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Explorations du métabolisme des

glucides
2022/2023 2. Explorations biochimiques
de la glycorégulation
Biochimie Clinique
4e Année de Pharmacie
Pr K. SEMRA

(10 Pages)
DEPARTEMENT DE PHARMACIE-FACULTE FACULTE DE MEDECINE-
UNIVERSITE CONSTANTINE 3
Chapitre: Exploration du métabolisme des glucides - 2. Explorations biochimiques de la glycorégulation -

Plan

1. Introduction

2. Marqueurs biochimiques de la glycorégulation


2.1. Glycémie
2.1. Glycosurie
2.2. Insulinémie
2.3. Peptide C
2.4. Auto-anticorps
2.5. L'hémoglobine glyquée (HbA1c)
2.6. La fructosamine

3. Marqueurs biochimiques des complications


3.1. Corps cétoniques
3.2. Microalbuminurie
3.3. Bilan lipidique

4. Conclusion

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Chapitre: Exploration du métabolisme des glucides - 2. Explorations biochimiques de la glycorégulation -

1. Introduction

Les outils analytiques pratiqués au laboratoire, constituent le moyen le plus efficace et le


plus pertinent de l’exploration du métabolisme du glucose. La prescription des paramètres
du bilan glycémique ; allant des plus simples aux examens complémentaire complexes ;
visent essentiellement:
 A à un diagnostic biologique de certitude,
 A un typage de la pathologie et/ou à une adaptation thérapeutique adéquate,
 Au suivi périodique de l’équilibre glycémique,
 Au diagnostic ; pronostic et prévention des complications métaboliques.
La prescription de ces paramètres dépend des circonstances de découverte, de la clinique et
du pronostic du patient.

2. Marqueurs biochimiques de la glycorégulation

2.1. Glycémie
Le dosage du glucose dans le sang (glycémie) représente le paramètre de base dans un bilan
d’exploration du métabolisme glucidique, qu’il soit d’urgence ou de routine.

2.1.1. Prélèvement

Le prélèvement doit être effectué sur de sang veineux (5 ml). La glycémie constitue une
urgence technique compte tenu de la présence d'enzymes glycolytiques qui dégradent le glucose
présent et engendrent rapidement une erreur par défaut. La glycémie peut être dosée aussi bien sur
sang total héparine que sur sérum.

 En l'absence d'agent inhibiteur de la glycolyse, le délai entre le prélèvement et la


centrifugation ne doit pas dépasser une heure.
 Lorsque l'échantillon doit attendre plus d'une heure, entre le prélèvement et
l'analyse, le sang doit être recueilli sur un inhibiteur de la glycolyse (exemple :
fluorure de sodium ; un antiglycolytique par formation d'un complexe
fluorophosphomagnésien éliminant du milieu le magnésium indispensable à l'action
de l'énolase). Ce prélèvement conserve son glucose intact pendant six heures.
Cependant, la présence du fluorure de sodium empêche tout autre type de dosage
sur ce prélèvement.

Le dosage de la glycémie peut être réalisé soit :

 A jeun : entre 8 et 12 h de jeune (glycémie basale).


 En post-prandial : 2h après un repas.
 Cycle glycémique : prélèvements à intervalles de temps prédéfinis sur 24h.

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 Au cours d’une épreuve d’exploration clinique (charge en glucose, tests de


stimulation ou de freinage de l’hormone de croissance (GH)…….).

2.1.1. Méthodes de dosage


2.1.1.1. Méthode à la glucose oxydase

D-Glucose + H2O + O2 Glucose oxydase Acide gluconique + H2O2

H2O2 + Chromogène réduit incolore Peroxydase 2 H2O + Chromogène oxydé coloré

La glucose oxydase catalyse la transformation du glucose en acide gluconique et H2O2. Le


peroxyde d’hydrogène, sous l’action de la peroxydase, réduit un chromogène pour donner
une coloration dont l’intensité mesurée sur un spectrophotomètre est proportionnelle à la
concentration en glucose. Plusieurs chromogènes sont utilisés : l’orthoanisidine,
l’orthodianisidine, l’orthotoluidine, et la 4 amino-phénazone. Ce dernier chromogène donne
les meilleurs résultats : c’est la méthode de TRINDER. A l’aide d’un spectrophotomètre, on
mesure l’intensité de la coloration (l’absorbance) à 525 nm. Cette méthode peut aussi être
réalisée à l’aide de bandelettes réactives dont l’extrémité, imprégnée de réactifs, reçoit une
goutte de sang. La variation de la coloration est appréciée soit visiblement à l’aide d’une
échelle colorée, soit par un lecteur portable indépendant et elle permet d’estimer la valeur
de la glycémie. Le prélèvement au bout du doigt permet donc de réaliser facilement
l’autocontrôle glycémique qui reste important pour équilibrer la glycémie des diabétiques.
Les principes de mesure actuels reposent sur une électrochimie avec mesure ampérométrique.
Certains types de lecteurs éliminent l’interférence liée à l’hématocrite en intégrant dans leurs
bandelettes des puits supplémentaires qui, grâce à une nouvelle technologie, corrigent
automatiquement la concentration du glucose par une mesure simultanée de l’hématocrite.

2.1.1.2. Méthode à la glucose déshydrogénase

D-Glucose + NAD+ Glucose déshydrogénase D -Gluconolactone + NADH, H +

La glucose déshydrogénase catalyse l’oxydation du glucose en gluconolactone ; la réduction


concerne uniquement le β D-glucose et le xylose. On suit à 340 nm, la cinétique d’apparition
du coenzyme nicotinique réduit qui rend compte de la quantité de glucose présente dans
l’échantillon. Cette méthode doit donc être évitée pour mesurer les glycémies au cours d’une
charge en xylose. Il n’y a pas d’interférence médicamenteuse connue avec cette méthode si ce
n’est qu’elle peut conduire à une surestimation de la glycémie car cette enzyme peut réagir

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avec le maltose présent en grande quantité chez les patients en dialyse péritonéale continue
ambulatoire et par ailleurs utilisé comme excipient de certaines solutions d’immunoglobulines

2.1.1.3. Méthode à l’hexokinase

Hexokinase
D-Glucose + ATP G6P + ADP

Glucose-6-P-Déshydrogénase
+
G6P + NADP 6- Phosphogluconate + NADPH, H+

Dans la méthode à l’hexokinase, considérée comme la méthode de référence, l’étape initiale


est la formation de glucose-6-phosphate sous l’action de l’hexokinase en présence d’ATP et de
Mg2+, ce qui en fait une méthode spécifique du glucose. On suit à 340 nm, la cinétique
d’apparition du coenzyme nicotinique réduit qui rend compte de la quantité de glucose
présente dans l’échantillon. Il n’y a pas d’interférences médicamenteuses connues ni
d’interférences analytiques (ictère, hémolyse, lipémie) jusqu’à des concentrations élevées en
bilirubine, hémoglobine ou lipides.

Valeurs usuelles
 A jeun: 0,70 et 1,10 g/l.
 En postprandiale < 1,40 g/L
 Chez l'enfant et le nouveau-né la et la femme enceinte valeur est plus basse

2.2. Glycosurie
Elle est surtout effectuée dans le cadre de dépistage de masse. Le prélèvement s'effectue
sur des urines fraîches provenant d'une miction ou des urines des 24h sans addition de
conservateur. La recherche se fait par l'emploi de bandelettes réactives à la glucose oxydase.
Le dosage, s'effectue sur les urines des 24h par les mêmes techniques que pour la glycémie.
Chez un sujet sain, la glycosurie est nulle. En cas de diabète sucré, elle ne devient positive
qu'au-delà de 1,80 g/L.

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2.3. Insulinémie

Prélèvement à jeun ou après une charge glycémique, sur sérum ou plasma recueilli sur EDTA
ou héparine. Les érythrocytes contenant une enzyme dégradant spécifiquement l’insuline
(insulin-degrading enzyme : EC 3.4.22.11), tout prélèvement hémolysé doit être écarté. La
présence d’anticorps anti-insuline entraîne des résultats erronés par excès ou par défaut,
selon la technique. Ces anticorps sont d’origine auto-immune ou peuvent apparaître à la
suite d’un traitement par l’insuline, même humaine. Il faut alors les éliminer et doser
l’insuline libre (non liée à l’anticorps), biologiquement active. Les techniques de dosage sont
immunoradiométriques ou immunoenzymométriques vis-à-vis d'anticorps monoclonaux.
L’insuline est stable dans le sang total pendant 24 heures à + 20 °C et jusqu’à une semaine à
+ 4 °C. Dans le plasma, l’insuline est stable 3 jours à 20 °C, 2 semaines à + 4 °C et plusieurs
mois à – 20 °C.
Les valeurs varient selon la technique utilisée, généralement < 15mU/L. Les insulinémies à
jeun peuvent être très basses, inférieures à la limite de détection de la technique.
Son principal intérêt est d'explorer la sécrétion résiduelle d'insuline et du degré
d'insulinorésistance, généralement au cours de l'HGPO. Chez un sujet diabétique de type 1,
le taux d'insuline est bas et non augmenté au cours de l'HGPO. Chez un sujet diabétique de
type 2, le taux d'insuline est à peu près normal mais moins augmenté lors de l'HGPO que la
glycémie ne le laisse prévoir. Son évaluation est un élément décisionnel pour le passage au
traitement à l'insuline.

2.4. Peptide C
Le prélèvement chez un sujet à jeun depuis 12 heures est sur sérum le plus fréquemment et
sur urines des 24h. Des dilutions préalables sont nécessaires (1/10 ou 1/20) pour les dosages
urinaires étant donné leur niveau de concentration généralement élevé. L’hémolyse
n’interfère pas (sauf exception), l’enzyme érythrocytaire dégradant l’insuline étant sans effet
sur le C-peptide. L’interprétation des résultats nécessite un dosage concomitant de la
glycémie (voire de la créatinine afin de s’assurer de la fonction rénale). Le C-peptide en
milieu plasmatique ou urinaire est stable environ 5 jours à + 4 °C, 2 à 3 semaines à – 20 °C et
plus de 6 mois à – 70 °C. Le peptide C est déterminé par une technique radio immunologique
ou immunoenzymatique. Les valeurs normales sont de 1 à 2 ng/ml. Le peptide C permet
d'évaluer la sécrétion résiduelle d'insuline chez un diabétique de type 1 et chez tout
diabétique traité par l'insuline. La mesure du peptide C est actuellement considérée comme
le marqueur le plus fiable pour évaluer l'efficacité des thérapies visant à préserver la
fonction des cellules β chez les diabétiques de type 1.

2.5. Auto-anticorps
La détection d'un ou de plusieurs auto-anticorps dans le sang, dirigés contre divers
composants cellulaires des îlots de Langerhans permet le typage du diabète de type 1. Parmi
ces auto-anticorps les anticorps anti-îlots de Langerhans (ICA: Iset-Cell antibody), les auto-

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anticorps anti-insuline (IAA), les auto-anticorps anti-décarboxylase de l'acide glutamique


(anti-GAD), les auto-anticorps anti-tyrosine phosphatase (IA-2), les auto-anticorps anti-
transporteur de zinc 8 (anti-ZnT8). Le dosage s'effectue par des méthodes immunologiques.

2.6. L'hémoglobine glyquée (HbA1c)

L’hémoglobine A (HbA) est formée de 4 chaînes polypeptidiques : 2 alpha (AA) et 2 béta (BB),
chacune liée à un groupement prosthétique (hème).

L’hémoglobine adulte A qui se sépare en 02 fractions principales :


- L’hémoglobine A0 : se compose en majorité d’hémoglobine non glyquée et
représente plus de 90% de l’hémoglobine totale
- L’hémoglobine A1 : est composée uniquement d’hémoglobine glyquée. Elle se
divise en sous fractions A1a, A1b, A1c.
Cependant l’Hb glyquée A1c est plus stable et pratiquement spécifique.
La glycation est la réaction entre un sucre et une protéine. C’est une réaction non
enzymatique qui se déroule en deux étapes :
- Dans un premier temps, le groupement aldéhyde du sucre réagit de façon réversible
avec un groupement aminé de la protéine pour former une aldimine ou base de schiff.
- Dans un deuxième temps, l’aldimine subit un réarrangement interne (réarrangement
d’AMADORI) pour donner une céto-amine dont la formation est irréversible. Cette céto-
amine demeure unie à la protéine durant toute la vie de celle-ci.
La glycation est issue de la réaction entre la molécule de glucose et la valine terminale de
l’une ou des deux chaines β de l’hémoglobine. Cette sous fraction A1c voit son taux
augmenter avec le degré d'hyperglycémie et présente donc un intérêt clinique important.
Compte tenu de la durée de vie des hématies qui est de 120 jours, le dosage de l’Hb glyquée
reflète l’équilibre glycémique des 03 mois précédant le prélèvement.

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Le dosage de l'hémoglobine A1c a lieu sur un prélèvement de sang recueilli sur EDTA. Une
hémolyse douce est pratiquée à pH acide manuellement ou sur systèmes automatisés. Les
techniques de dosage sont chromatographiques (sur résine échangeuse de cations,
chromatographie liquide haute performance (HPLC)), par méthodes électrophorétiques ou
par des méthodes immunologiques avec des anticorps monoclonaux. La valeur normale est
des 4 à 6 %. Chez un diabétique de type 1, l'objectif du traitement est d'obtenir une HbA1c <
7% en évitant les hypoglycémies sévères. Chez un diabétique de type 2, l'objectif du
traitement varie selon l'âge: ≤ 6% avant 50 ans, ≤ 7% avant 60 ans et ≤ 8% avant 70 ans.

Les facteurs de variabilité de l’HbA1c :

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2.7. La fructosamine
On désigne sous ce nom, l’ensemble des céto-amines produit par réaction de glycation du
glucose avec les protéines plasmatiques. Toutes les protéines plasmatiques subissent des
réactions de glycation ; mais en raison de son abondance et de ses nombreux résidus lysine,
l’albumine rend compte à elle seule d’environ 80 % de la fructosamine plasmatique. Sur la
base d’une demi-vie de 20 jours de l’albumine, le dosage de la fructosamine reflète
l’équilibre glycémique des 2 à 3 semaines précédant le prélèvement. Le dosage des
fructosamines repose sur la réduction en milieu alcalin d’un sel de tétrazolium par les
fonctions céto-amines des protéines glyquées pour produire un formazan (produit réduit du
tétrazolium) dont la coloration est évaluée par spectrophotométrie. La valeur normale : 200
à 265 µmol/l. Sujet diabétique équilibré < 350 µmol/L. Comme la fructosamine est sensible à
des variations plus récentes de la glycémie, son dosage présente plus d’intérêt que le dosage
de l’HbA1c dans :
- Le diabète type 1 récent pour lequel il est important de déterminer la dose efficace
d’insuline
- Le diabète type 1 instable, mal contrôlé, pour lequel il est important de changer les
doses d’insuline
- La surveillance du diabète gestationnel
Ce test est également utilisé dans les cas d’hémoglobinopathies, d’anémie hémolytique, ou
de transfusions sanguines récentes qui interfèrent avec le dosage de l’HbA1.
Le dosage de la fructosamine est contre-indiqué en cas de dysprotéinémies.

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3. Marqueurs biochimiques des complications

3.1. Corps cétoniques


Les corps cétoniques sont constitués par l’acétoacétate (AcAc), le 3-βhydroxybutyrate (3HB)
et l’acétone. Lorsque la glycémie est basse ou en absence d’insuline, l’acétylCoA cellulaire
s’accumule du fait de l’augmentation de la βoxydation des acides gras générant alors de
l’AcAc qui est réduit dans les mitochondries hépatiques en 3HB, l’acétone résultant de la
décarboxylation spontanée de l’AcAc. L’AcAc et le 3HB diffusent dans le sang et les urines,
l’acétone étant éliminé par les poumons. La cétogenèse augmente physiologiquement au
cours du jeûne. La principale cause d’augmentation pathologique est le diabète et certaines
intoxications (alcool, salicylates).
Les corps cétoniques peuvent être mesurés de manière semiquantitative dans les urines. La
méthode la plus utilisée est la méthode de Legal sur bandelettes urinaires, à base
d'ammonium et de nitroprussiate. Elle révèle uniquement la présence d'acétone et
d'acétoacétate.

3.2. Microalbuminurie
La micro albuminurie représente un marqueur de l’atteinte rénale du diabète. Elle est
définie par une faible excrétion d’albumine dans les urines. Chez un sujet sain, elle est < 30
mg/24h d'urines. Elle est dite positive lorsqu'elle est comprise entre 30 et 300 mg/ 24 heures
et vérifiée à au moins 2 reprises dans un délai de 6 mois.
C’est une élimination urinaire supérieure à la normale mais inférieure à la quantité de
protéines détectable par les bandelettes réactives. Son intérêt est d’identifier les sujets à
risque élevé d’insuffisance rénale. Elle constitue également un marqueur de risque
cardiovasculaire chez les diabétiques. Les méthodes de dosage sont de type immunologique
(réactions antigène-anticorps). Chez un sujet diabétique, sa recherche est recommandée au
moins une fois par an.
3.3. Bilan lipidique
Il est recommandé d'effectuer un dépistage annuel du risque d'athérome par l'évaluation du
cholestérol, triglycérides, HDL et LDL.

4. Conclusion
Le développement de marqueurs permettant à la fois le diagnostic et le dépistage de ces
pathologies ainsi que le suivi de leurs complications est d’une importance capitale. Quels
que soient les paramètres biologiques concernés, le biologiste doit rester conscient
qu’aucune des techniques qu’il est amené à utiliser n’est à l’abri d’une interférence pouvant
être à l’origine d’une erreur d’interprétation.

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