lorraine où il restera jusqu’au déclenchement des
hostilités.

Le choix de 1940
Le général de Gaulle, refusant la défaite, décide de poursuivre le
combat depuis Londres, où il entre dans l’Histoire en prononçant son
fameux Appel à la résistance le 18 juin 1940.
En quelques jours, il s’agit pour le général de Gaulle d’organiser, depuis
Londres, cet embryon de France qui dit non. Grâce à la BBC, il appelle
les Français à le rejoindre et à continuer le combat : « La flamme de la
Résistance ne doit pas s’éteindre et ne s’éteindra pas ».

Très vite se pose la question d’identifier les moyens et forces des


Français libres à l’aide d’un signe distinctif.
Dès le 1er juillet 1940 à Londres, sur proposition du vice-amiral Muselier
et en présence du capitaine de corvette d’Argenlieu, la croix de
Lorraine est adoptée comme emblème de la France libre.
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Quel nom plus évocateur pour une France résistante que celui de la
Lorraine, terre de Jeanne d’Arc, qui a tant lutté au cours de son histoire
pour rester française ! Ce signe si facile à mémoriser et à dessiner
s’oppose aussi à la croix gammée de l’occupant nazi.
Le choix de ce symbole était le bon : il rassemblera l’ensemble de la
Résistance aussi bien de l’extérieur que de l’intérieur.

Emblème de la France libre Croix de la libération

Le 2 juillet 1940, la croix de Lorraine devient par décret du général de


Gaulle le signe officiel des Forces navales françaises libres. Les
bâtiments de guerre et de commerce reçoivent l’ordre de porter « à la
proue un pavillon carré bleu orné en son centre de la croix de Lorraine en
rouge ». Les appareils des Forces aériennes françaises libres doivent
également porter à côté de la cocarde réglementaire une croix de
Lorraine inscrite dans un cercle.
L’ingénieur maritime Villeneuve du 4ème bureau réalise au cours de l’été
1940 l’insigne officiel des Français libres.
Charles de Gaulle le premier épingle à son uniforme cette croix de
Lorraine tréflée rouge à liseré blanc sur un losange bleu. Le 18 juin
1942, ce modèle orne la tribune de l’Albert Hall de Londres où le
général de Gaulle commémore l’Appel à la résistance.

Enfin, les Compagnons de l’Ordre de la Libération reçoivent une


médaille sur laquelle figure à l’avers un glaive surchargé d’une croix de
Lorraine et, au revers, la devise « patriam servando victoriam tulit »
(« en servant la patrie il a apporté la victoire »).
page 9

La croix de Lorraine de Colombey

La croix de Lorraine de Colombey © Fondation Charles de Gaulle –


O. Brunet

Le général de Gaulle meurt le 9 novembre 1970 et son corps repose


dans la tombe familiale du petit cimetière de Colombey, aux côtés de
sa fille Anne.
Très vite se pose la question de l’édification d’une croix monumentale
dans le village haut-marnais. Deux ans plus tard, la croix de Lorraine
s’élève dans le ciel de Colombey.
Mais l’idée du monument est bien plus ancienne. Elle date de 1954 et
c’est le général de Gaulle lui-même qui l’a évoquée au cours de la seule
interview, accordée à un journaliste, dans sa demeure de La Boisserie.
Soutenu par les barons du gaullisme, réunis au sein d’un comité national,
le projet l’est aussi par la Grande Chancellerie et les Compagnons de
l’Ordre de la Libération, porteurs légitimes de la mémoire gaullienne.
La famille de Gaulle suit de très près le projet, participe aux décisions
et veille au respect des valeurs gaulliennes. L’un de ses vœux le plus
cher est d’affirmer et de démontrer que ce projet mémoriel n’a aucun
caractère politique ou religieux.

La mise en place d’un comité national relayé par les antennes


départementales entraîne une dynamique populaire, qui dépasse les
frontières de la France (67 pays étrangers participent). La souscription
nationale pour l’édification de la croix remporte un franc et massif
succès : elle témoigne de la continuité du sentiment collectif.
Par l’élévation de cette croix monumentale en granit et en bronze,
l’objectif recherché est de perpétuer le souvenir du Général. Au-delà du
symbole gaullien, ce monument a aussi pour rôle de fédérer la nation
autour de son histoire.
page 10

L’approbation d’Yvonne de Gaulle


Habituellement très hostile aux hommages, Yvonne de Gaulle est en
revanche favorable à l’érection d’une croix de Lorraine sur la colline de
Colombey.
Yvonne de Gaulle joue un rôle déterminant : aucune décision ne sera
prise sans son accord préalable. Ainsi elle participe en novembre 1971
au choix définitif du projet, parmi les cinq ébauches retenues par le
comité. Pourquoi ce choix ? Est-ce la grandeur et l’austérité de cette
croix ? Ou encore la noblesse des matériaux que sont le granit et le
bronze ?
Au cours des travaux, elle se rend régulièrement sur la colline pour
assister à la progression de la construction, veillant à la préservation de
la forêt aux abords du chantier. En mars 1972, elle est présente lors de
l’arrivée et du montage des premiers éléments préfabriqués en béton
recouverts de granit.
Finalement, c’est Yvonne de Gaulle qui fixe au 18 juin 1972 la date de
l’inauguration de la croix de Lorraine : elle souhaite « une brève
cérémonie patriotique. Le 9 novembre étant réservé au souvenir
religieux. »

Le comité national chargé de la construction


Dès le 21 mars 1971, quelques mois après le décès du Général, est
constitué un comité national du mémorial du général de Gaulle. Sa
mission première est d’élever sur la colline « une grande croix de
Lorraine qui rappellera à jamais le souvenir de celui qui a redonné à la
France son honneur et son indépendance ».
Placé sous le haut patronage du président de la République Georges
Pompidou et sous la présidence d’Henri Duvillard, ministre des Anciens
Combattants et Victimes de Guerre, ce comité se compose d’une
trentaine de barons du gaullisme tels Geoffroy de Courcel, Gaston
Palewski ou encore Pierre Lefranc. On remarque aussi la présence
d’André Malraux et de Jean Raullet, alors maire de Colombey.
Le 15 octobre 1971, douze projets « scrupuleusement anonymes » sont
remis au comité. Un mois plus tard, le projet définitif est désigné.

Un financement populaire
L’autre mission qui incombe au comité national du mémorial est de
trouver le financement du projet. C’est le 18 juin 1971 que Claude
Hettier de Boislambert, Grand Chancelier de l’Ordre de la Libération
lance à la télévision et à la radio, une souscription nationale.
Des comités départementaux sont alors créés afin de recueillir les
subventions des collectivités publiques et les dons « des enfants de
France. » Il est également prévu que les chefs de mission diplomatique
puissent recevoir les contributions des gouvernements étrangers.

Plusieurs millions de personnes apportent leur contribution. 67 pays


étrangers s'associent à l'entreprise, en particulier le Liban, qui contribue
page 11

largement à la souscription et offre 1 000 cèdres du Liban qui sont


plantés sur la colline lors d'une cérémonie. Il faut ajouter que les
architectes en charge du projet ont reversé l'intégralité de leurs
honoraires (soit plus de 500 000 FF) au Comité national du mémorial.

Le succès de la souscription est tel qu'une somme deux fois plus


importante que prévu est réunie, ce qui permet l'achat d'un important
domaine, la réalisation de voies d'accès et du logement du gardien. Au
total, les dépenses s'élèvent à 981 658 FF pour les acquisitions
foncières et 4 749 507 FF pour les travaux.

Le cahier des charges


Le concours est lancé en mai 1971 à l’adresse des architectes qui
souhaiteraient « édifier à Colombey-les- Deux-Églises un ensemble
monumental au lieu-dit La Montagne.
Le cahier des charges apporte des précisions sur la construction du
projet :
• les matériaux : le granit est imposé aux architectes.
• son orientation : les branches de la croix devront être orientées Est-
Ouest. « Ce sera le symbole des liens nouveaux qui, voulus, par le
général de Gaulle, unissent la France et l’Allemagne. » Puis quelques
mois plus tard, sur demande de Madame de Gaulle, l’orientation est
prévue Nord-Sud afin que « la croix de Lorraine soit visible par-dessus
la cime des arbres et de face à partir de la route de Bar-sur-Aube. »
• sa hauteur : elle est d’abord prévue entre 10 et 15 m ; puis entre 25
et 45 mètres ; elle atteindra au final 44,30 mètres ;
• son éclairage : il ne devra s’effectuer que dans quelques
circonstances exceptionnelles ;
• les aménagements proches : « aucune autre installation ne devra être
visible de La Boisserie. Le site devra, de ce côté, être sauvegardé » ;
Chaque architecte devra déposer, le 15 octobre 1971, auprès du
comité, son projet constitué par des dessins présentés sur deux châssis en
bois selon plusieurs perspectives (plan, coupe et élévation). Un dossier
explicatif de 12 pages accompagne le tout.
Ce n’est pas moins de douze projets de croix de Lorraine monumentale
qui seront examinés par le comité national du mémorial du général de
Gaulle.
Chaque planche reçoit un signe distinctif afin de respecter
scrupuleusement l’anonymat des architectes.
Parmi ces projets pour certains pharaoniques ou staliniens, le plus
souvent titanesques, c’est l’équipe d’architectes Nébinger-Mosser qui
remporte finalement le concours le 3 novembre 1971 par 20 voix sur
35 votants, soutenus par Madame de Gaulle. Tous deux anciens
résistants, Marc Nebinger et Michel Mosser ont défendu un projet sobre
et moderne à la fois, en conformité avec les différentes exigences
mentionnées dans le cahier des charges du comité.

Le projet est officiellement présenté à la presse le 7 janvier 1972.


L’ambition des architectes est d’édifier une croix de Lorraine
page 12

monumentale pouvant être vue de loin tout en conservant ses


proportions pour les visiteurs venant se recueillir à son pied. Le choix
stratégique du lieu d’édification, à 397 mètres d’altitude, doit accroître
la monumentalité du mémorial et les lignes lisses qui marquent le
parement de la croix, doivent accentuer la verticalité de l’édifice.
D’emblée, le parti pris architectural séduit : le choix d’édifier une croix
de Lorraine aux proportions strictement identiques à celle des
Compagnons de la Libération est chargée d’une forte valeur
symbolique. La volonté des architectes d’intégrer cet édifice monumental
à l’environnement naturel tout en préservant le village emporte tout
autant l’adhésion.
Le projet est certes audacieux mais les architectes réussissent avec brio
à mener le chantier à terme. En seulement sept mois, ils composent avec
de multiples contraintes techniques et font face à de nombreuses
difficultés.
Architectes, ingénieurs, entrepreneurs et ouvriers œuvrent sans relâche
avec pour motivation une même volonté : satisfaire la volonté de
Madame de Gaulle d’inaugurer le mémorial le 18 juin 1972.

Le défi technique
L'ouvrage que les architectes ont élaboré sur le papier est une immense
croix de Lorraine de 44,30 mètres de haut pour un poids total sans
fondations de 950 tonnes, revêtue d'un parement en granit rose et
habillée de surfaces en bronze de 10 mm d'épaisseur. Les contraintes
techniques sont nombreuses, et doivent toutes être réglées dans un temps
record :

• définir l'échelle du monument est un premier défi : il doit être vu de


loin et dépasser la forêt environnante, tout en conservant ses
proportions pour les visiteurs qui viennent se recueillir à son pied.
• La température : la construction de la croix se faisant durant les mois
d'hiver, à une température pouvant chuter à - 15°C, il est impossible de
recourir à la technique de coffrage coulissant prévue lors du concours.
Les architectes trouvent une solution de rechange en utilisant la technique
du béton armé précontraint [le procédé de précontrainte consiste à
relier entre eux différents éléments d'un bâtiment grâce à des tubes
insérés dans le béton où sont passés des câbles qui, une fois tendus,
stabilisent l'ouvrage].
• Le problème du bronze : la fabrication d'éléments de bronze de
1.68 mètre de longueur est impossible dans les fonderies industrielles.
Les architectes trouvent finalement une fonderie traditionnelle
alsacienne, la fonderie Zwiebel, qui réussit à fabriquer les éléments
demandés dans des moules en sable.
• Le lieu de fabrication et de stockage : pour réaliser la préfabrication
des éléments de la croix, les couler les uns contre les autres par pont
roulant, il faut trouver une aire de travail d'au moins 50 mètres de long,
couverte et chauffable. Une entreprise de la ville de Woippy en
Lorraine accepte de libérer un immense hangar, transformé en quelques
semaines en lieu de préfabrication.
page 13

• Une grande inconnue : si la technique de précontrainte est bien


maîtrisée en 1972, on ignore encore quel en est le comportement quand
elle s'effectue dans deux directions, comme l'exige la réalisation des
deux bras de la croix...

La construction

La construction de la croix © Michel Möser

A Perros-Guirec, le granit est découpé en gros blocs à l'aide de lances


thermiques, et débité en scierie aux dimensions voulues. Pour réaliser les
éléments striés de revêtement de la croix, le granit est percé par une
série de fleurets, puis éclaté. Tous ces éléments sont acheminés en
Lorraine, à Woippy. Là, un moule est réalisé pour couler les éléments du
fût de la croix. Après deux essais infructueux, les morceaux coulés sont
séchés par étuvage.
Pendant ce temps, à Colombey, les terrassements sont réalisés, avec des
fondations de 10 mètres sur 12, représentant un poids de béton de
1 100 tonnes.
Le 14 mars 1972, le premier élément est expédié de Woippy à
Colombey. A partir de là, la production et le transport des éléments ne
cessent plus. Une grue automotrice empile trois voussoirs par jour, qui
sont ensuite mis en précontrainte. Le travail s'effectue de jour et de nuit,
à l'aide de projecteurs, souvent dans un froid intense. Madame de
Gaulle vient régulièrement encourager les ouvriers, de même que le
général Alain de Boissieu, qui passe de nombreuses soirées sur le
chantier. Le 6 mai, le dernier couvercle est mis en place. Dans la nuit du
17 au 18 juin, le gazon est déroulé autour de la croix. Au total, 350
compagnons, cadres, ingénieurs et maîtres d'œuvre ont travaillé sans
interruption pendant 118 jours à la réalisation de l'ouvrage.
page 14

L’inauguration
Le 17 juin 1972, à Paris, Henri Duvillard, ministre des Anciens
Combattants et Victimes de Guerre et président de la commission du
mémorial, recueille la flamme sous l'Arc de triomphe et allume un
flambeau relais qui est transporté jusqu'à Colombey par un engin
blindé. Sur la place du petit village, le soir, devant le monument aux
morts, Henri Duvillard enflamme une coupe de bronze. Au même instant,
la croix de Lorraine de 44 mètres de haut s'illumine. Une veillée
rassemble jusqu'à minuit, autour du monument aux morts, Henri Duvillard,
Philippe de Gaulle, Alain de Boissieu, et de nombreuses associations
d'anciens combattants. Le lendemain, 18 juin 1972, une foule de
50 000 personnes s'amasse au pied de la croix et sur toute la colline.
Dès 10h, le conseil de l'ordre de la Libération, les membres du Comité
national, la famille du Général (Madame de Gaulle, l’amiral Philippe
de Gaulle, le général et madame de Boissieu) arrivent sur le parvis du
monument. Le président de la République, Georges Pompidou, prononce
un discours.
Aussitôt le discours terminé, deux jeunes Saint-Cyriens dévoilent, cachées
sous un long drapé tricolore, les citations portées sur le mur de granit en
lettres de bronze : elles rendent hommage au de Gaulle universel,
humaniste et libéral.
Dès le départ des officiels, une foule nombreuse, arborant des
drapeaux à croix de Lorraine s’avance depuis le bas de la colline
jusqu’à l’aire de recueillement du monument.

L'avenir
La Croix de Lorraine de Colombey est au centre du parcours
muséographique qui est en cours de réalisation à Colombey. Ce centre,
ouvert depuis octobre 2008 sur la colline du Mémorial, propose une
exposition permanente de 1 600 m² consacrée à Charles de Gaulle et
à son œuvre.
page 15

ANNEXES

Historique de la croix de Lorraine


D’origine chrétienne, l’histoire de ce symbole débute au Mont Golgotha
à Jérusalem où fut crucifié le Christ. Selon la tradition, en 327-328,
l’impératrice Hélène fait exhumer trois croix dont celle présumée du
Christ. Les morceaux détachés sont autant de reliques qui voyageront
depuis la Terre Sainte à travers toute la chrétienté. A l’issue de la
sixième croisade, un morceau de la Vraie Croix, sculpté en forme de
croix à double traverse, est offert par l’évêque Thomas de Crète à
Jean d’Alluye, qui ramène la précieuse relique en terre angevine.
Devenu duc de Lorraine par mariage, René 1er d’Anjou (1409-1480)
conserve la croix comme emblème. René II la fera représenter sur ses
drapeaux dans sa lutte contre Charles le Téméraire. Après sa victoire à
la bataille de Nancy (1477), la croix dite désormais « de Lorraine »
devient le symbole de l’indépendance et de la résistance. Au fil des
siècles, la croix de Lorraine est utilisée comme emblème de la Ligue
catholique sous Henri III ou encore comme symbole de l’Alsace-Moselle
perdue après le désastre de 1870.

Discours prononcé le dimanche 18 juin 1972 lors de l'inauguration de la


croix de Lorraine de Colombey par le président Georges Pompidou
« Françaises, Français,
« Voyez cette colline. C'est la plus élevée. On y édifiera une croix de
Lorraine quand je serai mort et de partout on pourra la voir ». Cette
prédiction faite il y 18 ans, au détour d'un entretien, la voici aujourd'hui
réalisée par la volonté et le concours de millions de Français et même
d'étrangers qui ont contribué à l'érection de ce monument. Il se dresse à
Colombey-les-Deux-Églises dont le nom est connu de toute la terre
parce qu'ici a vécu et repose le général de Gaulle. Il se dresse sur la
colline la plus élevée, non pas seulement pour qu'on le voie, mais parce
que tout au long de sa vie et de son action le général est allé droit
devant lui, de hauteur en hauteur. Il ne comporte que la croix de
Lorraine parce que cette croix est le symbole de la France Libre, de la
Libération, de la résurrection nationale, de la grandeur retrouvée. Il est
inauguré en ce jour anniversaire de l'Appel du 18 juin pour nous
remémorer que Charles de Gaulle est d'abord l'homme qui refusa la
défaite et appela la France au combat et à l'espérance.

18 juin 1940. L'Appel lancé de Londres est bien sûr une réaction de
l'honneur. Mais il n'est pas pour autant inspiré par le courage du
désespoir. Il exprime la certitude logique et cependant divinatoire que
la capitulation est absurde, que la défaite nazie est inscrite dans les
faits, que la France doit pouvoir être présente à la victoire. Au prix de
longs efforts pour rassembler les dévouements et les sacrifices, et grâce
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a une action politique obstinée vis-à-vis de tous, y compris des alliés, le


18 juin trouvera son aboutissement le 26 août 1944. Et ce sera la
descente triomphale des Champs-Elysées, dans Paris libéré par l'effort
commun des troupes de Leclerc, des combattants de l'intérieur et des
armées alliées.

Ayant incarné la survie de notre honneur et de nos armées, le général


de Gaulle, désormais, prend en charge la nation. Il fait resurgir la
France dans un monde qui n'en avait gardé que l'incertain souvenir. Il
restaure la République. Il rétablit l'État dans son autorité et dans sa
dignité. Il entreprend la reconstruction du pays. Il réalise en quelques
mois les réformes économiques et sociales les plus profondes que nous
ayons connues. Il rend enfin la parole au peuple, qui va décider de nos
institutions. La coalition des partis ayant en définitive fait aboutir un
projet de constitution qui condamne les Pouvoirs publics à la division et
à l'instabilité, le général de Gaulle commence une longue croisade tout
au cours de laquelle les rangs des fidèles iront s'éclaircissant. Mais
viennent les difficultés majeures ; c'est vers lui que se tourne, d'emblée
et d'instinct, le peuple tout entier.

Dès lors, la France va se redresser et progresser dans tous les domaines


à une vitesse vertigineuse. Des institutions nouvelles sont établies
solennellement, qui garantissent et concilient libertés et efficacité. Le
terrible problème algérien est résolu au prix de bien des drames et de
bien des souffrances, dans des conditions qui, hélas ! étaient devenues
inévitables. La décolonisation de l'Afrique noire est réalisée de la
manière la plus féconde. Le redressement économique et financier
permet à la France d'ouvrir ses frontières au Marché commun et d'en
tirer non pas dommage, mais profit. Le progrès économique
s'accompagne de nouveaux pas sur la voie du progrès social, que
marquent notamment, à deux reprises, les ordonnances créant et
généralisant la participation. A l'extérieur, la réconciliation franco-
allemande établit les bases indispensables de la construction
européenne. La création de la force stratégique qui entraînera, par
voie de conséquence, notre sortie de l'organisation intégrée de l'OTAN,
consacre l'indépendance de notre politique. La politique de détente et
de coopération avec l'Est ouvre les voies à une véritable sécurité en
Europe. Le monde stupéfait voit la parole de la France, bien ou mal
accueillie, susciter partout un intérêt majeur. Et les voyages que le
général de Gaulle entreprend en Allemagne, en Union Soviétique, en
Pologne, en Roumanie, en Amérique du Nord, en Amérique latine, en
Indochine, provoquent d'immenses élans populaires : par sa bouche, c'est
l'indépendance des nations, le droit des peuples à disposer d'eux-
mêmes, l'esprit de coopération et de paix qui s'expriment superbement.

Voici pourtant, à nouveau, l'heure des difficultés. Les troubles de mai


1968, en dépit du redressement final, compromettent profondément nos
finances, la situation de notre monnaie, l'autorité extérieure de notre
politique. Pour repartir de l'avant, le général de Gaulle cherche à
provoquer un nouveau sursaut national. On connaît la suite. Au
lendemain du référendum négatif d'avril 1969, il tire aussitôt les
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extrêmes conséquences. Avec la noblesse qui fut toujours sienne, il se


retire, dans la grandeur, c'est-à-dire dans le silence, s'attachant à
retracer pour l'Histoire le récit de ce qu'il a fait et de ce qu'il a voulu. La
mort, hélas ! l'empêcha de mener l'œuvre à son terme.

Mais, Mon Général, vous le savez, la mort est un commencement. Votre


légende commence à peine à prendre son vol et déjà l'ombre de ses
ailes recouvre la France, et vers elle et vers vous monte et montera
chaque jour davantage la gratitude nationale. Pour nous qui portons
devant l'Histoire le terrible poids d'être ceux qui, après Charles de
Gaulle, ont assumé la responsabilité du pays, nous faisons, devant cette
croix de Lorraine et sur votre tombeau, serment d'être fidèles à la leçon
que nous avons reçue de vous : tout pour que vive la France. »

La croix en chiffres
• Plus de 35 hectares de terrain ont été achetés au prix des Domaines
pour la réalisation du mémorial.
• Le montant des travaux pour la construction de la croix s’est élevé à
4 749 507 francs, somme financée grâce aux fonds levés lors de la
souscription nationale. Au premier rang des départements les plus
généreux figurent le département du Bas-Rhin avec 294 877 F ou
encore celui de la Marne avec 185 356 F.
• Par grand vent (jusqu’à 150 km/h), le sommet de la croix est soumis à
des mouvements dont l’amplitude atteint 10 à 12 centimètres.
• Les 58 câbles tendus ont une longueur d’ensemble de 1,4 km ce qui
représente 16,8 km de fil d’acier spécial.
• Le poids total du bronze employé pour couvrir le parement de granit
et les sous-faces des bras s’élève à 16,348 tonnes.
• Au total, 350 compagnons, cadres, ingénieurs et maîtres d’œuvre ont
travaillé sans interruption pendant 118 jours à la réalisation de
l’ouvrage, dont 32 à l’assemblage in situ de la croix.

Les éléments constitutifs de ce dossier de presse sont issus de l’exposition


sur le quarantième anniversaire de la croix de Lorraine inaugurée au
Mémorial Charles de Gaulle de Colombey-les-deux-Eglises le 18 juin
2012.

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