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Alternatives Managériales Economiques

E-ISSN : 2665-7511
https://revues.imist.ma/?journal=AME

IDLHADJ & LOUIZI / Revue AME Vol 3, No 4 (Octobre, 2021) 681-702

Les déterminants d’allongement du chômage des diplômés


IDLHADJ, Y.1 et LOUIZI, K.2
1. Doctorant, LARETA, FSJES Université Hassan 1er Settat, youssef.idlhadj@gmail.com.
2.Professeur d’enseignement supérieur, LARETA, Université Hassan 1er Settat,
khalid.louizi62@gmail.com.

Date de soumission :12 /09/2021 Date d’acceptation : 26/10/2021

Résumé :

Au Maroc, les diplômés constituent la partie de la population active qui souffre le plus du
chômage avec un taux de 15,7% contre 3,1% pour les non diplômés (HCP,2020). Le chômage
affiche une relation inverse avec le niveau diplôme des chercheurs d’emploi. En d’autres termes,
plus on avance dans le niveau d’instruction, moins il y a de chances de décrocher un emploi.

Ce constat nous amène à se demander, pourquoi ces jeunes ne parviennent-ils pas à s'insérer
dans le marché du travail même s’ils disposent d’un diplôme qui pourrait faciliter leur insertion ?

Ce travail a exploré, à l’aide des données collectées par une étude rétrospective auprès d’un
cohorte de 468 tiré aléatoirement d’une liste exhaustive des jeunes diplômés ayant profité du
contrat d’insertion entre 2015 et 2019, le temps qu'il faut aux diplômés pour échapper au
chômage ainsi que les facteurs de risque de son allongement.

En effet, les résultats du modèle de survie de Kaplan-Meier montrent que le niveau du diplôme
peut s’interpréter comme un facteur de risque d’allongement de la durée de chômage. Toutefois,
les résultats de la régression linéaire multiple démontre qu’une importante partie de la variance
de la durée du chômage du diplômé est principalement dû à son comportement et ses activités
de la recherche d’emploi.

Mots- clés : Chômage, durée de chômage, niveau du diplôme, inadéquation, jeune diplômé.

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The determinants of increased unemployment among graduates

Abstract:

In Morocco, graduates constitute the part of the working population that suffers the most from
unemployment with a rate of 15.7% against 3.1% for non-graduates (HCP, 2020). Unemployment
shows an inverse relationship with the educational level of job seekers. In other words, the further
up you are in education, the less likely you are to get a job.

This observation leads us to wonder, why do these young people fail to integrate into the labor
market even if they have a diploma that could facilitate their integration?

This work explored, using data collected by a retrospective study on a cohort of 468 drawn
randomly from an exhaustive list of young graduates who took advantage of the integration
contract between 2015 and 2019, the time that graduates need to escape unemployment as well
as the risk factors for its increase.

Indeed, the results of the Kaplan-Meier survival model show that the level of education can be
interpreted as a risk factor for prolonging the duration of unemployment. However, the results of
the multiple linear regression show that a large part of the variance in the duration of the
graduate's unemployment is mainly due to his behavior and his job search activities.

Key words: Unemployment, duration of unemployment, educational level, mismatch, graduate.

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Introduction :

Le chômage des diplômés est un problème social émergent dans de nombreux pays en particulier
en Afrique où « non seulement le diplôme n’est plus un viatique contre le chômage, mais il est
même systématiquement devenu un facteur de risque pour trouver un emploi»
(ANTOINE, RAZAFINDRAKOTO, & ROUBAUD, 2001: 32).

Au Maroc, les diplômés constituent la partie de la population active qui souffre le plus du
chômage et connaissent plus de difficultés d’insertion sur le marché de travail. Selon le Haut-
Commissariat au plan, les taux de chômage les plus élevés au Maroc sont ceux des diplômés, avec
un taux de 17,3% contre 3,5% pour les non diplômés en 2018. Le fait d’avoir un diplôme de niveau
supérieur se voit donc comme une barrière pour décrocher un emploi. Le chômage affiche ainsi
une relation inverse avec le diplôme des demandeurs d’emploi ; plus on avance dans le niveau
d’instruction et moins il y a de chances de décrocher un emploi.

Ces énoncés tendent à montrer que la relation formation/emploi n’est pas établie une fois pour
toute, qu'elle est construite et qu'un ensemble de variables autres que la formation initiale et
l'obtention du diplôme doivent être prises en compte dans l’analyse de l’insertion professionnelle
des jeunes diplômés.

Ce constat nous amène à se demander, pourquoi ces jeunes ne parviennent-ils pas à s'insérer
dans le marché du travail même s’ils disposent d’un diplôme qui pourrait faciliter leur insertion ?
Le fait d’avoir un diplôme influence-t-il leur aptitude de recherche d’emploi ? Quels types
d'emploi cherchent-ils ? Sont-ils davantage relégués que les non diplômés dans des emplois
atypiques (emplois à temps partiel, contrat à durée déterminée, travail occasionnel, L'emploi non
rémunéré, sans couverture médicale ou sans contrat) ?

Ce travail se propose de présenter une explication au chômage des diplômés en s’intéressant au


temps qu'il faut pour trouver un emploi après l'obtention du diplôme, considéré un indicateur de
la facilité de transition vers le marché du travail. En effet, nous testons vérifions si le niveau du
diplôme favorise ou défavorise la sortie de cet état (chômage) ; en deuxième lieu, nous cherchons
à déceler les autres caractéristiques individuelles favorisant ou retardant la sortie du chômage.

Dans la suite de notre travail, nous présentons les principaux travaux théoriques et empiriques
portant le chômage des diplômés en abordant les facteurs impactant la situation des diplômés

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sur le marché du travail et en présentons un état du lieu du chômage des jeunes diplômés au
Maroc. Par la suite, nous présenterons le cadre conceptuel et la méthodologie du travail adoptée.
Puis, pour conclure, nous présenterons une discussion des résultats obtenues.

1. Revue de littérature théorique et empirique

1.1. Le cadre conceptuel de l’étude

Le temps qu'il faut pour trouver un emploi après l'obtention du diplôme est un indicateur de la
facilité de transition vers le marché du travail. Il est usuel, lorsque l’on s’intéresse à la dimension
microéconomique du marché de l’emploi, d’étudier les durées passées au chômage par un groupe
de personnes. Ce travail explore le temps qu'il faut aux diplômés pour échapper au chômage et
cherche à déceler les caractéristiques individuelles favorisant ou retardant la sortie du chômage.

Notre recherche est davantage articulée autour de trois principaux concepts qui vont nous servir
de soubassement dans l'appréhension du processus de transition à l’emploi. Cette section traite
brièvement les principaux concepts de l’étude, notamment le chômage, les jeunes diplômés et
l’insertion professionnelle.

Le chômage est un phénomène multidimensionnel qui correspond à grand nombre de situations


concrètes différentes. Et le débat sur le véritable niveau de chômage n’aura pas de sens qu’avec
une indication bien précise de la définition retenue. En d’autres termes, un chiffre de chômage
n’a donc de sens qui si l’on indique avec précision ou a été placée la limite conventionnelle entre
chômage et inactivité.

Au Maroc, les seuls chiffres existants sur le chômage proviennent du Haut-Commissariat au Plan
(HCP), dont le processus d’élaboration vise à respecter les critères de définition et les méthodes
de calculs préconisés par le Bureau International du Travail (BIT). En se référant à ce dernier, est
considéré chômeur au sens du Haut-Commissariat au Plan, toute personne âgée de 15 ans et plus,
qui n'a pas une activité professionnelle et qui est à la recherche d'un emploi. De ce fait, Le taux
de chômage exprime la part des chômeurs dans la population active âgée de 15 ans et plus. Ce
taux est obtenu par le rapport de l'effectif des chômeurs à celui des actifs âgés de 15 ans et plus.

La notion de la jeunesse est également difficile à cerner. Sur ce plan, le HCP ne fournit pas une
tranche d’âges précises pour définir la jeunesse (Zaaj, 2015) cité dans (CHERRADI & SKALLI, 2020).
En se référant à la définition des Nations Unies, la catégorie des « jeunes » regroupe les jeunes

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de 15 à 24 ans inclus. Toutefois, la tranche d’âge des 15-24 ans correspond à l’âge scolaire où la
plupart des jeunes, en raison du prolongement de la durée de scolarité notamment, participent
moins à la vie active. Par conséquent, comme (Mlatsheni & Rospabe, 2002), nous avons opter
pour un allongement de la classe d’âge au-delà de 24 ans ; nous considérons celle allant de 15 à
29 ans. Cette dernière devrait mieux refléter le comportement des jeunes actifs marocains tout
en intégrant plus de jeunes diplômés du supérieur de niveau Master et Doctorat par exemple.

Quant aux diplômes, selon la nomenclature nationale des diplômes (HCP, 2014), on distingue
deux catégories. Notamment, la catégorie des diplômes de niveau moyen qui englobe les
diplômés de l’enseignement collégial et secondaire, les diplômés de qualification et de
spécialisation professionnelle, et la catégorie des diplômes de niveau supérieur qui regroupe tous
les diplômes supérieurs au baccalauréat.

De ce fait, un jeune diplômé est toute personne ayant un âge entre 15 ans à 29 ans, disposant
d’un diplôme cité ci-dessus. Dans notre étude, nous faisons l’hypothèse que la durée du chômage
dépend du niveau de diplôme obtenu par les jeunes, c’est pourquoi les diplômes sont distingués
par niveaux. Pour simplifier les résultats nous avons rassembler les diplômes universitaires en
trois niveaux. A savoir, le niveau « 1 » qui fait référence aux diplômes de bac+2 et Bac+3, le niveau
« 2 » pour les diplômes de bac+5, et en fin le niveau « 3 » pour ceux supérieur au Bac +5.

Le concept d'insertion professionnelle, que plusieurs appellent également concept de transition


de la formation initiale à la vie active, est un concept général qui a évolué dans le temps. En effet,
les études entreprises sur l'insertion professionnelle au cours des deux dernières décennies
démontrent que le passage du système éducatif au système productif ne s'effectue quasiment
plus de façon linéaire depuis la remise en question de la place du travail et de son rôle normatif
dans les sociétés occidentales (Bourassa & Fournier, 2000) .

Ainsi, pour certains par exemple, l'insertion professionnelle suppose que les personnes ont trouvé
un emploi stable qui cadre avec leur formation et qui correspond à leur projet de vie (Vincens,
1998). Pour d'autres, elle prend fin lorsque la personne a atteint une position stable sur le marché
de l'emploi, lui permettant ainsi d’acquérir une expérience professionnelle qualifiante (Vernières,
1993). Quelques auteurs considèrent qu'une personne est vraiment insérée quand elle occupe
avant tout un emploi qui correspond à la formation reçue (Laflamme, C. (2000) cité dans Bourassa
& Fournier, 2000). D'autres donnent moins d'importance à cette relation dans le processus

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d'insertion professionnelle, ou du moins, lui reconnaissent une importance relative (Rose, 2000;
Trottier, 2000, cités dans, Fournier et al., 2002).

Implicitement, le champ d'étude de l'insertion professionnelle est dépourvu d'une définition


exacte du processus d'insertion professionnelle. Comme on a pu l'observer précédemment, la
plupart des auteurs ne s'accordent pas sur les définitions de l'établissement, de l'insertion et de
l'intégration sur le marché de l'emploi. Le manque de consensus relatif à la définition de l'insertion
professionnelle nous a conduit à adopter la conception de Vincens (1981) de l'insertion.

Cette définition contient deux pistes intéressantes retenues pour les fins de ma recherche. La
première concerne la délimitation du processus d'insertion professionnelle. Ce processus débute
avec la fin des études à temps plein et la sortie du système scolaire (sans pour autant exclure la
poursuite des études à temps partiel) et le début de la recherche d'emploi ou de l'exercice d'une
occupation. Quant à la fin, elle coïncide avec le moment où la personne estime qu'elle est insérée.

Le début de l'insertion renvoie ainsi à des éléments objectifs, et la fin, à des éléments plus
subjectifs. Il faut noter que notre travail part d’une hypothèse que l’emploi est une entité
homogène et ne fait pas de distinction entre les différentes issues au chômage possibles (du
chômage vers un emploi stable ou précaire par exemple).

1.2. Cadre théorique

La théorie du capital humain (Becker, 1976) demeure une référence dans l’étude du chômage des
diplômés. En effet, l’éducation est considérée par Becker comme un investissement en capital
humain. La demande d'éducation dépend de deux caractéristiques ; la première est que les
individus considèrent le coût d'opportunité des revenus refusés pendant qu'ils sont à l'école, et
la deuxième est qu'ils considèrent le revenu espéré sur le marché du travail après l'éducation.

Cette théorie prédit donc que plus la période d'investissement est grande, plus le rendement est
élevé ; par conséquent, la dispersion des revenus est positivement corrélée à la dispersion des
niveaux d'éducation. L’individu étant un agent rationnel, arbitrera entre gains présents ou gains
anticipés supérieurs à la suite d’une formation.

La théorie de la recherche d’emploi (job search) s’intéresse à la durée de prospection des


chômeurs volontaires supposés rationnels sur le marché du travail. Etant donné que l’information
sur le marché du travail et imparfaite, les salariés ne connaissent jamais tous les emplois

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disponibles ni les salaires et autres éléments et de rémunération qui les accompagnent. En raison
de l’hétérogénéité des qualifications requises et les capacités des travailleurs, il est peu probable
que le premier emploi offert à une personne qui entre sur le marché du travail soit celui qui lui
convienne le mieux ; il est donc rationnel que les individus recherchent des informations sur le
marché du travail. En conséquence, plus le travailleur reste au chômage, plus le salaire qu’il
pourra obtenir ne sera élevé. Et tant que le coût marginal de la durée de prospection est supérieur
au gain marginal espéré, l’individu poursuivra sa prospection.

L’hypothèse du chômage de prospection a été réinterprétée dans un cadre plus keynésien par
(Phelps, 1970) dans sa « parabole des îles », qui considère que les imperfections de l’information
sur le marché du travail obligent les agents à consacrer du temps à la recherche d’emplois
compatibles avec leur qualification (Phelps, 1970). Les couts d’information créent donc des
rigidités sur le marché du travail.

Pour mettre en lumière l’arbitrage qu’effectue le chômeur dans le cadre de sa recherche


d’emploi, LIPPMAN & MCCALL (1976) introduisent quant à eux la notion de salaire de réserve
dite aussi d’acceptation, qui se définit comme le salaire minimal en dessous duquel ce chômeur
refuse une offre d’emploi. Ce salaire prend en considération des coûts d’investissement dans un
temps de recherche d’emploi et les ressources alternatives qui réduisent le cout de prospection ;
la recherche d’un emploi est interrompue à la première offre présentant un salaire supérieur à ce
seuil. Ainsi, quand l’information devient onéreuse, le niveau du salaire de réserve est considéré
comme un déterminant majeur de la durée de recherche d’un emploi (LIPPMAN & MCCALL,
1976).
 Hypothèse 1 : les prétentions salariales élevées allongent la durée du chômage

Le chômage est perçu alors comme la conséquence d’un acte d’investissement dans la recherche
d’un emploi. Il s’ensuit que ce phénomène revêt une nature volontaire, traduisant, par la même
occasion, une stratégie définie par un seuil salarial en dessous duquel l’individu rejette les emplois
qui lui sont proposés, préférant continuer la recherche. Ainsi, les chômeurs optimisent leurs choix
par un arbitrage entre la durée de la recherche et le salaire demandé. L’arbitrage entre les coûts
directs et indirects de la recherche d’information (coûts de la recherche et coûts d’opportunité
par exemple) et ses avantages espérés (salaire élevé, conditions de travail…) doit permettre de
déterminer, d’une part, le temps consacré à la recherche et, d’autre part, le statut sous lequel

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sera effectuée. Choisissant le statut du chercheur à temps plein, le chômeur privilégie de se
consacrer entièrement à la recherche d’un emploi.

1.3. Le chômage des diplômés au Maroc

Comme déjà évoqué, les taux de chômage les plus élevés frappent principalement les diplômés.
Ce phénomène est observé dans les pays en développement (Plassard & Thanh, 2010). Sur ce
plan, selon le Haut-Commissariat au plan, les diplômés constituent la catégorie qui souffre Le plus
du chômage au Maroc avec un taux de 17,3% contre 3,5% pour les non diplômés (HCP,2018).
Encore, et à l’inverse de ce qui observé chez les pays développés, les diplômés qui souffre le plus
du chômage au Maroc ont un niveau d’éducation supérieur. Avec un taux de chômage supérieur
à 20% tandis qu’il est de 15% pour les diplômés de niveau moyen (HCP, 2020).

Le chômage affiche ainsi une relation inverse avec le diplôme des demandeurs d’emploi. En
d’autres termes, plus on avance dans le niveau d’instruction et moins il y a de chances de
décrocher un emploi.

Une large littérature relie ce phénomène au Maroc, à l’accroissement rapide de la population en


général et de la population éduquée en particulier. Au Maroc, l'offre du travail a cru à un rythme
nettement plus rapide que celui de la croissance démographique, le premier étant supérieur de
37 % au 32,9% au second (Benrida & BARAKA, 2015). La forte pression de l'offre du travail et
particulièrement celle des diplômés crée un déséquilibre sur le marché de travail qualifié puisque
le volume d’emploi dans les deux secteurs (public et privé) augmente moins rapidement que le
volume de la population active des diplômés (Idlhadj, Louizi, & Tadjousti, 2020). Ce qui pose la
question de l’aptitude du système économique à absorber l’afflux correspondant de diplômés
dans des conditions conformes aux attentes des entreprises et des intéressés eux-mêmes.

D’autres travaux justifient l’existence du chômage des diplômés par l’inadéquation entre la
formation et les qualifications exigées par le marché du travail et le manque d’expérience
professionnelle des jeunes actifs (HILMI, 2016; Ouhejjou & Boujnouni, 2010). En effet les chiffres
de la dernière étude de l’HCP auprès des entreprises, montrent que 37% des entreprises déclarent
que le système actuel d’éducation et de formation professionnelle ne leur permet pas de trouver
sur le marché du travail des profils adéquats (HCP, 2019).

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D’autres travaux soulignent que le marché du travail marocain reste plus favorable aux
travailleurs sans éducation (Bougroum, Ibourk, Sahib, Ouaghad, 2014). L’emploi créé demeure
dans l’ensemble peu qualifié et les opportunités offertes aux jeunes diplômés ne correspondent
pas en général aux niveaux de leur formation (HCP, 2018). Cette inadéquation trouve sa
justification dans le tissu productif marocain qui est peu diversifié et où le poids des activités à
forte intensité de main-d’œuvre peu qualifiée est très élevé (Agénor & Aynaoui, 2015).

Bien que ces études macro-économiques révèlent d’intéressants détails sur la structure et
l’évolution du chômage et bien qu’elle permette d’entreprendre des comparaisons
internationales, elles ne nous fournissent pas de conclusions détaillées sur les déterminants
micro-économiques de la durée du chômage des diplômés

1.4. Le chômage des jeunes diplômés et la transition vers le marché du travail

Le processus par lequel les jeunes passent du chômage à l'emploi est significatif car il signifie qu'ils
ont échappé à une situation socialement et financièrement instable et qu'ils ont fait leur premier
pas vers l'indépendance financière et le développement de carrière.

Il est usuel, lorsque l'on s'intéresse à la dimension micro-économique du marché de l'emploi,


d'étudier les durées passées au chômage toute en cherchant à déceler les caractéristiques
individuelles favorisant — ou retardant la sortie du chômage. La plupart des études rapportent
que les résultats en matière d'emploi des hommes sont meilleurs que ceux des femme au Maroc
(HCP, 2018). les hommes sont moins susceptibles d'être au chômage que les femmes (Berahou &
Berhili, 2019). Les résultats de l’ étude de (Ezzrari, Khellaf, & Nihou, 2018) confirment la
prévalence de l’inactivité, du chômage et du travail non rémunéré chez les jeunes femmes par
rapport aux jeunes hommes, les jeunes femmes sont moins susceptibles que les jeunes hommes
d’être salariées ou auto-employées, peu importe le niveau de diplôme. La durée de recherche du
premier emploi pour les lauréates (9 mois) est plus longue que celle de leur homologues masculins
(BOUTALEB, 2014).
 Hypothèse 2 : Les hommes décrochent un emploi plus rapidement que les femmes

L’âge à son tour à une influence sur la situation des diplômés sur le marché du travail, La
population en chômage est en majorité composée des jeunes âgés de 15 à 29 ans avec un taux
de 65,7% (HCP, 2018). Pareillement, Benhabib (2017) constate que les individus âgés entre 15 et
24 ans souffrent le plus du chômage comparativement à ceux appartenant aux tranches d’âge de

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25 à 30 ans et de 30 ans et plus. Ce taux de chômage des jeunes, au moins deux fois supérieur au
taux de chômage des adultes, est lié en partie à l’effet de loupe de l’indicateur taux de chômage
et en partie aux problèmes d’insertion de jeunes sans expérience professionnelle (El Aoufi &
Bensaïd, 2005).
 Hypothèse 3 : L’âge réduit la durée du chômage

A propos du milieu et de la région de résidence, leur influence sur l’accès à l’emploi est largement
reconnue (Benhabib, 2017; Escudero & Mourelo, 2014; Ezzrari et al., 2018). Les études
permettent aussi de voir que le chômage des jeunes en milieu urbain demeure, en longue
période, largement supérieur au chômage des jeunes ruraux (El Aoufi & Bensaïd, 2005) . Il est
également intéressant de noter que la probabilité de chômage augmente pour les diplômés qui
vivaient avec leurs parents pendant qu'ils étudiaient à l'université par rapport à ceux qui ne
l'étaient pas (Berahou & Berhili, 2019).
 Hypothèse 4 : le lieu de résidence impact la durée du chômage

D’autres études Marocaines et étrangères ont mis en évidence l’impact du revenu et niveau
d'instruction des parents sur l’emploi des jeunes diplômés. Selon une étude aux Etats-Unis,
lorsque le niveau d'instruction des parents et leurs revenus sont élevés, leurs enfants ont plus de
chances d'obtenir un meilleur emploi (Joyce & Neumark, 2001). Ezzrari et al. (2018) dans une
étude plus récente concluent que les jeunes issus des ménages riches ont plus de chance d’être
en emploi de tout type (salarié, indépendant ou non rémunéré) ou d’être inactifs que d’être
chômeurs comparativement à ceux issus des ménages pauvres.
 Hypothèse 5 : le niveau d’instruction élevé des parents augmente les chances d’avoir
une durée du chômage plus courte

D’autres travaux relient ce phénomène au comportement et aux compétences des diplômés en


matière de recherche de l'emploi. La théorie de la recherche d'emploi repose sur l'hypothèse que
la quantité d'informations sur le marché que les demandeurs d'emploi acquièrent est directement
liée à la quantité d'efforts qu'ils y consacrent. Plus un demandeur d'emploi essaie de se préparer
à un emploi, plus il a de chances de trouver un emploi (Farkas & England, 1985).

Le comportement de recherche de l'emploi fait référence au processus préparatoire dans lequel


un individu développe ses compétences pour trouver l’emploi convenable, comme la collecte
d'informations sur les emplois potentiels, les stages, l’obtention d'un certificat, la collecte

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d'informations sur l'emploi, la participation à un salon de l'emploi et la soumission de
candidatures (Mano‐Negrin & Tzafrir, 2004; Mau & Kopischke, 2001). Ces comportements sont
connus pour avoir un effet positif sur les résultats en matière d'emploi (Ruhm, 1995).
 Hypothèse 6 : les activités de recherche réduisent la durée du chômage du diplômé

L’analyse des facteurs liés à la formation est largement centrée sur les liens entre le diplôme
obtenu, la spécialité, éventuellement l’établissement d’origine et les emplois occupés. Si plusieurs
recherches s’accordent pour dire que le niveau de formation reste une variable déterminante
pour l’insertion professionnelle, la spécialité de formation doit également être prise compte. Dans
l’enseignement supérieur par exemple, les jeunes issus de filières à vocation professionnelle
accèdent plus rapidement à des emplois stables que les autres. Les diplômés en sciences littéraire
et en sciences sociales sont moins susceptibles de décrocher à un emploi que les diplômés en
ingénierie, tandis que les conditions d'emploi des diplômés en sciences sont pires que celles des
diplômés en ingénierie (Lefresne, 2003).
 Hypothèse 7 : La spécialité du diplôme impact la durée du chômage du diplômé

Partant de cette revue de littérature et en complément des facteurs ci-dessus, cette étude
considère le niveau diplôme comme un facteur de risque qui peut allonger la durée du chômage.
En effet, les diplômés souhaitent naturellement des emplois, des rémunérations et des conditions
de travail correspondant à leur niveau de formation ; à défaut de les trouver, l’attente peut être
longue, dès lors qu’ils s’interdisent le déclassement consécutif à la pratique d’une activité mal
rémunérée ou sans rapport avec le capital acquis tout au long de sa formation.
 Hypothèse 8 : la durée du chômage du diplômé est positivement corrélée avec le niveau
de diplôme

Certaines études ont également montré qu'une performance professionnelle efficace repose
davantage sur des traits de personnalité non cognitifs que sur des compétences cognitives
(Heckman & Rubinstein, 2001; Jackson, 2006). Les études soutiennent que les compétences non
cognitives, notamment les soft skills , ont un effet positif sur l'acquisition d'un emploi et la réussite
économique (Gutman & Schoon, 2013). D’autant plus, que certaines compétences non cognitives
sont plus valorisés par les employeurs sur certains emplois (Deming, 2015). Ce qui suggèrent
qu'un déficit de ces compétences peut être pénalisant pour s’insérer sur le marché du travail.

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Nous partant donc des hypothèses de recherche suivantes :
Les hypothèses de la recherche :
H1 : les prétentions salariales élevées allongent la durée du chômage
H2 : Les hommes décrochent un emploi plus rapidement que les femmes
H3 : Plus les diplômés avancent dans l’âge, leur durée du chômage baisse
H4 : Le lieu de résidence impacte la durée du chômage
H5 : Le niveau d’instruction élevé des parents augmente les chances d’avoir une durée du
chômage plus courte
H6 : Les activités de recherche d’emploi réduisent la durée du chômage
H7 : La spécialité du diplôme impacte la durée du chômage
H8 : La durée du chômage du diplômé est positivement corrélée au niveau de diplôme

2. Le cadre méthodologique

En suivant une démarche hypothético-déductive, Nous allons vérifier la validité des hypothèses
construites sur la base la revue de littérature. En effet, ce travail explore le temps qu'il faut aux
diplômés pour échapper au chômage et cherche à déceler les caractéristiques individuelles
favorisant ou retardant la sortie du chômage. Le temps qu'il faut pour trouver un emploi après
l'obtention du diplôme est un indicateur de la facilité de transition vers le marché du travail.

2.1. Présentation du modèle

Une première analyse descriptive est effectuée à l’aide de la fonction de séjour de Kaplan-Meier,
un outil adapté à l’étude des transitions d’un état à un autre (Machin et al.2006). Cette méthode
statistique analyse la période pendant laquelle les sujets restent dans un certain état.

Dans notre cas le modèle va calculer la probabilité que les diplômés échappent au chômage après
l'obtention du diplôme au fil du temps. Plus précisément, le temps observé à partir d'un certain
point (obtention du diplôme) jusqu'à l'apparition d'un événement spécifique (insertion) est
appelé temps de survie (la durée de chômage).

L’estimateur de Kaplan-Meier est un estimateur non paramétrique. En effet, lorsqu’aucune


hypothèse n’est faite sur la distribution des temps de survie, l’estimateur de la fonction de survie
de Kaplan & Meier, (1958) est le plus utilisé.

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Encadré 1 : l’estimateur de kaplan-meier
L’estimateur de Kaplan-Meier est défini de la façon suivante. On trie les personnes selon l’ordre
croissant des durées des épisodes. Les durées des épisodes 𝑇𝑘 (les dates de l’insertion sur le
marché du travail) sont indicées par k. Si on appelle 𝑛𝑘 le nombres d’épisodes dont la durée est
au moins 𝑇𝑘 , et ℎ𝑘 le nombre d’épisodes qui se terminent à la date 𝑇𝑘 , l’estimateur de Kaplan-
𝑘
𝑛𝑖 −ℎ𝑖 𝑛𝑘 −ℎ𝑘
Meier de la fonction de survie est : 𝑠̂ (𝑇𝑘 ) = ∏ =
𝑖=1 𝑛𝑖 𝑛𝑖

L’estimateur de la fonction de hasard correspondant est : 𝜃̂ (𝑇𝑘 ) = 𝑛𝑘
𝑘

Les estimateurs non paramétriques, faut-il le rappeler, offrent l’avantage de ne pas adopter une
forme a priori de la dépendance au temps. Cependant, un tel exercice limite de facto le nombre
des variables explicatives retenu et confère à l’approche non paramétrique le caractère
préliminaire à notre étude.

En effet, nous utilisons dans un deuxième temps le modèle de régression linéaire multiple, La
variable à expliquer (la durée du chômage) est représentée par plusieurs variables explicatives
représentant les caractéristiques individuelles du diplômés et son comportement lors de la
recherche de l’emploi.

Il se présente de la manière suivante, soit Yi, la variable endogène et Xi1, ..., Xip d'une série de
variables explicatives, Le modèle théorique, formulé en termes de variables aléatoires, prend la
forme : 𝒚𝒊 = 𝒂𝟎 + 𝒂𝟏 𝒙𝒊𝟏 + ⋯ + 𝒂𝒑 𝒙𝒑𝟏 + 𝜺 𝒊 = 𝟏, … , 𝒏
Où εi est l'erreur du modèle qui exprime, et les coefficients a0, a1, ..., ap sont les paramètres à
estimer.

La multitude de variables explicatives nous amène à procéder à une régression avec deux
modèles. Dans le modèle 1, les entrées étaient des variables individuelles et sociogéographiques
telles que l’âge, le sexe, le lieu de résidence des parents, et le niveau d’instruction des parents
ainsi que des variables liées à la formation notamment, le niveau du diplôme, la spécialité, le
temps d’obtention et les activités en dehors du système éducatif (plus précisément le nombre et
la durée cumulée des stages). Tandis que le modèle 2 a ajouté des variables représentant le
comportement et les activités de recherche d'emploi. A savoir le fait de contacter des agences de
recrutement, le recours à des relations personnelles, recherche sur internet, des candidatures
spontanées et participer à des formations en recherche d’emploi.

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2.2. Présentation des données

En absence d’accès à une base de données de suivi des diplômés qui tient compte des
caractéristiques et des difficultés inhérentes au parcours de recherche d’emploi. Nous avons opté
pour enquête rétrospective auprès des diplômés. Une telle enquête va nous permettre de
prendre en considération des données survenues dans le passé pour mieux expliquer les
situations actuelles.

Cette étude utilise des données collectées entre le 01 octobre 2020 et le 31 décembre 2020 par
une enquête rétrospective auprès d’un cohorte de 468 tirés aléatoirement (aléatoire simple)
d’une liste exhaustive, issue de la CNSS, des jeunes diplômés ayant profité du contrat d’insertion
au Maroc entre 2015 et 2019. La répartition des 468 diplômés selon le niveau du diplôme et le
genre (tableau 2), montre, entre autres, que 60% sont des femmes et 30,7% des diplômés ont un
diplôme de niveau 1, 65% ont un diplôme de niveau 2 et 4,3% ont un diplôme de niveau 3.

Tableau 2 : les caractéristiques des diplômés de l’échantillon


Niveau du diplôme
Niveau 1 Niveau 2 Niveau 3
Total
Effectif 76 196 8 280
Femme
% 16,26 41,88 1,71 59.83
Genre
Effectif 68 108 12 188
Homme
% 14,53 23,08 2,56 40.17
Effectif 144 304 20 468
Total
% 30,77 64,96 4,27 100
Source : Construction des auteurs

3. Résultats et discussions

3.1. Résultats

Les résultats obtenus à partir de l’estimateur de Kaplan-Meier, montre que les fonctions de survie
estimées des trois groupes (les diplômés de niveau 1, de niveau 2 et de niveau 3) sont très
différentes. Le test de Log Rank, confirme que les distributions représentées sont
significativement différentes (p < .001). En effet, les diplômés ayant un niveau de diplôme
supérieur de niveau 3 restent plus longtemps en chômage ; avec une durée moyenne de 14 mois,
contre 10 mois pour ceux qui ont un diplôme de niveau 1. Et près de 50% des diplômés de niveau
2 sont encore en chômage après 10 mois contre 30% pour les diplômés de niveau 1 (figure 1).
Tableau 3 : Moyennes et médianes pour la durée de survie

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Moyenne Médiane
Intervalle de confiance Intervalle de
DIPLOME Erreur à 95 % Erreur confiance à 95 %
Estimation Estimation
standard Borne Borne standard Borne Borne
inférieure supérieure inférieure supérieure
Diplôme niveau 1 10,371 1,240 7,942 12,801 6,000 ,523 4,976 7,024
Diplôme niveau 2 9,564 ,698 8,195 10,933 10,000 ,876 8,283 11,717
Diplôme niveau 3 14,875 ,638 13,625 16,125 12,000 ,142 11,722 12,278
Global 13,316 ,499 12,339 14,294 11,000 ,321 10,370 11,630
Source : Construction des auteurs

À première vue, on peut dire que le niveau du diplôme a un effet négatif sur le taux de sortie du
chômage. Il peut s’interpréter, dans ce cas, comme un facteur de risque d’allongement de la durée
du chômage. Mais, le reste de l’analyse le confirmera, cet effet apparent est principalement dû
au comportement des diplômés face à la recherche d’emploi.

L’analyse avec la régression linéaire multiple a été réalisée à l'aide de deux modèles. Les variables
mobilisées dans le modèle « 1 » notamment, l’âge le genre le niveau d’instruction des parents et
les caractéristiques liées au diplôme, à eux seuls, ont un effet très faible (R-squared=0,30) sur la
durée. Ceci dit, qu’une grande variance de la durée du chômage des diplômés s’explique par
d’autres variables. Le modèle « 2 » lui a une valeur de R-squared (0.54) synonyme d’un effet
modéré mais précieux.

Tableau 4 : Les déterminants de la durée du chômage des diplômés


Modèle 1 Modèle 2
Variables
Coef. Std. Err. Coef. Std. Err.
Age -0.772*** (0.195) -0.634*** (0.173)
Genre (Femme) (Réf)
Homme 0.285 (1.139) -0.250 (1.003)
Lieu-résidence-parents (Rural) (Réf)
Urbain 3.874*** (1.226) -0.143 (1.088)
Niveau-études-mère (n’a pas fait d’étude) (Réf)
Bac ou inférieur -8.278*** (1.335) -7.590*** (1.206)
Supérieur au Bac -6.537*** (1.545) -3.730*** (1.351)
Niveau-études-père (n’a pas fait d’étude) (Réf)
Bac ou inférieur 4.055** (1.638) 2.386 (1.486)
Supérieur au Bac 5.435*** (1.678) 4.366*** (1.458)
Niveau de Diplôme (Niveau 1) (Réf)
Niveau 2 0.347 (1.885) -0.393 (1.745)
Niveau 3 3.625** (1.655) -1.582 (1.882)
Diplômé à temps (Réf)
Diplômé avec 1 an de retard -0.954 (2.219) -1.495 (1.943)
Diplômé avec 2 ans et plus de retard -4.180*** (1.293) -4.930*** (1.109)

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Modèle 1 Modèle 2
Variables
Coef. Std. Err. Coef. Std. Err.
Spécialité (Autres) (Réf) (Réf)
Agro-industrie et textiles 1.615 (3.419) 0.913 (2.960)
Administration, Gestion, Finances et Commerce 7.760*** (1.963) 9.962*** (1.804)
Electrique, mécanique, et électromécanique 5.104** (2.204) 8.629*** (2.000)
Mathématique Physique et Chimie 4.173 (2.924) 4.662* (2.793)
Biologie Géologie 4.011 (3.337) 5.062* (2.933)
Sciences économiques et sociales 4.655** (1.867) 6.557*** (1.659)
Bâtiments et travaux publics -2.569 (3.171) -7.619*** (2.766)
Informatiques 2.506 (2.205) 2.022 (2.008)
Logistique, transport et télécommunication 5.684 (5.055) 7.399 (4.589)
Sciences juridiques 3.355 (2.586) 4.332* (2.283)
Métiers de la formation et de l'enseignement -5.391 (5.192) -9.355** (4.749)
Communication et information -14.07** (5.458) 2.821 (5.091)
Santé -2.378 (4.549) 4.169 (3.917)
Tourisme-hôtellerie-restauration -3.902 (3.202) 1.665 (3.046)
Agriculture, Forêt et péché maritime 12.81* (7.095) 11.32* (6.051)
Durée cumulée des stages -0.319** (0.152) -0.000168 (0.131)
Nbr stage effectués 1.116*** (0.391) 0.902*** (0.341)
Avoir Refusé un emploi (Non) (Réf) (Réf)
Oui 23.22 (4.952) 5.661*** (0.886)
Prétentions salariales [2500, 4500 [ (Réf)
[4500, 6500 [ 8.676*** (1.927)
[6500, 8500 [ 8.108*** (1.943)
[8500, 10500 [ 8.841*** (2.343)
Plus de 10500 14.24*** (2.660)
Agences recrutement (jamais) (Réf)
Plusieurs fois -3.454*** (0.995)
Une seule fois 2.413* (1.263)
Relations personnelles (jamais)
Plusieurs fois -9.335*** (1.415)
Une seule fois -9.551*** (1.519)
Internet et réseaux Sociaux (jamais) (Réf)
Plusieurs fois -3.573*** (1.040)
Une seule fois 2.375 (1.680)
Candidature spontanée (jamais) (Réf)
Plusieurs fois -1.960* (1.137)
Une seule fois 1.028 (1.627)
Formation Recherche (jamais) (Réf)
Plusieurs fois 0.849 (1.269)
Une seule fois -0.790 (1.167)
Constant 25.35*** (4.668)
Observations 468 468
R-squared 0.292 0.541
Standard errors in parentheses *** p<0.01, ** p<0.05, * p<0.1
Source: Sortie STATA

Les résultats du modèle 1 dans le tableau 4 montrent que, tout en maintenant d’autres
prédicteurs dans le modèle constant, l’âge affecte faiblement la durée de sortie du chômage des
diplômés. Plus précisément, plus les diplômés avancent dans l’âge, leur durée du chômage baisse
de 0,77 mois par an. Tandis que les diplômés, dont les parents résident au milieu urbain sont

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moins susceptibles d'échapper au chômage rapidement avec une 3.87 mois du chômage de plus
que les diplômés dont les parents résident au milieu rural.

Quant au niveau d’instruction des parents, les résultats affirment que les diplômés dont la mère
a fait des études et ayant un niveau d’instruction inférieur ou égal au baccalauréat, ou supérieur
au baccalauréat sont plus susceptibles d'y échapper rapidement avec respectivement, 8,28 mois
ou 6,54 mois de moins par rapport aux diplômés dont la mère n’a pas fait d’étude. Cependant, le
niveau d’instruction du père à effet positif sur la durée du chômage. Les diplômés dont le père a
poursuivi des études subissent une durée plus longue par rapport aux diplômés dont le père n’a
pas fait des études (plus de 4 mois si le père à un niveau inférieur ou égal au baccalauréat et plus
de 5 mois si le père a un niveau supérieur au baccalauréat).

En revanche, avoir niveau du diplôme de niveau 3 (plus de bac+5) a un effet significatif. Les
diplômés de niveau 3 risque d’avoir une durée du chômage plus longue (avec 3,625 mois de plus)
que ceux qui ont un niveau 1. De plus, les diplômés avec de 2ans et plus de retard ont plus de
chance d’échapper au chômage rapidement avec moins de 4 mois de moins par rapport à ceux
diplômés à temps.

Quant à la spécialité du diplôme, l’étude montre qu’avoir un diplôme en administration, gestion,


finances ou commerce allonge la durée du chômage de plus de 7mois par rapport aux autres
spécialités, et un diplôme en électrique, mécanique, ou électromécanique, la durée de 5 mois,
également un diplôme en sciences économiques et sociales augmente la durée de plus de 4 mois.
En revanche les diplômés en communication et information subissent une durée moins que les
autres avec 14 mois de moins.

Enfin, lorsque plusieurs variables, qui représente le comportement de recherche et de


préparation à l’emploi, ont été incluses en tant qu'intrants (modèle 2), il a été constaté que des
prétentions salariales supérieure à 4500 dhs allongent la durée du chômage des diplômés ( 8 mois
pour les prétentions allant de 4500 jusqu’à 10500 MAD et de plus 14 mois si les prétentions sont
plus 10500 MAD). De plus les diplômés ayant déjà refuser une offre d’emploi 5,66 mois de
chômage de plus par rapport à ceux n’ayant jamais refusé une opportunité d’emploi.

Quant aux activités de recherche d'emploi, les résultats montrent que les diplômés qui ont
effectué de nombreuses activités de recherche d'emploi ont plus de chances d’avoir une courte
période de chômage. en effet, le fait de contacter à plusieurs reprises des agences de recrutement

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pendant la période de recherche d’emploi, la recherche par des candidatures spontanées, le
recours à des relations personnelles, la recherche sur internet et sur les réseaux sociaux réduit la
durée du chômage par rapport à ceux ne l’ayant jamais fait.

Ce qui nous amène à suggérer que le fait que les diplômés de niveau supérieur sortent moins
rapidement du chômage n’est pas l’effet du niveau du diplôme lui-même, mais imputable à leurs
comportements de recherche.

3.2. Discussion

Cette étude a exploré le temps qu'il faut aux diplômés pour échapper au chômage ainsi que les
facteurs de risque de son allongement. Premièrement, il est à constater que plus le diplômé est
jeune plus il est exposé au risque d’allongement de sa durée du chômage. Ce résultat est
conforme avec celui d’autres études précédentes, comme celle de Benhabib (2017).
Probablement, ils seraient pénalisé, d’une part, par leur manque d’expérience dans un contexte
économique où les employeurs sont en quête des profils immédiatement productifs (El Aoufi &
Bensaïd, 2005) et d’autre part par leur productivité en termes de recherche d’emplois ; le jeune
adulte serait mieux informé sur le marché du travail, mais aussi serait plus performant dans la
sélection des offres d’emploi et la présentation aux entretiens d’embauche (Giret, 2001).

Par ailleurs, Il a été constaté que le milieu de résidence des parents (modèle 1) a visiblement un
impact sur la probabilité du chômage. Notre résultat, cohérent avec celui trouvé par Ezzrari et al.,
(2018) pour le cas du Maroc, montre que le fait de vivre en zone rurale réduit la durée du chômage
chez les jeunes diplômés. En effet, ce résultat s’explique d’une part, par le fait que dans le milieu
rural la nature des activités particulièrement agricoles favorise l’insertion juvénile car n’exigeant
aucun niveau de qualification. Et d’autres part, par le fait que les diplômés d’origine rural sont
moins exigeants en ce qui concerne leur premier emploi, l’essentiel pour eux est de pouvoir
assurer une indépendance financière toute en s’installant en ville.

De plus, nos résultats parviennent à montrer que la durée de sortie du chômage des diplômés
dont les parents ont un niveau d’instruction élevé, était significativement plus courte que celle
des personnes dont les parents n’ont pas fait d’études. Le niveau d’instruction des parents et plus
précisément celui de la mère augmente la probabilité d'échapper au chômage. Ces résultats sont
cohérents avec ceux d'études antérieures, notamment Ezzrari et al., (2018) et dans d’autres
contextes Joyce et Neumark, (2001).

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Les résultats du modèle montrent que le fait que les diplômés de niveau supérieur sortent moins
rapidement du chômage n’est pas l’effet du niveau du diplôme lui-seul, mais probablement
imputable à leurs comportements de recherche.

Concernant la spécialité du diplôme, elle reste une variable déterminante. En effet, l’allongement
de la durée du chômage pour certaines spécialités du diplôme est dû d’une part, aux flux massives
des diplômés de ces spécialités (Idlhadj et al., 2020). Et d’autres part à une inadéquation entre les
exigences des postes d’emplois à pourvoir et les qualifications acquises par les jeunes (HILMI,
2016). Par ailleurs, les diplômés avec de 2ans et plus de retard échappent au chômage rapidement
par rapport à ceux diplômés à temps. Ce résultat peut s’expliquer par le fait que le diplômé ayant
subi le retard devient moins exigeant en ce qui concerne les caractéristiques de son premier
emploi et essaie de réduire la période de recherche en acceptant un emploi en dessous de ses
attentes pour se rattraper.

Avoir déjà refusé un emploi ou des prétentions salariales élevés prolongent significativement la
durée du chômage des diplômés. L’attitude du diplômé sur le marché d’emploi a donc un impact
significatif sur sa probabilité d’échapper au chômage. Plus il est exigeant plus il subirait une durée
du chômage plus longue.

Quant au comportement de recherche, les résultats de l'analyse du modèle ont révélé que le
recours à des relations personnelles dans la recherche d’emploi augmente les chances d’échapper
au chômage rapidement. Dans un contexte de réglementation très stricte sur l'embauche et le
licenciement, l'importance accordée aux relations personnelles peut aussi être une manière pour
les employeurs de minimiser, à travers le maximum d'information sur le candidat, les risques
associés à l'embauche.

Sur la base de ces résultats, cette étude peut tirer les implications suivantes. Premièrement, il est
nécessaire de remanier les programmes d'études pour être en parfaite harmonie avec les besoins
des entreprises. Deuxièmement, un accompagnement détaillé est nécessaire pendant la période
de chômage en fonction de la situation du demandeur d'emploi. En outre, les jeunes doivent
s'efforcer de trouver des entrées stratégiques et plus rapides sur le marché du travail en
investissant plus du temps et en recherchant les emplois qu'ils espèrent obtenir.

Enfin, la durée de sortie du chômage et la possibilité d'échapper au chômage sont déterminées


de manière significative par les pensées subjectives et la perception psychologique d'un individu.

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Les diplômés doivent être plus réalistes quant à leurs attentes et la poursuite aveugle d’un
premier emploi de meilleure qualité pourra prolongée leur période du chômage et réduire ainsi
la possibilité d'échapper au chômage. En outre, le système éducatif et les institutions sociales
devraient offrir aux jeunes une vision plus claire sur le marché du travail marocain, ses
caractéristiques et ses besoins.

Conclusion et perspectives :

Cette étude a exploré le temps qu'il faut aux diplômés pour échapper au chômage ainsi que les
facteurs de risque de son allongement. En effet, à l’aide du modèle de survie de Kaplan-Meier, un
outil adapté à l’étude des transitions d’un état à un autre, le niveau du diplôme peut être
considérer comme un facteur de risque d’allongement de la durée du chômage. Toutefois, le reste
de l’analyse le confirmera, cet effet apparent est principalement dû au comportement des
diplômés et ses stratégies de recherche d’emploi.

Les résultats de la régression linéaire multiple démontrent que les caractéristiques individuelles
du diplômé et du diplôme peuvent s’interpréter comme un facteur de risque d’allongement de la
durée du chômage. Toutefois, une importante partie de la variance de la durée du chômage du
diplômé est principalement dû à son comportement lors de la recherche d’emploi. En effet, les
résultats de l'analyse du modèle ont révélé que la réalisation de nombreuses activités de
recherche d'emploi, notamment, le recours à des agences de recrutement, à des relations
personnelles, ou à des candidatures spontanées augmente significativement la probabilité
d'échapper au chômage.

Il faut noter que notre travail part d’une hypothèse que l’emploi est une entité homogène et il
serait intéressant (bien que plus complexe) de distinguer différentes issues au chômage et évaluer
par là même des taux et les durées de transition qui varient selon les issues. Une voie à explorer
quant à un meilleur contrôle du phénomène passe assurément par une étude économétrique plus
fine des différents états de sortie possible (du chômage vers un emploi stable ou précaire par
exemple), ces états étant concurrents et exclusifs.

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Revue ame, Vol 3, No 4 (Octobre, 2021) 681-702 Page 702

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