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305-o,t-f
Manuscrit Vuillaume (1822)
Maçonnerie Écossaise : rituel des trente-trois degrés de l’Écossisme.
Rituels du 4e au 14e degré.
Edition 2020
Présentation du « Manuscrit Vuillaume »
LE MANUSCRIT
Ce manuscrit, réparti en trois volumes distincts, est enregistré à la Bibliothèque Nationale de France
dans le fonds Smith-Lesouëf sous les numéros 125 à 127. N’étant pas inclus dans le très connu fonds
maçonnique de la BnF, il avait échappé jusque-là au regard des chercheurs.
Numérisé et mis en ligne par Gallica le 25 juin 2019, il a été aussitôt repéré par un membre de la
Fondation Latomia.
Sous le titre de « Rituel des trente-trois degrés de l’Écossisme », ce sont trois forts documents en
demi-reliure basane rouge, dos doré au fer avec le titre « Maçonnerie Écossaise » et le numéro de volume.
Acquis par Auguste Lesouëf1, ils ont fait partie de sa collection, donnée en 1913 par ses héritières
Madeleine et Jeanne Smith à la Bibliothèque Nationale (don 36480), conservée jusqu’en 1980 à la
Bibliothèque Smith-Lesouëf de Nogent-sur-Marne, puis répartie entre les différents départements de la
Bibliothèque Nationale.
Les volumes sont magnifiquement illustrés, soit avec des tirages à part de lithographies de l’édition
1820 du Tuileur2 de Vuillaume, tirages souvent réhaussés en couleur, soit avec des dessins originaux, au
trait, au lavis, ou aquarellés, représentant les plans, signes d’ordre, bijoux, tableaux de Loge, objets et
tabliers du Rite.
Chaque grade est illustré du dessin d’un Franc-Maçon en pied, en costume d’époque et décors du
degré, présentant une des positions d’ordre caractéristiques.
On compte ainsi un total de 107 illustrations en pleine page : 76 planches numérotées à la main et
31 degrés illustrés (les dessins des 23e et 24e degré sont inclus dans les planches numérotées) ; de multiples
illustrations au trait sont également insérées dans le corps du texte et de très nombreuses notes explicatives
complètent l’ensemble, notes caractérisées par un large recours aux transcriptions en alphabet hébraïque,
parfaitement maîtrisé.
La numérotation générale des folios de texte est présente en haut et à droite de chaque recto et en
haut et à gauche de chaque verso ; un certain nombre de folios vierges sont aussi numérotés, dont une
trentaine de pages vierges en fin du volume III. Une table des matières, non paginée, achève chaque
volume.
Volumes I, pages 1 à 514
Volume II, pages 1 à 528
Volume III, pages 1 à 530
Ce sont donc un peu plus de 1500 pages de texte qui forment ce recueil de rituels dont la composition
est la suivante :
Volume I
• De la Franc-Maçonnerie en général
» Calendrier lunaire selon le système hébraïque, en usage dans la Franc-Maçonnerie
• Alphabet Maçonnique
• De l’Écossisme
• De la disposition et de l’organisation générale des Loges
• Des visiteurs
• Apprenti, 1er degré
1 Auguste Lesouëf (1829-1906), érudit et bibliophile, membre de la Société d’ethnographie, avait réuni
une importante collection d’ouvrages, en particulier des livres et manuscrits chinois.
2 Vuillaume Claude-André, Manuel maçonnique ou Tuileur de tous les rites de maçonnerie pratiqués en
France, Paris, Hubert & Brun, 1820.
page 1
• Compagnon, 2e degré
• Maître, 3e degré
• Cérémonies funèbres
• Past-Master ou Passé-Maître, donnant la faculté de présider des Loges, hors de série
• Installation d’un Vénérable dans sa Loge, après sa nomination
• Maître Secret, 4e degré
• Maître Parfait, 5e degré
• Secrétaire Intime ou Maître par curiosité, 6e degré
• Prévôt et Juge ou Maître Irlandais, 7e degré
• Intendant des Bâtiments ou Maître en Israël, 8e degré
• Maître Élu des Neuf, 9e degré
• Illustre Élu des Quinze, 10e degré
• Sublime, Chevalier Élu, 11e degré
• Banquet des Élus
• Grand Maître Architecte, 12e degré
• Royal-Arche, 13e degré
• Grand Écossais de la Voûte Sacrée de Jacques VI, ou Grand Élu, ancien Maître Parfait et
Sublime Maçon, 14e degré
• Banquet des Élus ou Grands Écossais
• Supplément à l’instruction sur le calendrier lunaire
• Calendrier perpétuel des épactes etc.
Volume II
• Chevalier d’Orient ou de l’Épée, 15e degré
• Prince de Jérusalem, Chef des Loges régulières, 16e degré
• Chevalier d’Orient et d’Occident, 17e degré
• Souverain Prince Rose-Croix, 18e degré
• Rose-Croix d’Heredom dit de Kilwining, hors série
Premier rituel
Second rituel
• Grand Pontife ou Maçon Sublime Écossais, 19e degré
• Vénérable Grand Maître de Loge ou Maître ad vitam, 20e degré
• Noachite ou Chevalier Prussien, 21e degré
• Prince du Liban ou Royal Hache, 22e degré
• Chef du Tabernacle, 23e degré
• Prince du Tabernacle, 24e degré
• Chevalier du Serpent d’Airain, 25e degré
• Prince de Merci, 26e degré
• Souverain Commandeur du Temple, 27e degré
Volume III
• Chevalier du Soleil, 28e degré
• Grand Écossais de St André d’Écosse, 29e degré
• Grand Inquisiteur, Grand Élu Chevalier Kadosch ou Chevalier de l’Aigle Blanc et Noir, 30e
degré
• Deuxième rituel des Chevaliers Kadosch
• Troisième rituel des Chevaliers Kadosch
• Quatrième rituel des Chevaliers Kadosch
• Grand Inspecteur Inquisiteur Commandeur, 31e degré
• Fidèle Gardien du Trésor Sacré, Prince du Royal Secret, 32e degré
• Souverain Grand Inspecteur Général, 33e degré
• Histoire du Suprême Conseil du 33e degré pour la France
page 2
METHODOLOGIE DE LA TRANSCRIPTION
Le choix a été fait, comme pour le manuscrit « Quesada3 » de présenter la transcription en vis-à-vis
de la numérisation de l’original. De cette façon, les chercheurs qui souhaitent vérifier dans le moindre
détail la lecture de ce manuscrit pourront le comparer intégralement à la transcription proposée.
Pour que la lecture de cette transcription soit aussi fluide que possible, et en tenant compte à la fois
de l’intérêt des historiens et de celui des Francs-Maçons pratiquant les versions modernes de ces rituels,
les conventions suivantes ont été adoptées :
• Orthographe : à l’époque de la copie de ces textes, l’orthographe n’était pas encore standardisée
comme aujourd’hui et s’écarte parfois de la grammaire actuelle. Mais ces variations ont un
intérêt pour l’historien, dans la mesure où elles sont la signature des habitudes du scripteur. Il
reste cependant facile, sur l’édition PDF®, à partir d’un mot recherché, de trouver rapidement
toutes ses occurrences dans le manuscrit même si l’orthographe de l’époque est différente.
• Majuscules : notre copiste les utilisent de façon parfois aléatoire dans un même paragraphe et il
est souvent impossible de distinguer son intention réelle. Dans la transcription, sa distinction
des majuscules a été conservée.
• Les « s » longs ( $ ) ont été transcrits en « s » classique, pour éviter les confusions avec la lettre
« f » ( f ). En cas de doute, se reporter à la numérisation en vis-à-vis.
• Ponctuation et signes diacritiques : les signes de ponctuation, guillemets, parenthèses, etc., sont
transcrits tels quels, même s’ils sont différents des standards actuels ou manifestement oubliés.
• Types de caractères : le scripteur a utilisé tour à tour une écriture penchée et une écriture droite
en particulier pour mettre en relief les dialogues. La transcription respecte ses choix.
• Numérotation des pages : La transcription reprend intégralement la numérotation indiquée
sur le manuscrit, c’est-à-dire soit le quantième de la page (recto ou verso), soit le numéro de
l’illustration.
CONTEXTE HISTORIQUE
page 3
La présence de rituels notés « hors série » (Past-Master, Heredom de Kilwining), les quatre variantes
du Kadosh, et les nombreux textes explicatifs et historiques, laisse cependant penser que ce recueil allait
au-delà d’une publication officielle du Suprême Conseil et avait la volonté de présenter en détail un état
complet de ce que le scripteur intitule « Maçonnerie Écossaise ».
On notera également l’absence du rituel du « Pacificateur Américain » (typique du Suprême Conseil
des Îles Françaises d’Amérique), encore présent dans le manuscrit Quesada5, ce qui confirme l’attribution
au seul Suprême Conseil de France
Ce qui saute immédiatement aux yeux, c’est une ressemblance troublante avec le manuscrit6 intitulé
« Rituel des trois premiers degrés selon les anciens cahiers - 5829 » qui est à l’origine des rituels actuels du
R. E. A. A. et qui a été commenté par de nombreux auteurs7 :
De plus, les deux manuscrits utilisent des illustrations identiques, qui sont des tirés à part de
lithographies de l’édition 1820 du Tuileur de Vuillaume, et collées avec la même technique : une fenêtre
rectangulaire est soigneusement découpée dans la page du manuscrit et la lithographie est collée au verso
de cette page ; dans d’autre cas, elle est collées sur un onglet constitué du reste d’une page du manuscrit
découpée le long de la pliure.
Il faut noter en particulier le frontispice, identique dans les deux manuscrits (à part un petit détail
du tronc d’arbre qui a été gratté sur le Smith-Lesouëf ), mais différent de celui du Tuileur dans sa version
1820-V1.
Il faut savoir qu’il y a eu beaucoup d’éditions et de tirages différents de ce fameux Tuileur de
Vuillaume, sans parler des rééditions récentes, que l’on peut différencier d’après les variantes du frontispice
(Planches 1 à 12) :
1820-V1
Le tronc de l’arbre à gauche se divise en très nombreuses ramifications, sans moignon de branche
coupée, et supporte un feuillage réduit reproduisant fidèlement le feuillage et la floraison caractéristique
du robinier faux-acacia (Robinia Pseudoacacia). Cet arbre, du genre robinia et de la famille botanique des
fabacées (sous-famille des faboïdées), est couramment appelé (à tort, mais depuis très longtemps...) acacia,
alors que le vrai acacia (du genre acacia) qui appartient à la même famille (sous-famille des mimosoïdées)
n’est pas un arbre des régions européennes tempérées, mais des régions arides ou sub-arides (moyen-
orient, afrique).
Les pyramides présentent des faces décorées de pierres dessinées.
Les Tables de la Loi montrent dix lettres hébraïques choisies sur les douze premières ; il manque
la sixième (Wav) et la douzième (Lamed) réputées écrites sur le bas enterré de la table. Remarquons au
passage que le dessinateur (Vuillaume) n’a pas respecté la mise en colonne traditionnelle d’un document
écrit en hébreu puisque l’ordre de lecture des colonnes dans ce dessin est de gauche à droite, alors qu’il
devrait être de droite à gauche. Cette erreur est typique de quelqu’un dont la culture hébraïque n’est pas
de naissance, mais acquise ; d’autres erreurs sur les transcriptions en hébreu, révélées dès 1821 (éditions
allemandes) et confirmées dans une édition critique récente8, confortent cette analyse.
Le haut du dessin montre neuf étoiles dans une gloire.
5 Latomia 300-o,t-f.
6 BnF, FM4(96).
7 Tout particulièrement : Simon Jacques, R. E. A. A., Rituel des trois premiers degrés selon les anciens cahiers
5829, préface de Jean-Pierre Lassalle, Bonneuil-en-Valois, éd. de la Hutte, 2013.
8 Krief Stéphane, Manuel maçonnique ou tuileur des divers rites de maçonnerie pratiqués en France, Vuillaume
1820 & 1830, Édition critique, préface d’Irène Mainguy, Paris, éd. Jean-Cyrille Godefroy, 2015.
page 4
Pl. 1 : Frontispice 1820-V1 (G. O. D. F.) Pl. 2 : Frontispice 1820-V1a (Baylot)
Pl. 3 : Frontispice 1820-V1a (Rituel de 1829) Pl. 4 : Frontispice 1820-V1b (Rituel de 1822)
page 5
La technique utilisée est la lithographie : on sait par Étienne Lerouge9, dans son compte rendu du
28 octobre 1820, que Vuillaume était l’auteur des 32 planches de son Tuileur, ou « Manuel Maçonnique »
« dessinées par lui d’après de nouveaux procédés lithographiques [qui] révèlent l’un de ses talents et prouvent que
notre F\ sait aussi bien parler aux yeux qu’à l’esprit ! »
Claude-André Vuillaume était d’ailleurs connu comme un remarquable dessinateur (directeur-
fondateur d’une école gratuite de dessin à Rennes)
Tirage de référence : exemplaire de la bibliothèque du G. O. D. F. (cote 5583). C’est l’illustration
réutilisée par Stéphane Krief (cf. planche 1).
1820-V1a
Cette version n’est pas un nouveau dessin mais une correction de la V1, directement sur la matrice
en pierre ; seule la technique lithographique autorise ce genre de correction à l’aide de crayons de pierre
ponce permettant d’effacer une partie du dessin pour le refaire.
Dans cette version, la correction touche uniquement le dessin des ramifications du tronc d’arbre ;
le dessin du feuillage est strictement le même et parfaitement superposable sur celui de la version V1. Un
moignon de branche coupée a été rajouté.
Le paysage en arrière-plan à gauche de la pyramide a aussi été effacé.
Le reste du dessin est identique et complètement superposable à celui de la version V1.
Tirage de référence : exemplaire FM BAYLOT IMPR-82 de la réserve Richelieu de la BnF ayant
appartenu au Frère Jean Baylot (cf. planche 2).
Cette lithographie a été réutilisée dans le rituel de 1829 (FM4-96) après grattage de « MAN »
remplacé par « RIT » (cf. planche 3).
1820-V1b
Version obtenue à partir de tirages de la V1a par grattage du moignon de branche coupée et de
« MAN » remplacé par « RIT ». Ces grattages ont été confirmés par des photographie par transparence
réalisées sur les originaux (cf. planche 5).
Le reste du dessin est identique à celui de la version V1a.
Tirage de référence : les trois lithographies utilisées dans les trois tomes du manuscrit Smith-
Lesouëf de 1822.
1820-V2
L’ensemble de la composition, tout en restant globalement proche de la V1, est un tout nouveau
dessin qui s’en inspire, mais de manière moins fouillée. De très nombreux petits détails diffèrent (visages,
plis de robe, arbre, etc.).
Le tronc d’arbre se divise ici en deux ramifications, sans moignon de branche coupée, et le feuillage
est dense non typique d’une essence particulière.
Les pyramides perdent le détail de l’appareil en pierre et montrent chacune une face hachurée.
Les tables de la Loi sont semblables, mais avec une moins bonne maîtrise de l’alphabet hébraïque ;
le rapport de taille avec le crucifix est différent.
Dans le dessin du triangle latéral gauche de la pierre cubique, les carrés sont remplacés par des
triangles équilatéraux.
Les sept rubans, portant les sceaux sous l’agneau, ont perdu leurs hachures horizontales.
Un visage dans une gloire (semblable à celui des tableaux de Loge) remplace les neuf étoiles.
Tirage de référence : exemplaire 16-H-540 de la réserve des livres rares de la BnF ayant appartenu
au Frère Joachim Rousseau (cf. planches 6, 7 et 8). Certaines planches de cet exemplaire ont été
soigneusement coloriées, mais pas le frontispice.
Il est fort possible que le dessinateur ne soit pas Vuillaume et ce n’est pas une lithographie mais
9 Lerouge André Joseph Étienne, «Rapport de la Commission pour l’examen du Tuileur du frère
Vuillaume», dans Rétat Claude, F. H. S. Delaulnaye, Thuileur de l’Écossisme, édition critique avec présentation et
documents inédits, Paris, Derry, 2007, annexe 4, page 613.
page 6
Pl. 5 : Frontispice 1820-V1b (Grattages de 1822) Pl. 6 : Frontispice 1820-V2 (BnF 16-H-540)
Pl. 7 : Avertissement de l’édition allemande de 1821 Pl. 8 : Ex Libris du Frère Joachim Rousseau
page 7
une estampe à partir d’une plaque gravée en étain ; ce renseignement nous est donné par l’éditeur de la
version V3 allemande (cf. planche 7), car c’est cette version qui a servi de modèle au graveur de l’édition
allemande.
1821/1829-V3
Composition identique à la V2, mais gravée sur une plaque de cuivre (cf. planche 7) et par un autre
dessinateur. Le dessin est de faible qualité, recopié (mal) à partir de la V2 ; son auteur est inconnu et ne
maîtrisait pas le dessin des lettres hébraïques. Toutes les planches des exemplaires allemands ont d’ailleurs
été redessinées.
Tirage de référence : deux éditions en allemand, en 1821 et en 1829, avec les mêmes illustrations.
1821, exemplaire de l’Universitäts- und Landesbibliothek, Düsseldorf (cote : HM-2-325).
1829, exemplaire de la Bayerische Staatsbibliothek, Munich (cote : H.g.hum. 408 x).
1830/1834-V4
Le frontispice est complètement redessiné, de même que toutes les autres illustrations, mais avec
un respect précis des originaux, quoiqu’avec des corrections (en particulier sur le dessin de la marche des
trois grades) ; on retrouve le style de Vuillaume, en particulier dans le dessin des visages. Le frontispice voit
l’introduction d’éléments égyptiens supplémentaires : obélisque, palmier, statue assise, temple.
Les Tables de la Loi présentent cette fois une calligraphie parfaite des 10 premières lettres de
l’alphabet hébreu, de aleph à yod, au lieu des 10 sur 12 de la V1. Mais il y a toujours l’erreur de répartition
en colonnes.
Il n’y a plus qu’une seule pyramide.
On retrouve les neuf étoiles dans une gloire de la V1.
La technique de dessin est différente : les ombrages en petits traits sont caractéristiques d’un travail
de gravure sur métal, ce qui ne permet pas le rendu précis des petits détails comme dans un dessin à plat
sur pierre ; ce ne sont donc plus des lithographies, mais des estampes obtenues à partir d’une matrice
gravée, probablement en cuivre.
Tirage de référence : exemplaire de la bibliothèque du G. O. D. F. (cote 6016). C’est l’illustration
réutilisée par Stéphane Krief (cf. planche 10).
Le Tuileur de Vuillaume, a donc été édité trois fois en français : en 1820 (avec au moins trois
tirages que l’on peut différencier grâce aux variantes des frontispices), en 1830, et en 1834 qui n’est que la
version de 1830 munie d’une couverture différente (cf. planches 11 et 12) portant la date de 1834 (C’est
probablement une tentative commerciale d’écouler les stocks à plus bas prix – 6 francs au lieu de 8 francs
– après la mort de l’auteur...).
10 Nous remercions tout particulièrement Paul Ninin qui nous a révélé ces variantes d’édition peu connues
en France, et en particulier l’édition allemande (Maurerisches Handbuch oder Darstellung aller in Frankreich üblichen
Gebräuche der Maurerei » Leipzig, Im Magazin für Industrie und Literatur, 1821) dont il nous a traduit certains
passages essentiels ; une deuxième édition allemande, identique à part la Préface et l’Avertissement du Traducteur
qui sont rédigés de façon un peu différente, et voulue « moins chère » par l’éditeur, est parue en 1829.
page 8
Pl. 9 : Frontispice 1821/29-V3 (Éditions allemandes) Pl. 10 : Frontispice 1830/34-V4 (G. O. D. F.)
L’hypothèse que l’auteur des lithographies soit aussi le copiste est venue ensuite, assez naturellement ;
il ne restait plus qu’à retrouver des documents autographes pour comparer les écritures.
Par chance, la Grande Chancellerie de la Légion d’Honneur possède encore un dossier11 au nom
de Claude-André Vuillaume, nommé Chevalier de la Légion d’Honneur le 29 avril 1831, dossier déposé
aux Archives Nationales, et consultable sur internet12 dans la base « Leonore ». Ce dossier comprend en
particulier trois lettres écrites et signées par Claude-André Vuillaume, récapitulant ses états de services au
Ministère des Finances, au Ministère de la Guerre et au Ministère de l’Intérieur (planches 13 à 15) et le
procès verbal d’individualité, rempli par ses soins et signé (planche 16).
La comparaison lettre à lettre (cf. tableau ci-après) permet de lever les doutes. Les documents
autographes de Vuillaume ne comportent pas toutes les lettres de l’alphabet car il manque 12 lettres (les
moins fréquentes, comme le K, Q, Z et W), mais on dispose tout de même de 47 points de comparaison
grâce aux lettres de formes différentes dans le corps d’un mot ou en position initiale ou finale.
L’écriture est sans aucun conteste la même.
Par sécurité nous l’avons fait authentifier par une graphologue13 spécialisée dans l’étude des écritures
à qui nous avons fait parvenir des extraits du manuscrit Smith-Lesouëf, des extraits du Rituel de 1829, et
les lettres autographes de Vuillaume. Elle a confirmé en tous points notre analyse.
Le copiste est donc formellement identifié, et, par ricochet, celui du Rituel de 1829 l’est aussi !
page 10
Pl. 13 : Pièce 2 du dossier Légion d’Honneur Pl. 14 : Pièce 3 du dossier Légion d’Honneur
Pl. 15 : Pièce 4 du dossier Légion d’Honneur Pl. 16 : Pièce 5 du dossier Légion d’Honneur
page 11
Tableau des comparaisons d’écriture lettre à lettre
Smith- Vuil-
LETTRE CARACTÉRISTIQUES Lesouëf laume
page 12
L minuscule Jonction horizontale avec la lettre suivante
O minuscule Forme commune, le plus souvent isolée des lettres qui l’entoure
page 13
U minuscule Barres descendantes droites sur le modèle du M et du N
14 http://fichier-bossu.fr
15 Livre d’Or du Comte de Grasse-Tilly, premier Souverain Grand Commandeur du Suprême Conseil de France
1804, fac-similé et transcription, Paris, S. C. D. F., 2003, p. 289.
16 S. C. D. F., Recueil des Actes du Suprême Conseil de France ou collection des Décrets, Arrêtés et Décisions de
cet illustre corps de 1806 à1830, Paris, Sétier, 1832.
page 14
Dès 1827 il signe en tant que Trésorier du Saint-Empire (il l’était peut-être déjà avant), fonction
qu’il avait brièvement occupée en 1818 au sein du Suprême Conseil des Îles Françaises d’Amérique17, peu
avant la démission de Grasse-Tilly au profit du comte Decazes.
Il est nommé membre d’honneur en 1830 suite à son départ de Paris pour prendre sa charge de
Trésorier payeur du département du Puy de Dôme (nommé à cette charge le 11 octobre 1830) ; il était
sans fonction civile ou militaire depuis le 10 novembre 1816, après la chute de l’Empire.
Six mois plus tard, il est nommé Chevalier de la Légion d’Honneur, le 29 avril 1831. Il meurt à
Clermont-Ferrand, à son domicile, le 4 avril 1833, à l’âge de 66 ans. Les honneurs maçonniques lui seront
rendus.
Il n’est donc pas étonnant de retrouver son écriture, et ses dessins, sur des documents touchant de
près le fonctionnement du R. E. A. A.
On peut penser que le succès de son Tuileur, édité en 1820, a pu l’inciter à préparer un ouvrage plus
conséquent, donnant dans le détail les rituels pratiqués au sein des Loges Symboliques et de Hauts Grades
du Suprême Conseil de France dont il était maintenant un dignitaire.
En regardant de près le manuscrit du fonds Smith-Lesouëf, il semblerait ainsi que nous ayons dans
ces trois volumes, l’original d’un inédit de Claude André Vuillaume qui, probablement grisé par son
succès de librairie, aurait pu envisager de préparer la publication d’un rituel maçonnique complet.
Le texte n’est pas destiné à son rédacteur, mais à des lecteurs (voir le discours très engagé sur le rituel
de Kadosch), cependant dans le contexte du Suprême Conseil de France et de sa Grande Loge Centrale.
S’agissait-il d’une publication destinée à un usage interne, comme nos rituels actuels ou plus large ?
Il est difficile de trancher : cela ressemble vraiment à un travail de pré-presse comme on pourrait le
dire aujourd’hui ; on a l’impression d’avoir entre les mains une maquette destinée à un imprimeur.
Cependant, la forme adoptée, et en particulier les nombreuses pages vierges pré-numérotées destinées
à recevoir des « notes et remarques », nous oriente plus vers un manuscrit à usage interne (usage personnel,
ou plus probablement usage du Suprême Conseil – pour la Commission Administrative Exécutive ?)
destiné à évoluer en envisageant des aménagements du rituel au fur et à mesure de son utilisation en
Tenue.
D’ailleurs, le rituel de 1829 (FM4-96), rédigé par le même Vuillaume, comporte en tête quelques
pages d’annotations (également de sa main, quoiqu’écrites en caractères plus petits, sans souci de
calligraphie) indiquant des suggestions de modification avec des références à des pages d’un précédent
manuscrit (qui n’est pas le Smith-Lesouëf ). Les pages vierges de notre manuscrit auraient donc pu avoir
le même rôle.
N’oublions pas non plus que son Tuileur était envoyé par le Suprême Conseil à toutes les Loges qui
en faisaient la demande...
17 Piquet Michel, « Brève histoire du Suprême Conseil des Îles Françaises d’Amérique ( 1802-1821 ) »,
Ordo ab Chao, suppl. au no 46 : « Bicentenaire de la Création du Suprême Conseil pour les Îles françaises de
l’Amérique du Vent et sous le Vent », S. C. D. F., 2003, p. 62.
page 15
Les Rituels Des Hauts-Grades, 4e à 14e Degré.
Trois autres manuscrits ont principalement servi de base de comparaison et d’aide à la transcription :
• Rituel dit « Quesada », œuvre de plusieurs copistes entre 1813 et 1821 ( manuscrit n° 7834 de la
Bibliothèque Nationale d’Espagne,1 [Latomia 295-o,t-f à 301-o,t-f ] ).
• Rituel dit « Kloss » collationné par Dubin du G. O. ( Empire ) ( Grand Orient des Pays Bas,
collection Kloss [Latomia 121-t-f ] ), copie exécutée entre 1815 et 1821.
• Rituel dit « Pyron » de 1812 ( Collection du S. C. D. F., fonds russe2 ).
De nombreuses notes indiquent les principales différences entre ces quatre versions sensiblement
contemporaines (du 1er Empire à la 2de Restauration).
Lorsque c’était nécessaire une comparaison a été aussi faite avec le manuscrit Francken de 1783
(copie de 1794, publiée dans Latomia 87-o-e), qui reprend les rituels de l’Ordre du Royal Secret (Rite de
Perfection), précurseur du R. E. A. A.
Les notes de bas de page de l’apparat critique font référence à ces quatre manuscrits, sous les noms
respectifs de « Quesada », « Kloss », « Pyron » et « Francken », sans précisions supplémentaires.
Comme pour les degrés symboliques, le manuscrit est entièrement de la main de Vuillaume. La
copie est datée précisément de 1822, mais les textes recopiés sont souvent plus anciens, en particulier pour
les degrés qui étaient seulement communiqués.
Une des particularités les plus intéressantes du manuscrit est le recours systématique à la langue
hébraïque pour proposer des interprétations aux mots de passe et mots sacrés de chaque degré, dans la
droite ligne de ce qu’avait déjà fait Vuillaume dans l’édition de 1820 de son Tuileur. Il faut cependant
remarquer qu’il a principalement utilisé comme source de ses interprétations un autre Tuileur, celui de
Delaulnaye, en validant souvent, sans autre recherche approfondie, les hypothèses de ce dernier.
Nous avons donc procédé à une analyse détaillée de toutes les transcriptions hébraïques de
Vuillaume, en rectifiant souvent son orthographe défaillante (en hébreu comme en latin), et en suggérant
parfois des pistes de recherche alternatives, dont certaines ont déjà été proposées par d’autres chercheurs,
comme Michaël Segall (alias Saint-Gall), Sam Eched ou Claude Guérillot (cf. bibliographie in fine)
On peut noter aussi le soin avec lequel Vuillaume a recopié tous ces rituels : par comparaison aux
autres version connues (Quesada, Kloss et Pyron) il a souvent adapté les textes qu’il transcrivait avec le
souci de fournir une version parfaitement exécutable, avec tous les détails nécessaires pour la mise en
scène, dans les décors comme dans la déambulation. A contrario, en procédant ainsi, il a parfois résumé
approximativement certains longs discours traditionnels avec quelques confusions historiques (comme la
confusion entre les personnages de Noé et d’Hénoch dans sa version du rituel du 13e degré).
1 http://www.bne.es/es/Catalogos/BibliotecaDigitalHispanica/Inicio/index.html
2 Ce rituel a été publié récemment : Règlements et Rituels du Suprême Conseil de France, 1811-1812, Paris, S. C. D. F., 2016.
page 1
Quoiqu’il en soit, ce souci d’adaptation, que l’on avait déjà noté pour sa version très aboutie des
rituels symboliques, est probablement le témoin de cette volonté de la nouvelle équipe du Suprême
Conseil, après la fusion de 1821, d’offrir aux Loges de sa Juridiction un corpus de rituels irréprochables.
Enfin, de nombreux éléments, en particulier dans les rituels du 12e, 13e et 14e degré (cf. l’apparat
critique de leurs transcriptions), démontrent que Vuillaume avait entre les mains, comme source de son
travail, une version intermédiaire entre Francken et notre groupe de quatre manuscrits. Cette source reste
pour l’instant inconnue et était peut-être rédigée en anglais.
La Fondation remercie tout particulièrement, pour leur rigoureuse précision habituelle, Patrice
Tillet qui a assuré l’ingrate tâche de transcription primaire du manuscrit, et Paul Ninin qui a assuré la
correction détaillée de la mise en page finale, avec de nombreuses suggestions et apports pour parfaire les
notes de l’apparat critique.
Bibliographie
Brown Francis, Driver S.R. & Briggs Charles A., A hebrew and english lexicon of the Old
Testament, with an appendix containing the biblical aramaic,
based on the lexicon of William Gesenius as translated by Edward
Robinson, 5e éd., London, Oxford University Press, 1962.
Gesenius Heinrich Wilhelm Friedrich., Hebrew and Chaldee lexicon to the Old Testament
scriptures, réédition de la 1ère édition de 1847 ( Samuel Bagster
and Sons, traduction de l’édition originale allemande de 1810 )
augmentée des notes « to the student » de l’édition de 1857,
traduction Samuel Prideaux Tregelles, Grand Rapids ( USA ), Baker
Books, 1979, reprint 1996.
page 2
Guérillot Claude, Le rite de perfection, Nouvelle édition revue et actualisée, Paris,
Trédaniel, 2007.
Jastrow Marcus, A Dictionary of the Targumim, the Talmud Babli and Yerushalmi,
and the Midrashic Literature, London, Luzac & Co. / New-York
Putnam’s sons, 1903.
Krief Stéphane, Manuel maçonnique ou tuileur des divers rites de maçonnerie pratiqués
en France, Vuillaume 1820 & 1830, Édition critique, préface d’Irène
Mainguy, Paris, éd. Jean-Cyrille Godefroy, 2015.
Sander Nathaniel Philippe & Trenel Isaac Léon, Dictionnaire hébreu-français, réimpression
de l’édition de 1859, Genève, Slatkine, 2000.
Vuillaume Claude-André, Manuel maçonnique ou tuileur de tous les rites de maçonnerie pratiqués
en France, (1re éd.), Paris, Hubert et Brun, 1820.
Vuillaume Claude-André, Manuel maçonnique ou tuileur des divers rites de maçonnerie pratiqués
en France, 2e éd., 1830, réimp. Paris, éd. du Rocher, 2000.
Westphal Alexandre ( dir. ), Dictionnaire encyclopédique de la Bible : les choses, les hommes, les
faits, les doctrines, Paris, éd. Je sers, 1932-35.
page 3
Transcription C. M. & P. T., LATOMIA, décembre 2019. BnF, Ms Smith-Lesouëf 125. Page 221
Le verso de cette page, numéroté 222, est vierge.
Maçonnerie écossaise.
Maitre secret,
{Seconde classe
Maitre parfait,
Sécrétaire intime,
Prevôt et Juge,
Intendant des bâtimens.
Transcription C. M. & P. T. , LATOMIA, décembre 2019. BnF, Ms Smith-Lesouëf 125.
(Cette page n'est pas numérotée et le recto de la feuille, est vierge.)
Planche 9e.
Maître secret
Tableau de fonds du Saint des Saints 73
4 e. degré
Maître secret. Ordre.
Transcription C. M. & P. T., LATOMIA, décembre 2019. BnF, Ms Smith-Lesouëf 125.
(Cette page de notes, insérée dans le manuscrit, n'est pas numérotée.)
Maître secret
Maître Secret.
{ 4e. degré.
Décoration de la Loge.
Tîtres
Le Vénérable ou maître de la Loge, représente
Salomon ; il prend le titre de Trois fois puissant. Il
vient dans le temple pour remplacer hiram-abi par sept
maîtres experts.
Il n’y a qu’un seul surveillant, qui représente
Adoniram.(*) C’était le nom de celui qui avait l’inspection
des ouvrages que l’on préparait sur le Mont-liban, avant
la mort de hiram-abi. Il fut le premier maître secret.
Planche 10 e.
Transcription C. M. & P. T., LATOMIA, décembre 2019. BnF, Ms Smith-Lesouëf 125. Page 225
Habillement
{
Le trois fois puissant frappe un coup, et dit :
Frere Adoniram ! êtes-vous maître secret ?
Réponse : – « Trois fois puissant ! j’ai passé de
« l’équerre au compas ; j’ai vû le tombeau du Respect\
« maître hiram-abi, et j’ai versé des larmes avec mes
« freres et le plus sage et le plus puissant des rois, sur ce
« tombeau.
Le T\ F\ P\
Quelle heure est-il ?
R – « L’éclat du jour a chassé les ténèbres, et
« la grande lumière commence à paraître dans cette
« Loge.
Le T\ f\ P\
Puisque la grande lumière parait dans cette Loge, et que
nous sommes Maitres secrets, il est tems de commencer nos
travaux ! Avertissés qu je vais ouvrir la Loge !
Adoniram fait cette annonce, ensuite le Trois fois
puissant frappe sept coups dans la main : – ! ainsi
Transcription C. M. & P. T., LATOMIA, décembre 2019. BnF, Ms Smith-Lesouëf 125. Page 227
Clôture
Le T\ f\ P\
Frère Inspecteur ! quelle heure est-il ?
Reponse : « La fin du jour.
Le T\ f\ P\
Que nous reste-t-il à faire ?
R – « Pratiquer la vertu, abhorrer le vice, et
« demeurer en silence.
Le T\ F\ P\
Comme il n’y a plus rien à faire que de pratiquer la vertu,
de fuir le vice et de rester en silence, que la volonté de Dieu soit
faite ! il est tems de nous reposer !
– Frere Inspecteur, annoncés aux frères que je vais
fermer la loge par les nombres mystérieux !
le f\ Inspecteur fait l’annonce.
Le Trois fois puissant frappe dans les mains,
Page 228 Transcription C. M. & P. T. , LATOMIA, décembre 2019. BnF, Ms Smith-Lesouëf 125.
Réception.
{
Le Candidat doit être sevèrement éxaminé par le f\
Expert, sur les trois premiers degrés, avant d’être introduit.
Cette introduction se fait ainsi :
Le M e. des cérémonies va prendre le Candidat, le
conduit à la porte de la Loge où il frappe sept coups, par
six et un, comme on l’a vû à l’ouverture des travaux.
Après les précautions ordinaires, on ouvre au f\
M e. des cérémonies qui entre seul et laisse le Récipiendaire à
la porte. Il dit au f\ Inspecteur :
« Très cher frère Adoniram ! le Maître que je viens
« de reconnaître a parfaitement répondu aux questions qui
« lui ont été faites ; je réponds de son zèle, de sa ferveur et
« de sa constance.
L’Inspecteur frappe un coup, et dit :
« Trois fois puissant ! le maître qui se présente a
« parfaitement répondu aux questions qui lui ont été faites ;
« il vous prie de permettre qu’il soit introduit. Le M e. des
« cérémonies répond de son zèle, de sa ferveur et de sa constance !
Page 230 Transcription C. M. & P. T. , LATOMIA, décembre 2019. BnF, Ms Smith-Lesouëf 125.
Le T\ f\ P\
Que l’aspirant soit introduit, et conduit au frère
Adoniram, à qui il rendra compte de ses connaissances
maçonniques !
Le M e. des cérémonies retourne prés du Récipiendaire,
lui met un bandeau sur les yeux, le fait avancer jusqu’au
pied de l’autel, après l’avoir arrêté près du f\ Inspecteur,
qui lui a fait diverses questions sur les trois grades symboliques.
Il lui a mis un flambeau allumé à la main ; il a
sur le front une équerre.
Etant arrivé à l’autel, il se met à genoux du côté
droit et le trois fois puissant lui dit :
Vous n’avés-vu jusqu’ici que le mur épais qui couvre
le saint des saints du temple de Dieu ! Votre fidélité, votre
zèle, votre constance, vous ont mérité la faveur que vous
allés obtenir. Je vais vous montrer un trésor, je vais vous
introduire dans un lieu sacré, dans le saint des saints !
Mais vous allés auparavant prononcer l’obligation
que nous devons éxiger de vous !
Obligation.
Je N. jure et promets sincèrement, en
présence du grand architecte de l’univers, et de
cette respectable loge de Maître secret, de ne
jamais
Transcription C. M. & P. T., LATOMIA, décembre 2019. BnF, Ms Smith-Lesouëf 125. Page 231
79. On trouve aussi dans la bible la forme hz+yz!( 1 Chr. 23:11 ). No Strong = 02125.
Noms propres de plusieurs personnages bibliques dont le fils de Roboam et donc petit-fils de
Salomon ( version avec le « hé » ). Ils sont traduits par « éclat » ( Sander-Trenel 1859, p. 154 )
ou par « abundance » ( abondance ) ( Gesenius 1857, p. 243 )
Les rituels du R. E. A. A. traduisent habituellement « Ziza » par « resplendeur » ou
« splendeur ».
Page 234 Transcription C. M. & P. T. , LATOMIA, décembre 2019. BnF, Ms Smith-Lesouëf 125.
y
(*) 81 heb. jod. Lettre qui étant prise cabalistiquement, signifie :
Dieu, principe, unité.
yn+Oda7 adonaï, Deus.
hv+y 82! ivah, par contraction pour Jehovah.
oh=y 83 iaho, pour Jehovah
hy+ 84 iah, aussi pour Jehovah.
80. Paralipomènes (terme utilisé dans la Septante), plus connus actuellement sous
le nom de « Chroniques ». Mais le nom exact du fils de Jonathan est = zạzạ̄. Le scripteur
az+z+
se trompe donc ici en interprétant le mot de passe.
81. Le scripteur a oublié ici l’appel de note ; nous l’avons restitué.
82. Ce serait plutôt h<v+yh1
= hîwạh, par permutation des deux premières lettres du
Tétragramme.
83. Ce serait plutôt ohy+
= yạhô.
84. S’écrit exactement : h<y+
= yạh.
Transcription C. M. & P. T., LATOMIA, décembre 2019. BnF, Ms Smith-Lesouëf 125. Page 235
Instruction
{
Demande. Etes-vous maître secret ?
Reponse : Oui, je m’en glorifie !
D. Comment avés-vous été reçu≈?
R. En passant de l’équerre au compas.
D. Où avés-vous été reçu maître secret ?
R. Sous le laurier et l’oliver.
D. Dans quel lieu avés-vous été reçu ?
R. Dans le saint des saints.
D. Qui vous a reçu ?
R. Salomon, avec Adoniram, inspecteur des
travaux du temple.
D. Qu’avés-vous apperçu en entrant dans le saint
des saints ?
R. Des marques évidentes de la présence de Dieu.
D. Avés-vous remarqué quelque chose de particulier ?
R. J’ai apperçu un triangle dans un grand cercle,
au centre duquel était une étoile flamboyante,
qui m’a ébloui et pénétré d’un saint respect.
D. Que signifie le caractère hébraïque qui est dans
Page 236 Transcription C. M. & P. T. , LATOMIA, décembre 2019. BnF, Ms Smith-Lesouëf 125.
le centre de l’étoile ?
R. Quelque chose au dessus des forces humaines,
dont je ne puis prononcer le nom.
D. Nous sommes en loge, où cela vous est permis ;
prononcés-le ?
R. C’est le grand et ineffable nom du grand archit\
de l’univers. Moïse en avait appris de Dieu la
vraie prononciation, lorsqu’il le vit sur la
montagne où il reçut ses lois ; mais il rendit une
loi qui défendait de le prononcer, ce qui fit que sa
vraie prononciation, tenue secrète, fut ignorée
du vulgaire. J’espère cependant avoir un jour
la connaissance de cette parole ineffable.
D. Qu’avés-vous encore apperçu ?
R. J’ai vû neuf autres paroles dans la même langue.
D. Où étaient-elles placées ?
R. Dans neuf rayons qui partaient du lumineux
et brillant triangle.
D. Que sont ces neuf paroles ?
R. Ce sont les neufs noms que Dieu se 85 donna
lui-même à Moïse sur le mont sinaï, en lui faisant
espérer que sa postérité saurait son vrai nom.
D. Donnés-les-moi avec leur signification !
R. Elohim, El, Eloah, Eliel, Elhhaï, schaddaï,
86. Plus classiquement on voit ici « Gloire, Grandeur et Gomes » (Quesada, Pyron,
etc.), et même dans le texte anglais des manuscrits Francken.
La rétroversion anglaise proposée ici, avec « gomes » remplacé par un mot à sonorité
proche, « goodness », est une tentative d’expliquer ce mot très ancien dont le sens exact
pose problème et qui est cité dès le milieu du xviiie siècle comme parole écossaise. La piste
hébraïque semble plus logique : zm=Vk< (kûmạz), parure féminine en or évoquant la beauté
féminine, N Strong = 03558, ( Exode, 35:22 ; Nombres, 31:50 ). La confusion entre « bonté »
o
et « beauté » est également très ancienne dans les rituels de ce type : Quesada et Pyron
parlent explicitement d’une parole hébraïque en référence à la beauté d’Ève.
Page 238 Transcription C. M. & P. T. , LATOMIA, décembre 2019. BnF, Ms Smith-Lesouëf 125.
D. Pourquoi ?
R. En mémoire des obligations que nous avons à
Dieu, et du culte que nous lui devons.
D. Quel était le nom du saint des saints ?
R. Dabber. 87 (mieux Debar (*))
D. Que signifie-t-il ?
R. La parole.
D. Pourquoi le saint des saints est-il ainsi appellé ?
R. Parce que la divinité y résidait et s’y manifestait.
D. Qui construisit l’arche ?
R. Ce fut Moïse, après en avoir reçu l’ordre de Dieu.
Il fit pour cela le choix de Bezeleel (**) fils de
Uri, fils de hur, de la tribu de Juda, et de marie
sœur de Moïse, et d’Ooliab fils d’achisamech (***)
de la tribu de Dan, deux habiles ouvriers. Dans
cette occasion, le peuple d’israël témoigna tant
d’ardeur et de zèle, et donna tant de richesses, que
Moïse, de l’avis de ceux qui avaient la direction de
(*) De rb2<d 88
1< loquutus est, se forme rb-d 89
4< debar, verbum, fermo, eloquium.
(**) heb. la2lx-b4< in umbra Dei. Betzalel.
90
87. Le rapprochement fait entre Debir (écrit ici Dabber - comme dans Quesada et
Pyron - mais Dabir dans Francken), nom du Saint des Saints, et Dabar, « parole » en hébreu,
est conforme à la racine hébraïque de ces mots.
88. Se prononce dibber. C’est ici le mode Pi’el (intensif actif) du verbe « parler ». Le
mode simple (qal) s’écrit rb-d=<
= dạvar.
89. Se prononce dĕvar. C’est ici à l’état construit (parole de ...). L’état normal s’écrit
rb=d=<= dạvạr.
90. S’écrit exactement la2l4x-b4<
= bĕẕalʾel.
91. S’écrit ba=yl1h8a= = ọhŏlîʾạv.
Transcription C. M. & P. T., LATOMIA, décembre 2019. BnF, Ms Smith-Lesouëf 125. Page 241
92. Ce serait plutôt « nord ». On retrouve la même erreur dans Quesada, Pyron et
Kloss. Mais Francken indique bien « [...] in the north wall of the Temple [...] ».
93. Le scripteur a transcrit ici sans modification la phrase habituelle du rituel, sans
tenir compte de l’explication différente qu’il donne en page 233-234,
94. Le scripteur a oublié ici le numéro de page pour le renvoi.
Transcription C. M. & P. T., LATOMIA, décembre 2019. BnF, Ms Smith-Lesouëf 125. Page 243
Le verso de cette page, numéroté 244, est vierge.
Maître secret
{
Notes et remarques.
Transcription C. M. & P. T. , LATOMIA, décembre 2019. BnF, Ms Smith-Lesouëf 125.
(Cette page n’est pas numérotée et le recto de la feuille est vierge.)
5 e. degré
Maître parfait.
{ 5 e. degré
Décoration de la Loge.
Titres
Habillement
Le président Adoniram porte les ornemens du degré
de la perfection et de Prince de Jerusalem ; il est assis sur
le trône de Salomon et tient à la main un maillet, comme
dans les autres loges.
Le surveillant Stolkin porte le bijou et le tablier de
perfection.
Tous les autres frères ont un cordon vert porté en sautoir,
au bas duquel pend pour bijou un compas ouvert sur une
portion de cercle égale à 60. degrés ; le cercle est gradué.
Tablier blanc, bavette verte ; doublure et bordure verte,
(*) heb. hy+jbr2w 95
R Schereb-iah, prævalens cum domino.
95. La bible indique qu’un Lévite portait ce nom (Esdras 8:18,24 ; Néhémie 8:7 ;
9:4,5 ; 10:12 ; 12:8,24), qui s’écrit exactement = s̆ erevĕyạ̈. et qui signifie « Chaleur
hy+b4r2DW
[éclat] de Dieu » plutôt que « Très robuste avec Dieu » comme le suggère la référence latine
de Vuillaume, classique dans les bibles et concordances de son époque. On est loin de la
phonétique de « Zerbal », comme l’avait déjà relevé Michaël Segall (Dictionnaire maçonnique,
Paris, Dervy, 2014, p. 389)... Nous ne savons pas où Vuillaume a recueilli l’équivalence Zerbal
= Schereb-iah, citée également dans les éditions de son Tuileur, en tous cas pas dans le
Tuileur de Delaulnaye qui est muet à ce sujet. Mais une autre possibilité existe : li-b-<jrz@
=
zer-baʿal, que l’on peut traduire par « couronne du maître », couronne étant pris au sens de
« bordure » qui entoure (cf description du tabernacle, Exode 25:11-24) et donc qui protège, ce
qui correspond parfaitement à la fonction de Capitaine des gardes !
Transcription C. M. & P. T., LATOMIA, décembre 2019. BnF, Ms Smith-Lesouëf 125.
(Cette page n’est pas numérotée et le verso de la feuille, est vierge.)
Planche 11 e.
Transcription C. M. & P. T., LATOMIA, décembre 2019. BnF, Ms Smith-Lesouëf 125. Page 247
Tableau de la Loge
Ce tableau représente, au sommet un triangle rayonnant
au milieu duquel est le jod ; ( y ) des deux côtés sont le
soleil et la lune.
Au dessous, est une pierre carrée sur laquelle sont
tracés trois cercles et trois carrés ; d’un côté de la pierre est
un compas ouvert sur un segment de cercle de soixante degrés ;
de l’autre côté, une pierre carrée, au milieu de laquelle est
la lettre L.
Du côté du nord est le tombeau de hiram, entouré d’une
corde qui s’étend jusqu’au milieu de la Loge ; sur ce tombeau
est une urne cinéraire traversée d’un glaive ; au bas, sont les
lettre M\ B\ Une branche d’acacia est pardessus,
surmontée d’une tête de mort, deux os en sautoir ; au dessous
de la branche d’acacia, les lettre M. B. N. en hebreu : N b m .
Au milieu du tableau sont les deux colonnes B. J.
placées en sautoir ; sur le piédestal de la colonne B est la
lettre G. et sur celui de la colonne J. est un T.
Au dessous, sur le sol, sont représentées deux pyramides
Page 248 Transcription C. M. & P. T. , LATOMIA, décembre 2019. BnF, Ms Smith-Lesouëf 125.
{
Adoniram frappe un coup, et dit :
Frere Inspecteur ! la loge est-elle bien tuilée ; sommes-
nous tous maîtres parfaits ?
Reponse : « Trois fois respectable Maître, nous
« sommes à couvert, et nous sommes tous maîtres parfaits.
Adon.
Avertissés que je vais ouvrir la Loge de maître parfait !
Le f\ Inspecteur dit :
« Frères qui décorés les colonnes ! le trois fois puissant
96. Sur la planche qui suit ce texte, le portique est représenté à droite.
Transcription C. M. & P. T. , LATOMIA, décembre 2019. BnF, Ms Smith-Lesouëf 125.
(Cette page n’est pas numérotée et le recto de la feuille, est vierge.)
Planche 12 e.
Transcription C. M. & P. T., LATOMIA, décembre 2019. BnF, Ms Smith-Lesouëf 125. Page 249
{
Adoniram dit :
Frère Stolkin ! quelle heure est-il ?
Reponse : « Trois fois puissant respectable
« Maître, il est cinq heures.
Adon\
A quelle heure se ferment les travaux de maître parfait ?
Rep : - « A cinq heures.
Adon\
Quel âge avés-vous ?
R – « Seize ans.
Adon\
Puisqu’il est cinq heures, et que c’est l’heure à laquelle
les Maîtres parfaits ferment leurs travaux ; et puisque
l’ouvrage est terminé ; il est tems de se délasser !
— Avertissés que je vais fermer cette Loge !
Le f\ Inspecteur donne l’avertissement.
Après cela, le trois fois puissant respectable
Maître frappe quatre coups égaux, qui sont répétés par
le f\ Inspecteur et par le f\ Assistant.
Transcription C. M. & P. T., LATOMIA, décembre 2019. BnF, Ms Smith-Lesouëf 125. Page 251
Réception.
{
Le Candidat se présente dans le vestibule du temple,
revêtu des ornemens et du bijou de Maître secret.
Dès que la Loge est ouverte, le M e. des cérémonies se
lève, et va frapper quatre coups sur l’épaule du frère
Inspecteur, et lui dit :
« Frère Inspecteur ! il y a dans l’antichambre un
« Maître secret qui désire être admis parmi nous, et
« recevoir le grade de Maître parfait.
Le f\ Inspecteur rend compte de cet avis au Trois
fois puissant, qui dit :
Est-il bien recommandé ? est-il digne d’obtenir cette
faveur ? me répondés-vous de son zèle, de sa ferveur et de sa
constance ?
Le f\ M e. des cérémonies repond : « Oui, trois fois
« puissant respectable maître !
Adon\
En ce cas, allés le préparer !
Le f\ M e. des cérémonies va trouver le Récipiendaire,
Transcription C. M. & P. T., LATOMIA, décembre 2019. BnF, Ms Smith-Lesouëf 125. Page 253
L’examine sur les degrés qu’il possède déjà ; lui retire ses
armes, et lui passe au col une corde de soie verte, dont il
retient les bouts de la main gauche, ayant le glaive nu dans
l’autre main. Il le conduit ainsi à la porte de la Loge où
il frappe quatre coups. Le f\ Inspecteur y répond de
l’intérieur par quatre autres coups, ensuite il avertit le trois
fois puissant que l’on frappe.
Adon\
Faites-voir qui frappe ainsi !
Le f\ Expert va s’en informer ; il sort et demande
ce que c’est ; le M e. des cérémonies repond que c’est un Maître
secret qui demande à entrer.
Le f\ Expert rentre, et rend compte de son information
Adon\
Qu’on l’introduise !
On ouvre la porte, le Récipiendaire est amené par le
f\ Expert sur le côté sud du tombeau de hiram ; le M e. des
cérémonies qui suit derrière tient toujours les bouts de la corde
passée au cou du Récipiendaire.
Le Trois fois puissant R\ M \e appercevant le Récip re.
avec les décorations de Maître secret, lui dit :
Que demandés-vous, mon frère ?
Reponse : - « Je demande la faveur d’être reçu
« Maître parfait !
Page 254 Transcription C. M. & P. T. , LATOMIA, décembre 2019. BnF, Ms Smith-Lesouëf 125.
Adon\
Frère Inspecteur ! enseignés à ce frère à voyager !
Le f\ Inspecteur prend le cordon des mains du M e.
des cérémonies et fait voyager le Récipiendaire par le sud, en
lui faisant faire quatre fois le tour de la Loge ; après cela,
il le fait avancer vers le trône, en passant sur le tombeau
de hiram, par les quatre colonnes, en partant de la
première à gauche, delà à la droite, ensuite à la troisième
à gauche, et enfin à la quatrième à droite, comme on
le voit par la figure suivante.
Obligation.
Je promets devant le grand architecte de
l’univers, en présence de cette respectable Loge,
de ne jamais révéler ni communiquer à personne,
les secrets qui vont m’être confiés ; et de ne jamais,
sous aucun prétexte quelconque, en converser, si ce
n’est avec de vrais Maîtres parfaits, connus pour
tels et régulièrement reçus ; à peine d’être
deshonoré, et de souffrir ce que je me suis imposé
moi-même par mes premières obligations !
Ainsi je prie Dieu de me maintenir dans la
droiture et l’équité !
Amen, amen, amen, amen !
Lorsque le Récipiendaire a prêté cette obligation,
le trois fois puissant lui ôte le cordon qui lui était
passé au cou, et lui dit :
Je vous retire maintenant du chemin du vice ; et par
le pouvoir que j’ai reçu du très-puissant roi des rois, je vous
élève au degré de Maître parfait !
Ensuite, il lui donne les signes, mots et attouchement.
Page 256 Transcription C. M. & P. T. , LATOMIA, décembre 2019. BnF, Ms Smith-Lesouëf 125.
Signes
D’admiration – Lever les mains et les yeux vers le
ciel ; laisser ensuite retomber les bras en les croisant sur le
devant, et en portant la vue à terre.
De reconnaissance. – S’approcher par degrés les
pieds l’un de l’autre par la pointe ; se toucher réciproquement
les genoux ; mettre la main droite sur son propre cœur, et
poser la gauche sur le sein de l’Examinateur, qui en fait
autant.
Attouchement
Se porter mutuellement la main gauche sur l’épaule
droite, comme dans le 3 e. degré ; ensuite se prendre par
la main droite, les quatre doigts serrés et le pouce levé, pour
former l’équerre ; le premier serre la main à quatre reprises,
le second répond : Moabon !
Mot de passe
Acacia.
Mot sacré
Jehovah. (*)
Après cette instruction, l’Orateur prononce le discours
historique qui suit :
(*) heb. hv+Ohy$ sum qui sum. C’est le grand nom que les hébreux ne prononçaient jamais.
Transcription C. M. & P. T., LATOMIA, décembre 2019. BnF, Ms Smith-Lesouëf 125. Page 257
Discours historique.
{
Salomon, informé que le corps de hiram abi avait
été trouvé déposé dans la partie la plus basse du temple,
et voulant conserver les restes précieux de ce grand homme,
ordonna au noble Adoniram, qui avait été son grand ami,
de lui faire faire les funérailles les plus pompeuses possible.
Il défendit en même tems d’effacer les traces du sang qui
avait été répandu dans le temple, jusqu’à ce qu’on en eût
tiré vengeance. Il ordonna aussi que ceux qui assisteraient
à ces funérailles fussent décorés d’un tablier et de gants
blancs.
Le noble Adoniram fut chargé spécialement de
construire un tombeau de marbre blanc et noir, pour y
placer les restes de hiram-abi ; il fut terminé en neuf jours.
Le cœur du respectable maître hiram fut mis dans
une urne placée sur le sommet d’un obélisque placé à
l’ouest du temple, vers le nord, lieu où les meurtriers
avaient d’abord déposé le corps avant de le transporter dans
l’endroit où Stolkin le découvrit. L’urne qui contenait
le cœur de hiram était traversée d’un glaive ; et toutes les
personnes importantes de la cour de Salomon vinrent en ce
Page 258 Transcription C. M. & P. T. , LATOMIA, décembre 2019. BnF, Ms Smith-Lesouëf 125.
Instruction.
Demande.
Réponse
colonnes.
D.
R.
{
Etes-vous maître parfait ?
J’ai vû le cercle et le carré placé sur les deux
(*) Ce nom n’est-il pas une erreur ? cette explication désignerait plutôt Adoniram. 97
97. Remarque étonnante de la part d’un « rituéliste » aguerri comme Vuillaume ; ces
noms correspondent à la suite des mots sacrés des trois premiers degrés ; cette instruction est
identique dans les versions Quesada, Kloss et Pyron.
Transcription C. M. & P. T., LATOMIA, décembre 2019. BnF, Ms Smith-Lesouëf 125. Page 265
98. Ce nom de ville devrait être écrit ici « Lydda » (voir la version du manuscrit Kloss),
transcription du grec luvdda, pour le nom hébreu dol = lôḏ, ville du centre d’Israël. Quant à
Joppé (nom utilisé dans les Évangiles), cette ville est plus connue sous le nom de Jaffa.
99. Le scripteur a oublié ici le numéro de page pour le renvoi, comme pour le degré
de Maître Secret ; cela laisse penser que la numérotation des folios a été réalisée après le
rédaction complète des textes.
Transcription C. M. & P. T., LATOMIA, décembre 2019. BnF, Ms Smith-Lesouëf 125. Page 267
Le verso de cette page, numéroté 268, est vierge.
Maître parfait.
{
Notes et remarques.
Transcription C. M. & P. T. , LATOMIA, janvier 2020. BnF, Ms Smith-Lesouëf 125.
(Cette page n’est pas numérotée et le recto de la feuille est vierge.)
6 e. degré
Sécrétaire intime
ou Maître par curiosité.
{ 6 e. Degré.
Décoration de la Loge.
Titres.
100. Le manuscrit Kloss donne la même description, mais pas les manuscrits
Quesada et Pyron. En l’absence d’autre précision, ces lettres semblent correspondre aux
points cardinaux : Est (East), Ouest (West) et Sud (South). La source qui le confirme est le
rituel de Secrétaire Intime du manuscrit Francken de 1771 (Latomia 087-o-e) : « [...] placed in
the same manner as the 3 lights in a symbolic Lodge, East, West and South [...] », p. 52.
Transcription C. M. & P. T. , LATOMIA, janvier 2020. BnF, Ms Smith-Lesouëf 125.
(Cette page n’est pas numérotée et le recto de la feuille est vierge.)
Planche 13 e.
Transcription C. M. & P. T., LATOMIA, janvier 2020. BnF, Ms Smith-Lesouëf 125. Page 271
Habillement
Tableau de la Loge.
101. Ce sont les lettres initiales des mots Alliance, Promesse et Perfection,
« traductions » de Berith, Neder et Shelemoth, comme indiqué à la page 278 du manuscrit.
Transcription C. M. & P. T., LATOMIA, janvier 2020. BnF, Ms Smith-Lesouëf 125. Page 273
Ouverture.
{
Salomon frappe, du pommeau de son épée, vingt
sept coups, par trois fois neuf : – !
Hiram en fait autant.
Tous les frères plient le genou, ayant les mains
croisées, de manière à ce que les deux pouces touchent au
front ; ils disent à vois basse : Jah ! Jah ! Jah ! (ou
selon quelques cahiers : - Jehovah ! par trois fois répété. C’est le même mot,
pour la signification.)
Après cela, ils se relèvent, et tirent leur glaive.
Salomon nomme alors un des frères pour remplir
les fonctions de Capitaine des gardes, ensuite il dit :
Je vous recommande de vous comporter avec décence, et
d’avoir le plus grand soin de la sûreté de la salle d’audience ;
d’écarter tous ceux qui voudraient en approcher !
Après cet ordre, tous les frères sortent, lorsqu’il doit
y avoir réception, et ils se tiennent dans la première salle,
sur deux lignes, de chacun des côtés de la porte.
Page 274 Transcription C. M. & P. T. , LATOMIA, janvier 2020. BnF, Ms Smith-Lesouëf 125.
Clôture.
{
Salomon et hiram se lèvent.
Salomon frappe un coup de son épée sur la table et dit :
Johaben, quelle heure est-il ?
Réponse : - « Grand roi ! il est neuf heures.
Salom.
Puisqu’il est neuf heures, et que mes affaires avec le roi
de Tyr, mon frère, sont terminées, il est tems de nous retirer !
Il frappe ensuite du pommeau de son épée vingt sept
coups, comme pour l’ouverture, et dit :
Gardes ! retirés-vous, la Loge est fermée !
Transcription C. M. & P. T., LATOMIA, janvier 2020. BnF, Ms Smith-Lesouëf 125. Page 275
Réception.
{
Après l’ouverture de la Loge, les gardes s’étant
retirés, Salomon et hiram, roi de tyr, restent seuls.
Le Récipiendaire est dans l’antichambre. Le capitaine
des gardes lui ôte son chapeau, son tablier, ses gants, son
épée et son cordon de Maître parfait.
Il le place ensuite à l’entrée de la porte de la salle
d’audience, qui a été laissée entr’ouverte à dessein, et le
laisse là, sous prétexte d’aller voir si tout est en ordre.
Les gardes faisant quelque bruit à la porte, le roi
de tyr tourne la tête de ce côté, il apperçoit le Récip re.
Il lève les yeux au ciel et s’écrie :
« Quelqu’un nous écoute !
Salomon dit :
Cela ne peut être ! puisque mes gardes sont à la porte !
hiram, sans répliquer, se lève et saisissant le
curieux par la main, le traîne dans la salle, en disant à
Salomon :
« Le voilà !
Page 276 Transcription C. M. & P. T. , LATOMIA, janvier 2020. BnF, Ms Smith-Lesouëf 125.
Salom\
Que ferons-nous de lui ?
hiram, en mettant la main sur la garde de son
épée, dit :
« Il faut le tuer !
Salomon alors quitte sa place, arrête la main de
hiram, et dit :
Un moment, mon frère !
Au même instant, il frappe un grand coup sur la
table ; le capitaine des gardes, suivi de cinq ou six des
siens, entre dans la salle ; ils saluent les deux rois.
Sal\
Assurés-vous de cet homme coupable, pour me le
remettre quand je vous le demanderai ! Vous me répondés
de lui !
Les gardes se retirent avec le prisonnier.
Salomon et hiram restent ensuite seuls pendant
quelques instans ; ils s’entretiennent bas et paisiblement.
Ensuite Salomon frappe un grand coup sur la
table, et les gardes ramènent au milieu d’eux le Récip re.
et le conduisent au pied du trône de Salomon.
Tous les gardes se rangent et s’asseyent autour
de la salle, et Salomon parle ainsi :
J’ai intercédé, par mon intimité avec le roi de tyr,
mon allié, en votre faveur, lorsque, par votre curiosité, vous
l’avés offensé, et qu’il avait prononcé sur vous une sentence
Transcription C. M. & P. T., LATOMIA, janvier 2020. BnF, Ms Smith-Lesouëf 125.
(Cette page n’est pas numérotée et le verso de la feuille est vierge.)
Planche 14 e.
Transcription C. M. & P. T., LATOMIA, janvier 2020. BnF, Ms Smith-Lesouëf 125. Page 277
de mort !
Non seulement j’ai obtenu votre pardon, mais encore
son consentement pour que vous soyés admis comme sécrétaire
intime, en considération de notre nouvelle alliance.
Vous sentés-vous capable de garder un secret inviolable
sur toutes les choses que nous voudrons vous découvrir, et
consentés-vous à en faire le serment de la manière la plus
solemnelle ?
Le Récipiendaire repond : – « Je le jure, et j’y consens.
Salomon alors le fait agenouiller, et étendre la
main sur la bible ; en cette posture, le Récipiendaire
prête l’obligation suivante :
Obligation.
Signes.
1°. Porter la main droite à l’épaule gauche, et la
ramener transversalement à la hanche droite, en dessinant
le baudrier.
2°. Croiser les bras, ensuite joindre les mains, et les
laisser retomber du côté de l’épée, en levant les yeux au ciel.
Attouchement
Se prendre mutuellement la main droite et la retourner ;
le premier dit : Berith ; le second remettant la main dans
sa première position, dit : Neder ; le premier recommence
la mouvement, en disant : Schelemoth. (*) ce qui signifie :
schlemoth, 102 integrae. Quelques uns voulant donner à ces trois mots une
liaison, traduisent : vœu d’une alliance parfaite, ou complète. 103
(*) heb. Nb3<joh-y! Jahoben, filius dei. On devrait donc dire Jahoben,
mais l’usage a consacré Johaben.
Discours historique.
{
Salomon, en exécution du traité que ses ambassadeurs
avaient fait avec le roi de Tyr, devait lui donner en
compensation des matériaux qu’on avait pris sur le mont
Liban et dans les carrières de Tyr, vingt villes de la
Galilée, que l’on devait livrer à ce roi lorsque le temple
serait complétement achevé ; ainsi qu’une certain
quantité de mesures d’huile, de miel et de bled 104, dont
hiram avait déjà reçu une partie.
Le roi de Tyr alla voir les villes qui lui étaient
destinées ; mais elles ne lui plurent point, et il les appella
terres de chaboul (*) parce qu’il s’apperçut qu’elles lui
seraient plutôt à charge par la dépense qu’elles éxigeraient,
qu’elles ne lui seraient utiles. Il résolut en conséquence
d’aller trouver Salomon pour lui en faire ses plaintes.
En arrivant à Jerusalem, il fit son entrée au
milieu des gardes qui étaient dans la cour, et s’en fut
(*) heb. lVbk=< Xr3a3 terra arenosa, seu, terra in qua pedes ob lutum
vel arenam ceu compedibus irretiuntur 105.
104. Ancienne orthographe du mot « blé », courante au xviiie siècle (cf. Dictionnaire
de Trévoux, 6e édition, 1771) et encore présente au début du xixe siècle. On retrouve cette
orthographe au même endroit dans les manuscrits Pyron et Quesada.
105. Cette anecdote du discours historique ainsi que les mots en hébreu (= ẹrẹẕ
kạvûl) sont directement puisés dans la Bible : 1 Rois 9:13. L’explication en latin de Vuillaume
est recopiée mot à mot à partir du Dictionnaire Hébraïque de Sebastian Münster publié en
1539 (à l’entrée hb=k=<
) : « pays aride ; c’est une région dans laquelle les pieds, à cause de
la boue ou du sable, sont comme enserrés par des entraves » (merci à Paul Ninin pour cette
élégante traduction).
Page 282 Transcription C. M. & P. T. , LATOMIA, janvier 2020. BnF, Ms Smith-Lesouëf 125.
Instruction.
{
Demande. Etes-vous sécrétaire intime ?
Reponse. (En levant les yeux) Je le suis !
D. Comment avés-vous été reçu ?
R. Par curiosité.
D. Quels dangers avés-vous courus ?
R. Celui de perdre la vie.
D. Qu’a-t-on fait de vous, après vous avoir surpris ?
R. On m’a mis entre les mains des gardes, et j’ai
reçu une sentence de mort.
D. Ces gardes étaient-ils sécrétaires intimes, ou maîtres
secrets ?
R. Ils étaient sécrétaires intimes ; mais je l’ignorais
alors.
D. Comment échapâtes-vous au danger que vous couriés ?
R. Par l’intercession de Salomon.
D. Ne fites-vous rien pour cela ?
R. Ma fermeté et ma stabilité prouvaient que j’avais
été initié dans les trois premiers grades.
Transcription C. M. & P. T., LATOMIA, janvier 2020. BnF, Ms Smith-Lesouëf 125. Page 285
Notes et remarques.
Transcription C. M. & P. T. , LATOMIA, mars 2020. BnF, Ms Smith-Lesouëf 125.
(Cette page n’est pas numérotée et le recto de la feuille est vierge.)
7 e. degré
Prévôt et Juge.
ou Maître irlandais.
{ 7e Degré.
Décoration de la Loge.
Le loge est tendue en rouge.
Elle est éclairée par cinq grandes lumières ; une
à chacun des points cardinaux, et une au milieu.
Le dais du trône est bleu, parsemé d’étoiles en or.
Au fond est un rideau qui couvre les objets décrits ci-après.
Tîtres
Le président de la Loge prend le titre de Trois
fois illustre. Il y a deux surveillans, qui sont
Page 290 Transcription C. M. & P. T. , LATOMIA, mars 2020. BnF, Ms Smith-Lesouëf 125.
Habillement
Tablier blanc, bordé de rouge ; une poche au milieu,
fermée par une rosette rouge et blanche. Sur la bavette,
est peinte ou brodée une clef en or. La poche est destinée
à garder les clefs du coffre à renfermer les plans.
Cordon cramoisi, porté en sautoir, au bas duquel
prend, pour bijou, une clef en or.
(*) Ce nom n’est pas hébraïque 106, et le personnage n’est point désigné dans
la bible. Des maçons instruits pensent que c’est une corruption d’Achitob,
boeyc1a 107
8 okhitob, frater bonitatis, et cette conjecture ne parait pas être
sans fondement.
(**) heb. Myd1Orh= praesidentes. C’est ainsi que l’on nommait les
trois mille six cent chefs ou préfets que Salomon avait établis sur les
ouvriers du temple. (Paral. 108 2 ch. 2 v. 17 et 18) Dans la maçonnerie,
Tito, ou plutôt Achitob en est regardé comme le prince, ou chef.
106. Cette affirmation de Vuillaume est probablement à nuancer, même si elle a été
reprise par de nombreux auteurs, comme Michel Saint-Gall ; on ne peut passer sous silence
l’approche de Claude Guérillot (Le Rite de Perfection, Paris, Trédaniel, 2007, p. 449) qui
voit dans Tito le substantif hébreux oeye1 = ṭîṭô = son argile. En liaison symbolique avec
« harodim », il ,pourrait signifier « celui qui domine son argile » et donc ses pulsions.
107. L’orthographe exacte est bVeyc1a7 = ăḥîṭûv , nom présent dix fois dans la Bible.
108. Paralipomènes (terme utilisé dans la Septante), plus connus actuellement sous
le nom de « Chroniques ». La référence à ces versets est erronée. Myd1Orh= = hạroḏîm est
dérivé de la racine verbale hdr Myd1Or
(dominer), dont le participe pluriel est = roḏîm et qui,
précédé de l’article, signifie « ceux qui avaient autorité » (sur le peuple). En plus de 2 Chr. 8:10,
on le trouve aussi dans 1 Rois 5:30 et 9:23.
Transcription C. M. & P. T., LATOMIA, mars 2020. BnF, Ms Smith-Lesouëf 125.
(Cette page n’est pas numérotée)
Planche 15 e.
Transcription C. M. & P. T. , LATOMIA, mars 2020. BnF, Ms Smith-Lesouëf 125.
(Cette page n’est pas numérotée)
Planche 16 e.
Transcription C. M. & P. T., LATOMIA, mars 2020. BnF, Ms Smith-Lesouëf 125. Page 291
Tableau de la Loge
Signes alphabétiques.
Page 292 Transcription C. M. & P. T. , LATOMIA, mars 2020. BnF, Ms Smith-Lesouëf 125.
Ouverture de la Loge.
{
Le trois fois illustre frappe un coup, et dit :
Illustre frère premier Surveillant ! sommes-nous
à couvert ?
Reponse : « Trois fois illustre ! nous le sommes.
T\ f\ Ill\
Où est placé votre maître ?
R. « Partout.
T\ f\ Ill\
Pourquoi cela ?
R. « Pour veiller à la conduite de l’ouvrage,
« précéder les ouvriers, et rendre justice à chacun d’eux.
T\ f\ Ill\
Quelle heure est-il ?
R. « Le point du jour, 8. heures, 2 et 7. 109
Alors le trois fois illustre frappe cinq coups : – !
ce qui représente les cinq lumières, et dit :
Puisqu’il est la huitième heure, 2 et 7. il est tems de
commencer à travailler !
109. Claude Guérillot (La Rose Maçonnique, T1, p. 276-277, Paris, Trédaniel, 1995)
donne une explication à ce comput particulier, présent dès les plus anciennes versions de ce
degré : Il propose de faire la correspondance entre les chiffres des heures indiquées et les lettres
cb z
de l’alphabet hébreu ; 8, 2 et 7 seraient ainsi les notations des lettres ḥeth, beth et zayin, ( , et )
formant le mot cb-z# = zẹvaḥ, signifiant à la fois « sacrifice » et « victime du sacrifice ». Le Prévôt et
Juge travaillerait donc à l’heure du sacrifice, expression à mettre en relation avec un autre symbole
utilisé dans ce degré, les lettres IHS (cf. Instruction, p. 301) et montrant le substrat profondément
chrétien de ce degré, le sacrifice d’Hiram rappelant celui du Christ.
Transcription C. M. & P. T., LATOMIA, mars 2020. BnF, Ms Smith-Lesouëf 125. Page 293
Clôture.
{
Quel âge avés-vous ?
Le T\ f\ Ill\
Réception.
{
Le Maître des cérémonies se rend dans la salle des pas
perdus, où il trouve le Candidat. Il le conduit à la porte de la
Loge, où il frappe cinq coups, qui sont répétés de l’intérieur par
les surveillans et par le trois fois illustre.
Le T\ f\ Ill\ dit :
Frere terrible ! voyés qui frappe ainsi à la porte du temple !
Après y avoir vû, le f\ terrible rapporte la reponse
que lui a faite le M e. des cérémonies :
« C’est le f\ N. qui demande à passer au grade de
« Prévôt et Juge.
Cette réponse est transmise au Trois fois illustre dans la
forme ordinaire.
Le T\ f\ Ill\
Que l’on introduise le Candidat !
On ouvre la porte, et l’on introduit le M e. des cerémonies
accompagné du Récipiendaire ; ils sont arrêtés entre les deux
surveillans, et la porte se referme.
Le premier surveillant quitte son siège, et vient saisir
le Récipiendaire
Transcription C. M. & P. T., LATOMIA, mars 2020. BnF, Ms Smith-Lesouëf 125. Page 295
Obligation
Je jure et promets devant le grand architecte
de l’univers, et les illustres frères ici présens, de ne
jamais révéler aucunes des choses qui concernent le
grade de Prevôt et Juge, ni directement ni indirectement,
à toute personne qui ne posséderait pas ce grade. Je
promets d’être juste et équitable envers tous, puisque
je suis établi par cette respectable loge pour rendre la
justice. Je promets encore d’obéir strictement aux
ordres et aux mandats du grand conseil des princes
de Jérusalem, et de régler ma conduite sur ce qu’ils
me prescriront. Et ce, sous les peines auxquelles
je me suis soumis par mes premières obligations !
Ainsi, Dieu me maintienne dans l’équité et
la justice !
Amen, amen, amen, amen, amen !
(*) Pluriel de Jachin 111. Il est des personnes qui pensent que l’on doit lire : yh1a=jNk1y+
Jachin-ahi, qui voudrait dire préparation divine. Cela ne parait pas sans fondement.
(**) Ces mots sont grandement altérés dans presque tous les cahiers répandus.
110. L’oubli de la référence (c’est la page 290) montre que la numérotation des pages
a été effectuée une fois le manuscrit achevé.
111. Ce n’est pas l’avis de Michaël Segall (Dictionnaire maçonnique..., 2e éd., p. 381)
qui donne « Jechinim » comme pluriel. On peut cependant penser à un pluriel de majesté
yn+k1y+
( = yạḵinạy) sur le modèle de « Adonaï » ( yn+Oda7
) et « Elohaï » ( yh=Ola6
), la voyelle « a »
(quames) ayant un rôle emphatique et la valeur du suffixe possessif « i » étant pratiquement
effacée. (Paul Joüon, Grammaire de l’hébreu biblique, 136d).
Page 298 Transcription C. M. & P. T. , LATOMIA, mars 2020. BnF, Ms Smith-Lesouëf 125.
Batterie
Cinq coups, par quatre et un : – !
Tems pour le travail
Le point du jour, huit heures, deux et sept.
parmi les maçons, il en est qui disent : Geometros, Xincheu, Yzérie, Ivah, hiram,
et Stolkin ; d’autres disent : Isarias, Jehovah, hiram, Stolkin, géomêtres architectes &a.
Instruction.
{
Demande. Etes-vous Prevôt et Juge ?
Réponse. Je rends la justice à tous les ouvriers sans
exception.
D. Comment avés-vous été introduit dans cette loge ?
R. Par cinq coups, dont quatre réunis et un séparé.
D. Que signifient ces cinq coups ?
R. Les quatre angles du temple, et son centre.
D. Qu’avés-vous trouvé en entrant dans la Loge ?
R. Un surveillant, qui m’a conduit à l’ouest.
D. Qu’a-t-il fait ensuite ?
R. Il m’a fait mettre le genou droit en terre, et m’a
fait prononcer : Chivi ! (*)
D. Qu’a répondu le trois fois illustre ?
R. Après un court intervale, il a répondu : Ki ! (**)
D. Que signifient ces paroles ?
(*) Mot heb. formé de tp-k2< ou tk- cath ou chephath, qui signifie
inclinare ; c’est donc à dire : chivi, je m’incline !
(**) Formé de ya2q- ou Mya1q- Kaïm ou Kae, stat, vel, surgit ad
116
standum. Ki ! levés-vous !
117. Mis pour « obélisque ». Ce n’est peut-être pas une erreur ou un oubli de
Vuillaume. On trouve en effet le substantif obélique (sans s) dans des ouvrage imprimés des
xviiie et xixe siècle, avec la signification d’obélisque. Y avait-il alors confusion avec l’adjectif
obélique ?
Page 302 Transcription C. M. & P. T. , LATOMIA, mars 2020. BnF, Ms Smith-Lesouëf 125.
le faire décourvrir.
D. Dans quel lieu avés-vous été reçu ?
R. Dans la chambre du milieu.
D. Avés-vous fait quelqu’ouvrage remarquable, en
votre qualité de Prévôt et Juge ?
R. J’ai été employé à perfectionner le tombeau de
hiram-abi.
D. De quoi vous a décoré le trois fois illustre en vous
créant Prévôt et Juge ?
R. D’un tablier blanc, doublé et bordé de rouge cramoisi
au milieu duquel est une poche, avec une rosette rouge
et blanche.
D. Quel est l’usage de cette poche ?
R. C’est pour mettre en sûreté les plans déposés dans
les mains du plus ancien Prévôt et Juge, qui les porte
dans le temple pour être communiqués aux maîtres, et
prendre les proportions sur le pavé.
D. Que veut dire la rosette rouge et blanche ?
R. Le rouge rappelle le sang répandu par hiram-abi,
et le blanc est l’emblême de la candeur des Maîtres.
D. Quelle fut l’intention de Salomon en créant ce grade ?
R. Il le jugea nécessaire pour surveiller un aussi
grand nombre d’ouvriers que celui qui était occupé
à la construction du temple. Johaben, qui était
Transcription C. M. & P. T., LATOMIA, mars 2020. BnF, Ms Smith-Lesouëf 125. Page 303
118. L’oubli de la référence (c’est la page 293) montre que la numérotation des pages
a été effectuée une fois le manuscrit achevé.
Page 304 Transcription C. M. & P. T. , LATOMIA, mars 2020. BnF, Ms Smith-Lesouëf 125.
(Les deux pages suivantes, numérotées 305 et 306, sont vierges.)
Prévôt et Juge.
{
Notes et remarques.
Transcription C. M. & P. T. , LATOMIA, mars 2020. BnF, Ms Smith-Lesouëf 125.
(Cette page n’est pas numérotée et le recto de la feuille est vierge.)
8 e. degré
{ 8 e. Degré.
Décoration de la Loge.
La loge est tendue en rouge.
Elle est éclairée par vingt sept lumières en trois groupes
disposés comme suit : l’un de cinq lumières placé devant
le second surveillant ; le second de sept, placé devant le
premier surveillant, et le troisième de quinze, placé devant
le président.
Le trône est bleu de ciel, parsemé d’étoiles en or.
Dans le fond du dais est un triangle radieux dans
Page 308 Transcription C. M. & P. T. , LATOMIA, mars 2020. BnF, Ms Smith-Lesouëf 125.
Titres
Le président de la Loge représente Salomon, on lui
donne le titre de Trois fois puissant.
Le premier surveillant, représente Tito prince des
harodim ; il a le tître de Trois fois illustre inspecteur.
Le second surveillant représente Adoniram, et fait
les fonctions d’Introducteur.
Le Récipiendaire représente Johaben, favori de
Salomon.
Transcription C. M. & P. T. , LATOMIA, mars 2020. BnF, Ms Smith-Lesouëf 125.
(Cette page n’est pas numérotée et le recto est vierge)
Planche 17 e.
Habillement
Cordon rouge, moiré, porté en écharpe, passant de
droite à gauche, auquel est suspendu, avec une rosette verte,
le bijou, qui est un triangle en or, sur les côtés duquel
sont gravées les lettres initiales des mots du grade, c’est à
dire, d’un côté B. A. J. et de l’autre, J. K. J.
Tablier blanc, doublé en rouge, bordure verte.
Sur la bavette est un triangle, avec les lettres B. A. J.
peint ou brodé en or. Au milieu du tablier, est une
étoile à neuf pointes, posée sur une balance en équilibre.
Le trois fois puissant est revêtu des ornemens royaux,
et il tient un sceptre à la main.
Page 310 Transcription C. M. & P. T. , LATOMIA, mars 2020. BnF, Ms Smith-Lesouëf 125.
Ouverture de la Loge.
{
Le trois fois puissant frappe un coup avec son sceptre
et dit :
Frere Tito ! sommes-nous à couvert ?
Reponse : « Nous le sommes !
Le T\ f\ P\
Quelle heure est-il ?
Rep. « Le point du jour.
Clôture.
{
Le trois fois puissant frappe un coup, et dit :
Quelle heure est-il ?
Le f\ Tito répond : « Sept heures du soir.
Le Trois fois puissant frappe un second coup, et se
lève, ainsi que tous les frères. Il dit :
Mes chers frères ! comme vous avés pratiqué les cinq
points de la fidélité, il est tems de vous affranchir, et de nous
reposer !
Le trois fois puissant frappe alors cinq coups, qui,
comme pour l’ouverture, sont aussitôt répétés par les
surveillans, et il dit :
Mes très-respectables frères ! la noble loge des Intendans
des bâtimens, maîtres en Israël, est fermée ! retirons-
nous en paix.
Tous les frères font les signes d’admiration et de
surprise, frappent cinq coups dans les mains, et se retirent.
N a. Dans quelques Loges, pour la clôture, les frères frappent
dans les mains 27. coups, par 5. 7 et 15. de cette manière :
!– – !– – – !
Page 312 Transcription C. M. & P. T. , LATOMIA, mars 2020. BnF, Ms Smith-Lesouëf 125.
Réception.
{
Le Candidat attend dans l’antichambre ; il a les
pieds nus.
Après l’ouverture de la Loge, le trois fois puissant dit :
Frère Tito ! comment ferons-nous pour réparer la
perte de notre cher hiram-abi, qui était chargé des ornemens
de la chambre secrète, qui renferme l’arche sainte, dont l’éclat
assure aux israëlites la présence et le protection du Dieu très
puissant ?
Il nous a été enlevé par le plus horrible crime, et nous
sommes privés de ce respectable chef !
Pouvés-vous, frère Tito ! nous donner à ce sujet
quelques bons avis ?
Le f\ Tito répond :
« Je sens moi-même toute la difficulté qu’il y a
« de réparer la perte de notre cher Maître hiram-abi ; à
« cela, je crois que le seul remède est de nommer un chef
« pour chaque ordre d’architecture ; de réunir tous nos
« moyens ; d’employer toute notre capacité, pour finir
Transcription C. M. & P. T., LATOMIA, mars 2020. BnF, Ms Smith-Lesouëf 125. Page 313
Obligation.
Je N. promets, en présence du grand architecte
de l’univers, et devant les illustres freres qui m’entendent,
de garder éternellement le secret sur les mystères du
grade qui va m’être donné dans le moment, et de ceux
qui me seront accordés dans la suite. Je promets
obéissance entière et absolue à tous les statuts et
decrets qui me seront transmis par le grand conseil
des princes de Jerusalem, sous les peines de mes
premières obligations, d’avoir le corps séparé en deux, et
Transcription C. M. & P. T., LATOMIA, mars 2020. BnF, Ms Smith-Lesouëf 125. Page 315
Signes.
1°. De surprise. – Porter les deux pouces aux tempes, ayant les
mains étendues en équerre ; reculer de deux pas et avancer d’autant ;
porter ensuite les mains sur les yeux pour les couvrir et éviter
l’éclat d’une trop grande lumière, en disant : Ben-khorim (*)
2°. D’admiration. – Elever les deux bras en l’air en regardant
le ciel, la tête un peu inclinée sur l’épaule gauche 119 :
3°. Entrelacer les doigts des deux mains, tourner la
paume en haut, et laisser retomber les mains sur la
ceinture, en regardant le ciel, et en disant : Achar. (akar) (**)
4°. De douleur – Porter la main droite sur le cœur,
et la main gauche sur la hanche, puis se balancer par
trois fois sur les genoux. Le premier frère dit : Khaï, (***)
le second répond : Jah ! (****)
Attouchement
Se frapper mutuellement sur le cœur avec la main
droite, puis la passer sous le bras gauche ; ensuite prendre
l’épaule droite avec la main gauche, en prononçant, le
premier : JaKinaï 120 (JaKinaï) à quoi le second répond :
119. Dans les deux éditions de son Tuileur, Vuillaume ne cite que le point tertio
(entrelacer...) comme signe d’admiration ; de même pour les versions de ce degré dans les
manuscrits Quesada, Kloss, et Pyron. Il semble donc que Vuillaume ait confondu avec un autre
degré (13e ?).
120. Il est probable que Vuillaume voulait écrire ici « Jachinaï » d’où le deuxième mot
entre parenthèses ; c’est cette procédure qu’il a suivie dans son Tuileur. Le « K » majuscule est
intentionnel (cf. note de la page 317).
121. « Fils de nobles ». 1 Rois 21:8 :Myr1Oc Myr1oc
ou = ḥorîm = nobles
122. « Troublant ». 1 Chr 2:7. C’est plutôt un nom d’homme (celui qui trouble, celui
qui perturbe).
123. « Vivant », mais aussi clan, parenté.
124. « Dieu ». Variante et forme allégée du tétragramme hvhy.
Transcription C. M. & P. T., LATOMIA, mars 2020. BnF, Ms Smith-Lesouëf 125. Page 317
Juda. (*)
Batterie
Cinq coups égaux : !
Marche
Cinq pas graves.
Age
Vingt sept ans, par trois, cinq, sept et quinze.
Mots de passe
Jakinaï, Juda !
Mots sacrés.
Ben-khorim, achar, Jah ! (**) que l’on traduit
ainsi en maçonnerie : franc-maçon, ô dieu éternel !
125. « Louange ». C’est un nom théophore, donc plus exactement, « louange à Dieu ».
126. Traduction très personnelle de Vuillaume ! Celle du rituel est de la même eau...
Il est probablement vain de vouloir relier ces trois mots dans une phrase.
127. Le « K » majuscule en interne permet à Vuillaume de faire correspondre les
trois lettres à seulement deux mots (les deux mots de passe). Il est plus logique de faire
correspondre à trois mots, Jakinaï, Khaï et Yah, comme indiqué également (avec des variantes
de déformation) dans les manuscrits Quesada, Kloss et Pyron.
Page 318 Transcription C. M. & P. T. , LATOMIA, mars 2020. BnF, Ms Smith-Lesouëf 125.
Instruction
{
Demande. Etes-vous Intendant des bâtimens ?
Reponse. J’ai monté les sept marches de l’éxactitude,
j’ai pénétré dans la plus grande partie du temple ;
j’ai vû une grande lumière, au milieu de laquelle
paraissaient trois lettres hébraïques B. A. J.
sans savoir ce qu’elles signifient.
D. Comment avés-vous été reçu ?
R. En reconnaissant mon ignorance.
D. Pourquoi avés-vous été reçu ?
R. Pour dissiper les ténébres de mon esprit et me
procurer la véritable lumière pour diriger mon cœur,
et éclairer mon entendement.
Transcription C. M. & P. T., LATOMIA, mars 2020. BnF, Ms Smith-Lesouëf 125. Page 319
128. Erreur du copiste : le pronom exact est «nos», confirmé par les autres manuscrits
connus.
129. « d’Apprenti de Compagnon et de Maître » dans les manuscrits Kloss et Pyron,
conformément à ce que décrit la cérémonie. Le manuscrit Quesada présente la même omission.
Page 320 Transcription C. M. & P. T. , LATOMIA, mars 2020. BnF, Ms Smith-Lesouëf 125.
130. Ancienne tournure de phrase, que l’on retrouve dans de nombreux manuscrits
(rituels Bonseigneur, manuscrit Saint-Domingue, Pyron et Quesada). Or, selon le dictionnaire
de l’Académie française, édition de 1762, à l’article PRODUIRE : « PRODUIRE signifie encore,
Introduire, faire connoître. ». « Qu’ont produit ces cinq coups ? » veut donc dire « Qu’ont fait
connaître ces cinq coups ? » ou, plus élégamment, « Qui ces cinq coups vous ont-ils fait
connaître ? »
Transcription C. M. & P. T., LATOMIA, mars 2020. BnF, Ms Smith-Lesouëf 125. Page 321
(*) Il n’est peut être pas inutile de dire ici ce que l’on entend par le pas
grave ; c’est un pas du menuet ancien, qui peut être oublié aujourd’hui, ce
que l’on ne reproduirait plus sans le secours chorégraphique. Voici comment
il se faisait : Etant placé à la 2de. position de la danse, on fait un leger plié ;
Transcription C. M. & P. T., LATOMIA, mars 2020. BnF, Ms Smith-Lesouëf 125. Page 323
départ
131. L’oubli de la référence (c’est la page 311) montre que la numérotation des pages
a été effectuée une fois le manuscrit achevé.
Transcription C. M. & P. T., LATOMIA, mars 2020. BnF, Ms Smith-Lesouëf 125. Page 325
(Les trois pages suivantes, numérotées 326 à 328, sont vierges.)
{
Notes et remarques.
Transcription C. M. & P. T., LATOMIA, avril 2020. BnF, Ms Smith-Lesouëf 125. Page 329
Le verso de cette page, numéroté 330, est vierge.
Maçonnerie écossaise.
{
Troisième Classe.
9 e. degré.
Maître élu
des Neuf.
{ 9e. Degré.
Décoration de la Loge.
Le lieu d’assemblée de cette Loge représente un des
appartemens du palais de Salomon.
Tenture noire, parsemée de flammes rouges. Elle
est soutenue par des colonnes alternativement rouges
et blanches.
L’appartement est éclairé par neuf lumières, huit
dans un seul groupe, et une séparée.
Le président siège sous un dais noir ; le fauteuil est
Page 332 Transcription C. M. & P. T. , LATOMIA, avril 2020. BnF, Ms Smith-Lesouëf 125.
Tîtres
Planche 18 e.
Transcription C. M. & P. T., LATOMIA, avril 2020. BnF, Ms Smith-Lesouëf 125. Page 333
Habillement.
Le cordon est un grand ruban noir, porté en écharpe,
de gauche à droite, au bas duquel est suspendu un poignard.
Vers le bas du cordon, sont neuf rosettes rouges, quatre par
devant, et quatre par derrière, la neuvième est à la pointe,
et sert d’attache au poignard, qui est à poignée d’or et
à lame d’argent.
Tablier blanc, tacheté de rouge ; doublé et bordé
en noir. Sur la bavette est peint un bras ensanglanté,
tenant un poignard à la main. C’est un bras droit.
Tableau
Le tableau de la Loge est un carré long, sur lequel
on voit représenté :
1°. à droite, la ville de Jerusalem ;
2°. à gauche, une caverne environnée de rochers,
vers la mer, près de Joppé.
3°. Dans la caverne, un homme endormi, ayant la
Page 334 Transcription C. M. & P. T. , LATOMIA, avril 2020. BnF, Ms Smith-Lesouëf 125.
Planche 19 e.
Transcription C. M. & P. T., LATOMIA, avril 2020. BnF, Ms Smith-Lesouëf 125. Page 335
Ouverture du chapitre.
sceptre.
{
Salomon frappe sur l’autel un coup, avec son
L’Inspecteur Schoulkain répond
en frappant un coup sur sa table avec son poignard,
qu’il tient constamment à la main.
Le très souverain Maître dit :
Etes-vous chevalier Elu ?
de suite,
Clôture.
{
Le très souverain Maître frappe un coup ; fait le
signe, en mettant la main sur le front, et dit :
Faisons connaître nos obligations !
Tous les frères font le signe du poignard, en
frappant au front, ensuite au cœur.
Le très souverain maître frappe neuf coups, comme
pour l’ouverture ; cette batterie est répétée par le frère
Schoulkain et par tous les frères.
Le très souverain maître dit ensuite :
Mes frères ! le chapître est fermé !
Alors chacun se retire.
Réception
Transcription C. M. & P. T., LATOMIA, avril 2020. BnF, Ms Smith-Lesouëf 125. Page 337
Réception.
{
Nota. Pendant le cours de
ont la tête couverte,
droit sur le gauche ;
avant, reposant sur la
appuyé sur le genou,
tristesse et de l’affliction.
la réception, les frères
les genoux croisés, le
la tête penchée en
main droite, le coude
dans l’attitude de la
Le T\ S\ M\
Quels motifs peuvent vous faire croire qu’on vous admettra à
un tel honneur ?
Reponse : - « Mon zèle, ma ferveur et ma constance qui
« redoublent encore, sont les seuls tîtres que j’apporte.
Le T\ S\ M\
Sachés, mon frère, que vous devés votre entrée dans le chapitre,
moins au désir que vous manifestés d’obtenir un nouveau grade,
qu’au besoin que nous avons d’éprouver votre conduite et votre
courage, et de savoir si vous avés rempli les obligations que vous
vous êtes imposées dans les grades précédens !
Vous devés vous rappeller, mon frère, que lorsque vous avés
été reçu maçon et que le lumière vous a été donnée, vous avés vû
tous les frères armés de glaives ; ils étaient tirés pour votre défense
dans le danger ; ils étaient aussi destinés à vous punir, et devaient
être plongés dans votre sein pour venger la maçonnerie si vous
étiés assés perfide pour violer les sermens solemnels que vous avés
prêtés, en divulguant les secrets qui vous allaient être confiés !
Eussiés-vous crû qu’il put exister des hommes capables de
fausser de pareils sermens, et de s’exposer à subir les peines
auxquelles tous les maçons se sont soumis ?
Hé bien ! sachés que dans ce moment nous avons en notre
pouvoir un des scelérats, meurtriers de notre maître Hiram, qui
gémit de l’énormité de son crime, et qui attend à chaque instant le
supplice qu’il a mérité et qui doit servir d’exemple à tous !
Transcription C. M. & P. T., LATOMIA, avril 2020. BnF, Ms Smith-Lesouëf 125. Page 339
132. « Jetant à terre le père ». Dans l’édition de 1830 de son Tuileur, Vuillaume complète sa
traduction avec « projecit patrem » (Il abandonna le père) dans les remarques à la fin du 11e degré.
Il n’est pas nécessaire de suivre cette tentative d’explication de Vuillaume : Mr=yb1a7 = ăvîrạm
= « mon père est exalté » , est suffisant pour donner une sens symbolique au nom du premier
meurtrier. Dans la Bible, c’est le nom d’un des conspirateurs, fils d’Eliab, qui se souleva contre
Moïse en compagnie de Koré et Dathan (Nombres, chap.16) ; la terre s’ouvrit et les engloutit. Le
parallélisme (trois conspirateurs) est suffisamment net pour ne pas chercher d’explication ailleurs.
Page 340 Transcription C. M. & P. T. , LATOMIA, avril 2020. BnF, Ms Smith-Lesouëf 125.
Obligation
Signes.
1°. Faire le mouvement de frapper au front le tuileur,
avec un poignard. La réponse est de porter la main au
front comme pour s’assurer s’il n’y aurait pas du sang.
2°. Lever le bras, le poing fermé comme si l’on y
tenait un poignard, et frapper au cœur celui dont on veut
se faire connaître, en disant : Nekam (*) ! La réponse
est de mettre la main droite sur son cœur, en disant :
Nekah ! (**)
Attouchement
Fermer la main droite, lever le pouce, et le présenter
à l’éxaminateur, qui saisit le pouce à pleine main, tenant
également le pouce levé ; en réponse, on change de rôle,
et l’on repète l’attouchement.
Mot de passe
Begoal-chol. (***)
(*) heb. Mq=n 133
$ ultio, vengeance.
hk=h 134
(**) Pour hichah, 1 percussit, il a frappé. Quelques uns prétendent que l’on
doit dire Nich-ah ha=k4<n! humiliatus est 135.
(***) heb. lOk< li-Og<b4< in abominatione omnium. 136
Mots sacrés
Ce sont ceux donnés à l’attouchement : Nekam, et en
reponse : Nekah.
Batterie
Neuf coups, par huit et un : – !
Age
Huit et un ans accomplis.
Discours historique.
Très respectable frère Elu !
L’empressement et l’unanimité des membres de cette
respectable assemblée à solliciter votre pardon, a disposé
notre cœur à vous l’accorder, bien persuadé d’ailleurs que le
zèle seul avait causé votre précipitation et votre faute ; en
cela vous n’avés fait qu’imiter Johaben favori de Salomon,
ainsi que je vais vous l’apprendre.
Vous devés vous rappeller la triste catastrophe de notre
maître hiram-abi ; vous savés que sa mort est le sujet
constant de nos regrets et de nos larmes, et qu’en cela nous
ne faisons que suivre l’exemple du plus sage des rois, qui ne
transcription, sur le modèle de très nombreux versets de la Bible ( Nbres, 35:19, 21, 24, 25, 27 ;
Deutéronome, 19:6, 12 ; etc. ) où est utilisée l’expression Md=<h- la2Og<= goʾel had‑dạm,
« le vengeur du sang », et en prenant un des autres sens de la préposition « beth », dite
alors « Essentiae », extrêmement fréquent dans la Bible, qui exprime l’identité de quelqu’un
(jb4< = dans, sur, contre, mais aussi = en tant que, comme ). L’expression hébraïque
s’écrit alors lOk<jla2Og<b4<= bĕg-goʾel-kol et se traduit littéralement en « comme
vengeur, tous ! ». Cela correspond parfaitement au thème du 9e degré. Il faut cependant
tenir compte du polysémisme caractéristique de l’hébreu ; ici, le mot « vengeur » n’est que
le sens apparent, et pour reprendre l’expression du Zohar, « le vêtement de l’écriture » ; il
sert à cacher le sens symbolique qui est celui de rachat, de libération, de rédemption.
Page 346 Transcription C. M. & P. T. , LATOMIA, avril 2020. BnF, Ms Smith-Lesouëf 125.
Le T\ S\ M e\
Frère Inspecteur ! engagés, je vous prie, les frères
ici présens, à se réunir à vous et à moi pour applaudir à la
réception du très-cher frère N. parmi les Elus, et invités les à
le reconnaître à l’avenir en cette qualité dans le chapître !
Le f\ Inspecteur fait l’annonce et la proclamation
du nouvel Elu.
Tous les frères, guidés par le très souverain maître
font le signe et la batterie dans les mains.
Ensuite, on fait l’instruction qui suit.
Transcription C. M. & P. T., LATOMIA, avril 2020. BnF, Ms Smith-Lesouëf 125. Page 351
Instruction.
Demande.
Réponse.
D.
R.
D.
{
Etes-vous maître Elu ?
Le sort en a décidé, et la caverne m’est connue.
Qu’avés-vous vû dans cette caverne ?
Une lampe, une fontaine, un poignard, et le
traître Abiram.
De quel usage vous ont été toutes ces choses ?
R. La lampe chassait l’obscurité du lieu ; le
poignard a servi à venger la mort de hiram ; et la
fontaine, à me désaltérer.
D. Où avez-vous été reçu ?
R. Dans la salle d’audience de Salomon.
D. Combien d’Intendans des bâtimens furent élus le
même jour ?
R. Neuf ; je fus du nombre.
D. Dans quel nombre furent choisis ces neuf ?
R. Dans un nombre d’environ quatre vingt dix, presque
tous Intendans des bâtimens.
D. Quel motif aviés-vous pour desirer de parvenir au
Page 352 Transcription C. M. & P. T. , LATOMIA, avril 2020. BnF, Ms Smith-Lesouëf 125.
D. Comment
139. L’oubli de la référence (c’est la page 336) montre que la numérotation des pages
a été effectuée une fois le manuscrit achevé.
Transcription C. M. & P. T., LATOMIA, avril 2020. BnF, Ms Smith-Lesouëf 125. Page 357
(Les cinq pages suivantes, numérotées 358, 359, 360, 360 bis. et 360 ter., sont vierges.)
{
Notes et remarques.
Transcription C. M. & P. T. , LATOMIA, avril 2020. BnF, Ms Smith-Lesouëf 125.
(Cette page n’est pas numérotée et le recto de la feuille est vierge.)
10 e. degré.
Illustre
Elu des quinze.
{ 10e. Degré.
Décoration de la Loge.
Tîtres
Planche 20 e.
Transcription C. M. & P. T., LATOMIA, avril 2020. BnF, Ms Smith-Lesouëf 125. Page 363
Habillement.
Ouverture du chapître
{
Le très illustre maître frappe cinq coups égaux :
! qui sont répétés par les deux surveillans.
Il dit :
Frère Inspecteur ! quelle heure est-il ?
Reponse : « Très-illustre Maître, il est cinq
« heures !
Le T\ Ill\ M e\
Frère second surveillant ! à quelle heure s’ouvrent les
travaux du chapître des illustres élus des quinze ?
Reponse : « A cinq heures !
Le T\ Ill\ M e\
Puisqu’il est cinq heures, mes très chers frères ! il est
tems de commencer l’ouvrage ! Je vous préviens que le
chapître de maître élu des quinze est ouvert !
Les surveillans répétent cette annonce.
Ensuite le très-illustre Maître frappe un coup,
et dit :
A l’ordre, mes frères !
Tous, à l’imitation du très illustre Maître, font
Transcription C. M. & P. T., LATOMIA, avril 2020. BnF, Ms Smith-Lesouëf 125. Page 365
Clôture.
{
Le très-illustre Maître frappe un coup, et dit :
Frere Inspecteur ! quelle heure est-il ?
Reponse : « Six heures du soir !
Le T\ Ill\ M e\
Pourquoi six heures du soir ?
Reponse : « Parce que c’est à cette heure que les
Page 366 Transcription C. M. & P. T. , LATOMIA, avril 2020. BnF, Ms Smith-Lesouëf 125.
Reception
Transcription C. M. & P. T., LATOMIA, avril 2020. BnF, Ms Smith-Lesouëf 125. Page 367
Réception.
{
Le f\ Expert va prendre le Candidat, et le conduit
à la porte du chapître, où il frappe neuf coups, en élu
des neuf.
L’Inspecteur y répond de l’intérieur par un coup,
et avertit le très-illustre Maître que l’on frappe à la porte
du chapître en élu des neuf.
Le T\ Ill\ M e\ dit :
Frère Inspecteur ! faites-voir qui frappe ainsi !
Un des gardes de l’intérieur est envoyé pour savoir
qui frappe ; il entr’ouvre la porte, et dit :
« qui frappe ainsi ?
Le f\ Expert répond : « C’est un maître élu des
« neuf, qui désire connaître les deux autres scélérats
« meurtriers de notre respectable maître hiram-abi, et
« qui voudrait parvenir au grade de Maître élu des
« quinze !
Le garde vient rendre compte de cette réponse aux
surveillans, qui la transmettent, selon la forme ordinaire
au très-illustre M \e qui dit :
Transcription C. M. & P. T. , LATOMIA, avril 2020. BnF, Ms Smith-Lesouëf 125.
Page 368
Le T\ Ill\ M e\
Que l’entrée lui soit accordée !
On ouvre la porte, on fait avancer le Récipiendaire
par quinze pas triangulaires :
1er. pas ....
point de départ
solemnellement l’obligation ?
Le Récipiendaire répond : « Oui !
Alors le f\ Inspecteur et le frère second Surv .t
lui retirent la tête qu’il tient à la main ; lui font
étendre la main droite sur la bible, pour prononcer
l’obligation qui suit.
Obligation.
Je N. jure et promets, sur la sainte bible,
de ne jamais revéler le lieu où j’ai reçu le present
grade. De ne jamais dire qui a assisté à ma
réception. Je promets de ne recevoir jamais
personne dans ce grade, sans en avoir reçu le
pouvoir de mes supérieurs. De n’assister à
aucune réception hors d’une Loge régulière de ce
grade, et de garder fidèlement dans mon cœur
tous les secrets qui me seront révélés. Je consens,
si je manque à mon serment, d’avoir le corps
ouvert perpendiculairement, pour être exposé
pendant huit jours en plein air, et que mes
entrailles deviennent la pâture des mouches et
de tous les insectes. Je consens encore que ma
tête soit coupée et exposée sur le lieu le plus
Transcription C. M. & P. T., LATOMIA, avril 2020. BnF, Ms Smith-Lesouëf 125. Page 371
Batterie
Cinq coups égaux.
Marche
Quinze pas triangulaires.
Mot de passe
Eliam. (*)
Mot sacré
Zerbal ; en réponse : Ben-iah ou Benaïas.. (**)
Après cette instruction, le Récipiendaire est envoyé
aux surveillans, pour se faire reconnaître ; ensuite il est
proclamé dans la forme ordinaire.
On le fait asseoir à la droite du très illustre Maître
pour entendre le discours historique et l’instruction du
grade.
142. « Peuple de Dieu » ; le mot hébreu (= ẹ̆lîʿạm) se traduit plus exactement par
« Peuple de mon Dieu ». C’était en particulier le nom du père de Bethsabée, épouse de David
et mère de Salomon dans le second livre de Samuel ; il est nommé ailleurs « Ammiel » qui
signifie alors « Dieu de mon peuple ». Kloss, Quesada et Pyron indiquent « Heleanam »
comme mot de passe, qui est une déformation de El Khanan (Dieu misécordieux).
143. « Fils de Dieu » (= bẹn-yạh). Nom hébreu présent dans la bible sous la forme
hy+n+b4<= bĕnạyạ̈, (Ezech. 11:13 ; Ezra 10:30, 35, 43 ; 1Chr. 11:22 ; etc.) dont la transcription
en grec (Banaiaı) dans la Septante explique la forme « Benaïas » citée par Vuillaume. Mais le
sens exact de ce nom en hébreu, formé à partir de h<y+
= yạh, abréviation du Tétragramme et
de la racine verbale hnb
(construire), est « Dieu a construit ».
144. « Fils stérile » ; ce nom hébreu composé (= bẹn-ʿạqạr) est inconnu dans la
Bible, mais le mot rq=i=
= ʿạqạr, veut bien dire « stérile » (Deut. 7:14).
145. « Fils accablé, brisé ». Nom inconnu sous cette forme dans la Bible. La référence
Transcription C. M. & P. T., LATOMIA, avril 2020. BnF, Ms Smith-Lesouëf 125. Page 373
Discours historique.
{
Vous avés appris, mon très cher frère, dans le grade
d’Elu des neuf par lequel vous avés passé, qu’Abiram, l’un
des meurtriers de notre respectable maître hiram-abi, fut tué
dans une caverne. La squelette que vous voyés à l’est est le sien ;
il tient en main le même instrument dont il frappa la
victime. Salomon fit embaumer sa tête pour qu’elle put se
conserver et être exposée avec celle des deux autres meurtriers,
quand on les trouverait.
Six mois après la mort d’Abiram, Bengheber (*)
l’un des Intendans de Salomon, faisant des perquisitions dans
le pays de Gheth (**) gouverné par Maachah (***) prince
de cette contrée, tributaire de Salomon, apprit que Sterkin
et Oterfut (****) les deux autres meurtriers de hiram-abi, s’y
(*) heb. rb3<g#<jNb3< filius hominis, 146 au lieu de Bengabel, 147 qui est insignifiant.
(**) heb. tg torcular 148
(***) heb. hk-i7m- Magachah, compressus. 149
(***) On nomme ici les deux assassins Sterkin et Oterfut, ces mots ne sont point heb.150
150
On voit bien que ces noms doivent être signifians et allégoriques ; aussi trouve-t-on
Rois 3 ch4 v9 de la Vulgate (quatre livres des rois) correspond à notre référence actuelle 1 Roi 4:9
où le nom indiqué est rq3dj<3 Nb3<
= bẹn-dẹqẹr (fils du coup de poignard). Quesada et Kloss
indiquent « Bendecar » comme réponse. Pyron l’indique aussi mais le rectifie en « Benaya ».
146. « Fils d’homme [puissant] ». C’est exactement rb3g#<jNb3<
= bẹn-gẹvẹr (1 Rois 4:13).
147. Ce nom déformé est présent dans les manuscrits Quesada, Kloss et Pyron.
148. « Pressoir ». Gheth est une déformation de tg_<= gaṯ dont c’est bien le sens.
149. « Étroit, serré, opprimé ». C’est exactement hk=i7m-= maʿăḵạ̈, roi de Gath (1 Rois 2:39.
150. Contrairement à ce qu’indique Vuillaume, on peut envisager une racine
hébraïques pour « Sterkin », dans le droit-fil de ce qui a été indiqué pour « Stolkin » (cf. la note
de la page 298) : inconnu dans la bible, mais présent dans les Targum, le mot re-DR = s̆ ĕṭar
Page 374 Transcription C. M. & P. T. , LATOMIA, avril 2020. BnF, Ms Smith-Lesouëf 125.
(*) au lieu d’Achizar 156 que l’on trouve dans plusieurs rituels. Gezer ou Ezer,
heb. rz#i2 de secours, est le nom d’une des tours qui environnaient Jerusalem.
154. Terme signifiant « en croix » et qui, mal lu, a souvent évolué en « cruellement »,
comme dans le manuscrit Pyron et les versions modernes. Quesada et Kloss l’ont conservé.
155. Le récit des deux meurtriers réfugiés chez le roi Maakah à Gath est une
adaptation du récit biblique des deux esclaves de Shiméï (1 Rois 2:39).
156. Achizar (Quesada), Achiazard (Kloss), Dachizar (Pyron). C’est un mot hébreu
rz+jyc1a7 = ăḥî-zạr, « frère d’étranger » ou rz+jyc1a=
= ạḥî-zạr « mon frère est étranger ».
Page 376 Transcription C. M. & P. T. , LATOMIA, avril 2020. BnF, Ms Smith-Lesouëf 125.
Instruction.
{
Demande Frère grand Inspecteur ! êtes-vous illustre élu des
quinze ?
Reponse. Mon zèle et mon travail m’ont procuré ce grade.
D. Où avés-vous été reçu ?
R. Par Salomon lui-même, dans sa salle d’audience.
D. Pourquoi, et à quelle occasion vous a-t-il élevé à ce grade ?
R. Parce que je fus du nombre de ceux qu’il envoya à
la recherche des deux scélérats meurtriers de hiram-abi.
D. Avés-vous pris vous-même les informations ?
R. Oui, très illustre Maître, et si je n’eusse pas été
du nombre de ceux choisis par Salomon, je serais parti
à mes propres dépens pour venger la mort de notre
respectable Maître.
D. Avés-vous eu beaucoup de joie en voyant punir les
coupables ?
R. L’image de leur tête que je porte sur mon cordon
en est la preuve
D. Que signifient ces têtes ?
Transcription C. M. & P. T., LATOMIA, avril 2020. BnF, Ms Smith-Lesouëf 125. Page 377
157. « de combat, de bataille ». La traduction exacte du mot hébreu cité par Vuillaume
est « les combats » ; il aurait donc du transcrire en latin par un nominatif pluriel du neutre :
prœlia, bella, et non par un génitif. Plusieurs autres hypothèses ont été présentées pour
trouver un sens à « Akiroph » et ses variantes (Akyrop, Akyroff, etc.) ; la plus plausible semble
celle de Claude Guérillot (La Rose maçonnique, tome 1, p. 299) : hp3r=jyc1a== ạḥî-rạfẹ̈,
dont le sens est « mon frère est un lâche ».
158. « Éléphant [Ivoire] » ou « bois d’ébène ». Ce mot hébreu ne peut pas
signifier « Éléphant [ivoire] » et n’est connu dans la bible (Ézéchiel 27:15) qu’au pluriel :
Myn!b4h= = hạvĕnîm, dérivé de la racine Nb3Oh
= hovẹn.
159. « faute du fils ». boc = ḥôv signifie « dette » plutôt que « faute ». Hoben peut
Page 380 Transcription C. M. & P. T. , LATOMIA, avril 2020. BnF, Ms Smith-Lesouëf 125.
également s’envisager comme une déformation de « jahoben » (qui a donné le nom Johaben
— cf. la note de Vuillaume à la page 280 dans le rituel du sixième degré), mais c’est peu
crédible dans le contexte des assassins d’Hiram. On peut aussi penser à une déformation de
Nb3a3 = ẹvẹn, « pierre » et surtout de Nb2<h-
= habben, « le fils », la détermination par l’article
pouvant alors renvoyer au premier fils, comme indiqué dans le rituel : « il était l’aîné de sept
frères ».
Transcription C. M. & P. T., LATOMIA, avril 2020. BnF, Ms Smith-Lesouëf 125. Page 381
(Le verso de cette page, numéroté 382, est vierge.)
{
Notes et remarques.
Transcription C. M. & P. T. , LATOMIA, avril 2020. BnF, Ms Smith-Lesouëf 125.
(Cette page n’est pas numérotée et le recto de la feuille est vierge.)
11 e. degré.
Sublime
Chevalier Elu.
{ 11 e. Degré.
Décoration de la Loge.
Tîtres
Habillement
Planche 21 e.
Transcription C. M. & P. T., LATOMIA, avril 2020. BnF, Ms Smith-Lesouëf 125. Page 385
Ouverture
du grand chapître.
Clôture.
{
Le trois fois puissant frappe un coup et dit :
Etes-vous sublime chevalier élu ?
L’Inspecteur répond :
« Mon nom vous le fera connaître.
Le T\ f\ P\
Quel est votre nom ?
Reponse : - « Amar-iah (au lieu d’Emereh). 161
Le T\ f\ P\
Que signifie ce nom ?
Rep - « homme vrai en toute occasion.
Le T\ f\ P\
A quelle heure se ferme le chapître ?
Rep. - « Au point du jour.
Le T\ f\ P\
Quelle heure est-il ?
Rep. - « Le jour parait.
Le T\ f\ P\
Puisque le jour paraît, avertissés que le chapitre de
sublime chevalier elu va se fermer par les signes et la batterie
d’usage !
161. Les manuscrits Quesada, Kloss et Pyron indiquent ici « Emereh ». Le manuscrit
Francken de 1783 indique « Emerk », de même que le manuscrit Baylot, vers 1768. L’explication
de la signification, « Homme vrai », est la même partout. La déformation en Emereh, Emerk,
Emerch, Emerech ou Emeric à partir de Amar-Yah, prônée par Vuillaume (cf. p. 391), et
avant lui par Delaulnaye, semble acceptée par plusieurs spécialistes (Sam Eched, Michaël
Segall). Mais c’est loin d’être convaincant. Il vaut mieux penser à une déformation de Emeth,
tm3a6 = ẹ̆mẹṯ = « vérité, fidélité, vrai, véridique », vu l’explication donnée par le rituel ; c’est
aussi l’avis de Claude Guérillot (Le Rite de Perfection, p. 437). Dans la Kabbale, Emeth est l’un
des noms de Dieu le plus puissant (cf. l’histoire du Golem de Prague).
Transcription C. M. & P. T., LATOMIA, avril 2020. BnF, Ms Smith-Lesouëf 125. Page 387
Réception.
{
Le grand M .e des cérémonies sort pour aller prendre
le Candidat. Il le conduit à la porte du chapître, où il
frappe cinq coups égaux, en élu des quinze.
Le grand Inspecteur y répond de l’intérieur par un
coup, et dit :
« Trois fois puissant ! on frappe à la porte du grand
« chapître !
Le T\ f\ P\
Voyés qui frappe !
Le grand Inspecteur se lève, va à la porte, l’entr’ouvre,
et dit : « Qui est là ?
Le grand M .e des cérémonies répond :
« C’est un illustre élu des quinze, qui demande à
« pénétrer dans le grand chapître des sublimes chevaliers Elus.
Cette réponse est reportée au Trois fois puissant,
qui dit :
Accordés-lui l’entrée !
On ouvre la porte ; le grand M .e des cérémonie
Transcription C. M. & P. T., LATOMIA, avril 2020. BnF, Ms Smith-Lesouëf 125. Page 389
Obligation
Je N. jure et promets sur la sainte bible, de
Page 390 Transcription C. M. & P. T. , LATOMIA, avril 2020. BnF, Ms Smith-Lesouëf 125.
Signe
Se croiser les bras sur la poitrine, ayant les mains
fermées le pouce écarté.
Attouchement
1°. Se présenter mutuellement le pouce levé de la
main droite, les autres doigts demeurant fermés. L’un
des frères saisit à pleine main le pouce de l’autre, lui
renverse le poignet, en disant : Berith ; le second, se
Transcription C. M. & P. T., LATOMIA, avril 2020. BnF, Ms Smith-Lesouëf 125. Page 391
162. « Seigneur ». Vuillaume l’a transcrit « Deus (Dieu) » ailleurs (p. 234).
163. Cf. les notes de la page 298 au sujet de l’appellation « eau courante ».
164. « parole du seigneur ». Cf. la note de la page 386. Delaulnaye le notait
hy+r4m-a7 = ămaryạ̈ et le transcrivait « verbum dei (parole de dieu) » ; c’est sous cette forme
qu’on le trouve dans la bible, en particulier comme nom d’un prêtre cosignataire de l’alliance
contractée avec Dieu par Néhémie (Néh. 10:3). Le sens exact en hébreu est « Dieu (Jah) a dit »
ou « [...] a promis ». Toute cette partie (mots de passe et parole) est présentée différemment
dans les manuscrits Quesada, Kloss et Pyron, sans uniformité entre eux.
Page 392 Transcription C. M. & P. T. , LATOMIA, avril 2020. BnF, Ms Smith-Lesouëf 125.
Discours historique.
{
Le vengeance des trois meurtriers étant accomplie,
Salomon, pour récompenser le zèle, la ferveur et la
constance des quinze grands élus, résolut d’instituer un
grade encore plus élevé ; et pour se garantir de toute
influence, il fit tirer au sort douze d’entr’eux, et ordonna
qu’à mesure que les noms sortiraient de l’urne ils fussent
inscrits sur la liste dont il voulait composer un grand
chapitre qui commanderait les douze tribus.
Il leur donna le tître d’Excellens Amarias (ou
Amariah) qui, en hébreu, signifie homme vrai en
toute occasion.
Il leur montra les choses précieuses qui étaient
renfermées dans le tabernacle, et les tables de la loi
données par Dieu lui-même à Moïse sur le mont Sinaï,
auprès du B\ A\ 165
Il les arma de l’épée de la justice, et leur acorda
plusieurs autres faveurs.
Tel est, mon cher frère, le sujet de ce tableau, qui
Instruction.
{
Demande. Etes-vous sublime chevalier élu ?
Reponse. Mon nom vous l’apprendra.
D. Quel est votre nom ?
R. Amariah est mon nom, et celui de ma profession.
D. Combien y a-t-il de chevaliers dans votre conseil ?
R. Il ne peut y en avoir que douze, qui sont les
douze maîtres des douze tribus.
D. Quel est votre mot sacré ?
R. Adonaï, l’un des noms de Dieu.
D. Quel est votre mot de passe ?
R. Schoulkain, nom de celui qui découvrit le
corps de hiram-abi.
D. Quel est le signe de sublime chevalier élu ?
R. (on le fait)
D. Que signifie ce signe ?
R. Il me rappelle la promesse que j’ai faite, de
Transcription C. M. & P. T., LATOMIA, avril 2020. BnF, Ms Smith-Lesouëf 125. Page 395
{
Notes et remarques.
Transcription C. M. & P. T., LATOMIA, avril 2020. BnF, Ms Smith-Lesouëf 125. Page 401
{
Les ustensiles de table ont le même nom que dans
les degrés symboliques, à l’exception de ce qui suit :
Les verres sont nommés Urnes,
Les couteaux, sont des Poignards.
Maçonnerie écossaise.
{
Quatrième Classe.
Grand-maître-architecte,
Royale-arche,
12 e. degré
Grand-Maître
Architecte.
{ 12 e. Degré.
Décoration de la Loge.
Tîtres
Habillement
Le grand-Maître est vêtu d’une robe blanche de grand
prêtre. Pardessus cette robe, il porte un large cordon
bleu, passant de l’épaule droite à la hanche gauche, au
bas duquel pend le bijou. Il porte en outre les attributs
de la perfection, ou du grand chevalier élu, sublime et
parfait maçon.
Les surveillans ont le même costume, et pour bijou,
le niveau et la perpendiculaire.
Ce costume n’étant pas de rigueur, les trois officiers
peuvent être en habit de ville, et alors ils sont décorés
comme tous les architectes et revêtus des ornemens que l’on
va décrire. Ils ont le chapeau sur la tête dans
Transcription C. M. & P. T. , LATOMIA, avril 2020. BnF, Ms Smith-Lesouëf 125.
(Cette page n’est pas numérotée et le recto est vierge)
Planche 22 e.
Transcription C. M. & P. T., LATOMIA, avril 2020. BnF, Ms Smith-Lesouëf 125. Page 407
Ouverture de la Loge.
{
Le grand Maître frappe trois coups : – ! qui
sont aussitôt repétés par les surveillans ; et il dit
Frère premier Surveillant ! faites votre devoir !
Le premier surveillant demande au garde de l’intérieur
si la Loge est couverte. Sur la réponse affirmative, le
Surveillant dit :
« La loge est couverte, les profanes ne peuvent
« pénétrer dans cette enceinte.
Le G\ M \e
Etes-vous grand maître architecte ?
Réponse : « Je connais parfaitement tout ce que
« renferme un étui complet de mathématiques.
Le G\ M \e
Quels sont les instrumens qui le composent ?
Réponse : « Une equerre, un compas simple,
« un compas à quatre pointes, une règle, un plomb, 174 un
« compas de proportion, et un demi-cercle. 175
174. Terme usité à l’époque pour désigner un « fil à plomb ». C’est un « aplomb »
dans les manuscrits Quesada, Kloss et Pyron.
175. Terme usité à l’époque pour désigner un « rapporteur ».
Transcription C. M. & P. T., LATOMIA, avril 2020. BnF, Ms Smith-Lesouëf 125. Page 409
Le G\ M \e
Où avés-vous été reçu grand maître architecte ?
Réponse : « Dans un lieu tendu de blanc, parsemé
« de flammes.
Le G\ M \e
Que signifient le blanc et les flammes ?
R. « Le blanc signifie la pureté du cœur ; et
« les flammes, le zèle dont tous les Maîtres architectes
« doivent être animés.
Le G\ M \e
Que représente l’étoile qui est au septentrion ?
Rep - « La vertu qui doit guider les actions de
« tous les maçons, comme l’étoile du nord guide les
« voyageurs.
Le G\ M \e
Quelle heure est-il ?
Rep. « L’étoile du matin paraît.
Le G\ M \e
Puisqu’il est ainsi, mes très-chers frères, travaillons !
Le grand maître frappe sept coups : – – !
ce que les surveillans répètent aussitôt.
Alors, on fait le signe et l’acclamation.
Le G\ M \e
La loge est ouverte, prenés place, mes frères !
Page 410 Transcription C. M. & P. T. , LATOMIA, avril 2020. BnF, Ms Smith-Lesouëf 125.
Clôture de la Loge.
{
Le G\ M \e
Frère premier surveillant ! donnés-moi le signe du grand
maître architecte !
Le frère premier surveillant donne le signe.
Ensuite, le Grand M .e ouvre son étui, et dit :
Laissés-nous travailler !
Il sort les instrumens de l’étui, les range sur une petite
table ; il met la main gauche sur le compas de proportion, et se
penchant sur le côté droit, il dit :
Connaissés-vous cet ouvrage ?
Rep. « J’en connais bien d’autres !
Le G\ M\
Frere premier surveillant ! donnés-moi l’attouchement !
Le frere premier surveillant se lève, et va donner
l’attouchement au Grand Maître.
Le G\ M\
Donnés-moi la parole !
Rep. « Rab.....
Allés encore
Transcription C. M. & P. T., LATOMIA, avril 2020. BnF, Ms Smith-Lesouëf 125. Page 411
Le G\ M \e
Allés encore !
Rep. « ba.....
Le G\ M \e
Finissés !
Rep. « naïn !
Alors le grand Maître forme un triangle avec le
compas et dit :
Mes frères ! nous avons fini !
Tous les frères remettent leurs instrumens, et disent :
« Nous avons fini !
Ensuite le grand Maître frappe trois coups, comme
à l’ouverture, et dit :
Cette Loge est fermée !
Les surveillans répétent :
« Cette Loge est fermée !
Le G\ M \e
Retirons-nous en paix !
Page 412 Transcription C. M. & P. T. , LATOMIA, avril 2020. BnF, Ms Smith-Lesouëf 125.
Réception.
{
Le Candidat se présente, décoré des ornemens de
sublime Chevalier élu ; il frappe à la porte du temple, trois
coups, suivant l’instruction qui lui a été préalablement
donnée.
Le premier surveillant avertit le grand Maître, qui dit :
Frere premier surveillant ! faites voir qui frappe ainsi ?
Le premier surveillant, après avoir vû, dit :
« Grand Maître architecte ! c’est un sublime chevalier
« Elu qui sollicite la faveur de passer au grade de grand
« maître architecte.
Le G\ M\
Donnés-lui l’entrée !
On ouvre ; le Récipiendaire entre et va directement au
midi, puis au nord, où il admire quelques tems l’étoile ;
ensuite il retourne à l’ouest, où il est interrogé par le grand
maître sur les huit premiers grades.
Le grand maître, satisfait de ses réponses, lui dit :
Mon cher frère ! passés à l’est par les pas du grade,
Transcription C. M. & P. T., LATOMIA, avril 2020. BnF, Ms Smith-Lesouëf 125. Page 413
Discours historique.
Mot sacré
Adonaï.
Batterie
Trois coups, par un et deux : – ! et sept autres
coups, par trois, trois et un : – – !
l’occurrence la plus fréquente dans les manuscrits, il vaut quand même mieux restituer en
Mya1n+>b-<jbr- = rav-bannạʾîm. Le mot br- = rav, placé en tête, signifie classiquement « chef,
capitaine, dirigeant [substantif de l’adjectif ‘‘grand’’] ». Le « chef des constructeurs » peut ainsi
être assimilé, comme le suggère Vuillaume, à notre concept moderne d’ « architecte », inconnu
en hébreu.
Transcription C. M. & P. T., LATOMIA, avril 2020. BnF, Ms Smith-Lesouëf 125. Page 417
Instruction.
Demande.
Reponse.
D.
R.
{
Quel est le premier des arts ?
L’architecture, dont la géométrie est la clef,
ainsi que de toutes les sciences.
Combien y a-t-il de genres d’architecture ?
Il y en a trois, l’architecture civile, la navale,
et la militaire.
D. Qu’est-ce que l’architecture civile ?
R. C’est l’art de bâtir des maisons, des palais, des
temples, des arcs de triomphe, pour décorer et
embellir les villes.
D. Qu’est-ce que l’architecture navale ?
R. C’est l’art de construire des vaisseaux, soit pour la
guerre, soit pour le commerce.
D. Qu’est-ce que l’architecture militaire ?
R. C’est l’art de fortifier les villes, pour soutenir, avec
un petit nombre d’hommes, les efforts d’un plus
grand ; de disposer les ouvrages de manière à ne pas
être forcé ; de commander, par les fortifications, les
pays que l’on veut conserver. – Dans l’art royal
Page 418 Transcription C. M. & P. T. , LATOMIA, avril 2020. BnF, Ms Smith-Lesouëf 125.
178. Cette liste est variable suivant les manuscrits : Kloss et Pyron séparent en deux
points « coupe des pierres » et « coupe des bois » mais omettent « l’astronomie » (ce qui fait
toujours dix-neuf points). Quesada sépare aussi mais rajoute « l’astronomie » en dernier point
(ce qui en fait vingt).
179. C’est plus probablement « la statique » comme on le voit écrit en anglais (statics)
et expliqué dans la suite de l’instruction du manuscrit Francken de 1783. Les manuscrits
Quesada, Kloss et Pyron font la même erreur, ce qui démontre une source commune à celle
de Vuillaume, mais intermédiaire entre Francken et notre groupe de quatre manuscrits. Cette
source reste pour l’instant inconnue et était peut-être rédigée en anglais (cf. la note suivante).
Transcription C. M. & P. T., LATOMIA, avril 2020. BnF, Ms Smith-Lesouëf 125. Page 419
16°. la physique, 180
17°. la musique,
18°. l’astronomie,
19°. enfin l’architecture.
D. Combien y a-t-il d’ordres d’architecture ?
R. Cinq, le toscan, le dorique, l’ionique, le
corinthien et le composite.
D. Quelle différence y a-t-il entre ces ordres ?
R. Le toscan et le dorique sont les plus élevés et
les plus graves 181 ; le corinthien et le composite
sont ceux où il y a le plus de goût, et l’ionique
est le plus simple.
D. Quel âge avés-vous ?
R. Trente trois ans.
180. Le manuscrit Francken de 1783 porte en anglais « Physics » qui a été traduit
dans les publications par « Médecine » aussi bien par Claude Guérillot (Le Rite de Perfection)
que par Georges Lamoine (Le Manuscrit Francken de 1783) ; ils s’appuient avec raison sur
l’instruction (beaucoup plus développée qu’ici) qui explicite le terme de manière précise et bien
en rapport avec la médecine. Il y a donc eu une perte de sens par une mauvaise traduction,
aussi bien dans le manuscrit Vuillaume que dans les versions de Quesada, Kloss et Pyron. Le
corollaire est l’existence probable d’une version anglaise, qui ne comportait pas l’explication
des mots dans la suite de l’instruction (empêchant l’erreur de traduction), comme source de
cette version du 12e degré du R. E. A. A., où l’instruction est fortement réduite.
181. Probable erreur de recopiage du scripteur : les manuscrits Quesada, Kloss et
Pyron indiquent ici « les plus rares ». La réponse est très différente dans le manuscrit Francken
de 1783 : « Le toscan et le dorique sont les plus connus et les moins ornés. Le corinthien et le
composite sont les plus beaux et les plus ornés, le ionique est plus orné que les deux premiers
mais moins que les deux derniers. » (trad. Lamoine).
182. L’oubli de la référence (c’est la page 410) montre que la numérotation des pages
a été effectuée une fois le manuscrit achevé. Il est à noter que la référence de page était bien
indiquée pour les deux degrés précédents (10e et 11e).
Page 420 Transcription C. M. & P. T. , LATOMIA, avril 2020. BnF, Ms Smith-Lesouëf 125.
(Ce folio est suivi de deux pages vierges numérotées 421 et 422.)
{
Notes et remarques.
Transcription C. M. & P. T. , LATOMIA, mai 2020. BnF, Ms Smith-Lesouëf 125.
(Cette page n’est pas numérotée et le recto de la feuille est vierge.)
13 e. degré
Royal-arche.
{ 13e. Degré.
Décoration de la Loge.
h<y+jah Deus, 186
hy+h1a6 ehiah ero, 187
hy+l1a6 eliah fortis, 188
bh2y+ jaheb concedens189
yn+Oda7 adonaï Dominus,190
Nn_c=jla3 el-khanan misericors Deus,191
lb3oy jobel jubilans192
Ce sont tous des noms de Dieu, qui est en effet le premier
de tous les architectes.
La voûte est éclairée par une seule lumière, placée
dans un piédestal triangulaire, qui est transparent,
et posé au milieu du souterrain. Sur chacune des faces
de ce piédestal on lit le grand nom de Dieu en caractères
hébraïques ( hv+Ohy$ )
Un grand fauteuil placé sous un dais très riche, est
disposé à l’Orient pour le président.
Tîtres
La loge prend le titre de College ou Loge royale.
Il y a cinq officiers nécessaires :
1°. Le président, qui réprésente Salomon, et reçoit
le titre de Trois fois puissant grand maître.
vaudrait mieux la vocaliser sous la forme ohy$ = yĕhô, et donc « jeho » plutôt que « jhao » ;
c’est ainsi que ce trigramme apparaît dans de nombreux noms théophores de la Bible, comme
par exemple « Jehoshua » (Dieu est sauveur) qui fut donné comme prénom à Jésus.
186. « Dieu ». Vocalisation classique des deux premières lettres du Tétragramme
hvhy
( ). Dans l’édition 1830 de son Tuileur, Vuillaume traduit par « Deus fortis » (Dieu courageux).
187. « je serai ». La forme exacte en hébreu est hy#h4a3 = ẹhyẹ̈. C’est un inaccompli
qui signifie donc à la fois « je suis » et « je serai ».
188. « courageux ». La forme exacte en hébreu est hy+fl1a2 = eliyyạ̈.qui signifie « mon
Dieu est Yah » (2 Rois 1:3). Dans l’édition 1830 de son Tuileur, Vuillaume traduit par « Deus
excelsus » (Dieu très haut). Mais « Eliah » est plutôt ici une déformation de « Elion » que l’on
retrouve au même endroit dans les manuscrits Quesada, Kloss et Pyron. Noyl4i3 = ʿẹlyôn,
nom divin fréquent dans la Bible, signifie « le Très Haut ».
Transcription C. M. & P. T., LATOMIA, mai 2020. BnF, Ms Smith-Lesouëf 125. Page 425
Habillement
(*) Quelques uns prétendent que ces cinq lettres doivent être hébraïques,
et qu’elles représentent : ayb1l= hm=x4i8 My+ rVa lOky+ jachol ur
jam otzmah labi, qui signifie : Le feu prévaut sur l’eau avec la force
d’un vieux Lion. Ceux qui veulent rapporter toute la maçonnerie aux
templiers, assemblent cabalistiquement la figure des trois premières lettres,
et présentent IVI o l. (Molay) C’est beaucoup d’érudition peu utile.
Ouverture
192. « jubilant ». On retrouve cette même transcription latine dans les éditions de
1820 et 1830 du Tuileur de Vuillaume. Mais cela ne correspond pas du tout au sens du mot
hébreu indiqué qui signifie « jubilée » et s’écrit exactement lb2oy
= yôvel. Le terme latin
correspondant devrait donc être « jubilaeus ». La même erreur se retrouve dans le Tuileur de
Delaulnaye où Vuillaume l’a probablement recopiée sans vérifier. Le second problème est que
ce nom ne peut pas être considéré comme un qualificatif divin ; il faut donc envisager là aussi
une déformation. Dans le Royal-Arche du Rite de Perfection (manuscrit Francken), le nom lié à la
neuvième arche est « johabulum » qui a facilement pu être déformé et raccourci en « jobel » ; le
manuscrit anglais le traduit par « en Dieu est ma foi ». « Johabulum » est également le nom indiqué
dans les manuscrits Quesada, Kloss et Pyron. Ce mot est une déformation de « zevouloun », par
l’intermédiaire de « zabulon » ; NVlb5z$ ( ou NVlVbz$ ou Nl5Vbz$
) = zĕvulûn, nom du sixième
fils de Jacob et Léa (Gen 30:20), signifie « demeure divine ».
Transcription C. M. & P. T., LATOMIA, mai 2020. BnF, Ms Smith-Lesouëf 125.
(Cette page n’est pas numérotée et le verso est vierge)
Planche 23 e.
193. « J’ai trouvé la parole dans la bouche du lion » est la traduction la plus classique.
Mais une autre traduction est possible : « Trouve la parole dans la gueule du lion ! » (Impératif
actif d’un verbe latin de la 4e conjugaison). L’explication « hébraïque » que relate Vuillaume est
typique de ce début du xixe siècle ; on retrouve ce même genre de tentative dans la version du 18e
degré du manuscrit Quesada (vers 1819) où l’on essaye de faire coller le sigle I. N. R. I. (pourtant
tiré du latin...) avec les quatre lettres correspondantes de l’hébreu et d’en faire une phrase ou
un groupe symbolique au prix de grosses approximations sur le sens des mots. Par exemple on
retrouve ici aussi le mot My+ = yạm traduit par « eau » alors qu’il signifie « mer » ; dans le même
style,rVa = ûr n’est pas le « feu » mais la « lumière », éventuellement celle du feu, ou sa flamme.
« Feu » s’exprime lui par le mot Da2 = es̆ . Quant à ayb1l= = lạvîʾ, c’est la « lionne » et pas le
« lion », etc. Comme le dit lui-même Vuillaume, « C’est beaucoup d’érudition peu utile. ».
194. Curieusement, la description et l’interprétation de ces lettres sur la médaille sont
totalement absentes de toutes les éditions du Tuileur de Vuillaume (qui mentionnent cependant une
série de lettres différentes au 31e degré de Misraïm [équivalent du 13e degré du R.E.A.A.], mais
sans explications : S.J.J.S.I.P.T.F.A.S.R.H. anno 2995), ainsi que du Tuileur de Delaulnaye. On les
trouve par contre dans les manuscrits Quesada et Pyron, mais pas dans le Kloss. Par comparaison
à ces deux manuscrits, on pourrait restituer en R. S. S. J. J. & S. I. P. T. S. R. H. anno [mundi]
2995, soit « Regnante sapientissimo Salomone, Jibulum, Johaber et Stolkin invenerunt
pretiosissimum thesaurum subter ruinas Henoch anno [mundi] 2995 » qui se traduit par
« Sous le règne du très sage Salomon, Jibulum, Johaber et Stolkin trouvèrent un très précieux
trésor sous les ruines d’Henoch, en l’année [du monde] 2995. ». C’est la version du manuscrit
Pyron, très proche du rajout (entre les deux signes « + ») de Vuillaume ; la seule différence notable
est « Zabulon » écrit « Jibulum » et l’absence de « fabricatum artificium » (l’art de construire)
après « thesaurum ». Le manuscrit Francken de 1783 donne une version légèrement différente :
« Regnante Sapientissimo [le scripteur semble avoir hésité avec l’adverbe « Sapientissime »]
Solomon [pour Salomone (influence de l’orthographe anglaise)], Guibelum, Joabert & Stolkin
Invenerunt Pretiosissimum Thesaurum artificium Subter Ruines [pour Ruinas (influence de
l’orthographe française)] Enoch Ao= 2995 » (Sous le Règne du Très Sage Salomon, Guibelum,
Joabert et Stolkin Trouvèrent un Très Précieux Trésor, le métier, sous les Ruines d’Enoch en l’Année
2995). Remarquons au passage l’équivalence des différentes déformations d’un nom important à
ce grade : Zabulon = Jibulum = Guibelum.
Transcription C. M. & P. T., LATOMIA, mai 2020. BnF, Ms Smith-Lesouëf 125. Planche 427
Ouverture de la Loge.
{
Le grand maître frappe un coup avec son sceptre,
et dit :
Frere Inspecteur ! où sommes-nous ?
Réponse : « Dans l’antre le plus sacré du monde.
Le G\ M\
Qui êtes-vous ?
Rep. « Je suis ce que je suis. Mon nom est
« Zabulon. (au lieu de Jabulum, qui est insignifiant)
Le G\ M\
Quelle est votre qualité ?
Rep. « Chevalier de Royal-arche.
Le G\ M\
Qui vous a reçu ?
Rep. « Salomon et hiram roi de tyr, pour
« récompense de mon zèle et de ma constance, m’ont
« elevé à ce grade avec Johaben et Schoulkain.
Le G\ M\
Quels sont vos mots, signes et attouchemens ?
Page 428 Transcription C. M. & P. T. , LATOMIA, mai 2020. BnF, Ms Smith-Lesouëf 125.
Prière
Grand architecte de l’univers ! Dieu adorable !
Nous implorons ta divine bonté, veuille éxaucer
nos désirs ! en toi réside la vraie sagesse où
nous aspirons ; elle doit faire la force et la beauté
du temple que nous te consacrons. Purifie nos
cœurs ; puisse-tu y régner éternellement !
Amen, amen, amen !
Transcription C. M. & P. T., LATOMIA, mai 2020. BnF, Ms Smith-Lesouëf 125. Page 429
Clôture du Collège.
{
Le G\ M \e
Frere Inspecteur ! désirés-vous encore quelque chose
de moi ?
Reponse : « Perfection et bonheur éternel.
Le G\ M \e
Dieu permettra que vous soyés un jour récompensé !
Rep – « Amen, amen, amen !
Le G\ M\
Quelle heure est-il ?
Rep. « Le matin.
Le G\ M\
Prévenés que je vais fermer cette loge par les nombres
les plus parfaits et les plus mystérieux !
Le f\ Inspecteur fait l’annonce.
Le Grand Maître fait ensuite par trois fois la
batterie du grade : – – – – – ! Ce qui
est repété successivement par hiram et par les trois
autres officiers.
Transcription C. M. & P. T., LATOMIA, mai 2020. BnF, Ms Smith-Lesouëf 125. Page 431
Le G\ M \e
A l’ordre mes frères !
Tous les frères se mettent à genoux, font ensemble
le signe d’admiration ; ensuite ils mettent la main droite
sur les yeux, et la gauche sous les bras, et s’aident
mutuellement à se relever.
Le G\ M\
Mes frère ! la loge sublime est fermée !
Le f\ Inspecteur répéte l’annonce, et chacun se
retire.
Page 432 Transcription C. M. & P. T. , LATOMIA, mai 2020. BnF, Ms Smith-Lesouëf 125.
Réception.
{
On ne peut recevoir moins de trois membres à la fois ;
et s’il n’y en a qu’un seul ou deux, deux ou un membres déjà reçus
complètent le nombre trois.
Il n’y a de même que les cinq officiers qui agissent dans
la réception ; les autres frères sont simples spectateurs.
Les Candidats sont amenés à l’entrée de la trape ; ils y
frappent en Maître architecte. On leur demande ce qu’ils
veulent ; ils répondent qu’ils desirent d’être reçus chevaliers
de Royal arche. Le garde répond qu’il n’est pas encore
possible, mais qu’ils ayent à prier Dieu de le permettre.
Na. Ceci se passe entre les Récipiendaires et l’Introducteur qui
reste en dehors, à l’entrée de la trape.
Les Candidats réitèrent leur demande une seconde fois ;
ils reçoivent la même réponse.
Enfin une troisième fois ils font la même demande ;
alors l’Introducteur conduit l’un des Récipiendaires à l’entrée
de la trape, et lui demande s’il est disposé à descendre dans
Transcription C. M. & P. T., LATOMIA, mai 2020. BnF, Ms Smith-Lesouëf 125. Page 433
195. « Dans l’affliction le travail de deuil est un bien » ; la prononciation exacte des
mots hébreux transcrits ici par Vuillaume est « ṭûv vạʿŏnî ʿạmạl ạvel », ce qui n’est pas tout
à fait ce qu’il indique. Notons que l’édition 1820 du Tuileur de Vuillaume transcrit à l’identique
(en recopiant d’ailleurs textuellement le Tuileur de Delaulnaye) mais que celle de 1830 indique :
lb-a= lm=i= yn!i7b= bVe = ṭûv vạʿănî ʿạmạl ạval, vocalisé en français par Vuillaume en
« toub baani amal abal » ce qui est correct, hormis les trois beth nom marqués d’un daguesh
b<
( ) pour pouvoir les prononcer « b » et pas « v ». Cette phrase devrait s’écrire lb3a2 lm=i=
yn!i8b=< boe = ṭôv bạʿŏnî ʿạmạl evẹl pour se traduire comme l’indique Vuillaume.
Mais Vuillaume ne se pose pas la question des déformations vocales qu’a pu subir
cette phrase ; l’étude détaillée de toutes les versions depuis le xviiie siècle permet pourtant de
proposer une restitution probable. Déjà, les manuscrits Quesada, Kloss et Pyron indiquent
Page supplémentaire pourTranscription
la note 195.C. M. & P. T. , LATOMIA, mai 2020. BnF, Ms Smith-Lesouëf 125.
Mot sacré
Jehovah, qui est celui qui fut trouvé sur la plaque
d’or posée sur le piédestal.
Mots d’entrée
Pour entrer dans le collège, on donne les neuf noms de
Dieu inscrits sur les arches de la voûte, dans l’ordre qui a
déjà été présenté ci-devant page 196
196. L’oubli de la référence (ce sont les pages 423 & 424) montre que la numérotation des pages a
été effectuée une fois le manuscrit achevé.
Transcription C. M. & P. T., LATOMIA, mai 2020. BnF, Ms Smith-Lesouëf 125. Page 437
Discours historique.
{
Noé, fils d’Isaac et de la sixième génération d’Adam, 197
vivait dans l’amour et la crainte de Dieu, qui lui apparut
en songe, et lui dit : « tu desires savoir mon nom ! suis moi ! »
Une montagne lui parut alors s’elever jusqu’au ciel, sur laquelle
il fut transporté. Dieu lui fit voir une plaque d’or
triangulaire, sur laquelle était son nom en caractères hébraïques,
qui répandait une lumière éclatante, et lui défendit de jamais
le prononcer. Ensuite Noé crut descendre perpendiculairement
sous terre ; il s’arrêta dans un souterrain soutenu par neuf
arches, et vit sur un piédestal cette même plaque brillante,
avec les mêmes caractères. Penétré de l’esprit qui l’animait,
il éleva sous terre un temple à la gloire de Dieu, dans lequel
il y avait neuf arches de la même forme que celles qui lui
étaient apparues. Mathusalem, son fils ainé, en fut
l’architecte, sans savoir pour quelle raison il était construit.
Ce fut dans la terre de Chanaan, depuis, la terre promise,
et au lieu même où fut ensuite bâtie Jerusalem, ou la cité
sainte. Noé fit une plaque d’or, de forme triangulaire,
198. « Arunia » pour Francken, « Arinsca » pour Quesada, « Arunsca » pour Kloss et
Pyron, sont des déformations de « Aravna » ( = ărawnạ̈), nom du Jébuséen, appelé
hn+v$r-a7
aussi Ornan, qui possédait une aire sur le mont Moriah où fut construit le Temple de Salomon
(2 Chr. 3:1).
Page 440 Transcription C. M. & P. T. , LATOMIA, mai 2020. BnF, Ms Smith-Lesouëf 125.
199. C’est normalement « en levant les bras et inclinant la tête » (Quesda, Kloss et
Pyron). Oubli du scripteur ?
200. Un piquoir est le nom donné à une aiguille utilisée pour piquer un dessin. Les
versions traditionnelles parlent d’une pioche dont un des anciens noms est piquois ou picois.
Lapsus professionnel de Vuillaume ?
Transcription C. M. & P. T., LATOMIA, mai 2020. BnF, Ms Smith-Lesouëf 125. Page 441
206. Le nombre exact est « 3568 », comme indiqué sur les manuscrits Pyron, Kloss, et
Francken. Le manuscrit Quesada indique lui-aussi un nombre erroné (5568). Ce nombre permet
un calcul précis : 3568 + 25 (nombre des Frères admis à la Voûte Sacrée) = 3593, nombre que l’on
retrouve dans de nombreux rituels anciens. C’est une référence guématrique au roi David (Claude
g h
Guérillot, Le Rite de Perfection, Paris, Trédaniel, 2007, p. 176-177). En effet, 3 = ; 5 = ; 9 = ; e
g
3 = ; donc 3593 = gheg ; par décalage à la lettre suivante de l’alphabet (procédé classique de
« Temurah » dans la qabbale), on obtient : dvyd dyv!d=<
.qui, réécrit de droite à gauche, se lit = dạwîḏ.
Page 448 Transcription C. M. & P. T. , LATOMIA, mai 2020. BnF, Ms Smith-Lesouëf 125.
207. Les manuscrits Quesada, Kloss et Pyron indiquent ici « quelques pierres de
marbre » ; le nombre 99 apparaît seulement dans le présent manuscrit. Paul NININ nous
propose, à juste titre, un recopiage erroné de Vuillaume à partir de ses premiers brouillons où
il a pu utiliser des abréviations : « quelques », abrégé en « qq » a ainsi pu être lu « 99 ». De
plus, la traduction de « a few pieces of marble » (manuscrit Francken de 1783) par « quelques
pierres de marbre » dans tous les manuscrits français est étrange ; on peut se demander si
la ressemblance visuelle entre les mots « pieces » et « pierres » n’aurait pas influencé une
traduction un peu trop rapide...
Transcription C. M. & P. T., LATOMIA, mai 2020. BnF, Ms Smith-Lesouëf 125. Page 449
Royal-arche.
{
Notes et remarques.
dans la Bible : Noma=jyd2b4i- = ʿavḏê-ạmôn ; c’est alors du roi hébreu « Amon » que l’on
parle (2 Rois 21:23). Mais comme le même mot hébreu peut nommer la divinité égyptienne
« Amon », ce peut être alors un nom donné aux prêtres Égyptiens d’Amon qui, par nature,
étaient capable de traduire des hiéroglyphes. La divinité égyptienne Amon est attestée dans
la Bible (Jér. 46:25), mais pas le nom « Abdamon », ni dans la littérature hébraïque. Un roi de
Sidon, capitale de la Phénicie, a cependant porté ce nom (451-406 av. J.-C.) ; il est mentionné
dans les ouvrages historiques, au moins dès le XVIIIe siècle (Jauna Dominique (Chevalier),
Histoire générale des roïaumes de Chypre, de Jérusalem, d’Arménie et d’Égypte, Leyde, Jean
Luzac, 1747, p. 28.)
Transcription C. M. & P. T. , LATOMIA, juillet 2020. BnF, Ms Smith-Lesouëf 125.
(Cette page n’est pas numérotée et le recto de la feuille est vierge.)
14 e. degré
Grand Ecossais
de la Voûte sacrée de Jacques VI.
ou
Grand Elu,
Ancien Maître,
parfait et sublime maçon.
{
14e. Degré.
Décoration de la Loge 211
211. Toute la description de Vuillaume, quoique reprenant les éléments déjà vus dans
les manuscrits Quesada, Kloss et Pyron (qui sont tous les trois identiques sur ce point) est
entièrement réécrite avec un luxe de détails (déjà décrits dans son Tuileur) qui dénote une
probable adaptation aux fonctionnement de l’époque ; on sent que ce degré était réellement
pratiqué.
Page 454 Transcription C. M. & P. T. , LATOMIA, juillet 2020. BnF, Ms Smith-Lesouëf 125.
Tîtres
212. Dans les manuscrits Quesada, Kloss et Pyron, comme dans le manuscrit
Francken de 1783, ce sont neuf Officiers dont le Président ; Hiram de Tyr est bien présent,
mais pas inclus dans les Officiers, ni les deux Tuileurs. Dans le Tuileur de Vuillaume, ce sont
dix Officiers dont le Président et Hiram de Tyr, mais sans les Tuileurs qui ne sont pas cités.
213. Dans l’édition de 1830 du Tuileur, une virgule a été rajoutée à tort entre les deux mots
latins : « tumulis testis » = « tertre témoin ». Galaad est la transcription latine (Bible Vulgate) du nom
grec relevé dans la Bible des Septante, Galaad. C’est à la fois un nom de lieu et un nom d’homme,
présent 134 fois dans la Bible (Nbres, 26:29,30, etc.). En hébreu, il s’écrit di=lg!< = gilʿạḏ ; comme
nom d’homme, c’est en particulier le petit-fils de Manassé. En hébreu, il ne faut pas le confondre,
comme semble le faire Vuillaume, avec un autre nom de lieu, di2lg4 <_= galʿeḏ (Gen. 31:47, 48),
Page 456 Transcription C. M. & P. T. , LATOMIA, juillet 2020. BnF, Ms Smith-Lesouëf 125.
gauche du trône.
5°. Le grand trésorier, qui représente Zabulon ; il est
placé au nord, devant la table des pains de proposition.
6°. Le grand secrétaire, qui représente Johaben ; il se
place au sud, vis à vis l’autel des parfums.
7°. Le grand orateur, qui représente Abdamon, qui
expliqua plusieurs énigmes à Salomon, et interprêta les
hiéroglyphes tracés sur les marbres trouvés dans les ruines
de Henoch sur la montagne d’Achel-dama.215 Il se place au
sud près de l’autel des parfums.
8°. Le grand maître des cérémonies, qui représente
Schoulkain.
9°. Le grand capitaine des gardes, qui représente
Zerbal ; il se place entre les deux surveillans.
10°. Enfin, le grand Tuileur.
Ce dernier office est ordinairement double ; il y a un
Tuileur en dedans, et l’autre en dehors, pour éviter que
les surveillans soient jamais dans la nécessité de quitter
leur place.
habillement
construit à partir del4g<_ = gal = « tas de pierre » et de di2 = ʿeḏ = « témoin ». Pour « gal », on
dirait maintenant un « cairn » ou mieux une « montjoie » ou « monjoye », ancien mot français
justement utilisé dans la Bible de Genève, édité en 1669, dans ces deux versets de la Genèse
où Jacob conclut une alliance avec Laban : « Apres Laban dit, Cette monjoye $oit aujourd’hui
te$moin entre moi & toi : pour cette cau$e, elle a e$té nommée Galhed. »(verset 48). Dans cette
optique, la transcription latine de Vuillaume est alors juste. La Bible des Septante transcrit ce mot
en Bouno;ı mavrtuı (verset 47) et Bouno;ı marturei~ (verset 48) ; on peut là aussi traduire par
« tertre témoin »). Mais, en réalité, « Galaad » est un dérivé de « Galhed » : « Et de ce mot, par
une legere inflexion, $e forma depuis celui de Galaad » (notes de la Bible de Genève). La Bible
Vulgate transcrit d’ailleurs le verset 48 en « Dixitque Laban : Tumulus iste erit testis inter me et
te hodie, et idcirco appellatum est nomen ejus Galaad, id est, Tumulus testis. » Ce qui montre
que Vuillaume n’avait pas complètement tort...
Transcription C. M. & P. T. , LATOMIA, juillet 2020. BnF, Ms Smith-Lesouëf 125.
(Cette page n’est pas numérotée et le recto est vierge)
Planche 24 e.
214. arcanum Dei = « secret de Dieu ». La mention de Sephonias était absente des
éditions du Tuileur de Vuillaume, mais présente, écrite « Séphronie », dans les manuscrits
Quesada, Kloss et Pyron. Il s’agit probablement du prophète Sophonie dont le nom hébreu est
exactement hy+n$p-x4= ẕĕfanyạ̈, et dont la signification est effectivement « caché par Dieu ».
Mais le problème est qu’il n’existe aucun lien de filiation entre Sophonie et Galaad (ou Galhed),
ni dans les trois chapitres attribués à ce prophète, ni dans le reste de la Bible. Il existe par
contre un Lévite appelé aussi Sophonie (1 Chr 6:36). Que le Garde des Sceaux soit nommé
« Galaad » semble logique : cette fonction maçonnique est celle d’un archiviste qui garde en
particulier les engagements pris (contrats, témoignages, comme celui cité dans les versets 47
et 48 du chapitre 31 de la Genèse). Il faut peut-être aussi lire la mention de « fils de Sophonie »
non pas comme une filiation réelle, mais comme un complément explicatif du nom « Galaad »,
ce qui donne « un tertre témoin caché par Dieu » description parfaite de l’autel souterrain,
porteur du triangle d’or gravé au nom de Dieu, caché dans la voûte sacrée.
215. Exactement, « Akeldama » ; déformation du grec Akeldamav j c (Actes des
Apôtres 1:19). D’après Michaël Segall, cela transcrirait l’araméen hmd lqh , signifiant
« champ du sang ». Mais le Nouveau Testament, traduit en hébreu moderne, le transcrit
am=d4<jlq-c7 = ḥăqal-dĕmạ̄ ; ce sont bien des mots araméens (présents dans les targumim) :
lq-c7 = ḥăqal = « champ » (Jastrow, p. 497) et = dĕmạ̄, = « sang » (Jastrow, p. 312).
am=d7
Ce « champ du sang » est le terrain acheté par Judas avec les 30 deniers de sa trahison, situé
à quelques centaines de mètres au sud de l’esplanade du Temple de Jérusalem. C’est donc à
cet emplacement que le mythe maçonnique situerait les ruines d’Enoch. Cette localisation est
absente des manuscrits Quesada, Kloss et Pyron, mais est citée dans le manuscrit Francken
de 1783, sous le nom « Ancheldama » ; c’est un indice de plus pour l’existence d’un manuscrit
intermédiaire en anglais.
Transcription C. M. & P. T., LATOMIA, juillet 2020. BnF, Ms Smith-Lesouëf 125. Page 457
Habillement
Salomon et hiram roi de Tyr portent, comme dans
les grades précédens, un costume royal à l’antique, c’est
à dire, la robe longue et le manteau doublé d’hermine.
Cordon cramoisi, porté en sautoir, au bas duquel est
suspendu le bijou, qui est un compas en or, surmonté
d’une couronne à pointes, ouvert sur un quart de cercle.
Entre les jambes du compas, est une médaille, représentant
d’un côté le soleil, et de l’autre, l’étoile flamboyante, au
milieu de laquelle est la lettre G. Sur le quart de cercle
sont gravés les chiffres arabes, 3, 5, 7. 9.
Tablier blanc, doublure et bordure cramoisi ; en
dedans de la bordure est un petit ruban bleu, séparé par
un petit intervale, qui fait une double bordure. Au milieu
du tablier est peinte ou brodée une pierre carrée, à laquelle
est scellé, dans le milieu, un anneau de fer. Sur la
bavette, est peint ou brodé le bijou.
Chaque Ecossais porte un anneau en forme d’alliance,
dans l’intérieur duquel sont gravés, d’un côté, le nom de
l’Ecossais et la date de sa réception ; de l’autre côté, ces mots :
Virtue unites what death cannot separate, 216 c’est-à-dire,
« la mort ne peut séparer ce qu’unit la vertu, ou, la vertu
« unit ce que la mort ne peut séparer.
216. C’est la phrase anglaise exacte que l’on peut relever dans le manuscrit Francken
de 1783 ; elle est également citée dans les éditions du Tuileur de Vuillaume. La deuxième
traduction de Vuillaume est la bonne. La version anglaise est absente des manuscrits
Quesada, Kloss et Pyron, ainsi que du Tuileur de Delaulnaye. Vuillaume aurait-il eu entre les
mains un manuscrit en anglais de ce degré (cf notes des pages 418 et 419 du 12e degré) ? La
version latine, « Virtus junxit mors non separabit » ne semble pas encore utilisée ; on la voit
adoptée dans le Tuileur du Convent de Lausanne (1875), mais elle est déjà citée en 1858 (The
American Freemason, Masonic Magazine, vol. I) dans la recension d’une réédition de « The
Freemason's Monitor » de Thomas Smith Webb. L’habitude de transcrire des textes importants
en latin est typique de cette époque qui avait déjà vu apparaître en 1832 la version latine des
« Grandes Constitutions de 1786 » dans le livre d’or du comte de Saint-Laurent.
Page 458 Transcription C. M. & P. T. , LATOMIA, juillet 2020. BnF, Ms Smith-Lesouëf 125.
Pierre cubique
On enseigne que la plaque sur laquelle était
gravé le nom inéffable de Dieu fut renfermée sous une
pierre d’agathe de forme triangulaire, posée sur un
piédestal, sur lequel étaient gravés tous les secrets de la
maçonnerie. En conséquence on a imaginé de représenter
sur les quatre faces de la pierre cubique à pointes 217 la
réunion de toutes les connaissances maçonniques.
La première face présente la combinaison des nombres,
et la cabale des différens mots des grades maçonniques
La seconde présente les propriétés des lignes droites
et circulaires.
La troisième la science des lettres, figurant la
grammaire, la logique, la rhétorique & a.
La quatrième présente l’image des conceptions
humaines, l’étude de l’astronomie, qui conduit à la
connaissance de Dieu et de ses attributs.
Enfin le dessus présente l’étoile flamboyante, avec
la lettre G. au milieu, qui couvre le vrai nom de Dieu.
217. Comme le montrent les dessins qui suivent, ce n’est pas vraiment une pierre
cubique à pointe, mais une pierre cubique surmontée d’une pyramide tronquée et d’un
parallélépipède à deux faces carrées. Elle est d’ailleurs représentée ainsi sur les frontispices
au début de chacun des tomes du manuscrit.
Transcription C. M. & P. T., LATOMIA, juillet 2020. BnF, Ms Smith-Lesouëf 125.
(Cette page n’est pas numérotée et le verso est vierge)
Planche 25 e. 218
BOOZ
JACHIN
MOABON
BERITH
NEDER
SCHELEMOTH
JABULUM
SCHIBBOLETH
MACHOBIM
ELHHANAN
ADONAI
JEHOVAH
BEA
MACHEH
BAMEARAH
218. Cette illustration, qui est collée sur la feuille insérée à cet emplacement, est
un tirage à part de la lithographie utilisée pour l’édition de 1820 du Tuileur de Vuillaume
(planche IX).
Transcription C. M. & P. T., LATOMIA, juillet 2020. BnF, Ms Smith-Lesouëf 125.
(Cette page n’est pas numérotée et le verso est vierge)
Planche 26 e. 219
219. Cette illustration, qui est collée sur la feuille insérée à cet emplacement, est un
tirage à part de la lithographie utilisée pour l’édition de 1820 du Tuileur de Vuillaume (planche X).
Transcription C. M. & P. T., LATOMIA, juillet 2020. BnF, Ms Smith-Lesouëf 125.
(Cette page n’est pas numérotée et le verso est vierge)
Planche 27 e. 220
220. Cette illustration, qui est collée sur la feuille insérée à cet emplacement, est
un tirage à part de la lithographie utilisée pour l’édition de 1820 du Tuileur de Vuillaume
(planche XI).
Transcription C. M. & P. T., LATOMIA, juillet 2020. BnF, Ms Smith-Lesouëf 125.
(Cette page n’est pas numérotée et le verso est vierge)
Planche 28 e. 221
221. Cette illustration, qui est collée sur la feuille insérée à cet emplacement, est
un tirage à part de la lithographie utilisée pour l’édition de 1820 du Tuileur de Vuillaume
(planche XII).
Transcription C. M. & P. T., LATOMIA, juillet 2020. BnF, Ms Smith-Lesouëf 125. Page 459
{
Le trois fois puissant frappe un coup, et dit :
Très-respectable premier grand surveillant ! sommes
nous à couvert dans cette voûte sacrée ?
« surêté.
Réponse : - « Nous sommes à couvert, et en
Le T\ f\ P\
Puisqu’il est ainsi, prions le grand architecte de
l’univers, pour qu’il daigne nous inspirer et nous éclairer !
– Mettons un genou en terre !
Prière.
dessein !
–– Très-respectable premier grand surveillant ! annoncés
que je vais ouvrir cette Loge par les nombres trois, cinq,
sept, et neuf !
Les surveillans font l’annonce.
Ensuite le second surveillant frappe trois coups :
! le premier surveillant cinq : ! le trois fois
puissant, sept : ! et après un profond silence
d’une minute ou deux, le Trois fois puissant dit :
A l’ordre, mes frères !
Tous se lèvent et se mettent à l’ordre.
Le T\ f\ P\ Le frappe trois coups : !
Tous les Elus font le premier signe.
Le T\ f\ P\ frappe encore trois coups : !
Tous les Elus font le second signe.
Enfin le T\ f\ P\ frappe trois autres coups : !
Tous les élus font le troisième signe. 222
Le T\ f\ P\ dit :
Mes frères ! la Loge est ouverte !
Tous les Elus font le salut, se couvrent, et
prennent leur place.
On fait la lecture de la planche tracée des derniers
travaux, ensuite, on procède à la réception, lorsqu’il y
a lieu.
222. Dans les manuscrits Quesada, KLoss et Pyron, ainsi que dans le manuscrit Francken
de 1783, chacun des signes est décrit ici. Vuillaume, dans son adaptation, à supprimé ces descriptions
probablement parce que cela est fait en détail à la fin de la réception.
Page 464 Transcription C. M. & P. T. , LATOMIA, juillet 2020. BnF, Ms Smith-Lesouëf 125.
{
Le trois fois puissant Maître dit :
D’où venés-vous ?
Le premier grand surveillant répond :
« De la Judée.
Le T\ f\ P\
Qu’apportés-vous ?
Reponse : « Le premier trésor que je dépose
« dans vos mains.
Le T\ f\ P\
Voyons, mon frère !
Le premier surveillant s’approche du trois fois
puissant ; il épelle à l’oreille le mot sacré.
Le Trois fois puissant ayant reçu le mot, dit :
A l’ordre, mes frères !
Tous les Elus se rangent autour du piédestal et
font la chaîne d’union. Le trois fois puissant épelle le
mot sacré à l’oreille de l’Elu qui est à sa droite ; le mot
fait ainsi le tour du cercle, et il revient au trois fois
Transcription C. M. & P. T., LATOMIA, juillet 2020. BnF, Ms Smith-Lesouëf 125. Page 465
Prière.
Dirige nos pas, ô souverain auteur de
l’univers ! fais que nous puissions échapper aux
pièges que nous tendent nos ennemis, et que le
flambeau de l’esprit divin nous éclaire, et que nous
ne tombions jamais dans les ténébres ! Donne-nous
les moyens d’exercer et de répandre sur les pauvres,
les dons précieux de ta providence ! accorde-nous
de ne pas rendre nos travaux vains et inutiles !
bénis-les, sanctifie-les, que nous ne puissions agir
que par ton esprit et pour ta gloire, en pratiquant
sans cesse les vertus que la maçonnerie nous
enseigne !
Amen, amen, amen !
Après cette prière, chacun retourne à sa place,
et s’assied. Le trois fois puissant maître reprend :
Page 466 Transcription C. M. & P. T. , LATOMIA, juillet 2020. BnF, Ms Smith-Lesouëf 125.
« perpétuellement soupirer.
Le T\ f\ P\
Avertissés que je vais fermer la loge de perfection par
les nombres trois, cinq, sept et neuf !
Les surveillans font l’annonce.
Ensuite le second surveillant frappe trois coups, et
il éteint trois lumières.
Le premier surveillant frappe cinq coups, et il
éteint cinq lumières.
Le trois fois puissant frappe sept coups, et il éteint
sept lumières.
Après un silence assés prolongé, le trois fois puissant
dit :
A l’ordre, mes frères !
Il frappe ensuite trois coups, et tous les frères
font le premier signe.
Il frappe encore trois coups, et l’on fait le second signe.
Enfin il frappe trois autres coups, et les Elus font
le troisième signe.
Le T\ f\ P\ dit :
Je vous invîte à vous retirer en paix, à pratiquer la
vertu, et à vivre toujours dans l’esprit du grand architecte
de l’univers !
Tous les Elus répondent :
« Amen, amen, amen !
Page 468 Transcription C. M. & P. T. , LATOMIA, mai 2020.
- - - !
Le T\ f\ P\
Mes frères, la loge est fermée !
Et chacun se retire dans le plus grand silence, et avec
des marques de respect pour le saint lieu.
Transcription C. M. & P. T., LATOMIA, juillet 2020. BnF, Ms Smith-Lesouëf 125. Page 469
Réception.
Le Candidat
{ attend dans
communiquent à la voûte sacrée par un passage étroit.
Il est revêtu des décorations du grade précédent.
les
223. Les rituels Quesada, Kloss et Pyron disent ici « en trois temps », c’est-à-dire Shib– Bo
Leth, et non par trois fois.
–
Page 470 Transcription C. M. & P. T. , LATOMIA, juillet 2020. BnF, Ms Smith-Lesouëf 125.
224. Toute cette série de questions-réponses est proche de celles des manuscrits Quesada,
Kloss et Pyron. Vuiilaume n’a pas conservé la description de chacun des signes, présente dans
Quesada, et en partie dans Pyron, mais absente de Kloss ; il a par contre gardé les interventions des
Frères lors de la prononciation de certains mots, présentes dans Quesada et Pyron mais absentes
dans Kloss.
225. Réponse curieuse dont la deuxième partie n’appartient pas au grade de Maître. Les
manuscrits Quesada, Kloss et Pyron indiquent ici : « Examinez-moi, l’acacia m’est connu ».
Page 472 Transcription C. M. & P. T. , LATOMIA, juillet 2020. BnF, Ms Smith-Lesouëf 125.
227. Cette correction de « Noé » à « Hénoch » est révélatrice de la confusion entre ces
deux personnages bibliques dans la version « Vuillaume » du 13e degré (cf. les notes consacrées à
ce degré).
Page 476 Transcription C. M. & P. T. , LATOMIA, juillet 2020. BnF, Ms Smith-Lesouëf 125.
Le T\ f\ P\
Consentés-vous que ce chevalier de Royal arche reçoive la
perfection ?
Les Elus manifestent leur consentement en levant la
main.
Le T\ f\ P\
Puisque vous y consentés, applaudissons par trois, cinq,
sept et neuf !
Tous se réunissent au T\ f\ P\ et applaudissent ; ensuite
on fait rentrer le Récipiendaire, et on le place entre les deux
surveillans. Le T\ f\ P\ lui dit :
Depuis que vous êtes reçu maçon, votre conscience ne vous
a-t-elle jamais reproché d’avoir été faux envers vos frères ;
d’avoir cherche à leur porter préjudice, ou à leur famille, ou d’avoir
manqué à votre religion ou à l’Etat ?
Le Récipiendaire répond : « Jamais …. jamais !
Le T\ f\ P\
N’avés-vous jamais communiqué ou laissé échapper
quelque chose de relatif à nos mystères devant les profanes ?
Reponse : _ « Jamais !
Le T\ f\ P\
Qu’auriés-vous fait aux assassins de hiram-abi, si vous
eussiés vécu alors ? auriés-vous vengé sa mort ? – répondés-
moi sans hésiter !
Transcription C. M. & P. T., LATOMIA, juillet 2020. BnF, Ms Smith-Lesouëf 125. Page 477
Obligations
Le T\ f\ P\
Mangés avec moi, et buvés du vin de ce vase, pour
apprendre à remplir les devoirs de l’hospitalité, à vous secourir
mutuellement entre frères !
Le Récipiendaire mange et boit avec le trois fois
puissant, qui lui présente ensuite l’anneau, en disant :
Recevés cet anneau, en signe de l’alliance que vous avés
contractée aujourd’hui avec la vertu et avec l’homme vertueux.
Promettés-moi, mon frère, de ne jamais vous en défaire pendant
votre vie, et à votre mort, de ne le donner qu’à votre femme, à
votre fils, ou, à leur défaut, à votre meilleur ami.
Après cette cérémonie, tous les Elus se lèvent, et
vont manger du même pain et boire dans la même coupe.
Ensuite le Trois fois puissant décore le Récipiendaire
des ornemens de l’Ordre, en lui disant :
Je vous salue à présent, mon frère, et vous donne le titre
de grand élu, parfait et sublime maçon, avec tout le plaisir
imaginable ! Revecés le cordon et le bijou de l’Ordre. La
figure triangulaire que vous voyés, représente le delta sur
lequel fut gravé par hénoch, le saint nom des noms, qui est
le principal objet de nos mystères, et dont nous n’avons eû
la connaissance que par nos travaux, nos peines et nos dangers.
La couleur rouge du cordon représente deux choses ; la première,
les rayons qui environnaient le buisson ardent, lorsque Moïse
reçut de Dieu même la revélation de ce nom sacré ; la seconde
Transcription C. M. & P. T., LATOMIA, juillet 2020. BnF, Ms Smith-Lesouëf 125. Page 483
Premier signe
celui du serment.
Porter la main droite vers le flanc gauche ; la retirer
horizontalement et avec vivacité vers le coté droit.
Premier attouchement
Se prendre mutuellement la main droite, et la
retournant alternativement jusqu’à trois fois, l’un des deux
frères dit : Berith ! le second prononce : Neder ! et
le premier replique par : Schelêmoth ! 228
228. Pour le sens de ces trois mots hébreux, voir les notes du 6e degré, p. 279-280.
Page 484 Transcription C. M. & P. T. , LATOMIA, juillet 2020. BnF, Ms Smith-Lesouëf 125.
Second signe.
Celui du feu.
Porter la main droite ouverte sur la joue gauche, la
paume en dehors ; et se tenir le coude droit avec la main
gauche.
Second attouchement
Se prendre réciproquement la main droite, et se
l’empoigner ou gripper comme au grade de Maître ; dire
ensuite : « allés-vous plus loin ? » Répondre en avançant
la main le long du bras jusqu’au coude, porter la main
gauche sur l’épaule droite de l’examinateur, avancer la
jambe droite entre les jambes ; ensuite se balancer par
trois fois.
Second mot couvert.
Machobim (*) 229 que l’on interprête ainsi : c’est lui !
il est mort ! ou bien : silence et respect !
Second mot de passe.
El-khanan ! misericorde de Dieu (heb. Nn_c-jla3) 230
(*) heb. Myb1Oak4m- dolores ; ô douleurs ! 231
229. « Mohabon » dans les manuscrits Quesada et Kloss, « Mahabim » rectifié en
« Mohabim » dans le manuscrit Pyron. Le manuscrit Francken de 1783 indique « Mahabin »
que l’on retrouvait déjà dans le rituel du Grand Élu de Londres (Latomia 7-o-f) à la fin des
années 1750. Il est fortement probable que toutes ces variantes soient une déformation du
mot de Maître, comme l’indiquent les manuscrits Quesada et Kloss. N’oublions pas non plus
que le manuscrit anglais « Sloane 3329 » (copie vers 1700 d’un texte antérieur à 1686, d’après
David Taillades), donne comme mot de Maître « Mahabyn ». Vuillaume, qui reprend l’opinion
de Delaulnaye, pense lui que c’est un mot à part. On peut aussi y voir une déformation de
« Makabim [ou -in, si pluriel araméen] », Myb1<k<=m=
= mạkkạbbîm = Macchabées. Les
Macchabées sont l’archétype des ordres militaires qui défendaient le Temple au Moyen Âge ;
les Chevaliers Hospitaliers de St Jean les revendiquaient comme à l’origine de leur Ordre.
230. L’orthographe hébraïque exacte est Nn_c= la3
= ẹl ḥạnan, qui signifie « Dieu a
fait grâce ».
231. Myb1Oak4m- = maḵʾovîm est le pluriel de boak4m-
= maḵʾôv, souffrance, peine.
Transcription C. M. & P. T., LATOMIA, juillet 2020. BnF, Ms Smith-Lesouëf 125. Page 485
Troisième signe
celui d’admiration et de silence.
Lever les deux mains ouvertes vers le ciel, ayant la
tête inclinée vers le côté gauche, les yeux élevés. Porter
ensuite les deux premiers doigts de la main droite sur les
lèvres.
Troisieme attouchement
Se saisir réciproquement par la main droite ; se
cramponner avec la gauche à l’épaule droite l’un de
l’autre ; ensuite avancer la main sur le dos, comme pour
attirer à soi.
Troisième mot couvert
Adonaï ; Seigneur Dieu.
Grand mot de passe
Bea macheh bamearah ! (*) que l’on interprête :
Dieu soit loué, nous avons trouvé !
Grans mot sacré
Jehovah !
Marche
Huit pas précipités et un plus lent.
232. Transcription latine curieuse, déjà présente dans l’édition 1820 du Tuileur ; Vuillaume
aurait du écrire « quærit interfectorum speluncam » c’est-à-dire « Il cherche la caverne des
assassins » ou, pour mieux transcrire sa restitution en ”hébreu”, « quærit interfectores (in) spelunca »,
c’est-à-dire « il cherche les assassins dans la caverne ». En effet, = bĕʿạ̄ signifie « il a cherché »
ai=b4<
(mais en araméen...), hk3<m- = makkẹ̈ signifie « celui qui a frappé », et hr=i=m4b-< = bamʿạrạ̈
signifie « dans la caverne ». C’est une belle tentative pour trouver une phrase hébraïque avec un
sens proche de la légende. Il est cependant permis de douter de cette interprétation quand on lit
la longue liste des phrases plus ou moins déformées dans les rituels d’Élu parfait qui ont précédé
le R. E. A. A., depuis 1750. La phrase présente de nombreuses variantes ; le manuscrit Quesada
indique « Mac-ma-ha-ra-ba-kak », les manuscrits KLoss et Pyron « Mac-Ma-Ha, Ra-ba-hack » et le
manuscrit Francken de 1783 porte « Mahacmaharaback » Sans rentrer dans les détails de l’analyse
sémantique, on peut proposer la restitution suivante : ca=b-< ar=m=a7m- = maʾămạrạ̄ baʾạḥ, que
Page 486 Transcription C. M. & P. T. , LATOMIA, juillet 2020. BnF, Ms Smith-Lesouëf 125.
Age
Trois fois trois, nombre parfait de quatrevingt un,
quand il est répété avec justesse par les calculs mystérieux.
l’on pourrait transcrire, en marquant l’attaque glottique des deux « aleph » par h, ch, k ou kh,
en une version du type « mak-am-ara-ba-kach » avec toutes les variantes possibles... La seule
modification réelle du squelette est le « am » devenu « ma » ce qui est facile à concevoir sur
des manuscrits recopiés maintes fois. Cette phrase est sans verbe ; c’est une proposition
nominale, type extrêmement classique en hébreu. La traduction peut s’écrire « Un mot ( est )
avec le Frère », ce qui évoque bien sûr la redécouverte de l’ancien mot de Maître gravé sur le
triangle et explique le commentaire habituel « Dieu soit loué, nous avons trouvé ».
Transcription C. M. & P. T., LATOMIA, juillet 2020. BnF, Ms Smith-Lesouëf 125. Page 487
Discours historique.
{
Votre bonne conduite, votre zèle et votre discrétion
nous ont déterminé à vous accorder le grade de la perfection ;
vous portés à présent le nom de grand élu parfait et sublime
maçon ! Nous nous félicitons d’avoir été assés heureux
pour faire un si bon choix ! L’application avec laquelle
vous avés cherché à pénétrer les mystères de chaque grade
auquel vous avés été admis avant de parvenir à celui-ci,
nous a convaincus que vous possédés l’histoire de la
maçonnerie jusqu’à l’époque miraculeuse où Zabulon,
Johaben et Schoulkain, par la permission divine,
trouvèrent le saint nom de Dieu, gravé sur le triangle
brillant, dans la neuvième arche du soûterrain où Henoch
l’avait déposé, sur la montagne d’Achel-dama, dans la
vallée de Thaphet, 233 au sud de celle de Josaphat, sur le mont
de Sion, nommé auparavant la terre d’argile ou du
potier, aujourd’hui, terre du sang.
Vous connaissés l’histoire de cette découverte, et
vous savés comment trois frères zélés y parvinrent, et
rapportèrent le précieux delta à Salomon et à hiram roi
de tyr, qui, pour les récompenser, les creèrent chevaliers
233. Les manuscrits Quesada, Kloss et Pyron ne citent pas ce lieu. Seul le manuscrit Francken
de 1783 parle aussi de « la vallée de Tophet ». C’est un indice de plus pour un lien direct entre le
manuscrit anglais et la présente version de Vuillaume. Un lieu-dit Topheth ( tp3Ot<
= tofẹṯ), non loin
de Jérusalem, dans la vallée d’Hinnom, est effectivement cité dans la Bible (Jérémie, 17:31,32).
Page 488 Transcription C. M. & P. T. , LATOMIA, juillet 2020. BnF, Ms Smith-Lesouëf 125.
234. Le manuscrit Francken de 1783 utilise sensiblement la même phrase mais avec
la préposition « sous » qui semble plus conforme à la légende. La même erreur se voit dans
les manuscrits Kloss et Pyron, alors que le manuscrit Quesada utilise une tournure de phrase
différente, sans l’erreur.
Transcription C. M. & P. T., LATOMIA, juillet 2020. BnF, Ms Smith-Lesouëf 125. Page 491
ou de voyager.
Le second jour, Salomon donna audience aux
maîtres, chevaliers élus dans le chœur du temple. Il
leur fit promettre tout ce qu’il avait éxigé des précedens ;
il leur accorda le grade de maîtres architectes ; les décora
des ornemens de ce grade ; leur fit jurer de garder
fidèlement leurs mystères, et de ne les communiquer qu’à
ceux qui en seraient dignes. Il leur fit des présens, leurs
permit de rester à Jérusalem, ou de voyager.
Le troisième jour, Salomon donna audience aux
apprentis et compagnons. Il introduisit les compagnons
dans la partie de l’est du temple, devant le tombeau de
hiram-abi ; et pendant ce tems, les apprentis gardaient
les dehors. Il donna aux compagnons qui en étaient
le plus dignes, le grade de Maitre. Ensuite, il fit entrer
la apprentis, les fit introduire dans le portique du
temple, et leur donna le grade de compagnon. Il leur
fit jurer d’observer les principes de vertu qu’il leur avait
enseignés, lui et leur ancien chef ; d’être toujours unis ;
de s’assister mutuellement ; de garder entr’eux les mots,
signes et attouchemens, et de ne les communiquer qu’à
des hommes vertueux. Il leur fit des présens, leur
permit de rester, ou d’aller où bon leur semblerait.
Il donna ordre à ses Intendans de les défrayer de leur
Transcription C. M. & P. T., LATOMIA, juillet 2020. BnF, Ms Smith-Lesouëf 125. Page 493
235. Les manuscrits Quesada, Pyron et Kloss donnent comme nom du roi
« Sedecias », Seul le manuscrit Francken de 1783 parle ici du roi « Jehoiakim », conformément
au texte biblique (2 Chr. 36:6 et sq). Mathanias, sous le nom de Sédécias, fut ensuite installé
sur le trône de Juda par Nabuchodonosor pour succéder à son neveu Joachim. Mais c’est bien
après la défaite de Sédécias que le Temple fut détruit. Nouvel indice d’un lien direct entre le
manuscrit anglais et la version de Vuillaume.
Transcription C. M. & P. T., LATOMIA, juillet 2020. BnF, Ms Smith-Lesouëf 125. Page 495
{
Notes et remarques.
Transcription C. M. & P. T., LATOMIA, juillet 2020. BnF, Ms Smith-Lesouëf 125. Page 501
(Le verso de cette page, numéroté 502, est vierge)
{
Les verres sont nommés coupes.
Il n’y a point d’éxercice du glaive.
Commandemens pour les santés.
1°. La main droite à la coupe !
2°. Haut la coupe !
3°. Vidons la coupe en trois tems !
4°. La coupe à l’épaule droite !
5°. La coupe diagonalement à la hanche gauche !
6°. Remontons la coupe à l’épaule gauche !
7°. La coupe diagonalement à la hanche droite !
8°. Remontons la coupe à l’épaule droite !
9°. En avant la coupe !
10°. Posons la coupe en trois tems !
11°. Un – deux – trois !
12°. A moi, mes frères, pour la batterie.
Et après la batterie, pour acclamation :
Dieu benisse le roi et les chevaliers !
Transcription C. M. & P. T., LATOMIA, juillet 2020. BnF, Ms Smith-Lesouëf 125. Page 503
Suplément
à l’instruction sur le calendrier lunaire.
(Renvoi de la page 22.)
{
Pour compléter le chapître mis au commencement
de cette collection sur le calendrier lunaire usité en
maçonnerie, on a crû ne pouvoir mieux faire que de
rapporter ce qu’en dit l’astronome Lalande dans son
abrégé d’astronomie, Liv. IV. Page 203. de l’édition de
1795.
Des revolutions de la Lune,
et du Calendrier. 236
La première connaissance éxacte que l’on ait eue
dans la grèce du mouvement de la lune, ou de la durée
éxacte de sa révolution, fut celle que donna Méton,
qui vivait environ 430. ans avant l’ère vulgaire.
Il avait reconnu, ou plutôt, il avait appris des
orientaux qu’en 19. années solaires il se passait
deux cent trente cinq mois lunaires complets ; et
236. Vuillaume recopie ici intégralement et presque mot à mot le texte de l’astronome :
Lalande Jérôme, Abrégé d’astronomie, 2e édition, Paris, Firmin Didot, 1795, livre IV, pages 203-
206, ainsi que les tableaux qui suivent (pages 207-208) que nous mettons en vis-à-vis de ceux de
Vuilllaume pour comparaison. Mais il adapte parfois le texte en le rendant plus « littéraire » (par
exemple, « 1 » écrit « un »).
Page 504 Transcription C. M. & P. T. , LATOMIA, juillet 2020. BnF, Ms Smith-Lesouëf 125.
238. La parenthèse est une correction de Vuillaume ; Lalande, en 1795, avait logiquement
écrit « sera ».
239. En astronomie, le signe était une unité de mesure d’arc, actuellement obsolète, égale
à 30°. La longitude écliptique était ainsi mesurée en signes, degrés, minutes et secondes. Le signe
était exprimé par un nombre de 0 à 11 ou par le symbole correspondant (Zodiaque).
Page 506 Transcription C. M. & P. T. , LATOMIA, juillet 2020. BnF, Ms Smith-Lesouëf 125.
240. Lalande avait bien entendu écrit « trouvera ». Même remarque pour la suite du
texte, chaque fois qu’il est fait référence à l’année 1800 ou à des années après 1795.
241. Phrase peu claire de Vuillaume, là où Lalande écrivait de manière limpide : « Ce
sera le premier dimanche de l’année, et tous les jours où il y a E seront des dimanches ».
Transcription C. M. & P. T., LATOMIA, juillet 2020. BnF, Ms Smith-Lesouëf 125. Page 507
(*) C’est ce qui fait que la Pâque des chrétiens n’arrive pas
toujours avec celle des hébreux, qui est invariablement fixée au jour
244
qui suit le 14e. de la lune de Nisan, c’est-à-dire, le 15.
Calendrier perpétuel
des Epactes
et des Lettres dominicales,
ou
Calendrier Grégorien
pour trouver les nouvelles lunes,
les jours de la semaine & a.
{
Page 512 Transcription C. M. & P. T. , LATOMIA, juillet 2020. BnF, Ms Smith-Lesouëf 125.
Années Epactes
Table
des matières contenues dans le 1 er. Volume.
Pages
De la franc-maçonnerie en général........................................................ 1
Calendrier lunaire selon le système hébraïque, en usage
dans la franc-maçonnerie....................................................... 13
Alphabeth maçonnique...................................................................... 23
De l’Ecossisme.................................................................................... 25
De la disposition et de l’organisation générale des Loges........................ 29
Des Visiteurs...................................................................................... 43
Rituel des trente trois degrés – Apprenti, 1 er. degré................................. 51
_____ ouverture des travaux........................................................... 54
_____ ordre des travaux................................................................. 56
_____ clôture des travaux............................................................... 62
_____ Réception............................................................................ 65
_____ Instruction........................................................................ 103
Compagnon, 2 d. degré...................................................................... 113
_____ ouverture de la Loge........................................................... 115
_____ clôture des travaux............................................................. 118
_____ réception........................................................................... 119
Transcription C. M. & P. T. , LATOMIA, juillet 2020. BnF, Ms Smith-Lesouëf 125.
Pages
Maître, 3 . degré...................................................................... 141
e
Pages
Illustre élu des quinze, 10 . degré............................................... 361
e
Pages
Royal arche – notes et remarques....................................................... 450
Grands écossais de la voûte sacrée de Jacques VI, ou
Grand élu, ancien maître parfait et sublime
maçon, 14 e. degré................................................................. 453
_____ ouverture des travaux......................................................... 459
_____ clôture des travaux............................................................. 464
_____ réception........................................................................... 469
_____ notes et remarques.............................................................. 498
Banquet des Elus, ou grands écossais.................................................. 501
Suplément à l’instruction sur le calendrier lunaire 503
Calendrier perpétuel des épactes & a................................................... 511
Fin de la Table
du 1 er. Volume.