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FICHE SÉANCES 1 & 2 : POINTS à RETENIR

SÉANCE 1
Avant-propos -> CONSEILS :
• Ne pas faire d’essentialisation (ex : la Russie dit -> mais le gouvernement russe dit) -> être le plus précis
possible dans nos catégories.
• Ne pas parler trop de construction européenne mais plutôt d’intégration européenne.
• Pré-Requis au cours : Connaître l’histoire des communautés européennes et leur chronologie (ex. passage
de l'Europe des six à l’Europe des neufs).
Qu’est-ce que l’histoire ?
• Une science du présent et du passé vu depuis le présent.
• « Une histoire qui sert est une histoire serve ». Lucien Febvre : l’histoire doit être connue pour elle-même pas
pour répondre à une commande, notamment politique, visant à justifier dans actions dans le passé.
• « Le rôle de l’historien, c’est de rendre disponible des savoirs utiles pour le présent », Patrick BOUCHERON
• Les questions soulevées par l’histoire sont aussi contemporaines (ex: le genre)

Histoire de la CEE et de l’UE


Carte montrant la nationalité la plus représentée
(drapeaux) en dehors des nationaux dans les différents
pays européens.

Ex : En France la nationalité principale (hors nationalité


française) est la nationalité algérienne.

L’EUROPE : un espace de circulations et de mobilités


→ beaucoup de mobilités intra-européennes
→ frontières franchissables mais restent structurantes dans les catégories d’immigrés

5 étapes historiques de brassage des populations européennes :


1) Minorités ethniques déjà présentes au XIXe Grec/Albanais – Kurdes/turc
2) Les minorités issues de la colonisation (XIXe), beaucoup en France, Angleterre et Portugal
3) Des individus devenus minoritaires du fait du redécoupage des frontières de l’entre-deux
guerres (Hongrois en Roumanie).
4) Les minorités arrivées dans la guerre froide (Marocains en Belgique, Turcs en Allemagne…)
5) Circulations après la fin de la guerre froide (Polonais en Irlande)
SÉANCE 2
Qu’est-ce que le transnational/ou « phénomènes transnationaux » ?
• Le transnational n’est pas une échelle (il n’y a pas de phénomènes locaux, nationaux ou transnationaux)
mais une façon de penser les choses.
• Dans l’espace international, il y a deux façons de s’organiser : celle intergouvernementale (Conseil de
l’UE, ONU) et celle supranationale (la Commission européenne de l’UE).
• Dans un espace transnational, les acteurs et actrices vont se projeter dans l’espace international en allant
négocier par exemple avec d’autres pays -> puis retour à l’échelle locale ou nationale → se projettent à
l’international, discutent puis font redescendre à l’échelle locale. (Contrairement à l’international où on
ne s’intéresse pas forcément à cette redescente). Pierre-Yves Saunier : les études transnationales
étudient ce qui se passe « par-delà et à travers les nations ».
• Dans l’analyse transnationale, il y a toujours une forte prégnance des frontières.
• Le transnational est une catégorie créée par les chercheurs
• L’histoire transnationale = une histoire sociale, économique et culturelle. S’intéresser à des individus,
des groupes sociaux : comment ces groupes ont une influence sur les décisions politiques.

Appréhender les études transnationales

• Les organisations internationales = des « laboratoires » des phénomènes transnationaux


• Patricia Clavin = structure en « nid d’abeille » (//les acteurs vont à l’international puis reviennent au
local faire redescendre les discussions)
• Les subaltern studies et l’histoire transnationale :
Naissance des subaltern studies = en Inde dans un contexte post-colonial (sous l’impulsion de
Ranajit Guha). Question fondatrice = les catégories européennes et la façon européenne de faire
des récits peuvent-ils être réutilisés dans d’autres régions du monde ? → critiquer le discours
dominant fondé sur un regard et des présupposés eurocentrés (exemple de l’utilisation de la notion
de classes sociales).
→ « provincialiser l’Europe » (Dipesh Chakrabarty) : limiter les concepts développés
en Europe à l’analyse de l’Europe.

PENSER L’EUROPE ET L'IDENTITÉ EUROPÉENNE DANS UNE PERSPECTIVE


TRANSNATIONALE

A. Définir l’Europe :
L’Europe dans la confrontation avec l’étranger :
L’Europe est une réalité globale, plus facile à définir comme ce qu’elle n’est pas et de la façon dont
les non-européen.ne.s la voient (« Europe hyper-réelle » pour les peuples colonisés selon
Chakrabarty).
Espace qui se pense exceptionnel mais qui ne l’est pas (discours imposé au monde).
→ « une grande divergence » selon l’historien Kenneth Pomeranz : des
développements différents entre les différentes régions du monde à partir du XVIIIe-
XIXe siècle.
B. 1848, l’Europe unie dans la diversité
A l’époque, circulation d’un modèle politique = celui de l’Etat-nation → un modèle qui se diffuse
à l’échelle européenne. Cela va homogénéiser les différents modèles politiques : cela créé des
frontières mais rapproche les Etats sur le plan politique.

C. La colonisation
La colonisation est un instrument d’extension de l’influence européenne et pousse à une expérience
commune de l’Europe hors de ses frontières.
L’Europe contrôle 18% des terres et 3% de la population mondiale au XVIIIe -> 42% et 32% au
XIXe. De même, en 1876, 11% du continent africain était colonisé -> c’est 90% en 1900.

D. Contributions du XXe à la construction d’une identité européenne


Des « moments » transnationaux qui construisent l’Europe dans les discours et les pratiques : Mai
68, Tchernobyl (1986).
→ Importance de la guerre froide.
Idée d' “en être ou pas” → être européen ou ne pas l’être devient un débat interne au continent
européen (notamment à cause de la division Est/Ouest de l’Europe puis de la mise en place
d’institutions européennes à géographies variables : Conseil de l’Europe, CEE, CAEM, AELE,
OECE etc).

CONCLUSION
L’UE a aujourd’hui accaparé la notion de l’Europe ce qui n’était pas une évidence jusqu’aux
années 1970. L’Europe n’est pas un donné mais un construit du discours donc politiquement
déterminée.
Représenter l’Europe c’est créer un territoire (= espace approprié par des acteurs qui lui donnait
un sens symbolique et pratique) : cela peut se faire positivement (définir ce qu’est l’Europe) ou
négativement (définir ce qu’elle n’est pas).
→ Unir l’Europe ?
• Par la pensée : produire et diffuser l’idée d’Europe et d’identité européenne
• Par l’action : construire des institutions, des réseaux qui se disent européens.
On peut penser l’Europe sans la construire (ce que font les intellectuels). On peut construire
l’Europe sans la penser (ce que fait Airbus par exemple).

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