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- « Motif » est le matériau de base avec une fonction structurante (=une partie
seulement de cette mélodie, qui peut être récurrente et qui structure éventuellement
le thème dans son ensemble).
➢ Alors que le « motif » est plutôt dans la forme donnée à cette histoire : « engage la
relation entre le contenu thématique et la forme d’une œuvre » (Bernard Franco).
Thème littéraire
Il corresponde à des éléments qui sous-tendent un texte entier, le « sujet » dont traite un
texte ou un discours (Cesare Segre, « Du motif à la fonction, et vice versa »,
Communications, 1988) → il dit que ce sujet peut être indépendant de l’œuvre en fonction de
référent ou de référence extérieure.
On voit tout de suite que c’est qlqch qui n’est pas seulement existant dans l’œuvre et
dans le lien avec la société → l’histoire qui évolue est donc particulièrement important
pour le thème par rapport à d’autre élément comme la matière et le motif.
Matières littéraires
La matière est plus difficile à cerner pcq il n’y a pas dans toutes les langues un mot
pour cela (en anglais, et parfois en français, confusion avec le therme de « thème » =
literary themes).
- Mais Pierre Brunel et Yves Chevrel dans leur introduction à la littérature comparé
souhaitent faire une distinction : la distinction thème (mais dans le sens de matière)
-mythes demeure le problème le plus délicat à résoudre.
Différences entre mythe ethnoreligieux et mythe littéraire :
- Il est d’origine orale donc a aussi une dimension/origine collective pcq il a été
transmit dans une culture avant d’être transcrit et devenir le fait d’auteur qui
l’investisse individuellement → il a une dimension religieuse dans le sens où
ceux qui le raconte accorde foi au récit.
- Il a une origine connue puisqu’il est le fait d’un auteur même s’il est anonyme, il
est donc écrit → la dimension du texte prévaut pcq c’est une certaine
élaboration d’un auteur sur la dimension de l’histoire qui est racontée et
transmise oralement.
Le mot mythe signifie au départ histoire : c’est ce qui reste comme structure essentiel
de l’histoire que l’on raconte.
Pourquoi le mythe littéraire est autre chose qu’un texte ?
C’est un ensemble qui devient mythe pcq il est perpétué → il y a une certaine saturation
symbolique, donc un mythe n’est pas un texte réaliste c’est qlqch qui relève d’un
imaginaire fortement structuré, c’est donc qlqch qui relève par-là de la fascination.
Soit il y a une force de répulsion, soit une force de fascination qui interpelle le
destinataire → le mythe a une dimension métaphysique, c’est peut être ça qui est
l’essentiel.
Donc même s’il n’est pas de l’ordre de la religion, il y a qqlch de métaphysique
comme la question du bien et du mal peut l’être sans être forcément religieuse.
Dans ce sens on peut penser que la matière est un ensemble qui relève d’un imaginaire
qui intéresse pour qu’elle soit aussi dvp mais qui n’a pas cet horizon métaphysique
qui est propre au mythe.
Comme le mythe, la matière littéraire à une sorte de « plot » préformé : événements
historiques intrigues, littéraires prégnantes → càd qu’on est là dans une chaine ou un
complexe de plusieurs motifs (=la matière est constituée par un certain nombre de motif).
Exemples de matières qui ne relèvent pas de mythe : Billy the Kid, le Cid, Ulenspiegel, Le
Juif errant, Guillaume Tell, Shylock, Golem, Hamlet, Romeo et Juliette, Turandot, Werther, le
franc-tireur (« Freischütz ») etc.
On peut aussi constater que les matières littéraires ont des relations assez typiques
avec les périodes littéraires mais d’une autre façon que les thèmes qui sont plutôt liés aux
évolution de la société simplement :
- Affinité avec certaines matières particulières (matières historiques, réflexion sur
comportements collectifs etc.)
Note : Le lien entre les textes appartenant à une même matière ≅ hypertextualité
Le motif
Il peut être appréhender en s’aidant d’autres arts comme l’art plastique où on a la répétition
de forme bien définie ; ≈ musique : phrase ou fragment complet qui se répète de façon
régulière (notamment les arts décoratifs où on parle de motifs) → le motif doit être une
forme que l’on peut isoler dans un contexte : répétions de forme bien définie, ce qui
caractérise le motif.
De façon analogue, c’est une phrase ou un fragment qui se répété de façon régulière.
Cette idée de répétition n’est pas forcément propre au motif littéraire.
On étudie les motifs littéraires depuis qu’on s’intéresse à la littérature orale pcq on a
remarqué qu’il y a des motifs qui reviennent, qui peuvent être pris dans un autre
contexte → ils reviennent dans de nvlles histoires justement pcq la littérature orale
fonctionne en réutilisant des motifs.
A partir de là on est arrivé a considéré le motif littéraire : une petite forme esthétique qui
idéalement a une valeur signifiante/une signification importante dans le texte (elle peut
aussi être accessoire, mais alors ne donne pas lieu à une analyse).
➢ Leitmotiv (fonction structurante importante) : répétition à l’intérieur d’une œuvre dans
le sens où il structure le texte ou une œuvre musicale.
Réseau signifiant de motifs dans la littérature moderne : le motif est particulièrement
important dans la littérature moderne où ils peuvent même l’emporter sur l’histoire
raconté → la littérature moderne commence à se désintéresser de l’histoire raconté de
façon évidente et veut incruster dans le texte une autre signification sous-jacente qui
peut s’établir de façon signifiante.
On peut appréhender le motif selon 2 cas :
- Mythème : on peut appréhender le motif en le comparant au mythème dans la
mythocritique → sauf que le motif n’est pas constitutif, càd qu’on peut raconter
l’histoire sans motif.
- Image : on peut aussi comparer le motif à l’image pcq le motif a souvent une
dimension visuelle car matérielle, ce sont souvent des objets, mais ce ne sont
pas toute sortes d’images → seulement celles qui ont une certaine force
psychologique, thématique donc signifiante.
Exemples de motifs : descente aux enfers, tyrannicide, pacte avec le diable, preuve
d’amitié, épreuve du prétendant, repas, duel, miroir, épée, retour au pays, bague, lettre,
photo, (=objets) etc.
> Souvent objets ou situations (Didier Souiller & Wladimir Troubetzkoy)