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PROGRAMME FÉVRIER 1997 À JUILLET 1997

(les activités présentées en archives ne tiennent pas compte des modifications


qui sont intervenues en cours de programmation)

• SÉMINAIRES
Programme par intersection

Philosophie/Art et Littérature page 2


Philosophie/Philosophie page 11
Philosophie/Politique page 18
Philosophie/Psychanalyse page 25
Philosophie/Sciences sociales page 28
Philosophie/Sciences page 31

• CONFÉRENCES page 32

• COLLOQUES page 33

• JOURNÉES D'ÉTUDE page 35

• FORUMS page 45

• LES SAMEDIS, débats autour d'un livre page 46

• INDEX DES RESPONSABLES DE SÉMINAIRE page 49

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SÉMINAIRES

Philosophie/Art et Littérature

Manola ANTONIOLI

L'écriture de Maurice Blanchot. Fiction et théorie

20h-22h
Amphi B, Carré des Sciences, 1 rue Descartes, 75005 Paris
Lun 3 Fév, Lun 24 Fév, Lun 21 Avr, Lun 12 Mai

Aucune lecture ne peut prétendre épuiser l'œuvre qu'elle choisit d'interroger, surtout quand il s'agit de l'écriture infinie
de Maurice Blanchot.
L'une des intentions principales du séminaire proposé sera d'interroger les rapports et les renvois qui s'établissent
entre l'œuvre de "fiction" et les essais "théoriques", et qui mettent en jeu une redéfinition de la notion institutionnelle
de "genre". Le travail devrait procéder à une lecture attentive des textes, et être centré sur les principaux noyaux
problématiques qui émergent de l'œuvre de Blanchot : une pensée de l'écriture (et, en particulier, du sens d'une écriture
fragmentaire), les rencontres avec d'autres penseurs (Hegel, Heidegger, Nietzsche, Levinas, Bataille), la redéfinition
(ou la disparition ?) de la notion de sujet, étudiée à partir de l'"espace littéraire", le questionnement de l'espace
interrelationnel, une pensée de la Loi qui traverse toute l'écriture de Blanchot (en particulier dans des "récits" comme
La Folie du jour ou Le Dernier mot), une pensée de l'éthique et du politique, plus présente dans la production des
dernières années, pensée d'une communauté impossible, fondée sur l'étrange proximité d'un Autre rencontré seulement
dans la distance et l'éloignement.

Luc BACHELOT et Florence BEGEL

Rencontre philosophie-archéologie 3.
De l'image à une esthétique générale

18h30-20h30
Salle RC3 (Pyramide-Scolarité Paris 7 face à tour 56),
Univ. Paris 7–Denis Diderot, 2 place Jussieu, 75005 Paris
Jeu 6 Fév, Jeu 27 Fév, Jeu 13 Mars, Jeu 27 Mars, Jeu 15 Mai, Jeu 29 Mai, Jeu 12 Juin, Jeu 26 Juin

Séminaire organisé en collaboration avec le groupe Horapollon (Université libre de Bruxelles)

Nous proposons d'élaborer la définition d'une esthétique générale, conçue comme cadre essentiel de la naissance, du
développement, du maintien mais peut-être aussi de la chute, des sociétés, des communautés ; cette esthétique étant
largement dominée par la figure de l'image. Il ne s'agit pas pour nous de faire une théorie des Beaux-Arts en nous
contentant de renverser le classement hegelien des différentes modalités d'expression artistique qui culminent pour lui
dans la poésie. Ainsi avions-nous, dès le premier séminaire tenu en 1994, avancé la formule : "Image archétype de la
communauté et même de l'humanité". En 1995, nous en sommes venus, en élargissant le propos, à nous demander
s'il ne s'agissait pas là simplement de la fonction de ce que nous appelons Art, déterminé par notre jugement de goût

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depuis le XVIIIe siècle. Si tel était le cas, en quoi serions-nous fondés à traiter des images, sous le couvert de
l'Esthétique, domaine délimité si récemment dans notre culture occidentale ?
Suivant l'élaboration de cette définition, nous aborderons un ensemble d'exemples précis, tirés de la Mésopotamie, de
l'Egypte ancienne, de l'antiquité classique, de Byzance, ainsi que de la littérature ou l'imagerie scientifique
contemporaine, dans lesquelles la puissance de l'image ne s'exerce pas seulement dans le champ limité de l'esthétique,
mais dans tous les domaines de la conscience et des pratiques humaines.
Nous reprendrons, à l'occasion de ce séminaire, la problématique kantienne du schématisme transcendantal dans notre
rapport au monde. Nous relirons ensuite les textes essentiels de Merleau Ponty sur l'art, ainsi que les Leçons pour
une phénoménologie de la conscience intime du temps de Husserl.
Enfin, une réflexion sur l'image, ses pouvoirs, ses enjeux et son jeu incessant dans l'élaboration du lien
communautaire, social ou politique, ne pouvait ni faire l'économie d'une réflexion sur le théâtre, ni, peut-être, se
présenter et se manifester plus puissamment que par le théâtre.

Intervenants : Eric Van Essche (Université Libre de Bruxelles/FNRS), Jean-Daniel Forest (CNRS, Paris).

Sadri BENSMAÏL

Vers une interprétation de la ville coloniale :


du culte de la Cité à la métropole exportée

18h30-20h30
Salle RC3 (Pyramide-Scolarité Paris 7 face à tour 56),
Univ. Paris 7–Denis Diderot, 2 place Jussieu, 75005 Paris
Mer 5 Fév, Mer 19 Fév, Ven 7 Mars, Mer 19 Mars, Mer 2 Avr, Mer 23 Avr, Mer 14 Mai,
Mer 28 Mai, Mer 4 Juin, Mer 11 Juin

Ce séminaire a pour sujet principal la représentation visuelle de l'idéologie coloniale dans l'espace public et la "mise
en visibilité" de la ville indigène. En traitant des colonies comme laboratoires de l'espace exporté, il s'inscrit dans le
champ d'investigation concernant les croisements et transactions culturels. A l'intersection de la philosophie, de
l'architecture et de l'art en général, les questions de ville et d'architecture seront traitées par le biais de l'expérience
coloniale. Recoupant à la fois les problématiques des lieux de l'habiter et de la métropole, elles seront resituées dans
une mise à l'épreuve du concret, au sein des phénomènes historiques de formation et de transformation de villes
précises. C'est donc le sens des villes coloniale et indigène, à travers leurs figures, que nous voudrions interpréter.
Nous proposons de travailler sur la partie Orientale du Maghreb (Constantine et Tunis) principalement, en nous
efforçant autant que faire se peut de la mettre en rapport avec la Nouvelle-France (Montréal). Cela pourrait permettre
de comprendre l'évolution des phénomènes de colonisation, d'organisation urbaine/territoriale et de représentation
architecturale, et de dégager la permanence de leurs gestes. Cette réflexion s'inscrirait ainsi dans une volonté de
retrouver les fondements (idéologiques, philosophiques, religieux, culturels et techniques) de la ville coloniale et, dans
une moindre mesure, de la ville maghrébine.

La réappropriation culturelle de la ville, sa refondation dans le Nomos, demande en effet la mise en évidence et
l'analyse de ses éléments signifiants, dans une perspective de compréhension de ses thèmes originels. Elle ne peut se
faire que dans son appréhension comme lieu de la mémoire collective, "texte" où l'architecture devient la
représentation métaphorique des humains, la composante de la psyché collective.

Intervenants : François Beguin (Ecole d'architecture de Versailles), Pierre-Yves Bourdil (Prépa Khâgne, Meaux),
Maurice Lagueux (Université de Montréal), Michel Liauzu (Université de Paris 7-Denis Diderot), Philippe Nys
(CIPh).

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Jean–Marc BESSE et Philippe NYS

Dispositifs spatiaux et théâtralisation des représentations :


Carte, Jardin, Paysage

18h-20h
(la salle sera précisée ultérieurement), E.H.E.S.S., 105 boulevard Raspail, 75005 Paris
Jeu 24 Avr, Jeu 15 Mai, Jeu 22 Mai, Jeu 29 Mai, Jeu 5 Juin, Jeu 12 Juin, Jeu 19 Juin, Jeu 26 Juin

Séminaire organisé en collaboration avec le séminaire Questions de mésologie d'Augustin Berque, Directeur d'étude à
l'EHESS.

Le séminaire de cette année regroupe les directions de programme de Philippe Nys ("Herméneutique des lieux de
l'habiter") et de Jean-Marc Besse ("Voir la terre. L'expérience géographique du lieu"). Il se donne comme objectif
principal d'étudier les mises en œuvre de dispositifs, métaphores, schèmes, etc., dans les représentations et les
productions in situ des jardins, des paysages et des territoires. L'hypothèse de départ est de référer ces constructions
symboliques et leurs processus de symbolisation à un dispositif, le théâtre, comme scène fantasmatique originaire (la
question de l'image et de la re-présentation) et mise en abyme du sujet (position, mise en situation et parcours de
perceptions). L'étude de cas et de dispositifs exemplaires (démarche inductive et historique) permettra de placer cette
hypothèse dans la perspective d'une approche herméneutique et phénoménologique. L'horizon général du séminaire
consistera à faire apparaître — déplier et ouvrir — les éléments et mécanismes constitutifs de la production de lieux,
implicitement et explicitement destinés à l'inscription du sens.

Déroulement des séances :


24 avril : Présentation du cadre théorique et mise en perspective des références (Jean-Marc Besse/Philippe Nys)
15 mai : Analyse du dispositif théâtral vitruvien et ses répercussions dans l'art de la mémoire (Philippe Nys)
22 mai : Le jardin comme parcours, construction et libération d'affects (Philippe Nys)
29 mai : Affects et paysage (Philippe Nys)
5 juin : La théâtralisation de la cartographie au XVIe siècle (Jean-Marc Besse)
12 juin : Décor cartographique et pouvoir symbolique (Jean-Marc Besse)
19 juin : La carte, le paysage et l'histoire (étude de quelques images du XVIIe siècle) (Jean-Marc Besse)
26 juin : Interprétation herméneutique et phénoménologique de Vaux-le-Vicomte (Jean-Marc Besse/Philippe Nys)

Claudia BRODSKY LACOUR

Architectonique et Discours

18h30-20h30
Salle RC3 (Pyramide-Scolarité Paris 7 face à tour 56),
Univ. Paris 7–Denis Diderot, 2 place Jussieu, 75005 Paris
Mar 18 Mars, Mar 15 Avr, Mar 13 Mai, Sam 7 Juin

Au travers des lectures du discours auto-descriptif du Discours de la méthode de Descartes, de la Critique de Kant, et de
l'Esthétique de Hegel, nous poursuivrons la question de la fonction de l'architectonique, en tant que représentation de
la pensée, dans des systèmes philosophiques. Construction non-verbale, l'architectonique semble offrir à la
philosophie le contrepoids en même temps que l'origine de son propre discours du savoir. Comme le langage,
l'architectonique précède, situe, et contient chaque sujet de savoir. Mais au contraire du langage, elle remplace les
dilemmes épistémologiques qui font partie de toute représentation verbale par une représentation, sans objet, de la
nécessité. L'importance de l'architectonique dans l'activité poétique chez Hölderlin, dans le travail de la mémoire chez
Proust, et dans l'expérience chez Benjamin, dont il sera aussi question dans ce séminaire, montre qu'elle est à
l'intersection de la philosophie, de la littérature, et de la théorie de la représentation.

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Hélène CIXOUS

Poétique de la Différence Sexuelle : Essais de Zèles II - Zèles de Famille

9h30-15h30
USIC, 18 rue de Varenne, 75007 Paris
Sam 15 Fév, Sam 1 Mars, Sam 15 Mars, Sam 22 Mars, Sam 29 Mars, Sam 19 Avr, Sam 26 Avr,
Sam 3 Mai, Sam 10 Mai : Salle Jean XXIII
Sam 7 Juin, Sam 14 Juin, Sam 21 Juin : Salle Pupey-Girard
Sam 28 Juin : Salle Jean XXIII

Séminaire organisé dans le cadre de la convention avec l'Université de Paris 8.

Entre mère et fille, entre fils et père, entre mère et fils, l'amour fait différemment rage, et s'étonne : l'amour, c'est
donc cette fureur, cette jalousie, ce reproche. Nous nous aventurerons dans ces scènes familières et toujours
énigmatiques, qui ne peuvent être confondues en une seule musique. Nous vivons aveuglément ces liens de famille
qui nous tiennent à la longe, font de l'attachement un bonheur tordu, nous promènent dans l'obscurité de
l'inconscient.
Comment penser l'hostilité unissante qui ne peut se glisser qu'entre mère et fille ? Ou l'éloignement par amour qui
élargit l'enfant ?
Encore à notre époque où la maternité a rejoint la paternité comme “fiction légale”, c'est “la mère” que l'on cherche,
c'est à la mère qu'on en a. On la veut — toute, ou morte. Entre vouloir et en vouloir, une inéluctable et cruelle
conséquence. La mère, toute la vie on ne pense qu'à elle...
Et qu'en pense “la mère” qui sait bien qu'elle l'est et ne l'est pas ?
“Comme s'il n'y avait qu'une seule mère” chante Rilke, évoquant la mère adorée dans le cœur des soldats. Tous, en
rêve, la veulent simplifiée, réduite à l'image et à la bonté.
Mais qu'est-ce que cet “Amor matris” — “génitif objectif et subjectif, peut-être la seule chose vraie de la vie” dont
parle le Stephen de James Joyce, — la seule chose vraie, dit-il, mais en latin.
Et qu'est-ce que la bonté ? Sinon la dureté de qui sauve. L'ablation de soi-même. La nécessaire “méchanceté” simulée
de la bonne mère.
Mais qui appellerons-nous mère ? Sinon la figure vivante qui se tient au lieu dangereux de la donation-de-vie ? Sinon
le lieu impassible et menacé ? Gare. Toute personne reconnue pour “mère” — donc accusée de l'être — sera
condamnée aux dépens.
Ambivalence structurelle des animaux trop humains que nous sommes. S'il n'y avait pas l'âne pour Abraham ou telle
chatte, ou chien, nous n'aurions jamais pu goûter l'amour sans déguster.

Danielle COHEN–LEVINAS

De la représentation musicale

18h-20h
Amphi B, Carré des Sciences, 1 rue Descartes, 75005 Paris
Mar 18 Fév, Mar 25 Mars, Mar 29 Avr, Mar 27 Mai, Mar 17 Juin

Séminaire organisé en collaboration avec L'Itinéraire

Il s'agit de poursuivre une recherche commencée en 1995 dans le cadre d'un séminaire au Collège portant sur le même
thème, et qui réunissait philosophes, compositeurs, architectes, historiens de l'art. Le but de ce travail est d'aborder
des questions d'esthétique musicale en particulier, et d'esthétique de la représentation en général, en élaborant ce que
j'ai appelé une cartographie des fonctions, des pratiques, des savoirs et des empiries compositionnelles induites du

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concept de représentation. La méthodologie demeure la même qu'en 1995. J'ai choisi de délimiter des zones seuils, en
déclinant différents états de la représentation, à partir de l'axe deleuzien territorialité/déterritorialité, à savoir, en partant
de ce qui appartient singulièrement à la musique (notations, écriture), du dedans du musical, pour aller vers ce qui
constitue un lieu analogique, où le phénomène d'absorption apparaît comme une modalité clé de la représentation.

Compositeurs, metteurs en scène, écrivains, plasticiens et philosophes sont réunis pour évoquer une expérience
commune autour d'une œuvre où la notion de représentation musicale se situe à la frontière de la composition, de la
philosophie, des arts du spectacle et de la littérature.

Intervenants :
- Mardi 18 février : Gérard Pesson (compositeur) sous réserve, Pierre Alfieri (écrivain)
- Mardi 25 mars : Daniel Mesguisch (metteur en scène), Michaël Levinas (compositeur)
- Mardi 29 avril : Georges Didi-Huberman (historien d'art) sous réserve, Pascal Dusapin (compositeur)
- Mardi 27 mai : Philippe Manaury (compositeur), Michel Deutsch (écrivain, dramaturge)
- Mardi 17 juin : Georges Aperghis (compositeur), Yannis Kokos (scénographe), Antoine Gindt (musicologue)

Maria Letizia CRAVETTO

Der Wegwerfmensch : l'homme jetable.


Formes et représentations de l'exclusion

20h-22h
Amphi A, Carré des Sciences, 1 rue Descartes, 75005 Paris
Mer 26 Fév, Mer 12 Mars, Mer 26 Mars, Mer 30 Avr, Mer 14 Mai, Mer 28 Mai

Der Wegwerfmensch : l'homme jetable, c'est ainsi que les sociologues allemands nomment aujourd'hui, non le SDF,
mais le jeune étudiant rangé dans une université et destiné à un futur de chômage et de misère.
Comment et où, au cours de ce siècle, constate-t-on au contraire une métamorphose de l'abjection et une permutation
de la souffrance en prodigalité créatrice ?

Les œuvres littéraires issues des persécutions nous montrent comment leurs auteurs, parvenus au plus bas degré de
l'abjection, ont expérimenté comme un fait indestructible la force et la persistance de l'humanité. Toutefois ce désir
sans mesure, on le rencontre aussi dans la vie ordinaire lorsque l'on réfléchit à l'expérience mystique.
La limite du possible et la limite du dicible constitueront donc la problématique de ce séminaire, où documents et
récits, joints à des textes susceptibles d'éclairer la réflexion, seront abordés comme des instruments permettant
d'étudier la nécessité qui mue l'exclusion (physique et psychique) en expérience mystique ou en création littéraire.

La mise en œuvre du séminaire s'articulera sur deux axes majeurs :

1) Je me référerai à l'expérience concentrationnaire des camps nazis et des camps soviétiques comme à un miroir pour
analyser les rapports et les différences qui peuvent être établis entre la déportation et l'exclusion, à laquelle nous ne
cessons d'assister aujourd'hui.

2) Si la fiction engage l'expérience comme possibilité et impossibilité de partage, seule l'écriture peut faire de
l'affrontement à l'indicible la condition de son existence. Au moment où le récit réalise la réquisition fulgurante du
lecteur, il permute l'injure en renversant la dépossession du moi et en annulant l'exclusion de la vie.

Afin de participer à la réflexion qui se déploiera de façon progressive, il est souhaitable d'être présent dès la première
séance.

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Paolo FABBRI et Stefano MONTES

Aspects théoriques de la traduction textuelle

18h-20h
Salle RC1 (Pyramide-Scolarité Paris 7 face à tour 56),
Univ. Paris 7–Denis Diderot, 2 place Jussieu, 75005 Paris
Ven 14 Mars, Ven 21 Mars, Ven 25 Avr, Ven 16 Mai, Ven 23 Mai, Ven 30 Mai, Ven 6 Juin,
Ven 13 Juin, Ven 20 Juin, Ven 27 Juin

Les textes littéraires pensent-ils la mise en scène de leur traduction ? Pour discuter cette hypothèse, on comparera des
textes littéraires — surtout de Guy de Maupassant — et leur traduction en suivant l'idée de Berman d'une lecture
également importante du "traduit" et de l'"à-traduire". Des concepts comme multiplicité/unicité du sens,
original/rendu, dimension gestuelle et sonore des textes, seront le point de départ pour une mise au point du discours
des théoriciens de la traduction contemporaine (Meschonnic, le groupe Tel Aviv, Eco, Jakobson, Derrida, Fabbri,
etc.).

Intervenants : Antonio Lavieri (EHESS), Licia Taverna (Institut de philosophie, Palerme).

Joël GILLES

L'euphorie

10h-13h
Université Jean Monnet de Saint-Etienne,
Département d'Arts plastiques, 38 rue Henri Gonnard, 42000 Saint–Etienne
Sam 1 Fév, Sam 8 Mars, Sam 5 Avr, Sam 24 Mai

Séminaire organisé avec l'Université de Saint-Etienne.

L’euphorie n’est pas un concept esthétique. C’est un symptôme d’états morbides. Contre toute attente, pourtant, l’art
s’en accommode. L’euphorie désigne alors les états sauvages de l’enthousiasme, qui s’opposent à la clarté de la
vertueuse harmonie. L’euphorie est cette dépense sans fin à l’encontre de tout intérêt et en dehors de toute nécessité.
C’est aussi la préférence donnée au singulier plutôt qu’à l’universel, la fureur contre la mesure, le bon plaisir contre la
règle.

Il conviendra de définir ce point, aussi loin que possible dans le sens contraire de l’intérêt, où l’art, demeurant en deçà
de l’intolérable, a la plus grande valeur et suscite les plus grandes passions.
Notre recherche s’appliquera à démêler les multiples états de cette fureur, à dégager les objets qui en portent la marque,
à en comprendre les effets et à en définir les valeurs dans le champ de l’art. Revenant sur l’ancien concept de
l’enthousiasme, elle le restituera sous ces deux aspects de l’harmonie et de l’euphorie.

Intervenants :
Samedi 1er février :
- Frédérique de Buzon (Université Paris XII) : A propos des spectacles tristes qui provoquent en nous les plus grandes
joies : le paradoxe du début de l'Abrégé de Musique de Descartes
- Alain Gigandet (Université Paris XII) : Transports...

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Samedi 8 mars :
- Richard Conte (Université Paris I) : Comment provoquer le feu sacré ?
- Eric Vandecasteele (Université de Saint-Etienne) : Grandes manœuvres et jouissances : l'euphorie classique

Samedi 5 avril :
- Marie-Françoise Grange (Université de Saint-Etienne) : Modernité et post-modernité : de la mélancolie à l'euphorie
- Michel Van Peene (Université Paris I) : Melencolia II ou l'euphorie de Ma.cel LE.NOI

Samedi 24 mai :
- Jean-Claude Thevenin (Université de Saint-Etienne) : Exaltation-inspiration-création. La question du génie entre
Platon et le Romantisme
- Jacquie Barral (Université de Saint-Etienne) : Triste euphorie. A partir de quelques objets artistiques seront abordés
certains effets de sa déperdition
- Bernardo Schiavetta (psychiatre) : Cliniques des euphories

Denis GUENOUN

Théâtres, philosophies, politiques

20h30-22h30
Salle RC3 (Pyramide-Scolarité Paris 7 face à tour 56),
Univ. Paris 7–Denis Diderot, 2 place Jussieu, 75005 Paris
Lun 17 Fév, Lun 17 Mars, Lun 28 Avr, Lun 12 Mai

Ce séminaire se propose d'interroger la relation théâtre-philosophie comme élément d'un dispositif politique. A partir
de textes d'époques diverses (d'Aristote à Eisenstein, de d'Aubignac à Taminiaux), on tente d'examiner les successives
déterminations d'une éventuelle nécessité du théâtre, en tant que témoins d'une élaboration progressive des fonctions
de la représentation, de l'image, du jeu, et en dernier ressort comme moments dans la formation de modèles,
philosophiquement déterminés, de la pratique commune des hommes.

Intervenant : Jean Jourdheuil (Paris X) le 17 mars.

Georges LEYENBERGER

L'art sans destination II : Hölderlin, Nietzsche et Heidegger

18h-20h
ENS, 45 rue d'Ulm, 75005 Paris
Ven 7 Mars, Ven 14 Mars : Salle Paul Celan
Ven 21 Mars, Ven 25 Avr, Ven 23 Mai : Salle Jean Cavailles
Ven 30 Mai : Salle Paul Celan

Après l'achèvement de la destination philosophique — Hegel — il s'agit d'interroger le rapport entre l'art et la
spécificité de la modernité comme époque sans propre, sans but, époque dépropriée ou époque du nihilisme.
Loin d'être la possibilité d'une reconquête du sens, d'une renaissance ou d'un recommencement, l'art a une tâche à la
fois plus sobre et plus fidèle : exposer le détachement du sens de notre temps. En questionnant l'œuvre de Nietzsche et
celle de Hölderlin, ainsi que les interprétations heideggeriennes, il s'agira non seulement de mesurer ce qui lie et
sépare ces figures de la modernité, mais d'établir les caractéristiques d'une œuvre de notre temps.
Pour ce faire, trois directions seront envisagées :

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1. Penser la fin de l'art comme mort de la tragédie, entendu que la tragédie "a péri tout autrement que les autres
genres" (Naissance de la tragédie, paragraphe 11), et montrer en quoi cette mort signe la fin des ressources dialectiques
de la tragédie et de la mort. L'art sans destination n'est pas la négation ou la mort dialectique de l'art, mais l'exigence
de penser un art sans mort. La rupture avec l'art grec et la possibilité d'une œuvre qui n'entre pas dans la répétition,
s'y décident.
2. Interpréter le retour de la destination dans les lectures heideggeriennes de Nietzsche et de Hölderlin sous la figure de
la réappropriation. Mettre en relief la décision à la fois philosophique et politique qui institue le retour au propre et, à
partir de là, expliciter les différentes figures de la dépropriation.
3. Montrer comment l'art se détache de la réappropriation de la destination occidentale pour devenir une pure
puissance. Un autre rapport à l'époque moderne comme époque du nihilisme — du "pauvre lieu" — se dessine, un
rapport qui a fait le deuil du propre, qui affirme le sans du sans destination.

Intervenants : Jean-Philippe Milet (le 25 avril), Jean Levêque (le 23 mai)

Jean–Michel REY

L'écriture de l'histoire : Michelet

18h-20h
Salle Jean XXIII, USIC, 18 rue de Varenne, 75007 Paris
Lun 24 Fév, Lun 3 Mars, Lun 10 Mars, Lun 17 Mars, Lun 24 Mars, Lun 21 Avr, Lun 28 Avr,
Lun 5 Mai, Lun 12 Mai, Lun 26 Mai, Lun 2 Juin, Lun 9 Juin

Séminaire organisé dans le cadre de la convention avec l'Université de Paris 8 et en collaboration avec l'EHESS.

Explorer les différentes façons de cette écriture, les formes d'un style inséparable d'une éthique d'auteur. Voir comment
Michelet s'aventure dans la présentation des lieux de mémoire, de quelle manière il tient à faire parler ce qui est resté
muet. Insister sur la fabrication des livres — avec les continuels détours et digressions, la nécessité de préfaces en
surnombre. Reprendre tout ce qui trace les contours d'une figure de Michelet, tout ce qui nourrit une pensée de
l'histoire dans l'histoire — une démarche qui se ressource dans les grands modèles littéraires (Virgile et Dante) et chez
Vico. Saisir à quel point, selon les termes de Péguy (son meilleur lecteur), Michelet est "le plus grand historien,
parce qu'il est le plus entré dans son histoire". Montrer sous quels aspects s'impose à lui sans cesse la perspective de
la dette. Marquer les formes d'entrecroisement de l'histoire et de la mémoire.

Jean–Marie SCHAEFFER

Qu'est-ce qu'une conduite esthétique ?

18h30-20h30
Salle RC2 (Pyramide-Scolarité Paris 7 face à tour 56),
Univ. Paris 7–Denis Diderot, 2 place Jussieu, 75005 Paris
Jeu 15 Mai, Jeu 22 Mai, Jeu 29 Mai, Jeu 5 Juin

On se proposera de prolonger l’analyse de la conduite esthétique exposée dans Les célibataires de l’Art. Pour une
esthétique sans mythes (Gallimard 1996). Le but essentiel du séminaire sera de montrer que la notion de conduite
esthétique désigne un fait humain transculturel.
La réflexion s’organisera autour de trois moments :

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1. Les divers arguments qu’on oppose à la thèse «universaliste» rejoignent par des voies diverses, soit l’historicisme,
soit le culturalisme. Or, ces deux positions sont autoréfutantes en ce que leur énonciation même implique le point de
vue universaliste qu’elles prétendent réfuter. (1 séance)
2. Les relativistes motivent souvent leur position en attirant l’attention sur le fait que «l’esthétique ne naît qu’au
XVIIIe siècle». Cet argument postule une identification entre esthétique philosophique et réflexion esthétique. Il
repose par ailleurs sur un nominalisme implicite. On montrera d’abord que l’existence d’une conduite humaine ne
nécessite pas que les hommes en fassent l’objet d’une attitude réflexive. Accessoirement, il sera utile de rappeler que
la réflexion esthétique «commune» préexiste à la naissance de l’esthétique philosophique, et donc aussi à celle du
terme «esthétique». (1 séance)
3. En partant de ces réflexions, on essaiera de dégager les modalités selon lesquelles la notion de «conduite esthétique»
est susceptible de nous éclairer sur une conduite humaine fondamentale. (2 séances)

Richard SHUSTERMAN

L'art populaire : questions, théories, enjeux

Carré des Sciences, 1 rue Descartes, 75005 Paris


Mar 3 Juin, Jeu 5 Juin : 20h-22h Amphi B
Mar 10 Juin, Jeu 12 Juin : 18h-20h Amphi B
Mar 17 Juin : 18h-20h Amphi A
Jeu 19 Juin : 18h-20h Amphi B

Selon le déroulement établi de ma direction de programme (L'esthétique à la fin de la modernité), l'année 1996-1997
est consacrée aux questions des arts populaires contemporains, surtout les arts de mass-media. Après la crise de
l'avant-garde de l'art moderne et les révolutions médiatiques, croît l'importance des arts populaires. Mais qu'est-ce que
l'art populaire ? Que sont des rapports entre les arts populaires et les traditions de l'art moderne ? Y a-t-il une
esthétique distinctive pour les arts populaires ? Que sont les enjeux, les espoirs, et les dangers politiques de ces arts ?
Le séminaire traitera ces questions à partir des théories principales contemporaines sur l'art populaire et des analyses
empiriques des genres de cet art.

Michael WETZEL

Esthétique et Politique : Forme-Formation-Bildung de Goethe à Beuys

20h-22h
Carré des Sciences, 1 rue Descartes, 75005 Paris
Mar 20 Mai, Mer 21 Mai, Mar 27 Mai : Amphi A
Mer 28 Mai, Ven 30 Mai : Amphi B

Dès le début de son époque "classique", la philosophie allemande est caractérisée par la relation intime entre théorie et
esthétique (cf. le rôle de la "critique de la faculté de juger" dans le système de Kant). La pensée politique est également
déterminée par des modèles esthétiques :
L'idéal du bourgeois s'adresse moins à une action révolutionnaire qu'à une pratique poétique (cf. Schiller, Novalis,
Schlegel). La fameuse notion de l'époque était : "Bildung", la formation du nouvel homme par l'art et la littérature.
Le séminaire veut montrer l'histoire de cette pensée en trois étapes : l'époque de l'idéalisme de Kant, Goethe et Hegel ;
la fin du XIXe siècle (Wagner, Nietzsche, George et l'idée du "Gesamtkunstwerk") et les développements après-guerre
d'Adorno à Beuys.

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Philosophie/Philosophie

Eric ALLIEZ

De la philosophie française contemporaine

18h30-20h30
Salle RC3 (Pyramide-Scolarité Paris 7 face à tour 56),
Univ. Paris 7–Denis Diderot, 2 place Jussieu, 75005 Paris
Mar 25 Fév, Mar 11 Mars, Mar 25 Mars, Mar 22 Avr, Mar 6 Mai, Mar 27 Mai

Notre séminaire collectif se propose d'associer une dizaine d’invités autour de la question de la philosophie française
contemporaine.
L'un des enjeux sera de dresser un “bilan-programme” aussi pluriel et rigoureux que possible, et d'interroger les
conditions sociales, institutionnelles, intellectuelles... de cette “exception française” ; il faudra savoir lever les
ambiguïtés qui s'attachent à cette "nouvelle passion pour la philosophie”.
Parmi les aspects qui seront soumis à exposés et discussions, citons :
- La question de la nature des mutations intervenues dans l’histoire de la philosophie de ces vingt dernières années.
- La situation de la pensée française eu égard à la division quasi-officielle du monde philosophique en deux blocs,
phénoménologique et analytique.
- La question d’un éventuel renouvellement de la philosophie politique.
- La question des rapports de la philosophie française à ses “autres” (sciences dures et sciences humaines, littérature,
peinture, cinéma...).
- Philosophie et institutions : la question de l’université, avec le statut des formations (socialement finalisées ou
non), de l’édition et des lieux de production philosophique.
- Philosophie et public : la question de la diffusion et de la réception de la philosophie française.
Bref, quel est le sens de la “demande de philosophie” à laquelle on assisterait aujourd’hui et comment y répond-on ?
Cette demande est-elle spécifiquement française ? Quel(s) rapport(s) entretient-elle avec la question d’un service public
“à la française” ?

Intervenants :
- Jean-Claude Bonne et Georges Didi-Huberman (le 25 février)
- Jean-Luc Nancy (le 11 mars)
- François Ewald (le 25 mars)
- Isabelle Stengers (le 22 avril)
- Arnaud Villani (le 6 mai)
Séance collective (le 27 mai)

Stéphane ARGUILLERE

Atelier de traduction :
Introduction à la lecture des textes philosophiques en langue tibétaine

17h-19h
Annexe de la Vème Section de l'E.P.H.E. (1er étage), Bât. du CROUS, 29 rue Daviel, 75013 Paris
Mer 19 Fév, Mer 12 Mars, Mer 26 Mars, Mer 23 Avr, Mer 7 Mai, Mer 21 Mai, Mer 4 Juin

Cet atelier de traduction se tient en association avec la Vème Section de l'Ecole Pratique des Hautes Etudes.
Une inscription auprès de l'E.P.H.E. est requise. Contacter la Section des Sciences religieuses : tél. 01 40 46 31 37.

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Pour la deuxième année de cet atelier de traduction, nous poursuivrons notre lecture du lTa-ba'i shan-'byed theg mchog
gnad kyi zla zer, un texte relatif à l'interprétation du madhyamaka, composé par Go-ram-pa bSod-nams seng-ge,
philosophe sa-skya-pa du XVème siècle, élève de Rong-ston Shes-bya kun rigs, de Ngor-chen Kun-dga' bzang-po et
de Mus-chen. Les passages que nous étudierons cette année comportent, d'une part, un résumé des grandes lignes de
l'interprétation que l'auteur juge adéquate, et, d'autre part, la critique de la première des deux doctrines à réfuter —celle
"éternaliste" de Dol-bu-pa (ou Dol-po-pa) Shes-rab rgyal-mtshan.
L'esprit de cet atelier de traduction n'est ni purement philologique, ni purement spéculatif. Si l'une de ses dimensions
est de contribuer à former à la lecture des textes philosophiques en langue tibétaine un public déjà versé dans la
connaissance de cette langue, et si le texte étudié est par lui-même d'un grand intérêt doctrinal, nous sommes, par
ailleurs, soucieux d’expérimenter comment la philosophie s'articule dans une langue si étrangère aux nôtres, et
travaillons au perfectionnement de la terminologie nécessaire à la traduction des textes bouddhiques.

Une certaine connaissance de la grammaire de la langue classique tibétaine est souhaitée pour toute personne
souhaitant retirer un réel profit de cet atelier de traduction.

Alain BADIOU

Théorie axiomatique du Sujet

20h-22h
Amphi 44 (tour 44), Univ. Paris 7–Denis Diderot, 2 place Jussieu, 75005 Paris
Mer 5 Fév, Mer 5 Mars, Mer 19 Mars, Mer 23 Avr, Mer 14 Mai

Séminaire organisé dans le cadre de la convention avec l'Université de Paris 8

A l'enseigne de la restauration morale (droits de l'homme, ingérence humanitaire, éthique...), et conceptuellement


abritée par le "retour à Kant", la catégorie philosophique de Sujet est aujourd'hui le support d'opérations dont le
paradoxe est que leur densité, leur nouveauté, sont de loin inférieures à celles qu'on pouvait attribuer à la critique
radicale du thème subjectif, qui culmina dans les années soixante.

La "pensée faible", presque entièrement académisée, qui sous-tend la restauration morale, ne saurait en effet se
mesurer, ni à la puissante inscription du motif du Sujet dans le destin historial de la métaphysique parvenue à son
stade nihiliste (Heidegger), ni à sa dissolution dans une épistémè contemporaine dont l'Homme n'est plus le centre
(Foucault), ni même à la figure de manque imaginaire où l'assignent les cohérences structurales (Althusser).
Tout le point, si l'on veut tenir et refonder le thème du Sujet (ce qu'impose, entre autres, la condition politique de la
philosophie), est de se démarquer de la régression académique, et de soutenir, ou de traverser, le défi critique
qu'organisèrent les grands penseurs d'il y a trente ans.
On remarquera qu'à l'époque, seul Lacan déploya, par un croisement singulier de Descartes et de Freud, une thèse
entièrement nouvelle, qui rendait compossibles l'analytique des structures et une figure à la fois langagière et
topologique du Sujet.

On lui sera fidèle au moins dans la conviction que toute refonte de la théorie du Sujet doit être axiomatique, et non
phénoménologique ; qu'elle relève de dispositions formelles, et non d'une remontée transcendantale ; qu'elle conduit à
une éthique in-humaine des vérités, et non à une morale des droits.
Mais le chemin emprunté sera bien différent, à la fois parce qu'il s'agit de délivrer le Sujet de toute référence à l'objet,
et parce que la connotation infinie de la trajectoire où le sujet tisse son être éloigne de ce que, par une concession au
temps, Lacan conservait, jusque dans sa topologie, de référence à une inéluctable finitude.

Car ce dont il s'agit est bien, pour surmonter l'abaissement, le consentement dérisoire à quoi on prétend nous
contraindre, de ruiner la corrélation dont il est assuré qu'elle ne conduit qu'à la religion, entre la pensée et la finitude
du désir humain.

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Barbara CASSIN, Jean–François COURTINE et Alain de LIBERA

Ce que les philosophes disent de leur langue

20h-22h
Carré des Sciences, 1 rue Descartes, 75005 Paris
Jeu 20 Fév, Ven 21 Fév, Jeu 20 Mars, Ven 21 Mars : Amphi B
Jeu 24 Avr, Ven 25 Avr : Amphi A

Ce séminaire, lié au travail du Vocabulaire européen des philosophies (CNRS), a pour premier objectif de faire
l'inventaire des idées reçues quant aux propriétés singulières des principales langues de philosophie en Europe : le grec
et l'allemand, langues pensantes, l'anglais pour le meilleur et pour le pire au plus près du langage ordinaire... Cet
inventaire se fera en explorant un choix de textes où, à travers les époques et les langues, un philosophe parle de sa
langue, compare les langues entre elles (y compris quant à leur capacité de traduction, dans tous les sens du terme),
et/ou parle délibérément en langue.
On espère ainsi se donner les moyens généalogiques et critiques pour cerner la notion de "génie" d'une langue,
affronter l'entêtant problème des "génies" différents des différentes langues, et évaluer sur quelques cas décisifs le
rapport entre langue et idiome en philosophie — toutes questions qu'on ne peut éluder quand on tente de produire une
cartographie différentielle des langues philosophiques.

Intervenants :
- Jeudi 20 février : Denis Thouard : Autour de Hamann, Jacobi, Herder
- Vendredi 21 février : Pierre Pénisson : Kant, sur la langue allemande
- Jeudi 20 mars : Marc Crépon : Deux figures de la langue maternelle : Fichte et Nietzsche
- Vendredi 21 mars : Jean-François Courtine : Dire-montrer. Du grec à l'allemand, selon Heidegger
- Jeudi 24 avril : Jacqueline Lichtenstein : Le français au XVIIe siècle, langue naturelle, langue maternelle, langue des
femmes
- Vendredi 25 avril : Danielle Cohen-Levinas : Rousseau, la musique et la langue maternelle

Les trois dernières séances se dérouleront au Centre Léon Robin, Université de Paris IV-Sorbonne (escalier E, 2ème
étage), 17 rue de la Sorbonne, 75005 Paris (20h-22h) :
- Jeudi 22 mai : Jean-Pierre Cléro : Bentham et la langue anglaise
- Vendredi 23 mai : Alan Montefiore et Adrian Moore : La langue anglaise et la philosophie
- Jeudi 12 juin : Konstantin Sigov : L'hétéroglossie slave : Potebnya, Soloviev, Bahktine

Abdallah ALAOUI BELGHITI, Jean–Jacques FORTE et


Emmanuel JOUARD

Inactuelles modernités

19h-21h
Institut Français de Rabat, 2 Zankat Al Yanboua, BP 181, Rabat (Maroc)
Mar 4 Fév, Mar 18 Fév, Ven 21 Fév, Mar 25 Fév, Mar 22 Avr

Séminaire organisé en collaboration avec l'Institut Français de Rabat et en coordination avec la Société de
Philosophie Marocaine et l'Association des Enseignants de Philosophie du Maroc.

Aujourd'hui, l'idée de modernité en Occident s'est vidée de toute substance, aussi bien dans l'ordre du philosophique et
du politique, que sur le plan historique. Or, cette même idée de quelque chose qui n'est pas, ou qui est maintenant
visiblement fini, fonctionne comme un modèle déterminant en terre d'Islam. Ce fonctionnement opère dans une
logique soit de substitution, soit d’accompagnement vers, ou d’adaptation à, cette modernité.

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Pourtant, cette dernière réagit en Occident comme leurre ; elle y est liée au déploiement effectif de la technique
moderne, constamment réitéré dans le discours médiatique et politique en général.
L’échec relatif, ou l’inachèvement, du projet de maîtrise technique, formulé d’abord par Descartes, reste ainsi toujours
perçu comme contingent et provisoire. Il faudra donc partir de l’évidence historiale de l’effondrement de la maîtrise,
mais également interroger les modes divers de sa défection, dans les domaines théorique, techno-scientifique, ou
politico-économique.
S’engage alors la question des lieux de la modernité, et d’un temps de la défection.
Dès lors, on se demandera quelles possibilités nouvelles peuvent apparaître dans l’impossible accomplissement du
projet de maîtrise inhérent à la modernité.

Intervenants :
- Abdallah Alaoui Belghiti : (titre à préciser)
- Alain Badiou : Maîtrise et vérité
- Etienne Balibar : (titre à préciser)
- Jean-Jacques Forté : (titre à préciser)
- Mohammed Mesbahi : (titre à préciser)

Guy LARDREAU

La Mélancolie, II.

14h30-16h30
Sam 1 Fév, Sam 1 Mars : Salle Jean Cavailles, ENS, 45 rue d'Ulm, 75005 Paris
Sam 22 Mars : Salle des Résistants, ENS, 45 rue d'Ulm, 75005 Paris
Sam 24 Mai : Salle E, ENS, 45 rue d'Ulm, 75005 Paris
Sam 14 Juin : Salle Delacommune, USIC, 18 rue de Varenne, 75007 Paris

Un semestre ne satisfaisant pas au programme qu'il s'était fixé, le séminaire reprend les choses où nous les avons
laissées.
Touchant le dessein (élucider, d'un lieu étrange, le "nœud" qui lie philosophie, spiritualité, science), quelques énoncés
ont été proposés. La lecture des textes canoniques sur l'acédie (Evagre, Cassien, Diadoque, Dorothée, Climaque)
permit de repérer certains "lieux" où spiritualité et philosophie étrangement se rencontraient. Qu'il puisse y avoir
"science" de la mélancolie, comme mélancolie de la science, mettait quelque lumière sur l'autre rencontre. En chacun
de ces pas, m'ont accompagné : C. Jambet (sur la mélancolie de l'Islam spirituel), J.M. Azorin (sur Binswanger),
J.C. Milner (sur Saussure et Benveniste).
Par ailleurs, nous voulions esquisser un dossier des textes où la catégorie opère : nous avons parlé, après Kant, de
Platon et Aristote. Nous reprenons ce "dossier", et nous parlerons, au moins, de Ficin, de Bright, de Burton.
Mais je souhaite revenir d'abord sur l'un des "acquis" de l'an passé : s'il peut y avoir mélancolie de la science, il ne
saurait y avoir de science mélancolique, tandis qu'une philosophie mélancolique est non seulement possible, mais
actuelle. Le séminaire commencera par analyser cette actualité, à partir de Maine de Biran.

Thierry MARCHAISSE

Le langage est-il une tasse de thé ?


Wittgenstein et la question de l'essence du langage

18h30-20h30
Salle RC3 (Pyramide-Scolarité Paris 7 face à tour 56),
Univ. Paris 7–Denis Diderot, 2 place Jussieu, 75005 Paris
Lun 12 Mai, Lun 26 Mai, Lun 9 Juin, Lun 23 Juin

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"Nos mots n'exprimeront jamais que des faits, comme une tasse de thé ne contiendra jamais que la valeur d'une tasse, quand
bien même j'y verserais un litre d'eau" (L. Wittgenstein, Conférence sur l'Ethique )

Wittgenstein passe pour avoir eu non pas une, mais deux philosophies, à savoir celle du Tractatus et celle des
Investigations. Et il faut reconnaître qu'il a fait tout ce qu'il fallait pour rendre leur articulation extrêmement
problématique, puisque celles-ci semblent tout à la fois inséparables et incompatibles, voire incommensurables.
Pour éclaircir, autant que possible, ce dilemme, je me propose de prendre comme point de repère fondamental "la
grande question" (§65 des Investigations) de l'essence du langage, et d'identifier aussi précisément que possible "les
graves erreurs" que contient sur ce point, et selon Wittgenstein lui-même, le Tractatus.
Et pour essayer de mieux comprendre, en particulier, pourquoi "l'analogie" (§83) entre le langage et les jeux devient
alors si déterminante pour Wittgenstein — au point de justifier et d'orienter à elle seule, via la notion de "jeux de
langage", la refonte totale de sa première philosophie —, je m'appuierai sur certains travaux mathématiques de Von
Neumann et de Church.

Paul RICŒUR

Le temps passé : mémoire, histoire, oubli

18h-20h
Amphi Poincaré, Carré des Sciences, 1 rue Descartes, 75005 Paris
Jeu 20 Fév, Mer 26 Fév

Les séances du premier semestre ont porté sur : Remémoration et commémoration ; Imagination et mémoire ; Us et
abus de la mémoire ; L'histoire, critique de la mémoire.
Les séances du second semestre porteront sur :
1. Les modalités de l'oubli.
2. Le passé : "n'être plus" et "avoir été". Quelle référence de la mémoire et de l'histoire au passé ?

Elisabeth RIGAL

Questions wittgensteiniennes - I. La question du sujet

Carré des Sciences, 1 rue Descartes, 75005 Paris


Ven 21 Fév : 20h-22h Amphi A
Ven 7 Mars : 18h-20h Amphi B
Ven 21 Mars, Mer 23 Avr : 18h-20h Amphi A
Jeu 22 Mai : 20h-22h Amphi B

La question des "fondements de la psychologie" est au centre des préoccupations du dernier Wittgenstein, et elle
reconduit sur l'avant-scène la question du sujet, dont on aurait pu croire que "l'argument (dit) du langage privé" l'avait
définitivement évacuée. Ainsi les tout derniers textes font-ils de l'identité à soi la condition sine qua non du jeu de
langage, et proposent-ils de résoudre la question de l'ipséité de la façon suivante : "Si le jeu d'expression se développe,
je puis dire qu'une âme se développe, un intérieur. Mais celui-ci n'apparaît plus comme le primum movens de
l'expression".

Le séminaire s'efforcera de déterminer le sens et les enjeux de cette approche de la question du sujet, en la resituant
dans le site de sa provenance (i. e. en partant de l'équivalence entre "solipsisime" et "réalisme pur" posée par le
Tractatus) et en tentant d'en faire apparaître la profonde originalité.

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Ricardo TEJADA

La nature comme productivité expressive

18h30-20h30
Salle RC2 (Pyramide-Scolarité Paris 7 face à tour 56),
Univ. Paris 7–Denis Diderot, 2 place Jussieu, 75005 Paris
Jeu 27 Fév, Jeu 6 Mars, Jeu 20 Mars, Jeu 3 Avr

Le statut historique et philosophique des doctrines naturalistes demeure un sujet qui reste à élucider. Comportent-
elles, à la limite, un aristotélisme caché où la nature reprend une valeur métaphysique comme substrat dernier et
originaire ? De quel type de transcendance de signe platonicien — s'il y en a — ont-elles besoin pour répandre des
"plages d'immanence" ? Représentent-elles un reste inépuisable du monde ancien, celui caractérisé par l'Un
ontologique ? Ou, plutôt, constituent-elles un vecteur critique de la modernité qui la pousse à aller au delà d'elle-
même ?
Selon notre hypothèse de départ — à vérifier au cours du séminaire — le naturalisme affirme la productivité
expressive de la nature, c'est-à-dire la co-appartenance dans un même plan du "naturel" et du "culturel", et par
conséquent, la possibilité de tracer plusieurs voies de communication entre les deux aspects ou phases. Cette co-
appartenance est, tout d'abord, une co-appartenance entre les événements spirituels et les phénomènes physiques.
L'intuition est le protocole extrêmement subtil qui permet de faire un avec le devenir générateur de la nature. Le
naturalisme existe avant la révolution scientifique moderne. Il ne périt pas, néanmoins, après l'épanouissement de
celle-ci. Il acquiert, au contraire, une complexité supplémentaire puisqu'il accepte quelques principes ou données du
mécanisme et du cartésianisme, tout en lui reprochant un réductionnisme et un dualisme dogmatique, comme par
exemple chez les néoplatoniciens de Cambridge et Spinoza. Mais, c'est avec Schelling, Bergson et Whitehead, puis
très récemment avec Deleuze qu'il obtient ses véritables lettres de noblesse.

Ce deuxième semestre sera consacré à la pensée de Gilles Deleuze.

Jehanne DAUTREY et Lucien VINCIGUERRA

Langage, visibilité, différence (II) :


qu'est-ce qu'une représentation ?

Carré des Sciences, 1 rue Descartes, 75005 Paris


Mer 26 Fév : 18h-20h Amphi A
Mer 5 Mars : 20h-22h Amphi A
Mer 12 Mars : 18h-20h Amphi A
Mer 26 Mars : 20h-22h Amphi B

Le séminaire de cette année sera résolument interdisciplinaire.


On poursuivra l'analyse des rapports du langage au visible dans une série de dispositifs historiques concrets : entre les
lignes d'une figure géométrique et les éléments d'une proposition ou d'une équation, entre la toile d'un peintre et sa
légende, entre un spectacle et son récit, il y a l'espace de liens qui se trament, se défont et se renouent ailleurs, dans
une succession de montages ou de machineries, dont on analysera les traces dans les textes du savoir. Cela nous
conduira à une histoire archéologique de ces rapports (en un sens proche de celui de Foucault), dans plusieurs textes
classiques et au XIXe siècle. Ainsi, dans la Géométrie et la Dioptrique cartésiennes, on repérera une disposition
récurrente du savoir classique : la mise en scène des conditions de la représentation à l'intérieur même de la scène
représentée, ne faisant apparaître le visible comme série ou comme ordre qu'en donnant paradoxalement à voir au
milieu de la représentation quelque chose qui ne peut pas être objet de représentation. Ce qui nous conduira à
interroger la théorie foucaldienne du signe à l'époque classique dans Les Mots et les choses, et ses présupposés. On
questionnera les formes de subjectivation à l'œuvre dans le savoir en montrant comment elles sont l'effet de

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délimitations incertaines et mouvantes, dont on analysera la recomposition dans la science, mais aussi dans la
littérature du début du XIXe siècle : autour du thème du désir, de l'inscription de l'identité et de la distance dans La
Peau de chagrin de Balzac, par exemple. Mais cette dernière question nous conduira cette année à de nombreuses
analyses des rapports entre musique et théâtre à partir du XVIe siècle, afin de mettre en évidence comment, dans
l'entrelacs de l'écriture musicale, du chant, de l'histoire et de sa mise en scène dans l'espace des voix, il est question de
la subjectivation d'une oreille humaine dans le rapport du signe aux choses : depuis les doubles séries de synonymes
dans les onomatopées des mélodies de Janequin jusqu'à l'espace des tensions harmoniques et de leur résolution dans
l'opéra baroque.

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Philosophie/Politique

Catherine AUDARD

Citoyenneté et individualité morale.


Enquête sur les concepts moraux de la démocratie

Amphi A, Carré des Sciences, 1 rue Descartes, 75005 Paris


18h-20h : Ven 21 Fév, Ven 14 Mars
20h-22h : Ven 23 Mai
18h-20h : Ven 13 Juin

Séminaire organisé en collaboration avec la London School of Economics, Londres

La stabilité des régimes démocratiques est l'une des préoccupations fondamentales dans la philosophie politique
contemporaine, comme les travaux récents de John Rawls (Libéralisme politique) et de Jürgen Habermas (Faktizität
und Geltung) en témoignent. Cette stabilité semble reposer presque exclusivement sur la justice des institutions et le
sens de la justice des citoyens. D'où l'importance d'une réflexion sur l'individualité morale et ses liens avec la
citoyenneté.
La citoyenneté peut être abordée selon deux dimensions. La première, qui a été esquissée dans le séminaire précédent
et sera prolongée cette année, concerne la citoyenneté comme statut. Son but est de permettre la protection de la
personne et de sa dignité par un ensemble de droits et d'institutions correspondantes et, selon Rawls, de développer le
"sens de la justice" des individus qui en bénéficient. L'intégration semble être alors fondée sur la reconnaissance et le
respect de soi qu'apporte ce contexte juridico-politique. La seconde, qui fait l'objet du séminaire de cette année,
concerne la citoyenneté comme appartenance à une communauté de citoyens. Les concepts clés de l'éthique, qui s'y
rapportent, sont ceux de responsabilité et de devoirs. Le problème est celui de la définition de la communauté et
de ses bases dans les adhésions morales individuelles : est-ce une communauté "éthique", pourvue d'un bien
commun ? Une nation "civique" ? Ou une communauté "ethnique" avec des intérêts particuliers ? La recherche portera
donc sur les différentes conceptions de l'articulation entre fins individuelles et vertus "civiques", qui vont du
républicanisme civique, du libéralisme politique de John Rawls et des communautaristes, jusqu'aux défenseurs d'une
citoyenneté "multiculturelle", différenciée à l'extrême pour lutter contre l'exclusion.

Intervenants :
- le 21 février : Patrick Resten (Paris) : exposé sur le libéralisme de Joseph Raz
- le 23 mai : Diemut Bubeck (London School of Economics, Department of Politics)
- le 13 juin : Carol Gould (Columbia University, New York)

Viviane FORRESTER

Autour de L’horreur économique

18h-20h
Amphi A, Carré des Sciences, 1 rue Descartes, 75005 Paris
Mar 4 Fév, Mar 25 Fév, Mar 25 Mars, Mar 27 Mai, Mar 24 Juin

Nous vivons au sein d'un leurre magistral, d'un monde disparu que des politiques artificielles prétendent perpétuer.
Nos concepts du travail et par là du chômage, autour desquels la politique se joue (ou prétend se jouer), n'ont plus de
substance : des millions de vies sont ravagées, des destins sont anéantis par cet anachronisme. L'imposture générale

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continue d'imposer les systèmes d'une société périmée afin que passe inaperçue une nouvelle forme de civilisation qui
déjà pointe, où seul un très faible pourcentage de la population terrestre trouvera des fonctions. L'extinction du travail
passe pour une simple éclipse alors que, pour la première fois dans l'Histoire, l'ensemble des êtres humains est de
moins en moins nécessaire au petit nombre qui façonne l'économie et détient le pouvoir. Nous découvrons qu'au-delà
de l'exploitation des hommes, il y avait pire, et que, devant le fait de n'être plus même exploitable, la foule des
hommes tenus pour superflus peut trembler, et chaque homme dans cette foule. De l'exploitation à l'exclusion, de
l'exclusion à l'élimination... ? Nous sommes, néanmoins, censés vivre et penser selon des critères périmés, selon les
mêmes concepts du travail (sous forme d'emploi salarié) qu'au temps d'une ère industrielle révolue. De là cette honte
aberrante et encouragée d'être au chômage, ou la peur de perdre son emploi, honte et peur qui sont des facteurs
permettant l'exploitation, et, par là, des éléments majeurs d'un profit toujours moteur de nos politiques, mais
toujours scotomisé. Il est urgent de repérer les fausses questions grâce auxquelles les vrais problèmes sont masqués.
De mettre à plat le jeu des paradoxes qui en résultent et de déjouer leurs ruses.

Olivier LE COUR GRANDMAISON

Sur la haine : pouvoirs éthiques et politiques de la détestation.


Avec Spinoza

18h30-20h30
Salle RC3 (Pyramide-Scolarité Paris 7 face à tour 56),
Univ. Paris 7–Denis Diderot, 2 place Jussieu, 75005 Paris
Jeu 20 Fév, Jeu 6 Mars, Jeu 20 Mars, Jeu 3 Avr, Jeu 24 Avr

Que la haine soit la passion du mal, c'est ce dont personne ne paraît douter ; cette certitude tient lieu de viatique, en
même temps qu'elle autorise le plus souvent à faire l'économie de l'étude de la vie passionnelle lorsque celle-ci se
trouve attirée dans l'orbite de la détestation. A elle seule, cette situation justifierait que l'on s'intéresse à cette passion
singulière, condamnée avant d'avoir été jugée ; mais bien d'autres éléments — l'actualité mondiale de ce siècle —
nous semblent militer en faveur d'une réflexion sur la haine et ses pouvoirs. C'est pourquoi il nous paraît nécessaire
de renouer avec les philosophes qui ont consacré à la connaissance de la vie affective en général, de l'exécration en
particulier, des ouvrages essentiels. Spinoza est de ceux-là ; au risque de paraître affirmer ce que nous voudrions
démontrer, il nous semble possible d'en proposer une (re)-lecture en prenant la haine pour fil conducteur à partir de ses
textes majeurs qui traitent de cet affect étudié dans ses dimensions éthiques, théologiques, historiques et politiques.
L'objet de ce séminaire, en reprenant le fil de la réflexion spinoziste, sera d'étudier la nature comme les propriétés
éthiques et politiques de la détestation, notamment dans les livres III et IV de l'Ethique, le Traité Théologico-
politique, le Traité Politique. On cherchera à montrer que Spinoza développe une véritable physique de la vie
passionnelle, où la haine joue un rôle central, puisque ses effets se font partout sentir en atteignant à la fois la sphère
privée et l'espace de la Cité, où elle se fait passion privilégiée de la servitude. A l'horizon de ce travail, nous
souhaiterions commencer une réflexion sur la domination totalitaire, dont la haine, selon des catégories empruntées à
Montesquieu et retravaillées par H. Arendt, serait le principe.

Eric LECERF

La raison au risque du chômage (entre contingence et nécessité)

18h30-20h30
Salle RC2 (Pyramide-Scolarité Paris 7 face à tour 56),
Univ. Paris 7–Denis Diderot, 2 place Jussieu, 75005 Paris
Mer 14 Mai, Mer 21 Mai, Mer 28 Mai

Comme le suggère le titre de ce séminaire, nous comptons y proposer une double interrogation. Il s’agira, d’une part,
de poser la question du chômage, c’est-à-dire de nous éloigner autant que possible du “bien-connu” des indignations

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faciles et consolantes. Poser la question du chômage, cela ne reviendra pas à vouloir “moraliser” l’économie, encore
moins à accepter comme une fatalité qu’empirisme et pragmatisme aient force de loi. Poser la question du chômage,
cela consistera à user de ce dernier comme d’un référent, autrement dit à lui attribuer la valeur d’un négatif. Le
chômage ne sera pas ici cause ou effet du trouble, mais, à l’inverse, symptôme et logique de l’ordre. Il occupera
d’ailleurs dans notre propos la place que l’histoire lui a jusqu’à ce jour réservée, à savoir cette ombre de la modernité,
qui témoigne autant de notre incapacité à en maîtriser les limites que de ce composé incertain de liberté et
d’oppression qui a pour nom salariat.
Il s’agira, d’autre part, de nous servir de cette question du chômage afin d’interroger la raison ; c’est-à-dire autant notre
faculté de comprendre et transformer le réel que ce mouvement qui, selon Nietzsche, nous fait nous “jeter sur elle”
lorsque notre actualité tend à transformer le désir en détresse, l’idée du jour à venir en chimère. Interroger la raison,
cela reviendra aussi à nous approcher autant que possible d’une “limite extrême de toute investigation morale”, cette
frontière abstraite au delà de laquelle Kant nous apprend à percevoir, mais plus à comprendre, comment nécessité et
liberté peuvent fusionner.
Notre première question sera donc non pas de déterminer pourquoi règne l’injustice du chômage, mais plutôt en vertu
de quel “principe” notre intérêt se porte sur cette même injustice. Ainsi, au-delà de ces deux questions, chômage et
raison, peut-être est-ce sur le troisième terme, le plus discret, que se portera l’essentiel de notre réflexion, à savoir ce
“risque”, auquel nous sommes toujours confrontés, de renoncer à penser le réel autrement que comme une simple
potentialité.

Jean–Claude MILNER

De la République française comme singularité politique

18h30-20h30
Salle RC3 (Pyramide-Scolarité Paris 7 face à tour 56),
Univ. Paris 7–Denis Diderot, 2 place Jussieu, 75005 Paris
Lun 10 Fév, Lun 17 Fév, Lun 24 Fév, Lun 3 Mars, Lun 10 Mars, Lun 17 Mars, Lun 24 Mars,
Lun 31 Mars, Lun 28 Avr, Lun 5 Mai,

Les noms de nations ont jusqu'à une date récente constitué l'alphabet en quoi s'écrivaient l'histoire et la politique.
L'hypothèse générale sera qu'un nom ne fonctionne jamais dans un alphabet discursif que dans la stricte mesure où il
sténographie une série de propriétés. Quelles sont les propriétés dont le nom France est le sténogramme ? Tel sera
l'objet de la recherche. On partira de l'hypothèse particulière que cette question peut être traitée si et seulement si l'on
admet que le nom France, en tant du moins qu'il fonctionne, est devenu strictement équivalent au nom de République.
On étudiera comment cette équivalence s'est établie, quelles conséquences elle entraîne sur l'idée même du politique et
sur les relations que cette idée entretient à l'idée de société. Il devrait apparaître par là que, sous le voile de naturalité
dont elle s'est parée à ses propres yeux, la République française a été un objet étrange, parfois inquiétant, toujours
intéressant et subtil.

Bernardo CORREA, Stéphane DOUAILLER, Eric LECERF,


Georges NAVET, Etienne TASSIN et Patrice VERMEREN

Les dialogues philosophiques

18h30-21h
Maison de l'Amérique Latine, 217 boulevard Saint–Germain, 75007 Paris
Mar 4 Fév, Lun 24 Mars, Mar 22 Avr, Mar 13 Mai, Mar 3 Juin

Séminaire organisé dans le cadre d'une convention avec la Maison de l'Amérique latine

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Par l’histoire, le peuple d’Amérique latine a été, d’une certaine manière, unifié : le rêve espagnol d’une terre sur
laquelle le soleil ne se couche pas et un passé de communautés paysannes coloniales, animées par une même foi, ont
forgé un destin contradictoire d’une "modernité" héritière et rivale de l’Europe.
Cette configuration singulière a permis la naissance d’une question philosophique qui parcourt les recherches
historiques, ethnologiques, politiques, pédagogiques, esthétiques et philosophiques qui y sont menées. Ce séminaire
fournira à cette question un lieu d’accueil, d’expression, de confrontation, de mémoire. Il sera conduit avec des
philosophes et des chercheurs de l’Amérique Latine, ainsi que des philosophes européens.

Intervenants :
- Mardi 4 février : Marcelo Raffin (Université de Buenos Aires) : L'esprit de la démocratie et son destin (sur la
circularité des élites en Argentine).
Répondants : Stéphane Douailler, Francisco Naishtat, Silvia Sigal

- Lundi 24 mars : Osvaldo Guariglia (Université de Buenos Aires) : Ethique et vérité


Répondants : Georges Navet, Jacques Poulain, Etienne Tassin

- Mardi 22 avril : Susana Villavicencio (Université de Buenos Aires) : Philosophies de l'Université. Généalogie et
actualité de la question philosophique de la Réforme Universitaire en Argentine (Jose Ingenieros, Leopoldo Lugones,
Carlos Octavio Bunge, Alejandro Korn).
Répondants : Laurence Cornu, Jean-Marc Levent, Carlos Ruiz-Schneider, Patrice Vermeren.

- Mardi 13 mai : Spiritualisme, romantisme et libéralisme : l'œuvre de Juan Montalvo


Table ronde avec la participation de Fernando Ainsa (Montevideo/Paris-Unesco), Cristina Hurtado-Beca (Santiago du
Chili/Université de Paris 8), Mauricio Montalvo (Quito/Délégation Permanente de l'Equateur à l'Unesco), Alfredo
Noriega (Quito, Equateur).

- Mardi 3 juin : Stéphane Michaud (Université Paris III), Francisca Denegri (University College, Londres) et
Fernando Carvaillo (Lima/Paris) : Les pérégrinations philosophiques de Flora Tristan.
Répondants : Chryssanti Avlami, Geneviève Fraisse, Eric Lecerf.

Georges NAVET

Rhétorique, imagination et "mondo civile" chez G.B. Vico

Amphi A, Carré des Sciences, 1 rue Descartes, 75005 Paris


18h-20h : Jeu 15 Mai
20h-22h : Jeu 22 Mai
18h-20h : Jeu 29 Mai, Jeu 5 Juin

L'histoire vichienne naît d'une métaphore, par laquelle les hommes jettent au plus loin d'eux (dans les dieux qu'ils
créent) ce qui vient de leur for intérieur et revient sur eux comme arrivant d'ailleurs. Ce qui s'ouvre entre les deux
points (le plus lointain et le plus interne) est, dans tous les sens du verbe, un espace qui signifie, se comprend,
s'explore et s'ordonne poétiquement. Avant tout langage articulé, la poésie originelle est structurée selon des tropes
(métaphore, métonymie, synecdoque) qui en font une véritable rhétorique matérielle. La rhétorique est première, et
c'est pour ainsi dire rhétoriquement que les hommes feront leur monde.
Le séminaire sera une relecture de la "Science nouvelle" à la lumière tant des "Institutiones oratoriae" que de la
"Méthode des études de notre temps", c'est-à-dire en fonction du rôle central d'un "ingenio" à la fois animant la
rhétorique et animé par elle, émanant du sens commun et capable de le transformer à travers le conflit. On s'attachera
ainsi particulièrement à la naissance de la politique et du droit public qui signe l'entrée des hommes dans le monde
civil, ainsi qu'à sa spécificité dans la conception vichienne de la "pratique".

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Antonio NEGRI, Anne QUERRIEN et Jean–Marie VINCENT

Problèmes de la cité post-moderne

20h-22h
Amphi A, Carré des Sciences, 1 rue Descartes, 75005 Paris
Lun 3 Fév, Lun 24 Fév, Lun 3 Mars, Lun 10 Mars, Lun 17 Mars, Lun 24 Mars, Lun 5 Mai,
Lun 12 Mai, Lun 26 Mai, Lun 2 Juin, Lun 9 Juin, Lun 16 Juin

Dans une époque de mondialisation, le thème de la singularisation de l'espace émerge fortement. La pensée post-
structuraliste a défini les paramètres de cette problématique. Nous traiterons cette question en la regardant, de façon
matérialiste, à partir de l'analyse des modifications de la nature du travail productif, de l'hégémonie des réseaux de
communication et du processus "impérial" de redéfinition de la souveraineté politique. Les sciences de l'organisation
du travail, l'informatique, l'architecture, l'urbanistique et la science politique sont concernées par cet objet. Quelle
philosophie implicite développent ces technologies quand elles définissent le rapport entre localisation et
délocalisation, entre universalisation des réseaux et singularisation des activités ? Quelles idéologies, quelles
expériences fonctionnelles et/ou esthétiques s'expriment dans ce domaine ? Quelle figure prend la décision politique au
milieu de cet ensemble de relations ?
Le contexte philosophique du questionnement sera formé pour l'essentiel par la pensée de Gilles Deleuze.
Dans notre séminaire, tous ces problèmes seront examinés dans la perspective de la "cité post-moderne" : une cité
dans laquelle communication et coopération, activité productive et singularisation des activités, virtualité électronique
et ontologie sociale, utopies et désutopies s'agencent de manière contradictoire. Au cours du séminaire, seront invités
des architectes, des urbanistes et des informaticiens.

Intervenants : I. Joseph, B. Stiegler, A. Tarrius, M. de Bernardy, J. Borja, G. Massiah, M. Lazzarato, J.L.


Weissberg, C. Marazzi, P. Virno, S. Sassen, M. Hardt, F. Jameson, B. Fortier, J. Rajchman, C. Girard.

François OST

Les enjeux éthiques des temporalités juridiques

18h-20h
Amphi A, Carré des Sciences, 1 rue Descartes, 75005 Paris
Jeu 20 Fév, Jeu 27 Fév, Jeu 6 Mars, Jeu 13 Mars

Séminaire organisé en collaboration avec l'Académie européenne de théorie du Droit (Bruxelles)

L'instantané et le simultané semblent caractériser la temporalité de notre époque, par ailleurs souvent amnésique à
l'égard du passé et myope à l'égard du futur. Sans doute est-ce le propre de la démocratie d'inaugurer un temps
radicalement ouvert, de même qu'il appartient au droit de l'État de droit d'institutionnaliser le changement. On peut
néanmoins s'interroger : au-delà d'un certain point, une temporalité aléatoire fait-elle encore sens ? Peut-elle encore
contribuer à entretenir un lien social ? Et du point de vue juridique, on peut se demander s'il n'appartient pas aussi au
droit de s'inscrire dans la durée : peut-on, en effet, "instituer" sans durer ? Ces questions sont aujourd'hui relancées
dans le cadre des tensions croissantes qui se font jour entre générations (partage du temps de travail, dette publique,
réforme de la sécurité sociale) et la prise de conscience d'une responsabilité à l'égard des générations futures.
L'hypothèse qui sera développée dans le séminaire est que, pour contribuer à l'institution du social, le droit doit être
en mesure de lier et de délier le passé et le futur. Se dessine ainsi une dialectique en quatre temps, scandée par les
thèmes de la mémoire (lier le passé) et du pardon (délier le passé), de la promesse (lier le futur) et de la remise en
question (délier le futur) : chacune de ces temporalités est à la fois nécessaire et insuffisante car, poussée à l'extrême,

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elle engendrerait des dérives - ainsi l'excès de "remise en question", qui génère le temps aléatoire dont on parlait. En
développant ces questions, le séminaire entend expliciter la multiplicité des temps sociaux, interroger le temps
"instantané-simultané" qui caractérise notre culture contemporaine, et finalement chercher à savoir s'il y a de
l'invariant dans les figures du droit et de la démocratie.

Intervenant : Guy Haarscher (Université libre de Bruxelles)

Myriam REVAULT D'ALLONNES

Eros politique. Les émotions de Stendhal

18h-20h
Amphi A, Carré des Sciences, 1 rue Descartes, 75005 Paris
Lun 10 Mars, Lun 24 Mars, Lun 28 Avr, Lun 12 Mai

Le rapport des affects et du politique a chez Stendhal une tonalité très particulière. Il renvoie, en effet, à une double
détermination : d'une part, comment les affects peuvent-ils être convertis en un ethos à la fois singulier et collectif ?
Stendhal, dans la lignée de Montesquieu qu'il admire, a toujours associé une certaine immédiateté du sentiment à
l'intelligence de l'action : la nature des passions nourrit la logique des institutions. De la tonalité (Stimmung)
affective à l'orientation de la puissance d'agir, tel est donc le premier aspect de la démarche stendhalienne. Mais il y a
un autre versant, indissociable du premier : comment l'impossible politique post-révolutionnaire se voit-elle convertie
en exaltation de l'énergie du caractère, en rejet de la médiocrité bourgeoise et de l'"étiolement" des âmes ? On analysera
en quoi le fait de s'être senti "débiteur de la mort" (le mot est de Canetti) entraîne précisément Stendhal du côté des
émotions qui retiennent en elles la force de cet impossible, comme si la lumière d'une vie passionnée ne pouvait
surgir que d'un affrontement précoce avec la mort. De la dynamique des affects au déploiement de la puissance d'agir,
de la politique impossible à la désirabilité (le ravissement de la "chasse au bonheur") : tel est le double mouvement
— un exercice de la vie — qu'on se propose d'explorer.

Gérald SFEZ

Les villes du politique

Carré des Sciences, 1 rue Descartes, 75005 Paris


Mer 19 Fév, Mer 5 Mars, Mer 19 Mars, Mer 2 Avr : 18h-20h Amphi A
Mer 30 Avr, Mer 21 Mai : 19h-21h Amphi B

Le séminaire aura pour objet un examen de différents modèles de villes politiques sur le plan de la vie civile et du trait
d'union entre leur constitution et leur configuration : des villes comme Rome, Florence, Carthage, Athènes et
Jérusalem. C'est l'enjeu d'un conflit entre ces différentes références et leurs interprétations, dont la pluralité permet de
penser leur réinscription actuelle et différentes figures possibles du politique.
Il s'agira, par exemple, de confronter l'interprétation florentine de la Rome harmonieuse, autour de Guichardin et
Laurent de Médicis, et l'interprétation machiavélienne de la Rome mouvementée, mais également les différentes
formes d'appréciation de la comparaison entre la Rome républicaine et la Rome impériale, telles qu'elles apparaissent
chez des auteurs comme Montaigne ou Guez de Balzac.
On se confrontera également à ce que représente Athènes ou Jérusalem tel que toute une tradition le pense jusqu'à
l'interprétation exemplaire qu'en donne Léo Strauss. Que représentent pour nous la guerre de ces noms de ville et leurs
devenirs ?

Intervenants : Hélène Merlin, Hadi Rizk, Jocelyne Sfez.

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Michèle SINAPI

Dispositifs institutionnels, "montages" référentiels

Amphi A, Carré des Sciences, 1 rue Descartes, 75005 Paris


20h-22h : Mar 25 Fév
18h-20h : Mar 11 Mars
20h-22h : Mar 25 Mars
18h-20h : Mar 1 Avr, Mar 22 Avr, Mar 6 Mai

Si l’on peut parler des procédures institutionnelles en termes de dogmaticité, la question des rapports du droit à
l’élaboration fictionnelle de ses fondements ne cesse de se reformuler. Il semble important de revenir sur la notion de
fiction, sur les équivoques qu’entretiennent actuellement ses usages multiples, et sur les diverses lectures polémiques
ou symptomales qui en découlent. On tâchera d’en suivre quelques linéaments à partir de points nodaux tels que : le
statut du partage entre vérité et fiction, les relations entre signe, symbole, image et scène, la notion de montage et le
traitement de la question de la référence qu’elle suscite.

Intervenants : Françoise Duroux, Jean-Paul Douthe, Bela Farago, Michel Szivos, Didier Vaudène, Lucien Vinciguerra
(calendrier et titres des interventions seront communiqués ultérieurement)

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Philosophie/Psychanalyse

François BALMES

Du Père à l'Autre, Dieu dans la psychanalyse (II)

10h30-12h30
Amphi A, Carré des Sciences, 1 rue Descartes, 75005 Paris
Sam 8 Mars, Sam 22 Mars, Sam 26 Avr, Sam 24 Mai, Sam 7 Juin

Nous poursuivons, à partir de la psychanalyse, le repérage de la place nécessaire de Dieu, sous le double nom du Père
et de l’Autre, ainsi que l’éclaircissement de la question de l’athéisme.
Nous le ferons d’un double point de vue : - en « intension », les fonctions de Dieu dans la clinique (notamment la
diversité de ses positions selon les structures) et dans la fin de l’analyse (la "passe") ; - en "extension", le rapport
entre la question de Dieu, l’athéisme et le rôle actuel de la psychanalyse dans la pensée et la civilisation.
Par exemple : y a-t-il, après Lacan, une position de la psychanalyse sur l’ontothéologie, sa déconstruction ?
Par exemple encore : quelle serait la contribution de la psychanalyse à la lecture de ce qui est nommé "retour du
religieux" ?
"Pour un rien le dire ça fait Dieu. Et aussi longtemps que se dira quelque chose l’hypothèse Dieu sera là" (Encore).
L’inéluctable de l’hypothèse Dieu, ainsi coordonnée au dire, pointe le plus intime du rapport de cette dernière à celle
de l’inconscient, d’une façon qui dépasse sans doute la dichotomie pure entre le Dieu des philosophes et celui
d’Abraham, d’Isaac et de Jacob.

Intervenants : Bernard Sichère (écrivain, philosophe) le 8 mars, Annie Tardits (psychanalyste) le 26 avril, Marjolaine
Hatzfeld (psychanalyste) le 7 juin.

Sylvie DREYFUS

Enjeu et limite d'une lecture spinoziste de la théorie des pulsions

20h15-22h
USIC, 18 rue de Varenne, 75007 Paris
Mar 4 Mars, Mar 18 Mars : Salle Delacommune
Mar 25 Mars, Mar 22 Avr, Mar 6 Mai, Mar 20 Mai : Salle Jean XXIII

La question “que peut le corps ?”, ou encore “de quelles affections est-il capable et jusqu’où va sa puissance ?” ouvre à
la théorie spinoziste des affects. Soustraite à toute autre considération que celle des mécanismes d’augmentation et de
diminution de “l’effort pour persévérer dans l’être” (conatus), elle propose un modèle du désir où la négation n’est
rien, où seule compte l’affirmation.
La psychanalyse postule, elle aussi, l’unicité somatopsychique. Est-ce à dire que son présupposé moniste implique, là
encore, une conception de la limite et, a fortiori, de la destruction exempte de toute positivité du négatif ? Tel est le
point sur lequel nous voudrions confronter le modèle philosophique de Spinoza et la théorie des pulsions.

Intervenant : Gérard Bras

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Guy SAMAMA

Formation du concept d'hypnose

18h-20h
Salle 2 (sous réserve), E.H.E.S.S., 105 boulevard Raspail, 75006 Paris
Jeu 5 Juin, Jeu 12 Juin, Jeu 19 Juin, Jeu 26 Juin

Pas plus que l'hypothèse de l'inconscient freudien, par ce qu'elle fait gagner en sens et cohérence, n'interrompt un
Moyen Age du traitement de l'esprit par ses propres forces, le développement de la suggestion et de l'hypnose dans la
thérapeutique ne prolonge le courant fluidiste mesmérien antérieur (magnétisme animal), ou ne fait accéder à une
prétendue modernité scientifique du psychisme.
Revisiter les principaux textes fondateurs de l'abbé Faria (De la cause du sommeil lucide, 1814), de Braid
(Neurhypnologie, 1841), du juriste Liébeault (Du sommeil et des états analogues considérés surtout au point de vue
de l'action du moral sur le physique, 1866), du docteur Liégeois, de Beaunis, Bernheim, le général Noizet, Auguste
Voisin, Azam, Forel, Mesnet, Demarquay, Giraud-Teulon, Fontan et Ségard, Delboeuf, etc., permettra de percevoir
combien l'hypnose est un exemplaire condensateur d'innovations, grâce auquel s'échangent et se codifient des langages
théoriques, des modèles ou des instruments analytiques nouveaux.
Ce parcours permettra également de mieux situer, sans doute, les enjeux cachés derrière l'objet "hypnose" ; de
déconnecter ses propres conditions de formation des conditions d'apparition de la thérapeutique analytique ; de sonder
les décalages entre la réalité désignée et la notion ; de mesurer enfin à travers ses aspects psychologiques,
philosophiques, médicaux, juridiques et pénaux (les suggestions criminelles), sur quelles bases s'opèrent quelques
grands partages de la société de la seconde moitié du XIXe siècle.
Le renouvellement par un regard nouveau de certains problèmes philosophiques considérés, à tort ou à raison, comme
classiques, tels que le parallélisme psycho-physiologique, l'action de la volonté sur l'esprit et sur d'autres volontés, le
sommeil et les états mentaux subliminaux, fera l'objet d'un examen attentif : nous nous demanderons dans quelle
mesure une certaine actualité, mais aussi ambiguïté, des résonances de la problématique de l'hypnose obscurcit, ou, au
contraire, éclaire l'émergence des sciences cognitives dans le champ philosophique analytique, ainsi que l'histoire
complexe des relations entre la biologie et la psychologie.
Epistémologiquement, le problème d'une distinction entre modèle et théorie est reposé sur de nouvelles bases par la
compréhension du fonctionnement du cerveau en sommeil "artificiel".

Intervenants :
Marcel Gauchet : La rencontre de Charcot avec l'hypnose
Jacques Nassif : La rencontre de Freud avec l'hypnose
Daniel Widlöcher : L'hypnose : la problématique contemporaine

François BAUDRY, Monique DAVID–MENARD, René GUITART,


René LEW et Didier VAUDENE

Psychanalyse et réforme de l'entendement II (Qu'un discours tienne...)

21h-23h
Salle RC3 (Pyramide-Scolarité Paris 7 face à tour 56),
Univ. Paris 7–Denis Diderot, 2 place Jussieu, 75005 Paris
Mar 25 Fév, Mar 25 Mars, Mar 22 Avr, Mar 27 Mai, Mar 24 Juin

Comment, pour la psychanalyse, rendre compte de l'acte qu'elle est ? Même avec les reformulations du champ par le
discours lacanien, l'autonomie discursive de la psychanalyse reste relative, et le débat avec les autres discursivités —
mathématiques, scientifiques, philosophiques... — reste essentiel. La psychanalyse s'y trouve liée — et ceci n'est pas
sans conséquences dans la pratique même — à ce qu'on peut sans doute désigner comme la tâche de ce que serait,

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aujourd'hui, "la réforme de l'entendement". Mais ce lien ne peut apparaître que si les autres discours, dans leurs
spécificités, sont aussi en mesure de reprendre cette tâche et de la reconnaître comme comparable à la prise en compte
des conséquences de l'inconscient.

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Philosophie/Sciences sociales

Francis AFFERGAN

Anthropologie : comment refonder ?

Ven 28 Fév, Ven 28 Mars : 18h-20h Amphi A, Carré des Sciences, 1 rue Descartes, 75005 Paris
Mar 29 Avr : 15h-17h Faculté des Lettres de l'Université de Nice, 98 boulevard E. Herriot, 06000 Nice
Ven 30 Mai : 18h-20h Amphi A, Carré des Sciences, 1 rue Descartes, 75005 Paris

Dans le cadre de notre objectif prioritaire qui consiste à réexaminer les conditions de possibilité d’une refondation des
théories ethnologique et anthropologique, et d’une relégitimation de leur corpus conceptuel, nous porterons cette
année notre attention sur les problèmes suivants :
- Quelles relations l’ethno-anthropologie entretient-elle avec l’histoire : de subordination, de mimétisme, de conflit
larvé ? Y a-t-il emprunt mutuel de concepts ? Sur quels modes ? L’une est-elle en droit de légitimer les fondements de
l’autre ? La mémoire peut-elle nourrir une interrogation sur l’actuel ? Ou bien l’inverse ?
- Dans cette perspective, nous poursuivrons ce que nous avons déjà entamé, à savoir une interrogation sur l’absence
de la notion d’EVENEMENT dans les théories ethno-anthropologiques. Pourquoi une telle omission ? Sert-elle des
intérêts particuliers ? L’événement est-il seulement pensable ?
- Nous ne manquerons pas enfin de reproblématiser la notion de modèle dans la mesure où le discours semble
désormais devoir s’en passer. Si est bien congédiée l’idée d’un modèle formalisé, la question épistémologique ne doit
pas pour autant être abandonnée : modèle fictionnel, modèle métaphorique, monde possible, modèle du type "comme
si..." ?

Intervenants :
- Silvana Borutti (Université de Pavie) : WINDELBAND et la question de l'IDION dans l'épistémologie de l'histoire (le 28
février)
- Bernard Valade (Sorbonne) : L'événement : entre sens et non-sens (le 28 mars)
- Yannick Geffroy (Université de Nice) : La notion d'événement en psychologie clinique (le 29 avril)
- Silvia Mancini (Université de Bordeaux) : Ernesto de MARTINO et la notion de présence (le 30 mai).

Egidius BERNS et Jean MATHIOT

Philosophie et économie : public/privé

Amphi B, Carré des Sciences, 1 rue Descartes, 75005 Paris


18h-20h : Jeu 13 Mars
20h-22h : Ven 14 Mars
18h-22h : Ven 25 Avr
18h-20h : Jeu 22 Mai
20h-22h : Ven 23 Mai

Ce séminaire envisagera des questions telles que la dérégulation, le rapport entre le secteur public et le secteur
productif, le rapport de l'Etat au marché tant national qu'international et, en général, les problèmes de l'économie
mixte.
Egidius Berns questionnera d'abord la constitution des espaces privé et public. La déconstruction de leurs délimitations
en tant que "sphères" ou "secteurs" et de leur rapport hiérarchique conduira à reformuler le politique et l'économie ;

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cette reformulation permettra de penser le fonctionnement des marchés et entreprises (multi)nationales d'une manière
telle que leur rationalité donne prise au pouvoir et à l'éthique, comme inversement ceux-ci sont toujours déjà liés à la
rationalité économique. Dans le cadre de ce séminaire, Chantal Mouffe interviendra sur "le public comme espace
"agonistique" et Catherine Audard sur "raison, public et démocratie".
Jean Mathiot questionnera en premier lieu les obstacles que la théorie économique rencontre, voire suscite dans
l'élaboration des concepts d'une économie publique. En particulier, est-il inévitable que la perte de repères du marché,
de la concurrence et d'une notion exclusive de travail productif conduise à minorer un discours économique portant sur
la sphère publique, par rapport à la rationalité micro-économique ? En second lieu, il s'agira d'évaluer les pratiques
insérant le politique dans le fonctionnement macroéconomique. Ce qui conduit aux problèmes contemporains d’une
part du raccordement entre Etat providence et macro-économie, et, d'autre part, des limites de l'économie mixte.

Intervenants : Egidius Berns (le 13 mars), Chantal Mouffe (le 14 mars), Egidius Berns et Jean Mathiot (le 25 avril),
Catherine Audard (le 22 mai), Jean Mathiot (le 23 mai).

Paul BRAFFORT et Josiane JONCQUEL–PATRIS

Des correspondances : les Arts, les sens, les Sciences

18h-20h
Amphi A, Carré des Sciences, 1 rue Descartes, 75005 Paris
Mer 30 Avr, Mer 7 Mai, Mer 14 Mai, Mer 21 Mai, Mer 28 Mai

Comme une suite naturelle aux séminaires présentés précédemment dans le cadre de cette direction de programme, en
particulier du séminaire 95-96, Quelques problèmes de la représentation communs aux Sciences et aux Arts : la
pluralité des formes, nous développerons cette année le thème des correspondances célébré par Baudelaire, mais qui fit
aussi l’objet de profondes discussions au Moyen Age, dans la Chrétienté comme dans l’Islam.
Premier rebond des recherches de Baudelaire et de Mallarmé, la correspondance des Arts inspira les créateurs à l’époque
de la grande "rupture", au début du siècle : le couple Blaise Cendrars/Sonia Delaunay, Mikilajus Ciurlionis, Marcel
Duchamp, Wassily Kandinsky, Alexandre Rodtchenko, Luigi Russolo, Arnold Schönberg, Alexandre Scriabine,
Stefan Themerson, Tristan Tzara et bien d’autres, souvent méconnus. Un deuxième rebond se produisit, dans les
années cinquante, aux Etats-Unis principalement, avec les héritiers de Marcel Duchamp : John Cage, Edgar Varese,
Jasper Johns, etc.
Un nouveau rebond - décisif, peut-être - se développe aujourd’hui avec la mise en œuvre par les artistes - mais aussi
par les scientifiques - des nouvelles technologies du traitement de l’information, et cela dans deux domaines
simultanément :
- Développement des sciences cognitives grâce à l’exploitation des systèmes de réseaux neuronaux permettant
d’approfondir et de valider l’analyse neuro-physiologique des mécanismes perceptifs (et plus particulièrement des
phénomènes synesthésiques).
- Multiplication des expériences de création multimodale (à but artistique, mais souvent aussi scientifique et
technique) en particulier dans la manipulation des formes, des couleurs et des sons (mais le toucher — et même
l’odorat — interviennent aussi).

Programme :
- Mercredi 30 avril : Ecrivains et correspondances : de Baudelaire à Calvino
- Mercredi 7 mai : Les bases neuro-physiologiques des correspondances
- Mercredi 14 mai : Des sons et des couleurs
- Mercredi 21 mai : Des goûts et des odeurs... et d’autres sensations
- Mercredi 28 mai : Vers la multimodalité : le troisième rebond
(Les noms des intervenants seront communiqués ultérieurement).

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Eric FASSIN et Michel FEHER

Différends sexuels et histoires amoureuses

18h30-20h30
Salle Samuel Beckett, ENS, 45 rue d'Ulm, 75005 Paris
Mar 18 Mars, Mar 25 Mars, Mar 1 Avr, Mar 22 Avr, Mar 29 Avr, Mar 6 Mai, Mar 13 Mai,
Mar 20 Mai

Séminaire organisé en collaboration avec l'Ecole Normale Supérieure (DEA de Sciences Sociales)

Le séminaire comporte trois niveaux de recherche :


- rendre compte, d’abord, des nombreuses controverses qui agitent la société américaine autour des questions de genre
et de sexualité ; ces différends renvoient tantôt à la définition et à la portée de la notion d'abus — comme en
témoignent les débats à propos du harcèlement sexuel, du viol, ou de la pornographie — tantôt à la pertinence, à la
motivation et aux objectifs des politiques du genre et de l'identité sexuelle — comme en témoignent les réflexions,
nombreuses et divergentes, sur les rapports qu'il convient d'établir entre féminisme et sexualité, ou entre
homosexualité et politique.
- confronter, ensuite, ces controverses à l'ironie ou à la réprobation qu'elles rencontrent en France : l'identification des
Etats-Unis au puritanisme, voire au terrorisme "politiquement correct", y est complaisamment opposée à une civilité
française marquée par le libertinage ; nous serons ainsi conduits à esquisser une étude comparative des modes de
problématisation de l'amour et de la sexualité, ainsi que des relations entre hommes et femmes, dans les deux pays.
- chercher, enfin, les sources, tant des querelles elles-mêmes que des malentendus transatlantiques que celles-ci
provoquent, en puisant dans l'histoire — médicale, politique, religieuse — de la différence sexuelle et de la
construction des genres, mais aussi dans l'histoire littéraire des arts d'aimer occidentaux.

Intervenant : Joan Scott (le 20 mai)

Pascal MICHON

Conditions théoriques d'une histoire du sujet

18h-20h
Amphi B, Carré des Sciences, 1 rue Descartes, 75005 Paris
Mer 26 Fév, Mer 12 Mars, Mer 2 Avr, Mer 14 Mai, Mer 28 Mai, Mer 4 Juin

Afin de sortir des jeux de miroirs qui opposent, les unes aux autres, les approches positivistes, déconstructionnistes et
transcendantales, nous avons esquissé, l'année dernière, les bases d'une poétique de la raison historique. Cette
démarche nous a permis de desserrer l'étau que constitue, pour toute histoire de l'individuation, le dualisme de la
philosophie et des sciences humaines, et de rouvrir un espace à une anthropologie historique du sujet, ainsi qu'à une
éthique de la modernité.
Nous nous proposons, cette année, de compléter la critique engagée à l'encontre de l'historicisme des sciences
humaines et de leur théorie spontanée du langage, par une critique des philosophies de l'historicité qui leur font face.
A cet effet, nous examinerons, à la lumière de la théorie du langage proposée par E. Benveniste, les stratégies qui ont
été développées par H.G. Gadamer (Herméneutique universelle) et par J. Habermas (Théorie de l'agir
communicationnel) pour tenter d'adosser la question du sujet à celles du temps et de la langue.

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Philosophie/Sciences

Alain PROCHIANTZ

Histoire Naturelle de l'Ame

Amphi B, Carré des Sciences, 1 rue Descartes, 75005 Paris


19h-20h30 : Mar 25 Fév, Mar 4 Mars, Mar 11 Mars, Mar 1 Avr, Mar 22 Avr
20h-22h : Mar 29 Avr

En collaboration avec le Centre d'études du vivant, Université Paris 7.

Nos conceptions sur le développement du système nerveux ont récemment été modifiées par la découverte du rôle joué
par certains gènes de développement dits Hox/HOM. Ces gènes, d'abord découverts chez la Drosophile, et codant pour
l'architecture générale de cet organisme, à l'exception notable du système nerveux antérieur (ganglions cérébraux),
existent également chez les vertébrés. Les parentés structurales ainsi qu'une même disposition homunculaire le long
des chromosomes dans les deux taxons pointent vers l'existence, il y a 600 millions d'années, d'un ancêtre commun
aux vertébrés et aux invertébrés.
La recherche de gènes ayant des fonctions morphogénétiques au niveau des ganglions cérébraux de la Drosophile a mis
en évidence, une fois encore, que les vertébrés expriment dans leur système nerveux antérieur des gènes
structurellement proches de ceux des invertébrés. Ces gènes exprimés précocement, quand se décide le destin
morphologique des grands domaines du système nerveux, restent exprimés tardivement, y compris chez l'adulte,
soulignant, chez les vertébrés, le caractère inachevé du système nerveux central antérieur.
A la différence des gènes qui s'expriment dans les régions postérieures du système nerveux, c'est-à-dire en dehors du
cerveau, les gènes de développements cérébraux ne sont pas organisés en homunculus. Leur rôle dans les périodes
tardives du développement pourrait être de coder pour la forme et la connectivité des ensembles neuronaux cérébraux
dont la plasticité morphologique apparaît de plus en plus certaine.
Au cours du séminaire, nous aborderons les questions suivantes :
1. Que peut nous apprendre la conservation frappante des gènes de développement et des interactions génétiques au
cours de l'évolution quant à la continuité ou la discontinuité évolutive des stratégies d'adaptation ?
2. En quoi le caractère néoténique de la construction fine du système nerveux central des vertébrés peut-il donner accès
à une meilleure compréhension du processus de construction des représentations ?
3. Quelles sont les modifications à apporter au concept d'individuation pour rendre compte des principes mis en œuvre
dans la construction des individus à travers les espèces ?
4. Peut-on dire en paraphrasant Canguilhem que, de même que la vie, la pensée n'est pas dans les organismes, mais
dans le rapport qui unit les organismes à leur milieu ?
5. L'utilisation fréquente de la génétique comparée (au même sens que l'anatomie comparée) comme preuve de
l'évolution et comme moyen d'introduire une nouvelle variante de la Théorie de l'Evolution est-elle, ou non, en
contradiction avec le statut épistémologique de la preuve tel qu'il s'est imposé depuis la fin du XIXe siècle ?

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CONFÉRENCES

Jacques DERRIDA

Histoire du mensonge.
Prolégomènes

18h30-20h30
Amphi Poincaré, Carré des Sciences, 1 rue Descartes, 75005 Paris
Lun 28 avril

En référence à certains textes de Hannah Arendt, et sur quelques exemples pris dans le droit et la politique
d'aujourd'hui, il s'agirait de se demander si le concept traditionnel de mensonge peut garder ses vertus. Est-ce un
concept juste ? Est-ce un concept opératoire ?

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COLLOQUES

La forme-dialogue chez Platon et ses réceptions

Ven 7 Fév (9h30-12h/14h30-19h)


Amphi Stourdzé, Carré des Sciences, 1 rue Descartes, 75005 Paris
Sam 8 Fév (9h30-12h30/14h30-18h30)
Amphi Stourdzé, Carré des Sciences, 1 rue Descartes, 75005 Paris

Sous la responsabilité de Clara AUVRAY–ASSAYAS, Frédéric COSSUTTA et Michel NARCY.

Ce colloque réunit des spécialistes de philosophie antique, des philosophes et des linguistes intéressés par l'analyse du
dialogue philosophique étudié dans sa lettre, son écriture, ses dimensions discursives. Il permettra d'évaluer
l'importance, pour la lecture des Dialogues de Platon, du renouvellement contemporain dans l'étude de la forme
dialoguée. Il ne s'agit pas de faire un inventaire des interprétations nouvelles du platonisme. Les travaux ici présentés
s'attachent aux questions de forme, de structuration, de composition posées par l'émergence en Grèce ancienne d'un
genre philosophique qui, s'il fut beaucoup imité, repris, dans l'espace philosophique romain ou à la Renaissance, n'en
demeure pas moins unique et déterminant pour l'idée que nous nous faisons du dialogue et de la philosophie.
Comprendre le rapport existant entre les dimensions dialogiques de l'expression écrite du platonisme et son
élaboration doctrinale, mesurer l'impact de ces approches sur l'interprétation de la philosophie de Platon, analyser la
façon dont la forme dialogue fut reçue et imitée, constituent autant d'enjeux théoriques pour ces journées.

Intervenants :
Vendredi 7 février
9h30 : David Sedley (Christ's Collège, Cambridge) : L'ironie dans le dialogue platonicien selon les auteurs anciens
10h15 : Luc Brisson (CNRS) : Les questions exigeant une réponse par oui ou par non
11h00 : Claude Imbert (ENS-ULM) : Où l'on voit Théétète apprendre la physique
14h30 : Antoine Auchlin (Université de Genève) : L'articulation du dialogal au dialogique dans le Ménon
15h30 : Frédéric Cossutta (CIPh-Lycée de Sens) : Règles dialogiques et transactions conversationnelles
dans le Protagoras
16h40 : Thomas Morvan (Lycée Pierre Corneille Rouen) : Le problème des règles pour une écriture-des-dialogues
(lecture de Phèdre 274c-275b)
17h40 : Marie-Laure Desclos (Université de Grenoble) : L'interlocuteur anonyme dans les Dialogues de Platon
18h40 : Michel Narcy (CNRS) : La dialectique dans le dialogue

Samedi 8 février
9h30 : Clara Auvray-Assayas (CIPh, Institut universitaire de France. Université de Rouen) : Réécrire Platon ?
Le choix du dialogue à Rome à l'époque de Cicéron
10h30 : Stefania Nonvel Pieri (Université de Parme) : Le dialogue platonicien comme forme de pensée ironique
11h30 : Sylvie Solère Quéval (Université de Lille III) : Les entretiens en tête à tête dans les Dialogues de Platon
14h30 : Livio Rossetti (Université de Pérouse) : Le côté inauthentique du dialoguer platonicien
15h30 : Alain Lhomme (Lycée Faidherbe Lille) : Le fils d'Hermès : antilogie et dialogisme dans le Cratyle.
16h40 : Patrice Loraux (Université de Paris I) : L'interlocuteur parménidien dans le Politique
17h40 : Philippe Guérin (Université de Rennes) : Le commentaire ficinien du Banquet de Platon

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Convergences et divergences des esthétiques musicales

Jeu 15 Mai et Ven 16 Mai (10h-13h/14h30-19h)


Institut Culturel Italien, 50 rue de Varenne, 75007 Paris

Sous la responsabilité de Danielle COHEN–LEVINAS.

Colloque organisé avec L'Itinéraire et en collaboration avec l'Istituto italiano di cultura

Le temps de l'unité esthétique est aujourd'hui révolu, supplanté par celui d'une mosaïque de propositions théoriques et
artistiques dont il devient parfois difficile de saisir les lignes de force. Convergences et Divergences des esthétiques au
sein des "Europes musicales", parce que les mouvements d'idées et de créations résistent aux exclusives interprétations
historiques, généalogiques ou formelles. L'horizon de ces différents mouvements est ici envisagé dans le cadre d'une
manifestation tripartite, conservant la notion de confrontation des pratiques et de cartographie des enjeux. Dimensions
hétérogènes propres aux notions de convergence et de divergence où les zones de fractures et de complémentarités
seront interrogées dans leurs singularités à travers différents moments : colloques, concert, exposition.

Concert le 16 mai à 20h00


Musique de chambre pour clôturer les deux journées : convergences et divergences dans les œuvres de jeunes
compositeurs.

Exposition du 15 au 29 mai
La partition musicale est-elle un lieu d'esthétique visuelle ? L'esquisse et le manuscrit sont-ils des lieux de
convergences et de divergences ?

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JOURNÉES D'ÉTUDE

Les vocabulaires de la voix.


Journées sur les intraduisibles

Mar 4 Fév et Mer 5 Fév (9h30-13h/14h30-18h30)


Salle des Actes, Paris IV, La Sorbonne, 54 rue Saint–Jacques, 75005 Paris

Sous la responsabilité de Barbara CASSIN, Danielle COHEN–LEVINAS, Isabella MONTERSINO


et Danièle PISTONE.

Organisées dans le cadre du Vocabulaire Européen des Philosophies (GDR 1061 du CNRS, affecté à l'URA 107
associée à Paris IV), avec le Groupe d'Etudes des Langues Musicologiques de l'Observatoire Musical Français (Paris
IV) et le Laboratoire d'Esthétique des Arts Contemporains (CNRS-Paris I)

On étudiera les manières dont les principales langues européennes qui ont une "vocation" musicale disent la voix, le
son, le chant, la musique ; comment ces traditions ne peuvent pas simplement se superposer ni se traduire, et les
conséquences de ces distorsions.

Mardi 4 février

Matin
Présidence et ouverture : Barbara Cassin (Paris, CNRS)
- Jean-Louis Labarrière (Paris, CNRS) : Le caractère musical de la voix chez Aristote : psophos, phônè, dialektos (De
anima, II, 8)
- Nicolas Meeus (Paris IV) : Vox et littera dans la théorie musicale médiévale
- Philippe Joseph Salazar (Université de Cape Town) : Comment dit-on la voix aux XVIIe et XVIIIe siècles (titre
provisoire)
Après-midi
Présidence : Danièle Pistone
- Charles Whitfield (Paris IV) : Les termes techniques du buon canto italien (sous réserve)
- Paulo Zedda (C.N.S.M. de Lyon) : Quelle variante de la langue française se traduit dans le Bel Canto italien ?
- Catherine Gallardo (Université de Caen) : Les expressions métaphoriques figées en français et en italien
contemporains
- Danielle Cohen-Levinas (Paris, CNRS/CIPh) : Trois intraduisibles : Stimme, Stimmung, Sprechgesang

Mercredi 5 février

Matin
Présidence : Danielle Cohen-Levinas
- Dominique Quasnik (Université de Szczecin, Pologne) : La technique vocale en France et en Pologne : de
l'"émission" à la "modulation"
- Jean-Yves Bosseur (Paris IV) : Poésie sonore et vocalité
- Georges Molinié (Paris IV) : La voix : les effets de la non actorialité
Après-midi
Présidence : Isabella Montersino
- Marco Beghelli (Université de Bologne) : L'importance des traductions anciennes pour la lexicologie moderne :
l'exemple des traités de chant italien au XIXe siècle
- Gottfried Marschall (Paris IV) : Description et critique de la voix et des voix en allemand et en français
- Danièle Pistone (Paris IV) : Le champ notionnel de la voix en français contemporain
Discussion générale

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Le multiculturalisme, la démocratie libérale et le républicanisme
Sous la responsabilité de Catherine AUDARD et John CHARVET.

• Lun 24 Fév (10h-18h)


E.H.E.S.S. (salle 524), 54 boulevard Raspail, 75006 Paris

Journée d'étude franco-britannique organisée dans le cadre de la convention avec la London School of Economics, et en
collaboration avec le Centre Raymond Aron (EHESS-Paris).

Le multiculturalisme dans le contexte libéral

Comment penser philosophiquement le fait du multiculturalisme et celui de la crise des Etats-nations ? Parce qu'il
brise l'unité culturelle, linguistique, religieuse, sur laquelle ces derniers étaient bâtis, le multiculturalisme est trop
rapidement perçu comme le danger par excellence qui menace la démocratie. Mais on peut inverser les termes du débat
et dire que ce sont les minorités culturelles — et les individus eux-mêmes — qui sont victimes de l'intolérance et du
manque de démocratie réelle. On a eu tendance, en France, à caricaturer les nombreux courants du libéralisme
contemporain : communautarisme, politiques identitaires, libertarisme, etc., qui essaient d'apporter une réponse à
cette question cruciale. Il sera donc intéressant d'examiner de plus près les expériences britanniques et américaines
d'intégration.

Intervenants anglais : (en anglais, traduction française disponible)


- Tariq Modood (Policy Studies Institute, Londres) : Multiculturalism and the limits of secularism
- Bikhu Parekh (Université de Hull) : Integrating Minorities in a Multicultural Society
- David Archard (St Andrews University) : Liberalism and Pluralism
Intervenant français :
- Jean-Pierre Dupuy : Le consensus par recoupement n'est-il pas un ensemble vide ?

• Ven 16 Mai (10h-18h)


London School of Economics, Houghton Street, Londres WC2A 2AE (Angleterre)

Journée d'étude franco-britannique organisée dans le cadre de la convention avec la London School of Economics, et en
collaboration avec le Centre Raymond Aron (EHESS-Paris) et les Services culturels de l'Ambassade de France à
Londres.

Démocratie et multiculturalisme

Jusqu'à quel point est-il possible de combiner une adhésion aux principes démocratiques de liberté et d'égalité avec une
reconnaissance de communautés distinctes et de minorités dont certaines semblent hostiles à ces principes ? Le
multiculturalisme paraît être l'ennemi de la démocratie alors qu'il demande de modifier la conception de la tolérance
que nous avons héritée des Lumières. Des démocraties plus libérales à l'égard de la diversité culturelle sont-elles
véritablement mieux armées pour faire face à ce problème ou, au contraire, est-ce des succès de l'intégration par
l'assimilation et de la perte des particularités qu'il faut attendre la défense de la démocratie ?

Intervenants français :
- Bertrand Guillarme (Sciences Politiques, Paris) : (titre à préciser)
- Pierre Rosanvallon (EHESS) : Les impasses d'une politique identitaire
- Catherine Audard (CIPh) : Pluralisme culturel et neutralité de l'Etat
Intervenant anglais :
- Joseph Raz (Oxford) : (Titre à préciser)

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Le libéralisme, la question de l’innovation et des limites

Jeu 6 Mars, Jeu 13 Mars, Jeu 20 Mars, Jeu 27 Mars et Mar 1 Avr (19h30-21h30)
Amphi Stourdzé, Carré des Sciences, 1 rue Descartes, 75005 Paris

Sous la responsabilité de Maria BONNAFOUS–BOUCHER et Romain LAUFER.

Les journées d'étude de l'an dernier "Philosophie, entreprise et management" ont eu pour objet la notion
d'organisation économique et sociale du point de vue de ce qui est apparu comme sa spécificité : l'activité. Le modèle
dominant de l'activité est l'entreprise qui repose sur une représentation de l'action : entreprendre. On a donc considéré
l'entreprendre dans sa logique, son histoire, ses conditions de possibilité qui rendent compte de sa singularité.
On a montré que l'on avait à faire à une logique d'autoproduction de l'acte avec et contre la technologie, avec et contre
les normes du droit. Et qu'il s'agissait probablement d'une des conceptions les plus propres à comprendre le rapport
entre action, effectivité, efficace dans la mesure où la rationalité de l'entreprendre recrée continuellement ses conditions
d'agir en "innovant", en cherchant à modifier les conditions initiales de son assise. On pourrait dire que la spécificité
de ce modèle libéral réside dans le fait que l'entreprise est la fois la réalisation, la production de biens, de services, et
la justification continuelle du développement de ce modèle par l'efficace de son adaptation à des formes nouvelles de
production, mais aussi affirmation de la pensée de cet efficace. Ce qui s'affirme comme acte en tant qu'acte ne peut se
comprendre par l'exclusive du point de vue de l'initiateur individuel, porteur du "modèle" ; pour être cohérent, il faut
se saisir du point de vue de la chose réalisée : une organisation constituée, hétérogène dans ses parties.
Comment penser cette organisation ? Cette question permettrait peut-être d'appréhender autrement la représentation
d'un acte libre rompant avec le cours régulier de la nature, considéré dans un rapport binaire nécessité/liberté, dans une
causalité moyens/fins d'un sujet. Qui plus est, les conditions de réalisation de l'organisation ont à prendre en compte
que le marché est devenu la norme, et qu'il tend à se confondre de manière tendue, voire conflictuelle, avec
l'organisation elle-même. Comment dès lors penser l'activité de cette organisation si le marché devient la norme ?
Qu'en est-il des limites juridiques et politiques qui permettaient au modèle de l'entreprise de se développer et de se
légitimer, mais aussi d'être borné ?

Comme pour l'année 1995-96, ces journées d'étude réuniront un groupe de chercheurs interdisciplinaires. Chaque
séance permettra à chaque intervenant de discuter la problématique proposée ci-dessus sous la forme d'un dialogue. Ce
groupe est composé de :
- Maria Bonnafous-Boucher (co-responsable) le 6 mars : L'introduction du terme de libéralisme chez Foucault
- Armand Hatchuel (Ecole des Mines) le 13 mars : Le libéralisme économique : moteur ou vecteur de la richesse ?
- Jean-François Bordron (Paris III Censier) le 20 mars : A propos de la notion de valeur
- Hélène Verin (Institut de l'Histoire des Sciences et des Techniques/IHPST) le 27 mars : L'idée de progrès
- Romain Laufer (HEC) le 1er avril : Les figures de l'espoir

Ces journées se poursuivront

les Ven 6 Juin (10h-12h30/14h-18h) et Sam 7 Juin (10h-13h)


Amphi Poincaré, Carré des Sciences, 1 rue Descartes, 75005 Paris

Ces journées auront pour but de faire l'état du travail mené lors de l'année 1997, en prenant notamment la mesure de
la confrontation de textes inachevés de Michel Foucault portant sur le libéralisme, et de celui de Franck H. Knight
dans Risk, Uncertainty, Profit.

(Les noms des intervenants seront communiqués ultérieurement)

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Présences du modèle et action de la structure en psychanalyse
(Freud et Lacan)

Sam 22 Mars (9h30-17h30)


Amphi B, Carré des Sciences, 1 rue Descartes, 75005 Paris
Dim 23 Mars (9h30-17h30)
Faculté Libre de Théologie Protestante (Cour, Porte C, RdC, Amphi),
83 boulevard Arago, 75014 Paris

Sous la responsabilité de Jean–Pierre MARCOS.

Il conviendra tout d'abord d'interroger le statut épistémologique de la catégorie de modèle en la confrontant à celle de
structure. Le modèle n'a-t-il pour seule ambition que de simuler la réalité, et ce, au terme d'une transcription-
traduction ou transposition dans une langue spécifique ? Si tel est le cas, la modélisation relève d'une approximation
dont la fonction heuristique — rendre compte du plus grand nombre possible de phénomènes —, demeure sujette à
caution et à révision.
Si, au contraire, le modèle manifeste une structure immanente à l'objet et constitutif de son être, le hiatus entre la
convention et la réalité s'estompe.
Qu'en est-il chez Freud et Lacan ? Sans parler des schémas lacaniens — dont le schéma optique —, lesquels nous
semblent encore ressortir à une conception instrumentale du modèle et, en tout état de cause, dessiner la configuration
spatiale de l'imaginaire du Moi, il reste à saisir le statut des surfaces unilatères. Sur fond de récusation du modèle de
la sphère, Lacan propose une topologie du sujet. La topologie du tore, par exemple, est désignée par Lacan comme
celle du sujet. Peut-on encore parler à ce propos de fonction méthodologique des supports topologiques ?
Au-delà de ces questions épistémologiques adressées à la psychanalyse, il nous importe de réfléchir sur l'ambition
lacanienne d'une révision de l'esthétique kantienne.
Quittons-nous l'espace de l'imaginaire — et donc du Moi —, lorsque nous figurons dans l'espace des figures du sujet?

Intervenants :
- François Balmès : La structure sans le dire ?
- François Baudry : (titre à préciser)
- Marjolaine Hatzfeld : Du signe linguistique au signifiant lacanien
- Philippe Julien : Du Modèle à la structure : de Kant à Lacan
- Patrice Loraux : L'inconscient rebelle
- Jean-Pierre Marcos : La question du tore et le problème de la demande chez Lacan
- Vannina Micheli-Rechtman : Théorie et modèle chez Freud
- Catherine Millot : Perversion et topologie
- Jean-Claude Milner (sous réserve)
- Erik Porge : Le temps de la structure
- Antonia Soulez : Modèle et structure : la psychanalyse entre science et philosophie devant la réalité psychique du
sujet
- Didier Vaudène : (titre à préciser)

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Dire le droit

Ven 18 Avr (10h-18h)


Fondation du Roi Abdul–Aziz Al Saoud pour les Etudes Islamiques et les Sciences Humaines,
Boulevard de La Corniche, Aïn Diab, 20050 Casablanca, Maroc

Sous la responsabilité d'Ali BENMAKHLOUF et Jean–Pierre MARCOS.

Journée d'étude organisée dans le cadre de la convention avec la Fondation du Roi Abdul-Aziz Al Saoud pour les
Etudes Islamiques et les Sciences Humaines, Casablanca (Maroc)

Il s'agira d'interroger les modalités de juridiction telles qu'elles fondent ultimement la force d'obligation du droit. Il
nous reviendra de montrer que le discours de la Norme répond à des conditions pragmatiques, lesquelles dessinent un
espace de contrainte spécifique. La médiation juridique doit ainsi être pensée à l'aune d'une communication des
normes.

Intervenants :
- Adel Daher (Manhattan College, New-York) : La justification rationnelle de l'autorité politique
- Jean-Pierre Marcos (CIPh) : Figures et fonctions du Tiers chez Hobbes
L'examen des conditions représentatives de l'unification politique selon Hobbes, doit nous conduire à montrer que la
structure formelle du tiers se fonde sur une déduction préalable dans l'exposé des lois de nature, de la nécessité d'une
instance arbitrale tierce pour régler rationnellement en légiférant les différends interindividuels. La position juridico-
politique du Souverain, procède d'une détermination fonctionnelle de la médiation, ressortit à une logique générale de
l'arbitrage par un tiers des différends entre deux parties.
- Yahia Benachour (Tunis) : (titre à préciser)
- Michael A. Soubbotnik (Université de Marne-La-Vallée) : La force de la forme (Philosophie du droit et critique de la
théorie des actes de langage)

Le temps de la dialectique négative

Ven 25 Avr (10h-18h)


Lille (le lieu vous sera précisé ultérieurement),

Sous la responsabilité d'Anne BOISSIÈRE, Beate DÖRING et Jacqueline MARRE.

Après une période de réception sévère, la philosophie d'Adorno suscite depuis quelques années, en Allemagne comme
en France, un certain nombre de travaux s'attachant au contraire à en valoriser la fécondité, voire l'actualité. Contre
l'image courante que l'on se fait de cette philosophie et contre un certain nombre d'interprétations scientifiques
dominantes, il apparaît qu'un travail de relecture s'amorce, dans divers domaines et selon différentes perspectives.
Quels sont les lignes de convergence et les véritables enjeux de ces multiples retours à Adorno ? L'idée régulatrice de
cette journée d'étude est que la perspective "critique" de la philosophie d'Adorno résiste fondamentalement à toute
approche exclusivement systématique. S'attacher à son "détail", travailler son possible rapport à d'autres philosophies
ou d'autres champs du savoir, insister sur la temporalité essentielle de la théorie critique : autant de gestes visant une
configuration nouvelle de la pensée adornienne, qui devraient permettre de ne plus la confiner ni la figer dans une
philosophie de la conscience ou dans les apories d'une philosophie de l'histoire.

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Intervenants :
- Christoph Demmerling : Langage et réification. Quelques remarques sur Wittgenstein et la théorie critique
- Beate Döring : La rencontre heureuse-manquée du sujet et de l'objet à l'endroit du langage
- Jacqueline Marre : La négation, la souffrance et la faim chez Adorno et Freud
- Christin Eichel : T.W. Adorno : l'esthétique des ruptures à l'époque de l'œuvre d'art disparate
- Anne Boissière : Progrès du matériau et durée du musical chez Adorno
- Elisabeth Kessler : W. Benjamin, Valéry et Adorno
- Christoph Menke : Théorie critique et connaissance tragique

La nuit

Lun 5 Mai et Mar 6 Mai (9h30-12h30/14h-18h)


Maison de La Recherche, 9 quai de la Citadelle, 59140 Dunkerque

Sous la responsabilité de Philippe BONNEFIS, Dolorès DJIDZEK–LYOTARD et


Patrick WALD LASOWSKI.

Journées d'étude organisées dans le cadre des Rencontres du Littoral, le Centre de recherches du département de Lettres
Modernes de l'Université du Littoral et la Revue des Sciences Humaines.

A l'origine la nuit : primitive et perpétuelle. Le règne de la nuit qui initie et règle la mise à jour de toute agonie. On
interroge : est-ce le commencement qui ainsi s'occulte, ou la fin obscure qui roule à l'énigme naturelle des nombres ?
La nuit tombe. C'est la touche immémoriale du non-être à même le monde. Rien ne la soulage, ni l'oubli, ni le
songe, encore moins le sommeil, l'insomnie. Mais il y a ce timbre du silence et la couleur du noir rythmés en mille
et une nuits : le poème, la figure trouvent souffle, inspiration. La nuit miroite, s'incante, se multiplie. Instrument
des ténébres, c'est-à-dire métaphore. Il faudra dire "tout l'or des nuits", ses tours et ses rondes, les myriades d'astres,
les voies lactées.

Intervenants :
Philippe Bonnefis (Lille III), Pierre Malandain (Lille III), Peter Janssens (Anvers), Jean-François Lyotard (Atlanta),
Bruno Chaouat (Atlanta), Jacques Cotin, Roman Wald Lasowski, Pierre Yana (Littoral), Gérard Farasse (Littoral),
Françoise Sylos (Littoral), Laurent Mattiussi (Littoral), Patrick Wald Lasowski (Littoral), Muriel Ott (Littoral),
Dolorès Djidzek-Lyotard (Littoral).

Les commencements

Ven 23 Mai (10h-13h/15h-19h)


Amphi A, Carré des Sciences, 1 rue Descartes, 75005 Paris
Sam 24 Mai (10h-13h/15h-19h)
Amphi B, Carré des Sciences, 1 rue Descartes, 75005 Paris

Sous la responsabilité de Patrice LORAUX et Jean–Michel REY.

Sous le titre Les commencements, on voudrait seulement introduire quelques questions, ouvrir un débat qui semble
concerner toutes les disciplines et tous les savoirs. Chaque fois, en effet, dans quelque domaine que ce soit, la
question se pose de savoir ce qu'il en est du choix d'objet, dans un moment où celui qui travaille ne sait pas à
proprement parler ce qu'il cherche. Comment donc envisager cette espèce de temps sans anticipation — et tout ce qui

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est de l'ordre des préalables, des tâtonnements ou des préparatifs ? Dans cette indétermination obligée des contours, du
propos ou de la visée, de quelle façon quelque chose arrive-t-il à "prendre" ? Selon toute vraisemblance, on a affaire
dans cette direction à une temporalité disjointe, hétérogène. Ce qui n'empêche pas qu'il puisse y avoir un bon usage
possible de tous les moments négatifs, des obstacles et des retards. Peut-être même faut-il parler, à propos des
commencements d'une activité, d'un oubli nécessaire, incontrôlé, d'une "faculté active d'oubli" susceptible de
participer à l'opération. On dira aussi qu'il ne saurait y avoir de véritable dépassement dans cette perspective, et que les
commencements continuent d'agir dans la suite du travail selon des modalités à expliciter ; de même qu'il faudrait
réfléchir sur un fait élémentaire : dans le temps des commencements, on ne sait pas ce qui se passe ; seul le récit peut
être à même, plus tard, de faire exister l'objet et de lui donner une certaine consistance.

Les noms des intervenants seront communiqués ultérieurement.

Arts & Média.


Les lieux actuels de l'image à l'ère télématique :
à propos de la documenta X

Sam 24 Mai (10h-13h/15h-18h)


Amphi Poincaré, Carré des Sciences, 1 rue Descartes, 75005 Paris

Sous la responsabilité de Michael WETZEL.

L'exposition de l'art contemporain à Kassel/Allemagne, la documenta X, ouvrira ses portes en juin 1997. Comme la
responsable, Catherine David, l'a souvent souligné, l'exposition ne se comprend pas seulement comme pure
présentation de l'état des développements artistiques actuels, mais aussi comme mise en question historique de la
situation culturelle d'une présence publique des arts face aux transformations politiques, économiques et surtout
médiatechniques de notre société de spectacle. Réfléchissant alors les conditions de sa propre mise en scène ou en
place, l'événement de l'exposition ne peut plus recourir à une valeur esthétique quasi-autonome de l'image, mais doit
tenir compte de tous les passages auxquels celle-ci est soumise dans les divers secteurs publics — pas seulement dans
le musée, mais aussi dans la reproduction photographique, dans le transfert filmique, dans la diffusion télévisuelle,
etc. —, un passage qui ne change pas le mode d'emploi des contenus, mais la technique du faire voir elle-même.
Le projet de cette exposition appelle alors à une réflexion approfondie de la relation entre l'activité artistique et les
média avancés de sa production, diffusion et consomption, mais aussi des contextes architecturaux et urbanistiques de
sa réalisation, voire de son performatif. Dans ce sens, le colloque doit donner lieu à une discussion des questions
esthétiques pertinentes d'une actualité de l'image, apparemment menacée par une disparition dans le flot des signaux
cybernétiques, mais y résistant sur un autre niveau. Les moments de la reproduction, accélération, simulation de
l'image en rapport avec l'ordre symbolique du discours, mais aussi les phénomènes d'un retrait, d'un arrêt ou de l'entre-
image en vue d'un réel imprononçable et inavouable sont également d'importance. Le programme du colloque,
comprenant des interventions et des tables rondes, prévoit alors trois temps de questionnement :
- l'image entre peinture, photographie, film et vidéographie,
- l'exposition comme parcours, montage et différence,
- l'espace public comme croisement des échanges télétopologiques et globaux, et sa visibilité esthétique.

Intervenants : Raymond Bellour, Erik Bullot, Jean-Louis Déotte, Thierry de Duve, Birgit Pelzer (sous réserve), Paul
Virilio, Herta Wolf

Le programme définitif sera communiqué ultérieurement

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L'écriture des philosophes III :
le dialogue philosophique comme genre

Sam 31 Mai (9h-12h30/14h-18h30)


Amphi A, Carré des Sciences, 1 rue Descartes, 75005 Paris

Sous la responsabilité de Frédéric COSSUTTA.

proposé par le Groupe de Recherche sur l'analyse du discours philosophique (direction de programme de Frédéric
Cossutta).

A la suite des journées organisées en 1995-1996, L'écriture des philosophes I : L'analyse du discours philosophique
(F. Cossutta), et l'écriture des philosophes II : le style des philosophes (A. Lhomme), nous proposons de renouer
avec cette formule qui permet au cours d'une journée de réflexion de réunir sur un même thème des membres du
Groupe de Recherche sur l'Analyse du Discours Philosophique (CIPh) et des intervenants extérieurs. C'est ainsi
l'occasion, après un travail en séminaire fermé, d'exposer nos travaux au public et de confronter nos résultats avec
ceux de spécialistes engagés dans d'autres voies méthodologiques.
Le thème de cette année est "Le dialogue philosophique comme genre". Le propos consiste à explorer certains aspects
de cette question sous son angle tant historique que méthodologique, en alternant approche générale (le problème des
genres en philosophie, dialogues littéraires/philosophiques, origines antiques de la forme, typologie énonciative,
utilisation d'outils linguistiques) et études détaillées de dialogues philosophiques choisis dans des périodes diverses.
Les collaborations extérieures permettront d'explorer l'articulation entre le genre dialogue et d'autres pratiques
philosophiques caractérisées par leur nature dialogique (lettres, romans, échanges verbaux dans un cadre théâtral ou
pédagogique).
Ce projet est couplé avec le colloque international sur La forme dialogue chez Platon et ses réceptions (7 et 8 février)
et une journée de travail organisée avec le CERPHI-ENS de Fontenay St-Cloud consacrée au Dialogue philosophique
à l'âge classique (14 juin).

Intervenants :
9h : Frédéric Cossutta (CIPh) : Accueil et courte présentation du programme de travail sur le dialogue philosophique.
9h15 : Alain Lhomme (Lycée Faidherbe, Lille) : Hume et le dialogue philosophique : Les dialogues sur la religion
naturelle
10h15 : Gilles Philippe (Université d'Amiens) : Dialogue philosophique et dialogue romanesque
11h15 : Laurent Adert (Université de Genève) : Le recours au dialogue dans le roman de Cyrano de Bergerac
14h : Sylvie Cossutta : Léopardi et les Operette morali : un dialogue sceptique entre littérature et philosophie
15h : François Jullien (CIPh-Université Paris 7) (sous réserve) : Comment éviter le piège du dialogue : l'art de
l'esquive dans la pensée chinoise, sagesse ou philosophie ?
16h15 : Michèle Foucher (metteur en scène) : Du texte écrit à la scénographie : mettre en scène les dialogues de
Platon
17h15 : Frédérique Ildefonce (CNRS) : Le dialogue platonicien : entre personnalité et impersonnalité

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Autour de l’œuvre de Bernard Groethuysen

Ven 6 Juin (9h30). L’heure de clôture sera précisée ultérieurement.


Salle des Commissions, La Sorbonne, 46 rue Saint–Jacques, 75005 Paris

Sous la responsabilité de Nuccio ORDINE.

Journée d'étude placée sous le patronage de la Chancellerie des Universités de Paris et de l'Istituto Italiano per gli
Studi Filosofici.
En dépit du rôle majeur qu'il a joué dans la philosophie européenne, Bernard Groethuyen (1880-1946) n'a pas toujours
l'audience qu'il mérite. Cinquante ans après sa mort, il paraît opportun d'appeler l'attention sur sa pensée et son
œuvre.
Aux côtés de Maurice de Gandillac et Jean-Toussaint Desanti, qui l'ont personnellement connu, interviendront des
chercheurs originaires de divers pays européens : Remo Bodei, Pascal Michon et Fernando Savater.

Au cours de l'après-midi sera inaugurée une exposition des manuscrits et des œuvres de Groethuysen, réalisée par
Yves Peyré, Conservateur général de la Bibliothèque littéraire Jacques Doucet.

Le dialogue philosophique à l'âge classique

Sam 14 Juin (9h-12h30/14h-18h30)


Amphi A, Carré des Sciences, 1 rue Descartes, 75005 Paris

Sous la responsabilité de Frédéric COSSUTTA et Pierre–François MOREAU.

Journée d'étude organisée en collaboration avec le CERPHI (ENS Fontenay St. Cloud) et le CIPh (Groupe de
Recherche sur l'Analyse du Discours Philosophique)

Le thème de travail du Groupe de Recherche sur l'Analyse du Discours Philosophique (CIPh) est cette année "Le
dialogue philosophique comme genre". Le propos consiste à explorer certains aspects de cette question sous son angle
tant historique que méthodologique en alternant questions générales (le problème des genres en philosophie, dialogues
littéraires/philosophiques, origines antiques de la forme, typologie énonciative, utilisation d'outils linguistiques) et
études détaillées de dialogues philosophiques choisis dans des périodes diverses. Or, un certain nombre de chercheurs
rattachés au CERPHI (Centre de Recherche en Rhétorique, Philosophie et Histoire des Idées de l'Humanisme aux
Lumières, ENS de Fontenay/St. Cloud) conduisent leurs travaux sur des œuvres dialoguées. Nous proposons donc
une rencontre de travail qui permettrait un enrichissement mutuel au croisement de deux perspectives différentes : une
recherche portant sur le statut discursif et générique du dialogue en philosophie, une recherche centrée sur l'histoire des
idées et de la philosophie valorisant des études monographiques. La première approche serait vaine si elle ne devait
confronter les modèles qu'elle élabore aux œuvres effectives, et la seconde incomplète si elle méconnaissait l'intérêt
d'une interrogation générale sur le rôle des choix expressifs dans l'élaboration doctrinale...

Intervenants :
9h : Pierre-François Moreau (ENS Fontenay/St-Cloud, Cerphi) : Le dialogue et la frontière des genres
10h : Dominique Maingueneau (Université d'Amiens) : Dialogisme et polémique dans les Provinciales de Pascal
11h : Jacqueline Lagrée (Université de Rennes I, Cerphi) : L'emploi de la forme dialoguée dans les textes iréniques
14h : Frédéric Cossutta (CIPh) : Dialogisme et dialogue dans l'œuvre cartésienne : La recherche de la vérité par la
lumière naturelle.
15h : Fabienne Brugère (Cerphi) : Sociabilité et dialogisme chez Shaftesbury
16h15 : Christophe Giolito : Dialogue universel et dialogue impossible chez Leibniz

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17h15 : Colas Duflo (Université d'Amiens, Cerphi) : Pourquoi des dialogues en temps de systèmes ? L'exemple de
Diderot

Atelier : Noir/Blanc III


Blanc/Blancs (peindre en blanc aujourd'hui)

Espace Kiron, 10 rue La Vacquerie, 75011 Paris


Début juin (la date et les horaires vous seront communiqués ultérieurement)

Sous la responsabilité de Jean LAUXEROIS.

Atelier organisé en collaboration avec l'Espace Kiron

Ce troisième atelier de la série "Noir/Blanc" est la suite et le pendant de l'atelier "Noir/Noirs" qui s'est tenu en
novembre 1996 (Espace Kiron). Il vise à mesurer ce qu'est la "détonation" (Henri Michaux) du blanc dans l'abstraction
picturale du XXe siècle, et à mesurer la nature et la force de la plasticité propre du blanc, par rapport au noir, dans
cette abstraction. Couleur ou non couleur, première opacité de la transparence (Goethe) ou couleur de la lumière,
blanc de l'intervalle ou de l'inachevé, défaut ou réserve, le blanc pictural est peut-être l'excès même, "le blanc toujours
plus blanc, sans augmentation ni croissance, le blanc qui est au fond de ce qui est sans fond" (Maurice Blanchot).
Il s'agira certes de repartir du Blanc sur Blanc de Malévitch, pour apprécier s'il n'est, comme le dit Ad Reinhardt,
"qu'une transition entre la couleur et la lumière", mais l'atelier s'attachera avant tout à mesurer la multiplicité des
blancs à l'œuvre dans l'abstraction, en s'appuyant notamment sur le travail de R. Ryman, A. Martin, F. Morellet, K.
Sander, S. Fritscher.
Selon le principe désormais habituel, cet atelier donnera lieu à un accrochage et à plusieurs interventions. Il se fera en
liaison avec l'Ecole des Beaux-Arts de Rennes, où aura lieu, simultanément, une exposition sur le blanc pictural.

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FORUMS

Autour de l'œuvre de Françoise Héritier


La structure aujourd'hui : biologique, imaginaire, normes et invariants

Mar 18 Mars (18h-22h30)


Amphi 24, Campus Jussieu, Université de Paris 7–Denis Diderot, 2 place Jussieu, 75005 Paris

Sous la responsabilité de Monique DAVID–MENARD et Pierre FÉDIDA.

Forum organisé en collaboration avec le Centre d'études du vivant

De quel type est la référence des systèmes symboliques d'alliance et de filiation au vivant et à la différence des sexes ?
Cette question, centrale en anthropologie, établit un rapport de la règle sociale au biologique. Elle amène à réévaluer
ce que sont les structures de parenté : si la filiation, l'inceste et la différence des sexes se disent à travers des
représentations imaginaires de substances corporelles, peut-on maintenir que les seules structures en ce domaine
soient les règles d'alliance au sens où l'entendait Claude Lévi-Strauss ? Redéfinir la pertinence des structures en
anthropologie permet alors de ne plus séparer, comme il le faisait, systèmes de parenté et mythes, et de penser l'unité
des invariants qui les organisent.

Intervenants :
- Françoise Héritier, Professeur au Collège de France (Anthropologie sociale)
- Monique David-Ménard, Vice-Présidente du CIPh
- Pierre Fédida, Professeur à l'Université de Paris 7-Denis Diderot (Directeur du Centre d'études du vivant)
- Marc Fellous, Professeur à l'Université de Paris 7-Denis Diderot (Unité Recherche Immunogénétique humaine,
Institut Pasteur)
- Alain Prochiantz, Directeur de recherches au CNRS, Ecole Normale Supérieure (Unité Développement et Evolution
du système nerveux)

La souveraineté

Jeu 24 Avr (19h-22h)


Amphi Poincaré, Carré des Sciences, 1 rue Descartes, 75005 Paris

Sous la responsabilité de Gérald SFEZ.

Forum franco-italien

La souveraineté suscite aujourd'hui l'intérêt et requiert un examen critique en raison même de ses ambiguïtés. Le
terme désigne particulièrement l'exercice d'une puissance légitime sans limites ni partage qui n'est pas pour autant
synonyme de pouvoir absolu. Royale, populaire ou étatique, la souveraineté est la puissance qui peut s'imposer à tout
autre pouvoir. Parler en termes de souveraineté, c'est parler en termes de quiétude de l'autorité et d'une certaine valeur
de la subordination. Mais, en même temps, le terme désigne l'envers du pouvoir et de la volonté, l'autorité dans le
dessaisissement de la maîtrise. Comme l'écrit Bataille "L'opération souveraine, qui ne tient que d'elle-même l'autorité,
expie en même temps cette autorité". A ce titre, le terme vient désigner l'impouvoir et ce qui, affranchi de toute
valeur d'utilité et de toute ambition de subordination, se joue sans compter. Des questions se posent, comme celle de
savoir s'il faut chercher des bornes au pouvoir souverain ou s'il faut dégager l'opération souveraine de celui-ci, ou
encore penser les relations entre souveraineté et légitimité. Les interrogations sur cette notion touchent au cœur du
politique et de son dehors.

Intervenants : Giorgio Agamben (sous réserve), Marcel David, Roberto Esposito, Marcel Gauchet, Gérald Sfez.

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Les Samedis
Débats autour d'un livre

L'art et le vivant de Jackie PIGEAUD

Editions Gallimard, 1995

Sam 1 Fév (9h30-12h30)


Amphi Stourdzé, Carré des Sciences, 1 rue Descartes, 75005 Paris

Sous la responsabilité de Jean–Michel REY.

Intervenants : Yves Hersant, Patrice Loraux, Baldine Saint Girons

La doctrine inouïe de François REGNAULT


Editions Hatier, 1996

Sam 8 Fév (9h30-12h30)


Amphi A, Carré des Sciences, 1 rue Descartes, 75005 Paris

Sous la responsabilité de Natacha MICHEL

Intervenants : Eric Genovese, Catherine Kintzler, Daniel Mesguich, Natacha Michel

Né de la terre. Mythe et politique à Athènes de Nicole LORAUX

Editions du Seuil, 1996

Sam 8 Mars (9h30-12h30)


Amphi Stourdzé, Carré des Sciences, 1 rue Descartes, 75005 Paris

Sous la responsabilité de Jean–Michel REY .

Intervenants : Jean Alaux, Catherine Darbo-Peschanski, Arlette Farge, Jean-Max Gaudillière

Le jardin, art et lieu de mémoire de Philippe NYS et Monique MOSSER

Editions de l'Imprimeur, 1995

Sam 22 Mars (9h30-12h30)


Amphi Stourdzé, Carré des Sciences, 1 rue Descartes, 75005 Paris

Sous la responsabilité de Danielle COHEN–LEVINAS

Intervenants : Jean-Philippe Antoine, Michel Collot, Françoise Ducros, Monique Mosser, Philippe Nys

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De l'acte autobiographique. Le psychanalyste et l'écriture
autobiographique de Jean-François CHIANTARETTO

Editions Champ Vallon, 1995

Sam 26 Avr (14h30-18h30)


Amphi Stourdzé, Carré des Sciences, 1 rue Descartes, 75005 Paris

Sous la responsabilité de Jean–Michel REY.

Intervenants : Pierre Pachet, Jacqueline Rousseau-Dujardin, Claude Vigée

La République en question de Catherine KINTZLER

Editions Kimé-Minerve, 1996

Sam 3 Mai (9h30-12h30)


Amphi Stourdzé, Carré des Sciences, 1 rue Descartes, 75005 Paris

Sous la responsabilité de Jean–Pierre MARCOS.

Intervenants : Régis Debray, Catherine Kintzler, Jean-Pierre Marcos, Jean-Claude Milner, Hadi Rizk

Misère de Dieu de Joseph MOUTON

Editions Aubier, 1996

Sam 24 Mai (9h30-12h30)


Amphi Stourdzé, Carré des Sciences, 1 rue Descartes, 75005 Paris

Sous la responsabilité de Françoise PROUST.

Intervenants : Alain de Libéra (à confirmer), Jean-Claude Milner, Françoise Proust

La loi musicale de Danielle COHEN-LEVINAS

Editions Cahiers de Philosophie, 1996

Sam 31 Mai (9h30-12h30)


Amphi Stourdzé, Carré des Sciences, 1 rue Descartes, 75005 Paris

Sous la responsabilité de Didier VAUDENE

Intervenants : Philippe Lacoue-Labarthe, Michaël Levinas, Matis Salomos, Etienne Tassin (à confirmer)

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Gide, Genet, Mishima. Intelligence de la perversion de Catherine MILLOT

Editions Gallimard, 1996

Sam 7 Juin (9h30-12h30)


Amphi Stourdzé, Carré des Sciences, 1 rue Descartes, 75005 Paris

Sous la responsabilité de Jean–Pierre MARCOS

Intervenants : Monique David-Ménard, Jean-Pierre Marcos, Catherine Millot, François Noudelmann, Erik Porge

Le moment cartésien de la psychanalyse de Antonia SOULEZ et Erik PORGE

Editions Arcanes, 1996

Sam 14 Juin (9h30-12h30)


Amphi Stourdzé, Carré des Sciences, 1 rue Descartes, 75005 Paris

Sous la responsabilité de Guy SAMAMA.

Intervenants : Françoise Balibar, Denis Kambouchner (sous réserve), Jean-Pierre Marcos, Erik Porge, Antonia Soulez

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Index des responsables de séminaires

A J
AFFERGAN Francis 28 JONCQUEL–PATRIS Josiane 29
ALAOUI BELGHITI Abdallah 13 JOUARD Emmanuel 13
ALLIEZ Eric 11
ANTONIOLI Manolo 2
ARGUILLERE Stephane 11 L
AUDARD Catherine 18
LARDREAU Guy 14
LE COUR GRANDMAISON Olivier 19
B LECERF Eric 19; 20
LEW René 26
BACHELOT Luc 2 LEYENBERGER Georges 8
BADIOU Alain 12
BALMES François 25
BAUDRY François 26 M
BEGEL Florence 2
BENSMAÏL Sadri 3
MARCHAISSE Thierry 14
BERNS Egidius 28
MATHIOT Jean 28
BESSE Jean-Marc 4
MICHON Pascal 30
BRAFFORT Paul 29
MILNER Jean-Claude 20
BRODSKY LACOUR Claudia 4
MONTES Stefano 7

C N
CASSIN Barbara 13
NAVET Georges 20, 21
CIXOUS Hélène 5
NEGRI Antonio 22
COHEN–LEVINAS Danielle 5
NYS Philippe 4
CORREA Bernardo 20
COURTINE Jean-François 13
CRAVETTO Maria Letizia 6
O
D OST François 22

DAUTREY Jehanne 16
DAVID–MENARD Monique 26 P
de LIBERA Alain 13
DOUAILLER Stéphane 20 PROCHIANTZ Alain 31
DREYFUS Sylvie 25

Q
F
QUERRIEN Anne 22
FABBRI Paolo 7
FASSIN Eric 30
FEHER Michel 30 R
FORRESTER Vivianne 18
FORTE Jean-Jacques 13
REVAULT D'ALLONNES Myriam 23
REY Jean-Michel 9
RICŒUR Paul 15
G RIGAL Elisabeth 15

GILLES Joël 7
GUENOUN Denis 8 S
GUITART René 26
SAMAMA Guy 26
SCHAEFFER Jean-Marie 9

49
SFEZ Gérald 23 VERMEREN Patrice 20
SHUSTERMAN Richard 10 VINCENT Jean-Marie 22
SINAPI Michèle 24 VINCIGUERRA Lucien 16

T W
TASSIN Etienne 20 WETZEL Michael 10
TEJADA Ricardo 16

V
VAUDENE Didier 26

50

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