VERSION FINALE

TOUTE REDIFFUSION DE CE FICHIER PAR QUELQUE MOYEN QUE CE SOIT CONSTITUE UNE
INFRACTION DU CODE DE LA PROPRIÉTÉ INTELLECTUELLE (ARTICLES L111-1 À L811-6)

Un jeu de rôle encyclopédique d'Aurélien Alerini et Laurent Rambour

D’après l’œuvre originale de Christin & Mézières

CRÉDITS REMERCIEMENTS LETO

Univers et illustrations : Pierre Christin Pour l’inspiration : Hideo Kojima, Nicolas
& Jean-Claude Mézières, pour les éditions Henry et le studio Undead Labs.
Dargaud.
Pour leur soutien (dans le désordre) : à tous
Adaptation ludique et édition : LETO les soucripteurs qui y ont cru jusqu’au bout et
(les éditions du Troisième Œil). à Aurélien Alerini, Émilie Picard, David Robert,
Farid Ben Salem, Juan Lagrange, David
g Scénario et Cosmographie : Aurélien
Barthélemy, Alexandre Durand, Corinne &
Alerini
Néo Rambour, Les XII Singes, Casus TV et
g Personnages Non-Joueurs (PNJ) : Mediatoon Studio.
Frédéric Meurin et Laurent Rambour
LETO dédie ce jeu à la mémoire de Jérôme
g Direction éditoriale, règles *, relec- Bianquis.
tures et mise en page : Laurent Rambour
g Infographie : Laurent Rambour, Julien
DeJaeger et Josselin Grange
g Consultant ludique : Farid Ben Salem

ISBN : 978-2-490219-49-0
Dépôt légal : septembre 2023

* Les règles de ce jeu (appelées « TP6 ») sont un hack (signé Laurent Rambour) du système Taï Ping du jeu Wulin
(3e édition) initialement créé par Nicolas Henry et arrangé par Laurent Rambour.
1
 Table des matières

1. Mise en place 06 Panne 79

2. Création d’agent.e 12 Découragement 81
Prénom, genre et caractéristiques 14 Échec cinglant 82
Origine 15 Remotivation 82
Clone 18 Test truqué 83
Cursus académique 19 Blok 84
Grade 24 Contrarié 84
Personnalité 26 Dé d’incidence 84
Modules mnémoniques 28 État d’Alerte 85
Équipement 31 Initiative 85
Conviction 32 Pacte d’alliance 86
Exploits 41 Séquence 86
Souffle 42 Service 87
Tableau de bord 43 Tare 87
CV de l’agent.e 44 Test critique 87
Ultralum 88
3. Résolution d’action 46
Résumé 51 4. Cosmographie 90
Déterminer la difficulté 52 Carte stellaire 92
Enchérir sur la difficulté 53 Liste des relais ST 94
Compter et convertir les atouts 55 Secteur galactique 1 98
Truquer le test 60 Point Central 99
Traduire le résultat 61 Code galactique 101
Appliquer l’impact 62 Secteur galactique 2 112
Perdre son Souffle 62 Planètes majeures 113
Récupérer son Souffle 63 Chronologie de Glaxity 116
État pénalisant 64 Planètes mineures 123
Soigner un état pénalisant 66 Secteur galactique 3 124
Fiabilité des PNJ 67 Planètes majeures 125
Fiabilité des structures 68 Planètes mineures 138
Intempéries 70 Secteur galactique 4 140
Poursuites 71 Planètes majeures 141
Coups d’Avance 74 Planètes mineures 156
Capture 75 Secteur galactique 5 160
Interlude 77 Planètes majeures 161

2
 Table des matières

Planètes mineures 167 Protections 324

Secteur galactique 6 170 Trucs magiques 326
Planètes majeures 171 Parchemins de Transformation 327
Planètes mineures 177 Talismans d’Infaillibilité 329
Secteur galactique 7 180 Potions de Guérison 329
Terres truquées 183 Trucs utilitaires 330
Rencontres cosmiques 184 Vaisseaux XB 336
5. Chronographie 186 Options XB 338
Le multivers 187 8. Scénario 342
Anomalies ST 189 Introduction 343
Réduire l’Impermanence 192 PNJ clés 348
PEC 192 Résumé de la mission 351
Relais ST 194 Motivations secondaires 353
6. Personnages Non-Joueurs 200 Conseils de préparation 354
Liste des PNJ 203 Nouveaux agents en cours de partie 355
Carnet de contacts 204 Prologue 357
7. Équipement 308 Acte I 360
Attributs des Équipements 310 Acte II 370
Armes de tir 312 Chronologie des événements 371
Armes de mêlée 316 Acte III 385
Artéfacts vivants 318 Scène finale 395
Boissons 321 Épilogue 397
Monnaies 321 Personnages Non-Joueurs 399
Poisons & remèdes 322

3
 SOURCES Intégrale 6

Otages de l'Ultralum
Ce jeu a été élaboré en exploitant le matériel
présenté dans les albums suivants : L'Orphelin des astres
Par des temps incertains
Intégrale 1

Les Mauvais Rêves Intégrale 7

La Cité des eaux mouvantes Au bord du Grand Rien

Terres en flammes L'Ordre des Pierres
L'Empire des mille planètes L'OuvreTemps

Intégrale 2 Hors-série

Le Pays sans étoile Par des temps incertains

Bienvenue sur Alflolol Les Habitants du ciel
Les Oiseaux du Maître

Intégrale 3

L'Ambassadeur des Ombres

Sur les Terres truquées
Les Héros de l'équinoxe

Intégrale 4

Métro Châtelet direction Cassiopée

Brooklyn station terminus cosmos
Les Spectres d'Inverloch
Les Foudres d'Hypsis

Intégrale 5

Sur les frontières

Les Armes vivantes
Les Cercles du pouvoir

4
 JEU DE RÔLE ?
Si vous avez acheté ce livre, c’est très certai-
nement d’abord parce que vous aimez la BD
originale et que vous savez ce qu’est un jeu de
rôle. Par conséquent, la rédaction de ce livre
ne s’attarde pas à vous réexpliquer ce que
vous savez déjà.
Il en découle deux choses qui pourront vous
surprendre à la lecture s’il vous manque l’un
ou l’autre de ces prérequis :
D’abord, l’univers de la BD est décrit dans son
intégralité, mais pas expliqué. Ce livre ne pro-
pose pas une exégèse de l’œuvre, mais il se
peut que vous redécouvriez cette fascinante
galaxie sous un nouvel angle à travers le jeu.
L’expérience peut s’avérer intéressante, voire
révélatrice.
Ensuite, les grands principes du jeu de rôle
ne sont pas non plus rappelés – ou de façon
très succincte, sinon il faudrait y consacrer
de nombreuses pages supplémentaires.
Donc si vous êtes un joueur endurci et ouvert
à l’expérience, vous allez facilement trouver
vos marques et découvrir le sel sous chaque
point de règle. Toutefois, ce jeu étant prin-
cipalement conçu pour les fans de la BD, si
vous ne la connaissez pas, vous risquez d’être
déstabilisé, car il s’attache à simuler ses co-
des et sa réalité particulière. Il convient donc
de vous procurer quelques albums publiés
par Dargaud pour vous imprégner préalable-
ment de son atmosphère et avoir quelques
références. Si vous ne savez pas ce qu’est
un jeu de rôle, vous pouvez directement vi-
sionner l’excellente vidéo de Casus TV (sur
YouTube) où l’écrivain Maxime Chattam nous
explique – très brillamment et simplement –
ce qu’est le jeu de rôle.
https://youtu.be/ekQoaHJlhcA
ENCYCLOPÉDIE ?
L’intégralité du matériel proposé dans ce livre
est puisée dans les albums précédemment
listés. Chaque case de chaque page a été
étudiée pour en extraire des informations, les
recouper avec d’autres et les compiler sous
trois principales catégories : les personnages
(appelés ici « Personnages Non-Joueurs » ou
« PNJ »), les planètes (appelés ici « décors » ou
« sites ») et l’Équipement (les gadgets, arté-
facts et vaisseaux).
Là encore, quelques détails pourront sur-
prendre le fan absolu de la BD : pour les be-
soins du jeu, des liens narratifs ont été créés
et quelques extrapolations ont été faites,
soit pour rendre l’ensemble plus cohérent,
soit pour offrir des pistes à l’imagination des
joueurs. Un nom ou deux a aussi été inventé
pour faciliter la référence d’un site (comme
Astroklaar) ou d’un personnage, car dans le jeu
de rôle, les informations sont des éléments de
construction narrative que l’on imbrique, il est
donc important de s’y référer rapidement.
Le reste du livre est consacré à la partie lu-
dique, mais délivre aussi de nombreuses infor-
mations sur l’univers de Valérian pour illustrer
le contexte dans lequel s’applique une règle.
Que les puristes ne se formalisent pas par les
quelques libertés prises, car 99,9 % des infor-
mations puisées dans l’œuvre sont retrans-
crites ici crues, dans leur jus. Le contenu est
donc particulièrement fiable. Pour développer
ce jeu, le choix a été fait de respecter aussi
scrupuleusement que possible les codes de
l’œuvre originale, ce qui implique obligatoi-
rement une approche « BDesque » qui, si elle
peut s’avérer déconcertante pour les joueurs,
se révélera savoureusement fidèle pour les
fans – pour qui cet ouvrage est destiné – et
leur rappeler de bons souvenirs de lecture.
5
 1. MISE EN PLACE

6
INSTALLATION
Nombre de joueurs
Ce jeu, basé sur la coopération, fonctionne
bien avec trois ou quatre joueurs, en plus
du Maître de Jeu (MJ). Si vous êtes moins
nombreux, il faudra monter artificiellement
le nombre de PNJ alliés ou, à défaut (mais
c’est moins satisfaisant) diminuer le nombre
de Coups d’Avance de départ du Cerveau de
l’Intrigue (le « méchant » de service).
Matériel
Pour jouer, vous avez surtout besoin :
g De ce livre pour retrouver un point de règle.
g D’au moins six dés à six faces, mais si vous
en avez plus, ce sera plus confortable.
g D’une copie imprimée du « CV de l’agent.e »
(deux pages) pour chaque joueur (sauf le
MJ).
g D’une copie imprimée du « Tableau de
bord » pour le Maître de Jeu (les joueurs
n’en ont pas besoin) ;
g De crayons papier et de gommes pour
cocher et décocher des cases ou inscrire
quelques données.
En plus de ce matériel de base, le Maître de
Jeu peut s’équiper de l’écran du jeu (vendu sé-
parément) qui résume les règles essentielles.
Autour de la table
Tous les participants s’installent autour de la
table comme bon leur semble, mais le Maître
de Jeu doit avoir « son coin à lui » pour étaler
ses notes (données sensibles qui doivent res-
ter secrètes pour préserver le suspense aux
joueurs) et la réserve de Coups d’Avance.
DÉROULEMENT
Tour de table
Le jeu se déroule en « tours de table » où
chaque joueur a la possibilité de participer.
Pour éviter que ce ne soit toujours le même
joueur qui s’exprime en premier, le tour de
table s’effectue un coup dans le sens des
aiguilles d’une montre, un coup dans le sens
inverse. Dans les séquences tactiques, cet
ordre est déterminé par le score d’initiative.
But du jeu
Les joueurs doivent collaborer (entre eux et
avec des PNJ alliés) pour accomplir une mis-
sion (autrement dit, jouer un scénario). Une
mission consiste généralement à découvrir
et déjouer les plans machiavéliques d’un Cer-
veau (le « méchant » de l’histoire) avant qu’il
ne cumule 21 Coups d’Avance, événement
qui lui donne une chance de parachever son
stratagème et de gagner la partie. Si l’action
est nécessaire pour rendre une partie palpi-
tante, la violence et les effusions de sang sont
à proscrire.
Démarrer le jeu
Le Maître de Jeu commence la partie en expo-
sant aux joueurs une situation problématique
pour les intérêts de Galaxity. C’est ce que l’on
appelle l’incident déclencheur. Il ne constitue
que la partie émergée de l’intrigue et donne
un indice sur qui, quoi ou où enquêter pour en
savoir plus. Les joueurs doivent donc mener
des investigations dans divers endroits (ce qui
implique de voyager dans différents décors et
sites spatiaux ou temporels) et interroger dif-
férents PNJ pour récolter des indices et dé-
couvrir au fur et à mesure la partie immergée
de l’intrigue pour tenter d’y mettre un terme.
7
 Narration Finir le jeu
Les discussions entre les joueurs et le Maître Le jeu est fini lorsque le Cerveau a été mit
de jeu (à base de questions/réponses) for- hors d’état de nuire (conformément à la fin
ment ce que l’on appelle la narration. Cette prédite par le scénario) ou qu’il accomplit ses
narration suit de plus ou moins près un scé- plans. Cette dernière option survient lorsqu’il
nario que le MJ a préalablement étudié. Les a accumulé 21 Coups d’Avance et qu’il devient
joueurs sont autorisés à prendre certaines impossible de l’empêcher, à part en appelant
libertés et à sortir ponctuellement du cadre Valérian et Laureline à la rescousse…
du scénario (pour jouer un Interlude ou par
Un scénario avec de grands enjeux ne finit
simple curiosité – l’aspect découverte étant
jamais mal. Si les agents échouent dans leur
l’un des intérêts de jouer dans un « monde ou-
mission, Galaxity envoie Valérian et Laureline
vert »). Toutefois, le Maître de Jeu doit tôt ou
faire le boulot à leur place. L’univers du jeu
tard les reconduire (avec tact et subtilité) sur
reste donc sain et sauf (sauf si le MJ en dé-
la piste tracée par le scénario. La narration est
cide autrement), mais la promotion de vos
ce qui se joue réellement par rapport à ce qui
agents souffre de leurs échecs. Dans ce jeu, il
est écrit dans le scénario.
y a beaucoup plus de chances de finir comme
Jal que comme Valérian et Laureline.
Scénario
C’est la trame prédéterminée d’une histoire à Place de Valérian et Laureline
jouer. Le déroulement exact de cette histoire,
Ces héros canoniques ne sont pas jouables.
autrement dit, sa narration, dépend des choix
Le choix a été fait d’en faire des PNJ « sau-
des joueurs et des résultats aux dés. Seul le
veurs d’agents » plus modestes (comme votre
Maître de Jeu doit lire le scénario pour com-
personnage) lorsque plus rien ne va.
prendre son intrigue, arranger à son idée cer-
taines pistes et en inventer d’autres. Ainsi, selon les enjeux du scénario, si votre
agent échoue le monde sera quand même
Vous trouverez un premier long scénario à la
sauvé, mais pas par lui. En conséquence, il ne
fin de ce livre. Il n’est pas spécialement simple,
sera pas promu et risque même d’être dégra-
mais il est assez représentatif de ce que de-
dé, voire d’être démis de ses fonctions.
vrait être un scénario de Valérian – Le jeu
de rôle. Il vous occupera plusieurs parties. Votre agent peut aussi « lancer un SOS à V&L »
pour qu’ils viennent le sortir d’un très mauvais
Jets de dés sort (comme être enfermé à jamais dans un
Monde Miroir ou finir dans la gueule d’un Mar-
Lorsque les agents interviennent direc-
cyam), mais là encore, sa promotion en pâtira.
tement dans la narration ou quand les dés
parlent pour eux, selon ce qui est engagé ou
selon le résultat des dés, la narration peut
prendre des tournures inattendues. Le Maître
de Jeu doit donc l’adapter (sans trop s’écarter
du scénario, en improvisant.

8
COMMENT UTILISER CE
LIVRE POUR JOUER ?
Création d’agent. e
Ce chapitre se focalise sur les fonctionnali-
tés du CV de l’agent. e (l’interface des joueurs
avec le jeu) et explique comment créer votre
agent. e. Il ne se borne pas à l’aspect tech-
nique des mécanismes, mais intègre aussi
une part non négligeable de contexte pour
que le tout fasse sens dans la narration.
Accessoire associé : le CV de l’agent.e
résolution d’action
Ce chapitre explique la principale méca-
nique du jeu, à savoir le jet de dés. Toutefois,
comme pour n’importe quel jeu de rôle, ces
règles ne sont pas absolument complètes.
Le Maître de Jeu (MJ), en qualité d’arbitre,
apporte toutes les pièces « manquantes » ou
nécessitant une appréciation humaine de la
situation. Il peut décider d’appliquer tel point
de règle et pas un autre, imaginer de nou-
velles options et surtout décider de la valeur
chiffrée d’un paramètre incertain (ou pure-
ment narratif) afin qu’il soit jouable avec les
dés. Ce chapitre vous propose un socle qui se
veut facile d’emploi et amusant.
Accessoires associés : les dés et le Tableau
de bord.
Cosmographie et Chronographie
Ces chapitres compilent toutes les informa-
tions recueillies sur les planètes, stations spa-
tiales, époques du Passé de la terre et autres
espaces-temps singuliers de la BD.
Ils ne proposent pas de règles, mais ses
textes et ses illustrations doivent être
utilisés comme un terreau fertile pour ima-
giner des scènes ou des arcs narratifs courts
(mini-quêtes). Laissez-vous transporter et
capturez les idées qui vous viennent à l’esprit
pour alimenter le jeu.
Que peut-il se passer si les agents explorent
les jungles de Syrte-La-Magnifique ? Com-
ment les Connaisseurs vont-ils réagir en ap-
prenant que des humains – et qui plus est
des fonctionnaires de Galaxity – viennent de
débarquer à l’astroport ? Que peuvent décou-
vrir les agents par delà les jungles de cette
planète ? Comment peuvent-ils retrouver leur
chemin si le vaisseau XB est en panne et que
toutes les cartes stellaires ont été détruites,
confisquées ou falsifiées ? Pourquoi les bâ-
timents, à part le palais du prince Ramal,
semblent-ils tous à l’abandon ?
Un décor habille une histoire, mais il est ra-
rement au cœur même de l’intrigue. Il excite
la curiosité par ces caractérisques, mais sus-
cite l’intérêt uniquement parce qu’un PNJ aux
motivations intrigantes gravite autour ou y a
déposé ou fait quelque chose de mystérieux
en rapport avec l’histoire.
Un décor vous semble incomplet ? Vous au-
riez aimé trouver plus de détails sur l’un de ses
aspects ? Laissez-vous porter par les illustra-
tions et inventez-les. Si ce livre est soumis à
certaines contraintes, ce n’est pas le cas de
votre esprit à la table de jeu. Vous pouvez
même jouer dans un monde alternatif (un
Monde Miroir) et briser tous les codes, alors
profitez-en et soyez créatifs.
PNJ (Personnages Non-Joueurs)
Ce chapitre compile toutes les informations
recueillies sur de nombreux personnages de
la BD. Il vous donne des informations utiles
pour les mettre en scène et générer de la nar-
ration.
9
 Une partie des PNJ sont des alliés qui, une
fois que vos agents les ont rencontrés et ont
sympathisé avec eux au point de conclure
un pacte d’alliance, peuvent les aider quand
le besoin s’en fait sentir. L’autre partie des
PNJ sont des adversaires. Leur vocation est
de mettre les bâtons dans les roues à votre
agent, le ralentir ou le Capturer pour augmen-
ter le nombre de Coups d’Avance dont jouit le
Cerveau.
Tous les PNJ ont une histoire, des spécialités,
des motivations, des services à rendre ou des
capacités spéciales à jouer. Certains ont un
passé en commun, ce qui peut aider à tisser
un début d’intrigue.
Tous les PNJ disposent d’un encart « Ca-
ractéristiques » qui les développe sur le plan
technique. Ces données restent légères et
sont faciles à modifier ou à compléter.
Si d’après vos lectures de la BD vous n’ima-
giniez pas un PNJ tel qu’il est décrit dans
ce livre, aucun problème : jouez-le comme
vous aimez qu’il soit, quitte à contextualiser
l’histoire dans votre Monde Miroir. Le multi-
vers permet d’avoir autant de versions d’un
personnage que de Mondes Miroirs, c’est-
à-dire une infinité. Là encore, inspirez-vous
des textes et des illustrations des BD pour
imaginer votre propre version de Sun Rae ou
de Schroeder. Certains PNJ ont d’ailleurs eu
plusieurs versions dans la BD en fonction de
l’espace-temps visité par Valérian et Laureline
(Sun Rae et Schroeder, pour ne citer qu’eux).
Leur description dans ce livre ne retient
qu’une seule version (ce n’est qu’un parti pris),
mais n’hésitez pas à faire preuve de créativité,
car sans votre petit grain de sel, ce jeu reste-
rait limité et pour tout dire, un peu fade.
Accessoire associé : le Carnet de contacts
pour savoir quels PNJ peut rendre service et
tenir à jour ses points de Fiabilité.
10
Équipement
Ce chapitre détaille les Équipements si sin-
guliers – tantôt futuristes, tantôt archaïques
et d’autres fois magiques – vus dans la BD,
plus quelques autres (assez communs) pour
compléter l’offre.
Les Équipements n’interviennent pas dans
le développement d’une intrigue (sauf quand
ils ont une histoire particulière). Ils aident
surtout votre agent à vaincre un adversaire,
à se soigner, à obtenir une information ou à
voyager, et c’est déjà pas mal. Votre agent
étant tenu de voyager léger, l’utilisation des
Équipements doit être parcimonieuse et faite
à bon escient. N’oubliez pas que les agents
sont censés s’adapter aux situations avec
les moyens du bord et ne pas faire l’étalage
d’une technologie anachronique pour éviter
de créer une zone d’Impermanence, puis une
anomalie spatio-temporelle qui compliquerait
pas mal les choses.
La vocation première des Équipements est
utilitaire, mais pas seulement. Certains d’entre
eux (comme les boissons ou les monnaies)
apportent un plus à l’ambiance rétrofurutiste
et baroque de l’œuvre. Pour faire simple, ils
sont aussi inutiles qu’indispensables dans la
mesure où ils offrent des occasions de « role-
play » (interprétation du rôle).
Scénario
Ce chapitre vous propose le deuxième élé-
ment fondamental avec les règles : un scéna-
rio prêt à être joué.
Le Maître de Jeu doit le lire et s’en imprégner
pour éviter d’être pris au dépourvu lorsqu’il le
fera jouer et anticiper les réactions des PNJ, et
éventuellement rajouter ou modifier certains
passages pour qu’ils collent plus à son idée
de ce que doit être un scénario de Valérian
– Le Jeu de rôle (la lecture et l’interprétation COMMENT UTILISER LA
d’une œuvre, surtout emblématique comme
celle-ci, sont propres à chacun). Ce scénario
CARTE STELLAIRE ?
est long, complexe, immersif et comporte de
nombreuses subtilités ; il vous occupera suf-
fisamment longtemps pour qu’à la fin vous
SECTEUR GALACTIQUE 1 SECTEUR GALACTIQUE 5
Point Central Bourgnouf l’Industrieuse
Malamum-La-Chatoyante
SECTEUR GALACTIQUE 2 Rubanis
7
Terre/Galaxity Planètes mineures

maîtrisiez les règles et la dynamique entre les

Planètes mineures Aldébaran • Arcturus • Bagoul • Chab •
6 Constellation de Cassiopée • Elsinn • Glimius •
Mars • Vénus
Irnaflut-Le-Grand-Tripot • Tleuf •
5 Tubinx-La-Translucide • Vlago-Vlago •
SECTEUR GALACTIQUE 3 Xoxos • 7e planète d’Ohuru

différents éléments de jeu.

4 Blopik
Krahan SECTEUR GALACTIQUE 6
ES 3 Malpalm Hypsis
QU
CTI Slomp Iksaladam
ALA
SG 2 Solum Shimballil
UR
SE CTE Syrte-La-Magnifique
Planètes mineures
Technorog/Alflolol
Anoubil • Constellation de Deneb • Constellation de

La majorité des jeux de rôle proposent un

Ukbar
1 l’Aigle • Constellation de Zuben-El-Akrab • Flutmut •
Planètes mineures Ikotiklos • Lanning • Miritmil • Murmyl • Nerfafalen •
Bluxte • Brown • Constellation d’Altaïr • Shing • Shulamoth-La-Granuleuse • Txil • Uxgloa •
Constellation d’Orpher • Tak • Zandyl • Zollom

SECTEUR GALACTIQUE 7

scénario simple pour débuter. Un choix diffé-

SECTEUR GALACTIQUE 4 Les Franges du Grand Rien
Astroklaar Port-du-Gouffre
Glapum’t
Simlane
Zahir

rent a été fait pour celui-ci : celui de vous en

Zomuk
Planètes mineures
Arphal • Climphus • Constellation de la Licorne •
Constellation Malvis • Flammil • Glam • Katoub •
Kokok’om • Manadil • Tsirillitis • Tsotso •

donner pour votre argent même si vous devez

vous creuser un peu la tête.
Vous n’êtes pas obligé de jouer ce scénario carte stellaire 2022_316x235.indd 1 21/11/2022 14:34

tel quel. Vous pouvez l’arranger à votre conve-
nance, éluder certains passages, en rajouter
d’autres, changer certains PNJ, etc. L’impor-
tant, c’est qu’il vous permette de comprendre
comment vous approprier du jeu et comment
respecter (au moins dans les grandes lignes)
les codes de la BD.
Au final, comme pour tous les jeux de rôle,
l’important est de trouver du plaisir. Si les
textes de ce livre sont fixés, votre imagina-
tion, elle, court toujours, d’autant plus quand
elle s’exprime à une table de jeu.
Les archives du SST n° 0
Un supplément de scénarios originaux « Les ar-
chives du SST n° 0 » a été écrit, mais à l’heure
de la publication de ce livre, il est réservé aux
souscripteurs qui ont permis de réunir les
fonds pour publier ce jeu.
"VOTRE AGENT"
Les textes qui suivent s'adresse au lecteur en
partiant du principe qu'il est un joueur, pas un
Maître de Jeu. Il n'y rien d'autres à comprendre
qu'une simple figure de style. Le terme "votre
agent" désigne indifféremment le personnage
que vous incarnez (quelque soit son genre) et
l'équipe complète d'agents.
Cette carte stellaire fut élaborée en respec-
tant au mieux les données extraites de la BD
et dans l’optique de répartir équitablement les
lieux d’intérêt entre les sept secteurs galac-
tiques. Sa vocation est plus d’ordre utilitaire
qu’esthétique.
Cette carte vous permet de :
g Visualiser où se trouve une planète.
g Visualiser où se trouve un PNJ allié (pour
solliciter de sa part un Service) et s’il est
accessible en termes de consommation
d’Ultralum (ou s’il vaut mieux chercher une
solution alternative pour le contacter ou, si
ce n’est pas possible pour résoudre le pro-
blème).
g Calculer les risques de Rencontres cos-
miques (lors d’un voyage spatial aventu-
reux).
g Visualiser où se trouvent les relais ST ins-
tallés dans le Présent de Galaxity.
g Calculer la consommation d’Ultralum pour
éviter de tomber en Panne.

11
 2. CRÉATION D'AGENT.E

12
 Ce jeu vous invite à vous glisser dans la peau
d’un agent de Galaxity fraîchement promu de
la Mégacadémie. Vous êtes vaillant, fier de
l’héritage et des responsabilités que les tech-
nocrates vous ont confiés, et bien discipliné.
Votre job est de représenter la capitale de
l’Empire terrien, de défendre ses intérêts, de
trouver de nouvelles ressources pour alimen-
ter ses ambitions expansionnistes et de rallier
de nouveaux peuples sous son protectorat
(forcément) bienveillant.
Votre responsabilité est d’accomplir les mis-
sions que l’on vous confie sans enfreindre le
Code galactique, sans provoquer d’incident
diplomatique susceptible de remettre en
question la place de la Cellule civilisationnelle
terrienne sur Point Central ni créer d’anomalie
spatio-temporelle risquant de chambouler le
Présent de Galaxity et son hégémonie.
Bien sûr, vous ne restez pas à attendre à la
cafeteria que le Superintendant vous aboie un
ordre de mission pour vérifier un SOS ou que
l’Ordinateur central vous signale une anomalie
spatio-temporelle provoquée par une intru-
sion illégale d’un Pirate du Temps. Vous avez
un cahier de routines à respecter : visiter les
colonies pour vous assurer de leur producti-
vité, explorer les coins paumés des secteurs
galactiques pour signer de nouvelles alliances
et trouver de nouvelles ressources à exploiter,
sécuriser un convoi terrien ou une rencontre
diplomatique, voire passer un coup de balai
dans un relais ST dans le Passé de la Terre…
Toutefois, c’est vraiment dans vos plongées
inopinées dans l’inconnu quand le danger
retentit que vous vous révélez pleinement.
Et quand c’est à vous de jouer, vous tirez un
point d’honneur à vous fondre dans le décor et
à résoudre les problèmes aussi pacifiquement
que possible. Jusqu’à ce que le sens de tout
ceci face aux étoiles vous interpelle un jour…
En résumé
Aidez-vous du CV de l’agent.e p. 44 pour
suivre une à une ces étapes.
Avant la première partie
À la création de votre agent, en plus de lui
choisir un prénom et un genre, vous devez
lui définir :
g Une Origine.
g Un Cursus.
g Une Personnalité.
Pendant une partie
Vous devrez lui choisir :
g Des Modules mnémoniques.
g Des Équipements.
Toujours en cours de partie, lorsque vous
serez de plain-pied dans l’aventure, vous
devrez gérer :
g Sa Conviction (6 au départ).
g Son Souffle (3 au départ).
g Ses états pénalisants.
g Ses Exploits (aucun au départ).
g Son Clone (aucun au départ).
NOTES DE CONCEPTION
Valérian est une œuvre de science-fiction
rétro. Il faut donc la lire et l’interpréter se-
lon les critères sociaux de l’époque à la-
quelle elle fut conçue. Dans ce jeu, le choix
d’un genre est surtout intéressant parce qu’il
implique des réactions particulières avec cer-
tains PNJ pour qui la distinction de genre im-
porte (Jadna, les Rapolinks, l’empereur Alzafar
et la reine Klopka, pour ne citer qu’eux).
Ce jeu ne propose pas de distinctions phy-
siques entre les deux genres pour deux
bonnes raisons :
13
 La première est que votre personnage, qu’il PRÉNOM
soit homme ou femme, a subi les mêmes cri-
tères de sélection, la même formation et le Choisissez un prénom en fonction du genre
même entraînement à la Mégacadémie. Votre et de l’origine ethnique terrestre de votre per-
agent est donc censé avoir compensé ses dif- sonnage. Les puristes préféreront sans doute
férences ou faiblesses (appelez cela comme choisir un prénom courant dans la France des
vous voulez) pour se conformer au profil type années 80/90, mais vous pouvez aussi inven-
de l’agent de Galaxity, qu’importe son genre. ter un prénom original.
Cela vaut aussi bien pour sa condition phy-
sique que mentale, mais aussi sa Conviction
de départ. Tous les agents sortent formatés
GENRE
de la Mégacadémie. Ce n’est qu’ensuite, à Choisissez un genre (féminin ou masculin).
travers les expériences que va vivre le vôtre Il conditionne les réactions de certains PNJ
que l’occasion lui sera donnée de se distin- sensibles à cet aspect.
guer (subtilement pour éviter d’être dégradé)
et creuser un peu plus sa personnalité – celle Quelques exemples : les Rapolinks traquent
que vous déciderez de lui insuffler. uniquement les agentes ; avant l’intervention
de Valérian et Laureline, l’empereur Alfazar
La seconde est d’ordre racial : que votre
était misogyne et la reine Klopka misandre ;
agent soit une femme forte ou un homme
l’historienne préatomique Jadna est une
fort, il reste un terrien ; un terrien certes en-
militante féministe et une misandre ; Shingh'a
traîné, mais un terrien quand même. Il y a peu
Rough'a, quant à elle, sans être radicalement
de chances qu’il rivalise avec la force d’un Ba-
misandre, préfère faire affaire avec les
goulin et clairement aucune face à celle d’un
agentes ; à l’inverse, la déesse Mère Suprême
Doum A' Goum. Il y a aussi peu de chances
de Filène ne peut être « sollicitée » (fécondée)
qu’il rivalise avec l’esprit éclairé d’un Schlomo
que par un héros mâle ; enfin, les mercenaires
Meilsheim ou d’un Schroeder qui, bien qu’hu-
lubriques Crocbattler et Rackalust ont
mains, restent des exceptions et des sommi-
tendance à perdre leurs moyens face à une
tés dans leur domaine de compétence.
femme en tenue affriolante.
Il n’y a donc aucune raison factuelle de mé-
caniser des distinctions de genre entre des
agents humains qui sortent tous du même
CARACTÉRISTIQUES
moule génétique et académique, d’autant
Ce jeu ne propose pas de caractéristiques
plus si l’on considère le potentiel des autres
distinctives * pour votre agent (force, intel-
races galactiques. Il est, pour un jeu de rôle
ligence, charisme, constitution, etc.). Elles
sur table (d’enquête) qui (contrairement aux
sont néanmoins représentées dans les règles
idées reçues) s’est largement affranchi de
puisqu’elles se traduisent par les deux dés
sa filiation avec le jeu de figurines, beaucoup
de base que vous jetez lors de n’importe
plus intéressant et satisfaisant de travailler et
quel test. Tous les agents ayant été formatés
de distinguer la personnalité de votre agent.
à la Mégacadémie, leurs caractéristiques sont
Vous en aurez souvent l’occasion en jouant sa
toutes égales à deux dés).
Conviction et ses atouts de Personnalité.

* Pour les races exosolaires, les humains se ressemblent tous. La Personnalité d’un agent, mais aussi
14 son Origine, son Cursus, sa Conviction et ses Exploits permettent de le distinguer d’un autre.
ORIGINE
Les agents de Galaxity partagent tous un peu
la même histoire : ils sont nés dans la capitale
de l’Empire terrien ou sur l’une de ses colonies
et sont recrutés dans les rangs de la Méga-
cadémie dès l’âge légal atteint (la démarche
est volontaire, pas imposée). Mais des excep-
tions existent, comme en témoigne le cas de
Laureline, originaire du Passé de la Terre (en
l’An Mil pour être exact), avant de suivre Va-
lérian dans le futur (le Présent de Galaxity) et
d’être recrutée par le SST.
Une Origine donne une histoire à votre agent.
Elle définit son occupation (en tant que civil)
avant qu’il soit approché par d’autres agents
de Galaxity et un ensemble d’acquis pouvant
à l’occasion être un atout dans sa nouvelle vie.
Choisissez une Origine (et une des occupa-
tions associées) dans la liste du Présent de
Galaxity ou dans celle du Passé de la Terre.
Présent de Galaxity (2720)
Origines du Présent de Galaxity
g Point Central (SG1)
g Galaxity (SG2)
g Technorog ou Ukbar (SG3)
g Simlane (SG4)
g Rubanis (SG5)
g Shimballil (SG6)
g Port-du-Gouffre (SG7)
g Un coin paumé dans les étoiles
SG : secteur galactique. Vous pouvez imaginer d’autres occupations si elles cadrent avec le décor
choisi (prenez le temps de lire la description de chaque décor avant d’inventer une occupation).
Votre agent est originaire du présent (2720).
Bien qu’humain, il n’a pas forcément été ap-
proché et recruté par le SST sur Galaxity elle-
même, mais éventuellement sur l’une de ses
colonies ou l’une des planètes majeures d’un
des sept secteurs galactiques où la présence
de migrants terriens est notoire. En effet,
certains ont préféré délaisser les plaisirs dé-
sœuvrés du Palais des Rêves ou le cauchemar
militaro-survivaliste des colonies pour tenter
l’aventure ailleurs. Parmi les grands classiques
on retrouve ceux qui espéraient faire fortune
en découvrant un gisement d’Ultralum aux
abords des franges du Grand Rien, ceux qui
ambitionnaient de se forger un nom dans la
pègre de Rubanis ou bien ceux qui aspiraient
à enseigner dans les amphithéâtres hologra-
phiques de la prestigieuse université de Shim-
ballil. Il y a aussi ceux qui ont quitté Galaxity
sans vraiment avoir de but précis, simplement
pour échapper à un mode de vie et à une idéo-
logie humaniste qui ne leur convenait pas.
« Lorsqu’il a été approché par le SST (parfois
volontairement, mais le plus souvent par un
caprice du destin – ou de la Trinité d’Hypsys),
votre agent était à [choisissez un décor] et
s’occupait comme [choisissez une des occu-
pations proposées pour ce lieu] »
g Point Central (SG1). Occupations :
officier du protocole (à l’instar du colonel
Diol) ; scientifique à la recherche d’une
société savante intéressée par ses spéci-
mens de cellules inconnues (comme Chal'
Darouine) ; simple touriste venu tester les
plaisirs inavouables offerts par les Sufuss.
15
 g Galaxity (SG2). Occupations : jeune re-
crue fraîchement diplômée de la Mégaca-
démie. C’est l’Origine la plus commune.
g Technorog ou Ukbar (SG3). Occupa-
tions : responsable de production sur une
station d’extraction du Magnetocéan ;
technicien de maintenance dans un
observatoire astronomique (voire même
comme responsable de la distillerie
clandestine d’alcool de prunes radiophos-
phorescentes).
g Simlane (SG4). Occupations : touriste
étudiant son architecture antique ;
concurrent arrogant au Concours de
l’Équinoxe pour Filène.
g Rubanis (SG5). Occupations : créateur
d’une start-up dans le divertissement
narratif en Cyberkinomax aux prises avec
des tueurs engagés par Ty Koun IV (qui
détient le monopole de ce loisir).
g Shimballil (SG6). Occupations : étudiant
à l’université de Shimballil ; cobaye volon-
taire pour tester les nouvelles techniques
du Docteur Scharz-Metterklume.
g Port-du-Gouffre (SG7). Occupations :
tôlard « injustement condamné » par la Po-
liz et tout juste libéré grâce à l’exorbitante
caution payée par papa.
g Un coin paumé dans les étoiles (SG3
à SG6) : choisissez l’une des planètes
mineures de ces secteurs galactiques et
imaginez une occupation avec l’aide du
MJ. La présence d’un terrien doit être vrai-
semblable et son occupation intéressante
sur le plan narratif.
N’hésitez pas à imaginer d’autres raisons pour
lesquelles votre agent se trouvait dans un dé-
cor lorsqu’il a croisé la route du SST et a rejoint
ensuite l’un des Services de Galaxity.
* PEC ou Pion sur l’Échiquier cosmique : un personnage à l’extraordinaire destinée qui ne peut pas être
16 détournée sous peine de voir les fondements du Présent de Galaxity s’effondrer.
Passé de la Terre
Liste du Passé de la Terre
g Antiquité
g Moyen-âge
g Temps modernes
g Époque contemporaine
Ces Origines relèvent non pas de la géogra-
phie galactique de 2720, mais d’une ancienne
époque du Passé de la Terre, quelque part
entre l’installation du premier relais ST jusqu’à
l’apocalypse nucléaire de 1986 (début de l’Âge
noir interdit). Les agents du SST qui ont appro-
ché votre personnage (malgré les précautions
d’usage pour éviter toute interférence ana-
chronique susceptible de dérégler le Conti-
nuum espace-temps) étaient en mission et
leurs péripéties les conduisirent à croiser le
chemin de votre personnage, autochtone
parmi d’autres (exactement comme Laureline
lorsqu’elle rencontra et sauva Valérian pour la
première fois dans la forêt d’Arelaune en l’An
Mil). Par « chance » pour tout le monde, votre
personnage n’était pas un PEC *.
« Lorsqu’il a été approché par le SST pour être
recruté, votre agent vivait dans [choisissez
une époque] et était [choisissez une des oc-
cupations proposées par cette époque] »
g L’Antiquité. Occupations : assistant de
Démétrios de Phalère lors de la créa-
tion de la bibliothèque d’Alexandrie ;
athlète aux Jeux olympiques des Cités
grecques ; jeune consul à Rome sous le
règne de Caius Julius Caesar IV ; scribe
au sanctuaire de Marduk dans l’Empire
babylonien ; médecin sous le règne de
Han Wudi au début de la Dynastie Han ;
conseiller stratégique lors des conquêtes
d’Alexandre le Grand en Macédoine.
g Le Moyen Âge. Occupations : brigand
au grand cœur dans la France de l’An Mil ;
moine cistercien à la tête d’une petite
exploitation agricole (grange cister-
cienne) ; croisé franc aux côtés de Philippe
Auguste ; marchand italien à Constanti-
nople ; explorateur et navigateur scandi-
nave ; chef de tribu berbère ; architecte de
cathédrales gothiques ; etc.
g Les Temps modernes (1500-1900).
Occupations : navigateur/explorateur es-
pagnol aux côtés de Christophe Colomb ;
sergent des Treize Colonies lors de la
Guerre d’indépendance américaine ; as-
sistant du marquis de Jouffroy d’Abbans
lors de la création du « Pyroscaphe » en
France (Saône) ; associé de James Watt
dans le développement des machines
à vapeur (durant Révolution industrielle
de Grande-Bretagne) ; homme d’affaires
au service de la Compagnie anglaise des
Indes orientales.
g L’époque contemporaine (avant 1986).
Occupations : espion de l’URSS durant la
Guerre froide ; pilote de la Luftwaffe pen-
dant la Seconde Guerre mondiale ; joueur
de jeux de jeux de société à Paris (au
campus de Jussieu dans les années 80) ;
théoricien du complot reclus dans un
minibus recouvert de papier aluminium
en plein désert du Nevada ; militant
écologiste contre la chasse à la baleine
(dans la mer du Japon ou sur l’océan
Arctique) ; guitariste de rock expérimental
à Woodstock ou dans une cave enfumée
de Nanterre (en banlieue parisienne).
L’occupation comme option narrative
Le choix d’une occupation est une option
pour creuser votre rôle. Il permet au MJ,
lorsque votre personnage visite son lieu ou
son époque d’Origine, de rebondir dessus
pour improviser des situations intéres-
santes (cocasses ou périlleuses). En effet,
si votre agent a un jour vécu en ce lieu ou
ce temps, il a sans doute laissé derrière
lui des connaissances (parents, amants,
héritiers, collègues de travail, adver-
saires, animal de compagnie, etc.) ou des
responsabilités (direction d’une entreprise
ou d’un équipage, fonction technique ou
cultuelle vacante, peine à purger ou dette,
trésor enfoui et abandonné, recherche
scientifique inachevée, etc.).
L’occupation peut donc servir de prétexte
narratif pour créer des situations annexes
à l’intrigue du scénario, mais tout à fait
logique avec le passé de votre agent.
Votre agent avait un grief avec des
concurrents sur Rubanis ? En revenant dans
le coin, ses ennuis reprendront là où il les
avait abandonnés (par exemple quand des
agents du SST ont sauté dans le taxi volant
qui devait l’emmener illico presto à l’astroport
le plus proche pour se tirer vers le Grand Rien,
s’invitant ainsi dans la course avec comme
seuls bagages leurs propres ennuis !).
17
 Utilité dans le jeu
L’Origine de votre agent lui permet de mieux
comprendre les us et coutumes de la civilisa-
tion avec laquelle il interagit (que ce soit au
niveau sociologique, culturel, cultuel, archi-
tectural, scientifique, militaire, etc.). Le cas
échéant, elle constitue un atout approprié à
l’action ou la sauvegarde qu’il entreprend.
Si votre agent est originaire de Rubanis
(Présent de Galaxity) et qu’il se retrouve sur
cette planète, il saura : où trouver un PNJ
connu ou un lieu réputé, comment gérer la
circulation embouteillée, quelles sont les lois
qu’il ne vaut mieux pas enfreindre pour éviter
des ennuis avec la Poliz, quels rituels qu’il
faut respecter pour se fondre dans la foule,
etc.
Si ce même agent se retrouve sur Katoub,
une planète qui ressemble fort à Rubanis,
le MJ peut accepter que son Origine
rubanienne soit considérée comme un atout
en raison des similitudes entre les deux
mondes. Votre agent ne connaîtra peut-être
pas aussi bien Katoub que Rubanis, mais son
instinct le guidera pour trouver où se trouve le
chef de la Police ou le caïd de la pègre locale,
reconnaître quels sont les quartiers huppés
ou mal famés, où louer ou garer.
CLONE
Si votre agent dispose d’un clone en at-
tente dans une couveuse du Grand Truqueur
(p. 243) ou qui gambade dans les plaines
fertiles de Filène (p. 265), cochez cette case.
Vos coéquipiers pourront « l’activer » si jamais
il arrive malheur à l’original (si par exemple il
reste prisonnier d’un Monde Miroir et qu’une
solution tarde à se présenter pour l’en sortir).
L’intérêt d’un clone est surtout pratique : il
permet de continuer de jouer avec un person-
nage quasiment identique à l’original (à un dé-
tail près parce que le processus n’est pas par-
fait) et de conserver les acquis de promotion
sans devoir recréer un agent complètement
débutant. Concernant le détail qui change :
vous devez remplacer un atout de Person-
nalité par son opposé (si l’original était « ré-
servé », il devient « extravertie »).

Si votre agent est originaire de l’Égypte

antique (Passé de la Terre), il sera comme
un poisson dans l’eau si la mission nécessite
de remonter le temps à cette époque, mais
le MJ pourra aussi accepter son Origine
comme atout s’il se retrouve sur une planète
du Présent de Galaxity occupée par une
civilisation identique, surtout s’il doit explorer
un temple pyramidal.

18
CURSUS ACADÉMIQUE
Choisissez le Service dont votre agent a suivi
le Cursus académique afin d'y être recruté :
g Service des Aptitudes Surnaturelles (SAS)
g Service des Politiques Exosolaires (SPE)
g Service de la Sécurité Extérieure (SSE)
g Service des Sciences-Fictions (SSF)
g Service de la Sécurité Intérieure (SSI)
g Service Spatio-Temporel (SST)
Notez que seul le Service du Rêve n’emploie pas
d’agents de terrain.
restrictions de composition d’équipe
La moitié des agents de votre équipe doit
être rattachée au SST.
Un seul agent rattaché au SAS ou au SSI
peut intégrer l’équipe, à condition qu’il
y ait au moins trois joueurs (le 3e sera
obligatoirement rattaché au SST) et que le
MJ donne son accord.
Chaque Service enseigne à votre agent un
domaine de compétences bien spécifique qui
peut se résumer par les intitulés suivants :
g SAS : agent mentaliste
g SPE : agent diplomate
g SSE : agent parachutiste
g SSF : agent scientifique
g SSI : agent contre-espion
g SST : agent éclaireur
Cet intitulé n’a aucune utilité dans les règles,
il permet simplement aux joueurs de mieux
cerner leur rôle.
Service
des Aptitudes Surnaturelles (SAS)
Mentaliste
Votre agent a été entraîné pour exploiter les
capacités des zones inexplorées de son cer-
veau. Cette formation encore très expérimen-
tale et dangereuse exige un parfait contrôle
de soi et un mental à toute épreuve que seule
une plasticité neuronale hors-norme autorise.
Ce Cursus comprend une formation en psy-
chologie analytique des rêves et du langage
corporel, en profilage, en parapsychologie,
en neurochirurgie et en folklore ésotérique.
Mais l’essentiel de l’apprentissage consiste
en des travaux pratiques dirigés avec des pro-
fesseurs Marmakas, psychologues radioac-
tifs reconnus sur Point Central, des Spiglics
télépathes de Bluxte et, quand ces derniers
ne sont pas trop indisciplinés, des mentors
Alflololiens.
Domaine de compétences
Toutes les parasciences liées à la compré-
hension et à la manipulation des pouvoirs
psychiques, au paranormal, à l’ésotérisme et
à la magie.
Capacité spéciale
Au début de chaque mission, votre agent
peut choisir un Module mnémonique psy-
chique (voir p. 29).
19
 Service
des Politiques Exosolaires (SPE)
Diplomate
Votre agent a toujours eu un certain goût
pour les défis relationnels, la communica-
tion orale, les réceptions protocolaires, les
cultures exosolaires et une étrange fascina-
tion pour les intrigues qui sont à l’origine des
crises diplomatiques interstellaires. Il est fier
de ce que représente Galaxity. Bien sûr, tout
n’est pas parfait et il reste un travail considé-
rable à abattre pour consolider les alliances
avec les planètes membres et poursuivre l’ex-
pansion de l’Empire terrien. Surtout depuis
l’évènement des voyages temporels dont les
conséquences peuvent, pour les caprices
d’un seul, chambouler l’ordre géopolitique et
la vie de milliards de milliards. La sécurité et
le progrès, telles sont les promesses de Ga-
laxity, et pour tenir ce cap, que ce soit aux
frontières du Grand Rien ou dans la Salle des
Écrans de Point Central, il faut des émissaires
forts (et rusés)…
Domaine de compétences
Le programme de ce Cursus a formé votre
agent à : la linguistique ; la géopolitique ; les
cultures exosolaires ; la psychologie ; la né-
gociation ; le marchandage ; analyser les
marchés galactiques ; comment respecter
et se jouer des procédures administratives ;
composer avec les exigences du ConcSec de
Point Central ; valoriser les vertus humanistes
de l’Empire terrien pour rallier de nouvelles
planètes (et négocier l’exploitation de leurs
ressources) ; etc.
20
Service
de la Sécurité Extérieure (SSE)
Parachutiste
Votre agent est un homme ou une femme
d’action. Les discussions interminables au-
tour d’une table pour uniquement noyer le
poisson et reporter à demain ce qui peut être
réglé maintenant, ce n’est pas vraiment son
truc. C’est pourquoi il a opté pour ce Cursus.
Le corps, c’est un outil qui doit être bien en-
tretenu pour bien servir la véritable arme ab-
solue : un esprit vif, juste et intraitable. Pour
atteindre cet objectif, il a dû apprendre à
repousser ses limites mentales (sa plasticité
neuronale) pour repousser ensuite celles de
son corps. Un entraînement intensif, une ali-
mentation saine, une bonne hygiène de vie,
le tout encadré par une discipline. Un agent
avec une volonté d’acier se sortira toujours
bien mieux des pires conditions qu’il est
possible de rencontrer sur le terrain, surtout
quand celui-ci se trouve dans l’inconnu.
Malgré les sarcasmes ingrats des « rêveurs »
et des agents d’autres Services, la somme
des connaissances qu’il a dû assimiler est im-
pressionnante.
Domaine de compétences
Tout ce qui a trait à l’intervention militaire,
que ce soit sur terre ou dans l’espace ; sport ;
manipulation des armes conventionnelles ou
exotiques ; connaissances et déduction des
tactiques de combat des espèces exoso-
laires ; établissement d’un périmètre de sé-
curité ; infiltration/exfiltration d’une structure ;
sabotage et démolition ; sécurité d’un convoi
ou d’une personnalité en déplacement en ter-
ritoire ennemi ; etc.
 Service
des Sciences-Fictions (SSF)
Scientifique
Votre agent a été formé pour devenir un
scientifique avec une forte capacité d’an-
ticipation et d’expérimentation. De plus, sa
plasticité neuronale l’a aidé à mémoriser une
impressionnante somme d’informations, fai-
sant de lui une encyclopédie vivante – pra-
tique lorsque la technologie vous lâche dans
l’inconnu.
Domaine de compétences
Toutes les disciplines comprises dans l’une
de ces trois branches scientifiques (choisis-
sez laquelle et stipulez-la sur le CV de votre
agent) :
g Les sciences exactes (physique, ma-
thématiques, technologie, ingénierie,
astronomie, aéronautique, etc.), comme
Schroeder.
g Les sciences physico-chimiques (clima-
tologie, océanographie, botanique, mé-
decine, biologie, exobiologie, génétique,
etc.), comme Chal' Darouine.
g Les sciences humaines (histoire, anthro-
pologie, sociologie, archéologie, linguis-
tique, psychologie, etc.), comme Jadna ou
Scharz-Metterklume – chacun dans leur
domaine.
Bien que brillant, votre agent ne peut
toutefois pas prétendre rivaliser avec le
génie d’un Chal' Darouine, d’un Schroeder
ou d’un Schlomo Meilsheim, tous d’éminents
spécialistes dans leur domaine. Ils restent
donc de précieux PNJ alliés dont les analyses
et conclusions peuvent renforcer celles de
votre agent ou pointer une erreur qu’il aurait
commise.
Service
de la Sécurité Intérieure (SSI)
Contre-espion
Votre agent a été choisi pour ce Cursus spé-
cial et « top secret » pour deux raisons.
La première, c’est que partir conquérir la
galaxie sous la bannière du pacifisme et de
l’humanisme, c’est bien beau, mais qu’assurer
la sécurité des concitoyens à l’intérieur de Ga-
laxity et de ses ambassades disséminées d’un
secteur à l’autre de l’Empire terrien l’est tout
autant, car le danger peut venir de l’intérieur.
Baliverne ? Votre agent vous rappelle l’épisode
de ce traître putschiste de Xombul qui a failli
reverser la gouvernance en place (qu’il quali-
fiait d’apathique) au nom de sa mégalomanie
et de son idéologie constructiviste visant à
« secouer » les terriens devenus des bons à
rien sans ambition, passant leur temps à rêver
(cf. « Les Mauvais Rêves »).
La seconde, c’est que confier la responsa-
bilité de la sécurité extérieure et des intérêts
de Galaxity à quelques centaines d’agents est
louable, mais comporte un risque : bien que
formés et surentraînés, ils n’en restent pas
moins que des humains avec des Convic-
tions fluctuantes. Foutaise ? Votre agent en
tient pour preuve le tristement célèbre Jal,
jadis fleuron du SST, l’un de ceux qui avait le
plus foi dans le rôle de la Terre sur l’échiquier
cosmique, et qui, pourtant, était prêt à toutes
les exactions (y compris un cataclysme nu-
cléaire – cf. « Sur les frontières ») pour re-
créer Galaxity lorsque sa réalité se détacha
du Continuum et de l’Univers Alpha pour
rejoindre le Grand Dépotoire, trou noir mys-
térieux dans lequel finissent inexorablement
les Mondes Miroirs. Un agent de Galaxity ne
peut pas tout se permettre. Il doit faire preuve
d’abnégation et se soumettre sans condi-
tion (au mépris de son intime Conviction) au
21
 Code galactique et à la philosophie humaniste
qui fait la grandeur et l’honorabilité de l’Empire
terrien.
Le SSI, à la fois service secret et police des
polices, a été formé pour infiltrer les équipes
d’agents des autres Services afin de les ob-
server et de consigner tout écart de compor-
tement : non-respect du Code galactique, in-
terférences répétées et volontaires avec des
PEC *, étalage par les actes ou la parole d’une
Conviction par trop éloignée de l’Humanisme
d’État (c’est-à-dire Constructiviste ou Univer-
saliste).
Votre agent se fait passer pour un membre
rattaché à un autre Service (sauf le SAS, car
il sera incapable de masquer son incapacité
à user des pouvoirs psychiques) et surveille
ses collègues pour s’assurer qu’un nouveau
Xombul ou qu’un nouveau Jal n’entache pas la
réputation de Galaxity. Il en va de la sécurité
intérieure, mais aussi du maintien de la Cellule
civilisationnelle terrienne sur Point Central
qui ne pourra (ou ne pourrait, selon la « time-
line » choisie par le MJ) supporter d’être (de
nouveau) bannie et écartée du théâtre géo-
politique durant un siècle. Si son double jeu
venait à être percé à jour, il devra alors adop-
ter l’attitude du « grand frère » qui conseille et
sermonne (si besoin) les autres agents afin de
mener la mission à terme.
Domaine de compétences
Tout ce qui se rapporte à l’espionnage, le
profilage, l’infiltration, la filature, le cryptage
et le décryptage, le Code galactique et les
coups en douce. Il en sait aussi suffisamment
pour créer l’illusion et se faire passer pour un
membre rattaché à n’importe quel autre Ser-
vice – si on creuse un peu, sa couverture sera
mise en difficulté et il devra faire diversion ou
être démasqué.
Un agent du SSI démasqué peut (temporairement) être affecté à un autre Service, montrer patte
22 blanche, puis être secrètement réintégré (mais les autres agents ne le sauront pas).
Restrictions
Tant que ce double jeu n’est pas percé à
jour, seuls le joueur concerné par ce rôle
et le MJ doivent être au courant de la
présence de l’agent du SSI dans l’équipe.
Ce joueur doit trouver un moyen de
communiquer secrètement avec le MJ,
ne serait-ce que pour lui décrire la façon
dont son agent s’y prend ou le prétexte
qu’il va formuler aux autres joueurs pour
se mettre à l’écart afin de transmettre ses
rapports à son Superintendant. Le moyen
le plus simple pour le MJ et le joueur
concerné de communiquer en douce
est d’utiliser des SMS ; le joueur et le MJ
peuvent aussi s’isoler quelques instants
dans une autre pièce que celle où se dé-
roule la partie pour échanger leurs petits
secrets, mais personne ne sera dupe très
longtemps…
À chaque fin de scène durant laquelle un
autre agent a commis une transgression
(cette condition est importante), votre
agent doit « s’absenter » quelques minutes
pour faire discrètement son « rapport
secret » au Superintendant (si la commu-
nication avec ce PNJ est possible).
À la fin du scénario, si votre agent n’a pas
effectué au moins la moitié des « rap-
ports secrets » qu’il devait honorer, cela
pénalise sa promotion.
 Service Spatio-Temporel (SST) Utilité dans le jeu
Éclaireur Le Cursus de votre agent représente l’en-
semble des compétences et connaissances
Votre agent a suivi le parcours académique
acquises au sein de la Mégacadémie tandis
qui a fait de lui un éclaireur spatio-temporel,
que son Origine représente tout son sa-
une fonction entre le prospecteur et le shé-
voir-faire inné. Le cas échéant, le Cursus
rif de l’espace. Représentant légal des cou-
constitue un atout approprié à l’action ou la
leurs de l’Empire terrien, il voyage à travers
sauvegarde qu’il entreprend.
la galaxie en quête de nouvelles ressources
et pour s’assurer que rien ne vient perturber
l’agenda des colonies humaines, car la sur-
vie et l’expansion géopolitique de l’empire en
dépendent. Il est aussi l’un des seuls habilités
à remonter dans le Passé de la Terre lorsque
l’Ordinateur central détecte une intrusion
dans le Continuum, afin d’intercepter et
écrouer le Pirate du Temps l’ayant commise
avant qu’il ne déclenche une anomalie ST sus-
ceptible de bouleverser la réalité (et les inté-
rêts de Galaxity).
Domaine de compétences
Ce Cursus l’a formé aux concepts complexes
du voyage dans le temps et ses répercussions
paradoxales. Il connaît le Passé de la Terre et
son Âge noir, la théorie de l’Univers Alpha – et
des Mondes Miroirs qui s’en détachent pour
aller s’abîmer dans le Grand Dépotoire, ce trou
noir qualifié de « mausolée de mondes » –, ain-
si que celle des fragiles PEC et des dangereux
Reflets de soi. Il sait réparer et programmer
une « Machine à Remonter le Temps » (XB-
27, XB-900 et leurs prototypes antérieurs)
et adopter l’attitude qui convient pour ne pas
interférer avec la chaîne de l’évolution (hu-
maine ou extraterrestre) ni enfreindre le Code
galactique édicté par Point Central. Il sait se
fondre dans une foule et agir en discrétion
pour atteindre incognito ses objectifs. Enfin
il a appris à ne survivre avec rien, perdu dans
l’inconnu, le temps de trouver une solution
pour revenir sur Galaxity ou d’être secouru.

Un « Reflet de soi » est un double de votre agent qui le remplace automatiquement lorsque'il quitte un
Monde Miroir. Si votre agent en croise un dans le même espace-temps, le Continuum fait disparaître 23
l’un des deux (mais lequel ?). Un « Reflet de soi » n’est pas un clone (ce dernier est inoffensif).
 GRADE Promotion

Il s’agit du Grade de votre agent. Celui-ci
évolue en fonction des missions réussies et
échouées. Ainsi, à la fin d’un scénario, votre
agent peut monter en grade, rester au même
grade ou être dégradé (et éventuellement
être démis de ses fonctions).
Le Grade n’est pas forcément représentatif
de l’expérience sur le terrain, car votre agent
peut très bien être un fonctionnaire aguerri
de Galaxity qui a perdu ses Grades en raison
d’échecs successifs (peu importe qu’ils re-
lèvent de sa responsabilité, de la malchance
ou des machinations d’un Cerveau).
Lorsqu’il monte en Grade, votre agent peut
remplacer cette promotion individuelle par
l’installation homologuée (donc autorisée)
d’une option XB considérée comme une pro-
motion collective (puisque tous les agents de
l’équipe en profitent) (détails p. 338).
À sa sortie de la Mégacadémie (lorsque
vous démarrez le jeu), votre agent est au
Grade 1.
Pour déterminer si votre agent est promu ou
pas à la fin d’un scénario, il faut faire le point
sur le déroulement de la mission qui vient de
s’achever. L’opération est très simple : il suffit
de passer en revue les différents critères de la
table de promotion ci-dessous et d’ajouter ou
soustraire les points de promotion indiqués.
Points de promotion de base : si la mission
est réussie, votre agent gagne deux points de
promotion ; dans le cas contraire, il n’en gagne
aucun.
Modificateurs : il faut ensuite appliquer des
modificateurs en fonction des événements
annexes qui se sont produits et qui sont dé-
crits dans la table de promotion ci-dessous.
Une fois les modificateurs appliqués, le ré-
sultat donne le verdict.
Si le nombre de points de promotion est de :
g 1 ou plus, votre agent monte en Grade ;
g -1 ou 0, il conserve son Grade actuel ;
g -2 ou moins, il perd un Grade.

Points de promotion de base

Mission accomplie Mission échouée
2 0
(les plans du Cerveau ont été déjoués) (Valérian et Laureline ont pris le relais)
Modificateurs
Pour chaque anomalie ST partielle ou incident diplomatique provoqué -1
Pour chaque anomalie ST totale ou crise diplomatique provoquée -2
Si votre agent s’est fait remarquer avec une Conviction « extrême » -1
Si au moins un SOS a été lancé à Valérian & Laureline -2
Pour chaque PNJ tué -1
Pour chaque nouveau relais ST installé (grâce aux Transpondeurs ST) +1
Agents du SSI seuls : si la moitié des « rapports secrets » n’ont pas été effectués -1
Si le Cerveau a été mis hors d’état de nuire définitivement ou incarcéré à Galaxity +2

24
 Cas du Grade 0
Lorsque votre agent chute au Grade 0, il n’est
plus jugé digne de représenter Galaxity et est
démis de ses fonctions. Il ne fait plus officiel-
lement partie de son Service et ne peut plus
bénéficier des Modules mnémoniques (son
empreinte rétinienne est bloquée) ni des gad-
gets ou vaisseaux XB.
Un agent démis de ses fonctions conserve
ses points de Souffle acquis et ses Exploits
légendaires, mais il ne peut plus participer
aux missions de façon officielle ni réaliser de
nouveaux Exploits légendaires. Cela signifie
qu’il ne peut plus piloter de vaisseau XB-27 ou
XB-900, ni être doté de gadgets en début de
mission, ni même utiliser un Casque mnémo-
nique ou une Hypnothèque de neurocharge-
ment.
Vous pouvez continuer d’incarner votre
agent, mais de façon incognito – les autres
agents doivent (par exemple) le retrouver en
catimini dans un autre décor que Galaxity (par
exemple sur Point Central), après avoir reçu
leur ordre de mission. Bien entendu, la pré-
sence d’un agent infiltré du SSI infiltré dans
l’équipe risque de provoquer des situations
embarrassantes, sauf si la mission se passe
bien et que vous pouvez justifier de l’intérêt
capital d’une telle collaboration.
Cas du Grade 6
Une fois le Grade 6 atteint, votre agent ne
peut plus évoluer et ne gagnera rien de plus
à part de nouveaux PNJ alliés. Les prochaines
missions seront exécutées pour le plaisir de
jouer, le frisson de remettre en jeu ses acquis.
Toutefois, à sa première mission échouée
une fois le Grade 6 atteint, si à cet instant
précis sa Conviction n’est plus l’Humanisme,
il peut estimer qu’il est temps pour lui de rac-
crocher. Il comprend qu’il n’est et ne sera ja-
mais rien d’autre qu’un numéro, bien qu’il ait
changé l’existence de nombreux peuples exo-
solaires et, à leur insu, de nombreux songeurs
apathiques du Palais des Rêves. Galaxity ne
représente plus son idéal. Il ressent alors le
besoin de disparaître, dans un autre secteur
galactique, de s’isoler dans la Cellule civilisa-
tionnelle terrienne sur Point Central, dans une
autre époque, voire même dans un Monde Mi-
roir quand l’occasion se présentera (il pourra
se sacrifier pour sauver ses compagnons).

Grade Contreparties
0 Pas d'accès aux gadgets ni aux Modules mnémoniques ni aux vaisseaux XB.
1 Accès aux gadgets, aux Modules mnémoniques simples et psychiques et à un XB-27.
2 +1 point de Souffle et accès à un XB-900.
3 Accès aux Modules mnémoniques avancés.
4 +1 point de Souffle.
5 +1 atout de Personnalité.
6 +1 point de Souffle.

25
 PERSONNALITÉ
La Personnalité de votre agent donne de la
profondeur à son rôle. Elle lui apporte une di-
mension humaine intéressante pour nuancer
son interprétation et participe à la réussite de
ses actions. La Personnalité s’exprime à tra-
vers dix « atouts de Personnalité » communs
à tous les agents et répartis en deux catégo-
ries : cinq « atouts Valérian » et cinq « atouts
Laureline ». Ces atouts de Personnalité fonc-
tionnent par paires, chaque atout d’une caté-
gorie ayant son opposé dans l’autre catégorie.
Atouts Valérian Atouts Laureline
Protecteur Ouverte à l'expérience
Méthodique Opportuniste
Réservé Extravertie
Suspicieux Avenante
Endurci Sensible
« Protecteur » est opposé à « Ouverte à
l’expérience » ; « Méthodique » est opposé à
« Opportuniste » ; « Réservé » est opposé à
« Extravertie » ; etc.
À la création de votre agent, choisissez
deux atouts de Personnalité parmi les dix
proposés. Mais attention : vous ne pouvez pas
choisir un atout et son opposé, uniquement
l’un ou l’autre.
Si vous choisissez « Suspicieux » en premier,
vous ne pouvez pas choisir « Avenante » en
second, car les deux sont opposés.
La même logique s’applique lorsque votre agent
gagne un autre atout de Personnalité aux
Grades 3 et 6.
26
Notes de conception
Ce système d’atouts de Personnalité est
inspiré du modèle OCEAN conçu par le
psychologue Lewis Goldberg.
Les deux catégories d’atouts, Valérian et
Laureline, ont été organisées de manière
à ce qu’elles collent au mieux au caractère
des personnages de la BD (bien entendu,
cela reste un parti pris de l’auteur). Le
but de la manœuvre est de vous aider à
apparenter ou distinguer le caractère de
votre agent au leur.
Ces deux catégories atouts, bien
qu’accordées au genre du héros auquel
elles sont symboliquement associées,
sont bien évidemment mixtes ; ne soyez
donc pas perturbé par cette présentation
« genrée ». Un agent pourra parfaitement
être « Ouvert à l’expérience » et une agente
être « Protectrice ».
Description des atouts
Catégorie Valérian
Protecteur : l’instinct de votre agent le
pousse à prendre soin, assister et défendre
les plus faibles et ceux envers qui il a une res-
ponsabilité. C’est une question d’honneur et
cela peut s’appliquer pour défendre des prin-
cipes moraux (Conviction).
Méthodique : votre agent aime organiser
les choses, respecter des règles, ne pas être
pris par surprise et préfère agir uniquement
lorsque c’est le bon moment. Il est précis, ra-
tionnel, calculateur et sait se montrer impla-
cable quand il le faut.
Réservé : votre agent est discret et n’aime
pas se donner en spectacle. Il est poli,
humble, respecte l’autorité et sait garder le
contrôle de ses émotions (sang-froid).
 Suspicieux : votre agent est prudent, mé-
fiant et précautionneux. Il ne se jette pas dans
la gueule du loup, ne se lie pas facilement
d’amitié et note tous les « trucs bizarres ».
Avoir un plan « B » sous le coude le rassure.
Endurci : votre agent est résistant et fait
passer ses objectifs avant le reste. Il paraît
distant et insensible de prime abord, mais
c’est avant tout un système de défense pour
se protéger et se surpasser.
Catégorie Laureline
Ouverte à l’expérience : votre agente est
confiante, positive, audacieuse, dynamique,
entreprenante, un peu risque-tout et peut-
être un peu irrévérencieuse aussi.
Opportuniste : votre agente s’économise ;
elle observe et attend toujours la bonne occa-
sion pour agir ou emprunter un raccourci. Elle
est attentive, vive et maline.
Extravertie : votre agente déborde d’éner-
gie et se plaît à attirer l’attention, quitte à en
faire des tonnes ; curieuse et spontanée, elle
aime séduire, marchander, amuser la galerie
et imposer son avis.
Avenante : votre agente est plaisante et
inspire la confiance ; elle est à l’écoute, sait
trouver les mots et le langage corporel pour
convaincre, rassurer, rallier et remotiver.
Sensible : votre agente est empathique, in-
tuitive et dispose d’une finesse d’esprit innée
pour percevoir et deviner les choses même
quand elles ne sont pas (ou mal) exprimées ;
elle montre une aisance pour les arts, la psy-
chologie et pressentir le danger.
Utilité dans le jeu
Contrairement à l’Origine et le Cursus, la
Personnalité propose plusieurs atouts. Alors
quand vous effectuez un test et qu’un trait
de Personnalité de votre agent pèse dans ses
chances de réussite, précisez duquel il s’agit
parmi ceux dont votre agent dispose.
Conditions d’application
Un atout de Personnalité représente le com-
portement (ou la stratégie comportementale)
qu’adopte votre agent pour mener son action
ou sa sauvegarde. Prenez le temps d’expliquer
pourquoi vous pensez que ce trait de carac-
tère peut contribuer à la réussite de votre ac-
tion ou de votre sauvegarde.
Si le Cursus est l’art de faire les choses, la
Personnalité est la manière de les accom-
plir. Et selon la manière de procéder de votre
agent, certaines actions peuvent susciter
différentes réactions. Se montrer « soupçon-
neux » dans une discussion pour faire la paix
avec un ennemi passera moins bien qu’en
étant « avenant ». Inversement, dans le même
contexte, être « sensible » peut être considé-
ré comme un aveu de faiblesse. Le MJ peut
rebondir sur l’attitude de votre agent pour
interpréter celle des PNJ censés réagir, alors
mesurez bien votre approche. Bien sûr, par-
fois il n’y aura pas à réfléchir et il n’y aura pas
de contrepartie narrative à faire usage d’un
atout de Personnalité plutôt qu’un autre, mais
cela reste une possibilité. Être « méthodique »
aidera à réaliser certaines actions précises et
minutieuses, tandis qu’être « extravertie » ai-
dera plutôt les actions visant à provoquer des
réactions ou à divertir.
Un atout de Personnalité a souvent bien
plus d’influence sur le jeu que n’importe quel
autre ; c’est même le moteur du jeu.
27
 Sur le CV de l’agent.e
Cochez les cases devant les atouts de
Personnalité que vous avez sélectionnés.
MODULES MNÉMONIQUES
Les Modules mnémoniques sont des sa-
voirs et savoir-faire spécialisés que votre
agent peut neurocharger (télécharger dans
son cerveau) le temps d’une mission pour être
plus efficace sur le terrain.
Ils répondent à un besoin d’adaptabilité,
de flexibilité et de rapidité de formation des
agents qui doivent pouvoir parer à un maxi-
mum de situations imprévues une fois ceux-
ci projetés dans l’inconnu. La contrepartie du
procédé est une sélection bien plus drastique
des agents dont l’un des principaux critères
est la plasticité neuronale nécessaire et suffi-
sante pour supporter le processus sans souf-
frir d’un état pénalisant de type Crétinisme et
de finir chimiolobotomisé dans une Salle des
Rêves spéciale pour vétérans des Services de
Galaxity.
Les Modules sont neurochargeables depuis
un Casque mnémonique ou une Hypno-
thèque (une table de neurochargement bien
plus puissante que le Casque). Ces dispositifs
complexes qui ont demandé des décennies
d’ajustements en raison des risques céré-
braux auxquels s’expose l’utilisateur.
Un Module mnémonique psychique est un atout qui a pour vocation de déclencher une capacité spé-
28 ciale, pas d’être converti en dé supplémentaire ou en point de maîtrise.
Il en existe trois catégories de Modules : les
Modules simples, les Modules avancés et les
Modules psychiques.
Modules mnémoniques simples
Ces Modules permettent de neurocharger
les connaissances générales et utiles au sujet
d’une planète (ou d’une station spatiale) du
Présent de Galaxity ou d’une période du Passé
de la Terre et des peuples qui l’occupent. Ces
connaissances sont équivalentes à celles que
fournit une Origine spatio-temporelle (un peu
comme si votre agent était natif de plusieurs
espaces-temps à la fois).
Les Modules mnémoniques simples peuvent
se neurocharger depuis un Casque mnémo-
nique ou une Hypnothèque.
Seules les connaissances des décors
disposant d’un relais ST peuvent être neu-
rochargées. Le choix est donc relativement
limité lorsque vous démarrez le jeu, mais
tend à s’étendre au fur et à mesure que vos
agents installent des relais ST dans les lieux
ou époques (décors) inconnus qu’ils visitent
(ceci correspond au déroulement classique
du jeu en campagne).
Reportez-vous à la liste des relais ST (p. 94)
pour vérifier ceux déjà installés. Plus votre
équipe sera dotée de Modules mnémoniques
de ce type, moins elle sera prise au dépour-
vu lorsqu’elle voyagera dans l’espace ou le
temps.
Modules mnémoniques avancés
Un Module mnémonique avancé fonctionne
de la même façon que la version simple,
mais la quantité d’informations est bien
plus conséquente, ce qui demande une plus
grande plasticité neuronale (acquise à partir
du Grade 3).
 Les Modules avancés sont neurogar-
geables depuis une Hypnothèque.
Il existe trois sous-catégories de Modules
mnémoniques avancés (vous choisissez celui
que votre agent neurocharge) :
g Galactique, qui neurocharge la connais-
sance de toutes les planètes majeures des
sept secteurs galactiques.
g Temporel, qui neurocharge la connais-
sance de toutes les époques majeures du
Passé de la Terre.
g Académique, qui neurocharge le Cursus
complet d’un autre Service (au choix, sauf
celui SSI et du SR).
NOTES :
Au Module galactique, il faut rajouter toutes
les planètes mineures dotées d’un relais ST,
mais aussi celles inventées par le MJ et celles
présentées dans les scénarios officiels.
Au Module temporel, il faut rajouter toutes les
époques mises en scène par le MJ et celles pré-
sentées dans les scénarios officiels.
Avec un Module académique, l’agent jouit des
connaissances et des compétences de deux
Cursus : celui qu’il a suivi à la Mégacadémie et
celui qu’il a neurochargé.
Modules mnémoniques psychiques
Réservé aux mentalistes du SAS
Ces Modules utilisent des techniques avan-
cées d’hypnose pour permettre au mentaliste
de stimuler les zones endormies de son cer-
veau afin de dépasser ses limites cognitives
et extrasensorielles. Votre agent jouit donc
d’atouts déclencheurs de capacités spéciales
psychiques qui, pour les esprits moyenâgeux,
flirtent avec le surnaturel et la démonologie.
Jusqu’à présent, ces Modules étaient conçus
par le Superintendant du SAS en étroite col-
laboration avec une équipe de spécialistes
composée d’Albéric, d’un Alflololien, d’un
ASTUCE : le Module mnémonique psychique « Probabilités » est bien pratique pour surmonter les tests
truqués en relançant les 6 obtenus.
Gniarf-Rêveur, d’un ressortissant de Ma-
lamum-La-Chatoyante, de Kistna et même de
Scharz-Metterklume. Mais pour des raisons
de sécurité interne, après « l’affaire Xombul »,
le SSI a fait pression pour que ces modules
soient élaborés à l’extérieur de Galaxity par
un prestataire à l’identité tenue secrète. Le
Superintendant du SAS supervise toujours
les opérations, mais n’est plus impliqué dans
le processus même d’hypnoprogrammation.
Ces Modules sont neurochargeables de-
puis une Hypnothèque par des agents ha-
bilités (reconnaissance rétinienne).
Il existe quatre Modules psychiques diffé-
rents. Choisissez celui que votre agent
neurocharge à chaque début de scénario
(il peut en changer à chaque nouveau scéna-
rio et même en cours de partie s’il accède à
une Hypnothèque) :
g Probabilités
g Rétrocognition
g Télépathie
g Voyage astral
Probabilités
La capacité spéciale que fournit ce Module
ressemble à l’un des pouvoirs de Kistna (que
Jal lui vola dans l’album « Sur les frontières »).
Ici, il permet à votre agent d’avoir un petit
contrôle supplémentaire sur les dés.
Lorsque vous effectuez un test avec ce
Module, relancez (une fois) tout ou partie
des dés qui ne vous conviennent pas.
Un agent coopérant peut prêter cet atout
à votre agent dans le cadre d’un test en coo-
pération (il compte comme l’un des deux
atouts qu’il peut prêter au maximum).
29
 Rétrocognition
Ce Module permet à votre agent de mettre
son esprit en phase avec l’aura d’un site ou
d’un objet et de « lire » les événements dont
il a été témoin (passage d’un PNJ, utilisation
par un PNJ, etc.) comme une sorte de « bio-
graphie » ou comme pourrait le retransmettre
une caméra de surveillance. Si l’événement
est récent (s’il s’est déroulé pendant le scéna-
rio), l’opération dure une très courte séquence
(quelques tours), mais s’il est antérieur, elle
dure une courte séquence (quelques heures).
Sur le plan narratif, votre agent entre en
transe, puis décrit à ses coéquipiers ce qu’il
voit, comme s’il faisait un rêve éveillé.
La rétrocognition équivaut à une consulta-
tion auprès d’une Mémoire de Solum, avec
les images, mais sans les explications (votre
agent devra tirer lui-même les conclusions de
ses visions et déchiffrer les indices qu’elles lui
tendent). Si le temps de jeu et son inspiration
le permettent, le MJ devrait « projeter » plu-
sieurs décors et PNJ dans cette séquence ;
à charge ensuite aux agents de distinguer ce
qui est vraiment utile pour la mission et ce qui
sert à uniquement poser l’ambiance, décrire
l’univers ou juste brouiller les pistes.
Si votre agent veut accélérer le processus
(de courte séquence à très courte séquence),
il doit réussir un test mental (dont la difficulté
est au choix du MJ). En cas d’échec, il est au-
tomatiquement Crétinisé.
Inspirez-vous de certaines planches
de l’album « Métro Châtelet direction
Cassiopée » où Laureline narre (par un
procédé proche de la télépathie) ses visions
à Valérian.
30
Télépathie
Ce Module permet à votre agent de se
connecter mentalement à un autre agent ou à
un PNJ et de communiquer avec lui.
La liaison se fait automatiquement (sans
test) si la cible de votre agent ne s’oppose pas
à la connexion mentale avec une autre capa-
cité spéciale à même de contrer la télépathie.
Si la cible n’est pas consentante et qu’elle
s’oppose avec une capacité spéciale appro-
priée, votre agent doit réussir un test mental
dont la difficulté dépend de la cible :
Si c’est un PNJ adverse, la difficulté est égale
à sa Force – s’il s’oppose frontalement –, ou
à sa Subtilité s’il tente de masquer une partie
de ses pensées.
Si c’est un autre agent ou un PNJ allié, la dif-
ficulté dépend de la concordance des Convic-
tions des deux agents ou de la Fiabilité du PNJ :
g 9, si la cible est un agent de Conviction
identique ou un PNJ allié avec 2 points de
Fiabilité.
g 12, si la cible est un agent de Conviction
différente, un PNJ allié avec 1 point de Fia-
bilité (ou un PNJ neutre).
g 15, si l’interlocuteur est un agent de
Conviction très différente ou un PNJ allié
sans aucun point de Fiabilité.
Ces difficultés sont données pour le Présent
de Galaxity et pour un éloignement entre les
deux interlocuteurs égal à un décor du même
secteur galactique. Si la cible se trouve dans
un secteur galactique adjacent ou dans le
XXe siècle du Passé de la Terre, il faudra aug-
menter la difficulté d’une tranche ; si elle se
trouve à plus d’un secteur galactique ou dans
une époque du Passé de la Terre antérieure
au XXe siècle, la difficulté augmente de deux
tranches.
 Dans les albums « Métro Chatelet direction
Cassiopée » et « Brooklyn station terminus
cosmos », Valérian souffre d’affreux maux
de tête en raison de ses communications
télépathiques avec Laureline.
La liaison télépathique perdure pendant une
très courte séquence ou jusqu’à ce que le
mentaliste y mette fin ou qu’un événement
vienne rompre la connexion.
Voyage astral
La capacité spéciale de ce Module permet à
votre agent de détacher son esprit conscient
de son corps (l’inconscient reste dans le
corps pour maintenir ses fonctions vitales).
Invisible et immatériel comme un fantôme,
il peut traverser les murs, espionner un PNJ
ou une installation, pénétrer les fantasmes
d’un consommateur de dragées de Txil ou
de quelqu’un s’offrant une séance d’ARO des
Gniarfs-Rêveurs.
Pendant la durée du voyage astral, votre
agent ne peut entreprendre que des tests
mentaux : il ne peut pas communiquer ver-
balement ou télépathiquement avec des
êtres conscients ni interagir avec les objets
physiques ; il est également insensible aux
attaques, sauf celles des Chiens de l’Espace.
Attention : si la décorporation est automa-
tique, la réintégration du corps physique né-
cessite la réussite d’un test mental à risques
contre une difficulté de 9. En cas d’échec, il
n’est pas possible de recommencer le test
avant une courte séquence et avec la difficul-
té augmentée d’une tranche (à chaque nou-
velle tentative).
OPTION : si le corps de votre agent coin-
cé dans le monde des esprits est confié aux
Gniarfs-Rêveurs pour une séance d’ARO, ils
peuvent l'aider à réintégrer son enveloppe
charnelle au prix d’un Grand Service.
Modules psychiques et Souffle
Chaque fois que votre agent déclenche la
capacité spéciale d’un Module mné-
monique psychique, il perd 1 point de
Souffle.
Si son Souffle tombe à zéro de cette fa-
çon, il est Crétinisé (violentes céphalées).
Quand neurocharger ?
Votre agent peut neurocharger un Module
au début d’un scénario, ou lorsqu’il accède à
un Casque mnémonique (pour les Modules
simples) ou une Hypnothèque (pour les Mo-
dules avancés et psychiques).
Où neurogarger ?
À Galaxity, dans un vaisseau XB-900 équipé
d’une Hypnothèque (c’est une option XB) et
dans tous les relais ST.
ÉQUIPEMENT
On distingue deux catégories d’Équipe-
ments dans le jeu : les gadgets et les artéfacts
(p. 308).
Votre agent peut s’équiper de gadgets avant
de partir en mission. Il peut ensuite en récu-
pérer grâce à un relais ST ou un PNJ allié.
Comment en obtenir ?
En cours de partie, votre agent pourra récu-
pérer des artéfacts auprès de PNJ alliés ou
adverses exosolaires.
Leur emploi (surtout celui des gadgets) est
très réglementé, car la démonstration de leur
technologie ne doit pas interférer avec l’évo-
lution de peuples moins avancés (et parfois
prompts à lancer une chasse aux « sorcières
venues du futur »). Une telle maladresse peut
31
 augmenter l’Impermanence du décor et en- CONVICTION
gendrer une anomalie ST. Ils sont donc à uti-
liser avec tact et pertinence. La Convition est un idéal philosophique au-
quel adhère fermement votre agent. Elle lui
Combien en disposer ? sert de code de conduite, de motivation et
de surmoi. Au sein d’une équipe d’agents, elle
Au maximum, votre agent peut disposer
peut être un motif de ralliement, mais aussi de
de deux gadgets ou deux artéfacts ou un
discorde.
de chacun (rappelez-vous : la logique du jeu
est de reproduire les codes de la BD). La Conviction se décline en quatre doctrines
à travers lesquelles la personnalité de votre
Cela peut sembler aride et très « carré », mais
agent peut s’exprimer et évoluer au fil des
votre personnage, discipliné – puisqu’appar-
événements qu’il vit et des choix qu’il fait, au
tenant à la fonction régalienne de Galaxity,
nom de Galaxity dans un premier temps, puis
a, en outre, parfaitement conscience qu’il
en son propre nom dans un second temps :
lui faut voyager léger pour certaines raisons
pratiques : éviter d’attirer l’attention des cu- g L’Humanisme.
rieux et d’éveiller la méfiance d’un adversaire, g Le Relativisme.
l’un comme l’autre pouvant lui prêter des
intentions à la vue d’ustensiles étranges et g Le Constructivisme.
menaçants. De plus, les Cursus ont comme g L’Universalisme.
programme commun le développement de la
faculté à s’adapter et évoluer dans différents Présentation de la jauge
contextes, en fonction de ce qu’ils ont à offrir,
Au pied du CV de l’agent. e, la Conviction se
ceci afin de ne pas subordonner sa survie au
traduit par une jauge constituée de trois seg-
fonctionnement d’un Équipement. Pour ces
ments dont le dernier (celui à l’extrême droite)
motifs, un agent préfère garder les gadgets
offre un embranchement.
miniaturisés et se débarrasser rapidement
des artéfacts, surtout s’ils sont encombrants. Le premier segment, à gauche, est réservé à
l’Humanisme. Il comprend deux cases numé-
Un agent qui se fait remarquer dans un site
rotées 6 et 5.
fréquenté par des PNJ adverses intrigants
en portant plus d’Équipements (qui plus est Le second segment, au centre, est réservé
non dissimulés dans les emplacements de sa au Relativisme. Il comprend les cases 4 et 3.
combinaison ou de sa ceinture SST) encourt
Le troisième segment se divise entre deux
le déclenchement de l’État d’Alerte.
voies : celle du Constructivisme (en haut) et
celle de l’Universalisme (en bas). Chaque voie
Utilité dans le jeu
de ce dernier segment comprend deux cases
Un Équipement manipulé dans le respect de numérotées 2 et 1.
ses conditions d’utilisation offre un atout
À la sortie de la Mégacadémie, la Convic-
pour réussir un test, déclenche une capa-
tion de votre agent est l’Humanisme, la
cité spéciale ou rend un Service automa-
doctrine d’État, elle démarre donc à la
tique.
case 6. Par la suite, plus votre agent va faire

32
des écarts avec cette doctrine, plus cette va-
leur va s’amenuiser et le faire évoluer vers un
autre logiciel idéologique plus en conformité
avec son état d’esprit du moment.
Évolution en cours de partie
Si vous faites adopter à votre agent un com-
portement qui va à l’encontre des préceptes
de l’Humanisme, par choix, mais parfois aussi
par nécessité, car il lui faudra faire face à des
dilemmes moraux, le MJ peut décider qu’il
perd un point de Conviction.
Vous devez alors cocher la case à droite
correspondant au point inférieur.
Lorsque votre agent n’a plus que trois ou
quatre points de Conviction, on considère
qu’il adhère désormais plus à l’Humanisme,
mais, de façon plus ou moins affirmée, au Re-
lativisme.
Il peut ne pas partager cette impression (ou
ne pas assumer cette orientation idéologique)
et avoir plutôt le sentiment d’une forme d’in-
justice ou d’ingratitude de la part de ceux qui le
jugent ainsi suite à sa dernière décision (celle
qui lui colle l’étiquette de Relativiste). Jouer sur
les nuances des ressentis permet de travailler
un peu plus l’interprétation.
Lorsque votre agent n’a plus qu’un ou deux
points de Conviction, on considère qui a pour-
suivi son émancipation intellectuelle jusqu’à
adhérer à l’une des deux doctrines jugées
« extrêmes » par les technocrates de Galaxity :
le Constructivisme et l’Universalisme.
Arrivé à ce segment, vous devrez soit cocher
la case 2 du Constructivisme, soit la case 2
de l’Universalisme, selon ce que laissent à
penser les derniers choix ou actes de votre
agent.
Cette jauge ne fait pas que diminuer, elle
peut aussi remonter si votre agent a la volonté
de recoller à l’Humanisme (au moins aux yeux
de ses collègues). Cela se fait progressive-
ment, point par point, avec des choix ou des
actes appropriés (à l’appréciation du MJ).
« L’intérêt du plus grand nombre l’emporte
sur l’intérêt d’un seul. »
– Célèbre proverbe de la planète Vulk-1
Les décisions, les actes ou les événements
scénographiques(1) susceptibles de modi-
fier la Conviction de votre agent doivent être
empreints d’un minimum d’intensité drama-
tique et faire l’objet d’enjeux réels et sérieux
(et non pas parce que vous n’avez pas voulu
payer la sixième tournée de glingue !). Le MJ
a les pleins pouvoirs pour en juger, car lui seul
est en mesure d’apprécier objectivement les
conséquences morales d’un acte ou d’une
décision et l’impact psychologique que cela
peut avoir sur votre agent, ou le regard que
l’on porte sur lui.
Par exemple si votre agent s’aperçoit que
(1)
quelqu’un en qui il a confiance ou qu’il admire
piétine les principes de l’Humanisme malgré
de belles paroles, cela la dévalorisera cette
doctrine à ses yeux et l’incitera à la rejeter.
Franchir les limites
La jauge de Conviction ne peut pas aller en
dessous de 1 ni au-dessus de 6. Si votre agent
est censé perdre un point de Conviction alors
que celle-ci est déjà à 1, on estime qu’il est allé
trop loin, qu’un malaise s’installe et qu’une
des complications suivantes survient :
g Si un PNJ allié est présent, il devient
Contrarié ; s’il est déjà Contrarié (éven-
tuellement pour d’autres raisons), il perd
un point de Fiabilité.
33
 g Si une délégation d’une planète mineure
est présente, un incident diplomatique
mineur est provoqué et impactera la pro-
motion de l’agent (ou de l’équipe selon les
circonstances).
g Si une délégation d’une planète majeure
est présente, un incident diplomatique
majeur est provoqué et impactera sé-
vèrement la promotion de l’agent (ou de
l’équipe selon les circonstances).
Si un agent du SSI est présent, l’agent trans-
gressif encourt une sanction disciplinaire
plus ou moins immédiate selon la possibilité
qu’ont les technocrates de Galaxity d’agir : si
la transgression se produit dans le Passé de
la Terre ou dans un Monde Miroir, il leur faudra
attendre que votre agent revienne dans l’Uni-
vers Alpha ou envoyer des agents du SSI aller
le chercher pour le traduire devant le conseil
disciplinaire – à moins qu’un agent du SSI n’ait
déjà infiltré l’équipe et n’ai déjà fait son rapport
sur ladite transgression…
Si la transgression de trop se produit dans
le Présent de Galaxity, les technocrates en-
voient un mandat d’amener à toutes ses ad-
ministrations à travers la galaxie (y compris la
Poliz de Rubanis qui se fera un plaisir de né-
gocier un petit quelque chose au passage). Et
si cela ne suffit pas, elle déploie des équipes
d’agents du SSI à sa recherche.
Humanisme
L’Humanisme est une doctrine terrienne qui
puise ses principes dans le Passé de la Terre
(à l’Antiquité et à la Renaissance ou fin du
Moyen-Âge) pour devenir progressivement
une philosophie d’État (et de façon encore
plus affirmée lorsque Galaxity demanda son
intégration à Point Central en 2314…).
34
L’Humanisme place les valeurs de l’être
humain au-dessus de toutes les autres.
Convaincu d’être le reflet de la perfection di-
vine, l’Homme devient le centre du monde,
s’affranchit de l’emprise de ses dieux et su-
perstitions (qu’il traduit par des singularités
scientifiques) pour prendre son destin en
main. Sa plus grande force réside dans sa
puissance transformatrice : il a conscience
que son intelligence est pour l’instant limitée,
mais il a foi en sa capacité à apprendre, évo-
luer et assimiler d’autres civilisations, ce qui
en fait une valeur sûre à long terme.
Libéré de toute puissance religieuse, surna-
turelle ou politique pour lui dicter quoi faire,
l’Homme met en chantier le monde idéal dans
lequel il veut vivre, celui qu’il veut fièrement
pouvoir transmettre aux générations futures.
Mais pour y parvenir et concourir au bien de
ses semblables, le développement culturel,
intellectuel et moral est primordial et il ne peut
s’embarrasser de frontières. C’est pourquoi il
doit voyager, être curieux et s’intéresser aux
splendeurs de l’univers, préserver les trésors
archéologiques et artistiques pour s’en émer-
veiller et tirer des enseignements. Toutefois,
dans la mesure où ces savoirs sont dissémi-
nés dans l’univers et que celui-ci n’est pas
(encore) la propriété exclusive de Galaxity,
l’Homme se doit d’être tolérant avec les
autres occupants du cosmos.
S’il se distingue par sa culture et une cer-
taine bienveillance, s’opposant ainsi à la bar-
barie et au totalitarisme, l’Homme n’en oublie
pas pour autant ses besoins d’autonomie, ne
serait-ce que pour survivre et poursuivre ses
avancées technologiques. C’est pourquoi
l’idée d’un empire terrien, brillant par sa pa-
cifique supériorité, ses échanges commer-
ciaux à grande échelle et son protectorat,
s’est rapidement instaurée. En absorbant des
 planètes majeures, l’Empire terrien a grossi ;
mais pour poursuivre cet accroissement, as-
surer ses engagements et maintenir sa toute
nouvelle hégémonie géopolitique, il a besoin
de toujours plus de ressources. Et c’est là que
l’engrenage s’est un peu grippé : l’idéologie
s’est confrontée au productivisme effréné
d’une part, et à l’oisiveté artificielle du Palais
des Rêves (revers du libre arbitre) d’autre part.
Du point de vue des civilisations exosolaires,
les avis sur l’Humanisme sont partagés : cer-
tains y trouvent bon an mal an leur compte,
mais en raison de son paternalisme bien-
veillant et moralisateur, parfois exaspérant,
ses détracteurs dénoncent cette suprême
dignité qu’il revendique, mais qu’à leurs yeux
il ne mérite pas. Sa laïcité est parfois consi-
dérée comme un blasphème et sa politique
d’assimilation des communautés comme un
racisme désavoué.
Relativisme
Cette doctrine part du principe que toutes
les opinions, qu’elles soient humaines ou ex-
traterrestres, se valent et qu’il n’y a pas de
jugement de valeur ni de suprême destinée,
juste une appréciation objective des intérêts
de chacun dans une situation précise. Cela
signifie qu’en fonction du contexte, l’Hu-
manisme pourra prévaloir, mais que dans
d’autres circonstances, ce sera plutôt une
autre doctrine jugée plus appropriée (par les
relativistes). Le Relativisme croit en l’huma-
nité, en ses vertus et en ses capacités, mais
refuse de croire qu’il constitue la pierre angu-
laire de toutes choses dans cette galaxie, et
qu’un compromis permanent avec les autres
communautés est nécessaire – une sorte de
cohabitation institutionnelle.
Les détracteurs du Relativisme mettent en
exergue les débats interminables qui pré-
36
cèdent le choix de la « bonne doctrine » qu’il
convient d’appliquer face à une situation
complexe, ce qui ralentit le temps de réac-
tion des gouvernements qui y sont attachés
et donne parfois le sentiment amer qu’ils dé-
barquent après la bataille. Ils critiquent aussi
cette navigation à vue qui en découle et rend
impossible toute projection à long terme, car
sans ligne clairement définie, l’avenir est plus
que jamais incertain.
Constructivisme
Cette doctrine se fonde et se focalise non pas
sur l’Homme ou une fédération de commu-
nautés, mais sur un projet, celui de construire
une société idéale au détriment du bien-être
immédiat des artisans qui le réalisent (les
peuples des planètes membres de l’Empire
terrien). Le constructiviste estime que tout le
monde doit se serrer la ceinture et oublier ses
caprices pour bâtir un monde meilleur – voire
parfait puisqu’imaginé par des humains. Dans
les faits, comme les grands architectes de
ce projet sont humains, ce sont surtout aux
communautés exosolaires à qui l’on demande
de se serrer la ceinture en confiant à l’Empire
terrien le soin d’exploiter leurs ressources ou
leur main-d’œuvre dans les usines. Rejoindre
l’Empire terrien, c’est avoir l’honneur de
prendre part à la plus vaste entreprise cos-
mique jamais inaugurée, mais cela signifie
aussi de faire sienne sa charte éthique et de
reléguer au domaine strictement privé toute
pratique communautariste, religieuse ou indi-
vidualiste qui ferait tache.
La terre promise ne sera réservée qu’à ceux
qui se seront donné les moyens d’y accé-
der ou, plus vraisemblablement, à leur des-
cendance. Les constructivistes estiment que
plus ils seront nombreux, plus vite l’objectif
sera atteint et plus vite ils pourront jouir du
fruit de leurs efforts. Suivant cette logique, re-
joindre l’empire et mettre à sa disposition ses Universalisme
ressources, c’est contribuer à l’effort de guerre
Cette doctrine considère que l’humanité a
- effort dont on se souviendra un jour, mais
tout à apprendre des civilisations exosolaires,
s’y opposer, c’est s’opposer à la construction
que l’Homme doit d’abord descendre de son
d’une galaxie de paix et d’évolution, et il faudra
piédestal et apprendre à se taire pour les
tôt ou tard en assumer les conséquences.
écouter, apprendre et grandir avec elles.
Le Constructivisme flirte avec les frontières
À l’échelle cosmique, l’humanité vient juste
d’un totalitarisme qui se retient de peur que
de naître et elle disparaîtra sans doute quand
la Cellule civilisationnelle terrienne ne soit
d’autres peuples, apparus avant elle, auront
exclue de Point Central et ne perdre sa fra-
à peine atteint l’adolescence. Dans son ex-
gile hégémonie. Mais le ConSec, institution
pansion folle, l’Empire terrien a colonisé des
géopolitique « universaliste » par nature, est-il
mondes anciens et pacifiques qui ne le sou-
vraiment apte à adhérer à un tel projet porté
haitaient pas toujours, et même si certains
par des humains dont il se méfie ?
en sont aujourd’hui reconnaissants pour
Les détracteurs du Constructivisme ac- certaines améliorations, Galaxity a en réalité
cusent ses partisans de forcer la main aux un devoir de repentance et d’excuse, une né-
communautés exosolaires, soit en abusant de cessité de faire profil bas pour être acceptée
leur naïveté en leur faisant miroiter un monde et reconnue pour ce qu’elle est, puis aidée à
idyllique qu’ils ne verront jamais ou étrange- devenir sage.
ment similaire à « l’Eden » de leurs prophéties
L’universaliste estime que l’arrogance et
ancestrales, soit en pratiquant un odieux
opulence de Galaxity biaisent son jugement
chantage sur une denrée qui leur fait défaut,
et sa capacité à se projeter dans l’avenir.
voire même carrément en les parquant manu
Comme les chamans Limboz, il aime à rap-
militari dans des réserves pour installer de su-
peler que c’est l’union des peuples qui a sauvé
perbes foreuses à Ultralum ou de magnifiques
cette galaxie de l’Ordre des Pierres il y a une
serres hydroponiques sur leurs territoires les
éternité, et c’est cette même coalition qui le
plus fertiles.
sauvera quand ce cycle arrivera en fin de vie.
Exemple : l’attitude de l’irascible gouverneur L’agent qui adhère à l’Universalisme fait pas-
de Technorog dans « Bienvenue sur Alflolol ». ser le respect et la valorisation des autres

37
 civilisations avant les intérêts de Galaxity. Si
l’une d’elles possède des ressources qui se-
raient utiles à l’Empire terrien, les humains
doivent d’abord s’en montrer dignes et propo-
ser quelque chose d’encore plus précieux en
échange, ce sont eux les demandeurs et au-
cun accord ne peut décemment être conclu
sans cela.
Exemple : l’attitude de Laureline, quand
elle se range du côté des Alflololiens dans
Bienvenue sur Alflolol.
Quand utiliser la Conviction ?
La Conviction indique le degré d’Humanisme
dont votre agent a fait preuve jusque-là ou
l’impression qu’il en donne auprès de son en-
tourage (collègues, supérieurs, alliés, etc.).
La Conviction de votre agent est intéressante
à jouer lorsqu’elle est mise à l’épreuve face à
un dilemme moral en cours de partie.
Un dilemme moral, c’est quand votre agent
doit choisir entre deux alternatives :
g une qui respecte l’Humanisme,
g et une qui transgresse l’Humanisme.
Celle qui respecte l’Humanisme lui fait re-
gagner un point de Conviction.
Celle qui transgresse l'Humanisme lui fait
perdre un point de Conviction.
Toutefois, comme tout bon dilemme, les
choses ne devraient pas toujours être aussi
simples et le choix de se ranger à l’Humanisme
devrait avoir une contrepartie : peut-être coû-
tera-t-il l’amitié d’un PNJ allié (qui deviendra
neutre ou, pourquoi pas, adverse ?), ou la vie
d’un PNJ neutre à la « banale existence » pour
préserver celle d’un PEC à l’« extraordinaire
destinée », ou bien encore la spoliation ina-
vouée des terres sacrées d’un peuple à qui il
38
est proposé de migrer vers des horizons plus
joyeux dans le Palais des Rêves de Galaxity ?
Il est très compliqué d’anticiper les situations
et la façon dont elles peuvent se configurer
au moment où elles vont se présenter, alors
essayer simplement de mettre cet aspect
conflictuel en valeur lorsque c’est possible, le
jeu gagnera en intérêt.
La remise en question de la Conviction peut
se produire lorsque les agents découvrent
une ressource qui pourrait être utile à l’ex-
pansion (voire la survivance) de Galaxity, mais
qu’elle s’avère être tout aussi cruciale pour la
subsistance, la religion ou le développement
d’autochtones. Si votre agent choisit les inté-
rêts de Galaxity et participe (même indirec-
tement) à délocaliser (déraciner ?) un peuple
dans une réserve avec « tout ce que Galaxity
estime » qu’il a besoin – et non pas ce que
« ce peuple estime » avoir besoin, son Huma-
nisme sera sauf, mais il devra vivre avec ça sur
la conscience (et peut-être passer à côté de
l’occasion de se faire un nouvel allié).
Votre agent peut suivre « bêtement » les prin-
cipes de l’Humanisme et n’avoir jamais à subir
les conséquences d’une transgression, vous
seriez parfaitement dans votre droit et votre
rôle, MAIS, vous ne joueriez pas vraiment à
Valérian. Relisez la BD et observez le com-
portement de nos deux héros. Laureline jouit
pleinement de sa liberté de penser, tandis
que Valérian a un peu plus de mal. Laureline
émancipe Valérian, tandis que lui la canalise.
Cette dualité donne un côté humain aux per-
sonnages. Ils deviennent plus crédibles, plus
authentiques. Alors si vous voulez reproduire
cette petite magie sur la table de jeu, cer-
tains joueurs doivent franchir le cap et offrir
à leur personnage une interprétation vraie et
sincère, quitte à perdre des points de Convic-
tion et de s’affranchir un peu de l’Humanisme.
L’intention n’est pas de dénigrer une doctrine
pour en favoriser une autre, mais de créer une
dynamique qui va animer la relation qu’entre-
tiennent vos personnages.
La Conviction indique la position spontanée
qu’est censé adopter votre agent en vertu de
l’éducation qu’il a reçue à la Mégacadémie et
du comportement qu’il s’est attaché à avoir
jusque-là, mais cela ne signifie pas obliga-
toirement qu’il va imposer comme une mule
l’idéologie qu’on lui prête à cet instant (Hu-
manisme, Relativisme, Constructivisme ou
Universalisme) : il peut parfaitement entendre
raison et se laisser convaincre qu’une alter-
native est acceptable est possible. Ce choix
vous appartient.
Voici quelques exemples tirés de la BD où
la Conviction entre en jeu :
g Dans l’album « Bienvenue sur Alflolol »,
lorsque Valérian est tiraillé entre le sort
des Alflololiens spoliés de leur droit du sol
ou son amitié avec Laureline, voire même
la carrière de sa compagne au sein du SST
puisque le gouverneur de Technorogville
le menace d’envoyer une demande de
révocation de pour la belle entêtée.
g Dans l’album « L’Empire des mille pla-
nètes », lorsque Valérian doit abandonner
les Connaisseurs à leur triste sort alors
qu’il semble (trop tard et à demi-mots)
leur trouver des circonstances atté-
nuantes. Même cas de figure à la fin de
l’album « Terres en flammes », alors qu’il a
passé son temps à pourchasser Xombul
et qu’il tente (vainement) de le sauver
d’une mort certaine (avec l’explosion du
prototype inachevé de machine à remon-
ter le temps).
g De nouveau dans l’album « Bienvenue sur
Alflolol », lorsque votre agent est le témoin
de l’attitude abjecte du gouverneur de
Technorogville, pourtant haut fonction-
naire de Galaxity, bastion de l’Humanisme,
qui fait preuve d’un comportement
ignoble envers les Alflololiens et Laureline.
Dans cet album, on sent bien le cas de
conscience qui déchire le héros, tandis
que sa compagne, elle, assume pleine-
ment ses choix, jusqu’à éventuellement
remettre en question leur relation.
Être manipulé
Lorsque votre agent va à l’encontre de sa
Conviction actuelle, il peut s’agir d’une évo-
lution sincère, mais il n’est pas non plus exclu
qu’il soit sous l’emprise d’une influence exté-
rieure (PNJ adverse charmeur ou manipula-
teur) et qu’il se fasse influencer (ce qui peut se
produire s’il est Confus). Dans ce dernier cas,
les points de Conviction perdus lorsque
votre agent était sous emprise sont réta-
blis dès qu’il reprend ses esprits.
Utilité en jeu
Conséquences ludiques
Elles sont détaillées p. 58.
Pour l’instant, sachez simplement que la
concordance entre les Convictions de deux
agents influence leurs relations selon qu’elles
sont identiques, différentes ou très diffé-
rentes.
Consultez la « Table des concordances des
Convictions » ci-après.
39
 Table de Concordance des Convictions
Humanisme Relativisme Constructivisme Universalisme
Humanisme Identiques Différentes Très différentes Très différentes
Relativisme Différentes Identiques Différentes Différentes
Constructivisme Très différentes Différentes Identiques Très différentes
Universalisme Très différentes Différentes Très différentes Identiques

Conséquences narratives mais passent leur temps à se chamailler

En vous servant de la Conviction de votre et éviteront de collaborer, uniquement
agent, vous pourrez lui donner un caractère et pour le plaisir de voir l’autre en difficulté
un avis sur ce qu’il se passe dans le jeu, même (et même si cela complique la mission).
sur des choses plutôt légères (sans vous éter- Néanmoins, si la vie de l’un d’eux est en
niser sur ce créneau, un peu d’humour (ou de danger, l’appel du devoir peut prévaloir sur
poésie) renforce l’immersion des joueurs qui y les divergences (l’échec de la mission leur
sont sensibles). coûtera sans doute plus que de ravaler leur
orgueil).
La Conviction conditionne aussi les rap-
ports (de force ou d’amitié) entre vos agents : g Deux agents avec des Convictions « ex-
trême » très différentes (Constructiviste
g Deux agents avec des Convictions iden- contre Universaliste) ne peuvent pas se
tiques partageront beaucoup de points souffrir et refusent de collaborer, voire
communs sur l’aspect philosophique (pour même de participer à la même mission
ne pas dire politique) des choses de la vie (qu’ils risquent de saboter avec leur conflit
et seront prompts à s’entraider – ils pour- ouvert et permanent) ; s’ils y sont malgré
ront toujours se distinguer à travers leurs tout contraints, ils tenteront de jouer les
atouts de Personnalité. loups solitaires chacun de leur côté.
g Deux agents avec des Convictions diffé-
rentes auront des divergences d’opinions
et auront tendance à en discuter (juste ce
qu’il faut pour crisper l’instant) avant de
s’entraider (ou pendant), sauf dans les cas
de force majeure où ils feront passer inté-
rêt de la mission avant leurs divergences
(le MJ pourra affiner ce qui relève du cas
de force majeure ou pas selon le contexte).
g Deux agents avec des Convictions très
différentes sont des adversaires sur le
plan philosophique (et politique). Ils ne
cherchent pas à se nuire, car ils ont un mi-
nimum d’honneur, d’orgueil et/ou de rete-
nue (peut-être est) ce leur côté carriériste),

40
EXPLOITS
Les Exploits font la renommée d’un person-
nage, et même s’ils alimentent les discus-
sions endiablées à la cafeteria de Galaxity, ce
n’est pas cet aspect-là qui est essentiel pour
le jeu. Votre agent est formé (et surveillé) pour
agir le plus discrètement possible sur le ter-
rain (terrain qui change d’une mission à l’autre,
et même parfois plusieurs fois par mission), il
ne peut et ne doit donc pas s’enorgueillir de
ses Exploits auprès de PNJ pour lesquels il
n’est censé être qu’un inconnu de passage
(sauf pour les PNJ alliés).
L’intérêt des Exploits qu’il accomplit est plus
intime : ils lui permettent de s’autostimuler et
de reprendre confiance en lui face à des défis
similaires à ceux qu’il a précédemment réus-
sis avec un certain brio. Cette approche psy-
chologique est importante quand votre agent
se retrouve seul dans l’inconnu.
On distingue deux types d’Exploits : les
Exploits confidentiels et les Exploits légen-
daires.
Exploits confidentiels
Ils sont accomplis lorsque votre agent ob-
tient une réussite parfaite à un test à risques
de difficulté 18. Quand cela arrive, vous pou-
vez le décrire brièvement sur le CV de votre
agent. e et cocher la case « Confidentiel ».
Ce type d’Exploit est éphémère : il doit être
accompli pendant le scénario qui se joue et
est automatiquement oublié au début de la
mission suivante.
Quand il stimule votre agent lors d’un test
similaire, il lui offre un atout supplémentaire.
Exploits légendaires
Ils sont accomplis lorsque votre agent ob-
tient une réussite parfaite à un test à risques
de difficulté 21 ou plus. Quand cela arrive,
vous pouvez le décrire brièvement sur le CV
de votre agent. e et cocher la case « Légen-
daire ».
Ce type d’Exploit est permanent : il doit être
accompli pendant un scénario, pas forcé-
ment celui qui se joue et est conservé jusqu’à
ce que vous décidiez de le remplacer par un
autre plus facile à placer (ou faire-valoir) en
raison des occasions plus fréquentes qu’il a
de se reproduire.
Quand votre agent se stimule avec cet Ex-
ploit (pour réussir quelque chose de similaire),
il gagne deux atouts supplémentaires.
Les Exploits légendaires ont une contrepar-
tie : lorsque votre agent tente d’évoluer inco-
gnito dans un site et qu’il est observé (parfois
sans en avoir conscience), tous ses tests liés
à la discrétion sont truqués.
Limites au nombre d’Exploits
Votre agent peut totaliser jusqu’à sept Ex-
ploits dont [son Grade] Exploits légen-
daires (les autres doivent être confidentiels).
Quand votre agent perd un Grade, un de ses
Exploits légendaires est oublié (il est suppri-
mé du CV de l’agent. e).
Décrire les Exploits sur le CV
Un Exploit doit commencer par « J’ai réussi
à… » suivi d’un verbe et un complément d’objet
direct (COD) de type PNJ ou site. Si le COD ne
justifie pas en soi l’Exploit, il faut le faire suivre
d’un complément d’objet second (COS) qui va
expliciter en quoi l’action est un Exploit.
41
 La formule narrative est donc :
[J’ai réussi à] + [action/verbe] + [COD : PNJ
ou site]
ou
[J’ai réussi à] + [action/verbe] + [COD : PNJ
ou site] + [COS : ce qui justifie l’Exploit]
Exemples sans COS :
« [J’ai réussi à] [pénétrer] [dans un
temple-forteresse] »
Les temples-forteresses des Connaisseurs
étant réputés pour être difficiles à trouver
et imprenables, le simple fait d’évoquer un
temple-forteresse suffit à justifier l’Exploit.
« [J’ai réussi à] [extorquer] [le colonel Tlocq] »
Ce PNJ étant réputé pour sa fourberie, réus-
sir à l’extorquer est suffisant pour définir l’Ex-
ploit.
Exemple avec COS :
« [J’ai réussi à] [pénétrer] [dans le palais du
prince Ramal] [en évitant tous les gardes] »
Pénétrer dans le palais du prince Ramal (sans
y être invité) est une belle audace, mais le faire
sans se faire remarquer des nombreux gardes
transforme l’audace en Exploit.
« [J’ai réussi à] [vendre très cher] [une infor-
mation] [aux Shingouz] »
Vendre très cher une information est faisable
si l’on trouve le bon pigeon, mais la vendre
ainsi aux Shingouz experts en marchandage
constitue vraiment un Exploit.
Utilité dans le jeu
C’est le MJ qui décide si un Exploit est suf-
fisamment ressemblant à ce qu’entreprend
votre agent pour que vous puissiez l’exploiter
et en tirer des atouts lors d’un test.
42
SOUFFLE
Le Souffle est un concept réunissant trois
dimensions de votre personnage importantes
dans le jeu de rôle : son endurance physique,
sa force mentale et sa prestance sociale.
Ces trois aspects sont confondus, car on
considère qu’ils sont intimement liés entre
eux par le système nerveux et la dopamine
(parmi d’autres substances produites par le
cerveau : si une fois votre agent a confiance
en lui et ignore le handicap lié à ses blessures,
une autre fois les douleurs causées par des lé-
sions le feront douter de ses capacités à faire
bonne figure ou seront si lancinantes qu’il
aura du mal à se concentrer sur un problème.
Cela signifie que tous les chocs que votre
agent encaisse, qu’ils soient physiques, men-
taux ou sociaux impactent son Souffle de la
même façon. On ne retient que le choc qui
amène son Souffle à zéro pour déterminer de
quel état pénalisant (physique, mental ou so-
cial) il souffre (celui qui prédomine parmi ses
différents maux).
Le Souffle (de départ) de votre agent est
égal à 3 + 1 point tous les deux Grades à
partir du Grade 2. Ainsi, au Grade 2 votre
agent aura 4 points de Souffle, au Grade 4 il
aura 5 points de Souffle et au Grade 6 il aura
6 points de Souffle.
Le MJ peut augmenter de 1 à 2 points l’attri-
bution de base (qui passerait de 3 à 4 ou 5) s’il
l'estime insuffisante et rend ainsi le jeu trop
difficile (cette appréciation varie grandement
en fonction du style des joueurs). Mais inver-
sement, attribuer trop de points de Souffle
risque de briser la dynamique narrative du
jeu qui consiste à pousser les agents à jouer
des Interludes ou solliciter des PNJ alliés,
mais aussi de déséquilibrer l'adversité (Coups
d'Avance) qu'il faudra revoir à la hausse.
 TABLEAU DE BORD
COUPS D'AVANCE DU CERVEAU DE L'INTRIGUE

BASE ACTUELS

VAISSEAU

XB-27 XB-900 AUTRE (PSYCHOMUREX)

FIABILITÉ : 2 1 0

OPTIONS XB AGENT MÉCÈNE BOUSILLIÉE

XL
XL
XL
XL : avec l'option chassis XL
L'agent mécène qui a offert le plus d'options XB est considéré comme le capitaine du vaisseau.

RÉSERVOIR D'ULTRALUM

BASE NIVEAU ACTUEL (EN JERRICANS)

FONDS DISPONIBLES

BASE BONUS AGENTS DIPLOMATES NIVEAU ACTUEL (EN BLOKS)

43
CV DE L'AGENT.E
ORIGINE              CLONE A
PASSÉ DE LA TERRE : PRÉSENT DE GALAXITY :

CURSUS A
GRADE : 0 1 2 3 4 5 6

SERVICE :

PERSONNALITÉ A
PROTECTEUR VS OUVERTE À L’EXPÉRIENCE

MÉTHODIQUE VS OPPORTUNISTE

RÉSERVÉ VS EXTRAVERTIE

SOUPÇONNEUX VS AVENANTE

ENDURCI VS SENSIBLE

MODULE MNÉMONIQUE SIMPLE AVANCÉ PSYCHIQUE A

ÉQUIPEMENTS A
NOM EMPLACEMENTS
FIABILITÉ
COMBINAISON SST (+2 EMP.) CEINTURE SST (-1 EMP. +2 EMP.) OCCUPÉS

2 1 0
2 1 0
2 1 0
1 BAGAGE
1 BAGAGE

CONVICTION

2 1
6 5 4 3 CONSTRUCTIVISTE

HUMANISTE RELATIVISTE 2 1
UNIVERSALISTE
 EXPLOITS & ÉTATS PÉNALISANTS
EXPLOITS A

CONFIDENTIEL LÉGENDAIRE

CONFIDENTIEL LÉGENDAIRE

CONFIDENTIEL LÉGENDAIRE

CONFIDENTIEL LÉGENDAIRE

CONFIDENTIEL LÉGENDAIRE

CONFIDENTIEL LÉGENDAIRE

SOUFFLE

+ =
BASE GRADE TOTAL ACTUEL

ÉTATS PÉNALISANTS

BLESSÉ (TRUQUE LES TESTS PHYSIQUES) ASSOMMÉ TRANSFORMÉ EN :

CRÉTINISÉ (TRUQUE LES TESTS MENTAUX)

CONFUS (TRUQUE LES TESTS SOCIAUX) CAPTURÉ

 3. RÉSOLUTION D'ACTION

46
 À QUOI SERVENT LES DÉS ?
Sans surprise, les dés servent à déterminer si
une action entreprise par votre agent réussit
ou pas, et par conséquent de quelle façon le
Maître de Jeu (MJ) doit arranger la suite de
la narration.
Mais ils ont au moins deux autres intérêts
plus subtils :
Pour le joueur, les dés sont une sorte d’ex-
hausteur de frisson. Le fait qu’il s’en remette
courageusement à un procédé hasardeux
pour déterminer l’issue incertaine d’une ac-
tion plutôt qu’au jugement arbitraire du MJ
décuple son excitation. Il a le sentiment de
défier le cosmos, de ne pas être le jouet d’un
« gentil animateur bipolaire » et, en cas de
réussite, il voit l’éclat du résultat rejaillir sur
son ego (en cas d’échec… et bien soit il subit le
contrecoup de son hubris et est renvoyé à l’in-
soutenable vulgarité de sa condition humaine,
soit la Trinité d’Hypsis ne lui a simplement pas
laissé foutre le bazar dans ses magouilles cé-
lestes impénétrables, c’est vous qui voyez).
Pour le Maître de Jeu, les dés sont un mer-
veilleux prétexte pour se décharger de toute
responsabilité sur le hasard des choses (ou les
manigances hypsiennes) si, en cas d’échec,
une situation venait à virer au fiasco. Il n’est
pas responsable devant les joueurs et ne fait
qu’appliquer le verdict sur la narration. De là
à prétendre qu’il peut ainsi complaisamment
entretenir son syndrome de Münchhausen
par procuration en pourrissant l’existence d’un
agent arrogant pour le sauver ensuite in ex-
tremis (lorsque le joueur qui l’incarne est PLS)
par un habile truchement narratif, il n’y a qu’un
pas qu’il vous appartient de franchir (ou pas).
MJ : vous voulez tricher sur les conséquences
narratives d’un jet de dés ? Allez-y, la Trinité
d’Hypsis a bon dos (concept à expliquer préa-
lablement et à utiliser avec parcimonie).
QUAND FAIRE UN TEST ?
À chaque fois que vous décidez d’une action
digne d’intérêt pour votre agent ou qu’il doit
éviter quelque chose de néfaste, vous devez
procéder à un test (ou "jet de dés") pour vé-
rifier si cela aboutit ou pas, et éventuellement
dans quelles proportions. Une action est jugée
intéressante à partir du moment où elle pré-
sente un minimum d’enjeux (quelque chose
à gagner ou à perdre qui va avoir son impor-
tance dans la suite de la narration). Son issue
doit avoir des répercussions sur le scénario
ou l’attitude des PNJ, que celles-ci soient tra-
giques ou comiques (la BD ne manque pas de
situations cocasses), car l’alternance entre la
gravité et la légèreté des situations maintient
l’attention des joueurs.
Concrètement, un test est justifié pour (par
exemple) obtenir une preuve de la corrup-
tion du Colonel Tlocq de la Poliz de Rubanis,
esquiver les mâchoires béantes d’un Marc-
yam, tenter un coup de bluff lors d’une partie
de poker sur Irnaflut-le-Grand-Tripot où le
XB-900 des agents est en jeu, ou, depuis le
Passé de la Terre (1790), d’éviter une anomalie
spatio-temporelle catastrophique (à même
de compromettre l’existence du Présent de
Galaxity) en interceptant un agent hypsien
(rival de la Trinité d’Hypsis qui gère en cou-
lisses ce secteur galactique) venu du futur
pour empêcher Alessandro Volta de procéder
à l’expérience qui sera si déterminante pour
l’évolution technologique terrienne.
Les tests risquant de faire gagner des Coups
d’Avance au Cerveau de l’intrigue ou de créer
une anomalie ST sont ceux avec les enjeux les
plus élevés, mais ce ne sont pas les plus fré-
quents, la majorité des tests relève d’enjeux
moins décisifs, bien qu’importants pour le
déroulé de la narration.
47
 QUI JETTE LES DÉS ?
Les joueurs
Dans Valérian, contrairement à la majorité
des jeux de rôle, le Maître de Jeu (MJ) ne jette
pas les dés pour résoudre les tests d’action
des Personnages Non Joueurs (PNJ) qu’il
interprète. Il se contente de vous avertir si
l’action d’un PNJ cible votre agent et, si votre
personnage ne réagit pas efficacement
par un jet de sauvegarde réussi, l’action
du PNJ réussit automatiquement.
Les règles polarisent la narration depuis le
point de vue des Personnages Joueurs (PJ),
Le résultat d’un test ne fait pas tout. Il y a tout autrement dit les agents de Galaxity. Ce sont
un processus en amont qui a au moins autant eux les héros, ce sont donc leurs décisions et
d'intérêt que le résultat des dés à propre- leurs réactions face à l’univers qui les entoure
ment parler (d’autant que ce Grand Truqueur qui importent et nourrissent le suspense.
de Maître de Jeu peut toujours "arranger" la
À la question : « Mon action a-t-elle réussi ? »,
narration pour que votre agent se sorte d’un les dés répondent :
mauvais pas, même après le pire des jets de — Échec critique : « Non, et en plus… »
dés). — Échec : Non.
— Réussite parfaite : « Oui, et en plus… ».
D’abord il y a l’intention qui motive une ac- — Réussite excessive : « Oui ».
— Réussite excessive lors d’un test critique :
tion (pour un test de sauvegarde, la question
« Oui, mais… »
se pose moins, il s’agit simplement d’éviter
des ennuis) : si votre agent tente quelque
chose d’ouvertement immoral, que son test
réussisse ou pas, il devra en assumer les
conséquences.
Ensuite, il y a l’art et la manière de faire :
même avec les meilleures intentions du
monde, dans certaines situations, manquer
de tact ou être trop subtil peut être mal perçu,
qu’importe que le test soit réussi ou pas.
Enfin, toutes les péripéties ne se résolvent
pas en un seul test. Souvent, un résultat en-
traîne une réaction en chaîne d’actions/réac-
tions (comme dans une course-poursuite) qui
nécessite d’autres tests jusqu’à ce que le MJ
estime que la situation est réglée.

48
QUELS DÉS JETER ?
Des dés classiques à six faces
Vous devez disposer d’au moins six dés pour
jouer dans de bonnes conditions. Et si chaque
joueur peut en avoir six, c’est l’idéal.
avec les Dés Valérian
Il existe des dés spéciaux Valérian dont les
faces 1 et 6 présentent une iconographie
inspirée des personnages de la BD :
La face 1 affiche une
icône (Valérian, Laureline ou un Shingouz).
Elle désigne un « coup de génie » de votre
agent grâce auquel vous pouvez décider
de la valeur du résultat (entre 1 et 6).
La face 6 affiche le juron « Par
l’espace ! ». Elle vaut normalement 6, mais
sous certaines circonstances (test
truqué) elle peut valoir 0 ou -6.
équivalence des faces
Dés Dés
classiques Valérian
QUELS TYPES DE TESTS ?
Il existe plusieurs types de tests qui se dis-
tinguent par un « qualificatif ». Dans la pra-
tique, la procédure reste la même pour tous
les tests, mais cela permet d’indiquer quand
certaines options s’appliquent et de clarifier
les textes qui vont suivre. Notez que ces qua-
lificatifs peuvent se combiner pour mieux dé-
finir un test quand cela est nécessaire.
Test d’action ou de sauvegarde ?
Vous faites un test d’action quand votre
agent veut, de son propre chef, réaliser
quelque chose ou agir sur un PNJ.
Vous faites un test de sauvegarde quand
votre agent (ou son métabolisme) tente d’évi-
ter quelque chose de néfaste.
Nombre d’actions et sauvegardes par tour
Lors d’un tour de jeu, votre agent peut
effectuer une action et autant de son
sauvegardes que son Grade.
Un agent de Grade 3 pourra donc tenter
jusqu’à 3 sauvegardes dans le même tour.
Si son Grade est à zéro (parce qu’il a été
démis de ses fonctions), votre agent peut
quand même tenter une sauvegarde, mais
la difficulté de celle-ci est alors augmen-
tée d’une « tranche » (3 points).
Test physique, mental ou social ?
Cette distinction permet de trier les atouts
appropriés au test et surtout de déterminer
quel état pénalisant votre agent encourt en
cas d’échec sur un test à risques.
Vous faites un test physique quand votre
agent veut courir plus vite qu’un adversaire,
se battre avec lui, grimper une falaise escar-
pée, etc.
49
 Vous faites un test mental quand votre agent
veut résoudre une énigme, calculer une trajec-
toire, faire appel à ses connaissances, interpré-
ter les signaux que ses sens perçoivent, etc.
Vous faites un test social quand votre agent
doit interagir avec quelqu’un pour négocier
quelque chose, comprendre son comporte-
ment, le séduire, le provoquer, l’intimider, le
baratiner, le convaincre, etc.
Test simple ou opposé ?
Vous faites un test simple quand votre agent
tente d’accomplir quelque chose sans qu’un
PNJ adverse s’y oppose [ce qualificatif est
rarement spécifié dans les textes, car c’est le
type de test admis par défaut].
Vous faites un test opposé quand votre agent
tente d’accomplir quelque chose et qu’un PNJ
adverse tente directement de l’en empêcher,
ou que votre agent se fait agresser et qu’il
tente de résister ou d’esquiver.
Test régulier ou truqué ?
Vous faites un test régulier quand celui-ci
n’est pas truqué (c’est-à-dire au moins 90 %
des tests, voire moins) [ce qualificatif est ra-
rement spécifié dans les textes, car c’est le
type de test admis par défaut].
Vous faites un test truqué lorsque celui-ci
est piégé par le Cerveau de l’intrigue ou rendu
incertain par un état pénalisant ou certaines
capacités spéciales de PNJ. Le MJ mentionne
ce qualificatif après que les dés soient je-
tés.
Test à risque ou sécurisé ?
Vous faites un test à risques quand votre
agent s’expose, en cas d’échec, à une perte
de Souffle ou à la souffrance d’un état péna-
lisant.
Fair-play : préciser qu’un test est « à risques » permet au joueur de se raviser et de choisir une autre
50 option plus sécurisée.
Vous faites un test sécurisé quand votre
agent n’encourt rien de plus que les consé-
quences narratives de l’échec (ni perte de
Souffle ni état pénalisant) [ce qualificatif est
rarement spécifié dans les textes, car c’est le
type de test admis par défaut].
Test solo ou coopératif ?
Vous faites un test solo quand votre agent
agit seul [ce qualificatif est rarement spécifié
dans les textes, car c’est le type de test admis
par défaut].
Vous faites un test coopératif quand votre
agent agit en équipe avec un autre agent (PJ)
ou un PNJ allié.
Combinaisons des types de tests
Un test peut combiner plusieurs qualificatifs,
mais le il n’est pas utile de mentionner les qua-
lificatifs admis par défaut ou appliqués à votre
insu (ceux qui figurent entre crochets dans les
exemples suivants) :
Test d’action physique [simple] à risques
MJ : « Fais un test d’action physique à risques ».
Test d’action mental [simple] [sécurisé]
MJ : « Fais un test d’action mentale ».
Test d’action mental [simple] [sécurisé] en
coopération
MJ : « Fais un test d’action mentale en coo-
pération ».
Test de sauvegarde physique [à risques]
MJ : « Fais une sauvegarde physique ».
(une sauvegarde est par définition et par
défaut un test à risques)
Test d’action mental [truqué]
MJ : « Fais un test d’action mentale ».
Vous jetez les dés.
MJ : « Le test est truqué ! ».
 RÉSOLUTION D’UN TEST
résumé des étapes

g Le MJ détermine la difficulté.
g Comptez vos atouts et convertissez-les en dés supplémentaires ou en points de
maîtrise. Piochez deux dés de base plus un autre par dé supplémentaire.
Options :
• Vous ne pouvez pas lancer plus de six dés et vous ne pouvez pas disposer de plus de six
points de maîtrise (les atouts non convertis sont inutilisables).
• Vous pouvez enchérir sur la difficulté annoncée pour augmenter l’impact de votre action.
• Le Cerveau peut (secrètement) truquer le test.
g Lancez les dés, modifiez les résultats qui doivent l’être et additionnez-les pour
obtenir un score.
Modifier les résultats :
• Si le test est truqué (le MJ le révèle à cet instant si le Cerveau s’en est mêlé) chaque 6 obte-
nu vaut 0 ou -6 si, pour différentes raisons, le test est truqué plus d’une fois.
• Vous décidez de la valeur (entre 1 et 6) de chaque 1 obtenu.
g Comparez votre score à la difficulté :
» Si le score est supérieur, c’est une réussite excessive.
» Si le score est égal, c’est une réussite parfaite.
» Si le score est inférieur, c’est un échec.
Options :
• Les points de maîtrise augmentent les chances obtenir une réussite parfaite : votre score
doit être égal à [difficulté + points de maîtrise] et non plus à la difficulté seule.
• Lors d’un test critique, une réussite excessive engendre en plus un dommage collatéral.
• Sur une difficulté de 18, une réussite parfaite vous octroie un Exploit confidentiel ; sur une
difficulté de 21 ou plus, elle vous accorde un Exploit légendaire.
g Déterminez (si besoin) l’impact de la réussite ou de l’échec.
» Réussite : l’impact est de 1 (ou 2 en cas de réussite parfaite) plus 1 pour chaque en-
chére.
» Échec : l’impact est de 1 (ou 2 en cas d’échec cinglant) plus 1 pour chaque tranche de
difficulté au-dessus de 9.

51
 RÈGLES DE BASE
DÉTERMINER LA DIFFICULTÉ
Lorsque votre agent effectue un test d’action
ou de sauvegarde, vous jetez les dés contre
une difficulté comprise entre 6 et 24.
Les règles diffèrent légèrement selon qu’il
s’agisse d’un test simple ou d’un test opposé.
Test d’action simple
Le MJ évalue la difficulté en se basant sur la
Table de difficulté ci-après. Il choisit celle
qui lui semble la plus adaptée en fonction des
capacités supposées d’un agent spatio-tem-
porel moyen et le contexte dans lequel se dé-
roule l’action ou la sauvegarde.
Table de difficulté
6 Facile
9 Modérée
12 Délicate
15 Corsée
18 Colossale
21 Surhumaine
24 Hypsienne (pseudodivine)
Cette table s’échelonne de 6 à 24 moyennant
sept « tranches » de trois points. Si les textes
indiquent que la difficulté augmente d’une
tranche, il faut bien comprendre « une tranche
de trois points ».
La difficulté de base pour un agent est de 9.
Avec une difficulté inférieure, le test est jugé
facile et ne présente que peu d’intérêt à part
pour tenter le diable (et le plaisir de provo-
quer une situation surprenante et cocasse,
sans conséquence grave). Avec une difficulté
supérieure, le test représente un défi plus in-
téressant et les conséquences d’une réussite
ou d’un échec sont nettement plus sérieuses.
52
La Table de difficulté constitue aussi un re-
père universel : outre la difficulté d’un test,
elle permet aussi d’évaluer la dangerosité
d’une menace contextuelle (Force d’une in-
tempérie, d’un environnement toxique, etc.),
la résistance d’un matériau (une porte, des
liens, etc.), la valeur marchande d’un article ou
de n’importe quelle autre donnée nécessitant
d’être chiffrée afin que votre agent puisse in-
teragir avec en jetant les dés.
Test d’action opposé
Par défaut, la difficulté n’est pas estimée à
l’aide de la Table de difficulté, mais est simple-
ment lue dans la description du PNJ adverse
qui s’oppose à votre agent : elle est égale à sa
Force ou sa Subtilité selon le mode opératoire
qu’il adopte, c’est-à-dire brutal (Force) ou
sournois (Subtilité).
Un PNJ peut tout à fait être brutal ou sournois
physiquement, mentalement ou socialement,
tout est une question de personnalité, de de-
gré d’urgence et d’interprétation du MJ.
Ce n’est que si le PNJ adverse est improvisé
que le MJ fait appel à la Table de difficulté
pour évaluer ces caractéristiques.
Test de sauvegarde
Si votre agent doit se sauvegarder de l’agres-
sion (physique, mentale ou sociale) d’un PNJ
adverse, le MJ utilise sa Force ou sa Subtilité
pour fixer la difficulté du test.
Dans tous les autres cas (le plus souvent un
danger contextuel comme une chute ou une
avalanche), il emploie la Table de difficulté.
Par défaut, les PNJ alliés n’ont pas de Force
ou de Subtilité, car ils n’ont pas pour vocation
de s’opposer aux agents ni même aux PNJ ad-
verses. Le jeu se focalise sur votre agent uni-
quement. Techniquement, les PNJ alliés ne sont
pour lui que des « accessoires vivants dotés
d’une personnalité ».
 Traverser le Marais dormeur sans encombre
ou réaliser une prestation artistique
devant l’Empereur Alzafar serait plutôt une
manœuvre délicate (12), mais programmer
manuellement un bond temporel avec
l’ordinateur de bord d’un XB-900 hors d’état
ou retrouver l’emplacement de la Cellule
initiale des Ombres dans le dédale de Point
Central serait plutôt une opération corsée
(15). Affronter le colonel Tlocq par la Force
serait plutôt d’une difficulté modérée (9),
mais le vaincre par la Subtilité compte tenu
de sa fourberie serait plutôt une mission
corsée (15).
enchérir
Vous pouvez faire une enchère sur la dif-
ficulté d’un test pour augmenter l’impact du
résultat de votre test. Ainsi, si vous enchéris-
sez de X tranches la difficulté, l’impact, qu’il
vous soit favorable (en cas de réussite) ou dé-
favorable (en cas d’échec), augmente lui aussi
de X points.
Attention à cette nuance importante : quand
vous enchérissez d’une tranche, la diffi-
culté augmente de trois points, mais l’im-
pact, lui, n’augmente que d’un point !
Si votre agent marchande le prix d’un
artéfact valant 12 bloks * dans les souks de
Syrte-La-Magnifique et que le MJ estime
que la difficulté pour obtenir une ristourne
de 3 bloks est de 12 (par défaut l'impact sera
de 1), vous pouvez enchérir sur la difficulté
d’une tranche (elle passe de 12 à 15) afin
d'augmenter l’impact de 1 point (il passe de
1 à 2). En cas de réussite, vous obtiendrez
une ristourne de 2 x 3 bloks (au lieu de 1 x 3
bloks sans enchère) ; mais en cas d'échec, le
marchand augmentera le prix le prix de 2 x 3
bloks (l'objet vaudra alors 18 bloks).
* Le « blok » est l’unité monétaire du jeu. Comme la difficulté, un prix se calcule en « tranches » de 3 bloks.
Précisions sur la difficulté
Pour un test d’action simple, le MJ doit
(secrètement) établir une difficulté de base
en s’appuyant sur son appréciation de ce
qu’est théoriquement capable de faire un hu-
main, puis l’augmenter ou la diminuer en fonc-
tion des éléments contextuels qui peuvent
peser réellement dans les chances de réus-
site : « manque de temps » ou « tout le temps
qu’il faut » ; « manque de matériel » ou « maté-
riel particulièrement bien adapté » ; « manque
de visibilité » ou « une belle vue bien dégagée
sur la cible », etc. Il annonce ensuite au joueur
concerné la difficulté finale (sur laquelle ce-
lui-ci peut enchérir).
Le MJ ne doit pas prendre en compte la
condition physique, mentale ou émotion-
nelle de l’agent pour estimer la difficulté. Cet
aspect est géré différemment par les états
pénalisants dont ce dernier peut souffrir et
leur influence sur la valeur des 6 obtenus. Un
Souffle diminué ne provoque aucune pénalité
(ce n’est qu’à zéro qu’il déclenche un état pé-
nalisant).
Le MJ ne doit pas non plus prendre en
compte les complications inopinées sur-
venant lors d’un test truqué par le Cerveau.
Comme les états pénalisants, cet aspect est
géré différemment par la modification de la
valeur des 6 obtenus.
Pour un test d’action opposée, la difficul-
té (la Force ou la Subtilité d’un PNJ adverse)
regroupe déjà TOUS les atouts (attributs,
compétences, Équipement, etc.) dont il dis-
pose pour pourrir l’existence de votre agent.
Donc, contrairement à la difficulté d’un test
simple, le MJ n’a pas à se soucier d’autres mo-
dificateurs (on ne se soucie pas de savoir s’il
exploite ou pas un « atout de scénographie »,
car ceci est la prérogative de votre agent).
53

Au premier abord, cette méthode de calcul
de la difficulté (pour un test opposé) peut
sembler simpliste et incohérente. Mais la va-
leur fixée pour la Force et la Subtilité d’un PNJ
adverse n’est en réalité qu’une moyenne chif-
frée théorique de l’efficacité des ressources
qu’il peut mettre en œuvre. Si l’on entrait dans
le détail, comme pour votre agent, il faudrait
étudier l’adéquation de chacun de ses atouts
avec l’action), mais par souci de simplification
et parce que seul votre agent mérite un traite-
ment détaillé, on utilise cette moyenne.
En outre, la Force et sa Subtilité sont des
concepts allégoriques, chacun représentant
une « aura » qui émane d’un PNJ adverse, au
même titre qu’une réputation peut rendre
quelqu’un plus impressionnant qu’il ne l’est
en réalité. Il faut donc les aborder comme un
ressenti global plutôt qu’un chiffrage savant
de ses points forts. Cette approche permet
au MJ de varier et d’argumenter différem-
ment chacune de ses descriptions, sans se
soucier de règles supplémentaires. Si un coup
c’est l’armure d’un PNJ adverse qui justifie sa
Force, un autre coup ce sera plutôt son auto-
rité, son métabolisme extraterrestre ou ses
réflexes assistés par un implant cybernétique,
etc.
Si votre agent trouve un moyen de priver un
PNJ adverse d’un de ses atouts, le MJ a en-
suite l’interdiction de l’employer pour décrire
et justifier les prochaines actions du PNJ
(jusqu’à la confrontation suivante ou jusqu’à
ce que celui-ci recouvre ses pleines capaci-
tés). De plus, si cet atout est une composante
capitale du PNJ adverse, le MJ doit diminuer
sa Force ou sa Subtilité d’un e tranche (trois
points).
OPTION : si vous le souhaitez, la protection des PNJ adverses peut être détaillée lors des combats.
De cette façon, elle stoppe de X points les impacts qu’ils encaissent, mais réduit aussi leur score
d’initiative de X points. Cette information est précisée dans la description de chaque PNJ adverse
disposant d’une protection.
54
Seul le MJ est en mesure d’apprécier si un
atout est une composante capitale pour un
PNJ adverse (en fonction de sa lecture et de
son interprétation du personnage), et si sa
privation engendre une diminution (ou pas)
de sa Force ou de sa Subtilité. S’il estime que
cet atout est « plus que capital », il peut même
réduire une caractéristique de deux tranches
(deux fois trois points) ou les deux caractéris-
tiques d’une tranche chacune.
Si votre agent trouve un moyen de priver
Irmgaal (p. 248) de Zarkam, son épée
fabuleuse, le MJ peut décider que sa Force
passe de 21 à 18 (ou de 21 à 15). De plus, tant
qu’il n’aura pas récupéré son épée, Irmgaal ne
pourra plus profiter des capacités spéciales
offertes par Zarkam.
D’une manière générale, l’appréciation d’une
difficulté dépend de l’idée forcément « ar-
tistique » que se fait le MJ de la complexité
d’une tâche pour des personnages fictifs
dans un monde qui ne l’est pas moins. Il doit
donc s’efforcer d’être crédible (en se calant
sur les codes établis par l’univers de Valé-
rian) tout en ayant le sens de la dramaturgie
comme boussole. Traduction du bagoulin au
français : il doit savoir jauger quand il est de
bon ton de corser la difficulté pour rendre les
choses plus excitantes, et quand il vaut mieux
la niveler vers le bas pour ne pas enliser inu-
tilement une mission avec une difficulté trop
élevée, notamment en conditionnant l’ob-
tention d’un indice crucial à un jet de dés trop
compliqué à réussir.
Les règles sont intentionnellement plus détail-
lées pour votre agent que pour les PNJ. Il y a
une logique à cela : si les détails vous aident
(VOUS) à vous immerger dans la personnalité
de votre agent, le MJ, lui, n’a pas besoin d’être
aussi attaché à ses PNJ, car ils ne doivent res-
ter que des faire-valoir de votre agent (aussi
bien dans le soutien que l’adversité).
COMPTER ET CONVERTIR LES
ATOUTS
Une fois la difficulté déterminée par le MJ,
vous devez compter les atouts à disposition
de votre agent (uniquement ceux appropriés
à l’action ou la sauvegarde tentée) et suscep-
tibles de l’aider à réussir le test.
Ceci fait, vous pouvez convertir chacun de
ces atouts soit en dé supplémentaire (pour
vous aider à atteindre les difficultés les plus
élevées), soit en point de maîtrise (pour
augmenter vos chances d’obtenir une réus-
site parfaite ou d’éviter une complication lors
d’un test critique).
Certains rares atouts constituent un cas
particulier : à la place des deux précédentes
options, quand ils sont convertis, ils dé-
clenchent une capacité spéciale (CS). Pour
votre agent, cela concerne surtout certains
Modules mnémoniques psychiques. L’inté-
rêt d’une CS est de permettre à votre agent
de tenter quelque chose d’extraordinaire
qui dépasse le champ des possibles humain
(comme la télépathie). Par défaut, une CS
n’exige pas de test pour être utilisée (la réus-
site est automatique), sauf si la cible dispose
elle-même d’une CS à même de pouvoir
contrer la première : la Force ou la Subtilité du
PNJ adverse détermine alors la difficulté de
l’action ou de la sauvegarde de votre agent.
Attention : chaque fois que vous déclenchez
une CS en convertissant l’atout qui la repré-
sente, votre agent perd un point de Souffle !
Un atout peut être converti en :
g dé supplémentaire (très souvent)
g point de maîtrise (régulièrement)
g capacité spéciale (rarement)
(une seule conversion possible)
Un Module mnémonique psychique de
Télépathie offre un « don » à votre agent (en
stimulant les zones d’ombre de son cerveau,
tant que le Module reste neurochargé) qui lui
permet de lire les pensées des PNJ. S’il s’en
sert pour sonder l’esprit d’un PNJ adverse et
que celui-ci ne s’y oppose pas activement
grâce à une capacité spéciale adéquate,
la lecture est automatique. Mais si ce PNJ
dispose lui aussi d’une capacité similaire, il
peut se défendre contre l’intrusion mentale.
On procède alors à un test opposé mental et
à risques).
Si vous déclenchez une capacité spéciale et
qu’un test opposé est nécessaire, vous devez
uniquement compter sur vos autres atouts
appropriés à l’action ou la sauvegarde entre-
prise pour obtenir des dés supplémentaires et
des points de maîtrise.
Utilisation d’une capacité spéciale
Une capacité spéciale implique pour
votre agent :
g d’y consacrer une action ou une sauve-
garde et de perdre un point de Souffle ;
g de perdre un ou deux points de Souffle
supplémentaires en cas d’échec ou
d’échec cinglant de votre agent sur un
test opposé.
Une capacité spéciale implique pour un
PNJ adverse :
g d’y consacrer une action et de perdre
un point de Fiabilité pour chaque
utilisation après la première (lors d’une
même confrontation) ;
g le risque de perdre un ou deux points
de Fiabilité supplémentaires en cas de
réussite excessive ou de réussite par-
faite de votre agent (si un test opposé
est nécessaire).
55
 Atouts appropriés
Seuls les atouts ayant un rapport logique
avec le test sont retenus. Vous devez donc
passer en revue les atouts à la disposition de
votre agent et ne retenir que ceux appropriés
à l’action ou la sauvegarde entreprise.
Un Cursus de diplomate n’aidera pas
votre agent à piloter un XB-900 dans des
conditions difficiles, mais si celui-ci s’écrase
sur Blopik, il constituera sans aucun doute
un atout approprié pour calmer le seigneur
de guerre Romph et ses soldats centaures
dont le fief aura été saccagé par l’atterrissage
forcé de votre « chariot fou tombé du ciel »…
Discerner si un atout est approprié est gé-
néralement évident et ne fait appel qu’au
bon sens, mais quelques subtilités peuvent
survenir : en effet, certains atouts ne sont
appropriés que sous certaines conditions
d’utilisation (c’est notamment le cas pour les
Équipements, et plus précisément les armes
ou les protections ; par exemple, une arme de
mêlée ne sera un atout approprié que si elle
a une allonge plus longue que celle d’un PNJ
adverse).
Un Cursus militaire, une Personnalité
« méthodique » et un fusil hypodermique
Gros-dodo seront trois atouts appropriés
pour un effectuer un test de tir à longue
distance afin de planter une flèche de
somnifère dans la peau d’un Glapum’tien
insaisissable.
56
Conversion en dé supplémentaire
Chaque atout approprié peut être transfor-
mé en dé supplémentaire qui s’ajoute aux
deux dés de base.
Plus vous jetez de dés, plus vous augmentez
vos chances de dépasser la difficulté (réus-
site excessive). Mais lors d’un test critique,
une réussite excessive pose problème (en rai-
son du dommage collatéral qu’elle provoque).
Si vous ne lancez pas assez ou trop de dés,
vos chances d’obtenir une réussite parfaite
s’amoindrissent, il faut donc trouver le bon
équilibre : jaugez judicieusement la quan-
tité de dés à jeter et sécurisez le test avec
quelques points de maîtrise. Pour estimer le
nombre de dés idéal pour obtenir une réussite
parfaite, divisez la difficulté par trois.
Méfiez-vous des réussites excessives. Si la
plupart du temps, outrepasser la difficulté
ne pose aucun problème, lors d’un test cri-
tique cela peut déclencher un dommage col-
latéral parce que, emporté par son élan, votre
agent aura manqué de retenue. Par exemple,
s’il manipule un gadget dans le Passé de la
Terre, une réussite excessive signera certes
l’accomplissement de son action, mais aussi
le fait que des autochtones auront été té-
moins de sa « magie » ou de sa « sorcellerie »,
et que cette révélation est à même de chan-
ger leur réaction à son égard, voire même
le cours de l’histoire (ce qui est proscrit).
Autre exemple : si dans le Présent de Galaxity,
votre agent engage une joute verbale en public
avec un gouverneur, une réussite excessive in-
diquera que votre agent prend certes le des-
sus, mais aussi qu’il y a été un peu sec et que
son interlocuteur, s’il s’incline, en prend silen-
cieusement ombrage…
 Conversion en point de maîtrise
Chaque atout approprié peut être transfor-
mé en point de maîtrise qui augmente d’un
point les chances d’obtenir une réussite
parfaite à partir de la difficulté fixée.
Si la difficulté est fixée à 12 et que vous n’avez
aucun point de maîtrise, votre score aux dés
doit être exactement de 12 pour obtenir une
réussite parfaite. Si vous avez un point de
maîtrise, votre score pourra être de 12 ou 13.
Si vous avez deux points de maîtrise, votre
score pourra être de 12, 13 ou 14. Etc.
Lors d’un test critique, les points de maîtrise
augmentent les chances d’obtenir une réus-
site parfaite et limitent les chances d’obte-
nir un dommage collatéral (une partie des
chances d’obtenir une réussite excessive per-
met d’obtenir à la place une réussite parfaite).
Limites
g Vous ne pouvez pas lancer plus de
six dés (deux dés de base plus quatre
dés supplémentaires). Si, une fois six
dés en main, il vous reste encore des
atouts à convertir, ils ne peuvent l’être
qu’en points de maîtrise.
g Vous ne pouvez pas disposer de
plus de six points de maîtrise. S’il
vous reste encore des atouts à conver-
tir après avoir cumulé six dés et six
points de maîtrise, ils sont ignorés.
Où se trouvent les atouts ?
On distingue quatre catégories d’atouts :
g les atouts personnels ;
g les atouts de coopération ;
g l’atout de scénographie ;
g l’atout d’Exploit.
Atouts personnels
Ils représentent les ressources individuelles
dont votre agent peut se prévaloir. Ils figurent
sur son CV dans les champs suivants :
g Origine spatio-temporelle
g Cursus académique
g Personnalité
g Module mnémonique
g Équipement
g Exploits
Les champs « Origine », « Cursus » et « Module
mnémonique » n’offrent chacun qu’un seul
choix d’atout, mais les champs « Personna-
lité », « Équipement » et « Exploits » peuvent
chacun en proposer plusieurs. Toutefois, pour
les besoins d’un test, vous ne pouvez retenir
qu’un atout de chaque champ (vérifiez les
conditions d’utilisation des Équipements).
Atouts de coopération
Ce sont les atouts que « prête » un autre
agent ou un PNJ allié lorsqu’il coopère avec
votre agent durant un test en coopération.
Si le coopérant est un autre agent, ces
atouts sont détaillés sur son propre CV. Le
nombre d’atouts qu’il peut prêter dépend du
niveau de concordance entre sa Conviction et
celle de votre agent (p. 32 et p. 58).
Si le coopérant est un PNJ allié, ces atouts
dépendent de sa Spécialité et de sa Fiabilité.
g Une Spécialité indique de quel domaine
d’expertise sont issus les atouts d’un PNJ
allié. Elle doit être appropriée au test pour
que le « prêt » d’atouts soit possible.
57
 g Sa Fiabilité indique combien d’atouts (rele-
vant de sa Spécialité) il peut prêter : selon
qu’il lui reste un ou deux points de Fiabilité,
il peut procurer un ou deux atouts.
Lors d’un même tour, votre agent ne peut
pas coopérer avec plus d’un autre coopérant
(agent ou PNJ allié).
Un coopérant doit consacrer son action à as-
sister votre agent. Il ne peut pas tenter d’autre
action.
Si le coopérant est un autre agent, il peut
tenter des tests de sauvegardes.
L’initiative d’un coopérant est toujours égale
à celle de votre agent.
Limites
Un agent coopérant peut prêter jusqu’à
deux atouts à votre agent selon la concor-
dance entre leurs Convictions :
g Identiques : deux atouts
g Différentes : un atout
g Très différentes : aucun atout
Un PNJ allié coopérant peut prêter un
nombre d’atouts issus de sa Spécialité
égal au nombre de points de Fiabilité qu’il
lui reste.
g Deux points : deux atouts
g Un point : un atout
g Zéro point : aucun atout
Durant un tour de jeu, un PNJ allié ne
peut coopérer qu’avec un seul agent ou ne
rendre qu’un seul Service (l’un ou l’autre).
L’encadré « Caractéristiques » dans la description de chaque PNJ allié indique quelle est sa Spécialité.
58
Atout de scénographie
Cet atout n’est pas défini à l’avance : il est
improvisé et fait appel à votre créativité. Pour
en bénéficier, vous devez l’imaginer en vous
appuyant sur la description de la scène que
vous a faite le MJ, et expliquer comment un
élément de décor ou l’animation de la scène
peut améliorer les chances de réussite de
votre agent. Le MJ juge ensuite si cette pro-
position est adéquate ou pas avec le test.
Utiliser les zones d’ombre pour se déplacer
plus furtivement, se mettre à couvert
derrière un rocher pour éviter des tirs,
profiter des bonnes dispositions du prince
Ramal lors d’une soirée festive pour
l’approcher et négocier avec lui, etc.
Même s’il y a plusieurs atouts de scéno-
graphie exploitables, vous ne pouvez en
utiliser qu’un seul pour chaque test.
Un atout de scénographie permet générale-
ment (mais pas exclusivement) de jouer sur :
g La visibilité, par exemple pour mieux voir
ou surprendre une cible, mieux se dissimu-
ler ou se protéger.
Les ténèbres de la Forêt d’Arelaune, des
ruines de New York postapo de 1986 ou
des hangars de Point Central ; la brume du
Marais dormeur ; la végétation luxuriante
des jungles syrtiennes ou alflololiennes ; la
circulation aérienne surencombrée de
Rubanis ; l’architecture labyrinthique du
château d’Albéric, l’envergure des bornes
d’ordinateurs du laboratoire de Xombul ;
la hauteur des pics rocheux des plaines
désertiques d’Astroklaar ou des monticules
de déchets toxiques des décharges de
Zomuk ; la foule bigarrée des souks ou de la
fangeuse Rue noire sur Syrte ; les nuages de
poussière lunaire de Slomp ; etc.
g La liberté de mouvement, pour semer ou
piéger un PNJ adverse dans un terrain où il
n’est pas à son avantage (de par son mode
de déplacement ou sa corpulence), utiliser
un raccourci pour conduire un PNJ adverse
à percuter un obstacle (en cas de réussite
de votre agent), s’engager dans un endroit
exigu pour gêner l’utilisation d’un Équi-
pement (nécessitant par exemple une
grande allonge ou une portée pratique
moyenne ou longue), etc.
Les souterrains du château d’Albéric,
les toiles d’araignée géantes de la Forêt
d’Arelaune, les eaux tumultueuses du
New York postapo de 1986 ; l’étroitesse
des souterrains entre les strates de
Solum ; les canaux inextricables autour
du palais de Syrte-La-Magnifique ; les
champignonnières de flogum autour de la
Grande Faille de Zahir ; la ceinture d’amas
rocheux gravitant autour de Technorog ; etc.
g L’animation d’un décor, pour faire diver-
sion, bloquer, retarder ou se soustraire à un
PNJ adverse, etc.
Les troupeaux de buffles affolés du parc
de Yellow Stone ; les geysers et irruptions
volcaniques du parc de Yellow Stone (1986) ;
les courants marins autour du cimetière
d’astronefs sur Astroklaar ; etc.
OPTION : si le MJ est d’accord, vous pouvez
enrichir la scénographie d’un nouvel élément
de décor afin d’en extraire un atout finement
pensé, à condition que cela soit crédible avec le
contexte dans lequel se déroule le test.
Le concept de l’atout de scénographie est un
peu fourre-tout. Si quelque chose avantage
votre agent dans le test qu’il entreprend et que
cela ne rentre dans aucune autre case, consi-
dérez-le comme un atout de scénographie.
Atout d’Exploit
Les Exploits qu’accomplit votre agent sont
des sources d’autostimulation afin de le pous-
ser à réitérer une prouesse similaire dans un
autre contexte.
Selon sa spectacularité et son degré de simi-
larité (comprendre : s’il est « approprié ») avec
ce que votre agent tente d’accomplir (selon
l’appréciation du MJ), vous pouvez exploiter
un Exploit pour y puiser des atouts.
Les Exploits sont listés sur le CV de votre
agent.e.
Atouts octroyés par les Exploits
g Un Exploit confidentiel offre un atout.
g Un Exploit légendaire offre deux
atouts.
OPTION : méfiez-vous des Exploits légendaires,
ils peuvent être des armes à double tranchant.
Si votre agent tente de passer incognito
quelque part, sa réputation peut le précéder et
trahir sa présence. Ainsi, dans un lieu très fré-
quenté du Présent de Galaxity (comme Point
Central), un Exploit légendaire pourra truquer
tout test lié à la discrétion.
Les Exploits confidentiels sont éphé-
mères : ils sont générés en cours d’un scé-
nario et sont oubliés à la fin de celui-ci (votre
agent doit en accomplir de nouveaux lors de
sa prochaine mission).
Les Exploits légendaires sont perma-
nents : ils restent d’un scénario à l’autre (un
Exploit légendaire peut être remplacé par
un autre si le quota est atteint et que le nou-
veau est plus intéressant qu’un de ceux déjà
accomplis). Votre agent ne peut pas avoir
plus de [son Grade] Exploits légendaires
en même temps.
59
 TRUQUER LE TEST
Après avoir transformé les atouts et avant de
jeter les dés, le Cerveau (le MJ) peut truquer le
test, mais uniquement si l’État d’Alerte est
déclenché et uniquement si le test entre-
pris relève de l’infiltration ou de l’exfiltra-
tion de votre agent d’un site occupé par des
PNJ adverses intrigants.
Lorsque l’État d’Alerte est déclenché, le Cer-
veau est averti que votre agent rôde dans les
parages. Alors s’il ne veut pas se faire coffrer,
il a tout intérêt d’anticiper les faits et gestes
de votre personnage, de réveiller ses com-
plices et de préparer quelques embûches
pour affaiblir son Souffle ou le Capturer. C’est
l’objectif qu’il vise en truquant un test. Sur le
plan narratif, cette manoeuvre sournoise peut
se traduire par le sabotage des commandes
d’un véhicule ou d’un mécanisme ; l’attention
soutenue des gardes ; la corruption de PNJ
neutres devenus des mouchards (et donc
des PNJ intrigants) ; la fragilisation d’un pont
à traverser ; le renforcement d’un système
d’alarme ; la falsification des données d’une
carte stellaire ; etc.
Pour truquer un test, si les conditions sont
réunies, le Cerveau doit dépenser un Coup
d’Avance. Toutefois, pour ménager l’effet de
surprise, celui-ci n’est soustrait de la réserve
qu’une fois que le MJ a révélé que le test était
truqué, après que les dés soient jetés.
Les PNJ adverses intrigants sont les yeux et les oreilles du Cerveau. Votre agent doit donc se montrer
60 prudent quand il pénètre ou quitte un site qu’ils fréquentent, surtout s’ils sont en État d’Alerte.
Conséquences d’un test truqué
Si le test est truqué pour une seule
raison, les 6 obtenus valent 0.
Si le test est truqué pour plus d’une
raison, les 6 obtenus valent -6.
Un test ne peut pas être truqué pour plus
de deux raisons différentes, les raisons
supplémentaires sont ignorées.
Les raisons qui truquent un test
Un test peut être truqué par une ou deux des
raisons suivantes :
g Par le Cerveau, si votre agent entreprend
un test d’infiltration ou d’exfiltration pen-
dant que l’État d’Alerte est déclenché.
g Par un état pénalisant, s’il est de même
nature que le test entreprit : l’état physique
« Blessé » truque les tests physiques ; l’état
mental « Crétinisé » truque les tests men-
taux, et l’état social « Confus » truque les
tests sociaux.
g Par certaines capacités spéciales de
PNJ adverses (intrigants ou pas).
Jouer un Coup d’Avance pour truquer un test
plutôt que de le conserver pour finaliser ses
plans (événement qui se produit à 21 Coups
d’Avance) est un choix tactique que le Cerveau
(MJ) doit bien mesurer. En effet, rien ne garan-
tit que les dés vont donner des 6, ni quand bien
même si le test sera un échec et pas une réus-
site – auquel cas cette dépense aura été vaine.
LANCER LES DÉS
Lancez tous les dés (six au maximum).
Modifiez (si nécessaire) la valeur des dés
ayant donné des 1 et des 6.
Additionnez tous les dés (modifiés ou pas)
pour obtenir votre score.
TRADUIRE LE RÉSULTAT Score inférieur à la difficulté

Comparez le score à la difficulté. C’est un échec (voire un échec cinglant).

Points de maîtrise
Si vous avez [X] points de maîtrise (six au
maximum), vos chances d’obtenir une réus-
site parfaite augmentent de [X] points à partir
de la difficulté. En conséquence, votre score
doit être inclus dans la fourchette [diffi-
culté + points de maîtrise] et non plus uni-
quement être égal à la difficulté.
Si la difficulté du test est de 15, votre
score doit très exactement être de 15 pour
accomplir une réussite parfaite (à 14 c’est
un échec, à 16 c’est une réussite excessive).
Mais si vous disposez de deux points de
maîtrise, vous obtenez une réussite parfaite
si votre score est égal à 15, 16 ou 17 (à 14 ou
moins c’est un échec, à 18 ou plus c’est une
réussite excessive).
g S’il s’agissait d’un test à risques, l’impact
infligé à votre agent est de :
1 + 1 par tranche de difficulté au-delà
de 9 (y compris les enchères).
g S’il s’agissait d’un test à risques et que le
Cerveau dispose de 15 Coups d’Avance ou
plus, il peut en dépenser un pour aggraver
l’échec qui devient un échec cinglant.
L’impact infligé à votre agent est alors de :
2 + 1 par tranche de difficulté au-delà
de 9 (y compris les enchères).
L’échec cinglant s’explique par le stress généré
lorsque le Cerveau a acquis une belle avance
sur votre agent (à partir de 15 Coups d’Avance)
et qui lui fait commettre des maladresses.
Un échec cinglant est donc causé indirecte-
ment et inconsciemment par l’influence néfaste
du Cerveau sur votre agent (une sorte de mau-
vais karma qu’il lui insufflerait de façon tout à
fait inexplicable sur le plan scientifique).

Score supérieur à la difficulté

C’est une réussite excessive.
g L’impact est de 1 + 1 par enchère.
g S’il s’agit d’un test critique, une complica-
tion survient.

Score égal à la difficulté

C’est une réussite parfaite.
g L’impact est de 2 + 1 par enchère.
g Si la difficulté est de 15 ou 18, votre agent
accomplit un Exploit confidentiel.
g Si la difficulté est de 21 ou plus, votre agent
accomplit un Exploit légendaire.

Les règles de base du jeu s’arrêtent ici. Les règles qui suivent sont considérées comme des règles annexes,
adaptées à l’univers de la BD, mais modulables par des MJ expérimentés.
61
 RÈGLES ANNEXES 1 : IMPACT
APPLIQUEZ L’IMPACT
L’impact est un nombre de points qui permet
de quantifier (quand cela est intéressant de
le faire) l’efficacité d’un test à risques, qu’il
se solde par une réussite ou un échec. Plus
l’impact est grand, plus le bénéfice ou le pré-
judice pour votre agent est grand.
Impact contre votre agent
[sur un échec ou un échec cinglant]
Les points d’impact, que le test fût de nature
physique, mentale ou sociale, sont retran-
chés du Souffle de votre agent. Lorsque son
Souffle est à zéro, il souffre d’un état pénali-
sant (p. 64).
Un impact physique (généralement celui infli-
gé par une arme, mais il peut aussi s’agir de
celui encaissé par une chute ou un accident
de Limouzingue) peut être diminué grâce à
une protection (p. 324).
Impact contre une autre cible
[sur une réussite ou une réussite parfaite]
Les points d’impact sont retranchés de la Fia-
bilité du PNJ adverse, de la structure ou du
véhicule ciblé.
Autres applications de l’impact
Selon les besoins, chaque point d’impact
peut aussi être converti en une autre unité que
les points de Souffle ou de Fiabilité :
g En tranche de 3 bloks pour simuler la
baisse ou l’augmentation du prix d’un ar-
ticle après un test de marchandage.
g En jerrican d’Ultralum gagné après un test
de « siphonnage » ou perdu après un test
de réparation du réservoir d’un vaisseau.
g En PNJ recruté, intimidé ou vexé après un
test d’éloquence.
62
SOUFFLE
PERDRE SON SOUFFLE
Lorsqu’il échoue à un test à risques, votre
agent perd autant de points de Souffle
que de points d’impact générés par son
échec (voire son échec cinglant s’il faisait
face à un PNJ adverse intrigant et que le Cer-
veau a aggravé l’échec en dépensant un Coup
d’Avance).
Sur un échec, le nombre de points d’impact
est de 1, plus 1 par tranche de difficulté au-de-
là de 9 (y compris les enchères).
Sur un échec cinglant, le nombre de points
d’impact est de 2, plus 1 par tranche de dif-
ficulté au-delà de 9 (y compris les enchères).
Un échec contre une difficulté de 9 (ou
moins) génère un impact de 1 et réduit le
Souffle de 1.
Un échec cinglant contre une difficulté de 9
(ou moins) génère un impact de 2 et réduit le
Souffle de 2.
Un échec contre une difficulté de 12 génère
un impact de 2 (1 +1) qui réduit le Souffle de
votre agent de 2. Ce même échec aggravé en
échec cinglant génère un impact de 3 (2 +1)
qui réduit le Souffle de 3.
Lorsque son Souffle est réduit, votre agent
est affaibli, mais ne souffre d’aucune pénalité.
Quand son Souffle tombe à zéro, il souffre
d’un état pénalisant (Blessé ou Assommé,
Crétinisé ou Confus) qui dépend de la nature
du test ayant conduit à cette situation : phy-
sique, mentale ou sociale.
RÉCUPÉRER SON SOUFFLE
Votre agent peut récupérer son Souffle :
g en recevant des Premiers soins de la part
d’un autre agent (règle expliquée ici) ;
g en jouant un Interlude dans un endroit
propice à la récupération (règle expliquée
p. 77).

Avec des Premiers soins

Après une perte de Souffle, un autre agent
ou un PNJ allié, appelé « soignant », peut dé-
cider de prodiguer des Premiers soins à votre
agent, appelé « patient », pour lui faire récupé-
rer du Souffle, sous réserve de respecter deux
conditions :
g Que les Premiers soins interviennent dans
les [1 + Grade du patient] tours après la
perte de Souffle.
g Que le patient ne souffre pas déjà d’un état
pénalisant auquel cas il faudra d’abord soi-
gner cet état avec le remède approprié.
Les Premiers soins peuvent être de diffé-
rentes natures : physique (massage car-
diaque, bouche-à-bouche, point de compres-
sion…), mentale (réconforter le psychotique,
lui redonner des repères pour qu’il reprenne
ses esprits et « revienne sur Terre »…) ou so-
ciale (redonner confiance au démoralisé, le
flatter, faire valoir ses Exploits…). Ils doivent
être adaptés à la nature de la dernière perte
de Souffle.
Si le soignant est un agent, il doit entreprendre
un test de Premiers soins de difficulté 9 (pas
d’enchère possible, sauf avis contraire du MJ),
mais s’il s’agit d’un PNJ allié dont c’est la Spé-
cialité, il doit simplement rendre un Service
(ce qui lui coûte un ou deux points de Fiabili-
té). Les Premiers soins ne peuvent être tentés
qu’une seule fois par perte de Souffle.
Test de Premiers soins
Réussite excessive : le patient récupère
1 point de Souffle.
Réussite parfaite (agent uniquement) : le
patient récupère 2 points de Souffle.
Échec : le patient perd un point de
Souffle.
Échec cinglant (agent uniquement) : le
patient perd deux points de Souffle.
Un PNJ allié soignant ne peut obtenir ni
réussite parfaite ni échec cinglant.
Le patient ne peut pas regagner plus de
Souffle que son Souffle maximum.
Un PNJ allié n’est jamais la cible directe d’un
PNJ adverse (sauf pour être Capturé, auquel
cas il ne peut plus rendre Service à votre agent
tant qu’il n’est pas libéré). Il ne perd pas de
points de Souffle, mais des points de Fiabilité ;
en conséquence ne peut pas bénéficier de Pre-
miers soins pour remonter sa Fiabilité (pour
cela il faut le Remotiver – p. 82).

63
 ÉTAT PÉNALISANT
SUBIR UN ÉTAT
Votre agent subit un état pénalisant quand :
g un impact fait chuter son Souffle à zéro ;
g une capacité spéciale qui lui inflige auto-
matiquement un état pénalisant sans de-
voir réduire son Souffle à zéro.
À cause du Souffle à zéro
Le Souffle de votre agent est un concept qui
regroupe sa santé physique, sa lucidité men-
tale et son éclat social. Il décroît au fur et à
mesure qu’il encaisse des impacts (lorsqu’il
échoue à des tests à risques). Dès que son
Souffle est à zéro, votre agent souffre d’un
état pénalisant défini selon la nature du test
dont l’impact a causé la perte de Souffle
fatidique (c’est en quelque sorte « la goutte
d’eau qui fait déborder le vase »).
g Si son Souffle tombe à zéro à cause de
l’impact d’un test physique échoué, votre
agent est Blessé ou Assommé.
g Si son Souffle tombe à zéro à cause de
l’impact d’un test mental échoué, votre
agent est Crétinisé.
g Si son Souffle tombe à zéro à cause de
l’impact d’un test social échoué, votre
agent est Confus.
Si votre agent a 4 points de Souffle et que,
consécutivement, il encaisse un impact
social de 2, un impact physique de 1 et un
impact mental de 1, votre agent sera alors
Crétinisé, état pénalisant associé au test
mental dont l’impact a conduit son Souffle à
zéro (le dernier dans la liste).
Votre agent peut être Blessé si son Souffle est réduit à zéro à cause d'une arme létale et subir de
64 nouveau l'état Blessé, automatiquement (sans passer par un test), par une capacité spéciale.
À cause d’une capacité spéciale
Certaines capacités spéciales infligent auto-
matiquement un état pénalisant même si le
Souffle de votre agent n’est pas réduit à zéro.
Les listes des Équipements (p. 308) et des
PNJ adverses (p. 200) précisent quels sont
ceux disposant d’une telle capacité spéciale.
CUMUL DES ÉTATS
Votre agent peut souffrir de plusieurs états
différents en même temps. Il pourra donc
tout à la fois être Blessé, Assommé, Confus et
Crétinisé (parfois le sort s’acharne…).
L’état Assommé est une évolution de l’état
Blessé. Alors même si ce sont tous les deux
des états de nature physique, ils sont cumu-
lables. Si votre agent est Blessé et Assommé,
il devra d’abord guérir de l’état Assommé avant
de soigner l’état Blessé – ou guérir des deux
en même temps avec, par exemple, une dose
d’élixir de Shumaloth-La-Granuleuse.
Deux états strictement identiques ne
peuvent pas être cumulés. Si votre agent
contracte une nouvelle fois un état dont il
souffre déjà, l’état persiste, mais ne s’aggrave
pas. En revanche, lorsque cela survient, votre
agent perd toutes ses actions et sauvegardes
pendant le reste du tour en cours – on consi-
dère qu’il est sonné ou sidéré et est incapable
d’effectuer le moindre test jusqu’à la fin du
tour en cours (cela signifie que les PNJ ad-
verses ciblant votre agent réussissent auto-
matiquement leurs actions !).
Cas des armes
Une arme létale Blesse votre agent si elle
réduit son Souffle à 0. Si votre agent est
déjà Blessé, elle l’Assomme.
Une arme non létale Assomme votre
agent si elle réduit son Souffle à zéro
(mais ne le Blesse pas).
LISTE DES ÉTATS
Assommé
Causé par un Souffle à zéro suite à un échec
à un test à risques physique contre une arme
non létale, ou contre une arme létale en étant
déjà Blessé ; une capacité spéciale infligeant
instantanément cet état.
Annule la possibilité de faire des tests.
Dure une courte séquence.
Se soigne avec un médiscope, un élixir de
Shumaloth-La-Granuleuse ou une capacité
spéciale appropriée.
Blessé
Causé par un Souffle à zéro suite à un échec
à un test à risques physique contre une arme
létale ; une capacité spéciale infligeant direc-
tement cet état.
Pénalise les tests physiques.
Dure jusqu’à ce que l’état soit soigné.
Se soigne avec un médiscope, un élixir de
Shumaloth-La-Granuleuse ou une capacité
spéciale appropriée.
Confus
Votre agent est émotionnellement déstabilisé,
il perd ses repères et peut être sous l’emprise
(séduction ou oppression) d’un manipulateur.
Le terme « arme » englobe aussi les autres sources de dégât telles qu’une chute, une constriction, etc.
L’état Assommé est le seul à guérir naturellement sur une courte séquence.
Causé par un Souffle à zéro suite à un échec
à un test à risques social ; une capacité spé-
ciale infligeant directement cet état.
Pénalise les tests sociaux.
Dure jusqu’à ce que l’état soit soigné.
Se soigne avec une bulle calmante, un élixir
de Shumaloth-La-Granuleuse ou une capaci-
té spéciale appropriée.
Exemples d’emprise par la séduction :
Cynthia Westerley sur Valérian dans
« Brooklyn station terminus cosmos », Jal sur
Kistna dans « Sur les frontières », le Goumoun
sur Laureline dans « Bienvenue sur Alflolol ».
Exemple par l’oppression : le Maître des
Oiseaux-Folie dans « Les Oiseaux du Maître ».
Crétinisé
Votre agent a toutes les peines du monde à ras-
sembler ses pensées de façon cohérente – en
d’autres termes il perd la boule, devient frappa-
dingue, n’a plus la lumière à tous les étages, etc.
Causé par un Souffle suite à un échec à un
test à risques mental ; une capacité spéciale
infligeant directement cet état.
Pénalise : les tests mentaux.
Dure jusqu’à ce que l’état soit soigné.
Solutions : Spiglic télépathe de Bluxte, un
élixir de Shumaloth-La-Granuleuse ou une
capacité spéciale appropriée.
65

Pénalité causée par un état
Un état pénalisant truque un test.
Cela signifie qu’il affecte la valeur des
6 obtenus sur un test de même nature
(par exemple, l’état pénalisant Blessé, de
nature physique, n’affecte que les 6 des
tests physiques).
g Si le test n’est truqué que par une
seuleraison (dans le cas présent, l’état
pénalisant), chaque 6 obtenu vaut 0.
g Si le test est simultanément truqué
pour plus d'une raison (état pénalisant,
manœuvre du Cerveau et/ou capacité
spéciale), chaque 6 obtenu vaut -6.
Si l’impact d’une arme létale fait tomber
le Souffle de votre agent à 0, il devient
Blessé. Tant qu’il souffre de cet état, chaque
6 obtenu à ses tests physiques comptera
comme un 0, ou comme un -6 si le test
est simultanément truqué par une autre
raison (manoeuvre du Cerveau ou capacité
spéciale).
Si le cas se présente, chaque -6 est
retranché du score (addition des résultats
donnés par les dés). Ainsi, si votre agent
Blessé tente un test physique doublement
truqué, que vous jetez quatre dés et que vous
obtenez 2, 4, 5 et 6, votre score sera de 5 (le
6 comptant comme un -6).
La guérison d’un état pénalisant causé par une capacité spéciale ne remonte pas le Souffle (puisque
66 celui-ci n’a pas été réduit à zéro). Votre agent poursuit sa mission avec son Souffle à son niveau actuel.
SOIGNER UN ÉTAT
Il existe plusieurs solutions pour soigner un
état pénalisant (elles sont plus ou moins fa-
ciles à appliquer selon la situation).
Avec un Équipement
Bulle calmante
Soigne l’état Confus | Remonte le Souffle à 1.
Élixir de Shumaloth-La-Granuleuse
Soigne les états Assommé, Blessé, Confus et
Crétinisé | Remonte le Souffle à 1.
Médiscope
Soigne l’état Assommé ou Blessé | Remonte
le Souffle à 1.
Spiglic télépathe de Bluxte
Soigne l’état Crétinisé | Remonte le Souffle à
1 ou 2 (voir détails p. 319).
Larmes phosphorescentes de Slomp
Soigne l’état Assommé ou Blessé | Remonte
le Souffle à 1.
avec un PNJ allié
Le chapitre des PNJ alliés précise quels sont
ceux qui disposent d’une capacité spéciale
apte à soigner un état pénalisant particulier.
avec un Interlude
Les Interludes sont décrits p. 77.
Soin d’un état et niveau de Souffle
Lorsque votre agent guérit d’un état
pénalisant, son Souffle (s’il est à zéro) re-
monte automatiquement à 1. Il peut être
revigoré encore en jouant un Interlude.
Les Premiers soins sont soumis à des
conditions particulières (p. 63).
 FIABILITÉ
FIABILITÉ DES PNJ
La Fiabilité des PNJ est l’équivalent du
Souffle des agents. Ce concept représente
ici la motivation, la résistance et la fidélité.
Elle s’applique aux PNJ alliés qui secondent
votre agent et aux PNJ adverses qui s’op-
posent à lui, avec quelques nuances.
Fiabilité des PNJ alliés
Chaque PNJ allié dispose de
deux points de Fiabilité.
Ces points lui servent à :
g « Prêter des atouts » à votre agent.
g « Rendre des Services » à votre agent.
g « Encaisser les coups » à la place de votre
agent (c’est surtout là que la relation avec
l’impact s’établit).
Les deux premières applications (« Prêter
des atouts » et « Rendre des Services ») sont
traitées p. 57 et p. 87. Seule la troisième (« En-
caisser les coups ») est traitée ici.
Lorsque votre agent échoue à un test à
risques en coopération avec un PNJ allié, vous
pouvez décider de reporter tout ou partie de
l’impact sur le PNJ plutôt que l’intégralité sur
votre agent. Dans ce cas, chaque point d’im-
pact lui supprime un point de Fiabilité.
Quand un PNJ allié n’a plus qu’un seul
point de Fiabilité, il ne peut plus prêter qu’un
seul atout en coopérant et ne peut plus rendre
qu’un simple Service (puisqu’un Grand Ser-
vice coûte deux points de Fiabilité).
Quand un PNJ allié n’a plus aucun point
de Fiabilité, il ne peut plus prêter d’atouts ni
Jouer un Interlude offre des avantages, mais apporte aussi des Coups d’Avance au Cerveau !
rendre de Service. Dès qu’il en a l’occasion, il
fait son « au revoir » et retourne dans son dé-
cor d'origine (ou demande à ce qu'on l’y dé-
pose). Toutefois, avant cette issue, il peut être
Remotivé pour regagner un point de Fiabilité
(p. 82). La description de nombreux PNJ alliés
propose des Remotivations possibles, mais le
MJ peut en imaginer d’autres, crédibles avec
le profil du PNJ.
Attention : Remotiver un PNJ compte comme
un Interlude et engrange des Coups d'Avance !
PNJ adverses
Chaque PNJ adverse dispose de
deux points de Fiabilité.
Ces points lui servent à :
g « Jouer une capacité spéciale » contre
votre agent.
g « Encaisser les coups » que lui inflige votre
agent (c’est surtout là que la relation avec
l’impact s’établit).
Lorsque votre agent réussit un test opposé
contre un PNJ adverse, il lui inflige une perte
de Fiabilité égale à l’impact de la réussite ou
de la réussite parfaite (p. 61).
On distingue deux types de PNJ adverses :
les intrigants (complices du Cerveau) et les
non intrigants (opposés à votre agent sans
être affiliés au Cerveau).
Quand la Fiabilité d’un PNJ adverse intri-
gant tombe à zéro, il est vaincu. Il ne subit
pas d’État pénalisant, mais le Cerveau doit
choisir l’une de ces deux options :
g Ne rien faire : le Cerveau laisse le sort
de son complice entre les mains de votre
agent qui peut alors tenter de le Découra-
ger (p. 81).
67
 g Dépenser un Coup d’Avance pour le Re-
motiver : immédiatement après la perte
du dernier point de Fiabilité, le Cerveau
peut dépenser un Coup d’Avance pour Re-
motiver son complice. Sur le plan narratif,
cela peut s’expliquer par un ordre mena-
çant reçu à « l’oreillette » du PNJ (par un
communicateur, par télépathie, etc.), par
le déclenchement d’un script hypnotique
autostimulant, par le souvenir d’une obli-
gation morale ou le rappel de toute autre
contrainte (« Le Cerveau a capturé mon
Goumoun chéri, je ne peux pas vous laisser
faire ! » ou « Le Cerveau m’a inoculé le virus
de Scunindar, me donnera l’antidote si je
vous capture ! »). Quelle que soit sa source
de Remotivation, le PNJ adverse revient à
la charge.
Quand la Fiabilité d’un PNJ adverse non
intrigant tombe à zéro, il est vaincu et se
rend, tombe assommé ou s’enfuit (s’il s’agit
d’un monstre ou d’un vaurien qui n’a pas
grand-chose à raconter). Votre agent peut
reprendre le cours de sa mission sans s’en
soucier (pas besoin de le Décourager), cet
adversaire a eu son compte et ne devrait plus
l’importuner (notez quand même le condi-
tionnel, avec le MJ, on ne sait jamais…).
68
FIABILITÉ DES STRUCTURES
La Fiabilité d’une structure est similaire à celle
des PNJ, à ceci près que le concept s’attache
ici à la définition mécanique du terme et se li-
mite à donner une idée de l’état de robustesse
d’un assemblage et de fonctionnement d’un
mobilier ou d'un engin, rien de plus.
Une structure dispose de
deux points de Fiabilité.
Ce type de Fiabilité s’applique aussi bien aux
structures inertes (comme une porte en bois,
une toile d’araignée géante de la forêt d’Are-
laune, un mur de ronces de la jungle alflolo-
lienne, la solidité d’un pont de corde suspendu
entre les immeubles du New York alternatif de
1986, une tente de survie, etc.) qu’aux véhi-
cules (la coque d’un vaisseau spatial, l’essieu
d’un tout terrain militaire de l’Âge noir, etc.).
Lorsqu’une structure encaisse un impact
(forcément physique), elle perd autant de
points de Fiabilité que l’ampleur de l’impact
qui lui est asséné. Si sa Fiabilité tombe à zéro,
la structure est démantelée ou est réduite à
l’état d’épave.
Fiabilité d’un vaisseau XB
Le vaisseau des agents (XB-27 ou XB-900)
jouit d’un traitement particulier : vous pouvez
annuler l’impact qui réduit sa Fiabilité à zéro
en sacrifiant une des options XB dont il est
(le cas échéant) équipé (p. 338). Ce sacrifice
suffit pour annuler tous les points du dernier
impact encaissé. L’option XB est HS et inutili-
sable jusqu’à ce qu’elle soit réparée. Si l’engin
n’a plus d’options XB en état de marche et n’a
plus aucun de points de Fiabilité, ce n’est plus
qu’une épave à la dérive (qui peut s’écraser sur
une planète perdue à proximité et engendrer
une Panne technique – p. 80).
 Force structurelle du mobilier
Outre sa Fiabilité, chaque structure se voit
attribuer (à la volée par le MJ) une Force (ou
Force structurelle) qui permet de définir la dif-
ficulté pour votre agent à la démanteler.
Ce point de règle s’intéresse aux interactions
avec le « mobilier », c’est-à-dire les petits élé-
ments de décor (ainsi que certains gadgets
ou artéfacts) contre lesquels votre agent peut
agir s’ils représentent pour lui un obstacle,
tout en gardant en mémoire qu’il doit très
souvent improviser avec les moyens du bord
(rappelez-vous que votre personnage voyage
léger et qu’il ne possède pas de hotte di-
mensionnelle lui permettant de stocker sans
broncher le catalogue d’un magasin de brico-
lage). Plus concrètement, la Force structurelle
d’un mobilier représente la difficulté qu’à votre
personnage à : forcer une porte, une portière
de Limouzingue ou le cadenas d’une geôle ;
détruire une caméra de surveillance ; libérer
la victime d’une feuille attrape-cauchemar
d’Arelaune ; couper les câbles d’un pont sus-
pendu pour retarder des poursuivants ; etc.
Cela se résume donc le plus souvent à un test
simple physique (qu’il soit à risques ou pas).
À moins de réussir parfaitement au premier
essai (et infliger d’un coup la perte de deux
points de Fiabilité au mobilier), il faudra pro-
céder à plusieurs tests. L’enjeu (posé par le MJ
pour rendre la scène plus palpitante qu’une
banale série de jets de dés) sera alors de li-
miter le nombre de tentatives, en attribuant à
chacune d’elle une contrepartie se traduisant
par une perte de temps ou une autre compli-
cation appropriée à ce qu’il se joue : augmen-
tation de la distance entre votre agent et la
cible qu’il poursuit ; perte de points de Souffle
d’un agent prisonnier d’un piège que votre
agent doit libérer ; gain de Coups d’Avance
pour le Cerveau ; etc.
Ce point de règle ne cherche pas à définir
un standard pour simuler des interactions
entre deux structures de grande envergure
(combat entre deux gros vaisseaux spatiaux,
bombardement d’un temple-forteresse des
Connaisseurs avec un char d’assaut livré par
Technorog, etc.). Ce type de mise en scène
épique dépasse le champ des possibles d’un
simple agent et le MJ doit s’évertuer à le
mettre en scène uniquement dans des situa-
tions décisives à sa modeste échelle (un peu
comme Valérian dans la bataille qui oppose
les flottes volantes de Malka et Valsenar dans
« Le Pays sans étoile »).
Les grands affrontements dantesques – les
rares fois qu’ils surviennent – sont décrits
au second plan (par le MJ), en toile de fond,
mais la narration interactive doit rester calée
sur le point de vue de votre agent (comme une
cinématique de jeu vidéo dépeint un événement
puis laisse la place au moteur de jeu afin que le
joueur puisse reprendre le récit avec les choix
qui lui sont offerts).
Voici des exemples de Forces structurelles :
g Force 9 : une porte de bois branlante, une
barrière végétale clairsemée ou une barri-
cade de fortune.
g Force 12 : une porte de bois solide, une
barrière végétale dense, une clôture mé-
tallique, une toile d’araignée géante de la
forêt d’Arelaune.
g Force 15 : le cadenas rouillé d’une cage
médiévale, une portière de Limouzingue,
une feuille attrape-cauchemar d’Arelaune,
un éboulement de pierres moyennes.
g Force 18 : un sas en métal de Point Central,
un éboulement de grosses pierres, les bar-
reaux rouillés d’une cellule médiévale.
g Force 21 : le champ magnétique d’une
bulle-prison.
69
 INTEMPÉRIES
En explorant les mondes inconnus de l’Uni-
vers Alpha ou les dystopies anachroniques
des Univers Miroirs, votre agent fait parfois
surprendre par de terribles cataclysmes et
intempéries que rien n’annonçait.
Dans la BD, le cas se présente notamment
dans l’album « La Cité des eaux mouvantes »,
lorsque Valérian et Laureline tentent de sortir
du typhon qui secoue le Manhattan alternatif
de 1986 ; dans l’album « Terres en flammes »,
quand ils tentent de trouver le laboratoire
secret de Xombul dans un parc Yellow Stone
soudainement dévasté par des irruptions
volcaniques ; dans l’album « L’Empire des
mille planètes », quand ils s’échappent du
temple-forteresse des Connaisseurs et qu’ils
se font surprendre par un orage de glace.
Attribuer une Force climatique
Le MJ attribue une « Force climatique » à l’in-
tempérie en fonction de sa dangerosité.
De 9 ou moins, une intempérie est suppor-
table par un agent sans qu’il ait à déployer
une tente de survie ou trouver un abri. Sa
combinaison ST lui suffit amplement. S’il est
nu comme un ver ou si la Force climatique est
* Ou : par tranche de trois points de difficulté au-dessus de 9.
70 ** Ou : par tranche de trois points de supériorité de la Force climatique.
supérieure à 9, les choses se compliquent
(l’humain et l’Équipement sont malmenés) et
au-delà de 18, l’intempérie est surnaturelle ou
cosmique (comme la « Précollision cosmique »
déclenchée par les Pirates de l’Espace).
g Force 9 : grosse averse et bourrasques.
g Force 12 : tempête de sable ou blizzard.
g Force 15 : orage de glace ou tornade.
g Force 18 : tsunami ou éruption volcanique.
g Force 21 : pluie de météores.
Force climatique contre agent
Votre agent doit réussir un test de sauve-
garde contre la Force climatique à chaque
tour de jeu où il en subit les assauts. Un échec
lui inflige la perte de [1 + 1 par tranche au-de-
là de 9*] points de Souffle.
Force climatique contre Force
structurelle
Les structures et les Équipements assimilés
(tels que les tentes de survie) disposent d’une
Force structurelle représentant leur solidité.
Si la Force structurelle est supérieure à la
Force climatique, l’impact est de zéro et la
Fiabilité de la structure reste indemne.
Si la Force climatique est égale ou supérieure
à la Force structurelle, l’impact est égal à [1
+ 1 par tranche de différence**] et réduit
d’autant la Fiabilité de la structure.
Si cela est crédible dans le contexte, le MJ
peut autoriser votre agent à tenter un test
simple de type « survie » contre la Force clima-
tique pour essayer de maintenir la structure
qui l’abrite en état. L’impact d’une réussite à
ce test diminue alors d’autant l’impact que
l’intempérie inflige à la structure (l’impact
d’un échec est ignoré).
 POURSUITES
Les poursuites sont des scènes d’action
récurrentes de la BD. Valérian et Laureline
ont eu l’occasion d’en faire à bord de toutes
sortes de véhicules : astronefs de plaisance
et space-scooters – contre le Quatuor Mortis
dans « Otages de l’Ultralum », Limouzingues
et taxis volants – contre Na-Zultra dans « Les
Cercles du pouvoir », à cheval – contre Xom-
bul dans « Les Mauvais Rêves », et même à
pied – contre la barge à antigravité des robots
de Xombul dans « Terres en flammes ».
Raisons de jouer une poursuite
Il y a de nombreuses raisons pour que votre
agent soit lui aussi impliqué dans une pour-
suite, en voici quelques-unes :
g Fuir un PNJ adverse, comme dans « L’Em-
pire des mille planètes » où V&L tentent
d’échapper aux Gardes syrtiens des
Connaisseurs à travers les canaux de la
capitale, ou comme dans « L’orphelin des
astres » lorsque V&L empêchent le califon
d’Iksaladam de se faire attraper par le Qua-
tor Mortis pour le ramener au Grand Calife.
g Rattraper un PNJ adverse, comme dans
« Au bord du Grand Rien » où V&L et le Sch-
niarfeur pourchassent les Limboz qui leur
ont dérobé leurs effets.
g Fuir un phénomène, comme dans « La Cité
des eaux mouvantes » où V&L et Sun Rae
s’échinent à distancer le typhon qui s’abat
en plein New York alternatif, ou comme
dans « L’Empire des mille planètes » où le
couple s’efforce de sortir d’un orage de
glace dans les jungles syrtiennes avant
que leur aéronef ne soit démantelé.
g Devancer un événement, comme dans
« Les Mauvais Rêves » où V&L s’appliquent
à retrouver Xombul avant qu’il ne s’auto-
proclame Empereur de Galaxity.
g Etc.
71
 Mise en place
Une poursuite n’a d’intérêt que si le rapport
entre la vitesse du poursuivi et celle du pour-
suivant est équitable et que seul le talent des
protagonistes peut faire la différence. On
classifie les vitesses des moyens de locomo-
tion, de la plus lente à la plus rapide, ainsi :
g À pied : tous les humanoïdes, mais aussi
les quadrupèdes lents tels qu’un Skromm
lourd du peuple de Lemm ou un éléphant.
g Monture : cheval, Kamunik, voiture tous
terrains, space-scooter, skromm léger, etc.
g Aéronef : avion, hélicoptère, nef de Malka
ou Valsennar, Irmgaal (grâce à son épée
magique), Bulle de Galaxity, etc.
g Astronef : XB-27, XB-900, Psychomurex
alflololien, etc.
Une poursuite consiste en une série de tests
opposés à risques (entre les deux concur-
rents) jusqu’à ce que la distance qui les sépare
ou l’état des véhicules y mette un terme.
La distance qui sépare les concurrents se
mesure en longueurs (terrestres, aériennes
ou spatiales) ; elle démarre à 3 longueurs. Si,
au bout de 3 tours de poursuite (ou un peu
plus si le MJ veut faire durer le plaisir) le pour-
suivant n’a pas réduit cette distance à 0 lon-
gueur, le poursuivi est perdu de vue.
72
On ne détermine pas l’initiative dans une
poursuite, car c’est le poursuivi qui mène la
danse, le poursuivant (qui peut être un groupe
de PNJ adverses) ne peut que le « suivre ».
Si votre agent est le poursuivi, vous décidez à
chaque tour s’il fonce ou s’il zigzague (c’est-à-
dire s’il pousse son poursuivant à commettre
une fausse manœuvre et à percuter le décor).
Si votre agent est le poursuivant, le MJ décide
de la manœuvre adoptée par le poursuivi et
votre agent doit agir en fonction.
Votre agent est le poursuivi
Si votre agent fonce, la difficulté est égale
à la Force de l’adversaire.
g Réussite : la distance augmente d’autant
de longueurs que de points d’impact.
g Échec : la distance est réduite d’autant de
longueurs que de points d’impact.
Si votre agent zigzague, la difficulté est
égale à la Subtilité de l’adversaire.
g Réussite : l’adversaire percute le décor et
vous choisissez une de ces options : soit
la Fiabilité de son véhicule (ou la sienne
s’il s’agit d’une poursuite à pied) sont ré-
duites d’un nombre de points équivalent à
ceux de l’impact ; soit il perd du temps et la
distance augmente d’autant de longueurs
que de points d’impact.
g Échec : l’adversaire a évité la fausse
manœuvre et se rapproche ; la distance
est réduite d’autant de longueurs que de
points d’impact.
Un PNJ adverse intrigant peut dépenser un
Coup d’Avance pour truquer un test et invo-
quer un événement « surprise » qui va pertur-
ber la course de votre agent pendant un tour
(et un tour seulement, car le tour suivant,
soit la « surprise » aura eu raison de votre
personnage ou de son véhicule, soit elle aura
été esquivée et sera désormais derrière). Cet
événement éphémère doit être crédible avec
la scénographie (par exemple, dans une pour-
suite en space-scooters se déroulant dans
le désert de Syrte-La-Magnifique, le PNJ ad-
verse poursuivi pourra entraîner votre agent
dans un canyon qu’il connaît comme sa poche
et où des complices en embuscade attendent
leur passage pour faire feu sur votre agent
avec des fusils de précision ou bien tirer un
filet au bon moment pour le Capturer…).
Votre agent est le poursuivant
Si l’adversaire fonce, la difficulté est égale
à sa Force.
g Réussite : la distance est réduite d’autant
de longueurs que de points d’impact.
g Échec : la distance augmente d’autant de
longueurs que de points d’impact.
Si l’adversaire zigzague, la difficulté est
égale à sa Subtilité.
g Réussite : votre agent évite la fausse
manœuvre et se rapproche ; la distance
est réduite d’autant de longueurs que de
points d’impact.
g Échec : votre agent percute le décor et
le MJ choisit une de ces options : soit la
Fiabilité de son véhicule (ou son Souffle
s’il s’agit d’une poursuite à pied) sont ré-
duits d’un nombre de points équivalent à
ceux de l’impact ; soit il perd du temps et la
distance augmente d’autant de longueurs
que de points d’impact.
Comme dans la BD, une poursuite doit être
courte et animée. Au même titre qu’une pour-
suite est décrite en quelques cases, les jets
de dés ne doivent pas s’éterniser. Pour éviter
que cette séquence s’enlise, le MJ peut décré-
ter que les concurrents ne disposent que de
trois ou quatre tours maximum pour conclure
la poursuite à leur avantage. Par exemple, si
au bout de trois tours le poursuivant n’a pas
ramené la distance à zéro longueur, le fugitif
disparaît à l’horizon ou a planqué son taxi
dans un tunnel désaffecté et demeure introu-
vable (pour cette fois…).
Scénographie
Les concurrents ne peuvent zigzaguer
que si la scénographie est propice à cette
manœuvre. Sur une mer d’un calme plat et
sans récifs, ou dans une zone spatiale sans
épaves ou astéroïdes à la dérive, cela ne sera
pas possible et la seule option sera de foncer.
73
 RÈGLES ANNEXES 2 : COUPS D'AVANCE
Une partie de Valérian – Le jeu de rôle est une
perpétuelle course contre la montre où l’ob-
jectif est de mettre un terme aux plans ma-
chiavéliques du Cerveau avant que celui-ci ne
les accomplisse. Les règles ont été conçues
en partant du principe que l’urgence de votre
agent est de contrecarrer ces plans plutôt
que de mettre aux arrêts l’esprit jupitérien (ou
non conformiste) qui les orchestre, car celui-ci
n’est pas toujours incarné dans un corps fait
de chair et d’os comme Xombul ou Na-Zul-
tra, mais adopte parfois une forme bien plus
mystérieuse et insaisissable comme la Trinité
d’Hypsis ou l’Hyperprince, ce qui rend caduc
toute peine prononcée à son encontre.
Le Coup d’Avance (CA) est une unité qui
mesure la différence entre la progression
des plans du Cerveau et celle de l’enquête
de votre agent, mais aussi l’aisance avec la-
quelle le premier peut sournoisement pourrir
l’existence du second en anticipant ses faits
et gestes. Le CA est un concept théorique :
qu’importe la façon dont il se traduit dans la
narration, il marque une avancée stratégique.
CA de départ et de fin
Le Cerveau démarre la partie avec une ré-
serve de 10 CA *.
Lorsqu’il a engrangé 21 CA, il est en mesure
de finaliser ses plans. L’explication narrative
peut varier, mais le plus souvent : soit il a rem-
pli toutes les conditions requises (conditions
propres à chaque scénario), soit il a pris tel-
lement d’avance sur les agents que ceux-ci,
quoi qu’ils fassent désormais, ne peuvent
plus l’empêcher – du moins à leur niveau,
car ils peuvent toujours appeler V&L à la res-
cousse (mais sacrifient alors le mérite qui au-
rait pu leur être attribué en réussissant par eux
même cette mission) ou solliciter un Service
auprès de la Trinité d’Hypsis à condition que
celle-ci soit un PNJ allié et qu’elle ne soit pas
non plus le véritable Cerveau de l’intrigue (au
niveau cosmique, les conflits d’intérêts alam-
biqués sont monnaie courante).
* Le MJ peut décider d’augmenter la réserve de CA de départ jusqu’à quinze pour mettre plus de
74 pression à votre agent, mais celui-ci devrait alors être de Grade 3 ou plus.
Conditions de victoire pour le Cerveau
Quand le Cerveau obtient son 21e Coup
d’Avance, votre agent n’a plus qu’une
courte séquence pour renverser la situa-
tion et le forcer à dépenser des CA afin
de ramener sa réserve à moins de 21. Si
votre agent échoue, le Cerveau gagne
la partie.
Les Coups d’Avance sont gérés par le MJ qui
incarne le Cerveau en prenant compte de ses
intentions et de sa personnalité.
Compter les Coups d’Avance
Le nombre de CA évolue sans cesse. Il est
donc important d’en tenir un compte précis
grâce à un dé à 20 faces ou une réserve de
marqueurs (jetons de poker, pièces de mon-
naie, haricots vénusiens…).
Gains et pertes de CA
Le Cerveau gagne des CA grâce à des évé-
nements tels que la Capture, l’Interlude et
la Panne. Si votre agent subit la Capture et la
Panne, il décide en revanche quand l’Interlude
doit être joué (en s’assurant que cette option
n’offre pas la victoire au Cerveau).
Le Cerveau dépense des CA à travers trois
manœuvres qui visent à rendre la mission de
votre agent plus compliquée : l’échec cin-
glant (de votre agent), la Remotivation d’un
PNJ intrigant et le test truqué.
Le gain de CA se raréfie également chaque
fois que votre agent réussit une manœuvre de
Découragement contre des PNJ intrigants
dans la mesure où ceux-ci ne pourront plus
Capturer ni essouffler votre agent.
La réserve de CA ne peut pas décroître
au-dessous de zéro, seuil à partir duquel les
manœuvres censées piocher dedans ne sont
plus jouables.
 2.1 : GAGNER DES COUPS D'AVANCE
CAPTURE
La notion de captivité accepte plusieurs in-
terprétations en fonction de sa nature phy-
sique, mentale ou sociale.
Capture physique : votre agent est lucide et
a toute sa tête, mais est privé de sa liberté de
circuler et de ses moyens d’action (il est ligoté,
encagé, coulé dans une chape de carbonite
scrutatrice, etc.).
Capture mentale : votre agent s’imagine
libre de ses choix, mais obéit en réalité au
pouvoir de suggestion mentale d’un extra-
terrestre céphalopode (cf. « Le Maître des
oiseaux »).
Capture sociale : votre agent est libre de ses
mouvements, mais est dépendant du sex-ap-
peal d’une espionne ou du charme débonnaire
d’un Goumoun.
Votre agent risque d’être Capturé quand :
g Il est Assommé ou Transformé (en « ba-
gage » ou en « miniature ») et se retrouve
à la merci d’un PNJ adverse intrigant. Il ne
peut plus participer à la mission tant qu’il
n’est pas libéré et exfiltré.
g Il n’a pas résisté au parasitage psychique
d’un PNJ adverse intrigant et se retrouve
Crétinisé (à la suite d’un test mental échoué
ou d’une capacité spéciale). Il laisse son
manipulateur penser à sa place et refuse
de collaborer avec ses coéquipiers tant
qu’il est sous cette emprise mentale.
g Il n’a pas résisté au charme d’un PNJ ad-
verse intrigant et se retrouve Confus (à la
suite d’un test social échoué ou d’une ca-
pacité spéciale). Il devient le gentil toutou à
sa maîtresse et, bien que lucide, refuse de
collaborer avec ses coéquipiers tant qu’il
est sous cette emprise sociale.
Seuls les PNJ adverses intrigants peuvent Capturer votre agent. Les non intrigants se contenteront
de le détrousser ou de le ranger dans leur garde-manger (cela ne compte pas comme un Interlude).
Selon la façon dont il est Capturé, votre agent
peut se retrouver : dans une geôle du quartier
général du Cerveau (à définir selon le contexte
du scénario) ; dans une prison aux franges du
Grand Rien ; dans un loft au cœur du qua-
trième Cercle de Rubanis et surveillé par des
mercenaires de Vlago-Vlago ; dans une Cellule
civilisationnelle abandonnée de Point Central
dont la porte est scellée ; filant la « parfaite
idylle » dans une chambre d’hôtel quelque
part dans le XXe siècle du Passé la Terre ; dans
un temple-forteresse des Connaisseurs niché
en plein cœur de la jungle syrtienne ; parqué
dans une fausse insalubre sur une planète in-
connue et au service d’un dieu impie ; dans le
bureau d’un shérif tatillon de Shimballil ; dans
une cage suspendue dans les sous-sols hu-
mides du château d’Albéric en l’An Mil ; dans la
coquille d’un Schamil hypnotique ; etc.
Un agent Capturé ne peut plus participer
à la mission tant que ses coéquipiers ne l’ont
pas libéré. Le temps consacré à cela, et non
pas à la mission, compte comme un Interlude
et joue en faveur du Cerveau.
Libérer un agent Capturé
Le temps consacré à la libération phy-
sique, mentale ou sociale d’un Capturé
compte comme un Interlude (court ou
long selon l’appréciation du MJ). Si la
libération échoue, il faut recommencer (et
cela compte comme un nouvel Interlude).
Pour être libéré d’une prison physique, il
faut qu’un coéquipier (ou un PNJ allié apte à
rendre ce Service) infiltre les lieux de déten-
tion, sans se faire prendre, et qu’il ouvre la cel-
lule ou la cage qui retient le Captif, sans oublier
de se ménager une issue de secours pour filer
en douce (les PNJ alliés qui rendent ce Service
réussissent cela automatiquement).
75
 Pour être libéré d’une prison mentale ou
sociale, votre agent ne peut compter que sur
ses coéquipiers (ou un PNJ allié qui rend ce
Service) pour lui faire reprendre ses esprits,
à condition qu’ils trouvent un moyen d’inter-
rompre l’influence du charmeur ou du manipu-
lateur pendant une très courte séquence pour
le raisonner (le MJ doit approuver la crédibilité
de la méthode utilisée). Si cette condition est
remplie, votre agent peut entreprendre un
test de sauvegarde. S’il est réussi, il n’est plus
Capturé. Il reste Crétinisé ou Confus (obsédé
ou traumatisé par des flash-back de son ex-
périence avec le PNJ adverse), mais n’est plus
son jouet et peut agir de son propre chef.
Bonjour, moi c’est « PNJ pas en-
core allié »
Le MJ peut jouer la rencontre entre votre
agent et un PNJ neutre « potentiellement
allié » (qui n’a pas encore accepté de pacte
d’alliance et qui n’est pas encore inscrit dans
le Carnet de contacts, mais qui a le profil pour)
afin de libérer votre agent, épargnant cette
tache aux autres agents. Le PNJ négocie alors
son aide : il libère votre agent de ses entraves
ou interrompt momentanément l’influence du
manipulateur ou du charmeur (à condition que
vous réussissiez le test de sauvegarde requis
pour affranchir votre personnage de sa Capti-
vité mentale ou sociale) à la place des autres
agents, mais en contrepartie votre agent lui
promet * son aide dans une mini-quête qui
lui est précieuse (imaginée par le MJ). C’est
une opportunité pour votre agent de montrer
sa valeur et de convaincre le PNJ de conclure
ensuite un pacte d’alliance.
Cette solution de libération compte comme
un seul Interlude : celui nécessaire pour libé-
rer votre agent est annulé, mais l’accomplis-
sement de la mini-quête compte comme un
nouvel Interlude.
* Si votre agent ne tient pas sa promesse (pour éviter les Coups d’Avance générés par l’Interlude de
76 la mini-quête), cela équivaut à un incident diplomatique qui pèse en défaveur de sa promotion.
Conseils narratifs
Dans ce jeu, en capturant votre agent, un
PNJ intrigant ne cherche pas à le torturer ou à
le tuer, mais à le retarder et à l’intimider, voire
à le livrer au Cerveau pour que celui-ci puisse
l’estourbir d’un long monologue narcissique
sur son génie incompris et sa glorieuse desti-
née. La plupart des malfrats de la galaxie à qui
il reste au moins deux neurones savent qu’ils
risquent le courroux du Cerveau (qui sera alors
frustré) ou de se retrouver avec l’appareil ju-
diciaire galactique sur leur dos s’ils éliminent
un fonctionnaire de Galaxity. Cet acte rendrait
leurs affaires impossibles et l’idée de vivre
comme un Limboz aux franges du Grand Rien
n’a rien d’excitant pour le pire des vauriens.
Si un PNJ intrigant n’a pas une arrière-base
bien planquée dans les alentours pour garder
au frais votre agent, il va sans doute y réfléchir
à deux fois avant de le Capturer et de s’em-
barrasser avec un tel « bagage » et les compli-
cations qui vont avec.
Un PNJ adverse charmeur ou manipulateur
ne cherchera pas forcément à cloîtrer votre
agent. Son intérêt sera plutôt de lui faire croire
qu’il est là de son plein gré et de lui laisser une
certaine liberté tout en gardant un œil dessus.
Dans un scénario à huis clos se déroulant
uniquement sur la même planète (comme les
colonies d’Ukbar), dans la même station spa-
tiale (Point Central) ou le même vaisseau (une
des croisières visitant Zollom), il faudra dispo-
ser d’un endroit bien à l’abri des regards indis-
crets pour servir de geôle. Les appartements
du Cerveau (qui aime se faire passer pour un
haut dignitaire qu’il ne faut pas déranger) ou
d’un de ses complices conviendront, mais
une salle des moteurs (entretenue par des
Zools taiseux), une sinistre ruine évitée ou une
épave oubliée feront l’affaire.
 INTERLUDE
L’Interlude est une pause que s’offre votre
agent (avec ses coéquipiers) dans un lieu
approprié pour récupérer son Souffle. Vous
devez (collectivement avec les autres joueurs)
décider quand il est nécessaire de demander
un Interlude au MJ. Pour des questions de
cohérence narrative, celui-ci vous demande-
ra peut-être de boucler une scène avant de
procéder à cet entracte. Le MJ vous indique-
ra aussi quels sont les lieux adaptés qui vous
sont accessibles (selon que le vaisseau XB est
opérationnel ou pas et la quantité d’Ultralum
qu’il vous reste pour cet extra).
Tous les agents ne sont pas obligés de par-
ticiper à un Interlude, uniquement ceux qui
le souhaitent et en ont besoin (les autres
peuvent vaquer à d’autres occupations et être
ensuite rejoints suite par les convalescents).
Dans la majorité des scénarios, un Interlude
ne pourra se jouer qu’aux endroits propices
listés p.78 (cela permet de faire découvrir aux
joueurs l’univers de la BD et de leur faire porter
un minimum d’attention à la consommation
d’Ultralum – potentielle source de péripéties
si elle venait à manquer). Cela signifie que
votre agent doit se déplacer pour s’y rendre
et donc consommer de l’Ultralum, voire faire
des Rencontres cosmiques. Toutefois, dans
un scénario à huis clos ou en cas de Panne
technique (p. 80), c’est-à-dire sans la pos-
sibilité de faire un détour spatial, le MJ peut
décréter qu’un lieu interne ou un événement
est adéquat : le casino, les jardins artificiels
ou la vue panoramique d’un vaisseau croi-
sière ; le coucher de soleils jumeaux, l’oasis ou
les ruines englouties d’une planète paumée ;
les paradis artificiels et libidineux de la Cellule
des Bagoulins sur Point Central, le stade de
foutchbranle de la Cellule des Kamuniks ; etc.
Les capacités spéciales et les tares de certains PNJ imposent parfois un Interlude. Selon le contexte,
celui-ci peut être gratuit (et ne pas générer de Coups d’Avance) ou « payant » (et générer des CA).
Jouer un Interlude demande aussi d’y consa-
crer un certain laps de temps, temps qui n’est
par conséquent pas dédié à l’accomplisse-
ment de la mission.
Conséquences d'un Interlude
Interlude court : chaque agent
participant récupère tous ses points de
Souffle (jusqu’à son Souffle maximum),
mais fait aussi gagner au Cerveau 1 Coup
d’Avance.
Votre agent ne peut pas profiter des
avantages d’un Interlude court s’il souffre
d’un état pénalisant, ce dernier doit
d’abord être soigné.
Interlude long : chaque agent
participant élimine 1 état pénalisant ET
récupère tous ses points de Souffle
(jusqu’à son Souffle maximum), mais
fait aussi gagner au Cerveau 2 Coups
d’Avance.
Le premier Interlude de chaque scéna-
rio est gratuit, il ne rapporte aucun Coup
d’Avance au Cerveau. Il s’agit toutefois d’un
Interlude court, pas d’un Interlude long. Selon
le rapport entre l’expérience de votre agent, la
durée théorique du scénario et la difficulté à
s’approvisionner en gadgets et artéfacts de
type « remède » (notamment s’il s’agit d’un
scénario en huis clos), le MJ peut accorder la
gratuité de deux autres Interludes courts, ou,
à la place, d’un Interlude long.
Il n’y a pas de limite formelle au nombre d’In-
terludes (courts ou longs) que vous pouvez
demander au MJ. Ceux-ci sont logiquement
restreints par la quantité de Coups d’Avance
déjà engrangés par le Cerveau et le nombre
de PNJ alliés de votre Carnet de contacts sus-
ceptibles de remonter le Souffle ou de soigner
un état pénalisant en vous rendant Service.
77
 Point Central (SG1) Zollom (SG3)
Condition : assistez (Interlude court) ou par- Condition : offrez-vous une croisière spatiale
ticipez (Interlude long) à un match de fout- près de Zollom et ses astéroïdes (coût : 15
chbranle dans la Cellule des Kamuniks. liasses).
Option : pour participer, vous devez consti- Kokok’om (SG4)
tuer une équipe de foutchbranle en recrutant
Condition : offrez-vous une visite des colon-
sur Point Central pour affronter les Kamuniks
nades de Kokok'om (coût : 12 liasses).
sur leur propre terrain.
Arcturus (SG5)
Galaxity (SG2)
Condition : réalisez une sculpture mathéma-
Condition : offrez-vous une séance dans
tique (test mental de difficulté 12), bien au
le Palais des Rêves (interdit aux agents de
calme sur ce petit astéroïde isolé.
Grade 0).
Option : dans votre rêve, vous rencontrez
un PNJ qui vous explique que la réalité est
une illusion créée de toutes pièces par les
Gniarfs-Rêveurs et que vous devez l’aider à
libérer la galaxie de leur emprise psychique.

Vénus (SG2)
Condition : faites un pique-nique bucolique
au milieu des plantations hydroponiques et
jouez une partie d’échecs en trois dimensions.
Alflolol/Technorog (SG3)
Condition : jouez avec un Goumoun.
Option : préalablement, trouvez une caravane
stellaire alflololienne et supportez les facéties
de ses membres avant de pouvoir approcher
un Goumoun (il a un faible pour les agentes).
Ukbar (SG3)
Condition : faites la tournée des colonies
d’Ukbar pour déguster leurs alcools typiques.
Option : réussissez un test de sauvegarde
physique de difficulté 12 ou 15 (selon la durée
de l’Interlude) pour éviter d’être Crétinisé par
l’abus d’alcool pendant un ou deux jours (cet
État pénalisant survient dès la fin de l’Inter-
lude et après avoir récupéré votre Souffle).
Irnaflut-Le-Grand-Tripot (SG5)
Condition : jouez une partie de poker contre
les Shingouz (test mental opposé de difficul-
té 15) et gagnez ou perdez [impact x 3] liasses.
Option : vous rencontrez LCF SAT qui vous
lance un défi au poker (mais attention aux en-
jeux, la difficulté du test est de 21 !).
Shimballil (SG6)
Condition : faites une séance de thérapie
avec Scharz-Metterklume.
Option : vous rencontrez Chal' Darouine à qui
l’on vient de voler une sacoche d’organismes
inconnus, dont l’un est très dangereux !
Rencontre cosmique : Zipanons de Zip
Condition : voir le spectacle majestueux des
Zipanons (p. 307) évoluant dans le vide spatial.

Préciser la nature d’un test permet de préciser quel état pénalisant risque votre agent si son Souffle
78 tombe à zéro sur un échec et si un état pénalisant dont il souffre déjà truque le test ou pas.
 PANNE
On appelle une « Panne » un moment de
flottement durant lequel votre agent ne pro-
gresse plus dans sa mission et dont le temps
nécessaire pour que cela soit solutionné pro-
fite au cerveau. Le MJ peut instaurer cet évé-
nement dès lors que :
g votre agent est en Panne d’indice et qu’il
ne sait plus quelle piste suivre ;
g votre agent est en Panne technique et
se retrouve coincé sur une planète ou un
Monde Miroir, en perdition dans l’espace
ou prisonnier du Passé de la Terre.
La Panne d’indice
Elle survient quand votre agent ne dispose
plus d’aucun renseignement fiable pouvant
lui permettre de faire la jonction entre ce qu’il
sait et ne sait pas encore, à savoir la partie
immergée des plans du Cerveau. Peut-être
a-t-il loupé ou laissé filer trop d’indices impor-
tants, peut-être n’a-t-il pas les atouts néces-
saires (ou la chance aux dés) pour faire le lien
entre deux informations dont les subtilités lui
échappent. Quoi qu’il en soit, le temps passe
et il a besoin d’aide.
Trois solutions de dépannage existent :
1. Il peut solliciter une aide providentielle
de la part du MJ. Ce dernier s’arrange alors
pour mettre en scène (dans les environs où
se trouve votre agent, sans qu’il ait besoin
de changer de décor) une rencontre ou une
découverte inopinée susceptible de fournir
ou de constituer un indice évident. La durée
de mise en place de cette solution est assez
longue, car votre agent doit explorer les envi-
rons, faire des rencontres et peut-être même
fumer un merle (ancien rituel terrien) pour que
la chance daigne se manifester.
Exemples d’indices providentiels
Les paysans qui indiquent la direction du
château d’Albéric et le mur escamotable
dudit château qui donne directement sur
le laboratoire du mage quand Valérian
recherche Xombul dans « Les Mauvais
Rêves » ; la lumière émanant d’un bâtiment
trahissant l’activité des robots de Xombul
dans le New York post-apo nocturne et
privé d’électricité dans « La cité des eaux
mouvantes ».
2. Il peut solliciter un PNJ allié à la Spé-
cialité appropriée qui, en lui rendant Service,
mène sa propre enquête (auprès de ses
propres contacts et dans sa propre base de
données) pour lui livrer un indice précis. La
durée de mise en place de cette solution est
plutôt modérée (c’est moins long que de fu-
mer un merle ou que d’explorer un décor en
quête d’un « sachant » tout droit tombé du
ciel). En revanche, cette solution implique que
votre agent puisse être dans la capacité de re-
joindre ou de contacter ledit PNJ allié :
g soit en se déplaçant lui-même dans l’es-
pace-temps avec son vaisseau (auquel cas
il faudra tenir compte de la consommation
d’Ultralum) ;
g soit en faisant appel à un autre PNJ allié
spécialisé dans le transport spatial pour
qu’il fasse le taxi (et à condition qu’il soit
lui-même joignable) ;
g soit en prenant contact à distance (grâce
à un Module mnémonique psychique de
télépathie ou une option XB de type Trans-
metteur longue portée) ;
g en demandant au PNJ allié de venir sur
place (s’il en a la possibilité) pour l’aider.
79
 Exemples de PNJ allié livrant un indice
Sun Rae, lorsqu’il emmène Valérian en
plongée pour trouver le laboratoire secret de
Xombul dans « La cité des eaux mouvantes » ;
Mutahar et le peuple de Lemm, lorsqu’il guide
Valérian et Laureline à travers les paysages
désertiques de Zahir pour rejoindre les cités
ennemies Malka et Valsennar dans « Le pays
sans étoile » ; Mr Albert, lorsqu’il conduit
Valérian s’informer auprès de Chatelard,
philosophe des sciences et des mythes dans
« Métro Châtelet direction Cassiopée » ; les
Shingouz, lorsqu’ils conseillent à Laureline
d’aller rencontrer les Kamuniks sur Point
Central dans « L’Amassadeur des Ombres ».
3. Il peut lancer un SOS à V&L (grâce à
un Module mnémonique psychique ou un
Tchoung traceur déshydraté). Le couple hé-
roïque interrompt alors sa propre mission
pour mener sa propre enquête afin de venir
remettre votre agent sur les rails (sans faire
plus que lui indiquer ce qu’il doit faire – visi-
ter tel lieu ou rencontrer tel PNJ). La durée de
mise en place de cette solution est assez ra-
pide (les avantages du voyage spatio-tempo-
rel). Par contre, méfiez-vous : cette solution
extrêmement efficace discrédite sérieuse-
ment les compétences de votre agent auprès
de son Superintendant et cela n’est pas sans
conséquences sur son avancement (XP et
montée en Grade).
Panne technique
Une Panne technique est un incident maté-
riel qui empêche votre agent de voyager entre
les secteurs galactiques ou de bondir dans le
temps. Elle se produit (généralement) quand
le vaisseau XB tombe en panne sèche d’Ultra-
lum ou que sa Fiabilité est à zéro (suite à un
combat spatial, un sabotage, un atterrissage
forcé ou une pénurie d’Ultralum).
80
Les solutions sont les mêmes que pour une
Panne d’indice : votre agent peut donc solli-
citer une aide providentielle (au MJ), solliciter
un PNJ allié de son Carnet de contacts ou
lancer un SOS à V&L. Toutefois, le contexte
spatio-temporel dans lequel il est bloqué peut
limiter son choix.
Si votre agent est bloqué dans le Passé
de la Terre ou dans un Monde Miroir, il peut
solliciter une aide providentielle qui se traduira
par la rencontre d’un Pirate de l’Espace venu
(depuis le Présent de Galaxity) faire des af-
faires dans ce coin de l’espace-temp (il peut
s’agir d’un agent dévoyé comme le furent Jal
ou Xombul). Il peut aussi lancer un SOS à V&L
afin qu’ils l’approvisionnent en Ultralum ou lui
servent de taxi pour rejoindre le Monde Alpha.
Si votre agent est bloqué dans le Présent
de Galaxity, il dispose du panel complet de
solutions :
g Il peut solliciter une aide providentielle au
MJ qui peut alors improviser l’arrivée d’un
vaisseau dont le propriétaire consent à
négocier une partie de l’Ultralum qu’il lui
reste ou de l’apparition dans les radars
d’une épave de vaisseau à la dérive dont il
est possible de siphonner le réservoir.
g Il peut solliciter un PNJ allié ou lancer un
SOS à V&L (toujours à condition de pouvoir
établir le contact) afin qu’il(s) vienne (nt) le
dépanner ou lui servir de taxi.
Durée d'un dépannage
Le choix d’une solution peut aussi dépendre
de son temps de mise en place si, en atten-
dant, votre agent est pourchassé par une me-
nace (traduction : pour éviter l’état Assommé
ou une Capture afin de ne pas compliquer
l’intervention de sauvetage, auquel cas le MJ
pourra accorder 1 Coup d’Avance au Cerveau).
 Conséquences des solutions de dépannage

Solliciter une aide providentielle : la

durée de cette solution (plutôt longue) fait
gagner 2 Coups d’Avance au Cerveau.
Solliciter un PNJ allié : la durée de cette
solution (modérée) fait gagner 1 Coup
d’Avance au Cerveau ET nécessite que le
PNJ vous rende un Service (ce qui lui fait
perdre 1 point de Fiabilité).
Lancer un SOS à V&L : la durée de
cette solution (courte) ne fait gagner
aucun Coup d’Avance au Cerveau,
MAIS fait perdre 4 XP à tous les agents
impliqués dans le sauvetage.

2.2 : PERDRE DES COUPS D'AVANCE

DÉCOURAGEMENT
Cette manœuvre ne cible que les PNJ ad-
verses intrigants.
Lorsque votre agent vient à bout d’un PNJ
adverse intrigant (en ayant réduit sa Fiabi-
lité à zéro), il peut immédiatement tenter
une manœuvre de Découragement. Celle-ci
consiste à persuader ce PNJ de ne plus être
au service du Cerveau et de ne plus faire obs-
truction à la mission de votre agent.
L’intérêt de l’opération est double : éviter
que l'État d'Alerte ne soit déclenché par
ce PNJ et affaiblir les effectifs du Cer-
veau puisque c'est grâce à ses complices
qu'il gagne des Coups d’Avance, notamment
quand ils Capturent votre agent ou le forcent à
jouer un Interlude (en affaiblissant son Souffle
et en lui inffligeant des états pénalisants).
La manoeuvre ne fait pas appel à la violence,
mais à l’éloquence et à la psychologie.
Selon l’approche choisie par votre agent,
rusée ou brutale, celui-ci doit réussir un test
social opposé contre la Subtilité ou la Force
du PNJ (le choix de cette approche détermine
aussi le choix des atouts de Personnalité ap-
propriés). Il ne s’agit pas là d’un test à risques,
car le PNJ adverse intrigant est déjà vaincu.
Dans ce cas très précis, CE N’EST PAS VOUS
QUI JETEZ LES DÉS, MAIS LE MJ, ceci en ca-
chette, afin de garder le résultat secret et de
laisser planer le doute sur l’efficacité de la per-
formance de votre agent. Il ménage ainsi son
effet de surprise si jamais le test est un échec.
Trois conclusions sont possibles :
1. Le test est une réussite excessive : le
PNJ adverse est découragé et perd son sta-
tut d’intrigant (il devient non intrigant). Cela
signifie qu’il ne peut plus profiter des effets
des Coups d’Avance du Cerveau qu’il vient de
renier. Notez qu’il peut éventuellement revenir
en jeu pour s’opposer aux agents, mais sous
un prétexte plus personnel que l’accomplisse-
ment des plans de son « ex-maître »).

81
 2 . Le test est une réussite parfaite : le PNJ
adverse est découragé et peut, s’il en a le
profil et que le MJ est d’accord, rallier la cause
de votre agent et devenir un PNJ allié (dans
la BD, l’exemple le plus représentatif est Sun
Rae dans « La Cité des eaux mouvantes »).
Dans ce cas, le MJ doit interpréter le chan-
gement d’attitude du PNJ qui comprend qu’il
a jusque-là joué dans le mauvais camp, mais
qu’il veut se racheter une conscience en se
tenant prêt à aider les agents.
3. Le test est un échec : le PNJ adverse,
selon son tempérament (qui dépend de sa
caractéristique dominante, à savoir sa Sub-
tilité ou sa Force), manifestera plus ou moins
ouvertement son refus de trahir le Cerveau
(peut-être n’a-t-il simplement pas d’autre
choix que de servir son « maître » et que cette
nuance échappe à votre agent s’il ne fait pas
preuve d’un peu de psychologie). Par exemple,
si sa caractéristique dominante est la Force, il
enverra bouler votre agent ; en revanche, si sa
Subtilité est son point fort, il manifestera une
doucereuse hypocrisie pour mieux retour-
ner sa veste le moment venu (par exemple, il
pourra faire mine de vouloir collaborer comme
un PNJ allié, mais conduira votre agent dans
une impasse pour le mettre en Panne).
Conséquence d’un Découragement
Un PNJ adverse intrigant Découragé ne
déclenche pas l’État d’Alerte et ne contri-
bue plus à l’afflux de Coups d’Avance.
82
ÉCHEC CINGLANT
Quand votre agent obtient un échec à
un test ET que le Cerveau dispose de 15
Coups d'Avance ou plus, ce dernier peut
dépenser un Coup d'Avance pour transformer
l'échec en échec cinglant (p. 61).
REMOTIVATION
Pour les PNJ adverses intrigants
Pour les PNJ, le concept de Fiabilité englobe
des notions telles que la motivation, la dévo-
tion et la fidélité (envers votre agent pour les
PNJ alliés, envers le Cerveau pour les PNJ in-
trigants et envers leur propre pomme pour les
PNJ neutres ).
Tous les PNJ disposent de deux points de
Fiabilité. Cela peut sembler chiche, mais l’idée
est de reproduire la dynamique expéditive de
la BD. La course proposée par le nombre de
points de Fiabilité est donc suffisamment
courte pour qu’un minimum de tests puisse
déclencher des événements (reddition ou
démotivation du PNJ quand sa Fiabilité est à
0), tout en ménageant un seuil intermédiaire
pour le faire douter et pour nuancer son inter-
prétation (quand sa Fiabilité est à 1). Cela per-
met aussi de donner plus de valeur à l’impact
d’une action (le sort d’un PNJ adverse peut
être réglé avec une seule réussite parfaite).
Les Coups d’Avance sont dépensés dans
cette manœuvre pour remonter les points de
Fiabilité des PNJ intrigants, du moins ceux
que le MJ estime avoir un rôle important
dans l'intrigue à un moment crucial. Cette
envergure à géométrie variable des PNJ in-
trigants permet au MJ de monter la tension
dramatique en fonction de ses besoins et de
la tournure que prend le scénario.
 Traditionnellement, dans un scénario de
jeu de rôle, la puissance des adversaires est
déterminée à l’avance, ce qui laisse peu de
marge de manœuvre au MJ si jamais les hé-
ros en éliminent un d’importance sur une idée
géniale imprévue ou un jet de dés chanceux
(les deux grands paramètres hasardeux qui
peuvent chambouler une partie de jeu de
rôle). Pour palier à cela, la solution proposée
dans ce jeu est la distribution opportuniste
des Coups d’Avance qu’il faut considérer
comme une manne de « points de vie » et de
« points de pouvoir » que le Cerveau (MJ) dis-
tribue à ses complices lorsque leur « heure de
gloire » est venue, c’est-à-dire quand ils ont
l’occasion de vraiment marquer la narration
en déstabilisant votre agent. De cette façon,
n’importe quel PNJ intrigant, même le plus in-
signifiant, peut soudainement se révéler être
un adversaire redoutable (peut-être plus que
le Cerveau lui-même) si le MJ sent que c’est
le moment. Une Remotivation implique que le
basculement (où se révèle la malignité de l’ad-
versaire) se produit lorsque votre agent pense
(à juste titre) en avoir fini avec lui (Fiabilité à 0),
mais que, contre toute attente, celui-ci se re-
lève et joue les prolongations alors que votre
personnage est à bout ou déclenche une ca-
pacité spéciale à même de changer la donne.
Votre agent ne pouvant prévoir quand il va
affronter le vrai « bad guy » de l’histoire, il doit
(idéalement) gérer son Souffle le plus fine-
ment possible pour éviter d’être affaibli trop
longtemps, ce qui le pousse à faire appel à des
PNJ alliés et à des Interludes et donc à pro-
duire de la narration (l’objectif de ce système).
Coût d’une Remotivation
Chaque Coup d'Avance que le Cerveau
dépense à cet effet fait regagner 1 point
de Fiabilité à un PNJ adverse intrigant.
Un PNJ adverse intrigant ne peut pas avoir plus de 2 points de Fiabilité en étant Remotivé, mais il
peut être Remotivé plusieurs fois d’affilée.
Voici quelques prétextes narratifs pour justi-
fier une Remotivation quand le Cerveau n’est
pas physiquement présent dans la scène :
g Il est connecté au PNJ par un dispositif hy-
pertechnologique, psychique ou magique
et lui aboie des ordres ou le menace de re-
présailles s’il ne fait pas mieux.
g Il a inoculé par hypnose au PNJ un pro-
gramme de réactions autostimulées qui le
galvanise psychologiquement.
g Il a promis au PNJ quelque chose de mer-
veilleux ou de terrible qui décuple sa mo-
tivation.
Pour les PNJ alliés
Un PNJ allié peut être Remotivé si votre agent
s’évertue à lui redonner du baume au cœur.
Pour cela, il doit jouer un Interlude durant le-
quel il doit accomplir une mini-quête pour ce
PNJ ou réunir les conditions nécessaires pour
lui faire passer un bon moment. Dans un cas
comme dans l’autre, c’est du temps que votre
agent ne consacre pas à sa mission.
L’encadré « Caractéritiques » de chaque
PNJ allié stipule quelles Remotivations fonc-
tionnent avec lui, mais le MJ est invité à en
créer de nouvelles.
Remotiver un PNJ allié exige de jouer
un Interlude et donc « d’offrir » au moins
un coup d’Avance au Cerveau. Alors avant
de vous lancer dans cette option, deman-
dez-vous si le jeu en vaut la chandelle…
TEST TRUQUÉ
Le Cerveau peut dépenser un Coup d’Avance
pour truquer lui-même un test. Cette ma-
noeuvre est une option de la résolution d’un
test et est décrite p. 60 (test truqué).
83
 RÈGLES ANNEXES 3 : AUTRES RÈGLES
BLOK CONTRARIÉ
L’unité numéraire de référence dans la galaxie Ce point de règle ne s’applique qu’aux
est le blok, expression populaire qui désigne PNJ alliés.
indifféremment une liasse ou une poignée
L’encadré « Caractéristiques » de chaque PNJ
d’une devise ou d’une pierre précieuse : pou-
allié stipule quand un dé d’incidence doit être
tiblok, crédiblok, fricblok, perle d’Ébébé, pi-
jeté et quelles sont les probabilités pour que
pistre, etc.
son résultat inflige l’état Contrarié à ce PNJ.
Le prix de chaque bien ou service est TOU-
Un PNJ allié Contrarié voit le coût de ses Ser-
JOURS un multiple de 3 bloks et l’appréciation
vices être doublé : un Simple Service lui coû-
du coût d’un bien ou d’un service par rapport
tera deux points de Fiabilité (par défaut cela
au salaire moyen dans l’Empire terrien suit la
mettra un terme à sa collaboration – à moins
table de difficulté (p. 52). Ainsi, un article peut
que votre agent ne parvienne à le Remotiver)
valoir 12 ou 15 bloks, mais pas 13 ni 14 bloks.
et un Grand Service lui en coûtera quatre (au-
g « 9 bloks, c’est raisonnable » ; trement dit, il ne peut plus rendre de Grand
Service quand qu’il est Contrarié).
g « 12 bloks, ce n’est pas donné » ;
Pour qu’un PNJ allié ne soit plus Contrarié, il
g « 15 bloks, c’est cher » ;
faut satisfaire certaines conditions stipulées
g « 18 bloks, c’est hors de prix ». dans sa description ou le Remotiver.
Votre agent peut acheter (avec une certaine
modération) tout ce qui coûte 9 bloks ou
moins sans toucher aux fonds mis à sa dispo- DÉ D’INCIDENCE
sition pour ses frais de mission. En revanche, Ce point de règle s’applique aux PNJ al-
chaque tranche (de 3 bloks) au-dessus de liés et adverses.
9, est déduite des fonds qu’il lui reste. Ainsi,
L’encadré « Caractéristiques » de chaque PNJ
si un article coûte 12 bloks, il faudra piocher
allié et adverse fait parfois appel à un dé d’in-
3 bloks (12 - 9) dans les fonds disponibles.
cidence (pour l’état Contrarié, pour le déclen-
Il n’y a pas de liste de prix, car ceux-ci dé- chement de l’État d’Alerte ou le déclenche-
pendent de l’offre et de la demande à un ment d’une tare).
instant donné dans un point donné de la ga-
Il s’agit d’un dé jeté pour déterminer si l’at-
laxie. Le MJ décide du prix d’un article ou d’un
titude de votre agent ou certaines circons-
service en fonction de ces paramètres. Notez
tances font qu’un incident se produit. Quand
simplement que tout ce qui coûte 21 bloks ou
un dé d’incidence doit être jeté, le texte in-
plus est généralement réservé aux plus fortu-
dique les probabilités que l’incident a de se
nés (comme le Grand Calife d’Iksaladam).
produire avec la formule [X/6] où X est une
Fonds de départ valeur comprise entre 1 et 6. Si le dé jeté
donne un résultat inférieur ou égal à X, l’inci-
Ils sont égaux à : 9 + [3 par agent diplo- dent se produit effectivement. Une probabi-
mate]. lité de [6/6] signifie que l’incident se produit
automatiquement sous certaines conditions.
Les prix sont exprimés par un montant « brut » ou « net ». Le montant net inclut la déduction des
84 9 bloks et indique combien votre agent doit débourser des fonds disponibles (cf. Tableau de bord).
 ÉTAT D’ALERTE
Ce point de règle concerne les PNJ ad-
verses intrigants et votre agent.
Quand un PNJ adverse intrigant affronte
votre agent et qu’il perd (que la confronta-
tion soit diplomatique ou martiale), il peut,
s’il n’est pas aussitôt Découragé par votre
agent, déclencher l’État d’Alerte.
L’État d’Alerte permet au Cerveau de :
g Transformer des PNJ adverses non intri-
gants en PNJ adverses intrigants [cette
manœuvre coûte un CA par PNJ pour si-
muler l’influence corruptrice du Cerveau
sur les PNJ transformés].
g Truquer n’importe quel le test associé
à l’infiltration ou l’exfiltration (quand
votre agent tente de circuler incognito
dans un site connecté à l’intrigue princi-
pale – parce que des PNJ adverses intri-
gants le surveillent ou que c’est directe-
ment le quartier général du Cerveau, ou
tout autre motif de cet ordre).
L’encadré de la description de chaque PNJ
adverse (p. 200) indique par un dé d’incidence
[X/6] qu’elles sont ses chances * de déclen-
cher l’État d’Alerte.
Niveaux de l’État d’Alerte
Ils sont au nombre de deux : partiel et total.
Au niveau partiel (son niveau initial), l’État
d’Alerte affecte les PNJ adverses présents et
les tests d’infiltration/exfiltration effectués
dans le décor où il a été déclenché.
Si votre agent se fait de nouveau détecter
(ou commet une indiscrétion tapageuse, vo-
lontairement ou pas) pendant l’État d’Alerte
partiel, celui-ci passe au niveau total et af-
fecte tous les secteurs galactiques, sauf le 7e.
* Les chances de déclencher l’état d’alerte varient selon la personnalité du PNJ et les rapports qu’il
entretient avec le Cerveau (certains peuvent hésiter de peur que leur défaite ne soit sanctionnée…).
INITIATIVE
Lors d’un test opposé où les protagonistes
se disputent un même objectif (avec des in-
tentions différentes à son sujet), il est souvent
intéressant, voire crucial, de savoir lequel par-
vient à agir en premier. Déterminer l’initiative
lors d’un tour de jeu sert à cela.
Déterminer l’initiative
Chaque agent qui ne souhaite pas agir en
dernier jette ses deux dés de base, plus un
autre par atout approprié **. L’objectif n’est
pas cette fois d’atteindre ou de dépasser une
difficulté précise, mais d’obtenir le score le
plus haut possible.
** Inutile de transformer des atouts en points
de maîtrise, cela ne sert à rien ici.
Pour un PNJ adverse, c’est plus simple : pour
définir son score d’initiative, on utilise direc-
tement sa Force (s’il agit instinctivement ou
tête baissée) ou sa Subtilité (s’il calcule son
minutage), selon ce qui convient le mieux
à sa personnalité et à la situation. Si un PNJ
représente une escouade, tous les membres
de celle-ci utilisent le même score d’initiative.
Tous les protagonistes concernés par l’initia-
tive (certains peuvent ne pas l’être et vaquer
à d’autres occupations ou se trouver dans
un autre lieu que celui où se déroule la scène
requérant l’initiative) agissent ensuite dans
l’ordre décroissant des scores établis.
Retarder son action
Un protagoniste avec un score d’initiative
de 15 (par exemple) peut retarder son action,
laisser jouer un autre protagoniste avec une
initiative de 10 (encore par exemple) afin d’agir
avant un protagoniste disposant d’une initia-
tive de 5 (toujours par exemple).
85
 PACTE D’ALLIANCE
L’une des forces de votre agent est d’avoir un
Carnet de contacts bien rempli afin de pouvoir
trouver de l’aide, quel que soit l’endroit de la
galaxie où il se trouve en difficulté. Pour cela,
il doit rencontrer des PNJ (neutres dans un
premier temps, mais parfois aussi adverses),
vivre des aventures avec eux (s’ils acceptent
de défendre « la bonne cause ») puis tenter de
conclure un pacte d’alliance avec eux afin de
pouvoir les solliciter ensuite quand il en aura
besoin (et inversement, car aider un PNJ allié
peut constituer un bon début de scénario).
Pour qu’un PNJ devienne un allié, il lui faut
une raison. Votre agent doit donc préalable-
ment (et au terme d’un scénario ou, à minima,
d’une ou deux scènes en sa compagnie), avoir
rendu un service à ce PNJ. Ensuite, pour que
le « pacte d’assistance mutuelle » soit conclu,
votre agent doit réussir un test social dont
la difficulté est appréciée par le MJ selon le
comportement honorable ou pas que votre
personnage a eu envers le PNJ ciblé.
g Sur une réussite excessive, il semble au
PNJ que votre agent en a fait un peu trop
pour obtenir son amitié et il est un peu
sur la réserve. Il accepte le pacte, mais
sa réponse à la première sollicitation de
votre agent ne pourra être qu’un Simple
Service (histoire de le « tester »).
g Sur une réussite parfaite, le PNJ accepte
volontiers de signer le pacte.
g Sur un échec, le PNJ considère l’ap-
proche de votre agent maladroite ou ce
qu’il représente (Galaxity, l’Empire ter-
rien, l’humanisme, etc.) est incompatible
avec ses valeurs. Le PNJ n’est pas inscrit
dans le Carnet de contacts ce coup-ci.
Les PNJ ayant conclu un pacte d’alliance sont répertoriés dans le Carnet de contacts p. 204.
86 Le Carnet de contacts est collectif et vaut pour tous les agents de l’équipe.
SÉQUENCE
Le temps fictif (celui que vit votre person-
nage) est, quand cela est nécessaire, décou-
pé en trois types de séquences calibrées sur
le temps qui s’écoule habituellement sur Terre
ou Galaxity :
La « très courte séquence » qui dure entre
un et six tours (le MJ la fixe lui-même ou jette
un dé).
La « courte séquence » qui, par défaut, est
plus approximative pour laisser plus de liberté
au MJ et dure quelques heures. S’il a besoin
de plus d’exactitude, le MJ choisit entre une
et six heures ou jette un dé.
La « longue séquence » qui, par défaut et
pour les mêmes motifs, est elle aussi approxi-
mative et équivaut à quelques journées. At-
tention : pour les besoins du jeu, une journée
correspond au temps qui s’écoule entre le levé
et le coucher du soleil (le jour), ou l’inverse (la
nuit), autrement dit une tranche de 12 heures.
S’il a besoin de plus d’exactitude, le MJ choisit
entre une et six journées ou jette un dé.
Si le dé donne un 2, les deux « journées »
peuvent correspondre à l’aube d’un matin
jusqu’à l’aube du matin suivant (un jour + une
nuit), ou du crépuscule d’un soir jusqu’au
crépuscule du soir suivant (une nuit + un jour).
Ces valeurs doivent rester malléables pour ne
pas devenir un carcan à la maîtrise du jeu. Le
MJ annonce simplement quand une courte
séquence ou une longue séquence se ter-
mine, même si elle semble un peu plus longue
ou un peu plus courte que prévu, s’il estime
que cela s’accorde bien avec le rythme de la
narration.
 SERVICE
Ce point de règle ne s’applique qu’aux
PNJ alliés.
Un Service est un coup de main que donne
un PNJ allié à votre agent en toute autonomie,
ce qui le diffère d’un test en coopération où il
« prête » des atouts issus de sa Spécialité.
On distingue deux types de Services : le
Simple Service et le Grand Service. Le premier
réduit la Fiabilité du PNJ d’un point, tandis que
le second la réduit de deux points.
Des exemples de Services possibles sont
listés dans l’encadré « Caractéristiques » de
chaque PNJ allié, mais le MJ peut en imaginer
d’autres cohérents avec le profil de chaque
personnage en s’inspirant de ceux présentés.
Quand un PNJ allié n’a plus de Fiabilité, il ne
peut plus rendre Service (ni prêter d’atouts).
TARE
Ce point de règle ne s’applique qu’aux
PNJ alliés.
Il s’agit d’un défaut comportemental ou d’une
limitation dans l’exercice de sa Spécialité qui
peut poser problème lorsqu’il doit rendre Ser-
vice ou soutenir un test en coopération.
Les tares de chaque PNJ allié sont indiquées
dans son encadré « Caractéristiques ». Le MJ
peut en remplacer certaines ou en ajouter
d’autres selon sa propre lecture du person-
nage dans la BD (elles doivent provoquer des
situations piquantes ou amusantes).
Une tare n’est jouée que si les conditions sti-
pulées dans sa description sont réunies et,
quand cela survient, que si le résultat du dé
d’incidence la déclenche *.
* Chaque tare est précédée d’une formule [X/6] indiquant les chances qu’elle se manifeste avec le dé
d’incidence. Si ces chances sont de [6/6], inutile de jeté le dé d’incidence, elle est automatique.
TEST CRITIQUE
C’est un type de test pour lequel une réussite
excessive pose problème en raison des dom-
mages collatéraux qu’elle provoque subrep-
ticement. Un test critique intervient essen-
tiellement dans deux contextes précis (mais
le MJ peut trouver intéressant de l’appliquer
dans d’autres situations) :
g Lorsque votre agent interagit avec un PEC
(Pion sur l’Échiquier cosmique – p. 192),
autrement dit un personnage d’impor-
tance dans la chaîne des événements qui
a tissé le Présent de Galaxity – et donc
l’existence même de la capitale. Le risque
encouru est de provoquer une anomalie
spatio-temporelle.
g Quand votre agent s’oppose à un person-
nage dont l’autorité ou le pouvoir peut pe-
ser sur les conditions d’accomplissement
de la mission et qu’il vaut mieux y aller avec
des pincettes (par exemple : le gouverneur
de Technorog, le Grand Calife d’Iksaladam,
le prince Ramal de Syrte-La-Magnifique ou
le maharaja des Indes du temps des colo-
nies anglaises). Le risque encouru est de
provoquer un incident diplomatique.
Lors d’un test critique, il faut obtenir une
réussite parfaite (un score strictement égal
à la difficulté ou situé dans la fourchette [dif-
ficulté + points de maîtrise]) pour éviter le
moindre pépin. Un échec signe une débâcle
franche de l’action (la négociation échoue, le
PEC est détourné de sa destinée, le tir rate sa
cible et finit dans le décor, etc., tout ceci sans
autre incidence). Mais une réussite excessive
indique certes un succès, mais un succès en
demi-teinte dans un contexte qui ne peut
souffrir d’aucune approximation. Votre agent
doit donc craindre le revers de la médaille.
87
 Sur le plan narratif, lorsque cela survient,
votre agent a le sentiment d’avoir bien fait,
mais en réalité son zèle va nuancer sa réus-
site, c’est-à-dire le comportement du PEC ou
du dignitaire, ou toute autre incidence appro-
priée (au gré de l’imagination du MJ).
Quelques exemples
Sur les conseils scientifiques de votre agent,
Thomas Edison inventera bien l’ampoule à
incandescence, mais aussi le premier pistolet
laser plusieurs siècles avant sa création
officielle… Lors d’une audience au palais
Iksaladam, votre agent obtiendra bien gain de
cause auprès du Grand Calife, mais vexé par
la condescendance de votre agent, celui-ci
engagera le Quator Mortis pour le surveiller…
Lors d’une fusillade dans une centrale
nucléaire russe des années 80, le tir de votre
agent touche sa cible, mais aussi l’ordinateur
contrôlant le dispositif de refroidissement,
ce qui implique que votre agent doit réaliser
ce qu’il lui reste à faire en deux fois moins de
temps avant qu’une fuite radioactive ne se
produise… Etc.
Anomalie ST
Les conséquences des anomalies ST sont
détaillées p. 189. Le MJ en choisit une appro-
priée au contexte.
Incident diplomatique *
L’incident diplomatique met à mal l’image de
Galaxity (puisque votre agent est son repré-
sentant officiel) et la faculté de votre agent
à assurer ses fonctions. Le MJ doit improvi-
ser les retombées narratives en fonction du
contexte, mais dans tous les cas, cela im-
pacte négativement la promotion de votre
agent (p. 24).
* Un incident diplomatique doit aussi (et surtout) générer de la « matière narrative » en créant des
88 situations complexes que votre agent se doit (idéalement) de désamorcer (moyennant un service ?).
ULTRALUM
L’Ultralum est le carburant qui alimente les
moteurs des vaisseaux de toute la galaxie (ou
presque, car certains appareils exosolaires
tournent au Psychocarburant). Il est extrait et
raffiné principalement par les Extralums au-
tour du califat d’Iksaladam.
Une bonne gestion des déplacements et de
la consommation d’Ultralum est importante
pour éviter de rater bêtement une mission. En
effet, tomber en panne sèche (Panne tech-
nique p. 80) et perdre du temps à chercher (et
négocier) une source d’approvisionnement
octroie des Coups d’Avance au Cerveau.
L’unité de mesure de l’Ultralum est le jerrican
(sa capacité est variable selon la taille du vais-
seau, mais inutile de rentrer dans les détails).
La capacité des réservoirs d’un XB-27 et d’un
XB-900 est indiquée p. 336. Celle d’un XB-
900 peut être augmentée grâce à une option
XB (p. 338).
Voyage spatial sécurisé **
Ce type de voyage se déroule à vitesse hy-
perluminique entre deux relais ST. Cette so-
lution évite les Rencontres cosmiques, mais
la consommation en Ultralum est accrue et
elle ne permet pas non plus de s’écarter de
la route toute tracée pour faire un détour vers
un décor non cartographié ni d’explorer libre-
ment un secteur galactique.
Voyage spatial aventureux
Un tel voyage se fait à vitesse sublumi-
nique, sans avoir à passer par des relais ST.
La consommation est moindre (puisque la
vitesse est réduite) et l’exploration libre d’un
décor est possible, mais elle expose aux Ren-
contres cosmiques.
 Bond temporel sécurisé
Ce type de bond, réalisable à bord d’un XB-
27 ou d’un XB-900, permet de remonter le
temps vers une époque chronographiée (ba-
lisée) par un relais ST. L’heure d’arrivée dans
un tel relais ST est donc toujours la même, le
processus est réglé… comme une horloge.
Bond temporel aventureux
Ce type de bond, uniquement possible à bord
d’un XB-900, permet de remonter le temps
vers une époque qui n’est pas chronographiée
par un relais ST. La date d’arrivée est program-
mée par le pilote avec idéalement l’assistance
de l’ordinateur de saut temporel. Celui-ci doit
réussir un test de difficulté 9 si l’ordinateur est
pleinement opérationnel avec une date d’arri-
vée bien définie, mais la difficulté augmente
d’une tranche si la date est estimée « au pif »,
et de deux tranches si la Fiabilité du vaisseau
n’est (en plus) que d’un point.
g Sur une réussite excessive, l’arrivée se fait
avec avant la date (le MJ évalue l’écart).
g Sur une réussite parfaite, l’arrivée se fait à
l’instant près.
g Sur un échec, l’arrivée se fait après la date
(le MJ évalue l’écart).
g Sur un échec cinglant (si jamais le test a
été truqué par le Cerveau), l’arrivée se fait
carrément à une autre époque ou dans un
Monde Miroir (au choix du MJ).
Sortir d’un Monde Miroir
Cela n’est possible qu’avec un bond temporel
à bord d’un XB-900 afin de revenir à l’instant
précédant le lancement du bond raté – ou
grâce à l’intervention de la Trinité d’Hypsis,
contre un Service, à condition qu’elle soit un
PNJ allié figurant dans le Carnet de contacts.
** Un voyage spatial sécurisé peut se faire aussi bien à bord d’un XB-27 qu’à bord d’un XB-900. Un
voyage spatial aventureux ne peut se faire qu’à bord d’un XB-900.
Combiner les types de voyages
Il est possible de combiner les types de
voyage pour arriver à bonne destination. Bien
entendu, les consommations en Ultralum se-
ront cumulées.
Ainsi, il est possible d’enchaîner un voyage
spatial sécurisé pour arriver sur une planète
balisée (disons Syrte-La-Magnifique), puis
un voyage aventureux pour chercher un
planétoïde inconnu à proximité (disons
Slomp) et enfin un bond temporel aventureux
pour remonter juste avant qu’un événement
ne se produise à cet endroit précis (disons
avant que les Connaisseurs aient déserté leur
QG).
Consommation d’Ultralum
Voyage spatial sécurisé
Entre deux décors du même SG : 2
Vers un SG adjacent : 4
Voyage spatial aventureux
Entre deux décors du même SG : 1
Vers un SG adjacent : 2
Voyage temporel sécurisé
Date chronographiée : 3
Voyage temporel aventureux
Date non chronographiée : 6
Voyage pour sortir d’un Monde Miroir
formé (ou y rentrer)
9
SG : secteur galactique
89
 4. COSMOGRAPHIE

90
 LA COSMOGRAPHIE SELON LAURELINE
« Je me suis souvent demandé quels étaient les rêves des extraterrestres que j’ai pu ren-
contrer au cours de mes aventures spatio-temporelles. La première des choses à faire, avant
même de leur poser la question, est d’observer le ciel étoilé depuis leur planète. Explorer de nos
propres yeux ce qu’eux-mêmes contemplent quand ils laissent bourlinguer leurs pensées dans le
cosmos : je ne connais pas de meilleure façon de comprendre un peuple !
Ce que nous observons à l’œil nu depuis Galaxity n’est que notre très proche banlieue :
La Terre, notre système solaire et la Voie lactée.
De mon lointain Moyen-Âge, le vieux sorcier Albéric m’avait appris quelques rudiments d’as-
tronomie, le nom des étoiles de la Voie lactée et les bons chiffons pour essuyer les verres de
ses télescopes. La cosmographie d’Albéric, bien que très en avance sur son temps, se limitait
à l’observation du Soleil, l’étude des mouvements de la Terre et de la Lune et les récits des
personnages mythiques qui avaient donné leurs noms aux constellations. Telle l’orgueilleuse
Cassiopée qui, ayant offensé Poséidon, avait été condamnée à tourner en rond autour du pôle
Sud, si bien que la tête en bas, son chiton était tout retroussé laissant apparaître ses longues
et belles jambes éthiopiennes. À bien y repenser, je crois que le vieux mage avait une façon toute
personnelle de raconter la mythologie grecque.
Mais les moyens d’étude de la cosmographie ont changé entre le XIe siècle et la fondation de
Galaxity, et les cours donnés par les cosmophysiciens de la Mégacadémie sont autrement plus
complexes que les notions abordées par Albéric. Depuis l’invention du voyage spatio-temporel,
observer et voyager dans tout le cosmos est possible. Le cartographier ou le décrire, cela reste
voué à l’échec.
En effet, tous les astres, toutes les galaxies, tous les amas sont en mouvement permanent,
sans compter les conflits, les guerres, les alliances qui se font et se défont, ni même les routes
commerciales en perpétuelle évolution ; c'est cette effervescence perpétuelle qui rend impos-
sible toute cartographie exhaustive du cosmos (jusque dans ses marges).
Sans doute est-il possible, avec modestie, de concevoir une cosmographie assez fidèle des
puissants systèmes solaires qui rayonnent autour du titanesque agrégat de civilisations
que l’on nomme Point Central. Pour cela, il faudrait modéliser le maillage psychoculturel qui lie
les machines à rêves de Galaxity, les ventes d’armes de Rubanis, l’ultralum d’Iksaladam, les
taxes abusives d’Hypsis, le luxe démesuré de Syrte-La-Magnifique et les récits mythiques des
Mémoires de Solum…
Mais moi franchement, je préfère rêver la tête dans les étoiles et me demander si Cassiopée
portait une petite culotte ! »

Ce chapitre décrit les différentes planètes (ou décors) de l'univers de la BD. Celles-ci sont ré-
parties entre sept secteurs galactiques (SG). Outre pister le Cerveau de l'intrigue pour mettre
un terme à ses activités, visiter ces décors permettra à vos agents de rencontrer des PNJ alliés
et de sympathiser avec eux pour qu'ils puissent leur venir en aide par la suite. Chaque PNJ allié a
au moins un décor associé. Voyager entre les secteurs galactiques sans passer par les relais ST
implique des jets de Recontres cosmiques (p. 184), des événements inatendus (tantôt chanceux,
tantôt malheureux) permettant d'agrémenter un scénario. Voyager demande aussi une bonne
gestion de la consommation d'Ultralum.

91
 7

S 3
Q UE
A CTI
G AL
RS 2
TEU
SE C

1
SECTEUR GALACTIQUE 1 SECTEUR GALACTIQUE 5
Point Central Bourgnouf l’Industrieuse
Malamum-La-Chatoyante
SECTEUR GALACTIQUE 2 Rubanis
Terre/Galaxity Planètes mineures
Planètes mineures Aldébaran • Arcturus • Bagoul • Chab •
Constellation de Cassiopée • Elsinn • Glimius •
Mars • Vénus
Irnaflut-Le-Grand-Tripot • Tleuf •
Tubinx-La-Translucide • Vlago-Vlago •
SECTEUR GALACTIQUE 3 Xoxos • 7e planète d’Ohuru

Blopik
Krahan SECTEUR GALACTIQUE 6
Malpalm Hypsis
Slomp Iksaladam
Solum Shimballil
Syrte-La-Magnifique
Planètes mineures
Technorog/Alflolol
Anoubil • Constellation de Deneb • Constellation de
Ukbar
l’Aigle • Constellation de Zuben-El-Akrab • Flutmut •
Planètes mineures Ikotiklos • Lanning • Miritmil • Murmyl • Nerfafalen •
Bluxte • Brown • Constellation d’Altaïr • Shing • Shulamoth-La-Granuleuse • Txil • Uxgloa •
Constellation d’Orpher • Tak • Zandyl • Zollom

SECTEUR GALACTIQUE 7
SECTEUR GALACTIQUE 4 Les Franges du Grand Rien
Astroklaar Port-du-Gouffre
Glapum’t
Simlane
Zahir
Zomuk
Planètes mineures
Arphal • Climphus • Constellation de la Licorne •
Constellation Malvis • Flammil • Glam • Katoub •
Kokok’om • Manadil • Tsirillitis • Tsotso •
 LISTE DES RELAIS ST
DU PRÉSENT DE GALAXITY
Secteur galactique 1 Secteur galactique 4
Point Central h Astroklaar
Glapum’t
Secteur galactique 2 Simlane h
Terre/Galaxity Zahir
(voir la liste des relais ST du Passé de la Terre) Zomuk

Planètes mineures Planètes mineures

Mars Arphal
Vénus Climphus
Constellation de la Licorne
Constellation Malvis
Secteur galactique 3 Flammil
Blopik Glam
Krahan Katoub
Malpalm Kokok’om
Slomp Manadil
Solum Tsirillitis
Syrte-La-Magnifique h Tsotso
Technorog/Alflolol h
Ukbar h
Secteur galactique 5

Planètes mineures Bourgnouf l’Industrieuse

Bluxte Malamum-La-Chatoyante
Bromn Rubanis h
Constellation d’Altaïr
Constellation d’Orpher Planètes mineures
Tak Aldébaran
Zandyl Arcturus
Zollom Bagoul
Chab
Constellation de Cassiopée
Elsinn
Glimius
Notes Irnaflut-Le-Grand-Tripot
: puce à cocher quand les agents Tleuf
installent un Transpondeur ST. Tubinx-La-Translucide
Vlago-Vlago
h : relais ST déjà installés au début Xoxos
d'une campagne. 7 e planète d’Ohuru
94
 Secteur galactique 6 Secteur galactique 7
Hypsis Les franges du Grand Rien
Iksaladam h Port-du-Gouffre
Shimballil h
Autres décors
Planètes mineures
Anoubil
Constellation de Deneb
Constellation de l’Aigle
Constellation de Zuben-El-Akrab
Flutmut
Ikotiklos
Lanning
Miritmil
Murmyl
Nébuleuse de Nerfafalen
Shing
Shulamoth-La-Granuleuse
Txil
Uxgloa

LISTE DES RELAIS ST DU PASSÉ DE LA TERRE

Relais ST installés h Nouveaux relais ST
Cairn de Barnenez
Égypte, Ancien empire
Occupation romaine en Gaule
An Mil
Chine, Dynastie Song
Écosse, guerre des clans (Inverloch)
Révolution française
Compagnie anglaise des Indes orientales
USA, conquête de l’Ouest
Russie, Révolution industrielle
New York 1986 - Âge noir

Reportez-vous à la chronologie p. 116

et à la description des relais ST p. 194. 95
 Propos recueillis en 4017 à la Mégacadémie
de Galaxity auprès de l’historienne préato-
mique Jadna, en marge de sa conférence sur
l’ethnographie égyptienne.
À PROPOS DU CONTINUUM ESPACE-TEMPS
Il n’y a pas plusieurs trames à l’histoire de la
Terre, il n’y a que des points de vue différents.
Prenez un cube. Vue du dessus, il ne semble
être qu’un simple carré. Regardez un som-
met, on pourrait croire à une pyramide. Mais
faites-en le tour et vous verrez un cube. La
question n’est donc pas celle des paradoxes
et des différentes trames, mais de savoir s’il
est possible ou non de faire le tour de l’histoire
de la Terre.
La Terre pose effectivement une série de
problèmes aux protohistoriens, astrochro-
niqueurs et autres chrono-enquêteurs. Mon
propos est de simplifier toutes les théories en
vogue en une seule version afin de les rendre
compréhensibles aux mâles.
Dans ce souci d’essentialisation, il y a deux
dates à retenir : 1986, premier grand accident
atomique survenu à Tchernobyl et 2314, in-
vention de la machine spatio-temporelle. Le
professeur Schroeder dirait réinvention, mais
libre à vous d’aller suivre ses cours si vous sou-
haitez vous compliquer la vie !
96
Avant 1986, nous parlerons de la Terre (et du
Passé de la Terre) et après 2314 nous parle-
rons de Galaxity (et du Présent de Galaxity).
Entre les deux c’est l’Âge noir ou l’Âge d’or,
selon les interprétations. Peu importe le nom
que l’on donne à la période circonscrite entre
ces deux dates, l’humanité y a connu à la fois
la misère, le chaos, la guerre, mais également
sa lente progression vers l’ordre mondial de
Galaxity. Cette période est interdite par le SST
pour des raisons évidentes d’équilibre spa-
tio-temporel.
Cette tranche temporelle est nébuleuse et
précaire : les tentatives des premières mis-
sions du SST d’éviter Tchernobyl en 1986
n’ont fait qu’aggraver l’instabilité d’un monde
déjà rongé par les conflits de civilisations et
la bêtise crasse des sociétés patriarcales en-
core influentes. 1986 est un cas d’école. Cette
période est un chronovortex chargé d’évé-
nements relativo-historiques dont l’accident
nucléaire n’est que le premier élément per-
turbateur, et révélateur des fonctions d’ondes
d’historiographie quantique. L’incident ca-
taclysmique en Arctique en est un parfait
exemple : comme pour le chat de Shrodïnger
à la fois vivant et mort dans sa boîte, un dépôt
de bombes à hydrogène localisé près du Pôle
Nord a à la fois explosé et pas explosé. Il s’agit
donc d’une combinaison linéaire donnant lieu
à des états temporels superposés.
Bref, le SST a sagement décidé de ne pas
ajouter du désordre à la confusion dont il est
dans les grandes lignes déjà coupable. Bien
sûr, vous apprendrez en dernière année com-
ment voyager dans cette obscure période
probabiliste.
En 3152, Galaxity disparaît dans un trou noir
pour réapparaître l’année dernière en 4016.
L’immense majorité de l’humanité vivant sous
le contrôle du Service du Rêve, ne s’est aper-
çue – pour ainsi dire – d’absolument rien. Mais
les colonies, isolées, ont continué de se déve-
lopper pendant 864 années terrestres !
À PROPOS DES PLANÈTES
Si les planètes majeures exercent leur in-
fluence sur les grandes questions civilisa-
tionnelles et géopolitiques, ainsi que sur le
contrôle des principales routes commer-
ciales, ne négligeons pas pour autant l’impor-
tance des richesses que recèle la myriade de
planètes, d’un éclat moindre ou affirmant leur
indépendance, qui constellent cette galaxie
entre l’éblouissement des grandes capitales
et des palais galactiques. Leurs ressources
sont de natures incroyablement variées et
relèvent aussi bien de la culture que de la
curiosité scientifique, de l’étrange que du pa-
trimoine historique immémorial. Mais il peut
aussi s’agir d’un simple caillou, aride et primi-
tif, jouissant (souvent à l’insu des peuples qui
l’occupent) d’un positionnement stratégique
crucial ou permettant, bien à l’abri des regards
indiscrets, de pratiquer quelque expérience
hasardeuse, de s’exiler en paix, de dresser un
culte à de sinistres monolithes ou pseudodéi-
tés gargantuesques.
Les planètes mineures sont le théâtre de
nombreux évènements qui, de prime abord,
peuvent sembler anodins, mais un grain de
sable peut parfois enrayer une machine géo-
politique et bouleverser l’ordre des choses.
À PROPOS DE POINT CENTRAL
Tous les imbéciles croient se trouver au
centre du monde. Et tous ceux qui prennent
les chemins de l’espace pensent que l’univers
n’a pas de centre. Mais ceux qui partagent
l’histoire de leur peuple avec celle des autres
civilisations savent pertinemment que le
centre du cosmos est Point Central !
On ne peut pas véritablement parler d’har-
monie, mais force est de constater que grâce
à Point Central, les puissants systèmes so-
laires situés sur les meilleures routes com-
merciales vivent en complémentarité. Ainsi,
chaque civilisation marque l’histoire du cos-
mos de son empreinte culturelle. Si Galaxity
est connue pour son hégémonisme et sa ten-
dance à jouer avec les variables spatio-tem-
porelles, Bourgnouf l’Industrieuse l’est pour
son industrie lourde, l’insaisissable Hypsis
pour les taxes que ses « divins » habitants pré-
lèvent indûment un peu partout dans le cos-
mos, Iksaladam pour ses ressources en Ul-
tralum, carburant ultra-luminique permettant
les voyages intersidéraux, Rubanis pour ses
ventes d’armes et de drogues en tout genre,
Shimballil pour sa polyuniversité, Simlane
pour son architecture et Syrte-la-Magnifique
pour son luxe. Ajoutons à cette liste des pla-
nètes les plus célèbres, la triste Zomuk, véri-
table poubelle du cosmos.
À PROPOS DES MONDES EN MARGE
Nous abordons maintenant la partie la plus
exotique, dangereuse et incomplète de la
cosmographie. Ces lieux chimériques ne sont
pas tous répertoriés dans les archives de Ga-
laxity car ils ne sont souvent que le fruit de ru-
meurs ou de divagations d’un pauvre rescapé
Crétinisé par la vision d’êtres étranges effec-
tuant sur leur surface des danses impies à la
gloire d’inquiétants monolithes ; la véracité de
leur existence est donc sujette à caution.
Ces mondes en marge se révèlent souvent
par un malheureux hasard, par exemple
après une Rencontre cosmique hostile. Votre
périple pourrait bien finir sur l’un d’eux. Il est
même possible que vous y croisiez un agent
porté disparu ou un scientifique naufragé,
seul face à l’immensité scrutatrice.
97
 4.1 SECTEUR GALACTIQUE 1

98
 PLANÈTES MAJEURES
POINT CENTRAL
L’Ambassadeur des Ombres
Sur les frontières
Ville-monde artificielle et protéiforme, Point
Central est une station spatiale titanesque
constituée par raccordements successifs de
« Cellules civilisationnelles » habitées par des
représentants de toutes les civilisations lan-
cées dans la conquête du cosmos. Chacune
des sections est unique et reproduit le milieu
atmosphérique d’origine des peuples qui l’oc-
cupent, si bien que l’aspect global de Point
Central est celui d’une structure atomique
complexe : une grappe aux germinations ex-
ponentielles en perpétuelle évolution.
Cette gigantesque station spatiale compo-
site est le centre attractif où tout le cosmos se
donne rendez-vous pour commercer, se di-
vertir, apprendre et enseigner. Dans ce fouillis
d’atmosphères reconstituées de parois mé-
caniques et d’alvéoles organiques cohabitent
des races que pourtant tout sépare.
Structure chaotique extravagante, masse
éclectique biscornue, entité féerique fasci-
nante et agglomération de ce que chaque
civilisation a produit de pire et de meilleur au
cours de son histoire, Point Central est tout
à la fois. De ce désordre institutionnalisé est
née une forme inédite de démocratie univer-
selle réunissant les ambassadeurs de tout le ORIGINE
cosmos. Cette politique est instable et im- Ses appellations sont très nombreuses,
parfaite, mais a le mérite d’assurer une paix mais des quatre coins du cosmos – oui, si on
extragalactique. Ce monstre de technologies veut, on peut très bien représenter le cosmos
hétérogènes ne produit rien de lui-même, en une figure géométrique à quatre coins –
mais il consomme et rejette énormément. quand on parle de Gros Nombril, d’Alpha-Ka-
Point Central ne perdure et ne prospère que pitale, de Glöfphmook ou Schlibilylibi, tout le
grâce aux échanges qu’il suscite. monde sait bien qu’il s’agit de Point Central.

99
 En 3005, le mystère de la première Cellule
de Point Central semble avoir été résolu par
les agents Valérian et Laureline. Bien avant
que les humains ne réalisent leur première
peinture rupestre, un énigmatique « Premier
Empire interstellaire de l’histoire de l’uni-
vers » a bâti la cellule mère et initié le principe
même de Point Central afin de s’assurer une
totale maîtrise du commerce galactique, puis
cosmique. Mais quand vint l’âge de raison
de cette civilisation, elle décida de se retirer
dans le Monde des Ombres : un autre plan
d’existence (serait-ce donc les Ombres ?).
Abandonnant le jeu géopolitique cosmique à
de jeunes civilisations bien moins avancées,
les membres de ce peuple sont devenus les
Ombres. Oubliées de tous, mais veillant tou-
jours sur Point Central, les Ombres ne laissent
aucune culture, aucune société, aucune puis-
sance imposer sa loi sur toutes les autres, in-
tervenant le cas échéant.
Quelque part au cœur de Point Central, se
trouvent les vestiges de cette cellule mère
où une porte extracosmique permet de se
rendre sur la Planète Sans Nom – là vivent
paisiblement les Ombres depuis des milliers
de générations (coïncidence ?).
Depuis 3005, la caste des Zools s’est au-
toproclamée protectrice et responsable du
maintien de l’ordre sur Point Central. Leur
monde d’origine a, à notre connaissance, dis-
paru. Tout laisse à penser que les Zools avaient
été réduits en esclavage par les Ombres,
avant que celles-ci ne deviennent la très sage
civilisation primordiale que nous connaissons,
faisant d’eux les premiers ouvriers de Point
Central. Sans doute ne parlent-ils plus pour
ne pas oublier cette sombre période de leur
histoire, mais quoiqu’il en soit, les Zools pour-
raient avoir la légitimité de revendiquer la pa-
ternité de Point Central.
100
POLITIQUE & CONSEC
Aucune autorité ne chapeaute véritablement
cette improbable communauté stellaire, mais
il faut admettre qu’une prééminence diploma-
tique est accordée au Conseil de la Salle des
Écrans : le ConSec. Il est présidé par rotation
hypothético-probabiliste des ambassadeurs,
mais, hasard du calendrier, fatalité des tirages
au sort, fraude électorale ou impénétrable
mystère des arcanes politiques, il s’avère
que son Altesse gravissime Omph d’Omph et
d’Omph, représentant l’étoile triple de Zan-
dyl est fréquemment nommée à la tête du
Conseil.
ASPECT EXTÉRIEUR
Entre émerveillement et terreur indicible,
le saut émotionnel est vertigineux quand on
contemple Point Central pour la première
fois. La ville-monde a des allures de ruche au-
tour de laquelle des millions de vaisseaux de
toutes origines forment un ballet incessant et
compulsif. D’effroyables navires de guerre –
dont ceux de Galaxity – côtoient de mons-
trueux cargos venus de lointains systèmes
solaires. Des barges chargées de minéraux
rares ou de déchets toxiques croisent la route
des véhicules de luxe des élites de Paradi-
zac, de tyrans des confins de l’univers ou de
superstars éphémères. Des caravelles insec-
toïdes équipées de moteurs psychiques, des
astronefs organiques dont les pilotes ne font
qu’un avec la structure de leur appareil, des
voiliers magnétiques ont fendu les flots stel-
laires depuis des nébuleuses impénétrables
pour admirer quelques instants pour certains
et toute une vie pour d’autres, le cœur palpi-
tant de l’univers.
UNE FOIS DEDANS CIRCULER DEDANS
De multiples plateformes d’atterrissage ex- De nombreuses navettes brinquebalantes
térieures hérissent la structure de Point Cen- assurent les liaisons entre les cellules qui par-
tral. De nombreuses cellules disposent de leur tagent les mêmes atmosphères artificielles.
propre terminal conçu en fonction des parti- Les moyens de circuler dans Point Central
cularités anatomiques de leurs usagers. Am- sont multiples et il vaut mieux s’en remettre
bassadeurs, diplomates et militaires forment aux moyens de transport locaux pour ne pas
la grande majorité des nouveaux arrivants, risquer sa vie sous l’effet d’un changement de
mais Point Central accueille également des pression atmosphérique létal.
foules de touristes chanceux.
La communication entre les cellules se fait
Les habitués et les space-taxis connaissent par écrans interposés. Ce dispositif, installé
les accès aux divers spatioports secrets qui de part et d’autre de chaque sas ou dans les
permettent d’éviter toute la paperasse ad- tunnels qui relient les cellules entre elles, offre
ministrative des accès officiels. En effet, un également toute une gamme d’informations
système de télésurveillance sécurise toutes notamment sur les caractéristiques atmos-
les plateformes d’atterrissage et les sas d’ac- phériques de la cellule suivante. Les sas li-
cès. Afin de limiter les risques épidémiolo- mitent également les contacts qui pourraient
giques, d’attentats et d’escalade de violence éventuellement dégénérer. Un réseau de
par méconnaissance culturelle, il n’est pas couloirs techniques à l’atmosphère oxygénée
permis d’entrer dans une Cellule sans auto- est entretenu par les régulateurs Zools pour
risation. À ce titre, les sas d’accès de Point assurer la maintenance des réseaux de com-
Central restent parfois fermés même à des munication entre les cellules.
voyageurs qui viennent de parcourir des mil-
lions d’années-lumière. Rassurez-vous, ces
derniers peuvent toujours se rabattre sur
des barges d’accueil de réfugiés politiques
ou cosmo-trotters malheureux, ou sur des
tour-bus pour parcourir Point Central enfer-
més dans des bulles de transport et des « gui-
chets-du-dernier-espoir » pour espérer visiter
un jour la ville-monde pour la modeste somme
de milliers de Poutibloks. Pour les touristes en
voyage organisé, des hôtels à atmosphères
chimiocompatibles prospèrent aux alentours
des astroports.
La sécurité de chacune des plateformes est
assurée par la cellule dont elle dépend. La
surveillance est doublée par les Zools, les-
quels communiquent via des instructions
préalablement enregistrées et diffusées par
haut-parleurs.

101
 Si vous êtes en voyage officiel, en séjour
d’affaires ou invité par un ambassadeur du
ConSec, vous devrez malgré tout passer les
nombreux contrôles sanitaires, policiers et
financiers que les Zools ou les services de
sécurités de chaque cellule ont mis en place.
Une fois acquise l’autorisation de quitter votre
cellule d’arrivée, quatre possibilités s’offrent à
vous pour circuler dans Point Central :
Les sas
Sur les parois inviolables de chaque nouvelle
cellule, les Régulateurs Zools aménagent
plusieurs sas, selon sa taille et sa position sur
Point Central. Les sas sont ensuite reliés entre
eux par des passerelles ou des tunnels afin d’y
assembler de futures cellules.
Les puits gravitationnels
Les quartiers réunissant plusieurs Cellules aux
caractéristiques atmosphériques proches
investissent dans des puits gravitationnels.
Ces ascenseurs neutralisent les champs de
pesanteur et les orientent, de telle sorte que
leurs usagers peuvent se laisser glisser d’une
Cellule à l’autre.
102
Les tunnels à antimatière
Les plus riches cellules s’équipent de cabines
de téléportation pour unité vivante ne dépas-
sant pas les trois tonnes. Il est formellement
déconseillé d’utiliser de telle cabine à plu-
sieurs.
Les monorails, tramways et
métros
De multiples boyaux tentaculaires desservent
les quartiers et cellules les plus visitées. Les
entreprises de transport en commun se
vouent une guerre sans relâche pour gagner
le monopole de cette manne touristique.
Il n’existe pas de plan complet de la ville-
monde, en perpétuel changement. Point
Central est sans conteste un labyrinthe qui
réserve toujours des surprises. Mais ce dé-
dale n’enferme pas qu’un seul Minotaure : re-
prenez vos cours de mythologie préatomique
grecque si vous n’avez pas la référence !
Un peu partout se trouvent des « officines de
Tradutos », il s’agit d’ordinateurs en libre accès
financés pour la plupart par des banques de
Rubanis, capables de maîtriser la traduction
de tous les langages parlés, écrits ou télé-
pathes de Point Central, d’assurer des tran-
sactions financières en tout genre ainsi que
l’édition de contrats commerciaux en bonne
et due forme.
SITES NOTOIRES classement. À moins que ce ne soient eux qui
l’aient piraté afin de rester les maîtres du ren-
LES CELLULES seignement ?
Les Cellules des civilisations aujourd’hui dis- LA B.E.U.
parues sont devenues au fil des siècles des
Sur une idée soufflée aux oreilles de son nou-
quartiers communs dans le plus pur esprit
veau triumvirat par les Shingouz, la Cellule de
de partage, de mutualisation, d’altruisme, de
Rubanis accueille la première Bourse extraga-
sournoiserie, de perfidie et parfois même de
lactique de l’Univers. Officiellement fondée
trahison.
pour faciliter les échanges commerciaux et
LES ARCHIVES les conversions de monnaies et de devises,
après quelques années d’activité, la B.E.U.
Déambuler dans les couloirs lumineux et
facilite efficacement l’enrichissement des
circulaires des Archives, c’est marcher au
aristo-patrons de Rubanis, Na-Zultra, Tlocq et
cœur de l’histoire de Point Central. Ici sont
S’Traks en tête.
répertoriés tous les grands événements de la
ville-monde — à l’exception de ceux demeu- LE CANAL VERT
rés inconnus, les récits du raccordement de
Zone immergée, gigantesque lac souterrain
chacune des cellules — à l’exception de celles
où vivent de nombreuses espèces étranges
non enregistrées ou effacées des données,
comme les Groubos. Si on n’a pas peur des
les textes ou extraits mythologiques, calligra-
gros monstres marins, Canal Vert est un bon
phiques, artistiques de toutes les civilisations
moyen de rallier certaines cellules à l’insu de la
présentes — à l’exception de ceux détruits par
surveillance des Zool. Des petits sous-marins
décision unanime des membres ConSec. Bon
permettent d’y circuler.
nombre de ces documents demeurent indé-
chiffrables et ceux qui les avaient codés ont Le « pêcheur » du Canal Vert est un humain
disparu depuis des millénaires. exilé de la cellule Terre. Il est défiguré. Son
bras droit est remplacé par un implant cyber-
Entièrement automatisées, les Archives
nétique. Il a perdu sa fusée au jeu, il a été ré-
sont consultables sur simple rendez-vous.
trogradé et expulsé. Depuis il vit de sa pêche
Le temps d’attente est totalement aléa-
de coquillages. Il connaît particulièrement
toire et souvent plus long pour les terriens
bien les Gniarfs-Rêveurs et peut conduire
que d’autres espèces. Une fois à l’intérieur
des agents auprès d’eux contre rétribution en
du complexe en forme de tore, les visiteurs
boutloks.
sont reçus par des androïdes dans des es-
paces aseptisés, lumineux, dans des fauteuils
LE CYBERKINOMAX
confortables facilitant l’accès aux ordinateurs
ultramodernes. Pourtant, aucune logique ra- Grand complexe de salles de projection sen-
tionnelle n’est à l’origine des algorithmes qui sori-moteur dont les sièges s’adaptent aux
classent les données, si bien qu’il est possible capacités sensorielles de plus d’un millier
de passer des heures à trouver des informa- d’espèces intelligentes différentes. Le pro-
tions simples. Il semble que les Shingouz ducteur-réalisateur Ty Koün IV est à la tête
soient les seuls à avoir compris le système de de cette célèbre entreprise de cinéma. Les

103
 critiques — payées en stock-options et divi-
dendes — sont unanimes : « les films de Cy-
berkinomax sont formidables, c’est comme si
on découvrait à l’écran ce dont on avait envie
avant de les voir, sans le savoir ! »
EXOFOIRE : LE MARCHÉ
En seconde place derrière le ConSec, c’est
son célèbre marché central qui a fait la répu-
tation de la ville-monde. Outre son admirable
architecture en colimaçon, on y vend tous les
produits naturels ou manufacturés du cos-
mos, on y trouve toutes les formes d’art et
on peut y goûter tous les produits culinaires
traditionnels.
Le quartier est supervisé par un triumvirat
de Syrtiens, d’Apominobas et de Pulpissims,
tous capables de vendre ce dont vous n’avez
jamais voulu avec un tel bagout polyglotte
que c’en est irrésistible.
104
GALACPOL
Agence cosmique récemment fondée par
Harry et Frankie, elle ne fait pas autorité sur
Point Central mais s’apparente à un bureau
d’enquêteurs qui centralise les investigations
des polices de l’univers entier. Galacpol a un
accès facilité aux Archives et aux registres
des astroports qui lui permet de garder un œil
averti sur les allées et venues d’individus sous
surveillance et de retrouver des fugitifs. Les
agents de Galacpol n’interpellent pas eux-
mêmes sur Point Central mais préviennent les
autorités concernées ou les Zool.
INFERNOMATIC : LA SALLE DES MACHINES
Ce quartier est consacré à l’alimentation en
énergie de tout Point Central. Des centrales
à plomberie nucléaire, des accélérateurs de
matière noire, des régulateurs à mouvements
perpétuels, des bassins de recyclage à par-
ticules gamma, des moteurs à fluides as-
phyxiants et des catalyseurs d’atmosphères
tournent à plein régime. Vitale, la Salle des
Machines est parfois appelée le Cœur, mais
également l’Enfer à cause du bruit infernal
et des températures excessives dans cette
zone. Son interruption signerait l’arrêt de
mort de centaines de milliards d’individus en
quelques minutes.
Ingénieurs, mécaniciens, techniciens, chau-
dronniers et autres tuyauteurs travaillent sans
relâche dans les centrales d’Infernomatic.
Pour la plupart, les diablouvriers sont des
« anges déchus » d’Hypsis. S’ils ont été ban-
nis et déchus de l’essentiel de leurs pouvoirs,
c’est pourtant bien par choix que ces exilés
d’Hypsis donnent un sens à leur vie et offrent
leur énergie mentale et physique au bon fonc-
tionnement de cette titanesque machinerie.
 Prendre le contrôle de la Salle des Machines,
c’est se rendre maître de Point Central et donc
du commerce intergalactique. Tous ceux qui
ont essayé se sont toujours cassé les dents
sur les Zools, les services de Galacpol, des
agents du SST ou sur les diablouvriers eux-
mêmes.
En raison de son caractère hautement sen-
sible, Infernomatic est le seul quartier stricte-
ment interdit au public et aucune visite touris-
tique n’y est organisée.
Noyau de la « planète » Point Central, on ne
peut pas accéder directement depuis l’es-
pace à Infernomatic. Ses accès sont limités
à un sas et un puits gravitationnel hautement
sécurisés.
Propos recueillis au Hell’s Igloo Bar d’Infer-
nomatic, par un de nos agents auprès d’un
diablouvrier : « Tenir entre nos mains, par la
seule valeur de notre travail, la vie et le confort
de milliards d’individus est une satisfaction
délicieuse et inégalable […] Notre labeur per-
pétuel dans Infernomatic est la clef de voûte
de la paix cosmique. » À croire qu’une fois
déchus de leur citoyenneté de rang divin, les
habitants d’Hypsis découvrent les vertus de
l’éthique et de la probité.
PARADIZAC
Les personnalités les plus influentes du cos-
mos ont leur quartier réservé dans Point Cen-
tral. Paradizac apparaît au commun des mor-
tels comme le lieu où les vraies décisions se
prennent, reléguant le ConSec à une simple
vitrine médiatique, mais c’est faux. La simple
et affligeante vérité est que Paradizac est un
immense complexe composé de salles de
spectacle, de pistes de danse, de salons où
l’on fait la fête sous toutes ses formes.
On peut y rencontrer des célébrités comme
le robuste Kamunik Baldour, champion in-
contesté de Foutchbranle, des monarques
absolus comme le tout-puissant Calife d’Iksa-
laddam, ou des entités d’Hypsis jouant avec
des systèmes solaires comme on joue aux
échecs.
Si Paradizac est fermé au tourisme, il est tou-
tefois plus facile de s’y rendre que dans Infer-
nomatic. On peut se faire coopter, y travailler,
être invité pour une occasion particulière :
ventes aux enchères, bals costumés, soirées
torrides. Par tradition, c’est dans ce quartier
que le président du ConSec remet des mé-
dailles honorifiques aux champions sportifs,
aux défenseurs de la paix, aux apôtres de la
culture universelle et autres théoriciens de
génie.
Paradizac est une imposante tour disposant
d’astroports privés et dont le dernier étage
est la résidence permanente d’Omph d’Omph
et d’Omph.
POLY’X’HUB : LE QUARTIER CHAUD
La Cellule des Suffus et ses alentours sont un
lieu de perdition vulgaire et mal famé où l’offre
sexuelle est littéralement illimitée. Rappelons
à toutes fins utiles que la notion de perversion
est totalement absente de Point Central.
Les corridors d’accès ainsi que les couloirs
techniques normalement interdits aux non
Zools qui desservent les différentes cellules
de ce quartier sont occupés par diverses
créatures peu fréquentables. Poly’x’Hub
n’attire pas que le commerce charnel en tout
genre, mais également une clientèle de tri-
pots, cabarets, fumeries d’opium et maisons
de Sh’bam — une drogue en vogue sur Point
Central. Poly’x’Hub est un quartier « neutre »,
et à ce titre les armes n’y sont pas autorisées.
105
 SEC : LA SALLE DES ÉCRANS
Dans cette célèbre cellule siègent, en ses-
sion plénière permanente, les ambassadeurs
représentant l’ensemble des civilisations de
l’univers. Ce parlement cosmique constitue
le Conseil de la Salle des Écrans : le ConSec.
Bien des conflits militaires, économiques, de
loyauté et même de canards, ont trouvé une
issue pacifique grâce aux discours pronon-
cés par les diplomates plénipotentiaires qui
se succèdent dans la Salle des Écrans. Leurs
discours sont traduits en temps réels en plu-
sieurs millions de langues.
Il faut ici préciser que c’est en commission à
huis clos que les travaux en amont des beaux
discours du ConSec se fabriquent. Une my-
riade de salles de conférences et de réunions
entoure la Salle des Écrans. C’est là que se re-
joignent les délégations en comité réduit pour
débattre de droits intergalactiques, prononcer
des discours dont la portée n’est pas cos-
mique et élaborer de nouvelles lois, décrets et
traités commerciaux. On profite également de
se croiser dans l’ambiance feutrée des couloirs
de la SEC pour lancer des invitations aux soi-
rées V.I.P. de Paradizac.
106
PRINCIPALES CELLULES
La plupart des Cellules civilisationnelles
servent de vitrine aux civilisations qui mettent
à disposition — moyennant finance, service
ou échange culturel — les plus grands spécia-
listes de leurs spécialités !
Voici un panel des peuples les plus visités :
Kamuniks
La grande arène de foutchbranle est contrô-
lée par des guerriers centaures. Les matches
de ce sport particulièrement violent, mais
sans grand risque pour des Kamuniks, sont
très appréciés des touristes.
Marmakas
Eux aussi salués pour leurs capacités à ré-
soudre des problèmes, ceux-là sont d’ordre
psychologique. Pour intégrer leur patientèle,
il faut cependant se glisser dans des cais-
sons étanches pour éviter tout contact avec
l’atmosphère de leur cellule, car les effluves
provoqués par la parole des Marmakas sont
radioactifs.
Moubliks
La spécialité des Moubliks est purement ar-
tistique. Leurs œuvres dont les prix s’envolent
lors d’enchères endiablées à Paradizac, sont
de prodigieuses structures géométriques
d’une incroyable finesse, sculptées dans leur
propre fiente.
Myotaupiens
Ces tout petits êtres sont capables de répa-
rer des systèmes électriques complexes en
un rien de temps.
 Octonoumes
Ces pieuvres velues parviennent à guérir de
profondes blessures en faisant un gros câlin :
la câlinothérapie est un art reconnu à travers
tout le cosmos, seules les mauvaises langues
n’y croient pas !
Ombriens
Gigantesques gastéropodes dotés d’une
douzaine d’antennes-yeux, ils passent leur
temps à se prélasser dans des bains mous-
sants roses. Les Ombriens sont pacifistes et
aiment jouer ensemble. D’ailleurs on ne leur
connaît pas d’autre occupation que la vente
périodique de leurs œufs, réputés très nour-
rissants, quoiqu’un peu fades, et leurs jeux
aquatiques. Leur langage possède un champ
lexical qui se limite aux actions de leurs acti-
vités ludiques.
Pulpissims
Primeurs et épiciers dont les produits raffi-
nés sont très prisés.
Rours
Mathématiciens capables de résoudre des
problèmes algébriques, géométriques, algo-
rithmiques ou cryptologiques en des temps
record, mais attention à ne pas oublier votre
masque à gaz, leurs corps dégagent des poi-
sons mortels.
Tagliens
Ces experts en théologie et apologétique
cosmiques ont donné leurs lettres de no-
blesse à la Cosmothéologie. Ils sont consultés
pour toutes sortes de querelles religieuses et
autres problèmes existentiels auxquels ils se
font un devoir de mettre fin.
107
 LA CELLULE TERRIENNE
3005
Alors que la Terre s’apprête à présider pour
la première fois le ConSec, les primotechno-
crates de Galaxity envisagent de remplacer
l’équilibre précaire — selon eux — de Point Cen-
tral par une Fédération contrôlée par la Terre,
l’objectif étant de libéraliser le commerce
et de permettre les explorations minières
en zone sensible ou protégée. Le discours
d’intronisation du futur président terrien du
ConSec, sensé expliquer aux autres peuples
du cosmos la « mission civilisatrice », animé
d’un sentiment typiquement masculin de su-
prématie technologique absolue, est soutenu
par la menace de dix mille croiseurs de guerre
prêts à encercler Point Central avec leurs ca-
nons lasers dressés tels de stupides phallus
au garde-à-vous. Malgré l’intervention — pa-
ternaliste selon Laureline — des Ombres en
faveur de la paix et la prise de conscience de
l’Ambassadeur terrien, les Zools ont profité du
risque d’agression militaire de Galaxity pour
expulser la cellule terrienne pendant cent ans.
Ce désagrément d’un siècle dans l’histoire
politique de la Terre aura au moins eu le mérite
d’instaurer enfin la parité au sein du premier
cercle de Galaxity.
3105
Avec l’accord des Zools qui ont maintenant
un contrôle considérable sur l’organisation de
Point Central, le ConSec consent au retour de
la Cellule terrienne sur Point Central.
3152
Pour des raisons sur lesquelles nous ne nous
étendrons pas ici, la Terre disparaît dans un
trou noir. La Cellule terrienne devient alors
par défaut le centre administratif de l’empire,
108
mais, coupé de ses principaux technocrates
et de ses services, il ne perdure pas plus de
quelques dizaines d’années.
Pendant 864 ans, privés de Galaxity, de ses
puissants réseaux de communications et
de l’Ordinateur central, les vaisseaux XB27
et XB982 sont aveugles. Les voyages spa-
tio-temporels deviennent alors hasardeux,
voire dangereux et la maintenance d'un tel
équipement de pointe n’est plus assurée.
La Cellule terrienne finit par être envoyée de
« l’Autre Côté », dans la zone oubliée de Point
Central où les Cellules mortes sont reléguées.
Galaxity disparue, des agents désemparés
comme Jal se réfugient dans les ruines de la
Cellule terrienne. Là, ils tentent leur chance,
font des petits boulots, du mercenariat ou
vendent leurs services dans des bouges des
Cellules voisines des bas-fonds pour trouver
de quoi manger ou réparer leur vaisseau.
4016
Cette année est, comme le dit si justement
Laureline : « le combat de l’esprit contre la ma-
tière, la lutte du quelque chose contre le rien,
le vivant contre le mortifère. ». L’union des
peuples orchestrée par Valérian et Laureline
met un terme à l’invasion destructrice des
Wolochs et Galaxity est enfin de retour dans
notre système solaire.
La Cellule terrienne est alors extraite de
« l’Autre Côté » et réhabilitée. Mais pendant
près de neuf siècles, le ConSec s’est parfai-
tement passé des humains et de nombreux
ambassadeurs, se souvenant des volontés
hégémoniques des terriens, ne voient pas
d’un bon œil ce retour de Galaxity et l’amitié
ou l’affection qu’ils peuvent avoir pour Valé-
rian et Laureline n’y change rien. D’ailleurs, ces
deux-là semblent avoir disparu...
CELLULES MORTES Quels PNJ croiser ici ?

ET BAS-FONDS g Bagoulins
g Colonel Diol
Ruines de ce qui fût autrefois les cellules de
g Frankie & Harry
civilisations florissantes, les Bas-Fonds ne
désignent pas un quartier ni une cellule en g Gniarfs-rêveurs
particulier, mais l’ensemble des zones ou- g Jal
bliées des brochures touristiques et des pu- g Kamuniks
blications officielles de Point Central.
g Kistna
Quand une Cellule dépérit et devient une g LCF Sat
cellule morte, les Zools l’envoient de « l’Autre
g Ombres
Côté ».
g Quator Mortis
Les derniers survivants de génocides ou de
g Shingouz
planètes disparues, les oubliés de la grande
histoire, les aventuriers perdus, les clandes- g Suffuss
tins, les dissidents, les ennemis déclarés… g Zools
tous les « Sans Planète Fixe », tous les égarés
du cosmos se retrouvent dans les cellules
mortes de Point Central. Ses ennemis les plus
radicaux œuvrent à sa désorganisation voire à
sa destruction totale.

109
 J’ ai besoin d’agents connaissant les psychismes étrangers…

CODE GALACTIQUE
Recueil de lois promulguées par le ConSec.
avec leur traduction simultanée en Bagoulin _

Considérant que le Cosmos est habité par un nombre incalculable de peuples.

Le Cosmos est un sacré merdier et notre reine est la plus belle _

Considérant que les différences entre ces peuples sont également incommensurables.
Les autres sont soit moches, soit très moches et nos reines sont les plus
belles, surtout la Sublime Tagabut _

Considérant qu’il est essentiel d’encourager le développement de relations commer-

ciales entre les peuples.
Le troc c’est bien et après on va boire, danser et écouter les conteurs _

Et considérant enfin que la paix est meilleure pour le commerce que la guerre.
Écrabouiller les ennemis que si on est sûr de gagner _

Le Conseil des Écrans proclame le présent Code galactique comme le parangon de

vertus à atteindre par tous les peuples et toutes les civilisations dignes de ce nom afin
que tout se passe bien entre nous.
Les reines Bandar-Dar III et Zumita ne sont pas mal non plus _

Article 1
Tous les peuples composés d’êtres vivants dotés d’une conscience peuvent établir une
cellule sur Point Central et choisir un ambassadeur qui les représentera au ConSec.
Gros Nombril est une nouvelle maison pour boire, danser et écouter les
conteurs _

Article 2
Chaque peuple peut se prévaloir de tous les droits et de toutes les libertés proclamés
dans le présent Code sans distinction d’espèce, de membres, de langage, de religion, de
compte en banque, de naissance ou de toute autre situation.
Pareil pour les autres, mais notre reine est la plus belle _

110
 … je m’apprête à frapper un grand coup !

CODE GALACTIQUE
Article 3
Tous les représentants d’une nouvelle race doivent être accueillis avec rang d’ambas-
sadeur et hébergés aussi longtemps qu’ils le souhaitent sur les planètes des peuples se
reconnaissant du présent Code.
C’est bon, on peut manger les autres qui viennent chez nous _

Article 4
L’usage d’armement nucléaire, quantique, ionique, cinétique, gravitationnel, thermique,
radioactif, magnétique, biochimique ou électrique dont le niveau de destruction serait
supérieur à 7 sur l’échelle de la fission hypsienne sera considéré comme violation du
présent Code et entraînera l’exclusion de la civilisation incriminée. Le cas échéant, et si
au moins sept ambassadeurs du ConSec cosignent l’accusation, un tribunal exceptionnel
composé de sept membres tirés au sort devra ratifier l’exclusion.
Ce type d’armement peut cependant être utilisé contre les ennemis de Point Central.
On peut faire la guerre, mais pas trop _

Article 5
Nul ne saurait ignorer les valeurs et normes morales, éthiques et juridiques qui régissent
et bornent l’expansion coloniale de chaque civilisation signataire de ce présent Code.
Un bon Bagoulin a deux passions dans la vie : sa Reine et la poésie _

Article 6
Les signataires de ce présent code doivent tenir compte des normes communautaires
et des particularités culturelles des autres civilisations. Ils restent conscients de l’impact
possible de leur comportement public.
Ne pas faire caca devant les autres _

Article 7
Dans l’exercice de leurs fonctions, les ambassadeurs du ConSec s’engagent à maintenir
les plus hauts standards de l’élégance et de la classe intergalactique. Ils acceptent la
responsabilité des conséquences de leurs actes s’ils se rendaient à la Grande Salle des
Écrans ou en commission, tout dépenaillés.
Gloire à la reine Tagabut ! _

111
 4.2 SECTEUR GALACTIQUE 2

112
 PLANÈTES MAJEURES
GALAXITY
Les Mauvais Rêves
« Comme c’est beau, Galaxity ! »
- Laureline
Capitale de l’empire galactique terrien, Ga-
laxity est née de :
g La volonté de surpasser le cataclysme en
s’échappant des ruines bien réelles d’un
monde post-apocalyptique et se tourner
vers l’immatériel, le loisir et les rêves.
g La renaissance d’une humanité enfin sou-
dée et ayant fait siens les idéaux de liberté,
d’équité et d’universalité.
g La perspective pour notre petite planète
de trouver sa place à l’échelle du cosmos
grâce au voyage dans l’espace-temps, la
découverte d’autres civilisations et l’ouver-
ture vers de nouvelles galaxies.
Malheureusement, la quête de ressources
indispensables à ce nouvel équilibre à travers
la galaxie a réveillé les pulsions violentes et
dominatrices de l’espèce humaine. La Terre
qui détenait déjà les tristes records interga-
lactiques de conflits armés, d’attentats, de
génocides, de catastrophes écologiques et
d’efforts d’autoéradication, a exporté son
« savoir-faire » : colonisation, exploitation, im-
périalisme.
La tentation hégémonique de Galaxity lui va-
lut l’expulsion de Point Central en 3005 pour
un siècle. Point Central ? Je vous en parle
juste après, mais sachez que si nous avons à
nouveau un pied dessus, l’accueil est encore
froid. La disparition de notre planète dans un
trou noir pendant un millénaire ne semble pas
émouvoir le ConSec, bien trop occupé à orga-
niser la reconstruction après la guerre contre
les Wolochs.
Sur Galaxity, des jardins paradisiaques et des
promenades lumineuses s’étendent autour
des constructions ultramodernes de la mé-
gapole. Des continents entiers sont protégés
et laissés à l’état sauvage. Quelques rares ré-
gions irradiées portent encore les stigmates
de l’Âge Noir.
En orbite, la protection spatiale est assurée
par un système de défense active prêt à neu-
traliser tout objet aérien entrant sans autori-
sation dans notre système solaire.
Depuis le XXIV e siècle, la notion de travail a
quasiment disparu de Galaxity au profit d’une
société de loisirs et de divertissements, ce qui
nous vaut d’être étiquetés par nos voisins ga-
lactiques : « impérialistes fainéants ».

allons, cette info est à peine plus chère qu’un verre de glingue !

RECONSTRUCTION DE L’EMPIRE
L’Empire terrien est principalement composé de colonies minières, de bases militaires, de
relais de communication indispensable aux communications intra et extra galactiques et de
bases secrètes du SST mais quand Galaxity a disparu dans un trou noir pendant près de neuf
cents ans, les colonies impériales se sont retrouvées orphelines et, par manque de moyens,
isolées. De nombreuses missions du XLI e siècle consistent à reconstruire le lien entre Galaxity
et le reste de l’Empire : s’assurer que les lointaines colonies et les bases militaires sont res-
tées fidèles à leur monde d’origine.

113
 Il n’y a pas de système politique sur Galaxity
au sens où on l’entendait sur Terre à l’ère préa-
tomique. Le Service des Rêves et le Service
Spatio-temporel y sont pour beaucoup et
nous pouvons nous targuer d’avoir atteint le
parfait système anarchiste, au sens littéral
du terme : pas de gouvernement autoritaire,
l’exploitation de l’humain par l’humain réduite
à néant et aucune religion dominante. Sur
Galaxity, chaque individu, groupe ou com-
munauté est libre et autonome. Il existe bien
sûr plusieurs pouvoirs politiques identifiés par
des cercles administratifs, mais aucun pou-
voir unique à caractère coercitif.
L’humanité n’en est pas à sa première contra-
diction, car tout ce que je viens de dire de
Galaxity, ses exploits historiques, sa parfaite
harmonie civilisationnelle et l’accession au
bonheur pour l’ensemble de sa population,
n’existe que grâce à un empire galactique ter-
rien qui, lui, repose sur une autorité militaire
écrasante, une économie de l’exploitation et
des luttes intestines nourries par des ambi-
tions personnelles.
114
LES CERCLES
La population humaine est hiérarchisée en
cinq cercles concentriques. La raison d’être
de cette organisation est le bien-être absolu
du plus grand nombre :
1ER CERCLE
Il inclut les sept primotechnocrates. Chacun
d’eux est à la tête de l’un des Services de Ga-
laxity. Le primotechnocrate du SST est le Su-
perintendant.
2E CERCLE
Il comprend les technocrates. Il s’agit d’une
centaine d’individus qui possèdent à la fois les
capacités intellectuelles et psychiques d’en-
registrer une quantité incroyable de modules
mnémoniques et surtout qui ont fait le choix
d’abandonner les fantasmes des machines à
rêves pour une vie laborieuse au service de
l’humanité.
3E CERCLE
Il compte les agents spatio-temporels. Trois
cent soixante cinq membres à la création du
SST ; leur nombre est sensiblement le même
aujourd’hui.
 4E CERCLE
Il englobe les colons. Depuis le XXIV e siècle,
des millions d’humains ont fait le choix de
reprendre le travail, de vivre sur les colonies
terriennes ou de s’engager dans l’armée.
Ce cercle est assisté par des légions d’an-
droïdes. La plupart des colonies terriennes ne
comptent pas plus de quelques centaines ou
milliers d’individus.
5 CERCLE
E pace-temps.
On retrouve ici les « rêveurs ». L’ensemble de
la population terrestre compte plusieurs mil-
liards d’êtres humains sur Galaxity passant le
plus clair de leur temps connectés aux Ma-
chines à Rêve.
Mentionnons ici la présence non négligeable
d’extra-terrestres en tout genre qui depuis
des millénaires se mêlent aux humains (dont
les Alflololiens après leur exode de Techno-
rog/Alflolol). Durant l’ère préatomique, ils fai-
saient le choix de se cacher ou de se déguiser
pour ne pas éveiller les soupçons, mais depuis
la fondation de Galaxity, leur présence n’est
plus un secret pour personne.
Les sept Services
g Le Service Spatio-Temporel
g Le Service du Rêve
g Le Service de Sécurité Extérieure
g Le Service des Sciences-Fictions
g Le Service des Aptitudes
Surnaturelles
g Le Service des Politiques Exosolaires
g Le Service de Sécurité Intérieure
LES SERVICES
Dans chaque Cercle coexistent les sept Ser-
vices de Galaxity.
SERVICE SPATIO-TEMPOREL
(SST)
Sites notoires
g La Grande Salle des Services de l’Es-
g L’Ordinateur central.
g Le département du Superintendant.
g Les archives.
g Le laboratoire des paradoxes de l’es-
pace-temps.
g Le relais spatio-temporel.
Fonctions
g Formation des agents de prospection
spatio-temporelle, le cursus de base le
plus utile et le plus encouragé.
g Centralisation des informations et gestion
de crises (comme le putsch de Xombul).
g Lutter contre les pirates du voyage dans
le temps.
g Explorer la galaxie et découvrir de nou-
velles formes de vie à intégrer à l’Empire.
g Trouver de nouvelles ressources pour
l’Empire.
g Protéger les intérêts de Galaxity et la vie
des autres agents, coûte que coûte.
115
 Nous, Shingouz, écoutons et nous voyons beaucoup de choses…

CHRONOLOGIE DE GALAXITY
-4700 Cairn de Barnenez : installation du 1er relais ST.
Égypte, Ancien empire : installation du relais ST de Memphis suivie de l’appari-
-2500
tion des pyramides.
Occupation romaine en Gaule : installation d’un relais ST qui sera ensuite dupli-
-50
qué dans le 1er Univers Miroir (celui de l'An Mil, tenu par Geoffroy).
France, An Mil : l'Impermanence du Continuum génère un 1er Univers Miroir de la
1000
Terre dans lequel Albéric Le Vieil libère la magie.
Chine, Dynastie Song : installation du relais ST de Kaifeng, suivie de l’apparition
1150
des premières boussoles.
Écosse, guerre des clans : installation du relais ST d’Inverloch, suivie de la dis-
1550 parition de l’authentique Pierre du Destin (Lia Fàil) • les Anglais se saisissent en
réalité d’une imitation.
Révolution française : Installation du relais ST de Paris, suivie de la Déclaration
1789
des droits de l’Homme et du Citoyen.
Compagnie anglaise des Indes orientales : installation du relais ST de New Delhi,
1857
suivie de la Révolte des Cipayes.
USA, conquête de l’Ouest : installation du relais ST de Washington, suivie de la
1863
Proclamation d’Émancipation (abolition de l’esclavage) par Abraham Lincoln.
Russie, Révolution industrielle : installation du relais ST de Saint-Pétersbourg,
1869
suivie de la publication du tableau périodique des éléments de Mendeleïev.
URSS : catastrophe de Tchernobyl et cataclysme temporel déclenché par la
1986 Trinité d’Hypsis (un autre Univers Miroir de la Terre se créé).
Début de l’Âge Noir.
Fin de l’Âge Noir : reconnaissance de l’Empire terrien (Galaxity) par Point Central •
2314 Lancement du Service Spatio-Temporel • (Ré) invention de la machine à remonter
le temps.
2421 Point Central : Inaugutation de la Cellule terrienne.
2720 Galaxity : tentative de coup d’État par Xombul.
3005 Point Central : bannissement de la Cellule terrienne.
3105 Point Central : retour de la Cellule terrienne voté par le ConSec.
3152 Galaxity : disparition de Galaxity dans un trou noir.
Galaxie : premières menaces des Wolochs contre toutes les civilisations du
3412
cosmos.
Galaxity : retour de Galaxity dans la ligne temporelle officiellement reconnue,
4016
après que l'Invasion des Wolochs ait été repoussée.

116
 SERVICE DU RÊVE SERVICE DES SCIENCES-FICTIONS
(S.R.) (S.S.F.)

Sites notoires Sites notoires

g Grande Salle des Ordinateurs.
g Salle des Rêves.
Fonctions
Ce service a sous son contrôle le 5e Cercle,
soit la quasi-totalité de la population humaine
vivant sur Galaxity.
g Maintenance des Machines à Rêves.
g Conceptualisation et développement des
programmes des Rêves.
Une machine à rêves
g Mégacadémie
g Musées, dont le Préatomique et celui de
l’Espace
Fonctions
g Formation des agents scientifiques et
ingénieurs.
g Formation des citoyens de Galaxity qui
souhaitent devenir agent ou technocrate
d’un des sept services.
g Conservation des musées de Galaxity.
g Développement de Modules mnémo-
niques.
g Service Mémoire (métahistoriens).

SERVICE DES APTITUDES SURNATURELLES

(S.A.S.)

Sites notoires
g Terre de l’An Mil.
g Zones d'Impermanence connues (notam-
SERVICE DE SÉCURITÉ EXTÉRIEURE ment autour d'Iksaladam et ses mines
(S.S.E.) d'extraction d'Ultralum).

Sites notoires g Alflolol (Technorog).

g Astroport.
g Bases spatiales et flottes impériales.
Fonctions
g Sécurité, protection et surveillance des
postes de contrôle de Galaxity et des
colonies impériales.
g Conquête spatiale.
g Formation d’agents spécialisés dans les
opérations militaires spatioportées.
Fonctions
g Étude de l’étrange bulle spatio-temporelle
du VIIIe au XIIe siècle terrestre (ou extrater-
restre) où les phénomènes liés à la magie
existent.
g Formation d’agents doués dans l’exercice
de capacités métapsychiques.
g Recensement et étude des phénomènes
inexplicables.

117
 SERVICE DES POLITIQUES EXOSOLAIRES
(S.P.E.)
Sites notoires
g Module de Galaxity sur Point Central
(selon l’époque).
g Docks de Galaxity.
g Colonies impériales (Technorog/Alflolol,
système Ukbar…).
Fonctions
g Formation d’agents spécialisés dans la
diplomatie et la géopolitique intergalac-
tique.
g Approvisionnement en ressources né-
cessaires à Galaxity pour le bon fonction-
nement des cinq Cercles et des autres
services (cette mission est exécutée par
des robots).
g Stockage, gestion et répartition des
ressources entre Galaxity, ses colonies et
les planètes membres de l’Empire dans le
besoin.
SERVICE DE SÉCURITÉ INTÉRIEURE
(S.S.I.)
Sites notoires
Aucun de connu.
Certains agents sont contactés directement
et secrètement par ce service si secret qu’il
relève presque de la rumeur.
Fonctions
Depuis l’affaire de Xombul, ce septième Ser-
vice a été créé pour surveiller les autres Ser-
vices.
g Contrôler les états psychologiques des
technocrates des 1er et 2e Cercles.
118
g Surveiller les agents des autres Services
dont les Convictions pourraient diverger
de façon trop significative du Code ga-
lactique humaniste prôné par Galaxity et
appliqué dans tout l’Empire galactique
terrien.
à la Création de votre agent
Bien que Valérian et Laureline soient les
agents les plus connus, tous les voyageurs
du temps n’appartiennent pas nécessaire-
ment au SST, et cela est plus particulière-
ment vrai pour les personnages que vous
jouez. En effet, le 1er Cercle peut décider
d’envoyer des historiens du S.S.F. à une
autre époque pour corriger pacifiquement
une Anomalie spatio-temporelle, ou une
escouade spatioportée du S.S.E. pour
régler un problème de séparatisme sur
une planète membre (s’il n’y a pas d’autres
options non violentes).
Vos agents seront donc issus des Ser-
vices suivants :
g SST pour être éclaireur,
g SSF pour être scientifique,
g SAS pour être mentaliste,
g SPE pour être diplomate,
g SSE pour être parachutiste,
g SSI pour être contre-espion.
« Je me demande parfois si
j’ai un jour réellement quitté
la Terre. Peut-être que tout
ceci, tous ces voyages,
toutes ces aventures
ne sont que le produit
mnésique d’une de ces
foutues machines à rêves
de Galaxity… »
LES PRINCIPAUX SITES
Emblème de Galaxity, le haut bâtiment sur-
monté d’un dôme transpercé de trois ailerons
que vous pouvez apercevoir par la fenêtre
est votre nouvelle maison. Dans sa vingtaine
d’étages se trouvent la Grande Salle des Ser-
vices de l’espace-temps, l’Ordinateur Cen-
tral, le Département du Superintendant, les
Archives, le Laboratoire des paradoxes de
l’espace-temps et la Grande Salle des Ordina-
teurs qui dessert toutes les Salles des rêves
de la planète. L’édifice circulaire un peu plus
loin sur la gauche est la tour de contrôle de
l’Astroport où se trouve l’unique relais spa-
tio-temporel terrestre de notre temps. Ici
même, nous sommes dans le quartier univer-
sitaire qui accueille la Mégacadémie, le Musée
Préatomique et le Musée de l’Espace.
ARCHIVES
Sous la Grande Salle des Services de l’es-
pace-temps se trouve la mémoire de l’Ordina-
teur Central : les Archives. Y sont répertoriés
tous les Rapports de Mission des agents du
SST Cette base de données est une précieuse
ressource pour les agents soucieux de savoir
où ils vont mettre les pieds.
Le relais spatio-temporel et son
bar avec vue sur l'astroport.
ASTROPORT
Quartier sous haute surveillance, l’Astro-
port est le site de transit de Galaxity où se
dématérialisent et se matérialisent les vais-
seaux en partance ou de retour de mission.
Chaque Service y possède son propre parc
d’astronefs. Sauf exception, c’est d’ici que
partent toutes les expéditions véhiculées des
agents. Le tarmac de l’Astroport est réguliè-
rement vidé et orné aux couleurs de l’Empire
terrien pour accueillir en grande pompe les
délégations diplomatiques exosolaires, avec
parades militaires intimidantes et discours
politiques creux (pléonasme).
DÉPARTEMENT DU SUPERINTENDANT
Dans ce dôme hypersécurisé, le Super-in-
tendant a installé son bureau où il est assisté
par des Technocrates du 2e Cercle. On raconte
qu'il y aurait également ses appartements :
mais lui arrive-t-il de manger et de dormir ?
GRANDE SALLE
DES SERVICES DE L’ESPACE-TEMPS
Quand ils n’élaborent pas d’absurdes plans
génito-militaires dans la Grande Salle des
Ordinateurs, les Primotechnocrates déter-
minent l’avenir de Galaxity dans la Grande
119
 La Grande Salle des Services de l’Espace-temps
Salle des Services de l’Espace-temps qui
centralise toutes les communications entre
les colonies, les agents en mission et la Terre.
C’est également ici que sont reçus et traités
les messages en provenance de l’ensemble
des relais spatio-temporels.
LABORATOIRE
DES PARADOXES DE L’ESPACE-TEMPS
C’est ici que sont étudiées les Anomalies
spatio-temporelles rencontrées, signalées et
parfois rapportées par les agents. C’est égale-
ment ici qu’une armée de psychochirurgiens,
cosmoallergologues et nanopsychiatres traite
les Maladies de l'Espace les plus connues
(mais pas toutes), et autres problèmes phy-
siques, mnémoniques, psychiques, cyberné-
tiques ou émotionels que peuvent rencontrer
les agents au cours de leurs missions.
MÉGACADÉMIE
Université pandisciplinaire qui assure la for-
mation des agents et des technocrates de
tous les services de Galaxity. Des sommités
de l’université de Shimballil sont parfois re-
çues à la Mégacadémie pour des conférences
sur la xénologie, xénosexologie et (ceci ou
120
cela). Le formidable programme intergalac-
tique « Galasmus » est en cours de négocia-
tion pour favoriser la mobilité des étudiants
entre les grandes universités du cosmos !
MUSÉE DE L’ESPACE
Cet autre musée conserve les vestiges de
civilisations disparues à travers le cosmos.
Sans nous étendre sur les raisons de ces dis-
parations, nombre d’entre elles sont dues à la
colonisation des premiers siècles de Galaxity
jusqu’à ce que soit signé le Code galactique.
MUSÉE PRÉATOMIQUE
Dans ce célèbre haut lieu culturel de Galaxity
sont collectés, conservés, exposés et étu-
diés – en étroite collaboration avec les plus
illustres professeurs de la Mégacadémie dont
je fais modestement partie – les objets, re-
liques et autres souvenirs de la Terre avant le
Cataclysme de 1986. Intelligemment classés
par période et non par siècle comme l’aurait
fait le premier crétin venu, ces trésors de l’hu-
manité nous permettent de créer à la perfec-
tion des rêves, des modules mnémoniques et
il faut bien avouer que flâner dans les couloirs
du Musée Préatomique est un plaisir parfaite-
ment exquis !
 ORDINATEUR CENTRAL
Programmé pour surveiller l’intégrité histo-
rique de Galaxity et la cohérence des exquises
illusions du Service des Rêves, l’Ordinateur
Central signale toute Anomalie spatio-tem-
porelle ou onirique au Département du Supe-
rintendant. Il dénonce également les bourdes,
les retards des agents auprès du Superinten-
dant. L’Ordinateur Central se trouve dans la
Grande Salle des Services de l’espace-temps.
Les mauvaises langues disent que l’Ordina-
teur Central est le véritable superintendant
de Galaxity. Mais ce ne sont que des foutaises
n’est-ce pas ?
RELAIS SPATIO-TEMPOREL
Situé dans l’Astroport de Galaxity, c’est le
point de chute des agents qui reviennent ou
s’apprêtent à partir en mission. Il est compo-
sé d’une salle de briefing, d’une cafétéria et
d’un mess. L’ambiance est très conviviale si
l’on omet les écrans qu’utilisent les Techno-
crates ou le Superintendant pour sermonner
vos agents de ne pas avoir déjà remis leur
Rapport de Mission ou saisi leur Ordre de
Mission. C’est depuis ce primo-relais que vos
agents peuvent voyager dans le temps vers
Le Palais des Rêves.
les autres relais ST installés dans différents
décors galactiques, époques de la Terre ou
Mondes miroirs. Ici, ils peuvent aussi prendre
connaissance d’anecdotes éludées dans
les Rapports de Mission : en effet, les solu-
tions qu’ils apportent parfois aux obstacles
qu’ils rencontrent ne sont pas toujours très
conformes au Code galactique, alors pour
éviter les questions gênantes et les répri-
mandes, certains passages sont simplement
« oubliés ». Néanmoins, ces « prouesses »
circulent ici de bouche à oreille, autour d’un
bon verre et entre personnes de bonne com-
pagnie. Vos agents peuvent donc apprendre
de belles qui ne sont pas remontées dans les
bases de données de Galaxity. Bien sûr, la
fiabilité de ces « faits d’armes » vaut ce qu’elle
vaut, surtout de la part d’un agent extraverti,
mais qui sait ?
PALAIS DES RÊVES
(OU GRANDE SALLE DES ORDINATEURS)
Elle est le cœur névralgique où sont connec-
tées toutes les Machines à Rêves. C’est là que
le « traitre » Xombul a tenté de se faire sacrer
empereur de Galaxity à grand renfort d’illu-
sions médiévales fantastiques.
121
 SALLES DES RÊVES
Ces innombrables salons sont les lieux de vie
où sont confortablement installés les rêveurs,
à savoir presque toute la population humaine.
Quels PNJ croiser ici ?

g Alflololiens (après leur départ d'Alflolol)

g Superintendant
g Tran-Lu
g Xombul

Nous venons d’une planète pauvre, et la vie est chère…

LES MACHINES À RÊVES

À Galaxity, la population se livre à des plaisirs oniriques sous le contrôle du Service des Rêves
qui programme toute sorte de mondes fantasmés à partir de données imaginaires ou réelles.
À l’exception des technocrates et des agents des différents services, personne ne travaille.
Les terriens sont ainsi parfois appelés les « rêveurs ».
Par comparaison à ce qu’a été l’humanité préatomique, la société postatomique dès le
XXIV e siècle jusqu’à nos jours pourrait être qualifiée d’amorphe. C’est d’ailleurs ce que voulait
combattre Xombul avant de sombrer dans ses délires égocentriques, mais on ne va pas refaire
son procès ici.
Certes, Galaxity a tout d’une société d’abondance, de loisirs et d’oisiveté, mais elle est com-
posée de rêveurs heureux. La veulerie, l’apathie et l’inertie pourraient survenir dans une telle so-
ciété, mais c’est précisément du ressort du Service des Rêves que de résoudre ces problèmes
en stimulant l’imagination des citoyens de Galaxity.
Dans les lieux consacrés aux loisirs qui composent 90% des structures terriennes, les « ma-
chines à rêves » sont à disposition des « rêveurs ». Il n’existe pas un modèle unique de ce type
de machines. Assis dans un fauteuil, allongé, plongé dans des cuves… une pilule hallucino-mné-
monique à mettre sous la langue, un câble à brancher dans le lobe occipital, un casque ou des
lunettes à porter, une illusion holographique projetée dans une salle : tout est possible. Quel
que soit le modus operandi, l’immersion est totale.
Les rêves les plus demandés sont des promenades bucoliques entre amis comme « les
architectures de cristal d’Aldebarran », « les Jardins du Luxembourg », « Bagan, la vallée aux
2000 temples » ou encore « La Mosquée Rose de Nazir-ol-Molk ». Les rêves plus ludiques comme
ceux qui consistent à jouer en équipe pour sortir en un temps record d’une salle saturée
d’énigmes, de logogriphes et autres problèmes divers à résoudre ont connu leur heure de gloire,
mais ont fait leur temps.
On parle bien ici d’illusions, de manipulations psychiques et de transferts dans le cortex
somato-sensoriel autrement dit, les machines à rêves qui produisent ces divertissements
réjouissants, ludiques et parfois même pédagogiques sont à surveiller avec vigilance et
pertinance sans quoi, un piratage des données de la Grande Salle des Ordinateurs et le rêve
deviendra cauchemar comme nous l’a prouvé Xombul en 2720.

122
 PLANÈTES MINEURES
SYSTÈME SOLAIRE Dans le courant du XXV e siècle, la ceinture

(SOL)
Les observations du XXI e siècle étaient
pourtant formelles : la vie, si on pouvait faire
l’hypothèse qu’elle s’était jadis développée
sur Mars ou Vénus, avait disparu depuis bien
longtemps. Pourtant, au crépuscule de l’Âge
Noir, quand les missions d’exploration spa-
tiale reprirent, des cités martiennes et vénu-
siennes étaient apparues. Encore aujourd’hui
le mystère reste entier, mais Mars, croyez-le
croyez-le pas, est bel et bien habitée par des
petits hommes verts ingénieux et Vénus par
des humanoïdes grisâtres, longilignes et fa-
cétieux !
d’astéroïdes entre les orbites de Mars et Ju-
piter a été équipée de systèmes d’alerte et de
défense militaires automatisés.
PLANÈTES NOTOIRES
MARS
Colonie terrienne connue pour ses sites ar-
chéologiques exposant d’inquiétants portails
dimensionnels désactivés.
VENUS
Colonie terrienne célèbre pour ses relaxantes
plantations hydroponiques.

Nonobstant leurs populations autochtones,

ces deux planètes sont considérées comme
les premières colonies terriennes. Mars est
rapidement devenue le cœur de l’industrie
spatiale militaire, théâtre de toutes les ex-
périences aérospatiales avec la bénédiction
et l’aide des Martiens tandis que Vénus se
développait en centre de recherche sur les
énergies stellaires avec beaucoup plus de dif-
ficultés à cause de la fâcheuse manie qu’ont
les Vénusiens de transformer toutes figures
d’autorité — diplomates et technocrates
compris — en champignons vénéneux.Entre
le XXI e et le XXIV e siècle, les humains ont co-
lonisé l’ensemble du système solaire afin d’en
exploiter les ressources. Depuis les panneaux
solaires de Mercure jusqu’aux éoliennes stel-
laires de la ceinture de Kuiper en passant par
les forages de Titan, les expérimentations
biologiques sous la surface glacée d’Europe
et les pipelines de Neptune, rien n’a été laissé
au hasard et le contrôle de Galaxity sur le sys-
tème solaire est total.

123
 4.3 SECTEUR GALACTIQUE 3

124
 PLANÈTES MAJEURES
BLOPIK
Les Armes vivantes
Aride planète d’origine des Blopikiens, cen-
taures à la perspicacité inversement propor-
tionnelle à leur puissance physique. Blopik
est éclairée et surchauffée par un gros soleil
et trois autres plus petits en orbite autour de
lui. Au regard des forêts d’arbres morts des-
séchés, voire calcinés, qui parsèment son sol
brûlant et rocailleux, on devine que le climat
de cette planète était autrefois plus clément,
sans doute avant que les trois petits soleils ne
viennent rejoindre la danse du plus imposant.
Pour autant, au fond de gigantesques canyons
dont les contreforts sont reliés entre eux par
des ponts de corde et de bois rudimentaires,
on aperçoit des rivières souterraines agitées
(par on ne sait quelle faune aquatique) faire
surface. L’une des seules nourritures comes-
tibles est les œufs multicolores du mystérieux
Glampz (un reptile volant semblable au ptéro-
dactyle terrien ?) qui construit ses nids dans la
fraîcheur des grottes les plus profondes.

Quels PNJ croiser ici ?

g Brittibrit
g Doum A' Goum
g Romph
g Yfysania

125
 KRAHAN
Quels PNJ croiser ici ?

g Irmgaal
Les Héros de l’équinoxe
Également connue sous le nom de « Planète
des Grands Guerriers noirs », Krahan est une
puissance galactique dont les contacts avec
MALPALM
Galaxity restent somme toute négligeables. Par les chemins de l’espace
La religion dominante rappelle la mythologie Étrange planète étudiée par le Laboratoire des
scandinave et ses emblèmes sacrés, tel que Paradoxes de Galaxity, Malpalm est coupée en
Zarkham, l’épée d'Irmgaal (l’un des concur- quatre grandes zones spatio-temporelles sé-
rents de Valérian au concours de Simlane) qui parées par des failles profondes comme des
flotte fièrement sur les étendards de leurs co- quartiers d’orange.
lonies. Un dieu d’Hypsis aurait été dégagé de
Aux pôles, les failles se réduisent et se re-
la Terre par la Trinité d’Hypsis avant de se ré-
joignent presque, laissant une centaine de
fugier sur Krahan que ça ne m’étonnerait pas !
mètres carrés stables où les distorsions dûes
Les Guerriers noirs de Krahan maîtrisent l'art
à l'Impermanence sont pratiquement nulles,
de la forge et sont capables de produire des
ce qui permet à un astronef de se poser sans
armures et des armes de type médiéval qu'un
difficulté.
Mage peut enchanter.
C Dans la Zone A, le vieillissement est ac-
L’empire de Krahan pratique une impitoyable
céléré et la seule faune observée jusqu’à
expansion coloniale, n’hésitant pas à éra-
présent est composée de gros oiseaux de
diquer des espèces qui selon eux seraient
taille humaine incapables de voler sur de
indignes de les servir. Tout comme Galaxity,
longues distances.
l’empire krahanien n’est pas le bienvenu sur
Point Central. Pourtant, ses dirigeants sont C Dans la Zone B, aucune vie organique n’a
régulièrement reçus aux réceptions de Para- été détectée. Le temps semble y être in-
dizac. versé. Les cobayes envoyés sur place ont
rajeuni.
Fête d'une victoire sur Krahan

126
C Dans la Zone C, les données spatiales sont
altérées. Les êtres vivants y rapetissent
jusqu’à devenir microscopiques. La faune
est principalement composée d’insectes
et l’espèce dominante est une sorte de li-
bellule commençant sa vie sous forme de
gigantesque chenille.
C Dans la Zone D, d’immenses arbres
proches de nos séquoias forment l’es-
sentiel de la flore. Nous avons pu obser-
ver également une sorte de mammifère
énorme, végétarien et pacifique.
de nouvelle planète où s’installer au-delà de
notre propre galaxie. Les survivants du crash
ont construit des plantations hydroponiques
toujours en fonction au moment de la Révolu-
tion. C’est de là que les Connaisseurs assurent
la logistique de tous leurs émissaires à travers
l’Empire des mille planètes. Ils ont également
édifié un bagne où sont retenus leurs pires en-
nemis. Après leur rencontre avec Valérian lors
de la Révolution, les Connaisseurs de Slomp
mettent fin à leur existence en déclenchant
l’autodestruction du vaisseau.
Quels PNJ croiser ici ?

SLOMP g Connaisseurs

L'Empire des mille planètes

Astéroïde reconnu par Syrte depuis des mil-
lénaires, mais oublié, car sans intérêt pour le
commerce impérial. D’étranges collines ro-
cheuses ressemblent à des visages torturés
pleurant des larmes phosphorescentes en
s’enfonçant dans le sol. Les historiens syr-
tiens affirment qu’il s’agit des anciens habi-
tants de Slomp, mais le mystère reste entier.
Mais sur Slomp se trouve l’épave du vaisseau
des Connaisseurs, une des premières ex-
Les larmes de Slomp
péditions parties de Galaxity pour découvrir

l'épave des Connaisseurs sur Slomp

127
 SOLUM
Métro Châtelet direction Cassiopée

Les amateurs d’histoires anciennes, voire

Tout comme Zandyl, cette planète est si-
très anciennes, s’aventurent dans des puits
tuée au centre d’un système solaire. Son air
de pierre menant jusqu’aux fins fonds des
est doux et parfumé, mais son sol est poreux
profondeurs de Solum pour y découvrir son
et changeant. Les bâtiments de l’unique
passé, et parfois même le récit de voyageurs
cité solumienne s’y enfoncent perpétuelle-
d’autres systèmes venus jadis rencontrer les
ment. C’est pourquoi les Solumiens doivent
Mémoires de Solum pour leur rapporter les
construire sans cesse de nouveaux étages
événements qu’ils ont vécus et qui ont menés
tandis que les plus anciens plongent dans les
à la disparition ou à la transformation de leur
entrailles sablonneuses de Solum.
monde. Tous ont trouvé une oreille attentive
L’organisation du peuple solumien est celle et bienveillante, les Mémoires pouvant être
d’une fourmilière dont les reines seraient qualifiées d’incorrigibles bavardes.
les Mémoires. Une Mémoire est une sorte
Quels PNJ croiser ici ?
de gastéropode immortel géant. Il n’y en a
qu’une par étage et chacune d’elle est garante g Chal' Darouine
de l’histoire et des légendes solumiennes de g Jadna
son époque. L’actuelle Mémoire vivant à la
surface est une jeunette d’une centaine d’an-
nées terrestres, haute comme deux hommes. Une fois par scénario, le MJ peut accorder à
Chaque strate abrite donc une Mémoire qui votre agent le droit de consulter une Mémoire
conserve les événements de l’époque où elle pour obtenir un indice ayant un lien avec une
vivait à la surface. civilisation (cela ne génère pas de Coups
d'Avance).

128
 SENTIMENTALISME GNANGNAN, PRODUIT DE LA SUPRÉMATIE MÂLE...

LES STRATES NOTABLES DE SOLUM

On descend les étages désertés par les Solumiens, par un gigantesque puits silencieux,
baignant dans la pénombre. Plus on descend, plus la taille de la Mémoire est grande. Vers le
100  e étage, une Mémoire connaît les récits épiques des batailles spatiales de la Guerre des
Fauves Mange-matières qui eut lieu jadis près de la planète Cyba. Au 114  e étage, la Mémoire
raconte la dramatique histoire de la planète Tsotso qui fondit jusqu’à disparaître. La Mémoire
du 172  e étage connaîtrait des récits d’apparitions anormales évoquant des forces élémentaires
destructrices. La 372  e Mémoire est un formidable conteur et un excellent témoin oculaire de
sa très lointaine époque. Elle ne manquera jamais de raconter la disparition de la 7  e planète
d’Ohuru.

SYRTE- Le peuple de Syrte a une connaissance phy-

LA-MAGNIFIQUE
L’Empire des mille planètes
Capitale de l’Empire des mille planètes, Syrte
est une mégapole fondée il y a des millénaires
sur Syrte-La-Magnifique. Cette cité ances-
trale est le centre culturel, économique et
administratif d’un double système solaire. En
effet, le vaste empire syrtien est composé
de centaines de planètes en orbite autour de
deux astres solaires. La planète est parcourue
de jungles, de forêts luxuriantes et de vastes
champs cultivés qui alimentent Syrte. Les
nombreux cours d’eau et canaux artificiels
sont utilisés comme axes de circulation.
Le commerce, source de rapprochement
entre les peuples, est l’élément central de
la culture syrtienne et de la construction de
son empire qui s’est développé au cours des
siècles sur les échanges et non la guerre.
siologique de l’heure et n’a donc pas besoin de
montre ni d’horloge.
Les courants magnétiques dus à la présence
de deux soleils, combinés à l’absence totale
de vent, engendrent un climat dangereux et
aléatoire. De redoutables Orages de glace se
produisent subitement. Dans les étendues
sauvages, une des principales activités est la
chasse au Marcyam, un gigantesque serpent
d’eau à la peau précieuse. Attirés par les
pollens en suspension qui apparaissent après
les Orages de glace, ces grands prédateurs
deviennent les proies des chasseurs syrtiens.
Incontournable réussite architecturale, le
somptueux palais impérial domine la cité
marchande : son immense spatioport (qui
fait tache compte tenu de son délabrement
depuis le règne des Connaisseurs), ainsi que
les nombreux souks et les quartiers moins re-
commandables comme la Rue noire.

129
 SITES NOTOIRES
PALAIS IMPÉRIAL
L’imposant palais de Syrte est protégé par
les gardes (du palais) muets et peu coopéra-
tifs. Seuls le prince Ramal, Empereur des mille
planètes, ses favoris et les ambassadeurs de
l’empire peuvent y pénétrer. Un sceau d’ac-
créditation peut être présenté aux gardes qui
utilisent un décrypteur automatique qui valide
ou non le droit de passage. Le peuple n’entend
que les échos des fêtes mystérieuses qui s’y
déroulent.
La nourriture, les épices, les produits pré-
cieux livrés au palais sont acheminés par
le canal principal de Syrte. Les marchands
n’entrent pas, ils chargent leurs cargaisons au
pied des tours. Celles-ci sont ensuite hissées
par des palans au-dessus des murailles pour
être stockées dans des entrepôts.
Avant la révolution de la Guilde des Mar-
chands, les Connaisseurs logeaient dans
une aile du palais, face aux appartements du
prince. Protégés des systèmes électroniques
de herses, ils y dissimulaient une centrale
d’énergie, un laboratoire et une salle d’inter-
rogatoire équipé d’instruments de torture
informatisés.
Avant la révolution, la Grande Salle du Palais
était le théâtre de somptueuses fêtes quoti-
diennes. La plus célèbre était la Grande Fête
des Fleurs de l’Espace. Le prince Ramal (puis
les souks
130
son successeur après la révolution) invitait
les ambassadeurs de l’empire et de nobles
étrangers pour cette cérémonie traditionnelle
qui consistait à célébrer la diversité florale de
Syrte-La-Magnifique. Après la prise du pou-
voir par la Guilde des Marchands, la réparti-
tion des richesses à travers l’empire est bien
plus équilibrée. Cependant les habitudes du
Palais n’ont pas véritablement changé et le
prince Ramal a laissé la place à un conseil de
Princes-Marchands, plus éclairé que lui, mais
parfaitement corruptible.
SPATIOPORT
Sur Syrte-La-Magnifique, on vient et on
repart librement (quand on repart) ! Sans
douane ni surveillance, le spatioport de Syrte
dessert par voie spatiale l’ensemble des pla-
nètes de l’empire. De nombreux bateaux à
voiles solaires (il n’y a pas de vent sur Syrte,
on vous l’a dit !) fourmillent sur les canaux qui
rayonnent autour du spatioport vers les souks
de la grande cité, le palais et l’arrière-pays.
SOUKS
Situés le long des canaux, on peut y trouver
tous les produits cultivés ou manufacturés
de l’empire. La Guilde sillonne le système
pour rapporter toutes les marchandises et
les vendre dans les souks de Syrte. On peut
y trouver entre autres, des Schamils hypno-
tiques, des Pierres vivantes d’Arphal ou des
Spiglics télépathes de Bluxte.
 RUE NOIRE
Ce véritable cloaque peuplé d’individus
misérables, irradiés ou frappés par un état
pénalisant Permanent, est la face cachée de
Syrte-La-Magnifique. La Rue noire désigne
les bas-fonds de la capitale impériale, un
dédale de ruelles sombres où survivent ceux
qui n’ont plus goût à l’existence. C’est le seul
quartier de la ville dans lequel les Gardes du
Palais (PNJ type Gardes primo-syrtiens), les
Connaisseurs et leurs sbires n’osent s’aventu-
rer. Lors de la révolution insufflée par le grand
maître de la Guilde des Marchands, Elmir,
c’est dans la Rue noire que les réunions se-
crètes insurrectionnelles ont eu lieu.
un temple-forteresse
TEMPLES-FORTERESSES
Répartis dans la jungle syrtienne et sur
de nombreuses planètes de l’empire, les
temples-forteresses sont des vestiges de
l’expansion coloniale impériale, investis par les
Connaisseurs depuis près d’un siècle. Après le
passage de Valérian et Laureline, et la révolu-
tion qui suivit, la plupart ont été détruits. Dans
ces blockhaus, les Connaisseurs ont installé
des laboratoires pour distiller les Lamres de
Stomp, l’élixir de longévité, des salles des
machines, des salles d’interrogatoire, des
hangars où sont cachés des astronefs leur
permettant de voyager d’un temple à l’autre
et de garder un contrôle discret sur l’empire.
131
 JUNGLES
Ceinturant la capitale de Syrte, des jungles
luxuriantes et millénaires s’étendent à perte
de vue. Elles se dressent face à l’aventurier
audacieux comme un mur inextricable que
seuls les sons émis par des créatures exo-
tiques antédiluviennes transpercent comme
autant d’avertissements. Ces jungles ren-
ferment bien des surprises aux aventuriers
insensés qui se risquent à les pénétrer. Parmi
les plus notables et connues, on retiendra les
principaux temples-forteresses des Connais-
seurs, des perturbations microclimatiques
telles que l’Orage de glace et des monstruo-
sités comme le terrible Marcyam.
132
L'Orage de glace
L’Orage de glace est un phénomène
météorologique fulgurant qui traverse les
jungles de Syrte après de gros pics de
chaleur. Il se décompose en trois phases
distinctes qui s’enchaînent rapidement :
La première est un déferlement de pluies
torrentielles brouillant la vue et rendant
toute progression atmosphérique risquée.
La seconde voit la température du maels-
trom chuter vertigineusement, jusqu’à
transformer les trombes d’eau en grêlons
puis en blocs de glace. Le sol se givre et
se hérisse de stalagmites, obligeant à
l’atterrissage forcé tout aéronef évoluant
à basse altitude. Toute créature qui ne
se mettrait pas à l’abri s’expose à de très
graves blessures.
La troisième voit les nuages se dissiper et
laisser filtrer les rayons des deux soleils
de Syrte réchauffer la zone congelée.
S’ensuivent une étonnante floraison, quasi
instantanée, et la projection dans les airs de
millions de spores, comme si un printemps
éclair se déclenchait. Si le spectacle peut
ravir l’œil du profane, il attire aussi de redou-
tables Marcyams soudainement affamés.
Quels PNJ croiser ici ?
g Connaisseurs
g Elmir
g Marcyam
133
 TECHNOROG/
ALFLOLOL
Bienvenue sur Alflolol
L’un des centres névralgiques de l’empire
galactique est sans aucun doute Technorog.
Cette énorme planète orange possède des
ressources non seulement indispensables à
l’expansion spatiale des terriens, mais éga-
lement inépuisables. Entourée d’une épaisse
ceinture d’astéroïdes cristalloïdes, Techno-
rog est également protégée par un invisible
bouclier de protection électromagnétique
condamnant l’accès à tous véhicules spatiaux
non autorisés. Un maillage de relais fixés sur
des astéroïdes couvre l’intégralité de la pla-
nète. Seul le gouverneur est habilité à donner
l’autorisation à un astronef de traverser l’une
des passes dont le petit nombre — une dizaine
seulement — permet d’y assurer une sécurité
absolue. Le relais correspondant est alors dé-
sactivé un court instant puis le vaisseau peut
suivre une piste balisée à travers le couvert
d’astéroïdes pour enfin accéder à l’atmos-
phère dégagée de Technorog.
Nous occupons cette planète depuis plu-
sieurs siècles. Son exploitation intensive est
organisée depuis une base protégée par un
134
dôme qui reproduit l’alternance des jours et
des nuits, inexistante sur Technorog. Les res-
sources extraites sont des minéraux destinés
principalement à la construction des flottes
spatiales et des sels magnétiques prélevés
dans de vastes océans pour alimenter les mo-
teurs ultra-luminiques. De nombreux autres
matériaux lourds assemblés sur place sont
expédiés vers les colonies de l’empire.
En dehors des dômes bâtis par les colons
terriens, le climat de Technorog est particu-
lièrement rude. Les plaines arides bordées
par d’imposantes chaînes de montagnes sont
fréquemment balayées par l’impitoyable si-
rocco du désert. La flore et la faune des forêts
millénaires de Technorog sont prodigieuses,
mais aussi dangereuses que variées. Dans les
étranges océans aux flots colorés baptisés
Magnetocéans grouillent des créatures ma-
rines voraces.
Qui rencontrer dans ce décor ?
g Alflololiens
g Furutz (Magnetocéan)
g Goumoun
g Gouverneur de Technorog
g Shalafut dédoubleur (jungles)
SITES NOTOIRES
CENTRE INDUSTRIEL
Le centre industriel, dirigé par le Gouver-
neur de Technorog, abrite les plus brillants
ingénieurs et techniciens terriens. C’est un
honneur pour eux de travailler sur cette indus-
trieuse planète.
FERMES HYDROPONIQUES
D'interminalbles plantations hydroponiques
s'étalent sur tout le reste du territoire (ormis
le désert et la jungle). Elles permettent de
fabriquer des plats cuisinés consommés
sur place dans les réfectoires de Technorog
jusque dans les colonies du système Ukbar,
mais aussi dans le restaurant universitaire
de Shimballil, et même les garnitures des
pouzzoufs livrées par l'ami Glü !
FORÊT ANANIL
Ne vous y rendez pas sans une bonne raison,
car si vous survivez aux mousses acides qui en
composent l’orée, vous aurez ensuite affaire à
toute sorte de plantes carnivores, de pièges
naturels, et serez la proie de pieuvres arbori-
coles amphibiennes : le Shalafut dédoubleur.
MAGNETOCÉAN
Nos services y ont installé des stations flot-
tantes pour récolter les sels magnétiques,
mais gare aux bancs de Furutz, car ces préda-
teurs marins sont féroces et affâmés.
On trouve également sur Technorog les ves-
tiges de la civilisation Alflolienne qui semblait
avoir disparu 4000 ans avant l’arrivée des ter-
riens. Certains d’entre eux ont été transportés
au Musée de l’Espace de Galaxity. Quelques
familles d’Alfloliens sont revenues sur leur
terre natale et ont été parquées dans des
réserves, sur des territoires peu fertiles, ou
embauchées dans les usines de production.
135
 UKBAR fluves très iodées mais au goût incomparable,
qui fait la fierté de ses colons.
Le Pays sans étoile
« Fameux ! » selon Valérian...
Les colons d’Ukbar II, planète forestière, sont
des spécialistes de l’agronomie. Cette pla-
nète nourricière comble l’appétit des colons
de tout le système d’Ukbar. Entre autres pro-
duits d’exception, on y distille une fameuse
eau-de-vie de prunes rouges.
« Remarquable ! » encore d'après Valérian...
Ukbar III est une planète désertique dont,
aux dernières nouvelles, les colons espèrent
exploiter les ressources minières. Les sous-
sols de la planète sont un véritable gruyère de
galerie où poussent de multiples espèces de
Aux confins de notre galaxie se trouve le sin- champignons. Au terme d’une subtile macé-
gulier système d’Ukbar. Autour de sa chaude ration, on peut extraire de ces champignons
étoile centrale gravitent quatre planètes, Uk- une succulente liqueur.
bar I, II, III et IV, occupées par quelques cen- « Super *hips* ! » dixit Valérian...
taines de colons terriens. Une cinquième,
Zahir, aurait détruit Ukbar IV et peut-être le
système tout entier, sans l’intervention de
Valérian et Laureline.
Ukbar I, II, III et IV ne sont pas des colonies,
comme les autres, établies pour alimenter
Galaxity en ressources précieuses. Ce sys-
tème a la particularité d’être le plus éloigné
du noyau de notre galaxie, sans ceinture d’as-
téroïdes et sans pollution lumineuse. Il était
donc tout désigné pour y installer des centres
de recherche astronomique, lesquels as-
surent l’observation et la communication avec
les missions du SST au-delà de la Voie lactée
vers d’autres galaxies.
Ukbar I est une planète océane où les cher-
cheurs s’appliquent à catégoriser la biodiver-
sité des océans et à en découvrir les proprié- Observatoires astronomiques de neutrinos,
tés. Les premiers résultats de ces recherches radiotélescopes solaires et autres cosmos-
sont rapidement tombés : fermentées, les copes à particules gamma sont installés sur la
algues d’Ukbar I produisent un alcool aux ef- quatrième planète du système : Ukbar IV. Ce

136
sont ses astrophysiciens attentifs qui ont pré-
venu à temps Valérian et Laureline, alors que
la planète Zahir était lancée à peine vitesse
sur eux. Le rapport de Laureline qui a recueilli
les analyses pertinentes de Valérian sur les
tord-boyaux locaux ne fait état d’aucune pro-
duction particulière par les colons d’Ukbar IV.
Leur sobriété a sans doute sauvé la vie de
centaines de colons terriens.
Pendant des siècles, les systèmes de com-
munications d’Ukbar ont parfaitement fonc-
tionné et les précieuses informations de leurs
scientifiques ont continué d’éclairer les dé-
cisions des technocrates de Galaxity. Nous
savons également que les relations entre les
colons et les Zahiriens étaient fort bonnes.
Cependant, depuis que Galaxity est ressortie
de son trou noir, nous n’avons aucun contact
avec ce système. La guerre a-t-elle repris
entre Malka et Valsennar ? Zahir est-elle à
nouveau devenue folle ? Sans nouvelle de Ga-
laxity, les colons ont-ils perdu tout espoir ? Ou
un danger encore plus grand menace-t-il ces
colonies terriennes ?
Quels PNJ croiser ici ?

g Colons terriens

137
 PLANÈTES MINEURES
BLUXTE
Au bord du Grand Rien
La faune de Bluxte est célèbre pour son ra-
rissime Transmuteur grognon, mais dans les
forêts humides de cette planète tropicale,
vivent en harmonie toutes sortes d’espèces
animales, dont le Spiglic télépathe qui, si l'on
se coiffe avec, communique son état de béa-
titude par transmission de pensée. Sachez
que si on en trouve parfois dans les souks de
Syrte et sous le manteau sur Point Central, sa
vente est interdite, car ses effets secondaires
sont redoutables. En cas d’utilisation prolon-
gée, le psychisme du Spiglic prend l’ascen-
dant sur son porteur, une sorte d’osmose qui
peut mener à une dépersonnalisation irréver-
sible classée dans les Maladies de l'Espace.
Que trouver dans ce décor ?
g Des Transmutteurs grognons
g Des Spiglics télépathes
138
BROMN
Otages de l’Ultralum
Planète d’origine des Schniarfeurs. Sa faune,
composée de Fauves Mange-Matière, de
Chiens de l’Espace et de Shalafut dédou-
bleurs, est sans doute la plus dangereuse de
toutes. Cet hostile environnement donne une
explication à l’évolution génétique de l’espèce
des Schniarfeurs qui a dû se défendre et dé-
velopper une agressivité permanente.
Qui rencontrer dans ce décor ?
g Chiens de l’Espace
g Fauves Mange-Matières (Rapports de
mission insuffisants)
g Shalafuts dédoubleurs
g Schniarfeurs
 CONSTELLATION D’ALTAÏR
Région natale des Arcturiens. Humanoïdes,
au corps végétal multicolore, capables de
maîtriser les champs magnétiques (télékiné-
sie) et la télépathie. Les Arcturiens forment
l’un des peuples les plus altruistes du cosmos
CONSTELLATION D’ORPHER
Les Armes vivantes
Blopik est la troisième planète de cette
constellation.
TAK
Otages de l’Ultralum
Espace touristique spatial où l’on vient ad-
mirer des formations cristalloïdes de toute
beauté !
ZANDYL
Les Armes vivantes
Les habitants du ciel
Gargantuesque planète natale du président
du ConSec, Omph d’Omph et d’Omph. L’axe
du système de Zandyl a la particularité d’être
centré sur la planète Zandyl autour de laquelle
tournent trois petites étoiles. C’est pour cela
que l’on parle de l’Étoile triple de Zandyl. A
l’image de ce trio solaire, les habitants de
Zandyl ont un visage cyclopéen triple : trois
yeux, trois nez, trois bouches. Les forêts sau-
vages de cette planète s’étendent sur des
espaces incommensurables. Elles sont le ter-
rain de chasse privilégié de VIP qui viennent
traquer d’horribles monstres génétiquement
modifiés pour ce sport.
Qui rencontrer dans ce décor ?
g Omph d’Omph et d’Omph, président
du ConSec de Point Central.
ZOLLOM
Sur les frontières
L’une des 777 Merveilles du Cosmos, les as-
téroïdes de Zollom forment un ballet unique.
Leur danse stellaire semble être orchestrée
par un maître absolu du Cyberkinomax.
Qui rencontrer dans ce décor ?
g Jal
g Kistna
139
 4.4 SECTEUR GALACTIQUE 4

140
 PLANÈTES MAJEURES
SITES NOTOIRES
CIMETIÈRE D’ASTRONEFS

ASTROKLAAR Sur un récif montagneux perdu dans un

océan battu par des vents violents, des cen-
Les Oiseaux du Maître taines d’astronefs et de vaisseaux portés
Une créature cosmique ancestrale que nos disparus (à Galaxity et dans de nombreux
services appellent « Le Maître » est capable autres systèmes) sont entassés. Leurs pi-
d’utiliser la résignation des êtres vivants et lotes avaient perdu conscience après avoir vu
leur tendance à se placer sous la coupe d’un comme une ombre passer devant eux — des
tyran pour dominer des peuples entiers. Le Oiseaux-Folie. Un avant-goût de la puissance
Maître finit par soumettre la volonté de tous psychique démesurée du Maître.
à ses propres fins. Tous ploient le genou ou
courbent l’échine face à la puissance impla-
cable du Maître et sa faculté de s’immiscer
insidieusement dans l’esprit de ses innom-
brables victimes, d’en connaître l’histoire et
les faiblesses. Il faut avoir la volonté de fer
de nos agents, des capacités psychiques
démesurées ou de puissants idéaux révolu-
tionnaires comme ceux de Sül pour résister
à l’emprise du Maître. Son modus operandi
consiste à trouver un astéroïde ou un plané-
toïde isolé et à y tendre ses pièges. Créature
quasi immortelle, Le Maître a tout son temps
pour contrôler les populations. L’idéal pour lui
étant qu’une civilisation peu avancée, facile-
ment manipulable, soit déjà présente. Par la
suite, il fera en sorte d’attirer dans ses griffes
quelques astronefs perdus afin d’augmenter
le nombre d’esclaves sous sa coupe.
L’astéroïde Astroklaar est le dernier refuge
connu du Maître. Les agents Laureline et Valé- OCÉAN
rian ont pu l’en déloger, mais on ne sait actuel- L’océan d’Astroklaar, théâtre de furieuses
lement pas où cette grosse larve tentaculaire tempêtes, est également parsemé de chutes
cosmique se planque. impressionnantes. Dans ses fonds marins
se développent des algues récoltées à l’aide
Voici une description des lieux extraite de
de grappins jetés depuis des voiliers en bois
leur Rapport de mission.

141
 manœuvrés par des pêcheurs faméliques
originaires de différents systèmes. Ces al-
gues font parties des immenses stocks de
nourriture et denrées diverses acheminées
— sous la surveillance des Oiseaux-Folie et
de quelques cruels oppresseurs — par des
files ininterrompues d’esclaves affamés vers
le Klaar.
VILLAGE ET CITÉ TROGLODYTE
Les quais d’un petit village portuaire de type
médiéval, protégé dans une profonde cri-
que, accueillent les bateaux venus décharger
leurs récoltes de végétaux marins. Situé aux
abords d’une zone montagneuse, ce village
n’est qu’une étape vers une grande cité tro-
glodyte enfoncée dans les terres. Pour y par-
venir, il faut suivre un chemin escarpé le long
d’une crevasse à pic, traverser une forêt tropi-
cale infestée de moustiques, marcher, encore
marcher, parfois jusqu’à épuisement, pour
enfin rejoindre une caravane formée par l’en-
semble des villageois de la région. Rizières à
flanc de montagne, cultures légumières dans
de vastes plaines fertiles, vergers, presses et
alambics tournant à plein régime pour pro-
duire des boissons aux odeurs alléchantes,
142
élevage de Smouglofs — sorte de bovins bien
dodus, chaque village a sa spécialité. Malgré
l’abondance alimentaire, tous leurs habitants,
comme les pêcheurs, sont faméliques.
Le périple s’achève dans une vallée aux re-
lents méphitiques : une région volcanique en
activité où se trouve une vaste cité troglo-
dyte. Dans les faubourgs nauséabonds de
la cité, des artistes sculptent des bas-reliefs
sur des monolithes à la gloire du Maître. Des
artisans s’affairent jour et nuit pour préparer
les produits des cargaisons livrées sans in-
terruption. Dans les grottes aménagées des
Grandes Cuisines, les Smouglofs sont égor-
gés et dépecés, les fruits et légumes broyés,
cuits ou savamment présentés et l’alcool raf-
finé, tout cela sous le regard inquisiteur d’un
grand prêtre.
Les serviteurs du Maître sont persuadés
que sans lui, ils ne pourraient pas survivre.
Il est donc de leur devoir et de leur intérêt
de le nourrir même si cela doit les faire tra-
vailler jusqu’à la mort. Ce paradoxe les per-
turbe, mais si on tente d’en discuter ou de les
convaincre de nuire au Maître, ils se saisiront
des hérétiques pour les lapider.
 Cérémonie du Klaar leur diction. Un des effets majeurs de cette
Ce rite organisé par les prêtres du culte du confusion est le fait de ponctuer ses phrases
Maître rassemble tous ceux qui ont collec- par des « Couic ! », des « Blouk ! », des « Ough ! »,
té, transporté et préparé les offrandes : des « Blimp ! » et des « Scritch ! ».
cornes d’abondance, flacons, alambics La Fosse recueille donc tous ceux dont l’es-
porteurs de sucs brûlants, boissons prit est assez fort pour résister à la volonté du
étranges et colorées, viandes odorantes Maître et si les effets secondaires des mor-
somptueusement préparées, plateaux sures d’Oiseaux-Folie altèrent quelque peu
d’épices et jattes de sauce sont quelques leurs capacités mentales, ils restent capables
exemples des mets composant l’obla- de s’organiser, d’avoir un raisonnement par-
tion. Une lente et grandiose procession faitement sensé et de poursuivre leur révolte
serpente entre des voûtes taillées dans contre le Maître s’ils parviennent à s’échapper
la roche pour aboutir à la Grande Vasque. de la Fosse.
Il s’agit d’un sanctuaire, une gigantesque
statue monolithique en forme de gueule
béante dont le crâne est coiffé d’une haute
et grotesque couronne. Chaque geste du
cérémonial semble réglé de toute éternité.
Si l’un des participants se rebelle ou tente
quoi que ce soit, une nuée d’Oiseaux-Fo-
lie plonge sur lui. Ce spectacle réjouit la
plupart des serviteurs-esclaves irrémédia-
blement fanatisés par l’insidieuse œuvre
du désespoir.

KLAAR
Le Klaar est la mixture sacrée faisant office
de repas pour le Maître. Servi au cours de
la cérémonie du Klaar, il est acheminé par
un aqueduc rudimentaire depuis la Grande
Vasque jusqu’au domaine du Maître. À inter-
valles réguliers, des éoliennes entraînent un
mécanisme qui fait circuler le fluide nutritif.
TERRITOIRE DU MAÎTRE
FOSSE
À seulement quelques kilomètres de la cité
Les victimes débilitées par les morsures des troglodyte, une sinistre brume permanente
Oiseaux-Folie sont jetées « au Trou ». Il s’agit recouvre tout un secteur. Cette brume pro-
d’une fosse rocheuse naturelle où les « fous » vient du soufre et des gaz volcaniques re-
sont laissés à l’abandon. Mais en réalité, ils crachés par des petits cratères qui parsè-
ne sont pas si fous que ça. Ils subissent plus ment cette zone désolée. Cette irrespirable
précisément un état de confusion qui désor- étendue est également émaillée de nappes
donne dans un premier temps la pensée puis aqueuses aux puissantes effluves saumâtres.

143
 Ce lieu inhospitalier a été choisi par le Maître
pour éloigner les importuns, mais si un intrus
s’y aventure malgré tout, les Oiseaux-Folie
s’attaquent à lui sans crier gare !
DOMAINE DU MAÎTRE
Le Maître vit dans un immense cratère cou-
ronné de formations cristalloïdes hautes
comme des tours où stagne un épais nuage
de vapeurs acides. Au bout du chemin du
Klaar, l’atmosphère est suffocante et la des-
cente, périlleuse. Au fond, une eau saumâtre
et quelques robustes fougères recouvrent le
sol. Il fait sombre et il est difficile de percevoir
quoique ce soit dans la pénombre.
Au centre d’une caverne cyclopéenne, ju-
ché sur un monumental piédestal de roche,
trône le Maître, un colossal céphalopode lu-
minescent nourri par plusieurs Klaars. Ces
canaux nourriciers, approvisionnés par de
nombreuses autres cités troglodytes, sont
raccordés à l’organisme démesuré du Maître.
144
Se retrouver dans l’antre du Maître, s’est
s’exposer à la toute-puissance de son pou-
voir télépathique et risquer de subir d’atroces
souffrances psychiques en revivant ses pires
cauchemars. Pour le vaincre et le faire fuir, la
seule solution connue par nos services est
de commencer par détruire les Klaar qui le
nourrissent puis de lui opposer une résistance
de masse en le regardant en face comme on
pourrait regarder en face nos propres contra-
dictions. Le Maître ne serait pas capable de
tenir tête à une telle opposition. Nos services
soupçonnent la créature de vivre dans un
tel état de solitude et de désarroi qu’elle au-
rait développé une peur viscérale guidant le
moindre de ses actes.
Vaincu, le Maître abandonne son titanesque
trône rocheux pour prendre son envol, escorté
de nuées de ses Oiseaux-Folie et de la brume
méphitique qu’il dégage. Une fois éloignés, les
« fous » recouvrent pleinement leurs esprits.
Qui rencontrer dans ce décor ?
g Maître des Oiseaux-Folie
g Oiseaux-Folie
 GLAPUM’T
Les Spectres d’Inverloch
Aquatique aux deux tiers, Glapum’t est,
comme son nom l’indique, la planète d’origine
des Glapum’tiens dont Ralph est l’un des re-
présentants à Galaxity. Malgré les difficultés
dues à des vents stellaires et des nébuleuses
capricieuses pour trouver cette planète
océanique, et son foisonnement de lunes en
orbite, on y vit en paix. La seule espèce civi-
lisée, les Glapum’tiens, y mène une existence
paisible dont la méditation contemplative et
la gastronomie raffinée sont les deux fleurons
de la culture.
Au rythme des 32 lunaisons, 16 éclipses,
27 décades chaudes et 27 décades froides
de leur planète, les Glapum’tiens, l’espèce
dont les capacités intellectuelles sont pro-
bablement les plus élevées du cosmos,
contemplent le ciel et admirent, depuis
les petits îlots de naissance sur lesquels ils
passent leur vie, les beautés insondables de
leur ciel étoilé.
La flore sous-marine de Glapum’t est princi-
palement composée d’algues et de plantes
grasses. Les Glapum’tiens les plus raffinés
n’hésitent pas à cultiver un petit potager
fleuri où se mêlent espèces greffées et nom-
breuses créations personnelles.
Sur sa partie immergée souvent peu pro-
fonde, s’est développée une microfaune
particulièrement nutritive et appréciée par le
délicat palais des Glapum’tiens.
Qui rencontrer dans ce décor ?

g Ralph

145
 SIMLANE SITES NOTOIRES
Les Héros de l’équinoxe
PALAIS DE LA VÉRITÉ
Belle et triste planète, sa merveilleuse archi-
Le tribunal de Simlane.
tecture est réputée à travers tout le cosmos
et pourtant ses habitants ne sont pas encore DÔMES DES ÉCHANGES
partis à la conquête de l’espace. Sa population
est l’image de Simlane : stérile et menacée de Le grand marché.
disparition. Heureusement Valérian a trou-
GRAND THÉÂTRE
vé — malgré lui — une solution à ce problème
crucial de renouvellement des générations. Haut lieu culturel où le peuple aime organiser
des fêtes. Quand Valérian est invité en tant
Cette planète de sable battue par des vents que héros terrien, il est à l’abandon.
violents est jalonnée de cités antiques à
l’architecture proche de nos ancêtres gré- EMBARCADÈRE
co-romains. Les édifices, souvent en ruine Port d’où partent les Héros de l’Équinoxe pour
et couverts de lichens, semblent souffrir se lancer à la conquête de Filène.
de la morsure du temps, dont la cruauté est
exacerbée par le tourisme de voyageurs ga-
lactiques venus admirer le ciel limpide qui suit
l’équinoxe - tourisme qui est d'ailleurs le prin-
cipal secteur économique de Simlane.
Puisque stériles, les autochtones sont vieil-
lissants, mais tous les cent équinoxes envi-
ron, les membres de la Grande Assemblée
organisent un concours dont l’objectif est
d’atteindre Filène, l’Île aux Enfants. Tout ce
que l'on sait, c'est que si l’un des Héros de
l’Équinoxe — toujours des mâles — parvient à
surmonter les épreuves, une nouvelle généra-
tion verra le jour et les plages de Simlane se-
ront envahies de jeunes enfants. Sans savoir
ce qu’il advient du vainqueur, les autres parti-
cipants sont renvoyés près de l’Embarcadère
de départ dans un tourbillon et perdent le
souvenir de ce qu’ils ont vu sur Filène. Qui rencontrer dans ce décor ?
Les héros locaux qui partent pour l’Île aux En- g Blimflim
fants sont soit portés disparus, soit retrouvés
g Filène (Mère Suprême)
gravement mutilés. Face à ces échecs répé-
tés, la Grande Assemblée de Simlane préfère g Irmgaal
faire appel à des héros venus des quatre coins g Ortzog
de la galaxie.

146
147
 RAPPORT DE VALÉRIAN
Sujet : le déroulement des épreuves.
« L’objectif de ce concours est d’atteindre le sommet de l’île de Filène. Rituellement, il dure trois
jours au cours desquels les Héros doivent affronter les forces de la matière, les monstres
du règne animal et les pièges de l’esprit. Quatre concurrents sont engagés dans cette course
impitoyable, Irmgaal venu de la planète Krahan, Ortzog de Bourgnouf l’Industrieuse, Blimflim de
la Malamum-la-Chatoyante et votre serviteur.
Nous quittons l’embarcadère à la nuit tombée pour n’arriver sur Filène qu’au petit matin.
Durant toute la nuit, je dois combattre les éléments, les tempêtes, les orages provoqués par
l’Équinoxe, pour ne pas sombrer dans l’océan.
Filène est une immense masse rocheuse sortie des eaux. On l’aborde par un embarcadère du
même genre architectural que celui que nous avons quitté la veille. Celui-ci donne sur une espla-
nade bordée de sept antiques portiques indiquant différentes voies pour l’ascension du pic de
Filène. Chaque Héros en choisit une.
Après avoir traversé des jardins luxuriants agrémentés de fontaines et de massifs fleuris, les
difficultés commencent… »

1 ER JOUR : LES FORCES DE LA MATIÈRE

« Irmgaal traverse une plaine aride nappée de brumes étouffantes puis longe une corniche
le long de fleuve de roche en fusion. Le héros de Krahan parvient à tailler, grâce à son épée
Zarkham, des stalagmites rocheuses comme on abat un arbre et à jeter d’immenses blocs çà et
là afin de traverser la lave.
Le parcours d’Ortzog débute dans des étendues enneigées battues par des vents glaciaux
brûlant la moindre végétation. À grands coups de lourdes chaînes énergisées — son arme de
poing fétiche, il doit ensuite se frayer un chemin à travers des stalactites et des colonnes de
glaces pétrifiantes.
C’est un désert de sable chauffé à blanc par un soleil impitoyable et une lutte permanente
contre le dessèchement que surmonte Blimflim en premier lieu. Ses connaissances chamaniques
et une poignée de graines apportées de Malamum lui permettent de planter quelques fragiles
oasis en quelques instants pour s’abreuver de délicieux fruits juteux.
De mon côté, la piste que j’ai suivie m’a conduit sur des contreforts rocailleux. Je dois entrer
dans des fissures, m’engager dans d’obscurs boyaux dans la montagne, traverser des cre-
vasses sans parvenir à éviter une chute dans un puits de ténèbres qui aurait été mortelle sans
ma combinaison. »

148
 2 E JOUR : LES MONSTRES DU RÈGNE ANIMAL
« Dans des marécages fétides peuplés de présences innommables, Irmgaal affronte un
monstre reptilien polymorphe, renaissant sous un nouvel aspect chaque fois qu’il est vaincu. Ce
combat digne des duels mythologiques dure jusqu’au crépuscule.
Ortzog progresse dans des escarpements rocheux où des canyons étroits permettent à des
buffles gigantesques de facilement charger leurs cibles.
Dans une épaisse jungle fourmillant de vies inconnues, la seconde journée de Blimflim a consis-
té à apprivoiser un drôle d’oiseau à l’allure d’un pélican géant, rappelant le ptéroïde de Moebius
— un célèbre dessinateur terrien du XX e siècle — dans “Arzach », une très ancienne BD que j’ai
trouvée dans les appartements de Xombul.
Ma seconde journée a été bien moins héroïque que celle de mes concurrents, mais pas moins
éprouvante. Toujours piégé dans les ténèbres des galeries sous la montagne, j’ai dû faire face à
des nuées de vulgaires rats, armé de mon pistolaser. »

3 E JOUR : LES PIÈGES DE L’ESPRIT

« Mes trois concurrents, après avoir pu bivouaquer sereinement à flanc de montagne, esca-
ladent le dernier pic pour atteindre le sommet et s’affronter en pugilat sauvage. À hauteur de
nuages, ils ont atteint un plateau verdoyant. Encore empêtré dans l’ascension des boyaux du
pic, mon retard m’a permis d’éviter cette inutile démonstration de force entre les Héros.
Laureline a su prouver que l’ascension du pic pouvait se faire en évitant les épreuves que nous
avons dû surmonter – “Fatigant, mais pas de quoi en faire un plat de cette escalade !”.
Dans un état de fatigue et de confusion, j’arrive tout juste à temps pour la véritable épreuve
de la journée. Accueillis par un examinateur sous la Coupole de l’Imaginaire Révélé (sorte de
petit temple antique), nous fut questionnés sur notre vision de l’avenir de Simlane dans l’hypo-
thèse où l’un de nous serait désigné comme l’heureux père de la prochaine génération.
L’inquiétant discours démago racial d’Irmgaal, la planification hyperindustrielle d’Ortzog et le
programme de frugalité, médiation et oubli du monde de Blimflim ne sont pas retenus. Pour ma
part, je propose de laisser leur libre arbitre aux futurs enfants de Simlane. Ce choix peu ortho-
doxe selon l’examinateur lui-même fera cependant de moi le Héros de l’Équinoxe.
Nous sommes tous conduits au Palais de la Mère Suprême en attendant le lendemain. Mais
seul l’élu peut rencontrer la Mère Suprême en personne. En effet, à l’aube, mes concurrents ont
été emportés par une puissante tornade jusque sur les berges près de l’embarcadère d’où nous
étions partis quelques jours plus tôt. Leurs souvenirs du séjour dans le Palais sont également
effacés.
Quant à moi, la journée est plutôt agréable. La Mère Suprême, déesse titanesque, capable de
rétrécir à la taille de son… interlocuteur me raconte l’histoire de cette planète et sa volonté de
voir la future génération rebâtir enfin Simlane. Là, j’ai pu observer les Héros des générations
précédentes à qui la déesse a fait grâce du don d’immortalité pour continuer de vivre à ses
côtés.
Enfin, je ne peux me soustraire au devoir de tout Héros de l’Équinoxe qui se respecte et m’ac-
couple avec la Mère Suprême. Durant ce que je pense être la nuit suivante, la déesse de Simlane
engendre des milliers d’enfants qui paraissent avoir déjà entre 8 et 10 ans. À l’embarcadère, des
centaines de voiliers les attendent pour voguer jusqu’au continent porté par la dernière vague
de l’Équinoxe.
J’ai ensuite été rétréci à une quinzaine de centimètres de hauteur, dû à l’épuisement de la
tâche génitrice selon l’examinateur, pour intégrer la communauté miniature des précédents
élus. Fort heureusement, nos services du Laboratoire des Paradoxes sont capables de solution-
ner ce genre de désagrément. »

149
 Dans le ciel intérieur de Zahir
ZAHIR
Le Pays sans étoile
Venue du fond de l’espace et de retour dans
notre galaxie par effet boomerang, Zahir était
une planète « folle » qui fonçait sur le système
d’Ukbar. Elle avait été éjectée de la trajectoire
de son ancien système solaire à cause de l’ins-
tabilité due à sa particularité : Zahir est une pla-
nète creuse !
Grâce à Valérian et de stupéfiantes
manœuvres de son XB-982, la trajectoire
de Zahir a été recalibrée pour devenir la cin-
quième planète du système d’Ukbar. Zahi-
riens et colons terriens d’Ukbar entretiennent
depuis de très bonnes relations et la société
zahirienne, jusque-là divisée par une guerre
des sexes, s’est réconciliée.
Sans atmosphère, la croûte externe de cette
singulière planète est stérile. Il est possible de
s’enfoncer dans les galeries sinueuses qui pé-
nètrent la surface pour atteindre d’immenses
lacs phosphorescents. La traversée de ces
lacs permet d’entrer à l’intérieur de la planète.
À la nage, ce serait trop long, mais une barge
de XB-900 (lui-même étant trop grand pour
passer) ou n’importe quel véhicule hermé-
tique est idéal.
150
Une fois la croûte zahirienne franchie, on
aperçoit le noyau central de Zahir qui, tel un
pâle soleil, illumine les parois intérieures de
la planète. Par un étrange phénomène gravi-
tationnel, le champ de pesanteur est inversé
lors de la traversée des lacs phosphores-
cents, si bien que les parois internes tiennent
lieu de sol aux habitants de Zahir. À l’intérieur,
l’atmosphère est respirable. Le relief est de
type montagneux et le climat est sec.
Un astre de type lunaire et stérile gravite au-
tour du noyau solaire, la zone d’ombre ainsi
portée par cette lune détermine la nuit zahi-
rienne. Des éruptions du noyau solaire pro-
voquent une intense chaleur adoucie lorsque
viennent la nuit et son ciel pourpre.
La flore est assez maigre, mais une de ses
particularités est le Flogum : une sorte de
champignon explosif qui pousse le long de la
Grande Faille lunaire. Les Flogums sont des
poches minérales translucides au teint ro-
sâtre à l’intérieur desquelles se développent
de fragiles prismes aux caractéristiques
atomiques versatiles. Il faut les manipuler
avec une extrême prudence sans quoi ils im-
plosent, absorbant tel un mini trou noir tout
ce qui se trouve à proximité. Laureline en fait
d’ailleurs les frais en tentant d’en étudier un de
petite taille, qui détruit le tableau de bord de la
barge embarquée dans le XB-900.
SITES NOTOIRES
GRANDE FAILLE LUNAIRE
Gigantesque faille rocheuse sur les parois
de laquelle pousse le Flogum. De fréquents
éboulements rendent ses abords dangereux.
La lune effectue sa révolution toujours sur
le même trajet si bien que son ombre et le
rayonnement mauve qu’elle projette, favorise
la pousse des Flogums. Les nomades qui for-
ment le peuple de Lemm se sont spécialisés
dans la récolte périlleuse de ces champignons
instables qu’ils stockent dans leurs extraordi-
naires Skromm-maisons : des abris édifiés
sur le dos d’insectoïdes géants dont la mor-
phologie tient autant du mille-pattes que du
scarabée. Le peuple de Lemm, guidé par Mu-
tahar, survit en vendant les Flogums à deux
cités ennemies, Valsennar et Malka, en guerre
perpétuelle. Mutahar justifie la vente de ces
armes naturelles sans la moindre culpabilité,
car c’est selon lui la seule ressource qui leur
permet d’acheter de quoi se nourrir et s’ha-
biller.
Les bombardements de Flogums entraînent
de violentes perturbations météorologiques,
des tornades et des vents qui arrachent tout
sur leur passage, mais l’équilibre magnétogra-
vitationnel de Zahir est également perturbé.
Valérian en déduit que l’instabilité provo-
quée par la guerre entre Valsennar et Malka à
grands coups de Flogums est la cause, depuis
de nombreuses générations, de la déviation
de l’orbite originelle de Zahir puis de l’accélé-
ration de sa chute vers le système d’Ukbar.
Seules les femmes peuvent se rendre à
Valsennar. Malka n’accueille que les hommes.
Le peuple de Lemm n’entre dans aucune des
deux cités, il pèse et négocie la vente de leurs
Flogums à l’extérieur.
MALKA
En conflit avec Valsennar, la cité-forte-
resse de Malka est dirigée par des femmes
belliqueuses et commandées par la reine
Klopka-La-Ravissante. Les solides murailles
de cette gigantesque et riche cité forment
un carré aux angles duquel sont érigées de
grandes tours rondes. Les toitures de la plu-
part des bâtiments de Malka sont des cou-
poles, idéales pour garder la fraîcheur à l’inté-
rieur. Une partie des remparts est bordée de
douves et un seul large pont en escalier, pro-
tégé par un châtelet massif, autorise l’accès à
l’intérieur de la cité. De nombreuses statues
et gargouilles triomphantes surplombent l’ar-
chitecture dense de Malka.
Aux pieds des remparts, un bidonville ha-
bité exclusivement par des hommes et des
enfants accueille l’expédition Lemm. Là, de
pauvres hères charrient sur leurs dos fourbus
des ballots de tissus ou de nourriture contre
les Flogums qu’ils acheminent ensuite, au pé-
ril de leur vie, dans des entrepôts à l’intérieur
de la cité.
Le seul moyen d’entrer dans Malka sans être
contrôlé est de plonger dans les eaux croupies
chargées de détritus que la cité rejette dans
les douves. Là, il est possible en remontant
difficilement un courant bouillonnant de na-
ger jusqu’aux égouts. Un dédale de couloirs,
d’escaliers en colimaçon et de passerelles de
pierres mène dans les rues de la ville.
À l’intérieur, les hommes vivent misérable-
ment. Ce sont eux qui nettoient les rues,
élèvent et nourrissent les enfants, ils effec-
tuent toutes les tâches ménagères ainsi que
les travaux manufacturés.
Des recrutements d’hommes à la volée sont
organisés par les femmes dominantes dans
les rues de Malka. Les conscrits forcés sont
151
 conduits au quartier des armées de Malka où
ils suivent une instruction militaire sévère à la
Caserne des Mille Vertus féminines. La faune
meurtrière de Zaphir offre de multiples armes
vivantes — kutchuks lance-flammes, talams
crache-venin, gruffs imparables lancés à par-
tir de petits canons d’avant-bras et klamips à
la langue coupante — utilisées sans vergogne
par les armées de Malka.
Au centre de la cité culmine le colossal Pa-
lais de la Suprême Féminité où sont envoyés
les hommes victorieux pour procréer avec la
reine ou les femmes qui le désirent.
La flotte de guerre de Malka, menée par la nef
royale de Klopka, est constituée de vaisseaux
aériens majestueux de toutes tailles, portés
par des ballons dirigeables et guidés par des
attelages d’insectoïdes géants. Depuis les
nefs volantes décollent des ornithoptères vi-
vants, légers, rapides, pilotés par des femmes
officières et chargés de Flogums pour bom-
barder l’ennemi.
Ici, les hommes réduits en esclavage sont les
ardents défenseurs de leur condition d’infé-
riorité, tout comme les femmes de Valsennar,
ils sont les premiers à justifier leur aliénation
sociale.
Malka
152
VALSENNAR
Splendide cité à l’architecture flamboyante,
Valsennar est un croisement entre une méga-
pole gréco-romaine et une Venise aux canaux
limpides.
À bien des égards, Valsennar, ses joutes
poétiques, son Palais de la Resplendissante
Virilité et son empereur Alzafrar, un person-
nage maniéré, dégoulinant d’alcool de fleurs
et de maquillage outrancier, sont le double
négatif de Malka. Tandis que la ville de la reine
Klopka est dense et épaisse, avec ses larges
tours et ses ruelles étriquées, l’urbanisation
de Valsennar est espacée. Les quartiers spa-
cieux sont séparés par des canaux fleuris, de
nombreuses fontaines embellissent des es-
planades colorées de marbres pastels, roses
ou bleutés. Des ponts aux sculptures raffinées
enjambent les canaux et les rues ensoleillées
sont propres et régulièrement entretenues.
Plus difficile à défendre des bombardements
que Malka, il y a toujours quelque chose à
réparer ou reconstruire à Valsennar. Des
femmes ouvrières et soumises entretiennent
la cité, montent des échafaudages, assurent
les réparations des bâtiments et tissent des
vêtements de soie pour les hommes de la cour
et les femmes choisies pour participer aux
épreuves. Comme les conscrits de Malka, ce
sont les femmes qui se chargent des missions
militaires sales, violentes et dangereuses.
Des éleveurs et des botanistes participent
au raffinement culturel de Valsennar. Les pre-
miers ont croisé sur plusieurs générations des
animaux sauvages pour en faire de petites
peluches blanches domestiquées et parfai-
tement inoffensives. Les seconds ont créé,
également par croisement, la magnifique
Fleur de Saphaniol, prisée par les marchands
et parfumeurs. Cette fleur est devenue, au
même titre que les armes vivantes de Malka,
un produit phare d’exportation depuis que Za-
hir s’est ouverte au marché galactique.
Des épreuves sont régulièrement organisées
par les seigneurs ou hiérarques mâles pour
sélectionner celle qui rejoindra le harem de
courtisanes de l’empereur. Après s’être rafraî-
chies dans des bains aux essences de fruits,
vêtues de tenues élégantes et coiffées d’une
Valsennar
fleur de Saphaniol, les candidates s’affrontent
dans une série d’épreuves variées — révé-
rence, cuisine, tissage, danse, musique, etc.
— qui peuvent se résumer à un concours de
beauté sophistiqué, jugé au final par le choix
esthétique d’Alzafrar.
Une fois la lauréate désignée par un asses-
seur, aucune réclamation « des pleureuses ou
des contestataires » n’est tolérée sous peine
« de faire donner la bastonnade à toutes les
femelles présentes ! » afin qu’il n’y ait, selon
l’empereur lui-même, surtout pas d’injustice.
Autre événement apprécié par la gent mas-
culine de Valsennar : les joutes poétiques.
Lors de ces fêtes, les hommes servis par les
femmes qui vivent aux Palais luttent entre
eux par les seules armes des arts lyriques. De
charmants poèmes sont récités sur fond de
musiques délicates et sont offertes d’innom-
brables libations d’alcool de fleurs dont les ef-
fluves suffisent à enivrer les participants.
153
 Le Palais de la Resplendissante Virilité, dessi-
né par Alzafrar et décoré par ses amis les plus
chers, est la résidence impériale où vivent les
courtisanes vêtues de bikinis faits de métaux
précieux et de peintures corporelles. Dans un
kiosque isolé sur les eaux du parc du Palais,
l’empereur organise des rendez-vous privés
avec ses favorites.
La flotte impériale de Valsennar est consti-
tuée d’aérostats de guerre, prêts à larguer
des Grenades carnivores. Ils ont l’allure de
zeppelins, tout comme le vaisseau amiral
qui contrairement à la Nef royale de Klopka,
se positionne toujours à l’arrière garde de la
flotte, afin que la cour impériale puisse jouir
du spectacle de la bataille, à l’ombre d’un
dais, servie et encouragée par les plus belles
femmes du Palais.
Tout comme les hommes de Malka, les
femmes de Valsennar considèrent leur condi-
tion d’infériorité comme normale et s’il leur
arrive de se plaindre ce n’est jamais avec l’in-
tention de renverser l’ordre établi depuis tou-
jours sur Zahir.
Persuadés de vivre dans un monde clos,
ignorant tout de l’univers, les Zahiriens ne
savaient pas avant l’arrivée de Valérian et Lau-
reline que leur planète risquait d’entrer en col-
lision avec celles du système d’Ukbar. Il faudra
que Valérian organise une séance intensive de
formation sous hypnose pour faire prendre
conscience à Klopka et Alzafrar de l’immi-
nence du danger et pour les amener à mettre
un terme au conflit qui les oppose. Les efforts
conjugués de Laureline et Valérian donneront
également naissance à un inattendu mariage
entre les deux dirigeants.
Qui rencontrer dans ce décor ?
g Alzafrar & Klopka
g Mutahar et le peuple de Lemm
154
ZOMUK
Métro Châtelet direction Cassiopée
Planète stérile transformée en décharge
cosmique. Exception faite des cargos-pou-
belles qui viennent y déverser toute sorte de
déchets, pratiquement personne ne se rend
sur « Zomuk-La-Poubelle », planète spon-
gieuse dont la surface est recouverte de
produits toxiques et de détritus radioactifs
où se développent d’ignobles parasites qui,
parfois, s’exportent en infiltrant les vaisseaux
de colons en manque de pièces d’occasion.
Comme rien n’est contrôlé ni consigné sur ce
qui est déversé, il n’est pas rare d’y trouver la
carcasse d’un vaisseau porté disparu ou le ca-
davre d’un prisonnier en cavale mal informé.
Le peuple de Zomuk, les Zoms, exploite les
ordures répandues par des civilisations ga-
lactiques lointaines. Ils sont réputés stupides,
laids, rongés par la vermine et très religieux.
Ils recyclent toute sorte de matériaux pour
construire de magnifiques sanctuaires où ils
déposent des offrandes tout aussi extraor-
dinaires (notamment les Orbes des Quatre
Forces Élémentaires, ces dernières auraient
d'ailleurs été transportées, il y a très long-
temps, sur la 7e planète d’Ohuru...).
Rumeurs : Les Pirates de l’Espace, les
Dresseurs de Chiens de l’Espace et la pègre
de Rubanis viendraient incognito décharger
les épaves des vaisseaux qu’ils ont pillés et
les macchabées de type ayant la mauvaise
idée d’être incorruptible ou trop curieux.
Les détectives qui n’ont pas peur de se
salir savent qu’il est toujours intéressant de
fureter sur Zomuk avant de publier un avis de
recherche ou de démarrer une enquête.
Les colons terriens (mais pas uniquement)
qui en ont assez d’attendre qu’un simple bon
d’approvisionnement en pièces détachées
et matériaux soit validé et contre-validé par
l’administration de Galaxity viennent aussi
faire leurs courses sur Zomuk. Mais ce n’est
pas sans danger : en ramenant des bactéries
et des virus mutants dans leur colonie, ils
mettent en péril leur communauté, mais aussi
l’écosystème et les autochtones de la planète
qu’ils occupent. Si cela est dommageable en
soi, c’est encore pire lorsqu’ils affectent des
PEC et que cette contamination altère leur
évolution augmentant ainsi l’Impermanence
et donc les risques d’Anomalies spatio-
temporelles, ici ou dans un lointain secteur
galactique.
Qui rencontrer dans ce décor ?
g Crocbattler & Rackalust
155
 PLANÈTES MINEURES
ARPHAL
L’Empire des mille planètes
Planète membre de l’Empire syrtien, Arphal
est dépourvue d’atmosphère et défigurée par
des impacts de météorites. Sous sa surface
vivent les fameuses Pierres vivantes d’Arphal
que l’on retrouve notamment chez les bijou-
tiers des souks de Syrte ainsi que dans l’expo-
sition permanente de l’Université de Shimbal-
lil. On y extrait aussi une fibre aussi soyeuse
que résistante qui, une fois tissée, devient la
très prisée et coûteuse Étoffe d’Arphal.
Les Pierres d’Arphal collent naturellement sur
les corps organiques, car elles seraient en
réalité un tout petit mollusque à la coquille de
nacre chatoyante. Les femmes à la mode se
maquillent avec pour éviter de se percer.
La fibre constituant l’Étoffe d’Arphal serait
produite par un autre mollusque, aveugle et
anosmique qui délimite son périmètre de fils
de soie (comme une araignée) afin retrouver
son chemin. Cette fibre « vivante » épouse
parfaitement les courbes des corps qui s’en
vêtissent.
Que trouve-t-on ici ?
g Les Pierres vivantes d’Arphal
g L’Étoffe d’Arphal
CLIMPHUS
Les Spectres d’Inverloch
L'Amas globulaire de Climphus est un dédale
de systèmes solaires chargés de planètes,
d’astéroïdes et de stations spatiales qui rend
les déplacements en vitesse ultraluminique et
les manœuvres espace-temps des astronefs
XB-900 particulièrement difficiles.
156
Climphus n’est pas seulement connu pour
la dangerosité naturelle de sa circulation, il
l’est également par ses alchimistes dont les
connaissances en matière de poison sont
sans égales (que les Shingouz recèlent sous le
manteau — ou l’aile…).
Qui rencontrer dans ce décor ?
g Quatuor Mortis
g Shingouz
g Rapolinks
CONSTELLATION DE LA LICORNE
Par des temps incertains
Cet ensemble de systèmes économique-
ment prospères a appartenu à LCF Sat pen-
dant des siècles avant qu’il ne les perde au jeu
et son immortalité en prime.
Qui rencontrer dans ce décor ?
g LCF Sat
CONSTELLATION MALVIS
Par les chemins de l’espace
C’est sur la quatrième planète de cette
constellation que Valérian a sauvé la vie de
l’agent Slane. Après avoir fait plusieurs bons
spatio-temporels en arrière, il comprit que la
plante gigantesque et tentaculaire qui avait
tué Slane venait d’une petite algue qu’il avait
ingérée lors d’une cérémonie d’amitié avec
une tribu locale de chasseurs-cueilleurs.
Rumeur : chez les mercenaires de Vlago-
Vlago, les Rapolinks et autres milieux
d'assassins, cette plante, nommée "Algue
Hydra", serait très recherchée pour éliminer
une cible et ses proches.
 FLAMMIL
Par les chemins de l’espace
Petite planète entourée d’une dense ceinture
d’astéroïdes et couverte de nuages empoi-
sonnés. Flammil avait connu trois généra-
tions plus tôt le même type de cataclysme
nucléaire que la Terre en 1986, mais les Fla-
millliens ne s’en étaient pas encore relevés.
Une opération de décontamination a été lan-
cée par la suite. Une végétation épaisse s’est
développée à sa surface malgré une intense
radioactivité. Des vestiges d’une ancienne ci-
vilisation y tombent en ruine. Seules quelques
centaines de Flamiliens survivent dans cette
atmosphère funeste.
GLAM
Le peuple de Glam est épris de liberté et a
rapidement répondu à l’appel de la rébellion
de la Guilde contre le prince Ramal et les
Connaisseurs. Depuis la Révolution et l’ins-
tauration d’un conseil de Princes-Marchands,
les Glamiens refusent toujours l’autorité du
pouvoir central syrtien et cherchent à gagner
leur indépendance pacifiquement.
KATOUB
Cette planète a des airs de Rubanis, sans
l’effort de mettre en place un pseudosystème
policier. Les trafics d’armes, de drogues et la
contrebande en tous genres y prospèrent.
KOKOK’OM
Otages de l’Ultralum
Cette planète redevenue sauvage, après
qu’une ancienne civilisation a disparu sous les
eaux, est un haut lieu de tourisme. Contem-
pler les magistrales colonnades de Kokok’om
(tout comme celles de Simlane) fait le bonheur
des spécialistes de l’architecture antique.
MANADIL
Les Oiseaux du Maître
Planète d’origine de Sûl et de nombreux
autres explorateurs échoués sur Astroklaar,
l’astéroïde du Maître des Oiseaux-Folie. Elle
se situe dans la constellation du Cygne et est
réputée pour son académie spatiale qui a mis
de nombreux vaisseaux et pilotes au service
de la récente lutte contre les Wolochs.
Même si ses ressources sont très inférieures,
Manadil est une honorable rivale de la Guilde
des Marchands de Syrte dans le champ de la
domination technologique spatiale.
Qui rencontrer dans ce décor ?
g Sül (Rapports de mission insuffisants)
TSIRILLITIS
Par les chemins de l’espace
Cet étrange astéroïde ondoyant aux confins
du cosmos, loin des grandes voies commer-
ciales est une sphère curieusement lisse.
À sa surface légèrement humide pointent
quelques cheminées, tièdes et élastiques,
d’où s’échappe une vapeur riche en oxygène
qui génère une légère couche atmosphérique
respirable. Tsirillitis est en réalité un être vi-
vant dont la surface est la coquille, prêt à dé-
vorer les imprudents qui s’approchent de ses
cheminées. Là, des méduses hypnotiques
piègent les proies paralysées dans leurs ten-
tacules collants pour les plonger dans l’orga-
nisme vorace de la créature spatiale.
Tsirillitis est un être pensant, avec lequel il est
possible de communiquer, mais son appétit
pour n’importe quel organisme vivant de l’es-
pace est si grand que toute conversation avec
lui finit dans son Grand Broyeur.
Valérian avait fait les frais de la découverte
de Tsirillitis en se retrouvant dans l’estomac
157
 de l’astéroïde, mais fût sauvé — que serait-il
sans elle ? — par Laureline qui, venue à son se-
cours, avait apporté un antidote conçu par le
Service. Une fois versé dans le Grand Broyeur,
Tsirillitis avait été pris de convulsions, rejetant
le produit chimique, Laureline et Valérian par
la même occasion.
D’après le service d’observations astrono-
miques, Tsirillitis se porte bien, mais évite do-
rénavant les systèmes solaires occupés par
les humains qu’il ne trouve pas à son goût.
Rumeurs : d’infortunés voyageurs affirment
avoir vu Tsirillitis (ou quelque chose qui
s’en rapprochait fortement) dériver dans
d’autres secteurs galactiques. Aucun de
ceux qui se sont risqués à se poser dessus
en scaphandre n’est revenu, et seuls leurs
compagnons d’équipage resté à bord
peuvent rapporter ces faits.
Rencontre cosmique
Sauf décision contraire du MJ, Tsirillitis
ne se croise qu’aléatoirement sur une
Rencontre cosmique.
158
TSOTSO
Métro Châtelet direction Cassiopée
Cette planète a mystérieusement fondu
jusqu’à disparaître avec ses habitants.
Rumeurs : à l’université de Shimballil, deux
théories s’opposent sur ce qui est arrivé à
Tsotso, fondées sur les témoignages des
mémoires de Solum : d’un côté, celle qui
soutient que cette était creuse comme Zahir
(pour les quelques rares qui la connaissent ou
qui ont eu accès aux Rapports de mission de
Valérian) et qu’elle aurait lentement implosé
des suites d’une guerre nucléaire intestine
que se seraient livrés les peuples vivant dans
son atmosphère interne. De l’autre côté,
celle, plus nébuleuse, qui affirme que la
Tsotso que les historiens évoquent n’était en
réalité qu’un reflet de la véritable Tsoto, que
l’Impermanence du secteur à ce moment-
là aurait interverti une portion de l’Univers
Alpha et d’un Univers Miroir. La vraie Tostso
ayant disparu dans le trou noir surnommé
Grand Dépotoire, son reflet dans l’Univers
Alpha serait alors tombé en poussières
quantiques, comme un château de sable.
Terres truquées du Grand Truqueur (p. 183)

159
 4.5 SECTEUR GALACTIQUE 5

160
 PLANÈTES MAJEURES
BOURGNOUF
L’INDUSTRIEUSE
Les Héros de l’équinoxe
Planète militaro-industrieuse soumise à un
système politique faussement collectiviste
implacable qualifié de « centripétisme démo-
cratique ». Ses dirigeants sont élus démocra-
tiquement (avec obligation de résultat) pour
défendre la « liberté dans un idéal d’indéfec-
tible intergalactisme » et être les garants d’un
« égalitarisme absolu au sein de la popula-
tion », comme le clame le colosse Ortzog, l’un
des trois concurrents de Valérian au concours
de Simlane (caressant sans doute l’espoir de
peupler les colonies bourgnoufiennes de ci-
toyens modèles, à son image).
Bourgnouf est le centre politique, culturel
et usinier d’une importante puissance galac-
tique, la Fédération Bourgnoufienne, parti-
sane de la planification, de l’industrie lourde
et du développement agricole intensif. Elle
produit la flotte et l’artillerie de nombreuses
autres superpuissances stellaires, ce qui ex-
plique leur complaisance intéressée envers
son prosélytisme Constructiviste.
Aucune déviance politique n’est tolérée : les
récalcitrants, dits « camarades névrosés »,
sont interpellés par les forces de la Gnoufpo-
liz, regroupés puis enfermés dans des parcs
médico-éducatifs où les moindres véhé-
mences de sédition sont dissipées par un long
processus pédago-propagandiste. Quelques
mois passés dans ces parcs et vous n’aurez
plus qu’un idéal : la lutte finale des prolétaires
de toutes les planètes pour le bien commun
des dirigeants de Bourgnouf !
La Fédération Bourgnoufienne étend son
influence par expansion colonialiste qui n’en
porte pas le nom, par acceptation obligatoire
du principe de l’Ordre Social Absolu et inté-
gration contrainte sous la protection milita-
ro-industrielle de Bourgnouf.
Qui rencontrer dans ce décor ?
g Ortzog
161
 MALAMUM - Louma-la-Douceur est le nom donné à l’une
des principales déesses du panthéon vénéré
LA-CHATOYANTE par les moines malamumiens lors de rituels
chamaniques où l’usage de produits hallu-
Les Héros de l’équinoxe
cinogènes est exigé : les germes de Skimol, la
Dictature écolo ascétique selon les observa- levure d’Ipragun et le Sulfom non décortiqué
teurs avisés de Galaxity, Malamum-la-Cha- dont le savant mélange est un puissant psy-
toyante est une planète dont est natif chotrope également fortifiant et nutritif !
Blimflim, « maître des semences et de la na-
Qui rencontrer dans ce décor ?
ture généreuse », un des concurrents de Valé-
rian au tournoi de Simlane. Sur cette planète g Blimflim
forestière dont la flore est incontestablement
la plus abondante, hétéroclite et variée de
tout le cosmos, on prône l’harmonie entre les
espèces vivantes. Contrôlé par une théocra-
tie au sommet de laquelle se trouve le Grand
Maître Suprême Tlamull, le peuple de Ma-
lamum est conditionné depuis des généra-
tions pour servir la « bienveillante » caste des
moines ascètes éclairés.
Considérées comme des lieux de perdition,
de corruption et de pollution, les villes sont
proscrites sur Malamum. La frugalité, la mé-
ditation, le silence, l’oubli au monde, la réso-
lution des conflits sans violence et le travail du
sol nourricier sont des valeurs unanimement
partagées au sein de la population de Ma-
lamum. C'est un point commun qu'elle par-
tage avec les Alflololiens et le rapprochement
des deux peuples serait d'ailleur intéressant.

162
 RUBANIS
Les Cercles du pouvoir
« Planète de malfrats » selon Laureline, « pla-
nète pourrie » selon Valérian : Rubanis est
rongée par les trafics d’influence, les conflits
d’intérêts et les luttes de pouvoir. Sa surface
est entièrement urbanisée et illuminée par
quatre arcs solaires artificiels qui définissent
le cycle quotidien en quatre temps : l’arc so-
laire matutinal, l’arc solaire diurne, l’arc solaire
vespéral et l’arc solaire nocturne. Rubanis
est le centre névralgique d’une civilisation
cosmopolite fondée sur un capitalisme sau-
vage. L’activité tellurique pratiquement nulle
a permis à la cité, devenue cité-monde, de
s’étendre sur toute la surface de la planète
et de s’enfoncer autant sous terre qu’elle
s’élance dans les cieux. Au-dessus d’infects
nuages de pollution dus à une activité pro-
ductiviste et industrielle intense flottent des
stations orbitales habitées principalement
par des aristo-patrons et notables Rubaniens
comme le chef de la police, le colonel Tlocq.
Le climat tempéré est garanti par un savant
assemblage de puits thermiques et de cen-
trales nucléaires en orbite. Les besoins ali-
mentaires des Rubaniens sont assurés par
une vingtaine de planètes dédiées à l’agricul-
ture et par des échanges commerciaux effec-
tués à Port-du-Gouffre ou Point Central.
Comme sur Galaxity, l’autorité politique ru-
banienne est partagée entre les cinq Cercles
du Pouvoir, dont le dernier, le Cercle ultime,
est souverain. Cependant, les intérêts contra-
dictoires entre les Cercles entraînent une pa-
gaille monstre sur Rubanis. La police est cor-
rompue et évite les enquêtes trop complexes
qui ralentiraient son propre enrichissement.
Seuls les Thanatologues, robots-exécuteurs
traquant sans merci les infections virales
notamment celle du virus de Scunindar,
sont incorruptibles. Trafics et règlements de
comptes ont pour prétextes l’espionnage in-
dustriel, la religion, les finances et le crime or-
ganisé, tous quasi indissociables sur Rubanis.
Des dépanneuses automatiques permettent
de se tirer de mauvais pas ou même de péné-
trer dans des zones interdites.
S’il n’y a pas à proprement parler de bidon-
ville, Rubanis n’échappe pas à la règle des
grandes agglomérations et dans ses niveaux
inférieurs survivent des malheureux brutali-
sés par des gangs prêts à tout pour quelques
Bloutoks. Ces indigents des bas-fonds for-
ment une population massive qui permet aux
aristo-patrons de payer leurs ouvriers une mi-
sère et de répondre au moindre mécontente-
ment : « Si vous n’êtes pas contents, il y en a des
millions prêts à prendre votre place ! ».
163
 ORGANISATION
Chaque Cercle du Pouvoir contrôle des ré-
gions et des quartiers entiers de Rubanis. Le
mot « Cercle », en rubanien, est donc le même
pour parler des individus qui composent le
cercle et la zone géographique administrée
par ledit cercle.
1ER CERCLE
Dédié à la production lourde, ce cercle est
une zone industrielle, en proie à la pollution et
au trafic routier dense et tumultueux. Ateliers
de réparation de vaisseaux. Circulation dense
et dangereuse.
« Une zone fruste, mais pleine de bonne volon-
té ! », dixit le colonel Tlocq.
2E CERCLE
Quartier d’affaires gangrené par des règle-
ments de comptes, le 2e Cercle est le dange-
reux terrain de jeu des affaires boursières. Des
fortunes colossales se font et se défont à la
cadence infernale des suicides et des assas-
sinats. La circulation est plus disciplinée que
dans le 1er Cercle, mais les attentats à l’explo-
sif assez fréquents. On y trouve les bureaux
annexes de la B.E.U. : la première Bourse Ex-
tracosmique de l’Univers située sur la cellule
Rubanienne de Point Central.
164
3E CERCLE
Cette zone est réservée aux commerces, aux
arts et aux divertissements.
4E CERCLE
Ce cercle est celui des grands prêtres, de
la haute administration et de l’aristocratie
des affaires. Truffé de complots opaques,
quelques femmes d’exception comme
Na-Zultra ont su faire leur place au sein de ce
cénacle hyperconservateur et dominé par la
gent masculine. « La religion, la politique et les
finances ne font qu’un sur Rubanis. »
CERCLE ULTIME
« Celui où personne ne pénètre jamais ».
C’est de là que parviennent les ordres diffu-
sés sur des écrans via des canaux sécurisés.
Qui préside ce dernier cercle ? L’Hyper-Prince
et, depuis peu, le Triumvirat. Seul moyen d’y
pénétrer : une entrée de service abandonnée.
On aurait pu croire que la situation sur Ru-
banis allait s’apaiser après les révélations de
Valérian et Laureline qui ont découvert que
le Cercle ultime du Pouvoir, laissé à l’aban-
don par ceux qui avaient mis en place l’Hy-
per-Prince, était en réalité vacant depuis
longtemps. Il n’en est rien. Les ennemis d’hier
qui se disputaient le pouvoir central, à savoir
le débonnaire et néanmoins machiavélique
colonel Tlocq, la belle et perfide Na-Zultra et
le séduisant pilote de Limouzingue S’traks,
ont su mettre de côté leurs différends et for-
mé un triumvirat pour s’emparer du pouvoir
de Rubanis. Depuis, détournements de fonds,
prébendes frauduleuses, polices parallèles,
sociétés secrètes rampantes, manipulations
génétiques, trafics d’armes, import-export
de drogues, vols, assassinats, inoculations
virales et ventes de vaccins hors de prix se
poursuivent à grand train, mais sous leur
contrôle.
RELATIONS AVEC PORT-DU-GOUFFRE
La Poliz de Rubanis surveille de près les en-
treprises qui s’installent aux alentours du
port. Pas que l’endroit soit spécialement at-
tirant, mais c’est une zone franche avec une
main-d’œuvre peu onéreuse (souvent des
gens licenciés, des migrants de mondes dé-
truits ou colonisés par des puissances totali-
taires – comme Bourgnouf l’Industrieuse) ou
des repris de justice. Les « space-flics » font
d’ailleurs bon ménage avec les Limboz qui
leur servent d’indic' et de receleurs de pièces
à conviction. Non, la vraie crainte de Rubanis
est qu’une start-up étrangère ne découvre
quelque chose de valeur à exploiter par-delà
le Grand Rien et ne revendique la première la
paternité du filon, ce qui pourrait déstabiliser
les cours de la bourse et augmenter les sui-
cides par défenestration des immeubles.
Rumeurs : le Calife d’Iksaladam aurait passé
des accords secrets avec le colonel Tlocq
au sujet de l’Ultralum menacé de pénurie,
des fois qu’un carburant équivalent soit
découvert dans le Grand Rien.
Qui rencontrer dans ce décor ?
g Colonel Tlocq
g Croupatchof
g Mercenaires de Vlago-Vlago
g Na-Zultra
g Shingouz
g S’Traks
165
 RAPPORT DE VALÉRIAN
« Rubanis, de par sa proximité géographique avec le Grand Rien cherche à contrôler Port-du-
Gouffre et il n’est pas rare d’y voir patrouiller des Space-Flics rubaniens. De vrais gangsters
abusant de leur autorité même au-delà de leur territoire. Ces Space-Flics ne valent pas mieux
que les gangs rivaux qui pullulent dans Rubanis comme les kidnappeurs de politiciens venus de
Vlago-Vlago ou la bande de Glomphins dirigée par Croupatchof, pilleuse de mémoires de Zeu-
zingue. Mais il y a un point important que le SST ne doit pas négliger : des fanatiques et autres
sectateurs restés fidèles aux Wolochs se terrent toujours dans les bas-fonds de Rubanis. »

L'Hyper-Prince, présentateur hyperviral ?

RAPPORT DE LAURELINE
« Nous n’avons pas réussi à déterminer l’origine exacte du virus de Scunindar, mais après
vérification avec Valérian dans les archives du XX e siècle terrien, il semble tout simplement que
la télévision et l’usage abrutissant des écrans en soient la cause. Cependant, une supposition
en chassant une autre, j’ai fait ma petite enquête de mon côté et ai visité le Palais des Cercles
du Pouvoir. Le secret du pouvoir central de Rubanis, c’est qu’il n’y a pas de secret ! En effet, le
Cercle ultime est abandonné depuis bien longtemps. Il s’y trouve une salle de conseil poussié-
reuse où siégeaient l’Hyper-Prince et ses conseillers, il y a des lustres. Mais le virus, lui, reste
un mystère. Sa propagation se fait par les réseaux informatiques de la ville pour atteindre le
cortex cérébral de ses habitants qui restent trop longtemps devant les écrans. Est-ce que
l’hyper-Prince et ses conseillers savaient qu’ils allaient diffuser un tel virus en mettant en
place toutes ces caméras ? Est-ce qu’ils savaient que le saphir du sceau d’autorité rappor-
té de Scunindar était porteur du virus ? Sont-ils morts à cause du retour de bâton du virus
incontrôlé ? Le virus a peut-être muté en intelligence artificielle se prenant elle-même pour
l’Hyper-Prince ? Symbolisant le pouvoir central que nul n’est autorisé à regarder en face, une
chimère, une simple image holographique privée de réalité. Ah, si je n’avais pas la vie de Valérian
à sauver toutes les cinq minutes, je ferais bien un tour quelques années en arrière pour démêler
tout ça ! »

166
 PLANÈTES MINEURES
ALDEBARRAN
Les impressionnantes architectures de cristal
sous-marines de cette planète océanique ont
inspiré l’un des rêves les plus demandés des
machines à rêves de Galaxity. Aldebarran est
habitée par les Stryges, des sortes de tritons
géants dotés d’une intelligence remarquable
et d’un sens inné pour l’art et l’esthétique.
Une population immigrante non négligeable
de cyborgs humanoïdes travaille sur Alde-
barran dans la prospection minière et le BTP
local.

ARCTURUS
Les Mauvais Rêves
Arcturus est un système isolé de notre ga-
laxie dans lequel une vingtaine de petites
planètes telluriques gravitent autour d’une
étoile double. Comme pour le système solaire
de Syrte-La-Magnifique, on parle également
d’étoile binaire : une petite étoile tourne au-
tour d’une plus grosse. Sur la 7e planète du
système d’Arcturus, l’empire terrien a implan-
té un centre de recherche sur les formations
cristalloïdes où sont envoyés une poignée de BAGOUL
savants. L’Ambassadeur des Ombres
Valérian s’était offert la 18 e planète d’Arctu- Planète au climat subtropical dont sont ori-
rus, pas plus grande que celle du Petit Prince ginaires les Bagoulins. Ces derniers, vivant en
de Saint Exupéry. Là, il avait construit une horde, creusent les montagnes pour y déni-
adorable maison que les architectes préa- cher les plus gros cristaux, lesquels permet-
tomiques qualifieraient d’ultramoderne où tront à leurs bardes de créer des images pour
il s’adonnait à des petits plaisirs solitaires illustrer les histoires des conteurs. S’estimant
comme le maquettisme et où il invitait parfois amateurs de poésie, les Bagoulins aiment
ses collègues du SST pour jouer à des parties passer leurs soirées à boire, à manger leurs in-
interminables de jeux de rôle. Mais ça, c’était vités et à écouter des récits épiques vantant la
avant de rencontrer Laureline. gloire passée de leur peuple et la grasse beau-
té de leurs reines successives.

167
 CHAB
Les Armes vivantes
Planète d’origine de Brittibrit.
CONSTELLATION DE CASSIOPÉE
Métro Châtelet direction Cassiopée
Brooklyn station terminus cosmos
Une des régions du cosmos les plus peu-
plées tant est si bien que le voyage ultralu-
minique (en hyperespace) y est interdit. S’y
trouvent, entre autres, Elsinn et sa ceinture
d’astéroïdes.
ELSINN
Brooklyn station terminus cosmos
Gigantesque planète gazeuse encerclée par
une ceinture d’astéroïdes dont un bon mil-
lier dispose d’une atmosphère respirable, la
ceinture d’astéroïdes d’Elsinn (ou "Couronne
d’Elsinil") est surtout connue pour être la base
arrière des brutaux Pirates de l'Espace, des
inommables sectateurs Rapolinks et des vo-
races Chiens de l'Espace.
168
Qui rencontrer dans ce décor ?
g Chiens de l'Espace
g Pirates de l'Espace
g Rapolinks
GLIMIUS
Planète membre de l'Empire syrtien, Glimius
est une planète-océan ponctuée de quelques
îles. C’est dans ses fonds marins que vivent
les Schamils hypnotiques.
Que trouver dans ce décor ?
g Schamils Hypnotiques
IRNAFLUT-LE-GRAND-TRIPOT
Les Foudres d’Hypsis
En orbite géostationnaire autour d’une naine
gazeuse de l’Amas globulaire de Climphus, la
station spatiale Irnaflut-Le-Grand-Tripot est
consacrée aux jeux d’argent et de hasard.
Les tables proposent un vaste ensemble de
jeux classiques tels que la roulette Bourgnou-
fienne, le Zanzibar, le Tricablok et le Pokébluff.
TLEUF
Les Cercles du pouvoir
Proche de Rubanis, cette planète à l’atmos-
phère corrosive dûe à son fort taux de Strapa-
nium 38, est le passage obligé pour tout équi-
page qui voudrait renforcer les protections
de son vaisseau. On y trouve en effet les plus
grands spécialistes du blindage spatial.
TUBINX-LA-TRANSLUCIDE
Les Foudres d’Hypsis
Cette planète, tombée très tôt sous la domi-
nation des Rubaniens, est un monde compo-
sé de vastes plaines en friche et de mines à
ciel ouvert où l’on récolte du Binx. Il s’agit de
pépites précieuses servant parfois de mon-
naie d’échange sur Rubanis. Les Shingouz
l'apprécient particulièrement.
 VLAGO-VLAGO
Les Cercles du pouvoir
Planète d’origine de mercenaires qui vendent
leurs services sur Rubanis, et plus particuliè-
rement à Na-Zultra.
Qui rencontrer dans ce décor ?
g Mercenaires de Vlago-Vlago
g Na-Zultra
XOXOS
Le Pays sans étoile
Planète où est fabriqué le Lance-cocons,
arme célèbre pour avoir été utilisés par les Ba-
goulins lors de l'enlèvement de l'Ambassadeur
sur Point Central.
7E PLANÈTE D'OHURU
Brooklyn station terminus cosmos
Ohuru était l’astre solaire d’un système
proche de Zomuk. La légende raconte que sa
7e planète, dont le nom est aujourd’hui oublié,
a été marquée par des apparitions paranor-
males prenant la forme d’entités élémen-
taires. Celles-ci sont apparues lors de mou-
vements de rébellion qui agitaient ce monde
paysan dominé par un système féodal impi-
toyable dont les représentants descendraient
soi-disant d’une race supérieure.
Ces entités disposaient d’un pouvoir sur la
matière et les éléments, telles que la roche, la
foudre, le feu, l’eau, etc. ; face à ces manifes-
tations inspirées du folklore local, la popula-
tion paysanne était impuissante et terrifiée. À
juste titre, car les forces magnétiques finirent
par se déchaîner, ravageant les fondements
mêmes de la planète jusqu’à ce qu’elle ex-
plose. Des phénomènes similaires se sont
produits sur Terre dans les années 1980. Fort
heureusement, l’agent Laureline est parvenu
à en trouver l’origine et à éliminer les crapules
qui jouaient avec des artefacts qui les dépas-
saient pendant que Valérian détruisait les ap-
paritions sur Terre les unes après les autres en
tentant d’éviter au mieux les anomalies spa-
tio-temporelles. Une pierre de plus à l’édifice
de l’Âge noir et son cortège de paradoxes.
169
 4.6 SECTEUR GALACTIQUE 6

170
 PLANÈTES MAJEURES
HYPSIS
Les Foudres d’Hypsis
« N’encourez pas les Foudres d’Hypsis, Ter-
riens ! », dixit le Père, le Patron, le Boss.
Capable de se téléporter d’un système so-
laire à l’autre, l’insaisissable Hypsis est une
singularité cosmique que nos services ont le
plus grand mal à définir.
Sur sa surface aride se dressent de magni-
fiques tours surmontées d’un ou plusieurs
dômes habités par les Hypsiens.
Les sentiers qui mènent à ses tours, ainsi que
leurs entrées, sont surveillés par des gardes
aux armures fantasques dessinées selon
les goûts éclectiques de leurs maîtres. Ces
gardes s’expriment de façon assez cavalière
et n’hésitent pas à refouler les visiteurs indé-
sirables. Ils sont facilement irritables et bel-
liqueux ; mieux vaut ne pas les prendre pour
des bornes de renseignements. Cependant,
connaître leurs vices est un bon moyen de les
soudoyer.
Chaque tour tient sous son contrôle un ou
plusieurs systèmes solaires et pour les plus
puissantes d’entre elles, des galaxies entières.
En effet, depuis leurs tours, les immortels
Hypsiens jouent aux Dieux à travers le cosmos
ponctionnant sans vergogne leurs territoires
de toutes sortes de taxes exubérantes. Mais
leurs pouvoirs — magie ou technologie dépas-
sant l’entendement — sont bien réels.
Leur étrange organisation politique pourrait
ressembler à un grand jeu de société — dont
le cosmos serait le plateau et nous, les pions
— si ceux qui perdaient n’étaient pas bannis
d’Hypsis causant la perte de leur immorta-
lité et de l’essentiel de leurs pouvoirs. Ces
perdants sont appelés « anges déchus » et se
retrouvent pour la plupart sur Point Central où
ils rejoignent les diablouvriers d’Infernomatic.
DIEU JOUE-T-IL AUX DÉS ?
Parmi nos agents, seuls Valérian et Laureline
ont pu se rendre sur Hypsis, mais le caractère
improbable et fantaisiste de leur rapport de
mission laisse à penser — selon nos meilleurs
cosmothéologiens — qu’ils n’étaient pas to-
talement maîtres de leurs esprits au moment
des faits.
D’après ces deux agents, trois entités au-
raient en charge notre planète et son secteur
spatial proche. Leur tour, mal entretenue,
semble sortie tout droit du récit d’une uchro-
nie de la première révolution industrielle,
avec des engins élévateurs à poulie, des
engrenages mécaniques et des tuyauteries
en cuivre alimentant d’étranges machines
contrôlées par des volants de manœuvre et
des baromètres à mercure. Sans doute, une
illusion produite par une technologie bien su-
périeure à celle de notre XIX e siècle, cela ne
fait que peu de doute, mais aucun terrien n’y a
jamais remis les pieds pour le prouver.
Ces trois Hypsiens forment une incarnation
farfelue de la Sainte Trinité. Dieu ? Un grand
bonhomme, rondouillard, irascible, mal rasé,
l’haleine chargée et un cigare toujours vis-
sé au bec. Il serait le parfait sosie d’Orson
Welles dans La Soif du Mal, vous savez, ce
film de 1958 qui commence par l’explosion
d’une bombe dans une petite ville frontalière
entre les États-Unis et le Mexique… Son fils,
Jésus donc, avec son blouson en cuir, ses
cheveux longs, bouclés, et sa tendance à
171
 l’usage de psychotropes légers a des allures
de Bob Dylan, un célèbre artiste de la fin de
l’ère préatomique. Quant au Saint-Esprit —
accrochez-vous — il aurait l’apparence d’une
des premières machines à sous, en lévitation !
Alors Dieu joue-t-il aux dés ? Non, il tire sur un
levier de bandit manchot.
Une interprétation du Rapport de mission de
Valérian et Laureline s’appuie sur l’hypothèse
que la Sainte Trinité, telle qu’elle est déifiée
sur Terre, serait en réalité ce même trio d’ex-
traterrestres excentriques qui sévirait depuis
plusieurs millénaires. Le Jésus Hypsien por-
terait encore les stigmates de la crucifixion
à l’intérieur de ses paumes. Selon ces deux
agents du SST, la Trinité d’Hypsis a tenté de
détruire l’humanité en provoquant un holo-
causte nucléaire. Leur plan prend place en
172
1986 et consiste à neutraliser mentalement
les responsables mondiaux sur tous les conti-
nents, à l’aide de gadget-artefacts dissimu-
lés sous forme de produits dérivés variés et
répandus à travers le monde depuis un petit
commerce implanté à Venice en Californie,
selon une stratégie chaotique probabiliste
aléatoire. Une fois arrivé innocemment entre
les mains des dirigeants politiques visés, le
gadget-artefact s’active et parasite leur psy-
ché, les rendant inaptes. Parallèlement à ce
plan d’élimination méthodique, une cargai-
son de bombes à hydrogène chargée dans
le Hvexdet, un vaisseau spatial camouflé en
magnifique trois-mâts, doit exploser dans
le cercle polaire afin de provoquer un ca-
taclysme planétaire et exterminer l’espèce
humaine (cf. le relais de New York p. 198).
 Ce renseignement vous a soulagé de 33 564 Poutibloks (HT) !

RUMEUR CIRCULANT SUR POINT CENTRAL

Les Hypsiens sont capables de prendre n’importe quelle apparence pour se fondre dans la
population. Ils cherchent à se rendre maîtres de nouveaux pans du cosmos, des secteurs
stratégiques comme Rubanis. À n’en pas douter, une nouvelle guerre intergalactique se prépare
et fera vite oublier le douloureux épisode des Wolochs. Et vos agents pourraient bien être leurs
pions !

L’opération aurait été déjouée in extremis par

les agents Valérian et Laureline qui ont réussi
à suivre le Hvexdet jusqu’à Hypsis grâce aux
facultés hors normes du Glapum’tien Ralph.
Une fois sur place, aidés de trois Shingouz,
ils ont pu négocier avec la Trinité le report de
la destruction de l’humanité moyennant des
sommes d’argent versées périodiquement.
Trinité d’Hypsis, la question reste ouverte :
extraterrestres excentriques, déments et
avides de liquidités sonnantes et trébu-
chantes ou agents victimes d’hallucinations
collectives ?
Qui rencontrer dans ce décor ?
g Trinité d'Hypsis
g LCF Sat
IKSALADAM
Otages de l’Ultralum
« Il n’y a de divinité que le Calife et l’Ultralum
est son messager. »
Des billiards de perles et de Poutibloks
coulent à flots dans les caisses de l’« Immen-
sissime » Calife d’Iksaladam dont la lignée
autoproclamée « descendante du prophète
et bénie des dieux du cosmos » règne sans
partage depuis la nuit des temps, assise sur
un gigantesque tas d’Ultralum.
Et qu’est-ce que l’Ultralum ? Rien de moins
que le carburant essentiel aux voyages spa-
tiaux ultraluminiques.

173
 Cette implacable théocratie, grâce à un tra-
vail de lobbying plusieurs fois millénaire, a
une telle influence sur les constructeurs de
moteurs ultraluminiques que cette ressource
unique que l’on ne trouve que dans les mines
de la ceinture d’Iksaladam est, et demeure,
indispensable à tous les vols ultraluminiques
du cosmos.
Iksaladam, ses mines d’extraction d’Ultralum
et la Zone interdite sont patrouillés régulière-
ment par la police du Calife qui n’hésite pas à
interpeller, enfermer ou éliminer les fouineurs.
SITES NOTOIRES
MINES D’EXTRACTION D’ULTRALUM
L’exploitation de l’Ultralum est intensive tant
sur Iksaladam que sur les planètes et asté-
roïdes de ses environs. Les mines d’Ultralum
sont à ciel ouvert. Des ouvriers y travaillent
par centaines de milliers dans de cruelles
conditions. Des surfaces arides et rocheuses
sont exploitées de telle sorte que des failles
béantes apparaissent avec le temps, des che-
mins de traverse de fortune permettent de
circuler, au péril de sa vie, d’un versant à l’autre
ou de pic en pic. Des pipelines pompent sans
discontinuer l’Ultralum pour l’acheminer vers
un ballet incessant de vaisseaux cargos. Les
explosions accidentelles sont malheureuse-
ment monnaie courante.
174
ZONE INTERDITE
La grande majorité des champs d’exploita-
tion d’Ultralum se trouve aux alentours d’Iksa-
ladam, dans cette région à la géographie spa-
tiale particulièrement instable en raison de
l'Impermanence persistante qu'il règne dans
cette poche stellaire. La Zone interdite est un
capharnaüm de planètes, d’astéroïdes, de co-
mètes, d’épaves, de poussières cosmiques,
de vapeurs d’Ultralum et de débris divers.
L’interdiction de circuler dans cette zone
est double, la première est que le Califat ne
souhaite pas voir des contrebandiers s’ap-
procher trop près de sa principale ressource
et la seconde est l’extrême dangerosité de
cette portion du secteur galactique. En effet,
l’Impermanence du Continuum, principale-
ment due à la volatilité de l’Ultralum, affole les
instruments de navigation spatiale rendant
impossible l’usage des pilotes automatiques.
Seuls les meilleurs pilotes parviennent à se
frayer un chemin dans ce désordre cosmique.
À noter, l’existence de puits d’extraction mo-
biles qui s’adaptent en permanence aux aléas
climatiques, telluriques ou quantiques de
cette région particulièrement tumultueuse.
Qui recontrer dans ce décor ?
g Le Calife
g Le Califon
g Les Extralums
g Frankie & Harry
g Le Quatuor Mortis
 SHIMBALLIL
L’Orphelin des astres
« Tout le monde du spectacle est là.
Les plus grands mégamédias, les vedettes
les plus célèbres, la plus fameuse université,
les meilleures écoles. »
Les paysages gracieux de l’archipel d’asté-
roïdes de Shimballil offrent un magnifique
cadre de vie à l’écart des grands axes écono-
miques du Cosmos. Ce système microplané-
taire entier profite d’une douce atmosphère et
d’un agréable climat. Loin de Point Central, ce
site unique attire inévitablement tous ceux qui
ont les moyens d’acheter l’un de ces rochers
stellaires pour y faire construire des proprié-
tés et des villas luxueuses. Tout le monde du
spectacle, des mégamédias, les célébrités et
les ultra-riches s’y installent pour profiter de
l’exceptionnel panorama : à moins que ce ne
soit l’absence d’impôt, de taxe, de douane,
d’État et le système économique ultralibéral
et parfaitement déréglementé qui les aient
attirés.
Des voies de circulation spatiales balisées
permettent de circuler librement entre les as-
téroïdes, mais sont embouteillées à certaines
heures par les allées et venues des convois
de marchandises de Zakatib-Le-Grand-Mar-
ché, par les space-scooters des étudiants de
l’Université de Shimballil et les limouzingues
du Quartier Diplomatique.
On trouve également sur les astéroïdes de
Shimballil, de nombreux studios de Cyber-
kinomax, comme MindMax Studios, Mega
Koloss Studios ou les très célèbres TY Koün IV
Paradise Studios dont la plupart des œuvres
sont diffusées au Cyberkinomax de Point
Central.
SITES NOTOIRES
ZAKATIB-LE-GRAND-MARCHÉ
Dans ce grand port commercial se retrouvent
tous les marchands locaux pour échanger
tout ce qui a été cultivé, élevé, chassé, pêché,
cueilli ou fabriqué sur les astéroïdes voisins.
Une navette-wagon fait la liaison avec les
autres astéroïdes.
La monnaie locale est une petite perle appe-
lée Pipistre.
Des produits plus lointains s’achètent et se
vendent également dans Zakatib qui compte
également un marché aux esclaves.
175
 UNIVERSITÉ DE SHIMBALLIL QUARTIER DIPLOMATIQUE
Particulièrement bien protégé par un sys-
tème de détection-destruction, des dômes
géostatiques inviolables et des systèmes de
vérification d’innocuité des visiteurs, c’est
dans ce quartier que se trouve le Star Colle-
ge. Copie conforme de l’une des plus pres-
tigieuses écoles anglaises préatomique, sa
directrice est Mistress Karlä-Varlä. Le Star
Imposante masse de béton construite sur un College accueille les enfants martyrs, les or-
amas d’astéroïdes, l’université de Shimballil phelins fortunés, les réfugiés politiques, les
tient plus du centre pénitencier perdu dans le petits déviants, les surdoués insupportables
vide sidéral que d’un haut lieu de culture ou- et parfois même des enfants normaux dont
vert au savoir et à la connaissance. Véritable les parents n’ont pas le temps de s’occuper.
usine à savoirs, cette université est réputée à Pour obtenir des résultats, la directrice se
travers tout l’univers. base sur des méthodes traditionnelles « tra-
Un étage est réservé à chaque matière en- vail, discipline, ascétisme, gymnastique, la-
seignée et un nouvel étage est ajouté pour tin, shingouzien, syrtien, point centralien » et
chaque nouvelle discipline. À titre d’exemples, quelques options choisies par les enfants. Les
le rez-de-chaussée traite des civilisations frais de scolarité sont très élevés.
primitives, d’autres étages étudient et en-
seignent respectivement les formes de vie à
antimatière, la recherche en théologie biolo-
gique, le droit commercial international. Un
étage entier est réservé à la poésie dont on dit
que les étudiants passent leur temps à boire
et à se suicider.
Au département de pédagogie se déve-
loppent toutes sortes de méthodes d’appren-
tissage. Pour un millier de pipistres, le profes-
seur Scharz-Metterklume fait passer sous son
scannographe les nouveaux étudiants afin de
connaître leurs aptitudes intellectuelles et les
aiguiller vers l’étage où ils pourront exceller.
Qui recontrer dans ce décor ?
L’université héberge également une classe
de rééducation civique par les médecines an- g Le Quatuor Mortis
ciennes et une autre de musicothérapie qu’af- g Mistress Karlä-Varlä
fectionne le Quatuor Mortis. g Scharz-Metterklume
Les vastes entrepôts du restaurant universi- g TY Koün IV
taire sont approvisionnés grâce à des barges
de livraison automatique.

176
 PLANÈTES MINEURES
ANOUBIL
Les Spectres d’Inverloch
Gargantuesque planète gazeuse ceinturée
de quatre lunes et en orbite de laquelle Hypsis
(la planète des pseudos dieux) a stationné un
temps.
CONSTELLATION DE DENEB
Par les chemins de l’espace
On y trouve différentes espèces d’Hommes-
oiseaux qui se réunissent régulièrement à la
même période pour faire le point sur une mys-
térieuse quête.
CONSTELLATION DE L’AIGLE
L’Empire des mille planètes
Carrefour commercial de l’Empire syrtien.
Probablement le meilleur endroit pour trouver
de tout et faire de bonnes affaires, mais uni-
quement en gros.
CONSTELLATION DE ZUBEN-EL-AKRAB
Sur les Terres truquées
Les Spectres d’Inverloch
Zuben-El-Akrab [les pinces du scorpion] ap-
partient au Califat d’Iksaladam, mais depuis
que la dernière goutte d’Ultralum y a été pui-
sée, la constellation entière est à l’abandon.
Étant particulièrement dangereuse d’accès
en raison de la Zone d'Impermanence dans
laquelle elle baigne, elle est l’une des planques
privilégiées de la planète Hypsis.
FLUTMUT
Le Pays sans étoile
Planète océanique peuplée d’étranges mé-
duses à la tête disproportionnée qu’elles ont
la fâcheuse tendance à se rentrer dans le rec-
tum. Les méduses de Flutmut sont à l’origine
d’une expression bien connue de nos services
utilisée après une soirée trop arrosée « avoir la
tête comme une méduse de Flutmut ».
LANNING
Par les chemins de l’espace
Petite planète forestière, les Lanningus for-
ment un étrange peuple tribal, d’apparence
proche des humains, mais aux capacités
physiques et mentales surnaturelles. Galaxity
a installé sur Lanning un centre de communi-
cation essentiel dans ce secteur de la galaxie
que les Lanningus tolèrent. Capables de lévi-
ter, de courir plus vite que nos véhicules, de
former des images télépathiques, etc., ils
ne sont absolument pas intéressés par les
avantages technologiques proposés par nos
services.
MIRITMIL
L’Orphelin des astres
Entre Shimballil et Port-du-Gouffre, les pa-
rages des rivières de poussière cosmique de
Miritmil sont enivrants et, pour certains, ro-
mantiques.
MURMYL
L’Empire des mille planètes
Sur une des premières colonies de l’Empire
syrtien vit un peuple passionné d’architecture.
Ce sont eux qui ont dessiné les plus beaux
monuments de l’empire comme le célèbre
Palais Impérial de Syrte-La-Magnifique et les
Temples-forteresses des Connaisseurs.
177
 NÉBULEUSE DE NERFAFALEN
Sur les frontières
L’agent Jal étudiait la très mystérieuse Nébu-
leuse de Nerfafalen avant que la Terre ne fût
rayée de la carte du cosmos. L’étrange réalité
de Nerfafalen la met à l’abri des paradoxes
spatio-temporels produits par l'Imperma-
nence, ce qui est loin d’être le cas des intrus
qui s’y aventurent. Il n'y a donc aucun Monde
miroir de Nerfafalen qui reste ancrée dans le
Monde Alpha.
D'après les Mémoires de Solum, Nerfafalen
est évoquée dès les plus anciens récits.
Serait-elle le berceau de l'univers connu ?
rusés de ce coin du cosmos et les espions les
plus audacieux de l’univers.
Principalement contre de l’argent (n’importe
quelle monnaie fera l’affaire) et de la nourri-
ture, les Shingouz échangent des poteries
et des broderies anciennes (ils ne fabriquent
plus rien eux-mêmes), mais leur spécialité est
l’espionnage et donc la vente d’informations
(secrets d’État, mystères, révélations…).
Qui recontrer dans ce décor ?
g Apominobas
g Shingouz (d'autres que le célèbre trio ?)

Qui recontrer dans ce décor ?

g Jal

SHING
« Par trois, toujours ils vont. »
Caillou désertique au climat exécrable,
Shing est le misérable monde d’origine des
Shingouz. L’atmosphère y est à peine respi-
rable et les sols sont impropres à la culture.
L’unique source d’énergie provient des micro-
gisements souterrains de glingue, un liquide
jaunâtre aux puissants effets corticaux, mais
à haute teneur en alcool.
SHULAMOTH-LA-GRANULEUSE
Les Shingouz administrent du glingue à leurs Les Spectres d’Inverloch
enfants dès le plus jeune âge ce qui a pour
effet de développer rapidement leur capacité Sur cette planète étrangement informe vit
d’analyse, mais paralyse chez eux l’acquisition un peuple d’alchimistes disciples d’une mys-
de tout sens moral. Il n’y a pas d’écoles dans térieuse entité capable de fabriquer un élixir
la société shingouz, ce sont les parents qui se de longévité.
chargent de la transmission du savoir.
Certains joueurs de poker avinés sur Irnaflut-
Seuls les Apominobas et leur marché am- Le-Grand-Tripot affirment qu’il s’agirait de
bulant passent par Shing. Là, ils plantent un la même entité vénérée par les Rapolinks
caravansérail dans le désert et toutes sortes (Hastuur) et que l’élixir de longévité, produit
de transactions incompréhensibles pour un et vendu une fortune sous le manteau, ne
non initié ont lieu entre les marchands les plus fonctionnerait que sur les êtres masculins.

178
 D’autres sources aussi fiables prétendent que Entre autres vestiges de l’apogée de leur
cet élixir n’offre de longévité que par l’action civilisation, perdure une incroyable machine
que sa formule qui décuple la plasticité capable de cloner et de produire des doubles
neuronale des consommateurs masculins et en quelques instants et dont l’utilisateur peut
leur permettrait d’appréhender le concept également choisir l’âge. Après son passage
multitâche – à savoir réfléchir à deux choses sur Uxgloa, Valérian a laissé derrière lui deux
en même temps sans prendre un mur. clones, l’un plus âgé et l’autre enfant.
Dans les eaux noires d’un lac immense
TXIL
émerge un autre vestige prodigieux. Une im-
L’Ambassadeur des Ombres mense sphère armillaire, abandonnée dans
La grande variété d’espèces végétales y at- ces eaux saumâtres, a l’allure d’un planéta-
tire les entreprises pharmaceutiques et les rium complexe. Comprendre son fonctionne-
producteurs de drogues de l’univers entier. ment permet de voyager à travers le cosmos
C’est sur cette vaste planète que sont notam- vers des portes de l’espace que les Uxgloens
ment produites les aphrodisiaques Dragées avaient construites dans de nombreux sys-
de Txil, chères aux Suffus de Point Central. tèmes. Celle de la Terre est utilisée par Valé-
rian mais son état de délabrement est tel qu’il
UXGLOA est impossible de voyager dans l’autre sens.
Par les chemins de l’espace
« J’invoque le chemin universel qui me trans-
portera, par-delà les liens visibles, vers tous les
horizons. »
Sur cette planète en périphérie de notre ga-
laxie, semble décliner une civilisation dont la
technicité avait atteint des sommets jusqu’à
se désintéresser du voyage interplanétaire.
Seules subsistent des sortes de forteresses
imprenables gouvernées par des seigneurs
qui s’amusent à se faire la guerre, pour l’hon-
neur, à grand coup d’armées holographiques
aux allures médiévales.

179
 4.7 SECTEUR GALACTIQUE 7

180
 AVANT NULLE PART
LE GRAND RIEN
Au bord du Grand Rien
« Dans le rien de rien du Grand Rien rugit silen-
cieusement la matière de l’univers en formation »
La fin de toute chose ? Le bout du bout du
bout ? L’abîme de l’univers ? Tout ce que l’on
sait du Grand Rien c’est que l’on n’en sait pas
grand-chose. Mais c’est incontestablement
au bord du Grand Rien que s’arrête l’ensemble
des constellations, systèmes solaires, nébu-
leuses et autres singularités spatiales dûment
répertoriées. Après, c’est l’obscurité inson-
dable, une vaste étendue inspirant l’inquié-
tude, le mystère, la fascination et parfois la
terreur. Dans les archives de Point Central,
de l’université de Shimballil ou de nos propres
services, dès qu’il s’agit du Grand Rien, au-
cune information ne semble parfaitement
fiable.
Rares sont ceux qui s’aventurent dans l’obs-
curité totale du Grand Rien. Les récits des ex-
plorateurs de l’inconnu sont très variés, tou-
jours différents et jamais prouvés. Certains
décrivent des tourbillons informes du temps
tournant follement sur eux-mêmes, d’autres
assurent qu’après avoir traversé des immensi-
tés désertiques, on peut poser le pied sur des
mondes paradisiaques, contempler la nais-
sance d’autres univers, rencontrer des créa-
tures titanesques ou étudier des formes de
vie invraisemblables. Fables ou vérités, de ce
mystérieux abîme, nous n’avons qu’un savoir
aléatoire construit sur autant d’extrapolations
scientifiques que de mythes frauduleux.
Cette ignorance suscite autant d’espérances
que d’angoisses, mais, quelle que soit l’au-
thenticité de ces récits, tous s’accordent à
penser qu’au plus profond du Grand Rien,
l’énergie noire du néant a donné naissance à
ces monstres de pierre qui viennent de mettre
en péril la structure même du cosmos, les
Wolochs.
Pourtant les abords du Grand Rien ne sont
pas le néant. Dernières — ou premières, selon
comment on se place — sources de lumière et
de vie, des îlots stellaires très animés comme
Port-du-Gouffre, émergent du vide sidéral et
forment littéralement la banlieue de l’univers
connu. Sur ces confins foisonnent toutes
sortes d’activités extravagantes, clandes-
tines, secrètes ou scientifiques. On y trouve
des centres de recherche médicale, des pri-
sons, des cimetières, des criques astrales de
pirates, des planques de contrebande, des
observatoires astronomiques, des lanceurs
de sondes, des temples voués à des cultes
larvés et des bases arrières d’exploration au
long cours.
Qui sait quels dangers dorment encore dans
ce maelström de matière noire en fusion per-
pétuelle ?
SITE NOTOIRE
PORT-DU-GOUFFRE
Véritable comptoir commercial du bout du
monde, Port-du-Gouffre est un embarca-
dère spatial perdu dans l’immensité désolée
de cette lointaine périphérie cosmique qu’est
le Grand Rien. La liste est longue de ceux qui
viennent s’échouer ici pour des raisons aus-
si diverses que les services qu’ils peuvent
rendre. Matelots, officiers de bord, pilotes,
mécaniciens, cosmographes, astropisteurs,
explorateurs, chirurgiens cybernétiques, tra-
181
 fiquants de synthétiseurs d’organes, spécia-
listes de psychisme non répertorié, maquil-
leurs d’astronefs volés, nomades, baroudeurs,
mercenaires… C’est sur les quais de Port-du-
Gouffre et nulle part ailleurs qu’il est possible
de les rencontrer tous à la fois.
Port-du-Gouffre, dernière escale avant le
Grand Rien, dessert également un marché
perpétuel dont la rareté de certains produits
pourrait rendre jaloux des Prince-Marchands
de Syrte, un hôpital où l’on tente désespé-
rément de trouver un remède contre le virus
de Scunindar, une prison rubanienne (idéale
pour éloigner les importuns et les révolution-
naires de tous bords) et un antique cimetière
régulièrement visité par des profanateurs
ou pilleurs de tombes comme des Limboz,
connus autant pour leurs talents d’informa-
teurs, receleurs, voleurs que pour leur faculté
à se rendre invisible et pour l’infecte odeur de
poisson qu’ils dégagent.

Qui recontrer dans ce décor ?

g Chal' Darouine
g Colonel Tlocq
g Ky-Gaï
g Limboz
g Na-Zultra
g Poliz
g Singh'a Rough'a
g S'Traks

182
 DÉCOR SPÉCIAL
TERRES TRUQUÉES
Sur les Terres truquées
Décor nomade
Comme Tsirillitis (p. 157), ce décor est ac-
cessible uniquement lors d’une Rencontre
cosmique (seule Jadna peut savoir où il se
trouve à un moment précis).
Exceptionnel lieu conçu de toutes pièces par
le non moins exceptionnel Grand Truqueur.
Artiste au goût raffiné, admirable adversaire,
amoureux de l’histoire de la Terre et de la beau-
té, cet esthète élabore des reconstitutions
artificielles dans des décors emblématiques
du passé de notre planète : l’assaut d’une ci-
tadelle indienne par la Compagnie des Indes
anglaise, l’infiltration d’un cabinet secret de
politiciens dans Londres au XIXe siècle, China-
town de San Francisco en 1895 ou la France
des années folles, voilà quelques exemples de
ces merveilles créations que, moi Jadna, doc-
teur ès sciences historiques et préatomiques,
ai eu la chance de visiter et de commenter
avec celui qui est devenu un ami. Il a assimilé
toutes les facettes de l’histoire et de la culture
terrienne avant de les reconstituer à sa ma-
nière, avec ses préférences.
Alors oui, le Grand Truqueur a, un temps, dé-
sorganisé en partie nos services mémoires
dont j’ai la charge, mais les archives qu’il a ré-
unies sont remarquables. Quelle imagination !
Quel talent ! Quelle documentation ! On peut
noter quelques défauts de conception dans
certaines de ces œuvres, comme une moto
dans un décor de Far West ou un flipper dans
un bar français des années 1920, mais peut-
on vraiment lui en vouloir tant le reste est une
pure merveille. Des androïdes animent ces
Voir l'illustration p. 183
scènes historiques. Ils suivent un script bien
précis et remarqueront et signaleront tout
écart ou erreur dans le scénario pour lequel ils
sont programmés. J’envisage de mettre mon
cloneur à disposition du Grand Truqueur pour
des productions encore plus réalistes !
Extrait d’un Rapport de mission
Les Terres truquées sont un amas d’asté-
roïdes artificiels. Chacun d’eux est une photo-
graphie plus ou moins précise d’une époque
du Passé de la Terre. Ce conglomérat dérive à
travers les secteurs galactiques (son atmos-
phère et sa gravité sont identiques à celles
de Galaxity). Le Grand Truqueur aime mettre
au défi les curieux qui s’aventurent dans son
domaine ; cela lui permet de tester le niveau
d’achèvement de sa création et d’étudier les
comportements humains afin d’affiner le
comportement de ses androïdes, et tant pis
si les audacieux y laissent leur vie, ce pour-
quoi Jadna avait prudemment « cultivé » ne
nombreux clones de Valérian avec sa ferme
d’alvéoles de clonage. Cette ferme étant dé-
sormais la propriété du Grand Truqueur, une
opportunité s’ouvre à un agent s’il parvient à
relever le défi que lui lance le maître des lieux
(défi qui consiste en une mission d’infiltration
pour récupérer un code dans ses domaines
factices) : le Grand Truqueur lui truquera un
clone. Ainsi, si l’original venait à se retrouver
en incapacité permanente ou à être enfermé à
jamais dans un Monde Miroir, ses coéquipiers
pourraient demander au Grand Truqueur de
réveiller ce clone. La machine à clonage des
Seigneurs d’Uxgloa reste la seule alternative
à ce procédé.
Galaxity désapprouve le clonage d’agent en
raison de leur plasticité neuronale incertaine.
183
 4.8 RENCONTRES COSMIQUES
Ces règles ne concernent que les voyages
spatiaux dans le Présent de Galaxity.
Chaque fois que votre agent effectue un
voyage aventureux (p. 89), sans passer par
des relais ST balisant les « grandes routes »
hyperluminiques sécurisées, il est susceptible
de faire une rencontre cosmique (RC). Celle-ci
sera tantôt amicale (voire salutaire), tantôt à
risques (voire hostile).
Pour savoir si une RC se produit, il faut lan-
cer autant de dés que le numéro du sec-
teur le plus éloigné (de Point Central) que
votre agent traverse. Même si un voyage est
programmé pour sillonner plusieurs secteurs,
il ne peut se produire qu’une seule RC.
Si l’itinéraire de votre voyage traverse les
secteurs 3, 4 et 5 d’une traite, il ne peut
se produire qu’une seule RC ; pour savoir si
celle-ci survient, vous devez lancer cinq dés
parce que le secteur le plus éloigné que vous
traversez est le cinquième.
Si les dés donnent au moins un 6, une RC
se produit (peu importe combien de 6 sont
donnés, il en suffit d’un). Plus le secteur est
éloigné de Point Central, plus les chances de
faire une RC augmentent. Cela ne signifie pas
que l’on ne rencontre personne sur les routes
spatiales autour de Point Central (bien au
contraire), mais que celles-ci sont banales et
ne présentent aucun intérêt dramatique.
Ensuite, lancez un dé. S’il donne un 6, il
compte comme un 5 et est relancé (une
seule fois ; un 6 obtenu sur un dé relancé
compte simplement comme un 6). Addi-
tionnez les deux résultats (le cas échéant) et
découvrez quelle RC survient (le résultat est
forcément compris entre 1 et 11).
184
Rencontres cosmiques
1. Orq-Le-Guérisseur (p. 276)
2. Zipanons de Zip (p. 307)
3. Apominobas (p. 211)
4. Alflololiens (p. 209)
5. Épave* ou Terres truquées (p. 183)
6. Zone d’Impermanence* (p. 185)
7. Poliz (p. 279)
8. Tsirillitis (p. 157)
9. Rapolinks (p. 283)
10. Chiens de l’Espace (p. 220)
11. Pirates de l’Espace (p. 278)
* Ces deux RC sont décrites ci-dessous.
Logiquement, il y aurait peu de chances de
faire une RC dans les secteurs galactiques 1 et
2, car ce sont les plus sécurisés, notamment
à cause de leur trafic commercial important.
Toutefois, la décision appartient au MJ.
Épave
Votre agent croise une épave à la dérive. Son
signal a pu être détecté par l’ordinateur de
bord parce qu’elle lance un SOS automatique
qui a sorti le vaisseau XB de l’hyperespace. Sa
coque est éventrée et il n’y a plus personne à
bord (mort ou vif). En la fouillant, votre agent
trouve (lancez un dé) :
[un dé] jerricans d’Ultralum.
Un artéfact (au choix du MJ).
Une valise contenant [un dé] bloks
d’une monnaie artéfact (perles, pépites,
diamants, etc.).
Crocbattler et Rackalust (p. 226)
pillant l’épave sans intention de partager (ils
reluquent même le vaisseau XB…).
 Zone d’Impermanence
Le vaisseau pénètre dans une zone d’im-
permanence éphémère non signalée par le
service spatioroutier (rien d’anormal, c’est
souvent le cas). Cette zone est considérée
comme un décor passager. Sans doute cau-
sée par un Pirate du Temps indélicat ou un
autre agent du SST maladroit qui, quelque
part dans le Passé de la Terre, a interféré avec
un PEC, elle est la conséquence directe d’une
anomalie ST dont les remous sont remon-
tés jusque-là (l’aléatoire fait parfois bien les
choses…). Il peut aussi s’agir du phénomène
qui se produit lorsqu’un Monde Miroir (invi-
sible depuis le Monde Alpha) se sépare du
Continuum (comme une mue de serpent), ce
qui provoque une déchirure dimensionnelle
à cet endroit (où l’Univers Alpha et le Monde
Miroir se détachent l’un de l’autre).
Lancez un dé :
Avalanche de métal : la zone d’Im-
permanence recrache soudainement des
centaines de vaisseaux, satellites ou autres
objets volants non identifiés provenant d’un
Monde Miroir, comme une pluie de météores.
Ils semblent surgir de nulle part, entrer en col-
lision (des explosions et des débris fusent de
partout) puis disparaître quelques secondes
plus tard (ils sont expulsés dans leur Monde
d’origine par le Continuum). Le pilote du vais-
seau de votre agent doit réussir un test mental
de difficulté 15 pour sortir de cette avalanche
de métal en fusion dans dommages.
g Sur une réussite parfaite, il y arrive et le
vaisseau est à peine égratigné.
g Sur une réussite excessive, il y arrive, mais
le vaisseau perd un point de Fiabilité ou
une option XB.
g Sur un échec, il y arrive, mais le vaisseau
perd deux points de Fiabilité ou deux op-
tions XB (ou un de chacun).
Trous de vers : le vaisseau XB est
aspiré par un trou de vers et ressort un dé
secteurs galactiques plus loin (partez du
secteur où se produit cette RC et comptez
d’autant de secteurs qu’indiqué par le dé,
depuis l’intérieur vers l’extérieur de la galaxie
et en revenant au 1er secteur si vous dépas-
sez le 7e). L’incident impacte possiblement
la consommation d’Ultralum pour rejoindre la
destination initiale.
Bogues dans la matrice tempo-
relle : pendant une courte séquence, toute
action dont le test aboutit sur une réussite
excessive est annulée et le temps se rembo-
bine jusqu’à l’instant où votre agent s’était dé-
cidé à l’entreprendre (donc avant que les dés
ne soient jetés). Le test doit être reconduit
et doit aboutir sur une réussite parfaite pour
progresser normalement). Le « rembobinage
temporel » est limité à la zone d’Imperma-
nence, donc si le Cerveau accomplit ses plans
suffisamment loin de celle-ci, dans un autre
secteur galactique, le temps avance « nor-
malement » pour lui, voire de façon exponen-
tielle. Si tel est le cas, cette courte séquence
compte comme un Interlude court (et octroie
un Coup d’avance au Cerveau).
Le Reflet sonne toujours deux fois :
un Reflet de soi de votre agent apparaît dans
l’Univers Alpha (depuis un Monde Miroir)
à bord d’un XB « fantôme » surgissant d’un
nuage céleste aux couleurs changeantes (la
manifestation d’une brèche transdimension-
nelle). Sa présence menace l’existence de
votre agent, car le Continuum supprimera l’un
d’eux s’ils restent dans le même décor (dans
le cas présent, la zone d’Impermanence) au
terme d’une très courte séquence. Il faut
donc renvoyer le Reflet dans son Monde Mi-
roir avant (ce qui laisse très peu de marge de
manœuvre – à moins d’avoir un allié présent
comme Yfysania) ou de s’enfuir et prier pour
ne plus jamais (re) croiser sa route…
185
 5. CHRONOGRAPHIE

186
 LE MULTIVERS
L’univers de Valérian est multiple et s’étend
aussi bien dans l’espace que le temps. Il y a de
nombreuses planètes, constellations ou sta-
tions spatiales à découvrir et visiter (parfois
à éviter), et toutes ont une histoire, un passé,
une évolution régie par des liens de causalité
avec des destins entremêlés, le tout tissant
une continuité logique et primordiale que l’on
appelle le Continuum ou « Univers Alpha ».
LE CONTINUUM
Le Continuum est une architecture im-
palpable et complexe de faits. C’est l’histoire
de la réalité primaire, celle que nous connais-
sons et qui est relatée dans les programmes
de la Mégacadémie ou les récits des conteurs
bagoulins. Cette histoire est immuable et en
perpétuelle expansion, comme la ramure d’un
arbre. Mais elle évolue uniquement dans la
sphère temporelle du Présent de Galaxity et
elle ne regarde que dans un seul sens : celui de
l’instant futur (qui, paradoxalement, n’existe
vraiment qu’une fois qu’il a basculé dans le
passé). Cette histoire canonique prend son
essor en fonction des caprices de la théorie du
chaos ou des plans de la Trinité d’Hypsis (les
avis sont partagés), mais une fois produite,
elle ne peut plus être défaite ou changée, elle
reste le point de référence. Du moins était-
ce le cas jusqu’à ce qu’un homme change la
donne en inventant la première machine à re-
monter le temps. En changeant le passé pour
arranger son présent (une tragique histoire
d’amour à réparer semblerait-il), il ne parvint
qu’à s’enfermer dans une réalité alternative.
Et le piège se referme à chaque fois que l’on
réitère l’expérience : un Monde Miroir se crée,
dupliquant une infinité de lieux et d’êtres aux
destinées modifiées.
* Il s’agit de la théorie de « l'effet papillon » présentée par Edward Lorenz au sujet de la prédictibilité :
« Le battement d’ailes d’un papillon au Brésil peut-il provoquer une tornade au Texas ? »
L’UNIVERS ALPHA
L’Univers Alpha ressemble à un château de
cartes : c’est un assemblage complexe et fra-
gile de faits reliés entre eux par des liens de
causalité. Lorsqu’un agent du SST ou un Pirate
du Temps remonte dans le Passé de la Terre
(puisqu’en l’état on ne peut remonter que
dans le passé de cette planète) et perturbe
le destin d’un PEC (que l’on pourrait comparer
à un mur porteur du château), il risque de ne
pas seulement altérer un petit détail visant
à arranger ses petites affaires personnelles
quelques instants ou siècles plus tard, mais
d’ébranler un pan entier de la structure sur
laquelle repose le Présent de Galaxity *. À l’ar-
rivée, ce phénomène peut aussi bien changer
la couleur d’une fleur que faire s’écrouler d’un
coup la géopolitique ou le niveau technolo-
gique de l’Empire terrien, et entraîner la ga-
laxie dans sa chute.
Deux théories s’affrontent dans les amphi-
théâtres de l’université de Shimballil :
Les scientifiques affirment que, comme un
organisme met en branle son système im-
munitaire contre une infection, le Continnum
génère instantanément une copie de son
organe infecté par la chaîne d’événements
corrompus, puis s’ampute de ce reflet contre
nature de l’Univers Alpha, réalité alternative
dans laquelle se retrouve emprisonné le fau-
teur de troubles, mais laissant sain et sauf
l’univers originel.
Les mystiques ont une autre théorie : la Tri-
nité d’Hypsys, responsable de la bonne tenue
de la galaxie où s’étend l’Empire terrien, répare
en urgence et à coups de « miracles » les ano-
malies causées par les voyages temporels. Si
les motifs restent encore occultes, les sages
en déduisent que l’entité risque « son poste »
si ce coin du cosmos part en vrille.
187
 LES MONDES MIROIRS
Les Mondes Miroirs sont des reflets de l’Uni-
vers Alpha déformés par les conséquences
de l’anomalie ST qui les a créés, par la simple
maladresse d’un agent du SST ou par le mé-
fait calculé d’un Pirate du Temps. Si l’un ou
l’autre interfère avec un PEC depuis le Passé
de la Terre, il perturbe de façon notable le
Continuum et fragilise une partie de la réalité
de l’Univers Alpha, ce qui la rend instable et
changeante – le terme communément usité
étant « impermanente ».
Un Monde Miroir capture celui qui l’a pro-
voqué. Si une solution n’est pas rapidement
trouvée pour revenir dans le Présent de Ga-
laxity afin que sa réapparition ne cause pas
de nouvelles interférences (ce qui peut théo-
riquement se produire s’il revient quelques
minutes avant le présent puisqu’il sera encore
dans le passé – rappelez-vous qu’il est im-
possible de voyager dans un futur qui n’existe
pas), le Continumm (ou la Trinité d’Hypsis)
oblitérera définitivement son existence dans
le tissage du futur et il restera prisonnier du
Monde Miroir qu’il a créé.
Un Monde Miroir ressemble à s’y méprendre
à la réalité « habituelle ». Les arbres, les ani-
maux, les passants, tout est capturé et du-
pliqué dans les moindres détails à l’instant
précis où la destinée du PEC a été perturbée.
Mais ce monde va évoluer différemment. Par
exemple, si un agent interfère avec la destinée
de Thomas Edison, les nuits du XXIIe siècle de
ce monde seront sans doute toujours éclai-
rées à la bougie… Pas de télé, pas d’internet,
pas de smartphones.
Un Monde Miroir finit toujours par se déta-
cher du Continuum auquel il est accolé pour
dériver à travers l’espace, inexorablement
attiré vers le Grand Dépotoire, un trou noir
188
dévoreur de mondes perdus. Ce périple se
poursuit pendant une longue séquence.
Lorsque votre agent est piégé dans un
Monde Miroir, il n’est pas dupliqué comme le
reste, mais disparaît simplement de l’Univers
Alpha. Seul le Superintendant du SST aura
une idée du pourquoi.
LE GRAND DÉPOTOIRE
C’est le nom donné à un trou noir qui a la par-
ticularité d’aspirer les Mondes Miroirs et de les
amalgamer avant de les digérer.
Ces réalités alternatives englouties entrent
en collision et fusionnent leurs réalités
pour créer une nouvelle réalité mutiverselle
faite d’anachronismes. La durée de vie de
ces mondes improbables est éphémère (à
l’échelle stellaire, ce qui peut représenter
l’équivalent de plusieurs vies pour un humain).
Un agent ou un Pirate du Temps emprisonné
dedans peut donc finir ses jours dans une réa-
lité complètement surréaliste.
LE PRÉSENT
Scientifiquement, le présent n’existe pas. Il
n’y a que le futur (ce qui n’est pas encore) et
le passé (ce qui est déjà). Le présent est un
concept représentant la ligne de démarcation
(une fraction de seconde infinitésimale) où le
futur devient passé.
L'IMPERMANENCE
L’Impermanence se distingue par trois ni-
veaux : nulle (tout est normal), partielle (des
bizarreries se manifestent dans un secteur
galactique du Présent de Galaxity) et totale
(votre agent a vraiment foutu le bazar et se
retrouve emprisonné dans un Monde Miroir).
 L’Impermanence, nulle par défaut, ne devient
partielle (ou totale si elle est déjà partielle) que
lorsque votre agent interfère avec la destinée
d’un PEC (qu’il s’agisse d’un PNJ ou d’un site).
Chaque fois qu’une interférence est com-
mise, le MJ lance un dé d’incidence contre
une valeur de 1 à 5 en fonction de sa gravité
(que le MJ évalue lui-même). Si le résultat du
dé d’incidence est égal ou inférieur à cette va-
leur, l’Impermanence devient :
g partielle (si elle était nulle) et une anomalie
ST partielle se manifeste (le MJ en choisit
une parmi celles proposées ci-après ou en
invente une de son cru) ;
g totale (si elle était partielle) et un Monde
Miroir se créé, enfermant votre agent.
Au regard des singularités dimensionnelles
(plus ou moins évidentes) qui apparaissent
lorsque l’Impermanence est partielle ou to-
tale, votre agent doit comprendre qu’il a com-
mis une gaffe auprès d’un PEC et qu’à partir
de maintenant il doit se montrer plus vigilant
(anomalie ST) ou rapidement revenir dans
l’Univers Alpha (Monde Miroir) et, si possible,
trouver le moyen de réparer ses erreurs avant
que le SST n’envoie Valérian et Laureline à la
rescousse (ce qui pénalisera sa promotion).
Si le MJ l’accepte, les agents mentalistes peuvent « sentir » si un PNJ ou un site est un PEC en réus-
sissant un test simple de difficulté 15 avec l’atout de Personnalité « sensible » ou « soupçonneux ».
ANOMALIES
Une anomalie ST est la manifestation per-
ceptible d’une altération de la réalité dans le
Présent de Galaxity commise depuis le Passé
de la Terre. Elle affecte en premier lieu l’évolu-
tion de l’Empire terrien, mais cela a aussi de
sérieuses répercussions sur l’équilibre (essen-
tiellement géopolitique) de la galaxie.
On distingue deux types d’anomalies ST :
l’anomalie ST partielle qui peut se produire
lorsque l’Impermanence du Continuum est
« partielle », et l’anomalie ST totale – ou
Monde miroir – qui peut se produire lorsque
l’Impermanence du Continuum est totale.
Il est conseillé (mais pas imposé) de ne jouer
qu’une seule anomalie ST partielle à la fois
pour que cet événement reste en toile de fond
sans parasiter outre mesure le cours de la nar-
ration. Si le MJ trouve amusante l’idée d’en
ajouter une seconde (au lieu de faire basculer
l’Impermanence à totale et de piéger votre
agent dans un Monde Miroir), il peut le faire,
mais il doit aussi veiller à la cohérence narra-
tive : jouer dans une réalité par trop modifiée
reviendrait à jouer dans un Monde Miroir.
Anomalie ST partielle
Les effets perdurent jusqu’à ce que l’Imper-
manence redevienne nulle et se retrouvent
dans l’éventuel Monde Miroir créé ensuite.
Effets des anomalies ST partielles
Le MJ choisit ou jette un dé :
1. Amnésie des PNJ alliés
2. Bouleversement géopolitique
3. Déphasage
4. Dévaluation monétaire
5. Effondrement technologique
6. Révolution énergétique
189
 Amnésie des PNJ alliés
L’existence des agents a été partiellement
effacée des mémoires. Les PNJ alliés ré-
agissent comme s’ils n’avaient pas vu les
agents depuis des dizaines d’années ou
étaient de de simples connaissances éloi-
gnées. En conséquence, leur Fiabilité est
réduite d’un point, ce qui signifie qu’ils ne
peuvent plus rendre de Grands Services,
mais un Simple Service uniquement, et qu’ils
ne peuvent plus prêter qu’un seul atout.
Bouleversement géopolitique
La position de Galaxity a chuté sur l’échiquier
politique au profit de Rubanis, Iksaladam,
Syrte-La-Magnifique ou Zahir (après l’unifi-
cation de Malka et Valsennar). Les humains
ne sont plus aussi bien vus et les tests sociaux
entre votre agent et les races exosolaires
(marchandage, diplomatie) sont désormais
truqués. La Cellule civilisationnelle terrienne
de Point Central est maintenue (au même
titre qu’une autre, sans égard particulier) et
seuls les PNJ alliés ne sont pas affectés.
Déphasage
L’Impermanence développe une capaci-
té spéciale qui altère le corps des agents.
Il devient flexible et élastique comme de la
guimauve et ne répond plus aux lois de la
Les truquages des anomalies « Bouleversement géopolitique » et « Déphasage » sont techniquement
190 considérés comme produits par une « capacité spéciale de scénographie ».
physique : leurs membres s’étirent sur deux
ou trois mètres, se tordent dans tous les sens
à la moindre poussée et font des nœuds. Les
agents conservent leurs facultés intellec-
tuelles, mais les tests physiques sont tru-
qués tant que perdure l’anomalie ST partielle.
effondrement technologique
Tous les Équipements de type gadgets (de
fabrication humaine) ne sont plus fonction-
nels et deviennent de vulgaires maquettes et
prototypes de plastique et de scotch – cela
concerne aussi les vaisseaux XB ! Seuls les
artéfacts exosolaires fonctionnent normale-
ment.
Révolution énergétique
Les gisements d’Ultralum d’Iksaladam sont
soudainement épuisés et une altération de
la composition chimique des quantités déjà
extraites de ce carburant l’a rendu beaucoup
moins riche.
En conséquence :
g il n’est plus possible de faire le plein (sauf
éventuellement en pillant une épave) ;
g les voyages en vaisseau XB (spatiaux ou
temporels) consomment le double de jer-
ricans d’Ultralum.
Dévaluation monétaire
Pour une raison inexpliquée, les cours de
la bourse galactique se sont effondrés et
les monnaies standards ne valent plus rien.
Cela concerne surtout les boutloks, les
créditbloks, les fricbloks et les poutibloks
(p. 321). Les agents doivent désormais payer
uniquement avec de la monnaie de type
artéfact, c’est-à-dire en pépites, pipistres,
perles d’Ébébé ou diamants, ou bien faire du
troc d’Équipement.
 Anomalie ST totale : Monde Miroir
Sans surprise, cette anomalie se produit
quand l’Impermanence devient « totale ».
Votre agent a tellement perturbé le Conti-
nuum que celui-ci se fabrique un Monde Mi-
roir (en dupliquant tous ses espaces-temps
altérés par l’interférence) dont il va se déta-
cher comme une mue de serpent (qui, si vous
avez bien tout suivi, va ensuite dériver dans le
cosmos jusqu’à l’embouchure du Grand Dé-
potoire). Cette opération est son système de
défense pour conserver la pureté de l’Univers
Alpha.
Il faut une courte séquence pour qu’un
Monde Miroir soit totalement généré et
qu’il enferme votre agent sous sa cloche.
Votre personnage, lui, ne se doute de rien et
a le sentiment de toujours évoluer dans l’Uni-
vers Alpha.
Comprendre ce qu’il se passe
g Si votre agent est un mentaliste,
le MJ peut l’autoriser à entreprendre
un test mental de difficulté 18 avec
l’atout « sensible » ou « soupçonneux »
pour que son intuition l’alerte des
changements cosmiques qui s’opèrent
dans l’espace-temps dans lequel il se
trouve.
g Si votre agent est accompagné d’un
PNJ allié doté de pouvoirs psy-
chiques (par exemple un Alflololien,
Blimflim – si proche de la nature –,
Kistna ou LCF Sat) ou appartenant au
règne animal (comme un Goumoun,
un Booldaas ou un Smouglof), ce
compagnon peut aussi ressentir que
quelque chose ne tourne pas rond et
tenter d’en avertir votre agent (avec
ses moyens de communication).
Bien sûr, les effets de l’anomalie ST partielle
qui a précédé cette évolution sont toujours
présents et le MJ peut même les accentuer.
OPTION NARRATIVE : pendant la courte sé-
quence durant laquelle se forme un Monde
Miroir, le MJ peut faire noter à votre agent
qu’une étrange couleur semble tomber du
ciel, que les volutes d’une étonnante aurore
boréale recouvrent l’horizon, que la course
des nuages semble beaucoup plus rapide
que d’habitude, que des éclairs zèbrent la
calotte céleste, que les insectes adoptent
un comportement bizarre, que les oiseaux
migrent alors que ce n’est pas la période, etc.
Les symptômes doivent être notables pour un
observateur qui prend le temps de scruter son
environnement, sans pour autant sauter à la
vue d’un agent pressé ou stressé.
Si votre agent comprend ce qu’il se passe,
il doit mettre à profit le temps qu’il lui reste
pour accomplir ce qu’il a à faire dans cet es-
pace-temps et le quitter avant d’en être pri-
sonnier.
Quitter un Monde Miroir pendant qu’il se
crée revient à faire un voyage temporel
aventureux (dans des conditions normales
en termes de consommation d’Ultralum).
Mais quitter un Monde Miroir après qu’il
soit créé et alors qu’il se détache de l’Uni-
vers Alpha est plus difficile. Voici quelques-
unes des solutions possibles :
g Avoir un vaisseau XB en état de marche
(avec au moins 1 point de Fiabilité) et ca-
pable de produire une poussée dont la
puissance consommera 9 jerricans d’Ul-
tralum.
g Solliciter un Service à la Trinité d’Hypsis.
g Lancer un SOS à V&L (avec un Tchoung tra-
ceur déshydraté) – mais la promotion des
agents impliqués par ce sauvetage en sera
pénalisée.
191
 Retour au bercail : avec un SOS à V&L, le
célèbre couple d’agents dépose votre per-
sonnage dans la Cellule civilisationnelle ter-
rienne de Point Central (il doit repartir aussitôt
finir sa propre mission, pas le temps de faire
un détour par Galaxity). Pour toutes les autres
solutions, lancez un dé et ajoutez 1. Le résultat
donne le numéro du secteur galactique d’arri-
vée (le MJ choisit un décor comme point de
chute dans ce secteur).
RÉDUIRE L’IMPERMANENCE
Pour déduire l’Impermanence d’un niveau,
votre agent doit rétablir la destinée du PEC
qu’il a détournée. Pour cela, il doit comprendre
qu’un de ses actes est la source du problème
et identifier (s’il ne le sait pas déjà) quel est
le PNJ ou le site avec lequel il a interféré. S’il
prend conscience de tout ceci rapidement,
le MJ peut lui accorder de jouer un Interlude
court (pas plus, car, dans le pire des cas de
figure, c’est le temps qu’il faut à un Monde Mi-
roir pour se finaliser) pour « réparer » l’incident
qu’il a provoqué. Le MJ doit alors improviser
une mi-quête qui puisse offrir l’opportunité à
votre agent de réorienter correctement l’ex-
traordinaire destinée du PEC.
Une autre solution consiste à solliciter un
Service aux maffieux pseudodivins de la
Trinité d’Hypsis ou au renégat pseudodivin
LCF Sat s’ils sont inscrits dans le Carnet de
contacts (sinon le MJ peut accorder que des
« négociations se fassent si votre agent par-
vient à établir le contact avec ces PNJ, ce qui
peut faire l’objet d’un Interlude court ou long
selon la complexité de cette mission – se
rendre dans la fondrière des bas-fonds de
Point Central pour trouver LCF Sat ou, selon la
timeline du MJ, infiltrer la Multinationnale qu’il
dirige et pénétrer dans son bureau…).
192
PEC
Acronyme de Pion sur l’Échiquier cosmique.
Un PEC est un PNJ ou un site à « l’extraor-
dinaire destinée ». Expliqué de façon moins
pompeuse, un PEC est un PNJ neutre ou un
écosystème qui tient un rôle important dans
la chaîne de l’évolution sur laquelle est bâti le
Présent de Galaxity.
Prenez un inventeur (Alexander Graham Bell),
une scientifique (Marie Curie), un artiste (Mi-
chelangelo), un stratège (Alexandre le Grand),
un explorateur (Christophe Colomb) ou un po-
liticien (Abraham Lincoln) et tentez d’imaginer
ce que serait notre présent si leur destin avait
été chamboulé et quelles implications cela
pourrait avoir en 2720. Ces gens sont tous des
PEC. Mais il y a un degré d’analyse plus subtil
encore : tous ces grands noms qui ont contri-
bué à l’évolution humaine ont un jour ou l’autre
été aidés ou inspirés par d’autres personnes
dont on peut féliciter l’antériorité des travaux
ou de l’influence, d’illustres inconnus igno-
rés des livres d’histoire pour beaucoup. Si le
MJ souhaite complexifier le développement
d’une interférence, un PEC peut être ce PNJ
neutre et transparent (à peine esquissé et vite
balayé par la narration) auquel votre agent n’a
pas pris garde.
Enfin, vous connaissez sans doute l’expres-
sion « berceau de l’humanité » qui fait réfé-
rence à l’écosystème qui a vu naître et évoluer
les premiers Homos. Et bien Chal' Darouine
affirme que chaque race ou espèce exosolaire
a eu son propre « berceau naturel », un éco-
système souvent fragile qui leur a donné nais-
sance. Et bien un PEC, c’est encore ça. Alors si
votre agent souille un site de type PEC, il crée
une interférence avec sa destinée de mettre
au monde une espèce qui va contribuer à ins-
taurer ce qu’est aujourd’hui l’Empire terrien.
 Un PEC est soit désigné dans le scénario, soit
improvisé par le MJ en fonction de son inspi-
ration. Toutefois, cette dernière option com-
porte un risque certain : celui de perdre toute
cohérence si le MJ n’a pas de plan de carrière
ni d’entourage pour ce PNJ. En effet, si votre
agent ne peut pas intervenir dans un événe-
ment ultérieur à l’interférence qu’il a provoqué
(une expérimentation, un discours fondateur,
la présentation d’une découverte à une socié-
té savante…) pour remettre sur les bons rails
la destinée de ce PEC, le prétexte narratif jus-
tifiant la « réparation » des torts causés risque
d’être bancal. Il en va de même si votre agent
ne peut pas faire la même chose avec le PNJ
qui entoure et inspire le PEC (ce peut être un
assistant ou un rival que les contradictions
motivent).
Si le PEC est un site, la solution est souvent
moins immédiate et donc plus difficile à ré-
soudre. Il faut des années, voire des siècles,
pour qu’un écosystème donne naissance à
une espèce. Alors si votre agent n’a pas de
solution miracle dans son Carnet de contacts,
comme Chal' Darouine ou la Trinité d’Hypsis,
réparer l’interférence s’avère impossible.
Provoquer la Trinité d’Hypsis
Les PEC sont généralement surveillés de
près par la Trinité d’Hypsis. Ces pions-là ont
une importance stratégique dans l’accom-
plissement sans accroc de ses « plans cos-
miques aux motifs hermétiques ». Alors si
leur destinée est bousculée, c’est une partie
des plans qu’il faut changer à l’arrache et à
coups de « foudres » (miracles) avant que le
« Conseil supérieur » (qui décide d’éjecter les
mauvais gestionnaires du parc) ne s’aper-
çoivent de quelque chose. Et dans une ga-
laxie aussi peuplée et avec autant de destins
entremêlés, ce n’est pas une mince affaire !
En conséquence, interférer avec un PEC est
aussi la façon la plus directe (et risquée) d’at-
tirer l’attention de la Trinité d’Hypsis. Dans la
mesure où elle prend à cœur de ne pas perdre
son siège (éjectable), ses pouvoirs et de ne
pas se retrouver comme des clodos dans les
bas-fonds brûlants de Point Central, exacte-
ment comme ce fut le cas pour LCF Sat, elle
réagira sûrement. Et le « Père » sera tout aussi
sûrement de mauvais poil, ce qui n’aidera pas
votre agent à briser la glace…
Toutefois, si votre agent la joue fine lors de
cette rencontre, il pourra se faire un allié de
poids. La Trinité a vraiment les moyens de
l’aider dans de nombreuses circonstances sé-
rieuses (évidemment pas pour trouver un bar
qui sert du glingue – les joueurs sont une in-
tarissable une source d’émerveillement…), car
son temps est très précieux. Votre agent de-
vrait marcher sur des œufs avec elle et ne pas
se louper (comprendre : la Contrarier) quand
elle lui demande un service en retour. Le degré
d’assistance ou de préjudice dont est capable
la Trinité est laissé à l’appréciation du MJ.
« Si le battement d’aile d’un papillon peut
déclencher un ouragan à l’autre bout de la
planète, il vaudrait mieux se retenir et ne plus
jamais éternuer. »
– Bernard Arcand
193
 5.1 RELAIS ST
DÉFINITION (PAR JADNA)
Pour effectuer un voyage spatio-temporel,
les vaisseaux XB-27 sont techniquement sou-
mis aux relais ST, obligeant les agents à arriver
dans des zones restreintes (géographiques et
parfois temporelles). Des agents plus gradés
et expérimentés auront accès à un XB-900,
vaisseau dont la technologie s’affranchit des
contraintes liées aux relais ST.
Les relais ST fonctionnent comme des balises
qui envoient un signal dans l’espace-temps.
Les XB-27 (fragiles et à l’autonomie limitée)
doivent les utiliser pour ne pas s’égarer ou ris-
quer une Rencontre cosmique. Ceci implique
des voyages plus longs, mais plus sécurisés.
Les XB-900 sont indépendants et disposent
d’un système autonome de localisation géo-
temporelle, mais ces dispositifs sont fragiles
et seuls des techniciens avec des atouts adé-
quats peuvent les réparer. Les trajets en XB-
900 sont plus courts, mais ils nécessitent une
quantité d’Ultralum plus élevée et ils sont plus
risqués, car soumis aux Recontres cosmiques
aléatoires.
Que trouver dans les relais ST ?
Chaque relais démarre avec deux points
de Fiabilité pour rendre ces Services :
g Un Casque mnémonique (SS) ou une
Hypnotèque (GS).
g Des vêtements adaptés à l’époque et
un gadget (SS).
g Un ordinateur pour lire les Consignes
de mission et contacter le Superinten-
dant (SS).
g Un sas blindé qui isole le relais ST du
monde à explorer.
SS = Simple Service GS = Grand Service.
194
RELAIS ET PRÉATOMISME
L’histoire de la mise en place du maillage de
relais spatio-temporels indispensables à la
surveillance de l’Ordinateur central est pas-
sionnante et, étant la spécialiste de l’ère préa-
tomique, je pourrais passer des heures à vous
en présenter les détails. Mais pour ce premier
cours en voici l’essentiel.
Les relais les plus lointains – qui ne sont pas
nécessairement les plus anciens – se situent
sous des monuments mégalithiques comme
le Cairn de Barnenez ou Stonehenge. Le pre-
mier a été placé il y a plus de 8000 ans et le
second il y a 6000 ans. Cependant, à ma
connaissance il n’y a pas de mission active
des services au-delà de l’ère égyptienne.
Ces relais lointains servent plus de balises
spatio-temporelles que d’accueil aux agents.
D’ailleurs, vous devez savoir que les voyages
de plus de 6000 ans en arrière sont particuliè-
rement dangereux et aléatoires. Ces missions
sont donc rares.
Implanter de nouveaux relais ST
Au début de chaque scénario, votre
agent dispose de deux Transpondeurs
ST (p. 335), chacun à placer dans un
décor spatial ou temporel de son choix
parmi ceux qu’il visite. Galaxity se charge
ensuite d’installer une sonde orbitale ou
un relais ST à ces endroits.
Tenez à jour la liste des relais ST p. 94.
 Le XXe siècle, du fait de son caractère ul- RELAIS DU XIE SIÈCLE
trasensible, est celui qui a connu le plus grand
nombre de relais. De nouveaux ont été ins- PLOUGASTEL
tallés, mais des anciens ont également été
Ce relais est caché dans les égouts de Plou-
réhabilités comme celui de Brasilia qui datait
gastel, une petite cité bretonne, dont l’issue
de l’époque des Conquistadors et dont le
donne dans une auberge. Le contact local est
fonctionnement avait cessé pour des raisons
Geoffroy qui saura renseigner les agents sur
encore inexpliquées au cours du XVIIIe. J’au-
les environs : la Forêt d’Arelaune, le Marais
rais pu vendre père et mère pour participer à
dormeur, le Château et le Laboratoire d’Albé-
l’expédition du relais de Memphis en -2040,
ric le Vieil.
ou celui d’Athènes au IVe siècle av. J.-C. J’au-
rais également payé cher pour collaborer à la Il y a bien eu quelques manifestations ma-
restauration du relais de Barnenez sous l’oc- giques au cours de l’histoire de l’humanité,
cupation romaine de la Gaule - relais qui de- mais le XIe siècle est celui qui en eut la plus
viendra 1000 ans plus tard l’indispensable lien grande concentration. Mystère encore inex-
avec Albéric le Vieil au XIe siècle. pliqué par les services du SST — ou jalouse-
ment gardé par le S.A.S. Plusieurs hypothèses
Si la principale fonction des relais ST est de
tiennent cependant le haut du pavé : dû à un
faciliter l’intervention des agents du SST, leur
conflit entre différentes entités d’Hypsis se
existence a également transformé le métier
disputant le contrôle de la Terre, ce ne serait
d’historien. Si l’Histoire n'était qu'un récit,
véritablement qu’à cette époque que la Trinité
grâce au voyage temporel nous sommes en
d’Hypsis en aurait pris possession, on parle
mesure de vivre l’Histoire, de la voir s’écouler
aussi d’extraterrestres présents sur notre pla-
sous nos propres yeux ! Nous pouvons vérifier
nète depuis des millénaires dont l’enseigne-
avec certitude l’authenticité des documents
ment aux druides, chamanes et autres sor-
parvenus jusqu’à nous, décrire précisément
ciers, aurait connu un pic au XIe siècle. Enfin,
le sourire de Jules César et les colères de Na-
on met également en cause les modèles XB-
poléon, apprécier les nuances picturales des
27 dont l’instabilité des premiers tests aurait
statues grecques et lever le voile de mystère
pu ouvrir des brèches sur un premier Univers
sur la construction des pyramides d’Égypte !
Miroir. M’est avis que c’est tout ça à la fois !
Pour une historienne préatomique comme
moi, les relais ST sont une ressource incom-
FORÊT D’ARELAUNE
parable : un livre ouvert sur l’Histoire réelle de
l’humanité. Les Mauvais Rêves
On dit de ces bois qu’ils sont ensorcelés. Nos
services n’ont toujours pas établi de bestiaire
exhaustif de sa faune, et sa flore réserve en-
core des surprises. Des arbres gigantesques
aux racines noueuses ralentissent la progres-
sion. L’atmosphère y est oppressante et les
Attardons-nous un instant sur quelques re- phénomènes étranges se multiplient à la nuit
lais ST installés et leurs alentours aux XIe, XXe tombée.
et XXIIe siècles.

195
 Les gigantesques feuilles attrape-cauche-
mars des arbres sont de véritables pièges à
randonneurs égarés. Une fois tombées sur le
sol, elles semblent offrir une parfaite literie de
campement, mais sitôt lové dans son creux,
la feuille se referme sur sa « proie » comme le
ferait une plante carnivore (la cible est Trans-
formée en bagage). Impossible de se libérer
par la force, car ses bords sont tranchants
comme des lames d’aciers affûtés. La solu-
tion est de laisser les rayons du soleil percer
le feuillage dense de la canopée ; la feuille se
dilate alors suffisamment pour libérer l’impru-
dent. Mais cette forêt compte d’autres étran-
getés : quand la lumière du soleil traverse
l’épaisse couche de végétation et touche le
sol des sous-bois, de grandes et belles fleurs
poussent soudainement, et les araignées
géantes y tissent des toiles si grandes qu’elles
peuvent servir de filet aux plus malins (la cible
est Transformée en bagage).
C’est dans cette forêt que Valérian rencontre
Laureline pour la première fois. Son rapport
détaille les raisons de son recrutement.
196
MARAIS DORMEUR
Les Mauvais Rêves
Sous une brume narcotique et méphitique
s’étend un marécage sinistre dont les alen-
tours sont desséchés par les vents porteurs
d’effluves toxiques produits par le Marais dor-
meur.
À la surface de la fange marécageuse, des
bulles d’air empoisonné se forment. Si un im-
prudent s’amuse à les éclater, la toxine déga-
gée fait sombrer quiconque la respire dans un
profond sommeil pendant une semaine.
En son cœur se dresse un promontoire ro-
cheux couronné par le Château d’Albéric.
Un radeau est à disposition pour traverser
le Marais. Les roseaux qui prospèrent dans
ce cloaque d’eau croupie et infecte, une fois
coupés, peuvent être utilisés comme « tuba »
afin de progresser tout en respirant l’air pur
au-dessus des brumes pestilentielles. Aux
abords du château, la densité des roseaux
oblige tout intrus à poursuivre son expédition
à pied.
Il est possible d’assécher provisoirement
une partie du Marais dormeur en perçant des
ouvertures dans une galerie qui relie les sou-
terrains du Château d’Albéric aux abords de la
forêt d’Arelaune.
Les causes durables de ce bourbier sont dues
en grande partie aux déchets et rebuts des ex-
périences magiques de Xombul au laboratoire
d’Albéric le Vieil, rejetés dans les égouts du
Château.
 CHÂTEAU D’ALBÉRIC LE VIEIL
Les Mauvais Rêves
Situé au cœur du Marais dormeur, le Château
d’Albéric domine les brumes empuanties. La
nuit, une chouette effraie en surveille l’entrée
et prévient Albéric de toute intrusion.
L’architecture du château est classique. Un
pont-levis est la seule ouverture dans le mur
d’enceinte extérieure et une enceinte inté-
rieure protège le donjon dont la porte est sur-
plombée d’une effrayante gargouille.
Le donjon est un véritable labyrinthe sur plu-
sieurs étages faits de passerelles de pierre sans
parapets, de passages secrets, de chausse-
trappes et de multiples pièges qui emportent
aux oubliettes.
Le seuil d’un couloir surmonté d’une gar-
gouille similaire à celle de l’entrée indique le
passage vers le laboratoire d’Albéric le Vieil.
Durant le règne de Xombul, la chouette d’Al-
béric a été transformée en Mastodonte qui in-
terdit l’accès au château à quiconque n’a pas
été invité par le nouveau – mais temporaire –
maître des lieux. Une partie des habitants
de la forêt d’Arelaune a connu le même sort
et sert de gardes à Xombul dans le donjon.
D’autres, métamorphosés en créatures fan-
tastiques, ont été enfermés dans les geôles
des oubliettes. Xombul siège dans le Labora-
toire d’Albéric le Vieil.
LABORATOIRE D’ALBÉRIC LE VIEIL
Les Mauvais Rêves
Albéric, à la fois magicien et sorcier, déten-
teur de pouvoirs magiques et auteur d’un
traité de sorcellerie, a pourtant été victime de
la fourberie de Xombul qui s’est emparé, un
temps, de son savoir. Son laboratoire a tout
d’un cabinet de curiosités et renferme des
fioles et bocaux d’ingrédients en tout genre,
des enchantements, des ressources ma-
giques, et des parchemins ésotériques.
Dans ce laboratoire, Albéric donne des cours
de magie aux rares agents assermentés
et Laureline y a été initiée à l’alchimie avant
même d’être recrutée par Valérian.
Les souvenirs de Valérian du laboratoire d’Al-
béric le Vieil sont moins plaisants que ceux
de Laureline puisqu’il y a séjourné pendant le
règne de Xombul et y a été tenu prisonnier
dans une cage à cobayes. Imaginez la légende
du Service, Valérian, dénouer ses lacets pour
s’emparer d’une fiole d’acide, faire fondre le
cadenas puis donner un mouvement de ba-
lancier à sa cage suspendue par une corde au
plafond afin de prendre suffisamment d’élan
pour sauter dans une ouverture du mur de
pierre en hauteur.
Très sincèrement, je vous recommande la
lecture de ses Rapports de Mission. Vous
pourrez au moins lui reconnaître une certaine
capacité d’autodérision.
197
 RELAIS DU XXE SIÈCLE
Ce siècle connaît le plus grand nombre de re-
lais ST de l’histoire de l’humanité ; Paris et son
célèbre contact local Monsieur Albert, Pékin,
New York, Brasilia, Istanbul, etc. Je n’évoque-
rai ici que le relais de New York et celui d’In-
verloch.
NEW YORK POST-APO
La Cité des eaux mouvantes
En 1986, sur ordre du Superintendant, Valé-
rian emprunte celui de New York, bravant ainsi
l’interdiction émise dans la charte édictée par
les fondateurs de Galaxity. Cette mission en
zone interdite a permis de contrer, une fois
de plus, les plans mégalomaniaques de Xom-
bul et sa soif de domination sur l’humanité et
le Continuum espace-temps. Le relais ST de
New York se situe sous la Statue de la Liber-
té. C’est également au cours de cette mission
que nos services rencontrent pour la première
fois le savant Schroeder, enlevé par Xombul
pour l’obliger à travailler sur la construction
d’une machine à voyager dans le temps, et
Sun Rae, un chef de bande new-yorkais et
jazzman accompli. L’un comme l’autre sont
deux figures historiques que ce soit dans la
ligne temporelle de l’Âge Noir ou celle de l’Âge
d’Or. Dans cette seconde ligne temporelle,
198
Schroeder est un spécialiste des sciences du
vivant et du clonage, tandis que Sun Rae est
responsable de la sécurité dans un centre de
recherches en Afrique du Sud consacré selon
ses propres mots à l’« amélioration de la race
humaine dans son intégralité. »
Précisons ici une différence notable entre
les deux lignes temporelles. Dans l’Âge noir,
Schroeder met au point un whisky de syn-
thèse tandis que durant l’Âge d’or, il excelle
dans la préparation d’une vodka de synthèse.
Les voies du continuum espace-temps sont
impénétrables.
Si se rendre à New York entre 1986 demeure
interdit, le Rapport de mission de Valérian
nous offre une description dramatique de ce
que la Terre a subi à cette époque. La ville est
envahie par les eaux, des ponts de lianes tra-
versent les rues et l’atmosphère est chaude et
moite. Dans une véritable jungle urbaine, des
gangs armés se disputent le pillage des der-
nières ressources. L’espoir d’une ère nouvelle
subsiste dans l’humanisme d’une poignée de
survivants comme Sun Rae. Alors oui, c’est
une triste période que ce début de l’Âge Noir
avec son lot de guérilla et de morts, mais pen-
sez également à toutes ces œuvres d’art dé-
truites par le cataclysme ! J’en suis anéantie
rien qu’à l’idée.
 CHÂTEAU D’INVERLOCH
Les Spectres d’Inverloch
Un autre relais ST bien connu de nos Services.
Il s’agit d’un château situé en Écosse, tenu par
le Clan Mac Cullough depuis le XVIe siècle. Au
XXe siècle, la châtelaine Lady Charlotte Seal -
née Mac Cullough (dernière descendante du
Clan) et son mari, Lord Seal, en deviennent
les propriétaires. Ils y cultivent le raffinement
de la noblesse écossaise avec autant de soin
qu’ils apportent à leurs orchidées. Comme
Geoffoy au XIe siècle ou leur homologues
contemporain (par exemple Monsieur Albert
à Paris, avec qui ils entretiennent d'excellents
rapports), Lady et Lord Seal sont des contacts
locaux capables de prêter main forte aux
agents du SST qui leur en feraient la demande,
même dans les situations les plus critiques.
RELAIS DU XXIIE SIÈCLE
Au cœur de la période interdite — puisque
située en plein Âge Noir, de rares missions y
sont pourtant parfois autorisées pour étudier
entre autres l’irradiation durable due au cata-
clysme de 1986. Les relais ST installés sont
rarement révisés, ce qui rend les sauts tem-
porels plus hasardeux. C’est ainsi que nous
savons que ce siècle a été le théâtre de l’apo-
gée d’une dynastie dite végétarienne. Cette
dictature altermondialiste a le mérite d’être le
premier régime politique universel de la Terre.
En piratant l'historique de l'Ordinateur central
ou en obtenant une autorisation expresse
du Superintendant du SST, il est possible de
faire une incursion incognito dans l’Âge noir
interdit (1986-2314), mais cela n'empêchera
pas l'apparition d'éventuelles Anomalies
temporelles qui, elles, seront fatalement
détectées par l'Ordinateur central...
AUTRES RELAIS À TRAVERS
LE COSMOS
Avant-postes du SST, les relais ST peuvent
adopter des formes très différentes, mais
même à l'autre bout de la galaxie, le principe
reste identique : se fondre dans le décor et
permettre aux agents de voyager d’un point
à l’autre de l’espace-temps en toute sécurité.
Les ressources nécessaires pour maintenir les
relais (surtout dans le Passé) sont considé-
rables, leur nombre est donc limité.
Vos agents ont la possibilité d'implanter un
relais ST dans un décor qui n’en possède pas
déjà un. Cela permet ensuite d’effectuer un
« voyage rapide sécurisé » (sans Rencontres
cosmiques) depuis Galaxity, un autre relais ST
ou un vaisseau XB (27 ou 900).
199
 6. PERSONNAGES NON-JOUEURS

200
DÉFINITION
Les Personnages Non-Joueurs (PNJ) sont les
protagonistes qui peuplent l’univers du jeu. La
plupart ne sont que des éléments de décor
joués par le MJ qui les utilise pour donner vie
au jeu, mais certains ont une implication plus
notable dans le scénario : ils détiennent un in-
dice, peuvent procurer un soutien ou consti-
tuer un obstacle à la mission de votre agent.
Dans le jeu de rôle Valérian, on distingue
plusieurs catégories de PNJ :
g Les figurants.
g Les PEC (Pions sur l’Échiquer cosmique).
g Les PNJ alliés.
g Les PNJ adverses non intrigants.
g Les PNJ adverses intrigants.
g Le Cerveau de l’intrigue.
Les figurants
Ce sont les PNJ les plus nombreux. Ils ont
pour seule vocation d’enrichir les descriptions
scénographiques du MJ. Ils sont peu détail-
lés et rarement interprétés, sauf quand le
MJ les « active » pour une bonne raison – par
exemple lorsque votre agent s’intéresse à eux
ou s’il fait quelque chose qui les interpelle,
comme fouler par mégarde le sol sacré d’une
peuplade superstitieuse.
Les PEC
Les Pions sur l’Échiquier cosmique sont des
PNJ pourvus d’une « extraordinaire destinée ».
Sur ce qu’ils ont accompli dans le Passé de la
Terre, repose un pan complet de l’évolution et
le Présent de Galaxity tel que votre agent le
connaît. Il doit donc y prendre garde quand il
en distingue un. Le statut de PEC est propre à
ce jeu, pas à la BD.
MJ : le Cerveau doit avoir 7 ou 8 complices (PNJ adverses intrigants) variés : un solo compte pour 1,
un duo compte pour 2, etc. Au-delà, le scénario devient compliqué à gérer et sort du cadre de la BD.
Les PNJ alliés
Ces PNJ alliés sont de bons contacts, ami-
caux, sur lesquels votre agent peut compter
pour le sortir d’un mauvais pas ou le guider
dans une enquête. Du moins le sont-ils après
avoir conclu un pacte d’alliance (p. 86).
Exemples de PNJ alliés : M. Albert, les
Alflololiens, Chatelard, Elmi, Geoffroy, le
Goumoun, Kistna, Ky-Gaï, Lord Basil et lady
Charlotte Seal, Ralph, Schlomo-Meilsheim,
Schroeder, Shing'a Rough'a, les Shingouz,
Sun Rae (selon les versions), Yfysania, etc.
Les PNJ adverses non intrigants
Ce sont les adversaires contre lesquels votre
agent risque d’être confronté, au seul motif
d’être au mauvais endroit et au mauvais mo-
ment, et qu’il interfère ou cadre avec leurs
motivations personnelles. Ils sont indépen-
dants et ne font pas partie de l’organisation
du Cerveau. Ces PNJ sont plus détaillés que
les autres : ils sont dotés de deux caractéris-
tiques, la Force et la Subtilité, et souvent de
capacités spéciales.
Exemples de PNJ adverses non intrigants :
les Chiens de l’Espace, les Furutz, les Limboz,
les Marcyams, les Pirates de l’Espace, les
Rapolinks, les robots de Xombul, le Shalafut
dédoubleur, etc.
Les PNJ adverses intrigants
Ce sont les complices du Cerveau. Ils lui
obéissent par peur, par intérêt, ou simple-
ment parce qu’ils sont conditionnés pour
cela. Ils sont aussi détaillés que les PNJ ad-
verses non intrigants, mais disposent en plus
de leurs caractéristiques et capacités spé-
ciales de l’appui direct du Cerveau à travers
les Coups d’Avance qu’il peut dépenser pour
les Remotiver.
201
 Exemples de PNJ adverses intrigants :
Cynthia Westerley, Croupatchof, les
gardes primo-syrtiens, les mercenaires de
Vlago-Vlago, Na-Zultra (avant de former le
triumvirat de Rubanis avec S’Tracks et Tlocq),
les Oiseaux-Folie, la Poliz, le Quatuor Mortis,
S’Tracks (après avoir formé le triumvirat de
Rubanis), etc.
Le Cerveau de l’intrigue
C’est le méchant de histoire. Sauf que dans
Valérian, les choses sont rarement ma-
nichéennes, du moins en ce qui concerne
les PNJ importants, mais il faut bien que
quelqu’un ait le mauvais rôle…
Le Cerveau de l’intrigue est un PNJ adverse
intrigant comme tous les autres ou presque :
il a une ambition, un plan pour la satisfaire et
une intelligence stratégique qui lui octroie des
Coups d’Avance pour écarter ceux qui tente-
raient de le contrecarrer.
Mais gare au manichéisme : le Cerveau n’est
pas foncièrement méchant par nature (sur-
tout au regard de la politique expansionniste
de Galaxity), il peut simplement avoir un avis
différent sur la façon de mener l’Empire ter-
rien vers un idéal de « grandeur » (comme
Xombul) ou être une victime collatérale des
décisions des technocrates de Galaxity qui
crie vengeance (comme les Conaisseurs). Le
Cerveau peut faire le mal en voulant faire le
bien (le chemin vers l’Infernomatic est pavé de
bonnes intentions). Un bon Cerveau doit po-
ser ce genre de dilemme moral à votre agent.
Exemple de Cerveaux tirés de la BD : le
colonel Tlocq, le triumvirat de Rubanis,
les Connaisseurs, Alzafar et Klopka,
le gouverneur de Technorog, le Grand
Truqueur, Jal, le Maître des Oiseaux-Folie, les
Multinationnales, Xombul, les Wolochs, etc.
MJ : quand vous créez votre scénario, choisissez un PNJ adverse (ou inventez-le) pour en faire le
202 Cerveau, développez ses motivations et imaginez-lui un plan (intrigue) pour satisfaire ses ambitions.
PNJ ambigus
Dans la BD, certains personnages, en fonc-
tion des événements ou de la réalité où
ils évoluent (l’Univers Alpha ou l’un de ses
Mondes Miroirs), sont tantôt des alliés tan-
tôt des adversaires à Valérian et Laureline.
Par exemple, au début de sa rencontre avec
le couple d’agents, S’Tracks, le chauffeur de
taxi de Rubanis, est plutôt un allié. Mais par la
suite, lorsqu’il fonde le triumvirat de Rubanis
avec Na-Zultra et le colonel Tlocq, il devient
un adversaire de poids (à eux trois, ils consti-
tuent un trio de PNJ adverses que l’on pourrait
considérer comme un Cerveau dans le jeu).
Même chose pour Sun Rae qui, selon qu’il
soit rencontré dans l’Âge noir de l’Univers
Alpha (cf. l’album « La Cité des eaux mou-
vantes ») ou dans un Monde Miroir (cf. l’album
« Par des temps incertains ») est tour à tour un
PNJ adverse puis un PNJ allié, ou bien un PNJ
adverse intrigant travaillant pour l’une des
Multinationnales.
Le parti pris de ce livre est de ne retenir
qu’une seule version des personnages ambi-
gus, celle qui semble la plus utile ou intéres-
sante pour le jeu. Libre au MJ d’en développer
d’autres versions.
Unités des PNJ adverses
Le nombre d’individus que constitue un PNJ
adverse s’exprime par une unité (militaire).
Quatre unités sont possibles : solo, duo, trio
ou quatuor.
Pour vaincre un PNJ adverse, votre agent
doit venir à bout de tous les membres qui
composent son unité. Cela permet d’équili-
brer le challenge entre un PNJ solo puissant
et un quatuor d’individus qui, séparément,
seraient plus faibles.
 LISTE DES PERSONNAGES NON JOUEURS
PNJ ALLIÉS
Albert (Monsieur) p. 206
Albéric le Vieil p. 208
Alflololiens p. 209
Apominobas p. 211
Blimflim p. 213
Booldaas p. 214
Brittibrit p. 215
Calife p. 216
Califon p. 217
Chal' Darouine p. 218
Chatelard p. 219
Colonel Diol p. 221
Colons terriens p. 222
Doum A' Goum p. 229
Elmir p. 230
Emp. Alzafar/R. Klopka p. 231
Extralums p. 233
Frankie & Harry p. 234
Geoffroy p. 236
Glü p. 237
Gniarfs-Rêveurs p. 238
Goumoun p. 239
Groubos & Zuur pilote p. 241
Grand Truqueur p. 243
Jadna p. 249
Jal p. 250
Julius p. 252
Kamuniks p. 253
Kistna p. 255 PNJ ADVERSES
Ky-Gaï p. 256 Bagoulins p. 212
LCF Sat p. 257 Chiens de l’Espace p. 220
Lord Basil/L. Charlotte p. 258 Colonel Tlocq p. 223
Mère Suprême (Filène) p. 265 Connaisseurs p. 224
Mistress Karlä-Varlä p. 267 Crocbattler & Rackalust p. 226
Mutahar p. 270 Croupatchof p. 228
Ombres p. 274 Furutz p. 235
Orq-Le-Guérisseur p. 276 Gardes primo-syrtiens p. 235
Ralph p. 282 Gouv. de Technorog p. 240
Rompf p. 284 Hyper-Prince p. 246
Scharz-Metterklume p. 287 Irmgaal p. 248
Schlomo Meilsheim p. 288 Limboz p. 259
Schniarfeurs p. 289 Maître des Oiseaux p. 260
Schroeder p. 290 Marcyam p. 262
Shingh’a Rough’a p. 291 Mastodontes p. 263
Smouglofs p. 292 Merc. de Vlago-Vlago p. 264
S’Tracks p. 293 Multinationales/Cynthia p. 268
Suffuss p. 294 Na-Zultra p. 271
Sun Rae p. 296 Oiseaux-Folie p. 272
Superintendant p. 297 Ortzog p. 277
Shingouz p. 298 Pirates de l’Espace p. 278
Trinité d’Hypsis p. 301 Poliz p. 279
Ty Koün IV p. 302 Quatuor Mortis p. 281
Yfysania p. 305 Rapolinks p. 283
Zools p. 306 Robots de Xombul p. 284
Zypanons de Zip p. 307 Shalafut dédoubleur p. 286
Xombul p. 303
203
 CARNET DE CONTACTS
Fiabilité Page
Albert (Monsieur) 2 1 0 206
Albéric le Vieil 2 1 0 208
Alflololiens 2 1 0 209
Apominobas 2 1 0 211
Blimflim 2 1 0 213
Brittibrit 2 1 0 215
Calife 2 1 0 216
Califon 2 1 0 217
Chal' Darouine 2 1 0 218
Chatelard 2 1 0 219
Colonel Diol 2 1 0 221
Colons terriens 2 1 0 222
Doum A' Goum 2 1 0 229
Elmir 2 1 0 230
Empereur Alzafar & Reine Klopka 2 1 0 231
Extralums 2 1 0 233
Frankie & Harry 2 1 0 234
Geoffroy 2 1 0 236
Glü 2 1 0 237
Gniarfs-Rêveurs 2 1 0 238
Goumoun 2 1 0 239
Grand Truqueur 2 1 0 243
Jadna 2 1 0 249
Jal 2 1 0 250
Julius 2 1 0 252
Kamuniks 2 1 0 253
Kistna 2 1 0 255
Ky-Gaï 2 1 0 256
LCF Sat 2 1 0 257
Lord & Lady Seal 2 1 0 258

204
 CARNET DE CONTACTS
Fiabilité Page
Mère Suprême (Filène) 2 1 0 265
Mistress Karlä-Varlä 2 1 0 267
Mutahar 2 1 0 270
Ombres 2 1 0 274
Orq-Le-Guérisseur 2 1 0 276
Ralph 2 1 0 282
Rompf 2 1 0 284
Scharz-Metterklume 2 1 0 287
Schlomo Meilsheim 2 1 0 288
Schniarfeur 2 1 0 289
Schroeder 2 1 0 290
Shingh’a Rough’a 2 1 0 291
S'Tracks 2 1 0 293
Suffuss 2 1 0 294
Sun Rae 2 1 0 296
Superintendant 2 1 0 297
Shingouz 2 1 0 298
Trinité d'Hypsis 2 1 0 301
Ty Koün IV 2 1 0 302
Yfysania 2 1 0 305
Zools 2 1 0 306
Zypanons de Zip 2 1 0 307
2 1 0
2 1 0
2 1 0
2 1 0
2 1 0
2 1 0
2 1 0
2 1 0

205
 ALBERT (MONSIEUR)
Métro Châtelet direction Cassiopée
Brooklyn station terminus cosmos
Les Spectres d’Inverloch
Les Foudres d’Hypsis
Sur les frontières
Je sais à quel point il peut être curieux de trou-
ver une note à mon propre nom dans cette
collection. Je n’en suis cependant pas l’auteur
et je la consigne moins ici par vantardise que
par amusement. Il s’agit en effet de quelques
feuillets que ma « correspondante » (qui nous
rend visite aux enfants et moi) a annoté de sa
main. Rien que de plus normal qu’elle observe
comment je m’occupe de mes deux garne-
ments qui ne sont sans doute pas étrangers
à ce que j’ai retrouvé ces papiers bien en évi-
dence dans mon bureau…
« Les deux recrues “V” et “L” restent sous
bonne garde de leur “oncle”. Nos doutes
quant aux compétences éducatives de Mon-
sieur Albert, qui avait certes fait ses preuves
comme agent de liaison et de renseignement
sur la Terre du XXe siècle, peuvent être écar-
tés. Cela n’interdit pas de maintenir une sur-
veillance ou a minima un suivi de l’évolution
des enfants et de leur relation avec leur tuteur
en particulier. L’immense culture de M. Albert
assure à ses “neveux” de rester stimulés sur
le plan intellectuel – une nécessité en regard
de la pauvreté de leurs programmes scolaires,
206
bien en deçà de leurs capacités cognitives.
M. Albert conserve une bibliothèque excep-
tionnellement riche, et des contacts tout
autour du globe, deux atouts qu’il exploite
autant dans le cadre de son travail de liaison
(pour nos autres agents encore en activité)
que pour offrir une ouverture sur le monde
à ses deux protégés. Son étonnante acuité,
sa prétendue décontraction dissimulant une
volonté de fer et son aisance à manipuler les
sujets les plus divers lui servent au quotidien
pour fournir tous les renseignements indis-
pensables à l’accomplissement des missions
se déroulant au XXe siècle. M. Albert parvient
à relier entre eux des faits a priori sans rap-
ports – pour le profane – et faire progresser
les investigations de nos agents avant même
que ceux-ci n’arrivent sur place. Qu’il ait su
reconvertir ses capacités d’abstraction et de
corrélations à des fins éducatives assurera
un développement optimal à V&L, en vue de
leur réintégration dans les rangs des agents
actifs. Ce n’est d’ailleurs pas un mystère, au vu
de toutes ces qualités, que M. Albert ait occu-
pé son poste aussi longtemps. En fait, le vrai
mystère est qu’il l’ait occupé aussi longtemps.
Depuis le début des années 60 où nous avons
recours à ses services, jusqu’à aujourd’hui,
M. Albert affiche le même visage patelin, le
même physique marqué d’embonpoint, les
mêmes lunettes cerclées d’argent rehaussant
le gris de ses cheveux et de sa moustache.
Bref : en plus de cinquante ans, il n’a pas pris
une ride – ce qui en soit demeure très étrange,
surtout pour qui connaît son amour des plai-
sirs de la table. Avec son coup de fourchette,
qu’il accompagne des meilleurs crus, on pour-
rait craindre qu’un homme de son âge soit en
bien moins bonne forme, et il reste cependant
cet (oserais-je le mot) éternel cinquantenaire
de banlieue bourgeoise. Je pense avoir une
explication à ce phénomène. Le dispositif
de surveillance établi par le SST pour assurer
la sécurité des enfants a permis de détecter
à de multiples reprises des traces d’activité
extraterrestre et spatiotemporelle autour du
pavillon de M. Albert. Celui-ci ne s’en cache
pas et l’a même signalé très officiellement :
il reçoit régulièrement la visite d’un trio d’in-
formateurs Shingouz connu de nos Services.
Rien que de très ordinaire dans le cadre de la
mission de M. Albert. Il semblerait cependant
que les négociations entre M. Albert et ce trio
d’indics ne se limitent pas aux rumeurs et aux
ragots que notre agent souhaiterait croiser
avec ce qu’il obtient de ses autres sources.
J’en viens en effet à soupçonner ces Shin-
gouz de fournir à M. Albert un des nombreux
élixirs de longue vie qui existent ici et là dans
le cosmos (les Larmes phosphorescentes de
Slomp ?). La consommation régulière d’un tel
breuvage expliquerait l’exceptionnelle bonne
santé de M. Albert malgré son âge avancé. Je
laisse aux autorités compétentes le soin de
trancher sur ce trafic. Je recommande toute-
fois la clémence compte tenu du rôle et de la
place qu’occupe M. Albert dans l’éducation et
l’équilibre de V&L – sans même parler de son
efficacité en tant qu’agent de liaison. »
Caractéristiques
Spécialté : renseignements (complots).
M. Albert dispose d’un réseau (informa-
teurs, tabloïds et bibliothèque privée)
spécialisé dans les complots et activités
souterraines des Multinationnales (B. &
G. et la W.A.A.M.), la Trinité d’Hypsis et
d’autres organisations occultes.
Services
g Crypter ou décrypter un message codé
envoyé par ondes hertziennes (SS) ou
un procédé plus sophistiqué (GS).
SS : Simple Service | GS : Grand Service | CA : Coup d'Avance | SG : secteur galactique |
g Embobiner un PNJ adverse pour éviter
qu’il ne déclenche l’État d’Alerte (SS si
sa Subtilité est de 12 ou moins, GS si
elle est supérieure).
g Solliciter un Service de la part d’un
autre PNJ choisi dans sa liste de PNJ
associés (utile si ce dernier n’est pas
inscrit dans le Carnet de contacts).
g Défier au poker (selon les règles d’Ir-
naflut-Le-Grand-Tripot) un PNJ autre
que ceux qui lui sont associés afin
d’obtenir de lui un indice (SS si c’est un
PNJ non intrigant, GS si c’est un PNJ
intrigant).
g Cacher chez lui des agents (XXe siècle
du Passé de la Terre) pour réduire l’État
d’Alerte d’un niveau (SS) ou deux (GS).
Ne génère pas de Coups d’Avance.
Tares
g [6/6] Pantouflard : ce n’est pas un
homme « d’action directe », il lui est
donc interdit de coopérer à toute
action physique.
Remotivations
g L’inviter dans un bon restaurant ou
boire un verre en bonne compagnie
dans un salon cossu.
g Lui offrir une information qu’il ne
détiendrait pas déjà à propos d’un
complot sur les Multinationnales.
Décors associés : Terre du XXe (le tro-
quet « Les Deux Palais » à Paris ; le Marais
Poitevin ; Brooklyn ; Inverloch ; Londres ; le
« Café Pigalle » en Tunisie…).
PNJ associés : Chatelard ; Schlomo Meil-
shem ; Lord Basil & Lady Charlotte Seal ;
Ralph ; Shingouz ; Superintendant ; Trinité
d’Hypsis ; Cynthia Westerley (Multination-
nales).
207
 ALBÉRIC LE VIEIL
Les Mauvais Rêves
La figure d’Albéric le Vieil plonge le cartésien
que je suis dans des abîmes de réflexion.
Vivant sur Terre en l’An Mil (le rapport du SST
n’est guère plus précis) cet homme habitait
dans un château, lui-même entouré par un
marais connu comme Marais dormeur. Et
pour accéder à ce dernier, il fallait au préa-
lable traverser la Forêt Arelaune, dont les bois
étaient réputés pour être ensorcelés.
Ces dénominations folkloriques et ces ru-
meurs de malédiction pourraient ne relever
que des très classiques superstitions com-
munes au Moyen-Âge… mais elles étaient
fondées. Et Albéric se montrait à la hauteur de
son habitat.
Ce vieil homme, connu dans sa région, et de
caractère plutôt sympathique, manifestait de
véritables pouvoirs « magiques ». Pas de la ba-
nale prestidigitation ou du mentalisme, mais
une altération concrète de la réalité. D’une
simple formule incantée, il transformait des
individus en brutes à ses ordres ou en créa-
tures mythologiques : dragons, licornes et
autres chimères plus exotiques.
208
Des capacités similaires ont été observées
par nos agents lors de différentes missions :
de nombreuses espèces extraterrestres
peuvent ainsi manipuler la structure des
atomes par leur seule volonté. Cela nous au-
torise à supposer qu’Albéric serait l’enfant
bâtard d’un de ces extraterrestres et d’une
personne humaine, héritant de l’un des dons
« magiques » et de l’autre de l’apparence par-
faitement classique d’un homme. Cela re-
joindrait d’ailleurs les mythes et légendes qui
circulent sur Terre.
Là où survient le trouble, c’est qu’Albéric
consignait ces formules sur des parchemins.
D’aucuns pourraient croire que le vieillard se
créait des aide-mémoire sans réel effet, et
que leur lecture ne fournissait qu’un support
psychologique à l’expression de ses capacités
naturelles. Et pourtant les tiers parfaitement
humains qui lisent ses écrits font montre des
mêmes prouesses. Albéric a également conçu
des artéfacts permettant à leurs porteurs de
contrer ces « sortilèges ». Des parchemins qui
octroyaient à leurs détenteurs des pouvoirs ?
Des bijoux aux propriétés « surnaturelles » ?
Sincèrement, je ne comprends pas.

Caractéristiques
Spécialité : magie, ésotérisme, folklore
médiéval, alchimie et autres trucs très
anciens qui paraissent très bizarres au
XXVIIIe siècle.
Services
g Fournir un artéfact magique.
(voir « Trucs magiques » p. 326)
Tares
g [6/6] Rhumatismes : le grand âge
d’Albéric lui interdit de coopérer à toute
action physique.
g [4/6] Bizarre : le style ésotérique
d’Albéric l’empêche de coopérer à tout
test social pour convaincre des PNJ
plutôt « cartésiens » (il passe pour un
hurluberlu).
Remotivations
g Lui procurer un ingrédient bizarre et
peu ragoûtant. *
g Lui procurer un artéfact magique (ou
assimilé comme) situé dans un autre
espace-temps. *
Décors associés : Terre de l’An Mil.
PNJ associés : Geoffroy ; Mastodontes ;
Xombul.
* Les mini-quêtes sont imaginées par le MJ. Elles occupent une courte ou une longue séquence, ce qui
correspond à un Interlude court ou long (les Coups d’Avance engrangés ne sont pas les mêmes).
ALFLOLOLIENS
Bienvenue sur Alflolol
Voyez-vous, je pense que dans la longue
histoire parsemée d’erreurs politiques de Ga-
laxity, de celles qui menèrent à l’exclusion de
Point Central et déclenchèrent les foudres
d’Hypsis, l’épisode Aflolol (aussi connu sous le
nom de « crise des indigènes de Technorog »)
marque le départ, ou tout du moins, un signe
annonciateur de ce qui allait suivre.
Par chance, les indigènes de Technorog,
qui l’appellent encore « Aflolol », sont paci-
fiques. Imaginez la tournure qu’aurait prise
la confrontation entre la colonie terrienne et
ces colosses de trois à quatre mètres (pour
les spécimens adultes), qui plus est dotés
de pouvoirs psychiques, sans omettre qu’ils
excellent à la chasse, et vous aurez brossé le
portrait de formidables adversaires… qui n’en
furent jamais : leur respect de la vie les enjoint
naturellement à la confiance et à un hédo-
nisme qui confine à l’insouciance.
Ah, j’oubliais : ils résistent au vide spatial, ce
qui explique sans doute l’un de leurs pouvoirs
les plus répandus, à savoir la télépathie.
Les Aflololiens avaient quitté depuis si long-
temps leur monde natal que les colons ter-
209
 riens, en découvrant ses vestiges, pensèrent
leur race éteinte. Le niveau technologique de
ces ruines ne collait pas avec celui du voyage
spatial tel que nous le concevons. Cepen-
dant, quand on n’a pas besoin de se prémunir
de l’absence d’atmosphère et qu’on peut faire
léviter sa maison par la seule force de sa vo-
lonté, les étoiles vous tendent les bras.
Toujours est-il que lorsqu’ils revinrent, après
quatre mille ans d’excursion galactique, ce ne
furent pas leurs descendants, mais bien ceux-
là mêmes qui étaient partis – plus quelques
enfants nés durant cet immense périple qui
retrouvèrent leurs terrains de chasse ances-
traux et leurs sites funéraires transformés
en usines et en mines. L’espérance de vie de
ces voyageurs de l’espace se compte en ef-
fet en dizaines de milliers d’années. L’intense
activité des représentants de Galaxity, placée
sous le signe de la productivité, se mariait mal
avec les traditions de ce peuple nomade. Les
Aflololiens avaient regagné leur monde pour
permettre à nombre de leurs jeunes d’affron-
ter les épreuves du passage à l’âge adulte et
profiter de ses riches paysages pour s’y res-
sourcer. Quelle ne fut pas leur déception en
découvrant leur planète ravagée par l’intérêt
de Galaxity ! Quelle patience il leur fallut pour
supporter d’être parqué dans des réserves !
Aujourd’hui, les Aflololiens sont repartis
pour une de ces errances qu’ils affectionnent
tant. Peut-être reviendront-ils sur Technorog
quand ce nom aura été oublié des humains
mêmes ? Songez donc, lorsqu’ils embar-
quaient pour leur précédente odyssée, la
guerre de Troie s’achevait sur Terre…
Caractéristiques
Spécialité : vie de bohème (installer un
camp, chasse, pêche, cueillette, etc.) et
dressage de Goumoun.
210
Services
g Transformer une cible en bagage et
la transporter par télékinésie sur une
courte distance (SS).
g Communiquer par télépathie avec
une cible pendant une très courte
séquence (SS).
g Prêter un Goumoun pour une courte
séquence (SS) ou une longue sé-
quence (GS).
g Fournir et installer l’option XB Psycho-
carburant (GS).
g Déjouer (réussite automatique) un
banc de Furutz, un Shalafut dédou-
bleur (ou toute autre créature similaire)
(GS).
Tares
g [6/6] Placides : le pacifisme des Alflo-
loliens leur interdit de coopérer à toute
action violente (sauf la chasse).
g [3/6] Humour potache lourdingue :
dès le tour suivant et pour une courte
séquence, grâce à leurs pouvoirs
psychiques, ils détournent secrète-
ment la nature d’un gadget ou d’une
option XB, ce qui rend l’Équipement
inutilisable (un fulgurant tire des bulles
de savon, un communicateur capte la
radio des années 1980, le moteur du
vaisseau est remplacé par un attelage
de dragons qui le tracte, etc.). Si on les
en empêche ou si l’on abrège la blague,
ils deviennent Contrariés.
Remotivation
g Une soirée à raconter une histoire au-
tour d’un feu de camp, de préférence
dans leurs terres sacrées sur Alflolol.
Décors associés : Technorog/Alflolol.
PNJ associés : Goumoun ; Gouverneur de
Technorog ; Shalafut dédoubleur.
 APOMINOBAS
Métro Châtelet direction Cassiopée
Les sept mers n’ont jamais empêché le com-
merce sur notre bonne vieille Terre. C’est donc
naturellement que des marchands itinérants
bravent désormais le cosmos, la « huitième
mer », pour réaliser des affaires.
Les Apominobas, humanoïdes brun d’un
mètre et au visage évoquant le pangolin ter-
restre, ont choisi à l’échelle d’une civilisation
de devenir colporteurs. Ils transportent dans
leurs soutes les produits qu’ils proposent à
tous ceux qu’ils rencontrent au gré de leurs
voyages. Ces bavards invétérés rompent
la monotonie de leurs traversées interstel-
laires en discutant de tout et de rien avec
leurs clients. Cela permet d’obtenir au dé-
tour d’une conversation quelques rumeurs
intéressantes, même s’ils ont plus souvent
tendance à se plaindre de la concurrence
des trafiquants qui écoulent aussi bien objets
étranges que technologies dangereuses.
Les Apominobas se sont rabattus sur un
marché de niche qui reste lucratif : le négoce
d’antiquités. Leurs rayons débordent d’ar-
ticles parfois luxueux, parfois miteux et leur
succès réside dans leur talent à détecter ce
que leurs clients jugeront exotique ou chargé
de nostalgie – de vrais bons commerçants, à
l’échelle du cosmos.
Les montants ou dons « nets » sont directement ajoutés ou déduits des « fonds disponibles », mais il
faut retrancher 9 aux prix « bruts » (sauf si votre agent est démis de ses fonctions).
Une rumeur sur laquelle enquêtent les his-
toriens de Galaxity circule, comme quoi les
Apominobas auraient aidé les Shingouz à
sortir de leur planète en leur apportant des
technologies de voyage spatial. Autant une
escale sur Shing pour un vaisseau apomino-
bas en perdition ce conçoit, autant il est dif-
ficile d’imaginer ce qu’auraient pu retirer les
marchands itinérants d’un tel trou.
Caractéristiques
Spécialité : identifier, chiner et revendre
des antiquités exosolaires.
Services
g Fournir un artéfact ou identifier un
objet exosolaire (SS).
g Colporter une rumeur sur l’intrigue en
cours (SS si elle concerne un fait sur-
venu au-delà du secteur galactique 5,
sinon GS).
g Fournir les ingrédients pour distiller
une fiole d’élixir ou de potion (SS pour
1 utilisation, GS pour 2 utilisations).
Tares
g [2/6] Bavards : avant de rendre
Service, ils racontent des anecdotes
qui n’en finissent plus, ce qui compte
comme un Interlude court. S’ils sont
interrompus, ils deviennent Contrariés.
Remotivation
g Leur vendre « à bon prix » (c.-à-d. un
montant net de 3 bloks maximum)
plus de un artéfact ou leur fournir une
rumeur palpitante qu’ils pourront ra-
conter à d’autres clients pour se rendre
intéressants.
Décors associés : on ne les croise que
lors d'une Rencontre cosmique unique-
ment.
PNJ associés : aucun.
211
 BAGOULINS
L’Ambassadeur des Ombres
Les Bagoulins figurent parmi les nombreux
mercenaires qu’un employeur peu scrupuleux
peut embaucher sur Point Central et d’autres
secteurs galactiques.
Ces colosses aux yeux exorbités souffrent
d’une sale réputation parmi leurs collègues
dans la partie « muscles à louer » : ils déploient
moins d’intelligence que de force brute. Il
faut pourtant leur reconnaître une aptitu-
de à dénicher l’Équipement le plus adéquat
pour remplir leur mission, même le moins
conventionnel. On se souvient de leur emploi
de lance-cocons de Xoxol pour neutraliser le
comité diplomatique de la Cellule civilisation-
nelle terrienne sur Point Central, leur permet-
tant de Capturer leur cible sans la blesser.
Leur efficacité directe s’explique par leur
hédonisme forcené : pas le temps de s’em-
barrasser de subtilités quand une fête vous
attend ! Les rares témoins des banquets ba-
goulins (sortes d’orgies tribales réservées
aux membres de leur espèce) décrivent
l’ambiance sauvage de ces festivités, et
l’incongruité des interventions du conteur
dans ce tumulte de boissons et de querelles.
Car tout rustauds qu’ils soient, les Bagou-
* Le lance-cocons de Xoxos est utilisé pendant le tour où il est dégainé seulement. Le tour suivant, il
212 est déchargé. Il faut redépenser un point de Fiabilité pour réactiver cette CS.
lins comptent dans leurs rangs d’étranges
narrateurs. Ce rôle dépasse celui de barde,
puisqu’ils possèdent l’étonnante capacité
d’entrer en contact avec leur monde d’origine.
Ce talent permet aux Bagoulins de s’informer
mutuellement aux quatre coins du cosmos, et
de garder le contact avec la mère patrie.
Les conteurs bagoulins peuvent aussi proje-
ter des images de leur planète et de ce qui s’y
déroule, si cela sert leur récit ou le moral des
troupes (ou une requête d’agents du SST). Ces
visioconférences archaïques, mais efficaces,
donnent aussi à la reine bagouline l’occasion
de transmettre ses ordres aux membres de
son peuple, via la voix des conteurs.
Caractéristiques : Force 15 | Subtilité 6
Unité : quatuor | État d’Alerte : [5/6]
Motivations : remplir un contrat simple,
vite fait bien fait pour retourner trinquer.
Capacités spéciales
g Lance-cocons de Xoxos * (fusillade) :
l’un d’eux dégaine cette arme artéfact.
g Cri de guerre (bagarre/fusillade) : l’un
d’eux consacre son action à galvaniser
les trois autres. Ceux-ci augmentent
leur Force d’une tranche pour leur
prochaine action.
Tares
g [3/6] Assoiffés : ils ont tellement hâte
de trinquer à leur victoire (parfois an-
ticipée…) qu’ils ne s’embarrassent pas
à Capturer d’autres personnages que
leur cible principale (à tester unique-
ment si votre agent tombe Assommé
ou se retrouve à leur merci d’une
quelconque autre façon).
Décors associés : Elsinn.
PNJ associés : aucun de formellement
reconnu.
 BLIMFLIM
Les Héros de l’équinoxe
Derrière son image rassurante de paradis
verdoyant et de bienveillance sous l’égide la
nature, Malamum-La-Chatoyante ressemble
fort à une théocratie. Les contacts de Galaxity
avec ses habitants sont rares et les réticences
des Malamumtis à une alliance durable avec
Galaxity ne datent pas d’hier. La défaite de
Blimflim, le champion originaire de Malamum,
au profit de celui de la Terre, lors du tournoi de
Simlane, n’a pas arrangé les choses.
Blimflim représente le parangon du prêtre
de Louma la Douceur, déesse tutélaire de
Malamum, et du serviteur de Yarsama, la
Mère-Nature. Il tire de ce culte une variété de
pouvoirs, la plupart basés sur une transe mé-
ditative ou sur la génération végétale instan-
tanée. Ses rituels, que nous pourrions appa-
renter à du chamanisme ou à du druidisme, lui
permettent de générer en quelques instants
de puissantes lianes à même de détruire des
bâtiments, ou de faire pousser quelque nour-
riture au milieu du désert. Blimflim affiche par
ailleurs une santé éclatante, entretenue par
l’ascèse, le yoga et la pratique d’arts martiaux
séculaires et spécifiques à sa planète. Ces
techniques lui permettent notamment de vo-
ler et d’éliminer de solides combattants – car
malgré son pacifisme affiché, Blimflim,
Sa capacité spéciale de lévitation peut aussi être utilisée comme un Service pour accéder à une hau-
teur inaccessible (SS) ou transporter votre agent sur une courte distance (GS).
comme ses compatriotes, pratique un pro-
sélytisme actif et n’hésite pas à défendre son
modèle de société avec vigueur.
Le sage défenseur de la nature fut renvoyé
sur Malamum avant de se retrouver inex­
plicablement enrôlé dans l’élaboration de
surhommes sous l’égide de la compagnie
Vivaxis sur la Terre du XXe siècle. Il devait in-
culquer aux individus ainsi produits à respec-
ter la nature et travailler en bonne intelligence
avec elle. Le gourou disparaît cependant sans
laisser de trace lorsque le programme fut dé-
mantelé sous la pression de la Trinité d’Hypsis.
Caractéristiques
Spécialité : herboristerie, botanique et
spiritualité animiste.
Services
g Blimflim implore aux déesses Louma
et Yarsama de (pendant une courte
séquence) faire pousser des plantes
fruitières, un mur végétal pour s’abriter
(structure de Force 12) ou des racines
tentaculaires pour le défendre (réussite
automatique pour déjouer des adver-
saires de Force 15 ou –).
Tares
g [2/6] Ça plane pour lui : avant de
rendre Service, Blimflim médite en
planant 5 m au-dessus du sol et en
marmonnant de jérémiades dans sa
langue natale, événement qui compte
comme un Interlude court. S’il est
interrompu, il devient Contrarié.
Remotivations
g Sauver un écosystème naturel (un
« enfant de Louma ») avec lui.
Décors associés : Simlane ; Ma-
lamum-La-Chatoyante.
PNJ associés : Irmgaal ; Ortzog.
213
 BOOLDAAS
L’Orphelin des astres
Les zébus de la Terre et les Smouglofs d’As-
troklaar comptent un cousin éloigné sur les
astéroïdes de Shimballil. Plus haut sur ses
six pattes que le Smouglof, le corps plaqué
d’écailles bleutées, le booldaas est utilisé
comme animal de monte parfaitement adap-
té aux paysages marécageux de certains
emplacements de l’archipel spatial (comme
Shimballil). Sa puissance et son obéissance
en font le choix favori des joueurs de « gâche-
trogne », sport de traque et de joute consis-
tant à débusquer son adversaire pour le préci-
piter à bas de son cerf-volant d’attelage d’un
coup de cornifluge.
214
Caractéristiques
Spécialité : non applicable.
Services
g Tirer un attelage d’un site à l’autre du
même décor en une courte séquence,
qu’importe la distance (SS jusqu’à
4 personnages transportés).
g Porter en permanence jusqu’à 4 ba-
gages (Service gratuit, mais il faut se
trimballer le bestiau…).
g Piquer un sprint : procure un atout de
scénographie en poursuite pendant
un tour en fonçant tout droit (pas de
zigzag possible) (SS).
g Défoncer une structure de Force 15
ou – (SS).
Tares
g [3/6] Plancher des vaches : les
Booldaas (dotés d’une mémoire
instinctive et collective de survie –
relire « L’Orphelin des astres »)
deviennent Contrariés si votre agent
porte sur lui un Régulateur temporel
portable…
Remotivations
g Le faire gambader une courte sé-
quence dans les plaines de Shimballil.
Décors associés : Shimballil.
PNJ associés : Ty Koun IV ; Julius.
 BRITTIBRIT
Les Armes vivantes
Les habitants de la planète Chab n’ont de
prime abord pas été gâtés par la nature.
Humanoïdes couverts d’écailles d’entre les-
quelles sort une fourrure grasse d’un sébum
malodorant, leur large bouche laisse s’échap-
per des filets de bave en quasi permanence.
Leurs trois grands yeux jaunes et leur queue
annelée leur donnent vite une allure terrifiante
pour qui se ferait surprendre. Cependant, les
Chabiens montrent une vaste intelligence, et
sont capables d’un humour mordant.
Raffiné et cultivé, Brittibrit a embrassé une
carrière artistique de transformiste. En effet,
comme tous les membres de son peuple,
il est doté d’une étrange faculté d’allopsy-
chomorphose – pour simplifier, il peut se
transformer en n’importe quelle créature ou
machine animée à laquelle pensera son in-
terlocuteur. Il est important de noter que les
Chabiens ne peuvent se métamorphoser de
leur propre chef : il leur faut s’ouvrir à la pen-
sée d’une tierce personne. Faites face à un
Chabien en pensant à votre chanteur favori et
il deviendra ce chanteur, à même d’interpré-
ter tous ses succès. La « copie » conservera
toutefois la personnalité et l’odeur tenace du
Chabien qui ne peut revêtir cette forme d’em-
prunt qu’un temps donné, ce pouvoir lui de-
mandant beaucoup d’énergie.
Après une opération de suppression de
leurs effluves nauséabonds, les plus retors
réussissent de brillantes carrières d’espion
ou d’éclaireurs, soutirant des informations
auprès d’individus peu soupçonneux face à
de parfaits sosies. Cependant, même ces
Chabiens sont davantage motivés par le goût
du jeu et du déguisement que par l’amour du
risque ou l’appât du gain.
Caractéristiques
Spécialité : pouvoir d’allopsychomor-
phose (il prend l’apparence, la personna-
lité et les compétences de n’importe quel
individu ou robot humanoïde auquel pense
son interlocuteur).
Services
g Se transformer en une personne à la-
quelle pense votre agent pendant une
courte séquence (SS) ou une longue
séquence (GS). Cette capacité trompe
les PNJ adverses de Subtilité 12 ou –,
ainsi que les scanneurs biométriques.
Tares
g [6/6] Moche : son physique naturelle-
ment ingrat lui interdit de coopérer à
toute interaction sociale ou de rendre
Service lorsqu’il se présente sous sa
véritable apparence.
Remotivations
g Lui offrir des œufs de Glampz (qui se
trouvent sur Blopik).
Décors associés : Chab ; Blopik ; Terre du
XXe (cirque de Moscou).
PNJ associés : Doum A' Goum ; Yfysania.
215
 CALIFE
D’IKSALADAM
Otages de l’Ultralum
Son Altesse délicatissime le Grand Calife
d’Iksaladam doit sa fortune à une ressource
naturelle unique en son genre : l’Utralum. Si
vous pensiez qu’il n’existait pas meilleur ren-
dement énergétique que le pétrole, révisez
votre jugement : l’Ultralum est à l’or noir ce
qu’un diamant est à un grain de sable.
Savoir que le Grand Calife détient les plus
importants gisements d’Ultralum du cosmos
devrait vous suffire pour comprendre qu’il est
l’un des êtres les plus riches qui soient.
Où qu’il aille, il est toujours accompagné de
son harem et d’un conseiller. Son fils (le Ca-
lifon) ne le quitte jamais, ce qui peut poser de
nombreux problèmes. D’une part parce que
cet enfant est, avouons-le, mal élevé, mais
surtout parce que le Calife mise un peu trop
sur son statut de descendant du prophète
d’Iksaladam – et de plus grosse fortune de
l’univers (ou approchant). Le Calife en vient
ainsi à souvent négliger sa propre protection
ou celle de ses proches. Pour preuve cet in-
cident où le Califon fut enlevé pour obtenir la
faramineuse rançon de 100 billiards (oui oui,
216
billiards) de Poutibloks. L’annonce de cette
récompense, diffusée notamment sur Point
Central, intéressa nombre de chasseurs de
primes, de détectives incapables et autres
vide-goussets, et pourtant la somme – ou
une substantielle partie – termina entre les
mains des ravisseurs : les Extralums qui re-
vendiquaient de meilleures conditions de vie.
Caractéristiques
Spécialité : finances et exploitation
d’Ultralum.
Grâce à son monopole sur l’exploitation
de l’Ultralum, le calife d’Iksaladam est à la
tête de la plus grande puissance écono-
mique de la galaxie.
Services
g Accorder un prêt (éventuellement
remboursable en mini-quêtes) d'un
montant net de 9 bloks (SS) ou 18 bloks
(GS).
g Obtenir un Simple Service de n’im-
porte quel PNJ intéressé par l’argent
(sauf le ConSec de Point Central) (SS).
g Offrir un plein d’Ultralum (SS).
Tares
g [2/6] Soupe au lait : si on Contrarie le
Califon devant lui, il devient lui aussi
Contrarié.
Remotivations
g Lui dénoncer une action séditieuse
que prépareraient les Extralums (par
ex. pour réclamer un jour de congé).
g Si le Califon reste sage à ses côtés
pendant une courte séquence [3/6 : le
Califon est présent, sinon il est parti se
promener avec le harem de son père].
Décors associés : Iksaladam.
PNJ associés : Califon ; Quator Mortis ;
Frankie & Harry.
 CALIFON
D’IKSALADAM
Otages de l’Ultralum
L’Orphelin des astres
Sans être pédopsychiatre, je me hasarderai à
avancer que l’espiègle héritier du Grand Calife
d’Iksaladam a trop longtemps souffert des
largesses de son père. Souffert, tout à fait.
Je ne suis pas nostalgique d’un passé plus
strict, mais l’apprentissage de la frustration à
travers quelques limites n’a jamais fait de mal
à personne.
Ne vous y trompez cependant pas : le Califon
n’est pas un mauvais bougre. Certes, il n’a
pas sa langue dans sa poche – signe encore
une fois d’une absence de retenue explicable
par son jeune âge et son éducation, et d’une
vive intelligence. Il remarque ainsi nombre de
détails qui échappent aux adultes et refuse
qu’on maltraite les plus faibles – surtout les
animaux. Évidemment, mieux vaut qu’il ne
laisse pas traîner sa tentaculaire chevelure si
vous ne voulez pas vous trébucher « malen-
contreusement ». Facéties et parole franche :
un enfant, en somme.
Caractéristiques
Spécialité : retourner le cerveau des
adultes avec ses incessants caprices.
Services
g Remotiver son père en restant sage
à ses côtés pendant une courte
séquence (GS).
g Mettre la pagaille pendant une très
courte séquence dans n’importe quel
endroit pour attirer l’attention à lui et
la détourner de votre agent (procure
un atout de scénographie de type
diversion) (SS).
g Trouver une solution (soufflée par le
MJ) à un problème grâce à sa petite
taille ou son excellent perception des
bêtises à commettre (repérer une issue
de secours, chaparder les clés d’un
gardien de geôle…) (SS).
g Rendre dépressif un PNJ adverse qui
l’aurait Capturé (il perd un point de Fia-
bilité dès qu'il fait face au Califon) (SS).
Tares
g [5/6] Insupportable : il fait un ter-
rible caprice et tous les tests liés à la
diplomatie ou à l’infiltration/exfiltration
en sa présence voient leur difficulté
augmenter d’une tranche.
Remotivations
g Quand votre agent cède à l’un de ses
affligeants caprices (improvisé par le
MJ).
Décors associés : Iksaladam (et ses
exploitations d’Ultralum) ; Shimballil.
PNJ associés : Calife ; Quator Mortis ;
Frankie & Harry ; Mistress Karlä-Varlä ;
Scharz-Metterklume.
217
 CHAL' DAROUINE
Au bord du Grand Rien
L’Ordre des Pierres
L’Ouvretemps
Le docteur Chal' Darouine, reconnaissable
à sa tête de poulpe et son haut de forme ty-
pique du XIXe siècle de la Terre, est l’un des
deux officiers de la commandante Shingh'a
Rough'a. Cet éminent zoologiste et biologiste
s’est embarqué avec cette valeureuse ex-
ploratrice du Grand Rien pour, au mépris du
danger, découvrir de nouvelles formes de vie.
Bien que poli et serviable, Chal' Darouine n’est
pas un personnage très démonstratif (sauf
quand on aborde ses sujets de prédilection) ni
très empathique. Pour lui, la raison l’emporte
sur l’émotion et ce que nous appelons la fa-
talité n’est que le synonyme des vicissitudes
du cycle de la vie, de la mort et de la transfor-
mation. Ce grand cartésien, un peu rabat-joie
sans le vouloir (déformation professionnelle)
est très attaché à la démocratie.
Après l’apocalypse salvatrice de l’Ouvre-
temps qui signa le retrait des Wolochs (jusqu’à
la fin du nouveau cycle), il rempile avec Shin-
gh'a Rough'a et Molto pour une nouvelle expé-
dition qu’il espère plus fructueuse sur le plan
scientifique.
* Le MJ doit décider s’il s’agit d’un Simple Service ou d’un Grand Service selon la rareté de l’espèce à
218 analyser et la disponibilité ou pas d’un laboratoire (une éventuelle option XB).
Caractéristiques
Spécialité : biologie, xenobiologie,
théorie de l’évolution des espèces et des
écosystèmes.
Services *
g Donner un indice sur les caractéris-
tiques biologiques d’un PNJ (s’il est
plutôt fort ou subtil, s’il produit une
toxine, quels sont ses modes de dépla-
cement et d’alimentation, etc.) (SS).
g Reconnaître et signaler à votre agent
un écosystème (un site) PEC (SS).
g Réparer un écosystème PEC victime
d’une interférence de votre agens
(annule l’impermanence ainsi provo-
quée) (GS).
g Identifier une souche ADN ou toute
autre matière vivante (SS).
Tares
g [6/6] Homme de science : même s’il
n’est pas sédentaire, Chal' Darouine
n’en reste pas moins un homme de
science, un chercheur, et pas un féru
d’action. Il ne peut donc pas coopérer
aux actions physiques et violentes.
g [5/6] Passionné : s’il perd (ou se fait
dérober) sa sacoche d’échantillons
d’espèces inconnues, il devient
Contrarié jusqu'à ce qu'il la récupère
(ou jusqu'à la fin du scénario).
Remotivations
g Présenter sa collection d’échantillons
d’espèces inconnues à une société
savante de Point Central.
Décors associés : Grand Rien.
PNJ associés : Shingh'a Rough'a.
 CHATELARD
Métro Châtelet direction Cassiopée
C’est étrange de me dire que parmi ces fiches
que je compulse avec toujours autant d’as-
siduité, figurent des individus qui ne naîtront
que dans des siècles, ou qui ne verront jamais
le soleil qui m’éclaire, à côté de contempo-
rains qui ignorent encore que la vie existe bel
et bien ailleurs que sur notre planète.
Chatelard compte parmi les érudits de mon
réseau. Je me réfère à lui quand j’ai besoin
d’explorer des pistes mystiques, rituelles,
touchant aussi bien les religions que les su-
perstitions ou le folklore fantastique. C’est
également un expert des questions alchi-
miques – sans pratiquer lui-même, il a étudié
des ouvrages sur lesquels fort peu d’yeux se
sont posés à ce jour. Son immense culture de
ces sujets et son discernement sans failles lui
permettent d’identifier les réels maîtres de
ces domaines des artistes de music-hall prêts
à berner les foules avec quelques symboles
pseudocabalistiques.
* Simple Service ou Grand Service selon l’importance que donne le MJ à l’indice donné.
Enfin, et cela ne gâche rien, au contraire,
c’est un passionné à la main verte : cuisiner
les légumes qui poussent dans son jardinet de
Saint-Martin-des-Bois, dans le Loir-et-Cher
offre l’assurance d’une soirée où les nourri-
tures de l’esprit et du corps abonderont.
Caractéristiques
Spécialité : ésotérisme, histoire des
religions, symbolique, kabbale et alchimie.
Services
g Donner un indice sur l’origine et les
fonctionnalités supposées d’un arté-
fact (livre ou rite occulte, objet sacré…)
ou sur les organisations susceptibles
de le produire, de le rechercher ou de le
détenir, ainsi ses liens avec la mytho-
logie, etc. *
g Prodiguer des conseils sur la culture
des vignes et la vinification, ou toute
autre recette pour distiller correcte-
ment un élixir. Si on lui apporte les
ingrédients, il peut distiller n’importe
quel élixir et offrir la fiole produite (GS).
Tares
g [6/6] Ermite : son caractère solitaire
(sans doute une précaution pour éviter
d’attirer l’attention ou que l’on ne le
retrouve pour lui extorquer de précieux
savoirs) lui interdit de sortir de sa de-
meure pour coopérer avec les agents.
Remotivations
g Aucune de connue (si besoin, il faut
utiliser l’un des Services de M. Albert
qui consiste à demander un Service à
l’un de ses PNJ associés).
Décors associés : Terre du XXe (Saint-
Martin-des-Bois).
PNJ associés : M. Albert.
219
 CHIENS
DE L’ESPACE
Brooklyn station terminus cosmos
Les alentours de la Couronne d’Elsinn sont
aussi le terrain de chasse privilégié des Chiens
de l’Espace (même si, occasionnellement,
ceux-ci n’hésitent pas à s’engager dans un
autre espace-temps pour traquer d’autres
gibiers). Ce sont de gigantesques molosses
constitués de lumière noire (ultraviolets) ca-
pables de se déplacer dans le vide intersi-
déral et de flairer la piste d’une proie. Ils s’at-
taquent en meute à d’imprudents voyageurs
qui auraient la mauvaise idée de s’aventurer
en scaphandre à l’extérieur de leur vaisseau
pour (par exemple) réparer une avarie (que
l’on soupçonne d’être causée à distance par
un « Dresseur »). Les Chiens de l’Espace s’at-
taquent toujours aux personnes, jamais aux
vaisseaux ni aux robots.
Les Chiens de l’Espace seraient élevés par
des Dresseurs, une guilde secrète d’assassins
au service d’affairistes sans scrupules
comme ils en foisonnent sur Rubanis.
Insaisissables, ils attendent patiemment
dans leur vaisseau dissimulé derrière un
bouclier d’invisibilité que leurs sinistres
220
cerbères achèvent leur proie avant de les
renvoyer « à la niche ». On soupçonne des
multinationales comme la B&G et la W.A.A.M.
d’être leurs meilleurs clients.
Caractéristiques : Force 12 | Subtilité 9
Unité : quatuor | État d’Alerte : [5/6]
Motivations : traquer, attaquer et obéir.
Capacités spéciales
g Rapidité : le Chien de l’Espace peut,
en une action/tour, se mettre à
courte distance d’une cible située à
longue distance, ou située à moyenne
distance et accomplir en plus une
attaque.
g Morsure plasma (bagarre) : leurs crocs
et leurs griffes deviennent des armes
fabuleuses pendant une très courte
séquence.
g Passe-muraille : au prochain tour,
ils pourront se déplacer à travers
n’importe quelle paroi sauf si elle est
en verre.
g Flash (fusillade/PP courte) : l’un d’eux
se désintègre en émettant par les yeux
un puissant flash laser. Si votre agent
loupe sa sauvegarde, il devient aveugle
pendant une courte séquence. Un
casque à visière de Vlago-Vlago bloque
cette capacité spéciale.
Tares
g [6/6] Le pouvoir de réfraction de l’eau
(d’un lac, d’une douche ou d’un extinc-
teur) disperse leur matière instantané-
ment. Un Chien de l’Espace dissous se
reconstitue à moyenne distance après
une très courte séquence.
Décors associés : Elsinn.
PNJ associés : aucun de formellement
reconnu.
 COLONEL DIOL
L’Ambassadeur des Ombres
Il se trouve tant de « militaires » à Galaxity qui
n’ont jamais connu le feu des combats et qui
pourtant, à force de flagorneries, ont obtenu
du galon plus que de raison, avec les consé-
quences désastreuses qu’on imagine.
Prenez l’exemple du Colonel Diol. Chargé
d’organiser les réceptions de la Cellule civili-
sationnelle terrienne sur Point Central : il s’est
rapidement retrouvé dépassé par les événe-
ments autour de la délégation toute particu-
lière qui devait mener à l’éviction de la Terre de
ce carrefour galactique. Un soldat qui aurait
décroché son grade en affrontant l’inattendu
aurait su réagir à l’enlèvement de l’ambassa-
deur au lieu de se morfondre et de se réfugier
derrière le protocole. Pas lui. Par chance, les
agents du SST limitèrent les dégâts au lustre
de la Terre – dans un total irrespect de l’éti-
quette.
Cependant, n’accablons pas l’individu :
d’autres « chargés de réception » furent
confrontés à des cas improbables, comme
l’accueil des ambassadeurs Aflololiens sur
Galaxity. Ces sorties de route et le manque
de souplesse de l’administration face à ces
* Simple Service ou Grand Service selon le rang de l’interlocuteur et l’urgence de la requête.
imprévus reflètent assez le rigorisme d’une
Galaxity qui ne se repose que sur le SST pour
gérer les crises. Pourtant, malgré les couacs,
il faut bien reconnaître que cela semble fonc-
tionner…
Caractéristiques
Spécialité : respect pointilleux du proto-
cole et de l’étiquette.
Les préséances dans la diplomatie sont
cruciales et votre agent se doit d’être
exemplaire. Diol est un assistant de
premier ordre pour négocier avec un haut
dignitaire de l’Empire terrien.
Services *
g Négocier l’entrée de votre agent dans
une Cellule civilisationnelle de Point
Central ou une audience auprès d’un
haut dignitaire d’un monde fédéré.
g Désamorcer une confrontation par la
diplomatie et faire que chacun reparte
dans son coin (pour le moment…).
Tares
g [6/6] Pinailleur : le caractère pointilleux
de Diol vis-à-vis du Code galactique et
du protocole lui interdit de coopérer à
toute action l’obligeant à enfreindre les
règles de bonne conduite.
g [4/6] Trouillard : Diol n’est pas un
homme d’action. Si on l’implique dans
une fusillade ou une bagarre, il se
planque et risque d’être Contrarié.
Remotivations
g Quand une longue séquence se dé-
roule sans un seul accroc protocolaire.
Décors associés : Point Central ; Galaxity.
PNJ associés : Ombres ; Zools.
221
 COLONS TERRIENS
Le Pays sans étoile
Bienvenue sur Alflolol
L’Âge noir révolu, la survie de l’humanité ne
dépendait plus de l’exploration spatiale. Vint
alors la période de l’expansion. Galaxity dé-
pêcha des missions aux quatre coins du cos-
mos. D’une part pour alimenter la machine à
rêves qu’est devenue la capitale terrienne (et
donc pour exploiter de nouvelles ressources
et produire sur place des marchandises qui
seront ensuite envoyées à Galaxity ou mon-
nayées à Point Central), d’autre part pour éta-
blir des stations scientifiques d’observation
ou des relais de communication pour Galaxity.
Dans les deux cas, le scénario se déroule de
la même façon : les familles débarquent de
leurs vaisseaux avec des équipements qui leur
permettront d’implanter les premières instal-
lations (habitations, astroport, observatoire,
poste de communication…), ainsi que les pre-
mières unités de production. Les structures
sont vite érigées : les modules préfabriqués
s’emboîtent avec la facilité d’un jeu d’enfant.
Cette première phase achevée, les cargos qui
assuraient l’acheminement des personnes et
de leur arsenal sont à leur tour démontés, leurs
matériaux recyclés pour édifier les nouveaux
bâtiments. Pratique, évidemment, mais sy-
nonyme d’un aller sans retour. La sécurité des
sites envisagés est examinée en amont des
débarquements : les conditions de vie sont
passées au crible pour écarter tout danger,
et le contact avec les éventuelles populations
autochtones est établi par des agents du SST
chargés d’obtenir leur « bienvenue ».
Bien équipées, sur des mondes considérés
hospitaliers, les colonies ne recevront pas de
visite de Galaxity avant plusieurs années – le
temps que leur productivité atteigne un cer-
222
tain seuil ou qu’elles émettent un SOS justi-
fiant de revenir dans ces contrées reculées.
On comprend mieux la détresse qui peut
saisir ces individus quand une menace plane
sur la délicate machine qu’ils sont parvenus à
mettre en place, parce qu’une planète errante
s’apprête à détruire leur système – comme ce
fut le cas pour Ukbar – ou que des indigènes
disparus refassent soudain surface – comme
sur Technorog. Et on pardonnera aux ingé-
nieurs les plus sérieux de se livrer à l’expéri-
mentation chimique la plus ancienne de l’hu-
manité : la fermentation des produits locaux
pour débuter la constitution d’un terroir digne
de ce nom !
Caractéristiques
Spécialité : terraformation (survie en
milieu hostile, exploration et production).
Services
g Offrir 3 jerricans d’Ultralum (SS).
g Rétablir 1 point de la Fiabilité à un vais-
seau XB ou réparer 1 option XB (GS).
g Fournir une caisse d’alcools de leur
distillerie maison (SS).
Tares
g [2/6] Mal du pays : avant de rendre
Service, les colons veulent qu’on leur
parle de la Terre et de Galaxity, ce qui
compte comme un Interlude court.
Si on abrège le baratin (pour éviter
les conséquences de l’Interlude), ils
deviennent Contrariés.
Remotivations
g Leur montrer un objet terrien antique
(rapporté depuis le Passé de la Terre).
Décors associés : Technorog/Alflolol ;
Ukbar.
PNJ associés : Gouverneur de Techno-
rog.
 COLONEL TLOCQ
Les Spectres d’Inverloch
Les Cercles du pouvoir
Au bord du Grand Rien
Chef des forces de l’ordre de Rubanis, Tlocq
pourrait représenter l’autorité suprême sur
cette planète hyperurbanisée. Il se contente
d’en être la plaque névralgique de la corrup-
tion. Sa « Poliz » effectue des contrôles sur la
planète, mais aussi jusqu’aux abords du Grand
Rien où pullulent quantités d’astéroïdes amé-
nagés en prison, décharge, camp de réfugiés
ou marché itinérant. Ces patrouilles visent
cependant moins à relever les infractions qu’à
en inventer des spécifiques qui permettront
de dresser des contredanses pour renflouer
les caisses toujours vides de la maréchaus-
sée – et pour cause, Tlocq et ses Acolytes les
ponctionnent allègrement.
Au fil du temps, Tlocq a gagné en latitude
dans ses petites combines. Quand il comprit
que les aristopatrons du quatrième Cercle,
dont il était censé suivre les ordres, avaient
été contaminés par le virus de Scunindar, et
qu’encore au-delà, l’Hyperprince de Rubanis
avait disparu depuis des temps indéterminés,
il sentit qu’il avait les mains libres pour s’em-
parer du pouvoir.
* CS utilisée que si Tlocq se sent acculé et qu’il a besoin de reprendre la main sur votre agent (par la
Subtilité ou la Force). Elle oblige le Cerveau à dépenser 1 CA (sinon Tlocq est à zéro de Fiabilité).
Confronté à la concurrence de Na-Zultra et
S’Tracks, les trois compères, plutôt que de
s’annihiler mutuellement, choisir de s’asso-
cier. Dès lors, Tlocq utilisa ses agents de Poliz,
tout aussi corrompus et vénaux que lui, pour
s’assurer que ses collègues dirigeant la pègre
puissent agir en toute tranquillité.
Lors de la crise des Wolochs, le triumvirat
se rangea à l’Ordre des Pierres, espérant que
leur tyrannie viendrait remplacer l’hégémonie
des empires galactiques constitués. Mais en
réalité, les Wolochs n’ambitionnaient que la
destruction de toute forme de vie.
Caractéristiques : Force 9 | Subtilité 15
Unité : solo | État d’Alerte : [4/6]
Motivations : s’enrichir par les ma-
gouilles.
Capacités spéciales
g Renforts d'arrogance : invoque une
escouade de la Poliz (qui arrive 2 tours
après).
g Renforts désespérés (2 CA) * : invoque
Croupatchof ou Na-Zultra (qui arrive
une très courte séquence plus tard).
g Poudre d’escampette : invoque
S’Tracks pour s’enfuir en taxi volant au
tour suivant.
Tares
g Hypocondriaque : sa Subtilité baisse
de deux tranches pendant une très
courte séquence si on lui fait croire
qu’il a contracté le virus Scunindar et
que les droïdes thanatologues arrivent
pour lui.
Décors associés : Rubanis ; Grand Rien
(Port-du-Gouffre).
PNJ associés : Croupatchof ; Na-Zultra ;
S’Tracks ; Shingouz ; Poliz.
223
 CONNAISSEURS
L’Empire des mille planètes
Cette organisation appartient aux figures
peu reluisantes de l’histoire de Galaxity. En
effet, même s’ils furent découverts sur Syrte,
capitale de l’Empire des mille planètes, les
Connaisseurs étaient natifs de la Terre, bien
que cette origine représentât leur secret le
mieux gardé.
Sur Syrte, ils avaient atteint d’importantes
positions de pouvoirs. Ils n’avaient certes pas
remplacé le Prince impérial, dont les déci-
sions restaient sacrées ; cependant ils trans-
formaient lentement, mais sûrement, l’Em-
pire en théocratie, leurs préceptes religieux
occultant lentement toute forme de science
et de recherche. À coups d’anathèmes et
d’interdictions, les Connaisseurs réussirent
à proscrire tout ce qui avait trait au savoir, de
224
l’enseignement à la production, à tel point que
les premiers pilotes de la conquête spatiale
syrtienne débutante perdaient vite le peu
d’acquis qu’ils avaient pu constituer.
L’ascendant des Connaisseurs sur la socié-
té syrtienne s’explique par leurs incroyables
talents de médecins et surtout de devins,
qui leur permirent tout d’abord d’obtenir les
faveurs des nobles et du peuple. Leur grande
astuce pour devenir populaire – dans les
premiers temps du moins – consistait à te-
nir séance en place publique. Difficile de dire
s’ils étaient réellement dotés de prescience
ou d’habiles psychologues capables de ser-
vir les fables que leurs « clients » souhaitaient
entendre. Il semble toutefois qu’ils visaient
suffisamment juste pour s’attirer un vrai res-
pect. Ces prédictions s’accompagnaient d’un
décorum où le Connaisseur, dans sa majes-
tueuse robe blanche recouvrant une armure
métallique, le visage impénétrable derrière
un casque intégral aux ailes compliquées,
s’adressait à un requérant, toujours sur la
sollicitation de ce dernier. Entre deux appari-
tions publiques, ils disparaissaient dans leurs
bastions, des temples-forteresses construits
dans les profondeurs des jungles syrtiennes,
ce qui leur conférait une aura mystique indé-
niable.
Pourtant, leur mainmise sur la plupart des
affaires syrtiennes leur attira l’inimitié des
organisations locales, notamment la Guilde
des Marchands, qui envisageait l’extension de
son activité via l’exploration spatiale. Hélas,
l’influence des Connaisseurs devenait telle
que les autres planètes coupaient les ponts
avec Syrte de peur de tomber à leur tour
sous leur domination. Cette perte de revenus
entraîna une rébellion qui aboutit à la chute
des Connaisseurs – avec l’aide d’un binôme
d’agents du SST.
 Le récit classique d’un culte comme il s’en
trouve dans l’univers, pensez-vous ? Souve-
nez-vous que les Connaisseurs provenaient
de la Terre, et que leur monde natal avait
oublié jusqu’à leur existence. Cet abandon
constituait leur seule raison de vivre. En effet,
quand nos agents mirent la flotte spatiale de
la secte en déroute, ses membres se révé-
lèrent à leurs vainqueurs terriens.
Les Connaisseurs s’avouèrent des scienti-
fiques de haut vol envoyés explorer de nou-
velles planètes à coloniser par une Terre en-
core marquée par les ravages du cataclysme
nucléaire de 1986. Hélas, l’expédition spatiale
avait mal tourné. Les circonstances précises
restent inconnues, mais l’accident eut trois
conséquences. Tout d’abord, la Terre, les
pensant perdus, suspendit les recherches
après de multiples tentatives. Ensuite, les
malheureux, blessés et irradiés, durent com-
poser avec les maigres ressources de Slomp,
où ils s’étaient écrasés. En l’explorant, ils dé-
couvrirent que non seulement les sécrétions
dorées de certaines roches offraient une
nourriture convenable, mais constituaient
de plus un remède puissant contre leurs af-
flictions, un véritable élixir d’immortalité (les
Larmes phosphorescentes de Slomp). Aban-
donnés, défigurés, immortels, il n’en fallait
guère plus pour qu’ils prennent un ascendant
religieux sur Syrte, dont ils comptaient faire le
bras armé de leur vengeance contre la Terre.
Par chance leur haine les aveugla au point de
retourner leur instrument contre eux. Qui sait
ce qui serait advenu s’ils avaient été plus pru-
dents ? La question peut paraître rhétorique,
mais dans sa longue histoire de conquête des
étoiles, la Terre n’a pas perdu qu’une seule ex-
pédition. Il en devient désolant d’espérer que
leurs membres soient morts et ne préparent
pas une revanche contre Galaxity…
Caractéristiques : Force 6 | Subtilité 15
Unité : trio | État d’Alerte : [5/6]
Motivations : conspirer, dominer, mani-
puler, inventer des artéfacts scientifiques
pour eux-mêmes, se venger de Galaxity.
Capacités spéciales
g Renforts subtils : haranguer la foule et
créer un trio PNJ neutres pour traquer
(sans violence) votre agent et leur
dénoncer où il se cache.
g Renforts brutaux : invoquer un quatuor
de Gardes primo-syrtiens.
g Carbonite scrutatrice (uniquement si
votre agent est Capturé) : votre agent
est coulé dans une chape de Carbonite
scrutatrice inventée par les Connais-
seurs et est interrogé ; cela compte
comme un Interlude long.
Tares
g Dépendance : les Connaisseurs sont
dépendants aux « Larmes phosphores-
centes de Slomp ». Les priver de leur
drogue réduit leur Force et leur Sub-
tilité d’une tranche à chaque longue
séquence de sevrage écoulée.
Décors associés : Syrte-La-Magnifique ;
Slomp.
PNJ associés : Gardes primo-syrtiens ;
Elmir.

OPTION : la protection offerte par leur toge et leur casque est d’une massiveté globale de 2.
Elle stoppe 2 points d’impact, mais réduit leur score d’initiative de 6 points.
225
 CROCBATTLER
& RACKALUST
Brooklyn station terminus cosmos
Galaxity, Point Central, l’Empire des mille
planètes, le Triumvirat de Rubanis… autant
de civilisations qui brillent par leurs organi-
sations, certes très différentes, mais dont
l’ampleur frappe le Terrien du XXe siècle que
je suis. Il paraît bien loin – futuriste, à toutes
les acceptions du terme – où tous les peuples
de mon monde s’unifieront pour s’exprimer
d’une seule voix.
On en oublierait presque que malgré leur ma-
gnificence, ces gouvernements galactiques
ont parfois recours à des moyens plus « rudi-
mentaires ». Je vous ai parlé des informateurs
et des multiples façons plus ou moins régle-
mentaires de pratiquer cette activité, il ne fau-
drait pourtant pas négliger que l’information
s’obtient pour prendre des décisions et pour
agir. Galaxity dispose du SST, mais d’autres
mondes moins « coincés » emploient des in-
dépendants… Des exécuteurs des basses
œuvres, qui oscillent entre l’espion surentraî-
né et le barbouze à la fiabilité douteuse.
Crocbattler et Rackalust entrent plus volon-
tiers dans la seconde catégorie.
226
Ces brigands sans envergure ne purent ber-
ner les Zoms que grâce à la crédulité de ce
peuple désespéré qui attendait de tous ses
vœux la venue d’êtres divins. Crobattler et
Rackalust n’eurent qu’à camoufler leur vieux
coucou de vaisseau spatial en citadelle de
cristal, et qu’à se déguiser eux-mêmes de
manière clinquante pour réaliser leur larcin.
Ces imbéciles ne parvinrent pourtant pas à
mettre leurs incessantes querelles de côté…
Sans doute se disputaient-ils pour savoir dans
quel lupanar du cosmos ils iraient dépenser
leur butin à peine gagné.
Ce genre de petites frappes écume les fu-
sées closes à la recherche de plaisirs faciles
et d’alcools bon marché, retournant à la civi-
lisation pour mieux récupérer un contrat à leur
portée – extorsion, recel et autres forfante-
ries demandant plus de muscle que de cer-
velle restent leurs domaines de prédilection.
Je fus témoin de l’unique coup d’éclat de
ces deux-là : Crocbattler et Rackalust avaient
monnayé les créatures élémentaires à deux
multinationales terriennes et comptaient
prouver leur puissance lors d’une démons-
tration publique dans un terrain vague de
Brooklyn. Ces gagne-petit avaient provoqué
de précédentes manifestations de leur chep-
tel – et aujourd’hui encore, je doute qu’ils
maîtrisassent réellement les projections qu’ils
envoyaient dans mon siècle.
Contrôlaient-ils d’ailleurs quoi que ce soit
dans toute cette affaire ? Ils ne furent même
pas capables de réprimer leurs pulsions et
s’entretuèrent sous l’influence d’un de nos
agents – qui leur tourna la tête avec une simple
tenue affriolante. S’ils sont une nuisance, es-
pérons cependant que tous les Crocbattler
et Rackalust du cosmos soient aussi faciles à
gérer que ces deux spécimens-là…
 Caractéristiques : Force 9 | Subtilité 12

Unité : duo | État d’Alerte : [3/6]

Motivations : s’offrir le plus beau bordel
de la galaxie.
Capacités spéciales
g Double coup (à jouer quand une
sauvegarde échoue contre l’un d’eux) :
le second place une attaque opportu-
niste qui réussit automatiquement (pas
de sauvegarde possible sur celle-ci).
Tares
g [2/6] Impulsifs (incidence à tester
avant toute action violente contre
votre agent) : les deux s’engueulent sur
la bonne méthode pour attaquer ou
commettent une maladresse quel-
conque qui leur fait perdre du temps
(leur score d’initiative perd 6 points).
g [4/6] Coureurs de jupons : si votre
agente se confronte à eux vêtue d’une
tenue affriolante, elle gagne un atout
de scénographie pendant toute la
durée de la confrontation.
Décors associés : Zomuk.
PNJ associés : Multinationales.

OPTION : la protection offerte par leurs implants cyber et leur plastron est d’une massiveté de 2.
Elle stoppe 2 points d’impact, mais réduit leur score d’initiative de 6 points.
227
 CROUPATCHOF
Les Cercles du pouvoir
Si la confiance dont bénéficient les Shingouz
vous reste mystérieuse, c’est que vous n’avez
pas compris qu’ils ne font que commercer.
Ils vous monnaieront donc que vos adver-
saires sont au courant de vos agissements et
ce qu’ils préparent. Les Shingouz ne servent
qu’eux-mêmes et aucune affaire n’est ren-
table sans clients.
Face à eux, se trouvent tous les espions, in-
formateurs, taupes et autres agents doubles
motivés par autre chose que leur survie : l’at-
trait du pouvoir.
Un exemple criant de ces individus se
nomme Croupatchof. Parfaite incarnation du
membre de la Poliz corrompue de Rubanis,
ce petit bonhomme, engoncé dans sa gabar-
dine aussi terne que lui, trahissait à tour de
bras. Son supérieur, le Colonel Tlocq, ne s’en
étonnait même plus. Au contraire, il appli-
quait l’éternel adage : « gardez vos amis près
de vous et vos ennemis encore plus près ». À
supposer que Croupatchof fut l’ennemi de
quiconque : il était tellement veule et mé-
228
diocre qu’il était repéré avec une régularité
déconcertante. Toujours est-il que Crou-
patchof vendit ses maigres renseignements à
tous les camps qui se disputèrent la succes-
sion de l’Hyper-Prince lorsque son absence
fut dévoilée. Au final, son incapacité à arrêter
son choix sur un protecteur lui porta chance,
puisque rapidement, Na-Zultra, S’traks et
Tlocq s’associèrent pour former le Triumvirat
qui devrait régner sur Rubanis durant la crise
des Wolochs. L’indic à la petite semaine a de-
puis disparu de la circulation : nul doute qu’il
grenouille dans les environs de quelque puis-
sant, espérant grappiller quelques miettes de
pouvoir à son propre compte.
Caractéristiques : Force 6 | Subtilité 12
Unité : solo | État d’Alerte : [5/6]
Motivations : accéder sournoisement au
pouvoir.
Capacités spéciales
g Renforts : invoque un quatuor de la
Poliz.
g Discret : se fond dans le décor pour
espionner (sa Subtilité augmente d'une
tranche contre tous les tests visant à
le déceler).
g Dossier : créé un prétexte bidon (mais
valable auprès de la Poliz) pour placer
votre agent en garde à vue (s’il se
laisse faire, il devient Capturé).
Tares
g [3/6] Lâche : si votre agent engage
une bagarre ou une fusillade contre lui,
il disparaît (caché) et réapparaît une
très courte séquence plus tard, après
avoir déclenché l’État d’Alerte.
Décors associés : Rubanis.
PNJ associés : Colonel Tlocq ; S’Tracks ;
Na-Zultra.
 DOUM A’ GOUM
Les Armes vivantes
Est-il adversaire plus redoutable au corps
à corps que les Goums ? Insensibles aux
chocs, assez agiles pour éviter les armes tran-
chantes, ils ne craignent véritablement que
les tirs énergétiques – même la vélocité relati-
vement faible des revolvers et fusils à poudre
ne leur occasionne qu’une vague gêne.
En bagarre, un Goum bien entraîné peut
défaire une armée entière. La nature l’a soli-
dement équipé pour cela : un corps de 2,5 m
juché sur quatre robustes pattes pouvant l’an-
crer fermement dans le sol ou le propulser à
plus de 30 km/h tout en tractant une charge
de plusieurs tonnes ; une endurance à toute
épreuve grâce à une structure organique qui
s’apparente aux plus solides caoutchoucs.
Les agents du SST ont pu observer un des
membres de cette espèce du nom de Doum
A’Goum. Bombardé depuis une falaise de ro-
chers massifs, il se précipitait au-devant des
projectiles pour les engloutir la gueule ou-
verte (cette espèce considère les minéraux
les plus denses comme des mets de choix).
Là où tout autre serait mort écrasé, la tête et
les épaules de Doum A’Goum s’enfonçaient
quelques instants dans son thorax… avant de
reprendre leur position initiale. Doum A’Goum
semble assez typique de sa race : sa maîtrise
rudimentaire du langage commun n’en fait
pas un imbécile ni une brute sanguinaire. Au
contraire, il apprécie surtout l’affrontement
pour son côté sportif et renâcle à ôter la vie.
Certains individus mal intentionnés ex-
ploitent l’insatiable enthousiasme des Goums
pour la bagarre. Ils se retrouvent alors em-
ployés comme videur, tenant tête à des
ivrognes vindicatifs, ou sur des champs de
bataille. La Salle des Écrans de Point Central
vibre de débats réguliers sur les peines appli-
cables contre ceux qui abuseraient de la spor-
tivité naïve des Goums.
Caractéristiques
Spécialité : bagarre et destruction de
structures.
Services
g Vaincre à lui seul à la bagarre un PNJ
adverse de Force 18 ou moins (SS).
g Détruire à lui seul et en une très courte
séquence une structure de Force 18 ou
moins (SS).
Tares
g [6/6] Talon d’Achille : il est vulnérable
contre un adversaire qui utilise une
arme hypertechnologique à énergie
comme un fulgurant (il ne peut ni
coopérer ni rendre Service contre un
tel PNJ adverse).
Remotivations
g Lui servir un plat de pierres précieuses
(elles sont plus savoureuses) d’une
valeur de 15 bloks.
Décors associés : Blopik ; Terre du XXe
(cirque de Moscou).
PNJ associés : Brittibrit ; Yfysania.
229
 ELMIR
L’Empire des mille planètes
Ce marchand d’apparence anodine est origi-
naire de la planète Flugil, membre de l’Empire
des mille planètes. Il tient une échoppe de vê-
tements aux abords du Palais impérial, même
si ce n’est pas là son principal poste : il occupe
en réalité la tête de la Guilde des Marchands
de Syrte. Il a fomenté la révolte contre les
Connaisseurs en s’appuyant sur les avantages
tactiques et technologiques que les agents
du SST, venus en mission de reconnaissance
dans l’Empire syrtien, pouvaient lui offrir.
Il dispose de nombreuses relations parmi
les marchands de l’Empire qui ont élaboré
un code secret pour communiquer entre eux
sans être démasqués par les Connaisseurs.
Cette collaboration a permis à la Guilde de
conserver tant bien que mal quelques res-
sources favorisant l’exploration spatiale
– cartes stellaires, vaisseaux mal entretenus,
mais encore en état de marche…
Lors de la chute des Connaisseurs, leur place
laissée vacante provoqua aussitôt une révolu-
tion contre le système impérial syrtien, dont
la décadence et les inégalités avaient profité
à la secte ; celle-ci disparue, plus rien ne pou-
vait contenir la colère du peuple. Elmir s’est
230
rapidement positionné pour tirer avantage
de ces temps troublés et la Guilde des Mar-
chands syrtiens pourrait constituer un point
de contact privilégié avec le SST et Galaxity.
Caractéristiques
Spécialité : chef de la Guilde des Mar-
chands (diriger une organisation, déployer
des moyens et planifier des opérations
de grande envergure – notamment grâce
à ses nombreux contacts et le traité de
politique de défense commune signé avec
les autres planètes de l’Empire syrtien).
Services
g Prêter une flottille capable de vaincre
automatiquement une flottille de
Pirates de l’Espace ou de transporter
un titanesque Groubos (ou autre chose
d’aussi gros) dans un conteneur rempli
d’eau osmosée (GS).
g Utiliser son réseau pour libérer auto-
matiquement votre agent Capturé
ou faire croire qu’il assiste (via une
émission pirate) à une cérémonie offi-
cielle sur Syrte-La-Magnifique afin de
supprimer l’État d’Alerte (qu’importe
son niveau) déclenché dans un autre
secteur galactique (GS).
g Trouver un gadget terrien dans les
souks de Syrte (ceux-ci étant confis-
qués par les Connaisseurs) (SS).
Tares
g Aucune de connue.
Remotivations
g Saboter l’emprise qu’exercent les
Connaisseurs sur le peuple de Syrte,
de quelque façon que ce soit.
Décors associés : Syrte-La-Magnifique ;
Slomp.
PNJ associés : Connaisseurs.
EMPEREUR ALZAFAR
& REINE KLOPKA
Le Pays sans étoile
Alzafar
Klopka
Quand le système d’Ukbar et ses quatre co-
lonies furent menacés par l’arrivée d’un astre
errant – la planète creuse Zahir, Galaxity était
loin d’imaginer qu’elle allait trouver un allié
commercial de poids.
En cherchant à arrêter la folle course de Zahir
vers les installations terriennes, les agents du
SST découvrirent les deux sociétés antago-
nistes qui se livraient une guerre ancestrale :
Valsennar et Malka. Respectivement dirigés
par l’empereur Alzafar et la reine Klopka « La
ravissante », chaque camp avait développé
un art militaire se basant sur les incroyables
flore et faune de Zahir : les flogums explosifs,
champignons cristallins utilisables comme
mines ou bombes, les klamips, lézards dont
la langue tranchante comme un rasoir sort
quand on leur presse le ventre, les kutchuks
lance-flammes et talam crache-venins, sau-
riens géants dont les gueules projetant de
l’acide n’ont rien à envier à celles de nos dra-
gons de légende, les gruffs, scorpions ailés
qui corrigent la trajectoire sur laquelle ils sont
envoyés pour devenir des munitions empoi-
sonnées imparables…
Jusqu’alors inscrits dans les traditions an-
cestrales de leurs peuples, Klopka et Alzafar
dépassèrent leur gouffre culturel pour unir
leurs efforts dans la stabilisation de leur pla-
nète. Plus facile à dire qu’à faire, cependant :
Alzafar était paresseux, indolent et raffiné
jusqu’à la préciosité, dans une version dégé-
nérée du machisme où les femelles n’avaient
d’autre destin que de servir les mâles. Klopka,
elle, incarnait les tendances les plus détes-
tables du matriarcat, où les femmes n’étaient
en fin de compte que des parodies de sei-
gneurs de guerre masculins.
L’irruption du SST dans leur conflit, la dé-
couverte brutale d’un ailleurs au-delà de leur
petit monde creux – et une bonne séance de
mémorisation forcée dans l’hypnothèque du
XB-900 des agents sur place – leur permit
de surmonter leurs différends et d’œuvrer à la
survie de leur planète.
Les changements culturels qui suivirent
furent nombreux : Malka et Valsennar se ras-
semblèrent en une seule société et les lignées
royale et impériale fusionnèrent grâce un ma-
riage entre Alzafar et Klopka. L’ouverture sur
l’extérieur ne s’interrompit pas aux voisins
d’Ukbar, et rapidement, l’intervention du SST
terminée, des émissaires de Galaxity vinrent
231
 exploiter les formidables ressources biolo-
giques de Zahir. Le nouveau couple dirigeant
comprit où était son avantage et organisa
promptement un juteux commerce d’armes
vivantes. Depuis, klamips à langue coupante
et kutchuks lance-flammes abondent sur les
marchés plus ou moins légaux du cosmos…
Caractéristiques d’Alfazar
Spécialité : l’art sous toutes ses formes
(l’empereur de Valsennar voue un véritable
culte à l’art architectural, pictural, musical,
culinaire, etc., et aux raffinements extra-
vagants du stylisme et de la cosmétique).
Services
g Prêter une flottille d’aéronefs atmos-
phériques capable de venir à bout
(réussite automatique) d’une structure
ou d’un PNJ adverse de Force 15 ou
moins en les bombardant de flogums.
Tares
g [6/6] Macho : le machisme d’Alzafar
lui interdit de coopérer ou de rendre
Service à une agente.
Remotivations
g Lui faire admirer une œuvre d’art
terrienne.
Décors associés : Zahir (Valsennar)
PNJ associés : Klopka ; Mutahar.
232
Caractéristiques de klopka
Spécialité : l’art de la guerre (la reine de
Malka est une seigneuresse de guerre et
une stratège accomplie).
Services
g Prêter un quatuor de femmes guer-
rières capables de vaincre (réussite
automatique) un autre quatuor de
soldats féminins ou deux quatuors de
soldats masculins ou un PNJ adverse
de Force 15 ou moins (GS)
g Réparer un artéfact de type arme ou
protection rudimentaire (SS).
g Fournir un Sniark étouffant.
Tares
g [6/6] Misandre : la misandrie de Klopka
lui interdit de coopérer ou de rendre
Service à un agent.
Remotivations
g Si un agent parvient à la séduire
(en toute discrétion), il redonne du
baume au cœur à Klopka (elle souffre
d’un physique ingrat et du matriarcat
intransigeant de Malka, mais elle rêve
secrètement de vivre le grand amour
avec un vrai héros raffiné).
Décors associés : Zahir (Malka).
PNJ associés : Alzafar.
 EXTRALUMS
Otages de l’Ultralum
Travailler pour la personne la plus riche de
l’univers ne garantit pas d’avoir soi-même une
vie décente – surtout si vous êtes à la source
de sa fortune. Les Extracteurs d’ultralum, qui
se nomment eux-mêmes « Extralums » pour-
ront en témoigner.
Comme de coutume dans les empires basés
sur l’exploitation d’une ressource, son proprié-
taire s’enrichit et des petites mains triment
pour faire tourner la machine. Alors que le
calife d’Iksladam vit dans l’opulence, ses ou-
vriers – ou plutôt ses esclaves – subissent les
conditions climatiques éprouvantes des cail-
loux où sont situés les gisements du précieux
carburant. De plus le liquide, comme attendu
d’un tel concentré énergétique, est bien sûr
terriblement compliqué à manier et connaît
une fâcheuse tendance à exploser : les micro-
déflagrations, si elles n’endommagent jamais
les installations, blessent et mutilent réguliè-
rement des travailleurs sur les chantiers.
À force de mauvais traitements, les Extra-
lums en vinrent à une désolante extrémité :
engager le Quatuor Mortis pour enlever le
Califon, afin d’obtenir non pas la rançon que le
calife ne manquerait pas de verser, mais tout
simplement… des droits. Hélas, outré que
ses « employés » puissent contester son ju-
gement, furieux que son fils ait été enlevé, et
trop imbu de lui-même et de l’ascendance du
prophète d’Iksaladam, le Grand Calife refusa
d’accéder à leurs requêtes.
Une opportune intervention d’Agents du SST
(service qui pourtant à l’époque était inactif
puisqu’englouti avec tout Galaxity dans un
trou noir paradoxal) permit aux Extralums
d’acquérir d’importantes ressources moné-
taires qui financent encore aujourd’hui leurs
revendications.
Caractéristiques
Spécialités : la chimie (extraction et
raffinement d’Ultralum) et la survie dans
des zones d’Impermanence.
Services
g Offrir 6 jerricans d’Ultralum (SS).
g Offrir 2 Régulateurs temporels por-
tables dont ils sont les inventeurs (GS).
Tares
g Aucune.
Remotivations
g Si les agents obtiennent de la part du
Grand Calife une prime pour les Extra-
lums (jour de RTT, bloks de poutibloks,
croisière sur l’astéroïde Ikotiklos aux
frais de Son Altesse Sérénissime…).
Décors associés : Califat d’Iskaladam
(mines d’exploitation d’Ultralum).
PNJ associés : Calife ; Califon ; Quator
Mortis.
233
 FRANKIE & HARRY
DOUBLE DÉTECTIVE
Otages de l’Ultralum
Je vous ai parlé des Shingouz : des informa-
teurs certes motivés par l’argent, mais fiables.
Je vous ai parlé de Croupatchov : un traître de
la pire espèce, heureusement lâche, prêt à
vendre ce qu’il sait au plus offrant. Mais je ne
vous ai pas parlé de Frankie & Harry. Réparons
vite cet oubli.
J’ignore si ces deux frères sont nés siamois
suite à une malformation congénitale ou s’ils
font partie d’un peuple où les individus vivent
et meurent ainsi en « binôme ». Vu leurs éton-
nantes facultés de régénération – que l’un soit
désintégré n’affecte pas l’autre, qui permettra
au « tué » de revenir, je pencherais pour la se-
conde option. Cette capacité pourrait faire
d’eux des combattants redoutables, mais
Harry & Frankie sont assez maladroits, plutôt
pleutres, et pour tout dire, assez inefficaces.
Leurs tuyaux sont éventés plusieurs jours
avant qu’ils ne vous en fassent part. Leur re-
latif succès est donc entouré de mystère : ils
débutèrent leur carrière comme enquêteurs
officiels dans un palace pour touristes fortu-
234
nés, avant de se faire embaucher par le Grand
Calife d’Iksaladam quand son fils fut enlevé.
Ils ne parvinrent bien sûr pas à le retrouver,
sans que cela nuise pour autant à la suite de
leur progression professionnelle, puisqu’ils
échouèrent sur Point Central, où ils mon-
tèrent une agence de détectives. Par chance,
ils s’avérèrent meilleurs recruteurs qu’inves-
tigateurs et leur affaire tourne, bénéficiant
d’une petite réputation auprès des gens in-
capables d’attirer la confiance d’informateurs
plus efficaces.
Caractéristiques
Formation : solo pour les déplacements,
sinon duo.
Spécialité : l’enquête.
Services
g Donner un indice sur un PNJ au terme
d’une courte séquence d’enquête (SS).
Tares
g [6/6] Maladroits : quand ils coopèrent
avec un agent, un échec simple se
transforme en échec cinglant.
g [2/6] Inspecteurs Laba « Vur : quand
ils mènent l’enquête ou filent un PNJ
intriguant pour rendre Service, ils
commettent une gaffe qui augmente
l’État d’Alerte d’un niveau.
g [6/6] Pétochards : leur pleutrerie leur
interdit de coopérer à toute action
violente (bagarre ou fusillade).
Remotivations
g Si on leur paît grassement leurs hono-
raires (15 bloks ou plus).
Décors associés : Califat d’Iksaladam ;
Point Central.
PNJ associés : Calife ; Califon ; Quator
Mortis.
 FURUTZ GARDES
Bienvenue sur Alflolol PRIMO-SYRTIENS
L’Empire des mille planètes

Prédateur du Magnetocéan d’Alflolol et sans

doute des mers d’autres planètes.
caractéristiques : Force 12 | Subtilité 9

Unité : quatuor | État d’Alerte : [0/6] Hommes de main primitifs et muets des
Motivations : dévorer tout ce qui viol son Connaisseurs.
territoire. Caractéristiques : Force 9 | Subtilité 6
Capacités spéciales
Unité : quatuor | État d’Alerte : [5/6]
g Attaque groupée (bagarre) : pour Motivations : assurer la sécurité d’un
chaque Furutz qui sacrifie son action temple-forteresse ou intercepter un
pour se grouper avec le premier qui at- perturbateur.
taque, la Force de ce dernier augmente
Capacités spéciales
d’une tranche.
g Horde : chaque garde vaincu est
g Attaque-surprise (bagarre) : le quatuor
remplacé par un autre deux tours après
de Furutz attaque depuis les profon-
(pour bien faire, il faut réduire à 1 la
deurs ; son score intitiave (basé ici sur
Fiabilité de chaque membre du quatuor
la Subtilité) augmente de 6 points pour
dès son apparition).
le tour en cours.
Tares
Tares
g [6/6] Muets : ils ne peuvent pas
g [5/6] Technique de chasse : si un
déclencher l’État d’Alerte à distance
Aflololien coopère avec votre agent
et sont forcés de revenir auprès du
quand il affronte un Furutz, la Force de
Cerveau qui les emploie (une poursuite
la créature diminue d’une tranche.
est possible pour les en empêcher).
Décors associés : Alflolol/Technorog.
Décors associés : Syrte-La-Magnifique
PNJ associés : Alflololiens.
PNJ associés : Connaisseurs.

OPTION : la protection des Furutz est d’une massiveté de 2, et et de 1 pour les Gardes primo-syrtiens.
Elles stoppent 2 ou 1 points d’impact, mais réduisent leur score d’initiative de 6 ou 3 points.
235
 GEOFFROY
Les Mauvais Rêves
Les voyages spatio-temporels restent hasar-
deux et l’installation de relais ST pour baliser
les coordonnées d’un saut est une précaution.
En outre, de nombreux mondes n’ont pas le ni-
veau technologique suffisant pour accepter la
présence d’un vaisseau sans subir de choc ci-
vilisationnel. Aussi, pour éviter les Rencontres
cosmiques dangereuses et les interférences
anachroniques – une première expédition
discrète (en XB-27) s’efforce d’implanter un
relais dans tout nouvel espace-temps foulé
par le SST. Selon la liberté de manœuvre dont
bénéficie cette première équipe, celui-ci sera
tantôt une simple zone d’atterrissage camou-
flée dans la nature, tantôt un relais ST avec
une structure locale comme façade. Cette
dernière option permet aux agents d’installer
un casque mnémonique pour neurocharger
un bagage minimal de culture locale afin d’as-
surer sa couverture. Un tel relais doit être sur-
veillé et entretenu par un gardien, un individu
de confiance résidant sur place.
Geoffroy est l’un de ces gardiens sur la Terre
de l’An Mil. Il ignore ce qui se trame sous l’au-
berge qu’il tient et dont la cave abrite une
zone d’atterrissage pour « charrettes du fu-
236
tur ». Malgré son lot de coups et de demandes
extravagantes de la part de fuyards venus
d’outre monde et de leurs poursuivants, il
respecte son contrat avec les agents du SST.
Les dédommagements qu’il reçoit contre ses
services y jouent sans doute pour beaucoup.
Les jeunes recrues du SST s’interrogent sur
le pourquoi d’un « natif » comme responsable
d’un relais ST, plutôt qu’un agent expérimenté.
L’explication est simple : les agents sont rares
et donc trop précieux pour être confinés à ré-
sidence. De plus, avoir un « enfant du pays » sur
place assure une réelle connexion avec la vie
locale, ses habitants, sa géographie.
Caractéristiques
Spécialité : natif de l’An Mil (utile pour
interroger la population locale sans éveiller
la suspicion ou guider les agents).
Services
g Couvrir les agents pendant une courte
séquence en les faisant passer pour
des saltimbanques qu’il a embauchés
pour animer son auberge afin de dimi-
nuer l’État d’Alerte d’un niveau (SS).
Tares
g [3/6] Vénal : avant de rendre Service,
Geoffroy est capable de râler pendant
des heures ce qui compte comme un
Interlude court, sauf si l'on verse sur la
table un petit pécule (d'une monnaie
valable dans l'An Mil) d'un montant net
de 6 bloks.
Remotivations
g Lui offrir une prime d'un montant net
de 9 bloks (on imagine pas le coût
d'entretien d'une auberge aux murs en
bouse séchée).
Décors associés : Terre de l’An Mil.
PNJ associés : Xombul.
 GLÜ
L’Orphelin des astres
Vous vous imaginez que le futur simplifiera la
vie des travailleurs et des étudiants ? Oubliez
cela. L’avenir, sur Terre comme n’importe où
ailleurs dans le cosmos, réserve le même sort
aux gens qui n’auront pas la fortune d’être
bien nés : du travail, toujours du travail.
L’hyperspécialisation des domaines profes-
sionnels, le coût des études et la précarité de
l’emploi obligent ainsi les classes laborieuses
à cumuler petits boulots à temps partiel (tels
que livreurs de pouzzoufs, laveur de carreaux
d’astronefs ou compteurs de Marcyams…)
et études sans fin (prévoyez une vingtaine
d’années à mi-temps pour espérer décrocher
votre diplôme de premier cycle de droit com-
mercial interplanétaire).
L’avenir a beau être radieux à Galaxity, les len-
demains qui chantent tardent à venir…
Caractéristiques
Spécialité : livreur de pouzzoufs (connais-
sance des villas et personnalités huppées
de Shimballil) et droit commercial interpla-
nétaire (cursus de 18 ans !).
Services
g Embrouiller et duper la douane dans
un astroport pour faire passer jusqu’à
6 bagages de votre agent au contenu
potentiellement douteux (SS).
g Démontrer à un agent de la Poliz pour-
quoi son intervention n’est pas régle-
mentaire et pourquoi il doit immédiate-
ment libérer les agents Capturés pour
éviter qu’un rapport salé ne remonte
jusqu’à sa hiérarchie et finir sa carrière
aux franges du Grand Rien (GS).
Tares
g [3/6] Scoumoune : quand il coo-
père avec un agent ou conduit un
space-scooter, un échec simple se
transforme en échec cinglant.
Remotivations
g S’il parvient (avec un peu d’aide ?) à
livrer à un client une pouzzouf à l’heure,
intacte et sans accident (test de pilo-
tage de difficulté 12).
Décors associés : Shimballil ; Point
Central.
PNJ associés : Quator Mortis ; Ty Koün IV.
237
 GNIARFS-RÊVEURS
L’Ambassadeur des Ombres
Depuis son apparition dans l’univers, la vie
a pris des formes très diverses. Je réalise la
banalité de mon propos, mais j’ignore com-
ment mieux aborder l’énigme que posent les
Gniarfs-Rêveurs. La Cellule de cette race,
sur Point Central, est un temple où règne
une technologie époustouflante qui a trouvé
ses plus riches développements dans l’ex-
ploitation du sommeil paradoxal (une phase
du cycle du sommeil déterminante pour re-
charger son mental). Moyennant finances,
l’Amplificateur de Résonnance onirique (ARO)
des Gniarfs-Rêveurs permet à un individu
de projeter sa conscience dans les rêves de
quelqu’un d’autre. Le voyageur peut ainsi ac-
céder aux souvenirs plus ou moins récents de
la cible, à ses perceptions environnantes et de
lui faire passer des messages – sous forme de
présage ou d’inspiration.
Autant dire que le Département des Rêves
de Galaxity convoite au plus haut point cette
technologie, qui a d’ores et déjà poussé très
avant les recherches sur le potentiel onirique.
Jusqu’ici, les premières retombées ont bé-
néficié aux citoyens aisés, en leur fournissant
de nouveaux moyens de loisirs, mais si de tels
* Comme beaucoup de Services, cela ne compte pas comme un Interlude court, mais un Interlude
238 gratuit qui ne génère pas de Coups d’Avance.
débouchés de communication et d’espion-
nage émergeaient, ils ne laisseraient per-
sonne indifférent dans les premiers cercles.
Les Gniarfs-Rêveurs – ou du moins leurs
représen­tants sur Point Central – pour-
raient être confondus avec des humains :
même corps surmonté d’une tête et pourvu
de quatre membres, mêmes articulations,
même bouche… la liste est longue, et trou-
blante. Même caparaçonnés de leurs armures
cybernétiques et réfugiés derrière les visières
de leurs heaumes, les Gniarfs-Rêveurs res-
semblent à des humains… des humains oniro-
technomanciens dont la science surpasserait
celle de Galaxity, pourtant déjà à la pointe de
ce qui se fait dans le cosmos.
Caractéristiques
Spécialité : onirotechnomancie (les rêves
et l’Amplificateur de Résonnance onirique
(ARO) qui permet de pénétrer dans les
songes d’une personne que l’on connaît et
de communiquer avec elle).
Services
g Offrir une séance d’ARO (qui dure une
courte séquence *) (GS).
Tares
g [6/6] Assignés à résidence : l’instal-
lation complexe et fragile de l’ARO les
empêche de rejoindre les agents sur
le terrain.
Remotivations
g S’ils accèdent à des données « em-
pruntées » au Service des Rêves de
Galaxity (ce qui est interdit).
Décors associés : Point Central.
PNJ associés : aucun de connu.
 GOUMOUN
Bienvenvue sur Alflolol
Cet animal de compagnie typique d’Aflo-
lol est l’équivalent local du chien. En consi-
dérant la taille des Aflololiens, le Goumoun
correspondrait chez nous à un Jack Russell.
Il en présente en effet les mêmes caractéris-
tiques sociales : très doux avec ses maîtres,
joueur, malin, avide de caresses et de câlins,
mais très agressif envers ceux qui attaquent
les personnes qu’il a prises en affection.
Sa loyauté le poussera à venir en aide à sa
« meute », quitte à courir des risques au mépris
de sa propre sécurité.
Et il a de quoi se défendre, car s’il partage
avec le canidé terrien son tempérament et
une vivacité hors du commun, la comparaison
s’arrête là : le Goumoun a beau n’être qu’une
« petite bête » selon les standards d’Aflolol, il
correspondrait chez nous à un gros sanglier, à
la physionomie en « centaure » avec son corps
musclé de quadrupède, son pelage tigré, sa
queue en panache et son torse de bipède. Ce-
lui-ci est doté de deux bras articulés comme
ceux d’un humain, avec des mains aux pouces
opposables capables de manipulation fine.
L’animal, pourvu d’une rare intelligence et
d’une sensibilité surprenante, possède enfin
une bonne grosse tête aux airs placides – vite
démentis par la redoutable dentition de sa
large mâchoire. Il se déplace avec autant de
facilité sur terre que dans l’eau et semble doté
(comme ses maîtres aflololiens) de pouvoirs
psychiques limités.
Caractéristiques
Spécialité : animal de compagnie
idéal (affectueux, réconfortant, protec-
teur et collant).
N. B. Une des agentes de l’équipe doit être
désignée comme sa maîtresse.
Services
g Rétablir 2 points de Souffle à sa maî-
tresse en jouant une courte séquence
avec elle (Interlude gratuit) (SS).
g Si sa maîtresse loupe une sauvegarde
physique à risques, il encaisse auto-
matiquement les dégâts à sa place (le
coup impacte sa propre Fiabilité) (SS).
g Sentir si sa maîtresse est en danger et
venir à sa rescousse (SS).
Tares
g [4/6] Pot de colle : s'il accompagne sa
maîtresse lors d’un test social où les
animaux ne sont pas les bienvenus,
son attitude truque le test.
Remotivations
g Si une agente passe un Interlude court
à jouer avec lui.
Décors associés : Technorog/Alflolol.
PNJ associés : Alflololiens ; Gouverneur
de Technorog ; Shalafut dédoubleur.
239
 GOUVERNEUR DE
TECHNOROG
Bienvenvue sur Alflolol
Se retrouver à la tête de Technorog, ou de
toute autre planète d’importance straté-
gique par les ressources qu’elle offre à Ga-
laxity, ne doit rien au hasard. Les candidats
n’obtiennent de telle nomination que grâce à
un bon réseau d’appuis et surtout des com-
pétences d’administrateur hors du commun.
En revanche, la fiche de poste ne comprend
pour ainsi dire aucune exigence en matière de
diplomatie – tout juste en négociation syndi-
cale, mais rien concernant les relations avec
des extraterrestres. Ce point est aujourd’hui
considéré comme un manque : Technorog
était vide de toute population autre qu’ani-
male et laissait donc le champ libre à la coloni-
sation industrielle de Galaxity.
Quand le gouverneur eut à gérer l’arrivée des
habitants originels de cette planète déjà pas-
sablement transformée par les usines et les
mines terriennes, il fut tout d’abord dépassé.
La nature exubérante et hédoniste des aflolo-
liens ne rentrait pas dans sa grille de lecture.
L’administrateur terrien se réfugia alors dans
sa zone de confort : les règlements. Appli-
quant les dispositions du Code galactique à la
240
lettre, il parvint à minimiser les dégâts occa-
sionnés par les natifs revenus sur leur monde
de départ, puis à les contraindre de partir,
après les avoir parqués dans des réserves
puis enrôlés (sans succès) dans des chaînes
de production.
Sur l’aspect économique, le gouverneur mé-
rite des félicitations. D’autant que d’un point
de vue politique, la centaine de familles aflo-
loliennes, qui plus éparpillées dans le cosmos,
ne constituent pas une faction de poids – ils
ne sont même pas représentés sur Point
Central. Cependant, sous l’angle éthique, ses
décisions demeurent plus que discutables.
Au rythme où circule l’information dans la Ga-
laxie, des échos de l’exil aflololien arrivèrent
forcément à l’attention des autres peuples.
Qui sait le rôle que joua cette éviction dans la
suite des événements de l’humanité ?
Caractéristiques : Force 6 | Subtilité 12
Unité : solo | État d’Alerte : [5/6]
Motivations: produire, encore et toujours
plus pour quitter ce caillou maudit et
devenir ambassadeur.
Capacités spéciales
g Coup bas : trouve un moyen de pres-
sion hiérarchique contre votre agent
s’il n’est pas très coopératif. Si cet
argument n’est pas démenti avant la
fin du scénario, la promotion de votre
agent est pénalisée.
Tares
g [3/6] Carriériste : si la production de
Technorog est perturbée, sa Subtilité
diminue d’une tranche en raison de sa
colère.
Décors associés : Technorog/Alflolol.
PNJ associés : Alflololiens ; Furutz ;
Shalafut dédoubleur.
 GROUBOS
& ZUUR PILOTE
L’Ambassadeur des Ombres
Ces êtres aquatiques figurent parmi les es-
pèces extraterrestres les plus énigmatiques
de Point Central. Personne n’est en mesure
de dire comment ils sont arrivés là. Les lieux
de transit intense comme peut l’être cette
station spatiale hébergent souvent des ani-
maux échappés de telle ou telle ou soute, en
provenance d’un ailleurs exotique. Ces para-
sites s’installent et s’adaptent tant bien que
mal dans leur nouveau milieu. Cependant,
il s’agit d’ordinaire de petites bêtes… Pas de
béhémoths aveugles aux allures de lézards
marins préhistoriques recouverts d’une
épaisse carapace ! Les colonies de Groubos
prolifèrent dans les sections immergées de
Point Central : lac intérieur, bassins d’épura-
tion des eaux et autres canalisations géantes
assurant la circulation des liquides entre les
cellules. Vu leur taille, ils privilégient bien sûr
les grands volumes, le moindre individu adulte
atteignant sans difficulté les trente mètres.
Dresser le Groubos ne présente pas d’intérêt
particulier. Malgré sa taille et sa puissance,
son mode de vie exclusivement amphibie li-
mite ses usages pratiques. Pour l’excitation
de la chasse, elle se borne à savoir viser sur
une masse inerte grosse comme un petit pa-
quebot, tant ces bêtes affichent une placidité
égale en tout temps. Quant à l’idée saugrenue
d’adopter ces titans comme animal de com-
pagnie… encore faudrait-il que ces créatures
communiquent avec leur environnement pour
autre chose que brouter des algues…
L’essentiel de leurs perceptions – et de leurs
réactions – semble conditionné par une
autre espèce avec laquelle ils entretiennent
un rapport symbiotique : les Zuurs pilotes.
Ces méduses pédonculées se greffent aux
Groubos, dans une cavité frontale bardée
de terminaisons nerveuses en prise directe
241
 avec le cerveau. Étant donné que les Zuurs
appréhendent avec force détails leur entou-
rage, des capacités de mise en relation entre
individus qui assurent le partage de l’informa-
tion, et qu’ils vivent exclusivement sous l’eau,
certains ont formulé l’hypothèse que les Zuurs
seraient les véritables têtes pensantes de
cette association, bénéficiant de la protection
des formidables Groubos.
À noter qu’il est possible d’accéder au ré-
seau neural des Zuurs. L’opération est cepen-
dant peu ragoûtante et fatale pour le Zuur.
En décrochant le Zuur de son Groubos hôte,
un explorateur déterminé pourra insérer sa
tête – ou tout autre appendice contenant son
cerveau dans le Zuur (plus précisément dans
l’orifice oral de cette créature). Coiffé de ce
scaphandre organique, le courageux pourra
parcourir la perception collective et les sou-
venirs récents des Zuurs, avant que ce casque
n’explose au bout de quelques instants d’ex-
position au contact de l’air… À cette expé-
rience… gluante, s’ajoute le désolant constat
de voir le Groubos privé de son Zuur lentement
dépérir de neurasthénie – voire, pour certains,
céder au suicide.
242
Caractéristiques
Spécialité : aucune.
Motivations : chasser, manger, dormir et
détruire.
Pour solliciter un Groubos, il faut d’abord
amadouer son Zuur pilote par contact
télépathique (domaine dans lequel Kistna
ou un Alflololien pourraient être utiles) ou
en le coiffant sous l’eau pour éviter qu’il
n’explose.
N. B. Un Groubos ne peut être vaincu que
par un autre Groubos. Affronter un Groubos
est d’une difficulté 24. S’il perd deux points
de Fiabilité, c’est son Zuur pilote qui meurt
(mais le Groubos, qui n’est même pas
égratigné).
Services
g Détruire une station flottante de la taille
de celles surnageant le Magnetocéan
de Technorog (GS).
g Vaincre un banc (quatuor) de Furutz
enragé (SS).
Tares
g Si son Zuur pilote meurt (très fragile), il
devient Contrarié jusqu’à sa mort.
Remotivations
g S’il mange un Shalafut dédoubleur.
Décor associé : Point Central.
PNJ associé : aucun de formellement
reconnu.
 GRAND TRUQUEUR
Sur les Terres truquées
Le premier contact avec les Grands Tru-
queurs aurait bien pu rester le dernier tant le
premier membre de cette espèce à s’être in-
troduit sur Terre a semé la pagaille dans l’ad-
ministration de Galaxity.
Bref rappel des faits : un jour, le SST dé-
couvre que son Service Mémoire a été pillé
et désorganisé – non pas tant par sabotage
que par une frénésie de consultation. Les ar-
chives avaient été bouleversées, laissées en
désordre comme un magasin de jouets visité
par une horde d’enfants passant d’un jeu à un
autre sans ménagement. Si la corruption d’un
Technocrate de bas niveau avait rendu l’intru-
sion possible, ses mobiles restaient nébuleux.
Par ailleurs, plusieurs incursions inexpliquées
dans la trame temporelle de la Terre concor-
daient avec les documents dérangés.
Des agents furent aussitôt dépêchés pour
retrouver la trace du pillard qui « semait » des
répliques de différentes périodes de la Terre
à travers le cosmos. Flottaient ainsi dans
l’espace des reconstitutions des guerres
coloniales anglaises, de la France des an-
nées 20, de l’Autriche fin XIXe et autres mo-
ments culturellement et historiquement
marquants… Autant dire que ces « Terres tru-
quées », comme elles furent vite nommées
par le Service, offraient autant d’accès en libre
consultation aux archives de Galaxity, même
sous ces formes théâtrales. Leur metteur en
scène acquit donc un statut prioritaire parmi
les criminels recherchés.
En étudiant ces saynètes, qui tournaient en
boucle dans leurs petits microcosmes, les
agents parvinrent à y déceler des indices sur
l’entité qui les avait créées, et à remonter sa
piste comme n’importe quel hors-la-loi.
Cependant, la traque était menée par Jadna,
l’une des plus brillantes historiennes du SST : il
fallait en effet percer les motivations de ce vol
de données et de leur exploitation si particu-
lière. L’impétrant s’avéra être avant tout un ar-
tiste, qui n’avait agi que par fascination – en-
core une fois me vient l’image de l’enfant
reproduisant avec des soldats de plomb les
scènes qui l’ont marqué dans les livres d’his-
toire. Des soldats de plomb d’une technologie
remarquable, avec un souci exceptionnel du
détail, mais animés sans conscience ni réelle
compréhension des enjeux moraux derrière
les épisodes emblématiques recréés.
Jadna condamnera sans doute mon rac-
courci, mais j’y vois pour ma part une consé-
quence directe du conditionnement que tout
individu reçoit par la société dans laquelle il
grandit. Petite note descriptive, tout d’abord :
les Grands Truqueurs ressemblent à de gros
œufs translucides, d’un mètre cinquante de
diamètre rempli d’une substance plasmatique
mouvante et ceinturé d’une sorte d’exosque-
lette. Ils lévitent à 50 cm du sol et se déplacent
ainsi sans difficulté dans toute sorte d’envi-
ronnement. Cet organisme particulier semble
apparu spontanément, comme un jet de dés
sur la grille de l’évolution, offrant de grandes
capacités intellectuelles, voire psychiques,
plutôt que physiques. Cette « perfection » a
permis l’émergence d’une société équilibrée,
où la technologie autorise des prouesses
comme celles dont fut témoin le SST, et où
les individus réalisent des tours du cosmos
pour former leur jeunesse (là où nous autres
humains nous contentions de découvrir nos
merveilles nationales, parfois continentales).
Cependant elle les a aussi mis à l’abri de la dé-
tresse émotionnelle et du conflit en général.
Le Grand Truqueur, qui croisa la route de Ga-
laxity lors de son voyage initiatique, appréhen-
da la tumultueuse histoire de la Terre comme
243
244
on lit un roman d’aventures : fasciné par tant
de bruit et de fureur, il s’amusa à « picorer »
dans les siècles les plus intéressants – de
son point de vue. Toutefois, parmi tous ces
événements imités lui échappait toujours la
dimension humaine – et pour cause. Ainsi, ne
tenait-il pas compte de la souffrance des sol-
dats, de l’oppression des peuples, de la soif de
liberté des nations. Tout au plus cela restait-il
des mots, des moteurs de l’Histoire, mais ja-
mais des émotions.
Nous ignorons si d’autres Grands Truqueurs
se livrent à de telles expériences de reproduc-
tion dans le cosmos – il serait pourtant pru-
dent de contacter nos alliés à Point Central
pour les prémunir d’incursions similaires qui
risqueraient d’exposer leurs secrets.
Rumeurs : certains scientifiques émettent
l’hypothèse très controversée que le
ou les Grand(s) Truqueur(s) seraient
connectés directement au Continuum et
qu’ils créeraient eux-mêmes des Mondes
Miroirs pour isoler et amputer les anomalies
provoquées par des agents indélicats ou
des Pirates du Temps. Ils s’évertueraient
ensuite à maintenir intacte l’architecture
du Continuum en colmatant ses cicatrices
avec des « plâtres » de réalités truquées
toujours plus authentiques au fur et à mesure
de leurs progrès en matière de simulation
de vie. D’autres vont encore plus loin : et
si le ou les Grand(s) Truqueur(s) étaient à
l’origine de l’Univers Alpha ? Et s’ils tentaient
de reproduire l’incident de la Genèse pour
effacer cet univers et le reconstruire plus
parfait ? Et s’ils étaient nos dieux anciens ? Et
s’ils avaient un lien avec la Trinité d’Hypsis et
les Wolochs ?
Voir aussi le décor spatial spécial p. 183.
Caractéristiques
Spécialité : histoire de la Terre, analyse et
reproduction de mondes et des êtres qui
les peuplent.
Services
g Cloner votre agent grâce à la ferme de
clonage de Jadna qu’il a amélioré. Le
Grand Truqueur est capable de dupli-
quer des êtres humains pour remplacer
ses androïdes et pousser ses expéri-
mentations au niveau supérieur. Votre
agent peut donc lui demander la mise
en gestation d’un clone de lui-même,
surtout s’il craint de ne pas revenir
d’une expédition dans un Monde
Miroir – une alternative pour participer
aux missions en attendant de trouver
une solution pour l’original (GS).
g Recréer un environnement particu-
lier (par ex. un quartier du New York
postapo de 1986) afin que votre agent
puisse s’entraîner pour une opération
(militaire, d’infiltration ou autre). Cela
compte comme un Interlude court
gratuit au terme duquel votre agent
bénéficie d’un atout de scénographie
pour le déroulement réel de l’opération
(SS).
Tares
g [2/6] Sociopathe : avant de rendre
Service, il fait tester sa dernière créa-
tion à votre agent qui doit accomplir
une mission (improvisée par le MJ)
pendant une courte séquence.
Remotivations
g S’il accède à des données protégées
du Service Mémoire de Galaxity.
Décors associés : Terres truquées ;
Galaxity.
PNJ associé : Jadna.
245
 HYPER-PRINCE
Les Cercles du pouvoir
J’ai la chance, grâce à mes contacts, aux
études et aux recherches que j’ai pu mener, de
connaître un vaste panel de mythologies – hu-
maines pour la plupart, mais les ressources
offertes par mon employeur ont encore élargi,
mon horizon de manière stupéfiante. Nombre
de systèmes politiques que l’on croise en par-
courant les étoiles n’apportent rien de bien
original à l’immense diversité des organisa-
tions qui ont émaillé l’histoire de la Terre.
De l’oligarchie à la théocratie, des formes les
plus autoritaires (voire dictatoriales) en pas-
sant par les plus anarchiques et pacifiques,
beaucoup de modes de gouvernements
ont été expérimentés sur notre planète – et
rencontrent leurs homologues dans les dif-
férentes civilisations du cosmos. Je ne pré-
tends pas à une quelconque particularité de
la Terre : les cultures et l’agencement des
sociétés sont finalement fort similaires, quels
que soient l’atmosphère que nous respirions
et le nombre de membres dont la nature nous
a affublés.
246
Il se trouve pourtant une exception à laquelle
je ne vois aucun équivalent par sa combinai-
son de différents facteurs de domination : je
parle bien sûr de l’Hyper-Prince.
Dans la hiérarchie de Rubanis, ce dirigeant
envoyait ses ordres depuis son Palais, dans
le Cercle du Pouvoir ultime, à tous les autres
Cercles via un système d’écrans qui s’enveni-
ma bien vite. En effet, ces appareils servirent
de vecteurs d’une maladie dégénérative, le
virus de Scunindar, qui avait pour principal
effet d’entraîner une réduction de la boîte crâ-
nienne et donc des capacités cognitives. On
pourrait en conclure que l’Hyper-Prince s’as-
surait ainsi de mater toute concurrence, tous
ses subordonnés étant condamnés à terme à
être crétinisés et par-là mêmes incapables de
le renverser.
Pourtant la vérité est plus complexe : tout
d’abord les directives transmises étaient
erratiques (voire totalement irrationnelles)
et surtout, quand les Cercles inférieurs de
Rubanis – menés notamment par la Poliz du
colonel Tlocq – se rebellèrent, les mutins
découvrirent que l’Hyper-Prince n’était plus
qu’une projection holographique, filmée par
des caméras programmées de longue date
pour alimenter le réseau d’écrans de la pla-
nète. L’anneau d’autorité que portait cette
projection lui assurait que ses ordres soient
suivis – et comme il était enchâssé d’un rubis
de Scunindar, il favorisait aussi la propagation
du virus. La concurrence qu’il étouffait dans
l’œuf n’aurait-elle alors jamais rien eu à renver-
ser ? L’Hyper-Prince n’avait-il jamais existé ?
L’exploration plus avant du Palais du Cercle
ultime a permis la découverte d’une salle, où
siégeaient huit membres, dont un sur ce qui
ressemble fort à un trône. L’Hyper-Prince au-
rait donc dirigé Rubanis.
 Son conseil a-t-il conçu une arme « biolo-
gique » dont le contrôle lui a échappé ? Est-ce
l’appât du gain qui les poussa à cette mesure
extrême, ou déjà les prémices de l’influence
délétère des Wolochs ? Les fameux thana-
tologues de Rubanis, spécialisés dans l’éli-
mination des victimes trop atteintes du virus
furent-ils mobilisés pour tenter de reprendre
la main sur cet échec ? Ou les initiateurs de ce
système succombèrent-ils (de vieillesse ou
du virus qu’ils avaient eux-mêmes relâché),
abandonnant leur création en une lente dégé-
nérescence ?
Une foule de questions, à laquelle aucune
archive ne permet à ce jour de répondre. Il
convient toutefois de remarquer que mal-
gré son caractère aléatoire et absurde, l’Hy-
per-Prince, même sous sa forme de pantin
holographique aux ordres sans queue ni tête,
continua de bénéficier jusqu’aux derniers ins-
tants du pouvoir de son anneau d’autorité.
Qu’importe l’inanité du gouvernant, pourvu
qu’il gouverne. Ce travers se retrouve dans les
peuplades hétéroclites que le « Maître » avait
asservies sur Astroklaar : elles vénéraient leur
esclavagiste comme un dieu, impitoyable,
mais juste. Une telle propension à la soumis-
sion, partagée par tant de races du cosmos,
me plonge toujours dans des abîmes de per-
plexité craintive.
Personne ne sait ce qu’est devenu l’Anneau
d’Autorité de l’Hyper-Prince. Les Shingouz
l’ont-ils revendu très cher ? C’est ce qu’il
semblerait d’après le Rapport de Mission
de Valérian. Et si c’était ce fourbe de
Croupatchof qui avait remis la main dessus
en piochant dans les caisses de Rubanis, une
sauvegarde du programme des caméras-
holoprojectrices du quatrième Cercle ?
Et si la soif de pouvoir lui avait donné l’envie
de ressusciter l’Hyper-Prince et d’être son
fidèle sujet contre cet ingrat de colonel
Tlocq ? Et si Croupatchof (ou n’importe quel
nouveau propriétaire de l’Anneau d’Autorité)
s’était rendu sur Point Central, dans la
Cellule des Gniarfs-Rêveurs pour négocier
une offre de domination galactique en
intégrant le diamant viral de Scunindar à leur
Amplificateur de Résonnance onirique ? Et
si l’Hyper-Prince revenait à travers les rêves
pour infecter et soumettre des milliards de
milliards d’êtres ?
Caractéristiques : Force 0 | Subtilité 21
Unité : solo | État d’Alerte : [5/6]
Motivations : « Me propager, les infecter,
les soumettre et les gouverner tous ».
Capacités spéciales
g Hyperviral (avec l’Anneau d’Autorité ou
un autre artéfact incrusté d’un saphir
viral de Scunindar) : transmettre le
virus de Scunindar à votre agent s’il
regarde une holotransmission infectée
(inflige instantanément l’état Crétinisé)
et absorber ses connaissances.
Tares
g [6/6] Dépendant : sans son Anneau
d’Autorité pour propager le virus de
Scunindar et débiliter ses spectateurs,
l’Hyper-Prince n’a (logiquement) aucun
pouvoir, à part celui de brouiller les
émissions holographiques et de perpé-
trer des actes de propagande.
Décors associés : Rubanis.
PNJ associés : Colonel Tlocq ; Crou-
patchof ; Na-Zultra ; S’Tracks.
247
 IRMGAAL
Les Héros de l’équinoxe
Nombre de civilisations étant parvenues
à atteindre les étoiles et à prendre contact
avec des planètes habitées ont mené leurs
explorations avec une seule idée en tête :
l’hégémonie. Ne nous méprenons pas : je ne
juge pas – après tout Galaxity ne déroge pas
à cette règle. De la même manière, la planète
Krahan se lança dans une politique expansion-
niste qui cherchait à imposer son modèle : un
régime résolument totalitaire, plaçant la su-
périorité de ses « valeurs », de sa race et de
ses armées au-dessus de toute autre consi-
dération. Et effectivement, les guerriers noirs
de Krahan figurent parmi les plus réputés du
cosmos, à l’instar d’Irmgaal, qui tenta de rem-
porter le concours de Simlane pour l’annexer
« en douceur » et la transformer en centre de
recrutement.
Ses atouts physiques étaient nombreux : cet
épéiste à la stature impressionnante, capable
de défaire les prédateurs les plus redoutables,
maniait une lame enflammée répondant à la
voix et lui permettant de voler. La technologie
derrière cette épée nommée Zarkam reste
encore mystérieuse. Elle expliquerait peut-
OPTION : la protection offerte par son armure est d’une massiveté globale de 3.
248 Elle stoppe 3 points d’impact, mais sa nature fabuleuse ne réduit pas son score d’initiative.
être nombre de légendes de l’An Mil. Qui sait
si la « magie » et les « armes enchantées » de la
Terre ne proviennent pas d’éclaireurs de Kra-
han égarés dans notre Moyen-âge ?
Pour en revenir à Irmgaal, malgré tout son
zèle, il ne parvint pas à convaincre la Mère Su-
prême de Filène qui préféra un avenir plus libre
pour Simlane. Le farouche combattant retour-
na sur Krahan avant d’être mystérieusement
rapatrié sur la Terre du XXe siècle, comme
fournisseur de gênes de courage dans l’éla-
boration de surhommes par la compagnie Vi-
vaxis. La trace du guerrier noir se perd lorsque
le programme fut démantelé sous la pression
de la Trinité d’Hypsis.
Caractéristiques : Force 18/24 | Subtilité 9
Unité : solo | État d’Alerte : [2/6]
Motivations : pourfendre à l’épée ses
adversaires et glorifier les valeurs de sa
race.
Capacités spéciales
g Invoquer un quatuor de guerriers noirs
de Krahan (Force 15, Subtilité 9, armure
lourde et épée ou lance).
g Enflammer Zarkam pendant une très
courte séquence pour qu’elle passe sa
Force à 24.
g Voler dans l’atmosphère (100 km/h)
pendant une courte séquence grâce à
Zarkam.
Tares
g [6/6] Dépendant : sans Zarkam, il
perde le bénéfice de ses capacités
spéciales et redevient un « simple »
guerrier redoutable, plus un champion.
Décors associés : Simlane ; Krahan.
PNJ associés : Blimflim ; Ortzog.
 JADNA
Sur les Terres truquées
Alors que je compile mes notes, je me sou-
viens que malgré les connaissances excep-
tionnelles que j’ai pu acquérir pour un homme
du XXe siècle, et bien, je reste cela même :
un homme du XXe siècle. Mes fiches sont
rédigées à travers mon prisme culturel par-
ticulier et différeraient sous la plume d’un de
mes contemporains, tout en partageant un
nombre conséquent de points communs.
Parmi ceux-ci, j’aimerais y retrouver un cer-
tain regret, ou à tout le moins un constat
d’échec ; sans doute vous étonnerez-vous de
trouver de telles considérations à l’entrée trai-
tant de mon estimée collègue la spécialiste
de l’histoire préatomique Jadna – la meilleure
dans sa partie, méritant amplement les fonc-
tions qu’elle occupe à Galaxity et les budgets
que cela lui octroie.
Mon sentiment est lié à l’aversion que cette
spécialiste ressent pour le genre masculin.
Trop souvent dans mon quotidien de ce dé-
but de millénaire, je constate les incivilités
dont sont victimes mes contemporaines,
et comprends parfaitement les raisons de
leur colère. Aussi la condescendance et le
mépris qu’éprouve Jadna pour les mâles me
désolent. Les femmes de Galaxity sont-elles
toujours soumises au même traitement ? La
société a-t-elle donc si peu progressé sur
ce plan en presque deux millénaires ? Les
Primotechnocrates comptent en effet bien
peu de femmes – et les Technocrates du
second cercle à peine plus. L’étude poussée
de l’histoire préatomique (c’est-à-dire avant
le cataclysme de 1986) et la découverte des
inégalités que subissait la moitié de la popu-
lation terrestre n’ont sans doute rien arrangé.
Aujourd’hui, Jadna se retranche dans cette
tour d’ivoire où seules ses consœurs sont
admises, admettant du bout des lèvres qu’ils
peuvent parfois se rendre utiles.
Quoi qu’il en soit, ses opinions politiques ne
gâchent en rien ses compétences. Vous pou-
vez par exemple compulser les comptes-ren-
dus des cours qu’elle donne aux aspirants du
SST sur les différents lieux qu’ils seront ame-
nés à parcourir à la page 90 de cet ouvrage.
En plus d’une brillante érudite, c’est une re-
marquable agente de terrain – ou à tout le
moins, une chef d’expédition avisée. Ainsi lors
de l’enquête qu’elle a menée pour résoudre la
crise dite des Terres truquées, elle refusa de
suivre les ordres de Galaxity. Plutôt que de
détruire les reproductions de certaines pé-
riodes de la Terre et d’abattre leur concepteur,
elle parvint à faire conserver les simulacres au
titre de la recherche, et épargna leur créateur,
ce qui aboutit à la prise de contact de Galaxity
avec la société des Grands Truqueurs, l’une
des civilisations les plus évoluées du cosmos.
Je ne peux m’empêcher de sourire en consta-
tant que ce rejet des consignes officielles est
partagé par les agents les plus efficaces du
SST – les femmes comme les hommes…
249

Caractéristiques
Spécialité : archéologie galactique.
Services
g Donner un indice sur une période
du Passé de la Terre, expertiser une
relique, cloner un agent (avec la ferme
de clonage qu’elle a offerte au Grand
Truqueur).
Tares
g [6/6] Misandre : sa misandrie lui inter-
dit de coopérer ou de rendre Service à
un agent (masculin).
g [3/6] Rejet de l’autorité et du patriar-
cat : uniquement si un agent masculin
lui demande un Service. Jadna se
lance dans un véritable et interminable
pamphlet lyrique à charge contre le
patriarcat, ce qui compte comme
un Interlude court. Si une agente
l’interrompt pour éviter cela, Jadna
obtempère ; si un agent l’interrompt,
elle est Contrariée.
Remotivations
g Lui faire faire visiter l’Âge noir (pendant
l’apocalypse nucléaire des années),
espace-temps interdit aux agents
(pénalité à la promotion).
g Si une agente humilie un agent devant
elle (à la prochaine coopération entre
les deux agents, l’humilié devra préala-
blement réussir un test avec l’atout de
Personnalité « endurci » ou refuser de
coopérer).
Décor associé : Terres truquées.
PNJ associé : Grand Truqueur.
250
JAL
Sur les frontières
Rares furent les agents du SST à connaître
la difficile période durant laquelle Galaxity fut
isolée dans un trou noir par la Trinité d’Hypsis.
Par un curieux hasard, ils sont eux aussi trois :
Valérian, Laureline (dont je vous parle respec-
tivement p. 206) et Jal.
Épargné par l’exil imposé par Hypsis à l’hu-
manité grâce aux propriétés uniques de la
Nébuleuse de Nerfafalen, Jal a subi la situa-
tion. Apprendre que sa planète d’origine avait
disparu eut presque définitivement raison de
sa santé mentale. Elle ne se maintint sans
doute qu’à la force de son solide entraînement
d’agent spatiotemporel – une chance pour lui,
mais un malheur pour le reste du cosmos. En
effet, il se mit en tête de retourner sur Terre au
début des années 1980 afin d’y provoquer le
cataclysme nucléaire qui devait débuter l’Âge
noir et aboutir à la création du SST.
Jal, l’un des meilleurs agents de Galaxity, ani-
mé par l’énergie du désespoir, usa de tous les
moyens à sa disposition pour parcourir l’es-
pace et le temps, recourant jusqu’au meurtre
pour remplir son objectif. En cela, il fit preuve
d’une ambivalence inquiétante : il souhaitait
ramener la race humaine dans l’univers en
employant par des méthodes abjectes, habi-
tude qu’il reprochait justement à son espèce.
Signalons dans sa liste de victimes la prin-
cesse Kistna, qu’il dupa en se faisant passer
pour un de ses congénères à seule fin de l’ap-
procher et de s’approprier ses pouvoirs. Doté
des étranges capacités de manipulation du
hasard de cette race extraterrestre, il ache-
ta son billet jusqu’à la Terre du XXe siècle en
plumant des casinos. Arrivé à destination, il
continua ses « activés », orchestrant un réseau
mafieux et terroriste trafiquant matières fis-
siles et armes nucléaires en vue de la grande
apocalypse qui – espérait-il – restaurerait
Galaxity. Hélas, les deux autres survivants du
SST qu’étaient Laureline et Valérian parvinrent
non sans mal à déjouer ses plans et le rame-
ner à la raison – sans doute aidés en cela par
les tourments moraux que ressentaient le
pauvre Jal et peut-être le traumatisme d’être
vidé des pouvoirs de Kistna.
Une fois revenu dans le droit chemin, Jal dé-
cida de monter une veille éternelle au dernier
siège de représentation de l’humanité : la Cel-
lule civilisationnelle désaffectée de Galaxity
sur Point Central. Quand celle-ci servit de
hangar au vaisseau XB de Valérian et Laure-
line, Jal leur offrit d’assurer l’entretien de l’ap-
pareil jusqu’à leur retour.
Les lignes temporelles étant entremêlées de
façon si complexe, il est impossible de déter-
miner la durée pendant laquelle Jal est resté
en faction – d’autant qu’on ignore les modi-
fications produites sur son métabolisme par
les pouvoirs de Kistna, la Nébuleuse de Nerfa-
falen et peut-être certaines substances dont
il usa pour prolonger son existence. Son sens
du devoir trouva sans doute sa motivation
dans sa loyauté pour Galaxity, fut-elle dispa-
rue, et dans les regrets qu’il éprouvait suite
aux actes qu’il avait commis.
Dans la lutte finale contre les Wolochs, il
apporta son concours et son expertise, par-
ticipant activement à la défense et à la céré-
monie de l’Ouvretemps. Sa trace se perd au
retour de Galaxity. Il n’a a priori pas réintégré
le service et la planète qu’il avait pourtant es-
pérés. Garde-t-il souvenir de ces événements
comme Valérian et Laureline ? Peut-être erre-
t-il encore à travers le cosmos, ou sur Point
Central, offrant ses talents dans une tentative
inachevée d’expier ses fautes passées.
Caractéristiques
Spécialité : cursus du SST.
Services
g N’importe quelle action qui rentre dans
le cadre des fonctions et des capacités
d’un agent du SST, mais sans avoir la
crainte d’être dégradé…
g Utiliser les pouvoirs de Kistna (p. 255).
Tares
g [6/6] Neurasthénique : Jal est prêt à
toutes les extrémités pour retrouver
Galaxity (à l’époque où elle avait dispa-
ru de l’Univers Alpha, sans se soucier
de l’humanisme ni du Code galactique,
quitte à s’associer à des gens comme
Xombul.
g [6/6] Démit de ses fonctions : Jal est
de Grade 0, il souffre donc des pénali-
tés associées à ce statut.
Remotivations
g Rencontrer un autre agent de Galaxity.
g Expier ses fautes.
Décor associé : Galaxity ; Point Central ;
Zollom.
PNJ associé : Kistna.
251
 JULIUS
L’Orphelin des astres
Le scénariste et ami du magnat du Cyber-
kinomax Ty Koun IV est aussi différent qu’on
peut l’être du célèbre producteur. Discret,
travailleur, prévenant, il profite évidem-
ment des largesses de son ami et pantoufle
quelque peu dans des histoires convenues
sans grande originalité. Cependant, quand la
nouveauté toque à la porte – et que Ty Koun IV
daigne lui ouvrir – Julius retrouve l’entrain de
sa jeunesse, celui qui lui permit d’être repé-
ré au début de sa carrière. Hélas, il se laisse
vite enfermer dans ses habitudes formatées
aux attentes banales d’un public bercé des
sempiternelles mêmes recettes. Quelle ful-
gurance s’échapperait de sa plume s’il osait,
enfin ?
252
Caractéristiques
Spécialité : écrire un scénario original,
puis le réécrire pour qu’il soit bien formaté
aux attentes du public.
Services
g Imaginer et anticiper le déroulement
d’une opération et les réactions des
intervenants. Cette préparation per-
met aux agents de gagner un atout de
scénographie ou de jouir d’un bonus de
+3 aux scores d’initiative (ou les deux
si Julius leur rend un Grand Service)
pendant tout le déroulement réel de
l’opération.
Tares
g [2/6] Blasé : il est interrompu par une
commande urgente de scénario pour
la nouvelle émission de Ty Koun IV.
Le temps qu’il lui faut pour boucler
celle-ci – avant de pouvoir revenir
sur la commande plus palpitante des
agents – compte comme un Interlude
court (qui génère 1 CA). Si les agents
le forcent à finir son Service avant, Ty
Koun IV sera Contrarié et exigera de
Julius qu’il lui rembourse son avance
financière (d'un montant net de 9
bloks), auquel cas c’est Julius qui sera
Contrarié, sauf si les agents dédom-
magent eux-mêmes Ty Koun IV.
Remotivations
g Rencontrer l’acteur terrien des an-
nées 80 Arnold Schwarz Enguerre (que
seuls Brittibrit ou le Grand Truqueur
pourraient encore [!] faire revenir).
Décor associé : Shimballil.
PNJ associé : Ty Koun IV.
 KAMUNIKS
L’Ambassadeur des Ombres
Les Kamuniks appartiennent aux nom-
breuses civilisations extraterrestres qui ont
décidé de s’allier avec Galaxity, trouvant leur
intérêt dans cette allégeance grâce aux re-
tombées technologiques dont ils bénéficient.
Ils ne cachent d’ailleurs pas l’attrait qu’ils
éprouvent pour les côtés les plus martiaux de
la culture terrienne – et par les armes qu’elle
peut leur fournir, autant pour leurs propres
conflits que pour servir de mercenaires.
Ces centaures à visage presque humain,
dont la partie quadrupède dépasse le mètre
soixante-dix, culminent à un bon trois mètres.
Ils sont rapides, musclés, et précis. Petite
curiosité : leurs organes vocaux interfèrent
de façon unique avec les traducteurs élec-
troniques qui permettent la communication
entre les différents peuples du cosmos. Ces
appareils ne parviennent pas à gommer leur
accent très prononcé.
Leur Équipement traditionnel comporte une
armure, prolongée d’un caparaçon et com-
posée de plaques ornementées leur confé-
rant un aspect effrayant – une coutume qui
se retrouve dans nombre de civilisations,
ne serait-ce que sur Terre où les chevaliers
européens, les guerriers amérindiens ou les
samouraïs usaient des mêmes stratagèmes.
Sur les Kamuniks, l’effet est frappant : voir ces
êtres de plusieurs mètres de haut charger,
malgré le poids de leur harnachement, offre
un spectacle saisissant, pour ne pas dire ter-
rifiant.
Les adversaires des Kamuniks ne sont pas
les seuls à observer ces impressionnantes
charges. En effet, leurs règles de l’hospita-
lité quelque peu particulières reflètent leur
nature combative. Avant d’être reçus par un
seigneur de guerre, les invités sont conviés
à prendre place sur un plateau à cinq ou six
mètres de hauteur, accroché à un mât souple
et flanqué de sangles. Ensuite, un groupe de
soldats kamuniks s’élance de l’autre bout du
terrain et charge la plateforme. Le premier ar-
rivé agrippe une des sangles qui en pendent,
pour faire plier le mat et faire chuter l’hôte,
qu’il tente dans un même mouvement de rat-
traper. Démarre alors une cavalcade sous les
assauts des guerriers concurrents qui lui dis-
putent l’honneur de « déposer » l’étranger au
chef de tribu. Les Kamuniks excellent à ce pe-
tit jeu. Ils le pratiquent d’ailleurs en dehors des
réceptions officielles sous le nom de « fout-
chbranle » avec des femmes ou femelles hu-
manoïdes supposément volontaires. Malgré
le transport sans ménagement que subissent
les ambassadeurs en territoire kamunik, le
nombre d’accidents ou même de contusions
sérieuses reste remarquablement faible.
Ces compétitions sont très prisées au sein
de la société kamunik et les champions s’at-
tirent gloire et richesses. Citons parmi les
célébrités du foutchbranle le fameux Baldour
qui remporta plusieurs saisons des tournois
organisés sur Point Central.
253
 Caractéristiques

Spécialité : bagarre (escarmouches et

conflits sur différents champs de bataille
où il est possible de charger) et fout-
chbranle.
Services
g Mettre à disposition un trio de cavaliers
carapacés de Force 15 et de Subtili-
té 9 – pour la stratégie (SS).
g Organiser une charge s’ils disposent
d’au moins 50 m d’élan pour passer
leur Force de 15 à 18 (la manœuvre
demande un tour de préparation) (SS)
g Obtenir un Service d’importance équi-
valente à celui qu’ils rendent à votre
agent (un SS pour un SS, ou un GS pour
un GS) auprès d’un autre PNJ associé
à Point Central en le défiant (et en le
vainquant) au foutchbranle. Ce PNJ
doit pouvoir se constituer une équipe,
en recrutant votre agent si besoin !
Tares
g [6/6] Bourrus : leur brutalité naturelle
(et celles de leurs pratiques) leur
interdit d’assister toute action liée à la
diplomatie avec des êtres plus chétifs.
g [6/6] S’ils ne portent pas leur armure
ou si elle est détruite, leur Force des-
cend à 12.
Décor associé : Point Central.
PNJ associé : aucun.

254
 KISTNA
Sur les frontières
La princesse Kistna appartient à l’une des
plus mystérieuses civilisations extrater-
restres, dont les derniers représentants sont
éparpillés aux quatre coins du cosmos, sans
qu’ils essayent, pour la plupart d’entre eux, de
se regrouper.
Kistna fait figure d’exception en menant de
fréquentes recherches pour retrouver ses
compatriotes, motivée par un désir de ma-
ternité dont on ignore s’il lui est propre ou s’il
incombe à son titre.
Son physique ressemble fort à celui des hu-
mains : ils ne s’en distinguent en apparence
que par une peau bleue, et deux paires d’yeux
superposées verticalement. Les différences
internes s’avèrent cependant bien plus pro-
fondes. Le peuple de Kistna, malgré sa rareté,
est connu dans le cosmos pour ses pouvoirs
psychiques. Tir de rafales énergétiques et
champs de confusion leur permettent de se
défendre. Lire les pensées et manipuler l’aléa-
toire leur assurent de se prémunir des petits
soucis du quotidien. Ces deux derniers ta-
lents leur interdisent bien souvent l’accès des
casinos, car ils pourraient les rendre riches
à peu de frais. Leur arsenal psychique leur
octroie enfin un lien télépathique avec leurs
vaisseaux, qu’ils pilotent par la seule volon-
té – empêchant le vol de ces véhicules par la
plupart des espèces. Curiosité morbide : si
quelqu’un tue un des représentants de cette
espèce, il obtient pour quelque mois ces for-
midables pouvoirs psychiques et leur maîtrise
innée. Leur utilisation intensive tend à les
épuiser rapidement, cependant.
Une autre de leurs facultés, moins connues,
n’est rien moins qu’une métempsychose
— hélas, ici, pas de contrôle sur le corps de
destination, et la réincarnation peut prendre
la forme de n’importe quel être vivant. Par-
fois, le hasard est clément et autorise une ré-
intégration directe dans l’enveloppe qui vient
de périr. Cela n’est évidemment possible que
si cette enveloppe charnelle n’a pas été trop
endommagée lors du passage de vie à trépas.
Kistna comme ses homologues ne se dé-
partit presque jamais de leurs armures-sca-
phandres, des bijoux de technologie et
d’artisanat, qui leur servent aussi bien à se
préserver de l’environnement extérieur (at-
mosphères agressives ou vide spatial) qu’à se
vêtir. Ces armures sont parfois agrémentées
de tissus, en toges ou en capes, mais se suf-
fisent amplement en elles-mêmes.
Le passé du peuple de Kistna reste largement
méconnu et les raisons de leur dispersion
dans le cosmos n’ont pas encore été percées
à jour par les historiens de Galaxity. Ces évè-
nements ont cependant profondément in-
fluencé la philosophie de ces individus. Kistna
a ainsi pu expliquer que sa race n’éprouvait
pas la haine, ce qui les rend prompts au par-
don, même des pires offenses (rappelons que
Kistna fut tuée par Jal, un de nos agents, ce
dont elle ne lui tint pas rigueur une fois qu’il
eut exprimé ses regrets).
255
 Toujours est-il que cet isolement et cette ab-
sence de rancune s’apparentent presque à un
KY-GAÏ
détachement des affaires du monde : Kistna, Au bord du Grand Rien
malgré son statut princier, concède bien
volontiers que son espèce n’a aucune repré-
sentation à Point Central, et ne semble pas
en souhaiter. Elle rejoint la grande famille des
civilisations extraterrestres retirées, parmi
lesquelles se trouvent également les Ombres.
Combien d’autres errent ainsi dans l’espace
ou nous observent depuis des lieux interdits ?
Caractéristiques

Spécialité : diplomatie royale.

Services
g Tenir une conversation télépathique
d’une très courte séquence avec votre
agent (ou le Zuur d’un Groubos) situé
dans le même site (SS).
g Projeter du bout des doigts (le temps
d’une fusillade) des rayons d’énergie
comme si elle manipulait un fulgurant.
Si, avec cette capacité spéciale, elle
réalise un test en coopération de fusil-
lade avec votre agent, elle ajoute (en
plus) 3 points de maîtrise (SS).
g Influencer les probabilités. Relancez
tous les 1 obtenus à chaque jet de dés
durant un tour complet (GS).
Tares
g [4/6] Volatilité psychique : si elle a des
rapports intimes avec un amant qui
n’est pas de sa race, il lui vole ses capa-
cités durant une courte séquence.
Remotivations
g Retrouver l’un des siens.
Décors associés : Point Central ; Zollom.
PNJ associés : Jal.
Originaire de la lune de Phnom-Nam, cette
jeune femme délurée était ouvrière dans une
usine de scaphandres qui a déposé le bilan
aux franges du Grand Rien. Elle a ensuite aidé
Laureline à préparer l’expédition du capitaine
Shingh'a Rough'a avant de remonter une af-
faire avec d’anciennes camarades d’usine.
Caractéristiques
Spécialité : couturière (confection sur
mesure et réparation de combinaisons et
scaphandres).
Services
g Rétablir la Fiabilité d’une combinaison
ou d'un scaphandre - ou en créer un
sur mesure selon des besoins spéci-
fiques.
Tares
g Aucune.
Remotivations
g Si sa création/réparation contribue à
une réussite parfaite.
Décors associés : Grand Rien.
PNJ associés : Limboz ; Poliz ; Shingh'a
Rough'a.

256
 LCF SAT
Par des temps incertains
LuCiFer, SATan, Baal Zebub, le seigneur des
mouches… LCF Sat porte bien des noms
différents selon la culture et les croyances.
Mais derrière tous ces pseudonymes, il s’agit
bien du même individu : un « archange » dé-
chu d’Hypsis, concurrent direct de la Trinité
d’Hypsis, ancien responsable de la constel-
lation de la Licorne qu’il a perdu bêtement au
jeu, car ce personnage a comme qui dirait le
démon du jeu dans la peau.
Être destitué de son statut divin signifie
perdre son immortalité et presque tous ses
pouvoirs, en plus d’être condamné à travailler
ad aeternam dans l’Infernomatic, la Salle des
Machines située dans les bas-fonds de Point
Central – également et surnommée « l’En-
fert ». C’est en ces lieux que finissent les dam-
nés d’Hypsis, au terminus d’un aller simple
(et c’est sans doute ce que redoute le plus la
Trinité si elle n’assure pas une bonne gérance
de son périmètre galactique).
Mais LCF Sat a plus d’un tour dans son sac :
il parvient à contacter les naïfs doubles-dé-
tectives Frankie & Harry pour se tenir informé
des difficultés que rencontre la Trinité à gérer
la Terre et l’exfiltrer (moyennant finances) au
XXe siècle afin d’organiser son retour aux af-
faires.
Sur place, il s’intéresse à la multinationale
Vivaxis. Il en prend le contrôle en rachetant
les actions soudainement bradées des pe-
tits porteurs boursiers. Pourquoi Vivaxis ?
C’est simple : cette société a investi dans la
manipulation et la reproduction génétique,
misant sur la production de masse d’un « su-
per-homme », un nouvel Adam capable de
rivaliser avec les dieux d’Hypsis. Les enjeux
étaient tels que tout le monde a préféré trou-
ver un compromis grâce à Valérian et Laure-
line.
Depuis, LCF Sat est devenu la plus grosse
fortune mondiale et coule des jours heureux.
Il a même consulté Albéric pour se faire retirer
ses cornes, sa queue et l’essaim de mouches
qui l’assaille.
Caractéristiques
Spécialité : magouilles et complots
transdimensionnels (avec Hypsis et les
Multinationales).
Services
g Donner un indice si Hypsis ou une
Multinationale est impliquée dans
l’intrigue (GS).
Tares
g [2/6] Démon du jeu : avant de rendre
Service, LCF Sat doit passer une soirée
au casino. Le laisser-faire compte
comme un Interlude court, mais si on
l’en empêche, il devient Contrarié.
Remotivations
g Faire une partie de poker avec les
Shingouz et M. Albert (compte comme
un Interlude court).
Décors associés : Point Central ; Terre
du XXe.
PNJ associés : Frankie & Harry ; Trinité
d’Hypsis.
257
 LORD BASIL
& LADY CHARLOTTE
SEAL
Les Spectres d’Inverloch
Les fiches qui traitent d’humains sont rares
dans mon petit référentiel – et celles qui
concernent mes contemporains, a fortiori des
amis, se comptent sur les doigts de la main.
Lord Basil Seal et son épouse Lady Charlotte
Seal, née Mac Cullough, cochent toutes ces
cases, pour mon plus grand plaisir. Leur hos-
pitalité sans faille comporte une table exquise
en toutes circonstances, même les plus exo-
tiques – et nous sommes confrontés à bien
des situations étranges pour le service de
notre employeur commun.
Le château Inverloch, demeure ancestrale
de la famille Mac Cullough, est réputé être
hanté. Une rumeur bien pratique, combinée à
258
la brume écossaise, pour éloigner les impor-
tuns et héberger en toute discrétion un relais
ST de type « cabine ». Depuis le XVIe siècle,
des agents du SST empruntent ce passage
en toute sécurité pour effectuer ensuite leur
mission. Et si d’aventure, ces agents arrivent
à bord d’un véhicule qui jure sur la lande écos-
saise des années 1980, les serres du parc
peuvent les abriter sans difficulté.
Car Lord Seal, son épouse Lady Charlotte et
même leurs domestiques, n’ignorent rien de
cette cabine et de ce à quoi elle sert. Ils se dis-
tinguent par là d’autres « responsables » de re-
lais qu’on peut trouver à différentes époques
(comme Geoffroy en l’An Mil, cf. p. XX). Toute
la maisonnée assure ainsi un accueil irrépro-
chable à leurs hôtes, et ce en toute discrétion.
Rien n’ébranle leur flegme tout britannique,
même quand des Shingouz ou des Gla-
pum’tiens atterrissent sur la pelouse du châ-
teau – en la ravageant au passage, au grand
dam de la maîtresse des lieux.
En plus de ce rôle de gardien de relais, Lord
Seal occupe au sein du gouvernement de
Sa Majesté la direction du Joint Intelligence
Committee. Ce service favorise entre les alliés
de la Couronne la bonne circulation d’informa-
tions de première main sur les événements
« anormaux » qui surviennent autour du globe.
Cela couvre des menaces terroristes ou les
pics d’agitation diplomatique en passant par
des manifestations plus… extraordinaires. Les
connaissances particulières de Lord Seal lui
permettent d’effectuer de précieux recoupe-
ments. Il omet parfois certains détails dans
les rapports qu’il adresse au Premier ministre
britannique et les réserve au SST en vue d’une
intervention de ses agents.
Caractéristiques
Spécialité : optimiser des opérations
tactiques.
Services
g Camoufler un vaisseau XB et/ou pla-
quer votre agent pendant une courte
séquence (Interlude gratuit) pour que
l’État d’Alerte diminue d’un niveau (GS).
g Déguiser une anomalie ST en « fait
divers peu commun » (la soucoupe
volante n’était qu’un ballon-sonde
météo) pour diminuer l’Impermanence
d’un niveau (XXe siècle du Passé de la
Terre uniquement) (GS).
g Transporter votre agent d’un site à
l’autre de la Terre (en avion de chasse,
chalutier, etc.) en une courte sé-
quence, qu’importe la distance (SS).
g Téléporter votre agent vers ou depuis
Galaxity (quand elle n’est pas portée
disparue…) grâce au téléporteur du
château Inverloch (SS).
Tares
g [6/6] Assigné à résidence : le couple
ne peut pas assister les agents en
dehors d’Inverloch (ou du XXe siècle du
Passé de la Terre).
Remotivations
g Aucune.
Décors associés : Inverloch (XXe siècle
du Passé de la Terre).
PNJ associés : Superintendant ; Shin-
gouz ; Ralph.
LIMBOZ
Au bord du Grand Rien
Ces créatures silencieuses et déchar-
nées, quelque part entre le fourmilier et la
chauve-souris humanoïde, sont des voleurs
qui ont l’étrange capacité de se rendre invi-
sibles pour commettre leurs méfaits. Ceux
qui leur connaissent cette caractéristique
savent que l’on peut détecter leur présence
par l’odeur atroce de poisson avarié qu’ils dé-
gagent.
Leur invisibilité aurait pu faire d’eux de redou-
tables assassins, mais ils n’ont pas vraiment
l’âme de tueurs et en viennent à la violence
uniquement pour sauver leur peau grisâtre
qui les confond avec les paysages désolés du
Grand Rien.
Ils revendent leur butin sur les marchés itiné-
rants aux abords des prisons. Peu causants,
ils s’expriment uniquement dans la nolangue
du Grand Rien que seuls les locaux maîtrisent.
D’après Ky-Gaï, la tribu des Limboz a autrefois
été victime d’un génocide commis par des es-
pèces de pierres noires venues de nulle part…
On soupçonne immédiatement un autre cycle
de destruction apocalyptique perpétré par les
Wolochs dont les Limboz auraient eu les plus
259
 grandes peines du monde à se remettre et,
curieusement, à en conserver quelques sou-
MAÎTRE
venirs. DES OISEAUX
L’Ouvretemps, l’artéfact suprême capable Les Oiseaux du Maître
de sauver l’ordre de l’univers et qui sauvera
(et a sans doute déjà sauvé de nombreuses
fois – l’histoire n’étant qu’un éternel recom-
mencement) l’Univers Alpha de la menace
des Wolochs, est le trésor éternel de l’an-
cienne Grande Tribu des Limboz. Mais leurs
descendants, la génération actuelle, n’ont pas
recouvré la force de le faire fonctionner plei-
nement et en ont presque oublié l’existence :
il gît depuis des lustres dans le fond de cale
d’un vieux rafiot Limboz et attend l’heure où
un PEC le ramènera à la lumière pour libérer
son immense pouvoir.
Ah, le « Maître »… Un cas fascinant. Nos
Caractéristiques : Force 6 | Subtilité 12
agents n’ont rencontré qu’un seul spécimen
Unité : trio | État d’Alerte : [4/6] de cette espèce. Il ressemble à un gigan-
Motivations : dépouiller des aventuriers tesque céphalopode luminescent. Tout porte
et receler leur butin dans les marchés aux à croire qu’il ne se déplace que rarement,
franges du Grand Rien. usant, quand l’urgence le pousse à fuir, de ca-
pacités de lévitation. Il peut alors évoluer dans
Capacités spéciales
le vide cosmique sans difficulté notable.
g Se rendre invisibles pendant une
très courte séquence, laps de temps La tactique du « Maître » est simple : envoyer
durant lequel leur Subtilité augmente des serviteurs animaux par nuées entières
d’une tranche. pour faire office de relais à ses importants
pouvoirs psychiques. Lorsqu’un vaisseau spa-
g Subtiliser automatiquement (pas de
tial passe à proximité de l’astre où il a élu do-
sauvegarde possible) un Équipement à
micile, il déploie ces créatures afin de provo-
votre agent.
quer le pilote à la faute et faire ainsi s’échouer
Tares les malheureux occupants. Je vous invite à
g [3/6] Puanteur : le vent ou un courant consulter la fiche que nous avons constituée
d’air diffuse leur odeur de poisson sur l’écologie de ces « sirènes » page 272.
avarié, ce qui trahit leur présence à
Une fois coincés sur le planétoïde, alors
courte distance.
qu’eux-mêmes crèvent la faim, les naufra-
Décors associés : Grand Rien. gés sont asservis et condamnés à récolter et
PNJ associés : Ky-Gaï ; Limboz ; Poliz. transformer toute sorte de nourriture en un
fluide nutritif qui est acheminé jusqu’aux « ter-
ritoires interdits du maître » par les Klaar (un
réseau d’aqueducs). En effet, afin de se pro-
260
téger, le « Maître » s’isole et exerce sa tyran-
nie à distance – dans le cas que nous avons
observé, il était reclus dans un cratère éteint,
à plusieurs jours de marche des principaux
lieux de vie des prisonniers. Cet éloignement
confirme par ailleurs l’immense portée des
pouvoirs psychiques que le « Maître » emploie
pour dominer la population. De plus, les ser-
viteurs animaux naufrageurs assurent aussi
le rôle d’une police qui sème la terreur auprès
des humanoïdes qui se sont échoués là, pu-
nissant les paresseux et matant les révoltes.
Cette menace omniprésente décourage les
actions directes sur le « Maître », qui peut de
toute façon contrer sans difficulté des at-
taques individuelles : dès qu’il suspecte une
agression physique sur sa personne, il bom-
barde son adversaire d’émotions négatives
et de souvenirs atroces, l’incapacitant sans
effort. Seule l’union d’agents qui s’assisteront
permet de tenir tête à ces assauts mentaux et
de pousser le « Maître » à battre en retraite.
Le « Maître » que nos agents ont défait sem-
blait établi de longue date sur sa planète. La
société hétéroclite des naufragés y avait dé-
veloppé ses propres cultures, croyances et
constructions, bric-à-brac composé des dif-
férentes technologies que chacun apportait
et conservait malgré l’endoctrinement induit
par les pouvoirs télépathiques de la créature,
et les drogues injectées par les serviteurs
animaux. Un facteur commun se retrouvait
cependant : la déification de leur tortionnaire.
Ainsi la nourriture préparée par la population
soumise était offerte au « maître » lors d’une
cérémonie quotidienne évoquant les rituels
religieux. Impossible de déterminer, dans
l’état actuel de nos maigres observations, si
cette vénération est un objectif souhaité du
« maître » ou une simple conséquence de l’as-
servissement chez les captifs. Le soin appor-
té dans la confection des plats a également
de quoi surprendre, puisque le « Maître » ne
montre que des préférences sur la quantité
plutôt que sur la qualité.
caractéristiques : Force 3 | Subtilité 21
Unité : solo | État d’Alerte : [1/6]
Motivations : dominer des êtres « infé-
rieurs » pour assurer sa survie.
Capacités spéciales
g Contrôler (à longue distance) d’une
nuée propre à la faune du décor dans
lequel il s’est installé (sur Astrokllaar, il
s’agit d’Oiseaux-Folie). Il peut lui ordon-
ner de surveiller un périmètre (à longue
distance de son antre), de provoquer
l’atterrissage forcé d’un vaisseau volant
en orbite basse ou d’attaquer une cible.
g Imposer sa volonté (PP courte depuis
son antre) et infliger instantanément
l’état Crétinisé (catatonie) à votre agent
s’il loupe sa sauvegarde mentale (ses
serviteurs – des naufragés soumis –
n’ont plus qu’à le Capturer).
g Voler jusqu’en orbite basse pour
s’accrocher à un vaisseau en partance
vers une autre planète (si sa Force est
d’au moins 3).
Tares
g [6/6] Dépendant : sans ses serviteurs,
il n’a plus d’influence, sauf à courte
distance de son antre.
g [6/6] Glouton : s’il est privé de nour-
riture pendant une courte séquence,
sa Force diminue d’une tranche et sa
Subtilité de deux tranches.
Décors associés : Astroklaar.
PNJ associés : Oiseaux-Folie.
261
 MARCYAM
L’Empire des mille planètes
Syrte est connue pour ses microclimats aux
effets spectaculaires. Quand sur Terre, le
beau temps succède à la pluie en quelques
instants, sur la planète capitale de l’Empire
des mille planètes, les orages de glace ap-
paraissent avec une soudaineté dévastatrice.
Car par orage de glace, il s’agit bien de nuages
se gelant pour constituer de véritable mur sur
lesquels des véhicules volants se fracasse-
ront. Plus surprenant, ces brusques chutes
de température sont suivies de redoux où
fleurissent les pollens présents dans l’air, pro-
voquant un spectacle aérien ravissant… mais
mortel.
En effet, rendus fous par l’odeur libérée en
quelques instants, les Marcyams se préci-
pitent dans ces champs en suspension. Et
mieux vaut ne pas rentrer dans le régime ali-
mentaire de ces gigantesques serpents des
marécages. Longs de plusieurs dizaines de
mètres, le corps puissamment musclé, ces
carnivores féroces dévorent toutes les pe-
tites bêtes que les fleurs ont elles-mêmes pu
attirer.
OPTION : la protection offerte par ses écailles est d’une massiveté de 3.
262 Elle stoppe 3 points d’impact, mais réduit son score d’initiative de 9 points.
Les Marcyams ne sont pas les prédateurs
ultimes de Syrte : des chasseurs les traquent
autant pour leur cuir écailleux d’un bleu azur du
plus bel effet que pour leur chair. L’ouïe fine de
ces monstres oblige une approche discrète et
les affûts les plus efficaces restent encore les
bateaux à voile qui permettent d’arriver à por-
tée courte pour la mise à mort. Le jeu en vaut
la chandelle : un Marcyam adulte peut subve-
nir aux besoins de plusieurs familles grâce à la
revente de sa peau et de sa viande.
caractéristiques : Force 15 | Subtilité 12
Unité : solo | État d’Alerte : [1/6]
Motivations : tendre l’oreille, frapper par
surprise et gloutonner votre agent.
Capacités spéciales
g Distinguer les battements cardiaques
de votre agent et suivre sa trace, quoi
qu’il fasse pour l’éviter – sauf si la tare
« Gourmand » entre en jeu ou si sa proie
parvient à changer de site.
g Se fond dans l’environnement tel un
caméléon pour augmenter de 9 points
son score d’initiative à sa prochaine
attaque.
g Saisir votre agent par constriction. Ce-
lui-ci doit faire un test de sauvegarde à
chaque tour ou subir des dégâts. Cette
CS n’occupe pas l’action du Marcyam.
Tares
g [4/6] Gourmand : s’il flaire une diffu-
sion de pollen dont il raffole, il devient
obnubilé et incapable d’attaquer durant
une très courte séquence.
g [6/6] Vulnérable : à la lance des chas-
seurs de Marcyam (p. 314).
Décors associés : Syrte-La-Magnifique.
PNJ associés : aucun de connu.
 MASTODONTES
Les Mauvais Rêves
Parmi les nombreuses créatures que la ma-
gie d’Albéric le Vieil peut produire, il faut noter
les « mastodontes ».
Ces géants humanoïdes, primitifs et bar-
bares, à la moustache aussi dense que leur
agressivité, se contentent de quelques peaux
de bêtes pour tout vêtement. Leur arme de
prédilection se limite à des gourdins et autres
massues, quand ils n’utilisent pas leurs poings
nus. Leur force naturelle, qui leur permet de
briser des troncs d’arbre comme de vulgaires
allumettes, en font des adversaires redou-
tables dans des affrontements directs. Par
chance, ils restent assez lents et pour tout dire
bas de plafond, ce qui offre de nombreuses
opportunités à un individu rusé et rapide.
Les mastodontes obéissent à des ordres
(simples) : tout porte à croire qu’Albéric les
a prévus pour se pourvoir d’une protection
en cas de danger – même si la réputation du
mage dissuade la plupart des importuns de
venir le déranger. En revanche, un individu
mal intentionné pourrait avoir recours à ces
colosses pour se constituer une puissance de
frappe docile et efficace.
Car les mastodontes n’existent pas en tant
que tels : ils résultent d’une formule magique
conçue par Albéric. Ceux rencontrés en l’An
Mil par nos agents étaient des habitants des
forêts avoisinant le château du vieux sorcier :
bûcherons, colporteurs, saltimbanques de
passage qui tombèrent dans les rets de Xom-
bul. Ils lui permirent de se créer une garde
rapprochée à peu de frais quand il préparait
son coup d’État contre Galaxity en usant des
pouvoirs d’Albéric…
Par chance, les malheureux furent libérés
sans dommage par l’intervention du SST et
retrouvèrent la vie normale de leur époque :
quoi de plus commun au Moyen-Âge que
d’être la victime d’un enchanteur ?
Caractéristiques : Force 12 | Subtilité 6
Unité : duo | État d’Alerte : [4/6]
Motivations : obéir, taper, manger et
dormir pour bien laisser le temps à leur
cerveau de refroidir, puis recommencer.
Capacités spéciales
g Pousser un grognement de guerre pour
que la Force de l’autre augmente d’une
tranche pour sa prochaine action.
g Frapper simultanément la même cible
pour que, il l’un des deux coups porte,
elle subisse quand-même un double
impact.
Tares
g [2/6] Œil bovin : au lieu de réagir, ils
restent plantés là, le regard incom-
mensurablement vide. Leur prochain
score d’initiative est réduit de 6 points.
Décors associés : An Mil (Passé de la
Terre).
PNJ associés : Xombul ; Albéric.
263
 MERCENAIRES DE
VLAGO-VLAGO
Les Cercles du pouvoir
Selon vos objectifs (politiques, commerciaux
ou personnels – voire les trois à la fois), vous
souhaiterez peut-être recourir à une force ar-
mée, à même d’appuyer vos ambitions (et sur
la gâchette qui convaincra vos opposants).
Les Gaboulins et les Kamuniks ne sont pas
les seuls peuples à louer ses services de gros
bras. Pour des opérations plus… discrètes, ou
du moins moins regardantes avec la légalité,
vous pourrez engager des groupes de merce-
naires de Vlago-Vlago. Ces troupes de choc
disciplinées et efficaces montrent ce qu’il
faut d’initiative pour assister les desseins d’un
individu entreprenant… et capable d’y mettre
le prix. La qualité se paye, et ces redoutables
soldats à louer tiennent à leur réputation.
Être mercenaire de Vlago-Vlago est une
tradition qui semble se transmettre de père
en fils. À la fin de sa carrière (prématurée ou
pas), le premier offre au second (lors de son
engagement dans le corps des mercenaires)
ses Glods, une distinction honorifique qui
ressemble à des boutons de manchette en
forme de dés dorés et d’une grande valeur.
OPTION : la protection globale offerte par leur combinaison et leur casque est d’une massiveté de 2.
264 Elle stoppe 2 points d’impact, mais réduit leur score d’initiative de 6 points.
Caractéristiques : Force 9 • Subtilité 9
Unité : quatuor | État d’Alerte : [5/6]
Motivations : mettre leurs compétences
militaires au service du plus offrant.
Capacités spéciales
g Attaque coordonnée : quand l’un d’eux
attaque à distance, chaque complice
qui coopère avec lui (en sacrifiant son
action) augmente d’une tranche sa ca-
ractéristique utilisée (Force ou Subtilité
selon l’approche brutale ou sournoise).
g Feu nourri : si au moins trois merce-
naires tirent sur le même agent lors du
même tour, son test de sauvegarde est
truqué.
g Tir de couverture : les tirs des agents
avec un score d’initiative inférieur au
mercenaire qui exécute cette capacité
spéciale sont truqués.
g Tir tactique : le mercenaire prend le
temps d’ajuster son tir (sans que son
score d’initiative en pâtisse). La diffi-
culté de la sauvegarde de l’agent ciblé
est diminuée d’une tranche, mais si elle
échoue, l’impact, au lieu d’affaiblir son
Souffle, détruit un de ses Équipements
(au choix du MJ).
Tares
g [4/6] Nature vénale : si un objet d’une
valeur d’au moins 15 bloks est brandi
devant leur nez, leur Subtilité diminue
d’une tranche, ou de deux tranches s’il
vaut 18 bloks ou plus.
g [6/6] Dépendants : sans leur casque
à visière spéciale, ils sont à la merci
des effets du Crétiniseur de Phoum et
autres flashs lumineux.
Décors associés : Rubanis.
PNJ associés : Na-Zultra.
 MÈRE SUPRÊME
DE FILÈNE
Les Héros de l’équinoxe
La vie sur Simlane répond, pour son espèce
intelligente, à d’étranges contraintes. Les hu-
manoïdes qui la peuplent descendent tous
d’une seule entité, une créature aux appa-
rences de femme titanesque qu’ils nomment
Mère Suprême de Filène.
Comme Jadna vous l’explique p. 146, la so-
ciété de Simlane dépend du tourisme autour
du « Concours de Simlane » et ses fameux Ex-
ploits : à chaque génération – celle-ci s’éta-
lant sur une cinquantaine d’années locales,
soit tous les cent équinoxes, un mâle se rend
sur l’île de Filène pour assurer le renouvelle-
ment de la population. Le chemin est semé
d’embûches, et ceux qui parviennent effecti-
vement sur l’île sont soumis à un dernier test,
moral celui-ci. Le Champion de l’Équinoxe
s’unit alors à la Mère Suprême pour engen-
drer une ribambelle d’enfants. En effet, les
habitants de Simlane ne se reproduisent pas
entre eux, mais uniquement grâce à ce sin-
gulier rituel, rappelant le cycle de procréation
des espèces d’insectes communautaires de
la Terre.
Récemment, les natifs de Simlane
échouèrent à rejoindre l’île de Filène, et leur
civilisation entière se retrouva menacée de
sénescence. Les mâles locaux n’atteignaient
pas l’île et les années passant, les candidats
devenaient trop vieux pour même tenter
l’épreuve. La grande assemblée de Simlane
organisa alors un concours où furent conviés
les représentants de différents empires ga-
lactiques humanoïdes, afin qu’un nouveau
Champion apporte un sang neuf à la planète
mourante. L’enjeu humanitaire s’accompa-
gnait évidemment d’intérêts diplomatiques
et commerciaux, le monde d’origine du
Champion obtenant une relation de partena-
riat privilégiée avec Simlane – d’où le souhait
de Galaxity de participer.
Ce système étrange de perpétuation de l’es-
pèce interroge. D’où vient la Mère Suprême ?
Est-elle effectivement une forme de vie ap-
parue sur Slimane ? Ou est-elle née ailleurs,
n’ayant fait qu’élire domicile sur cette pla-
nète ? Son aspect est celui d’une humaine vo-
luptueuse, cependant elle peut à loisir modi-
fier sa taille. Par défaut, elle mesure plusieurs
dizaines de mètres, gagnant ainsi une stature
quasi divine, mais pour les besoins techniques
du renouvellement de son peuple, elle est
capable de « rétrécir » à l’échelle du nouveau
Champion. Par ailleurs, une fois cette union
consommée, les premiers enfants naissent
en très grand nombre, et très rapidement, en
à peine quarante-huit heures. Ce ne sont pas
des centaines de poupons qui remplissent l’île
de Filène, mais bien des bambins qui passe-
raient pour des humains de trois à cinq ans.
La biologie de la Mère Suprême et la véné-
ration que lui porte son peuple évoquent des
mythes de la Terre, dont très directement ce-
lui de Gaïa – qui trouve des correspondances
dans d’autres religions préatomiques. Simple
265
 hasard ou passerelle culturelle par-delà les
étoiles ? Après tout, des extraterrestres se
sont fait connaître sur Terre pour y être ado-
rés et devenir des « dieux », pourquoi pas sur
Simlane ? Galaxity enquête sur les possibles
liens de la Mère Suprême avec Hypsis, même
si durant la crise des Wolochs, elle apporta
une aide inconditionnelle à la Terre, là où la
Trinité semblait prête à abandonner « son in-
vestissement ».
Caractéristiques

Spécialité : procréer, vite et en abon-

dance.
Services
g Enfanter d’une « armée » de bambins
(qui atteignent l’âge adulte au bout
d’une longue séquence) pour peupler
une colonie humaine et y installer un
nouveau relais ST ou exploiter ses
ressources, protéger un site de type
PEC afin qu’il ne soit pas profané par
des âmes mal intentionnées ou aider
une peuplade exosolaire en manque de
main-d’œuvre à accomplir une tâche
(GS).
g Enfanter du « clone » d’un agent
(utilisable une longue séquence plus
tard pour qu’il ait le temps d’arriver à
maturité) (GS).
Tares
g [6/6] Naturellement sélective : seuls
les agents (masculins) peuvent la
« solliciter ».
Remotivations
g Être fécondée par un « héros » ayant
passé les épreuves du Concours de
Simlane.
Décors associés : Simlane.
PNJ associés : Blimflim ; Irmgaal ; Ortzog.

266
 MISTRESS
KARLÄ-VARLÄ
L’Orphelin des astres
La directrice du plus prestigieux établisse-
ment scolaire des astéroïdes de Shiballil brille
dans les milieux éducatifs par sa réputation
sans faille.
Son honnêteté et sa franchise complètent
des méthodes pédagogiques certes très
traditionnelles, mais efficaces. Elle peut ainsi
se targuer d’un des meilleurs taux de réussite
pour ses élèves à la plupart des examens re-
connus par Point Central. Bien sûr, l’accès aux
classes des professeurs qu’elle sélectionne
sur le volet n’est pas donné – elle admet elle-
même que l’argent reste un critère d’élimina-
tion des importuns, ce qui ne l’empêche pas
à l’occasion d’accorder une bourse à un étu-
diant prometteur.
Les jeunes adultes qui sortent de son établis-
sement disposent d’un solide bagage culturel
et des outils pour l’exploiter, à même de les
propulser dans les plus hautes sphères de
leurs sociétés respectives.
Caractéristiques
Spécialité : culture générale et gestion
d’un établissement.
Services
g Donner l’accès à l’impressionnante
bibliothèque de son établissement,
ce qui offre un atout de scénographie
pour toute recherche d’information sur
de nombreux sujets liés à l’histoire de
la galaxie (SS).
g Financer une expédition (pour louer un
vaisseau, un capitaine, de la main-
d’œuvre et des Équipements spéciaux)
plus ou moins justifiée par la perspec-
tive de fouilles archéologiques, au nom
de l’établissement (dont la réputation
limite les contrôles de la Poliz) et à
hauteur de 18 bloks. Votre agent est
toutefois contraint de lui rapporter un
artéfact exosolaire à exposer dans le
musée de son établissement (GS).
Tares
g [2/6] Honoraires interstellaires : avant
de rendre un Service, Karlä-Varlä
rappelle à votre agent pendant une
courte séquence (qui compte comme
un Interlude court) que c’est une dame
très occupée et que son temps est
précieux. Un don de 15 bloks dans
une devise légale pour contribuer au
développement et à l’excellence de son
établissement aiderait à capter son
attention et à abréger son baratin.
Remotivations
g Lui présenter un nouvel élève aux
parents (très) fortunés.
Décors associés : Shimballil.
PNJ associés : Califon.
267
 MULTINATIONALES
(W.A.A.M., B&G, VIVAXIS…)
Métro Châtelet direction Cassiopée
Brooklyn station terminus cosmos
Durant le dernier quart du XXe siècle, de
multiples courants de pensée se mêlèrent
pour produire un mélange… particulier. La
fin des années 60, sa libération sexuelle, la
consommation de drogues qui l’accompagna,
l’influence des cultures premières sur ce que
les universitaires appelleraient ensuite la pop
culture, tout cela fut digéré par le psychédé-
lisme des années 70 pour se confronter au
choc pétrolier, à l’apparition de l’informatique
et aboutir à la folie financière des années 80.
Les hippies d’hier – du moins ceux qui
n’avaient fait que suivre une mode – reprirent
leurs vrais habits de dirigeants d’entreprise et
propulsèrent leurs compagnies à des sum-
mums jusque là jamais atteints.
Les plus « novatrices » s’entouraient de pseu-
dofuturologues, d’économistes aussi fiables
que des astrologues, des scientifiques de
tout bord persuadé d’avoir découvert la théo-
rie qui feraient d’eux le nouvel Einstein, des
gourous soi-disant indiens (d’Amérique ou
d’Asie) incapables de distinguer une subs-
tance hallucinogène d’un liquide vaisselle,
268
des alchimistes d’opérette et autres tartuffes
invoquant Dieu pour mieux figurer sur l’autel
domestique de la télévision.
Qu’elles explorent des domaines touchant
à l’informatique, l’électronique de pointe ou
l’optimisation de la production agroalimen-
taire comme la W.A.A.M., qu’elles excellent
dans la prospection de ressources naturelles
et leur raffinement comme source d’énergie,
comme la B&G, ou qu’elle ait fait du vivant leur
terrain de jeu à l’instar de Vivaxis qui finança
les grandes avancées de la génétique mo-
derne à la fin du siècle, toutes avaient en com-
mun un appétit dévorant, cherchant par tous
les moyens à supprimer leurs concurrents.
Et dans « tous les moyens », il faut inclure
bien évidemment les moins légaux, mais
également les plus irrationnels. Toujours à la
recherche du bon coup, ces Multinationales,
qui se répartirent la tâche de mettre à sac la
planète, cédèrent rapidement aux sirènes
d’embobineurs de tous poils.
Hélas, si nombre de ces charlatans étaient
vite démasqués, certains étaient très sérieux
et menaçaient de perturber l’équilibre de la
ligne temporelle de la Terre. Les mercenaires
Crocbattler et Rackalust parvinrent ainsi dans
un lointain futur à voler des créatures élémen-
taires et les faire se manifester au XXe siècle,
réalisant autant de démonstrations de leur
« marchandise » que de catastrophes, évitées
de justesse par le SST.
Les négociations échouèrent, encore grâce
au SST, et W.A.A.M et B&G fusionnèrent suite
à ce fiasco.
La Vivaxis, elle, poursuivait son bonhomme
de chemin en solo et devait provoquer une
nouvelle crise à l’aube des années 2000. Alors
qu’on soupçonne la Trinité d’Hypsis d’avoir
favorisé les magouilles de la W.A.A.M et de la
B&G, pour rentabiliser l’investissement que la
Terre, Vivaxis, pur produit humain, risquait de
concurrencer ses « créateurs », en fabriquant
des surhommes au patrimoine génétique et
peut-être même moral irréprochable. Rappe-
lée à l’ordre par la Trinité durant un « traité de
paix » sous la houlette du SST, Vivaxis ne de-
vait devenir par la suite qu’une coquille vide,
tout juste bonne à générer un confortable
cashflow pour son dirigeant.
Une Multinationale ne représente pas en soi
un adversaire tangible, mais une entité ten-
taculaire qui dispose de très gros moyens et
d’une armée d’espions (quand elle ne soudoie
pas votre meilleur allié pour qu’il vous tra-
hisse). Et l’une de ces espionnes est…
MISS CYNTHIA WESTERLEY
Métro Châtelet direction Cassiopée
Brooklyn station terminus cosmos
Jeune femme exquise qui sait jouer de ses
atouts sans état d’âme, Cynthia sait com-
ment fonctionnent les hommes et prend son
temps pour les approcher au bon moment,
celui où ils sont emprunts de doutes et murs
pour faire des confidences sur l’oreiller.
Femme de terrain, l’action ne lui fait pas peur,
qu’il s’agisse de manier avec ses doigts agiles
un volant, une arme ou des courbes.
* L’interruption consiste à briser le charme et à lui faire reprendre ses esprits, ce qui lui autorise une
nouvelle sauvegarde pour se sortir de l’état Capturé – il reste néanmoins Confus (jusqu’à guérison).
Caractéristiques : Force 12 | Subtilité 15
Unité : solo | État d’Alerte : [5/6]
Motivations : le plaisir de dominer une
cible et de lui soutirer des informations.
Capacités spéciales
g Si elle se sent suivie, elle réalise un tour
de passe-passe (en une action) pour
disparaître dans la foule ou monter
dans un véhicule (taxi, bus, métro…) qui
l’exfiltre du site (poursuite impossible).
g Pour faire parler une cible sans
l’esquinter, elle utilise une seringue de
Penthotal (sérum de vérité). La cible
est alors Confuse pendant une courte
séquence durant laquelle elle ne pourra
pas mentir ou agir directement à
l’encontre de Cynthia.
g Son charme ravageur (ou un parfum
aux phéromones exosolaires ?) séduit
instantanément votre agent s’il rate
son test de sauvegarde sociale contre
la Subtilité de Cynthia (il devient
Confus et, sauf interruption * par
ses coéquipiers en une très courte
séquence, Capturé – elle l’invite à boire
un dernier verre dans sa chambre).
Tares
g [2/6] Trop sûre d’elle : une fois qu’elle
a rendu Confuse une cible, elle a
tendance à relâcher sa garde et à com-
mettre des indiscrétions sur sa double
vie (le Cerveau perd 1 Coup d'Avance).
g [6/6] Femme de contact : sa Force im-
plique qu’elle combatte à mains nues
(arts martiaux) ; si elle doit utiliser une
arme, sa Force diminue d’une tranche
(c’est une espionne, pas une tueuse).
Décors associés : XXe siècle (Passé de
la Terre).
PNJ associés : Multinationales.
269
 MUTAHAR
& LE PEUPLE LEMM
Le Pays sans étoile
Ils ne connaissaient que Zahir, ils sauvèrent
Ukbar. Et puisque cela ne suffisait pas, ils par-
ticipèrent, comme tant d’autres, à l’effort de
guerre contre les Wolochs.
Lorsque les agents du SST pénétrèrent la pla-
nète creuse qui dérivait au point de menacer
les orbites des colonies que Galaxity venait
d’établir dans le système d’Ukbar, ils rencon-
trèrent tout d’abord Mutahar, qui leur expliqua
le rôle du peuple Lemm dans le conflit qui
régnait depuis toujours entre Valsennar et
Malka.
270
Mutahar est assez caractéristique de son
peuple : plus petit que les humains, et sur-
tout par des yeux d’un bleu pâle uni, sans iris
ni pupille. Ses traits sont burinés par une vie
passée à l’extérieur, car le peuple Lemm est
nomade, parcourant les failles de la surface
(concave) de Zahir à la recherche de flogums
arrivés à maturité. Grâce à leur dextérité et
leurs techniques ancestrales, ils extraient de
leur poche minérale les cristaux vivants à qui
veut les payer. L’argent ainsi récolté contre
ces bombes naturelles – mais dévastatrices –
permet d’acquérir nourriture, vêtements et
fournitures diverses, des outils au matériel
d’entretien pour leurs skromms (de gigan-
tesques mille-pattes apprivoisés transpor-
tant les habitations du peuple Lemm).
N’ayant jamais connu que l’univers clos de
Zahir, coincé entre Valsennar et Malka, le
peuple Lemm (et Mutahar en premier chef)
eut bien du mal à appréhender les concepts
« de mondes extérieurs » dont les agents leur
parlaient. Ils comblèrent cependant bien vite
ce gouffre culturel, faisant preuve d’un prag-
matisme à toute épreuve et du flegme de
ceux habitués à vivre des choses incompré-
hensibles sans plus s’embarrasser de ques-
tions. Après tout, ces fournisseurs d’armes
équipaient indifféremment les deux camps
opposés d’une guerre dont les raisons leur
échappaient. Tout au plus baissaient-ils la
NA-ZULTRA
tête quand les bombardements se rappro- Les Cercles du pouvoir
chaient trop… Alors que des étrangers « venus
d’ailleurs » débarquent sans rien connaître à la
géopolitique locale… Pourquoi pas ?
Ce n’est finalement que quand la paix fut
instaurée entre les deux cités autrefois en-
nemies que les marchands d’armes se trans-
formèrent en troupes de génie civil, approvi-
sionnant la gigantesque ceinture d’explosifs
nécessaire à la stabilisation de l’orbite de Zahir
dans l’écliptique d’Ukbar.
Caractéristiques

Spécialité : connaissance des différents

sites de Zahir.
Services
g Offrir des flogums pour équiper un
agent (SS).
g Faire traverser en toute sécurité et à
dos de skromms (longue séquence), la
faille lunaire de Zahir (SS). Le passé de cette aventurière est assez flou.
g Accueillir et cacher dans un de leurs Ses premières apparitions notables coïn-
skromms votre agent pendant une cident avec les demandes d’investigations du
courte séquence pour que l’État colonel Tlocq sur les occupants du cinquième
d’Alerte diminue d’un niveau. Cercle sur Rubanis. Na-Zultra tentait elle aussi
Tares de prendre le pouvoir sur la planète hyperur-
banisée, signe évident que le statu quo main-
g [6/6] Assign à résidence : son
tenu jusque là par les aristopatrons et le sou-
enracinement sur Zahir l’empêche de
venir de l’Hyper-Prince vacillait : les vautours
coopérer ou de rendre Service dans
ne tournoient qu’autour de proies mourantes.
d’autres décors.
Remotivations Volontaire, organisée et sans scrupule,
Na-Zultra avait déjà rassemblé une troupe im-
g Lui fournir de quoi nourrir ou habiller
portante quand la confrontation entre Tlocq,
son peuple.
S’Traks et elle éclata. Plutôt que de s’entre-
N.B. Blimflim et Ky-Gaï peuvent aider
tuer, ils se répartirent les parts du gâteau : à
votre agent à remplir ces conditions.
Tlocq le gouvernement (et les détournements
Décors associés : Zahir. de fonds), à S’tracks les trafics et autres mar-
PNJ associés : Alzafar et Klopka. chandises illégales, à Na-Zultra les opérations
commerciales.

271
 Sous ce vernis de respectabilité se cachait
bien sûr un appât immodéré du gain, qui
OISEAUX-FOLIE
la poussa comme ses deux homologues Les Oiseaux du Maître
masculins, à se soumettre aux Wolochs. Le
Triumvirat de Rubanis envisageait sans doute
d’extorquer leurs maigres ressources à des
planètes exsangues, en imposant leur loi du
plus fort. Na-Zultra aurait pu compter parmi
ces dominantes, mais quand bien même, les
« pierres » n’auraient épargné personne – et
le reste du monde vivant n’allait pas se laisser
faire. De fait, les Wolochs furent renvoyés au
néant du Grand Rien lorsque Galaxity fut libé-
rée grâce à la cérémonie de l’Ouvretemps.
Caractéristiques : Force 12 | Subtilité 15

Unité : solo | État d’Alerte : [3/6] Les Oiseaux-Folie ne constituent probable-

Motivations : diriger Rubanis.
Capacités spéciales
g Renforts : invoque un quatuor de mer-
cenaires de Vlago-Vlago (qui apparaît
au début du tour suivant).
g Goldgrinder : les jantes de sa Li-
mouzingue sont équipées de lames
perforantes. En cas d’échec à courte
distance durant une poursuite, le
véhicule de votre agent perd 1 point de
Fiabilité.
g Protection légère : un dispositif de
sa combinaison annule la pénalité
(optionnelle) au score d’initiative pour
2 tours.
Tares
g [6/6] Dépendante : elle ne se bagarre
jamais sans son Crétiniseur de Phoum
(sinon, elle prend la fuite).
Décors associés : XXe siècle (Passé de
la Terre).
PNJ associés : Mercenaires de Vla-
go-Vlago ; Colonel Tlocq ; S’Tracks.
ment qu’une occurrence d’animaux asservis
par ces céphalopodes cosmiques télépathes
que nous appelons « Maître », faute de meil-
leure dénomination et d’étude prolongée.
Un Oiseau-Folie est une créature hybride
dont le corps évoque le croisement d’un rep-
tile et d’une libellule de la Terre, le tout doté
des ailes membraneuses d’une chauve-souris
et deux pinces de crabe en guise de membres.
De ce cas particulier, nous essayerons d’éta-
blir un comportement générique. Nous ne
pouvons en effet supposer que si un « Maître »
colonise une autre planète (hypothèse que
mentionne le rapport de mission des agents
Valérian et Laureline), il est tout à fait plausible
que les Oiseaux-Folie soient remplacés par
une espèce locale, présentant les caracté-
ristiques suivantes – ou d’autres permettant
d’accomplir les desseins du « Maître ». Les Oi-
seaux-Folie font en effet montre tout à la fois
d’une extrême mobilité, d’une quasi-résis-
tance au vide spatial, et de la sécrétion d’une
toxine particulière.

OPTION : la protection globale offerte par la combinaison de Na-Zultra est d’une massiveté de 2.
272 Elle stoppe 2 points d’impact, mais réduit son score d’initiative de 6 points.
 Évoluant en nuées de plusieurs milliers, ces
créatures sont domptées par le « Maître »
grâce à ses pouvoirs psychiques, qu’elles
prolongent dans leurs rôles de sirènes naufra-
geuses et de police de répression.
Lorsqu’un vaisseau approche de la planète
de résidence du « Maître », ses meutes, les
Oiseaux-Folie dans le cas que nous avons ob-
servé, perturbent la concentration du pilote,
le poussant à la faute et à l’atterrissage forcé
de son appareil.
Par la suite, à la surface, les nuées tourbil-
lonnantes surveillent les sites de récolte et
espionnent les intrusions, prêtant leurs sens
au maître, et ne s’éloignant que lorsqu’une
quantité suffisante de nourriture avait été ras-
semblée.
En cas d’insurrection, individuelle ou collec-
tive, la nuée s’abat sur les impétrants et les
mord. Ils ne sont cependant pas dévorés vi-
vants : la salive d’Oiseau-Folie libère une neu-
rotoxine qui provoque chez la victime un état
de débilité temporaire, doublé d’une sorte de
parasitage dans ses pensées. La théorie la
plus probable est que cette substance per-
turbe le fonctionnement normal du cerveau et
crée un lien télépathique avec le « Maître » qui
va croissant, jusqu’à ce que ce dernier finisse
par prendre le contrôle total de la cible.
* Les Alflololiens ou Kistna disposent de cette capacité spéciale, même si elle n’est pas formellement
indiquée dans leur description. S’il doit rester cohérent, le MJ doit aussi faire preuve d’imagination.
caractéristiques : Force 9 | Subtilité 12
Unité : nuée | État d’Alerte : [5/6]
Motivations : obéir au Maître.
Capacités spéciales
g Nuée infernale : la nuée attaque en
formant un tourbillon qui ne cesse de
grossir, augmentant sa Force d’une
tranche (valable et cumulable jusqu’à la
fin de la confrontation).
g Régénération : la nuée se régénère
2 points de Fiabilité (de nouveaux Oi-
seaux-Folie viennent grossir les rangs).
g Toxiques : si, lorsqu’elle attaque,
l’impact de la nuée abaisse le Souffle
de votre agent d’au moins un point et
si cette CS est jouée simultanément,
les morsures infligent instantanément
l’état Crétinisé.
g Vue perçante : les tests d’infiltration
ou d’exfiltration deviennent truqués
durant une très courte séquence.
Tares
g [6/6] Peur primale : le feu, s’il est
utilisé pour attaquer la nuée (action) ou
la repousser (sauvegarde), octroie un
atout (d’Équipement ou de scénogra-
phie selon ce qui optimise le mieux le
test entrepris).
g [6/6] Rupture télépathique * : si on pa-
rasite la connexion télépathique entre
le Maître et la nuée, celle-ci se disperse
pendant une courte séquence.
Note : une tente ou une protection
intégrale protège votre agent de la nuée,
tant qu’elle résiste à sa Force (la nuée
est considérée dans ce cas comme une
intempérie).
Décors associés : Astroklaar.
PNJ associés : Maître des Oiseaux-Folie.
273
 OMBRES
L’Ambassadeur des Ombres
Concéder que nous détenons peu d’infor-
mations sur les Ombres relèverait de l’euphé-
misme. Tout au plus pouvons-nous supposer
quelques éléments des très rares contacts
avec cette civilisation dont Galaxity a pu bé-
néficier – contacts qui survinrent alors que
des ordres étaient lancés pour s’emparer par
la force de Point Central.
Les Ombres, nom d’emprunt destiné à faire
oublier la véritable origine de cette race ex-
traterrestre, auraient fondé Point Central.
Les vestiges de leur Cellule civilisationnelle
semblent occuper le centre de la gigantesque
station spatiale et toutes les autres se se-
raient greffées autour. La Cellule des Ombres
est cependant accessible via différentes
portes situées dans des zones diverses de
Point Central. Un seul point commun : ces sas
d’accès sont tous délabrés.
Du peuple, on ignore pour ainsi dire tout,
jusqu’à leur véritable apparence. À l’ambas-
sadeur humain, ils se sont présentés avec une
apparence humanoïde. Adopteraient-ils une
autre forme, plus protoplasmique face à des
Suffuss ou évoquant de centaure en rencon-
trant des Kamuniks ?
274
Quant à l’intérieur de la Cellule civilisation-
nelle, il est tout aussi nimbé de mystère. Les
individus l’ayant atteint décrivent une île para-
disiaque, marquée du relief d’une unique col-
line où est juchée une hutte de taille modeste.
Il n’est fait mention d’aucune autre habitation
pour les membres des Ombres – pourtant
nombreux. Signalons que le paysage n’est pas
une reconstitution – ou alors ayant recours à
une technologie de génération d’illusions
quasi hypnotiques. La Cellule des Ombres est
bien plus grande à l’intérieur, plus vaste que
ce que Point Central pourrait contenir : le ciel
y est infini et rejoint l’océan sur un horizon loin-
tain, où on devine la courbure d’une planète.
Encore une fois, mirage ou téléportation ins-
tantanée ?
Les Ombres affirment avoir régné autrefois
sur Point Central et de nombreux mondes,
avant de renoncer à leur folie dominatrice.
Depuis, ils se sont retirés de la vie politique du
cosmos, n’intervenant qu’à de très rares ex-
ceptions, quand des civilisations s’apprêtent
à commettre les mêmes erreurs qu’eux.
Ainsi le représentant de Galaxity chargé
d’annoncer la mise sous tutelle de Point
Central fut invité par les enfants Ombres à
se rendre dans la hutte mentionnée ci-avant
pour y écouter de belles histoires de paix et
d’harmonie. Attention, il n’est point de naïve-
té dans tout cela : les personnes soumises à
ce traitement en ressortent convaincues du
bien-fondé du dialogue et de la collaboration.
L’étude médicale des humains qui passèrent
chez les Ombres ne permet pas encore de dé-
terminer s’ils sont drogués ou hypnoformatés
(ce que pourrait produire une forme de trans-
cendance noteront les plus mystiques).
Toujours est-il que l’influence des Ombres
est considérable, autant que la rareté de
leurs interventions, puisqu’en agissant que
sur un seul individu – le donneur d’ordre ap-
proprié – ils protégèrent Point Central d’un
coup d’État. Un des agents du SST qui les a
rencontrés a également mentionné une terri-
fiante capacité : celle de manipuler les trous
noirs. Ainsi lorsque la flotte de Galaxity encer-
clait Point Central, les représentants Ombres
menacèrent l’ambassadeur terrien d’engloutir
chaque croiseur dans un « trou d’ombre ». Et
les instruments des vaisseaux en question
signalèrent en effet des perturbations inquié-
tantes – mais fort heureusement sans dom-
mages – peu de temps avant l’évacuation
de la Cellule civilisationnelle humaine. Tout
porte donc à croire que si la voie diplomatique
échouait, les Ombres pourraient déchaîner un
flot de destruction pour assurer à Point Cen-
tral sa neutralité.
Des voix se sont élevées pour rappeler que
la tyrannie de Galaxity n’avait été évitée que
pour subir celle (soi-disant plus bienveillante,
car désintéressée) des Zools. Les liens avérés
entre « Ombres » et leurs anciens esclaves
Zools alimentent ces interrogations, mais
force est de constater que Point Central reste
une enclave partagée et non la base avancée
d’un empire ou d’un autre.
Caractéristiques
Spécialité : diplomatie et culture de
perles d’Ébébé.
Services
g Influencer secrètement les dirigeants
d’une Cellule civilisationnelle si la
demande de votre agent leur semble
justifiée (GS).
g Offrir 21 bloks en perles d’Ébébé (SS).
g Influencer secrètement une décision
du ConSec si la demande de votre
agent leur semble justifiée (GS).
g Faire surgir d’un trou noir la plus
puissante flotte spatiale jamais
rassemblée. Cela dissuade le Cerveau
(pendant une courte séquence) de fi-
naliser ses plans, même avec 21 Coups
d’Avance (GS, jouable une seule fois
par campagne de jeu).
Tares
g [6/6] Cloîtrés : les Ombres ne sortent
de leur Cellule sous aucun prétexte.
Remotivations
g Aucune.
Décors associés : Point Central.
PNJ associés : Zools
275
 ORQ –
LE-GUÉRISSEUR
Les Cercles du pouvoir
Figure peut-être tout aussi mythique que
l’Hyper-Prince de Rubanis, Orq-le-Guérisseur
bénéficie pourtant d’un double avantage :
tout d’abord, son existence n’a pas été infir-
mée par la découverte d’une projection ho-
lographique ou autre, et donc, jusqu’à preuve
du contraire, cet individu est plus qu’une ru-
meur. De plus, les Shingouz, qui ne bluffent
jamais, affirment pouvoir le localiser. J’ai bien
évidemment conscience que cette confirma-
tion par l’absence de preuve et sur la seule foi
d’informateurs à l’honnêteté que beaucoup
estiment douteuse pourrait s’apparenter à un
pari pascalien, cependant, faute de mieux…
Orq-Le-Guérisseur est nimbé d’une aura de
toute puissance en ce qui concerne la méde-
cine : aucune plaie, aucune maladie, aucune
tare génétique ne lui résisterait. Même le re-
doutable virus Scunindar qui sévit pendant si
longtemps sur Rubanis ne lui aurait pas posé
de difficulté s’il avait eu à le traiter.
Galaxity le recherche bien évidemment, mais
cette quête s’est pour le moment soldée par
de multiples échecs, tout occupée qu’elle soit
* Les probabilités que leur information soit fiable (après paiement) sont de [3/6]. Si elle ne l’est pas,
276 c’est que votre agent a trop tardé.
à gérer en même temps l’expansion de l’hu-
manité – ou son retour sur la scène cosmique
suite à son exil.
Rumeurs : certains « miraculés » affirment
qu’Orq-Le-Guérisseur serait en réalité un
autre (pseudo) dieu évadé d’Hypsis, un
peu comme LFC Sat. Il aurait déserté ses
fonctions au sein de la mafia divine, refusant
de laisser certaines destinées brillantes
s’éteindre bêtement en raison d’une maladie.
L’actuelle Trinité d’Hypsis donnerait cher
pour lui mettre la main dessus, car ses
interférences miraculeuses chamboulent
souvent des plans minutieusement préparés.
Caractéristiques
Spécialité : diagnostique de maladies,
poisons et toxines, des plus simples aux
plus complexes et rares.
Services
g Soigner instantanément n’importe
quel état pénalisant à tous les agents
en même temps (SS).
g Faire regagner leur Souffle maximum à
tous les agents en même temps (GS).
Tares
g [6/6] Insaisissable : personne ne sait
où il se trouve (à part les Shingouz),
car c’est un vagabond de l’espace. Il
prodigue ses talents là où le destin
l’appelle, dans la plus parfaite discré-
tion. Il n’est possible de le rencontrer
que lors d’une Rencontre cosmique
ou en payant un prix exorbitant (à la
discrétion du MJ, mais pas moins de 21
bloks) aux Shingouz *.
Remotivations : aucune.
Décors associés : sur une Rencontre
cosmique uniquement.
PNJ associés : Shingouz.
 ORTZOG Dommage que l’idéal d’émancipation des
peuples ait été confié à une brute fanatisée…
Les Héros de l’équinoxe
Suite à son échec à la sélection par la Mère
Suprême, le combatif travailleur rejoignit les
rangs de ses camarades sur sa planète. Nul
ne parvint à expliquer comment la compagnie
Vivaxis le recruta pour inculquer la solidarité
aux surhommes qu’elle concevait dans le plus
grand secret sur la Terre du XXe siècle. Sa lo-
calisation précise demeure incertaine depuis
que le programme a été dissous.
Caractéristiques : Force 18 | Subtilité 6

Unité : solo | État d'Alerte : [2/6]

L’industrieuse Bourgnouf a réussi à appliquer
à l’échelle d’une planète les théories com-
munistes qui eurent bien du mal à s’imposer
sans dérives sur quelques-uns de nos pays
terriens. J’ignore quelle est l’histoire de Bour-
gnouf – Jadna en sait sans doute plus que
moi à ce sujet – mais la conviction dont font
preuve ses représentants est totale.
Ainsi Ortzog, envoyé pour remporter le
concours de Simlane, prévoyait pour cette
planète un avenir productiviste où la liberté
individuelle aurait été en fin de compte une
donnée négligeable – ne différant (hélas)
pas des dérives évoquées ci-devant. Si ce
discours quelque peu rigide l’écarta lors de
l’épreuve finale, ce colosse avait surmonté
les difficultés rencontrées jusque là grâce à
la solide alliance de son entraînement phy-
sique (malgré un embonpoint marqué) et de
sa technologie – on notera entre autres une
ceinture antigrav lui permettant d’évoluer
dans les airs, et des armes hautement sym-
boliques : des chaînes électrocinétiques.
L’outil d’oppression subie devenait ainsi fléau
dévastateur pour atteindre la liberté.
OPTION : la protection globale offerte par sa combinaison est d’une massiveté de 3.
Elle stoppe 3 points d’impact, mais réduit son score d’initiative de 9 points.
Motivations : conquérir de nouvelles
planètes et les plier à son totalitarisme.
Capacités spéciales
g Électrochoc : il saisit automatiquement
une cible avec ses chaînes pendant
1 tour (aucun test possible) et l’élec-
trocute. L’impact ignore toutes les
protections non fabuleuses.
g Tornade cinétique : il électrise ses
chaînes et les fait tournoyer à toute
vitesse pour se défendre pendant
1 tour. Un échec à un test d’action pour
l’attaquer Assomme instantanément
votre agent.
g Déplacement : il vole dans l’atmos-
phère pendant une courte séquence
grâce à la ceinture antigrav de sa com-
binaison (ce qui lui permet de passer
d’un site à un autre du même décor).
Tares
g [4/6] Surcharge (après avoir joué une
capacité spéciale) : sa combinaison
doit se recharger pendant un tour.
Décors associés : Simlane ; Bourgnouf
L’industrieuse.
PNJ associés : Blimflim ; Irmgaal.
277
 PIRATES
DE L’ESPACE
Les Héros de l’équinoxe
Il s’agit d’une guilde de malfrats qui s’est for-
mée après que son mystérieux père fondateur
ait réussi à détourner une technologie extra-
solaire pour créer un phénomène baptisé
« précollision cosmique ». Cette trouvaille leur
permet de téléporter instantanément tous
les météorites pénétrant dans le secteur ga-
lactique où ils se trouvent pour les regrouper,
les rediriger et les projeter sur le vaisseau dont
ils convoitent la cargaison. La technique vise à
transformer le vaisseau en épave, à percer la
coque et priver l’équipage d’atmosphère arti-
ficielle, le laissant ainsi à la merci des criminels
qui ont ensuite tout le loisir de voir leurs vic-
times abdiquer ou agoniser.
À l’origine, la guilde des Pirates de l’Espace
aurait été fondée par un associé de
Crocbattler et Rackalust. Les trois se seraient
disputé un artéfact extraterrestre après
l’avoir subtilisé ensemble dans une Cellule de
Point Central, mais ce troisième larron aurait
réussi à filer en douce avec le précieux objet.
Ils sont prétendument associés aux Limboz
qui recèleraient leur butin dans les marchés
itinérants du Grand Rien.
Chaque vaisseau de Pirates de l’Espace compte comme un PNJ solo, mais est dirigé par un quatuor,
278
Caractéristiques : Force 9 | Subtilité 15
Unité : solo | État d’Alerte : [4/6]
Motivations : piller les navires écartés
des routes commerciales.
Capacités spéciales
g Précollision cosmique (dans l’espace
ou depuis l’espace pour bombarder
un site uniquement) : attaque une
cible par surprise avec une pluie de
météores. Les mouvements de la cible
doivent être étudiés pendant une très
courte séquence afin d’ajuster le tir qui
frappe le tour d’après.
Le pilote du vaisseau ciblé doit réussir
parfaitement une sauvegarde contre
la Subtilité de l’attaque pour éviter le
moindre impact. L’attaque a un bonus
de 6 à son score d’initiative.
En cas de bombardement d’un site,
l’impact Assomme instantanément
tous les agents présents loupant une
sauvegarde.
Les Pirates de l’Espace ne sont pas de
grands combattants et préfèrent agir
bien à l’abri de leur vaisseau camouflé
par un bouclier d’invisibilité que l’équi-
page de leur proie s’affaiblisse pour
récupérer le butin sans bobo.
Tares
g L’option de vaisseau (interdite par
Galaxity et le ConSec) produisant la
précollision cosmique génère une
Impermanence détectable par l’ordina-
teur de bord d’un vaisseau XB lors des
tours nécessaires pour ajuster le tir ;
elle permet de localiser le vaisseau des
Pirates malgré son invisibilité.
Décors associés : aucun (face à face sur
une Rencontre cosmique uniquement).
PNJ associés : Limboz.
 POLIZ
Au bord du Grand Rien
L’Ordre des Pierres
La police de Rubanis, ou la « Poliz » (avec un
z comme zèle ?) a pour vocation de sécuri-
ser le quotidien des citoyens de « la planète
des affaires », mais dans les faits, c’est assez
secondaire : elle déploie surtout un zèle tout
particulier pour s’assurer du bon fonctionne-
ment des comptes offshores des agents et
cadres de la fonction régalienne, tous aussi
pourris les uns que les autres, se voyant déjà
couler une retraite bien méritée dans une des
villas de l’archipel de Shimballil. Au point que
l’on ferait presque appel aux mafias locales
pour se protéger de la Poliz ! Pas qu’elle soit
foncièrement violente – un coup de paraly-
seur léger n’a jamais tué personne sur Ruba-
nis – mais l’enchaînement des ennuis lorsque
le rouleau compresseur de l’administration
judiciaire vous tombe dessus a de quoi vous
donner l’envie de vous balancer par la fenêtre
du plus haut des immeubles corporatistes. Et
encore, la Poliz serait capable d’inculper votre
cadavre d’avoir créé un accident sur une des
routes aériennes en permanence embouteil-
lées et de saisir les comptes de vos héritiers.
La machine est bien huilée : on « contraven-
tionne » à tout va, quitte à inventer de nou-
veaux délits (les collègues greffiers, huissiers
et juges s’occuperont de mettre à jour le Code
pénal). Si le pigeon n’a pas de quoi payer ou
se montre hésitant (« pendant que vous réflé-
chissez au lieu de payer immédiatement, on
n’intervient pas ailleurs »), les huissiers feront
une saisie dans l’heure et donneront la carte
d’un avocat tout aussi corrompu. Oui, la Po-
liz est là pour vous pomper sans répit et sans
repos vos bloutoks, vos crédibloks et vos pou-
tibloks, sans parler de vos gains au casino, au
poker, au gache-trogne et au foutchbranle,
pas possible d’en réchapper, elle est partout.
Au bord du Grand Rien, la Poliz gère les em-
placements et baux commerciaux. Les en-
treprises rubaniennes qui lui font des « dons »
s’inquiètent des risques qu’une petite start-
up puisse trouver un nouvel Ultralum par-delà
le Grand Rien. De plus, la Poliz est soupçon-
née de magouiller avec les Limboz pour rece-
ler certains effets confisqués à des prévenus
et qu’il serait embarrassant de voir atterrir
dans les mains d’un incorruptible (il y en a un
peu). Dans le même ordre d’idée, les épaves
des véhicules saisis sont balancées en douce
sur Zomuk pour éviter des indices compro-
mettants de refaire surface et de ruiner une
instruction menée délibérément et arbitraire-
ment à charge.
Poliz, menottes, pénitencier
Les prévenus attrapés pour des délits sans
gravité (ceux qui se taisent et paient) sont dé-
tenus (Capturés) dans le commissariat local
(sur Rubanis) ou le bureau du shérif local (sur
les autres juridictions). Les prévenus arrêtés
avec des circonstances aggravantes filent
tout droit dans un pénitencier du Grand Rien.
279
 Caractéristiques : Force 9 | Subtilité 12

Unité : duo | État d’Alerte : [5/6]

Motivations : s’en mettre plein les
fouilles.
Capacités spéciales
g Cascade (poursuite) : multiplie par
deux les longueurs gagnées dans une
manœuvre où ils zigzaguent.
g Renforts : invoque un duo de collègues
de la Poliz qui entre en jeu 2 tours plus
tard.
g Barrage (poursuite) : invoque un
barrage (structure) de Force 15 qui
apparaît le tour suivant sur la route du
poursuivi (avec des herses électriques
et des mitrailleuses) et qui lui interdit
de foncer (uniquement zigzaguer).
g Fouille merde : lors d’un « contrôle de
routine », l’agent de Poliz flaire automa-
tiquement quelque chose d’illégal que
votre agent tente de dissimuler, même
dans les emplacements secrets de la
combinaison ou de sa ceinture SST.
Tares
g [X/6] Corruptibles : X est égal
tranches de 3 bloks de poutibloks que
l’agent est prêt à « offrir ». Une fois
l’offre faite, lancez le dé d’incidence :
s’il est inférieur ou égal à X, l’officier de
Poliz prend l’argent et va voir ailleurs,
sinon, il prend l’argent et tente de
Capturer votre agent pour tentative
de corruption (c’est une circonstance
aggravante).
Décors associés : Rubanis ; Grand Rien.
PNJ associés : Colonel Tlocq ; Na-Zultra
et S’Tracks lorsqu’ils forment le Triumvirat
de Rubanis avec Tlocq) ; Croupatchof ;
Limboz.

OPTION : la protection globale offerte par leur uniforme est d’une massiveté de 1.
280 Elle stoppe 1 point d’impact, mais réduit son score d’initiative de 3 points.
 QUATUOR MORTIS
Otages de l’Ultralum
L’Orphelin des astres
Le cosmos regorge de mercenaires,
coupe-jarrets et autres brigands prêts à louer
leurs services aux plus offrants. Citons par-
mi cette triste engeance, le Quatuor Mortis.
Ces quatre crapules se sont distinguées de
leurs pairs en se construisant une image de
marque. Ils s’habillent en effet comme des
musiciens classiques de la Terre : costume
noir, nœud papillon noir et chemise blanche.
Leur discours est ponctué d’expressions plus
à leur place sur une partition, de l’andante
à l’allegro. Ces tics de langage leur servent
autant de signes de reconnaissance auprès
de leurs clients et de leurs victimes, que de
signaux entre eux – là où nous nous contente-
rions d’un « feu à volonté », eux dégainent sur
un fortissimo !
Leurs domaines d’expertise sont variés – et
tous illégaux : trafics, contrebandes, extor-
sions, attentats, opérations commandos,
infiltrations, enlèvements et bien sûr assas-
sinats. Ils exercent toutes ces saines activi-
tés avec un zèle à la hauteur de leur paye, et
n’éprouvent aucun scrupule à travailler contre
d’anciens commanditaires ou a contrario pour
leurs précédentes cibles.
Caractéristiques : Force 9 | Subtilité 15
Unité : quatuor | État d’Alerte : [1/6]
Motivation : remplir un contrat avec
« eleganza ».
Capacités spéciales
g Arpeggio (fusillade) : l’un des tueurs
effectue un tir et X de ses comparses
coordonnent leur tir avec lui (cela
consomme leur action) pour produire
une seule salve. Une seule sauvegarde
est effectuée par votre agent contre la
Subtilité du Quatuor. En cas d’échec,
l’impact est augmenté de X points.
g Con amore : grâce à son Équipement
et son réseau d’indicateurs, le Quatuor
retrouve une cible qui leur a échappé,
où qu’elle soit (même dans le Passé de
la Terre), en une courte séquence.
g Pianissimo : grâce à leurs lunettes spé-
ciales, ils peuvent voir dans l’obscurité
sur une courte distance et détecter les
traces de l’ADN d’une cible program-
mée.
Tares
g [6/6] Précieux : s’ils salissent leurs
costumes, ils sont déconcentrés (leur
Subtilité diminue d’une tranche).
Décors associés : Iksaladam ; Point
Central ; Shimballil.
PNJ associés : Calife ; Califon ; Frankie &
Harry.
281
 RALPH
Les Spectres d’Inverloch
Les résidents de la planète Glapum’t sont des
êtres amphibies, passant une majeure partie
de leur temps à contempler la voûte céleste
ou dans les océans de leur monde, où ils se
nourrissent d’une abondante flore de surface,
et du zooplancton très riche qui pullule dans
toutes les eaux du globe.
Les Glapum’tiens s’expriment avec aisance
dans la plupart des langages parlés du cos-
mos. Leurs capacités intellectuelles hors du
commun, dépassant même dans certains
domaines celles des Rours mathématiciens,
auraient pu leur ouvrir le chemin des étoiles :
ils préfèrent cependant les contempler de-
puis leur planète.
D’aucuns s’imaginent que les Glapum’tiens
sont dotés de dons de prescience, tant ils
savent esquiver avec une rapidité déconcer-
tante les tirs qui les visent – et ce quelque soit
l’arme employée contre eux. En réalité, leurs
sens aiguisés et leurs facilités en calcul men-
tal balistique leur permettent d’éviter n’im-
porte quel projectile comme un enfant évi-
terait un ballon dans la cour de récré. En plus
d’un formidable moyen de défense, ce don
282
d’anticipation s’étend à l’élaboration de trajec-
toires complexes, entre plusieurs (centaines !)
d’objets, dont ils peuvent synchroniser les
parcours malgré des détours importants.
Caractéristiques
Spécialité : « trajectologue » (il calcule la
trajectoire d’un objet en mouvement) et
océanographie.
Services
g Calculer la destination d’un vaisseau
(ou n’importe quel objet en mouve-
ment) uniquement en l’observant
pendant un tour (lors de son décollage
ou de son passage) (GS).
g Éviter automatiquement pendant une
très courte séquence tour tous les tirs
qui ne sont pas effectués par surprise
sur le vaisseau dont il est le copilote
(coopérant) (SS).
g Demander à des espèces marines (sur
n’importe quelle planète) un indice sur
l’intrigue (si toutefois le Cerveau ou ses
complices ont commis quelque chose
de notable sur leur territoire) (SS).
Tares
g [2/6] Gourmand : si une envie de zoo-
plancton ou d’un bon repas à Inverloch
le prend lorsqu’il calcule une trajec-
toire, il ne donnera sa réponse qu’après
avoir eu le ventre plein.
Remotivations
g Un bon repas au château d’Inverloch.
Décors associés : Glapum't ; Inverloch
(Passé de la Terre) ; Grand Rien.
PNJ associés : Albert ; Shingouz ; Lord
Basil & Lady Charlotte Seal.
 RAPOLINKS
Brooklyn station terminus cosmos
C’est dans les environs d’Elsinn (SG5), sur
un sinistre planétoïde à l’orbite aussi folle
qu’imprévisible, que se trouve le sanctuaire
de la secte des Rapolinks, des adeptes mi-
sogynes absolus. Ses sectateurs traquent
avec un procédé cabalistique luminescent
(des orbes-prisons d’énergie psychique) tous
les spécimens humanoïdes femelles dans un
« terrain de chasse » désigné à l’avance par
leurs oracles au sein du secteur 5 (et parfois
ceux limitrophes) pour les séquestrer.
Les Rapolinks seraient des eunuques
consommant une drogue phéromonale qui
leur permettraient de « flairer » les cerveaux
à la capacité de calcul supérieure, et plus
particulièrement ceux des terriennes
supposées pouvoir gérer au moins deux
tâches en même temps. Ils relieraient
ensuite ces matières grises entre-elles par
un mystérieux procédé biomécanique pour
créer un « Amplificateur de Résonnance
Cauchemardesque », un puissant artéfact
censé rivaliser avec celui des Gniarfs-
Rêveurs, mais pour projeter des visions du
Nouvel Ordre cosmique promis par Hastuur.
Caractéristiques : Force 6 | Subtilité 15
Unité : trio | État d’Alerte : [3/6]
Motivations : traquer et capturer des
proies humanoïdes femelles.
Capacités spéciales
g Orbe-prison : dans la même logique
que la bulle-prison inventée par
Schroeder, un orbe-prison est com-
posé d’un champ magnétique pure qui
aveugle sa proie par sa lueur étince-
lante, l’absorbe et la dématérialise
ensuite pour l’extraire de son vaisseau.
Le procédé est indolore pour ne pas
esquinter la captive qui a le sentiment
de « flotter » dans de l’éther. Une
fois la cible « chargée », l’orbe-prison
revient automatiquement au vaisseau
des Rapolinks dissimulé derrière un
bouclier d’invisibilité. Celui-ci rejoint
ensuite le sanctuaire secret de la secte
caché sur un planétoïde grisâtre des-
séché et stérile (comme Slomp).
Une agente mentaliste ou avec un
Module mnémonique psychique neu-
rochargé peut tenter une sauvegarde
pour brouiller l’esprit du Rapolink qui
contrôle psychiquement son orbe-pri-
son et se faire passer pour un simple
cerveau masculin. Si le test réussi,
elle est libérée – en priant pour que
l’orbe-prison ne soit pas déjà dans le
vide spatial…
Tares
g [4/6] Obsédés : ils négligent de s’oc-
cuper d’un agent masculin même s’il
représente une menace.
Décors associés : Elsinn
PNJ associés : aucun de connu.
283
 ROBOTS DE XOMBUL
Terres en flammes
« Hommes » de main de Xombul, ils exécutent
des taches pénibles et assurent la sécurité.
Caractéristiques : Force 12 | Subtilité 3
Unité : duo | État d’Alerte : [6/6]
Motivations : fidèles à la voix de leur
maître.
Capacités spéciales
g Insensibles à la magie : contre eux et
pendant la confrontation, les « trucs
magiques » ne fonctionnent pas et
les armes fabuleuses deviennent
rudimentaires.
g Blindage avancé : les impacts qu’ils
encaissent sont réduits de 2 (autres)
points pour toute la confrontation.
g Kamikaze : l’un d’eux se fait exploser
(effets identiques à un flogum).
Tares
g [3/6] Radio commandés : quand le
récepteur d’un robot est frappé (sur
une réussite parfaite), il ne reçoit plus
d’ordres et reste immobile jusqu’à la fin
du prochain tour.
Décors associés : XXe siècle (Passé de
la Terre).
PNJ associés : Xombul.
OPTION : la protection globale offerte par leur blindage de base est d’une massiveté de 3.
284 Elle stoppe 3 point d’impact, mais réduit leur score d’initiative de 9 points.
ROMPF
Les Armes vivantes
Ce seigneur de guerre blopikien a fait parler
de lui sur sa planète pendant la disparition
de Galaxity suite à la crise d’Hypsis. Les deux
événements n’étaient pas directement liés,
mais expliquèrent pourquoi la Terre ne s’est
alors pas davantage intéressée à Blopik et son
peuple.
Les blopikiens sont dotés d’un puissant phy-
sique de centaure qui emprunterait au tau-
reau plutôt qu’au cheval. Leur massive paire
de cornes et leur mufle écrasé achèvent la
ressemblance avec une sorte de Minotaure
qui aurait conservé son corps de quadrupède
en plus d’un tronc humanoïde. À noter qu’ils
sont totalement végétariens.
Culturellement, Blopik n’a pas dépassé le
stade technologique d’un équivalent d’une
antiquité humaine assez médiocre. Si le tra-
vail du métal produit de solides armures et
des armes de corps à corps effilées, l’archi-
tecture reste dépourvue d’intérêt, avec des
habitations qui rappellent plus l’étable pour
d’évidentes raisons pratiques, mais sans bâti-
ments majeurs qui sublimeraient la civilisation
blopikienne. Les rassemblements commu-
nautaires se déroulent dans des arènes qui
évoquent plus une estrade sur une place de
village que l’amphithéâtre gréco-romain.
Car à part la guerre, les blopikiens ne font pas
grand-chose – et ne brillent pas par leur intel-
ligence. À côté du Blopikien moyen, le Bagou-
lin fait figure de petit malin, et le Kamunik de
chantre du raffinement.
Rompf dépasse de la tête et des épaules de
cette marée d’indigence. Dans le conflit tribal
qui l’opposait à Wonk – un autre leader blo-
pikien –, il fit preuve d’assez de discernement
pour reconnaître que le clan qu’il dirigeait et
celui de son adversaire, de forces égales, s’af-
fronteraient à jamais.
Tout aussi conscient de l’incapacité de son
peuple à opérer un bond technologique ou
stratégique à même de lui procurer la victoire,
et soucieux d’apporter la paix à sa planète,
il avait décidé de recourir à des trafiquants
d’Armes vivantes – d’abord un Katoubien, hé-
las véreux – puis un Terrien (un agent du SST
en mal de finances suite à la disparition de
Galaxity comme expliqué ci-devant). Rompf
aurait pu saisir l’avantage sur son adversaire
si notre agent n’avait pas été légitimement
pris de remords à ainsi influer sur le cours
d’une guerre. En effet, en y introduisant des
éléments étrangers il bafouait tout le code
éthique auquel il avait été formé par son an-
cien service : peser le moins possible sur les
mondes découverts par le SST. C’est dans ce
paradoxe (mettre fin à une guerre en pertur-
bant l’évolution naturelle des civilisations ou
laisser un conflit se poursuivre en n’interférant
pas) que résident bon nombre des dilemmes
des agents spatio-temporels.
* Si votre agent est déjà en possession d'un tel artéfact et qu'il le cède à Romph, cette Remotivation
est instantanée et ne nécessite pas d'Interlude.
Rompf, de son côté, a continué sa guerre,
sans qu’on sache s’il a exploré de nouvelles
voies pour y mettre un terme. Il y a fort à pa-
rier que la Galaxity du XXXXIe siècle ira faire
un tour du côté de Blopik pour jauger de la
situation et si les « minocentaures » blopikiens
peuvent rejoindre les mercenaires officieux
de la Terre avec les Kamuniks et les autres…
Caractéristiques
Spécialité : faire la guerre (de préférence
en chargeant et en braillant).
Services
g Vaincre n’importe quel PNJ adverse
bipède de Force 12 ou moins (SS).
g Prêter pendant une courte séquence
un artéfact de type arme vivante :
Schniarfeur (GS).
g Jouer au foutchbranle contre les
Kamuniks pour obtenir un Service de
ces derniers (même s’ils ne sont pas
inscrits dans le carnet de contacts)
(le coût de ce Service est égal à celui
demandé aux Kamuniks).
Tares
g [2/6] Faux contact : lors d’un test en
coopération, Romph ne comprend
pas bien les consignes qui lui ont été
données et, faute de mieux et dans
l’intention de bien faire, charge l’indivi-
du (le plus proche (agent ou PNJ).
Remotivations
g Lui offrir un artéfact de type Arme
vivante * (comme un Schniarfeur).
g L’aider à reprendre un morceau de
territoire à un adversaire.
Décors associés : Blopik.
PNJ associés : Doum A'Goum ; Yfysania ;
Brittibrit.
285
 SHALAFUT
DÉDOUBLEUR
Bienvenue sur Alflolol
Parmi les « sales bêtes » qui peuplent la ga-
laxie, celles d’Aflolol sont particulièrement
redoutables.
Cette créature amphibie progresse avec ai-
sance aussi bien dans les épaisses jungles de
la géante ocre que dans ses mers côtières.
D’un rouge vif signalant sa toxicité, la bête se
déplace sans souci et avec rapidité en s’agrip-
pant aux branches des arbres grâce à ses ten-
tacules ou en se propulsant dans l’eau. Ce re-
doutable prédateur n’hésite pas à s’introduire
dans les habitations des inconscients qui éta-
bliraient un camp dans les forêts tropicales où
il chasse. Ou plus exactement, dans les habi-
tations des inconscientes : en effet, pour une
raison encore inexpliquée, le Shalafut dédou-
bleur ne s’attaque qu’aux membres féminins
des espèces qu’il traque. Il les enserre dans
un de ses tentacules avant de s’enfuir. Est-ce
pour s’en nourrir ? Impossible à dire, d’autant
286
que le venin qu’il administre quasi immédiate-
ment entraîne de curieux symptômes sur ses
victimes : elles se dédoublent (d’où le nom de
l’animal) !
Caractéristiques : Force 12 | Subtilité 9
Unité : solo | État d’Alerte : [0/6]
Motivations : capturer et dédoubler des
proies imprudentes.
Capacités spéciales
g Fuite : il s’enfuit en se balançant d’arbre
en arbre à l’aide de deux de ses quatre
tentacules. En cas d’échec de votre
agent (qui ne peut que zigzaguer), l’im-
pact est augmenté de 2 (longueurs).
g Attaque multiple : il effectue 4 at-
taques (1 par tentacule) sur 4 agents
différents ou sur le même.
g Toxique : il inocule à votre agent
Assommé une toxine qui le dédouble
(comme un clone, mais sans âme). La
force vitale de votre agent est ponc-
tionnée pour alimenter un clone qui
servira plus tard de nourriture au Shala-
fut. Le dédoublement demande une
courte séquence pour être finalisé ; si
tel est le cas, votre agent ne peut pas
récupérer plus d’un point de Souffle.
Seuls Orq-Le-Guérisseur, une fiole de
Larmes phosphorescentes de Slomp
ou les pouvoirs psi d’un Alflololien
peuvent le soigner.
Tares
g [6/6] Contre une agente coopérant
avec un Goumoun, sa Force diminue
d’une tranche.
g [4/6] Misogyne : il n’attaque que les
agentes.
Décors associés : Alflolol
PNJ associés : aucun de connu.
 SCHARZ-
METTERKLUME
L’Orphelin des astres
Cette sommité de l’université libre de Shim-
ballil a élaboré la méthode de gonzo-psy-
cho-pédagogie appliquée. Réputée pour ins-
truire [d’autres diront « mater »] les étudiants
les plus difficiles grâce à son scannographe,
la fameuse méthode rapporte une petite for-
tune au professeur. Celle-ci ne provient ce-
pendant pas de son salaire universitaire, mais
de consultations officieuses.
De sérieuses réserves sont pourtant émises
sur la méthode, qui semble plus axée sur la
« guérison » de certains problèmes compor-
tementaux – curieusement toujours présents
chez les élèves du professeur – que sur l’ensei-
gnement et la pédagogie à proprement parler.
Caractéristiques
Spécialité : soin des comportements
asociaux par une méthode radicale.
Services
g Soigner 1 état pénalisant Crétinisé (SS).
g Faire récupérer 2 points de Souffle par
une petite séance de reconditionne-
ment mental (SS).
Tares
g [2/6] Vénal : avant de commencer les
soins, il tergiverse et reconsidère ses
honoraires au regard de la complexi-
té des symptômes du patient. Un
montant de 15 bloks (donc 6 bloks de
la poche de votre agent) lui semblerait
être le juste prix pour l’aider à pratiquer
dans de bonnes conditions, sinon il fait
passer des clients plus fortunés avant
et ce Service compte aussi comme un
Interlude.
g [2/6] Très demandé : il fait des confé-
rences un peu partout pour promouvoir
ses méthodes et n’est pas à l’université
le jour où les agents souhaitent sollici-
ter son aide.
Remotivations
g Lui payer (encore) une unité numéraire.
Décors associés : Shimballil (université).
PNJ associés : Califon.
287
 SCHLOMO MEILSHEM
Brooklyn station terminus cosmos
J’ai beau être un indécrottable pragmatique,
le cartésianisme français chevillé au corps,
je dois bien admettre que l’origine même de
mes employeurs m’oblige à considérer le
« surnaturel » avec un esprit ouvert.
J’ignore si j’accorde plus de crédit aux textes
religieux et aux convictions que certains
rangent sous le terme de superstitions, mais
la fréquentation de Chatelard ou du rabbin
hassidique Meilshem m’a confirmé une chose.
D’autres que moi sont persuadés que le fan-
tastique existe – je ne peux leur donner tort,
après tout, un Glapum’tien pourrait passer
pour une créature mythologique, alors qu’il ne
s’agit que d’un extraterrestre.
Plus dangereux cependant : ce que veulent
faire ces gens de ces phénomènes « merveil-
leux ». « Gare à ce que vous souhaitez » nous
dit le conte, et Schlomo Meilshem, en spé-
cialiste mondial de la kabbale, ne le sait que
trop. Il est régulièrement approché par des
multinationales, des affairistes, des individus
aux moyens considérables, qui sollicitent son
288
expertise sur le surnaturel. Il renseigne les
farfelus et m’avertit des gens sérieux – ce qui
nous permet d’éviter certains dérapages ma-
lencontreux, comme ce fut le cas à New York
en 1986 qui provoqua l’Âge noir…
Je n’ai que peu d’occasions de le rencontrer
en personne, mais lui rendre visite est tou-
jours un plaisir. Son épouse Chaya concocte
des plats traditionnels succulents – je vous
conseille sa carpe farcie, qui n’a rien de juive,
mais dont nous n’avons jamais laissé que
les arêtes. Les talents de cette charmante
femme s’étendent d’ailleurs à d’autres pré-
parations, puisqu’elle maîtrise l’herboristerie,
prodiguant cataplasmes, remèdes contre les
maux de crâne et autres états fébriles.
Caractéristiques
Spécialité : les cultes, les sectes, la kab-
bale et bien d’autres sujets ésotériques.
Services
g Donner un indice sur un sujet, une
énigme ou un artéfact liés aux cultes
impies, confirmer s’il s’agit d’une ques-
tion sérieuse ou de charlatanisme (GS).
g Reconnaître les symptômes d’un état
produit par un « truc magique » (SS).
Tares
g [6/6] Vieux sage : son grand âge lui
interdit d’assister les agents sur le
terrain.
Remotivations
g Lui soumettre un cas d’ésotérisme ou
un artefact fabuleux venu du Présent
de Galaxity.
Décors associés : XXe (Passé de la Terre)
PNJ associés : Albert ; Multinationales.
 SCHNIARFEURS
Les Armes vivantes
Au bord du Grand Rien
Natifs de la planète Bromn, les Schniarfeurs
sont connus pour leur caractère irascible et
leurs immenses capacités de destruction, ca-
ractéristiques nécessaires pour assurer leur
survie sur leur planète infestée de nombreux
prédateurs à la sinistre renommée.
Mais comment, avec un si petit corps [une
cinquantaine de centimètres, sans compter le
tentacule] peuvent-ils tenir tête à cette mé-
nagerie de l’horreur ? Grâce à leur glande cha-
bounale qui sécrète un acide redoutable. Ils
sont capables de diriger leur crachat en un jet
d’une puissance et d’une précision mortelles
à des dizaines de mètres, corrodant toutes
les surfaces atteintes, car même les métaux
les plus résistants s’effritent sous l’action de
cette substance.
Pourtant, ces armes vivantes – car ces créa-
tures sont souvent employées en tant que
telles – s’avèrent plus riches que de simples
animaux dangereux. Leur glande chabounale
alimente également le fiel de leur caractère.
En effet, un important système nerveux la
parcourt et stimule l’agressivité permanente
du Schniarfeur. Aussitôt ligaturée par un bra-
celet à goupille, la glande comprimée perd
toute influence sur la personnalité du Schniar-
feur sans le priver de son moyen de défense.
Une fois ligaturés, ils se révèlent des com-
pagnons facétieux, usant de leur parole pour
proférer autre chose que des insultes et des
menaces. Ils démontrent alors l’étendue de
leur culture – même ceux résidant encore
sur Bromn connaissent l’existence d’autres
mondes dont ils envient le calme [surtout
comparé à leur monde]. Laissant libre cours à
leurs capacités intellectuelles, ils apprennent
sans problème à lire et se passionnent pour
des domaines scientifiques où ils excelleront.
Caractéristiques
Spécialité : balancer des jets d’acide et
des fions avec la même efficacité.
Services
g Vaincre à courte distance distance
un PNJ adverse ou une structure de
Force 18 ou moins (SS).
g Faire diversion en insultant un PNJ [de
Subtilité 12 ou moins] si sévèrement
que celui-ci néglige tout le reste pen-
dant une très courte séquence) (SS).
Tares
g [4/6] Colérique : une fois le Service
rendu, il faut impérativement le regou-
piller (ce qui demande un test d’action
réussi) sinon, emporté dans son élan
dévastateur, il crache sur une cible au
hasard.
Remotivations
g Détruire un truc qu’il ne fallait vraiment
pas…
Décors associés : Blopik ; Grand Rien.
PNJ associés : rittibrit ; Doum A'Goum ;
Yfysania.
289
 SCHROEDER
Terres en flammes
Voici l’illustration vivante (comme Sun Rae)
du paradoxe qui frappa la Terre suite au cata-
clysme nucléaire non avenu de 1986.
En songeant à ce scientifique (et à ce ba-
roudeur) tous deux rencontrés par le SST
d’une part dans l’Univers Alpha et d’autre part
dans un de ses reflets – ou « Univers Miroir »,
je ne peux m’empêcher de m’interroger sur
cet autre moi qui vit peut-être dans les dé-
combres d’une banlieue parisienne ravagée
par la catastrophe qui éradiqua une bonne
partie de l’humanité…
Pour en revenir à Schroeder, c’est un citoyen
allemand, originaire de Transylvanie. Sa ver-
sion cataclysme de 1986 (c.-à-d. de l’Univers
Alpha) a survécu à New York. Scientifique
employé par l’ONU où il travaillait sur des
machines expérimentales, il a été capturé
par Xombul. Nul doute que le renégat savait
que Schroeder serait le premier à poser les
bases pratiques (et hélas encore instables)
du voyage spatio-temporel. Il inventa pour
Xombul la bulle-prison, le vrilleur encéphalo-
graphique et le miniaturiseur moléculaire.
290
Dans l’Univers Miroir, il a délaissé la physique
et la robotique au profit de la génétique. Em-
ployé par Vivaxis qui subventionne son labo-
ratoire, il élabore des clones prêts à l’usage,
en se basant sur l’ADN de personnes répon-
dant aux critères de perfection de l’époque.
Ses travaux étant brusquement arrêtés
suite aux remaniements à la tête de Vivaxis, il
semble retourner à ses premières amours de
recherche sur le voyage temporel.
Caractéristiques
Spécialité : expert en physique quan-
tique, voyages temporels et gadgets.
Services
g Réparer une option XB (SS).
g Inventer une maquette de machine à
remonter le temps en une longue sé-
quence à condition d’avoir un minimum
d’équipement à portée de main. Cette
maquette ne fonctionnera qu’une
seule fois (par exemple pour sortir d’un
Monde Miroir) et téléportera jusqu’à
4 personnage (lui y compris) (GS).
g Fournir un gadget utilitaire (SS).
Tares
g [2/6] Besoin d’un remontant : si
sa Fiabilité est tombée à 1, il a une
terrible envie d’un verre de son whisky
synthétique. Le temps qu’il en distille
une fiole, compte comme un Interlude
court. Si on l’en empêche, Schroeder
devient Contrarié.
Remotivations
g Lui faire faire la tournée des bars d’Uk-
bar I, d’Ukbar II, d’Ukbar III, etc.
Décors associés : XXe (Passé de la
Terre – Univers Alpha et Univers Miroir).
PNJ associés : Sun Rae ; Xombul.
 SHINGH'A ROUGH'A
Caractéristiques

Spécialité : monter une expédition et, au

Au bord du Grand Rien mépris du danger, avancer vers l’inconnu.
Services
g Mettre à disposition un vaisseau d’ex-
ploration un peu rafistolé, mais fiable,
avec son équipage, et le commander
pendant une longue séquence (GS).
g Galvaniser le personnel embarqué
avec un beau discours. Tous les agents
gagnent un atout de scénographie
pendant une très courte séquence (SS)
ou une courte séquence (GS).
Tares
Exploratrice chevronnée secondée par ses g [4/6] Un peu misandre : elle préfère
deux officiers, Chal' Darouine et Molto, Shin- généralement traiter avec les agentes.
gh'a Rough'a n’a qu’une idée : explorer le Grand Remotivations
Rien pour ouvrir de nouvelles routes au milieu g Lui proposer une expédition excitante.
de l’antimatière. Bien que protectrice envers Décors associés : Grand Rien (Port-du-
son équipage, elle a horreur de perdre son Gouffre).
temps avec des incapables et n’hésite pas à
PNJ associés : Chal' Darouine ; Ky-Gaï ;
les mettre à l’épreuve pour tester les talents
Limboz ; Poliz.
(et surtout le cran) de chacun de ses futurs
collaborateurs.
Shingh'a Rough'a est particulièrement cou-
rageuse (son caractère bourru n’en est qu’un
symptôme) et sait comment s’y prendre pour
galvaniser son équipage face aux pires dan-
gers, même face au Wolochs et au Triumvirat
de Rubanis.
À la fin de la bataille spatiale qui tenta de re-
pousser les Wolochs, elle perdit connaissance
et fut déposée par Valérian et Laureline dans
un caisson de survie le temps que les choses
s’arrangent. Après la cérémonie de l’Ouvre-
temps menée par les chamans Limboz et la
défaite de l’Ordre des Pierres, elle monte une
nouvelle expédition avec le lieutenant Molto
et le docteur xénozoologiste Chal' Darouine.

291
 SMOUGLOFS
Les Oiseaux du Maître
Ces puissantes bêtes de trait ressemblent
aux zébus terriens. Ces bovins musculeux
peuvent déplacer des attelages très mas-
sifs – deux Smouglofs galopant sans peine
grâce à leurs six pattes robustes en tractant
des chariots de plusieurs tonnes. Ils servent
également d’animaux d’élevage : leur chair
est très appréciée et se cuisine de bien des
manières. Leurs cornes spiralées s’échangent
souvent au marché noir auprès de riches cré-
dules qui croient y voir les ornementations de
créatures redoutables.
292
Caractéristiques
Spécialité : porter ou tirer des trucs et
flairer où il y a de l’herbe et de l’eau fraîche.
Services
g Tirer une charrette d’une douzaine de
personnes (ou un XB-27 en panne)
d’un site à un autre du même décor en
une longue séquence (SS).
g Défoncer une structure de Force 15 ou
moins à condition de pouvoir foncer le
tour d’avant (SS).
g Transporter jusqu’à 8 bagages ou
4 personnages (agent ou PNJ), de
Force 12 ou moins chacun.
Tares
g [2/6] Petite faim : l’attelage de
Smouglofs a décidé de brouter un peu
d’herbe avant d’obéir, ce qui compte
comme un Interlude court. Si on le
stresse, il devient Contrarié.
Décors associés : Astroklaar.
PNJ associés : Maître des Oiseaux-Folie.
 S’TRAKS
Les Cercles du pouvoir
Sa gueule d’ange, son bagout, sa jeunesse,
son audace, ses tentatives de séduction un
peu rentre-dedans, tout chez S’Traks incite
à lui faire confiance, comme à un gamin des
rues trop vite poussé en graine. Pourtant…
Cet ancien chauffeur de maître sur Rubanis,
reconverti en conducteur de Limouzingue
(l’équivalent local et volant des taxis), fut re-
cruté par deux agents du SST du temps où
la Terre avait disparu. S’Traks ne devrait être
qu’un des nombreux indics et intermédiaires
auxquels les agents ont souvent recours du-
rant leur mission : il s’avéra bien plus. Ce pilote
expert, maîtrisant sur le bout des doigts les
subtilités du trafic aéroroutier de Rubanis, y
connaissait tout le monde, et trempait dans
autant de combines louches.
Lorsqu’il fut prouvé que le Cercle du Pouvoir
n’était plus tenu que par des machines sans
aucune forme d’intelligence, S’Traks décida
qu’il était temps pour lui de passer à la vi-
tesse supérieure. Il tenta de rafler la mise face
au Colonel Tlocq et à Na-Zultra qui avaient,
comme lui, rassemblé des partisans pour
conquérir le pouvoir.
Ces trois-là s’associèrent malgré leurs carac-
tères fort dissemblables, Tlocq se gardant la
Poliz, Na-Zultra le commerce légal et S’Traks
toutes les transactions douteuses. Leur en-
treprise mutuelle trouva son dénouement lors
de l’émergence des Wolochs. Comme beau-
coup de profiteurs de guerre, S’Traks et ses
sbires espéraient récupérer les miettes de la
civilisation dominée par l’Ordre des Pierres.
Hélas, celles-ci ne travaillant qu’à la destruc-
tion pure et simple de la vie.
Depuis la réintégration de Galaxity dans
l’Univers Alpha et la disparition des Wolochs,
nul ne sait où est passé S’Traks. Est-il retour-
né à ses magouilles grâce à son baratin et son
enthousiasme contagieux ?
Caractéristiques
Spécialité : conduire un taxi-volant, une
Limouzingue et tout véhicule similaire, sur
Rubanis ou tout autre décor régulièrement
embouteillé. Il connaît aussi très bien les
bas-fonds de cette planète.
Services
g Transporter les agents d’un site à
l’autre de Rubanis sans se faire pincer
par la Poliz (SS).
g Réunir un gang (quatuor) de partisans
pour prêter main forte dans une opéra-
tion musclée (SS).
Tares
g [3/6] Séducteur lourdingue : il courtise
votre agente avec insistance, au point
de la rendre instantanément Confuse
si elle rate son test de sauvegarde.
Remotivations
g Lui donner les moyens de montrer ce
qu’il vaut dans une poursuite à risques.
Décors associés : Rubanis ; Grand Rien.
PNJ associés : Colonel Tlocq ; Na-Zultra.
293
 SUFFUSS
L’Ambassadeur des Ombres
Les Suffuss apparaissent peu souvent sous
leur forme naturelle, à savoir celle d’une masse
gélatineuse évoquant une sorte d’organisme
protoplasmique géant. Pour autant, ils font
preuve d’un grand raffinement, maîtrisent la
langue commune sans aucune difficulté et
s’expriment avec aisance.
Leur cellule civilisationnelle de Point Central
est l’une des très rares où les membres des
autres délégations se rendent, ceci malgré
la mauvaise réputation que tous les officiels
lui connaissent. Si les gens « comme il faut »
décrient la zone des Suffuss, dans les faits,
presque tout le monde délaisse ses commu-
nications par écran pour s’y rencontrer physi-
quement. Et quand je dis « physiquement »…
Car oui, le territoire neutre des Suffuss sur
Point Central constitue un quartier de plai-
sirs. Ils habillent des salles vides de décors
illusoires et adaptent leur corps informe aux
désirs de leurs clients qui retrouvent ainsi
les charmes des secteurs chauds de leurs
mondes d’origine sans quitter la station. Leur
polymorphie ne connaît pas de limite et ils
peuvent adopter n’importe quelle apparence.
294
Évidemment, les affaires des Suffuss figurent
parmi les plus prospères de Point Central.
Leur seule motivation semble de susciter du
plaisir, puisqu’ils ne courent ni après l’argent ni
après le pouvoir. En revanche, qui veut s’assu-
rer de prestations moins ordinaires ou soutirer
des renseignements de leur part se munira
d’une bonne cargaison de dragées aphrodi-
siaques de Txil. Cette denrée indispensable
à leur commerce grève leurs marges par ses
coûts importants, et ils cherchent donc à en
obtenir à vil prix ou par troc.
À noter que leur talent de déguisement peut
bénéficier à des tiers. Le Suffuss recouvre de
son propre corps son client et modifie son
apparence pour la rendre méconnaissable.
Cette combinaison vivante reproduit alors
avec fidélité gestes et expressions de qui la
revêt. Aucune crainte à avoir pour la personne
ainsi masquée : son hôte prend toujours la
précaution de lui ménager des voies respira-
toires.
Bien sûr, l’individu camouflé ne pourra jamais
réduire sa taille, mais l’augmenter ne pose pas
de problème : un humain d’un mètre soixante
pourra se faire passer pour un autre huma-
noïde de près de trois mètres, par exemple.
Une chance, au final, que les Suffuss ob-
servent la neutralité habituelle des commer-
çants : qui sait les prouesses qu’accompli-
raient des espions pouvant s’adjoindre l’aide
de ces métamorphes ? Ou de fugitifs se réfu-
giant parmi ces maîtres du déguisement ?
 Caractéristiques

Spécialité : connaissance des quartiers

chauds et louches de Point Central.
Services
g Balancer des trucs croustillants
(indice) sur les mœurs de certaines
personnalités de Point Central (ce
type d’information offre un atout de
scénographie lors d’une confrontation
sociale avec l’intéressé(e)) (SS).
g Donner une autre apparence à un lieu
de la taille d’un salon (la salle du trône
du Grand Calife ?) pendant une courte
séquence pour tromper une poignée
de personnes (ce Service nécessite
que les « patients » avalent auparavant
une dragée de Txil pour que l’illusion
fonctionne) (GS).
g Donner à votre agent une nouvelle
apparence pendant une courte
séquence en l’enveloppant de sa
masse gélatineuse et protéiforme.
Cette apparence est quasi parfaite et
trompe même les scanneurs biomé-
triques, mais pas d’éventuels gardiens
télépathes (GS).
Tares
g [3/6] Accro aux dragées de Txil : alors
qu’il a donné une autre apparence à
votre agent, une crise de manque lui
déforme compulsivement le visage à
chaque test échoué de son hôte.
Remotivations
g Leur procurer une caisse de dragées
de Txil (d’une valeur de 15 bloks selon
l’offre).
Décors associés : Point Central.
PNJ associés : Colonel Diol (en tout bien
tout honneur) et sans doute bien d’autres
dans leur carnet de clients secret.

295
 SUN RAE
La Cité des eaux mouvantes
Autant les deux versions de Schroeder, is-
sues de l’Univers Alpha et du Monde Miroir
de 1986, se ressemblent, autant les deux Sun
Rae montrent un caractère très différent.
Afro-américain, ne rechignant pas à l’action,
voire aux menaces, pour pouvoir mieux jouir
de sa tranquillité où il s’adonne à la flûte tra-
versière, ce baroudeur connaît des destins
contrastés durant le paradoxe.
Celui de 1986 dirige une bande armée dans
les ruines du New York post-apocalyptique et
démontre des qualités d’adaptation remar-
quables. C’est un homme débrouillard, philo-
sophe et assez touche-à-tout pour s’essayer
à la manipulation d’appareils de haute techno-
logie, telles les bulles-prison.
Son alter ego de l’Âge noir (un Monde Mi-
roir), cependant, qui occupe le poste de chef
de la sécurité pour le centre de recherche de
Vivaxis, montre beaucoup moins d’initiative.
Il s’assure que les clones amenés depuis le
Brésil et le laboratoire de Schroeder se voient
bien inculquer les personnalités qui leur sont
prévues, mais reste dans un flou qui l’agace,
sans pour autant le pousser à la rébellion.
296
Il faudra finalement qu’il prenne une part ac-
tive dans la guerre contre les Wolochs pour
qu’il redevienne entreprenant et se relance
dans les « affaires », avec la collaboration d’un
Schniarfeur versé dans les arcanes de l’éco-
nomie. Nul doute que ces deux-là feront pro-
chainement parler d’eux, surtout s’ils concur-
rencent sur leurs marchés les Apominobas ou
la guilde des Marchands de Syrte.
Caractéristiques
Spécialité : pillage, infiltration, sécurité
d’un site et jouer du jazz (au saxo).
Services
g Fournir une arme ou une protection de
type gadget (SS).
g Jouer un air de jazz pour que son
auditoire récupère 1 point de Souffle
(courte séquence) (SS).
g Assurer la sécurité d’un site pour éviter
automatiquement toute infiltration ou
contenir toute attaque perpétrée par
des PNJ adverses intrigants, pendant
une courte séquence (SS).
g Infiltrer automatiquement un site sur-
veillé par des PNJ adverses intrigants
et en ouvrir la porte à votre agent (GS).
Tares
g [2/6] Mélomane crispant : un de ses
hommes, excédé, a jeté son saxo-
phone à l’eau. Sun Rae, Contrarié, ne
rendra aucun Service avant d’en avoir
récupéré un autre.
Remotivations
g Lui offrir un saxophone qu’il n’ait pas
déjà dans sa collection [1/6].
Décors associés : XXe (Âge noir de la
Terre).
PNJ associés : Multinationales ; Schroe-
der ; Xombul.
 SUPERINTENDANT
Les Mauvais Rêves
Les Spectres d’Inverloch
L’Ouvretemps
Le Service Spatio Temporel ressemble à de
nombreuses entreprises du XXe siècle. Je
suis un de ses employés et je n’ai rencontré
mon patron qu’à une seule occasion : lors d’un
bouleversement de notre organisation.
Le Superintendant du SST, primotechnocrate
de Galaxity tellement distant que j’en ignore
son nom, a occupé ses fonctions pendant
de nombreuses crises et les interventions de
son service permirent la meilleure issue pos-
sible – même en demi-teinte, elles restaient
des victoires par rapport aux pires scénarios
possibles (et croyez-moi, l’escalade des pro-
blèmes dans le domaine spatio-temporel est
très rapide).
Certains argueront que le Superintendant
du SST ne tint qu’un rôle mineur dans la ré-
solution de ces missions et que le mérite en
revient avant tout à ses agents. Cette réalité
ne devrait pourtant pas occulter son talent à
savoir s’entourer d’individus compétents et
dévoués qui ont contribué à faire rayonner
Galaxity dans la géopolitique cosmique.
L’attention portée à la ponctualité, le respect
des protocoles et des procédures ne visait
qu’une chose : assurer l’efficacité et la pres-
tance de ses agents pour que rien ne leur soit
reproché (surtout depuis que le voyage tem-
porel a suscité des vocations de Pirates du
Temps).
Un tel dévouement habitait l’ensemble des
membres du SST et explique sans doute les
réactions du Superintendant ou de Jal lorsque
Galaxity fut brutalement escamotée de l’Uni-
vers Alpha par la Trinité d’Hypsis. Si la Terre
disparaissait, alors tous ces gens perdaient
leur raison de vivre. Le directeur du SST déci-
da de rejoindre le Monde Miroir dans laquelle
la Terre était enfermée pour trouver une solu-
tion. Jal, quant à lui, sombra dans une obses-
sion mortifère et en vint aux pires extrémités
pour tenter de ramener la Terre dans sa réalité
d’origine. Valérian, quant à lui, ne dut sans
doute qu’à la personnalité de Laureline, native
d’une autre époque et donc peut-être moins
attachée à Galaxity, de ne pas céder à une fo-
lie similaire.
Dans la liste des futurs possibles, le Superin-
tendant avait-il anticipé de garder des agents
en activité si l’impensable venait à se produire
(la disparition de Galaxity) ? L’histoire d’amour
entre Laureline et Valérian a-t-elle reçu la
bénédiction tacite de leur employeur dans la
perspective qu’ils puissent puiser dans leur
union la force de rechercher la Terre ?
Aussi fantaisiste que cette théorie puisse pa-
raître, les échos que j’ai eus du futur tendraient
à la confirmer. Une fois l’Ouvretemps activé
et les Wolochs déjoués, l’une des premières
mesures du Superintendant fut de réaffecter
Valérian et Laureline à des missions séparées.
Le danger écarté, leur équipe ne revêtait alors
plus l’importance stratégique qu’elle avait
jusque-là. Mais c’était sans compter sur la
297
 puissance de l’amour et l’esprit d’indépen-
dance de mes chers protégés – et l’aide pro-
SHINGOUZ
videntielle d’un certain Xombul revenu d’outre L’Ambassadeur des Ombres
espace-temps, changé lui aussi. Les Spectres d’Inverloch
Les foudres d’Hypsis
Valérian et Laureline ont-ils disparu à jamais Les Cercles du pouvoir
dans un futur antérieur de l’Univers Alpha ?
L’avenir, toujours fluctuant, nous le dira…
Caractéristiques

Spécialité : connaissance des principes

et des dangers du voyage spatio-tem-
porel.
Services
g Dépêcher Valérian & Laureline (V&L)
pour venir à la rescousse de votre
agent ou éviter que l’échec de sa
mission ne mette en péril Galaxity ou
l’Univers Alpha (pénalise fortement les
chances de promotion) (GS).
g Recontrer votre agent en Panne
d’indice sur Inverloch ou Point Central
pour le dépanner, mais uniquement en
indiquant où le Cerveau (ou un de ses
complices) se trouve en se fiant aux
remous spatio-temporels causés (GS).
Tares
g [5/6] Grandes responsabilités : son
statut de primotechnocrate lui interdit
d’assister les agents directement sur
le terrain et de mettre sa personne en Originaires de la planète Shing, ces hu-
danger. manoïdes de petite taille sont dotés d’une
Remotivations tête surmontée d’une trompe avec deux na-
g Si votre agent fait progresser la mis- seaux, évoquant celle du fourmilier, et d’ailes
sion de manière significative en usant membraneuses. Celles-ci ne leur permettent
du voyage temporel (pour qu’il justifie pas de voler, mais si nécessaire de contrôler
l’existence du SST). des chutes libres.
Décors associés : Galaxity ; Inverloch. Shing est un monde… désolé, dirons-nous,
PNJ associés : Albert ; Geoffroy ; Gouver- pour ne pas dire pire. Leur culture est intégra-
neur de Technorog ; Jadna ; Jal ; Lord Basil lement fondée sur le chiffre trois. Il ne semble
& Lady Charlotte Seal ; Tran Lu ; Xombul. y avoir aucun symbolisme religieux là-de-

298
dans, juste un fonctionnement en microso-
ciété : les couples vont toujours par trois, et
les dames shingouz pondent leurs œufs en
même temps. Les enfants qui naissent ainsi
conservent un lien indéfectible qui se perpé-
tuera quand eux-mêmes s’établiront avec une
autre triade.
L’extrême désolation de la planète et le phy-
sique peu propice aux actions violentes de
ses habitants ont poussé les Shingouz vers un
commerce universel lucratif : celui de l’infor-
mation. Ils exercent sur Point Central, Ruba-
nis… bref n’importe où où se tenir au courant
peut s’avérer vital. Les qualifier d’espions dé-
naturerait une réalité bien plus pragmatique :
les Shingouz possèdent un talent pour tout
apprendre sur tout le monde. Nulle télépathie
ici pas plus que de prescience ; l’explication
est plus prosaïque et se résume à l’excla-
mation qu’on pousse souvent en les voyant :
« encore vous ! ». Les Shingouz laissent juste
traîner leurs oreilles et bénéficient d’entrées
partout. Ils distribuent – moyennant larges
finances – les données qu’ils glanent ainsi.
En somme ils œuvrent pour la circulation de
l’information, s’assurant qu’elle transite bien
toujours par eux (et leur porte-monnaie).
Au passage, ils troquent ou vendent toute
connaissance : les actions des uns, la locali-
sation des autres, les recettes de distillation
de tel poison ou liqueur…
D’aucuns pourraient s’étonner de leur to-
tale liberté de mouvement – les fois où un
trio shingouz fut arrêté par des autorités se
comptent sur les doigts d’une main. La lati-
tude dont ils bénéficient s’explique en vérité
très aisément : malgré leur vénalité assu-
mée, les Shingouz font preuve d’une honnê-
teté sans faille. Les ragots qui courent sur
eux – comme quoi ils se vendraient au plus
offrant ou fourniraient des tuyaux percés –
relèvent de la pure calomnie. Les Shingouz
n’attirent en effet pas que des louanges : il
faut les supporter quand ils se plaignent de
leurs conditions de travail, de la misère de
leurs familles sur Shing. Et surtout, il faut avoir
les reins solides pour ne pas s’effondrer face
à leurs tarifs exorbitants, pourtant tout à fait
justifiés. Vous ne trouverez nul renseigne-
ment plus fiable que celui livré par un (trio de)
Shingouz. En effet, ils ne mentent ni ne tra-
hissent jamais leurs clients. Ils mettent là un
point d’honneur qui les distingue des indics
de bas étage et autres espions à la petite se-
maine. De plus leur neutralité dans les conflits
militaires ou diplomatiques leur permet de
monnayer toujours plus d’informations. Au-
cun parti n’a intérêt à les supprimer, puisqu’ils
vendent leurs connaissances à tous – et ne
révèlent en revanche jamais comment ils les
ont obtenues. La piste du jeu n’est pas à ex-
clure : les Shingouz semblent assez doués aux
jeux de hasard et plus encore de bluff, ce qui
concorderait avec le bagout et la persuasion
qu’ils montrent dans leurs négociations.
Les Shingouz accusent une faiblesse cepen-
dant : un penchant marqué pour l’alcool. Leur
planète comporte de faméliques gisements
de glingue. Peut-être que les spiritueux
qu’on se procure ici et là dans le cosmos leur
donnent le mal du pays, ou qu’ils apprécient
simplement de s’enivrer, toujours est-il que
les Shingouz ont une fâcheuse tendance à
lever le coude plus que de raison. Ils ne re-
gardent d’ailleurs pas trop à la qualité. Qu’im-
porte le flacon : grand cru, parfum ou lampe à
pétrole, pourvu qu’ils aient l’ivresse.
Il s’en trouve aussi des sentimentaux, qui
laissent échapper des informations au grand
dam de leurs compères. Mais à vrai dire, on
ignore si les Shingouz comptent nombre de
cœurs tendres, ou si seul l’un d’eux succomba
au charme d’une de nos agentes – particuliè-
rement séduisante par ailleurs.
299
 Caractéristiques
Spécialité : acheter à bas prix des infor-
mations et les revendre au meilleur prix.
Services
g Indiquer où trouver un PNJ (un
minimum réputé, pas le traîne-savate
des souks de Syrte qui vient de chiper
quelques poutibloks aux touristes
humains) ou un site, même s’il est
en perpétuel mouvement (comme
Orq-Le-Guérisseur ou Hypsis), mais à
condition qu’il soit dans le Présent de
Galaxity. Ce Service peut aussi s’ap-
pliquer pour trouver un remède (élixir
de Shumaloth-La-Granuleuse) ou un
antidote au virus de Scunidar (SS).
g Obtenir un Service d’un PNJ adverse
intrigant en négociant « l’oubli » d’une
information embarrassante à son sujet
(merci les Suffuss) – une forme d’extor-
sion élégante (GS).
Tares
g [2/6] Vénaux * : avant de rendre
Service, ils se rappellent que l’amitié ne
fait pas tout, mais que l’argent oui. Un
don d'un montant net de 3 bloks en une
monnaie ou pierres précieuses rares
ou une caisse d’alcools fins d’Ukbar les
aiderait à compenser l’inflation ou à ou-
blier leur « triste sort » et tout le couplet
neurasthénique habituel du clodo de
l’espace.
g [2/6] Joueurs invétérés * : avant de
rendre Service, ils doivent terminer
une partie de poker avec un autre PNJ
(M. Albert ? LCF SAT ?). Cela compte
comme un Interlude, sauf si on les
presse, auquel cas ils deviennent
Contrariés.
* Trouver des fonds en une devise ou monnaie rare (ou « classe ») ou terminer une partie de poker (dans
le cadre d’une tare, pas d’un Service – sauf exception stipulée) peut compter comme un Interlude court
ou long selon l’appréciation du MJ.
300
g [2/6] Cœur d’artichaut : l’un d’eux
tombe amoureux de votre agente (au
choix du MJ si l’équipe en comprend
plusieurs – auquel cas elle change à
chaque scénario). À chaque demande
de Service, lancez le dé d’Incidence :
sur un 1 ou un 2, c’est le Shingouz
amoureux qui traite la sollicitation et
les conditions pour rendre Service sont
alors celles habituellement prati-
quées ; dans le cas contraire, il devient
Contrarié.
g [6/6] Fiabilité à géométrie variable :
les Shingouz ne mentent jamais, ce
qui peut poser un problème s’ils sont
Capturés et menacés directement par
un PNJ adverse intrigant.
Remotivations
g Leur faire un don d'un montant net de
9 bloks en n’importe quelle monnaie un
peu classe.
g Leur offrir une caisse d’un alcool fin (si
possible du glingue [seuls les Apomino-
bas peuvent en avoir], du whisky écos-
sait de chez Inverloch ou un échantillon
d’alcools d’Ukbar).
g Leur vendre à prix symbolique (un
montant net de 3 bloks) une informa-
tion précieuse monnayable au moins le
triple auprès d’un autre PNJ.
Décors associés : Inverloch ; Point Cen-
tral ; Rubanis.
PNJ associés : Albert ; Colonel Tlocq ;
Hyper-Prince ; Lord Basil & Lady Charlotte
Seal ; Orq-Le-Guérisseur ; Ralph ; S’Tracks ;
Trinité d’Hypsis.
 TRINITÉ D’HYPSIS
Les Foudres d’Hypsis
Par des temps incertains
Imaginez un trio pseudodivin et vaguement
judéo-chrétien qui ressemblerait à une clique
d’acteurs évadés d’une représentation des
Monty Python – à savoir un Dieu maffioso
campé par un sosie d’Orson Welles colérique,
un Esprit-Saint réincarné en bandit manchot
cabotin et un Jésus Christ junkie tout droit
sorti de Woodstock, et vous aurez une idée de
ce à quoi ressemble la Trinité d’Hypsis.
On ne sait presque rien de ces « pseudodieux »
(dans tous les sens de ce néologisme), à part
qu’ils sont dotés de pouvoirs « divins » et qu’ils
doivent gérer correctement la galaxie dont la
Terre fait partie, sous peine de se voir être li-
cencié par un « conseil supérieur », perdre leur
immortalité et leurs pouvoirs pour finir à pel-
leter du chardon dans les bas-fonds infernaux
de Point Central – comme LCF Sat.
L’espace-temps n’a pas de secrets pour eux
et ils mènent une guerre sans merci à ceux qui
voudraient devenir califes à la place du calife
(rien à voir avec Iksaladam) ou faire un accroc
dans leurs plans si cosmiques qu’ils dépassent
l’entendement humain. La Trinité voit les
agents comme de potentiels pions alliés.
* Une « Foudre » est un incident inopiné, un genre de coup du sort, qui retarde l’accomplissement des
plans du Cerveau ou d’un concurrent de la Trinité (voire la mission de votre agent si celui-ci a Contrarié
la Trinité – auquel cas il faudra traiter cela comme une Panne technique inexpliquée).
Caractéristiques
Spécialité : assurer le bon fonctionne-
ment des plans dressés pour la galaxie
dont ils sont responsables.
Services
g Réduire de 1 niveau l’Impermanence
d’un décor (SS).
g Exfiltrer les agents d’un Monde Miroir
pour les ramener dans l’Univers Alpha
(GS).
g Lancer une Foudre d’Hypsis * contre le
Cerveau pour l’empêcher pendant une
courte séquence de finaliser ses plans
quand il a cumulé 21 Coups d’Avance (si
ses plans vont à l’encontre de ceux de la
Trinité, il s’agit d’un SS, sinon d’un GS))
Tares
g [4/6] Business is god : en contrepartie
d’un Service, la Trinité demande à votre
agent d’accomplir une mini-quête pour
casser les plans d’un de leurs concur-
rents hypsiens (comme LCF Sat), de
laisser filer un PNJ adverse intrigant
sans le Décourager (il doit accomplir
quelque chose d’important pour la
Trinité) ou d’empêcher un PEC d’ac-
complir son « extraordinaire destinée »
(parce qu’en fait les plans ont changé au
dernier moment et que c’est compliqué
à expliquer…). Si les agents ne s’exé-
cutent pas, la Trinité devient Contrariée
(applicable d’un scénario à l’autre).
Remotivations
g Accomplir gratuitement une mi-
ni-quête de la tare « Business is god »
ci-dessus.
Décors associés : Hypsis.
PNJ associés : Multinationales ; LCF Sat.
301
 TY KOÜN IV
L’Orphelin des astres
Dans les sociétés où le rêve tel que mis au
point par Galaxity n’a pas encore été décou-
vert (ou commercialisé), les médias tradition-
nels conservent leur rôle de divertissement de
masse.
Quel que soit le nom qu’il prenne, le cinéma
reste un art majeur, y compris dans ses nou-
velles expressions permises par la technolo-
gie. Après tout, raconter des histoires figure
parmi les besoins primordiaux de toutes les
créatures ayant développé une forme supé-
rieure d’intelligence et d’oisiveté.
Ty Koün, quatrième du nom, est un sportif
reconverti (joueur de « gâche-trogne ») dans la
production d’œuvres en Cyberkinomax. Arro-
gant, vaniteux, colérique, mais sachant s’en-
tourer des meilleures équipes, l’homme pos-
sède un vrai don pour déceler les talents qui
renouvelleront ses réalisations. Il connaît ainsi
au XXVIe siècle une carrière à succès grâce à
ces récits formatés qui vendent du rêve à des
millions de gens. Un spectacle bien innocent,
quoiqu’un peu facile, qui peine pourtant à trou-
ver son public sur Rubanis… une vieille rancœur
avec les écrans sans doute.
302
Caractéristiques
Spécialité : tous les aspects du spectacle
facilement digérable (et qui rapporte).
Services
g Fournir une poignée de dragées de
Txil qu’il réserve habituellement à ses
acteurs au rabais pour « mieux les
immerger dans l’action » (SS).
g Accompagner les agents pour filmer
une scène d’action réelle moyennant
une compensation financière pour
les droits d’exploitation (celle-ci est
de base d’un montant net de 3 bloks,
mais de 6 bloks s’il filme une réussite
parfaite, de 9 bloks s’il filme un Exploit
confidentiel et de 12 bloks s’il filme un
Exploit légendaire) (SS).
g Défier au gâche-trogne un autre PNJ
de Subtilité 12 ou moins afin de lui souti-
rer un Simple Service pour les agents
(SS).
Tares
g [6/6] Colérique : si on négocie ses
conditions ou si on lui refuse de filmer
la scène d’action qui lui plaît, il devient
Contrarié.
g [2/6] Boulet (incidence à jouer lorsqu’il
filme votre agent sur le terrain) : tous
les tests relevant de la discrétion sont
truqués.
Remotivations
g Lui offrir (sans être payé) une scène
d’action mémorable avec un Exploit,
sinon « elle ne vaut rien ».
Décors associés : Shimballil.
PNJ associés : Julius.
 XOMBUL
Les Mauvais Rêves
Terres en flammes
L’Ouvretemps
Le Superintendant du Service du Rêve, Xom-
bul, illustre selon moi les problèmes inhérents
à la société de Galaxity. Son poste comprenait
la programmation des Machines à Rêves via un
accès à l’Ordinateur central. Il constatait ainsi
l’apathie qui gagnait les élites, tandis que sa
cheville ouvrière était contrainte d’alimenter
la capitale en colonisant des mondes distants
pour exploiter leurs ressources. Une ritour-
nelle que les humains aiment faire tourner en
boucle.
Xombul souhaitait relancer Galaxity sur les
sentiers de la conquête militaire pour ravi-
ver une fierté noyée dans l’abandon onirique.
Une intention certes louable, mais hélas gui-
dée par une idéologie controversée et pas si
neuve (« Il nous faudrait une bonne guerre ! »),
d’autant que ses motivations se fondaient sur
des considérations plus que discutables : il fi-
gurait lui-même au rang des privilégiés, avec
ses quartiers privés, sa collection d’antiquités
préatomiques et son éducation supérieure. Sa
critique de Galaxity aurait pu reposer sur une
meilleure répartition des progrès scientifiques
et de leurs bienfaits, plutôt que d’extirper une
classe moyenne intoxiquée dans ses songes
artificiels.
* cf. dernières pages de l’album « L’Ouvretemps ».
Ses errements le poussèrent à plusieurs ten-
tatives de coups d’État, toutes avortées par
les seuls humains qu’il estimait : les agents
du SST. La première fois, ils le poursuivirent
jusqu’au Moyen-âge terrestre où il s’était ré-
fugié après avoir saboté les Machines à Rêves
dont il assurait la programmation via l’Ordina-
teur central. Les agents le coincèrent finale-
ment à son retour à Galaxity où il était à deux
doigts de s’autoproclamer empereur.
Quelque temps après cet échec, il parvint à
s’échapper de ses geôles du XXXIIe siècle pour
fuir dans l’Âge noir, à la fin du XXe. Dans les dé-
combres du cataclysme nucléaire, il espérait
exploiter son incroyable savoir scientifique
pour rassembler une force armée à même de
modifier ce qui lui avait semblé mauvais dans
l’évolution de l’humanité. Contrecarré par une
nouvelle intervention du SST, il périt dans la
désintégration du tout premier prototype de
machine spatio-temporelle, laissant la trame
de l’Âge noir inchangée.
Si Xombul a échoué, son action eut toutefois
une influence sur le gouvernement de Ga-
laxity, qui tenta quelques années plus tard de
renouer avec une politique hégémonique. La
prise de contrôle de Point Central par la Terre
dans le but d’établir une Fédération sous sa
coupe rappelle trop aux ambitions de domina-
tion de Xombul pour y voir un simple hasard.
Bien que vaincu, les idées de l’individu avaient
survécu. La suite est dans les livres d’histoire :
l’éradication de la flotte humaine fut évitée de
justesse et la Cellule de représentation de Ga-
laxity sur Point Central fut fermée durant un
siècle. Ce qui confirme les effets délétères des
délires d’un seul sur le fragile équilibre entre les
différentes civilisations du cosmos.
J’ai appris récemment une nouvelle stupé-
fiante. Ma collègue « assistante sociale » * m’a
regardé étonnée lors d’une tournée d’inspec-
tion quand je lui ai demandé qui occupait la
303
 tête du Service des Rêves depuis la mort de
Xombul. Elle m’a rétorqué que Xombul était
en parfaite santé ; que cet homme discret –
quoique fantasque – assurait la direction de
son service avec dévouement et comme
préoccupation première le bien-être de ses
concitoyens. Bref, qu’il remplissait ses fonc-
tions sans le moindre souci. J’ai noté une
pointe d’embarras sur la dernière partie de sa
déclaration, ce qui me laisse croire qu’il est a
minima en résidence surveillée. Elle m’a pour-
tant bien confirmé que Xombul, celui-là même
qui fut poursuivi et rattrapé à deux reprises en
l’An Mil puis en 1986, est toujours vivant. Et
elle ignorait cependant tout de son décès au
XXe siècle. Décidément, la réapparition de la
Terre après son exil dans l’Ouvretemps n’en fi-
nit pas d’apporter des surprises, et ce à toutes
les époques de ma planète natale…
304
Caractéristiques : Force 9 | Subtilité 18
Unité : solo | État d’Alerte : [3/6]
Motivations : réformer Galaxity et lui
redonner une grandeur conquérante.
Capacités spéciales
g Utilise un Parchemin de Transformation
(au choix du MJ) volé à Albéric.
g Ultilise une bulle-prison ou un vrilleur
encéphalographique (conçus pour lui
par Schroeder).
g Piège un agent dans un Miniaturiseur
moléculaire (M.I.M.) conçu par Schroe-
der (implique que la scène se déroule
dans un laboratoire, une usine ou
n’importe quel autre environnement
où la présence d’un M.I.M. ne saute pas
aux yeux).
g Invoque un duo de robots (voir Robots
de Xombul) qui apparaît au tour suivant.
g Invoque un duo de Mastodontes qui
apparaît au tour suivant.
g Fait saboter le vaisseau de votre agent
par un complice.
Tares
g [4/6] Narcissique (à jouer quand le MJ
estime qu’il a pris le dessus sur votre
agent lors d’un face à face, ou si votre
agent est Capturé) : il se lance dans
un long monologue mégalomane et
ne se concentre sur rien d’autre (ce
qui crée une occasion) pendant une
très courte séquence. Votre agent doit
réussir une sauvegarde sociale ou soit
perdre 2 points de Conviction, soit subir
instantanément l’état Confus.
Décors associés : An Mil ; XXe (Âge noir
de la Terre) ; Galaxity (après l’Ouvretemps).
PNJ associés : Albéric ; Geoffroy ; Masto-
dontes ; Schroeder.
 YFYSANIA
Les Armes vivantes
La planète d’origine d’Yfysania demeure un
mystère, d’autant que nos agents ont rencon-
tré cet acteur itinérant par hasard, égaré sur
l’aride Blopik, durant la période de disparition
de Galaxity suite à la crise d’Hypsis.
Ce sympathique et timide personnage a la
faculté de se dématérialiser en une sorte de
serpent protoplasmique, de fusionner avec
une cible vivante, puis de la téléporter avec
lui sur une courte distance (le processus est
indolore). Yfysania en fit la démonstration face
à Romph, alors en recherche d’armes vivantes
pour vaincre une tribu adverse. Cette mobi-
lité instantanée est certes un atout tactique
considérable, mais aussi un excellent moyen
d’évasion. Ainsi, de nombreux chefs de guerre
et criminels traquent les congénères d’Yfysa-
nia pour des missions à haut risque. Pour une
fois, souhaitons que Galaxity intervienne pour
protéger la liberté de ces individus.
On retrouve la trace d’Yfysania au cirque de
Moscou au XXe de l’Univers Alpha.
Caractéristiques
Spécialité : le monde du spectacle vivant.
Services
g Téléporte instantanément une cible
vivante d’un endroit à un autre situé à
courte ou moyenne distance (SS).
g Fait diversion avec un numéro de
bouffon, ce qui procure un atout de
scénographie pendant une très courte
séquence pour faciliter les tests de
discrétion (infiltration ou exfiltration) de
votre agent (SS).
Tares
g [2/6] Timide : si du monde l’observe
(parce qu’il attire le regard ou par
inadvertance) lorsqu’il doit se télépor-
ter (seul ou avec une cible), il rougit et
hésite, ce qui reporte l’exécution du
Service au tour suivant (relancez le
dé d’Incidence à chaque fois que ce
Service est tenté).
Remotivations
g S’il réalise un spectacle dans un cirque
ou sur les planches d’un théâtre.
Décors associés : Blopik ; XXe (Âge noir
de la Terre).
PNJ associés : Brittibrit ; Doum A'Goum ;
Romph ; Schniarfeur.
305
 ZOOLS parmi les rares résidents de la station à circuler
entre les Cellules civilisationnelles.
L’Ambassadeur des Ombres
Les Zools sont incorruptibles. Est-ce dû à leur
dégoût de la politique ou à des siècles d’es-
clavage qui les força à ignorer les concepts de
propriété ? Toujours est-il que leur sens du de-
voir, leur dédain atavique des richesses et leur
morale rigoureuse assurent à Point Central sa
parfaite neutralité.
Caractéristiques

Spécialité : astromécanique (réparation

Les Zools s’occupent de Point Central depuis
la disparition de leur propre planète dans des
circonstances mystérieuses. Des recherches
indiquent qu’elle aurait été soumise à la domi-
nation des Ombres à l’époque où ceux-ci am-
bitionnaient de diriger le cosmos. Renonçant
à leurs velléités expansionnistes, ces conqué-
rants abandonnèrent ensuite à leur sort des
peuples qu’ils avaient précédemment réduit
en esclavage, et parmi eux, les Zools. Dès lors,
ils formèrent un vœu de silence : beaucoup
croient leur espèce muette, mais les Zools
sont en réalité tout à fait capable de s’expri-
mer, ils préfèrent simplement se taire pour se
souvenir de l’époque où les « Ombres » leur in-
terdisaient de parler.
Cette race d’exilés poursuivit la tâche qui leur
avait été confiée : l’entretien de Point Central.
Puits de gravitation, réseaux d’écrans, régula-
teurs de pression et d’atmosphères, achemi-
nement des fluides et des marchandises : ils
maîtrisent les multiples technologies néces-
saires à l’intendance et au bon fonctionne-
ment de ce carrefour intersidéral, et figurent
de vaisseaux).
Services
g Fournit 1 gadget ou 1 artefact (SS).
g Répare 1 point de Fiabilité d’un vaisseau
XB ou 1 de ses options (SS).
g Répare 2 points de Fiabilité d’un vais-
seau XB ou 2 de ses options XB ou 1 de
chaque (GS).
Tares
g [2/6] Mystérieux : pendant une courte
séquence, ils font semblant de ne pas
écouter les doléances, mais en réalité
ils délibèrent silencieusement s’ils
doivent rendre Service ou pas. Si on les
presse, ils deviennent Contrariés.
g [2/6] Joyeux comme une pluie d’hiver :
si votre agent a l’atout de Personnalité
« sensible » ou « extravertie » et qu’il
côtoie les Zools pendant une courte
séquence, il prend un coup au moral
et perd automatiquement 2 points de
Souffle.
Remotivations
g Si votre agent arrête et leur livre un
virulent opposant au ConSec.
Décors associés : Point Central.
PNJ associés : Colonel Diol.

306
 ZYPANONS DE ZIP
Métro Châtelet direction Cassiopée
Les voyageurs de l’espace redoutent cer-
taines Rencontres cosmiques, tels les Chiens
de l’Espace ou les Rapolinks, prédateurs qui
rôdent dans le vide intersidéral en recherche de
proies faciles. Ils en espèrent d’autres, comme
de croiser la route d’un essaim de Zypanons de
Zip. Ces immenses créatures, évoquant une
raie manta dorée ou un papillon, au corps dia-
phane de plusieurs dizaines de mètres d’enver-
gure, évoluent en bancs, dans des migrations
inexplicables, à la source et à la destination
inconnues. Nul n’est jamais vraiment parvenu
à en capturer un – du moins, sans que le sujet
ne dépérisse en quelques jours. La captivité ne
réussit pas aux Zypanons : les rares spécimens
que vous pourriez trouver au marché noir se-
raient donc au choix des faux ou mourants.
Pourquoi les Zypanons de Zip sont-ils tant
recherchés ? Pour les vertus apaisantes. At-
tention, nous ne parlons pas ici d’extraire une
partie de l’organisme évanescent des Zypa-
nons, mais bien de contempler un vol de ces
êtres à travers le vide. Ce spectacle, grandiose
et tranquille, provoque le même sentiment de
paix, de réconfort et de chaleur émotionnelle,
oscillant entre la tendresse et la langueur éro-
tique. Les mécanismes à l’œuvre derrière ce
bien-être restent méconnus, comme tout ce
qui entoure ces majestueux navigateurs du
cosmos. Les Zypanons parcourent l’espace
sans que personne à ce jour n’ait pu expliquer
leur origine ou leur but. Quant à leur nom, il
viendrait du premier explorateur ayant eu la
chance de les admirer, un certain Zypanon na-
tif de la planète Zip – à moins qu’il ne s’agisse
du légendaire Zip, contrebandier reconverti
en ermite après avoir contemplé un vol de ce
qu’il appellerait plus tard les Zypanons. En fin
de compte, même le nom de ces créatures est
auréolé de mystère.
Caractéristiques
Spécialité : émerveiller, apaiser et trans-
cender l’âme.
Services
g Donne, en assistant à leur flamboyant
ballet, le sentiment de surfer avec eux
entre les étoiles et de ne faire qu’un
avec le cosmos. Cela permet à tous les
agents de récupérer tous leurs points
de Souffle et de guérir de tous leurs
états pénalisants (GS).
Tares
g [3/6] Bouleversants : les regarder
implique aux agents ayant 2 atouts
de Personnalité de type Laureline de
réussir une sauvegarde ou d’adopter
une Conviction universaliste (Conviction
à 2 et tendance sur « Universaliste »).
Remotivations : aucune de connue.
Décors associés : l’espace (on ne les
croise que sur une Rencontre cosmique).
PNJ associés : aucun de connu.
307
 7. ÉQUIPEMENT

308
 Ce chapitre présente un panel d’Équipe-
ments tiré de la BD et qui aidera votre agent
à accomplir sa mission (ou les PNJ adverses
intrigants à l’en empêcher…).
Gadgets
Les Équipements dont le titre est typogra-
phié comme ceci sont des gadgets :
Gadgets
Ils sont manufacturés dans l’Empire terrien
et sont fournis par Galaxity au début d’une
mission. La quantité allouée à votre agent
dépend de son Grade : Grade 1 à 2, un gadget ;
Grade 3 ou 4, deux gadgets ; Grade 5 ou 6,
trois gadgets), mais aussi en cours de mission
par des PNJ alliés. Un gadget (qu’importe sa
Fiabilité) peut être échangé contre un autre
(flambant neuf) dans un relais ST.
Artéfacts
Les Équipements dont le titre est typogra-
phié comme ceci sont des artéfacts :
Artéfacts
Ils sont manufacturés dans les mondes exo-
solaires (en dehors de l’Emprire terrien) et
ne sont pas homologués par Galaxity. Votre
agent peut en obtenir en explorant un décor
ou en l’accaparant à un PNJ adverse, voire
en sollicitant un Service à certains PNJ alliés.
L’usage d’artéfacts est à peine toléré par Ga-
laxity, mais quand on demande à un agent de
partir dans l’inconnu avec un minimum de ba-
gages, il doit parfois faire bon gré mal gré avec
ce qu’il lui tombe sous la main.
La majorité des Équipements présentés ci-
après sera sans doute un jour ou l’autre utile
à votre agent. Toutefois, une minorité est
décrite non pas pour son utilité ludique, mais
narrative, pour donner à vos parties la saveur
de la BD.
Attributs et jouabilité
Chaque Équipement est pourvu d’une série
d’attributs qui précise dans quelles conditions
il est utilisable efficacement, et notamment
s’il prête un atout ou s’il rend un Service,
exactement comme un PNJ allié (de façon
automatique et sans jet de dés), MAIS avec
l’obligation pour votre agent de consacrer
une action à l’actionner ou à le consommer,
puisque l’Équipement (à la différence cette
fois du PNJ allié) n’est pas autonome.
Fiabilité des équipements
La Fiabilité d’un Équipement est un concept
qui représente tout à la fois sa solidité,
son stock (surtout pour les « trucs à lancer
“comme les grenades), le nombre de mu-
nitions ou de doses qu’il contient, etc. En
somme et de façon très simplifiée : sa Fiabi-
lité représente le nombre de fois qu’il peut
être utilisé.
Tous les Équipements disposent de deux
points de Fiabilité : ils s’usent et s’enraient,
leurs munitions s’épuisent ou leur batterie se
vide, etc. Tout ça pour dire qu’au bout d’un
moment, ils font « pschitt »…
En conséquence :
g Les Équipements « passifs » perdent un
point de Fiabilité à chaque utilisation
(elle réussit d’office, sans faire appel à un
jet de dés).
g Les Équipements « actifs » perdent un
point de Fiabilité uniquement quand
votre agent les utilise (avec un jet de
dés) et obtient une réussite excessive
(sur une réussite parfaite, leur Fiabilité ne
s’érode pas).
Un Équipement qui n’est pas passif est forcé-
ment actif.
309
 Attributs des Équipements
Votre agent doit voyager léger pour s’infiltrer
et enquêter sans causer de troubles afin d’évi-
ter que le Cerveau ne déclenche l’État d’Alerte,
de provoquer une interférence civilisationnelle
avec les autochtones en manipulant des objets
« ensorcelés par une technologie du futur » (et
par cela même une anomalie ST) et respecter le
Code galactique ainsi que (et surtout) l’image
de Galaxity (dont votre agent est un fonction-
naire dévoué).
ACTIF
L’Équipement constitue un atout (transfor-
mable en dé supplémentaire ou en point de
maîtrise) uniquement si ses conditions d’uti-
lisation sont respectées. Par exemple, une
arme à distance ne constitue un atout que si la
cible se trouve à sa portée pratique ; si ce n’est
pas le cas, l’Équipement ne sera d’aucune uti-
lité pour améliorer les chances de réussite de
votre agent.
ALLONGE [X]
Longueur d’un Équipement de type « arme de
mêlée » utilisé en bagarre. Si votre agent ma-
nipule une telle arme avec une allonge [X] su-
périeure à celle de son adversaire (et unique-
ment dans ce cas), elle lui octroie un atout.
Voici les quatre catégories d’allonges et
quelques exemples d’armes auxquelles elles
s’appliquent :
1. Poings et pieds.
2. Griffes et crocs ; dague.
3. Épée de l’An Mil ; Klamip ; massue.
4. Lance syrtienne ; Crétiniseur de Phoum.
CAPACITÉ SPÉCIALE
Équipement est doté d’une caractéristique
singulière précisée dans sa description.
* Un bagage porté à la main est apprêté en un tour, tandis qu’un bagage porté sur le dos ou en bandou-
310 lière est apprêté en deux tours (et compte quand même dans la limite des deux bagages par agent).
EMPLACEMENTS [X]
[X] est le nombre d’emplacements de la
ceinture ou de la combinaison SST qu’occupe
l’Équipement en vue d’être transporté discrè-
tement et sans gêner les mouvements.
Si cette donnée est exprimée en « bagages »,
cela signifie que l’Équipement ne peut pas
être transporté discrètement dans la ceinture
ou la combinaison SST, mais ostensiblement
dans une valise portée à bout de bras (chaque
agent ne peut porter que deux bagages *).
FABULEUSE
Type de manufacture.
Une arme fabuleuse est efficace contre les
protections naturelles, rudimentaires, hyper-
technologiques et fabuleuses.
Une protection fabuleuse est efficace contre
les armes naturelles, rudimentaires, hyper-
technologiques et fabuleuses.
HYPERTECHNOLOGIQUE
Type de manufacture.
Une arme hypertechnologique est efficace
contre les protections naturelles, rudimen-
taires et hypertechnologiques.
Une protection rudimentaire est efficace
contre les armes naturelles, rudimentaires et
hypertechnologiques.
LÉTALE
Type de dangerosité d’une arme.
Seule une arme létale peut infliger l’état pé-
nalisant Blessé. Si votre agent a son Souffle
réduit à 0 par une arme létale, il subit l’état
Blessé. S’il est déjà Blessé et qu’il encaisse au
moins un autre impact (par une arme létale ou
non létale), il subit EN PLUS l’état Assommé.
 Si votre agent réduit à 0 la Fiabilité d’un PNJ
adverse avec une arme létale, ce PNJ meurt
et votre agent perd un point de Conviction.
MANUFACTURE
Niveau de sophistication technologique de
l’arme ou de la protection.
Dans ce jeu, on considère que les Équipe-
ments fabuleux (magiques) sont d’une « tech-
nologie » si avancée qu’elle en est inexplicable.
Types de manufactures par ordre de sophisti-
cation : naturelle, rudimentaire, hypertechno-
logique et fabuleuse.
NATURELLE
Type de manufacture.
Une arme naturelle est efficace contre les
protections naturelles uniquement.
Une protection naturelle est efficace contre
les armes naturelles uniquement.
NON LÉTALE
Type de dangerosité d’une arme.
Une arme non létale ne peut pas infliger l’état
pénalisant Blessé. Si votre agent a son Souffle
réduit à 0 par une arme non létale, il subit l’état
Assommé. Face à un PNJ adverse intrigant, il
peut être Capturé.
Si votre agent réduit à 0 la Fiabilité d’un PNJ
adverse avec une arme non létale, ce PNJ est
Assommé (pour une très courte séquence) ;
s’il s’agit d’un PNJ adverse intrigant, votre
agent peut tenter une manœuvre de Décou-
ragement.
PASSIF
L’utilisation de l’Équipement ne nécessite
pas la réussite d’un (n’importe qui peut l’uti-
liser efficacement, même sans formation,
à condition que les conditions d’utilisations
spécifiées par ses attributs soient respec-
tées).
PORTÉE PRATIQUE (PP)
Portée à laquelle une arme à distance est
pleinement efficace et octroie un atout à
votre agent
RUDIMENTAIRE
Type de manufacture.
Une arme rudimentaire est seulement effi-
cace contre les protections naturelles et ru-
dimentaires.
Une protection rudimentaire est seulement
efficace contre les armes naturelles et rudi-
mentaires.
311
 ARMES DE TIR
Ces armes sont utilisées en fusillade (pas en
bagarre). Elles octroient un atout uniquement
si leur cible se trouve à portée pratique (PP).
Distances
En fusillade (comme en poursuite), on dis-
tingue trois types de distances : courte (de 1
à 20 m env.), moyenne (de 21 à 40 m env.) et
longue (de 41 à 80 m env.).
Au début d’une fusillade, le MJ indique à
quelle distance se trouve chaque cible. Les
choses peuvent évoluer ensuite si votre agent
ou les PNJ adverses se déplacent.
portée pratique (PP)
C’est la distance où l’efficacité d’une arme
de tir est optimale et à laquelle elle octroie un
atout. Si la cible est à une distance différente,
le tir reste (théoriquement) possible, mais
l’arme n’offre aucun atout.
Si votre agent utilise une arme de tir avec une
PP moyenne contre une cible à courte dis-
tance, il ne peut pas ajuster correctement sa
visée (l’ampleur des déplacements de la cible
est démultipliée) et l’arme ne lui offre aucun
atout ; contre une cible à longue distance, il
doit anticiper la trajectoire du projectile (qui
dévie avec le vent, la chaleur et d’autres pa-
ramètres physiques) et l’arme ne lui donne au-
cun atout ; enfin, contre une cible à moyenne
distance, l’arme est pleinement efficace et lui
octroie un atout.
Se mettre à portée (ou en sortir)
Se déplacer d’une distance à l’autre néces-
site d’y consacrer une action (sauf si le MJ
estime que, pour une raison ou une autre, cela
s’avère plus long ou plus compliqué).
À courte distance, une arme de tir à la PP courte aura toujours l’avantage sur une arme de mêlée (et
312 octroiera un atout au tireur), quelle que soit l’allonge de cette dernière.
Arc court
Arme de tir archaïque essentiellement uti-
lisée par les peuplades de chasseurs et cer-
taines escouades médiévales.
Actif • Létal • Rudimentaire • PP courte • Em-
placements : 4
Bulle-prison
Terres en flammes
Inventée par Schroeder, la bulle-prison est
une sorte de drone intelligent qui, lorsqu’il
entre en contact de sa cible, ne la blesse pas,
mais l’emprisonne dans un champ de force
énergétique quasiment inviolable (sa Force
structurelle est de 21). La masse de la cible
est annulée (comme si elle flottait dans un
espace antigravité) et la bulle-prison la trans-
porte (comme un petit aéronef) à l’endroit
spécifié par celui qui l’a programmée.
Si la cible de la bulle-prison rate son test
de sauvegarde, elle devient Capturée (la
bulle-prison ne peut Capturer qu’une seule
cible de taille humaine). Avant cela, elle peut
tenter de viser le drone de la bulle-prison et le
détruire avec une arme à distance.
Passif • Hypertechnologique • Spécial • PP
longue • Emplacements : 4
 Désintégrateur Fusil hypodermique gros-dodo
Métro Châtelet direction Cassiopée Les Spectres d’Inverloch
Fusil de précision hypodermique prévu pour
neutraliser du gros gibier sans le tuer. Il tire
de solides fléchettes remplies d’un puissant
narcotique capable d’Assommer pour une
courte séquence n’importe quelle créature
plus petite qu’un Groubos.
Actif • Non létal • Hypertechnologique • PP
longue • Emplacements : 1 bagage (qui corres-
pond à son étui « guitare »)

Fulgurant
Fusil expérimental (réservé aux agents de
Grade 5 ou 6) qui a la particularité d’être dé- Les Oiseaux du Maître
montable en trois parties dont chacune peut
être dissimulée dans un des emplacements
d’une combinaison ou d’une ceinture SST (il
faut deux actions pour assembler les trois
parties et rendre le fusil opérationnel).
Sa capacité spéciale est d’avoir un impact
de base trois fois plus puissant : celui-ci n’est
donc pas de 1, mais de 3. Petit pistolet laser discret. Il ne permet pas
Limite : l’arme est si puissante que son recul de se lancer dans un assaut, mais se révèle
est « percutant ». Sur une réussite excessive, suffisant pour se défendre ponctuellement. Il
le recul inflige au tireur une perte de 6 points peut être réglé en mode chalumeau pendant
de Souffle. trois tours et sa batterie peut alimenter un pe-
tit dispositif électrique (mais ces utilisations
Actif • Létal • Hypertechnologique • Capacité
annexes lui consomment 1 point de Fiabilité).
spéciale • PP moyenne • Emplacements : 3 (ou
3 x 1 si démonté) Actif • Létal • Hypertechnologique • PP courte
• Emplacements : 2
Flogum
Le Pays sans étoile Grenade somnifère
Cette grenade diffuse un composé chimique
Grenade minérale rose ambrée très instable
qui Assomme directement et pendant une
qui se forme aux abords de la faille lunaire
courte séquence toutes les cibles situées
de Zahir et qui est extraite par le peuple de
dans une courte distance (y compris le lanceur
Lemm. Elle souffle toutes les cibles à courte
sur une réussite excessive). Elle est inefficace
distance qui ratent leur sauvegarde (Force 15).
contre un masque filtrant ou un scaphandre.
Passif • Létal • Rudimentaire • PP courte • En-
Passif • Non létal • PP courte • Emplacements : 1
combrement : 1.
Comment jouer vos atouts de Personnalité : « méthodique » pour un tir précis ; « protecteur » pour un tir
de couverture ; « réservé » pour un tir discret ; « endurci » pour un tir d’arrosage… [1/2] 313
 Lance-cocon de Xoxos Lance des chasseurs de Marcyam
L’Ambassadeur des Ombres L’Empire des mille planètes

Une lance primitive très légère, mais très

Ce gros fusil d’assaut à canons superposés
est connu pour être l’une des armes favorites
des Bagoulins. Sa capacité spéciale est de
projeter un jet sous pression d’une matière
visqueuse qui englobe la cible et polymérise
instantanément à l’air pour former un cocon
translucide et extrêmement rigide. Même si
l’impact de cette arme inflige une perte de
Souffle, elle ne vise pas à Blesser une cible,
mais bien à la Capturer pour la transpor-
ter plus facilement sans l’endommager. Le
lance-cocon est donc généralement réservé
aux « proies VIP ».
efficace pour la pêche au gros. Le bois dans
lequel elle est taillée suinte en permanence
d’une essence grasse qui lui octroie la capa-
cité spéciale de pénétrer entre les écailles et
de trouver plus facilement les points faibles.
Sur une réussite parfaite contre un Marcyam,
un Furutz ou n’importe quel monstre similaire,
la capacité spéciale de cette lance tue sur le
coup ; contre votre agent, elle le Blesse ou
l’Assomme (s’il est déjà Blessé) directement.
Actif • Létal • Capacité spéciale • Rudimentaire
• PP courte • Emplacements : 4
Paralyseur léger
Le Pays sans étoile

La cible enveloppée peut respirer (le cocon

est poreux), mais ne peut pas se libérer toute
seule (seuls les PNJ intrigants de Force 15 le
peuvent le faire à condition que le Cerveau
dépense un Coup d’Avance). Toutefois, le co-
con se désagrège automatiquement au bout
d’une courte séquence.
Aucun type de protection n’est efficace Petit pistolet à faible intensité qui a la capaci-
contre cette arme. té spéciale de paralyser les nerfs et les mus-
cles (sauf ceux du cœur). Idéal pour maîtriser
Actif • Capacité spéciale • Hypertechnolo-
une cible pendant une courte séquence.
gique • Non létal • PP courte • Emplacements :
1 bagage Actif • Capacité spéciale • Non létal • Hyper-
technologique • PP courte • Emplacements : 1
… « ouverte à l’expérience » pour un tir acrobatique ou original ; « opportuniste » pour exploiter un point
314 faible ; « sensible » pour épargner une cible (par exemple en la désarmant). [2/2]
 Sniark étouffant
Le Pays sans étoile
De prime abord, cette arme (conçue par la
nation Malka sur la planète Zahir) ressemble
à une vulgaire sarbacane. Mais sa capacité
spéciale est redoutable : elle projette un petit
serpent (un sniark) qui s’enroule autour du cou
de la cible et l’étouffe (jusqu’à ce qu’elle soit
Assommée) ou ligote ses mains ou ses pieds.
Votre agent doit réussir un test de sauve-
garde contre la Force (12) du sniark pour ten-
ter de se libérer. Si jamais l’animal comprime la
gorge, une perte de Souffle (ou Fiabilité) égale
à l’impact survient sur un échec (il faudra alors
retenter le test au tour suivant) OU une réus-
site excessive.
Actif • Capacité spéc. • Rudimentaire • Non
létal • PP courte • Emplacements : 1
Vrilleur encéphalographique
Terres en flammes
Petite grenade sophistiquée qui, une fois
jetée à terre, lévite à hauteur d’homme (ou
d’oreilles) et émet des ondes ultrasoniques
stridentes et sélectives.
Il faut réussir un test de sauvegarde contre
la Force (15) des ondes ou être Crétinisé pen-
dant une courte séquence. La cible program-
mée (qui peut être une escouade) doit être
située à une courte distance de l’appareil.
Pour programmer le vrilleur, il faut le mettre
en contact avec la peau de la cible (il récupère
son ADN), ce qui consomme une action.
Passif • Capacité spéciale • Hypertechnolo-
gique • PP courte • Emplacements : 1
315
 ARMES DE MÊLÉE
Ces armes sont utilisées en bagarre (pas en
fusillade). Elles octroient un atout uniquement
si l’arme de corps à corps de l’adversaire a une
allonge strictement inférieure.
Allonge
Si les armes de corps à corps s’utilisent toutes
à courte distance (à courte ou moyenne dis-
tance, il faut basculer sur des armes de tir),
celles avec une allonge plus longue offrent
l’avantage de pouvoir maintenir en respect
plus facilement un adversaire manipulant
d’une arme plus courte (il doit prendre des
risques pour venir au contact sans se faire
frapper en premier). On distingue quatre
types d’allonges, chacune caractérisée par
une simple valeur, de la plus courte à la plus
longue : 1, 2, 3 et 4. L’allonge 4 est attribuée
(par défaut) aux armes de tir pourvues d’une
PP courte et au Crétiniseur de Phoum.
Venir au contact
Une bagarre se déroulant forcément à courte
distance, les belligérants peuvent se déplacer
dans les limites de ce périmètre pour venir au
contact et se frapper sans avoir à y consa-
crer une action, qu’importe l’allonge de leurs
armes de corps à corps.
Comment jouer vos atouts de Personnalité : « méthodique » avec une arme complexe (Crétiniseur de
316 Phoum) ; « protecteur » pour parer (sauvegarde) ; « réservé » pour frapper par surprise… [1/2]
Épée de l’An Mil
Les Mauvais Rêves
Une épée courte médiévale. Traditionnelle,
mais efficace.
Actif • Létal • Rudimentaire • Allonge : 2 • Em-
placements : 3.
Crétiniseur de Phoum
Sur les frontières
Les Cercles du pouvoir
Cette arme très rare fut créée par les paci-
fiques phoumiens (de la planète Phoum). Sa
notoriété repose sur le fait qu'elle est l'arme
fétiche de la dominatrice Na-Zultra (co-fon-
datrice du triumvirat de Rubanis). Le Crétini-
seur est un fouet de lumière que l’utilisateur
fait tournoyer à toute vitesse au-dessus de
sa tête pour déclencher sa capacité spéciale
qui consiste à générer de puissants flashs
stroboscopiques et subliminaux. Tous les ob-
servateurs à courte distance non munis d’une
visière de mercenaire de Vlago-Vlago, mais
aussi les tireurs situés à moyenne ou longue
portée qui ciblent lors du même tour celui qui
manipule l'arme, sont directement Crétinisés
pour une courte (si réussite excessive) ou
longue (si réussite parfaite) séquence.
Actif • Capacité spéciale • Hypertechnolo-
gique • Allonge 4 • Emplacements : 2
 Griffes, crocs, dagues & tentacules Massue
Armes naturelles de nombreux prédateurs, Les Mauvais Rêves
les griffes et les crocs évoqués ici sont de
belle taille et équivalent la dangerosité d'une
dague humaine.
Les tentacules sont gérés différemment, car
ils Capturent et (éventuellement) asphyxient
leur cible pour la Blesser puis l'Assommer. Si
le monstre ne fait que Capturer votre agent
(pour l'amener dans son garde-manger ou
à un PNJ adverse qui le contrôle), ce dernier
doit réussir un test d'action contre la Force du
PNJ adverse pour se défaire de leur étreinte.
Si le monstre cherche (en plus) à asphyxier
votre agent, ce dernier doit (aussi) réussir un
test de sauvegarde pour simplement éviter Arme de prédilection des primitifs Masto-
de perdre des points de Souffle. dontes et des coupe-jarrets qui ne cherchent
qu’à détrousser leur cible pour éviter une cir-
Griffres, crocs et dagues : Actif • Létal • Na-
constance aggravante pour meurtre. C’est un
turelle • Allonge : 1 • Emplacements : 1 (pour la
gros morceau de bois plus ou moins vulgaire-
dague uniquement, 0 pour les griffes/crocs)
ment taillé pour être tenu comme une batte
Tentacules : Actif • Non létal • Naturel • Al- de base-ball, un sport du Passé de la Terre.
longe : 3
Capacité spéciale : utilisée par un PNJ doté
Lance syrtienne d'une Force de 15 ou plus, une massue voit
L’Empire des mille planètes
son impact de base passer de 1 à 2.

C’est l’arme qui équipe la garde prétorienne Actif • Non létal • Capacité spéciale • Rudi-
du prince Ramal (sur Syrte-la-Magnifique). La mentaire • Allonge : 3 • Emplacements : 3
pointe de cette grande lance d’apparat a été Poings et pieds
remplacée par une large lame incurvée sur-
L’arme naturelle de base de toute créature
montée d’une ornementation brise-lame en
humanoïde.
forme de croissant de lune.
Capacité spéciale : utilisés par un PNJ de
Capacité spéciale : l'arme de corps à corps
Force 18 ou 21, les poings et pieds voient leur
maniée par l'adversaire est directement bri-
impact de base passer de 1 à 2, et même à 3 si
sée (qu'importe le nombre de points de Fia-
le PNJ a une Force de 24.
bilité qu'il lui reste). Le poids de la lance syr-
tienne lui interdit d'être utilisée en fusillade, Actif • Non létal • Capacité spéciale • Naturelle
uniquement en bagarre. • Allonge : 1 • Emplacements : 0
Actif • Létal • Rudimentaire • Capacité spéciale
• Allonge : 3 • Emplacements : 1 bagage

… « endurci » avec une arme massive (lance syrtienne) ; « ouverte à l’expérience » pour feinter ; « oppor-
tuniste » pour exploiter une faille ; « sensible » pour épargner une cible (en la désarmant). [2/2] 317
 ARTÉFACTS VIVANTS Capacité spéciale (test de sauvegarde de
difficulté 15) : sur une réussite parfaite, votre
Schamil hypnotique agent s’en sort regaillardi (il regagne un point
L’Empire des mille planètes
de Conviction) ; sur une réussite excessive, il
est amnésique (Crétinisé) pendant une courte
séquence ; sur un échec, il subit ce même état
pendant une longue séquence.
Certains PNJ adverses intrigants utilisent le
Schamil hypnotique pour effacer la mémoire
de témoins gênants.
Passif • Capacité spéciale • Emplacements : 3
bagages

Schniarfeur
Les Armes vivantes
Otages de l’Ultralum
Ces coquillages géants possèdent des pro- Au bord du Grand Rien
priétés psychotropes aux usages récréatifs
et médicinaux. D’un extérieur semblable aux
conques de la Terre, leur apparence ne dif-
fère que par la couleur pastel de la coque,
allant du beige au bleu en passant par des
nuances de rose, et par la taille. Un Schamil
arrivé à maturité peut en effet contenir sans
souci un humain adulte. « Contenir ? » vous
étonnerez-vous peut-être. Eh oui : l’intérêt de
ces créatures se trouve à l’intérieur. Qui veut
oublier un moment ses tracas, se prendre un
peu de bon plaisir, perdre la notion du temps,
s’allongera dans ce bivalve et profitera des va-
peurs hypnotiques qu’il dégage et de l’ivresse
doucereuse qu’il procure son « locataire ».
Dans ses applications récréatives, le Scha- La description du Schniarfeur en tant que
mil sert ainsi de psychotrope modéré et de PNJ allié se trouve page 289. Ce paragraphe
relaxant. En médecine, il est employé comme se borne à lister ses attributs en tant qu’arté-
anesthésique léger et comme antidépres- fact de type arme vivante à distance.
seur. Attention toutefois : un usage informé
de cet animal indique d’empêcher ses deux Capacité spéciale : son jet d’acide ignore
coquilles de se rejoindre totalement. Sans ap- toutes les protections (sauf fabuleuses) et
port d’air extérieur, les concentrations de gaz son impact de base est de 3 au lieu de 1.
qu’émet le mollusque risquent de provoquer Actif • Capacité spéciale • Létal • PP courte •
l’état Crétinisé au patient/captif. Emplacements : 1 bagage
La première utilisation d’une capacité spéciale d’un PNJ, y compris les artéfacts vivants, est gratuite.
318 Les suivantes consomment chacune un point de sa Fiabilité.
 Spiglic télépathe de Bluxte
L’Empire des mille planètes
Au bord du Grand Rien
La faune de Bluxte comporte des phéno-
mènes exceptionnels. Bien sûr, nulle autre
espèce originaire de ce monde n’attire autant
les convoitises que le Transmuteur grognon
(dont je vous parle ensuite), mais il serait
injuste de ne pas mentionner le Spiglic télé-
pathe. Cette charmante bestiole évoque le
lémurien de la Terre : petite boule de poils gris
aux fines pattes terminées de doigts préhen-
siles propices à une vie arboricole, ses deux
grands yeux azur communiquent leur sérénité
à quiconque croise leur regard.
Cette paix doucereuse se transforme en sen-
timent de volupté totale dès qu’une personne
entre en symbiose avec un Spiglic, et il lui
suffit pour cela de le poser sur son crâne. Une
fois que l’animal a adopté son nouveau maître,
il va lui transmettre des ondes de bien-être qui
noient le porteur dans un nuage de félicité.
Pouvoir ainsi bénéficier d’une satisfaction
permanente, même artificielle, n’est pas sans
risque : la sensation est hautement addictive
et les possesseurs de Spiglic les moins mo-
dérés sombrent dans une béatitude frôlant la
débilité. Malgré ces risques, l’attrait pour les
petites bêtes à bonheur ne faiblit pas…
Capacité spéciale : pour profiter des bien-
faits du contact psychique d’un Spiglic, il faut
se coiffer avec pendant une courte séquence
et réussir un test de sauvegarde. Sur une réus-
site parfaite, votre agent guérit de l’état Créti-
nisé dont il pourrait éventuellement souffrir
et regagne deux points de Souffle. Sur une
réussite excessive, il regagne deux points de
Souffle, mais subit l’état Confus pendant une
courte séquence. Sur un échec, il subit l’état
Confus pendant une longue séquence.
Passif • Capacité spéciale • Emplacements : 1
Transmuteur Grognon de Bluxte
L’Ambassadeur des Ombres
Les Cercles du pouvoir
Otages de l’Ultralum
Quelle créature exotique est plus convoitée
que le Transmuteur grognon de Bluxte ? Cette
petite bête, qui évoque un hérisson terrestre
qui aurait bleui et troqué ses épines contre
des écailles, possède l’incroyable capacité de
reproduire les menus objets (de la taille d'un
dé) qu’il a ingérés. Faites lui manger des ca-
cahuètes, il déféquera des cacahuètes. Mais
pourquoi se contenter d’arachides quand il
peut gober – et reproduire diamants, pipistres
ou perles d’Ébébé, bref, n’importe quel objet
précieux et monnayable ?
319
 Les Transmuteurs partagent avec un autre Klamip à la langue coupante
membre de la faune de Bluxte des capaci- Le Pays sans étoile
tés télépathiques. Toutefois, contrairement Au bord du Grand Rien
aux Spiglics télépathes, les Transmuteurs se
contentent d’un rapport de soumission – et
parfois d’affection, d’autant plus fort que son
porteur fait montre d’empathie. Les menta-
listes du SST sont donc tout indiqués pour se
voir confier ces comptes en banque vivants.
Je ne me risquerai pas dans l’explication du
métabolisme si particulier des Transmutteurs,
notez pourtant qu’il leur faut une importante
source d’énergie pour maintenir leur statut
de poule aux œufs d’or. Trop les solliciter les
épuise, et peut aboutir à la mort (Fiabilité à 0).
Le caractère si irascible qui a valu son nom à
cette espèce semble surtout lié à la manière
dont on la traite. Avec une maîtresse avenante Cette arme vivante de corps à corps, imagi-
ou sensible, le Transmuteur s’avère être un née par l’armée de Malka sur la planète Zahir,
petit compagnon tout à fait charmant. est un reptile de la taille d’un chat terrien à qui
l’on a tendu et raidi les membres par congé-
Pour déclencher la capacité spéciale du
lation, de telle façon que son corps adopte
Transmutteur grognon votre agent doit
la forme d’un manche. Toute la tension mus-
réussir un test pour le persuader d'avaler le
culaire de l’animal se concentre alors sur sa
spécimen qu'il lui présente pour en "pondre"
langue extrêmement acérée. Lorsque l’utili-
quelques poignées de plus. Si vous jouez une
sateur appuie sur le larynx du Klamip, l’animal
agente, notez que vous bénéficiez d'un atout
tire la langue (de la taille d’une épée) et la fait
de scénographie pour sa nature féminine, et
vibrer, ce qui décuple son tranchant. Manipulé
que seuls les atouts de Personnalité "ave-
comme une tronçonneuse, il fait des ravages
nante" et "sensible" sont appropriés.
en bagarre (ou en débroussaillage).
Sur une réussite parfaite, il accepte de colla-
Capacité spéciale : le Klamip ignore toutes
borer de bon coeur ; sur une réussite exces-
les protections (sauf fabuleuses), mais après
sive, il pond, mais à contre coeur et le test de
trois tours d’utilisation, l’animal « chauffe », dé-
persuasion de la prochaine collaboration sera
congèle et se débat, conduisant l’utilisateur à
truqué ; sur un échec, il tourne le dos et boude
s’infliger la même perte de Souffle qu’à son
pendant une longue séquence.
adversaire sur une réussite excessive. Le Kla-
En avalant un spécimen de pierre précieuse mip doit être recongelé pendant une courte
ou perle précieuse, le Transmutteur grognon séquence pour être réutilisé de façon sécuri-
en défèque quelques instants plus tard l’équi- sée pendant trois nouveaux tours.
valent de [impact] poignées.
Actif • Létal • Capacité spéciale • Allonge : 2
Passif • Capacité spéciale • Emplacements : 2 • Emplacements : 2 (avec sa langue rétractée)

320
 BOISSONS
Les boissons listées ci-après n’offrent
aucune particularité ludique. Elles se
contentent d’énergiser, de rafraîchir ou de
rendre aveugle le consommateur. Le MJ est
invité à les intégrer dans sa scénographie
pour donner de la couleur à ses descriptions
et créer des situations cocasses.
Cocktail aux protéines suractivées
Servi à la cafeteria de Galaxity pour donner
un coup de fouet et faire bonne figure devant
les recrues.
Liqueur d’algues fermentées d’Ukbar 1
- « C’est plutôt une boisson d’homme… »
Liqueur de prunes rouges d’Ukbar 2
- « Y a comme un goût de pomme… »
- « Sans doute parce qu’y en a pas… »
Liqueur de crapaud mariné d’Ukbar 3
- « On a dû arrêter la production, y a des
clients qui s’évaporaient… »
Glingue
Le péché mignon des Shingouz. Alcool
brassé honnête, mais pas dingue.
Rafraîchissement d’Extabril-Le-Sulfure
Cocktail à base d’échalotes radioactives et
de jus d’ail phosphorescent.
Triple Glingue à zéro degré
Uniquement si l’émail de vos dents est en
béton.
Whisky synthétique de Schroeder
Ça a l’odeur du Whisky, ça a la couleur du
Whisky, mais ça n’a pas le goût du Whisky. À
réserver aux dépressifs ou à vos ennemis.
MONNAIES
Bloutok
Ancienne pièce de monnaie de l’Empire ter-
rien. Elle est aujourd’hui tombée en désué-
tude, mais comme elle échappe aux contrôles
informatisés, elle reste très prisée dans les
souks de Syrte-La-Magnifique et les « respec-
tables commerces » installés aux frontières
du Grand Rien.
Crédiblok
Monnaie numérique particulièrement bien
contrôlée qui permet aux établissements
bancaires de faire des prêts instantanés (ré-
servé aux particuliers, pas aux agents de Ga-
laxity). Les Multinationnales qui ont leur siège
sur Rubanis effectuent leurs transactions of-
ficielles en Crédibloks (en toute transparence
pour éviter que l’administration du Colonel
Tlocq ne passe par là) et leurs transactions
illicites en fricblok – malgré l’officieuse « taxe
Tlocq ». Elle est aussi privilégiée sur Point
Central pour faciliter les échanges de devises
entre les différentes Cellules civilisationnelles.
Fricblok
Monnaie très critiquée, car victime de nom-
breuses falsifications et utilisée pour le blan-
chiment d’argent, surtout aux confins de la
galaxie (secteur galactique 7).
Poutiblok
Monnaie actuellement en vigueur dans l’Em-
pire terrien. Elle est moins employée dans
les secteurs galactiques les plus excentrés,
car elle reste relativement bien contrôlée et
maîtrisée. C’est une valeur sûre dont le cours
reste toujours assez haut (même si elle a ver-
tigineusement chuté quand Galaxity disparut
pendant un temps…).
321
 Perle d’Ébébé
Une perle sécrétée par un mollusque marin
millénaire de la planète-océan Ébébé lorsque
ses jours se terminent. Les terriens com-
parent sa formation au chant du cygne. Sa va-
leur est très haute et elle circule surtout dans
les milieux bourgeois afin de se distinguer.
Actif (atout de scénographie pour les tests de
marchandage auprès de hauts dignitaires).
Pépite de Tubinx-La-Translucide
Pierre précieuse issue d’une anomalie miné-
rale du Binx, un minerai diaphane composant
90 % de Tubinx-La-Translucide.
Actif (atout de scénographie pour les tests de
marchandage auprès des scientifiques).
Pipistres
D’après les légendes, il s’agirait des larmes
cristallisées d’une déesse patronne d’un Uni-
vers Miroir détaché du Continuum et entrant
parfois en collision avec la réalité de l’Univers
Alpha. Sur le site où se produit ce choc di-
mensionnel, des milliers de pipistres seraient
projetés dans l’atmosphère.
Actif (atout de scénographie pour les tests de
marchandage auprès des religieux).
Saphir viral de Scunindar
Saphir a très haute valeur marchande, mais
interdit dans la plupart des secteurs galac-
tiques en raison de sa capacité spéciale à
rendre Crétinisantes les émissions optiques
amplifiées par sa structure moléculaire terri-
blement infectieuse.
Pierres de Pfitz
Un bijou aux effets kaléidoscopiques très pri-
sé pour orner les vêtements en Fufunil noir, un
tissu prestigieux qui magnifie le port de cette
pierre.
322
POISONS & REMÈDES
Algue Hydra
Par les chemins de l’espace
Fiole contenant une étrange petite algue
rouge originaire de la constellation de Malvis.
Capacité spéciale : une fois ingérée par un
individu autre qu’un chasseur-cueilleur local
(vivant dans le même écosystème et dont l’or-
ganisme semble être immunisé) et au terme
d’une courte séquence d’incubation, l’algue
Hydra le transforme en plante carnivore
géante et tentaculaire [Force 15 • Subtilité 6]
d’environ 2 m de haut. La « chose » attaque
tout être organique s’approchant d’elle (donc
pas les robots). Cette transformation, que
seuls Albéric, Blimflim ou les Larmes phos-
phorescentes de Slomp peuvent instantané-
ment soigner, perdure pendant une longue
séquence avant que l’hôte ne reprenne son
aspect originel.
Les assassins qui ne peuvent pas s’approcher
directement de leur cible, mais de l’un de ses
proches, font ingérer l’algue Hydra à ce der-
nier (dans un repas mondain ou après l’avoir
Assommé) pour qu’il s’occupe lui-même (et
contre sa propre volonté) du « sale boulot »
une fois Transformé.
Passif • Emplacements : 1.
Bulle calmante
Les Mauvais Rêves
Un spray qui projette des bulles multicolores,
comme du savon, suffisamment grosses pour
englober un visage. La composition chimique
et anxiolytique du produit permet de guérir
de l’état Confus et (sauf si l’état a été infligé
directement par une capacité spéciale) de re-
monter son Souffle à 1.
Passif • Emplacements : 1
 Capsule soporifique
Les Spectres d’Inverloch
Une gélule plate à faire ingérer (en la ca-
chant éventuellement à l’intérieur d’un plat
ou d’un appât) qui Assomme directement
tout consommateur d’une Force inférieure à
15, ceci pendant une courte séquence sans
possibilité de le réveiller. Il reste toutefois
possible de communiquer avec lui à travers
les rêves ou la télépathie.
Passif • Emplacements : 1
Dragée de Txil
L’Ambassadeur des Ombres
Cette dragée aux propriétés hallucinatoires
fait vivre des fantasmes éveillés d’une criante
vérité. Les Suffuss, après avoir adopté une
forme séduisante selon les critères de leur
client, lui proposent cette dragée pour l’aider
à halluciner le décor idéal pour une relation
fantasmagorique (il devient Confus pendant
une courte séquence), ce qui décuple son
immersion et son plaisir (ainsi que leur tarif).
Ce subterfuge est aussi utile pour interro-
ger une cible en douceur (elle est mise en
confiance et fait spontanément des aveux à
des « proches ») ou lui faire signer un contrat
fallacieux avec « d’aimables entrepreneurs de
Rubanis ».
Passif • Emplacements : 1.
Élixir de longévité de
Shumaloth-La-Granuleuse
Les Spectres d’Inverloch
Fiole d’un élixir aux ingrédients mystérieux
et très rares (et donc très cher, pas moins
de 21 Poignées de Poutibloks) qui permet de
guérir de tous les états pénalisants (boire les
deux doses d’un coup soigne deux états.
Passif • Emplacements : 1
Larmes phosphorescentes de Slomp
L’Empire des mille planètes
La source de cet élixir remonte au planétoïde
Slomp. Il s’agit d’un épais liquide luminescent
qui s’écoule lentement le long de rochers
ayant épousé la forme de grands visages al-
longés, comme si d’étranges géants pétrifiés
pleuraient dans silence cosmique.
Capacité spéciale : une dose soigne instan-
tanément les états Blessé et Assommé, ainsi
que la transformation causée par l’algue Hy-
dra, et empêche le consommateur de les su-
bir de nouveau durant une courte séquence.
On ne peut trouver cet élixir que dans les
temples-forteresses des Connaisseurs, sur
Syrte-La-Magnifique, ou en se rendant direc-
tement sur Slomp, mais le liquide sera brut et
seuls ceux-là ou Schroeder savent le distiller.
Passif • Emplacements : 1
Poison doux de Climphus
Les Spectres d’Inverloch
Ce poison est élaboré à partir des spores
d’un champignon qui ne pousse que sur les
montagnes toxiques de Climphus. Les as-
sassins qui veulent se débarrasser d’une cible
sans la tuer distillent ces spores en un parfum
aux fragrances doucereuses reconnaissables.
Capacité spéciale : une fois projeté sur la
cible avec un diffuseur, ce poison modifie sa
densité corporelle et l’’évapore en une courte
séquence. L’effet est permanent. La cible
ne peut interagir sur le plan physique que 1D
tours par jour (on dirait qu’elle réapparaît ino-
pinément d’une autre dimension, comme LCF
Sat), mais entend tout et peut communiquer
par télépathie. Ce poison peut être soigné par
une dose de Larmes phosphorescentes de
Slomp ou la Trinité d’Hypsis.
Passif • Emplacements : 1
323
 Virus de Scunindar
Les Cercles du pouvoir
Ce virus photonique contamine les esprits
de ceux qui visionnent les émissions audio-
visuelles amplifiées et infectées par un saphir
viral de Scunindar. Personne ne sait déchif-
frer les images psychédéliques qu’il imprime
au cerveau, mais tous les scientifiques s’ac-
cordent à dire qu’elles ont la capacité spéciale
de Crétiniser de façon permanente, et qu’au
mieux (avec test de sauvegarde réussi) cet
état nauséeux perdure pendant une courte
séquence – voire 1D tours si l’on absorbe l’an-
tidote jalousement gardé par le Colonel Tlocq.
Cet agent infectieux photonique semble
avoir été créé dans le Cercle du pouvoir de Ru-
banis, mais on ne sait toujours pas ni par qui
ni dans quel but. D’après les rapports de mis-
sion de Galaxity, la source de diffusion décou-
verte par Valérian et Laureline consistait en
un réseau de caméras dont les programmes
étaient pervertis en transitant par le saphir de
Scunindar de la chevalière de l’Hyperprince
(une mystérieuse entité holographique).
Seul Orc-Le-Guérisseur peut soigner l’état
Crétinisé permanent dont souffrent les cer-
veaux infectés.
Passif • Capacité spéciale • Emplacements : 0
Un Équipement est par défaut « passif » (la réussite de son utilisation est automatique).
324 S’il dispose de l’attribut « actif », un test doit être réussi pour l’utiliser correctement.
PROTECTIONS
Chaque protection dispose d’un attribut
spécifique, la massiveté, qui représente à la
fois sa résistance aux coups portés et la gêne
qu’elle occasionne à votre agent pour effec-
tuer des actions physiques intenses (courir,
sauter, escalader…).
Chaque point de massiveté :
g Réduit de 1 pt toute perte de Souffle
causée par des armes de manufacture
égale ou moindre, ou des dangers
contextuels (comme une chute).
g Fait perdre 1 pt de Souffle sur un échec
à un test d’action physique intense.
g Réduit de 3 points le score d’initiative.
Une protection ne peut être que portée ou
transportée comme un bagage, elle ne peut
pas être dissimulée dans les emplacements
de la ceinture ou de la combinaison SST.
Ces règles ne s’appliquent qu’à votre agent.
Rappelez-vous que les bénéfices et les incon-
vénients du port d’une protection par un PNJ
adverse sont déjà calculés dans sa Force !
Armure légère
Plastron de cuir renforcé de lamelles de
cuivre ou combinaison antiradiation.
Actif • Massiveté : 1 • Emplacements : 0 • Ru-
dimentaire
Armure syrtienne
L’Empire des mille planètes
Armure comprenant un plastron, des jam-
bières et des épaulières en métal reliés par
un harnais de cuir.
Actif • Massiveté : 2 • Emplacements : 1 ba-
gage • Rudimentaire
 Armure lourde
Héros de l’équinoxe
Armure de plaques de métal (comme celle
d’Irmgaal ou des Kamuniks) ou combinaison
intégrale de démineur en acier et kevlar.
Actif • Massiveté : 3 • Emplacements : 2 ba-
gages • Rudimentaire
Bouclier simple
Protection médiévale classique en bois et
renforts en métal. Utiliser un bouclier (lors
d’une sauvegarde en bagarre ou en fusillade)
interdit d’agir avec des objets à deux mains.
Actif • Massiveté : 1 • Emplacements : 1 ba-
gage • Rudimentaire
Casque à visière de Vlago-Vlago
Les Cercles du pouvoir
Casque doté d’une visière dont le verre spé-
cial verre fut coulé avec des microfragments
de saphirs de Scunindar. Elle immunise contre
les effets du Crétiniseur de Phoum, mais l’uti-
liser plus longtemps qu’une très courte sé-
quence Crétinise son porteur.
Massiveté : 2 • Emplacements : 1 bagage • Hy-
pertechnologique
Les emplacements ne gèrent que le transport d’une protection non vêtue : soit discrètement dans la
ceinture et la combinaison SST, soit ostensiblement comme bagage(s) porté(s) à une ou deux mains.
Combinaison SST
Les Armes vivantes
En fibres d’Arphal, en plus d’habiller votre
agent, elle lui offre deux emplacements
pour dissimuler des gadgets.
Elle n’offre aucune résistance contre les
coups, mais résiste de façon passive aux in-
tempéries de Force 9 pendant une courte sé-
quence (très courte si la Force est supérieure).
Passif • Massiveté : 0 • Emplacements : 1 ba-
gage • Hypertechnologique
Scaphandre léger
Combinaison spatiale intégrale incluse dans
les soutes de tout vaisseau XB. Son casque
dispose d’un respirateur, d’un communicateur
(à moyenne distance) et d’un masque filtrant.
Son rembourrage protège des intempéries de
Force 12 pendant une courte séquence (très
courte si la Force est supérieure).
Massiveté : 2 • Emplacements : 2 bagages •
Hypertechnologique
325
 TRUCS MAGIQUES
« Chers amis, si l’on se fie aux rapports de
mission du SST, les phénomènes extraordi-
naires que, faute de données scientifiques
plus précises, nous qualifions de “magiques”,
ne se sont manifestés que sur la planète
Terre à deux époques bien distinctes de son
histoire : l’An Mil et, “presque immédiatement
douze siècles plus tard”, en 2720 du Présent
de Galaxity (les deux événements étant liés
par la fin prématurée et tragique de mon
sacre d’Empereur de Galaxity, mais *tous-
sote*, je m’égare…). Ce que cela démontre,
c’est que la magie n’est a priori pas le propre
d’une époque particulière.
Grâce à notre ami Schroeder, on sait aussi
qu’il n’y a rien de technologique là dedans :
des simagrées inscrites sur un parchemin
moisi, un vulgaire caillou enchâssé dans une
bague en or, un pendentif en métal lunaire
gravé de jérémiades en latin… pas de quoi se
déclencher un anévrisme en étudiant ces bre-
loques (quoiqu’en regardant vos trognes…).
Alors, chers amis, si ce n’est pas une ques-
tion d’époque ou de technologie, la seule hy-
pothèse plausible que j’ai l’honneur de vous
exposer est purement géographique. Car
tenez-vous bien : la magie provient d’un lieu
unique, notre bonne vieille Terre – ce que tend
à confirmer l’absence de témoignages de faits
magiques perpétrés ailleurs dans l’Empire
terrien. Alors bien sûr, vous allez me rebattre
les oreilles à coup de “Mais, et les capacités
psychiques des Alflololiens ou de la princesse
Kistna ?”, “Mais, et les miracles botaniques
des chamans de Malamum-La-Chatoyante ?”
et je parierais même que vous allez me glis-
ser un mot sur les pouvoirs des artéfacts
des Guerriers noirs de Krahan ou encore les
prodiges des divins maffieux d’Hypsis. Mais…
326
Mais en réalité, nous autres technocrates
du futur, et vous aussi chers amis – je le
vois bien à vos regards pétillants, avons l’in-
time conviction qu’il s’agit là que de tours de
passe-passe quantiques ou génétiques, pas
d’une “véritable magie”. Il manque à tous ces
phénomènes ce petit “je-ne-sais-quoi” de
merveilleux qui tourneboule le socle sur lequel
sont fondées toutes nos disciplines scienti-
fiques. Nous autres, humains, voulons croire
que la magie est bien plus éblouissante, parce
que dans le cas contraire, nous perdrions foi
en les étoiles et n’aurons plus le cœur à pour-
suivre la grande destinée qui nous revient de
droit : montrer la voie à la plèbe extrasolaire.
La question est parfois débattue dans les
amphithéâtres cathodiques de Point Central :
l’An Mil si enchanté du Passé de la Terre – et
si différent de celui présenté dans nos ho-
logrammes d’histoire – ne serait-il pas qu’un
Univers Miroir ou qu’une Terre truquée super-
posé comme un calque au véritable an mille
(celui si cartésien de notre Univers Alpha), à
tel point que nos ordinateurs spatio-tempo-
rels confondent systématiquement (et très
curieusement) ces deux destinations ?
Bref, tout ça pour vous dire, chers amis, que
la magie reste encore un mystère. En revanche,
ce qui est acquis, c’est que seul Albéric Le Vieil
manipule vraiment cet art et que lui seul peut
produire des “trucs magiques” qu’il réserve
aux agents du SST – ou aux Pirates du Temps
qui savent jouer de son étourderie *soupir *…
Aller, vous pouvez retourner à vos champs, je
sens que vous avez tout donné aujourd’hui. »
— Extrait d’un cours d’éveil spatio-temporel de
Xombul dans le cadre des TIG qui lui ont été imposés
après sa tentative de coup d’État.
 Artéfacts magiques
La magie d’Albéric se caractérise par la pro-
duction de trois catégories « d’artéfacts ma-
giques » (que le croquant standard appelle
des « trucs magiques ») :
g Le Parchemin de Transformation.
g Le Talisman d’Infaillibilité.
g La Potion de Guérison.
Ils disposent chacun d’une capacité spéciale.
Obtenir des Artéfacts magiques
La seule solution (connue à ce jour) est de se
rendre en l’An Mil pour solliciter les Services
d’Albéric le Vieil (à condition qu’il soit un PNJ
allié – sinon il faudra préalablement accom-
plir une mini-quête pour le mettre dans de
bonnes dispositions (p. 208).
S’il accepte de vous rendre un simple Ser-
vice*, vous obtiendrez de lui un artéfact ma-
gique offrant une seule utilisation, mais
s’il accepte de vous rendre un grand Service*,
vous obtiendrez de lui soit deux artéfacts
offrant chacun une seule utilisation, soit
un seul artéfact offrant deux utilisations
(identiques).
Utiliser des trucs magiques
La capacité spéciale d’un truc magique se
déclenche automatiquement, sans néces-
siter la réussite d’un test, SAUF si la cible
dispose d’une capacité spéciale à même de
contrer la première (sur ce point, le MJ reste
juge). Il s’agira alors d’un test mental opposé.
Cibles appropriées
Seuls les êtres vivants incarnés peuvent
être Transformés par la magie, pas les
robots ni les êtres décorporés (comme les
hologrammes tels que l’Hyper-Prince).
* Un Simple Service consomme 1 point de Fiabilité du PNJ allié. Un Grand Service en consomme 2.
PARCHEMIN DE
TRANSFORMATION
Un Parchemin de Transformation est un vieux
morceau de papier fripé et enroulé sur lequel
est inscrite (dans une langue ésotérique tou-
jours un peu étrange et inquiétante pour le
néophyte – généralement le latin) la formule
d’un sortilège visant à Transformer une cible.
Utilisation
Pour l’utiliser, il suffit de lire la formule à voie
haute, d’un air solennel sans bégayer, le sort
opère automatiquement.
OPTION : si le contexte de l’action est vraiment
chaotique, le MJ peut exiger un test mental
(idéalement avec l’atout de Personnalité « mé-
thodique ») pour lire correctement la formule.
Un Parchemin lu à l’envers annule le sort
qu’il vient d’infliger (cela compte comme
une utilisation). Un PNJ allié peut pratiquer
ce contre-sort en rendant un Simple Service
à votre agent.
Limitation
On ne peut pas utiliser un Parchemin de
Transformation pour Transformer des « âmes
pures » comme le prévoit sa formule. Celles-
ci sont automatiquement transformées en
un animal féérique agréable et bienfaisant
comme une licorne, un lutin, un farfadet, etc.
Qu’est-ce qu’une « âme pure » ?
Votre agent est considéré comme une
« âme pure » s’il a les atouts de Personnali-
té « avenante » ET « sensible ». Un PNJ allié
(et uniquement ce type de PNJ) avec deux
points de Fiabilité (au moment où est lu le
Parchemin de Transformation) est lui aussi
considéré comme une « âme pure ».
327
 Durée
Un Parchemin de Transformation Transforme
une cible en créature pendant une courte sé-
quence.
Avantages
Un être Transformé bénéficie d'un Exploit
légendaire* inspiré d’une des caractéristiques
principales de sa nouvelle apparence. Cet
avantage disparaît quand la cible reprend sa
forme humaine.
Option de PNJ allié
Un PNJ allié Transformé peut coopérer
et prêter cet atout d’Exploit légendaire.
Sa Fiabilité diminuera d’un point comme
d’habitude lorsqu’il rend un Simple
Service. Lorsqu’il n’a plus aucun point de
Fiabilité, il reprend immédiatement sa
forme humaine (alors que votre agent doit
attendre la fin de la courte séquence).
Types de parchemins
Voici les différents types de Parchemins de
Transformation (en grande partie inspirés de
la BD). Choisissez-en un ou tirez-le au hasard.
Dé Transformation en...
1 Canard fumeur de havanes
2 Cochon turbulent
3 Crapaud-buffle
4 Dragon ventripotent
5 Faucon tourbillonnaire
6 Mastodonte primitif
* Un Exploit « confidentiel » offre un atout, mais un Exploit « légendaire » en offre deux !
328
Canard fumeur de havanes
Exploit légendaire : Vol acrobatique
L’aide à virevolter entre des obstacles (s’il
zigzague lors d’une poursuite) ou à éviter des
tirs (tests de sauvegarde).
Cochon turbulent
Exploit légendaire : Ruée tapageuse
Pratique pour faire diversion en semant la
pagaille dans un souk, un palais ou un studio
de cinéma, ou bien pour faire une percée dans
la formation d’un groupe de PNJ adverses qui
tenteraient d’encercler les agents (les capaci-
tés spéciales des PNJ adverses de type « es-
couade » ne sont pas jouables contre lui – ou
votre agent en cas de test en coopération).
Crapaud-buffle
Exploit légendaire : Charge bondissante
Utile pour défoncer une structure de type
mobilier (de Force 12) ou sauter par-dessus un
obstacle infranchissable sous forme humaine.
Dragon ventripotent
Exploit légendaire : Crache-flammes
Pratique pour cuire de la nourriture et se ré-
chauffer (contre les intempéries de Force 15),
carboniser un Équipement ou embraser décor
pour ralentir ou faire fuire des poursuivants.
Faucon tourbillonnaire
Exploit légendaire : Vol rapide
Permet de parcourir une distance avec la vi-
tesse d’un cheval au galop).
Mastodonte primitif
Exploit légendaire : Force brute
Confère la Force des Mastodontes p. 263.
TALISMAN D’INFAILLIBILITÉ
Un Talisman d’Infaillibilité est un objet en-
chanté (une bague ou un pendentif ; une cape
ou un chapeau ; un sceptre ou une plume…) qui
a pour vocation de protéger son porteur du
« mauvais sort », c’est-à-dire de dévier un sort
ou un coup porté par une arme Fabuleuse sur
un autre PNJ situé à courte distance.
Utilisation
Il suffit de brandir le Talisman (ou de s'en vêtir
ou de se coiffer avec) et de prononcer à voix
haute une formule « abaracadabrantesque »
improvisée du type : « Par le tibia ancestral,
Pourfendeur de Belettes vénusiennes ! »,
« Turlututu, ce qui fut n’est plus ! », « Au nom
de Linmer, créateur de la Potion de Guérison
des Ongles Incarnés ! », etc. Si votre agent in-
capable d'articuler cette formule (ne serait-ce
que parce qu'il est déjà baillonné ou Transfor-
mé, la capacité spéciale n'est pas déclenchée.
La capacité spéciale d'un Talisman permet
surtout de contrer une autre capacité spé-
ciale, quelle qu'elle soit, et implique donc
un test de sauvegarde si votre agent en est le
porteur (ou un test d'action opposé si c'est un
PNJ adverse qui en est le porteur).
Limitations
Pour savoir sur qui est déviée la menace qui
ciblait votre agent, lancez un dé :
Dé Nouvelle cible
1-3 Aller hop, retour à l’expéditeur.
4-5 Oups, un PNJ allié.
6 Là, c’est la galère… un PEC (p. 192)
Types de talismans
Il n’y a pas différents types de Talismans.
POTION DE GUÉRISON
Une Potion de Guérison est une mixture li-
quide contenue dans une fiole, exactement
comme la plupart des poisons ou élixirs.
Les ingrédients utilisés sont plutôt du genre
particulier (bave de ceci, racine de cela) et
sont difficiles à trouver. Par chance il est pos-
sible de les acheter aux Apominobas : contre
deux poignées de Poutibloks ou un Service
(s’ils sont des PNJ alliés), ils fourniront de quoi
concocter une fiole de Potion pour une utili-
sation.
Option de Défausse
Si votre agent porte une telle Potion lors
d'un échec cinglant à un test physique, le
MJ peut décider que l'impact brise la fiole
plutôt que d'infliger une perte de Souffle.
Types de Potions
Voici les différents types de Potions de Gué-
rison. Choisissez-en une ou tirez-la au hasard.
Dé Type de guérison
1 Guérison de la mort
2 Guérison des poisons
3 Guérison de la confusion
4 Guérison de la folie
5 Guérison des transformations
6 Guérison de la dépression
329
 Guérison de la mort
[Réservé aux PNJ] : le PNJ à qui l’on fait
TRUCS UTILITAIRES
boire cette potion revient à la vie comme s’il Les Équipements présentés ici ont un inté-
sortait d’un profond sommeil. Si son décès fut rêt pratique sur le terrain, souvent bien plus
causé par un agent (avec une arme létale), la qu’une arme…
promotion de ce dernier n’est pas pénalisée.
Appareil multimédia
[Réservé à votre agent] : il guérit instanta- Sur les Terres truquées
nément des états Assommé et Blessé.

Guérison des poisons

Soigne instantanément tous les empoison-
nements.

Guérison de la Confusion
Soigne instantanément l’état Confus.
Ce drôle de « smartphone » permet à votre
Guérison de la folie
agent de photographier et de communiquer
Soigne instantanément l’état Crétinisé. des informations avec un opérateur (un autre
Guérison des transformations
agent ou un PNJ allié) situé derrière l’écran
de l’ordinateur d’un relais ST ou d’un XB-900.
Fait instantanément reprendre son aspect
L’opérateur peut géolocaliser votre agent sur
initial à un agent ou un PNJ Transformé.
le terrain avec une très grande précision, il
Guérison de la dépression peut donc le guider en cas de course-pour-
suite (ce qui procure à votre agent un atout de
Rétablit instantanément TOUS les points de
scénographie) ou venir lui porter secours en
Conviction perdus.
un minimum de temps.

ENCOMBREMENT Actif • Emplacements : 2

Chaque Parchemin de Transformation et Carbonite scrutatrice

chaque Potion de Guérison occupe un empla- L’Empire des mille planètes
cement.
Pour les Talismans d’Infaillibilité, tout dépend
de la forme qu’ils adoptent (selon ce qu’aura
décrété le MJ). Un Talisman en forme de bi-
jou ou vêtement (chapeau à plumes, cape,
bottes…) peut être porté en permanence,
auquel cas il n’occupe aucun emplacement
(de la ceinture ou de la combinaison SST). Il s’agit d’un gel liquide ambré contenu dans
Toutefois, n’oubliez pas que le port ostensible une cuve (qui ressemble à un gros frigo) dans
d’un tel accoutrement risque de poser des laquelle on plonge un captif. Le dispositif
problèmes de discrétion… d’électrolyse polymérise le gel en quelques
Les emplacements de la ceinture et de la combinaison SST visent à transporter DISCRÈTEMENT des
330 Équipements. Si le port est ostensible, le MJ gère l’encombrement au jugé (pas plus de deux bagages).
secondes, le transformant en une coque mi-
croporeuse incassable (le captif peut respi-
rer). Créée par les Connaisseurs, la capacité
spéciale de la carbonite scrutatrice amplifie
les ondes mentales qu’émet le captif, ce qui
permet à un Connaisseur ou à un agent men-
taliste de lire automatiquement ses pensées
intimes (il ne peut pas résister). Un interroga-
toire d’une courte séquence mené avec cet
artéfact fait gagner ou perdre (selon qui est
scruté) deux Coup d’Avance au Cerveau.
Limite : la carbonite s’effrite au bout d’une
courte séquence.
Actif • Capacité spéciale • Réglable
Ceinture SST
Cette ceinture, fabriquée avec la même fibre
produite sur Arphal, adopte la couleur et la
texture du vêtement ou de la peau qu’elle en-
toure, ce qui la rend particulièrement discrète
(test mental de sauvegarde contre la Subtilité
d’un PNJ adverse qui observerait votre agent).
Elle occupe un des deux emplacements
de la combinaison SST, mais en procure
deux nouveaux – votre agent dispose donc
en tout de trois emplacements.
Emplacements 1
Communicateur miniaturisé
Le Pays sans étoile
Une « utilisation » coûte 1 pt de Fiabilité. « Réglable » signifie qu’il est possible de pousser l’Équipement
au-delà de ses capacités, en consommant d’un coup 2 utilisations (et donc 2 de ses points de Fiabilité).
Ce minuscule communicateur se poche per-
met à votre agent de communiquer avec un
autre agent ou un PNJ allié entre deux sites
d’un même décor, à condition que chacun soit
équipé d’un exemplaire de ce gadget.
Limite : par temps calme, sans intempérie.
Emplacements : 1 • Réglable
Cornet acoustique perce-murs
L’Ordre des pierres
Cet artéfact de fabrication syrtienne, qui res-
semble à un vieux téléphone à cornet terrien,
permet d’écouter à travers les murs. L’écou-
teur, relié au micro par un câble, se porte à
l’oreille, tandis que le micro est apposé sur le
mur à travers lequel il faut espionner.
Limite : mur non massif en matériau connu.
Emplacements : 1 bagage • Réglable
Grappin tracteur
Un petit grappin monté sur un pistolet pneu-
matique silencieux peut s’agripper à une as-
périté ou agripper un objet. La longueur du
filin couvre une portée moyenne et sa résis-
tance lui permet de porter le poids d’un agent.
Son moteur tracte votre agent jusqu’au point
d’arrimage – ou l’inverse s’il s’agit d’un objet.
Limite : un agent ou un PNJ de Force 9.
Emplacements : 2 • Réglable
331
 Jumpboots
L’Ordre des Pierres
Il s’agit d’une paire de « chaussures bondis-
santes » constituée d’un harnais fixé sur le dos
de deux gros lapins originaires d’Elsinn. Ces
bestiaux sont suffisamment puissants pour
faire des bonds extraordinaires (plus d’une di-
zaine de mètres) et envoyer des coups de pied
redoutables (en bagarre, les jumpboots sont
considérées comme une arme non létale).
Limite : trois tests (avant d’être essoufflées).
Actif (test physique – bagarre et poursuite) •
Emplacements : 1 bagage • Réglable
Lunette d’observation passe-muraille
L’Ordre des pierres
Cette lunette de fabrication syrtienne per-
met de distinguer les corps chauds (vivants)
situés derrière un mur et à portée courte.
Notez qu’elle est inefficace pour distinguer
les corps froids (objets, meubles, végétaux…)
dans la nuit, elle ne remplace donc pas des
lunettes d’hypervision.
Limite : mur non massif en matériau connu.
Actif • Emplacements : 2 • Réglable
Un Équipement est par défaut « passif » (la réussite de son utilisation est automatique).
332 S’il dispose de l’attribut « actif », un test doit être réussi pour l’utiliser correctement.
Lunettes d’hypervision
L’Orphelin des astres
Ces lunettes permettent d’y voir dans l’obs-
curité comme en plein jour à portée courte
(au-delà, la vision s’assombrit).
Limite : subir un flash lumineux en portant
ces lunettes nécessite la réussite d’un test
physique de sauvegarde contre une difficulté
de 12 ou être aveuglé (tests truqués) pendant
une très courte séquence.
Actif • Emplacements 1
Masque filtrant
Les Armes vivantes
Ce masque permet de filtrer la plupart des
particules en suspension nocives pour l’être
humain, uniquement celles répertoriées
dans la banque de données de Galaxity.
Limite : pour filtrer les particules incon-
nues, il faut enclencher le double filtre (qui
consomme deux utilisations sur une courte
séquence).
Emplacements : 1 • Réglable
 Médiscope
Les Oiseaux du Maître
Cet instrument médical intelligent permet
de stopper des saignements, de désinfec-
ter et de recoudre une plaie sans laisser de
cicatrice. Il soigne instantanément les états
Blessé ou Assommé et dispose d’une série
d’antidotes universels.
Limites : soigne un état physique ou un poi-
sons connu par utilisation.
Emplacements : 1 • Réglable
Psychodétecteur
L’Ordre des pierres
Cet artéfact de fabrication syrtienne permet
de « lire » les émotions (et donc les intentions)
de PNJ (vivants) situés à portée courte, qu’ils
soient visibles ou pas. L’appareil les traduit par
la stimulation d’un frisson apaisant ou inquié-
tant selon leur nature.
Limite : groupe de PNJ aux intentions multi-
ples (ex. : un prisonnier et ses gardes).
Actif (test social) • Emplacements : 1 bagage
• Réglable
* Le temps universel est le temps qui s’écoule dans l’Univers Alpha, pas dans les Mondes Miroirs.
Radar personnalisé
Les Mauvais Rêves
Un dispositif de la taille d’une tablette tactile
qui permet de géolocaliser un site ou un PNJ
préalablement photographié par votre agent
(ou l’un de ses coéquipiers) avec un Appareil
multimédia ou un Tüm Tüm de Lüm.
Limite : la portée se limite à un décor, pas un
secteur galactique complet.
Emplacements : 2 • Réglable
Régulateur temporel portable (RTP)
L’Orphelin des astres
Par des temps incertains
Créé et fourni par les Extralums, cet artéfact
rarissime permet à votre agent (et lui seul)
de rembobiner le temps universel* sur une
très courte séquence pour rejouer des évé-
nements (et les tests échoués). Si plusieurs
agents doivent remonter le temps pour éviter
d’évoluer dans deux réalités différentes, la
réussite d’un test en coopération est néces-
saire pour synchroniser en même temps tous
les RTP utilisés.
Limite : rembobiner le temps pour une très
courte séquence seulement.
Actif • Emplacements 1 • Réglable
333
 Scaphandre léger
Scaphandre spatial complet qui permet
d’évoluer dans le vide et le froid intersidéral
pendant une courte séquence (sans man-
quer d’oxygène, à condition de ne pas pro-
duire d’efforts physiques intenses). Sa résis-
tance aux intempéries est de Force 12
Limite : en cas d’efforts physiques intenses,
la réserve d’oxygène est réduite à une très
courte séquence.
Emplacements : 1 bagage • Réglable
Tchoung traceur déshydraté
Par des temps incertains
Ce petit animal ressemble au croisement
génétique improbable d’un petit pivert et
d’un dragonnet. Le département des gadgets
de Galaxity la trouvé le moyen d’exploiter sa
capacité spéciale à hiberner en déshydra-
tant son organisme. Une fois en stase, il est
conditionné dans un petit sachet sous vide.
Une fois réhydraté avec un peu d’eau (évitez
le glingue), il permet à votre agent Capturé ou
en Panne d’envoyer un SOS à Valérian & Lau-
reline. Le Tchoung file à travers l’espace en
se frayant un chemin à travers n’importe quel
matériau (on considère qu’il a une Force de 21
pour cette application).
Le Tchoung est « dressé » pour retrouver un
destinataire (V&L par défaut pour les appeler
à la rescousse) et lui indiquer où se trouve l’ex-
péditeur en détresse (votre agent).
Emplacements : 1
334
Tente de survie simple
Bienvenue sur Alflolol
Tente en tissu d’Arphal permettant à votre
agent et un compagnon (un autre agent ou
un PNJ allié) de survivre pendant une courte
séquence dans un milieu hostile. Elle est livrée
avec un stock de protéines déshydratées, des
filtres épurateurs (pour l’eau) et une antenne à
faible consommation énergétique (alimentée
par une cellule photovoltaïque ou la batterie
d’un fulgurant) émettant un SOS dans le sec-
teur galactique où elle est installée.
Limite : sa résistance aux intempéries est de
Force 12.
Emplacements : 1 bagage
Tente de survie améliorée
Cette tente rigide en plastacier est la version
avancée de la tente de survie simple. Elle est
conçue pour que votre agent et jusqu’à trois
coéquipiers puissent survivre pendant une
longue séquence face aux intempéries ou un
scénario complet durant lequel ils doivent se
cacher et/ou assurer leur survie.
Limite : sa résistance aux intempéries est de
Force 15.
Emplacements : 2 bagages
 Transpondeur ST (TST) Tüm tüm de Lüm
L’Empire des mille planètes Par des temps incertains
Un transpondeur ST (TST) est un dispositif
hypertechnologique que votre agent en-
clenche dans un décor spatio-temporel in-
connu parce qu’il estime judicieux de l’étudier
ou de le revisiter (l’ordre peut aussi émaner du
superintendant). L’objet se présente comme
un manche métallique d’une trentaine de
cm surmonté d’une antenne parabolique qui
se déploie comme une fine ombrelle d’une
soixantaine de cm de diamètre et constellée Ce petit centipède, dont l’œil unique res-
de diodes laser. Le TST fonctionne sur deux semble à une fleur, a la capacité spéciale de
modes : orbital ou terrestre. En fonction de photographier et de conserver dans sa mé-
celui-ci, l’Ordinateur central de Galaxity pro- moire rétinienne le portrait d’un interlocuteur
gramme l’envoi d’une « sonde automatique afin de l’identifier par la suite. Indétectable
terrienne » (afin qu’elle se place en orbite et par les scanneurs hypertechnologiques, il
collecte des informations d’ordre général sur est très prisé des agents distingués qui ap-
le décor) ou d’un vaisseau-pionnier du SST précient de pouvoir l’arborer discrètement
(afin qu’il construise discrètement en surface comme une épingle à cheveux ou une po-
du décor un relais ST favorisant l’exploration chette à costume.
humaine). Le TST répond aux signaux co- Emplacements : 1
dés émis par l’un ou l’autre afin de les guider
jusqu’à lui, ce qui assure au SST que personne
d’autre de mal intentionné ne puisse le locali-
ser par un écho radar inopportun (ce qui serait
autrement possible avec un émetteur plus
classique).
Au début de chaque scénario, l’équipe
de votre agent perçoit deux TST.
Emplacements : 2

335
 VAISSEAUX XB
XB-27
Les Mauvais Rêves
L’Ouvretemps
Historique
Le XB-27 est le premier appareil spatio-tem-
porel régulier du SST – les agents du service
devaient auparavant prospecter les colonies
et les mondes indépendants à bord de vais-
seaux incapables de remonter le temps. Il a
connu vingt-six versions différentes avant
que sa fiabilité soit convenablement assurée
dans la vingt-septième et que sa fabrication
en série soit autorisée. Le XB-27 constitua la
première flottille officielle du SST.
Avec le temps et les progrès technologiques
en matière de remontée dans le temps, il fut
progressivement remplacé par le XB-900, un
vaisseau bien plus grand et sophistiqué pou-
vant transporter et alimenter un ordinateur
temporel plus puissant et précis qui s’affran-
chit du balisage des relais ST.
336
Le XB-27 est aujourd’hui confié à des recrues
pour qu’elles se fassent la main avant d’avoir
la responsabilité d’un XB-900 entre les mains,
ou aux vétérans nostalgiques qui veulent ac-
complir une petite mission de routine comme
on va faire une virée dans une Limouzingue de
collection un dimanche matin.
Le XB-27 est un biplace léger, maniable et
facile à dissimuler, mais sa coque s’avère
être fragile et son réservoir d’Ultralum limité.
S’aventurer dans du « hors piste » est donc
particulièrement risqué et Galaxity compte
plus d’un agent bêtement porté disparu (en
Panne) qui attend sans doute encore qu’une
équipe vienne lui livrer un jerrican d’Ultra-
lum pour faire redémarrer son satané XB-27.
Son ordinateur temporel de bord ne peut
pas effectuer de sauts en dehors d’époques
précises balisées par un relais ST. Alors pour
intervenir sur un événement qui se déroule
un peu plus tard que l’époque programmée, il
faut prendre le risque d’anticiper ce qui va le
causer et interférer avec.
Données techniques
Fiabilité : 2
Réservoir : S (8 jerricans d’Ultralum)
Personnel embarqué : 2
Soute : S (1 bagage)
Armement : aucun
Options XB installables : 0
 XB-900
L’Empire des mille planètes (et tous
les albums suivants)
Historique
Lorsque la technologie du voyage temporel
a été découverte (vraisemblablement par
Schroeder), le premier concept de vaisseau
ressemblait à ce qu’est aujourd’hui le XB-
900 (à deux ou trois détails près concernant
son profilé), c’est-à-dire un vaisseau capable
d’offrir un espace de vie (ou plutôt de survie)
décent aux agents envoyés dans l’inconnu et
dont on ne savait encore s’ils sauraient reve-
nir dans le présent. Mais les premiers tests
ont vite démontré, compte tenu du niveau de
maîtrise de cette science encore balbutiante,
qu’il était impossible de téléporter dans le
temps une telle masse. Les ingénieurs de
Galaxity ont donc planché sur un autre pro-
totype de vaisseau plus léger, le XB-27. Les
expériences se multipliant, ils affinèrent leurs
données et leurs équations pour préparer la
prochaine génération de XB, le XB-100.
Valérian et Laureline utilisent le XB immatriculé 982, parce que c'est le 82e modèle de XB-900 sorti des
usines de Galaxity.
Il fut donc enfin possible d’envoyer une poi-
gnée d’agents par-delà les limites du temps
et de s’affranchir des relais ST. Ceux-ci
restent néanmoins très utiles pour réduire la
consommation en Ultralum (aussi bien sur le
plan spatial que temporel) et éviter les Ren-
contres cosmiques dangereuses grâce aux
trajets directs et sécurisés qu’ils dressent,
mais la liberté offerte par les modèles XB-100
a permis aux agents de s’aventurer en dehors
de ces limites, d’explorer les recoins de la
galaxie et de faire d’incroyables découvertes
dans des mondes en marge des planètes ma-
jeures.
Les modèles se sont suivis et se sont per-
fectionnés, pour en arriver aujourd’hui au
modèle XB-900 utilisé par Valérian et Laure-
line. Toutefois, la production coûteuse de tels
engins est limitée à moins d’une centaine, nos
héros ayant hérité du 82e – d’où son immatri-
culation XB-982.
Données techniques
Fiabilité : 2
Réservoir : M (16 jerricans d’Ultralum)
Personnel embarqué : 5
Soute : M (6 bagages ou 3 PJ/PNJ)
Armement : oui, en option.
Options XB installables : 5
337
 OPTIONS XB
Vous pouvez personnaliser le vaisseau que
vous a attribué le SST en lui attribuant une
immatriculation (de XB-983 à XB-999), mais
surtout, plus passionnant, avec les options
XB listées ci-après.
Jusqu’à cinq options XB au choix (ou
jusqu’à huit avec l’option « châssis L »)
peuvent être installées. Pour obtenir l’une
d’elles, un des agents doit consacrer une pro-
motion à l’acquisition de cette option (au mo-
ment où cela peut se faire, il renonce à mon-
ter en Grade en contrepartie de l’installation
d’une option XB profitable à toute l’équipe).
Bien entendu, le quota d’options XB (5 ou 8)
ne doit pas déjà avoir été atteint. Le superin-
tendant du SST établit ensuite un ordre de
mission aux astromécaniens de Galaxity afin
qu’ils procèdent à l’installation de l’option et
à la nouvelle homologation du vaisseau.
Intérêts d’une option XB
Elle offre une nouvelle fonctionnalité au
vaisseau ou améliore une de ses pièces.
Elle peut être sacrifiée pour préserver
un point de Fiabilité du vaisseau lorsqu’il
subit des dégâts (la décision de la sacrifier
ou pas appartient à l’agent qui l’a « payé »).
Une option XB sacrifiée devient bousillée :
la fonctionnalité qu’elle offrait n’est plus en
état de marche ou la pièce qu’elle amélio-
rait retourne à ses capacités initiales.
En cours de partie, seuls un astromécanicien
(PNJ allié qui rend un Service) ou Valérian (en
cas de « SOS à V&L ») peuvent réparer une
option XB bousillée. Entre deux missions
(si votre agent retourne à Galaxity), toutes
les options XB bousillées sont réparées.
Notez que les options exosolaires ne peuvent
être réparées que par certains PNJ alliés.
Une option avec l’attribut « actif » implique que votre agent réussisse un test OU qu’il consacre un
338 certain nombre d’actions à son fonctionnement. Autrement, son utilisation est « passive ».
Sur le Tableau de bord (p. 43)
Inscrivez chaque option XB installée ainsi
que le nom de l’agent qui l’a payée, et, le
cas échéant, cochez la case qui indique si
elle est bousillée.
Liste des options XB
Les options XB avec l’attribut « option exoso-
laire » ne peuvent être installées (avec l’accord
du superintendant) et réparées que par un
PNJ allié astromécanicien non humain.
Atelier
Un petit atelier utile pour des réparations
sommaires d’objets manufacturés par l’Em-
pire terrien et dont la fiche technique est ré-
pertoriée dans l’Ordinateur central de Galaxity
(restaure un point de Fiabilité à un gadget).
Actif (procure un atout d’Équipement pour
réparer quelque chose) • Consommation : 2
jerricans
Barge
Petit aéronef biplace qui permet de naviguer
dans l’atmosphère d’une planète ou d’explorer
une ceinture d’astéroïdes sans risquer d’en-
dommager le vaisseau.
Limite : son autonomie ne dépasse pas une
courte séquence.
Bouclier d’invisibilité
Dispositif permettant de rendre invisible le
vaisseau XB.
Consommation : 2 jerricans
Bouclier déflecteur
Champ magnétique qui protège le vaisseau
des chocs.
Consommation : 1 jerrican par tour
 Blindage
Une coque renforcée pour un vaisseau plus
lourd résistant mieux aux chocs extérieurs.
Ajoute un troisième point de Fiabilité au XB.
Consommation : +1 jerrican pour chaque trajet
court (entre deux décors du même secteur ga-
lactique)
Brouilleur
Dispositif qui permet de brouiller les commu-
nications des vaisseaux des PNJ adverses.
PP courte • Consommation : 1 jerrican pour
une courte séquence
Canons ioniques
Armement tactique qui rend les commandes
d’un vaisseau adverse inopérantes pendant
une très courte séquence.
Actif (atout d'Équipement pour viser juste) •
PP courte • Consommation : 1 jerrican par tir
PP (portée pratique) : distance à laquelle l’utilisation d’un Équipement est optimale
Canons moléculaires
Armement surpuissant qui augmente l’im-
pact de 3 points pour endommager les vais-
seaux adverses.
Actif (test mental pour viser juste) • PP
moyenne • Consommation : 2 jerricans par tir
Canoé de sauvetage
Permet de ne pas se noyer et de naviguer en
cas d’atterrissage forcé en pleine mer.
Force 12 contre les intempéries (tempêtes, ré-
cifs, faune marine, etc.)
Capsule de survie
Pour votre agent et un autre PJ/PNJ. Son pi-
lote automatique la dirige vers le relais ST le
plus proche.
Casque mnémonique
Dispositif qui permet de neurocharger un
Module mnémonique simple.
339
 Cellule atmosphérique
Dispositif qui permet de recréer dans les
soutes et pendant une courte séquence l’at-
mosphère native d’une race exosolaire.
Consommation : 2 jerricans par séquence
Châssis L
Cette option transforme en profondeur le
vaisseau, ce qui engage des frais consé-
quents, de nombreuses modifications struc-
turelles et un rééquilibrage énergétique.
Limite : réservée aux agents de Grade 5 ou 6.
Passif • Les options XB installables passent de
5à8
Cuisine
Un coin cuisine bien équipé pour préparer
en une courte séquence de bons petits plats
pour remonter le moral du personnel embar-
qué. Permet à chaque agent de regagner un
point de Souffle par repas.
Actif (pas de test, mais un agent doit y consa-
crer toutes ses actions sur une courte sé-
quence) • Consommation : 1 jerrican par repas
Hypnothèque
Dispositif qui permet de neurocharger un
Module mnémonique avancé ou psychique.
Infirmerie
Une petite infirmerie automatisée qui soigne
l’état Blessé ou Assommé.
Consommation : 1 jerrican par état soigné
* Les substances originaires des secteurs galactiques 6 et 7 ne sont pas répertoriées et ne peuvent
340 être analysées qu’avec l’aide d’un PNJ allié spécialiste de la question.
Jeu d’échecs en 3D
Un magnifique jeu d’échecs en 3D qui, en
jouant pendant une courte séquence, permet
à deux agents de resserrer les liens.
L’agent dont la Conviction est la plus basse
voit celle-ci remonter de 1 point.
Laboratoire
Un laboratoire basique, mais suffisant
pour effectuer des analyses biologiques ou
chimiques sur terrain. La substance analysée
doit être répertoriée dans la base de données
de l’Ordinateur central de Galaxity*.
Actif (confère un atout d’Équipement pour
analyser une substance) • Consommation : 1
jerrican par analyse
Pince de manutention
Une grande pince mécanique (Force 15) si-
milaire à une pelleteuse, utile pour soulever,
déblayer ou tracter quelque chose de lourd
(comme un Skromm du peuple de Lemm ou
une barge, mais pas un Groubos).
Actif (test mental pour manipuler correcte-
ment la pince) • Consommation : 1 jerrican.
Psychocarburant
Ce dispositif, inventé par les Alflololiens,
utilise la force psychique (le « psychocarbu-
rant ») du pilote pour propulser le vaisseau.
Cette solution ne remplace pas l’alimentation
des moteurs par l’Ultralum, mais la complète.
Pour passer en mode psychocarburant, votre
agent doit avoir neurochargé un Module
mnémonique psychique spécial conçu par
les Alflololiens (ceux qui participent au pro-
gramme d’élaboration des Modules mné-
moniques de Galaxity) et un curieux boîtier
biomécanique avec trois coquillages doit
être relié à l’ordinateur de bord. Lorsque la
connexion psychique entre votre agent et
le boîtier est établie (en touchant les trois
coquillages), le vaisseau puise dans la force
mentale de votre agent pour se déplacer. Les
propulseurs à Ultralum n’étant pas activés,
leur signature ne peut pas être détectée par
les radars standards.
Option exosolaire • Consommation : les jerri-
cans d’Ultralum sont remplacés par les points
de Souffle du pilote
Projecteurs
Permet d’y voir clair lorsque les radars du
vaisseau sont brouillés par un adversaire ou
une intempérie.
Actif (confère un atout de scénographie pour
scruter le décor) • Consommation : 1 jerrican.
Réservoir à oxygène de secours
Réserve d’oxygène qui s’enclenche dès que
le vaisseau a perdu son dernier point de Fia-
bilité. Le personnel embarqué peut encore
respirer pendant une courte séquence.
Réservoir à Ultralum L
Réservoir d’une capacité augmentée.
La capacité du réservoir passe de 16 à 20 jer-
ricans
Scaphandres supplémentaires
Chaque vaisseau XB-900 comprend de base
deux scaphandres. Cette option en rajoute
deux de plus.
Serre hydroponique
Une installation pour faire pousser des
plantes fruitières et potagères à l’intérieur
du vaisseau. Elle comprend des bacs avec
des solutions de sels nutritifs et un système
d’éclairage pour accélérer la pousse.
Consommation : 1 jerrican pour alimenter
deux agents pendant une longue séquence.
Soute L
Soute élargie qui permet de stocker jusqu’à
huit bagages ou quatre agents/PNJ.
Si la soute est pleine, une pénalité de consom-
mation d’Ultralum de +1 s’applique.
Traducteurs automatiques
Dotation de deux traducteurs automatiques
portables, de la taille de talkies-walkies, pour
comprendre et se faire comprendre par les
ressortissants de races exosolaires membres
de l’Empire terrien.
Une PP courte doit être respectée entre les
traducteurs automatiques et le vaisseau XB.
Verrouillage rétinien
Système de verrouillage du vaisseau (sas et
commandes) qui lit l’empreinte rétinienne
des agents à qui a été confié l’appareil. Toute
intrusion en force déclenche l’autodestruc-
tion au bout d’une très courte séquence.
Le vaisseau XB est détruit et irréparable.
Voiles solaires
De grandes voiles solaires qui se déploient et
permettent d’alimenter le vaisseau en éner-
gie pour les besoins essentiels et se déplacer
lentement (il faut une courte séquence pour
se déplacer d’un décor à un autre du même
secteur galactique, et une longue séquence
pour passer d’un secteur galactique à un
autre). Les sauts temporels et les poursuites
sont impossibles. Pratique en cas de Panne
mécanique ou d’Ultralum, ou pour se dépla-
cer furtivement sans émettre d’écho radar.
Limite : pour chaque longue séquence pas-
sée à voyager de la sorte après la première,
lancez un dé d’incidence (DI) ; sur un 6, le
Cerveau gagne un Coup d’Avance.
Option exosolaire
341
 8. SCÉNARIO
LE CANTIQUE DES QUANTIQUES

342
 INTRODUCTION
Le Cantique des Quantiques est un scénario
complexe qui entraîne les agents dans leurs
derniers retranchements existentiels : les
choix qu’ils auront à faire pourraient influer sur
le cycle du Temps lui-même.
Il est important que le MJ s’attarde sur les
pages suivantes qui recèlent de précieux ren-
seignements pour la compréhension de l’in-
trigue (voire des intrigues !) avant de se lancer
dans la lecture du scénario lui-même.
g « Aperçu du scénario »
g « Contextes »
g « PNJ récurrents et PNJ alliés »
g « Résumé de la mission »
g « Motivations secondaires »
g « Conseils de préparation »
Résumé
L’effondrement de l’univers, le retour au Néant
Éternel, le dernier tour de piste du cosmos…
c’est le spectacle que propose la Croisière du
Big Crunch.
Si l’enquête de routine consiste pour les
agents à s’assurer que l’agence de voyage
bluffe et ne possède pas véritablement la
technologie du voyage temporel, l’aventure
va rapidement les entraîner dans une épopée
spatio-temporelle au cours de laquelle ils au-
ront l’occasion de déjouer le Gal’exit, un com-
plot politique contre Galaxity, croiser le fer
avec le Quatuor Mortis, découvrir de nouvelles
curiosités cosmiques, rencontrer des scienti-
fiques insolites et débattre avec des adeptes
enchantés de mourir au chevet du cosmos.
Le vaisseau spatial de luxe va-t-il véritable-
ment conduire ses passagers jusqu’à la fin des
temps ? Qui sont ces richissimes croisiéristes
qui ont payé des sommes astronomiques
pour participer à ce voyage ? Et d’où provient
ce chant harmonieux que seuls les agents en-
tendent à bord du Galactic Princess ?
NOTE D’INTENTION
Ce scénario original est articulé pour satis-
faire les Maîtres de Jeu qui souhaiteraient
simplement picorer certaines scènes ou
idées, tout comme ceux qui préféreront
s’approprier pleinement cette aventure en
la déroulant comme elle a été écrite.
Ce scénario peut être joué en « one-shot »
avec une fin tragique pour les agents
– mais ils auront sauvé l’Univers ! – ou
lancer une campagne avec pour ennemis
deux redoutables groupuscules : le Dogme
du Néant Éternel et le Consortium
Vivaxis.
Le Cantique des Quantiques entraîne les
joueurs dans le futur le plus lointain possible,
au chevet du cosmos, à la toute fin de l’effon-
drement de l’univers, aux derniers instants du
Big Crunch où ils devront relancer le cycle du
temps en provoquant le Big Bang. Au terme
d’une croisière mouvementée, ils rencontre-
ront la dernière créature de l’univers, une
raie stellaire titanesque mangeuse de matière
et de lumière dont le chant quantique est en
harmonie avec la totalité de l’histoire du cos-
mos.
Des questionnements existentiels seront
posés aux joueurs par l’intermédiaire des PNJ :
faut-il intervenir dans le cycle du Temps ? Les
êtres vivants font-ils nécessairement partie du
343
 cycle cosmique ? Doit-on sacrifier la dernière
créature de l’histoire du cosmos pour qu’un
nouvel univers puisse naître ? Enfin, la ques-
tion de l’Être et du Néant est au cœur de
la problématique de ce scénario : si le Big
Bang n’a pas lieu, le Cosmos s’éteint et toute
chose disparaît jusqu’à peut-être n’avoir ja-
mais existé. Les joueurs seront confrontés à
des situations absurdes, parfois paradoxales
et campées entre des enjeux dramatiques et
un voyage touristique burlesque.
APERÇU DU SCÉNARIO
Dans Le Cantique des Quantiques, la mission
initiale a un double objectif à la fois scien-
tifique et politique. D’une part, les agents
doivent s’assurer que l’entreprise sur laquelle
ils enquêtent n’a pas développé la technologie
du voyage temporel, mais d’autre part, le Ser-
vice Spatio-Temporel est davantage préoccu-
pé par la présence de personnalités politiques
influentes de l’assemblée galactique qui feront
partie de la mystérieuse croisière.
La mission des agents commence dans
l’ACTE I, lorsqu’ils enquêtent sur la socié-
té Coca Rista et sa Croisière du Big Crunch,
afin de savoir si elle possède véritablement la
technologie du voyage temporel. Après avoir
trouvé l’identité des passagers et les noms
des « ingénieurs » du moteur temporel, le SST
conclut que la promesse de cette croisière est
une vaste fumisterie, mais qu’il faut découvrir
les véritables raisons de la présence de toutes
ces personnalités politiques montées à bord.
344
Dans l’ACTE II, les agents infiltrent le Ga-
lactic Princess, yacht de croisière touristique
de Coca Rista, qui fait le tour de la galaxie pour
accueillir l’ensemble de ses voyageurs prêts
à participer à la Croisière du Big-Crunch. Ils y
rencontrent de nombreux groupes aux inté-
rêts divers : des cartels politico-industriels,
des groupements d’intérêt scientifique, des
mystiques Boudubouddhistes convaincus que
le cosmos est animé par le cycle de la vie, ainsi
qu’une secte de fanatiques religieux adeptes
du Néant Éternel décidée à mettre fin au cycle
du temps. Les agents découvrent d’une part
que le Consortium Vivaxis influence les
personnalités politiques pour favoriser le
Gal’exit (proposition de loi visant à écarter Ga-
laxity de la Grande Salle des Écrans et de Point
Central), et d’autre part que les sept indivi-
dus qui ont fabriqué le « moteur temporel »
du yacht sont toutes présentes, mais ne sont
en aucun cas des ingénieurs.
Contre toute attente, dans l’ACTE III, le Galac-
tic Princess va effectivement voyager dans
le temps jusqu’à sa fin. Alors qu’ils enquêtent
sur la disparition d’un politicien pro-Gal’exit,
les agents assistent au meurtre d’un agent
spatio-temporel envoyé d’une époque plus
lointaine et découvrent que sa mission était
précisément de sauver le cycle de l’univers en
provocant le Big Bang à l’aide d’une bombe
quantique dernier cri ! Les agents ont désor-
mais le devoir de sauver le cycle du temps
en reprenant la mission de l’agent mort sous
leurs yeux.
Dans la SCÈNE FINALE, les agents com-
prennent que ce voyage est intimement lié au
chant quantique d’une raie stellaire géante,
dernier être vivant à la toute fin de l’histoire de
l’univers. La pérennité du cycle du temps est
suspendue aux choix décisifs qu’ils feront lors
de cette ultime rencontre.
CONTEXTES
Coca Rista
Coca Rista est une agence de voyages fon-
dée par le Capitaine Steubing. À l’issue d’une
OPA hostile, elle a récemment été rachetée
par Melon Usk, PDG de TrucX, entreprise
spécialisée dans le voyage spatial et filiale du
Consortium Vivaxis.
La Croisière du Big Crunch
Dans sa dernière publicité, Coca Rista pro-
pose une balade touristique jusqu’à la fin des
temps. Soyons clairs : à l’exception des dis-
ciples du Dogme du Néant Éternel, aucun des
croisiéristes qui ont répondu à l’invitation ou
acheté un billet pour cette croisière ne croit à
ce voyage dans le temps. Tous pensent que le
Big Crunch annoncé en fin d’itinéraire sera le
feu d’artifice final de cette croisière sans doute
spectaculaire puisque c’est Melon Usk qui est
aux commandes, mais rien de plus.
Gal’exit
Proposition de loi visant à écarter Galaxity de
la Grande Salle des Écrans de Point Central.
Sur invitation de Melon Usk, des personna-
lités influentes des quatre coins de la galaxie
sont réunies sur le Galactic Princess pour
décider du sort de Galaxity au sein de Point
Central et de la Grande Salle des Écrans. La
raison : l’hégémonie de Galaxity fait peur à
bon nombre de dirigeants exosolaires. La
confiance séculaire envers les intentions du
pouvoir terrien s’étiole sur Point Central.
Le Consortium Vivaxis (LCF Sat) surfe sur
cette vague de défiance contre Galaxity et
jouera un rôle de lobbyiste majeur en faveur du
Gal’exit.
Consortium Vivaxis
Cette puissante organisation dirigée par LCF
Sat cherche à affaiblir le pouvoir central de
Galaxity afin de l’obliger à lui céder une grande
partie de ses colonies minières.
Vivaxis compte sur le principe des vases
communicants : plus l’influence du pouvoir
central de Galaxity s’affaiblit, plus celle des
consortiums privés terriens se renforce.
Le Dogme du Néant Éternel
Originaire du Grand Rien, cette société se-
crète œuvre pour l’annihilation du Cosmos.
Officiellement, les membres du Dogme parti-
cipent à la Croisière du Big Crunch pour un sui-
cide collectif à la fin des temps. Même si cette
version n’est pas totalement mensongère, la
raison officieuse est d’empêcher l’agent du
SST du futur de mener à bien sa mission.
À ses débuts, les adeptes de cette religion
s’adonnaient à des actes terroristes désordon-
nés et sanglants qui les plongèrent fatalement
dans la clandestinité. Le cosmothéologien
Ra’Zoltro a récemment repris les rênes du
Dogme et su réorganiser ce ramassis de nihi-
listes dégénérés en une solide structure. Une
fois le SST infiltré, l’objectif ultime du Dogme
devenait réalisable : annihiler le Cosmos en
entravant la mission « Big Bang ».
Leur signe de reconnaissance est une flèche
circulaire barrée d’une croix tatouée sur
l’avant-bras signifiant pour eux : « Ce qui a été,
ce qui est et ce qui sera n’a jamais existé. »
Big Bang/Big Crunch
Le Big Bang est l’état primordial de l’Univers :
une singularité extraordinairement dense et
chaude, pas plus grosse qu’une tête d’épingle.
Son expansion soudaine provoque depuis près
de 14 milliards d’années l’organisation de la
345
 matière et du temps. Les cosmologues sont
en mesure de fournir une chronologie fidèle de
l’histoire de l’Univers Alpha après le Big Bang,
mais rien avant. Ces mêmes cosmologues
prédisent que cette expansion de l’Univers
n’est pas éternelle et qu’une longue phase de
contraction s’ensuivra pour atteindre le Big
Crunch : un retour à l’état primordial de
l’Univers Alpha.
De cet état primordial retrouvé renaît un
nouvel Univers Alpha identique au précédent
ou différent selon les théories : c’est le Cycle
éternel du Temps et de la Matière.
Cette lecture de l’histoire du Cosmos est
défendue dans ce scénario par le Service
Spatio-Temporel, la très grande majorité des
scientifiques et les Boudubouddhistes.
Le Service Spatio-Temporel du
futur et la « Mission Big Bang »
Dans un futur lointain, le SST découvre que
si rien n’est fait pour relancer la machine du
Cosmos, le Big Crunch provoquera la fin
de toute chose sans qu’un nouvel Univers
ne puisse prendre sa place. Pire, si rien
n’est fait, le temps lui-même pourrait ne plus
s’écouler et « ce qui a été, ce qui est et ce qui
sera » n’aura en réalité jamais existé. L’effon-
drement serait total. Problème : la technologie
du voyage temporel de Galaxity ne permet pas
d’atteindre le moment clef du Big Crunch où il
serait possible d’agir. Heureusement, le futur
Service Spatio-Temporel découvre en fouillant
les archives, l’existence de la Croisière du Big
Crunch. À l’époque, personne au SST n’avait
pris au sérieux ce voyage et aucune archive
ne mentionnait d’agent envoyé à bord (le rap-
port des agents sera détourné par le Dogme).
Pourtant, les relevés énergétiques prouvent
que le vaisseau a bien disparu et réapparu
l’instant d’après en piteux état. Un peu déses-
346
péré de trouver une solution viable, le SST du
futur décide d’envoyer sur le Galactic Princess
un agent équipé d’une bombe quantique
temporelle. C’est la « Mission Big Bang ».
Ra’Zoltro qui a infiltré le SST du futur parvient
à s’envoyer un message à lui-même plus jeune
pour se convaincre de participer à la croisière
du Galactic Princess et neutraliser la bombe.
Le K’Noun
À la fin des temps, il ne reste plus qu’une
seule créature vivante, isolée, perdue dans
l’immensité du vide sidéral. Elle sait que si
elle meurt et arrête de chanter, le cycle de
l’univers s’effondrera, le Temps lui-même
disparaîtra puisqu’il ne peut pas exister dans
le Néant. Son chant quantique – le Cantique
des Quantiques – maintient la réalité et la
matière, et rend possible le voyage dans le
temps. Alors plutôt que de se laisser mourir
de faim, K’Noun entre en contact par télé-
pathie temporelle avec des individus triés
sur le volet, appelées les « ingénieurs » qu’elle
convainc de fabriquer un moteur temporel
dans le but de se nourrir de cette machine
chargée d’énergie primordiale. Même en fai-
sant cela, elle sait qu’elle ne fait que reculer le
problème, c’est son dernier recours pour pro-
longer sa vie : mais jusqu’à quand ?
Sa présence et son chant assurent l’équilibre
et empêchent l’effondrement total et irré-
versible de l’univers. Si elle meurt à petit feu,
l’univers mourra aussi sans nouveau Big Bang.
Mais si elle meurt explosant sous l’effet de la
bombe quantique temporelle alors c’est le plus
grand feu d’artifice du Cosmos qui aura lieu.
Dans la scène finale, des questions resteront
probablement en suspens : Le K’Noun est-il
l’univers ? Est-ce un simple mécanisme qu’il
faut relancer ? L’univers peut-il exister sans au-
cune forme de vie ? K’Noun est-il Dieu ?
 K’Noun est en quelque sorte à la fois univers,
mécanisme, vie et créateur ou plus exacte-
ment, elle est tout à la fois le patient et le mé-
decin, la création et l’artisan, l’instrument de
musique et le musicien.
Références multiples
« Noun », dans la mythologie égyptienne,
est l’Océan Primordial, il s’agit plus d’un
concept que d’un dieu, qui protège parfois
les dieux contre les puissances chaotiques.
En arabe, « Kanoun » signifie la loi ou l’ordre.
Le « Qanûn », la règle, est le nom abrégé
d’un important ouvrage de médecine
du célèbre philosophe persan Avicenne.
Le « Qanûn » est aussi un instrument de
musique à corde apparentée à la cithare.
En kabyle il s’agit du foyer creusé dans le
sol (ou poterie creuse en terre cuite) pour
y faire cuire des aliments et se rassembler
autour ; par extension le terme est parfois
employé pour parler du barbecue.
Le Cantique des Quantiques
Il s’agit du chant du K’Noun. Elle se nourrit
d’énergie, mais va mourir de faim puisque l’uni-
vers est en train de s’effondrer autour d’elle.
Ce chant contient toute l’histoire de l’uni-
vers et résonne en tout temps et tous lieux (cf.
théorie des cordes, théorie du tout, croyances
chamaniques au cosmos primal, incarnées
dans le chant de cette créature). Autrement
dit, le chant du K’Noun n’est pas le cosmos,
mais il structure le cosmos dont elle-même fait
partie.
Seuls les « ingénieurs », élus de K’Noun et
les agents spatiaux temporels, les « voya-
geurs », sont susceptibles d’entrer en ré-
sonance et d’entendre ce chant.
Les 7 artéfacts du moteur
temporel
Chacun des sept individus que K’Noun a
contacté, possède un artefact. Tous assem-
blés, ils permettent de fabriquer un mo-
teur temporel. Ce moteur a deux fonctions :
voyager dans le temps jusqu’à elle et la nourrir.
Chacun de ces artefacts est lié à une légende
(cf. encart – Acte II). Dans le cadre d’une cam-
pagne, ils pourront faire l’objet de plusieurs
scénarios dans lesquels les agents devront les
protéger du Dogme du Néant Eternel. En effet,
n’ayant pu empêcher la « mission Big Bang » de
se réaliser, le DNÉ va tenter de détruire les
artefacts avant la croisière du Big Crunch.
Chacun de ces artefacts a été fabriqué par
des civilisations anciennes et oubliées, à par-
tir d’éléments astrophysiques remarquables
chargés d’énergie primordiale comme le cœur
d’une étoile, de la poussière de trou noir, etc.
Combinés ensemble, ils entrent en harmonie
avec le chant de la raie stellaire et permettent
le voyage temporel jusqu’au Big Crunch.
347
 Les 7 artéfacts
g Œuf de DO-minium : œuf fossilisé
de Zypanon Cyclopéen. Aussi appelée
l’œuf d’Ouroboros.
[Cf. Melon Usk p. 403]
g Couronne de RE : Corne d’Alflolol.
Aussi appelé Corne d’Ouroboros.
[Cf. Vargor, p. 406]
g Perle de MI-crocosmos : Perle conte-
nant un univers entier.
[Cf. Harlène Supin, p. 406]
g Poussière FA-tale : Poussière de trou
noir.
[Cf. Zift, p. 406]
g Astrolabe de SOL : artéfact-bijou de
Kistna.
[Cf. Kistna, p. 405]
g LA-tex de Nerfafalen : combinaison
versatile fabriquée à partir de gaz rare
et instable de Nerfafalen (réf. « Sur les
frontières »).
[Cf. Sya Nouf, p. 405]
g Cœur SI-déral : cœur de la première
étoile du cosmos.
[Cf. La Collectionneuse, p. 404]
Comme si l’univers était une guitare à
sept cordes…
Chaque artéfact résonne sur une fréquence
qui lui est propre, chacun avec l’une des sept
cordes du Cosmos. Il est important de noter
que leur présence est nécessaire pour am-
plifier les effets de l’explosion de la bombe
« Big Bang » : ce que le SST du futur n’a pas
anticipé, mais que Claude Lacombe, l’agent
du SST futur envoyé pour la mission Big Bang,
découvre à bord du Galactic Princess.
348
PNJ CLÉS
MELON USK (PNJ ADVERSE INTRIGANT)
Premier « ingénieur » du moteur tempo-
rel. Nouveau patron de Coca Rista. C’est un
homme ambitieux, affairiste et rêveur.
Melon Usk, PDG de TrucX, s’est proposé au-
près des dirigeants de Vivaxis pour prendre
la tête du travail de fond de lobby en faveur
du Gal’exit. Usk a une compréhension intui-
tive du voyage temporel qu’ils vont effectuer,
il ne prévoit cependant pas l’existence de la
Raie stellaire. En organisant la croisière du Big
Crunch, Melon Usk veut tirer un maximum de
profits de cette extraordinaire opportunité.
D’une part, régler la question du Gal’exit le pla-
cerait en situation de force auprès de Vivaxis
et d’autre part, la croisière est une fantastique
manne financière. En effet, le Dogme du Néant
Éternel a offert toutes ses possessions à Usk
pour pouvoir monter à bord du Galactic Prin-
cess (monastères, comptes en banque, re-
liques…). De plus, le patron de TrucX compte
organiser une levée de fonds auprès des pas-
sagers invités après leur en avoir mis plein la
vue au cours de la croisière.
CAPITAINE STEUBING
Le très chic capitaine du Galactic Prin-
cess. Humanoïde aimable, prévenant et très
accueillant à bord de son vaisseau. Il est aussi
guide touristique lors des escales. Toujours à
l’écoute des passagers comme des membres
du personnel de bord.
ZORZOG (PNJ ADVERSE NON INTRIGANT)
Frère du célèbre Ortzog de la planète Bour-
gnouf l’Industrieuse, il est l’implacable chef de
file des anti-Galaxity. Zorzog est le premier à
avoir répondu à l’invitation de Melon Usk et sou-
haite ardemment que le Gal’exit se réalise.
 RA’ ZOLTRO (PNJ ADVERSE NON INTRIGANT)
Éminent représentant des Tagliens (cf. « L’Am-
bassadeur des Ombres »), Ra’Zoltro est le
grand maître du Dogme du Néant Éternel.
Il dirige l’apostolat ultime de son ordre : faire
échouer la « Mission Big Bang » du futur SST.
Cosmothéologien spécialiste du temps,
Ra’Zoltro, alors âgé de plusieurs siècles, s’est
fait embaucher par le SST du futur non pas
comme agent, mais comme savant théori-
cien. Il a su déjouer habilement tous les obsta-
cles d’un tel recrutement sans que le moindre
soupçon ne puisse le trahir. Ra’Zoltro a fait
partie de l’équipe de scientifiques qui a prou-
vé que l’univers allait s’effondrer sur lui-même.
L’immense joie du Taglien fut de courte durée,
car lorsqu’il apprit que le SST envisageait la
« mission Big Bang », ses espoirs d’effondre-
ment total de l’univers étaient probablement
réduits à néant. Grâce à un D.M.T* expérimen-
tal, il s’envoie un message quelques années
avant la Croisière du Big Crunch alors qu’il est
tout jeune maître du Dogme du Néant Éternel.
Le jeune Ra’Zoltro riche des connaissances du
vieux Ra’Zoltro, poursuit désormais deux ob-
jectifs : d’abord faire échouer la « mission Big
Bang » moyennant l’achat de nombreux billets
sur le Galactic Princess payés à prix d’or, puis
démarrer l’entraînement des fidèles les plus
expérimentés pour qu’ils infiltrent à terme le
SST grâce aux précieux conseils qu’il a obte-
nus du futur.
*Drone-Messager-Temporel
AUTRES PNJ
LES « INGÉNIEURS »
Melon Usk et les six autres « ingénieurs » ont
tous été touchés intimement par le chant de
K’Noun et ont admis comme un devoir abso-
lu de réunir les sept artéfacts. Le chant a un
effet déterministe sur eux : ils « savent » qu’ils
doivent réunir les artéfacts. Cependant, cha-
cun interprète ce phénomène à sa façon et
garde, non pas son libre arbitre puisqu’ils fe-
ront tout pour fabriquer le moteur temporel,
mais ses convictions et sa propre appréciation
de ce qu’ils sont en train de réaliser.
Le cyborg arachnoïde autobaptisée la Col-
lectionneuse, la célèbre actrice de Para-
dise Studios Sya Nouf, Kistna, l’assassin
intergalactique Zift, l’illustre cambrioleuse
Harlène Supin et Vargor « celui-qui-change-
la-couleur-des-supernovas » possèdent res-
pectivement le Cœur sidéral, le Latex de
Nerfafalen, l’Astrolabe de Sol, la Poussière
fatale, la Perle de Microcosmos et le Cœur
sidéral. Melon Usk détient l’Œuf de Domi-
nium.
L’ÉQUIPAGE DU GALACTIC PRINCESS
Tous issus de l’Astral Princess, les person-
nages qui composent le cœur de l’équipage
du Galactic Princess sont sympathiques et
toujours souriants (exception faite de l’inquié-
tant maître d’hôtel), cependant assez critiques
quant au récent rachat de Coca Rista par
TrucX.
Makk « Doc’ » Oïle médecin-chef et respon-
sable des salles de jeux, Jacto Rance maître
d’hôtel, Guy Camelot régisseur et crooner
dont le costume change continuellement de
couleur dès qu’il chante « Destinééééééée… ».
349
 LES PRINCIPALES PERSONNALITÉS
POLITIQUES
Kalim, ambassadeur de Syrte-la-Magnifique.
Cet aimable Syrtien s’inquiète du jeu diploma-
tique de Galaxity et de son expansion colonia-
liste. Il est plutôt favorable au Gal’exit sans pour
autant militer pour cette cause. Récemment
menacé de mort, son assurance lui cherche un
garde du corps pour la croisière.
Toctopussy, ambassadeur de Nautiliob. Le
monde natal de ce curieux céphalopode se si-
tue suffisamment loin des colonies terriennes
pour qu’il ne s’en préoccupe pas. Cependant,
Toctopussy est très sensible aux cadeaux et
toute forme de gratification peut éveiller en lui
un soudain intérêt pour le Gal’exit (ce qui en fe-
rait un PNJ adverse intrigant). Les traducteurs
universels ayant du mal à fonctionner pour
cette espèce, Toctopussy est à la recherche
d’un interprète pour la durée de la croisière.
Shey’llha, représentante Suffuss. Cette
extravagante métamorphe est insensible à
la question du Gal’exit. Elle connaît très mal
l’espèce humaine et a l’intention de combler
cette lacune. Shey’llha compte profiter de
la croisière pour se divertir le plus possible à
commencer par jouer avec l’humain qu’elle
embauche officiellement comme « conseiller
diplomatique » à bord du Galactic Princess.
VIVAXIS ET LE QUATUOR MORTIS
Nanard Natte (PNJ adverse intrigant), se-
cond de Melon Usk peut servir de garde du
corps et/ou de fusible si Melon Usk est en si-
tuation délicate (physiquement ou politique-
ment). Il est en quelque sorte son homme à
tout faire, dévoué corps et âme. Nanard Natte
est connu pour avoir été directeur de cabinet
chez Vivaxis, ce qui peut permettre aux agents
de faire le lien entre TrucX et Vivaxis s’ils ne
l’ont pas fait dans l’ACTE I.
350
À noter que Nanard Natte ne participe à
la croisière que si les agents ont réussi à le
convaincre de ne pas abandonner ce voyage.
Jazz-band imposé par Nanard Natte auprès
du régisseur du Galactic Princess, le Quatuor
Mortis (PNJ adverse intrigant) a en réalité été
engagé pour assassiner une personnalité pro-
Gal’exit, faire accuser Galaxity et ainsi faciliter
le travail de lobbyiste de Melon Usk.
LES LOGICIENS STOÏQUES
Docteur Chal’ Darouine, humanoïde à face
de poulpe et ses comparses Gal’ Hiley et
Cop’ Ewnik.
Claude Lacombe, l’agent du futur, s’est fait
passer pour un Logicien stoïque afin d’infiltrer
le Galactic Princess.
LES IRRATIONNELS
Protocrite et Demagoras, deux Zools de
Point Central, qui se sont mystérieusement
mis à parler sous forme de pseudodiscussions
philosophico-scientifiques.
LES BOUDUBOUDDHISTES
Le boudubouddhisme est une synthèse de
plusieurs religions proches du bouddhisme
terrien et de théories scientifiques visant à dé-
montrer que toute matière inerte est en puis-
sance de la matière vivante.
À l’origine, le boudubouddhisme est un mou-
vement politique écolo-rigoriste devenu avec
le temps une secte de moines ascètes. Au-
jourd’hui dirigés par le protofrère Nhulot, un
Biocébien du système Nobono, les boudu-
bouddhistes défendent principalement deux
théories. La première consiste à croire que le
monde matériel est en réalité vivant. La se-
conde que tout est cyclique et que le cosmos
lui-même se renouvelle continuellement.
PNJ ALLIÉS
Un premier PNJ allié dans l’ACTE I pourrait
être Monsieur Albert, si un des agents s’in-
téresse aux vieilles légendes (cf. Motivations
secondaires). Un des sept « ingénieurs » est
Kistna. Elle peut devenir une alliée si les
agents parviennent à gagner sa confiance,
tout comme Chal' Darouine qui fait ici partie
des Logiciens stoïques.
CERVEAU(X) DE L’INTRIGUE
Le Consortium Vivaxis (une des Multinatio-
nales) est dirigé par LCF Sat. C’est lui qui est
à la manœuvre pour une sortie de Galaxity
de la Grande Salle des Écrans de Point Cen-
tral afin de réduire l’influence politique de la
Terre et renforcer celle de son Consortium
privé (notamment sur les nombreuses colo-
nies humaines). L’association de Vivaxis et
du LCF Sat impliqué ici (une version adverse
par rapport à celle proposée dans le chapitre
« Personnages Non-Joueurs ») constitue le
Cerveau de l’intrigue. Ceci est d’autant plus
simple à orchestrer que ni l’un ni l’autre n’inter-
viennent directement dans l’histoire, mais uni-
quement par l’entremise de leurs complices.
Le Dogme du Néant Éternel veut déjouer
la mission de l’agent du futur SST. Comme
Ra’Zoltro n’est pas complice de l’alliance Vi-
vaxis/LCF Sat (leurs motivations sont diffé-
rentes, lui et ses acolytes sont des PNJ ad-
verses non intrigants).
Les uns menacent Galaxity, les autres
l’Univers lui-même.
Un MJ inventif peut trouver un motif pour que
Vivaxis et LCF Sat s’associent à Ra’Zoltro afin
de former un triumvirat, sorte de « Super Cer-
veau ». Mais gare à la difficulté du scénario !
RÉSUMÉ DE
LA MISSION
Prologue
Coincés sur Glanbol VII à cause d’une pièce
défectueuse sur leur vaisseau, les agents re-
çoivent un message du SST les sommant de se
rendre au plus vite sur SORE-334, mais Bobb,
un Emmerdopod, se procure la pièce convoi-
tée sous le nez des agents. Il leur faudra la ré-
cupérer d’une façon ou d’une autre pour quit-
ter cette planète. Bobb s’avérera être le chef
mécano du Galactic Princess, le vaisseau de
croisière de Coca Rista.
Acte I : Coca Rista et sa croisière
du Big Crunch
Une fois au point de rendez-vous, les agents
apprennent qu’ils doivent enquêter sur Coca
Rista, une agence de voyages proposant une
croisière temporelle jusqu’à la fin des temps :
la Croisière du Big Crunch. Au terme d’investi-
gations dans les locaux de Coca Rista et après
un premier rapport de mission, le SST invite
les agents à poursuivre leurs recherches
en infiltrant le yacht. Le SST, tout comme
la plupart des futurs passagers, est convain-
cu que Coca Rista n’a pas vraiment acquis la
technologie du voyage temporel et que cette
Croisière du Big Crunch n’est qu’un prétexte
pour voyager à travers la galaxie tout en médi-
tant sur le sens de la vie. Mais de nombreuses
personnalités politiques sont inscrites sur la
liste des croisiéristes et notamment des oppo-
sants à Galaxity, c’est pourquoi le SST souhaite
que les agents découvrent les raisons de cet
étrange rassemblement.
351
 Acte II : Le Gal’exit
et les merveilles du monde connu
À bord du yacht, les agents rencontrent plu-
sieurs factions politiques, scientifiques et
religieuses aux intérêts divers. La croisière se
déroule sans encombre avec quelques haltes
pour récupérer les derniers passagers et ob-
server des curiosités cosmiques ainsi que
des créatures extra-atmosphériques. L’en-
quête conduit les agents à comprendre que le
Consortium Vivaxis a invité les personna-
lités politiques pour les amener, par une ac-
tion de lobbying, à voter une proposition de loi
visant à écarter Galaxity de la Grande Salle des
Écrans de Point Central : le Gal’exit.
Parallèlement, les agents sont invités à par-
ticiper à des conférences scientifiques et
religieuses sur la question du cycle de l’uni-
vers et du temps. Ils auront la confirmation
que personne ne croit au voyage temporel
à bord du Galactic Princess, exception faite
des adeptes du Dogme du Néant Éternel qui
passent pour des illuminés.
Acte III : Une mission peut en cacher
une autre
Le Galactic Princess a entamé son bond
temporel. Plus d’escales et plus de contacts
possibles avec le SST, le huis clos com-
mence véritablement. Les agents enquêtent
sur un meurtre commandité par Vivaxis et
exécuté par le Quatuor Mortis. La cible est
une personnalité politique favorable au Gal’exit
que les agents ont pu rencontrer au cours de
l’ACTE II. Le Quatuor Mortis maquille le crime
en faisant porter le chapeau à un soi-disant
agent de Galaxity en produisant de fausses
preuves. Si les agents décident d’enquêter,
ils découvrent que Vivaxis a commandité
ce meurtre comme ultime argument contre
Galaxity pour convaincre les dernières person-
352
nalités politiques hésitantes à voter, de retour
à la Grande Salle des Écrans, pour le Gal’exit.
Dans un même temps, faute de parvenir à en-
traver la mission de l’agent du futur, le Dogme
du Néant Éternel décide de l’éliminer. Confron-
tés aux disciples du Dogme, les agents dé-
couvrent la « Mission Big Bang » de l’agent
du futur et devront prendre la décision de la
poursuivre ou pas.
À la fin de cet acte, les agents doivent avoir en
leur possession les codes de mise à feu de
la bombe « Big Bang », écarter la menace du
Dogme du Néant Éternel et optionnellement
celle du Quatuor Mortis.
Scène finale : Ouroboros ou le
silence éternel des espaces infinis
Le voyage temporel prend fin, le yacht se
trouve bel et bien aux touts derniers instants
de vie de l’univers. Le Big Crunch va avoir
lieu et il ne reste plus dans le vide sidéral que
la Raie stellaire. Alors qu’elle est décidée à
ne faire qu’une bouchée des sept artéfacts
chargés d’énergie primordiale, celle-ci prend
conscience de la présence d’êtres humains à
bord du yacht et entre en contact télépa-
thique avec les agents (en priorité les men-
talistes) pour comprendre ce qu’ils font là.
Le dialogue avec la créature stellaire est
comme hors du temps. Les agents, s’ils
veulent sortir vivants de cette mission, doivent
la convaincre de déclencher elle-même
la bombe « Big Bang » après les avoir ren-
voyés à leur époque grâce à l’écho de son
chant, le Cantique des Quantiques.
Épilogue
Le MJ pourra choisir entre plusieurs pistes :
clore ce scénario ou l’inclure dans une
campagne de plus grande envergure.
 MOTIVATIONS
SECONDAIRES
Parmi les motivations suivantes, la Légende
d’Ouroboros et les Sciences sont a minima
nécessaires pour qu’au moins deux des agents
aient de sérieuses pistes de réflexions méta-
physiques lors de la scène finale.
La légende d’Ouroboros
L’œuf de Dominium et la Couronne de Ré res-
pectivement aussi appelés l’Œil d’Ouroboros
et la Corne d’Ouroboros peuvent conduire un
agent sur la piste des anciennes légendes. Ce-
lui-ci est alors amené à rencontrer M. Albert ou
une Mémoire de Solum qui lui racontera cette
fameuse légende appelée par les Tagliens, le
Mythe de K’Noun.
La légende selon M. Albert
Le dragon qui se dévore la queue, symbole du
cycle d’évolution refermé sur lui-même, d’au-
tofécondation et de retour éternel. Monsieur
Albert se questionne sur le destin de l’univers
« J’espère que le cosmos a prévu le coup ! Je
l’espère oui, en tous cas le SST est convaincu
de la continuité du cycle du temps ».
La légende selon la Mémoire de
Solum
Monde céleste figuré par le serpent/dragon
et le cercle, l’histoire de l’univers n’est pas
linéaire, mais circulaire, c’est aussi le perpé-
tuel retour, cercle infini des existences, de
la renaissance, de la répétition basée sur les
oppositions de pulsion de vie et de mort. La
mémoire pourra énoncer des phrases mysté-
rieuses comme « Tant que l’Être et le Néant se
font face, le Néant est vaincu continuellement,
mais le jour où l’Être sortira du cercle, le Néant
aura gagné une bonne fois pour toutes. »
Sciences
L’intérêt de l’un des agents pour les sciences
pourrait le conduire à participer de façon assi-
due aux conférences et faire une rencontre et/
ou découverte importante pour la mission. En
effet, un des Logiciens stoïques est l’agent
du futur (sans se révéler) et semble remettre
en cause ses propres certitudes : « Et si on ne
fait rien, que se passe-t-il ? ». Les autres Lo-
giciens stoïques interrogés par l’agent pour-
raient lui dire que cet individu n’est pas des
leurs (ACTE II).
Autre piste scientifique
« Il y a deux sources d’énergie incommensu-
rables et très instables à bord du vaisseau, mais
dont je ne connais pas la nature ».
La première est le moteur temporel et la
seconde la bombe quantique de l’agent du
futur (ACTE III). Une fois le voyage entamé, le
moteur temporel devient instable et ne peut
plus être manipulé sans tout faire sauter.
Gal’exit
L’un des agents peut avoir une relation
amoureuse ou amicale avec l’une des per-
sonnalités politiques exosolaires présentes
à bord du yacht (ACTE II). À noter qu’un agent
fidèle à l’Humanisme peut tout à fait remettre
en cause la politique expansionniste et mili-
tariste de Galaxity. Relation importante, voire
nécessaire pour comprendre les luttes d’in-
fluence en cours pendant le voyage (confi-
dence sur l’oreiller si relation amoureuse, indis-
crétion si relation amicale).
Fin d’ACTE II, Kalim (dont l’un des agents a
probablement été recruté comme garde du
corps) se fait assassiner (à moins que les
agents aient pris soin d’assurer sa sécurité à
tout moment).
353
 Jeux
Le goût prononcé d’un des agents pour les
jeux d’argents ou toute autre activité ludique
peut l’amener à faire des rencontres profitables
durant l’ACTE II ou III, par exemple découvrir lors
d’une partie de poker que le Quatuor Mortis est
présent sur le yacht. C’est aussi l’occasion de
faire face à l’absurdité et/ou au cynisme de cer-
tains passagers. Par exemple, des paris sont
organisés sur le fait qu’ils vont tous mourir à la
fin de ce voyage. Différents pronostics sur la fin
des temps… Des discussions sur les probabili-
tés entre fanatiques des jeux de « hasard ». On
parie, mais pas tout, on ne sait jamais…
Doute sur le SST
Cette motivation secondaire peut conduire
l’agent à rencontrer un officier du SST para-
no qui le met sur la piste du DNÉ qui selon lui,
aurait infiltré l’Agence.
Cette motivation secondaire peut impliquer
que l’agent connaisse déjà Slane.
Ambition au sein de Galaxity
Accepter une mission non officielle est illé-
gal : un agent scrupuleux n’accepterait pas la
mission de Slane (cf. ACTE I : officier qui leur
donne la mission). Il devrait donc en informer
l’administration de Galaxity. Cet agent serait
alors remercié pour l’info et recevrait l’ordre
d’accepter malgré tout la mission de Slane
tout en informant ce service administratif ex-
térieur au SST.
Archéologue
Un agent passionné d’archéologie pourrait
avoir accès à plus d’informations sur les ar-
téfacts et sans doute percer plus rapidement
la piste musicale. Ensemble, ces artéfacts
jouent une « partition ».
354
CONSEILS
DE PRÉPARATION
Bien déterminer à l’avance les motivations
secondaires des agents afin de relancer les
enquêtes si besoin. Préparer des pistes pour
conduire des agents expérimentés à contac-
ter les PNJ alliés déjà acquis afin de réunir un
maximum d’informations utiles avant le huis
clos de l’ACTE III.
Il est bien sûr envisageable de jouer certaines
rencontres/scènes même si elles ne corres-
pondent pas à une motivation secondaire d’un
des agents ou encore échanger avec Kistna
même si elle n’est pas, ou pas encore une alliée
des agents.
La plupart des PNJ (et ils sont nombreux !)
sont des exosolaires. Bien s’approprier leurs
caractéristiques physiques et surtout men-
tales pour les interpréter et colorer la partie.
Chaque acte de ce scénario a sa propre am-
biance, sa propre coloration.
Playlist
g Prologue : Rock, Funk ou Soul clas-
sique.
g Acte I – Enquête administrative : bos-
sa-nova, musique d’ascenseur.
g Acte II - Conférences politique et
scientifique : étrange et insolite…
g Acte III – Voyage dans le temps/en-
quêtes criminelles : tour à tour grave ou
festif.
g Scène Finale – Poétique et métaphy-
sique : Hans Zimmer planant.
g Épilogue – Retour à la réalité : pas de
musique
 Préparer l’acte I
Bien s’approprier les différents quartiers
de Nazariius pour que l’enquête de Coca Rista
soit dynamique. Inventer si nécessaire d’autres
boulots d’infiltration dans le Galactic Princess
selon les compétences et motivations des
agents.
Préparer l’acte II
Surtout le début de l’ACTE II et ses Merveilles
du Monde Connu pour en mettre plein la vue
aux agents. Ajouter si nécessaire des créa-
tures extra-atmosphériques et des lieux in-
solites pour la croisière. Préparer quelques
passagers supplémentaires ou membres
d’équipage.
Préparer l’acte III
C’est à la fois un acte de résolution d’intri-
gues, mais aussi étrange et paradoxal. En ef-
fet, pendant que la plupart des passagers sont
euphoriques, d’autres sont plongés dans un
fatalisme et des questionnements abyssaux.
Bien ordonner les actes
Prendre le temps de bien repérer les scènes
qui permettront de rythmer le jeu des agents
dans Le Cantique des Quantiques. Prévoir 2 à
4 scènes incontournables par acte pour bien
structurer la mission et sa compréhension, le
reste dépendra des décisions et réactions des
agents. Libre au MJ de limiter chaque acte
à une durée précise si les joueurs aiment
être sous pression et se retrouver en situa-
tion de dilemme ou au contraire de leur laisser
le temps de rencontrer l’ensemble des PNJ si
les agents aiment discuter et creuser toutes
les pistes qu’offre le scénario et les ajouts
éventuels préparés par le MJ.
Temporalité
Ce scénario doit débuter plus d’un siècle
après les événements relatés dans l’album
« L’Ambassadeur des Ombres » à la fin duquel la
Terre est interdite de séjour sur Point Central et
écartée de la Salle des Écrans pour cent ans.
Jouer ce scénario après 4016 est l’idéal
(date à laquelle Galaxity est de retour dans
l’Univers Alpha) : Kistna est alors réconciliée
avec Jal (et donc les humains), Vivaxis a eu
le temps de se développer en un consortium
galactique, Galaxity a repris ses vieilles habi-
tudes colonialistes et le DNÉ est fondé sur les
cendres d’une secte fidèle aux Wolochs.
NOUVEAUX AGENTS
EN COURS DE PARTIE
ACTE I
Un nouvel agent est envoyé à bord ! Slane peut
facilement envoyer un nouvel agent en renfort
après avoir pris connaissance de l’identité des
passagers du Galactic Princess.
ACTE II
On recrute au SST ! Tout passager humain
susceptible d’être recruté par le SST grâce à
sa plasticité neuronale hors normes, son esprit
d’initiative et sa discrétion.
ACTE III
Un second agent du futur ! Le SST du futur
pourrait avoir reçu une alerte de Claude La-
combe (quand il découvre la présence du
DNÉ). Le Service parvient alors à envoyer un
nouvel agent qui rejoint difficilement le Ga-
lactic Princess en plein voyage temporel. Son
propre vaisseau est détruit ainsi qu’une partie
de la mémoire de l’agent que le choc a secoué.
Teaser narratif
355
 « Alertés par des bornes de sécurité
temporelle, vous traquez un drone mes-
sager mystérieux qui traverse le temps
par ricochets chaotiques, mais le moteur
temporel de votre vaisseau trop sollicité
par les sauts spatio-temporels répétés
surchauffe, se met en veille et vous perdez
la trace du drone en 4023. Vous parvenez
à atteindre tant bien que mal l’asté-
roïde SORE-334, une base de ravitaille-
ment du SST où l’officier Slane ne manque
pas de vous envoyer immédiatement en
mission sur Glanbol VII. »
Le drone que les agents ne parviennent
pas à intercepter est le message que
Ra’Zoltro s’envoie à lui-même. Peut-être
les agents ont-ils pu au moins décrypter la
signature du message : une flèche circu-
laire barrée d’une croix.
Glanbol VII
356
Ancienne colonie minière, Glanbol VII est
une planète marécageuse abandonnée par
Galaxity depuis des décennies. Les mines
de métaux rares aujourd’hui épuisées
pullulent de créatures batraciennes agres-
sives et il est excessivement dangereux
de s’aventurer dans les marais putrides
en perpétuelle expansion qui occupent
actuellement les trois-quarts de la surface
de la planète. Seule une petite ville à la po-
pulation hétéroclite survit depuis le retrait
des firmes qui possédaient les conces-
sions minières.
 PROLOGUE
BOBB, L’EMMERDOPOD
L’aventure commence pour les agents,
quelques semaines après le teaser narratif,
dans un troquet de vieux routards de l’es-
pace où ils ont échoué et sympathisé avec
un groupe de pilleurs de mines désaffectées
(activité presque suicidaire sur Glanbol VII,
mais grassement récompensée). Les agents
s’apprêtent à quitter la planète, leur mission
de routine est terminée. Il s’agissait de faire
un rapport sur l’impact de la colonie minière
quelques années après son retrait. Le constat
est sans appel : le passage des exploitants de
Galaxity a déséquilibré durablement l’écosys-
tème de Glanbol VII, provoquant la disparition
de nombreuses espèces animales et végé-
tales. De plus, la plupart des Glanboliens ont
dû quitter la planète, ont été dévorés par les
batraciens géants qui pullulent, ou sont morts
de maladie dégénérative.
Sur ce rappel des observations faites pen-
dant leur mission, tout en sirotant quelques
verres de boissons alcoolisées, surgit dans
le troquet un certain Bobb. Bobb est un des
derniers Glanboliens. Les agents ont déjà eu
affaire à lui et en connaissent l’humeur mas-
sacrante. Il appartient à une branche assez
rare de Glanboliens, baptisée par les premiers
colons : Emmerdopod. Les Emmerdopod
ont deux caractéristiques majeures, la pre-
mière est qu’ils sont métamorphes et la se-
conde est leur caractère ordurier impérieux
que seule une activité créative peut calmer.
Beaucoup sont morts de dépression dans les
mines de Glanbol VII. Traversant la salle, Bobb
fait signe au barman de lui servir un verre et
lance aux agents :
« Encore là ces raclures d’humains !? Z’avez
rien d’autre à glander que polluer notre air de votre
présence ? Mwarf ! Rien à guigner de toute façon.
J’ai enfin le sésame pour me barrer de cette fou-
tue planète. Qu’est-ce que vous pouvez être laids !
JAMAIS, je dis bien JAMAIS je ne prendrai forme
humaine ! Je me dégoûte moi-même rien que d’y
penser. Et cette odeur… »
Il fait mine de réprimer un relent de dégoût
puis se retourne vers un Pulpissim pilleur de
mines.
« Et toi là, pourquoi tu me regardes comme
ça ? Comment tu fais pour te supporter ? Et quel
trou paumé de la galaxie a bien pu chier une espèce
aussi difforme que la tienne ? Laisse tomber, en
fait, je ne préfère pas savoir. »
Une fois qu’il a sifflé son verre, Bobb repart
à ses occupations ne manquant pas une der-
nière injure à l’intention du vieux servocyborg
du bar :
« Merci pour le service, vieux déchet
gastrique ! ».
Si les agents le questionnent au sujet du
« sésame » dont il a parlé, ce dernier restera
vague, expliquant qu’il a un entretien d’em-
bauche pour un job de mécano :
« C’est chouette de vous préoccuper de moi,
ça me touche, mais vous pouvez aller vous faire
cuire une soupe de Schlagues !! ».
Les schlagues sont des petits gastéropodes
de Glanbol VII délicieux pour les autochtones,
mais qui filent une irrépressible diarrhée aux
humains.
Bobb vient d’être engagé comme mécani-
cien par Coca Rista. Ses facultés hors-norme
vont le propulser chef mécano du Galactic
357
 Princess, mais il ne le sait pas encore et ne
peut donc pas y faire référence dans le pro-
logue. La façon dont les agents récupé-
reront le compresseur magnétique sur
Glanbol VII déterminera sa réaction quand
ils le recroiseront. En tant que chef méca-
no, il pourrait leur être d’une grande utilité.
Comme tout Emmerdopod, la pratique d’une
activité créative (comme la mécanique dans
le cas de Bobb) a un effet apaisant sur lui.
Bobb, L’Emmerdopod
Les Emmerdopod sont des métamor-
phes : une fois par jour, ils peuvent
prendre la forme d’une espèce huma-
noïde qu’ils ont déjà rencontrée. Ils ne
peuvent s’empêcher d’insulter toutes les
personnes non glanboliennes avec qui
ils interagissent. Il est tout à fait possible
d’avoir une discussion avec un Emmerdo-
pod si on supporte les insultes répétées.
Un Emmerdopod n’est pas méchant et il
est même animé d’une certaine empa-
thie. Ce qu’il dit dépasse sa pensée. Il est
possible de se procurer un « Censorum »,
petite puce cérébro-électronique assez
rare qui « bip » et stoppe le processus
d’insultes de l’Emmerdopod.
Une fois à leur vaisseau pour quitter Glan-
bol VII, les agents découvrent que leur
compresseur magnétique à antimatière est
défectueux. Autrement dit, le moteur supra-
luminique est hors service. Dans le même
temps, ils reçoivent un message du SST.
« Rendez-vous de toute urgence sur l’asté-
roïde SORE-334, où vous recevrez vos nouveaux
ordres de mission directement de l’officier Slane. »
S’ils demandent de l’aide pour les répara-
tions, il leur sera répondu de se débrouiller
seuls.
358
L’objectif des agents est donc de récupérer
un compresseur magnétique à antimatière,
une pièce du moteur supraluminique rare et
irréparable. Ils peuvent se rendre auprès du
vendeur de pièces détachées du seul astro-
port de Glanbol VII.
Accolée à un garage vétuste et abandonné,
la boutique est un petit bâtiment en béton
armé, tenue par le chétif Glanbolien Vloob.
Les agents ne sont cependant pas en mesure
de lui acheter le compresseur qu’il a déjà cédé
à quelqu’un d’autre.
« Un compresseur magnétique à antima-
tière ? C’est pas courant ça. Je viens de vendre
mon dernier. J’en recevrai sans doute un ou deux la
semaine prochaine*. »
*plusieurs mois terriens.
Qu’ils lui demandent à qui il a vendu la pièce
ou qu’ils scannent la planète à partir de leur
vaisseau, les agents se rendent vite compte
qu’il n’y a qu’un seul compresseur magnétique
sur Glanbol VII que Bobb l’Emmerdopod vient
d’acquérir auprès de Vloob.
Quand ils le rejoignent, Bobb est en train de
monter le compresseur sur un astronef de
fortune visiblement construit exclusivement
à partir de pièces détachées.
Les agents sont maintenant en mesure de
parler à Bobb pour tenter de le convaincre de
bien vouloir leur céder le compresseur. Voici
quelques-unes des questions que les agents
sont susceptibles de poser à Bobb, suivies de
ses réponses. L’Emmerdopod continue de
travailler sur le vaisseau pendant qu’il parle,
il n’est donc pas insultant envers les agents,
voire même plutôt cordial.
Pouvez-vous nous vendre le compresseur
magnétique à antimatière ?
« C’est hors de question ! »
 Même contre une importante somme
d’argent ?
« Tout l’or du cosmos ne vaut pas un boulot
de mécano. »
Pourquoi en avoir besoin ?
« Grâce à ça j’aurais un boulot ! Je pourrais
nourrir ma famille ! Je donnerais enfin un sens à ma
vie ! »
L’astronef c’est pour aller bosser ?
« Oui, je dois me rendre au plus vite sur Bour-
gnouf l’Industrieuse sans quoi je perds le job. »
On peut vous y déposer si vous nous cédez le
compresseur.
« Et sur place, je n’aurai plus de vaisseau ? Si
vous voulez vous rendre utiles, aidez-moi à fixer ce
module ici ! »
En insistant, la meilleure proposition que peut
faire Bobb, c’est d’accepter de leur remettre le
compresseur magnétique à antimatière si les
agents sont prêts à le déposer sur Bourgnouf
l’Industrieuse immédiatement sans escale et
lui livrer son vaisseau avec un compresseur
neuf ou l’achat de tout autre astronef compa-
rable au sien :
« Hors de question de me retrouver sur cette
planète sans moyen de locomotion, j’ai trop galéré
pour construire celui-là ! ».
C’est le seul moyen de trouver un accord
avec Bobb et de s’en faire un potentiel al-
lié par la suite. Dans tous les autres cas (vol,
intimidation, perte de temps, etc.), les agents
resteront en travers de la gorge de Bobb.
Qu’ils se plient à ses exigences ou pas, une
fois le compresseur enfin monté sur leur vais-
seau, les agents peuvent se rendre sur l’asté-
roïde SORE-334.
359
 ACTE I
COCA RISTA ET SA CROISIÈRE DU BIG CRUNCH
Astéroïde Sore-334
À plusieurs centaines d’années-lumière
de la Terre, SORE-334 sert de base aux
services spatio-temporels dans une
région du cosmos inhabitée et dépourvue
de toute activité, mais proche de plusieurs
grandes lignes commerciales de Galaxity.
L’officier Slane est responsable de ce petit
complexe où les agents et leurs vais-
seaux peuvent se ravitailler. De plus, il est
assermenté pour transmettre les ordres
de mission du Superintendant.
SORE-334
Le hangar de la base s’ouvre pour laisser
les agents poser leur vaisseau. Une poignée
d’humains portant des uniformes de Galaxity
s’affaire autour d’un astronef de type XB-900
qui semble avoir subi des tirs laser nourris. Si
les agents s’y intéressent, il s’agit du vais-
seau de Slane.
Selon le retard que les agents ont accumulé,
dû au démontage et au remontage du com-
presseur magnétique à antimatière, du cro-
chet pour déposer Bobb ou autres péripéties,
Slane se montrera plus ou moins désagréable.
Soudain leurs intercoms résonnent en
chœur, leur donnant l’ordre de se rassembler
au centre de commandement. Ils pénètrent
dans un petit hémicycle bardé d’écrans de
contrôle, sous le regard de Slane. Un agent
attentif verra que tous les écrans affichent
des flottes spatiales bigarrées. Slane leur fait
signe de s’asseoir puis appuie sur un bouton
qui lance une même publicité sur tous les
écrans.
360
Musique hawaïenne, voix chaude mascu-
line. Sur une plage paradisiaque, un couple
d’humanoïdes à tentacules plonge dans l’eau
« Vous aimez la douceur des mers délicieuse-
ment salées ? ». [cut] Un autre couple à trois
jambes marche sur le sable en riant avec com-
plicité « Vous adorez les balades insolites et le
sable chaud sous vos pieds ? » [cut] de nuit,
un couple reptilien fait cuire des crustacés sur
un feu de camp « Vous rêvez de déguster des
mets exquis en voie d’extinction ? » [cut] Ap-
paraît à l’image un fringant capitaine de navire
(ils pourront reconnaître plus tard le Capitaine
Steubing) qui poursuit : « Les croisières Coca
Rista vous offrent tout cela et bien plus en-
core ! » [cut] Suite d’images subliminales : res-
taurant huppé/salles de jeux/soirée mousse/
disco/bronzage/, etc.
Slane coupe les écrans :
« Ce que vous venez de voir, c’est le type de
croisière que propose Coca Rista. Voilà maintenant
une invitation privée que nous venons d’intercep-
ter. »
Musique douce et inquiétante, voix sensuelle
féminine. À l’image, Sya Nouf, une célèbre
actrice de Paradise Studios dotée de trois
seins, sourit à l’attention du téléspectateur.
On la voit tour à tour derrière les hublots de
yacht de croisière de luxe, sur le pont, dans
les différentes pièces, salle de jeux, salon pri-
vé, suite, etc. habillée différemment à chaque
cut, robe de soirée, bikini, combinaison spa-
tiale, etc.
 « Nous pouvons oublier les visages et les Qu’est-il arrivé à votre vaisseau ?
mots, mais pas les émotions ressenties. Depuis
l’espace, on voit tout différemment. Le temps y est « Récemment, j’ai dû assurer l’escorte de
comme suspendu. Alors imaginez-vous parcourir plusieurs navires marchands dans le secteur
le temps lui-même. Imaginez voyager en compa- L.E.T.O. (SG6) : un vrai coupe-gorge. C’est infesté
gnie des plus grands esprits du cosmos jusqu’à la de pirates qui n’ont plus peur de se frotter aux
fin des temps ! Je vous propose de me rejoindre à forces terriennes. »
bord du Galactic Princess pour la Croisière du Big
Crunch ! Vous n’en reviendrez pas : émotions garan-
ties ! » *cut* sur écran noir, puis Coca Rista appa-
raît en lettres de poussières d’étoiles multicolores
(kitsch assuré).

Sceptique, Slane reprend la parole :

« Bien. Tout ceci est manifestement un at-
trape-couillon ou au mieux une farce, mais par ac-
quit de conscience, le Superintendant veut qu’on y
jette un œil. En temps normal, je me serais occupé
en vitesse de ces conneries, mais j’ai trop à faire
en ce moment.
Vous allez donc vous rendre dans le système Izar
sur la planète Nazariius (SG 3) où se trouvent les
locaux de cette agence de voyages pour vérifier le
parcours de la future croisière, trouver la liste des
hurluberlus qui ont répondu à l’invitation et… quand
même… vous assurer que Coca Rista ne possède
pas la technologie du voyage temporel.
Le superintendant ne veut pas que les agents qui
vont faire ça passent pour des cornichons dans les
archives du SST, cette mission est donc non-offi-
cielle, mais rassurez-vous très courte.
Des questions ? »
À qui était destinée l’invitation ?
« Zorzog, de la Planète Bourgnouf l’Indus-
trieuse. Ce Bourgnoufien corrompu navigue dans
les eaux troubles de la politique galactique et prend
systématiquement position contre les intérêts de
Galaxity, c’est pourquoi il est sous la surveillance
de nos services. »
Pourquoi passerions-nous pour des corni-
chons ?
« En vérité, c’est le Superintendant qui n’a pas
envie de passer pour un cornichon en ayant donné
l’ordre de mission d’aller vérifier qu’une agence de
voyages pour gros beaufs richissimes n’ait pas
véritablement la technologie du voyage temporel. »
Slane
Depuis que Valérian lui a sauvé la vie (cf.
« Le Fflumgluff de l’Amitié », dans l’album
« Par les Chemins de l’Espace »), Slane a
gravi les échelons du SST. Il administre
aujourd’hui un cadran entier de la galaxie
ce qui consiste à assurer la pérennité des
colonies terriennes en sécurisant leur
évolution à travers le temps. La période
actuelle est extrêmement sensible et le
temps de la diplomatie qu’il affectionne
particulièrement a laissé place à des
contestations territoriales : autrement
dit, la zone qu’il contrôle est une véritable
poudrière. Slane est animé par un certain
idéal de paix qu’il ne reconnaît plus dans
les choix politiques de Galaxity. Malgré
ses doutes sur le pouvoir central terrien,
il reste fidèle au SST, mais s’il découvre à
la suite de ce scénario que le Service est
infiltré par le Dogme du Néant Éternel,
Slane prendra les agents sous son aile
pour contrer cette menace.

361
 Est-ce que nous ne serions pas plus utiles à
vos côtés que sur Nazariius ?
« Ce ne serait pas de refus. Les frontières
galactiques de la Terre sont de plus en plus dis-
putées. On ne peut pas encore parler de guerre
ouverte, mais nul doute que des empires voisins
engagent des corsaires contre nos flottes com-
merciales. C’est d’ailleurs la raison pour laquelle les
forces de Galaxity restent mobiles et abandonnent
rapidement des territoires comme Glanbol VII qui
n’ont plus de ressources intéressantes pour le
pouvoir central. Mais pour l’heure vous avez une
mission, officieuse certes, mais une mission du Su-
perintendant alors pas le choix. Faites vite, j’ai du
boulot tout le tour du ventre pour vous ici. »
Si les agents lui posent trop de questions,
Slane coupe court à la conversation et les
invite à partir sans tarder pour le système
Izar.
Nazariius
Il existe dans la galaxie de nombreux
chantiers navals construisant des
vaisseaux spatiaux : Nazariius en est un.
L’industrie de la planète s’est spécialisé
dans la fabrication de vaisseaux de croi-
sières touristiques et d’astronefs privés
de luxe ce qui explique la présence de
nombreuses agences de voyages comme
Coca Rista et sa mystérieuse Croisière du
Big Crunch.
Les humains ne sont pas le seul peuple
colonisateur de la galaxie.
Lorsqu’ils percent l’épaisse couche nuageuse
qui recouvre Nazariius, une vue magnifique
s’offre aux agents. Une immense ville étin-
celant de mille feux s’étend en cinq branches
lumineuses sur plusieurs kilomètres. Le ballet
gracieux et perpétuel d’astronefs témoigne
d’une activité économique incessante et
concentrée sur cette ville.
362
La suite de l’enquête va se dérouler de
quartier en quartier selon l’investigation des
agents et les informations qu’ils récolteront.
Chacune des branches de la ville est un
quartier spécifique : l’Astroport, le Gros
Contrat, le Hall Administratif, le Quartier
Résidentiel et le Néobazar.
L’ASTROPORT
L’astroport fourmille de vaisseaux qui dé-
collent et atterrissent sans cesse, chargent
et déchargent principalement des matériaux
pour les chantiers navals. Docks et chantiers
sont éclairés jour et nuit afin d’y assurer une
activité permanente et faciliter le travail de
surveillance des patrouilles.
Si les agents décident de poser leur vaisseau
dans l’astroport, il leur sera demandé un mon-
tant brut de 12 bloks ou tout autre équivalent
monétaire par jour et de 15 bloks s’ils sou-
haitent qu’un garde assure la prévention de
toute tentative de vol ou dégradation de leur
appareil.
S’ils commencent à poser trop de questions
ici et là, on leur répondra que toutes les ré-
ponses se trouvent au Hall Administratif, mais
on pourra facilement leur indiquer le chantier
naval du Galactic Princess et l’adresse des
locaux de Coca Rista dans le secteur du Gros
Contrat, le quartier d’affaires.
Dans l’astroport et ses chantiers navals, les
agents rencontreront principalement des
ouvriers et des robots trop affairés pour faire
attention à eux, mais l’appareilleur Moussu ou
le robot-cariste 6-IOTA en pause syndicale de
deux minutes se feront un plaisir de répondre
à leurs questions avant d’être interrompus par
un chef de chantier tatillon.
 Qu’apprendre dans les chantiers
navals ?
Le Galactic Princess était encore là il y a
48 heures. Il est parti dans un autre système
pour une dernière modification.
Coca Rista a embauché énormément de
main-d’œuvre du bidonville de Neobazar pour
construire un nouveau vaisseau de croisière
pourtant le capitaine Steubing chérissait l’As-
tral Princess. Les deux yachts de luxe sont par
ailleurs rigoureusement les mêmes. Le nou-
veau patron, un certain Melon Usk, aurait
exigé ce changement.
L’Astral Princess a été démantelé et le mobi-
lier transféré dans le Galactic Princess.
Rumeurs et infox
« Un nouveau vaisseau a été construit par
Coca Rista parce qu’il y a eu un terrible massacre
dans l’Astral Princess » ou « Ils ont fait semblant
de construire un nouveau vaisseau, mais c’est
toujours le même ! » ou encore « Melon Usk est un
trafiquant de drogues, il a racheté Coca Rista pour
blanchir des capitaux illégaux ! ».
LE GROS CONTRAT
Le quartier d’affaires où se vendent quoti-
diennement des milliers d’astronefs de luxe
et des billets pour les plus belles croisières du
cosmos doit son nom au pacte signé dans le
sang entre le Premier Colon et le chef de Neo-
bazar qui n’était encore qu’un modeste village
de pêcheurs. Ce contrat oblige les autoch-
tones à accepter tous types de contrats de
travail proposés par les colons, sur 1000 gé-
nérations. En contrepartie les colons s’en-
gagent à assurer la santé des autochtones.
Plus que 946 générations !
L’accueil des bureaux de Coca Rista est as-
suré par la plantureuse Ségonia, une huma-
noïde aux membres végétaux et aux bulbes
généreux. Elle est susceptible d’évoquer
des sept « ingénieurs », mais il faudra que les
agents cambriolent les bureaux ou piratent
les ordinateurs pour en apprendre plus.
Qu’apprendre de Ségonia ?
Monsieur Melon Usk ne prend aucun ren-
dez-vous. Nanard Natte est le bras droit de
Melon Usk. Le Capitaine Steubing, ancien pa-
tron, n’est plus que le numéro 3 de Coca Rista.
Sept « ingénieurs » ont travaillé sur le
« moteur temporel » du Galactic Princess.
Aux mots « ingénieurs » et « moteur tempo-
rel », Ségonia forme des guillemets avec ses
doigts en rameaux et un clin d’œil complice
pour montrer lourdement qu’elle ne croit pas
un instant au voyage temporel de la croisière.
Titillée sur les relations entre Coca Rista et
TrucX par un agent charismatique, elle pour-
rait se lancer dans ce long monologue :
« Écoute mon chou, fin de semaine dernière,
j’étais claquée, dé-ra-ci-née ! Après une journée à
bosser pour des prunes, je me suis dit ma p’tite
patate, pour te remonter la tige, tu vas te faire
un ciné dans Neobazar. Bon, non seulement j’ai dû
faire le poireau pendant des plombes, mais le film
était un véritable navet, et cerise sur le gâteau :
j’avais plus un radis en poche pour rentrer chez moi.
Bref, me voilà plantée sur le trottoir et là qui je vois
au bras d’une de ses prostipoutes de Neobazar ?
Natte ! Nanard Natte le second de la boîte. À mon
avis, il y passe toutes ses soirées ce gros dégueu-
lasse. Rien à voir avec Melon Usk, si vous voyiez
cette classe, ces yeux en amande *soupir* et je ne
dis pas ça parce qu’il a du blé ! »
363
 Qu’apprendre dans les locaux de
Coca Rista ?
La croisière du Big Crunch accueillera
plus de 400 passagers qui occuperont les
200 chambres et les suites luxueuses du Ga-
lactic Princess. Le ratio est d’environ 50 invita-
tions pour 150 chambres louées.
L’identité des futurs croisiéristes : plu-
sieurs dizaines d’ambassadeurs du ConSec
(abréviation du Conseil de la Salle des Écrans
dans l’album « Les Habitants du Ciel »), des
Logiciens Stoïques, des Irrationnels, des Cos-
mothéologiens, des Boudubouddhistes, des
adeptes du Dogme du Néant Éternel et de
nombreux habitués des croisières Coca Rista.
La croisière va partir dans quelques jours,
mais ses effectifs ne sont pas encore pleins.
Quelques propositions d’embauche comme
mécano, serveur, chanteur de plus, certains
passagers recherchent un garde du corps, un
traducteur et un conseiller diplomatique.
Les « ingénieurs » ont dormi à l’hôtel Paladium
dans le quartier résidentiel.
C’est le nouveau patron Melon Usk qui a pilo-
té le projet de la Croisière du Big Crunch.
La croisière du Big Crunch prévoit six escales
parmi les 777 Merveilles du Monde connu, la
découverte de plusieurs créatures extra-at-
mosphériques et comme clou du spectacle :
un voyage temporel ! (que les employés de
Coca Rista comme les futurs passagers
pensent être le feu d’artifice de fin)
Rumeurs et infox
« Guy Camelot organise des parties fines
pour le Capitaine Steubing » ; « Steubing est ruiné,
il a vendu Coca Rista pour une bouchée de pain » ;
« Melon Usk est un occultiste capable d’invoquer
des créatures élémentaires ancestrales ! ».
364
LE HALL ADMINISTRATIF
Dans ce quartier, habitants, exploitants et
touristes peuvent indirectement s’adresser à
des fonctionnaires assermentés de Nazariius.
Toute information administrative est ache-
table, rien n’est secret : à condition d’en payer
le prix (6 à 18 bloks [brut] selon la requête)
et de poser les bonnes questions aux bons
bureaux administratifs dont les adresses ne
peuvent être connues sans perdre des heures
dans les longues files d’attente des rares gui-
chets d’accueil.
Fachte et Furiousse sont les deux guiche-
tiers incompétents et insupportablement
lents auxquels les agents auront affaire dans
ce quartier.
COCA RISTA
Agence de voyages familiale, Coca Rista
propose depuis de nombreuses années
des croisières luxueuses pour découvrir
à chaque voyage quelques-unes des
777 Merveilles du Monde connu. Récem-
ment, elle a été rachetée par Melon Usk
qui est à la tête de TrucX, une filiale du
Consortium Vivaxis.
Qu’apprendre sur Coca Rista ?
Le récent rachat de Coca Rista par TrucX.
Une recherche plus approfondie en pre-
nant le temps de trouver les bons formulaires
certifiés permet aux agents de découvrir que
TrucX est une filiale du Consortium Vivaxis.
Coca Rista a reçu l’autorisation d’armer
le Galactic Princess. Il est actuellement sur
Bourgnouf l’Industrieuse pour un contrôle
structurel et y installer trois canons laser (de-
mande spécifique de Zorzog qui se sait es-
pionné et craint pour sa vie).
 Rumeurs et infox
Aucune, personne ici ne se risquerait à faire
circuler une fausse rumeur.
LE QUARTIER RÉSIDENTIEL
Les tours résidentielles de ce quartier se
dressent avec élégance au-dessus du reste
de la ville. On y trouve les pyramides de villas
des dirigeants de Nazariius et des industriels
qui règnent en maîtres sur le système Izar.
Les hôtels de luxe y fleurissent et les agents
n’auront aucun mal à situer le Paladium. Ce-
pendant, de nombreuses patrouilles de
miliciens Nazariites et des mercenaires
privés circulent dans les rues de ce quar-
tier huppé et pourraient en virer les agents si
ces derniers ne prennent pas la peine de se
fondre dans la masse en portant des vête-
ments luxueux.
S’ils ne parviennent pas à échapper aux pa-
trouilles, les agents auront affaire à Lierre Pa-
val, un chef de milice porcin zélé.
Si l’on en croit ses propres publicités, Le
Paladium est le meilleur hôtel de Nazariius.
Quoiqu’il en soit, l’établissement offre ef-
fectivement un service idéal pour attirer une
clientèle d’élite. Son architecture extérieure
grandiose rappelle les monolithes de civili-
sations anciennes, mais à l’intérieur tout est
organisé pour le confort, l’intimité et la confi-
dentialité. Les décideurs d’Izar y organisent
des réunions de travail disciplinées comme
des soirées dansantes débridées. Les nom-
breux corridors de la pyramide qui domine le
parvis de l’hôtel sont autant de voies d’accès
aux chambres, aux restaurants, au complexe
de loisir, à l’air d’accostage, aux espaces de
réunion, mais il est impossible d’éviter le hall
et Kerbeross son maître d’hôtel à trois têtes.
Kerbeross ou tout autre personnel du Pala-
dium que les agents parviennent à approcher,
ne parleront des « ingénieurs » du Galactic
Princess qu’en échange d’informations pro-
venant du Hall Administratif. Propositions :
« Où en est l’avancement du dossier de de-
mande de construction de l’aile sud du Paladium ? » ;
« Si vous pouviez accélérer ma demande de divorce
bloquée au bureau 212, je pourrais vous répondre. » ;
« Quel est le nom du nouveau fonctionnaire qui a en
charge la gestion des déchets du quartier résiden-
tiel ? »
Qu’apprendre au Paladium ?
Trois niveaux d’informations sur les « ingé-
nieurs » invités par Melon Usk, selon les ef-
forts/réussites fait(e)s par les agents :
g Les espèces et allures : un cyborg ara-
chnoïde, une bimbo shimballilienne, une
grande humanoïde en armure dorée in-
tégrale, un Marmaka en combinaison an-
ti-radioactive pour protéger son entourage
de lui-même, une humanoïde vêtue de cuir
et cachant son visage et un Alflolien.
g Leurs identités : la Collectionneuse, la
célèbre actrice Sya Nouf, Kistna, Zift l’as-
sassin intergalactique, Harlène Supin et
Vargor-celui-qui-change-la-couleur-des-
supernovas.
g Indices sur les artefacts : ils ont tous
demandé que leur soit mis à disposition un
coffre sécurisé pendant leur séjour.
Rumeurs du quartier résidentiel
« Sya Nouf est un travesti. » ; « Zift est là
pour assassiner un dirigeant d’Izar. » ; « Melon Usk
veut renverser le pouvoir central de Nazariius, virer
les fonctionnaires du Hall Administratif pour les
remplacer par ses propres salariés. »
365
 LE NEOBAZAR
Le Neobazar est le centre historique de Naza-
riius, on y croise la plus forte concentration de
populations indigènes.
Le cœur du Neobazar est un marché popu-
laire où l’on peut se procurer des produits
de première nécessité de qualité à bas coût
(nourriture, vêtements, hygiène, soins médi-
caux et autres conseils matrimoniaux).
Autour de ce grand marché, de nombreuses
rues et corridors souterrains permettent d’ac-
céder à d’autres types de commerce. Ici, c’est
le marché du travail dont la devise est : « le
vivant s’y vend ! ». On y trouve toute sorte de
créatures classées dans les « espèces utiles »,
quelques « Armes vivantes » et même des hu-
manoïdes. Le marché du travail est principa-
lement celui des esclaves, de la prostitution
et nombre de réalisateurs et d’éditeurs s’y
approvisionnent en scénaristes.
S’ils commencent à poser des questions
dans ce quartier, les agents auront rapide-
ment affaire au ponte du négoce local, Babba
le Jardinier. Ce dernier est prêt à échanger
n’importe quelle information qu’il est en me-
sure de connaître contre quelques bloks ou
des services. Marl et Krax sont deux ouvriers
du chantier naval en chômage technique qui
ne manqueront pas de sensibiliser les agents
aux problèmes de l’exploitation et de la domi-
nation de la bourgeoisie des plantes grasses
sur les masses laborieuses porcines. Enfin, les
agents pourront rencontrer Roonedeup, une
mère maquerelle qui les dirigera vers Nanard
Natte contre rétribution.
366
Qu’apprendre au bidonville ?
Difficile de faire parler les pauvres hères
qui ont travaillé à la construction du Galactic
Princess, mais l’un d’entre eux pourrait, après
avoir répété les mêmes informations apprises
aux chantiers navals, indiquer que le Galactic
Princess n’est pas rigoureusement le même
que l’Astral Princess : une pièce dont les
murs sont faits de cristaux a été ajoutée
secrètement dans le nouveau vaisseau der-
rière la salle des machines. Peu le savent et
l’information vaut son pesant de Poutibloks.
Nanard Natte
Retrouver Nanard Natte dans les établis-
sements les plus chauds de Neobazar se
fait sans difficulté. Lui offrir un verre et les
services d’une prostipoute est le meilleur
moyen de l’amadouer. Ainsi, Natte serait
susceptible de se confier sur la Croisière du
Big Crunch et avouer que la santé mentale de
son patron Melon Usk l’inquiète :
« Melon n’en a que pour les “ingénieurs” et
leurs joujoux qu’ils appellent artefacts. Mais à part
une vente aux enchères de tout ça, je ne vois pas ce
qu’ils comptent faire de ces vieilles babioles. »
Nanard Natte était très proche de Melon Usk,
ils partageaient tout, les réussites comme les
difficultés, mais cette histoire de « moteur
temporel », Nanard en est écarté et ne sait rien
du feu d’artifice final de la Croisière ce qui le
plonge dans une profonde dépression. Face à
des agents empathiques (atout de Personna-
lité « avenante » ou « sensible »), Nanard avoue
vouloir quitter le projet et ne pas participer au
voyage. Des agents qui le convaincraient de
ne pas abandonner feraient de lui un puis-
sant allié à bord du Galactic Princess et la
meilleure piste pour comprendre le lob-
bying de Vivaxis.
 Rumeurs et infox so-Iridium qu’on ne trouve que sur Bourgnoug
l’Industrieuse.
Vente sous le manteau pour les dernières
places du spectacle d’un conteur Bagoulin qui Si les agents font parvenir à Slane la liste des
n’aura jamais lieu ; sept « ingénieurs », il leur confirmera qu’aucun
d’eux n’a le millième des compétences né-
« Point Central n’existe pas, c’est un complot
cosmique sciento-plâtrier infiltré par des dipté-
cessaires à la fabrication d’un moteur tem-
riens humanoïdovores. » ; « Des terroristes sont en porel, exception faite de Kistna qui appartient
ville ! Nous allons tous mourir dans une grande ex- à une civilisation très ancienne, mais rien ne
plosion. Il faut profiter de la vie tant qu’il est encore laisse à penser qu’elle a acquis cette techno-
temps ! »
logie.
SHERLOCK EST DANS LA PLACE Quand Slane reçoit la liste des invités, il ne
lui faudra pas longtemps pour ordonner aux
Si les agents sont des investigateurs parti-
agents de poursuivre leur mission en infiltrant
culièrement « méthodiques » et scrupuleux,
le Galactic Princess.
ils pourront apprendre dans un marasme de
fausses informations que l’armature du Galac- « De nombreux ambassadeurs du ConSec
tic Princess n’a pas été construite sur place, vont se retrouver à bord du Galactic Princess. Dé-
couvrez pourquoi. »
mais livrée par une équipe hétéroclite ve-
nue de Bourgnouf.
La suite, ils ne pourront la comprendre que
plus tard à bord du vaisseau grâce aux infor-
mations combinées de Kistna et Bobb : quand
les sept « ingénieurs » ont été contactés pour
la première fois par la Raie Stellaire, ils ont eu
l’intime conviction qu’une fois les sept arte-
facts réunis, une puissante décharge d’éner-
gie instable allait avoir lieu. Melon Usk ayant
convaincu les six autres d’associer leur œuvre
commune à une croisière, il fallait construire
un nouveau vaisseau capable de résister au
choc énergétique. L’Astral Princess aurait volé
en éclat, Melon Usk engage donc une équipe
de technospécialistes qu’il réunit pour conce-
voir l’armature du Galactic Princess en La-

367
 INFILTRER
LE GALACTIC PRINCESS
Pour être passager à bord du Galactic Prin-
cess, il n’y a que deux possibilités : avoir reçu
une invitation ou acheter un ticket. Or tous les
tickets ont été vendus. Les agents vont donc
devoir se faire recruter dans le personnel.
Bonne nouvelle ! Ils pourront apprendre au-
près de Ségonia que Coca Rista embauche
un mécano, un serveur et un chanteur.
De plus, certaines personnalités politiques
invitées recherchent un garde du corps, un
traducteur et un conseiller diplomate (ces
six propositions d’embauche sont mixtes).
Libre aux agents d’imaginer toute autre fa-
çon d’infiltrer le vaisseau de croisière, mais se
retrouver passagers clandestins ne sera
pas l’idéal pour la suite de ce scénario. Ce
serait une vraie contrainte pour les agents qui
subiraient là une double peine. D’une part, ils
auraient de grandes difficultés pour circuler
à bord, et d’autre part ils pourraient se voir
débarqués ou plus facilement suspectés des
meurtres pendant l’ACTE III. Il ne faut donc
pas négliger les rôles proposés qui donnent
accès à tous les situations et indices néces-
saires à la compréhension de l’ACTE II.
Si les agents envisagent d’utiliser l’invitation
interceptée à l’intention de Zorzog, Slane leur
répondra qu’elle est inutilisable. Il ne s’agit que
d’un enregistrement et non pas de l’originale.
368
Trouver un job à bord
Ci-dessous sont présentés de façon suc-
cincte les différents boulots que peuvent
décrocher les agents pour infiltrer le Galactic
Princess et la rencontre avec leur supérieur
hiérarchique. Une fois le contrat signé dans les
locaux de Coca Rista, ils pourront intégrer le
Galactic Princess en toute légalité. L’essentiel
de ces activités est développé dans l’ACTE II.
Mécano
(PNJ référent : Bobb ; job idéal pour un agent
du SSF ou du SST)
Si un des agents se fait embaucher comme
mécano : surprise ! Il retrouvera Bobb, l’Em-
merdopod, comme chef mécano. S’ils étaient
en bon terme, Bobb sera un allié précieux, si-
non il lui fera vivre un véritable enfer et sera sur
son dos en permanence.
Serveur
(PNJ référent : Jacto Rance ; job idéal pour
un agent « avenante » et/ou « endurci »)
L’agent qui choisit cette voie devra respecter
de nombreuses heures de présence au ser-
vice de restauration et risque d’être régulière-
ment sollicité pour d’autres corvées : apporter
le petit déjeuner, changer l’eau du bain, jouer
les baby-sitters ou dog-sitters, promener
le teckel à huit pattes qui a la fâcheuse ten-
dance à déféquer partout, livrer de la drogue à
un autre passager, administrer un poison, etc.
 L’inquiétant maître d’hôtel Jacto Rance aux
sourcils en accent circonflexe a toujours du
travail à distribuer à ses subalternes.
Chanteur
(PNJ référent : Guy Camelot ; job idéal pour
un agent « extravertie » ou « sensible »)
L’agent devra se produire à plusieurs reprises
devant un public particulièrement mélomane
et exigeant. Mais si sa prestation est un suc-
cès, s’il a su jouer de son charisme, l’agent
pourrait être dragué après sa performance,
voire même poursuivi partout par un fan-club
envahissant.
Garde du corps
(PNJ référent : Kalim ; job idéal pour un agent
du SSE ou du SSI)
Kalim, de Syrte-La-Magnifique, pro-Gal’exit,
a reçu des menaces de mort et son entourage
souhaite renforcer sa protection rapprochée.
Dans les faits, ne croyant pas à la réalité de
ces menaces, il laissera l’agent complète-
ment libre de ses mouvements. Il sera pour-
tant assassiné dans l’ACTE III (contrairement
à celui de l’agent du futur, cet assassinat est
déjouable).
« On m’a obligé à engager un garde du corps
c’est une question d’assurance, je dois rassurer les
miens, mais faites comme vous voulez : profitez du
voyage ! ».
Traducteur
(PNJ référent : Toctopussy ; job idéal pour un
agent du SPE)
Si un agent est traducteur, il sera sollicité
deux ou trois fois pour des discussions poli-
tiques. Toctopussy étant influente parmi les
politiciens hésitants, l’agent pourra être té-
moin du travail de lobbying.
Conseiller diplomatique
(PNJ référent : Shey’llha ; job idéal pour un
agent du SPE)
La personnalité politique qui recherche un
conseiller diplomate souhaite un terrien pour ce
poste afin d’en apprendre plus sur les mœurs
humaines. L’agent qui prendrait ce rôle se ren-
dra vite compte que le terme de « conseiller di-
plomate » avait un sens très large dans l’esprit
de l’employeur, englobant la découverte de
nouveaux plaisirs spirituels et charnels.
SCÈNE DE FIN DE L’ACTE I :
Quand tous les agents ont passé leur entre-
tien d’embauche et été recruté, une voix bien-
tôt familière résonne dans les haut-parleurs
du Galactic Princess.
« Ici le capitaine Steubing, tout le personnel
est attendu dans le Dôme afin d’accueillir les pas-
sagers ! »
369
 ACTE II
GAL’EXIT ET LES MERVEILLES DU MONDE CONNU
Galactic Princess
Vaisseau de croisière long et ventru, le
Galactic Princess, ses dix étages dont
quatre dédiés aux loisirs et aux divertis-
sements, ses deux cents chambres et sa
vingtaine de suites peuvent accueillir près
de cinq cents passagers.
Maintenant que les agents ont infiltré le Ga-
lactic Princess, ils sont en mesure de pour-
suivre leur enquête. Tous devraient raisonna-
blement avoir choisi l’option de l’embauche
pour monter à bord du Galactic Princess au
sein du personnel (mécano, serveur, chanteur)
ou pour rendre des services particuliers à cer-
tains passagers (garde du corps, traducteur,
conseiller diplomatique). Bien sûr les agents
ont pu imaginer d’autres voies pour infiltrer le
vaisseau (clandestinité, usurpation d’identité,
etc.). Si l’un d’entre eux compte suivre le yacht
de croisière avec l’astronef XB, cela risque de
compliquer les choses pour lui au début de
l’ACTE III quand le Galactic Princess entamera
son bond temporel, le contraignant à opérer
une manœuvre de pilotage particulièrement
dangereuse.
370
À ce stade de l’aventure, leur objectif est de
comprendre la présence de nombreux am-
bassadeurs du ConSec et de s’assurer que le
Galactic Princess n’est pas équipé d’un mo-
teur temporel.
Compte tenu des différentes modalités d’in-
filtration, les agents seront rarement réunis
pendant cet acte, mais grâce à leurs moyens
de communication, ils pourront toujours res-
ter en contact, pirater les réseaux de télésur-
veillance et ainsi participer aux apartés des
uns et des autres.
Néanmoins, la dispersion des agents permet
d’aborder plus facilement leurs motivations
secondaires et aussi de multiplier les situa-
tions cocasses : deux agents espionnent une
discussion politique le premier est garde du
corps et le second traducteur, pendant qu’ail-
leurs un autre agent masse les tentacules en-
doloris d’un passager harassé par une séance
de bronzage moléculaire et un autre aide
Bobb à contenir une fuite de fluide acide qui
menace de faire un trou dans la coque.
 Voici la chronologique des événements de
l’ACTE II.
Chronologie des événements
Premier pas à bord du Galactic Princess
Accueil des passagers par l’équipage.
Jour 1
Jardin enchanté de l’astéroïde Ikotiklos
Première réunion des sept « ingénieurs »,
visite du « moteur temporel ».
Jour 2
Grand Canyon de Boulguigoulba
Réunion politique (Melon Usk).
Jour 3
Nébuleuse de Shellobb
Hexapodes titanesques et soirée spec-
tacle.
Jour 4
Colonnades de Kokok'om
Conférence Boudubouddhiste – Cycle de
la Vie.
Jour 5
Ceinture d’astéroïdes de Ssikapo
Réunion politique (Zorzog).
Jour 6
Les Loulous de Shindal'os
Enquête satisfaction clients.
Jour 7
Formations cristalloïdes de Tak
Réunion des sept « ingénieurs ».
Jour 8
Aurores boréales de Flumkwich
Conférence des Logiciens stoïques – Cy-
cle du Temps.
Jour 9
Zypanons de Zip
Levée de fonds pour TrucX.
Jour 10
Arrivée du Dogme et assassinat de
Kalim
PREMIERS PAS À BORD
DU GALACTIC PRINCESS
La première scène narre l’accueil des passa-
gers suivi de la présentation de l’équipage par
le Capitaine Steubing que les agents ont déjà
vu dans la publicité de Coca Rista.
Tout le personnel est rassemblé sous le dôme
du pont découvert pour accueillir l’ensemble
des croisiéristes. C’est dans cet espace que
seront à nouveau conviés les passagers pour
venir observer les créatures extra-atmos-
phériques et les Merveilles du Monde connu.
Quand le Capitaine Steubing prend la parole,
les agents devraient être dispersés dans la
ligne de personnel au garde à vous ou auprès
des passagers qui les ont embauchés.
« Bienvenue à bord du Galactic Princess !
Vous venez d’embarquer pour une croisière d’explo-
ration du cosmos à travers l’espace et le temps :
la croisière du Big Crunch ! Une croisière en 3D ! 3D
comme : Dévouement, Découverte et Détente ! Dé-
tente, car vous aurez accès à tous nos espaces
de divertissement et de relaxation comme nos
piscines, nos salles de jeux, nos salons, notre am-
phithéâtre où de nombreuses surprises vous at-
tendent ! Découverte, car les escales de ce voyage
seront sublimées par les Merveilles du Monde
connu et des créatures extra-atmosphériques ra-
rissimes.
Et enfin Dévouement, car votre confort est notre
priorité : laissez-moi vous présenter les membres
de l’équipage qui seront à votre écoute et votre
service tout au long du voyage. »
Steubing fait venir à ses côtés le méde-
cin-chef Makk « Doc’ » Oïle – également res-
ponsable des salles de jeux, Jacto Rance – le
maître d’hôtel, et Guy Camelot – directeur
de croisière et régisseur. D’autres membres
d’équipage peuvent être ajoutés : le second
de bord, l’officier de passerelle et l’officier de
pont, mais ils passeront le plus clair de leur
temps sur la passerelle de commandement.
371
 « Enfin, faut-il le rappeler, au terme de la
croisière du Big Crunch, Melon Usk vous offrira un
voyage à travers le temps dont lui seul connaît le
secret ! Un spectacle organisé par TrucX que nous
sommes tous impatients de découvrir au terme de
ces dix jours exceptionnels ! »
Pour déterminer ce que les agents
peuvent comprendre entre les lignes : mélanco-
lie en nommant le Galactic Princess (Steubing
était très attaché à l’Astral Princess). Il est
mal à l’aise quand il évoque le Big Crunch et la
surprise finale de Melon Usk parce que d’une
part il ne sait pas de quoi il s’agit et d’autre
part, c’est un moment où il devra laisser les
commandes du Galactic à Melon Usk. Enfin
Steubing semble avoir une véritable sympathie
et bienveillance pour les membres de son équi-
page, mais aucune pour Melon Usk.
Vie à bord du Galactic Princess
ET couvertures des agents
Les agents seront sollicités à tour de rôle
selon leur couverture à bord du Galactic Prin-
cess les obligeant ainsi à s’organiser pour ré-
colter un maximum d’informations. Voici une
liste de requêtes ou d’événements aléatoires
dans laquelle piocher à chaque fois que les
agents décident d’entreprendre une action.
Exemple : selon leurs informations c’est le
moment d’aller espionner la réunion politique
organisée par Zorzog, mais c’est aussi le
moment pour Bobb de nettoyer les filtres à
air avec tous les techniciens, pour Shey’llah
de réclamer un massage et pour Guy
Camelot de réunir tous les artistes pour une
répétition générale.
g Mécano : fuite d’acide des cylindres de
Planck. Combustible des moteurs supralu-
372
miniques instable. « On s’est fait siphonner
le réservoir lors de la dernière escale, il faut
aller faire le plein ». Un distributeur de bois-
sons thermonucléaire est en surchauffe…
g Serveur : baby-sitting ; promener un ani-
mal domestique ; ranger les chaises d’un
des bars ; préparer les tables d’un des
restaurants ; retrouver une bouteille de
rhum syrtien volé par un passager ; ser-
vir des collations dans une ou plusieurs
chambres…
g Chanteur : répétition générale ; un passa-
ger désire un cours de chant particulier ; le
nouveau fan-club le suit partout ; préparer
les décors d’un des spectacles…
g Garde du corps : demande de soutien au
casino pour séparer deux passagers ; Kalim
lui demande de se renseigner et de suivre
quelqu’un qui lui fait peur ; il demande d’ap-
porter une invitation à le rejoindre dans sa
suite…
g Traducteur : organiser un rendez-vous
d’affaires ; aider Octopussy à comprendre
le Pokébluff ; lui raconter une légende ; lui
expliquer les événements passés lors de la
dernière escale ; lui proposer une liste de
proverbes subtils à placer lors de sa pro-
chaine discussion…
g Conseiller diplomatique : massage exi-
gé ; aller chercher quelqu’un ; organiser
une partie fine ; aller espionner untel ; ap-
prendre une série de chorégraphies com-
plexes de révérence ; connaître par cœur
les titres complets à rallonge des diplo-
mates que Shey’llah souhaite rencontrer…
VISITE DU GALACTIC
PRINCESS
Yacht de croisière flambant neuf, le Galactic
Princess offre un environnement luxueux et
sécurisé à ses hôtes. Il permet de transporter
cinq cents passagers (deux cents chambres
et une vingtaine de suites) auxquels s’ajoutent
près de deux cents membres du personnel de
bord (équipage, techniciens, domestiques,
etc.). Trois navettes d’explorations sont ar-
rimées à l’étage du Jardin. Chacune est en
capacité d’accueillir une cinquantaine de pas-
sagers lors des escales de la croisière. Enfin,
les étages 3, 4, 5 et 6 offrent un accès rapide
aux capsules de sauvetage.
8e étage : le Dôme
Le Dôme est le « pont découvert » du Galactic
Princess. Les murs et le plafond de cet étage
sont faits de verracier, un métal transparent
ultrarésistant permettant aux voyageurs
d’être aux premières loges des spectacles
astraux proposés par la croisière en toute sé-
curité.
Qui y croiser ?
g Ra’Zoltro
g Kistna
g Les Logiciens stoïques
Grenade est le raton laveur de vitre chargé
de la surveillance de la propreté du Dôme. Il
supervise une petite armada de robots net-
toyeurs. Grenade travaillait déjà pour Coca
Rista sur l’Astral Princess ; pour lui, le boulot
est le même sur le Galactic ». Parfois un de ses
robots reste bloqué dans des recoins difficiles
d’accès, toute aide sera la bienvenue. Il est
aussi possible que la programmation de l’un
d’entre eux soit à refaire.
7e étage : les jardins
À cet étage bordé d’une promenade végé-
tale avec hublot panoramique se trouvent les
spas, les piscines, des terrains de sport, les
salles de gym et des salons de massage et de
méditation.
Qui y croiser ?
g Nhulot
g Claude Lacombe
Paul le jardinier est un mollusque sans cara-
pace, haut comme un humain, et dont la prin-
cipale occupation est de raconter l’histoire
et l’origine des « habitants » de la promenade
végétale. Pour tout vêtement il porte un cha-
peau de paille et ses membres sont tous équi-
pés d’outils de jardinage. C’est lui qui organise
les tournois sportifs.
Côté salles de gym et salon de massage,
c’est le domaine du barbier Ockham. Cet hu-
manoïde aussi large que haut est toujours prêt
à tailler la barbe, les cheveux ou toute pilosité
épaisse avec son rasoir qu’il manie avec une
dextérité surnaturelle.
6e ét. : Mens sana in corpore sano
D’un côté de cet étage se trouve l’immense
amphithéâtre qui accueillera les spectacles et
les conférences, ainsi que quelques salles de
projection. De l’autre les restaurants et bars à
thème.
Qui y croiser ?
g Guy Camelot
g Jacto Rance
g Kalim
g Les Irrationnels
g Toctopussy
g Vargor
373
 Cet étage offre de nombreuses occasions
aux agents de rencontrer tous les touristes
lambda sortis de l’imagination du MJ.
5e étage : Hysteria stage
L’étage le plus chaud du Galactic Princess
est consacré aux plaisirs inavouables et aux
addictions avouées. Il contient le Casino, les
salles de jeux, les discothèques et autres sa-
lons privatisables.
Qui y croiser ?
g Makk Oïle
g Zorzog
g Shey’llha
g Nanard Natte
Iksis le Croupier insectoïde et Patruque
Brielle, un joueur de Pokébluff célèbre qui
pourtant s’endette terriblement de jour en
jour. C’est lui que le Quatuor Mortis approche-
ra lors de l’Acte III pour lui proposer d’éponger
sa dette contre un faux témoignage.
3e & 4e étages : Orion
Deux étages de chambres pour les passa-
gers ainsi que de vastes salons aux hublots
panoramiques.
Qui y croiser ?
Harlène Supin en repérage.
L’austère Majordome Noster seconde Jacto
Rance pour tout ce qui concerne l’hôtellerie.
374
2e étage : Accalmie
À l’étage des chambres du personnel de
bord se trouvent aussi la réserve et une salle
commune de repos. Des rails métalliques
s’alignent le long des murs, équipés de cro-
chets où pendent les différentes tenues du
personnel de bord. Se trouvent également à
cet étage, trois petites cellules de déten-
tion. C’est là que l’agent « garde du corps »
sera enfermé dans l’ACTE III.
Qui y croiser ?
g Le Quatuor Mortis
g Le Rubanien Kloct, chef de la sécurité
1er étage : Pegasus
Salle des machines, moteurs supralumi-
niques et salle du moteur temporel.
Une lourde porte anti-souffle ferme la der-
nière salle de cet étage. Derrière, les murs de
la pièce sont faits de cristaux de Nerfafalen
dont les caractéristiques magnétiques per-
mettront de catalyser l’énergie produite par
l’assemblage des artefacts. Tout autour une
coursive a été aménagée à l’extérieur de la
pièce.
Qui y croiser ?
g Bobb
g Zift qui, sous couvert de sympathiser
avec les mécanos, surveille la salle du
moteur temporel.
 8e, 9e & 10e étages : la tour
Trois petits étages en pyramide dominent le
Galactic Princess.
Qui y croiser ?
g Sya Nouf, la Collectionneuse.
g Melon Usk
Les deux évitent au maximum de se mêler
au reste des passagers.
Dlok est le chirurgien cyborg qui dirige l’in-
firmerie en l’absence du Doc’ Makk Oïle. On
peut croiser de nombreux gardes ou miliciens
privés dans les couloirs qui mènent aux suites.
Enfin, sur la passerelle s’affaire une vingtaine
d’officiers, pilotes, chargés des communica-
tions, techniciens supérieurs, etc.
RUMEURS
« Le DNÉ a privatisé une dizaine de chambres
alors que ses membres ne viennent que pour la
dernière nuit. C’est au moment où il n’y a plus rien
à voir sauf le feu d’artifice final que ces illuminés
se pointent. C’est aussi absurde que leur devise* ! »
*Ce qui a été, ce qui est et ce qui sera n’a jamais
existé.
LES ESCALES
Au cours du voyage, les agents vont vivre
les premières planches de l’album « Otages
de l’Ultralum » et admirer tour à tour, le Jardin
enchanté de l’Astéroïde Ikotiklos, les célèbres
Colonnades de Kokok’om, les magnifiques
Formations cristalloïdes de Tak. Ils pourront
également s’émerveiller devant l’immensité
du Grand Canyon de Boulguigoulba, la Cein-
ture d’Astéroïdes cubiques de Ssikapo et les
curieuses Aurores boréales de Flumkwich.
Ils auront aussi l’occasion de contempler des
créatures extra-atmosphériques comme les
Hexapodes titanesques, les Loulous de Shin-
dal’os, lointains cousins inoffensifs des Chiens
de l’Espace, ou encore les Zypanons de Zyp.
Le cycle horaire à bord du Galactic Princess
est basé sur la périodicité quotidienne de
Nazariius à savoir 22 heures. Chaque escale
aura une durée moyenne d’une demi-journée
avant que le Galactic Princess ne reprenne sa
route. Ainsi, tous les « matins » entre 9 h et
14 h, le vaisseau de croisière fait escale ou
marque une pause dans l’espace pour laisser
le temps aux voyageurs de profiter des splen-
deurs cosmiques puis il reprend son plan de
vol jusqu’au lendemain matin, variant sa vi-
tesse pour garder ce rythme régulier.
Jour 1 : Astéroïde d’Ikotiklos
« Mesdames, messieurs et quelles que soient
vos caractéristiques génésiques, vous êtes ici au
cœur de l’Astéroïde Ikotiklos. Son Jardin enchanté
est l’une des 777 Merveilles du Monde connu. Ren-
dez-vous au Dôme ou aux hublots panoramiques
pour profiter des paysages paradisiaques d’Iko-
tiklos. Quelques excursions sont prévues à bord de
nos navettes d’exploration pendant toute la durée
de cette première escale ! Et ce soir, cocktail de
bienvenue ! »
375
 Péripétie
Shey’llha participe à une des excursions et
cherchant à faire le plus beau autoportrait
à bord de la navette d’exploration, elle
bascule et tombe dans les eaux d’un pai-
sible lac. Sa vie n’est pas en danger, mais
elle sera très reconnaissante envers celui
qui viendra la sortir de cette fâcheuse
situation.
Profitant que les passagers contemplent les
splendeurs du Jardin enchanté, Melon Usk
réunit les « ingénieurs » et leur fait visiter la
salle du moteur temporel tout en s’assurant
que chacun a bien apporté son artéfact. Si au-
cun agent ne surveille les « ingénieurs », Bobb
aura surpris la scène et pourra raconter plus
tard ce qu’il a vu, ce qui correspond d’ailleurs
à ce que pourrait observer un agent présent.
« Ils se sont mis en cercle dans ce que Melon
Usk appelle la salle du moteur temporel, je pouvais
encore deviner leurs silhouettes à travers les murs
de cristaux. Le son de leurs voix avait quant à lui
beaucoup plus de mal à traverser les parois de
la pièce. Ils semblaient marmonner à tour de rôle
comme s’ils se présentaient et parlaient d’un Kra-
moune, Karoune ou un truc du genre et se sont pris
par la main comme s’ils répétaient un spectacle de
fin d’année. C’était vraiment étrange. »
Si les agents ont eu la présence d’esprit de
placer un micro ou tout autre moyen d’es-
pionner, ils pourront entendre clairement les
échanges des « ingénieurs ».
« Je suis la Collectionneuse, je détiens le
Cœur sidéral et j’entends le K’Noun !
— Faut vraiment que je me présente ? *éclat de
bulle de chewing-gum*. Bon, vous me connaissez
tous évidemment, je suis Sya Nouf, je porte le latex
de Nerfafalen et j’entends aussi le machin là, com-
ment vous dites ? Le Kanoune.
— Mon nom est Kistna, une des dernières repré-
sentantes de mon espèce, de génération en géné-
ration nous conservons l’Astrolabe de Sol, et j’en-
tends le K’Noun.
376
— Zift, Poussière fatale, K’Noun.
— Harlène Supin pour vous ravir, j’ai dérobé la Perle
de Microsmos et j’entends définitivement mieux le
K’Noun ici qu’ailleurs.
— Chers ingénieurs et compagnons de cet étrange
voyage, on me nomme Vargor, celui-qui-change-la-
couleur-des-supernovas parce que croyez-le ou ne
le croyez pas, je suis capable de changer la couleur
des supernovae ! Ah oui et j’entends… oh non, par-
don… c’est d’abord la… oui. Et je porte la Couronne
de Ré, aka la Corne d’Alflolol aka la Corne d’Ourobo-
ros. Et la douce mélopée du K’Noun m’envahit de…
— *erm erm* Merci Vargor. Je suis Melon Usk, je
détiens l’œuf de Dominium, et j’entends le K’Noun !
Maintenant que vous avez pu voir cette magnifique
salle, je vous donnerai rendez-vous lors d’une pro-
chaine escale ici même. D’ici là, prenez soin de vous
et de vos artéfacts. »
Interrogés plus tard sur cet événement, les
« ingénieurs » resteront très vagues ou répon-
dront aux agents qu’ils n’ont pas à se mêler
de leurs affaires. Seuls Kistna et Vargor sont
susceptibles de parler d’une expérience mys-
tique :
« Quand nous sommes réunis, il y a quelque
chose d’apaisant, d’harmonieux, comme si une mu-
sique venait nous bercer. »
Si on leur parle de la pièce aux murs de cris-
taux et du moteur temporel, tous répondront
que c’est une blague, un délire de Melon Usk.
Ce qu’Usk confirmerait sur le ton de la confi-
dence, si un agent parvient à lui poser la ques-
tion.
Et le K’Noun ? Là encore « c’est Melon Usk qui
a donné un nom à cette expérience métaphy-
sique qui nous lie. »
Enfin, s’ils sont interrogés sur les artéfacts,
tous les « ingénieurs » couperont court à la
conversation en lançant des regards suspi-
cieux à leur interlocuteur.
Cocktails légers et flûtes à champagne, la
soirée de bienvenue se déroule au Dôme,
bondé, et malgré tout dans une ambiance
feutrée. Difficile pour les agents de repérer
tous les protagonistes et d’avoir de longues
discussions tant il y a du monde qui défile et
échappe à leur attention pour attraper des
petits fours.
Jour 2 : Grand Canyon
de Boulguigoulba
« Cosmotrotteuses, cosmotrotteurs et
autres explorateurs des étendues interstellaires
de l’univers, le Galactic Princess se trouve actuel-
lement au-dessus du Grand Canyon de Boulgui-
goulba ! La seconde Merveille du Monde connu que
vous propose la croisière du Big Crunch. Tout au
long de la matinée, si vous avez le cœur bien ac-
croché, vous pourrez sauter dans le vide depuis les
plates-formes de nos navettes d’exploration, mais
rassurez-vous, les courants élastico-magnétiques
vous remonteront à votre point d’origine en toute
sécurité. »
Péripétie
Cop’Ewnik, l’un des Logiciens stoïques
tente ce saut élastico-magnétique mais
après avoir disparu sous les brumes de
Boulguigoulba, il ne remonte pas. Seul un
agent expérimenté sera capable de sauter
à son tour, repérer Cop’Ewnik coincé dans
une anfractuosité et le sortir de ce piège.
Durant la soirée, Melon Usk réunit les am-
bassadeurs du ConSec dans un salon priva-
tisé pour l’occasion. Dans son discours intro-
ductif, Usk rappelle qu’ils sont tous ses invités
et qu’il souhaite avant tout les remercier pour
leur engagement et leur soutien dans les pro-
jets les plus fous de TrucX. Un agent attentif
se rendra compte que certains ambassa-
deurs semblent ne pas comprendre de quoi il
parle. Puis il se lance dans une longue tirade
au cours de laquelle il vante les mérites de
son entreprise avant-gardiste et présente ses
projets. À aucun moment, il ne mentionne le
Gal’exit, seul Zorzog, en fin de réunion après
quelques verres de whisky Rubanien, lance
une pique contre Galaxity rattrapée au vol
par quelques autres ambassadeurs, mais que
Melon Usk fait mine de ne pas relever.
Jour 3 : NÉBULEUSE DE SHELLOBB
« Mâles, femelles et quels que soient les
modes de reproduction de votre espèce… à l’aube
de cette troisième journée de la croisière du Big
Crunch, vous vous trouvez dans la toile de la Né-
buleuse de Shellobb. Rendez-vous au Dôme pour
contempler l’incroyable spectacle des Hexapodes
titanesques se lancer à pleine vitesse vers une
mort certaine dans les pièges naturels des confins
de l’univers ! Et n’oubliez pas la soirée spéciale au
cours de laquelle tous nos artistes se produisent :
ouverture de la salle de spectacle dès 18 h ! »
Péripétie
Le Galactic Princess ne court aucun
danger, mais les Hexapodes titanesques
sont particulièrement effrayants.
Subjugués par les rayons lumineux de la
nébuleuse en forme de toile d’araignée,
ils s’y jettent inconsciemment et meurent
électrocutés. Bon nombre de passagers
font des malaises ou fuient le Dôme, les
autres sont comme hypnotisés par le sort
funeste de ces mouches trois fois grandes
comme le vaisseau. Makk « Doc’ » Oïle
occupé à ranimer les passagères les plus
séduisantes ne sera pas disponible pour
secourir Kistna, pétrifiée de terreur (état
Confus). Ces mouches géantes toutes
puissantes sont pourtant aveuglées par
un appétit mystérieux se laissant piéger
comme elle-même s’était laissée piéger
par Jal en d’autres temps (cf. l’album « Sur
les frontières »). Un agent « avenante » ou
« protecteur » saura la rassurer et l’aider
à sortir de cet état. Une sincère amitié
pourrait naître de cette rencontre.
377
 Il y a bien des spectacles tous les soirs,
mais aujourd’hui tous les artistes doivent se
produire. C’est la première occasion pour
l’agent « chanteur » de montrer ses talents
vocaux sur scène et, selon sa prestation, at-
tirer l’attention de Guy Calemot. C’est aussi
l’occasion pour un agent vigilant de découvrir
qu’un des groupes de jazz qui se produit sur
scène n’est autre que le Quatuor Mortis. Inter-
rogés, les membres du quatuor prétexteront
qu’ils ont pris leur retraite de contrebandiers
pour s’adonner à leur seconde passion : la
musique !
Jour 4 : colonnades de Kokok'om
« Crustacés, mollusques et autres enfants
des profondeurs… hier fût riche en émotions, au-
jourd’hui sera océanique ou ne sera pas. Nous vous
offrons la visite d’une troisième Merveille du Monde
connu : les célèbres colonnades de Kokok’om. Nos
navettes d’exploration sous-marine vous feront
visiter les vestiges architecturaux d’une civilisation
antique dramatiquement disparue sous les flots.
Et ce soir, le cosmothéologien Nhulot nous fera
l’honneur d’ouvrir le cycle des conférences à l’am-
phithéâtre. Venez écouter le proto-frère des Bou-
dubouddhistes vous parler de la vie, de la mort et
de la re-vie ! »
Péripétie
Un monstre marin [Force : 18 | Subtilité :
12] attaque la navette dans laquelle se
trouve, le ou les agents, les obligeant
à prendre les commandes pour fuir
la créature (ou la combattre, mais ce
serait révéler le cas échéant qu’ils sont
lourdement armés) s’attirant la sympathie
des passagers présents (dont Vargor) puis
d’être félicités officiellement par Steubing.
378
Lors de sa conférence, le protofrère Nhulot
profite de sa tribune pour faire du prosély-
tisme. Le guide des Boudubouddhistes ne
ménage pas ses efforts pour vanter les mé-
rites de la vie monacale, du partage des plai-
sirs entre les disciples libérés de toute emprise
sociétale, de l’abandon de ses biens au profit
du culte pour un univers plus sain, plus propre
et plus écolo. Il n’en reste pas moins passion-
nant dès qu’il aborde la cosmothéologie. Le
Boudubouddhisme consiste à croire que le
cosmos est un être vivant dont la naissance
et la mort correspondent à ce que la plupart
des scientifiques nomment le Big Bang et le
Big Crunch. Nhulot insiste sur l’idée que tout
est cyclique, la vie, la matière, l’atome. Tout
naît, meurt, puis renaît. Court échange entre
Ra’Zoltro et Nhulot en fin de conférence :
« Pourquoi ne jamais mentionner le Néant
dans votre cosmologie ?
— Je n’ai pas besoin de cette hypothèse. Si je ne
vous connaissais pas, je pourrais croire que vous
partagez les délires du Dogme du Néant Eternel.
— Faire l’hypothèse du vide, du zéro ou des masses
négatives a toujours été profitable au développe-
ment des mathématiques comme des sciences
physiques. Avec tout le respect que je peux avoir
pour votre ordre monacal, je dis juste que votre
cosmologie est trop simpliste pour qu’un esprit
aussi perspicace que le vôtre s’y attarde. »
Jour 5 : astéroïdes cubiques de
Ssikapo
« Sexués, asexués ou hermaphrodites bon-
jour ! Nous naviguons actuellement dans la cein-
ture d’Astéroïdes cubiques de Ssikapo. Profitez
de la matinée pour contempler depuis le Dôme ces
fantaisies cosmiques que l’univers entier envie à
Ssikapo. Et n’oubliez pas la course de drones, éli-
minatoires et finales qui auront lieu tout au long de
l’après-midi pour une remise des prix dès ce soir ! »
 Péripétie
Une course de pilotage de drones ra-
diocommandés ouverte à tous (personnel
compris) est organisée. Le circuit consiste
à naviguer à grande vitesse entre les
formations cubiques de Ssikapo. Le vain-
queur gagne une séquence de shopping
dans les boutiques hors taxes du Galactic
Princess avec Sya Nouf ainsi qu’un pack
complet secret de beauté (massage à
tentacules, spa, piscine à bulles) et une
boîte de maquillage ! Libre au MJ de faire
participer Ra’Zoltro, lequel s’avère particu-
lièrement doué en pilotage de drone.
L’après-midi, pendant la course de drones,
Zorzog convie les ambassadeurs du ConSec
à une seconde réunion politique. Cette fois
le sujet est ouvertement celui du Gal’exit. Le
travail de lobbying n’a pas encore porté ses
fruits et chacun reste campé sur ses positions
de départ. Aucun des ambassadeurs n’est ra-
dicalement contre le Gal’exit. La plupart, Ka-
lim en tête, cherchent à mesurer les intérêts
économiques de bannir à nouveau la Terre
de Point Central, d’autres comme Zorzog in-
sistent sur l’attitude hégémonique renouvelée
de Galaxity, enfin une petite poignée dont fait
partie Shey’llha souhaite conclure le plus rapi-
dement possible cette réunion pour retourner
à leurs occupations.
Melon Usk ne participe pas à cette réunion,
mais si Nanard Natte est du voyage, il se sera
discrètement glissé parmi les ambassadeurs
et leurs accompagnateurs.
Après la finale de la course entre les trois
participants ayant fait les meilleurs temps des
éliminatoires et la remise des prix qui s’ensuit,
chacun vaque à ses occupations.
Jour 6 : Loulous de Shindal’os
« Décimaux, binaires, hexadécimaux ! Coucou.
Cette nouvelle journée de la croisière du Big Crunch
est placée sous le signe de la mignonnerie. Qui ne
succombera pas aux charmes des Loulous de Shin-
dal’os ? Cette meute d’incroyables chiens stellaires
parcourt l’espace en quête de vaisseaux spatiaux
pour, devinez quoi ? En lécher les hublots ! Qui n’a
pas envie d’adopter ses adorables petites boules
de poils ? Ce soir, tournoi de Pokébluff ! Après de
longues heures d’éliminatoires enflammées, qui se-
ront les heureux chanceux à atteindre la table finale
et peut-être remporter les 24 bloks de poutibloks
offerts par notre partenaire Vivaxis ! »
Péripétie
La Collectionneuse veut à tout prix obtenir
un de ces chiens. « 10 000 poutibloks à
qui m’en rapporte un ! Non ! Pas n’importe
lequel, celui-là, là avec le museau bleu.
Fa-sci-nant ! » Un agent qui se risquerait
dans l’espace pour en attraper un devra
faire preuve de maestria.
Tournoi de Pokébuff
Entre le Poker et le Yahtzee, le Pokébluff
consiste à combiner des mains de cartes
avec des résultats de jet de dés : un
subtil mélange ludique entre stratégie et
intolérable aléa du hasard. Les joueurs
colériques sont régulièrement exclus
des tables. Zorzog veut parvenir en table
finale à n’importe quel prix, quitte à tricher
ou à payer des joueurs pour qu’ils se
couchent. Si un agent gagne le tournoi ou
sympathise avec lui en table finale, Zorzog
l’invitera les soirées suivantes pour des
parties plus intimistes dans le salon privé
de sa suite.
379
 Jour 7 : formations cristalloïdes
de Tak
« Organiques, ondines ou éthéréens bien le
bonjour ! Durant cette belle matinée de notre sep-
tième jour de voyage, vous pourrez admirer les ma-
gnifiques Formations cristalloïdes de Tak. Laisse-
rez-vous vos perceptions et votre esprit parcourir
les reflets infinis de ces transparences spatiales,
miroirs du passage éphémère de nos vies limitées
dans le temps et dans l’espace ? »
Péripétie
Un grand choc secoue la structure du
vaisseau. Le Galactic Princess vient d’être
percuté, sans dommage, par une frégate.
De nombreux câbles d’abordage sont
lancés et crochetés au yacht de croisière.
Fébrile, le capitaine Steubing fait une
annonce : « L’astronef-boutique de l’amiral
Olbatar vient de nous éper… abord…
Comment pourrait-on dire… approcher ?
Rejoindre. Je vous saurais gré de faire
bon accueil à son équipage… ces anciens
pirates reconvertis en vendeurs de sou-
venirs ont des manières un peu rustres, ils
n’apprécient guère de rater une occasion
de vendre leurs babioles. » Rapidement
le Galactic Princess est envahi par des
dizaines de contrebandiers chargés de
gadgets en tout genre et de figurines
en cristaux de Tak hors de prix. Bien sûr,
ne pas acheter ce que ces flibustiers
proposent revient à s’exposer à leur colère
et ils peuvent rapidement en venir aux
armes : « Toucher c’est acheter ! ». Croyant
que la petite licorne en cristal qui vient
de lui être présentée était un cadeau,
Toctopussy provoque malgré lui l’un des
hommes d’Olbatard. Un agent présent
sera-t-il assez mesuré pour calmer la
situation ou choisira-t-il une option plus
musclée ?
380
Réunion des ingénieurs
Avec plus ou moins de réticence, ils vont tous
placer leur artéfact dans la pièce aux murs de
cristaux – sauf Usk qui remet à plus tard la
note finale de la construction du moteur au
début de l’ACTE III après l’arrivée du DNÉ qui
a payé ses places !
Jour 8 : aurores boréales de
Flumkwich
« Que vous soyez seul, en couple, en trouple
ou en grouple, attendez-vous aujourd’hui à une
subjugation sans borne… de la poésie à l’état pur…
un spectacle ineffable va se dérouler sous vos
yeux étourdis par la beauté des ciels nocturnes de
Flumkwich ! La température extérieure n’est ni trop
chaude, ni trop froide ! Nous approchons d’une im-
mense plage de sable fin où vous êtes tous conviés
pour un brunch au sol. Là, vous pourrez admirer
les Aurores boréales de Flumkwich ! Ce soir à 22 h
à l’amphithéâtre aura lieu la conférence des Logi-
ciens stoïques, suivi de celle des Irrationnels ! Les
théories sur le cycle du temps n’auront plus aucun
secret pour vous ! »
Péripétie
Paysage féerique, ciel chamarré et brunch
copieux : la quasi-totalité des croisiéristes
est à terre pour profiter de la douceur
des plages de Flumkwich. Harlène Supin
quant à elle est restée discrètement dans
le Galactic Princess afin de visiter les
chambres des passagers. Si les agents
ont la même idée, ils se retrouveront nez
à nez avec elle. Sinon, elle aura dérobé les
bijoux de Shey’llha.
 Le soir venu, la conférence tant attendue
des Logiciens stoïques peut commencer.
Chal’Darouine, Gal’Hiley et Cop’Ewnik men-
tors et inspirateurs des Logiciens stoïques,
captivent rapidement l’assistance en racon-
tant dans ces grandes lignes l’histoire chrono-
logique de l’univers depuis le Big Bang jusqu’à
nos jours puis sa fin attendue. En d’autres
termes du Big Bang au Big Crunch : le cycle
éternel du temps et de la matière.
Les agents intéressés par l’histoire du cos-
mos sauront que cette théorie est également
défendue par les experts cosmohistoriens et
toute l’archéocosmologie du SST. Puis Pro-
tocrite et Demagoras prennent place sur la
scène de l’amphithéâtre. D’autres Irrationnels
sont présents, mais ce sont les deux mysté-
rieux Zools que le public veut écouter.
« Protocrite, que penses-tu du voyage dans
le temps ?
— Pour une particule, on peut spéculer sur des solu-
tions mathématiques soutenables, mais pour des
corps complexes comme les nôtres, l’application
nécessite des technologies hors de notre portée.
— L’absurdité de l’existence me pousse au contraire
à penser qu’elle est une preuve des voyages tem-
porels qui ont provoqué de tels paradoxes que la
vie elle-même n’a plus de sens. Parlons plutôt de la
théorie du Big Bang.
— Si tu y tiens Demagoras, mais cette théorie de la
singularité du Cosmos et de son expansion depuis
son état primordial extraordinairement dense et
chaud jusqu’à aujourd’hui et cette idée burlesque
qu’il serait le commencement de l’histoire de l’Uni-
vers et même la création de la matière et du temps,
dissimule une réalité qui ne fera pas l’apologie des
esprits supposés brillants qui défendent cette
théorie, mais voile la frontière de leur ignorance.
— Inévitablement, la question de l’avant Big Bang se
pose, mais personne ne lui donne de réponse pro-
bante. Tu évoquais à nouveau le temps ?
— Écoute. Passé, présent et futur sont trois di-
mensions frappées par l’inexistence. Le passé n’est
plus, le futur n’est pas encore, pas plus que le pré-
sent qui n’est plus dès qu’il advient. Autant dire
que le temps n’existe pas, il n’est donc que néant et
nous de mêmes : nous n’existons donc pas.
Protocrite, si nous allions dormir ? »
381
 Péripétie
Jour 9 : Zypanons de Zip
Alors que la colonne de Zypanons de
« Chers passagers, qui que vous êtes, d’où
que vous veniez, chers Habitants du Ciel, la croi- Zyp s’éloigne du Galactic Princess, l’un
sière du Big Crunch touche à sa fin et demain il sera d’entre eux se détache du banc pour
temps de nous dire adieu, mais pour l’heure place au s’approcher du Dôme. Derrière se tient
sublime ! D’innombrables légendes circulent sur ces Kistna médusée, elle pose une main
extraordinaires créatures… Élevées au rang de divi-
nité par certaines civilisations, psychothérapeutes
contre la vitre. Une douce lumière envahit
naturels et gratuits pour d’autres… Sirènes inof- alors le salon et tout agent présent ainsi
fensives des espaces infinis, les Zypanons de Zyp que Kistna reçoit une vision mystérieuse.
nous charment de leur ballet lumino harmonieux Vision : tous les artéfacts sont dans la
et de leur chant imperceptible qui vient chatouiller salle des moteurs en cristaux de Nerfa-
délicatement l’intimité de nos consciences. Rappe-
lons que détenir un Zypanon est un délit sanction- falen, au centre se trouve un minuteur
né d’emprisonnement à perpétuité ou de peine de qui décompte quelques secondes, à zéro
mort dans la plupart des systèmes de la galaxie. la vision s’estompe et le Zypanon de Zyp
Comme le programme le prévoit, Melon Usk vous reprend son vol vers ses semblables.
invite à le rejoindre à l’amphithéâtre dès 14 h autour
d’un cocktail où il vous présentera ses projets pour Si on propose un Zypanon à la Collec-
TrucX ! » tionneuse, elle répondra qu’elle n’est pas
intéressée : « ces stupides créatures
dépérissent à vue d’œil en captivité. »
Le machiavélique Melon Usk a programmé
une levée de fonds en faveur de TrucX à la
suite du passage des Zypanons profitant ain-
si des effets d’apaisement, d’ouverture des
chakra, de paix intérieure, de chuchotis du
bulbes, de diastole des pendules, de « chaleur
au ventre », de « dilatation du globisphère »,
de « relâchement des rarks et d’« épanouis-
sement de la vavanne » (cf. l’album « Les Ha-
bitants du Ciel ») pour contraindre les croisié-
ristes à financer les plans de son entreprise.
Après une présentation spectaculaire de ces
projets au cours de laquelle Melon Usk ne
se ménage pas, l’opération est un succès et
TrucX récolte des millions de poutibloks.
Si un agent l’interroge sur le voyage spa-
tio-temporel qui « devrait » avoir lieu le lende-
main, Melon Usk répond d’un sourire enjôleur
« Nous verrons bien ! » et tout le public de rigoler.

382
 Événements aléatoires
Il se passe toujours quelque chose à
bord du Galactic Princess. Des agents
désœuvrés seront continuellement
rattrapés par les hasards d’événements
malencontreux : avaries, vaisseau attaqué
par des pirates ou des créatures spatiales,
conciliabule secret des pro-Gal’exit,
soirées à thème qui tourne mal…
M. Albert
La découverte des artéfacts ou une des
conférences ou discussions avec des
scientifiques devrait donner envie à un
agent dont la motivation secondaire est
liée aux légendes d’en apprendre plus. (cf.
Motivation secondaire)
Mémoire de Solum
Une discussion avec Nhulot pourrait
aiguiller un agent qui souhaiterait en savoir
plus sur les légendes ancestrales vers les
plus anciennes Mémoires de Solum. (cf.
Motivation secondaire)
Jour 10 : fin de l'ACTE II
Dans le cadre d’une Campagne
Dans le cadre d’une campagne, même
si dans l’instant elle paraît anecdotique,
cette première rencontre avec le DNÉ doit
marquer les esprits des joueurs.
Vingt-deux heures après l’épisode des Zypa-
nons, le Galactic Princess est en vue du pla-
nétoïde Horizon sur lequel est érigé l’un
des temples majeurs du Dogme du Néant
Éternel. La voix du capitaine Steubing ré-
sonne alors comme tous les matins dans les
couloirs du yacht de croisière.
« Ancien foyer d’une civilisation depuis long-
temps disparue, Horizon était jadis une petite pla-
nète luxuriante, couverte de forêts, de cours d’eau
douce et de terres fertiles. Nul ne sait comment
le climat tropical a subitement changé pour lais-
ser place à des canicules répétées, mais presque
plus rien ne vit ici et les anciens résidents d’Ho-
rizon semblent s’être volatilisés. Ne restent que
les vestiges de deux entreprises phares de cette
société ancestrale. Sur notre gauche, le bâtiment
que les archéohistoriens désignent comme étant
très probablement le siège social d’une société de
restauration rapide et sur votre droite le mausolée
du dernier empereur-postier Amazon Ier et der-
nier du nom. Aujourd’hui, les étendues de sable et
de roches noires sont devenues le parfait refuge
pour les disciples du Dogme du Néant Éternel qui
appellent de tous les vœux l’effondrement de l’uni-
vers. »
Visible depuis l’espace, le temple est une
structure monolithique noire bâtie sur une
montagne. Autour de lui, des terrasses et
de nombreuses habitations destinées aux
prêtres ont été construites dans la même
roche sombre que le temple, unique édifice
circulaire du site. Si les symboles cosmologi-
co-cabalistiques gravés sur les murs sont dé-
cryptés, ils ne laissent aucun doute sur l’idéo-
logie et les convictions du DNÉ : Vide, Zéro
et Ruine sont les trois pivots du Dogme. Le
383
 « Vide » regroupe les cosmothéologiens dont
Ra’Zoltro fait secrètement parti, le « Zéro »
accueille les scientifiques et technoprêtres
et la « Ruine » est le bras armé, officiellement
dissous.
Une procession impassible d’une vingtaine
d’individus encapuchonnés monte à bord
non sans échapper aux railleries des passa-
gers qui n’ont pas la moindre idée des véri-
tables raisons de la présence du Dogme à
bord. Les disciples du DNÉ se dirigent vers
leurs chambres, plus tard ils changeront de
vêtements pour se fondre dans la masse des
croisiéristes.
Un agent attentif pourrait voir que Ra’Zoltro
est le seul passager à prendre au sérieux l’ar-
rivée du Dogme. Interrogé à ce sujet, il feindra
l’inquiétude en évoquant le passé trouble de
cette secte. Seul un agent particulièrement
« soupçonneux » percevrait que Ra’Zoltro
ne dit pas tout, mais il serait encore loin de
comprendre que se tient devant lui le Grand
Maître du DNÉ. Soudain une explosion sourde
de la puissance d’une grosse grenade se fait
entendre. Alors qu’il profitait d’un moment
de calme dans son bar à thème préféré pen-
dant que tout le monde s’était précipité aux
hublots ou sur le pont d’accès, Kalim vient
d’être assassiné (à moins qu’un des agents
ne soit resté auprès de lui pendant l’arrivée
tant attendue du Dogme du Néant Éternel
auquel cas, il sera présent quand le Quatuor
Mortis attaque Kalim, s’il y a confrontation en
défaveur des quatre assassins, ces derniers
profitent de l’escale sur Horizon pour fuir).
Et si l'enquête patine...

Pas d’inquiétude, il suffit d’utiliser les rôles de chacun des agents pour les guider aux bons
endroits aux bons moments.
Par exemple, en tant que « Mécano », l’agent doit faire une vérification sur un ascenseur que
précisément, l’un des « ingénieurs » emprunte pour se rendre à une réunion secrète dans
l’acte II ou pour prendre la relève du chant au moteur temporel dans l’acte III.
Jacto Rance ordonne à l’agent « Serveur » d’aller nettoyer une chambre, ce qui lui permet de
surprendre une conversation entre deux politiciens.
Toctopussy demande à son « Traducteur » de lui faire un résumé d’une conférence scienti-
fique à laquelle les agents n’envisagent pas de se rendre.
A la fin de l’acte II, les agents devraient avoir compris que les ambassadeurs du ConSec sont
réunis à bord par Melon Usk pour les inciter à proposer le Gal’exit en commission dès leur
retour sur Point Central. En plus de ses intérêts politiques, Melon Usk a organisé une levée de
fonds pour son entreprise TrucX, filiale de Vivaxis qui a intérêt à ce que le Gal’exit soit voté.
Les agents devraient aussi être en mesure de pleinement identifier les « ingénieurs » et les
artefacts stockés dans la pièce aux murs de cristaux de Nerfafalen (à l’exception de celui de
Melon Usk). Enfin, grâce aux discours des scientifiques et autres théologiens sur le cycle
du temps, les agents devraient être sensibilisés à la question du cycle du temps et du Big
Crunch avant les révélations de l’ACTE III.

384
 ACTE III
UNE MISSION PEUT EN CACHER UNE AUTRE
L’ACTE II donne du temps aux agents pour
récolter un maximum d’informations, ren-
contrer les différents protagonistes de cette
aventure et comprendre les intentions des
uns et des autres, mais dans l’ACTE III les
scènes vont s’enchaîner de telle sorte que
les agents ne disposeront pas du temps
nécessaire pour analyser les situations, ils
devront réagir sur l’instant, prendre des déci-
sions rapidement et seront confrontés direc-
tement au Quatuor Mortis puis aux adeptes
du DNÉ, le tout en supportant les troubles
psychiques causés par le chant du K’Noun, le
Cantique des Quantiques.
Différentes séquences de l’ACTE III
g Réunion de crise
Réunion de crise des ambassadeurs
g Nous accusons !
Accusation portée par le Quatuor
Mortis contre un des agents
g Le tribunal des flagrants mensonges
Mise en place d’un tribunal
g C’est beau, mais ça fait mal
Début voyage temporel + maux de tête
g Quand Steubing passe un savon à
Melon Usk
Engueulade Steubing vs Melon Usk
g Le crime du Néant Express
Assassinat de l’agent du futur
RÉUNION DE CRISE
Après l’assassinat (ou tentative d’assassinat
si les agents ont été prévoyants) de Kalim,
Zorzog (ou Nanard Natte s’il est présent) or-
ganise une réunion de crise, invitant tous les
ambassadeurs sur le thème de la sécurité.
Sous couvert de composer avec les différents
services de sécurité, le but caché de cette
réunion est de s’assurer que l’ensemble des
ambassadeurs présents soit bien uni dans la
détresse puis la recherche d’un ennemi com-
mun :
« Qui a tué Kalim Le Splendide, aimé de
tous ? ».
Tous réunis dans la suite de Zorzog (ou
Nanard le cas échéant), ce dernier prend la
parole avec un faux air contrit : « Chers amis,
chers collègues, nous pleurons tous la dispa-
rition de notre compagnon… », puis il se lance
dans un long monologue faisant l’éloge de
Kalim.
S’ils ne le savent pas déjà, les agents ap-
prendront rapidement que Zorzog et Kalim
se connaissaient à peine, mais suffisamment
pour ne pas se supporter l’un l’autre.
Toctopussy propose de partir du Galactic
Princess :
« Nous ne sommes plus en sécurité à bord,
je propose de quitter ce vaisseau avant que nous
soyons tous exécutés les uns après les autres. À
coup sûr c’est un agent de Galaxity qui a fait le
coup ! »
L’agent « traducteur » retranscrira-t-il mot
pour mot l’annonce de Toctopussy ?
385
 Shey’llah est dans un état de tristesse ab-
solue et sans assistance psychologique de
l’agent « conseiller diplomatique », elle va se
morfondre et développer un puissant désir de
vengeance.
« Celui ou ceux qui ont fait ça doivent en
payer le prix. J’ai d’ailleurs engagé des détectives
privés pour les retrouver et les remettre aux mains
du capitaine Steubing. »
Le Quatuor Mortis a en effet déjà contacté
Shey’llah qu’ils savent proche de Kalim pour
lui proposer d’enquêter sur le crime qu’ils
ont eux-mêmes perpétré et remis les au-
torisations nécessaires au capitaine avec une
promptitude suspecte.
NOUS ACCUSONS !
Alors que la réunion de crise des ambas-
sadeurs du ConSec a lieu dans la suite de
Zorzog, le Quatuor Mortis annonce au capi-
taine Steubing qu’ils ont récolté suffisam-
ment de preuves pour résoudre l’enquête sur
la mort de Kalim.
À la sortie du conciliabule, Steubing accom-
pagné d’une poignée de gardes armés inter-
pelle l’agent « garde du corps » ou un autre
agent si aucun n’avait choisi cette couverture.
Bien sûr, si un des agents est passager clan-
destin, il fera un parfait accusé pour le Qua-
tuor Mortis.
« En qualité de capitaine du Galactic Prin-
cess, seul maître à bord et représentant du Tribu-
nal spatial commercial des Pavillons galactiques,
je vous arrête pour le meurtre de l’ambassadeur
Kalim Le Splendide. Vous serez jugé séance tenante
dans l’amphithéâtre, mis aux arrêts le cas échéant
et enfin remis aux autorités judiciaires les plus
proches si votre culpabilité est attestée. »
386
Si l’agent clame son innocence, Steubing lui
répond avec un ton paternaliste :
“Garde ta salive mon garçon (ma fille), c’est
moi qui suis juge de ce tribunal improvisé, si tu es
innocent je te laisserai le temps de le prouver le
moment venu, mais pour l’heure l’accusation est à
charge et tu dois nous suivre immédiatement.”
Si le ou les agents présents deviennent vio-
lents, la confrontation avec les gardes est
inévitable, mais c’est sans doute la pire des
solutions pour se sortir de ce mauvais pas.
L’agent est escorté sous bonne garde jusque
dans une des trois cellules du deuxième
étage. Là, il va devoir attendre son procès qui
aura lieu dans trois heures (cf. Le tribunal des
flagrants mensonges p. 387).
Que se passe-t-il à bord pendant
ce laps de temps ?
Le Quatuor Mortis a déjà approché Patruque
Brielle pour lui proposer d’éponger sa dette
de Pokébluff qui s’élève à plusieurs millions
de poutibloks contre un faux témoignage,
dette qu’il a contractée envers Nanard Natte
ou Zorzog lors de parties truquées. Brielle
accepte et se retrouve dans la chambre du
Quatuor Mortis afin qu’ils lui apprennent la
partition qu’il devra jouer au procès. Si les
agents parviennent à déjouer cette prépara-
tion, le Quatuor Mortis aura trouvé un autre
faux témoin avant le procès, mais ce dernier
sera bien moins convaincant auprès du jury.
Afin de constituer le jury de jugement, six ju-
rés sont tirés au sort parmi les passagers et
le personnel de bord (au choix du MJ : trois
quidams, deux PNJ récurrents ou connus des
agents et un des agents).
De son côté, le Capitaine Steubing multiplie
les instructions pour préparer le tribunal dans
l’amphithéâtre.
 Les passagers sont globalement inquiets,
mais Jacto Rance et Guy Camelot gèrent la
situation et apaisent au mieux la situation en
proposant diverses activités.
Les disciples du DNÉ profitent de la confu-
sion pour changer de vêtements et se fondre
dans la masse des passagers à la recherche
de l’agent du futur Claude Lacombe et de la
bombe Big Bang. Ra’Zoltro supervise l’évo-
lution des investigations de ses disciples,
mais sans contact direct pour ne pas risquer
d’être découvert. S’ils ont piraté ou pris les
commandes des systèmes de surveillance
du vaisseau, les agents pourront découvrir
qu’il y a moins de disciples du DNÉ dans les
couloirs du Galactic Princess qu’à leur arrivée.
Autrement dit, soit ils sont enfermés dans
leurs chambres, soit ils se dissimulent parmi
les passagers.
Quand vient l’heure du procès, l’accusé est
conduit dans l’amphithéâtre où une foule
patiente dans un silence assourdissant avec
l’espoir que leur soient présentées les preuves
de sa culpabilité.
LE TRIBUNAL DES
FLAGRANTS MENSONGES
Si les autres agents n’ont pas profité des trois
heures précédentes pour chercher des PNJ
alliés et que l’Acte II ne leur a pas permis de
créer des alliances ou des amitiés, le procès
sera expéditif et à charge contre l’inculpé.
C’est une avalanche de fausses preuves,
de vidéos falsifiées et de faux témoi-
gnages qui s’abattent sur l’agent accusé
faisant de lui un agent du SSI (Service de la
Sécurité Intérieure de Galaxity) venu assassi-
ner des ambassadeurs pro Gal’exit.
Le procès est rapide. En voici le déroulé :
Steubing constate l’identité de l’accusé, il
rappelle succinctement les raisons de ce pro-
cès puis précise que la défense se fait sans
avocat, de même pour l’accusation, pas de
procureur, le réquisitoire sera prononcé par
les enquêteurs eux-mêmes, à savoir le Qua-
tuor Mortis.
Un Cursus du SPE ou du SSI confirmera
que Steubing, en qualité de capitaine, peut
parfaitement improviser un tribunal avec « les
moyens du bord ! »
L’agent est interrogé, toujours par Steubing,
sur les raisons de sa venue sur le Galactic
Princess, ce qu’il faisait avant la croisière,
ce qu’il comptait faire après, ses liens avec
d’autres personnes à bord et enfin, ses liens
avec la victime.
Un peu de psychologie (Personnalité « sen-
sible ») permet de percevoir que Steubing n’a
aucun a priori contre l’accusé.
La parole est à l’accusation
« Détectives, investigateurs, enquêteurs et
procureurs-au-pied-levé, nous, Quatuor Mortis,
allons vous présenter les preuves irréfutables de
la culpabilité de l’individu ici présent ! Mais avant
toute chose, nous réclamons la substitution d’un
des membres du jury qui a été vu de nombreuses
fois aux côtés de l’accusé. »
Vidéo à l’appui, l’agent assis parmi les jurés
est effectivement remplacé par un passager
tiré au sort.
Là encore la procédure est légale, mais
un agent « soupçonneux » peut percevoir que le
Quatuor Mortis prend un malin plaisir à effec-
tuer cette démarche.
Plusieurs témoins sont appelés à la barre et
chacun ajoute une petite pierre à la machina-
tion préparée par le Quatuor Mortis :
387
 « J’ai vu l’accusé courir dans le couloir des
restaurants. », « J’ai vu cet homme suivre discrè-
tement Kalim à plusieurs reprises. », « Kalim m’a un
jour confié se méfier des humains et particulière-
ment ceux qui sont à bord. »…
Mais c’est le témoignage de Patruque Brielle
qui sonne le glas des espoirs de la défense.
L’ex-champion de Pokébluff joue une partition
sans fausse note :
« Je me trouvais dans le restaurant à deux
tables de celle de Kalim Le Splendide. Nous étions
les deux seuls clients. Quand soudain, j’ai aperçu
cet individu dans l’encadrement de la porte, il a fait
rouler une grenade jusque sous la chaise de ce mal-
heureux ambassadeur de Syrte La Magnifique qui
n’a rien vu venir. »
Ce témoignage est confirmé par deux ser-
veurs, le premier dit ne pas avoir vu le lanceur
et le second confirme que c’était un humain
ressemblant trait pour trait à l’accusé.
Un agent « soupçonneux » devinera que la
grande majorité des témoins parle sous la me-
nace, d’autres ont été payés ou manipulés par
le Quatuor Mortis.
À ces déclarations, le Quatuor Mortis ajoute
une série de vidéos réelles (ou truquées si né-
cessaire) montrant les allées et venues sus-
pectes de l’agent. Tout ce que les agents ont
fait lors de l’acte II à bord du Galactic Princess
est susceptible d’être utilisé contre eux lors de
cette séquence. Ces images sont extraites de
la vidéo surveillance du Galactic Princess et
de leurs propres drones-espions.
Plus tard, il sera possible de vérifier l’au-
thenticité des vidéos et de découvrir que les
véritables enregistrements des couloirs du
restaurant au moment du meurtre ont dispa-
ru, volé par le Quatuor Mortis.
388
Résumé de la chaîne de commandement
g Consortium Vivaxis, soustraite le lob-
bying en faveur du Gal’exit par TrucX ;
g Nanard Natte gère l’opération de
concert avec Melon Usk jusqu’à ce que
l’histoire des artefacts les sépare ;
g Nanard Natte s’alloue les services du
Quatuor Mortis, lesquels, en conni-
vence avec Zorzog, truquent des
parties de Pokébluff pour endetter
le champion et joueur compulsif Pa-
truque Brielle afin qu’ils leur servent de
faux témoin le moment venu.
Enfin, le capitaine Steubing demande au
Quatuor Mortis s’ils ont découvert les raisons
d’un tel crime. Ils répondent en chœur en pre-
nant des airs dramatiques :
« Malheureusement oui. Nous aurions telle-
ment préféré ne pas jouer cette sonate, mais l’en-
quête au tempo allegro e stretto, que nous avons
menée n’a laissé aucune place à l’improvisation.
L’individu qui se tient devant vous est un agent en-
voyé par Galaxity pour éliminer les ambassadeurs
qui œuvrent en faveur du Gal’exit ! Et nous savons
tous ici, ô combien Kalim “Le Splendide” souhaitait,
pour les plus nobles raisons que Galaxity soit banni
de Point Central. »
Un agent « soupçonneux » ou « extraverti »
Quatuor Mortis a longuement répété cette ti-
rade pour en accentuer l’effet dramatique.
La parole est à la défense
Les agents n’ont eu que peu de temps pour
se préparer, mais ils peuvent apporter un té-
moignage ou faire venir à la barre des passa-
gers prêts à les aider.
Le jury se retire pour délibérer. Au mieux, se-
lon les réussites de sa défense, l’accusé évite
l’unanimité contre lui, mais une majorité de
jurés reste convaincue de sa culpabilité. Enfin
Steubing lit le jugement :
 « Suffisamment d’éléments sont réunis pour
vous garder enfermé jusqu’à ce que vous soyez
remis aux mains des autorités judiciaires les plus
proches. »
La machination du Quatuor Mortis ne peut
que difficilement être anticipée, mais après le
procès, les agents sont en mesure d’innocen-
ter leur compagnon en enquêtant à leur tour
sur les raisons de ce crime.
Faux témoignages, dont celui de Patruque
Brielle, vidéos truquées…
Zift et Harlène Supin qui n’ont aucun intérêt
dans le Gal’exit donneront toutes les infor-
mations nécessaires aux agents qui leur po-
seraient la question concernant les activités
du Quatuor Mortis et le fait qu’ils travaillent
actuellement pour le Consortium Vivaxis.
Le capitaine Steubing, s’il a rendu une dé-
cision portée par une majorité de jurés, a
cependant des doutes sur la culpabilité de
l’agent et la diligence avec laquelle le Quatuor
Mortis a résolu cette affaire. Ainsi, Steubing,
Jacto Rance et Guy Camelot apporteront
toute l’aide nécessaire aux agents qui doivent
confronter les faux témoins (principalement
celui de Patruque Brielle), prouver les falsifica-
tions d’images vidéo et révéler les intentions
cachées des quatre truands.
Si les agents parviennent à retourner la situa-
tion et prouver les multiples responsabilités
du Quatuor Mortis avant le bond temporel,
ces derniers s’enfuiront avec brio à bord d’une
des navettes d’exploration. Sinon, le capi-
taine peut mettre à disposition les cellules
du Galactic Princess pour les enfermer, quel
que soit l’état des quatre cyborgs après la
confrontation avec les agents.
Un autre procès
Si le MJ ne souhaite pas qu’un des agents
se retrouve dans une situation aussi
délicate – avec le risque de poursuivre le
voyage dans une cellule – ou si les agents
ont procédé (lors de l’ACTE II) de telle
sorte qu’il est impossible pour le Quatuor
Mortis d’avoir suffisamment d’éléments
(même trafiqués) pour accuser l’un d’eux,
alors Patruque Brielle est tout désigné
pour jouer les faux meurtriers. Ses
aveux mensongers iront même jusqu’à
confirmer qu’il a été envoyé par Galaxity
pour contrecarrer les plans du Gal’exit.
Si les agents sont seulement obser-
vateurs du procès, il ne faut pas qu’ils
passent à côté de la manipulation orches-
trée par le Consortium Vivaxis. Le Quatuor
Mortis abat ses cartes sous les yeux des
agents, à eux de remonter la piste et de
comprendre l’enchaînement des causes.
Consortium Vivaxis > TrucX > Melon
Usk et Nanard Natte > Quatuor Mortis >
Patruque Brielle, tout cela pour convaincre
les ambassadeurs que Galaxity est prêt à
assassiner pour empêcher le Gal’exit.
C’EST BEAU,
MAIS ÇA FAIT MAL
Quelle que soit l’issue du procès, il est temps
pour Melon Usk de parachever le « moteur
temporel » en plaçant l’Œuf de Dominium
dans la salle aux murs de cristaux. L’effet peut
être immédiat ou plus lent si le MJ veut laisser
le temps aux agents de contrecarrer les plans
du Quatuor Mortis.
Le « moteur temporel » se charge progres-
sivement en énergie pure jusqu’à ce que
la structure même du Galactic Princess
s’ébranle.
389
 Le Galactic Princess semble accélérer à une
vitesse folle « Nom de Zeus, s’écrie Steubing,
on a atteint 88 mégamiles/seconde ! » et
pourtant les instruments de mesure indiquent
qu’il reste sur place. L’objet céleste le plus
proche ne laisse pas non plus croire que le
yacht de croisière est en mouvement. Toute
communication avec l’extérieur est mainte-
nant impossible (donc plus de communica-
tion avec le SST). Si les agents réussissaient
jusqu’à présent à s’organiser pour faire des
petites escapades hors du Galactic Princess
liées à leurs motivations secondaires, ce n’est
évidemment plus possible à cause du voyage
temporel qui rend mortelle toute sortie hors
du vaisseau.
Un sifflement strident, court, mais intense,
vrille les tympans de la grande majorité des
passagers. Puis soudain, dans un grand fracas
provoqué par le décrochement des navettes
d’exploration, le Galactic Princess est pro-
pulsé dans le maelstrom spatio-temporel.
Autour du Galactic Princess, des points lu-
mineux apparaissent et meurent comme des
pulsations, des nébulosités s’étendent puis se
rétractent pour disparaître à jamais. Plus au-
cune gravité n’agit sur le vaisseau.
Les instruments de bord (tachymètre, lo-
calisation, etc.) sont complètement perdus,
les indicateurs s’agitent dans tous les sens
sans donner une seule mesure cohérente.
Par les hublots, le spectacle est éblouissant
et presque indescriptible. Des volutes de
lumières colorées s’entrecroisent avec des
filaments longilignes et d’une obscurité abys-
sale. Des créatures rappelant les méduses, les
raies mantas et tout un ensemble de céphalo-
podes irréels semblent faire la course avec le
vaisseau apparaissant et disparaissant sans
cesse dans des nuages d’étoiles dont le laps
de temps entre la naissance et la mort n’aurait
390
eu la durée que d’un claquement de doigts.
Les voies spatio-temporelles qu’emprunte le
Galactic Princess ne sont pas celles que les
agents ont coutume d’emprunter.
Une Personnalité « soupçonneux » ou « ou-
verte à l’expérience » confirmera qu’ils voyagent
effectivement dans le temps.
Maintenant que le yacht a entamé son bond
temporel, les réactions sont multiples à
bord. Le spectacle splendide qui s’offre à
voir à l’extérieur laisse à penser à la plupart
des voyageurs qu’il s’agit bien du feu d’arti-
fice final de la croisière, savamment préparé
par Melon Usk. Rares sont ceux qui ont été
témoin du décrochage et de l’embrasement
des vaisseaux d’exploration, mais ceux-là
sont très inquiets et demandent des comptes
à l’équipage, incapable de leur en fournir.
« Tout est sous contrôle ! » ; « Pas d’inquié-
tude, Melon Usk a tout prévu ! ».
Le cantique du K’noun
Une fois le voyage temporel de la croisière
entamé, les agents entendent ce chant et
sont susceptibles de le fredonner. L’effet
peut être plus violent selon l’expérience
(en nombre de voyages temporels) des
agents. Tour à tour ils vont subir des maux
de tête, un état vaseux, rêveur, des vomis-
sements, des migraines à se fracasser
le crâne contre un mur (état Crétinisé),
puis, une courte séquence plus tard, le
phénomène va s’apaiser, s’harmoniser, ils
vont entrer en fréquence avec le chant,
en distinguer clairement la mélodie sans
pouvoir en déterminer l’origine. Comme si
le chant venait d’eux-mêmes, mais aussi
de tout ce qui les entoure.
Résonances quantiques
 Un à un les agents vont entrer en réso-
nance avec le chant de la Raie stellaire.
L’agent du futur lui-même est sensible
au chant et pourrait croiser les agents
en fredonnant cet air. Le chant n’est pas
continu, il survient de temps en temps
aux oreilles des agents avec plus ou
moins d’intensité. Même s’il les reconnaît
comme agents du SST, il ne leur parle
pas de sa mission et ne se dévoile pas à
eux compte tenu de l’importance de sa
tâche, il peut cependant échanger avec
les agents sur les effets de résonances
quantiques, tout comme Kistna ou Vargor
(voir l’encart « dialogue » ci-dessous).
« Il y a une voix, elle ne parle pas, c’est comme
de la musique, nom d’un Spiglic dépressif c’est
beau ! C’est beau, mais c’est fort. », « Je vois tout,
toutes les vies, la mort, la renaissance, des mil-
liards de mondes » ou encore, « Il y a de minuscules
lumières dansantes dans ma tête, chatoyantes,
ondoyantes, mais ce que nous voyons n’est que la
surface… de l’infini ».
Activer le moteur avant Melon Usk
Si les agents réunissent les artéfacts
eux-mêmes avant l’ACTE III, le MJ peut
précipiter le voyage temporel ou ajouter
une clause à l’activation du moteur (la
présence et le chant d’un des ingénieurs
sont requis en un lieu spécifique).
Pendant le voyage temporel, les sept
« ingénieurs » se rendent à tour de rôle
au moteur central pour y chanter ce
même air que les agents entendent par
moment dans leur tête. C’est l’occasion
pour eux de comprendre que la technolo-
gie utilisée pour ce voyage n’a aucun lien
avec celle du SST, mais provient de ce
mystérieux chant aux vibrations spa-
tio-temporelles.
STEUBING PASSE UN SAVON
À MELON USK
Le capitaine Steubing est fou de rage contre
Melon Usk. Il ne connaît pas la nature du
voyage que le Galactic Princess est en train
d’effectuer, mais il comprend très vite que
c’est Usk qui est la cause de cette panique.
Les agents peuvent surprendre cette brève
altercation entre Steubing et le PDG de TrucX.
« Vous êtes complètement fou ! Qu’avez-vous
fait ? Où est-ce que vous nous emmenez ? Vous
croyez que c’est le moment pour vos gamineries
d’enfant gâté ? On a des assassins à bord (si le
Quatuor Mortis a bien éliminé Kalim et a été dé-
masqué) et vous vous amusez encore et toujours !
Les navettes d’exploration ont été emportées, les
vitres sensément incassables du Dôme ont volé en
éclats ! Les instruments de mesure sont hors ser-
vice ! À quoi jouez-vous !?
Melon Usk, impassible, laisse le capitaine
planté là, interdit :
« Mais à voyager dans le temps cher ami, à
voyager dans le temps ! »
391
 Par la suite, Steubing et l’équipage tentent
de cacher leur panique en multipliant les
propositions d’animations, et ce, même
auprès des employés dont font partie les
agents (sauf s’ils sont clandestins) : spec-
tacles cosmico-tragiques, massages à tenta-
cules, séances de piscine à vin, discothèques
pour trouver l’âme-sœur-minute et l’amour
éternel quelques heures…
L’ivresse de l’infini
En voyageant grâce au chant du K’Noun,
les phénomènes observables par les
hublots sont multiples, étranges et
changeants. Une grande partie des
passagers trouve cela magnifique sans
véritablement se poser la question des
causes de ces phénomènes et profite du
voyage en redoublant d’efforts pour faire
la fête. Un sentiment d’ivresse s’empare
de la croisière provoquant quelques
scènes d’excitations, d’enivrements, mais
également d’enchantements et de volup-
tés. Les agents pourront ainsi croiser un
groupe de passagers ivres, d’autres seront
allongés dos au sol dans une forme de
transe méditative ou de prière impéné-
trable, d’autres encore les inviteront à les
accompagner danser et faire la fête dans
la suite de l’un d’entre eux.
Au fait, et le Gal’Exit ?
Si rien n’a été entrepris par les agents
contre le Gal’exit, cette proposition de loi
sera rédigée en conciliabule à l’ACTE III.
Le crime du Néant Express
392
Les disciples du DNÉ présents sur le Galactic
Princess depuis l’escale sur Horizon font partie
du RUINE, le bras armé de la secte. Leur mis-
sion est d’éliminer l’agent du futur Claude
Lacombe et de s’assurer que la bombe Big
Bang n’explose pas. Leur mission secondaire
est d’assurer la sécurité de Ra’Zoltro si la mis-
sion principale est un échec.
Quoi que fassent les agents, les disciples de
la division RUINE sont suffisamment nom-
breux et entraînés pour parvenir à assassiner
Claude Lacombe. Plusieurs raisons peuvent
conduire les agents à la découverte du corps
à l’agonie de l’agent du futur :
g Si les agents ont sympathisé avec La-
combe, ce dernier fait parvenir le message
suivant à l’un d’entre eux : « des hommes
armés me suivent, je ne peux pas prévenir
la sécurité, rejoins-moi dans les loges de
l’amphithéâtre, je t’expliquerai surplace. »
g Si les agents surveillent Lacombe, un
groupe de disciples du DNÉ fait diversion
et attire leur attention, quitte à défourail-
ler tout ce qui bouge dans leur ligne de
mire, tandis qu’un autre groupe assassine
Lacombe dans les loges de l’amphithéâ-
tre. Si les agents se séparent, une double
confrontation musclée aura lieu : l’une
dans l’amphithéâtre et l’autre dans les
loges. Quoiqu’il arrive, Lacombe est tou-
ché par un tir de laser perdu ou un disciple
particulièrement discret parvient à le suri-
ner dans la confusion du combat.
g Si les agents surveillent les disciples (ils ne
peuvent pas tous les surveiller en même
temps), ils surprennent une bribe de
conversation
« Cible loge P2, élimination ».
g Enfin, si les agents ne surveillent ni La-
combe ni les disciples, c’est Guy Camelot
 qui découvre le corps dans les loges. Ce
dernier prévient quelques personnes de
confiance pour ne pas ajouter de la pa-
nique à la panique, à savoir le Capitaine
Steubing et les agents avec qui il a collabo-
ré pour déjouer le plan du Quatuor Mortis.
Quelle que soit la raison qui conduit les
agents à la loge P2, la scène suivante doit
se dérouler.
L’entraînement intensif que Lacombe a reçu
lui donne quelques instants pour échanger
quelques mots avant de succomber.
Mais qui êtes-vous ?
« SST… Je… je sais qui vous êtes… Je ne pou-
vais pas me révéler… Ma mission, ma mission est
d’une trop grande importance… Je ne pouvais faire
confiance à personne, mais dans mon état *kof*
*kof*, je suis forcé de vous faire confiance. »
Ce sont bien des disciples du Dogme du
Néant Éternel qui ont fait ça ?
« Le Dogme est notre ennemi, il est partout,
ne faites confiance à personne, pas même à vos su-
périeurs, pas même au Superintendant ! »
Mission ? Quelle mission ?
« Il y a une bombe dans ma chambre, vous
devez l’activer quand nous serons arrivés… Tenez…
prenez les codes de procédure… »
Mais on ne va pas faire sauter le Galactic
Princess !
« Vous devez relancer la machine du cosmos,
sinon le temps, l’espace et toutes choses cesse-
ront d’être comme si elles n’avaient jamais été. »
Et dans un dernier effort :
« Le prix à payer pour sauver l’univers…
Si après mon dernier souffle, vous existez encore,
c’est que c’est bien vous qui devez faire le boulot… »
Si les agents sont arrivés sans combattre les
disciples du DNÉ, Lacombe a réussi a blessé
l’un de ses assaillants, les agents n’auront que
peu de difficultés à suivre les traces de sang
pour le retrouver, mais ce dernier, réfugié
dans une salle de maintenance se donne la
mort (capsule de poison) dès qu’il se sait ac-
culé. « Ce qui a été, ce qui est et ce qui sera n’a
jamais existé. »
En le fouillant, il ne fait aucun doute qu’il
appartient au DNÉ : livret de propagande et
symboles cosmologico-cabalistiques tatoués
sur les bras et le torse identiques à ceux gra-
vés sur les murs des temples d’Horizon. Si les
agents prennent un soin particulier à observer
les détails de ces tatouages, ils finissent par
reconnaître un idéogramme qui n’apparaissait
pas sur Horizon, mais qu’ils ont pu voir sur le
drone messager du teaser narratif : une flèche
circulaire barrée d’une croix.
Quand ils se rendent dans la chambre de
Claude Lacombe, il fait peu de doute qu’elle a
été visitée et vidée de tous documents inté-
ressants et la bombe Big Bang ne s’y trouve
plus. Cependant, une fouille approfondie per-
met de retrouver quelques notes de l’agent.
Lacombe n’a pas perdu de temps sur le Ga-
lactic Prinncess, il a mené sa propre enquête
sur les « ingénieurs » et les artéfacts.
« Il semblerait que la présence des artéfacts
décuple la puissance de la bombe "B.B." assurant
inévitablement la réussite de la mission. Il me fau-
dra donc la placer dans la salle du moteur temporel
avant d’activer les codes de procédure. »
Il ne reste plus qu’aux agents à rendre une pe-
tite visite au Dogme du Néant Éternel. Selon
la façon dont s’est déroulé l’assassinat de La-
combe, le comité d’accueil sera plus ou moins
important. S’ils le souhaitent, Steubing pour-
ra leur fournir un soutien armé, conduit par le
Rubanien Kloct, chef de la sécurité à bord.
Dans les chambres du DNÉ, l’un d’eux tente
de désamorcer la bombe « B. B. » et un autre
393
 pirate l’ordinateur * de Lacombe pour s’assu- Depuis que Ra’Zoltro, à la tête du DNÉ a
rer que ses données seront bien effacées ; le reçu le message de son lui-même futur, la
reste des disciples est lourdement armé et secte met tout en œuvre pour empêcher
attend de pied ferme les agents. le SST de mener à bien sa mission « Big
* S’y trouvent : les ordres de mission qu’il a
Bang ». Les fanatiques du DNÉ croient que
reçus, les relevés énergétiques que le SST du le retour au néant est la meilleure chose
futur a effectués lors de la disparition du qui puisse arriver au cosmos et surtout
Galactic Princess prouvant que c’est bien un
que l’homme ne doit en aucun cas inter-
voyage temporel, et des notes partageant ses
craintes de la présence de taupes du DNÉ au férer dans les plans du Néant Éternel. Le
sein même du SST. Dogme sait que le nom de la bombe n’est
pas qu’une métaphore du Big Bang, elle
Une fois les disciples mis hors d’état de nuire, est capable de provoquer le Big Bang.
les agents récupèrent la bombe « B. B. » et
l’ordinateur de Lacombe. Les dégâts faits sur
l’explosif sont réparables, en revanche, le virus
implémenté par le DNÉ détruit les données de
l’ordinateur une fois que les agents en ont pris
connaissance.
Dogme du Néant Éternel

394
 SCÈNE FINALE :OUROBOROS
OU LE SILENCE ÉTERNEL DES ESPACES INFINIS
À la fin de cet acte, les agents doivent avoir
récupéré la bombe Big Bang, les codes de
procédure et écarter la menace du Dogme
du Néant Éternel (et optionnellement le Qua-
tuor Mortis). Ils doivent aussi commencer à
se demander s’ils vont pouvoir sortir vivants
de cette histoire. En effet, le moteur tempo-
rel semble ne pas connaître la réversibilité du
temps : c’est un aller simple, une mission sui-
cide, en tout cas, il faut qu’ils le croient.
Pour la première fois depuis le début de la
croisière, c’est la voix de Melon Usk qui ré-
sonne à travers les haut-parleurs des couloirs
du Galactic Princess.
« Notre voyage touche à sa fin tout comme
le Big Crunch ! Je me joue souvent de mes adver-
saires, mais jamais de mes clients. Je vous avais
promis la fin des temps : la voici ! »
Mais le spectacle tant attendu n’est pas au
rendez-vous : pas de feu d’artifice, pas de
lumière filant dans l’espace profond. Tout le
monde est sonné, les émotions sont à plat,
ni peur ni joie, le temps est littéralement sus-
pendu et pour la plus grande satisfaction de
Ra’Zoltro : il n’y a rien. Par les hublots c’est le
néant absolu. Absolu… jusqu’à ce qu’un petit
point brillant à peine perceptible au loin, de-
vienne une sorte de flèche lumineuse lancée
à pleine vitesse vers le yacht. Mais plus elle
s’approche, plus elle s’élargit de façon expo-
nentielle s’étendant sur une ligne non eucli-
dienne, quelle que soit la localisation de l’ob-
servateur.
La chose qui s’approche est sans propulsion
et semble occuper maintenant toute la ligne
d’horizon, tel un inéluctable tsunami prêt à
tout emporter sur son passage. La ligne d’ho-
rizon ainsi formée se met à onduler, comme si
elle volait puis lentement ouvre sa gueule pour
tout dévorer. Alors que tous sont pétrifiés aux
hublots à la vue de cet incommensurable phé-
nomène ou créature inconcevable.
Kistna s’écrit « Le K’NOUN !!! ».
Si elle ne l’a pas déjà fait, c’est le moment pour
elle de raconter aux agents tout ce qu’elle sait.
« Il existe donc. L’univers incarné, le méca-
nisme et l’architecte, la vie et la matière, la création
et l’artisan, le patient et le médecin, l’instrument de
musique et le musicien ! »
S’il est présent, Ra’Zoltro écoute attentive-
ment tout ce qui est échangé.
Mais bientôt, alors que le K’Noun semble en-
core loin, le vaisseau se désagrège…
Les agents ont le temps de réfléchir à un
ensemble de solutions, « On tire dessus ? »,
« On met les gaz ? », toutes plus inefficaces les
unes que les autres. S’ils envisagent de tou-
cher au moteur ou de faire sauter la bombe
avant d’avoir discuté avec la Raie stellaire, les
mouvements à l’intérieur du Galactic Princess
sont ralentis, mais pas la pensée.
La ligne d’horizon se rétracte et prend la
forme d’une Raie stellaire plus grande que
le Galactic Princess. Toute manœuvre du
vaisseau est inutile, mais la Raie a stoppé
son assaut avant de faire des dégâts irréver-
sibles. Des passagers paniqués se réfugient
dans leur chambre ou dans le premier placard
qu’ils croisent, d’autres se blottissent contre
leurs voisins attendant une fin inéluctable, et
d’autres encore sont toujours médusés aux
hublots.
395
 Certaines zones du Galactic Princess comme
le Dôme sont à ciel ouvert sur le vide intersi-
déral. Quoique les agents fassent, quoi qu’ils
pensent, ce n’est en aucun cas une solution
viable. La fin est proche quand le K’Noun
comprend qu’il a piégé des centaines
d’innocents sans le vouloir, il entre alors
en contact télépathique avec les agents
qu’il reconnaît comme des « voyageurs du
temps ».
« Vous qui traversez le temps et en connais-
sez les secrets : pourquoi êtes-vous là ? Et si nom-
breux ? »
Aux agents de parvenir à expliquer à la Raie
stellaire que la bombe permet de renverser
le processus et provoquer un nouveau Big
Bang : l’effondrement de l’Univers Alpha n’est
pas une fatalité.
Le K’Noun veut tout comprendre, la croi-
sière du Big Crunch, les enjeux politiques,
le Consortium Vivaxis, le SST, l’histoire des
ingénieurs qu’il a choisis, il a soif de savoir et
de connaissance ; si les agents ne sont pas
perdus et parviennent à répondre aux ques-
tions du K’Noun, ce dernier finira par lâcher
« Qu’attendez-vous de moi ? », « Que puis-je
faire pour réparer mon erreur ? ». Pendant
que la créature discute avec les agents, elle
est aussi en lien télépathique avec les sept
ingénieurs, si les agents n’en ont pas l’idée,
ce sont eux qui proposeront au K’Noun de
lui laisser les artéfacts et de permettre aux
passagers de rentrer chez eux à leur époque,
mais à moins que les agents ne leur en aient
parlé, les ingénieurs n’ont pas connaissance
de la bombe Big Bang.
Convaincre la créature n’est pas une forma-
lité, les agents vont devoir déployer un maxi-
mum d’arguments : l’idéal étant de cocher les
pistes scientifiques, religieuses et contem-
platives. Évoquer l’agent Claude Lacombe
396
et le fait qu’il était prêt à se sacrifier avec la
bombe Big Bang est aussi un bon moyen.
Il faut la persuader que précisément parce
qu’elle est porteuse de l’histoire de l’Univers,
la légende d’Ouroboros a toutes les chances
de se concrétiser par son sacrifice.
Le dialogue avec la créature se veut être
une scène à la fois philosophico-poétique
et suffisamment explicative pour que les
agents puissent recoller les morceaux de
l’intrigue.
Ils doivent parvenir à suggérer au K’Noun de
garder les artéfacts, la bombe Big Bang et de
les renvoyer à leur époque (sans oublier d’en-
trer les codes de procédure).
L’acte s’achève par le dernier décompte
de l’histoire du cosmos chanté par la raie
stellaire…
Ra'zoltro
Pourquoi Ra’Zoltro n’intervient pas si près
du but ? Le Grand Maître du DNÉ n’est pas
un combattant et il comprend assez vite
que Claude Lacombe n’était pas le seul
agent à bord ; Ra’Zoltro ne cherche jamais
la confrontation directe, il sait qu’elle ne
sera jamais en sa faveur. De plus, toute la
discussion entre le K’Noun et les agents
se fait par télépathie et il en est exclu.
En revanche, tout ce qu’il aura pu sur-
prendre comme conversation au cours
de la croisière entre Kistna, Vargor et les
agents seront autant d’informations qu’il
mûrira pour la suite : mettre la main sur
les artéfacts et les détruire avant qu’ils ne
soient entre les mains des « ingénieurs ».
 ÉPILOGUE
ET MAINTENANT... QUE VA-T-ON FAIRE ?
Si vous jouez ce scénario en one-shot,
pas de retour dans le temps possible, les
agents doivent se sacrifier pour déclencher
l’explosion de la bombe, et ça, c’est beau ! (si
ce n’est pas la première mission des agents
et qu’ils ont des clones en gestation dans la
ferme de clonage du Grand Truqueur, ceux-ci
pourront être réveillés et bénéficier des fruits
de l’expérience vécue – qu’ils percevront
comme les flash-back d’une vie antérieure).
Si vous jouez ce scénario dans le cadre
d’une campagne, le K’Noun les renvoie au
point départ où une frégate de sauvetage dé-
pêchée par Slane les récupère dès la réappa-
rition du vaisseau de croisière, là où il a disparu
des radars quelques instants plus tôt. Libres
aux agents d’inviter certains passagers à les
accompagner.
Les agents reçoivent le message suivant
dans leur communicateur :
« Ici le capitaine Mado Habib de la frégate de
sauvetage du SGS*, missionnée par la base SORE-
334, sur ordre du [commandant] Slane nous ve-
nons récupérer tous les agents du SST »
*Service Galactique de Sauvetage.
« J’ouvre également mes portes à toutes
les personnes que les agents souhaitent mettre
immédiatement en sécurité avant que le Galactic
Princess ne reprenne sa route pour Nazariius dans
le système Izar. »
Une fois sur SORE-334, Slane reçoit les
agents pour qu’ils lui fassent un rapport dé-
taillé au cours duquel il ne manque pas de
poser de nombreuses questions et souhaite
avoir le plus de précisions possible sur les
sujets abordés par les agents avant qu’ils ne
repartent pour Galaxity où ils devront éga-
lement remettre un rapport aux bureaux du
Superintendant.
« Après la disparition du Galactic Princess
de nos écrans et au vu du nombre de passagers
impliqués, j’ai immédiatement demandé au SGS de
surveiller la zone… Que s’est-il passé ? Comment le
vaisseau s’est-il volatilisé pour réapparaître peu de
temps après dans un tel état ? »
Quoi que répondent les agents, Slane se
montre très intrigué et s’ils évoquent les ar-
téfacts, il leur demandera des précisions à
leur sujet, leurs origines, comment les « ingé-
nieurs » ont pu se les procurer, sur le K’Noun,
ce qu’ils ont compris de l’organisation du DNÉ
et ses objectifs.
Viennent ensuite les questions concernant
la mission d’origine, Melon Usk, TrucX, le
Consortium Vivaxis, les ambassadeurs du
ConSec et l’avenir politique du Gal’exit. Les
agents ont-ils compris et déjoué la machina-
tion orchestrée par le Consortium Vivaxis ?
Slane invite enfin les agents à faire leur
rapport aux bureaux du Superintendant
(par défaut, celui du SST, mais il peut aussi
s’agir d’un « comité de Superintedants » à Ga-
laxity et espère travailler prochainement avec
eux.
De son côté, le Galactic Princess repart ef-
fectivement pour Nazariius où il sera réparé.
Le cas échéant, les autorités locales pren-
dront en charge les prisonniers que le capi-
taine Steubing a arrêtés avec la complicité
des agents. Le Quatuor Mortis et les disciples
du DNÉ enfermés dans les geôles de Naza-
riius n’auront aucun mal à s’enfuir au cours des
semaines suivantes.
397
 Malgré la dernière intervention de Melon Usk
sur la fin des temps, la plupart des passagers
n’ont pas conscience d’avoir voyagé dans le
temps. Pour beaucoup, le feu d’artifice final
a attiré une créature qui a tenté de dévorer le
Galactic Princess, mais par chance ne l’a fina-
lement pas trouvé à son goût. Ce qu’auront vu
les croisiéristes de tout cela ? Finalement pas
grand-chose. La plupart croiront que le final
de la croisière a mal tourné, d’où les impor-
tants dégâts sur la coque du vaisseau.
QUE RÉSERVE L’AVENIR ?
TrucX : si Melon Usk a réussi sa levée de
fond, TrucX va gagner en indépendance vis-
à-vis du Consortium Vivaxis.
Gal’exit : si les agents n’ont pas interfé-
ré ou pas suffisamment dans les plans des
lobbyistes, la proposition de loi Gal’exit sera
votée puis adoptée par le ConSec quelques
mois plus tard.
Consortium Vivaxis : leur plan se limite-t-il
à affaiblir le pouvoir central de Galaxity pour
s’étendre et privatiser les colonies terriennes
ou cache-t-il d’autres intentions ?
DNÉ : malgré tous ses efforts, Ra’Zoltro
n’est pas parvenu à entraver la mission Big
Bang, mais il n’a pas dit son dernier mot et
va maintenant réunir toutes les informations
possibles sur les artefacts qu’il a identifiés
et tenter d’empêcher qu’ils arrivent entre les
mains des ingénieurs dans le passé.
PNJ alliés : les agents auront sans doute de
nouveaux contacts et amis après ce scénario,
notamment Kistna ou Chal’Darouine, mais
également Bobb l’Emmerdopod ou Vargor
l’Alflolien.
398
SCÈNE POST-GÉNÉRIQUE :
RETOUR À GALAXITY
Les agents sont invités à remettre leur
rapport à un des subordonnés du Superin-
tendant : (lui donner un nom, il sera un des
disciples infiltrés du DNÉ que les agents
auront comme supérieur en opposition
avec Slane !)
Ce dernier ordonne aux agents de ne parler
à personne des informations sensibles qu’ils
ont récoltées, ils doivent revoir leur rapport
en occultant toute référence à l’agent du fu-
tur qui n’a aucune existence dans les Archives
du SST. Tout ce qui doit être retenu concerne
les groupuscules dangereux pour le Présent
de Galaxity et notamment les conséquences
du projet de loi du Gal’exit qui préoccupent les
pontes de la capitale de l’Empire terrien. Si les
agents sont insistants [nom du disciple infil-
tré] rétorquera que la version administrative
des archives doit rester celle des scientifiques
les plus pointus sur le sujet à savoir qu’un
Big Bang succède nécessairement à un Big
Crunch et que ce n’est pas une ridicule bombe
terrienne qui y changera quoi que ce soit.
Quelque temps plus tard, alors que les
agents sont encore abasourdis, « C’est bien la
première fois qu’un supérieur tranche dans le
lard d’un de nos rapports ! », « Autrement dit,
officiellement nous n’avons pas sauvé le cycle
du temps… », ils croisent le Superintendant :
« Mais qu’est-ce que vous faites plantés là ?
Vous allez retourner bosser fissa parce que les
croisières touristiques dans les yachts de luxe ça
va bien cinq minutes ! »
 ANNEXE
PERSONNAGES NON JOUEURS
L’ÉQUIPAGE
DU GALACTIC PRINCESS
Capitaine Steubing
« Suivez vos rêves ! »
Ce PNJ est toujours à l’écoute des passagers
et des membres de son équipage. Très sou-
cieux que tout se passe pour le mieux. Il est
aussi le guide touristique dont la voix affable
résonne à travers tout le Galactic Princess lors
des escales de la croisière.
Bien que capitaine, Steubing trouve toujours
un moment pour ceux qui viennent le voir.
Que peut-on apprendre de lui ?
S’il reconnaît que Melon Usk est un homme
d’affaires hors pair et qu’il a été capable avec
la croisière du Big Crunch de remplir le vais-
seau en un temps record, Steubing est très
remonté contre TrucX qui a orchestré une
OPA hostile, voire sauvage, afin de racheter
Coca Rista.
Le Gal’exit ne l’intéresse pas et selon lui le
voyage temporel est une des fables gro-
tesques de Melon Usk pour attirer des clients
crédules.
Makk « Doc' » Oïle
« Les gens m’appellent “Doc”, mais vous
pouvez m’appeler quand vous voulez. »
Humanoïde invertébré, médecin-chef, res-
ponsable des salles de jeux et grand séduc-
teur, Makk « Doc’ » Oïle ne sait communiquer
que par la séduction. « Séduire ou être séduit
telle est la question. »
Comment l’approcher ?
Makk Oïle partage son temps entre les salles
de jeux et les discothèques où il flirte autant
que faire se peut. Il garde malgré tout un sens
aigu de son rôle de médecin-chef, simuler
une blessure ou une maladie est donc un bon
moyen de le retrouver à l’infirmerie.
Que peut-on apprendre de lui ?
Très bavard s’il est séduit, a contrario il ne dé-
voilera pas grand-chose à quelqu’un qu’il au-
rait charmé (autrement dit, rendu Confus) trop
facilement. Oïle est le membre d’équipage qui
a le plus d’informations sur les personnes à
bord.
« Nanard Natte et Zorzog ont travaillé en-
semble aux intérêts du Consortium Vivaxis. »
« Vargor et Steubing sont amis de longue date. Ils
ont fait les 400 coups dans leur jeunesse, il y a de
cela quelques centaines d’années. »
« Toctopussy et Zift sont désespérément alcoo-
liques. Je fais mon possible pour les libérer de cette
terrible addiction. »
« Kalim et Shey’llha sont d’anciens amants restés
en bons termes. »
Makk connaît les secrets, les faiblesses ou la
façon d’approcher presque tous les passagers.
Ses ambitions ?
Sa priorité est la bonne santé de l’ensemble
des passagers, mais une conquête par escale
serait la démonstration d’une croisière ac-
complie.
399
 Jacto Rance
« Un tiens vaut mieux que deux tu l’auras. »
Jacto Rance appartient à une espèce proche
des Shimballilliens, mais plus longiligne. Ja-
mais exposée à la lumière naturelle, sa peau
a adopté une teinte vert pastel. Il possède de
petites oreilles pointues. Ses yeux larges n’ont
pas de pupille et ses cheveux courts plaqués
sur le crâne sont gris et présentent quelques
reflets verdâtres. L’énigmatique maître d’hôtel
aux sourcils en accent circonflexe ne semble
ouvrir la bouche que pour distribuer des
ordres. Il fait partie du fanclub des Irration-
nels. Rance est subjugué par leur discours.
Comment l’approcher ?
Il est toujours trop occupé pour se laisser dis-
traire, mais lui parler d’un client mécontent est
la meilleure façon d’attirer son attention.
Que peut-on apprendre de lui ?
Il sait où et quand ont lieu les réunions se-
crètes et conciliabules divers.
Ses ambitions ?
Sous sa carapace de discipline et ses airs
de rigueur absolue, Jacto Rance est pas-
sé maître dans l’art des canulars. Un de ses
petits plaisirs est de frapper à la porte d’une
chambre et dire que d’autres clients se sont
plaints du bruit. Si les agents l’espionnent,
ils seront témoins de nombreux comporte-
ments étranges de la part de Jacto Rance
avant de se rendre compte qu’il n’est qu’un
vilain plaisantin tuant le temps.
400
Guy Camelo
« Viiiivre jusqu’à la mort ! »U
Directeur de croisière, cet humain dans la
force de l’âge est régisseur et crooner. Son
costume change continuellement de couleur
quand il chante : « Destinééééée… »..
Comment l’approcher ?
Il se révèle lorsqu’il est sur scène, mais il
s’agit de quelqu’un d’assez réservé le reste du
temps. Passer le voir dans sa loge pour le féli-
citer après une de ses représentations est un
bon moyen de sympathiser avec lui.
Que peut-on apprendre de lui ?
Le Quatuor Mortis lui a été imposé par
Nanard Natte.
Ses ambitions ?
Amoureux transi de Sya Nouf mais elle
connait à peine son existence. Il n’ose pas
l’approcher mais il est prêt à confier une lettre
d’amour à quelqu’un d’assez courageux pour
lui apporter. Le cas échéant, Sya Nouf risque
fort de jeter l’enveloppe à la poubelle sans
même l’avoir lue, mais Guy Camelot aura ga-
gné un confident.
LES PASSAGERS
Les ambassadeurs du ConSec occupent une
bonne partie des suites ainsi qu’une cinquan-
taine de chambres pour leurs accompagna-
teurs. Les sept « ingénieurs » se sont instal-
lés dans les suites restantes. Les Logiciens
Stoïques, les Irrationnels, les Bouduboudd-
histes, Ra’Zoltro et les équipes de Melon Usk
occupent une cinquantaine de chambres. À
cela s’ajoute une centaine de touristes lamb-
da. Reste une dizaine de chambres inoccu-
pées, réservées aux adeptes du DNÉ.
 Les escales et tous les divertissements
qu’offre le Galactic Princess sont autant d’oc-
casions pour les agents de rencontrer les pas-
sagers et d’en apprendre plus sur eux.
Nanard Natte
« Si tu ne peux pas acheter un juge, paye-
toi un flic ! »
Petit homme grassouillet aux cheveux go-
minés d’une soixantaine d’années, Nanard
Natte porte de beaux costumes sur mesure.
Né dans la pauvreté, il doit à son seul travail
d’avoir réussi dans le commerce et les assu-
rances avant d’être repéré par Vivaxis qui lui fit
une proposition qu’il ne put refuser : directeur
de cabinet. Au fil des années, il a su habile-
ment s’introduire dans les milieux huppés de
la galaxie et se faire un nom respecté par le
grand-banditisme. Par amitié pour Melon Usk,
il a récemment rejoint TrucX pour le seconder
dans la grande opération du Gal’exit, ordon-
nancé par Vivaxis. Il est cependant blessé par
cette histoire de voyage temporel, car Usk ne
partage rien avec lui, le laissant sans aucune
explication concernant le « moteur temporel »
et ses allées et venues avec les « ingénieurs ».
Les Ambassadeurs du ConSec
Ils sont une trentaine à avoir répondu à l’in-
vitation de Melon Usk. Zorzog, Kalim, Toc-
topussy et Shey’llha représentent, à bord
du Galactic Princess, les quatre grands axes
des positions vis-à-vis du Gal’exit (aucun
des ambassadeurs invités n’est absolument
contre le Gal’exit). Tous les ambassadeurs
sont escortés de deux ou trois accompagna-
teurs, conseillers, coiffeurs, garde du corps,
biographes, amants, animaux de compagnie,
plantes vertes, etc.
ZORZOG
« Connaître quelqu’un, c’est pouvoir le
vaincre. »
Moins massif que son frère Ortzog, ce Bour-
gnoufien est le chef de file des pro-Gal’exit.
Zorzog, négociateur talentueux, maîtrise de-
puis bien longtemps les rouages politiques
du Conseil de la Grande Salle des Écrans
(ConSec) de Point Central. Il se distingue des
autres Bourgnoufiens par son flegme relatif.
Zorzog est connu pour offrir des voyages en
guise de pots-de-vin dans le but de parvenir
à ses fins. Virtuose de Pokébluff, il passe ses
soirées à jouer des millions de brouzoufs pour
le plaisir. Il mettra un point d’honneur à gagner
le tournoi organisé par le Galactic Princess.
Comment l’approcher ?
Le tournoi de Pokébluff et les réunions poli-
tiques.
Que peut-on apprendre de lui ?
Au premier abord, il semble être un idéaliste,
le Che Guevara de Point Central.
Élevé dans la haine de toute forme d’op-
pression, Zorzog a développé une profonde
aversion contre l’hégémonie colonialiste
terrienne. Mais plus il gravissait les échelons
politiques sur Bourgnouf plus l’ambition et la
soif de pouvoir le rongeaient. Aujourd’hui, la
position idéaliste anti-Galaxity de Zorzog n’est
qu’une façade pour se procurer un maximum
d’informations pour son propre compte et ses
entreprises alliées du Consortium Vivaxis.
401
 Kalim Le Splendide
« Tout échec est une victoire en puis-
sance. »
Ambassadeur de Syrte-La-Magnifique, Ka-
lim est un humanoïde au teint olivâtre, son
visage oblong est prolongé vers le bas par un
bouc blond en spirale. Ses oreilles pointues
dominent sa chevelure épaisse. Kalim porte
des vêtements somptueux taillés dans les tis-
sus les plus délicats de Syrte. Son inné sens
des affaires lui permet de tirer pleinement
profit de tous ses partenariats commerciaux.
Bon vivant, aimable et séduisant, Kalim est
apprécié des autres ambassadeurs du ConSec
qu’ils soient de son bord politique ou pas.
Comment l’approcher ?
Accepter le rôle de garde du corps est sans
aucun doute le meilleur moyen de sympathi-
ser avec lui. Il est aussi possible de le rencon-
trer alors qu’il sirote un cocktail Blanc Cassé
& Bergamote dans son bar à thème préféré :
Gouache et Fruits. La meilleure approche
pour l’aborder est d’avoir des connaissances
solides en art pictural ou xénoculture.
Que peut-on apprendre de lui ?
L’accompagner est le meilleur moyen d’accé-
der aux réunions politiques.
Ses ambitions ?
S’il trouve la solution radicale, Kalim consi-
dère que le Gal’exit est malheureusement
le moyen le plus sûr pour mettre du plomb
dans la tête de la politique expansionniste
terrienne. Contrairement à Zorzog, Kalim n’est
ni leader ni militant dans cette voie, mais il dé-
fendra bec et ongles cette position si on tente
de lui porter la contradiction.
402
Toctopussy
« Kligooss bloub shlouk ? »
[Qu’est-ce que vous dites ?]
Digne représentant de Nautiliob, cet étrange
céphalopode est sans aucun doute l’ambas-
sadeur le plus allochtone des passagers.
Nautiliob, sa planète natale se situe suffisam-
ment loin des colonies terriennes pour qu’il
ne soit pas particulièrement préoccupé par le
Gal’exit.
Quand il quitte sa planète natale, Toctopusy
est contraint de rester dans un bocal aux mul-
tiples appendices externes robotisés qui lui
permettent de se déplacer et d’interagir avec
son environnement.
Comment l’approcher ?
Toctopussy a une tendance paranoïaque sus-
ceptible de demander les services d’un garde
du corps si les choses tournent mal selon lui.
Être embauché comme traducteur reste la
meilleure solution pour l’approcher, mais lui
faire des cadeaux – quels qu’ils soient – est
un bon moyen d’attirer sa sympathie.
Que peut-on apprendre de lui ?
Nanard Natte lui a offert un Rubik’s Cube
pour le convaincre de faire partie de la croi-
sière. Toctopussy adore les casse-têtes et les
jeux de logique.
Le Gal’exit ?
Encore hésitant, Toctopussy ne se laisse-
ra pas facilement convaincre par le Gal’exit.
Dans l’Acte II, des algues hallucinogènes lui
seront offertes par les lobbyistes et dans
l’Acte III, des menaces de mort contre sa fa-
mille pourraient le faire basculer si les agents
ne lui sont d’aucun soutien.
 Shey'llha
« La vie est une promesse d’aventures ! »
Comment l’approcher ?
Shey’llah, Suffuss hermaphrodite et change-
forme, est là pour faire la fête, elle participe à
toutes les soirées dansantes, karaoké et pas-
sera des heures dans les salons de massage.
Devenir son conseiller diplomatique est bien
sûr la meilleure façon de l’approcher.
Que peut-on apprendre de lui/elle ?
Kalim et Zorzog, bien qu’ils ne se connaissent
pas plus que ça, ont été des opposants poli-
tiques à plusieurs reprises au ConSec.
Ses ambitions ?
« Mes parents m’ont laissé le choix entre la
prostitution et la politique, mais je n’avais ni talent
ni conviction, j’ai donc opté pour la politique. ».
Le Gal’exit ?
Shey’llha s’en contrefiche. Les nombreux ca-
deaux des lobbyistes la laisseront de marbre.
En revanche, si à l’ACTE III, Kalim s’est fait as-
sassiner, elle sera aisément convaincue par la
version du Quatuor Mortis.
LES INGÉNIEURS
Contactés par télépathie temporelle et ma-
nipulés partiellement, les sept « ingénieurs »
mettent tout en œuvre pour fabriquer le mo-
teur temporel. Cependant, Melon Usk, qui a
le goût du spectacle et de l’argent, souhaite
exploiter cette idée de voyage jusqu’à la fin
des temps et la mettre à profit pour son en-
treprise.
En dehors des réunions, ils n’ont pas de lien
privilégié entre eux, à l’exception d’Harlène
Supin qui a déjà travaillé pour La Collection-
neuse.
Les « ingénieurs » ne se sont pas nécessai-
rement intéressés aux légendes liées à leur
artefact. Seuls Kistna, Vargor et la Collection-
neuse ont une idée de l’histoire du leur.
Melon Usk
« Il y a ceux qui imaginent le futur et ceux
qui en font une réalité. »
Melon est un homme séduisant d’une tren-
taine d’années dont la décontraction appa-
rente masque une ambition dévorante. Face à
ses interlocuteurs, il alterne un regard perçant
à l’affût de toute faille exploitable et des coups
d’œil obliques accompagnés d’un sourire mé-
lancolique qui rappellent le doux rêveur qu’il
403
 demeure malgré l’implacable homme d’af-
faires qu’il est devenu.
Avec la croisière du Big Crunch, TrucX n’en
est pas à son coup d’essai de projets fous !
Dans ses cartons, l’entreprise envisage une
traversée de trou noir, une modification
transhumanoïde permettant de respirer dans
l’espace, la Cosmique Intelligence Artificielle
capable de jouer les contrôleurs aériens sur
des galaxies entières et Sgoopple, un réseau
social cosmique instantané.
Comment l’approcher ?
Très difficilement, à moins de parvenir à lui
proposer un nouveau projet invraisemblable
pour TrucX.
Melon Usk passera la majeure partie de la
croisière enfermé dans sa suite. Le meilleur
moyen de le rencontrer est d’accompagner
l’un des privilégiés qu’il reçoit régulièrement :
Zorzog, Nanard Natte (s’il fait bien partie du
voyage), le capitaine ou un des « ingénieurs ».
Cependant, il fait parvenir régulièrement des
cadeaux ou des invitations pour telle ou telle
activité aux ambassadeurs du ConSec. Pour
se faire, il fait appel aux services du personnel
de bord et il y a fort à parier que cela tombe
parfois sur l’un des agents !
Que peut-on apprendre de lui ?
L’Œuf de Dominium. Dans le cadre de
son projet de traversée d’un trou noir, une
équipe d’explorateurs payée par TrucX a dé-
couvert cet œuf fossilisé. Les tribus locales
semblaient croire depuis des millénaires qu’il
s’agit de l’œuf de la plus ancienne créature
extra-atmosphérique ; selon eux, un Zypanon
cyclopéen. Melon Usk ne sait pas exactement
comment les explorateurs s’en sont emparés,
mais toujours est-il que l’énergie primordiale a
comme envoûté le PDG de TrucX.
404
La collectionneuse
« J’ai toujours rêvé d’en avoir un !!! »
L’Amirale Annie Ball est un cyborg d’origine
inconnue qui dirigea les flottes de libération
des peuples opprimés de [tel endroit]. Fati-
guée par des années de guerre, de massacre,
de blessures et de réparations qui avaient fait
d’elle une machine arachnoïde assoiffée de
vengeance, Annie décida de tout arrêter et
de se consacrer à sa passion d’enfance : la
collection d’objets rares. Aujourd’hui connu
de tous sous le nom de La Collectionneuse,
l’ancienne guérillera a accumulé des trésors
incommensurables. Elle possède le Cœur Si-
déral.
Comment l’approcher ?
Lui offrir ou lui proposer quelque chose de
rare.
Que peut-on apprendre d’elle ?
La légende du Cœur Sidéral. On raconte
qu’il s’agit du cœur de la première étoile du
Cosmos ou selon les versions, de l’étoile de
la première civilisation ayant découvert le
voyage spatial. On raconte que le cœur aurait
été la cause d’une grande guerre fratricide
et aurait fini dans les coffres des vainqueurs.
Des millions d’années plus tard, la Collection-
neuse l’aurait acheté à prix d’or au musée qui
en avait hérité. La vérité est qu’elle a engagé
Harlène Supin pour le subtiliser.
Elle est tiraillée entre participer au « grand
projet » du moteur temporel et s’approprier
les autres artéfacts pour sa collection. Elle
pourrait évoquer avec Harlène (ou à un agent)
l’idée de voler des artéfacts des autres « in-
génieurs » entre leur première et seconde ré-
union.
 Vol des artéfatcs
Si les artéfacts changent de main, ce
n’est pas un problème majeur pour le
déroulement du scénario puisque le
nouveau détenteur souhaitera malgré lui la
construction du moteur temporel même
s’il s’agit d’un agent. De plus, si le moteur
est fabriqué avant l’arrivée du Dogme du
Néant Éternel provoquant ainsi le bond
temporel plus tôt que ce que souhaitait
Melon Usk, c’est Ra’Zoltro, déjà présent
à bord qui réglera en personne le sort de
l’agent du futur durant l’ACTE III.
Ceux qui le peuvent gardent sur eux leur
artéfact.
Sya Nouf
« Un admirateur de plus ? »
Cette célèbre actrice Shimballilienne de
Paradise Studios possède le Latex de Nerfa-
falen. Au visage avenant et à la triple poitrine
impérieuse, Sya Nouf est apparue dans de
nombreux films produits par Ty Koun IV avant
d’être virée comme une vieille chaussette
comme la plupart de celles qui tournent pour
cet escroc. Elle garde malgré tout une formi-
dable aura auprès de son public.
Comment l’approcher ?
Se faire passer pour un producteur et lui pro-
poser de passer devant la caméra, quel que
soit le projet. Elle n’a plus été engagée depuis
des mois ! Exception faite de ce ridicule tour-
nage publicitaire pour Coca Rista qu’elle a ac-
cepté devant l’insistance de Melon Usk.
Que peut-on apprendre d’elle ?
Le latex de Nerfafalen lui a été offert par
un admirateur qui a préféré rester anonyme.
Cette combinaison qui ressemble à une com-
binaison de plongée a la particularité de se
transformer en n’importe quel type d’habit
une fois enfilé. L’apparence se modifie en
fonction des envies, de l’humeur et des situa-
tions dans lesquelles se trouve le porteur du
latex.
Kistna
« Pourquoi donc faudrait-il que mon espèce
ait un nom ? »
Kistna (p. 255) appartient à une ancienne es-
pèce en voie de disparition dotée de pouvoirs
surnaturels.
Comment l’approcher ?
Dès qu’elle le peut, Kistna médite au calme
dans le Dôme. Tout questionnement méta-
physico-contemplatif piquera sa curiosité.
Que peut-on apprendre d’elle ?
Exception faite de Melon Usk qui a une idée
intuitive du voyage temporel, Kistna est la
seule des « ingénieurs » à chercher à com-
prendre cette relation mystique qu’ils ont
entre eux. Au-delà du chant appelé le K’Noun
par Melon Usk, Vargor et Kistna ressentent
une présence. Cette musique qui les guide
n’est pas innée, elle provient bien de quelque
part, de quelque chose ou de quelqu’un.
L’Astrolabe de Sol est une pierre montée
en bijou de front qui appartient à la famille de
Kistna depuis des générations. Façon réalité
augmentée, la pierre crée un chant éthéré de-
vant les yeux du porteur lui permettant de voir
les trajectoires des astres ainsi que la position
d’astres aujourd’hui disparus. Récemment,
il lui a été volé, mais fort heureusement des
mercenaires qu’elle avait engagés ont mis la
main dessus.
405
 Zift
« Détourner l’attention avant d’entre-
prendre ce que tu ne saurais assumer. »
Marmaka en combinaison anti-radioactive
(cf. l’album « L’Ambassadeur des Ombres »)
qui protège son entourage de ses propres
radiations, Zift est un assassin intergalactique
sur le retour.
Sa réputation s’est faite dans l’Amas de Clim-
phy (cf. l’album « Les Habitants du Ciel », nou-
velle édition).
Comment l’approcher ?
En lui proposant un contrat qu’il refusera,
mais la démarche attirera sa sympathie. L’ai-
der à surmonter sa dépression (connue de
Makk Oïle).
Que peut-on apprendre de lui ?
Il est là en vacances et veut profiter d’un re-
pos bien mérité. La Poussière Fatale provient
selon Zift d’un trou noir.
« J’étais alors un tout jeune criminel, je débu-
tais. Lors d’un voyage subluminique, mon vaisseau
s’est trouvé irrémédiablement attiré par un jeune
et pimpant trou noir qui n’apparaissait sur aucune
de mes cartes d’astrogation. Mais alors que j’avais
perdu tout espoir, et aussi incroyable que cela
puisse sembler, quelque chose, une masse indéfi-
nissable a été éjectée du trou noir et m’a emporté
dans son sillage à l’abri de l’attraction mortelle du
champ gravitationnel qui allait fatalement réduire
mon vaisseau et moi en poussière. De la matière
mystérieuse qui m’a sauvé la vie, il ne reste que
cette poussière qui m’accompagne et me porte
chance depuis dans tous mes méfaits. »
Harlène Supin
« Comme un chat, il faut toujours retomber
sur ses pattes. »
Version féminine et plus subtile de Crocbatt-
ler ou Rackalust.
406
Comment l’approcher ?
En lui proposant un casse (n’importe quelle
pièce sécurisée du Galactic Princess fera l’af-
faire, même les suites des « ingénieurs »).
Que peut-on apprendre d’elle ?
La Perle du Microcomos est son premier
gros coup et le seul objet volé qu’elle n’a pas
revendu. Souvent, son regard se perd dans la
perle et son esprit voyage parmi les millions
de mondes enfermés à l’intérieur de ce bijou.
Vargor
CELUI-QUI-CHANGE-LA-COULEUR-DES-SUPERNOVAS
« Une étoile filante à quoi ça sert ? Et un
poème, une chanson, un sourire… à quoi ça
sert ? Tout ça, sert à rendre la vie plus belle,
comme un tour de magicien. »
Vargor est plutôt petit pour son espèce, mais
ses longues oreilles pointues le font paraître
plus grand qu’il ne l’est. Ses vêtements aux
couleurs vives rappellent le don naturel qui
lui permet de se concentrer pour modifier les
couleurs d’une étoile mourante. Il lui faut mé-
diter trois jours entiers pour y parvenir ce qui
n’est pas grand-chose pour un Alflolien vieux
de 150 000 lunes (soit près de 12 000 ans ter-
riens !). Cet Alflolien dans la force de l’âge pos-
sède la Couronne de Ré.
Comment l’approcher ?
Toute discussion sur l’astronomie attirera son
attention.
Que peut-on apprendre de lui ?
Vargor et Kistna sont les seuls des sept sus-
ceptibles de parler du chant aux agents avant
qu’eux-mêmes ne l’entendent (ACTE III).
La Couronne de Ré, aussi appelé Corne d’Al-
flolol ou d’Ouroboros est un des rares trésors
ancestraux sauvés par les Alfloliens après leur
départ d’Alfolol au profit des terriens.
PERSONNALITÉS
SCIENTIFIQUES
ET RELIGIEUSES
Chal' Darouine, Gal' Hiley et Cop'enwit
« Le problème, ce n’est pas que l’univers
n’a pas de centre, c’est que tout est au
centre. »
Le docteur Chal’ Darouine (p. 218) et les pro-
fesseurs émérites Gal’Hiley et Cop’Ewnik sont
les responsables de la délégation des Logi-
ciens Stoïques. Tous trois petits humanoïdes
à tête de poulpe.
La théorie sur le cycle du temps qu’ils dé-
fendent durant leur conférence consiste à
dire que lorsque le Big Crunch aura aspiré
toute énergie et que la matière et le temps se
seront effondrés sur eux-mêmes ; l’Univers
sera alors comparable à un grain de sable sur-
chargé, ce dernier explosera nécessairement
en Big Bang donnant naissance à un nouveau
Cosmos qui sera probablement exactement
le même que celui dans lequel nous vivons.
Protocrite et Demagoras
« Le Zool est la mesure de toute chose. »
Les Irrationnels Protocrite et Demagoras
sont deux frères dont l’incroyable proémi-
nence des mentons constitue une première
énigme à leur sujet. La seconde est que ces
deux Zools se sont mystérieusement mis à
parler. La troisième énigme en fait un duo
pour le moins baroque. En effet, contraire-
ment à ceux de leur espèce, ces deux frères
Zools parlent, mais exclusivement entre eux.
Ils affectionnent particulièrement les sujets
scientifiques et parfois philosophiques.
Voici quelques pseudocitations qui leur
viennent en réponse automatique lorsqu’on
les interpelle :
« La vérité est toujours partielle et totale
à la fois, et ce, en même temps et jamais. », « Ha-
sard que multiplie Nécessité est égale à la racine
carrée du Cosmos probable. », « Le lien incestueux
entre l’Être et le Néant est à l’origine de tout ce
qui est. », « Je tâche donc j’essuie. », « Plus de 78 %
des Zools. », « Rien de grand ne s’accomplit dans un
monde sans Zool. », « Un Zool est un autre Zool. »,
« Au commencement était le début. », « Celui qui sait
n’en a plus pour longtemps. ».
Et la devise des Irrationnels :
« On ne peut mener à bien une réflexion sans
folie ».
Nhulot
« Le Cosmos est le complexe vivant dans
lequel les espèces intelligentes doivent
trouver leur place sans quoi elles seront
éradiquées par leurs propres erreurs. »
Biocébien de la planète Nobono, Nhulot
est le Grand Maître des Boudubouddhistes
autrement appelé Proto-frère. Aux mœurs
totalement libérées, la dizaine de moines qui
accompagnent Nhulot, est toujours ouverte
au dialogue et bien que lourdement prosé-
lytes, les moments passés avec eux sont cha-
leureux et sous le signe du partage. Nhulot
attend de pied ferme les adeptes du Dogme
du Néant Éternel pour controverser avec eux.
Sa vision cosmogonique est proche de celle
des Logiciens stoïques, mais le Grand Maître
centre la réflexion des Boudubouddhistes sur
le cycle de la vie plutôt que celui du temps.
Pour eux, le cosmos est vivant et l’histoire de
l’univers est sa respiration. Interrogé sur les
artefacts, Nhulot conseillera aux agents de
parler avec les Mémoires de Solum.
407
 Le Quatuor Mortis
Jouer le Quatuor Mortis
Durant l’ACTE II, les quatre gangsters
se font passer pour de sympathiques
retraités de la contrebande « Oh ! vous
savez… les kidnappings, les extorsions, les
chantages, les infiltrations, les attentats,
les commandos et le trafic en tout genre :
c’est plus de notre âge ! Il n’y a plus que le
jazz qui compte pour nous ! » Ils pourraient
pousser l’imposture jusqu’à tisser des
liens d’amitié avec les agents, mais dès
l’ACTE III, les masques tombent et ces
scélérats déploient leurs talents mortels.
la division RUINE
Caractéristiques : Force 12 | Subtilité 12
Unité : quatuor | État d’Alerte : [5/6]
Motivations : obéir à Ra’Zoltro.
Capacités spéciales
g Caméléon (poursuite) : le tissu de la
toge que porte ce disciple est un écran
numérique qui modélise et projette
l’apparence d’un autre passager du
Galactic Princess (filmé à son insu).
Chaque assassin peut ainsi se fondre
dans la foule et disparaître (ou com-
mettre un méfait) sous l’apparence de
quelqu’un d’autre.
g Reflet de ruine : pendant une très
courte séquence, l’un des disciples
du quatuor se transforme en l’un
des agents qui lui font face (lors
d’une confrontation). L’apparence
est identique, mais semble quelque
peu pervertie et maléfique (un agent
« soupçonneux » ou « sensible » notera
les différences physiques – yeux injec-
408
tés, cernes prononcés, traits émaciés,
veines apparentes, etc.). Chaque point
d’impact infligé (physiquement) sur ce
disciple désintègre un point de Fiabilité
d’un Équipement que porte l’agent re-
flété ou un point de son propre Souffle
(au choix du MJ).
g Langue de serpent : l’assassin produit
un étrange sifflement mélodique
avec sa langue fourchue qui, si l’agent
l’entend (à courte distance) et rate sa
sauvegarde contre la Subtilité de son
adversaire, l’oblige à obéir à ses ordres
(sauf ceux violents ou mortifères)
pendant une très courte séquence
ou à subir l’état Crétinisé pendant une
courte séquence (il est obsédé par la
mélopée impie et n’arrive pas à réunir
ses pensées), au choix de la cible.
g Carbonite scrutatrice (p. 330) : les
assassins ont installé un dispositif
de Carbonite scrutatrice dans une
de leurs chambres (ce qui explique
l’impressionnant nombre de « valises
de vêtements » qu’ils ont enregistré
à l’embarquement). Cette capacité
spéciale leur permet d’en faire l’usage
sur un agent Capturé.
Tares
g Obéissance aveugle : si un agent
« ouverte à l’expérience » ou « extra-
vertie » se déguise (par exemple grâce
à la capacité spéciale de la Suffuss
Toctopussy) en Ra’Zoltro, les disciples
du quatuor lui obéissent sans discu-
ter, à condition qu’il réussisse un test
(social) à chaque tour pour maintenir
la supercherie qui durera au mieux une
très courte séquence.
Décors associés : Galactic Princess.
PNJ associés : Ra’Zoltro.
 Merci d’avoir lu ce jeu de rôle encyclopédique,
en espérant qu’il ait attisé votre imagination et réveillé de beaux souvenirs de lecture de la BD.
Si Valérian et Laureline sont éternels, les auteurs de cet ouvrage, eux,
sont partis visiter d’autres espaces-temps.
Il vous appartient donc désormais d’écrire la suite autour d’une table de jeu.

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FIN

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