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Le théâtre au XVIIème siècle

Le XVIIème siècle est le siècle du théâtre français. Les représentations théâtrales sont de véritables
événements, qui unissent les auteurs et le public.

I- Qu’est-ce que le théâtre au XVIIème siècle ?

1) Où fait-on du théâtre ?
Le théâtre se pratique encore à l’extérieur, lors des foires (comme à Saint-Germain, près de
Paris). Il n’existe alors pas de véritable scène, on dresse des tréteaux en plein air sur lequel les
comédiens jouent le temps de la représentation.

A Paris il existe toutefois plusieurs lieux dédiés au théâtre :


- L’hôtel de Bourgogne, qui accueille la troupe du roi. Cette troupe a le monopole des
représentations jusqu’en 1599.
- Le théâtre du Marais, qui accueille une troupe concurrente.
- Le théâtre du Palais Royal, que Molière partage avec les comédiens italiens à partir de 1661.
En 1681, après la mort de Molière, Louis XIV ordonne la fusion de sa troupe avec celle du Marais et
crée la Comédie Française, qui existe encore aujourd’hui.

2) Dans quelles conditions fait-on du théâtre ?


Les conditions de représentation n’ont rien de commun avec celles que nous connaissons aujourd’hui.
On est debout dans le parterre, et le public populaire est très bruyant ! Des loges et des
galeries accueillent des spectateurs plus élégants.
Quant au roi et aux nobles ils ont le privilège de s’asseoir sur des chaises disposées sur
scène (ce qui n’est pas pour faciliter le jeu et le déplacement des acteurs !)
L’éclairage se fait à la chandelle, notamment le long de la scène, endroit qu’on appelle la rampe (D’où
l’expression « Sous les feux de la rampe »).
Les théâtres disposent de costumes variés, mais ces costumes ne sont pas destinés à créer une couleur
locale, ils ne sont pas vraiment réalistes pour les pièces historiques par exemple.
Enfin, des machines permettent des effets spéciaux surprenants, destinés à émerveiller le
spectateur : changements « à vue » (= sans baisser le rideau) du décor, effets d’imitation de la nature,...

II-Des genres très définis

1) La tragédie
La tragédie est une pièce mettant en scène des personnages nobles ou de haut rang, en
général dans un cadre historique.
Ces personnages sont en général face à un choix extrêmement difficile (dilemme).
La fin de la tragédie est en général malheureuse.
La plupart des tragédies sont écrites en alexandrins (vers de 12 syllabes).

Deux grands auteurs de tragédie sont à retenir :


- Corneille( 1606-1684)
Ses œuvres majeures sont Cinna et Horace (1640),
Polyeucte (1642), Rodogune (1644).
Ses pièces présentent des intrigues complexes, des
coups de théâtre (retournements de situation), des
dénouements spectaculaires… Les héros sont en
proie à un conflit entre leur honneur et leur gloire et
les sentiments qu’ils éprouvent pour un être aimé.

- Racine (1639-1699)
Il est plus jeune (et plus « moderne » que
Corneille).
Ses pièces majeures sont Bérénice (1672),
Andromaque, Phèdre, Iphigénie.
Il met en scène des passions violentes qui
agitent l’être humain, avec la volonté de
toucher profondément le spectateur.
Racine trouve ses sujets dans les œuvres
et la mythologie antiques (la guerre de
Troie, par exemple).
2) La comédie
Une comédie est une pièce mettant
en scène des personnages
ordinaires dans un cadre réaliste
et commun.
En général la comédie est destinée à
faire rire, et souvent à faire réfléchir
sur les mœurs des hommes. Comme le
dit Molière, Castigat ridendo mores,
c'est-à-dire elle châtie les mœurs en
riant..
La comédie présente souvent des
stratagèmes, des déguisements, et des
retournements de situation
surprenants. Elle se termine
ordinairement par un mariage, ou en
tout cas par un dénouement heureux.
Corneille a écrit quelques comédies,
mais c’est surtout Molière qui illustre
ce genre (cf le cours sur Molière).

3) La comédie-ballet
C’est un genre inventé par Molière et
Lully à partir de 1661.
☺ Anecdote : en 1661, dans son château de
Vaux-le-Vicomte, Nicolas Fouquet (surintendant des finances) organise une grande fête en l’honneur de Louis XIV. Il a
commandé à Molière une comédie, Les Fâcheux, et à Lully un ballet. Mais au dernier moment, on s’aperçoit qu’il n’y a pas
assez de danseurs. Il va falloir espacer les différentes « entrées » du ballet pour que les danseurs présents aient le temps de
changer de costume.
Molière décide alors de placer entre chaque acte de sa comédie une entrée de ballet, et de réunir les deux spectacles en un seul.
.La comédie ballet est née !

La comédie-ballet allie comédie, danse, musique et chant. C’est un spectacle complet,


destiné souvent à divertir la cour et le roi Louis XIV.
Les plus importantes sont George Dandin (1668), Monsieur de Pourceaugnac (1669), Le Bourgeois
Gentilhomme (1670), Le Malade Imaginaire (1673).

III- Des genres extrêmement réglés

Le théâtre classique est soumis à 2 règles fondamentales :


- La règle de bienséance : on doit éviter de représenter sur scène des combats, des duels ou des
suicides. Ce qu’on ne doit point voir, des personnages le raconteront dans des récits.
- La règle des trois unités :
▪ Unité d’action : la pièce ne contient qu’une seule intrigue.
▪ Unité de lieu : l’action de la pièce se passe entièrement dans un seul et même endroit.
▪ Unité de temps : L’action de la pièce se déroule en une seule journée.

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