Aleister Crowley Et La Magie Sexuelle

Aleister Crowley et la Magie Sexuelle - Un dossier de Philippe Pissier & Matthieu
Léon
AL EISTER CROWLEY ET LA M AGIE SEXUELL E :

UN DOSSIER POUR EN FINI R AVEC LE J UGEMENT DES GUEUX
L’Amour Magique : la voie tracée par Aleister Crowley
Pour Serge Hut in
Parler de l ’i nteractivité ex i stant ent re l ’ in i t i ation et l a sexualité est toujours

un peu délicat : s i le sujet est la clé de voûte du tem ple, il est devenu le favori
du professionnel de l ’ ésotérism e dont , t rop souvent , on ne sait si c’ est la
connaissance ou la consc ience qui l ui font l e plus défaut.
Mais f i de la pollution en question, et puisque nous avons envie de part ager nos
con naissances sur l ’ amou r magiqu e, allons-y.
Aleister Crowley, le rénovateur de l ’ ésotérisme
I l n’ est pas étonnant que le principal auteur sur la sexualité initiatique ait une
réputation quelque peu entachée de magie noire; i l y a deux raisons à cela : aux
att aques portées c ontre lui, la Grande Bête 666 n’ a r ien fait pour plaider innoc
ent ( pourquoi l ’ aurait- elle fait ?) et peut- être, surtout, son enseignement s’
est tel l ement répandu dans de nombreux ordres " t radit ionnels" que sa
paternité ( moins honteuse qu’ anti- commerciale.·.) pourrait nuire à l ’ antiquité
ou à la respectabilité de ceux- ci. Le mieux pour avoir une idée des emprunts
faits à Crowley par les grands mouvements ésotériques actuels est peut- être
de consulter son l ivre majeur : " Liber ABA, ou Livre 4, Magick"; d’ ailleurs, pourquoi
Magick en sa tot alité n’ est-il toujours pas édité en f ranç ais ?
L’ espace nous manque ic i pour tenter une biographie ex haustive de Crowley ( l i

re impérativement son autohagiographie : les Confessions, actuellement publiées
par l ’ éditeur britannique Ark ana ) . I l nous suffira ici de rappeler que le proph ète
du nouvel Éon est né en Grande-Bretagne, en 1875 , de parents m embres d e
la f raternit é de Plymout h, ce qui ex plique la bonne connaissanc e de la Bible
et l ’ aversion pour le christ ianisme du jeune Edw ard Alexander Crow ley. Ses
études à l ’ université de Cambridge term inées, Aleister ( ainsi préfère-t- il être
appelé) publie ses premiers rec ueils de poésie : White Stains ( Taches Blanches)
et Aceldama. Au
1
cours de vac ances dans les Alpes, Aleister rencont re l e chim i ste Cecil Baker
qui l ’ introduit dans l’Ordre Hermétique de l’Aube Dorée ( The Hermetic Order of
the
Golden da w n ou G.·. D.·.). La G.·. D.·. est u ne so c iét é m agiqu e à s ensibilit é
rosicruc ienne fondée en 1888 par t rois f rancs-maç ons. Le responsable de la
r i tuélisation du symbolisme de base ( élémen taire au départ, magie énochienne
ensuite) est l ’ érudit Samuel " Mac Gregors" Mat hers, pseudo-lieutenant d’
infanterie et t raduct eur de La Magie d’ Abramelin le Mage. En fait, la Golden Dawn
proposait un peu plus que le t ravail des éléments et une pratique basée sur le
système de
Joh n Dee (au sujet de ce d ernier, voyez le Livre du rassemblement des forces aux
éditions Ramuel) puisqu’il incluait dans son c ours ( c’ était la grande période de la
Société Théosophique) quelques notions orientales comm e des méditations sur
l es Tattw as. Ces détails ont l eur im portance puisqu’ils marqueront l e futur
prophèt e de la nouvelle ère, ou l ’ Éon d’ Horus, dans le langage de Crow ley.
Quatre élém ents résument l ’ influence de la G.·. D.·. sur Crowley, ce sont :
1. . La Quabale rosicruc ienne ( Arbre des Séphiroth, correspondanc es des lett

res hébraïques avec le reste de l ’ univers et com préhension de l ’évolution co
mm e
étant progressive et hiérarc hique — d’ où le systèm e des grades).
2. . La magie c érémonielle ( Le r i tue l d’ Abramelin, le système é noch ien.·.).
3. . Les pratiques orient ales (Yoga, Tao) que Crowley ét udiera avec son am i
et supérieur d ans la G.·. D.·., Allan Bennet t , parallèleme nt au c ursus offic iel
de
l’ Ordre.
4. . La mythologie é gyptienne, t rès en vogue à la f in du XIX°.
L’ utilisation des drogue s, légales à l ’ époque, ne semble pa s être l ’ apanage de

Frater Perdurabo (le nom d e Crow ley au gra de de n éoph yte de la G.·. D.·., le
premier de l ’ ordre); ne lui
revient que le mérite d’ avoir étudié leurs possibilités initiatiques ( com me le feront
plus tard, et à sa suite, Carlos Castane da ou Timot hy Leary). À tout cela, le mage
ajoutera la notion gnostique d’ Éon, entendu ic i comm e une durée de tem ps
gouvernée par un dieu, Horus en l ’occ urenc e pour ce qui est de l ’ ère act
uelle, " pour une période d’environ deux mille ans " ( Crow ley).
I l reste deux aspects à souligner chez l a Bête ( noire du protect i onnisme

occ ult i ste) 666 pour posséder les c lés de sa démarche et comprendre son
fonctionnement , ce sont :
1 . Un goût et des fac ultés remarq uables pour l ’a lpinisme : c’ est son instruct eur
Oscar Eck enstein ( l ’ une des mont agnes de l ’ escalade et l ’ inventeur des
chau ssures à clous) qui lui apprendra sur le terrain l ’ art de la c once ntrat ion ( il est
2
des situat ions où l ’ enjeu est de t aille !) . Crowley se dist inguera lors de plusieurs
premières da ns les Alpes, au Mex ique et dans l ’ Himalaya. Peut- être est- ce
d’ ailleurs l ’occ asion de préc iser qu’il voyagera dans la quasi-tot alité des pays de
2
cours de vac ances dans les Alpes, Aleister rencont re l e chim i ste Cecil Baker
qui l ’ introduit dans l’Ordre Hermétique de l’Aube Dorée ( The Hermetic Order of
the
Golden da w n ou G.·. D.·.). La G.·. D.·. est u ne so c iét é m agiqu e à s ensibilit é
rosicruc ienne fondée en 1888 par t rois f rancs-maç ons. Le responsable de la
r i tuélisation du symbolisme de base ( élémen taire au départ, magie énochienne
ensuite) est l ’ érudit Samuel " Mac Gregors" Mat hers, pseudo-lieutenant d’
infanterie et t raduct eur de La Magie d’ Abramelin le Mage. En fait, la Golden Dawn
proposait un peu plus que le t ravail des éléments et une pratique basée sur le
système de
Joh n Dee (au sujet de ce d ernier, voyez le Livre du rassemblement des forces aux
éditions Ramuel) puisqu’il incluait dans son c ours ( c’ était la grande période de la
Société Théosophique) quelques notions orientales comm e des méditations sur
l es Tattw as. Ces détails ont l eur im portance puisqu’ils marqueront l e futur
prophèt e de la nouvelle ère, ou l ’ Éon d’ Horus, dans le langage de Crow ley.
Quatre élém ents résument l ’ influence de la G.·. D.·. sur Crowley, ce sont :
1. . La Quabale rosicruc ienne ( Arbre des Séphiroth, correspondanc es des lett

res hébraïques avec le reste de l ’ univers et com préhension de l ’évolution co
mm e
étant progressive et hiérarc hique — d’ où le systèm e des grades).
2. . La magie c érémonielle ( Le r i tue l d’ Abramelin, le système é noch ien.·.).
3. . Les pratiques orient ales (Yoga, Tao) que Crowley ét udiera avec son am i
et supérieur d ans la G.·. D.·., Allan Bennet t , parallèleme nt au c ursus offic iel
de
l’ Ordre.
4. . La mythologie é gyptienne, t rès en vogue à la f in du XIX°.
L’ utilisation des drogue s, légales à l ’ époque, ne semble pa s être l ’ apanage de

Frater Perdurabo (le nom d e Crow ley au gra de de n éoph yte de la G.·. D.·., le
premier de l ’ ordre); ne lui
revient que le mérite d’ avoir étudié leurs possibilités initiatiques ( com me le feront
plus tard, et à sa suite, Carlos Castane da ou Timot hy Leary). À tout cela, le mage
ajoutera la notion gnostique d’ Éon, entendu ic i comm e une durée de tem ps
gouvernée par un dieu, Horus en l ’occ urenc e pour ce qui est de l ’ ère act
uelle, " pour une période d’environ deux mille ans " ( Crow ley).
I l reste deux aspects à souligner chez l a Bête ( noire du protect i onnisme

occ ult i ste) 666 pour posséder les c lés de sa démarche et comprendre son
fonctionnement , ce sont :
1. . Un goût et des fac ultés remarq uables pour l ’a lpinisme : c’ est son
instruct eur Oscar Eck enstein ( l ’ une des mont agnes de l ’ escalade et l ’
inventeur des
2
chau ssures à clous) qui lui apprendra sur le terrain l ’ art de la c once ntrat ion ( il est
des situat ions où l ’ enjeu est de t aille !) . Crowley se dist inguera lors de plusieurs
premières da ns les Alpes, au Mex ique et dans l ’ Himalaya. Peut- être est- ce
d’ ailleurs l ’occ asion de préc iser qu’il voyagera dans la quasi-tot alité des pays de
2
l ’ hémisphère nord, d’ Haw aï à Mosc ou, du Caire à Ceylan.·.
2. . Une act i v i té sexuelle intense, manifestation de l a v i e et de la nature,

com plément indispensable à la vie spirituelle. Baphomet ( t i t re de Crow l ey en
tant que chef de l’Ordo Templi Orientis) t rouvera dans l ’ " Art Royal" la clé de l ’ in i t
iat ion, avec un symbolisme et une mét hodologie que nous ét udierons plus lo i n.
Mais cont inuons à suivre le cou rs de sa vie.
Après qu elque s 18 mo is stu dieux passés a u sein de la G.·. D.·., Frate r Perdurabo
com mence à voler de ses propres ai les, ce qui est rarement apprécié dans une
struc ture aussi autoc ratique. L’inévitable rupture s’ ensuit, nous somm es en 1900
, et l ’apprent i t ravaille inten sément le Yoga, la magie c érémo nielle, et voyag e. ·.
En 1904 , Crow ley est en lune d e miel avec sa femm e Rose : la Chine, Ceylan, Le
Caire.·. C’ est au Caire que va se produ i re l ’ événement majeur de la c arrière du
Maître Thérion (" La Grande Bêt e" en grec ) : la révélation du Livre de la Loi.
La l oi de Fais ce que tu voudras
Étant donné que l a t raduction du Livre de la Loi, ou liber Al Vel Le gis, Sub Figurâ
CCXX est p arue dans le n°3 de la revue " Equinoxe" , i l n’est p eut- être pas
néce ssaire de reprendre les éléments de la présentation faite par Matt hieu Léon
et Philippe Pissier ( mais s’y reporter est mieux que tou te c hose). I l nous suffira ici
de dire que ce tex te, rabelaisien et nietzschéen s’ i l en est, dicté à Crow ley au
cou rs de t rois scéa nce s magiques, les 8 , 9 , et 10 avril 1904 par "Aïwass, le
ministre de Hoor-paar-kraat" ( AL, I ., 7 ) cont ient l ’ essence de la pe nsée et d u
systèm e du prophète . Si l ’ on devait résum er ceux -ci en quelques mot s à la
manière des Tem pliers de l ’Orient ( les mem bres de l ’ O. T.O.), ce serait
certainement a insi : Fais ce que tu voudras sera toute la Loi (AL, I. 40). Y aur ait -il
quelque chose à préciser sur la nature de cet te Loi ? Sans doute : L’amour est la
loi, l’amour sous la volonté ( AL, I , 57 ), ce qui se doit d ’ être con clu par : Chaque
homme et chaque femme est une étoile . (AL, I. 3.).
Le com mentaire du tex te ét ant interdit par l ’ auteur (Aïw ass donc, 666 faisant
office d e scribe, de prophèt e et de princ e-prêtre la Bête.·.), nous n’ en
cont inuerons pas la descript ion et invitons le lect eur à le déco uvrir par lui-mêm e.
Nous nous bornerons à noter avec Grady Mac Murtry, succ esseur de Crow ley
dans l ’ O. T.O., que l ’ interdict ion de comm enter ou m ême de discut er le text e
sacré empêche l e développement sect aire au sein de la comm unauté. Un
élément majeur est cependant à not er qui nous ramène au sujet de cet article,
c ’ est la présenc e de la " Femm e Écarlate" sans laquelle la " Bête" n’ est r ien.·.
Mais reprenons le f i l de cet te c ourte biographie.
À partir de cet te période, Crowley c onsacrera sa v ie à l ’ étude et à l a

propagation de la Loi de Thélème, l ’ enseignemen t du Livre de la Loi.
Vers 1907 , d’autres t ext es révélés viendront se joindre au Liber Legis pour former
3
les Livres Sacrés de Thélème.
À c ett e époque, Crow ley fondera sa propre st ruct ure initiat ique : l ’A.·. A.·., en
acc ord avec la Loi th élémit e et remplaç ant l ’ obsolète G.·. D.·.. De 1909 à 1913 ,
les 10 numéros de sa revue The Equinox ( à ne pas confondre avec la quasi-
homonyme Équinoxe, publiée en f ranç ais par Philippe Pissier et Mat thieu Léo n
et qui présente des t raduc t ions de la première) fourniront les élément s de son
parc ours initiatique, en incluant r i tes et myst ères jusque-là tenus secret s : la
publica t ion des r i t uels de la G.·. D. ·. et de l ’ enseignement de Crow ley dans
les 4000 pages du prem ier volume de " The Equinox" inaugure l ’ ère de la
désocc ultat ion et de la l iberté individuelle dans l ’ésotérism e.
Vers 1913 , Crow ley publie un rec ueil de courts t ext es poétiques et r i tuels
portant le t i t re de Book of Lies ( Livre des Mensonges). Cet ouvrage se révélera
cont enir les symboles des sec rets d’ un ordre dont Crow ley était m embre depu is
peu, l ’ Ordo Templi Orientis déjà c i t é, dont l e suprême sec ret ( encore inconnu
de lu i à c ette époque) se t rouve ê t re d’ une nat ure t antrique , sexuelle ( nous y
voilà.·.). Le Frater Superior de l’ O.T. O., Theod or Reuss, c onfie alo rs à Crow ley la
direc tio n de l’ ordre en Grande-Bretagne , puis la révision des r i tuels en relat ion
avec la nouvelle Loi, et enfin, plus tard, sa succ ession à la tête de c elui-ci.
Crowley se t rouve donc , en 1922 , à la têt e de deux organisat ions aussi

différentes que c omplém entaires : l ’A.·. A.·., qui se c onsac re désorm ais à un
enseignem ent privé t ransmis secrètem ent d ’ un instructeur à un disciple avec
un cursus t rès r igoureux , et l ’ O.T. O. qui conserve sa form e param açon nique
plus sociale.
Et la Femm e Écarlat e ?.·.
L’ enseignement sex uel de Crowley
" Moi, la Bête 666, suis appelée à dévoiler ce culte et le faire se répandre de par
le monde; par ma femme dite la Femme Écarlate, à savoir, toute femme recevant
et transmettant ma Parole et mon être Solaires, est achevée cette œuvre mienne;
car sans femme, l’homme ne détient aucun pouvoir.·. " ( extrait des Fragments
Sataniques, attribués à Aleist er Crowley, t raduit s et p ubliés par Philippe
Pissier). Contrairement à l ’i dée que l ’on pourrait avoir à la lect ure de ce tex te
posthum e, Crowley a t rès peu éc r i t sur le sujet ( hé non.·.) sinon d’ une façon t
rès imagée, com me par ex emple dans le Livre des Mensonges cité plus haut. C’
est dans le Livre de la Loi ou encore dans le Livre de Thoth ( le li vre et le jeu de
Tarot que Crowley signera à la f in de sa vie) que l ’ on t rouvera le symbolisme e
t l ’ imagerie néc essaires à l ’é laborat ion du r i tuel.
Dans l ’imagerie t hélémit e ( que Fr. Israfel nomm e " symbolism e hot" dan s son
excellent Créez votre propre système magicke, paru aux é ditions Ramuel), le
sacerdo ce est e ntre les mains d’ un couple : le "prince-prêtre la Bête" e t " sa
femme, appelée la Femme Écarlate". Ces deux personnages sont em pruntés à
l ’Apocalypse de J ean, un tex te b ien c onnu du j eune Edw ard Alexander comme
je l ’ ai déjà dit, et quelque peu développé p ar le ministre de Hoor-paar-kraat .
4
Pour les heureux c ouples qui souhaiteraient se servir de ce symbo l isme d’ une
façon prat ique, i l ne reste qu’ à étud ier les divers r i tuels ou les text es
symboliques tels l’Enthousiasme Galvanisé (tradu it in Équinox e n°l); le Liber
Astarté Vel Berylli, con sacré au Yoga de la dévot ion ( t raduit in " Equinoxe" n°4 ) ;
Le Saphir Etoilé,
ext rait du Livre des Me nsonges.·. De te ls tex tes, malgré l ’ enthousiasme qu’ i
ls peuvent provoquer restent t out de mêm e assez abstraits, i ls ne prennent
une réelle valeur que lorsqu’ils sont intégré s dans un proce ssus initiatique,
en
l ’ occure nce une form ation de ma gie cérém onielle, voire de yoga (pour rester dans
les mat ières enseignées par Crowley). Le symbolisme du L ivre de Thoth nous
rapproch erait peut -être p lus de l ’ alchimie, auquel cas i l n’ y a pas t rent e-six
solutions : le laborato i re (Ora et Labora nous enseigne Khunrat h dans son
Amphithéâtre de la Sagesse Éternelle ) semble êt re le seul garant d’ une étude
fertile de c ett e scienc e ( je ne range pas, vous l ’aurez com pris, l ’a lchim ie
spirituelle parmi les voies initiat iques en soi). Le symbolisme alc himique m érite
tout de même quelque attention et nous y reviendrons bientôt.
Une tel l e formation en yoga et en magie cérémonielle peut être acc omplie v
ia l ’é tude de l ’ opus magnum c i t é au début de cet exposé : Magick. Cet
ouvrage,
divisé en quatre s parties ( ce q ui explique ses sou s-tit res : Livre 4 ou Liber ABA)
est c o n s t i t u é comme suit :
1. . Mysticisme, con sacré aux pratiques élém entaires de yoga, t rès utiles
dans la pratique de la m agie cérémonielle et l a quabale.
2. . Magick — Théorie élémentaire, portant sur l e symbolisme employé en m

agie (instruments.·.).
3. . Magick en théorie et pratique , 22 ch apitres sur la magie c row leyenne ( que

l ’on devrait rendre en f ranç ais par " magic k" ) , le dogme et r i t uel de la Bête.·.
4. . La Loi, de Thélème évidem ment . On y t rouve le Livre de la Loi, suivi de l ’

histoire de la révélation.
Les deux premières parties ont été t raduites sous l e t i t re Magick aux éditions
Blockhaus.
Le Livre 4 est c los par de nombreux appendices cont enant les principaux r i
tuels et les text es essentiels complétant et facilitant l ’é tude de ce fort volume.
Évidem ment , l’é tude de la m agie par la lecture n’ est pas t oujours facile ( bien
que l ’ œuvre de Crowley soit t rès didact ique) mais i l est parfois plus difficile enc
ore de t rouver un groupe qui respect e l ’épanouisseme nt et la l ibert é individuelle
de ses mem bres.·. mais enfin, s’ il n’ y avait d’ autres d i f f icult és sur le sent ier,
cela i rait
tout seul ! Notre but dans cet article n’ est évidemment pas de proposer un cours
de magie sexuelle cro w leyenne mais simplement de présenter le sujet. On pourra
5
néanm oins y t rouver quelques pistes pour l ’établissement de son propre
programme et , pour cela, revenons au symbolisme a l chimique et à l a pratique
magique et thélém i te te ls que les présent e Louis T. Culling dans son l ivre Sex
6
Magick ( éditions Llewe l lyn).
Le systèm e de Louis Culling
Louis Culling propo se un p rogra mm e inspir é de l’ O.T. O., de l’ A.·. A.·. et de leur
épigo ne : la G.·. B.·. G.·., fond ée p ar un disc iple d e Crow ley : Cecil F. Russel. Le
programme sexuel proprement d i t doit être c omplété par d i f férentes pratiques
tels le " Rituel de Retraite" ( publié par Culling in The Complete Curriculum of the
Secret Order G.·.B.·.G.·., éditions Llew ellyn) ou encore , pour retourner à Crowley,
le c urric ulum de l’ A.·. A.·. livré en app endic e au Livre 4. Le programm e de
Culling com prend les t rois degrés suivants :
1. . Alphaïsme ( les nom s de c e program me so nt d e Culling): i l s’agit d’ une

période de " c hasteté m agique" où l ’act i v it é sex uelle est ent ièrement dédiée
au Grand Œuvre, soit, dans la t erminologie t hélémit e, la réalisation d e son vrai
vouloir. Les
émot ions et le plaisir devront être con t rôlés pour servir ce but ( qui n’ empêche
pas d’ en avoir, la prat ique n’ est pas m aso). Les prat iques d’ Asana, de
Pranayama et
de Dharana exposées dans le Liber E ( appendice VII du Livre 4 ) semblent être
opport unes à ce niveau de t ravail, ainsi qu’ une étude du Livre de Thoth (le livre et
le jeu de cart es proprement dit ) et la tenue d’ un journal " magique" ( ce s
prescript ions supplément aires sont de m on fait, Culling n’en parle pas).
2. . Dianisme : cet te prat ique inspirée de Karessa est à m on avis la p lus

importante puisqu’ elle permet de réaliser une t ranse dans des conditions exc
eptionne l les
dues à l ’ union du c ouple. I l s’ agit d’ un long coït qui ne débouc he pas sur un
orgasme ( dont vous devez être com blés par ailleurs : la f rustration doit ê t re
absente d e ce program me). Les parten aires sont assis l ’un sur l ’autre , en tailleur
: l ’ acte do i t galvaniser l ’ imaginat ion, laquelle est nourrie par l ’ étude de l ’image
r ie
thélém i te. L’incarnat ion de la déesse devra sans doute pratiquer un entraînement
spécial du vagin puisqu’ i l sera seul responsable des rares mouvem ents du c
ouple ( en outre, rester p lusieurs heures dans cet état demande quand mêm e
une
cert aine forme.·. mais on y arrive !) . Louis Culling appelle c et ét at d’ ex tase l’état
de bordure de la conscience , c ’ est un état -l imite probablement c omparable à
ceux que provoquent c ertains agent s chim iques tels le L.S.D. ou les psilocybe s.
Pendant c es mom ents, nul doute que votre Saint Ange Gardien, en tout ou partie,
n’ est pas loin .·.
3. . Quodosh : cet te t roisième part ie n’ est que rarem ent supérieure à la précédent
e mais i l est probable qu’ i l soit judic ieux de ne l ’ aborder qu’à sa suite si l ’on
en veut retirer quelque bénéfic e. I l s’ agit de diriger la puissance d’ un orgasme
vers un but donné. 99 % des ouvrages consacrés à l a m agie sexuelle ne t raitent
que de c et
aspect ( lorsqu’ i ls ne s’ étendent pas indéfiniment sur les moyens de t rouver une
7
v i ct ime à même de com bler la f rustration du " magicien"). " Quodosh" peut servir
à charg er une lett re, un talisman.·. Je ne c rois pas qu’il y ait de secret pour le
met t re en œuvre, sinon ceux que l ’ on apprend au cours de la pratique du
Dianisme. Voyez La moralité sexuelle (i n Magick Without Tears, la magick sans
larmes, chapit re 15 ) et AL, I . 44 .
8
Louis Culling emprun te à l ’ O.T. O. une clé t raduisant le sym bolisme de l ’ alchim ie
et du tarot ( le Tarot de Thoth, de Crow ley évidemment ) dont voic i quelques
éléments:
• La Cornue (la Cucurbitæ) : l ’organe fém inin.
• La Retort e ( l ’a lambic ) : idem, dans un processus de t ransmut ation, voire,

pour employer un t erme plus religieux, de t ranssubstantiation.
• L’ Aigle : la femm e.
• Le Lion : l ’homm e.
• Le Lion Rouge : l ’ essence masc uline.
( Sur le su jet, voir aussi The Tree of Life d’ Israël Rega rdie, spé cia list e de la G.·.
D.·. et auteur de The Eye in the Triangle, l ’une des m eilleures biographies de
Crowley, dont i l fut un tem ps secrétaire.) Ce tex te est reproduit par Francis
King in Magie rituelle et sociétés secrètes. Culling poursuit avec une c i tat ion du
Char Triomphal de l’Antimoine de Basile Valentin qui i l lustre bien ce c ode.
L’ouvrage se term ine
par une dissertat ion sur les aphrodisiaques (marijuana et cham pagne), la
philosophie soufie ( qui est l ’ une des c lés de l ’ Ordre du Temple, et donc de l ’ O.
T.O.) et pour f inir les hexagram mes du Yi-King.
Ce bref survol de l a magie sex uelle thélémite est maintenant achevé, i l vous reste
à évaluer l ’i ntérêt et le réalisme d ’ un tel programm e, rarement égalé à mon avis.
L’O.T.O. et l’A.·.A.·.
Un dernier mot sur c es organisations, dont i l a été plusieurs fois quest ion ici.
L’ O.T. O. est un ordre param aço nnique acc eptant la Loi le Thélème et proposant
un t ravail basé sur le systèm e de Crowley. I l n’enseigne pas la magie sex uelle ( hé
non, désolé.·.) avant un degré que je n e possède pas. Vous pourrez t rouver les
renseignem ents que vous désirez à l ’Oasis Sous les Étoiles ( 44 rue La Dysse, F-
3415 0 Mont peyrou x) ou à la Grande Lo ge : O. T.O. / JAF Box 7666 / New York , N. Y.
101 16-463 2 / U.S.A.
L’ A.·. A.·. semble toujours fonct ionner d’ une faço n c onforme à son systèm e
de t ransm ission par f i liations individuelles et indépendant es. L’ essentiel de
son cursus et de ses r i tuels ont été publiés (l a majeure partie se t rouve
dans
l ’ incontournable Livre 4). Une organisation est conn ue aux États-Unis qui peut
être c ontac tée à l ’ adresse de l ’ O. T.O. à New York, je ne con nais pas d’ adresse
sérieuse en France ( et la plac e ma nque pour c i ter les aut res.·.). Pour c onclure
sur ce problèm e ( d’une façon c ertes un peu personnelle), j ’ estime que le
programm e établi et publié par Crow ley est suffisamment précis et c omplet pour
que la difficult é à renc ontrer un supérieur de l ’ A.·. A.·. soit largem ent c ompe
9
nsée par la facilité à suivre le program me en solit aire.·.
1
Que les rituels soient célébrés correctement avec joie & beauté ! * (AL : II, 35).
Fr. Gouttelettes de Rosée, juin 1996 .
* Not a : À cet effet, nous reproduisons, à l a suite du t ext e portant sur l a moralité
sexuelle, des r i tuels et instruct ions de l a Grande Bête qui devraient enchant
er l ’amateur d’ énigmes c omm e l ’amant soucieux de t ranscendance.
***********
1
GOUTT ELETT ES DE ROSÉE
En vérité, l’ amour est la m ort, et la mo r t la vie à venir.
L’ homme ne revient pas à nouveau; le torrent ne s’ écoule pas vers le haut; la vie
passée n’ est plus; i l y a une nouvelle vie qui n’ est pas sienne.
Cette v i e t ient c ependant de son essence profonde, c ’ est plus Lui que tout c e
qu’il appelle Lui.
Dans le silence d’ une goutt e de rosée sont tout es les inclinat ions de son âme,
de son esprit, de son c orps; c’ est la Quintessenc e et l ’ Élixir de son êt re. En elle
sont les forces qui l ’ ont fait , qui ont fait son père et le père de son père avant
lui.
C’est la Rosée d’Imm ortalit é.
Laisse-la aller l ibrement , comm e Elle le veut. Tu n’es pas son m aître mais son
véhicule.
Aleister Crowley.
***********
1
UN EXTRAIT DE "MAGICK WIT HOUT TEARS"
En 1943 , Aleister Crowley devait renc ontre r une femm e qui, au fait de ses
grandes conn aissances et de son expérienc e considérable, devait lui demander
son avis sur de nom breux problèmes m agiques et spirituels. Une correspondance
intensive s’ ensuivra. Le mage demand era alors à d’ autres personnes de lui poser
des questions similaires. Le résultat abo utit à plus de quatre- vingts lett res que
Crowley déc ida de réunir sous le t i t re de Aleister Explains Everything, puis
f inalement sous celui, définitif, de Magick Without Tears. Cet ouvrage ne fut
publié qu’ à t i t re posthum e, en 1954 , par les soins de Karl Germer qui devint
O.H.O. (" Outer Head of the Order" = Chef Ext érieur de l ’ Ordre) après le déc ès de
Crowley.
Certains critiqueurs aliment ent la légende selon laquelle la Grande Bête aurait
term iné sa vie abrutie par la drogue et en proie à la sénilité. Nulle fable plus
mensongè re ! Rappelons que des œuvres majeures t elles The Heart of the
Master, Little Essays Toward Truth, Eight Lectures on Yoga, The Book of Thoth et
Magick without Tears furent rédigées alors qu’ i l avait passé le c ap de la soixant
aine.
La lettre que nous donnons ic i à l i re, constituant le c hapitre 15 de Magick

without Tears, peut aider à com prendre pourquoi certains v i rent en Crowley un
apôt re de la l ibération sexuelle. I l est cert ain que le Livre de la Loi assène un
coup fatal à l ’ aliénation que c onstit ue " la propriété de la chair huma ine" : " Le
Mot de Péché est rest r ict ion. Ô homme ! ne refuse pas ta fem me si elle veut ! Ô
amou reux , si tu le veux , pars ! l l n’ est d’ autre l ien que l ’ amour qui puisse unir
le divisé : tout a utre est u ne m alédict ion. Maudit ! Maudit soit -i l pour les éons !
Enfer. " ( AL : I , 41 ) .
Je ne peux m’ empêc her de penser à Emm anuelle Arsan qui écrivait , dans une
optique qui me semble t rès proche de l a Loi de Thélème : " Les héros ne savent
pas com pter. La jalousie, elle, fait des c ompt es — et s’ estim e lésée. Mêm e
lorsque ce ne sont que des sent iment s qu’ elle additionne, soustrait, pèse dans
ses balances ( ce qu i , d’ ailleurs, est rare), ces sent iment s sont pour elle des
biens. Leur mise en l ieu sûr, non leur conq uête; leur emm agasinage, non leur
partage; leur inventaire, non leur jouissance sont c e qui l ’i ntéresse. La jalousie
n’est pas une passion de seigneur, elle est une passion de m ercan t i . "
(L’Hypothèse d’Éros, Filipacc hi, 1974 ) .
Philippe Pissier.
***
1
MORALITÉ SEXUELLE
( incluant Artem i s Iota)
Cara Soror,
Fais ce que voudras sera le tout de la Loi.
Merc i à vous ! Dois-je t rait er l ’entière quest ion du sexe en quelques m ots bien
cho isis ? Dois-je supposer que vous souhait ez emprunt er de l ’ argent ?
Pareille f lagornerie suggère l ’avance indirec te.
En fait, votre prop osition n’ est pas aussi scandaleu se qu’ elle semble à prem ière
vue, car i l est réellemen t t rès dificile de t rouver en anglais quoi que ce soit valant
la peine d’ être lu. 98 , 138 pour cent de tout ce qui fut rédigé co r respond à ce
que Frances Ridley Ravergal avait c outum e d’ appeler " balivernes, bla-bla,
boniments, foutaises et conneries."
Toute fois, j ’ ai publié ces derniers tem ps une Encyc l ique aux Fidèles sous le t i t
re al léchant de Artemis Iota, et je suggère que nou s la l isions au cours du proc
ès- verbal, ce afin d’ éviter les désagrém ents, et aussi parc e qu’ elle offre une l is
te de pratiquem ent t ous les classiques que vous devriez li re. Elle conden se
également des i nformations et des conseils à l ’ in tention des " débutants",
ponctués de
c i tat ions appropriées et i ndiscutables t i rées du Livre de la Loi.
Néanmoins, dans le cadre de c ett e correspondanc e, j ’ aimerais arriver à résumer

tout e l ’ affaire. Comme d’ habitude, l ’ Arbre de Vie nous fournira un m oyen prat
ique de c lassification.
1. . Pour le c ôté p hysique, des lois physiologiques s’ appliquent. Comm e

aurait pu l ’ énoncer J ohn Wesley : " Ne faites pas le singe avec la scie c i
rculaire, " mais je dout e qu’ i l l ’ ait dit.
2. . Le côté " moral" . Comme dans le c as du voltage d’ un cissoïde, i l n’y en a aucun.

Occup ez-vous de vos af faires ! est la seule règ le qui suffise. Faire allusion à des
aspects sociaux , économiques, religieux ou aut res est hors de propos et impur.
3. . Le côt é Magique. Le sexe est, directem ent ou indirect ement , l ’ arme la

plus puissante dans l ’ armurerie du Magicien; et précisément parce qu’ i l n’y a
aucun
guide moral, elle est indesc r iptiblem ent dange reuse. J’ y ai fait un grand nombre
d’ allusions indirect es, surtout dans Magick et Le Livre de Thoth — cert aines
cartes sont presque scandaleusement révélatrices, de sorte que je m e suis fait
taper plut ôt sévèreme nt sur les doigts pour avoir donné à des gamins des
1
allumet tes en guise de jouets. Mon excuse ét ait qu’ i ls possédaient déjà les
1
al lumettes, et que m es explications v i saient à rajouter des précautions
conscientes aux protec t i ons automatiques déjà existantes.
Les remarques qui précèdent se réfèrent principalement à la t echnique de

l ’ affaire, et i l serait t rès long de vous expliquer que vous devriez être cap able d’
en com prendre les principes à partir de votre c onnaissance générale de la
Magick, et tout spécialement de la Formule du Tétragrammat on, c la ir ement
énonc ée et expliquée dans Magick, chapitre I I I . Ajoutez-y le cœur du ch apitre
XII et vous y êtes !
Mais i l est une autre quest ion pendante . C’est là, soit dit en passant , qu’ entrent
en jeu les " protect ions automatiques". " Tu n ’ as nul droit hormis faire ta volonté
" ( AL, I : 42 ) signifie " qu’ aller idolâtrer des f ins étrangères" ne peut être que
désastreux . I l est possible, en chim ie, de provoquer une réact ion endotherm
ique; mais c ’ est t out s implement chercher l es ennuis. Le produit recèle en son
c œur mêm e les germes de sa propre dissolution. En conséquen ce, le plus import
ant préliminaire de tout e opération Magique c onsiste à s’ assurer de ce que son
objet soit non seulement en harmonie avec, mais également nécessaire à, votre
Grand Œuvre.
Notez aussi que l ’ emploi de cet te mé thode souveraine implique la manipulation

d’ énergies ineffablement secrèt es et d’ une grande sensibilité; elle est aux
opérations de la Magick ordinaire ce qu’ est au t romblon le summum de l ’ art i l l
erie !
Qu’est-ce que c ’ est la maudite c hose, de tout e façon ?
Ça c’ est justem ent le problème; car c’ est le premier des masques sur la fac e de la
Vraie Volonté; et ce ma sque est la Face de Bois !
Tout Art véritable est spontané, relève du génie, est t otalement au-delà de tout e
conn aissance ou cont rôle consc ients, idem pour c e qui est du sexe. On peut
toutefois le c lasser dans des profondeurs plus important es que c el les où se s i
tue l ’ Art; ca r l ’Art s’ efforce au m oins de t rouver un moyen d’ ex pression
intelligible.
C’est plus proc he de la santé m entale que le désir aveugle de l ’ impulsion
sexue l le. Le génie le plus cinglé n’ observe pas seulement Binah depuis Chokm ah,
mais aussi le f ruit de cet te union en Daath et dans le Ruach; l’ impulsion sexuelle
ne sait que faire de Binah qui com prend, interprèt e, t ransm et. Elle ne cherche r ien
de plus qu’un instrum ent qui la détruira.
Quel est donc le remède m agique ? Pour le Qabaliste, c’ est a ssez évident.
" L’ amour est la loi, l ’amou r sous la volonté. " Dès ses premières m anifestat
ions, elle doit être po urvue de sa Binah adéquate, de sorte à pouvoir s’
écouler l ibrement le long du Sentier de Daleth, et resta urer l ’ Équilibre perdu.
Les
tentat i ves pour l a supprimer sont fatales, et celles pour la sublimer sont
hypocrites et vaines. Mais, sagement assistée dès le com mencem ent, au moment
où el le devient puissante el le aura déjà appris comm ent em ployer au mieux ses
1
vertus.
1
Et qu’en est-il du même inst inct che z la femm e ? À l ’exc eption de c as (plutôt
rares) de maladie con génitale ou de malform ation, le problème n’ est jam ais aussi
aigu. Car Binah, alors mêm e qu’ elle lance une œillade à Chokm ah, a l ’autre œil
grand ouvert, tourné vers Tipharet h. Sa Vraie Volonté est donc dès le début
scindée par la Nature, et sa t ragédie réside dans son éventuel échec à unir ces
deux objets. Oh, mon Dieu, je sais tout de spretae injuria formae et furens quid
femina possit; mais cela n’ est que parce que lorsqu’ elle rate sa bouc hée elle se
sent doublement confondue, non seulement spoliée du Présent ex tatique m ais
égalemen t du Fut ur prestigieux . Si elle mange sans s’ en souc ier le Fruit de l ’ Arbre
de Vie alors qu’ il est vert, elle aura non seulement droit au m auvais goût dans la
bouc he m ais aussi à l ’ indigestion qui s’ ensuivra. Alors, du fait qu’ elle vit
con sidérablement dan s le monde imaginaire, vivant perpétuellem ent à l ’i
ntérieur de représenta t ions fant asmat iques de son Désir, elle est moins sujett e
que le
mâle à de violentes c r ises de véritable désir aveugle. Leur différence essent
ielle est soulignée par celle ent re leurs orgasmes respect i fs, celui de la femelle
est
ondulatoire, celui du m âle cat
astrophique. L’amour est la loi, l’amour
sous la volonté . Fraternellement,
666 .
1
Artemis Iota
vel
De coitu
Scholia Triviæ
Dianae sumus in fide Puellae et pueri integri
Dianam pueri integ r i Puellaeque canumus.
Catulle.
Le mot de Péché est Restriction. Ô homme ! ne refuse pas ta femme si elle veut !
Ô amoureux, si tu le veux, pars ! Il n’est d’autre lien que l’amour qui puisse unir le
divisé; tout autre est une malédiction. Maudit ! Maudit soit-il pour les éons !
Le consent ement ou le refus seront déterm inés par l ’impulsion elle-mêm e, sans
tenir aucun c ompte de tous l es autres mobiles qui i nfluencent généralement
l ’ action.
Ainsi avec ton tout; tu n’as nul droit hormis faire ta Volonté . Toute pensée, parole
ou act ion sont sans except ion soumises à cet te lo i . " Fais ce que voudras "
n’ autorise pas à faire quoi que ce soit d’ autre; de crainte que c eci ne soit pas
com pris, la doctrine est i c i explicite : " Tu n’as nul droit hormis faire ta volonté . "
Chaque particule d’ énergie doit être incorporé e dans cet engin à voie unique
qu’ est la volonté; direct ement ou indirect emen t , elle doit servir le seul but.
Un t rès petit t rou dans l a coque peut couler un navire de grandes d
imensions.
Donc, tout act e, ainsi que l es pensées et paroles déterminant son ex écution,
est un sacrement .
Or, de tous les act es, le plus intrinsèquem ent im portan t est c elui d’amour. Tout
d’ abord parce que l ’extase qui ac com pagne sa juste ex écution est une
représenta t ion m atérielle, ou un aperçu, de l ’é tat de Samadhi, puisque la
con scienc e de l ’Ego y est provisoirement suspendue ( l ’i nsistanc e sur le mot
" juste " est t otale). Ensuite parce que ses conséqu ence s ordinaires sur le plan
matériel sont, ou peuvent être, incalculablement vastes. C’ est précisément le fait
que ce soit une arme s i puissante qui j ustifie que son usage soit entouré de
diverses précaut ions, et son abus désapprouvé par des injonct ions lourdement
chargé es de menac e.·. " Aussi, prenez votre c omble et votre désir d’ amour à
volonté, quand, où, et avec qui vous le voulez ! Mais toujours pour Moi. "
Si cela n’est pas juste; si tu confonds les marques de l’espace, disant : Elles
sont un; ou disant, Elles sont plusieurs; si le rituel ne m’est pas toujours
consacré; alors attends-toi aux sinistres jugements de Râ Hoor Khuit !
1
Ceci régénérera le monde, le petit monde ma sœur, mon cœur & ma langue, vers
2
qui j’envoie ce baiser.·.. Mais que l’extase soit tienne et joie de la terre : toujours
Pour moi ! Pour moi !
.·. Vous rassemblerez des biens et abondance de femmes et d’épices; vous

porterez de riches joyaux; vous surpasserez les nations de la terre en splendeur
& fierté; mais toujours pour l’amour de moi, et ainsi viendrez-vous à ma joie.
Il y a un voile, ce voile est noir. C’est le voile de la femme pudique; c’est le

voile de la tristesse, & le linceul de la mort : ceci n’est en rien de moi. Arrache
ce spectre mensonger des siècles : ne voile pas tes vices par des mots
vertueux : ces vices sont mon service; tu fais bien, & je te récompenserai ici et
dans l’au- delà.
Il y a aide et espoir en d’autres incantations. La sagesse dit : sois fort ! Alors

peux-tu porter plus de joie. Ne sois pas animal; affine ton extase ! Si tu bois,
bois par les huit et quatre-vingt-dix règles de l’art : si tu aimes, excelle en
délicatesse; et si tu fais quelque chose de joyeux, que ce soit avec subtilité !
Mais excelle ! excelle !
Efforce-toi pour toujours plus ! et si tu es sincèrement mien — et n’en doute

pas, et si tu es toujours joyeux — la mort est la couronne de tout.
Voici la confirm ation dét aillée de AL, I : 41 . Cet act e est un phénom ène élect r ique
ou magnét ique bien défini. Pas d’ autres fact eurs à prendre en compt e ( cela
semblera donc , occ asionnellement , déraisonnable au profane). La seule except ion
— du moins en app arence — est lorsque l ’ assouvissement de l ’ impulsion serait
manifest ement plus apte à cont rarier la Vraie Volonté qu’ à l’ assister dans son
acc omplissement; toute cause de c e genre doit êt re jugée d’ après son bien-fondé.
" Mais toujours pour Moi." Le m ot " toujours" ne souffre aucune exc eption; " pour
Moi" peut être paraphrasé par " l ’ accom pl i ssement d’une possibilité néc essaire
à la réalisation du Grand Œuvre." Tout ac te est un sacrem ent, mais c elui-là l ’est
par exc el lence. Le text e poursuit par une m enace c la i re et net te : " s i le r it
uel ne M’ est pas toujours consac ré; alors att ends-toi aux sinist res jugement s de
Râ Hoor Khuit." Profaner ce sacrement des sacrements est la plus fatale des
erreurs et des infrac t ions; i l s’agit d’ un act e de haute t rahison dirigé contre le
Grand Œuvre lui- même.
Le verset suivant répète : " Si le r i tuel ne m ’ est pas t oujours consacré"; et cela est
mis en relief et renforcé par une m enac e. Le délinquant a c essé de jouir l ibrement
des care sses de la Déesse de l ’ Amour; i l est dorénavant sujet à la cont rainte
pénale de l ’ impit oyable et t errible Dieu du Chapitre I I I 1 .
" . ·. Soyez donc beaux ; revêtez-vous t ous de belles parures; mange z des met s
succ ulents et buvez des vins doux et des vins qui mo ussent ! Aussi, prenez votre
com ble et votre désir d’ amour à volonté.·." Ceci fait référenc e à la tec hnique
de l ’ art; on s’ en expliquera plus loin dans cet essai.
2
" Avec qui vous le voulez." C’est la répét i t ion de c e qui a déjà été dit d ans les
com ment aires relatifs à AL, I : 41 .
Le verset 53 insiste sur l ’ importanc e de ce dogme. L’oubli de ces prescript ions a

été responsable d’ interminab les et intolérables mart yres, les atroc es,
impossibles à minim iser, désastres du passé.
Le Qabaliste rem arquera que le " Pour moi ! " à la f in de ce verset non seulem ent
réitère l ’ adjuration mais con stitu e aussi un Sceau Magique apposé au dogme ( le
verset 54 est un indice dans la quête du secret ) .
En lett res grecqu es, TO MH vaut 418 ; ce qui est ident ique à la valeur numérique
d’ Abrahadabra, code du Grand Œuvre. La méditat ion devrait m ener l ’ étudiant à
des considérations plus profondes encore et plus f ructueuses.
Invoque-moi sous mes étoiles ! L’amour est la loi, l’amour sous la volonté. Ni ne
laisse les fous se méprendre sur l’amour; car il y a amour et amour. Il y a la
colombe, et il y a le serpent. Choisissez bien ! Lui, mon prophète, a choisi,
connaissant la loi de la forteresse, et le grand mystère de la Maison de Dieu.
Beauté et force, rire éclatant et délicieuse langueur, force et feu, sont nôtres.
Je suis le Serpent qui donne Connaissance & Plaisir et gloire éclatante, et

éveille le cœur des hommes avec ivresse. Pour m’adorer prends du vin et
d’étranges drogues que je révélerai à mon prophète, & enivre-t-en ! lls ne te
feront aucun mal. C’est un mensonge, cette folie contre soi. L’étalage de
l’innocence est un mensonge. Sois fort, ô homme, désire, jouis de toutes les
choses des sens et de l’extase ! n’aie crainte que quelque Dieu te renie pour
cela.
Vois ! ce sont de graves mystères; car il est aussi de mes amis qui sont ermites.
Maintenant ne crois pas les trouver dans la forêt ou sur la montagne; mais dans
des lits de pourpre, caressés par de magnifiques femmes bestiales aux membres
forts, avec feu et lumière en leurs yeux, et d’abondantes chevelures flamboyantes
autour d’elles; là les trouveras-tu.
Mais vous, ô mon peuple, levez-vous et éveillez-vous !
Que les rituels soient célébrés correctement avec joie et
beauté! Il y a les rituels des éléments et les fêtes des temps.
Une fête pour la première nuit du Prophète et son Épousée !
Une fête pour les trois jours de l’écriture du Livre de la Loi.
Une fête pour Tahuti et l’enfant du Prophète — secret, ô Prophète !
Une fête pour le Rituel Suprême, et une fête pour l’Équinoxe des
Dieux.
2
Une fête pour le feu et une fête pour l’eau; une fête pour la vie et une plus grande
2
fête pour la mort !
Une fête chaque jour en vos cœurs dans la joie de mon extase !
Une fête chaque nuit pour Nu, et le plaisir de l’extrême délice !
Oui ! festoie ! réjouis-toi ! il n’y a pas de crainte pour plus tard. Il y a la

dissolution et une extase étemelle dans les baisers de Nu.
Ces versets font une fois de plus référence aux événements conc omitants de
l ’ acte; i ls signalent les adjoints de la tec hnique et tém oignent de l ’ esprit dans
lequel elle devrait être abordée. L’att i tude scient i f ique détac hée qui préside
à l ’ investigation et la préparat ion est préalable; l ’ objectif est de prévoir les
obstac les, facilite r et diriger le courant : mais l ’ impulsion elle-mêm e relève
de l ’ Enthousiasme.
Il y a un voile : ce voile est noir. C’est le voile de la femme pudique; c’est le

voile de la tristesse & le linceul de la mort : ceci n’est en rien de moi. Arrache
ce spectre mensonger des siècles : ne voile pas tes vices par des mots
vertueux : ces vices sont mon service; tu fais bien, et je te récompenserai ici et
dans l’au- delà.
Que Marie inviolée soit déchirée sur des roues : à cause d’elle, que toutes les
femmes chastes soient totalement méprisées parmi vous !
Aussi par égard pour la beauté et pour l’amour !
L’ étudiant devrait assimiler la doct r ine des " Frères Noirs". Refuser d’acc
omplir n’ importe laquelle de nos possibilités est la négat ion direct e du Grand
Œuvre.
Il y a aide & espoir en d’autres incantations. La sagesse dit : sois fort ! Alors
peux-tu porter plus de joie. Ne sois pas animal; affine ton extase ! Si tu bois,
bois par les huit et quatre-vingt-dix règles de l’art; si tu aimes, excelle en
délicatesse; et si tu fais quelque chose de joyeux, que ce soit avec subtilité !
Efforce-toi pour toujours plus ! et si tu es sincèrement mien — et n’en doute

pas, et si tu es toujours joyeux — la mort est la couronne de tout.
Nous voici pourvus en quelques phrases sim ples d’ un guide exhaust i f — à l ’

état d’ ossature — de l ’ Art de l ’ Amour.
Le génie sans l a tec hnique est souvent m aladroit et in intelligible; mais l a

tec hnique sans le génie n’ est qu’ ossements desséc hés. Le génie est présent ou i
l ne l ’ est pas; l ’i ntelligenc e et le t ravail ne seront d’ auc une aide s’ il est absent .
L’on peut t outefois soutenir qu’il est t oujours l à, du fait que " Chaque homme et
chaque femme est une ét oi le." Dans tous les cas, seule la tec hnique réagit à l
’é tude et à
l ’entraînement; on en a dit " qu’ el le demandait aut ant de recherches que l a
2
théologie et autant de pratique que le billard." Tout c e que l ’ on peut faire, c’ est ( a)
2
l ibérer, (b) diriger, le génie late nt. Dans les contré es hostiles à la c ivil isation
(horribilesque ultimosque Brittanos) et leurs colonies, passées et présent es, la
tec hnique est quasiment inex istant e; les individus la maîtrisant à quelque degré
de perfection doivent leur prééminence, pratiquement à tous les c oups, aux
leçon s et à l ’ entraînement d’ indigènes nés en des endroits du monde p lus
heureux et m oins barbares. Chaque type de race ou de c ulture possède ses
propres vertus spécifiques.
A. Étude : L ’é tudiant devrait exam iner, tenir com pte et prendre à cœur des
c l assiques com me le Ananga-Ranga, le Bagh-i-Muattar d’ Abdullah e l Haji, le
Kama Shastra, le Kama Sutra, le Jardin Parfumé du Cheik Nefzawi, ainsi que c
ertains t rait és scientifiques ou pseudo-scient i f iques (porta nt généralem ent sur
les difformit és de la nature ou les abus engendrés par l ’ ignorance) par divers
auteurs, f rança is, allemands, autrich iens ou i taliens pour la plupart.
L’Enthousiasme Galvanisé 2 (The Equinox, Vol. I , n° 9 ) est de t out premier c hoix. (
Le Liber LXVI, l e Liber CCCLXX, le Liber DCCCXXXI, le Liber CLXXV, le Liber CLVI, et
d’ autres, également parus dans The Equinox sont des pub lica tio ns offic ielles de l’
A.·. A.·.). Il existe également divers c lassiques consacrés à ce thème, uti les pour
assimiler l ’ atmosphère rom antique et e nthousiast e appropriée à la pratique de l
’Art; on peut cit er les exem ples de Catulle, Juvénal ( la Sixième Satire tout
spécialement), Martial, Pétron e, Apulée, Bocc ace , Masucc i , Franç ois Rabelais,
de Balzac (Contes Drolatiques), de Sade (Justine, Juliette, etc), André de Nerciat ,
Alfred de Musset et Georges Sand (Gamiani ou Deux Nuits d’Excès), Sacher Masoc
h (La Vénus à la fourrure), ainsi que des anglais et des améric ains t rop nomb reux
pour êt re énumérés, parmi lesquels nous ment ionnerons cependant les poètes
mem bres d’ Ordres Sacrés : Sw i f t , Sterne, Herrick , Donne et Herbert.
I l y a aussi toute une l i t térature mystique qui aborde ou implique ce t hème;

mais ce genre d’ œuvres est, pour le jeune étudiant , aussi dangereux que
superficiellem ent at t i rant . Elles favorisent le sentimen t de culpabilité,
enseignent l ’a r t venimeux de l ’ autojustification, et prônent c ett e mêm e
hypocrisie que la Franchise condamne t out partic ul ièrement. " Arrache ce spect
re mensonger des sièc les." (AL, II : 52).
B. Pratique : Aucu n enseignant , si talent ueux so i t -i l , n’ est à mêm e de couvrir

un centièm e du domaine de c et Art. La meilleure instruct ion est c el le délivrée
par des experts entraînés et consacrés; ou à défaut celle provenant d’ hommes
et de femm es dotés d’ un génie inné.
C. Recherche Originale : Elle devra être basée sur la c onnaissanc e la plus vaste
possible, et sur la t rès profond e com préhension d’ icelle; ainsi que sur les
résultats i ssus de la c ompétenc e et l ’i ntensité mises en jeu dans l e cadre de l
a pratique.
(AL, II : 71)
2
Mais toujours pour Moi.
(AL, I : 51)
NOTES
(1) NDT : Il s’ agit d’ un renv oi au Liber Legis, Le Livre de la Loi, com me d’

ailleurs toutes les c i tat ions, précédentes et suivantes, de ce Chapitre 15 .
(2) ) NDT : Une t raduc t ion en est parue dans " Équinoxe" , Vol. I , n° l .
***********
2
LIBER XXXVI
LE SAPHIR ÉTOILÉ
Que l ’Adepte soit armé de sa Croix Magic ke ( et pourvu de sa Rose Mystique).
Au c entre, qu’ i l donne les signes de L . V.X.1 ; ou, s’i l les c onnaît, s’ il veut et ose
les faire, et peut garder le silenc e à leur sujet, les signes de N. O. X., à savoir les
signes Puer, Vir, Puella, Mulier2 . Omet tr e le signe I. R.3.
Puis, qu’ i l s’avance à l ’Est et t race l ’ Hexagram me Sacré , disant : Pater et

Mater unus deus Ararita 4 .
Qu’il tourne jusqu’ au Sud, t rac e l ’Hexagram me Sacré , et dise : Mater et Filius
unus deus Ararita 5 .
Qu’il tourne jusqu’ à l ’ Ouest, t rac e l ’ Hexag ramm e Sacré, et dise : Filius et
Filia unus deus Ararita 6 .
Qu’il tourne jusqu’ au Nord, t race l ’ Hexagram me Sacré, et dise : Filia et Pater
unus deus Ararita 7 .
Qu’il retourne alors au Centre, et ainsi Au Centre de To ut ( réalisant la Rose-

Croix telle qu ’ i l peut la savoir faire), en disant Ararita Ararita Ararita. (En c ela, les
Signes devront êt re ceux de Set Triomphant et de Baphomet . Également, Set
apparaîtra dans le Cercle. Qu’ i l boive du Sacrem ent et le com munique). Qu’ i l
dise alors : Omnia in Duos : Duo in Unum : Unus in Nihil : Haec nec Quatuor nec
Omnia nec Duo nec Unus nec Nihil Sunt 8 .
Gloria Patri et Matri et Filio et Filiae et Spiritui Sancto externo et Spiritui Sancto
interno ut erat est erit in saecula Saeculorum sex in uno per nomen Septem in
uno Ararita 9 .
Qu’il répèt e alors les signes de L. V.X. mais non les signes de N.O.X. : car ce n’ est
pas lui qui doit se relever dans le Signe d’ Isis Réjouie.
***
NOTES
(1) ) NDT : Voir " Formulaire de Mag ie Thélém i te" . À paraître.
(2) NDT : Voir Liber V vel Reguli ( in " Formulaire de Magie Thélémit e", à
paraître). (3) NDT : Isis Réjou ie.
(4) ) NDT : Père et Mère un dieu Ararita .
2
(5) ) NDT : Mère et Fils un dieu
Ararita . (6) NDT : Fils et Fille un
dieu Ar arit a. (7) NDT : Fille et Père un
dieu A rarit a.
(8) ) NDT : Tout en Deux : Deux en Un : Un en Rien : Ceux-ci n e sont ni le Quatre,

ni le Tou t, ni le Deux , ni l’Un, ni le Rien.
(9) NDT : Gloire au Père e t à la Mère e t a u Fils et à la Fille, et à l’ Esprit

Saint universel et à l ’ Esprit Saint intim e, qui fut, est et sera, pour les
siècles des siècles. Six en Un par les nom s des Sept en Un, Ararita.
***********
2
LIB ER STELLæ RUBEæ
Un rit uel sec ret d’ Apep, le Cœur d’ IAO-OAI, rem is à V. V.V. V.V. pour son us age e
n une ce r taine quest ion du Liber Legis, et rédigé sous le nom bre LXVI.
1. . Apep déifie Asar.
2. . Que les ex cellent es vierges évoquent l ’ allégresse, f i ls de la Nuit !
3. . Ceci est le l ivre du cu l te le plus sec ret d e l ’ Étoile de Rubis. I l ne sera

donné à personne, sauf aux im pudiques en paroles comm e en ac tes.
4. . Nul homme ne peut c omprendre ce t exte — i l est t rop subt i l pour l es f i

ls des h o m m e s .
5. . Si l ’ Étoile de Rubis a sur toi répand u son sang; et si en période lunaire t u as

invoqué par le Iod et le Pe, alors pourras-tu t ’approc her de ces sac rement s t rès
secrets.
6. . L’un instruira l ’ autre, sans se souc ier des questions aux quelles songent
les h o m m e s .
7. . I l y aura un bel autel au m i l ieu, éten du sur une pierre noire.
8. . À la tête de l ’ autel : de l ’or, et deux images jum elles du Maître, de c

ouleur verte.
9. . Au milieu une coupe de v i n
vert. 10 . Au pied une Étoile de
Rubis.
11. . L’ autel sera entièrement nu .
12. . D’ abord, le r i tu el de l ’ Étoile
Flamboyant e. 13 . Puis, le r i tuel du Scea u.
14. . Ensuite, les inferna les adorat ions d’
OAI. Mu pa t elai,
Tu wa m e l a
i a, a, a.
Tu fu tulu !
Tu fu tulu
Pa, Sa, Ga.
3
Qwi Mu telai
3
Ya Pu melai;
u, u, u.
’ Se gu m alai;
Pe fu telai,
Fu tu lu.
O chi balae
Wa pa malae : –
Ut ! Ut ! Ut !
Ge; fu lat rai,
Le fu malai
Kut ! Hut ! Nut !
Al OAI
Rel moa i
Ti — Ti — Ti !
Wa la pelai
Tu fu latai
Wi, Ni, Bi.
15. . Aussi tu devras exc i ter les roues avec les cinq blessures et les c
inq blessures.
16. . Puis tu devras exciter l es roues avec ce qui est deux et ce qui est t
roisième au milieu; et enc ore g et f , a et n , e et d , et c .
17. . Puis ce qui est cinq — et c e qui est sixièm e.
18. . Aussi l ’autel devra fumer devant le maître avec un enc ens sans fumée.
19. . Ce qui est à renier sera renié; ce qui est à piétiner sera piétiné; l ’on crac
hera sur ce quoi l ’ on doit cracher.
20. . Ces cho ses seront co nsumées dans le feu ext érieur.
21. . Puis de nouveau le maître proférera à volont é de douce s paroles, et avec

de la musique et quoi d’autre qu’ i l veuille s’ avancera devant la Vict ime.
22. . Aussi i l tuera un jeune enfant sur l ’ autel, et le sang c ouvrira l ’autel avec un
3
parfum pareil à c elui des roses.
23. . Alors le maître apparaîtra t el qu’ I l devrait apparaître — en Sa
gloire. 24 . I l s’ allongera sur l ’ autel, et l ’ éveillera à la vie, et à la mort
25. . (Pour cela nous cac hons cet te vie qui se t rouve au- delà).
26. . Le tem ple sera assombri, exc eptions faite s du feu et de la lampe de l ’
autel. 27 . Alors il allumera un g rand feu, dévorant.
28 . Aussi il f rappera l ’ autel de son fouet , et du sang s’ en écoulera.
29 . Aussi, dessus, aura-t- i l fait f leurir des roses.
30. . A la f in i l offrira le Grand Sacrific e, à l ’i nstant où le Dieu lapera la f

lamme sur l ’ autel.
31. . Tu devras r igoureusement célébrer toutes c es choses, tenant compt e

du t emps.
32. . Et le Bien-Aimé dem eurera avec Toi.
33. . Tu ne divulgueras à personne le m onde int érieur de c e r i te : aussi l ’a

i -je t ranscrit par des symboles ne pouvant êt re compris.
34. . Moi qui révèle le r i t uel suis IAO et OAI; le J uste et l
’Opposé. 35 . I ls sont semb lables à moi.
36. . Or le Voile de cet te opérat ion est nom mé Hont e, et la Gloire y réside.
37. . Tu consoleras le cœur de la pierre secrète avec le sang chaud. Tu feras

une subtile décoct ion de délices, et les Veilleurs en boiront.
38. . Moi, Apep le Serpent, suis le c œur d’IAO. Isis att endra Asar, et m oi au m i l ieu.
39. . Aussi la Prêtresse devra c herch er un autre a utel, et dessus y réaliser

mes cérémonies.
40. . I l n’y aura ni hymne ni dithyram be en mes louanges et celles du r i te , vu

que cela se situe absolumen t au-delà.
41. . Tu t ’ assureras de la stabilité de l ’
autel. 42 . En ce r i t e tu seras seul.
43. . Je t ’ offrirai encore une aut re cérém onie grâce à laquelle beaucoup
se réjouiront.
3
44. . Avant tout , que le Serment soit fermement prêté c omme tu soulèves l ’autel de
3
la terre noire.
45. . Par les mot s que Tu co nnais.
46. . Car je te jure par mon c orps et mon âm e qui jamais ne seront dissociés
que j ’ habite en toi lové et p rêt à bondir.
47. . Je te donn erai les royaumes de la terre, Ô toi Qui a maîtrisé les royaumes
de l ’ Est et de l ’ Ouest .
48. . Je suis Apep, Ô toi L’ oc cis. Tu te t ueras sur mo n aute l : j ’ aurais ton sang
pour breuvage.
49. . Car je suis un puissant vampire, et m es enfant s aspireront le vin de la

terre qui est l e sang.
50. . Tu réempliras tes veines au calice des c
ieux. 51 . Tu seras secret , une f rayeur pour le
mond e.
52. . Tu seras élevé, et nul ne te verra; élevé, et nul ne t e soupço nnera.
53. . Car i l est deux gloires différentes, et toi ayant acqu is la première
savourera la seconde.
54. . Je t ressaille de jo ie en toi; ma t ête est levée pour f
rapper. 55 . Ô Luxure , pure ex tase, de la vie du serpent dans la
colonne !
56 . Plus puissant que Dieu ou l ’ homm e, je suis en eux , et les pénèt re.
57 . Exéc ute c es ordres miens.
58. Crains rien
. Crains r ien.
Crains r ien.
59. . Car je suis r ien, et m oi dois-tu c raindre, Ô ma vierge, m on prophèt e au

sein duquel je me réjouis.
60. . Tu auras peur, la peur de l ’ amour : je t r iom pherai de
t oi. 61 . Tu seras t rès proche de la mort.
62. . Mais je t r iomphera i de to i ; la Vie Nouvelle t ’ i l luminera de la Lumière résidan

t
au-delà des Étoiles.
3
63. . Que c rois-tu ? Moi, la forc e qui ai to ut c réé, ne suis pas à
mépriser. 64 . Et j e t e tuerai en m a l uxure.
3
65. . Tu hurleras avec joie et souffra nce e t peur e t am our — de sort e que le
????? d’ un nouveau Dieu bondira jusque parmi les Étoiles.
66. . Aucu n son ne sera perçu si c e n’ est ton léonin rugissement d’ ext ase; oui,
ton léonin rugissement d’ ext ase.
***********
LIB ER STELLÆ RUBEÆ SUB FI GURÂ LXVI : COMMENTA IRE
[ Ce c omment aire fut recopié d’ après l es notes de Crow ley f igurant sur son
exem plaire de The Equinox I ( 7); l’ olographe n ’ a pas ét é c onsu lté . — H. B.]
1 . Première lettre de c haque mot = Ada.
2 . [ idem] = Leverson.
3 . Yoni.
5 . Dormir à Carthage. (? & bouc he.)
7 . Le corps, sur un aut el spécial.
8. . A.L. avait des c heveux b londs & des yeux verts.
9. . Nombril rem pli de Chartre use Verte ( ou de hachisc h
?) 12 . Pentagramme comm e d ’ habitude.
13 . Hexagramme comm e d ’ habitude.
15 . Préliminaires, unguinalation et c.
16. . Les roues sont les cakras. 2 & 3 au m i l ieu = l . g & f = oreilles; a & n : = yeux
; e & d = narines; c = bouche .
17. . Descendre le long du c orps avec de s caresses
? 19. Comm e da ns le VI° de l’ O.T.O.
20 . Destruct ion cérém onielle des symboles Xtiens.
22 . Quelque ent aille r i tuelle ?
23. . Pénis en érec t ion.
3
24. . Début de l ’
act e. 28 .
Flagellation.
29 . Suçon s.
32 . Le Seigneur descendra & oct roiera l ’ext ase.
37. Allusion a u IX° ?
39 . Un Initié fait p asser à un autre, systèm e de cha îne.
41 . Prendre garde à c e que V soit f iable.
42. . i.e. avec la Victim e.
43. . Voir " L’ Enth ousiasme Galvanisé".
44 -46 . J’ ai oublié ce serm ent : i l en reste des t rac es quelque part. I l y avait des
mots du genre " m on corps et m on âme qui j amais ne seront séparés."
50 . Boire du f l ux m enstruel ?
Nota : Ada Leverson ( 1862 -1933 ) était une roma ncière anglaise qui fut la
maîtresse de Crow ley. " Le Sphinx" , son surnom, lui fut oc t royé par Oscar
Wilde. " Sleeping in Cartha ge" ( = Dormir à Carthage ) est le t i t re d’ un poème de
Crow ley f i gurant dans son recueil White Stains, paru en 1898 .
***********
3
LIB ER CHETH VEL VALLU M ABIEGNI SUB FIGURÂ CLVI
1. . Voici le secret du Saint Graal, à savoir le vase sacré de not re Dame la

Prostituée, Babalon la Mère des Abominat ions, la f iancée de Chaos chevauc
hant notre Seigneur la Bête.
2. . Tu t ransvaseras ton sang qui est t a vie dans la coup e en or de sa fornicat ion.
3. . Tu mêleras t a vie à la vie universelle. Tu n’en co nserveras pas une

seule g o u t t e .
4. . Alors ton cerveau sera m uet, et ton c œur aura-t- il cessé de batt re, et t oute t
a vie s’ en i ra de toi; et t u seras rejeté sur le fumier, et les oiseaux de la brise
festoieront sur ta c hair, et t es os blanchiront au soleil.
5. . Alors les vents se rassemb leront et t ’ emm èneront , tu seras pour ainsi
dire tas de poussière dedans un drap qui quatre c oins possède, lequel i ls remet t
ront aux gardiens de l ’abîme.
6. . Et, tout e vie en étant absent e, les gardiens de l ’abîme ordonneront aux
anges des vents de passer. Et les anges déposeron t t a poussière dans la Cité
des Pyramides, et son no m disparaîtra.
7. . Dès lors, afin que t u puisses ach ever ce r i tuel du Saint Graal, te
dépossèdes-tu de tous t es biens.
8. . Tu as la r ichesse; donne-la à ce ux q ui en ont besoin, et qui cepe ndant n’

en ont aucun désir.
9. . Tu as la sant é; assassine-toi dan s la ferveur de ton abandon à Notre- Dame.

Que ta c hair pende sur tes os, et que tes yeux brillent de t on inext inguible désir
de l ’ Infini, de t a passion pour l ’ Inconnu, pour Elle qui est au-delà de
Connaissance la maudite.
10. . Tu as l ’amour; arrache t a mère de t on cœur et c rache à l a face de ton

père. Foule aux pieds le ventre de to n épouse, et que l ’ enfant à son sein
devienne la proie des chiens et des vautours.
11. . Car si tu ne fais pas cec i de ta propre volont é, alors le ferons-Nous cont re
ton gré. Afin que t u parviennes au Sacrem ent du Graal dans la Chapelle des
Abominations.
12. . Et vois ! si par ruse t u gardes pa r -devers t oi une seule p ensée t ienne,
alors seras-tu p our tou jours rejeté dans l ’ abîme; et tu deviendras le solitaire,
le mangeur d’ exc rément s, l ’affligé au Jour du Jugement Dernier.
3
13. . Oui ! en vérité c ela est la Vérité , cela est la Vérité, cela est la Vérit é. À to i
seront oct royées j oie et santé et opulence et sagesse lorsque tu ne seras plus toi.
14. . Alors chaque gain sera un nouveau sacrement et ne te souillera point; tu te

divertiras en com pagnie de l ’ impudique sur la place du ma rché, et les vierges
te lanceront des roses, et les marc hands f l échiront le genou devant toi et
t ’ apporteront or et épices. Et aussi de jeunes hommes te v i endront verser
des v i ns prodigieux, et c hanteurs et danseurs chanteront et danseront pour
t oi.
15. . Néanm oins, tu ne seras point là car oublié, poussière égarée parmi
les poussières.
16. . L’Éon lu i -mêm e ne saurait auc unement t ’ assister en c ela; car à part i r
de la poussière une blanche c endre sera préparée par Hermès l ’ Invisible.
17. . Et c ’ est le courroux de Dieu, que ces cho ses doivent êt re
ainsi. 18 . Et c ’ est la grâce de Dieu, que c es choses doivent être
ainsi.
19. . Pour cela t ’ ordonné-je de venir à moi dès le Comm enc ement ; car si t u fais ne
serait-ce qu’ un seul pas sur ce Sentier, tu dois inéluct ablement parvenir à son
t erme.
20. . Ce Sentier est au-delà de la Vie et de la Mort ; i l est aussi au-delà de l ’

Amour, mais c ela tu n’ en as point connaissance, ne c onnaissant pas l ’ Amour.
21. . Et la f in de c ela n’ est mêm e pas co nnue de Not re-Dame, pas plus que
de la Bête qu ’ Elle chevauc he, ou de la Vierge sa f i l le, ou de Chaos son
légitim e
Seigneur; mais de l ’ Enfant Couronné est- elle co nnue ? On ne sait si elle l ’ est.
22. . Et donc gloire à Hadit et à Nuit à la Fin com me au Comm ence ment ; oui,
à la Fin comm e au Commenc ement.
***********
4
LIB ER A’ASH VEL CAPRICORNI PNEUMATICI SUB FIGURÂ CCCLXX
0. . Chêne noueu x de Dieu ! Dans tes branc hes la foudre est nic hée ! Au-
dessus de toi plane le Faucon Sans Yeux.
1. . Tu es noir et foudroyé ! Suprêmemen t solitaire dans cet te c haleur

de broussailles.
2. . Debout ! Les nuages rougeât res planent au-dessus de t oi ! C’ est l ’
orage. 3 . I l est une f lamboyant e entaille dans le ciel.
4. . Debout .
5. . Tu es ballott é dans l ’ étreinte de l ’ orage pour un éon et un éon et un éon.

Mais tu ne donnes point ta sève; tu ne chutes point.
6. . Seulemen t à la f in lâcheras- tu t a sève lorsque le gran d Dieu F.I. A.

T. sera intronisé au J our du J ugement Dernier.
7. . Car deux choses sont faites et une t roisième c hose est am orcée. I s is et
Osiris se sont l ivrés à l ’i ncest e et à l ’ adultère. Horus jaillit t rois fois armé de la
matric e de sa mère. Harpocrat e son f rère jumeau est c aché à l ’ intérieur de lui.
SET est sa sainte alliance, qu’ i l manifestera a u grand jour de M. A.A.T., ce qui une
fois t raduit est le Maître du Temp le de l ’ A.·. A.·., dont le nom est Vérité.
8. . Or en c ela la puissance magique est- elle révélée.
9. . C’ est c omm e le chêne qui s’endurc i t et t ient tê te à l ’ orage. I l est batt

u des vents, balafré et confiant t el un c apitaine de vaisseau.
10. . I l t i re aussi tel un ch ien de meut e en laisse.
11. . I l possède orgueil et grand raffinement . Oui, et joie aussi
! 12 . Que le Magus agisse com me suit en sa c onjuration.
13. . Qu’ i l s’asseye et con jure; qu’il se rassemble e n c ett e vigueur; qu’ il se
lève une fois gonflé et en érection; qu’il retire brusquement le c apuchon 1 de sa
têt e et f i xe son œil de basilic sur le sc eau du dé mon . Qu’ i l balance alors de- ci
de-là la forc e de c elui-ci t el un sat yre en silence , jusqu’ à ce que la Parole
jaillisse de sa gorge.
14. . Qu’ alors i l ne tom be pas d’ épuisement , bien qu’ i l ait pu êt re dix m i l
le fois l ’ humain; mais ce qui l ’ inonde est l ’i nfinie misérico rde du
Genitor-Genitrix de l ’ Univers, dont i l est le Vase.
15. . Non que tu doives t ’ abuser. I l est aisé de disc erner la vivante éne rgie de
la matière m orte. I l est moins aisé de discerner l e serpent v i vant du serpent m
4
ort.
4
16. . Aussi au sujet des serme nts. Sois obstiné, et ne sois pas obstiné.
Comprends que l ’ élastic i té du Yoni est une avec l ’ ext ension du Lingam. Tu es
les deux à la fois; et t on serment n’ est que le f rémir du vent sur le Mont Méru.
17. . Comm ent m’ adoreras- tu, moi qui suis l ’ Œil et la Dent, le Bouc de l ’
Esprit, le Seigneur de la Création. J e suis l ’ Œil dans le Triangle, l ’Étoile d’
Argent que t u adores.
18. . Je suis Baphom et, c’ est- à-dire la Parole Oct uple qui fera c ontrepo ids au
Trois. 19 . I l n’est pas d’ act e ou de passion qui ne sera un hymne en mon ho nneur.
20. . Toutes choses sacrées et t outes choses symboliques seront mes sacrement s.
21. . Ces animaux me sont sacrés; le bouc , et le cana rd, et l ’âne, et la

gazelle, l ’ homme, la femm e et l ’enfant.
22. . Tous les cadavres me sont sacrés; i ls ne devront pas êt re touc hés sauf
pour ce qui est de m on eucha r istie. Tous les endroits isolés me sont sac rés;
là où un homm e se rassemble en m on nom , là bondis-je au milieu de lui.
23. . Je suis le d ieu hideux, et qui me dompte est enc ore p lus la id que m oi.
24. . Cependant je donne plus que Bacc hus et qu’ Apollon; mes c adeaux
surpassent l ’ olivier et le ch eval.
25. . Qui m’ adore doit m’ adorer par de nom breux r i t es.
26. . Je suis ca ché avec tout es les dissimulat ions; lorsque le Très Saint Anc ien
est dévêtu et promené sur la p lace du marché, j e demeure toujours secret et
à l ’ écart.
27. . Qui j ’ aime je c hâtie de nom breuses verges.
28. . Toutes c hoses me sont sacrées; aucune chose n ’ est sacrée venant de m
oi. 29 . Car i l n’ est aucune saint eté où je ne sois point.
30. . Ne prends pas peur lorsque je succ ombe à la fureur de l ’ orage; car m es
glands sont c hassés au loin par le vent; et en vérité je me relèverai à nouveau,
et m es enfants aut our de moi, de sorte que nous hisserons notre forêt jusqu’ en l’
Éternit é.
31. . L’Éternité est l ’ orage qui m’ abrite.
32. . Je suis l ’ Exist ence, l ’ Exist ence qui n’ exist e pas sauf durant sa
propre Existenc e, qui est au- delà de l’ Exist ence d es Existenc es, et est
plus profondémen t enrac inée que l ’ Arbre du Rien en la Terre du Rien 2 .
33. . Et m aintena nt sais-tu donc lorsque je suis en Toi, lorsque mon c apuc hon 3
est tend u sur ton c râne, lorsque ma puissanc e est plus que l ’ Indus canalisé,
et i r résistible com me le Glacier Géant.
4
34. . Car com me t u es en Ta nudité, devant une fem me lubrique dans le bazar,
aspiré par son espièglerie et ses sourires, ainsi te t rouves-tu t otalem ent et n on
plus en part ie devant le symbole du bien-aimé 4 , ne s’ agirait-il que d’ un Pisacha
, d’ un Yantra ou d’ un Deva.
35. . Et en t out c réeras-tu l ’ Infinie Béatitud e et le m aillon suivant de la

Chaîne Infinie.
36. . Cett e ch aîne va d’Éternité en Éternit é, toujours en t r iangles — mon symbo le

n’ est-il pas un t r ian gle ? — toujours en c ercles — le symbo le du Bien- Aimé 5 n’ est-
il pas un cerc le ? À cet égard tout progrès est v i le i l l usion, car t out c ercle est
identique, et t out t r i angle i dentique !
37. . Mais le progrès est progrès, et progrès est e xt ase, cont inuelle,
éblouissante, giboulée de lumière, lames de rosée, f lamm es de la chevelure de
la Grande
Déesse, f leurs des roses aut our de son c ou, Amen !
38. . En consé quenc e dresse-toi c omm e je suis dressé. Maîtrise-toi c omm e je

suis maître de l ’ acc omplir. À la f in, que la f in soit aussi distant e que les
étoiles
séjournant au c œur de Nuit, tue- toi com me je suis moi- même t ué à la f in, en la
mort qui est v ie, en l a paix qui est mère de la guerre, en la ténèbre qui t i ent en sa
main la lumière, tel l e une prostituée ext rayant une gemm e de ses narines.
39. . Ainsi donc l e com mencem ent est délices, et la f in est délices, et délices l
e milieu, de mêm e que l ’ Indus est eau dans la caverne du glac ier, et eau ent re
les plus hautes et les p lus basses des collines et au t ravers des remparts des
collines et à t ravers plaines, et eau à leur embouc hure lorsqu’ elle bondit dans la
puissante m er, oui, dans la puissante me r .
( L’Interprét ation de ce Livre sera délivrée sur deman de aux m embres du Grade de
Dominus L imini, chacun sollicitant son Adeptus propre.)
***
NOTES
(1) ) NDT : " hood" désigne également le prépuce.
(2) NDT : ".·. the No- Thing-Tree in t he Lan d of No-Thing ", litt éralem ent : "l’ Arbre
- Non-Chose en la T erre de No n-Chose".
(3) NDT : Cf. note 1.
(4) NDT : Ou " b ien-aimée" .
(5) NDT : Cf. note 4.
4
***********
LIB ER A’ASH SUB FI GURÂ CCCLXX : COMMENTAI RE
[ Ce c omment aire fut recopié d’ après des notes de Crowley f i gurant sur son
exem plaire de The Equinox I( 6); l’ olographe n ’ a pas ét é c onsult é. — H. B.]
0.l
2. . Sakti.
3. . Yoni.
5. . Rétent ion.
6. . Fiat = que
soit 7. i+ h = v
hy
h i [ dans un cercle avec un croissant au sommet ]
24 . Cadeaux d’ Athén a & de Poséidon.
***********
Charles Stansfeld Jones & Aleist er Crow ley
Comment aire du Liber A’ash
[ Nota : Ce com mentaire est t i ré d’ un tapuscrit se t rouvant dans l es Archives de

l’O.T.O., Germer catalog # 473. — H.B.]
Le Liber A’ash est censé c ontenir le véritable secret de toute Magick pratique.
Je soumis à Frater O.M. (A.C.) une t héorie d’ après laquelle c e l ivre possédait une
interprétation phallique et i l me c hargea a lors de rédiger un c omment aire
détaillé l ’abordant sous cet angle.
Si le Phallus est le Créateur dans le Mic roco sme, pourquoi ne serait -i l pas
4
employé, sous la volonté, pour créer tout e chose ou situat ion quelles qu’elles
soient ?
Voyons s i le " Liber A’ ash" c onfirme c ette hypothèse.
0. . " Chêne noueux de Dieu." Ceci peu t faire allusion au Soleil, le Créateur dans
le Macro cosm e ( A.C. : " Non, au phallus lui-mêm e, veines, test icules c onte nant
la s e m e n c e , etc. "). " Dans tes branc hes la foudre (force Magique sec rète) est
niché e, (etc.). Au-dessus d e t oi plan e le Fauc on Sans Yeux ." (A.C. : " Le Gland de
la Verge "). Je n’ ai pas encore t rou vé moyen de déc ouvrir la significat ion de ces
mots bien qu’il me sem ble qu’ il puisse en exister une interprétat ion obtenue v i
a une mét hode semblable à celle employée pour l e " Porc Aveugle" du Liber
333.
Supposons toutefois que cela se rapporte au yoni. La position indiquée sem blerait
donc êt re celle où la femelle est au-dessus du mâle; et c ette idée est plus ou
moins c onfirmée par " L’ Enthousiasm e Galvanisé" où, après avoir mis le Prêtre en
position, la prêtresse prend sa plac e att i t rée. Je dirais que l ’homm e gît sur le dos
et que la femm e s’ agenouille à califourc hon sur lui, formant ainsi le Tau vertic al.
1. . " Noir et fou droyé". Je dirais que c ela signifie que la forc e s’ est ret i rée. (A.C. :
" Je pense que c ’est purement et s implement poétique mais ne saurais l ’a f f irmer
en toute certit ude. " ) Il y a sans doute une aut re s i gnification, par exemple
Foudroyé peut faire allusion à la Tour, à Mars, la planète ex altée dans le
Capricorne.
Capricorne fait évidem ment référen ce au t i t re de cett e œuvre. " Chaleur de
broussailles" peut signifier pilosité. (A.C. : " Exac t . ") Les arbres ont été e mployés
en divers endroits pour symboliser la pilosité.
2. Debou t ! (c’est-à-dire deme ure érigé ! ) Les nuages ro ugeât res ( A.C. : " t oison
pubienne de la fem elle. ") (forme femelle) planent au-dessus de t oi. (A.C. : " Exac t
.")
3. . " Flamboyant e entaille dans le ciel." Le yoni (A.C. : " Exac t. ")
4. . Debout . (ne néc essite auc une ex plicat ion). Néanmoins, V = 6 et P = 80 * ,

ce qui donn e 86 = la Coupe. (A.C. : " Exac t. ")
5. . Le phallus est ballott é dans l ’ étreinte de l ’ orage pour une longue période,
mais i l n’ y a pas émission de semen ce. I l demeu re ferme et dre ssé. ( A.C. : "
Exac t . ")
6. . L’émission surviendra uniquement au mom ent app roprié, lorsque le Vouloir

prononc era le FIAT : " Que se produise.·. quel que soit l ’object i f arrêté de la
pratique. ( F.I. A. T. fait é galement référenc e aux quat re Élément s, Air, Feu, Eau
et Terre [ i.e. flatus, ignis, aqua, terra], et donc à Tétrag ramm aton e t Am en. (A.C.
: " Exact , mais je n’ y avais pas pensé. ")
7. . La " t roisième chose est am orcée" peut impliquer l a mise en mouvement

des forces qui mèneront au résultat esc ompté. Set implique le Phallus en
4
Érection, lequel sera ma nifesté au jour d e la Vérité. ( A. C. : " Tout ce la me para
î t bien obscur. " )
4
8. . Dans c ett e saint e alliance est ré vélée la Puissance Magique . (A. C. : " ? ")
9. . Le Phallus est c omm e le Chêne. (Chêne, l igne 21 du 77 7 = Seigneur des

Forces de Vie .) (A.C. : " Exac t. ")
10. . I l est batt u des vents, etc. com me un c apitaine de vaisseau. Comme
quelqu’ un possédant l a c onnaissance des " nefs" et sac hant c omment les
manœuvrer en
tout es circ onstan ces. ( A. C. : " Exa ct . ")
11. . " Orgueil". I l lève sa têt e et la t ient droite. ( A.C. : " Exa ct . " )
12. . Que le m agus ( magus = 2 = l inga — voir 777 ) agisse com me suit et c. (
A.C. : " Exac t . " )
13. . I l rassemble ses forces puis retire brusquement son capuc hon en pénétrant
le yoni, et va de l ’ avant jusqu’ à ce qu’ i l att eigne la bouch e de la mat r ice. "
Verbe" = Chokm ah = le Yod du Tétragramm aton. Yod = spermat ozoïde. Le Verbe
fait donc allusion à la seme nce chargée de l ’ Énergie Créatric e du Vouloir. ( A. C. :
" Exac t . ")
14. . Ayant donn é sa sève, i l ne devrait point aband onner la pratique m ais
demeurer dans le yoni, et s i ses performances sont correct es i l devrait être à m
ême de réitérer l ’ act e. I l devrait, à ce mo ment , ressentir la forc e Magique à l
’œuvre en lui. ( A.C. : " Ceci m e paraît obsc ur, en raison d’autre c hose dont j ’ ai
con naissance. ")
15. . Test du déroulem ent correc t de la pratique. ( A.C. : " Je ne vois pas où
vous voulez en venir. Je pe nse que ce la signifie que l ’on a le sentiment de faire
véritablem ent de la magic k ou qu’ on ne l ’a pas. ")
16. . Je ne com prends pas ce passage à m oins qu’ i l ne signifie que les
considérations sociales doivent être m i ses de côté. Linga et yoni se t rouvent à
la l igne 26 du 777 et prolongent la correspondanc e avec ayin. (A.C. : " Peut -êt re
un e référence au Vœu de Chasteté ? ")
17 . Œil = ayin. Dent = shin. Le Titre de cett e œuvre. Ayin = Capricorn e = le Bouc.
Shin = Esprit . A’ ash = Créat ion. Ayin = Œil. Shin est un Tr iangle = l’ Œil dan s le
Trian gle, l’ Éto ile d’ Argent . (A. C. : " Ex ac t. ")
18. 8° = 3a. À nouvea u M. A.A. T. et la Vérit é. Maat = ligne 22 = lamed, Travau

x d’ Équilibration, etc. (A. C. : " J ’ appréc ie le " etc." J ’ ai t ravaillé 3 ans sur la
manière d’ orthographier Baphome t & je ne sais toujours pas. ")
19. . Tous les act es, toute p assion, doivent ê t re c réate urs. (A.C. : " Quoi que
t u fasse s, fais-le à la gloire d e Dieu. ")
20. . La pratique elle-mêm e sera le signe ext érieur et visible d’une grâc e
intérieure et spirit uelle. (A.C. : " Non : cela signifie ‘ interprète t oute c hose ( en
secret)
4
com me se rapportant au phallus.’ " )
21. . Bouc = Capricorne = ayin, et aussi OZ, le Sublime et Suprême Septénaire da

ns sa manifest ation m agique via la m atière. ( A.C. : " Exac t . ")
4
Canard. Je ne vois pas pourquoi à m oins d’une raison sym bolique l iée à ses œufs.
(A.C. : " Moi n on plu s. ")
Âne. De nouveau la l igne 26 , et aussi Baphom et m entionné c omm e Dieu

Asinocéphale dans le Liber 333 — si je ne m’ abu se. (A.C. : " Exac t. ")
Gazelle. Sans doute en raison du sabot fendu. — Voir la ment ion qui en est faite in
Colophon, Eq[uinox] I (10).
Homm e, Femm e et Enfant, pas t rès dur de leur t rouver des at t r ibut ions. ( A.C. : "
Triade sacrée. ")
22. . Cadavre, mentionné à la l igne 26 du 777 m ais cela ne m e semble pas c

lair. ( A.C. : " À m oi non plus. ") La dernière part ie du verset est à l ’ évidenc e
une prome sse de réel résult at. ( A.C. : " Cela me sem ble obsc ur. ")
23. . Dieu Hideux, Baphomet , le Bouc du Sabbat. Ayin = Le Diable . ( A.C. : "
Obsc ur. " )
24. . Si la théorie est juste et la pratique c orrect emen t m ise en œuvre, i l donne
tout. (A.C. : " Vra i. ")
26. . Je ne sais ce que peut être l ’ interprét ation supérieure, mais sur le plan
adopté dans cet écrit, i l est évident que l e phallus puisse être l ongtemps
promené sur l a place du m arché avant qu’ une théorie de la m agick ne lui soit
associée. ( A.C. : " Non : je c rois que c ’ est j uste une manière de met t re en
relief le caract ère sacré. " )
27. Ne c hât ie-t- il point à l’ aide d’ une ve rge ? (A.C. : " Moi oui ! ")
28. . Si tout c e qui vit est sac ré, et s’ I l est le Créateu r , cec i est
facile à com prendre. ( A.C. : " J uste. ")
29. . Le Maître donnera à t rois ou quatre reprises sa semence à sa c

ompagne. Continu er quoi qu ’ il arrive. (A. C. : " Exa c t : mais c onsult ez ‘La
Nef.’ ")
30. . C’est-à-dire : je suis l ’énergie secrèt e cac hée dans la mat ière et
manifesté e. (A.C. : " Je ne vou s suis pa s. ")
Par mon juste em ploi de la " Clé" et par lui seul la " Parole" peut-elle être
retrouvée.
33. . Probable allusion à une exp érience préc ise vécue durant la prat ique. (A.C. : "
Monté e de la Kundalini. Voir la ‘feuille de lotus’ soutena nt to ute représent ation du
Bouddha pleinement satisfaisante. " )
34. . Je ne c ompren ds pas c eci. ( A.C. : " Signifie que vous d evez adorer l ’
Objet aussi méprisable soit- il , et de c ett e faço n le rendre égal à Nuit. Ou du
moins c ’ est ce q ue je suppose. Voir 35 . ")
5
35. . Allusion à la Conscienc e Supérieure devant êt re acquise par c ett e
voie. Consulter " L’ Entho usiasme Galvanisé " .
36. Obscu r. (A.C. : " Trian gle = ph allus. O = yoni. Continuez à relier et consult ez
le ‘ Liber LXVI.’ ")
37. . Idem. (A.C. : " Ceci n ’ a vraiment r ien d’ obscur pour m oi; béni soit-Il ! ")
38. . Je pense que c ela fait allusion à une prat ique plus poussée. ( A.C. : "
Simple récapit ulation en langage poétique. ")
39. . Signale qu’ une pratique se développe en une a utre, de sorte qu’ à la f in
les plans sont perç us com me Un et non plus com me Mult iples. ( A.C. : " Peut-
être. " )
* NDT : L’ anglais pour " debout " est " up". On considère ic i les valeurs numériques
des deux let t res hébraïques (Vau et Pé) correspo ndant à c elles dont se com pose
ce dernier mot.
***********
5
DEUX FRAGMENTS DE RITUEL
[ Traduits par Fra. K. F. . IX°. d’après un m anuscrit allemand qu’ on aurait retrouvé
parmi les papiers de Weishaupt. Rien ne prouve que les f ragment s appartiennent
aux I l luminati; le manuscrit de Weishaupt était probablement la s imple
t ransc r iption de quelque r i tuel ancien qu’ il estimait pour des raisons
purement archéologiques. — l’ Éditeur.]
***
LE RITUEL SUPRÊME
" Une fêt e pour le Rituel Suprême."
" À lui est la secrèt e f lamm e ailée, et à elle la voûte de lumière stellaire."
— Liber Legis.
Qu’une fêt e soit organisée par les Officiers du Temple. Ce Temple, dans lequel i ls
se retirent alors, peut être n’ import e quel endroit qui convient . Un autel est
néc essaire, ainsi qu’un récipient c onten ant du vin; pour ce qui est du rest e, i ls
prendront leurs propres dispositions : par exem ple au sujet des robes, etc , com me
i l est dit dans.·..·..·.. Les Officiers sont au nom bre de deux, et sont en quêt e de
Nuit et Hadit au m oyen de Babalon et d e la Bête 1 . Afin de se dissimuler, i ls se
déguisent en Isis et Osiris.
[Les officiers s’abordent et joignent leurs mains au-dessus de l’autel. Toutes les
opérations préliminaires, comme l’ouverture, le bannissement, etc, sont
maintenant effectuées par I.2, qui revient. Tous deux se saluent à nouveau, mais
cette fois en tant qu’initiés.]
O. et I . [ se faisant face].
O. Quelle est l’ heure ?
I . Celle où le tem ps n’ a pas de pouvoir.
5
O. Quel est le l ieu ?
I . Aux l imit es de l ’espac e.
O. Quel Dieu éveille rons- nous ?
I. L e S.·..·.. du S.·..·. !
O. Avec quoi le servirons-nous ?
I. A ve c C.·..·., M.·..·. et N.·.. !
O. Et le sanct uaire dans l ’obsc urité ?
[Fait le S.·.. d’un E.·... de l’A.·.., qu’I. annule par le S.·.. du Dieu M.. T..
I. C’es t la B.·... D. T. M.·..·. .
O. Et le Prêtre de ce Sanctua i re ?
I. C’es t c e M.·..·. M.·. !
[I. répète le S.·.. de M.. T.. et O. fait le S.·.. de Baphomet.
O. Et c e prodige q ui est au-dessus ?
I . La Quintessenc e de l ’ Amour.
O. Y-a-t- il des sac rem ent s
? I. Neuf.
I l y a musique et v in,
Ainsi que danse gracieuse —
O. À que lle fin ?
I . L’ exta se.
O. Et c es t r ois-là suffisent ?
I . Ce sont les serviteurs de l ’ Amour.
O. Et le sac r i f ice ?
I . Je le suis.
O. Et la prêt resse ?
I. Tu l’ es.
Je désire mourir
5
De tes mains — à l ’ instant m ême.
O. Adore -mo i d’ abord !
[I. asseoit O. sur l’Autel.
I. Maîtresse , j’ai soif.
[O. verse le vin. Tous deux boivent.
O. Ma bouc he est en feu,
Soumise au désir de mon seigneur.
[Par un baiser, ils échangent le salut sacré.
I . Je m’ agenouille à tes pieds,
Et le miel est doux .
[O. joue de la musique tandis qu’I. adore en silence.
O. Épuisée, je som bre.
I . Je suis à deux doigts de la m
ort. O. Dansons !
I. Danso ns !
O. I. Le Seigneu r nous don ne le pouv oir
De nous perdre dans l ’ extase
Durant une heure - une heure !
[Ils dansent ensemble. S’ensuit un moment de calme et de silence parfaits,

jusqu’à ce qu’O., sua sponte, s’avance et dispose I. sur l’autel.
O. Épuise -mo i !
I. Non, bois !
O. Avant qu e je ne som bre
! I . Je vais sombrer !
O. Bois le vin ! Oh, bois le vin !
I . Je suis t ien !
O. Je suis t ienne !
5
[Ils boivent et se saluent comme précédemment.
I . Es-tu armé e ?
O. Oui, d’ un c out eau.
[O. retire une dague de sa chevelure.
I . Amour vaut mieux que vie.
[O. grave un T à l’envers, ou si possible le Sceau de N.O.X., sur la poitrine d’I.
O. Dansons !
I . [versant le vin.] Jusqu’ à l ’ext ase !
[Ils boivent, puis dansent.
O. Retournons au t rône !
[I. y retourne et s’y asseoit.
I. Toi seule j’ adore !
[O. s’exécute, jouant de la musique si elle le souhaite, et poursuit selon ce que

dicte la nécessité ou l’inclination.
O. Ainsi f init la pièc e :
Je suis prête à tuer.
Oins-m oi !
I . Je m ’é lève
Jusqu’ au brasier de tes yeux.
Je te oins, moi, ton prêt re,
Babalon — et La Bêt e !
Et maintenant je T’ in terroge :
Qui es-Tu ?
O. Omari tessala mara x, etc .
[Le Rituel de l’E.·... de R.·.. est accompli en silence.
IX°
FERMETURE
5
I . Bouche à bouc he et c œur à cœur !
O. Pour l ’ instant devons-nous nou s séparer.
I . Le tem ps et l ’ espace renouvellent l ’ il
lusion. O. L’ amour s’ anéantit d ans la confu
sion.
I . L’amour nous soutient ém inemment
Jusqu’ à l ’ heure du Sacrement .
O. Je t ’ aime, et t u m’ aimes.
I . Qu’ i l en soit ainsi ma intena nt et à jamais
! I . et O. Main dans la m ain égale c œur à
cœur. Même séparés, que l ’amo ur soit avec
nous.
[Ils se saluent comme auparavant, puis se séparent.
***
(1) ) NDAC : C’est la m eilleure façon d ont je pu isse rendre le sens du t

ext e, com posé d’ hiéroglyphes impossibles à reproduire.
(2) ) NDAC : I l est c lair que ce r i tuel est rempli d’ omissions volont aires.
***
5
II
RITUEL DESTINÉ À I NVOQUER
HICE
OU TOUTE AUTRE DIVINI TÉ
L’OUVERTURE
Les assistants se tenant tous au-dehors, N. et H. accomplissent le rituel

approprié. On ouvre les portes et, conduits par R., les assistants font leur
entrée.
Que le symbole ou l ’ image ( du dieu / de HICE) se t rouve à l ’ Est d u Tem ple.
Que de l ’ encens soit b rûlé devant ( lui / elle).
Qu’il y ait deux aut res t rônes : à sa droite celui de Nuit , à sa gauch e celui d’
Hadit; l ’ enfant est Râ Hoor Khuit .
Nuit est vêtue d e bleu, Hadit de rouge; l ’enfant est .·.
[Ici, le manuscrit est déchiré.
La lampe brûlera au-dessus de R.H.K., acc roupi au c entre, dans la post ure
prescrite.
S’il y a des assistant s, tous devront porte r la robe de leur grad e; i ls s’ assiéront en
se répartissant harm onieusemen t dans le temple. Et i ls n’entreront qu’ après
l ’ ouverture.
L’OUVERTURE
H. Frappe le nombre de c oups approprié au dieu invoqué.
N. L’Hymne approprié au bannisseme nt.
H. Le Rituel Bannissant du Pent agram me, dans sa version révisée.
N. B.·..·.. !
H. O.·..·. !
LA MORT D’OSIRIS
H. et N. se défont de leurs robes, la rouge et la bleue, et apparaissent

simplement vêtus de leurs robes magickes, la rouge et la verte, symbolisant les
pouvoirs temporel et spirituel, Typhon et Apophis.
5
H. Sœur, je me c onsume sur le t rône.
N. Je suis à l ’agonie, Typhon !
H. Qui a t roublé notre paix immém oriale ?
N. Menacé notre mystère ?
H. Isis
A donné naissance à un enfant.
N. Nous sommes jum eaux.
H. Quelle p arole
Nous insulte ?
R. [Surgissant brusquement.] Vois ! Moi, le t ro isième.
H. [Il s’approche, armé du fouet, et force R. à s’agenouiller.]
Alors, incline-toi devant les deux qui te dom inent !
[Par deux fois, il le frappe.
N. [Elle s’approche, armée de la verge.] Notre amou r n’a nul besoin de témoin.
[Par deux fois, elle le frappe.
H. Qui e s-tu ?
N. D’où v iens- tu ?
R. Mon n om
Est assurément je suis ce que je suis.
H. Ne blasphème po int ! [Par deux fois, il le frappe.
N. Ne mens point ! [Par deux fois, elle le frappe.
R. Je suis issu
D’Isis, de la Mat r ice de la Vierge.
H. Ne blasphème po int ! [Par deux fois, il le frappe.
N. Ne mens point ! [Par deux fois, elle le frappe.
R. Je suis celui
Qui, de t oute ét ernité,
5
Est désigné pour régner sur le peuple de Khem .
H. Nous sommes ses dieux et rois.
N. Parve nu ! [Par deux fois, elle le frappe.
H. Usurpateu r ! [Par deux fois, il le frappe.
N. Nous te déf ions.
H. Nous avons pouvoir de te cruc i f ier.
[ N. fait reculer R., puis tous deux le mettent bras en croix.
R. Amen ! Je souhait e être assassiné.
En vérité je ressuscit erai !
N. De quatre blessures, je te c loue sur place.
[Au moyen de la dague, elle lui perce front, mains et pieds.
H. D’ une seule blessure, je t ’ empale.
[Au moyen de l’épée, il lui perce la poitrine.
H. Bravo, ma sœur ! Nous avons t ué le dieu.
N. À nous l ’ ère sans f in.
H. Pench és au-dessus du visage exsangu e,
Embrassons-nous !
N. Embra ssons- nous !
[Se rejoignant en travers du cadavre, ils s’embrassent. N. retourne à son trône et

endosse la robe bleue, s’attribuant ainsi la puissance d’Isis. H. demeure immobile,
son épée posée sur le cœur de R.
LA RÉSURRECTION D’HORUS
N. psalmodie le Chant Funèbre d’Isis1. Après le mot " t ombe" , au quatrième

couplet, elle se lève tandis qu’Hadit tombe à genoux. Au cinquième couplet, N. va
se pencher sur le cadavre qu’elle ressuscite en déposant des baisers sur les
stigmates, pour ensuite l’envelopper dans sa robe bleue. Elle lui fait ensuite
endosser la robe blanche ( d’un Novice ? note du T raduct eur). R. prend l’épée de
H.
et.. .·..·.. (?) la gorge avec. N. retourne à son trône tandis que H. se relève et enfile
sa robe rouge.
5
L’ÉVEIL DE LA FORCE DIVI NE
[Les autres feuillets du manuscrit sont manquants ou indéchiffrables.
**
* ( 1 ) NDAC : Ce manusc r i t est introuvable.
***********
– ALEISTER CROWLEY ET LA MAGIE SEXUELLE : dossier réalisé par Fr.

Gouttelet tes de Rosée et Philippe Pissier, incluant :
a) L’Amour Magique : la voie t rac ée par Aleister Crow ley, par Fr. Gouttelet tes de
Rosée (inédit).
b) DEWDROPS, chap itr e 18 d u BOOK OF LIES (premiè re pu blic at ion : Londr

es, 1913 ) , t raduit par Mathieu Léon.
c) Un ex t rait de MAGICK WITHOUT TEARS ( première publicat ion : New J ersey,

1954 ) , t raduit et p résenté p ar Philippe Pissier.
d) THE STAR SAPPHIRE ( cett e version rem aniée du r i t uel c omposant le ch apitre
36 du BOOK OF LIES fut pub liée po ur la pre miè re fois in M AGICK IN T HEORY
AND PRACTICE, Vol. 4, Paris, 1929 ), tr aduc tio n de Ph. Pissier.
e) LIBER STELLæ RUBEæ SUB FIGURA LXVI : prem ière pu blic at ion in " The
Equinox", Vol. I , n° 7 ( Londres, 1912 ). Le com ment aire du Liber 66 fut p ublié pour
la première fois in " The Magical L ink" , Vol. 8 , n° 3 ( Buffalo, 1994 ) . Traduc t ions
de Ph. Pissier.
f) LIBER CHETH VEL VALLUM ABI EGNI SUB FIGURÂ CLVI : prem ière pu blic at ion in
"Th e Equinox ", Vol. I, n° 6 (Londre s, 1911). Tradu ct ion de Ph. Pissier.
g) LI BER A’ASH VEL CAPRICORNI PNEUMAT ICI SUB FIGURÂ CCCLXX : pre m ièr e
publicat ion in " The Equinox", Vol. I , n° 6 ( Londres, 1911 ). Les com ment aires furent
publiés pour la prem ière fois in " The Magic al Link" , Vol. 8 , n° 3 ( Buffalo, 1994 ) .
Traduc t ions de Philippe Pissier.
h) TWO FRAGMENTS OF RITUAL (prem ière pu blic at ion in " The Equino x" , Vol. I, n°
10, Londres, 1913), traduction de Ph. Pissier.

Aleister Crowley Et La Magie Sexuelle

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Aleister Crowley et la Magie Sexuelle - Un dossier de Philippe Pissier & Matthieu

AL EISTER CROWLEY ET LA M AGIE SEXUELL E :

L’Amour Magique : la voie tracée par Aleister Crowley

Pour Serge Hut in

Parler de l ’i nteractivité ex i stant ent re l ’ in i t i ation et l a sexualité est toujours

Aleister Crowley, le rénovateur de l ’ ésotérisme

L’ espace nous manque ic i pour tenter une biographie ex haustive de Crowley ( l i

1. . La Quabale rosicruc ienne ( Arbre des Séphiroth, correspondanc es des lett

2. . La magie c érémonielle ( Le r i tue l d’ Abramelin, le système é noch ien.·.).

4. . La mythologie é gyptienne, t rès en vogue à la f in du XIX°.

L’ utilisation des drogue s, légales à l ’ époque, ne semble pa s être l ’ apanage de

I l reste deux aspects à souligner chez l a Bête ( noire du protect i onnisme

1. . La Quabale rosicruc ienne ( Arbre des Séphiroth, correspondanc es des lett

2. . La magie c érémonielle ( Le r i tue l d’ Abramelin, le système é noch ien.·.).

4. . La mythologie é gyptienne, t rès en vogue à la f in du XIX°.

L’ utilisation des drogue s, légales à l ’ époque, ne semble pa s être l ’ apanage de

I l reste deux aspects à souligner chez l a Bête ( noire du protect i onnisme

2. . Une act i v i té sexuelle intense, manifestation de l a v i e et de la nature,

Mais cont inuons à suivre le cou rs de sa vie.

La l oi de Fais ce que tu voudras

Mais reprenons le f i l de cet te c ourte biographie.

À partir de cet te période, Crowley c onsacrera sa v ie à l ’ étude et à l a

Crowley se t rouve donc , en 1922 , à la têt e de deux organisat ions aussi

Et la Femm e Écarlat e ?.·.

L’ enseignement sex uel de Crowley

2. . Magick — Théorie élémentaire, portant sur l e symbolisme employé en m

3. . Magick en théorie et pratique , 22 ch apitres sur la magie c row leyenne ( que

4. . La Loi, de Thélème évidem ment . On y t rouve le Livre de la Loi, suivi de l ’

Le systèm e de Louis Culling

1. . Alphaïsme ( les nom s de c e program me so nt d e Culling): i l s’agit d’ une

2. . Dianisme : cet te prat ique inspirée de Karessa est à m on avis la p lus

• La Cornue (la Cucurbitæ) : l ’organe fém inin.

• La Retort e ( l ’a lambic ) : idem, dans un processus de t ransmut ation, voire,

• Le Lion Rouge : l ’ essence masc uline.

Fr. Gouttelettes de Rosée, juin 1996 .

GOUTT ELETT ES DE ROSÉE

En vérité, l’ amour est la m ort, et la mo r t la vie à venir.

C’est la Rosée d’Imm ortalit é.

UN EXTRAIT DE "MAGICK WIT HOUT TEARS"

La lettre que nous donnons ic i à l i re, constituant le c hapitre 15 de Magick

( incluant Artem i s Iota)

Fais ce que voudras sera le tout de la Loi.

Néanmoins, dans le cadre de c ett e correspondanc e, j ’ aimerais arriver à résumer

1. . Pour le c ôté p hysique, des lois physiologiques s’ appliquent. Comm e

2. . Le côté " moral" . Comme dans le c as du voltage d’ un cissoïde, i l n’y en a aucun.

3. . Le côt é Magique. Le sexe est, directem ent ou indirect ement , l ’ arme la

Les remarques qui précèdent se réfèrent principalement à la t echnique de

Notez aussi que l ’ emploi de cet te mé thode souveraine implique la manipulation

Qu’est-ce que c ’ est la maudite c hose, de tout e façon ?

astrophique. L’amour est la loi, l’amour

sous la volonté . Fraternellement,

Dianae sumus in fide Puellae et pueri integri

Dianam pueri integ r i Puellaeque canumus.

.·. Vous rassemblerez des biens et abondance de femmes et d’épices; vous

Il y a un voile, ce voile est noir. C’est le voile de la femme pudique; c’est le

Il y a aide et espoir en d’autres incantations. La sagesse dit : sois fort ! Alors

Mais excelle ! excelle !

Efforce-toi pour toujours plus ! et si tu es sincèrement mien — et n’en doute

Le verset 53 insiste sur l ’ importanc e de ce dogme. L’oubli de ces prescript ions a

Je suis le Serpent qui donne Connaissance & Plaisir et gloire éclatante, et

Mais vous, ô mon peuple, levez-vous et éveillez-vous !

Que les rituels soient célébrés correctement avec joie et

beauté! Il y a les rituels des éléments et les fêtes des temps.

Une fête pour la première nuit du Prophète et son Épousée !