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Les origines du genre remontent au XIIIe siècle . Le Lai, conte des vers,
présente déjà les grandes caractéristiques de la nouvelle avec sa brièveté, le
nombre restreint des personnages et la chute finale.
Mais c’est surtout le Décaméron (1349-1353) de l’italien Boccace qui va
influer sur le développement du genre. Il met en scène dix jeunes Florentins
isolés dans une villa. Chacun raconte une histoire, enchâssée dans l’histoire
principale. Cette structure influencera Marguerite de Navarre pour son
Heptaméron (1558), mais aussi d’autres auteurs.
La nouvelle est éclipsée au XVIII e siècle par le conte philosophique. Elle
reprend toute son importance au XIX e siècle.
La nouvelle est un genre bref, qui utilise des ressources différentes de celles
du roman.
Les personnages sont peu nombreux. Ancrés dans milieu social précis, ils
possèdent également une véritable épaisseur psychologique. Leurs pensées et
leurs émotions occupent une large part du récit.
L’intrigue , simple, est située dans un cadre spatial et temporel relativement
resseré. La narration peut avoir recours à des ellipses pour que le récit
avance rapidement vers son terme.
L’action se focalise souvent sur un moment de crise, une tension lourde.
La fin peut prendre la forme d’une « chute », conclusion brutale, surprenante
et inattendue. Cette chute peut être une coïncidence ou une révélation qui
peut conduire à une autre interprétation de l’histoire.
Certaines nouvelles n’ont pas de chute; elle sont alors des instantanés de la
vie quotidienne, relatant un moment, une émotion.
L’essor de la nouvelle au XIX e siècle
L’essor de la nouvelle au XIXe siècle est lié à celui de la presse. D’une part , les
journaux ont besoin de nourrir leurs pages, d’autre part, les romanciers ont besoin
de revenus fixes, ce que ne leur donnent pas leurs ventes.
La publication de nouvelles intégrales ou en feuilletons ( en épisodes) fidélise les
lecteurs qui veulent connaître la suite. Souvent, les sujets des nouvelles
s’inspirent des faits divers racontés par le journal.
Plusieurs journaux sont célèbres pour ces collaborations. Le Gaulois est parmi les
plus populaires. Outre de célèbres nouvelles de Maupassant comme « Une partie
de campagne » ou « La Parure », le journal publie des romans de Zola en
feuilletons mais aussi des poèmes, tel Première Soirée d’Arthur Rimbaud publié
en 1891 quelques semaines après sa mort.
Le critique littéraire Jules Lemaître résume ainsi le goût de ses contemporains
pour le genre de la nouvelle: »nous sommes de plus en plus pressés, notre esprit
veut des plaisirs rapides ou de l’émotion en brèves secousses: il nous faut du
roman en abrégé. »
La nouvelle au XX e siècle