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Histoire transnationale de l’Europe

Cours 2

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EHNE
Méthodologie de la dissertation. 3 pages maximum
Lecture : identités, conscience et opinions publiques européennes de Gilbert Noel

« Frontières et identités européennes » l’année dernière


Fiches : max 4 pages pour un cours

Suite de l’introduction

L’un des premiers critères du système transnationale est la mobilité des acteurs. Dans le
monde socialiste, on ne quitte pas son pays librement.
L’autre critère important est de travailler sur des experts : des individus qui travaillent sur
le même savoir. Par exemple, rencontre entre des militantes féministes dans l’Europe. Se
mobiliser à l’échelle européenne. On travaille la science comme un champ autonome : des
règles et des principes, une démarche critique, méthodologique…
Dans les pays socialistes, la science est politisée.
Ces personnes qui bougent d’un pays à un autre et qui mobilisent des savoirs communs
doivent avoir un impact dans la sphère publique et influencer les politiques. Cela n’existe pas
dans tous les espaces et toutes les périodes de l’histoire.

L’histoire transnationale, définition

Le transnational n’est pas une échelle. Ce n’est pas au-dessus de l’international. Ce n’est pas
non plus une catégorie des acteurs mais un outil d’analyse des historiens.
 C’est une façon de penser.
Dans l’espace international, il y a une façon intergouvernementale et supranationale de
gouverner.
Dans les flèches vertes, l’autorité vient de l’échelle supérieure. Les entités ne sont pas
autonomes et leurs pouvoirs sont délégués. Les régions et les départements peuvent
intervenir seulement dans des domaines réservés : système supranational ou le système
impose ses normes.
Organisations : conseil de l’Europe et union européenne.
Espace transnational : des acteurs vont sortir de leur nation et se projeter dans l’espace
transnational. On passe à un échelon supérieur, discuter avec des acteurs. Ils vont transférer
ces idées dans leur pays.
Les frontières sont structurantes, il n’y a pas de disparition des frontières. La façon dont
vous avez forgé votre savoir conditionne comment vous intervenez et se retransmet dans les
espaces locaux.
Facon dont les individus font un double mvt : se projeter à l’international et faire descendre
la décision trouvée dans les espaces nationaux.

Le transnational n’est pas une catégorie des acteurs et actrices. C’est plus autour des
chercheurs. Personne n’appartient à des mouvements transnationaux. On appartient à des
mouvements internationaux mais leurs types de mouvements peuvent être transnationaux.

Pierre-Yves Saunier : les phénomènes transnationaux, c’est tout ce qui se passe « par-delà
et à travers les nations ». Les études transnationales s’intéressent à des acteurs qui forment des
réseaux que l’on qualifie de « communautés épistémiques ». Des réseaux qui partagent un
même savoir scientifique, des acteurs unis à travers différents espaces nationaux par le
partage d’un même savoir, d’une même cause.
Individus qui partagent un même savoir et se projeter dans le système international.
 Experts du GIEC : communauté épistémique
FMI : organisation internationale, intergouvernementale qui prodigue des conseils
économiques aux pays. Forme de chantage : si les pays n’appliquent pas les plans du FMI, ils
n’ont pas l’argent. L’objectif est d’appliquer des recettes communes à tous les pays.
 Les économistes de la commission européenne. Comment faire pour avoir un marché ?
Réflexions d’économistes qui se sont rassemblés.
 Agence européenne du médicament durant le covid : labélisation des vaccins mis sur
le marché : médecins transnationaux.
 Les fonctionnaires de la communauté européenne « les eurocrates », les féministes

L’histoire transnationale est une histoire d’abord sociale, économique et culturelle.


Comment ces groupes sociaux exercent une influence sur les décisions politiques. S’intéresser
aux organisations internationales et à leur fonctionnement.
Quand tout le monde ne peut pas bouger, il y a un endroit à Bruxelles ou les individus vont
porter les intérêts de leur pays : fonctionnaires internationaux, lobbyistes. S’appuyer sur des
personnes de différents espaces réuni dans un endroit.

Patricia Clavin : les phénomènes transnationaux, une structure en nid d’abeille ?


 Dans une ruche, les abeilles vivent dans différentes alvéoles. Les alvéoles sont les
pays. Les abeilles sont les acteurs transnationaux. Elles sortent de l’alvéole et vont à
extérieur. Elles butinent les fleurs, reviennent à la ruche et à l’extérieur elles discutent
sur le meilleur endroit pour butiner.
Des experts qui discutent de la solution optimale et ils la ramènent dans les espaces
nationaux.

Les processus de domination ne s’arrêtent pas aux frontières. Une femme en Europe qui
travaille à salaire inférieur qu’un homme : système patriarcal partout pareil. On retrouve cela
dans tous les pays européens. Les mouvements féministes qui dénoncent les inégalités
peuvent se mettre en relation : même dénonciation.
Les subaltern studies et l’histoire transnationale

Un projet historiographique des années 1960-1980 : réécrire l’histoire de l’inde dans une
perspective postcoloniale.
Objectif de revenir sur universalité des savoirs et de se demander si les façons de faire la
science ont une valeur universelle et si on peut raconter histoire de l’inde avec des catégories
européennes.

Critiquer le discours dominant fondé sur un regard euro-centrique. Inde serait arriéré et
colonialisme britannique a fait basculer dans la modernité : industrialisation, démocratie…
façon d’imposer catégories européennes aux pays colonisés. Un seul modèle de modernité, le
modèle européen, imposé par u vocabulaire inapproprié aux réalités indiennes : classes,
citoyenneté, nation, démocratie…

Sarkozy : l’homme africain n’a pas écrit l’histoire.


Ce que disent les auteurs indiens est que le modèle de développement européen n’est pas un
modèle purement européen.
Ils s’appuient sur des réflexions critiques et scientifiques développées en Europe dans les
années 70 : le linguistic term.
Ce sont des philosophes essentiellement français qui reviennent sur l’idée que les mots dans
lesquels on formule des idées ont un sens et ne sont pas neutres. Les termes utilisés pour
définir des phénomènes sociaux sont propres à une situation.
 on ne peut pas faire une histoire du monde avec des concepts inventés en Europe
et adaptés au cas européen.

Par exemple, la notion de classe sociale apparait au XIXe siècle et elle est liée à la Révolution
française et à l’interprétation que l’in en fait : société d’ordre  société de classes.
L’inde, c’était une société de castes, un système d’honorabilité. Il a été aboli par le
colonisateur britannique mais est encore structurant dans la société indienne aujourd’hui. Les
termes utilisés sont donc importants.

Notion de citoyenneté liée a la notion d’état nation. Elle apparait au 4e et 5e siècle avant JC :
les citoyens sont les hommes libres. Les enfants, les femmes et les esclaves ne sont pas
citoyens.

Notion de démocratie est proprement européenne est des interprétations différentes à travers
le temps : un système qui permet l’alternance politique. A travers des élections libres et
concurentielles, libertés fondamentales. La souveraineté du peuple.

Pays socialistes dans la guerre froide : démocraties populaires.

Utiliser des concepts européens pour critiquer cette vision.

Proposer une histoire sociale, fortement influencée par l’histoire sociale, ouvrière et
rurale marxiste européenne : Thompson, Bourdieu… se politiser ne vient pas forcément
que par le haut. Peut être des réactions populaires qui peuvent être des mvts sociaux, des
émeutes…
 lancée par Ranajit Guha
Dipesh Chakrabarty : un de ses élèves développe le concept de « provincialiser l’Europe » :
limiter la portée des concepts européens. Ce n’est pas refuser le fait que l’Europe n’a pas
eu d’influence dans le monde. Il dit que l’Europe coloniale a exercé une influence. Elle a
exporté la langue anglaise en inde, ses religions en Amérique latine… le rôle de l’Europe dans
le monde est de critiquer le discours historique. Trouver d’autres concepts pour analyser ce
qui se passe. Analyser l’évolution de ces pays et leur modèle de développement.
Ce n’est pas nier le rôle de l’Europe dans le monde, mais modifier le concept quand on étudie
un autre pays.
Faire une histoire par le bas. Ce qui produit l’espace européen, c’est la convergence
progressive de sociétés autour de mobilisations communes et de causes communes.

Les structures de dominations dépassent les cadres nationaux. Cela permet aux groupes
dominés de se regrouper.

Penser l’Europe et l’identité européenne dans une perspective transnationale

Peut-on définir l’Europe sur des critères géographiques, culturels, géopolitiques ? est-elle liée
au partage d’une religion commune ? appartenance aux institutions ?

L’Europe est une réalité globale. Le plus simple est de la définir par rapport à ce qu’elle n’est
pas. Quand on est pas européen, c’est compliquer de donner définition européenne. Les
étrangers participent à la construction de l’espace européen.
 Une réalité globale, plus facile à définir comme ce qu’elle n’est pas et de la façon dont
les non européens la voient (Europe « hyperréelle » pour les peuples colonisés selon
Chakrabarty)

Europe perçu comme espace géographique avec sa propre conception.


Jusque 17e siècle, l’Europe se défini par religion. On abandonne critère religieux. Chrétienté
s’est fracturée.
Au 18e siècle, le mouvement des lumières développe idée que Europe est espace du progrès
et de la civilisation. Ils se pensent supérieurs. Espace de la projection vers le futur. Quand on
compare Europe a d’autres espaces mondiaux, les autres sont tout autant développées
(shangai) : famille nucléaire…
Mais au 18 et 19e siècle, il y a un décrochage entre espaces européens et autres espaces
mondiaux. Il est lié à deux phénomènes principaux :
- Révolution française : ensemble de l’Europe, modèle politique nouveau identifié
comme issu de l’Europe qui se diffuse dans le continent, devient un modèle
universel.

- Nouvelles dynamiques économiques et sociales avec la révolution industrielle : elle


fait apparaitre de nouveaux acteurs sociaux principaux (prolétariat est invention
européenne).

La grande divergence

Entre 9e et 19e siècle, les évolutions démographiques et économiques sont parallèles dans les
espaces mondiaux.
En 1750, 1/5 de la population mondiale est européenne. En 1900, l’Europe devient 25% de la
pop mondiale. Sans compter européens qui se sont exportés notamment en Amérique.
Londres : comparable à Pékin. La première ville mondiale, paris est deuxième.
1900 : 60% de la pop urbaine du monde vit en Europe. Ne veut pas dire que pays
européens sont majoritairement urbains.
La croissance industrielle est bcp plus rapide que dans le reste du monde, le décrochage se fait
ici.
GB : 20% de la production industrielle mondiale en 1860 : ( production industrielle
afrique+asie+amerique latine augmente en valeur absolue de 1750 a 1900 mis sa part diminue
de %70 dans la production mondiale) dynamique industrielle européenne.
Il y a un espace européen qui s’autonomise.

1848, l’Europe unie dans la diversité

 Qu’est ce qui rapproche les européens et les faire fonder des organisations
communes ?

La circulation d’un modèle politique : le modèle de l’état nation. Se diffuse à échelle


européenne : l’unité italienne en 1861 et l’unité allemande en 1871. Circulation de cette idée :
réactive la coopération européenne. Cela homogénéise les modèles politiques. État nation
devient horizon de développement. Création d’une frontière politique commune.

Objectif de Mazzini est indépendance de l’Italie. Il fonde jeune Italie à Marseille.

Lien entre nationalisme et Europe : plus on fait des frontières, plus il y a un risque de guerres.
Congrès de Vienne : naissance d’une Europe diplomatique « le concert des nations »

1848 : printemps des peuples, circulation des idées européennes (début de dissert pour
bornes temporelles).

Europe exporte son modèle mais n’arrive pas à l’imposer car il sera toujours contesté.

L’identité européenne par opposition : le XIXe, siècle de la colonisation

Instrument d’extension de l’influence européenne et expérience commune de « l’Europe »


hors de ses frontières.
L’Europe contrôle un territoire minime au début du 19e siècle.
La colonisation se répand rapidement : fin 19e siècle. 18% contre 42% des terres contrôlées
par les européens. Continent africain : seulement 10% contre 90% a la fin du 19e siècle.
Diffusion du colonialisme entraine des conflits entre peuples européens. Les états européens
ont dû fonder des organisations pour gouverner ensemble les espaces colonisés. Cela permet
de régler la domination de ces espaces. Apparition d’espaces de négociations.

Dans le monde colonisé, la catégorie de « européen » devient évidente car elle donne des
droits.
 En Algérie, les droits sont différents en fonction de si on est algérien musulman ou
français, espagnol… on a-invente le droit du sol pour que les enfants qui naissent en
Algérie deviennent français.

Au sein du monde occidental, l’Europe se distingue : la haute culture, celle des élites est une
culture européenne ≠ capitalisme américain.
Mobilisation pour des causes universelles qui restent très européennes (syndicalisme,
internationales ouvrières…)
L’Europe prétend organiser des organisations internationales. Ces mobilisations se disent
internationales mais sont européennes.
Les mvts communistes ont du mal a mobiliser les populations colonisées. Paradoxe au 19e
siècle : l’Europe constitue une réalité indéniable. Quand un est un peuple colonisé, on sait ce
qu’est l’Europe.
Puissance économique, militaire, diplomatique, spécifique. Elle développe une culture
reconnue et exportée dans l’ensemble du monde même si elle n’est pas homogène. Elle reste
insaisissable. Il n’y a pas d’institutions là pour penser l’Europe, ce qu’est l’identité
européenne. Ils ne font pas l’effort de se définir.

C’st une identité latente, elle est mobilisée ou non par les acteurs et les actrices que dans
certaines situations.

 Construction des états nations


 Construction d’empires coloniaux
 Conscience d’être au centre d’une géopolitique mondiale centrée. Tous les enjeux
mondiaux sont polarisés par des logiques européennes.

Contributions du XXe siècle à la construction d’une identité européenne

Au 20e siècle, la situation change. On définit moins la logique européenne par l’étranger.
Plusieurs éléments participent a la construction de l’espace européen au 2 e siècle :
intervention d’acteurs privés : surtout durant entre-deux guerres. Acteurs privés ≠ acteurs
publics.

Mouvements : mai 68, Tchernobyl : mouvements transnationaux et prise de conscience de


partage d’un espace commun = ils construisent l’europe dans les discours et les pratiques.

Des guerres mondiales : nécessité de construire l’Europe comme projet de paix.


 peur du déclin, destruction des civilisations. Moments d’opposition et de production
d’identité européenne. Conflit réactive réflexion sur l’identité européenne. Au 20e
siècle, idée de en être ou pas, c’est quelque chose qui devient une réflexion interne au
continent.
De plus en plus de confrontations à l’échelle continentale qui contribuent a construction
identité européenne. Guerre froide est présente sur territoire européen. Définir identité eu est
propre à l’espace européen.
 Division est-ouest du continent
 Divergence croissance entre identité européenne et territoire des institutions
européennes (Europe comme identité géographique ou politique ?)

Ne pas parler de réunification dans ds : n’a jamais existé avant 2004 2013… discours de idée
a retour à Europe des anciens pays socialistes.

L’union européenne a accaparé l’idée d’Europe. Évolution qui date des années 1970.
Patel explique que ce qui parait être un projet qui a réussi n’était pas évident jusque 70s. il y a
des concurrences très fortes jusque ces années d’institutions internationales qui disent
représenter Europe.
Histoire d’intégration et de la convergence des sociétés. L’Europe est une idée, elle est
politiquement déterminée, elle n’est pas un donné mais un construit politique du discours.

Rapport de force politique qui peut se faire varier. Il est lié à la conclusion aux pratiques
politiques. Pratiques sociales de certains groupes qui arrivent à modeler Europe.
Acteurs européens et non européens produisent Europe. Les étrangers y participent.
Unir l’Europe : deux mvts a analyser l’un avec l’autre.
- Penser l’Europe : donner def positive de l’union européenne
- Construire des réseaux, institutions qui se disent européens et qui font exister des
échnages a l’échelle européenne

On peut penser l’Europe sans la construire. On peut construire l’Europe sans la penser.
Discordance entre les moments où on pense l’Europe et quand on réfléchit sur les institutions
européennes.

L’histoire de l’Europe dévoile des discours de pouvoir (le modèle d’Europe qui s’impose fait
exister l’Europe dans le monde, mais la concurrence intra-européenne pour représenter
«l’Europe» délégitime aussi les autres Europe alternatives)
Il faut périodiser les étapes de l’imposition (ou du reflux) du terme d’Europe dans les
discours nationaux et internationaux depuis le XIXe siècle et comprendre comment les
Européen.ne.s construisent une image positive de l’unité continentale pour lutter contre leur
déclin à l’échelle mondiale

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