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Bibliographie

In: Communications, 15, 1970. pp. 222-232.

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Bibliographie. In: Communications, 15, 1970. pp. 222-232.

http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/comm_0588-8018_1970_num_15_1_1224
Orientation bibliographique

pour une sémiologie des images

Le nombre total des livres et articles qui, dans les disciplines les plus diverses, traitent
à un titre ou à un autre de l'image (des différentes sortes d'images), est extrêmement élevé;
cette bibliographie, en regard, paraîtra un peu restreinte. C'est que, justement, elle ne
prétend en aucune façon être une « bibliographie sûr l'image ». Elle s'efforce seulement —
et sans doute avec des lacunes — de regrouper un certain nombre de travaux qui nous ont
paru intéresser d'assez près une sémiologie de l'image : soit qu'ils participent directement
et explicitement à l'entreprise ainsi dénommée, soit que — avant la lettre, à côté de la
lettre, sans la lettre, parfois même contre elle — ils nous aient semblé aborder les problèmes
de l'image dans une perspective qui, selon les cas et les titres, préfigure à tels égards le
projet sémiologique, le recoupe en certains points, lui apporte des matériaux déjà collectés
et classés, ou vient en enrichir la visée.

PHOTOGRAPHIE

L'Arc (Numéro spécial o Photographie »), n° 21, 1963, 104 p.


Parmi les contributions, relevons celle d'Hubert Damisch, a Cinq notes pour une
phénoménologie de l'image photographique », celle d'Umberto Eco, « Le Hasard »,
et celle de Bernard Pingaud, « L'argument du peintre ».
Barthes (Roland), a Le Message photographique », Communications 1, 1961, p. 127-138.
Réflexion sur le a paradoxe » de la photographie : message apparemment sans code,
de pure dénotation (reproduction mécanique du réel), qui supporte un message
codé, de connotation, dont quelques procédés sont évoqués (truquage, pose, objets,
photogénie, enchaînement de plusieurs photos, etc.). Si l'on ajoute les effets propres
du texte (dans la photographie de presse), on est en présence d'un vaste code de
connotation dont il s'agit de dégager les formes particulières.
Bourdieu (Pierre), Un art moyen. Essai sur les usages sociaux de la photographie,
(par P. Bourdieu, L. Boltanski, R. Castel, J. Cl. Chamboredon), Paris, Éd. de Minuit,
1965, 363 p.
Plusieurs importantes contributions de sociologues sur la fonction sociale de l'image
photographique, saisie à travers l'expérience vécue des groupes sociaux particuliers.
Dans la perspective d'une « anthropologie concrète », les attitudes des groupes sociaux
envers la photographie (telles qu'elles se manifestent à travers leurs opinions) sont
mises en relation avec la situation sociale que ceux-ci occupent.
Dorfles (Gillo), « Per un'estetica fotografica », La Biennale di Venezia, n° 50-51, 1963,
p. 23-31.
Quelques notations, en partie sémiologiques, dans une problématique morrissienne :
la photographie entre l'icône et le symbole.

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Orientation bibliographique
Farassino (Alberto), « Ipotesi per una retorica délia comunicazione fotografica »,
Annali-Scuola Superiore délie Comunicazioni Sociali, 4, 1969, p. 167-189.
Les fonctions qui « codifient » la connotation sont réductibles aux figures dénommées
par la rhétorique classique. Les figures apparaissant dans la photo de presse sont
ainsi répertoriées (ce travail doit être rapproché des études analogues menées pour
la photographie publicitaire).
Lindekens (René), Essai de théorie pour une sémiolinguistique de limage photographique,
8 p. (Texte d'une communication au séminaire d'A. J. Greimas, École Pratique des
Hautes Études, et au Symposium International de Sémiotique, Varsovie 1968).
Analyse du plan dénotatif de la photographie se proposant de dénoncer l'analogie
comme une construction. Le plan dénotatif est constitué de deux articulations ico-
niques (calquées par l'auteur sur la double articulation des langues) : unités distinc-
tives et unités significatives. L'analyse de la photographie devrait être axée sur les
rapports de quatre niveaux de sens : réalité /niveau dénotatif iconique /niveau conno-
tatif iconique /niveau rhétorique iconique (image comme « récit du monde »).
Swiners (Jean-Louis), « Problèmes de photojournalisme contemporain », Techniques
graphiques, 1965 (n° 57 : p. 40-57, n° 58 : p. 148-177, n° 59 : p. 288-314).
Sur un aspect peu exploré mais ouvrant des perspectives nombreuses : le montage
des documents visuels immobiles, la mise en pages dans ses variations typographiques,
la spatialisation des rapports texte /photo.
Tardy (Michel), « Le troisième signifiant », Terres d'Images, n° 3, mai-juin 1964, p. 313-
322.
Le troisième signifiant est celui de « contiguïté » (juxtaposition de deux images fonc
tionnant déjà comme signes), signifiant polysémique que l'auteur analyse en recou
rantà des tests de verbalisation.
—*■ Parmi une abondante littérature, signalons deux ouvrages de professionnels de la
photographie, dont l'un (A. Plécy) est un excellent choix représentatif des techniques
actuelles (= corpus très précieux), et l'autre (R. Chini) joint au matériel photographique
présenté une bibliographie, un index terminologique et de nombreuses pages d'analyses
bien informées sur les problèmes esthétiques et sémiotiques posés par la photographie :
Chini (Renzo), 11 linguaggio fotografico, Torino, SEI, 1968, 181 p. (grand format).
Plecy (Albert), Grammaire élémentaire de l'image, Paris, Éditions Estienne, 1968,
278 p. (Nouvelle édition revue, lre édition 1962).

IMAGE PUBLICITAIRE

Barthes (Roland), « Rhétorique de l'image », Communications, 4, 1964, p. 40-51.


Texte qui a inspiré de nombreuses recherches ultérieures sur la photographie, l'annonce
publicitaire, etc. A partir d'une image de publicité sont posées quelques distinctions
opératoires. Ainsi est indiquée l'articulation de trois messages : message linguistique,
message iconique de dénotation, message iconique de connotation. L'importance de
la connotation dans le domaine publicitaire invite à l'étude de ses signifiés (idéologie)
et des connotateurs (rhétorique).
Barthes (Roland), L'image publicitaire de l'automobile. Analyse sémiologique, Paris,
Département des Recherches, Publicis, 1966, 48 p. + appendice.
Analyse sémiologique procédant à partir d'un corpus (publicités des automobiles
dans les journaux et magazines). Relevé des formes signifiantes, répertoire des signif
iés, étude des discours dans lesquels ils sont pris.
Bonsiepe (Guy), « Visuelle Rhetorik », Zeitschrift der Hochschule fur Gestaltung-Ulm
n° 14, 1966. (Voir également : « Rettorica visivo verbale », Marcatrè 19-22.)
L'hypothèse du fonctionnement rhétorique de l'annonce publicitaire (image et texte)

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est illustrée par des exemples de transposition visuelle des « figures » partiellement
inspirées de celle de la rhétorique classique.
Durand (Jacques), « Rhétorique et publicité », Bulletin des Recherches-Publicis, n° 4,
févr. 1968, p. 19-23.
Durand (Jacques), « Les figures de rhétorique dans l'image publicitaire : les figure
dajonctives », Bulletin des Recherches-Publicis, n° 6, févr. 1969, p. 19-23.
Relevé et classement des figures de rhétorique apparaissant en publicité, en vue
d'une systématisation dont témoigne l'article publié ici-même.
Eco (Umberto), « II messagio persuasivo. Note per una retorica délia pubblicità », Annali-
Scuola Superiore délie Comunicazioni Sociali 3, 1967, p. 13-48.
Explicitation des codes rhétoriques en jeu dans l'image publicitaire.
Moles (Abraham A.), L'affiche dans la société urbaine, Paris, Dunod, 1970, 153 p.
Étude multidimensionnelle de l'affiche : ses fonctions, sa situation dans le réseau
économique de la production-consommation, etc.. Notons, en particulier, pour notre
propos, le chapitre 10 « Les techniques visuelles de l'affiche » : suggestions pour une
rhétorique de l'affiche et une étude expérimentale de l'image.
Péninou (Georges), « Réflexion sémiologique et création publicitaire », Revue Française
du Marketing (3 articles parus) : 1° n° 19, 1966, p. 19-25 (sous-titre : « Introduction :
Genèse et objet de la recherche sémiologique en publicité »). 2° n° 21, 1966, p. 19-31
(sous-titre : « Éléments de méthode »). 3° n° 28, 1968, p. 29-48 (sous-titre : « Éléments
de doctrine »).
Présentation générale — et dont la parution doit se poursuivre — de l'apport de la
sémiologie à la recherche publicitaire.
Péninou (Georges), « La publicité : regard et parole sur l'objet », Bulletin des Recherches-
Publicis n° 6, févr. 1969, p. 1-26. (Paru également dans Vendre, n° 500, mai 1969, p. 49-
55 et dans Architecture d'aujourd'hui, sept. 1969, p. 59-63.)
L'objet (produit et signe) est montré comme occupant, dans l'image publicitaire,
le centre d'une mise en scène pouvant se spécifier en trois types de messages : message
d'apparition, de présentation, de qualification.

BANDES DESSINÉES

André (Jean-Claude), « Esthétique des bandes dessinées », Revue d' Esthétique, 18 (1),
1965, p. 49-71.
Effort pour dégager le « phénomène bande dessinée » de l'affrontement des jugements
de valeur et pour le situer sur un plan pertinent (en particulier celui du langage qui
s'y est peu à peu constitué). Présentation de caractère général et introductif.
Bremond (Claude), « Pour un gestuaire des bandes dessinées », Langages, 10, 1968,
p. 94-100.
Suggestion d'une nouvelle direction de recherches pour l'étude de la bande dessinée
qui, la liant à celle d'autres domaines sémiotiques (narratif, gestuel) pourrait la tirer
de son particularisme. La bande dessinée s'étant développée comme un genre narratif,
l'analyse structurale du récit (plus précisément la catégorisation des signifiés narratifs
et la typologie des rôles) offre un cadre général pour une analyse de la bande dessinée,
et tout d'abord du code gestuel qui s'y déploie.
Eco (Umberto), « Lettura di Steve Canyon », p. 133-185, in : Apocalittici e Integrati.
Milan, Bompiani, 1964, 387 p. (Voir également : « La struttura iterativa nei fumetti »,
Quaderni di Comunicazione di Massa n° 1, 1965.)
Propositions de méthode, et analyse des éléments manifestant le récit (iconographie,
montage) ainsi que des contenus investis. Quelques vignettes font l'objet d'une
lecture détaillée.

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Orientation bibliographique
Gauthier (Guy), « Le langage des bandes dessinées », Image et Son, n° 182, mars 1965,
p. 65-75.
La bande dessinée a développé un véritable « langage », consistant en signes convent
ionnels qui répondent, par des moyens graphiques, aux contraintes narratives
(restitution du mouvement, de la parole...). Sous cette couche significative spécifique,
l'image reste proche de la composition picturale. Mais, par rapport à la peinture et
au cinéma, la bande dessinée n'est pas toujours emprunteuse : certaines de ses inno
vations ont été, à leur tour, adoptées dans d'autres domaines.
— ► Cet article fait partie d'un numéro spécial de la revue Image et Son intitulé « Du
graphisme au cinéma », qui rassemble plusieurs autres contributions (parfois peu
approfondies). Le fait de leur réunion esquisse un domaine de convergences et d'inter
férences (cinéma, télévision, photo-roman, bande dessinée, typographie, mise en
pages, etc.), ainsi qu'un effort notable de décloisonnement dans la description des
genres où s'investissent les discours iconiques.

SÉMIOLOGIE GRAPHIQUE

Bertin (Jacques), Sémiologie graphique — Les diagrammes. Les réseaux. Les caries,
Paris-La Haye (Mouton) et Paris (Gauthier-Villars), 1967, 431 p.
Exploration détaillée du code utilisé dans la figuration graphique de l'information :
enumeration et classement des traits pertinents de l'expression (les « variables »);
évaluation de leur aptitude à transmettre les contenus (les « composantes de l'info
rmation ») ; classification des principaux types de graphiques utilisés dans notre civi
lisation (cartes, réseaux, diagrammes) d'après leurs caractéristiques structurales
internes; étude minutieuse des applications; illustration abondante. Après ce travail*
le code graphique est l'un des codes techniques les mieux connus actuellement.

TÉLÉVISION

Bettetini (Gianfranco), « Immagine cinematografica e immagine televisiva », p. 105-


116, in : / Problemi delV Infor mazione e délia Cultura di Massa. Milan, Istituto Agos-
tino Gemelli ed, 1965, 125 p. (conférence faite le 7 juin 1965 à l'Istituto Agostino Gemelli)
Comparaison entre cinéma et télévision centrée sur le problème du montage, plus
développé au cinéma, alors que son effacement à la télévision a pour corollaire un
approfondissement des possibilités internes de l'image.
Dieuzeide (Henri), « Quelques problèmes posés par l'utilisation des films à la télévision »,
Revue internationale de Filmologie n° 26, 1956.
Dans cet article sont indiquées certaines caractéristiques de la communication télé
visuelle que la sémiologie se doit d'analyser : la comparaison entre cinéma et télé
vision est menée au niveau de la situation de réception et au niveau de l'image (dans
cette dernière partie, la réflexion tourne autour des différences entre les deux types
d'écran). Un passage en revue des principales sortes d'émissions de télévision permet
d'y découvrir les prémices d'un élargissement des conventions filmiques et un recul
des contraintes pesant encore sur l'image.
[Ces idées sont développées par l'auteur dans d'autres articles, notamment : « Prin
cipes généraux d'une réflexion filmologique appliquée à la télévision », Revue inte
rnationale de Filmologie n° 32-33, 1960 et « Problèmes perceptifs comparés de l'image
filmique et de l'image télévisée», Re vue internationale de Filmologie n° 38, 1961.]
Eco (Umberto ), Lignes d'une recherche sémiologique sur le message télévisuel, Inter
vention au Symposium Sémiotique International de Varsovie, août 1968.
Analyse des nombreux codes distincts qui sont à l'œuvre dans un même message
iconique et qui viennent se superposer les uns aux autres. [Pour une bonne part, la

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Orientation bibliographique
substance de cette intervention est reprise dans le texte de l'auteur qui est publié
ici même.]
Gritti (Jules), « La télévision en regard du cinéma », Communications, 7, 1966, p. 27-39*
Dans un numéro consacré en grande partie à la radio-télévision, cet article tente une
interrogation sémiologique de la télévision en tant que phénomène de communication.
La distinction jakobsonienne des six fonctions du langage est utilisée comme révéla
teurde la spécificité télévisuelle.
Pilard (Philippe), « Cinéma et télévision », Image et Son, n° 203, mars 1967, p. 55-73.
Un bref bilan des innombrables commentaires sur la télévision montre que, dans leur
quête d'une « spécificité », ils ont été successivement axés sur deux aspects de la tech
nique télévisuelle : le direct, puis ce que l'auteur appelle « la crise décorative de la
télévision » (c'est-à-dire l'esthétique issue des innovations d'Averty). Deux voies
paraissent plus fécondes que l'insistance sur tel ou tel aspect d'une technique qui se
cherche : 1° les études portant sur la perception; 2° l'analyse des structures narrat
ives. Dans cette dernière perspective, quelques exemples servent à caractériser cer
tains aspects du récit télévisuel.
Tardy (Michel), « Cinéma et télévision. Essai de morphologie comparée », Cahiers Péda-
gogiques, n° 69, 1967, p. 70-75.
Parue dans un numéro spécial consacré à la télévision, cette rapide étude porte sur
les différences entre cinéma et télévision directe quant à leur rapport au langage
verbal, à la structure spatio-temporelle de leur déroulement, etc..
Tardy (Michel), La télévision directe et ses implications pédagogiques, École Normale
Supérieure de Saint-Cloud, 1962, 355 p. (Thèse dactylographiée.)
Orientation surtout expérimentale et pédagogique. Mais certaines remarques sur
l'organisation de la signification propre à la télévision directe intéressent de près la
sémiologie.

— ► Mentionnons d'autre part, outre les diverses revues consacrées à la télévision (par
exemple, Études de Radio-télévision ou Cahiers RTB, Cahiers d'Études de Radio-Télé
vision dont la parution a cessé en 1966), certains numéros spéciaux de revues cinéma
tographiques qui, étant donné l'état actuellement peu avancé des recherches dans ce
domaine, ne sont pas négligeables, bien que leurs contributions, dans la plupart des cas,
ne soient pas à proprement parler sémiologiques :
Études Cinématographiques, n° 16-17.
Téléciné,n° 121-122.
Image et Son, n° 224.
Cahiers du Cinéma: rubrique a Le Cahier de la Télévision » dans les n08 198, 199,
200-201.

CINÉMA

Bellour (Raymond), « Pour une stylistique du film », Revue d'Esthétique, 19 (2), 1966,
p. 161-178.
Réflexion théorique sur les relations exactes entre la dimension stylistique et les
autres sortes de significations filmiques.
Bellour (Raymond), « Les Oiseaux de Hitchcock : analyse d'une séquence », Cahiers
du Cinéma, n° 216, oct. 1969, p. 24-38.
Analyse d'un segment filmique de 6 minutes 15 secondes (84 plans). Par la minutie
du dépouillement et par la soigneuse explicitation des pertinences adoptées (deux
caractères assez rares dans le domaine des études sur le cinéma), cet article présente
un intérêt méthodologique qui dépasse son objet immédiat.
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Orientation bibliographique
-*■ Dans le même genre (analyses détaillées, à la visionneuse, de segments filmiques
relativement brefs), signalons deux articles non traduits en français :
Adriano Aprà et Luigi Martelli, « Premesse sintagmatiche ad* un analisi di Viaggio
in Italia di Rossellini », Cinema e Film (Roma), n° 2, 1967, p. 198-207.
Aleksander K. Zolkovsky, « La poetica generativa di S. M. Eisenstein, Cinema e
Film (Roma), n° 3, 1967, p. 267-280 (traduit du Russe). [Analyse inspirée de la gram
maire generative transformationnelle.]
Bettetini (Gianfranco), Cinema: lingua e scrittura, Milan, Bompiani, 1968.
Réflexion générale sur la sémiologie du cinéma. Discussion autour de la notion de
double articulation. Distinction entre le niveau syntagmatique (avec définition de
V « iconème ») et le niveau technico-grammatical (les « procédés » cinématographiques).
Insistance sur l'importance des études de textes (analyses de films à la visionneuse).
Burch (Noël), Praxis du cinéma, Paris, Gallimard, 1969.
Étude détaillée de divers problèmes d'expression filmique (espace-temps, montage,
« raccords », statut du « sujet », etc.) envisagés au plus près des choix concrets opérés
par le cinéaste. L'ouvrage n'est pas explicitement sémiologique mais son apport
intéresse directement la sémiologie.
Eisenstein (S. M.), *Film Form» and « The Film Sense », New York, Ed Harcourt Brace
et Meridian Books, 1957 (lre édition globale).
On sait que l'apport d' Eisenstein à la théorie du film (sous toutes ses formes) est
capital, notamment en ce qui concerne le montage et la composition.
Garroni (Emilio), Semiotica ed Estetica — L'eterogeneità del linguaggio e il linguaggio
cinematografico, Bari, Laterza, 1968.
Important ouvrage de caractère théorique, très marqué par un triple apport : Rudolf
Arnheim, Eisenstein, Louis Hjelmslev. L'auteur reprend dans une perspective nou
velle le problème déjà traditionnel de la spécificité cinématographique. Il distingue
entre « langage » (unité de manifestation sensorielle) et « code » (unité abstraite cons
truite par l'analyste). Il revient également sur les notions de dénotation et connota
tion au cinéma.
Metz (Christian), Essais sur la signification au cinéma, Paris, Klincksieck, 1968.
Ce recueil regroupe, dans une rédaction remaniée et plus unifiée, divers articles
d'inspiration sémiologique parus entre 1964 et 1967. Quatre grandes parties : « Appro
chesphénoménologiques du film », « Problèmes de sémiologie du cinéma », « L'analyse
syntagmatique de la bande-images (avec dépouillement du film Adieu Philippine) »,
« Le cinéma « moderne » : quelques problèmes théoriques ».
Mitry (Jean), Certains passages de : Esthétique et psychologie du cinéma, Paris, Éditions
Universitaires, 2 volumes (1963 et 1965).
Cet ouvrage (un des grands classiques de la théorie générale du cinéma) comporte
en outre certains passages qui entrent plus directement dans la discussion sémiolo
gique.
Tome I : p. 47-148, 283-85, 354-384.
Tome II : p. 9-61, 380-383, 436-448.
Poetika Kino, Édition russe : Moscou, 1925. [Traduction italienne à paraître (édition
augmentée), Milan, Garzanti, 1970. Cf. aussi Viktor Schklowskij, Schriften zum Film
Francfort, ed. Suhrkamp, 1966].
Ouvrage collectif des Formalistes russes, entièrement consacré au cinéma; princ
ipauxcollaborateurs : Chklovski, Eichenbaum, Kazanski, Tynianov.
Wollen (Peter), Signs and meaning in the cinema, Bloomington, Indiana University
Press, 1969.
1° Réflexion
2° A propos de
surlal'esthétique
« politique d'Eisenstein;
des auteurs » pratiquée à une certaine époque par les
Cahiers du Cinéma;
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Orientation bibliographique
3° Les pages 116-155 sont consacrées à un examen critique de certaines propositions
théoriques actuellement disponibles en matière de « sémiologie du cinéma ».

—»■ Signalons également les travaux actuels d'une école américaine de « psycholinguis
tique du film » (dont les préoccupations, en fait, sont largement sémiologiques). Prin
cipaux représentants : Sol Worth, Calvin Prvluck, R. E. Snow, J. R. Gregory,
J. Mercer. On aura un exemple de leurs recherches dans une présentation qu'en fait
Calvin Pryluck : « Structural Analysis of Motion Picture as a Symbol System », Audio
Visual Communication Review, 16 (4), 1968, p. 372-402; ou encore : Sol Worth, « The
development of a semiotic of film », Semiotica 1 (3), 1969, p. 282-321.

—*■ D'autre part, on pourra se reporter aux numéros récents des revues Cahiers du
Cinéma et Cinéthique, où un large débat est en cours sur les problèmes fondamentaux
de la théorie du cinéma (et, entre autres, sur ses rapports avec la sémiotique).

PEINTURE - ARTS PLASTIQUES

Dans ce domaine, plus encore qu'ailleurs — ne serait-ce qu'en raison d'une longue
tradition critique et théorique — , il ne peut être question de proposer un choix représent
atif (sans parler, bien entendu, de recensement exhaustif). Les quelques livres et
articles indiqués ici nous ont paru indispensables, non tant pour le spécialiste, qui pourra
leur préférer tels ou tels autres, mais pour ceux qui, préoccupés par l'étude d'autres
ensembles visuels ou par les problèmes généraux de l'image, ne sauraient ignorer leur
valeur méthodologique ou la portée de leurs résultats pour toute recherche sémiologique.

Il faut sans doute faire une place à part à certains ouvrages fondamentaux et déjà
assez bien connus. Nous rappellerons seulement quelques titres :
Francastel (Pierre), La Figure et le Lieu, Paris, Gallimard, 1967.
1— La Réalité figurative, Paris, Gonthier, 1965.
Gombrich (E. H.), Art and Illusion. — A Study in the Psychology of Pictorial Represent
ation, New York, Pantheon Books, 1960.
Panofsky (Erwin), Essais d'iconologie, Paris, Gallimard, 1967 (traduction française
de B. Teyssèdre).
— L'œuvre d'art et ses significations, Paris, Gallimard, 1969 (traduction de M. et B. Teyss
èdre).

Damisch (Hubert), « Un outil plastique : le nuage », Revue d'Esthétique, 11 (1-2), 1958,


p. 104-148.
Description d'un élément du système figuratif de la peinture de la Renaissance et du
Baroque : le nuage. Celui-ci apparaît moins comme un élément formel du lexique
pictural que comme un « outil plastique » qui remplit une fonction déterminée dans
le système et dont l'emploi s'insère dans une opération signifiante. D'abondantes
analyses permettent à l'auteur d'illustrer le fonctionnement des signes picturaux
(en particulier, ils apparaissent comme non a arbitraires », leur dénotation étant déjà
construite : le nuage pictural renvoie au nuage du monde naturel et à des significations
culturelles antérieures).

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Orientation bibliographique
Marin (Louis), « Notes sur une médaille et une gravure. — Éléments d'une étude
sémiologique », Revue d'Esthétique, 22 (2), 1969, p. 121-138.
Partant des analyses de Freud sur les processus de condensation, déplacement, surdé
termination, qui sont à l'œuvre dans le rêve, l'auteur entreprend (à propos des médailles
et emblèmes) d'expliciter « les rapports métaphoriques et métonymiques de trans
formation réciproque des éléments textuels et des éléments visuels de l'objet >,
insistant sur l'importance pour une sémiologie du visible de ces objets dans lesquels
discours et image sont conjoints et où chacun d'eux à la fois signifie et figure. Une
médaille et un emblème sont ainsi décryptés.
Marin (Louis), « Éléments pour une sémiologie picturale », p. 109-142, in : Les science*
humaines et l'œuvre d'art, Bruxelles, Ed. La Connaissance, 1969.
Répondant au problème : une analyse scientifique de la peinture est-elle possible?,
l'auteur définit les tâches d'une sémiologie picturale : constitution de l'unité lecture-
tableau, analyse des codes picturaux, des opérations d'intégration syntagmatiques,
examen des notions de dénotation et connotation...
-*■ Dans ce même recueil se trouvent d'autres contributions sur l'apport des sciences
humaines à l'analyse de l'œuvre d'art (psychanalyse, ethnologie, sociologie, phéno
ménologie, marxisme). Articles de : B. Teyssèdre, C. Backès, G. Lascault, M. Dufrenne,
P. Bourdieu, J. Laude, P. Gorsen.
Mukarovsky (Jan), « L'art comme fait sémiologique » Actes du huitième congres inte
rnational de Philosophie (Prague, 2-7 sept. 1934), Comité d'Organisation du Congrès à
Prague, 1936, p. 1065-1072.
L'auteur, esthéticien, a travaillé en contact étroit avec le Cercle Linguistique de
Prague. Il pose ici la distinction de trois tâches nécessaires à l'analyse sémiologique :
1° énumérer et recenser les différents éléments constitutifs de l'œuvre; 2° retrouver
le « geste sémantique » de l'artiste, c'est-à-dire le principe organisatoire qui l'a guidé
dans le choix et l'arrangement de tous ces éléments; 3° de l'acte sémantique, on peut
inférer 1' « attitude noétique » de l'artiste (conceptions du temps, de l'espace, de
l'expérience humaine, etc., en tant qu'elles sont objectivées dans l'œuvre).
Passeron (René), L'œuvre picturale et les fonctions de l'apparence, Paris, Vrin, 1962,
371p.
L'auteur considère que l'objet pictural échappe largement à l'emprise de la sémiologie
(dont il donne une définition restrictive) : a dans la mesure où la peinture, comme art
et communication, ne cesse de se chercher, elle échappe au domaine des systèmes
sémiologiques ». En dépit de cette position de principe, les problèmes soulevés dans
l'ouvrage, et l'analyse qui est faite de l'œuvre picturale, nous semblent concerner le
projet sémiologique.
Schefer (Jean-Louis), Scénographie d'un tableau, Paris, Seuil, 1969.
Impossible à résumer comme à délimiter, cette lecture d'un seul tableau est impor
tanteau moins à deux titres : par la pratique reflexive qu'elle inaugure sur les rapports
entre tableau (peinture) et discours descriptif; par la déconstruction, qui y est opérée,
de la représentation en ses codes constitutifs.
Schapiro (Meyer), « On Some Problems of the Semiotics of Visual Art : Field and
Vehicle in Image-Signs », Semiotica, 1 (3), 1969, p. 223-242 (Intervention au Sympo
sium Sémiotique de Kazimierz 1966).
Explicitation très éclairante des éléments non mimétiques de l'image, et de leur
fonction dans la constitution de celle-ci comme signe : ainsi, la lissité de la feuille
de papier, sa forme rectangulaire, le cadre et la marge, l'orientation des figures, la
structuration droite /gauche du tableau, etc. fonctionnent à une certaine époque
historique comme des éléments positifs de la représentation.
Wallis (Mieczylaw), « La notion de champ sémantique et son application à la théorie
de l'art », Sciences de l'Art, 1966, p. 3-8 (numéro spécial).
Reprenant explicitement la notion de champ sémantique à la linguistique (Bùhler,
Bally, Matoré, Guiraud...), l'auteur émet quelques suggestions quant à son appli-
229
Orientation bibliographique
cabilité aux ensembles de signes iconiques : importance dans la peinture des « champs »
haut /bas, centre /flancs, côté droit /côté gauche, midi /nord.
Zemsz (Abraham), « Les optiques cohérentes », Revue d'Esthétique, 20 (1), 1967, p. 40-73.
Le but de cette étude est de déterminer dans quelle mesure les catégories venues de
la linguistique et de l'analyse structurale sont applicables aux arts plastiques. L'au
teur est ainsi amené à rechercher les articulations propres à la peinture (par exemple,
les formes construites à partir des lignes et des couleurs) et à définir la notion
d' « espace pictural », différent de 1' « espace empirique » et fondé sur 1' « optique cohé
rente » propre à une époque. Il se donne pour tâche l'investigation des lois gouver
nant les espaces picturaux.

— ► Parmi les nombreux écrits de peintres, dont beaucoup sont très pénétrants,
retenons, quelque peu arbitrairement, ces ouvrages, composés dans une perspective
didactique, et qui sont directement liés à nos préoccupations :
Klee (Paul), Théorie de l'art moderne, Paris, Gonthier, 1964.
Kandinsky (Wassily), Du spirituel dans l'art, Paris, Gonthier, 1969 (traduction fran
çaise, I" édition, 1912).
Kandinsky (Wassily), Point-Ligne-Surface, Paris, Eds de Beaune, 1963 (lre 'édition :
Munich, 1926).

—*■ Signalons d'autre part que l'architecture — qui est un peu en marge de l'image, à
laquelle est consacrée cette bibliographie — commence à faire l'objet de recherches
sémiologiques.
Voir à ce sujet une étude d'ensemble :
Eco (Umberto), La struttura assente, Milan, Bompiani, 1968 (Partie C : a La Funzione e
il segno »). [Abondantes notes bibliographiques.]
Plus récemment, et sur un point particulier :
Damisch (Hubert), « La colonnade de Perrault et les fonctions de l'ordre classique »,
in : L'Urbanisme de Paris et l'Europe 1600-1684, Paris, Klincksieck, 1969.

Cette orientation bibliographique ne peut pas se limiter à des travaux consacrés


à l'une ou l'autre catégorie d'images (image cinématographique, image picturale, etc.)
Il existe aussi des études plus générales, qui relèvent elles-mêmes de courants assez
divers et que la sémiologie, dans son incidence spécifique, ne saurait ignorer.
Pour la commodité, nous les classerons ici en cinq grandes groupes :

1°) En premier lieu, il faudrait citer tous les ouvrages importants de théorie générale
linguistique et /ou sémiologique (à commencer par Saussure), même lorsqu'ils ne parlent
pas de l'image.
Toutefois, certains d'entre eux comportent des passages plus ou moins longs explic
itement consacrés à la sémiologie visuelle. Mentionnons par exemple :
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Orientation bibliographique

Peirce (Charles Sanders), Collected Papers, 1931-1938 (posthume), Cambridge (Mass.),


Harvard University Press, 8 volumes. Voir essentiellement le volume 2 (Elements of
Logic, 1932), partie II (intitulée « Speculative Grammar») c'est-à-dire les pages 129-269
(paragraphes 219-444) de ce volume 2.
Morris (Charles William), Signs, language and behavior, New York, Prentice Hall, 1946.
Barthes (Roland), « Éléments de sémiologie », Communications, 4, 1964, p. 91-135
(réédité chez Gonthier avec Le degré zéro de l'écriture).
Greihas (A. J.), « Conditions d'une sémiotique du monde naturel », Langages, 10, 1968,
p. 3-35 (numéro intitulé « Pratiques et langages gestuels »).
2°) De l'apport direct de la psychanalyse à l'interprétation des représentations
visuelles, nous retiendrons quelques ouvrages fondamentaux de Freud, ainsi que deux
recueils pris à titre indicatif parmi une abondante littérature :
Freud (Sigmund), Un souvenir d'enfance de Léonard de Vinci, Paris, Gallimard, 1927,
216 p. (traduit de l'allemand par Marie Bonaparte).
— L'interprétation des rêves, Paris, PUF, 1967, 574 p. (nouvelle édition augmentée).
— Essais de psychanalyse appliquée, Paris, Gallimard, 1969.
Kris (Ernst), Psychoanalytic Explorations in Art, New York, International Univers
ities Press, 1952, 358 p.
Rosolato (Guy), Essais sur le symbolique, Paris, Gallimard, 1969, 364 p. (plus parti
culièrement la section II).
3°) A un autre courant d'interprétation, se rattachant plus ou moins directement à
la phénoménologie, nous sommes redevables d'importants essais sur les problèmes
généraux de la perception, de l'imaginaire ou sur des « domaines » visuels comme la
photographie, la peinture ou le cinéma. Il nous faut, pour le moins, rappeler ici :
Sartre (Jean-Paul), L'Imaginaire. Psychologie phénoménologique de l'imagination,
Paris, Gallimard, 1940, 246 p. (nombreuses rééditions).
— t Saint-Georges et le dragon », L'Arc, 30, p. 35-50. (Voir aussi Situations IV.)
Merleau-Ponty (Maurice), Phénoménologie de la perception, Paris, Gallimard, 1945,
531p.
— L'œil et l'esprit, Paris, Gallimard, 1964, 92 p.
— Sens et non-sens, Paris, Nagel, 1966 (5e éd.). (Surtout : « Le doute de Cézanne »,
p. 15-44, et « Le cinéma et la nouvelle psychologie », p. 85-100).
— « Le langage indirect et les voix du silence », p. 49-104, in : Signes, Paris, Gallimard,
1960, 438 p.
Munier (Roger), Contre l'image, Paris, Gallimard, 1963, 108 p.
Dufrenne (Mikel), Phénoménologie de l'expérience esthétique, Paris, PUF, 1953, 2 tomes
(collection Epiméthée).
Bazin (André), Ontologie et langage, Paris, Ed. du Cerf, 1958, 179 p. (Tome I de Qu'est-ce
que le cinéma?).
4°) Psychologie et /ou physiologie de la perception visuelle.
— D'une part les ouvrages théoriques de base et notamment, pour la « Gestalt-
theorie » :
Guillaume (Paul), La psychologie de la forme, Paris, Flammarion, 1937 (rééditions
ultérieures).
— D'autre part, des travaux expérimentaux de psycho-physiologie, qui se sont eux-
mêmes développés dans plusieurs directions. En particulier :
Perception et déchiffrement des images et des œuvres picturales : travaux de Robert
Frances et de ses disciples en esthétique expérimentale.
231
Orientation bibliographique
Perceptipn des images obtenues mécaniquement. A titre d'exemple :
Galifret (Yves), « La perception du relief et la projection cinématographique », Revue
internationale de Filmologie, n° 18-19, 1954.
Michotte van den Berck (A.), « Le caractère de 'réalité' des projections cinématogra
phiques », Revue internationale de Filmologie, n° 3-4, 1948, p. 249-2G1.
Musatti (Cesare L.), « Les phénomènes stéréocinétiques et les effets stéréoscopiques
du cinéma normal », Revue internationale de Filmologie, n° 29, 1957.
Oldfield (R. C), « La perception visuelle des images du cinéma, de la télévision et du
radar », Revue internationale de Filmologie, n° 3-4, 1948, p. 263-279.

5°) Dans une tout autre direction, certains ouvrages, eux-mêmes assez divers,
ouvrent les perspectives d'une sorte d'anthropologie générale de l'image. Par exemple :
Mac Luhan (Marshall), Galaxie Gutenberg, Tours, Ed. Marne, 1968 (traduction fran
çaise).
— Pour comprendre les media, Paris-Tours, Ed. Marne et Ed. du Seuil, 1968 (traduction
française).
Morin (Edgar), Le cinéma ou l'homme imaginaire, Paris, Ed. de Minuit, 1956.
Moles (Abraham), Théorie de l'information et perception esthétique, Paris, Flammarion
1958.

Dossier établi par Michèle Lacoste et Christian Metz

isbn 2-02-003758-0
composition : firmin-didot à mesnil-sur-l'estrée
IMPRESSION : AUBIN À LIGUGÉ (4-87)
DÉPÔT LÉGAL : 2e TRIM. 1970 — N° 2590-5 (L 231 16)

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