Académique Documents
Professionnel Documents
Culture Documents
Œuvres littéraires
Anonyme, Une femme à Berlin, journal, 20 avril 1945-22 juin 1945, 2008 (récit autobiographique d’une Berlinoise au moment de la
prise de la ville par les troupes soviétiques)
Stefan Zweig, Le monde d’hier ; souvenirs d’un Européen, 1943, lire les 4 premiers chapitres (autobiographie de l’auteur où il
dépeint l’Autriche d’avant-guerre et la montée des mouvements nazis pendant l’entre-deux-guerres)
Giorgio Bassani, Le jardin des Finzi-Contini, 1962 (le destin d’une famille juive de Ferrare pendant l’entre-deux-guerres)
Jorge Semprun, L’écriture ou la vie, 1994 (récit autobiographique sur la vie de l’auteur après sa sortie d’un camp de concentration
et la difficulté d’en témoigner)
Françoise Frenkel, Rien où poser sa tête, 1945, folio n°6432 (une femme juive qui raconte les années d’occupation en Avignon, à
Nice et Annecy jusqu’à sa fuite en Suisse pour échapper à la déportation)
Alexandre Soljenitsyne, Une journée d’Ivan Denissovitch, éditions 10-18, n°488. (Vie d’un prisonnier du goulag)
Sebastian Haffner, Histoire d’un Allemand, coll. « Babel », Actes Sud, 2004. (Vie d’un étudiant allemand dans les années 20 et au
début du régime nazi)
Éric Vuillard, L’ordre du jour, 2017 (description de la montée du nazisme et la position des grands entrepreneurs allemands)
Laurent Binet, HHhH, 2011 (roman historique relatant l’opération « anthropoïde » en 1942 où deux résistants tchèques sont
chargés d’assassiner le chef de la Gestapo, Heydrich ; pour l’analyse de ce roman, il faudra présenter les différences entre la
méthode de l’auteur et les règles du travail d’historien)
Arthur Koestler, Le zéro et l’infini, Livre de poche, n°35. (Réflexion d’un prisonnier politique communiste sur le fonctionnement d’un
régime totalitaire)
Primo Levi, Si c’est un homme, 1947 (témoignage d’un déporté juif italien ayant survécu à son séjour à Auschwitz)
Leila Slimani, Le pays des autres, 2020 (années 1945-1956 : une jeune Alsacienne se marie avec un soldat marocain de l’armée
française en 1945 et va vivre au Maroc)
Muhammad Yunus, Vers un monde sans pauvreté, 2007 (l’itinéraire du prix Nobel de la paix 2006 qui a inventé la microfinance au
Bangladesh avec la banque des villages – la grameen bank)
Shilpi Somaya Gowda, Un fils en or, coll. Folio, 2017 (l’itinéraire d’un jeune étudiant en médecine indien qui poursuit ses études
aux États-Unis abordant les thèmes de la mondialisation, la persistance de traditions culturelles, les discriminations dans la société
états-unienne, …)
Florence Aubenas, Le quai d’Ouistreham, coll. « Reportage », éditions Points, n° 2679, 2011 (la vie d’actifs dans une situation
précaire pendant la crise ayant débuté en 2008)
Joseph Ponthus, À la ligne, feuillets d’usine, éditions La table ronde, 2019 (récit de la vie d’un ouvrier dans des usines
agroalimentaires bretonnes dans les années 2010)
Œuvres cinématographiques
Problématique qui donne des éclaircissements sur l’intérêt historique ou géographique d’étudier certains films : dans quelle mesure
les œuvres cinématographiques constituent-elles une source documentaire pour l’étude d’une société ?
La citation suivante de l’historien du cinéma Marc Ferro est, à cet égard, éclairante :
« (le film) est un objet culturel qui éclaire le fonctionnement des sociétés passées et présentes. (…) Les productions populaires des
cinéastes révèlent les rêves, les croyances et les aspirations des populations à lesquelles elles s’adressent. Le récit
cinématographique comme toute autre création culturelle est porteur d’éléments idéologiques et politiques dont la révélation éclaire
une réalité (…) qui se démarque de l’histoire officielle construite à partir des sources écrites. Il peut ainsi servir à développer une
contre-analyse de la société. (…) La caméra révèle le fonctionnement réel de cela ; elle dit plus sur chacun qu’il n’en voudrait
montrer, elle dévoile le secret, elle montre l’envers d’une société, ses lapsus (…) ». (Marc Ferro, « Le film, une contre-analyse de
la société ? » in Annales, 1973).
Remarque : cette problématique et cette citation ont pour but de vous aider à adopter un regard historique ou géographique sur
l’oeuvre cinématographique que vous choisirez.
1
Vittorio De Sica, Le jardin des Finzi-Contini,1970 (le destin d’une famille juive de Ferrare pendant l’entre-deux-guerres)
John Ford, Les raisins de la colère, 1940 (d’après le roman de John Steinbeck du même nom, les effets de la crise économique de
1929, des vents de poussière (dust bowl) sur les paysans de l’Oklahoma obligés de partir en Californie pour survivre)
Jean-Pierre Melville, L’armée des ombres, 1969 (description du fonctionnement d’un réseau de résistance)
Brigitte Roüan, Outremer, 1990 (itinéraire de trois soeurs pied-noirs pendant la guerre d’Algérie)
Rossellini, Allemagne, année 0, 1948 (situation de Berlin en 1945, dénazification, sort des Berlinois survivants…)
Henckel von Donnersmark, La vie des autres, 2006 (espionnage de la police politique est-allemande, années 1980)
J. C. Chandor, Margin call, 2012 (la description de l’effondrement d’une banque au moment du déclenchement de la crise des
subprimes fondée sur le fait vrai de la faillite de la banque Lehman Brothers)
Ari Folman, Valse avec Bachir, 2008 (la mémoire de soldats israéliens à propos des massacres de Sabra et Chatila réalisés par les
phalangistes pendant la guerre du Liban menée par l’armée israélienne)
Joshua Marston, Maria, pleine de grâce, 2004 (immigration clandestine, mondialisation grise, intégration des immigrés aux EU)
Danny Boyle, Slumdog millionnaire, 2008 (bidonville de Dharavi, inégalités sociales, « Rising India », massacres
intercommunautaires, place de l’Etat et des autorités urbaines, Inde rurale, …)
Raoul Peck, Sometimes in April, 2005 (génocide tutsi au Rwanda, rôle joué par la radio publique des 1000 collines)
Raoul Peck, I’m not your Negro, 2017 (documentaire sur la vie de 4 militants afro-américains des droits civiques : Martin Luther
King, Malcolm X, Medgar Evers, James Baldwin)
Margarethe von Trotta, Hannah Arendt, 2013 (fiction très documentée sur la couverture du procès Eichmann en 1961 à Jérusalem
par la philosophe Hannah Arendt qui entraîna une controverse majeure sur la « banalité du mal » et la part de responsabilité des
conseils juifs qui ont coopéré avec l’État nazi, film utilisable aussi en philosophie)
Emmanuele Crialese, Terraferma, 2011 (évocation du destin de migrants clandestins au large d’une île italienne)
Ava DuVernay, Selma, 2014 (pendant la lutte pour les droits civiques des Noirs américains, l’organisation par Martin Luther King
de la marche de Selma à Montgomery pour obtenir le droit de vote)
Lee Daniels, Le majordome, 2013 (biographie d’un majordome afro-américain à la Maison blanche, différents choix de ses enfants
pendant la lutte pour les droits civiques et la guerre du Vietnam, question noire aux EU)
Wang Xiaoshuai, So long, my son, 2019 (la vie d’un couple chinois pendant 3 décennies, à partir des années 1980, au lendemain
de la mise en place de la politique de l’enfant unique ; le film rend bien la vie des familles chinoises et l’évolution de la société
chinoise)
Jean-Pierre Dardenne, Luc Dardenne, Deux jours, une nuit, 2014 (une jeune femme cherche à éviter d’être licenciée ; le film est
une plongée dans le fonctionnement d’une entreprise et analyse les relations entre salariés)
Laurent Cantet, Ressources humaines, 2000 (le film analyse les relations d’un fils ayant fait des études de commerce avec son
père ouvrier dans une usine en crise)
Vahid Jalilvand, Cas de conscience, 2017 (une plongée dans la société iranienne d’aujourd’hui qui permet de mieux connaître une
société différente de la société occidentale dans le cadre du monde multipolaire d’aujourd’hui)
Satyajit Ray, La grande ville, 1963 (une femme indienne cherche à résoudre les difficultés financières de sa famille en prenant un
emploi de représentante dans la grande ville de Calcutta, ce qui entraîne des modifications dans la place qu’elle occupe au sein de
sa famille et de son couple)
Mamadou Dia, Le père de Nafi, 2021 (drame qui se déroule dans une ville sénégalaise autour d’un mariage de deux jeunes gens,
problématiques de la place des traditions, du mode d’éducation, des relations parents/enfants, de deux visions de l’islam qui
s’opposent, du désir d’études supérieures, de la pression sociale et familiale)
Christopher Nolan, Oppenheimer, 2023 (vie du savant américain qui a dirigé le projet Manhattan ayant entraîné la découverte et
l’utilisation de l’arme atomique américaine en 1945, parcours scientifique, mode de vie des savants physiciens et relations entre
eux, fonctionnement des institutions américaines, maccarthysme dans les années 1950, …)
Exemple d’analyse d’une séquence du film Un long dimanche de fiançailles par un élève : « 7) Jean-Pierre Jeunet est
connu pour sa maîtrise des techniques de réalisation, notamment le montage, la photographie et la musique (…). Dans "Un long
dimanche de fiançailles", il utilise une palette de couleurs chaudes et vives pour contraster avec la dureté de la guerre. Il utilise
également des plans rapprochés et des mouvements de caméra pour renforcer l'émotion et l'empathie envers les personnages. La
scène choisie est celle où Mathilde rencontre Pierre-Marie Rouvières, un ancien combattant de la Première Guerre mondiale qui a
connu Manech, le fiancé de Mathilde. La scène commence par un plan large montrant la place du marché où a lieu la rencontre.
On peut voir Mathilde, seule, qui attend Pierre-Marie. Ce plan donne un sentiment de solitude et d'isolement, soulignant la quête
solitaire de Mathilde pour retrouver son fiancé.
Le plan suivant est un gros plan sur le visage de Mathilde, qui regarde autour d'elle avec inquiétude. Ce plan insiste sur le regard
perdu et déterminé de Mathilde, qui cherche désespérément des indices sur la disparition de Manech. On peut ressentir l'émotion
intense de Mathilde, qui est prête à tout pour retrouver son fiancé.
Lorsque Pierre-Marie arrive, la caméra effectue un travelling sur lui, le mettant en évidence. Pierre-Marie est filmé en plan
rapproché, ce qui accentue son visage buriné et ses yeux fatigués. On peut voir dans son regard toute la tristesse et la douleur
qu'il a ressenties pendant la guerre. Ce plan renforce le réalisme du film et nous plonge dans l'atmosphère de l'époque.
Le plan suivant est un contre-champ montrant Mathilde et Pierre-Marie face à face. Le cadre est serré, renforçant l'intimité de la
rencontre. Les deux personnages sont filmés en gros plan, ce qui met en évidence leur émotion et leur vulnérabilité. On peut
ressentir la tension qui règne entre eux, Mathilde étant à la fois excitée et anxieuse à l'idée d'en savoir plus sur son fiancé.
Enfin, la scène se termine par un plan large montrant Mathilde qui s'éloigne lentement, perdue dans ses pensées. Ce plan souligne
le désespoir de Mathilde, qui sait que chaque piste qu'elle suit peut être une impasse. L'utilisation du plan large ici crée un
sentiment de solitude et d'abandon, soulignant la quête solitaire et désespérée de Mathilde.
L'impact de cette scène est intense, car elle met en évidence la douleur de la guerre et la difficulté pour les survivants de se
reconstruire. Elle montre également la force de la volonté humaine et la détermination de Mathilde à découvrir la vérité sur son
fiancé. Les plans rapprochés et les gros plans renforcent l'émotion et l'empathie envers les personnages, nous plongeant dans leur
monde intérieur et leur douleur. La réalisation de Jean-Pierre Jeunet est d'une grande finesse et d'une grande poésie, créant un
film poignant et inoubliable ».
Bandes dessinées
Art Spiegelman, Maus, Flammarion, 2 tomes, 1991. (La persécution des Juifs pendant la deuxième guerre mondiale)
Nikolai Maslov, Une jeunesse soviétique, Denoël graphic, 2004. (La vie d’un jeune Soviétique dans les années 60-70 et 80)
Blier, Lax, Amère patrie, tomes 1 et 2, collection « Aire Libre », Dupuis, 2007 et 2011 (évocation des questions coloniales, de la
Première guerre mondiale)
Dan, Galandon, Pour un peu de bonheur, Felix (tome 1) ; Aurélien (tome 2), coll. « Grand Angle », éditions Bamboo, 2012-2013 (le
retour à la vie civile après le traumatisme de la Première Guerre mondiale)
Jacques Ferrandez, Carnets d’Algérie (1954-1962) (évocation des différents acteurs de la guerre d’Algérie : pieds-noirs,
combattants du FLN, harkis, soldats appelés, …)
Hippolyte, Patrick de Saint-Exupéry, La fantaisie des Dieux, éditions Les Arènes, 2014 (génocide tutsi au Rwanda, scénario d’un
journaliste présent pendant le génocide).
Thomas Campi, Vincent Zabus, Pascale Bourgaux, Les larmes du seigneur afghan, coll. « Aire libre », éditions Dupuis, 2014 (le
retour d’une journaliste dans un village du Nord de l’Afghanistan qui évoque les difficultés de la reconstruction d’une nation et d’un
État en Afghanistan, les talibans, …)
3
Etienne Davodeau, Les mauvaises gens. Une histoire de militants, Delcourt, 2005 (un dessinateur de BD raconte le passé militant
de ses parents de leur jeunesse à l’élection de François Mitterrand en 1981 : engagement à la jeunesse ouvrière chrétienne, la
CFDT, …)
Rao Pingru, Notre histoire : Pingru et Meitang, 2017 (à la mort de son épouse, un Chinois dessine sa longue vie qui a traversé les
différents événements de l’histoire chinoise : occupation japonaise, guerre civile, « Grand bond en avant » et révolution culturelle,
ère Deng Xiao Ping)
John Lewis, Andrew Aydin, Nate Powell, Wake up America, 3 tomes, éditions rue de Sèvres, 2015 (un militant des droits civiques,
John Lewis, revient sur ses années d’engagement (1957-1965) dans le mouvement de la lutte pour les droits civiques des Afro-
Américains, BD appartenant au genre autobiographique et qui évoque les différents événements de la lutte contre la ségrégation
aux États-Unis)
Madeleine Riffaud, Jean-David Morvan, Madeleine résistante, tome 1 : la Rose dégoupillée, coll. « Aire libre », éditions Dupuis,
2021 (les années de résistance de Madeleine Riffaud alias « Rainer », son nom dans la résistance, témoignage d’une résistante
ayant eu un rôle majeur comme Lucie Aubrac, …)
Patrice Perna, Francisco Ruizge, La part de l’ombre ; tuer Hitler, tomes 1 et 2, éditions Glénat, 2021 (l’histoire de l’homme qui a
failli tuer Hitler : l’intrigue se passe en France (années de l’entre-deux-guerres), en Allemagne pendant la Seconde Guerre
mondiale et à Berlin-Est en 1955 ; beaucoup d’événements historiques évoqués)
Catherine Meurisse, La légèreté, éditions Dargaud, 2016 (L’auteure, dessinatrice chez Charlie Hebdo pendant 10 ans, est arrivée
en retard à la conférence de rédaction du journal, le 7 janvier 2015, et a donc échappé à l’attentat mais en est restée fortement
traumatisée ; elle évoque, dans cette BD, l’année difficile pour se « reconstruire » après ce traumatisme)
Jacques Ferrandez, Le premier homme, éditions Gallimard jeunesse, 2017 (adaptation du récit d’Albert Camus, à caractère
autobiographique : son enfance en Algérie, l’évocation de sa mère, sa grand-mère, son instituteur, la recherche des traces de
l’existence de son père mort pendant la Première guerre mondiale)
Jancovici, Blain, Le monde sans fin, éditions Dargaud, 2021 (une explication scientifique et humoristique des causes du
changement climatique et des perspectives pour l’humanité dans les décennies à venir)
Christian Lax, L’université des chèvres, Futuropolis, 2023 (Le récit de plusieurs générations d’instituteurs en France, en
Afghanistan et en Arizona du XIXème siècle à nos jours)
Pierre Henri, Louis Alloing, Dans la secte, éditions la boîte à bulles, 2022 (témoignage d’une jeune femme : comment elle est
tombée sous l’emprise d’une secte et comment elle en est sortie)
Marianne Boucher, Parler à des inconnus. Comment je me suis échappée d’une secte, éditions la boîte à bulles, 2023 (témoignage
d’une lycéenne canadienne : comment elle est entrée dans la secte moon et ses difficultés pour en sortir)
Catherine Bardon-Winoc, Les déracinés, éditions Philéas, 2021 (Un couple autrichien de confession juive doit quitter Vienne pour
fuir les persécutions antisémites et va se réfugier en république dominicaine où ils commencent une nouvelle vie)
Aimée De Jongh, Jours de sable, éditions Dargaud, 2021 (Un jeune photographe est embauché pour aller faire un reportage dans
l’Oklahoma sinistré par les nuages de poussière du Dust bowl et la crise de 1929 ; c’est pour lui un voyage de découverte de lui-
même)
Leila Slimani, Clément Oubrerie, À mains nues, tomes 1 et 2, Les Arènes BD, 2020-2021 (Biographie de Suzanne Noël, médecin
pionnière dans la chirurgie plastique ayant commencé par les services des gueules cassées de la Première Guerre mondiale ; elle
a aussi eu un engagement féministe important ; il faut prendre les deux tomes pour avoir la totalité de sa vie)