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OBJECTIFS DE LA LEÇON
INTRODUCTION
Il est fondamental que tous les personnels au service d’une mission de maintien de la
paix, militaires, policiers civils ou personnel civil, disposent d’une solide connaissance des règles
de conduite des Nations Unies à l’égard de l’exploitation et des violences sexuelles, ainsi que de
la relation existant entre l’exploitation sexuelle et le trafic de personnes. Ils doivent être
parfaitement au courant de la politique des Nations Unies à l’égard de toute implication, directe
ou indirecte, de personnels de la mission dans ce genre de circonstances, ainsi que des mesures
disciplinaires qui seront prises à leur égard s’ils sont trouvés responsables de telles inconduites.
L’expérience a montré que les effets négatifs engendrés par ces comportements de la part
de tout personnel des Nations Unies étaient extrêmement sérieux de par:
• Le fait que de telles conduites exploitent et victimisent une population qui sort d’une
période de violences;
• L’impact négatif très important à l’encontre de l’image et de la crédibilité de la mission
en général;
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• Le fait que ceci peut mettre en danger la sécurité d’un individu en particulier, d’un
contingent voire même de la mission;
• Le fait qu’il empêche la mise en œuvre harmonieuse du mandat de la mission; et
• Le fait que ces comportements exposent les acteurs à de graves risques de santé.
Si les soldats de la paix doivent jouer un rôle de protection à l’égard des populations les plus
vulnérables, il est essentiel qu’ils comprennent la gravité de l’exploitation et de la violence
sexuelles, du trafic de personnes et des conséquences éventuelles s’ils se rendent eux-mêmes
responsables de telles actions.
L’exploitation et la violence sexuelles sont des actes interdits et peuvent être considérés
comme des actes criminels. Les NU ont une politique et des règles très précises en matière
d’exploitation et de violence sexuelle. La définition des Nations Unies, telle que présentée dans
la Circulaire du Secrétaire général, statue que :
La violence sexuelle est tout contact de nature sexuelle imposé par la force, sous la
contrainte ou à la faveur d’un rapport inégal. La menace d’un tel acte constitue aussi une
violence sexuelle.
• Habituellement, l’économie traditionnelle s’est effondrée et la population locale vit dans des
conditions de pauvreté extrême. Les femmes, lesquelles ne disposent pas de beaucoup
d’éducation, de peu de ressources, de talents professionnels auront beaucoup de mal à trouver
un emploi quelconque. La prostitution se développe alors facilement à cause d’un climat
économique ambiant particulièrement maussade.
• Alors que les hommes sont partis faire la guerre, les femmes se retrouvent souvent à la tête
de leurs foyers. Elles ont besoin de survivre financièrement et elles doivent aussi supporter
des familles élargies. Par contre, dans beaucoup de sociétés traditionnelles, on ne s’attend pas
à ce que les femmes deviennent les gagne-pains de la famille, parce qu’elles ne disposent pas
de l’éducation ou de l’expertise nécessaire pour faire partie de la force de travail.
• Dans cet environnement, échanger des faveurs sexuelles contre de l’argent ou de la nourriture
peut souvent devenir une façon de survivre pour beaucoup d’individus ainsi que des familles
qui dépendent d’elles.
• Les protections juridiques ont aussi le plus souvent disparu et les infrastructures juridiques
ont peut-être été détruites ou sont non-existantes. Les femmes peuvent ne pas au fait de leurs
droits et se sentent faibles et désemparées face à l’idée de porter plainte. Elles pensent aussi
parfois que le personnel international est au dessus des lois.
Les soldats de la paix des Nations Unies, ainsi que le personnel des autres organisations
d’assistance humanitaire internationale, sont perçues par les communautés locales comme une
source de revenus, d’emplois, et donc de survie. Par conséquence, ces soldats de la paix jouissent
d’une position relative d’autorité et de pouvoir sur des populations locales qui sont plus
vulnérables à subir tout type d’exploitation, incluant l’exploitation sexuelle.
Les données essentielles sur le trafic humain incluent les points suivants:
• Le trafic humain est une violation des Droits de l’homme à l’encontre duquel une
convention internationale a été adoptée (la Convention des Nations Unies pour la
suppression du trafic de personnes et de l’exploitation de la prostitution de tiers, rentrée
en vigueur en 1951);
• Le trafic peut prendre place soit à l’intérieur d’un pays ou bien en passant une frontière;
et
• Le concept clé de la définition repose sur l’idée “à fin d’exploitation”, ce qui inclut
l’exploitation sexuelle.
Le trafic humain fait référence à l’exploitation d’êtres humains en les utilisant dans le
commerce du sexe, comme travailleurs sous-payés ou parfois comme sources d’organes internes.
Le trafic d’êtres humains se déroule souvent en parallèle avec d’autres activités illégales
organisées par le crime organisé, ce qui inclut le trafic de drogues ainsi que celui des armes
illégales.
Les trafiquants ont de bonnes chances de cibler les missions de maintien de la paix quand
l’occasion se présente. Tout influx d’un nombre important de personnel de maintien de la paix
est vu comme une source potentielle de revenus. Le personnel des missions de paix ne doit
jamais à la source de la demande pour des services sexuels ; créer cette demande peut résulter
dans l’exploitation directe de victimes de trafic humain et d’autres personnes vulnérables. A titre
d’exemple, le recours à des prostituées de la part du personnel des Nations Unies est une activité
de cet ordre.
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• Sécurité: Si la crédibilité d’une mission est mise en danger par de tels actes, ceci peut
aussi entraîner des risques supplémentaires à l’égard de la sécurité du personnel de la
mission. Les personnels peuvent devenir sujets à du chantage voire même des représailles
violentes de la part de membres de la famille ou de la communauté. Ce sentiment de
vengeance peut aussi s’exercer à l’encontre du contingent entier voire de la mission.
• Santé: Avec le taux de prévalence du VIH/SIDA et autres MTS, de tels actes exposent
tous ceux qui sont impliqués à la possibilité de contracter puis transmettre ces maladies
auprès de leurs proches et de leurs communautés dans leur pays d’origine.
• Impact sur les victimes: Enfin, plus important, l’exploitation et la violence sexuelle ont
des effets physiques et psychologiques très négatifs auprès des victimes, qui ont déjà été
traumatisées par le conflit. Dans certains cas, les victimes devront faire face au problème
supplémentaire de se retrouver stigmatisées par leurs familles et leur communauté, et ceci
souvent sans la possibilité de pouvoir consulter ou recevoir une quelconque aide
médicale. Les Nations Unies ont l’impératif moral, et parfois l’obligation légale,
d’assister les victimes de tels actes alors qu’ils ont été commis par du personnel des
Nations Unies.
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Les règles des NU sur la prohibition de l’exploitation et la violence sexuelles sont tirées
de la Circulaire du Secrétaire général, laquelle est reproduite en entier en Annexe C.
• Toute activité sexuelle avec un enfant (toute personne âgée de moins de 18 ans) est
interdite quel que soit l’âge de la majorité ou du consentement dans la région visé. La
méconnaissance de l’âge réel de l’enfant ne peut être invoquée comme moyen de défense.
Les Nations Unies considèrent toute personne inférieure à 18 ans comme un enfant.
• Il est interdit de demander des faveurs sexuelles ou d’imposer tout autre forme de
comportement à caractère humiliant, dégradant ou service en échange d’une somme
d’argent, d’un emploi, de biens ou de services, ce qui inclut toute forme d’assistance due
aux bénéficiaires de l’aide.
• L’engagement dans la prostitution est interdit, tout comme toute autre situation où
l’assistance de quelque sorte est échangée contre des faveurs sexuelles.
• Les relations sexuelles entre fonctionnaires des Nations Unies et bénéficiaires de l’aide
sont vivement déconseillées car elles se fondent sur un rapport de force intrinsèquement
inégal. En outre, ce type de relation porte atteinte à la crédibilité et l’intégrité de l’action
menée par les Nations Unies.
Même dans les circonstances où il n’y a rien d’illégal, les Nations Unies découragent
fortement les relations sexuelles entre fonctionnaires des Nations Unies et bénéficiaires de l’aide
car elles se fondent sur un rapport de force intrinsèquement inégal.
Avoir des relations sexuelles avec des nationaux peut être interprété comme un tabou
culturel, comme inapproprié ou perçu comme le fait d’«étrangers » imposant leurs valeurs ou
bien cherchant à saper les valeurs de la communauté et les réputations des personnes. Ceci peut
conduire les populations locales à des sentiments de ressentiments, au moment où elles se sentent
le plus vulnérables et affectées par le pouvoir, le prestige ou la richesse des étrangers.
L’impartialité des Nations Unies peut aussi être mise en cause par le biais de perceptions qui fera
penser que les personnes jouent de leur pouvoir et influence au profit des uns ou des autres.
Tous les personnels d’une opération de paix des Nations Unies sont censés adhérer
de la manière la plus stricte à ces standards.
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L’exploitation et la violence sexuelle, incluant toute forme de trafic humain, sont des
formes graves d’inconduite, et seront jugées par les règles disciplinaires du Département des
opérations de maintien de la paix des Nations Unies (pour plus d’informations, se référer à la
Leçon 8). Une inconduite grave est définie comme « tout acte, omission ou négligence, incluant
des actes de nature criminelle, qui sont en violation des procédures opérationnelles standard de la
mission, des directives de la mission ou de toute règle, règlement ou instruction administrative,
laquelle peut mettre en péril ou blesser un individu ou la mission. »
Le DOMP a pris un certain nombre de mesure pour prévenir et faire face aux questions
d’exploitation et de violence sexuelles. Ces mesures prennent en particulier la forme de
campagnes de sensibilisation et conscientisation au sein des missions, ainsi que la mise en place
d’un système perfectionné de présentation ou notifications de plaintes ou d’allégations.
Les soldats de la paix doivent recevoir une formation sur la question de l’exploitation et
de la violence sexuelle et du trafic de personnes comme composante essentielle de leur formation
pré-déploiement ainsi que de leur formation de base une fois arrivés au sein de la mission. En
sus, la mission œuvre avec les autres entités des Nations Unies présentes sur le théâtre
d’opérations pour informer et conscientiser les populations locales des règles de conduite
communes aux Nations Unies et du comportement qu’ils sont censés espérer de la part des
personnels des Nations Unies. La mission informe aussi les populations des mécanismes de
plainte qui sont en place et comment ils peuvent espérer déposer plainte, et les conscientise sur la
meilleure façon de suivre et observer le comportement des soldats de la paix.
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Les responsabilités des soldats de la paix une fois sur le terrain sont multiples.
RÉSUMÉ DE LA LEÇON
Les trois points principaux qui ont été présentés dans cette leçon présentent:
LEÇON 4
TEST DE FIN DE LEÇON
1. L’exploitation sexuelle:
a. Se limite à profiter monétairement, socialement ou politiquement de l’exploitation
sexuelle d’autrui;
b. N’est pas considérée comme étant un abus de pouvoir à des fins sexuelles;
c. Est le fait d’abuser d’une position de vulnérabilité en échange de faveurs sexuelles;
d. Est très répandue, et comme tel, n’est pas considérée comme un acte criminel.
2. La menace d’une intrusion physique de nature sexuelle n’est pas considérée comme une
violence sexuelle.
a. Vrai
b. Faux
4. Le trafic de personnes:
a. N’est pas considéré comme une violation des droits de l’homme;
b. Est uniquement transfrontalier;
c. Est une forme de recrutement forcé dans le but d’exploiter les personnes;
d. est rarement lié au crime organisé.
6. Laquelle des affirmations suivantes est considérée comme étant l’impact de l’EVS des
missions?
a. Le besoin d’un engagement humanitaire;
b. Des risques sanitaires comme le VIH/SIDA;
c. Portent un coup sérieux à la crédibilité et la réputation d’une mission;
d. A la fois b. et c.
7. Toute intrusion physique ou menace de donner suite, que ce soit par force ou dans le cadre
de conditions coercitives et inégales est appelé:
a. Exploitation sexuelle;
b. Inconduite sexuelle;
c. Violence sexuelle;
d. Victimisation sexuelle.
8. Les personnels servant au sein d’une opération de maintien de la paix des Nations Unies qui
doivent disposer d’une compréhension approfondie eu égard aux règles de conduite en
matière d’EVS incluant:
a. Les militaires;
b. La Police civile;
c. Les personnels civils;
d. Toutes les catégories citées.
10. Un exemple de responsabilité des soldats de la paix une fois sur le terrain implique:
a. D’ignorer les rumeurs et les allégations;
b. De n’être impliqué dans aucun acte d’exploitation ou de violence sexuelles;
c. De résister à toute enquête qui ne repose pas sur des preuves sérieuses;
d. De rester à distance des populations locales pour ne pas s’engager dans des relations
amicales.
RÉPONSES :
1c, 2b, 3a, 4c, 5b, 6d, 7c, 8d, 9a, 10b
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