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LANGUE et CULTURE LATINES 2 UNC-NC

Cours de M. LINET COURS 1 – 28-06-2022

Langue et Culture Latines


Les notions de cas et de déclinaisons, les deux premières déclinaisons au singulier, avec
Les aventures de Persée
1. Le résumé fait par Hygin de l’histoire du héros
TEXTE 1

Danae Acrisii et Aganippes filia. Huic fuit Danaé fut la fille d’Acrisius et d’Aganippe. Il lui fut
fatum ut quod peperisset Acrisium interficeret; prédit que l’enfant, qu’elle mettrait au monde, tuerait
quod timens Acrisius, eam in muro lapideo Acrisius. Ce dernier, redoutant ce fait, l’enferma dans
praeclusit. Jovis autem in imbrem aureum un mur en pierre. Mais Jupiter, changé en une pluie
conversus cum Danae concubuit, ex quo d’or, s’unit à Danaé ; de leur union naquit Persée. Son
compressu natus est Perseus. Quam pater ob père, à cause de ce fait honteux, la jeta à la mer,
stuprum inclusam in arca cum Perseo in mare enfermée dans un coffre avec Persée. Celui-ci, par la
dejecit. Ea voluntate Jouis delata est in insulam volonté de Jupiter, fut porté jusqu’à l’île de Sériphos
Seriphum, quam piscator Dictys cum ; lorsque le pêcheur Dictys, après l’avoir brisé, vit la
invenisset, effracta ea vidit mulierem cum femme avec son enfant ; il les conduisit au roi
infante, quos ad regem Polydectem perduxit, Polydectès, qui l’épousa et qui éduqua Persée dans le
qui eam in conjugio habuit et Perseum educavit temple de Minerve. Lorsque Acrisius apprit que
in templo Minervae. Quod cum Acrisius ceux-ci demeuraient auprès de Polydectès, il vint
rescisset eos ad Polydectem morari, repetitum pour les ramener ; lorsqu’il arriva là, Polydectès
eos profectus est ; quo cum venisset, Polydectes intercéda en leur faveur, Persée promit à Acrisius,
pro eis deprecatus est, Perseus Acrisio avo suo son grand-père, qu’il ne le tuerait jamais. Alors que
fidem dedit se eum numquam interfecturum. ce dernier était retenu par une tempête, Polydectès
Qui cum tempestate retineretur, Polydectes mourut ; au moment où on l’honorait avec des jeux
moritur ; cui cum funebres ludos facerent, funèbres, Persée, après avoir envoyé un disque que le
Perseus disco misso quem ventus distulit in vent fit dévier sur la tête d’Acrisius, le tua. Ainsi, ce
caput Acrisii eum interfecit. Ita quod voluntate qu’il avait refusé d’accomplir par sa volonté, le fut
sua noluit, deorum factum est ; sepulto autem par les dieux. Après l’avoir enterré, Persée gagna
eo Argos profectus est regnaque avita possedit. Argos et occupa le royaume de ses aïeux.

VOCABULAIRE
Ācrĭsĭus, ii, m. : Acrisius (roi d'Argos) īnclūdo, is, ere, clusi, clusum : enfermer ăvus, i, m. : l'aïeul, le grand-père
fīlĭa, ae, f. : la fille ārca, ae, f. : le coffre fĭdēs, ei, f. : la promesse
fŏr, aris, fari, fatus sum : dire, prédire mărĕ, is, n. : la mer tēmpēstās, atis, f. : la tempête
tĭmĕo, es, ere, timui : craindre vŏlūntās, atis, f. : la volonté fūnē̆brĭs, e : funèbre
mūrus, i, m. : le mur īnsŭla, ae, f. : l'île lūdus, i, m. : le jeu
lăpĭdĕus, a, um : en pierre pīscātŏr, oris, m. : pêcheur dīscus, i, m. : le disque
Jūppĭtĕr, Jovis, m. : Jupiter pīscŏr, aris, ari : pêcher vĕnĭo, is, ire, veni, ventum : venir
īmbĕr, bris, m. : la pluie mŭlĭĕr, is, f. : la femme vēntus, i, m. : le vent
āurĕus, a, um : d'or īnfāns, antis, m. : le bébé căpŭt, itis, n. : la tête
cōmprēssŭs, us, m. : l'étreinte rēx, regis, m. : roi vŏlūntās, atis, f. : la volonté
Pērsēus, ei, m. : Persée pērdūco, is, ere, duxi, ductum : amener dĕus, i, m. : le dieu
pătĕr, tris, m. : le père cōnjŭgĭŭm, i, n. : l'union, le mariage Ārgi, orum, m. : Argos [région de Grèce]
stū̆prŭm, i, n. : le déshonneur tēmplŭm, i, n. : le temple rēgnŭm, i, n. : pouvoir royal, trône, royaume
Mĭnērva, ae, f. : Minerve ăvĭtus, a, um : ancestral, paternel

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TEXTE 2

Cassiope filiae suae Andromedae formam Cassiopée préféra la beauté de sa fille,


Nereidibus anteposuit. Ob id Neptunus Andromède, à celle des Néréides. Pour cela,
expostulavit ut Andromeda Cephei filia Neptune exigea qu’Andromède, la fille de
ceto objiceretur. Céphée, fût livrée à un monstre marin. Alors
Quae cum esset objecta, Perseus Mercurii qu’elle était offerte, on dit que Persée, volant
talaribus volans eo dicitur venisse et eam grâce aux sandales de Mercure, arriva là et la
liberasse a periculo ; quam cum adducere libéra du danger ; alors qu’il voulait l’emmener,
vellet, Cepheus pater cum Agenore, cujus Céphée, son père, avec Agénor, dont elle était la
sponsa fuit, Perseum clam interficere fiancée, voulurent tuer en secret Persée. Ce
voluerunt. Ille cognita re caput Gorgonis eis dernier, après l’avoir appris, leur montra la tête
ostendit omnesque ab humana specie sunt de la Gorgone et tous, de leur aspect humain,
informati in saxum. Perseus cum furent transformés en pierre. Persée retourna
Andromeda in patriam redit. Polydectes ut avec Andromède dans sa patrie. Polydectès,
vidit Perseum tantam virtutem habere, lorsqu’il vit que Persée avait un tel courage, eut
pertimuit eumque per dolum interficere peur et voulut le tuer par ruse ; après avoir appris
voluit ; qua re cognita Perseus caput cela, Persée lui montra la tête de la Gorgone et,
Gorgonis ei ostendit et is ab humana specie celui-ci, de son aspect humain, fut changé en
est immutatus in lapidem. pierre.

2. Les CAS et FONCTIONS

 Exercice
Nom féminin Nom masculin
Sujet Andromeda Perseus

COD

Complément du nom

COI Andromedae

C. CIRC

1. Les Gorgones sont trois sœurs monstrueuses ; la plus célèbre est Méduse, la seule mortelle, désignée ici par le
singulier.
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a. Cas en latin – fonctions en français
La langue latine est une langue flexionnelle, héritage indo-européen ; elle fonctionne avec 6 cas principaux :

Cas Origines et sens général

NOMINATIF

VOCATIF

ACCUSATIF

GENITIF

DATIF

ABLATIF

Le cas est caractérisé par sa terminaison, ou désinence, et est subordonné à son rôle dans la phrase. Autrement dit, un
substantif latin change de finale d’après le rôle qu’il joue dans la phrase. [en français, la fonction d’un nom dans une
proposition est indiquée le plus souvent, soit par la place qu’il y occupe, soit par une préposition]

b. L’emploi d’un cas en latin correspond à la fonction d’un substantif, ou nom, dans la phrase française
:
Le cas correspond à la fonction
sujet
Le nominatif
attribut du sujet.
Le vocatif apostrophe ou interpellation.
C.O.D.
L’accusatif attribut du C.O.D.
CCL – CCT (avec/sans préposition)
Le génitif complément du nom.
COI
Le datif (précédés d’une préposition en français)
COS
compléments circonstanciels avec
L'ablatif ou sans préposition
complément d’agent (du verbe au passif)

EXEMPLES : ⚫ en français Rome a vaincu la Grèce par la force de ses armées.

La Grèce a conquis Rome par le génie de ses écrivains.

⚫ en latin Romani Graecos vicerunt

Romanos Graeci vicerunt

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c. La déclinaison des noms
1. Le latin possède 5 types de déclinaisons

1ère déclinaison 2ème déclinaison 3ème déclinaison 4ème déclinaison 5ème déclinaison

SG
PL

2. Rappel des désinences de déclinaisons pour observation des ressemblances :

1° déclinaison 2° déclinaison 3° déclinaison 4° déclinaison 5° déclinaison


SG PL PL SG PL
SG PL SG SG PL
m-f / n m-f / n m-f / n m-f / n m-f / n
N -a -ae -us/-um -i / -a -- -es / -a -us/-u -us/-ua -es -es
V -a -ae -e/-um -i / -a -- -es / -a -us/-u -us/-ua -es -es
Acc -am -as -um -os /-a -em/-- -es / -a -um/-u -us/-ua -em -es
G -ae -arum -i -orum -is -um/-ium -us -uum -ei -erum
D -ae -is -o -is -i -ibus -ui -ibus -ei -ebus
Abl -a -is -o -is -e -ibus -u -ibus -e -ebus

d. Du latin au français : la chute de la déclinaison en langue française s'explique par des


phénomènes qui datent du latin classique.
La loi principale est une loi de simplification, appelée familièrement loi du moindre effort : ce qui est trop
difficile à articuler est automatiquement simplifié. C'est ainsi que les mots ont été raccourcis, par disparition
des syllabes les plus faibles (les mots latins sont plus longs que leurs homologues français).
Cette disparition des déclinaisons s’est produite progressivement, en passant par le français médiéval, qui
avaitconservé des caractéristiques de la déclinaison latine.
La complexité du système latin s’est révélée lors de l’extension romaine, avec une confusion des désinences
latines et l’absence de maîtrise des cas et de leurs fonctions :
Il y a eu :
- un syncrétisme des formes, par exemple datif et ablatif, dont beaucoup de formes sont identiques.
- une substitution des cas à l’emploi de fréquentes prépositions.
On trouve déjà en latin des constructions en concurrence, comme préposition + accusatif ou ablatif. Cette
tendance n'a fait que s'accentuer par la suite. Les marques sont devenues redondantes : la déclinaison + la
préposition, d'où une simplification et la disparition de la déclinaison.
- disparition de certaines consonnes finales qui marquaient les cas, comme le -m final (accusatif par
exemple, dès l'époque classique, en latin parlé (d'où une même prononciation pour regem, accusatif, et
rege, ablatif).
- la 4ème et la 5ème déclinaisons, qui ne concernaient qu'un nombre restreint de noms et aucun adjectif,
sont absorbées par les autres déclinaisons.
- le vocatif est absorbé par le nominatif
- le datif, le génitif et l'ablatif sont absorbés par l'accusatif.
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