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Physiopathologie de l’insulinorésistance
A.-F. Burnol

Des défauts de la signalisation et de l’action de l’insuline, ou insulinorésistance, jouent un rôle central dans
le développement de l’obésité et du diabète de type 2, des pathologies métaboliques qui se répandent
de manière épidémique au niveau mondial depuis la fin du XXe siècle. L’insulinorésistance est associée
à une hyperinsulinémie et à un état d’inflammation dit « de bas grade » mais les liens de causalité
entre ces paramètres restent encore à élucider. Le tissu adipeux joue un rôle central dans le contrôle de
l’homéostasie énergétique et dans la sensibilité à l’insuline, à la fois par sa fonction de stockage des acides
gras et par sa fonction endocrine via la sécrétion d’adipokines et de cytokines. L’objectif de cette revue est
de faire le point des connaissances actuelles sur les mécanismes moléculaires impliqués dans la diminution
des effets cellulaires de l’insuline, et d’analyser les conséquences des altérations de la signalisation de
l’insuline sur les effets biologiques de l’hormone au niveau de ses différents tissus cibles ainsi que sur la
synthèse et la sécrétion de facteurs tissulaires, dont les médiateurs de l’inflammation. Sont développés
également quelques concepts identifiés plus récemment dans l’étiologie de l’insulinorésistance, comme la
complexité des communications intertissulaires, qui peuvent être médiées par des vésicules extracellulaires,
nanoparticules issues des cellules, des facteurs solubles circulants ainsi que par des flux de substrats,
qui peuvent avoir aussi une fonction de signalisation. Enfin, l’intestin s’est révélé être un nouvel acteur
important dans la physiopathologie de l’insulinorésistance, de par ses fonctions d’absorption, de barrière,
d’organe endocrine et par le microbiote qu’il renferme.
© 2019 Elsevier Masson SAS. Tous droits réservés.

Mots-clés : Hyperinsulinémie ; Lipotoxicité ; Inflammation ; Insulinorésistance sélective ; Adipokines ; Intestin ;


Incrétines

Plan et de la sédentarité et un indice précurseur de l’instauration d’un


diabète de type 2 (DT2) et de l’augmentation des risques de mala-
■ Introduction 1 dies cardiovasculaires. L’insulinorésistance s’accompagne d’une

hyperinsulinémie, le pancréas sécrétant plus d’insuline pour com-
Causes moléculaires de l’insulinorésistance 2
penser la diminution de ses effets biologiques.
Voies de signalisation de l’insuline 2
Il faut noter que la sensibilité à l’insuline est propre à chaque
Mécanismes moléculaires de l’insulinorésistance 2
tissu, ce qui rend encore plus complexe l’analyse de ses consé-
■ Insulinorésistance tissulaire 4 quences au niveau de l’organisme dans sa globalité. Ainsi, l’effet
Insulinorésistance musculaire 4 inhibiteur de l’insuline sur l’inhibition de la lipolyse dans le tissu
Insulinorésistance hépatique 4 adipeux est beaucoup plus sensible à des concentrations faibles
Insulinorésistance dans le tissu adipeux 4 d’insuline que le captage de glucose dans les muscles [1] .
Insulinorésistance dans le système vasculaire et le cœur 4 Deux modèles sont actuellement proposés pour expliquer
Insulinorésistance dans le système nerveux central 5 l’origine de la résistance à l’insuline et les interrelations entre
■ Inflammation et insulinorésistance 5 insulinorésistance et hyperinsulinémie [2] . Le premier modèle pro-
■ Dialogues inter-organes 6 pose qu’une alimentation trop abondante entraînerait des défauts
Adipokines, hépatokines, myokines 6 dans la signalisation intracellulaire et l’action de l’insuline dans
Cytokines 6 les tissus périphériques tels que les muscles squelettiques, le
Substrats 6 tissu adipeux et le foie. L’augmentation des concentrations circu-
Cas de l’intestin 7 lantes de glucose qui en résulte stimulerait la sécrétion d’insuline
par les cellules ␤ du pancréas établissant ainsi une hyperinsu-
■ Traitements 7 linémie. Avec le temps, le pancréas ne serait plus capable de
■ Conclusion 8 compenser. Un deuxième modèle, plus récent, propose à l’inverse
que c’est une augmentation de l’insulinémie basale qui serait à
l’origine de l’établissement de l’insulinorésistance périphérique.
Dans ce second modèle, dans un contexte génétique de suscep-
 Introduction tibilité, les conditions environnementales seraient responsables
d’une hyperinsulinémie qui, elle-même, entraînerait une insuli-
L’insulinorésistance est définie comme une diminution de norésistance. Différents arguments expérimentaux soutiennent
l’action métabolique de l’insuline sur ses tissus cibles et se traduit les deux modèles et il est difficile de disséquer de manière
au niveau de l’organisme entier par une diminution de son action cinétique précise la séquence précoce des événements hyper-
hypoglycémiante. C’est une caractéristique majeure de l’obésité insulinémie/insulinorésistance se produisant en réponse à une

EMC - Endocrinologie-Nutrition 1
Volume 16 > n◦ 3 > juillet 2019
http://dx.doi.org/10.1016/S1155-1941(19)58130-6

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suralimentation ou à un régime hyperlipidique. D’un autre côté, il Mécanismes moléculaires


est probable que ces modèles ne sont pas mutuellement exclusifs
et se produisent en parallèle. En effet, l’hyperinsulinémie seule de l’insulinorésistance
pourrait ne pas être suffisante pour induire une intolérance au
glucose ou une stéatose hépatique et nécessiter de façon conco- Des défauts de la capacité de l’insuline à diminuer la glycémie
mitante une suralimentation et une obésité pour maximiser leurs sont attribuables à une diminution des effets inhibiteurs sur la
conséquences métaboliques. De même, des signaux émanant des production de glucose par le foie, liée entre autres à une acti-
tissus insulinorésistants pourraient favoriser l’obésité et amplifier vation du facteur de transcription FoxO1, et à une altération de
l’insulinorésistance. Il est en effet clair que l’insulinorésistance la translocation des transporteurs de glucose GLUT4 à la mem-
est multifactorielle, la suralimentation induisant une inflamma- brane plasmique dans le muscle. Au niveau du tissu adipeux, un
tion, des changements dans le métabolisme glucido-lipidique et défaut d’action de l’insuline se traduit principalement par une
des modifications du microbiote intestinal, autant de facteurs augmentation de la lipolyse et le relargage d’acides gras dans la cir-
interdépendants à divers degrés qui conduisent à l’état final culation. Les défauts de la signalisation de l’insuline se produisent
d’insulinorésistance. De plus, de nombreuses comorbidités sont généralement dans des étapes précoces des voies de signalisation
associées à l’obésité, comme les maladies métaboliques hépa- intracellulaires, notamment au niveau de l’activation des pro-
tiques non alcooliques (non-alcoholic fatty liver diseases [NAFLD]), téines IRS, ce qui impacte les voies de signalisation en aval telles
le syndrome métabolique, les maladies cardiovasculaires et le que la voie Akt. En effet, une augmentation de la phosphorylation
DT2. Environ 80 % des patients atteints de DT2 sont en sur- d’IRS-1/2 sur des résidus sérine ou thréonine affecte leur capacité
poids ou obèses, attestant ainsi que l’insulinorésistance associée à à être phosphorylées et activées par le récepteur de l’insuline [9] .
l’obésité est un facteur essentiel du syndrome métabolique et du Plusieurs kinases impliquées ont été identifiées, appartenant à la
DT2. famille des protéines kinases C (PKC), des kinases de stress c-Jun
De façon apparemment paradoxale, la présence d’une quantité N-terminal kinase (JNK) ou la kinase inhibitor of nuclear factor kappa-
trop faible de tissu adipeux, ou lipoatrophie, se traduit comme kinase subunit β (IKK␤) activatrice de la voie de l’inflammation
l’obésité par une insulinorésistance et les comorbidités qui lui nuclear factor kappa-B (NF␬B). IRS-1 est également la cible des
sont associées. En effet, les patients lipodystrophiques, que ce kinases mTOR et ribosomal protein S6 kinase (S6K), substrat de
soit d’origine génétique ou acquise suite à la prise de médica- mTOR, induisant ainsi une boucle de rétro-contrôle [9] (Fig. 1) [10] .
ments comme le traitement contre le virus de l’immunodéficience Différents facteurs ont été mis en cause pour expliquer la stimu-
acquise (VIH), présentent des symptômes métaboliques compa- lation de ces kinases et l’inhibition de la signalisation de l’insuline,
rables, bien que souvent plus sévères, à ceux des patients obèses, incluant le stress oxydant, le stress du réticulum endoplasmique
illustrant ainsi le rôle central que joue le tissu adipeux dans (RE), les lipides et l’inflammation, et leurs actions sont étroite-
l’instauration de l’insulinorésistance et de ses complications [3] . ment intriquées :
L’insulinorésistance peut également se produire de façon physio- • le stress oxydant est considéré comme un événement précoce
logique. C’est le cas lors du vieillissement, et c’est aussi le cas lors au cours du développement des maladies métaboliques, il est
du troisième trimestre de la grossesse où elle permet de favori- observé chez des patients obèses non diabétiques, il n’est pas
ser l’utilisation des substrats énergétiques pour la croissance du qu’une simple conséquence de l’hyperglycémie. Le stress oxy-
fœtus. Dans certains cas, cette insulinorésistance peut évoluer en dant peut provenir de différents stimuli liés au mode de vie tels
diabète dit « gestationnel ». Ce diabète peut se normaliser rapi- que la suralimentation, l’environnement ou le manque de som-
dement après l’accouchement, mais il peut aussi être révélateur meil. L’hyperglycémie contribue au stress oxydant, notamment
d’un risque plus important de développer un diabète ultérieu- par la production des advanced glycated end products (AGE), ou
rement [4] . Enfin, de nombreuses pathologies endocriniennes produits avancés de la glycation. Le stress oxydant provoque
s’accompagnent d’une insulinorésistance, voire d’un diabète, qui l’activation des PKC ou de mTOR qui inhibent les IRS et sti-
se développent secondairement au déséquilibre hormonal et qui, mulent les voies de signalisation répondant au stress, comme
généralement, se normalisent lors du traitement de la maladie les voies NF␬B et JNK, induisant l’expression de gènes pro-
concernée [5] . inflammatoires [11] ;
• le RE est un compartiment cellulaire crucial pour la synthèse,
le repliement et le transport des protéines, et il joue aussi un
rôle majeur pour la synthèse des lipides et l’homéostasie du cal-
 Causes moléculaires cium. Lorsque des protéines mal repliées s’accumulent et que
les capacités du RE sont inadaptées au contexte, ou lors d’un
de l’insulinorésistance excès d’acides gras libres, une réponse de défense adaptative se
déclenche, le stress du RE, ou unfolded protein response (UPR).
Voies de signalisation de l’insuline La réponse UPR est médiée par trois protéines différentes, PRK-
L’insuline agit en se liant sur son récepteur membranaire qui like ER kinase (PERK), activating transcription factor-6 (ATF6) et
fait partie de la famille des récepteurs à activité tyrosine kinase. inositol-requiring enzyme-1 (IE1), qui initient tout un ensemble
La fixation de l’insuline induit une trans-autophosphorylation de réponses cellulaires visant à rétablir l’homéostasie du RE [12] .
des domaines tyrosine kinase intracellulaires du récepteur puis la Ce mécanisme est important pour le bon fonctionnement des
phosphorylation et l’activation de ses substrats majeurs, les pro- cellules ␤ du pancréas [13] mais il semble conduire au dévelop-
téines insulin receptor substrate (IRS), comprenant deux isoformes pement et la progression de l’insulinorésistance dans le foie
principales, IRS-1 et IRS-2. Deux grandes voies de signalisation et le tissu adipeux. En effet, l’obésité induit un stress du RE
sont activées par le récepteur de l’insuline en aval des IRS, qui, via la phosphorylation d’IRS-1 par la JNK, entraîne une
la voie phosphatidylinositol-3 (PI3)-kinase-Akt-mechanistic tar- insulinorésistance dans le foie [14] . De même, l’activation de
get of rapamycin (mTOR). Schématiquement, la voie Ras-Erk1/2 la réponse UPR par l’obésité ou les acides gras induit les voies
est essentiellement impliquée dans les effets prolifératifs et de NF␬B et JNK et entraîne une inflammation dans le tissu adi-
différenciation cellulaire de l’insuline et l’axe PI3K-Akt-mTOR peux [15] . Par ailleurs, une activation du stress du RE peut être
complex-1 (mTORC1) est la voie majeure impliquée dans les à l’origine d’une stéatose hépatique, via l’activation du fac-
effets métaboliques médiés par l’insuline. Cette dichotomie n’est teur de transcription lipogénique sterol response element binding
pas absolue, il a été montré des effets métaboliques de la voie protein-1c (SREBP-1c) et la stimulation de la lipogenèse de novo,
Erk1 ainsi que des effets de la voie Akt-mTORC1 sur la proli- et via la diminution de l’export des very low density lipoprotein
fération induite par l’insuline [6, 7] . La sérine-thréonine kinase (VLDL) [16, 17] ;
Akt est un carrefour de signalisation crucial pour la signalisa- • l’association entre l’excès de lipides et l’insulinorésistance
tion de l’insuline, à travers la phosphorylation de ses différents est connue depuis très longtemps, elle a donné naissance
substrats, kinases, protéines de la signalisation et facteurs de trans- au concept de lipotoxicité. Ces lipides proviennent de
cription, qui transmettent la plupart des effets métaboliques de l’alimentation ainsi que d’un défaut de l’inhibition de la lipo-
l’insuline [8] . lyse du tissu adipeux. Les acides gras saturés circulants sont

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Physiopathologie de l’insulinorésistance  10-361-A-40

Figure 1. Mécanismes moléculaires de l’insulinorésistance. La phosphorylation sur des résidus sérine/thréonine des protéines insulin receptor substrate (IRS),
substrats du récepteur, inhibe la signalisation intracellulaire de l’insuline. Les différentes kinases impliquées sont activées par les acides gras, les cytokines
inflammatoires, le lipopolysaccharide (LPS) ou le stress cellulaire (stress oxydant et stress du réticulum endoplasmique [RE]). AP-1 : activator protein-1 ; DAG :
diacylglycérol ; IKK␤ : inhibitor of nuclear factor kappa-B kinase subunit beta ; JNK : c-Jun N-terminal kinase ; mTORC1 : mechanistic target of rapamycin complex-1 ;
NF␬B : nuclear factor kappa-B ; PKC : protein kinase C ; S6K : kinase S6 ; TLR4 : toll-like receptor 4 (d’après [10] ).

capables d’induire l’activation des kinases JNK et IKK et, d’une phosphorylent et inactivent les IRS, et les céramides inhibent Akt
part, inhiber l’activation d’IRS-1 et l’action de l’insuline, d’autre en stimulant la phosphatase PP2A [21] .
part, activer l’expression de gènes pro-inflammatoires [18] . Il De façon remarquable, l’ensemble de ces voies, stress oxy-
a été montré récemment que les acides gras saturés se lient dant, stress du RE et lipides, activent des processus moléculaires
avec une forte affinité sur la fétuine A, une protéine produite qui convergent vers des voies pro-inflammatoires impliquant
par le foie dont les concentrations circulantes sont augmen- les kinases JNK et IKK␤. Il est maintenant bien admis que
tées chez les patients obèses et diabétiques, et que c’est la l’insulinorésistance associée à l’obésité est caractérisée par une
fétuine A qui se lie sur les récepteurs toll-like receptor 4 (TLR4) inflammation systémique dite « de bas grade » ou « métaflam-
des adipocytes pour induire la réponse inflammatoire [19] . Les mation ». Cet aspect est plus spécifiquement développé dans le
acides gras insaturés à chaîne longue, tels que les ␻-3, semblent paragraphe « Inflammation et insulinorésistance ».
par contre exercer un effet anti-inflammatoire protecteur et Enfin, il est intéressant de noter que, selon les tissus, certains des
insulino-sensibilisateur [20] . effets de l’insuline restent sensibles à l’hormone alors que d’autres
La nature des lipides accumulés dans les tissus est également voies sont altérées. C’est le cas notamment dans le foie, dans
cruciale pour leur rôle dans l’insulinorésistance. Les diacylglycé- lequel la lipogenèse est exacerbée alors que la gluconéogenèse
rols (DAG) et les céramides inhibent la signalisation de l’insuline n’est plus sensible aux effets inhibiteurs de l’insuline. On parle de
alors que les triglycérides auraient plutôt un rôle protecteur, en sélectivité de la résistance à l’insuline [22] . Les mécanismes molécu-
permettant de « tamponner » et de stocker sous une forme neutre laires sous-jacents sont discutés plus loin (cf. « Insulinorésistance
les acides gras en excès. Les DAG agissent en activant les PKC qui hépatique »).

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 Insulinorésistance tissulaire Cook et al. ont proposé que la sélectivité de l’insulinorésistance


hépatique soit attribuable à une moindre sensibilité à l’insuline de
Insulinorésistance musculaire l’inhibition de la PHG par rapport à la lipogenèse au sein des hépa-
tocytes [35] . Enfin, dans les situations d’insulinorésistance, d’autres
Le muscle est en masse le principal tissu utilisateur de glu- mécanismes participent à l’instauration d’une stéatose hépatique,
cose en réponse à l’insuline. Il est en effet responsable d’environ au premier rang desquels se trouvent les acides gras provenant
70 % de l’utilisation du glucose au cours d’un test oral de tolé- de la lipolyse adipocytaire liée à l’insulinorésistance du tissu adi-
rance au glucose [23] . Le contenu intracellulaire en lipides est peux, qui seraient à l’origine de 60 % du contenu hépatique en
un bon indicateur de l’insulinorésistance musculaire, meilleur lipides contre environ 25 à 30 % pour la lipogenèse de novo [36] ,
que la masse grasse totale [24] . L’accumulation intramyocellulaire ainsi qu’une diminution des récepteurs aux low density lipopro-
de lipides dépend des concentrations circulantes en acides gras teins (LDL) ou une dérégulation de la synthèse et de l’export des
ainsi que de la balance entre leur captage, par l’intermédiaire de triglycérides [37] .
transporteurs tels que CD36, et leur utilisation via l’oxydation Il est toutefois important de souligner que, bien que
mitochondriale. Il n’est toutefois pas encore clairement établi l’accumulation intracellulaire de triglycérides soit généralement
si les dysfonctionnements des mitochondries et du RE qui sont associée à une insulinorésistance, des données récentes ont mon-
associés à la lipotoxicité sont ou non directement impliqués tré qu’il peut y avoir une dissociation entre stéatose hépatique et
dans l’induction de l’insulinorésistance musculaire [25] . De façon insulinorésistance et que c’est relié à la nature des lipides concer-
intéressante, des données récentes suggèrent qu’une diminution nés. En effet, l’accumulation de lipides comportant une forte
du nombre de points de contact entre les mitochondries et le proportion d’acides gras mono-insaturés aux dépens des acides
RE, appelés mitochondria-associated endoplasmic reticulum mem- gras saturés (suite notamment à une forte activité de la steroyl CoA
brane (MAM), est un événement précoce de l’instauration de desaturase 1 (SCD1) exerce un effet protecteur sur la sensibilité à
l’insulinorésistance dans le muscle squelettique de souris obèses et l’insuline hépatique [38] .
elle est retrouvée chez les patients DT2 [26] . Ces MAM sont impli-
qués dans la régulation de la synthèse des lipides, le signal Ca++
et le contrôle de la biogenèse des mitochondries et dans le tra-
Insulinorésistance dans le tissu adipeux
fic intracellulaire [27] . Le lien moléculaire entre le nombre et/ou la L’obésité est un facteur de risque majeur pour le développement
fonctionnalité des MAM et l’insulinorésistance reste à être élucidé. de l’insulinorésistance et des complications métaboliques asso-
Le rôle de la lipotoxicité liée aux céramides et aux ciées. Au niveau du tissu adipeux, l’insulinorésistance se traduit
DAG dans l’insulinorésistance musculaire a été particulière- essentiellement par une diminution de l’action antilipolytique
ment bien démontré. En effet, l’inhibition de la synthèse et donc un relargage plus important d’acides gras libres dispo-
et de l’accumulation des céramides protège des souris de nibles pour exercer des effets lipotoxiques dans les autres tissus
l’insulinorésistance induite par un régime obésogène [28] . De périphériques. Il est intéressant cependant de noter qu’il existe
même, l’accumulation intramyocellulaire de DAG entraîne une proportion non négligeable de patients obèses (pouvant aller
l’activation de PKC de la classe dite « nouvelle », PKC␦ et PKC␪, jusqu’à 30–40 %) qui restent insulinosensibles et qui sont protégés
qui inhibent la phosphorylation d’IRS-1 par le récepteur de des complications comme la NAFLD, les dyslipidémies ou le DT2.
l’insuline [29, 30] . Réciproquement, une diminution drastique de la masse adipeuse
avec des anomalies de la répartition des dépôts adipeux, comme
observé dans les lipodystrophies, s’accompagne d’une insulinoré-
Insulinorésistance hépatique sistance sévère [39] . Le stockage des lipides en excès dans le tissu
adipeux évite l’accumulation de lipides de façon ectopique dans
L’insulinorésistance hépatique se traduit par un défaut de d’autres tissus périphériques et protège de leurs effets délétères.
l’action inhibitrice de l’hormone sur la production hépatique de C’est la théorie de « l’expandabilité du tissu adipeux », propo-
glucose (PHG) et c’est donc une cause majeure de l’hyperglycémie sée par Gray et Vidal-Puig [40] : tant que le tissu adipeux est
à jeun observée dans le syndrome métabolique. L’insuline agit par capable de s’expandre, cela protège l’organisme des effets poten-
une voie de signalisation impliquant Akt et les protéines glycogen tiellement toxiques des lipides en excès. Par ailleurs, il est connu
synthase kinase 3 β (GSK3␤) et forkhead box O1 (FoxO1) pour respec- depuis longtemps que la localisation anatomique des dépôts adi-
tivement inhiber la glycogénolyse et la gluconéogenèse. Toutefois, peux est importante pour leur fonction et que le tissu adipeux
différentes études ont montré, au-delà de cette action directe sur le viscéral a un impact beaucoup plus important sur la résistance à
foie, que l’insuline contrôle également la PHG par des mécanismes l’insuline que le tissu adipeux sous-cutané qui serait plutôt protec-
indirects tels qu’un contrôle par le système nerveux central (SNC), teur [41] . Soutenant cette observation, les préadipocytes issus des
le glucagon ou les acides gras libres [31, 32] . différents sites de tissu adipeux semblent être des sous-types cellu-
Le foie présente une résistance à l’insuline dite « sélective » laires distincts, avec des profils spécifiques d’expression de gènes
car, alors que l’inhibition par l’insuline de la PHG est altérée, la et de sécrétion d’adipokines et cytokines. L’expression des cyto-
voie de la lipogenèse reste active. L’insulinorésistance hépatique kines pro-inflammatoires et le contenu en macrophages sont plus
s’accompagne d’une stéatose hépatique et d’une hypertriglycéri- importants dans le tissu adipeux viscéral. De même, les graisses
démie. La stéatose hépatique est le premier stade de la NAFLD, issues de l’alimentation sont stockées plus efficacement dans le
la manifestation hépatique commune des maladies métaboliques tissu adipeux viscéral et l’insuline est moins efficace pour inhiber
et de l’insulinorésistance, qui couvre un spectre d’atteintes, allant la lipolyse dans les adipocytes provenant des dépôts viscéraux par
de la simple stéatose à la stéatohépatite jusqu’à la fibrose et la rapport aux dépôts sous-cutanés. Il a été suggéré récemment que
cirrhose. Actuellement, la NAFLD a une prévalence d’environ l’obésité induirait une insulinorésistance dans le tissu adipeux par
25 % dans la population générale [33] . Différents mécanismes, non des mécanismes encore imparfaitement élucidés, et que cela serait
mutuellement exclusifs, ont été proposés pour expliquer la sélecti- à l’origine de l’inflammation dans le tissu adipeux viscéral [42] .
vité de l’insulinorésistance hépatique. Il a été suggéré qu’il y aurait Cette hypothèse reliant insulinorésistance et inflammation est à
un défaut dans une des branches des voies de signalisation situées confirmer.
en aval de la kinase Akt qui expliquerait l’hyperactivation du fac-
teur de transcription lipogénique insulino-sensible SREBP-1c alors
que la voie FoxO contrôlant la PHG est résistante à l’inhibition Insulinorésistance dans le système vasculaire
par l’insuline [34] . Différents mécanismes moléculaires ont été pro- et le cœur
posés, incluant notamment une activation du stress du RE qui
induirait le clivage du précurseur de SREBP-1c et son activation [16] . L’insuline a une action vasodilatatrice, elle agit au niveau
Le stress du RE peut également promouvoir l’insulinorésistance des cellules endothéliales pour augmenter le flux sanguin ainsi
hépatique par d’autres mécanismes comme la régulation directe que la proportion des capillaires qui sont irrigués à un instant
de l’expression des enzymes de la gluconéogenèse et de la lipo- donné. Cela augmente le captage de glucose par les tissus, notam-
genèse ou l’activation des voies JNK et IKK [12] . Plus récemment, ment dans les muscles [43] . Ce phénomène, appelé le recrutement

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capillaire, est dépendant de l’activité de la nitric oxide (NO) l’apparition de l’inflammation et l’insulinorésistance dans les tis-
synthase et est altéré dans des modèles animaux d’obésité [44] . sus périphériques chez le rat [54] . Chez l’homme, l’administration
Parallèlement, le transport transendothélial de l’insuline, qui intranasale d’insuline, qui permet d’augmenter les concentrations
est médié par les récepteurs de l’insuline exprimés dans les d’hormone dans le cerveau sans altérer les concentrations plas-
cellules endothéliales, participe à l’action de l’hormone sur matiques, améliore la sensibilité périphérique à l’insuline chez
ses tissus cibles [43] . Au cours d’un régime hyperlipidique des patients minces mais a un effet atténué chez des patients
l’insulinorésistance se développe plus rapidement au niveau des obèses. L’ensemble de ces données suggère que, chez l’homme
vaisseaux que dans le foie, le muscle ou le tissu adipeux, suggé- comme chez les rongeurs, l’action de l’insuline au niveau cen-
rant que le système vasculaire est plus sensible que les autres tissus tral contrôle la sensibilité périphérique à l’insuline [55] . Il reste
aux effets délétères d’une suralimentation [45] . L’invalidation du cependant à établir si au cours du DT2 l’insulinorésistance céré-
gène codant le récepteur de l’insuline spécifiquement dans les brale se situe au niveau du SNC ou si elle est liée à un défaut
cellules endothéliales, induit une augmentation les lésions athé- de perméabilité à l’insuline de la barrière hématoencéphalique.
rogéniques dans le modèle de souris KO pour apolipoprotéine Il faut également souligner que de nombreuses études montrent
E (ApoE), en absence de modification de l’insulinosensibiblité que l’insulinorésistance est un facteur de risque pour la maladie
systémique ou des concentrations circulantes de cholestérol, indi- d’Alzheimer, et que l’insuline intranasale améliore la mémoire et
quant le rôle spécifique de la sensibilité à l’insuline des cellules les performances cognitives de patients obèses ou DT2 ainsi que
endothéliales dans ce processus [46] . Toutefois, les conséquences de patients Alzheimer [56] .
chez l’homme d’une altération de la signalisation de l’insuline
au niveau des coronaires dans la physiopathologie des accidents
cardiaques de patients insulinorésistants ne sont pas encore par-
faitement connues [47] .
 Inflammation
Comme les muscles squelettiques, le muscle cardiaque est un et insulinorésistance
organe insulino-sensible. Dans le muscle cardiaque, l’insuline sti-
mule le captage et l’oxydation du glucose, elle stimule également Des interrelations entre inflammation et insulinorésistance ont
le captage des acides gras mais inhibe leur utilisation comme été suggérées par des observations anciennes chez des patients en
substrats énergétiques. En fonction du contexte métabolique, le sepsis qui présentent des altérations de l’homéostasie glucidique
cœur s’adapte rapidement à l’utilisation de glucose ou des acides ou des patients diabétiques dont les symptômes sont amélio-
gras comme source d’énergie. Une insulinorésistance impacte rés suite à un traitement par des anti-inflammatoires tels que
donc cette flexibilité métabolique du muscle cardiaque, le ren- le salicylate de sodium [57] . Comparé au tissu adipeux de sujets
dant plus dépendant de l’oxydation des lipides, ce qui entraîne minces, le tissu adipeux provenant de sujets obèses sécrète des
une augmentation du stress oxydant et des altérations mitochon- cytokines inflammatoires et ces cytokines sont capables d’inhiber
driales. La délétion cardiaque du récepteur de l’insuline dans un la signalisation de l’insuline [58, 59] . Une inflitration de macro-
modèle génétique murin montre qu’un défaut de signalisation de phages a par la suite été décrite dans le tissu adipeux de modèles
l’insuline prédispose les mitochondries du cœur au stress oxydant, murins d’obésité et de patients obèses, et il a été montré que
ce qui induit des dysfonctions de l’activité mitochondriale (décou- les macrophages seraient impliqués dans l’inflammation de ce
plage, altération de l’énergétique mitochondriale) et du ventricule tissu et dans l’insulinorésistance associée à l’obésité [60, 61] . La
gauche [48] . Il a été montré dans une population de patients appa- réponse inflammatoire associée à l’obésité et à l’insulinorésistance
remment sains que le degré d’insulinorésistance est un facteur est toutefois beaucoup plus complexe et implique aussi d’autres
de risque de développer des pathologies cardiovasculaires. Diffé- types cellulaires tels que les mastocytes, les cellules natural
rentes dérégulations métaboliques associées à l’insulinorésistance killer T (NKT) ou des lymphocytes T dont les lymphocytes
peuvent être impliquées, comme la dyslipidémie, l’augmentation T régulateurs (Tregs). Cette orchestration subtile entre l’effet
de la pression artérielle, l’hyperuricémie, ou l’inflammation [49] . des perturbations métaboliques sur le système immunitaire et,
De même, des altérations de la signalisation de l’insuline dans le inversement, entre les altérations immunes et l’homéostasie méta-
cœur après un infarctus et chez les sujets présentant une insu- bolique, a ouvert un champ disciplinaire nouveau, le domaine
linorésistance systémique sont associées à des dysfonctions du de l’immunométabolisme, qui est en pleine expansion actuelle-
ventricule gauche [47] . ment [62] . Au cours de l’obésité, l’état d’inflammation chronique
et de bas grade déclenché par des cellules métaboliques qui ini-
tient les réponses inflammatoires en réponse à un excès d’apports
Insulinorésistance dans le système nerveux énergétiques, est maintenant désigné sous le terme de « méta-
central flammation » [63] . Cette métaflammation atteint d’autres organes
que le tissu adipeux, comme le foie, le pancréas, les vais-
Le SNC, plus particulièrement l’hypothalamus, joue un rôle seaux ou l’hypothalamus, et cela reste encore débattu pour les
important dans le contrôle de la prise alimentaire, dans la sensibi- muscles squelettiques. La séquence des événements qui aboutit
lité périphérique à l’insuline et dans l’homéostasie du glucose. Le à l’insulinorésistance et à l’inflammation au cours de l’obésité
rôle réciproque des neurones à pro-opio-mélano-cortine (POMC) n’est pas encore élucidée [64] . Des études récentes suggèrent
et à agouti related-pepdide (AgRP) du noyau arqué sur la prise ali- que l’insulinorésistance précède l’inflammation du tissu adipeux
mentaire, les neurones à POMC étant anorexigènes et les neurones dans des modèles murins soumis à un régime obésogène [42, 65] .
AgRP orexigènes, a été décrit depuis de nombreuses années chez Différentes hypothèses ont été proposées pour expliquer le
la souris, et des travaux récents suggèrent que cette dichotomie déclenchement de l’inflammation métabolique, telles qu’un effet
entre les neurones POMC et AgRP du noyau arqué existe aussi inflammatoire des nutriments (exemple : acides gras), le relargage
pour le contrôle par l’insuline de la PHG. Des neurones AgRP du de molécules toxiques par des adipocytes en souffrance ou morts,
noyau arqué sont également impliqués dans l’inhibition de la sen- l’hypoxie, ou des réponses de stress cellulaire, dont le stress du RE,
sibilité périphérique à l’insuline et de la tolérance au glucose, et le stress oxydant ou le stress mécanique des adipocytes hypertro-
ce sont des neurones différents de ceux qui contrôlent la prise ali- phiés [63, 66] . De façon intéressante, l’ensemble de ces mécanismes
mentaire [50] . Enfin, l’insuline agit également via l’hypothalamus entraîne l’activation de voies de signalisation qui convergent vers
pour inhiber la lipolyse et stimuler la lipogenèse dans le tissu les kinases JNK, IKKb ou protein kinase R (PKR) et activent les
adipeux [51] . De façon intéressante, on observe une diminu- facteurs de transcription pro-inflammatoires AP-1 et NF␬B (cf.
tion du transport intracérébral de l’insuline dans un modèle « Mécanismes moléculaires de l’insulinorésistance ») [57, 64] .
d’obésité chez le rongeur [52] . De même, l’activation de la signalisa- Enfin, l’intestin est de plus en plus considéré comme un acteur
tion intracérébrale de l’insuline, par l’infusion intraventriculaire majeur de la métaflammation et de la résistance à l’insuline asso-
de vecteurs d’expression viraux, améliore l’action hypoglycé- ciées à l’obésité, à la fois par son rôle de barrière et par le rôle
miante de l’insuline chez des rats rendus diabétiques [53] . Une du microbiote qui l’habite [67] . La composition et la diversité du
alimentation trop riche, obésogène, induit une inflammation microbiote intestinal sont modifiées au cours de l’obésité (on
au niveau de l’hypothalamus qui précède la prise de poids et parle de « dysbiose »). De façon remarquable, un transfert de

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10-361-A-40  Physiopathologie de l’insulinorésistance

la flore intestinale d’un sujet mince chez un sujet atteint du de ces dernières années pour ses effets bénéfiques. De nom-
syndrome métabolique améliore la sensibilité à l’insuline [68] . breuses études ont révélé des actions pléiotropiques de FGF21
Le microbiote produit des métabolites actifs, tels que des acides concourant à améliorer le profil métabolique de modèles animaux
biliaires transformés, des acides gras à chaînes courtes ou de d’insulinorésistance et de syndrome métabolique, en agissant sur
l’hydrogène sulfuré (H2 S) qui peuvent agir sur la sensibilité péri- le métabolisme du glucose et des lipides et sur la sensibilité à
phérique à l’insuline [69] . Une question qui reste ouverte est de l’insuline de nombreux tissus [78] . Un traitement au FGF21 amé-
savoir si les effets de la dysbiose sont dus à des espèces parti- liore la dyslipidémie de souris obèses ainsi que leur sensibilité à
culières du microbiote ou à des changements fonctionnels du l’insuline hépatique et périphérique [79] . FGF21 agit également au
microbiote dans son ensemble. Au cours de l’obésité et du DT2, niveau central pour augmenter la dépense énergétique et la sen-
une augmentation transitoire de la perméabilité intestinale peut sibilité à l’insuline [80] . Chez l’homme, des essais cliniques ont
également promouvoir le passage paracellulaire et transcellulaire montré des effets bénéfiques prometteurs sur le poids corporel et
d’endotoxines bactériennes dans la circulation systémique [67, 70] . les concentrations circulantes d’insuline et d’adiponectine chez
Le système immunitaire intestinal, qui est le premier exposé aux des patients DT2 traités avec un analogue de FGF21 [81] . De façon
nutriments et aux altérations du microbiote, est ainsi en première intéressante, FGF21 agit également au niveau du SNC en inhibant
ligne pour défendre l’organisme. Il a été montré récemment qu’il la préférence au sucre [82] .
y avait une augmentation des cellules de l’immunité innée et de Les muscles, et plus particulièrement les muscles en exercice,
l’immunité adaptative dans l’épithélium du jéjunum de patients sécrètent un grand nombre de myokines qui agissent localement,
obèses, avec une augmentation des lymphocytes T et des cyto- ou à distance [83] . Même sur une courte période (deux semaines)
kines pro-inflammatoires ainsi qu’une diminution de la sensibilité une réduction de l’exercice musculaire entraîne une diminu-
à l’insuline des entérocytes [71] . Une question importante actuel- tion de la sensibilité à l’insuline chez des sujets sains, suggérant
lement est donc de comprendre le rôle de l’immunité intestinale ainsi que certaines de ces molécules agissent sur l’homéostasie
dans le développement de l’insulinorésistance et de la métaflam- métabolique [84] . Parmi les myokines agissant sur la sensibilité
mation liées à l’obésité. à l’insuline, l’interleukine-6 (IL-6) est particulièrement étudiée
car sa concentration circulante est fortement augmentée par
l’exercice musculaire et parce qu’elle augmente les effets de
 Dialogues inter-organes l’insuline sur l’utilisation de glucose in vivo chez des sujets
sains [85] . De façon intéressante, il a été montré récemment
que l’apeline, une adipokine qui exerce des effets insulino-
La découverte de la leptine en 1994, démontrant pour la pre-
sensibilisateurs en agissant sur différents tissus périphériques [86] ,
mière fois un rôle endocrine pour le tissu adipeux, a ouvert un
est également sécrétée par le muscle en réponse à l’exercice. Cette
nouveau champ d’investigation pour la recherche sur la régula-
sécrétion d’apeline, qui est diminuée avec l’âge, est importante
tion du métabolique énergétique [72] . Depuis, de très nombreux
pour l’activation de la synthèse protéique, via la voie Akt-mTOR,
facteurs circulants, sécrétés par les différents organes impliqués
ainsi que pour la régénération musculaire [87] .
dans le métabolisme énergétique et agissant à distance pour
moduler le fonctionnement des autres tissus, ont été identifiés. Ils
sont de différentes natures, ce sont des hormones, des cytokines Cytokines
ou des substrats, et agissent comme les médiateurs de dialogues
inter-organes intimement impliqués dans le contrôle de la sen- La distinction entre hormones et cytokines est un peu arbitraire
sibilité à l’insuline et de l’homéostasie métabolique (Fig. 2). Les et fondée sur le fait que les cytokines sont sécrétées également
exosomes, vésicules contenant des protéines, des métabolites et par les cellules du système immunitaire. De même, une « myo-
des acides nucléiques, sont relargués par les cellules et inter- kine » peut aussi être une « adipokine », ou une « adipokine »
agissent localement ou à distance avec leurs cibles et joueraient une « hépatokine », car certaines molécules peuvent être sécré-
également un rôle dans les communications inter-organes au tées par plusieurs tissus. Au vu des liens moléculaires étroits
cours des maladies métaboliques, notamment dans l’instauration entre inflammation et sensibilité à l’insuline, il est attendu que
de l’inflammation locale et systémique [73] . de nombreuses cytokines inflammatoires soient des acteurs de
l’insulinorésistance, exerçant leurs effets soit localement de façon
autocrine dans un tissu donné, soit de façon paracrine via la cir-
Adipokines, hépatokines, myokines culation générale. Un bon exemple pour illustrer la complexité de
ces concepts est l’IL-6. La sécrétion de la myokine IL-6 est béné-
Les adipokines sont les hormones synthétisées et sécrétées par le
fique pour la sensibilité à l’insuline globale de l’organisme [85] .
tissu adipeux, comprenant notamment la leptine, l’adiponectine,
De même, la production de l’hépatokine IL-6 par les hépatocytes
ou retinol binding protein 4 (RBP4). Il y a une corrélation étroite
protège le foie de l’inflammation et améliore la sensibilité systé-
entre l’expression de l’adiponectine et la sensibilité à l’insuline,
mique à l’insuline [88] . D’un autre côté, la cytokine IL-6, qui est
et les données expérimentales, autant chez l’homme que dans
un marqueur des macrophages pro-inflammatoires de type M1
les modèles animaux, montrent que l’adiponectine est un fac-
dans le tissu adipeux de sujets obèses, est souvent utilisée comme
teur insulino-sensibilisateur majeur. L’adiponectine agit via son
marqueur de la métaflammation caractéristique de l’obésité et
récepteur membranaire et module différentes voies de signali-
de l’insulinorésistance. Afin d’avoir une vision plus claire des
sation contrôlant la synthèse des céramides ou l’oxydation des
interactions entre IL-6 et sensibilité à l’insuline, il semble donc
acides gras, et elle exerce des effets anti-inflammatoires en modu-
important de s’intéresser aux actions locales ou systémiques, de
lant la voie NF␬B [74] . La leptine, elle, agirait de manière indirecte
préciser si le récepteur et la signalisation de l’IL-6 sont ou non
sur la sensibilité à l’insuline via son action au niveau du SNC
altérés de façon concomitante aux concentrations circulantes,
contrôlant la prise alimentaire et le métabolisme du glucose [75] .
et de prendre en compte une éventuelle résistance à l’action de
L’expression de l’adipokine RBP4 est corrélée à la résistance à
l’IL-6 [89] .
l’insuline, et l’augmentation de sa concentration sérique entraîne
une insulinorésistance. Cet effet serait secondaire à l’induction
de la production de cytokines pro-inflammatoires par les macro- Substrats
phages [76] .
Par analogie avec les adipokines, on parle d’hépatokines et Au-delà des hormones ou cytokines, il est apparu plus récem-
de myokines pour désigner les facteurs sécrétés respectivement ment que des substrats circulants pouvaient aussi avoir des actions
par le foie et le muscle squelettique. Les hépatokines exercent bénéfiques ou délétères sur l’insulinosensibilité, en particulier les
des effets bénéfiques ou délétères sur la sensibilité à l’insuline. substrats lipidiques. En 2008, Cao et al. ont identifié le palmito-
L’objectif ici n’étant pas d’être exhaustif, les auteurs ont déjà léate comme une « lipokine », ou hormone lipidique, synthétisée
évoqué plus haut la fétuine A (cf. « Mécanismes moléculaires et sécrétée par le tissu adipeux et agissant par voie systémique au
de l’insulinorésistance ») [77] , et ne citent que fibroblast growth niveau du foie pour diminuer la stéatose hépatique et au niveau
factor 21 (FGF21), qui est l’hépatokine la plus étudiée au cours du muscle pour stimuler les effets de l’insuline sur l’utilisation de

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Physiopathologie de l’insulinorésistance  10-361-A-40

Figure 2. Dialogues intertissulaires au cours de l’insulinorésistance. Représentation schématique des facteurs sécrétés par les différents organes, agissant
localement ou à distance et participant aux altérations métaboliques observées dans les situations d’insulinorésistance. AGCC : acides gras à chaînes courtes ;
AGNE : acides gras non estérifiés ; LPS : lipopolysaccharides ; PHG : production hépatique de glucose.

glucose [90] . Cette même équipe a isolé plus récemment une classe
particulière d’acides gras branchés (fatty acids esters of hydroxy fatty
 Traitements
acids [FAHFA]) synthétisés dans le tissu adipeux en réponse au L’obésité étant la cause la plus commune de l’insulinorésistance,
glucose, sécrétés dans la circulation, et exerçant des effets antidia- il semble important de prévenir ou de traiter l’obésité
bétiques et anti-inflammatoires [91] . Enfin, une augmentation du pour prévenir l’augmentation épidémique des comorbidités
flux d’acides gras arrivant au foie, provenant d’une lipolyse active associées, insulinorésistance, diabète, NAFLD, maladies cardio-
du tissu adipeux, serait un facteur causal du défaut d’inhibition vasculaires. Diminuer les lipides ectopiques permet d’inverser
de la PHG par l’insuline dans des situations d’insulinorésistance l’insulinorésistance, et cela peut être obtenu par un contrôle de
et de DT2. En effet, l’oxydation des acides gras augmente les l’alimentation, en termes de qualité nutritionnelle et de quan-
concentrations hépatiques d’acétyl-CoA, activant ainsi la pyru- tité, ou par l’augmentation de l’exercice musculaire qui offre le
vate carboxylase, enzyme clé de la voie de la gluconéogenèse [92] . triple bénéfice d’une augmentation de la dépense énergétique, de
l’amélioration des dysfonctions endothéliales et de la production
de myokines insulino-sensibilisatrices [83, 95] . La metformine, qui
est le traitement donné en première intention en cas de DT2,
Cas de l’intestin agit elle principalement en diminuant la PHG dans le foie [96] .
Parmi les molécules pharmacologiques insulino-sensibilisatrices,
L’intestin contribue de façon importante aux dialogues les thiazolidinediones développées dans les années 1990 comme
inter-organes impliqués dans la physiopathologie de ligands du récepteur nucléaire PPAR␥, ont été très prometteuses
l’insulinorésistance, notamment via les altérations des concentra- par leurs effets remarquables sur l’homéostasie glucidique et sur
tions circulantes d’endotoxines et d’acides gras à chaînes courtes la sensibilité à l’insuline périphérique des patients DT2. Cepen-
(cf. « Inflammation et insulinorésistance »). Mais l’intestin est dant, des effets indésirables (fractures osseuses, prise de poids,
également un organe endocrine qui, suite à un repas, sécrète des cancer de la vessie) ont conduit à les retirer du marché français [97] .
« incrétines » qui sont des hormones potentialisant la biosynthèse Le système endocannabinoïde est bien décrit pour contrôler
de l’insuline et sa sécrétion en réponse au glucose. Les principales l’homéostasie énergétique par des effets sur la stimulation de la
incrétines sont le glucose-dependent insulinotropic peptide (GIP) et prise alimentaire au niveau du SNC, mais aussi pour ses effets
le glucagon-like peptide-1 (GLP-1) produites respectivement par les insulino-sensibilisateurs dans les tissus périphériques. Des anta-
cellules K et les cellules L de l’intestin. Le GIP exerce toutefois gonistes et des agonistes inverses du récepteur CB1 du système
des effets métaboliques extrapancréatiques favorisant l’obésité, et endocannabinoïde sont actuellement développés pour traiter
déterminer s’il est préférable de bloquer ou de favoriser l’action l’obésité et l’insulinorésistance, en restreignant leur action aux tis-
du GIP pour améliorer l’état métabolique de sujets obèses et sus périphériques de façon à éviter les effets centraux modifiant
DT2 reste une question débattue dans la littérature [93] . Quant l’état psychique qui avaient conduit à retirer du marché le rimo-
au GLP-1, au-delà de son effet incrétine sur le pancréas, il nabant, le premier agoniste inverse CB1 à être commercialisé [98] .
exerce des effets bénéfiques pour l’homéostasie glucidique et la Les états d’insulinorésistance étant étroitement associés à une
sensibilité à l’insuline via notamment son action sur le SNC pour inflammation systémique de bas grade, il semble intéressant de
contrôler la prise alimentaire et le poids corporel ou ses effets traiter l’inflammation pour améliorer la sensibilité à l’insuline et
anti-inflammatoires [94] . traiter le DT2. Des traitements anti-tumor necrosis factor α (TNF-␣)

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sont en effet efficaces chez les rongeurs mais ils semblent beau-  Références
coup plus décevants pour traiter le DT2 chez l’homme [66] .
Des inhibiteurs d’IL-1␤ donnent des résultats intéressants sur [1] McLaughlin T, Yee G, Glassford A, Lamendola C, Reaven G. Use of
l’amélioration de la glycémie de patients DT2, même s’ils a two-stage insulin infusion study to assess the relationship between
semblent exercer des effets plus marqués sur l’insulinosécrétion insulin suppression of lipolysis and insulin-mediated glucose uptake in
que l’insulinosensibilité elle-même [99] . Il est important de souli- overweight/obese, nondiabetic women. Metabolism 2011;60:1741–7.
gner qu’il faut bien sûr être particulièrement attentif aux effets [2] Czech MP. Insulin action and resistance in obesity and type 2 diabetes.
indésirables d’une thérapie anti-inflammatoire ou immunosup- Nat Med 2017;23:804–14.
pressive, et qu’il faut poursuivre les recherches pour améliorer les [3] Vatier C, Bidault G, Briand N, Guénantin AC, Teyssières L, Lascols
connaissances concernant le rôle de l’inflammation tissulaire sur O, et al. What the genetics of lipodystrophy can teach us about insulin
l’insulinorésistance chez les obèses et DT2. resistance and diabetes. Curr Diab Rep 2013;13:757–67.
Les résultats les plus prometteurs obtenus récemment concer- [4] Vambergue A, Valat AS, Dufour P, Cazaubiel M, Fontaine P, Puech F.
nent la chirurgie bariatrique, qui s’est révélée remarqua- Pathophysiology of gestational diabetes. J Gynecol Obstet Biol Reprod
blement efficace pour diminuer la glycémie et améliorer 2002;31(Suppl. 6), 4S3-4S10.
l’insulinorésistance de patients obèses, et ce bien avant que des [5] Rogowicz-Frontczak A, Majchrzak A, Zozulińska-Ziółkiewicz D.
améliorations ne soient notables sur le poids corporel [100] . Les Insulin resistance in endocrine disorders - treatment options. Endo-
raisons de ces améliorations ne sont pas élucidées, mais sont krynol Pol 2017;68:334–51.
suspectés des changements de sécrétion des incrétines suite à la [6] Bost F, Aouadi M, Caron L, Even P, Belmonte N, Prot M, et al.
The extracellular signal-regulated kinase isoform ERK1 is speci-
chirurgie, ainsi que des modifications du microbiote, des alté-
fically required for in vitro and in vivo adipogenesis. Diabetes
rations dans la composition et la quantité d’acides biliaires,
2005;54:402–11.
ou une diminution de l’inflammation systémique [94, 101–104] . [7] Morzyglod L, Caüzac M, Popineau L, Denechaud PD, Fajas L,
L’utilisation d’analogues du GLP-1 a montré depuis plusieurs Ragazzon B, et al. Growth factor receptor binding protein 14 inhi-
années des effets bénéfiques majeurs sur le fonctionnement des bition triggers insulin-induced mouse hepatocyte proliferation and
cellules ␤-pancréatiques, l’inflammation au niveau de l’intestin, is associated with hepatocellular carcinoma. Hepatology 2017;65:
ou la réduction du risque cardiovasculaire chez les patients 1352–68.
DT2 [94] . Depuis une dizaine d’années, Tschöp et al. déve- [8] Taniguchi CM, Emanuelli B, Kahn CR. Critical nodes in signal-
loppent des molécules pharmacologiques uniques ayant un effet ling pathways: insights into insulin action. Nat Rev Mol Cell Biol
agoniste pour plusieurs récepteurs d’incrétines qui sont remar- 2006;7:85–96.
quablement efficaces pour traiter l’obésité et les comorbidités [9] Boura-Halfon S, Zick Y. Phosphorylation of IRS proteins, insu-
associées. Des molécules di-agonistes GLP-1/GIP se montrent lin action, and insulin resistance. Am J Physiol Endocrinol Metab
beaucoup plus efficaces que des agonistes GLP-1 simples pour 2009;296:E581–91.
améliorer l’homéostasie du glucose, le poids corporel et la [10] Catrysse L, van Loo G. Inflammation and the metabolic syndrome: the
sensibilité à l’insuline de modèles rongeurs d’obésité, et dimi- tissue-specific functions of NF-␬B. Trends Cell Biol 2017;27:417–29.
nuent le taux d’hémoglobine glyquée chez des patients DT2, [11] Rains JL, Jain SK. Oxidative stress, insulin signaling, and diabetes.
et des molécules tri-agonistes GLP-1/GIP/glucagon semblent être Free Radic Biol Med 2011;50:567–75.
encore plus efficaces pour traiter l’obésité et le diabète chez les [12] Flamment M, Hajduch E, Ferré P, Foufelle F. New insights into
rongeurs [105] . ER stress-induced insulin resistance. Trends Endocrinol Metab
2012;23:381–90.
[13] Lee AH, Heidtman K, Hotamisligil GS, Glimcher LH. Dual and oppo-
 Conclusion sing roles of the unfolded protein response regulated by IRE1alpha and
XBP1 in proinsulin processing and insulin secretion. Proc Natl Acad
Sci U S A 2011;108:8885–90.
L’instauration d’une résistance tissulaire à l’action de l’insuline [14] Ozcan U, Cao Q, Yilmaz E, Lee AH, Iwakoshi NN, Ozdelen E, et al.
est un processus complexe faisant intervenir des mécanismes Endoplasmic reticulum stress links obesity, insulin action, and type 2
propres aux différents types cellulaires impliqués ainsi que des diabetes. Science 2004;306:457–61.
communications inter-organes médiées par une multitude de [15] Jiao P, Ma J, Feng B, Zhang H, Diehl JA, Chin YE, et al. FFA-
facteurs humoraux et nerveux. La sensibilité à l’insuline est induced adipocyte inflammation and insulin resistance: involvement
variable selon le tissu et l’effet physiologique de l’insuline consi- of ER stress and IKKbeta pathways. Obesity 2011;19:483–91.
déré. Au sein d’un même tissu ou d’une même cellule, la [16] Kammoun HL, Chabanon H, Hainault I, Luquet S, Magnan C, Koike
résistance à l’insuline peut ainsi être « sélective » et affecter T, et al. GRP78 expression inhibits insulin and ER stress-induced
préférentiellement certaines voies [22, 50, 106] . Le concept selon SREBP-1c activation and reduces hepatic steatosis in mice. J Clin
lequel l’hyperinsulinémie est une réponse compensatrice pour Invest 2009;119:1201–15.
répondre à un défaut de l’action de l’insuline dans les tissus est [17] Ota T, Gayet C, Ginsberg HN. Inhibition of apolipoprotein B100 secre-
discuté dans la littérature à la lumière de données récentes sug- tion by lipid-induced hepatic endoplasmic reticulum stress in rodents.
gérant que, au moins dans le cas de régimes hypercaloriques, J Clin Invest 2008;118:316–32.
l’hyperinsulinémie est un événement précoce qui est requis pour [18] Glass CK, Olefsky JM. Inflammation and lipid signaling in the etiology
l’augmentation de la masse adipeuse et l’inflammation [2, 107] . of insulin resistance. Cell Metab 2012;15:635–45.
Il semble donc important d’identifier les signaux moléculaires [19] Pal D, Dasgupta S, Kundu R, Maitra S, Das G, Mukhopadhyay S,
issus de l’alimentation, ou de l’intestin, du cerveau ou des tissus et al. Fetuin-A acts as an endogenous ligand of TLR4 to promote lipid-
induced insulin resistance. Nat Med 2012;18:1279–85.
périphériques, qui en dialoguant avec les cellules ␤ du pancréas
[20] Oh DY, Talukdar S, Bae EJ, Imamura T, Morinaga H, Fan W,
stimuleraient la sécrétion d’insuline lors d’un régime riche en
et al. GPR120 is an omega-3 fatty acid receptor mediating potent
graisse [2] . Cela semble d’autant plus crucial que l’on observe de
anti-inflammatory and insulin-sensitizing effects. Cell 2010;142:
plus en plus de cas de DT2 chez des enfants et des adolescents. 687–98.
Ces pathologies, qui sont très fortement associées à l’obésité, se [21] Samuel VT, Shulman GI. Mechanisms for insulin resistance: common
caractérisent par une insulinorésistance plus sévère et l’apparition threads and missing links. Cell 2012;148:852–71.
précoce des complications micro- et macrovasculaires et des [22] Brown MS, Goldstein JL. Selective versus total insulin resistance: a
autres comorbidités associées. Ces jeunes patients ne répondent pathogenic paradox. Cell Metab 2008;7:95–6.
pas bien aux traitements classiques mis au point chez l’adulte [23] Katz LD, Glickman MG, Rapoport S, Ferrannini E, DeFronzo RA.
et leur prise en charge va donc nécessiter de mettre au point Splanchnic and peripheral disposal of oral glucose in man. Diabetes
des thérapies adaptées dont l’efficacité puisse perdurer dans le 1983;32:675–9.
temps [108] . [24] Perseghin G, Scifo P, De Cobelli F, Pagliato E, Battezzati A, Arcel-
loni C, et al. Intramyocellular triglyceride content is a determinant of
in vivo insulin resistance in humans: a 1H-13C nuclear magnetic reso-
Déclaration de liens d’intérêts : les auteurs déclarent ne pas avoir de liens nance spectroscopy assessment in offspring of type 2 diabetic parents.
d’intérêts en relation avec cet article. Diabetes 1999;48:1600–6.

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A.-F. Burnol, Directrice de recherche au CNRS (anne-francoise.burnol@inserm.fr).


Inserm, U1016, Institut Cochin, Département endocrinologie, métabolisme, diabète, 24, rue du Faubourg-Saint-Jacques, 75014 Paris, France.
CNRS, UMR8104, 22, rue Mechain, 75014 Paris, France.
Université Paris Descartes, Sorbonne Paris Cité, 12, rue de l’École-de-Médecine, 75006 Paris, France.

Toute référence à cet article doit porter la mention : Burnol AF. Physiopathologie de l’insulinorésistance. EMC - Endocrinologie-Nutrition 2019;16(3):1-10
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