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II - CHAPITRE 2

Les themes

Le dialogue

L'emploi du dialogue est lié pour Flaubert à un problème de structure romanesque; le


dialogue au style direct ne doit pas, selon lui, être employé trop souvent. Il n'est acceptable
que "lorsqu'il est important de fond, c'est-à-dire lorsqu'il caractérise bien les personnages"
(C. Gothot Mersch). Les dialogues étant beaucoup moins fréquents dans Madame Bovary
que dans la plupart des romans de l'époque, ils prennent donc une importance particulière
(cf. également l'entretien d'Emma avec l'abbé Bournisien, II, 6; les Comices agricoles, II, 8).

Flaubert les conçoit d'une manière très originale; contrairement à la plupart de ses
contemporains, il ne prétend pas reproduire les paroles telles qu'elles ont pu effectivement
être dites, mais les recompose: "Un dialogue dans un roman ne représente pas plus la vérité
vraie (absolue) que tout le reste; il faut choisir et y mettre des plans successifs, des
gradations et des demi-teintes, comme dans une description" (Lettre à Ernest Feydeau,
décembre 1858).

Les dialogues de Madame Bovary présentent une difficulté particulière; en effet, Flaubert se
sent pris entre deux impératifs qui lui paraissent contradictoires: il veut rédiger les dialogues
dans un style qui soit à la fois "bien écrit" , "vif, précis et toujours distingué" et
"pittoresque". Bref, il faut imiter le langage vulgaire en lui gardant "son aspect, sa coupe, ses
mots même", mais « dans un style profondément littéraire" (C. Gothot Mersch).

Or les propos rapportés sont d'une grande banalité; les personnages s'expriment par clichés.
La vacuité de la plupart des propos échangés a quelque chose de tragique; elle souligne
l'absence d'une véritable communication, préfigurant ainsi le théâtre moderne (les pièces
d'lonesco, par exemple).

Léon Dupuis

Comme Emma, Léon rêve de «l'ailleurs » (mer, montagnes suisses, Paris) et fuit dans les
livres ou dans la musique son insatisfaction (c'est une chose si maussade que de vivre cloué
aux mêmes endroits)

C'est un adolescent timide, qui regarde « silencieusement » la nouvelle venue et qui se


trouve attiré par elle « sans qu'il s'en aperçût ».

C'est à dessein que Flaubert en a fait un juriste: il avait gardé lui-même un très mauvais
souvenir des études de droit qu'il avait entreprises pour obéir à son père. Le roman montre
l'enlisement progressif d'un personnage idéaliste dans le jeu social: Léon va sacrifier sans
hésiter ses prétendus goûts artistiques pour devenir premier clerc, puis notaire à Yvetot.

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