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ÇA, MOI, SURMOI – 2ÈME TOPIQUE

Nicolas Koreicho – Mai 2021

Sigmund Freud conçoit la métapsychologie (μετά meta : « après, au-delà de, avec », mais aussi : « point
de vue supérieur sur un domaine ». Ici, il s’agit d’une psychologie englobant les autres psychologies) en
1896 enrichie selon une 1ère topique de 1900 (l’Inconscient, le Préconscient, le Conscient) et selon une
2ème topique de 1923 (le Ça, le Moi, le Surmoi) d’après trois points de vue :

– Dynamique (c’est l’étude des forces et des conflits psychiques)

– Economique (il y a une énergie psychique qui circule)

– Topique (le psychisme s’organise en territoires et en systèmes)

Les trois points de vue sont, conformément au socle de la Métapsychologie, le point de vue dynamique
avec la pulsion, le refoulement, le symptôme, le transfert, le point de vue économique avec les
processus énergétiques primaire et secondaire, l’affect, la représentation, l’objet, le point de vue
topique avec les systèmes inconscient, préconscient, conscient (1ère topique : 1900’) puis avec les
instances ça, moi, surmoi, (2ème topique : 1920’),

Ces trois points de vue sont étroitement liés et fonctionnent conjointement.

pour résumer, l’appareil psychique et l’énergie qui le traverse interagissent grâce à un jeu de forces, de
conflits, de circulations entre les éléments de ces points de vue.

La constitution de la personnalité dépend selon les deux topiques de l’organisation de l’appareil


psychique en trois systèmes et trois instances qui se combinent : d’une part, l’inconscient, le
préconscient, le conscient, d’autre part, le ça, le moi, le surmoi.

Ics-Pcs-Cs-Ça-Moi-Surmoi-IFP©

Le point de vue topique

Il existe chez une même personne des territoires psychiques différents et plus ou moins indépendants
les uns des autres (névroses, psychoses, pathologies, troubles).
Freud a inventé deux aires sémantiques composées de systèmes et d’instances qui se combinent
schématisant l’appareil psychique. On les nomme « la première topique » et « la deuxième topique ».

Dans la deuxième topique L’appareil psychique est composé de trois instances qui complètent les trois
systèmes de la première topique (Ics, Pcs, Cs). Ces instances sont le Ça, le Moi et le Surmoi, trois entités
qui entrent en conflit à l’intérieur de l’appareil psychique.

Le Ça correspond mutatis mutandis plutôt à l’Ics. C’est le réservoir de pulsions fondamentales (de vie, de
mort, sexuelles), « la partie obscure, impénétrable de notre personnalité ». Il est régi par les processus
primaires et le principe de plaisir, c’est-à-dire qu’il ne connaît ni logique rationnelle, ni contradiction, ni
négation. Le temps n’existe pas pour lui et il ignore les jugements de valeur, le bien, le mal, la morale. –
Le ça est du domaine du biologique, de l’intemporel, de l’anhistorique, de l’irrationnel. Il représente
l’originel de la personne, l’archaïque, la nature, les pulsions refoulées, sous l’égide du principe de plaisir.
Il est le lieu (topos) des pulsions agressives, de retrait, de constance, (pulsions de mort) et des pulsions
sexuelles (libido d’objet), de l’autoconservation, des besoins du Moi, de la reproduction (pulsions de
vie). En cela il contient les motions du désir et de la crainte.

Le Moi doit composer entre les exigences pulsionnelles du Ça, les contraintes de la réalité extérieure et
les exigences du Surmoi. Le Moi est en quelque sorte le médiateur chargé d’assurer la stabilité et la
cohésion de la personne. Il regroupe le Cs et le Pcs (de la première topique). Mais le Moi comprend
également une partie inconsciente. Le moi représente la consitution psychique de la personne,
l’individuel, (libido narcissique), la causalité, le rationnel, la réalisation, une motion d’adaptation,
l’expérience personnelle (en particulier ce que l’on en fait et ce que l’on en dit), l’ajustement, le
contrôle, les perceptions externes, les processus intellectuels, l’objectivé, le verbal, l’action, le non
conflictuel, les mécanismes de défense. Il est l’objet de la réalité du corps (schéma corporel). Il est le lieu
d’oscillations entre Ics, Pcs, plutôt du côté du Cs.

Le Surmoi se construit à partir des exigences et des valeurs parentales. Il se met en place spécialement
au moment de la résolution du complexe d’Œdipe.

Il a pour fonction d’établir les lois de la morale et de la censure. Il a aussi une fonction
d’autoconservation et d’idéal.

Le Surmoi implique « tu dois… » (sinon risque d’éprouver un sentiment de culpabilité).

L’Idéal du moi implique « tu devrais… » (sinon risque d’éprouver un sentiment d’infériorité). Il s’adresse
aux autres.

Moi idéal implique « tu peux… » (sinon risque de développer une mésestime de soi). Il s’adresse à soi.
Le surmoi contribue à l’intériorisation de la répression, par introjection des instances morales, des
influences parentales, culturelles et sociales, il est le lieu (topos) du pré-rationnel, de l’identification au
parent idéalisé (de même sexe), de l’émotif lié à la morale (culpabilité), de l’auto-observation, de
l’autocritique, de l’interdiction, du masochisme moral, il est l’agent principal de la compulsion à l’échec,
en tant que produit terminal de l’identification aux premiers objets (héritier du complexe d’Œdipe).
Enfin il est le juge du Moi. En quoi sa fonction de La censure (refoulement) est prévalente. Il représente
l’autre en soi et est le lieu d’oscillations entre Cs et Ics.

Entre le Ça, instance la plus inaccessible des trois, le Moi, dont il est issu et avec lequel il lutte, et le
Surmoi, qui se veut le régulateur obligé de cette lutte, le combat est continu et détermine l’équilibre de
la personne. De ce combat résulte la prise en compte simultanée et distanciée de la pulsion, de la réalité
et de la Loi.

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