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Contracté/Relâché, Encore une fois ?

INTRODUCTION

Dès le début du XXe siècle, les travaux de Sir Charles Scott


Sherrington parus dans The Integrative Action of the Nervous System1
ont démontré le rôle des fibres α et γ nécessaires à l’innervation
motrice des muscles striés squelettiques, mais aussi celui des
organes tendineux de Golgi ainsi que des fuseaux neuromusculaires.
C’est cet ensemble qui permet un contrôle précis de la longueur, de la
tension et de la contraction souhaitée des muscles.
En 1970, Irvin Korr définit les muscles striés comme The
primary machinery of life1. Il met également en avant que ce sont les
muscles vecteurs du mouvement d’une articulation qui sont à
l’origine de restrictions de mobilité et donc de processus de
dysfonctions cinétiques2.

Fred L. Mitchell confirme cette idée et montre le rôle de la boucle


γ qui, suite à un processus lésionnel ou d’adaptation, est sursollicité
car recevant continuellement des informations ou des stimulations
nerveuses. Le muscle est alors trop excité, devient hypertonique,
perd sa capacité de relâchement et entraîne la dysfonction cinétique
des pièces osseuses avec lesquelles il est en rapport et qu’il mobilise3.
Mitchell établit alors un protocole de techniques d’énergie
musculaire (MET) applicable aux muscles striés squelettiques et
ayant pour but de réharmoniser ce déséquilibre de tonus. Les MET
sont des techniques de contracté/relâché nécessitant la participation
active du patient tandis que le praticien y oppose une force contraire.
Ces exercices, principalement en contraction isométrique (sans

1
La machine première de la vie.

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Contracté/Relâché, Encore une fois ?

mouvement dans le segment ou le membre que le patient doit


mobiliser) s’appuient sur deux principes d’action. Lors de la
contraction isométrique, la boucle γ est réinformée et tend à la
normalisation au niveau des récepteurs musculaires ainsi qu’au
niveau de la moelle épinière ;
lors de la phase de post-contraction, le patient se relâche et l’on
profite d’une période réfractaire où la boucle γ décroît en intensité
afin de pouvoir étirer le muscle et donc gagner dans sa longueur3.

Ces principes de correction en contracté/relâché décrits par


Mitchell sont également utilisés dans le cadre de la kinésithérapie
active ; Fabienne David dans son mémoire de fin d’étude Étirement
des Ischio-Jambiers : Stretching & contracté/relâché4 a comparé, sur une
population de 60 sujets répartis en deux groupes, une technique de
stretching ou étirement myotendineux et une technique de
contracté/relâché. Nous observons un allongement pour chacune des
techniques, mais le gain obtenu est plus important avec le
contracté/relâché qu’avec la technique de stretching (respectivement
13.1 cm et 10.3 cm, p = 0.041). Elle conclut que : « Le contracté/relâché
nous paraît être la meilleure technique lors d’une réelle limitation
d’amplitude articulaire ayant pour origine un défaut de la longueur
du muscle ».

L’étude de Denise K. Burns et Michael R. Wells Gross Range of


Motion in the Cervical Spine : The Effects of Osteopathic Muscle Energy
Technique in Asymptomatic Subjects5 a montré le gain d’amplitude
articulaire que pouvait apporter les MET comparées à une simple
mobilisation passive. Les 32 patients de l’étude repartis en un groupe
témoin et un groupe traité, recevaient respectivement un traitement
simulé ou bien l’application du protocole Mitchell. Les résultats
montrent un gain d’approximativement 4° de mobilité par rapport au
groupe témoin (p < 0.001). Là encore les auteurs concluent sur

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l’efficacité des MET comme instrument thérapeutique dans leurs


capacités à rendre de la mobilité.
L’intérêt des MET étant avéré, lors de l’analyse du protocole
d’application de ces techniques, nous avons pu constater que
Mitchell nous disait simplement de répéter les opérations de
contracté/relâché avec gain en post-contraction trois ou quatre fois
successivement. Les études réalisées sur les MET respectent ce
protocole. Comment Mitchell en est arrivé à cette conclusion ?
Pouvons-nous envisager alors de le faire plus de trois ou quatre fois ?

Notre but ici sera donc double : démontrer cliniquement


l’intérêt d’effectuer des contractions successives mais également
combien de contractions successives nous permettent d’augmenter
au mieux l’amplitude articulaire en rapport avec les muscles traités.
Notre pré-étude nous a permis de déterminer une répartition de
notre population selon cinq groupes différents. Nous avons
également choisi pour des facilités d’expérimentation et
d’interprétation de réaliser notre étude sur le groupe musculaire des
ischio-jambiers.

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- PARTIE I -
RAPPELS ANATOMIQUES

Avant de débuter l’étude du sujet de notre mémoire, il nous


semble important de faire quelques rappels anatomiques et
physiologiques afin de mieux comprendre le fonctionnement des
muscles. Tous les éléments mis en jeu nous permettent de
comprendre le mode d’action des MET sur les muscles. Nous
aborderons également succinctement l’anatomie des
ischio-jambiers, muscles sur lesquels nous allons effectuer notre
étude.

1. LE TISSU MUSCULAIRE

Il existe trois types de tissus musculaires : cardiaque, lisse et


squelettique. Ces différents types de tissus ont tous en commun la
présence de cellules spécialisées dans la production d’un travail
mécanique : les myocytes ou fibres musculaires. Ils sont néanmoins
différents par leurs localisations, leur structure histologique, leur
fonction et leur mode de contraction.

Nous nous concentrerons ici sur les muscles striés


squelettiques, ceux qui forment les muscles du squelette et qui
mettent en mouvement nos articulations, sujet de notre mémoire.

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1.1. HISTOLOGIE MACROSCOPIQUE6

Un muscle squelettique est constitué principalement de


rhabdomyocytes, cellules musculaires propres au système
squelettique ; ces cellules spécialisées sont groupées et assemblées en
faisceaux par un ensemble de tissus conjonctivo-vasculaires :
l’endomysium autour de chaque cellule, le périmysium entourant les
faisceaux et l’épimysium englobant le muscle formé de plusieurs
faisceaux (fig. 1).

Epimysium

Périmysium
Capillaire sanguin
Myofibrilles
Adipocytes

Figure 1 – Muscle strié


squelettique. Coupe
transversale

Les muscles striés squelettiques vont se terminer par deux types


d’attaches :

▪ Une attache directe quand le tissu conjonctif musculaire se


soude sur du périoste ou du périchondre
▪ Une attache indirecte avec l’individualisation d’un tendon
formé de fibres de collagène, tissu conjonctif dense et
orienté, issu de l’extrémité de chaque cellule par des
jonctions myo-tendineuses

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1.1.1. LES RHABDOMYOCYTES

Chaque rhabdomyocyte se présente sous la forme d’un cylindre


allongé d’un diamètre de 10 à 100 μm et dont la longueur peut
atteindre jusqu’à plusieurs dizaines de centimètres. C’est une cellule
polynuclée comprenant plusieurs centaines de noyaux repoussés à la
périphérie contre la membrane basale. Leur cytoplasme contient les
organites cellulaires habituels, de nombreux grains de glycogène et
se caractérise par la présence en abondance de mitochondries
traduisant le besoin en énergie de nos muscles ; mais avant tout par
l’existence d’un matériel protéique fibrillaire contractile organisé de
manière spécifique.
En effet, à l’intérieur de chaque rhabdomyocyte se trouvent les
myofibrilles qui se présentent sous la forme de cylindres parallèles
alignés dans le sens de la cellule. Chaque myofibrille est arrangée en
une succession de segments identiques de 2.5 μm représentant
l’unité fonctionnelle élémentaire des cellules musculaires, le
sarcomère. Chaque sarcomère est constitué de myofilaments
parallèles au grand axe du muscle et dont les deux contingents
(filaments fins et filaments épais) présentent un aspect différent au
niveau de leur structure et donc de leur rôle. C’est cette organisation
qui va traduire la striation transversale des muscles en microscopie
électronique (fig. 2).

Filament épais (Disque A)


Noyau du rhabdomyocyte

Filament fin (Strie Z)

Filament fin (Disque I)


Tissu conjonctif

Figure 2 – Cellules
musculaires striées

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squelettiques. Coupe longitudinale

1.1.2. LES JONCTIONS NEURO-MUSCULAIRES

Pour qu’une fibre musculaire se contracte, elle doit être stimulée


par une terminaison nerveuse et propager l’influx nerveux sous la
forme d’un potentiel d’action le long de toute sa fibre. Les muscles
striés squelettiques sont innervés par des motoneurones issus de la
partie somatique (volontaire) de l’encéphale ou bien de la moelle
épinière (corne antérieure) qui se prolongent jusqu’aux muscles par
de longs axones. Un motoneurone α et les rhabdomyocytes qu’il
innerve vont former une unité motrice ; chaque cellule musculaire
possédant ensuite une innervation unique issue d’une des
ramifications terminales de l’axone.

Pour chaque cellule, nous retrouvons donc au niveau de sa


membrane plasmique une zone spécifique au niveau de laquelle
s’effectue la jonction neuromusculaire : la plaque motrice (fig. 3).
Chaque potentiel d’action après avoir été transmis au niveau de la
jonction neuromusculaire parcourt le rhabdomyocyte sur toute sa
longueur.

Figure 3 - La jonction neuro-musculaire

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1.1.3. LES FUSEAUX NEURO-MUSCULAIRES7

Les fuseaux neuro-musculaires (FNM) sont des récepteurs


sensoriels encapsulés qui nous informent spécifiquement sur la
longueur du muscle, ils sont donc sensibles aux étirements passifs de
nos muscles.

Les FNM sont des cellules musculaires spécialisées dites


intrafusales entourées dans une capsule de tissu conjonctif. Nous
retrouvons ces fibres en parallèle aux autres fibres dites extrafusales.
Nous distinguons parmi les fibres intrafusales et pour un même
fuseau : une partie centrale avec les plus grosses fibres qui forment
une expansion avec un regroupement de noyaux, les fibres à sac
nucléaire, et des fibres plus petites, périphériques, où les noyaux sont
simplement alignés, les fibres à chaîne nucléaire (fig. 4).

Les FNM reçoivent une innervation motrice par l’intermédiaire


d’un motoneurone γ, et une innervation sensitive : fibres Ia pour les
fibres à sac nucléaire et fibres II pour les fibres à chaîne nucléaire.

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Figure 4 - Le fuseau neuro-musculaire

1.1.4. LES ORGANES TENDINEUX DE GOLGI7

Les organes tendineux de Golgi (OTG) sont des terminaisons


nerveuses encapsulées que nous retrouvons à la jonction entre nos
muscles et nos tendons. Ils nous informent sur le degré de tension
des muscles et sont donc sensibles aux contractions de ces derniers.

Ils se présentent sous la forme d’une capsule fibro-conjonctive


fusiforme et sont constitués de faisceaux de collagène en étroite
liaison avec les ramifications des fibres sensitives qui les innervent.
Ils sont en rapport avec les fibres de collagènes des aponévroses
tendineuses et avec 5 à 25 fibres musculaires pouvant appartenir à
plusieurs unités motrices différentes ; une unité motrice étant
elle-même en rapport avec plusieurs OTG (fig. 5).

Les OTG sont innervés par des fibres sensitives de type Ib.

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Figure 5 - L'organe tendineux de Golgi

1.1.5. LES CELLULES SATELLITES

Les cellules satellites sont des cellules quiescentes possédant un


seul noyau et un cytoplasme réduit ; elles sont situées entre
l’endomysium et le périmysium. Cellules de soutien, elles sont
impliquées dans la croissance musculaire de l’enfant ainsi que dans
les processus de régénération cellulaire : suite à une lésion
musculaire elles sont activées, prolifèrent, fusionnent permettant
ainsi la réparation des myocytes lésés.

1.2. HISTOLOGIE MICROSCOPIQUE6

À l’échelle microscopique, l’appareil contractile est la


succession de l’assemblage de plusieurs sarcomères ; l’enchaînement
de ces sarcomères fait apparaître une striation qui correspond
principalement à la mise en relation de deux sortes de protéines
contractiles qui sont à l’origine du fonctionnement du muscle :
l’actine et la myosine.

1.2.1. LA STRIATION MUSCULAIRE MICROSCOPIQUE

Les filaments fins d’actine forment les extrémités des


sarcomères, ils s’organisent entre eux selon une répartition
hexagonale et régulière ; nous distinguons la bande I ainsi que les
bandes Z correspondant à l’interpénétration entre deux sarcomères
contigus et continus.

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Les filaments épais de myosine s’alignent au centre du


sarcomère et forment la bande A et la ligne M correspond au
renflement médian (fig. 6).

Figure 6 - Organisation microscopique d'un sarcomère

1.2.2. LE COUPLE ACTINE / MYOSINE

La configuration des molécules d’actine et de myosine permet


leur association avec une conformation variable selon la présence ou
non de calcium. Ce changement de conformation déclenche une
augmentation de l’affinité entre les deux molécules ainsi qu’un
glissement de l’une par rapport à l’autre, à l’origine du
raccourcissement des fibres musculaires lors d’une contraction.

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2. LA PHYSIOLOGIE MUSCULAIRE7

2.1. RAPPORTS NERVEUX DES MUSCLES

2.1.1. LE CONTRÔLE MOTEUR

Le contrôle du mouvement, de la simple volonté au mouvement


en lui-même, va faire intervenir quatre systèmes distincts mais
néanmoins tous nécessaires et complémentaires (fig. 7) :

Figure 7 - Le contrôle moteur. Organisation schématique

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♦ LES CIRCUITS NEURONAUX DE LA MOELLE ÉPINIÈRE. Parmi ceux-ci


citons les motoneurones α qui innervent spécifiquement les
muscles et constituent la voie finale de la motricité1 pour
Sherrington, dernier relais entre les centres nerveux et
l’organe effecteur. Nous distinguons également les neurones
des circuits locaux qui vont recevoir les afférences
sensorielles ainsi que les projections des centres nerveux
supérieurs ; ce sont ces derniers qui seront la principale
source de contacts synaptiques avec les motoneurones α
permettant la coordination et la bonne exécution des
mouvements.

♦ LES CIRCUITS NEURONAUX DU CORTEX MOTEUR ET DU TRONC CÉRÉBRAL.

Ces neurones moteurs supra-segmentaires sont les voies


descendantes essentielles dans le déclenchement des
mouvements volontaires. Ils ont pour origine les aires
corticales frontales : l’aire 4 de Brodman (aire motrice
primaire) et l’aire 6 de Brodman (aire prémotrice aire
motrice supplémentaire). Ces neurones vont interagir avec
les neurones des circuits locaux au niveau de la moelle
épinière et plus rarement directement avec le motoneurone α.
Les neurones du tronc cérébral jouent un rôle particulier dans
le contrôle du tonus et de l’orientation des yeux, de la tête et
du corps en rapport avec les influx sensoriels vestibulaires,
somatiques, auditifs et visuels. Ils permettent ainsi une
maîtrise de la posture et de la gestion du corps dans l’espace.

♦ LES CIRCUITS NEURONAUX DU CERVELET. L’action du cervelet sur le


contrôle moteur et les motoneurones α est indirecte via
l’activité des neurones moteurs centraux. Le cervelet a une

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action sur la maîtrise fine des mouvements en détectant les


différences entre mouvement désiré et mouvement effectué :
il permet ainsi des ajustements à court et long termes et est
impliqué dans les mécanismes d’apprentissage moteur.

♦ LES CIRCUITS NEURONAUX DES NOYAUX GRIS CENTRAUX. Ces derniers


agissent également sur les neurones moteurs centraux. Ils
entrent en jeu en effaçant des mouvement non-desirés et en
amorçant les neurones moteurs centraux au démarrage des
mouvements.

2.1.2. RAPPORTS NERVEUX EN SITUATION

2.1.2.1. LES FIBRES MOTRICES

● LE MOTONEURONE α

Les motoneurones α sont donc responsables d’une unité motrice


chacun, c’est à dire d’un ensemble de fibres musculaires avec
lesquelles ils sont en rapport.
Chaque motoneurone émerge de la moelle épinière dans la corne
ventrale et se distribue en plusieurs ramifications le long du chef
musculaire. Cette distribution permet ainsi une transmission de
l’influx nerveux plus rapide ainsi qu’une contraction homogène de
nos muscles (fig. 8).

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Figure 8 - Situation du motoneurone α

● LE MOTONEURONE γ

Les motoneurones γ sont en rapports avec les FNM. Les


variations de longueur ou de tension des organes sensoriels, qui font
suite aux différentes sollicitations musculaires, sont ajustées en
permanence par l’activité neuronale γ.

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2.1.2.2. LES FIBRES SENSITIVES

● LES FIBRES SENSITIVES Ia

Les fibres Ia ont pour origine les fibres centrales du FNM au


niveau de la terminaison annulo-spiralée. Elles entrent en contact
direct, au niveau de la corne ventrale de la moelle épinière, avec le
motoneurone α correspondant aux muscles agonistes dont elles sont
issues. Elles établissent aussi par le biais d’interneurones des
connections inhibitrices en rapport avec le motoneurone α du muscle
antagoniste et des connections excitatrices avec le motoneurone α du
muscle synergiste (fig. 9).

Figure 9 - Les rapports des fibres Ia

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● LES FIBRES SENSITIVES Ib

Les fibres Ib sont issues des OTG. Elles font relais au niveau des
circuits locaux avec un interneurone inhibiteur qui fait lui-même
synapse avec le motoneurone α du muscle qu’elles innervent. Les
fibres Ib sont aussi en rapport avec le muscle antagoniste par le biais
d’un interneurone excitateur (fig. 10).

Figure 10 - Les rapports des fibres Ib

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2.2. LA PHYSIOLOGIE MUSCULAIRE

2.2.1. PHYSIOLOGIE MICROSCOPIQUE

La dépolarisation membranaire qui fait suite à l’influx nerveux


se propage le long du muscle. Elle entraîne l’ouverture de canaux
calciques par le biais de l’acétylcholine, neurotransmetteur libéré au
niveau de la plaque motrice. L’ouverture de ces canaux provoque une
augmentation brutale de la concentration en Ca2+ dans le
rhabdomyocyte. La double libération de Ca2+ par le réticulum
sarcoplasmique et par les canaux calciques permet une contraction
simultanée de tous les sarcomères. La présence de Ca2+ au niveau du
sarcomère provoque un changement de conformation de la
troponine, protéine régulatrice de l’actine. Cette modification
moléculaire lève l’inhibition entre actine et myosine permettant leur
liaison.
La contraction des muscles peut donc s’assimiler à un
glissement des filaments épais sur les filaments fins et ceci sans
changement dans la longueur des deux contingents de fibres. Nous
pouvons observer alors la bande claire diminuer de longueur et la
bande sombre rester inchangée. Chaque sarcomère voit sa longueur
diminuer de 2.5 à 2 μm.

2.2.2. PHYSIOLOGIE MACROSCOPIQUE

Des travaux de neurophysiologie ont montré dès les années 1950


le rapport étroit qui existait entre la contraction musculaire et
l’activité neuronale des organes somesthésiques musculaires :
organe tendineux de Golgi et fuseaux neuro-musculaire. Nous nous
proposons d’en présenter ici les principales démonstrations

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expérimentales. Ce sont ces mécanismes nerveux qui expliquent le


fonctionnement des MET.

2.2.2.1. LA CONTRACTION MUSCULAIRE

Les travaux de Hunt et Kuffler8 montrent le rôle des


motoneurones γ dans la régulation des réponses des fuseaux
neuro-musculaires. Nous observons que sans l’activité motrice γ
l’activité Ia des fuseaux neuro-musculaires décroît. Ils perdent donc
leur efficacité de fonctionnement. Les motoneurones γ jouent donc
un rôle essentiel dans le contrôle de la motricité (fig. 11).

Figure 11 - Rôle du motoneurone γ lors de la contraction musculaire

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Les travaux de Patton9 pour leur part montrent les afférences


transmises par les fibres Ia et Ib des fuseaux neuro-musculaires et
les organes tendineux de Golgi à la suite d’une contraction
musculaire. Lors d’une contraction, les FNM sont dans une position
relâchée, il n’y a donc pas d’activité afférente par les fibres Ia ;
Inversement les OTG sont fortement étirés, l’activité afférente des
fibres Ib est importante (fig. 12).

Figure 12 - Réponse sensitive Ia et Ib à la contraction musculaire

2.2.2.2. L’ÉTIREMENT MUSCULAIRE

Les travaux de Patton10 montrent également les réponses


qu’apportent les FNM et les OTG lors d’un étirement. Les FNM

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fortement étirés augmentent leurs afférences (fibres Ia) de manière


importante tandis que les OTG légèrement étirés développent une
faible réponse par leurs voies afférentes (fibres Ib) (fig. 13).

Figure 13 - Réponses sensitives Ia et Ib à l'étirement musculaire

2.2.2.3. LES RÉFLEXES MUSCULAIRES

● LE RÉFLEXE MYOTATIQUE OU RÉFLEXE D’ÉTIREMENT

Ce réflexe fait suite à un étirement soudain et non-désiré du


muscle. L’étirement déforme les fibres intrafusales du FNM et
déclenche un potentiel d’action dans les terminaisons

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annulo-spiralées. Les fibres Ia qui sont reliées de façon


monosynaptique avec le motoneurone α vont transmettre un influx
moteur sur le muscle dont elles sont originaires. Elles vont également
avoir une action inhibitrice sur le muscle antagoniste, par le biais des
neurones des circuits locaux et d’un interneurone inhibiteur. En
réponse à l’étirement nous observons une contraction du muscle
étiré et un relâchement des muscles antagonistes.

Ce réflexe est toujours présent, détectant et maintenant la


longueur des muscles constante. Le muscle est toujours un minimum
étiré ou contracté, ce réflexe est alors responsable d’un degré de
tension permanente, communément appelé tonus musculaire. Une
modification pathologique du tonus peut être déterminée en testant
les réflexes tendineux ; Par exemple le réflexe tendineux rotulien où
l’étirement du quadriceps déclenché par le coup de marteau entraîne
sa contraction (fig. 14).

Figure 14 - Le réflexe myotatique

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● LE RÉFLEXE MYOTATIQUE INVERSÉ

Ce réflexe est déclenché à la suite d’une contraction volontaire


de nos muscles. Il prend son origine au niveau des OTG et l’influx issu
des fibres Ib est transmis au motoneurone α par l’intermédiaire d’un
interneurone inhibiteur. La rétroaction négative déclenchée par ce
réflexe préserve le muscle d’une action trop brutale et maintient la
force musculaire constante.
Le réflexe myotatique est également influencé par les afférences
des voies descendantes mais aussi par l’activité en parallèle des FNM.
Les interneurones Ib vont donc réguler leur activité selon ces
différentes afférences synaptiques et selon l’activité des OTG.

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3. ANATOMIE DES ISCHIO-JAMBIERS

Le groupe musculaire des ischio-jambiers se trouve au niveau


du membre inférieur dans la loge postérieure de la cuisse. Il est
composé de 3 muscles : le biceps crural (composé par une courte et
une longue portion), le demi-tendineux et le demi-membraneux (fig.
15).

Figure 15 - Les muscles ischio-jambiers

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3.1. ORIGINE ET TERMINAISON

▪ LE BICEPS CRURAL OU BICEPS FÉMORAL

C’est un muscle formé de deux portions, une courte et une


longue. La longue portion prend son origine à la face postérieure de la
tubérosité ischiatique tandis que la courte portion a son origine au
niveau de la partie inférieure de la lèvre externe de la ligne âpre du
fémur. Il est orienté en bas et en dehors. Ces deux faisceaux vont se
réunir pour se terminer en un tendon commun à la face supérieure de
la tête du péroné, au niveau de l’apophyse styloïde. Nous noterons
également des expansions sur la tubérosité tibiale antérieure (ou
tubercule de Gerdy) ainsi que sur l’aponévrose jambière.

▪ LE DEMI-TENDINEUX OU SEMI-TENDINEUX

Il s’insère sur la partie postérieure de la tubérosité ischiatique,


par une insertion commune avec le long biceps, et est orienté vers le
bas et légèrement en dedans ; son tendon terminal contourne en
arrière le condyle interne du fémur. Sa terminaison se fait au niveau
de la partie supérieure de la face interne du tibia, en interne de la
tubérosité tibiale antérieure : au niveau des muscles de la patte d’oie,
en arrière du muscle couturier et en dessous du muscle droit interne.

▪ LE DEMI-MEMBRANEUX OU SEMI-MEMBRANEUX

Il prend son origine à la face postérieure de la tubérosité


ischiatique, en avant et en dehors de l’insertion commune du biceps
crural et du demi-tendineux. Son trajet est orienté vers le bas et en
dehors. Sa terminaison se fait en trois faisceaux : un tendon direct au
niveau postérieur de la gouttière située à l’extrémité supérieure du

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Contracté/Relâché, Encore une fois ?

tibia ; un tendon réfléchi sur la partie antérieure de cette même


gouttière et un tendon récurrent sur le sésamoïde externe et la coque
condylienne externe (ce tendon récurrent forme le ligament poplité
oblique).

3.2. INNERVATION

Les muscles ischio-jambiers sont innervés par le nerf grand


sciatique. Il est issu du plexus lombo-sacré, c’est à dire des racines
antérieures de L5/S1/S2/S3 et d’une anastomose de L4 (4e, 5e vertèbre
lombaire et 1re, 2e et 3e vertèbre sacrée) (fig. 16).

Figure 16 - Origine du nerf grand sciatique

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Contracté/Relâché, Encore une fois ?

Le nerf grand sciatique sort du bassin par le canal


sous-pyramidal (délimité par le bord inférieur du pyramidal et
l’épine ischiatique), se poursuit dans la région fessière et se continue
dans la loge postérieure de la cuisse. Il se divise ensuite en plusieurs
branches, pour chacun des muscles ischio-jambiers (deux pour le
biceps crural) ainsi que pour le muscle grand adducteur et les
articulations de la coxo-fémorale et du genou. Il se termine en se
divisant en deux branches à trois travers de doigts au-dessus du
genou, et donne les nerfs sciatique poplité externe et sciatique
poplité interne (fig. 17).

Figure 17 - Trajet du nerf grand sciatique

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Contracté/Relâché, Encore une fois ?

3.3. PHYSIOLOGIE

Les muscles ischio-jambiers ont donc, de part leurs insertions et


leurs orientations, une physiologie qui autorise des mouvements
d’extension de la cuisse sous le bassin et de flexion de jambe sous la
cuisse (fig. 18).

Figure 18 - Physiologie des ischio-jambiers

Nous pouvons associer à ces mouvements principaux, une légère


composante de rotation du tibia sous le fémur :

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Contracté/Relâché, Encore une fois ?

● Rotation interne pour le demi-tendineux et le


demi-membraneux,

● Rotation externe pour le biceps crural.

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- PARTIE II -
LES TECHNIQUES D’ÉNERGIE
MUSCULAIRE

Le but de cette étude étant de tester cliniquement la mise en


place du protocole Mitchell, il est intéressant d’en détailler le
fonctionnement. Cette partie nous résume l’origine des techniques
d’énergie musculaire de Mitchell et leur mise en application.

1. HISTORIQUE

Le concept à l’origine des techniques d’énergie musculaire est


basé sur les travaux et les observations de Sherrington qui donnent
une part importante aux voies et à la conduction de l’influx nerveux
pour les muscles. Fred L. Mitchell, Sr. D.O. (1909-74) s’est ensuite
inspiré des premiers travaux de Harrison Fryette10 sur le rôle des
muscles et de Chapman11 sur les lois d’innervation. Ses premières
publications en 1948 traitent principalement du bassin mais
permettent l’émergence d’un concept central qui servira de base pour
les MET.

Mitchell Sr. continue d’approfondir ses travaux et confronte les


siens à ceux de Carl Ketter en 1948, puis à ceux de Thomas J. Ruddy12
qui ont utilisé la contraction musculaire dans le but de rendre de la
mobilité et améliorer le drainage lymphatique de certaines parties du
corps. C’est ainsi que le concept des MET est apparu avec la notion
pour la première fois pour le patient de devoir pousser une partie de
son corps dans une direction spécifique avec une contre-force précise

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Contracté/Relâché, Encore une fois ?

exercée par le praticien. La première publication des travaux


effectués par Fred L. Mitchell Sr. et son fils Fred L. Mitchell Jr. est
faite dans leur ouvrage The Muscle Energy Manual3.

Aujourd’hui les techniques myotensives sont utilisées dans le


monde entier aussi bien dans le cadre de l’ostéopathie, de la
chiropraxie, dans celui de la kinésithérapie active ou bien encore de la
préparation et de l’entretien physique.

2.LES TECHNIQUES D’ÉNERGIE MUSCULAIRE (MET)

Les techniques d’énergie musculaire (MET) sont des techniques


actives nécessitant une participation du patient. Nous les opposons
aux techniques passives que sont thrust, détente des tissus mous,
séquence de Traitement Ostéopathique Général (TOG) ou technique
fonctionnelle fasciale dans lesquelles le patient est inactif.

Les MET ont en commun d’utiliser la contraction musculaire et


sa commande nerveuse pour aboutir à un travail mécanique qui aura
pour but une mobilisation ou une stabilisation segmentaire au niveau
des articulations. Elles sont utilisées pour allonger des muscles
contracturés, spasmés ou hypertoniques, pour renforcer des muscles
hypotoniques, pour faire régresser un œdème local ou bien encore
pour corriger un mouvement articulaire limité.

Ces techniques d’énergie musculaire vont nécessiter pour leur


exécution un positionnement précis du patient afin de déterminer la

- 37 -
Contracté/Relâché, Encore une fois ?

barrière du mouvement, à savoir une barrière musculaire,


correspondant à une mise en tension du muscle non forcée et non
douloureuse. Nous décrivons ici les principales techniques de
correction des MET et leurs paramètres d’application (fig. 19).

Figure 19 - Les techniques d'énergie musculaire

▪ LA CONTRACTION ISOTONIQUE OU ISOCINÉTIQUE

- 38 -
Contracté/Relâché, Encore une fois ?

Dans ce type de contraction, la force de l’opérateur est plus


faible que la force du patient. La contraction est concentrique, c’est à
dire que le muscle rapproche ses insertions et effectue la totalité de
sa course avec une contre résistance augmentant à chaque
contraction mais toujours d’intensité inférieure à l’effort développé.

Un muscle est constitué d’un grand nombre de fibres


musculaires, toutes de différents diamètres. Les petites sont les
premières recrutées au début de la contraction. Avec une force de
résistance plus importante, de nouvelles fibres, plus grosses que les
précédentes sont recrutées. C’est le principe de Henneman13. Les
contractions isocinétiques utilisent ce principe. Sur chaque
contraction successive, nous augmentons la force de résistance
appliquée au muscle et ainsi son degré d’excitabilité. Ceci a pour effet
de stimuler des fibres dont le seuil d’excitabilité est de plus en plus
élevé : les fibres toniques dont le seuil est bas dans un premier temps,
puis les fibres tonico-phasiques dans un deuxième temps.

La contraction isotonique recrute ainsi par ce mécanisme


d’action un nombre de fibres musculaires plus important. Elle
permet de tonifier le muscle agoniste (celui que l’on fait travailler) et
d’inhiber le muscle antagoniste. Le muscle augmente son tonus
musculaire. Ces techniques permettent de stimuler un muscle
hypotonique.

- 39 -
Contracté/Relâché, Encore une fois ?

▪ LA CONTRACTION ISOLYTIQUE

Dans ce type de contraction, la force de l’opérateur est


supérieure à la force du patient. La contraction est excentrique, c’est
à dire que les insertions du muscle sont écartées.

C’est un phénomène non physiologique. Cette contraction se


déroule à partir d’une position d’extrême amplitude en étirement et
avec une contraction maximale contre résistance réciproque. Lors de
la phase de relâchement musculaire, nous profitons de la période
réfractaire post-contraction pour réaliser un étirement du muscle.
L’action du praticien dans l’axe des fibres musculaires sépare les
liaisons d’actine/myosine fixées dans un muscle spasmé. Autrefois
réalisé en un étirement rapide, nous préférons maintenant utiliser
une oscillation ou vibration rapide dans la contre-force qui
permettra d’associer à l’effet défibrosant mécanique un effet
circulatoire.

Le but de cette technique est de défibroser les tissus d’un muscle


hypertonique et spasmé ; elle s’appliquera particulièrement pour le
traitement des contractures chroniques des muscles.

▪ LA CONTRACTION ISOMÉTRIQUE

C’est ce type de contraction qui va être utilisé dans notre étude.


Ici la force de l’opérateur est égale à la force développée par le
patient. La longueur du muscle ne varie pas au cours de la
contraction.

La contraction isométrique va mettre en jeu les FNM et les OTG


auxquels nous pouvons associer les réflexes myotatique et

- 40 -
Contracté/Relâché, Encore une fois ?

myotatique inversé. Lors de cette contraction, sans variation de


longueur musculaire, les fibres intrafusales du FNM ne sont pas
sollicitées alors que les OTG sont sensibles à la variation de force. Les
OTG vont réagir en inhibant le muscle afin d’éviter de voir une
tension trop importante se développer. Les FNM innervés par les
motoneurones γ, eux-mêmes sous la dépendance d’un rétro-contrôle
des neurones des circuits locaux, vont subir une variation de leur
seuil d’excitabilité. Les FNM pourront ainsi être d’avantage étirés
avant de déclencher une contraction réflexe.

Par ces mécanismes, les contractions isométriques permettent


au muscle de s’allonger davantage, laissant à l’articulation une plus
grande amplitude de mouvement.

3.PROTOCOLE MITCHELL DES MET ISOMÉTRIQUES 3

Notre étude portant sur le protocole Mitchell, il est donc


important de respecter la mise en application de celui-ci dans les
différents paramètres d’exécution que Mitchell décrit : mise en
tension, force de contraction et durée des contractions afin de
pouvoir observer précisément le paramètre qui nous intéresse à
savoir la variation du nombre de contractions.

Un traitement utilisant les MET se fait donc en respectant


une certaine chronologie et selon certains critères
d’application :

- MISE EN TENSION. Elle se fait passivement, c’est à dire par le


praticien et sans aide du patient, à partir d’une position de

- 41 -
Contracté/Relâché, Encore une fois ?

repos et ce jusqu’à la barrière musculaire du muscle sur


lequel nous souhaitons travailler.

- 42 -
Contracté/Relâché, Encore une fois ?

- 1re CONTRACTION. Le praticien doit guider le patient pendant la


contraction ; il lui indique la direction et la force du
mouvement à produire à son ordre. La contraction dure deux
à trois secondes. La force de contraction est variable selon le
muscle sur lequel nous souhaitons agir : elle est selon
Mitchell (fig. 19), légère pour un muscle mono-articulaire (F
≤ 500 mg) et modérée pour un muscle poly-articulaire (F = 5
– 20 Kg). Une force trop importante mettrait en jeu d’autres
muscles que ceux sur lesquels on souhaite travailler. Le
praticien résiste au mouvement, il n’y a pas de mouvement
de l’articulation.

- 1er TEMPS DE RELAXATION. Dès que le praticien lui annonce « STOP,


fin de la contraction », le patient doit cesser immédiatement
et totalement toute contraction et doit se relâcher alors
complètement ; il peut pour cela être encouragé par le
praticien qui lui propose de prendre une inspiration
profonde. Nous attendons deux à trois secondes pour
s’assurer du relâchement du patient.

- NOUVELLE MISE EN TENSION. Le praticien gagne dans l’étirement


du muscle. Il emmène passivement le patient jusqu’à la
nouvelle barrière musculaire.

- 2e CONTRACTION, 2e TEMPS DE RELAXATION, NOUVELLE MISE EN TENSION, 3e


CONTRACTION ET 3e TEMPS DE RELAXATION. Les opérations
précédentes sont donc ici répétées en veillant bien à respecter
les indications décrites antérieurement.

- FIN DE LA TECHNIQUE. Après le 3e temps de relaxation, le praticien


détermine une dernière fois la nouvelle barrière musculaire

- 43 -
Contracté/Relâché, Encore une fois ?

créée. Il ramène ensuite passivement le patient dans sa


position de départ.

- 44 -
Contracté/Relâché, Encore une fois ?

- PARTIE III -
MATERIEL ET MÉTHODES

Notre étude est réalisée sur une période de 4 semaines entre les
mois de novembre et décembre 2007. Elle est exécutée toujours dans
les mêmes locaux afin que tous les sujets bénéficient des mêmes
conditions d’expérimentation, évitant ainsi toute perturbation
extérieure pouvant modifier nos résultats.

1. MATÉRIEL

1.1. POPULATION SOURCE

Notre recrutement se fait au sein de l’École Supérieure


d’Ostéopathie (ESO) Paris-Marne la Vallée pour des raisons de
disponibilité de locaux pour notre expérimentation. Notre population
est donc composée majoritairement de jeunes étudiants.

1.2. SÉLECTION DES SUJETS

1.2.1. CRITÈRES D’INCLUSION

⮚ Homme ou femme âgé d’au moins 18 ans


⮚ Sans motif de consultation

1.2.2. CRITÈRES D’EXCLUSION

- 45 -
Contracté/Relâché, Encore une fois ?

⮚ Algie d’un ou des membres inférieurs


⮚ Algie du segment lombaire et/ou du bassin
⮚ Pathologie organique ou rhumatismale sur le segment
jambier
⮚ Pathologie organique ou rhumatismale sur le segment
lombaire et/ou le bassin
⮚ Pathologie nerveuse, centrale ou périphérique
⮚ Traumatisme de moins d’un mois au niveau des
membres inférieurs

1.3. TYPE D’ÉTUDE

C’est un essai clinique comparatif et randomisé.

Nous avons déterminé préalablement grâce à une pré-étude, la


nécessité pour notre protocole de mettre en place cinq groupes
d’études. Chaque groupe comporte 40 sujets, chaque sujet est réparti
de façon aléatoire selon notre table de randomisation (annexe I). Au
total 200 sujets participent à l’étude.

Groupe A : Groupe témoin au sein duquel ne sera effectuée


aucune contraction
Groupe B : Chaque patient recevra une série de
contracté/relâché
Groupe C : Chaque patient recevra quatre séries de
contracté/relâché
Groupe D : Chaque patient recevra sept séries de
contracté/relâché
Groupe E : Chaque patient recevra dix séries de
contracté/relâché

- 46 -
Contracté/Relâché, Encore une fois ?

2.MÉTHODES

Notre étude porte sur l’application d’une technique d’énergie


musculaire (MET) au niveau des ischio-jambiers. Ces derniers sont
extenseurs de hanche et fléchisseurs de genou et donc également
limitateurs de la flexion de hanche et de l’extension de genou.
L’application des MET au niveau des ischio-jambiers, en étirant ces
muscles, va ainsi nous permettre d’observer les variations
d’amplitude articulaire dans ces paramètres préalablement limités.

2.1. PRISE DE MESURE

Les ischio-jambiers sont des muscles poly-articulaires,


fléchisseurs de genou et extenseurs de coxo-fémorale. Il faut donc
s’assurer d’effectuer notre mesure dans un seul de ces paramètres et
sans compensation du rachis lombaire en flexion, de l’iliaque
homolatéral en rotation postérieure ou du genou en flexion.
Cédric Thieblemont expose un protocole pour la mesure des
variations d’amplitude des ischio-jambiers14 : ses travaux décrivent
le positionnement du patient pour la prise de mesure et le paramètre
mesuré évitant au maximum tout biais de mesure.

2.1.1. POSITION DU SUJET

Nous avons décidé de prendre comme référence les travaux de


Cédric Thieblemont et sa description du positionnement ; nous
décrivons ici la position pour une mesure effectuée sur la jambe
droite :

Le sujet se présente en sous-vêtements afin de ne pas


occasionner de gênes ni dans le marquage des repères osseux ni

- 47 -
Contracté/Relâché, Encore une fois ?

dans les mouvements de positionnement et de mesure. Il se


place dos à un mur en appui sur ses deux pieds, l’arrière des
talons approximativement à 30 cm du mur. Le patient se laisse
glisser le long du mur par un appui unipodal sur sa jambe
gauche. Il fléchit progressivement la jambe gauche en
descendant alors que la jambe droite reste en extension de
genou, le talon droit va alors doucement avancer. Le patient
évolue le long du mur jusqu’à se retrouver assis sur le sol avec la
jambe gauche en triple flexion et la jambe droite, celle de la
mesure, allongée et détendue (pied relâché pour éviter toute
tension parasite des muscles jumeaux de la jambe) (photo 1,2 &
3).

Photo 1 - Positionnement du patient


(1)

Photo 2 - Positionnement du
patient (2)

- 48 -
Contracté/Relâché, Encore une fois ?

Photo 3 - Positionnement du patient (3)

Nous veillons alors à ce que le patient soit bien assis sur ses
deux ischions, que son bassin et son dos soient bien en contact
avec le mur et que la triple flexion du membre inférieur gauche
soit maximale. Si cela est possible pour le sujet, le talon du pied
gauche est en contact avec l’ischion gauche. Cette position
permet un blocage du bassin :

- 49 -
Contracté/Relâché, Encore une fois ?

- dans le plan sagittal par la flexion maximale de hanche


en avant et par l’appui de la colonne lombaire contre le
mur en arrière ;
- dans le plan vertical par l’appui des deux ischions ;
- dans le plan horizontal par la flexion maximale de
hanche.

Pour s’assurer que le patient se replace dans la même position


entre les deux prises de mesures, nous noterons son positionnement
initial. Nous réaliserons donc une marque sur le sol au niveau du
talon du membre inférieur qui est en extension (photo 4).

Photo 4 - Marque de positionnement et repères

2.1.2. TEST & PRISE DE MESURE

A partir de la position précédemment décrite, la prise de mesure


qui nous permettra d’objectiver notre étude est la distance entre le
sol et l’extrémité inférieure du membre traité. Cette mesure se fera à
l’aide d’un mètre à ruban (photo 5).

- 50 -
Contracté/Relâché, Encore une fois ?

Photo 5 - Mètre à ruban


Lors de la première mesure nous réalisons une marque au niveau
du bord supérieur de la malléole péronière qui nous servira de repère
osseux fixe entre les deux mesures (cf. photo 4).

La prise de mesure se fait grâce à deux expérimentateurs. Le 1er


expérimentateur évalue la barrière musculaire en emmenant le
membre inférieur du patient qui est en extension sur le sol jusqu’à la
mise en tension des ischio-jambiers ; mouvement de flexion de
coxo-fémorale. Le 2e expérimentateur en profite pour déterminer la
distance entre le sol et la marque de la malléole péronière (photo 6 &
7).

- 51 -
Contracté/Relâché, Encore une fois ?

Photo 6 - Évaluation de la barrière musculaire

- 52 -
Contracté/Relâché, Encore une fois ?

Photo 7 - Mesure de la distance sol/malléole péronière

L’examinateur évaluant la barrière musculaire veille également


à garder le genou en extension et le membre inférieur en position
neutre de rotation (axe médian du pied au zénith) afin d’éviter tout
mouvement au niveau de la malléole péronière ou toute mise en
tension parasite des muscles rotateurs.

Le patient durant cette étape doit être totalement détendu, toute


contraction pouvant fausser les tests. Nous lui demanderons dans ce
but de fermer les yeux pendant les tests et de se détendre au
maximum.

- 53 -
Contracté/Relâché, Encore une fois ?

Chaque prise de mesure ne pourra être effectuée qu’une seule


fois car la recherche de la barrière musculaire peut constituer un
étirement et donc biaiser les résultats d’une deuxième prise de
mesure.

2.2. DÉROULEMENT DE L’ÉTUDE

Par souci d’objectivité et afin d’éviter un biais de mesure l’étude


sera réalisée par deux praticiens : P1 et P2. L’examinateur réalisant
les tests avant et après la technique n’aura pas connaissance de la
répartition des sujets dans les différents groupes. P1 est le praticien
qui effectue la répartition des sujets dans les groupes, mesure la
distance entre le sol et la malléole péronière et exécute la technique.
P2 réalise les tests.

Pour chaque sujet, notre étude va se dérouler comme


suit :

⮚ Après avoir vérifié les critères d’éligibilité, P1 fait lire et


signer au sujet la lettre de consentement éclairé de participation
à l’étude (annexe II) ;

⮚ P2 pénètre dans la pièce, positionne le patient, note les


repères du patient et effectue le premier test d’amplitude
articulaire en évaluant la barrière musculaire. P1 détermine alors
la première mesure et la reporte sur la grille de mesure (annexe
III). P2 ressort de la pièce ;

⮚ P1 définit selon son mode de répartition aléatoire le


groupe d’appartenance du sujet ;

- 54 -
Contracté/Relâché, Encore une fois ?

⮚ P1 effectue le nombre de séquences de contracté/relâché


en rapport avec le groupe dont fait parti le sujet. Si le sujet fait
parti du groupe témoin nous laissons passer un laps de temps de
quelques minutes (afin que cela corresponde au temps moyen
d’exécution de la technique) avant d’effectuer l’étape suivante
pour ne pas influencer P2 ;

⮚ P2 pénètre de nouveau dans la pièce, et sans


communication entre les deux praticiens, positionne le patient
en respectant les repères et effectue le deuxième test
d’amplitude articulaire en évaluant la nouvelle barrière
musculaire. P1 détermine alors la deuxième mesure et la reporte
sur la grille de mesure ;

⮚ Fin de l’expérimentation.

2.3. TECHNIQUE UTILISÉE

L’étirement des ischio-jambiers pour notre expérimentation est


accompli avec une technique d’énergie musculaire en contraction
isométrique en respectant le protocole décrit par Fred Mitchell.

Nous décrivons ici la technique comme réalisée sur la jambe droite :

1. Le patient en position de départ est allongé en décubitus


dorsal sur la table ; le praticien se place du coté du membre à
traiter, donc de celui qui a été mesuré précédemment, ici à droite
de la table ;

- 55 -
Contracté/Relâché, Encore une fois ?

2. Le praticien emmène passivement la jambe du sujet en


flexion de cuisse sur le bassin jusqu’à sentir une première barrière
musculaire. Tout en conservant la flexion de hanche, le praticien
place l’extrémité inférieure de la jambe droite du patient sur son
épaule droite. En se redressant sur ses jambes le praticien crée une
extension de la jambe sous la cuisse jusqu’à sentir la barrière
musculaire de la mise en tension des ischio-jambiers (photo 8) ;

3. À partir de cette mise en tension initiale, le praticien


demande la 1re contraction au patient (après lui avoir signifié les
paramètres de force et de respect des ordres de contraction) en lui
expliquant de pousser avec l’extrémité inférieure de sa jambe
contre l’épaule du praticien (flexion de genou). Le praticien résiste
au mouvement et contrôle le bon respect des consignes ;

4. À la fin de la contraction, le praticien attend trois secondes


(période réfractaire) puis gagne dans l’étirement du muscle (si cela
est possible) en recherchant la nouvelle barrière musculaire en
gagnant en extension de genou en se redressant un peu plus sur
ses jambes (photo 9) ;

5. Les étapes 3 & 4 sont répétées selon le nombre de


contractions que nous souhaitons effectuer pour chaque sujet ;

6. Le patient est ramené passivement par le praticien dans sa


position de départ.

- 56 -
Contracté/Relâché, Encore une fois ?

Photo 8 - Mise en tension à la 1re barrière musculaire

Photo 9 - Recherche de la nouvelle barrière musculaire

- 57 -
Contracté/Relâché, Encore une fois ?

- 58 -
Contracté/Relâché, Encore une fois ?

- PARTIE IV -
RÉSULTATS

Suite à notre expérimentation nous avons donc 200 grilles de


mesures, une pour chaque sujet, qui comprennent elles-mêmes deux
mesures chacune. Toutes ces données sont répertoriées avec le
logiciel Excel®, version 2003, sous la forme d’un tableau (annexe
IV). Le logiciel Statistica®, version 8.1, est notre outil d’analyse
statistique. Notre seuil de signification est 0.05. Les tableaux
complets d’analyse statistique sont présentés en annexe (annexe V).

1. LA POPULATION ÉTUDIÉE

La population de notre étude est composée d’hommes et de


femmes. Sa distribution globale (tab. I) et au sein de chaque groupe
(fig. 20), s’est faite au hasard par notre recrutement et notre table de
randomisation.

Tableau I - Répartition homme/femme de notre effectif

Effectif (%)

Hommes 97 48.5
Femmes 103 51.5
200 100

- 59 -
Contracté/Relâché, Encore une fois ?

Figure 20 - Répartition homme/femme selon les groupes

Nous tenons compte de la répartition selon le sexe dans chaque


groupe afin de s’assurer de la représentativité homme/femme de
notre étude. Nous effectuons pour cela un test de Chi2 de Pearson (tab.
II).

Tableau II - Chi2 de la répartition homme/femme de nos groupes d'étude

Chi2 dl p

Chi2 de
2.522270 dl = 4 p = 0.64065
Pearson
Chi2 Max-Vr. 2.534303 dl = 4 p = 0.63851

La répartition par randomisation de notre population dans les


différents groupes a permis d’obtenir des groupes homogènes. Nous

- 60 -
Contracté/Relâché, Encore une fois ?

ne retrouvons pas de différences significatives de la distribution


entre les hommes et les femmes dans nos cinq groupes d’étude (p =
0.64).

2.LES RÉSULTATS DE NOTRE ÉTUDE

Les résultats de notre étude s’appuient sur les variations


d’amplitude avant et après les MET. Nous avons vérifié si les groupes
à l’origine sont comparables. Nous avons analysé les amplitudes
moyennes avant la technique dans chaque groupe afin de s’assurer
qu’il n’y a pas dans les résultats un effet lié aux groupes. Nous avons
évalué aussi les amplitudes moyennes avant la technique entre les
hommes et les femmes pour déterminer si ces moyennes sont
comparables.

Nous avons effectué pour cela un test univarié de significativité


de l’amplitude avant la technique en comparaison avec le sexe des
sujets et leurs groupes (tab. III).

Tableau III - Comparaison des amplitudes avant la technique

SC Dl MC F p

Effet
0.0000
Sexe 3142.6 1 3142.6 63.540
00
0.5269
Groupe 158.1 4 39.5 0.799
46

Erreur 9397.1 190 49.5

- 61 -
Contracté/Relâché, Encore une fois ?

Nous avons observé que les amplitudes moyennes avant la


technique dans les cinq groupes d’études ne présentaient pas de
différences significatives
(p = 0.53). Nos groupes d’études sont donc comparables.

Nous avons aussi observé que les amplitudes moyennes avant la


technique différaient de manière significative selon le sexe du sujet
(p < 0.000001). Nous présentons donc désormais les amplitudes et
leurs variations distinctement selon le sexe (fig. 21).

Figure 21 - Amplitude moyenne avant la technique

- 62 -
Contracté/Relâché, Encore une fois ?

Pour faciliter l’interprétation des résultats, nous utilisons


dorénavant une nouvelle variable : l’indice de gain (I %). Calculé pour
chaque sujet, il correspond à la variation d’amplitude entre avant et
après la technique exprimé en pourcentage.

( Amplitude après la technique - Amplitude avant la technique )


I%=
× 100
Amplitude avant la technique

Nous avons donc maintenant des variations d’amplitude


exprimées selon leur indice de gain (tab. IV & fig. 22).

Tableau IV - Indice de gain

Indice Indice Indice


Indice
gain gain gain
Groupe gain
Err-Typ – +
Moy.
e 95.00% 95.00%
Homm
e
-
Témoin 4.59229 2.879134 10.27146
1.08688
1 Contraction 14.52153 2.616826 9.35976 19.68329
36.8646
4 Contractions 30.67595 3.137464 24.48721
8
7 Contractions 10.50748 2.879134 4.82831 16.18666
10
15.08150 2.806233 9.54613 20.61688
Contractions
Femme
-
Témoin 3.45990 2.738603 8.86187
1.94207
1 Contraction 11.75509 3.043787 5.75113 17.75904
4 Contractions 21.72068 2.561729 16.66760 26.77376
7 Contractions 13.10829 2.738603 7.70632 18.51027
10
9.21522 2.806233 3.67985 14.75060
Contractions
Les indices de gain sont exprimés en pourcentage

- 63 -
Contracté/Relâché, Encore une fois ?

Figure 22 - Indice de gain

Nous avons vérifié s’il existait un rapport significatif entre les


variations de l’indice de gain et le sexe des sujets. Nous avons
effectué un test univarié de significativité de l’indice gain selon les
groupes des sujets (tab. V).

Tableau V - Significativité de la variation de l’indice de gain selon le groupe

Degré de
SC MC F p
liberté

Effet
0.07282
Sexe 512.54 1 512.54 3.2542
4

Groupe 9962.0 4 2490.52 15.8129 0.00000


9 0

- 64 -
Contracté/Relâché, Encore une fois ?

29924.
Erreur 190 157.50
79

Nous observons qu’il n’y a pas de différence significative dans


les variations de l’indice de gain selon que le sujet soit un homme ou
une femme (p = 0.07).

En revanche, il existe une différence significative dans les


variations de l’indice de gain des sujets selon le groupe dont ils font
partie (p < 0.000001).

Par une simple lecture des résultats, nous pouvons observer sur
notre population que les MET exécutées de 1, 4, 7 ou 10 fois
présentent toujours un I % plus important que les groupes témoins.
Le groupe témoin a un I % de 3.46 % chez les femmes et 4.59 % chez
les hommes tandis que le plus faible I % est de 9.21 % chez les
femmes pour le groupe avec 10 contractions et de 10.51 % chez les
hommes pour le groupe avec 7 contractions.

Graphiquement, il semble que le groupe avec quatre


contractions présente un indice de gain plus important, pour les
hommes et pour les femmes. Afin de s’en assurer et pour déterminer
s’il y a des différences significatives entre les différents groupes,
nous comparons l’indice de gain entre chaque groupe. Nous avons
réalisé pour cela un test de Scheffé (tab. VI).

- 65 -
Contracté/Relâché, Encore une fois ?

Tableau VI – Comparaison de l’indice de gain entre les différents groupes

S
{1} {2} {3} {4} {5} {6} {7} {8} {9} {10}
e
Groupe 4.592 14.52 30.67 10.50 15.08 3.459 11.75 21.72 13.10 9.215
x
3 2 6 7 2 9 5 1 8 2
e
.68685 .00006 .98910 .65692 1.0000 .96610 .86597 .99816
{1} H T 1 3 5 3 0 7
.024071
6 0
.08306 .99922 1.0000 .99997 1.0000 .99241
{2} H 1 C° .686851
2 7 0
.485162
4
.918121
0 4
.08306 .03299 .84168 .04394
{3} H 4 C° .000063
2
.010277 .141522 .000011
8 0 2
.003196

{4 .99922 .99830 .95685 1.0000 .49105 .99998 1.0000


H 7 C° .989105 .010277
} 7 8 9 0 9 3 0
1.0000 .99830 .99990 .96086 .99999 .98764
{5} H 10 C° .656923
0
.141522
8
.461197
3 0 8 8
{6 .95685 .90229 .00678 .98826
F T 1.00000 .485162 .000011 .461197 .717856
} 9 7 0 1
.99997 .03299 1.0000 .99990 .90229 1.0000 .99999
{7} F 1 C° .966107
4 8 0 3 7
.710951
0 0
.84168 .49105 .96086 .00678 .80760 .29490
{8} F 4 C° .024071 .918121
0 9 0 0
.710951
9 4
{9 1.0000 .04394 .99998 .99999 1.0000 .80760 .99943
F 7 C° .865976 .717856
} 0 2 3 8 0 9 5

{10 .99241 1.0000 .98764 .98826 .99999 .29490 .99943


F 10 C° .998160 .003196
} 4 0 8 1 0 4 4

Légende : H = Homme ; F = Femme ; T = Témoin ; C° = Contraction

Nous avons comparé uniquement les résultats des différents


groupes d’hommes entre eux et réciproquement chez les femmes.
Nous observons effectivement que c’est par rapport aux groupes où
nous avons effectué quatre contractions, chez les hommes et chez les
femmes, que l’indice de gain est significativement différent de celui
des autres groupes.

Chez les femmes, en comparant les groupes à partir de l’indice


de gain du groupe témoin, celui où nous n’effectuons aucune
technique (I % = 3.46 %), nous pouvons voir que seul le groupe avec
quatre contractions (I % = 21.72 %) présente une différence

- 66 -
Contracté/Relâché, Encore une fois ?

significative (p = 0.006780). Malgré cela nous ne noterons pas


d’autres différences significatives entre les autres groupes, ni avec le
groupe témoin, ni avec le groupe à quatre contractions.
Chez les hommes nous observons également que la seule
différence significative (p = 0.000063) entre les indices de gain par
rapport au groupe témoin (I % = 4.59 %) se fait là aussi avec le
groupe comportant à quatre contractions
(I % = 30.68 %). Nous observons également dans un deuxième temps
que l’indice de gain du groupe quatre contractions est
significativement différent de celui du groupe à sept contractions (I
% = 10.51 %) (p = 0.010277).

Le groupe avec quatre contractions (chez les femmes et chez les


hommes) se distingue donc des autres car c’est le seul à être
significativement différent par rapport au groupe témoin.

- 67 -
Contracté/Relâché, Encore une fois ?

- PARTIE V -
DISCUSSION

1. VÉRIFICATION DE NOTRE HYPOTHÈSE

1.1. HYPOTHÈSES

1.1.1. FORMULATION DE L’HYPOTHÈSE

Notre mémoire a pour but de répondre aux questions suivantes :


existe-t-il un intérêt à effectuer des contractions successives lors de
l’application des techniques d’énergie musculaire ? Le nombre de
contractions successives aura-t-il un impact sur les variations
d’amplitude articulaire observées ?

1.1.2. LES AUTRES HYPOTHÈSES

Avant de commencer notre étude nous ne savions pas à quels


résultats nous attendre. Nous étions en droit de nous demander si au
fur et à mesure des contractions successives le gain sur les variations
d’amplitude articulaire n’allait pas tendre vers un palier et donc finir
par stagner. Une autre possibilité fût que le gain d’amplitude soit
croissant ; le nombre de contractions servirait alors uniquement à
normaliser la boucle γ.
Notre étude nous permet en même temps de répondre à ces
interrogations.

- 68 -
Contracté/Relâché, Encore une fois ?

1.2. INTERPRÉTATION DES RESULTATS STATISTIQUES

Au sein du groupe témoin, bien que ne soit effectuée aucune


technique, les sujets présentent en moyenne un léger gain
d’amplitude. Ce phénomène s’explique par la simple prise de mesure
qui réalisée toujours deux fois, emmène le muscle jusqu’à la barrière
musculaire ce qui a pour conséquence de l’étirer et donc d’augmenter
son amplitude. L’indice de gain sera donc différent de zéro. Nous
pouvons également mettre en avant le fait qu’entre les deux mesures
aucune technique n’est effectuée et le patient reste allongé sur la
table durant environ cinq minutes. Ce laps de temps va permettre une
détente du patient avec une diminution de son tonus musculaire, ce
qui va entraîner une augmentation de l’amplitude mesurée et donc
une variation de l’indice de gain.

Les groupes avec des contractions selon le protocole des MET


ont tous un indice de gain supérieur au groupe témoin ; cela
s’explique donc par les différents processus physiologiques mis en
jeu lors d’une contraction isométrique. En outre, le gain obtenu est
en moyenne maximal pour le groupe avec quatre contractions. Notre
étude prouve, sur notre population, qu’il est intéressant d’effectuer
des contractions successives afin d’avoir un effet sur l’allongement
du muscle qui a travaillé. Il est aussi intéressant d’observer sur notre
échantillon que le gain maximum d’amplitude n’est pas en rapport
avec le nombre de séries de contracté/relâché maximum.

Le phénomène que nous observons dans notre étude peut


s’expliquer de plusieurs manières. Premièrement la technicité du
praticien peut être mise en cause ; en effet la recherche de la barrière
musculaire aux différentes phases d’exécutions de la technique

- 69 -
Contracté/Relâché, Encore une fois ?

risque, si cette dernière est dépassée, de mettre en jeu le réflexe


myotatique et donc de déclencher une contraction réflexe. Pour un
patient dont le nombre de séries de contracté/relâché est important,
il y a alors d’avantage de fois la phase de recherche de la barrière
musculaire, ce qui augmente d’autant plus le risque de déclencher le
réflexe myotatique pour ce patient. Deuxièmement, nous avons
observé lors de la réalisation de notre étude que la technique utilisée
pouvait devenir inconfortable à la longue. L’inconfort déclenché par
le maintien prolongé du positionnement lors de la technique met
alors en péril le respect du protocole décrit par Fred Mitchell et donc
les résultats escomptés. Troisièmement la force déployée par les
patients est souvent trop importante malgré les consignes
données par le praticien. Une contraction trop forte et surtout répétée
plusieurs fois successivement risque de faire reculer la contre-force
exercée par le praticien ; en cas de raccourcissement des fibres
musculaires, le contexte est alors celui des contractions
isocinétiques. Ces contractions créent un recrutement de fibres
musculaires et non pas le relâchement souhaité.

D’un point de vue physiologique, la position pour exécuter la


technique avec la jambe en l’air associé aux efforts des contractions
demandées aux sujets entraîne une modification de la trophicité du
membre inférieur traité ; en effet la gravité et les besoins
métaboliques du muscle qui se contracte sont à l’origine d’une
diminution des apports sanguins locaux. Le muscle ne peut plus se
relâcher convenablement expliquant ainsi les résultats retrouvés au
cours de notre étude. Les fourmillements et/ou les douleurs dans le
membre traité, décrits par certains patients recevant sept ou dix
séries de contractions, s’expliquent par le même processus
physiologique comme le suggère William Ganong dans son ouvrage
Physiologie médicale15.

- 70 -
Contracté/Relâché, Encore une fois ?

1.3. CONCLUSION DE L’ANALYSE STATISTIQUE

Quatre séries de contractions successives avec un gain en


étirement après une phase de relâchement post-contraction ; c’est
dans ces conditions, celles décrites par Mitchell, que nous observons
les meilleurs résultats. Les gains d’amplitude sont les plus élevés et
présentent aussi le meilleur compromis entre la facilité d’application
du protocole des MET et le respect du confort du patient. Les
différences avec les autres groupes, témoins ou actifs, sont
significatives et importantes.

Notre étude montre donc, d’après les résultats observés sur


notre population, qu’il y a un intérêt à effectuer des contractions
isométriques afin d’étirer les ischio-jambiers et donc de gagner dans
l’amplitude articulaire de la coxo-fémorale. En effet les groupes
témoins sont ceux avec les gains les plus faibles.

Notre étude montre aussi l’influence du nombre de fois où les


séquences de contracté/relâché sont effectuées. Même si pour tous
les groupes traités les gains sont plus importants, en comparaison
avec le groupe témoin, on observe des variations notables entre les
différents groupes. Nous observons que les gains augmentent
progressivement avec zéro, puis une et enfin quatre contractions,
c’est avec ce nombre de séquences qu’ils sont maximaux ; ensuite les
gains diminuent, en comparaison avec les gains après quatre
contractions, pour retrouver un niveau proche des gains du groupe à
une contraction.

- 71 -
Contracté/Relâché, Encore une fois ?

2.JUSTIFICATION DE NOTRE PROTOCOLE D’ÉTUDE

Au cours de la mise en place du protocole expérimental et de nos


séances d’étude, nous avons déterminé différents paramètres chez
nos sujets sur lesquels nous ne pouvons agir directement et qui
peuvent alors avoir une influence sur notre étude. Pour éviter cela
nous avons établi des critères d’exclusion dans le recrutement de
notre population.
Notre méthode et le respect de celle-ci nous ont évité au
maximum les erreurs et les approximations expérimentales. Nous
déterminons néanmoins une liste de biais que nous ne pouvons
écarter mais dont il faudra tenir compte dans l’interprétation et la
précision de nos résultats.

2.1. CRITÈRES D’EXCLUSION

Nous avons tout d’abord exclu de notre étude certains sujets


pour diverses raisons. Dans un premier temps, toute algie d’un ou
des membres inférieurs mais aussi du segment lombaire et/ou du
bassin pourrait empêcher le sujet de respecter le bon positionnement
de la prise de mesure, ce qui constituerait un biais. Au-delà du
positionnement, un sujet qui souffre ne pourra se relâcher
parfaitement, étape à part entière et importante dans notre protocole
de traitement avec les MET. Dans un deuxième temps, toute
pathologie organique ou rhumatismale sur ces segments pourra avoir
des répercussions sur les structures que nous souhaitons mobiliser et
mettre en jeu ; l’atteinte de ces structures aura une répercussion sur

- 72 -
Contracté/Relâché, Encore une fois ?

leur fonction et donc sur leur réactivité aux techniques fonctionnelles


que sont les MET. Dans un troisième temps, nous avons vu dans le
mode d’action des MET l’importance de la commande nerveuse et
l’imbrication des centres nerveux locaux et centraux ; nous pouvons
donc penser que toute pathologie nerveuse, centrale ou périphérique,
peut perturber la commande nerveuse et donc se répercuter sur
l’efficacité des MET. Enfin, l’exclusion des sujets ayant subit un
traumatisme des membres inférieurs de moins de un mois,
s’explique par le déséquilibre du corps faisant suite à ce traumatisme.
Ce déséquilibre pour éviter de solliciter le membre atteint va
entraîner des tensions parasites dans les membres inférieurs qui ne
sauront être traitées tant que subsisteront des séquelles du
traumatisme. Une durée d’un mois a été choisie car elle correspond à
la durée d’une inflammation souvent concomitante à un
traumatisme.

2.2. MÉTHODE EXPÉRIMENTALE

2.2.1. LA RANDOMISATION

Notre répartition des sujets dans les différents groupes s’est


effectuée grâce à une table de randomisation ou de permutation au
hasard à huit éléments. Cette randomisation nous permet,
premièrement de créer des groupes expérimentaux avec des
populations homogènes et comparables effaçant ainsi un effet lié aux
groupes, et deuxièmement d’être neutre dans l’enchaînement des
choix de la technique à réaliser.

- 73 -
Contracté/Relâché, Encore une fois ?

2.2.2. LA POPULATION

Notre recrutement s’est effectué au sein de notre établissement.


La population recrutée dans notre étude est donc composée
majoritairement d’étudiants qui sont des sujets, dans l’ensemble,
jeunes (moyenne d’age inférieure à 25 ans). Nous avons choisi un age
minimum de 18 ans pour des raisons médico-légales ne nécessitant
ainsi pas d’autorisation parentale.
Cette population, bien que hétéroclite, ne correspond pas à une
représentation moyenne de la population en général ; limitant alors
l’extrapolation de nos résultats.

2.2.3. LA PRISE DE MESURE

L’étude du protocole des MET nous demande de pouvoir


objectiver de manière claire et simple les différents gains
d’amplitude de nos sujets. Nous avons alors cherché un muscle ou un
groupe musculaire dont la mesure s’effectuerait uniquement sur ces
derniers sans compensation ou sans la mise en jeu d’autres éléments.
Le bassin et le rachis sur lesquels Fred Mitchell Sr. a beaucoup
travaillé présentent les inconvénients d’être l’imbrication de
nombreuses structures et d’avoir de faibles amplitudes de variations
entre chaque segment. Nous nous sommes alors tournés vers les
membres et notre choix s’est porté sur le groupe musculaire des
ischio-jambiers dont l’amplitude est importante et permet d’évaluer
les différentes variations pour chaque sujet et selon les différents
groupes. De plus le positionnement décrit nous permet d’effectuer la
mesure dans les paramètres désirés et sans la mise en jeu d’autres
structures non-souhaitées.

- 74 -
Contracté/Relâché, Encore une fois ?

Le protocole de la prise de mesure ainsi que le positionnement


associé choisi pour notre étude nous semblent la meilleure méthode
permettant une mesure précise et ce sans compensation des autres
articulations pouvant être mises en jeu par les ischio-jambiers. Une
mesure effectuée avec un goniomètre au niveau de l’articulation
tibio-fémorale présente une précision moindre et un risque plus
élevé de mettre en jeu plusieurs articulations au moment de la
mesure et ce sans contrôle par le praticien réalisant la mesure.

La prise de mesure se fait avant et après la réalisation des séries


de contracté/relâché pour des raisons de facilité expérimentale. Il
peut être intéressant de vouloir prendre la mesure d’amplitude après
chaque phase de contracté/relâché mais cela serait long et fastidieux
pour les patients de devoir se relever et se remettre en position de
test après chaque contraction. De plus la mobilisation du patient
entre chaque contraction ne respecte pas le protocole des MET. Cette
démarche peut néanmoins répondre à la question qui est de savoir si
les patients des groupes avec sept et dix contractions avaient une
amplitude importante au bout de quatre contractions et si elle a
diminué ensuite.

Le nombre de séquences à effectuer au cours de notre étude (à


savoir zéro, un, quatre, sept ou dix) a été choisi pour des raisons
théoriques afin de pouvoir évaluer l’évolution des gains avant le seuil
décrit par Mitchell mais aussi au-delà ; ce choix à également été
guidé par des raisons pratiques mises en évidence lors de notre
pré-étude. En effet effectuer la technique deux, trois, quatre cinq et
six fois aurait pu être intéressant car juste autour des intervalles
décrits par Mitchell ; mais les variations d’amplitude sur de si faibles
différences dans les nombres de séquences effectuées auraient été
insignifiantes en comparaison avec la variabilité même de la mesure
selon chaque individu. Nous avons donc un groupe témoin, un groupe

- 75 -
Contracté/Relâché, Encore une fois ?

avec une contraction (le plus faible nombre de contractions possible)


et ensuite, en augmentant de trois en trois pour que les intervalles
soient égaux, quatre contractions (groupe correspondant au
protocole décrit par Mitchell) et enfin sept puis dix contractions.

2.3. LES BIAIS

Le premier des biais à relever est la concordance


intra-examinateur, à savoir la concordance entre la première et la
deuxième mesure effectuée par le praticien. La constance également
du patient entre la première et la deuxième mesure est importante
car un changement dans son état psychique ou physique peut
entraîner une certaine variabilité dans les mesures. Ces effets sont en
partie levés par la présence dans notre étude d’un groupe témoin.

Les conditions expérimentales sont variables selon l’heure et les


différents jours d’exécution de notre étude (notre expérimentation
s’est déroulée sur quatre semaines) et peuvent interagir sur les
réactions de nos sujets et donc sur les résultats qui en découlent. La
spécificité de notre population, car majoritairement composée
d’étudiants en ostéopathie, peut nous faire penser à retrouver des
réactions aux techniques ostéopathiques (de part leur habitude à en
subir régulièrement lors de leurs différents cours) exagérées ou au
contraire minorées.

La difficulté de l’application stricte du protocole Mitchell peut


être source d’erreurs expérimentales. En effet le praticien doit veiller

- 76 -
Contracté/Relâché, Encore une fois ?

à bien guider chaque patient à chaque étape de la technique. Nous


retrouvons fréquemment des patients qui, voulant bien faire,
contractent trop fort ou d’autres qui se relâchent difficilement entre
chaque contraction et ce en dépit de tous les efforts déployés par le
praticien pour les faire se détendre. Le respect de la durée de chaque
phase est également un paramètre important car le sujet doit pouvoir
répondre instantanément aux consignes du praticien. Le
positionnement du sujet lors des prises de mesure peut lui aussi être
à l’origine de biais expérimentaux. Malgré les marques effectuées
pour que le sujet se repositionne au même endroit et le repère sur la
malléole pour marquer la mesure ; il existe toujours une certaine
variabilité dans la prise et la lecture de la mesure. De même la
précision de la mesure est un facteur de biais car la lecture avec notre
mètre à ruban ainsi que la finesse du repère osseux nous oblige à un
arrondi et nous donne une précision de l’ordre du centimètre.

Enfin un autre biais est celui retrouvé lors de la prise de mesure


et lors de l’exécution de la technique. La technicité et l’expérience des
praticiens (tous deux en 6e année d’apprentissage ostéopathique)
nous fait émettre des doutes quant à la justesse et la précision des
mesures et des recherches de barrières musculaires. En effet si la
barrière musculaire est dépassée, lors des mesures ou de la
technique, nous avons vu précédemment que cela déclencherait alors
un réflexe myotatique de contraction qui irait à l’opposé de l’effet
d’allongement recherché. Inversement si la barrière musculaire n’est
pas atteinte alors notre technique ou notre mesure serait non
spécifique.

- 77 -
Contracté/Relâché, Encore une fois ?

3.PRÉCISIONS PRATIQUES

Les précisions décrites ci-dessous résultent uniquement de


notre pratique personnelle et ne sont qu’une retranscription de notre
ressenti et de nos observations au cours de notre expérimentation sur
200 sujets.

Le confort et le bien-être du patient sont importants à prendre


en compte dans tout traitement ostéopathique ; nous notons alors
que les protocoles de traitement comprenant sept ou dix contractions
ne correspondent pas à ces critères puisque de nombreux sujets se
plaignent de douleurs pendant et à la suite de celui-ci. Certains
patients ont préféré stopper leur participation avant la fin de
l’expérimentation car la sensation d’engourdissement de leur pied,
du coté du membre traité, devenait trop douloureuse. Même dans le
cadre d’une recherche scientifique, il n’est jamais agréable de voir
souffrir un patient et il est inutile de prendre ce risque
ultérieurement dans notre pratique.

Nous notons aussi que la technique utilisée décrit la phase


d’étirement post-contraction comme un gain dans l’extension du
genou. Or il nous est arrivé de ressentir que le relâchement et que la
recherche de la nouvelle barrière musculaire pouvaient s’effectuer
selon le patient mais aussi selon la contraction soit dans l’extension
de genou, comme il est décrit conventionnellement, mais aussi dans
la flexion de hanche. Les patients gagnent donc préférentiellement
plus dans un paramètre ou dans l’autre, voir même dans les deux
pour certains ; et cela peut varier, pour le même patient, d’une
contraction à l’autre.

- 78 -
Contracté/Relâché, Encore une fois ?

Nous retrouvons dans nos résultats des gains importants,


supérieurs même à l’indice moyen de gain du groupe avec quatre
contractions, pour des sujets qui font parti des groupes avec sept ou
dix contractions. Malgré les résultats statistiques que nous avons
calculés, nous gardons bien à l’esprit que le nombre de contraction
n’est pas identique pour chaque patient. C’est notre ressenti de
praticien sur le relâchement du muscle et le gain dans l’amplitude
articulaire qui déterminera la fin de la technique.

- 79 -
Contracté/Relâché, Encore une fois ?

- PARTIE VI -
CONCLUSION

Les résultats que nous retrouvons au cours de notre étude


étaient-ils prévisibles ? Le nombre de quatre contractions est celui
que nous avons retrouvé au cours de notre étude comme permettant
le gain d’amplitude le plus important et de manière significative.
Nous sommes en droit de penser que si Fred Mitchell a décrit le
protocole d’application des MET avec trois à quatre séries
consécutives et non pas sept ou dix, c’est qu’il s’était fait son idée sur
la question. Nul doute en effet que son expérience clinique
importante, ajoutée aux expériences propres de ses prédécesseurs
comme TJ. Rudy ou C. Ketter, lui a permis de faire le choix le plus
judicieux. L’empirisme dont il a fait preuve avant la rédaction de ses
techniques traduit uniquement le manque d’une expérimentation
scientifique et non le fait d’une simple affirmation lancée au hasard.

Au vu de nos possibilités matérielles et temporelles, notre étude


s’est réalisée sur un échantillon de faible importance et assez
spécifique car au sein d’une école ; il serait maintenant intéressant de
pouvoir disposer d’un échantillon plus important et plus
représentatif afin de disposer d’une plus grande puissance statistique
et donc de résultats plus fiables. Notre étude s’est portée sur un
groupe musculaire en particulier, nos résultats auraient-ils été les
mêmes sur un autre groupe musculaire ? Plus spécifiquement, il
serait également intéressant d’essayer de démontrer la pertinence du
choix des autres paramètres du protocole de Mitchell tels que la
durée des contractions, les travaux de Tellia Ameur qui sont en cours

- 80 -
Contracté/Relâché, Encore une fois ?

de réalisation cherchent à répondre à cette question ; ou bien encore


sur la force des contractions, sur l’importance ou non de la phase de
relâchement post-contraction. Nous pouvons également envisager
de réaliser notre étude chez des sujets présentant des algies ou de
vraies restrictions de mobilité au niveau de la coxo-fémorale afin
d’en évaluer les bénéfices en terme de douleur et de gain d’amplitude.
Les MET sont des techniques qui mettent en jeu une composante
musculaire, l’état du système musculo-squelettique va jouer un rôle
dans le résultat de ces techniques ; nous pouvons donc comparer
également les variations que peuvent présenter une population de
sportifs comparée à une population sédentaire ou bien une
population au repos comparé à une population qui fait suite à un
effort physique. Il nous reste donc de multiples possibilités de
développer cette expérimentation.

D’un point de vue thérapeutique, nous pouvons aussi nous


demander si les résultats retrouvés après la réalisation de la
technique vont tenir dans le temps, voir même évoluer selon les
groupes ; une deuxième consultation à J +1 ou J +2 aurait permit de
répondre à cette question. Enfin ce qui nous a interpellé au cours de
notre étude est de constater qu’un muscle trop étiré allait finalement
se contracter ; cela pose alors la question de l’analyse des
dysfonctions tissulaires chez un patient où une contracture peut être
la résultante d’un étirement trop prolongé. Cette modification des
dysfonctions se retrouve lors de l’évolution d’une scoliose où sur un
schéma d’adaptation lente, l’étirement des muscles est remplacé par
leur contraction. Au final l’analyse des antécédents d’un patient et le
traitement des dysfonctions qui y sont associées doit tenir compte de
cette possible variation.

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Contracté/Relâché, Encore une fois ?

Les techniques d’énergie musculaire décrites par Mitchell sont


donc pleinement d’actualité dans la pratique et l’enseignement d’une
ostéopathie qui a pour but de rendre de la mobilité aux parties
restreintes de l’organisme. L’enseignement qui nous est apporté,
bien que rarement démontré, est souvent la retranscription d’anciens
écrits transmis depuis de nombreuses générations de cliniciens
depuis Still. Cette connaissance reste fiable car prouvé par des
dizaines d’années de pratique thérapeutique. Cette transmission de
l’expérience par la pratique nous pousse donc à communiquer
perpétuellement toute découverte ou toute observation et nous
montre dès la fin de nos études scolaires et à l’aube d’une nouvelle
aventure que notre formation est loin d’être finie et qu’elle sera
continue…

- 82 -
Contracté/Relâché, Encore une fois ?

LISTE DES REFERENCES

1
SHERRINGTON CS. The Integrative Action of the Nervous System. New
York : Charles Scribner's Sons;1906.

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3
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Vol.1. East Lansing : MET Press;1995.

4
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Contracté/Relâché [mémoire]. Nancy (France) : École de
Kinésithérapie de Nancy;1993.

5
BURNS DK, WELLS MR. Gross Range of Motion in the Cervical
Spine : The Effects of Osteopathic Muscle Energy Technique in
Asymptomatic Subjects. Journal of American Osteopathic Association
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POIRIER J, RIBADEAU DUMAS JL, CATALA M, ANDRÉ JM,
GHERARDI R, BERNAUDIN JF. Histologie – Les Tissus. Paris :
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AS, MCNAMARA JO. Neurosciences. Bruxelles : De Boeck;2005.

8
HUNT CC, KUFFLER SW. Stretch receptors discharges during muscle
contraction. The journal of physiology 1951;113:298-315.

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9
PATTON HD. Physiology and biophysics. Philadelphia : Saunders;1965

10
FRYETTE HH. Four innominate lesions ; their cause, diagnosis, and
treatment. Journal of American Osteopathic Association 1914;14:105.

11
OWEN C. An Endocrine Interpretation of Chapman’s Reflexes, 6th
printing. Newark : Academy for Applied Osteopathy;1992.

12
RUDDY TJ. Osteopathic Rhythmic Resistive Duction Therapy.
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inhibitability of motoneurons of different sizes. Journal of
Neurophysiology 1965;28:599-620.

14
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d’extensibilité des muscles ischio-jambiers [mémoire]. Nancy (France) :
Institut de Formation en Masso-Kinesitherapie;1996.

15
GANONG W. Physiologie médicale. Bruxelles : De Boeck
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- 84 -
Contracté/Relâché, Encore une fois ?

BIBLIOGRAPHIE

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membre inférieur. Paris : Maloine;1967.

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membre inférieur. Paris : Maloine;1967.

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Paris : Maloine;2000.

MARIEB EN. Anatomie et physiologie humaines. Paris, Bruxelles : De


Boeck;1999.

NETTER FH. Atlas d’anatomie humaine. 2e édition. Paris :


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Flammarion;2001.

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2. SUPPORTS D’ENSEIGNEMENT

CHAMAYOU C. Physiologie humaine. École Supérieure d’Ostéopathie


Paris : Émerainville;2002. UV d’enseignement de PCEO1.

DIACQUENOD J. Anatomie des membres. École Supérieure


d’Ostéopathie Paris : Émerainville;2002. UV d’enseignement de
PCEO1.

MORIN S. Biomécanique des membres. École Supérieure d’Ostéopathie


Paris : Émerainville;2002. UV d’enseignement de PCEO1.

RENAUDO S. Ostéopathie musculo-squelettique : Les techniques


d’énergie musculaire. École Supérieure d’Ostéopathie Paris :
Émerainville;2004. UV d’enseignement de PCEO3.

- 86 -
Contracté/Relâché, Encore une fois ?

LISTE DES ILLUSTRATIONS

FIGURES

Figure 1 – Muscle strié squelettique. Coupe transversale (POIRIER J, RIBADEAU


DUMAS JL, CATALA M, ANDRÉ JM, GHERARDI R, BERNAUDIN JF. Histologie – Les
Tissus. Paris : Masson;2000.) 11
Figure 2 – Cellules musculaires striées squelettiques. Coupe longitudinale (POIRIER
J, RIBADEAU DUMAS JL, CATALA M, ANDRÉ JM, GHERARDI R, BERNAUDIN JF.
Histologie – Les Tissus. Paris : Masson;2000.) 12
Figure 3 - La jonction neuro-musculaire (Cours PCEM 1. Université Paris-Val de
marne XIII. Physiologie Cellulaire. Créteil;1999.) 13
Figure 4 - Le fuseau neuro-musculaire (POIRIER J, RIBADEAU DUMAS JL, CATALA
M, ANDRÉ JM, GHERARDI R, BERNAUDIN JF. Histologie – Les Tissus. Paris :
Masson;2000.) 14
Figure 5 - L'organe tendineux de Golgi (POIRIER J, RIBADEAU DUMAS JL, CATALA
M, ANDRÉ JM, GHERARDI R, BERNAUDIN JF. Histologie – Les Tissus. Paris :
Masson;2000.) 15
Figure 6 - Organisation microscopique d'un sarcomère (Cours PCEM 1. Université
Paris-Val de marne XIII. Physiologie Cellulaire. Créteil;1999.) 17
Figure 7 - Le contrôle moteur. Organisation schématique (PURVES D, AUGUSTINE
GJ, FITZPATRICK D, HALL WC, LaMANTIA AS, McNAMARA JO. Neurosciences.
Bruxelles : De Boeck;2005.) 18
Figure 8 - Situation du motoneurone α (PURVES D, AUGUSTINE GJ, FITZPATRICK
D, HALL WC, LaMANTIA AS, McNAMARA JO. Neurosciences. Bruxelles : De
Boeck;2005.) 21
Figure 9 - Les rapports des fibres Ia (PURVES D, AUGUSTINE GJ, FITZPATRICK D,
HALL WC, LaMANTIA AS, McNAMARA JO. Neurosciences. Bruxelles : De
Boeck;2005.) 22
Figure 10 - Les rapports des fibres Ib (PURVES D, AUGUSTINE GJ, FITZPATRICK D,
HALL WC, LaMANTIA AS, McNAMARA JO. Neurosciences. Bruxelles : De
Boeck;2005.) 23
Figure 11 - Rôle du motoneurone γ lors de la contraction musculaire (PURVES D,
AUGUSTINE GJ, FITZPATRICK D, HALL WC, LaMANTIA AS, McNAMARA JO.
Neurosciences. Bruxelles : De Boeck;2005.) 25

- 87 -
Contracté/Relâché, Encore une fois ?

Figure 12 - Réponse sensitive Ia et Ib à la contraction musculaire (PURVES D,


AUGUSTINE GJ, FITZPATRICK D, HALL WC, LaMANTIA AS, McNAMARA JO.
Neurosciences. Bruxelles : De Boeck;2005.) 26
Figure 13 - Réponses sensitives Ia et Ib à l'étirement musculaire (PURVES D,
AUGUSTINE GJ, FITZPATRICK D, HALL WC, LaMANTIA AS, McNAMARA JO.
Neurosciences. Bruxelles : De Boeck;2005.) 27
Figure 14 - Le réflexe myotatique (HOPPENFELD S. Examen clinique des membres et
du rachis. Paris : Masson;1990.) 28
Figure 15 - Les muscles ischio-jambiers (BRIZON J, CASTAING J. Les feuillets
d’anatomie. Fascicule V : Muscles du membre inférieur. Paris : Maloine;1967.) 30
Figure 16 - Origine du nerf grand sciatique (BRIZON J, CASTAING J. Les feuillets
d’anatomie. Fascicule IX : Nerfs du membre inférieur. Paris : Maloine;1967.) 32
Figure 17 - Trajet du nerf grand sciatique (BRIZON J, CASTAING J. Les feuillets
d’anatomie. Fascicule IX : Nerfs du membre inférieur. Paris : Maloine;1967.) 33
Figure 18 - Physiologie des ischio-jambiers (KAPANDJI IA. Physiologie articulaire.
Fascicule II : Membre inférieur. Paris : Maloine;2000.) 34
Figure 19 - Les techniques d'énergie musculaire (MITCHELL FL Jr, MITCHELL PKG.
The Muscle Energy Manual Vol.1. East Lansing : MET Press;1995.) 37
Figure 20 - Répartition homme/femme selon les groupes (Logiciel STATISTICA®
d'analyse de données et de calcul de probabilité.) 55
Figure 21 - Amplitude moyenne avant la technique (Logiciel STATISTICA®
d'analyse de données et de calcul de probabilité.) 57
Figure 22 - Indice de gain (Logiciel STATISTICA® d'analyse de données et de calcul
de probabilité.) 59

PHOTOS

- 88 -
Contracté/Relâché, Encore une fois ?

Photo 1 - Positionnement du patient (1) (Réalisée par l’auteur.) 45


Photo 2 - Positionnement du patient (2) (Réalisée par l’auteur.) 45
Photo 3 - Positionnement du patient (3) (Réalisée par l’auteur.) 46
Photo 4 - Marque de positionnement et repères (Réalisée par l’auteur.) 47
Photo 5 - Mètre à ruban (Réalisée par l’auteur.) 47
Photo 6 - Évaluation de la barrière musculaire (Réalisée par l’auteur.) 48
Photo 7 - Mesure de la distance sol/malléole péronière (Réalisée par l’auteur.) 49
re
Photo 8 - Mise en tension à la 1 barrière musculaire (Réalisée par l’auteur.) 53
Photo 9 - Recherche de la nouvelle barrière musculaire (Réalisée par l’auteur.) 53

- 89 -
Contracté/Relâché, Encore une fois ?

LISTE DES TABLEAUX

Tableau I - Répartition homme/femme de notre effectif 54


Tableau II - Chi2 de la répartition homme/femme de nos groupes d'étude 55
Tableau III - Comparaison des amplitudes avant la technique 56
Tableau IV - Indice de gain 58
Tableau V - Significativité de la variation de l’indice de gain selon le groupe 59
Tableau VI – Comparaison de l’indice de gain entre les différents groupes 61

- 90 -
Contracté/Relâché, Encore une fois ?

TABLE DES MATIÈRES

SOMMAIRE
_________________________________________________
_____________________ 5

INTRODUCTION
7

- PARTIE I - RAPPELS ANATOMIQUES 10

1. LE TISSU MUSCULAIRE 10
1.1. HISTOLOGIE MACROSCOPIQUE 11
1.1.1. LES RHABDOMYOCYTES 12
1.1.2. LES JONCTIONS NEURO-MUSCULAIRES 13
1.1.3. LES FUSEAUX NEURO-MUSCULAIRES 14
1.1.4. LES ORGANES TENDINEUX DE GOLGI 15
1.1.5. LES CELLULES SATELLITES 16
1.2. HISTOLOGIE MICROSCOPIQUE 16
1.2.1. LA STRIATION MUSCULAIRE MICROSCOPIQUE 16
1.2.2. LE COUPLE ACTINE / MYOSINE 17

2. LA PHYSIOLOGIE MUSCULAIRE 18
2.1. RAPPORTS NERVEUX DES MUSCLES 18
2.1.1. LE CONTRÔLE MOTEUR 18
2.1.2. RAPPORTS NERVEUX EN SITUATION 20
2.1.2.1. LES FIBRES MOTRICES 20
● LE MOTONEURONE α 20
● LE MOTONEURONE γ 21
2.1.2.2. LES FIBRES SENSITIVES 22
● LES FIBRES SENSITIVES Ia 22
● LES FIBRES SENSITIVES Ib 23
2.2. LA PHYSIOLOGIE MUSCULAIRE 24
2.2.1. PHYSIOLOGIE MICROSCOPIQUE 24
2.2.2. PHYSIOLOGIE MACROSCOPIQUE 24
2.2.2.1. LA CONTRACTION MUSCULAIRE 25

- 91 -
Contracté/Relâché, Encore une fois ?

2.2.2.2.L’ÉTIREMENT MUSCULAIRE 26
2.2.2.3. LES RÉFLEXES MUSCULAIRES 27
● LE RÉFLEXE MYOTATIQUE OU RÉFLEXE D’ÉTIREMENT 27
● LE RÉFLEXE MYOTATIQUE INVERSÉ 29

3. ANATOMIE DES ISCHIO-JAMBIERS 30


3.1. ORIGINE ET TERMINAISON 31
3.2. INNERVATION 32
3.3. PHYSIOLOGIE34

- PARTIE II - LES TECHNIQUES D’ÉNERGIE MUSCULAIRE 35

1. HISTORIQUE 35

2. LES TECHNIQUES D’ÉNERGIE MUSCULAIRE (MET) 36


● LA CONTRACTION ISOTONIQUE OU ISOCINÉTIQUE 38
● LA CONTRACTION ISOLYTIQUE 39
● LA CONTRACTION ISOMÉTRIQUE 39

3. PROTOCOLE MITCHELL DES MET ISOMÉTRIQUES 40

- PARTIE III - MATERIEL ET MÉTHODES 42

1. MATÉRIEL 42
1.1. POPULATION SOURCE 42
1.2. SÉLECTION DES SUJETS 42
1.2.1. CRITÈRES D’INCLUSION 42
1.2.2. CRITÈRES D’EXCLUSION 43
1.3. TYPE D’ÉTUDE 43

2. MÉTHODES 44
2.1. PRISE DE MESURE 44
2.1.1. POSITION DU SUJET 44
2.1.2. TEST & PRISE DE MESURE 47
2.2. DÉROULEMENT DE L’ÉTUDE 50
2.3. TECHNIQUE UTILISÉE 51

- PARTIE IV - RÉSULTATS 54

- 92 -
Contracté/Relâché, Encore une fois ?

1. LA POPULATION ÉTUDIÉE 54

2. LES RÉSULTATS DE NOTRE ÉTUDE 56

- PARTIE V - DISCUSSION 63

1. VÉRIFICATION DE NOTRE HYPOTHÈSE 63


1.1. HYPOTHÈSES 63
1.1.1. FORMULATION DE L’HYPOTHÈSE 63
1.1.2. LES AUTRES HYPOTHÈSES 63
1.2. INTERPRÉTATION DES RESULTATS STATISTIQUES 64
1.3. CONCLUSION DE L’ANALYSE STATISTIQUE 66

2. JUSTIFICATION DE NOTRE PROTOCOLE D’ÉTUDE 67


2.1. CRITÈRES D’EXCLUSION 67
2.2. MÉTHODE EXPÉRIMENTALE 68
2.2.1. LA RANDOMISATION 68
2.2.2. LA POPULATION 68
2.2.3. LA PRISE DE MESURE 69
2.3. LES BIAIS 71

3. PRÉCISIONS PRATIQUES 72

- PARTIE VI - CONCLUSION 74

LISTE DES REFERENCES 77

BIBLIOGRAPHIE
79

LISTE DES ILLUSTRATIONS 81

LISTE DES TABLEAUX


_________________________________________________
___________84

TABLE DES MATIÈRES 85

- 93 -
Contracté/Relâché, Encore une fois ?

LISTE DES ANNEXES 89

ANNEXE I : TABLE DE RANDOMISATION 90


ANNEXE II : LETTRE DE CONSENTEMENT ÉCLAIRÉ DU PATIENT 91
ANNEXE III : FEUILLE DE PRISE DE MESURE 92
ANNEXE IV : LES RÉSULTATS DE NOTRE ÉTUDE 93
ANNEXE V : ANALYSE STATISTIQUE DES DONNÉES 97

- 94 -
Contracté/Relâché, Encore une fois ?

LISTE DES ANNEXES

ANNEXE I : Table de randomisation


ANNEXE II : Lettre de consentement éclairé du
patient
ANNEXE III : Feuille de prise de mesure
ANNEXE IV : Les résultats de notre étude
ANNEXE V : Analyse statistique des données

- 95 -
Contracté/Relâché, Encore une fois ?

Annexe I : Table de randomisation

RANDOMISATION DES SUJETS

Groupe A Groupe B Groupe C Groupe D Groupe E


5 6 1 2 13
12 10 3 4 15
16 17 7 18 29
26 19 8 21 37
30 20 9 22 50
31 23 11 35 51
34 24 14 40 52
45 32 25 48 54
47 33 27 49 55
53 36 28 57 56
61 38 39 58 59
S 68 43 41 66 60
U 71
72
44
78
42
46
69
73
63
64
J 75 80 62 77 65
79 82 67 85 74
E 84 86 70 92 81
87 90 76 98 88
T 91 93 83 103 97
94 102 89 104 99
95 105 96 106 110
N° 101 108 100 116 113
107 114 109 117 118
112 119 111 121 124
123 120 115 122 126
134 128 125 129 130
135 133 127 132 138
140 142 131 136 141
148 145 137 139 144
153 147 143 150 146
158 152 149 160 151
163 154 157 161 155
166 159 164 162 156
168 165 169 171 167
170 173 172 174 176
181 175 180 177 182
189 178 185 184 183
192 179 190 193 186
195 188 199 196 187
197 191 200 198 194

Annexe II : Lettre de consentement éclairé du patient

- 96 -
Contracté/Relâché, Encore une fois ?

LETTRE DE CONSENTEMENT ÉCLAIRÉ


DU PATIENT

Nom : Date de naissance : …. / …. / ….


Prénom : Sexe : Homme / Femme
🕿 Téléphone : ♂ ♀

Sujet Numéro :
(Rempli par le praticien)

Monsieur Rosenzweig François, étudiant en 6ème année


d’ostéopathie, m’a proposé de participer à l’expérimentation de son
mémoire de fin d’étude « Contracté/Relâché. Encore une fois ? ».

Je suis libre d’accepter ou de refuser de participer à cette


expérimentation. Je peux à tout moment décider d’arrêter ma
participation à cette étude et sans en supporter aucune responsabilité
ou conséquence.

Il m’a informé du déroulement de cette étude en m’en exposant la


méthodologie, le but et la durée. Toutes les données me concernant
resteront strictement confidentielles. Je pourrai à tout moment
demander des informations complémentaires.

J’ai disposé d’un délai de réflexion suffisant avant de prendre ma


décision.

J’accepte librement et volontairement de participer à cette étude.

Fait à ……………….…….. , le ……………… .

Signature de l’intéressé Signature de


l’investigateur
Précédé de la mention « lu et approuvé »

NB : Ce document doit être réalisé en deux exemplaires. L’un doit être remis au sujet de l’étude, l’autre au
praticien.

Annexe III : Feuille de prise de mesure

- 97 -
Contracté/Relâché, Encore une fois ?

2e
mesur
e
Après
la
techni
que
1re
FEUILLE DE mesur

PRISE DE e
Avant
MESURE la
techni
que
N° du patient :
Amplitude
de
l’articulat
ion
coxo-fém
orale
(exprimée
en cm)

- 98 -
Contracté/Relâché, Encore une fois ?

Annexe IV : Les résultats de notre étude

Amplitude avant Amplitude après Indice de Gain


Numéro du sujet Sexe Groupe d'étude
la technique la technique (%)
1 F C 19 23 21,05
2 F D 29 37 27,59
3 H C 24 28 16,67
4 H D 23 27 17,39
5 H A 18 17 -5,56
6 H B 24 31 29,17
7 F C 36 45 25,00
8 H C 22 26 18,18
9 H C 16 20 25,00
10 H B 21 23 9,52
11 H C 17 19 11,76
12 F A 20 19 -5,00
13 H E 13 21 61,54
14 H C 23 26 13,04
15 H E 17 21 23,53
16 H A 23 26 13,04
17 H B 35 36 2,86
18 F D 35 37 5,71
19 F B 26 29 11,54
20 H B 22 23 4,55
21 F D 21 26 23,81
22 H D 21 26 23,81
23 H B 19 22 15,79
24 H B 22 22 0,00
25 F C 36 42 16,67
26 F A 42 43 2,38
27 F C 28 35 25,00
28 F C 24 27 12,50
29 F E 39 42 7,69
30 H A 19 20 5,26
31 H A 24 24 0,00
32 H B 17 20 17,65
33 F B 34 35 2,94
34 H A 28 30 7,14
35 H D 32 37 15,63
36 F B 26 27 3,85
37 H E 15 18 20,00
38 H B 24 24 0,00
39 F C 24 29 20,83
40 F D 59 64 8,47
41 F C 42 47 11,90
42 F C 26 30 15,38
43 F B 33 39 18,18
44 F B 18 21 16,67
45 F A 21 20 -4,76
46 H C 24 28 16,67
47 H A 17 18 5,88
48 F D 19 24 26,32
49 H D 17 19 11,76
50 F E 18 20 11,11
51 F E 18 22 22,22
52 H E 15 22 46,67
53 F A 33 36 9,09
54 F E 18 21 16,67
55 H E 14 16 14,29

- 99 -
Contracté/Relâché, Encore une fois ?

- 100 -
Contracté/Relâché, Encore une fois ?

Annexe IV : Les résultats de notre étude

56 H E 21 22 4,76
57 F D 24 30 25,00
58 F D 22 22 0,00
59 F E 35 41 17,14
60 F E 49 45 -8,16
61 F A 29 29 0,00
62 F C 16 23 43,75
63 H E 29 34 17,24
64 H E 27 29 7,41
65 H E 24 28 16,67
66 F D 21 25 19,05
67 F C 26 35 34,62
68 H A 15 17 13,33
69 F D 18 22 22,22
70 F C 26 30 15,38
71 F A 38 39 2,63
72 F A 19 21 10,53
73 H D 20 23 15,00
74 F E 29 31 6,90
75 H A 18 18 0,00
76 H C 20 23 15,00
77 H D 21 25 19,05
78 H B 21 25 19,05
79 F A 45 45 0,00
80 F B 28 36 28,57
81 F E 35 33 -5,71
82 H B 14 17 21,43
83 F C 25 28 12,00
84 H A 15 16 6,67
85 H D 16 20 25,00
86 H B 23 25 8,70
87 F A 30 34 13,33
88 H E 17 21 23,53
89 F C 21 26 23,81
90 F B 28 33 17,86
91 H A 15 16 6,67
92 F D 35 49 40,00
93 H B 28 33 17,86
94 F A 25 24 -4,00
95 H A 17 18 5,88
96 H C 19 26 36,84
97 F E 29 32 10,34
98 F D 30 29 -3,33
99 H E 19 22 15,79
100 H C 25 28 12,00
101 H A 25 25 0,00
102 H B 17 21 23,53
103 H D 44 48 9,09
104 F D 30 34 13,33
105 H B 15 19 26,67
106 F D 29 34 17,24
107 F A 30 33 10,00
108 F B 22 24 9,09
109 F C 21 28 33,33
110 F E 28 26 -7,14
111 F C 26 29 11,54
112 H A 17 19 11,76
113 H E 24 21 -12,50

- 101 -
Contracté/Relâché, Encore une fois ?

- 102 -
Contracté/Relâché, Encore une fois ?

Annexe IV : Les résultats de notre étude

114 H B 16 17 6,25
115 F C 16 19 18,75
116 F D 21 23 9,52
117 H D 27 30 11,11
118 F E 35 31 -11,43
119 F B 31 34 9,68
120 H B 32 34 6,25
121 H D 30 32 6,67
122 F D 52 49 -5,77
123 F A 39 38 -2,56
124 F E 18 28 55,56
125 F C 36 40 11,11
126 F E 34 38 11,76
127 H C 15 30 100,00
128 F B 16 17 6,25
129 H D 24 26 8,33
130 H E 17 17 0,00
131 F C 34 42 23,53
132 F D 19 21 10,53
133 F B 24 30 25,00
134 F A 32 33 3,13
135 F A 30 30 0,00
136 H D 22 24 9,09
137 H C 19 25 31,58
138 F E 27 28 3,70
139 H D 15 17 13,33
140 H A 19 19 0,00
141 H E 23 26 13,04
142 H B 14 17 21,43
143 F C 26 32 23,08
144 F E 35 36 2,86
145 F B 32 37 15,63
146 F E 24 26 8,33
147 H B 11 15 36,36
148 H A 18 20 11,11
149 F C 25 31 24,00
150 H D 18 19 5,56
151 F E 33 38 15,15
152 H B 17 20 17,65
153 F A 26 27 3,85
154 F B 27 26 -3,70
155 H E 38 41 7,89
156 H E 23 19 -17,39
157 H C 21 24 14,29
158 H A 22 21 -4,55
159 F B 25 25 0,00
160 H D 18 20 11,11
161 H D 23 20 -13,04
162 H D 22 23 4,55
163 F A 25 26 4,00
164 H C 11 17 54,55
165 H B 15 18 20,00
166 H A 16 16 0,00
167 H E 10 13 30,00
168 H A 23 24 4,35
169 F C 25 30 20,00
170 H A 16 17 6,25
171 H D 17 19 11,76

- 103 -
Contracté/Relâché, Encore une fois ?

- 104 -
Contracté/Relâché, Encore une fois ?

Annexe IV : Les résultats de notre étude

172 F C 40 44 10,00
173 F B 19 23 21,05
174 F D 22 24 9,09
175 H B 21 24 14,29
176 H E 21 23 9,52
177 F D 36 40 11,11
178 F B 29 34 17,24
179 F B 31 31 0,00
180 H C 17 27 58,82
181 F A 25 26 4,00
182 F E 34 36 5,88
183 H E 16 18 12,50
184 H D 18 17 -5,56
185 H C 21 25 19,05
186 F E 28 33 17,86
187 H E 14 15 7,14
188 H B 17 20 17,65
189 F A 41 40 -2,44
190 H C 19 28 47,37
191 H B 38 37 -2,63
192 F A 28 33 17,86
193 F D 25 29 16,00
194 F E 28 29 3,57
195 F A 25 27 8,00
196 F D 26 25 -3,85
197 F A 38 39 2,63
198 F D 31 32 3,23
199 F C 18 22 22,22
200 F C 24 35 45,83

- 105 -
Contracté/Relâché, Encore une fois ?

Annexe V : Analyse statistique des données

Annexe V : Analyse statistique des données

- 106 -
Contracté/Relâché, Encore une fois ?

Annexe V : Analyse statistique des données

- 107 -
Contracté/Relâché, Encore une fois ?

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