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chapitre 4 LA DYNAMIQUE DES SYSTEM

chems kherbouguia
uca
Banque et marché
Chap 3
L2

I. La transition numérique dans le secteur financier

De quoi s’agit-il ?
Offre de nouveaux produits financiers s’appuyant sur les technologies numériques

Quels acteurs ?
La montée en puissance des Fintech…mais pas seulement
Fintech « start up » : petites entreprises innovantes proposant des services financiers
Géants du numérique : GAFAM-BATX
Opérateurs Télécom / Grande distribution
Ménages

1) Les cryptomonnaies
a) Les cryptomonnaies : de quoi s’agit-il ?

Monnaie numérique dont la valeur/sécurisation repose sur la cryptographie (codage de l’information


pour être lisible uniquement par les détenteurs du code)

Monnaie officielle : cours légal, système hiérarchisé et centralisé (circulation par les BQ, contrôle par
les BC)
Crypto-monnaies privées : pas de cours légal, gestion décentralisée de la monnaie sans tiers de
confiance (contrôle par la « communauté »)

Milliers de cryptomonnaies différentes


Valeur totale supérieure à 2000 milliards de dollars
Monnaies encore très peu utilisées pour faire des paiements
Plutôt utilisées comme des actifs (« crypto-actifs ») et soumis à des fluctuations très fortes de prix
(marchés spéculatifs)

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b) Les technologies associées au cryptomonnaies

Système blockchain : technologie = « livre/registre numérique unique » sur lequel chaque nouvelle
écriture est contrôlée par les membres du réseau avec une procédure très complexe et lourde
(puissance de calcul informatique) = minage

Très nombreuses applications au-delà des cryptomonnaies : informations personnelles états-civils,


dossiers médicaux, diplômes…) et registres de patrimoine (cadastre foncier, patrimoine financier…)

« Token » : Digitalisation d’actifs sous forme numérique, fongible et divisible, échangeable en peer-
to-peer, sans identification et à finalité de paiement

ICO (Initial Coin Offerings): levée de fonds sur internet : très peu de réglementation, information sur
les emprunteurs et sur les droits très hétérogènes (≠ procédures très réglementées et normalisées lors
des émissions sur marchés financiers traditionnels)

c) Les politiques publiques


Rapport Landau (Ancien vice gouverneur BDF)

1/ Pas utile de règlementer directement les cryptomonnaies :


 Poids global encore relativement faible
 Périmètre très mouvant donc très difficile à contrôler

2/ Risque majeur lié à l’anonymat des transactions : transactions illégales, financement du terrorisme
3/ Contrôles sur l’interface entre cryptomonnaies et SMF :
 Contrôle des plateformes d’échange (agrément)
 Interdiction des BQ de faire des opérations pour compte propre
 Interdiction d’intégrer les cryptoactifs dans les portefeuilles par les gestionnaires d’actifs
financiers

d) Les cryptomonnaies vont-elles remplacer les monnaies traditionnelles ?

 Monnaies encore très peu utilisées pour faire des paiements


 Transactions plus lentes que systèmes traditionnels (innovations technologiques sur paiements
virtuels en monnaie officielle)
 Système très couteux en énergie.
 Systèmes qui ne peuvent garantir de stabilité avec les autres monnaies => instabilité forte =
handicap fort sur utilisation comme moyen de paiement

Mais :
 Très efficaces sur certaines opérations (transferts internationaux)
 Projet de cryptomonnaies publiques (BC)
 Attractives pour les systèmes monétaires structurellement inefficaces et instables
 Inconvénients instabilité réduits pour des conglomérats regroupant du commerce, de la
finance, des paiements et émettant leur propre monnaie => « quasi- zone monétaire »

2) Les autres services financiers


a) La diversité des services

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b) Les enjeux

3) Quel impact sur les banques

Comment les fonctions des banques peuvent-elles être remplacées ?


a) Services de paiement (faciliter les paiements/ assurer de la liquidité)

Ce que font les Banques :


Gestion de dépôts à vue : retrait quand vous voulez = liquidité
Liquidité assurée par l’engagement de la BQ = liquidité contractuelle
Autres actifs financiers : liquidité de marché (revente)
Mais liquidité imparfaite : non immédiate, coût de transaction, risque de perte

Ce que permet la transition numérique :


* Systèmes de paiement alternatifs aux banques : monnaie mobile (M-pesa..), parfois
réglementairement rattachés aux banques
* Augmentation de la liquidité de marché grâce aux places de marché virtuelles
Marchés d’actifs financiers, mais aussi marchés de biens& services

b) La transformation des capitaux (Mise en commun et diversification des risques)

Ce que font les Banques :


Collecte de petits montants, plutôt à CT, et répartition des risques de crédit
 Transformation des capitaux en connectant prêteurs et emprunteurs (économies d’échelle
pour gérer les relations avec chaque prêteur /emprunteur)

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Ce que permet la transition numérique :


Réduction massive du cout des contacts directs entre prêteurs et emprunteurs
 Possibilité pour les épargnants de diversifier en prêtant de petits montants à de nombreux
emprunteurs
 Possibilité pour les emprunteurs d’emprunter des montants élevés en collectant l’épargne de
nombreux épargnants

Perte de l’avantage des banques en termes d’économie d‘échelle


 Plateformes de Crowdfunding

c) Asymétrie de l’information (Réduction des risques individuels/ sélection des


crédits)

Ce que font les Banques :


Collecte d’information sur votre capacité à rembourser
Collecte de garanties en cas de défaut
Surveillance (monitoring) de la situation financière de l’emprunteur
 Traitement par des spécialistes de la gestion des risques (accès aux informations, expérience
des crédits passés)

Ce que permet la transition numérique :


#1 Impossible de surveiller chaque emprunteur / pb de coordination entre prêteurs
 Délégation de la supervision à la plateforme de prêt collaboratif
 Plus facile d’évaluer le risque d’un crédit unique que d’un produit financier complexe
#2 Gestion du risque de conflits d’intérêts (agences de notation)
 Utilisation d’informations objectives et quantitatives (traitement statistique, credit scoring) vs
jugements d’expert (données + infos subjectives = relations personnelles)

Risque de conflit d’intérêt des plateformes ?


 Risque de réputation, systèmes de notation par les utilisateurs
#3 Informations sur petits emprunteurs ? (pas de comptabilité détaillée et haute fréquence)
 Utilisation des données de paiements et revenus sur le compte, appels téléphoniques

II. La transition écologique


1) Les risques financiers liés aux risques écologique
a) Les couts privés directs : les dommages

 Les risques physiques/ catastrophiques assurés (tempêtes, inondations, incendies)


Incendies en Californie 2017-18 : 30 Milliards aux assurances vs 15 Milliards de primes reçues =>
risque sur solidité des compagnies d’assurance
Pourquoi ? Incertitudes fortes sur ampleur des risques

 Les risques juridiques / de responsabilité :


Poursuites pour avoir contribué aux dégâts environnementaux
Poursuites pour ne pas avoir protégé des conséquences des dégâts environnementaux

b) Les coûts privés indirects sur la valeur des actifs financiers (risques de
transition)
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 Actifs échoués (pétrole, gaz, non exploités)


 Actifs dévalorisés : modifications réglementaires, préférences, couts de production
Impactant la rentabilité future des entreprises
 Perte de valeur des actifs financiers : fragilisation des IF et systèmes financiers

c) Les coûts publics / agrégés

« Coût de l’inaction » évalués en % du PIB


Grandes difficultés de chiffrage des coûts du changement climatique
GIEC (2015) 1-3% (2030) 2 – 6% (2050) 3-11% (2100)
Coûts >> dépenses engagées pour éviter le CC.

2) Le financement comme instrument de la transition écologique


a) Le financement public
Financements européens, nationaux, collectivités locales

b) Le financement privé

 Financer des entreprises : Alignement climatique, reporting RSE/ESG, notation


 Financer des projets : émission de green bonds

c) Le rôle de la Banque centrale et de la supervision bancaire

 Le refinancement : casser le principe de neutralité ?


 La gestion des risques : intégrer les risques écologiques dans l’évaluation des risques
financiers ?
Que font déjà les banques centrales

3) Les défis de la finance verte

 Des montants mobilisés encore très inférieurs aux besoins


 La finance « verte » difficile à mesurer

o Difficulté à mesurer les impacts environnementaux


o Standards reporting/ notation très divers
o Standards peu ou pas contraignants
 Risque important de financement « pseudo-vert » / greenwashing

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