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Choix bibliographique

In: Communications, 8, 1966. pp. 164-168.

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Choix bibliographique. In: Communications, 8, 1966. pp. 164-168.

http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/comm_0588-8018_1966_num_8_1_1123
DOSSIER

Choix bibliographique

Le récit appartient, en principe, à une science déjà constituée, l'histoire littéraire, qui
pour l'essentiel cependant, n'en a pas traité d'un point de vue structural; d'autre part, la
bibliographie du structuralisme est certes abondante, mais sans rapport direct avec le récit.
Il s'ensuit qu'une bibliographie de l'analyse structurale du récit ne peut être que très réduite,
bornée aux œuvres et aux textes déjà bien connus de Propp (Morphology of the Folktale),
Dumézil (la Saga de Hadingus : du mythe au roman), Lévi-Strauss, Greimas (Sémantique
structurale) et Bremond (a Le message narratif», Comm. n° k), ou infinie, élargie notam~
ment, perspective monstrueuse, à tout ce qu'on a écrit sur le conte, l'épopée, le roman, le
théâtre, etc. Entre ces deux partis, nous avons choisi, avec un arbitraire évident mais semble-
t-il inévitable, de présenter un nombre modeste de travaux, relevés au gré de nos lectures;
ces travaux se trouvent tous, parfois d'une façon implicite, en raison de leur date, en rapport
avec le point de vue structuraliste. Ce n'est donc pas une bibliographie que nous proposons;
c'est, si l'on veut, un premier dossier de travail.
Les ouvrages qui suivent ont été choisis en commun par l'équipe du Centre d'Études des
Communications de Masse; ils sont présentés par Cl. Bremond, O. Burgelin, G. Genette
et T. Todorov. On les donne ici dans l'ordre approximatif de leur parution. R. B.

Ludwig (Otto), Studien (Gesammelte Schriften, VI), Leipzig, 1891. — Dans ses
études sur le roman, Ludwig a esquissé deux grands types de récit, qu'il appelle « le
récit proprement dit » et « le récit scénique ». Dans le récit proprement dit, le narrateur
doit tenir compte de sa propre représentation dans l'œuvre : il raconte l'histoire selon
l'ordre dans lequel il l'aurait apprise et il « sera obligé de motiver ses connaissances sur
la chose ». Il peut se permettre ici l'analyse de ses personnages et de leurs actions en son
propre nom. Dans le récit scénique, le narrateur se contente de représenter l'histoire
sans se mettre lui-même en question; il n'a pas besoin « d'expliquer comment il est arrivé
à connaître ce qu'il raconte ». Par ces moyens, ce récit se rapproche du drame ; son carac
tèreartificiel est ressenti beaucoup plus fortement. Il existe aussi différentes combi
naisons de ces deux types qui ne se trouvent que rarement à l'état pur.
Bédier (Joseph), Les Fabliaux, Paris, 1893. — L'apport de Joseph Bédier à une
théorie structuraliste du récit a été ainsi résumé par Propp : « Un exemple d'approche
valable peut être tiré des méthodes de Bédier. Il fut le premier à reconnaître que cer
taines relations existent dans le conte entre des termes invariants et des variables.
Il tente de rendre schématiquement compte de ce fait. Il nomme « élément » les unités
constantes et essentielles, symbolisées par le signe Q. Il désigne les variables par des
lettres latines. Le schéma d'un conte, de cette façon, s'écrit Ci + a + b + c; celui
d'un autre, n + a + 6 + c + n; celui d'un troisième Cl + m + l + n; et ainsi de
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suite. Mais cette idée de départ, essentiellement correcte, est vouée à l'échec du fait
de l'incapacité où se trouve Bédier de préciser la signification exacte de l'élément Q. »
Friedemann (Kâte), Die Rolle des Erzâhlers in der Epik, H. Haessel Verlag, Leipzig,
1910. — Ce livre est la première étude systématique sur la place et le rôle du narrateur
dans le récit romanesque. Le narrateur est décrit comme un médiateur entre l'univers
du livre et le lecteur, qui est déterminé par le point de vue qu'il a choisi pour observer
l'action et nous la rapporter. « Ce point de vue... se révèle dans le rôle que ce médiateur
joue lui-même dans le récit, dans la place à laquelle il se met, suivant qu'il aura appris ce
qu'il relate comme une réalité ou comme une fiction, et enfin, dans la distance qu'il
garde en face des choses. » La seconde partie du livre discute, à partir de l'opposition
entre l'épique et le dramatique en tant que modes littéraires, les divers moyens dont
dispose la narration : description, style direct et indirect, discours de l'auteur, compar
aisons et métaphores, etc. L'auteur propose également une typologie des récits, suivant
que les éléments de l'action sont présentés « l'un à côté de l'autre » ou a l'un à la suite de
l'autre ». Vue d'ensemble sur les théories classiques du récit épique.
Lubbock (Percy), The Craft of Fiction (lre éd., 1921), Jonathan Cape, London, 1965.
— L'auteur développe dans ce livre la théorie de Henry James sur les « points de vue ».
Il existe deux pôles dans le mode de narration, qu'il appelle « scènique » et a panora
mique ». Dans le premier cas nous assistons directement à des événements évoqués par
le livre, dans le second nous ressentons la présence d'un narrateur qui voit plus qu'aucun
des personnages ne l'aurait pu. Le dosage, l'alternance et la logique de ces modes de
narration déterminent la réussite de l'œuvre. L'auteur lui-même mélange souvent les
points de vue descriptif et prescriptif.
Lips (Marguerite), Le style indirect libre, Payot, Paris, 1926. — Ce livre est une étude
des différentes formes de discours dont dispose le récit : style direct, indirect, et indirect
libre. L'auteur les considère comme manifestations de deux catégories de base : discours
avec un sujet de renonciation explicite (« la reproduction ») ou implicite (« l'énoncia-
tion »). « L'énonciation satisfait au besoin d'exprimer des faits, tandis que la reproduc
tion insiste sur le sujet qui les a conçus. » Les genres narratifs sont considérés comme un
mélange des deux types.
Théorie de la littérature, Textes des Formalistes russes, Éd. du Seuil, Paris, 1965. —
Plusieurs textes de cette anthologie traitent de la théorie de la prose littéraire, notam
mentceux de Chklovski (« la Construction de la nouvelle et du roman »), Tomachevski
(a Thématique »), Eikhenbaum (a Sur la théorie de la prose »), Propp (« les Transfor
mations des contes fantastiques »), etc. Plusieurs notions importantes se dégagent des
études des formalistes, en particulier celles de « fable » (« ce qui s'est effectivement
passé ») et de « sujet » (« la façon dont le lecteur en a pris connaissance »). Ils montrent
l'analogie entre les procédés stylistiques et les procédés de composition; la possibilité
de considérer des formes apparemment distinctes comme des transformations des unes
aux autres; les lois structurales qui opposent le roman à la nouvelle, etc. Chklovski
esquisse également une typologie des formes narratives, ainsi les constructions « en
boucle » et « en paliers ».
Readings in Russian Poetics (Michigan Slavic Materials, 2), University of Michigan,
Ann Arbor, 1962 (en russe). — Cette réédition de textes des formalistes russes contient
des extraits de deux des livres les plus importants qu'ils aient consacrés à l'étude de
la prose : Problèmes de la poétique de Dostoïevski de Bakhtin et Marxisme et philosophie
du langage de Volochinov. Le texte de Bakhtin établit l'existence de trois types de
discours prosaïque : la simple désignation; le discours-objet (paroles des personnages)
et le discours connotant un autre discours (toutes sortes de stylisation, pastiche et
référence à un autre texte). Volochinov étudie les différentes formes du discours-objet :
dialogue et monologue, style indirect et indirect libre ; il esquisse une typologie (inspirée
de Wôlfflin) des rapports entre la parole des personnages et celle du narrateur, qui vont
de l'isolation totale à la parfaite fusion.

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Jolles (André), Einfache Formen, 2e Aufl (Ie, 1929), Max Niemeyer Verlag, Halle
(Salle), 1956. — L'auteur caractérise son propre travail comme une étude morphol
ogique de la littérature. Il suppose que les formes complexes du récit, que nous trouvons,
par exemple, dans le roman contemporain ou classique sont dérivées d'un petit nombre,
de a formes simples » qui ne seraient pas le résultat d'une création artistique, mais qui
seraient contenues dans le langage lui-même. Les problèmes de composition dans le
roman ne font qu'un, selon lui, avec les problèmes linguistiques de la syntaxe. Les
formes simples qu'il étudie dans son livre sont au nombre de neuf; il essaie de leur
donner une définition morphologique et d'explorer leurs possibilités. Si l'on tient compte
des modifications qu'il a apportées à sa thèse après la publication du livre, on peut
grouper ces formes de la façon suivante (en postulant l'existence de deux niveaux et
de cinq modes différents) :

Niveau Interrogation Constatation Silence Impératif Optatif

réel Fait divers Racontar Devinette Dicton Fable

idéal Mythe Information Mot d'esprit Légende Conte

Thibaudet (Albert), Réflexions sur le roman, Gallimard, Paris, 1938. — Dans ce


recueil, plusieurs articles contiennent des suggestions concernant la structure du récit
romanesque. Ce qui caractérise l'approche de Thibaudet, c'est le désir d'expliquer chaque
élément du récit par les relations dans lesquelles il entre avec ses autres éléments ; ainsi
le rôle de l'intrigue dans le roman psychologique, celui des a passions » dans le roman
d'action, etc. Mais il ne vise nullement la construction d'un système, ni même l'élabora
tion d'une terminologie.
Pouillon (Jean), Temps et roman, Gallimard, Paris, 1946. — Dans le deuxième cha
pitre de la première partie, « les Modes de la compréhension » (p. 69-154), Pouillon
esquisse un typologie des visions que peut avoir le narrateur des événements représentés.
Ce sont : la vision ce avec », la vision « par derrière » et la vision « du dehors ». Les deux
premières sont longuement discutées. Cette séparation en trois est recoupée par une
autre, celle-ci en deux, qui oppose la présentation à la participation et qui se rapporte
plutôt à la réaction du lecteur, telle qu'elle est impliquée par le livre lui-même.
Magny (Claude-Edmonde), L'âge du roman américain, Seuil, Paris, 1948. — A partir
de l'exemple — alors particulièrement significatif — du roman américain, et au moyen
de comparaisons très éclairantes avec les techniques de la narration cinématographique,
ce livre constitue l'une des premières études publiées en France sur les divers procédés
de la narration romanesque : choix des points de vue, modifications du champ, monol
ogues intérieurs, retours en arrière, ellipses, enchaînements, etc. Ce livre a fortement
contribué à reverser sur la littérature l'intérêt que la nouveauté des moyens cinémato
graphiques avait suscité autour des problèmes de la technique narrative.
Souriau (Etienne), Les deux cent mille situations dramatiques, Paris, 1950. — Ce livre
est le premier essai systématique visant à étudier les lois structurales propres à un genre :
le drame. Souriau distingue deux notions fondamentales, les fonctions et les situations.
Les fonctions, au nombre de six, correspondent aux forces qui s'incarnent dans les per
sonnages; ainsi l'Arbitre, l'Opposant, le Représentant du bien souhaité. Elles repré
sentent une abstraction par rapport aux personnages, « pions réels sur l'échiquier
théâtral », qui peuvent cumuler plusieurs fonctions ou dédoubler une même fonction.
Les situations, au nombre de 210 441, « c'est la figure structurale dessinée, dans un
moment donné de l'action, par un système de forces » (par les fonctions dramatiques).
Mais l'auteur s'occupe peu de la succession formée par ces nombreuses situations, et

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concentre son attention sur les fonctions qui sont rapprochées également des signes
astrologiques.
Blin (Georges), Stendhal et les problèmes du roman, Corti, Paris, 1954. — L'auteur
étudie, sur le cas particulier de l'œuvre de Stendhal, les conditions et les limites du
« réalisme » dans la représentation romanesque. Une première partie est consacrée à
l'esthétique théorique du roman-miroir selon Stendhal. Une seconde partie traite des
restrictions de champ, c'est-à-dire de la façon dont Stendhal, précurseur en cela du roman
moderne, « relativise » son récit en le faisant tenir aussi souvent que possible dans l'angle
de vision de tel ou tel personnage, et en le coupant de monologues intérieurs. Ainsi,
le Rouge est entièrement saisi du point de vue de Julien, la Chartreuse se partage entre
ceux des quatre héros. La troisième partie porte sur les intrusions d'auteur, c'est-à-
dire les passages où Stendhal intervient en personne dans son récit, soit pour se porter
garant de son authenticité, soit pour en assurer ostensiblement la régie, soit enfin
pour engager un dialogue direct avec le lecteur et lui donner son opinion, réelle ou feinte,
sur les sentiments ou la conduite de ses héros. Agrément de ce procédé comme moyen
d'expression désinvolte de l'égotisme stendhalien, et limites qu'il impose au réalisme
romanesque. De fréquentes comparaisons avec d'autres auteurs donnent à cette étude
un intérêt qui dépasse le cadre strict de l'œuvre de Stendhal.
Curtius (Ernst Robert), La littérature européenne et le Moyen Age latin, P.U.F.,
Paris, 1956. — Dans ce livre, bilan de la tradition latine et grecque dans la civilisation
occidentale, Curtius fait la somme de l'héritage rhétorique. Une grande partie de cet
héritage concerne directement le récit : notamment les parties sur les genres, sur le
héros, sur les topoï, etc. Excellent point de départ pour la connaissance de la pensée
théorique sur le récit jusqu'au xvme siècle.
Kayser (Wolfang), « Wer erzâhlt den Roman? », in Die Vortragsteise, Studien zur
Literatur, Francke Verlag, Berne, 1958 : pp. 82-101. — Sur le statut du narrateur dans
un récit romanesque, Kayser distingue le narrateur aussi bien de l'auteur que d'une
représentation du narrateur dans le récit lui-même (en tant que personnage) : en fait,
le roman se raconte lui-même. Remarques originales et précieuses sur l'image du lecteur,
inhérente à l'œuvre, et sur son interdépendance avec l'image du narrateur.
Rousset (Jean), Forme et signification, Essais sur les structures littéraires de Corneille
à Claudel, Libr. José Corti, Paris, 1962. — Dans ses études sur les structures littéraires,
Rousset donne de nombreuses suggestions sur la construction du récit, sans toutefois
se soucier de les systématiser. Voir par exemple son étude des visions (des « points
de vue ») dans Madame Bovary, ses remarques sur le roman par lettres, etc.
Harris (Zellig S.), Discourse Analysis Reprints (Papers in Formal Linguistics, 2),
Mouton et C°, The Hague, 1963. — Ce petit livre réunit plusieurs études de Harris
sur la structure formelle de l'énoncé. Sa méthode consiste à rechercher, sans recourir
au sens, des classes d'équivalence (composées de morphèmes, mots ou syntagmes) et
à étudier leur distribution dans l'énoncé. Il s'agit donc d'une description purement
relationnelle et immanente. Le résultat final est l'attestation d'un certain type de
structure formelle. Comme le montre l'exemple littéraire analysé (un récit sous forme
de fable), cette structure formelle coïncide très exactement sur la structure sémantique
du récit.
Eco (Umberto), Apocalittici e integrati, Comunicazioni di massa e teorie délia culiura
di massa, Bompiani, Milan, 1964. — Recueil d'essais dont plusieurs concernent le
récit dans les mass media et dans la littérature occidentale. Sont abordés en particulier
le « langage » des bandes dessinées (« Lettura di Steve Canyon ») ; les différents aspects
de la notion de type (« L'uso pratico del personaggio ») ; les caractères propres du mythe
dans une civilisation du roman (« II mito di Superman »).
Butor (Michel), Répertore II, Éd. de Minuit, Paris, 1964. — Plusieurs des articles
réunis dans ce recueil traitent des propriétés formelles de la prose littéraire. Deux textes
théoriques sont à retenir : « Recherches sur la technique du roman », un programme pour

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des études futures, qui traite de la fonction du récit dans la société; et « l'Usage des
pronoms personnels dans le roman » qui explore les différents types de jreprésentation
à travers les pronoms personnels.
Benveniste (Emile), Problème de linguistique générale, Gallimard, Paris, 1966. —
Dans la cinquième partie de ce recueil d'articles, a l'Homme dans la langue », Benveniste
explore les propriétés linguistiques du discours en général. Sans traiter directement du
récit, il pose plusieurs notions d'une importance capitale pour la théorie du récit. Ainsi,
l'existence de deux plans d'énonciation, celui du discours et celui de l'histoire. Dans
l'histoire, « il s'agit de la présentation des faits survenus à un certain moment du temps
sans aucune intervention du locuteur dans le récit ». Le discours, par contraste, est
défini comme « toute énonciation supposant un locuteur et un auditeur, et chez le premier
l'intention d'influencer l'autre en quelque manière ». Autre catégorie importante, celle
de la personne : « les trois « personnes » traditionnelles sont considérées comme formées
sur la base de deux corrélations, celle de personnalité et celle de subjectivité. Le statut
des verbes performatifs est étudié dans deux articles : « De la subjectivité dans le lan
gage » et « la Philosophie analytique et le langage ».

« Structural Models in Folklore »


Note sur une recherche en cours

Nous voudrions enfin signaler ici une recherche dont l'actualité et la parenté avec celles
qui font l'objet de ce numéro de Communications nous ont frappé. La note suivante com
porte deux parties. La première a été établie par l'équipe du CECMAS et résume un article
paru sous le titre « Structural Models in Folklore », in Midwest Folklore, 12 (3), Indiana
University, 1962. La seconde est due à Pierre et Elli Maranda et indique les développe
ments ultérieurs de leurs travaux.

Dans Structural Models in Folklore, Elli-Kaija Kôngâs et Pierre Maranda s'attachent


à vérifier, sur divers textes et matériaux folkloriques, la formule proposée par Cl. Lévi-
Strauss pour l'étude des mythes : « II semble dès à présent acquis que tout mythe (consi
dérécomme l'ensemble de ses variantes) est réductible à une relation canonique du
type : F x (a) : F y (b) ... F x (b) : F a — 1 [y), dans laquelle, deux termes a et b étant
donnés simultanément ainsi que deux fonctions, x et y, de ces termes, on pose qu'une
relation d'équivalence existe entre deux situations, définies respectivement par une
inversion des termes et des relations, sous deux conditions : 1) qu'un des termes soit
remplacé par son contraire (dans l'expression ci-dessus : a et a — 1) ; 2) qu'une inversion
corrélative se produise entre la valeur de fonction et la valeur de terme de deux éléments
(ci-dessus : y et o) *. »
On sait que, selon Cl. Lévi-Strauss, la pensée mythique a pour tâche spécifique
d'opérer une médiation entre des termes irréductiblement opposés. Ce processus pourr
aitse ramener au modèle de la conciliation des contraires à travers un médiateur, que
d'autres chercheurs considèrent comme le ressort constant des processus symboliques.
L'analyse structurale devrait dès lors commencer par chercher dans le texte à inter
préter des couples de termes opposés et un médiateur capable d'en surmonter l'oppos
ition. Le processus médiateur peut, en gros, se ramener à une métaphore, mais une
telle réduction ne satisfait cependant ni aux exigences du matériel analysé, ni à la

i. Anthropologie structurale Plan, 1958, p. 222-253.

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