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1-Définition :
Grâce à sa facilité d’emploi et sa sensibilité, le dépistage urinaire par bandelette constitue un moyen unique de révéler
de nombreuses maladies à un stade précoce : diabète, hypertension artérielle, tumeurs, hépatites, lithiases urinaires,
pathologies urogénitales, etc.
2-Usage :
Test servant au diagnostic du diabète, d’anomalies du métabolisme, de maladies du foie, d’obstruction biliaire et
hépatique, de maladies du sang ainsi que de maladies au niveau des reins et des voies urinaires.
3-Mode d’emploi :
Remarque :
Après plus de 2 minutes, les variations de couleur n’ont aucune signification diagnostique.
Ne pas utiliser pour l’analyse des urines recueillies depuis plus de 2 heures.
a-Principe :
Sang : La mise en évidence repose sur l’action catalytique de l’hémoglobine ou de la myoglobine entraînant
l’oxydation d’un indicateur vers une coloration bleu-vert par l’intermédiaire de l’hydro peroxyde organique.
La limite de détection de la bandelette est de 5 érythrocytes/μL d’urine correspondant à approximativement
0.015 mg d’hémoglobine ou de myoglobine/dL d’urine. Des colorations en forme de petits points dans la zone
réactive, indiquent la présence d’érythrocytes intacts. Correspondances des zones de coloration
Urobilinogène : La zone réactive contient un sel de diazonium stable qui forme instantanément un composé
azoïque rougeâtre avec l’urobilinogène. Selon la coloration propre de l’urine, l’on peut mettre en évidence 0.5 à 1
mg d’urobilinogène/dL d’urine. Le taux d’excrétion normal est d’environ 1 mg/dL. Des valeurs supérieures sont
pathologiques. Une absence complète et pathologique d’urobilinogène dans l’urine, ne peut pas être détectée
par les bandelettes. Les zones de coloration correspondent aux concentrations d’urobilinogène .
Bilirubine : En milieu acide, la copulation de la bilirubine avec un sel de diazonium provoque un composé azoïque
roug La sensibilité du test est limitée à 0.5–0.75 mg de bilirubine/dL d’urine. Les zones de coloration sont en
fonction de la concentration en bilirubine.
Protéines : Le test est basé sur le principe d’erreur protéique des indicateurs de pH.La zone réactive, indicateur
coloré tamponné à pH acide, est jaune en l’absence des protéines. A ce même pH, et en présence de protéines,
elle prend une teinte verte. Ce test est particulièrement sensible à l’albumine (limite de détection: 10 mg
d’albumine/dL d’urine). La sensibilité inférieure de ce test est de 10 mg protéines/dL d’urine. Les zones de
coloration sont en fonction de la concentration
Nitrite : Indirectement, ce test met en évidence des micro-organismes qui peuvent réduire les nitrates en nitrites.
La base de ce test est le principe de la réaction Griess. Le papier indicateur contient un amine et un facteur de
copulation. Une diazotisation suivie d’une copulation entraîne un composé azoïque de couleur rouge.
Corps cétoniques : Le test repose sur le principe de la réaction de Legal. La réaction de l’acide acéto-acétique et
de l’acétone avec le sodium nitroprusside en milieu alcalin forme un complexe de couleur violette.
Glucose : Il est mis en évidence par la méthode spécifique glucose-oxydase péroxydase. On ne connaît aucun
composant de l’urine autre que le glucose qui donne une réaction positive. La présence de glucose dans les
urines. Une situation inhabituelle, qui survient généralement en cas d'hyperglycémie (autrement dit d'une
concentration de glucose dans le sang trop importante) et/ou quand le niveau de réabsorption rénale est
dépassé. Le glucose est un sucre simple, principale source d'énergie utilisable par les cellules de l'organisme.
Normalement il n'est pas censé y avoir de glucose dans les urines. "L'organisme dispose de différents
mécanismes de régulation du taux de sucre sanguin qui peuvent, dans certains cas, dysfonctionner, Lorsque la
glycémie augmente fortement, le rein ne parvient plus à réabsorber suffisamment le glucose excédentaire qui
finit alors par être éliminé dans les urines : c'est la glycosurie.
L'absence de glucose dans les urines indique tout simplement que la fonction rénale parvient à filtrer
correctement le glucose et que, par conséquent, la glycémie est suffisamment régulée.
pH : La zone réactive contient 2 indicateurs colorés qui changent de couleur pour des valeurs de pH comprise
entre 5 et 9 (d’orange à vert).
Densité : Ce test évalue la concentration d’ions présents dans l’urine. La corrélation est bonne entre les résultats
obtenus avec ce test et la réfractométrie. En fonction de l’augmentation de la concentration d’ions, la coloration
du test vire bleu-vert au vert,puis au jaune.
3 Biochimie Appliquée
Leucocytes : Le test repose sur l’activité au niveau estérases des granulocytes. Cet enzyme sépare un ester
d’acide carboxylique. Les composants d’alcool alors dégagés réagissent avec un sel de diazonium par rapport à un
colorant violet.
Le glucose est un glucide (sucre) simple qui fournit de l’énergie à l’organisme. Son taux dans le sang (glycémie) est régulé
grâce au couple insuline-glucagon. Un taux anormal de glucose est généralement le symptôme d’un diabète.
Le dosage du glucose est demandé en présence de symptômes évocateurs d’une hyperglycémie ou d’une hypoglycémie.
Cet examen est aussi prescrit pendant la grossesse.
La mesure de la glycémie est un examen de routine chez les personnes diabétiques pour surveiller régulièrement leur
taux de sucre et éviter ainsi les complications, notamment d’ordre vasculaire.
Comment se préparer :
Au dosage urinaire : le recueil se fait sur des urines de 24 heures. Le flacon de recueil doit être conservé au frais.
4 Biochimie Appliquée
Le glucose dosé grâce à un échantillon d’urines (à partir d’une bandelette urinaire). C’est ce qu’on appelle la glycosurie.
Résultats possibles :
Négatif
Traces: 1 g/l
+: 2, 5 g/l
++: 5 g/l
+++: 10 g/l
++++:≥ 20 g/l
Glucose- oxydase
Peroxydase
Principe :
glucose oxydase
peroxydase
+ 4 H2O
L’intensité de la coloration (quinonéimine), mesurée à 505 nm, est proportionnelle à la quantité de glucose présente
dans l’échantillon.
Les personnes diabétiques peuvent faire baisser ou maintenir à un niveau stable leur taux de glycémie grâce à
l’alimentation. Pour cela, il faut privilégier les aliments à faible index glycémique (< 55) comme les légumineuses,
l’avocat ou encore le pamplemousse.
Pratiquer une activité physique régulière (20 à 30 minutes par jour) permet de se débarrasser des glucides superflus.
En cas d’hypoglycémie, une source de glucides doit être ingérée rapidement. Quinze grammes de glucides suffisent. Cela
représente trois morceaux de sucre, un verre de jus de fruits ou de soda (non light), une cuillère à soupe de confiture ou
de miel.
L’urée est une molécule qui résulte d’un processus de dégradation des protéines. C’est la forme principale d'élimination
des déchets azotés, par l’urine. C’est l’azote des protéines qui, combinée avec des molécules produites par le foie,
constitue l’urée.
Le dosage de l’urée permet, avec d’autres mesures, d’évaluer la fonction rénale, particulièrement la présence d’une
insuffisance rénale. Il est aussi prescrit pour surveiller la fonction rénale des personnes atteintes de diabète ou ayant
subi un infarctus du myocarde. En effet, lorsque les reins ne fonctionnent plus normalement, il y a une augmentation
dans le sang des concentrations d’urée, de créatinine et d’acide urique. Certaines pathologies du foie peuvent
également affecter le taux d’urée dans le sang.
Le dosage de l’urée seule dans le sang n’est toutefois pas très informatif, car la quantité d’urée produite chaque jour
varie en fonction de l’alimentation et son excrétion par les reins est irrégulière. Le dosage de la créatinine est donc
généralement préféré, ou du moins effectué en même temps.
L’urée peut aussi être évaluée dans les urines (« clairance » de l’urée). Le rapport urée urinaire/urée sanguine peut aider
le médecin à déterminer la cause de l'insuffisance rénale. Le dosage de l’urée peut en outre permettre d’évaluer
l’efficacité de la dialyse.
Dans les urines, l’urée se retrouve à hauteur de 300 à 500 mmol/24 heures.
La diminution du taux d’urée peut être le signe d’une carence en protéines alimentaires, en cas par exemple, de
malabsorption digestive, ou à une maladie hépatique grave.
Figure 1 : Créatinine
L'analyse de la créatinine permet d'avoir des informations sur le fonctionnement des reins et sur la masse musculaire du
patient. La créatinine est produite après la dégradation par les reins de la créatine, une protéine musculaire. Un taux de
créatinine élevé est souvent le signe d'une insuffisance rénale. Un taux bas de créatinine peut être le signe d'une
myopathie (atrophie musculaire sévère).
La créatinine est un déchet métabolique normal produit par l'organisme. Elle est le résultat de la dégradation de la
créatine, éliminée en majeure partie par les reins. Son taux dans l'organisme dépend de la capacité d'élimination rénale
et de la masse musculaire.
Clairance de la créatinine
La clairance de la créatinine mesure le rapport entre le débit d'élimination de la créatinine par les reins (à travers l'urine)
et sa concentration dans le sang. La créatinine étant éliminée uniquement par filtration rénale, la mesure de sa clairance
permet d'évaluer la vitesse de filtration des reins.
Le dosage de la créatinine est prescrit chez des patients chez qui on suspecte une altération de la fonction rénale.
Le dosage de la créatinine s'obtient par un recueil des urines éliminées par le patient sur une période de 24 heures. On
peut aussi mesurer le taux de créatinine dans le sang grâce à une prise de sang. C'est ce qu'on appelle la créatininémie.
Comment se préparer :
Au dosage urinaire : éviter tout effort avant le recueil des urines car l'activité physique fait augmenter le taux de
créatinine de 20 %. Éviter l’hémolyse (destruction des globules rouges généralement provoquée par un excès d’exercice
physique). Elle peut faire diminuer le taux de créatinine jusqu'à 50 %. Recueillir les urines du lever au lever du
lendemain. Prélever l'urine dans un récipient (donné par le laboratoire) conservé à basse température, sur antiseptique.
mg/L µmol/L
Nouveau-né 7-10 60-90
1ère semaine 2-5 20-45
1ère année 2-10 20-90
4 à 10 ans 3-8 30-70
10 à 14 ans 4-10 40-90
Homme 7-13 65-120
adulte
Femme 6-11 50-100
adulte
Variations physiologiques
Certains médicaments modifient le taux de créatinine dans le sang : les contraceptifs oraux l'augmentent,
les antiépileptiques et les anti-inflammatoires le font diminuer.
mg/24 h mmol/24 h
Nouveau-né 17-50 0,15-0,45
Enfant <5ans 100-400 0,9-3,5
5 à 13 ans 300-900 2,6-8,0
14 à 18 ans 500-1 500 4,4-13,0
Homme 1 200-2 000 10,5-18,0
adulte
Femme adulte 900-1 800 8,0-16,0
Variations physiologiques
Le jeûne prolongé, en présence de corps cétoniques (substances produites lors de la dégradation des graisses par le
foie), entraîne une surestimation des taux ;
8 Biochimie Appliquée
chez les personnes souffrant d' insuffisance rénale (néphropathie, personnes sous dialyse) ;
chez les personnes souffrant d’une de ces pathologies : leucémie, goutte, hyperthyroïdie, acromégalie, hypertension
artérielle et insuffisance cardiaque ;
Un taux élevé de créatinine dans le sang entraîne forcément une clairance urinaire basse. C'est pourquoi les causes
d'une clairance urinaire basse sont les mêmes que celles d'un taux élevé de créatinine dans le sang.
chez les personnes souffrant d’une acromégalie (croissance exagérée du visage et des extrémités)
dans les cas d’obstruction du tractus urinaire ( adénome prostatique, coliques néphrétiques).
chez les personnes souffrant de glomérulonéphrite (infection au niveau du rein) aiguë ou chronique ;
dans les cas de polykystose rénale (apparition de kystes au niveau des reins).
Il existe aujourd'hui diverses formules qui permettent d'estimer la clairance de la créatinine et donc indirectement l'état
de la fonction rénale. La plus récente est la formule CKD-EPI (mais il existe aussi la formule MDRD, ou l'équation de
Cockcroft et Gault). Pour estimer le plus précisément la fonction rénale, en plus de la valeur de la créatinine sanguine, la
formule prend en compte le sexe et l'ethnie.
> 30 ml/min
15 - 30 ml/min
En attente de dialyse
10 - 15 ml/min
<10 ml/min
Les variations des taux de créatinine dans le sang et dans les urines dépendent du bon fonctionnement des reins. Il est
donc important d'en prendre soin. Voici quelques précautions à prendre pour garder vos reins en bonne santé :
Eviter les régimes hyper-protéinés qui ont tendance à faire beaucoup travailler les reins ;
Boire beaucoup d'eau, 1,5 L par jour minimum. Elle aide les reins à éliminer les déchets. Choisir de préférence des eaux
faiblement minéralisées ;
10 Biochimie Appliquée
Surveiller son taux de sucre dans le sang. Un diabète ou même un pré-diabète sont des facteurs favorisant l'insuffisance
rénale ;
Définition du phosphore
Le phosphore est un minéral essentiel à de nombreuses réactions cellulaires, en particulier aux mécanismes
énergétiques des cellules musculaires. Le phosphore joue aussi un rôle dans la minéralisation du tissu osseux, tout
comme le calcium.
Plusieurs facteurs interviennent dans la régulation du taux de phosphore dans le sang (phosphorémie), dont :
Le dosage sanguin du phosphore est indiqué en cas de troubles osseux ou chez des personnes hospitalisées, chez qui les
troubles de la phosphorémie sont fréquents.
Ce dosage du phosphore est toujours associé à celui du calcium (calcémie) et de la créatinine (créatininémie).
En effet, le dosage de la calcémie permettra au médecin de déceler une hyperparathyroïdie (qui entraîne également
une augmentation de la calcémie).
Le dosage du phosphore se fait sur un prélèvement sanguin à jeun, par une ponction veineuse en général au pli du
coude.
Un dosage urinaire (phosphaturie) est également possible : il faut dans ce cas recueillir la totalité des urines sur 24
heures. Ce dosage peut être requis en cas de troubles du rein, de troubles suspectés des glandes parathyroïdes et bien
sûr de troubles osseux.
Il est souvent indiqué quand les résultats de la prise de sang indiquent une phosphorémie basse, pour affiner le
diagnostic.
11 Biochimie Appliquée
À titre indicatif, les concentrations sanguines normales de phosphore sont comprises entre 0,8 et 1,5 mmol/L ou 25 et
45 mg/L. Chez l’enfant, elles sont comprises entre 1,5 et 2 mmol/L.
Une diminution du taux de phosphore dans le sang est appelée hypophosphorémie ; une augmentation est
appelée hyperphosphorémie.
Lorsque le phosphore sanguin et urinaire est bas (phosphaturie inférieure à 10 mmoL/ 24 h), l’hypophosphorémie est le
plus souvent liée à un problème digestif : malabsorption, prise d’anti-acides, alcoolisme chronique.Quand, au contraire,
la phosphaturie est élevée, il est possible que la personne souffre de diabète phosphoré ou phosphaté (perte de
phosphore dans les urines). D’autres examens seront alors nécessaires.
L'ionogramme urinaire est le dosage des principaux constituants ioniques de l’urine : le Sodium (Na+),
le Potassium (K+) et le Chlore (Cl-). Associé à l’ ionogramme sanguin, il permet de dépister un déséquilibre acido-
basique, une déshydratation et certaines pathologies principalement rénales
Qu’est-ce que l’ionogramme urinaire ?
L’ionogramme urinaire consiste à doser dans les urines la concentration en électrolytes ou ions. Les ions recherchés sont
le sodium le sodium (natriurie), le potassium (kaliurie), le chlore (chlorurie) et le calcium (calciurie). Lors du même
examen, on pourra doser les taux de bicarbonates, de phosphore, de magnésium, mais aussi d’urée ou encore de
créatinine. Il est réalisé sur les urines de 24 heures.
L’ionogramme urinaire est le dosage dans les urines des ions sodium (Na+), potassium (K+) et chlore (Cl-), voire le
calcium (Ca) et les bicarbonates (CO3). Un tel examen renseigne sur l’équilibre hydro-électrolytique de l’organisme,
soit l’équilibre entre l’eau et les différents ions.
L’ionogramme urinaire est souvent associé et interprété avec un ionogramme sanguin. Il permet ainsi de déterminer le
rôle des reins dans les possibles troubles métaboliques détectés sur l’ionogramme sanguin. Cet équilibre peut être
perturbé en cas de maladie rénale, de vomissements importants, de diarrhée ou de déshydratation.
La détermination de l’ionogramme urinaire se fait sur la totalité du volume des urines produit en 24 heures. Le recueil
des urines est effectué dans un récipient fourni à cet effet par le laboratoire, sans conservateur et sans acidification. Les
urines seront centrifugées avant l’analyse. Elles peuvent être conservées pendant au moins 5 jours à 4°C.
Le dosage se fait sur un échantillon de ces urines, mais le volume des 24 heures doit être précisé.
Comment se préparer
12 Biochimie Appliquée
Il convient donc de ne pas quitter son domicile ou au moins de ne pas uriner ailleurs pendant 24 heures. Vous devrez
préciser si possible les apports en eau et en sel, ainsi que tout traitement suivi. Certains peuvent modifier les
résultats (traitements diurétiques pour l' hypertension artérielle ou le cœur, traitements laxatifs, corticoïdes...).
L’ionogramme urinaire est rarement demandé seul, il est souvent complété par un ionogramme sanguin, une
protéinurie, le dosage de l’acide urique, l’urée, la créatinine, l’urobiline…
Il existe plusieurs présentations de résultats : excrétion urinaire sur 24 heures (mEq ou mmol/24h), concentration
urinaire (mEq ou mmol/L), rapport à la créatinine (mmol/mmol de créatinine) utilisé en pédiatrie.
Résultats normaux
Chez une personne soumis à un régime habituel, les valeurs retrouvées sont :
Variations physiologiques
Les concentrations varient en fonction de l’âge. Certains traitements peuvent perturber les résultats : traitements
diurétiques pour l'hypertension artérielle ou le cœur, traitements laxatifs, corticoïdes...
Combiné avec l’ionogramme sanguin, l’ionogramme urinaire renseigne sur l’état d’hydratation du patient, sur l’équilibre
acido-basique et donc le fonctionnement des reins.
Sodium (natriurie)
13 Biochimie Appliquée
Quand la natriurie est trop élevée, on parle d’hypernatriurie. Elle peut traduire une insuffisance surrénalienne ( maladie
d'Addison), une atteinte du tissu rénal interstitiel (néphropathie interstitielle) ou encore d’une alimentation trop salée.
Quand la natriurie est trop basse, on parle d’hyponatriurie. Elle peut traduire une déshydratation, un régime sans sel
trop sévère, des pertes digestives (diarrhées, vomissements), une forte transpiration, un état de dénutrition, des
maladies fébriles aiguës, les cirrhoses hépatiques…
Potassium (kaliurie)
Quand le taux de potassium dans les urines est élevé (hyperkaliurie). Il peut être associé à une insuffisance rénale,
un syndrome de Cushing, un régime trop riche en potassium, une hyperactivité de la surrénale, d’un syndrome de Conn.
Quand le taux est trop bas (hypokaliurie), cela peut signifier un problème d’absorption ou encore une anomalie
digestive : diarrhées, vomissements répétés, abus de laxatifs…
Un taux élevé de chlore (hyperchlorurie) dans les urines peut traduire une insuffisance surrénalienne.
Un taux bas (hypochlorurie) peut être le signe d’une déshydratation ou encore de vomissements abondants.
Une augmentation (hypercalciurie) peut traduire le signe d’une affection osseuse, de calculs rénaux ou encore d’une
intoxication à la vitamine D.
Chlore (chlorurie)
Un taux élevé de chlore (hyperchlorurie) dans les urines peut traduire une insuffisance surrénalienne.
Un taux bas (hypochlorurie) peut être le signe d’une déshydratation ou encore de vomissements abondants.
Calcium (calciurie)
Une augmentation (hypercalciurie) peut traduire le signe d’une affection osseuse, de calculs rénaux ou encore d’une
intoxication à la vitamine D.
Notons que ces valeurs peuvent varier selon les laboratoires qui effectuent les analyses.
Les variations des taux urinaires renseignent sur l’état d’hydratation et le bon fonctionnement des reins. Interprété avec
l’ionogramme sanguin, ces résultats permettent de faire le bilan des entrées (sang) et des sorties des ions (urines).
L'ionogramme et le dosage des principaux constituants ioniques du sang. Il peut aussi être fait dans les urines.
L'ionogramme sanguin permet le dépistage et la surveillance d'un déséquilibre acido-basique, du niveau d'hydratation,
14 Biochimie Appliquée
de certaines pathologies principalement rénales et hépatiques. Les troubles de l'hydratation nécessitent l'exploration
des ions les plus importants quantitativement : le Sodium (Na+), le Potassium (K+) et le Chlore (Cl-).
Très fréquemment demandé, l'ionogramme sanguin représente la composition ionique du sang. Les troubles de
l’hydratation nécessitent l’exploration des ions les plus importants quantitativement : sodium (Na+), potassium (K+),
chlore (Cl-), calcium (Ca), magnésium (Mg) parfois associés aux dosages plasmatiques des bicarbonates et des protéines.
Un ionogramme sanguin est rarement prescrit seul. Il est souvent associé à un ionogramme urinaire afin de pouvoir
déterminer le rôle des reins dans les éventuels troubles métaboliques présentés sur l’ionogramme sanguin.
De tels examens permettent de surveiller l'équilibre hydro-électrolytique qui est assuré en premier lieu par les reins,
puis la peau, la respiration et le système digestif.
Pour l’ionogramme sanguin, les ions sodium (Na+), potassium (K+) et chlore (Cl-) sont très importants dans le maintien
de la pression osmotique et les mouvements de l'eau dans l'organisme (hydratation/déshydratation) ainsi que dans
l'équilibre des charges positives et négatives (équilibre acido-basique). Leurs variations sont liées les unes aux autres et
également à celles d'autres ions (bicarbonates notamment).
Cet examen se fait le plus souvent dans le cadre d’un bilan de contrôle ou face à une maladie inexpliquée. La mesure est
alors motivée par la recherche de possibles modifications des taux d’électrolytes sanguins. Cet examen est l souvent
couplé au dosage de la glycémie et du taux de protides dans le sang.
L’ionogramme sanguin se base sur une prise de sang. Le prélèvement de sang veineux se fait, le plus souvent au pli du
coude, avec garrot laissé moins d'une minute. Le tube de prélèvement peut éventuellement contenir un anticoagulant et
le sang recueilli doit être rapidement centrifugé.
Les résultats sont disponibles en moyenne dans les 24 heures qui suivent le prélèvement.
Comment se préparer ?
Il n’y a pas de conditions particulières à respecter pour le prélèvement. Il n’est pas nécessaire d’être à jeun au moment
de l’examen, sauf si un autre dosage est prescrit en même temps et implique cette condition (comme la glycémie par
exemple). Il conviendra uniquement d’indiquer d'éventuels traitements en cours (en particulier des antihypertenseurs,
les corticoïdes…).
(mmol/L ou mEq/L)
Attention, ces valeurs biologiques sont également susceptibles de varier en fonction des références du laboratoire en
charge de l'examen. Pour les autres électrolytes, les résultats doivent se situer entre :
0,75 et 1 mEq par litre pour le magnésium, chez l'homme, la femme et l'enfant.
22 et 30 mmol par litre pour les bicarbonates, chez l'homme, la femme et l'enfant.
Variations physiologiques
En fonction des résultats anormaux de certains ions, on pourra suspecter les problèmes suivants :
L’augmentation du taux de sodium est la conséquence d’une déshydratation par pertes digestives, diminution d’apport
hydrique, sudation, surcharge de sodium…
Diabète insipide
Le taux de sodium est bas en cas de déficit d'apport de sodium avec des pertes digestives et rénales ou en cas
d’augmentation de la quantité d'eau (hyperhydratation) lors d'une insuffisance cardiaque, rénale, ou
hépatique, œdème.
16 Biochimie Appliquée
Hypo-osmolarité plasmatique :
Diurétiques
Insuffisances surrénaliennes
Rétentions d'eau par insuffisance cardiaque, cirrhose ascitique, syndrome néphrotique, insuffisance rénale, sécrétion
inappropriée d’ADH
Une augmentation du taux de potassium intervient en cas de supplémentation en potassium, ou en lien avec des
médicaments du type antihypertenseurs, anti-inflammatoires, etc.
Excès d’apport ou défaut d’élimination rénale : insuffisance rénale, acidose tubulaire de l'hypocorticisme, inhibiteurs de
l’enzyme de conversion
Déficit en potassium par apport insuffisant ou par pertes urinaire ou par diarrhées, vomissements, laxatifs
En cas de déshydratation excessive par sudation, pertes digestives ou hypoparathyroïdie. Le taux de chlore peut
augmenter.
Tubulopathies
En cas de pertes digestives (diarrhée) et rénales, d’une augmentation de la quantité d’eau ou d’une transpiration
excessive, le taux de chlore peut diminuer.
Concernant le calcium très important dans la formation des os et la transmission de l’influx nerveux, un faible taux
(hypocalcémie) peut être dû à un défaut d’absorption au niveau intestinal, une carence en vitamine D, une insuffisance
rénale une hypoparathyroïdie, un cancer médullaire de la thyroïde. A l’inverse, une hypercalcémie peut être due à une
hyperparathyroïdie, une ostéoporose, la ménopause, une acromégalie, une intoxication par la vitamine D.
Concernant le magnésium impliqué dans de nombreuses réactions enzymatiques, une diminution peut venir d’une
mauvaise alimentation, de problèmes digestifs ou de médicaments diurétiques. Les causes d’une augmentation sont une
insuffisance rénale ou une supplémentation à base de magnésium.
Les taux de bicarbonates peuvent être réduits en cas d’acidoses métaboliques, d’acidose lactiques, d’insuffisance rénale
ou hépatiques sévères. Les élévations sont dues à des insuffisances respiratoires chroniques ou des alcaloses
métaboliques par vomissements répétés ou diarrhées.
On l’a vu, les variations des taux sanguins des différents ions renseignent sur l’état d’hydratation mais également sur le
bon fonctionnement du rein, du système digestif et respiratoire. Des déséquilibres peuvent être rencontrés dans
différentes maladies. L’utilité de cet examen est donc évidente mais il apparaît difficile de pouvoir en tirer un réel
diagnostic seul. Seul votre médecin pourra les interpréter et vous donner un diagnostic ou vous demander des examens
complémentaires.
L'Analyse de l'amylase
Définition de l'amylase
L’amylase est une enzyme produite les glandes salivaires et les glandes pancréatiques, et éliminée dans les urines.
L’amylase est une saccharidase, c’est-à-dire que cette enzyme brise les polysaccharides (des sucres).
La fonction principale de l’amylase est ainsi d’aider à digérer les glucides provenant de la nourriture ingérée. Elle joue
notamment un rôle prépondérant dans la dégradation de l’amidon, constitué de glucides.
Si le médecin soupçonne une atteinte du pancréas ou des glandes salivaires, alors il peut prescrire une analyse du taux
d’amylase.
L’examen de l’amylase
L’analyse de l’amylase peut se réaliser dans le sang mais aussi dans l’urine.
Le personnel médical en charge de l’examen prélève du sang veineux, généralement au niveau du pli du coude. Il est
conseillé d’éviter de boire de l’alcool avant l’examen. Le médecin peut aussi vous demander de modifier la posologie ou
même de cesser de prendre certains médicaments susceptibles d’affecter la quantité d’amylase dans le sang (comme
l’aspirine, les pilules contraceptives, le opiacés ou encore certains diurétiques).
En ce qui concerne le dosage urinaire, il est recommandé de le faire le matin. Pour cela il suffit d’uriner dans un récipient
prévu à cet effet que vous aura fourni le personnel médical.
La valeur normale du taux d’amylase se situe entre 10 et 45 UI/l dans le sang (Unités Internationales par litre) et 10-
150 UI/l dans les urines.
Notons que les variations de l’amylase urinaire suivent celles de l’amylase sanguine, avec un décalage de 8 heures
environ.
Le taux d’amylase peut être plus élevé que la valeur normale en cas de :
atteinte du pancréas : pancréatite aiguë ou chronique, kyste du pancréas, cancer du pancréas, etc.
douleurs abdominales : ulcère perforé, inflammation de la vésicule biliaire (cholécystite), péritonite, etc.
présence de macroamylase dans le sang (macroamylasémie), c’est-à-dire un assemblage anomal de l’amylase à
d’autres protéines
affection des glandes salivaires : oreillons, tumeur des glandes salivaires, alcoolisme chronique
17-cétostéroïdes
Les 17-cétostéroïdes possèdent 19 atomes de carbone et une fonction cétone en position 17. Ils proviennent
principalement du catabolisme des androgènes. Le dosage des 17-cétostéroïdes totaux urinaires et leur séparation
chromatographique entrent dans le cadre de l'exploration endocrinienne de la corticosurrénale et des gonades. Leur
concentration diminue dans l'insuffisance surrénalienne et augmente dans les hypercorticismes. L'intérêt principal
réside dans l'exploration des hyperandrogénies chez la femme.
. Le dosage des 17-cétostéroïdes s’effectue sur un échantillon des urines de 24 heures. Les 17-cétostéroïdes étant
éliminés sous forme de glucuro- La réaction de Zimmerman permet la quantification des 17- cétostéroïdes après un
étalonnage réalisé avec la DHEA. Les valeurs usuelles des 17-cétostéroïdes totaux et individuellement après
chromatographie.
Techniques de dosage
2-L'ÉVOLUTION DES TECHNIQUES DE DOSAGES : CAS DES HORMONES STÉROÏDES
A la fin des années 60, les dosages radioimmunologiques (RIA) sont apparus, méthodes simples, sensibles et
spécifiques. Par ailleurs, les techniques de séparation ont également progressé avec l'apparition de
la chromatographie liquide à haute performance (HPLC). Plus récemment, il a été proposé de supprimer l'emploi
des isotopes et de les remplacer en ayant recours à des enzymes. Ceci présente l'avantage de la sécurité face aux
rayonnements, mais en fait les substrats chromogènes sont souvent des molécules relativement toxiques, voire
cancérigènes, et dans certains cas (pas tous) le problème de sécurité a été déplacé, mais pas supprimé.
D'autres protéines possédant une forte affinité pour les stéroïdes - récepteurs ou protéines de transport du
plasma ont également été utilisées à la façon des anticorps (par exemple pour du RRA - radioreceptor assay).
Les stéroïdes hydroxylés en 17 du noyau stérol, retrouvés dans les urines et identifiables par la réaction de Porter et
Silber, comprennent divers catabolites urinaires de la cortisone, du cortisol et de son précurseur, le désoxycortisol. Ces
catabolites représentant entre 30 et 50 % des hormones produites, leur dosage permet de se faire une idée de la
fonction surrénale.
Intérêt Clinique
Stéroïde intermédiaire dans la biosynthèse des glucocorticoïdes et des androgènes,elle provient de la progestérone
et/ou des la 17 OH-prégnénolone. Elle est métabolisée en delta-4-androsténédione (voie des androgènes) ou en 11-
désoxycortisol (voie des glucocorticoïdes). Le catabolite urinaire est le prégnanetriol. L'intérêt de son dosage réside dans
l'exploration des hyperandrogénies liées à un déficit enzymatique surrénalien en 21-hydroxylase.Rythme circadien
Précautions de prélèvement
Recueillir les urines de 24 heures sur 2 mL de Merseptyl. Réaliser simultanément un dosage de la créatinine urinaire afin
de contrôler la validité du recueil.
Valeurs usuelles
Facteurs de conversion :
mg ×2,76 = μmol ;
μmol ×0,36 = mg.
Clinique
Une élévation franche non freinable par le test à la dexaméthasone faible (2 mg de dexaméthasone pendant 2 jours)
traduit un hypercortisolisme.
Une élévation modérée peut s’observer chez l’obèse car l’élimination des 17-OHCS est fonction du poids corporel. Elle
n’a pas de signification pathologique.
Remarque
Ce dosage tend à être supplanté par ceux du cortisol plasmatique et du cortisol libre urinaire.
Définition de l'apolipoprotéine
Les apolipoprotéines (ou apoprotéines) sont des protéines fabriquées par le foie qui sont impliquées dans le transport
des lipides (cholestérol, triglycérides, phospholipides) dans le sang. En effet, les lipides sont insolubles dans le sérum et
ne peuvent y circuler qu’en association avec des lipoprotéines (des sortes de « vésicules » ou micelles). Ces lipoprotéines
possèdent une partie protéique : les apolipoprotéines.
Celles-ci sont composées de plusieurs protéines assemblées, et il en existe une grande variété : au total, dix classes et
sous-classes sont répertoriées.
Le dosage sanguin concerne surtout les apolipoprotéines B (qui sont associées au cholestérol LDL) et les
apolipoprotéines A1 (cholestérol HDL).
Le dosage des apolipoprotéines est parfois utilisé en complément du bilan lipidique, c’est-à-dire de la mesure du taux de
cholestérol et de lipides sanguins.
Il contribue à évaluer le risque cardiovasculaire d’un individu : celui-ci augmente lorsque le taux d'apolipoprotéine A1
diminue et que le taux d'apolipoprotéine B augmente.
- le dosage de l’apolipoprotéine A1 est à réaliser lorsque la concentration de cholestérol-HDL est inférieure à 0,35 g/l ou
supérieure à 0,80 g/L
21 Biochimie Appliquée
- le dosage de l’apolipoprotéine B est à réaliser lorsque la concentration de triglycérides est supérieure à 3,4 g/
L’examen sanguin consiste en un prélèvement de sang veineux, en général au niveau du pli du coude. Le prélèvement
est effectué à jeun. Le médecin pourra vous demander de cesser auparavant la prise de certains médicaments qui
peuvent modifier la concentration des apolipoprotéines dans le sang (notamment les corticoïdes, les diurétiques, les
bêtabloquants, etc.).
La concentration normale d’apolipoprotéine A1 (ou Apo A1) est comprise entre 1,10 à 1,80 g/l (grammes par litre), et
celle d’apolipoprotéine B (ou Apo B) est comprise entre 0,50 à 1,50 g/l. Ces valeurs usuelles varient toutefois d’un
laboratoire à l’autre et selon les sources.
Une baisse du taux sanguin d'Apo A1 (en-dessous de 1,1 ou 1,2 g/l) est un signe de risque d’athérosclérose, c’est-à-dire
de dépôt de « plaques » dans les vaisseaux susceptible de les boucher.
Son élévation, à l’inverse, est un signe de bonne élimination du cholestérol et donc de protection contre les maladies
cardiovasculaires.
Une élévation de la concentration de l'ApoB (taux supérieur à 1,3 g/l environ) traduit quant à elle une augmentation du
risque cardiovasculaire.
Bilirubine
bilirubine
La bilirubine est un pigment de couleur jaune présent dans la bile et en faible quantité dans le sang. Une accumulation
de bilirubine dans l’organisme se traduit par une jaunisse. Une bilirubine élevée peut être le signe d’une hépatite.
La bilirubine est un pigment de couleur jaune qui provient de la dégradation de l’hémoglobine. On la retrouve
principalement dans la bile. La bilirubine est produite par les cellules de la rate et de la moelle osseuse. Elle est
transportée par le sang jusqu’au foie où elle est transformée en pigments biliaires qui sont réabsorbés ou éliminés dans
les selles (elle est en partie éliminée dans les urines).
La bilirubine indirecte libre n’est pas soluble dans l’eau, donc toxique pour le cerveau. Elle risque de s'accumuler chez le
nouveau-né quand le foie n'est pas encore tout à fait mature : c'est l'ictère physiologique ( jaunisse) du nouveau-né. Elle
est absente des urines car elle n’est pas filtrée par les reins.
La bilirubine conjuguée directe est excrétée dans la bile, dégradée dans l’intestin grêle et le côlon et évacuée dans les
selles.
22 Biochimie Appliquée
La bilirubine totale
Le dosage de la bilirubine est prescrit en cas de jaunissement de la peau ou quand un dysfonctionnement du foie ou de
la vésicule biliaire est suspecté.
Comment se préparer :
Résultats normaux
Bilirubine totale
Variations physiologiques
23 Biochimie Appliquée
la prise de certains médicaments. La bilirubine augmente avec les diurétiques et la rifampicine. Elle diminue avec les
inducteurs enzymatiques (phénobarbital), le clofibrate, le fénofibrate et l’acide acétyl-salicylique.
Analyse du cholestérol
Définition du cholestérol
Le cholestérol est un corps gras indispensable au fonctionnement de l’organisme. Il entre notamment dans la
composition des membranes des cellules et sert, entre autres, de « matière première » à la synthèse de nombreuses
hormones (stéroïdes).
Cela étant, le cholestérol en excès peut être nuisible, car il a tendance à s’accumuler dans les vaisseaux sanguins et à
former des plaques dites d’athérosclérose qui peuvent, à terme, augmenter le risque cardiovasculaire.
Le cholestérol n’est pas soluble dans le sang : il doit donc y être transporté par des protéines, avec qui il forme des
complexes que l’on appelle lipoprotéines.
Des LDL (pour low-density lipoproteins) : le cholestérol-LDL est considéré comme le « mauvais» cholestérol. La raison ?
Les LDL amènent le cholestérol du foie vers le reste de l’organisme. Si le LDL-cholestérol est présent en trop grandes
quantités, il est associé à un risque cardiovasculaire accru.
Des HDL (pour high-density lipoproteins) : le cholestérol-HDL est souvent désigné comme le « bon » cholestérol. En
effet, les HDL ont pour fonction de « pomper » le cholestérol sanguin et de le transporter jusqu’au foie, où il est stocké.
Elles ont donc pour effet de diminuer le taux de cholestérol dans le sang, et un taux élevé de HDL est associé à un risque
cardiovasculaire plus faible.
Des VLDL (pour very low-density lipoproteins) : elles contribuent principalement à transporter un autre type de graisse,
les triglycérides.
24 Biochimie Appliquée
Le cholestérol sanguin provient de l’alimentation mais aussi de la synthèse dite endogène, au niveau du foie.
L’athérosclérose peut être détectée au cours d’un examen médical, en auscultant notamment le cou, l’aine ou
l’abdomen. Le médecin recherche un bruit de souffle traduisant le rétrécissement des artères. La prise du pouls permet
aussi d’évaluer l’importance de la diminution du débit sanguin.
La mesure du taux de cholestérol sanguin (cholestérolémie) est faite de façon routinière, notamment après 40 ans (ou
35 ans chez les hommes et 45 ans chez les femmes), dans le but de déceler une hypercholestérolémie et de faire un «
bilan lipidique ». Ce bilan doit être effectué une fois tous les 5 ans minimum après cet âge.
Chez une personne sous traitement hypocholestérolémiant, pour vérifier l’efficacité du traitement
En cas de symptômes suggérant la présence d’un taux élevé de cholestérol (nodules cutanés appelés xanthomes).
L’analyse du cholestérol fera le point sur le taux de cholestérol total, mais aussi sur le LDL-cholestérol, le HDL-cholestérol
et le rapport cholestérol total/HDL, qui permet d'évaluer le risque cardiovasculaire. Une mesure des triglycérides
sanguins est effectuée en même temps.
Le dosage du cholestérol s’effectue par prise de sang dans un laboratoire d’analyse médicale.
Le médecin vous donnera des indications sur la nécessité d’être à jeun ou non, de ne pas boire d’alcool avant le test et
de prendre (ou non) vos médicaments, si vous êtes sous traitement.
En fonction du résultat, le médecin pourra décider ou non d’instaurer un traitement dit « hypolipémiant » ou «
hypocholestérolémiant », afin de faire baisser le taux de graisses dans le sang, si celui-ci est trop élevé. On distingue :
Cela étant, les recommandations de traitement dépendent de l’âge du patient et des autres facteurs de risque
cardiovasculaire. Elles varient aussi légèrement selon les pays.
En général, un traitement (prise en charge diététique et/ou médicamenteuse) est instauré lorsque le LDL-cholestérol est
supérieur à 1,6 g/l (4,1 mmol/l) mais lorsque le risque cardiovasculaire combiné est très élevé (hypertension, diabète,
antécédents cardiovasculaires, etc.), le traitement peut débuter si le taux de LDL-cholestérol est supérieur à 1 g/l.
LE CHOLESTÉROL TOTAL
Sous le terme de cholestérol total, on inclut les taux de cholestérol HDL et LDL, ainsi qu’un cinquième du taux de
triglycérides. Ce taux est habituellement inférieur à 2 g/l.
LE CHOLESTÉROL LDL
Egalement appelé mauvais cholestérol. Dans le sang, la grande majorité du cholestérol total est composée de
cholestérol LDL. Chez un patient, le taux de cholestérol LDL souhaitable est déterminé par le médecin en fonction de la
présence de facteurs de risque cardiovasculaire. En l’absence de facteur de risque, un taux de cholestérol LDL est
considéré comme normal lorsqu’il est inférieur à 1,6 g/l. Si le patient présente un ou plusieurs facteurs de risque (par
exemple, un homme de plus de 50 ans), cette valeur limite est de 1,3 g/l. Au-delà, des mesures thérapeutiques doivent
être prises.
LE CHOLESTÉROL HDL
Egalement appelé bon cholestérol, son rôle est de capter le cholestérol en excès dans le sang et de le conduire au foie
pour qu’il soit éliminé avec la bile. Le taux de cholestérol HDL est considéré trop faible lorsqu’il est inférieur à 0,35 g/l.
Un taux élevé de cholestérol HDL (plus de 0,60 g/l) protège des maladies cardiovasculaires et annule un facteur de
risque cardiovasculaire. Ainsi, un homme de 50 ans (un facteur de risque) qui présente un taux de cholestérol LDL de 1,5
g/l et un taux de cholestérol HDL de 0,65 g/l ne sera pas considéré comme nécessitant une prise en charge médicale.
LES TRIGLYCÉRIDES
Les triglycérides constituent l’essentiel des graisses du sang qui ne se trouvent pas sous forme de cholestérol. Le taux de
triglycérides augmente après un repas riche et bien arrosé, lors d'une maladie du foie ou après la prise de certains
médicaments. Le lien entre un taux élevé de triglycérides (plus de 1,5 g/l) et le risque de maladie cardiovasculaire n’a
pas été clairement établi.
26 Biochimie Appliquée
LE RAPPORT CT/HDL
En divisant le taux de cholestérol total (CT) par le taux de cholestérol HDL, on obtient le rapport CT/HDL qui permet
d’évaluer le risque de maladie cardiovasculaire. Ce rapport est moins utilisé aujourd'hui.
Le bilan lipidique est considéré comme normal chez une personne sans facteur de risque si :
les triglycérides < 1,50 g/l (1,7 mmol/l) et, le bilan lipidique est considéré comme normal. Il n'est alors pas nécessaire de
répéter ce bilan.
Au contraire, si les triglycérides sont supérieures à 4 g/L (4,6 mmol/L), quelque soit le niveau de cholestérol total, il s’agit
d’une hypertriglycéridémie.
L’hypertriglycéridémie peut être mineure (<4g/L), modérée (<10g/L), ou majeure. En cas d’hypertriglycéridémie
majeure, il existe un risque de pancréatite.
syndrome métabolique (obésité abdominale, hypertension artérielle, glycémies à jeun élevées, baisse du HDL-
cholestérol)
Prise de certains médicaments (corticoïdes, interféron, tamoxifène, diurétiques thiazidiques, bétabloquants, certains
antipsychotiques, etc.)
Les traitements dits « hypolipémiants », comme les statines ou les fibrates, permettent de réguler la lipidémie et
d’abaisser le taux de cholestérol et de triglycérides dans le sang. Seul le médecin pourra déterminer si un tel traitement
est nécessaire.
Fer sérique
Le fer est un constituant indispensable de l’hémoglobine, qui permet aux globules rouges de transporter l’oxygène dans
l’organisme. Le statut en fer peut être évalué par plusieurs examens dont la concentration en fer sérique. Le point sur la
préparation, l'analyse et l'interprétation de vos résultats.
27 Biochimie Appliquée
Le fer est un constituant de l’ hémoglobine à l’intérieur des globules rouges, qui sert à approvisionner les différents
organes en oxygène.
Il est également présent au sein de la myoglobine, qui est une forme de réserve d’oxygène dans les muscles.
Il entre dans la structure de nombreuses enzymes, qui interviennent dans des réactions métaboliques essentielles, par
exemple, la synthèse d’ ADN ou la production des catécholamines ( dopamine, noradrénaline).
Le corps d’un homme adulte en renferme environ 4 g et celui d’une femme 2,5 g. On considère que 70 % du fer de
l’organisme est lié à l’hémoglobine, le reste est fixé à des protéines de transport (ferritine ou transferrine) ou stockée
dans certains tissus (notamment le foie et la moelle osseuse pour fabriquer de nouveaux globules rouges).
Le fer provient essentiellement de l’alimentation (foie, viande, œufs, poissons, légumes verts…). Les besoins en fer sont
particulièrement importants chez la femme enceinte, pour faire face à l’augmentation du volume sanguin, ainsi qu’au
développement des tissus du fœtus et du placenta. Ils sont également élevés pendant la croissance (durant la 1ère
année de vie, la quantité de fer corporel est multipliée par deux).
Des concentrations faibles en fer peuvent conduire à une anémie, lorsque l’organisme n’a pas assez de globules rouges.
A l’inverse, certains troubles peuvent entraîner une accumulation de fer et entraîner ainsi des dommages au niveau du
foie, du cœur et du pancréas.
Le fer est un élément qui intervient dans la composition de l'hémoglobine (pigment du sang) et dans de nombreuses
réactions métaboliques. Une diminution de la concentration en fer est recherchée lorsque l'on suspecte une anémie
ferriprive (on parle de carence martiale) ou une anémie inflammatoire.
Le bilan martial vise à apprécier le taux de fer dans l’organisme mais également la manière dont il est métabolisé
(assimilé par l’organisme). Ce bilan repose sur des dosages qui permettent d’évaluer la quantité de fer dans la circulation
sanguine mais aussi de mesurer l’état des réserves ferriques ainsi que les éventuels mécanismes de compensation mis
en place par l’organisme en cas de carence.
Cet examen permet ainsi de rechercher une carence en fer, une anémie liée à une carence en fer et plus rarement un
excès de fer (hémochromatose). Il permet également de vérifier l’état nutritionnel d’un patient. Enfin, il peut être utile
pour évaluer l’efficacité de traitements par sels de fer en cas de carence ou de traitements déplétifs en cas de surcharge.
Le statut en fer repose ainsi sur plusieurs examens qui ne sont pas toujours réalisés ensemble.
28 Biochimie Appliquée
La capacité totale de fixation du fer (TIBC) qui mesure la quantité de fer transportée dans le sang par la transferrine. La
transferrine est une protéine dont le rôle est de transporter le fer depuis le tube digestif vers les cellules qui en ont
besoin. La transferrine est produite en fonction des besoins en fer, elle augmente lorsque les concentrations en fer sont
basses et vice versa ;
Tous ces examens sont souvent prescrits ensemble, et permettent de mieux évaluer le métabolisme du fer. D’autres
examens peuvent éventuellement être associés : un hémogramme ou numération de la formule saguine (NFS), la
protoporphyrine-Zinc (ZPP) qui augmente en cas de carence en fer, l’examen du gène HFE (pour le diagnostic d’une
hémochromatose).
Les examens sont basés sur un prélèvement de sang veineux (en général au pli du coude), avec garrot enlevé le plus
rapidement possible. Le tube de prélèvement peut éventuellement contenir un anticoagulant.
Le prélèvement sera réalisé de préférence le matin (période de la journée durant laquelle le fer est le plus élevé) mais il
n'est pas indispensable d'être à jeun. Il est demandé d’indiquer d'éventuels traitements en cours. Cet examen est
rarement réalisé seul.
Résultats normaux
Le taux de fer dans le sang est normalement compris entre 60 et 170 μg/dl (microgrammes par décilitre) chez les
hommes et entre 50 et 160 μg/dl chez les femmes.
Variations physiologiques
Interprétation
Le taux de fer peut varier énormément chez une même personne au cours de la journée (de 30 à 40 %). Ainsi, on associe
cet examen au dosage de la transferrine et le calcul du coefficient de saturation de la transferrine.
Trop de fer peut conduire à un effet délétère sur un certain nombre d'organes incluant le coeur, le foie, le pancréas et
les articulations.
29 Biochimie Appliquée
Diagnostics possibles
Hémochromatose primitive (rare) : maladie héréditaire avec absorption intestinale du fer augmentée ;
Thalassémies ;
Anémie de Biermer ;
Insuffisance médullaire ;
Anémie sidéroblastique ;
Saturnisme.
Interprétation
Un niveau beau de fer sérique peut être associé une perte abondante de fer, une consommation plus importante de fer
ou un apport insuffisant de cet oligo-élément.
Diagnostics possibles
Malabsorptions, gastrectomies
Pertes sous forme d'hémorragies : menstruations abondantes, ulcère gastro-intestinal, cancer intestinal, gastrique,
colique, utérin, hémorroïdes, hémorragies intra-viscérales, hernie hiatale, ankylostomiase (parasitose)
Enfin, il est important de souligner que ce dosage de fer sérique effectué isolément n’a pas d’intérêt médical. Il est
souvent associé à d’autres : capacité totale de fixation du fer (TIBC), la ferritine sérique…
La carence en fer se traduit par une anémie, accompagnée d'une réduction de la capacité physique et intellectuelle,
d'une diminution de la résistance aux infections, et pendant la grossesse d'un risque augmenté de petit poids de
naissance, de morbidité et de mortalité chez le nouveau-né. Les meilleures sources de fer se trouvent dans les viandes
rouges, les abats, le boudin noir, les poissons gras, les fruits de mer… Le fer d’origine animale est mieux absorbé que le
fer d’origine végétale (lentilles, haricots blancs, tofu, pommes de terre…). Découvrez les aliments les plus riches en fer.
30 Biochimie Appliquée
En cas d’anémie authentifiée, le médecin peut prescrire du fer à dose thérapeutique sous forme de comprimés (comme
le Tardyféron ® B9). En cas de grossesse carence, des piqûres de fer peuvent être effectuées à l’hôpital.
La glycémie désigne le taux de glucose contenu dans le sang. Rappelons que le glucose est le principal sucre de
l’organisme. Il provient de l’alimentation et est la principale source d’énergie pour les cellules.
Une partie du glucose sanguin est utilisé pour produire de l’énergie tandis que le reste est stocké sous forme de
glycogène, prêt à être mobilisé en cas de besoin.
La concentration de glucose dans le sang est régulée par des hormones pancréatiques :
l’insuline, qui est naturellement produite en réponse à une élévation du taux de sucre dans le sang et qui favorise son
absorption dans les cellules ;
le glucagon, qui a le rôle inverse. Sécrété en réponse à une baisse du taux de glucose dans le sang, il favorise sa
libération depuis les cellules.
Ce contrôle hormonal permet normalement de maintenir une glycémie normale. Mais dans certains cas, le taux de sucre
dans le sang peut être supérieur ou inférieur aux valeurs de référence et être de ce fait à l’origine de divers troubles.
La glycémie varie automatiquement avec l’alimentation. Classiquement, le taux de glucose dans le sang augmente lors
du repas pour diminuer petit à petit et retrouver une valeur normale quand les mécanismes de régulation se sont mis en
place.
Les aliments possèdent un index (ou indice) glycémique, qui fait référence à la vitesse dont leur sucre atteint le sang une
fois ingéré. Par exemple, les flocons d’avoine et les haricots verts ont un index glycémique faible, tandis que celui du
pain blanc ou des bananes est élevé.
La valeur normale de la glycémie chez une personne à jeun est comprise entre 0,7 et 1,1 g/l.
Une glycémie trop élevée, on parle alors d’hyperglycémie, peut être le signe de :
une hyperthyroïdie (la glande thyroïde sécrète dans ce cas trop d’hormones thyroïdiennes) ;
31 Biochimie Appliquée
ou encore un stress, causé par un traumatisme, un accident vasculaire cérébral ou encore une intervention chirurgicale.
Au contraire, une glycémie trop basse, on parle d’une hypoglycémie, peut être le signe de :
une dénutrition ;
une hypothyroïdie (la glande thyroïde sécrète dans ce cas trop peu d’hormones thyroïdiennes).
Le dosage de la glycémie s’effectue par prise de sang veineux (en général dans le pli du coude), dans un laboratoire
d’analyse médicale.
Le patient doit se trouver à jeun depuis au moins 8 à 12 heures. Le médecin donnera des précisions supplémentaires
quant à a prise ou pas des médicaments pour les patients sous traitement.
Notons que le médecin peut aussi demander une épreuve d’hyperglycémie par voie orale. Il s’agit d’analyser la glycémie
2 heures après avoir bu une solution sucrée, pour voir comment l’organisme parvient ou pas à réguler la concentration
sanguine de glucose.
Privilégier une alimentation équilibrée et pratiquer un exercice physique régulier peuvent contribuer à réguler la
glycémie.
On trouve plus d’une centaine de protéines différentes en circulation dans le sang, l’albumine représentant toutefois
60% d’entre elles.
32 Biochimie Appliquée
Outre un rôle de transport de nombreuses substances (hormones, lipides, etc.), les protéines du sang interviennent dans
la coagulation, l’immunité, le maintien de la pression sanguine, et
Il est possible d’effectuer un dosage des protéines sériques totales, qui renseigne notamment sur le fonctionnement de
nombreux organes.
C’est un examen très courant qui permet d’évaluer la fonction de certains organes (le foie, les reins) et de mettre en
évidence certaines anomalies (syndrome inflammatoire, maladies auto-immunes, lymphomes, etc.).
Syndrome inflammatoire
Troubles hépatiques
Insuffisance rénale
Ce dosage est généralement effectué en même temps que d’autres examens de base, comme la numération formule
sanguine ou la vitesse de sédimentation. En effet, le taux de protéines dans le sang (protidémie) ne dépend pas
uniquement des protéines, mais aussi du volume sanguin (la dilution peut être plus ou moins grande).
Principe d’électrophorèse
L’électrophorèse est une technique séparative. Elle est utilisée le plus souvent dans un but analytique mais
également parfois pour purifier des molécules solubles. Elle n’est donc pas adaptée à la séparation des lipides.
Le principe consiste à soumettre un mélange de molécules à un champ électrique ce qui entraîne la migration
des molécules chargées. En fonction de différents paramètres (charge, masse, forme, nature du support,
conditions physico-chimiques) la vitesse de migration va être variable, ce qui permet la séparation des
différentes molécules.
A partir de ce principe général, il existe plusieurs variantes de cette technique adaptées à différentes
situations.
Les différents types d’électrophorèses
33 Biochimie Appliquée
Le choix du support est dicté par la nature des molécules à séparer et selon le support on distingue deux types
d’électrophorèse :
L’électrophorèse libre, est réalisée dans un tube en U de section carrée (ceci afin de pouvoir réaliser des
mesures optiques au travers du tube, comme avec une cuve de spectrophotomètre) : la séparation n'est pas
totale, mais les frontières qui se forment sont mises en évidence par des méthodes optiques (absorption UV,
indice de réfraction, fluorescence...). Cette méthode est utilisée en recherche pour mesurer la,mobilité
électrophorétique et pour vérifier la pureté des protéines.
cette technique d'électrophorèse est surtout destinée à séparer des molécules de petite taille, dont les acides
aminés. Des phénomènes d'interférence liés à la charge des acides aminés et de la cellulose du papier
interviennent de façon notable. Une goutte de solution contenant l'échantillon à analyser est déposée sur une
bande de papier, puis séchée. La bande de papier est humidifiée avec un tampon convenablement choisi, puis
les deux extrémités de la bande sont plongées dans deux réservoirs contenant le tampon. Chaque réservoir
est connecté à une électrode. Un champ électrique continu est appliqué, et les acides aminés se déplacent en
fonction de leur charge nette. En fin d'électrophorèse, la bande de papier est séchée puis les acides aminés
sont révélés par une réaction colorimétrique
b-Électrophorèse sur acétate de cellulose :
L'électrophorèse se fait dans des conditions proches de celles de l'électrophorèse sur papier. Les bandes
d'acétate de cellulose sont fragiles, mais elles limitent la diffusion des molécules à séparer. La révélation des
protéines se fait également par une réaction colorimétrique (rouge de ponceau par exemple). Cette technique,
peu résolutive, permet de séparer grossièrement des groupes de protéines. Elle est peu coûteuse et permet
une analyse rapide des protéines sériques.
c-Électrophorèse sur gel d’amidon :
L'électrophorèse sur gel d'amidon est particulièrement utile l'analyse et la séparation des isoenzymes. Le
principe de la technique repose sur une séparation électrophorétiques des protéines sur une matrice poreuse
composée d'un gel d'amidon, de pH précis. Les enzymes présentes sont détectées en incubant le gel dans une
solution contenant un substrat spécifique de l'enzyme donnant lieu à un produit coloré. Les profils obtenus
sont désignés sous le nom de zymogrammes.
d-Électrophorèse sur gel
Sous l'action d'un champ électrique E, une protéine se déplace avec une vitesse(v) proportionnelle aux
champs:
V = μ E, avec μ appelée « mobilité électro phorétique »
U₌V/E
μ en cm2 / v en cm.s-1 /et E en volt.cm-1
Le champ électrique (E) crée entre 2 électrodes, exerce une force, F, sur une protéine que l'on suppose
sphérique et de charge q; Les forces de frottement, F', dues à la viscosité (êta) vont s'opposer à la migration de
la protéine et la freiner; Il arrive un moment où ces deux forces s'équilibrent, et la particule se déplace alors à
vitesse constante; on peut alors écrire : F₌Q*E
d.1. Électrophorèse sur gel d’agarose :
35 Biochimie Appliquée
L’électrophorèse sur gel d'agarose est une méthode utilisée en biochimie et en biologie moléculaire :
• Soit à des fins analytiques: pour séparer et identifier des fragments d'ADN, pour déterminer leur taille, pour
en estimer la quantité,
• Soit à des fins préparatoires, pour purifier un fragment d'ADN de taille connue. La taille des fragments qu'il
est possible de séparer est comprise entre 0,2 et 50 kb.
Les fragments d'ADN sont facilement détectés sur le gel grâce à un colorant fluorescent, le bromure
d'éthidium (BEI). On peut ainsi visualiser en lumière UV des quantités très faibles
d'ADN (de l'ordre de 5-10 ng).
L'électrophorèse en gel d'agarose est donc une technique très sensible; elle est de plus rapide et simple à
mettre en œuvre.
L'agarose est un polyoside hautement purifié extrait de l'agar. Ce polymère linéaire est constitué de la
répétition d'un motif de type diholoside.
L'agarose est une poudre blanche qui se dissout dans l'eau à ébullition. La solution d'agarose reste à l'état
liquide tant que la température est supérieure à 40-45 °C (surfusion) Quand la température devient inférieure
à 40°C, la solution se solidifie en un gel stable qui ne fond pas tant que la température reste inférieure à 100
°C.
D’une manière générale, l’agarose forme des gels dont la réticulation est assez faible, permettant la séparation
de molécules de très hautes masses moléculaires. Ils sont principalement utilisés pour séparer des molécules
d’ADN ou d’ARN. Les molécules de plus petites tailles se déplacent plus rapidement et migreront plus loin que
les molécules de tailles supérieures.
d.2. Sur gel de polyacrylamide
d.2.1. L’électrophorèse en conditions non dénaturantes
Cette technique aussi appelé PAGE (pour PolyAcrylamide Gel Electrophoresis) est très utilisée en
immunologie,dans l'étude des protéines et également utilisée pour le séquençage de l'ADN. Le gel de
polyacrylamide est constitué d'acrylamide (extrêmement neurotoxique par ingestion ou contact avec la peau)
qui est l'unité de base et de bisacrylamide qui est l'agent portant. En faisant varier les taux de ces 2 substances
on obtient différents maillages et donc différentes densités de gel.
La polymérisation est réalisée grâce à l'ajout de 2 réactifs: le TEMED (N,N,N',N' tetraméthyl-èthylènediamine)
et l'ammonium persulfate qui deviennent des anions hyperactifs en présence de lumière.
Plus que le pourcentage d’acrylamide est élevé, plus que la densité des chaînes est élevée et les mailles du
réseau sont serrées. Par conséquence, plus le pourcentage d’acrylamide est élevé, moins les molécules
volumineuses peuvent migrer. Donc, plus que la masse moléculaire du composé est élevée, plus que la
migration est lente.
• Avant que le mélange réactionnel n’ait durci, il est coulé dans un récipient formé par deux plaques de verres
et polymérisera en une couche mince de gel de quelques Millimètres.
• Les échantillons sont déposés dans des puits préformés au sommet du gel.
36 Biochimie Appliquée
• Le tampon est le même dans les réservoirs du haut et du bas (pH ~9 pour que toutes les protéines aient une
charge négative).
• Un courant continu de 100 à 200 volts parcourt le gel pendant la durée de migration
• après migration, le gel est retiré et les bandes de protéine sont visualisées
Les protéines migreront vers l’anode (+) selon leur ratio charge/masse
d.2.2. L’électrophorèse en conditions dénaturantes
Une variante de cette technique consiste à utiliser du SDS (Sodium Dodécylsulfate) qui est un détergent
anionique fort. Il a la propriété de défaire la structure spatiale en se fixant sur les protéines et de les charger
de la même façon permettant ainsi de les séparer uniquement en fonction de leur masse moléculaire.
Les protéines sont dites dénaturées: elles ont perdu leur structure tridimensionnelle native.
Avant de procéder à la dénaturation des protéines avec du SDS, on utilise un agent réducteur, le β-
mercaptoéthanol qui réduit les ponts disulfures des protéines les rendant ainsi sous forme monomérique. La
forte charge négative globale apportée par le SDS masque la charge intrinsèque des protéines Par
conséquence le rapport charge/masse sera le même pour toutes les protéines de même masse et la
séparation électrophorétique du gel avec du SDS dépendra uniquement du phénomène de gel-filtration par les
pores du gel.
Cette méthode donne la meilleure résolution et les bandes sont les plus résolues de toutes les méthodes
d’analyse- en utilisant des marqueurs de poids moléculaires connus.
- cette méthode possède deux grands avantages par rapport à l’électrophorèse ordinaire :
• l’utilisation de SDS dissous les agrégats et les particules insolubles qui peuvent causer des problèmes en
bloquant les pores du gel
• la mobilité électrophorétique possède une relation directe avec le poids moléculaire
d.3.Visualisation des protéines dans les gels
Une fois que la migration des protéines dans le gel est terminée, il faut visualiser les bandes
obtenues par les protéines
- les différentes approches sont:
• la coloration avec le bleu de Coomassie brillant
• la coloration au nitrate d’argent.
• Le bleu noir naphtol.
- une approche plus spécifique consiste à détecter la protéine d’intérêt avec un Exemple de gel après
coloration au bleu de Coomassie
e.1.Electrophorèse bidimensionnelle
Lorsqu'il est existé des bandes protéiques très proches, on a un chevauchement. Par les méthodes
unidimensionnelles la résolution et bon pour moins de 50 protéines. Grâce à l'électrophorèse
37 Biochimie Appliquée
bidimensionnelle, on combine deux modes de séparation différents. La résolution peut être appliquée pour
plus de 1000 protéines différentes.
• DIMENSION 1
Séparation des protéines en fonction de la charge par Focalisation Isoélectrique (FIE). La migration est
effectuée dans un gradient de pH, chaque molécule migre jusqu'à l’endroit ou le pH est égal à son pHi. On
utilise un gel de forte porosité (polyacrylamide ou agarose), pour que la taille n’influence pas la migration. Le
gradient de pH est généré par des ampholytes, molécules amphotères de synthèse introduites dans le gel au
momoent de sa fabrication : on utilise un mélange de telles molécules, possédant des pHi dans une certaine
gamme (gamme large ex :3-9, ou plus ou moins étroite ex : 4-5 ou 5-6.5)
On réalise une électrophorèse dans un tube étroit de gel polyacrylamide où un gradient de Ph est établi. On
soumet alors à un fort courant électrique
Les protéines migrent vers la position du gradient = pHi et s’y immobilisent.
• DIMENSION 2
Séparation en fonction de la taille des protéines : SDS-PAGE Le gel étroit de protéines séparées par FIE est
soumis à une SDS-PAGE dans une direction perpendiculaire.
L’électrophorèse des protéines sériques permet la séparation des protéines du sang, sous l’influence d’un champ
électrique. Elle permet de mettre en évidence des protéines anormales et de détecter une augmentation ou une
baisse anormales de protéines dans le sang. L’augmentation de certaines protéines peut indiquer un syndrome
inflammatoire.
Qu’est-ce que l’électrophorèse des protéines sériques ?
Les protéines sériques sont des protéines contenues dans le sérum ou le plasma sanguin. Les protéines sériques jouent
différentes fonctions de transport et de défense de l'organisme. L’électrophorèse des protéines sériques est un examen
qui consiste à séparer les protéines circulant dans le sang grâce à un champ électrique. Cette séparation va permettre de
les identifier et de les quantifier.
L’électrophorèse met en évidence cinq ou six fractions protéiques : l' albumine, l' α1 globuline, l'α2 globuline, les β-
globulines (1 et 2) et les γ -globulines.
Cet examen est prescrit en cas de suspicion de syndrome inflammatoire, d’une infection aiguë ou chronique, d’un
problème hépatique ou rénal ou d’une maladie autoimmune.
L’électrophorèse des protéines sériques est réalisée grâce à un prélèvement sanguin, en général au pli du coude. Le
sérum est ensuite déposé sur acétate de cellulose ou sur gel d’agarose. Les protéines migrent sous l’influence d’un
champ électrique de la cathode vers l’anode. Après coloration, les fractions protéiques sont mesurées par
densitométrie.
38 Biochimie Appliquée
Comment se préparer :
Il est préférable, mais pas indispensable, de faire cet examen à jeun. A savoir que la plupart des laboratoires demandent
au patient de venir à jeun.
Résultats normaux
Nom % g/l
Albumine 55 - 65 % 36 - 50 g /l
α1 -globulines 1-4% 1 - 5 g /l
α2 -globulines 6 - 10 % 4 - 8 g/l
β-globulines 8 - 14 % 5 - 12 g /l
γ -globulines 12 - 20 % 8 - 16 g /l
Variations physiologiques
Chez l'enfant, les γ-globulines sont plus basses. On atteint les valeurs adultes à l'âge de 2 ans.
Un taux d’ albumine bas peut être lié à une diminution de synthèse ou à une augmentation des pertes dans les cas de :
malnutrition ;
cirrhose hépatique ;
syndrome néphrotique (associé à une augmentation des α2 et β-globulines, et à une augmentation des γ –globulines) ;
d’une déshydratation ;
de dénutrition ;
39 Biochimie Appliquée
d’ insuffisance hépatocellulaire ;
de fuite protéique.
une dénutrition ;
syndrome néphrotique ;
maladie inflammatoire.
d’insuffisance hépatique ;
de dénutrition ;
de fuite urinaire ;
de fuite digestive ;
de transfusions répétées.
de cirrhose ;
40 Biochimie Appliquée
de carence en fer ;
de traitement oestroprogestatif.
d’un cancer ;
Les lipoprotéines plasmatiques sont séparées par leur charge suite à une électrophorèse sur gel d'agarose ou acétate de
cellulose. N(J) : Normal à jeun (HDL, VLDL et LDL) ; N(PP) : Normal post prandial (HDL, VLDL, LDL)
RÉSULTATS
Normaux : l'électrophorèse sur gel d'agarose met en évidence 3 bandes principales. La plus éloignée du dépôt est la
bande des HDL. La plus proche et la plus intense est la bande des ß-lipoprotéines qui sont les LDL. Entre les 2, se trouve
la bande des pré-ß-lipoprotéines faiblement colorée, ce sont les VLDL.
Note
La clairance de l'urée mesure le rapport entre le débit d'élimination de l'urée par les reins (à travers l'urine) et sa
concentration dans le sang. L'urée étant éliminée uniquement par filtration rénale, la mesure de sa clairance permet
d'évaluer la vitesse de filtration des reins.
La clairance de l'acide urique mesure le rapport entre le débit d'élimination de l'acide urique par les reins (à travers
l'urine) et sa concentration dans le sang. La mesure de sa clairance permet d'évaluer la goutte.
ou les muscles.
Définition
41 Biochimie Appliquée
La CPK ou "créatine phosphokinase" ou "créatine kinase" (CK) est une enzyme (molécule constituée d'acides aminés)
que l'on retrouve dans différents types de tissus. Elle provoque la libération d'énergie qui servira à différents organes
(cerveau, cœur et muscles notamment). On connaît trois types de créatine phosphokinase : CPK- BB dans le cerveau,
CPK-MB dans le cœur et CPK-MM dans les muscles.
Taux normal
Le taux normal dans le sang de l'enzyme CPK (Créatine PhosphoKinase) est généralement très faible, celle-ci n'étant
présente en grande quantité dans le sang qu'en cas de pathologie. Pour un dosage effectué à 37°C, les valeurs doivent
être comprises entre 0 et 195 UI /L chez l'homme et entre 0 et 170 UI /L chez la femme.
Attention les normes ne sont pas les mêmes selon les techniques utilisées par les laboratoires et les résultats ne
constituent pas à eux seuls un diagnostic. Il faut consulter un médecin afin d'envisager d'autres examens.
Un dosage sanguin de la CPK peut être prescrit par un médecin pour aider au diagnostic de différentes maladies (seul ou
en complément d'autres examens) en cas de douleurs dans la poitrine ou dans les muscles, de symptômes
neurologiques ou de suspicion de maladie auto-immune par exemple. Il recherche en général une augmentation qu'il
confronte aux symptômes, à l'examen clinique et aux autres examens complémentaires. Une analyse de la créatine
phosphokinase peut par exemple mettre en évidence un infarctus du myocarde, une myopathie ou une atteinte des
méninges.
Le dosage de la CPK repose sur une analyse de sang. Le prélèvemet de sang veineux se fait en général au pli du coude,
avec un laissé le moins longtemps possible. Le tube de prélèvement peut contenir un anticoagulant.
Comment se préparer
Il est préférable d'être à jeun avant l’examen et si possible au repos (ne pas pratiquer d'exercice musculaire dans les 3
jours précédant le dosage). Il est capital d’indiquer d'éventuels traitements en cours car certains médicaments peuvent
modifier les résultats (notamment les traitements neuroleptiques ou hypolipémiants - statines)
Un taux de CPK élevées montre qu'il y a une souffrance musculaire, cardiaque ou cérébrale. Il existe de nombreux cas
pour lesquels ce taux peut être élevé : en cas de suspicion d'infarctus, de traumatisme musculaire (choc, entraînement,
piqûre intramusculaire etc.), ou de suspicion de myopathie ou de rhabdomyolyse (destruction du muscle squelettique).
La CPK peut aussi être élevée en cas de myocardites aiguës (inflammation du muscle cardiaque), d'ischémie (diminution
importante de la vascularisation) aiguës des membres, d'accident vasculaire cérébral (élévation essentiellement des CPK
BB), de myxœdème (affection liée à une sécrétion insuffisante des hormones thyroïdiennes), de certains cancers (sein,
ovaire, prostate), du syndrome de Reye, de polymyosite ou de dermatopolymyosite.
La valeur de la CPK dépend de la masse musculaire du sujet: par exemple un homme jeune exerçant une activité sportive
a une masse musculaire plus importante et donc une valeur de la CK plus élevée qu'une femme âgée. Certains
médicaments, particulièrement les hypocholestérolémiants de la classe des statines, peuvent induire des lyses
musculaires et des augmentations de la CPK.
Les gamma GT (glutamyl-transpeptidases ou encore gammaglutamyl-transférases) sont des enzymes qui permettent de
transférer les acides aminés entre les cellules. "Ces enzymes sont essentiellement contenues dans les cellules du foie et
à partir du moment où ces dernières souffrent, ces enzymes sont libérées de manière anormale", précise le Professeur
Patrick Marcellin. Si le foie fonctionne normalement, sans souffrance hépatique, ces enzymes sont toujours présentes
dans le sang, mais à un taux bas. Lorsque le taux dépasse la valeur normale, voire même s'il s'approche de la limite
supérieure de la normale (valeur maximale tolérée avant de faire un bilan) définie par le laboratoire, il est nécessaire de
faire des examens complémentaires, En somme, une élévation des gamma GT est un signe d'alerte d'une souffrance du
foie. Plus le foie souffre, plus le taux de gamma GT est élevé.
"Mesurer le taux des gamma GT dans le sang s'inscrit dans le cadre d'un bilan hépatique chez les personnes à fort risque
de problème hépatique ou en cas de suspicion d'une inflammation ou d'une infection du foie. Généralement, lors d'un
bilan hépatique, on dose les transaminases et les gamma GT", explique le Pr Patrick Marcellin. En somme, "mesurer leur
concentration constitue un excellent indicateur du fonctionnement du foie et permet d'orienter la recherche de la cause
d'un taux élevé. Les maladies du foie étant silencieuses et asymptomatiques, il est important de réaliser un bilan
hépatique (dosage des gamma GT et des transaminases) régulièrement", conseille-t-il.
Le médecin peut vous prescrire un dosage des gamma GT lors d'une consultation ou à l'hôpital. Pour effectuer cet
examen, il faudra prendre rendez-vous dans un laboratoire d'analyse médicale et apporter votre ordonnance médicale,
votre carte vitale et votre carte d'Assurance maladie. Sachez qu'il n'est pas nécessaire d'être à jeun pour réaliser ce
dosage, sauf si un dosage de la glycémie est pratiqué en parallèle. Voici les étapes de l'examen des gamma GT :
► Le médecin place autour de votre bras un garrot afin de compresser les veines et les artères. La veine gonflée par le
garrot est ainsi plus visible et facilite la réalisation de la prise de sang,
► Le médecin prélève ensuite un ou plusieurs tubes de sang en fonction de leur contenance. Après le prélèvement,
généralement au niveau du pli du coude, une pression est réalisée sur le point de ponction pendant quelques secondes.
► L'examen est indolore et ne nécessite pas d'indications particulières à la sortie du laboratoire. Vous pouvez manger
juste après et vivre normalement. Un à deux jours plus tard, vous recevrez les résultats par courrier. Le laboratoire peut
parfois se charger d'envoyer les résultats directement au médecin-prescripteur. Si ce n'est pas le cas, transmettez à
votre médecin les résultats afin qu'il prenne la décision de réaliser des examens complémentaires ou de vous prescrire
un traitement éventuel. Et ce, même si les résultats vous paraissent tout à fait normaux au vu des normes indiquées par
le laboratoire.
Ces normes sont données à titre indicatif et peuvent légèrement varier en fonction de la technique utilisée de chaque
laboratoire :
43 Biochimie Appliquée
Le taux de gamma GT est visible sur les résultats de la prise de sang dans la partie "enzymologie".
Une consommation d'alcool, même modérée, peut suffire à faire augmenter chez certaines personnes le taux de gamma
GT.
Une élévation discrète des gamma GT est généralement bénigne chez la majorité des personnes. Il faudra tout de même
déterminer la cause (prise de poids lié à l'âge, prise de médicament....) et surveiller cette augmentation afin de s'assurer
qu'elle n'évolue pas. Par ailleurs, "une consommation d'alcool, même modérée, peut suffire à faire augmenter chez
certaines personnes le taux de gamma GT. Tout comme la prise de certains médicaments (barbituriques,
antidiabétiques, pilule, médicaments contre la tension artérielle, contre l'acide urique, somnifères), la surcharge
pondérale, l'obésité, ainsi que la surcharge en graisse dans le foie ("foie gras" ou stéatose notamment liée à la surcharge
pondérale, à une mauvaise alimentation et au manque d'exercice)", précise le Pr Patrick Marcellin.
Si l'augmentation des gamma GT persiste ou qu'elle est anormalement élevée, des examens complémentaires sont
nécessaires pour vérifier l'état de santé du foie. "Un taux de gamma GT dans le sang plus élevé que la valeur normale
(entre une et deux fois la valeur normale) peut révéler une inflammation ou une infection du foie ou des voies biliaires.
Les origines sont multiples et sont plus ou moins graves : hépatites chroniques et aiguës (généralement, le taux des
gamma GT est dix fois supérieur à la valeur normale), virales, médicamenteuses, toxiques, alcoolotoxiques, atteinte
broncho-pulmonaire, obstruction des voies biliaires, infarctus du myocarde, hyperthyroïdie, pancréatite, diabète,
hémochromatose (absorption excessive de fer)". Pour établir un diagnostic, il faudra effectuer un dosage sanguin de
l'activité hépatique comprenant au minimum le dosage sanguin des transaminases, de l'albumine et de la bilirubine, un
interrogatoire (sur la prise de médicaments, la consommation d'alcool, les antécédents familiaux), un examen clinique
(taille, poids) ainsi qu'une échographie hépatique et parfois, une élastométrie (Fibroscan) pour quantifier la graisse dans
le foie. A savoir qu'un taux de gamma GT qui serait 100 fois supérieur à la valeur normale amènerait un risque d'hépatite
fulminante, et qui pourrait entraîner un coma hépatique. Toutefois, il s'agit d'un cas extrême et exceptionnel.
Un taux de gamma GT bas montre l'absence d'une souffrance au foie. Néanmoins, la grossesse est susceptible
d'influencer à la baisse le taux des gamma GT.
Le taux de gamma GT augmente naturellement en fonction de l'âge (à partir de 50/60 ans en fonction des individus) et
du poids. Il peut également varier en fonction du sexe : les femmes par exemple ont en moyenne un taux de gamma GT
20% plus faible que le taux de gamma GT des hommes. En cas de surcharge pondérale, le taux de gamma GT peut varier
de 20 à 100%. En cas de prise de médicaments, le taux de gamma GT évolue également.
44 Biochimie Appliquée
Le lactate deshydrogénase (LDH) est une enzyme importante dans la transformation des sucres en énergie. Son
augmentation témoigne d’un dommage tissulaire dans l’organisme, qui peut être le résultat d’une grande variété de
situations pathologiques. Elle a longtemps été utilisée pour aider au diagnostic de l’infarctus avant d’être remplacée
par la troponine. Nos conseils pour se préparer à cette analyse et interpréter vos résultats.
Le dosage de la LDH est demandé par votre médecin s’il soupçonne une maladie aiguë ou chronique à l’origine une
destruction tissulaire ou cellulaire.
La lactate-deshydrogénase (LDH) est une enzyme importante dans le métabolisme des sucres, la transformation des
sucres en énergie, afin que les cellules puissent les utiliser. On la retrouve dans les cellules de différents organes et
tissus : rein, cœur, muscles, pancréas, rate, foie, cerveau, poumons, peau, globules rouges, placenta…
En cas de maladie ou de lésion qui endommage les cellules, des LDH sont libérés dans le flux sanguin. Une hausse du
niveau de cette enzyme dans le sang témoigne d’un dommage grave ou chronique de cellules. Mais d'autres tests seront
nécessaires pour en découvrir la cause. De plus, des niveaux élevés de LDH sont rares et n'indiquent pas nécessairement
un problème.
Un médecin peut prescrire un dosage de LDH pour témoigner d’une souffrance cellulaire ou d’un dommage tissulaire, et
à contrôler son évolution. Mais la LDH est augmentée dans de nombreuses situations pathologiques, car elle est
présente dans de très nombreux tissus. Elle a longtemps été prescrite pour aider au diagnostic et à la surveillance de
l’ infarctus du myocarde (en même temps que la Créatine Kinase (CK) ou la créatine Kinase-MB (CK-MB)), mais
aujourd’hui la troponine l’a remplacée, car elle est plus sensible et spécifique des lésions cardiaques.
Si la LDH totale est augmentée, le médecin peut demander la recherche d’isoenzymes tétramériques de la LDH. Les
localisations et les proportions des isoenzymes tendent à être les suivantes :
Ces isoenzymes peuvent donner des indicateurs (LDH-1 plus augmentée en cas d’infarctus, LDH-5 en cas d’atteinte des
muscles et du foie).
45 Biochimie Appliquée
Plus souvent, d'autres tests sont prescrits en même temps comme l'alanine aminotransférase (ALT), l'aspartate
aminotransférase (AST), la phosphatase alcaline (PAL), pour aider au diagnostic et identifier les organes touchés.
Après ce diagnostic, la LDH totale peut être dosée à intervalles réguliers pour suivre sa progression et/ou sa guérison.
Les niveaux de LDH sont mesurés grâce à un prélèvement sanguin, plus rarement à partir d’un prélèvement d’urine ou
de liquide cérébrospinal. Chez l’adulte, le prélèvement se fait généralement au pli du coude.
Comment se préparer :
Il convient d’être à jeun le jour du prélèvement. Le prélèvement de sang veineux se fait le plus souvent au niveau du pli
du coude. Le tube de prélèvement contient un anticoagulant. Vous devrez indiquer si vous suivez d’éventuels
traitements en cours.
Certains médicaments peuvent fausser le dosage LDH. La vitamine C (acide ascorbique) peut réduire les niveaux de LDH.
L'aspirine, les anesthésiques, l’alcool, les substances contenant du fluor, des antiépileptiques, la D.pénicillamine, la
mithramycine et la procaïnamide peuvent augmenter les niveaux de LDH, tout comme un exercice physique éprouvant.
N’hésitez pas à demander à votre médecin de vous indiquer les médicaments à éviter avant le dosage.
Résultats normaux
Les valeurs normales oscillent entre 190 – 400 Ui/l. Elles varient en fonction de l’âge et de la méthode de dosage.
Variations physiologiques
On constate une augmentation importante dans la seconde partie de la grossesse (+25 à +100 %). Un exercice physique
éprouvant peut également entraîner une augmentation de la LDH.
Interprétation
46 Biochimie Appliquée
Comme nous l’avons vu précédemment, des niveaux élevés en LDH témoignent d’un dommage tissulaire. Mais une
élévation de LDH total ou d’une des isoenzymes ne permet pas d’identifier la cause du dommage tissulaire. Des taux
élevés en LDH-4 et LDH-5 peuvent ainsi indiquer, soit un dommage hépatique, soit un dommage musculaire.
Diagnostics possibles
Infarctus du myocarde : Dans l’infarctus du myocarde la LDH-1 est la plus augmentée (et donc le rapport LDH-1/LDH-2
devient supérieur à 1). Aujourd’hui, la troponine a remplacé ce dosage, car elle est plus sensible et spécifique des lésions
cardiaques.
Embolie pulmonaire : cette affection douloureuse thoracique se traduit par une augmentation de la LDH (en particulier
LDH2 et LDH3) avec des taux de CPK normaux.
Hépatites, cirrhoses, cholestases, cancer du foie : on note dans ce cas une augmentation de la LDH5 avec un rapport
LDH-5/LDH-2 qui devient supérieur à 1.
Maladies musculaires, dystrophies, myopathies inflammatoires : Dans les atteintes des muscles (myolyses), on
retrouve une élévation des fractions LDH1 et 2 dans les dystrophies et une élévation de la fraction LDH5 dans les
nécroses, les traumatismes, les myopathies inflammatoires.
Phosphatases alcalines
Les phosphatases alcalines sont des enzymes présentes en grandes quantités dans le foie et les os. Une augmentation
des phosphatases alcalines peut être liée à une maladie osseuse, hépatique ou certains cancers.
Que sont les phosphatases alcalines ?
Les phosphatases alcalines sont des enzymes localisées dans les membranes des cellules situés dans le foie, les os,
l’intestin, le placenta, les reins et les globules blancs circulant dans le sang. 90 % des phosphatases alcalines sont
d’origine hépatique et osseuse. Leur activité est dépendante d’ions métalliques (surtout Mg 2+ et Zn2+).
Le dosage des phosphatases alcalines est prescrit en cas de suspicion de maladie du foie ou des os.
Cet examen fait également partie du bilan hépatique dans lequel d’autres éléments sont analysés (alanine
aminotransférase, aspartate aminotransférase, bilirubine totale et bilirubine conjuguée, albumine, protéines
totales, gamma GT).
47 Biochimie Appliquée
Il est aussi demandé pour dépister une cholestase ou des obstructions biliaires.
Enfin, le dosage des PAL est prescrit dans la surveillance des personnes atteintes d’un cancer (surtout les cancers
digestifs et les cancers du sein).
Les phosphatases alcalines sont dosées grâce à un prélèvement sanguin. Les échantillons sanguins hémolysés (globules
rouges détruits) ne sont pas analysés.
Comment se préparer :
Résultats normaux
Variations physiologiques
Chez l’enfant et jusqu’à l’adolescence, les phosphatases alcalines d’origine osseuse sont prédominantes et représentent
90 % de l’activité totale des PAL.
La part des phosphatases alcalines présentes dans l’intestin est plus importante chez les personnes de groupes
sanguins O ou B et chez les sujets Lewis + (un groupe sanguin particulier).
Les phosphatases alcalines placentaires apparaissent chez la femme enceinte aux environs de la 20e semaine de
grossesse et augmente jusqu’au terme.
En pathologie hépatique
48 Biochimie Appliquée
Un taux de phosphatases alcalines élevé peut être le signe d’une cholestase (manifestations dues à la diminution ou à
l’arrêt de sécrétion de la bile) :
L’élévation est moins marquée dans les hépatites cytolytiques d’origine virale, toxique ou médicamenteuse.
En pathologie osseuse
d’une hyperparathyroïdie ;
de la maladie de Recklinghausen,
d’une ostéomalacie ;
L’activité osseuse reste normale dans l’ ostéoporose, le myélome et les métastases ostéolytiques.
Chez l’enfant
Un taux élevé de phosphatases alcalines transitoire est parfois observée chez l’enfant entre 1 et 3 ans avec des taux
atteignant 5 000 UI/L, essentiellement dus à une augmentation des fractions osseuses. Il existe chez ces enfants des
signes de malabsorption avec diarrhées, mais aucune pathologie hépatique ou osseuse n’est retrouvée.
En pathologie cancéreuse
de métastases osseuses :
ictères rétentionnels ;
Un taux de phosphatases alcalines bas s’observe dans les insuffisances hépatocellulaires sévères et les diminutions
d’activité osseuses :
hypothyroïdie ;
hypoparathyroïdie ;
déficit en vitamine C ;
achondrodysplasie ;
malnutrition ;
Phosphatases acides
Conditions de prélèvement
Prélèvement de sang veineux (en général au pli du coude), avec le garrot laissé le moins longtemps possible.
Le tube de prélèvement peut éventuellement contenir un anticoagulant.
Il doit être conservé dans de la glace si le dosage n'est pas effectué aussitôt.
Il n'est pas indispensable d'être à jeun.
Ne pas réaliser ce dosage dans les semaines suivant un toucher rectal, une biopsie ou un examen cytoscopique.
Intérêt du dosage
Les phosphatases acides sont des enzymes présentes dans la prostate, les os, les globules rouges, les globules blancs et
les plaquettes sanguines, les poumons, le foie, les reins, la rate, le pancréas et le liquide séminal. Elles sont augmentées
lors des atteintes de ces différents organes ou tissus. Il est possible de doser spécifiquement les phosphatases acides
prostatiques.
Valeurs normales
50 Biochimie Appliquée
Age Quantité
Phosphatases acides prostatiques : 0.4 - 2.8 UI /l quel que soit l'âge et le sexe
Variations pathologiques
Augmentation :
Leucémie, thrombocytose
Infarctus du myocarde
Embolie pulmonaire
Anémie hémolytique
Maladie de Gaucher (maladie héréditaire rare)
Atteintes osseuses : maladie de Paget, tumeur osseuse, ostéoporose, myélome, hyperparathyroïdie
Les transaminases sont des enzymes présentes à l’intérieur des cellules, en particulier au niveau du foie et des muscles.
Elles interviennent dans une multitude de réactions biologiques.
On distingue deux types de transaminases :
les ASAT (aspartate aminotransférases), surtout présente dans le foie, les muscles, le cœur, les reins, le cerveau
et le pancréas
les ALAT (alanine aminotransférases), relativement spécifiques du foie
Les ASAT étaient anciennement désignées sous le sigle TGO (ou SGOT pour sérum-glutamyl-oxaloacétate-transférase) ;
les ALAT sous le sigle TGP (ou SGPT pour sérum-glutamyl-pyruvate-transaminase).
Le dosage de ces enzymes est utilisé pour détecter un problème au niveau du foie : leur augmentation dans le sang est
due à une libération anormale par des cellules hépatiques endommagées, par exemple en raison d’une hépatite,
d’une intoxication alcoolique ou médicamenteuse, etc.
51 Biochimie Appliquée
Le médecin peut donc prescrire un dosage en cas de symptômes généraux tels qu’une fatigue, une baisse de forme, des
nausées, un ictère (jaunisse), etc. Il peut aussi prescrire cette analyse chez des personnes à risque de problème
hépatique :
risque d’hépatite B ou C,
utilisation de drogues intraveineuses,
obésité,
diabète,
maladies auto-immunes,
ou encore prédisposition familiale à une maladie hépatique.
Le dosage se fait sur un simple prélèvement sanguin, effectué le plus souvent au pli du coude. Aucune condition
particulière n’est requise pour ce prélèvement (mais d’autres dosages demandés dans le même bilan peuvent nécessiter
d’être à jeun, par exemple).
Le dosage des deux transaminases sera effectué simultanément, et le rapport ASAT/ALAT sera calculé, car il donne des
indications sur le type de lésion ou de pathologie hépatique en cause.
En cas de résultats anormaux, un second dosage sera probablement demandé pour confirmer les valeurs.
Lorsque les concentrations d’ASAT et surtout d’ALAT sont anormalement élevées, c’est généralement le signe d’une
atteinte hépatique.
Certains troubles, comme l’hépatite causée par le méthotrexate ou l’hépatite C chronique peuvent toutefois ne
s’accompagner d'aucune augmentation du taux de transaminases.
Le degré d’élévation des transaminases donne généralement de bonnes indications au médecin quant au diagnostic :
Une élévation légère (moins de 2 à 3 fois la norme) à modérée (3 à 10 fois la norme) se voit en cas de trouble
hépatique lié à l’alcool, en cas d’hépatite virale chronique ou de stéatose (accumulation de graisses dans les
cellules du foie), par exemple. Par ailleurs, un rapport ASAT/ALAT > 2 fait davantage penser à une maladie
alcoolique du foie.
Une élévation plus importante (supérieure à 10 à 20 fois la norme) correspond plutôt à une hépatite virale
aiguë (l’élévation peut être très importante dans les 4 à 6 semaines qui suivent la contamination), à des lésions
induites par des médicaments ou une intoxication, ainsi qu’une ischémie hépatique (arrêt partiel de l’irrigation
sanguine au niveau du foie).
Le médecin pourra prescrire d’autres analyses ou examens pour confirmer le diagnostic (comme une biopsie du foie, par
exemple). Le traitement instauré dépendra bien sûr de la maladie en cause.
Les hormones thyroïdiennes sont sécrétées par la thyroïde, une glande située au niveau du cou, et sont produites à
partir d’iode et d’un acide aminé (la tyrosine). Elles sont nommées triiodothyronine (T3) et thyroxine (T4), et sont sous le
contrôle d’une hormone hypophysaire appelée TSH (Thyroid Stimulating Hormon) ou thyréostimuline. Lorsque les taux
d’hormones thyroïdiennes diminuent, ceux de la TSH augmentent et inversement.
La T4 représente environ 80% des hormones produites par la thyroïde. C’est une hormone inactive, mais elle peut se
convertir en T3, qui elle est active, après déionisation dans les cellules cibles. On dit que la T4 est la pro-hormone de la
T3.
Les hormones thyroïdiennes sont liées en forte proportion à des protéines de transport dans la circulation sanguine : la
TBG, la TBPA, ou encore l’albumine.
Les hormones thyroïdiennes exercent un effet sur tous les tissus en participant à la régulation de nombreuses réactions
métaboliques. Citons par exemple :
Si le médecin soupçonne un dérèglement thyroïdien, il peut prescrit un dosage de la TSH et des hormones thyroïdiennes
pour confirmer et évaluer l’ampleur du dysfonctionnement.
En premier lieu, pour confirmer ou non la présence d’une atteinte thyroïdienne, le médecin prescrit un dosage de la TSH
dans le sang veineux. Pour cela, il suffit de pratiquer une prise de sang, en général au niveau du pli du coude.
Si les valeurs de TSH sont anormales, et qu’il y a donc suspicion de trouble thyroïdien, le médecin peut prescrire dans un
second temps un dosage de la T4 et/ou la T3 pour évaluer l’ampleur du dysfonctionnement thyroïdien. Le dosage se fait
également à partir d’un échantillon sanguin veineux mais il n’est pas systématique.
Technique
La TSH est une glycoprotéine qui est dosée à l’aide de méthodes immunométriques (sandwich) très spécifiques qui
permettent de reconnaître des taux élevés et des taux bas.
La T4, la T3 (et la rT3) circulantes sont liées à plus de 99 % à des protéines de transport (TBG, TBPA, albumine). Seule
l’infime fraction libre est biologiquement active.
Principe de compétition.
Est utilisé pour doser la thyroxine (T4) et la triiodothyronine (T3) qui sont des petites molécules. Le sérum à étudier est
incubé avec un anticorps anti-hormone et un traceur : hormone native ou analogue portant le signal (isotopique,
enzymatique, luminescent). Le traceur et l'hormone à doser entrent en compétition pour les sites de l’anticorps ; plus la
quantité d'hormone est élevée, moins la fixation du traceur (et donc le signal détecté) sera importante, et vice versa ;
l'anticorps et le traceur sont ajoutés en quantité limitée : tout composé présent dans le sérum du patient capable de lier
le traceur ou l'anticorps va modifier de façon significative l'équilibre de la compétition
53 Biochimie Appliquée
Le principe « sandwich »
Est utilisé pour doser les molécules de taille importante comme la TSH. Ces dosages sont appelés aussi
immunométriques (immunoradiométrique : IRMA, immunoenzymométrique : IEMA, etc.), ou dosages à deux sites. La
TSH est prise en sandwich entre deux anticorps différents, un anticorps de capture et un autre anticorps portant le signal
Les anticorps sont ici présents en excès, ce qui rend ces dosages beaucoup plus robustes. Ce type de dosage présente un
gain de sensibilité, et un gain de spécificité par rapport aux dosages par compétition, car il y a une double
reconnaissance épitopique
Les dosages des hormones thyroïdiennes permettent de mettre en évidence une hyperthyroïdie ou
une hypothyroïdie (sécrétion excessive ou au contraire insuffisante d’hormones thyroïdiennes).
Le taux de TSH se situe normalement entre environ 0,2 et 4 mU/l (milli-unités internationales par litre). Si c’est
effectivement le cas, la thyroïde est considérée comme fonctionnant correctement. Une valeur élevée traduit
une hypothyroïde, alors qu’une valeur anormalement baisse suffit généralement à diagnostiquer une hyperthyroïdie.
Pour affiner son diagnostic, le médecin peut demander le dosage de T4 libre. Cela lui permettra de
confirmer l’hyper ou l’hypothyroïdie et d’en évaluer l’importance. Plus le taux est élevé, plus l’hyperthyroïdie est
prononcée. Plus il est faible plus l’hypothyroïdie est avérée.
Le dosage de la T3 libre est plus sensible et spécifique que celui de la T4 libre mais il est plus difficile à réaliser, les
concentrations étant faibles. Il est de ce fait moins couramment utilisé.
Le médecin peut également demander une analyse de la thyroïde, par échographie, pour évaluer son état et sa taille.
prise de poids
peau sèche
constipation
intolérance au froid
fatigue
perte de cheveux
présence d’un goitre, c’est à dire une augmentation du volume de la glande thyroïde
ou encore irrégularité des menstruations chez les femmes
L’hormone Hormone Folliculostimulante, ou FSH, est une hormone clef de la fertilité chez l’homme comme chez la
femme. C’est pourquoi lors d’un bilan de fertilité, son taux est systématiquement contrôlé.
54 Biochimie Appliquée
Chez la femme
La FHS intervient dans la première phase du cycle ovarien, dite folliculaire. Durant cette phase qui débute au premier
jour des règles et prend fin au moment de l’ovulation, l’hypothalamus sécrète une neurohormone, la GnRH
(gonadotrophin releasing hormone). Va s’en suivre une réaction en chaine :
la GnRH stimule l’hypophyse, qui en réponse va sécréter la FSH ; sous l’influence de la FSH, une vingtaine de follicules
ovariens vont entrer en croissance ;ces follicules en maturation vont à leur tour sécréter des oestrogènes, responsables
d’un épaississement de la muqueuse utérine afin de préparer l’utérus à recevoir un éventuel œuf fécondé ;au sein de la
cohorte, un seul follicule, appelé follicule dominant, atteind l’ovulation. Les autres vont être éliminés ;lorsque le follicule
dominant pré-ovulatoire est sélectionné, la sécrétion d’oestrogènes augmente fortement. Cette augmentation entraine
un pic de LH (hormone lutéinisante) qui va déclencher l’ovulation : le follicule mature se rompt et libère un ovocyte.Au
centre de cette réaction en chaine, la FSH est donc une hormone clef pour la fertilité.
Chez l’homme
La FSH est impliquée dans la spermatogenèse et la sécrétion de testostérone. Elle stimule les cellules de Sertoli qui
produisent les spermatozoïdes dans les testicules.
Chez la femme, un dosage de la FSH peut être prescrit dans différentes situations :en cas d’aménorrhée primaire et/ou
de puberté tardive : un dosage couplé de la FSH et de la LH est réalisé afin de distinguer un hypogonadisme primaire
(d’origine ovarienne) ou secondaire (d’origine haute : hypothalamus ou hypophyse) ;en cas d’aménorrhée secondaire ;
en cas de problème de fertilité, un bilan hormonal est pratiqué avec le dosage de différentes hormones sexuelles :
l’hormone folliculo stimulante (FSH), l’oestradiol, l’hormone lutéinisante (LH), l’hormone antimullérienne (AMH) et dans
certains cas la prolactine, la TSH (thyroïde), la testostérone. Le dosage de la FSH contribue à évaluer la réserve ovarienne
et la qualité de l’ovulation. Il permet de savoir si le trouble de l’ovulation ou l'aménorrhée sont dus soit à un
vieillissement ovarien, soit à une atteinte de l’hypophyse.à la ménopause, le dosage de la FSH n’est plus recommandé
pour confirmer la survenue de la pré-ménopause et de la ménopause
Chez l’homme
Un dosage de la FSH peut être réalisé dans le cadre d’un bilan de fertilité, face à une anomalie du spermogramme
(azoospermie ou oligospermie sévère), afin de diagnostiquer un hypogonadisme.
Les dosages hormonaux sont effectués à partir d’une prise de sang, non à jeun.
chez la femme, les dosages de FSH, LH et oestradiol sont pratiqués le 2ème, 3ème ou 4ème jour du cycle dans un
laboratoire de référence.
chez l’homme, le dosage de FSH peut être pratiqué à n’importe quel moment.
Chez la femme :
55 Biochimie Appliquée
une élévation franche de la FSH et de la LH traduit une insuffisance ovarienne primaire ;une diminution importante de la
LH et de la FSH traduit le plus souvent une atteinte de l’hypophyse, primitive ou secondaire (tumeur, nécrose de
l’hypophyse, hypophysectomie...) ;si la FSH est élevée et/ou l’estradiol bas, une diminution de la réserve ovarienne est
suspectée (« ménopause précoce »).
Chez l'homme :
un taux de FSH élevé témoigne d’une atteinte testiculaire ou des tubes séminifères ;s’il est bas, une atteinte « haute »
(hypathalamus, hypophyse) est suspectée. Un IRM et un bilan sanguin complémentaire seront réalisés pour rechercher
une insuffisance hypophysaire
Chez la femme :
en cas d’insuffisante ovarienne ou d’atteinte de l’hypophyse, un traitement de stimulation ovarienne sera proposé. Il a
pour objectif la production d’un ou deux ovocytes matures. Différents protocoles existent, par voie orale ou
injections ;en cas de ménopause précoce, un don d’ovocyte pourra être proposé.
Chez l'homme :
en cas d’altération sévère du sperme et de certaines azoospermie (pour lesquelles il est possible de prélever
chirurgicalement les spermatozoïdes au niveau de l’épididyme ou du testicule), une FIV avec ICSI pourra être proposée.
Cette technique d’AMP consiste à injecter un spermatozoïde directement dans le cytoplasme de l’ovocyte mature ;un
don de sperme pourra être proposé au couple si la spermatogenèse ne peut être rétablie
L’hormone lutéinisante (LH) est sécrétée par l’hypophyse antérieure. Chez l’homme, elle stimule la sécrétion de
testostérone par les cellules de Leydig situées au niveau des testicules. Chez la femme, elle joue un rôle dans les
modifications cycliques de l’ovaire.
Qu’est-ce que l’hormone lutéinisante ?
L’hormone lutéinisante (LH), associée à l’ hormone folliculo-stimulante (FSH), agit sur les organes cibles de la
reproduction (ovaires et testicules). Elle est produite par l’anté-hypophyse, une glande endocrine située à la base du
cerveau.
Chez l’homme, la LH stimule la sécrétion de testostérone par les cellules de Leydig situées dans les testicules.
Chez la femme, la LH intervient dans le cycle menstruel. Elle déclenche l’ ovulation (celle-ci est provoquée par
l’augmentation brutale de son taux qui déclenche la libération de l’ovule par l’ovaire) et régule la production
de progestérone et d’ œstrogène après l’ovulation.
chez les jeunes garçons présentant des signes de puberté précoce ou tardive ;
56 Biochimie Appliquée
L’hormone lutéinisante est dosée grâce à un prélèvement sanguin, au niveau du pli du coude. En raison de la pulsatilité
de la sécrétion (sécrétion rythmée par les pulsations cardiaques), il peut être conseillé de faire plusieurs prélèvements.
La LH peut dans certains cas être dosée grâce à un échantillon d’urines de 24 heures. Le dosage urinaire est demandé
chez l’enfant impubère ou en situation pubertaire. Il existe un triplement des taux entre la fille ou le garçon impubères
et le stade pubertaire III. Cet examen est également réalisé dans les urines pour une recherche d’un pic préovulatoire de
la LH (mais décalée par rapport au pic plasmatique).
Comment se préparer :
Préciser l’âge et la date des dernières règles. Le bilan hormonal est généralement interprétable entre le 2 eme et le
6eme jour du cycle menstruel.
Chez l’homme
Sérum
Avant puberté < 1,5
Adultes 1-7
Andropause >15
Chez la femme
Sérum
Avant puberté < 1,5
Phase folliculaire 2-12
Pic ovulatoire 10-75
Phase lutéale 1-17
Préménopause < 10
Ménopause 15-80
57 Biochimie Appliquée
Variations physiologiques
Le taux de LH augmente pendant l’ovulation puis diminue en quelques jours pour rester stable en fin de cycle. Les taux
de LH s’élèvent fortement au pic ovulatoire. Le début du pic précède l’ovulation d’environ 36 heures.
Chez l’homme
Chez la femme
d’ ovaires polykistiques ;
Chez l’homme
Un taux d’hormone lutéinisante bas peut être le signe d’une insuffisance hypophysaire.
Dosage de la prolactine
La prolactine est une hormone normalement présente en faible quantité chez les hommes et chez les femmes en-dehors
de la grossesse. Son principal rôle est d'assurer la production de lait maternel. Son taux varie selon différents facteurs
physiologiques et lors de pathologies.
Définition
58 Biochimie Appliquée
Le terme "prolactine" désigne une hormone sécrétée par le lobe antérieur de l'hypophyse. Cette dernière, encore
appelée "glande pituitaire", est une glande endocrine située dans une petite cavité osseuse à la base du cerveau. La
prolactine est sécrétée chez la femme mais également chez l'homme.
Propriétés
La prolactine est normalement présente en faible quantité chez les hommes et chez les femmes en-dehors de la
grossesse. Son rôle principal est de provoquer et d'entretenir la production de lait maternel après l'accouchement.
Son taux augmente en outre chez la femme durant la grossesse et dans les semaines qui suivent en cas d'allaitement.
Son taux peut cependant varier anormalement en fonction de certains facteurs physiologiques ou lors de certaines
pathologies.
quand la maman nourrit son bébé au sein tout au long de la journée (même si cette méthode de contraception n'est pas
toujours très fiable).
Dosage de la progestérone
La progestérone est une hormone produite par le corps lors du cycle menstruel. Au cours de la grossesse, des
prélèvements sont effectués afin de connaître le taux de progestérone produit par le placenta. Elle est également
explorée en cas de troubles hormonaux ou lors de FIV (Fécondation In Vitro).
La progestérone est une hormone stéroïdienne qui intervient dans la préparation du corps à la grossesse. Cette
hormone sexuelle est produite à partir de la prégnénolone, sous l'action de l'hormone lutéinisante (LH) par le corps
jaune en deuxième phase du cycle menstruel, par le corps jaune gravidique puis par le placenta au cours de
la grossesse. Son rôle est de préparer l'utérus à la nidation, puis de préparer la glande mammaire à la lactation.
Sa concentration évolue au cours du cycle menstruel : elle augmente après l’ovulation (au 14e jour du cycle) et chute si
aucune fécondation n’intervient. Elle agit sur la muqueuse utérine et permet la survenue des règles à la fin de chaque
cycle.
Chez l’homme, les glandes surrénales et les testicules produisent également de faibles quantités de progestérone.
Chez la femme, le dosage de la progestérone en cours de grossesse permet de refléter l'activité placentaire.
Lors des premières semaines de la grossesse, il permettra de s’assurer de sa bonne évolution (le taux doit rester stable)
En dehors de ce cadre, la progestérone sera dosée dans l'exploration de troubles hormonaux, notamment lors de la
ménopause ou pour diagnostiquer une grossesse extra-utérine.
Un dosage entre le 20e et le 23e jour du cycle menstruel permettra de s’assurer que le corps jaune produit des quantités
normales de progestérone, indispensables à l’implantation d’une grossesse. Ce dosage intervient notamment en cas de
fausses couches à répétition.
En combinaison avec le dosage de l’hCG, il permet de diagnostiquer une grossesse extra-utérine, la progestérone étant
alors anormalement basse
Elle est également utile dans le cadre d’une procréation médicalement assistée, car c’est un marqueur de l’ovulation.
En cas fécondation in vitro et transfert d’embryon, ou pour programmer les inséminations intra-utérines. C’est un
marqueur de l’ovulation.
L’analyse se fait à partir d’une prise de sang. Le prélèvement se fait à partir de sang veineux, en général au pli du coude.
Il n'est pas nécessaire d'être à jeun. Lors du dosage, il est indispensable de préciser l'âge et la date des dernières règles,
et le nombre de semaines d'aménorrhée en cas de grossesse.
60 Biochimie Appliquée
Le dosage sanguin de progestérone est donc le plus souvent prescrit pour le suivi de la grossesse, pour évaluer de
possibles troubles hormonaux et dans le cadre d’une procréation médicalement assistée.
nmol / l µg / l
Avant la puberté < 0.78 nmol/L < 0.25 µg / l
Homme 0.47 - 1.57 nmol/L 0.15 - 0.50 µg / l
Femme : Phase folliculaire 0.47 - 7.85 nmol/L 0.15 - 2.50 µg / l
Pic préovulatoire 1.57 - 17.1 nmol/L 0.50 - 4.50 µg / l
Phase lutéale 17.2 - 85.0 nmol/L 5.50 - 27.00 µg / l
Ménopause < 1.57 nmol/L <0.50 µg / l
Variations physiologiques
Au cours de la grossesse, les valeurs augmentent progressivement de 34 à 132 nmol/l (soit 11 à 42 µg /l) à 5 semaines
d'aménorrhée, jusque 267 à 700 nmol /l (soit 85 à 225 µg /l) à terme
Insuffisance lutéale responsable d'avortements à répétition ou de stérilité : taux bas vérifiés au cours de plusieurs cycles
successifs (cycle anovulatoire, anomalie de la phase lutéale avec LH et FSH diminuées, cycles courts avec taux d’estradiol
et de FSH diminués).
Insuffisance ovarienne
Hyperandrogénie
Hyperprolactinémie
Déficit en enzymes du métabolisme des hormones stéroïdes (maladies héréditaires rares) (17 a -hydroxylase, 20-22
desmolase)
Grossesse ;
61 Biochimie Appliquée
induction d'ovulation ;
Œstradiol - Estradiol
L’œstradiol est une hormone stéroïdienne produite principalement par le follicule ovarien de De Graff et le placenta.
Son taux augmente juste avant l’ovulation et pendant la grossesse.
Qu’est-ce que l’œstradiol ?
L’œstradiol est une hormone stéroïdienne secrétée principalement par le follicule ovarien de De Graff (follicule
contenant un ovule mature, prêt à être fécondé). Son taux augmente juste avant l’ ovulation et pendant la grossesse.
Après l’ovulation, le taux chute jusqu’à ce que les cellules lutéales (corps jaune qui secrète de la progestérone pour
maintenir la muqueuse utérine qui doit accueillir l’embryon lors de la nidation) deviennent actives, entraînant un second
pic d’œstradiol d’amplitude plus faible.
Les œstrogènes (l’œstradiol est l’œstrogène principal) possèdent d’autres actions métaboliques :
Au niveau des caractères sexuels secondaires, ils entraînent la production de graisse au niveau des fesses et des cuisses
et le développement mammaire.
Ils augmentent l’activité ostéoblastique (cellules qui synthétisent la partie non minérale des os) et accélèrent la soudure
des épiphyses osseuses.
Le dosage d’œstradiol est prescrit dans le suivi d’une grossesse, dans le diagnostic d’ aménorrhée (absence de règles) et
en cas de suspicion de tumeur de l’ovaire.
L’œstradiol est dosé grâce à une prise de sang. La patiente doit préciser la date des dernières règles ou le nombre de
semaines d’aménorrhée.
Comment se préparer :
Résultats normaux
Grossesse : les taux augmentent progressivement tout au long de la grossesse, allant de 0,4 à 11 nmol /l (soit 109 à
3000 ng /l) à 5 semaines d'aménorrhée jusque 24,5 à 110 nmol /l (soit 6700 à 30000 ng /l) au terme de la grossesse.
Variations physiologiques
Les taux d’œstradiol varient selon le sexe, l’âge, la période du cycle menstruel ou le stade de la grossesse.
grossesse ;
traitement contraceptif ;
traitement substitutif ;
ovulation ;
puberté précoce.
de tumeur hypophysaire.
63 Biochimie Appliquée
Insuline
L'insuline est une hormone qui diminue le taux de glucose dans le sang et favorise son utilisation par l'organisme.
L'insulinosécrétion est surtout étudiée dans le traitement du diabète qui est un trouble de la transformation des glucides
dans l'organisme.
L'insuline est une hormone hypoglycémiante secrétée par le pancréas. Son dosage permet d'explorer une hypo- ou une
hyper-sécrétion dans le cadre des diabètes, des insulinomes ou des hypoglycémies. Elle permet d'évaluer l'équilibre
glycémique et la capacité sécrétrice du pancréas.
La prise d'aliments entraîne immédiatement une sécrétion d'insuline.
Prélèvement de sang veineux, en général au pli du coude. Le prélèvement doit être rapidement traité et congelé avant le
dosage. Le tube de prélèvement peut contenir un anticoagulant.
Il est important d'effectuer en même temps un prélèvement d'iodo-acétate afin de mesurer simultanément le glucose.
Plusieurs prélèvements dans différentes conditions peuvent être réalisés : à jeun, après un repas (post-prandial), après
une épreuve d' hyperglycémie provoquée par voie orale (HPO).
Taux de l'insuline plasmatique à jeun et au cours d'une hyperglycémie provoquée par voie orale.
A jeun 10
T15 35
T30 60
T60 65
T90 50
T120 35
T150 25
T189 15
Variations physiologiques
Baisse de l'insuline : Deuxième partie du sommeil nocturne (taux les plus bas)
Les insulines utilisées en traitement chez les diabétiques peuvent entraîner l'apparition d'autoanticorps anti-insuline qui
sont susceptibles de perturber le dosage. Il faut alors avoir recours au dosage de l'insuline libre ou du peptide C.
Diabète de type I : Taux de base bas, avec glycémie élevée. Celle-ci n'augmente pas au cours de l'HPO.
Diabète de type II : Taux de base normal ou élevé. Il augmente peu au cours de l'HPO.
Insulinome : Taux normal ou peu élevé malgré une glycémie basse. Augmente très fortement (> 150 mUL/L) après
injection de glucagon ou de tolbutamide.
Le cortisol est la principale hormone glucocorticoïde, secrétée par les glandes corticosurrénales. Elle permet la
régulation des glucides, des lipides, des protides, des ions et de l'eau pour limiter une éventuelle variation de l'équilibre
physiologique de l'organisme. A noter qu'elle intervient dans la gestion du stress par l'organisme (ex : réaction et
adaptation de l'organisme face à un danger). Elle permet une libération du taux de glucose dans le sang pour nourrir les
muscles, le cœur, le cerveau, dans une situation de stress prolongé.
Il s'agit du dosage du taux de cortisol dans le sang. "Le cortisol plasmatique ou sérique selon que le sang est prélevé sur
un tube avec un anticoagulant ou un tube sec",
"L'intérêt de la salive, ce serait pour un patient dont on ne peut pas prélever de sang, mais c'est un dosage peu utilisé"
Cortisol et sommeil
"Les effets physiologiques du cortisol c'est qu'il agit sur tous les sucres, les protides, les lipides. Il a des propriétés anti-
inflammatoires et il est immunosuppresseur. On dit que c'est l'hormone du réveil
Un dosage sanguin de cortisol peut être prescrit pour mettre en évidence d'éventuels dysfonctionnements de la glande
corticosurrénale. Elle suit un rythme circadien, elle est maximum entre 6h et 8h du matin.
Valeurs normales
Chez les hommes, les femmes et les enfants, les valeurs normales du taux de cortisol dépendent de l'heure de
prélèvement. A 8h, la valeur doit être comprise entre 275 et 685 nmol/l, à 12h, elle doit être comprise entre 190 et 468
nmol/l, à 16h, elle doit être comprise entre 165 et 300 nmol/l, à 20h, elle doit être comprise entre 110 et 250 nmol/L et
à 24h, elle doit être comprise entre 55 et 190 nmol/l.
Il peut augmenter lors d'hypercorticisme., de Maladie de Cushing (excès de sécrétion d'une hormone corticosurrénale),
d'adénome surrénalien, de tumeur corticosurrénale, d'anorexie, de cirrhose, de certaines maladies neuropsychiatriques,
d'infarctus du myocarde ou d'AVC.