En voyant Jug je me remémore des moments les plus difficiles de ma vie, des

moments où l’on a l’impression que la vie ne vaut rien, ces moments où je

pensais qu’abandonner était la seule solution. On a traversé cette période de nos
vies ensemble, on s’est battu ensemble, pour nos vies.

J’étais perdu à ce moment-là, je ne comprenais plus rien.

J’ai vécu des choses que je ne comprenais pas, je n’en étais pas sûr. C’est
tellement douloureux de ne pas comprendre ce qui nous est arrivé, à dire des
choses qui sont peut-être vraies, peut-être fausses.

Mes pensées s’interrompent à sa voix,

- Eh mec ça va?
- Ça pourrait aller mieux, je repense à tout.. enfin, tu sais.

Je repensais à tous les moments où on a parlé longuement, où on a pleuré, crié.

Ces moments de nos vies qui ont été tellement durs.

- C’est normal que tu y repenses, c’est une période qui a été extrêmement
difficile pour nous, je suis là, ça va aller.

Un an plus tot

- Jug j’en peux plus, il se passe quoi putain.

- Tire une taffe tu vas voir ça défonce. Répondit Jug.
- Pourquoi est-ce qu’il se passe tout ça, j’en peux plus de tout, de ma vie.

J’écoute son conseil et je tire une taffe du joint, putain il a raison ca défonce cette
merde.

- Jug, ça t'es déjà arrivé de penser qu’il t'est arrivé quelque chose, d’avoir
des scènes qui sont tellement claires dans ta tête mais de ne pas en être
sur.
Il me fixa en me faisant comprendre qu’il fallait que je poursuive mes pensées.

Je repris,

- J’ai connu une personne.. j’hésitais; une personne qui m'a fait énormément
de mal psychologiquement mais que j’ai aimée. Il a détruit une partie de
moi, a joué avec moi, m’a utilisé, torturé.
Il m’a harcelé pendant un an, m’a fait du chantage au suicide, m’a
appris, montré des choses horribles.
Un jour, on est allé quelque part et.. il s’est passé quelque chose,
quelque chose de grave mais je ne sais même plus si c’est vrai..

Je fondis en larmes, ne pouvant plus parler, j'étais à bout de cette souffrance qui
me tuait.
Jug me prit la main, me fit un câlin et sécha mes larmes.

Il dit,

- Ça va aller Jack, ça va aller.

On passa la soirée dans notre planque, on se bourrait la gueule, on fumait des

joints, pour faire en sorte d'oublier la souffrance dans laquelle on était.

Un an après

La braise de ma clope rougeoie un instant puis s’éteint. Je repense à toutes les

conneries que j’ai pu faire il y a un an, aux pensées que j’avais dans la tête.
Il y a un an j’aurais choisi la mort à la vie, mais j’ai choisi de me battre, on s’est
battu, Jug et moi pour nos vies, même si ça a été très douloureux et dur, on
s’est battu.