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Table des matières


1. Introduction _____________________________________________________________ 3
1.1 Maladies héréditaires mendéliennes ou monogéniques : ________________________ 3
1.2. Maladies héréditaires non mendéliennes: ________________________________________ 3
1.3. Maladies par aberrations chromosomiques : ______________________________________ 3

2. Le mode de transmission ___________________________________________________ 4


2.1. Hérédité mendélienne monogénique ____________________________________________ 4

2.1.1. Hérédité autosomique dominant ______________________________________________ 4

2.1.2. Hérédité autosomique récessif _______________________________________________ 6


2.1.3. Hérédité lie au chromosome X _______________________________________________ 9
Transmission dominante liée à l’X. ________________________________________________________ 9
Transmission récessive liée à l’X : ________________________________________________________ 11

2.2. Hérédité multifactorielle _____________________________________________________ 14


2.3. Hérédité mitochondriale _____________________________________________________ 14

3. Les maladies héréditaires __________________________________________________ 15


3.1. La différence entre maladies génétiques et héréditaires ___________________________ 15
3.2. Les maladies rares __________________________________________________________ 16

4. Diagnostic : _____________________________________________________________ 17
4.1. Le principe de la PCR : _______________________________________________________ 17
4.2. Diagnostic prénatal : ________________________________________________________ 19
4.2.1. Le DNP chromosomique : ___________________________________________________________ 19
4.2.2. Les indications du caryotype fœtal ___________________________________________________ 20

4.2.3. LE DPN MOLÉCULAIRE _____________________________________________________ 23

5. Les thérapies géniques ____________________________________________________ 24


6. Les méthodes de détection _________________________________________________ 26
7. Les prévalences des maladies héréditaires au Maroc ____________________________ 27
7.1. Les prévalences des maladies héréditaires au Maroc _____________________________ 27

8. Les principes du conseil génétique ___________________________________________ 28

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1. Introduction
L’hérédité (du latin hereditas, « ce dont on hérite ») est la transmission, au sein
d'une espèce vivante ou d'une lignée de cellules, de caractéristiques d'une génération
à la suivante.

Le principal support de l'hérédité est donc les gènes. Le mécanisme par lequel
l'information génétique est transmise repose sur la molécule d'acide
désoxyribonucléique plus connue sous l'acronyme ADN. Cette longue molécule est
un polymère composé de nucléotides. La séquence de ces nucléotides dans la
molécule d'ADN code l'information génétique à la manière dont la séquence des
lettres dans une phrase forme des mots qui lui donnent son sens. Ce sont des
portions particulières de la molécule d'ADN qui forment les gènes, les différents
allèles correspondant à des séquences proches mais pas strictement identiques du
gène. Lorsqu'une mutation se produit qui transforme la séquence d'ADN, on obtient
donc un nouvel allèle qui se traduira, sur le plan phénotypique, par une modification
du trait biologique contrôlé par le gène muté. Si cette mutation est transmise aux
descendants alors le nouvel allèle peut, au fil, des générations se répandre dans la
population.

Les mécanismes connus pour l'hérédité biologique sont de plusieurs types :

1.1 Maladies héréditaires mendéliennes ou monogéniques :


Où un seul gène est impliqué dans l’apparition de la maladie. Il existe ainsi plusieurs
types d’hérédité mendélienne (autosomique dominante, autosomique récessive,
récessive et dominante liée à l’X).

1.2. Maladies héréditaires non mendéliennes:


Elles concernent l’hérédité mitochondriale, l’empreinte parentale, les maladies
oligogéniques (digénisme, trigénisme) et les maladies multifactorielles (hérédité
complexe).

1.3. Maladies par aberrations chromosomiques :


Dues à une anomalie de nombre ou de structure des chromosomes.

Une maladie congénitale est une maladie présente à la naissance, la cause pouvant
être génétique ou non génétique. Par exemple, les malformations dues à la rubéole
sont présentes à la naissance mais sont d’origine virale (virus de la rubéole). Les
maladies génétiques peuvent être létales avant la naissance, présentes à la naissance
(congénitales) ou se déclarer plus tard, Parfois des années après la naissance.

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2. Le mode de transmission
2.1. Hérédité mendélienne monogénique
Maladies héréditaires mendéliennes ou monogéniques où un seul gène est impliqué
dans l’apparition de la maladie. Il existe ainsi plusieurs types d’hérédité mendélienne
(autosomique dominante, autosomique récessive, récessive et dominante liée à l’X).
Les maladies héréditaires peuvent être classées selon leur type de transmission
(hérédité). Il existe tout d’abord deux types de transmission autosomique (sur une
paire de chromosomes homologues), tous deux ne concernent pas les chromosomes
sexuels et un autre lier au chromosome sexuel X

2.1.1. Hérédité autosomique dominant


Transmission autosomique dominante, s’il suffit qu’un seul allèle (une seule version
du gène) mute pour que la maladie apparaisse ; La mutation génétique se transmet
dans tous les cas si l’un des parents possède un ou deux allèles « morbide ». L’allèle
malade se manifestera donc dans tous les cas.

Cas général
Une maladie est transmise selon le mode autosomique dominant si le gène en cause
est porté par un autosome et si la présence d'un seul allèle muté suffit pour que la
maladie se manifeste. Les individus hétérozygotes (A/a) pour le gène en cause sont
malades. Généralement, les individus homozygotes (A/A), s'ils sont viables, sont plus
sévèrement atteints par la maladie; ils sont si rares qu'on peut considérer que tous les
atteints sont, sauf exception, hétérozygotes.

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Particularité : Mutation de novo
Il peut arriver qu'une mutation récente, mutation de novo ou néo mutation, se
produise dans une cellule sexuelle d'un des deux parents. Si cette mutation est à
l'origine d'un allèle pathologique dominant, bien qu'aucun des parents ne soit atteint,
un ou plusieurs de leurs enfants peuvent être malades et transmettre la mutation à
leur descendance.

Les maladies dominantes causant le décès avant l'âge de reproduction, ou affectant la


fertilité des personnes atteintes ne peuvent être dues qu'à une néo mutation. C'est le
cas de l'ostéogenèse imparfaite létale ou du nanisme

• Exemple 1 : Rétinopathie
Plusieurs membres de la famille ont développé une rétinopathie (tumeur
embryonnaire de la rétine). Il s'agit d'une maladie autosomique dominante dont la
pénétrance est de 90%.

• Exemple 2 : Maladie de Huntington


La maladie de Huntington est une maladie neuro-dégénérative dont la pénétrance
dépend de l'âge des hétérozygotes. A la naissance, la pénétrance est nulle; elle est de
50% environ à 40 ans, et est totale à 70 ans.

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Particularité : Expressivité variable
Dans une même famille, des personnes ayant hérité de la même mutation peuvent
parfois présenter des symptômes cliniques différents, touchant éventuellement des
organes ou des tissus différents. On dit alors que la maladie a une expressivité
variable. Ce phénomène est surtout observable dans les maladies dominantes.
La pénétrance incomplète est une des formes possibles de l'expressivité variable,
correspondant à un génotype à risque où la maladie serait sans signes cliniques
observables.
Certains porteurs de l'allèle muté peuvent n'avoir que des signes bénins. Ils ne sont
pas considérés comme cliniquement malades et la transmission semble alors sauter
une génération.
Exemple 1 : Neurofibromatose
La neurofibromatose est une maladie dont les signes cliniques sont de nature et de
gravité variables. Presque tous les patients présentent des tâches cutanées café au
lait. Associées à ces tâches, les patients présentent selon les cas des tumeurs de la
peau bénignes (nodules de LI SCH), des tumeurs des nerfs (neurofibromes, gliome
du nerf optique) et des malformations du squelette.

Exemple 2 : Polydactylie
La polydactylie est une anomalie héréditaire caractérisée par l'existence de doigts
surnuméraires au niveau de la main ou d'orteils au niveau du pied. La polydactylie
peut s'observer de manière isolée ou associée à certaines maladies.

2.1.2. Hérédité autosomique récessif


Transmission autosomique récessive, s’il faut que les 2 allèles soient mutés pour que
la maladie se manifeste.

La mutation génétique est inscrite sur un des allèles du gène concerné. La maladie ne
se manifestera que si le malade possède les deux allèles mutés. C’est le cas de
l’hémochromatose qui, en raison d’une surcharge en fer dans l’organisme, provoque
de multiples symptômes

Cas général
Une maladie est transmise selon le mode autosomique récessif si le gène en cause est
porté par un autosome et si la présence de deux allèles mutés du gène est nécessaire
pour que la maladie se manifeste. Les malades sont homozygotes pour le gène en
cause.

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• Exemple1 : Maladie de Charcot-Marie-Tooth de type 4
Les maladies de Charcot-Marie-Tooth sont caractérisées par une atrophie musculaire
et une neuropathie sensitive progressive touchant les extrémités des membres. Le
gène GDAP1 responsable d'une forme démyélinisant de type 4 A et se transmet selon
le mode autosomique récessif.

• Exemple2 : La phénylcétonurie
Le gène code pour une enzyme, la. La phénylalanine est un acide aminé apporté par
l’alimentation. L’allèle “morbide” code pour une variante non fonctionnelle de
l’enzyme PAH qui transforme la phénylalanine en tyrosine ce qui provoque
l’accumulation de phénylalanine dans le sang d’où le nom de la maladie. Le taux
élevé de phénylalanine entrave le développement normal du cerveau et provoque
des troubles neurologiques variés mais peuvent aller jusqu’à une arriération mentale
grave.

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Particularité
Pour certains traits récessifs fréquents, on peut avoir l'impression que la transmission
se fait selon un mode dominant. On parle de pseudo dominance. Elle est due à la
fréquence importante des hétérozygotes dans la population, qui fait que la maladie
est présente à toutes les générations.

Ainsi certaines populations ont une fréquence élevée de porteurs sains


hétérozygotes. La drépanocytose en Afrique est un exemple. La drépanocytose est
fréquente en Afrique car les sujets hétérozygotes ont été sélectionnés naturellement
puisqu'ils résistent mieux au paludisme.

La pseudo dominance s'observe, parfois, en cas de mariages entre apparentés.

Un couple formé par un individu malade homozygote (a/a) et un porteur sain


hétérozygote (A/a), a un risque de donner naissance à un enfant atteint qui est de 1/2
(ce qui correspond au risque de transmission des maladies dominantes).

Cependant, pour les maladies récessives, les porteurs sains hétérozygotes sont trop
rares pour observer une Pseudo dominance.

Particularité : Hétérogénéité génétique

La plupart des maladies ont étés définis sur des critères symptomatiques. Leur étude
génétique a montré que les patients atteints étaient affectés dans un gène.

Puis, des études ultérieures, notamment de biologie moléculaire, on pu conduire à


deux types d'observations.

Une hétérogénéité intra génique (parfois nommée intra locus) qui correspond à
l'existence pour un même gène, de plusieurs allèles mutés différents (sites différents
ou altérations différentes) mais ayant la même conséquence pathologique.

Un individu porteur de deux allèles pathologiques différents du même gène est


évidemment atteint il est parfois désigné sous le terme d'hétérozygote composite.
Une hétérogénéité inter génique (parfois nommée inter locus) qui correspond au fait
que des mutations dans des gènes différents peuvent conduire à la même maladie.
Dans ces conditions, deux individus atteints de la même maladie peuvent être
affectés dans des gènes différents (chacun dans un seul), mais ils peuvent aussi être
affectés dans le même gène.

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On dit alors que la maladie est mono factorielle (car un seul gène est en jeu chez
chaque porteur) mais hétérogène (car ce n'est pas forcément le même d'un patient à
l'autre).
Exemple : Surdités
Dans une première famille, le syndrome d’Esher de type IB se transmet selon le
mode autosomique récessif. Le gène impliqué dans cette surdité code pour la
myosine 7A.

Dans une deuxième famille, deux individus sont atteints de la forme de surdité
DFNB1 due à une mutation dans le gène de la connexine 26.

2.1.3. Hérédité lie au chromosome X


On détaille aussi 2 modes de transmission des maladies génétiques qui sont liées au
chromosome X. Ces modes de transmission des maladies génétiques fonctionnent sur
le même modèle avec allèle récessif/dominant. Ils sont les suivants :

Transmission dominante liée à l’X.


Ce mode de transmission implique que l’individu malade soit porteur d’un seul
gène muté situé sur le chromosome X. Ce type de maladie génétique concerne donc à
la fois les femmes et les hommes.

Exemples de maladies dominantes liées à l’X :


Rachitisme vitamino-résistant hypophosphatémique
Dysplasie ectodermique anhydrotique

Une femme atteinte transmet la maladie à 50% de ses enfants, fille ou garçon

Un homme atteint transmet la maladie à toutes ses filles, tous ses garçons sont
indemnes.

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Exemple d’un arbre généalogique de maladie dominante lié à l’X

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Transmission récessive liée à l’X :
Ce mode de transmission concerne la mutation d’un gène situé sur le chromosome X.
La mutation est dite récessive car il faut que les deux gènes soient mutés pour que la
maladie se transmette. Ce type de transmission affecte donc exclusivement les
hommes. Les femmes peuvent porter un gène muté sur leur chromosome X. Mais
comme elles n’ont un chromosome Y, elles seront systématiquement soit porteuse
saine, soit non affectée par la maladie.
a. Cas le plus fréquent :

Femme hétérozygote, donc bien portante et conductrice, épousant un homme normal

• Les sujets atteints naissent généralement de parents normaux.


• Dans la parentèle du père, tous les sujets sont normaux.
• Dans la parentèle de la mère il existe souvent des frères ou des ascendants masculins
atteints.
• Les sujets atteints sont pratiquement toujours des garçons.
• Dans la fratrie des atteints, un garçon sur deux est malade, et une fille sur deux est
conductrice.

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b. Cas particulière :
Mariage femme normale /Homme atteint

Génotype parental: XX * XY

• Tous les garçons sont normaux et indemnes de la mutation.


• Toutes les filles sont normales mais HEZ conductrices.

c. Cas particulière :
Mariage femme HEZ/Homme atteint

Génotype parental: XX * XY

Situation rare si la mutation est sévère


• La moitié des garçons sont atteints.
• Les filles normales sont HEZ.
• Il existe des filles malades (1/2).
Situation peu probable pour un gène rare, mais usuelle pour certains gènes fréquents
(ex. daltonisme).

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O L'atteinte exclusive des garçons n'est pas un caractère absolu de l'hérédité
liée à l' X.
OLe critère de non transmission d'un père à son fils est plus fiable (permet la
différence avec les maladies dominantes autosomiques avec limitation au sexe).
Remarques : dépistage des hétérozygotes conductrices pour le conseil génétique.
Exemples de maladies RLX:
• Daltonisme
• Hémophilies A et B
• Angiokératose diffuse (Maladie de Fabry)
• Myopathie type Duchenne
• Incontinentia pigmenti
• Agammaglobulinémie type Bruton
• Déficit en G6PD. etc...
Exemples de maladies RLX: la myopathie de Duchenne

La myopathie de Duchenne est caractérisée par une dégénérescence progressive des


muscles. Bien que de rares cas féminins aient été décrits, on peut considérer qu’il
s’agit d’une “maladie de garçon”. 1 Garçon sur 5000 naît atteint de cette affection
héréditaire. Les 1ers troubles apparaissent généralement avant l’âge de 2 ans.

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2.2. Hérédité multifactorielle
On parle d’hérédité multifactorielle lorsque l’expression d’un caractère dépend de
l’action d’un ensemble de gènes et de l’effet de l’environnement.
On reconnaît une maladie multifactorielle lorsqu’il y a agrégation familiale de
malades, concordance d’atteinte entre vrais jumeaux et augmentation d un
nombre de malades avec le changement du mode de vie de la population

2.3. Hérédité mitochondriale


Définition
Les gènes localisés dans la mitochondrie sont peu nombreux, mais les mutations de
ces gènes sont fréquentes.
Lors de la fécondation, seul le noyau du spermatozoïde rentre dans l'ovule. Le
contenu du cytoplasme de la cellule œuf est donc le contenu cytoplasmique de
l'ovule. C'est pourquoi toutes les mitochondries d'un individu lui viennent de sa
mère.
La transmission des maladies dues à un gène mitochondrial obéit donc à un schéma
particulier.
Caractéristiques
Les maladies d'origine mitochondriale touchent les hommes et les femmes de façon
comparable.
Une personne malade a sa mère malade.
Les femmes malades transmettent la maladie à tous leurs enfants quel que soit leur
sexe.
Les hommes malades ne transmettent la maladie à aucun de leurs enfants.
La maladie peut présenter des formes modérées ou graves.
Les sujets atteints d'une forme grave n'ont que des enfants atteints d'une forme
grave.
Les sujets atteints d'une forme modérée peuvent avoir des enfants non atteints,
atteints d'une forme modérée ou Atteints d'une forme grave.

Exemple d’un arbre généalogique

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3. Les maladies héréditaires
3.1. La différence entre maladies génétiques et héréditaires
Une maladie génétique est une maladie touchant le génome, c’est-à-dire le code
génétique qui régit les fonctions de toutes nos cellules. Ces maladies génétiques sont
généralement liées à une mutation d’un gène, autrement dit à une anomalie de
l’ADN, qui va se traduire par la synthèse d’une protéine anormale (dans sa fonction
ou dans sa structure). Cette protéine anormale, en fonction de son rôle dans
différents tissus de l’organisme, en fonction de son importance, va avoir des
conséquences très variables d’une maladie génétique à l’autre. Cette anomalie
génétique peut être présente dès le stade des premières cellules de l’organisme, c’est-
à-dire au niveau des cellules germinales. Les toutes premières cellules d’un
organisme sont les gamètes parentaux (gamète mâle = spermatozoïde, gamète
femelle = ovocyte). La fusion des deux gamètes va aboutir à la constitution du
matériel chromosomique à partir duquel se constitue l’ensemble du matériel
chromosomique de toutes les cellules. Ainsi, quand une atteinte génétique est dite
germinale, elle sera transmise à toutes les cellules de l’organisme, et cette maladie
sera donc présente dès le début de la vie fœtale et bien évidemment dès la naissance.
Lorsque les maladies génétiques touchent les cellules germinales, elles peuvent donc
être transmises des parents aux enfants et constituent ainsi des maladies héréditaires.
Cependant, certaines maladies génétiques peuvent ne toucher qu’un organe.
Certaines formes de cancers, par exemple, sont des maladies génétiques parce qu’au
niveau du génome d’une cellule, dans un organe particulier, à la suite d’une

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agression (par des virus, des rayons ou d’une autre origine souvent inconnue),
survient une mutation d’un gène qui va être reproduite au niveau de l’organe et
aboutir à un cancer. Dans ces cas, la maladie génétique est somatique. Elle a été
acquise, elle n’est pas transmissible et n’aboutit donc pas à une maladie héréditaire.

3.2. Les maladies rares


On parle de maladie rare quand une maladie affecte un nombre restreint de
personnes, moins d'une personne sur 2.000 en Europe, soit pour la France moins de
30.000 personnes pour une maladie donnée. Certaines comme la Progeria ou
le syndrome GAPO touchent moins de 100 personnes dans le monde !

Les maladies rares se comptent certainement par milliers. A l'heure actuelle, on a


dénombré 6 à 7.000 maladies génétiques et 5 nouvelles sont décrites chaque
semaine. Si presque toutes les maladies génétiques sont des maladies rares, toutes les
maladies rares ne sont pas génétiques : 80% des maladies rares sont des maladies
génétiques. Il y a des maladies infectieuses très rares ainsi que des maladies auto-
immunes. Pour un grand nombre de maladies, la cause demeure inconnue à ce jour.
Une maladie génétique ou virale peut être rare dans une région et fréquente dans
une autre. La lèpre est une maladie infectieuse rare en France, mais fréquente en
Afrique centrale. La thalassémie est une anémie génétique rare dans le Nord de
l'Europe, alors qu'elle est fréquente autour de la Méditerranée. La "maladie
périodique" est rare en France mais courante en Arménie...
Les maladies rares sont des maladies graves, chroniques, évolutives. Les maladies
rares empêchent de bouger (ataxie de Friedrich, myopathies), de respirer
(mucoviscidose), de résister aux infections (déficit immunitaire combiné sévère =
DICS) ou à la lumière du soleil (maladie des enfants de la lune = Xeroderma
pigmentosum), de grandir (achondroplasie, verre, syndrome) ou font grandir plus
vite (syndrome de Sotos) ; elles peuvent provoquer un retard mental (syndrome de
l'X fragile, galactosémie), faire vieillir (progeria) ou être la cause de cancers dans
certaines familles (syndrome de Gardner) ; elles peuvent empêcher la coagulation du
sang (hémophilie)...
La personne peut être malade dès la naissance ou l'enfance, comme par
exemple la drépanocytose = anémie falciforme.
D’autres maladies rares commençant dès l'enfance : l'amyotrophie
spinale infantile, la galactosémie, la maladie des enfants de la lune = Xeroderma
pigmentosum, la maladie des os de verre, la maladie de Tay-Sachs, la maladie de
Wilson, la mucoviscidose, la myopathie de Duchenne, la neurofibromatose,
la progeria, le syndrome de Sotos etc…

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D’autres maladies rares commençant à l'âge adulte : l'hémochromatose
génétique, syndrome de Gardner...

Cependant plus de 50% des maladies rares apparaissent à l'âge adulte, comme
la chorée de Huntington ou danse de Saint-Guy, maladie
héréditaire autosomique due à l'existence d'un allèle dominant. Cette maladie ne se
développe, le plus souvent, que chez les personnes de plus de 40 ans et se traduit par
une dégénérescence de certains neurones intervenant dans la motricité. Il en résulte
des gestes incohérents et anormaux quand le sujet est éveillé, indépendants de sa
volonté. De plus, un déficit mental progressif s'installe.
Pour la plupart des maladies rares il n'existe pas de traitement curatif, mais des
soins appropriés peuvent améliorer la qualité de vie et prolonger la durée de vie.
Faute de connaissances scientifiques et médicales suffisantes, un grand nombre de
malades n'est pas diagnostiqué. Leur maladie demeure inconnue. Au mieux, ces
personnes sont prises en charge sur la base de l'expression de leurs symptômes. Tous
les malades et leur famille décrivent un parcours du combattant pour être écoutés,
pour s'informer, et pour être orientés vers les équipes compétentes, lorsqu'elles
existent, afin de poser le bon diagnostic.

4. Diagnostic :
4.1. Le principe de la PCR :
L'ADN ne peut être observé au microscope, c'est pourquoi il existe différentes
techniques permettant de détecter des mutations. Ces techniques peuvent
directement indiquer et localiser la mutation et ainsi diagnostiquer la maladie
génétique. L'ADN peut être séquencé pour si besoin pour identifier la mutation
spécifique.

Les différentes techniques :

La PCR, en français signifie Réaction par Polymérisation en Chaine, est une des
méthodes les plus utilisées pour diagnostiquer une maladie. Cette technique
de biologie moléculaire permet d'amplifier l'ADN et d'obtenir une importante
quantité d'un fragment d'ADN choisi et de longueur définie à partir d'un échantillon.
Cette méthode est entièrement réalisée in vitro en dehors de tout système cellulaire et
est de plus en plus utilisée dans des domaines tels que le médical, le pharmaceutique,
l'agro-alimentaire, l'environnemental et d'autres encore.

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Cette méthode permet alors de détecter les anomalies génétiques ainsi que les
maladies génétiques et elle est surtout utilisée dans l'analyse des mutations. Par
exemple, elle peut aussi permettre de quantifier la présence de certains oncogènes et
être utilisée pour évaluer l'efficacité des anticancéreux. De plus, en hématologie, cette
technique peut aussi permettre de quantifier avant et après une greffe pour évaluer
l'efficacité des traitements.

Il existe différentes méthodes de PCR quantitative en temps réel mais on peut les
regrouper en deux catégories distinctes : les techniques faisant appel à des agents
intercalant, qui sont les plus économiques, et les techniques avec un système de
sonde (ADN monocaténaire avec une séquence définie prévu pour être
complémentaire au fragment d'ADN qu'on cherche). Des quatre techniques avec un
système de sonde, la plus utilisée est la technique avec les sondes TaqMan. Ce nom
est une contraction de Taq Polymérase et de Pac Man car elles ont la possibilité de
détruire de petits nucléotides se trouvant sur leur passage.

L’électrophorèse :
Est la principale technique utilisée en biologie pour séparer et caractériser des
molécules. Cette méthode est principalement utilisée en biochimie ou en biologie
moléculaire afin de séparer des protéines ou des acides nucléiques. L'électrophorèse
repose sur le principe des charges électriques et des déplacements des ions. Selon
leurs caractéristiques propres ces ions auront des vitesses de migration différentes.
Ainsi pour détecter une mutation génétique, le produit de la PCR est soumis à une
digestion enzymatique par un enzyme de restriction. Si une mutation a modifié le
site de restriction initialement présent, la taille des fragments d'ADN obtenus après
digestion sera modifiée et pourra être décelée après électrophorèse des fragments
d'ADN.

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4.2. Diagnostic prénatal :
Le but du DPN est de diagnostiquer des affections à haut risque d'être gravement
invalidantes et incurables (article L. 2131-1 du Code de Santé Publique) et
éventuellement dans la cadre de la loi de permettre au couple de demander une
interruption médicale de Grossesse.
Dans les situations de DPN, souvent difficiles, le rôle du médecin est d'accompagner
le Couple tout au long de la démarche. L'information, délivrée au cours d'une
consultation de Conseil génétique, doit être la plus complète possible. A l'issue de
celle-ci la patiente signe Un consentement pour la réalisation du DPN
chromosomique ou moléculaire. Le médecin Prescripteur signe une attestation de
consultation de conseil génétique. Le résultat de L’analyse sera rendu à ce médecin
prescripteur, qui devra le transmettre à la patiente. Dans Tous les cas, une prise en
charge psychologique doit pouvoir être proposée.

4.2.1. Le DNP chromosomique :


Il consiste en la réalisation d'un caryotype à partir d'un prélèvement fœtal. Il peut
être Couplé à des techniques d'hybridation in situ en fluorescence (FISH) qui’ est
devenue un outil diagnostique de routine dans les laboratoires de cytogénétique
pour caractériser de manière ciblée les microremaniements chromosomiques
inférieurs à 3 Mpb, non détectables par le caryotype métaphasique. Son principe est
de repérer, à L’aide d’une sonde (fragment d’ADN susceptible de réaliser une
hybridation ADN-ADN In situ spécifique sur le chromosome), une ou plusieurs
séquences d’ADN spécifique.
La sonde est marquée par une substance fluorescente et le pouvoir de résolution de
la FISH permet une analyse beaucoup plus fine de la structure des chromosomes. Il
est à noter que cette cytogénétique dite moléculaire peut s’appliquer également aux
noyaux interphasiques pour détecter des anomalies de nombre des chromosomes.

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Il existe une nomenclature internationale (ISCN, 2009) des anomalies du caryotype
et de la FISH.

Figure : Interphase FISH sur des cellules amniotiques non cultivées. Mise en évidence
du chromosome 18 et du gonosome avec des sondes centromériques (gauche) et des
chromosomes 13 et 21 avec des sondes locus spécifiques (droite).

4.2.2. Les indications du caryotype fœtal

Les anomalies chromosomiques surviennent le plus souvent accidentellement. Le


DPN Chromosomique est donc essentiellement réalisé chez des couples sans
antécédents particuliers mais pour lesquels les moyens de dépistage (échographies,
marqueurs sériques maternels) ont défini un risque particulier d'anomalies
chromosomiques. Les indications reconnues et prises en charge par la sécurité sociale
sont :

Grossesse à risque de trisomie 21 fœtale égal ou supérieur à 1/250. Celui-ci est


évalué à partir de la combinaison entre l'âge maternel, les marqueurs sériques
Maternels du premier ou deuxième trimestre et l'épaisseur de la nuque
mesurée au premier trimestre.
Depuis l'arrêté du 23 juin 2009, l'âge maternel supérieur ou égal à 38 ans seul
n'est plus une indication systématique. Il reste une indication exceptionnelle
dans les situations où la patiente n'a pas pu bénéficier des autres moyens de
dépistage.

Signes d'appel échographiques. Le décret n°97-578 du 28 mai 1997 définit la


mission et la composition des équipes des centres pluridisciplinaires de

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diagnostic prénatal (CPDPN). Tout signe d'appel échographique doit être
discuté au sein d'un CPDPN afin de définir s'il justifie la réalisation d'un
caryotype.

Antécédent pour le couple, de grossesse(s) avec caryotype anormal. Lorsque le


caryotype des deux parents est normal, le risque de récurrence est de l'ordre
de celui de la population générale. La réalisation du caryotype permet
néanmoins de rassurer ce couple ayant déjà vécu une situation difficile.

Les anomalies chromosomiques parentales. La présence chez un des parents


d'un remaniement chromosomique justifiera dans tous les cas qu'un DPN soit
proposé. Les modalités de celui-ci seront discutées avec la patiente en fonction
des risques liés au remaniement et au prélèvement.

Diagnostic de sexe pour les maladies liées à l'X. Malgré la persistance de cette
indication, la réalisation d'un caryotype fœtal devient de moins en moins
fréquente car supplantée par la recherche d'ADN fœtal dans le sang maternel.
Cette technique de biologie moléculaire recherche la présence de séquences du
gène SRY dans le sang maternel. Leur présence est le reflet d'un sexe fœtal
masculin et entraine la réalisation d'un DPN invasif génique. Leur absence
témoigne d'un sexe féminin et les investigations génétiques ne sont pas
poursuivies. Pour chaque indication le type de prélèvement dépend du risque
chromosomique, du terme de la grossesse et du risque lié au prélèvement.

Prélèvement de trophoblaste ou de villosités choriales ou trophocentèse


Le prélèvement de trophoblaste est réalisé le plus souvent entre 11 et 13
semaines d’aménorrhée (SA), ce qui permet d'avoir un résultat précoce au
cours de la grossesse. Il comporte un risque de fausses couches de 1 à 2 %
(voie abdominale). Un premier caryotype, dont le résultat est obtenu en 24 à
48 h, est réalisé à partir des Mitoses spontanées du syncitiotrophoblaste. Il est
complété par la réalisation d'un caryotype après culture des cellules de l'axe
mésenchymateux. Le résultat final du Caryotype est une synthèse de ces deux
examens. Certains laboratoires réalisent à la place De l'examen direct une
recherche des principales aneuploïdies (trisomies 13, 18 et 21) par FISH
interphasiques ou autre technique de quantification comme la QF-PCR.
Il existe de rare cas de discordance entre les résultats de l'examen direct et de
la culture. Il est alors nécessaire de confirmer l'analyse chromosomique à
partir d'un prélèvement de liquide amniotique.

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Prélèvement de liquide amniotique ou amniocentèse
Le prélèvement de liquide amniotique est le plus fréquemment employé. Il est
réalisé à partir de 15 – 16 SA et est possible jusqu'au terme. Le risque de
fausses couches est de 0,5 à 1 %.
La réalisation du caryotype nécessite une étape de culture cellulaire. Dans les
situations à haut risque d'aneuploïdies (signes d'appel échographique), la
FISH interphasiques pour les chromosomes 13, 18, 21, X et Y permet un
premier résultat rapide.

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Prélèvement de sang fœtal ou cordocentèse
Il est réalisé à partir de 22 SA, comporte un risque de fausse couche de 2 à 3 %
ainsi qu'un risque important de morbidité. Pour ces raisons il est de moins en
moins employé en dehors de situations exceptionnelles pour confirmer une
anomalie rare découverte sur le liquide amniotique ou en cas de situation à
très haut risque découverte tardivement.

4.2.3. LE DPN MOLÉCULAIRE

Le but du DPN moléculaire est l'identification des anomalies géniques par des
techniques de biologie moléculaire. Le plus souvent il consiste à rechercher chez le

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fœtus la présence d’une ou de deux mutations préalablement identifiées, chez les
parents ou un autre cas index. Le diagnostic est alors direct. De façon plus rare, on
réalisera un diagnostic indirect à partir d'une étude familiale de ségrégation si la
mutation n'est pas identifiée mais la localisation génique connue. En l'absence
d'antécédent familial, les situations où les signes échographiques orienteront Vers un
DPN moléculaire sont rares. En 2009, l'Agence de Biomédecine a enregistré la
réalisation de 2728 tests de génétique moléculaire pour 213 pathologies différentes.
Ceci a permis l'identification de 534 cas de fœtus atteints de maladie génétique et la
réalisation de 385 IMG.
Les modes de prélèvements fœtaux sont les mêmes que pour le DPN
chromosomique. Le choix du type de prélèvement dépend du risque génétique, du
terme de la grossesse et du risque lié au prélèvement. Cependant le risque d'atteinte
fœtale étant le plus souvent de 25 ou 50 %, le prélèvement de villosités choriales est
privilégié en raison de sa précocité. De plus, ce tissu permet généralement
l'extraction directe d'une quantité suffisante d'ADN pour la recherche de la ou des
mutations voire pour une étude familiale indirecte.
Les études de biologie moléculaire peuvent également être réalisées à partir de
l'ADN extrait des cellules amniotiques (analyse directe ou après culture) ou des
cellules sanguines fœtales. Dans tous les cas, il est indispensable d'éliminer une
contamination du prélèvement fœtal par de l'ADN maternel.

5. Les thérapies géniques

Il existe plusieurs méthodes de thérapie génique pour administrer le vecteur : la


thérapie génique ex vivo, la thérapie génique in vivo et la thérapie génique in situ qui
est une forme de la thérapie génique in vivo

La thérapie génique ex vivo


Elle consiste à extraire des cellules cibles de l’organisme du patient puis à les
modifier génétiquement avec le vecteur viral qui porte le gène thérapeutique Les
cellules sont mises en culture après modification génétique. Elles se multiplient à
l'identique. Les cellules porteuses du gène médicament, obtenues après
multiplication, sont alors réimplantées chez le patient. Il faut que les cellules soignées
prennent le dessus sur les cellules malades puisqu'il est impossible de les soigner
toutes.
Environ 80% des essais sont des thérapies géniques ex vivo, qui concernent des
cellules que l'on peut facilement prélever puis mettre en culture : cellules souches de

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la moelle osseuse, de la peau, du foie ou des muscles, ou cellules cancéreuses qui,
une fois traitées ex vivo, sont irradiées avant d'être réimplantées. Cette technique a
par exemple été utilisée pour introduire le gène de l'adénosine désaminase dans les
lymphocytes ou dans les cellules souches de la moelle osseuse de malades atteints de
ce déficit enzymatique.
Mais cette technique présente des inconvénients : souvent, le tissu touché est
constitué de cellules incapables de survivre à l’extérieur du corps ou bien la greffe
des cellules traitées n’est pas assez efficace pour compenser le reste des cellules
mutées présentes dans ces tissus.

La thérapie génique in vivo


Le vecteur qui porte le gène thérapeutique est injecté dans la circulation sanguine et
doit atteindre les cellules cibles. Cette stratégie ne peut être utilisée que pour des
défauts génétiques se manifestant dans le sang ou localisés dans des cellules que le
sang peut atteindre. Pour l’hémophilie, par exemple, qui se caractérise par l’absence
d’une protéine qui participe au mécanisme de la coagulation, on introduit le gène
médicament dans une cellule du sang de très longue durée de vie comme le
lymphocyte ou dans les cellules qui constituent les parois des vaisseaux.
L’information sera lue, les cellules fabriqueront la molécule manquante et la
rejetteront dans le sang. Actuellement le traitement consiste en l’administration
intraveineuse et de façon répétée du facteur déficient mais un essai clinique de
thérapie génique vient de débuter en 2010 pour vérifier la possibilité de traiter la
maladie de façon définitive. Le processus consiste à introduire le gène fonctionnel
pour le facteur IX (facteur qui est absent dans l’hémophilie dite de type B) dans les
cellules du foie du patient dans le but de restaurer une coagulation fonctionnelle à
long terme. Ce serait une thérapie génique in situ.
La thérapie génique in situ
Avec cette méthode, le vecteur qui possède le gène médicament est directement
injecté dans le tissu cible. Cette technique est expérimentée dans les cas de
mucoviscidose où l’on transfère le vecteur dans la trachée et les bronches, de cancer
(injection dans la tumeur d'un vecteur portant le gène d'une toxine, par exemple), ou
de dystrophie musculaire (injection dans le muscle d'un vecteur porteur du gène de
la Dystrophine). D’autres méthodes sont à l’essai comme essayer d’assurer la
pénétration du gène médicament dans la cellule en les soumettant à un choc

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électrique ou fabriquer de petits organes (organoïdes) que l’on implante dans le
péritoine qui recouvre les organes digestifs pour que les cellules implantées se
multiplient et passent dans la circulation sanguine pour exercer leur effet.

6. Les méthodes de détection

Les chercheurs du VIB (Vlaams Institut vor Biotechnologie) en liaison avec


l'Université d'Anvers ont développé une nouvelle méthode capable de détecter les
causes des maladies héréditaires de manière plus rapide et plus efficace.

Cette méthode est basée sur l'examen de plusieurs séquences d'ADN simultanément
en utilisant deux techniques existantes : la réaction en chaîne par polymérase
multiplexe (PCR multiplexe) et le séquençage massif en parallèle. La PCR est une
méthode d'amplification génique in vitro utilisée pour obtenir rapidement une
quantité importante et exploitable d'un segment précis d'ADN. Le terme multiplexe
correspond à l'amplification, en une seule réaction, de plusieurs segments d'ADN
distincts à partir d'au moins trois amorces. La seconde technique permet la
production de séquences courtes d'ADN (100 à 200 nucléotides) à très haut débit.
Ainsi, l'aspect héréditaire de la maladie est analysé en une seule fois. Cette technique
offre une solution pour le diagnostic moléculaire d'un grand nombre de maladies
héréditaires.

Grâce à cette technique, les tests génétiques réalisés actuellement sur une période de
3 à 6 mois, comme par exemple le dépistage pour les formes héréditaires du cancer
du sein, la fibrose kystique et la surdité héréditaire seront effectués en quelques
semaines. Ils présentent également l'avantage d'offrir un résultat avec une meilleure
précision et sensibilité. Cette découverte offre de nouvelles perspectives pour mettre
en place de nouveaux tests qui sont actuellement chers et difficiles à réaliser.

Le test de dépistage génétique est effectué actuellement lorsque plusieurs personnes


d'une même famille contractent la même maladie. Un membre d'une famille souhaite
alors connaître les risques de transmission à ses enfants. Les scientifiques examinent
alors s'il existe une anomalie au niveau de l'ADN des patients de la même famille et
établissent un diagnostic prénatal. Si le gène qui entraîne la maladie est très grand,
ou s'il y a plusieurs gènes impliqués, les analyses nécessaires sont multiples,
impliquant un temps d'attente particulièrement long.

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7. Les prévalences des maladies héréditaires au Maroc
7.1. Les prévalences des maladies héréditaires au Maroc
Les maladies cardiovasculaires sont la première cause de décès entre 10 % et 12 % du
total des décès enregistrés au niveau national au Maroc.

Selon les estimations et les projections de l'Organisation mondiale de la Santé, l'


60.375 marocains meurent chaque année de maladies cardio-vasculaire ce qui en fait
la première cause de mortalité au Maroc. En effet où les spécialistes en cardiologie
tirer la sonnette d’alarme, soulignant qu’au Maroc et un sur deux meurt de maladie
cardiaque.

Trois grandes maladies, l'hypertension artérielle, le diabète et les maladies dues au


tau élevé de cholestérol partagent le palmarès.

La plupart de ces maladies conduisent à des déficits et insuffisance cardiaque, et si


elles ne tuent pas, ils seront la cause d'invalidité permanente.

Pourcentage des personnes atteintes de diabète au Maroc est de six pour cent, et ce
chiffre est susceptible d’augmenter, en particulier dans les groupes d'âge entre 30 et
50 ans. 33 pour cent des personnes au Maroc soufrent d’hypertension artérielle et 29
pour cent d’un taux de élevé de cholestérol, la plus part des cas sont souvent
associées au diabète.

Le diabète est une maladie du cœur et des artères par excellence et il tombe dans la
catégorie de maladies graves et silencieuse, donc la prévention sur une base continue
est très importante.

Toutes ces pathologies ont des composantes génétiques qu’il faudra évaluer.

La thalassémie, maladie génétique héréditaire dont 3% de la population au Maroc


sont des porteurs sains et transmetteurs, selon les estimations de l’Organisation
mondiale de la Santé.

Au Maroc, 5000 patients devraient être diagnostiqués et dont à peine 500 sont
répertoriés. Le Service d’Hématologie et Oncologie du Centre hospitalier Ibn Sina
concentre à lui seul 30% des malades du pays du fait de l’existence d’une unité de
référence de prise en charge depuis 1990.

La thalassémie étant une maladie encore sous-diagnostiquée, insuffisamment prise


en charge, et incomplètement contrôlée chez 6 cas sur 10. La province de Larache
concentre le plus grand nombre de thalassémiques et de drépanocytaires

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8. Les principes du conseil génétique

A qui s’adresse-t-il ?

1- Les couples sollicitent le plus souvent un conseil génétique après la naissance d'un
premier enfant atteint d'une malformation ou d'une maladie génétique ou
possiblement génétique.

2- Parfois, il peut s'agir d'un antécédent familial plus lointain, en particulier dans les
maladies liées au chromosome X.

3- Dans certains cas, c'est l'un des conjoints qui est lui-même atteint d'une pathologie
dont il souhaite connaître les risques de transmission à sa descendance.

4- Un dernier cas de figure concerne les maladies génétiques à expression tardive


(comme la chorée de Huntington) où le conseil génétique s'adresse à un individu
adulte qui souhaite connaître son statut vis à vis de la maladie.

Quand?

Idéalement, le conseil génétique doit être donné avant une grossesse, ce qui laisse le
temps de préciser le diagnostic, de compléter l'enquête familiale, de réaliser
d'éventuels examens complémentaires et d'accompagner psychologiquement le
couple dans sa décision. Lorsque l'antécédent familial concerne un premier enfant du
couple, la chronologie idéale du conseil génétique par rapport à la révélation du
handicap est difficile à déterminer: trop précoce, la consultation risque d'être mal
acceptée par un couple uniquement préoccupé par l'avenir de l'enfant; trop retardée,
elle risque d'être négligée par le médecin traitant et la famille et seulement sollicitée
lorsqu'une grossesse ultérieure est déjà en cours, ce qui complique singulièrement le
conseil génétique.

Qui doit donner le conseil génétique?

Le recours à un médecin spécialisé en génétique médicale est toujours souhaitable car


il est préférable que le praticien chargé d'envisager avec le couple les solutions pour
éviter une récidive du handicap soit différent de celui qui aide quotidiennement ce
même couple à assumer la prise en charge de l'enfant malade. Néanmoins, une
parfaite connaissance de la pathologie en cause, de son pronostic et des éventuelles
perspectives thérapeutiques est indispensable pour donner les informations les plus
appropriées, et une étroite collaboration entre le médecin traitant et/ou le spécialiste
éventuel et le généticien permet d'optimiser le conseil génétique.

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