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Les Prosternations Compensatoires
Les Prosternations Compensatoires
(Soujoud As-Sahw)
La Louange est à Allah. Nous Le louons et implorons Son aide ainsi que Son pardon. Nous
nous réfugions auprès de Lui contre le mal de nos propres âmes et contre nos mauvaises
actions. Nul ne saurait égarer celui qu’Allah guide ou guider celui qu’Il égare. J’atteste que
nulle divinité n’est digne d’être adorée en dehors d’Allah, L’Unique et sans associé et j’atteste
que Muhammad est Son Serviteur et Messager. Puisse Allah lui accorder, ainsi qu’à toute sa
famille et à l’ensemble de ses compagnons, salut et abondantes bénédictions.
« Ô vous qui portez la foi ! Craignez Allah comme il se doit et ne mourrez que pleinement
soumis ! » [1]
« Ô vous les gens ! Craignez votre Seigneur qui vous a créés d’un seul être et a créé de celui-
ci son épouse pour faire se répandre, à partir de ces deux là, beaucoup d’hommes et de
femmes. Craignez Allah au Nom duquel vous vous implorez les uns les autres et craignez de
rompre les liens de parenté. Certes, Allah vous observe parfaitement. » [2]
« Ô vous qui portez la foi ! Craignez Allah et ne vous exprimez qu’en bien, afin qu’Il purifie vos
oeuvres et vous accorde le pardon de vos péchés. Quiconque obéit à Allah et à Son Messager
recevra une énorme récompense. » [3]
La meilleure parole est certes la parole d’Allah et la meilleure voie, celle de Muhammad صلى هللا
عليه وسلم. Quant aux pires oeuvres, ce sont celles que l’on a introduites [en religion]. Or, toute
oeuvre introduite est innovation (bid‘a), toute innovation est égarement et tout égarement
mène en enfer.
Nous entreprenons donc ici, grâce à l’aide d’Allah, de mettre à disposition des frères et des
Mumti‘ ‘Alâ Zâd Al Mustaqna‘ ». Rédigé par le sheikh Al ‘Uthaymîn (Qu’Allah lui fasse
expliquant les différents avis qui s’y rapportent. Aussi, dans un souci de simplicité et pour
1
faciliter la compréhension de ce chapitre, nous nous sommes contentés à chaque fois de
traduire l’avis que le sheikh a qualifié de :
« Râjih » [6]
« Al Aqrab » [7]
« Al Ahwat » [8]
Par ailleurs, nous avons jugé utile, avant d’aborder ce chapitre, de rappeler la définition de
certains mots clés tels que : « Ash-Shart » (La Condition), « Ar-Rukn » (Le Pilier), « Al
Wâjib » (L’Obligation)... Nous ferons par la même occasion un bref rappel des conditions de la
prière, de ses piliers, de ses obligations et de ses actes surérogatoires dont la connaissance
est nécessaire pour aborder ce chapitre.
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Rappels
A. Définitions.
Ce terme désigne tout élément dont l’absence entraîne l’annulation [de l’adoration], mais dont
la présence ne signifie pas automatiquement celle [de l’adoration]. C’est, par exemple, le cas
des ablutions pour la salât : si leur absence annule la salât -elles en sont en effet une
condition de validité- leur présence n’en implique pas forcément la présence effective. Ainsi,
qu’une personne accomplisse ses ablutions rituelles n’implique pas qu’elle doive prier. Par
contre, la salât qu’elle effectuerait sans les avoir ne serait pas valable.
Ils constituent l’essence d’une adoration et en sont les fondements sans lesquels elle ne
saurait être valable. Ils se distinguent des « conditions » selon trois critères que nous citerons
ici en nous basant sur le cas de la salât :
1. Les « conditions » doivent être réunies avant le début de la salât, alors que les
prière, alors que les « piliers » se succèdent les uns aux autres. On passe ainsi
successivement, durant la salât, par une station debout (Qiyâm), une inclinaison
3. Les « piliers » constituent l’essence de la prière, ce qui n’est pas le cas des
parmi les « conditions » de validité de celle-ci mais ne fait pas partie de ses
composantes.
3
III. Al Wâjib (L’obligation).
Tout ce qui nous a été demandé d’accomplir d’une manière obligatoire et impérative.
Tout ce qui nous a été demandé d’accomplir mais qui ne revêt pas un caractère obligatoire.
1. L’islam.
2. La raison.
3. La puberté.
5. La pureté du lieu où la prière est accomplie, du corps et des vêtements (At-Tahâra Min
An-Najâsa).
5. Se relever de l’inclinaison.
6. Se prosterner (As-Sujûd) sur les sept membres : le front et le nez, les mains, les
7. Se relever de la prosternation.
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C. Les obligations de la prière.
7. Le premier Tashahhud.
8. S’asseoir lors du premier Tashahhud.
A noter ici, concernant la prière sur le prophète صلى هللا عليه وسلم, que le sheikh (Qu’Allah lui
fasse miséricorde) fait prévaloir l’avis selon lequel c’est un acte surérogatoire (sunna) et non
un pilier.
En dehors des piliers et des obligations cités ci-dessus, toutes les autres composantes de la
salât sont des « sunans » qui se divisent en deux catégories : des paroles et des actes.
2. Al Isti‘âdha [13].
3. Al Basmala [14].
4. At-Ta’mîn [15].
8. Le fait de dire plus d’une fois : « Subhâna Rabbî Al ‘Azîm » lors de l’inclinaison et
9. Le fait de dire plus d’une fois : « Rabbî Ighfir Lî » entre les deux prosternations.
10. L’invocation.
11. Dire : « Allâhumma Innî A‘ûdhu Bika Min ‘Adhâb Al Qabri... » lors du dernier
Tashahhud.
12. L’invocation du Qunût lors de la prière du Witr.
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b. Les actes sont :
2. Placer la main droite sur la main gauche et les poser sur la poitrine.
5. Avoir le dos droit avec la tête et écarter les bas lors de l’inclinaison.
6. Poser les genoux avant les mains, lors de la prosternation, et lever les mains avant les
7. Lors de la prosternation : poser les mains au niveau des épaules, les doigts serrés en
8. Lors du premier Tashahhud : s’asseoir sur le pied gauche et dresser le pied droit sur
les orteils, de sorte que ceux-ci soient en direction de la Qibla (Al Iftirâsh).
9. Lors du dernier Tashahhud : s’asseoir sur la fesse gauche et placer le pied gauche
sous le tibia de la jambe droite que l’on a dressée de la même manière que ci-dessus
(At-Tawarruk).
10. Poser la main droite sur la cuisse droite, relever l’index droit en fermant les autres
doigts de la main droite, et agiter ensuite l’index droit de haut en bas tout en posant le
regard dessus.
12. Tourner la tête vers la droite puis vers la gauche lors des salutations finales.
13. S’asseoir avant de se relever de la seconde prosternation des rak‘ates impaires, si l’on
en ressent le besoin (Jalsatu Al Istirâha).
On remarquera également que si certains savants citent le recueillement du cœur (Al Khushû‘)
parmi les actes surérogatoires de la prière, le sheikh Al ‘Uthaymîn fait quant à lui prévaloir
l’avis selon lequel cet acte est une obligation (Wâjib).
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Sujûd As-Sahw [16]
On entend, par l’expression « Sujûd As-Sahw », deux prosternations que l’on accomplit afin de
corriger une erreur [17] qui a eu lieu pendant la salât. Ces prosternations ont trois causes
distinctes qui sont : l’ajout, l’oubli et le doute.
A. L’ajout.
1. L’ajout de parole.
a. Citer un dhikr faisant partie de la prière à un endroit qui ne lui est pas réservé.
C’est, par exemple, réciter le Tashahhud en étant debout, ou réciter le Coran lors d’une
prosternation ou d’une inclinaison. Dans un tel cas, l’avis le plus correct est celui qui consiste à
effectuer deux prosternations compensatoires après le salut final.
Si cela est fait de manière volontaire, la prière n’est plus valable. Dans le cas contraire, on
distingue deux situations :
Soit la personne ne prend conscience de son erreur que longtemps après (une heure
ou deux), auquel cas la prière n’est plus valable et elle doit la recommencer.
Soit elle s’en rend compte assez rapidement (trois, quatre ou cinq minutes après),
auquel cas elle se rassoit puis se relève pour achever ce qui lui reste de sa prière. Elle
fera alors deux prosternations compensatoires après le salut. Il faut toutefois noter
que si elle perd ses ablutions entre deux, il lui incombe alors de refaire la prière depuis
le début.
c. Dire une parole qui ne fait pas partie des paroles dites dans la prière.
Si cela est fait de manière volontaire, la prière n’est plus valable. Mais lorsque cela est fait de
manière involontaire, par oubli ou par ignorance, la salât reste correcte et deux prosternations
compensatoires après le salut final suffiront. Il est à remarquer ici que le fait de parler dans la
prière à propos de la prière (par exemple, rappeler à l’Imâm qu’il a oublié une rak‘at) est
permis et que la prière est alors correcte. Notons par ailleurs que le rire aux éclats annule la
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salât, mais pas le simple sourire ou encore le fait de pleurer par crainte d’Allah ou par
chagrin [18]. De même, souffler durant la prière l’annule lorsque cela est fait vainement, mais
pas en cas de nécessité [19]. Il est aussi permis de toussoter, soit pour s’éclaircir la voix, soit
pour attirer l’attention sur le fait que quelqu’un est en prière [20]. Cependant, toussoter
vainement et sans aucune raison annule la salât car cela relève de la moquerie.
a. L’ajout volontaire d’un acte faisant partie de la salât (une inclinaison, une prosternation,
une station debout ou assise) annule celle-ci. Mais lorsque cela est fait de manière non
personne qui ajoute une cinquième rak‘at dans la prière du midi (Az-Zuhr). Si elle se rend
compte de son ajout pendant cette rak‘at, elle doit alors s’asseoir sur le champ, réciter le
Tashahhud, saluer et se prosterner deux fois à titre compensatoire. De même, si elle s’en
aperçoit après le salut final, elle se prosterne également deux fois.
b. Pour ce qui est des actes qui ne font pas partie de la salât, on distingue deux cas de
figures : soit ils sont nombreux et la prière n’est alors plus valable, soit ils sont minimes et la
prière l’est toujours. Ainsi, porter un bébé durant toute la prière et le poser lors des
prosternations afin de l’empêcher de pleurer est permis car le prophète صلى هللا عليه وسلمl’a fait.
De même, avancer, reculer, se déplacer vers la droite ou vers la gauche -tout en étant en
direction de la Qibla- afin d’ouvrir une porte l’est également puisque le prophète صلى هللا عليه
وسلمa ouverte la porte à ‘Â’isha (Qu’Allah l’agrée) alors qu’il était en prière. Plus précisément,
quatre conditions doivent être réunies pour que les actes ne faisant pas partie de la salât
annule celle-ci : qu’ils soient nombreux, ne fassent effectivement pas partie de la prière, ne
répondent pas à une nécessité et se succèdent les uns aux autres. Supposons, par exemple,
qu’une personne fait un petit mouvement dans la première rak‘at, un autre dans la seconde,
puis dans la troisième et la quatrième, de sorte que si on les réunit on obtient un mouvement
conséquent. Dans ce cas, la prière reste valable car ces quatre mouvements ne se sont pas
succédés de manière continue. Quant au fait de manger et de boire, cela annule la prière
lorsqu’on le fait intentionnellement. Par contre, si c’est le résultat d’un oubli, cela dépendra de
la quantité consommée : si celle-ci est importante, la prière n’est plus valable, sinon elle le
reste.
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B. L’omission.
Si le pilier omis est le Takbîr de sacralisation, on considère alors que la prière n’a pas eu lieu,
car c’est précisément par ce Takbîr que l’on entre dans la salât. Prenons ainsi d’une personne
qui entreprend de prier mais qui démarre directement par l’invocation de l’ouverture, enchaîne
par la Fâtiha et continue sa salât jusqu’à la fin. On lui dira donc que sa prière n’a pas eu lieu et
ce, même si elle a accomplit toutes les rak‘âtes.
Si le pilier omis est autre que le Takbîr de sacralisation, deux cas de figure se présentent :
On est déjà arrivé au même pilier dans la rak‘at qui suit lorsque l‘on s’en rend compte.
Alors, on annule la rak‘at dans laquelle on a omis le pilier. Ainsi, une personne
au moment où elle s’assoit entre les deux prosternations, qu’elle ne s’est prosternée
qu’une seule fois dans la première. Dans ce cas, elle annule la première rak‘at et celle-
suivante. Dans ce cas, on doit revenir au pilier omis et l’accomplir ainsi que tout ce qui
suit. Prenons ainsi l’exemple d’une personne qui, se levant pour la seconde rak‘at et
fois dans la rak‘at précédente. Dans ce cas, elle se rassoit, effectue la seconde
prosternation qui lui manque, puis termine sa prière.
Sachant que dans les deux cas cités ci-dessus, on effectuera deux prosternations
compensatoires après le salut final.
Enfin, si on ne s’aperçoit avoir omis un pilier qu’après la salut final, on doit alors revenir à ce
pilier, l’accomplir ainsi que tout ce qui suit. Exemple : une personne se rappelle, après avoir
terminé sa prière, qu’elle n’a effectué qu’une seule prosternation dans la dernière rak‘at. Elle a
donc omis une station assise entre les deux prosternations ainsi que la seconde prosternation.
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2. L’omission d’une obligation.
a. Exemple : le Tashahhud.
Une personne accomplit les deux premières rak‘ates de sa prière. Alors qu’elle doit
s’asseoir pour le premier Tashahhud, elle fait le geste de se lever (de manière à ce
que ses cuisses ne soient pas décollées des jambes) mais s’aperçoit, à ce moment,
qu’elle doit réciter le Tashahhud. Dans ce cas, elle se stabilise correctement, le récite
Cependant, si elle se relève à moitié et se rend compte de son omission avant d’être
Une personne se relève totalement, mais se rend compte qu’elle a omis le Tashahhud
s’asseoir parce qu’elle a atteint le pilier suivant. Toutefois, si elle le fait, sa prière n’est
pas annulée. Ainsi, une fois debout, elle continue sa salât jusqu’au bout en
elle le fait, sa prière est annulée. Elle se doit, bien au contraire, de continuer sa prière
b. Règle générale.
Le cas du Tashahhud est en effet cité ici à titre d’exemple d’une situation plus générale, à
savoir : l’omission d’une obligation de la salât. La règle à suivre est la suivante :
Celui qui omet une obligation et quitte l’endroit qui lui est réservé pour entrer dans le pilier
suivant ne doit pas y revenir, et deux prosternations compensatoires avant le salut final lui
reviennent.
Exemples : Supposons que l’on ait oublié de dire « Subhâna Rabbî Al ‘Azîm » dans
l’inclinaison et que l’on ne s’en rend compte qu’une fois s’être relevé. Il nous est alors interdit
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le salut final, car on a omis une obligation. De même, si l’on a omis de dire « Rabbî-ghfir Lî »
une fois assis entre les deux prosternations et que l’on s’en rend compte lors de la seconde
prosternation, il nous est interdit de retourner à cette station assise pour réciter cette formule
et on accomplira deux prosternations compensatoires avant le salut final. Enfin, si l’on a oublié
de dire « Subhâna Rabbî Al A‘lâ » dans la prosternation et que l’on ne s’en aperçoit qu’une fois
Lorsqu’une personne omet une sunna de la salât qu’elle a l’habitude de pratiquer, il est sunna
d’accomplir deux prosternations compensatoires, mais cela n’a pas un caractère obligatoire.
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C. Le doute.
Premièrement : Il ne faut pas prêter attention au doute qui survient après que l’on ait
terminé la prière, à moins d’être certain d’avoir omis ou ajouté quelque chose. Ainsi, nous
dirons à la personne qui nourrit un doute, après sa salât, quant au nombre (trois ou quatre)
Deuxièment : On ne prêtera pas non plus attention au doute qui ne s’avère être qu’une
simple impression effleurant l’esprit sans s’y ancrer.
Troisièment : On ne prêtera enfin pas attention au doute lorsque celui-ci survient de façon
maladive, de sorte que l’on en arrive à douter de chacun des actes (ablutions, prière, jeûne)
que l’on accomplit. On n’en tiendra donc pas compte car cela relève de la pathologie.
Par conséquent, lorsque l’on parle de doute, on entendra par là le vrai doute, à savoir celui qui
n’est entaché de rien de ce qui a été mentionné dans les trois règles citées ci-dessus.
Une personne nourrissant un doute peut se trouver dans deux cas de figure :
Soit elle hésite entre deux situations, mais penche plus pour l’une que pour l’autre.
Soit elle hésite entre deux situations, mais n’en fait prévaloir aucune.
Exemple : Si une personne a un doute sur le nombre (trois ou quatre) de rak‘ates qu’elle a
accomplies, elle prend en compte celui de ces deux nombres vers lequel elle penche le plus,
termine sa salât, puis effectue deux prosternations compensatoires après le salut final. Par
contre, si elle se trouve dans le second cas de figure, elle prend en compte le plus petit de ces
deux nombres (en l’occurrence, trois), continue sa prière et effectue deux prosternations
compensatoires avant le salut final.
Autre cas possible : Une personne doute du nombre (trois ou quatre) de rak‘ates qu’elle a
accomplies. Penchant plus pour trois, elle se lève donc pour en effectuer une quatrième, mais
s’aperçoit avec certitude, durant sa réalisation, que c’est effectivement la quatrième rak‘at
qu’elle est en train de faire. Le doute est alors levé, mais elle fera tout de même deux
prosternations compensatoires après le salut final.
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1. Le doute quant à l’accomplissement d’un pilier.
Si l’on doute d’avoir accompli ou non un pilier, l’attitude à adopter consiste à considérer que
l’on ne l’a pas réalisé [21]. Dès lors, si l’on se trouve dans un tel cas et que le doute survient
avant que l’on parvienne au même pilier de la rak‘at suivante, on revient au pilier omis que
l’on accomplit et on poursuit la prière. Par contre, si le doute surgit au moment où l’on
effectue le même pilier de la rak ‘at suivante, on annule la rak‘at où le pilier a été oublié et
c’est la rak‘at suivante qui prend sa place. Sachant que, dans les deux cas, on se prosterne
deux fois à titre compensatoire après le salut final.
Exemple : Une personne se relève pour accomplir la seconde rak‘at de sa salât et doute alors
cas, elle considère qu’elle ne l’a pas accomplit et revient sur ses pas : elle s’assoit donc,
réalise la prosternation manquante et continue sa prière, suite à quoi elle se prosterne deux
fois à titre compensatoire après le salut final.
Si l’on doute d’avoir accompli ou non une obligation, on fait prévaloir sa non réalisation [22].
Ainsi, si l’on n’a pas encore quitté l’endroit assigné à cette obligation, ou si on l’a quitté mais
que l’on n’est pas encore parvenu au pilier qui la suit, on revient à l’endroit en question afin de
Par ailleurs, si le doute intervient après que l’on ait quitté l’endroit assigné à l’obligation et
atteint le pilier suivant, on ne revient pas pour accomplir l’acte omis, mais on accomplit deux
prosternations compensatoires avant le salut final.
Exemple : Après s’être relevée de l’inclinaison, une personne doute et se demande si elle y a
dit ou non « Subhâna Rabbî Al ‘Azîm ». Dans ce cas, elle ne revient pas en position inclinée et
poursuit sa prière en se prosternant deux fois à titre compensatoire avant le salut final.
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3. Le doute sur l’ajout.
a. Si une personne doute, après avoir fini, quant au fait d’avoir ajouté quelque chose dans sa
prière, elle n’a pas de prosternations compensatoires à réaliser. Par exemple, si elle doute,
lors du dernier Tashahhud, qu’elle est en train d’effectuer une cinquième rak‘at, elle n’a pas à
se prosterner.
b. Si elle doute, au moment où l’action se déroule, que ce qu’elle est en train de faire
constitue un ajout, alors elle se prosterne deux fois à titre compensatoire après le salut final.
Ainsi, si elle se demande, alors qu’elle est en train de réaliser la quatrième rak‘at, sil s’agit
bien de la quatrième ou de la cinquième, elle se prosterne dans ce cas deux fois après le salut
final, parce qu’elle a accomplit une partie de sa prière dans le doute.
c. De même, si le sentiment de doute qu’elle éprouve quant au fait d’avoir ajouté quelque
chose se transforme en certitude, elle se prosterne deux fois à titre compensatoire après le
salut final. C’est par exemple le cas d’une personne qui, lors du dernier Tashahhud, se rend
compte qu’elle a en fait accompli cinq rak‘ates. Celle-ci doit alors se prosterner deux fois après
le salut final. En outre, si elle s’aperçoit de son ajout alors qu’elle est debout, elle se rassoit
sur le champ, récite le Tashahhud et se prosterne deux fois après le salut final.
On peut dès lors se poser la question de savoir à quel moment ces prosternations sont
obligatoires (Wâjib) et dans quels cas elles sont conseillées (Mustahabb). Nous dirons donc :
1. Elles ont un caractère obligatoire pour tout acte ou parole faisant partie intégrante de
a omis.
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Exemple 3 : Enfin, si elle oublie le premier Tashahhud, elle est dans
qu’elle a omis. Ce qui s’explique par le fait que les obligations (en l’occurrence
2. Elles sont conseillées pour tout acte ou parole faisant partie intégrante de la prière et
E. Règles générales.
1. En cas d’ajout, les prosternations compensatoires ont lieu après le salut final.
2. En cas d’omission, les prosternations compensatoires ont lieu avant le salut final.
3. En cas de doute, si l’on fait prévaloir une probabilité sur l’autre, on se base sur celle
qui prévaut et on effectue deux prosternations compensatoires après le salut final. Par
contre, si aucune des deux probabilités ne prévaut, on se base sur ce dont on est
certain et on effectue deux prosternations compensatoires avant le salut final.
Avertissement : Les deux prosternations compensatoires qui ont lieu avant le salut final,
lorsque l’on ne les accomplit pas, annulent la prière, contrairement à celles qui surviennent
après le salut final. Il y a en effet une différence de statut entre ces deux pratiques. Les
prosternations d’avant le salut final sont ainsi une « obligation dans la prière » (Wâjib Fî As-
Salât), car elles ont lieu avant la fin de celle-ci, alors que celles situées après le salut sont une
« obligation pour la prière » (Wâjib Lî As-Salât), car elles ont lieu après la fin de celle-ci. Par
conséquent, la salât est annulée dès lors que l’on n’accomplit pas volontairement une
obligation qui en fait partie intégrante, mais ne l’est pas dans le cas d’une « obligation pour la
prière ».
Exemple : La prière de celui qui ne réalise pas volontairement le premier Tashahhud est
annulée, car elle a alors délaissée une « obligation dans la salât ». Par contre, si elle
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n’accomplit pas, toujours volontairement, le second appel à la prière (Al Iqâma), celle-ci reste
valable, car elle a dans ce cas délaissée une « obligation pour la salât ».
temps après la prière, auquel cas elle les accomplira à ce moment, bien qu’elle ait déjà
salué.
2. Soit elle ne s’en rend compte que longtemps après, auquel cas elle ne les effectuera
pas, sa prière restant alors correcte.
Exemple : Une personne oublie le premier Tashahhud et doit alors se prosterner deux fois
avant le salut final. Si elle omet de le faire et si elle s’en rend compte dans un court laps de
temps, alors elle se prosterne deux fois. Par contre, si elle s’en rend compte longtemps après
ou après être sorti de la mosquée, elle n’a pas à y retourner pour s’en acquitter.
Exemple : Une personne omet successivement de dire « Subhâna Rabbî Al ‘Azîm » dans
Il peut par ailleurs se produire qu’une même prière comporte des omissions nécessitant de se
prosterner deux fois avant le salut final et d’autres nécessitant de se prosterner après celui-ci.
Dans ce cas, on fait prévaloir les prosternations compensatoires survenant avant le salut final.
Cependant, s’il y a plus de raisons impliquant de se prosterner après le salut qu’avant, on fera
alors prévaloir celles dont le nombre est supérieur.
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Exemple 1 : Une personne accomplit le salut final avant d’achever sa prière, deux inclinaisons
dans la même rak‘at, puis omet le premier Tashahhud. Nous avons donc ici deux raisons qui
nécessitent de se prosterner après le salut final (l’ajout du salut et d’une inclinaison) et une
Exemple 2 : Une personne s’incline deux fois dans la même rak‘at, omet de dire « Subhâna
Rabbî Al ‘Azîm » lors de l’inclinaison, ainsi que « Subhâna Rabbî Al A‘lâ » dans la
Rabbî Al A‘lâ ») et une seule nécessitant de se prosterner après (l’ajout d’une inclinaison). On
fera alors prévaloir les prosternations survenant avant le salut final.
Une personne assistant, depuis le début, à une prière derrière un Imâm n’a de prosternations
compensatoires à effectuer que si l’Imâm en effectue.
Exemple : Une personne omet de dire « Subhâna Rabbî Al ‘Azîm » dans l’inclinaison n’a pas à
se prosterner à titre compensatoire, car lorsque l’Imâm prononcera le salut final, elle est
contrainte de le suivre. Elle ne peut donc pas effectuer deux prosternations compensatoires
puis saluer. Cependant, si elle intègre la prière derrière un Imâm avec au moins une rak‘at de
retard et si elle omet de dire « Subhâna Rabbî Al ‘Azîm » dans l’inclinaison, alors elle doit se
lever -après le salut final de l’Imâm- pour rattraper son retard et accomplir ces deux
prosternations avant son salut final pour l’obligation qu’elle a omise. Elle se prosternera donc
deux fois avant de saluer dans la rak‘at qu’elle est en train de rattraper.
Par ailleurs, que ce soit avant ou après le salut final, si l’Imâm accomplit deux prosternations
compensatoires, toute personne qui prie derrière lui doit également les faire, même si elle n’a
commis ni ajout ni omission ou nourri un doute.
Exemple : L’Imâm omet de dire « Subhâna Rabbî Al A‘lâ » dans la prosternation et accomplit
par conséquent deux prosternations compensatoires. Bien qu’elles ne soient évidemment pas
au courant de cette oubli -puisque l’Imâm ne prononce pas ce Tasbîh à voix haute- les
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personnes qui se tiennent derrière doivent suivre leur Imâm et ce, même si elles n’ont rien
omis personnellement.
Autre cas de figure : Une personne arrive en retard et intègre le groupe lors de la seconde
rak‘at. Durant cette même rak‘at, l’Imâm fait un ajout (il s’incline deux fois, par exemple) et
s’apprête par conséquent à se prosterner deux fois après le salut final. La personne arrivée en
retard ne peut saluer directement puisqu’elle doit se relever afin de rattraper la rak‘at qui lui
manque. Elle la rattrapera donc, suite à quoi elle rattrape -après avoir salué- les deux
Supposons par contre qu’elle intègre la prière lors de la seconde rak‘at et que l’ajout de
l’Imâm est survenu durant la première (il s’incline là encore deux fois). Ce dernier se
prosternera donc deux fois à titre compensatoire après le salut final. Quant à elle, n’ayant pas
assisté à cet ajout, elle se lèvera afin de rattraper la rak‘at qu’elle a manquée mais n’aura pas
à se prosterner deux fois après le salut final.
Cela peut survenir lorsque l’Imâm ne considère pas les prosternations compensatoires
obligatoires pour une omission donnée [23], alors qu’elles le sont dans l’esprit d’une personne
priant derrière lui. Dans ce cas, si l’Imâm ne les accomplit pas, la personne en question n’a
pas à les faire, bien qu’elle les considère obligatoires. Par contre, si l’on prie derrière un Imâm
qui juge ces prosternations obligatoires, mais ne les accomplit pas, alors on les lui rappelle.
S’il insiste et reste sur sa position, celui qui prie derrière lui les effectuera seul.
Autre situation : Si l’Imâm se lève pour entamer une cinquième rak‘at, il est du devoir de
ceux qui prient derrière lui de l’avertir de son erreur en lui disant « Subhânallah ». Et il est de
celui de l’Imâm de revenir s’il entend au moins deux personnes dignes de confiance lui
prononcer ces mots. Si donc il est certain d’avoir raison, il reste sur sa position. Mais s’il n’en
est pas certain et ne fait pas machine arrière, sa prière n’est plus valable. En effet, un Imâm
entendant le Tasbîh [24] de deux personnes dignes de confiance priant derrière lui se trouve
nécessairement dans l’une des cinq situations suivantes :
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1. Il est sûr de lui, auquel cas il poursuit sa salât et ne tient pas compte de leur Tasbîh.
2. Il est certain que ces personnes ont raison et fait alors machine arrière.
3. Il a un doute, mais penche plus vers la position de ceux qui l’ont averti par ce Tasbîh,
4. Il a un doute, mais penche plus vers le fait que ceux qui l’ont averti par ce Tasbîh se
5. Il a un doute, mais ne penche ni pour l’une ni pour l’autre. Dans ce cas, il se basera
sur la position de ces personnes et fera machine arrière.
Par ailleurs, dans le cas où l’Imâm entame une cinquième rak‘at mais ne revient pas sur ses
pas après avoir été averti par un Tasbîh, ceux qui prient derrière lui se trouvent dans l’une des
quatre situations suivantes :
1. Ils pensent que c’est l’Imâm, et non ceux qui l’ont averti par le Tasbîh, qui a raison.
2. Ils pensent que l’Imâm se trompe mais le suivent, soit par ignorance, soit par oubli. Ils
sont alors excusés pour leur ignorance ou leur oubli et leur salât reste valable.
3. Ils savent que l’Imâm se trompe mais le suivent malgré tout, auquel cas leur prière
4. Ils savent que l’Imâm se trompe et ne se lèvent pas avec lui. Ils accomplissent alors le
Tashahhud et le salut final et quittent la salât avec l’Imâm, car ils considèrent que la
prière de celui-ci n’est plus valable. Dans ce cas, leur prière est correcte.
Information
Notes
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[2] Sourate Les Femmes, verset 1.
[17] C’est pourquoi nous choisirons de traduire l’expression « Sujûd As-Sahw » par
« prosternations compensatoires ».
[18] C’est, par exemple, le cas d’une personne qui apprend la mort de quelqu’un pendant sa
prière et se met à pleurer ou à sangloter.
[19] Ce qui peut, par exemple, survenir lorsqu’un insecte se pose sur la main d’une personne
en prière. Si celle-ci souffle dessus pour l’éloigner au lieu de le repousser avec sa min de
crainte de le tuer ou de l’écraser, sa prière reste valable.
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[20] Exemple : Une personne est en prière et voici qu’une autre lui demande la permission
d’entrer. La première toussote alors pour lui signifier de patienter.
[21] A moins que l’on fasse prévaloir sa réalisation ; auquel cas on considère qu’il a été
accompli, mais on se prosterne quand même deux fois à titre compensatoire.
[22] A moins que l’on penche pour sa réalisation effective ; auquel cas, on considère qu’elle a
été accomplie et il n’y a pas de prosternations compensatoires.
[23] A l’instar de l’école shâfi‘ite pour qui ces prosternations ne sont que conseillées (sunna)
en cas d’omission du premier Tashahhud.
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