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UNIVERSITE DE PARAKOU

FACULTE DES SCIENCES ECONOMIQUES ET DE GESTION

COMPTABILITE GENERALE II

LICENCE 2

ENSEIGNANTS : Dr Louis TEKPANZO


Dr R. AVALLA
Dr Sonia HOUNGBO

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PROGRAMME

CHAPITRE I : L’INVENTAIRE EXTRA-COMPTABLE, LES TRAVAUX


D’INVENTAIRE

CHAPITRE II : LES AMORTISSEMENTS

CHAPITRE III : LES PROVISIONS ET LES DEPRECIATIONS

CHAPITRE IV : L’AJUSTEMENT DES COMPTES

CHAPITRE V: VALORISATION DES STOCKS A L’INVENTAIRE

CHAPITRE VI: LA DECOMPTABILISATION DES IMMOBILISATIONS

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CHAPITRE I : L’INVENTAIRE EXTRA-COMPTABLE, LES TRAVAUX

D’INVENTAIRE

I. GENERALITES

A- Définition
Le terme « inventaire » désigne à la fois :
- l’ensemble des opérations de recensement des éléments actifs et passifs
de l’entité ;
- l’ensemble des documents donnant l’état descriptif de ces éléments.
L’inventaire est un instrument de contrôle dans l’entité. Il permet de connaître
l’Etat réel des biens de l’entité à une date donnée, c’est-à-dire le 31/12/N ou fin
de saison.
Au Bénin, comme dans les autres pays, l’inventaire matériel ou extra -comptable
se fait une fois par an dans toutes les entités.
Le résultat de l’inventaire est fixé dans le livre d’inventaire.

B- Le livre d’inventaire
Tout commerçant ou toute entité tient obligatoirement un livre journal, un grand
livre et un livre d’inventaire. Les données fournies par l’inventaire matériel ou
extra -comptable (état des stocks, état du matériel, état des créances état des
dettes etc.…) sont regroupées sur le livre d’inventaire.
Par ailleurs, les comptes annuels (Bilan, compte de résultat, tableau financier des
ressources et des emplois et annexes) sont transcrits chaque année sur le livre
d’inventaire.
Comme le livre journal, le livre d’inventaire doit être coté, paraphé et numéroté
par les autorités compétentes notamment le greffier du tribunal de commerce ou
de première instance.

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II. Déroulement de l’inventaire extra - comptable.

L’objectif est d’établir un état détaillé de tous les éléments du patrimoine de


l’entité. Il s’agit d’abord de compter les quantités, puis de valoriser. Si le
comptage des immobilisations et des valeurs (titres) est relativement aisé, il n’en
est pas de même des stocks, poste souvent considéré comme sensible par le
réviseur.

A- Inventaire des immobilisations (classe 2)

Normalement, on établit, lors de son entrée, une fiche pour chaque


immobilisation. Sur cette fiche sont indiqués, notamment :
- la nature de l’immobilisation ;
- le numéro du compte d’actif correspondant ;
- le prix (ou le coût de production), la date d’entrée ;
- les amortissements successifs s’il s’agit d’une immobilisation
amortissable ;
- la date et les conditions de la cession ou de la mise hors service.
Lors de l’inventaire extra - comptable, il convient donc :
- d’établir, à partir de ces fiches, des états par catégories de toutes les
immobilisations que possède l’entité ;
- de s’assurer de l’existence effective de ces immobilisations et de
l’exactitude des fiches ; on vérifie notamment les acquisitions et les
cessions récentes ;
- de déterminer les amortissements ;
- de rechercher leur valeur actuelle et d’évaluer les éventuelles
dépréciations, en vue de leur comptabilisation.
B- Inventaire des stocks et en- cours (classe 3)
L’inventaire des marchandises, des emballages et, dans l’industrie, des matières
premières et fournitures, des produits finis, exige souvent un travail
considérable.

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L’inventaire extra -comptable consiste à :
1. Déterminer les quantités de marchandises, approvisionnements produits
finis en stocks, catégorie par catégorie.
On procède rayon par rayon, au récolement des diverses marchandises

composant le stock. On note les références et les quantités de chaque catégorie


de marchandises sur les états de stocks.
Seules doivent être comprises dans le stock, les marchandises qui sont la
propriété de l’entité, à l’exclusion toutefois des marchandises achetées mais non
encore reçues (marchandises en cours de route).
N.B. : Ne sont donc pas comprises dans le stock :
- les marchandises, matières premières et emballages détenus par l’entité à titre
de dépôt ; tel est notamment le cas des emballages à rendre aux fournisseurs
(emballages prêtés ou consignés) ;
- les marchandises, matières et fournitures achetées mais non encore reçues.

2. Evaluer ces existants


Après avoir déterminé les quantités, il faut procéder à l’évaluation de ces
stocks :
 l’évaluation au coût d’achat des marchandises, matières premières,
approvisionnements ;
 coût d’achat = prix d’achat + frais accessoires d’achat ;
 l’évaluation du coût de production des produits finis et des en-cours.
Pour les biens fongibles, (ex les denrées), il est fait application d’une méthode
de valorisation au coût moyen pondéré ou de la méthode de premier entré,
premier sorti (PEPS) ;
 les provisions pour dépréciation : des provisions pour dépréciation
doivent être constituées pour les stocks, et en cours dont la valeur actuelle
à l’inventaire se révèle être inférieur à leur coût d’achat ou de production.

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3. Enregistrement des variations de stocks et des en-cours
Ce point sera développé dans le chapitre 5 « Valorisation des stocks à
l’inventaire.

C. Comptes de tiers (classe 4)

1. Créances
Le relevé nominatif des clients, des débiteurs divers indique le montant
des diverses créances de l’entité sur ses tiers ; il est prudent de vérifier ce relevé
en contrôlant (à partir des dossiers des clients), les éléments du solde de chaque
compte individuel. Lorsque la comptabilité est informatisée, il est possible de
faire une « justification de solde » systématique en fin de période (pointage des
débits et de leurs règlements successifs).
Il convient ensuite de déterminer les créances douteuses et le taux de la perte
probable ainsi que les créances irrécouvrables.

2. Dettes
On procède de même au pointage du relevé nominatif des fournisseurs,
des créditeurs divers et, si possible, à la « justification » des soldes.

On détermine la dette d’impôts sur les résultats dus au titre de l’exercice.

3. Créances irrécouvrables et TVA

La TVA sur créances définitivement irrécouvrable est récupérable ; les entités


bien gérées n’attendent évidemment pas la fin d’exercice pour récupérer cette
TVA ; d’autres font le point de ces créances seulement à l’inventaire.

4. Créances / Dettes en monnaie étrangère.


A l’inventaire, l’évaluation des éléments actifs et passifs dont la valeur dépend
des fluctuations des monnaies étrangères justifie dans le SYSCOA des
dispositions particulières dont les plus couramment utiles aux entités concernent

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les créances et les dettes libellées en monnaies étrangères. Cette partie sera
développée dans le chapitre 5.

D. Comptes Financiers (classe 5)


1. Effets à payer (4021)

Ce compte doit faire l’objet d’un contrôle d’échéanciers.

2. Effets à recevoir (4121)


Le solde de ce compte fait l’objet d’un contrôle analogue : il doit être égal
au total des valeurs nominales des effets se trouvant en portefeuille, en cours
d’encaissement ou d’escompte. (Sauf comptes effets à l’encaissement et effets à
l’escompte qui font alors l’objet d’un contrôle analogue).

3. Titres (de participation, immobilisés et de placement)


Le titres possédés par l’entité se trouvent comptabilisés soit en
immobilisation financières (titre de participation ; titres immobilisés), soit en
titre de placement.
On établit pour chacune des trois catégories un état des titres possédés, qu’ils se
trouvent dans son portefeuille ou qu’ils soient déposés en banque. Cet état
indique le prix d’achat ou le coût d’achat des titres, leur valeur actuelle à
l’inventaire, la provision pour dépréciation à la fin de l’exercice précédent et la
provision pour dépréciation nécessaire à la date de l’inventaire.

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Exemple : Etat des titres de placement au 31 décembre 2007
Nature Quan- Prix Evaluation Provision Provi Provision
des Tités d’achat au nécessaire sion au Augmenta Réduction
titres 31/ 12/ 07 31/12/06 tion (reprise)
( dotation)
Action
Sté A 200 2.000.000 1.500.000 500.000 300.000 200.000 -
Action
Sté B 150 1.500.000 1.640.000 - - - -
Obligati
on D 120 1.200.000 1.050.000 150.000 - 150.000 -
Action
Sté F 80 800.000 1.100.000 - 400.000 - 400.000

4. Comptes banques ( 52)

Le solde du compte banque à la date d’inventaire est comparé au solde du


compte tenu par la banque et connu de l’entité grâce au relevé de compte à la
même date fourni par le banquier : on établit « l’état de rapprochement ». Le
compte banque (ou chèques postaux) tenu par l’entité T et le compte client T
tenu par la banque (ou les chèques postaux) sont deux comptes réciproques ;
leurs soldes devraient donc, à toute date, être « opposés » (même montant,
nature inverse).
Toute fois, en raison de décalages dans les enregistrements opérés tant à la
fois par la banque que dans l’entité, il n’en est en pratique jamais ainsi, surtout si
les opérations sont nombreuses.
Dans un but de contrôle on s’assure de la réciprocité (en opérant chaque
mois ; au moins en fin d’exercice) le rapprochement des deux comptes.
La procédure à suivre est la suivante :
a. On dispose les deux comptes côte à côte, avec leurs soldes à la date
considérée
(en général non exactement opposés)
Compte banque (tenu par l’entitéT) Compte client T (tenu par la banque)

Solde débiteur A Solde créditeur B

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b. On inscrit dans chacun de ces comptes, les opérations qui le concernent,
mais qui ne sont encore enregistrées, alors qu’elles sont déjà inscrites sur l’autre
compte en raison du décalage des écritures dans les deux comptabilités.
Si aucune erreur n’a été commise dans la tenue des comptes, on doit alors
obtenir des soldes opposés.
c. Il reste alors à enregistrer dans la comptabilité de l’entité les écritures
correspondant aux inscriptions nouvelles du compte banque (frais bancaires,
agios, règlements d’effets domiciliés, virement en faveur de l’entité, dont cette
dernière prend connaissance à la réception du relevé de compte).

Exemple :

Le 30 avril, le compte « FINANCIAL BANK » présente dans nos livres


un solde débiteur de 14.456.150 F et le relevé de compte à la même date, que
nous adresse la « FINANCIAL BANK » fait apparaître un solde en notre faveur
de 13.652.300 F. Le pointage des deux comptes nous relève que :

a) des opérations inscrites sur le compte tenu par la banque n’ont pas
encore été enregistrées dans nos livres :
- agios de 81.340 F sur remise à l’escompte du 27 avril ;
- commission bancaire : 132.000 F
- virement à notre ordre du client Serge 574.000 F ;
- domiciliation N°20, réglée le 30 Avril par la « FINANCIAL BANK »
2.667.410 F. (ordre de domiciliation donné par l’entité à la banque lors de la
naissance de la dette) ;
- coupon d’obligations encaissées par la « FINANCIAL BANK » pour
notre compte 246.000 F.

b) d’autres opérations, enregistrées dans nos livres, ne l’ont pas encore


été par la banque :

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- chèque N° 2500 à l’ordre du fournisseur TOURE : 258.900 F ;
- chèque N° 2501 à l’ordre du fournisseur ALI : 998.000 F.
Travail à faire : Présenter l’état de rapprochement.

Résolution

Compte banque (dans nos livres)


Libellés Débit Crédit
Solde débiteur 14.456.150
Agios - 81.340
Commissions - 132.000
Virement Serge 574.000 -
Domiciliation N°20 - 2.667.410
Coupons 246.000 -
Solde débiteur après rapprochement - 12.395.400

15.276.150 15.276.150

Compte client T (tenu par la banque)


Libellés Débit Crédit
Solde créditeur - 13.652.300
Chèque N° 2500 à l’ordre de TOURE 258.900 -
Chèque N° 2501 à l’ordre d’Ali 998.000 -
Solde créditeur après rapprochement 12.395.400 -

13.652.300 13.652.300

La concordance des deux soldes est ici observée, il n’y a donc pas eu
d’erreur de tenue de l’un ou l’autre compte.
Après l’Etat de rapprochement, enregistrons dans nos livres comptables les
opérations dont nous avons pris connaissance par le relevé de la banque :

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D : 675 : 81.340 Agios
D : 631 : 132.000 Commissions

D : 401 : 2.667.410 Paiement fournisseurs

C : 52 Banque 2.880.750

S / Paiement.

D : 52 Banque : 820.000

C : 411 Client : 574.000 Virement du client.

C : 77 Revenus Fin : 246.000 coupons reçus

S/ Encaissement.

Après ces enregistrements, le compte « FINANCIAL BANK » est bien,


dans notre comptabilité débiteur de 12.395.400 F. C'est-à-dire :
14.456.150 +820.000- 2.880.750 = 12.395.400

5. Compte de Chèques postaux (531)


Même démarche que l’Etat de rapprochement bancaire.

6. Compte Caisse (57)


Le pointage du compte Caisse à l’inventaire est analogue à celui qui est
opéré chaque jour : le caissier vérifie que le montant des espèces en caisse est
bien égal au solde du compte. Un bordereau des pièces en caisse est établit,
indiquant les quantités et les montants d’espèces par catégories de pièces et de
billets.

7. L’ajustement des comptes de gestion.


Le résultat de l’exercice doit inclure toutes les charges consommées et
tous les produits acquis se rattachant à l’exercice en cours, y compris les charges
et les produits n’ayant pas encore été enregistrés en comptabilité. Inversement, il

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faut exclure les charges et les produits comptabilisés pendant l’exercice,
mais ne le concernant pas. (voir détail dans le chapitre 4).
Toutes les corrections liées à l’inventaire et à la constitution du bilan et du
compte de résultat font l’objet d’écritures dans le livre journal et de reports dans
le grand livre. Une balance après inventaire permet de vérifier le respect des
équilibres fondamentaux.

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CHAPITRE II : LES AMORTISSEMENTS

I. GENERALITES

A la clôture des comptes, en fin d’exercice, l’entité doit procéder à


diverses régularisations sur ses investissements afin de déterminer le résultat de
la période.
Ces régularisations sont soit des amortissements soit des provisions
pour dépréciation.

A. Définition de l’amortissement
L’article 45 de l’acte uniforme de l’OHADA définit l’amortissement comme
la répartition du montant amortissable du coût du bien sur sa durée probable
d’utilisation selon un plan prédéfini.
Autrement dit, c’est la constatation comptable d’un amoindrissement de la
valeur d’un élément d’actif résultant de l’usage, du temps, de changement de
technique et de toute autre cause.
Cet amortissement est constaté :
- par une dotation, charge non suivie d’une dépense,
- par une diminution de valeur de l’immobilisation correspondante.
Le tableau des immobilisations amortissables et des durées normales
d’utilisation de ces immobilisations :
 immobilisations incorporelles :
- brevets……………… durée de protection en principe 20 ans.

 Immobilisations corporelles :

- bâtiments commerciaux………………………… 20 à 50 ans


- bâtiments industriels…………………………… 20 à 50 ans
- maisons d’habitation………………………………. 25 à 100 ans
- matériel et outillage………………………………… 5 à 10 ans
- matériel de transport………………………………... 4 à 5 ans

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- mobilier……………………………………………… 5 à 10 ans
- matériel de bureau…………………………………… 5 à 10 ans
- agencement et installations…………………………. 10 à 20 ans

B. Etablissement du plan d’amortissement

Définition du plan d’amortissement : C’est un tableau prévisionnel de


réduction des valeurs inscrites à l’actif du bilan sur une période déterminée et
par tranches successives.
Le chef d’entité établit le plan d’amortissement de l’immobilisation lors
de l’entrée du bien dans le patrimoine commercial.
Le plan d’amortissement traduit la dépréciation économique de
l’immobilisation, cette dépréciation peut être constante : amortissement linéaire,
plus importante sur la première année que sur les années suivantes
(amortissement dégressif ou moins importantes sur les premières années que sur
les années suivantes (amortissement progressif), mais l’amortissement progressif
n’est plus pratiqué actuellement au Bénin.
Pour les biens autorisés à être amortis, les entités ont le choix entre le
système dégressif et le système linéaire. Ce dernier est généralement rejeté car
moins intéressant sur le plan du financement de l’entité. On ne pratique pas
l’amortissement sur le terrain ni la clientèle d’un Fonds de Commerce ; les prêts
à long terme ; les actions et obligations.

1. L’amortissement linéaire ou constant


L’amortissement linéaire permet de répartir la valeur d’origine de
l’immobilisation sur sa durée normale d’utilisation. Il se calcul comme suit :

a. 1ère annuité :
- la valeur d’origine Vo = valeur d’inscription de l’immobilisation à
l’actif du bilan

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- Taux = 100 % avec n durées normales d’utilisation du bien.
n
- Point de départ = date de mise en service de bien si la date de mise en
service ne coïncide pas avec le 1er jour de l’exercice, l’annuité doit être
réduite prorata temporis (proportionnellement au temps écoulé, à
l’exclusion des frais d’établissement qui sont amortis par fractions
égales) en fonction du nombre de jours d’utilisation.
Pour ce calcul, le mois compte : 30 jours et l’année compte : 360 jours c’est-à-
dire 30 x 12 mois = 360 jours.

1ère annuité = Vo x t % x nombre de jours d’utilisation

360

b. Annuités suivantes : elles sont constantes

Annuité suivantes = Vo x t %

N.B. : Lorsque la 1ère annuité a été réduite prorata temporis, la dernière annuité
est également réduite de façon à amener la valeur de l’immobilisation à zéro.

Exemple :
Un mobilier acheté le 18 mars 2008 est mis en service le 15 avril de la
même année. Le prix d’acquisition : 50.000 F HT (TVA 18 % déductible).
Durée d’utilisation : 5 ans

Travail à faire : Présenter le plan d’amortissement de cette immobilisation.

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Résolution

Période Valeur nette comptable Annuité d’amortissement Valeur nette comptable


au début de l’exercice (a) à la fin de l’exercice
1 50.000 50.000 x 20 % x 255 = 7083 42.917
360

32917
2 42917 50.000 x 20 % = 10.000
22.917
3 32.917 50.000 x 20 % = 10.000
12.917
4 22.917 50.000 x 20 % = 10.000
2.917
5 12.917 50.000 x 20 % = 10.000
0
6 2.917 50.000 x 20 % x 105 = 2.917
360

2. L’amortissement dégressif
Les immobilisations pouvant être amorties en dégressif doivent remplir trois
conditions :
 elles doivent être des biens d’équipement (matériels, outillages, matériels
de transport de manutention, etc.) ou des bâtiments industriels et des
constructions légères, dont la durée de vie probable est inférieur à 15 ans.
Mais les immeubles à usage commercial ou administratif, les véhicules de
tourisme, les machines à écrire sont des exemples de biens ne pouvant
faire l’objet d’un amortissement dégressif ;
 elles doivent avoir été achetées neuves ;
 leur durée d’utilisation doit être supérieure à 3 ans.
Selon le SYSCOHADA révisé, différents modes d’amortissement dégressif
peuvent être utilisés pour repartir de façon systématique le montant amortissable
d’un actif sur sa durée d’utilité. Il s’agit de :

- Le mode dégressif à taux dégressif déterminé par application d’un


coefficient au taux linéaire,
- Le mode dégressif à taux décroissant qui conduit à une charge
décroissante sur la durée d’utilité de l’actif,
- Le mode des unités de production ou unités d’œuvres qui donne lieu à
une charge basée sur la production ou l’utilisation prévue de l’actif

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a- Le mode dégressif à taux dégressif déterminé par application d’un
coefficient au taux linéaire

Pour ce mode d’amortissement dégressif, la 1ère annuité se calcule de la


manière suivante :
 Base : Vo - valeur d’inscription du bien à l’actif du bilan
Taux : 100 % x coefficient, mais le coefficient est variable suivant la
n durée d’utilisation du bien

Durées Anciens coefficients Nouveaux coefficients


3 - 4 ans 1.5 1.25
5 - 6 ans 2 1.75
+ de 6 ans 2.5 2.25

Point de départ : date d’acquisition ; si cette date ne coïncide pas avec le jour
d’ouverture de l’exercice, il faut prendre le 1er jour du mois d’acquisition de
l’immobilisation.

1ère annuité = Vo x t % x coefficient x nombre de mois d’utilisation


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Annuités suivantes : VNC x t % x coefficient

Au cours du calcul de l’amortissement dégressif, si le taux dégressif ou


le montant dégressif est inférieur au taux linéaire ou au montant linéaire, là il
faut revenir au système de l’amortissement linéaire pour le reste des années à
calculer.
Exemple : l’entité décide d’amortir en dégressif le mobilier acheté le 18 mars
2008 à 50.000 F HT durée d’utilisation : 5 ans.

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Résolution

Période Valeur nette comptable Annuité d’amortissement Valeur nette comptable


au début de l’exercice (a) à la fin de l’exercice
1 50.000 50.000 x 40 % x 10 = 16.666,66 33.333,34
12

20.000
2 33.333,34 33.333,34 x 40 % = 13.333,336
12.000
3 20.000 20.000 x 40 % = 8.000
6.000
4 12.000 12.000 /2 = 6.000
0
5 6.000 6000/1 = 6.000

Remarque
Pour l’amortissement dégressif, on peut utiliser la méthode suivante :
- l’annuité d’amortissement est obtenue en appliquant chaque année le
taux dégressif à la valeur nette comptable au début de l’année ;
- les valeurs nettes comptables étant décroissantes, les amortissements
successifs, le sont également.
En désignant par x le taux d’amortissement pour 1 F, les amortissements
successifs, comme les valeurs nettes comptables, sont en progression
géométrique décroissante de raison (1-x) :

Exemple :

Période Valeur nette comptable en début d’année Amortissement


(bases des amortissements)
1 Vo = coût d’achat Vo x
2 V1 = Vo – Vox = Vo (1-x) V1 x = Vo x (1-x)
3 V2 = V1 - V1x = V1 (1 – x) V2 x= Vo x (1-x)²
= Vo (1 –x)²
Etc… Vn -1 = Vo (1 – x)n-1
V(n -1)x = Vox
(1 – x)n-1

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Au prorata temporis on a :

VNC n = Vo (1-x) n-1 (1 – x *n’ )


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Le taux dégressif (td) peut être calculé avec deux annuités consécutives
de la manière suivante :

td = an – an + 1 x 100
an

Avec an et an +1 : annuité des exercices n et n+1

an = VNC n – 1 – VNC n

Σ an = Vo [1-(1 – x n’) (1-x) n-1]


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b- Le mode dégressif à taux décroissant

Le mode d’amortissement dégressif à taux décroissant ou méthode SOFTY


(Sum Of The Year’s digits) consiste à amortir l’immobilisation selon une suite
arithmétique décroissante par application d’un taux décroissant à la base
amortissable. Ce mode d’amortissement comptable ou économiquement justifié
conduit à une charge décroissante sur la durée d’utilité de l’immobilisation.

 Determination du taux décroissant


Le taux décroissant (TD) est obtenu en faisant le rapport entre le nombre
d’années restant à courir jusqu’à la fin de la durée d’utilité du bien et de la
somme des numéros d’ordre de l’ensemble des années.

Nombre d’années restant à courir jusqu’à la fin de la durée d’utilité du bien


TD =
Somme des numéros d’ordre de l’ensemble des années

Exemple: Considerons une durée d’utilité de 5 ans.


La somme des numéros d’années donne: 1 + 2 + 3 + 4 + 5 = 15
Les taux décroissants sont determines de la façon suivante:
Année 1: TD = 5/15; Année 2: TD = 4/15; Année 3: TD = 3/15; Année 4: TD =
2/15; Année 5: TD = 1/15

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 Annuité d’amortissement
L’annuité d’amortissement est déterminée par application à la base
d’amortissement du taux décroissant de l’exercice. La base d’amortissement
reste constant d’un exercice à l’autre.

Anuité d’amortissement = Base d’amortissement x taux décroissant

Application:
La société KARIOS a acquis le 1er Janvier 2015 une marchine industrielle pour
une valeur HT de 5.500.000 F. La durée d’utilité probable de cette machine est
de 5 ans. La valeur résiduelle est estimée à 500.000F.
TAF: Presenter le plan d’amortissement de cette machine.

c- Amortissement par unites d’oeuvre

Ce mode d’amortissement consiste à repartir le montant amortissable en


fonction d’unités d’oeuvre. Ces unites d’oeuvre peuvent être estimées en
nombre de produits fabriqués, en nombre de kilometres parcourus, nombre
d’heures etc.
L’annuitée d’amortissement est obtenue par application à la base amortissable
du rapport entre le nombre d’unités d’oeuvre consommés pendant l’exercice et
le nombre total d’unités d’oeuvre prévues.

Nombre d’unités d’oeuvre de l’exercice


Annuité d’amortissement = Base amortissable x
Total d’unités d’oeuvre prévues

Le nombre total d’unités d’oeuvre prévues est determine en function de la durée


d’utilité de l’immobilisation.
NB: On n’applique pas de prorata temporis pour le calcul des annuités
d’amortissement car, les annuités se calculent en fonction des unites d’oeuvre
consommés et non en function du temps.

Application:
La société ZEDCO a acquis le 1er janvier 2014 un materiel de production estimé
à 15.000.000 FHT. La durée d’utilisation de ce materiel est de 5 ans et est

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amortissable suivant le système d’amortissement par unite d’oeuvre. Par ailleur,
les avantages économiques attendus sur les 5 ans sont mésurés en fonction du
nombre d’heures effectué.
Année 2014 2015 2016 2017 2018
Heures 250 000 150 000 50 000 250 000 50 000

TAF: Présenter le plan d’amortissement du materiel de production

3. Comptabilisation de l’amortissement économique


En fin d’exercice, la dépréciation de l’immobilisation doit être comptabilisée au
débit des comptes de charges suivant :
68 : Dotations aux amortissements
681 : Dotations aux amortissements d’exploitation
6812 : Dotation aux amortissements des immobilisations incorporelles
6813 : Dotations aux amortissements des immobilisations corporelles
687 : Dotation aux amortissements à caractère financier
6878 : Autres dotations aux amortissements à caractère financier et au crédit
des comptes de bilan
852 : Dotation hors activités ordinaires (H.A.O.) ;
et au crédit des comptes de bilan suivants :
28 : Amortissements
281 : Amortissements des immobilisations incorporelles
282 : Amortissements des terrains.
283 : Amortissements des bâtiments, installations techniques et agencements.
284 : Amortissements du matériel

Exemple : Enregistrer l’amortissement de 10.000 F sur un matériel.

6813 Dotation aux amortissements 10.000


284 Amortissements du matériel 10.000
S/ Dotation

21
VERIFICATION DES CONNAISSANCES

Une machine outil acquise le 15 février 2008 pour un prix hors taxes de
100.000 F (TVA récupérable au taux de 18 %) est mise en service le 25 mars
2008. Sachant que sa durée d’utilisation est de 8 ans, présentez le plan
d’amortissement de cette immobilisation suivant le mode linéaire et suivant le
mode dégressif.
En supposant que l’amortissement dégressif ait été retenu, passez
l’écriture d’amortissement au 31/12/2008 (date de clôture de l’exercice).
RESOLUTION

1°) Plan d’amortissement linéaire

Période Valeur nette comptable Annuité d’amortissement Valeur nette comptable


au début de l’exercice (a) à la fin d’exercice
1* 100.000 9.548,61 90.451,39
2 90.451,39 12.500 77.951,39
3 77.951,39 12.500 65.451,39
4 65.451,39 12.500 52.951,39
5 52.951,39 12.500 40.451,39
6 40.451,39 12.500 27.951,39
7 27.951,39 12.500 15.451,39
8 15.451,39 12.500 2.951,39
9* 2.951,39 2.951.39 0

1* 100.000 x 12,5 % x 275 = 9.548,61


360
9* 100.000 x 12,5 % x 85 = 2.951.39
360

2°) Plan d’amortissement dégressif

t % = 12,5 x 2,5

t % = 31,25 %

22
1ère annuité : durée 11 mois à partir du 1er février

Période Valeur nette comptable Annuité d’amortissement Valeur nette comptable


au début de l’exercice (a) a la fin d’exercice
1* 100.000 28.645,833 71.354,17
2 71.354,17 22.298,178 49.055,992
3 49.055,992 15.329,997 33.725,995
4 33.725,995 10.539,373 23.186,622
5 23.186,622 7.245,82 15.940,80
6 15.940,80 5.313,6 10.627,20
7 10.627,20 5.313,6 5.313,6
8 5.313,6 5.313,6 0

1* 100.000 x 31,25 % 11 = 28.645,833


12
Ecriture au journal au 31/ 12 / 2008

6813 Dotation aux amortissent 28.645,833


284 Amortissement du matériel 28.645,833
S/ Dotation

C- Les amortissements dérogatoires (Amortissements fiscaux


exceptionnels)
Afin d’aider certaines entités, ou de stimuler certaines en difficultés ou d’intérêt
national, l’Etat met régulièrement en place, dans chaque loi de finance, des
procédures particulières d’amortissement, concernant, selon les circonstances, la
recherche, l’innovation, l’exportation, l’équipement de certaines régions,
l’antipollution, etc.….Ces amortissements exceptionnels excèdent généralement
l’amortissement économiquement justifié ; cet excèdent est traité en
« amortissements dérogatoires » qui sont des « provisions réglementées ».
a) Lorsque la dotation fiscalement autorisée dépasse la dotation
économique, la différence est enregistrée :

23
- au débit du compte 851 « Dotations aux provisions réglementées » qui
est une dotation H.A.O ;
- au crédit du compte de provisions réglementées : 151 « Amortissement
dérogatoires » par catégories d’immobilisation ;
b) Lorsque la dotation fiscale devient inférieure à la dotation économique,
la différence est reprise :
- au débit du compte 151 « Amortissement dérogatoires ;
- au crédit du compte 861 « Reprises de provisions réglementées » qui
est une reprise H.A.O. ».

Exercice d’application
Un matériel de transport de 600.000 F mis en service en début d’exercice
N, fait l’objet d’un amortissement économique linéaire sur 4 ans, mais d’un
amortissement fiscal dégressif de 40 %.

Travail à faire : Passer les écritures nécessaires au journal


Résolution

Tableau d’amortissement dérogatoire


Année Amortissement Amortissement.économique AF > AE AF < AE
fiscal (AF) (AE) (+) (+)
N 240.000 150.000 90.000 -
N+1 144.000 150.000 - 6.000
N+2 108.000 150.000 - 42.000
N+3 108.000 150.000 - 42.000
Total 600.000 600.000 90.000 90.000

24
Enregistrement

N
851 Dotation aux provisions réglem 90.000
151 Amortissements dérogatoires 90.000
S / Dotation
N+1
151 Amortissements dérogatoires 6.000
861 Dotations aux provisions régle 6.000
S / Reprise
N+2
151 Amortissements dérogatoires 42.000
861 Dotations aux provisions régle 42.000
S / Reprise
N+3

151 Amortissements dérogatoires 42.000


861 Dotations aux provisions régle 42.000
S / Reprise

N. B. : Si le montant fiscal AF est supérieur au montant économiquement


justifié AE, aucune difficulté l’entité comptabilise AE et le fisc dans le calcul
du bénéfice imposable, ne retient que AF, réintégrant la différence AE - AF dans
le résultat fiscal.

7. Les reprises d’amortissements


a) Les reprises d’amortissement dérogatoires
Pour les reprises d’amortissement dérogatoire, on passe les écritures
suivantes :
D : 151 Amortissements dérogatoires
C : 861 Reprises de provisions réglementées

25
b) Les autres reprises d’amortissements éventuelles, consécutives à une
révision du plan d’amortissement initial, font l’objet d’une écriture du
type :
D : 28 Amortissements
C : 798 Reprises d’amortissements.

Cas de synthèse
La Société Béninoise de Chimie Industrielle (SOBECHI) a acquis une
machine outil le 01/04/N pour F CFA 100.000.000 hors taxes. Cette machine qui
a une durée de vie de cinq ans remplit toutes les conditions pour être amortie en
dégressif sur 5 ans avec un taux dégressif de 40 %, c’est-à-dire le taux linéaire x
le coefficient 2.
Seul l’amortissement linéaire est considéré comme économiquement
justifié.
Travail à faire :
1. Présenter le tableau d’amortissement.
2. Passer les écritures relatives aux amortissements.

Résolution
Tableau d’amortissement dérogatoire

Année Amortissement Amortissement Amortissemnet Amortissement


Dégressif Dégressif Linéaire Dérogatoire
N 100.000.000 30.000.000 15.000.000 15.000.000
N+1 70.000.000 28.000.000 20.000.000 8.000.000
N+2 42.000.000 16.800.000 20.000.000 -3.200.000
N+3 25.200.000 12.600.000 20.000.000 -7.400.000
N+4 12.600.000 12.600.000 20.000.000 -7.400.000
N+5 0 0 5.000.000 -5.000.000

TOTAL - 100.000.000 100.000.000 0

26
Enregistrement

N
6813 Dotations aux amort. des immob.Corpor. 15.000.000
2841 Amortissements du matériel et outillage 15.000.000
S/ Dotation
N
851 Dotations aux provisions réglementées 15.000.000
151 Amortissement s dérogatoires 15.000.000
S/ Dotation
N+1
6813 Dotations aux amort. des immob.Corpor. 20.000.000
851 Dotations aux provisions réglementées 8.000.000
2841 Amortissements du matériel et outillage 20.000.000
151 Amortissements dérogatoires 8.000.000
S/ Dotation
N+2
6813 Dotation aux amort. des immob.Corpor. 20.000.000
2841 Amortissements du matériel et outillage 20.000.000
S/ Dotation
N+2
151 Amortissements dérogatoires 3.200.000
861 Dotations aux provisions réglementées 3.200.000
S/ Reprise
N+3
6813 Dotation aux amort. des immob.Corpor. 20.000.000
2841 Amortissements du matériel et outillage 20.000.000
S/ Dotation

27
N+3

151 Amortissements dérogatoires 7.400.000


861 Dotations aux provisions réglementées 7.400.000
S/ Reprise
N+4
6813 Dotation aux amort. des immob.Corpor. 20.000.000
2841 Amortissements du matériel et outillage 20.000.000
S/ Dotation
N+4
151 Amortissements dérogatoires 7.400.000
861 Dotations aux provisions réglementées 7.400.000
S/ Reprise
N+5
6813 Dotations aux amort. des immob.Corpor. 5.000.000
2841 Amortissements du matériel et outillage 5.000.000
S/ Dotation
N+5
151 Amortissements dérogatoires 5.000.000
861 Dotations aux provisions réglementées 5.000.000
S/ Reprise

28
CHAPITRE III : LES PROVISIONS ET DEPRECIATIONS

L’étude des éléments d’actif non amortissables du patrimoine (créances,


titres, immobilisations, stocks) peut faire apparaître une perte probable de valeur
de ces éléments. Le SYSCOHADA fait la distinction entre dépréciation et la
provision définies par les articles 46 et 48 de l’Acte uniforme relatif au droit
comptable. Désormais les dotations ou charges pour dépréciation indiquent une
perte de valeur d’un élément de l’actif alors que les dotations ou charges pour
provisions constituent un passif externe (dette) dont l’échéance ou le montant est
incertain.

I- Les dépréciations
A- Définition
L’article 46 du règlement relatif au droit comptable définit Les dotations
ou charges pour dépréciations comme la constatation comptable d’une
dépréciation probable et non irréversible d’une immobilisation, ou d’une valeur
d’actif circulant, ou d’un élément de trésorerie. Autrement dit, les dotations ou
charges pour dépréciations est la constatation comptable d’un amoindrissement
de la valeur d’un élément d’actif résultant de causes dont les effets ne sont pas
jugés irréversibles.

B- Comptabilisation des dotations aux dépréciations


1°) Selon leur caractère, les dotations sont enregistrées au débit des comptes :
- 691 : Dotation aux dépréciations d’exploitation, s’il s’agit d’une
immobilisation incorporelle (6913) ou corporelle (6914) ;
- 697 : Dotations aux dépréciations financières, s’il s’agit d’une
immobilisation financière (6972) ;
- 853 : Dotation aux dépréciations H.A.O., si la dépréciation est due à un
événement extraordinaire où à la restructuration de l’entité.

29
2°) Selon leur nature, les dépréciations correspondantes sont enregistrées au
crédit des comptes 291 à 297 « Dépréciation d’actif immobilisé », qui
présenteront un solde créditeur et figureront à l’actif du bilan, en soustraction, au
même titre que les immobilisations.
C- Les charges pour dépréciations (Comptabilisation)
1°) Selon leur caractère, les charges provisionnées sont enregistrées au débit des
comptes :
- 659 : charges pour dépréciations d’exploitation, si elles intéressent
des valeurs d’exploitation (stocks 6593 et créances 6594) ;
- 679 : charges pour dépréciations financières (principalement
compte 6795, pour dépréciation des titres de placement) ;
- 839 : charges pour dépréciations HAO, si elles se rapportent à des
évènements extraordinaires ou de restructuration.

2°) Selon leur nature, les provisions correspondantes sont enregistrées au crédit
des comptes :
- 391 à 398 : Dépréciation des stocks ;
- 490 à 499 Dépréciation (tiers), si elles intéressent des comptes de
tiers ;
- 590 à 599 : Dépréciation (trésorerie), si elles intéressent des comptes
de trésorerie. Leurs montants figureront à l’actif du bilan, en
soustraction des éléments d’actif concernés.

D- Les reprises de dépréciations


1°) Le caractère réversible d’une provision constituée en fin d’exercice N
entrainera à la fin de N+1 :
- soit une annulation systématique du montant à fin N et une nouvelle
provision calculée à fin N+1 ;

30
- soit un ajustement en augmentation ou en diminution pouvant aller
jusqu’à l’annulation.

2°) L’augmentation de la provision est traitée comme la dotation ou comme la


création de charge provisionnée.
3°) La diminution ou l’annulation sont traitées comme des reprises :
 Reprises de provisions : crédit des comptes de produits suivants :
Reprises d’exploitation :
- 7913 : Reprises de dépréciations d’exploitation des immobilisations
incorporelles ;
- 7914 : Reprises de dépréciations d’exploitation des immobilisations
corporelles
Reprises financières :
- 7972 : Reprises de dépréciations financières des immobilisations
financières.
Reprises hors activités ordinaires
- 863 : Reprises de dépréciation HAO ;
Par le débit des comptes de provisions pour dépréciation (29).
 Reprises de charges pour dépréciations : crédit des comptes de
produits suivants :
Reprises d’exploitation
- 759 : Reprise de charges pour dépréciations d’exploitation (7593 sur
stocks, 7594 sur créances)
Reprises Financières
- 779 : Reprises de charges pour dépréciations financières (7795 sur
titres de placement)
Reprises HAO

- 849 : Reprises de charges pour dépréciations HAO ;

 Par le débit des comptes de dépréciation suivants : 39, 49 et 59.

31
Exercice d’application
On vous donne les informations suivantes concernant les exercices

2014 2015

1. Dotations pour dépréciations du fonds commercial 10.000 15.000

2. Dotations pour dépréciation des titres de participation 20.000 18.000

3. charges pour dépréciations des stocks de marchandises 40.000 35.000

4. charges pour dépréciations d’une créance de 12.000 sur le client 75 % 50 %

5. charges pour dépréciations d’une créance de 10.000 sur les débiteurs divers 60 %
100 %

6. charges pour dépréciations de titre de placement………… 17.000 11.000

Travail à faire : Passer au journal, les écritures de fin exercice 2014 et 2015

Ecritures de fin exercice 2014


(1)
6913 Dotations aux dépréciations des
Immobilisations incorporelles 10.000
2915 Dépréciation fonds commercial 10.000
S/Dotation
(2)
6972 Dotations aux dépréciations des immobilisations.
Financières 20.000
2963 Dépréciations des titres de participation 20.000

S/ Dotation
(3)
6593 charges pour dépréciations des stocks 40.000
391 Dépréciation des stocks de marchandises 40.000
S/ Dépréciation des stocks
(4) & (5)
6594 charges pour dépréciations des créances 15.000
4912 Dépréciation des comptes clients 9.000
497 Dépréciation des comptes débiteurs divers 6.000
S/ Dépréciation des créances
(6)
6795 charges pour dépréciations des financières
sur titres de placement 17.000
590 Dépréciations des titres de placement 17.000
S/ Dépréciation

32
Ecritures de fin exercice 2015
(1)
6913 Dotations aux dépréciations des immobs. incorpor. 5.000
2915 Dépréciation fonds commercial 5.000
S/ Dotation
(2)
2963 Provisions pour dépréciation des titres particip 2.000
7972 Reprises de dépréciations financières. des I.fin 2.000
S/ Reprise
(3)
391 Dépréciations des stocks de marchandises 5.000
7593 Reprise de charges pour dépréciations
d’exploitation sur stocks 5.000
S/ Reprise
(4)
4912 Dépréciations des comptes clients 3.000
7594 Reprise de charges pour dépréciations
d’exploitation sur créances 3.000
S/ Reprise
(5)
6594 Charges pour dépréciations sur créances 4.000
497 Dépréciations des comptes débiteurs divers 4.000
S/ Dotation
(6)
590 Dépréciations des titres de placement 6.000
7795 Reprises de charges pour dépréciations financières
sur titres de placement 6.000
S/ Reprise

E- Les charges pour dépréciation des créances


La dépréciation correspond à la partie des créances que l’on risque de ne
pas recouvrer lorsqu’un client à des difficultés de règlement. Les provisions sont
dans ce cas, calculées sur le montant des créances hors TVA. Si une créance est
impayée, l’entité, a le droit de récupérer, auprès de l’administration fiscale, la
TVA qui avait été collectée.

33
Exemple :
La société Anonyme « MARIE » possède une créance de 1.416.000 F
TTC sur le client SOPHIE qui se trouve en cessation de paiement.
Pour gérer cette situation, la procédure suivante doit être adoptée.
1. Transfert de la créance dans un compte distinct
Le montant de la créance dont le recouvrement est incertain doit être viré
dans un compte « 416 créances clients litigieuses ou douteuses ». Ce transfert a
pour but d’isoler les créances qui posent problèmes afin de mieux surveiller leur
recouvrement. Cette écriture peut être passée en cours d’exercice.

D : 416 créances clients douteuses 1.416.000


C : 411 clients 1.416.000
S/ Créances douteuses.

2. Evaluation de la perte probable


Le calcul de la perte probable s’effectue à partir du montant hors taxes de la
créance, sur la base d’une estimation ou d’une négociation avec le client.

Exemple.
Le client SOPHIE informe la SA « MARIE » qu’elle risque de ne pas
pouvoir payer 60 % de sa dette.
Travail à faire : Calculer la perte probable

Résolution

Calcul du montant H.T. de la créance 1.416.000 / 1,18 = 1.200.000 F


Calcul de la perte probable 1.200.000 x 0,6 = 720.000
3. Comptabilisation
D : 6594 Charges pour dépréciations sur créances…………………….. 720.000
C : 4912 : Dépréciations des comptes clients (créances douteuses) 720.000
S/ Dépréciations des créances
34
4. Evolution de la provision
a) Principes
A chaque clôture d’exercice on procède à une nouvelle évaluation des éléments
du patrimoine. Tout changement dans cette évaluation entraine un ajustement de
la provision. Trois situations sont alors possibles :
 la perte probable à la fin de l’exercice N+1 est supérieure à celle constatée
à la fin de l’exercice N, alors il faut augmenter la provision ;
 la perte probable à la fin de l’exercice N+1 est inférieur à celle constatée à
la fin de l’exercice N, alors il faut diminuer la provision ;
 la perte est devenue certaine à la fin de l’exercice N+1. La provision
constituée à la clôture de l’exercice N est devenue sans objet, alors il faut
annuler la provision.

b) Augmentation de la provision

Exemple
Au 31/12/N+1, la situation du client SOPHIE s’est aggravée et la S.A.
« MARIE » ne pense pouvoir récupérer que 20 % du montant de la créance :
Résolution

 Evaluation de la perte probable au 31/12/N+1 créance HT : 1.200.000 F


moins-value : 80 % (100-20)
1.200.000 x 0,8 = 960.000 F
 Evaluation de l’ajustement de la provision à enregistrer :
- Provision enregistrée au 31/12/N ……………………… 720.000
- Provision à constater au 31/12/N+1…………………… 960.000
Ajustement (augmentation)……………………… 240.000

35
Au 31/12/N+1, on passera l’écriture suivante :
D : 6594 Charges pour dépréciations sur créances : 240.000
C : 4912 Dépréciations des comptes client (créances douteuses) : 240.000
S / Ajustement de la provision sur la créance du client (SOPHIE)

c) Diminution de la dépréciation
La diminution de la dépréciation (perte probable) constitue un produit qui est
enregistré au crédit du compte 79 Reprises de charges pour dépréciations ou 759
Reprises de Charges pour dépréciations ou 7594 reprises de charges pour
dépréciations sur créances et au débit du compte 4912 Dépréciations des
comptes clients (créances douteuses).
Exemple

Au 31/12/N+2, la situation du client SOPHIE s’est améliorée et la S.A.


« MARIE » espère finalement récupérer 70 % de sa créance.

Travail à faire : Passer les écritures au journal.

Résolution

 Evaluation de la créance au 31/12/N+2 . La perte probable est de 30 %


(100 - 70) => 1.200.000 x 0,3 = 360.000 F.
 Evaluation de l’ajustement de la dépréciation à enregistrer :
Dépréciation constaté au 31/12/N+1 ………………………… 960.000
Dépréciation à constater au 31/12/N+2……………………… 360.000
Ajustement (diminution)……………………………… 600.000

Au 31/12/N+2, on passera l’écriture suivante :


D : 4912 : dépréciations des comptes clients (créance douteuses) : 600.000
C : 7594 reprises de Charges pour dépréciations sur créance : 600.000
S/ Ajustement de la dépréciation sur créance

36
d) Dépréciation devenue sans objet
C’est le cas lorsque la perte probable est devenue certaine. La dépréciation doit
être annulée et la totalité de la créance doit être virée au débit du compte « 651
perte sur créances clients ». L’Etat rembourse la TVA collectée sur le montant
de la créance irrécouvrable.
Exemple :

Au 31/12/N+3, le client SOPHIE a finalement cessé toute activité. La


perte certaine s’élève à 1.416.000 TTC soit le montant de la créance.

Travail à faire : Passer les écritures au journal

Résolution
Au 31/12/N+3

D : 651 pertes sur créances clients …………………… 1.200.000


D : 443 Etat, TVA facturée…………………………… 216.000
C : 416 : Créances clients douteuses ………………. 1.416.000
S/ Pour solde du compte clients douteux.
Par ailleurs, la dépréciation constatée au 31/12/N+2 devient sans objet
puisque la créance est définitivement soldée.
Il faut donc pratiquer une reprise du montant de la provision constatée à
cette date.
Au 31/12/N+3
D : 4912 Dépréciations des comptes clients (créances douteuses) : 360.000
C : 7594 Reprises Charges pour dépréciations sur créances : 360.000

F- Les dotations ou charges pour dépréciation des titres


1. Principes
On distingue :
- les titres de participation qui confèrent des droits sur le capital d’autres
entités. Ils sont acquis en tout ou en partie par offre publique d’achat

37
(O.P.A.) ou par offre publique d’échange (O.P.E.) et représentent au
moins 10 % du capital social d’une entité ;
- les titres immobilisés autres que les titres de participation que l’entité à
l’intention de conserver durablement (obligations) ;
- les titres de placement représentatifs de créances souscrites
généralement pour une courte durée. Ils sont acquis et cessible à tout
moment en vue d’en retirer un revenu direct ou une plus-value.
Les titres détenus en portefeuille par une entité sont évalués à la clôture de
chaque exercice. Il y a lieu de constater une dépréciation si la valeur d’inventaire
des titres est inférieure à la valeur d’origine (coût d’achat).
L’évaluation de la valeur d’inventaire se fait de manière différente selon :
- la valeur d’usage pour les titres de participation c’est-à-dire la somme
que l’on est prêt à engager pour une prise de participation ;
- le cours moyen du dernier mois pour les titres immobilisés et les titres
de placement cotés en bourse ;
- la valeur probable de réalisation pour les titres non cotés.
Remarque : Si la valeur d’inventaire du titre est supérieure à la valeur
d’origine, la plus-value probable n’est pas enregistrée par respect de la
convention de la prudence.

2. Comptabilisation
On débite le compte 679 charges pour dépréciations financières ou ses sous-
comptes et on crédite le compte 59 Dépréciations et risques provisionnés ou ses
sous-comptes.

Exemple :
La société Anonyme « MARIE » a au cours des trois derniers exercices,
provisionné des titres de placement :
- au 31/12/2007, la dépréciation constatée a été de 1.600.000 F ;
- au 31/12/2008, la dépréciation a augmentée passant à 1.850.000 F ;

38
- au 31/12/2009, on constate que la dépréciation ne s’élève plus qu’à
980.000 F.

Travail à faire : Passer les écritures nécessaires au journal.

Résolution
1. Enregistrement de la provision au 31/12/2007
D : 6795 Charges pour dépréciations financière sur titre de placement 1.600.000
C : 590 Dépréciations des titres de placement ………………… 1.600.000
S/ Dépréciation des titres.

2. Ajustement (augmentation) de la provision au 31/12/2008


D : 6795 Charges pour dépréciations fin. sur titres de placement 250.000
C : 590 Dépréciations des titres de placement ………………….. 250.000
S/ Dotation (1.600.000 – 1.850.000) = 250.000

3. Ajustement (diminution) de la provision au 31/12/2009


D : 590 Dépréciations des titres de placement ……………………… 870.000
C : 7795 Reprises de charges pour dépréciations financière sur des titres
de placement ………………………………………………………. 870.000
S/ Reprise (1.850.000 - 980.000) = 870.000

Remarque sur les créances chirographaires et créances privilégiées


 Créance chirographaire : une créance chirographaire est une créance qui
n’est garantie par aucun privilège (c’est-à-dire pas de gage, d’hypothèque
caution)
 Créance privilégiée : c’est une créance munie d’un moyen de sureté
(gage, hypothèque, caution…).
Soient :
TR = taux de récupération ou taux de recouvrement ;

TP = taux de provision ;

39
 TR = Actif Net Réel – Passif Privilégié x 100
Passif chirographaire

 TP = 100 –TR

II- Les provisions pour risques et charges


Un événement survenu au cours de l’exercice peut faire apparaître une charge
(réparations importantes…) comme probable au moment de la clôture de
l’exercice. Il n’existe pas à la date de l’événement de pièces comptables
justificatives, il n’est donc pas possible d’enregistrer une opération dans les
comptes de charges ou de produits sans pièce de base.
Il est alors nécessaire prévoir la charge probable et ultérieure sous forme d’une
provision pour risques et charges qui permet d’étaler une charge comptabilisée
sur un exercice en la reportant sur un ou plusieurs exercices antérieurs.
Selon l’article 48 de l’acte uniforme relatif au droit comptable, les dotations aux
provisions pour risque et charges à plus d’un an sont inscrites dans un compte de
dotations aux provisions tandis que celles relatives à un risque à moins d’un an
sont enregistrées au compte charges pour provisions pour risques à court terme.

A- Les dotations aux provisions


Les dotations aux provisions pour risques et charges correspondent à des
charges prévisibles qui étant donné leur nature et leur importance, auraient des
difficultés à être supportées par le seul exercice au cours du quelles seront
engagées. Le plus souvent il s’agit de provisions constituées en prévision de
grosses réparations.

Comptabilisation
 Lors de la dotation
La dotation aux provisions est enregistrée au débit du compte « 69 Dotations
aux provisions » (6911, 6971, 854) et au crédit du compte « 19 Provisions pour
40
risques et charges » ou des sous comptes appropriés (191 à 194, 1983) lorsqu’il
s’agit d’un risque, (195 à 1981, 1984, 1985)
Les provisions pour risques et charges sont inscrites au passif du bilan dans les
dettes financières et ressources assimilées.
 Lors de la reprise
La nature réversible des dotations aux provisions pour risques et charges à la fin
de l’exercice « n » entraine à la fin de l’exercice « n+1 » soit :
- une augmentation de la provision, traitée comme une nouvelle dotation
- une diminution ou annulation de la provision enregistrées au débit du
compte 19 par le crédit des comptes 7911, 7971, 864

Exemple

Par suite d’un affaissement de terrain, le mur principal d’un bâtiment


commercial se lézarde et devra être construit dans deux ou trois ans : cette
grosse réparation, fortuite et non couverte par l’amortissement sera financée par
des provisions constituées à la fin de cet exercice et des suivants ; en estimant le
montant total à 3.000.000 F, il est décidé d’étaler la charge future sur les trois
prochaines années à raison de 1.000.000 F par an.
Au cours de l’année N+3, les travaux sont effectués et le 20 Août la
facture définitive est reçue et s’élève à 4.500.000 F H.T. ; TVA 18 %.

Travail à faire : Passer les écritures au journal.

Résolution

Les dotations aux provisions enregistrées au 31/12/N ; N+1 et N+2 sont


les mêmes :
D : 69 Dotations aux provisions ………………………………… 1.000.000
C : 1971 Provisions pour grosses réparations…………………. 1.000.000
S/ Dotation

41
 Enregistrement de la facture datée du 20 Août N+3

D : 624 Entretien, réparations et maintenance ……………… 4.500.000


D : 4454 Etat, TVA récupérable sur services……...………… 810.000
C : 401 Fournisseurs……………………………………… 5.310.000
S/ Facture
 Reprise sur les provisions car l’objet est devenu certain
Au 31/12/N+3
D : 1971 Provisions pour grosses réparations………………… 3.000.000
C : 79 Reprises de provisions …………………………… 3.000.000
S/ Reprise de provision devenu sans objet.
Remarques :
Ces provisions jouent par anticipation le même rôle que les amortissements,
elles permettent l’étalement sur plusieurs années d’une charge que l’on ne veut
pas ou ne peut pas faire supporter à un seul exercice.
B- Les charges pour provisions
Les charges pour provisions correspondent à des risques et charges variés :
- litiges avec les tiers (salariés, clients, fournisseurs…) ;
- garanties données aux clients sur les appareils fabriqués ;
- pertes dues au change à la suite de fluctuations des cours des
monnaies étrangères ;
- amendes, pénalités.
Le SYSCOHADA les considère comme des charges pour « dépréciations »
classées dans les charges « constatées ».
Comptabilisation
 Lors de la dotation
Les charges pour provisions sont enregistrées au débit des comptes : 659, 679 et
839. Et au crédit de 499 et 599.
 Lors de la reprise

42
Lorsque les charges pour provisions deviennent sans objet ou connaissent une
réduction, elles sont enregistrées au débit des comptes 499 et 599 par le crédit
des comptes 759, 779 et 849.

Exemple
La société Anonyme « SAVE » a effectuée une livraison à un client avec
un retard de plus de deux mois et cela malgré plusieurs rappels de sa part. Le
client a intenté contre la SA « SAVE » une action en dommages et intérêts
auprès du tribunal de commerce.
Le jugement n’est pas encore rendu mais l’entité estime que le client
obtiendra une indemnité de 2.000.000 F.
Après jugement le 10 mai N+1, la S.A. « SAVE » se voit contrainte de
verser par chèque la somme de 1.600.000 F à son client.

Travail à faire : Passer les écritures au journal.


Résolution
Provision sur la perte envisagée au 31/12/N
D : 69 Dotation aux provisions : 2.000.000
C : 191 provisions pour litiges : 2.000.000
S/ Dotation (Perte probable par décision de justice ) :

 Décision du tribunal et paiement des dommages et intérêts


Le 10 mai N+1
D : 67 frais financiers ………………………………………. 1.600.000
C : 52 Banque……………………………………………….. 1.600.000
S/ Règlement

 Reprise sur provisions car l’objet est devenu certain au 31/12/N+1


D : 191 Provisions pour litiges : 2.000.000
C : 79 Reprises de provisions : 2.000.000
S/ Reprise.

43
CHAPITRE IV : L’AJUSTEMENT DES COMPTES, OU
REGULARISATION DES CHARGES ET DES
PRODUITS

I. REGULARISATION DES CHARGES

a) Principe
L’article 59 du règlement relatif au Droit Comptable stipule que « le
résultat de chaque exercice est indépendant de celui qui le précède et de celui
qui le suit », et qu’il convient « de lui rattacher et de lui imputer les évènements
et opérations qui lui sont propres et ceux-là seulement ».
Il convient en conséquence de corriger les comptes de charges (classe 6 et
comptes principaux impairs de la classe 8), de manière qu’ils n’incluent que les
montants intéressant l’exercice (d’où élimination nécessaire des montants se
rattachant à des exercices ultérieurs), mais sans aucune omission (d’où addition
des montants omis ou non encore enregistrés).

b) Charges constatées d’avance (Compte d’actif 476)


1- Lorsque des charges enregistrées en cours d’exercice N concernent
partiellement l’exercice suivant N + 1 (ou des exercices ultérieurs), la partie
concernant ce dernier doit être créditée par le débit d’un compte 476 "Charges
constatées d’avance". Au bilan, ce compte d’actif représentera en quelque sorte
la créance sur l’exercice suivant. Tel est le cas :
- des "Autres achats", enregistrés en 605, en vue d’être immédiatement
consommés, mais dont une partie subsiste en fait à la fin de l’exercice ;
- des charges périodiques enregistrées durant l’exercice, mais dont la fin de
période est postérieures à la date de clôture : primes d’assurances, abonnements
souscrits, intérêts d’emprunts payés d’avance.

44
2- En revanche, les achats déjà enregistrés sur facture, mais non encore livrés,
n’ont pas à être régularisés au niveau des charges, car le bien acheté appartient
déjà à l’entité. Leur montant figurera après inventaire dans le compte 38 "Stocks
en cours de route, en consignation ou en dépôt".

Remarques : Les charges constatées d’avance n’apparaissent pas directement à


l’actif du bilan ; elles sont inclues dans les "Autres créances".

3- Ces régularisations s’effectuent hors TVA récupérable.

Exercice d’application
a) Produits d’entretien enregistrés en 6054 pour 20.000 F et consommés à 75 %.
b) Fournitures de bureau enregistrées en 6055 pour 30.000F et consommés à 80 %.
c) Prime annuelle d’assurance automobile échue le 30 Avril N + 1 : 36 000 F
d) Abonnement à une revue échu le 31 Mars N + 1: 16 000 F
e) Intérêts trimestriels payés d’avance le 1er Novembre : 30.000 F
f) Facture fournisseur déjà enregistrée, mais marchandise non encore livrée :
20.000 F
Travail àFaire : Enregistrer les opérations au journal.

Résolution
476 Charges constatées d’avance 37 000
6054 Achat Fournitures d’entretien non stockables 5 000
(20 000 x 0,25)
6055 Achats Fournitures de bureau non stock 6 000
(30.000 x 0,20)
6252 Assurances Matériels de Transport (36.000 x 4/12) 12 000
6265 Documentation Générale (16.000 x 3/12) 4 000
6712 Intérêts des emprunts (30.000 : 3) * 3 mois 10 000
S/Régularisation
381 Marchandises en cours de route 20 000
6031 Variations des stocks de Marchandises 20 000
S/Régularisation

45
c) Charges à payer (Compte de passif)
1- Lorsque apparaissent en fin d’exercice N des charges certaines le concernant,
mais qui n’ont pas encore été enregistrées faute de paiement ou de pièce
comptable, elles doivent être évaluées et enregistrées :

 au débit des comptes de charges intéressés


 au crédit des comptes de la catégorie de tiers auxquels elles sont dues,
dans un compte divisionnaire à terminaison 8 :
- 408 Fournisseurs, factures non parvenues, s’il s’agit d’achats de
biens et de services livrés, mais non encore connus sur factures ;
- 4818 Fournisseurs d’investissement, factures non parvenues, s’il
s’agit d’achats d’immobilisations livrées, mais non encore connus
sur facture ;
- 4281 et 4286 Personnel, charges à payer, s’il s’agit de congés
payés, de rappels de salaires, de droit à participation ;
- 4381 et 4386 Organismes sociaux, charges à payer, s’il s’agit de
rappels de cotisation, ou de cotisations assises sur les droits à
congé, ou à participation s’ils sont imposables ;
- 4486 Etat, charges à payer, s’il s’agit d’impositions certaines mais
non encore exactement connues, ou de droits de douane dont
l’échéance est retardée par obligation cautionnée ;
- 4198 Rabais, remises, ristournes et autres avoirs à accorder, s’il
s’agit de réductions promises aux clients, mais non encore
constatées sur facture d’avoir.
2- Les intérêts courus sur emprunts sont crédités en 166 Intérêts courus, car
ils majorent le montant de la dette financière.

3 – Il est tenu compte de la TVA probable :

46
- en général, au débit du compte 4455 TVA récupérable sur factures non
parvenues ;

- dans le dernier cas du point N°1 au débit de 4435 TVA facturée sur factures
(d’avoir) à établir.

Exercice d’application
Enregistrer les opérations suivantes au journal.

a) Entrée de marchandises achetées à crédit pour 50 000 F HT, TVA 18 %


(Facture non parvenue).
b) Acquisition (Entrée) d’un matériel de transport automobile pour 1 000 000 F
HT, TVA 18 % (Facture non parvenue).
c) Ristourne sur marchandise promise à un client : 10 000 F HT, TVA 18%.
d) Droit à congé annuel de salariés nationaux à compter du 1er Juin : 7/12ème de
240 000 F.
e) Cotisations sociales correspondantes : 25 %.
f) Patente à prévoir au titre de l’exercice N 21 000 F.
g) Obligation cautionnée souscrite pour marchandises importées : 52 000 F,
dont 3 000 F d’intérêts.
h) Intérêts annuels d’emprunt échus les 31 Mars : 10 % de 100 000 F.
i) Intérêts de retard dus à un fournisseur 7 000 F.
Résolution

a)
601 Achats de Marchandises 50 000
4455 Etat, TVA récupéré sur factures non parvenues 9 000
4081 Fournisseurs, factures non parvenues 59 000
S/Achat (Entrée) ou Régularisation

b)
2451 Matériel automobile 1 000 000
4455 Etat, TVA récup. sur factures non parvenues 180 000
4818 Frs d’investissement, factures non parvenues 1 180 000
S/Entrée

47
c)
701 Ventes de marchandises 10 000
4435 Etat, TVA facturées sur factures à établir 1 800
4198 RRR et autres avoirs à accorder 11.800
S/Ristourne sur marchandises

d)
6611 Appointements, Salaires (Personnel National) 140 000
4281 Dettes provisionnées pour congés à payer 140 000
S/Régularisation des Salaires

e)
6641 Charges sociales sur Rémunération du P.N 35 000
4382 Charges sociales sur congés à payer 35 000
S/Régularisation des charges sociales

f)
6412 Patentes, licences et taxes annexes 21 000
4486 Etat, charges à payer 21 000
S/Régularisation des impôts

g)
6012 Achats de Marchandises hors UEMOA 49 000
6743 Intérêts sur obligations cautionnées 3 000
4491 Etat, obligations cautionnées 52 000
S/Régularisation

h)
6712 Intérêts des emprunts auprès des Etab. de crédit 7 500
(3 : 4 de 10 000 ou 75 % de 10 000)
1662 Intérêts courus sur emprunts auprès des Etab. 7 500
de crédit
S/Régularisation

i)
6744 Intérêts sur dettes commerciales 7 000
4086 Frs, Intérêts courus 7 000
S/Régularisation

48
d) Charges antérieures
1- L’article 61 du règlement relatif au Droit comptable stipule que les charges
antérieures, c’est-à-dire enregistrées en cours d’exercice N mais concernant
l’exercice N-1, demeurent incluses dans le résultat de lexercice N, ordinaire ou
extraordinaire selon leur nature. Elles font l’objet d’une mention spécifique dans
l’Etat annexé.

2- Pour respecter cette disposition, les entités sont amenées :


- soit à ouvrir en classe 6 des sous-comptes de charges "sur exercices
antérieures" ;
- soit à dresser un tableau extracomptable desdites charges.
e) La contre-passation
1- Les charges constatées d’avance seront contre passées au cours de l’exercice
suivant, dans le cadre :

- soit des écritures d’ouverture (contre passation immédiate) ;

- soit de nouvelles écritures de régularisation de fin d’exercice.

2 – Les charges à payer peuvent être contre passées :


- également au début ou à la fin de l’exercice suivant (contre passation
immédiate ou différée) ;
- ou encore au fur et à mesure de l’arrivée des pièces comptables
correspondantes (contre passation progressive).

N.B. Pour le contrôle et l’analyse des flux de l’exercice, la contre passation à


l’ouverture de l’exercice suivant est vivement recommandé.

49
II – REGULARISATION DES PRODUITS
a) Principe
Conformément à l’article 59 du règlement relatif au Droit comptable, " Le
résultat de chaque exercice est indépendant de celui qui le précède et de celui
qui le suit ", et qu’il convient " de lui rattacher et de lui imputer les événements
et opérations qui lui sont propres et ceux-là seulement ".
Il convient en conséquence de corriger les comptes de produits (classe 7 et
comptes principaux pairs de la classe 8), de manière qu’ils n’incluent que les
montants intéressant l’exercice (d’où élimination des montants se rattachant à
des exercices ultérieurs) mais sans aucune omission (d’où addition des montants
non encore enregistrés).

b) Produits constatés d’avance


1 – Lorsque des produits enregistrés en cours d’exercice N se rapportent
partiellement à l’exercice suivant N + 1, la partie concernant ce dernier doit être
débitée par le crédit d’un compte 477 "Produits constatés d’avance". Au bilan,
ce compte de passif représentera en quelque sorte la dette envers l’exercice
suivant. Tel est le cas :

- des factures déjà émises et enregistrées, alors que la livraison du bien ou du


service a été retardée ;

- des produits périodiques enregistrés durant l’exercice, mais dont la fin de


période est postérieure à la date de clôture : abonnements demandés aux clients,
intérêts de prêts payés d’avance.

2 – En revanche, les ventes déjà constatées par facture, mais non encore livrées,
n’ont pas à être régularisées au niveau des produits, car le bien vendu appartient
déjà au client. Leur coût d’achat est à défalquer du stock.

3 – Ces régularisations s’effectuent hors TVA récupérable.

50
Exercice d’application
1) Facture client déjà émise, mais marchandise non livrée : 20 000 F HT,
marge 50 %.
2) Facture client, pour service de maintenance du 01/10 N au 30/09 N +1 :
24 000 F HT.
3) Intérêt semestriel sur titres immobilisés, versé d’avance pour la période du
01/11 N au 30/4 N + 1 : 60 000 F.
Travail à Faire : Passer les écritures nécessaires au journal.

Résolution

(1)
6031 Variations de stocks de M/ses 10 000
31 Marchandises 10 000
S/Sortie

(2) et (3)
706 Services vendus (24 000 x ¾) = 18 000 18 000
771 Intérêts de prêts (60 000 x 4/6) = 40 000 40 000
477 Produits constatés d’avance 58 000

S/Régularisation

c) Produits à recevoir
1) Lorsque apparaissent, en fin d’exercice N, des produits certains le concernant,
mais qui n’ont pas encore été enregistrés faute de paiement ou de pièce
comptable, ils doivent être évalués et comptabilisés :

 au crédit des comptes de produits intéressés ;


 au débit des comptes de la catégorie de Tiers qui les doivent, dans un
compte divisionnaire à terminaison 8 (Sauf le compte 449) :

51
- 4098 Fournisseurs RRR et autres avoir à obtenir, s’il s’agit de
réductions promises par les fournisseurs, mais non encore
confirmées sur facture d’avoir ;
- 4181 Clients factures à établir et 4186 intérêts courus, s’il s’agit de
ventes livrées mais non encore facturées ;
- 4858 Créances sur cessions d’immobilisations, factures à établir,
s’il s’agit d’une vente d’immobilisation ;
- 4287 Personnel, produits à recevoir, s’il s’agit d’une rémunération
indue ; (ce qui n’est pas dû)
- 4387 Organismes sociaux, produits à recevoir, s’il s'agit d’une
cotisation indue ; (ce qui n’est pas dû) ;
- 4493 à 4496 Etat, Fonds et subventions à recevoir, s’il s’agit d’une
dotation ou d’une subvention attendue de la part des pouvoirs
publics nationaux ;
- 458 Organismes internationaux, Fonds de dotations et subventions
à recevoir, si ces éléments sont attendus de la part d’un organisme
international.
2) Les intérêts courus sur prêts sont rattachés aux créances et titres qui les
génèrent, et débités en :

- 506 Intérêts courus, s’il s’agit de titres de placement ;

- 276 Intérêts courus, s’il s’agit d’autres titres ou de créances.

3) Il est tenu compte de la TVA facturée probable :


- au crédit du compte 4455 Etat, TVA récupérable sur factures non
parvenues, pour l’avoir attendu du fournisseur ;
- au crédit de 4435 Etat, TVA sur factures à établir, pour la facture à
adresser au client.

52
Exercice d’application
1- Ristourne promise par un fournisseur de marchandises (non ventilable) :
2 % de 100 000 F, TVA 18 %.
2- Produit fini adressé à un client, mais facture non établie : 40 000 F HT,
TVA 18 %.
3- Terrain à bâtir déjà cédé, mais facture non encore établie : 3 000.000 F
HT, TVA 18 %.
4- Retenue de prime à effectuer sur personnel national : 4 000 000 F.
5- Cotisations sociales correspondantes à réduire : 25 %.
6- Subvention d’exploitation à recevoir : Etat 1.500 000 F, Banque
Mondiale 2 500 000 F.
7- Intérêts à recevoir : 6 % sur prêt de 200 000 F effectué à un membre du
personnel, le 30 Juin.
TAF : Enregistrer les opérations au journal.

Résolution
(1)
4098 Frs débiteur RRR et autres factures à obtenir 2 360
6019 RRR obtenus sur achats de Marchandises 2 000
4455 TVA Récup. /facture non parvenue 360
S/Régularisation

(2)
4181 Clients, Factures à établir 47200
702 Ventes de produits finis 40 000
4435 TVA sur factures à établir 7 200

(3)
4858 Créances/cessions d’immob. Factures à établir 35 400
2221 Terrains à bâtir 30 000
4435 Etat, TVA / Factures à établir 5 400
S/Régularisation

53
(4)
4287 Personnel, produit à recevoir 4 000 000
6612 Primes et Gratifications 4 000 000
S/Régularisation

(5)
4387 Organismes sociaux, produits à recevoir 1000 000
6641 Charges sociales sur rémunération du Pers. 1 000 000
national
S/Régularisation

(6)
4495 Etat, subventions d’exploitation à recevoir 1 500 000
7181 Autres sub. d’exp. versées par l’Etat et les
collectivités publiques 1 500 000
S/Régularisation

(7)
4582 Organismes internationaux, subvent à recevoir 2 500 000
7182 Autres subventions. d’exploitation versées 2 500 000
S/Régularisation

(8)
4287 Personnel, produits à recevoir 6 000
771 Intérêts de prêts (200 000 x 6/100) : 2 = 6 000 6 000
S/Régularisation
d) Produits antérieurs
1.- Conformément à l’article 61 du règlement relatif au Droit comptable, les
produits antérieurs enregistrés au cours d’exercice N, mais concernant l’exercice
N-1, demeurent inclus dans le résultat de l’exercice N, ordinaire ou H.A.O,
selon leur nature. Ils font l’objet d’une mention spécifique dans l’Etat annexé.
2.- Pour respecter cette disposition, les entités sont amenées :
- soit à ouvrir en classe 7 des sous-comptes de produits "sur exercices
antérieurs" ;

- soit à dresser en annexe un tableau extra - comptable desdits produits.

54
e) La contre passation
1- Les produits constatés d’avance seront contre passés au cours de
l’exercice suivant, dans le cadre :
- soit des écritures d’ouverture (contre passation immédiate) ;
- soit des nouvelles écritures de régularisation de fin d’exercice
(contre passation différée).

2- Les produits à recevoir peuvent être contre passés :


- également au début ou à la fin de l’exercice suivant (contre-
passation immédiate ou différée) ;
- ou encore au fur et à mesure de l’arrivée des pièces comptables
correspondantes (contre - passation progressive). Pour permettre le
contrôle et l’analyse des flux de l’exercice (débits et crédits des
comptes hors régularisation de contre-passation), il est recommandé
de procéder aux contre passations à l’ouverture de l’exercice
suivant.

55
CHAPITRE V: VALORISATION DES STOCKS A L’INVENTAIRE

L’inventaire se fait par différentes méthodes prévues par le révérenciel


SYSCOA. Il s’agit de la méthode :
- du coût unitaire moyen pondéré (CUMP) ;
- du premier entré, premier sorti (PEPS) ou first in, first out (FIFO).

a) Coût Unitaire Moyen Pondéré (CUMP)


C’est une méthode à 2 variantes :

- le coût unitaire moyen pondéré après chaque entrée


CUMP = SI (val) + Entrée (val)
SF (Qté) + Entrée (Qté)

SF = Quantité en stock à la date de l’entrée

- le coût unitaire moyen pondéré avec reprise du stock initial

Dans ce cas le coût unitaire est déterminé à la fin de la période comme suit :

CUMP = SI (val) + Entrée (val)


SI (Qté) + Entrée (Qté)

 Avantages : nivellement des variations de prix en cas de fluctuation de


cours.
 Inconvénients : nécessité d’attendre à la fin de la période pour évaluer les
sorties et calculer donc les coûts et coût de revient.

b) Premier Entré, Premier Sorti (PEPS) ou FIFO

C’est une méthode d’épuisement des lots qui permet de sortir les stocks dans
l’ordre d’entrée.

 Avantage :
La sortie des lots les plus anciens permet d’éviter tout problème d’avaries
ou de péremption des stocks.

56
 Inconvénients :
Cette méthode ne donne pas la valeur réelle des sorties pendant la période
d’inflation des coûts. Les sorties étant minorées en valeur parce qu’elles se
basent sur les coûts les plus anciens qui en fait ont subi des modifications.

c) Les différences d’inventaire

Le stock Final obtenu dans le compte d’inventaire permanent n’est qu’un


stock théorique qui ne correspond pas toujours avec le stock réel constaté en
magasin. Le cas échéant, la différence entre le stock final réel (SFR) et le stock
final théorique (SFT) est appelé différence d’inventaire.

Différence d’inventaire = SFR - SFT

EXERCICE D’APPLICATION

Une entité utilise pour sa fabrication une matière première M. Durant le


mois de juin 2008, le stock initial et les mouvements sont les suivants :
01/06/08 : Stock initial de 1000 unités à 57 F/ l’unité
05/06/08 : Entrée de 400 unités valant 23.600 F
10/06/08 : Bon de sortie N°5 pour 300 unités
15/06/08 : Bon de sortie N°6 pour 600 unités
17/06/08 : Entrée de 700 unités à 60 F / l’unité
25/06/08 : Bon de sortie N°10 pour 500 unités.

Travail à faire : Valoriser les sorties avec la méthode PEPS et les deux (02)
variantes de la méthode du CUMP.

57
Résolution

 Premier Entré, Premier sorti (PEPS)

Eléments Quantité Prix unitaire Montant


Stock initial 1.000 57 57.000
Entrée 400 59 23.600
Sortie (300) 57 (17.100)
Stock Final 700 - 39.900
400 - 23.600
Sortie 600 57 34.200
Stock Final 100 57 5.700
400 59 23.600
Entrée 700 60 42.000
Sortie 100 57 5.700
400 59 23.600
Stock final
théorique 700 60 42.000

 Le CUMP avec reprise du stock initial

Eléments Quantité Prix unitaire Montant


Stock initial 1.000 57 57.000

Entrée 400 60 23.600


700 42.000
Solde disponible 2.100 58,38 122.600

Sorties (1400) 58,38 (81.732)

Stock final
théorique 700 58,38 40.868

CUMP = 122.600 = 58,38


2100

58
 Le CUMP après chaque entrée

Eléments Quantité Prix unitaire Montant


Stock initial 1.000 57 57.000

Entrée 400 59 23.600

Solde disponible 1400 57,57 80.600

Sorties (900) 57 ,57 (51.813)

Stock Final 500 28.787

Entrée 700 60 42.000

Solde disponible 1.200 58,98 70.787

Sorties (500) 58,98 (29.490)

Stock final 700 41.297


théorique

d) La variation des stocks des marchandises, matières premières et


autres approvisionnements.

Pour les marchandises, matières premières et autres approvisionnements,


la variation de stocks se calcule de la manière suivante :

V S = Stock Initial – Stock Final

Le s comptes de variations de stocks utilisés sont les suivants :


6031 : Variation des stocks de marchandises
6032 : Variations des stocks de matières premières et fournitures liées.
6033 : Variation des stocks d’autres approvisionnements ;
Ces comptes de variation de stocks fonctionnent avec les comptes de bilan
suivants :
31 : Marchandises
32 : Matières premières et fournitures liées
33 : Autres approvisionnements.
59
Exercice d’application

- Stock initial de marchandises au 01/01/08 = 60.000 F


- Achat de marchandises………………….. = 380.000 F
- Stock final de marchandises au 31/12/08 :
 Hypothèse N°1 : 50.000 F
 Hypothèse N°2 : 80.000 F

Travail à faire :
1. Calculer et enregistrer les variations de stocks de marchandises
2. Présenter le bilan et le compte de résultat.

Résolution

 Hypothèse 1
Variations de stocks (VS) = SI – SF
VS = 60.000 – 50.000 = 10.000
Enregistrement

D : 6031 Variations des stocks de marchandises (SI)…….. 60.000


C : 31 Marchandises (SI) 60.000
S/ Pour solde du stock initial

D : 31 Marchandises (SF) ………. …………………… 50.000


C : 6031 Variations des stocks de marchandises ( SF) 50.000
S/ Pour inscription du SF à l’actif du bilan

Actif Bilan au 31/12/02 Passif Débit 13 compte de résultat Crédit

SF de m/ses 50.000 Achats 380.000


Variations des stocks 10.000

390.000

60
Hypothèse 2
Variation de stocks (VS) = 60.000 - 80.000 = -20.000

Enregistrement

D : 6031 variations des stocks de marchandises ( SI)…….. 60.000


C : 31 marchandises (SI)……………………………….. 60.000
S/ Pour solde du stock initial

D : 31 marchandises (SF) ………………………….. 80.000


C : 6031 variations des stocks de marchandises…..80.000
S/ Pour inscription du SF à l’actif du bilan

N.B. : On inscrit toujours dans le bilan de clôture la valeur du stock final.

e) La variation des stocks des produits finis produits en cours, services en


cours et produits intermédiaires et résiduels.
Pour les produits finis, produits en cours, services en cours et produits
intermédiaires et résiduels, la variation de stocks se calcule de la manière
suivante :

VS = Stock final – Stock Initial

Les comptes de variations de stocks utilisés sont les suivants :


- 734 Variations des stocks de produits en cours ;
- 735 Variations des en-cours de services ;
- 736 Variations des stocks de produits finis ;
- 737 Variations des stocks de produits intermédiaires et résiduels.
Ces comptes de variations de stocks fonctionnent avec les comptes suivants :
- 34 Produits en cours ;
- 35 Services en cours ;
- 36 Produits finis ;
- 37 Produits intermédiaires et résiduels.

61
Exercice d’application

- Stock initial de produits finis au 01/01/06 ……………… 90.000 F


- Produit vendue au cours de l’exercice (évaluée au coût de production =
810.000 F) = 2.025.000 F
- Stock final de produits finis au 31/12/06 :
 Hypothèse N°1 : 70.000 F
 Hypothèse N°2 : 100.000 F
Travail à faire :
1. Calculer et enregistrer les variations de stocks de produits finis.
2. Présenter le bilan et le compte de résultat.

Résolution

 Hypothèse N°1 :
Calcul
VS = SF – SI = 70.000 – 90.000 = -20.000
Enregistrement :
D : 736 variations des stocks de produits finis ……………….. 90.000
C : 36 Produits finis……………………………………….. 90.000
S/ Pour solde du SI de produits finis.

D : 36 produits finis …………………………………….. 70.000


C : 736 variation des stocks de produits finis ………… 70.000
S/ Pour inscription du SF à l’actif du bilan.

Actif Bilan au 31/12/06 Passif Débit 13 Compte de résultat Crédit

SF de m/ses 70.000 Ventes 2.025.000


Variations des stocks (20.000)

2.005.000

62
 Hypothèse N°2
Calcul
VS = 100.000 – 90.000 =10.000
Enregistrement

D : 736 Variations des stocks de produits finis………….. 90.000


C : 36 Produits finis……………………………………. 90.000
S/ Pour solde du SI de produits finis

D : 36 Produits finis ……………………………………………... 70.000


C : 736 Variation des stocks de produits finis ……………70.000
S/ Pour inscription du SF à l’actif du bilan.

Actif Bilan au 31/12/06 Passif Débit 13 Compte de résultat Crédit


SF de m/ses 100.000 Ventes 2.025.000

Variations des stocks +10.000


2.035.000

Le solde créditeur de la variation des stocks ou production stockée se


traduit par l’excédent de la production par rapport aux ventes.

Remarque :
Le traitement de la provision (dépréciation des stocks) se fait de la
manière suivante au 31/12/N :
D : 39 Dépréciations des stocks
C : 7593 Reprises de charges provisionnées
S/ Annulation de la provision du SI

D : 6593 charges provisionnées


C : 39 dépréciations des stocks
S/ Constatation de la nouvelle provision (SF)

63
CHAPITRE V : LA DECOMPTABILISATION DES
IMMOBILISATIONS

GENERALITE
Conformément au SYSCOA, la décomptabilisation du patrimoine d’une
immobilisation donne en principe lieu à trois écritures :
- la constatation de la dépréciation économique pour la période écoulée
entre le début de l’exercice et la date de sortie du bien ;
- l’enregistrement de la sortie du bien pour sa valeur nette des seuls
amortissements (cas les provisions pour dépréciation sont reprises) ;
- la comptabilisation de la valeur de sortie, si celle-ci est supérieure à zéro.
Le SYSCOA distingue quatre cas de sortie, résumés dans le terme
générique de « cession » :
- la mise au rebut ;
- la destruction ;
- l’échange ;
- la vente.

I. La mise au rebut
1. L’immobilisation mise au rebut est retirée du patrimoine sans
aucune contrepartie. Si l’épave est cédée, même pour une somme
minime, il s’agit d’une vente, et non d’une mise au rebut.
2. La comptabilisation se limite donc aux deux opérations
suivantes :
 L’amortissement complémentaire de l’exercice Amortissement
D : 681 Dotations aux amortissements d’exploitation
C : 28 amortissements
S/ Dotation
 La détermination de la valeur nette après amortissements, dans le compte
hors activités ordinaires 81 à savoir :

64
- la reprise de la valeur brute ou d’entrée

D : 81 valeurs comptables des cessions d’immobilisation Vo


C : 22 à 24 actif immobilisé
S/ Reprise de la valeur brute
- le cumul des amortissements pratiqués sur le bien ;
D : 28 Amortissements
C : 81 Valeurs comptable des cessions d’immobilisations Σ Amortissements
S/ Cumul des amortissements.
Le solde du compte 81 s’ajoutera aux autres charges hors activités
ordinaires lors des écritures de regroupement en Résultat.

Débit 81 Valeurs Comptables des Cessions d’Immobilisations Crédit


Valeur brute (d’entrée) Cumul des amortissements

Solde débiteur à virer au débit du compte 13 Compte de résultat.

II. La destruction
Le traitement de l’immobilisation détruite, en général accidentellement,
dépend de son régime d’assurance :
1. si elle n’est pas assurée, ou si l’assurance ne couvre pas la destruction,
elle est traitée comme la mise au rebut ;
2. si l’entreprise sinistrée bénéficie d’une indemnité, l’opération est
assimilée à une vente, l’indemnité d’assurance formant le prix de
cession.

65
III. L’échange
1. Dans l’opération d’échange, l’ancienne immobilisation est
remplacée par une nouvelle en général moyennant le paiement
d’une soulte. L’achat d’un véhicule avec reprise d’un ancien peut
être assimilé à une opération d’échange dont le supplément de prix
est important.
2. Dans ce cas, il ne suffit évidemment pas de comptabiliser l’entrée
d’une nouvelle immobilisation à la valeur correspondant à la soulte.
Il convient d’enregistrer séparément :
- la vente de l’ancien bien au prix de reprise :
D : 681 Dotations aux amortissements d’exploitation Dotation
C : 28 Amortissements complémentaire
S/ Dotation.
D : 81 Valeurs comptables des cessions d’immobilisation Vo
C : Classe 2 : Compte d’actif immobilisé
S/ Reprise de la valeur brute.
D : 28 Amortissement Cumul des
C : 81 valeurs comptables des cessions d’immobilisation amortissements
S/ Cumul des amortissements

D : 485 Créances sur cessions d’immobilisations Prix de cession TTC


C : 82 Produits des cessions d’immobilisations Prix de cession H.T.
C : 443 TVA facturée TVA sur prix de cession H.T.
S/ Cession
- l’acquisition du nouveau bien, au prix de reprise majoré de la soulte :
D : Classe 2 : Compte d’actif immobilisé
D : 4451 TVA récupérable
C : 481Fournisseurs d’investissements
S/ Acquisition

66
IV. Vente (cession) d’une immobilisation non amortissable
1. Ecritures comptables

Exemple : Le 02/04/N la SA « FIDEX » vend un terrain pour un montant de


5.000.000 F ; acquis le 14/01/N-5 à 2.000.000 F CFA.

Travail à faire : Passer les écritures nécessaires au journal.

Résolution

20/04/N

D : 485 créances sur cession d’immobilisation 5.000.000


C : 82 produits des cessions d’immobilisations 5.000.000
S/ Cession de terrain.

D : 81 valeurs comptables des cessions d’immobilisation 2.000.000


C : 222 terrains nus ……………………………… 2.000.000
S/ Sortie d’immobilisation.

Remarque

 Ces immobilisations non sujettes à l’amortissement ont une valeur


comptable nette au jour de la cession qui est équivalente à leur valeur
historique ou valeur d’acquisition.
 Si l’immobilisation cédée a fait l’objet d’une provision pour dépréciation,
cette dernière doit être annulée en fin d’exercice en pratiquant une reprise
du montant intégral de la provision.

2. Conséquences sur le résultat

A la clôture de l’exercice, les compte 81 valeurs comptables des cessions


d’immobilisations seront soldés par le compte « 13 compte de résultat de
l’exercice ». Cette écriture permettra de dégager de façon comptable la plus-
value ou la moins-value réalisée sur la cession.

67
Exemple

Dans l’exercice précédent le résultat au 31/12/N est le suivant :


D 81 Valeurs C. C. I C D Produits des cessions d’im. C
2.000.000 2. 000.000 5.000.000 5. 000.000

D 13 Compte de résultat net de l’exercice C

2.000.000 5.000.000

Le compte de résultat présente solde créditeur soit une plus-value de


3.000.000 F sur cette opération de cession.

V. Cession d’une immobilisation amortissable

1. Principe

L’enregistrement comptable est identique dans le principe à celui de la


cession d’une immobilisation non amortissable, mais il y a lieu de prendre en
compte le montant des amortissements cumulés jusqu’à la date de cession dans
le calcul de la valeur nette comptable de l’immobilisation.
En effet, entre la date de son acquisition et le jour de sa cession
l’immobilisation a subi une dépréciation irréversible de sa valeur que
l’amortissement a permis de constater à la fin de chaque exercice. La cession
n’intervenant pas en général au dernier jour de l’exercice, il y a lieu :

68
- de constater par une dotation complémentaire le montant des
amortissements à pratiquer entre la date du dernier inventaire et la
date de cession ;
- de solder le compte d’amortissement du montant total des
amortissements pratiqués jusqu’à la date de cession.
Remarque
En général, à la date de cession, le comptable n’enregistre que l’écriture
de constatation de la cession. La dotation complémentaire et la constatation de la
sortie de l’immobilisation du patrimoine (détermination de la valeur nette
comptable) sont alors enregistrées à l’inventaire.
2. Calcul de la valeur nette comptable
La dotation complémentaire est calculée au prorata temporis entre la date
du dernier inventaire et la date de cession.

Exemple
Le 01/04/2009, la « SA FIDEX » vend un matériel industriel pour
2.500.000 F HT payé comptant par chèque. Le matériel industriel avait été
acheté le 01/07/2006 pour un montant de 4.500.000 F HT et était amortissable
sur 5 ans linéairement.

Travail à faire : Passer les écritures nécessaires au journal


Représentation schématique dans le temps :
2006 2007 2008 2009

Durée totale d’amortissement

Amort.
Complé-
mentaire

Date d’achat Date de vente

69
 Montant total des amortissements pratiqués au 31/12/2008 :
450.000 + 900.000 + 900.000 = 2.250.000
 Montant de la dotation complémentaire pour l’exercice 2009 :
900.000 x (3/12) = 225.000
 Montant total des amortissements cumulés entre la date d’entrée dans le
patrimoine et la date de cession : 2.250.000 + 225.000 = 2.475.000
 Valeur nette comptable du matériel industriel au jour de la cession :
4.500.000 – 2.475.000 = 2.025.000

3. Ecritures Comptables
01 / 04 / 2009
D : 52 Banque ………………………………… 2.950.000
C : 82 Produits des cessions d’immobilisation…………… 2.500.000
C : 443 Etat, TVA facturée………………………………. 450.000
S/ Cession du matériel industriel.
31 / 12 / 2009
D : 68 Dotations aux amortissements : 225.000

C : 2841 Amortissement du matériel industriel : 225.000

S/ Dotation complémentaire.

D : 2841 Amortissement du matériel industriel 4.500.000


C : 81 Valeurs comptables des cessions d’immobilisation 4.500000
S/ Sortie de l’immobilisation

D : 2841 Amortissement du matériel industriel 2.475.000


C : 81 Valeurs comptables des cessions d’immobilisation 2.475.000
S/ Reprise des amortissements

70
4. Conséquence sur le résultat
Sur cette cession, l’entreprise enregistre une plus-value :
2.500.000 - 2.025.000 = 475.000 F

Remarque sur les cessions courantes d’immobilisations


Les cessions d’immobilisations considérées comme courantes ne sont pas
enregistrées dans les comptes hors activités ordinaires (HAO), mais dans les
comptes suivants :
- 654 : Valeurs comptables des cessions courantes
d’immobilisations ;
- 754 Produits des cessions courantes d’immobilisations.

Exemple : chez les transporteurs, loueurs de matériel etc…


Le compte 414 est utilisé pour enregistrer les créances sur cession
courantes d’immobilisations.

VI. Cession de titres de placement


1. Rappel.
Les titres de placement sont composés des titres des bons, des actions et
des obligations détenus par l’entreprise. Ils sont enregistrés dans le compte 50
titres de placement et font partie à ce titre de la trésorerie.
En effet, en cas de besoin de liquidités ou par simple spéculation,
l’entreprise peut aisément négocier les titres en sa possession sur les marchés
réglementés.
2. Ecritures comptables
 Calcul du résultat sur cession
Préalablement à l’enregistrement, il convient de calculer
arithmétiquement le résultat réalisé sur la cession des titres.

71
Exemple
Afin de se procurer les liquidités nécessaires à l’acquisition d’un
matériel, la S.A. « FIDEX » vend comptant, le 13/09/ N, 250 actions de la
société INFO S.A. au prix unitaire de 28.000 F. Elle avait acquis ces actions le
15/04/N-1 au cours de 26.000 F par action.

Travail à faire : Calculer le résultat sur cession des actions

Résultat de cession = Prix de cession – Prix d’acquisition

Prix de cession = 28.000 F x 250 = 7.000.000 F

Prix d’acquisition = 26.000 F x 250 = 6.500.000 F

Résultat de cession (plus-value) : 7.000.000 – 6.500.000 = 500.000 F

 Enregistrement comptable :
- si le résultat de la cession dégage une plus-value (un produit
financier), celle-ci sera enregistrée au crédit du compte 777 Gains
sur cession de titres de placement ;
- si au contraire le résultat de la cession dégage une moins-value (une
charge financière), elle sera enregistrée au débit du compte 677
Perte sur cession de titres de placement.

Exemple : Sur la base de l’exercice précédent, passer au journal l’écriture


correspondante
Résolution
D : 52 : Banque …………………………. 7.000.000
C : 502 : Actions ……………...……….. 6.500.000
C : 777 Gains sur cessions de titres de placement 500.000
S/ Cession des actions

72
Remarque :

1. les frais de cessions de titres de placement (commission bancaire,


courtage, honoraires) seront à enregistrer au débit du compte 63 services
extérieurs B ou de ses comptes divisionnaires ; par exemple 6311 frais sur
titres.
2. si les titres de placement cédés ont fait l’objet d’une provision pour
dépréciation, celle-ci doit être intégralement reprise comme dans le cas
d’une immobilisation. Dans ce cas , on passe l’écriture suivante :

D : 590 Montant de la reprise


C : 7795
S/ Reprise

VII. Régularisation de TVA après cession de bien ouvrant droit à


déduction

Selon l’article 239 nouveau du CGI, les redevables doivent reverser, en


cas de cession de biens amortissables, une fraction de la TVA calculée au
prorata du temps d’amortissement restant à courir.

Il s’agira donc de reverser à l’administration fiscale une taxe égale à la


TVA initialement déduite multipliée par la fraction de la durée d’amortissement
restant à courir, toute année commencée comptant pour une année entière. Mais
dans la pratique, l’interprétation de l’article 239 suscite beaucoup de
controverses par rapport au décompte du nombre d’années d’amortissement
restant à courir.

TVA à reverser = TVA initialement déduite x Durée d’amortissement


restant à courir
Durée de vie de l’immobilisation

73
Remarque

Le calcul de la TVA à reverser se fait par rapport à la TVA initialement


déduite à l’acquisition du bien amortissable. Il va donc sans dire qu’aucune
régularisation de TVA n’est à opérer à la cession lorsque le bien n’avait pas au
préalable ouvert droit à déduction ou lorsque le bien donnant droit à déduction a
été complètement amorti avant la cession.

Cas pratique

Une entreprise industrielle assujettie totale à la TVA a acquis le 10


février 2004 un matériel de production pour un montant HT de 10.000.000 F
CFA. La durée de vie de ce matériel est de 10 ans.

Le 04 juin 2009, cette entreprise cède ce matériel de production à une


autre société. Le prix de cession est de 5.900.000 F CFA TTC.
Travail à faire :
1. Déterminer le montant de la TVA à reverser ainsi que celui de la TVA
facturée sur cession.
2. Déterminer le résultat sur cession et passer les écritures comptables de cession

Résolution
1. Détermination du montant M1 , de la TVA à reverser et du montant M2
(2)
de la TVA facturée sur cession
Soit M le montant de la TVA initialement déduite
M = 10.000.000 x 18 % = 1.800.000 F CFA
M = 1.800.000 F CFA.
Soit D la durée d’utilisation du matériel cédé.
Ce matériel a été acheté le 10 Février 2004 et cédé le 04 juin 2009.
10 février 2004 au 09 févier 2005 inclus = 1 an
10 février 2005 au 09 février 2006 inclus = 1 an

74
10 février 2006 au 09 février 2007 inclus = 1an
10 février 2007 au 09 février 2008 inclus = 1 an
10 février 2008 au 09 févier 2009 inclus = 1 an
10 février 2009 au 04 juin 2009 inclus = 3 mois 24 jours
Soit au total : 5 ans 4 mois environ (64 mois)
D = 5 ans 4 mois soit 6 ans.
D’où il ne sera reversé qu’une TVA correspondant à quatre (4) années sur
dix (10).
M1 = 1.800.000 x 4 = 720.000
10

M1 = 720.000 F CFA

M2 = 5.900.000 x18 % = 5.000.000 x 18 % = 900.000


1, 18

M2 = 900.000 F CFA

2. Détermination du résultat sur cession et constatation comptable de


l’opération de cession

Soit R le résultat sur cession

R = Prix de cession H.T. - (VNC +TVA à reverser)

VNC = valeur nette comptable

= valeur d’origine (Vo) – cumul des amortissements (Σa)

Vo = 10.000.000

Donc Σa = 10.000.000 x 10% x 64 = 5.333.333


12
d’où R = 5.000.000 – [(10.000.000 – 5.333.333) + 720.000]
= 5.000.000 – (4.666.667 + 720.000)
= 5.000.000 – 5.386.667
= -386.667 F CFA. Il s’agit d’une moins-value

75
Moins-value de cession = 386.667 F CFA

Déterminons le montant de la dotation complémentaire


Dotation complémentaire = 10.000.000 x 10% x 5 = 416.667
12
En effet, acquis le 10 février 2004, ce matériel sera amorti en 2004 pour
onze (11) mois. En l’an 2009 l’amortissement complémentaire sera déterminé
sur une période de cinq (5) mois étant entendu que le matériel a été cédé au
début du mois de juin.
Ecritures de cessions
04 / 06 / 2009
521 Banque locale 5.900.000
822 Produits de cession d’imob. Corporelles 5.000.000
443 TVA facturée sur ventes 900.000
S/Encaissement du prix de cession
31 / 12 / 2009
6813 Dotations aux amort. des immob. 416.667
284 Amortissement du matériel 416.667
S/ Dotation

812 Valeurs compt. des ces. d’imb.corporel 720.000
4451 TVA récupérable sur immobilisations 720.000
S/ Cession

812 Valeurs compt. des ces. d’imb.Corporel 4.666.667
284 Amortissement du matériel 5.333.333
241 Matériel et outillage indust et ccial 10.000.000
S/ Sortie du matériel
ou

812 Valeurs compt. des ces. d’imb.Corporel 10.000.000
241 Matériel et outillage indust et ccial 10.000.000
S/ Sortie du matériel

284 Amortissement du matériel 5.333.333

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812 Valeurs compt. des ces. d’imb.Corporel 5.333.333
S/ Reprise du cumul des amortissements

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